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IUT DE NGAOUNDERE

Département de Génie Energétique

Option : Génie Thermique et Energie

Niveau II

UNITE D’ENSEIGNEMMENT :

PRODUCTION DE FROID ET ELEMENT DU GENIE CLIMATIQUE

Par M. SIMO KAMGA Félix

Enseignant de Froid et Climatisation

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PROGRAMME DU COURS
CHAPITRE 1 : Généralités sur la production de froid

- Les différentes méthodes de production de froid industriel


- Machine frigorifique (MF) et pompe à chaleur (PAC).
- Eléments de physique

Chapitre 2 : Fluides frigorigènes

- Critères de choix d’un fluide


- Impact sur l’environnement : couche d’ozone, effet de serre
- Réglementation européenne et française
- Sécurité, environnement,
- Diagrammes de fluides frigorigènes

Chapitre 3 : Machines à compression mécanique

- Machines mono étagées


- Paramètres de fonctionnement.
- Grandeurs caractéristiques : puissance frigorifique, puissance absorbée,
puissances à l’évaporateur et au condenseur, efficacité, surchauffe, sous-
refroidissement, …
- Rendement des compresseurs : volumétrique, isentropique, mécanique,
électrique, de transmission, et efficacité de la machine.

Chapitre 4 : Machines bi-étagées

- Limites des systèmes mono étagées, besoin de systèmes bi-étagés.


- Machine bi-étagée : Injection totale ; Injection partielle.
- Machines à compression mécanique
- Machines à absorption
- Machines à absorption-diffusion
- Machines à éjection
- Comparaison avec les machines à compression mécanique

Chapitre 5 : Généralités sur le traitement de l’air

- Généralités sur l’air atmosphérique


- Caractéristiques de l’air humide
- Diagrammes de l’air humide
- Evolutions élémentaires de l’air humide

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CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA PRODUCTION DE FROID

INTRODUCTION

Fournir du froid à un corps, à un milieu, c’est lui extraire de la chaleur ce qui se

traduit par un abaissement de sa température et aussi, bien souvent, par des

changements d’états : condensation, solidification, etc. Ce sont ces effets du froid qui

sont, dans leur grande diversité, au service de l’homme moderne. Les machines

frigorifiques permettent, moyennant un apport énergétique, d’extraire de la chaleur

aux milieux à refroidir. Elles rejettent cette chaleur, accompagnée de l’équivalent

thermique de l’énergie reçue, à température plus élevée, dans le milieu ambiant. Ces

machines peuvent aussi être utilisées comme systèmes de chauffage. Si le froid qu’elles

produisent alors est généralement sans utilité (on se contente de prélever de la chaleur

dans un milieu où celle-ci est gratuite, air, eau ou processus industriel) c’est la chaleur

rejetée. Le froid trouve de nombreuses applications dans des domaines très variées

(industries agro-alimentaires, médecine, confort thermique, pétroléochimie…) et c’est

dans le domaine alimentaire que le froid occupe une place prépondérante car il permet

de limiter les gaspillages (pertes après récolte…) et de prolonger la durée de

conservation des produits.

I.1 MODES DE PRODUCTION DU FROID ET APPLICATIONS

La production du froid qui consiste à absorber la chaleur contenue dans un

milieu peut être obtenue suivant plusieurs modes. De même, les applications du froid

sont très variées. Parmi les différentes modes de production du froid, il faut retenir :

- La sublimation d’un solide (cas du CO2) ;

- La détente d’un gaz comprimé ;

- La fusion d’un corps solide ;

- Le refroidissement thermoélectrique ;

- La dissolution de certains sels ;

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- La désaimantation adiabatique ;

- La vaporisation d’un liquide en circuit fermé.

La sublimation d’un solide consiste à la faire passer de l’état solide à l’état

vapeur par absorption de chaleur, le cas le plus courant est celui du CO2 qui à la

pression atmosphérique a une température de sublimation de –78.9°C. Cette

transformation directe d’une substance de l’état solide à l’état vapeur met en œuvre

l’enthalpie de sublimation encore plus grande que l’enthalpie de vaporisation.

La détente d’un gaz comprimé repose sur le principe de l’abaissement de la

température d’un fluide lors de sa détente (avec ou sans travail extérieur). Cependant,

cet abaissement est plus important lors de la détente sans travail extérieur (détente

Joule -Thomson : étranglement à travers une vanne) mais il ne faut pas perdre de vue

que le refroidissement du gaz détendu aura lieu seulement dans le cas où sa

température avant la détente serait inférieure à la température d’inversion de l’effet

Joule - Thomson.

La fusion d’un corps solide se fait à température constante par absorption de la

chaleur latente de fusion du corps considéré, ce procédé discontinu bien que simple

présente l’inconvénient de nécessiter une congélation préalable à moins que cet état ne

soit disponible à l’état naturel.

Le refroidissement thermoélectrique (effet Peltier) est utilisé pour produire de

très petites quantités de froid. Il consiste à faire passer un courant continu dans un

thermocouple constitué de conducteurs de natures différentes reliés alternativement

par des ponts de cuivre.

La dissolution d’un sel dans l’eau provoque un abaissement de la température

de la solution. Ce n’est pas un phénomène très utilisé dans l’industrie frigorifique à

cause de la nécessité de vaporisation ultérieure de l’eau (récupération du sel). Par

exemple, le mélange de neige (4 parties) et de potasse (3 parties) fait baisser la

température de la solution de 0°C à -40°C.

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La désaimantation adiabatique consiste en une réorganisation du cortège

électronique d’un corps, ce qui permet l’obtention de très basses températures (10 -2 à

10-6 K).

La vaporisation d’un liquide permet de produire du froid par l’absorption de la

chaleur à travers un échangeur (évaporateur), la vapeur produite étant ultérieurement

liquéfiée dans un autre échangeur (condenseur), le fluide décrit ainsi un cycle au sein

d’une machine fonctionnant de manière continue. Les machines utilisant ce principe

peuvent être regroupées en deux grandes familles que sont les machines à

compression mécanique et les machines à absorption. La vaporisation d’un liquide en

circuit fermé reste la méthode la plus utilisée pour la production du froid. La

production de froid pour les besoins domestiques, commerciaux et industriels

nécessitent l’utilisation d’un dispositif capable d’extraire de la chaleur dans le milieu

à refroidir pour la rejeter dans un milieu dit extérieur, ce dispositif qui obéit

nécessairement au second principe de la thermodynamique est appelé « machine

frigorifique ». La conception, la réalisation et l’exploitation et/ou le suivi d’une telle

machine nécessitent de bonnes connaissances en thermodynamique, en mécanique des

fluides, en transfert thermique et en électrotechnique. Ces connaissances théoriques

devront être complétées par une bonne familiarisation à la technologie des composants

ainsi qu’à l’élaboration et à la lecture de schémas électriques ou de régulation.

I.2 MACHINE FRIGORIFIQUE (MF) ET POMPE A CHALEUR (PAC).

a. Généralités

« La chaleur ne peut passer spontanément d’un corps froid vers un corps chaud

». C’est l’énoncé de Clausius du second principe de la thermodynamique. Si l’on veut

effectuer le transfert de chaleur, dans le sens antinaturel, d’un milieu froid vers un

milieu chaud, il faut, nécessairement, d’une part, imaginer et mettre en œuvre un

système thermique particulier, et, d’autre part, fournir de l’énergie au système

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Le système thermodynamique particulier mis en œuvre est susceptible de

transférer effectivement de la chaleur d’un milieu à température inférieure où la

chaleur est prélevée (source froide) vers un milieu à température supérieure où la

chaleur est rejetée (puits chaud). Lorsque le but recherché est l’extraction de chaleur à

un corps, ou à un milieu, pour le refroidir ou le maintenir à une température inférieure

à celle de l’ambiance, c’est-à-dire lorsqu’il s’agit de produire du froid, le système

thermodynamique qui effectue cette opération prend naturellement le nom de

machine frigorifique. L’effet utile est la chaleur extraite (ou le froid produit) à la source

froide (figure 1a). Si, au contraire, le but recherché est la production de chaleur pour

chauffer un milieu ou le maintenir à une température suffisamment haute à partir de

chaleur gratuite récupérée à une température plus basse, le système en question est

dénommé habituellement pompe à chaleur. L’effet utile est alors la chaleur rejetée au

puits chaud (figure 1b). Notons que les « hautes températures » que produisent les

pompes à chaleur sont généralement très inférieures à celles que l’on obtient aisément

en mettant en œuvre d’autres techniques, la combustion par exemple. Dans certains

cas spécifiques, on peut utiliser à la fois le froid produit à la source froide et la chaleur

rejetée au puits chaud. Un tel système est alors généralement appelé

thermofrigopompe.

Figure 1 : Principe d’une machine frigorifique et d’une pompe à chaleur

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Pour alimenter le système thermodynamique, on utilise :

- Soit une énergie mécanique, ou équivalente, donc sous la forme de pure exergie

[1] ; le système comporte alors au minimum une source froide et un puits chaud

; il est dit, au moins, ditherme ;

- Soit une énergie thermique, le système comporte alors au moins une source

thermique supplémentaire, la « source de chaleur motrice ». Le système en

question est alors, au moins, tritherme.

b. Coefficients de performance

Pour caractériser l’efficacité d’une machine frigorifique ou d’une pompe à

chaleur, on considère, respectivement :

- le coefficient de performance frigorifique :


Froid produit à la source froide
COPf 
Energie apportée au système

- Le coefficient de performance calorifique :


Chaleur dégagée au puits chaud
COPC 
Energie apportée au système

Ces rapports adimensionnels sont objectivement des rendements, mais on évite

de leur donner ce nom pour ne pas choquer les habitudes car ils ont très souvent

des valeurs supérieures à l’unité, contrairement aux rendements des machines

thermiques produisant de l’énergie mécanique.

c. Utilisation de la vaporisation et de la condensation d’un frigorigène

Le changement d’état liquide-vapeur est le phénomène majeur sur lequel on

s’appuie pour produire du froid. On peut le mettre en œuvre dans des systèmes soit

ouverts, soit fermés.

 Systèmes ouverts

Après utilisation de l’effet thermique recherché, le fluide actif n’est pas récupéré

mais rejeté dans le milieu extérieur. Pour qu’il en soit ainsi, il faut évidemment que le

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frigorigène rejeté soit sans action sur l’environnement (azote, eau, etc.) et, en outre,

peu coûteux. On peut, par exemple, de cette manière :

- Refroidir, dans les laboratoires, quantité de substances et effectuer des

expériences à basse température en mettant en œuvre l’azote liquide

(température d’ébullition Teb= 77 K) ou l’hélium liquide (Teb= 4,2 K) ;

- Refroidir un local situé dans un climat chaud et sec en vaporisant de l’eau

directement dans l’air de ce local. Dans un cas, comme dans l’autre, on ne

récupère pas le frigorigène vaporisé.

 Systèmes fermés

Le frigorigène évolue dans un système clos qui doit être aussi parfaitement

étanche vis-à-vis de l’extérieur que possible (confinement du frigorigène). Ce circuit

comporte nécessairement (figure 2) :

- Un évaporateur placé dans le milieu à refroidir, par exemple une chambre

froide où l’on doit maintenir la température intérieure θi. Le frigorigène

qui y entre en phase liquide s’y vaporise à la température θF<θi en

absorbant de la chaleur à cette enceinte ;

- Un condenseur refroidi par un fluide extérieur, air ou eau, à la température

θr où le frigorigène, qui y entre en phase vapeur, se condense à une

température θC > θr en cédant de la chaleur au fluide de refroidissement.

L’énergie mécanique W est fournie à ce système pour permettre l’évolution

cyclique du frigorigène.

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Figure 2 : Système frigorifique fermé

I.3 Eléments de physique

I.3.1 La température

Le chaud et le froid sont appréciés par des sensations d’où une évaluation

irrationnelle de ces grandeurs.

Aussi, il a été défini la température qui permet une objectivité des mesures. La

température caractérise le niveau auquel la chaleur se trouve dans un corps permettant

ainsi de dire qu’un corps est plus ou moins chaud qu’un autre.

Les températures dans le S.I. sont exprimées en °C (degrés Celsius) mais dans

la littérature, on rencontre les degrés Fahrenheit (°F) et les degrés Kelvin (°K)

Conversion entre les différentes unités de températures :

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 C    F  32  ;   F   C  32 ,  K   C  273
9 5

I.3.2 La chaleur

La chaleur est une forme d’énergie (énergie de mouvement des molécules) qui

va d’un point chaud (température plus élevée) vers un point froid (température moins

élevée). C’est la sensation perçue par nos organes de sens lorsque nous sommes placés

devant un corps incandescent par exemple.

L’unité légale est le Joule (J) mais la kCal (kilocalorie) est également utilisée.

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Une kCal est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à un kG d’eau pour augmenter

sa température de 1°C.

Conversion d’unités :

- 1 kCal = 4,185 kJ = -1 Fg (frigorie)

- 1 thermie (Th) = 1000 kCal = 4,185 kJ

- 1 BTU = 1,053 kJ (BTU: British Thermal Unit)

I.3.3 La puissance

La puissance est le rapport de l’énergie fournie ou absorbée sur l’unité de temps.

L’unité légale est le Watt (W). Conversion d’unités :

- 1 kW = 860 kCal/h

- 1 kCal/h = -1 Fg/h = 1,163 W

- 1 cv (cheval) = 736 W

I.3.4 La pression

L’unité légale de la pression est le Pascal (Pa) qui est égal à la pression uniforme

exercée par une force de 1 N (Newton) sur une surface de 1 m2.

L’unité de pression couramment utilisée par les frigoristes est le Bar et il faut

distinguer :

Les appareils de mesure des pressions (appelés manomètres) sur les systèmes

frigorifiques qui sont gradués généralement en pression relative (par rapport à la

pression atmosphérique) les appareils de mesures du vide (appelés vacuomètres) sur

les systèmes frigorifiques qui sont gradués en pression absolue (par rapport au vide

absolu).

Conversion d’unités

- 1 Bar = 105 Pa = 1.02 kG/m2= 0.986 atm = 750 mmHg;

- 1 Bar = 14.54 PSI = 10.2 mCE (mètre de colonnes d’eau) ;

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- PSI : Pound per Square Inch (Livre par Pouce carré).

I.3.5 Le changement d’état

La maîtrise des deux états de la matière que sont la phase liquide et la phase

vapeur est primordiale en froid. Le changement d’état se définit comme la phase de

transformation d’une phase vers une autre phase.

La figure () donne les différents changements d’état possibles de la matière.

Figure 3 : Changements d’états de la matière.

A titre d’exemple, il sera rappelé les changements d’état pour l’eau :

Ces changements sont les suivants :

- Le passage de l’état solide (glace) à l’état liquide, appelé la fusion

- Le passage de l’état liquide à l’état solide (glace), appelé la congélation (ou

solidification)

- Le passage de l’état liquide à l’état liquide à l’état vapeur, appelé la

vaporisation (ou l’ébullition ou encore l’évaporation)

- Le passage de l’état vapeur à l’état liquide, appelé la liquéfaction (ou

condensation)

Ainsi sont définis les termes suivants :

La chaleur latente de congélation ou chaleur latente de fusion suivant qu’on

passe de la phase liquide vers la phase solide ou vice versa ; pour l’eau cette chaleur

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latente est de 334.8 kJ/kG (80 kcal/kG) à la pression atmosphérique, la température de

congélation étant de 0°C à cette pression.

La chaleur latente de vaporisation ou de condensation suivant qu’on passe de

la phase liquide à la phase vapeur ou vice versa ; pour l’eau cette chaleur latente est de

2254.7 kJ/kG (539 kCal/kG) à la pression atmosphérique, la température d’évaporation

étant de 100°C à cette pression.

Comme autres changements d’état, il faut citer :

- La sublimation (passage de l’état solide à l’état vapeur) ;

- La désublimation (passage de l’état vapeur à l’état solide).

En rappel, il existe pour tout corps pur, une relation pression température si et

seulement si la vapeur est contact avec le liquide qui lui a donné naissance.

A chaque corps correspond une courbe de changement d’état représenté dans

le diagramme thermodynamique pression (Log P) – enthalpie (h) appelé diagramme

enthalpique ou diagramme de Mollier des frigoristes. Ce diagramme est utilisé pour

l’étude des cycles de réfrigération.

Les autres diagrammes thermodynamiques ne sont pratiquement pas utilisés

par les frigoristes. Le diagramme Température (T) – entropie (s) est utilisé à des fins

pédagogiques ou lorsqu’on veut concevoir un procédé (applications aux machines

thermiques).

Le diagramme enthalpie (h) – entropie (s) aussi appelé diagramme de Mollier

des motoristes est utilisé pour l’étude des cycles moteurs à vapeur.

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Figure 4 : Changement d’état de l’eau.

- De A à B : La température de la glace augmente régulièrement pour atteindre

0°C. La chaleur apportée et nécessaire à cette étape est de 41,8 kJ. C'est de la

chaleur sensible (la température augmente).

- En B : On a un bloc de glace de 1kg à 0°C.

- De B à C : A 0°C, la 1ère goutte de liquide apparaît et la glace commence à

fondre. Pendant toute la fonte de la glace, le mélange liquide/solide aura une

température rigoureusement égale à 0°C. La chaleur apportée est de 335 kJ, c'est

de la chaleur latente (la température reste constante).

- En C : On a 1kg d'eau entièrement liquide à 0°C.

- De C à D : La température de l'eau s'élève progressivement jusqu'à atteindre

100°C. Pour réaliser cette augmentation de température, nous devons apporter

419 kJ. C'est de la chaleur sensible.

- En D : On a 1kg d'eau entièrement liquide à 100°C, c'est du liquide saturé.

- De D à E : A 100°C, comme nous continuons à apporter de la chaleur, l'eau se

met à bouillir et la première molécule de vapeur apparaît. C'est le début de

l'évaporation. La température reste constante pendant tout le changement

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d'état. Quand la dernière goutte de liquide s'évapore, le changement d'état sera

terminé, nous aurons apporté 2257 kJ de chaleur latente.

- En E : Nous avons 1kg de vapeur à 100°C, c'est de la vapeur saturée.

- Après E : Si on continue à chauffer la vapeur, la température continue

d'augmenter nécessitant 1,9 kJ/kg.K.

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Chapitre 2 : LES FLUIDES FRIGORIGENES

I. GENERALITES

Le fluide frigorigène permet les échanges de chaleur dans un système

frigorifique par ses changements d’état que sont l’évaporation et la condensation. Il

peut se définir comme une substance chimique dont la température d’évaporation à la

pression atmosphérique est inférieure à la température ambiante, autrement dit le

fluide frigorigène doit être liquide à cette ambiance. Par température ambiante, il faut

comprendre l’ambiance ou le milieu à refroidir. Le tableau (2) donne les températures

d’évaporation (d’ébullition) de certains fluides frigorigènes à la pression

atmosphérique.

Tableau 1 : Températures d’ébullition de quelques fluides à la pression

atmosphérique.

Fluide (Réfrigérant) Température d’ébullition (°C)

Eau –H2O-R718 100

R11 23,3

R12 -29,8

R22 -40,7

R502 -45,6

Ammoniac NH3-R717 -33,3

Il est important pour un fluide frigorigène (réfrigérant) d’avoir une température

d’évaporation peu élevée pour que le changement d’état (passage de la phase liquide

à la phase vapeur) soit réalisable. Le changement d’état s’effectue à température et

pression constantes (stabilisation de l’effet de réfrigérant à une température donnée)

et c’est durant cette phase que la quantité de chaleur absorbée (ou rejetée) est la plus

importante. Le tableau 2 donne les chaleurs sensibles et les chaleurs latentes

d’évaporation de quelques fluides (liquides).

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II. CLASSIFICATION DES FLUIDES FRIGORIGENES

Les fluides frigorigènes obéissent à une classification qui permet une

désignation précise de chaque fluide. Cette classification est effectuée sur la base de

critères différents suivant la famille ou la sous famille de fluides considérés. Les fluides

frigorigènes sont divisés en deux grandes familles que sont :

- Les composés inorganiques ;

- Les composés organiques.

1. Les composés inorganiques

Les fluides de cette famille sont les ceux de la série 700. Le fluide le plus utilisé

de cette famille est l’ammoniac (NH3) et il est désigné par R717 :

- R désigne Réfrigérant ;

- Le 7 des centaines désigne la série 700 ;

- Le 17 représentant les deux derniers chiffres désigne la masse molaire du corps

(14 pour l’azote « N »et 3 pour l’hydrogène « H »

Autres exemples de composés inorganiques :

- L’eau (H20) : R718

- Le dioxyde de carbone (CO2) : R744

2. Les composés organiques

Les composés organiques sont des dérivés du méthane(CH4) et de l’éthane (C2H6).

Ils se divisent en trois sous familles :

- Les corps purs ;

- Les mélanges (de corps purs) ;

- Les hydrocarbures.

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3. Les corps purs

Les corps purs se regroupent en trois sous-groupes suivant leur composition

chimique :

- Les CFC (chlorofluorocarbone) – exemple le R12 ;

- Les HCFC (hydro chlorofluorocarbone) – exemple le R22 ;

- Les HFC (hydrofluorocarbone) – exemple le R134a.

La caractéristique principale d’un corps pur est qu’il se condense et s’évapore à

température et pression constante. Les molécules des CFC sont complètement

halogénées. Ceux des HFC ne contiennent aucun atome de chlore.

Quant aux molécules des HCFC, elles contiennent du chlore non complètement

halogéné ; autrement dit certains atomes de chlore ont été remplacés par des atomes

d’hydrogène.

Leur désignation est basée sur la règle suivante :

- R : Réfrigérant ;

- Chiffre des unités « u » : nombre d’atomes de fluor ;

- Chiffre des dizaines « d » : nombre d’atomes d’hydrogène + 1 ;

- Chiffre des unités « c » : nombre d’atomes de carbones – 1.

La valence du carbone étant de 4, la molécule sera complétée par des atomes de

chlore si nécessaire. Les lettres minuscules en fin de numérotation désignent une

asymétrie plus (b) ou moins (a) de la molécule. Le tableau 2.4 est une illustration de la

désignation des corps purs.

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Tableau 2 : Exemples de désignation des corps purs R12 – R22 – R134a.

A partir de la formule chimique des fluides frigorigènes ci-dessus, les

dénominations de ces fluides sont les suivantes :

- Le Dichlorodifluorométhane (CCl2F2) pour le R12 ;

- Le Monochlorodifluorométhane (CHClF2) pour le R22 ;

- Le Tétrachloréthane (CH2FCF3) pour le R134a ;

- Ces appellations ne sont pratiquement utilisées en froid.

4. Impacts environnementaux des fluides frigorigènes

Les impacts environnementaux liés aux fluides frigorigènes reposent sur deux

phénomènes :

- La destruction de la couche d’ozone ;

- Le réchauffement de la planète ;

a. Destruction de la couche d’ozone

L’ozone est une forme d’oxygène constituée de trois atomes au lieu de deux.

C’est un gaz instable et il est particulièrement vulnérable aux attaques des composés

naturels contenant de l’hydrogène, de l’azote et du chlore.

L’ozone situé dans la stratosphère (région située entre 11 et 48 km au-dessus de

la surface de la terre) est aussi indispensable à la vie que l’oxygène.

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Il forme en effet un bouclier certes d’une extrême minceur mais d’une

remarquable efficacité car il parvient à filtrer la quasi-totalité de tous les rayons ultra-

violets nuisibles du soleil (absorption de la plupart des rayons UV B).

La formation et la destruction de la couche d’ozone est un processus cyclique et

naturel suivant les réactions suivantes :

UV  O3  O2  O Destruction de la couche d’ozone)

- UV : ultra-violets

- O3 : ozone

O2  O  O3 (Formation Ozone)

Cependant cet équilibre est rompu par l’effet néfaste de certains fluides

frigorigènes qui rejetés dans l’atmosphère (molécules contenant du chlore) vont

détruire les molécules d’ozone et par conséquent endommagera la couche d’ozone

avec comme conséquence une augmentation des rayons UV B arrivant à la surface de

la Terre.

En effet, les UV agissent sur les molécules de certains fluides (principalement

les CFC et dans une moindre mesure les HCFC) pour libérer les atomes de chlore et ce

sont ces atomes qui vont réagir avec l’ozone pour la détruire suivant une réaction en

chaîne :

Cas du CFC R12 (CF2Cl2)

UV  CF2Cl2  Cl  CF2Cl  O

(Libération atome de chlore du CFC R12)

Cl  O3  ClO  O2

(Réaction du chlore libéré avec l’Ozone : Destruction Ozone)

Cl  O  Cl  O2

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(Réaction du ClO avec O et libération d’un atome de chlore à nouveau...)

Il faut noter que les CFC ont une durée de vie importante dans l’atmosphère

(un demi-siècle en moyenne pour le R11, 102 ans en moyenne pour le R12, et 85 ans en

moyenne pour le R113), par conséquent une fois ces produits rejetés, ils influenceront

le processus d’appauvrissement de la couche d’ozone pendants maintes années à

venir.

C’est pour caractériser la capacité de destruction de la couche d’ozone par les

fluides frigorigènes qu’a été défini le Potentiel d’Action sur la couche d’Ozone (PAO)

ou Ozone Depletion Potential (PAO) avec comme valeur de référence le PAO du CFC

R11 qui est de 1, ce fluide étant considéré comme celui ayant l’effet le plus destructeur

sur la couche d’ozone. Un PAO de 0 signifierait que le fluide frigorigène considéré n’a

aucun effet sur la destruction de la couche d’ozone.

Le tableau ci-dessous donne le PAO de quelques fluides frigorigènes.

Tableau : Valeurs de PAO de quelques fluides frigorigènes.

b. Réchauffement de la planète

La température de la terre est maintenue par un équilibre entre l’effet

réchauffant émanant du rayonnement solaire venant de l’espace et l’effet refroidissant

des rayons infrarouges émis par la surface chaude de l’écorce terrestre et l’atmosphère

qui remontent vers l’espace.

Le rayonnement solaire sous forme de lumière visible qui atteint la terre se

divise en plusieurs parties :

- Une partie est absorbée par l’atmosphère ;

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- Une partie est réfléchie par les nuages et le sol (tout particulièrement le désert

et la neige).

Le reste est absorbée par la surface qui est réchauffée et qui à son tour réchauffe

l’atmosphère, la surface réchauffée et l’atmosphère de la terre émettent des rayons

infrarouges (IR) de grandes longueurs d’onde.

Une partie des rayons IR de grande longueur d’onde renvoyées est absorbée

dans l’atmosphère par certains gaz ralentissant ainsi les dégagements des

rayonnements refroidissant et réchauffant ainsi la surface de la terre, il s’agit de l’effet

de serre qui un phénomène naturel sans lequel la vie sur terre serait invivable avec

une température moyenne de -18°C contre +15°C actuellement à la surface du globe

terrestre.

Les gaz présents dans l’atmosphère et qui absorbent une partie de ce

rayonnement IR sont appelés gaz à effet de serre. Il s’agit principalement du CO2, de

la vapeur d’eau, du méthane (CH4) et de l’oxyde nitreux (N2O) et des fluides

frigorigènes rejetés dans l’atmosphère (principalement les CFC).

Cependant, les activités humaines contribuent à une concentration importante

de ces gaz à effet de serre. Ces gaz sont issus pour la plupart de la combustion des

carburants fossiles par le secteur industriel, le secteur tertiaire et les transports et des

rejets de fluides frigorigènes dans l’atmosphère.

Cette concentration des gaz à effet de serre va augmenter le pouvoir

d’absorption des rayonnements IR et par suite augmenter la température moyenne

autour de la surface de la planète : c’est le réchauffement de la planète.

Pour caractériser l’effet des fluides frigorigènes sur le réchauffement de la

planète, il a été défini le Potentiel d’Action sur l’Effet de Serre (PAES) ou GWP (Global

Warning Potential) qui est un index qui compare l’effet de réchauffement des

différents gaz au fil du temps par rapport à des émissions équivalentes de CO2

(exprimé en masse). Etant donné la durée de vie du CO2 qui est de l’ordre de 500 ans,

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il est défini plusieurs GWP en fonction de la durée d’intégration en années (10, 20, 50,

100, 200, 500) mais en pratique il est adopté le GWP pour une durée d’intégration de

100 ans : GWP100.

Par conséquent le GWP100 du CO2 (dioxyde de carbone – R744) est de 1.

Le tableau suivant donne le GWP100 de quelques fluides frigorigènes.

Tableau : Valeurs de GWP100de quelques fluides frigorigènes

Le GWP désigne la contribution directe des fluides frigorigènes au

réchauffement de la planète.

Cette contribution peut être réduite par la restriction des émissions due en

partie à l’étanchéité renforcée des systèmes frigorifiques et en partie à la récupération

de ces fluides.

La contribution directe des fluides n’existe que lorsque la substance est véritable

rejetée dans l’atmosphère, il convient de noter qu’il existe une contribution indirecte

due à la consommation énergétique des systèmes frigorifiques.

Cette contribution représente le nombre de kilogrammes de rejetés dans

l’atmosphère pour la production de chaque kilowattheure électrique consommé (kWh)

pour produire le froid.

Diverses expériences et calculs ont démontré que la contribution indirecte à

l’effet de serre des systèmes thermodynamiques est supérieure à la contribution

directe associée au rejet des fluides frigorigènes.

22
c. Caractérisation des impacts environnementaux

De nos jours, deux propriétés des fluides frigorigènes font l’objet d’une

attention particulière, il s’agit :

- Du potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone(PAO) ou ODP

(Ozone Depletion Potential) ;

- Du potentiel d’action global sur l’effet de serre à100 ans (PAES100) ou

GWP100(Global Warning Potential) ;

La réglementaire communautaire (européenne) en la matière stipule :

- Pour les CFC : l’arrêt de la production depuis 1994, l’interdiction de leur

commercialisation et de leur utilisation depuis 1999 et une dérogation pour la

maintenance jusqu’en 2000 ;

- Pour les HCFC : l’interdiction de l’utilisation dans les équipements neufs

(depuis 1996 pour les réfrigérateurs, congélateurs, véhicules de transport,

depuis 1998 dans les trains, depuis 2001 dans tous les équipements frigorifiques

et de climatisation sauf les pompes à chaleur réversibles), l’interdiction de

l’utilisation en maintenance à partir de 2015 ;

- Le protocole de Montréal prévoyait pour les pays en développement un délai

de grâce de 10 ans pour l’application des mesures prises avec l’assurance d’un

soutien technique.

- Il a été également démontré que l’utilisation des fluides frigorigènes pouvait

avoir une incidence sur le réchauffement terrestre (effet de serre).

d. Récupération des fluides frigorigènes

Les enjeux environnementaux des fluides frigorigènes ont conduit à

l’introduction de nouvelles techniques qui sont entre autres la récupération des fluides

frigorigènes. Le Protocole de Montréal introduisait déjà des recommandations pour la

récupération de certains fluides frigorigènes (CFC en particulier) et quelques pays

(surtout les pays développés) ont introduit une réglementation en la matière.

23
e. Choix d’un fluide frigorigène

Le choix d’un fluide frigorigène repose sur les critères suivants :

- Les propriétés thermo physiques du fluide frigorigène ;

- Les conditions d’utilisation (applications) du fluide frigorigène

- Le critère économique et la disponibilité du fluide frigorigène

- Le critère de réglementation (normes, recommandations, impacts

environnementaux…)

En résumé, le choix d’un fluide frigorigène est basé sur des considérations

technicoéconomiques.

5. Le diagramme enthalpique

5.1 Définitions

Le diagramme enthalpique permet de suivre l'évolution de la pression, de la

température, de l'enthalpie, de l'entropie, du volume massique, du mélange liquide

vapeur d'un fluide frigorigène dans un système frigorifique.

Il existe un diagramme enthalpique pour chaque fluide frigorigène. Sur le

diagramme enthalpique, on peut suivre les différents changements d'état du fluide.

5.2 Présentation générale :

24
Le diagramme est délimité en abscisse par l'échelle des enthalpies et en

ordonnée par l'échelle des pressions. Les courbes de saturation se rejoignent au point

critique et divisent le diagramme en trois parties :

- Zone de liquide sous-refroidi ;

- Zone de mélange liquide +vapeur ;

- Zone de vapeur surchauffée.

Ces trois zones correspondent aux différents états du fluide frigorigène dans un

système frigorifique. Au-dessus, du point critique un changement d'état n'est plus

possible.

5.3 Evolution des différents paramètres :

 La pression

L'échelle des pressions évolue parallèlement à l'axe des enthalpies. Une

Transformation qui s'effectue à pression constante est une transformation ISOBARE.

Pression en A = Pression en B = Pression en C = 5 bar absolus Symbole de la pression :

P ; Unité de la pression : bar

 L'enthalpie

L'échelle des enthalpies évolue parallèlement à l'axe des pressions. L'enthalpie

représente l'énergie totale emmagasinée par 1 kg de fluide frigorigène pour une

pression et une température donnée. Une transformation qui s'effectue à enthalpie

constante est une transformation ISENTHALPE.

25
Enthalpie en A = enthalpie en B = 200 kJ/kg Symbole de l'enthalpie : h ; Unité de

l'enthalpie : kJ / kg.

 La température

Dans la zone de mélange liquide + vapeur, la température et la pression sont

liées (relation Pression / Température). Dans les autres zones la température et la

pression ne sont pas liées. Une transformation qui s'effectue température constante est

une Transformation ISOTHERME.

Température en A = température en B = température en C = + 20 °C Symbole de la

température : q ; Unité de température : °C

26
 Le volume massique

Le volume massique représente le volume occupé par 1 kilogramme de fluide

frigorigène. Une transformation qui s'effectue à volume massique constant est une

transformation ISOCHORE.

Volume massique en A = volume massique en B = 0,2037 m³/kg

Symbole du volume massique : v" ; Unité du volume massique : m³ / kg.

 L'entropie

L’entropie représente l'énergie interne emmagasinée par 1 kg de fluide

frigorigène et par Kelvin. Une transformation qui s'effectue à entropie constante est

une transformation ISENTROPE.

Entropie en A = 1,701 kJ / kg.K . Symbole de l'entropie : s ; Unité de l'entropie : kJ / kg.K

27
 Le titre

Le titre représente le pourcentage de vapeur par rapport au liquide. Si le titre

reste constant, on parle de ISOTITRE.

Titres en A = 0,1 (10 % de vapeur et 90 % de liquide) symbole du titre : x ; Unité : %

28
Chapitre 3 : Machines à compression mécanique

Ces machines frigorifiques n’utilisent qu’une compression simple (c.à.d. pas

de compresseurs en étage ). Le compresseur est soit un compresseur à pistons, soit

un compresseur à membrane ou un compresseur à vis.

I. Principe de fonctionnement de la machine frigo

1. Organes principaux et accessoires les plus courants d'une machine

frigorifique

La machine frigorifique à compression de vapeur est composée de 4 organes

principaux que sont :

- Le compresseur ;

- Le condenseur ;

- Le détendeur ;

- L’évaporateur.

Figure 1 : Schéma de base d’une machine frigorifique.

Une machine frigo (MF) comprend également divers accessoires Les accessoires

les plus courants sont (Figure 2) :

- Un deshydrateur DH ;

- Un voyant liquide V ;

29
- Deux manomètres HP (M2) et BP (M2).

Figure 2 : Schéma d'une machine frigo (masse de 1kg de fluide)

2. Rôle des organes principaux et accessoires les plus courants d'une

machine frigorifique

- Le compresseur aspire le fluide frigorigène gazeux (à bas niveau de

température et de pression) issu de l’évaporateur, le comprime à un niveau plus haut

de température et de pression puis le refoule vers le condenseur.

- Le condenseur est un échangeur de chaleur qui va permettre l’évacuation de la

chaleur contenue dans le fluide frigorigène gazeux issu du compresseur en le

liquéfiant. Cette condensation (liquéfaction) est obtenue par le refroidissement du

fluide frigorigène gazeux à pression constante par un médium qui peut être de l’eau

ou de l’air. Cette évacuation de chaleur s’effectue en trois étapes :

 La désurchauffe des vapeurs de fluide frigorigène (évacuation par chaleur

sensible – tronçon AB).

 La condensation des vapeurs (évacuation par chaleur latente – étape

principale – tronçon BC).

 Le sous refroidissement du fluide frigorigène liquide (évacuation par

chaleur sensible – tronçon CD).

30
Figure 3 : le condenseur

- Le détendeur permet de réduire la pression du fluide frigorigène liquide

(création de pertes de charge) issu du condenseur avant son introduction dans

l’évaporateur dans le but de permettre sa vaporisation à basse température dans

l’évaporateur. Il régule aussi la quantité de fluide frigorigène liquide arrivant à

l'évaporateur en fonction des besoins de "froid" (uniquement pour les détendeurs

thermostatiques). Pour les détendeurs du type capillaire (tubes capillaire), le débit du

fluide frigorigène arrivant dans l’évaporateur est fonction du diamètre intérieur (de

0.6 à 1.5 mm) et de la longueur (de 1.80 à 3.50 m) du tube ainsi que de la différence de

pression entre le condenseur et l’évaporateur.

- L’évaporateur est un échangeur de chaleur dans lequel le fluide frigorigène

liquide à bas niveau de température et de pression va absorber la chaleur du milieu à

refroidir (air ou eau) à pression constante devenant ainsi gazeux. Cette absorption de

chaleur s’effectue en deux étapes :

 L’évaporation du fluide frigorigène liquide (aspiration de chaleur latente –

étape principale – tronçon AB) ;

 La surchauffe des vapeurs issues de l’évaporation du fluide frigorigène

liquide (aspiration de chaleur sensible – tronçon BC).

31
Figure 4 : l’évaporateur

Ce fluide frigorigène gazeux est à nouveau absorbé par le compresseur et le

cycle reprend.

- Rôle du deshydrateur DH : il filtre le fluide qui le traverse (copeaux

métalliques, trace de soudure) et élimine la vapeur d'eau avec du silicagel.

- Rôle des manomètres HP et BP : ils contrôlent la pression dans le condenseur

(HP) et l'évaporateur (BP) et le bon fonctionnement de l'installation ils sont

gradués par rapport à la pression atmosphérique et indiquent donc une

pression relative (Pabs= Pr+ 1 bar) ; Ils mesurent aussi les températures tc et t0

dans le condenseur et l'évaporateur, du fait de la relation univoque p= f(t) lors

d'un changement d'état.

A côté des organes déjà mentionnés, on utilise encore d'autres accessoires pour :

- Commander ou réguler la machine MF (pressostat HP-BP, thermostats de

réglage, pressostats à eau...) ;

- Pour mesurer et contrôler des grandeurs (manomètres, thermomètres,

wattmètre, débitmètres...).

3. Régime de fonctionnement et calculs de machines frigorifiques

Le calcul d’une machine frigorifique s’effectue sur la base du tracé du cycle

frigorifique de la dite machine. Les principaux paramètres permettant d’effectuer le

tracé de ce cycle frigorifique sont les suivants :

- La température de condensation (pression de condensation) ;

32
- La température d’évaporation (pression d’évaporation) ;

- La surchauffe des vapeurs de FF à la sortie de l’évaporateur ;

- Le sous refroidissement du FF liquide à la sortie du condenseur.

Le régime de fonctionnement d’une machine frigorifique définit ses conditions

de fonctionnement principalement :

- La température de condensation ;

- La température d’évaporation.

Ces températures sont déterminées à partir des températures des médiums à

savoir :

- La température de l’air extérieur pour les condenseurs à air ;

- La température de l’eau disponible pour les condenseurs à eau ;

- La température à obtenir dans l’enceinte refroidir pour les évaporateurs à air ;

- La température de refroidissement du fluide pour les évaporateurs à eau.

Le régime de fonctionnement d’une machine frigorifique est une donnée

fondamentale.

La production frigorifique la puissance frigorifique d’une machine est intiment

liée à son régime fonctionnement et partant la consommation électrique du

compresseur de la machine considérée.

Une puissance frigorifique est donnée pour un régime de fonctionnement bien

précis. Les puissances frigorifiques d’une machine frigorifique donnée sont

généralement consignées dans un tableau suivant différents régimes de

fonctionnement.

On estime que :

- Une augmentation de la température de condensation de 1°C entraîne une

surconsommation électrique de 3% ;

33
- Une baisse de la température d’évaporation de 1°C entraîne une

surconsommation électrique de 3%.

Les tables de saturation des fluides frigorigènes ou les diagrammes enthalpique

permettent la détermination des pressions d’évaporation et de condensation à partir

des températures d’évaporation et de condensation.

4. Le cycle frigorifique

a. Le cycle frigorifique de référence

Le cycle frigorifique d’une machine frigorifique est habituellement représenté

dans le diagramme thermodynamique enthalpie (h) - pression (Log P) appelé

diagramme enthalpique ou diagramme de Mollier des frigoristes.

Figure 5 : Schéma de la machine frigorifique de base.

Suivant le schéma de la machine frigorifique de la figure 14, le fluide frigorigène

(FF) circulant dans le circuit frigorifique suit les évolutions suivantes :

- Entre 1 et 2 : compression des vapeurs de FF qui passent d’un niveau de basse

pression (BP) à un niveau de haute pression (HP) ;

- Entre 2 et 3 : désurchauffe des vapeurs de FF HP ;

34
- Entre 3 et 4 : condensation des vapeurs de FF HP qui deviennent du FF liquide

HP ;

- Entre 4 et 5 : sous refroidissement du FF liquide HP ;

- Entre 5 et 6 : détente du FF liquide HP qui devient un mélange de liquide BP et

d’une faible quantité de vapeurs BP ;

- Entre 6 et 7 : évaporation du FF liquide BP qui devient des vapeurs de FF BP ;

- Entre 7 et 1 : surchauffe des vapeurs de FF BP.

Les différentes évolutions du FF de la machine frigorifique sont représentées

sur le diagramme enthalpique, il s’agit du cycle frigorifique de la machine

communément appelée cycle de référence ou cycle pratique par les frigoristes.

Figure 6 : cycle frigorifique de référence.

Le cycle frigorifique de référence (cycle pratique) est un compromis qui permet

d’effectuer l’étude et le dimensionnement des machines frigorifiques avec une

précision acceptable.

En pratique, ce cycle est tracé sur les bases suivantes :

- Compression isentropique ;

35
- Détente isenthalpe ;

- Surchauffe de 5°C (pour étude de concept ion) ou SH mesurée ;

- Sous-refroidissement de 5°C (pour étude de conception) ou SR mesuré.

Le cycle frigorifique de référence (cycle pratique) permet de s’affranchir des cycles

frigorifiques proposés par la théorie de la thermodynamique appliquée à savoir :

- Le cycle théorique

- Le cycle parfait

- Le cycle réel.

Néanmoins, ces cycles présentent un grand intérêt pour l’étude théorique des

systèmes thermodynamiques.

b. Le cycle théorique

Ce cycle qui est représenté par le diagramme 1-2-3-4 (cf. figure 16) est établi sur

la base suivante :

- Pas de perte de charges dans les tubulures ;

- Pas de SH au niveau de l’évaporateur ;

- Pas de SR au niveau du condenseur.

Les transformations thermodynamiques subies par le FF à l’intérieur de la

machine sont les suivantes :

- Compression isentropique du FF vapeur entre les points 1 et 2 ;

- Condensation isothermique entre les points 2 et 3 ;

- Détente isenthalpe entre les points 3 et4 ;

- Évaporation isothermique entre les points 4 et 1.

c. Le cycle parfait

Ce cycle qui est représenté par le diagramme 1’-2’-3’-4’ (cf. figure 16) est établi

sur la base suivante :

36
- Pas de perte de charges dans les tubulures ;

- SH au niveau de l’évaporateur ;

- SR au niveau du condenseur.

Les transformations thermodynamiques subies par le FF à l’intérieur de la

machine sont les suivantes :

- Compression isentropique entre les points 1’ et 2’ ;

- Condensation isothermique entre les points 2’ et 3 ;

- SR du FF à la sortie du condenseur entre les points 3 et 3’ ;

- Détente isenthalpe entre les points 3’ et 4’ ;

- Évaporation isothermique entre les points 4’ et 1 ;

- SH du FF à la sortie de l’évaporateur entre les points 1 et 1’ ;

d. Le cycle réel

Ce cycle qui est représenté par le diagramme 1’’-2’’’-3’-4’ (cf. figure 7) est établi

sur la base suivante :

- La compression est poly tropique, le point 1’ se translate au point 1’’

(l’intégralité du travail de compression n’est pas transmise au FF à cause des échanges

thermiques entre le système et le milieu extérieur) ;

- Le point 2’ devient 2’’’ pour tenir compte :

 De l’énergie perdue (notion de rendement indiqué) ;

 Des pertes mécaniques ;

 Des PDC au refoulement du compresseur.

En réalité aucun des trois cycles précités ne sont pas véritablement utilisés par

les frigoristes qui utilise le cycle frigorifique de référence.

37
Figure 7 : Les cycles frigorifiques.

4. Bilan d'énergie de la machine MF

En vertu du premier principe de la Thermodynamique, il y a conservation de

l'énergie : c.à.d. que la quantité de chaleur rejetée au condenseur  qc  doit être égale à

la chaleur extraite à l'évaporateur  q0  et plus le travail Wth  consommé pour faire

tourner le compresseur.

D’où l'équation : qc  q0  wth

Cette équation traduit donc le bilan d'énergie de la machine frigo idéalisée.

Le choix d’échelle en abscisse (enthalpie h en kJ/kg) est très pratique pour

l’exploitation quantitative du cycle de Mollier, car il permet de lire directement les

énergies hi aux différents points i (1,2,3,4) du cycle de la machine (voir Diagrammes

en annexe).

On vérifie ainsi le premier principe sur l'échelle en abscisse, car on constate que :

38
- La quantité de chaleur dégagée au condenseur : qc= h2- h4 ;

- La quantité de froid produite à l'évaporateur : q0= h1- h5

- Le travail dépensé au compresseur : wth= h2- h1

Et par conséquent, on vérifie bien la relation 14, car :

h2- h4= (h1- h5) + (h2- h1) = h2- h4(car h4= h5)

Coefficient de performance COP

Dans les machines DT (MF et PAC), on remplace le terme de rendement de la

machine par son coefficient de performance (COP), car le rendement serait > 1

(paradoxe de Kelvin). Le COP de la machine frigo est défini par la relation 14 :

39
40
CHAPITRE 4 : Machines à compression étagée

Lorsque la température du milieu à refroidir devient très basse, la pression

d’évaporation est faible. Le rapport de compression prend alors des valeurs élevées ce

qui conduit à :

- Un rendement énergétique faible ;

- Une température en fin de compression ´élevée...

On peut contourner ces inconvénients en scindant la compression en

plusieurs phases, comportant un refroidissement entre les phases

I. Principe de la compression bi étagée

En général, la compression bi-étagée est nécessaire lorsque le taux de

compression est supérieur à 25.

Principe de refroidissement dans un compresseur bi étagé

- La vapeur surchauffée est compressée dans le compresseur basse pression

- La vapeur est refroidie à pression constante ;

- La vapeur surchauffée est compressée dans le compresseur haute pression ;

- Le cycle se poursuit normalement…

Figure 1 : Schéma de principe d’une machine à compression étagée

41
Cycle dans le diagramme ln(p)-h

Figure 2 : cycle bi-étagé

II. Machine à injection partielle

1. Description

Au cours d’une détente isentropique allant jusqu’à la vaporisation partielle il y

a une production du froid. Ce froid servira à abaisser la température des vapeurs de

l’étage basse compression et à sous refroidir le liquide issu du condenseur.

Le liquide issu du condenseur est séparé en deux parties :

- L’une passe par un détendeur auxiliaire R2 ou elle est détendue de la pression

Pk à la pression Pi. Ce mélange liquide vapeur est ensuite envoyé dans une

bouteille intermédiaire ou il rencontre les vapeurs issues de la compression

« basse ». Or la température des vapeurs issues de R2 est inférieure à la

température des vapeurs de la compression « basse ». Cette portion de fluide

qui ne subit pas de changement d’état sert à refroidir les vapeurs issues de la

compression du premier étage.

- L’autre partie du liquide passe dans un serpentin situé dans la partie basse de

la bouteille intermédiaire afin de subir un sous-refroidissement.

Remarques :

42
Figure 3 : Machine à injection partielle : principe

Figure 4 : Cycle bi étagé

2. Bilan enthalpique

Enthalpies entrantes dans la bouteille par unité de temps

Soit

43
On a les égalités

Exprimons le débit massique qmb3 à l’aide de l’équation (4.1), l’équation (4.1) peut

s’écrire :

44
III.Machine à injection totale

Si l’on souhaite utiliser la production de froid générée lors de l’évaporation de

l’étage intermédiaire B3B2, il faut modifier la configuration du circuit et procéder à une

injection totale du fluide dans la bouteille intermédiaire. Dans ce type de

fonctionnement la totalité du liquide est détendue dans la bouteille.

Le schéma de principe devient :

Figure 5 : Cycle à injection totale

45
Figure 6 : Machine à injection totale : Cycle

Remarque :

Choix de la pression intermédiaire

On montre que pour obtenir le meilleur rendement, la pression intermédiaire doit être

choisie de façon à avoir :

En augmentant le nombre d’étages, il est possible d’abaisser la température de

vaporisation du fluide, mais le volume massique du fluide augmente rapidement ce

qui peut conduire à des volumes considérables. De plus, en abaissant la température

de vaporisation, on se rapproche du point triple, le fluide pouvant alors passer de l’état

liquide à l’état solide. Les machines en « cascade » permettent d’abaisser la

température de vaporisation du fluide tout en restant éloigné du point triple. Elles sont

constituées de plusieurs machines frigorifiques utilisant des fluides différents, la

source froide d’une machine constituant la source chaude de la machine inférieure.

IV. Machines en cascade : application : liquéfaction de l’azote

46
Pour liquéfier l’azote, on utilise un cycle à ammoniac, qui sert à liquéfier

l’éthylène, qui sert à son tour à liquéfier le méthane, puis l’azote.

Figure 7 : Machines à cascades

47
CHAPITRE 5 : Eléments de génie Climatique

I. GENERALITES

La climatisation ou conditionnement d’air a pour but principal le maintien dans

une ambiance des conditions qui contribuent au confort de l’individu ou qui sont

nécessaires à certains procédés de fabrication.

Il faut retenir :

- La climatisation de confort

- La climatisation industrielle

La climatisation industrielle englobe bien souvent la climatisation de confort.

Exemples :

 Climatisation de confort

- Bureaux ;

- Hôtels ;

- Magasins

 Climatisation industrielle

- Industries électroniques ;

- Usines pharmaceutiques ;

- Usines de traitement de poissons.

Le conditionnement d’air implique la régulation de :

- La température du local ;

- L’humidité relative du local ;

- La filtration de l’air traité ;

- Les flux d’air dans le local.

Les conditions du confort humain imposent que l’atmosphère qui nous entoure

ait une température et une humidité comprises, somme toute, dans des limites assez

48
étroites. Les techniques de la climatisation tendent vers ce but et elles intègrent

diverses opérations élémentaires de traitement de l’air humide : mélange,

échauffement, refroidissement, humidification, déshumidification.

II. L’air Humide

1. Composition de l’atmosphère type

L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) définit l’air sec type

sur les bases suivantes :

- L’air est considéré comme un gaz parfait ;

- L’humidité est négligée ;

- L’humidité qui se présente sous forme de :

 Vapeur dont la teneur dans l’air est fonction de la saison, de l’heure et

du lieu ;

 Phase condensée : liquide (eau en gouttelettes, nuages, brume,

brouillard) ou solide (neige, glace, etc.) ;

- Les impuretés : vapeurs industrielles ou de provenance naturelle, poussières,

micro-organismes ;

- L’électricité atmosphérique : ions.

49
2. Propriétés et grandeurs de l’air humide

Hypothèse simplificatrices pour les calculs : l’air sec et la vapeur d’eau se

comportent comme des gaz parfaits.

a. Pressions et masses volumiques

- Loi des gaz parfaits

Comme l’air sec et la vapeur d’eau suivent la loi des gaz parfaits

pV *  rT

Avec : V * (m3/kg) volume massique, r (J/kg · K) constante du gaz,

On a

 Pour l’air sec :

paVa*  raT

Avec : pa  Pa  : pression de l’air sec

1 p
 
Va* m3 / kg : volume massique de l’air sec et une masse volumique : ma*  *
 a
Va raT

Avec : ra  287, 05 j / kg.K

pa
Soit : ma 
*

287, 05T

 Pour la vapeur d’eau

pvVv*  rvT

Avec : pv  Pa  : pression de la vapeur d’eau ;

 
Vv* m3 / kg : volume massique de la vapeur d’eau,

50
1 pv
Et une masse volumique : mv  
*

Vv* rvT

Avec : rv  461,51 j / kg.K

pv
Soit : mv* 
461,51T

- Application de la loi de Dalton

L’application de la loi de Dalton conduit à : p = pat= pa + pv

Avec p pression (totale) de l’air humide ; c’est la pression atmosphérique. La

masse volumique de l’air sec est alors, d’après les relations précédentes :

p  pv
ma* 
287, 05T

La masse d’air sec occupant un volume V à la température T est :

ma  ma*V 
 p  pv V
287, 05T

La masse de vapeur d’eau occupant un volume V à la température T est :


pvV
mv  mv*V 
461,51T

Si l’air est saturé de vapeur d’eau, la pression partielle de la vapeur d’eau est

alors la pression maximale (ou tension maximale) Ps. La masse de vapeur d’eau
psV
présente dans le volume d’air V est alors maximale : mv , s 
461,51T

Un volume V peut alors, en général, renfermer une masse d’air humide totale m :

m  ma  mv  me  mg

Avec :

- ma : masse d’air sec ;

51
- mv : masse de vapeur d’eau ;

- me : masse d’eau (liquide) en suspension ;

- mg : masse de glace en suspension.

Bien sûr, me et mg ne coexistent pas obligatoirement. On peut avoir :

m  ma  mv : Air non saturé ou saturé ;

m  ma  mv  me : brouillard de particules d’eau ;

m  ma  mv  mg : brouillard de particules de glace.

b. Humidité spécifique

Par définition, l’humidité spécifique rs est le rapport de la masse de vapeur

d’eau contenue dans un volume V d’air humide à la masse d’air sec contenue dans ce

même volume.

L’humidité spécifique (on devrait même préciser humidité spécifique en vapeur

d’eau) est encore parfois appelée rapport de mélange, humidité absolue, teneur en eau,

mv mv*V mv* 287,05 pv


etc.). r 
s
  
ma ma*V ma* 461,51 p  pv

On préfère rapporter la masse d’eau renfermée dans l’air humide à la masse

d’air sec plutôt qu’à la masse d’air humide parce que, dans les évolutions de l’air au

cours de son traitement, la masse d’eau, donc celle d’air humide, est généralement

variable, alors que la masse d’air sec reste constante.

c. Volume massique. Volume spécifique

- Volume massique

52
Le volume massique V * est le volume occupé par l’unité de masse d’air humide. Un

volume V renfermant une masse m = ma+ mv d’air humide, on a :

En fonction de la pression de vapeur d’eau et de la température T, la relation ci-

dessus devient :

Cette relation montre que lorsque l’air humide s’enrichit en eau à p et T

constants, pv s’accroît et p – pv diminue. Le dénominateur décroît et V * croît. L’air

humide s’allège en s’enrichissant en eau. De la relation précédente, on déduit de façon

simple l’expression de V * en fonction de T et de rs pour une pression atmosphérique

donnée pat= p :

- Volume spécifique

Dans la pratique, on préfère généralement rapporter le volume occupé par l’air

humide à l’unité de masse d’air sec, d’où la définition du volume spécifique Vs:

volume d’air humide renfermant l’unité de masse d’air sec (spécifique signifiant ici

rapporté à l’unité de masse d’air sec ) :

D’où :

53
Si on remplace V* par sa valeur on aura :

d. Humidité relative

L’humidité relative ψ est le rapport entre la pression partielle de la vapeur d’eau

dans l’air pv et la pression de saturation ps,θ de cette vapeur d’eau à la température

θ:

Si la température est supérieure à 0°C, la pression de vapeur est prise par

rapport à l’eau : ps= ps, e. Si la température est inférieure à 0°C, la pression de vapeur

est prise par rapport à la glace : ps= ps ,g . On précise alors qu’il s’agit de l’humidité

relative par rapport à la glace.

e. Enthalpies spéci

f. Températures caractéristiques de l’air humide

- Température de bulbe sec

La température de bulbe sec θ1 ou, plus rapidement, température « sèche » est

celle qui est indiquée par un thermomètre dont l’élément sensible, le bulbe, est

parfaitement sec, ledit thermomètre étant placé dans l’air en question. C’est la

température au sens habituel du terme.

- Température de rosée

Si l’on refroidit, par un moyen quelconque, une surface S (figure1) placée dans

un air humide dont l’humidité spécifique est constante, on atteint une température θr

54
pour laquelle la phase condensée, eau ou glace, apparaît sur la surface froide. Lorsque

la surface est polie (miroir), cette phase apparaît très bien.

Figure 1 : Température de rosée

On dit que l’on a atteint le point de rosée (ou le point de givre si la phase

condensée est de la glace). La température θr est la température de rosée (ou de givre)

de l’air humide. Si la température θS de la surface est telle que :

 s   r : Il n’y a aucun dépôt de phase condensée ;

 s   r : Il y a condensation ou givrage sur la surface froide.

L’humidité spécifique de l’air étant constante, sa pression de vapeur pv est

invariable. La température de rosée est donc celle pour laquelle l’air devient saturé

pour la pression de vapeur d’eau pv.En A, l’air humide est à une température de bulbe

sec θ1(figure 3). Sa pression de vapeur d’eau est pv. S’il était saturé à la même

température, la pression de vapeur d’eau serait ps>pv. Il n’est donc pas saturé.

En le refroidissant à rs constant c’est-à-dire à pv=Cte :

55
Trajet A→B, on obtient la phase condensée pour la température de saturation

θr sous la pression de vapeur pv. Il existe une relation unique entre θr et pv. La

température de rosée apparaît comme un moyen de déterminer, indirectement, la

pression partielle de vapeur d’eau dans l’air.

Figure 2 : Détermination de la pression partielle de vapeur d’eau à partir de la

température de rosée

- Température de bulbe humide

C’est la température indiquée par un thermomètre (figure5) dont le bulbe

thermique est recouvert d’une mince couche d’eau (au moyen, par exemple, d’une

mèche textile entourant le bulbe et imbibée d’eau distillée). Pour que le thermomètre

à bulbe humide ainsi constitué fournisse, à très peu de chose près, la température

thermodynamique θh que nous venons de définir dans le paragraphe précédent, il

56
faut que la vitesse v de circulation de l’air sur le bulbe soit suffisamment grande pour

que les échanges de chaleur et de masse soient suffisamment intenses.

Figure 3 : Thermomètre à bulbe humide

Le groupement d’un thermomètre à bulbe sec et d’un thermomètre à bulbe

humide, ventilés, constitue ce que l’on nomme un psychromètre.

III.Diagrammes de l’air humide

Pour effectuer les calculs des équipements de climatisation, on peut utiliser :

- L’ordinateur : les données thermodynamiques de l’air sont fournies sous forme

d’équations qui permettent à l’appareil de calculer les caractéristiques de l’air

humide lorsque le déroulement du programme de calcul d’équipement impose

leur utilisation ;

- Le calcul manuel : on fait usage de données qui ont été calculées une fois pour

toutes et qui sont groupées sous forme graphique dans des diagrammes de l’air

humide ; l’ingénieur les utilise par simple lecture sur le diagramme employé.

De nombreux types de diagrammes ont été proposés. Actuellement, deux

représentations seulement sont vraiment utilisées :

- Le diagramme de Carrier (θ,rs) qui donne la température en fonction de

l’humidité spécifique ; c’est le plus couramment employé dans le monde ;

57
- Le diagramme de Mollier (rs,Hs) à axes obliques qui donne l’humidité

spécifique en fonction de l’enthalpie spécifique, surtout employé en Europe

Central et dans les pays de l’Est ; dans la littérature russe, il est souvent connu

sous le nom de diagramme de Ramzine.

Ces représentations sont sensiblement équivalentes.

1. Diagramme de Carrier

La figure 4 représente les éléments structuraux d’un tel diagramme.

Lorsque l’on connaît deux caractéristiques d’un air humide A (par exemple : θA

et θrA, ou θA et ψA, ou ψA et θhA, etc.), on peut localiser son point représentatif A

sur le diagramme, ce qui permet d’obtenir toutes les autres caractéristiques. Pour le

point A, on a :

- θA température de bulbe sec, par la verticale passant par A ;

- θhA température de bulbe humide, par l’isotherme de bulbe humide θhA passant

par A ; on note que la courbe θhA coupe la courbe de saturation ψ = 1 en A1

et que, par ce point, passe la verticale correspondant précisément à la

température θhA;

- θrA température de rosée de l’air A ; en menant de A l’isohydre AA3, on coupe

la courbe de saturation en A2 auquel correspond la température θrA de

saturation pour l’humidité spécifique ras , donc la température de rosée de l’air

A. On a aussi directement ψA, H As et le volume spécifique V As.

58
Figure 4 : Diagramme de Carrier

2. Pseudo-diagramme de Carrier

En fait, la plupart des diagrammes modernes qui se présentent apparemment

comme des diagrammes de Carrier (θ,rs) en sont assez fondamentalement différents.

On les construit en effet en établissant, pour les isenthalpes, un réseau de droites

parallèles, ce qui rattache en fait ces diagrammes au diagramme de Mollier. Le réseau

d’isothermes n’est alors qu’apparemment constitué de droites parallèles. En réalité,

comme on peut le vérifier sur ces types de représentation, les isothermes divergent

(figure 10).

59
Figure 5 : Isothermes divergentes

3. Diagramme de Mollier

La figure 6a représente les éléments structuraux de ce diagramme qui montre

la manière d’obtenir les diverses caractéristiques d’un air humide A. On note, en

particulier, que pour obtenir la température de bulbe humide θhA, on prolonge la partie

de l’isotherme θ située dans la zone de sursaturation. L’isotherme pour laquelle ce

prolongement passe par A est l’isotherme de bulbe humide. Comme les diagrammes

de Carrier, les diagrammes de Mollier sont établis pour une pression totale de l’air

humide bien définie.

60
Figure 6 : Diagramme de Mollier

61
IV. Opérations élémentaires de traitement de l’air humide

Nous utiliserons largement les diagrammes de l’air humide pour illustrer ces

opérations.

Nous examinerons successivement :

- Le mélange adiabatique de deux airs humides de caractéristiques différentes ;

- Le réchauffage d’un air humide ;

- Le refroidissement d’un air humide sans ou avec déshumidification ;

- L’humidification d’un air ;

- La déshumidification d’un air.

On en déduira la structure générale d’un système de traitement d’air toutes saisons.

1. Mélange adiabatique de deux airs humides de caractéristiques différentes

a. Principe

Par le canal 1 (figure 7) pendant le temps t, il entre en régime permanent dans

le système S une masse d’air humide d’humidité spécifique r1s et d’enthalpie

spécifique H1s ; soit m a, 1 la masse d’air sec que renferme cet air entrant. Pendant le

même temps t, il entre également dans le système, en 2, une masse d’air humide de

propriétés différentes, d’humidité spécifique r2s et d’enthalpie spécifique H 2s ; soit ma,2

la masse d’air sec que renferme cet air. Il sort enfin en 3, pendant le même temps t, un

air humide résultant du mélange adiabatique des airs entrants. Il renferme une masse

ma,3 d’air sec, son humidité spécifique r3s est et son enthalpie spécifique H3s . On a,

pendant le temps t :

b. Un bilan massique de l’air sec :

c. Un bilan massique de l’eau :

62
d. Un bilan énergétique :

Des relations des bilans massiques de l’eau et l’air sec et en éliminant ma,3, on
tire :

En traitant de la même manière les relations du bilan de l’air sec et

énergétiques, on déduit :

L’égalité des deux relations précédentes montre que dans un système de

coordonnées (rs,Hs) les points 1, 2 et 3 sont alignés (1 représentant l’état de l’air en 1, 2

l’état de l’air en 2 et 3 l’état de l’air en 3).

Figure 7 : Mélange adiabatique de deux airs humides de caractéristiques différentes

2. Évolution dans les diagrammes de l’air humide

La construction en question est rigoureuse dans le diagramme de Mollier et

dans les pseudo-diagrammes de Carrier où les isenthalpes sont parallèles. Elle n’est

qu’approchée dans le diagramme de Carrier (θ,rs). La figure 9 représente l’alignement

des trois points dans le pseudo-diagramme de Carrier et dans le diagramme de

Mollier. Il est très facile de voir que :

63
Le rapport des débits d’air sec qui participent au mélange est égal au rapport

des longueurs respectives des segments 2-3 et 3-1 :

Les mélanges d’air sont courants en technique climatique : mélange air neuf-air

recyclé, mélange air chaud froid, etc. On effectue ces mélanges au moyen de boîtes

mélangeuses ou boîtes de mélange équipées de Registres de réglage des débits d’air à

mélanger. On utilise également des caissons de mélange à l’entrée des centrales de

traitement d’air.

On a également des mélanges entre l’air soufflé dans le local et l’air à l’intérieur

de celui-ci.

Figure 8 : Évolution du mélange adiabatique de deux airs humides

3. Échauffement de l’air à humidité spécifique constante (apport purement

sensible, air non sursaturé) ;

64
a. Principe

La figure 9 représente schématiquement le système qui permet cet

échauffement.

Pendant le temps t, en régime permanent :

Figure 9 : Échauffement de l’air humide

- Il entre en 1 de l’air humide d’humidité spécifique r1s , d’enthalpie spécifique

H1s , qui contient une masse ma,1 d’air sec ;

- On apporte une quantité de chaleur Qc par l’intermédiaire du réchauffeur R ;

- Il sort en 2 de l’air à l’humidité spécifique r2s d’enthalpie spécifique H 2s , qui

contient une masse ma,2 d’air sec.

On a :

b. Le bilan massique de l’air sec :

c. Le bilan massique de l’eau :

En utilisant la relation du bilan massique de l’air sec on a :

65
L’humidité spécifique est inchangée ;

d. Le bilan énergétique :

Ou, par unité de masse d’air sec :

La relation précédente peut encore s’écrire :

La fourniture de chaleur se traduit par un échauffement de l’air (apport

purement sensible). La température de rosée reste constante, la température de bulbe

humide croît et l’humidité relative diminue.

4. Évolution dans les diagrammes de l’air humide

La figure 10 représente cette évolution. On peut y lire que :

- Le facteur de chaleur sensible est égal à 1 (figure 10a) ou encore la latence est

nulle ;

- Le rapport caractéristique de traitement de l’air j=∆Hs/∆rs est, dans ce cas, infini

(figure10b).

Les réchauffeurs d’air peuvent être :

- Électriques (batterie de résistances) ;

- À fluides chauffants (batteries chaudes) :

 Échangeurs à vapeur,

66
 Échangeurs à eau chaude, surpressées ou non,

 Échangeurs à fluides chauffants spéciaux (eau glycolée, caloporteurs

divers, etc.),

 Eventuellement, condenseurs d’une pompe à chaleur.

Figure 10 : Évolution de l’air humide avec échauffement

5. Refroidissement de l’air à humidité spécifique constante (refroidissement

purement sensible)

a. Principe

La figure 11 représente schématiquement le système qui permet ce

refroidissement. En raisonnant comme précédemment, on a :

67
Et, par unité de masse d’air sec, la quantité de chaleur à extraire (ou la quantité de froid

à produire, ce qui revient au même) est :

L’extraction de chaleur se traduit par un refroidissement de l’air.

Figure 11 : Refroidissement sensible de l’air

b. Évolution dans les diagrammes de l’air humide

L’évolution de l’air se fait en sens inverse de ce qui est représenté sur les

diagrammes de l’air humide de la figure11.Pour effectuer cette opération, on utilise

une batterie froide dont la température superficielle est supérieure à la température de

rosée de l’air à refroidir. Les échangeurs de refroidissement (batteries froides) peuvent

être :

- A circulation d’un fluide caloporteur froid : eau, eau glycolée, etc. (batterie

froide à eau glacée) ;

- A évaporation d’un frigorigène (batterie froide à détente directe).

68
Au cours du refroidissement, sans déshumidification :

- La température de rosée θr reste constante ainsi que la pression partielle de

l’eau dans l’air ;

- La température de bulbe humide θh décroît ;

- L’humidité relative ψ augmente.

Ce type d’opération est très peu courant.

6. Refroidissement de l’air avec déshumidification

a. Principe

C’est une des transformations les plus importantes en climatisation puisqu’il

s’agit généralement de refroidir de l’air mais également d’abaisser sa richesse en eau.

Pour l’effectuer, on met l’air en contact avec une surface solide ou liquide (figure 13),

dont la température est inférieure à sa température de rosée. Pendant un temps t, en

régime permanent :

Figure 12 : Refroidissement de l’air avec déshumidification

- Il entre en 1 de l’air dont l’humidité spécifique est r1s , l’enthalpie spécifique

H1s et qui contient une masse ma, 1 d’air sec ;

- Il sort en 2 de l’air dont l’humidité spécifique est r2s , l’enthalpie spécifique H 2s

et qui contient une masse d’air sec ma,2 ;

- Il sort en 3 une masse d’eau liquide me d’enthalpie massique ;

- On extrait une quantité de chaleur Qf par l’intermédiaire de la batterie B.

On a :
69
 Le bilan massique de l’air sec :

 Bilan massique de l’eau :

L’humidité spécifique décroît.

b. Le bilan énergétique

Cette relation est rigoureuse. Pour connaître qf, il faut connaître H1s et H 2s donc

les états 1 et 2 de l’air humide entrant et sortant, ce qui nous donne également r1s et r2s

donc me / ma , mais il nous faut aussi connaître H e* , donc la température θe de l’eau

sortante. Celle-ci est comprise entre la température de la surface froide et la

température de bulbe humide de l’air sortant mais elle n’est pas exactement connue.

Notons que cela n’a aucune importance pratique pour le climaticien. En effet, le second

terme du membre de droite de la relation précédente ( r1s - r2s ) peut généralement être

négligé vis-à-vis du premier :  r1s  r2s  H e* ou intervient la chaleur sensible de l’eau, est

petite devant  H1s  H 2s  ou intervient, pour l’eau, donc proportionnellement à  r1s  r2s 

, la chaleur latente.

70
c. Évolution dans les diagrammes de l’air humide

Cette évolution est représentée sur la figure 13.

Figure 13 : Évolution de l’air avec déshumidification

Remarque :

L’humidité spécifique de l’air diminue. Il en résulte que :

- La pression partielle de la vapeur d’eau diminue ;

La température de rosée décroît ; ceci apparaît d’ailleurs bien dans les

diagrammes de la figure13 (θr2<θr1) ;

71
- Selon la pente plus ou moins prononcée de la droite représentant la

transformation 1→2, c’est-à-dire encore selon la valeur du facteur de chaleur

sensible s, ou encore celle du facteur de chaleur latente l’humidité relative ψ

H s
peut varier plus ou moins j 
r s

La transformation 1→2 (figure14) peut être décomposée en :

- Une transformation 1→3 au cours de laquelle la température de bulbe sec ne

change pas, θ1=θ3, et l’humidité spécifique passe de r1s à r3s  r2s La chaleur échangée par

unité de masse d’air sec, chaleur latente, est représentée par  H1s  H 3s  . En remplaçant les

enthalpies spécifiques par leurs expressions en fonction de l’humidité spécifique et de

la température données précédemment on aura :

- Une transformation 3→2 au cours de laquelle l’humidité spécifique ne change

pas, et la température passe de θ3=θ1 à θ2.

Figure 14 : Décomposition de l’évolution de l’air avec déshumidification dans

le diagramme de Carrier

72
La chaleur échangée, chaleur purement sensible, est représentée par Toujours

en remplaçant les enthalpies spécifiques par leurs expressions en fonction de

l’humidité spécifique et de la température données précédemment on aura :

La chaleur totale échangée, par unité de masse d’air sec, est : qt  qs  ql

Le refroidissement accompagné de déshumidification de l’air peut être effectué au

moyen :

- D’une batterie froide dont la température superficielle est inférieure à la

température de rosée de l’air, l’humidité atmosphérique s’y condense donc ; la

batterie froide peut être à circulation d’un liquide frigoporteur ou à détente

directe ;

- D’un laveur d’air, l’air à refroidir et à déshumidifier traversant de l’eau froide

ou une solution absorbante froide pulvérisée.

Le refroidissement accompagné de déshumidification s’effectue surtout au

moyen de batteries froides.

7. Humidification de l’air

On peut être amené, dans un certain nombre de cas, à humidifier l’air à traiter :

- En hiver car l’humidité spécifique de l’air extérieur est basse ; cette nécessité

d’humidifier l’air en hiver est absolument courante en climatisation ;

- En conditionnement d’air industriel, par exemple : industrie textile, poudreries,

hôpitaux, etc. ;

- En été, dans les pays arides, pour refroidir un air chaud et sec par vaporisation

directe d’eau dans cet air, etc.

On distingue :

73
- L’humidification d’air par injection de vapeur d’eau ; cette humidification

s’effectue, nous allons le voir, à température de bulbe sec de l’air à peu près

constante ;

- L’humidification d’air par injection dans celui-ci de gouttelettes d’eau liquide

ou par évaporation d’eau liquide au contact de laquelle l’air circule ;

l’humidification peut se faire avec de l’eau chauffée, avec de l’eau refroidie ou

encore avec de l’eau à laquelle on n’apporte ni ne soustrait de chaleur.

8. Humidification de l’air par injection de vapeur d’eau

a. Principe

La figure 15 représente schématiquement le dispositif d’humidification par

injection de vapeur.

Figure 15 : Humidification de l’air par injection de vapeur d’eau

On a, en régime permanent, pendant l’instant t :

 Le bilan massique de l’air sec :

 Le bilan massique de l’eau : on fournit au système une masse mv de

vapeur d’eau :

74
9. L’humidité spécifique de l’air s’est bien accrue.

a. Le bilan énergétique :

La vapeur d’eau est injectée sous la pression atmosphérique à la température

θv = 100°C et avec l’enthalpie H v* on a :

D’après la relation du bilan massique de l’eau ci-dessus, on a :

Or à 1OO°C l’expression linéarisée de H v* on a :

En fait, la valeur réelle de H v* est 2 675,2 kJ/kg d’eau

b. Évolution dans les diagrammes de l’air humide

Cette évolution est représentée sur la figure 16.

- L’humidité relative croît ;

- La chaleur nécessaire à la chaudière de production de vapeur est donnée, en

l’absence de pertes, par kilogramme d’air sec, par la relation : qv  H 2s  H1s

- L’humidification se fait par humidificateur à vapeur. L’humidification à

vapeur n’est pratique que lorsque l’on dispose d’une source de vapeur. Pour

les petites puissances, on emploie une petite chaudière électrique.

75
Le procédé n’est applicable que si l’air évolue au-dessous des conditions de

saturation.

Figure 16 : Évolution de l’air humidifié par injection de vapeur d’eau

10. Humidification par injection d’eau ou par évaporation d’eau au contact de

l’air à humidifier

Elle peut se faire au moyen de :

- Laveurs d’air à recirculation d’eau ;

- Laveurs d’air à recirculation d’eau réchauffée ;

- Laveurs d’air à recirculation d’eau refroidie ;

- Atomiseurs ;

- Humidificateurs à médias imprégnés

76
TD PRODUCTION DE FROID

Exercice 1 :

Pour produire des glaçons, on introduit 2 kg d’eau liquide à 20 °C dans une pondeuse
à glaçons. On supposera que l’opération est finie quand la température des glaçons est
de -4°C.
1. Déterminer la quantité de chaleur à extraire à cette eau.
2. Si l’opération a durée 20 min, en négligeant les pertes thermiques, calculer la
puissance frigorifique de l’appareil de froid.
3. Quel est en Wh le coût énergétique de l’opération de refroidissement.
On donne :
- Capacité calorifique de l’eau est de : 4,18kJ / kg C
- Capacité calorifique de la glace est de : 2,1kJ / kg C
- Chaleur latente de fusion de la glace est de : 336kJ / kg

Exercice 2 :

Soit une machine frigo fonctionnant au fréon 22. Le fluide injecté dans

l'évaporateur provient du condenseur, d'où il sort à 25°C sous la pression de 12,5 bar

absolu. Dans l'évaporateur le fluide se stabilise à la température de -20°C. En utilisant

le diagramme du fréon R22 :

1. Déterminer la chaleur latente de vaporisation du fréon

2. Quelle est la production frigo massique fournie par 1kg de fréon, sachant que

la surchauffe et le sous-refroidissement sont nuls

3. Quels moyens sont utilisés pour augmenter cette production frigorifique

4. Sachant que le débit massique du fréon est de 300 kg/h, calculer la puissance

frigorifique de la machine

Exercice 3 :

Soit, un compresseur fonctionnant au fréon 22, au régime nominal -

10/+30/+25°C et développant une puissance frigo brute de 40.000 fg/h. Le compresseur

77
fonctionne en régime sec et ses rendements volumétriques et indiqués sont égaux et le

rendement mécanique est de 0.90 : on donne nv = 1 - 0.05pc/p0.

La surchauffe des vapeurs aspirées par le compresseur est de +10°C.

1. Tracer le schéma de l'installation et son cycle sur le diagramme de Mollier

2. Consigner dans un tableau les valeurs des pressions, températures, enthalpies

et titres aux différents points du cycle

3. Déterminer alors les grandeurs caractéristiques de la machine selon le Tableau

des grandeurs

4. Calculer la puissance calorifique à évacuer au condenseur

Exercice 4 :

Une installation frigorifique à compression, à ammoniac, opère selon le cycle

suivant :

- Température d’évaporation θ0=-10°C

- Température de condensation θk=+30°C

- Sous refroidissement du liquide : nul

- Surchauffe de la vapeur aspirée : nulle

Le rendement volumétrique ηv et le rendement indiqué ηi sont exprimés par

l’équation :

ηi= ηv=1-0 ,05τ OU τ est le taux de compression.

Le compresseur à piston, à simple effet, possède 6 cylindres de 100mm de diamètre et

de 80mm de course tournant à 1000t /min.

1- Tracer le cycle dans le diamètre de mollier (logp-h)

2- Déterminer

- La puissance frigorifique Φ0, en fg/h et W

78
- La puissance absorbée sur l’arbre du compresseur. Peff, en W (rendement

mécanique ηm= 0,9)

- La puissance calorifique produite au condenseur Φk en kcal/h et en W

- Le coefficient de performance frigorifique

- La température de refoulement théorique (suite à une compression

isentropique) θ2

3- Sans rien changer aux pressions de fonctionnement, ni aux conditions

d’aspiration, on sous- refroidit le frigorigène successivement de 5, 10, 15, 20, 25,

30°C.

Tracer le graphe de variation de la puissance frigorifique et du coefficient de

performance. Commentez

4- Sans rien changer aux pressions de fonctionnement, et en conservant un sous-

refroidissement nuls, on fait varier la surchauffe des vapeurs aspirées qui prend

successivement les valeurs 5, 10, 20,25 et 30°C

Tracer le graphe de variation de la puissance frigorifique, du coefficient de

performance et de la température de refoulement θ2. Commentez

Exercice 5 :

Une installation frigorifique à ammoniac utilise un compresseur à

refroidissement des cylindres par l’eau. La vapeur entre dans le compresseur à l’état

saturé et à -12°C. Elle le quitte sous une pression de 12,62kg/cm2 correspond à une

température de 76°C. Les chutes de pression dans les circuits sont négligeables. Le

liquide quitte le condenseur à l’état saturé. L’installation frigorifique produit ainsi

75600fg/h et la puissance mécanique cédée effectivement au frigorigène traversant le

compresseur, (puissance indiquée) est 17,3kW.

Quel est le débit d’eau qui traverse dans ces conditions le circuit de refroidissement

des circuits de refroidissement des cylindres si l’élévation des températures est 5°C ?

Exercice 6 :

79
La figure 1 représente une machine frigorifique à un étage de compression

mécanique, dotée d’un évaporateur à surchauffe alimenté par un détendeur

thermostatique qui maintient, à la sortie de cet évaporateur, une surchauffe constante

de 5°C.

RC
DT

Cette machine, qui fonctionne à l’ammoniac NH3 comporte un dispositif de

réduction de puissance frigorifique par court-circuit (By-Pass). Pour obtenir cette

réduction, on injecte, au moyen du robinet de réglage de capacité RC, une partie du

fluide comprimé à l’entrée de l’évaporateur.

Les conditions de fonctionnement de cette machine sont les suivantes :

- Température d’évaporation : θ0=-10°C

- Température de condensation : θK=+40°C

- Surchauffe à l’entrée du compresseur en 1, 10°C

- Sous-refroidissement du liquide frigorigène à la sortie de la bouteille et à

l’entrée des détendeurs, en 3, 5°C

- Température de refoulement au compresseur θ2=100°C

Ces conditions sont maintenues constantes à tout moment.

Le compresseur a un débit volume théorique, (volume balayé par le piston en 1 heure)

qvth=100m2/h. on a ηi= ηv=1-0,05τ et τ=pK/P0, ηm=0,9

80
1.1- Tracer le cycle du frigorigène dans cette machine

1.2- Le robinet de réglage de puissances frigorifique RC étant fermé, (conditions

maximales), déterminer.

- La puissance frigorifique, Φ0

- La puissance effective, Peff

- La Puissance calorifique, Φk cédée au condenseur, (la température de sortie

du compresseur est identique à celle d’entrée du condenseur).

1.3- Donner l’expression de la puissance frigorifique Φ0, effectivement produite

dans l’évaporateur EV, en fonction du débit masse de court-circuit qmcc.

Application numérique : Calculer Φ0 lorsque qmcc=qm3 où qm3=débit masse de liquide

passant au point 3.

Préciser, dans ce cas le titre en vapeur du frigorigène entrant dans l’évaporateur, (après

l’injection de qmcc)

1.4- Calculer la puissance calorifique ΦC cédée par le compresseur au milieu

extérieur.

81
TD ELEMENT DU GENIE CLIMATIQUE

Exercice 1 :

On mélange 3000m3/h d’air à θ=20°C et ψ=50% avec 1000m3/h d’air à θ=10°C et

ψ=80%.

Déterminer les caractéristiques du point de mélange

Exercice 2 :

On chauffe 1kgas/s de l’état 1 (θ=5°C ; ψ=60%) à l’état 2 (θ=30°C).

Déterminer les caractéristiques du point 2 et la puissance de la batterie chaude

Exercice 3 :

Soit un débit d’air de 3kgas/s dans les conditions 1 (θ=35°C ; ψ=25%) à refroidir

dans les conditions 2 (θ=22°C) par passage sur une batterie froide de température

moyenne de surface de 15°C (≥θr1).

Déterminer les caractéristiques des points 2 et b, la puissance et l’efficacité de la

batterie froide.

Exercice 4 :

Soit un débit d’air de 2kgas/S/dans les conditions 1 (θ=32°C ψ=40%) à refroidir

dans les conditions 2 (θ=20°C) par passage sur une batterie froide de température de

surface θb=5°C.

Déterminer les conditions du point 2 et b, la puissance et l’efficacité de la

batterie froide.

Exercice 5 :

82
On désire humidifier jusque dans les conditions 2 (ψ=80%) un air pris dans les

conditions 1 (θ=25°C, ψ=20%), à l’aide d’un laveur à eau recyclée.

Déterminer les caractéristiques du point 2 et l’efficacité du laveur.

Exercice 6 :

Soit un débit d’air de 2kgas/S dans les conditions 1 (θ=25°C, ψ=20%) à humidifier

avec de la vapeur dans les conditions 2 (ψ=80%).

Déterminer les caractéristiques du point 2 et le débit de vapeur injectée.

Exercice 7 :

Soit à climatiser en hiver un local où l’on souhaite obtenir (θ=20°C, ψ=50%).

- Les conditions de base hiver sont de (-7°C, 80%) ;

- Le débit d’air neuf aux conditions intérieures est de 16098m3 /h ;

- Les déperditions calorifiques du local sont de 162,4kW

- Les apports thermiques de chaleur sensible par les occupants sont de

17,4kW

- Les apports thermiques de chaleur sensible par les fabrications sont de

23,2kW

- L’apport total d’humidité par les occupants et les fabrications est de 50kg/h

- L’efficacité du laveur à eau recyclée (LER) est de 90%

- L’écart de soufflage est de 20°C

Questions :

1- Déterminer les caractéristiques du point de soufflage et les débits massique

et volumique d’air soufflé

2- Déterminer les caractéristiques du point de mélange.

3- Préciser les caractéristiques du point h.

4- Déterminer la puissance de la batterie de préchauffage

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5- Déterminer la puissance de la batterie de préchauffage

6- Déterminer le débit d’eau évaporée dans le laveur

Exercice 8 :

On veut climatiser un immeuble comportant des magasins et des bureaux dans

la ville de Yaoundé. Les conditions climatiques sont les suivantes :

- Conditions intérieures :  r  12C et bs  23C

- Conditions extérieures : bs  30C et HR  80%

Données complémentaires :

- Chaleur latente : QL  18 600 w

- Chaleur sensible : QS  30 000 w

- Taux de renouvellement d’air : 40%


- Ecart de soufflage : 6C
- Température de surface de la batterie froide : 5C
- On néglige les pertes au niveau de la batterie chaude.

Déterminer :

1. Le débit d’air de soufflage en kg/h

2. La température de mélange

3. Le facteur de by-pass

4. La puissance de la batterie froide

5. La puissance de la batterie chaude

6. Tracer le cycle de l’évolution de l’air sur le diagramme psychrométrique

Exercice 8 :

On se propose de climatiser une salle de spectacle située dans une ville

camerounaise. Les conditions intérieures et extérieures ont les suivantes :

- Conditions intérieures : bs  24C et HR  50%

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- Conditions extérieures : bs  35C et HR  50%

Les charges thermiques sensibles et latentes du local sont respectivement de

60 KW et 40 KW. Tout d’abord, le mélange d’air (M) composé de l’air extérieur et de

l’air repris (R) traverse un laveur d’air dont le rendement et la température de

saturation de l’air sont respectivement de 61% et de 24C .

Ensuite, il traverse une batterie froide et sort à saturation (B). Enfin, cet air

traverse une batterie chaude avant d’être soufflé à 17C dans le local.

Questions :

7- Proposer un schéma général du circuit d’air de climatisation

Déterminer :

8- Les caractéristiques de l’air de mélange (M)

9- La température bulbe sec de l’air à la sortie du laveur

10- Le débit masse de l’air distribué dans le local

11- Le débit masse de l’air extérieur et de l’air repris

12- La puissance de la batterie froide

13- Le facteur de chaleur sensible de la batterie froide

Tracer l’évolution de l’air sur le diagramme psychrométrique

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