Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Etude Linéaire Poème de Charles Baudelaire
Etude Linéaire Poème de Charles Baudelaire
Etude Linéaire Poème de Charles Baudelaire
Les 4 premières strophes contiennent une seule longue phrase, composée d’une
succession de subordonnées circonstancielles de temps (« quand » v1 « et que » v3
« quand » v5 et 9) et d’une proposition principale construite autour de deux verbes
conjugués coordonnés « sautent et lancent ». Cela rend la lecture du poème
extrêmement longue et lente.
Après une évocation du ciel, vient ici une Quand la terre est changée Autre CCT
évocation de la terre qui subit une en un cachot humide, V passif
transformation, qui n’est autre que la vision du
poète. Le « cachot humide » insiste sur
l’impression d’enfermement imposé dans des
conditions désagréables.
L’espérance est personnifiée par l’emploi de la
majuscule. Elle devient un symbole de l’espoir Où l’Espérance, Allégorie
enfermé. La comparaison à un animal de nuit comme une chauve-souris, Comparaison
suggère déjà que l’espérance
On entend l’espérance chauve-souris se S’en va battant les murs de
cogner aux murs grâce aux consonnes « t et d son aile timide Allitérations
» répétées. Ces deux vers augmentent encore Et se cognant la tête à des en « b, t, d, k »
l’impression d’enfermement : par les plafonds pourris ; Métaphore filée
expressions « battant les murs » et « se
cognant la tête ». l’adj « timide » suggère le
manque de force de l’espérance qui n’a
aucune chance d’échapper au spleen.
Après le ciel et la terre, c’est la pluie qui Quand la pluie étalant ses
s’associe aux éléments pour enfermer le poète immenses traînées Nouveau
dans des idées noires. On retrouve le thème D’une vaste prison imite les CCT
filé de l’enfermement avec les termes « prison barreaux, Oppositions entre «
», et « barreaux » immenses, vaste »
Les nombreuses sonorités en « on, an, ou, o » et « prison,
rajoutent encore à l’aspect plaintif et lancinant barreaux »
du poème.
– Et de longs corbillards,
La mort jusqu’ici était seulement suggérée sans tambours ni musique, Sonorités en
dans les strophes précédentes par le champ Défilent lentement dans mon « an »
lexical de l’obscurité et l’allusion aux « esprits âme Déterminant
errants » de la strophe 4. possessif 1ère pers
Ici elle est évoquée à travers la référence aux du sg
« longs corbillards ». On voit aussi que le CC de manière
spleen présenté jusqu’ici comme un mal qui
touchait les esprits, s’attaque au poète
narrateur lui-même « dans mon âme ».
l’Espoir, Contre-rejet de «
Vaincu, pleure, et l’Angoisse l’Espoir »
La lecture hachée du vers 19, en raison de sa atroce, despotique, Mise en valeur de
composition (virgules, nbx mots de une ou l’Angoisse à la
deux syllabes) souligne la défaite du poète et césure
la victoire du spleen.
Allégories
Adjectifs qui
annoncent la
victoire du spleen
Le poète s’avoue vaincu en inclinant la tête. Sur mon crâne incliné Déterminant
C’est l’Angoisse qui agit en plantant le drapeau plante son drapeau noir. possessif 1ère pers
noir. Le poème se termine sur cette image qui du sg
symbolise la prise de possession de l’esprit par Verbe d’action dont
le spleen l’Angoisse est sujet
image
Conclusion
On peut conclure qu’en effet Baudelaire par moments se laisse submerger par le
spleen qu’il ne contrôle plus. C’est cette lutte et cette défaite qu’il évoque ici.
Pourtant Baudelaire a transformé ses souffrances en création poétique. C’est le
spleen qui lui permet d’écrire ce poème incroyablement évocateur.