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Séquence 4.

Séance 7 : Explication linéaire n°4 : Baudelaire, Les Fleurs du Mal,


« Spleen »

 Présentation de l’auteur et de l’œuvre  : Charles Baudelaire est un poète du XIX° s. Par sa vie de
bohème etde marginal, il incarne le poète maudit au génie incompris. Il subit l’influence du
Romantisme et du Parnasse, et ouvre la voie au symbolisme. Poète inclassable qui marque une
rupture au cours du XIXème. Le recueil poétique des Fleurs du Mal (1857) constitue l’œuvre de
sa vie : il s’agit pour lui d’« extraire la beauté du Mal ». A sa parution l’œuvre fait l’objet d’un
procès et est condamnée pour « immoralité » (6 poèmes sont censurés).

 Présentation du texte : poème situé vers la fin de la section « Spleen et Idéal ». Section la plus
longue qui rend compte d’une opposition permanente entre l’« Idéal » jamais atteint et le Spleen.
Le poème est d’ailleurs précédé de trois pièces qui portent ce titre : "Spleen". C’est un mot anglais
qui signifie « bile noire », en accord avec une ancienne théorie des humeurs qui voit dans cette «
bile noire » l’origine d’un malaise profond. Poème de 5 quatrains en alexandrins.

 Projet de lecture : En quoi Baudelaire transfigure-t-il l’expression du spleen à


travers l’écriture poétique ?

 Mouvement du texte :

1er mouvement : 3 premières strophes : La montée du spleen à travers la mise en place


d’un décor angoissant
2ème mouvement : 4ème strophe : L’apogée du spleen : la crise de folie
3ème mouvement : 5ème strophe : La victoire du spleen qui prend possession de l’âme du
poète
I. 1er mouvement : la montée du spleen à travers la mise en place d’un décor
angoissant
1. Strophe 1 :
CITATIONS PROCEDES INTERPRETATION

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un *Prop. Sub. circ. de  *Montée progressive à
couvercle tps travers tout d’abord la
*Oxymore « ciel bas » métaphore du ciel
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs + comparaison  **Sentiment d’oppression et
ennuis, * + C.L. de la d’écrasement
lourdeur  *Paysage menaçant =>
Et que de l’horizon embrassant tout le
cercle *Personnification souffrance de l’auteur dont la
présence est sous-entendue.
Il nous verse un jour noir plus triste que *Rime « couvercle » -  *Sentiment d’enfermement :
les nuits ; « cercle » => le poète se sent emprisonné
enfermement
horizontal et vertical  *Ciel sinistre d’où a disparu
*Antithèse « jour- toute lumière =>
nuit » + oxymore enfermement + mélancolie
« jour noir »

2. Strophe 2 :
Quand la terre est changée en un cachot *Prop. Sub. circ. de *Montée progressuve du spleen
humide, tps *=> métaphore de la
Où l’Espérance1, comme une chauve- terre=prison
souris, *Comparaison de Sentiment d’enfermement
S’en va battant les murs de son aile timide l’Espérance à unbe
Et se cognant la tête à des plafonds chauve souris *L’espoir s’efface=> ambiance
pourris ; Esperance = allégorie très sombre
L’espérance est dévalorisée
* Vocabulaire puisqu’elle est associée à un
péjoratif animal nocturne et aveugle.

* Vision d’horreur

3. Strophe 3 :
Quand la pluie étalant ses immenses *Prop. circ. de tps * Le spleen monte de plus en
traînées plus
D’une vaste prison imite les barreaux, *C. L de la prison + *Sentiment d’enfermement
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées immensité amplifié
Vient tendre ses filets au fond de nos (hyperboles) *Le poète sombre dans le spleen,
cerveaux,
est envahi part les idées noires
*métaphore *La prison physique devient
psychique
*Adjectif possessif
qui peut renvoyer
poète+lecteur
II. 2ème mouvement : L’apogée du spleen : la crise de folie
Des cloches tout à coup sautent avec furie
*Locution adverbiale *Phénomène soudain, brutal
Et lancent vers le ciel un affreux
hurlement, *personnification *Irruption du bruit, de cris
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
*Allitération en [s] *Matérialisation de cette
Qui se mettent à geindre opiniâtrement2.
*Lexique de l’errance halluniciation sonore
* Démence mentale du poète : il
perd la raison

III. 3ème mouvement : La victoire du spleen qui prend possession de l’âme du poète
— Et de longs corbillards, sans tambours
* négation + champ * retour du silence =>
ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ;
lexical de la musique rupture. Prédominance
l’Espoir, séparés du début par d’une image sinistre, sans
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, la césure (virgule) son
despotique, *Atmosphère sombre,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau lugubre => omniprésnece
noir. * C.L de la mort, du
convoi funéraire de la mort. La noirceur a
envahi le poète.
*Représentation d’un
*Allégorie de l’Espoir
combat entre deux
et de l’Angoisse
personnages : l’angoisse=
le spleen, l’Espoir=celjui
* métaphore de la du poète => symbolise la
défaite, de la lutte interieur dasn l’âùe
reddition du poète
*Victoire du Spleen => le
poète succombe au spleen,
*Emploi de la
renonce à tout espoir.
première peersonne
du singulier

Bilan : Au premier abord, on peut avoir l’impression d’un échec de l’alchimie poétique. La
boue reste de la boue. C’est le spleen qui envahit le poète, qui domine.
On a une alchimie inversée, on pourrait presque dire que l’or devient de la boue. L’espoir
disparait et est contaminé par le spleen.
Et pourtant, le spleen est transfiguré par les mots en faisant de ce spleen un poème.
Il y a une forme d’alchimie poétique grâce à l’écriture. Le mal reste le mal mais il est
métamorphosé, embelli par les mots du poète. Et c’est le premier à faire cela.
Prolongement : Etude transversale sur la section Spleen et Idéal :
- C’est la section la plus longue du recueil car elle contient 85 poèmes
- Montre le cheminement intérieur, mental du poète quie est constamment déchiré entre
deux camps opposés : le spleen et l’idéal. L’idéal c’est l’or et le spleen la boue. Ces
deux éléments ne cessent de se cotoyer même si à la fin du recueil le spleen semble
dominer.
- Certains poèmes sont davantages marqués par le spleen ou l’idéal.
Elévation :
Idéal => Un envol vers un monde supérieur, marqué par la pureté, la beauté et l’absence
de spleen. C’est comme si le poète dans ce poème quittait la terre.

L’Ennemi :
Le spleen => la mort/ le temps
Bilan très sombre, très amer de son existence.
Le spleen c’est le temps qui est la cause de l’échec du poète. Le temps nous mène vers la
mort.

La beauté :
L’idéal => Allégorie de la beauté
L’idéal correspond là à un idéal esthétique, artistique. C’est la beauté qui parle. On a
l’impression que c’est une statue. Un idéal qui va provoquer le désir du poète qui va
chercher à l’atteindre.
Elle provoque la souffrance du poète. La contrepartie de cet idéal est qui’il est
inateignable, inacessible pour le poète.
Le spleen serait la déception, la souffrance de l’artiste confronté à l’échec.

Le goût du néant :
Le Spleen est lié au décéption de l’amour.
Harmonie du soir :
L’idéal => harmonie
L’idéal est octroyé par la nature. C’est une nature edenique. La nature va procurer des
sensations qui vont s’appeler les unes et les autres. L’idéal s’exprime par les
correspondances.

Le spleen est l’antithèse, parfaite opposition de l’idéal. L’idéal incarne tout ce qui est
lié à l’or mais cet idéal reste sans cesse une quête à atteindre. Très rare sont les
poèmes où l’idéal est atteint par le poète. L’idéal est l’objectif de l’alchimie poétique
mais il est inateignable.
GRAMMAIRE : LES PROPOSITIONS.
 Délimitez et analysez la nature des différentes propositions.
1ère phrase : 2 phrases complexes => plusieurs propositions.

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle


Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, => 1°) prop° sub.circonstancielle de tps
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle => 2°) prop° sub. circ. de tps coordonnée
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ; à la précédente.

Quand la terre est changée en un cachot humide, => prop° sub. circ. de tps
Où l’Espérance1, comme une chauve-souris, => prop° sub. relative, complt de « cachot »
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées => prop° sub. circ. de tps
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées => prop° sub. circ de tps coordonnée
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie => prop° principale
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, => prop° principale coordonnée à la 1ère
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement2. => prop° sub. relative, complément de « des
esprits »

— Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, => prop° indépendante coordonnée


Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir, à la précédente
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, => prop° indépendante juxtaposée
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. => prop°indépendante coordonnée

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