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Les Fleurs du mal est un recueil de poème de Charles Baudelaire, publié pour la

première fois en 1857. Baudelaire utilise un figure de rhétorique : l’oxymore dans le


titre pour dire que les fleurs naissent du mal. L’oxymore, emprunté du grec oxumôron,
composé de oxus, « aigu, fin, effilé », et môros, « épais, sot, émoussé », c’est est une
figure de style par laquelle on allie de manière paradoxale deux termes qui semblent
se contredire. L’oxymore remplit une fonction centrale dans le langage poétique de
Baudelaire, parce qu’il associe des sensations, des émotions, des faits éloignés ou
opposés, il est la figure reine d’une écriture qui cherche à rassembler les fragments
disloqués dans les expériences humaines. L’enjeu de Baudelaire, c’est de dépasser le
dualisme entre le Mal et la Beauté.
Après la lecture, je suis fascinée par le terme « Spleen », donc ce présent article
est axé sur ce mot et nous réfléchirons sur ce terme et essayerons de trouver le sens
noyau de ce mot.
Dans ce recueil, il existe six parties : Spleen et Idéal (85 poèmes), Tableaux
parisiens (10 poèmes), Le Vin (5 poèmes), Fleurs du Mal (12 poèmes), Révolte (3
poèmes), La Mort (6 poèmes). Ce mot se trouve dans le titire de la première partie et
principalement dans la première partie du recueil Spleen et Idéal où il y a 85 poèmes.
De plus, quatre poème sont intitulés « Spleen » mais aucune explication montre le
sens de ce mot. Un recueil de poèmes en prose est intitulé Le Spleen de Paris. Donc
ce mot « spleen » occupe une place importante pour Baudelaire.
Le mot « spleen », que Baudelaire emploie est emprunté à l’anglais où il
signifie « rate » et, par extension, « mauvaise humeur », « mélancolie ». La rate était
en effet considérée par les tenants de la théorie des humeurs comme le siège de la
mélancolie. Importé en France au XVIIIe siècle, le mot « spleen » est attesté chez
Voltaire et Diderot, lequel parle de « vapeurs anglaise », synonyme de sentiment
d’ennui profond, de dégoût de la vie. Le XIXe siècle héritera de cette signification et
Chateaubriand pourra écrire : « J’ai le spleen, tristesse physique, véritable maladie. »
Cette théorie est proposée par Hippocrate of Cos et basée sur la médecine antique.
Selon la théorie des humeurs, le corps est constitué des quatres éléments
fondamentaux, air, feu, eau et terre possédant quatre qualités : froid, chaud, humide
ou sec. Ces éléments mutuellement antagoniques doivent coexister en équilibre pour
que la personne soit en bonne santé. Tout déséquilibre mineur entraîne des « sautes
d’humeur », tout déséquilibre majeur menace la santé du sujet. Les qualités sont liées
aux quatre fluides déversés par de différents organes du corps, et enfin, exercent des
influences sur les humeurs et les tempéraments :
 Le sang—produit par la foie et reçu par le coeur, conduit au tempérament sanguin
(air, chaud et humide), lié à l’humeur gaie ;
 La pituite—rattachée au cerveau, conduit au tempérament flegmatique (terre,
froid et sec), lié à l’humeur apathique ;
 La bile jaune—venant du foie, conduit au tempérament bilieux (feu, chaud et
sec), lié à l’humeur encline à la colère ;
 La bile noire—venant de la rate, conduit au tempérament atrabilaire (terre, froid
et sec), lié à l’humeur triste et chagrin, donc lié au caractère mélancolique.
En partant de la théorie des humeurs des disciples d’Hippocrate, l’atrabiliaire
désigne un individu disposé à l’abattement, la tristesse, la méfiance et la critique. Par
conséquent, le spleen exprime un état d’asthénie morale qu’expliquent : l’angoisse du
temps qui passe, la solitude, la nostalgie, le sentiment d’impuissance, la culpabilité,
l’ennui. Il traduit un profond mal de vivre, qui peut toucher au désespoir. C’est le
synonyme de la « mélangolie ».
Le champs lexical du Spleen est abondant. Dans ce recueil, nombreux sont des
mots qui relèvent de ce champs lexical : l’abattement, la tristesse, la méfiance, la
critique, l’asthénie morale, l’angoisse, la solitude, la nostalgie, L’impuissance, la
culpabilité, l’ennui, un profond mal de vivre, la mélangolie, la souffrance, la douleur,
la misère, etc. Baudelaire a beaucoup soufert dès son enfance. Par exemple, son père
l’a quitté et il est mort tôt. Sa mère a remarié avec un homme qui le pressait. Il a mené
une vie pensionnaire. Il a subit l’abus du canabis. Il a eu de maintes fois de tentatives
de suicide et il a été souvent malade. Toutes ces expériences l’ont abîmé et elles sont
étroitement liées à son spleen, tel que la sensation de la tristesse à cause de la mort de
son père ou la sensation de la solitude à cause de la vie pensionnaire.
Donc le sens de ce mot est profont et complexe. Nous étudirons les connotations
du spleen :
 Epidermiquement, le spleen se caractérise d’abord par des sensations
d’oppression, d’étouffement. Agressions d’une chair malzde et épuisée que
métaphorisent les images de décors ou de paysages encrasées.
 Psychologiquement, c’est une impression de « guigne », d ’« ennui »,
d’enlisement de l’esprit dans une impuissance chronique.
 Plus profondément c’est le sentiment affligeant d’une usure de toutes les forces
physiques et morales, d’une dévitalisation de l’être réduit à n’être plus, écrit
Walter Benjamin dans son Charles Baudelaire, que matière inorganique et, en
outre, matière exclue du processus de circulation ».
 Spleen est lié au dégoût, « taedium vitae », état de privation, d’amertume et de
frustration qui confine au « goût du néant », dans un constat d’une terrifiante
limpidité.
 Sociologiquement parlant, le spleen a nom marginalité, mise au ban de la société
de l’être ifirme, bancal, « Albatros » livré aux railleries du marin grossier ou
génie offert aux sarcasmes apeurants du « vulgum pecus ».
Spleen et Idéal constitue la section la plus importante par le fait que quatre-vingt-
cinq des cent vingt-six poèmes y sont regroupés, mais aussi parce que la plupart des
thèmes essentiels de Baudelaire sont ici présents, comme l’art et de l’amour. Cette
section montre la double postulation de son être déchiré entre le soif d’une idéalité et
d’une pureté perdues et l’enlisement dans les tourments du quotidien qu’il nomme «
spleen » pour traduire le pluralisme de ses souffrances physiques et morales. Les
concepts récurrents sont Dieu avec Satan, la chair avec l'esprit, le ciel avec l'enfer, la
beauté et le mal, etc. Spleen est un état de mélancolie et de dépression touchant les
jeunes générations : l’inspiration vers l’infini qui remplit le cœur ne peut satisfaire.
C’est un sentiment bien connu en Allemagne depuis Werther de Goethe, René de
Chateaubriand, la maladie de Byron, de Lamartine, d’Alfred de Musset et de toute une
pléiade de poètes dans la première moitié de ce siècle. Ils partagent un état mental
profond et universel : mélancolie, solitude, angoisse, ennui, etc. Pour le spleen de
Baudelaire, il désigne un ennui absolu, existentiel, si lourd qu'il en devient paralysant.
Et puis, nous analyserons un de ces quatre poème intitulés Spleen pour montrer
l’état du Spleen chez Baudelaire.
LXXVIII – Spleen
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,


Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées


D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
 
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,


Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Ce poème est un de quatre poème qui portent le titre de Spleen. Le poète nous
immerge dans un moment de sa vie douloureux, dépressif où il se sent emprinsonné
par son environnement jusqu’à succomber au désespoir. Il y a cinq quatrains
d’alexandrins avec des rimes croisées.
Dans ce poéme, les champs lexicaux sont péjoratifs :
- Le champ lexical de l’angoisse : ennuis, furie, affreux hurlement, l’Angoisse
atroce, despotique ;
- Le champs lexical de la peine : gémissant, se cognant, geindre, vaincu, pleure,
incliné ;
- Le champs lexical de l’enfermement : bas, lourd, cercle, cachot, murs, plafonds,
barreaux ;
- Le champs lexical de la pourriture : humide, pourris, infâmes ;
Ces champs lexicaux forme des images dégoutantes et ils montrent l’esprit noir de
Baudelaire.
Dans ce poéme, une nature hostile est montrée sous les yeux des lecteurs et cette
nature hostile est un reflète de ce que Baudelaire consent quand il est entouré par des
éléments natuels, tels que « le ciel », « la terre » et « la pluie ». Ces éléments le
confine et nous voyons une prison qui l’entoure. Le poète emploie l’enjambement
pour montrer une progresstion lente et enchainée pour renforcer cette sensation de
lourdeur.
Ensuite, un lisant ce poème, les lecteurs peuvent voir une progression du Spleen.
Premièrement, il décrit ses sensations physiques comme « le ciel bas et lourd pèse
comme un couvercle » et puis il passe aux sensations psychiques comme « Et qu’un
peuple muet d’infâmes araignées/Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux »
pour montrer la nervosité. A la fin de ce poème, la dernier strophe est l’apopée de la
crise, Baudelaire dévoile l’image la plus sombre, c’est la mort. En contre-rejet, «
L’Espoir », allégorie, reçoit sa peine sous une double forme verbale « vaincu », «
pleure », s’opposant à une autre allégorie, « l’Angoisse », en contradiction. «
L’Angoisse », enfin, par gradation ascendante de ses adjectifs, matérialise sa victoire
par l’achèvement du poète. La position de ce dernier « Sur mon crâne incliné », figure
celle du condamné à mort dont la tête se glisse sous l’échafaud de la guillotine. Le
poète est ainsi soumis à une force à laquelle il semble ne pouvoir s’opposer. Donc ce
spleen est progressivement montré dans le poème, et enfin, il ne peut pas s’échapper
du destin, celui de la mort.
Dans ce poème, l’auteur cite des éléments natuels de l’environnement. Ce qui nous
intéresse, ce sont deux animaux qui servent à démontrer l’état d’esprit de l’auteur :
« arignée » et « chauve-souris ». L’araignée est connue pour attendre patiemment ses
proies. La présence de cet animal totem dans la vie pourrait indiquer la nécessité de
faire preuve de patience à l’égard d’un projet ou d’idées. Le chauve-souris est un
animal de l’ombre, un sylbole de la cécité métaphysique. Ces deux animaux est une
magnifestation de son état d’esprit noir et sombre.
Le plus important, c’est que l’auteur a recours aux techniques symboliques. Il est un
grand maître du symbolisme donc dans ce poème, premièrement il symbolise les
concepts abstraits. Par exemple, il symbolise le spleen par le ciel qui l’entrave, par la
pluie qui l’emprisonne, etc. Deuxièmement, il incarne les éléments naturels par la
comparaison. Par exemple, il compare le ciel à un couvercle. Troisièmement, il
embellit des éléments dégoutants. Il y a dans son poème plein d’éléments dégoutants
et il essaie d’extraire la beauté du mal. C’est le noyau de l’esthétique baudelarienne.
Dans ce présent article, nous avons analysé un poème de Baudelaire. Donc après
l’analyse, ce dont il faut faire attention, premièrement, c’est qu’un poème est à lire. Il
faut lire de plusieurs reprise. Deuxièmeùent, ce sont des outils d’analyse : le champ
lexical, les figures de rhétorique, la syntaxe et les phonèmes. Troisièmement, c’est la
mise en liaison de ces outils d’analyse pour résoudre un certain problème, à savoir la
problématique. Il faut organiser tout ce qu’on a analysé et répondre à la
problématique.

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