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Université Cheikh Anta Diop

Faculté des Lettres et Sciences Humaines


Département de Géographie

Cours de Licence 3
UE : GEO 353

COLLECTE ET TRAITEMENT DES DONNEES EN


GEOGRAPHIE
AA-2022/2023
Introduction

La démarche scientifique

• « Le fait scientifique est conquis, construit et constaté » (Bachelard, 1965)

• Une démarche en trois actes:


• La rupture : connaissance scientifique versus sens commun
• La construction : théories, concepts, hypothèses, cadres de la pensée
• La constatation : à l’épreuve des faits, expérimentation, collecte d’informations
Introduction

La démarche scientifique

Les étapes de la démarche selon Bachelard


Introduction
Pourquoi la méthode?
• Dépassement des évidences

• Surmonter le doute scientifique

• Participer à la définition des disciplines scientifiques

• Permettre de répondre à la question: « Comment faire? »

• Moyens utilisés pour atteindre un but


Introduction
Pourquoi la méthode?
 La méthode comme:
◦ Opérations intellectuelles visant la découverte de la vérité
◦ Attitude concrète vis-à-vis de l’objet
◦ Tentative d’explication d’un phénomène

 La méthodologie comme:
◦ Ensemble de méthode, techniques, outils, approches, démarches et théories
contribuant à l’organisation de la recherche
Chapitre 1. La recherche en Géographie

• La démarche géographique

• L’espace, support de l’analyse géographique

• L’information géographique

• Les caractéristiques de l’information géographique


1. La démarche géographique

Selon Brunet (1990), elle est l’étude de l’espace, de son organisation et de son fonctionnement.
C’est-à-dire qu’« elle est la science des territoires, ou plus largement de l’organisation et de la
différenciation de l’espace ».
Une double lecture de l’espace : privilégie l’analyse spatiale, la recherche de règles voire de lois
dans la répartition des objets dans l’espace ; cette approche que l’on peut qualifier de formelle,
s’efforce de privilégier l’analyse des formes spatiales, mettant en évidence les processus à l’œuvre ;
La seconde recherche le sens de ces formes spatiales et à montrer comment ce même sens peut
être créateur d’objets spatiaux.

Une recherche géographique doit appréhender les deux orientations dans l’analyse : la forme
et le sens
1. La démarche géographique
Le passage de la description à l’analyse systémique de l’espace et des phénomènes naturels et
humains

• Orientée vers la recherche de tendances et de généralités


• Intéressée par la description des lieux et l’unicité du lieu.

Elle se caractérise par une spécialisation disciplinaire, un intérêt constant pour les méthodes et les
techniques (quantitatives/qualitatives) par la recherche d’une approche holistique des problèmes
environnementaux et par une géographie dite active à la recherche de nouvelles thématiques,
proposant même des solutions en matière de gestion de l’espace par exemple.
2. L’espace, support de l’analyse géographique

Chaque discipline découpe dans la réalité un domaine sur lequel elle apporte un éclairage particulier.
La géographie se distingue par son objet qui est l’étude de l’espace terrestre et de son organisation

La démarche géographique suppose la prise en compte des facteurs géographiques c’est-à-dire des
caractéristiques liées aux lieux et à leur mise en réseau : facteurs spatiaux dans la mesure de
caractéristiques géométriques ou formelles de l’espace, mais aussi facteurs a-spatiaux également
importants à retenir dans toute démarche :
d’ordre économique; d’ordre social; d’ordre culturel; d’ordre politique; etc.).
2. L’espace, support de l’analyse géographique

La démarche géographie s’appuie sur des notions et des concepts, une batterie de méthodes et
d’outils permettant le traitement des informations retenues comme pertinentes dans un processus de
recherche donné.

Le terrain demeure l’élément central de la démarche géographique, son statut et sa place dans le
processus de recherche ont évolué (informations collectées vont exiger l’utilisation d’outils
spécifiques de traitement, et d’interprétation) qui vont aider à localiser l’étude:

Quelles sont les caractéristiques spatiales du phénomène étudié ? Quels sont les facteurs
responsables ?
2. L’espace, support de l’analyse géographique

Selon Bailly et Beguin (1993), trois questions importantes dans


l’étude des répartition spatiales de phénomènes donnés :
• QUI ? Cette question se rapporte aux groupes occupant le
territoire avec leurs valeurs, leurs modes de fonctionnement,
leurs caractéristiques ;
• QUOI ? Cette deuxième question concerne les productions
économiques et sociales de ces groupes via l’élaboration
d’organisations, la gestion des ressources, l’intensité des
échanges, la diversité des technologies adoptées ;
• OÙ ? Cette question traite des localisations, reflet des choix
des sociétés humaines.
2. L’espace, support de l’analyse géographique

L’espace géographique est un concept largement accepté par les géographes. C’est un « concept élaboré
par les géographes pour formaliser scientifiquement les caractéristiques de l’espace terrestre » (Bailly,
1991).

Selon Brunet (1993), il est un espace de relations et un produit social organisé, comportant des acteurs,
des lois et des règles d’organisation et de différenciation
3. L’information géographique

L’information géographique renvoie à un objet localisé


sur la surface terrestre et qui comporte plusieurs
attributs. On le localise à l’aide d’un système de
références dans l’espace ; par la localisation relative, on
peut comparer cet objet par rapport à d’autres objets.

Elle est caractérisée par :


Attributs = Z
Paires de coordonnées par rapport à un système de
référence : X et Y
3. L’information géographique

Les types d’objets géographiques :


• une unité spatiale provenant du découpage d’un espace
continu : (découpage administratif, bassin-versant, vallée,
plaine, etc.) ;

• une entité ou un objet dans l’espace : (un ménage, une


entreprise ou une exploitation agricole, le quartier, la ville,
etc.) ;

• un flux ou un échange entre deux lieux


géographiques (flux peut être un flux migratoire, des flux
de marchandises, des flux d’informations, etc.).
3. L’information géographique

Cette information peut être Géométriquement :

• Ponctuelle : un sujet ou un objet localisé dans l’espace ;

• Linéaire : un flux, un réseau entre deux ou plusieurs


points ;

• Surface : un découpage ou une grille spatiale de forme


géométrique variée et de superficie variée.
3. L’information géographique

 Repérage : on peut alors localiser l’objet par rapport à


d’autres objets ;

 Comparaison : comparer un ensemble d’objets localisés


dans l’espace permet l’identification possible de variations
dans l’espace ;

 Action et Prévision : prise de décisions, l’information est


nécessaire à tous les acteurs jouant un rôle dans le milieu
ou sur le territoire.
4. L’échelle d’analyse en géographie

Toute partition d’un espace continu est arbitraire


et les données spatialement agrégées qui en
résultent dépendent du découpage spatial choisi.

L’espace est découpé, délimité par des grilles ou


des mailles. Ces différents découpages
géographiques sont des partitions différentes du
territoire ou de l’espace.

Celui-ci est découpé pour des raisons


administratives (gestion du territoire), pour des
raisons politiques (cartes électorales) ou autres.
4. L’échelle d’analyse en géographie

Par rapport à l’échelle d’analyse, il est important de retenir :

 Répartitions spatiales d’une même variable qui change avec l’échelle géographique;

 Interprétation des répartitions spatiales sera différente d’une échelle à l’autre;

 Conclusions déduites à une échelle géographique ne seront pas nécessairement valides à une autre échelle;

 Distribution spatiale peut être dispersée à une échelle et concentrée à une autre échelle géographique;

 Résultats peuvent changer si pour un même niveau d’analyse on change de maillage ou de découpage
géographique
4. L’échelle d’analyse en géographie
L’analyse des répartitions dans l’espace et l’identification de
processus sont des préoccupations importantes pour le
géographe.

Un processus est une suite ou une série consécutive de faits,


d’événements, de phénomènes ou d’étapes ayant leur logique
propre (temps et successions).

En effet, plusieurs phénomènes montrent une succession dans le


temps et peuvent être étudiés d’une façon diachronique (étalement
urbain se traduit par une série d’étapes qui présentent une suite de
phénomènes).
4. L’échelle d’analyse en géographie

Selon Coffey (1981) un processus spatial comporte deux


composantes essentielles :

 Structure spatiale c’est-à-dire une structure qui peut être


étudiée en fonction de sa géométrie ou d’autres facteurs
(volume, taille, etc.) ;

 Mouvements dans l’espace qui réfèrent à des phénomènes


de déplacements, de circulation, d’échanges et de diffusion.
Université Cheikh Anta Diop

Faculté des Lettres et Sciences Humaines


Département de Géographie

Cours de Licence 3
UE : GEO 353

COLLECTE ET TRAITEMENT DES DONNEES EN


GEOGRAPHIE
AA-2022/2023
5. LES ETAPES DE LA RECHERCHE EN GEOGRAPHIE

1. Formulation d’un sujet

2. Recherche documentaire

3. Objectifs de la recherche
5. LES ETAPES DE LA RECHERCHE EN GEOGRAPHIE

1. Formulation d’un sujet

• Connaissance du domaine de recherche, intérêts


personnels du chercheur ;

• Compétence du chercheur ;

• Maîtrise des ressources matérielles indispensables ;


5. LES ETAPES DE LA RECHERCHE EN GEOGRAPHIE

1. Formulation d’un sujet

 Choix d’un sujet de recherche ou d’un problème de recherche est dicté par :

 Préférences scientifiques du chercheur pour un domaine particulier de la géographie;

 Intérêt scientifique lié au fait de développer la connaissance dans ce domaine.

JUSTIFICATION DU SUJET DE RECHERCHE


5. LES ETAPES DE LA RECHERCHE EN GEOGRAPHIE
1. Formulation d’un sujet

• Insuffisance des connaissances sur la question ou le sujet de recherche;

• Lacunes au niveau méthodologique, conceptuel ou théorique;

• Insuffisance de recherches empiriques sur la question i.e. que les hypothèses et les théories inexistantes

devraient être encore éprouvées;

• Manque de connaissance sur une région particulière : en géographie, c’est une justification très courante.
5. LES ETAPES DE LA RECHERCHE EN GEOGRAPHIE

1. Formulation d’un sujet : le questionnement

QUOI ? quel est le phénomène étudié ?

QUI ? quelle est la population-cible ou quel est le groupe visé par l’étude ?

OÙ ? quelle est la région d’étude ou quel est le territoire d’étude ?

POURQUOI ? dans quel(s) but(s) ? quelle est la justification ?


5. LES ETAPES DE LA RECHERCHE EN GEOGRAPHIE
2. Recherche documentaire en géographie

Phase d’exploration de la recherche

Différents types de documents

CLASSER ET ORGANISER
5. LES ETAPES DE LA RECHERCHE EN GEOGRAPHIE
3. Objectifs de la recherche

Déterminer le but de la recherche, qui sera de : décrire, expliquer, modéliser, théoriser, etc.

Proposer une solution à un problème précis,

Développer une méthodologie de recherche,

etc.
6. MATÉRIAUX UTILISÉS POUR LA RECHERCHE EN GÉOGRAPHIE

Le questionnement de départ oriente le chercheur vers le choix de tel ou tel matériel :

• information quantitative ou qualitative (démographie/perception);

• Photographique (aérienne);

• Cartographique (occupation du sol);


6. MATÉRIAUX UTILISÉS POUR LA RECHERCHE EN GÉOGRAPHIE

Données primaires : des informations et événements recueillis sur le terrain par le chercheur.

 méthodes d’observation;

 enquêtes par questionnaire;

 relevés sur le terrain (instruments de mesure).


6. MATÉRIAUX UTILISÉS POUR LA RECHERCHE EN GÉOGRAPHIE

Données secondaires : informations


recueillies par des organismes privés ou
publics (données du recensement, données
administratives, etc.).
Les principales méthodes de collecte de données

• Rechercher des informations se rapportant à un groupe social préalablement


défini;
• Informations qui devront se présenter finalement sous forme de résultats
quantifiables;
• Résultats susceptibles d’être traités et interprétés.

variées et le choix de l’une d’entre-elles dépend essentiellement de la nature des


objectifs de la recherche
Les principales méthodes de collecte de données

Etude de terrain / Travail de terrain : permet au chercheur d’étudier son sujet dans son environnement
naturel pour mieux le comprendre.
Récolter des données informatives utiles qui doivent aider l’enquêteur à répondre à sa problématique
et vérifier ses hypothèses.

• Se rendre compte de la réalité d’un phénomène ou d’un sujet pour mieux le comprendre.
• Récolter des informations supplémentaires qu’une enquête derrière son ordinateur ou au téléphone n’aurait
pas permis d’obtenir.
• Apporter une valeur ajoutée à son mémoire à travers le travail empirique réalisé.
Les principales méthodes de collecte de données

Selon Peter Haggett (1977), trois grandes catégories de collecte de données peuvent
être reconnues :

• les observations sur le terrain;

• les documents administratifs et d’archives;

• les données par enquête.


Les principales méthodes de collecte de données
 Les observations sur le terrain

Elles permettent au chercheur de prendre connaissance de faits et de


situations directement dans son espace naturel.

Préalables :
• Identifier les éléments, phénomènes, flux, etc. à observer sur le terrain;
• Prendre des notes pour retenir un maximum d’éléments informatifs.
Les principales méthodes de collecte de données
 Les observations sur le terrain

Exemple :
Déterminer les services fournis par l’écosystème de mangrove;
Déterminer l’effectif des oiseaux migrateurs par rapport à la qualité des
zones humides;
Relever l’avancé du bâti sur les zones agricoles.
Les principales méthodes de collecte de données
 L’entretien

Il peut être réalisé par téléphone ou par vidéoconférence. Quand il est


effectué en face à face, permet au chercheur d’obtenir d’avantages
d’informations.

L’enquêteur peut noter plusieurs choses comme l’ambiance, les émotions


de la personne interrogée et décrire le lieu dans lequel il l’interroge.
Les principales méthodes de collecte de données
 L’entretien
Exemple :

Réaliser des entretiens avec des personnes ressources dans :

La gestion des inondations;

La gouvernance des ressources naturelles;


Les principales méthodes de collecte de données
 Le focus group

Le focus group, consiste à regrouper des individus pour discuter autour


d’un sujet connu.

Il peut être homogène ou hétérogène, le focus group est une technique de


terrain qui permet de collecter des informations.
Les principales méthodes de collecte de données

 Le focus group
Exemple :

Conditions de travail des femmes (salaire, moyens, matériels, etc.),


Revenus tirés des écosystèmes de mangrove.
Les principales méthodes de collecte de données
 Le questionnaire
Le questionnaire, qui est une technique de l’étude quantitative qui permet
de collecter des informations sur le terrain.

Exemple :
Déterminer la perception des populations sur les facteurs de risque du
paludisme
Déterminer les préférences alimentaires des enfants dans les écoles
Réalisation des outils de collecte de données

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