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LES PROCÉDÉS LITTÉRAIRES

Pour analyser un texte dans le cadre d’un explication littéraire à l'écrit ou à l'oral du bac. de Français, il
faut s’appuyer sur les procédés littéraires.

Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Les procédés littéraires correspondent à tous les moyens dont dispose l’auteur ou l’autrice pour
élaborer son texte et créer un effet sur son lecteur. On distingue en général quatre types de procédés
littéraires :

Procédé littéraire n°1 : les procédés lexicaux

Les procédés lexicaux sont liés aux mots et on en distingue généralement trois grands types.

Le jeu sur la connotation des mots

L’auteur peut jouer avec la connotation des mots en utilisant leur second sens, leur sens figuré, imagé.
C’est le contraire de dénotation (sens premier d’un mot).

Ce procédé permet de créer des images mentales chez le lecteur et des ruptures qui vont engendrer de la
surprise.

Par exemple, la vague dans son sens premier évoque une masse d’eau qui se soulève et s’abaisse. Dans un
sens second, la vague peut évoquer le mouvement (une vague humaine), un sentiment (une vague
d’enthousiasme, de colère…), la météo (une vague de froid ou de chaleur)…

Le recours à un champ lexical

Un champ lexical réunit des mots liés par une même thématique (amour, joie, nostalgie, mort,
tristesse…). Ils peuvent être des synonymes, des mots de la même famille ou encore des expressions. Le
champ lexical permet de créer une atmosphère ou d’insérer une idée dans le texte.

Par exemple, dans Le Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud, on retrouve le champ lexical de la nature :

« C’est un trou de verdure où chante une rivière,


Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; Où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. »

Les termes mélioratifs ou péjoratifs

L’emploi de termes mélioratifs ou péjoratifs permet à l’auteur de prendre position face à une
question donnée. De nombreux termes évoquent un jugement péjoratif ou au contraire mélioratif et vous
pouvez les repérer facilement.

Par exemple pour montrer un jugement péjoratif : « cette tyrannie de maître d'école, ce ton criard, ces
discussions oiseuses, cet ergotage aigre et puéril » (Romain Rolland)

Certains suffixes rendent des adjectifs, des noms et des verbes péjoratifs comme -ard (faiblard), -asse
(tiédasse), -âtre (blanchâtre), -asser (traînasser), -oter (traficoter), -aille (marmaille).
Au contraire, l’auteur peut exprimer une appréciation positive et un jugement valorisant/ Exemple : « Le
merveilleux est toujours beau, il n'y a même que le merveilleux qui soit beau. » André Breton.

Les termes mélioratifs peuvent aussi être repérés avec le préfixe extra- (extraordinaire) ou archi-
(archiplein).

Procédé littéraire n°2 : les procédés rhétoriques (ou figures de style)

Un procédé rhétorique, aussi appelé figure de style, provoque un effet littéraire différent selon la
catégorie à laquelle il appartient

Les différentes figures de l’analogie

Les figures de l’analogie établissent un rapport ou une ressemblance entre deux éléments et font surgir
des images visuellement frappantes dans l’esprit du lecteur ou font des rapprochements inattendus :

 La comparaison : « il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville » Verlaine
 La métaphore : c’est une comparaison sans outil de comparaison. Exemple : « il pleure dans mon
cœur » c’est comme si quelqu’un pleurait dans mon cœur
 L’allégorie : pour imager un concept. Exemple : la faucheuse pour la mort. « Seul au milieu du
passage piéton, la faucheuse me fait des appels de phares » Lomepal
 La personnification qui consiste à traiter un animal ou un objet comme une personne. Exemple :
« le téléphone pleure » Claude François, « et la Lune s’est moquée de moi » Indochine
 La métonymie désigne une chose par une autre à laquelle elle est liée. Exemple : « ni les voiles
au loin descendant vers Harfleur » (les voiles désignent ici les bateaux) Victor Hugo
 La périphrase : consiste à nommer quelque chose par sa définition. Exemple : la capitale de la
France pour parler de Paris, « j’manie la langue de Molière » Kery James (pour la langue
française)

Les figures d’opposition

Les figures d’opposition permettent de mettre en regard deux éléments pour les opposer (ou au
contraire les rapprocher) :

 L’antithèse consiste à utiliser deux termes opposés à l’intérieur d’un texte ou d’une même phrase.
Exemple : « moi j’ai fait la guerre pour habiter rue de la paix » Booba
 L’oxymore : c’est une antithèse mais les deux termes sont collés l’un à l’autre. Exemple : soleil
noir, « cette obscure clarté qui tombe des étoiles » Corneille
 Le paradoxe pour mettre en regard deux idées ou deux notions et heurter la logique ou le bon
sens. Exemple : « je commence les livres par la fin » Christine and The Queens
 L’antiphrase : consiste à dire le contraire de ce que l’on pense, souvent dans un but ironique.
Exemple : « quel temps magnifique » (alors qu’il pleut des cordes)
 Le chiasme : consiste à inverser deux groupes de mots afin de les opposer selon le schéma
AB/BA. Exemple : « les lois ne font plus les hommes mais quelques hommes font la loi » Daniel
Balavoine

Les figures d’insistance

Une figure d’insistance vise en mettre en relief un élément :

 L’hyperbole : c’est une exagération. Exemple : « je boirai tout le Nil si tu ne me retiens pas »
Claude François
 La répétition : consiste à répéter un même mot ou groupe de mots plusieurs fois. Exemple : « la
terre était grise, le blé était gris, le ciel était gris » Jean Giono
 Le pléonasme : consiste à répéter une même information avec deux termes différents. Exemple :
« préparez-vous à être prêt » Casseurs Flowters
 L’anaphore : consiste à répéter un même mot ou groupe de mots en début de phrase, en début de
paragraphe ou en début de vers. Exemple chez Stromae : « qui dit études dit travail, qui dit taf te
dit les thunes, qui dit argent dit dépenses, qui dit crédit dit créance, qui dit dette te dit huissier »
 L’accumulation ou énumération : consiste à énumérer des termes sans progression. Exemple :
« des crises, des crimes, des cris, des griffes que nous vernissons » Nekfeu
 La gradation : une accumulation ordonnée qui va de l’élément le moins important au plus
important (ou le contraire). Exemple : « j’y passerai bien la nuit, la journée, même la vie »
Ashkidd

Les principales figures d’atténuation

 L’euphémisme consiste à atténuer l’expression de quelque chose de douloureux ou de choquant.


Exemple : « cette petite grande âme venait de s’envoler » Victor Hugo (pour dire qu’elle venait de
mourir)
 La litote : très proche de l’euphémisme mais elle n’atténue pas, elle met plutôt en valeur. « Ce
garçon-ci n’est pas sot » Marivaux, « on pense à nos potes, pas morts de vieillesse » Oxmo
Puccino

Les figures de « sons »

 L’allitération : répétition d’une consonne. Exemple : « Ta Katie t’a quitté » Bobby Lapointe
(deux en une), « Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde » Léopold Sedar Senghor
 L’assonance : répétition d’une même voyelle. Exemple : « l’aurore grelottante en robe rose et
verte » Charles Baudelaire
 La paronomase : consiste à rapprocher des mots qui sont similaires dans une même phrase.
Exemple : « qui s’excuse s’accuse » Stendhal, « d’où sors-tu ? Ta douceur tue » Nekfeu

Procédé littéraire n°3 : les procédés grammaticaux

Les procédés grammaticaux sont évidemment liés à la grammaire. Ils sont très nombreux et participent
à véhiculer l’intention de l’auteur et ce qu’il veut créer comme sentiment, réflexion ou émotion chez
son lecteur :

 La ponctuation : présence ou absence, exclamations, interrogations


 Les types de phrases : déclaratives, injonctives, interrogatives
 Les formes des phrases : négatives, affirmatives, emphatiques (un ou plusieurs mots mis en
valeur : « c’est ce garçon que je voulais rencontrer »)
 Les dialogues ou les monologues
 La longueur des phrases : phrases courtes (brutalité), phrases longues (solennité, ampleur)
 La structure des phrases : simples ou complexes, verbales ou nominales (donnent un rythme
plus rapide au texte)
 Les modes et les temps verbaux : par exemple, l’impératif marque l’injonction
 Les verbes d’action, de paroles, d’état (pour une description ou un portrait)
 Les formules impersonnelles (comme il s’agit, il faut…) : y en a-t-il ? C’est en général dans une
volonté de généralisation et de neutralité.
 Les pronoms : le locuteur s’implique-t-il dans son texte ? Y a-t-il une rupture dans les pronoms
(au singulier puis au pluriel) ? L’usage du pluriel peut marquer une volonté de généralisation
 Le registre de langue : soutenu, familier, grossier, standard, un mélange ?
 La présence ou non de modalisateurs : il s’agit de l’attitude du locuteur face à son énoncé (« il
fera sans doute beau demain » est différent de « il fera certainement beau demain »)
 Le type de narrateur : omniscient, externe (témoin) ou interne (participant)
 La chronologie des événements qui peuvent ralentir le récit avec des retours en arrière ou au
contraire l’accélérer
 La versification si on est dans un poème : l’alexandrin est considéré comme plus solennel. Des
vers impairs donnent plus de musicalité et de dynamisme.

Procédé littéraire n°4 : les procédés de structure

Pensez à envisager le texte dans son ensemble.

Observez l’ensemble du texte. La progression est-elle structurée ou au contraire, avez-vous le sentiment


que l’auteur écrit sans avoir fait de plan (comme le fait souvent Montaigne avec de nombreuses
digressions), même si ce n’est pas le cas. Est-ce un texte circulaire qui termine de la même manière qu’il
commence ?

Observez les répétitions et/ou les symétries : y a-t-il deux portraits mis en regard au fil du texte par
exemple ?

Analysez la présence de ruptures : le texte progresse-t-il de façon linéaire ou y a-t-il un changement de


sujet, de tonalité, de point de vue ?

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