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Les Conduites

suicidaires
Dr ZEGHIB .H
Terminologie
Le suicide est un comportement pathologique et non pas une maladie (ou un
trouble)
1)-Terminologie
 le suicide :acte de se donner la mort.
 la tentative de suicide (TS) :recouvre tout acte par lequel un individu
met consciemment sa vie en jeu, soit de manière objective ou
symbolique et n'aboutissant pas à la mort.
 Les idées suicidaires: élaboration mentale consciente d'un désir de
mort, qu'il soit actif ou passif
 Velléité suicidaire : c’est une ébauche de suicide plus ou moins franche
 Le suicidaire: toute personne qui par son comportement, ses paroles
ou ses écrits fait craindre qu’elle serait capable de commettre un geste
suicidaire .
Terminologie
 Le suicidé: sujet dont l’acte a été fatal

 Le suicidant: sujet qui a survécu à son acte d’autodestruction

 la crise suicidaire : crise psychique dont le risque majeur est le


suicide. Il s'agit d'un moment dans la vie d'une personne, où celle-ci
se sent dans une impasse et est confrontée à des idées
suicidaires de plus en plus envahissantes le suicide apparaît
alors de plus en plus à cette personne comme le seul moyen, face
à sa souffrance et pour trouver une issue à cet état de crise.
épidémiologie
Fréquence : sous-évaluée dans le monde

 ➢ Chez la femme, on a 1 suicide pour 31 TS


➢ Chez l’homme, on a 1 suicide pour 7 TS

Âge : plus fréquente chez les sujets de moins de 25 ans et sujets âgés et elle
est rare avant 7 ans

➢ En Algérie, c’est l’apanage du sujet de moins de 25 ans


➢ En France, c’est beaucoup plus le sujet âgé
Formes cliniques
1/Le suicide collectif: accompagné de la mort d’autres personnes, soit
consenti (sectes) ou non consenti ( après homicide ou infanticide)

2/Le suicide travesti ou simulé: Le sujet maquille son suicide, le faisant


passer pour un accident, meurtre ou mort naturelle.

3/Les "équivalents suicidaires"


 sont des conduites à risque qui témoignent d'un désir inconscient de jeu
avec la mort.
 Ces conduites, tout comme certaines lésions ou mutilations auto infligées
non suicidaires, ne doivent pas être abusivement considérées comme des
tentatives de suicide.
Formes cliniques
4/Le suicide des enfants:
 exceptionnel avant 10 ans
 souvent associé à l’idée de punir les parents
5/Le suicide des adolescents:
 De plus en plus fréquent
 en rapport avec l'accumulation des difficultés familiales et sociales
ainsi qu'aux déceptions propres de l'adolescence.
 les modifications corporelles et la maturation sexuelle acquise
deviennent source d’angoisse.
 Supprimer son corps revient à supprimer la source d’angoisse.
6/Le suicide des personnes âgées:
Souvent en réaction à des situations difficiles (isolement, solitude,
maladies psychiques)
Conduites suicidaires et affections
psychiatriques
A- Les états dépressifs:
-Le suicide fait parti de la sémiologie(50%).
-Il peut survenir à tout moment de l'évolution pour mettre fin à un vécu de
culpabilité, d'auto-accusation et de douleur morale.
B- Les états confuso-oniriques: Le suicide peut survenir
-Lors d'un raptus anxieux.
-Accidentellement lors d'une réaction de fuite de l'onirisme.
C-La schizophrénie: Le suicide peut
-Survenir au début de l'affection, lors de l'envahissement angoissant des
troubles.
-Accompagner les poussées anxieuses de l'évolution.
- Survenir au décours d'un moment fécond avec activité délirante.
- Survenir comme acte discordant imprévisible.
Conduites suicidaires et affections
psychiatriques
D-Les délires chroniques:
En particulier chez les patients persécutés
F-Les personnalités pathologiques:
les états limites et les psychopathies, ayant comme facteurs
l'impulsivité, l'angoisse et la tendance dépressive.
G-L'épilepsie:
En rapport avec une impulsion pouvant être confuso-onirique ou
dépressive( ne supporte pas sa maladie) et le suicide caractériel
ayant valeur de chantage
Conduites suicidaires et affections
psychiatriques
H- Toxicomanies, alcoolisme :
 chantage (recherche de drogue),
 dans les états dépressifs secondaires; Les dépressions
réactionnelles et anxieuses associées à l'alcoolisme sont très
suicidaires
 dans les ivresses alcooliques
 dans les états confuso-oniriques d'une psychose
alcoolique subaiguë ou aiguë.
 I-Arriération mentale :
Le suicide impulsif ou émotionnel .
Evaluation du risque suicidaire
Triple évaluation:
 Le risque
 L’urgence
 La dangerosité
1. Facteurs de risque de suicide:
Le risque est élevé avec le cumul des facteurs de risques
Tableau 1. – Facteurs de risque suicidaires

Facteurs primaires Facteurs Facteurs tertiaires


secondaires
Troubles Pertes parentales Sexe masculin
psychiatriques précoces
Grand âge ou
Antécédents Isolement social jeune âge
personnels et
familiaux de Chômage Période de
suicide vulnérabilité
Difficultés
Communication financières et
d’une Professionnelles
intention
suicidaire ou Événements de vie
impulsivité négatifs
2. L’urgence suicidaire:
Le scénario suicidaire, l’absence d’alternative autre que le
suicide
─ Faible : pense au suicide, pas de scénario précis
─ Moyen: scénario envisagé, mais reporté
─ Élevé: planification claire, passage à l’acte prévu pour les
jours à venir

3. La dangerosité:
Évaluer la dangerosité du scénario suicidaire : létalité du moyen
et l’accès direct aux moyens
Si l’accès au moyen est facile et immédiat: la dangerosité est
extrême et agir en conséquence
Intervention
Aborder et interroger un sujet en crise suicidaire:
 Confidentialité
 Au calme
 Favoriser l’expression des affects (pleurs, verbalisation
du désespoir, des frustrations, de la colère)
 Mettre à jour la souffrance, attitude empathique
 Faire préciser le contexte actuel dans les différents
domaines de vie
 Aborder directement la question d’éventuelles idées
suicidaires (« avez-vous pensé à la mort comme solution
à vos problèmes ?»)
Intervention
• Identifier F. précipitants et protecteurs:
 F. de vulnérabilité, évaluation de la crise (risque, urgence,
dangerosité)
 Sources de soutien dans l’entourage; recenser les intervenants
impliqués ou possibles.
 Capacité de coopération du sujet

• Distinguer: crise psychosociale et crise en lien avec un trouble


mental :
 Si trouble psychiatrique: PEC prioritaire
 Si nature psychosociale: analyser les circonstances, la capacité du
sujet à relativiser, la possibilité pour l’intervenant de réduire la
tension psychique
Intervention si TS
1/ Traitement médical ou chirurgical de l'intoxication ou des conséquences du
geste suicidaire
2/ Ne jamais laisser repartir un patient ayant un trouble de la conscience ou
encore somnolent
3/ Examen psychiatrique avec recherche de facteurs de risque (dépression) et
de protection ; enquête sur le geste suicidaire éventuel évaluation du
niveau de risque suicidaire
4/ Stratégie thérapeutique en fonction du niveau de risque estimé

5/ Risque élevé hospitalisation en psychiatrie

6/ Risque moyen discuter d’une hospitalisation en psychiatrie,


versus suivi spécialisé en ambulatoire ( dans un bref délai)

7/ Risque faible retour à domicile possible avec suivi spécialisé en


ambulatoire
Intervention si TS
8/ Chimiothérapie :
Pas d'antidépresseur en urgence
Anxiolytiques ou neuroleptiques sédatifs en cas de
refus de soins chez un déprimé/agitation/anxiété en
milieu hospitalier
En ambulatoire : préférer un IRS, moins toxique en
cas de surdosage qu’un tricyclique
prévention
Prévention primaire:
 traiter certains facteurs de risque curables (les troubles
Psychiatriques)
 identifier des populations à haut risque suicidaire, de manière
à leur appliquer des mesures préventives.

Prévention secondaire:
 le repérage et l'intervention lors de situations de crise suicidaire
 la prise en charge des suicidants
 l'amélioration du diagnostic et du traitement des troubles
mentaux, en particulier des dépressions

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