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Introduction
L’Empire romain conquérant
o César (mort en 44 aC)
o Auguste (14 pC)
o Trajan (117 pC)
Introduction
Exemple de la Germanie
Des populations qui pratiquent l’agriculture
Commercent avec Rome (vin et objets métalliques contre
ambre et fourrures)
Guerres épisodiques avec Rome
César combat outre-Rhin (55 et 53 av. J.-C.)
Marc Aurèle bat les Germains (172 ap. J.-C.), cf. Gladiator
II° La menace barbare
2° Les barbares à l’assaut de l’Empire ?
Problèmes perses + crise économique
Rome doit dégarnir les troupes du limes
Des guerriers germaniques en profitent pour lancer des raids de
pillage
En 276, des Francs et des Alamans pillent la Gaule jusqu’aux
Pyrénées et repartent avec butin et prisonniers
Aucun désir de conquête !
En ce sens, il n’y a pas « d’invasions »
II° La menace barbare
2° Les barbares à l’assaut de l’Empire ?
Solution imaginée par les Romains : utiliser les barbares contre
les autres barbares
Payer un tribut aux barbares vivant devant le limes pour une
défense avancée
Installer des barbares derrière le limes, pour le défendre et le
repeupler après la peste
Idée essentielle : un barbare peut devenir à terme un Romain
Discours de Claude au Sénat (48 ap. J.-C.), édit de Caracalla
(212 ap. J.-C.)
III° Les transformations de l’Empire
1° Diviser l’Empire
Comment résister à la fois aux pressions des peuples
germaniques, du Rhin au Danube, et aux Perses ?
Diviser l’Empire et confier une seule frontière « chaude » par
prince
Tétrarchie inventée en 284 : 2 césars et 2 augustes pour diriger
l’Empire
III° Les transformations de l’Empire
1° Diviser l’Empire
Relativement efficace
Mais fréquentes guerres civiles entre les différents empereurs
En 312, l’empereur Constantin remporte la bataille du pont
Milvius (près de Rome) contre l’empereur Maxence
Bataille du pont de Milvius (312)
« Les Goths, nés de Magog, fils de Japhet, sont d’évidence issus de la même
souche que les Scythes, dont ils ne s’éloignent guère non plus par le nom : en
effet, si l’on change une lettre avant d’en ôter une autre, les Gètes portent
presque le nom des Scythes.
« Fils de l'homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog »
(Ézéchiel 38,1-2)
ISIDORE DE SÉVILLE, Historia Gothorum, trad. Guyotjeannin, Archives
de l’Occident, Paris, Fayard, 1992, t. 1, p. 84-85. Traduit du latin
« Les Goths, nés de Magog, fils de Japhet, sont d’évidence issus de la même
souche que les Scythes, dont ils ne s’éloignent guère non plus par le nom : en
effet, si l’on change une lettre avant d’en ôter une autre, les Gètes portent
presque le nom des Scythes.
ISIDORE DE SÉVILLE, Historia Gothorum, trad. Guyotjeannin, Archives
de l’Occident, Paris, Fayard, 1992, t. 1, p. 84-85. Traduit du latin
Chassés de leur territoire par le peuple des Huns, ils passent le Danube et
font leur soumission aux Romains ; mais ne supportant pas les injustices que
commettent ceux-ci, ils s’émeuvent, prennent les armes, envahissent la
Thrace, dévastent l’Italie, assiègent et prennent la Ville éternelle, pénètrent
dans les Gaules, s’ouvrent le passage des monts pyrénéens et parviennent
dans les Espagnes, où ils ont établi leur résidence et leur domination.
«Agiles de nature, vifs d’esprit, forts de discernement, robustes de corps,
grands par la taille, remarquables par le geste et le comportement,
entreprenants en action, durs aux blessures, comme l’écrit d’eux le poète :
Les Gètes méprisent la mort et estiment les blessures. Leurs combats furent si
grands, leur glorieuse victoire d’une valeur si éminente, que Rome elle-même,
qui avait vaincu tous les peuples, passa sous le joug de la captivité pour se
mêler au cortège des triomphes gétiques, et que, maîtresse de toutes les
nations, elle les servit, eux, comme une esclave. Devant eux toutes les nations
de l’Europe ont tremblé. Les Alpes ont baissé devant eux leurs barrières. La
barbarie bien connue des Vandales n’a pas été tant effrayée par leur présence
que mise en fuite par leur réputation. C’est l’énergie des Goths qui a anéanti
les Alains. Les Suèves, de leur côté, jusqu’à aujourd’hui contenus dans les
coins inaccessibles des Espagnes, doivent aux armes des Goths l’expérience
d’un péril mortel et ont perdu dans une honte encore pire le royaume qu’ils
avaient tenu dans une molle oisiveté ; bien qu’il soit fort étonnant qu’ils aient
pu tenir jusqu’à maintenant ce qu’ils ont pu perdre sans essayer de le
défendre.
« Mais qui suffirait à décrire les grandes forces de la nation gétique, puisque
de nombreux peuples ont eu du mal à dominer à force de prières et de
cadeaux, alors qu’eux se sont gagné leur liberté en livrant combat plutôt
qu’en demandant la paix et que, là où il fallait combattre, ils ont employé
leurs forces plutôt que les prières. Ils brillent du reste dans l’art des armes, ne
frappent pas seulement de la lance, mais aussi du trait jeté au galop, ils ne
combattent pas qu’à cheval mais aussi à pied, même s’ils ont meilleure
confiance dans le rapide assaut de la cavalerie, ce qui a fait dire au poète :
Gète, où vas-tu à cheval ? Ils aiment beaucoup s’exercer au jet de traits et aux
jeux guerriers. Il n’est de jour où ils ne jouent à des joutes. Jusqu’à
aujourd’hui, il ne leur manquait qu’une expérience militaire, la guerre
navale sur mer, à laquelle ils ne s’adonnaient pas ; mais quand le prince
Sisebut eut pris le sceptre royal, leur valeur remporta de tels succès qu’ils
s’avancèrent en armes non seulement sur terre mais encore sur mer, et que,
vaincu, le soldat romain se soumet à ceux à qui il voit tant de peuples soumis,
et l’Espagne elle-même. »
Nature du document
Source narrative
Genre de l’Histoire des peuples
Jordanès pour les Goths, Frédégaire pour les Francs, Paul Diacre pour les
Lombards
Genre biaisé : volonté de donner au peuple en question des origines très
anciennes et prestigieuses
Frédégaire affirme que les rois francs sont issus d’un animal fantastique
Le Quinotaure, sorti de la mer pour s’unir à une princesse !
Impossible de prendre tous ces récits au pied de la lettre
Auteur du document
Isidore de Séville est un évêque
Chef religieux dans une ville (Séville) et ses alentours (diocèse)
Surtout, homme politique
Proche conseiller des rois wisigoths
Donc un biais : il ne va pas les critiquer !
Contexte :
Les Wisigoths dominent l’Espagne dans le cadre d’un foedus
Ils ont été chassés d’Aquitaine par Clovis (bataille de Vouillé, 507)
Ils ont réussis à repousser les assauts de l’Empire byzantin qui avait tenté
de reconquérir l’Espagne
Justinien, empereur de Byzance (527-565)
Analyse du document
Le document fait le récit des migrations du peuple goth, d’abord à l’est de
l’Empire romain, puis en son sein
Il fait l’éloge de ses qualités militaires, mais aussi intellectuelles
ISIDORE DE SÉVILLE, Historia Gothorum, trad. Guyotjeannin, Archives
de l’Occident, Paris, Fayard, 1992, t. 1, p. 84-85. Traduit du latin
« Les Goths, nés de Magog, fils de Japhet, sont d’évidence issus de la même
souche que les Scythes, dont ils ne s’éloignent guère non plus par le nom : en
effet, si l’on change une lettre avant d’en ôter une autre, les Gètes portent
presque le nom des Scythes. Habitant les crêtes glacées de l’Occident, ils
possédaient avec d’autres peuples tout ce qu’il y avait d’abruptes montagnes.
Chassés de leur territoire par le peuple des Huns, ils passent le Danube et
font leur soumission aux Romains ; mais ne supportant pas les injustices que
commettent ceux-ci, ils s’émeuvent, prennent les armes, envahissent la
Thrace, dévastent l’Italie, assiègent et prennent la Ville éternelle, pénètrent
dans les Gaules, s’ouvrent le passage des monts pyrénéens et parviennent
dans les Espagnes, où ils ont établi leur résidence et leur domination.
«Agiles de nature, vifs d’esprit, forts de discernement, robustes de corps,
grands par la taille, remarquables par le geste et le comportement,
entreprenants en action, durs aux blessures, comme l’écrit d’eux le poète :
Les Gètes méprisent la mort et estiment les blessures. Leurs combats furent si
grands, leur glorieuse victoire d’une valeur si éminente, que Rome elle-même,
qui avait vaincu tous les peuples, passa sous le joug de la captivité pour se
mêler au cortège des triomphes gétiques, et que, maîtresse de toutes les
nations, elle les servit, eux, comme une esclave. Devant eux toutes les nations
de l’Europe ont tremblé. Les Alpes ont baissé devant eux leurs barrières. La
barbarie bien connue des Vandales n’a pas été tant effrayée par leur présence
que mise en fuite par leur réputation. C’est l’énergie des Goths qui a anéanti
les Alains. Les Suèves, de leur côté, jusqu’à aujourd’hui contenus dans les
coins inaccessibles des Espagnes, doivent aux armes des Goths l’expérience
d’un péril mortel et ont perdu dans une honte encore pire le royaume qu’ils
avaient tenu dans une molle oisiveté ; bien qu’il soit fort étonnant qu’ils aient
pu tenir jusqu’à maintenant ce qu’ils ont pu perdre sans essayer de le
défendre.
« Mais qui suffirait à décrire les grandes forces de la nation gétique, puisque
de nombreux peuples ont eu du mal à dominer à force de prières et de
cadeaux, alors qu’eux se sont gagné leur liberté en livrant combat plutôt
qu’en demandant la paix et que, là où il fallait combattre, ils ont employé
leurs forces plutôt que les prières. Ils brillent du reste dans l’art des armes, ne
frappent pas seulement de la lance, mais aussi du trait jeté au galop, ils ne
combattent pas qu’à cheval mais aussi à pied, même s’ils ont meilleure
confiance dans le rapide assaut de la cavalerie, ce qui a fait dire au poète :
Gète, où vas-tu à cheval ? Ils aiment beaucoup s’exercer au jet de traits et aux
jeux guerriers. Il n’est de jour où ils ne jouent à des joutes. Jusqu’à
aujourd’hui, il ne leur manquait qu’une expérience militaire, la guerre
navale sur mer, à laquelle ils ne s’adonnaient pas ; mais quand le prince
Sisebut eut pris le sceptre royal, leur valeur remporta de tels succès qu’ils
s’avancèrent en armes non seulement sur terre mais encore sur mer, et que,
vaincu, le soldat romain se soumet à ceux à qui il voit tant de peuples soumis,
et l’Espagne elle-même. »
Problématique
En quoi cette présentation de l’ethnogénèse (naissance du peuple) des
Wisigoths vise-t-elle à légitimer leur pouvoir ?
I- La naissance d’un peuple : entre mythe et réalité
1° Les origines mythiques, gréco-bibliques : première légende
2° Les « grandes migrations » : deuxième légende
3° Les « grandes invasions » : troisième légende
II- Les Wisigoths, de vaillants guerriers successeurs des Romains
1° Les successeurs de Rome par la loi : un peuple fédéré
2° Les successeurs de Rome par la vaillance : de brillants guerriers
3° Les successeurs de Rome par la défaillance de l’Empire
III- Vers une Espagne wisigothique
1° Une Espagne unifiée par les Wisigoths
2° Une Espagne protégée des « vrais » barbares
3° Une Espagne indépendante de Byzance
Conclusion
Intérêt historiographique.
Naissance d’un patriotisme wisigoth et espagnol
Fusion entre Romains et barbares
Portée historique.
L’invasion musulmane de 711 + guerre civile = fin de la monarchie de Tolède Petits
royaumes chrétiens au nord de la péninsule
Image des Wisigoths très mauvaise
XVe siècle, les historiens espagnols affirment que l’invasion musulmane fut une
punition divine infligée au dernier roi wisigoth, Rodrigue, à cause de son
homosexualité !