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CHAPITRE I : LES REGLES COMMUNES

AUX PROCEDURES DE TRAITEMENT


DES DIFFICULTES DES ENTREPRISES
SECTION I : LES CONDITIONS
D’OUVERTURE

B. La
A. La
suppression de
Paragraphe I : redéfinition de la
l’obligation de
Les conditions de notion de
présentation
fond cessation des
d’un concordat
paiements
de redressement
Paragraphe I : Les conditions de fond
I. La redéfinition de la notion de cessation des
paiements
Article 1 . 3 Au du 10 septembre 2015

« l’état où le débiteur se trouve dans l’impossibilité de


faire face à son passif exigible avec son actif disponible
à l’exclusion des situations où les réserves de crédit ou
les délais de paiement dont le débiteur bénéficie de la
part de ses créanciers lui permettent de faire face à son
passif exigible »
Paragraphe I : Les conditions de fond
I. La redéfinition de la notion de cessation des
paiements

Article 25
Le débiteur qui est dans l’impossibilité de
faire face à son passif exigible avec son actif disponible
doit faire une déclaration de cessation des paiements aux
fins d’obtenir l’ouverture d’une procédure de redressement
judiciaire ou de liquidation des biens, quelle que soit la
nature de ses dettes.
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements

Premier terme: le passif

Position de la doctrine et de la jurisprudence:

Le passif exigible= passif échu


Paragraphe I : Les conditions de fond

I. la redéfinition de la notion de cessation des


paiements
Le passif échu doit être distingué de la notion
comptable de passif à court terme. A cet égard, la
définition consacrée renoue avec les solutions
traditionnelles de la jurisprudence en ce sens que le
passif non exigé, bien qu’exigible, peut ne pas être
pris en considération en raison de la « tolérance »
manifestée par tel ou tel créancier
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements

En revanche, s’il y’a simplement un « laxisme » de la part


des créanciers, il convient de retenir une solution inverse,
eu égard à l’appréciation de la situation financière de
l’entreprise
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements
Par exemple:
Ne peuvent être considérés comme des créances
exigibles les soldes créditeurs des comptes courants
d’associés alors que leurs titulaires n’ont à aucun
moment manifesté l’intention de clôturer les comptes
Ce crédit dont bénéficie l’entreprise doit être intégré
dans la notion d’actif.
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements
Deuxième terme de la cessation des paiements:
L’actif disponible
Il comprend l’ensemble des liquidités en caisse et en
compte en banque, ainsi que le réalisable susceptible
d’une conversion immédiate en disponible
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements
Le critère de liquidité consacré par la jurisprudence,
comme la composante principale de l’actif disponible
a, en effet une signification plus juridique que
comptable.
Il intègre, tout d’abord, la trésorerie mais aussi les
liquidités de « nature bancaire » la prise en compte de
ces liquidités s’effectue dans le contexte de la situation
d’ensemble de l’entreprise
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements

Possible d’inclure dans l’actif disponible, les créances


dont la mobilisation a été acceptée.
En ce domaine, le rôle des banquiers de l’entreprise
apparaît essentiel sans compter les risques de
responsabilité éventuels
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements

Leur attitude ne sera pas sans être suspectée : s’ils


refusent la mobilisation des créanciers, l’entreprise
peut être déclarée en cessation de paiements ; s’ils
l’acceptent, la solution inverse pourra être retenue.
Ainsi, des créances « mobilisables » même à court
terme ne peuvent être prises en compte dans l’actif
disponible.
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements
Le troisième terme de cessation des paiements:
« impossibilité pour, l’entreprise de faire face… »

Faire face …
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements

Critère assez significatif car il invite le juge du fond à


se livrer à une analyse dynamique de la situation de
l’entreprise en introduisant le facteur temps
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements
Conséquence:
La cessation du paiements ne saurait se réduire à un
déséquilibre momentané entre actif disponible et passif
exigible, envisagé de manière statique
Paragraphe I : Les conditions de fond

I. La redéfinition de la notion de cessation des


paiements

Elle doit plutôt exprimer l’idée que le débiteur est


dans l’impossibilité, dans un avenir immédiat ou
très proche, de retourner un équilibre durable
Paragraphe I : Les conditions de fond

II. La suppression de l’obligation de présentation


d’un concordat de redressement

Le changement le plus important touchant les deux


procédures collectives de redressement judiciaire et de
liquidation des biens est le critère de choix entre les
deux procédures.
Paragraphe I : Les conditions de fond

II. La suppression de l’obligation de présentation


d’un concordat de redressement

Jusque-là, le choix se faisait en fonction de la


présentation par le débiteur d’une proposition de
concordat sérieux (redressement judiciaire) ou de son
absence dans les délais impartis (liquidation des biens).
Paragraphe I : Les conditions de fond

II. La suppression de l’obligation de présentation d’un


concordat de redressement

L’une des insuffisances résidait en ce qu’il se peut que


l’entreprise soit susceptible d’être redressée mais que ses
dirigeants ne parviennent cependant pas à respecter le
délai imparti pour déposer une proposition de concordat
sérieux ou que celle-ci en la forme ou sur le plan
technique, présente des déficiences.
Paragraphe I : Les conditions de fond
II. La suppression de l’obligation de présentation
d’un concordat de redressement

Dans un tel cas, l’ouverture de la liquidation des biens


serait un gâchis économique. Même si le projet de
concordat présente des insuffisances, il semble plus
sérieux du fait qu’il repose sur le débiteur qui est la
personne qui a le plus intérêt au sauvetage de
l’entreprise.
Paragraphe I : Les conditions de fond
II. La suppression de l’obligation de présentation
d’un concordat de redressement
L’AUPC révisé semble avoir pris en compte ces
observations sensibles et déterminantes quant au
sauvetage des entreprises. Il maintient en effet, l’ancien
système comme règle de principe, c'est-à-dire que le
redressement judiciaire est prononcé si le débiteur a fait
une proposition concordat sérieux ou s’il apparait qu’un
tel concordat a des chances sérieuses d’être obtenu, sinon
c’est la liquidation des biens
Paragraphe I : Les conditions de fond

II. La suppression de l’obligation de présentation d’un


concordat de redressement

Par exception, si l’entreprise lui parait redressable par la


voie d’une cession globale, l’AUPC prévoit que la
juridiction compétente prononce l’ouverture d’un
redressement judiciaire.
Paragraphe I : Les conditions de fond

II. La suppression de l’obligation de présentation d’un


concordat de redressement

Cette technique semble offrir un critère de choix réaliste


de la juridiction compétente pour l’ouverture de la
procédure collective idoine.
Paragraphe I : Les conditions de fond

II. La suppression de l’obligation de présentation d’un


concordat de redressement

Le premier rôle revient au débiteur pour faire une


proposition de concordat sérieux, mais s’il n’inspire plus
confiance alors que la situation de l’entreprise n’est pas
désespérée, une cession globale peut être prononcée.
Paragraphe II : La condition de forme ou de
procédure: l’exigence d’un jugement
I. l’actualité de la « faillite de fait »
L'exigence d'un jugement pour qu'existe une procédure
collective valide semble découler du bon sens. C'est
d'ailleurs ce qu'exige expressément l'article 32 selon
lequel « l’ouverture d'une procédure collective de
redressement judiciaire ou 'de liquidation des biens ne
peut résulter que d'une décision de la juridiction
compétente». Cela veut donc dire qu’il n'y a pas de
faillite de fait ou de faillite virtuelle.
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement

I. l’actualité de la « faillite de fait »

L'AUPC, qui condamne la faillite de fait d'une


manière générale, la maintient en ce qui concerne la
banqueroute.
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement
II. Les règles de compétence et de saisine
Règles de compétence matérielle: juridiction
compétente en matière commerciale.
Compétence territoriale: juridiction celle dans le
ressort de laquelle le débiteur personne physique a son
principal établissement ou la personne morale a son siège
social ou, à défaut, son principal établissement ou, à
défaut, son principal centre d'exploitation.
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement
II. Les règles de compétence et de saisine
Quatre (04) modes de saisines, retenus par l’AUPC:
1- Saisine sur déclaration du débiteur: couramment
appelée dépôt de bilan, par voie de requête dans les 30
jours de la cessation des paiements, qui devrait être le
mode saisine habituel dans la mesure ou le débiteur
connait mieux sa situation que quiconque et ou l’AUPC
lui fait obligation de faire une telle déclaration (art. 25).
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement
II. Les règles de compétence et de saisine
La non-déclaration dans les délais est sanctionnée par la
banqueroute simple obligatoire (art. 228).
Mais l’ouverture de la procédure ne présente pas un
grand intérêt pour le débiteur, surtout que sa clôture
n’éteint pas ses dettes, comme c’est le cas en France,
sauf s’il remplit les conditions pour solliciter le
redressement judiciaire 182. Même quand c’est le
redressement de l’entreprise.
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement
II. Les règles de compétence et de saisine

2- Saisine de la juridiction compétente par un


créancier possédant une créance certaine liquide et
exigible.
Selon l’article 28, l’assignation doit préciser la nature
et le montant de la créance et viser le titre sur lequel
elle se fonde.
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement
II. Les règles de compétence et de saisine
Il est en général exigé que le créancier fasse la preuve
qu’il a demandé à être payée sans succès, ce qui, dans
ce cas précis, correspond au passif exigible et exigé.
L’une des preuves les plus couramment utilisée est le
protêt faute de paiement d’un effet de commerce.
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement
II. Les règles de compétence et de saisine
3- Autosaisine d’office par la juridiction
compétente:
Les cas de saisine d’office sont rares

4- Saisine par le ministre public.


Paragraphe II : La condition de forme ou de
procédure: l’exigence d’un jugement

II. Les règles de compétence et de saisine

Quel que soit le mode de saisine, la juridiction


compétente peut diligenter une enquête préliminaire
avant de se prononcer en connaissance de cause.
Elle doit rendre sa décision de manière diligente (à la
première audience utile)
Paragraphe II : La condition de forme ou de
procédure: l’exigence d’un jugement

II. Les règles de compétence et de saisine


Toute fois, la juridiction compétente ne doit en aucun
cas rendre sa décision avant l’écoulement d’un délai
de 30 jours, ce qui accroitrait le risque d’erreur
judiciaire et, surtout, ne permettrait pas au débiteur
d’exercer le droit que lui accorde l’AUPC de présenter
dans ce délai une proposition de concordat sérieux.
Paragraphe II : La condition de forme ou de
procédure: l’exigence d’un jugement
III. Les règles relatives au jugement d’ouverture
Le jugement d’ouverture :
 Constate la cessation des paiements et fixe
provisoirement sa date ;
 Prononce le redressement judiciaire ou la liquidation
des biens ;
 Nomme un juge-commissaire parmi les juges de la
juridiction, en principe différent du président ;
 Nomme le ou les syndics ;
Paragraphe II : La condition de forme ou de
procédure: l’exigence d’un jugement
III. Les règles relatives au jugement d’ouverture

 Décide, s’il y a lieu, l’apposition des scellés sur les


biens du débiteur ;
 Indique que la décision doit être publiée
conformément aux dispositions de l’AUPC.
Paragraphe II : La condition de forme ou de
procédure: l’exigence d’un jugement

III. Les règles relatives au jugement d’ouverture

Le jugement d’ouverture, couramment qualifié de


jugement déclaratif mais qui est en réalité constitutif, fait
l’objet de publicités au RCCM, dans un journal
d’annonces légales et au journal officiel
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement
III. Les règles relatives au jugement d’ouverture

Voies de recours
elles sont réglementées de manière à ne pas ralentir outre
mesure la procédure. Ainsi, l’appel et l’opposition, quand
ils ne sont pas exclus, doivent être formés dans les 15
jours et la Cour d’appel ou la juridiction de recours doit se
prononcer rapidement, précisément dans le délai d’un
mois.
Paragraphe II : La condition de forme ou
de procédure: l’exigence d’un jugement
III. Les règles relatives au jugement d’ouverture

Article 217
les décisions rendues en matière de redressement
judiciaire ou de liquidation de biens sont exécutoires par
provision, nonobstant opposition ou appel, à l’exception
de la décision homologuant le concordat, ainsi que des
décisions prononçant la faillite personnelle.
SECTION II : LES ORGANES DE LA
PROCEDURE

Paragraphe I : Les organes judiciaires

Paragraphe II: Les organes ambivalents : les mandataires


judiciaires

Paragraphe III : les organes des créanciers ou organes non


judiciaires
Paragraphe I : les organes judiciaires

I. La juridiction compétente
La juridiction compétente, celle qui a ouvert la procédure
Elle a reçu deux fonctions essentielles de l’AUPC:
 La première est une fonction de haute administration de la
procédure c.-à-d.:
 nommer et à révoquer les autres organes (Juge commissaire
et syndic et seulement révocation des contrôleurs),
 à autoriser les opérations les plus importantes ou les plus
dangereuses, comme l’apposition des scellés, la continuation
d’activité en cas de liquidation des biens, le prononcé de la
clôture des opérations quelle que soit la procédure.
Paragraphe I : Les organes judiciaires

I. La juridiction compétente

 La seconde est une fonction de centralisation des


contestations dont l’objectif est d’assurer une bonne
administration de la procédure. Ainsi, elle est
habilitée à connaître de toutes les contestations nées
de la procédure collective, de celles sur lesquelles la
procédure collective exerce une influence juridique,
ainsi que de celles concernant la faillite personnelle et
les autres sanctions
Paragraphe I : les organes judiciaires

II. Le juge commissaire

Il est nommé par le jugement d’ouverture, en principe


parmi les juges de la juridiction autres que le président.

Il peut à tout moment procéder à son remplacement.


Paragraphe I : les organes judiciaires

II. Le juge commissaire


Son rôle est essentiel dans le déroulement des opérations
et dans l’avancement de la procédure.
Placé sous l’autorité de la juridiction, il veille au
déroulement rapide de la procédure et à la préservation
des intérêts en présence.
Pour bien remplir sa mission, il a droit à une information
large auprès des banques, de divers organismes et
administrations nonobstant toute disposition législative
ou réglementaire contraire, compris celles prévoyant le
secret professionnel.
Paragraphe I : les organes judiciaires

II. Le juge commissaire


Le syndic doit, dans le mois de son entrée en fonction,
lui faire rapport de la situation du débiteur.
Par la suite, le juge-commissaire est tenu informé par le
syndic du déroulement des opérations selon une
périodicité qu’il fixe lui-même.
Paragraphe I : les organes judiciaires

II. Le juge commissaire


D’une manière générale, il contrôle ou surveille l’action
du syndic, il autorise les opérations ou prend les décisions
qui excédent la compétence du syndic sans requérir
l’intervention du tribunal (nomination des contrôleurs,
choix du mode et fixation des conditions de vente des
immeubles, cession globale des biens, admission des
créances…)
Paragraphe I : les organes judiciaires

II. Le juge commissaire


Il bénéficie de nombreuses compétences en manière
contentieuse et gracieuse, généralement à charge
d’opposition devant la juridiction compétente. Il en est
ainsi pour les réclamations concernant les opérations du
syndic et de toute difficulté survenant dans le
déroulement de la procédure, du moment que la loi n’a
pas attribue compétente a un autre organe.
Paragraphe I : les organes judiciaires

II. Le juge commissaire


Dans ce cadre, le juge-commissaire prend des
ordonnances généralement susceptibles d’opposition
dans les 8 jours. Les décisions par lesquelles la
juridiction compétente statue sur les recours formés
contre les décisions rendues par le juge-commissaire
dans les limites de ses attributions ne sont susceptibles
ni d’opposition ni d’appel, a l’exception de celles
statuant sur les revendications et sur les décisions
prévues aux articles 162 et 164 (art. 216).
Paragraphe I : les organes judiciaires

III. Le ministère public


A titre principal, il prévoit seulement un droit de
communication réciproque entre le Ministère public.
Il doit veiller à poursuivre les infractions que la procédure
pourrait révéler touchant le débiteur ou les dirigeants
sociaux ou les syndics fautifs ou d’autres personnes. Bien
que doté de peu de prérogatives, le Ministère public peut
contribuer, directement ou surtout indirectement, à
accélérer la procédure, à la rendre efficace et à assurer sa
moralité.
Paragraphe I : les organes judiciaires

En conclusion sur les organes judiciaires, il est


nécessaire de souligner que leur rôle est essentiel dans
le correct déroulement des procédures collectives et dans
l’atteinte des objectifs que celles-ci poursuivent. La
tendance est même à l’accroissement de ce rôle. Des
auteurs ont même suggéré l’institution d’une
magistrature économique. En pratique en Afrique, il
semble que les organes judiciaires n’ont pas totalement
pris conscience de la mesure de leur rôle.
Paragraphe I : les organes judiciaires
En effet passé le jugement d’ouverture ou ils font montre
d’une certaines légèreté dans l’examen des conditions
d’ouverture, ils ne s’intéressent que de très loin à la suite
des opérations, ce qui peut permettre à un syndic
indélicat, peu compètent ou simplement peu soucieux de
la préservation des intérêts en présence, de conduire la
procédure dans une « voie de garage ».
Paragraphe I : les organes judiciaires

Il n’est pas rare que des procédures judiciairement


ouvertes se terminent « en queue de poisson », sans
jugement de clôture, sans redressement de l’entreprise et
sans paiement des créanciers.
Il conviendrait donc, à la faveur de nouveau droit
harmonisé, que les juges concernés par une procédure
collectives, spécialement le président de la juridiction
compétente et surtout le juge-commissaire, maîtrise
d’avantage le droit applicable et trouve un temps suffisant
à lui consacrer car sont en cause non pas seulement les
intérêts du débiteur mais également l’intérêt général.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires

L’article 1-3
« Mandataire judiciaire » : Expert au règlement
préventif et le syndic de redressement judiciaire ou de
liquidation des biens.
Les dispositions y relatives sont prévues aux articles 4 à
4-23.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires

L’expérience enseigne que les syndics par leur


incompétence, leur insouciance, leurs malversations
ou détournements et par leurs rémunérations
excessives sont souvent la cause de l’échec des
procédures collectives qui ne parviennent en général ni
au sauvetage de l’entreprise ni au paiement substantiel
des créanciers.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires

De nombreuses critiques sont formulées également à


l’encontre des experts au règlement préventif,
notamment pour leur non respect des délais, respect
pourtant important pour le succès des règlements
préventifs mis en mouvement dans les Etats parties.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires

Les experts auxquels l’OHADA a fait appel pour


l’élaboration de l’AUPC révisé en ont pris conscience
et ont proposé des dispositions détaillées pour régir le
statut, la rémunération et la responsabilité des syndics
en élargissant à tous les mandataires judiciaire.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires

Au lieu des 6 articles de la version originelle (art. 41 à


46) qui sont maintenus, l’AUPC révisé ajoute 24 articles
(art. 4 à 4-23), répartis en 7 chapitres.
Tout cela incite à parler de véritable réforme dans la
réforme
D’une manière générale, on peu apprécier positivement le
fait que l’AUPC révisé ait accepté de prendre à bras- le-
corps ce problème si central dans le succès des
procédures collectives
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires

D’ailleurs, la réglementation leur accorde une grande


latitude à cet égard. La réglementation traite d’une part
du statut et de la rémunération des mandataires
judiciaires, d’autre part de leurs responsabilités et de la
mise en œuvre de celle-ci.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
Elles sont prévues à l’article 4, al 1, al2 et al3
de l’AUPC, auxquels il faut ajouter les alinéas
4 et 5 de l’AUPC
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
Le nouvel acte uniforme a posé un préalable pour accéder á
la fonction de mandataire judiciaire : l’inscription sur la
liste nationale des mandataires judiciaires.
La liste nationale est une création de l’acte uniforme révisé,
instituée au niveau de chaque Etat partie. Pour être
mandataire, judiciaire, il faut être inscrit sur la liste
nationale. L’inscription requiert les conditions prévues á
l’article 4-2 de l’AUPC révisé. Ainsi, toute personne
physique souhaitant s’inscrire sur la liste des conditions
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
Ce sont:
1° avoir le plein exercice de ses droits civils et civiques ;
2°n’avoir subi aucune sanction disciplinaire autre que
l’avertissement ou une condamnation définitive á une peine
privative de liberté pour un crime de droit commun, ou á une
peine d’au moins trois (03) mois d’emprisonnement, non
assortie de sursis, pour un délit contre les biens ou une
infraction en matière économique ou financiere qui est
incompatible avec l’exercice de la fonction de mandataire ;
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
3°être expert-comptable ou être habilité par la législation
nationale ;
4°Justifier d’un domicile fiscal dans l’Etat dans lequel
l’inscription est sollicitée et être á jour de ses obligations
fiscales ;
5°Présenter des garanties de moralité jugées suffisantes
par l’autorité compétente de l’Etat partie.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
Les conditions exigées sont celles de bonne moralité et de la
compétence technique, ainsi que la régularité vis-à-vis de la
loi fiscale.
L’article 4-3 précise que « la liste nationale des mandataires
judiciaires est publiée au journal officiel de chaque Etat partie et
au journal officiel de l’OHADA. Elle est communiquée sans
délai aux juridictions de l’Etat partie concerné.
L’alinéa 2 de l’article 4-3 ouvre la voie aux recours en cas de
refus d’admission devant la juridiction compétente de l’Etat
partie.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
L’exercice des fonctions de mandataires obéit á des
conditions qui excluent certaines personnes physiques, et
nécessitent l’accomplissement de certaines formalités.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
Ainsi, ne peuvent exercer la fonction de
mandataire judiciaire les personnes
physiques suivantes :
1Les parents ou alliés du débiteur ou des créanciers
jusqu’au quatrième degré inclusivement, ainsi que des
dirigeants de la personne morale en procédure collective ;
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction

2°L’expert-comptable, l’avocat, le comptable agrée ou le


commissaire aux comptes du débiteur ou d’un de ses
créanciers ;
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction

3°Les personnes physiques qui ont eu précédemment ou


qui ont actuellement un différend avec le débiteur ou un de
ses créanciers ;
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction

4°les personnes physiques qui, au cours des trois (03)


années précédant leur nomination, ont perçu, á quelque
titre que ce soit, directement ou indirectement, une
rémunération de la part du débiteur ou d’un de ses
créanciers ;
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction

5°Les personnes physiques qui se trouvent en situation de


subordination ou ayant des liens économiques avec le
débiteur ou un de ses créanciers.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
Les mandataires qui satisfont aux présentes conditions doivent,
signer une déclaration d’indépendance, de neutralité et
d’impartialité en avant d’entrer en fonction ; Ils doivent
également prêter serment devant le Président de la juridiction
compétente en ces termes :
« Je jure d’accomplir ma mission avec honneur, conscience,
loyauté et probité, d’observer le respect dû aux magistrats et
aux autorités publiques, de me conformer en toute occasion
au droit applicable et de tout mettre en œuvre pour l’atteinte
des objectifs de ma mission ».
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
Les conditions d’exercice répondent aux normes prévues
par le guide CNUDCI et qui constituent les normes de
référence auxquelles le législateur OHADA s’est référée
dans la reforme.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
A. Les conditions d’accès à la fonction
Art.4-5 : « L’exercice de la mission d’expert au
règlement préventif ou de syndic est incompatible avec
toute autre activité de nature á porter atteinte á son
indépendance, sa neutralité et son impartialité ».

Il est soumis á ce titre á des obligations.


Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
Le législateur a voulu suffisamment entourer de garanties
l’exercice de la fonction de mandataire judiciaire et a,
inscrit des obligations à la charge de tout candidat á la
fonction de mandataire. Ainsi, les mandataires sont tenus
de contracter une assurance professionnelle, de tenir une
comptabilité distincte, et ouvrir un compte spécial.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
1, Assurance professionnelle des mandataires
L’acte uniforme fait obligation, conformément aux dispositions
de l’article 4-14, á toute personne inscrite sur la liste nationale
des mandataires judiciaires, de contracter, auprès d’une
compagnie d’assurance régulièrement établie dans l’Etat partie
concerné, une assurance destinée á garantir la réparation des
préjudices causés dans l’exercice de ses fonctions.
L’acte uniforme exige que cette assurance soit et demeure valide
et effective á tout moment.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
1, Assurance professionnelle des mandataires
Cette prescription fait partie des innovations majeures de la
l’acte uniforme.
En effet, elle permet une mise en conformité avec les
bonnes pratiques juridiques internationales de la CNUDCI
et participe d’une part de la professionnalisation de la
fonction de mandataire ; d’autre part une garantie contre
l’insolvabilité ; et enfin elle vivifie la responsabilité des
mandataires
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
2 . La tenue d’une comptabilité distincte
Il est fait obligation á tout mandataire, de tenir une comptabilité
distincte de sa comptabilité personnelle pour chacune des
procédures collectives dans laquelle il est désigné.
Cette disposition de l’article 4-15 de l’AUPC a pour objet
d’empêcher les détournements ou malversations de la part des
mandataires. Le législateur va loin en demandant au mandataire
de fournir ses deux comptabilités á l’agent chargé de son
contrôle.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
2 . La tenue d’une comptabilité distincte
Art.4-15 : « tout mandataire judiciaire tient une
comptabilité distincte de sa comptabilité personnelle
pour chacune des procédures collectives dans laquelle il
est désigné. Il est tenu á tout moment de présenter, á la
personne chargée de son contrôle, tant sa comptabilité
personnelle que cette comptabilité distincte
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
3 . L’ouverture de compte spécial
L’absence de la transparence a été évoquée dans l’échec de
l’acte uniforme originel. Il a donc été corrigé les
imperfections á travers l’article 4-22
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
3 . L’ouverture de compte spécial
Article 4-22
« Chaque Etat partie peut prévoir que l’autorité ou la
juridiction compétente désigne la ou les banques
auprès desquelles les syndics ont l’obligation d’ouvrir
un compte spécial aux fins d’y domicilier les
opérations afférentes aux procédures de redressement
judiciaires et de liquidation des biens…. ».
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
3 . L’ouverture de compte spécial
Ce mécanisme a pour but d’obliger les syndics á faire
les dépôts des fonds issus de la procédure collective
dans un établissement financier désigné par l’autorité
nationale compétente. Le souci premier du législateur
est de sécuriser les fonds et éviter que le syndic ne
fasse une ouverture de complaisance.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
3 . L’ouverture de compte spécial
Les produits financiers générés par la procédure sont
consignés dans le compte spécial et serviront,
conformément á l’article 4-23, « au sauvetage de
l’entreprise ou au paiement des créanciers, sous le
contrôle du juge commissaire ».
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
3 . L’ouverture de compte spécial
Le débat suscité par la gestion des produits financiers
quant á leur destination a été évoqué dans la note de
présentation de la reforme. Il a été retenu dans cette
note, que « le fond autonome sera utilisé pour
rémunérer les dossiers impécunieux, et si un surplus
existe, pour assurer des missions de formation des
mandataires ».
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
3 . L’ouverture de compte spécial
Cette option n’a finalement pas été retenue, les fonds sont
affectés au sauvetage de l’entreprise et le paiement des
créanciers.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
B. Les obligation des mandataires
3 . L’ouverture de compte spécial
Ce mécanisme a pour but d’obliger les syndics á faire
les dépôts des fonds issus de la procédure collective
dans un établissement financier désigné par l’autorité
nationale compétente. Le souci premier du législateur
est de sécuriser les fonds et éviter que le syndic ne
fasse une ouverture de complaisance.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
C. Le contrôle des mandataires judiciaires
L’article 4-6 de l’AUPC dans ses dispositions générales,
instruit chaque Etat partie, á mettre en place une autorité
nationale pour la régulation et la supervision des
mandataires judiciaires,
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
C. Le contrôle des mandataires judiciaires
« Chaque Etat partie fait procéder au contrôle des
mandataires judiciaires dans l’exercice de leurs
fonctions. Ce contrôle implique un pouvoir général
d’investigation et de vérification permettant
notamment de procéder au contrôle de la comptabilité
et de tout document détenu par un mandataire
judiciaire, sans que ce dernier ne puisse opposer le
secret professionnel. Le mandataire sous contrôle peut
se faire assister de toute personne de son choix »
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
C. Le contrôle des mandataires judiciaires
Ainsi, les Etats parties sont tenus de leur mise en
œuvre au niveau national. Il appartient donc á chacun
de se l’approprier dans son ordonnancement juridique
national. Cette autorité nationale a pris le nom de
commission nationale de contrôle des mandataires
judiciaires dans les premiers cas enregistrés.
C’est le cas notamment de la Cote d’Ivoire et du
Sénégal
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
D. La rémunération des mandataires judiciaires
La rémunération est l’une des innovations les plus
importantes de la reforme. Sa prise en compte dans la
reforme est justifiée par le constat dressé par l’audit
préalable á la reforme. La question n’étant pas prévue
par l’acte uniforme originel, ce vide a profité aux
mandataires d’autrefois qui avaient contribué á
précipiter les difficultés des entreprise, et á des
applications exagérées par les juridictions.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
D. La rémunération des mandataires judiciaires
Le nouvel acte uniforme a posé la problématique de
la rémunération des mandataires judiciaires et a
apporté des solutions pour la résoudre. Il précise la
détermination de l’assiette de la rémunération par la
juridiction compétente, il fixe un plafond en cas de
liquidation des biens, enfin il prévoit la rémunération
des mandataires pour les petites et moyennes
entreprises sous procédures collectives.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
D. La rémunération des mandataires judiciaires
Aux termes de l’article 4-16 de l’AUPC, « les
mandataires judiciaires sont rémunérés sur le
patrimoine du débiteur pour les diligences
effectuées dans le cadre des procédures collectives
dans lesquelles ils sont désignés. La rémunération
des mandataires judiciaires est exclusive de toute
autre rémunération et remboursement de frais pour
les mêmes diligences ».
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
D. La rémunération des mandataires judiciaires
La rémunération de l’expert au règlement préventif et du
syndic pour le redressement judiciaire ou la liquidation des
biens est fixée par la juridiction compétente selon le cas :
soit dans la décision homologuant ou rejetant le concordat
préventif, ou mettant fin au règlement préventif en l’absence
de concordat ; soit dans la décision homologuant le
concordat de redressement ou la décision de clôture de la
procédure collective. L’acte uniforme a prévu des barèmes
selon qu’il s’agisse du règlement préventif ou du
redressement et la liquidation.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
D. La rémunération des mandataires judiciaires
Pour l’expert au règlement préventif
le barème prend en compte :
-Le temps passé et des difficultés éventuellement rencontrées ;
-Le nombre de créanciers concernés par le règlement
préventif ;
Il est prévu d’une part, que chaque Etat partie peut ajouter des
critères supplémentaires, et d’autre part, que pour le règlement
préventif simplifié, l’Etat partie peut fixer un montant forfaitaire
pour la rémunération de l’expert au règlement préventif.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
D. La rémunération des mandataires judiciaires
Pour le syndic en qualité soit de contrôleur de
l’exécution du concordat préventif, de
redressement judiciaire ou de liquidation des
biens
La rémunération est fixée selon la réglementation de
chaque Etat partie. Le barème comprend :
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération

D. La rémunération des mandataires judiciaires


-le chiffre d’affaires réalisées par le débiteur au cours
de l’exercice précédent l’ouverture de la procédure
collective ;
-Le nombre de travailleurs employés par le
débiteur au cours de cette même période ;
-Le ratio de recouvrement des créances ;
-Le temps passé et des difficultés rencontrées
éventuellement ;
-La célérité des diligences accomplies.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
I. Le statut et la rémunération
D. La rémunération des mandataires judiciaires
Chaque Etat partie peut ajouter á cette liste des critères
supplémentaires. En outre, en cas de liquidation des
biens, sauf cas de forfait, le montant total de la
rémunération du syndic ne peut excéder vingt pour cent
(20%) du montant total résultant de la réalisation de
l’actif du débiteur. Pour le redressement judiciaire
simplifié ou la liquidation des biens simplifiés, l’Etat
partie peut fixer un montant forfaitaire pour la
rémunération du syndic.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
A. Les responsabilités
Les responsabilités professionnelles des mandataires judiciaires
sont : civile, disciplinaire et pénale.
En matière de responsabilité civile, le mandataire judiciaire
engage sa responsabilité civile à l’égard du débiteur, des créanciers
et des tiers, sans préjudice de sa responsabilité pénale. C’est la
reprise en substances de l’AUPC original. Il faut a priori un
dommage, une faute et un lien de causalité entre ceux-ci. La même
disposition précise que lorsque le mandataire judiciaire sollicite,
dans l’exercice de ses attributions, que lorsque l’intervention d’un
tiers, il demeure solidairement responsable des fautes et négligences
commises par ce dernier.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
A. Les responsabilités
La responsabilité disciplinaire: l’AUDPC a édicté des
dispositions sur le contrôle et la discipline des
mandataires judiciaires. Ce contrôle implique un pouvoir
général d’investigation et de vérification permettant
notamment de procéder au contrôle de la comptabilité et
de tout document détenu par un mandataire judiciaire,
sans que ce dernier ne puisse opposer le secret
professionnel.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
A. Les responsabilités
Toute violation des lois et règles professionnelles ou tout
fait contraire à la probité, à l’honneur ou à la délicatesse
commis par un mandataire judiciaire, dans l’exercice de
ses fonctions, expose celui-ci à des poursuites
disciplinaires
Le débiteur et les créanciers peuvent communiquer tout
document ou information susceptible de conduire à
l’ouverture de poursuites disciplinaires à l’encontre d’un
mandataire judiciaire.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
A. Les responsabilités
Les mesures disciplinaires susceptibles d’être prononcées
sont: l’avertissement, le blâme, avec inscription au
dossier, la suspension d’exercer pour une durée qui ne
peut excéder trois (03) années et, enfin, la radiation de la
liste nationale des mandataires judiciaires emportant
interdiction définitive d’exercer.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
A. Les responsabilités
 La responsabilité pénale: elle est prévue à l’article
243 dont la rédaction à été améliorée pour tenir compte
des critiques de la doctrine. Pour celle –ci la rédaction
ancienne tendait à ce que l’infraction visant les syndics
soit réprimée des peines de l’abus de confiance mais elle
était confuse et inopérante. La rédaction actuelle échappe
à cette critique.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
A. Les responsabilités
« Est puni des peines prévues par le droit pénal en vigueur
dans chaque Etat partie pour la commission de l’infraction
ci-dessous tout mandataire judiciaire d’une procédure
collective qui :
 exerce une activité personnelle sous le couvert de
l’entreprise du débiteur masquant ses agissements ;
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
A. Les responsabilités
 dispose du crédit ou des biens du débiteur comme des siens
propres :
 dispose les biens du débiteur
 poursuit abusivement et de mauvaise foi, dans son intérêt
personnel, soit directement soit indirectement ; une
exploitation déficitaire de l’entreprise du débiteur ;
 en violation des dispositions de l’article 51 ci-dessus, se rend
acquéreur pour son compte directement ou indirectement des
biens du débiteur »
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
B. Leur mise en œuvre
L’autorité nationale, prévue à l’article 4 et visée par diverses
dispositions sur les mandataires judiciaires si elle est mise en
place, va rendre effective le prononcé de sanctions contre les
mandataires de justice, spécialement les syndics. Elle serait
chargée du contrôle et de la discipline des mandataires de
justice avec l’obligation d’inspecter chaque mandataire de
façon régulière et la possibilité de prononcer des sanctions
disciplinaires pouvant aller jusqu’à la radiation, sans
préjudice de la possibilité de ne pas renouveler l’inscription
du mandataire fautif.
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
B. Leur mise en œuvre
La responsabilité civile et la responsabilité pénale ne
subissent pas de modification fondamentale en tant que
telles. La question qui se pose est de savoir si l’existence
d’une réglementation uniforme va entrainer des effets
positifs au plan pratique, notamment plus d’effectivité
dans la mise en jeu de la responsabilité des syndics
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
B. Leur mise en œuvre
L’élément nouveau sur ce plan est l’obligation faite à tout
mandataire judiciaire inscrit sur la liste nationale des
mandataires judiciaires de contracter, auprès d’une
compagnie d’assurance régulièrement établie dans l’Etat
partie concerné une assurance destinée à garantir la
réparation des préjudices cause dans l’exercice de ses
fonctions. Il doit pouvoir justifier à tout moment de
l’effectivité de cette garantie d’assurance (art 4-14).
Paragraphe II : les organes ambivalents:
les mandataires judiciaires
II. Les responsabilités et leur mise en œuvre
B. Leur mise en œuvre
L’obligation de contracter une assurance est de nature à
rendre plus effective cette responsabilité dans la mesure où
les dommages causés peuvent être hors de proportion avec
la fortune du mandataire. De plus, le juge serait ainsi plus à
l’aise pour condamner un syndic au paiement de
dommages- intérêts importants en sachant qu’il n’aura pas
à y faire face personnellement
Paragraphe III : les organes des
créanciers ou organes non judiciaires
I. L’Assemblée des créanciers
Dans l’AUPC, il ne reste plus qu’une assemblée des
créanciers chargée de voter le concorda en cas de
redressement judiciaire. Même cette unique assemblée
n’est pas de rigueur si le concordat ne contient pas de
demande de remise de dettes mais seulement des
demandes de délais de paiement n’excédant pas deux
ans.
Paragraphe III : les organes des
créanciers ou organes non judiciaires
I. L’Assemblée des créanciers
Mais ce rôle réduit des créanciers pourrait être
considéré comme exorbitant en ce qu’il confère aux
créanciers un droit de vie ou de mort sur l’entreprise,
qui pourrait ne pas être exercé à bon escient et aboutir
à sa suppression comme cela est le cas en France
depuis 1985 avec la suppression de la masse des
créanciers.
Paragraphe III : les organes des
créanciers ou organes non judiciaires
II. Les contrôleurs
La désignation effective par le juge commissaire dans une
procédure donnée est facultative, sauf lorsqu’elle est demandée
par la majorité des créanciers. Ils ont reçu de l’AUPC une
mission quelque peu vague de surveillance et de contrôle. Ils
sont consultés sur les questions importantes (comme la
vérification des créanciers) et peuvent formuler des suggestions
pour le bon déroulement de la procédure.
Paragraphe III : les organes des
créanciers ou organes non judiciaires
II. Les contrôleurs
Ils n’engagent leur responsabilité qu’en cas de faute
lourde. Les contrôleurs peuvent être chargés en cas de
vote du concordat du contrôle de l’exécution de celui-
ci. Exercé à bon escient, le rôle des contrôleurs peut
être bien utile.

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