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Pensées et pratiques

féministes aujourd’hui

rancine Descarries
rofesseure

QÀM
UQÀM

réparer pour la
éunion spéciale du
CF-FTQ de novembre
008
Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Le féminisme contemporain
 Multiple et pluriel
 Discours et pratiques non homogènes :
 Varient dans le temps et l'espace : résultat de conjonctures
précises : politique, sociale, intellectuelle, géopolitique,
religieuse;
 Logent à plusieurs enseignes (milieux d’émergence et
d’actualisation);
 Portent la marque de leurs origines et des conditions
sociales, des expériences et des pratiques de leurs
militantes;
 Modulés en fonction des groupes porteurs et de l’évolution
de la société québécoise;
 Soumis à plusieurs influences sociales et intellectuelles
externes : locales, nationales et internationales

 Se déploie à travers de multiples courants de pensée, différents


vocabulaires et pratiques variées.
•Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Phases de développement
du mouvement des femmes québécois

• fin du XIXe siècle : féminisme maternaliste


• début des années
1900 jusqu'à 1945 : féminisme des droits
égaux
• 1945 à 1965 : féminisme organisationnel
• l965 à 1980 : féminisme sociopolitique
• 1980 à 1995 : féminisme en actes
• 1995 à .... féminisme solidaire /
féminisme de la troisième vague /
post-féminisme
Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Les principaux courants

 Féminisme égalitariste

 Féminisme radical
 matérialiste, socialiste, autonomiste
(women’s centered), lesbien …

 Féminisme de la fémelléité
 différentialiste, culturaliste,
gynocentriste, essentialiste ...

•Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Et plus près de nous

 Féminisme post-radical
 Post-moderne
 Troisième vague
• individualiste, néo-égalitariste,

 Féminisme anarchiste

 Écoféminisme
 Féminisme solidaire
 Féminisme noir (afro-américain)
 Féminisme global
 Féminisme postcolonial
 Féminisme de l’intersectionnalité
•Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Le féminisme égalitariste : principales caractéristiques
 Orienté vers l’action.
 Revendique :
 l'égalité de droits et de fait pour les femmes;
 l’accès aux ressources sociétales (éducation, travail,
univers politique, maternité librement consentie…) :
 l’accès considéré comme prérequis à l'égalité
et au partage des ressources sociétales.
• Constitue, à ce jour, le visage officiel « acceptable » du féminisme
• Sa problématique informe les pratiques de nombreux groupes de
femmes tout comme celles des organismes internationaux,
gouvernementaux ou syndicaux.
• Favorise l'adoption de mesures d'adaptation ou d'accommodement
aux structures sociales existantes dans une recherche d'égalité "des
chances".
• Repose sur une certaine confiance en la capacité de réforme du
système patriarcal et place une large part des responsabilités sur les
femmes elles-mêmes.
Le féminisme égalitariste : approche critique

 Le féminisme égalitariste est largement associé à une vision


réformiste parce qu’il ne pose pas directement la question de
l’arbitraire des rapports sociaux de sexe et de la division sociale
des sexes.

 Cette vision gomme cependant les aspects progressistes, sinon


« révolutionnaires » des revendications égalitaristes :
 à travail égal, salaire égal ; à travail
équivalent, salaire égal
 mixité sociale
 transformation progressive des rôles au sein
de la famille, du politique
 impact sur le langage, la représentation
sociale des sexes
 etc.
Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Le féminisme radical

• Les différents courants du féminisme


radical vont se développer dans la foulée
des grandes ambitions collectivistes des
années ‘60/’70
• Introduisent une lecture des rapports de
sexe en termes de tensions et de conflits,
de rapports de pouvoir

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


En rupture avec :

 le marxisme
 le féminisme égalitariste
 les savoirs traditionnels
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Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Le féminisme radical
 Conteste l’égalitarisme parce qu’il :
 néglige les dimensions systémiques du patriarcat et ses
forces reproductives; pense le système perfectible

 Se distancie du marxisme dont il :


 réfute l’argument de la primauté du capitalisme
comme principe de division et de hiérarchie sociale
 dénonce le sexisme de ses postures, comme
celui des militants socialistes ou communistes

 Dénonce la cécité androcentriste des sciences


« de l’homme » et les visions culpabilisantes de la
psychanalyse

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Définition de radical : qui appartient à la racine

Le féminisme radical s’inscrit dans


une volonté commune :
 de remonter à l’origine de la
subordination des femmes
 et d’agir sur ses causes profondes

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Le féminisme radical•: le personnel est politique
 Repose sur une conception différente :
 de l’origine de la division sociale des sexes, soit :
l’identification du patriarcat comme système reproducteur
de l'oppression des femmes fondé sur l’arbitraire du
pouvoir des hommes;
 et des stratégies politiques à prioriser.
 Réfute la dichotomie privé/public.
 Rejette toutes explications naturalistes ou biologiques
pour expliquer l'infériorisation des femmes.
 Identifie les femmes comme classe politique qui partage
une même oppression.
 Offre un nouveau vocabulaire à l’analyse féministe :
 patriarcat, rapports de sexe/rapports de pouvoir, division
sexuelle du travail, appropriation, sexage, classe de
femmes ... Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Les féministes radicales visent
 l’élaboration d’une théorie des rapports sociaux de sexe dans
l’intention de :
 comprendre, dénoncer et stopper les processus de la
reproduction de la division sociale des sexes
 mettre en lumière le lien entre patriarcat et capitalisme
 assurer l’autonomie personnelle et politique des femmes

Coexistence de plusieurs corps


tendances au sein du maternité
sexualité
féminisme radical selon le force de travail
facteur identifié comme division sexuelle du travail
lieu premier d’oppression contrainte à
l’hétérosexualité

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Échec du
radicalisme ?

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Échec du radicalisme ?

 Décrié parce qu’il conteste les représentations, les


normes et les rapports de pouvoir entre les sexes
 Met l’accent sur l’oppression
 concentre son discours sur la dénonciation
des effets de l’hétérosexualité pervertie
 est perçu comme un discours d’opposition

 Pose peu la question des "besoins" des femmes,


des hommes et des enfants, tout comme celles du
désir d'enfant, de la maternité et de l’identité
 Évacue la question de « la différence » et celle du
dilemme qui tiraille les femmes entre l'assimilation
à l'autre sexe et la surdétermination de la différence,
entre similitude et altérité :
Suis-je même … ou suis-je autre ?
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Principales contributions
Contribution théorique :
 rupture épistémologique par rapport aux théories dominantes
 met en lumière l’androcentrisme des sciences
 remet en question leur objectivité, leur neutralité
 ouverture de nouveaux champs d'analyse

Apport conceptuel :
 division sexuelle du travail/division sociale des sexes, mode de
production domestique, oppression, rapports de sexe, classe de
femmes, etc. …
 des mots pour dire l’expérience des femmes
Apport stratégique :
 met en évidence l'oppression spécifique des femmes,
 désigne le patriarcat en tant que formation sociale dans laquelle les
hommes détiennent le pouvoir et la transversalité des rapports
sociaux de sexe

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Féminisme de la femelléité :

différentialiste, culturaliste,
gynocentriste, essentialiste

Volonté de :

– réconcilier le féminin et le maternel


– d’affirmer un « je » femme
– de reconnaître un féminin « essentiel »
– problématiser la différence

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Féminisme de la femelléité

 Propositions :

 Concentration sur la pensée de la différence sexuelle


et de l’identité
 L’égalité dans la différence
 Retour à un féminin/maternel/sexuel comme base de
l’identité et du pouvoir
 Valorisation du savoir, des valeurs et de la parole des
femmes
 Les femmes considérées dans leur individualité ou leur
spécificité (biologique et sexuée), plutôt qu’en tant que
catégorie sociale ou classe sociopolitique

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Féminisme de la femelléité :

 Reprend de plus en plus d’importance dans une


conjoncture marquée par :
 un retour à l’individualisme et au conservatisme qui
s’accompagne d’une valorisation des modèles
traditionnels, particulièrement celui du rôle maternel.
 les acquis du féminisme qui entraînent :
 une déstabilisation et une insécurité face aux
nouvelles pratiques induites par la transformation
des rapports de sexe et l’introduction de la mixité
dans tous les domaines de la vie publique et familiale
 de nouvelles contradictions, de nouveaux clivages

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Féminisme de la femelléité
 Dimensions critiques :
 Englobe mères et non-mères qui se retrouvent dans une
seule définition, un seul ethos possible, celui de la
maternité.
 Offre une vision totalement dématérialisée des rapports
de sexe
 S’éloigne des visions plus politiques (subversives) du
féminisme et de ses objets en faveur d’une nouvelle
conceptualisation du féminin qui débouche sur une
analyse qui :
• fait silence sur le rôle des facteurs sociaux et des
rapports patriarcaux de pouvoir dans la construction
sociale du féminin et de la maternité
• évacue les enjeux socio-économiques et politiques
spécifiquement inscrits dans les rapports de sexe;
• limite le potentiel de changement associé au(x)
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féminisme(s).
Le féminisme aujourd’hui

 Les études genre/gender studies


 du postmoderne … à la théorie queer

 Féminisme de la troisième vague


 Féminisme individualiste
 Féminisme du choix

 Féminisme anarchiste
 Écoféminisme

 Féminisme solidaire
 Féminisme global
 (égalitariste – radical ...)
 Féminisme noir (afro-américain)
 Féminisme postcolonial
 (différentialiste – intersectionnel ...)

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Tendance
« trosième vague »

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Féminisme de la troisième vague ?
 L’appellation voulait refléter l’amorce d’une nouvelle ère, le
passage à une nouvelle génération (Judy Rebick, Nengeh
Mensah)

 Étiquette mal circonscrite : comporte trop d’interprétations


non convergentes des enjeux et des objectifs pour être
réunies sous l’appellation chapeau de « troisième vague »
(Lisa Jarvis, 2004).

 Plus juste de distinguer trois grandes tendances :


 les études genre/Gender studies – queer
 le féminisme individualiste – (ou tendance
de la troisième vague)
 le féminisme solidaire
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Féminisme individualiste
- tendance troisième vague -
 S’inscrit dans une logique de rupture
 Construit sur la base d’une appartenance générationnelle
 Considère dépassées (ou dogmatiques) les conceptions
et revendications des féministes de la « deuxième vague »
 Dénonce un féminisme « victimisant » ou d’opposition

 Se développe à partir d’un « a priori » d’égalité déjà là


 Juge que les femmes disposent désormais des outils du pouvoir
 Recherche des solutions aux « contradictions » générées par
l’héritage féministe
 Domestication du féminisme (retour sur l’espace privé et la
corporéité)
 Centration sur la sexualité comme base d’ouverture à un nouveau
féminisme
 Prône une libération personnelle plutôt qu’une libération sociale –
« self empowerment »;
 Donne préséance à la liberté deCopyright
choixFrancine Descarries, novembre 2008.
Féminisme individualiste

 Reflète l’impact de l’idéologie néolibérale : Qui veut peut


 Participe de Illusion de l’égalité déjà là
 S’inscrit en réaction à un féminisme d’opposition ou jugé
dépassé
 Hésite à penser en termes de rapports de pouvoir
 Évacue l’idée de subversion en faveur d’un questionnement
existentiel
 Fait silence sur les diverses contraintes, contingences
culturelles, sociales, économiques et psychologiques qui sont
à l’origine des choix individuels
 Envisage le pouvoir du corps (girl power) comme voie
d’accès à l’empowerment
... et pourtant on ne détruit pas la maison du maître
avec les outils du maître (Audre Lorde)
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Vers un féminisme solidaire…

Le féminisme solidaire se profile au Québec


comme une tendance importante au sein du
mouvement des femmes.
Cherche à prendre acte :
• des divers facteurs sociaux et politiques
qui ont sensiblement modifié, au cours
des deux dernières décennies, la
configuration du mouvement des
femmes;
• des clivages entre les femmes
elles- mêmes.

Quelle définition en proposons-nous?


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Féminisme solidaire : principales caractéristiques

 S’inscrit dans une logique de continuité, et non de rupture.


 Poursuit ses actions dans la continuité des luttes égalitaristes
et radicales du mouvement des femmes contemporain
(violence envers les femmes, division sexuelle du travail,
inégal accès aux ressources sociales, politiques et
économiques, hypersexualisation, etc.).
 Retient la catégorie « femmes » comme point central de son
analyse, mais reconnaît le caractère limité des analyses et
des pratiques basées sur la seule division/hiérarchie des
sexes.

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Féminisme solidaire : principales caractéristiques

 Maintient l’idée d’un rapport social universel de domination


patriarcale pour comprendre la re-production des disparités
socioéconomiques entre les femmes elles-mêmes.
 Cherche à rendre compte de la diversité et de la pluralité de
leurs valeurs et expériences.
 Se vit en lien avec les projets sociopolitiques de transformation
sociale.
 S’exprime en de multiples variantes plus ou moins radicales
pensées en termes de solidarité avec l’ensemble des femmes.

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Féminisme solidaire : définition

À la lumière de ce qui précède, nous retenons que le féminisme


solidaire se caractérise par une volonté conceptuelle et
stratégique d’élaborer un discours et des pratiques féministes
qui tiennent compte :

 des rapports sociaux de sexe comme facteur de


division et de hiérarchie;

 tout comme de leur imbrication, de leur


interdépendance avec les autres rapports sociaux de
division et de hiérarchie (race, classe, impérialisme,
etc.) dans la co-construction et la reproduction des
clivages entre les femmes et les hommes et entre les
femmes elles-mêmes.

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Enjeux pour le féminisme solidaire
 Maintenir le caractère subversif du Nous femmes tout en faisant
place :
 à une vision plus complexe et actualisée des expériences
plurielles des femmes
 aux tensions et contradictions qui divisent les femmes
entre elles
 Miser sur la collaboration, le ralliement, la solidarité entre
femmes plutôt que le consensus pour :
 préserver les acquis et alimenter un mouvement social axé
sur la transformation des rapports de sexe
 Mener réflexions et actions sur plusieurs fronts à la fois
 sans succomber au relativisme culturel tout en faisant place
aux conjonctures et à l’historicité
 sans dépolitiser, secondariser, la lutte spécifique des femmes
pour l’égalité
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Le féminisme contemporain :
une révolution qui n’en finit plus d’achever !

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Défis actuels

 Préserver les acquis féministes face à la


montée du conservatisme économico-
politique et des fondamentalismes religieux.

 Dénoncer l’actuelle sur-valorisation des


modèles obsolètes de féminité et de
maternité
 (syndrome de la « bédaine)

 Faire accepter les nouvelles réalités


familiales

 Briser l’emprise de la division sexuelle du


travail, surtout dans l’espace domestique

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Défis actuels

• Maintenir une approche militante de


l’égalité entre les sexes face au
développement d’un féminisme
individualiste ou du « choix »

• Réfuter l’idée d’un « empowerment »


associée au pouvoir du corps.

• Mener une lutte organisée contre :

» l’hypersexisation des rapports


sociaux et l’hypersexualisation
des femmes et des petites filles;

» la recrudescence de la publicité
sexiste.

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DÉFI : contrer l’illusion de l’égalité déjà-là
Nécessité de :

» contrecarrer la réduction de l’indignation caractéristique des premières


décennies du féminisme contemporain et ses corollaires :
 l’affaiblissement du potentiel de mobilisation du mouvement et
l’expression de réticences à l’égard de toute radicalité dans le
discours et l’action féministes;
» dénoncer tout discours qui laisse croire que :
 les femmes, comme les hommes, auraient davantage perdu qu’elles
n’ont gagné à travers les luttes féministes;
 le mouvement des femmes n’a plus besoin de discours et de
pratiques collectives (ex. récent : la position de Lise Ravary dans
Châtelaine qui demandait l’abolition du Conseil du Statut de la
femme);
 toutes les femmes disposent des prédispositions et des
qualifications pour mener leur propre lutte à l’égalité.

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DÉFIS : maintenir une analyse en termes de rapports de pouvoir
face à :

 l’émergence de problématiques post-féministes qui renvoient au singulier


et au particulier;

 une problématique sociale qui tend à privilégier les droits individuels sur la
défense du bien commun qui est au fondement de l’éthique féministe ;

 la prise de paroles de nombreuses femmes – dont plusieurs parmi les plus


jeunes – qui considèrent que le féminisme ne les rejoint pas ou ne prend
pas en compte leur réalité et leurs besoins spécifiques;

 la polarisation des positions féministes dans différents dossiers tels la


prostitution/travail de sexe, la parité, la reconnaissance économique du
travail de soins, la définition du féminin/maternel, les nouvelles
technologies de la reproduction, l’homoparentalité… voire le concept
« femme (s) »

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DÉFIS : lutter contre l’antiféminisme
qui, selon les cas et les émetteurs :

 S’oppose au projet de changement social porté par le féminisme


 Nie que les femmes vivent encore de la discrimination systémique
et des inégalités sociales causées par la reconduction des
rapports de sexe
 Impute les problèmes vécus par les hommes aux féministes, voire
aux femmes.
 Met de l’avant une vision du « masculin » axée sur la virilité, le
contrôle, l’autorité parentale, voire le machisme
 Joue sur l’insécurité des femmes et leur éthique de la sollicitude

 postule que le féminisme serait allé trop loin;


 associe le féminisme à une guerre contre les hommes;

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Défis : Repérer et dénoncer ces discours qui :
 dénoncent les ressources versées aux organismes du mouvement des
femmes par l’État (ex. L’après rupture, Ravary);
 prétendent qu’il existe une symétrie entre les problèmes rencontrés par les
hommes et les femmes;
 banalisent la violence faite aux femmes;
 prétendent qu’il y a une féminisation de la société;
 proposent des interprétations fallacieuses et historiquement erronées des
problèmes reliés à :
 l’échec scolaire des garçons
 au taux de suicide plus élevé chez les hommes (faussement associé
aux ruptures d’union)
 à la situation des pères divorcés et aux pratiques de garde
 utilisent le système de justice pour stopper les avancées du mouvement
des femmes (Ex. procès intenté à la Revue à Babord et à Barbara Legault );
 obligent les féministes à réagir plutôt qu’à agir

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Utilisent des stratégies de langage caricaturales pour :
– insulter les femmes
– éviter d’entretenir un discours raisonné
– s’en prendre directement aux féministes et à
leur cause, voire à leur intelligence pour les
discréditer. Qui n’a pas entendu :

Les féministes sont moches, grosses,


frustrées, agressives … mal baisées !
• ou encore, dans les dernières années :
féministes extrémistes
fémininazies
féministes intégristes
vaginocrates
ayatollettes des délirants départements
d'études féministes
terroristes familiales
Commissaires du POLITBURO féministe
Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Symétrie des problèmes ?

Les antiféministes rendent les femmes co-


responsables du phénomène de la violence
conjugale dont elles sont victimes.

Pour moi et pour la majorité des intervenants, toute violence


conjugale, sauf celle mettant en jeu des psychopathes ou
des sociopathes (2 à 3 % de la société) est la conséquence
d’une schismogenèse complémentaire.
La schismogenèse complémentaire (Brodeur, 2003)* -
signifie qu’à l’action de l’un correspond une réaction
inadaptée de l’autre. Par exemple, il est démontré que
l’homme réagit de façon physiologique à une situation de
confrontation beaucoup plus rapidement que la femme.
(Yvon Dallaire, La violence faite aux hommes)

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


contradictions et tensions également générées
par …

• L’accentuation des clivages socio-économiques entre les


femmes elles-mêmes :
• configurations nouvelles des problèmes de
pauvreté, de violence, d’exclusion,
 particulièrement des mères monoparentales, des
femmes racisées ou issues de l’immigration;
 inégalités salariales et précarité des emplois;

• L’absence de résistance des États québécois et canadien à la montée du


néolibéralisme (relâchement du rôle politique de l’État, effritement du
filet social, réduction du soutien à la famille, ratés dans l’application de la
Loi sur l’équité salariale, mode de financement des groupes de
femmes…).

Copyright Francine Descarries, novembre 2008.


Lutte à la pauvreté

Un monde exempt
de violence

Équité salariale

Droit à la santé

Politique familiale
adaptée aux réalités Reconnaissance
actuelles du travail accompli
par
Copyright lesDescarries,
Francine femmes novembre 2008.
Articulation
Représentation famille-travail
politique équitable

Autonomie et sécurité
économique des femmes

Élimination des Financement


discriminations à l’égard adéquat des
de toutes les femmes groupes de femmes
Copyright Francine Descarries, novembre 2008.
Copyright Francine Descarries, novembre 2008.

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