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LE TEMPS DANS LE ROMAN

En racontant des événements qui


se déroulent dans le temps, le roman
donne l’illusion de l’écoulement du
temps, que ce soit le temps mesurable
de la chronologie et des horloges ou le
temps subjectif de la durée vécue.
Quels sont les procédés dont dispose le
romancier pour représenter le temps ?
I – Décalage entre l’ordre
chronologique des faits et leur
apparition dans le récit.
Le récit ne raconte pas toujours
les faits dans leur ordre
chronologique, mais il permet de le
reconstituer.
1 - Comment situer les
événements dans le temps ?
* En les datant de manière absolue
(« le 15 septembre 1840 ») ou
relative à une date ou à un
événement historique (« deux jours
après », « le jour du coup d’Etat »).
* En renvoyant à des signes
extérieurs de l’écoulement du
temps : mouvement de l’horloge,
changement des saisons, de la
couleur du ciel, événements
sociaux périodiques, fêtes,
vacances, travaux agricoles, etc.
2 – Types de décalages entre la
chronologie fictive et l’ordre du
récit :
* Retours en arrière : ils peuvent
signifier une idéologie déterministe
chez le romancier, la nostalgie du
héros, ou appartenir à la technique
du genre policier, des mémoires,
etc.
* Anticipations : elles signifient
soit le fatalisme du narrateur, soit
l’espoir du héros, ou elles
appartiennent à la technique du
roman noir, de la prophétie, de
l’utopie.
* Ellipses : le fait passé sous
silence est omis parce qu’il n’a
aucun intérêt ou bien au contraire
parce qu’il en a trop.
II – Variations dans le rythme de la
narration
Le romancier peut raconter une
journée en une ligne ou 500 pages
(par exemple Ulysse, de Joyce).
Dans le même roman, il adopte des
rythmes différents.
Mesure du rythme : on décèle le
rythme de la narration en
comparant le nombre de pages
nécessaires pour raconter un même
laps de temps dans les différentes
parties du roman.
Scènes et sommaire : l’alternance
entre les rythmes lents et les
rythmes rapides correspond à
l’alternance entre les scènes et les
résumés d’action, ou sommaires.
III – Les jeux entre le temps de la
fiction et celui de la narration
Le moment où le narrateur est
censé raconter ou écrire le récit
peut ne pas être situé du tout, ou au
contraire l’être avec précision, et
jouer un grand rôle dans le récit.
Récit historique : le moment où le
récit est raconté ou écrit n’est pas
précisé. On suppose, grâce à
l’emploi du passé, qu’il est
postérieur aux événements décrits.
Mémoires, souvenirs, journal
intime : le moment de la narration est
situé avec précision ; il est postérieur
au temps des événements décrits, plus
ou moins éloigné d’eux. Il peut n’être
indiqué qu’une fois pour toutes,
comme dans les mémoires, ou être daté
au jour le jour, comme dans les lettres
et le journal intime.
Monologue intérieur, roman du
roman : dans ces deux cas, les deux
temps de la fiction et de la narration
coïncident. Le monologue intérieur est
censé transcrire les pensées au fur et à
mesure qu’elles se déroulent, le roman
du roman commente l’acte d’écrire au
moment même où il se produit.

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