Le rôle de la médecine légale

en criminalistique
BELKHETTAB NIDAL
La Médecine Légale

 Une discipline et une spécialité à part entière (depuis 1994 au

Maroc).
 Médecin légiste : spécialiste en médecine légale.
La Médecine Légale

 Application des connaissances et de la méthodologie médicale à la résolution de questions

et des problèmes légaux pour les individus et la société.
• Objectifs : déterminer non seulement le diagnostic (quoi?) mais aussi clarifier et
préciser les circonstances qui entourent chaque événement ou incident (qui, pourquoi,
quand, où et comment ?).

 Combinaison unique de connaissances médicales, médico-légales et juridiques

Médecine Légale Clinique

 Dans le domaine pénal :

• Constatation des violences physiques, psychiques et sexuelles.
• Identification de l’auteur d’une infraction : examen d’un suspect,
prélèvements sur la victime ou sur un suspect
• Détermination de l’âge : de la victime et de l’auteur d’une infraction
(Notion de majorité pénale ou de minorité, aggravation des
sanctions...)
 Dans le domaine civil :
* Evaluation du dommage corporel : AVP, AT/MP, faute médicale, fait dommageable
avec tiers responsable.
* Vérification des conditions médicales pour la mise en œuvre ou l’exclusion d’une
garantie d’assurance.
* Etablissement de la filiation.
Mise sous tutelle.

• Médecine Légale = Domaine de l’expertise par

excellence
Les blessures:

 Trace organique, objective, actuelle d’un fait traumatique passé

 Toute lésion produite par le rapprochement, le choc d’une arme, d’un instrument
ou d’un objet quelconque avec l’organisme

 Constatation des blessures :

- Preuve d’un fait matériel constitutif d'une infraction,
- Preuve d'un dommage indemnisable
 Questions à trancher par l’étude des blessures :
 Quelle est la nature de la blessure : contusion, plaie, etc...?
 Quelle est son origine : type d’agent vulnérant, origine ante ou post mortem ?
 Quel est le sens de sa production : agent vulnérant frappant le corps, point d’impact....?
 Quelles sont ses circonstances de survenue : hétéro ou auto-infligée, accidentelle
 Quelles sont ses conséquences pénales ? :
* Incapacité de Travail Personnel (ITP) ou infirmité permanente chez une victime vivante ;
* Relation de cause à effet entre la blessure et le décès si ce dernier survient dans les suites d’un
traumatisme.
Types des blessures

 Les contusions :
 Ecchymose : extravasation sanguine au sein des tissus, secondaire à une rupture
capillaire traumatique.
 Hématomes : épanchement du sang dans une cavité néoformée.
 Ecrasement et broiement : importance de l’agent traumatisant et du retentissement
général.
 Fractures.
Les dermabrasions : éraflures, écorchures :
Perte de substance épidermique superficielle par friction tangentielle ou par
impact pression de la peau contre une surface rugueuse.
- Les griffures
- Les morsures
 Les plaies : Solution de continuité des téguments
- Plaies simples : bords nets, réguliers sans destruction tissulaire occasionnées par agent
piquant, tranchant ou piquant et tranchant à la fois

- Plaies contuses : bords déchiquetés, ecchymose à l’entour occasionné soit :

* par l’impact d’un objet ou contre un objet contondant dont la force excède la capacité de
résistance élastique de la peau.
* soit par un instrument tranchant et contondant (coup de hache par ex.)
Plaies par arme blanche

 Agents piquants : aiguille, clou, pic à glace, flèche...

 Agents tranchants : ex. rasoir
 Agents tranchants et piquants : ex. couteau de cuisine, poignard
Forme médico-légale de la blessure par
arme blanche
 En faveur de l’homicide :

- Traces de luttes, plaies de parade ou de défense, siège incompatible avec un

suicide, vêtements indifféremment traversés par l’arme .

 En faveur du suicide :

- Lésions plus à gauche pour un droitier, lésions d’hésitation lors d’un égorgement,
une direction en bas et à droite chez un droitier, arme retrouvée sur les lieux
Plaies par arme à feu

 un versant médico-légal qui concerne l’étude des lésions produites

par le projectile.

 un versant balistique qui a pour but d’identifier l’arme, d’estimer la

distance et la direction du tir...

 Nécessité d’une collaboration étroite entre médecin et balisticien

 Les différentes armes à feu
 Le revolver :
Arme de poing constituée d’un canon fixe et d’un barillet rotatif comprenant plusieurs chambres.
 Le pistolet semi-automatique :
Arme de poing équipée d’un chargeur, généralement inséré dans la poignée.
 Le pistolet automatique ou pistolet mitrailleur (mitraillette) :
Arme équipée d’un chargeur et pouvant tirer en rafale tant que l’on garde le
doigt sur la détente.
 Les armes de guerre (fusils et carabines) :
- Pour le tir en rafale ou en coup par coup.
- Balles généralement longues et étroites avec une tête de forme pointue.
 Les armes de chasse :
- A canon rayé tirant généralement des balles
- A canon lisse tirant généralement de la grenaille (cartouche à projectiles multiples)
Plaies par arme à feu

 Orifice d’entrée :
 Tir à moyenne distance
 Tir à bout portant
 Tir à bout touchant appuyé
 Tir à bout touchant non appuyé
 Orifice de sortie :

 - Peut ne pas exister

 - Aspect irrégulier, étoilé.

 - Souvent plus grand que l’orifice d’entrée

 Résidus de tir :

 - Particules métalliques provenant du projectile et/ou de l’amorce de la munition

(plomb, baryum..)

 - A rechercher le plus tôt sur les mains, gants, vêtements, orifices d’entrée...

 - Recherche par spectrométrie d’absorption atomique ou par microscopie

électronique.
Les agressions sexuelles sur
mineurs et adultes
 Qualifications pénales:
 Outrage publique à la pudeur : art 483 du CPM
 Attentat à la pudeur : art 484 et485 du CPM
 Viol: art 486,487,488 Du CPM
Entretien

 On précise :
 La date, l’heure et le lieu des faits.
 Agresseur(s) connu ou inconnu, nombre...
 Les circonstances de l’agression avec recherche de moyens de coercition
 Le déroulement de l’agression : Modalités, notion d’éjaculation, le nombre et le site.
 Existence de douleurs ou de saignements
 Le comportement après l’agression : changement de vêtements,
 toilette intime ou exonération anale.
 Antécédents médico-chirurgicaux, gynéco-obstétricaux et
 psychiatriques.
 Date des dernières règles, éventuelle contraception en cours.
 Activité sexuelle antérieure avec état antérieur de virginité.
Examen général

 Recherche des lésions traumatiques au niveau des :

 Zones vitales : sillon de strangulation, écorchures en coups d’ongle sur le
pourtour buccal.
 Zones de protection : lésions de défense au niveau des avant-bras, d’écartement
au niveau de la face interne des cuisses et des bras.
 Zones de prises et de contention : au niveau des poignets et des chevilles.
 Examen des vêtements : déchirure, souillure par du sperme ou du sang
prélèvement et mis sous scellés, à remettre aux autorités policières requérantes.
Examen génital

 Région vulvaire: Hymen

 Lésions traumatiques aigues
 Lésions cicatricielles post traumatiques
 Examen anal et chez la femme et le garçon
́ Prélèvements médico-légaux

 Buts:
- identification génétique de l’agresseur
- recherche d’une intoxication associée
- Preuve directe (recherche de sperme) ou indirecte (recherche d’une grossesse, ISTs)
d’un rapport sexuel
 Réaliser sous réquisition +++
 Urgence
 Nature : sperme, poils, cheveux, matériel sous-unguéal, vêtements, sang et urines
 Prélèvement à la recherche de toxiques :
- alcool, médicaments, stupéfiants

- Rechercher une soumission chimique en cas de signes d’appels ou

sur la base de déclarations de la victime

- Prélèvements de sang, des urines.

MERCI POUR VOTRE ATTENTION.