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Les instruments de paiement

et de crédit

Semestre 4
Pr M’hamed AQABLI

FpBm

Année universitaire 2022-2023

Préparer par AHMED NEMMAOUI


Introduction
• Toutes les formes de l’activité commerciale sont concernées par les questions de crédit et de
paiement. Ces questions sont, en effet, fondamentales pour la trésorerie de l’entreprise. Le
crédit de trésorerie est essentiel pour chaque entreprise qui est souvent obligée d’accorder des
délais de paiement à ses clients. Elle a donc, de ce fait, elle-même besoin d’un tel crédit. Elle va
alors essayer d’obtenir des disponibilités immédiatement par le biais des créances à terme
qu’elle possède. Pour cela, elle utilisera des instruments de crédit. Les instruments de
paiement lui sont également nécessaires, comme ils le sont d’ailleurs aux particuliers, pour
éviter des manipulations d’espèces. Ils apparaissent comme des instruments de simplification
des paiements, tant internes qu’internationaux qui offrent une relative sécurité au créancier et
au débiteur.
• Les établissements de crédit sont au centre de ces opérations. Ils sont des acteurs obligés de
la plupart des opérations de paiement.
• les établissements de crédit sont mis en concurrence. Il est en effet prévu que les émetteurs
de monnaie électronique sont les établissements de monnaie électronique et les établissements
de crédit.
• Les établissements de crédit interviennent très souvent lors de la création ou lors du
paiement des instruments de crédit. Ce rôle des banques influence fortement ces matières. Il
existe une importante tendance à la répétition et à la standardisation des opérations. Pour
autant, ce droit n’est pas statique ; il est en perpétuelle évolution. Il a toujours su s’adapter aux
évolutions du commerce et aux avancées de la technique. De nouveaux procédés sont apparus
ces dernières décennies. On peut légitimement penser que dans un avenir relativement proche,
de nouveaux moyens seront développés par la pratique.
• Les effets de commerce ont été en quelque sorte les victimes de leurs succès et de leur
absence de souplesse. Devant leur multiplication, les établissements bancaires ont trouvé le
coût économique de leur traitement trop onéreux, en raison des importantes manipulations de
papiers qu’imposent ces titres. Ils ont aussi voulu tenir compte des possibilités qu’offre
désormais l’informatique. Or le support papier qu’ils nécessitent freine, pour ne pas dire
empêche, la généralisation des traitements informatiques. De plus, les effets de commerce
circulent beaucoup moins que par le passé. Ce fait est particulièrement marqué pour les
chèques, puisqu’actuellement la plupart d’entre eux sont barrés et non endossables, sauf au
profit d’une banque ou d’un établissement de crédit. Il se retrouve en grande partie pour la
lettre de change. Souvent, l’effet est créé en vu de sa remise à un banquier par la technique de
l’escompte. Il est extrêmement rare que ce dernier l’endosse au profit d’un nouveau porteur.
La généralisation de la lettre de change relevé-papier a accentué ce phénomène
• Leur réglementation actuelle se concilie parfois difficilement avec la dématérialisation des
opérations bancaires. Il serait nécessaire que les dispositions relatives aux effets de commerce
soient en partie modernisées. Il existe déjà une forte tendance au remplacement de la
circulation des titres par la circulation des informations qui les concernent. Malgré la réforme
du droit de la preuve, l’écrit papier et l’écrit électronique ne jouent pas le même rôle. Les effets
de commerce nécessitent toujours un support papier.
• Le chèque n’est également plus, loin s’en faut, le seul instrument de paiement. De nouveaux
instruments comme les cartes de crédit, les virements, les avis de prélèvement, les titres
universels de paiement, les titres interbancaires de paiement ou le télépaiement se développent
rapidement.
• La monnaie électronique a été réglementée en France par une loi du 28 janvier 2013. À
terme, on pourrait voir apparaître une monnaie virtuelle. Certains de ces nouveaux
instruments, comme les cartes de crédit, ont d’ailleurs parfois une nature mixte à la fois de
crédit et de paiement. Le droit européen joue un rôle de plus en plus important en ce domaine.
Il ne faut pas pour autant en conclure à une disparition du rôle des effets de commerce. Ils
coexistent avec ces nouveaux instruments de crédit et de paiement.
Les instruments de crédit et de paiement entrent dans un cadre bancaire.
• Ils nécessitent l’existence d’un support technique, à savoir un compte bancaire. Ce dernier
devient un support indispensable de l’activité bancaire. On a pu dire qu’il était «le
dénominateur commun des règlements opérés par les divers instruments de paiement et de
crédit ».
• Cette présentation sera divisée en deux grands axes :
le premier consacré aux titres cambiaires à savoir le chèque, la lettre de changes et le billet à
ordre. Le second sera réservé aux titres non cambiaires à savoir le virement et à la carte
bancaire.
L’activité de transfert des fonds
1/ Les moyens de paiement scripturaux :
a) les titres cambiaires : CHQ - LC - BAO
b) les titres non cambiaires : VIR - PREL – CARTES

Les titres cambiaires


CHQ - LC - BAO
Les titres cambiaires : CHQ - LC - BAO
Les Caractéristiques juridiques des titres cambiaires
• Titres à ordre
• caractères abstrait et indépendant de l’obligation cambiaire
• Solidarité passive de tous les signataires envers le dernier porteur

LE CHEQUE
Définition (absence d’une définition légale) :

« Le chèque est un écrit qui sous forme d’un mandat de paiement, sert au
tireur à effectuer à son profit ou au profit d’un tiers le retrait de tout ou
partie des fonds portés au crédit de son compte chez le tiré »

• Le tireur est la personne qui émet le chèque, titulaire du compte ou mandataire.

• Le tiré est celui qui tient le compte: la banque,,,

• Le bénéficiaire qui peut être le tireur lui même ou un tiers.


LE CHEQUE

Historique:
 Le chèque est apparu au Maroc à la fin du XIXè siècle avec la création des banques
européennes.
 La 1ère réglementation a été posée par le DOC dans ses articles 325 à 334 qui ont été
abrogés par le dahir du 19 janvier 1939 rendant applicables les dispositions de la loi uniforme
annexée à la convention de Genève du 19 mars 1931.
 L’ancien dahir du 13 août 1913 formant code de commerce n’avait réglementé que la LC et le
BAO.
 La loi 15-95 a réglementé le chèque dans ses articles 239 à 327
 Le chèque est cité par le législateur marocain parmi les effets de commerce.

Les fonctions du chèque


Le chèque peut servir soit pour :
 Prélever des fonds; on parlera alors d'instrument de retrait
(retrait dans l'agence bancaire qui gère le compte ou dans une autre agence).
 Régler une somme due à une tierce personne; on parlera alors de moyen de paiement.
Dans le premier cas le tireur sera aussi le bénéficiaire désigné par la traditionnelle formule :
" moi-même "
Dans le deuxième cas le chèque permettra de transférer commodément de la monnaie
scripturale pour payer une dette par l'entremise du tiré (la banque) dépositaire des fonds.

Instrument de paiement :
 Le chèque permet au titulaire ou son mandataire de régler tous genre de dépenses.
 « entre commerçants et pour faits de commerce, tout paiement d’une valeur supérieure à
10.000 DH doit avoir lieu par chèque barré ou par virement » (article 306 loi 15-95)
 le non respect de cette obligation est sanctionné par une amende qui ne peut être inférieure
à 6%.
 Le chèque est un titre à vue, ce qui exclut toute idée de crédit

Nature juridique du chèque :


Position législative
 La loi 15-95 n’a pas réputé dans son article 9 le chèque comme acte de commerce par la
forme à l’instar de ce qu’elle fait pour la lettre de change.
 Le chèque est un acte civile s’il est signé par un non-commerçant.
 Le chèque sera un acte de commerce par accessoire s’il est signé par un commerçant pour les
besoins de son commerce (art 10 loi 15-95).

On a essayé d’expliquer la nature juridique du chèque par les institutions juridiques du mandat
ou de la cession de créance, dans la mesure où c’est un mandat adressé au banquier.
 Cette explication est insuffisante car l’irrévocabilité de l’émission et l’inopposabilité des
exceptions ne se trouvent ni dans le mandat ni dans la cession de créance.
 Le chèque est tout simplement un instrument de paiement et un titre bancaire.

Spécificité physique des formules de chèque :


• Le support chèque est normalisé par circulaire de Bank AlMaghrib depuis le 1er octobre
1992.
• La normalisation porte sur les aspects suivants :
• Langue de rédaction de l’imprimé (2 langues) : l’arabe et l’une des trois langues étrangères
courantes au Maroc (français, espagnole ou anglaise).
• Le format (dimensions, grammage, …etc). La couleur, type de caractère pour l’écriture,
exploitation espace,… est laissé à la discrétion des établissements éditeur.
• La répartition de l’espace du chèque : La partie imprimée reprend les différentes mentions
obligatoires ;
Spécificité physique des formules chèque :
La normalisation porte sur les aspects suivants (suite) :
Le marquage magnétiques du chèque : La partie de marquage des caractères magnétiques est
située en bas et comprend :
• une bande de sécurité de 16 mm ;
• une bande de marquage proprement dite (à l’intérieure de la bande de sécurité) réservée aux
caractères magnétiques.
• La normalisation du support chèque prévoit également le marquage magnétique effectué au
moyen des caractères dits CMC avec une hauteur retenue de 3 mm.
• Le chèque subit un pré-marquage puis un post-marquage.
• Le pré-marquage est réalisé avant la mise en circulation du chèque. Il est matérialisé par des
inscriptions dans la partie « marquage » en bas des chèques.
• Le post-marquage reproduit le montant du chèque exprimé en centimes avec un maximum
de 12 caractères.

Spécificité physique des formules chèque :


• Le pré-marquage reproduit:
• le numéro du chèque (7 caractères);
• les codes interbancaires de localité et de banque (6 caractères);
• le numéro de compte (16 caractères);
• la clé de contrôle (2 caractères).
• Le post-marquage reproduit le montant du chèque exprimé en centimes avec un maximum
de 12 caractères.
• C’est sous la responsabilité de l’établissement bancaire réceptionnaire du chèque pour
encaissement que le montant est post-marqué pour préparer le règlement automatiquement en
compensation électronique ou par ses services internes.

La délivrance du chéquier
 « Les formules de chèques sont mises gratuitement à la disposition
des titulaires de comptes de chèques par l'établissement bancaire »
(Article 310 du code de commerce)

 « Toute établissement bancaire peut, par décision motivée, refuser de délivrer au titulaire
d ’un compte les formules de chèques autres que celles qui sont remises pour un retrait de
fonds par le tireur auprès du tiré ou pour une certification. Il peut à tout moment demander la
restitution des formules antérieurement délivrées » (Article 311 CCM)
 « Des formules de chèques, autres que celles qui sont remises pour un retrait de fonds par le
tireur auprès du tiré ou pour une certification, ne peuvent être délivrées au titulaire d' un
compte ou à son mandataire pendant dix ans à compter d' un incident de paiement relevé au
nom du titulaire du compte pour défaut de provision suffisante, lorsqu'il n'a pas été fait usage
de la faculté de régularisation prévue à l'article 313 » (Article 312 CCM)

Interrogation du « SICP » Service Centrale des Incidents de


Paiement
 Tout banquier doit interroger BAM avant de procéder à la première délivrance de formules
de chèques à un nouveau client.
 À l’ouverture d’un compte, une demande est introduite automatiquement au « SCIP » pour
vérifier si le compte n’est pas frappé d’une interdiction - bancaire ou judiciaire - de chéquier.

 Un établissement bancaire qui délivrerait un chéquier sans avoir demandé les


renseignements à BAM, ou en violation d’une interdiction diffusée par BAM, est obligé de
payer les formules de ce chéquier, nonobstant l’absence, l ’insuffisance ou l ’indisponibilité de
la provision et ce à hauteur de 10 000.00 dirhams par chèque.

Les mentions obligatoires du chèque :


Pour qu’un chèque soit considéré comme tel les mentions suivantes sont
obligatoires « article 239 du code de commerce » :
 Le mot chèque inséré dans le texte du titre
 L’ordre expresse de payer suivi de la mention de la somme en chiffres et en lettres. En cas
de différence, le chiffre EN LETTRES l’emporte (art 247 CCM)
 Le nom du tiré (obligatoirement une banque art. 241 CCM)
 Le lieu de paiement : adresse du guichet qui gère le compte.
 Les dates et lieu de création du chèque.
 Le nom et la signature du tireur. Le principe de l’indépendance des signatures est applicable
Les mentions obligatoires suppléables (art 240):
Le titre dans lequel une des énonciations indiquées à l'article 239 fait défaut ne vaut pas
comme chèque sauf dans les cas suivant :
 à défaut d'indication spéciale, le lieu désigné à côté du nom du tiré est réputé être le
lieu de paiement. Si plusieurs lieux sont indiqués à côté du nom du tiré, le chèque est payable
au premier lieu indiqué;
 à défaut de ces indications ou de toute autre indication, le chèque est payable au lieu où
le tiré a son établissement principal.
 Le chèque sans indication du lieu de sa création est considéré comme souscrit dans le lieu
désigné à côté du nom du tireur.
 Est réputé non valable comme chèque, tout chèque non conforme aux formules délivrées par
l'établissement bancaire ou tout chèque dans lequel l’une des énonciations obligatoires fait
défaut.

Les mentions obligatoires du chèque :


Tout chèque émis :
 ne portant pas l’indication du lieu d’émission
 ne portant pas de date d’émission
 portant une fausse date d’émission
est irrégulier et le tireur est passible d’une amende de 6% du montant du chèque avec comme
minimum 100 Dh.

Les mentions facultatives du chèque:


Mentions facultatives
 La désignation du bénéficiaire (art 243 CCM)
 la clause de domiciliation (art 246 CCM)
 la clause de retour « sans frais » ou « sans protêt » qui dispense
celui qui présente la chèque à l’échéance de faire dresser un protêt
faute de paiement (art 286 al 1er CCM)
 la clause interdisant l’endossement (art 252 al 2 CCM)
 Le barrement du chèque
 Le certification du chèque
 L’aval (art 264-266 CCM) qui obéit aux même règle que dans la LC
LEs CHèQUEs spéCiaUx
Chèque barré (art 280 & 281 CCM)
Il s’agit d’un chèque frappé au recto de deux barre parallèles (généralement en sens oblique).
Un chèque barré ne peut être payé par le tiré qu'à une banque, au C.C.P ou à un client de la
banque tirée.

Il existe deux types de barrement:


 Le barrement général
 Le barrement spécial

Le barrement général:
Il consiste à tirer deux barres parallèles au recto du chèque, de préférence dans l'angle
supérieur gauche du chèque.
Le barrement spécial:
Il consiste à tirer deux barres parallèles au recto du chèque, de préférence dans l'angle
supérieur gauche, avec l'inscription du nom de la banque entre les deux barres.

Le barrement du chèque
Le barrement général peut être transformé en barrement spécial mais le barrement spécial ne
peut être transformé en barrement général.
Le biffage du barrement ou du nom de l’établissement bancaire désigné est réputé nul.
Le tiré ou l’établissement bancaire qui n’observe pas les dispositions légales concernant le
barrement est responsable jusqu’à concurrence du montant du chèque.

Le chèque certifié (art 242 CCM)


La certification du chèque par la banque a pour effet de garantir au bénéficiaire le blocage de la
provision à son profit pendant le délai légal de présentation, à l’expiration du quel, la provision
est restituée sur le compte du tireur et la responsabilité de la banque est dégagée.
La certification résulte de la signature du tiré au recto du chèque avec la mention chèque
certifié. Elle ne peut être refusée que pour insuffisance de provision.
Caractéristiques du chèque certifié
La provision du chèque est garantie par la banque.
La banque se substitue au client pendant le délai de
présentation.
Si le chèque n'est pas utilisé, il est alors annulé et le client est
crédité en compte.
Intérêt :

Faire face aux exigences de l'Administration.


Rassurer le créancier

Le chèque de voyage
C’est un chèque payable par l’une quelconque des agences de l’établissement émetteur,
situées géographiquement dans les payés étrangers. Il s’agit de chèques achetés à une
banque pour des sommes convenues payables dans tous les guichets du banquier émetteur
ou ceux de ses correspondants.
Le chèque de banque
Il s’agit d’un chèque émis par une banque sur son propre compte (tenue chez BAM).
Au préalable le client établit une demande à sa banque qui le débite du montant du
chèque plus une commission éventuelle.

Caractéristiques du chèque de banque


La banque devient le tireur, et le bénéficiaire ne peut qu'être rassuré quant à la
solvabilité du signataire.
Si le chèque n'est pas utilisé, il est alors annulé et le client est crédité en compte.

Chèque postal

Les chèques délivrés par le Service des Chèques Postaux.

Lettres chèques
Les lettres chèques sont des chèques détachables d’une lettre pour
garder les traces de l’opération de paiement.
Le chèque omnibus ou chèque guichet ou chèque de caisse

Il s’agit d’un chèque mis à la disposition de la clientèle des banques


à titre de dépannage ou pour des raisons commerciales ou légale
pour matérialiser les retraits d’espèces pour les besoins propres du
tireur.

Chèque garanti
Un chèque garantit est un chèque dont l’établissement bancaire
éditeur de la formule garantit un montant minimum par formule.
La disposition à payer consiste à modifier le lieu de paiement d'un
chèque et le rendre payable sur une autre agence de La banque tirée.

L’aval du chèque
Le paiement d’un chèque peut être garanti pour toute ou partie de
son montant par un aval, cette garantie est fournie par un tiers sauf
le tiré, ou même par un signataire du chèque.(article 264).

L’aval est donné sur le chèque ou sur une allonge ou sur un acte
séparé indiquant le lieu où il est intervenu.
L ’aval doit indiquer pour le compte de qui il est donné, A défaut de
cette indication il est réputé donné pour le tireur.
Emission et transmission du chèque
Les parties qui interviennent dans l’émission d’un chèque
sont :
Le tireur
Le tiré
Le bénéficiaire

Emission et transmission du chèque (art 244)


Le chèque peut être à l'ordre du tireur lui-même. (Art 244)
Le chèque ne peut pas être tiré sur le tireur lui-même, sauf dans le cas où il s'agit d'
un chèque tiré entre différents établissements d'un même tireur et à condition que ce
chèque ne soit pas au porteur. (Art 244)
Le chèque peut être tiré pour le compte d'un tiers. (Art 244)
Nul ne peut signer un chèque comme représentant d'une autre personne sans
procuration écrite déposée auprès du tiré. (Art 249)
Si le chèque est signé sans procuration préalable, le signataire demeure seul obligé
du paiement. (art 249)

Emission et transmission du chèque (art 320)


Lorsqu'il a refusé le paiement d' un chèque, le tiré doit justifier qu'il a satisfait aux
dispositions légales relatives à l' ouverture du compte et à la délivrance des formules
de chèques ainsi qu'aux obligations légales résultant des incidents de paiement,
notamment en ce qui concerne l'injonction d' avoir à restituer les formules de
chèques.

Le tiré qui a payé un chèque en dépit de l'absence, de l’insuffisance ou de l'


indisponibilité de la provision est subrogé dans les droits du porteur à concurrence
de la somme dont il a fait l’avance; il peut à cet effet, faire constater l’absence ou l'
insuffisance ou l’indisponibilité de la provision par acte dressé en la forme du protêt.
Emission et transmission du chèque (art 243)
Le chèque peut être établi au profit d’un bénéficiaire de différente manière. Il peut être
payable :
1) à une personne dénommée, avec ou sans clause expresse " à ordre "; c’est le chèque à
ordre.
2) à une personne dénommée avec la clause " non à ordre " ou une clause équivalente; c’est
le chèque nominatif.
3) au porteur, soit que cette mention figure seule, soit que le chèque porte le nom d'une
personne dénommée, avec la mention " ou au porteur " ou un terme équivalent, soit qu’il
n’y ait aucune indication du bénéficiaire.

Emission et transmission du chèque (art 305 CMM)


La remise d'un chèque en paiement n'entraîne pas novation.

La créance originaire subsiste, avec toutes les garanties y attachées jusqu'à ce que ledit
chèque soit payé

La provision du chèque
Le tireur ne peut donner mandat de payer au tiré que s’il dispose sur son compte
d’une provision préalable suffisante et disponible. (Art 241 CCM)
 Tout chèque émis sans provision suffisante, constitue un incident de paiement et soumet
son tireur aux sanctions légales.

Opposition au paiement d’un chèque


Il n’est admis d’opposition au paiement d’un chèque qu’en cas de:
Perte
Vol
d’utilisation frauduleuse ou de falsification du chèque
de redressement ou de liquidation judiciaire du porteur
Tout tireur qui fait opposition irrégulière au paiement d’un chèque est passible
des sanctions prévues par la loi. .

Montant et destination de la provision du chèque

Obligatoirement d’un montant au moins égal au chèque pour qu’il puisse être honoré.
Nécessairement affectée au paiement de ce chèque et non pas à un autre usage.

La preuve de la provision du chèque


En cas de litige, c’est au tireur de prouver que le tiré avait provision au moment de la
création du titre; sinon il est tenu de le garantir quoique le protêt ait été fait après les délais
fixés (art 241 CCM)

En cas de poursuite pénale pour infraction relative à la provision, la charge de la preuve


incombe au ministère public.

La propriété de la provision du chèque


La provision du chèque est :
Juridiquement la propriété du bénéficiaire dès l’émission. Le chèque émis est
irrévocable.

Il n'est admis d'opposition au paiement du chèque qu'en cas de perte, de vol,

d'utilisation frauduleuse ou de falsification du chèque, de redressement ou de

liquidation judiciaire du porteur. (Art 271 CCM)

Le rejet d’un chèque pour défaut de provision

La décision de rejeter un chèque pour défaut de provision est prise par la banque
lorsque la provision du compte est insuffisante ou lorsque le client se trouvera en
dépassement par rapport à une autorisation de découvert. Cette décision entraîne
des conséquences pour l’émetteur du chèque, pour le bénéficiaire et pour la
banque.
Chèques sans provisions :

Conséquence pour l’émetteur du chèque:


Il se trouve immédiatement interdit de chéquier pour dix ans et ne pourra recouvrer sa
capacité qu’après règlement de l’amende fiscale et le règlement du chèque rejeté ou la
constitution d’une provision suffisante et disponible pour le règlement du dit chèque par les
soins du tiré.
Articles 312 - 313 et 314 du code de commerce
L’article 317 prévoit également que le tribunal peut interdire au condamné, pour une durée
de un à cinq ans, d'émettre des chèques autres que ceux qui permettent exclusivement le
retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont certifiés.

L’amende fiscale que le titulaire du compte doit payer pour recouvrer sa capacité d’émettre
des chèques est fixée comme suit (Article 314 CCM) :
- 5% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la première injonction.
- 10% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la deuxième injonction.
- 20% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la troisième injonction.

- Est passible de l’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 1000 à 10 000
dirhams celui qui émet des chèques au mépris de l’injonction qui lui a été faite de ne plus
émettre de chèque. (Art 318 CCM)

- Lorsque l ’incident de paiement est le fait du titulaire d ’un compte collectif les effets de
l ’interdiction s ’étendent de plein droit aux autres titulaires tant en ce qui concerne ce
compte qu'en ce qui concerne les autres comptes collectifs ainsi que les comptes individuels
de l'auteur de l'incident. Article 315 du code de commerce

Conséquences pour la banque :


Tout établissement bancaire qui refuse le paiement d’un chèque tiré sur ses caisses est tenu
de délivrer au porteur ou à son mandataire un certificat de refus de paiement dont les
indications sont fixées par Bank Al Maghreb.
Tout établissement bancaire qui ayant provision et en l’absence de toute opposition, refuse de
payer un chèque tiré sur lui est tenu responsable des dommages résultant pour le tireur, tant
de l’inexécution de son ordre que de l’atteinte portée à son crédit. Art 309 du CC
La banque devra établir deux documents :
1- Une attestation de non paiement, à remettre au bénéficiaire avec le chèque (informations
concernant l’identification du tireur, N° du chèque rejeté, montant de l’insuffisance de la
provision,,,)
2- Un lettre d ’injonction adressée au plus tard le deuxième jour ouvrable suivant la
présentation du chèque.

L’établissement bancaire tiré qui a refusé de payer un chèque pour défaut ou insuffisance de
provision doit enjoindre au titulaire du compte de restituer à tous les établissements
bancaires dont il est client, les formules en sa possession et en celle de ses mandataires et de
ne plus émettre de chèque pendant 10 ans. Article 313 du code de commerce

Conséquence pour le bénéficiaire:


La prescription:
Les actions en recours du porteur contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés se
prescrivent par 6 mois à partir du délai de présentation.
L’action du porteur contre le tiré se prescrit par un an à partir de l’expiration du délai de
présentation. Article 259 du code de commerce

Le protêt:
Le protêt doit être fait par les agents du secrétariat -greffe du tribunal au domicile de celui sur
qui le chèque était payable, en cas de fausse indication de domicile, le protêt est précédé d’un
acte d’investigation. Article 297 du code de commerce

L’acte de protêt contient la transcription littérale du chèque et des endossements ainsi que la
sommation de payer le montant du chèque. Il énonce en sus de l’adresse complète la
présence ou l’absence de celui qui doit payer les motifs du refus de payer, designer et en cas
de paiement partiel la somme payée. Article 298 du code de commerce
Les agents du secrétariat -greffe du tribunal sont tenus sous leurs responsabilité personnelle
de laisser copie exacte des protêts et de les inscrire en entier, jour par jour et par ordre de
date, dans un registre particulier coté, paraphé et vérifié par le juge. Art 300 du code de commerce

La notification faite au tireur du protêt vaut commandement de payer.


Le bénéficiaire peut solliciter une ordonnance l’autorisant à faire procéder à toute saisie
conservatoire contre les signataires du chèque, et au bout de 30 jours après la saisie à la vente
des biens saisie. Article 301 du code de commerce

Conséquences diverses: Article 316 du code de commerce :


Est passible d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 2 000 à 10 000 dirhams
sans que cette amende puisse être inférieure à 25% du montant du chèque ou de ’insuffisance
de provision :

- le tireur d’un chèque qui omet de maintenir ou de constituer la provision du chèque en vue
de son paiement à la présentation.

- Le tireur du chèque qui fait irrégulièrement défense au tiré de payer.


- Toute personne qui contrefait ou falsifie un chèque.
- Toute personne qui en connaissance de cause accepte de recevoir, d’endosser ou d’avaliser
un chèque falsifié ou contrefait.

- Toute personne qui en connaissance de cause fait usage ou tente de faire usage d’un chèque
falsifié ou contrefait.

-Toute personne qui en connaissance de cause accepte de recevoir ou d’endosser un chèque à


la condition qu’il ne soit pas encaissé immédiatement et qu’il soit conservé à titre de garantie.
Transmission du chèque

L’endossement
L’endossement se fait dans les mêmes formes et conditions que la LC.
Il existe deux types d'endos pour le chèque :
 l'endos de procuration
 l'endos translatif

L’endossement translatif
 L’endos translatif
C'est un endos de propriété par lequel le bénéficiaire transmet la propriété du chèque et des
droits qui y sont attachés, à une tierce personne qui devient le nouveau bénéficiaire.

L’endossement doit être pur et simple. Toute conditions à laquelle il est subordonné est
réputée nulle.
L’endossement partiel est nul.
L’endossement du tiré est également nul.
L’endossement au porteur vaut endossement en blanc « article 254 du code de commerce »

Si l’endossement est en blanc le porteur peut:


L’endossement transmet tous les droits résultant du chèque et notamment la propriété de la
provision.
- Remettre le chèque à un tiers sans remplir le blanc et sans l’endosser. -
Endosser le chèque de nouveau en blanc ou à une autre personne.
- Remplir le blanc, soit de son nom, soit du nom d’une autre personne Art 256 du code de commerce

Les effets de l’endossement sont identiques à ceux de la LC :


 Le porteur acquiert la propriété de la provision avec toutes les garanties (certification,
solidarité des signataires, inopposabilité des exceptions) qui y sont attachées (art 256 CCM)
 Le porteur acquiert contre les signataires antérieurs un droit direct, personnel et purgé des
exceptions opposables au précédent porteur (art 261 CCM)
 Le dernier endosseur s’oblige envers le nouveau porteur et les porteurs ultérieurs à
garantir le paiement du chèque.

Les effets de l’endossement sont identiques à ceux de la LC :


L ’endossement fait après le protêt ou après l ’expiration du délai de présentation ne
produit que les effets d’une cession ordinaire.(art 263CCM)
L’endossement sans date est présumé avoir été fait avant le protêt ou avant l
’expiration du délai de présentation.(art 263)
L’endos après le protêt ou après le délai de présentation ne produit que les effets d’une
cession ordinaires (art 263 CCM)
Il est défendu d ’antidater les ordres à peine de faux Article 263 du code de commerce

L’endossement de procuration
L’endos de procuration
L'endos de procuration est un endos aux fins d'encaissement par lequel le bénéficiaire donne
mandat à sa banque d'encaisser le chèque pour son compte.
Cette procédure est obligatoire pour les chèques barrés.
Cas du décès du mandant
Le mandat renfermé dans L'endos de procuration ne prend pas fin par le décès du mandant ou
son incapacité (art 262 CCM)

L’endossement
La mention " non endossable "
Elle oblige la banque à ne payer le chèque qu'au seul bénéficiaire désigné sur le chèque

Le paiement du chèque
 Le chèque est payable à vue et toute mention contraire est réputée nulle. Le chèque
présenté au paiement avant le jour indiqué comme date d’émission est payable le jour de la
présentation «article 267 du code de commerce »
 Le chèque est payable à présentation et ne peut être ni antidaté ni poste daté à peine de
faux.
 Le chèque est payable si son émission est intervenue avant le décès ou l’incapacité du
tireur survenant après.
 Le chèque est payable à celui qui en est le porteur légitime (art 274)
 Le porteur et le tiré ne peuvent refuser un paiement partiel (art 273)

Délai de présentation d’un chèque au paiement


 Le chèque émis et payable au Maroc doit être présenté au paiement dans un délai
de 20 jours. (Art 268 CCM)
 Le chèque émis hors du Maroc et payable au Maroc doit être présenté dans un délai
de 60 jours (Art 268 CCM)
 Les dates de départ des délais sus indiqués est le jour porté sur le chèque comme date
d’émission. (Art 268 CCM)
 La présentation à une chambre de compensation équivaut à la présentation
au paiement. (Art 270 CCM)
 Le tiré doit payer le chèque présenté au delà de ces délais

Délai de prescription d’un chèque


 L’action du porteur du chèque contre la banque tirée, se prescrit pour les chèques émis au
Maroc par un an à partir de l’expiration du délai de présentation, soit un an et 20 jours à
partir de la date d’émission
 L’action du porteur du chèque contre la banque tirée, se prescrit par un an à partir de
l’expiration du délai de présentation soit un an et 60 jours pour les chèques émis hors du
Maroc .
Le tiré doit payer même après l’expiration du délai de présentation. Il doit aussi payer même si
le chèque est émis en violation d’une injonction ou d’une interdiction « art 271 CCM ».

Obligation de payer la provision disponible


La provision du chèque est juridiquement la propriété du bénéficiaire dès l’émission.

La banque tiré a l’obligation de payer le chèque dans


la limite de la provision disponible (art 273 al 2 CCM)
Obligation de vérification : cas de retrait par le titulaire
Le titulaire de compte peut demander des retraits d'espèces auprès de son agence sans
limitation de montant à hauteur de la provision disponible.
Les vérifications à effectuer par le tiré sont :
Obligation de vérification : cas de retrait par le titulaire
 Les mentions obligatoires rédigées par le client ( sommes en chiffres et en lettres, date et
lieu de création, signature)
 La mention du bénéficiaire : Moi même ou le nom du client .
 Le solde disponible du compte
 La mention au verso de : « bon pour acquit » précédée de la signature du client

Le titulaire de compte peut demander des retraits d'espèces auprès de son agence sans
limitation de montant à hauteur de la provision disponible.
Les vérifications à effectuer par le tiré sont :
 La Vérification de la signature en la comparant avec celle déposée.
 La Vérification de l’identité du client au moyen de la CIN surtout lorsqu’il est servi par un
nouveau collaborateur.

Obligation de vérification : cas de paiement à un tiers


Toute personne qui remet un chèque en paiement doit justifier de son identité au moyen
d’un document officiel portant sa photographie:
Les précautions à prendre par le tiré :
 En ce qui concerne les personnes physiques:
• La carte d’identité nationale
• La carte d’immatriculation pour les étrangers résidents.
• Le passeport ou tout autre pièce d’identité en tenant lieu pour les étrangers non résidents

Les précautions à prendre par le tiré :

 En ce qui concerne les personnes morales:


- L’identité de la ou les personnes physiques habilitées à effectuer l’opération de retrait, ainsi
que le numéro de d’inscription à l’impôt sur les sociétés, au registre de commerce ou à l’impôt
des patentes Article 251 du code de commerce
Retrait par le client dans une autre agence
Opération par laquelle le client retire des fonds dans une agence autre que celle où est tenu
son compte.

Le guichetier payeur devra observer les mêmes consignes que lorsqu’il s’agit d’une opération
faite par un client de la même agence, avec une attention particulière sur l’identité du client
(il ne le connaît pas).

 Le guichetier payeur devra s’assurer du blocage de la provision auprès de l’agence qui


détient le compte.

 Généralement ces opérations se font par échange de code établies sur la base d’une grille
confidentielle.

Le paiement d’un chèque présenté en compensation


Les vérifications à effectuer en la matière sont identiques à celles Observées lors de règlement
de tout chèque avec en plus :

 Contrôle de la grille « compensé le » ayant valeur d’acquit de la part de la banque


présentatrice

 Vérification concernant les oppositions éventuelles (cette tache est Généralement


automatisée)

Les recours en cas de non paiement


Le porteur peut exercer ses recours contre :

 les endosseurs,

 le tireur

 et les autres obligés,

Si le chèque, présenté en temps utile, n’est pas payé et si le refus de paiement est constaté

par un protêt. (Art 283 CCM)


Pour faciliter la constatation de ’émission de chèque sans provision, l’article 309 CCM met à la
charge de tout établissement bancaire qui refuse le paiement d’un chèque tiré sur ses caisses
de délivrer au porteur ou à son mandataire un certificat de refus de paiement dont les
indications sont fixées par Bank Al Maghreb dans sa circulaire N° 97/G/5 du 18/09/1997.
LE CHEQUE Le certificat de refus de paiement ne remplace pas le protêt qui demeure le seul
acte valable pour sauvegarder les recours cambiaires. Les recours en cas de non paiement

Les règles légales du recours sont analogues à celles de la lettre de change (art 283 CCM)
particulièrement en ce qui concerne les avis destinés à informer les garants du
paiement (art 258 CCM).

Le protêt = constant du défaut de paiement


Le protêt est un acte qui est établi à la demande du porteur, à l’intérieur du délai de
présentation, par le secrétariat-greffe du tribunal du domicile de celui sur qui le chèque était
payable ou à son dernier domicile connu.
En cas de fausse indication de domicile, le protêt est précédé d’un acte d’investigation
(article 297 du CC).

Le protêt
Le porteur doit donner avis du défaut de paiement au tireur et à l’endosseur dans les 8
jours ouvrables qui suivent la date du protêt et en cas de clause de retour sans frais, le jour
de la présentation.
A réception de l’avis, chaque endosseur doit aviser dans les 4 jours qui suivent l’endosseur
qui lui a remis le chèque, en remontant ainsi jusqu’au tireur.
Entre temps, le porteur d’un chèque protesté peut solliciter une ordonnance sur requête
l’autorisant à faire toute saisie conservatoire contre les signatures du chèque, puis à
disposer ou à vendre les biens saisis, après l’expiration d’un délai de 30 jours.

Si les délais prescrits pour la confection du protêt ne peuvent être tenus pour raison de
force majeure, ces délais sont prolongés.
Le porteur est tenu de donner, sans retard, avis du cas de force majeure à son endosseur
et de mentionner cet avis, daté et signé de lui, sur le chèque ou sur une allonge ; pour le
surplus, les dispositions de l’article 285 sont applicables.
 Après la cessation de la force majeure, le porteur doit sans retard, présenter le chèque au
paiement et, s’il y a lieu, faire établir le protêt.
 Si la force majeure persiste au-delà de quinze jours à partir de la date à laquelle le
porteur a, même avant l’expiration du délai de présentation, donné avis de la force majeure
à son endosseur, les recours peuvent être exercés, sans que ni la présentation, ni le protêt
soient nécessaires à moins que ces recours ne se trouvent suspendus pour une période plus
longue par application de textes spéciaux.

La prescription des actions en recours :


A compter de l’expiration du délai de présentation, la prescription des actions en recours du
porteur intervient au bout :
de 1 an lorsqu’elles sont contre le tiré; (art 295 CCM)
 de 6 mois, lorsque ces actions sont à l’encontre des endosseurs, du tireur ou autres
obligés; (art 295 CCM)
de 6 mois pour les actions en recours des divers obligés les uns contre les autres à partir
du jour où l ’obligé a remboursé où il a été lui-même actionné; Toutefois en cas déchéance
ou de prescription, il subsiste une action contre le tireur qui n’a pas fait provision ou les
autres obligés qui se seraient enrichis injustement.

Les actions en justice :

Le porteur pourra agir devant la juridiction pénale ou la juridiction civil.

Nonobstant les autres réclamations qui peuvent être justifiées par le non payement du
chèque, la réclamation de base peut porter sur :

1) le montant du chèque non payé ;

2) les intérêts à partir du jour de la présentation ;

3) les frais de protêt, ceux des avis donnés ainsi que les autres frais.
EVALUATION DES ACQUIS
1- Qu’est ce qu’un chèque ?

Le chèque est un écrit qui sous forme d’un mandat de paiement, sert au tireur à effectuer à
son profit ou au profit d’un tiers le retrait de tout ou partie des fonds portés au crédit de son
compte chez le tiré

2- Qui est le tiré ?

• La banque

3- Qui est le tireur ?

• Le titulaire du compte ou l’émetteur du chèque

4- Est ce que le tireur peut endosser un chèque ?

Oui à son profit pour l’encaisser en espèces ou sur un autre compte bancaire.

Ou pour le remettre à un autre porteur.

5- A qui appartient la provision d’un chèque émis?

• Juridiquement la provision devient propriété du bénéficiaire dès l’émission.

6- Quel est le délai de présentation et de prescription d’un chèque émis et payable au


Maroc?

• Le délai de présentation est de 20 jours. Celui de la prescription est de 1 an et 20 jours

7- Quel est le délai de présentation et de prescription d’un chèque émis hors du Maroc
et payable au Maroc

• Le délai de présentation est de 60 jours, quant à la prescription elle est de 1 an et 60 jours

8- Est ce que le tiré peut refuser de payer à l’expiration du délai de présentation.

• Non ! Il doit payer « article 271 du code de commerce »


9- Est ce que le tiré peut refuser de payer si le chèque est émis en violation d ’une
interdiction.
• Non Il doit aussi payer même si le chèque est émis en violation d’une
injonction ou d’une interdiction « article 271 du code de commerce ».
10- Qu’est ce qu’un barrement général?

• Le barrement est général s’il ne porte entre les barres aucune désignation ou la mention
« établissement bancaire ».

11- Qu’est ce qu’un barrement spécial?


Le barrement est spécial si le nom d’un établissement bancaire est inscrit entre les deux
barres.
12- Est ce que l’endossement peut être assorti de conditions? Limite par exemple.
• Non l’endossement doit être pur et simple et toute conditions à laquelle il est
subordonné est réputée nulle.
L’endossement partiel est nul. « article 254 du code de commerce »

13- Qu’elle est la conséquence d ’un endossement?

• L’endossement transmet tous les droits résultant du chèque et notamment la propriété de la


provision.

14- Qu’elle est la date à retenir pour un endossement non daté ?

Sauf preuve du contraire, l’endossement sans date est présumé avoir été fait avant le protêt
ou avant l’expiration du délai de présentation.

15 - Qu’est ce qu’un endos de procuration?

Il est matérialisé par une signature au verso précédée d’une mention du type « valeur en
recouvrement ».

Il s’agit d’un mandat de recouvrement donné à la banque et non pas d’un transfert de
propriété.
16- Peut-on avaliser un chèque?
• Oui L’aval est donné sur le chèque ou sur une allonge ou sur un acte séparé indiquant le lieu
où il est intervenu.

17 - Si un aval n’indique pas le nom en faveur de qui il est donné ?

• A défaut de cette indication il est réputé donné pour le compte du tireur

18 - Quelle sont les fonctions du chèque?


•Instrument de paiement
•Instrument de retrait

19 - Quant est ce qu’on peut rejeter un chèque certifié?

• Si la provision n’est plus disponible après sa restitution sur le compte et ce après l’expiration
du délai de présentation

20 - Quelle sont les sanctions prévues pour une banque qui délivrerait un chéquier sans
consultation du SCIP ou en violation d’une interdiction diffusée par BAM ?

• Elle se trouvera obligée de payer les formules de ce chéquier, nonobstant


l’absence, l’insuffisance ou l’indisponibilité de la provision et ce à hauteur
de 10 000 .00 dirhams par chèque.

21 - Quelle sont les précautions à prendre par le guichetier payeur lors d ’un retrait de
chèque?

Les mentions obligatoires rédigées par le client


Le solde disponible du compte
La mention au verso de : « bon pour acquit » précédée de la signature du client

22 - Quelle sont les précautions à prendre par le guichetier payeur lors d’un retrait de
chèque?
La Vérification de l’identité du client au moyen de la CIN surtout lorsqu’il est servi par un
nouveau collaborateur.
23 - Quelle sont les précautions à prendre lors d’un traitement d’un chèque reçu en
compensation?
 Contrôle de la griffe « compensé le » ayant valeur d’acquit de la part de la banque
présentatrice.
 Vérification concernant les oppositions éventuelles (cette tache est généralement
automatisée).

24- Quels sont les motifs d’opposition prévus par la loi?

Les seuls motifs prévus par la loi en matière d’opposition sont :


- Perte.
- Vol.
- Redressement ou liquidation judiciaire du porteur.
- Utilisation frauduleuse.
- Falsification du chèque. Article 271 du code de commerce

25-Quelles sont les amendes fiscales que le titulaire du compte doit payer pour
recouvrer sa capacité d’émettre des chèques?
- 5% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la première injonction.
- 10% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la deuxième injonction.
- 20% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la troisième injonction.

26- Quelle sanction pour celui qui émet des chèques au mépris de l’injonction qui lui a
été faite de ne plus émettre de chèque?
- Est passible de l’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 1000 à 10 000
dirhams.

27- Que doit contenir un acte de protêt?


L’acte de protêt contient la transcription littérale du chèque et des endossements ainsi que la
sommation de payer le montant du chèque. Il énonce en sus de l’adresse complète la
présence ou l’absence de celui qui doit payer les motifs du refus de payer, de signer et en cas
de paiement partiel la somme payée. Article 298 du code de commerce
28- Quel est le risque pour une banque qui refuse de payer un chèque sans motif
juridiquement valable?

Il est tenu responsable des dommages résultant pour le tireur, tant de l’inexécution de son
ordre que de l’atteinte portée à son crédit. Article 309 du code de commerce.

29- Qui est passible d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 2
000 à 10 000 dirhams sans que cette amende puisse être inférieure à 25% du montant
du chèque ou de l’insuffisance de provision ?

- Le tireur d’un chèque qui omet de maintenir ou de constituer la provision du chèque en vue
de son paiement à la présentation
- Le tireur du chèque qui fait irrégulièrement défense au tiré de payer
- Toute personne qui contrefait ou falsifie un chèque
- Toute personne qui en connaissance de cause accepte de recevoir, d’endosser ou d’avaliser
un chèque falsifié ou contrefait.

- Toute personne qui en connaissance de cause fait usage ou tente de faire usage d ’un chèque
falsifié ou contrefait.
- Toute personne qui en connaissance de cause accepte de recevoir ou d ’endosser un chèque
à la condition qu’il ne soit pas encaissé immédiatement et qu’il soit conservé à titre de
garantie.
LA LETTRE DE CHANGE

La lettre de change
La lettre de change
Définition
 La lettre de change ou traite est un écrit par lequel une personne, le tireur, donne mandat
à une autre personne, le tiré, de payer une somme d'argent déterminée à l'ordre d'une
troisième personne, le bénéficiaire ou preneur.
 C’est un titre qui, remis par le tireur au bénéficiaire, donne à celui-ci le droit de se
faire payer à une date déterminée, une certaine somme d’argent par le tiré.

Rôle de la lettre de change


 A l’ origine, la lettre de change constatait l’existence d’un contrat de change.
 Au fil des années, cette lettre de change a évolué pour devenir un instrument de
paiement et de crédit.

La lettre de change, moyen de recouvrement


La lettre de change, moyen de paiement
La lettre de change, moyen de crédit
La pratique des banques a diversifié le rôle de la lettre de change comme instrument de
crédit, en introduisant :
• Les effets commerciaux : constatent une créance née d’une livraison de marchandises ou
d’une prestation de services.
• Les effets financiers : sont liés à des opérations strictement financières ou bancaires.
• Les effets de cautionnement : lorsque le titre permet de fournir à un prêteur la garantie
d’un tiers qui intervient comme caution.

Nature juridique de la lettre de change


• La loi uniforme de juin 1930 ne fournit sur ce point aucune précision
• Dans l’alinéa premier de son article 9, le code de commerce marocain précise que la lettre
de change est un acte de commerce (par la forme)
• Le non commerçant signataire d’une lettre de change, à quelque titre que ce soit (tireur,
tiré-accepteur, avaliste, endosseur), entre dans une opération commerciale
• La présomption de la commercialité de la lettre de change est irréfragable et partant, quelle
que soit l’activité principale des signataires, la compétence est du ressort des tribunaux de
commerce

Création de la lettre de change


La création régulière d’une lettre de change est soumise à deux séries principales de
dispositions :
• les unes sont relatives à la forme du titre
• les autres aux personnes qui créent le titre.

 Dispositions relatives à la forme du titre :


• les unes sont obligatoires et sont des conditions de validité du titre lui même;
• les autres sont facultatives.

 Huit mentions obligatoires (art 159) :


• La dénomination de la lettre de change;
• Le mandat pur et simple de payer une dette déterminée;
• Le nom du tiré ;
• L’échéance;
• Le lieu du paiement ;
• Le bénéficiaire ;
• La date et le lieu de la création
• Le nom et la signature du tireur

Dénomination de la lettre de change :


 Elle doit être insérée dans le texte même et exprimé dans la langue employée pour la
rédaction du titre (art 159 du CCM).
 L’intérêt de cette mention, est d’attirer l’attention des différents signataires du titre de la
rigueur des engagements qu’ils contractent.
 Il est obligatoire que cette mention figure dans l’intitulé du titre.

Mandat pur et simple de payer une somme déterminée:


• La somme doit être déterminée par le tireur qui fixe le montant du titre qu’il crée en prenant
en considération la provision qu’il a chez le tiré.
• Dans une lettre de change payable à vue ou à un certain délai de vue, il peut être stipulé par
le tireur que la somme sera productive d'intérêts (art 162).
• Le taux des intérêts doit être indiqué dans la LC; à défaut de cette indication, la clause est
réputée non écrite.
• Cette stipulation est réputée non écrite dans toute autre lettre de change

• Le montant écrit à la fois en lettres et en chiffres, vaut, en cas de différence, pour la somme
écrite en toutes lettres (art 163).
• Le montant écrit plusieurs fois, soit en toutes lettres, soit en chiffres, ne vaut en cas de
différence que pour la moindre somme (art 163).
• La monnaie de paiement doit être déterminée
• Il est permis (sous réserve de la législation de change au Maroc) de créer une lettre de
change dont le montant est fixé dans une monnaie étrangère.

 Nom de celui qui doit payer la LC :


• Rien ne s’oppose à ce que le tireur se désigne lui même comme tiré (article 161 du CCM).

 Indication du lieu de paiement


• Renseigne le porteur sur le lieu où doit s’effectuer la paiement.
• Une lettre de change qui ne comporte pas cette mention est nulle.
• A défaut d’indication spéciale, le lieu désigné à côté du nom du tiré est réputé être le lieu de
paiement et, en même temps, le lieu du domicile du tiré (art 160).
 Indication de l’échéance :
• Cette indication n’est pas exigée à peine de nullité. Si elle fait défaut, la lettre de change
est considérée comme payable à vue (art 160 CCM)
• L’échéance peut être fixée de quatre manières ( art 181) :
 Indication d’un jour fixe.
 Indication d’un certain délai de date.
 Stipulation que la LC est payable à vue.
 Stipulation que la LC est payable à un certain délai de vue.
• Le point de départ de délai de vue est déterminé normalement par la date d’acceptation et
à défaut celle du protêt (art 182 CCM).
 Indication Nom du bénéficiaire :
• L’exigence de la désignation du bénéficiaire induit l’interdiction de la création d’une lettre
de change au porteur.
• l’article 161 énonce que « La lettre de change peut être à l'ordre du tireur lui-même.»

 Indication de la date de création


L’indication de la date de création permet :
 De savoir si à la date indiquée le tireur pouvait (capacité et pouvoir)
émettre une lettre de change
 De déterminer l’échéance quand la lettre de change est à un certain
délai de date, ou si le délai de paiement est à vue
 A défaut d'indication spéciale, la date de création de la lettre de
change est considérée être celle de la remise du titre au bénéficiaire
(article 160 CCM)

 Indication du lieu de la création de la LC


• L’indication du lieu de l’émission se justifie parce que dans la circulation internationale, la loi
du lieu de l’émission régit la forme de la lettre de change, les délais de recours et l’acquisition
de la provision.
• Si le lieu n’est pas indiqué elle est présumée souscrite dans le lieu désigné à coté du nom du
tireur (art 160).

 Indication du nom et signature du tireur


• Cette exigence s’explique par le besoin de matérialiser
l’engagement cambiaire
• Le tireur ne peut pas convenir qu’il ne sera pas être tenu du
paiement. Une telle clause insérée dans une lettre de change en
détruit le caractère essentiel et entraînerait sa nullité

 Sanction de l’omission d’une mention obligatoire :


 Principe = la nullité de la lettre de change
 Exceptions : théorie des équivalents : Art. 160 => limite
les cas où la lettre de change sera annulée

 Le défaut d’une mention peut résulter :


 soit d’une omission,
 soit d’une inexactitude
 ou d’une altération.

 Omission d’une mention obligatoire


• si l' échéance n'est pas indiquée la LC est considérée comme payable à
vue;
• Le lieu désigné à côté du nom du tiré est réputé être le lieu de paiement
et, en même temps, le lieu du domicile du tiré;
• si le lieu de création n'est pas indiqué, la lettre de change est considérée
comme souscrite dans le lieu du domicile du tireur;
• si la date de création n'est pas indiquée, elle est considérée être celle de
la remise du titre au bénéficiaire.

 Inexactitudes et altérations
• Un porteur qui a connaissance des inexactitudes ne peut s’en prévaloir;
• un porteur de bonne foi peut s’en tenir à l’apparence du titre, sauf à
démontrer l’inexactitude pour se prévaloir de la situation réelle.
• les signataires postérieurs à l’altération sont tenus dans les termes du texte altéré;
• les signataires antérieurs à l’altération sont tenus dans les termes du texte originaire (Art
227).

Mentions facultatives
 Cinq catégories de clauses facultatives peuvent êtres distinguées :
 Causes relatives au paiement par le tiré
 Clauses dont le but est de renforcer le lien juridique entre le rapport fondamental et la
relation cambiaire.
 Clauses visant à augmenter le nombre de débiteurs cambiaires
 Clauses visant à aménager les conditions mêmes de la circulation de la lettre de change
 Clause imposant l’émission de la lettre de change en plusieurs exemplaires

 Causes relatives au paiement par le tiré :


 la clause de domiciliation,
 la clause sans frais qui dispense celui qui présente la lettre à l’échéance de faire dresser un
protêt faute de paiement,
 la clause non acceptable,
 la clause contre documents qui transforme la LC en traite documentaire.

 Clauses dont le but est de renforcer le lien juridique entre le rapport fondamental et
la relation cambiaire :
 La clause la plus fréquente est l’indication de la valeur fournie (clause établissant un lien
apparent entre l’obligation cambiaire du souscripteur et sa cause).

 Clauses visant à augmenter le nombre de débiteurs cambiaires :


 cas de l’aval de la lettre : engagement cambiaire souscrit par un tiers ou un précédant
signataire en vue de garantir l’exécution de l’obligation souscrite par un débiteur de la traite.

 Clauses visant à aménager les conditions mêmes de la circulation de la lettre de


change :
 Il s’agit de la clause non à ordre, relative à la transmission de la lettre, qui transforme la
lettre de change en un titre nominatif ne pouvant pas circuler par endossement. C’est un
moyen de limiter la traite.

 Clause imposant l’émission de la lettre de change en plusieurs exemplaires :


 Elle permet en cas de perte ou de vol d’un exemplaire d’en présenter un autre.
 Elle permet aussi au porteur d’envoyer un des exemplaires à l’acceptation du tiré
tout en conservant l’autre.
 Chaque titre doit porter l’indication de son numéro d’ordre.

 Clause de domiciliation
 C’est une clause fréquente en pratique.
 Il s’agit d’une technique qui consiste à indiquer sur le titre que le paiement se fera au
domicile d’un tiers soit dans la localité du domicile du tiré, soit dans une autre localité. Ce tiers
est souvent une banque.

 Clause de la valeur fournie :


 lorsque la valeur fournie est indiquée sur la lettre de change 2 conséquences apparaissent :
 d’une part, elle renseigne les porteurs successifs sur la cause de la création de la traite, si
celle-ci est illicite, il en résulte un vice apparent qui est opposable à tout porteur,
 d’autre part, le tireur manifeste sa volonté d’agir cambiairement dans les termes
et conditions où il était précédemment ( privilèges, hypothèque).

Création de la lettre de change


 les conditions relatives aux personnes :
 Consentement
 capacité et pouvoir
 Intérêt du tireur

 Capacité
 La capacité est déterminée selon les règles du statut personnel et le code de commerce
marocain
 Le tireur doit avoir la capacité requise pour les actes de commerce
 L’article 164 précise que la lettre de change souscrite par un mineur non commerçant est
nulle à son égard. Les autres signataires restent engagés.
(idem pour les majeurs incapables)

 Consentement
 La lettre de change qui n’est pas signée par le tireur n’a aucune valeur
 Si la loi exige la signature du tireur c’est parce qu’elle exprime le consentement
 La nullité pou vice de consentement est inopposable aux porteurs de bonne foi.
 La nullité résultant de la cause illicite a une portée limitée au rapport du tireur avec le
créancier ou avec les porteurs ultérieurs de mauvaise foi

Circulation de la lettre de change


 Endossement
 La lettre de change est transmissible par endossement
 signataire = endosseur / bénéficiaire = endossataire qui deviendra le porteur
• Définition de l’endossement
L’endossement est défini comme étant le mode de transmission de la lettre de change par la
remise du titre au bénéficiaire avec une mention normalement inscrite au dos du titre

 Lorsque le tireur a inséré dans la lettre de change les mots non à ordre ou
une expression équivalente, le titre n'est transmissible que dans la forme et
avec les effets d'une cession ordinaire (art 167 NCC).
 L’endosseur de la Lettre de change garantit l’existence de la créance et son
paiement. Ce n’est pas le cas du cédant ordinaire.

Conditions de forme de l’endos (art 167, 168 et 173 CC)


 L’endossement est normalement fait à ordre
 L’endossement peut être nominatif, en blanc ou au porteur
 L'endossement postérieur à l'échéance produit les mêmes effets qu'un endossement
antérieur. Toutefois, l'endossement postérieur au protêt faute de paiement, ou fait après
l'expiration du délai fixé pour dresser protêt, ne produit que les effets d'une cession ordinaire
(art 173 NCCM)
Dans le cas d’un endos en blanc ou au porteur : la traite peut ensuite, se transmettre par
simple tradition

=
(moyen d'échapper aux obligations qui pèsent sur l'endosseur)

Conditions de fond de l’endos


 seul un porteur légitime d’une lettre de change peut l’endosser
 l’article 170 du CCM précise que le détenteur d'une lettre de change est considéré
comme le porteur légitime s'il justifie de son droit par une suite ininterrompue
d'endossements même si le dernier endossement est en blanc
 Le porteur de la lettre n’est pas celui qui a le titre entre les mains, mais c’est la
personne dont le nom à la fin de la chaîne des endos ou qui a reçu la lettre à la suite
d’un endossement en blanc
 Le consentement, la capacité et le pouvoir (Cf création)

Modalités d’endossement
L’endossement peut revêtir trois formes :
 L’endossement translatif de propriété
 L’endossement de procuration
 L’endossement pignoratif, visant la mise en gage de l’effet.

L’endossement translatif est le plus utilisé, surtout sous la forme de l’escompte


des lettres de change par les banques

Définitions :
 L’endossement translatif est celui par lequel la propriété de la lettre de
change est transmise à l’endossataire
 L’endossement de procuration est celui par lequel le porteur d’une lettre de
change remet son titre à un tiers avec mandat de l’encaisser pour son compte
 L’endossement pignoratif est celui par lequel une lettre de change est mise
en gage par le porteur qui veut se procurer des fonds sans se dessaisir de la
propriété de son titre

Les effets de l’endossement translatif (art 168 - 169 - 171) :


 Transmission à l’endossataire des droits de l’endosseur
 L'endosseur est garant (solidaire) cambiaire du paiement
 Le porteur bénéficie du principe de l’inopposabilité des exceptions

Remarque
• Le porteur de mauvaise fois ne bénéficie pas du principe de l’inopposabilité des exceptions
• L’endosseur peut se dégager de la garantie d’acceptation et de paiement et on parlera
alors d’endossement “ sans garantie ” ou “escompte à forfait ”. De même, l’endosseur peut
interdire un nouvel endossement
Les effets de l’endossement de procuration :
 L'endosseur reste titulaire des droits attachés au titre
 Le propriétaire du titre peut toujours révoquer le mandat en réclament l’effet, mais ce
mandat ne prend pas fin par le décès du mandant ou la survenance de son incapacité
 Le porteur est investi de tous les droits dérivant de la lettre de change, mais il les exerce
pour le compte de son endosseur
 Le porteur ne peut endosser la lettre qu’à titre de procuration. La formule de cet endos doit
contenir une mention indiquant qu’il s’agit d’un simple mandat (art 172 CCM) : valeur en
recouvrement, pour encaissement, par procuration ou toute expression équivalente.

Les effets de l’endossement pignoratif :


 Le créancier gagiste peut exercer tous les droits qui appartiennent au porteur
 L’endossement par le créancier ne vaut que comme procuration, même si la lettre ne
contienne pas une telle mention
 Si la dette garantie n’est pas remboursée à l’échéance, le créancier gagiste a le droit de
réaliser le gage. A cet effet, il recouvre purement et simplement la lettre et il prélève sur le
produit la somme qui lui est due (alinéa 5 de l’article 338 CMM)

Paiement de la lettre de change

 Les garanties de paiement de la lettre de change

 La solidarité de l’ensemble des signataires,

 Les obligations propres au tiré (provision et acceptation),

 L’intervention d’un donneur d’aval

La solidarité de l’ensemble des signataires (art 201 CCM):


 Tous les signataires de la lettre ont une obligation solidaire à la payer
 La solidarité signifie que le porteur peut, à l’échéance et en cas de non
paiement, demander l’exécution à l’un quelconque des signataires qui devra
payer la totalité de la dette
 La solidarité profite non seulement au porteur de la lettre de change mais
également au débiteur qui paie la lettre de change
Les obligations propres au tiré
Le tiré est tenu au paiement de la lettre de change à deux titres :
 Comme débiteur de la provision constituée par le tireur,
 Comme signataire du titre s’il l’accepte.

La provision de la lettre de change


 La provision est la créance extra-cambiaire que le tireur possède ou possédera contre le
tiré au jour de l'échéance de la lettre et en vertu de laquelle celui-ci est invité à accepter et à
payer la lettre de change.
Elle est au moins égale au montant de la lettre.
 La provision doit être distinguée de la "couverture" qui s'identifie aux valeurs
(marchandises, etc.) que le tiré a reçues du tireur

L ’acceptation de la lettre de change


 L'acceptation est la signature de la lettre par le tiré entraînant engagement de sa part à
payer le porteur à l'échéance (art 178 du NCCM)
 Tant qu'il n'a pas donné son acceptation, le tiré n'est pas obligé en vertu de la lettre
de change
 L’acceptation fait présumer qu’il y a une provision (art 166 NCCM)
 L’acceptation peut être demandée à tout moment avant l’échéance (art 174 CCM) sous
réserve de deux exceptions :
 Si la lettre de change est payable à un certain délai de vue, l’échéance ne peut résulter
que de la présentation. Dans ce cas là, elle doit être présentée dans le délai d’un an à partir de
sa date (art 174 NCCM).
 Le tireur peut stipuler que la présentation à l’acceptation ne pourra avoir lieu avant un
terme qu’il indique sur la lettre (art 174 NCCM)

Présentation à l’acceptation
 L’acceptation peut être demandée à tout moment avant l’échéance (art 174 CCM) sous
réserve de deux exceptions :
 Si la lettre de change est payable à un certain délai de vue, l’échéance ne peut résulter que
de la présentation. Dans ce cas là, elle doit être présentée dans le délai d’un an à partir de sa
date (art 174 NCCM).
 Le tireur peut stipuler que la présentation à l’acceptation ne pourra avoir lieu avant
un terme qu’il indique sur la lettre (art 174 NCCM).
 La clause “ non acceptable ” n'est pas valable sur une lettre de change payable chez un
tiers ou dans une localité autre que celle du domicile du tiré ou sur une lettre tirée à un
certain délai de vue (art 174 NCCM).
 La lettre doit être présentée au domicile du tiré (art 174 NCCM), même si elle comporte
une domiciliation

Caractères de l ’acceptation
 Le tiré est, en principe, libre d'accepter ou de refuser l’acceptation
 L'acceptation ne peut émaner que de la personne dont la signature figure dans le cadre
réservé sur le titre à la désignation du tiré
 L'acceptation par une personne autre que le tiré est dite acceptation par intervention
 L'acceptation engage le tiré lorsqu'elle est donnée par son mandataire
 L'acceptation peut être restreinte à une partie de la somme(art 176 NCCM).
 L'acceptation doit être pure et simple (art 174 NCCM).
 Le consentement, la capacité et le pouvoir (Cf création)

Formes de l’acceptation
 L'acceptation doit être écrite sur la lettre de change (art 176 NCCM).
 L'acceptation est exprimée par le mot “ accepté ” ou tout autre mot équivalent
(art 176 NCCM).
 La signature du tiré doit être manuscrite car la loi ne prévoit pas l'usage d'une griffe.
 L'acceptation doit être datée quand la lettre est payable à un certain délai de vue ou
lorsqu'elle doit être présentée à l'acceptation dans un délai déterminé en vertu d'une
stipulation spéciale
 L'acceptation est irrévocable lorsque le tiré s'est régulièrement dessaisi du titre accepté.

Effets de l’acceptation
 Le tiré est tenu de payer la traite acceptée à l'égard de tout porteur légitime
 Le tiré est lié par les mentions qu'il a acceptées
 A l’égard des tiers l’acceptation suppose la provision et elle en établit la preuve
 Le tiré ne peut refuser de payer un porteur de bonne foi à raison de la nullité ou de
l'extinction de la créance du tireur
Effets du refus d’acceptation
 Le refus d'acceptation totale ou partielle par le tiré ouvre au porteur, même avant
l'échéance, un recours contre n'importe quel signataire de la lettre : tireur, endosseur, avaliste.
 Le porteur d'une lettre non acceptée devient néanmoins propriétaire de la provision à son
échéance et peut en demander le paiement.
 La créance du tireur sur le tiré est immédiatement exigible (art 174 al 10 NCCM)
mais l'échéance de la lettre, quant à elle, ne change pas
 Le porteur doit donner avis du défaut d'acceptation (ou de paiement) à son endosseur dans
les six jours ouvrables qui suivent le jour du protêt ou celui de la présentation en cas de clause
de retour sans frais (dispense de protêt) (art 199 NCCM).

L’aval de la lettre de change


 L'aval est l'engagement pris par une personne de payer une lettre de change à l'échéance,
dans les mêmes conditions qu'un autre souscripteur qui a précédemment apposé sa signature
sur le titre.

Conditions de fond de validité de l’aval


 Consentement, capacité et pouvoir (Cf création de la LC)
 Le donneur d’aval peut garantir la promesse de l’un quelconque des débiteurs de la traite.
Le nom de la personne garantie est indiqué sur la lettre et à défaut de cette indication
l’aval est réputé être donné pour le tireur (art 180 CCM).
 L ’aval peut porter sur tout ou partie de la somme de la lettre de change
 L'aval portant la mention bon pour aval au profit du bénéficiaire profite à tous les porteurs
successifs de l'effet à moins qu'une mention supplémentaire limite la garantie au seul porteur
actuel
 l'aval ne se conçoit pas en faveur du tiré qui a refusé d'accepter puisque celui-ci n'est pas
obligé par la lettre
 L'aval doit être donné pour une durée déterminée ou déterminable

Conditions de forme de validité de l’aval


 L’aval peut être donné sur la lettre de change elle même ou par un acte séparé
 L’aval est donné par la signature de la lettre de change elle même au-dessous d’une
formule consacrée à cet effet. IL est exprimé par les mots “ bon pour aval ” ou toute autre
formule équivalente et signé par l’avaliste.
 Il n'est pas nécessaire que la formule d'aval soit écrite par l'avaliste lui-même et peu
importe la place des mots “ Bon pour aval ”
 Il n'est pas exigé que soient précisés le montant de la somme garantie et la date de l'aval
qui est présumée être celle de l'effet

Effets de l ’aval
 le donneur d ’aval est tenu à l’égard du porteur de la même manière que celui dont il s’est
porté garant dès lors que la personne garantie n'a pas payé à l'échéance
 En cas de pluralité d'avals, chacun peut être contraint de payer pour le tout
 L ’avaliste n'est pas engagé à l'égard du signataire avalisé si ce dernier devient porteur
 En cas d'aval par acte séparé, l ’avaliste n'est tenu, en principe, qu'envers la personne à
qui il a promis sa garantie
 Le donneur d'aval est tenu de payer même si l'avalisé n'a pas été préalablement poursuivi
 En cas d'aval par acte séparé, l'avaliseur est obligé comme s'il était engagé par la lettre de
change ; ainsi la procédure d'injonction de payer lui est applicable

Recours de l’avaliseur
 Lorsqu'il a payé le montant de la traite, l'avaliseur peut réclamer la somme
intégrale qu'il a payée (art 180 al 10 NCCM), il peut exercer ce droit :
1. Contre le débiteur cautionné.
2. Contre les signataires tenus envers le débiteur cautionné
3. Contre les autres avaliseurs

Présentation de la lettre de change au paiement


 Le porteur ne peut se faire payer qu’au jour de l’échéance.
 L’article 184 du CCM dispose que “ Le porteur d'une lettre de change payable à jour fixe ou
à un certain délai de date ou de vue doit présenter la lettre de change au paiement soit le

Jour où elle est payable, soit l'un des cinq jours ouvrables qui suivent. ”
 Le tiré qui paie avant l’échéance s’expose à faire un paiement non libératoire
 La présentation est faite au lieu indiqué sur le titre et, en l'absence d'indication spéciale,
au domicile du tiré
 L’article 184 prévoit que “ Le tiers domiciliataire de la lettre de change n'est tenu au
paiement de celle-ci que sur ordre écrit du tiré” et que la présentation d'une lettre de change à
une chambre de compensation équivaut à une présentation au paiement
Conséquences du défaut de présentation à l’échéance :
 Le défaut de présentation entraîne la déchéance du porteur (art 231CCM)
 Le porteur peut encourir une responsabilité civile en raison de la faute qu'il a commise

Interdiction des oppositions :


 Il n'est admis d'opposition au paiement qu'en cas de perte ou vol de la lettre de change ou de
redressement ou de liquidation judiciaire du porteur
 Les créanciers du tireur ou d'un endosseur ne peuvent pas pratiquer une saisie-arrêt du
montant de la lettre entre les mains du tiré que le tiré ait accepté ou non, car dans les deux cas
il y a transfert de la provision au porteur
 Un signataire quelconque ne peut pas faire opposition pour empêcher le paiement sous
prétexte qu'il n'était pas réellement débiteur de celui au profit duquel il a souscrit le titre

Exceptions au principe de l’interdiction des oppositions :


L’article 189 du CCM prévoit deux exceptions au principe de l’interdiction des oppositions :
 Le premier cas est celui de la perte ou vol de la lettre de change. Le propriétaire dépossédé
peut et même doit adresser une opposition au tiré. A défaut de cette opposition, le tiré se
libérerait valablement entre les mains du porteur à l’échéance. Le tiré saisi d’une opposition
doit, sous peine d’engager sa responsabilité, surseoir au paiement jusqu’à ce que soit tranché le
litige entre l’opposant et le porteur.
 Le deuxième cas est relatif au redressement ou liquidation judiciaire du porteur.
L’opposition est alors pratiquée par le syndic pour que le paiement soit effectué entre ses
mains.

Modes de paiement de la lettre de change :


 Le paiement peut être fait en espèces, par un chèque ordinaire ou postal ou par virement
 Lorsqu'une lettre de change est stipulée payable en une monnaie n'ayant pas cours au lieu
de paiement, le montant peut être payé dans la monnaie du pays, d'après sa valeur au jour
de l'échéance.
 Si le débiteur est en retard, le porteur peut, à son choix, demander que le montant de la
lettre de change soit payé dans la monnaie du pays d'après le cours, soit du jour de l'échéance,
soit du jour du paiement.
 Cette dernière règle ne s'applique pas au cas où le tireur a stipulé que le paiement devra
être fait dans une monnaie déterminée
 Si le montant de la lettre de change est indiqué dans une monnaie ayant la même
dénomination, mais une valeur différente, dans le pays d'émission et dans celui du paiement,
on est présumé s'être référé à la monnaie du lieu de paiement.

Paiement partiel de la lettre de change :


 Le porteur ne peut pas refuser un paiement partiel (article 185 CCM).
Dans ce cas, le tiré peut exiger en vertu de l’article 185 que mention de ce paiement soit porté
sur la lettre et qu’une quittance lui soit remise
 Après paiement partiel, le porteur est tenu de faire protester la lettre pour le surplus afin de
préserver ses droits (art 185 al 5)

Preuve du paiement de la lettre de change :


 Le tiré doit éviter de recevoir une lettre sans acquit car il n'est libéré que s'il est établi que
cette lettre lui a été remise volontairement
 La mention d’acquit ne fait pas preuve du paiement si le titre n’a pas été remis au tiré car
souvent elle est apposée à l’avance

Recours cambiaires :
Le porteur peut exercer ses recours contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés:
 à l échéance, si le paiement n'a pas eu lieu;
 avant l'échéance, dans l’une des trois situations suivantes :
 s'il y a eu refus, total ou partiel d'acceptation;
 dans les cas de redressement ou liquidation judiciaire du tiré, accepteur ou non, de
cessation de ses paiements même non constatée par un jugement ou de saisie de ses
biens demeurée infructueuse;
 dans le cas de redressement ou liquidation judiciaire du tireur d'une lettre non
acceptable
Constatation du non paiement : le protêt
 Le protêt est la constatation par un officier public à la demande du porteur que le tiré refuse
de se connaître débiteur par le droit de change en acceptant ou en payant la lettre
 Le protêt présente une autre utilité qui est de faire constater que la lettre a bien été
présentée au tiré, donc le porteur a rempli l’obligation à sa charge d’après le droit de change
 La formalité du protêt a un caractère obligatoire sauf si la lettre comporte une clause
“ retour sans frais ”, “ sans protêt ” ou toute autre clause équivalente. Dans ces cas, le défaut de
paiement est alors constaté par le présentateur qui le mentionne sur le titre avec la date de
présentation
 Le protêt est la constatation par un officier public à la demande du porteur que le tiré
refuse de se connaître débiteur par le droit de change en acceptant ou en payant la lettre
 Le protêt présente une autre utilité qui est de faire constater que la lettre a bien été
présentée au tiré, donc le porteur a rempli l’obligation à sa charge d’après le droit de change
 La formalité du protêt a un caractère obligatoire sauf si la lettre comporte une clause “
retour sans frais ”, “ sans protêt ” ou toute autre clause équivalente. Dans ces cas, le défaut de
paiement est alors constaté par le présentateur qui le mentionne sur le titre avec la date de
présentation
 Le protêt faute d'acceptation doit être fait dans les délais fixés pour la présentation à
l'acceptation et celui faute de paiement doit être fait “l'un des cinq jours ouvrables qui
suivent le jour où la lettre est payable ” (art. 197).

Délais pour dresser protêt :


 Le protêt faute d'acceptation doit être fait dans les délais fixés pour la présentation à
l'acceptation
 Pour les lettres payable à jour fixe ou à un certain délai de date ou de vue, le protêt faute de
paiement doit être fait “l'un des cinq jours ouvrables qui suivent le jour où la lettre est payable
” (art. 197) .
 Pour les lettres payables à vue, le protêt doit être établi dans le délai d’un an, après la
création du titre (délai fixé au porteur pour la présentation au paiement) (art 182 CCM)

Effets du protêt :
 Le protêt faute d'acceptation ou faute de paiement fait foi, jusqu'à inscription
de faux, de la présentation de la lettre et du défaut d'acceptation ou depaiement
 Le protêt constitue le préalable des recours contre les garants et sert de point de départ à la
prescription de l’action du porteur contre le tireur et les endosseurs (art 228 al 2 CCM).

Délais des recours cambiaires :


 Dès le refus de paiement ou d’acceptation, les signataires du titre doivent être informés
Cette obligation incombe :
- au porteur qui doit donner avis du défaut de paiement ou d’acceptation à son endosseur dans
les six jours ouvrables qui suivent le jour du protêt ou celui de la présentation en cas de clause
de retour sans frais (art. 199);
- à chaque endosseur qui doit, dans les trois jours ouvrables qui suivent le jour où il a reçu
l'avis(art 199), faire connaître à son endosseur l'avis qu'il a reçu en indiquant les noms et les
adresses de ceux qui ont donné les avis précédents, et ainsi de suite, en remontant jusqu'au
tireur.
- à l’agent notificateur du protêt, lorsque l'effet indique les noms et domicile du tireur de la
lettre de change, de prévenir celui-ci dans les trois jours ouvrables qui suivent le protêt pour
nonpaiement (uniquement) (art 199).
- Lorsqu’un avis est donné à un signataire quelconque, le même avis doit aussi être donné dans
le même délai à son avaliseur

Effets des recours :


 Celui qui ne donne pas l'avis dans le délai ci-dessus indiqué n'encourt pas de déchéance ; il
est responsable, s'il y a lieu, du préjudice causé par sa négligence, sans que les dommages et
intérêts puissent dépasser le montant de la lettre de change
 Tout signataire, qui paye à la suite ou en vue d'un recours contre lui, peut exiger la remise
de la lettre avec le protêt et un compte acquitté (art. 204 al. 1 NCCM).
 Tout endosseur qui a remboursé la lettre peut biffer son endossement et ceux des
endosseurs subséquents ( art 204 CCM).
 Le porteur d'une lettre protestée peut se faire autoriser par le juge à saisir
conservatoirement les meubles des garants (art 208 NCCM)

Recours de ceux qui ont payé:


 Tout signataire qui a payé possède un recours contre les signataires qui l’ont précédé (le
tireur et le tiré accepteur, les endosseurs, et le cas échéant, les avaliseurs) ( art 201 al 3NCCM)
 Celui qui a remboursé la lettre peut réclamer à ses garants la somme intégrale qu'il a payée,
les intérêts de cette somme, calculés au taux légal, à partir du jour où il l'a remboursée et les
frais qu'il a exposés ( art 203 CCM).

Délais de prescription:
Porteur contre l’accepteur (tiré) se prescrit: trois ans à compter de la date d’échéance;
Porteur contre les endosseurs, et contre le tireur : un an à compter de la date du protêt
dressé dans le délai ou de l’échéance si la dispense est reconnue;
Endosseurs les uns contre les autres et contre le tireur: six mois à compter du jour où
l’endosseur a remboursé la lettre ou du jour où il a été lui-même demandé.
Le billet à ordre
Définition :
Le billet à ordre est un titre par lequel le souscripteur/émetteur (le débiteur) s’engage à payer
à un bénéficiaire ou à son ordre une somme déterminée à une échéance fixée à l’avance.
Nature juridique :
A la différence de la lettre de change, le billet à ordre n’est pas un acte de commerce par
nature.
Le billet à ordre n’est commercial que si l’opération qui lui donne naissance est elle-même
commerciale, ce qui est le plus souvent le cas. Dans ce cas, son contentieux relèvera de la
compétence du tribunal commercial.

Mentions obligatoires (article 232 CCM) :


1) la clause à ordre ou la dénomination du titre insérée dans le texte même et exprimée dans la
langue employée pour la rédaction de ce titre;
2) la promesse pure et simple de payer une somme déterminée;
3) l'indication de l'échéance; (sans quoi le titre est à vue)
4) celle du lieu où le paiement doit s'effectuer;
5) le nom de celui auquel ou à l' ordre duquel le paiement doit être fait;
6) l'indication de la date et du lieu où le billet est souscrit;
7) le nom et la signature de celui qui émet le titre (souscripteur).

Mentions obligatoires suppléables (article 233 CCM) :


Le titre dans lequel une des mentions obligatoires fait défaut, ne vaut pas comme
billet à ordre, sauf dans les cas suivants :
 Le billet à ordre dont l'échéance n'est pas indiquée est considéré comme payable à vue.
A défaut d'indication spéciale, le lieu de création du titre est réputé être le lieu de paiement, et,
en même temps, le lieu du domicile du souscripteur.
 Si le lieu n'est pas indiqué à côté du nom du souscripteur, le lieu de paiement est celui où le
souscripteur exerce son activité ou celui où il est domicilié.
 Le billet à ordre n'indiquant pas le lieu de sa création est considéré comme souscrit dans le
lieu désigné à côté du nom du souscripteur.
 Si le lieu n'est pas indiqué à côté du nom du souscripteur, le billet à ordre est considéré
comme souscrit dans le lieu du domicile du souscripteur.
 Si la date de souscription du billet à ordre n'est pas indiquée, cette date est considérée être
celle de la remise du titre au bénéficiaire

Dispositions régissant le billet à ordre


Les dispositions légales régissant le billet à ordre sont similaires à celles applicables à la lettre
de change sauf pour les conditions de tirage et l’objet de la créance.
Le souscripteur (tireur et tiré sont confondus dans la personne du souscripteur) d'un billet à
ordre est obligé de la même manière que l'accepteur d'une lettre de change.
Il n y a pas de provision, ni d’acceptation puisque c’est le débiteur lui même qui émet le titre
et prend directement un engagement cambiaire.

En dehors de ces particularités, le BAO est soumis au


même régime juridique que la lettre de change.
Dispositions régissant le billet à ordre
Sont applicables au billet à ordre, en tant qu'elles ne sont pas incompatibles avec la nature de
ce titre, les dispositions relatives à la lettre de change et concernant :

- l’endossement (art. 167 à 173); - l’échéance (art. 181 à 183);


- le paiement (art. 184 à 195); - les recours faute de paiement (art.
196 à 204 et 206, 207 et 208);
- les protêts (art . 209 à 212); - le rechange (art. 213 et 214);
- le paiement par intervention (art. 215, 217 à 221);
- les copies (art. 225 et 226); - les altérations (art. 227);
- la prescription (art. 228); - les jours fériés, les jours ouvrables
y assimilés, la computation des
délais et l' interdiction des jours de
grâce (art. 229 et 231).

Dispositions régissant le billet à ordre (Suite)


Sont aussi applicables au billet à ordre (article 235, 236 & 237 du CCM):
 les dispositions concernant la lettre de change payable chez un tiers ou dans
une localité autre que celle du domicile du tiré (art. 161 et 177),
 la stipulation d'intérêts (art. 162),
 les différences d'énonciations relatives à la somme à payer (art. 163),
 les conséquences de l'apposition d'une signature dans les conditions visées à l'art 164 et elle
de la signature d'une personne qui agit sans pouvoirs ou en dépassant ses pouvoirs (art. 164).
 Les dispositions relatives à l'aval (art. 180).

 Les billets à ordre payables à un certain délai de vue doivent être présentés au visa du
souscripteur dans les délais fixés à l'article 174 pour l’acceptation de la lettre de change.
 Le délai de vue court de la date du visa signé du souscripteur sur le billet.
 Le refus du souscripteur de donner son visa daté est constaté par un protêt dont la date sert
de point de départ au délai de vue.

Applications du billet à ordre :


 Billet de fonds : sert au règlement du prix d ’un fonds de commerce
 Effet de mobilisation : permet aux banques de mobiliser auprès d ’autres établissements
financiers des crédits accordés à leurs clients
 Billets de trésorerie : permettent aux entreprises qui disposent de liquidités d ’accorder à
celles qui en ont besoin des crédits à court terme
 Warrant : constitue une modalité particulière de billet à ordre par laquelle un commerçant
peut obtenir du crédit en donnant en gage des marchandises.
REGLEMENTATION DE L ’ACTIVITE

Les titres non cambiaires


VIR - PREL – CARTES
LE VIREMENT
Les aspects techniques et juridiques
Le virement est défini par l’article 519 du code de commerce comme étant l'opération
bancaire par laquelle le compte d’un déposant est, sur l'ordre écrit de celui-ci, débité
pour un montant destiné à être porté au crédit d'un autre compte.

Article 521du code de commerce prévoit « Le bénéficiaire d'un virement devient


propriétaire de la somme à transférer au moment où l'établissement bancaire en
débite le compte du donneur d'ordre. L'ordre de virement peut être révoqué
jusqu'à ce moment ».

Article 522 du code de commerce prévoit « La créance, pour le règlement de laquelle


un virement est établi subsiste avec toutes ses sûretés et accessoires jusqu'au
moment où le compte du bénéficiaire est effectivement crédité du montant de ce
virement ».

Le compte bénéficiaire peut être :


- Donneur d’ordre lui même.
- Tiers personne.

Le lieu de destination du virement peut être :


- L’agence elle même.
- Une autre agence de la même banque.
- Une autre banque (locale ou étrangère).
Les obligations du banquier de l’émetteur:
Acceptant le mandat de payer, le banquier de l’émetteur doit agir en respectant les
dispositions du code civil :
- Diligence et Rendre compte

Diligence:
Signifie que la banque exécutante doit traiter l’ordre immédiatement, tout retard
pouvant causer des préjudices au donneur d’ordre est de la responsabilité de
l’exécutant défaillant.
Exemple : un ordre de virement daté non exécuté ne peut plus être traité en cas de
saisie arrêt.

Rendre compte :
Informer le client de la bonne exécution de ses instructions ( avis d ’écriture ou
relevé de compte

Les obligations de la banque réceptrice :


Agissant elle même par diligence et créditera le compte de son client et rendra compte
par l ’envoi d ’un avis de crédit

Les risques et les précautions:


Au niveau de la banque émettrice:
- Pouvoir du signataire de l’ordre surtout quand il s ’agit d ’un mandataire
- Authentification de la signature
- Existence de la provision

- Eviter les erreurs d’imputation des sommes reçues.


- Faire attention aux ordres pré-imprimés de la banque en évitant qu’ils soient à la
portée des clients et non clients. (Utilisation en fraude)

Aucun formalisme n’est exigé pour l’établissement de l’ordre de virement.


L’ordre de virement doit contenir toutes les informations nécessaires à l’exécution de
l’opération :
 L’identification du donneur d’ordre et du bénéficiaire;
 L’origine des fonds à virer;
 La mention « ordre de virement »;
 Le type de virement;
 Le montant à virer en chiffres et en lettres;
 L’affectation, le RIB;
 La date et le lieu;

TYPES DE VIREMENTS:
Virement simple:
C’est un transfert de crédit d’un compte à un ou d’autres comptes tenus par la même agence ou
la même banque ou tout simplement une mise à disposition.

Virement téléphonique/télégraphique:
C’est un transfert immédiat de fonds d’un compte à un ou d’autres comptes ou tout
simplement une mise à disposition au sein de la même banque dans des lieux géographiques
différents, via les moyens de télécommunication, sécurisé par des clés télégraphiques ou tout
simplement une mise à disposition.

Les cartes bancaires


CARTES BANCAIRES:
C’est des cartes dotées de moyens de stockage d’informations permettant de fournir des
situations des avoirs du porteur, l’historique des opérations effectuées et les autorisations de
tirage allouées.
TYPES DE CARTES
Les cartes de retrait ;
Les cartes de paiement ;
Les cartes de crédit ;
Les cartes internationales
Les cartes de garantie de chèques ou cartes accréditives ;

La carte de garantie de chèques ou carte accréditive


La carte de garantie permet de garantir le paiement des chèques émis par son titulaire. La
garantie de paiement est acquise au bénéficiaire qui a la latitude d’effectuer le contrôle des
conditions pour faire jouer la garantie :
 Le montant du chèque se situe dans le plafond garanti ;
 La concordance entre les noms et signature du chèque et ceux de la carte ;
 La carte et le chèque ne sont pas frappés d’opposition ;
 Le respect du formalisme de traitement et des délais fixés.

La carte de retrait
La carte de retrait permet à son porteur de disposer de cash à concurrence d’un plafond
hebdomadaire ou carrément le solde du compte, par des retraits des guichets automatiques du
réseau affilié et par des retraits des agences de la banque émettrice et le réseau affilié.
La carte de crédit
La carte de crédit est une carte de paiement et de retrait qui permet à ses porteurs de différer
les paiements de leurs achats à des dates ultérieures, ou encore, d’effectuer les paiements en
puisant sur un plafond de découvert fixé par la banque aux porteurs avant la délivrance de la
carte.

Cartes de paiement
La carte de paiement permet le règlement de divers achats et services auprès d’un réseau de
commerçants affiliés.
La garantie de paiement est donnée par l’établissement financier émetteur au commerçant
affilié au réseau si les conditions qu’il se charge de vérifier sont réunies, savoir :
 Carte valide et non frappée d’opposition,
 Conformité de la signature apposée sur la facture avec celle de la carte;
 Obtention d’autorisation de l’organisme centralisateur pour les commerçants équipés de
TPE. L’actionnement de la centrale se fait après introduction du code du porteur sécurisant
les transactions.

La carte internationale
C’est une cartes de paiement et de retrait émise par des établissements financiers marocains en
faveur de porteurs; exportateurs et autres personnes disposants de comptes en Dirhams
convertible et/ou en devises.
La carte prépayée:
C’est une carte qui est chargé d’une somme qui s’épuise au fur et à mesure des retraits
effectués par son porteur.
La carte rechargeable:
C’est une carte prépayé qui peut se recharge à la volonté du client ou périodiquement à l’instar
de la carte salaire à titre d’exemple.
D’autres cartes sont déjà utilisées, comme par exemple:
 Cartes de crédit à la consommation
 Cartes jeunes
 Cartes Assurance maladie …

RÉGLEMENTATION CARTES BANCAIRES :


La législation marocaine accuse un énorme retard quant à la législation internationale en
matière des instruments de paiements électroniques.
Cette carence, se trouve partiellement palliée par la réglementation internationale en
matière de :
√ Délais de traitements
√ Mesures de sécurités :
La liste noire qui comprend :
Les cartes perdues ;
Les cartes volées ;
Les cartes pour retraits abusifs ;
Les arrêts du tribunal ;
Le décès des clients ;
Les comptes clôturés ;
Les cartes fausses ;
Le contrôle de validité des cartes ;
Le contrôle des limitations des retraits ;
Le contrôle d’autorisation.

Centres de Traitement Monétique


Pour les opérations cartes Maroc
 Interbank
 WAFA BANQUE
 BMCE
 BCP

Pour les opérations cartes internationales


C’est la société « CMI » qui a la charge de gérer la totalité des relations avec les
commerçants affiliés aux réseaux de paiement par cartes VISA, Master CARD, American
Express, etc., ainsi que certaines cartes privatives.

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