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Les réflexes

Pr Loubna KHALKI

Physiologie Humaine
Physiologie Endocrine
S4
Les réflexes

Les réflexes sont des réactions rapides, prévisibles et automatiques face à


des changements internes ou extérieurs, et qui permettent de maintenir
l'homéostasie
Caractéristiques du réflexe

Adapté : permet à l'organisme de produire une réponse


physiologique en rapport avec la stimulation
Involontaire : se déroule sans intervention consciente du sujet
et sans contrôle possible de sa part
Prévisible : se répète à l'identique après chaque stimulation du
même ordre et de même intensité
Inné : ne nécessite aucun apprentissage et apparaît
spontanément une fois le système nerveux mature

Certains réflexes sont acquis comme, par exemple, les


mouvements de la marche, la conduite de voiture
Éléments anatomiques du réflexe
Les récepteurs

L'extrémité distale d'un neurone sensitif (d'une dendrite) ou


une structure sensorielle associée sert de récepteur. Il réagit à
un stimulus spécifique en produisant un potentiel générateur,
ou récepteur.
Si un potentiel générateur atteint le seuil d'excitation, il
déclenchera un ou plus d'un influx nerveux.
Les récepteurs

Classification de Sherrington (selon territoire anatomique)

Les extérocepteurs assurent la sensibilité superficielle de


l'organisme au tact, au chaud, au froid et à la douleur.
Situés dans la peau et dans les tissus sous-cutanés, ils se
présentent sous forme de terminaisons nerveuses qui peuvent
être nues, associées à des cellules particulières ou encapsulées
dans des petits corpuscules.
Les récepteurs

Classification de Sherrington (selon territoire anatomique)

Les propriocepteurs assurent la sensibilité profonde de l'organisme à sa


position, à ses déplacements et à ses mouvements.
Localisés dans les muscles, les tendons et les articulations, ils se présentent
également sous forme de terminaisons nerveuses qui peuvent être nues,
intégrées dans des structures spécifiques aux muscles (fuseaux
neuromusculaires) ou encapsulées dans des petits corpuscules.
On y ajoute généralement les récepteurs labyrinthiques de l'oreille interne
qui se présentent sous forme de cellules ciliées et qui sont responsables de
l'équilibration.
Les récepteurs

Classification de Sherrington (selon territoire anatomique)

Les intérocepteurs assurent la sensibilité viscérale de


l'organisme à différents stimuli physiques et chimiques.
Ils sont disposés dans les parois des viscères et des vaisseaux
sanguins et impliqués dans la régulation des grandes fonctions
végétatives telles que la digestion, la circulation ou la
respiration.
Les récepteurs

Catégories de récepteurs selon leur spécificité.

Barorécepteurs, sensibles à la pression


Chémorécepteurs, sensibles à des substances chimiques
Mécanorécepteurs, sensibles à la déformation
Nocicepteurs, sensibles à la douleur
Osmorécepteurs, sensibles à la pression osmotique
Photorécepteurs, sensibles à la lumière
Thermorécepteurs, sensibles au chaud ou au froid
Le Centre d’intégration

Lieu de mise en relation des afférences et des


efférences, les centres réflexes sont aussi et
également le lieu d’élaboration de la réponse
physiologique à la stimulation.
La moelle épinière est le principal centre
réflexe de l'organisme (Les réflexes
médullaires (spinaux))
Tronc cérébrale (Les réflexes crâniens)
Le Centre d’intégration

Le centre d'intégration du type le plus simple de réflexe est une simple


synapse entre un neurone sensitif et un neurone moteur.
Une voie nerveuse réflexe qui n'a qu'une synapse est appelée arc réflexe
monosynaptique. Le centre d'intégration est toutefois composé plus
souvent d'un ou de plusieurs neurones d'association qui peuvent relayer
l'influx à d'autres neurones d'association aussi bien qu'à un neurone
moteur.
Plus le stimulus est important plus un nombre plus grand de neurones
d’association est sollicité pour exciter ou inhiber plus qu’un neurones
moteur
Le Centre d’intégration

Arc réflexe monosynaptique Arc réflexe polysynaptique


Les afférences et les efférences

Un neurone sensitif. Les influx nerveux sont conduits depuis le


récepteur jusqu'aux terminaisons axonales d’un neurone
sensitif dans la substance grise de la moelle épinière ou du
tronc cérébral.
S’articule soit avec un motoneurone (arc réflexe
monosynaptique), soit avec un interneurone (arc réflexe
polysynaptique).
Les afférences et les efférences

Un neurone moteur. Les influx que déclenche le centre


d'intégration se propagent le long d'un neurone moteur
jusqu'à la partie du corps qui va réagir.
Dans le cas de réflexe végétatif, deux neurones moteurs
autonomes communique la réponse motrice:
a) Un neurone pré ganglionnaire
b) Un neurone postganglionnaire.
Les effecteurs

Soit un muscle ou une glande, qui réagit à l'influx nerveux


moteur. Son action est appelée un réflexe.

Si l'effecteur est un muscle squelettique, le réflexe est


somatique.

Si l'effecteur est un muscle lisse ou cardiaque, ou une glande, le


réflexe est viscéral.
Réflexes viscéraux

Les réflexes permettent au corps d'effectuer


des rajustements excessivement rapides aux
déséquilibres homéostatiques telles que la
régulation de l'activité cardiaque, de la
pression artérielle, de la respiration, de la
digestion, de la défécation et de la miction.
Réflexes spinaux somatiques

Exemple:

Réflexe d'étirement
Réflexe tendineux
Réflexe de flexion (de retrait)
Réflexe d'extension croisée

Réflexe d'étirement
La régulation par les centres supérieurs

L’Hypothalamus principal centre de régulation et d’intégration


du SNA.
La régulation du SNA par le cortex cérébral se produit
principalement au cours d'un stress émotif. Celui-ci peut
stimuler par la suite l’hypothalamus.
Contrôle et modulation des réponses des motoneurones par les
centres supérieurs dans les réflexes somatique
Les réflexes

Voie autonome Voie somatique


Les réflexes
Les réflexes autonomes Les réflexes somatiques

- Régulation du milieu intérieur - Relation avec le milieu extérieur

- Régissent l ’activité des - Stimulent les muscles squelettiques


muscles lisses, du muscle
cardiaque et des glandes, de - Exemples : réflexes oculaires,
même que diverses fonctions réflexe de retrait de la main d ’un
objet brûlant, réflexe rotulien…..
- Exemples : réflexe salivaire,
réflexe pupillaire, fonction
digestive, pression artérielle,
transpiration…
Réflexe Myotatique

C’est une contraction réflexe d’un muscle qui a pour


finalité de maintenir une longueur déterminée de ce
muscle en s’opposant à un étirement plus important
de ce muscle
Réflexe myotatique

Phase tonique
L'étirement statique des muscles produit une contraction
tonique plus faible et plus durable
Afférents de type Ia et II impliqués
Importance physiologique: maintien du tonus musculaire /
posture par rétroaction négative
Ex. Soldat debout au garde-à-vous  les jambes commencent à
se fatiguer et à fléchir  les quadriceps commencent
lentement à s'allonger  le réflexe d'étirement tonique
maintient le ton et empêche l'effondrement (dans une certaine
mesure)
Rôle du réflexe myotatique dans le maintien
de la posture
• Phase tonique

Lutter contre l’affaissement du corps sous l’effet de la gravité


Rôle du réflexe myotatique dans le maintien
de la posture

• Phase tonique

• Muscles extenseurs étirés par l’action de la


pesanteur

- Ex : poids de la tête => étirement des muscles


extenseurs du cou

- Par réflexe, ces muscles réagissent en se


contractant => tonus musculaire
Réflexe myotatique
Phase phasique :

Changement dynamique de la longueur du muscle (ex: choc sur


le tendon) déclenche une contraction phasique transitoire
Afférents de type Ia impliqués
Importance physiologique: la contraction réflexe empêche
l'extension excessive de la fibre musculaire extrafusale au-delà
des limites physiologiques
Rôles du réflexe myotatique

• Maintenir un tonus musculaire approprié


• Maintenir la posture par rajustement en
permanence des contractions musculaires
coordonnées
• Rajuste le fonctionnement musculaire pendant
l'exercice physique
• Prévenir les blessures en s'opposant à l'étirement
exagéré des muscles
Déséquilibre homéostatique

L’altération des réflexes, qu’il s’agisse d’une


exagération, d’une distorsion, ou d’une absence,
traduit la présence d’un trouble (dégénérescence ou
affection)

Elle apparaît souvent avant tout autre signe de la


maladie
Déséquilibre homéostatique

Les réflexes d'étirement ont tendance à être hypoactifs ou


absents dans les cas de lésions nerveuses ou lésion des
cornes ventrales impliquant la zone testée.
Ces réflexes sont absents chez les personnes atteintes de
diabète sucré chronique ou neurosyphilis et pendant le
coma.
Cependant, ils sont hyperactifs lorsque les lésions du
tractus corticospinal réduisent l'effet inhibiteur du cerveau
sur la moelle épinière (comme chez les patients avec AVC)
Exploration du réflexe myotatique chez
l’homme

Le réflexe myotatique sert d'outil de diagnostique par le


médecin pour apprécier l'intégrité du système
neuromusculaire

Réflexe T (réflexe tendineux) :


Grâce à marteau à réflexe lors d’une percussion sur un
tendon. Cette percussion provoque un étirement brusque
du muscle  contraction réflexe
Que se passe-t-il lors d'un choc sur le tendon
d'Achille, par exemple ?
Contraction réflexe du triceps sural
Exploration du réflexe myotatique chez
l’homme
Exploration du réflexe myotatique chez
l’homme
Réflexe H (Réflexe de Hoffmann)
Electroneuromyogramme

Stimuler électriquement un nerf mixte


et à recueillir la réponse musculaire
réflexe évoquée
Exploration du réflexe myotatique chez
l’homme
Réflexe H (Réflexe de Hoffmann)

-1ère réponse: courte latence (environ 3 - 5 ms), la réponse M,


correspondant à la réponse directe, distale des fibres nerveuses
motrices
-2nd réponse: plus longue latence (environ 30 - 35 ms), le réflexe H,
correspondant à la réponse réflexe, médiée par les fibres nerveuses
Ia afférentes proprioceptives qui proviennent des fuseaux
neuromusculaires

Permet de calculer les vitesses de conduction proximales qui


renseignent sur l’état de la conduction dans les segments nerveux
les plus proximaux
Le Fuseau neuromusculaire
Réflexe myotatique

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Récepteurs proprioceptifs
Fuseau neuromusculaire

Organe tendineux de Golgi


Les fuseaux neuromusculaires

• Situés dans la partie charnue du muscle


• La capsule protège 4 à 15 fibres
intrafusales
• Ces fibres sont disposées parallèlement
aux fibres musculaires squelettiques
• S’étirent ou raccourcissent avec les fibres
extrafusales
• Elles s’insèrent sur les cloisons
conjonctives intra musculaires

• Réflexe Myotatique, contrôle


la longueur du muscle
Les fuseaux neuromusculaires
C’est un mécanorécepteur
sensible à l’étirement

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Les fuseaux neuromusculaires

• Captent les informations sur la


longueur des muscles, l’amplitude de
l’allongement (réponse statique) et la
vitesse l’allongement (réponse
dynamique)

• Le muscle étiré ou contracté


brusquement va exciter le fuseau
neuromusculaire provoquant le
réflexe myotatique

Comment?
Fibres du Fuseau neuromusculaire

• cellules plurinucléées
• pôles contractiles
• partie équatoriale (centrale) non contractile + noyaux
Fibres du Fuseau neuromusculaire

• Trois types de fibres


intrafusales:

- Fibres à chaine nucléaire


- Fibres à sac nucléaire statique
- Fibres à sac nucléaire
dynamique

• Enervation sensorielle
• Enervation motrices
Fuseau neuromusculaire : afférence

- Fibre Ia (17 µm):


• innerve à la fois les fibre intrafusales à sacs nucléaires et les fibres à chaîne
nucléaire au niveau de la région équatoriale
• Véhicule une information à la fois dynamique et statique (longueur +vitesse
étirement)

- Fibre II (8 µm):
• innerve généralement les fibres à chaines nucléaires
• Réponse statique seulement (la longueur du muscle)
Fuseau neuromusculaire : afférence

la fréquence des PA dans les la fréquence des PA


fibres afférentes Ia
Fuseau neuromusculaire

terminaisons motrices α innervant les


fibres musculaires extra fusales

afférences de type Ia
(Vc: 70-110 m/sec)
Activées par
l’allongement de
la région de la
fibre sur laquelle
elles reposent
afférences de type II
(Vc: 30-70 m/sec)
Fuseau neuromusculaire

Connexion neuro-musculaire: plaque motrice


La voie du réflexe myotatique

Ce circuit réflexe est monosynaptique (latence de 0,5ms) et


ipsilatéral (Tous les arcs réflexes monosynaptiques sont
ipsilatéraux)
Fuseau neuromusculaire : efférence

Fibres efférentes gamma (γ) issues de petits neurones moteurs


dans la corne ventrale de la moelle épinière
Rôle: maintien de la sensibilité du fuseau neuromusculaire
Fuseau neuromusculaire : efférences

MN α
activé

Contraction FNM détendu:


 inefficace
Le muscle est relâché :  des fibres
fibres intrafusales musculaires
sensibles à l’étirement extrafusales

α-γ coactivation
Fuseau neuromusculaire : efférences

MN γ
activé

Activation des Mn γ
 contracter les
extrémités des
fibres intrafusales

Mn γ : - Ajustement de la longueur du fuseau à la longueur


du muscle pendant la contraction du muscle

α-γ coactivation
Fuseau neuromusculaire : implication
supra spinal

Grâce aux collatérales de l'axone du neurone sensitif du fuseau


neuromusculaire, l'encéphale reçoit de l'information _ sur l'état
d'étirement ou de contraction des muscles squelettiques_ qui lui
permet de coordonner les mouvements musculaires et la
posture.
Les influx nerveux qui passent à l'encéphale permettent aussi de
se rendre compte que le réflexe a eu lieu.
Fuseau neuromusculaire : implication
supra spinal

L'encéphale peut régler la sensibilité du fuseau musculaire


via les MN γ
À mesure que la vitesse et la difficulté d'un mouvement
augmentent, le cerveau augmente les sortie moteurs γ pour
rendre les fuseaux musculaires plus sensibles. Cette
sensibilité est maximale lorsque les réflexes d'équilibre doit
être d'une netteté remarquable. Exp: une gymnaste sur une
poutre d'équilibre.
Innervation réciproque dans le réflexe
Myotatique

Quand le muscle étiré se contracte pendant un réflexe d'étirement, les muscles


antagonistes qui s'opposent à la contraction se détendent pour faciliter le
mouvement
Fibres sensitives et motrices musculaires lié au
réflexe myotatique
Bibliographie:

Anatomie et Physiologie Humaine, 4e


Edition, Elaine N. Marieb

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