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Études de psychologie

expérimentale / par
Alfred Binet,...
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Binet, Alfred (1857-1911). Études de psychologie expérimentale / par Alfred Binet,.... 1888.

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OUVRAGES PARUS DANS ŒTTB COLLECTION (t5 AVML i88

I. JBcrobes pt<MmaHEmes et maladies, par le D*~ BRIEGER,


professeur à tTnivcrsité de Bertin. traduit et annoté par tes
&" ROCSSY et WI~TER. avec une préface du professeur
HAYEX, t vot. in-i8 de 250 pages. 3 fr. 50
0. Les ot&tadtes tM<ectte<Mes. microbes. et
ptonMt?nes
tem-omaEmes, par Ca. DEBÏERRE, professeur agrégé et
chargé du cours à la Faculté de médecine de Lille, i vol. in-8"
de 270 pages. 3 fr. 50 t
d La gomtte et se~ rapports avec les mmtadtes du t~ie
et des retns. par te D~ Roasox ROOSE~ membre du collège t
royal de médecine d'Edimbourg, traduit la 3e édition
d'après
anglaise, î vol. in-iS de 200 pages. 3 fr. 50
HT.
Etémentsdemëdeetnesnggesttve.hypmottsmeetsmt~
gestion, Ctits eHniqmest. par NM. IeD''J. FOXTA~ médecin
principal de ta marine, professeur à fécote de Toulon et le
D~ Cn. SÉGARO, médecin de première chef de clinique
classe,
à Fécole de Toulon, t vol. in-t8 de 290 pages.. 4 fr.
V. CMmie Mfgani~e. essat snr la dëteemina~
analytique
Mon des fonctions, par P. CBASTAING, à
professeur agrégé
t'écote supérieure de pharmacie de Paris. docteur ès sciences,
pharmacien des hôpitaux, et E. BARILLOT, ancien éteve du
laboratoire de chimie du Cottëge de France, t vot. in-18 de
290 pages. 4 fr.
VI. Le €Mre. propretés et mëdïcates. c<nm-
hygtëmiqnes
pasittom ehimique et an&tyse du cidre, par EpG. GRI
GNOX, pharmacien de t'* etasse, ancien interne des hôpitaux
de Paris, membre de la Société de France, i vol.
botanique
in-i8, avec figures 3 fr. 50
VH. L Ïnstïnct sexuel chez rhomme et ïes mnimattx. par
Locïs TILLIER, avec une préface de J.-L. DE LANESSAX. t vol.
in-i8 de 300 pages. 3 fr. 50
vm. Etudes de psychotogie expérimentale. Le fétichisme
dans fa?MOMr. – La vie psychique des mK?ro-<M-yo?MMMK~. –
Th~~Mt~ des images mentales. Le pro6~Mc hypnotique.
Note l'écriture Ay~~ï~M~, par A. BINET, t vot. in-i8 Jésus
de 300 pages, avec 6g. dans le texte. 3 fr. 50
ÉTUDES
&E

PSYCHOLOGIE
EMttHMENTÀLE
AUTRES
OUVRAGES ~ME ACTEUR

La t~

LE ~rrs~ a.qr~~ (ea cQ~a6ora~ioa aeec ie Or un vi
Féré~,

~l~â~caaj.

scieaces morales ei politiques


"~=~r–. l,iaédüj.

BK pr<~ara<M~

T~T<
Dg PSYCHOLOGIE
ETUDES
OK

PSYCHOLOGIE
~fËRIMENTALE
&AX? L AKOER
LE~ETICBt~XE

L.~ VfE PSYŒtOCE DES MtfTtO-ORGAXtSXES

L'~E~ÏTÉ N5& tMAGES NEXTALES. LE PROBLEME KYP~OTIQCB

XOTE SCR LÉCMTURE aYSTÉRÏQCE

PAR

ALFRED BINET

Avec figures dans le texte.

PARIS

OCTAVE DO IN, ÉDITEUR

8,PLACE ML'ODÉO~ 8

1888
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MoxsiEUR E.-&. BALBIA~I

COMPARÉE AU COLLÈGE C-E FttA~CE


PROFESSEUR D'EKBRYOGÉKtE
ETUDES

OE

PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE

t. JE F ET Ï~H IS M E

DANS L'AMOUR

LE FKTtCHt~KE RKLtGtEtX. – LK FET!CHtSKE &E L'AMt~R. – LE

HRAXf) ET LK PETIT FÈTICHt~ME. – ':H~tFK:ATtuX ~YNPT'~NATt-

~rE DE~ FOLIEE EROTl'JCES.

Le fétichisme, ce que M. Max MnMer appelle


dédai~neosemen~ le « culte des brimborions M,
a joué dans le développement des religions un
rôle capitaL Quand même il serait vrai. comme
on Fa prétendu dernièrement, que les religions
n~ont pas commencé par le fétichisme, i! est cer-
tain que toutesiecôtoienLetquetques-uncs y ahon-
tissent. La grande querelle des images, qui a été
agitée des les premiers siècles de Fëre chrétienne,
qui a passé à l'état aigu à ~époque de ta réforme
religieuse. et qui a produit non seulement des
discussions et des écrits, mais
guerres des
et des
massacres, prouve assez !a générante et la force
de notre tendance à confondre la divinité avec le
signe matériel et pa!pab!e qui la représente. Le
PSYCHOLUUtR EXPKR[ME~r.\t.R. t
2 ÉTLDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

fétichisme ne tient pas une moindre place dans l'a-


mour tes faits réunis dans cette étude vont le
montrer.
Le fétichisme reUgicux consiste dans l'adoration
d'un objet matériel auquel le fétichiste attribue
un pouv oir mystérieux c est ce qu'indique 1 éty-
mologie du mot fétiche: il dérive du portugais

/cf~o. qui signine chose enchantée, chose fée.


comme l'on disait en vieux français /c~~
provient lui-même de /?My destin. Pris au nguré.
ic fétichisme a un sens un peu différent. On désigne

généralement par ce mot une adoration aveugle


pour les défauts et les caprices d'une personne.
Telle pourrait être. à la rigueur. la déSnition
du fétichisme amoureux. Mais cette dénnition est~
et banale elle ne peut nous suffire.
supcrticielle
Pour la préciser un peu. nous nous bornerons à
mettre sous !cs veux du lecteur certains faits qui

peuvent être considérés comme la forme patho-


c cst-à-dire exagérée, du fétichisme de
logique.
l'amour.
MM. Charcot et Magnan ont publié les meilleures
observations de fétichisme, et notre étude ne
de ces observations, aux-
sera qu un commentaire
nous en avons de nouvelles elles
quelles joint
sont relatives à des qui éprouvent une
dégénérés
excitation génitale intense pendant la contempla-

MACRY. .M~f r.o~tf. ch. – M. Max MuH~r rat-


tache t'' n'ut t''th'h< t'~jotm: par t'httpt'tnt'dtatre dn porH~us /e-
au Mtut i~Hu tacHc~ saHS tMtport:mce.
~u, /Mc~~<Mt < tio&e
FÈTtCHtSME E'A~S LAMOtR Ik
LE

tion de certains inanimés qui laissent ''om-


objets
un intlividn normaL Ces per-
plëtementindin'érent
versions sont assez car on en trouve
répandues,
la mention et parfois même Fanasse assez bien

faite dans quelques romans contemporains.


de Obsession est
particulier et toujours
L'objet
le même chaque sujet. Nous en donnerons
pour
ces bizarres à
quelques exemptes, qui paraissent
vue un bonnet de nuit. tes clous de
première
souliers de femmes. les tabliers blancs.

Le terme de fétichisme convient assez bien. ''e

nous semble. à ce ~enre de perversion sexuelle. L'a-

doration de ces malades pour des objets inertes

comme des bonnets de nuit ou des ctous de bottï-

nes ressemble de tous points à l'adoration du sau-

ou du des arêtes de poissons ou


vage nè~re pour
des cailloux brillants. sauf cette ditférence
.pour
fondamentale dans le cuite de nos malades.
que.
Fadoration est remplacée par un appétit
reugieuse
sexuel.
On croire que les observations précé-
pourrait
dentes. nous avons résumées d'un mot. et sur
que
nous aurous à revenir, sont des mons-
lesquelles
truosités il n'en est rien ces faits
psychologiques
existent en germe dans la vie normale pour les y
trouver, il suffit de les chercher après une étude

attentive, on est même étonné de la place qu'ils y

occupent.
Seulement, dans ces cas nouveaux, l'attrait

sexuel de mire non un objet iua-


prend pour point
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Z N
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CO
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ËTH~:S ~E ~\CU~Hw.tE E~~ERtMKXTALE

nimé. mais un corps anime le p!us souvent. c est

une fraction d'une vivante. comme un œd


personne
une boucte de .'heveux. un
de femme. parfum.

une bouche aux lèvres routes peu nnportc robjc!.

de {:t perversion te fait c~ptUtL c est perver-


ston eHe-m~mc. c est le penchant que les
sujets
sont de
éprouvent pour des objets qm incapabtes
siltisfaire
~dstaire aor-maletlll'ul
norm.dement leurs
!enrs rwsoino;
besoins génitaux.
~énttaux.

Aussi tons ces faits a un même


appartiennent-iïs
naturel ils ourent en commun ce caractère
groupe
bien curieux de consister dans un appétit sexuel

une w.< r/c~~ c est-à-dire


qui présente
a des objets auxquels normalement
qui s'appUque
il ne s'applique pas.
H consent d'aiHenrs
d'ajonter que tout te monde
est ptus ou moins fétichiste en amour il y a une

dose constante de fétichisme dans t'amour le plus

En d'autres termes. il existe un ~rand


re~uuer.
fétichisme. a Hnstar de la grande et
et un petit
de ta petite hystérie, et c'est m~'me ta ce qui donne
à notre sujet un intérêt exceptionneL
Si le <yr<~ se trahit au dehors par
~cAf~c
des tellement nets que Fon ne peut pas
signes
le reconnaître, il n'en est pas de
manquer de
du cehii-tà se dissimule
même /c~MC;
de bruyant ti
facilement il n a rien d'apparent,
a des actes extravagants,
ne pousse pas les sujets
a couper des cheveux de femme ou à voler
comme
des tabliers blancs mais il n'en existe pas moins,
lui contient te secret des
et c'est peut-être qui
LE t'H!nS~E L K

amours étranges qut i ét'u.nen~ t t''


et des mariages

monde, ~n homme riche. distit~t~. InteHiifeut

une femme s;<ns jeunesse. ru beauté. m


épouse
ni rien de ce qui attire Lt ~n'~thb' 'ies
esprit.
hommes: ii v a. pcut-<<h~ms < tournons tme svm-
chos~ .r~md<K' '~t
d~deur on
t~~h~tc
pathtc

du /s/M~.

mtcr~ss.mt rh:u-Hn n'~s


I! scr~ dotic p<mr

de d'exammer
de s'm~rro~r. s<' dtss~<~tnr

c'unpart'r <es ~'ïitimcnts


qu U .'prouve, pour
ses ~on~s .mx scndmcnts ~t. ;mx ~outs des grands
fétichistes dont nous .d~ons brosser le portrait.
Ausst notre é!.ude est-e~e probablement plus mté-
ressante ce que par ce qu eUe
par q~'cHc su~~ere
dit.
essayant, d'enrober tant de fatts dans nn~
En
même formute. nous arrivons a donner au mot

féttchtsmeunsens mustté: a la lettre, il ne sappu-


certaines de nos aux ptus
que qu'a perversions,
accusées; tes vrais fétichistes, ce sont !es amants

des cbus dcbottmesoudestabHt'rsbtancs:mats


si nous forçons les termes, c'est que nous sommes

en d'une famtHe
perver- naturelle de
présence
a donner il
sions, et qu'H y a un mteret majeur
cette fannUe un nom unique.
Nous arrivons ainsi a grouper ensemble un

nombre de faits: quelques-uns sont déjà con-


'~rand
nus mais on s'est borné jusqu'ici a des observa-

tions isotées: on n'a pas vu rcnscmbtede ta ques-

tion on n'a pas saisi ta générante du phénomène.


<: ÈTT&EH DE PSYCHt~LOGtE EXPÉRtMEXTALE

C'est cette synthèse que nous allons essayer. Nous


nous proposons d'établir dans la classification
des folies génitales un genre non-
svmptomatique
veau. auquel nous donnons te nom de fétichisme.
Dans un récent article ~pr la folie érotiqne
M. Bail propose de soumettre à la classification
suivante les manifestations multiples de cette folie

ÉR~ToxA~tE on Mte de ramour chaste.


f Forme aphrodistaque:
– obscene;
ExctTATto~ SEXTELLE.
haHuctnxtotre
Satyriasts ou nymphomante.

t" Sansutnatres:

3'. Peliel"astes:
t* tnEerverUs.

Si t'on accepte cette classification, qui est pure-


ment il faut ranger les fétichistes
symptomatique.
dans la troisième catégorie. celle de la perversion
sexuelle. et créer pour eux une cinquième subdivi-
in-
sion, qu'on peut placer à la suite de ee~e des
tervertis.
Nous que nous étudions
cn&n les
rappelons
faits en psychologue et non en auéniste. La diffé-
rence des deux points de vue est facile à saisir. Pour
ratiéniste, le fait capital c'est la relation du symp-
tôme à Fentité morbide. L'étude de cette rela-
tion a conduit, comme on sait. Moret, M. Fairet,
et surtout M. Magnan. à considérer la plupart des
allons étudier comme des
symptômes que nous

~tce~~ p. 190.
LE FKTM~nSME M\S L'AMOt-R

de ht Me héréditatre des dégénérés.


ep~dcs
!e fait emportant es~att~ttrs;
Pour ïcpsvchob~n~.
dans réhtde directe du dans
H se trouve symptôtne.
de sa formation et de son mccamsme,
ran~vse
ces cas morbides font stir ta
dans ta himiëre que
de f amour.
psycho!o~te
CHAPITRE PREMIER

Quelque fait:' nonnaux- (nlhh'nct~ .h' ;¡~~Hdation~ Ir¡.I¡'t'~ atr


Quftquf.
n'~m~ts. fatt~ –Optntun
normaux. –deDfs<:utt-s.
htthtt'ncf dt'x– L
;tsstn;:anon~
amant df d'tdff~
Ft~d: ~hst'r-
-~ur
vatton de M. BaH. L'amant 'if {a [n:ttn. Prim'unmx t'Hrat--
tèrf~ de Cftte pt'rv~rstot!. L'.nnMm tit's t hfvfnx. L'amant
'tf 1'tbilt»ur. – Lt's cntt-e ~ns fn* rtutumt ~t !s f'ttu'-
rxpportj:
hun~ :~mta<~<. <i;tns r~nf ~tmnai. – L~ tvp~ ~tRtcHf.
L'am.mt de la \Mx. Lt* r<~f dt* rh~r~dtt~. de rhabitude ft
tie nnstmctde ia :;t'neratiun dans te teUctusme.

Le fétichtsme de amour se présente sous bien


des formes mais tontes ces formes se ressemblent
en connaitre nne. c'est les conna~re tontes ce
sont comme des variations {nnmes sur nn thème

unique, ~ons étudierons successivement


L'amant de rœ~
2* L'amant de la main
L'amant des cheveux
L'amant de ['odeur.
Dans ces quatre cas. le fétichisme. qui souvent
ne se distingue de rétat normal par des
que
nuances insensib!es, a pour objet une partie du
corps de la personne aimée. C'est t'amour plas-
tique.
Chacun a en amour
ses ~outs particuliers; f c'est
même un sujet habituel de conversation telle per-
sonne aime la beauté Monde, telle autre la beauté
LU FÈTt'ïHSME !~S f. \~r~t:

brune: cetui ci est pour h's yeux bh'us. t-ut-~t


!es v'ux mm Ceruunes pt'r-'HH~'s av~tt'
pour
ce Ct'st fa t.ttt! d'autres.
que queHt's preft'rent.

c'est te ptt'd <r:u! minu~.


Les causes de ces pt't'f~rern't's s~nt rnn~tp!es..
CM nu' rass~Cta~~R 'ies nt~e<.
<l<m<H!bc si~M.de

.< Les H.usons d'usées inthf'nL mhntment sur

no~'e c~ndtn~ EHes entre~ermeQ~ n~t~re


toute

'~u ïK~re h.nne. fumerne~ ftOH'e cstune <m


.tmour

notre excttent n~re recomKdss.mce ~u HO-


mépris,
tre ressentiment. et prodmsent ces sympathies.
ces et ~x r<?s ~<?/<~ ~/j~/y~
anttpa~htes
~M ~~< /'«/s~~ A
<y~c/<y~
C<mdtHac cite une observation retattve a
l'appui.
cette observaHon est tin du be-
Descar~es exemple

soin st comtmm épronve


de retrouver chez
qu'on

des femmes ce queFona atme chez d'antres. Des-

cartes conserva toujours du ~out pour les yeux


av.nt
louches. parce que la première pers~me qu'H
aimée avait ce défaut.
Je ne de supposer que Des-
m empêcher puis
cartes a son propre cas. quand if errivait.
pcusait
dans son TM~~ /~M~o/ ta section CXXXVI.
oit il décrit < d ou viennent les ettets des
passions
a certains hommes.)) \oici
qui sont particuMeres
ce passade, qui est d'une très une psychoto~ie
« n v a telle liaison entre notre âme et notre
r

nous avons une fois joint que~-


corps que lorsque

.t~ ~f v.
/<~<.«*r, ch.
ET: f~ES DE PSYCH<~LO'H EXPÈRtMt~TALE

que actioncorpor~He avec quetque pensée. l'une


des deux ne se présente pas a nous par apr~s. que
Fautre ne s v présente aussi. Il est aisé de pen-
ser que les étranges aversions de quelques-uns

qui
h's empêchent de soutfrir rôdeur des roses ou
la présence d'un chat. ou choses semblables. ne
viennent que de ce qu au commencement de leur
vie ils ont été o~ensés par que!ques pareits objets.
ou bien qu i!s ont compati au sentiment de leur
mère. qui en a été otfensée grosse. L'odeur étant
des roses peut avoir causé un grand mai de tête à
un enfant torsqu'H était encore au berceau, ou bien
un chat (e peut avoir fort épouvanté, sans que
personne y ait pris ~arde. ni qu H en ait eu après
aucune mémoire bien que tidée de l'aversion

qu'i! avait ators ces roses et pour ce chat


pour
demeure imprimée en son cerveau jusqu à la un de
sa vie. e
Voici maintenant
un premier cas de grand féti-
chisme. L'observation que nous a~ons reproduire
est relative à un malade que j ai vu vers 1881 à la

clinique de M. Bali, et dont rémincnt professeur


a raconté {'histoire avec toute la verve et tout l'es-

prit qu'on lui connut, dans une tecon sur la folie

érotique

VuHa le p'nnt et De~~rtfs n'a pas tnam~t4 de le


nuportant.
recumtttttrt*. L avers!OM ccrtams objets devant mde-
acqutSK p'mr
pemtante du sunvpmr du t~H qnt a donn~ nmssancc à ceUe aver-
ston.

~f~A~e. t883.
PA~îS LAMOFR H
LR FÉTICtnSME

ff I! s'agit, d'un jeune homme de trente-quatre


c'mstitué.
ans. De petite taille ft visroureusement
sur sa physionomie les attributs de
il a conservé
Fils d'un de dessin. il a
!a jeunesse. professeur
assez compte il est bache-
reçu une éducation
lier. ctjusquà de son entrée à Sainte-
l'époque
il exerçait tes fonctions de professeur de
Ânne
latin dans une institution de jeunes ~ens.Il a eu des
dans l'enfance. Son caractère est
convulsions
faible. sans ressort, aisément innuencé. Dès Fàse de
des prédispositions à
six ans. nous voyons poindre
son état actuel il avait. dit-il. quelques idées lu-
mais au milieu d'une ignorance absotue.
briques
il n'a pas tardé à contracter des habitudes de mas-

turbation a des conceptions fort singu-


accouptées
lières.
c D'abord notre homme affirme qu'il est resté

vierge de tout contact féminin nous croyons


car son récit est par-
absolument qu'il dit ta vérité.
faitement en accord avec ses idées.
« Cet homme vierge a été assujetti pendant toute

sa vie à des idées obscènes. Constamment préoc-


de t'idéc de la femme. il ne voyait absolu-
cupé
ment dans son idéat que les yeux. C'est là qu'il

trouvait de toutes les qualités qui doi-


l'expression
vent caractériser la femme, mais ennn ce n'était

assez et comme il fallait absolument en ve-


point
nir à des idées d'un ordre ptus matéricL il avait

cherché à s'éloigner le moins possible des yeux qui


constituaient son centre d'attraction, et dans son
t2 RTt't~S f~R PSYrHf~.tMUE EXPFRnŒ~T~LR

inexpérience absolue. il avai~ ptacé les organes


sexuets dans te~ f'~sst's nasah's. S<ms ces
!'t~npii'<* de

d avait trac*' d*'s dessins


préoccupations, ~'tran~t's.

car. uts d un professeur de dessin. il avait appris


de bonne heure a manier le crayon. Les prolils
qu U esquissait. et dont il nous a montre quelques
exemplaires. reprodnisaicnt assez exactement
le type ?rec. sauf en un seut point qui !es rendait
irrésistiblement comiques !a narine était démesuré-
ment grande, afin de permettrt* rintroduction du

pénisL Mais comme il n avait mis personne dans ta


confidence. il a pu mener une vie ré~nHère ettran-

quiHe jusque vers la un de rannéc [880.


(c H était. nous Favons déjà dit. professeur dans
une institution privée. et on ravait chargé de con-
duire les élèves en omnibus à la pension. Dans une
de ses promenades, il rencontre son idéai en !a

personne d'une jeune fille habitant le quartier il

aperçoit une foret de cheveux au-dessous desquels


se dessinent des yeux immenses.
<~ A partir de ce moment, son destin est hxé. H
est décide dans son esprit quiL épousera la belle
inconnue il s'assure lie son domicile, et, sans

plus d ambages. il monte chez elle et se fait an-


noncer. H est reçu par la mère. n qui il demande

catégoriquement ia main de sa nHe. On le jette à


la porte, ce qui ne modiue nullement ses senti-
ments il se représente une seconde et une troi-
sième fois; il unit par être arrêté et conduit à la

préfecture.
f.K ~KTt<H!~tE H\~S LAW~

t Sons tous ~s autres sonint~Ht~~nfe


r:tpport~.

U :< a' t! n.' se


n~utn'r~ p.'r~'n'
parait
denneuus: d m' mamf'~h; .un-un'-
counait point
contre s:L bn'n .nm' t! '~<: ~uvanK-n
animosih'

s'tt est. cnf~rn~ S~m~-Ann~. ~s~ y


tme p<mr

urt s~ rt'trc durnc


~~nips d'r<iv pi!~
passer

d eHc.

!m ~r<'{nn~~ .~n.'
Ajon~nn 'pî'prt~ s~j'un'

;tnn''cs.. f m.d.u~c versé m-


ptmdant p!ns[~nrs
d.ms 'm c~L 'nu-détMcucc. et
seMStb!emen!.

démence devotr ~~re m:d-


(me cumptcLc paraît

sotti~OM de su carrière d'eroto-


heureusemcrU

mauc.

rcvtc~droMs hIen~ôL sur cett'' ~bserv.th~n.


Nous

e~ d'ert ~ure ran:~yse psyrh'd~-


ttons essayerons
b moment, nous nons '-on~'ntons de
"~quc. Pour

rassembler les fatts.

On des a robserv.t~on
remarquera présent ~ne

ne dott être confondue aver !e j'dt


précédente pas

des amoureux. Le malade de M. HaH n'est


dénre

nn de ces chantent
pas simples enthonsiastes qm

beaux de teur maMresse. n ne s a~tt


les yeux

ici de mais d'une vérttaMe


point poésie, ~erverston

sexaene a condutt b a !a démence.


qui sujet

~/M~ voici !M~ ~<' /<.


Après
est très si crois mes nom-
Ce dernier fréquent, j'en

breuses observations. Je choists {a suivante, qm

et riche en détails les


est p~us comptète ptus que

autres.
!t É mttES PK :*SY<tttL~<.H-: KX~ERrME\T\LK

L observation suivante a trait a un ~eune homme


t ai connu un's années de médecine. 1
que pendant

M. R. est nr;!nd. na pas d asymétrie facial.


pas de prognathisme !e front est ~arsre. bien décou-
vert !a t~e esL h~a<'hy~epba~e. An moral. il est
mte~H~enL d~tte d une imagination très vive: son
''aract.t't'e t'st doux. ses rehth~ns sont faciles: i! est

anectnenx. tendre, charitable: ajoutons qn il a. de


son propre av~u. nn tempérament sensneL
Sa famiHe. sur iaqneHe H ma donné des rensei-
gnements circonstances, est entièrement composée.
sans aucune
exception, de névropathes. Mais ce ne
sont pas des névropathes bruyants, ce sont ce que
Fon a contnme d .[ppeier des personnes nerveuses.
ne présentant d'amres signes connus de névropa-
thie qne !a forme du caractère, vif. emporté, faci-
~mcnt énervé et channeant brusquement pour une
cause futHe.
H adore les femmes mai~ dans la femme. ce

qn i! préfère
à tout !e reste, même à ~expression
de ta physionomie, c est main la vue d'une

jolie main détermine chez lui une curiosité dont


la nature sexue{te n est pas douteuse, car en se

prolongeant. elle provoque érection. Toute main


indistinctement n'est pas capabte de produire chez
!ui une réaction sexue~e. H faut é!imincr ioat de
suite les mains d'hommes, tes mains d'enfants et
tes mains des personnes à~ées. Chose curieuse,
les mains vieiHes. ridées et Uétries. les mains

routes d'une fricoteuse. les mains jaunes et mala-


LH F~rH;!ns~!F !S f. \~(KK

d'un lui inspirent un dégoût


dives cachectique.
insurmontable.
Têt est le faiL dans toute sa simplicité. Avant, de
de nouveaux défaits. je tiendrns a
le compléter par
le H sort de la psycho-
marquer point par lequel
Ce qm Ini donne, a m.~n avis. nne
to!ne normale.
c est que rerecUon .n-nve
empreinte p~thotosriq~e.
sen!e de rubjet. rne t'xoha-
par la contempht~n
aussi intense nn peu !e taux
tion ~énita~e dépasse
normah mais ce n'est !a. nons te verrons, qu'une
dinerence de degré.
nne idée obsédante règne dans !'esprit
Quand
on voit souvent nne fon~e d'antres
d'une personne,
idées s'orienter autour de Fobsession. qui déter-
mine consécutivement une modincation considé-

rable du caractère et de la personnatité de Hndivtdu.

le dont ta modincation du
Chez sujet je parte,
est peu que l'obsession
caractère profonde, parée
H a seulement une façon
n'est pas toute-puissante.
de fa~re ta cour à une femme: rien ne le
piquante
te ~ant: it s'adresse a une
désole comme quand
c'est comme s'ii faisant la cour a
femme gantée,
voiiéc. le gant est tiré. il n'a
une femme Quand
son de préditection. Le
d'veux que pour objet
et t'embrasser sont ses plus grands plai-
prendre
son attitude est. en
sirs. Il en résuitc que toute
celle d'un amoureux soumis ptutôt que
général,
cette d'un amant impérieux. Le goût qu it éprouve
du membre t'a
pour cette extrémité supérieur
déterminé a en faire une étude anatomique appro-
t~ KïrnES ~r psTttff.tF KXPFRt~E~r\LE

dissection des muscles. des vaisseaux et


fondie. La

df !.t main n'a mutetnent fait évanouir :e


des n~rfs

aime. Mais ce t'intéresse te


charnu 'h' l'objet qui

c'est ta forme extérieure. hii su~tL d'a-votr


plus.
vit ttnc m:un p<'nda.n!. une mitmtc ponr
ne jamaïs
roubHcr. n a. hum t'nLendn. ses tdét's sur la bcatitc

d<' cet orirane. Cc (pu ~s~ caracténst~nc, c'~st qtt d


R'atm<* h's cx~n~s que r~a re-
p:'s proportn~~s
.'h~rrhc '~t ~nera!: on dtL 'in'H fa!~ <~t une femme
:tit !e pted d !a mam peL~s pour être bcHc: te ptcd
lui est eiraL mats \~t:~ ta mam sott moyetnic,
que

~t urande.
phtt.uL
s'adoum; a ~a chtromanctc n't'st
ti't-st pas
pas qti'il d
qn
v cr~te ma~ y trouve un
prétexte
beaucoup,
commode \')tr des mains de femmes et bs j
pour
etndter dans tours ptus pedts défais. j
A ce snjeL tt m'a encore mie de
comm'mtqué
être faites
ces ohservattons qm ne peuvent que par
un matade mtenurent. L'examen minutieux, d nne
t
main ne !ni e~t aussi a~reabh; qu'on pom'ratt te
pas

croire: e!!e {ni cause toujours quelque déceptton,


!a reatite reste inférieure à t'ima~e
car toujours

s'en était faite.


<mH 'tt**
~ous connaissons tous cette supénortte de Mïla-
ta réatité: une femme nest.
sur jamais
~ination

beUe nous dans nos


aussi que !orsqu'eHe apparatt
rêveries et dans nos songes. On comprend un peu
ht conduite tic cet amant, dont Rousseau; if
parte
avoir le de
sa maMressc pour phusir
s'étonnait de

penser à elle et de lui écrire.


H\\S L \wrR !T
LR PÉTKTns~f:

sexuelle chex M. PL la
L'excitation que produit
~ontemptation de robjet est. augmentée par t~us
t'oruer. Sur ma demande.
tes bijoux qui peuvent
ces a part. [te hn
il constate que bijoux. pris
deviennent Indin'érents an pomt
pas complètement
vue La vue <rnn brac'4et ia devan-
Je sexneL

d'un et nucux enf~r'~ !a vue d'une


ture bijoutier,
etmc'dant sur {e fond de vcb'urs sombre
ba~ne
ecrin !m font un senstbte Si n'tus ne
d'un pLusu-.
nous u'[ une se-
nous trompons, voyons pomdre

sexueUe. s'est ~ren~' sur ta


conde perversion qui

<~ette seconde perversion


a pour objet
première.
déterminés, c'est-à-dire des corps maté-
des bijoux
et inanimés, de tous points au
riel comparâmes
bonnet (le nuit et aux c~ous de bottines des pre-
mières observations. Seu!ement. chez M. ce

second fétichisme n est encore un en urerme. H est

facUe de comprendre comment il s'est développé: ·

c'est certainement t'en'et de {'association des


par
idées. Le se trouvant souvent rapproché de
bijou,
de son culte.. a bénéucié d'une association de
robjet
Une liaison s'est formée dans ~'esprit
contiguïté.
de M. R. entre ta main féminine et tes pierreries

étincetant autour des te cerctc d'or entou-


doigts,
ra.nt le le sentiment sexu'd. en sedéve-
poignet:
a suivi cette association d'idées comme
bppant.
un canal qui a servi a son écou!ement: et c est
tes bagues
ainsi que les bijoux principalement
sont devenus a peu une cause distincte et
peu
de Une association des idées.
indépendante plaisir.
ÉTtDES ~E PST'-HOLOGTE EXPÉRtMENTALE

peut donc être considéré~ 1


fréquemment répétée,
Je ce fétirhtsm~ ]
t'omme l'explication légitime
secondaire.
devenons maintenant au fétichisme principal. Il

a pour résultat d'isoler t'objet aimé. quand il n'est


fraction de ta totale: la partie
qu'une personne
devient, un certain point, un tout indépen- 1
jusqu'à
dant. Chez M. R '-ettc individualisation d'une j1
fraction de la femme n'est pas complète comme

chez le malade de M. Batt: pour fui. la main ne


entière il reste sensible à ta
résume pas la femme
beauté du visage, à la srrâce de la taille et des atti-
tudes. Rien ne lui
pénible comme
est le contraste
d'une femme très laide qui a de très jolies mains.

Enfin, il s'agissait de rechercher quelle pouvait


être. dans te passé du maiade. l'origine de cette
sexuelle. 11 m'aftirma tout de suite
particularité
était chez lui extrêmement ancien, et
que ce ~oùt
sous quette Inuueuce
qu it ignorait comptetement
il s était développé.
M se rappelait très distinctement que bien avant
t'a~e de ta puberté ii regardait avec curiosité les
mains de ses a~mis; mais cette curiosité n'avait
nullement un caractère sexuel; elle n'acquit ce

caractère tard. et :n'adueitcmen\ à mesure


que pius
la puberté s'avançait. A ce moment, une sélec-
que
tion se ni; la main masculine t'intéressa beaucoup
moins que la main féminine.
sa confession. M. R. plaida avec beau-
Après
cette thèse le phénomène dont
coup de chaleur que
IF PÉTtCÏHS~E t'A~S L AMtttR

H s'a~t n'a rien de la con-


pathologique. Jamais
d'une main en p!atre ou en bronze. ou
templation
peinture ou d'une de mams ne
d'une photographie
lui a Jonné. dit-il. une érection. En somme. comme

il te remarque très c est {a femm~ qu d


justement.
sente. Son :roùt ne
aime et la femme particuiier
met absolument aucun obstac~ aux rapports nor-

maux. Je dois même après hii. ce détail


ajouter,
extrêmement curieux des rapports très
qu après
et poussés répnis~menL i! passe
répétés jusqu'à
des journées entières !esqueHes son ~oùt
pendant
favori lui paraît être complètement évanoui. Ce fait
la répé-
peut être ajouté
à ceux qui montrent que
tition des rapports normaux est. dans quelques cas.

le meilleur remède aux idées érotiques. H se passe

ici une sorte de décharge ridée érotique s épuise


dans la du mouvement. Mais. quelque
dépense
au bout de semaines de
temps apr~s~ plusieurs
continence. i'attrait sexuet caractéristique se re-

forme. et il est d'autant que la con-


plus prononcé
tinence a duré plus !omrtcmps.
.Fêtais curieux de savoir comment tes choses

s'étaient dans HntcrvaHe. souvent assez


passées
entre rase de la et le
grand, qui s'écoute puberté
sexuel. M. R. m'avoua que. pen-
premier rapport
dant cette période, il s'était livré pendant ton~-
de rêvasseries amoureuses, dans
temps à des espèces
son favori le principai rôle.
lesquelles objet jouait
a contracté l'habitude des rapports
Depuis qu'il
sexuels son iront s'est beaucoup atfatbh.
réguHcrs.
RTrftFS ftE P'~T'K~L~f.ïF: RXrÈHntEYrALt:

sens sexuene dont i! s'agit


En que! perversion

a-t-e!!e subi un a~tibUssement ? ~ous ne restons


te va~ue: ~race a !a confi-
sur re poinL dans
pas.
dence de M. R. ptHt\<ms constat~ qtut
~xist.c tttf 'H~'rcnce Lran~h~e entrf sa sitna~on

et sa sttna~un An~-t'fotS..piand ~a
actut-Hc pass~
<'Lnt dans tout son dcv~oppcmcnt..
p~rvcrstOR
Id~~ éro~qne s~ présentait an malade spontané-
sans et sans qn'c~ fut sus-
ment. <Ht'n t'appotat
citée nue exdtaH~n exténenre PendanL
qn d
par
était a sa tab!e de travaiL resprit occupé par nne
étndc abstratte. tont a coup stir~ir dans
n voyait
son rima~e d'une main: ce n étatt nu~cment.
esprit
une ha~ucination. c'était une imairc fixe. obsé-

dante: i~ se comptaisait a radnurer:


(jue~quefois.
il voulait continuer son travaiL devait
quand
faire un enbrt pour chasser rima~e importune.
les choses ont changé. L'image n'ap-
Aujourd'hui~
sans
spontanément, automatiquement,
paraLt ptus

cause ht provoque: nous entendons


psychique qui
une association d'idées par
c~
par ~yr~/Y/~

ressemblance 'm
par contiguïté. Pour que !e sujet
de a un attrait si
s'occupe rohjet pour h:quc~
faut qu'H y soit sollicité directement
prononcé.
ou par lit vue d'une
par un mot. par une gravure
femme.
<:ette distinction a été remarquée par quelques
aHénistcs dans révolution des idées nxes. M. Mor-

se!!i a publié dans h /~s~M~ de t88t;

l'histoire d'une malade était, obsédée par ren-


qui
1
F~n<HtSME !S L A~'R
LK
[

enfanL a a.de de
!a !a<~ue a son
v~ de couper

dont eHe ~~t soit


iseaux
a ses .dseanx. ~ns
taiiïer de ht viande
~urs pour
m.d~de v~ tes
~Hai!. qne
tes premiers temps.
.n~ m-us .L peu
Hdee Hxe pe~
.~eanx pour .~e
intense. r..v~dhut
~.He idée Hxc. deve~mt phis
h vue de
s ms être provo~nee p~r
~pont.métnent
.me
rêve!! de rin~e ~npp.
robjet. L'- spont.me

mtenstlé pms grande.


mtéressant de r.'tte
tout 'ic smte !e cote
On voU

s-t d'tme perversion


c'est .m~
observaHon
de-
sexueUe devetoppee spontanément, en
qm s'est
de ~xnre. amst m.~ade
de tonte habitude que
hors
Ce~a prouve
ra afnrmé a reprises.
me pmstenrs
nde rhistotre
a un capM.d dans
rherédite joué
que
n a certamement fait
malade: mais rhérédité
de ce
ce n'est eHe qui peut
!e terram: pas
que préparer
sexueMe sa forme parU-
avoir donné a Hmp~sion

cuHëre.
les deux observa-
avons comme tvpes
Nous pris
éclairent d~ne
tions parce qu'eues
précédentes,
fétichisme d est
vive lumière un nenre spéc'a~ de
du d'une personne
c!air chaque'partie corps
que
fétichisme Ha-
devenir d'un spéciaL
rob;et
peut
était attiré vers !a
a étudié un malade qui
~m
fessière des femmes.
région
nous voyons
Dans les observations précédentes,
fraction du de sa
a une corps
ramant s'attaquer
ce fétichisme sans doute
C'est encore
bien-aimée.
curieux Fon voit se
certains faits que
qui explique
±: ÉTr~ES ~K PSY':UOL<mtE EXPÈRtXEXTALE

reproduire à intervattes presque ré~niiers un mari

épris de sa femme ta ~ardc chez lui en secret après


qn ettc est: mor!:e. ta fait en ban mer. ta revêt de ses

plus belles toilettes. {a décore Je tons ses bijoux et


lui rend ainsi un véritable cuite prive. C est te sujet
de la F~y/ï~~ 'y~< de G. Droz. ï! faut sans doute
faire un etfort
d imagination pour comprendre t'es
excès d un amour posthume mais on y arrive en
vovant que tamonr peut s attacher, parassociation
d'idées, à des choses inertes et complètement pri-
vées d*ame. qui sont incapables de répondre à notre
aneetion. Supposons un homme qui adore dans le
de sa femme une partie quelconque qu'il a
corps
toujours trouvéephis bette que te reste, par exemple
son oreille on son nez. Eh bien! t idée qu 11 peut
coutinuer. même après ta mort de sa femme, à voir
ces objets adorés.. qu'il peut tes défendre contre la

décomposition, qn il peut même leur communiquer


un semblant de vie~ cette idée ne lui paraîtra nul-
tement étrange; ette est tonique, an contraire; car

puisqu'it aime un
objet matériei, il doit pouvoir~
dans une certaine mesure, protongcr ~existence de
cet objet. C'est ainsi que nous expliquons ces faits

qui ont i'atture d'un conte d'HotÏmann.


En somme, il n'y a qu une seule chose qui meure
d'une mort irréparable c est la pensée, c'est Fin-

tettiirence. c~est t'àme; quant au corps, bien qu'il


soit formé d'une matière organique extrêmement
instabtc. on peut suspendre on du moins masquer
sa décomposition au moyen d'un système perfec-
LK FÉTI'mSME M~S L\M'HR

est connu dcpms la


Honnc d'embaumement qui
du temps
haute antiquité. puisque l'Egypte
plus des .-a-
n~us a teirué
de la dix-huitième dynastie
auxaromates~ au bain de natron.
davres qui~race
conservent encore une physionomie vtvante.
sourde rameur plastique. s~n~Uonsr~
Sans
aime ~es be~u~ cheveux
c~r~. Tout te monde
connut mot de
~on~ et. soveux: on posant
« Quand ta mère vou!ut aHer
~1. Poiner a sa u!!e
te demanda le soir. en dérou-
elle me
ripera.
et je ry enduisis dès Le !ende-
lant ses cheveux
cet amour des cheveux
mam. Chez les fétichistes,
considérâmes et se trahit par
prend des proportions
raconte
des actes extravagants. Que~ues-uns.
~[. Macé. se faufilent dans ta fou!e des -rands maga-
et des femmes ou
sins de nouveautés s approchent
les cheveux tombent en nappe
des jeunes nUesdont
Munis de ciseaux, us
ou en natte sur les épates.
chevelures. L'un d'eux est
coupent les soyeuses
ou il vient de couper la naLte
arrêté au moment
nlle. Interrogé, il faH cette réponse
d'une ;eune
1 enfant
.< C'est une passion pour moi.
typique
n'existe ce sont ses beaux et tins cheveux qui
pas.
souvent les tout de
m'attirent. Je pourrais prendre
suivre la fillette, ~ner du temps.
suite. Jepréfere
mon Entin. je me dé-
C~est ma satisfaction, plaisir.
des mèches frisées, et je
cide. je coupe l'extrémité
suis heureux.'

e~Ju~ .Mt~c. p.
~ti ÉTUDES t'E P~YrHttL'K.ïH F~t:HŒ~T\LF:

<~n remarquera t'n passant


cet avt'u Important =
'< Pour mot. !nfant n exis~ nas. cf sont ses <;he

veux qui m .tHir''nt. ? \oi!a bi~n le- féhohisme dan-


toute sa candeur.
D'antres, continue M. Mare. vont d'une cohuf
a Fautre. hésitent et tournent longuement avan!
de s'arrêter. Leur choix fait. ou !cs voit s exauce!
sur une fetnme ~t lui embrasser follement tes che-
vaux qui frisent
!a nuque.Puis. sur its s esquivent
comme parencha~tement. en faisant ctaquer bruyam-
ment leur !an~ne et en se téchant !cs !t'vres pour
savourer te ~oùt quepetites tes à îa cou-
leur préférée viennent d y laisser.
'< Frisons d or. frisons d'ébène. frisons d'argent.
il y a beaucoup d'amateurs pour ces sortes de frian-
dises. Ils préfèrent tes cheveux ~e~evés. qui dégagent
bien ta nuque, pour faire vatoir te cou. et laisser eu
liberté tes petites mèches mignonnes et agaçantes.
Ils se contentent d'un rapide etfurtif baiser On
voit. par ces exemptes, combien notre sujet s'élargit
et que de personnes it comprend. Il fau~ que !e
fétichisme amoureux soit bien répandu pour qu it
soit devenu famiuer. sous quetqucs-unes de ses
formes, à des agents de police
Nous venons de voir douter devant nos yeux
ramant de Fn'i~ l'amant de la main. ramant du
cheveu. Nous aUcns étudier maintenant l'amant de

quelque chose de plus subtil, qui n'est pas une

e'/tV~ .M<w/f.p.
LE PÉTtCmSME CAXS L AX<H R

mais une émanatton de la


partie intégrante, "plutôt
i'~<~w.
personne.
des odeurs dans les de
Le rôle phénomènes
connu. L'histoire naturelle nous
F amour est bien
certain nombre d'animaux sont por-
apprend qu un
de '~tanaes dont la sécrétion, au moment du
teurs
rut. une odcnr extrêmement pénétrante
produit
sont le mnsc. ta civette. le castoreum. Comme
tels
de t'ori~ane
c'est souvent te màiequi est porteur
et que c'est le mate qui poursuit ta femelle.
odorant.
on ne peut pas voir dans rôdeur qu d
simplement
un moven de mettre la femelle sur sa piste
répand
en trahissant sa présence: il est phts probable que
du mate n'a d'autre but que de séduire !a
(7odeur
femelle et de ~'exciter a raccouptemcnt.
Dans humaine, le rapport du sens de
rcspcce
redorât avec rameur n'est pa-; moins étroit, et les

femmes de tous les temps ont toujours su que cer-

tains ont une action puissante sur ks sens


parfums
de rhommc. Nous voyons dans FAncien Testament

Ruth se couvrir de parfums pour phure à Boox. Un

sait aussi abus des ont toujours fait


quel parfums
les femmes de nos jours et les Lais et tes
ratantes
Phryné de rantiquité gréco-romaine.
races la perception de
Chez plusieurs sauvages,
chérie un plaisir in-
Fodeur d'une personne produit
se manifeste dans des pratitlues naïves.
tense qui
des Mes dit Jagor, ? te
Chez les Indiens Philippines.
très développé des amants, au
sens de Fodoratest
des adieux. des morceaux de
moment échangent
.f tvnnmtr~l~tt
PSYCUULUtî!E t:Xt'ËR!ME\TALr.
ETUDES DE PSYCH'~HK.Œ EXPÈRtMEXTALb

*–
tinire
t
et pendant
~t
leur
-~t v~v~trt~

séparation i!s t~~ttt* f~~v~~tT~ t t~~t 11~?

qu'ils portent,
respirent t odeur de t être bien-aimé. en couvrant
leur relique de baisers. » Chez ta peuplade de Cbit-

taton~ Hitt. le baiser est remplacé par l'acte (le i!ai-


rer la joue (cité par Spencer. /MC/ ~<<?.
IVe parties
Les odeurs naturelles du corps humain ne sont pas
les sentes un cnct excitant: tes
qui produisent
odeurs factices. fabriquées par la parfumerie, pro-
duisent chez d individus le même euet:
beaucoup
notons dans beaucoup de parfums artificiels on
que
relève t'ettet d'ensemble par un fragment de musc.
de civette. ou de castoreum. matière empruntée à
ce que Mante~azza « les organes d amour »
appeite
de t'animât.
Passons maintenant au fétichisme, qui n'est que
rexa~ération d'un ~oùt normat. Il y a lieu de re-

que ce sont tes odeurs du corps humain


marquer
sont les causes responsables d'un certain
qui
nombre d unions contractées par des hommes intei-

ligents avec des femmes inférieures appartenant à


leur domesticité. Pour certains hommes, ce qu'il y
a d'essentiel dans ta femme, ce n'est pas la beauté.
la bonté, t'étévation de caractère. c'est
l'esprit,
t odeur: ta poursuite de t odeur aimée tes détermine
à rechercher une femme vieille, laide. vicieuse.
dégradée. Porté a ce pomt. te ~outde t'odcur de-
vient une maladie de l'amour, tjn homme marié.

qui ne peut pas sentir une certaine


Dere de famitle.
odeur de femme sans poursuivre ceUe femme dans
LK PETt':tHSMK f~S L \MtH R

!a nie. an théâtre on n'Importa '~u. est ~n -rénér:d


a~mstes dans ht cat~~orte
chtsst- tes grande
par

Pour c'mstd.'rons snrtont


des nnputstfs. n~ns. qm

!~s faits .le cet ordre sons Fan~e de ta psychoto~e.

nous vovotis Jan<; cct~ dt; r'~teur ht


p~nrsu~e

d'un e~.d dans !e'pttd tm~


prctt\~ mental par~cu!t~r
sente de~ fetinne p~tu'smvtc –t'~dettr
<{na!ttésdeht
– se th~ache <h's anU-es et. devu'nL
prépondérante.

M. Ferc a bten votdn me conimnntqncr robser-

vati'm smvante se an fet.t-


'~m rapporte pénètre
chtsm~ de t~denr Il a d~nne des soms a nn ma-

tade un cas mtéressanLde fettchtsmc:


'~n présente
ce sujet rencontre nne femme rousse dans
torsqne
n la suit !a femme soit
ht rne. peu importe 'nie
on d'une taidenr été~ante on en
jonc repoussante,
on vietHe: il snfnt <nt'e~e soit
~nemUcs. jeune
et {a desh-e. Le matadr.
rousse pour qn'H !a Stnve
est nn homme de tettres d~stm~ue. se rend bten
qui
de cette morb:de: il ert connaM
compte nupu~on
a ce qn'n son
t'orn~nc ps\-ch(doirnuïc: prétend,
provient, de ce que ~a premtere
~ont caractcrtstKptc
a année étatt ronsse. ~'est donc nne
femme qn'n
association d'tdées a produn. chez ce sujet,
'pu
comme chez Descartes, ta forme dn fé-
parttcnnere
si nn aussi su-
tkhtsmc. Ajoutons que phénomène
assoctaHon d'niées a pu exercer
perticiel qu'une
une mnncnce ansst sur Fêtât mentat dn
profonde
c'est d'un matade; damant
sujet, parce qu'H s'a~tt
de femme rousse est nn hérédttatre il présente

physiques de dégénérescence.
plusieurs symptômes
ÉTIRES &E PSTt:H<tLOGtE EXPÉRIMENTALE

~ous isrnorons si. dans ce fétichisme. te culte


s'adresse à rôdeur de la femme ou à la cou!* ur
fauve de ses cheveux.
Au sujet de Faction excitante des odeurs sm ip
le D~ A. m'a rapporté le fait smv.u:L
pareil sexuel.
Un étudiant
qui a été observé sans idée préconçue.
enmédecine.M. D. éiantassis un jour surnn banc.
dans un square, et occupé à lire un ouvrage de pa-
un moment il était
thotogie. remarqua que depuis
gréné par une érection persistante. En se retournant.
il aperçut une femme rousse, qui était assise sur le
même banc. mais de Fautre côté. et qui répandait
une odeur assez forte. H1 attribua à l'impression
avoir conscience
olfactive qu'it avait sentie sans en
le phénomène d'excitation génitale.
Cette observation est intéressante, parce qu'eiïe
deve-
montre que. chez certains sujets. Fodeurpeut
nir directement une cause d'excitation, sans évo-

quer des souvenirs spéciaux~.


L'amant de l'odeur présente au psycboioa~ue un
intérêt tout particulier, car ce genre de fétichisme
se rattache intimement à l'existence d'un type sen-
soriel i'oifactiP.
On comprend qu'un olfactif, qui. dans toutes les
circonstances de sa vie, attache une grande valeur

Interrogez. <!tt Mante~azza, un ~ntnd nombre tUtommes profoc-


dément sensuets. et tts vott~ diront quits ne peuvent v~tter uttpu-
nement les fabriques d'essences et de parfums. (~. <Tf., p. iaO.)

1 Les renseignements suivants mont été donnés par !eD~A.un


otfactif. Sur t'existenu' des autres types sensoriels, on peut
consumer ma PyycAo~te du ~aMo/<~CMM~ ch. t"\ Atcan, i886.
LH FRHtHÏS~K f~S L \M~t

si r~dt'ur des objt.ts. H ~{. m' .r<.


qnL
c
?~<irr~ 1.

n'connattr~ousoupt-ttnnt'r un'' matadi~. parex''n!p!e


!a nevre tvphotdf. a rôdeur dé~a~éf par !es un'ades.
tes mcm~s .hm-.
:tppor~era pr~or<ipat:t~ns~if~<~t\~s
H s~ ~mvt~n.ir.L
ses rutadn!~ amonr~ns~s. Ait~t.

.h; rodt'ur .n<' f~mm<;


.Hs~m'~mc:~ prf~pr.'
!m<; f.'mmc. ftU-tr~j' ne
.~t~n connue:
<4!<; r/'p.md nn'' ~nr .a-
hn p:atr:L pas, st
irré~b~: :UL c~~r:u~ se hus~r~ ~dtnrc par nn.-
matsdont r.t.ï~ur
fcmmc~'tme H~Hre tMSt~ntimt~e.

!m para~ra dt~u'u~nsc.
Tout ce~ se comprend comme nne conséquence
de de rodorat sur tes au-
torque prt'domm:moe
mais sL r.~facdf en ardvc a ce point de
tres sens:
chez ht f~mme que d'une chose
ne tenu- compte
– on peut dire que c es!, du féttcht-me. n
rôdeur,
de de~re.
n'y n qu'une quesiton
fatts reunts sut~sent déjà
'Les
quetques jusqu'tCt
sentunent ba-
a montrer que ramour n'est pas un
se présente chez tous avec des caractères
naL qm
Chacun a sa façon propre d'amer.
umformcs.
comme de marcher, comme de
comme de penser,
!esouvent, ce que ron
respirer: st'u:ement, p{us
montre au jour. ce sont tes caractères spéct-
~rand
tes nuances mdtVtdue~es res-
uquesde!apassmn:
tent cachées au ptus profond du cœur.
de rôdeur, vient r~~
Après ramant
réumr sur ce point très petit
Je n'at pu qu'un
M. Dumas a décrit, dans
nombre de documents.
une nouvcHe intitulée 3~~
<
ETI DES~ f~E PSY< H~U~t.ΠEXPKRtME~TALE

état assez particulier H s'agit d'une


psychotonique
femme qui s'est taissée séduire par la voix d'un té-
nor te mari pardonne à sa femme et la sauve par
où elle s'est perdue. en faisant agir sur elle les sé-
ductions de sa propre voix. J ai demandé à M. Dn
mas si cette histoire reposait sur une observation
vraie: il a bien voulu me répondre ceci « La
femme qui subissait le charme de ta voix est réettc:
seulement, elle n'était pas ta femme de l'homme de
la J~n~ ~M F~; mais le fait n'en existe pas
moins. J'ai réuni ces deux cas. voiià tout. Cette
femme était une comédienne, sans grand talent
d'aitteurs. qui s'était éprise d'un de mes confrères
en entendant sa voix et sans le voir. Elle étaitdans
le premier cabinet de Montisrny. elle attendait

qu'it eùt fini de causer avec un auteur. la porte


était ouverte. elle entendait les voix plus que les
mots. Je me trouvais avec elle. et ene me disait
« Entendez-vous cette voix? Entendez-vous cette
voix? Et elle était en véritable extase. me faisant
La liai-
signe de me taire quand je voulais parter.
son s'est faite très vite. et a duré très longtemps*.
Antre fait. On m'a rapporté qu'une personne ne

peut entendre jouer au piano Fairdu baHetde/*<M~


(la nuit de Watpurgis) sans éprouver des phéno-
mènes d'excitation génitale. Cette observation,
malheureusement trop courte, nous permet de bien

On lira aussi avec mtérèt un Mman d'* M. Be!ot mttttdé les


D-oMf~p. Jt* soupçonne <{Uf p:ush'urs nmrtages de
~t~c~M
cantatrices sont justiciables du téttchisme.
LE FKTt< HtS~E tt\~S L ~M<H R .t

te passade d~ t'é~at normal a tetat patho-


marquer
Le caractère votup~ueux attache a ce mor-
tonique.
cean de tient évidemment au bait''t qm
musique
baitet ou t'en voit un es~um de
raccompagne.
danseuses. be!!e~. brHhmt.es. dccon~ees. entourer
Fans~ et hn fan'e mille agaceries. L~rsqn <tne per-
sonne assiste a ce spec~tc!e. il se fait une assocta-
tion inconsciente dans son fspnt pmre !tu:i~on

de ta musique et la vue des danseuses. Supposons


d~une Si on
qu n s'agisse personne hypcrexcitab~e.
devant elle au te banet de !a nuit de
joue piano
rair lui /'<?~<?//e/ complètement ce qui
Wa!pur~is.
se passait sur la scène. et ce souvenir sera assez

intense hii donner une impression de plaisir


pour
Ici. ce n'est ta directe-
génitaL pas musique qui

ment la réaction sexuettc. c est le souvenir


produit
visuel mais supposons que ce souvenir
suggéré;
visuel s'e~ace à peu. disparaisse même com-
peu
et que l'audition du morceau continue
plètement.
à produire ta même impression sensuelle. on pourra
dire dans ce cas que cette musique a acquis ta pro-
directement sur le sens génitat du su-
priété d'agir
jet'. Les défaits me manquent pour savoir au juste

si c'est là ce qui c'est passé dans l'observation qu'on


m'a d'aitteurs: tes deux cas
rapportée: peu importe
nous venons d'essayer de distinguer, suivant
que

auteurs ont prétend'! que la tntt::h~ ~t ~wor~.


Qnch(nps
moUf secret dH oeju~ment. encore plus bizarre que sévère, s~
Le

trouve dans :rdrf de tatts dont mms nous occupons


peut-être
en ce moment.
t~E PSY.-n~Lt't.ït: FXPPRtM~T~Lf:
ETrr~S
~t t:
.ht «*ns est .h-
rexcitation musicale ~énésique
que t'un
se fondent insensiblement
recte ou indirecte.

ta difticutté a tes dis-


dans t'autre.t qu .m épreuve
encore ta m~tHeuFe preuve de !Rnr pa-
tinguer est
rcMtc.
venons f.nrc de ph~urs
\o~ r~n~
H nou~ senut de
de fc~ch~me. tmp~~bh'
.~ces
~'s énumerer toutes.
vue ~!i peut dire ~ue tout
un p.~nt de ~craL
a mvciité de parures et d'orne-
ce que ta femme
curteux.
ments. tout ce qu eUe a ima~ué dejotL de
a l'homme. et
de bizarre et d'msen~ pour plaire
devenir roccasiou d'un féUchtsme
~<? a pu
énumérer toutes tes foHes cau-
nouveau. Qui peut
une belle chevelure rou~e. ou par le vio-
sées par
lent éclat d'une (t~ure fardée ?
aux causes du fétichisme décrit .~usqu œi,
<htant
a démêler. L'hérédité d'abord.
elles sont difncites
~ous avons sonate une cause
..omme préparation,
te développement du sens de l'olfaction.
directe
mérite d'être citée.
rne autre cause ptus ~énérate
{'association d'idées ~t de sentiment engen-
.est
ne connatt rinduence de
drée par ta coutume. Qui
de la beauté? A
ht coutume sur notre appréciation
bette elle déborde de
Pékin, une femme est quand
ses sont pour mar-
caisse et que pieds trop petits
ette aie teint jaune et tes dents
cher- a Java, quand
en noir: aTaïti, quand elle a te nez écrasé.
peintes
besoin d'aller chercher a t autre
U n'est même pas
monde les de ta force de ta cou-
bout du preuves
LE FÈTK:HtSME f'A~S L \M<H R

tume sur nos sentiments et nos :routs. chacun sa!t


sociétés civilisées on
que dans nos prêtre ~énéra-
tement « ta distinction » à ht beauté. Or. de quoi se
la distinction? De certains traits et de
compose
certaines manières ne rencontre d'ordinatre
qu'on

dans les ciasses riches de la société n y a. d!t


que
Dumont. des nez qui deviennent a !amodeumque-
sur !e visage de :fens
n'~nt parce qu on tes trouve
h Ici encore, c est la coutume qui pétrit
phcés.
ta coutume, c'est-à-dire tes associations
3?outs:
idées
qui se répètent fréquemment.
L'influence de l'association des idées sur l'histoire

sexue~e de certains malades n'est pas une hypo-


thèse eiïe apparaît à la lecture de quelques-unes
des observations Notre étude sur ce
précédentes.
une base matérieUe
point aura donc
Parmi les causes du fétichisme amoureux. on
encore l'instinct de la génération.
pourrait signaler
que la recherche amoureuse
Schopenhauer prétend
d~une forme du corps est déterminée
particutiere
t'instinct de la génération: cet instinct. aussi
par
Hudividu à
Inteiii~ent qu'inconscient, pousserait
contracter une union propre à sauvegarder rinté-

du C'est ainsi que les petits hommes ai-


grité tvpe.
meraient surtout tes grandes femmes. Dans cette hy-
faits de perversion s'expliqueraient par
pothèse, tes

t Dumont. p. !S!
191 -p'~m t'r
ThNo~·ie fiqtce de la ~e~n: if.ilitc.
scic»fi ~pt'nn'r

Pr<Mc<p~.<
Dûment. rAcortc
p~to~o~f.
xct<*M~M<*t. H. p. <!6t <'t
.«~<<
ob~rvatums ~n rut.' .<f
Xous trouverons phts !utn d'autres
rassoctKliun des tdées <'st htcn ptus nuuuteste.
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L- N
8 u.
.E Z
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t0
n.
KTtttES PE PSYt'H~UM.tE EXPÈRtM~STALH

de sétectton sexncHe.
tes déviations de cet mstmct

de dans
n v a certamement beuncoup ~r~ndeur

coustdcré comme !e
cette de rmsUtict.
concepd~n
de !a de
vetUe à ta conservatK)!! pureté
ireme qm
du reste ne nous para~ pas
respëcc. L'exp~catton
ce est
mvratsemb~abte. Ma~heurensemenL sujet

st obscur vaut mtenx rabandoLmerpour


encore qu H
et an roman. <hi ne connatt
te moment a ta
poésie

net sur !es ~'c~


rien de bten ~/<
de choses sur les
En somme, on sait bien peu

causes du fétichisme.
CHAPITRE II

m~t~n~s. – Lus 't :un~!r. – \v"


Lf '-<t~ d~s <ts r~ti.~u~
– – L'.unattr 'ht m.~r't.nr.
.t~ R.mss~att L.un.ttU 'ht c'~tum~
– L'trrmrn 'i~s < 'ns
– L':unant: 'ht b~nn~t "mt.
.t~ f-
– .h< t~btu-r Htnc.– L~-t't'i~'i~ .ut~– L'h.-
nnf. L'.tm.mt
–. T.~tt": [~r.~r'K'ns :<-
~tt~, L'tnv~r~.m <X!~t!

!nn'~n.~ .t =t[~ Dt~n~t~ :t.–.m~-


tnftH !tn~ huntHf nature.

– ~b~rv:tH't<~ – A r~at t:"rnnt.


tt~n tritif~s D~u! 's

['Hife ne mudttte pas pro~'d~nent r.'r~tnismp psycun!

D.ms de fétichisme
tons les passés en re-
genres
vue jusqu'ici, le cu~e s'adresse à une fraction de !a

on à nnc émanation de la personne.


personne,
Dans les exemples suivre, le culte s a-
qui vont
dresse à un simple matériel, ~ons nous
objet
enfonçons dans la pathologie.
Il n'est difncile de montrer que l'amour nor-
pas
mal conduit à une certaine recherche des objets
matériels. de cette idolâtrie
Les amoureuse
prouves
toute autre, mérite le nom de féti-
qui. plus que
chisme. être fournies par la lecture du
pourraient
roman venu. Mante~azza. parlant des
premier
« sublimes de l'amour a. dit que « dans le
puérilités
de l'amour il y a place pour les choses
reliquaire
les plus comme les plus grossières.
gracieuses
« J'avais de jol~ et
nn ami. ajonte-t-il, qui pleurait
d'attendrissement durant des heures en contem-
Crr~E~ DE PSY< H~L'tE EXt'ERtME~TALK
j

et en baisant un ni de soie qu' avait tenu


plant
dans ses mains. et était hn son re-
qui pour unique

d amour. en a ont dormi des


lique H y qui pendant

mois et des années avec nn livre. t'nc robe, un

chate

de ce culte de ramour sont


Les objets maténe~s
surtout aimés parce qu Us rappellent nne per-
sonne ils ont donc une valeur
principalement
d emprunt.
Dans d'autres 'm vn:t ïa chose inerte acqué-
cas.
rir âne sorte d'indépendance; elle est aimée non ptus
dont eHe évoque mais
pour la personne rimage.
elle-même. On sait que beaucoup de très
pour
de passion pour une
jeunes gens s'éprennent
femme scniptée ou peinte. De jeunes prêtres
éprouvent une vasque tendresse pour !a statuette
de la Vierge qui reçoit leurs prières. Tous ces faits
sont connus et décrits dans ptusieurs romans.
Comme contribution à Fétude de Famour des
choses inertes, recueilli
nous une observation
avons
assez complète sur r~?Mar/~ ~M co~M?MC. Avant de
cette observation, il convient de la pré-
présenter
en nul n'est indinérent à ce
parer rappelant que
la aime soit bien habillée et
que personne qu'il
bien parée. Parlant de l'amour, notre vieux Mon-

PA~~oytc~ p. !K). M. G~ymppeUe


faMOM~ que tes hommes
voir. sans être turtementexcUés, tes
sensuets ne peuvent pas
ce qu'on dans ta langue gâtante les
Hn~es qui constituent appelle
femme. C'est un fait du même genre que ceux
o dessous » d'une
du texte; il est infiniment moins poétique.
seulement,
:'A~S L'A~'K K
Lh. t-tnK.ittS~h.

« certes. "t h' br~uhd


laitue dit que per~s
~t.h-s t.Kres
t te brocart) v contrent quetquech<

Rous~-au. expHf'i~ encore.


et te train. p~is
tes couturiers. tes !t!Ies de rh.nnhr~
.tvoue que
tu' ~M!:u< irncr"; if hn
!~s p.-htcs march~nJ.~
J.-s dcm<~sc!t. < < n csL pourunt p.ts .hi
f~
m ~tir~. r\
tout la v.<n~ .!c réL:H et durant

mteuxcoQscrv. n~f r.
invohtp~: c <'sUHt~mt
f.nt.c. trnc chaus~re phis mi-
<'t. mieux
plus dnc
des rnb.ms. de dcnteHe. des .'hev~x
~mnc.
Bonjours ht m'dns
mieux ajnsLés. Je prefér.'r.us
~v.utt. p~s de t.unt c~ht. Avec su prertst~ri
jolie
Rou~mmar.tne {e po~L tmp~r~t~
hub~Ut-H'
de ce~. 'mnd n dtt .m u'v p.~
prédHecHoM.
de v.nnLe. m~sde vohïp~ Ce dermer
une atran-e
e~re oub! il servira d'tnLr.'dHC-
Lratt ne do~ pas
cudense à p~sie~rs
Lion a robserv~ioM suivante,

titres.
M. L. d"nt
s'a~itd'tm magistrat distingue,
ies con~dences ce ma!ade res-
nous avons reçu
sent nnea~ectiontonte particuHere pour les femmes
un certain coutume; ce costume moine
qui portent
national et moitié fantaisiste. est cetui qu'adoptent
servent de modèles. La
à Paris ks MaHennes qui
de ces costumes !a
seuievue d'un passant dans
une excitation assez in-
rue lui procure génitale
rori~ue de ce phénomène à
tense. n rapporte
lit à seize ans. et qui le bou-
une rencontre qn'H
il aperçut, dans rue trois
leversa comptetement
d'une ~chttante h~uté: ~t!~ ar<
jeunes Italiennes
MYCHULOUΠEXt~RUtE~TALE.
ETLDES HE PSYCHOL~.tE EXPÈHtME~TALE

ruèrent de lui pour renier une devanture


près
de magasin. Pendant une minute. :1 eut un tableau
sous un rayon de soled éclai-
magique !cs yeux
rouges, bleueset blanches
rait lesbrillantescouleurs
de leur costume. et faisait étincc!er l'or de leurs

colliers et de leurs boucles d'oreilles. Il a gardé de


cette scène un souvenir si lumineux et si vivant
tressaille encore y pensant. Cette circons-
qu'il
tance a décidé de ses goûts. Pour lui. il n'y a que
il n'y a que te cos-
les HaHennes qui soient jolies,
devenu
tume italien qui soit étégant. Aujourd'hui
un homme grave et sérieux. torsqu'U voit passer
dans la rue une Italienne en costume, il ne peut
de la suivre: la vue de sa robe
pas s'empêcher
bleu lui cause un plaisir
rou~e et de son tabiier
indicible, et pour peu qu'eUe soit jeune et joue. il
tout tremblant d'émotion. A une certaine
est
il était a~é se loger dans le voisinage de
époque,
lamedeJussieu. ouïes modèles italiens de Parisont
Il m'enviait souvent de
établi leur quartier général.
pouvoir voir de près les Italiennes qui posaient
comme modèles chez un peintre de ma famille.
Ce ~oùt particulier a pour objet, non telle femme
mais le costume, car toute femme qui porte ce cos-
chez lui la même impression il
tume provoque
donc là d'un cas de fétichisme où le culte
s'agit
s'adresse uniquement à un objet matériel.
presque
Il faut seulement que le costume soit revêtu par
une femme le costume seul, pendu à une patëre
ou posé sur un mannequin, ne détermine pas chez
&AXS L \MOt R 39
LE PÉTtCHtS~E

le malade des phénomènes d'exct~mou :renitale


il n'éprouve, comme il m'en a fa~ !'aveu, <;u un

plaisir très modéré à le regarder.


Cette observation nous montre une tendance in-
à l'adoration exclusive d'un objet maténe!.
complète
L'attrait sexuel pour un corps inerte n'a pas acquis
une entière indépendance.
M. Macé décrit les allures de certains individus.

qui volent des mouchoirs aux dames, par amour.


Quand nn de ces individus. dit-il, vient de prendre
un mouchoir, il le passe sur ses lèvres avec un
mouvement de passion, il en aspire le parfum, et
se retire en titubant comme un homme ivre. On
trouva dans la chambre d'un tailleur, arrêté dans
brodés à
ces circonstances, plus de 300 mouchoirs
diverses initiales. Les agents de police savent bien
de mouchoirs ne sont pas de vulgai-
que ces voleurs
res pickpockets; les tribunaux tes con-
cependant
damnent assez souvent, ce qui tient an voisinage
du porte-monnaie (p. 269).
Ces observations nous acheminent vers celles
nous avons déjà fait allusion au com-
auxquelles
mencement de nos études. Nous voulons parler de
les clous de bottine, ou
ces dégénérés qui adorent
les tabliers blancs, ou les bonnets de nuit*.
Parfois la perversion de ces sujets est si accusée
ne laisse à des rapports sexuels
qu'elle pas place
normaux. L'amant du bonnet de nuit reste impuis-

Charcot et Magnan, ~trcA. de Neurol., !!?:


M ETUDES DE PSYCHOLOGIEEXPÉRLMEXTALE

sant de sa femme jusqu'au moment


auprès jeune
où il se représente fortement l'image d'un bonnet
scxueHe se
de nuit. Quant an sujet dont rafnnité
sur les clous de sonars de femme, son
porte
obsession donne tieu a quelques autres consé-
Il cherche à voir les c!ous de bot-
quence torques.
tine de femme il examine avec soin leur trace

la nei~e ou sur ta terre humide il écoute le


dans
bruit qu'ils font sur le pavé de la rue il trouve on
ardent à des mots qui sont destinés
plaisir répéter
à aviver l'image de ces objets: ainsi, il se complaît
« ferr~ une femme. Comme
dans 1 expression
ce malade s'adonne à la
il arrive presque toujours,
décaisse de réson-
masturbation qui joue ici le rote
car. pendant ces pratiques, il pense à ses
nance
clous avec toute rintensité que L'excitation génitale
donner à Hma~ination. Un jour on l'arrêta
peut
à son vice habi-
dans la rue pendant qu'il se livrait
d'un cordonnier. Le troi-
tuel devant la devanture
les tabliers blancs,
sième malade, qui recherche
donne lieu. lui aussi à une observation curieuse;
un Ita-
il a trouvé son Sosie dans un autre malade,
D' Lombroso; le dégénéré ita-
lien observé parle
lien a exactement le même appétit pour les tabliers
seulement, chez
blancs que le dégénéré français;
d'abord Rxée sur les tabliers
lui, 1, l'obsession,
s'est étendue à tous les
blancs, progressivement
blancs un linge Mettant, et même un mur
objets
à la chaux sufâsent à provoquer la réaction
blanchi
sexuelle.
FÉTtCHtS~Œ H\~ L'AM~rR
LE

en t'examcn de
Essayons de faire. psychologue.
Les cas de
ces trois observations pathétiques.
nous venons de décrire appartien-
fétichisme que
à la même famitte: la diuérence
nent évidemment
on peut même
de leur objet apeu d'importance,
S'il fatiait classer tes
dire n'en a aucune.
quelle
morbides la nature de leur objet.
impulsions d'après
M. le remarque avec
it faudrait. comme trtey
faire de ta tendance au vol. de la kleptoma-
esprit,
et « Ce serait tomber
nie. un délire partiel spécial.
dans cette monomanie
dans le ridicule, puisque.
créer des sous-espèces, comme
même. il faudrait
observation de M. Lunier. où il s a-
le montre une
votait exclusivement des
~it d'une hystérique qui
MiHers: on pourrait donc ironiquement distinguer

la cocbtéaromanie »
maintenant à l'étude des causes, que
Passons
efUcurée dans te chapitre précé-
nous avons déjà
rhérédité reste, comme on
dent. Dans ce domaine
la cause des causes: c cstette qui pré-
Fa appelée,
où ta maladie de t'amour doit ger-
pare le terrain
à notre avis. n est
mer et grandir. Mais l'hérédité,
à cette maladie sa forme
de donner
pas capable
un individu adore tes clous
caractéristique quand
autre tes de femme, ce n est
de bottine, et un yeux
qui est chargée d'expliquer pourquoi
pas l'hérédité sur
leur obsession sur tel objet ptutôt que
porte
à ia rigueur que les
tel autre. On peut supposer

« 18~4.
G!ev, Rcr. philosoph.. j~nv~r
4~ ÉTUDES DE PSYCHOLOGIEEXPÉRIMENTALE

matades naissent avec une prédisposition tonte for-


mée. tes uns pour les tabliers blancs. les autres
les bonnets de nuit. Mais quand même on
pour
admettrait cette hypothèse. elle ne dispenserait pas
comment la perversion transmise par
d'expliquer
a été acquise chez les générateurs; ~hé-
i'hérédité
rédité n'invente rien, elle ne crée rien de nouveau;
etie n'a pas d'imagination. etie n'a que de la mé-
moire. On i'a appelée à juste titre la mémoire de
ne résout-ette le problème, elle
l'espèce. Aussi pas
ne fait que le déplacer.
It v a de fortes raisons de supposer que la forme
de ces perversions est jusqu'à un certain pomt
et fortuite. Ainsi que nous te montrerons
acquise
it s'est produit dans l'histoire de
tout à t'heure,
ces malades un accident qui a donné à la perversion
sa forme caractéristique. Il est bien entendu qu'une
circonstance aussi fortuite ne joue un rôle aussi
a impressionné un dégé-
capital que parce qu'elle
néré. Un homme sain subit tous tes jours des in-

tluences analogues, sans devenir pour cela i'amant


des clous de bottine.
A cet égard, it est permis de rapprocher des

observations d'antres observations en-


précédentes
core plus curieuses, faisant en quelque sorte partie
de ta même formule Signalés d'abord
pathologique.
et d'autres en Allemagne ces faits
par Wesphall
ont été mis en tumière en France par une obser-

~c/L P~/c~ta~ t8TO et !876. Kt-aCt-Ebtn?.,


Wpstpha: j
t6r~ t8TL §
&~S L'AM~! R
LE PÈTtCmS~E

vation ma~trate
ces faits: C.~r~
Wcstphattappeite .r~
Chareot et
sens sexuel contraire,.
~y Ma~nan tous
Dans
te terme d-
emploient
..ttntcti.m J'"ne personne
it s .mit d'Me
tesc.s
m~m.. sexe. L-ob~rva-
les d.t
pour persoun.-s
Char~t est J-.uttant plus frapp-mte
don de t)
homme instruit. intt.H~ent. profes-
~it -rtm

se rendant compte
Je Faculté, p~bitement
~.n-
~-M une xr~Je pro-
.h. son état. et t-anatysant

fondeur. tt
de véntaMes ~'M
ces cas comme
On a considéré
un mot dans ses
en dit
M. Ribot.ui
tes dectare inexplicables..
~.<<<
dans [asexuahté
considère que
Westph~ contra~e
femme, et psychi-
.< une femme est physiquement
au contraire est phv.
homme, un ho.nme
quement
femme
homme, et
psychiquement
siouement
une compara.sou
est simplement
cette expression
.-Ue nous
nous souscrivons
titteraire, y parait
it ne faut )a
et brittante. Mais pas
ingénieuse
c~ cas. e)[e est radi-
ta tettre: car. dans
à
pendre
ue doit pas
fausse. Xous croyons qu'on
eatement
*a ta
ici une importance trop grande
attacher
ette-
c'est ta perversion
de ta perversion;
/<~<.
et non t objet.
même est te fait caractéristique,
qui
te malade. C'est ce que
elle entrame
vers lequel
haut au des perversions
nous avons dit sujet
plus

<SS2. numéros ft H.
t ~reA. <<< .V<m-
H KTÏDES DE PSY< n~UM.tE EXPÉRtMKYTALE

ou le malade recherchait des


corps inanimés. Ainsi
t'inversion génitale nous paraît être une perversion
tout à fait du même ordre. C est une circonstance
extérieure, un événement fortuit. oublié sans
doute, qui a déterminé le maiade a poursuivre des

personnes de son sexe une autre ''irconstance. un


autre événement auraient changé le sens du déHre.
et tel homme qui aujourd hui i naime que !es
hommes, aurait
pu. dans un mineu dînèrent. n ai-
mer que ~es bonnets de nuit on !es c!ous de bottine.
Ce qui prouve que toutes ces perversions appar-
tiennent a la même famiHe. c est qu eues consti-
tuent des symptômes d un même état pathologique:
il s'agit dans tous les cas de dégénérés, présentant
comme les observations prises ~attestent, des stig-
mates physiques et mentaux très nets et une hérédité
morbide très chargée. Aussi quelques auteurs n ont-
ils pas hésité à ranger tous ces faits dans le même
cadre.
On
peut objecter cependant que la sexualité, qui,
à rétat normal. dépend de !a conformation anato-

mique et des étéments nerveux associés à ~orsrane


est peut-être un fait trop important pour que des
circonstances accidenteiïes puissent le modifier du
tout au tout et t'intervertir. Mais cette objection ne
nous arrête pas. Sans nous attarder à faire remar-

quer que. dans les autres perversions sexuelles

qui ont pour objet des corps inanimés. !a modifi-


cation est beaucoup p!us profonde, et qu'elle est

cependant produite par des événements extérieurs.


LE PFm' mSME ~S L \WHR

bornerons a rapp'~er tes


nous nous simplement
fait''s sur des hermaphrodite~ cites
observations
Cn certain nombre de fois.
sont péremptoires.
t'atteste entre autres Tardieu'. une erreur
comme
a été commise sur te sexe reet d'un hermaphrodite
or t'habitude et les occupations imposées
apparent:
erroné ont ic ptus souvent détermtné
par te sexe
du un homme,
Pris tel her-
les ~outs sujet. pour
s'est comporté sexuellement comme un
maphrodite
homme.
sexueHe résuMe. comme nous le
Si t'inversion
d'un ~cc~e~ sur un sujet prédis-
pensons. agissant
a pas de raison d'attacher une
posé. il n'v plus
au fait même de rinverston
grande importance
d'une autre perversion
~n'à rohjet quelconque
sexuelle.
donc l'accident a joué un rôle
Recherchons qui
si ~ravc dans t'histoirc de ces sujets.
pathoto~ique
tes interrogés ne savent a
Le plus souvent sujets
cause rorigine de leur aberration.
quelle rapporter
du fait ait été euacé par te
soit que te souvenir
soit le fait nait jamais été remarqué.
temps. que
le médecin n'ait son~é à diriger
soit entin que pas
son interrogatoire dans ce sens. Cependant quel-
des observations renferment surce point
ques-unes
des défaits de la ptus grande importance. qui
comblent tes lacunes des autres observations.

une remarque faite par tous les médecins.


D'après

Tardtcu et Lancer, f~. de wct< :n-t. ~t'r~p/'r~<

n.
;6 Érr~FS nE PSTCHOLOtTtE EXPÈRtME~TALE t

les débuts de la perversion sexuelle sont toujours

précoces. et c'est une raison à ajouter aux autres

pour expliquer comment tant de malades ne se

rappellent pas exactement ce que j'appellerai briè-


vement 1 accident.
Lejeune amant du bonnet de nuit
raconte qu'à
làge de cinq ans il couchait dans le même lit qu'un
de ses parents, et que lorsque celui-ci mettait son
bonnet de nuit. il avait une érection persistante. Vers
la même époque. il voyait se déshabiller une vieille
servante. et quand elle se mettait sur la tête une
coiffe de nuit. il se sentait aussi très excité et avait
une érection. De ce témoignage il résulte claire-
ment que l'obsession dont il s'agit a une origine
très ancienne, puisqu a cinq ans la vue du bonnet
fatidique produisait déjà son effet. Mais on peut en
conclure aussi fait. moins
un autre bien prouvé,
mais très vraisemblable c'est que Fenf&nt sentait
vers le soir des phénomènes d'excitation sexuelle,
et que ces phénomènes se sont associés à la vue
d'une vieille femme se coilfant de nuit,
d'un bonnet

parce que les deux faits ont souvent coïncidé. Une


coïncidence de deux faits, une association mentale
formée à la suite, à un âge où toutes les associations
sont fortes, et chez un enfant dont le système ner-
veux est déséquilibré, voilà la source de l'obses-
sion.
Dans le cas où l'obsession a trait aux tabliers
blancs, l'histoire du malade peut être reconstituée
« A. quinze ans, il aperçoit, tlottant au soleil, un
LE PÉTtCHtSME &\XS L'AW~ R

séchait. fbtouissant de
biancheur; il
tablier qui
s en empare. serr'~ les cordons autour de
approche,
se masturber der-
sa taitte. et s'éloigne pour aller
une haie. Ici encore nous trouvons une
rière
entre l'excitation génitale et un fait
coïncidence
ta comcidence se change en association
extérieur:
et l'association. étabHe sur nn terrain de
d'idées,
chez un dégénéré, devient tvrannique. obsé-
choix,
dante: elle déterminera toute l'histoire sexueUe

subséquente du malade.
Dans robservation de sexnaMté contraire pubHée
MH. Cbarcot on discerne bien qu'il
par et Ha~nan.
événement semblable. mais le
s'est passé quelque
fait est moins net. « Ma sensuaHté. dit te malade.

manifestée dès de six ans. par un violent


s'est Fàge
voir des de mon âge ou des
désir de garçons
Ce désir n'avait à se
hommes nus. pas grand'peine
car mes habitaient près d'une
satisfaire parents
et il m'était facile de voir des soldats se
caserne,
livrant a l'onanisme. » On voit que. d'après
ta vue des soldats n'aurait pas joué te rôle
malade,
de cause aurait recherché ce spectacte parce
avait ramour de t'homme. Malheureuse-
qu'it déjà
insisté
ment les médecins n'ont pas suffisamment
il s'agissait là aussi, comme
sur ce point peut-être
d'une première coïn-
chez les sujets précédents,
avait déterminé la forme de la perver-
cidence qui
sion.
on vient de
Dans les observations précédentes,
est tout à
voir qu'un accident, qui par iui-meme
*8 ET! DES HE PSTCMOL~GÏM EXPÉR~E~TALR
1
fait msiirninant. est a se graver en tnuts
parvenu
et indé'ébHes dans la mémoire de ces
profonds
maiades.
Un résultat aussi considérable a Heu de sur-

car. en généra!, ce ne sont pas !es idées.


prendre.
ni !es qui modinent profondément
perceptions
roriranisme. Les modincations qui durent ne pro-

viennent d'en haut. du domaine des idées


pas
elles au contraire de bas en haut. en
procèdent
remontant du domaine des instincts, des sentiments

et des inconscientes. Cette toute-puts-


impressions
sance d'une association d'idées, d'une simple opé-
ration intellectuelle nous parait être suffisante ponr
caractériser un état morbide. Cet état. en somme.

ressemble d'un côté a Fêtât hypnotique


par plus
ou du patient accessible à
nous voyons t'esprit
toutes les idées lui ridée, qui est
qu'on susrgërc
normalement un un résultat dernier, une
produit.
noraison. devient dans les conditions artiticielles

de la cause initiale de changements pro-


l'hypnose
fonds elle produit rhaHueinatiou, ~'impulsion
motrice. !a perte de sensibilité, la paralysie elle

même des modifications organiques, des


produit
élévations ou des abaissements de température,

des rubéfactions et des sueurs de sérosité


jusqu'à
et de sans. On n'a pas encore remarqué suftisamr
à que! ces faits sonlle contre-pied de
ment point
révo~tion normale, qui va de bas en
psychique
haut et non de haut en bas.
CHAPITRE ÎH

L-.un"r.~
.rnn.h~p~h~
R.r
~––
-r~- "r-
t.r~
L~v.
ot.~rx~n.n.T.n:v~

Le cuttc du f~Uchis~ n~ ~'adresse pas ~u~urs


vivanLe ..n
fraphon Jiï d'un.' personne
une c~rps
se porter sur .mire cho~e.
un objet inerte: peut
sur une qnaUté psychique.
observation, due a J.-J. Rons-
Une importante
sur cette forme rafnnée du
sean. fera ta himiëre
fétichisme amoureux.
Rousseau au temps se
Le fait relaté
par rapporte
a chez le mimstre
où H fut mis en pension Bossey.
v te tatin. Il avaM
Lambercier. pour apprendre
huit ans. Notons tout de suite que tes perver-
ators
sions sexuettes se forment de bonne heure.
dit-d. q~au
« Je me souviendrai toujours,
au catéchisme, rien ne me
temple, repondant
i! m'arrivait d~hésiter. que
'trouvait plus. quand
de M~" Lambercier des mar-
de voir sur !e visage
et de peine.. M~ Lamber-
ques d'inquiétude
ministre, avait alors une trentame
cier sœur du
seut que !a honte
d'années. « Ceh m'atHi~eait ptus
en qui manectait pourtant
de manquer public,
5Û ÉTrnES DE PSYCH~LOGtE EXPÈRYXEXTALE

extrêmement. car. quoique peu sensible aux


louanges. je le fus toujours beaucoup à la honte
et je puis dire ici que t attente des réprimandes de
M~ Lambercier me donnait moins d alarmes que
la crainte de la chagriner.
« Cependant elle ne manquait pas au besoin de
sévérité, non plus que son frère, mais comme cette
sévérité, presque toujours juste, n'étaitjamais
emportée, je m en affligeais et ne m en mutinais
point.
« Comme M"* Lambercier avait pour nous l'af-
fection d'une mère. ette en avait aussi l'autorité.
et la portait quelquefois jusqu'à nous iniliger ta

punition des enfants quand nous t avions méritée.


Assez longtemps, elle s'en tint à la menace, et
cette menace d'un
châtiment, tout nouveau pour
moi. me semblait très enrayante, mais après Fexé-
cution. je la trouvai moins terribte à répreuve que
t'attente ne l'avait été. et ce qu'il y a de plus
bizarre est que ce châtiment m'affectionna davan-
tage encore à celle qui me l'avait imposé. ït faHait
même toute la vérité de cette affection et toute ma
douceur naturelle pour m empêcher de chercher le
retour du même traitement en le méritant, car
j avais trouvé dans la douleur, honte dans la
même, un mélange de sensualité qui m'avaL laissé

plus de désir que de crainte de ~éprouver derechef


de ta même main. Il est vrai que, comme il se métait
sans doute à cela quoique instinct précoce du sexe,
le même châtiment reçu de son frère ne m eut point
LE FÉTt~HtSXE t~S L'A~orR

Mais. thumeur dont


du tout paru posant.
n était à craindre. et
était cette substitution guère
mériter cette correcte, e eta.t
si je m'abstenais de
de peur de fâcher M- Lambercier.
uniquement
sans ta cramdre.
Cette récidive, que j'éteignais
ma bute. c-est-a-d.re de
arriva sans qu it y eùt de
et je puis dire. eu sure e
ma votonté. j'en profitai.
cette seconde fois fut aussi ia
de conscience. Mais
M"- Lambercier. s'étant sans doute
dernière, car
ce chàtiment na~
aperçue
à quelque signe que
renonçait. et qu d
son but. déclara qu eHe y
pas à couche
Nous avions jusque-là
lit fatiguait trop.
chambre, et même en hiver quetqueb.s
dans sa
Deux on nous fit coucher
dans son lit. jours après,
et désormais i h.n-
dans une autre chambre, j'eus
bien d être traité
neur. dont je me serais passé.

par eUe en grand garçon. .“


moment ta narration de t auteur.
arrêtons nn
avec Rous-
H importe de souligner quette préctston
de la perversion se~ueUe
seau indique la genèse
tes détails. Le qui
dont il va maintenant exposer
à cette on du moins
a donné naissance perversion,
a donné sa forme, c est un événement
ce qui tui
la correction reçue des mains
fortuit, un accident
on
demoiselle. En termes psychotog.ques.
d'une
est née d une asso-
cette perversion
peut dire que
ciation mentale.
ce chàtiment d'enfant. reçu
~u~itque
la main d'une titte de trente, a décidé
à huit ans par de
de mes désirs, de mes passions,
de mes goûts,
ÉTUDES bE PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE

mot pour le reste de ma vie. et cela précisément


dans le sens contraire a ce oui devait s ensuivre
natureUement?. Tourmenté longtemps. sans
savoir de quoi. je dévorais d un œi! ardent les
helles personnes: mon imagination me les rappe-
lait sans cesse. uniquement pour les mettre en
n'uvrc à ma mode. et en faire autant de demoi-
selles Lambercier. »
– SouHirnons encore en ce travail de
passant
~'imagination. que nous étudierons
plus loin sous
le nom de ~M~i c/*o~<y~<? </<~ /<c~
.< Même
après t à~c nubite. ce ~out bizarre. tou-

jours persistant et porté jusqu'à la dépravation.

jusqu'à la folie. ma conservé les mœurs honnétes(?)


qu n semb!erait avoir du m ôter. Si jamais éduca-
tion fut modeste et chaste. c'est assurément celle

que j ai reçue. Non seulement je n eus jusqu'à


mon adolescence aucune idée distincte de t'union
des sexes, mais jamais cette idée confuse ne s'of-
frit à moi que sous une imagée odieuse et rebu-
tante.
« Ces préjugés de l'éducation, propres par eux-
mêmes à retarder les premières explosions d'un

tempérament combustible. furent aidés par ies di-


versions que firent sur moi les premières pointes
de la sensua!ité. N~ima~inant que ce oue j'avais
senti. malgré des euérvcsccnccs de sang très incom-
modes. je ne savais porter mes désirs que vers

~'espèce de volupté qui m était connue, sanj aller

jamais jusqu'à celle qu ou m'avait rendue bais-


LK FÉTtt mSKK DA~S L'AMfH R

et tenait Je si a t autre sans que


sab!e. qui près
!c moindre Dans mes sottes
eusse on.
j'en
dans mes fureur~. dans !~s
fantaisies. érotiques
extravagants t-Hes me port.n~t
actes auxquels
tm~m.nrem~nt te ~ec~tn-s
<ntetqnef'~s.y''tnprnnLns
de r.n~re sexe. sans penser jam~ <;n tt fn~ propre
.-e!m bru!ats .i'~n
à nu! autre usa~e qua que je
(~'est amsi < avec un san~ hrutatiL Je
hrer. ? que.
Jes ma naissance, je me con-
seusnaHLé presque
Je t~ute souH!urc {es
servai pur jusqua t'a~e ou
les froids e!. tes tardifs se
Lemperaments plus plus

développent
~ous verrons !c fétichisme.
qu'hab~nettement
a rextreme. tend a produire !a
ï! est poussé
quand
C'est ce s'est réalisé pour Rous-
continence. qui
ses a joué avec
seau. D'après (;o~.
dès ses années, mais it est resté
ramonr premières
trente ans Encore a-t-d
continent jusqu'à passés.
faHu. mettre un terme à sa continence. que
pour
de Warrens. maman. te
lit bene M"" qu it appelait
et tui de
a part. proposât gravement
prît un jour
atin de t'arracher au périt de
te traiter en homme
lui donna huit réué-
sa Eite jours pour
jeunesse.
et. n'ait pas eu ta
chir a sa proposition: quoiqu'il
H chercha tout de bon dans
sottise de !a repousser.
sa tête. à ce raconte. « un honnête moyen
qu'il
d'éviter d'être heureux
encore cette sin~utiere prétention
Remarquons
se croire contre toutes les
de Rousseau de garanti
ie fait de sa H n avait
soutUtircs par perversion.
ÉTUDES T~EPSYCHOLOGIEEXPÉRFHEXTALE

conservé la chasteté du corps. et


cependant que
cette chastetc-ià n'a pas beaucoup de valeur. quand
ceUe de la pensée est perdue.
« Son seulement donc. c'est ainsi qu'avec un
très ardent, très lascif. très précoce.
tempérament
toutefois t'àge de puberté sans désirer, sans
je passai
connaître d'antres plaisirs des sens que ceux dont
M"" Lambercier m'avait très innocemment donné
Fidée mais quand enfin te propres des ans m'eut
fait homme, c'est encore ainsi que ce qui devait
me perdre me conserva. Mon ancien goût d'enfant.
au Heu de s'évanouir, s'associa tellement à Vautre.
ne jamais récarter des désirs a!lumés
que je pus
et cette folie. jointe à ma timidité
par mes sens
naturelle. m'a toujours rendu très peu entreprenant
des femmes, faute d'oser tout dire on de pou-
près
voir tout faire, Fespèce de jouissance dont l'autre
n'était moi que te dernier terme ne pouvant
pour
ni devinée
être usurpée par cetui qui la désire. par
à
ceiïe qui peut t'accorder..Fai passé ainsi ma vie
convoiter et à me taire auprès des personnes que
le plus. Posant jamais déctarcr mon goût.
j'aimais
t'amusais du moins des rapports qui m'en
je par
conservaient t'idée. Être aux genoux d'une mai-
tresse obéir à ses ordres, avo~r des
impérieuse,
à lui demander, étaient pour moi de très
pardons
douces et plus ma vive imagination
jouissances;
m'enilammait le sang, plus j'avais Fair d'un amant
de faire Famour
transi. On conçoit que cette façon
n'amène des bien sensibles, et n'est pas
pas progrès
LE FÉTICHISME DA~S L'A3tOt:R

< tt ~–_t
fort dangereuse à la vertu de celles qui en sont
J'ai donc fort peu possédé, mais je n ai pas
l'objet.
laissé de jouir beaucoup, à ma manière. c'est-à-dire
Voilà comment mes sens. d'ac-
par l'imagination.
cord avec mon humeur timide et mon esprit roma-
m'ont conservé des sentiments purs et des
nesque.
moeurs honnêtes.
Encore la même prétention bizarre à la chasteté.
« On peut juger de ce qu ont du me coûter de

semblables aveux, parce que. dans tout te cours de


ma vie. emporté quelquefois près de celles que
les fureurs d'une passion qui m'était
j'aimais par
ta faculté de voir, d'entendre. hors de sens. et saisi
d'un tremblement convulsif dans tout mon corps.
n'ai sur moi de leur déclarer
jamais je pu prendre
ma folie. et d'implorer d'eues, dans ta plus intime
familiarité. la seule faveur qui manquait aux autres.
Cela ne m'est jamais arrivé qu'une fois dans l'en-
fance avec une enfant de mon âge. encore fut-ce

elle qui me fit la première proposition


Nous avons M ~c/~o cette
reproduit presque
observation, Jean-Jacques s'est laissé aHé à
que
conter le plus tonguement possibte. afin de prolon-
son Ce sont là d'admiraMcs pages de
ger plaisir.
Jamais un sujet n'a décrit une maladie
psvcnotogie.
avec de finesse et de pénétration.
psychique plus
Pour ma part, je Liens cette auto-observation pour
elle me absolument sincère. car on
capitale; parait

t livre t.
C<M/<*Mto~. partiel,
ÈTr&E~ t~E PSTCHOU~Œ EXPÉRIMENTALE

on n en a pas
n invente pas ces choses-tà. quand
la ctef: d'aiUeurs t'anaiyse v reconnaît un grand
détails du fé-
nombre Je qui sont caractéristiques
tichisme amoureux, et que nous retrouverons tout
à t'heure chez d'autres ma!ades. Le grand mérite
de cette observation est d'être complète: rien n'est
laissé dans t'ombre tout est clair. tout se tient.
tout est ~oirique.
Avant d'aller au fond des choses. u faut faire

une c'est que si Rousseau


remarque superucteHe
à Fétonnant aveu vient
ne s'était pas décidé qu'on
de lire. le lecteur des C~ ne se serait pas
douté un sent moment du singuuer ~oùt de Rous-
les maitresses impérieuses. On peut Hrc
seau pour
rhistoire de ses amours avec M"" de Warrens.
avec M" de
Larna~e et tant d'autres; aucun

détan ne trahit son malgré le


~oùt particuuer.
désir YU'ii parait avoir eu de tout dire avec la plus
entière franchise. C'est une preuve évidente que
les ~~o~ de la passion restent presque toujours

ignorés.
cette histoire de M"" Lambercier a eu
Cependant
trouve
pour épi!ogue une aventure que Rousseau
et comique. H raconte qu'en ~28 anait
plaisante
chercher des auées sombres, des réduits cachés.

où il put s'exposer de toin aux du sexe


personnes
dans !'état où il aurait voulu ètre auprès d'cHes.

« Ce voyaient. dit-iL n'était pas ["objet


qu'elles
obscène, même pas, c'était Fobjet
je n'y songeais
ridicule. Le sot plaisir de t'éta~er à
que j'avais
LE FÈTtCHtSXE t'A~S L AM<H H

veux ne peut se décrire. H n\ avait t de


leurs
a faire sentir !e traitemeut
plus qu'un pas pour
résolue ne
désiré. et je ne doute pas que quelque
donn~ l'amusement. si j'eusse
m'en eut. en passant,
Un jour. un homme. le
eu l'audace d'attendre.
dans cette lui donna la chasse.
voyant posture.
De nos on appelle cela de r~.r~
jours,
Ce que le cas de Rousseau on're de bien parti-
de son obsession. Nous avons
cuner c'es!: ~objet
des obsessions entraînant tes malades
vu jusqu'ici
matérieHes du corps d'une per-
vers des parties
sonne. Ici. robjet de robsession n'est pas purement

il est en mème temps psychique. Ce qu'aime


matérieL
Rousseau dans tes femmes. ce n est pas sememeut

froncé. main tevée. te regard sévère.


le sourcil
c'est aussi !'état émotionnel
l'attitude impérieuse,
faits sont la traduction extérieure t! aime
dont ces
fière. t'écrasant à ses pieds
la femme dédaigneuse,
du sa royale
de colère. Qu'est-ce que tout
poids
des faits It est donc
cela. sinon psychotoniques ?
d'en conclure le fétichisme peut avotr
permis que
non seulement la belle matière, mais
pour objet
rame. le cœur. en un
encore resprit, rinteMigence.
mot, une quatité psychique.
de Rousseau est si lumineuse
L'obse~ation
aucun doute dans sur ~a
qu'eue ne laisse Fesprit
du Cette variété
véritable signification phénomène.
d'amonr. appeler r~~o~ ~w<-
qu'on pourrait
à l'amour de nos
~<<?~c. pour l'opposer plastique
observations, a été décrite par nos
précédentes
? ÉTUDES&E PSYCHOLOëtEEXPÉRtMËXTALE

romanciers contemporains. dont quelques ouvrages


sont des morceaux remarquables d'analyse psycho-
logique. ÏI ne faut pas croire en effet que Famour.
même chez ceux qui ne recherchent que le plaisir.
se résume dans la jouissance de la beauté corpo-
relle. H faut avoir bien peu d'expérience ou bien
peu de lecture pour accepter une opinion aussi
bornée. La vérité est que ce qui attache à une per-
sonne aimée. c est autant son esprit que son corps.
Le talisman par lequel une femme peut charmer
n~est pas uniquement dans sa beauté physique, et
les femmes le savent car elles ont toujours
bien, su
à merveille ce qu il leur importe de savoir. Celle-ci,
comme la Rosalba de Barbey d'Aurevilly, séduit
par la pudeur raffinée qu elle conserve ou plutôt

qu'elle simule dans les plus grands transports de


Famour ses troubles, ses émotions, ses rongeurs

virginales. qu est-ce que tout cela, sinon des qua-


lités psychiques? Celle-là, comme la Vellini du
même auteur, laide, ridée, jaune comme un citron,
fascine son amant par la férocité de son amour hai-
neux, toujours prêt à jouer du couteau. Une autre,
comme la Z.yc~p de Dumas fils, galvanise un ancien
amant par rimmoralité provocante des sentiments
étale devant lui. Ces trois exemples suffisent à
qu'elle
prouver qu'en se fixant sur une qualité psychique,
le désir sexuel ne s'épure pas toujours.
C'est Fintuition de tout cela qui a fait la profon-
deur des ouvrages où les romanciers ont décrit ces
curieuses variétés de Famour s'adressant presque
PA~S L'AMOUR
LE FÉTtCmSME

a un état d'esprit de la personne


uniquement
tous réussi à bien dccnre cet
aimée. Ils n'ont pas
mais « ceux l'ont tenté en sont restes
amour. qui
la formule est con-
-rands mintenant que
plus sur ce
à la douzaine.
nue. on pourrait fabriquer
des romans profonds les uns
thème spécial. plus

que les autres. tout de


Il ne s agit point ici. on le comprend
d'un mais d'un attrait sexuel.
suite, goût platonique,
de xens attachent une importance
Beaucoup qui
de la personne qu'ils épousent.
capitale au caractère
un tout autre mottf. Je
se laissent inspirer par
sur un album de jeune nlle ce désir
lisais un jour
bien humain Demande Quel
banal et cependant
est votre vœu le plus cher ? Réponse Épouser
ait un bon caractère. Ce que
une jolie femme qui
de cet aveu entendait par bon c<MC-
l'auteur naïf
est facile à comprendre il n était pas question
devait devenir pour lui
d'une qualité psychique qui
sexuelle: il s agissait tout
une cause d'excitation
lui assu-
d'une condition qui devait
prosaïquement
rer la paix de chaque jour.
une observation qui nous
Tarnowski a publié
ressembler beaucoup au cas de Rousseau
parait
on peut même dire que c'est le cas de Rousseau
Il d'un homme. d'un honnête père
amplihé. s agit
à des nxes. quitte sa
de famille. qui. époques
va un certain temps chez une
demeure et passer
P~cA~r~ Samt-
Inverston .iu sens génital. (if~~
dec. 18~.) Cité par Lombrosu.
Pétersbour~,
ÉTLUES [tE PSY~tOLOGŒ LXPÈKUtENTALE

femme selon un programme dressé d'avancf.


qui.
le soumet a des corrections physiques d'une grande
viotence. ~ous ignorons malheureusement ies

détails de rbistoire de cet. homme: on y


passée
aurait découvert qu'dque fait ~xpHquant.
peut-être
comme Rousseau, son ~oùt pour ta na~c!!a-
pour
tion.

Que dire maintenant de ce phénomène étrange.


on a donné te nom heureux.
paradoxal. auquel
mais de .< volupté tie ~a douceur ?
éni~matique
Nous avons vu Rousseau désirant ardemment trou-
et n osant
ver une qui !e frappe,
maîtresse jamais
avouer sa folie aux femmes qu i! a aimées. QueHM
trouver dans la douceur physique
jouissance peut-on
de se sentir meurtri de coups et dans la doute.a-

morale de se sentir accablé par la colère ou le

dédain d'une femme? Cet état d'esprit, si insolite


fait il n'a rien
qu'H soit. n'est pas un accidentel;
de Rousseau. Si on lit les mystiques.
spécial
on reconnaît y a peu de mystiques
qu'it
se qui ne
torturent le corps au moyen de cilices. de cordes.

de chames de fer. Tel. comme Suso.


de disciplines.
dominicain du xiv' siècle. s'enferme dans un cou-

vent. et se livre trente ans à des macéra-


pendant
tions tellement
atfaiblissent son corps qu'au
qui
bout de ce laps de temps il ne tui reste plus qu'à
mourir ou à cesser ses exercices cruc!s. Pour aimer,

tes mystiques, il faut souffrir.


répètent
IL v a certainement ta un problème bien curieux;
LE FETtCHtSME [~A~S LAMOt R ~'t1

essayer de le comprendre. il faut d'abord le


pour
limiter. Plusieurs raisons peuvent pousser les mys-
à la recherche de la douleur physique sous
tiques
une apparence commune peuvent se cacher des si-
tuations absolument différentes. Ainsi. pour cer-
tains. les macérations prolongées ont pour but de
les désirs de la chair. en l'a~aibtissant.
dompter
D'autres fois. le mystique cherche à s'affaiblir parce
sait le jeune elles macérations la divi-
qu'il qu'après
nité lui envoie des visions: en d'autres termes. le
débilitant favorise les hallucinations et Fex-
régime
tase. Autre raison la douleur est envisagée comme
une otfrande à la divinité, dans le but d'apaiser sa
colère ou d assurer sa bienveillance. Eniin. la mor-
tification devient un moyen d'exciter éner~ique-
ment son effet sur les images est
rima~ination:
à celui de la tiagellation sur les fonctions
analogue
sexuelles du viveur usé.
Mais rien de tout cela ne constitue, à proprement
la volupté de la douleur: aucune de ces
parler,
raisons n'est applicable au cas de Rousseau; pour
comment on peut arriver à prendre
comprendre
à sa souffrance, il faut avoir recours à la
plaisir
loi de Fassociation des idées et des sentiments.
C*est cette loi à notre avis. donne !a clef du
qui,
problème.
Gràce à une association d'idées, nous avons vu

des inertes et comme des bon-


objets insigninants.
nets de nuit, devenir un foyer intense de plaisir;
si l'on remplace, dans les mèmes conditions, l'objet
EXP~ttIHEXTALE. <
PSYCHOLUûiE
t~ ETUDES DE PSYCHOLOGIEEXPÉRIMENTALE

inerte indiB~érent-d'une
racte personne. Pacte
par
par association d'idées, une
produira également,
agréable. Si racte est douloureux,
impression
comme la uagellation donnée par une main de
femme, il pourra également acquérir, T par une
association d'Idées. la propriété de paraitre agréable.
Alors, chose bizarre. le phénomène sera à double
face. Directement, la blessure faite par la main
aimée sera douloureuse et indirectement, par
association d'idées, elle sera voluptueuse: de là
ce double caractère, et contradictoire, du
opposé
même fait. C'est bien ce qui s'est passé chez Rous-
seau. S'il aime se courber. se prosterner, s'aplatir
devant une maîtresse adorée, s'il appelle les coups
d'une blanche main sur son échine, c'est que ces
divers actes,
quoique douloureux pour la sensibi-
lité physique et morale, ont acquis, par associa-
tion, la propriété d'éveiller la volupté.
De même tel malade adore un bonnet de
que
nuit, ou un clou de bottine, lui il adore la souf-
france physique causée par une femme. C'est une
dernière espèce de fétichisme, ce n'est pas la moins

étrange.
à ce phé-
Remarquons encore que ce qui donne
nomène un caractère à part, c~est qu'il réside dans
l'accolement de deux sentiments contraires. L'acte
douloureux en lui-même devient agréable non par
les idées accessoires qu'il réveille mais par les ~CK~-
à lui. Aussi,
MCM~ dérivés qui se sont joints la juxta-
position de ces deux sentiments opposés produit elle
LE FÉTtCHtSXE M~S L AXOFR <~
1
ïes marnes effets de contraste !a juxtapositton
que

de deux Goûteurs te vert c~ !e


compïémentaircs.

rouge.
CHAPITRE IV

du fétichisme de i'amour. Le besoin de


Conclusion. Origine
es: purement cerebra!. – A que{ moment
~tMté. – Ce besoin
le fétichisme devient- i! nne maladie de L'amour?– Le fétichisme
tend à ~abstraction et à la ::énéraHsation. – L'exagération d~un

caractère aime. Observation de Humbohït. – Le ~rand teti-


chiste est continent. La rumination erotique. Le f~tichi&me
dans la littérature. La concurrence sexuelle. La
amoureux
lutte qui sert de préhtde à raccouptemem n'est pas une lutte
c est une lutte amoureuse. DéSninon dernière du
arustique.
fétichisme.

Il ne suffit de réunir des faits. il faut les


point
et les Essayons de tirer
comprendre expliquer.
conclusions des observations que nous
quelques
avons réunies sur le fétichisme.
Examinons d'abord quelle origine peut être assi-
gnée au fétichisme amoureux.
Toute la psychologie de rameur dominée est
cette fondamentale Pourquoi aime-
par question
t-on telle personne plutôt que telle autre? Pourquoi
désire-t-on une femme belle. quand on
posséder
sait fort bien que la beauté n'ajoute rien à la
et à l'intensité de la sensation génitale?
qualité
Cela prouve que l'être aimé est quelque chose de
source de plaisir. Il serait tout à fait
plus qu'une
ridicule de penser que si des hommes meurent
LE FKTtCHtSME MXS L AX'tFR

d'amour pour une femme qu ils ne peuvent pas


posséder, c est parce qu ils lui demandaient en vain
une petite sensation matérieHe que ta première
femme venue aurait pu leur donner. H faut être
naïf et incompétent comme Spinosa pour définir

simplement ~mour 77~ coMC~?M~~7<~<? ~f~


c~K~cP ~.r~r~cp. E~ EV. H.) E Ce qui inspire
iamour est donc autre choseque la recherche d une

impression physique: e est ce qu on peut appeler


d un mot générât la r<?c~~rc~~ ~<??~c; il est
bien que ce mot a prieurs
entendu sens. et que
chacun a le droit de rinterpréter à sa façon.
Ce besoin de beauté, que Fon retrouve dans tout
amour s'élevant au-dessus de ia brute, o~re ce
caractère tout particulier d'être un besoin pure-
ment cérébral incapable de recevoir directement
une satisfaction matérieHe.
C'est dans ce besoin cérébral que nous plaçons
roris'ine du fétichisme amoureux. En effet, le féti-
amoureux
chisme est. comme nous Favons déjà
détïni. l'adoration qui sont
de choses
impropres à
satisfaire directement les fins de la reproduction.
S'il v a du fétichisme dans l'amour aormal. a

quel moment ce fétichisme devient-il une maladie


de l'amour?
C'est ici qu'il faut insister; car le grand intérêt
de ces études, nous l'avons dit et
psychologique
nous le répétons, réside tout entier dans les com-

paraisons entre 1 état normal et ses déviations.


La ligne de démarcation est fort difficile à tra-
i.
<? ÉTTDES DE PSTCH'~LOGtE EXPËRtMEXT\LE

cer: souvent. dans le monde. on prendpour de


pures extravagances d'amoureux ce qui est réelle-
ment une perversion sexuelle. Les atiénistes le
savent bien: Us se rappellent l'histoire de cet
aliéné, fou par amour. qui jetait des pierres dans
les fenêtres de sa bien-aimée. et qui fut interné
après l'examen de Lasës~ue. Plus tard. sorti de
1 asile. il accusa Lasè~ue de séquestration arbi-
traire. Lasès~ue se défendit lui-même, et il eut
quelque peine à faire comprendre aux juges la dif-
férence qui sépare le délire érotique du délire des
amants ~Ball).
Prenons le fait qui se rapproche le plus de l'état
normal, celui où la perversion sexuelle est si légère
qu on pourrait presque douter de son existence. Il
s'assit, par exemple. de Descartes qui a conservé,
comme souvenir d'un premier amour, un penchant
pour les yeux louches. En quoi ce penchant a-t-il
quelque chose de pathologique ? On peut dire sim-
plement qu'il tend à donner à un détail insigni-
nant de la personne physique une importance exa-
gérée.
Il en est de même pour les amants de l'odeur; si
leur goût est excessif, ils en viendront à ne cher-
cher que Fcdeur: peu importe que la femme soit
vieille, ridée, bête, de condition inférieure: elle
répand telle odeur, cela suffit. Alors ce détail
cutané deviendra le fait important, celui daus
lequel tout se résume, le centre d'attraction de
tous les désirs sexuels. Quand toutes les consi-
LE pKTirnïs~E r~s L'\M~rR
¡

d'asre. de fortune. de convenance morate.


dormions
et soriate. se trouvent ainsi sacrittées aux
physique
de t'odorat. on est en face d'une perversion.
plaisirs
Ce n'est le caractère morbide de ce pen-
pas tout:
est élément tes impulsions irré-
chant pronvé par
sistibtes il donne lieu: le sujet. qui
auxquelles
son odeur dans la femme dans
reconnaît qui passe
est entraîné invinciblement a suivre cette
la rue.
femme: il ne plus résister a cette impul-
peut pas
sion le dipsomane ne peut résister a la vue
que
d un verre de vin.
Ainsi, le fétichisme, dont nous arrivons mainte-

nant a préciser la définition. consiste dans t'impor-


tance sexuelle Fon attache à un détad
exagérée que
secondaire et insignifiant. C' tte varie
importance
J'ailleurs avec les cas. et t servir à marquer le
pe'
de la ~so'is notons que M. R.
désiré perversion,
un penchant ~i marqué pour la main
qui éprouve
féminine, n'en est pas arrivé au point
cependant
de sacrifier à cette main tout te reste de la personne:
il ne se résignerait pas à faire la cour à une femme

vieille, ridée et sale. qu'elle aurait de jolies


parce
mains. Ce contraste lui est même fort pénibte.
Chez d'autres malades. le fait contraire se présente
très nettement. Nous citer cet amant des
pouvons
yeux dont l'histoire a été racontée par M. Bait.
L'éminent le fit comparaître à sa leçon.
professeur
et te de dessiner sur un tableau noir un œd
pria
de femme. Le malade obéit à cette invitation avec

un évident. car rien n est plus agréable que


plaisir
Érr~ES DE PSY<:H"LO'.tE EXPERHÏE~TALE

de s occuper de ce qn on aime. Apres avoir tracé a


!a craie !e dessin dont nous avons parié p!us haut.
it déciant nfttement que
pour tui t'mte !a femme
se concentrait dans iœiLet qu i! /< aimait. ~y~<? cet
organe. Ainsi, pour ce maiade. qui occupe un ransr
élevé dans réchene des perversions sexueties. Fteit
est tout. il etface tout !e rc~te de !a personne phy-
sique et morale.
~ous pouvons, à cet é~ard. comparer ce~aHéné
à ramourenx normat qui serait épris des beaux

veux de sa maîtresse. HoMerc peignant un bour-

geois amoureux d une marquise !ui fait


imaginer
cette phrase inoub!iab!e. destinée à Lt dame de ses

pensées

R*'Hc marquise, vos t~eaux yeux tue for~ mourir d'amour.

Ce qui distingue notre matade et ce type vut~aire


et banaL c'est tout simplement !e desré de Famcur

que fe bourgeois gentil homme ressent pour !es


beaux veux de Dorimëne it peut aimer ses ycux~
mais I! aime tout !e reste de sa personne, ses beiïes
manières, et son titre de marquise. H n'y a pas
dans cet amour normal une sorte d'hypertrophie
d'un étément qui entraîne l'atrophie de tous !es
autres.
Ainsi donc. te fétichisme amoureux a une ten-
dance a détacher comptëtement. a iso!er de tout ce
rentoure ~objet de son culte. et quand cet
qui
objet est une partie d'une personne vivante, te féti-
chiste essaie de faire de cette partie un tout ind~
DAXS L'AMOCR
LE PÉTtCH~E

La nécessité de tixer par un mot qui «erve


pendant. du senUment
de si-ne ces nuances fuyantes
petites
Le fett-
nous~fait adopter le terme d

a une tendance à 1 abstnu'tion.


chisme amoureux
normal. qui s adresse
Par là il s'oppose à l'amour

à la totalité de ta personne.
de ce travail d abs-
Pour bien suivre te propres
se dans 1 amour
traction il faut voir ce qui passe
le de départ de ces aber-
des corps inertes: point
dans ces charmantes Mes auxquels
rations est
l'idolâtrie amoureuse. dans la tendresse
donne lieu
les cheveux. les
avec ramant conserve
laquelle
de la aimée. Quand
rubans, mille reliques personne
ces choses inertes, il ne les
il couvre de baisers
son esprit du souvenir de la femme.
pas dans
sépare
reste soudée à la vue de ces objets.
Cette ima~e
d'abstraction n'est pas intervenue
Une opération
l'un de l'autre ces deux éléments
pour détacher
liés. maintenant que
.i intimement Supposons
avec un soui une
conserve p~ux
ramant, qui
blonds, un ~out spé-
mèche de cheveux acquière
blonds en et se
cial les cheveux généra!
pour
les collectionner nous avons vu plus haut
mette à
de mouchoirs et de fragments
les collectionneurs
Ce sont là des formes de transition.
de vêtements.
intérêt. Les sujets de ce
le
qui offrent plus grand
bien ces inertes comme
genre recherchent objets
femmes ont vues. mais ils
des souvenirs des qu'ils
aussi en eux-mêmes, en tant que mou-
les aiment
vêtements. Chez M. L.
choirs, en tant que
~0 FTT [tES DE PSYCHOLOGIE EXPERtMEVTALE

abstraction est moin~ considérable pour lui. !e


costume itaHen n a d attratt que torsqu i! est animé

par le corps d'une jeune et jolie femme. H. L.


n éprouve qu un plaisir modéré à voir la jupe
rou~e. le tablier bteu. les denteHes d'un costume
italien atfaissés sur une chaise: !a vue du vêtement

tlasque et sans vie ne {excite pas. Aussi n a-t-it

jamais en ridée d'acheter un de ces costumes. afin


d'en jouir chez lui. dans son domicile. La question

que je lui ai faite a ce sujet a paru rétonner beau-

coup. Au contraire, ~abstraction est plus complète


chez ramant des clous de bottine. La vue d un
clou. qu'it tient dans ses mains, et la vue d'une
bottine garnie de clous hii donnent une excitation
très intense. Aussi le voyons-nous achetant des
souliers de femme. les emportant chez tui. et pre-
nant plaisir à les garnir tui-méme de ctous. Ici.
t'adoration pour L'objet matérieL quoique fortiuée

par la présence de la femme, peut s'en passer. Cette

indépendance augmente encore et atteint son maxi-


mum chez l'amant des tabliers bbmcs. Aucun sou-
venir féminin ne se mè!e à son obsession et ne la
colore. Ce qu H aime. c est le tablier blanc en lui-
même et pour tui-mème. I! ne peut pas en voir un
séchant au soleil. ou p!ié dans un magasin~ sans
avoir envie de le dérober. On a trouvé chez lui des

piles de tabliers blancs votés. Dans ce dernier


cas. le fétichisme a atteint son développement
complet; il parait même impossibte d'aUer au deïà;
l'adoration s'adresse uniquement à un objet maté-
~t
Î'~S L.~tO~R
LE FETI'H!S~E
1
t *~t~<*ftTtttt**

la femme n'est intervenu''


ri el. 1:Euctctc
riet “ ,.t
\.mc'Httn<'m'-nt.<'mun.'
'o"t- 't'
u-~t t'
.~ueitc. i-tr~-tton
r .1.. i n.Y.st.~
L<'
co.~u~ a -/<.<< .)~,
:E
p.
~a .mo.r .e.L pas J. de
i laiiell n. t~sl gas épris ~pt~l"ialeUlcnt
u t:oslume
tlélerminé. pnrté par
Itc~
aime. œ u'e"t putni
S=~ ~w· quïl
telle ersuune
un f ercrP..tt~an-J:~etlctes
recherchait Jans
dil a.ussi ce Iluïl
Roussea.u 'lue
d
impérieuse:
R.U.SMU dtt

1 :;euutt~ et le
:=~r~ Ie faisaient "-nellre
ioutes celles 'lui

~d. L.
j.,
des tabliers
..M,
et ramant
toute une classe lrob.ieL5:
des tabliers blancs.

~1~~ de ces faits p


dMt d.M couture
~e Par lat.
sion sexuelle a. un caractère ~énéralisalelir.
a

en~ter aur une


tout
une tendance à. se concentrer
normal conduit toujours
L" amour =='
seule personne.
se
r.s=~
but la Mproduchon.
pour

t c. .~a. dt'S :ctJets dlt'Z


a S:lns doute
r. ~gotste. il Y L:~ f.vbie
un titaisir pl'l"SlJUlwi. leur pe~onnt.
prupre
~L'=~
du ~rc.s. ,~vo,
trou\"ons tata poëste
p~~e
ct· sujet. noUS
trailleurs. ctln`
sian, Partout
te (.ut. pathologtque.
:~r~
~2 ÉTE~ES &E PSYCHOLOGIEEXPÉRIMENTAIS

i~ous devons maintenant quelques effets


signaler
accessoires de cette tendance du fétichiste à se con-
centrer dans l'objet de son cult~ et à ne voir que
cet objet. Cette étude est intéressante, car elle
donne les moyens de reconnaître, a des signes
si une est ou non atteinte d'une
précis, personne
perversion sexuelle.
Nous ferons d'abord remarquer que dans cer-
tains cas te sujet de l'observation éprouve un senti-
a un
ment sexuel d'autant plus vif que l'objet
volume plus considérable. Ainsi. :1 nous est dit que
l'Intensité du snasme augmente chez l'amateur des
clous. s'il y/< ~MMCoMp c/ les c/ ~07~

yros, s'ils sont ~0~


~CS souliers ~M'a des
de cuHe
~~M~. Ainsi plus l'objet de cette espèce
est ardent. Dans une
est gros, plus le sentiment
autre observation. celle de M. R. nous trouvons
un fait analogue. Ce malade, qui est l'amant de la
mam féminine. n'aime les petites mains il
point
et même une gran-
préfère la grandeur moyenne,
deur un peu au-dessus de la moyenne. Ce n'est
dans la remarquable observation de
pas tout
M. Bail que nous avons reproduite, l'amant des
de femme n~aime pas les yeux petits il les
yeux
désire très grands. S'il s*éprend un jour d'une
fifle, c'est parce qu'il retrouve chez elle FœH
jeune
idéal qu'il adore, et M. Bail remarque, sans être
de l'importance de ce détail, que la jeune
prévenu
mie a des yeux immenses.
Ce n'est pas sans raison que nous insistons sur
LE FET:C!nS~E t'AXS L AM~tJR

ce à première vue. parait sans impor-


point. qui,
tance. En réatité. tt n v a rien d'insignifiant dans

la nature. Ce tel est seulement incom-


qui parait
Pour comprendre t'Intérêt que présente te fait
pris.
dont nous venons de parier. il suffit
pathologique
de te mettre en rapport avec des faits normaux que
t'en observe jour autour de soi.
chaque
Darwin a observé, Humbotdt'. que les sau-
après
ont une tendance à exagérer la particularité
vages
naturette du corps qu'ils atfectionneut. ~e là t'u-
tes races imberbes d'extirper toute
sa~e qu'ont
trace de sur le visage et sur le corps. Les
poils
ind~énes de ta côte nord-ouest de tAmérique
ta forme d'un
compriment la tète pour lui donner
côue pointu: en outre, its ramènent constamment i

leurs cheveux former un nœud au sommet de


pour
ta tête. dans te but d'accroire t'étévation apparente
Les Chi-
de la forme conoïde qu Hs affectionnent.
nois ont naturellement les pieds fort petits. et on

sait tes femmes des classes étevées déforment


que
leurs en réduire encore les dimensions.
pieds pour
Nous retrouvons dans nos modes européennes
relatives au vêtement la même tendance à exagérer

tes formes du corps qui nous plaisent.


De même encore, si les bijoux ont souve~ pour
effet une excitation sexuelle, c'est qu'ils augmen-
tent, par une sorte d'itlusioa psychique, t'impor-
tance de Forgane ils servent de parure la
auquel

DMCCMC~~P de f/t~'7!nr< ~dt! p. 637.

PSYCHOLOGIE EXPÉRMEXTALE.
~tf ÉrrDES ~E PSYCHOLOGïE EXPÈRtXEXTALE

bague a pour but d'attirer l'attention sur le doigt;


le bracelet en fait autant pour le poignet. et Le col-
lier pour le cou tout ces faits concordent entre
eux et s enchaînent. Bref. on peut poser comme
règle générale que les fétichistes recherchent tout
ce qui peut augmenter le volume physique ou
l'importance morale de l'objet matériel qu ils ado-
rent.
L'usage du fard et du maquillage est un dernier
exemple de cette même tendance. Son but est en
euet d exagérer certaines parties du visage par
des contrastes de couleur. La raie charbonnée dont
les femmes se soulignent
galantes l'œil, comme les
écrivains soulignent un mot important, a pour
euèt d'agrandir l'organe et de faire ressortir la
blancheur de la cornée. On ne peut
pas s'empêcher
de songer au fétichisme
lorsqu'on voit sur les mo-
numents égyptiens ces yeux de femme que le kohi
entoure d'une large bande noire. Beaucoup de
personnes désapprouvent le maquillage comme
elles désapprouvent l'abus
des parfums ces arti-
fices peuvent en effet manquer de bon goût, mais
ils ne manquent pas toujours d'utilité, car ils ont
une action incontestable sur les sens de Fhomme.
En résumé, le goût byzantin du luxe, l'outrance
des modes, et l'abus du maquillage, sont des
formes différentes d'un besoin
unique, le besoin s~
fréquent à notre époque d'augmenter les causes
d'excitation et de plaisir. L'histoire et la physio-
ogie nous apprennent que ce sont là des marques
PA~ L AXOtR
LE FÈTtCHtSXE

de décadence. L'individu ne
d affaiblissement et
d'avidité les excitations fortes
recherche avec tant
son de réaction s abysse.
que quand pouvoir
un des caractères les
Il nous reste à signaler
du fétichisme amoureux. La con-
plus importants
ou la palpation de la chose aimée. que
templation ou un
de femme. ou une oreille.
ce soit un œil
est accompagnée d'une excitation
objet inerte,
si intense et surtout si agréable
génitale intense.
elle dépasser le
de sujets parait
que chez beaucoup
te coït. Cet amour
plaisir normal qui accompagne
a une tendance à produire la conti-
hors nature
disons mieux, il produit une impuissance
nence
On n a les ob-
de cause psychique. qu à parcourir
servations on y verra que la plupart
précédentes
sont des continents. l'amant de Fœil
des fétichistes
à trente-deux ans. encore
féminin est même.
Relisez aussi l'observation de Rousseau.
vierge.
robservation de ramant des tabliers blancs.
le fétichiste soit continent, quoi de plus lo-
Que
Ce aime, c'est un objet ou une fraction
gique? qu'il
vivante. Comment cet amour dévié, à
de personne
vicieuse, trouver une satisfac-
insertion pourrait-il
dans des rapports normaux? Donc,
tion légitime
voie de le fétichiste ne se repro-
par conséquence,
duira pas. C'est encore logique. car le plus souvent
sont des dégénérés, et renet ordinaire
ces malades
de la dégénérescence est la stérilité.
Mais il ne faut pas oublier que la continence
l'effet du grand fétichisme et marque
est seulement
ET! F~S &E PSYtH~LOGtE KXPÉ~tNE~TALE

ainsi te desrré auque! la perversion sexueiïe a su


s é!e\cr. Il a en est pas ainsi, je crois. chez !es
moyens et les petits fétichistes. Ce ne sont pas tou-
jours et nécessairement des continents. Ce ne se-
ront pas non p!us. il est vrai. des viveurs ordinaires;
ils conserveront dans leurs relations sexueHes une
marque spéciale: c'est surtout
par l'imagination
qu'ils jouiront. Chez eux le ptaisir de ~imagination
accompagnera toujours te plaisir matériet pour le
comptéter. pour le rehausser. pour tui donner
toute sa vaïenr.
L'étude des effets psychiques de cette continence
mérite de nous arrêter un instant. Examinons les
faits dans ~eur ensemble. et prenons les choses de
haut. La meilleure façon de comprendre la nature
de Finstinct sexuel est de le comparer à un besoin
organique, romme la faim comme la faim. it est
périodique: quand il a reçu satisfaction, il se calme
pendant un certain temps, puis il se reforme petit
à petit. et devient finalement impérieux à mesure
que le jeune se prolonge. Jusqu ici nous sommes
dans la règle physioïogiqne. Mais ce que certaines
observations, par exempte celle du nommé R.
nous apprennent de nouveau, c'est que, pendant la
continence, ce n'est
pas seulement le besoin sexuel
organique qui augmente d'intensité les idées éro-
tiques également, qui dépendent de l'imagination,
deviennent plus intenses. La continence neprovoque
pas seulement qu'on nous passe cette expres-
sion le cri de l'organe affamé; elle exalte encore
LE FÉTtCH~ME HA~S L't'HR TT

érotique. An moins. c'est c<' qui se


l'imagination
chez !cs sujets qui ont un tt'mpéram~nt ~en-
passe
sue~ et qui vivent dans un milieu excitant*. <~n

peut donc affirmer une fois de plus à ceux qui con-


sidèrent ta continence comme un ét.tt de pureté

supérieur à la pratique rémunère des rapports


sexuel que cet état de pureté ne se réalise pas
toujours: bien des continents. tout en restant purs
de corps. ontl'imagination beaucoup plus troublée

que tes pratiquants. On s'assure de l'importance.


malheureusement trop génératc. de cette observa-
tion. lorsque ïon fait soigneusement tétude de cer-
tains mystiques à la fois continents et sensuels.
Nous désignerons te curieux travail de rimasina-
tion qui se produit sous HnHnence de ta conti-
nence, par Fexpression de /'MH2//M~/< 'o~<y~p
coy~~cH~.
Il v aurait un grand intérêt à montrer comment
certains sujets en arrivent a satisfaire leur besoin

génitai en construisant dans leur tête des romans


d'amour; ce procédé consiste essentiellement dans
le rcmptacement d une sensation par une image
le sujet ne pouvant pas ou ne voûtant pas se donner
la sensation génita!e qui accompagne le rapprocbe-
ment sexuel, la remptace par des images du même
ordre, qui produisent le même genre de plaisir.
C'est don César de Bazan dégustant des lettres d'a-

Les réserves fuites au texte ne doivent pas ftt'f onhH~~ Il


parj!t démontré que, chez qnetques individus, les h~nt:uts de ht
continence sont pius considérabh's que ses tnconvt'nifnts.
~8 ÉTUDES DE PSYCHOLOGUEEXPÉRLMEXTALE
en humant l'o-
mour qui ne lui sont pas adressées,
deur d'une cuisine qu il ne mandera pas.
La plupart des pervertis dont nous avons retracé
l'histoire appartiennent à cette classe des ruminants
Il en est ainsi pour l'amant des clous de
érotiques.
bottines, qui passe plusieurs heures à se raconter à
lui-même des histoires d'amour. Les deux malades
dont j'ai recueilli tes observations m ont confessé

qu ils s'abandonnaient avec un vif plaisir


également
à des rêveries analogues. L'amant des yeux de
femmes se nourrit silencieusement de ses idées
Rousseau se livre à des fureurs d'ima-
érotiques.
gination où il fait jouer à toutes
les femmes qui lui
le rôle de M"' Lambercier. Evidemment,
plaisent
c'est ta un symptôme fréquent du grand fétichisme.
Nous avons maintenant réuni tes principaux si-
on reconnaît le fétichisme amoureux.
gnes auxquels
Avec ce critérium, on pourra facilement en cons-
tater la présence, car il est très abondant, répandu
La littérature t'a bien souvent chanté.
partout.
Nous allons, en terminant, en signaler un bien cu-
rieux exemple.
Dans un roman très connu, la Bouche de Ma-
~M? M. Belot a décrit ce que nous pouvons

appeler « l'amant de la bouche


M. X. raconte l'auteur, se troaveuBJour, dans
une maison publique, en présence d'une femme
dont il ne peut voir que les ailes du nez, la bouche
et le menton; le reste de la figure est recouvert par
un capuchon de satin noir et de dentelles. « C'é-
t~A~S L'AMOLR T9
LE FÉTt~niSME

tait dit-it. et cependant j'étais déjà pris p~r


peu,
cette femme voilée. Cet émoi instantané s'exph-
confessé: ce
quera
facilement.quand je me serai
chez la femme, ce que j'admire par-
que je préfère
dessus tout. c'est ta bouche*.
Cette scuie phrase nous avertit que nous sommes
devant un fétichiste, car tous s'expriment de la

même avec une singulière uniformité. On se


façon,
le mot du coupeur de cheveux « Ce que
rappelle
ce n'est Fenfant, c'est te chev eu. a
j'aime. pas
Toutes tes fois qu'on rencontre une phrase de ce

~enre. et qu'on est sur de s~ sincérité, on peut

ta présence du fétichisme.
soupçonner
L'auteur a fait subir à cette donnée première des
d'une très curieuse psychologie.
développements
à nous.
Nous n'hésitons pas à croire, quant que
son livre sur une observation vraie: mais
repose
comme son imagination d'artiste a sans doute mo-

diné les faits, it de déterminer te point ou


s'agit
l'observation cesse et où ta fantaisie commence.

Nous allons faire, à ce point de vue. ta dissection

du livre de M. A. Belut.
Les fé''chistes ont en générât un tempérament

sensuel; ce sont des malades; un grand


déplus,
nombre sont des dégénérés héréditaires, d'autres

sont des névropathes, etc. M. X. te héros du

livre, se conforme a la règle. It commence par faire

page !0~.
Xous avons une tettre de Fauteur, que nous
appris depuis, par
ne nous étions pas trompés.
SO ÉTÏDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

son autobiographie. dont H suHitde !irfd''ux p~:re~

pour être convaincu de la sensualité de son tempé-


rament. Quant à ses antécédents personnels on hé-
réditaires. H n en parle point: c'est une lacune:
mais il raconte flue M. Charcot. qui le connaît, voit
en lui un sujet remarquable'.
Examinons maintenant les caractères propres de
la perversion sexuelle; nous avons vu que le féti-
chisme tend à l~x~rac~OK. c'est-à-dire à l'isole-
ment de l'objet aimé. qui. alors même qnril n est

qu'une fraction du corps d une personne, se cons-


titue en MH ~OM~ MM~pCTM~H~. Or. que dit M. X.?
« Le mot bouche sis~nine pour moi w< ~OK~ un en-
semble composé des lèvres. des dents. des gen-
cives. de la !angTte et du parais.
Les fétichistes disent encore que peu importe que
la femme soit laide,, si t'objet de leur cutte est beau.
L'amant de !a bouche ne parle pas autrement.
<c Une femme qui a te nez trop fort. dont les traits
sont manqués. qui passe pour laide. peut ètre char-
mante si la bouche est réussie. En revanche.

malgré la pureté des lignes du visage, sa réputation


de beauté, une femme ne me dit rien si elle a une
bouche mai venue. »
Le fétichiste désire que t'objetde son culte ait un
volume considérable. M. X. aime les bouches aux
èvres épaisses et charnues. « Tant mieux que la

Rapprochement assez piquant c est & MM. Charcot et Magnan


qu<* l'on doit les ptus belles observations sur le fétichisme amou-
reux.
LE PKTÏ~ntSME ~A\S L A~t R

soit 1! y a plus de place


couche grande. ajoute-t-iL

~our le baiser.
Pour tes fétichistes, la perception sensGrieHe Je
un même à la
F objet aimé cause plaisir supérieur
sensation sexuelle. M. X. sans faire un franc

aveu sur ce point. s égare dans des demi-conhdences


laissent son opinion. Ainsi, il avoue
qui soupçonner
certaines femmes le baiser est !e plat de
que pour
du festin. celui préfèrent, et qui
résistance qu'elles
n est probabte que
parfois ~c~ ~?M: /~Mr /<
M. X. est de t'avis de ces femmes. Plus toin.

il soutient cette opinion assez comique qu'une


femme a accordé le baiser est une coquine
qui
elle refuse le reste évidente de
quand preuve
attache
rapproche- au
l'importance capitale qu-il
ment des lèvres. ennn ce détail carac-
Ajoutons
à reconnaître cntr~
téristique que M. X. parvient
miHe la bouche a vue une fois et qu'i! a ai-
qu'H
mée. Ce prodige de mémoire est t'euet d'une atten-
d'amour
tion éveiltée par un sentiment passionné.
Voici maintenant où commence la fantaisie.

L'auteur a fait de M. X. un viveur à outrance.

une hôte assidu des maisons du beau


publiques
monde. H nous semble le caractère intellectuel
que
de M. X. est tracé d'une main un peu incertaine.

Si M. X. existe, ce doit être un homme qui. sans


ta jouissance matérieUe. apprécie surtout
dédaigner
les plaisirs de Fimagination ce doit être un rumi-

nant érotique.
tout en faisant ces remarques, il ne faut
Mais,
? ÉTTBES &E PSYCHuLOGtE EXPÉRIMENTALE

pas perdre de vue le procédé ordinaire des roman-


ciers témoins d'un fait de la vie réelle, ils cher-
chent à Famptiner pour le rendre plus sensible à
leurs lecteurs. L auteur dont nous analysons l'ou-
vrage a probablement observé un cas de fétichisme
léger; il Fa grossi pour l'optique du roman, et il a
oublié d'élever au même ton certains détails acces-
soires qui en dépendent, tels que le caractère intel-
lectuel du fétichiste.
Quoi qu'il en soit. il est bien curieux qu'on ait
taxé de licencieux un livre qui ne fait que décrire
un cas de pathologie mentale. L'auteur a été le pre-
mier à s'y méprendre. II se propose, dit-il dans sa
préface, de nous présenter l'histoire de quelques
vices bien habillés et de bonne compagnie ce qu'il
nous a présenté, c'est bel et bien un cas de perver-
sion sexuelle.
It nous reste à conclure en résumant ce que cette
maladie de l'amonr nous apprend sur l'amour nor-
mat. I! n'y a point de fétichiste dont on ne retrouve
la forme atténuée dans la vie
régulière. Tous tes
amants sont épris de la beauté des yeux de leur
maîtresse, comme le malade de M. Bail; ils sont en
extase devant ta beauté de sa main, comme M. R.
ils adorent ses cheveux, ils respirent avec délices
son parfum favori. Le fétichisme ne se distingue
donc de t'amour normal
que par le degré on peut
dire qu'il est en germe dans l'amour normal; iisuf-
6t que le germe grossisse pour que ïa. perversion
apparaisse.
LE FÉTtCHÏSNE DAXS L'ANOCR S3

Le développement de ce point de vue nous amène à dire


mots des faits que Darwin a réunis pour appuyer sa
quelques
célèbre théorie de ta concurrence sexuette ces faits ont reçu de
t'Htustre naturaliste nne interprétation qu: a été admise jusqu ici
sans contestation, mais qui nous parait devoir ~tre légèrement
modiSée it est bien entendu que cette modiScation. tonte psycho-
logique. n~ébranie nullement ta théorie très bien établie de ta
concurrence sexuelle.
Darwin observe qu il y a entre tes mates d'un grand nombre
d'espèces animales une tutte pour ta reproduction c est tantôt
une tutte sangiante. tantôt une lutte artistique. C'est surtout parm
tes oiseaux que la tutte artistique, la seule qui nous intéresse ici,
prend un grand développement it y a d'abord la lutte des chan-
teurs le chant est pour le màte un moyen de charmer tes
femelles. Tantôt te màte se tivre à un chant solitaire~ la nuit par
exemple, et ta femelle accourt vers le meilleur chanteur. Tantôt
ce sout de véritabtes concours de chant. Les mates s'assemblent.
et chacun tour a tour se met à chanter. Us te font avec tant
d'ardeur que quetques-uns succombent en poussant nne note trop
forte. La femelle. après avoir entendu, choisit. Chez d'autres
oiseaux, ta tutte artistique n'apastieu entre chanteurs; teconcours
sur ta beauté du ptuma~e. Le faisan doré n'ouvre sa fraise
porte
d'une omette. Le faisan argus possède des
que lorsqu'il approche
plumes rémiges considérables, pourvues d'oeettes et rayées de
bandes transversales it présente des taches qui sont une combi-
naison de ta fourrure du tigre et de cette du léopard. Devant ta
femelle. il ouvre ses aites. tes porte en avant, et se cache derrière
ce bouclier resplendissant. Pour s'assurer de t'eCfet qu it produit,
de temps en temps il passe sa tète entre deux ptumes et regarde
la femelle.
Darwin admet sans difScutté que ces luttes artistique prouvent
que tes oiseaux, ainsi du reste que beaucoup d'autres animaux.
ont une faculté d'apprécier te beau. C'est possible mais nous ne
croyons pas que te choix fait par ta femelle entre plusieurs mates
soit dicté exclusivement par te sentiment esthétique. M y a ici une
nuance dont il faut tenir compte. La femelle de t'oiseau de paradis
qui voit te màle faire ta roue ne juge pas seulement comme
artiste ta beauté de sa robe nuptiale, ette ta juge aussi et surtout
comme femette de même ta femelle du bouvreuit qui écoute te
mate chanter ressent moins un plaisir musicat pur. un ptaisir de
t'oreitte. qu'un plaisir génital. Certes, ces deux ordres de senti-
ments se confondent souvent, à ce point qu'it est difficile de tes
mais it y en a un qui est plus ancien que t'autre. et
distinguer
ptus important, c'est sans contredit te sentiment sexuel. Je crois
qu'il faudrait retoucher dans ce sens quelques-unes des conclu-
M É1TDES DE PSTCfmLOME EXPÉRÏ~EyTALE

sionA de Darwin. La lutte par laquelle !es animaux préludent à


Faccouptement n'est pa~ une lutte artis:'que. c'est une tutte
amoureuse.

L'anecdote suivante~ permettra de préciser la distinction que


nous avons faite entre te sentiment artistique et le sentiment
sexuel. Un élève degrés, M. Amanry Duval. raconte, dans un
livre écrit sur ratelier de ~on maître~ qu un jour. à Fécoïe des
Beanx-Ârts, une femme posait toute nue devant plusieurs
étèves; elle m'était nullement gênée par tous tes regards diri~s
sur sa chair. Tout à cou?~ au milieu de la séance. elle quitte
la pose en poussant un cri et court à ses vêtements pour couvrir
sanadité; etle venait d'apercevoir à travers une tucarne la tète d'un
ouvrier couvreur qui se penchait curieusement pour la regarder.

L amour normal noas apparaît donc comme le


résultat (Tnn féttchtsme comptiqaé on pourrait
dure,–nousnons servons de cette comparaison dans
le but unique préciser de
notre pensée. on

pourrait dire que dans ramournormaHc fétichisme


est poïythéiste il résulte~ non pas d'une excitation
unique, mais d'une myriade d'excitations c est
une symphonie. Où commence la pathologie ? C est
au moment où Famour d'un délai! quelconque
devient prépondérante au point d'etfàcer tous les
autres.
L'amour normal
est harmonieux; l'amant aime au
même degré tous les éléments de lafemmequ'ilaime,
toutes les parties de son corps et toutes les manifes-
tations de son esprit. Dans la perversion sexuelle,
nous ne voyons apparaître en somme aucun
élément nouveau seulement l'harmonie est rom-

pue l'amour, au lieu d'être excité par l'ensemble


de la personne, n'est plus excité que par une
fraction. Ici, la partie se substitue au tout, l'acces-
LE FÉTÏCmSWE D\X~ L'AMOrR

soire devient le principat. Au polythéisme répond


le monothéisme. L amour do perverti est nae pièce
de théâtre où un simple Sgnrant s avance vers hl
et prend !à place du premier rô!c.
rampe
LA VIE PSYCHIQUE
B)N

HtCRO-ORGAtnSHES


CN CHAPITRE PEU COXXU DE LA P~YCH&LOGtE COMPARÉE.
– DtSTRtBCTIOX. –
DÉFtXtTtOK DES NtCR~-ORGAX~MES. LEUR

GROCPES DE XiCRO-ORGAXÏSMES AXQtACX. – CON-


PRtXCïPACX

PLEXtTÉ DE LEUR VŒ DE REL.~TtOX. LE mCRU-URGAKtSXE

X'EST PA~ StXPLBMEXT CNE CELLULE IRRITABLE.

L'étude des êtres


microscopiques a été jusqu'ici
Les
un peu négHgée par la psychologie comparée.
à l'observation de ces
naturalistes qui se livrent
êtres ont recueilli sur leur vie psychique un grand
nombre de faits intéressants mais ces faits n*ont
ni commentés, ni éctairés
pas encore été réonis,
les uns par les autres ils restent dispersés dans des
mémoires et des recueils de toutes sortes on te
ne songe pas à les rechercher nous
psychologue
allons essayer de lni faire connaître nne partie de
ces richesses.
On comprend sons la qualification de Micro-orga-
nismes tous les êtres que ta petitesse de lenr
volume et la simpUcité de leur structure ptacent
aux derniers degrés de Féche~e animate ou végé-
tale ils représentent les formes les plus simples de
~8 ETTDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRtMEXTALE

la macère vivante ils sont constitués une


par
cellule unique
Les nns remplissent les eaux douces et tes eaux
salées, servant de nourriture à une foule d'autres
organismes, on contribuent. à l'aide de leurs sque-
lettes calcaires ou siliceux. à ta formation des
continents. Les autres vivent en parasites dans les
organes des animaux et des amènent
plantes. et
un trouble plus ou moins grave dans la santé des
organismes qu lis ont envahis. D autres enfin, agis-
sant comme ferments, produisent des modifications
chimiques importantes dans la matière organisée
en voie de décomposition.
Un grand nombre de classifications ont été pro-
posées pour l'arrangement méthodique de ces êtres:
aucune n'est complètement satisfaisante, et cela se
comprend. Si une classification naturetle est tou-
jours une œuvre complexe lorsqu'il s'agit d'animaux
élevés qui diSërent entre eux par des attributs
importants, sur lesquels la comparaison peut porter,
ta difncutté est plus grande encore pour des êtres
simples qui ne différent que par des caractères
tégers.
La principale division qu'on établit entre eux est
celle des Micro-organismes animaux ou Proto-
zoaires et des Micro-organismes végétaux ou
Microphytes.

La doctrine de !*untceHo!artté. relativpment aux infusoires. a


été défendue par Stebotf! et Kôlliker ta majorité des naturalistes
&\ est ralliée.
LA VIE PSYCHÏ~CE DES KtCRO-~R&AXYSXES 1
Ï1
démarcation de ces deux reines est
La ligne de
il existe un nombre de
loin d'être précise grand
~c~ qtie tes botanistes
Micro-organismes
!cs tandis qae
rangent volontiers parmi végétaux,
les considèrent de préférence comme
les zoologistes
des animaux
ci-dessous le tableau des s-roupes
Nons donnons
de Micro-organismes animaux:
les plus importants

XÏCR~-OMAXMXES ~HtAt*X

1 ~arco~ Sporo~~rf~.
fn/T~wc~. .Majt~y~p~or~?.
Rhtz'~n'des 'tt't~rhu's.
CiU~. PIase~s.
H~Hozt'afRs. <~)'tdh's.
Sucenrs. Cho~non.t~Httés.
RadK~ure<. Sarcos pondes.
DtnoHa~e'tes.
MYx'~puruHt's.
CYStona~Ht~.

Mtcr"sp~ridies.

~ou~ nous d'étudier la vie psychique


proposons
êtres ultérieurs, ou. en termes
de ces pour parler

généraux, leur vie de rotation. Ou sait que ta


ptns
de relation essentieUement deux
vie comprend
termes d une Faction du monde extérieur
part.
sentie la sensibiHté d'autre part,
par Forganisme
de ror~anisme sur le monde extérieur
la réaction
le mouvement On a l'habitude de donner à la réu-

nion de ces deux le nom d'irritabilité.


propriétés
la réaction du Micro-organisme aux
qui exprime
forces extérieures. On dit alors. et avec raison, que

Le mpitteur caractère ditféœuttf~ '!f ces deux r~t~s .{t~ ron


est t-e!anf :t la nature comique de ta membrane
puisse si~na~r
tes venét.mx. (n membrane d\'nv-
d'enve!oppe: chez or~antsmes
d'une substance ternatre.de cpth!iu~e:Ht: est de
toppe es<.tormee
natme aibummouie chez les nrgatn~mes antmaux.
90 ÉTUDES DE PSYŒOLOGBE EXPÉMMEyTALE

toute cetlile vivante est irritable, c est-à-dire qu'elle


a ta propriété de répondre par des mouvements
aux excitations qu'elle subit.
Tout que l'irritabilité
en admettant est le fonde-
ment de la vie de relation, et par conséquent le
fondement aussi de la psychologie, il faut cepen-
dant se garder d'assimiler la cellule autonome des
Micro-organismes à une simple cellule irritable.
Bien que te corps de ces petits êtres soit l'équiva-
lent d'une cellule simple, ce serait une erreur de
croire que leur vie de relation consiste dans une
réaction motrice à l'irritation extérieure. Au terme
de nos recherches sur la psychologie des Proto-

organismes. nous verrons qn on trouve chez ces


êtres inférieurs, qui représentent les formes les

plus simples de la vie, des manifestations d~une


intelligence qui dépasse de beaucoup les phéno-
mènes de l'irritabilité cellulaire. Ainsi, même aux
degrés les plus bas de FécheUe vivante, la vie

psychique est une chose beaucoup plus complexe


qu'on ne croit, et Fidée que quelques auteurs, même
récents, se sont faite de la psychologie cellulaire me

parait être un schéma très grossier de phénomènes


très délicats.
Chez la grande majorité des animaux pluriceUu-
laires, la vie de relation s~exerce par un système
nerveux et par un système musculaire.
Il n'en est

pas de même pour les Micro-organismes; la plupart


ne possèdent ni système nerveux central, ni organes
des sens quelques-uns même ne possèdent pas d'or-
M
LA VIE PSYCHIQUE DES MICRO-ORGANISMES

de locomotion. Les fonctions de la vie de rela-


ganes
masse du corps
tion sont accomplies par toute la
de Protistes, exemple. n'ont point d'or-
beaucoup par
visuel di~éreneié c'est le
gane anatomiquement
tout entier de l'organisme élémentaire
protoplasma
est excitable la lumière, comme il Fest par
qui par
Chez d'antres Micro-
la chalenr ou par réiectricité.
on voit apparaitre un
organismes, plus étevés,
de dinérenciation. donnant lien
commencement
moteur.
soit à un organe des sens, soit à un organe
faire une description générale de
Nous allons
ces organes. L'étude de ce début dans le travail
de dinérenciadon un grand intérêt pour
présente
ranatomie et la physiologie comparées; elle n'inté-
moins la D'ailleurs, en
resse pas psychologie.
insistant sur ces préliminaires de notre travail, nous
aurons l'occasion d'enregistrer des faits nouveaux
et intéressants.
CHAPITRE PREMIER

LES ORGANES MUTEES ET LES ORGAXES DES SEXS

LES ttttKAXES XOTETRS

La M'ttitué. Le pseudopode. – Opinion de M. Rou~ft re!ative-


ntcnt à la formation des – Les ci!s vibratites. –
pseudopodes.
Lfttr valeur morphot~ique. Observations d En:re!mann. –
Les mouvementt; des cils vibratiles sonE soumis à volonté de
r.mimaL – Observations de M. Balbiani sur t'* Dt~~fM~
n~M~M~. Expériences de Rossbach. Le tÏa~ettHm.
Variété de ses mouvetnents. – Observation de BùtschH sur le
na~en«m dn ~~<p7t~~mMt?t ctTtc~M.– Les infusoires métaboH<;ues.
Les bandes gratmteuses et ~s Htatnents brillants. La
vesictde contractile. Les mouvetnents des Bactéries et des
Grégarines.

~t

LE SYSTÈME XERVEUX

Absence de système ttervenx central chez tes organismes onicenu-


!aires. Hypothèse d'un système nerveux ditïus.–Observation
de Luther sur le Stentor en voie de division.

ni

LES ORGANES DES SEXS

Organes du tact. –Organe visuel. Tache oculaire desHa-


:?e!!es.– Tache oculaire des zoospores v~éta!es. Expériences
de Ktebs sur ta structure des taches. – L hématochrome n'est
VIE DES XICRO-ORGAXtSMES ?
LA PSTCHUjtE

~vec le pigment Opinion


pas sans anatocie chtofophYÏÏten
auteurs sur ta fonction phvstoh~tqne des tachas dttes
des
Observation de M. Pou<-het sur Fœtl 'h! ~~no~t-
oculaires.
Tïft~t ~jypAent~. Cet œit est compose .t'nne masse nt::men-
et d'un retrtn~ent. Obser~.tttons de M. KunsUer
taire corps
sur Fœtt dnPhacus.–~bserratton de Chtparede et Lachmann.
Observation de Lteberknhn.–~ens!btUtedes Ëu~tènt's .t !a

htmière. d'Ensetmann. – Les vesicutMs de Mùner


Expériences
du f.t~ocf~ ro~frïiw.

Si ron se reporte que nous ~voos


aa tableau
donné des de Micro-or~amsmes ani-
s~roapes
maux. on voit qu'Hs sont subdivisés en quatre
classes, tes Infusoires. les Mastisrophores, tes
Sarcodines et les Sporozoaires. La distinctioM de
ces classes repose sur l'existence et !a nature des
moteurs.
organes
Les Mtisotres comprennent les Protozoatrej qui
se meuvent à Faide de cits vibratiles répandus en
nombre sur leur corps.
plus ou moins grand
La deuxième classe, les Mastigophores, comprend
les animaux qui se meuvent à t'aide de tiagetiums,
c'est-à-dire de longs filaments.
La troisième classe, celle des Sarcodines. com-

qui se meuvent à t'aide de pseu-


prend les animaux
ce sont des expansions de ta substance
dopodes
de leur corps.
La quatrième classe, celle des Sporozoaires, est
ils se
caractérisée par le mode de multiplication
des spores. Chez les animaux de
reproduisent par
ce groupe, les organes locomoteurs spéciaux font
94 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

défaut ces êtres sont d'aiHeurs généralement peu


mobiles, on ne présentent que des mouvements
dont le principe est inconnu.
Nous décrirons successivement les pseudopodes,
les cils vibratiles et le Qagetium.
Le pseudopode. La formation des
pseudopodes
a lieu principalement chez les cellules nues, dépour-
vues de membrane d'enveloppe, chez tes Sarcodines
en généraL On peut les étudier facilement chez
l~~M?~<ï ~TMCcp~ animal microscopique qui se
rencontre en abondance dans i'eau douce contenant
des matières organiques en putréfaction. 11 a l'aspect
d'une petite masse gélatineuse, irréguliëre, formée
d'une substance incolore, le protoplasma. On ne
connaît encore que très incomplètement la nature

chimique du protoptasma on sait seulement qu'il


résuite d'un métange de matières atbuminoïdes.
avec addition d'eau et de principes minéraux. Dans
le protoplasma de l'amibe, existe une petite masse
arrondie et réfringente, contenant dans son inté-
rieur un ou plusieurs corpuscules brillants; on
donne à cette petite masse le nom de noyau, et aux
corpuscules le nom de nucléoles.
La forme du corps de l'amibe est rendue très

irréguliëre par le fait que certaines parties de la


masse s'allongent et forment des saillies courtes et
arrondies que l'on désigne sous le nom de pseudo-
podes. C'est grâce à ces pseudopodes que l'animal
se déplace il les émet dans la direction du chemin

qu'il parcourt, puis les rétracte, tandis que d'autres


LA VIE PSYCHIQUE DES MICRO-ORGANISMES 9&

points de sa masse s'allongent à leur tour. Le corps


entier s'avance en rampant. L'amibe en se déplaçant
a l'aspect d'une goutte d'huile qui coule. Pour

expliquer le mécanisme de cette marche, il faut

supposer que le pseudopode émis prend un point

d'appui par son extrémité libre, puis attire à lui.


en se raccourcissant, la masse entière du corps.
Mais il est difucile de savoir queue est la cause de
rallongement des pseudopodes. On a supposé que
le protoplasma est doué d'une grande élasticité et
que Façonnement est le retour de cette substance
à sa forme primitive. Telle n'est pas l'explication
donnée par M. Rouget. Le savant professeur du
Muséum a bien voulu rédiger pour nous ta note
suivante, dans laquelle il résume son opinion
Toutes les foisqu'un organisme protoplasmique
meurt ou est soumis soit à une forte excitation
électrique, soit à une température relativement
élevée (-T- 45* à–r-50*), les pseudopodes se rétrac-
tent et rentrent dans la masse, qui prend une forme
globuleuse il en est de même pour le protoplasma
des cellules végétales dont le réticulum infra-cellu-
laire se brise en se rétractant, ou bien la masse du
protoplasma se divise en masses spbériques. Ces
états de rétraction sont les analogues de la rx~M~e
MM~CM~N?*~ et, comme elle, représentent l'état de
contraction maximum du protoplasma. Du reste,
le style des Vorticelies (C~rc~c~M~ qui est une
formation protoplasmique, reste, dans les mêmes
conditions, à l'état de rétraction permanente. M
9~ ÉTUDES &E PSYCHOLOGIEEXPÉRIMENTALE

résume de là que l'émission des pseudopodes. /<?M7*

~M<y~yMC/ ne peut en aucune façon être considéré


comme un acte direct de la contractilité du proto-

plasma.
K La des pseudopodes, un des pro-
production
blèmes les plus ardus. ne peut s'expliquer. selon
moi, que de la façon suivante. Toute masse
et spécialement les amibes, se
protoplasmique.
compose de deux parties. une couche enveloppante
ou cc~7rc. visqueuse et élastique, et un contenu
central liquide tenant en suspension des granula-
tions.
« Des l'apparition d'un pseudopode, il se manifeste
un courant de
liquide qui pénètre dans le pseudo-
et semble contribuer à son allongement. II
pode
est bien évident que le liquide est passif, qu'il ne
pénètre dans le pseudopode que parce que, pressé
de toutes parts. il trouve là une moindre résistance.
– Je pense que la substance hyaline homogène
(en apparence) du pseudopode est aussi une espèce
de hernie de l'ectosarc, se produisant par suite
d'nne diminution de la résistance élastique dans le
avec accroissement d'élasticité
point où il apparait.
d'une
ou de contractilité (pour moi deux modalités
même propriété) dans les parties de Fectosarc, où
ne se produisent pas de pseudopodes. La con-
tractilité ou la tension élastique de ces parties dimi-
nuant, revenant au degré primitif, le pseudopode
rentre dans la masse. Ajoutez à cela que. chez
une amibe de grande taille, l'~wœ~a ~CT~co/a, il
LA VIE PSYCHIQUE DES HtCR'ORGAXISXES ~T

m'a semblé que la couche la plus superficielle de


l'ectosarc présente des stries d'apparence granu-
leuse qui seraient identiques aux stries ou fibrilles
contractiles de l'ectorsac des infusoircs ciliés. ~c?<-
tor. ~N'o~o~c~. ~Mr~~c~. etc. (20 mai t88T~
Le
pseudopode ne représente point un organe
de locomotion dinerencié et permanent il est
constitué par un simple prolongement de la masse
du corps, qui peut se produire sur n importe quel
point du corps, et lorsque 1 acte de locomotion a
été accompli, ce prolongement rentre dans la masse
commune sans laisser de trace de son émission.
Chez d'autres espèces animales, par exemple le
Pc~f/o~~ de Lachmann, on saisit un commence-
ment de différenciation des pseudopodes; ils se
forment toujours sur le même point du corps, au
niveau de la partie antérieure; mais. malgré cette
localisation constante. Forgane moteur n'a qu'une
existence transitoire: il se produit au moment du
besoin, et disparait dans la masse du corps, quand
le mouvement est exécuté. Chez les ~ic~o~ry~
il y a un progrès de plus: les pseudopodes nom-
breux émis par cet animal, et qui ont la forme de
niaments, sont des organes permanents, à attribu-
tions fixes.
Les cils cï~cr~/c~. – Les cils vibratiles sont des
filaments courts, homogènes, extrêmement ténus,
qui sont animés d~m mouvement vibratoire. Ce
sont des organes de locomotion nettement diffé-
renciés. Ils ont d'ailleurs plusieurs fonctions
PSYCHOLOGIE EXPÉRUtEXTALE. 6
t,· ~E
I)E PSYCH~Lt't.tH t:Xt'KRÏMH~T\LM
*?
'Jg KTLDES
ÉRUDES

d'abord. ils permettent a ranimai de se mouvoir


le liquide: ensuite. ils lui servent d'or~an~
~ans
en troisième lieu. ils permettent 'i.
de préhension:
renouveler à l'animal l'air néces-
l~eau qui apporte
saire à la re~pu'a~ion: peut-être aussi servent-ds

d'organes du toucher.
Les cils vibratiles donnent aux Infusoires leur
et ont permis de les dine-
physionomie spéciale,
rencier de tous tes autres Protozoaires. On trouve
aussi des cils chez des espèces vé~éta~es à rétat
et chez les larves de Cœlentérés, de Mot-
jeune,
lusques et de Vers. Mais. parmi les Protozoaires.
les Infusoires seuls sont ciiiés. Les cils sont distri-
hnés de façon très différente. suivant tes espèces.

Chez les J?o/~rïC~. ils sont disposés régunèrement


sur toute la surface du corps. et iis ont tous à peu
même chez les Fe~o~c~ ils
près la longueur;
toute la surface du corps.
entourent élément
mais ils sont inégaux. A ce groupe appartiennent
les ~CM~ors. qui présentent de longs cils insérés
autour d'un plateau circulaire se prolongeant jus-
la bouche. Ce est un organe rotatoire,
qu'à plateau
à celui des Rotifères: il détermine des
analogue
tourbillons dans l'eau et l'afuuence des corps étran-
vers la bouche ces êtres ont le reste du corps
gers
couvert de cils tins. Chez les Fy~-ïc~ les cils

sont placés sur la face ventrale du corps et servent


à la locomotion. Chez les Peritricha, ils forment

une circulaire ou spirale à la partie anté-


rangée
rieure du corps, et conduisent à la bouche. C'est
M!Rt~R<.A~tSMES
[~ VtE PS~.H! K

ses-
observ.. chez tes VorticeU.-s.sp.-ces
ce qu'on
cils que ceux qm servent
Sites qui n o~t d-autres
des .dimenk: le reste du corps
à la préhension
est nu. L
discuté sur ia valeur morpholo-
On a beaucoup
.tes cils vibratifes: plusieurs micro~raphes
.ique de
les cits dépendent uniquement
ont soutenu que
d enveloppe, et n ont aucun rapport
la membrane
Telle était, notamment. t opi-
avec le protoplasma.
fausse. Les
ette est comptëtement
nion de Robin:
de
ci's ne sont jamais de simples protou~meuts
leur racine dans la substance
la cuticule. ils ont
des orifices de la
ils passent par
protoplasmique: d une mut-
criblée
cuticule qui est par conséquent
trous. dans desobser-
titude de petits Ë~etmann.
suivre t-extrém~té des cils
vations récentes', a pu
dans t'intérie.tr du protoptasma
vibratiles jusque
observation sur les cits marpnaM
il a fait cette
vu de chacun de ces hts
du Stvtonychia: il a partir
immédiatement
une fibre Date qui s avance presque
sous la cuticule dans une direction perpendtcuta.re
ta médiane de
du corps: vers H~e
au bord tatérat
mises à nu,
les fibres sont parfois
la face ventrale.
Infusoire se vide de sa
le corps de cet
quand
tes tibres ont alors t as-
substance protoptasmique
voit dans cet e
tendues. Engelmann
pect de cordes le
une confirmation de t-opinton que
observation
est formé d'une ceUnte unique.
corps de t-infusoire

~rcA.. t. XX!L i~O.


P~M~~
100 ETLDES DE PSYCHOLO'.IK EXPÉRÎNEXTALE

car. d'après d'autres observateurs, il existe aussi


dans les cellules vibratiles des stries filiformes qui
paraissent continuer les cils. et qui traversent te
protoplasma de la ceUuie dans toute sa longueur'.
On pourrait ajouter à cette observation directe
plusieurs autres faits montrant que tes cils vibra-
tites sont bien des prolongements du plasma. Les
cils se comportent comme le protoplasma cellulaire
sous faction des réactifs ils sont coagulés par les
acides et dissous par les alcalis faibles. tandis
que la cuticule résiste davantage à ces mêmes
agents.
Ces appendices vibratiles ne sont pas sans ana-
logie avec ies pseudopodes des cellules nues c'est
ce que Dujardin, un naturaliste français~ a démon-
tré en i835, bien qu'on ait rapporté depuis l'hon-
neur de cette découverte aux A~emands. Dnjardin
a constaté que le mouvement amiboïde et le mouve*
ment ciliaire ne sont que deux manifestations de la
propriété contractile du protoplasma. En effet. si
au lieu d'examiner un pseudopode à contours tobés
comme celui de ramibe, on observeles pseudopodes
grêles et filamenteux des Foraminifères, on voit
que ~extrémité du ulament est animée du même
mouvement vibratoire que le cil vibratile.
On a observé toutes les transitions entre les cils
fins et délicats et tes gros cils, ef6!és en forme de

t Rouget. ~ccMc jcMK~/ï<yMp, 15 mars t884.


~MM/M ~M ~ct~cM naturelles, i83~. t. !V. p. ~M et 36L
~t
nF~ M:'< RO-n!tt.Ï~ES
LA VIE PSYCtn~rK

on a donné le nom de cirres-


~tviet. auxquels
d'ailleurs. les cirrcs sont formés par des cils agglu-
réactifs. on arrive à les
tinés à Faide de certains

dissocier.
M. Balbiani sur un
Une observation faite par
infusoire cilié. le voir plus ioni
mouvement des cirres
h~ titres!, montre que
comme ce~L
nn mouvement involontaire
est pas
vibratile, avec !equ~ il a
des cits de repithéHnm
été souvent comparé, mais qu IL est parfaitement
tout comme le
soumis à la volonté de t'animaL
bcomoteurs des animaux
mouvement des organes
en
phis élevés orsranisation.
vibra-
deux rangées de cils
.< Le /)~~ porte
assez forts, transversalement
ti~es é?aux. disposés
forme de deux ceintures ou
autour~u corps, sous
de sa périphérie
reste t ani-
couronnes. Sur tout
de cils. mais sa double
mât est entièrement dégarni
sufnt exé-
ceinture vibratoire lui amplement pour
les rapides et
cuter dans l'eau les évolutions plus
il na~e aussi faci-
les plus variées. Non seulement
et à reculons, mais la progression
lement en avant
d un
dans les deux sens est toujours accompagnée
de l'animal autour
mouvement de rotation rapide
comme cela s observe
de son axe longitudinal,
infusoires à corps cylindrique.
aussi chez d'autres
cils toujours de con-
Les deux rangées de agissent
la locomotion, et c'est la direction que
cert pendant

sous tes noms corn:cu~.


.ont ~ncor" connus
or~n~
crochets, ~t-us.rxmcs, p~ds-nmrLht-u~te.
6.
!? ETFDES DE PSYCHOLOCtE EXPÈRtMEXTALE

Fanimai leur donnequi détermine le sens dans


lequel il veut se mouvoir. Dans !a progression en
avant~ tous les cils sont dirigés vers ta partie anté-
rieure du corps (6a~ t). ils se renversent au con-
traire en arrière torsqn'it nas~e à reculons 2).
(K~.
L infnsoire sillonne ainsi rapidement et par sac-
cades tout le champ visne! de temps en il
temps,
s'arrête brusquement, tout en continuant à tourner

FM. i. Didinium Ftc. 2. – /)MfMnnn na- Ftc. Z~tt~nt~Mt FM<-


'MMM~aN B.tttu.mt Ft- tM<Mttt (Batbtxnt(. Sché- ~MfMM 'B~tbtKtH!. Sfhe-
gure St'henMUqMf te ma de la pro~rMsion en m~ dtt la rotation sur
pfere~tun en ~<.mt. arripre ToM~ t' seik ~<mt Les ci! <!e la ceiu-
placc.
TttU:t tes cils "futt «:rs tx ture anterteare sont diri-
dirtg~s diriges partie
~frs la parité anterieure d)t ftt avant.
p'~tertt are corp~. ~et ceux de la
du corps. < finture postérieure sont
diriges en arrière.

rapidement sur place autour de son axe, mouve-


ment pendant lequel les deux ceintures ciliées
battent Feau en sens contraire. ~antérieure étant
renversée en avant, tandis que la postérieure est
dirigée en arrière (fï~. 3). Iî en résulte que les
etfets de ces petits appareils tocomoteurs se neu-
traHsent à la manière de deux hélices en
agissant
sens opposé, et que l'animal demeure en ptace.
tout en tournant rapidement sur lui-même, tantôt
horizontalement, tantôt verticalement sur son
appendice conique, comme sur un pivot. »
Certains Infusoires, par exemple le Co/y/o~o/M~
LA VtE fES KtCR~-ORCA~tSXES :)~
PSYCHttJCE

étudié H.
~< qui :t été bien par Maup~s. possè-
dent à la fois les deux genres d'appendices. les cits
elles cirres. Les
premiers. qui couvrent la surface
dorsale de t'animai. sont Sus. très serrés et animés
d'un mouvement vibratiie rapide et sans repos. Les
la face ventrale, sont espacés:
cirres. qui recouvrent
de plus, ils ne vibrent rapidement; leurs
pas mou-
vements sont lents. et lorsque t'infusoire se déplace.
on tes voit se porter successivement sur la lame de
verre et s'v appuyer. à la façon d un pied. pour
faire avancer le corps. Lorsque ranimât demeure
en les cirres sont absolument immobiles.
place,
tandis les cils continuent leur mouvement
que
vibratile. Cette observation. qu'ou peut é~atement
faire sur les Oxytricnides. montre que les cits
vibratites sont les organes du mouvement involon-

taire,et que les cirres sont soumis plus directement


à la volonté. Le fait est démontré par tes expé-
riences de Rossbach a vu que. sous t'iniluence
qui
d'abaissements de température ~de + 25 à -r 4~ ou
d'élévations do température (de 3~ à – ou
sous riniïuence de substances chimiques diverses.
les gros cils. du mouvement volontaire. se
organes
tandis que les cils Sus et délicats conti-
paralysent.
nuent leurs mouvements, qui ne paraissent pas
nilueneéspar la volonté. Sous l'empire de ces seuls

mouvements, le corps entier entre en rotation jus-

~r6c~eM ccM~ ~<*M Mo/< f~.<M~ <M ~&M~. heMus~ege-


ben von Prof. C. Semper, Btt. ï, p. 9 1872.
U~t ETrDES DK PSY':HOLO~tK KXPÈRtME~T\LE

ce tes cils vibratitcs soient a leur tour


qu à que
paralysés.
~u~re tes cits et tes cirres. on trouve chez tes

Infusoires des en forme de membranes.


appendices
garnissant la partie antérieure du corps ou te péris-

tome: ces membranes servent à détermmer ~ns

Feau des tourbitions destinés a amener dans ta bou-

cbe des particules alimentaires flottantes. Ce sont là

des modincations du cit vibratite ces membranes sont

formées, comme par des cils a~tutinés.


tes cirres.
Le /7~y<?~w!. L étude du troisième organe
tocomoteur. du ila~ettum. nous amène à parler de

ta classe des Masti~ophores et plus particulière-


ment du des Ce sont des Proto-
groupe Ftagcités.
zoaires de très petite taitte. beaucoup plus petits
ciUés. Hs
dans leur ensemble que tes infusoires
ne présentent de ciis vibratiles. mais its sont
point
munis d'un ou de plusieurs appendices
toujours
d'un long fouet: c'est
tttamenteux qui ont ta forme
te tia~citnm. Ce fouet a. comme tous tes organes

locomoteurs étudiés deux fonctions c'est


jusqu'ici,
à ta fois un organe de iocomotion et un organe de

Le uagcHum est ie ptus souvent simple


préhension.
ou double ta 6g. 4 représentant FEK-
(voir ci-après
< avec son unique); on sn
y/<?/~ ilage~um
quetquefois un pius grand nombre, quatre.
compte
huit. dix et davantage. Sous te rapport de
six,
Finsertion. on rencontre les mêmes variations.

les sont très nombreux et


Quelquefois uageitums
sur le même point de la sur
paraissent s'implanter
LA VIE DES XtCRO-ORGAXÏSXES !<?
PSYCHT'Jt E

facedu corps, un pinceau ou un panache.


en formant
Chez d'autres
espèces, on trouve plusieurs Cagei-
tams dirigés en avant. naissant à rextrémité anté-
rieure do corps, et des filaments postérieurs ou

Ftc. 4. ~«ytene dif~M.


r. c. =- RésertOtr contractite. <~ = <)EH. p = Plaque de paramytone.
<*A. = Cbromatophores. M. = Xoyatt.

caodaox, qui sont renversés en arrière. C*est ce

qui existe dans le genre TWc~OTMoyKM; tes Qa-


geUnms antérieurs servent à la locomotion de l'a-
nimal, peut-être aussi à la préhension des aliments;
au contraire, les uagetiums postérieurs sontunique-
ÈTr~ES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE
t06
t 1t
de locomotion ils ressemblent à
ment des organes
tramante et tes fonctions
une queue remplissent
d un gouvernail.
en passant !a grande ressem-
< ~n peut signaler
des FlagcHés avec les sper-
blance morphologique
des animaux, l~s anthérozoïdes et tes
matozoïdes
Les organes de propulsion
zoospores des végétaux.
de ces êtres sont les mêmes.
exécute avec son na~ennm des
Le Protozoaire
très variés. s'enectaant tantôt dans
mouvements
tantôt dans une antre, et dans
une direction.
divers: Fanima~ le recourbe
des plans parfois
mais te plus souvent. lorsque s en
entièrement;
de il rétend de-
sert comme organe préhension,
tout de son ta partie basilaire
vant lui ~on~;
immobile et rigide, tan-
demeure comptëtcment
l'extrémité libre exécute seu~c des mou-
dis que
vements destinés à rabattre les aliments jusqu a
est en située à la base du
la bouche qui général
donnait au UageMum le nom
ttagelinm. Ehrenberg
sa singulière mobilité le rend digne de
de trompe;
Le est. comme le cil vibratile.
ce nom. nageMum
du protoplasma, à travers la mem-
une expansion
M. Certes a observé un Proto-
brane d'enveloppe.
dans
zoaire dont le Magellum rentrait par moments
la masse du corps avec laquelle il se confondait
un qui bientôt
il était remplacé par pseudopode
s'eftilait et prenait la forme d'un nagellum.
a fait récemment sur cet organe moteur
Bütschli
intéressante. Dans certaines cir-
une observation
NÏCRU-CR~A~tSMËS tOT
LA VtK PSVCHt'jrE t~ES

Pcridinicns < Din'wla~eHés;. rejettent


comtanres. !es
et entrent .t ~'état d~ repos:
!cur ton~ tIa~cHum
le tout ausst fac:h'm~nt. <~hcz te f~-
régénèrent
/MH~ c~c~M. ButscnH a vn Ha~e~um s ~n-
rou~r d'abord en ttrc-boach'm. p't~ se .iftarht'r
de ranima devenu libre. il s'a~ttc
brusqucmeMt
minutes dans le liquide avant de
pendant plusieurs
s'immobniser'. Cetteobservatton permet derépoudre
naturalistes que ~c c~ vibratHe
aux qui prétendent
de la cuHcu!e. en se fondant
est une dépendance
fait que lorsqu'on iso~e de ta ccHu~e tes cils
sur ce
avec le plateau de la cuticule on ils -e sont msérés.

les cils continuent à se mouvoir: on vient de voir

le se meut alors même qu'it est sé-


que na~e~um
de la cut~cu~e: cette des mouve-
paré persistance
d'aiUenrs snfusamment par la
ments s'explique
nature des cils et du nageHum.
protoptasmiqne
A un autre de vue. ~observation de Bül-
point
schH nous donne un curieux exempte de ces phéno-

mènes d'~K~o~ ont été étudiés dernièrement


qui
par Frédéricq.
Les pseudopodes, les cils vibratiles et le na~ei-

Inm constituent tes trois moteurs ~es plus


organes
dans le des Protistes. On a en
répandus règne
outre décrit chez les Infusoires des ditrércnciations
du que ron a pu com-
particulières protoptasma.
aux nbres musculaires des animaux supé-
parer
rieurs. Les VorticeUes sont portées sur des pédon-

J~orpAo/oy~cAcs YaAr~McA, t. X~ i88û, p. ~4.


!<? ET! DES BE PSYCHOLOGIEEXPÉRIMENTALE

eûtes contractiles. Ce sont des filaments suscep-


tibles de s enrouler en tire-bouchon quand l'animal
est inquiété. Certains Infusoires
peuvent modi&er
la forme de leur corps par une contraction brusque
on tes a appelés F?ïc~~o~M~~ tels sont tes Stentors.
les Prorodons. tes Spirostomes. On a appelé, par
opposition. amétaboliques. ceux qui ne changent
pas leur forme. par exemple les Paramécies. D a-

près desobservations de Lieberkunn. qui remontent


à 185~ les Infusoires métaboliques ont le corps
divisé en bandes larges. granuleuses. séparées par
des n!aments brillants. On s est demandé quel est
t'éîément contractile est-ce ta bande, est-ce te
Stament? Oscar Schmidt, Kœ~iker. Stein, Rouget
croient que c est la bande qui se contracte. Cette
opinion s'appuie sur le fait suivant que M. Rouget
a vu le premier au moment où ranimai se con-
tracte. la bande présente des stries transversales
cette apparence tient à ce que les bandes contien-
nent à Fêtât de repos de petites granutations qui,
pendant la contraction de FanimaL se disposent en
séries transversales, de façon à rappeler les ~<zrcoM~
elpments de Bowman.
Lieberkûhn. Greef, Engelmann attribuent le rôle
actif au filament brillant. Engelmann a fondé son
opinion sur ce fait qu'il a reconnu au filament la
propriété de la double réfraction, qui, suivant lui,
appartient à toutes les substances contractiles.

.ircA. de P/Myer, i876.


LA VIE PSYCHtQLE DES ~!CRO-~Rt.AX!SMES 109

tandis la substance qui sépare les filaments ne


que
présente que la réfraction simple.
Quoi qu il en soit. il y a un de ces éléments qui
a la propriété de se contracter, et qui mérite le nom
de ~Kyo~~M~ que Shekel lui a donné. H est très
les stries fibrillaires sont. chez
remarquable que
les Stentors et les Spirostomes. en connexion
intime avec ~extrémité basilaire des cils vibratiles.
Chez les Vorticelles. on voit nettement les fibrilles

converger vers l'axe du style. dont elles constituent


ré!ément contractile.
Nous ne quitterons pas L'étude des organes mo-
teurs sans dire un mot des mouvements rythmiques
Fon voit se produire dans la vésicule contrac-
que
tile des Micro-organismes tant végétaux qu'ani-
maux. Cette vésicule est une petite cavité qui est
creusée dans le protoplasma, et qui alternative-
ment augmente et diminue de capacité. On n'est
d'accord sur sa fonction Butschli et Stein la
point
considèrent comme un appareil sécrétoire. Ses pul-
sations sont très régulières. Leur nombre est cons-
tant pour chaque espèce. Chez le Chilodon CMCM~K-
il se produit une pulsation chaque deux secondes;
chez le Cr~oc~M?~ nigricans, toutes les trois se-

condes chez les VorticeUes, toutes les huit secondes;


chez les EM~o~. toutes les vingt-huit secondes;
chez r.4c~ïe7'M: ~CKruc~ toutes les six minutes.
Rossbach dont nous avons cité déjà les expé-
riences curieuses sur les cils vibratilcs et les cirres.
a fait des expériences analogues sur les vésicules
PSYCHOLOGIE EXPÉRUiE~TALE.
HO ÉTCDES DE PSYCHOLOGIEEXPÉRIMENTALE

contractiles. H a vu notamment que. sous Faction


des alcaloïdes, la vésicule contractile s'arrête en
diastole et se dilate énormément: mais raient

n'assit pas de suite sur les mouvements de


toxique
la vésicule: il commence par para!yser les gros cils
de !a volonté. Les mouve-
qui sont sous l'influence
ments de la vésicule, comme ceux des petits cils.
beaucoup plus bngtemps. M. E. Maupas
persistent
a vu des Paramécies, tuées par une décharge de
trichocvstes. devenir complètement immobiles.
avec leurs cils vibratiles inertes et rigides: ta vési-
cule contractile continuait à puiser avec la même
activité cette activité se prolongea pendant une
heure.
Nous venons d'examiner sommairement la mor-
des organes moteurs chez les Micro-orga-
phologie
nismes.
Il est difficile
assez de déterminer le processus
des mouvements produits par ces
physiologique
Les mouvements les p~s simples et les
organes.
sont ceux par lesquels
plus faciles à comprendre
une cellule vivement et brusquement irritée rétracte
ses prolongements et prend la forme sphérique
ce changement de forme peut être expliqué par
une condensation active du protoplasma, qui devient L
le siège du même phénomène que le muscle qui
se contracte. Les modifications brusques que l'on
voit se produire dans la forme des Infusoires dits

s'expliquent aussi par un phénomène


métaboliques
analo°Tie, d'autant plus évident que les Infusoires qui
DES MtCR~-ORKAXtSMES Il t
LA VIE PSYCmQtE
1

cette présentent dans la couche


possèdent propriété,
de leur protoplasma .ectosarc~ des bandes
corlicale
a comparées avec plus on moins
granuleuses qu'on
de mison aux muscles des animaux pins clevés.
du déterminés par les pseu-
Les déplacements corps
les cils vibratiles et par te ua~ellum.
dopodes. par
sont plus difRciIes à interpréter: il est cependant
le mouvement prônent des contrac-
probable que
se soit dans
tions du protoplasma, qui produisent
moteur lui-même ce
Fectosarc. soit dans For~ane
dernier est automobile, comme cela se voit. par
du reste du
exemple, lorsqu'on tiagellum séparé
continue a se mouvoir dans le liquide.
corps
On sait combien de discussions se sont élevées
se contracte le pédicule sur
sur la manière dont
sont montées. Plus obscur
lequel les Vorticelles
des Bactéries. Ces
est le mouvement oscillatoire
sont très mobiles quand ils se trouvent
petits êtres
ils souvent un mouve-
dans un liquide présentent
les tantôt en avant.
ment d'oscillation qui porte
On a voulu expliquer ces mouve-
tantôt en arrière.
de locomotion, de
ments parla présence d'organes
très déliés, à une des extrémités
filaments placés
bâtonnet: mais l'existence de ces
des Bactéries en
n'a été mise hors de doute. Plus obscur
organes pas
mouvement observe chez cer-
encore est le qu'on
animaux une
taines Grégarines. Ces présentant
il semble qu'on devrait
taille souvent considérable,
facilement saisir le principe de leurs mouve-
plus
ment chez des êtres aussi petits que les Bactc-
que
it2 ETTDES DE PSYCHnLOG!E EXPÉRtME~TALE

ries cependant il n'en est rien. Les Poivcvstidés


ont nn mouvement très sinsruHer de translation
totale. rectili~ne. uniforme ranimai parait glisser
tout d'une pièce sur le porte-objet il peut a! ter à
droite. à gauche, suspendre son mouvement. le re-
prendre il est libre de son allure. Or. pendant i ce
mouvement. on ne voit rien se passer soit à t exté-
rieur. soit à Fintérieur du corps. On obsrrve un fait
analogue chez les Diatomées. On a voulu expliquer
cette mystérieuse transtation des Gré~arines par une
ondulation imperceptible dusarcode mais s'il se pro-
duisait des ondulations on devrait ob-
quelconques~
server un mouvement corrélatif dans tes granula-
tions intérieures; or. c est ce qu'on ne voit jamais*.
II existe donc encore d'obscurité sur
beaucoup
le principe du mouvement chez les Proto-ors~a-
nismes. Les théories qu'on s'est faites sur la con-
traction musculaire, en observant les animaux su-
périeurs. ne sont point toujours suffisantes pour
expliquer la motiiité de certains Protozoaires et
Protophytes.
~y~c~c /M'r~M.y. On n'a pas trouvé jusqu'ici
dans un seul le moindre rudiment
Proto-organisme
d*un système nerveux central. La fonction ner-
veuse. chez ces êtres inférieurs, reste dévotue au
protopiosma~ qui est irritable, qui sent et qui se

Batbiani. fcp<MM sur les SporMo~nrM. 1884.


s ~ous entendons ici par protoptasma le corps cellulaire tojt
entier; nous chercherons plus tard à établir une 'fistinctîon de
fonctions entre le protoplasma dit et le noyau.
proprement
LA VIE PSYCHIQUE DES MICRO-ORGAX!S3tES H3

meut. et qui même. chez certaines espèces comme


nous le verrons plus tard. est capable d'accomptir
certains actes psychiques dont la comptexité parait
hors de proportion avec
petite ta
quantité de ma-
tière pondérable servant de substratum à ces phé-
nomènes. H n y a pas & d'ailleurs lieu de s étonner

qu une masse iudiuérenciée de protoplasma puisse


exercer tes fonctions d un système nerveux véri-
table tout élément nerveux n'est en somme qu un
de dinerenciation du protoplasma ce der-
produit
nier résume en lui toutes les fonctions qui. par
suite d'une division du travail ultérieure, chez les
êtres ont été réparties entre des
pluricellulaires.
éléments distincts.
On a donc dit avec raison que. s H n'existe point t
de nerveux anatomiquement diuerencié
système
chez les organismes inférieurs. il faut admettre
leur contient MM ~y~-
cependant que protoplasma
tème /ïc?'ueï~ c~M~. Parmi toutes les observations
cette idée. il faut en citer une sur
qui appuient
M. Gruber, à Friboursren Bris-
laquelle professeur
Fattention. Cette obser-
gau. a récemment appelé
vation a été faite sur un ~ros Infusoire ciué. te

Stentor, dont il sera si souvent question par ta


donner par avance ta dia-
suite qu il est utile d'en

~nose sommaire.
Le Stentor a un aUongé. étar~i en avant
corps
en entonnoir. et pouvant se fixer par son extrénuté
Le bord de son péristome est recou-
postérieure.
vert d'une zone de cils vibratiles disposés suivant
ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE
tt4

La bouche occspe le point le


une M~ne spirale.
du péris~ome.
plus enfoncé
est sh-ié par des bandes ion-
Le corps de ranimai
an niveau dn péristome, ces bandes
~itndinaies;
différente eiles deviennent t
affectent une direction

Pto. 5. Stentor en voie de division.

transversales et spirales. Dans rintérieur du proto-


une vacuole contractile et un
plasma on remarque
noyau en chapelet, formé d'un grand nombre de
Cet infusoire se multiplie, comme tous les
grams.
CHtés, parnssiparité; on voit se produireau milieu de
son corps un étranglement; le segment qui se trouve
H5
LA VIE PSYCHtQfE DES KtCRO-OR&A~tSXES

un péris-
au-dessous de retraitement régénère
tome sembiabte à celui du segment supérieur; puis
seconde vacuole contracte, et bien-
il se forme une
deux animaux
tôt les deux serments représentent
tous leurs organes. Cepen-
complets. qui possèdent
continuent à se trouver réu-
dant. tes deux Stentors
certain un pont de subs-
nis un temps par
pendant
du ou s'est fait
tance. situé au niveau point
ce de substance s'ammctt peu
rétrangtement: pont
devient aussi ténu fit. 'Fig. ~.)
à peu, et qu'un
tes deux Stentors réu-
Or, Gruber a observé que
montrent une
nis ce pont de protoplasma
par
leurs mouvements; ils se
harmonie dans
parfaite
en même dans te même
dirigent toujours temps
est nécessaire, car ta
sens; et cette harmonie
dans leurs mouvements suffi-
moindre contrariété
lien qui tes réunit.
te faibte De ptus.
rait pour briser
battent à Funisson. Pour ex-
leurs cils vibratiles
cette concordance entre tes mouvements
pliquer
ta
des deux animaux. Gruber suppose que toute
de leur joue te rôle d'un sys-
masse protoptasma
tème nerveux diffus, qui a pour euet de régulariser

leurs mouvements et de les faire concorder.


les Infusoires ne possè-
On pourrait ajouter que
un système nerveux diffus.
dent pas seulement
doivent des centres nerveux
mais qu'ils posséder
et doués de propriétés ditférentes.
spéciaux
sous t'iniluence de
On se rappelle en effet que.
ta mort n'est pas simut-
certains agents toxiques,
tes de Ce
tanée pour toutes parties t'organisme.
Ii6 ÉTUDES DE PSYC30t.06tE EXPÉRIMEXTALE

qui meurt le premier. ce sont les mouvements vo-


lontaires des gros cils; les mouvements des cils fins
peuvent persister plus longtemps; et enfin. quand
tous les cils sont devenus immobiles et rigides, on a
vu encore la vésicule puiser pendant une heure. Cette
mort successive rappelle ce que l'on observe chez
les Vertébrés; sous t'inûuence des agents toxiques.
le cerveau meurt le premier, puis vient la moelle et
en dernier lieu le bulbe. qui est l'M~?MM?M ?K07~

III

Les organes des sens. Tous les Micro-organismes


sont doués de sensibilité; quelques-uns même,
comme les Infusoires. ont une sensibilité exquise.
Mais on n'a trouvé jusqu ici que dans un petit
nombre d'espèces des organes sensoriels anatomi-
quement dinérenciés. On considère en
général les
expansions protoplasmiques que nous avons
dé-
crites plus haut. sous le nom de pseudopodes comme
remplissant la fonction d'organes rudimentaires du
tact qui avertissent le Micro-organisme de la pré-
sence des objets qui se trouvent sur sa route; mais
ces pseudopodes, qui servent en même temps d ap-
pareils moteurs, ne présentent aucune structure les
destinant spécialement à la réception des impres-
sions sensitives. Stein considère égatement les cils
vibratiles comme desorganes du toucher. Comme
ce sont là des organes qui n'ont subi aucune diSe-
1
1
LAVtE PSYCHI~rE &ESM!CRt~-OR~\MS~ES H.

tn-
renciation. nous ne nous y arrêterons pas
au ~tau-
fusoires appartenant genre ~~c~~M
à leur extrémité une tondue
pas) portent postérieure
M. considère comme un-
soie rigide. que Maupas
tactile. destiné à avertir ranimai de rap-
organe
des autres Infusoires.
proche
de t'organe vi-
Nous parlerons plus longuement
été de nombreuses études, dont
suel. quia l'objet
sont toutes récentes et intéressent
quetques-nnes
haut la physiologie et psycho-la
au p!us degré
L'œi! est de tous les organes des
logie générales.
te premier. Ou le ren-
sens celui qui s'est diuérencié
tant au
contre chez des organismes appartenant
animal. Tandis que ces
rë~ue végétât qu'au règne
êtres ne paraissent aucun organe
petits posséder
sa structure a ta réception
spécialement adapté par
tactiles. olfactives ou gustatives.
des impressions
tache ocu-
un grand nombre présentent. dé.ià une
un organe diuérencié. servant à ta
laire. c'est-à-dire
vision et ne servant qu a cela.
d'abord de t'œil des Proto-
Occupons-nous
zoaires.
te des Flagellés, et
C'est surtout dans groupe
les cotorées en vert
chez espèces
principalement
les Eugtënes). ron
par la chlorophylle (par ex. que

trouve des taches oculaires; ces taches. qui sont


en vif. se présentent très nettement
colorées rouge
car elles tranchent sur le piasma
à l'observation,
la partie antérieure du corps, où elles
incolore de
On rencontre aussi des
se localisent en général.
7.
tH< ÈrrDES DE PSYCH'tLUCtE EXPÉR!MEXTALE

tt r tt
taches ocuHformes dans des espèces à chiorophyiïe

6j'oy~ c~/roj' etc. En générât, tl n existe


jaune
a !a base du tïa~enum. C~est
qu une tache, placée
amsi notamment qu ene se présente chez F~y~a
CKrK/ infusoire ila~ené. très abondant dans
petit
tes eaux douées qu n recouvre parfois d~une épaisse
couche verte.
Chez ~c ~yKK?v: <~c//6f. nagcHé cotoniaL it existe

Fia. 6. E~trctnité antérieure de t ~~MMt~&reM~r~' (d'après Ktebs

&. = BuacheettBaophapt. o. = t~Eit. c.c = Vé~tCtttecoatracttte.


`
r. – Réservtur coMtrmetit?.

sur chaque mdtvtju. à la partie :m~énctire du

corps, des taches nombreuses, variant de deux à dix.


Nous donnons ct-joiut une R~ure représentant
rext-rém~é antérïeure de r~y/M ~yc~c~K~
d'après Ktebs. On y voit une grande tache oculaire
adossée au réservoircontracine.
Ehrenberg. trompé
par t'apparence de ces deux organes, avait pris le
réservoir contractite pour un gangtion nerveux.
Ce n est pas seulement dans le groupe des Proto-
zoairesqu on rencontre des taches rouges; e~essont
tout aussi répandues parmi les Micro-organismes
végétaux. Un grand nombre de zoospores colorées
en vert présentent à l'extrémité antérieure et gé-
néralement incolore de leur corps, un petit point
MiCRO-ORCAMS~ES tt9
LA VtE PSVCH~fE DES

exactement la même struc-


rouge paraM avoir
qui
des Eugiënes. Stein se fon-
ture que ta tache rouge
des Eu-
dait sur ce fait pour soutenir que ta tache
n'est un œit it lui semblait impossible
giënes pas
végétaux fus-
u'admettre que des Proto-organismes
d'un visuel. C'est là un
sent en possession organe
Nous verrons ptus loin
bet exemple d'idée priori.
ridée de Stein est aujourd'hui com~ëtemen!.
que
on en prend même la contre-partie.
abandonnée:
FœH des Protistes comme destiné
car on considère
à diriger une fonction végétaie.
principalement
la structure des taches ocu-
ÏUebs a pu étudier
laires ensescrvantd'unin~énieuxarti&ce. Lorsqu'on
une sotution à t p. 100 de
traite tes Eu~ënes par
une dilatation énorme de ta
set marin, on détermine
creusée dans le protoplasma de
vésicute contractile
or. comme la tache rouge est pour ainsi
ranimai
ta vésicute. elle subit la même dita-
dire cottée sur
ce qui facilite l'observation. On a reconnu
tation.
est une masse discerne ou
ainsi que ta tache petite
contour déchiqueté; cite
trian~uiaire, à irrégutier,
de deux substances; elle a pour base une
est formée
de protoptasma réticuté. et dans tes
petite masse
se trouvent des ~outtc-
mailles de ce protoplasma
substance huiteuse, colorée en rouge.
lettes d'une
on a donné te nom
Ce pigment rouge, auquel
avec le
d'bématochrome. n'est pas sans anatogie
vert de la chtorophyite, car ce dernier
pigment
influences. Par exemple, te
rou~t sous certaines
tout le corps de
pigment chlorophyllien qui remplit
120 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

IfM~M~ococcM~ p/MtTMf~ devient rouge, quand


ranima! passe à l'état de repos; de même les spores
dormantes des algues prennent une teinte ronge
de même aussi. chez beaucoup de végétaux, les
parties de la fleur destinées à devenir rouges sont
vertes lorsqu'elles sont enfermées dans te bouton.
H est donc probable que la pigmentation rouge des
Euglénoïdiens dérive d un pigment vert.
Quelle est ta signincation physiologique. de ces
taches? Ehrenberg tes considérait comme des veux
de là le nom de JF~y~M (mot à mot, bel œil). qu'il
avait donné a une espèce de Flagellés munis de
taches oculaires. Cette interprétation avait été ré-
voquée en doute par tous les auteurs de son épo-
que, notamment par Dujardin. Aujourd'hui les na-
turalistes y reviennent, par suite des observations
qui ont été faites sur d'autres Micro-organismes qui
possèdent un œil complet.
M. Pouchet a décrit chez le G~o~MK~ poly-
j~MK~ qui appartient au groupe des Péridi-
niens (on Dinonageués, suivant la dénomination
de Butschli), un œil sur la signification on
duquel
ne peut pas se méprendre*.
Cet œil occupe, dans la cellule du Péridinien,
une place constante il a une orientation et une dis-
position uniformes. Il est constitué de deux parties,
l'une un véritable cristallin, et l'autre une véritable
choroïde. 9 Le cristallin est un corps en forme de

C<Mnp~ rendu de r~ca<<. des Sciences, 2 nov. i88<~ n* i8.


DES ~ttCRO-~R'.A~ÏSWES t2t
LA VtE PSYCHtQfE

hvalin. très réfringent, arrondi a son extré-


massue,
libre. ~t toujours tournée ~nav.mt.
mité laquelle
extrémité dans la masse pi:nnen-
l'autre plongeant
la choroïde. Celle-ci ~st net-
taire qui représente
elle forme une sorte de calotte
tement limitée
enveloppanhi'extrémité postérieure
hémisphérique,
Dans une des deux formes de /y-
du cristallin.
le pigment choroïdien est rou~e. dans
D~CTMK~.
rautre il est noir.
a pu constater sur tes indivi-
M. Pouchet que.
le cristaHin est formé d'abord de 6 a
dus jeunes,
8 ~obes qui se fondent !es uns dans tes
réfringents,
antres finalement constituer une masse unique.
pour
la choroïde résulte du rapprochement de
De même.
d'abord qui se
pigmentaires. éparses.
~mutations
et finalement dessinent ta calotte hémi-
groupent
coitfanl rextrémité postérieure du cris-
sphérique
tallin.
visuel de ce Péridinien est
En somme. ~organe
exactement des mêmes parties que Fœt!
composé
sauf un point. l'absence d'élément
d'un Métazoaire.
C~ui-ci n'es~ point dinerencié. mais reste
nerveux.
du système
di~us, ainsi, du reste, que l'ensemble
M. Pouchet fait remarquer l'intérêt que
nerveux.
son observation au point de vue taxino-
présente
Les Péridiniens ont été parfois rapprochés
mique.
la présence d'amidon et de cellulose
des végétaux
a déterminé Warmin~ à les
dans leur protoplasma
des Diatomées et des Desmidiécs. On
classer à côté
certains Péridiniens pos-
constate aujourd'hui que
t~ ÉTUDES DE PSY<:HOLOC!E EXPÉKtME~TALE

cèdent un œi!. considéré jusqu'Ici comme


organe
attribut ~xctusif de FanimaL Rien ne fait mieux
sentir le caractère tout à fait artinciet de ia distinc-
tion des animaux et des vénaux, lorsqu'il s'agit
de PJicro-or~anismes.
Avant de quitter les Péridiniens. disons que ces
cLres présentent un fait intéressant au point
petits
de vue de ~histoire des Protozoaires; its sont munis
d'un long ils présentent de ptus une
na~cHum
Hirne sur !aqueHe ou avait cru autrefois
équatori.de
reconnaitre une couronne de cils vibratiles: cette
coexistence d'un Mane~um et de cils avait
supposée
déterminé les naturalistes à former un groupe de
servant de transition entre tes Ftagci-
CHio-na~eHés.
îés proprement dits et tes Cinés. On a découvert

depuis que les Péridiniens ne possèdent pas de cils


vibratiles ce qui avait donné Meu à cette erreur,
c'est la présence d'un second nas~um au niveau
de la ii~ne transversale que nous venons de signa-

ler: les mouvements de ce


uageuum ont l'aspect
des cils vibratiles en mouvement.
temps avant te travail de M. Pouchet.
Quelque
M. Kunstter ide Bordeaux) a constaté, dans un Fta-

~eHé du genre ~ac~, un


rouge qui est éga-
œit
tement formé de deux il se compose d'un
parties;
.dobuie le rô~e de crista~in, et cn-
homogène, jouant
touréd'un pigment rouge.jouant lerô~edccboroïdc.
Antérieurement à M. Kunsder, Ctaparëde etLach-

mann, dans ~eur ouvrage sur les Infu-


important
soires et les avaient décrit chez la
Rhizopodes,
UES M!CK.)-< ~tSMES
LA V~ I~Y'K

de la famdte des~n-
M"soire ciï.é
~<~< < tnuned.ate-
o~e visuel semMabte.
JiscnL-tts dans
.n-i.re de la ~c~rc.
°L en
tr..ve un. tache ~re
~.r ~e dan. ta
rentrant eviJc.nmcnt
J-na. intense,
M. Ehrcnber. non~e.hez
~1. Je cène.uc iuc·h~·
tin ··it uu unt· n. -a.-h.
e.pte..n
etenlpEe.
les f~ P hrvo ~t~·ues. par
~~hrvo.i..ncs. tache nous
de c.-tte
oculaire. La si~tication
Elle était souvent
inconnue.
restée con~~ment
celle des Ophry~enes.t parfo..
~ompa te qn..
elle un corpuscule très tr.u~
on J ~na~erriere r es-
faisait naître involontittreinent dans
parent. 'lui
ne pouvons etbpen-
F- :E Cette idée-
trop d~ilnportaEtee
dant pas a~olcEer res-
I'~=r~=~~ aussi
r~–– P~M.)-"
en arrière de
nous ne conttatisaons pas
temps que de pe~c'evoir les
nerveux susceptible
lui un
=~~T~ a j acwiE
»
Impre5~)nS, être ~i'uu~~
parait
E~ et
La coexistence d7tin pi~ment
prudence exagérée. caractériser
~?1 a.np~ent pour
~n n sus-
i1. nerveEta
Ycsuet. lct~cut E'app~treiE
un ur~aue

cuntine on sait. sensible


qui est,
le protopiasnit-t.
p ar
la lumière.
en .8. L~erku~
encore,
Antérieurement
cilié. le
décrit chez un tm~re
une tache -nL.
~t de inoutre.
forme u un
convexe, ~yant
m ETUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRtMEXTALE

–t t

enveloppé de pigment et placé sur le côté concave


de la fosse buccale. Chez une antre espèce, i 0-
~/yoy~M<ï ~r~. il a trouvé du pigment noir, mais
pas de cristallin.
Il est impossible de douter que ces organes
soient des veux. car ils ont la même structure
que t'œii d animaux comparativement supérieurs,
têts que certains vers. turbettariés. rotifères. crusta-
cés inférieurs. etc. t'œit de ces derniers animaux
est formé semblablement d'un petit a~obu!e cristal-
!m enchâssé dans une petite masse de matière
pigmentaire. L'identité de structure conduit natu-
rellement à admettre l'identité des fonctions.
L/œu des Eus~ënes est le plus simple de tous;
il est même réduit à son maximum de simplicité,
puisqn it se compose d'une tache de pigment. Ce
qui détermine à croire que cette tache est un
organe
visuel, c'est la présence de ce pigment. On trouve
en.effet du pigment dans les organes visuels tes plus
élémentaires. Un second argument être
pourrait
invoqué le pigment rouge de t'Eugtène présente
les mêmes réactions qus la matière colorante qui
imprègne les bâtonnets de la rétine, chez tes Verté-
brés. Parmi ces réactions communes, nous citerons
la décoloration sous t'innuence de la lumière
(Capranica).
Quoi qu'il en soit, ce qui est certain, c'estque
les Eugtènes sont très impressionnables à la tu-
mière. Lorsqu'on les conserve dans un vase. on
les voit tapisser constamment te côté ect<uré.
t2~
LA VIE PSYCHIQUE DES mCR~R'ÏSXES
f a constaté ta lumière agit très
M. Engelmann q~e
vivement sur ce petit animal: elle n agit pas direc-
ni. comme on
tement sur ta tache pigmentaire.
sur te mais sur te proto-
l'avait pensé. nagellum.
est en avant de ta tache. L objectif
plasma qui piacé
a été construit par
micro-spectral spécial qui
de constater que tes Eu-
M. Engelmann. permet
surtout entre ~ies F et C
~lënes
!3 s accumulent
du spectre.
En ce qui concerne les Micro-organismes végé-
d.t nombre de
taux. nous avons déjà qu un ~rand
à ta partie anté-
zoospores d'aiguës présentent,
taches oculaires d'une belle
rieure du corps. des
sont des qui ont proba-
couleur rubis ce organes
taches
blement ta même structure que les rouges
il est probable que certains
des Eugtenes. De ptus.
des visuets plus
~Icropbvtes possèdent organes
de rouge et dun
comptes, composés pigment
ma récemment rendu tem~n
cristatUn. M. Balbiani
mor~ colonie sphé-
de ce fait sur le P~o~M
verts: dans chaque
rique de Micro-organismes
un certain nombre d'individus
colonie. il existe
dont le contour est
une tache rouge
qui possèdent cette
circulaire: si l'on examine
régulièrement
t,avec te 1~
tache avec un fort grossissement
de Zeiss~ on constate
à immersion homogène,
est formée d'un petit globule
facilement qu'elle
sur une portion de sa surface.
entouré,
sphérique,

i88i. t88~ t8~. t886.


But. Zc~y,
H6 ÉTCDES DE PSYCHOLO~tE EXPÉRtMEXTALE

par une couche de matière


rousse. Cette observa-
tion est d'autant ptus intéressante est faite
qu'ette
sur un être dont !a nature n'est plus mise
végétale
en doute aujourd'hui tes Pandorina sont des Vot-
vocmiens que les botanistes modernes placent
parmi les algues. Nous sommes heureux de
donner la primeur de ce fait à nos lecteurs.
En décrivant FœH des Protistes, nous avons dit
que Fœii est le seul organe des sens se soit
qui
nettement ditférencic chez ces êtres inférieurs.
Mais cette assertion est peut-être absolue.
trop
Quelques espèces se présentent à ~'observation
munies de petits organes qui bien
pourraient
avoir reçu une fonction sensorielle. Tel est par
exemple le /L~o<~ /y?~. infusoire
superbe
citié. remarquable par son rostre et par le voile
musculaire qui ferme sa bouche. Cet animât pré-
sente te ton~ de sa face ~orsate une de
rangée
petits organes qui paraissent destinés, par leur
structure, à jouer un rôle dans t'audition. Ils sont
formés d'une vésicule dont le centre est occupé par
un globule réfringent ou les appelle des vésicules
de Mutter. du nom de Johannes Mutter, qui les a
découverts. Les organes auditifs a décrits
qu'on
chez tes Vers et les Cœtentérés se composent sem-
btabtement d'une capsule vésicutiformc renfermant
une concrétion solide, appelée otolithe. H est donc
possible que les vésicutes de Mutter soient des vé-
sicutes auditives: on n'a rencontré cet
jusqu'ici
organe chez aucune autre espèce de Protozoaire.
CHAP~ TRE H

LA ~UTH~TIO~

ï
Reeherc~ d.
r?!at.fs a ta r~p~rat~n.
Phénomène psvchi.tnes
de ta put.~factiun. <an.,n
par Bâcleras
ru~ene
d'EH~e!mann.

r~atifs a ta nntnt.~ La
Phénon~nes psychb~s ~Hucun~
~< L.-s chr.t.na~ph.~s.
~.tatc hntophvnq~
ta ~i
Co.nc~cc entre pr.~nc. an
ctt~natophu~.
"ntn. t hn-
Cumparat-n
et. ccHc de panent chturuphytu~n.
ft te P~-an~Ma. La ~utnn~ par ~m.~ ~'pr~
.'t~nc .rrn.
an.tnat~. ch.~x .<
La Xntnnon
~hvt~uc.
.t~ at~uents chez rAmt~. ch~
PreheL~n FA. nnuphrys..h~
t'Ac: ~p~~ M.
~Monade. ch..z
.t~at.~nts. ~t.
chotxd.' prétérenc. Capture L~ Lt'
Le~ CH~ ..hasse~-s.
tourbi!tun. ~nte.
.te detense t .L
M~M~ M.<K~. Les m.~tvcments

tH

.i~ départ tes


.rètre~ unt~Hutah-~ ont pour pomt
Le~ co~n:~
cethde ~r.. Cutun~ ten,p..ra.~
d'.ne
e.~au. Lh
aa-.te.sous de tacunent~.
seformenL Le~nunn.
Votvox. La d.~ion du trava.! dans une eu uune
~L L.
et une
Dt~rence entre un ~r.. piuncrduta.r.
de V~.
As.uctations ~iuntatre..
coionte d'êM-~ uniccHuta~cs.
Le ~ot~ <'t<Mt<M~<M.
!:? ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRLMEXTALE

tV

Consid~rat~n:! xnr la psyrh<<)xi<* ti<*s Micrf~tr:ranism<'s. – Leurs


actfs si <!ivprs sont '<fs r~ponsft 'iirt'<'t*'s ~ux stimutus dtt
motï'tt* extt'ripur. P~rc~pticm 'i~s extérieurs. – Le
c"rps
t'hnn. L f~thoatton du point t'ccnp<* par t~s corps extérieurs.
Houvements des Mtcr<t-or~xntsmes.

Apres FéLtide des organes, passons à l'étude


des foncions.
Notis n~avoQs pas Fintention de consacrer des
chapt~res particuliers à rirntabîlité~ à !'mstincL à
la mémotre. au raisonnement et à volonté chez
tes Htcro-orsramsmes. Ce serait tomber dans
r.tbus du découpage. Notre mode
d exposition sera
tout dînèrent nous décrirons ensemble, et dans
un seul tableau. toutes les manifestations psychi-
ques auxquetles les Micro-organismes se livrent à
l'occasion d'une focction importante de leur vie.
Le présent chapitre sera consacré aux phénomènes
psychiques relatifs à la uutrition.
Toute matière vivante a la propriété d'aug-
menter continuellement sa masse à l'aide de maté-
riaux empruntés à son milieu, et dedécroître
simultanément en brûlant sa substance avec

l'oxygène de t'air. Le premier de ces actes s'ap-


pelle la nutrition, et le seconde la respiration.
PSYCHtQCE CES Mt~O~O~A~IS~ES
LA VtE
< L~t~tQO TItQ~V–
d'abord les phénomènes psy-
Kous étudierons
et préparent l'acte re.p.ra_
chiques qui Précèdent fort simples
sont souvent
toire. Ces phénomènes est
Si le Micro-or~n.sm..
peu d'importance. te plus souvent.
comme ceta arrive
MuaJque le traverse
en dissolution dans liquide
~ene
ta cuticule cellulaire et
directement par d~yse
avec la substance dit protoplasma;
arrive en contact
est surtout un phéno-
dans ce cas. ta respiration
Mais il peut arriver que te petit
mène chimique. d.ns un
trouve accidentellement
organisme se ces conditions
en o.ygene dans
milieu ~uvre
nécessaire de chercher
nouvelles. où il devient
mouvements
volontairement, par des constate
des sources 'to~~c.
rapprocher et spe-
.un nombre de Micro-orgamsmes
grand de ta propnete
des Bactéries sont doués
cialement
dans testée
la tension de t'oxygène
~précier met des Bactéries
où ils se trouvent. Lorsqu on
une d eau ne ~e
de la putréfaction dans goutte
mais renfermant des algues
nant pas d'oxygène, ou des
ou des Eugt.nes ver es,
à chlorophylle,
obtenus par ~craseme~
de chtorophytie
grains moment, il ne~e
vertes, au premier
de cellules
si t'en éctaire ta preparahon
passe rien mais
de
à la fonction chlorophyllienne
pour permettre des mou-
gercer, on voit tes Bactéries présenter
se toutes ensemble
vements très vifs, et diriger
de ta où se fait te~a
vers tes points préparation
c est-a-dire autour des grains
gement de roxygëne,
t30 ÉTTDES DE PSYCHOLOGTEEXPÉRtMEXTALE

de chiorophyHe. H s établit dans ces circonstances


un échange chimique entre la chiorophvHe et !a
Bactérie aérobie ta Bactérie dégage de tacidc
carbomque et absorbe de ioxv~ène. la ch!oro-
phylle fixe le charbon de Facide carbonique et met
en Hberté de Foxvgëne.
Si t'en obscurcit la préparation. les Bactéries
cessent d'entourer les crains de chtoropbvUe. parce
qne ces grains. mis à t'abri de la lumière. cessent
de dégager de t'oxygène !e groupement se fait de
nouveau si on !aisse revenir un ravon de soleil.
On observe des faits analogues dans des circons-
tances un peu din'ércntcs. M. Balbiani a va. dans
une préparation de l'intestin du ver à soie. les
Bactéries. d'abord répandues uniformément sur
tous tes points de la préparation, entourer les cet-
tuies vertes, non digérées, des feuilles contenues
dans iintestin. et s y enfoncer comme pour les
sucer. Dans d'autres cas. le même naturaliste a
observé que les Bactéries, déveioppées dans une
goutte de sang de ver à soie, se réunissent, au
bout de quelque temps, autour des globales san-
guins, afin sans doute de prendre t'oxygene nxé
par ceux-ci
M. Ëugeimann a fondé sur ces faits la méthode
dite des Bactéries. II considère les Bactéries comme
un réactif vivant permettant de déceler la tril-
lionième partie d'un milligramme c'est-
d'oxygène,
à-dire. suivant tes calculs des physiciens, une
quantité à peine supérieure à ta moiécute. Cette
LA VtK PSY':tH~t'E DKS M!CRO-Ot:M~tS~ES

a de trancher d.~ pro-


excuse méthode permis
restés ~hiHon.
blèmes bioio~qnes jusqnator. ~ns
on t" protop!asma
Avant En~etmann. ignorait
vertes ou non de~a–r
incoiore des piantes pouvait
~raceaux !~<-
de t'oxv~ëne. On sait aujourd'hui.
de est !e <e~
téries. 'que te ~ram ch!orophy~e
L.~ même m~hode
où se fait ce décernent.
point d~rs.
de démontrer, pour des ptantes
a permis
de de
ment cotorées. ~ue le maximum d~a~ement

ro~v?ënc coïncide avec le maximum d'absorpHou


tes vertes, te
de la himiëre. Ainsi, pour a~ues
sont tes codeurs ou
et le viotet du spectre
rou~c
s'accumutent le ptus ce sont celles
les Bactéries
~t
où te décernent d'oxygène
par conséquent t
considérable. Or. ces couleurs correspondent
plus
les fortes de la cnto-
aux bandes d'absorption plus
brunàtre. le
Pour les cellules jaune
rophvUe.
dans le vert pour les cet-
maximum d action est
dans te pour les ce~des
tuLcs vert bteuâtre. jaune
dans le vert. L'auteur en a conctu ~u d
routes,
matières cobrantes avant.
existe une série de
de rédinre !_a-
comme la chloroph~e. la propriété
cide il tes appeUe c/
carbonique:
voie. cette méthode a permis
Enfin, la même
par de
la question de la distribution
de résoudre
te spectre solaire. U est intéressant.
rénergie dans
de voir tes
comme te remarque M. En~etmann.
venir nxer nos idées sur la constitution
Bactéries
de ta lumière du soleil.
ne sont tes seuls êtres qui
Les Bactéries pas
IX! ËTTDES ME PSYCHOLOGIEEXPÉRtXEXTALE

tendent avidement à se diriger vers les points où


ils trouveront de l'oxygène. Un grand nombre
d'autres Micro-organismes se comportent de ta
même façon lorsqu ils se trouvent dans un milieu
dont l'oxygène s est appauvri. M. Ranvier a remar-
qué que si l'on regarde pendant un certain temps
une préparation contenant des leucocytes et mise à
l'abri de 1 air. on voit les cellules émettre de longs
prolongements vers ta partie de ta préparation qui
regarde du côté de l'air. Il semble donc exister,
dans le protoplasma des Proto-organismes, un sens
rudimentaire de l'oxygène.
Ce sensn'apprend pas seulement à l'organisme
ta présence de F oxygène. mais lui permet d'en
apprécier la tension. En effet. lorsque ta tension
devient trop forte, on voi~ les organismes fuir
devant l'oxygène.

11

Il sera nécessaire
de parler avec plus de détails
de la psychologie de la nutrition.
Le mode de nutrition des Micro-organismes n est
pas uniforme, ce qui ne doit pas paraître étonnant
lorsqu'on saitque ce groupe immense est formé
d'êtres hétérogènes qui n'ont pour caractère com-
mun que la petitesse microscopique de leur corps,
et la simplicité de leur structure. On peut distin-
guer sommairement trois types principaux de
nutrition
~.<R~OR.S~KS
VIK PSYCH~'K~S

n ou. seton t-~pr~.on


r La nutrition ve~etatc.
C'est c..H.es c..1
de Butschti. /&
.uimatcs ou ventes qui contieun.nt .t.-
nhvtte. et
et qui se nourrissent ent en
en hbr.t.
p~ qui se
i'. emprunt les
.~t
ments organiques 'c.n.
be~.n -i.. rapp.r
U ~t peine
au miHc~.n.bi.nt.
c.nst. u.
fonc~n chlorophyllienne
On des.~na.t
non une respiration.
~riti~
sous le nom .ie respiration
autrefois ce phénomène
trois ou
Ce terme implique
Suèdes ~utes.
seulement les v~et.ux
erreurs. Disons .tue
quatre en se comb.~t
comme tes animaux.
respirent est la même
et que cette respiration
avec ~v~ue.
t. La fonction
et pendant
pendant le jour ett~
n-est point resp~on une
cbtorophvttieuue de
t-acide carbonique
pour effet de décomposer
sert la p'ante
et de t-~er te carbone qui
des matières ternaires o-t"~––––~
construire les êtres
exécute tous
est par
Ce travail chimique
t'intluence des r~~on.
sous
cht.rophvHe.
lumineuses.
'oph~n~rtientp.s~t~i~ de M.cro-
Un gr~nd nombre
au rë~e végétal.
en vert par ce
animaux sont colorés
~nrJmes dans te
en les rencontre princip.tcmeut
~~ment:
des Flagellés.
Groupe important aussi
d'assimilation. qui existent
Leurs appareils te nom de
toutes les piantes vertes, portent
chez
ont été dans ces dem.rs temps.
tom~phores'its
de recherches mtéressantes.
l'objet
EXPÉRUtEXTALE.
PSYCHuLO~tE
t34 ETCDES DE PSY<L~.tE EX~ÉR:MEXT\LK

Les chromatophores sont de petites masses de


protoplasma qui se sontdiSerenciéesdu protoplasma
général en atfectant une structure particulière. Ces

petites masses qui portent le nom de ~cï~c~ chez


les végétaux. ont une structure granuleuse et réti-
culée elles sont imprégnées d'une matière colo-
rante verte, ou jaune, ou brune il existe plusieurs
matières colorantes qui par leur mélange en pro-

portions diverses forment des couleurs très variées.


La plus connue, après la chlorophylle verte. est la

chlorophylle jttune. ou~M~WMMC. Cette matière co-


lorante peut être absorbée par l'alcool.
Les Euglénoïdiens. les Chlamidomonadiens et les
Volvociniens présentent des chromatophores énor-
mes. Chez les Euglènes, les cbromatophores sont
formés de petites plaques discoïdes; il sont placés
immédiatement au-dessous de la cuticule. ann que
la lumière puisse agir sur eux. (Voir 6g. 4.) Chez
certaines espèces de Flagellés, ils se présentent
sous la forme de deux grandes plaques, placées
sous la cuticule, qui enveloppent le protoplasma
comme une cuirasse formée de deux pièces. Les
Chiamidomonadiens et les Volvociniens ont des

chromatophores verts, discoïdes, très petits.


Au centre du
chromatophore, petiton voit un
autrefois comme
espace clair que l'on considérait
en réalité, c'est un petit
rempli de chlorophylle
globule solide qui offre la plus grande analogie
avec la substance composant les noyaux, la nu-

cléine il présente les mêmes réactions chimiques,


t35
LA VIE PSYCHtQfE DKS MÏCRO-OKCA~tSXES

avec les matières colorantes et


absorbant énergie
brillant te traite par les
devenant plus lorsqu-on
donne a ce corps te nom de
acides. Schmitz petit
C'est tout autour du
(de noyaut
pvrénoïde
et probablement sous son intluence. que
pyrénoîde.
il se dépose en grams ou se
se forme Famidon
autour du pyrénoide. comme on
réunit en anneau
facilement en te colorant par Mode.
s'en assure
aussi une production d'amidon chez
On observe
incolores. exemple chez le Po/y-
des Flagellés par
Ces êtres ne possèdent pas de chromato-
cons-
mais Kunstlerd'abord. puis Fiscb ont
phores.
d'amidon est attaché à une
taté que chaque grain
incolore, qui est le
petite masse protoplasmique
ce
formation du C'est précisément
fover de grain.
chez les où Fon trouve des
qui se passe végétaux,
incolores. Cette masse de
amido-leucites petite
est toujours opposée au hile du grain
protoplasma
d amidon.
la fonction du chromatophore s accom-
Comme
sous rintluence de la lumière, il
plit uniquement
les verts ont besoin
en résulte que Micro-organismes
de la lumière pour se nourrir.
Or, on peut constater à ce sujet un fait bien frap-
un d'œil d'ensemble sur le
pant. Si l'on jette coup
rë~ne des Protozoaires, on s'aperçoit qu'il existe
entre la présence d'un
une coïncidence remarquable
Les orga-
œil et celle du pigment chlorophyllien.
d'une tache oculaire sont le plus
nismes pourvus
de chlorophyllien, ou,
souvent pourvus pigment
t36 ETCDES DE PSYt:H~Lt~E EXFÉRtME~TALE

1-
en d'autres termes, se nourrissent comme tes végé-

taux. ~n fabriquant tle l'amidon sous Finiluence de


à ta
la lumière. Ce fait prouve que ta sensibitité
lumière est en quelque sorte une dépendauce de la

fonction chiorophy! tienne. Si les Ftagettés qui ont


des c'est-à-dire des organes fabri-
chromatophores.
t'amidon. ont en même temps des taches
quant
r~dimentaires
oculaires, c'est
parce que ces yeux
leur permettent de se porter vers ta lumière. qui
est t'aient nécessaire à Faction chlorophyllienne.
Anssi. tous '2S Micro-organismes qui ont des yeux
comme des végétaux. Chez eux
se nourrissent-ils
t'ceit a pour but de d'une
diriger Faceompiissement
fonction végétale.
H est intéressant de remarquer à ce sujet que les
se nourrir comme des animaux
Euglènes pourraient
car elles ont une bouche et un appareil digestif. L o-

buccal s'ouvre à t'extrémité antérieure du


ri6ce
à la base du uagettnm; il est suivi d'un court
corps,
tube œsophagien. tïg. C. ta bouche et t'œso-
(Voir.
d'une EugtëncJ Cependant on ne voit point
phage
se servir de sa bouche pour avaler des
t'Eu~tëne
atimentaircs. II y a là un problème assez
particules
curieux: s'it est vrai. comme on i'a prétendu, que
comment
c'est ta fonction qui fait Forgane, exptt-
t'existence et surtout la genèse de cet appareil
quer
digestif qui ne fonctionne pas?
C'est si bien ta présence de cbromatophores qui
certains de se nourrir comme
empêche Flagellés
des animaux, chez les Ftagettés sans chroma-
que
t~
VtE PSYCHIQUE &ES MïCRO-OR'.A~SMES
LA

~omme le
sans pigment chtorophyitt.'n.
tophores.
fonctionne. Le
P~ l'appareil digeste
~z est même un animât très vorace. Remarquons
ne présente pas de taches
aussi que le P~MC~
verte; et il non a du
oculaires. comme l'Eugène
car il besoin de rechercher
reste pas besoin. n'a pas
de ~amidon. Tous ces
la lumière pour fabriquer
faits s'enchaînent.
ont constaté l'intluence de
Divers observateurs
verts des deux
la lumière sur les organismes
de lumière les attire. un
rë-nes Un certain de~ré
les repousse. M. Strasbur-
de~ré plus considérabte
il v a années des expériences
~er a fait quelques
des vertes vers
suivies sur les mouvements spores
vu dans t'inténeur des
la lumière. On a même que.
de exécutent des mou-
cellules. les grains pigment
sous t'inHuence des radia-
vements et ~orientent
tions solaires.
La nutrition par endosmose. ou saprophytique.
la surface
L'être se nourrit en absorbant par toute
contenant des de
de son les liquides produits
corps
ou d'animaux. Les
de végétaux
décomposition
se rencontrent dans les eaux
êtres saprophytiques
infusions. Ce mode de nutri-
ou dans les
putrides
au de vue qui nous
tion peut être considéré, point
te plus simple de tous: il comporte
occupe, comme
de la nourriture. mais il
une recherche
peut-être ame-
n'exige de mouvements appropriés pour
point
dans un appareil digestif quel-
ner ta nourriture

conque.
r~ ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉ!!tME~T\LE

3" n existe entm un dernier mode de nutrition.


dont nous nous occuperons d une façon toute spé-
ciale cest /f~ par taquettc un
Micro-organisme insère des particules alimentaires
solides et se nourrit comme un animal. soit à ï aide
d'une bouche permanente. soil à t aide d'une
bouche adventice, qui s improvise au moment du
besoin. Ce mode de nutrition est ce!ui de tous les
animaux supérieurs. Parmi tes ~tres inférieurs, on
le rencontre chez la plupart des ïuf~soires. beau-

coup de Masti~ophores. tes


Sarcodines. etc. Chez
tes Micro-organismes appartenant au rè~ne véiré-
taL on trouve ta nutrition par endosmose, la nutri-
tion chlorophyllienne. mais jamais ia nutrition ani-

mate les Protophytcs n'ont


jamais de bouche et
n'absorbent jamais d aliments sotides.
La nutrition animale exi~e. chez tes êtres qui s'y
livrent. des facultés psychotoniques très remar-

quables. Ces phénomènes, dont nous allons suivre


la comptexité croissante en partant des Proto-
zoaires les plus simples et en arrivant aux Proto-
zoaires supérieurs, prouvent que ces animalcules
sont doués de mémoire et de volonté. Nous grou-
perons nos observations sous les deux énoncés
suivants
î" Le choix de
la nourriture;
2" Les mouvements nécessaires pour la préhen-
sion de l'aliment.
Les Micro-organismes ne se nourrissent pas in-
distinctemcnteien aveugtesde toutes les substances
\!E PSY':H!~t K DES ~H:<t-<)H',Ay!SMKS
LA

ils rencontrent. Alors même quits in~'rcntt'ati-


qu
de leur .-orps. !ts
ment par un point quet'-onque
très bien faire rboix des particules qu'ils
savent
Ce choix t-st queiquefoi> même
veulent absorber.
assez étroit. carit y a des espèces qui se nourrissent
de certains .dhnents. Amst des htfu-
exc!usivement
herbtvores et d'autres hifuson-es curm-
soires sont
iesherbivures. on peut ranger h~sCht-
vores. Parmt
uo~rr~sent de petMes aiguës, de
bdous .~i se
d'<)sct~aires. La Paramécie se nourrit
Btatomées.
de Bactéries. Le Leucophrys est tm
principatement
carmvore: it mau~e même des aru-
exempte de
de son espèce. Le Cyr~
maux ptus petits
de tout. et même des Rotifëres.
/pK~M maa~e
de ce choix dans ia nourriture est
Si rexistettce
donner
un fait certain riuterprétation qu'il faut en
douteuse. Quelques auteurs.
est beaucoup ptus
Bastian. le choix de
comme Chartton expMquent
ratiment un rapport de composition chimique
par
et rainent. Cette idée ne mène
entre ror~anisme
D'autres comparent ta sétec-
pas à grandiose.
exerce entre tes objets
tion que te Proto-organisme
se à lui. a t action de t'aimant qui
qui présentent
sorte tes particutes de fer con-
choisit en quelque
d'une autre substance.
fondues avec des particutes
est un témoignage de
Cette seconde interprétation
certains naturalistes à vouloir
la tendance qu'ont
de la matière vivante avec
identifier tes propriétés
du monde minerat.
tes propriétés physico-chimiques
nous digne d'être
La seule question qui paraisse
ÏK) ÉTFDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRtMEXTALE

abritée ~st cette de savoir si le choix de t'atimcnt


chez les Proto-oriranismt's résume <m non d une

opération psychique, comme cela a tieu par exemple


chez des ftrcs pius éicvés. Nous avons reçu à ce

sujet une note très curieuse de M. E. Maupas. qui


tend à admettreque le choix dans les aliments
n'est pas le résumât d'un srout particulier des Micro-
organismes. mais est déterminé par t'orsranisation
de leur appareil buccal. qui ne teur permet pas de
prendre une autre nourriture.
I! faut donc étudier de près te mécanisme de la

préhension des aliments.


Voici ce qui se pas~e lorsque FAmibe. dans sa
marche rampante. vient à rencontrer un corps
étranger. Tout d'abord, si ce corps étranger n est

pas une substance nutritive, si c~est par exemple


du sable. FAmibe ne t'absorbe pas il le repousse
avec ses pseudopodes. Ce petit fait est fort impor-
tant car il prouve que. comme nous Favons déjà
dit. cette cellule microscopique sait exercer un
choix, et distinguer dans une certaine mesure !a
alimentaire de ta poussière inerte. Si le
particule
corps étranger peut servir à ta nourriture de l'A-
mibe, l'animal t'ens~obe par un procédé fort simple.
Sous l'influence de rirritation causée par le corps

étranger, le protoplasma mou et visqueux de FA-


mide se projette en avant, et se répand autour dp
FaHment. à peu près comme sur le rivage de la mer
une vasque se répand sur les galets: puis, pour
continuer ta comparaison qui fait assez bien com-
tH
t~:S ~tf:KO-SMKS
LA VtK PSYrnt~CH

choses s.; !a va~ue


comment tes passent.
prendr.. a
revient en arri.-re. en ..ntr.in.int
Je protoplasma
.1 ..ntoure <, est
sa suite te corps étranger .{u'He
et introduit .tans le
..st enrobe
ainsi que t-atiment
assimilé et d.sparait
là. it est digéré.
protoplasma;
lentement.
ta couche interne -te l'intestin.
n existe dans
inférieurs, descettutesqu. opèrent
chez les animaux
tacettute de t\m.b..)a
de ta même façon .~e
ou tes appelle des
de t-atiment sottde
préhension
pbaxocvtes. contred.t un
de est sans
Ce mode préhension
ima;.mer. car
des ptus simples qa-on puisse
n'est encore dtnerenc.e.
t-or~e préhenseur point
du de t-Annbe peut
Ch~ue point protoplasma
et de cavité en envelop-
servir de bouche digestive

pant le corps étranger.


au
de t'Amibe. nous pouvons placer.
\u-dessus
de la préhension (les aliments.
de vue spéciat
point micros-
C'est un tiétiozoaire
t-.tc~ H
ta vase d'eau douce.
abond.mt dans
eopique. de longs
les de son corps
émet de toutes parties
tUamentenx. Lors~u une proie
pseudopodes prêtes.
s introduit au milieu de
ou un aliment quetconque
de tttaments. le titament impres.tonne
ces rayons
vers le corps de
se rétracte vivement, entrainant
nutritive dans d autres
[- \.ctinophrvs la matière
forment une
cas. les titaments. en s anastomosant,

Au moment où ce
sorte d'envetoppe à la proie.
distance de la cettme.
arrive a une courte
corps
t~ ETUDES DE PSYCHOLOGIE ESLPÈRtXEXTALE

une de ta masse du est projetée


partie protoplasma
en avant et entoure t'atiment qui est entrainé et

t'n~iobé dans le sein du par un pro-


protoplasma
cessus anaio~ue à celui de t'Amibe.

Chez toutes tes parties du corps


i'Actinophrys.
servir de porte d'entrée à t'aiiment. c est-à-
peuvent
dire jouer le rôle de bouche. C'est un être ~<~o-
~<WM~. suivant de W. Saviitc &ent.
i'expression
Chez d'autres espèces, plus étevées en organisation..
ce mode d'alimentation est rendu imposstbte par ta
cuticule entoure te corps la formation d'une
qui
cuticule aux aliments solides entraine
imperméable
la nécessité d'un orifice buccal
par lequel l'aliment
dans Hntérieur du protoptasma.
puisse pénétrer
Ici encore on observe une curieuse gradation de

U existe tout d'abord des être dépour-


phénomènes.
vus d'une bouche et permanente ta
préformée
bouche est adventice ette se forme au moment du

besoin ce qui fait la supériorité de ces êtres sur les

c'est que ta bouche se forme toutes tes


précédents,
fois à la même place.
A cet on étudier un petit Infusoire
égard, peut
est abondant dans les eaux impures,
Magetté qui
te J~w~ H porte, à son extrémité anté-
M~ar~.
est
rieure. un long uageitum qui an repos replié
de ce uagettum, le proto-
contre le corps. A ta base
fait une saillie de substance claire, en forme
ptasma
de lèvre. Cette est creusée d'une
proéminence
vacuole de tiqmde. Cienkowski a décrit
remplie
LA VΠPSYCHt'jrK HES ~tCRO-ORCAXTSMES

commences divers entrent en tonctton. Les


organes
Bactéries et les Micrococcus. qui servent pâture de

an .~M~. sont amenés à coups de uag~'Hum dans

son a ce moment. Fammat a ~ns-


voisinage:
cicnce de la proximité de ces corps !a proémi-
base du tIagcHum saHon~e vers
nence qui est à la
te corpuscule. dans sa substance et
Fen~obe
t'entraine à sa suite dans l'intérieur du corps de ia

Monade. Bütschli a fait une observation ana~ue


sur le 0~o~o/«?~ ~'7~0.
L'acte de préhension de FaHmcnt comprend ici

trois phases. dans deuxdesqueHes i'animat manifeste

son activité de ta
psychique rapprochement
au moyen du ila~ettum 2" formation de
nourriture
la vésicule va au-devant de t'aHment. quand
qui
ceiui-ci se rapproche: 3" absorption de Mment.

Les Acinétiens sont des cires peu mobiles: ils res-

tent souvent toute leur vie iixés à un pédicule. Ils

ne de cils. mais des prolongements


présentent pas
ou moins nombreux, épars ou
rayonnants plus
en tounes. Ces filaments sont des suçoirs.
groupés
à leur extrémité d'une petite ventouse.
pourvus
Lorsqu'un imprudent Infusoire nage à proximité
d'une Acinete. celle-ci l'arrête au moyen de ses

filaments tendus. et applique sur son corps rextré-

mité de ses suçoirs qui font le vide.


cupuliforme
Le du Ci!ié ainsi capturé coule lente-
protoplasma
à travers les suçoirs, comme à travers des
ment
et s'accumule dans rintérieur de rAcinëte.
tubes,
sous forme de Ainsi, chez l'Acinëte,
gouttelettes.
ETUDES DE PSY<'H~LOf.!E EXPÉRntE~T\t.E
tu

orgues dé mis sont appropriés a ht préhension


des
de la nourriture. Parall~ement.
et a l'absorption
nécessaire a la est
l'acte psychique préhension
chez l'Amibe. LAcinetc
devenu plus complexe que
son suçoir l'Infusoire qui est a sa
doit < vers
et. il faut que l'amma!
portée, par conséquent,
la position de sa proie.
apprécie
des organes
Il v a des Acinétiens qui présentent
que tes précédents.
de préhension plus parfaits
Ils sont munis a ïa fois
Ce sont les F~op~-y~
de tentacules suceurs et de tentacules préhen-
Ces derniers sont de longs ntaments que
seurs.
tance comme un lazzo autour de sa vic-
ranimai
et la maintenir immobile
time. pour renvetopper
ses appareil de succion ii s'en
tandis qu'avec
nourrit.
exercent-ils un choix de préfé-
Les Acinétiens
les Infusoires viennent se heurter
rence parmi qui
M. Maupas. a fait une étude
à leurs tentacules? qui
êtres, avait d'abord admis ce chotx
spéciale de ces
Puisit a rejeté cette idée. « En i 885.
de préférence.
une explication toute nou-
nous écrit-it. je trouve
avec laquelle te
velle ence qui concerne Hmpunité
atter se heurter aux terribles
C<~ A~~ peut
La carapace solide dont
suçoirs du Po<~Ary.<?
est revêtu lui sert de cuirasse et
ce petit tnfusoire
mortel dcsAcmétiens. Il n'y
le préserve du contact
ces derniers dédain des Coteps.
a donc pas chez
de les saisir, incapacité résultant
mais incapacité
d'une structure de l'enveloppe té~umen-
particulière
L\ VIE PSYCHtQCH DES MtCRO-OR~AXtSMES

taire des Co~eps. Les Paramécies qui échapnent


élément sont aussi pourvues d'un tégument assez
résistant. qu' leur sert de protection dans ce ca<.
Le ~y~yc~M ~M, comme tous les Stvtonv-
chiés daiiïeurs. a une enveloppe té~umcntairc
très molle. Aussi sont-elles saisies et dévorées sans
peine par tes Acmétiens. La connaissance détaillée
des déférences de structure dans les enveloppes
téa~umentaires ma fait abandonner ridée d'une
préférence ou d'un dédain dans le choix des victimes
qui servent à la nourriture des Acinétiens. Ceux-ci
accrochent au passage les proies qu'ils peuvent et
non pas celles qu'ils veulent. »
La préhension des aliments, chez un grand
nombre d'espèces, est précédée d'un autre stade, la
recherche des aliments et leur capture~ il
quand
s'agit de proie vivante. Nous n'étudierons pas ce
stade chez tous les Protozoaires, mais spéciale-
ment chez les Infusoires ciliés. Leurs mœurs sont
curieuses à étudier.
Si Fon porte sous la lentille du
microscope une goutte d'eau contenant des Infu-
soires ciliés~ on aperçoit des êtres qui nagent avec
rapidité et parcourent en tous sens le milieu liquide
où ils se trouvent. Leurs mouvements ne sont
point des mouvements simples; FInfusoire se
dirige en nageant il évite les obstacles il s'y
prend à plusieurs fois pour les contourner; son
mouvement parait approprié à un but, le plus
souvent à la recherche de la nourriture; il s appro-
che de certaines particules en suspension dans le
PSYCHOLOCŒ EXPÉMMBNTALE. 9
t46 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRtMEXTALE

liquide, il les palpe avec ses cils. puis s en éloigne.


puis y revient. décrivant un voyage en zigzag avec
des allures analogues à celles des poissons enfermés
dans les aquariums cette dernière comparaison
vient naturellement à la pensée. Bref. le mouvement
chez les Infusoires libres présente tous les carac-
tères du mouvement volontaire.
On peut même remarquer que chaque espèce
manifeste sa personnalité dans son mode de loco-
motion. Ainsi r.4c~o~Tc~ quand il est

placé dans une préparation où il se trouve à son


aise, reste souvent plusieurs minutes de suite abso-
lument immobile. Puis. toutil se préci-
d'un coup,
pite avec la rapidité de Féclair et disparaît du champ
de la vision. Il court ainsi quelque temps à droite
et à gauche, puis se fixe de nouveau immobile. Il

peut circuler avec la plus grande agilité à travers


les débris, au milieu desquels il se glisse en se

repliant et les contournant avec une souplesse


admirable. Le Z-ayy~K~ crassicolis a. au contraire,
une marche d'une uniformité assez constante, ni

rapide, ni lente. M circule au milieu des algues et


des débris, à la recherche proie. Le Pcr~o~M~
d'une
E?y:?M.c a des mouvements lents. Il court paresseu-
sement sur les algues, où il cherche sa nourriture,
et ne s'en écarte guère pour s'aventurer dans l'eau
libre

E. Manpas, Etude des /M/MMtrM ct~M. ~rcA. de ~oo/. M'per.


t. t, t883, [i- 4.
LA VIE PSYCHIQUE DES ~nCRO-CR~~tSMES

t* 1 t–
An sujet de la préhension des aliments la
et de
nous ne
recherche de ta nourriture par tes Ciliés.
mieux faire que de reproduire intégrale-
pouvons
ment une note que M. E. Maupas a bien voulu
nous envoyer. Nous lui avions posé deux questions:
r les Ciliés chosissent-ils leurs aliments? 2" dans la
recherche des proies vivantes, tes Ciliés dits chas-
seurs font-ils une véritable chasse, comprenant la
de la à distance et la poursuite
perception proie
volontaire de la proie. dans les détours qu'elle fait?
avoir recouru de nouveau à l'observation.
Après
M. E. Maupas résume son opinion dans les lignes
suivantes
« Les Ciliés, au point de vue de la préhension
des aliments, peuvent se diviser en deux grands

groupes i" les Ciliés à tourbillon alimentaire;


2" les Ciliés chasseurs.
« Chez les premiers, la bouche est constamment
béante, et avec les corpuscules alibiles que le cou-
on
rant du tourbillon y entraine perpétuellement,
y faire pénétrer, en les mélangeant
peut à volonté
dans Feau ambiante, des substances absolument
inertes et indigestes, telles que granules de carmin,
et d'amidon de riz. Ces granules, absolu-
d'indigo
ment impropres à la nutrition, traversent le corps
des Ciliés avec les véritables aliments. puis fina-
lement sont rejetés intacts avec les fèces. Je crois
donc qu'on peut affirmer que ces espèces à tour-
billon n'exercent aucun choix réel dans leurs
aliments et quelles absorbent indifféremment tous
t4X ÉTTDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

les corpuscules qui par leur forme et leur densité


sont susceptibles d'être saisis et entrainés par leur
tourbillon alimentaire.
« Chez les Ciliés essentiellement chasseurs, la
bouche est au contraire constamment fermée. L'ab-

sorption de chaque proie se fait par un acte de


déglutition absolument comparable à celui des ani-
maux supérieurs. De plus, ces espèces ne se nour-
rissent que de proies vivantes qu'elles capturent et
arrêtent avec leurs trichocystes. (Voir Archives de
soo/oy!~ t. 1~ 1883~ p. 601 et suiv.) Elles exercent
donc par le fait un choix dans leurs aliments. Mais
ce choix n'est pas, à mon avis, le résultat d'une
préférence, d~un goût particulier, mais de l'orga-
nisation spéciale de leur appareil buccal, qui ne
leur permet pas de prendre une autre nourriture.
« Ces Infusoires chasseurs courent constamment
à la recherche d'une proie; mais cette chasse n'est
pas dirigée vers un objet plutôt que vers un autre.
Us circulent rapidement, à tout instant
changeant
de direction, la partie du corps portant les tricho-

cystes d'attaque en avant. Quand le hasard les a


mis en contact d'une victime, ils lui décochent leurs
dards et la foudroient. A ce moment, ils exécutent

quelques actes inspirés par une volonté directrice.


U est fort rare que la victime foudroyée demeure
immobile au contact immédiat de la bouche. Le
chasseur alors tourne lentement sur place, se con-
tournant à droite et à gauche, cherchant sa proie
morte. Cette recherche dure au plus une minute,
LA VIE PSYCHÏQCE DES ~nCRO-ORGAXIS3tES t !9

après laquelle, s'il n'est pas parvenu à trouver la


victime, il repart au large et reprendra course
irréguliëre et vagabonde. Ces chasseurs. à mon
avis, n'ont aucun organe sensoriel qui leur per-
mette de
percevoir à distance le voisinage d une
proie; ce n'est que par leur course incessante et
sans repos jour et nuit qu'ils réussissent à pour-
voir à leur alimentation. Quand les proies sont
nombreuses, les rencontres sont fréquentes, la
course fructueuse et Falimentation abondante
quand elles sont rares, les rencontres sont égale-
ment peu nombreuses, et le carnassier jeûne et
fait Rhamadan. Le Z~yyyK~ crassicolis. par consé-
quent, ne voit nullement ses proies à distance et
ne se dirige jamais vers une proie plutôt que vers
une autre. H court au hasard de droite et de
gauche, entraîné par son instinct de chasseur,
instinct développé par son organisation spéciale.
qui le condamne à cette course incessante pour
satisfaire ses besoins d'alimentation.
K Les Infusoires à tourbillon, sont
lorsqu'ils
dans un milieu riche en aliments, sont à peu près
complètement sédentaires, n'exécutant que de légers
mouvements de position. Mais, si on les place dans
un milieu pauvre en nourriture, ils deviennent
aussi vagabonds que les chasseurs et on les voit
courir dans toutes les directions à la recherche
d'aliments plus abondants. II est difficile de trouver
un exemple plus net de l'influence des conditions de
milieu sur les habitudes et les mœurs des animaux.
t50 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIME~TAnE

te La ~co~ry~~M~ est un type éminemment


ce qui explique
carnassier et d'une grande voracité,
sa puissance de multiplication. une des plus grandes
étudiées. Dernièrement, ayant une tem-
que j'aie
de 25" dans mon cabinet de travail, je l'ai
pérature
tes vingt-quatre
vue se fissiparer sept fois dans
heures, c'est-à-dire seul individu en pro-
qu'un
cent vingt-huit. En chasse constante à la
duisit
recherche de ses proies. elle les saisit avec deux
fortes lèvres vibratiles dont sa bouche est armée

et les englontit toutes vivantes et tout d'une pièce.


On voit les victimes s'agiter et se débattre quelque
temps à l'intérieur du corps de la Leucophre, puis
lentement sous raction des sucs digestifs
expirer
où ils sont enfermés. Placées dans
de la vacuole
un milieu riche en petits Ciliés, les Leucophres
constamment bourré de proies ainsi
ont le corps
Pas que les autres Ciliés chas-
englouties. plus
seurs. la Leucophre ne perçoit à distance .ses proies
de
et ne se dirige sur elles. Elle court simplement
et de gauche, à tout instant de
droite changeant
direction. EUe multiplie ainsi les chances de ren-

contre. et, chaque fois qu'une de ses malheureuses


victimes tombe en contact de ses lèvres vibratiles,
entraînée irrésistiblement vers la
elle est saisie,
en moins d'an dixième de
bouche et engloutie
minute.
Certains Infusoires chasseurs ont des procédés
d'être étudiés
de chasse et de capture qui méritent
à part. Claparède et Lachmann ont décrit avec de
DES ~nCRft-OttG~SWES !~t
LA VIE PST~HtfUE

détails. dans leur bel ouvrage sur ~"? ~<-


~rand«.
ta façon dont un irros Infu-
~oirp. attaque les ~?~y~
r.<y~.
Les sont des Vorticelles colo-
~c~ E~y~
niales dont certains indi~dus n'atte~nent pas moins
Je~°"°.2t. forme des familles arbores-
L'Epistv!~
centes dont les ramifications sont fort ré~unërement
Celles-ci croissent toutes avec une
dichotomiques.
identique, et les individus
rapidité parfaitement
de manière à
sont tous portés à la même hauteur.
ce en botanique, une
représenter qu'on appelle,
inflorescence en cory~e. Nous observions un
dit dans l'espoir de voir ce qu'il
jour, Clarapède.
adviendrait de lui, un ~M~V~~ qui rampait
lentement sur une colonie d'E~y~. La manière
dont il s'approchait de ces Vorticellines, les palpant
ainsi dire, en les enserrant à moitié de son
pour
suspecte. Enfin
corps souple, pouvait déjà paraître
il s'attaqua directement à un individu. par la partie
de celui-ci. n ouvrit sa large bouche.
supérieure
ne réussit jamais à voir que lorsque l'animal
qu'on
et il se glissa lentement sur !'E~y~
mange,
comme un doigt de gant qu'on enfile sur le doigt.
Nous vîmes les bords de cette ouverture buccale,
d'une dilatation vraiment merveilleuse,
susceptibles
avec lenteur d'abord sur le péristome. puis
passer
sur le corps de la proie, et venir se resserrer autour

du point où celle-ci était Sxée à son pédirule. Les

cils qui recouvraient la surface de L4/M~~o~ se

mirent à s'agiter de ce mouvement particulier qu'on


t~2 ËTTDES DE PSYCHOLOSTEEXPERFtŒyrALE

aperçoit tontes tes fois qu'un Infusoire cilié sécrète


un kyste. En effet. un bout de quelques instants
on vit apparaitre tout autour de t'anima! un con-
tour déliéqui alla s'épaississant, de manière que le
kyste fut bientôt formé, a C'est ce qu'on peut
appeler un kyste de digestion. « Le phénomène,
en somme, est assez simple. Un ~M~A~p~ s ap-
proche d'une Epistylis, la dévore et s'enkyste sur
place, tandis que la proie est encore nxée sur son
pédicule. Il cherche alors à arracher
FE~~y/M à
son point d'attache par des mouvements de torsion;
il exécute des rotations de gauche à droite, puis de
droite à gauche, et ainsi de suite; lorsqu'il a réussi.
il opère sa digestion et parfois se partage occasion-
nellement en deux dans le kyste même. Pendant la
tin de cette digestion, il se repose un certain temps,
puis commence à tourner de nouveau dans son
kyste, dans le but de chercher à se débarrasser.
Au bout d'un certain nombre d'heures, le kyste
éclate. L'~?Kp~cp~ sort et va chercher au loin
une autre proie »
Les Infusoires chasseurs sont souvent armés
de trichocystes. Les trichocystes sont des filaments
urticants qui servent à celui qui en est armé à

paralyser on à tuer d'autres Micro-organismes.


Un grand nombre d'Infusoires, les Paramécies,
les Ophryoglènes, etc., se servent de trichocystes
comme d'organes défensifs. Chez d'autres espèces,

E~M~ sur les Infusoires et les Rhizopodes, t. M, p. i66.


VIE DES ~nrRO-OR~ AMSMES t~
LA PSYCHIQUE
t
dont nous parlerons plus longuement. tes tricho-
sont des armes oHcnsives: us sont b?es soit
cystes
dans les parois de la bouche. soit d.ms ies parties
avoisinantes: c'est ce qu'on voit chez les Lacr\-
maires. le Dï~K~, rF~c~c~. le /<~yM~. le

Z.o.cop~y~M?~, r~L?Mj9~
Voici comment ces animalcules attaquent ta
dont ils se nourrissent. Its s é!anceut
proie vivante
sur leur victime et lui enfoncent dans le corps tes
dont ils sont armés; la victime s'ar-
trichocystes
rête aussitôt, et le chasseur la saisit et Favaie.

Ainsi, lorsque le Z~yyyK~ c/oM~ï~ veut s'emparer


d'une victime tombée dans son tourbillon et ame-
née ainsi au voisinage de sa bouche, il se porte en
avant, rapidement. Au moment du contact. l'Infu-
soire poursuivi se trouve brusquement paralysé et
demeure immobile. Cette paralysie
complètement
est évidemment causée par les trichocystes qui
du Lagynus et avec les-
garnissent Fœsophage
celui-ci a sa proie au moment où
quels transpercé
antérieure
il la touchait par son extrémité
Dans un état plus élevé d'organisation, le Micru-
zoaire une bouche se déptace pour
qui possède
aller au-devant de sa proie, et lui donne la chasse.
Le DK~KK~M KCHM~M?M Stein, un des Infusoires
carnassiers les plus voraces de nos eaux douces

stagnantes, opère d'une façon un peu plus compli-


il décharge ses trichocystes à distance sur
quée

Maupas, op. cit., p. 495.


9.
ï~; ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE

sa victime. L'intérêt de cet exemple nous déter-


mine à nous
y arrêter un moment.
Le DM~MK?M (ng. 7) peut être comparé, au point
de vue de la forme générale du
corps, à un petit
baril arrondi à une de ses extrémités et terminé

P<6. T. – Didinium Mc~ttftntt grossi deux cents fois environ. La Sgore repré-
sente un Didinium s'emp&Kiat d'un ~araBt~etMBt aurelia. On aperçoit autour
de la Paramécie les filaments urticants décoches par le Dt~MtOM; et la Para-
mécie. déjà saisie à t'aide de rorgane tingaifbrme de ce dernier. est gradcet-
lement attirée vers t'Ottrertare buccale (d'après Balbiani).

à l'extrémité opposée par une surface à peu près

plane. au milieu de laquelle s'élèverait une saillie


conique assez prononcée. Cette saillie est un organe
de déglutition on y remarque une striation longi-
tudinale formée par de petites baguettes solides.
d'une ténuité extrême et indépendantes de la paroi.
Ces organes sont des armes dont le DM~MM?~ se
sert pour attaquer ht proie vivante dont il fait
exclusivement sa nourriture.
Non seulement il attaque et dévore des animaux
presque aussi gros que lui-même, mais il s'en prend
LA VIE PHYCHfrK t)ES )nCRO-ORH \~tSMES

souvent à des individus de


espace. Ce sa propre
sont des Infusoires. jamais des Rotatenrs,
toujours
soient souvent abondants dans !es
bien que ceux-ci
lieux où vit !e ~KM?M. H parait mt-me avoir une

[ndtvtdn an moment ou it Ftc. t. – JLmtre tndtïiJn pendant ta


F<e. !t.
une Paramecie ~tent de 'tf~{t:tttion. montrant la bouche et
XT~te qu'il
L'nte<-tin i) commence à te targement JH~tés et
Mtsir. pharynx
a sa partie .mtérieure:c.. Fintesti'~ ouvert jusqm *t tenm-
~ou~rir
TtK'tCMte contractitc au moment Je ftat~nn à ranns.
la syst'~e.

marquée pour certaines espèces; c'est


prédilection
ainsi que le grand et inotïensif Parr<ïMM?cm?M <ïMre/~
est presque toujours choisi de préférence parmi tes
animalcules qui peuplent le même liquide
Le mode de préhension des aliments présente
chez le DM~MM?M des circonstances intéressantes qui
n'ont encore été signalées chez aucun autre Infu-
soire. M.'Balhiani avait été souvent surpris dans ses

M~MMM.
Le nous apprend M. Balbiani, n attaque presque
le Parc~TM'ctM~t ~M~cr'a~ qui se distingue du P. aureiia
jamais
par sa coloration verte.
t56 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRFMEXTALE

premières observations de voir tes animacules. près


desquels le Dïc~/t/MT?: passai sans tes toucher. s'ar-
rêter tout à coup comme brusquement paralyses.
puis notre carnassier s en approcher et s'en saisir
facilement. Une observation plus attentive des ma-
nœuvres du DM~ïM?M lui donna bientôt la clef de
lenigmc. Lorsque, tout en tournoyant rapidement
dans les eaux, celui-ci se trouve à proximité d'un
animalcule, une Paramécie, par exemple, dont il
veut faire sa proie, il commence par décocher
contre elle une
partie des corpuscules bacillaires
qui forment son armature pharyngienne. Aussitôt
la Paramécie cesse de nager et ne bat plus que fai-
blement Feau de ses cils vibratiles; tout autour
d'elle on voit épars les traits qui ont servi à la frap-
per. Son ennemi alors s'approche et fait rapidement
saillir hors de sa bouche un organe en forme de
langue, relativement long et semblable à une ba-
guette cylindrique transparente, qu'il iixe par son
extrémité libre élargie sur un point du corps de la
Paramécie. Celle-ci est alors graduellement attirée
par le retrait de cette langue vers l'ouverture buc-
cale du DM~TMMT~, laquelle s'ouvre largement en
prenant la forme d'un vaste entonnoir dans lequel
s'engloutit la proie t
On a peu étudié jusqu'ici les mouvements de dé-
fense et de fuite. Sur ce point, quelques mots suf-
in-ont. Lorsque les Vorticelles sont inquiétées, on

.c~<OM de Zoo~ï<? c.f~crMïM~p. 1873. t. H. p. 363. O~c~


vations sur le D~t/ttMM na~Mw. par R.-G. Balbiani.
DES ~nCBO-ORGA~SXES !~T
LA VIE PSYCHIQUE
t* t
tes voit contracter énermquement ieur
pédicule.
<yui à Fêtât de repos reste étendu. Les Infusoires.
une préparation on ils sont à F .use.
ptacés dans
nagent tranquillement; si quelque excitation brus-
les ils précipitent leur course; ceux
que inquiète~
sont mnnis à leur extrémité postérieure d'une
qui
soie rigide se précipitent en avant toutes les fois
autre Infusoire vient à toucher cet appendice
qu'un
tactile. Les inonensives Paramécies. torsqu'eUes
sont attaquées, essayent de se dégager, et peuvent
même se défendre au moyen des trichocystes dont
leur ectosarc est armé.

III

Les êtres unicellulaires ne vivent pas tous à Fêtât


isolé; un grand nombre d'espèces se réunissent en
colonies le point de départ de ces agglomérations
est toujours une cellule mère qui se divise et dont
les rejetons, au lieu de se disperser pour vivre a
Fêtât libre, restent agglutinés les uns aux autres.
Ehrenberg avait cru que chez certaines espèces.
notamment chez l~o~y~ t~c~M, agré-
de petites monades qui forment des ar-
gation
brisseaux, la colonie était formée par la réunion
de petits organismes qui vivaient prinutivement à
l'état libre mais l'observation a montré que cette
opinion est inexacte. On peut poser en règle gé-
néraie que toute colonie d'animaux ou de végétaux
ETTPES HE PSTCH~L'~tE EXPERIMENTALE

monocpHutaires provient des divisions d uneccHute

unique: les ce!Iu!es d'une même colonie sont donc


toujours des cellules sœurs, et la colonie nous re-

présente une famille en miniature.


On trouve un premier exemple de colonie. tout a
fait temporaire, chez les êtres dont la cuticule ne
participe pas aux phénomènes de division du pro-
toplasma. Dans ces conditions, ~e plasma seul se
divise sons i'abri de l'enveloppe: les segments
qui en résultent sont souvent nombreux; ce n'est
qu'au momentoù te plasma a achevé de se diviser
que la cuticule maternelle se détruit et que les seg-
ments sortent pour vivre au dehors à Fêtât libre;
jusqu à ce moment, ils restent accolés les uns aux
autres.
On voit que l'existence de cette petite colonie est
un fait passager, qui ne dure que pendant le temps
nécessaire à la division du corps de la mère. On a
observé ces phénomènes chez beaucoup de Flaget-
tés. Ce qui peut paraître surprenant, c'est que la
cellule mère. tout en continuant à se diviser sous
son enveloppe, continue à se mouvoir dans Feau
avec son
flagellum, comme si elle ne constituait

qu un seul animal. Cela tient à ce qu un des seg-


ments dans lesquels le plasma s'est divisée pïacé à

ta partie antérieure de la cellule mère, reste en rap-


port avec le ilage~um et se charge de le manœu-
vrer. C est ce segment qui, comme un petit individu
distinct, conduit seul la barque ou se trouvent ses
sœurs. Ainsi, bien que cette petite colonie soit es-
LA VTE PSTCtnQrE PES ~tCR~-f'R'T\~tS~ES

sentiellement une division du trav:u!


passagère.
s'est opérée entre ses membres: le serment aMté-

rieur est seul chargé de la locomotion.


La colonie a une durée moins éphémère ch~z un
Volvocien connu de nos eaux donces. le <?M
il est formé par l'association de seiz~
pectorale;
individus restent libres. mais adhèrent par leur
qui
latérale: la colonie se développe dans un seul
partie
elle a la forme d'une petite plaqae rectangu-
plan
laire, d'une belle coloration verte. Chez les Pando-
la colonie a la forme d'une petite sphère; elle
rina,
est composée de seize ou de trente-deux individus
réunis sous une enveloppe épaisse: chaque individu
reste libre et envoie à travers la cuticule ses deux
Chez rE~OT-y~ c~a~. la colonie est
uagellums.
construite à peu près sur le même type. sauf qu'elle
se compose de trente-deux individus et que ceux-
ci. placés à des distances égales sous la cuticule
commune, ne se touchent pas.
On trouve dans le genre Volvox les colonies dont
la composition est la plus complexe. Ce sont de
boules vertes. composées par une réunion
grosses
de petits êtres qui occupent la surface de la sphère
en se touchant enveloppes; ils ont chacun
parleurs
deux traversent leur membrane
Hagellums qui
et flottent librement au dehors: les en-
d'enveloppe
forment
veloppes, ensecomprimantréciproquement.
des ngures hexagonales, absolument comme les al-
véoles des abeilles. Chaque Volvox est libre dans
son enveloppe; mais il émet des prolongements
Î60 ÉTTDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉREMEXTALE

protoplasmiques qui traversent sa cuticule et le


mettent en rapport avec le protoplasma de l'individu
voisin. Il est probable que ces fils protoplasmiques
servent, comme autant de fils tétégraphiques. à éta-
blir un réseau de communication entre tous tes in-
dividus d'une même colonie; il faut en effet que ces
petits êtres communiquent entre eux pour que les
mouvements de leurs Qagellums se fassent avec
harmonie et que la colonie tout entière obéisse à
une impulsion unique. Le nombre des petits êtres
qui composent une colonie de Volvox est fort con-
sidérable on en a compté jusqu'à 12,000.
C'est sur des phénomènes analogues que Graber
s'appuyait pour admettre chez les Stentors l'exis-
tence d'un système nerveux diffus. On peut faire le
même raisonnement à l'égard des Volvox. Puis-
qu'il existe un consensus entre les mouvements des
douze mille petits êtres qui composent la colonie,
il faut supposer que leurs mouvements sont réglés
par Faction d'an système nerveux diffus dans leur
protoplasma. Cette concision est d'autant plus in-
téressante que les Votvox sont des Micro-orga-
nismes végétaux.
Chez le Volvox dioîque, les ceHuIes femelles et
tes cellules mâles sont rénnies dans des colonies
distinctes. Lorsque le moment de la fécondation
arrive, les cellules mâles ou anthérozoïdes se dis-
persent et viennent se conjuguer avec les cellules
femelles. La colonie qui porte les cellules femelles
comprend aussi des cellules neutres, qui ne sont
LA VIE PSYCHïQrE DES MICRO-ORGANISMES 16!

à être fécondées ces dernières rem-


pas destinées
simplement une fonction locomotrice ma-
plissent
nies d'un œil et de deux tiagellums. elles sont des-
tinées à mouvoir la grosse boule coloniale ce sont
les rameurs de la colonie. Les Volvox mà!es. fe-
melles et neutres recherchent la lumière solaire ou
artificielle et se tiennent près de la surface de l'eau.
Dès que les colonies femelles sont fécondées. les

oospores changent de couleur de verts, ils de-


viennent jaune orangé. A ce moment, on voit la
colonie fuir la lumière Pt s'éloigner de la surface
de Feau. Ce déplacement est dû aux cils vibratiles
dont est pourvue chaque cellule neutre et qui font
saillie hors de la sphère gélatineuse; or, comme on
n observe aucun changement de couleur ni de forme
dans ces cellules après la fécondation, on peut
se demander par suite de quelle cause elles fuient
la lumière qu'elles recherchaient
auparavant
Les colonies de Proto-organismes, étant formées

par la division d'une cellule mère dont les segments


restent réunis., ne sont pas sans o~rir quelque ana-

logie avec un être pluricellulaire, qui lui aussi pro-


vient d'une cellule unique, appelée oeuf. août les

produits de division ne se séparent pas.


La colonie constitue en quelque sorte une pre-
mière étape vers la constitution physiologique d'un
être pluricellulaire; elle sert, dans le règne animal,

Henneguv, ~Mr la /'epro~Mc~ïOK ~M ~f'Mr <~ï<M~Mp. Co~p~


rendus de fAcad. (les Sciences, 2~juHIet Î8TK.
162 ÉTLDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRtMEXTALE

à établir une transition entre tes Protozoaires et les


Métazoaires. Ce qui ajoute à cette analogie. c'est
de ces colonies. le ~r~f.
que certaines ~y~w~
r6~y/ po/fo.T! peuvent se diviser en deux autres
colonies: l'étranglement se fait sur la masse, comme
chez un organisme pluricellulaire. Cette curieuse
observation a été faite par Stein et ButschH.
une ditïérence capitale continue à sé-
Cependant
parer les Métazoaires et les colonies de Protozoaires.
alors même que dans ces colonies une division de
fonction s'est établie entre plusieurs groupes d'in-
dividus. La diuérenciation physiologique qui se
dans ces colonies de Protozoaires résulte
produit
d un mécanisme qui diffère totalement de celui par
elle est obtenue chez les Métazoaires. Pour
lequel
ces derniers, la dinérenciation résulte de la division
de l'embryon en /<?Mï/~ germinatifs. dont chacun
est l'origine d*un groupe distinct d'organes. A un
certain stade du développement, la superposition
de ces feuillets donne lieu à la formation d'une

~~rK~; lay<~rM/~ est produite par deux feuillets


accolés et représentant un sac ouvert à l'extérieur
elle est caractéristique des Métazoaires: jamais le
Protozoaire n arrive à ce stade. Certaines colonies
observées par H~ckel. par exemple le J~o~~ïM

o~/ïM/a et les Volvox dont nous avons parlé plus


haut. se présentent sous la forme sphérique elles
un stade antérieur du développement.
rappellent
auquel on donne le nom de ?MorM/<ï ou de M~M/
mais elles ne dépassent pas ce stade.
LA VIE PSYCmQrE DES WK~RO-~RG \XtS~ES !t,:ï
t

Nous venons de von' des associations d organismes


accolés ~es uns aux autres, comme les
qui vivent
Coninm. et quelquefois réunis par un Hen matéricL
comme les Volvox. où les individus sont groupes
sous une mème cuticule. I! est beaucoup plus rare
de rencontrer des associations volontaires et libres
on en rencontre H existe des êtres qui
cependant
vivent habituellement d une vie isolée. mais qui
savent. au moment voulu. se grouper ensemble pour
attaquer une proie. afin de profiter de davantage

que donne le nombre.


L<; Z~o c<n~ est un F!ageHé vorace et d'une
audace extraordinaire: :1 se réunit en troupes qui
attaquent des animaux cent fois plus gros qu'eux.

par exemple des Colpodes qui. à côté d'eux, sont


de véritables géants. Comme un cheval attaqué par
une bande de loups, le Colpode est bientôt réduit
à l'immobilité vingt, trente. quarante Dodo se

jettent sur lui. le sucent et le vident complètement


(Stein).
Tous ces faits sont intéressant?, mais évidem-
ment leur interprétation est dif~citc. On peut se
demander si les Focfo se réunissent intentionnel-
lement de dix ou vingt individus,
en groupe parce
qu'ils comprennent qu'ils sont plus forts quand
ils sont réunis que quand ils sont dispersés. Mais
il est ptus probable qu'il n'existe point chez ces
êtres une association volontaire pour {'attaque ce
serait leur supposer un raisonnement bien com-

plexe on admet plus volontiers que le groupement


t64 ÉTCDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRr~EXTALE

de plusieurs ~<~ résulte du fait du hasard; lorsque


Fun d'eux a commencé à attaquer un Colpode. les
autres animalcules qui sont dans le voisinage se pré-
cipitent au combat pour profiter d'une occasion
favorable.

IV
IV

H est bien difficile de tracer une psychologie


des Proto-organismes à raide de documents aussi
incomplets que ceux que nous venons de rassem-
bler. Nous nous contenterons de quelques mots de
réuexion.
Il semble résulter de tout ce qui précède que la
plupart des mouvements et des actes que Fou observe
chez les Micro-organismes sont des réponses directes
aux stimulus partis du milieu on ils vivent c'est
Fêtât du milieu
qui parait déterminer rigoureuse-
ment leur mode d'activ ité en un mot, ils ne pré-
sentent aucun acte de préadaptation.
Mui~ on ne peut pas se contenter de cette vue
générale il faut examiner de plus près chaque
partie de ces actes rénexes d'adaptation, en com-
mençant par leur phase sensorielle et finissant par
leur phase motrice. L'analyse révèle que dans ce

phénomène on peut distinguer plusieurs moments,


qui sont
La perception de l'objet extérieur
Le choix entre plusieurs objets
LA VIE PSYCHIQUE DES NICRO-ORGANISMES t6~

La perception de leur position dans l'espace


Les mouvements destinés, soit à se rapprocher
du corps et à le saisir. soit à fuir loin de lui.
Nous ne pouvons pas décider si ces divers actes
sont accompagnés de conscience on s'ils se pro-
duisent comme de simples processus physiologi-
C'est là une question que l'on doit réserver.
ques.
t" La ~ccp~oM <~Mcorps extérieur. Chez les
formes les plus inférieures, il semble que la percep-
tion est toujours le résultat d'une irritation directe
le extérieur exerce par son contact sur le
que corps
de l'animalcule. C'est lit ce qui se passe
protoplasma
évidemment chez les Amibes; pour ces êtres. la
condition de la perception de la particule solide,
c'est le contact. Un propres s'accomplit chez les
êtres qui peuvent les corps extérieurs
percevoir
à distance, comme nous le voyons
par un contact
chez qui perçoit tous les
par exemple l'~lc~op~ry~,
ses longs pseu-
corps qui viennent impressionner
mamenteux mais le pseudopode ne joue
dopodes
taetile pro-
la en somme que le rôle d'un organe
Les cils vibratiles et mieux encore le long
longé.
fouet des Mastigophores à l'animal de
permettent
reconnaître à une certaine distance de sa masse les
le contact qu'ils exercent sur ses
corps voisins, par
On ne sait s'il existe beaucoup d'ani-
appendices.
malcules à distance et sans contact
qui perçoivent
direct la présence des aliments; il semble bien que
c'est ce qui se passe chez le DM~KK?M, qui foudroie
sa proie à distance sans la toucher.
t66 ETUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

2" C~M-, Nous avons vu que les Ntcro-orga-


nismes indistinctement toutes les
?m~ereht pas
qu'Us rencontrent.
solides Ils exercent
particules
un choix. Chez les espèces inférieures. ce choix
est tout à fait rudimentaire l'organisme se borne
à distinguer les substances minérales. le sable par
des substances organiques il repousse
exemple.
les unes et absorbe les autres. Chez les animalcules
Il existe des
plus élevés, !e choix est plus intelligent.
que de végétaux on
Infusoires qui ne se nourrissent
d'animaux. I! en est même qui se nourrissent
exclusivement seule espèce.
d'une
Ce choix est un des faits les plus obscurs est
fort difficile de l'interpréter sans faire de Fanthro-

pomorphisme. Si Fon s'en tient à ce que Fobserva-


tion nous directement, voici en quoi
apprend
consiste le choix lorsque ranimai perçoit certaines t
et notamment les substances
espèces de substances, â
lui servent d'aliment habituel, il exécute tou- ¡
qui
le même mouvement, qui consiste dans un
jours
acte de préhension; lorsque la substance rencontrée,
vue ou touchée, est d'une autre nature, le Micro-
n'exécute pas le même acte. Voilà le E
organisme
fait à nous en sommes inca-
quant l'interpréter,
pables.
M. E. Maupas, si certains Infusoires se
D'après
nourrissent exclusivement de telle espèce, c'est que
leur buccal ou leur appareil préhenseur t
appareil
les rend de se nourrir d'espèces diffé-
incapables
rentes, présentant une autre enveloppe tégumen-
LA VIE PSYCHt~fE DES MtCKO-ORt.AXISMES 1~7

taire. La question est de savoir si cette explication

convient à écriai cas. comme cela nous parait

vraisemblable, ou si elle est au rnutraire tout a

fait générale. ~ous avouons que l'hypothèse 'h'

M. ne nous pas comment un


Maupas explique
Infusoire chasseur qui décharge des trichocystes.
comme le ~~w/K. attaque le P~'a/KcBc~M~
et non le P<?7'<?~j?~M?M ~M/'s~rM.
attirent les
il est possible que certaines espèces
en font leur nourriture au moyen
organismes qui
d'une excitation physique ou chimique.
Les recherches de Pfeuér. dont nous parlerons
donnent un certain à cette
plus loin. appui hypo-
thèse.
3" F~~M~oM ~M ~<M/~ occupé co~ exté-
C'est un fait générai que les Micro-orga-
nismes ne pas seulement les corps
perçoivent
extérieurs, mais qu'ils indiquent par leurs mouve-
ments une connaissance exacte du point occupé
ce corps. On pourrait dire qu'ils possèdent tou-
par
un sens de la position dans l'espace. La
jours
de ce sens leur est d'ailleurs absolument
possession
car il ne peut leur suffire de con-
indispensable,
naitre la présence d'un corps extérieur pour arriver
à s'en et à le saisir il faut en outre de
rapprocher
toute nécessité connaissent sa position pour
qu'ils
diriger leurs mouvements.
La forme la du sens de !a localisation
plus simple
se rencontre dans l'Amibe, qui, lorsqu'elle englobe
une nutritive, émet toujours ses pseudo-
particule
168 ÉTTDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

podes précisément sur le point de sa masse où le


corps étranger a produit une irritation. La forme
la plus complexe de la localisation se trouve chez
le DM~t~TK que nous avons tant de fois cité le
~M~MM~ï perçoit exactement la situation de la proie
qu il poursuit. puisqu'il rajuste comme un chasseur,
et la transperce de ses Sèches urticantes. Entre
ces deux espèces, nous trouvons tous les cas inter-
médiaires de localisation des perceptions.
It existe cependant des doutes sur la question de
savoir si les Proto-organismes perçoivent immédia-
tement la direction et la distance des corps exté-
rieurs, ou s'ils n'arrivent à s'en rapprocher que par
des tâtonnements successifs. Les observations
que
nous avons recueillies ne tranchent pas la question.
4" Phase motrice. Nous passons maintenant à
la phase motrice. Les mouvements que font les
Micro-organismes comme réponse à une excitation
ne sont pas le plus souvent de simples mouve-
ments réflexes, ce sont des mouvements à
adaptés
une fin. Nous no saurions assez le répéter, ces mou-
vements ne s'expliquent pas par le simple phéno-
mène de rirritahitité cellulaire.
Tout d'abord, ils varient avec l'excitation telle
excitation reçue amène exactement telle réponse
motrice un corps situé à droite ne détermine
pas
le même mouvement qu'un corps situé à gauche
un corps de nature alimentaire ne provoque pas les
mêmes actes qu'un corps d'une autre nature. Tout
cela suppose que des associations se sont orga-
LA VIE PSYCHIQUE DES HYCRO-ORGAXISXES t69
t t t
nisées dans le protoplasma entre certaines excita-
tions et certains mouvements. Quant à expliquer ta
nature physique de ces associations, c'est ce qui nous

parait totalement impossible.


Les idées fort ingénieuses émises par M. Spencer
sur les lignes de moindre résistance otfertes par
les fibres commissurales ne sauraient s appliquer
ici, puisque tout se passe dans une cellule unique;
ce qu il faudrait expliquer, c est comment et par
suite de quelle structure une forme de mouvement
moléculaire correspondant à une excitation donnée
est suivie par telle autre forme de mouvement
mo~écuiatrc correspondant à un acte égatement
déterminé.

PSYCHOLOGIE
BXPÉ&OtEXTAM. iO
CHAPITRE III

LA FÉCONDATION

La fécondation chez les Infusoires. Historique de ta question.


Prêtiminaires psychotoniques de la fécondation. Observa-
tions de M. Batbiani sur tes Paramécies, tes Spirostomes et les
Stentors. L'accouplement. L:t fécondation chez tes Vor-
ticelles. Observation d'Engetmann. – Les phénomènes ma-
tériets de la fécondation. Rote du noyau et rôle du nuetéote.
Description du phénomène chez te CA<Zo<~ cMCt~~M~M, chez
te F<n*cMM?cïMM bursm-ia et chez te Pa~MM?c<MM cwc~a.
Observation de M. Batbiani sur des Paramécies dont te noyau
est envahi par des parasites.

I!

.a fécondation chez tes animaux et les végétaux supérieurs. Le


spermatozoïde et t'ovute peuvent être comparés à des Micro-orga-
nismes. Les éléments peuvent vivre pendant un certain temps
indépendants de l'individu dont its dérivent. Leurs organes
moteurs. Ces mouvements du spermatozoïde vers Fovute. –
Longueur du chemin a parcourir. Obstacles à surmonter.
Détours et complications du chemin. Le spermatozoïde du
ver à soie. Arrivée du spermatozoïde au contact de t'œuf.
Observation de Fol sur ta fécondation de FEtoiie de Mer. Le
cône d'attraction. Sélection sexuelle qui s'opère entre les
divers spermatozoïdes. Mouvements de t'étément femelle.
La fécondation végétale. Différenciation progressive des deux
éléments sexuels. Reproduction sexuelle de t'~ocarpM~ sidi-
CM/MM~ d'après Berthoid. Recherches de X. PR*Ser sur les
LA VtE PSYnniOCE DES MYCRO-ORGA~YSMES tït 1

d~ Actiurn de certains mettants


~ppnnatozotdcs f-ryptn-ramps.–
d~ t'xc!tant. – Le
<-htmi'{ups sur cese!étnent~. ~p~cttictt~
seuil de t'excitation. Apt'Hcation de ta tôt dp Weber.

Nous abordons ici un sujet plein d'obscurités


nous limiterons notre étude aux Infusoires ciliés
c'est chez ces espèces que ta fécondation et les

qui raccompagnent ont


phénomènes psychiques
été le mieux observés.
Ehrenberg avait accrédité dans ta science l'opi-
nion qu'il n'y a jamais d'accouplement chez les

Infusoires, et que tous les faits, rapportés à cet


tes anciens auteurs, doivent être consi-
égard par
dérés comme des phénomènes de nssiparité lon-
Cette erreur resta classique jusqu'en
gitudinale.
ou M. Balbiani adressa à l'Académie
1858, époque
des sciences une communication dans laquelle il
montrait observe chez tes Infusoires une
qu'on
sexuelle, précédée d'un accouplement.
reproduction
Avant de décrire les modifications qui s'accom-
dans le noyau et te nucléole des Infusoires
plissent
nous tracerons te tableau succinct des
conjugués,
phénomènes psychiques par lesquels les Infusoires
ciliés se préparent à l'accouplement.
en lui
Nous prendrons pour guide M. Balbiani,
librement quelques-unes de ses descrip-
empruntant
tions, dont l'exactitude a été con&rmée depuis
par M. Graber.
r~ ÉTTDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉROŒXTALE

Pourbien comprendre ta sisrnincation des faits

qui vont suivre, it faut se rappeler que dans tout


le rèrne animal le rapprochement sexuel ne se fait

ou à la suite de pré!iminaires psychologiques dont


ta durée peut être fort longue.
La femelle poursuivie par te mâ!e parait être
animée de deux désirs contraires, cetui de recevoir
le mâle et cemi de Pécarter. Ce refus. qui n'est que
temporaire et plus apparent que réel. a pour enet
d'exciter le màïe à déployer les facultés qui peu-
vent charmer la femelle. D'âpres M. Espinas, qui a
bien étudié ce sujet, cinq classes de phénomènes
servent à préparer Funion sexuelle
premièrement,
des attouchements excitateurs, les plus humbles de
tous ces phénomènes, c est-à-dire ceux qui se rap-
le plus de Fordre physiologique secon-
prochent
dement. les odeurs troisièmement, les couleurs et
les formes quatrièmement, les bruits et les sons
cinquièmement, les jeux ou mouvements de tontes
sortes. H nous que chez Ihomme
semble lui-même

presque toutes les manifestations de lamour peu-


vent être rangées dans ces cinq catégories.
On retrouve chez les formes les plus simples de
la vie les premières traces de ces manifestations
esthétiques qui ont pour but de préparer deux
animaux àrunion sexuée.
« H est curieux, dit M. Balbiani. de rencontrer
chez des êtres que la petitesse de teur taille aussi
bien que l'extrême simplicité de leur organisation
ont fait placer par tous les zoologistes à la limite la
t~KS WtCRO-ORGA~ïS~ES !~3
LA VIE PSYCmQFK

reculée du animal, des actes qui déno-


pins rë~ne
Fexistence de phénomènes analogues à ceux
tent
Finstinct sextit~ se manifeste chez un
par tesque~s

la chez le P<n'<nnz~K OMr~M.


Ft6. t0. – Pr~timmaires de conjncuson
FtEnrc f<M!tBMtu'c par K. B~bhc!

<n~nd nombre métazoaires.


de Aux approches de
de propagation, les Paramécies viennent
Fépoque
de tons les points du liquide se rassembler en
comme de petits
groupes plus on moins nombreux,
nuages blanchâtres, autour des objets qui flottent
à la surface de l'eau ou sur la paroi du flacon qui
renferme la petite mare artificielle où Fon conserve
ces animaux à Fêtât de captivité. Une agitation
extraordinaire, et que le soin de l'alimentation ne
suf6t plus à expliquer, règne dans chacun de ces
un instinct supérieur semble dominer
groupes;
tous ces petits êtres ils se recherchent, se pour-
vont de Fun à l'autre en se palpant à l'aide
suivent,
de leurs cils, s'agglutinent pendant quelques ins-
tants dans Fattitude du rapprochement sexuel, puis
bientôt de nouveau.
se quittent pour se reprendre
ces amas en agitant le
Lorsqu'on disperse petits .1
to.
m ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

liquide. ils ne tardent pas à se reformer sur d'antres


Ces jeux singuliers, par lesquels ces
points.
animaicules semblent se provoquer mutuellement

Fta. ti. Plusieurs de Stentor coMK&M 6xés sur an BtMMnt de


couples
contèrre. grossis quinze fois (d*après Batbtam).

à l'accouplement, durent souvent plusieurs jours


avant que celui-ci devienne dé&nitif.
« D'autres Infusoires, particulièrement les Spi-
rostomes, gagnent tes parties profondes du liquide,
ou s'enfouissent même dans le sédiment vaseux
du fond, pour ne reparaitre qu'après que leur sépa-
ration s'est enèctuée. Les Stentors ont des habi-
tudes diSerentes nxés en grand nombre par leur
pédicule sur les parties végétales submergées, qu'ils
LA V!E PSTCHtQFE DES MYCRO-ORGA~ÏSME? !T~

souvent comme d'une sorte de petit ~azon


tapissent
serré, cotoré en vert. en brun. en bleu. suivant les

espèces, ils promènent dans toutes les directions la


antérieure de leur corps aHonsTé en forme
partie
de trompette, et cherchent à se rencontrer par
rextrémité élargie qui en représente le pavillon.
Chez les espèces nombreuses qui font partie du

Pt6. t2. – PréHminMrM de raccouplement dit ~onyeAta Myh~M. Les deux


animaux sont snperposés par leur face T~ntrate ( Baibian~.

groupé des Oxytrichmes, le rapprochement offre


aussi certains préliminaires intéressants. Les deux
individus, qui ont en générai le corps fortement

déprimé et la face inférieure garnie de cils souvent


fort développés, se superposent par la face ven-
trale et enchevêtrent mutuellement les cils qui gar-
!T~ ETUDES CE PSYCH~Ln~iE EXPÉttï~E~TÀt.K

nissent cette région. tandis qu avec leurs cornicules


ou pieds-crochets antérieurs ils se font des attou-
chements répétés sur divers points du corps. Ces

préludes durent souvent plusieurs heures avant que


l'accouplement commence (fig. 12).
Quant à l'accouplement lui-même. il est aussi
très intéressant à étudier pour le psychologue, qui
peut admirer la précision avec laquelle les deux
individus prennent l'attitude nécessaire pour la fé-
condation.
Pendant la conjugaison, les deux Infusoires
ciliés sont toujours
réunis par rouvcrture qui
forme On a pensé que cette
la bouche. ouverture
devait jouer le rôle d'un orifice sexuel par lequel
les deux animaux accouplés feraient réchange de
leurs produits reproducteurs; on a pensé aussi

qu il devait exister une ouverture sexuelle spéciale,


placée très près de la bouche mais ces questions
de structure sont encore douteuses.
L'attitude des animaux pendant la conjugaison
varie suivant la position de la bouchj qui est, dans
certains groupes, latérale, et chez d'autres, termi-
nale.
espèces les plus nombreuses
Les ont une bouche
latérale. A ce type appartiennent les Paramécies
ces Infusoires, dont le sillon buccal occupe le fond
d'une excavation profonde creusée à leur face ven-
trale, se superposent dans toute l'étendue de cette
face, en laissant exsuder une substance glutineuse
les colle dans cette situation; leurs deux
qui
LA VIE PSYCtnQFE CES ~nCRO-~RRA~ÏSMES HT

bouches sont alors étrottement superposées. L ac-

de vin~t-qaatre à trente-six henres


conp!ementd!irc
chez !f Pa?'~?Mj?cw?M ~w~<a; il dure plusieurs

Pt6. i3. Conjugaison gemnnfbnne des Vortice!t!ens (C<n~'AMïtntt po/yptMM~t


A. premier stade la mierogonidie tnt e~t Bxëe par un Marnent sur le p~ion-
cate de ta macrngonidie. B. <tade plus tTitncé. La tmtcrogontdie Mt tixee
directement sur le corps de la macr"gomdte et sa substance commence t
dans cette demtèrc. Chez tes deux tnd!~idas. te noyau s Mt 'th i-é en
pénétrer
arrond!s. tt t'en rott dans la mtcrogonidte tfs deux ~e~ments
petits fragments
striés résultant de la division de son nucléole. C. dernier stade de ta c"nju-
La microgonidie. entiérement ide de son contenu, n~te attachée a t
~uson.
corps de ta macrogomdte sous ta forme d'un petit tube ~tdé. qui finit par
tomber. ma. macrogontdie mi. micrftgontdte a. noyaa <tM. nucteoie
c. c., TéstCttk cûatr.M:tt!e. (Pt~ares conmniMt~t:ees par M. Utibiani t

cinq 1 à six, chez le ParcfMcPc~7y! ~M/


jours,
Chez les Oxyirichiïies les deux animaux conjugués
se fusionnent d'une façon plus intime, dans une
partie importante de leur individu.
On arrive ensuite au second groupe d'Infusoires
178 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIEEXPÉRFNENTALE

qui présentent une bouche terminale nous avons


eu un exemple de ce type dans le Z)K~:n<?~ ?M~M-
~M?K. ce curieux Infusoire chasseur: on pourrait
citerencore les Coleps. les Nassuta. les Prorodons.
Les deux animaux ne s accotent point latérale-
ment, ils se placent bout à bout, réunis par leur
extrémité antérieure, bouche contre bouche puis
peu à peu. tout en continuant à rester ré unis par
teur extrémité buccale, ils se renversent sur les
côtés de la ligne longitudinale.
Nous avons mis à part. pour en dire quelques
mots, les singuliers phénomènes qui accompagnent
la fécondation chez les Vorticetïes. Plus encore
que tes précédents, ces phénomènes ressemblent à
la fécondation des animaux supérieurs; car la
fécondation s'opère entre deux individus diCféren-
ciés dont l'un se comporte comme un élément
màte et t'autre comme un élément
femette. Les
Vorticelles sont des colonies d'Infusoires, dans les-

quelles il existe des individus sédentaires, pré-


sentant ta forme d'urnes, et de petits individus
libres, appelés Microgonidies, qui se forment par
divisions répétées sur l'arbre colonial.
Ces Microgonidies ont tout à fait Fatture de
spermatozoïdes. Engetmann* a suivi leurs manœu-
vres il les a vus nager en tournant sur leur axe

pendant cinq à six minutes, puis, arrivés dans le


voisinage d'une Vorticelle, ils changent brusque-

ï ~rcA. de Zoolog. &cp~tMen~e, t. V, 1876.


LA VEE PSYCHIQUE DES mCRO-OR&ANISXES !T9

ment d~allure. bondissent de celle-ci. comme


autour
touchant.
ï<Kpapillon qui se joue près ~~fMC /?CMr, la
séloignant. revenant et semblant la pal-
puis
enfin, après avoir été visiter les voisines, ils
per
reviennent à la première, et se fixent à sa surface.
La conjugaison ne se fait pas sans une certaine
résistance de la part de la Vorticelle. On la voit,
dit lit. Balbiani, contracter rapidement son pédon-
cule à chaque attouchement de la Microgonidie.
au loin par cette
et celle-ci, pour ne pas être rejetée
secousse subite, et se retrouver toujours
pouvoir

auprès de l'individu lequel elle veut se conju-


avec
guer, se 6xe par un niament très fin sur le style de
la Vorticelle; ainsi attachée, entraînée dans les
mouvements de cette dernière, elle finit par se
mettre en contact avec elle et pénètre dans sa
masse. La Microgonidie se trouve alors réduite à
son enveloppe externe, vide et revenue sur elle-
et celle-ci finit par pénétrer également à
même,
Untérieur de Fantre sujet, où elle disparait sans
laisser de trace (voir l'explication de la figure 13)'.
Il est maintenant de décrire les phéno-
temps
mènes qui se produisent
matériels dans l'intérieur
du corps des deux Infusoires et qui constituent
l'acte matériel de la fécondation. Les manifesta-
tions psychologiques que nous venons de signaler.
et qui ressemblent d'une façon si frappante à la

Balbiani, Sur la yenera~ ~cKc~e des Vorticelliens. Comptes


<'<MM~ de f~c<M<<MM<e des sciences, 18 octobre i8To.
180 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

les animaux suffi-


période du rut chez supérieurs,
raient que la conjugaison est un
déjà à prouver
acte sexuel.
Les modifications matérielles qui s'opèrent dans
le corps des Infusoires conjugués ne portent point
sur tous leurs organes; ramasse générale du corps.
le protoplasma, n'y prend qu'une part tout à fait
secondaire la modification paraît avoir pour siège

unique le noyau et le nucléole.


encore que ces modifications ne se
Remarquons
que Fou sache, en dehors de
produisent jamais,
et avant que les Infusoires soient
l'accouplement
La conjugaison parait se produire
conjugués.
toutes les fois que ces animaux, sous HnSuence de
circonstances favorables, se sont
particulièrement
d'une manière active par nssiparité.
muitiptiés
On voit alors la Sssiparité s'arrêter et la conju-

gaison apparaître.
Nous n'avons point le temps de tracer Fnisto-

rique, si intéressant pourtant, de cette grande ques-


tion de physiologie. R nous suffira de résumer fêtât
actuel de nos connaissances, en prenant pour guide
actuelle de M. Balbiani, qui, comme on le
l'opinion
sait.est le premier naturaliste qui ait étudié les phé-
nomènes matériels de la fécondation chez les Infu-
entre lui et
soires. Les divergences qui existent
un autre auteur considérable, M. Butschli, ne
actuellement que sur des questions de dé-
portent
tail.
Examinons d*abord quelles sont les modifications
LA VIE PSYCHIQUEDES )nCRO-ORGA~MSMES t8t

qui se produisent chez le Chilodon c~c?~ pendant


la conjugaison. Chacun d~sdeux Infusoires accolés
possède un noyau (endopiaste. noyau et.
principal
à côté (le ce noyau, un organe
beaucoup plus petit.
MMë~o~. ou noyau d'attente, ou encore novau
talent endoplastule. noyau ce petit
accessoire);
corps ne doit
pas être confondu avec le nucléole
que 1 on rencontre souvent dans t'intérieur du
noyau. chez beaucoup de Micro-organismes et dans
tes cetiuies: il a une fonction absolument diffé-
rente.
De ces deux éléments, il en est un qui joue dans
ta fécondation un rote à peu près négatif c'est te
noyau. Il prend des contours irréguiiers. se chif-
fonne, son contenu se ramasse en fragments de
diverses grosseurs; il devient de moins en moins
net et finit par se résorber. II disparaît donc par
un phénomène de régression et sans se diviser.
La fécondation a pour but de remplacer cet élé-
ment vieilli par un noyau de nouvelle formation. Ce
dernier se forme aux dépens du petit
corps que nous
avons décrit sous le nom de noyau d'attente ou
de noyau latent. Ce noyau d'attente ne sert pas
à constituer un noyau principal dans la cellule dont
il fait partie; il émigré dans le corps de l'autre ani-
mal et c'est dans cette nouvelle cellule qu'il est
destiné à fonctionner comme noyau.
Chez le Chilodon c~c~M~, voici est la
quelle
série de phénomènes qui se produit: la série de
figures que nous mettons sous les yeux de nos lec-
MTCaOt.OGtE
EXPÉRIMENTALE. ïl
i82 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

leurs, et qui nous ont


~J~i~= été fournies par Fo-
° s =
~3 –*– &. bli séance de M. Bal-
<-j

biani. servira àéciai-


=

J~ Ê T rernotre description.
=~~x~~ Lansrnre Acorres-
~5:~1 pond an début de Ia
~l ~j~ conjugaison; chaque
~? animal estreprésenté
2 i a~vec sabouche (~ ses
§~~ §i vésicuiescontractiles
*ii.= multiples (f. c.). son
iJ~ noyau f~L et son nu-
cléole nu-
~~i~
T&i ctéote va être le sië~e
~S- ~.c

= s = =i~ principal des moain-


=.S5~="S~. .r .1

=~ s sg caftons qui se produi-


I i € sent dans la féconda-
~i~~= ~on. Danslangure
~1 principal cban-

~i~ gement porte sur !e


~i~SH~ nuctéole; dans cha-
1==~~ cun des deux ani-

SHi=~~ maux. le nucléote


s'estéloigné du noyau
~M
~i~ et il a commencé à
i
s:=~=-x

i's~ë~ë se dtvtser en deux


~r se2ments:ie noyau
t ë-~S~-2-~
~i s~s g~~ commence aà presen-
~i~~ ter des signes de
LA VIE PSYCHIQUE DES jCCRO-ORGAXISMES

Entre la B et la figure C se
régression. figure
des phénomènes de la plus hante impor-
passent
sont encore sujets à
tance. mais qui jusqu'ici
Voici le fait aujourd'hui paraît le
contestation. qui
les deux animaux conjugués
plus probable;
une des provenant de la divi-
échangent capsules
de sorte que lorsqu'on arrive à la
sion du nucléole,
du par ta figure C.
phase phénomène représenté
en
on est en présence d~un animal qui contient,
outre du noyau, deux segments nucléolaires rap-
il en était de même dans la 6g. B;
prochés~
deux segments nu-
chaque animal possédait déjà
mais ces provenaient de la divi-
cléolaires, segments
sion du nucléole en propre à ranimai.
appartenant
tandis que dans la ngure C, par suite de réchange
enèctué, un des segments nucléolaires appartient
et l'autre de
en propre à chaque animal, provient
son conjoint.
observations
M. Balbiani, qui fit les premières
d'nne étude si délicate et si
sur ces phénomènes
d'abord que les deux segments
complexe, supposa
nucléolaires rapprochés qui ont été représentes par
la figure C, provenaient de la division longitudi-
nale du nucléole échangé entre les deux conjoints.
Dernièrement, M. Maupas a proposé une autre

qui paraît du reste corroborée par


interprétation
la ngure même donnée autrefois, il y a plus de
M. Balbiani. Selon M. Maupas, le
vingt ans, par
vient se fusionner avec le seg-
segment échangé
ment non échangé un segment mixte;
pour former
tS4 ÉDTDES DE PSYCHOLOGIEEXPÉRIMENTALE

les deux segments rapprochés que ion voit dans


la figure C ne seraient donc pas le résultat de la
division d un serment
unique, mais le premier
stade de ta conjugaison de deux éléments. ayant des
origines différentes. Ce qui paraît plaider en faveur
de cette opinion, c'est l'aspect présenté par les
deux segments; s'ils provenaient d'une division, on
retrouverait là quelques-uns des phénomènes de
la karyokinèse, qui étaient d'ailleurs complète-
ment inconnus à l'époque où M. Balbiani fit ses
premières observations.
Quoi qu'il en soit, on voit dans la ngure C, que
la régression de l'ancien noyau (~) s'accentue.
Dans la figure D, tes deux segments nucléolaires
se sont fusionnés et ont constitué unsegment
mixte se segmente
qui à son tour les deux nou-
veaux produits de cette segmentation deviennent
de grandeur inégale; la plus grosse capsule atteint
jusqu'à 40 millièmes de millimètre; c'est elle qui
constitue le noyau nouveau du Chilodon. La se-
conde portion se rapetisse et secondense, elle vient
se placer à côté de la première, et constitue le nu-
cléole nouveau.
La figure E représente le dernier stade du phé-
nomène l'animal est en possession de son nou-
veau noyau et de son nouveau nucléole l'ancien
noyau est réduit à une petite masse pâle et chiffon-
née, qui ne tardera pas à disparaître.
Ainsi, en résumé, si on admet l'opinion de
M. Maupas (qui n'a point étudié cette espèce, mais
i

LA VIE PSYCHIQUE BES XICRO-ORGAXISKES t85

des espèces voisines). le nuctéole se divise en deux


capsules Fune. jouant le rôle de l'élément mà!e,
est échangée entre les deux conjoints, et va se fusion-
ner avec une des capsules provenant de ta division
du nucléole de l'autre animal; Fautre capsule. qui
joue terôie de i'éiément femeiïe. se fusionne pareit-
îement. avec féiément mate
qui provient de l'autre
conjoint. Le résultat de cette fusion est une cap-
sule mixte, qui en se divisant produit le nouveau
noyau et le nouveau nuctéo!e de ranimai fécondé.
Nous pouvons nous borner à Fétude de ce tvpe
de fécondation c'est le plus simple de tous. et on
peut y ramener les autres sans trop de difncutté.
Ce qui complique le processus chez d'autres espèces.
ce sont d'abord tes modifications successives par
lesquelles passe l'ancien noyau avant de se résor-
ber. Chez le Stentor
casrM~?~, le noyau a la forme
d'un long chapelet; au moment de la fécondation.
les grains de ce chapelet se séparent et se répandent
dans le protoplasma ou ils finissent par se résor-
ber. Chez les Paramécies, lephénomène se pré-
sente encore
autrement; le noyau, d'abord ramassé,
s'allonge en un trè~ long cordon qui se brise, et
ses fragments, éparpillés dans le protoplasma. se
résorbent.
On voit que dans tous ies cas la fécondation com-
porte une fragmentation et une disparition de Fan-
cien noyau qui est remplacé par un nouveau novau
résultant de la transformation du noyau d'attente
émané d'un autre organisme.
186 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIEEXPERIMENTALE

Les modifications diverses présentées par ce


novau d'attente contribuent aussi pour une large
du phénomène. Nous avons
part à la complexité
vu qne chez !e Chilodon le noyan d'attente se seg-
mente en deux globules. dont l'un constitue le
et l'autre le noyau d'attente nou-
noyau nouveau
veau. Les choses se passent dinéremment chez les
Paramécies. Chez le Para?7M?CK~M ~Mr~arMr, par
exemple, le noyau d'attente se divise en deux, puis
en quatre une de ces capsules se résorbe,
capsules;
une seconde devient le noyau d'attente, et les
deux autres se fusionnent avec ce qui reste de
l'ancien noyau pour former le noyau principal.
Chez le ParaMM?ctM7M aurelia, la division se fait en
huit capsules; trois sont éliminées; parmi les cinq
survivent, il en est quatre qui sont
capsules qui
destinées à former le noyau principal nouveau; en
Paramécie se segmente d'abord en
enèt, chaque
deux, puis en quatre, et chacun des quatre indivi-

dus acquiert une des capsules. Quant à la cinquième


elle est destinée à former les noyaux d'at-
capsule,
tente de ces organismes; aussi se divise-t-elle en
c'est-à-dire autant de fois
deux, puis en quatre,
que le corps de l'animal.
Il n'est pas douteux, à notre sens, que la conju-

gaison est un phénomène sexuel; ce qui l'atteste


tout d'abord, ce sont les manœuvres singulières
que les animalcules exécutent ~vant de se s'y livrer;
ces manœuvres sont absolument comparables au
rut chez les animaux supérieurs. Mais nous revien-
e

LA VIE DES NICRO-OKGA~YSMES t87


PSYCHIQUE

drons plus loin sur la signincatYon physiologique


de déS-
de la conjugaison, quand nous essayerons
nir. d'après tes expériences les plus récentes. la
fonction du noyau dans la cellule.
On peut se demander quel est le point de départ.
l'excitant de ces phénomènes sexuels. la cause qui
les met en jeu. Butschll pense avec raison que la
de causes internes; elle se
conjugaison dépend
en effet à la suite de périodes très actives
produit
de division comme M. Balbiani Fa
spontanée,
montré. Si l'on songe que la conjugaison a pour
but le remplacement de l'ancien noyau, qui est
devenu un élément usé et vieilli, on peut supposer
avec quelque vraisemblance que Fêtât physiologique
du noyau constitue l'excitant sexuel qui détermine
les Infusoires à s'accoupler.
observation faite
Quoi qu'il en soit, une curieuse
sur le P~<T?K<a?cM~M arM?~~ a fait connaître une

des conditions anatomiques de l'instinct sexuel

chez cet Infusoire. Depuis longtemps J. Muller


avait constaté dans le noyau et même dans le nu-
cléole des Paramécies des filaments qui avaient
de spermatozoïdes. Ces observations se
l'apparence
sont multipliées depuis, et l'on sait maintenant que
ces filaments sont des Scbizomycëtes, des Bacilles
s'Introduisent dans le noyau et le nu-
parasites qui
cléole et se multiplient suivant leur mode ordinaire
de segmentation, par désarticulation. M. Balbiani
a établi d'une façon dénnitive la nature de ces fila-
ments par des faits morphologiques et micro-chi-
!? ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE

miques; il a vu par exemple que ces Slamcnts ne


se dissolvent pas dans les solutions alcalines con-
centrées. On sait que les Bactéries présentent ce
caractère particulier d'opposer une grande résis-
tance aux agents destructeurs.
Ces parasites déterminent dans le noyau qu'ils
ont envahi un état pathologique qui a pour résultat
de détruire chez FInfusoirc les manifestations de
l'instinct sexuel ranimai ne s'accouple plus. On
trouve, au milieu d'une foule d'animaux de la même
espèce qui sont
accouplés, des individus isolés, qui
présentent un noyau et un nucléole absolument
remplis de Bactéries; quelquefois, ces organes su-
bissent une dilatation énorme, le noyau est réduis
à une membrane d'enveloppe qui, comme une vaste
poche, est pleine de parasites. L'animal continue à
vivre, mais il ne cherche plus à s'accoupler.

II

Nous n'avons pas l'intention de faire une étude


complète de la fécondation chez les animaux et les
végétaux il n'y a dans ce phénomène
supérieurs;
qu'un seul point qui puisse rentrer dans une étude
générale sur tes Micro-organismes c'est l'histoire
des éléments sexuels, de leur forme, de leurs mou-
vements et ennn de leur
conjug~dson.
Nous décrirons successivement, en nous plaçant
surtout au point de vue de la psychologie, la fécon-
dation animale et la fécondation végétale.
LA VYE PSYCHIQUEDES XICRO-ORGANYSTIES tS9

La fécondation. chez les Métazoaires, peut être


subdivisée ec. deux actes bien distincts: le premier,
consiste dans le rapprochement i
le plus apparent,
des deux individus: nous n'avons pas à en parler
cadre de nos
ici: c'est an phénomène qui sort du
études. Le second. plus intime. est celui qui se
la copulation. entre le spermatozoïde
passe, après
et l'ovule.
R existe un grand nombre de raisons pour faire
entrer les éléments générateurs dans une étude

générale sur les Micro-organismes.


Tout d'abord il faut noter que ces deux éléments
sont représentés chez les animaux par une cellule

unique.
L'ovule se présente sous l'aspect d'une petite
entourée d'une enveloppe
sphère microscopique,
formée d'une masse de pro-
(membrane vitelline),
contenant un noyau
toplasma granuleux (vitellus)
et un ou plusieurs nucléoles
(vésicule germinative)
Les spermatozoïdes ont, chez
(taches germinativcs).
les vertébrés, un aspect bien dînèrent ce sont des

filaments plus ou moins longs, munis d'une partie


la tête, et d'une partie efnlée. la queue.
rennée,
La ressemblance des spermatozoïdes avec les
les fit considérer au début comme des
Protistes
animalcules vivant en parasites dans la liqueur sper-
Ehrenberg les plaça parmi les Infusoires
matique.
KœUikeretLaHemand sont les pre-
polygastriques.
nuers qui repoussèrent ces idées, et considérèrent
Les spermatozoïdes comme des particules élémen-
il.
t90 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE

taires des tissus vivants ayant la valeur morpholo-


gique d~une cellule. On les compare aujourd hui à
des éléments cellulaires libres. comme le sont les

lobules du sang.
Quelle que soit leur forme. les éléments sexuels
vivent comme de petits organismes indépendants
de l'individu dont ils dérivent. Le fait est frappant
en pour l'élément maie. le spermato-
particulier
zoïde, qui conserve sa vitalité un certain temps
varie
Ce selon les
après son expulsion. temps
Tandis que chez la truite, les spermato-
espèces.
zoïdes expulsés de l'animal perdent dans l'eau leurs
mouvements au bout de quelques secondes, ceux
de l'abeille, dans le réservoir séminal de la femelle,
continuent à vivre pendant plusieurs années. Les
éléments séminaux des mammifères demeurent
assez longtemps dans les voies génitales
pendant
de la femelle. M. Balbiani a trouvé des spermato-
zoïdes vivants dans les trompes d'une
lapine vingt
heures après le coït. Ed. van Beneden, Benecke,
Eimer, Fries ont vu que le sperme conserve ses
dans F utérus des chauves-souris pen-
propriétés
dant plusieurs mois.
Un autre fait bien digne de remarque, c'est que

l'accouplement des deux éléments sexuels n'est

pas sans offrir une grande analogie avec l'accouple-


ment des deux animaux dont ces éléments dériveit;
le spermatozoïde et l'ovule refont en quelque sorte
en petit ce que font les deux individus en grand.
Ainsi, c'est le spermatozoïde qui, en sa qualité
DES ~CRO-ORGAXYS~S ~1
LA VIE PSYCHIQUE
– f*t J)
la recherche de la femelle. Il
d'élément mâle. va à
des organes
en vue du chemin à parcourir,
possède, à la
et sont inutdes
locomoteurs qui manquent
de l'homme et dun
femelle. Le spermatozoïde
de mammifères est muni d'une
grand nombre
dont rextrémité décrit un mouvement
longue queue
ce détermine la progression
circulaire conique. qui
avec rotation autour de son axe.
du spermatozoïde,
mode de chez
On observe ce même progression
les zoospores des Algues, et chez les Mastigophores.
on a comparé avec
munis d'un
qui sont flagellum:
à ceux
raison les mouvements du spermatozoïde
d'un Flagellé..
comme ceux des in-
D'autres spermatozoïdes,
munis d'un loco-
tons de FAxolotl. sont appareil
durèrent; il consiste dans une membrane
moteur
fonctionne comme une véritable
ondulante qui
le spermatozoïde s'avance sans tourner
nageoire;
sur son axe.
discuté sur la nature des forces
On a beaucoup
mouvements des éléments fécon-
les
qui expliquent
dateurs. Les anciens observateurs qui en faisaient
attribuaient naturellement des
des animalcules leur
mouvements et volontaires. Depuis que
spontanés
le que comme
ton ne considère plus spermatozoïde
on a admis des actions
un élément histologique,
etc. M. Balbiani,
endosmotiques. bygroscopiques,
les détails re-
à qui nous empruntons précédents,
cette n'en est pas une: car,
marque que explication
toute espèce de mouvement
en dernière analyse,
Î92 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

peut se ramener à une


chimique action
ou phy-
sique. le mouvement sarcodique ou ciliaire tout
aussi bien que le mouvement volontaire. < Pour
ma part. ajoute le savant auteur, je pense que les
spermatozoïdes ne se meuvent pas aveuglément
mais qu'ils obéissent à une sorte d'impulsion inté-
rieure. de volonté qui les dirige vers un but détermi-
né & Des expériences de M. Balbiani ont démontré
qu'avec des solutions faibles d'éther et de chloro-
forme on peut ralentir et faire cesser les mouve-
ments des spermatozoïdes assez lentement pour
qu'ils puissent encore féconder les œufs.
En résumée Félément spermatique, en se diri-
geant vers l'ovule qu'il doit féconder, est animé
par le même instinct sexuel qui dirige Fètre com-
plet vers sa femelle.
Chez les animaux supérieurs, les mouvements du
spermatozoïde qui cherche à se rapprocher de la
femelle présentent un caractère particulier sur le-
quel il est utile d'insister ces mouvements ne
paraissent pas. comme ceux
des Micro-organismes,
provoqués directement par un objet extérieur; le
spermatozoïde cherche à se rapprocher d un ovule
qui est souvent situé à une grande distance; c'est
ce qui se présente spécialement chez les animaux à
fécondation interne. les oiseaux et les mammifères.
Le lieu de la fécondation est encore mal connu.
Coste admettait autrefois que la rencontre de l'œuf

f.ep<MM M<r <ycncrc<to~ des vertébrès, t8T9. p. 159.


PSYCHt'~rE DES ~nCRO-OR~ A~ISMES Ï93
LA VIE

se fait dans l'ovaire. est pro-


et du spermatozoïde
bable que la fécon.lation s'opère dans ~a première
de l'oviductc. Mais nous importe la
portion peu
solution de cette délicate question. Ce qui!
précise
est intéressant de remarquer d'une façon générale.
c'est la longueur du chemin que le spermatozoïde
doit avant d'arriver à l'ovule.
parcourir
Suivons maintenant le dans sa
spermatozoïde

pérégrination jusqu'à l'ovule; on sait que le che-


min qu'il a à parcourir est. dans certains cas. exttê-

mement surtout chez les animaux à féconda-


long.
interne. Ainsi, chez la roviducte a
tion poule.
60 centimètres de longueur. et. chez les grands
tes trompes mesurent de à 30 cen-
mammifères,
timètres. On peut se demander comment des êtres

frèles et aussi ont eux-mêmes la


aussi petits par
de locomotion suffisante un
force pour parcourir
aussi Mais t'observation révèle qu'ils
long trajet.
surmonter certains obstacles dispropor-
peuvent
tionnés avec leur taiUe. Henle a vu des spermato-
sans leur mouvement en fut
zoïdes entraîner, que
dire ralenti, des de cris-
pour ainsi agglomérations
taux dix fois F.-A. Pouchet
plus grosses qu'eux.
les a vus des groupes de 8 a 10 glo-
transporter
bules ~L Balbiani a constaté le même
sanguins.
ces globules se sont agglutinés autour de
fait: qui
la tète du ont chacun un volume
spermatozoïde
de cette tête; or, d'après Welckcr. le poids
double
d'un sanguin de l'homme est de 0~00008 de
globule
milligramme en admettant que le spermatozoïde
t94 ÉTTDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRtMEXTALE

a le même poids, on peut dire que le spermatozoïde

peut transporter des fardeaux pesant quatre ou cinq


fois plus que lui.
Ce n'est pas seulement la longueur de la péré-
grination qui est remarquable, ce sont les détours
et les complications du chemin à suivre pour arri-
ver jusqu'à l'ovule. On a fait à ce sujet une obser-
vation intéressante sur le papillon du ver à soie.
« Au moment de l'accouplement, le mâle dépose sa
dans une poche spéciale, la poche
liqueur séminale
copulatrice. Le lendemain, cette poche. qui était
distendue par le sperme, est complètement flasque.
et presque tous les spermatozoïdes ont émigré dans
une autre poche, qui débouche dans l'oviducte, en
face de la première, et !à ils attendent les œufs au

passage pour les féconder. Or. les parois de la poche

copulatrice ne possèdent aucun élément contractile,


etFon ne peut attribuer qu'à un mouvement spontané
le passage des spermatozoïdes d'une poche dans
l'autre. Du reste, ce qui semble bien le démontrer~
c est qu'il reste dans la poche copulatrice quelques
é!éments séminaux mal conformés et privés de
mouvements*.
Voyons maintenant ce qui se passe au moment
où les spermatozoïdes arrivent au contact de I~œof.
La série de phénomènes a été bien étudiée par Fol
dans son travail sur l'Etoile de mer (~i~crM~ glacia-
~s). L'œuf n'a point de membrane d'enveloppe il

Balbiani, Comptes rendus de r~ca~. des !C!e7t< i86&.


DES mf:RO-ORt;tSMES !9a
<JL VÏE PSYCHIQCE

est seulement entouré d'une couche muqneusp.


molle et floconneuse. Les arrivent t
spermatozoïdes
nombre et pénètrent dans cette couche i
en ?rand
tous s'v arrêtent et s'y empêtrent à ~'exception d'nn

seuL devance les autres ~t arrive


p!"s rapide,
qui.
à une petite distance de la surface du vitellus (~
de Fovu~. A ce moment, et avant tout
protoplasma
il se produit un phénomène curieux d'at-
contact,

d'œaf d'étoite de mer (A~(~r«M ~CM~) montrant la


Ft6 t5. – Petite portion
formation du cône 't'attractioo d'après Pot).

fraction entre et le spermatozoïde:


l'ovule on voit

la substance de rovu~e s'élever


périphérique
devant le spermatozoïde en une petite protubé-
cette protubérance a d'abord une forme
rance
arrondie, elle s'effile et forme une pointe qui
puis
se dirige vers le spermatozoïde c'est ce qu'on
le cône d'attraction (Rg. t~. La tête du
appelle
spermatozoïde vient se fixer sur ce cône, qui parait
l'attirer vers l'intérieur. La queue du spermato-
dans rintérieur de
zoïde ne parait pas pénétrer
rœuf et prendre part à la fécondation, qui consiste
dans la fusion de la tête du sperma-
simplement
tozoïde avec le noyau de la cellule.
196 ÉTTDES &E PSYCHOLOGIEEXPÉRFUEXTALE

Dès que la tête du spermatozoïde a pénétré dans


l'ovule. celui-ci s'entoure d'une enveloppe pour se
mettre à l'abri des autres cléments mates. Il parait
en effet bien constaté que ta pénétration de plusieurs
spermatozoïdes dans le viteltus indique un com-
mencement d'altération la segmentation ultérieure
de 1 œuf est irré~ulière. et te développement s ar-
rète.
La membrane dont l'œuf fécondé s'entoure est
constituée, chez 1\4~?'K~
par une conden-
y/<?cM~.
sation de la couche périphérique du vitellus; cette
condensation débute autour du point de pénétration
du spermatozoïde et a~a~ne de proche en proche
toute la surface de Fœuf; la formation de cette
membrane protectrice est si rapide qu'elle ferme
l'accès de l'œuf à des spermatozoïdes qui seraient
en retard de quelques secondes seulement sur le
premier.
Il s'opère donc une sélection sexuelle entre les
spermatozoïdes, ainsi qu'entre tous les animaux;
c'est le spermatozoïde le plus agile, le plus robuste
qui arrive le premier dans l'œuf et opère la fécon-
dation la fécondation est le prix de la course. Les
lois de la sélection, si bien développées par Darwin~
ne s'appliquent pas seulement aux individus, elles
s'appliquent aussi aux éléments sexuels.
Nous ne pouvons pas suivre les modifications
successives de la tète du
spermatozoïde après son
entrée dans l'œuf; disons seulement que cette tète
présente l'aspect d'une figure radiée, d'un petit so-
LA VIE PSYCHIQUEDES ~nCRO-ORGAXISMES t9T

leil. qui s'avance vers le noyau fem~ite. A ce mo-


ment. te noyau femelle parait impressionné ~t se
met en mouvement vers le noyau spcrmatique. L~s
deux novaux arrivent bientôt pr''squ~ ;ui contact.
~t c'est surtout le noyau femelle qui joue alors le
rote acdf. Il est animé de mouvements incessants.
il change de forme à chaque instant: it pousse des
vers le noyau mate, et l'un de ces
prolongements
s'y fixe en présentant à son extré-
prolongements
mité une petite dépression en forme de cupule qui
des mouve-
reçoit le noyau mate. et, en exécutant
ments actifs, tes deux noyaux se fusionnent. Ainsi
se produit le premier noyau de segmentaHon.
Setenka a donné des indications chronologiques
intéressantes sur le moment d'apparition de ces
divers Le temps est toujours pris
phénomènes.
le moment de fécondation artificielle. Cinq
depuis
minutes le spermatozoïde a pénétré dans
après,
Foeut. Au bout de dix minutes ( c'est-à-dire cinq
il est arrivé au centre
minutes après son entrée)
de Fœuf. A la douzième minute. te noyau femelle
du
s'est mis en mouvementpour aller au-devant
novau spermatique. Entin, à la vingtième minute.
les deux noyaux se sont rejoints
Dans i'histoire psychotonique que nous venons
de retracer de ta fécondation animaie. il existe beau-
l'histoire de la fécondation
coup de lacunes végé-
tale en comblera quelques-unes.

CoK~ tM~<ï passim. Journal ~<' Jf!-


Il.Raibtant. /oK~a~Ott.
crographie, t. M!, i879.
t9~ ÉTTDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRrMENTALE

Les les plus simples


formes de la reproduction
sexuée des végétaux sont celles où hl cellule mate
et la cellule femelle sont semblables l'une à l'autre.
et vont au-devant l'an de Vautre, possédant ainsi
non seulement la même forme. mais les mêmes
Dans une petite Algue qui porte le
prf~priétés.
nom de ~o~rM? ~7~< le contenu de certaines
cellules se divise en deux parties qui s'écartent.
et se confondent de nouveau
puis se rapprochent
en une petite masse qui. mise en liberté, reproduit
la plante entière; chez d'autres espèces. le con-
tenu se divise en petites cellules nues. qui sont
d'abord mises en liberté et avant de se fusionner
s'agitent quelque temps dans l'eau, au moyen de cils
dont elles sont munies. On donne à ces cellules le
nom de zoospores. La différenciation s'accentue en-
core chez certaines espèces, dont les zoospores
n'ont ni la même forme, ni les mêmes propriétés.
Les unes se déplacent et vont à ht rencontre des
autres ce sont les cellules mâles, les anthéro-
zoïdes; les autres ne font aucun mouvement et
bornent leur rôle ce sont les oospores.
à l'attente
Ainsi, dans une Algue qui porte le nom de ~?~-
sortes de filaments,
ro~/ca ~MMM~c~ il existe deux
les uns bruns, les autres verts. Dans les filaments

verts, le protoplasma de certaines cellules se di-


vise en un certain nombre de corps ovoïdes qui
restent immobiles; pendant ce temps, les cellules
du filament brun mettent en liberté des spores mo-
biles, munies de deux ila~ellums ces spores, vé-
LA VIE PSYCtnQUE DES XYCRO-ORSAMSXES

cettutes mâles. dans Feau. puis


ritables sautent
contre tes filaments verts, dont tes
vont s'apptiquer
sont percées de pores: elles pénètrent
ceHuies
ces orifices dans tes cettnies et se fusionnent
travers
ovoïdes immobiles. qui ne sont pas
avec les corps
autre chose que des oospores.
de cette conju-
Les phénomènes psychologiques
encore. comme te
se compHq~r
gaison peuvent sur ta
Berthotd a faite
montre robservation que
des zoospores de FEc~r~ ~cM/o-
conjugaison
à un groupe d'algues
L~c~Mrp~ appartient
la de spores mobiles qui
caractérisées par présence
la ptante. Ces zoospores sont de pe-
reproduisent
dont l'extrémité efnlée est
tites cellules piriformes.
t'extrémité arrondie présente une
incolore et dont
brunâtre tient à la présence d'un
coloration vert qui
volumineux; sur le bord du chroma-
chromatophore
on voit se détacher vivement une tache plus
tophore
foncée, être un œit. Chaque zoospore
qui paraît
est en outre munie de deux nagettums qui naissent
sur le bord latéral de ~extrémité
au même point
antérieure du corps; un de ces deux tiagethmssc
en arrière. Lorsque tes
en avant et Fautre
dirige
mises en liberté et nagent dans
zoospores sont
avec indifférence tes unes a
Feau elles passent
La cellule femelle n'attire pas au-
coté des autres.
les ceituies mates, dont elle ne dinere
tour d'elles
caractère morphologique. Mais.
railleurs par aucun
donné, la zoospore femelle se distin-
à un moment
ceilutes mâles en passant à l'état de repos:
<rue des
200 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

pour cela. la base du ua~eMum antérieur qui a une


insertion iatérate. vient se confondre avec la partie
antérieure du corps, de sorte que te Qa~eMum pa-
rait sortir de t'extrémité (6~. t6): en même temps.
il se raccourcit et présente à son extrémité libre un

Ft6. <6. Reproduction sexuelle de rE<'foc<n'ptM ~NcK~MMS. Différeats stades


de la zoospore femetle entrant à rétat de repoa (d'après Berthotd).

petit renflement qui permet à la zoospore de se


fixer sur un corps immobile; quant au uagelium

postérieur, i1 se rabat sur rextrémité postérieure


du corps qu'il entoure. et finit par disparaître.
Lorsque la zoospore femelle est devenue immo-

Fte. t7. Reproduction sexneH~ de fBcfocarpM~ n~CM~o~tt~. Zoo~~tOfe


femelle entourée par les zoosporex mates.

bi!e. on voit les zoosnores mâles, jusqne-ia îndifFé-


rentes, se diriger vers elle et l'entourer en demi-
cercle; le nombre des zoospores mâles qui se
réunissent ainsi est très considérable; il dépasse
souvent une centaine (ng. H). Ils laissent libre-
DES mCRO-ORGA~ïSMES ~O!
LA VIE PSYCHIQUE

arrière leur second ua~ellum et di-


ment flotter en
leur dament, antérieur vers la cellule
rigent tons
ils promènent teur Dament le corps de
sur
femelle;
femelle: ils sur elle de véritables
la cellule pratiquent
dont le but est évidemment de pro-
attouchements,
chez la zoospore femelle une excitation ?ém-
voquer
le prouvera ce qui va suivre. Il arrive
taie. comme
mâles quittent leur
parfois que quelques zoospores
et aussitôt
elles sont remplacées
rang s'éloignent;
se servent de leurs tila-
par d'antres, qui également
la femelle. Enfin, au bout d'un
ments pour caresser

<

semelle de rFctoearpM~MM~OjM. Stades successifs


p.. tg. Renrodaction màles.
de la ~pore femelle avec une des zoospores
de ta copulation

une zoosporesdes mates sort du


certain temps,
demi-cercle et se rapproche de la femelle. Les deux
avoir présenté la
zoospores se conjuguent, après
série de modifications que retrace la n~ure quand la
la cellule femelle perd son
fusion est complète.
et la résultat de
filament fixateur, petite zygote,
cette fusion, devient libre.
la mâle doit parcourir un long
Lorsque zoospore
atteindre la femelle, on a
chemin pour zoospore
cette dernière sécrète une substance
supposé que
mâle d'excitant chimique et
qui sert à la cellule
ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

à suivre. Cette
qui lui trace la direction hypothèse
est assez vraisemblable: elle a été émise parStras-

burger. qui avait constaté que les spermatozoïdes


du J-forc~aK~ ~o~~orp~ sont attirés parlasubs-
tance qui sort de l'archégone. Il suffit d'ailleurs
d'assister à une expérience de fécondation artifi-
cielle d'œufs de poisson pour arriver à la même
idée. La semence introduite dans le liquide ne se
on voit
répand pas partout dune façon homogène;
les spermatozoïdes tourbillonner en grandes masses
autour des œufs il faut même supposer qu'il y a
quelque excitation d'une nature inconnue qui attire
le spermatozoïde vers le
micropyle car cette
à peine le diamètre
petite ouverture, qui présente
de la tète d'un spermatozoïde, est le seul orifice

par lequel cet élément puisse entrer dans Fœuf pour


le féconder.
Ces vues de l'esprit ont été connrmées dernière-
ment par des expériences très curieuses de M. Pfeffer,
à l'université de Tûbingen, sur les mou-
professeur
vements des spermatozoïdes Ces recherches ont
sur les spermatozoïdes des
porté principalement
Cryptogames M. Pfenér a reconnu que certaines
substances chimiques ont la propriété de les attirer.
Voici la façon de procéder on place une solu-
tion de la substance à essayer dans de petits tubes
dont la lumière a de cinq à sept cen-
capillaires
tièmes de millimètre de large; ces tubes capillaires

t PfeCer, L~er~McAMn~ aus </e~ botanischen ftM<<<M< ~M

r~~Mt, 1" vol., Leipzig, i884, p. 363.


DES mCRO-OR&ANYSXES ~03
LA VIE PSYCHIQUE

le
dans liquide d'un petit verre de montre
trempent
où Fou a p~acé de nombreux spermatozoïdes. Dans
ces conditions. il ne tarde pas à se produire des

courants de dinusion entre le tube et le liquide


du verre de montre, et Fon voit. quand !a subs-
tance essayée est convenable. les spermatozoïdes
suivre ces courants de diffusion et pénétrer dans te
tuhe.
La substance exerce l'attraction varie sui-
qui
vant tes végétaux. L'auteur a commencé par expé-
rimenter sur les de certaines
spermatozoïdes
'.icfM~M?M CKM~M~. Après un grand
Fougères
nombre d'essais infructueux. une seule et unique
substance s'est montrée active c'est une solution
d'acide ou d'un malate. H est donc à
maiique
que dans la nature, c'est l'acide malique
supposer
aux sperma-
qui doit servir d'excitation chimique
tozoïdes des Fougères et les diriger vers la cellule
femelle.
Voici dune, suivant la supposition de Pfeuer,
comment Les choses se passeraient dans la nature.
La spore d'une Fougère, tombant sur un sol humide,
et donne naissance à une lame verte, cordi-
germe
forme, le prothalle, sur lequel se déveioppent des
mâles ou anthéridies et des organes femelles
organes
ou arc~oy~. De ranthéridie sortent à un certain
moment des cellules très allongées, enroua en

spirate et très mobiles ce sont les spermatozoïdes.


Us sont munis de cils vibratiles à Faide desquels ils
aller à la recherche de la cellule femelle.
peuvent
iM ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRLKEXTAJLE

w~ ttt*t~
Au même moment. l'organe femeHe. l'archégonc.
s ouvre et émet une substance mucilagineuse qui
doit contenir de 1 acide malique ou un ma!ate. car
ces corps sont {a substance excitatrice spécinque
des spermatozoïdes des Fougères. Grâce à une
goutte de rosée qui tombe sur le prothaile, les
nagent et se rapprochent de
spermatozoïdes
l'ovule femelle. qui les attire en agissant sur eux

par l'acide malique.


Ce qui confirme cette hypothèse, c'est d'abord
les substances sont restées~ à
que toutes essayées
l'exception de l'acide malique et des matâtes, com-

plètement inactives autre preuve on trouve de


l'acide malique dans les décoctions de prothalle de
Pteris serrulata et d~ie~sM~~ ca~T/M~ ccMcy~;
autre preuve encore l'acide malique est très

répandu dans le règne végétal.


L'auteur a ensuite fait une série de recherches
des plus curieuses sur le degré de concentration
nécessaire pour attirer les spermatozoïdes. La
limite inférieure à laquelle Fattraction commence
est fournie par une solution à un millième d'acide
C'est ce que l'auteur a désigné par le mot
malique.
favori des Allemands ~c~c~M?e~i?, c'est-à-dire le
seuil de l'excitation.
Lorsque le verre de montre contient une solu-
tion à un millième, pour que les spermatozoïdes
du verre de montre dans le tube, il faut
passent
que la solution contem.e dans le tube soit trente
fois plus forte, soit ~< 30 =- Si le liquide du
DES MYCRO-ORGAXISMES ~5
LA VIE PSYCHt~CE

verre de montre est à < centième, il faut également


la solution du tube soit 30 fois plus forte, c est-
que
à-dire de 3 dixièmes. Dans tes expériences. ce
est resté constant.
rapport de t sur 30
L'auteur avec raison !e résultat de ces
compare
avec la loi posée par Weber. dont
expériences
a don~é cette heureuse formule « La
M. Detbœuf
entre deux excita-
plus petite différence perceptible
tions de même nature est toujours due aune ditfé-
avec ces
rence réelle qui croit proportionnellement
excitations mêmes. Ainsi, pour qu'un poids soit
à un antre. il faut qu'il te surpasse
jugé supérieur
varie de î/3 à i/~ suivant les
d'une fraction qui
soit le poids initial. Par
individus, quel que
à un de 3 ilfautajouter i:3
exempte, poids grammes,
différent.
de 3 grammes pour que le poids paraisse
c'est-à-dire i gramme. A 4 grammes, il faut ajouter
de 4 c'est-à-dire 4/3 de gramme, etc.
i/3 grammes,
ta toi de Weber
câpres Pfeuèr, rappHcationde
est si rigoureuse que, lorsque le
à ses expériences
du tube contient une solution qui est seule-
liquide
du verre de
ment vingt fois plus forte que cetle
restent indifférents. De
montre, les spermatozoïdes
de la loi n'est pas troublée par
plus, l'application
de température variant dans de
les changements
limites. Ainsi, à la température de + 5\
certaines
restèrent sensibles à une con-
les spermatozoïdes
centration de liqueur trente fois plus forte.

allemande, p. KM.
Consulter Ribot.P~cAo~o~
t.*
1::
pSTCaOt.06tE EXPBBMEXTALE.
~06 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

En se fondant sur ces expériences. Fauteur est


à déterminer la quantité probable d'acidc
parvenu
malique qui
devait être contenue dunsl'archégone.
Cette quantité est probablement de 3 dixièmes.
Les spermatozoïdes du .S'c/cry~~ (Selaginella-
cées) sont également attirés par l'acide manque et
les malates. Chez les Marsiliacées. la substance spé-
Même échec pour
cifique n'a pas été découverte.
les Hépatiques. L'auteur en conclut que la subs-
tance qui agit dans ces deux cas doit être peu

répandue dans le régne végéta!.


Pour les spermatozoïdes du ~MM~rKï ~yyro?MC-
~c~ pousses), ta substance active est le sucre de
canne. Aucune autre ne les attire. Les spermato-
zoïdes restent même indiSérents à des corps qui
ont la plus grande analogie avec le sucre de canne.
Nous citerons. par exemple, le sucre de fruits ou
iévutose, te sucre de raisin ou glucose, le glyco-

~ëne, la mannite, le sucre de iait, etc. ces subs-


tances n'exercent aucune attraction sur tes
mouvements des tandis que le
spermatozoïdes,
sucre de canne les attire si énergiquement qu'ils
te tube capillaire. L'ex-
ne tardent pas à bourrer
citation détermine d'abord dans le spermatozoïde
un mouvement de direction, une orientation du
d'arriver en ligne droite
corps qui leur permet
dans te tube. Le même fait a été observé déjà par
sur tes zoospores des Algues lorsque
Strasburgcr
ces petits êtres sont attirés par une excitation chi-
le premier fait qui se produit
mique ou lumineuse,
LA VIE PSYCHtQtE DES ~nCRO-ORGA~YSMES ~07

est une orientation du corps vers la cause attrac-


tive.

Une solution d'un millième est assez concentrée


pour attirer les spermatozoïdes des Mousses dans
les tubes capHtaires. Le se~tt de l'excitation t'st
donc le même pour eux
pour que les spermato-
zoïdes des Fougères. De p!us. la loi de Weber se
vérifie encore ict seulement. pour que l'excitation
ehtmique produise une attraction différente. il faut
qu'elle soit 50 fois plus é!evée que la première
excitation. Dans tes expériences sur les sperma-
tozoïdes des Fougères la raison était un peu infé-
rieure.
L auteur s'est demandé si. en augmentant la con-
centration du liquide, on n'atteindrait
un degré
pas
ou Fattraction se changerait en répulsion il n'a point
fait t'expérience. mais ce qu'il a observé, c'est
qu'un grand nombre de spermatozoïdes pénètrent
encore dans te tube contenant une solution de
i~ p. iOO, quoiqu'ils y trouvent rapidement leur
mort.
La conclusion générale qui ressort de ces nom-
breuses c'est d'abord
expériences~ que les sperma-
tozoïdes sont sensibles à certaines excitations
chimiques; c'est ensuite que. dans chaque groupe
de végétaux, il existe une substance spéciatc jouant
vis-à-vis des spermatozoïdes le rôle d'un excitant
spécifique. L'auteur n'hésite pas à considérer tes
spermatozoïdes comme un réactif physiologique de
ces substances, permettant d'en déceter de faibles
~)g ÉTUDES DE PSYCHOLOME EXPÉRMEXTALE

traces dans un liquide. H arrive ainsi à constiper


sans
une méthode des ~cr?Ma~o~~ qui n est pas
avec la méthode des Bactéries, inventée
analogie
Voici une application de cette
par Èngelmann.
méthode une décoction d'herbes ayant présenté
ta propriété d'attirer des Moasses.
lesspermatozoïdes
Fauteur en conclut que cette décoction doit contenir

du sucre de canne.
CHAPITRE IV

LA FOXCTIO~ PHYSIOLO&IQCE &U XOYAU

Fonction'; attrthnées au protoptasma et .t la membrane d'enve-


loppe. L* Xoyau. son importance histotoyque pronvée o <r
les phénontt'nes de la karyokin~'se. MM. Balbiani et Gruber
ont o~vé parfois des Infusoires et d~s Acttnophrvs dépourvus
de novan. Expériences de vivtseenon de Grnber et de ~uss-
baum sur ~e ~e?t~o~ cœrM~pï<s. Les fragments pourvus d'un
noyau se régénèrent. – Expénences de M. Balbiani. Coniir-
mation ~énéra!e des faits observés par Gruber. Erreur de
Gruber relativement aux fragments san~ noyau. Ces frag-
ments ne continuent pas à vivre. teur ptasma se désorgar'ise.–
Expériences de division faites sur des Infusoires en état de
conjugaison. L'existence de rancien noyau dans fragment
coupé ne determtne qu'une ~génératton incomptète. – Le
noyau préside à toutes les fonctions physiologiques dont Fen-
semble constitue ta vie. La propriété régénératrice et repro-
ductrice du plasma est détruite avant ses fonctions psychiques.
Accord de tous ces faits avec ceux que t'en observe pen-
dant ta division spontanée des Micro-organismes.

Il serait fort mtéressant de


quel est le savoir
siège des phénomènes de la vie de relation dans
le corps des Micro-organismes. Nous avons vu qne
les Micro-organismes sont réqniva!ent d'une ceHtde
unique, composée, suivant le schéma ctassique,
d'une masse de protoplasma, d*nn noyau cellulaire
et d'une membrane d'enveloppe.
Chacun de ces éléments a une importance parti-
<~
12.
ÉTTT)ES DE PSTCHOLOCtE EXPÉRME~TALE
~t0

entière dans
les phénomènes vitaux de ces êtres.
on a attribué au protoplasma le
Depuis longtemps,
mouvement, ta sensibilité et la préhension des ah-

ments. Cette attribution provenait d'observations


on voyait. en regardant par exemple une
directes:
Amibe. que son protoplasma subit des changements
de forme et émet des pseudopodes qui ont pour
ranimai. soit de saisir les
but. soit de déplacer
aliments. Le protoplasma paraissait donc être le
seul agent de ces phénomènes. De même les cils
vibratiles des Ciliés, qui sont des organes de mou-
de préhension et de tact, les suçoirs des
vement,
sont des organes spéciaux de
Acinétiniens, qui
ne sont autre chose que des expansions
préhension,
extérieures du protoplasma.
En ce qui concerne la membrane d'enveloppe,
elle ne peut remplir aucune fonction psychique, par
un produit de
cette double raison qu'elle constitue
sécrétion du protoplasma et qu'elle fait défaut
de Protozoaires, et même chez des
chez beaucoup
animalcules assez élevés en organisation, comme
Infusoires, leur nudité, n en
certains qui, malgré
des phénomènes
présentent pas moins psychiques
munis d'une
aussi complexes que les Infusoires
cuticule.
Le rôle du noyau ne se révèle pas aussi facile-
ment à l'observation directe dans les conditions

ordinaires de la vie, il n'exécute aucun mouvement;


il reste immobile au centre du corps de l'animal,
de toutes parts par le protoplasma; il n'est
entouré
LA VYEPSYCHtQfE DES mCRO-ORGAXÏSMES 2M

donc pas. comme ce dernier. en contact direct avec


le monde extérieur.
Les premiers faits qui ont permis de soupçonner

1 importance du noyau sont relatifs à la division


des cellules: quand une cellule se partage, le noyau
enLe en action, il présente certains mouvements.
et il parcourt des stades compliqués auxquels on
adonné le nomdekaryokinëse.
Mais ces phénomènes très complexes montrent
seulement l'importance du noyau comme élément

histologique ils ne permettent pas de connaître le


rôle physiologique du noyau dans la cellule.
D'autres faits d'observation laissèrent entrevoir
aux naturalistes quels sont les phénomènes qui
sont soumis à Faction du noyau. En t88i. M. Bal-
biani signala des individus appartenant à l'espèce
Para7?M?cïK?M o~rc/Mf qui étaient dépourvus de
et qui cependant avaient la faculté de se
noyau,
mouvoir comme des individus ordinaires d'ou il
concluait que les noyaux étalent sans inOuence sur
les phénomènes de la vie individuelle. Peu après
Gruber observa de petits individus de l'~c~op~ry~
sol qui absorbaient la nourriture, se déplaçaient
dans le liquide, et même se fusionnaient entre eux

(zygose) et cependant étaient dépourvus de noyau*.


L'idée vint alors à Gruber, ainsi qu'à Nussbaum.
de diviser artificiellement des Micro-organismes
en plusieurs fragments dont les uns contiendraient

La commnnicatîon fat faite au B~o~cAe~ CM~ra~o~ 1885.


p. 73.
~12 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

un novau et tes autres n'en contiendraient pas,


afin de voir qu'il en adviendrait.
ce Gruber. dont
tes expériences sont tes plus importantes. choisit
comme sujet d'étude te Stentor cœM~. Infusoire
cilié de grande taille. qui présente un noyau en
forme de chapelet (moniliforme). H porta ensuite ses
essais sur d'autres espèces, et il conclut que te pou-
voir de régénérer tes parties perdues appartient à
tous tes Protozoaires. mais que ce phénomène n'a
lieu que lorsque te fragment isoté contient une
quelconque du noyau: dans ce cas. rani-
quantité
mât reforme tous tes organes qu'it avait perdus
De plus. le processus de
par suite de la section.
formation de ces organes est absolument le même
de ces Infusoires.
que dans la division spontanée
L'excitation produite par l'ablation est donc de
même nature que Fexcitation inconnue qui pro-
voque ta division naturelle du corps.
Parces expériences, le rôle du noyau apparais-
sait avec une évidence compiète. Dans une seule
circonstance, Gruber constata qu'un fragment sans

noyau pouvait se régénérer c'est quand ce frag-


ment contenait
organe en voie de formation,
un
la division spontanée de t'a-
par exemple pendant
nimai. Ceci revenait à dire que la présence du
novau est nécessaire pour donner l'impulsion à la
formation de l'organe, mais qu'il n'est pas néces-
saire à i'achèvement de Forgane lorsque l'impul-
sion a été une fois donnée.
Enfin, si le fragment est totalement dépourvu
3nCRO-ORGA~TS3ŒS ~3
LA VIE PSTCHIWE DES

de novau, il ne se régénère pas de façon à consti-

tuer tin animal si le fragment ne possède


complet;
de bouche ni de il ne reforme
pas péristome.
bouche nouveHe et un péristome nouveau; «.
pas une
mais !es fragments continuent à vivre et à se mou-

voir. L'absence de noyau ne suspend pas tes fonc-


tions de mouvement, de sensibilité, de nutrition et

M~tStoc artiScieHe du Stentor <'a'nt~M< (d'après M. BatbbuMt.


Ft6. 19.

de croissance. C'est
là. croyons-nous, une conclu-
sion trop générale, ainsi qu'on le verra ptus loin.
Dermërement, M. Balbiani a repris ces expé-
riences de division artincieMe, et, tout en confir-
mant dans leur ensemble les résumât de Gruber sur

la fonction du noyau dans les phénomènes vitaux

des Infusoires ciliés, il s'est attaché à préciser da-


un certain nombre de points importants.
vantage
Ses premières expériences ont porté, comme celles

~ons prenons ici pour ~ndp. avec rautonsatton de M. B~b'ani.


a fautes au CoHe~ dp
les tecons urates que remmène professeur
France en mai 1881.
2H ÉTTDES DE PSYCHOLOGIEEXPÉBnŒyrALE

de Gruber. sur le ~cH~or co?rM/ espèce que sa


taille rend des plus favorables à ce genre d'expé-
rience. Dans une observation que nous choisissons
comme type et qui est reproduite par la Sgure que
M. Balbiani a bien voulu nous communiquer, on
divise le corps du Stentor par deux sections trans-
versales on obtient trois parties. dont chacune
contient un
fragment du noyau: nous rappelons
est un long chapelet formé
que le novau du Stentor
de srrains rien n'est donc plus fréquent que d'ob-
tenir un fragment quelconque du Stentor conte-
nant un ou plusieurs grains.
Suivons les phénomènes qui se sont produits
dans le segment moyen; ce segment ne contenait
seul grain du chapelet nnetéaire. Immédia-
qu'un
tement après la section, il prit une forme globu-
teuse le lendemain, il s'était allongé, avait formé
à sa partie postérieure une queue, et sur sa partie
antérieure se dessinait une couronne de cils plus

longs que ceux du corps, c'est-à-dire nn ~erM'~ontc;


un jour après. le fragment avait beaucoup aug-
menté de volume. et. deux jours après, ranimai
avait formé une bouche: pendant ce tempsle grain
nuctéair~ s'était multiplié on en comptait cinq.
L'animai avait la forme normale: sa taille était seu-
lement un peu plus petite que celle des Stentors
ordinaires. Ainsi, grâce à la présence d'une petite
de substance nucléaire, le fragment s'était
quantité
complètement régénéré.
artiScieIIe de Fa-
H arrive parfois que la section
LA VIE PSYCHIQUE DES MICRO-ORGANIS~tES 2t~

nimai fait subir aux fragments diverses déforma-


tions. Dans tes fragments à novau. cette dcforfna-
tion disparaît avec ta pius ~rrande rapidité. La pfai~
se cicatrise instantanément: aussitôt après la sec-
tion. on voit tes deux bords de la plaie s'anronter.
Ainsi. sar tous ces pomts. confirmation des

expériences de Gruber.
M. Balbiani a voulu s'assurer de ce qui se pro-
Fêtât t
duisait quand on opère la division pendant
de conjugaison.
On sait que la conjugaison a pour but de rem-
usé. qui a perdu ses pro-
placer un éiément ancien
par un élément de nouvelle
priétés physiologiques.
formation provenant d'un noyau d'attente (nucïéoie Ï
entre les individus conjugués. H s'agissait
échangé
a perdu sa
de voir si le noyau qui va disparaitre
propriété régénératrice. Chez les Stentors, pendant
la conjugaison, cet ancien noyau se disloque. ses

globules nucléaires se dispersent dans tons les points


du protoplasma. Quand les choses sont dans cet
de telle
état~ on divise le corps d'un des Stentors
sorte que te fragment contienne quelques-uns de
ces globules dispersés qui proviennent de l'ancien
noyau. If est bien entendu que c'est tout à fait par
hasard qu'on arrive à obtenir un tel fragment.
Dans une expérience, que nous citons encore
comme type de beaucoup d'autres, le fragment con-
tenant des éléments du vieux noyau tend à se
ce fragment, qui représente ta partie
régénérer;
de t'animai présente le tendemain un
postérieure
~16 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

rudiment la regenerauon ne va pas


depénstome;
plus loin elle est incomplète. Ainsi le noyau ancien

perd sa faculté régénératrice.


En ce qui concerne !es phénomènes qui se pro-
duisent dans le fragment sans noyau, M. Balbiani
a fait faire un pas décisif à la question il a com-
les expériences de Gruber. il les a même
plété
et il est parvenu à des conclusions sen-
corrigées,
siblement différentes.
Pour connaître d'une façon plus approfondie ces
liés à l'absence du novau, l'auteur
phénomènes
s'est adressé à une autre espèce, le Cyr~~MMK~
~KC<R~ qui a l'avantage de pouvoir être conservé

longtemps que le Stentor en vie sur une lame


plus
de verre portant une goutte d'eau. Le Cyrtostome

est un gros Infusoire cilié qui a plus de 4 dixièmes


de millimètre de long. Son protoplasma se di5é-
rencie en deux couches, dont l'une, corticale, con-
tient des très robustes; l'autre, l'en-
trichocystes
renferme des matières alimentaires.
doplasme,
L'animal présente sur une de ses faces une bouche
la forme d'une boutonnière longitudinale, et
ayant
sur l'autre face une vésicule contractile d'où
des canaux nexueux et anastomosés. H
rayonnent
est facile, en faisant une division transversale,
d'obtenir des fragments sans noyau, le noyau du

Cyrtostome étant formé d'une seule masse arrondie.


Mais ce qui est difficile, c'est d'obtenir des frag-
ments viables, car cet animal a un ectoplasme épats,
et, quand on fait une section, cette couche peu
LA VIE PSYCHt'jCE DES ~HCRO-ORt.AXtSMES ~!7

rétractite ne revient pas sur eHe-méme pour rebou-


cher ta
plaie les bords restent écartés. t'eau vient
en contact av<'c t endoptasme qui se boursouftïe.
champi~nonne <*t sort de la plaie: ranimai peut
ainsi se vider tout entier et mourir par difuuence.
H arrive parfois que ranimât se vide partiellement
et que te noyau s échappe avec une petite quantité
du protoptasma. Si la plaie se rétracte, on obtient
un fragment qui s est énuciéé lui-même.
Nous ne partirons de ta façon dont
point se coni-
porte le fragment pourvu du noyau it va ici
concordance complète avec ce qui a t'té observé
chez les Stentors: le fragment se régénère
rapide-
ment et reforme un animât complet.
Parlons plus longuement du fragment sans noyau.
IL continue à vivre quelque
temps on en a ~ardé
vivant jusqua huit jours; mais te fragment ne se
régénère pas. il ne ré-ndarise même pas sa forme
la partie du corps correspondant à la section con-
serve sa troncature oblique. Au début, pendant tes
premiers jours, les mouvements continuent; fait
curieux. tes fragments continuent à se mouvoir dans
le même sens que s'its étaient ptacés sur un
individu complet. Les cils vibratiles ne sont nul-
lement attérés. ils s'agitent avec la même viva-
cité qu'avant ta section. H y a seulement un peu

d~irrégutarité dans tes mouvements, mais ces mou-


vements sont aussi volontaires que chez les indivi-
dus normaux. La vésicule continue à se contracter.
La préhension des aliments est ésraiement con-
P&YCU~L~tE KXPËRtMEXT\LE. ~J
Xi8 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

t
servéo le sans noyau contient la
quand fragment
bouche; la bouche insère des aliments si l'on donne
au Cyrtostome des grains de fécule de pomme de
terre, dont il est très friand, ce fragment sans noyau,
mais muni d'une bouche, avale ces grains et sen
bourre. On ne sait pas s'il les digère.
Voilà ce que l'on observe dans les premiers temps,
et Gruber a eu tort de s'arrêter là.
Au bout d'un temps variant entre le troisième et
dans le fragment des
le cinquième jour, on constate
altérations de structure qui sont probablement sous
l'influence de l'absence du noyau. Une des premières
altérations est une disparition de la différenciation
entre et l'ec-
que nous avons signalée l'endoplasme
toplasme. Les granulations sombres qui remplissent
l'intérieur du corps se concentrent au milieu en
laissant libre la partie périphérique puis ces gra-
nulations se dispersent et arrivent jusque sous la
cuticule, ce qui indique une déliquescence du
La couche des trichocystes s'altère et dispa-
plasma.
raît. Toutes ces altérations résultent d'une véritable

désorganisation du plasma. La vésicule contractile


se rapetisse, ses battements deviennent rares, les
canaux rayonnants disparaissent. Le corps de l'ani-
mal, normalement allongé, s'arrondit; ses mouve-
ments se ralentissent et consistent dans une rotation
lente du corps sur lui-même puis l'animal devient
immobile et meurt par difnucnce.
Ces altérations pas dues, comme on pour-
ne sont
rait le croire, à un défaut d'alimentation, car les
ali-
fragments qui ont une bouche et qui avalent des
LA VIE PSYCHIQUE&ES ~nCRO-CRGAXÏSMES ~t9

ments se comportent de même que tes fragments


sans bouche*.
H n'est pas besoin d'insister sur l'importance de
ces résuitats, fournis par une méthode qu on peut
ia physiologie expérimentale appliquée aux
appeler
organismes unicellulaires. Bien que les expériences
aient porté uniquement sur des Infusoires ciliés. on
en étendre ies résultats à toutes tes cellules,
peut
car tes Infusoires ne sont autre chose que des cel-
tutes autonomes, vivant d'une vie indépendante.
La conclusion des dernières recherches de li. Bat-
biani, qui. comme on le voit. dépassent de beaucoup
celles de Gruber. c est que te noyau n'est pas seu-
lement nécessaire à ta régénération des parties.
comme te croyait te professeur allemand. L'erreur
de ce qu'il n'a pas
commise par Gruber provient
suivi assez la destinée des fragments
longtemps
Drivés de novau; s'it avait continué l'observation,
il aurait vu que le fragment se désorganise gra-
duellement. Le noyau n'a donc pas seulement une
il ne pas seulement au
propriété plastique, préside
maintien, à ta régularisation de la forme du corps
et à ta cicatrisation des plaies; it n'a pas seulement
une propriété permettant au plasma
régénératrice,

Sur notre demande. M. Balbiani nous a appris que les t'r~-


munis .run noyau peuvent être conservés
men~ de Cvr~stome
dans tes mêmes condittons (c est-
vivants beaucoup p!us longtemps
d'eau placée sur une lame de verre que ton
à.dire dans une goutte
humide de Matassez) on peut en conserver
metd~ ta chambre
un mois. en introduisant dans le liquide
ainsi de vivants pendant
teur servent de nourriture. Au contraire,
Infusoires qui
~tques ta section ne vivent que huit
les ~gments privés de noyau par

jours au plus.
~20 ÉTCDES t~E PSYCHCLOt.ïE EXPÉRÏMEXTALE

de refaire de tontes pièces les organes qu'il a per-


dus par le sectionnement arti&ciel. Le noyau est de
un facteur essentiel de la vitalité du plasma; si
plus
on prive un fragment du protoplasma de son noyau,
ce fragment continue à vivre pendant quelque temps,

puis il se désorganise.
Ce sont là des faits extrêmement complexes et
est difficile de résumer dans
au il par conséquent
une formule.
Sans doute on ne peut pas considérer le proto-
comme une matière inerte; mais ce qui
plasma
c'est le reçoit du
parait probable, que protoplasma
la communication, la délégation des proprié-
noyau
tés physiologiques le noyau est en quelque sorte

le foyer de la vie sous toutes ses formes.


Si par une section artificielle on supprime le
le de protoplasma énucléé con-
noyau, fragment
tinue à vivr~ quelque temps, parce qu'il a reçu du
novau une impulsion qui ne s'est pas encore épuisée;
mai~ au bout de quelque temps, l'impulsion donnée
le ne s'étant pas renouvelée, le proto-
par noyau
plasma s'arrête et se détruit.
Au point de vue psychique. qui nous intéresse ici
comment doit-on interpréter
plus particulièrement,
les résultats de ces expériences de vivisection cel-

lulaire ? Lorsqu'on voit un fragment d'organisme,


de continue à se mouvoir libre-
dépourvu noyau, qui
que s'il possédait en-
ment, et avec la même activité
core son noyau, on doit admettre que les phénomènes
de la vie de relation. le mouvementet la sensibilité,
ont pour siège le protoplasma. Mais il est probable
LA VIE PSYCHtQfE DES mCRO-ORGAXISMES

que ces propriétés physiologiques, comme tes pro-


priétés de nutrition. ne sont pas inhérentes au pro-
toplasma: elles dépendent étroitement de t'exis-
tence du noyau, car eiïes s'etïacent à peu et
peu
finissent par disparaitre quelques jours apr~sFaMa-
tion du noyau
Nous remarquerons en existe cer-
passant qu il
taines propriétés psychiques que te noyau ne
parait
au protoptasma. mais
pas communiquer qu H con-
serve en propre: il en est ainsi pour l'instinct Je la
génération. On a vu plus haut que. les
pendant
épidémies de conjugaison. tes Paramécies dont te
noyau est envahi par des
parasites cessent de cher-
cher à se conjuguer avec des animaux de ht même
espèce. La destruction de leur noyau par les Bac-
téries produit sur les Paramécies Feuèt d'une véri-
table castration.
Ainsi ta suppression du noyau entraîne l'altéra-
tion des fonctions suivantes. ctdan~ l'ordre chrono-
logique suivant
i* Propriété régénératrice et du
reproductrice
plasma
2" Vitalité du ptasma et fonctions
psychiques.
Le psychologue avec intérêt
remarquera que !a
fonction du protoplasma survit
psychique pendant l
un temps appréciaMe à sa fonction régénératrice

Le point déHcat est de savoir si les propriétés du


p~vchtqups
protoplasma sont détruites par un etïet direct de la désor~antsatton
du phtsma, ou dtAparaissent un ppu avant cett~ désot~anisation ~t
par suite de l'absence du noyau.
DE PSYCHOLOGIE EXPÉR~~E~TALE
ÉTCDES

cellule déformé par la section.


un fragment de qui.
son contour, à sécré-
ne parvient pas à régulariser
une cuticule nouvette et à régénérer tes organes
ter
est cependant encore capable de ressentir
perdus.
par des mouvements.
les impressions etd'y répondre
est donc une de a ma-
La vie psvchiqne propriété
moins que la pro-
tière vivante qui paraît complexe
meurt plus tard.
priété régénératrice. puisqu'elle
novau a dans la cellule te rôle pn-
En résumé. le
mordiai: si. reprenant une vieille comparaison
le à t'argue.
d'~ristote. on compare protoplasma
il faut comparer te novau au potier qui la façonne.
résume en lui toutes tes propriétés phy-
Le novau
dont t'ensembte constitue la vie.
siotogiques
U est intéressant de remarquer quel accord par-
ces faits nouvellement découverts
fait règne entre
relatifs à ta fécondation. La fécon-
et ceux qui sont
consiste dans ta fusion de deux noyaux,
dation
du et Fautre de la mère.
dont run provient père
du noyau que sont
C'est donc par l'intermédiaire
toutes les facultés, toutes tes
transmis à t'embrvon
la forme de leur corps de
des parents.
propriétés
morales; it faut donc que
même que tenrs facuttés
se trouvent, comme nous a-
toutes ces propriétés
vons dit, résumées dans le noyau, pour qn cites
son intermédiaire danstem-
puissent passer par
brvon. tient de
H faut remarquer encore que Fembryon
de son noyau tan-
ta mère quelque chose plus que
dis quit se rattache an père par la tète du sperma-
VIE DES MTCRO-CR&AXISMES 223
LA PSYCHIQUE

d'un noyau.
tozoïde. qui a la valeur morphologique
il reçoit de ta mère non seulement le noyau femelle
(vésicule ?erminative~. mais encore te plasma vite!-
lin de revote: or. comme l'embryon ne présente

pas une ressemblance morphologique plus grande


avec sa mère qu'avec son père. on peut en conclure
le vitellin qu'il hérite de sa mère
que protoplasma
n'exerce aucune innuence plastique sur le dévelop-

pement de son corps.


Ce ne sont pas là les seuls faits dont nous dési-
rons montrer la connexion avec les résultats des
sur la fonction du noyau. M importe
expériences
ici comment se fait la reproduction chez
d'indiquer
les Micro-organismes qui possèdent, outre leur
novau. d'autres ditférenciés. Le mode !e
organes
mieux connu et peut-être le plus général de repro-
duction est la nssiparité. qui consiste dans une di-
vision du corps tout entier en deux parties égales.
Si l'on suit exactement la marche de ce phénomène
chez un être quelconque, par exemple chez un Fla-
gellé, on remarque que la division débute par une
des organes du corps. Le
multiplication principaux
novau commence par s'allonger et se place perpen-
diculairement au plan de division. Le premier or-
est le nagellum; il ne se fend
gane qui se multiplie
en deux. comme l'ont cru quelques auteurs an-
pas
les observations de Bütschli et de
glais T diaprés
un second de toutes
Klebs, il se forme ilagellum
La tache pigmen taire ne se dédouble pas
pièces.
l'œil ancien reste affecté à l'une des
davantage;
ÉTTDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRntEXTALE

moitté un œil
moitiés. tandis que Fantre acquiert
nouveau, formé de tontes pièces: it ~n est de même

de ta bouche et de t'œsophage. Il n'y a que deux

éléments se par division ce sont


qui multiplient
les chromatophores et te noyau or. si i'on remarque
tes chromatophores contiennent un corps, te
que
offre ta grande analogie de
pvrénoïde. qui plus
avec le noyau, on arrive a
composition chimique
dire que les étéments nucléaires de ta cellule sont

les seuls qui ne se reproduisent pas par néoforma-


tion. comme tes cils ou les uageHums. aux dépens

du protoplasma.
On comprend la raison de ce mode de multipli-

cation des éléments nucléaires, si on te rapproche


sur tes
des expériences qui ont été faites propriétés
du noyau. Nous avons vu en euet que le
plastiques
no van peut te protoplasma. mais que le
régénérer
ne peut pas régénérer le noyau. On
protoplasma
voit maintenant que ta régénération des organes
à ta suite de la division spontanée des cet-
perdus
tutcs est soumise à ta même toi que la régénération
:t la suite d'une division pins dans
artincieiïe pas
t'autre. te protoplasma ne peut
un cas que dans
régénérer un élément nuctéairc il faut que cet
élément se divise pour se reproduire.
CHAPITRE V

COXCLUSYO~

Les confusions psychotosriques de notre travail


sont en contradiction avec les opinions s'énératc-
ment admises sur la psychologie cellulaire. On a
soutenu que ta psychologie cetiu taire pst repré-
sentée uniquement par tes lois de t'irritahllité.
M. Richet. dans son Essai de ~~yc~oy~ yc~er~/c.
a tant d égards, s est fait t avo-
qui est remarquable
cat de cette opinion. contre taquettc nous n'hési-
tons pas à nous inscrire en faux. L éminent profes-
seur a écrit les lignes suivantes dans te livre dont
nous venons de parler
« lt est des êtres simples qui semblent n'être

homogène de cellules irritables.


qu un assemblage
La réaction motrice à t'irritation extérieure consti-
tue leur vie de rotation. L'irritabitité est leur vie
tout entière, mais c'est déjà de ta vie psychique de
sorte que t'irritahitité cellulaire peut être considé-
rée comme la vie psychique p~Mc~
En lisant attentivement ce passage. on voit que

~a< ~e ~MycAo/oytC y<w<ï~ t887. p. ~0.


i3.
±:6 ÉTCDES DE PSYCH~L.X~tE ËXPÉRtME~TALE

M. Richet réduit à l'irritabilité non seulement des


unicellulaires. mais encore des orga-
organismes
nismes formés par la réunion de
pluricellulaires.
cellules
homogènes.
M. Romanes. dans son ouvrage sur l'Eco/M
7M<?M~? sans arriver à une conclusion aussi pré-
cise que M. Richet. nous semble avoir réduit à de
bien faibles l'activité psychique des
proportions
C'est ce qu'on remarque en je-
proto-organismes.
tant les veux sur son Dz~yr~ fcco~o~ yM~ï-
tale it ne reconnaît à t'œufet au spermatozoïde de
rhomme. que l'excitabilité. Il y a ta
par exemple.
une erreur manifeste tes éléments sexuels, et en
le spermatozoïde. sont certainement.
particulier
unicellulaires. ceux qui pré-
parmi les organismes
sentent les fonctions psychiques (es plus dévelop-
racte de chercher à se rapprocher de t'ovnte,
pées
souvent est à une grande distance du
qui ptacé
où rétément màle est la longueur du
point déposé,
chemin à parcourir. les obstacles à surmonter, tout

cela suppose chez le spermatozoïde des facultés qui


irritabilité.
ne sauraient s'expliquer par la simple
II nous semble que, jusqu'Ici, les auteurs qui ont
essavé de représenter la psychologie des Micro-or-
se sont contentés de notions schémati-
ganismes,
au lieu de recourir à l'observation directe de
ques.
ces ètres si intéressants. A l'aide de documents pré-
les Micro-
cis, nous avons montré qu'on trouve chez
tant animaux des phé-
organismes, que végétaux,
nomènes à une psychologie très
qui appartiennent
DES ~nCRO-ORGAXYSXES ~27
LA VtE PSYCHIQUE

et qui paraissent hors de proportion avec


complexe
la petite masse de protoplasma servant de substra-

tum à ces phénomènes.


Nous discuterons. tout d'abord, le terme d'irrita-

bilité qui. quoique très ancien. ne nous parait pas


choisi. car il est très vague, et on
heureusement
ce qu il signifie. On pourrait
ne sait pas au juste
à ce rénexion de Kant sur les pro-
rappeler sujet ta
obscures. compare à des lits de repos
priétés qu'il
sur lesquels la raison se détasse. Au lieu de discu-
de discuter sur des
ter sur des mots, essayons
faits.
faut-il entendre l'irritabilité? On peut
Que par
à cette un sens très étendu ou
donner expression
On peut lui faire exprimer la propriété
très étroit.
de réagir après une excitation.
qu'atout organisme
Dans cette acception générale. on peut dire que
résume toute la psychologie. la plus
Firritabilité
élevée comme la plus élémentaire, car toute mani-

festation consiste, en dernière analyse,


psychique
dans une réponse à une excitation.
Evidemment, ce n'est pas dans ce sens général
banal M. Richet a voulu
et quelque peu que
le mot irritabilité. Pour avoir une défini-
employer
tion un peu précise. consultons son ouvrage,
un chapitre tout entier, le premier, est
dont
consacré à ce sujet; l'auteur énumère et développe
les lois de l'irritabilité
longuement
i" Toute action modifie Fêtât actuel d'une
qui
cellule est un irritant de la cellule
~S ÉTFDES DR PSYCH~L~tUE F~PEtHME~F~LE

Toute force extérieure. a condition qu eue ait


une certaine intensité, est capabte de mettre en jeu

FirritabiHté ceiïuiaire:
est
Le monvement de réponse à l'irritation
à!excitaiion:
proportionnel
Le mouvement de à l'irritation est
réponse
d'autant fort. pour des irritations épates, que
plus
de la cellule est moins stabte. autre-
FéquiUbre
ment dit d'autant fort que la ceUute est plus
p!us
excitable
La a FuTttation est un mouvement
réponse
latente très
en forme d'onde. qui a une période
brève, une d'ascension assez courte. et une
période
de descente très ~on~ue
période
6° Le mouvement de la cellule à l'irritation est.

des irritations égales, d'autant phis fort que


pour
t'irritation a été p~us soudaine
Le mouvement de réponse à une irritation

brève dure que n'a duré


beaucoup plus longtemps
rirritation
8" Des forces qui. isolées. paraissent impuis-
santes. deviennent efficaces elles sont
quand
car elles ont. malgré leur inefficacité
répétées
!'excitabiuté
I'eccitabitité de t'organisme.
cle Cor~anisme.
apparente,
apparente. augmenté
L'énoncé de ces diverses lois donne au terme

d'irritabitité une qui lui manquait.


précision
M. Richet a surtout eu en vue !a tibre musculaire.
et les lois de rirritabiiité ne font que résumer une

série faites sur la


d'expériences physiologiques
réaction du muscle strié. Ce ne sont donc pas des
LA VtE PSY<H!tH K FtES ~trKrt-<)!tf:t~~ES

!uts
hypothétiques. mais bien plutôt des expériences
particunërcs :rénér:t!isées et étendues au proto-
plasma non dinerencié. [! convient de remarquer
qu on n est pas encore parvenu. :m moyen d expé-
riences directes. a saisir sur le vif les lois de
rirritabittié du
protop!asma non dnférencté. Les

expériences faites sur ce poinL par exemple en


faisant contracter le protoplasma dune ceHuie
isolée au moyen d'une décharge électrique, ne sont

pas arrivées jusqu ici à un résultat précis. car la


structure du protopiasma est si déiicate et si com-

plexe qu'H suffit d'une excitation même !ésrëre

pour en produire Fahération. et il est dtfiicHe de

distinguer la contraction du protoplasma de sa

coagulation. Mais aous taissons de côté cette ques-


tion accessoire.
H reste à savoir si ies expériences comptiquées de

physiologie musculaire, que M. Richet xénératisc


et étend à la physiologie de toutes tes ccHutes.
résument et comprennent toute la psychologie d'un

organisme indépendant et si t'on peut dire. avec


M. Richet. que l'irritabilité ainsi comprise) repré-
sente toute la psychologie cenutaire.
Evidemment non: tes nombreux faits que nous
avons rapportés dans notre travait débordent ces
Hmites
trop étroites dans !esqueHes on veut
enserrer !a psychotogie cellulaire. Nous nous
bornerons à en rappeler un, pour montrer !a coin-

plexité de la vie psychique des Micro-organismes


c est rexistence d une faculté de sélection. exer-
!~E PSY<:H<tL')'E EXPÉRIMENTALE
ETr~ES

t* t* ~t ~*t t~–~
soit dans ht recherche de t aiiment. soit dans
c:tnt
de conjugaison. Ce choix est un
tes phénomènes
on pourrait le prendre
phénomène capital:
ta caractéristique des fonc-
comme représentant
tions du nerveux. Ainsi que Romanes
système
bien v~t. te pouvoir de choisir peut être consi-
Fa
déré comme te critérium des facultés psychiques.
Atiant plus loin. nous pourrions
dire que ta sélec-
tes de ta cellule nerveuse.
tion résume propriétés
rirritabitité résume tes propriétés de
de même que
ta cellule musculaire.
auteurs ont te mécanisme
Les d'expliqueressayé
On a prétendu t'éctaircir en disant
de ce choix.
était fondé sur une relation entre ta compo-
qu'ii
sition de la cellule qui choisit et ta com-
chimique
du qui est
position chimique corps quelconque
choisi.
Ce sont ta des
explications purement verbales.
Sans doute, la faculté de sélection dont le proto-

doué sur la nature de sa com-


ptasma parait repose
la chimie est à la base de la
position chimique
mais elle n'explique pas la phvsiologie.
physiologie,
cette le
et il est bien évident que propriété qu'a
de choisir entre plusieurs excitations
protoptasma
est une propriété physiologique.
nous résumer tout
Quoi qu it en soit. pouvons
ce qui précède en disant que chaque Micro-orga-
nisme a une vie dont la comptexité
psychique
tes limites de l'irritabilité cellulaire, car
dépasse
une faculté de sétee-
tout Micro-organisme possède
LA VIE PSYCHtt~LË Dt~ Mt<:R<t-um,tS)tHS

tion il choisit son aliment. comme il choisit


ranimât avec
lequel il s'aceoup!e.
M. Richet a défendu son opinion contre !a notre
dans une notepubiïée par la ~cr~c~o~~<y/
je reproduis ici ma réponse. en la de~a:reant de
tout caractère de po!émique. et en !a présentant
comme conclusion générale de mon travail.
M. Richet, qui a pu constater les Micro-
que
organismes se livrent à des manifestations psychi-
ques comp!exes, dépassant de beaucoup. comme il1
le remarque, les limites de !'irritabi!ité. commence
par faire cette objection que Fétude de ces phéno-
mènes ne fait pas partie de la psychologie ceih~aire.
Evidemment. toute la question est de savoir ce
qu'H faut entendre par une cellule.
En donnant à la psychologie de ces êtres micros-
copiques le nom de n'ai
psychologie ceHu!aire.je pas
inventé une expression nouvelle. ni donné un sens
nouveau à une expression ancienne. M. Haeckel,
bien longtemps avant moi. a fait une étude sur ta psy-
chologie cellulaire. et son étude tout entière.
repose
comme la mienne. surt'observation des Micro-orga-
nismes animaux et végétaux. Au reste, tes Micro-
organismes étant représentés par une cellule unique
(et cette doctrine de
runi-ceHu!aritéestaujourd'hui
acceptée universellement), i'étude de leurs mani-
festations psychiques à juste ce
peut. titre, me
semble. s'appeler de ta psychologie cellulaire.

Xnmét'0 dH fé\n*'r ÎS88.


PSTCH~LO~tE EXPÉRtMEXTALE
ÉTFDES DE

~f r~t~ t
M. Richet critique
~–'t' t ..r~~tr~t
1 emploi de
f!~ cette
<*<%H<* ft~nrRSStfMI*
expression
mais il te fait en substituant à la définition ancienne

de ta cellule une définition toute personnelle.


comme 1 Eu-
Pour lui, un Micro-organisme qui.
a un œil. une bouche, un œsophage, une
?lëne.
vésicule contractile, ne serait pas une cellule.
Admettre une opinion, c'est se laisser
pareille
dit-il, au m~c du mot cellule. Il n'est
prendre,
ici à notre avis, d'une illusion d'op-
point question,
mais d'une définition de mots. Qu'est-ce donc
tique.
« Pour te physiologiste et te psycho-
qu'uneceûute?
tosue. dit M. Richet. !a cellule n'a pas une entité
ou du moins cette entité, cette unité a
distincte.
besoin d'une condition essentielle. c'est rhomogé-
néité.
M. Richet.
Pour ta cellule est un corps homo-
nn qui contient des parties différenciées
gène corps
n'est pas une cellule.
Nous n'avons pas besoin de faire remarquer com-
bien cette notion de ta cellule s'éloigne de ta défini-
On aappetéjusqu du nom deceUute
tioncïassique. Ici
un corps formé par !a réunion de deux parties essen-
tieHes. une masse de protoptasma et un noyau. On
discute la question de savoir s'il existe des élé-
ne possédant de et méritant le
ments pas noyau
nom de cy~of~. par M. HaeckeL L'obser-
imaginé
vation attentive des Micro-organismes, au moyen
des procédés de la technique, a per-
perfectionnés
mis de découvrir dans des cellules que M. Haeckel
les des centaines de noyaux.
rangeait parmi cytodes
LA VIE PSTCHT~rE DES WCRO-ORGAXtSMES

I! en est ainsi notamment pour beaucoup d algues


et de champignons inférieurs. Le uombre des Mo-
nérieis groupe de animaux
Micro organismes
qu'on a crus dépourvus de 'iiminue de
noyau
plus en plus. a mesure qu'on tes étudie pins atten-
tivement. Il est vrai n'est
qu'on pas encore par-
venu jusqu'ici à constater ta d'un novau
présence
chez tes Bactéries: mais cela ne prouve nullement
que les Bactéries n'en possèdent pas. Les connais-
sances que nous avons sur ia des êtres
morphologie
microscopiques sont tout à fait rotatives et dépendent
de i'état de la technique. Lorsqu'on son~e que
t'existence d'un
noyau est restée ina-
ton~temps
perçue chez des êtres qui sont plusieurs centaines
de fois plus gros
que les Bactéries. on ne doit pas
être étonné qu'on n'ait pas réussi à le constater chez
ces dernières.
D'ailleurs. on peut même aller loin, et
ptus
mettre en doute t'existcncc matérieUe d'un corps
formé uniquement de protop!asma. en fondant l
sur les expériences de Gruber. de Nusshann. de
Balbiani. que j'ai
rapportées dans mon travail. et
sur les expériences
plus récentes de K.!ebs qui sont
cnaccord parfaitavec tes précédentes. Ces différents
observateurs ont montré que te novau est un élé-
ment essentiei à ta vie de la cettute, et que lorsque.
par une section artificielle. on obtient une partie du
corps cellulaire dépourvue de noyau, ce fragment
ne régénère pas les organes a perdus
qu'il par
Fcuet du sectionnement; il ne cicatrise
pas sa plaie,
DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE
ÉTUDES

sa
<*

forme:
–t
et. de ~t.~c'

p!us. an bout
trt t~ftttt

il ne ré~uiarise pas
son soustrait à
d'un certain t~mps. protoplasme
rintiuence du noyau. subit une désorganisation
Ces ont été faites non soute-
com~ète. expériences
animaux, mais sur
ment sur des Micro-organismes
des cellules végétâtes. Elles prouvent rimportance
dans la ceiïute. et rendent
primordiate du'noyau
!a même. rexistence des cellules dé-
douteuse. par
de noyau.
pourvues
toute ceHute renferme. très vraisem-
Puisque
deux éléments distincts. ditférenciés.
btabîement.
et le qui n'ont ni la même
le protoplasma noyau,
ni la même constitution cm-
structure physique.
fonctions on
mique. ni les mêmes physiologiques,
serait fort difticite de trouver à
comprend qui!
citerun seui exemple de cellule simp~e, homogène.
ni le ni le
H convient d'ajouter que protoptasma
noyau. considérés chacun à part. ne sont des subs-
Nous n'avons pas besoin d'é-
tances homogènes.
toutes les recherches qui ont été faites
uumérer
seulement que le proto-
sur ce point. Rappelons
constitué. au point de vue morpholo-
p!asma paraH
deux substances. une substance semi-
gique. par
et une substance plus solide,
liquide homogène,
suivant tes auteurs, tantôt ta forme
présentant,
libres. tantôt la structure d'un ré-
de filaments
seau.
Il est donc impossible d'admettre aujourd hm qu d
des cellules homogènes, à moins de revenir à
existe
de sur te sarcode. Il n'existe
la théorie Dujardin
LA VTE PSYCHtQFE DES MtCRO-~Rt;YS~ES

d'êtres et ceux qui paraissent tels


point simples.
sont seulement mal connus.
il ne faut peut-être pas prendre à !a
Cependant,
lettre les termes employés par ~ï Richet. Lorsqu it
de ccHutes homogènes. peut-être veut-i! sim-
parte
parler de cellules dans lesquelles on ne
plement
trouve.en outre du noyau.aucun organe dnférenciê.
Or.il importe de remarquer que même chez des
êtres dont le corps est composé simplement de pro-
et d'un noyau, ta psychologie est déjà
toplasma
fort complexe, et n'est pas représentée seulement

par les lois de !*irritahiUté.


Le ~7M~yy<?~ ~~royj/y~. ran~é par Zopf parmi
les animaux-champignons, et dont la situation est
encore si peu connue. est un être dont le corps est
constitué simplement par une masse deprotop!as-
ma et un noyau. On n'a découvert jusqu ici chez
cet être aucun organe diuérencié. sauf un à quatre
vésicules contractiles. Peut-être doit-on. en em-

ployant la termino!o~ie de M. Richet. donner à


cet être le nom de ceinte simple: cependant cette
cellule simple. a une psychologie fort compHquée.
car elle fait un choix dans ses aliments elle n at-

taque que les Spirogyra.


H en est de même du J~o/«M <if~y~. qui ne pos-
sède ni œih ni bouche, qui représente donc pour
M. Richet une cellule simple. et qui cependant
exerce un choix dans son alimentation. car il se
nourrit exclusivement de grains d'amidon.
Les éléments anatomiques des tissus ne diuërent
~36 ÉTFDES DE PSYCHOLOGIE EXPERMŒXTALE

autant le croire des Micro-orga-


pas qu-ou pourrait
nismes de rapporter rhistoire psy-
dont j'ai essayé
ils tes mêmes facultés de
chologique présentent
et me borne à rappeler, à ce sujet. les
sélection, je
cellules de rintestin, on cellules pha-
épithéMes
dont décrit tes propriétés dans mon
~ocvtes. j'ai
travail. et qui savent faire une distinction. par
entre les dégraisse et lespar-
exemple gouttetettes
ticutes de charbon, car elles absorbent les pre-

mières et n'absorbent pas les secondes.


Je le répète donc. aucune cellule vivante actuel-
dé&nie n'est une cellule simpte. et je ne
lement
crois pas que M. Richet en ait cité un bon exemple.
en padant de ta cellule musculaire, car c'est un
des éléments les plus différenciés qui existent.
Je ne vois donc pas à quels étéments. à quels
définis pourrait la psv-
êtres clairement s'appliquer
à rirritabiHlé.
chologie cellulaire simple. réduite
M.Ricbet me de distinguer de la psy-
que propose
cellulaire laquelle serait réser-
chotogie comptexe.
vée exclusivement aux Micro-organismes animaux

et végétaux que j'ai décrits.


cellulaire
H me semble que cette psychologie
de base: c'est une conception de
simpte manque
étcde reposant sur des faits
resprit plutôt qu'une
d'observation.
Dans le livre de M. Richet sur la psychologie
ne trouve aucune indication à régard
?énérate je
veut parter. H se contente de par-
des êtres dontit
ler d'êtres sans tes définir autrement
simples,
LA VIE PSYCHÏQCKDES MtCRO-ORGA~SXES ~37

j). 20 et p. 27). A la fin de ses observations re !a-


tives à mon travail. M. Richet cite un exemple
d~êtres simptes. ce sont les Bactéries: à son avis.
t'irritabiiitéchimique parait être ta seule loi de ~'ur
mouvement. «Qu est-ce donc. dit-il. que les mouve-
ments des bactéries. sinon une atHn~é pour roxy-
~ène~ c est-à-dire en somme te phénomène chi-
mique te plus simple e~ le plus générât qui existe
dans la nature ?
Quant à nous, nous prenons cette dernière
phrase pour une métaphore; nous croyons que per-
sonne encore n a démontré que tes mouvements
d*un être vivant, si simple qu'it soit. torsqu it se
porte sur un objet éteigne, s'expliquent simplement
par une affinité chimique s exerçant entre cet être
et cet objet. Ce n'est point t'afnnité chimique qui
est en jeu, mais bien plutôt un besoin physiologique.
La vie psychique~ lorsqu'on y regarde de près,
est à Finstar de son substratum. la matière vivante.
une chose extrêmement complexe. C'est, chez moi.
une conviction profonde elle repose, non sur des
notions abstraites, sur des
schémas, mais sur tes
observations j'ai rapportées,
que observations qui
ne me sont point personnelies, qni émanent des
auteurs tes plus autorisés. et dont j'ai pu vériiier
de mes propres yeux une grande partie.
L INTENSITÉ DES IMAGES MENTALES

CHAPITRE PREMIER

à rinfpn~ d'ut~ .-ontract.'m


L'intenstté (rune image comparée
vrai~ et une ima~e intense. Lt.h~
muscutaire.- Cue image
ne ~ttfRt pas pour reaitspr. bx<
seule de la suggestion
est une ~~ne de {orc~.
riences à rappui. L'association

de !a su~non sur sun <-th-t.


Influence de ta r~pétttion
tuttuenc~' du
tnuuenee de rautorue de rexperunent~eur.
et son su{et. Le
rapport étabU entre rexpenmentateur ~m-
sexuel. tuuuence .te t
nambttttsme électif a un cantctère
et t as-.octa-
tention du sujet. L'association par ressemblance
Chez W. la catalepsie. ce sont
tion par conttguïté. pendant
qui prédouunent: pendant tapc-
tes associations par contiguïté
riode échotaiîque. ce sont les associations par ressembtaucf.

II

sur rintensité des una~


Inuuence des excitations périphériques
Renfor-
Excitation de la mémoire par ta vue des couieurs.–
t~chercne
cement d'une suggestion par excitation p~riphprtque.–
des excitations périphefiques par tes névropathes.

[ïi

sur les muscles


Surexcitation psychique par une suggestion portant
de ta région du sourcil.

de nous
i.–Le monde (Fumages que chacun
dans son a ses lois comme le monde
porte esprit
~0 ÉTCDES DE PSYCHOLOGIE EXPERT EXTALE

entoure ces lois sont surtout


matériel qui nous
de la matière
à celles organique. car les
analogues
nna~es sont des éléments vivants qui naissent, qui
se transforment et qui meurent. Nous voulons.
dans cette courte étude, insister sur une propriété

particulière des Images. l'K~c.


Pour se rendre un compte exact de ce que c'est
imasre intense, il faut se rappeler ce que
qu'une
c'est qu une sensation intense; une lumière pro-
duite par dix bougies donne une sensation plus
intense la lumière d'une bougie unique: un
que
de plomb tombant sur une table
pro-
kilogramme
duit un bruit plus intense que le bruit d'un gramme.
le son puisse avoir dans les deux cas
quoique
même hauteur et même timbre, et ainsi de suite.
Donc le souvenir, l'image de chacune de ces exci-.
talions fortes est nécessairement plus intense que
le souvenir de chacune de ces excitations faibles.
Il faut à ce caractère subjectif la suppo-
ajouter
sition qu'un caractère objectif l'accompagne néces-
sairement. Etant donné que toute image correspond
à un processus physiologique déterminé comme
nature et comme siège, il est probable que le pro-
cessus de l'image forte differe grandement du pro-
cessus de FImage faible; il y a dans le premier
cas désintégration d'une plus grande quantité de
matière nerveuse.
Il faut s'habituer à considérer une image comme

passer par les mêmes degrés d'intensité


pouvant
qu une contraction musculaire. La comparaison
LIXTEXStTE DES tM\CES MENTALES 2H

entre t'image et la contraction musculaire est d'au-


tant plus exacte que ce qui détermine la force de
la contraction, c'est moins que te muscle
la cpi-
!ule nerveuse motrice: on en a ta preuve très nette
dans te phénomène du transfert: chez une certaine
catégorie de sujets. l'application uni!atéra!e de
plaques métalliques opère le transport de la
force musculaire de la main droite dans la main
gauche, qui devient ainsi capable de donner au
dynanomètre un chiffre beaucoup plus considérable
que si le transfert n'avait pas eu iieu ce résultat
ne dépend pas des muscles du bras gauche. mais
seulement d un déplacement de force nerveuse dans
les centres moteurs.
A l'appui de cette comparaison entre le phéno-
mène musculaire et le phénomène d'idéation. on
peut ajouter que la plupart des causes qui agissent
sur la puissance motrice agissent sur le
également
pouvoir de visualisation. De même que chez un
individu hyperexcitable Fintensité de renbrt mo-
teur s'accroit sous i'iniluence d'excitations périphé-
riques. telles que la vision du rouge ou la sensa-
tion d'une odeur forte, comme le musc, de même.
sons rimiuence de ces excitations dynamogéniantes,
l'image mentale qui est présente à l'esprit du sujet
devient plus intense.
Cette qualité de i'~c/~g est généraîem~nt
négligée en pratique, car ce que nous rcchcr-

*Ch. Féré, SetMa~OM JfbMocM<c7tf. i voi. tn-t8.


PSYCHOLOGIE EXPERtNE~TALE. Hb
ETUDES DE PSY<:H~HHHE KXPEK!MEXT\LK

chons dans tes Images, c est une qualité tout


à fait diirérente ett indépendante de ta première.
c est-à-dire la rcr~c. Mais la vérité n'est rien sans
1 intensité. Quand deux raisonnements sont inéga-
lement forts. c'est le plus fort qui triomphera.
qu il soit vrai ou qu il soit faux. On ne parle pas de
vérité en mécanique; il n'y a que les forces qui
agissent: il en est de même en psychologie toute
discussion. toute délibération est au fond un pro-
blème de cinématique. En étudiant l'intensité des
images, nous étudions en réalité la manière dont,
en fait, se fondent nos convictions, vraies ou
fausses.
Les expériences d'hypnotisme vont nous servir
d'introduction et de guide dans ce sujet, qui pré-
sente un grand nombre de difficultés.
Prenons la suggestion d'une hallucination; on
sait en quoi elle consiste l'opérateur affirme à son
sujet que tel objet existe devant ses yeux, et l'hyp-
notique le perçoit; on lui dit par exemple « Voilà
un serpent! 1 » et aussitôt un serpent apparaît. On
a déjà remarqué plus d'une fois que la suggestion
n'est pas un procédé spécial à l'hypnotisme. Lorsque
deux personnes causent, et
que l'une des deux
affirme un fait, elle se sert
en réalité de ta sugges-
tion verbale; seulement, quand la suggestion
s'adresse à une personne normale, elle ne pro-
duit pas une hallucination, elle produit un état
plus faible, une idée. Af&rmez à une personne
éveillée et non suggestible qu'elle a un couteau
i~ .~T~LEs
L~T~srrÉ

tt n~ te
t~ wrr~
r~rr~ o~s. comme ceta
commf cela
etif nR p<s.
..ntre tes mains.
mais ctte en aura t ..iee.
arrive chez t-h.-pn.tiqne.
mentaie. D ou vient donc ta dif-
présentât. te
ces deu~ rés.~ts? O'.u que
~de ~nt
à une haHuc~aU..
même mot donne t hypnotique
normal une s.mpte tdee
et à t'mdtvidu
aUcguer que t-hypno~e
poornut
et que toute idée
.uiet hvpere~citabte 1.101 ce e
devient baHacinatoire parce qae
sn-ëre c~
son ~mum d'enerpe.
de~ atte~t
Il ne~s fantpa.
ra~oa n'est vraie quen parh..
causer avec une
croire qa-.u ne puisse pas
hypu~
~s
donner des baHucmat.ons.
~ue sans tui
maintes fois échange
avons pour notre part
ce des
pen-
teur demandant qu tts
Mées avec les saiets.
s'ils se sonvenaient de
saient de tels faits, dans le
~e~
nous nommions
nement tes .t~ets que
ne devenaient pas ne-
de notre conversation du
haUncinatoires. L-etat organique
~airement
donc pas comptetemen
som~ambute n-exptique
souvent
un mot peut rhaUuciner. puisque
comment
ce mot ne t'haUncine pas..“ une
effet. lorsqu'on v eut produire
C'est qu'en
hattuctnaLn. U ne suffit pas
dit dit
au somnambute: qui suggestion
ta ~rma o~
il vent que
L'opérateur, quand sugges
et accentuer la sugge.t on
réussisse, doit répéter
tout individu q.u veut en con
.bsotument comme
autre doit insister et répéter ptus.enr
~nl un
ators même qu d ne trouv
~es mêmes paroles
2H É ËTfnES HE PSYCH~t'ÏE ~~PÉRtMH?tT\LE

aucun arsmment nouveau. J'ai recueilli plusieurs


faits montrent que t'K~c ~c?~ de la suggestion
qui
ne sufnt la réaliser. J'endormais habi-
pas pour
tuellement une de mes malades en lui montrant
une clef à laquelle attaché ta suggestion de
j'avais
sommeil: cette avait si bien réussi
suggestion
me suffisait. tout en causant avec eiïe. de
qu'H
négHgemment ta clef sur ta table pour qu'elle
jeter
tombât en somnambulisme Mon su-
brusquement
eut une une d'hvstérie on
jet après-midi attaque
sait que les attaques ont pour effet de détruire on

d'anaiMir les antérieures. Le lende-


suggestions
main. la ctef à ta malade: c~e ta
je présente
regarde, et. au tien de tomber instantanément en

somnambutisme. elle sourit. Je lui demande


« Pourquoi souriez-vous?
C'est que je me la vue
rappelle qu'autrefois
de cette clef me faisait dormir: et maintenant. ceia

ne me fait rien. Ainsi cette malade se souve-


plus
nait delà suggestion, elle en avait conservé i'Idée,

mais cette idée était devenue inefficace parce


s'était an'aibtie.
qu'elle
Un autre donne à cette même malade
jour. je
une j'ajoute, me par-
suggestion compliquée puis
lant à moi-même

t La même clef. une autre personne en mon


présentée par
le sommett: seulement la malade.
~b<ence. produisait é~tem~nt
n'était en rapport moi; ette n obéissait
dans ce sommeil, qu'avec
mes moi seul pouvais ta toucher sans qu ette se
un à su~esttons.
Je note en passant ce mode particulier et
détendît et ta reveitter.
de production du somnambulisme éieetif.
tout nouveau
LrXTEXSYTÉ DES IMAGES XE~TALES 2~

« Pourvu qu'eHe s'en souvienne à Fêtât de vei~e.


me
Si vous voulez que je m'en souvienne,

dit la malade. il faut que vous me t'ordonniez.

Cette très juste nous montre que le


remarque
a compris ridée de la suggestion n'est
sujet que
ta suggestion s'effectue
pas suffisante pour que
le sujet a bien le désir de se rappeler à Fêtât de

veille ce que je viens de lui dire. mais il a besoin

Je mon autorité assurer sa mémoire rn'in-


pour
ta à lui donner, mats a besoin
dique suggestion
la tui donne. mon affirmation la
que je parce que
encore de la
rendra plus énergique. Je m'explique
même façon comment un de mes sujets qui avait
des insomnies. me pria un jour. pendant qu'il
en somnambulisme. de lui donner une sug-
était
de sommeil la nuit suivante.
gestion pour
observations être faites dans les
Mêmes peuvent
à rétatde veille. M. Beaunis rapporte
su~estions
dit un à M'" A. E. au moment où ils
qu'il jour
de chez M. Liébeauit « A
sortaient ensembte
Liébeauit
propos.
vous savez que te D' pendant
sommeil vous a suggéré que vous dormiriez
votre
heures de » Cette
minutes à trois t'aprës-midi.
cinq
ne aucun effet. M. Beaunis est per-
parote produisit
lui avait dit « Vous
suadé que. s'H simplement
minutes a trois heures ». elle se
dormirez cinq
infai!nb!ement. comme il Fa cons-
serait endormie
taté nombre de fois. C~st que. dans ce cas. rafiir-

mation aurait ridée.


dynamogénié
ces faits ressort une conclusion.
De tous première
14.
~;6 ÉTUDES DE PSYCHOLOGtE EXPÉR~tE~TALE

intéressante pour la théorie de la suggestion c'est


lasusrgestion ne consiste pas seulement à
que
introduire dans !'esprit d'une personne ridée du

phénomène à produire il faut en outre que cette


idée soit M~e. Or. ce qui donne de l'intensité à
t'idée su??érée. c'est ïa manière dont on ta suggère.
c'est le ton de la voix. l'autorité de la personne 1.
le mode d'afnrmation. Une tournure dubitative.
<c si vous faisiez telle chose. ,) produirait un effet
bien moins
énergique. H en résulte qu'on ne peut
tout simplement le mécanisme d'une
pas expliquer
suggestion hallucinatoire. en disant que la parole
adressée al'hypnotique éveiHe. par association
d'idées, t'imagede t'haï! ucination: pour être exact,
il faut que Untensité
ajouter de l'image suggérée
est en quelque sorte en rapport avec î intensité de

l'impression suggestive. parole ou geste. L'associa-


tion des idées devient une véritable ligne de force;
on peut ïa comparer au fil métaHique qui transmet
la force d'un moteur magnéto-étectrique.
I! est important d'insister un moment sur la con-

ception que nous avons


du phénomène de Fassocia-
tion des idées. A première vue, rien de ptus simple

que ce phénomène; il consiste dans éveit d'une


idée à la suite d'une autre on prononce devant moi
têt mot ce mot est te nom d un objet connu je

M. Pierre Janct raconte qn~un de ses amis réussit à fLure des


sur une de ses somnambutes. pn hti p~rhtnt en '<un
suggestions
nom. Cette fxpt'rience t'st !e pendant d« tampnx mot ~/<.<
~t-cK. C'<;st ta m~tnc tntlupnce qui agit dans tes deux cas.
bKS rM\t.KS ~t~TALKS
HXTKXStTÉ

a cet objet. Voilà le fait apparent et grossier.


pense
tes observateurs. Arts-
celui qui <t frappé pre'mcr~
le décrit Mais sons ce premier
tote longuement.
s'en cachent d'atitres plus comp!ext-s.
phénomène
LesAngtais ont les premiers fait–an peu timide-
ment ta Fassociation des idées
remarque que
exerce une intluence sur le jugement:
grande
dit que nous avons une tendance à
Stuart Miti
les choses sont fiées dans la réatité
croire que
leurs le sont dans notre esprit. I! y
comme images
dans ce phénomène chose de plus
a donc quelque
succession d'images: t'association
produit
qtumc
une la croyance dans la réatité de c~tte
croyance,
A plusieurs j'ai déjà insisté
association. reprises.
Je
sur ce fait psychotonique, qui me paraît capitaL
crois être arrivé à démontrer. par des expériences
nous avons une tendance à exté-
hypnotiques, que
noriser une association d'images comme nous exté-

riorisons une image isolée.


considérons ce même de
Ici. nous phénomène
l'association des idées a un autre point de vue que

de ta croyance nous t'envisa-


celui qu'il engendre:
un phénomène de transmission de la
geons comme
Nous venons de voir qu'il existe
force nerveuse.
de solidarité entre les deux termes de
une sorte
t'intensité du terme suggestif inuue
Fassociation;
sur rintensité du terme suggéré.
ma
La comparaison que je fais pour expliquer
est grossière; ma pensée t'est-ctie
pensée peut-être
aussi. C'est le mécanisme de ces phénomènes
que
2~ ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

est fort difficile à comprendre. On conçoit jusqu'à


un certain point l'effet de la répétition dn mot sur
l'intensité de l'image suggérée. Si tel mot prononcé
donne une image d une certaine mtensité. !a répé-
tition du même mot doit élever cette intensité d un
nombre quelconque de degrés il v a ici nn effet
d'accumulation analogue à 1 iniluence d une auar-
mentation de l'excitation extérieure sur l'intensité
de la sensation. Mais on ne comprend pas aussi
bien comment ~autorité de la personne qui parte.
t accent particulier qu'elle donne à sa voix. et d'au-
tres qualités purement Fin-
psychiques augmentent
tenstté de nma~e. o

Parmi ces qua!ités purement psychiques. il faut


signaler le r~po?~ établi entre te magnétisé et le
magnétiseur. Dans certains cas. ce rapport est si
étroit qu~ le sujet ne reçoit de
suggestions que du
magnétiseur seul. Ce phénomène curieux d'électi-
vité a certainement. à notre avis. un caractère
sexuel. prouvé, dans certains cas. par te manège
du sujet, par la façon dont il cherche son magné-
tiseur pour se presser contre lui. Tous les sujets,
bien entendu, ne se conduisent pas de même tes
ons~ dans le somnambutisme. ont le caractère ré-
servé de leur état de veiHe: d'autres sont plus pas-
sionnés. Mais chez tous ceux observés
que j ai j'ai
pu constater très nettement i'cxtstence d'une attrac-
tion sexuelle pour le magnétiseur. D'aiHeurs. ce
fait n'est pas nouveau; il était signalé en 1784
déjà
par les commissaires de {'Académie des sciences
&ES tMU.RS ~tE~TALES ~~9
L~TE~StTÉ

secret sur tes dangers de rhvpno-


dans leur rapport
tisme relativement aux mœurs.
sexuel du somnambuusme éïecttf
Le caractère
devoir dans une certaine me-
nous parait expliquer.
sure. la plupart des euéts du somnambulisme. A
si le sujet fuit les autres re-
notre avis. personnes.
doute leur contact et n'écoute pas leurs suggestions.
suite du -caractère exclusif des au~'ctions
c'est par
sexuelles elles sont portes a leur maximum~
quand
Le magnétisé est comme un amant exalté pour qut
rien d'autre n'existe au monde que la personne

avons souvent des ma-


aimée. ~ons interrogé
en somnambulisme que d'autres
hMies pendant
teur adressaient la parole: elles enten-
personnes
fort bien ce que ces personnes kur disaient.
daient
mais elles ne voulaient pas leur répondre. par suite
d'au sentiment de répugnance ou même de dégoût
souvent de réusstr.
c'est ce sentiment qui empêche
venant d'une autre que du
les suggestions
0 personne

magnétiseur.
à la scnsibtiïté é~ctivc
Remarquons l'appui que
se développe surtout à la !ongue. par la répétition
des expériences faites une seule et même per-
par
Un nouveau venu qui endort un sujet n ar-
sonne.
rive parfois se faire à grand'peine:
qu'à supporter
le boude et peut même lui résister avec
le sujet
toutes tes marques du dégoût. – Ennn. quand plu-
ont l'habitude d'endormir un
sieurs personnes
ce endormi par l'une
même sujet, sujet. quoique
d'eUes seulement, garde une certaine sympathie
250 ÉTUDES DE PSTCHOLOCŒ EXPÉRIMENTALE

pour tes autres, et même il reçoit leurs susrirestions


quand elles sont présentes. Je me rappelle avoir
endormi plus de \~ngt fois de suite G. Un jour.
mon ami M. Féré 1 endormit en ma présence: une
Ii
fois en somnambulisme, avant d'obéir à une sug-
gestion de son nouvel hypnotiseur. elle me jeta un
resrard à la fois interrogateur et éploré. qui m'a
complètement édifié sur ta nature du somnambu-
lisme électif. Rien n'est plus instructif. a mon avis.

que de considérer le somnambulisme électif comme


une sorte d'amour expérimental*, développé sous
t'influence du contact animal.
On comprend dès lors pourquoi celui qui est en

rapport avec le sujet peut seul. dans certains cas.


lui donner des suggestions. C est qu'il est l'e~v
<ïï?Kc. De sa bouche, on accepte tout.
Nous voyons donc ici par une nouvelle cam-
l'affection du sujet venant s'ajouter
plication
comme un élément important aux causes d'exci-
tations des images. Il est donc impossible de
considérer la suggestion simple asso-
comme une
ciation d'idées. L'association d'idées est comme
le dessin du phénomène; il n'en est pas la cou-
leur. II faut tenir compte et de l'autorité de celui
et de son ton de commandement, et
qui parle~
de l'auèetion qu'il inspire au sujet. Ces différentes
influences ne sont-elles pas, d'ailleurs, celles qui
sur nous à l'étal normal? Nous croyons
agissent

On n m~tne dfSM~mph's de femmes ~Ut~esnnt~prisp<<.& t'étaL


de vetH~. de ~ecr magnétiseur.
tMACES WESTAJ.ES ~t
L f~TE~StTE &ES
*t'
notre conduite sur la justesse d'une idée
régler
fait la force de
nous ne nous doutons pas que ce qui
inconscientes
cette idée. ce sont ces influences qui
rentourent. et que notre vie. qui parait réglée par
en réalité de ces petites im-
notre logique, dépend
nous ressentons sans nous en rendre
pressions que
compte.
chez les hypno-
Une autre condition augmente
l'intensité des images qu'on leur suggère
tiques Cet
c'est leur état d'hvperexcitabilité psychique.
aussi la veille d'une certaine
état existe pendant
de mais il est souvent amoindri.
catégorie sujets,
la suggestion à rétat
C'est ce qui explique pourquoi
veille ne réussit indistinctement chez tous les
de pas
Il faut. de plus. y ajouter cer-
sujets hypnotisables.
de renforcement Pendant
tainsprocédés pourréussir.
un mot prononcé d'une voix sans
~hypnotisme,
être suffisant. Pendant la veille, il faut
accent peut
un accent d'autorité, répéter ces paroles
y ajouter
et bien fixer rattention du sujet en faisant précéder
avertissement d'un
la suggestion d'un quelconque,
dit « Prenez garde à ce
signal, comme lorsqu'on
vais vous ou simplement
que je apprendre, »
<t Tenez' L'interjection a aussi pour but d'aug-
de ridée suggérée atin de la
menter l'intensité
rendre plus efficace.
Dans rétat de suggestion post-hypnotique ~nous
ainsi la condition du sujet réveillé du som-
appelons
meil hypnotique et conservant la suggestion qu'on
cet état, la ne
lui a donnée), dans suggestibihté
ETUDES DE PSYCHOL'tGtE EXPÉRIMENTALE

nous a pas chez nos sujets. Alors


paru augmentée
même nos affirmations étaient dans te cercle
que
d'idées de ta suggestion elles n'avaient
persistante.
aucun succès'.

Dans tes ait été


pages précédentes, quoiqu'il
de t'association des idées en générât, nous
question
n entendions de t'association dite de
parler que
contiguïté: l'association du mot à ta chose stgm-
tiée en est le meilleur exemple. Nous vouions par-
ter maintenant de r association par ressemblance.

portrait le d'une
qui opère. exemple.
par lorsque
le modcte. Bien que toute asso-
personne rappelle
ciation d'idées soit formée à la fois par ressem-
ail-
blance et par contiguïté, comme je t'ai montré
leurs. tes auteurs it n'en est pas
après anglaise
moins certain comme le moment important du
que.
être soit une ressemblance, soit une
processus peut
relation de contiguïté, il est tégitime de distinguer

deux espèces d'associations.


d'ailleurs, nous permet de faire
L'hypnotisme,
une analyse entre ces deux espèces d" associations.

H est une pour la première


période hypnotique,

~ous n'avons pu, pendant


pas rétat de suggestion post-hypno-
contractures somnambutiques chez nos
.ique. développer des
aux contrac-
sujets, ce qui prouve au moins que chez eux raptitude
tures pendant cet état est moindre que pendant le somnambulisme.
dans cette période, c'est,
Ce qui nous a paru te ptus caractéristique
accompagne certaines
chez un de < «"jets. r~co~c~ec qui
un acte sus?ere, il n'entend
sugsestions. Pendant qu'il accomplit
et queiques secondes après l'avoir accompli
pas nos demandes,
ne se souvient de rien.

P~c~/o~c du t'<n~oKKewcn<. p. 130.


L~TE~SrrÉ ftES tM\~ES ~E~TALKS

fois décrite par Berger (de Bresian). et encore peu


connue. dans laquelle la suggestion par ressem-
blance opère, tandis que la suggestion par conti-
guïté ~st à peu près comptëtement suspendue.
Cette période est celle de t échotatie. Si l'on presse
fortement~ avec la main. le vertex d un sujet en
somnambulisme. on change son état: le sujet ne
répond plus aux questions, il les répète comme un
phonographe: il réiiéchit comme un miroir tous les
gestes, tous les mouvements que ton fait devant
lui: en un mot. il est devenu un automate imita-
teur. Ceci revient à dire. en termes psychotoniques.
que toute impression provoquée produit chez le su-
jet une image ~M~7Mp. laquelle se dépense aussi-
tôt en mouvement. Si je présente au sujet mon
poing fermé, cette impression provoque chez lui
Hmage de son poing fermé, et conséquemment, il
ferme le poing. L'association par ressemblance est
la seule à l'association
qui
opère. Quant par conti-
it n'y en a pas de trace appréciable. Pendant
guïté,
que Féchotaiique a le poing fermé, soit par t'euet
de l'imitation. soit par suite d'uneposition commu-
niquée. qu~on examine son visage on voit qu H
reste impassible; c'est, du moins. ce que nous
observons chez certains sujets, par exemple chez
W. 1"association habituelle entre l'expression de
la physionomie et l'attitude du corps ne se fait pas.
De même. si on lui dit impérieusement « Levez-
vous », il reste assis dans son fauteuil en se conten-
tant de répéter ces deux mots; l'association par
PSYCHOLOGIEEXPÉRUtENTALE. î~
i ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRtMEXT\LE

entre le mot et l'idée de l'acte est inter-


contiguïté
c
rompue.
Par un contraste curieux et bien intéressant pour
un il existe une autre période hypno-
psychologue.
chez sujets, où ce sont seulement
tique. quelques
certaines associations par contiguïté qui survivent,
étant à leur tour
les associations par ressemblance
Chez W. pendant la catalepsie, par
suspendues,
l'attitude des membres se réHéchit sur l'ex-
exempie.
du et une expression imprimée arti-
pression visage,
au visage au moyen des électrodes se
nciellement
réMéchit sur l'attitude du corps. Ici. c'est l'associa-

tion par contiguïté si on ferme le poing


qui opère:
aussitôt son sourcil se fronce. Or.
de la cataleptique,
le poing du sujet. lui
si au lieu de fermer l'opérateur
montre son propre comme it te faisait pendant
poing,
ta période aucune suggestion ne se pro-
échoiatique.
le sujet reste comptëtement impassible, l'asso-
duit:
ciation ressemblance est brisée: ta vue du poing
par
de t'opérateur ne rappelle pas à la matade. par res-
semblance. de son poing à e~e: rien ne se
l'image
ces deux espèces de sug-
fait. Chez d'autres sujets,
Mais nous avons cru
gestions opèrent également.
était intéressant de constater que chez quel-
qu'il
malades il y a une période exclusive de sug-
ques
ressemblance et une période exclusive
gestion par
de suggestion par contiguïté.
lieu de rechercher, lorsqu'on consi-
H v aurait
l'association des idées comme une ligne de
dère
est l'association la plus forte, celle
force, quelle
DES tMA'.KS ~tt~TU.ES
L'~TR~TE
r rr
tlel-
ou parcelle cont.~te.
par ressemble
de t'association par ressem-
denhain. qui a traité le
d automatisme d imUat.ou,
X"nc. sous te nom
con~iderecommeunautomati.meduprem.erde.re.
de mou.e-
les cas d'association
plus simple que nom
il reser~ete
ment pa~conti~ité. auxquels
n semble bien. en
toLtisme du second degré
éve.))e une idée ~m-
idée
effet. que lorsqu. une
est pins directe que lorsqu'elle
~a s~es~ cas.
Dans te dcm.er
.veine une idée centime.
tassonahon fait
~t.Wi)tiam James,
remarque
différents. et. dans le premier
entre des touts
d'un même tout.
elle se fait entre des fragments remar-
L action par conti~te. posons-nous
la mémoire d'une expérience
~core. suppose se crée
ressemhiance
antérienre: ) association par
au moment ~P~
instantanément
de M
expérience déjà pubHée sur
remporte
sembtc couver que ta ressembtance
cause d-excitation .mage
~ontiLu!té comme
d'un sujet une contraction
on obtient
en
beaucoup p~us
~mométrique ( on fait
i'acte de .errer que
sant d'imiter
t ordre de ser-
lui que si on lui donne simplement
rer de toutes ses forces.
convaincants,
ces faits puissent paraMre
Quoique
est très difficile à résoudre. car
la question posée
ressemblance dépend
la force de ta suggestion par
de même que la
de ta quantité de ressemblance.
du
par contiguïté dépend
force de ta suggestion
HTtPES ~K t'SVt:HOLf~!E EXPÉRIMENTALE

nombre des répétitions: or. on ne voit pas quelle


commune mesure on pourrait prendre entre deux
éléments aussi hétérogènes. Ce qu it v aurait de
mieux à faire serait de comparer Finnuence d'une
ressemblance ~f~~M à t'influence d'une relation
deronti~uïté qui s'est répétées souvent quitte ne
peut p!ns rien gagner à des répétitions nouvelles.
et qu'elle a aussi atteint son maximum. Ces deux
conditions semblent peu près réalisées dans
t'exempte de la suggestion d'un etfort musculaire,
car. d'une part. ta ressemblance porte sur l'acte de
fermer te poing\ c'est-à-dire sur te même acte. elle
est donc aussi grande et. d'antre part,
que possible.
ta relation entre le mot « Fermez le poing de
toutes vos forces elle sens de ce mot. est si bien
cimentée par l'éducation qu'aucune répétition ne
pourrait rien y ajouter. Néanmoins, c'est avec
toutes sortes de réserves que nous disons que t'as-
sociation par ressemblance est probablement plus
forte que ~association par contiguïté.
2. It est un autre moyen que t'afnrmation
verbate pour augmenter t'intensité des images.
Les recherches de M. Féré ont montré que chez
tes hystériques et plus généralement chez les hyper-
excitables. toute impression périphérique a pour
effet de produire une dynamogénie générale tem-
poraire: t'enèt de cette dynamogénie est surtout
bien marqué sur le pouvoir moteur, qui a t'avan-
tage de se prêter à ta mesure. Si on prie un sujet
hyperexcitabte de serrer un dynamomètre pendant
LFSTEXStTÉ DES IMAGES MENTALES

le sujet
qu on lui fait regarder un disque rouge.
donne un chiffro très supérieur à son chiure nor-

mal la vision du
rouge augmente temporairement
l'intensité de sa contraction musculaire.
J'ai voulu rechercher si cette même exaltation se
manifestait dans les images mentales. Après avoir
récité des vers à des sujets en somnambuhsme, je
les réveillai et leur demandai s'ils en avaient gardé
souvenir ils étaient alors incapables d en
quelque
dire un mot. Je les priai ensuite de regarder atten-
tivement un disque rouge. et. au bout d une mi-
nute ou deux. ils se rappelaient en hésitant quelques
des vers que je leur avais récités. Leur
fragments
mémoire était donc augmentée par excitations
Le même fait s'est présenté à moi
périphériques.
sous une autre forme. avoir constaté sur trois
Apres
les nommés W. Gr. et que la vue
sujets,
de la clef à laquelle attaché une su~e~ion de
j'avais
sommeil était devenue je leur iis regarder
inefficace.
un disque ron~e. puis. sans tes endormir, je leur
fis reporter les veux sur la clef: aussitôt, ils tom-
bèrent en somnambulisme. La sommation fut si

était de l'attribuer a une


brusque qu'il impossible
fixation de la clef. Donc. l'excitation
prolongée
avait rendu à 1 idée su~eréc de som-
périphérique
meil son intensité et la su~estion avait
primitive,
Ce disque devenait. par la même
opéré. rouge
occasion, un moven de donner à ces su-
précieux
à l'état de veiHc.
jets des suggestions
En etfet. chez les trois sur tesquels nous
sujets
ÈTUUE& DE P~YCH<tLOCtE EXPERUtEXTALE

avons opéré. nous n avons rien obtenu au moyen


de la suggestion à l'état de veille. soit par défaut
d autorité. soit pour toute autre cause: mais Fad-

jonction du disque rouge nous a permis de réaliser


toutes espèces de suggestions. W. ou Gr. étant
éveillée. nous lui disons de penser à aller chercher
une chaise au fond du laboratoire. Le sujet y pense.
mais reste dans son fauteuil. Nous lui disons de
résister à cette idée. et, de fait. il n exécute aucun
mouvement. Alors. sachant que la suggestion
d'actes. si c'en est une, ne s exécutera pas. nous
montrons au malade le disque rouge. Au bout de
quelques secondes d~ contemplation. nous voyons
le sujet qui se Levé: il parait hésitant, puis se ras-
sied sur notre invitation, il regarde de nouveau
le disque, puis se lève brusquement, part comme
un trait, et revient avec la chaise. Une foule
d'autres ordres auxquels le sujet n'aurait certaine-
ment pas obéi de son plein gré. comme de proférer
un juron. ont été exécutés ponctuellement dans
les mêmes conditions,
pendant 1 état de veille. Le
sujet protestait de toutes ses forces: une fois même.
nous avons attendu un quart d heure sans rien
obtenir de notre suggestion: ensuite la vue pro-
longée du disque rouge détermina l'explosion de
la suggestion donnée.
L'eMet était si net. si saisissant, que quelques-
unes de nos malades nnirent par s'apercevoir de
l'excitation qui leur était donnée par la vue du

disque; aussi,
quand elles ne voulaient pas uccom-
HXTEXStTE DES LMA'~ES XEXTALE~

t'acte nous nous bornions a leur indiquer.


ptir que
de r<-
uvairnt-~ttes soin .h' refuser cueririquetnent
~ardcr te disque. Lu elfet eu sens contraire pro-
un jour. Une Je nos nudades désirait nous
duisit
rniHen de nos eHe nous en
qmt.h'r au expcnences:
frauchcnn'nt raven le somnanibu-
avait fait pendant
~me: UK~ revenue a i'~t.~ de vetH"tOtqneHe
eût te mèmedestr. elle n .~nL pas nous r.-xprhuer
ouvertement: la tunidhé ta retenait. Cependant

le rouxe que nous regar-


elle prend disque pendant
d'un autre côté: et tout en répétant a demi-
dons
voix < Comme it est tard elle se met à regar-

der nxement le disque. Puis. au bout de qu.'iques

secondes, elle se lève .1 nous dit d'un ton décidé

nous ne lui connaissions pas « H est tard. Je


que
mon vais. Bonsoir
Il v avait lieu de se demande'* si ces résultats
euet d'une don-
n'étaient pas le simple su~estion
dans des conditions !c m.dade
née particutiëres:
s imaginer que te disque rou~e possédait
pouvait
faisait réussir ta
une propriété mystérieuse qui
dois donc ajouter qu en emptoyant
su~estion. Je t" I*
un disque uoir pour t 'dee moquée
dynamo~émer
au sujet pendant rétat de veille. je n'ai rien obtenu
c.~use de
c'est donc bien te rayon rou~e qui est ta
tes jaunes, verts.
la dynamo~énie:de ptus. rayons
des etîets mais beau-
bteus. produisent anaio~ues.
moins Au reste, je dois ajouter que
coup marqués.
sur lesquels ta su~-
chez tes trois sujets j'ai opéré.
de veitie ne ma rien donné, de
~estiou a t'état
~60 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRtXEXTALE

quelque appareil que j'eusse soin de t'entourer. Ce


n est là bien entendu qu'une vérité toute re~K:c;
un autre opérateur. avec ptus d'autorité ou de per-
sistance, pourrait réussir là où j'ai échoué.
La dynamogénie produite par r excitation péri-
phérique est un peu différente de la dynamo-
génie produite par la suggestion. Dans le premier
cas. il s'agit d'une force diffuse dans tout l'orga-
nisme iorsqu on soumet une hy-perexcitable à Fac-
tion des rayons rouges, il se produit comme M. Féré
ra bien montré, une excitation dans tous les or-
ganes. La suggestion, au contraire, développe un
courant qui a une direction unique. En un mot,
L'excitation périphérique correspond à une excita-
tion diffuse, et la suggestion à une excitation loca-
lisée.
Beaucoup de personnes recherchent, sans en
avoir conscience, les excitations périphériques pour
augmenter Fintensité des images montâtes. Le goût
des névropathes pour les couieurs vives et pour
tontes les sensations nouvelles tient en grande
partie à cette cause. M. Féré ayant très bien étudié
ce sujet, nous n'insistons Nous
soulignerons
pas.
seulement un fait qui ne manque pas d'intérêt. On
a remarqué que ceux qui se tivrent à des attentats
aux mœurs de diverse nature ont souvent le soin
de choisir pour cadre à leurs attentats certains
lieux où ils risquent d'être arrêtés, mais où ils
savent que ta disposition des objets. ou tout sim-

plement ta crainte d'être pris en llagrant délit


HXTEXSrr~ t)ES HtA~ES MENTALES

euet de donner de fouet un a


auront pour coup
on sait. du reste. pour un
leur imagination; que
de crimes. a autant et
certain ordre t'imagination
de les sens. < ~n comprend ainsi com-
plus place que
il peut arriver Fauteur de t'attentât ne
ment que
le silence et i'isoiement pour com-
cherchera pas
son crime dans te silence et dans l'isole-
mettre
son serait et. par
ment. imagination paresseuse.
de saveur: il
conséquent, son crime manquerait
faire comme cet instituteur. dont t hts-
préférera
revient à l'esprit. et qui commettait son
toire nous
ta classe, derrière son bureau. Ces
attentat pendant
notre avis. par des
monstruosités s'expliquent, à
raisons ces sujets comorpunent
psychologiques
ou moins conscieule riuuuence
d'une façon ptus
exercent sur tes
que tes excitations périphériques
images mentales.
venons de voir de.~x causes de dyna-
3. Nous
de ta su~estion. c'est-à-dire
mogénie l'image
des idées. c'est a-dire une excitation
t'association
et l'excitation c est-à-dire
localisée, périphérique,
dinuse. En voici une troisième. qui
une excitation
ne rentrer dans les catégories précé-
paraît pas
dentes.
rénexion est d une
On sait que la accompagnée

spéciaie de la physionomie, qui a pour


expression
caractère te rapprochement des sourcns
principal
vers la ligne médiane.
de ce mou-
Nous n'entrerons pas dans t'analyse
concourent musctes.
vement, dans lequel plusieurs
i~.
ETfDE~ DE PSYCHOLO~tE EXPERIMENTALE

te sourcil 1er et le pa~pébrat supérieur. On peut par


suggestion hxer chex un sujet en somnambulisme 1
ce rapprochement des sources si la suggestion a
été donnée d'une façon convenable. eile survit
t étatdeveiite. Voioi.dorsccqu'on observe.
pendant
Le sujet évei~é comme chez
parait ~uetquefots.
W. il se sent en t'obère. Si on prie de serrer
au it donne un chiure qui est plus
dynamomètre,
é!evé que son chinrenormak quetquefoisrau~men-
tation de motrice est considérable. Si
puissance

on mesure son temps physiologique de réaction.


comme nous avons fait au moyen des procédés
aussi simples qu étants de Jastrow. on trouve
une diminution: le temps s est raccourci. Tous ces
enéts peuvent être mis en rapport avec l'attention
intense qu'on a suggérée à ~hypnotique et pour
le dire en passant, on trouve dans cette expérience
un moyen desptus commodes pour Fétude physio-
logique de i'attention. Les images mentales parti-
cipent à cette dynamogénie générale. Une simple
idée indiquée sans insistance à Fêtât de veille
devient. dans ces conditions, une suggestion rapi-
dement exécutée. t)n peut aussi constater que la
mémoire s ctend.
CHAPITRE II

La
c.~ d~.b. clp '~I OIL"e.
-à la Reflls
R'istam. -lui sll,~r ,tl!!1!~stJon.

P~ ~r.
r~r ou une
t; L <n peuL
pe~c
échoue.
ge&tic~ sunp~e

d forme négative.
suggestions

rétat tie veille et fortiti~e$


np~rives ii,)nn~f>s pênéiant
SU!pstion~ Comment se prOlfuil une
-r~r~
paratysie par su~esuott.

tV

des muscles
A~tbnssemcntJes ~ages par
~p~esu~-ee
du aourcti.

Par-.tlv-Ies md.rec~ par


pro~~s de symptômes. Etpenent.es.
'~soctanons morbtdes

maintenaiHé!.udier retîacement
4 – XousaHons
les s'etÏacent
ré~t aormal, images
de/Lmages. A
~H ÉTUDES DE PSYCHOLOtttE EXPÉRi3tE~TALE

naturellement. quand elles n'apparaissent pas de


temps en temps à ta conscience c'est Foubii. qui
est la mort de t ima~e. En outre de cette désaxré-
ration, il y a une autre cause d anaibtissement
pour F image. c est ta contradiction. Quand une
image est reconnue fausse. elle di~ parait de t'esprit.
Citons. par exempte, t'expérieuce d'Aristot<; en
rou!:mt une boute entre mon index et mou médtus
croisés Fun sur rautre.
j'ai nmpresstou de deux
boules. Mais si je nxe les veux sur mes deux doigts
croisés pour corriger cette illusion, je vois qu it
n y a qu'une boule. et je ne puis au même mo-
ment, quelque effort d'imagiuatiou que je fasse.
m en représenter deux. L ima~e fausse a été
repoussée du champ de l'esprit,reponsséeet de
telle sorte qu'elle n'y repar-ait plus. Pourra commo-
dité de Fanatyse. nous nous en tenons à ce premier
fait, en négligeant tous les détails des rectifications
moins complètes. Comment faut-il mterpréter cette
reeti&cation?
Nous venons de voir
t'ima~e que fausse est
expulsée. Cette expression va~ue a besoin d'être
précisée. Lorsqu'on dit qu'une image sort du champ
de l'esprit, on fait une sorte
de comparaison gros-
sière entre le champ de la conscience et te champ
éctairé d'un microscope ou d'une lanterne magique.
Mais il est clair que cette comparaison est pure-
ment littéraire, comme tant d'autres dont on abuse
en psvchotogic on compare ta délibération à une
balance, la passion à un torrent, la conscience à
D~ !M~ES ME~TALt~
L~TE~TE

etc. Le danger Je ces comparat-


an œit intérieur.
croire renferment une
sons est de hisser qu eties
notre cas H est certam
Dans spécial.
explication.
une
que l'image ne ressemble pas à préparation
l'on te champ ectaire du microscope
que piacedans
ensuite. Si une ima~e meutate cesse
et qu'on retire
d'être visibie. ce n'e~t pas à proprement padcr
c'est devient
de ta conscience. qu ette
qu'eUe
elle de nature sur place.
inconsciente change
de rexcitation d'une ceHute ou
Toute ima~e résulte
d'un nerveuses: quand rima~e
comptexusdeceHu!es
respnt. iï faut supposer qu Use produit
disparaMde
dans rétat des censés
un changement dynamique
enes cessent de ~brer ou eUes
correspondantes
vibrent autrement.
montre le dévetoppe-
L'observation hypnotique
donne une
ment de ce pnénomëne. Lorsqu'on
à une hypnotique, il
su~cstion d'ha~ucination
te sujet résiste- Je dis un
arrive fréquemment que
un sujet endormi « Regardez te chien qui
jour a
me répond « Je
est assis sur le tapis. <. Le sujet
vous voutex mhattuciner: comment
vois bien que
laboratoire? –
un chien serait-iL entré dans
donc ce chien? Oui. je le
Vous ne le voyez pas.
vois dans mon imagination, mais je sais bien qu'il
le tapis. Ainsi, ta résistance
nv en a pas sur
tui su~ëre: s'it ne
du sujet anaibtit l'image qu'on
une hattucination parfaite
résistait pas. il aurait
il croirait voir un chien en chair et en
.dans laquelle
le seul fait qui! lutte contre l'image
os; mais par
t-rrrDHS UH ~SY~HULtW,~ HXPKK!)ŒXTALE

hallucinatoire. cette ima~e ne s extériorise pas


eile ne dépasse pas en intensité une image ordi-
naire. et !e sujet n~'n est pas !a dupe.
<~n peut donc aftirmer que le stmp!e fait de ne

pas croire a une


quetconque atfaibtit
chose la repré-
sentation qu on en a. Cest ce ~u ':n autre malade,

rt'tnarquait un jour. Comme il discutait pendant


le somnambuttsme une de mes sus~resttons au
lieu d v consentir, je lui imposai science me

réponde aussttot < Je sais bien pourquoi vous ne


vouiez pas que je discute c'est que cela atfaiblit la

suggestion.
~n a remarqué que certa'nes hallucinations
données aux sujets subsistent plus ton~temps que
d autres deia tient à plusieurs causes, à la nxité de
point de repère, a Fêtât mental du sujet, etc. Mais
on a ouMié une intlueuce qui atfaiMit beaucoup
les suggestions ['hypnotique baHuciné parle de
son hallucination à ses amis it leur demande s'Us
voient tes choses comme lui si on se moque de lui.
il est averti que ce qu it voit est une hallucination,
et dès iors cette hallucination s atraibit. Quand Fopé-
rateur a te soin de mettre pour ainsi dire l'halluci-
nation sous ctef. par exemple en gardant le carton

surieque! il a fait apparaître un portrait imaginaire,


on peut être certain que t hallucination vivra ptus
longtemps. car elle ne sera pas contestée.
Il existe pour rexpérimentateur divers moyens
de se faire obéir du sujet sans provoquer sa résis-
tance. J'ai remarqué que chez qaetques malades
L~TH~StTU !M~.HS \tEvr\LE~

facilement a faire réussir une su?-


on arrive plus
forme
gestion quand on ne la donne pas sot~s une
en évitant te «Je veux' on ~'vUe de
impérative
susciter une opposition du sujet. qut. par un n-ste
refuse de soumettre .t ta vot.'nte
d'amour-propre.
d'un autre. Ainsi, au neu d~ dir~ au son'namhute
\o"s votre chaise et '~e vous
« Je veux que qu'ttiez
de ~a satte obéissez, je kvcux on
fassiez le tour
autrement et dire T~nex.vous v.~us
peut procéder
chaise vous voiia debout: et main-
levez de votre
le tour de la saHe. etc. ,t
tenant. regardez, vous faites
indirecte ne neurte pas de front
Cette sn~estion
du et ~e est exécutée avec moins
la volonté sujet.
de résistance que la précédente.
retrouvé le même fait. dans ces derniers
J'ai
sur une fille de deux ans. Cette
temps, petite
elle obéit rarement
enfant est fort peu soumise
aux ordres de sa mère. qu eue les comprenne
bien

bien lui dit-on de s approcher pour


parfaitement
elle reste immobile dans son com.
dire bonjour,
« Non. non. a pas.
en répondant éner~iquement
Je ne veux pas Prières.
a pas .w (Ce qui si~nine
rien n'y fait. Mais j'ai constate à plusieurs
menaces,
ur. moyen très de la
qu'it existe simple
reprises
c'est de lui affirmer en train
faire obéir. qu'eUeest
ce qu'on lui commande on Lui dit. par
~exécuter
recourir le moins du monde à un
exempte, et sans
« La petite nite ene
ton autoritaire s'approche
elle avance eHe vient
met un pied devant Vautre;
sahit. eue Lui
voir la dame e~e lui fait un beau
ÉTCDES &E PSYt HOLu'.tE HXP~tHM~XTALE
1

envoie un baiser. etc. » Très souvent. je puis même


dire te p!ussouvent. cette petite expérience réussit.
Je Fai répétée une dizaine de fois. H eut été inté-
ressant de tétendre et la varier, mais j'ai cru pru-
dent de m abstenir. Sous sa forme bénigne, cette
expérience n'est pas autre chose qu une suggestion.
t*t je suis de ceux qui pensent qu IL ne faut point
faire des expériences de suggestion sur les petits
enfants.
L an'aibHssement de l'image par la résistance du
sujet explique aussi dans une certaine mesure
comment tauto-suggestion réussit là où ta sugges-
tion simple vient d'échouer.
Lorsqu'on adresse
une suggestion à un sujet, il peut y résister pour
plusieurs molifs. par exemple par esprit de contra-
diction ou parce qu'il est convaincu d'avance de
{'impuissance de la suggestion. Si c'est lui. au
contraire, qui arrive par raisonnement à se suggérer
ta même idée. il {adoptera sans résistance, et elle
sera pius intense, et partant plus efncace. J'ai eu ta
preuve de ce fait dans une observation que je
citerai tout au ~ong. car eUe est intéressante à un
autre point de vue. Je me proposais de rechercher
si une suggestion somnambulique pouvait modi-
fier ~état de catalepsie dans cet état. ~es sugges-
tions par ie sens musculaire sont extrêmement
remarquâmes une attitude expressive donnée aux
membres se rénéchit aussitôt sur la physionomie.
H y avait lieu de se demander si. par suggestion
donnée à la malade pendant le somnambulisme, on
HtA~ES KE~TALES ~t
L !~TË~S!TÈ DES

ta suir~estion muscutaire de ta
pouvait supprimer
G. étant en somnambulisme. je t'avertis
catalepsie.
en catalepsie. et que
donc que je vais ta mettre
dans cet état sa n-rure r~st~ra imp ~ssibte. quels que
La
soienttes mouvementscommuniquésasesm.nns.
à rinjonction. sou-
malade, au lieu de se soumettre
tient qu'elle
ne pourra pas v obéir parce qu etie p~rd
la catalepsie après avoir tntte
conscience pendant
morate et Favoir en appa-
contre cette résistance
vaincue, nous .mire la catatepste
rence passons
étant nous essayons de donner des sn~es-
produite,
et elles réussissent admirable-
tions musculaires,
si aucune contraire n avait
ment. comme sus~estion
été donnée. L'échec était complet.
de nouveau la malade en som-
~ous pbn?eons
est très éveittée pendant son
nambulisme." C. qui
nous de
sommeil qu'on permette raccouptement
demande si
ces deux mots. nous spontanément
notre su~ion a réussi. Xous repondons qu cite
et que. sa catatepste.
a eu un ntein succès, pendant

est restée inerte.


sa physionomie complètement
données a ses
ma~ré les attitudes expressives
Cotait absolument inexact. La malade paraît
mains.
de notice affirmation. mais et!e n'en
très étonnée
Ators nous avons l'idée de la remettre
doute pas.
en catalepsie et de refaire i'expe-
sur-le-champ
étonnement. voici ce qu d
rience. A notre ~rand
fut donné de constater ta face de ta malade
nous
nous ses
était inerte et inexpressive approchons
mains du coin de sa bouche. dans t'acte d'envoyer
~'0 ETUDES DE PSYCHOLt~HE EXPERT EXTALE
1
un baiser: ta u~rne de sa bouche reste immobiÏe:
nous fermons {es
points !e sourcit ne se fronce

pas. le front reste cainte et uni. La suir~estion par


le sens musculaire était totalement euacée.
Nous avons alors taisse ia main dans ta position
du baiser {ance. ''aviron minutes. Au
pendant cinq
bout de ce temps. !:t su~j'estiou se réveina peu
a peu. e~ en imprimant a ia main nn mouvement
de va-et-vient, nous parvmm'-s à faire sourire la
bouche.
Cette expérience, que nous avons donnée M
~jr~y~u. contient plusieurs enseignements: mais
eHe nous intéresse ici particuHërement en nous
montrant que si notre première tentative de sugges-
tion avait échoué, c était parce que !a matade était

persuadée d avance qu e!te ne réussirait pas. Tel est


donc Feuet du scepticisme.
5. –Au lieu de baisser au sujet rinitiative de ce

scepticisme. on peut le lui su~érer. On ne fait

pas autre chose en réauté quand on a recours aux


suggestions a forme négative. Lorsqu t ou dit à

~hypnotique Vous ne voyez pas M. X. qui


est présent on lui donne une cw~c~~
qui a

pour résultat d'atfaibHr et même de paraiyser


!a perception qu'eue a de cette personne. Lorsqu'on
tui dit « Vous ne pouvez pas remuer votre bras
un lui donne une ~o/c~~
qui apour résuitat
d'atfaibHr et même de paralyser Finuux moteur qui
met !e bras ''n tpouventent. La suir~estiou de

paratvsiesensorieHe ou motrice nous parait rentrer


~t
t~L~.ES ~E~T\LE~
L'~T~StTK
1-
d'nbM~ment des
Jaos ta catégorie des causes
sur ces f.~ts oien
Nous ninsistons pas
images.
connus.
tous ces phénomènes
6. – On peut reproduire
v~~
paralytiques pendant la
idée fortinée une .x~taU'.n ~nnner"
simple par
.ni suj..t .J'~ ~unam c~
que: on dit n~H~mment
..n rhiviLe .1 m~~ ta
il se met a rire
paralysée o..ut
le ro~e et a ta
main sur disque r~r~r:
das.~e.
d'une minute. la main ..stc~m~e~nenL
sens mnscm ~re. ~s rede~es
elle a perdu le
ennn 'a parante esL com-
poignet sont exagérés,
fonction-
Chez certams snjets. rhnpotcnce
ptëte.
ooutde cluelques
ne~ese snppnmespontanémentan
eUe dure. et il faut inter-
minutes. Chez d'autres,
venir pour v mettre un terme.
doit-on cette expérience
Comment interpréter
D après la
On a le choix entre deux hypothèses.
en incubant au
la su~estion opère
première.
eirexcitation périphé-
sujetr~~ eUet
cette imaire. en rend
riuue. dvnamo~éniant
mis il faut avouer
et plus énergique,
pins prompt comment
a quelque peine a comprendre
qu'on en quelque
d'une peut se réaliser
Un~e paralysie
matérieHe. H v la une
sorte dans une paralysie
s'accorder avec tes
supposition qui ne paraît ~uëre
ht U nous
connus de psychose.
phénomènes seconde
donc phis simp~ d'accepLer
paraîtrait
hvpotbëse.d'aprëshutuenetasu~~st~ndepar.dysie eu
en aH-aibUssant et même suppn-
atteint son but
ETfDE~ OE FSYC!'OL06!Ë EXPÉRIMENTALE

mant tout à fait ta représentation du mouvement.


Limace motrice étant supprimée, te courant
moteur est comme tari dans sa source, ce qui
entraine consécutivement t la paralysie du centre
moteur et tous tes symptômes cliniques qui en sont
ta conséquence.
Pour vériner cette hypothèse, il est logique de
rechercher comment se comporterait ta paralysie
d'un une
mouvement qui ne serait pas précédé par
ima~e motrice, c'est-à-dire par une représentation
de mouvement. Nous choisissons pour t expérience
un réMexe. A Fêtât de veille, si on frappe sur ta
face antérieure du d'un de nos sujets, le
poignet
bras étant étendu sans appui, ta main ouverte
un soubresaut et tend à se fermer. Dans
éprouve
ce cas. te mouvement suit directement l'excitation.
il n'est d une
représentation mentale.
pas précédé
Par su~estion somnambulique, nous supprimons
ce rétiexe. tout en laissant subsister la perception
du choc sur te tendon. Au réveil, te réncxe ne peut
être 'a m.tin n'est te sieste d~au-
plus provoqué
eune contracture, tes muscles antagonistes ~dans
le cas présent tes extenseurs~ paraissent ne pas se
contracter pour empêcher te mouvement de se pro-
duire. Comment donc te mouvement réuexe est-il

suspendu ?
On peut même i'expérience plus loin et
pousser
paralyser par suggestion au pointte muscte
qu il
ne répond plus à un de ses excitants les plus éner-

giques. rétectricité. tci encore. comment se fait


t~S t~A..KS M~T\LKS
L ~T~SrTE

te problème sans le
faction d'arrêt? Kous posons
résoudre.
d'obtenir par ce procédé
~'n'est difficile
pas plus
citons
une anesthésie qu'une paralysie
po.e un petit objet.
d'anesthesie systématique: je
rou~. en disant ta
an crayon, sur te di~e
n. voit pa.. -P~
malade de pens. r ,n eUe est.
p.ns~ t ..Djet
en riant que c est impossible,
visibte. Mais. sur notre demande
devant eue. bien sur le
un moment t.- crayon posé
elle regarde
ne voit pas. e~
qnette
disque. en s~in.nt Très
ranesthésie surprise. ta
bientôt apparait.
te crayon et ne par-
malade cherche en tâtonnant
so.t devant ses
te saisir. bien qn :t
vient pas a
veux.
haut contrac-
\oM avons vu plus qu'une
détermine une sorte de dynamo-
ture du sourcil
Si on impose an sujet par su~
génie générât.. mouvement, on
de ce même
~ion une paralysie
Le sujet, au réveil. éprouve
obtient un effet inverse. en in-
d'étonnement. sans pouvoir
un sentiment
d'assurance. il se trouve
il
diquer la cause; manque
se
il dit franchement qud
changé; quelquefois, son
a b~e;
~ête'saforc dynamométrique
réaction s estaonge.Que
temps de physiotog.que
mentates? Eties suiv ent
deviennent ses images
Ce nous a paru le plus
l'affaissement générât. qui
la mémoire diminue.
caractéristique, c'est que
des idées. consi-
8. La toi de l'association
c.n-
dans ce qu'elle a de plus générât,
dérée
KTI'DHS DE PSY.'HOLO<HE EXPÉKt~EXTALE

siste dans ~'excitation d un é!ément nerveux par


un autre élément déjà excita. On ne sest pas
demande encore si le contraire pourrait se pré-
senter par exempte, un étément para!ysé nerveux

peut-ii transférer sa paratysic à un autre é!ément?


Que! tes expériences connues sembleraient démon-
trer {'existence de cette transmission de la paralysie.
M. Féré a observé !e fait suivant une ma!ade
étant endormie, il lui impose ridée que son bras
dro:L est au réveiL i! constate
paratvsé que te
sujet non seulement présente une monoptés~ie bra-
chiale droite, mais est devenu incapable de parler
ta paratysie du centre moteur du bras a envahi te
centre moteur du tanxasre articulé. Dans une autre
expérience, ancienne mais inédite, de M. Féré et
de moi. une somnambute reçoit nue su~estion
q!n
'{roite se révetiie avec ce
d hémi:tn'tp<ie symptôme,

compiuniéd'aphastecomptéte: encore une transmis-

sio:i de nar:dy<ie. Ce ~ui a frappé dans ces expé-


riences. ~st ~ue ht su~~estion d~in symptôme
isoté a pmduiL le même de symptôme
compiexus
que t on observe dans !es cas c est-
pathologiques,
à-dire une association de ht monoposte droite, ou
de ~bémianopsie avec Faphasie. Mais si l'on con-
sidère ces phénomènes point deau vue du méca-
nisme. on voit qu Us consistent dans une paralysie
qui se transmet d'un élément nerveux à un autre

La
question serait <ie savoir comment se fait cette transmis-
sion. si c est par des modiScations dans !a ctrc'dution du san~
ou par un phénomène purement nerveux.
f.'t\TK~StTE ()ES nt\KS ~K-\T\t.~

!in reniât sem-


Serait- cett~ prodnire
p~ssiMc

dans te.tomaine -t~ f~~s p~y.-hi~nes~ l'ent-


blable
–He i :.ie~A par
i! arriver qne h~rs~u'n p.-u'aiysr
~ne seci-.nde ~<- H [r~t!~ ~:u-~ys~
exempte.
consécuLtv~n~nttr S: ~tu-'t'unr~t. r< po–m~

v"ir i.- ~n~ Lt i'.t–oct~-


on pourvut
:.r'" A.
~~b-
i.i~s. u~n't~
tioM d~ _n-

'~t' ..n. t'e R.


~'t.n~ -x.'i~
exempk'. ~e
cx<c<' c"St'n't\u~nt; ~t par ).- r.nt. Je t~
trouve
A !.L t'~x:o!L.){. J'nn'' t.ice par une
premipr~.
.tss.t< !ttt"n m~n-
autre vn~an'emm~ .~p'
ta !~i .rtine
tate. on p~nrran aj.mtt-r par:nysit~
tdéc par nn~ a'ttrt'
n est f;!cH<- .nmamner .i~s rxp~r~'n'-t"' hypno-
\rrtt~'r c~ Ma!~ c~
p~mL
ttmies penn~tant
rechercher si.
plus
intéressant de ~mmenc.-r par

;nn-!en:Les faites dans nn


dans des expériences déjà
te .me t~tis
but t~nt a fa! d~Térent. p'uenomenr

ne s était revête a ''Insu ce t '~b-


recherchons pas
nous :es edets
servatenr. A ce titre, rappeHerons

d'anesthésie Lnc
des s\stemat~:ie.
su~estions
on lui afnrme ne
malade étant endormie, qu'ene
M. X. à t'expérience: si ht sug-
voit pas présent
bien donnée. elle réussir alors
gestion est peut
est une connne de la
même que M. X. personne
années. Au réveiL ta
malade depuis plusieurs
la tantôt
malade ne voit pas personne désignée
ne la voit du tout tantôt elle la voit sans
elle pas
Si alors on lui demande des nou-
ta reconnaître.
de M. le plus souvent elle reconnaît
velles X.
ETT&ES DE PSTCHOLOKtE EXPÉRt)!E~TALE

ce nom et peut se rappeler distinctement la per-


sonne. Lu paralysie n'est pas compliquée d amnésie.
Mais si ht suggestion persiste pendant plusieurs
jours et qu'on ne fasse rien pour la supprimer.
elle s aggrava: le souvenir de !a personne invisibte
s'eSace peu à peu, et la malade non seulement ne
perçoit p!us M. X. mais eHe ne se souvient pins
de son existence. Dans ce cas, ta paralysie produite
par suggestion fait tache d'huile. Le souvenir que
nous avons d'une personne connue depuis des
années est formé par nn groupe très considérah!e
d'images V
associées les unes aux autres: le centre
de ce groupe, son noyau, est constitué par le sou-
venir de la personne physique et tout autour se
groupent des images moins soldes, représentant
les diverses circonstances dans lesquelles nous
avons vu cette personne, les conversations que
nous avons eues avec elle, etc.. etc. Nous vovons
icil'expérience hypnotique confirmer la soudarité
de ces diverses images. La suggestion détruit pour
un temps le noyau central du groupe, la perception
de la personne physique la paralysie de ce premier
élément se propage, en suivant les lignes des asso-
ciations des idées, aux autres images qui com-
posent le souvenir total,de façon à abolir complè-
tement tous les événements qui se rattachent à la
personne supprimée.
Une expérience directe met ce phénomène ptus
enrenef. Nous suggérons à une somnambule. G.
par exemple, qu'à son réveil, elle ne nous entendra
M:S t~t~ES ME~T\LES
H~TE~StTÉ

nous les mots


pas quand prononcerons
A son réveil. su~~estiou
et ~~<?~ elle y consent.
Faudition de ces deux mots est paralysée.
persiste:
est l'~net de cette surdité verbale
Or. voici quel
mots. Si nous lui présentons un
restreinte à deux
c'est une canne: si nous
eHe croit que
parapluie.
avons mis une
rouvrons. elle s'imagine que nous
de notre canne: robjet lui paraît
toile au bout
si nous lui mettons un livre
affreux. De même,
croit c'est un paquet de
sur les genoux, elle que
d'un livre broché et privé de
chinons s'agissait
Ainsi. la du mot a en-
sa couverture~ paralysie
de associée a ce mot.
traîné la paralysie t'image
tous ces faits de deux
U est possible d'expliquer
est celle que nous
façons: la première explication
la d'un élément
avons indiquée; paralysie passe
à un élément associé. Ou peut aussi sup-
nerveux
le résultat est atteint indirectement par
poser que
inconscient. Le sujet.
reSèt d'un raisonnement
sachant ne voit plus M. X. par exemple.
qu'il
n existe ou encore, sachant
conclut que M. X. pas:
n'entend le mot livre. il en conclut qu'il
qu'il pas
Dans ces
ne doit pas voir l'objet correspondant.
auteurs ont beaucoup insisté
derniers temps, des
raisonnements inconscients chez les
sur le rôle des
somnambules.

ta
MYCHULCGtE KXPKtUXEXTALE.
LE PROBLÈME HYPNOTIQUE

de rhvpnose.
de., méthode. Les signes p~~siqties
Questions Une- question pré-
entre la Salpètriiare et Nancy.
Contr.>vprsp aVt': rexcitation
La su âestion dans ses rapports
judicielle.
Les périodes hypnotiques.
périphérique.

Divers aspects de cette question.


L'anto-snggestïon.
Un appareil avertisseur.
La simulation.

Ht

négatives, leur portée.


Les expériences

utile de dire quelques mots de lamé~hode


Je crois
à suivre dans les expériences hypnotiques. J ai
de traiter ce sajet adteurs
déià ea Foecasion
il est loin d'être épuisé. Je me contenterai
mais
d'examiner quatre points principaux
somatiqnes obser-
La valeur des phénomènes

~~ch. ?~-
~BmetetPéré. Le Jf~
ra~ M~~M(t<m.
280 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE t~PÉR!XEXTALE

r.
vés les de la Salpètriëre. et
par expérimentateurs
mes par les expérimentateurs de Nancy;
2" Les dangersc de t'auto-susrsrestion; c

3" Les dangers de la simulation


4" La portée des expériences négatives.

L La
principale question qui divise la Salpê-
trière ~t Nancy est celle des phénomènes physiques
de l'hypnose. têts que !es contractures léthargiques~
les attitudes cataleptiques. les contractures du
somnambulisme. les états dimidiésd'hémi-léthargie,
d'hémi-cata!epsie et d hémi-somnambuHsme. Les

expérimentateurs de Nancy ne retrouvent pas chez


leurs sujets ces phénomènes qui ont été décrits
avec tant (le soin M. Charcot et son élève
par
M. Richer. D'ou vient une diuerence aussi capitale?
Tout d'abord il n'est pas sans intérêt de remar-
du rôle historique qui a été rem-
quer l'importance
obser-
pli par ces fa~ts d'ordre somatique quelques
vateurs contemporains mettent en doute. Cest
M. Cbarcot qui a réhabilité l'hypnotisme; or. dans
le mémoire célèbre où il a exposé ses travaux à
l'Académie des sciences. M.CharcoL ne s'est presque

occupé des phénomènes de


su gestion: il
point
s'est borné à décrire les phéno-
systématiquement
mènes de l'hypnose, pensant qu'il fal-
somatiques
lait aller du simple au composé, de l'objectif au

subjectif, et commencer par faire une étude des

physiques t*t en quelque sorte exté-


symptômes
rieurs de l'hypnose, avant de chercher à porter la
LE PROBLÈME HTPNOTtQCE
des et
lumière d.ms la région obscure suggestions

des autres faits psychiques.


dans ce domaine a été
L'ouvre de M. Charcot
de
double H a décrit les phénomènes phvs.ques
atfectantcer-
et il les a présentés comme
t-hvpnose.
désignés depuis
t.ins groupements particuliers.
n nous sembie que ces
sous le nom de périodes.
de son œuvre doivent ètre soigneuse-
de.~ parties
ment distinguées..
n ont point nié
Les adversaires de la Salpètrière
Charcot.
faits décrits par M.
catégoriq.iemenHes
déehre ne les avoir jamais
Beaunis simplement
et tout en remarquant qn.t y~
rencontrés,
à résoudre, il sabshent
une intéressante question
documents snfnsants M. Bern-
de ta traiter, faute de
it afnrme que les tro.s
heim est moins réservé;
sous tes noms de
états décrits par K. Charcot
somnambulisme. elles signes
léthargie, catalepsie.
tes sont de simples
accompagnent
physiques qui
dit-il
de ta La. suggestion,
produits suggestion.
clef dn braidisme. Sur ce point.
nettement, est ta
va loin que M. BeauMS, qui
W Bernheim plus
pas
se dit persuadé que ta suggestion n'explique
tout.
de la ne
~Xouscroyons que t'écote Salpêtrière
daus cette EUe
doit pas avoir de parti pris question.
tes objectifs de
a eut'honncur de découvrir signes
de déjouer complètement
rhypnose qui permettent
elle s'est tivrée à cette étude.
t.. simulation. Quand
de la étaient
t'innaence et i'étendne suggestion
.n
i6.
N2 ÉTCDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRFMEXTALE

encore peu connues: et M. Charcot et ses éïëves


ne se sont point préoccupés de faire la part de ce
phénomène. Aujourd'hui, la question qui s'élève
est relativement nouveHe. H s'agit de savoir par
quet mécanisme sont produits les phénomènes dits
physiques de ~'hypnose. si c'est par suggestion on
par des manœuvres purement physiques.
Le problème étant nettement posé. il serait sage
de chercher une expérience capable de le résoudre:
cela vaudrait peut-être mieux des
que d'échanger
invectives.
Nous convions les expérimentateurs de Nancy à
faire t'expérience suivante qui jetterait quelque
c!arté dans le débat; it faudrait choisir un sujet
neuf. chez lequel on ne réussirait
pas à provoquer
pendant rhypnose de contracture dite téthargique
par rexcitation mécanique des muscles, ten-
dons et nerfs; ce sujet étant endormi. on essave-
ruit de reproduire chez lui. par suggestion ver-
baie. une contracture
léthargique: par exemple.
on lui indiquerait. dans une région
quelconque de
son corps, un point correspondant au passage d'un
tronc nerveux: et en même on lui donne-
temps
rait la suggestion que l'expérimentateur exerce sur
ce point une pression avec le doigt;
profonde si,
dans ces conditions. il se produisait une contracture
des muscles desservis
par les rameaux du nerf in-
téressé et que cette contracture eut ïa précession
anatomique de ceHes qu'on en ïéthar~ie.
provoque
on aurait ainsi obtenu le droit d'afnrmer
que la
LE PROBLÈME HTPXOTK~GE ~S.:

contracture peu~ être le résultat d'une


tétbargique
idée su~?érée.
Cette ne démontrerait pas que la
expérience
et que l'excitation
suggestion est tout. périphérique
comme une
n'est rien: mais ~!e peut être opposée
a M. Rernheim et a tons
yMC~OM ~<K~c~
ceux qui soutiennent
avé-c lui qup la su~~estion
est la ctef du bruidisme. Nous avons fait. avec
Putative dans ce sens sur des hvs-
M. Féré, I une
~ériuues une ~har-
hvpnonsab~es. présentant
neuro-muscubire. Si ron
xiea~c bvperexcitabitité
ces sujets en somnambulisme, et qu on leur
piace
donne ridée d'une mécanique sur un point
pression
du on voit aussitôt se produire
que~ronque corps.
nne contracture comme localisation à
identique
eeUe :'on ta tétbar~ie. en
que provoque pendant
une pression réeUe le point
sur désigné.
exerçant
Mais cette erpérience, dans les coudrions ou elle

est faite, ne peut servir a trancher la question en

car la à iaquette on soumet ces


litige; su~estion
ne fait renouveler le
sujets prob~btemt'nt que
souvenir d'une physique antérieure.
impression
En résumé, nous opposons aux expérimentateurs

de Nancy une 'M'cep~o~ ~c/~c~7c. Rien ne ieur


indi-
serait pfus facile que de tenter t'expérience
la de leurs sujets se trouvent dans
quée plupart
les conditions puisqu'ils ne présentent
requises,
aucun somatique de l'hypnose. Un doit cepen-
signe
dant se souvenir du mot de M. Ladame qui nous
les de ~ancy sont
apprend que expérimentateurs
284 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPERÏ3EEXTALE

teHement convaincus de l'inexistence des signes


s'abstiennent de les chercher. ït
physiques qu'ils
faudrait donc. avant de procédera t'expérience, sou-

mettre te sujet à un examen rigoureux et appro-

fondi. afin de s'assurer ueuro-


que t'hyperexcitabitité
muscutaire n'existe chez lui à aucun degré. Cette

recherche préliminaire est d autant plus Importante


des hystériques est très con-
que le nombre ignorés
sidérable. d'après {'opinion des auteurs compétents.
révé-
L'attaque convulsive n'est pas le seul signe
lateur de t'hystérie il existe d'autres stigmates.
mais cachés et parmi ces stigmates. il faut ranger

fhyperexcitabitité neuro-museutaire
Au reste, on peut prouver, ce nous semble. par
des de grande valeur. que la sugges-
arguments
tion n est pas. comme on Fa dit et répété à satiété.
ta source de tous tes phénomènes hypnotiques. Sans

doute. cette est s~ facile à comprendre


hypothèse
sufht à tous tes
simples. Mais eiie
esprits
qu'elle
conduit ? des conséquenses qui nous paraissent in-
avec les données de la psycho-physio-
compatibles
to~ie. La suggestion, est la toute-puissance de

l'idée: or. faire de ta suggestion la cause unique de

toutes les réactions c'est attribuer à


hypnotiques,
secon-
t'idée qui est un phénomène psychologique
daire, ta place qui convient à t'excitation périphé-
c'est-à-dire au phénomène psychologique
rique.
initial. L'idée, ou pour parler <m termes plus con-

Charcot, .Ma~K~M du ~y~<tnf McrveM.r, t. 11!, p. 4i7.


LE PROBLÈME HYPXOTt~CE

auàihii d'âne sen-


crets. l'image. n est qu un écho
il y a. ce nous semble. quelque
sation antérieure:
à reconnaitre de 1 iniluence
chose de contradictoire
on la refuse à 1 excita-
à ~excitation idéale. quand
tion réelle..
travail sur rintensite des
La lecture de notre
le lecteur à
images mentales préparera peut-être
notre Toute excitation
bien comprendre pensée.
a~ssant sur les organes sensoriels
périphérique
et d'un sujet hyperexci-
d'unsuieL pnncipatement
tous ces elle
table, accroît réner~ie de organes:
comme nous ravons vu. une
dynamo génie
produit.
cet accroissement de force
~énéraHséeet.Hnuse:
courte ascension, la
est après une
temporaire:
s'innéchit et descend; à la
courbe de rexcMatton
succède une phase d e-
momentanée
dynamogénie
ce tes de mon
Voila que expér~nces
puisement.
montré avec des détads innom-
ami M. Féré ont
braMes. Or. non seulement le rôle de rexcitation
est avec celui de la sug-
périphérique compatible
mais la ne se eomprendrait
gestion. suggestion
si Fexcitation ne produisait
pas, périphérique
rien.
de com-
En effet. il est impossible comprendre
aussi idée
ment un
phénomène superficiel qu'une
nerveuses, circu-
des modifiions
peut produire
celles de
latoires et sécrétoires aussi profondes que
une certaine in-
la suggestion, si ridée n avait pas
termes. sous ridée. il n'exis-
tensité si en d'antres
tait une force, une excitation périphérique.
pas
286 ÉTCDES DE PSYCHOLOGUEEXPÉRtXEXTALE

L idée par elle-même est bien peu de chose il y a


une distance énorme entre 1 idée d un acte extra-
vagant. telle
qu elle peut sillonner le cerveau
d'une personne raisonnable, et l'idée impulsive
qui conduit un aliéné au meurtre. Toute l'efnca-
cité de ridée dépend de l'intensité de la force ac-
cumulée derrière.
Lorsqu on suggestionne un sujet, on ne se con-
tente pas de faire pénétrer dans son esprit l'image
photographique d'un acte, on le soumet à une vé-
ritable excitation. comparable à celle qu'on pro-
duit en agissant sur lui par le bruit assourdissant
du tamtam. De son côté. le sujet qui oppose une
résistance à la suggestion est comme celui qui s ef-
force d'arrêter l'effet d'une excitation périphérique~
un tressaillement,par exemple.
H n'y a qu'unseul point qui distingue la sug-
gestion d'une excitation périphérique. Ainsi que
nous l'avons dit dans notre travail, ("excitation pé-
riphérique produit un etfet diuus le rayon rouge
qui tombe sur ta rétine d'une
hystérique augmente
sa force musculaire, sa sensibilité, le volume de
ses membres. et toutes ses fonctions physiologiques.
Au contraire. l'excitation par tes idées est une
excitation focalisée. En d'autres
termes, l'idée loca-
lise l'excitation, de même que, dans nos expériences
rapportées plus haut, nous avons vu l'excitation
dynamogénier l'idée.
C'est ainsi que nous comprenons comment on
peut, chez un sujet hyperexcitable, augmenter
**<?
LE PROBLÈME HYPX~TtQCE

soit. comme M. Féré fa fait, en


t acuité visuette.
des excitations sonores. soit
sonmettantle sujet à
en suggérant te sujet.
selon le procédé habituel.
méthode est celle de t-exc.tation
La première
celle de rexcitation tocahs.e
ditruse. la seconde.
total de t ex.tat.on est
cas. te
Dans le premier
mais faction sur chaque organe
plus considéraMe.
faible dans te second cas.
est plus que en
montré haut comment
Eutin nous avons ptus
d idées comme t~ne de
envisageant t'association
ramener t idée su~érée à une co-
force, on peut
dont le point de départ est
tation. La suggestion
de est une e~
une parole oa ungeste t'opérateur.
de l'oreille on de la vue. qui au
tation périphérique
tout suit le
lien de se diffuser dans t organisme,
lui fournissent tes associations
chemin spécial que
d'idées préétaHies.. L
ne dirons qu'un mot des périodes hypno-
Nous
de t-existence de ces périodes
tiques. La question
des discussions sans tin. On a prétendu
~ouievé
de la et de 11.
sont le résultat suggestion
M'ettes existe ici une
mitation. Nous ne voyons pas qu it
on puisse recourir
simple à laquelle
e~érience court aux
de touche, pour couper
comme pierre
en doute la valeur de tes a
débats. Pour mettre
de M. Charcot, il ne suffit point
nosographique trois périodes
d'opposer auxcastypesprésentanHes ontexcep_
sujets qui
de sommeit.tesiuuombrabtes
on sait fort bien que les formes
tion à la règle;
complètes,
sont beaucoup plus rares que
classiques,
28~ ÉTCBES DE PSTCHOLO&tE EXPÉRnŒXTALE

les formes frustes. H en est ainsi dans tontes les


maladies.
La véritable est de savoir quelles on~
question
été tes parts respectives de sujet et de t'fXpérimeM-
tateur dans !'étab!issement des périodes hypnotiques
en d'antres termes. la délimitation des états ner-
veux connus sous le nom de léthargie. catalepsie.
somnambulisme. est-ei!ePen'et d~nn processus spon-
tané, ou provient-ene d'une
suggestion imprudente
faite par l'opérateur, on de imitation d un premier
tous ceux ont été dressés à ta suite?
sujet par qui
Mais comment résoudre expérimentalement un tel
ne !e voyons pas.
problème ? Nous
Sur ce point dé!icat nons nous contenterons de
un fait qui ouvre le champ à bien des
rapporter
réncxion~. Nous avons observé a maintes reprises.
et chez un grand nombre de sujets hystériques. a

que parmi les phénomènes qu'on provoque pen-


dant t'hvpnose. il n'en est pas un seul qu'on ne
retrouver à un degré quelconque pendant
puisse
l'état de veille. n en est ainsi, comme on !c sait
tes contractures de!a léthar-
depuis {ongtemps. p<H!r
et du somnatnbn!isme. et pour les faits de sug-
gie
Récemment, dans une série de recherches
gestion.
avec M. Féré'. nous avons pu repro-
poursuivies
chez des hystériques hyp-
duire pendant la veille,
notisabies, la plasticité catateptique avec tous ses

M<r des MwMtWMen~ chez les /t~<


Recherches physiologie
de ~Ay~My<c. octobre 1887.)
r«~ ~rcA.
LE PROBLÈME HYPNOTIQUE

et de pins. cette plasticité pouvait être


caractères;
indifféremment pendant que le sujet
provoquée
avait les veux ouverts ou fermés.
tous les phénomènes qu'on rapporte
Puisque
à à
habituellement Fhypnose hystérique préexistent
et cela
Fêtât de veille chez les sujets hystériques,
sans affecter le moins du monde un groupement

en périodes, il semble bien en résulter que la


de l'hypnose en périodes est un phéno-
division
mène d'ordre secondaire auquel on ne doit pas
autant qu'aux faits de con-
attacher d'importance
tracture on de plasticité.
un ordre aidées différent, le fait
Enfin, dans
nous montre qu'il ny a point grand
que signalons
inconvénient à faire des expériences ~hypnotisme
– d~un caractère modéré – sur des hystériques
ne en eux,
reconnus, officiels, puisqu'on provoque
manœuvres aucun phénomène
par les hypnotiques,
nouveau. H est au contraire beaucoup plus grave
un sain, chez lequel on est obligé
d'hypnotiser sujet
un état morbide qui ne
de créer de tontes pièces
préexiste pas.
2. – Nous arrivons à Fauto-suggestion.
le sujet c est-à-
Si Fon considère d'expérience,
dire le somnambule, comme un automate
physique
les qu'on fera sur lui
et intellectuel, expériences
consisteront à l'impressionner d~une façon quel-
et à observer ensuite la réaction produite
conque
directement et isolément par cette impression.
les bras du cataleptique dans 1 atH-
Ainsi, on place
EXPÉROtBSTALE. à~.
PSTCHOLOCtB
290 ÉTUDES DE P~YCHOLM:!E EXPÉRIMENTALE

et sa revêt un~
tude de la prière. physionomie
d'extase religieuse. On lui donne l'hal-
expression
d'un carré rouge, et il éprouve eonsécn
lucination
tivement une sensation de vert. Dans ces cas, l'omet
obtient est directement et isolément produit
qu'on
l'observateur a exercée sur son
par l'action que
sujet.
maintenant le somnambule soit
Supposons que
mais une personne dont les sens
non un automate,
sont éveillés et même excités; les
et l'intelligence
choses ne se passeront plus avec la même simpli-
.cité. Quand on lui donnera une impression quel-
ou morale. ce que Fon observera
conque. physique
la suite, ce ne sera toujours Feuèt direct de
à pas
ce sera parfois l'euet du raisonne-
l'impression,
ment. du commentaire auquel le sujet se sera livré
de qu'il a subie. Dans ce cas,
propos l'impression
ne sera jamais une expé-
l'expérience hypnotique
à cause de ce retentissement de
rience simple;
elle sera aussi complexe que si elle
l'intelligence,
sur une personne éveillée. Une
était pratiquée
malade en somnambulisme nous disait un jour
« Quand on fait uneexpérience sur moi, j'essaye
de me rendre compte de ce que l'on
toujours
cherche. » Une autre fois, remise en somnambu-

lisme après une expérience, elle nous dit naive-


ment « Vous ai-je bien obéi ?
Tous les sujets que j'ai observés en somnambu-

lisme ne que de ceux-là con-


je puis parler
servaient leur personnalité intellectuelle et morale.
LE PROBLÈME HYPXOTÏ~fE ~t

Bs me paraissaient même plus ccc?/~ que pendant


la veille ordinaire. Mais cet état psychique offre
se rendent compte
plus d'une variété. Quelques-uns
de leur état. G. sait
qu'eue est en somnambu-
lisme elle le reconnaît à ce signe que sa mémoire
est pins étendue que pendant ta veille. D'autres,
comme W. ont un sentiment confus de leur
condition. K Dormez-vous? – Non. je ne dors pas.
Êtes-vous dans votre état naturel? Non. je
suis sous votre puissance. » D'autres. enfin, comme
CI. déclarent catégoriquement qu'elles sont bien
éveillées et dans leur état normal. Ces diverses

réponses nous montrent quelle variété il y a d'un


et quelle imprudence on commettrait
sujet à l'autre,
en essayant de caractériser leur état par les im-
éprouvent. Certes, il
pressions subjectives qu'ils
est d'une bonne méthode d'interroger la somnam-
bule sur ce qu'elle ressent, et de la considérer à ce
une aliénée. Je suis complète-
point de vue comme
ment de Favis de M. Féré sur ce point, on n'inter-
on ne les fait pas assez
roge pas assez les sujets,
causer. On se contente trop d'expériences solen-

nelles, faites devant plusieurs assistants. II est bon


de savoir ce que le sujet pense de son état'. Cepen-
voie.
dant, il ne faut pas aller trop loin dans cette
et prendre au pied de la lettre tout ce qu'il dit.

n y a, dit-on, te danger de la simulation. Soit, mais les aliénés


et. ne tes a-t-on pas pris souvent sur le
ne peuvent-ils pas simuler,
été allégué comme une raison snfRsante pour
fait Cela n'a jamais
se dispenser de les intprroger snr leur état.
192 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

Examinons comment il est possible de savoir si


le sujet
tes effets qu'on obtient en impressionnant
résultent directement de l'impression exercée, ou
sont produits par un acte intellectuel interposé.
semblent croire que ce der-
Quelques opérateurs
nier cas se présente et on arriverait à
toujours,
cette même conclusion qui. pour nous. est exa-
si on interrogeait en somnambulisme des
gère
sujets à de nombreuses
qui ont été habitués expé-
riences. Un jour. m'adressant à G. sur laquelle
on a fait à la Salpêtrière un grand nombre de fois
la sua~estion de monoplégie brachiale, j'ai voulu
lui faire vider -son sac et savoir tout ce qu elle avait
appris sur cette expérience
bien connue je cons-
tatai qu'elle aurait pu faire un véritable cours sur
les paralysies par suggestion. Elle sait que ce sont
des paralysies psychiques, produites par l'imagi-
nation: elle sait aussi qu'on les provoque égale-
de Fépaule;
ment par un choc sur l'articulation
elle sait que la zone d'anesthésie est aussi grande
la zone paralysée; elle sait que les réBexes
que
est perdu, etc.
sont exaltés, que le sens musculaire
Elle connait également les caractères de la con-
tracture somnambulique, son mode de destruction
et de provocation. Elle oonnait les phénomènes de
contraste chromatique produits par les hallucina-
tions colorées. Elle sait enfin comment on s'y prend
un sujet et le suggestionner, si bien
pour endormir
en somnambulisme
que j'ai pn un jour lui donner
l'ordre d'endormir à son réveil la nommée CI
LE PROBLÈME HTP~OTIQFE

5on et de la suggestionner dans un sens


amie,
déterminé; l'expérience. qui a quelque importance
au point de vue médico-légal. a réussi de tous

points.
Doit-on en conclure chez cette malade tous
que
les effets hypnotiques qu on produit maintenantsont
les résultats de sa mémoire Puisquelle connaît

les signes des motrices, en


physiques paralysies
sont produits
résulte-t-il que ces signes physiques
maintenant Est-ce aussi
par auto-suggestion?
qui explique ses contractures
l'auto-suggestion
ses sensations consécutives à la
somnambuliques,
suite des hallucinations colorées. etc.. etc.? Sur
il me
ce point, on ne peut rien dire de catégorique;
cependant, que. bien que le sujet
paraît probable.
connaisse ces phénomènes, ce n'est pas une raison
aient et exclusivement une
pour qu'ils toujours
source psychique. Nous savons tous qu'un choc sur
le réuexe du genou: est-
le tendon rotulien produit
ce une raison d'admettre que ce rétiexe est produit
uniquement par l'imagination?
Mais ce qui est certain, c'est que la première fois
a été faite. ta malade ne pouvait
que l'expérience
le résultat, et, par conséquent.
pas en connaître
le phénomène d'auto-suggestion n'a pu. dans cer-
tains cas, jouer aucun rôle. J'ignore comment ont

été faites les premières expériences de paralysie


mais sais comment a été faite
par suggestion je
consécutive par hal-
la première expérience d'image
lucination colorée, car c'est moi qui l'ai imaginée
194 ÉTFDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

et qui l'ai exécutée avec le concours de M. Richer.


il y a bientôt trois ans. La malade. W. en
ignorait donc le résultat. On peut donc. soit en
opérant sur un sujet neuf. soit en faisant des
expériences neuves d'une certaine nature, écarter
l'auto-suggestion.
Nous dirons un mot aussi de la simulation, danger
qui, sans être absolument imaginaire, a été beau-
coup exagéré. Dans chaque expérience, robserva-
teur doit prendre des précautions spéciales pour
n-être pas trompé. Nous nous sommes préoccupés
de trouver un moyen général pouvant s'appliquer
à toutes les
expériences. Le suivant, que nous
avons mis plusieurs fois à répreuve, mérite d'être
recommandé.
partir de ce fait que la suggestibilité
Il faut du
sujet peut être démontrée par des expériences pré-
cises, par exemple celles des hallucinations; on
peut donc employer cette suggestibité comme un
moyen de déjouer la simulation. Nous suggérons à
& en somnambulisme que toutes les fois qu'elle
dira un mensonge ou se livrera à quelque exagéra-
tion, elle ne pourra s'empêcher de s'écrier Sa-
pristi Cette exclamation partira avec la fatalité
d'un rénexe, et elle n'entendra aucun son, elle ne
s'apercevra de rien. Nous créons ainsi un appareil
avertisseur, destiné à nous donner un signal d'a-
larme toutes les fois que notre sujet voudra nous
tromper. Pendant le somnambulisme, nous l'avons
prise en ilagrant délit deux ou trois fois. Nous vou-
LE PROBLÈME HTP~OTÏQFE

si elle se tel événement de sa


lions savoir rappelait
vie passée: elle parut chercher et décora catégori-
non. Puis elle ajouta machinalement
quement que
« Ah! Pour s'assurer que l'appareil
à fonctionner. il suffit de
avertisseur continue
de men-
donner de temps en temps une suggestion
Par nous ordonnons a la som-
songe. exemple.
nous affirmer au réveil qu'elle a déjà
nambule de
ce est faux. Au réveil, nous lui disons
dmé. qui
« Avez-vous faim? – Non. j'ai déjeuné, je vous
assure quêtai déjeuné. sapristi! »
En terminant. nous voulons dire un mot
III.
des Les nom-
sur la valeur ~cr~nc~ M~
entre
breuses discussions qui s'élèvent chaque jour
les personnes qui s'occupent d'hypnotisme peuvent
la formule suivante M. A. ne réus-
se ramener à
à le phénomène observé par
sissant pas reproduire
déclare M. B. s'est trompé. La ques-
M.B. que
les ex-
tion est de savoir si, en fait d'hypnotisme.
négatives sont contradictoires.
périences
Les règles de l'expérience négative ont été très

exactement fixées par Stnart-Mill dans le chapitre


où il de la méthode de uiMé-
de la ~oy~e parle
la méditation de ce chapitre aurait épargné
rence
bien des erreurs aux médecins et aux philosophes

qui s'occupent d'hypnotisme.


ne
Disons d'abord que les expériences négatives
circons-
doivent être, en général, acceptées qu'avec
Souvent, on ne réussit pas parce qu'on ne
pection.
sait pas s'y prendre, et une expérience négative
r

29f; ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

est seulement une


expérience ratée. Qu'on se re-
porte à mon expérience de suggestion donnée en
somnambulisme et devant se réaliser en catalepsie;
le premier essai échoua si je m'en étais tenu !à.
aurais-je eu le droit de dire que l'on ne peut pas
donner à une grande hypnotique une suggestion de
ce genre? Non. à coup sur. J'aurais commis une
erreur en généralisant une expérience qui n'était
qu'un échec. L'expérience négative n'est sérieuse
que lorsqu'elle a été prolongée longtemps, reprise.
modinée de cent façons, sur un grand nombre de
sujets dinérents. Ajoutons aussi que ce qui peut
donner de la valeur à l'expérience, c'est l'autorité
de son auteur; la réputation scientifique d'un
homme permet souvent de juger à sa véritable va-
leur le fait qu'il dit avoir découvert; on sait fort
bien que, pour certains savants, le monde visible
n'existe pas; Gautier disait à ce sujet quelques
mots très justes « Le sens artiste manque à une
infinitéde gens, même à des gens d'esprit. Beau-
coup de gens ne voient pas. Par exemple sur vingt-
cinq personnes qui entrent ici, 41 n'y en a pas trois
qui discernent la couleur du papier. Tenez, voi!à
X. il ne verra pas si cette table est ronde ou car-
rée. Toute ma valeur, ils n'ont jamais parlé de
cela, c'est que je M~ MM homme pour ~Mï monde
visible existe. » Ce que Gautier appelait le sens ar-
tiste, c'est le sens de l'observation.
Enfin, il est une règle de logique élémentaire
c'est que l'expérience négative doit être faite dans
LE PROBLÈME UYP~OTIQCE

U n y a de
les mêmes conditions que la positive.
s il a identité d'objet. Fn an-
contradiction que y
teur dont on contredit les résultats se défait de son

adversaire en lui démontrant qu il a opéré dans des


dinérentes. En fait d'hypnotisme, il con-
conditions
vient de distinguer deux ordres de sujets, ceux qui
et ceux ne le sont pas: et
sont hystériques qui
les il faut distinguer la grande hys-
parmi premiers,
térie de la petite.
négative ait été faite
Supposons que l'expérience
dans des conditions irréprochables. Que vaut-elle
En physique, en chimie, elle est presque péremp-
toire. Un savant annonce telle réaction chimique:
se mettant dans des conditions ri-
on la vérifie en
on obtient un résultat
goureusement identiques;
différent il y a contradiction. Il y a un des deux

chercheurs qui s'est trompé.


et en pathologie, la contradic-
Mais en physiologie
tion est-elle possible? L'expérience ou l'observation
clinicien détruit-elle l'expérience ou
négative d'un
l'observation d'un autre ? En aucune façon
positive
sont trop com-
car les phénomènes biologiques
soit certain d'opérer deux fois
plexes pour qu'on
Si un médecin annonce
dans les mêmes conditions.
tel symptôme nouveau dans le
qu'il a observé
un second médecin qui ne trouvera
tabes dorsal,
chez un tabétique de ses
pas le même symptôme
n'aura ce seul fait, le droit de con-
malades pas, par
de son confrère comme fausse.
sidérer l'observation
11 en est de même a fortiori pour les phénomènes
crrUE~ HE PSYCHOL~~tE ËXPEKtME~TUJ~

<~
de l'hypnotisme. M. A. annonce
psychologiques
tel fait; N B. en se plaçant dans les mêmes
conditions, ne te retrouve pas, cela ne prouve abso-
lument rien. On peut dire plus cela ne prouve
rien. alors même que les deux opérateurs ont agi
sur le même sujet, car ce sujet a pu changer d'une

expérience à l'antre.
Qu'en résulte-t-il ? Est-il donc impossible de con-
trôler les d'un observateur? Non, à
expériences
coup sûr, mais ce n'est pas l'expérience négative
elle n'est
qui doit servir de critérium définitif;
qu'une procédure préparatoire, quoique indispen-
sable.
Nous pensons que si on a accordé, en matière

d'hypnotisme, tant de valeur aux expériences néga-


tives, c'est parce que les savants qui s'adonnent à
ces études se laissent aller trop souvent à la manie
de généraliser. A-t-on observé sur trois à quatre

sujets une réaction quelconque, on s'empresse


d'en faire une loi générale et ceux qui ne peuvent
à reproduire le phénomène mettent le
pas arriver
même empressement à déclarer la toi fausse. Pour

couper court à ces discussions stériles, le mieux


serait de ne jamais légiférer et de présenter ses
observations comme le résultat modeste d'une série
de recherches personnelles.
NOTE

-CK R

L ÉCRITURE HYSTÉRIQUE

recherche dans récriture la tra-


La graphotogie~qm
duction graphique des mouvements inconscients par
le manifeste extérieurement ses
lesquels scripteur
états de conscience, nous parait être un simple frag-
son
ment de Fétude de ta ~~M~c. laquelle rentre à
de la ~.y~-
tour dans l'étude encore plus générale
des mouvements. 1~ faut donc, selon nous. étu-
logie
l'écriture les dont on se sert en
dier d'après procédés
étudier les réactions motrices par
physiologie pour
un individu à une excitation don-
lesquelles répond
née. MM. Ferrari, Héricourt et Richet sont entrés
récemment dans cette voie. par leurs recherches
de graphologie Ces observateurs
expérimentale'.
à un h yp-
ont vu que lorsqu'on impose par suggestion
une d'emprunt, le sujet invité
notique personnalité
à écrire trace des caractères dont la forme parait

H<~ tome XXI. p. m.


Voir la RetMe philosophique,
JOO ETUDES UE PSYCHOLOGIEEXPÉRIMENTALE

être en harmonie avec sa personnalié nouvelle.

~ous citerons le fac-similé de récriture


par exemple
du sujet qui, transformé en Napoléon 1~. envoie
un ordre à Grouchy sur le champ de bataille de

Waterloo. Ces recherches sont excellentes comme


méthode, et les auteurs ont eu bien raison de pro-
céder en modifiant les états de conscience du scrip-
ieur. pour rechercher ensuite les effets de ces modi-
fications sur l'écriture, au lieu de suivre la méthode
inverse. et fort incertaine, des graphologues de

profession, qui le plus souvent remontent, par induc-


tion, des caractères graphiques aux états de cons-
cience du scripteur. Nous disons que cette dernière
méthode est fort incertaine, parce qu'elle manque
de contrôle; lorsqu'on certifie par exemple que
telle écriture trahit la main d'un homme orgueil-
donner de cet état
leux, quelle preuve peut-on
et nous dit que le scripteur, au
psychique t qui
moment où il écrivait, était dominé par l'orgueil et
non par tel autre sentiment? Ce doute est sup-

primé, lorsque c'est par suggestion que l'on com-


au scripteur un état de conscience alors.
munique
on n'a plus à étudier que son écriture, c'est-à-dire
un phénomène beaucoup plus objectif.
si les recherches de MM. Ferrari.
Cependant,
et Richet nous paraissent conformes à
Héricourt
la meilleure méthode, on peut hésiter sur l'interpré-
tation qu'il convient d'en donner. La graphologie,
disons-nous, cherche dans l'écriture l'expression
inconsciente du caractère du scripteur; or, lors-
L ÉCRITTRE HTSTÉRtQrE 30i

qu'on impose à un sujet une personnalité d'em-

prunt, il n'est pas du tout prouvé que son écriture


soit le résultat direct de sa nouvelle personnalité.
Quand un hypnotique qui croit être Napoléon écrit
un ordre à Grouchv, il est probable qu un phéno-
mène d'idéation s~nterpose entre sa volonté d écrire
et l'acte le sujet copie KM modèle /K<?/ fourni par
le souvenir (si par exemple le sujet a vu des auto-

graphes de Napoléon P~. ou inventé par 1 imagina-


tion. L'expérience n'a donc pas une grande valeur

pour la graphologie.
Nous pensons que cette objection ne peut pas
être opposée à la ??Mr/o~c des expériences suivantes.

qui ont été faites en soumettant des hystériques


du service de M. Charcot, à des
hypnotisables,
excitations sensorielles et psychiques, pendant que
les sujets écrivaient sous la dictée.
Nous avons constaté très nettement que sous
l'influence des excitations des sens. comme la vue
d'un disque rouge, l'hallucination du rose ou du

rouge, un bruit réel ou imaginaire, une odeur forte


de musc, ou même une odeur puante, etc.. récri-
ture s'agrandit et les traits s'épaississent, comme
si le sujet sentait le besoin de dépenser un surcroL
de force musculaire. De plus, le sujet écrit plus
vite.
Les suggestions d'états de conscience excitants.
comme la joie, l'amour-propre, l'orgueil, produisent
la même écriture dynamogéniée que les excitations
de la sensibilité. La suggestion n'est même pas
302 ÉTIDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

cc résultat. Chez un suj<~


nécessaire pour amener
nous constatons un jour le fait suivant il ~rn r
sous notre dictée pendant dix minutes des phrases
banales. et son écriture conserve pendant tout c<'

temps une grandeur normale. A un certain moment.


nous intercalons dans notre dictée tes mots Viv~
la République: aussitôt le caractère graphique s'a-

grandit. bien que nous n'ayons pas élevé la voix ni


soumis l'hypnotique à aucune autre excitation qu'a
celle qui résulte du sens de ces paroles. Nous dic-
tons ensuite des phrases qui n'ont aucun caractère
émotif, et aussitôt l'écriture du sujet se calme et

reprend son caractère primitif.


quelques-unes de nos expériences
Cependant
nous paraissent susceptibles des mêmes objections
Héricourt et Richet
que celles de MM. Ferrari,
ainsi, ayant suggéré à G. qu'elle est la plus be!
femme de la Salpètriëre, nous obtenons une écri-
ture dans laquelle la malade nous donne son maxi-
mum d'élégance; ici ~Imagination a probablement

joué un rôle.
Ces premiers résultats concordent parfaitement
avec ceux de M. Féré qui a montré que chez les
toute excitation sensorielle déter-
hyperexcitables.
mine un accroissement momentané du pouvoir mo-
mesurable an dynamomètre. Seulement le
teur,
a sur récriture l'avantage de donner
dynamomètre
un chiffre.
On sait aussi, depuis les expériences de M. Féré.
sur tes comme
que Faimant agit hypcrexcitabtes
LE'~tTLtΠHYSTEKK~t H

toute antre excitation


périphérique, et peut amener
tes mêmes résultats dans tes mêmes conditions.
Ainsi M. Féré a montré que t'apptication de F.nm.mt
à distance accroît ta force musculaire du bras vers
avant d'opérer le de
lequel it est tourné.
cette force musculaire à l'autre bras et que sem-
btabtement l'excitation d'un seul œit par une
lumière d'abord une exaltation de
rouge produit
force motrice dans te bras correspondant, et ensuite
nn transfert de la puissance motrice a t'autre bras.
Nous avons constaté qu'il est possible de refaire
sur l'écriture cette doubte expérience de dynamo-
et de transfert. Nous avons vu antérieure-
génie
ment, dans des recherches faites en commun avec
te transfert de t'im-
M. Féré\ que l'aimant opère
dans une expérience récente faite
ptdsion d'écrire
avec notre collaborateur, nous avons constaté en
distance
outre que l'aimant, ptacé à une certaine
de la main qui écrit, ne Larde pas à augmenter
des caractères, comme te fait une exci-
l'amplitude
tation sensorielle. Cette expérience a été faite sur
soumise
la nommée G. qui n'a pas été jusqu ici
à des expériences de transfert d'impulsion.
En somme, tous ces résultats sont confirmatifs
et on peut poser en règle
générale que toute exci-
tation sensorielle,produite par un objet quelconque,
ou par t'aimant, détermine dans un sujet hyper-
excitable une dynamogénie générale, qui se tra-

Le ~*<MM/~ fjanvKT 188~ Rcf. pA~.).


~yc/n~Me
3M ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

de force
duit non seulement par une augmentation
mais par un agrandissement des
dvuamométrique,
caractères graphiques.
Si l'excitation sensorielle est.
prolongée. elle
le sujet tes rapports entre l'hystérie et la
/MC
fatigue sont aujourd'hui bien certains on sait que

s'épuise vite ~Féré Or. ce n'est pas


l'hystérique
seulement te pouvoir moteur qui traduit cet épui-
sement à la suite d'une excitation prolongée récri-
ture aussi le rend manifeste, eu devenant plus
petite qu'à l'état normal. Nous voyons en eu'et que
si nous faisons écrire un sujet après lui avoir
donné ta suggestion d'une impression sensorielle
telle que la couleur rose ou l'odeur du musc. on
obtient d'abord une écriture large, dynamogéniée
se rapetisse
peu après, l'écriture progressivement.
elle s'épuise en quelque sorte. Par conséquent le
entre les mouvements graphiques et Feubrt
parallèle
musculaire se maintient ici. Ce n'est pas tout. Si on
laisse l'expérience continuer un certain temps, dans
le cas où la première excitation n'a pas été trop
l'écriture de nouveau: en
violente, s'agrandit
d'autres termes, il se fait une o~V~~co~c~~
dans laquelle l'état prime reparait, exactement
comme cela se passe la force musculaire.
pour
Cette série d'excitations et de dépressions que pré-
sente l'écriture sous l'iniluence d'une excitation
sensorielle continue nous parait être tout à fait
de la polarisation motrice, où l'impul-
l'analogue
sion est remplacée par la paralysie ici seulement,
K~
L É<:RtTTKE HYSTÉR!Qt'E

1 1.
la dépression ne va pas jusqu'à la paralysie, parce
l'excitation épuisante n est pas assez forte.
que
On peut amener le même épuisement de récri-

ture par des suggestions d'états psychiques a carac-


tëre déprimant. comme la modestie ou ht tristesse.
On voit alors d'emblée les caractères graphiques se

rapetisser.
Les expériences nous montrent toutes
précédentes
les mouvements coordonnés de récriture
que
suivent. chez des sujets hystériques, les mêmes modi-
fications que ta puissance musculaire ces modifica-
tions peuvent être d'ailleurs classées tout simple-
ment sous les noms d'excitation et de dépression,
de dvnamogénie et d'inhibition (Brown-Séquard
Les observations précédentes ne s'appliquent qu'aux
mais il est probable que ~hystérie
hystériques;
rend seulement plus apparents des phénomènes qui
existent aussi à rétai normaL
L'excitation et la dépression, tel est le point
nous désirions signaler dans cette courte
unique que
note. Nous reviendrons plus tard sur d'autres

modifications de l'écriture. Nous n'avons pas


examiné ici la grosse question de savoir si l'écri-
ture permet de diagnostiquer le caractère mental
résoudre un tel problème, le
du scripteur; pour
seul moyen serait de recourir à la méthode hypno-
un ferait écrire son sujet
tique expérimentateur
sous Finnuence de suggestions diverses et ensuite
le ~raphoiogue, auquel les spécimens d'écriture
seraient présentés sans commentaires, aurait à devi-
306 ÉTUDES DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE

ner à quelle espèce de suggestion chaque spécimen


L'essai de ce dias~~tic permettrait de
correspond.
savoir où en est la grapho~~e cont-emporame.
TABLE DES MATIÈRES

Fétichisme dans FAmour.


Le
La Vit; psychique des Micro-organismes.

tL.Tntensité des Images mentales

~LeProMeme hypnotique

tNotesorrEentare hystérique

HtPKtMERtE DE CUAMLE~ HÉRtS~E\


t~REU\.
SERVICE PHOTOGRAPHIQUE

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