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Les ports constituent des lieux de travail


dans lesquels les structures et les équipements
installés sont nombreux, avec des intervenants
divers, où s’effectuent des activités variées.

Cette brochure a pour objet de présenter les


différents textes réglementaires applicables
aux opérations de manutention. Elle s’articule
autour de la démarche de prévention prévue à
l’article L.230-2 du code du travail qui concerne
toutes les activités.

Avant toute opération de manutention


il s’agira ainsi de :
- tenir compte de l’environnement de travail
pour organiser l’opération ;
- choisir un mode de manutention adapté à
l’activité concernée ;
- utiliser l’appareil de levage et de manutention
dans le respect des dispositions techniques et
réglementaires qui lui sont applicables ;
- prévoir des moyens de formation,
d’information et permettre la participation
des intervenants à la prévention des risques
professionnels ;
- prévenir les risques liés à l’intervention
d’entreprises extérieures.

Les manutentions portuaires


Paysage institutionnel
et réglementation applicable

Institut national de recherche et de sécurité


pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00
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Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr

Édition INRS ED 943


1re édition • juillet 2005 • 5 000 ex. • ISBN 2-7389-1275-3
6516_COUV 6/07/05 17:40 Page 2

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)


Pour commander les films (en prêt), les brochures et les affiches de l’INRS,
Dans le domaine de la prévention des risques adressez-vous au service prévention de votre CRAM ou CGSS.
professionnels, l’INRS est un organisme
scientifique et technique qui travaille, au plan
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L’INRS est une association sans but lucratif AQUITAINE fax 05 55 79 00 64 fax 02 35 03 58 29
(24 Dordogne, 33 Gironde, doc.tapr@cram-centreouest.fr catherine.lefebvre@cram-normandie.fr
(loi 1901) constituée sous l’égide de la CNAMTS 40 Landes, 47 Lot-et-Garonne, dominique.morice@cram-normandie.fr
et soumise au contrôle financier de l’État. Géré 64 Pyrénées-Atlantiques) ÎLE-DE-FRANCE
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fax 05 90 21 46 13 fax 05 94 29 83 01 prevention@cgss-reunion.fr fax 05 96 51 81 54
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS, lina.palmont@cgss-guadeloupe.fr prevention@cgss-martinique.fr
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La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de deux ans
et d’une amende de 150 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).

© INRS, 2005. Conception graphique Catherine Picard.


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Les manutentions portuaires


Paysage institutionnel
et réglementation applicable

Monica Ferreira
INRS, Département Documentation,
informations juridiques

Anne Le Roy
INRS, Département Documentation,
informations juridiques

Patrick Laine
INRS, Département Equipements de travail et ergonomie

ED 943
juin 2005
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Remerciements pour leur collaboration :

- au service prévention de la Caisse régionale d’assurance maladie Nord – Picardie

- à l’Antenne Prévention Portuaire


1, rue de la Tranquillité, 59140 Dunkerque

- au Port autonome de Dunkerque.


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SOMMAIRE

L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL ................................................................... 9


1. La prévention des risques liés à la circulation d’engins
et de véhicules divers : l’aménagement des quais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
L’aménagement des allées de circulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11
La définition des règles de circulation et de séparation des diverses voies de circulation . . .12
La signalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13

2. La prévention des risques de chute, de coincement


et d’écrasement de personnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
L’accès aux navires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
L’accès aux cales et la protection des écoutilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
L’accès aux engins de levage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
Les planchers des navires, lieux de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
Les portes des lieux habituels de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16

3. La prévention des risques liés à l’ambiance de travail .................................. 17


L’éclairage ........................................................................................... 17
L’aération et la ventilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
L’incendie et l’explosion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
La température des locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18
Le bruit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18

LE CHOIX D’UN MODE DE MANUTENTION ADAPTÉ À L’OPÉRATION CONCERNÉE . . . . . . . . . . . .19


1. Quelles manutentions pour quelles opérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
La manutention de produits métallurgiques : tubes, brames, coils… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21
La manutention de conteneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
La manutention des sacs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
La manutention des vracs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
La manutention des grumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

2. Les manutentions manuelles ................................................................... 23


Le principe de la limitation du recours à la manutention manuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
Les dispositifs d’aide à la manutention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24
Les facteurs de risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24

Les manutentions portuaires •3


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Sommaire (suite)

Les limites de port de charges ..................................................................... 24


La mise à disposition d’équipements de protection individuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24
Une formation adaptée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25

3. les règles générales d’utilisation des équipements de travail 26


........................

Un matériel approprié et adapté à l’opération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27


Une installation adaptée aux besoins et conditions particulières du travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
La mise à disposition d’équipements de protection individuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27

DISPOSITIONS SPÉCIFIQUES LORS DE L’UTILISATION D’APPAREILS


DE LEVAGE ET DE MANUTENTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1. Les risques liés au levage de charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
L’exigence de solidité et de stabilité de l’équipement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
L’indication de la charge maximale d’utilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
La prévention des risques de chute des charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32
L’emploi à l’extérieur des appareils de levage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33

2. Les risques liés à la mobilité des appareils de levage 33


..................................

Les risques de retournement, de renversement ou de déplacement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33


Les risques de contact avec des installations électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34
Les risques de collision liés aux mouvements
de l’équipement et au manque de visibilité ..................................................... 34

3. Le levage de personnes ........................................................................... 35

4. L’utilisation d’accessoires de levage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36


Un choix en fonction de leur utilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36
L’indication de la charge maximale d’utilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36
Le stockage et l’entretien du matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36

5. Le maintien de l’état de conformité et la vérification des équipements ........... 37

4 • Les manutentions portuaires


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Sommaire (suite)

LA FORMATION, L’INFORMATION, LA PARTICIPATION DES DIFFÉRENTS INTERVENANTS


AUX ACTIVITÉS PORTUAIRES À LA PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS . . . . . . . . . . . . 39
1. La formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
La formation générale à la sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41
Les formations liées aux risques spécifiques du poste de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41
Formation aux gestes et postures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41

Formation à la conduite de certains appareils de levage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42

Formation aux gestes de commandement des engins de levage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43

Formation à l’utilisation des voies ferrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44

Formation à l’utilisation des équipements de protection individuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44

Formation spécifique aux agents chargés de travaux de maintenance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44

2. L’Information ........................................................................................ 45
Concernant l’utilisation et la maintenance des équipements de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45
Concernant l’utilisation des équipements de protection individuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45

3. La participation des intervenants aux activités portuaires


à la prévention des risques professionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Les comités d’hygiène de sécurité et des conditions de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46
L’existence d’un organisme central portuaire de prévention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46

L’INTERVENTION D’ENTREPRISES EXTÉRIEURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49


1. L’application du décret du 20 février 1992
codifié aux articles R. 237-1 et suivants du code du travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Champ d’application, définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52
La coordination générale des mesures de prévention relève de l’entreprise utilisatrice . . . . .52
Les mesures de prévention préalables à l’exécution d’une opération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53
Les mesures à respecter pendant l’exécution de l’opération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54

2. Les opérations de chargement et déchargement effectuées


par une entreprise extérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Le protocole de sécurité remplace le plan de prévention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56

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6 . Les manutentions portuaires


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Les manutentions portuaires

es manutentions représentent une part importan- La mise en œuvre de ces principes généraux de pré-

L te des activités portuaires. Différents intervenants


y participent : les dockers*, mais aussi toutes les
personnes employées à la conduite du navire, à l’en-
vention doit conduire à la mise en place de mesures
de prévention permettant d’éliminer les risques au
poste de travail ou au moins de les réduire.
tretien du navire, aux opérations de chargement et de Pour combattre ces risques à la source il convient de
déchargement de la cargaison, aux travaux à bord, à les évaluer au préalable en analysant notamment le
la manutention des vivres et autres approvisionne- milieu de travail, l’organisation du travail.
ments, aux travaux de toute nature effectués à l’aide
des appareils de levage. Il faut adapter le travail à l’homme par une bonne
conception des postes de travail, par un choix d’équi-
Ces différents intervenants, avec des statuts parfois pements de travail appropriés, par des méthodes de
différents, sont tous soumis aux mêmes règles de travail adaptées de façon à limiter en particulier le tra-
sécurité et la réglementation du code du travail leur vail monotone.
est applicable. En tenant compte de l’état de l’évolution de la tech-
La loi n° 92-496 du 9 juin 1992 modifiant le régime du nique qui permet le plus souvent de remplacer ce qui
travail dans les ports maritimes a eu en effet pour est dangereux par ce qui est l’est moins, il est alors
objet principal d’abolir le régime juridique d’exception possible de planifier la prévention dans un ensemble
qui régissait les relations de travail dans la branche de cohérent.
la manutention portuaire. Cette loi fait prévaloir les
principes de droit commun du code du travail, notam- Cette démarche de prévention nécessite une prise en
ment ce qui concerne la prévention des risques profes- compte de l’ensemble des conditions d’interventions.
sionnels et les manutentions portuaires relèvent, En effet de nombreux facteurs conditionnent les
depuis cette loi, du contrôle de l’inspecteur du travail. risques : la marchandise manutentionnée, le matériel
utilisé, l’organisation du travail, les caractéristiques du
Il existe par ailleurs des textes spécifiques à l’activité port et du navire (les accès aux quais, les accès en
portuaire qui viennent s’appliquer en complément des cale,…), les conditions environnementales (les intem-
dispositions du code du travail ou y renvoient expres- péries, le froid, le gel, la neige, le verglas augmentent
sément. les dangers), enfin l’opérateur lui même (son expé-
Il s’agit notamment : rience, ses connaissances techniques…).
- du décret n° 86-1274 du 10 décembre 1986 portant
publication de la convention internationale du travail Avant toute opération de manutention il s’agira de :
n° 152 concernant la sécurité et l’hygiène du travail - tenir compte de l’environnement de travail pour
dans les manutentions portuaires ; organiser l’opération ( I ) ;
- du règlement annexé à l’arrêté du 23 novembre - choisir le mode de manutention adapté à l’opération
1987 modifié relatif à la sécurité des navires et en concernée ( II ) ;
particulier de la division 214 concernant la protection - utiliser l’appareil de levage dans le respect des
des travailleurs et les appareils de levage. dispositions techniques et réglementaires qui lui
Quelles que soient les particularités du milieu portuai- sont applicables ( III) ;
re, les actions de prévention doivent s’inspirer des - prévoir des moyens de formation, d’information et
principes généraux prévus à l’article L.230-2 du code permettre la participation des intervenants à la pré-
du travail applicables à toutes les activités. vention des risques professionnels (IV ) ;
- prévenir les risques liés à l’intervention d’entreprises
extérieures (V).
* Ouvriers pour la manutention des marchandises dans la zone por-
tuaire. Au départ ou à l’arrivée des bateaux ce sont eux qui chargent
et déchargent les cargaisons. Dans cette brochure, il faut comprendre par chef d’é-
L’article L.511-2 du code des ports maritimes différencie deux caté- tablissement le responsable de l’entreprise de manu-
gories d’ouvriers dockers : les ouvriers dockers professionnels qui
tention ou son délégataire, c’est à dire celui qui
sont soit mensualisés, soit intermittents et les ouvriers dockers occa-
sionnels. Les dockers ont le monopole de tout ce qui est manuten- détient le pouvoir de direction et d’application de la
tion dans le domaine maritime public. réglementation en hygiène et sécurité.

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8 . Les manutentions portuaires


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L’ENVIRONNEMENT

DE

TRAVAIL

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© Port autonome de Dunkerque

10 . Les manutentions portuaires


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Les opérations qui sont effectuées dans les ports maritimes sont diverses et variées
et les structures et équipements qui y sont installés sont nombreux.
Les risques engendrés par cet environnement de travail particulier sont importants.
Les quais sont le siège d’une activité intense : opérations de chargement
et déchargement des marchandises des navires, intervenants multiples,
circulation et croisement continus d’engins mobiles et de travailleurs
circulant à pied, encombrement des quais.
À l’intérieur des navires, diverses opérations de chargement et de déchargement
sont également réalisées. Des appareils de levage et d’aide à la préhension
des charges sont souvent utilisés pour procéder à ces manutentions.
Ces appareils installés à bord des navires ou sur les quais
constituent également des sources de risques.
La réglementation prévoit afin de pallier ces différents risques,
des mesures de prévention à respecter en ce qui concerne les déplacements,
la circulation, l’état des sols sur les quais du port, la signalisation, les moyens d’accès
aux navires par les dockers et l’utilisation des appareils de levage.

La prévention des risques liés à 1


la circulation d’engins et de véhicules divers :
l’aménagement des quais
Sur les quais d’un port, la circulation est souvent inten- lation des véhicules ou le gerbage des produits ou des
se. Se croisent en effet des piétons, des véhicules, des marchandises devront être aménagés à cet effet et
chariots, des tracteurs, des camions, tandis que fonc- correctement entretenus.
tionnent des grues et d’autres appareils de levage.
Les quais sont encombrés par des marchandises de Pour prévenir les risques de collision entre les engins
toutes sortes, débarquées ou attendant leur embar- ou entre les engins et les hommes, l’article R. 235-3-
quement. Il convient alors de baliser les allées de cir- 19 du code du travail prévoit, que les postes de travail,
culation, d’établir des règles de circulation et de voies de circulation et autres emplacements ou instal-
mettre en place une signalisation adaptée. lations à l’air libre destinés à être occupés ou utilisés
par des travailleurs lors de leurs activités, doivent être
conçus de telle façon que la circulation des piétons et
L’aménagement des allées des véhicules puisse se faire de manière sûre. Ces
dispositions s’imposent lors de la conception ou de l’a-
de circulation ménagement des lieux de travail.

La convention n° 152 de l’Organisation internationale Les voies de circulation doivent être maintenues li-
du travail concernant la sécurité et l’hygiène dans les bres de tout obstacle. Les zones de stockage ou d’en-
manutentions portuaires, fixe des principes généraux treposage de matériaux et de produits doivent de ce
de sécurité à adopter en ce qui concerne notamment fait être aménagées et rendues distinctes des voies de
l’organisation des quais des ports où sont réalisées les circulation. Le principe est que les voies prévues pour
opérations de manutentions portuaires. la circulation ne se trouvent pas réduites du fait de l’u-
Ainsi, l’article 10 de cette convention précise notam- tilisation d’une partie de ces voies pour le stockage ou
ment que tous les sols des quais utilisés pour la circu- l’entreposage de matériaux ou de produits.
e

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La définition des règles de circulation et de séparation


des diverses voies de circulation

© M. Verbeke. Antenne Prévention Portuaire


Lorsque les équipements de travail mobiles évoluent travail qui circulent sur les voies, telles que les dimen-
dans une zone de travail, le chef d’établissement doit sions des équipements et de leurs remorques, dimen-
établir des règles de circulation adéquates et veiller sions maximales des chargements et des
à leur bonne application. équipements de manutention, systèmes de direction
En ce qui concerne les chefs d’établissement utilisa- et de freinage, type de bande de roulement…
teurs des lieux de travail, l’article R. 232-1-9 du code
du travail indique que les lieux de travail intérieurs et La réglementation ne définit pas de dimensions mini-
extérieurs doivent être aménagés de telle façon que males pour les voies de circulation. Ces dimensions
la circulation des piétons et des véhicules puisse se sont déterminées compte tenu d’une évaluation des
faire de manière sûre. risques, propre aux équipements de travail mobiles
La circulaire du 14 avril 1995 précise que ces disposi- concernés et aux sites de travail.
tions impliquent que, dès que l’importance de la cir- La circulaire du 15 juin 1999 rappelle cependant que
culation des véhicules le justifie, les circulations des l’arrêté du 30 juillet 1974 abrogé, prévoyait que les
véhicules et des piétons soient distinctes. allées de circulation des chariots automoteurs
devaient avoir une largeur au moins égale à la largeur
L’article R. 233-13-16 du code du travail prévoit que les du chariot ou du chargement augmentée d’1 mètre,
voies de circulation empruntées par les équipements ou à la largeur de deux chariots augmentée d’1,4 m
de travail mobiles doivent avoir un gabarit suffisant et en cas de circulation dans les deux sens. Ces dimen-
présenter un profil permettant leur déplacement sans sions peuvent donc être considérées comme permet-
risque à la vitesse prévue par la notice d’instructions. tant de satisfaire aux obligations de l’article
Elles doivent être maintenues libres de tout obstacle. R. 233-13-16 du code du travail.
La circulaire du 15 juin 1999 précise que le respect de
ces dispositions conduit : En outre, les règles de circulation doivent tenir comp-
• à aménager des voies de circulation dans la mesure te des caractéristiques des voies et du type de circula-
où la conception de ces lieux de travail le permet ; tion concerné. Elles peuvent inclure des règles de
• à définir des règles pour la circulation en sécurité des priorité de circulation, ou de passage aux intersec-
équipements mobiles dans les zones de travail, en tions, des limitations de vitesse.
fonction des caractéristiques des voies et des équi- Cette obligation s’applique au chef d’établissement
pements ; pour les zones de travail qui sont sous son autorité.
• à mettre en place une signalisation appropriée. Elle ne s’applique pas aux déplacements d’un équipe-
Pour aménager les voies de circulation, il doit être ment de travail dans des zones déjà soumises à des
tenu compte des caractéristiques des équipements de règles de circulation publique.

12 . Les manutentions portuaires


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La signalisation ximité immédiate d’un risque déterminé ou de l’objet


à signaler. Leurs dimensions (…) doivent garantir une
bonne visibilité ».
La convention n° 152 de l’OIT indique que les lieux de Peuvent se rajouter aux panneaux de signalisation de
travail qui comportent un risque pour la sécurité doi- santé et de sécurité prévus par la réglementation du
vent être clôturés ou au moins balisés. travail d’autres panneaux spécifiques aux risques d’un
En ce qui concerne la signalisation à utiliser, l’arrêté du établissement. Rappelons en effet qu’une entreprise
4 novembre 1993 prévoit dans son article 13, les est libre de créer les panneaux de signalisation sup-
modalités de la matérialisation des voies de circula- plémentaires qui lui sont nécessaires, en respectant
tion. Celles-ci doivent être marquées, à moins qu’elles les principes énoncés par la réglementation. L’arrêté
ne soient pourvues de barrières ou d’un dallage du 4 novembre 1993 précise toutefois que « l’efficaci-
approprié. té d’une signalisation ne doit pas être mise en cause
L’identification se fait en général par le biais de ban- par la présence d’une autre signalisation du même
des continues d’une couleur bien visible, de préféren- type qui affecte la visibilité (…), ce qui implique
ce blanche ou jaune, compte-tenu de la couleur du sol. notamment d’éviter d’apposer un nombre excessif de
À l’intérieur des zones bâties de l’entreprise, les obs- panneaux à proximité immédiate les uns des autres ».
tacles susceptibles de provoquer des chocs ou des
chutes de personnes et les endroits dangereux, doi- Concernant les quais publics, des moyens de signalisa-
vent être signalés par des tion (panneaux, marquages au sol…) conformes aux
bandes jaune et noir ou spécifications du code de la route devront être mis en
rouge et blanc (art. 12). place. Ces panneaux de signalisation routière doivent
être apposés en complément de ceux destinés spécia-
Par ailleurs l’arrêté du 4 novembre 1993 précise que lement à la prévention des risques liés à l’activité pro-
les panneaux doivent être installés « dans un endroit fessionnelle des intervenants portuaires.
bien éclairé et facilement accessible et visible soit à On pourra ainsi trouver notamment les panneaux
l’accès à une zone pour un risque général, soit à pro- suivants :
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Les manutentions portuaires . 13


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II La prévention des risques de chute,


de coincement et d’écrasement de personnes
Les manutentions portuaires consistent en
grande partie en des opérations de charge-
ment et de déchargement de navires. Les tra-
vailleurs sont de ce fait amenés à réaliser une
partie des opérations sur les navires. La régle-
mentation prévoit des règles d’aménagement
des navires afin que les salariés chargés des
opérations puissent accéder aux navires, aux
cales, aux plate-formes et aux engins de leva-
ge de bord sans danger. En complément des
dispositions du code du travail viennent se
rajouter celles contenues, pour l’essentiel, dans
la division 214 du règlement annexé à l’arrêté
du 23 novembre 1987 et dans les dispositions
générales étendues par arrêté du 7 juillet 1965
relatives aux opérations de chargement et de
déchargement des navires de mer.

L’accès aux navires


© M. Verbeke. Antenne Prévention Portuaire

L’accès au navire constitue un des aspects peuvent être soumis du fait des variations de la posi-
importants de la sécurité du travail portuaire. En effet tion du navire par rapport au quai.
des variations de niveau se produisent sous l’effet de Le règlement annexé à l’arrêté du 23 novembre 1987
la marée et de la répartition de la charge à l’intérieur relatif à la sécurité des navires définit les moyens d’ac-
du navire, le vent et les courants peuvent également cès qui doivent être mis en place sur les navires afin
influer sur la position du navire par rapport au quai. de garantir la sécurité des travailleurs devant se rend-
re sur les navires pour y effectuer des opérations de
Les moyens d’accès (échelles et passerelles) doivent chargement et de déchargement : échelle de coupée,
présenter une solidité suffisante, non seulement planchon d’embarquement en particulier.
pour supporter le poids des individus qui les emprun- L’article R. 233-45 du code du travail indique par
tent mais encore pour résister aux efforts auxquels ils ailleurs que les ponts volants ou les passerelles pour
le chargement et le déchargement des navires doi-
vent former un tout rigide et être munis de garde-
corps des deux côtés.

L’accès aux cales et


la protection des écoutilles
La protection des écoutilles de cales apparaît comme
un élément très important de la sécurité du travail à
bord des navires. Les cales peuvent parfois dépasser
12 mètres de hauteur. On peut faire une chute dans
une cale non seulement en basculant à travers une
ouverture d’écoutille mais également en se rendant
dans cette cale. Ce risque constitue une des causes
d’accident du travail et concerne tous les personnels
intervenant sur le navire et pas seulement les memb-
res des équipages.
L’article 214-2.02 du règlement annexé à l’arrêté
23 novembre 1987 prévoit ainsi que l’accès aux cales
doit se faire par une écoutille distincte de celle
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14 . Les manutentions portuaires


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Les caractéristiques techniques des écoutilles sont


fixées par le règlement annexé à l’arrêté du 23 no-
vembre 1987.

De façon générale, tout employeur qui a l’intention de


réaliser des travaux temporaires en hauteur doit choi-
sir un équipement offrant une protection adéquate
contre les risques de chute de hauteur. Des équipe-
ments de travail appropriés doivent être choisis pour
assurer et maintenir des conditions de travail sûres. La
priorité doit être donnée aux moyens de protection
collective sur les mesures de protection individuelles.
Le moyen le plus approprié d’accès aux postes de tra-
vail en hauteur doit être choisi en fonction de la fré-
quence de circulation, de la hauteur à atteindre et de
la durée d’utilisation.
© M. Verbeke. Antenne Prévention Portuaire

Ces dispositions sont précisés aux articles R. 233-13-20


et suivants du code du travail.

L’accès aux engins de levage


de bord
Les moyens d’accès à la cabine d’un engin de levage,
nécessaires à la conduite de l’engin ou à son entretien
doivent être sûrs.
servant aux opérations de chargement et de déchar-
Les aménagements de sécurité du navire à réaliser
gement et par le biais d’une échelle fixe, si possible
sont décrits par l’article 214-2.03 du règlement annexé
inclinée.
à l’arrêté du 23 novembre 1987.
Ce texte précise aussi que, lorsque par suite des condi-
Celui-ci dispose que les échelles utilisées pour l’accès
tions de chargement, l’usage d’une échelle fixe s’avè-
aux engins de levage doivent être métalliques et
re impossible, il peut être fait usage d’une échelle
respecter les prescriptions applicables aux échelles de
mobile, sous réserve que celle-ci présente des garan-
cale (paliers en nombre suffisant, montants lisses,
ties suffisantes de sécurité.
espacements des barreaux ou des marches de 30 cen-
timètres au maximum…).
Par ailleurs les dispositions générales étendues par
Si l’inclinaison de l’échelle par rapport à la verticale
arrêté du 7 juillet 1965 relatives aux opérations de
dépasse 15°, celle-ci doit être pourvue de mains cou-
chargement et de déchargement à bord des navires
rantes. En aucun cas, l’inclinaison de l’échelle ne pour-
de mer prévoient certaines dispositions permettant de
ra dépasser 25°.
prévenir la chute des personnes dans les écoutilles.
Les échelles verticales ayant une hauteur supérieure à
Lorsque le personnel circule ou travaille à proximité
3 mètres ou exposant une personne à des risques de
d’une écoutille ou de toute autre ouverture dans les
chutes supérieures à 3 mètres doivent être équipées
ponts qui n’est pas équipée d’un surbau d’une hauteur
de crinolines.
au moins égale à 0,75 m et qu’il est exposé à un
risque de chute, des garde-corps amovibles d’une
hauteur nette au moins égale à 0,90 m de hauteur
doivent être mis en place, avant toute opération de
manutention.
Les planchers des navires,
lieux de travail
L’entreprise de manutention pourra compléter ces
dispositifs de protection par la mise en place de pro- L’article 214-2.12 du règlement sur la sécurité des
tections amovibles, soit placées à 0,50 m du sol et navires prévoit que :
constituées par des lisses, câbles ou chaînes tendues, • Les planchers doivent être antidérapants, à moins
soit par des filets bien tendus et solidement fixés. que leur destination spécifique n’exclue cette qualité
mais alors l’endroit devra être munis de dispositifs
Lorsque des manutentions sont effectuées à des contre la chute ;
niveaux différents du navire, la partie ouverte de l’é- • Ils doivent être exempts d’obstacles autres que ceux
coutille du pont le plus élevé doit être protégée de indispensables au bon fonctionnement du navire. S’il
manière à empêcher la chute de personnes. en existe, ces obstacles doivent être clairement per-

Les manutentions portuaires . 15


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ceptibles, notamment par une coloration contrastan- sens de l’ouverture ou encore les dispositifs de fer-
te et/ou un marquage approprié ; meture.
• Les surfaces des planchers dans les locaux doivent Il est ainsi prévu que les portes battantes doivent être
être de nature à pouvoir être nettoyées et ravalées transparentes ou posséder des panneaux transparents.
pour obtenir des conditions d’hygiène appropriées ; Un marquage sera apposé à hauteur de vue sur les
• Enfin, les passerelles ou parties des ponts extérieurs portes transparentes, cette obligation ne s’appliquant
n’offrant pas de résistance suffisante au poids des pas quand un tel marquage entrave la visibilité depuis
travailleurs et de leurs équipements doivent être le poste de conduite.
clairement marquées. Les portes coulissantes doivent posséder un système
de sécurité les empêchant de sortir de leurs rails et de
tomber.
Les portes mécaniques doivent posséder des disposi-
Les portes des lieux habituels tifs d’arrêt d’urgence facilement identifiables et acces-
sibles et pouvoir également, sauf si elles s’ouvrent
de travail automatiquement en cas de panne d’énergie, être
ouvertes manuellement.
C’est l’article 214-2.13 du règlement sur la sécurité des Dans tous les cas, les portes doivent fonctionner aussi
navires qui fixe les exigences techniques des portes sûrement que possible pour le travailleur, en particu-
en ce qui concerne les matériaux, le marquage, le lier par mauvais temps ou par grosse mer.

16 . Les manutentions portuaires


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La prévention des risques III


liés à l’ambiance de travail
L’éclairage tiques de l’installation de ventilation sont adaptées à
l’activité et qu’elles permettent d’assurer la salubrité
de l’air de sorte que les concentrations en polluants
Les moyens d’accès à bord, les ponts, les échelles et restent inférieures aux valeurs limites fixées et qu’el-
les coursives, les espaces à cargaison, et les accès aux les ne sont pas dangereuses pour la santé.
cales et aux engins de levage lorsque les travaux de Il est responsable de la maintenance et de l’entretien
chargement ou de déchargement doivent être exécu- de l’installation et doit en assurer régulièrement le
tés de nuit, doivent être équipés de dispositifs per- contrôle.
mettant un éclairage artificiel approprié.
Par ailleurs il existe des règles de ventilation particu-
L’article 214-2.04 du règlement annexé à l’arrêté du lières pour certains types de travaux ou d’activité
23 novembre 1987 dispose encore que les lieux de notamment pour les atmosphères confinées.
travail doivent, autant que possible, disposer d’une Ainsi pour les travaux dans les puits, les cuves, les
lumière naturelle suffisante et être équipés de dispo- réservoirs ou les fosses il est nécessaire, avant d’accé-
sitifs permettant un éclairage artificiel approprié aux der à ces lieux de travail, de contrôler leur contenu et
travaux qui y sont effectués sans mettre en danger la de vérifier que leur atmosphère ne présente aucun
sécurité et la santé des travailleurs, ni gêner la navi- risque, notamment en ce qui concerne la toxicité,
gation d’autres navires. l’asphyxie, l’inflammabilité ou l’explosivité. Des mesu-
En outre, les lieux de travail dans lesquels les tra- res de ventilation particulières devront être mise en
vailleurs sont particulièrement exposés à des risques place en fonction de cette évaluation des risques
en cas de panne d’éclairage artificiel, doivent possé- (code du travail, art. R. 232-5-12).
der un éclairage de sécurité d’une intensité suffisante.
Enfin, l’éclairage de secours doit être maintenu en
état de fonctionner efficacement et être testé périodi-
quement (en ce qui concerne les circuits et les instal- L’incendie et l’explosion
lations de sécurité on se reportera aux dispositions
fixées par l’arrêté du 26 février 2003). Les dispositions relatives à la prévention et à la lutte
contre l’incendie et l’explosion figurent aux articles
R. 232-12 et suivants du code du travail.
L’aération et la ventilation De façon générale les chefs d’établissements doivent
prendre les mesures nécessaires pour que tout com-
mencement d’incendie puisse être rapidement et effi-
La réglementation en matière d’aération concerne les
cacement combattu dans l’intérêt du sauvetage du
locaux fermés où le personnel est appelé à séjourner.
personnel (code du travail art. R. 232-12-17).
Elle s’applique aussi à tous les lieux où le personnel
De même, les chefs d’établissements doivent prendre
doit intervenir où il existe un risque lié à la qualité de
les mesures de prévention techniques et organisation-
l’air .
nelles appropriées au type d’exploitation. Ces mesures
L’article R. 232-5 du code du travail pose deux objectifs :
doivent être prises dans l’ordre de priorité suivant :
• maintenir un état de pureté de l’atmosphère propre
• empêcher la formation d’atmosphères explosives ;
à préserver la santé des travailleurs ;
• si la nature de l’activité ne permet pas d’empêcher la
• éviter les élévations exagérées de température, les
formation d’atmosphères explosives, éviter l’inflam-
odeurs désagréables et les condensations.
mation d’atmosphères explosives ;
• atténuer les effets nuisibles d’une explosion dans
La réglementation distingue deux grandes catégories
l’intérêt de la santé et de la sécurité des travailleurs
de locaux :
(code du travail, art. R. 232-12-25) .
• les locaux dits à pollution non spécifique où la pollu-
tion est liée à la seule présence humaine à l’excep- Quand des atmosphères explosives peuvent se former
tion des locaux sanitaires ; en quantités susceptibles de présenter un risque pour
• les locaux dits à pollution spécifique, où des pol- la santé et la sécurité des travailleurs ou d’autres per-
luants sont émis (gaz, vapeurs, brouillards, fumées, sonnes, le chef d’établissement doit (en application
poussières…). des principe généraux de prévention et des principes
Les objectifs de ventilation prévus par la réglementa- particuliers définis à l’article R. 232-12-25 du code
tion doivent être pris en compte dès la conception de du travail) prendre toutes les mesures nécessaires
l’installation. pour que :
Le chef d’établissement – qui sur un navire est le com- • le milieu de travail permette que le travail se dérou-
mandant – doit vérifier de son côté que les caractéris- le en toute sécurité ;

Les manutentions portuaires . 17


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• une surveillance adéquate soit assurée, conformé- de et que la température doit demeurée convenable
ment à l’évaluation des risques, en utilisant des sans donner lieu à des émanations délétères (art.
moyens techniques appropriés ; R. 232-6).
• une formation des travailleurs en matière de protec-
tion contre les explosions soit délivrée ;
• les travailleurs soient équipés, en tant que de
besoin, de vêtements de travail adaptés en vue de
Le bruit
prévenir les risques d’inflammation (code du travail,
art. R. 232-12-27). Toutes les mesures techniques appropriées doivent
être prises afin que le niveau sonore sur les lieux de
Le chef d’établissement doit subdiviser en zones les travail soit réduit autant que possible, compte tenu de
emplacements où des atmosphères explosives peu- la taille du navire (art. 214-2.18 du règlement sur la
vent se présenter, conformément à une classification sécurité des navires).
définie par arrêté (à paraître) (art. R. 232-12-28).
Les accès des emplacements doivent être signalés Ce principe de prévention est le même que celui prévu
conformément à l’arrêté du 4 novembre 1993. à l’article R. 232-8 du code du travail qui précise en
Vous pourrez vous référer utilement aux brochures de outre que l’exposition au bruit doit demeurer à un
l’INRS : Les mélanges explosifs. 1. Gaz. vapeurs (réfé- niveau compatible avec la santé des travailleurs.
rence ED 911) ; Les mélanges explosifs. 2. Poussières La protection collective doit être privilégiée.
(à paraître fin 2005). Elle consiste dans :
- l’insonorisation des sources de bruit à la conception
des machines,
- lors de l’installation et de l’entretien des machines,
La température des locaux par l’aménagement des postes de travail,
- dans l’insonorisation des lieux de travail, au moment
La température dans les locaux doit être adéquate de leur conception et par un aménagement pour évi-
pour l’organisme humain pendant le temps de travail, ter notamment la diffusion et la propagation des
compte tenu des méthodes de travail appliquées, des bruits.
contraintes physiques imposées aux travailleurs et des Quand la réduction du bruit n’est pas suffisante et
conditions météorologiques régnant ou susceptibles qu’elle ne peut être obtenue par la protection collecti-
de régner dans la région où opère le navire. ve, des moyens de protection individuelle devront
Ces dispositions de l’article 214-2.15 du règlement sur être utilisés (casques, bouchons d’oreilles…).
la sécurité des navires sont conformes à celles du code Les dispositions concernant la prévention des risques
du travail qui dispose que les locaux fermés affectés dus au bruit et les niveaux sonores figurent aux arti-
au travail doivent être chauffés pendant la saison froi- cles R. 232-8 et suivants du code du travail.

18 . Les manutentions portuaires


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LE CHOIX D’UN MODE

DE MANUTENTION

ADAPTÉ À
L’OPÉRATION CONCERNÉE

Les manutentions portuaires . 19


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20 . Les manutentions portuaires


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Une grande diversité de produits transite dans les ports,


chacun présentant des risques spécifiques : produits manufacturés,
produits agricoles et denrées alimentaires, produits pétroliers
et produits chimiques…
La diversité des produits se double d’une grande diversité
des conditionnements impliquant des techniques de manutentions
et des risques très différents : vrac liquide, vrac solide (minerais,
charbon, sable…), caisses, sacs, tubes, bobines, conteneurs…
Il convient d’adapter les moyens de manutention, de transbordement
et de levage, en fonction des caractéristiques de la charge.

Quelles manutentions I
pour quelles opérations
La manutention de produits Les coils sont des feuilles d’acier de faible épaisseur,
enroulées en bobines, dont le poids atteint plusieurs
métallurgiques : tubes, tonnes.
Les coils sont transportés sur des wagons équipés de
brames, coils… berceaux.
La reprise sur wagons se fait par grues parfois jume-
Les tubes sont en acier, le plus souvent de diamètre lées et élingue plate en tressage métallique.
important et de longueur différente. Ils pèsent plu- Les coils sont posés en cale sur chevrons de bois, calés
sieurs tonnes. Ils sont amenés par trains ou camions et bridés les uns aux autres par feuillards d’acier.
et stockés avant chargement.
Pour leur déchargement ces tubes sont repris par des Les tôles sont des feuilles de fer ou d’acier laminé.
grues à quai. Ces produits sont amenés par wagons spéciaux, stoc-
Pour leur chargement en cale, les moyens de préhen- kés à quai et repris à l’aide de pinces autobloquantes
sion des tubes préconisés sont des ventouses ou des levées par une grue de quai. Lors du levage et de la
systèmes magnétiques qui suppriment les opérations virée de la grue, des effets ondulatoires peuvent se
d’accrochage et de décrochage et, de ce fait les produire.
risques correspondants.
© M. Verbeke. Antenne Prévention Portuaire

Les brames sont des plaques métalliques massives


rectangulaires dont le poids atteint plusieurs tonnes.
Ces produits, amenés par wagons, sont stockés à quai
sur des chevrons en bois pour faciliter la reprise par
chariot automoteur à fourches.
Les moyens de levage utilisés sont principalement :
• une grue de quai ou une grue à bord ;
• un palonnier adapté à la longueur des brames ;
• des chaînes métalliques avec anneaux d’accrochage
directement sur le palonnier.

Les manutentions portuaires . 21


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La manutention de conteneurs La manutention des sacs


La sacherie est utilisée pour différentes matières, le
sucre et la farine par exemple.
Il existe plusieurs types de manutention de la sacherie :
• en préélingués : une élingue spéciale maintient ras-
semblés les sacs et permet de les manutentionner
avec palonnier, élingues ou crochets ;
• en descendeur : les sacs sont transportés par bande
et arrivent en cale par l’intermédiaire d’un descen-
deur (appareil s’inspirant d’un toboggan) ;
• en traditionnel sac à sac : à partir des sacs stockés,
les dockers reconstituent une palanquée (empilage
de plusieurs sacs sur différents plans) qui sera repri-
se dans une élingue et amenée ensuite en cale ;
• à l’aide de grands récipients en vracs souples appe-
lés « big bag ».

La manutention des vracs


(minerai, charbon, céréales, etc.)

Le déchargement de ces produits s’effectue par por-


© Port autonome de Dunkerque tiques équipés de bennes.
Le transport des conteneurs se fait par tracteurs, par
camions, par chariots cavaliers ou à l’aide de chariots
élévateurs. Ils sont ensuite repris par portique ou par
grue et amenés enfin sur le navire. Pour éviter toute La manutention des grumes
intervention manuelle d’accrochage, il convient d’é-
quiper le portique d’un spreader automatique et les Pour procéder au transbordement des grumes, le leva-
grues mobiles d’un spreader automatique rotatif. ge se fait à l’aide de pinces mécaniques ou hydrau-
Ces conteneurs sont utilisés pour le transport de mar- liques, grume par grume, avec une grue de bord ou
chandises diverses, liquides ou pulvérulentes. avec une grue de quai.

© Port autonome de Dunkerque

22 . Les manutentions portuaires


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Les manutentions manuelles II

© M. Verbeke. Antenne Prévention Portuaire


Les manutentions manuelles sont à l’origine d’un
grand nombre d'accidents du travail et peuvent à
Le principe de la limitation
terme provoquer des maladies professionnelles (lom- du recours à la manutention
balgies chroniques, troubles musculosquelettiques).
C’est pourquoi l’institution prévention a mis au point manuelle
une méthode d’analyse des manutentions manuelles. On entend par manutention manuelle toute opération
de transport ou de soutien d’une charge, dont le leva-
Cette méthode a pour objectif d’aider les entreprises à : ge, la pose, la poussée, la traction, le port ou le dépla-
• repérer et analyser les situations de travail mettant cement, qui exige l’effort physique d’un ou plusieurs
en jeu des manutentions manuelles, travailleurs (code du travail, article R. 231-66).
• évaluer les risques que ces situations engendrent,
• orienter vers des solutions qui réduisent la fréquen- Ces manutentions dites manuelles comportent des
ce et la pénibilité des manutentions. risques dorso-lombaires pour les travailleurs en raison
des caractéristiques de la charge ou des conditions
On peut consulter à ce propos les brochures de l’INRS ergonomiques défavorables.
(ED 776) Méthodes d’analyse des manutentions En raison de ces risques identifiés, l’employeur doit
manuelles ou (ED 814) Comment améliorer vos éviter le recours à la manutention manuelle. Il doit
manutentions. prendre les mesures d’organisation du travail appro-
priées ou utiliser des appareils mécaniques pour
D’une manière générale la priorité est à donner dans respecter ce principe.
tous les cas à la manutention mécanique. Dans toutes les opérations la priorité doit être donnée
à la manutention mécanique et l’utilisation d’appareils
Si la manutention manuelle ne peut être évitée, des de levage doit toujours être préférée à la manutention
moyens d’aide mécaniques (palonniers, treuils…) ou à manuelle.
défaut des accessoires de préhension (crics, tables
élévatrices…) doivent être mis à disposition des sala- Cependant pour certains types d’opérations le recours
riés manutentionnaires, afin de limiter l’effort phy- à la manutention manuelle est inévitable. Pour la
sique et rendre la tâche plus sûre et moins pénible. manutention du sucre en sac par exemple, les phases

Les manutentions portuaires . 23


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de manutention mécanique se combinent avec des Cependant les charges transportées par un travailleur
manutentions manuelles, notamment lors de l’empi- ne peuvent en aucun cas être d’un poids supérieur à
lage et du « désempilage » des sacs dans la cale. Des 105 kg.
manutentions manuelles sont également rendues
nécessaires lors de l’accrochage de palonniers ou pour Dispositions spécifiques aux femmes et jeunes
élinguer. travailleurs
Des dispositions particulières pour les femmes et les
jeunes travailleurs sont prévues à l’article R. 234-6 du
code du travail. Cet article indique des limites selon le
Les dispositifs d’aide mode de manutention utilisé (manutention manuelle,
à la manutention de traction ou de poussée) et l’âge du personnel.

Recommandations de l’INRS
Quand la manutention manuelle ne peut être évitée,
L’INRS propose une méthode d’analyse des manuten-
notamment en raison de la configuration des lieux de
tions manuelles et d’évaluation des risques que ces
travail, des moyens doivent être mis à la disposition
manutentions comportent (voir notamment la brochu-
des travailleurs de façon à limiter l’effort physique et
re INRS ED 776). Sans entrer dans le détail de cette
à diminuer les risques encourus lors de ces opérations
méthode, on notera que le poids maximal recomman-
(moyens de préhension).
dé pour la manutention d’une charge est de 30 kg
pour les hommes et de 15 kg pour les femmes.

Les facteurs de risques


à prendre en compte lors de l’évaluation préalable La mise à disposition
des risques
d’équipements de protection
Pour l’évaluation des risques et l’organisation des pos-
tes de travail, l’employeur doit tenir compte des critè-
individuelle
res d’évaluation relatifs notamment, aux
caractéristiques de la charge (poids, volume), à l’effort Dès lors qu’il n’est pas possible par des moyens collec-
physique requis, aux caractéristiques du milieu de tra- tifs ou techniques de protection, d’exclure ou de limi-
vail (encombrement, exiguïté de la zone de manuten- ter suffisamment les risques pour la sécurité et la
tion, état du sol, surface, dénivellation) et aux santé des travailleurs, les salariés doivent être munis
exigences de l’activité et des facteurs individuels de de protections individuelles (voir aussi 3. Règles géné-
risque définis par l’arrêté du 29 janvier 1993 portant rales d’utilisation des appareils de levage et de manu-
application de l’article R. 231-68 du code du travail. tention, p. 25).

Les limites de port


de charges
Des prescriptions ergonomiques et réglementaires
donnent des indications quant aux limites de port de
charge à respecter. Ces limites s’appliquent quand,
après l’évaluation des risques, il apparaît qu’il n’est
pas possible de supprimer les opérations de manuten-
tion manuelle ou que des moyens mécaniques sont
difficiles à installer en raison de la configuration des
lieux.

Prescriptions générales
Le code du travail dispose que les travailleurs ne peu-
vent être admis à porter des charges supérieures à
© Port autonome de Dunkerque

55 kg qu’à condition d’y avoir été reconnus aptes par


le médecin du travail.
Les critères d’évaluation de l’aptitude médicale du
salarié sont centrés sur l’état physiologique du salarié
(âge, sexe, anthropométrie, affections antérieures),
les efforts physiques requis par l’activité de manuten-
tion et l’évaluation de la capacité d’adaptation à l’ef-
fort du salarié.

24 . Les manutentions portuaires


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La réglementation ne précise pas expressément le


type d’équipement à utiliser. Le choix de l’équipe-
ment de protection individuelle (EPI) relève d’un com-
promis qui indique la nécessité d’analyser :
• les risques auxquels sont confrontés les salariés,
• les contraintes présentées par le poste de travail, les
tâches à exécuter et l’environnement de travail,
• les contraintes des utilisateurs des EPI (morphologie,
acceptation du port…).

Pour réussir le choix de l’équipement de protection


individuelle, notamment pour prendre en compte les
contraintes de l’utilisateur, il semble indispensable
d’impliquer celui-ci dans le processus décisionnel. La
validation du choix se fera à l’issu d’une période d’es-
sai au porté dans les conditions habituelles du travail.
En effet, un choix sur catalogue ne permet pas l’éva-
luation du niveau de confort d’un protecteur.
Dans la pratique il est souvent recommandé de porter :
• des chaussures de sécurité dont les spécifications
sont données par la norme NF EN 345, avec une
semelle antidérapante pour prévenir le risques de
glissement ;
• des gants de protection contre les risques méca-
niques dont les spécifications sont données par la
norme EN 388, l’indice de performance devant tenir
compte des matériaux transportés ;
• un casque de protection dont les spécifications sont
données par la norme EN 397 ;
• un vêtement de signalisation à haute visibilité de
classe 2 suivant la norme EN 471.

D’autres équipements peuvent s’avérer nécessaires,


en fonction de la situation de travail : protection cont-
re les chutes de hauteur, protection respiratoire, pro-
tection contre la noyade, protection des yeux et du
visage…
© INRS/Yves Cosson

Une formation adaptée


Les salariés affectés à des postes comportant des
manutentions manuelles doivent avoir reçu une for-
mation aux gestes et postures. (Voir Partie IV p. 39).

Les manutentions portuaires . 25


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III Les règles générales d’utilisation


des équipements de travail
© Port autonome de Dunkerque

Les opérations de manutention peuvent se faire à l’ai- d’accès pour véhicules et plates-formes manœuvrables
de d’appareils de levage fixes ou mobiles faisant par- avec charges (art. 214-1.01 du règlement sur la sécu-
tie de l’équipement du navire ou indépendant de rité des navires).
celui-ci et se trouvant à quai. Ne sont pas considérés comme tels les élingues et
chaînes à godets des engins de dragage.
On entend par appareil de levage faisant partie de
l’équipement du navire, tout appareil de manutention L’équipement portuaire ne faisant pas partie des
fixe ou mobile, utilisé pour suspendre, lever ou ame- navires, est constitué notamment de grues fixes ou
ner des charges, les déplacer d’un point à un autre en mobiles, de portiques, de chariots de manutention
position suspendue ou surélevée, y compris les por- mais aussi d’accessoires de levage (élingues, manilles,
tiques de navires de pêche, les élévateurs, les rampes sangles, etc.).

26 . Les manutentions portuaires


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Ces appareils utilisés et installés dans les zones por- susceptibles d’être à l’origine de risques lors de l’utili-
tuaires sont des équipements de travail qui doivent sation de ces équipements de travail (code du travail,
répondre non seulement à des règles de conception art. R. 233-1).
mais aussi à des règles d’utilisation et de mise en Certains appareils peuvent par exemple être utilisés
œuvre. dans des zones où leur stabilité n’est pas assurée en
fonction du site ou de l’environnement (par exemple
Pour ce qui concerne les appareils à quai le code du déclivité du sol importante, vent violent, …).
travail précise aux articles R. 233-1 et suivants les Le chef d’établissement doit prendre en compte ces
règles générales d’utilisation et les mesures d’organi- éléments et mettre en place des mesure préventives
sation et de mise en œuvre des équipements de tra- assurant la sécurité des travailleurs, notamment en
vail (issus du décret n° 93-41 du 11 janvier 1993) et agissant sur les conditions d’implantation de l’équipe-
aux articles R. 233-13-1 et suivants, les mesures spé- ment de travail.
cifiques pour l’utilisation des équipements de travail
servant au levage de charges (issus du décret n° 98-
1048 du 2 décembre 1998). Une installation adaptée
Ces dispositions sont complétées par différents arrêtés
concernant notamment leur vérification, la formation aux besoins et conditions
des salariés et la conduite des équipements de travail
mobiles automoteurs et des équipements de levage
particulières du travail
de charge.
La réglementation applicable aux appareils de bord En cas d’installation et d’utilisation particulières, le
dépendra de la nationalité du navire. chef d’établissement doit prendre toutes autres mesu-
Les navires français sont soumis à la réglementation res nécessaires à cet effet, en agissant notamment sur
française et les dispositions applicables sont celles l’installation des équipements de travail, l’organisa-
relatives aux appareils à quai (développée ci-après). tion du travail ou les procédés de travail (code du
travail, art. R. 233-1).
Le code du travail impose ainsi une réflexion globale Cela signifie que des mesures complémentaires
quant à l’organisation de la prévention dans l’établis- doivent être prises concernant l’implantation de
sement, en l’occurrence entendu comme unité de tra- l’équipement, l’environnement de travail, la formation
vail, qui conditionne le choix des équipements de du personnel, la désignation de personnes habilitées.
travail, leur installation et éventuellement le choix des Les mesures complémentaires peuvent consister à
procédés de travail. installer un manipulateur de charges, aide à la manu-
tention, ou encore à installer une table élévatrice per-
Par ailleurs, bien que le recours aux protections collec- mettant d’adapter la hauteur de prise de charges.
tives soit privilégié, l’usage d’équipements de protec-
tion individuelle et de vêtements de travail est aussi
prévu chaque fois que nécessaire. La mise à disposition
d’équipements de protection
Un matériel approprié individuelle
et adapté à l’opération
En outre, le chef d’établissement doit mettre, en tant
que de besoin, les équipements de protection indivi-
Les fabricants déterminent les règles normales d’utili-
duelle appropriés et, lorsque le caractère particulière-
sation dans la notice d’instruction.
ment insalubre ou salissant des travaux l’exige, les
Le chef d’établissement doit utiliser l’appareil confor-
vêtements de travail appropriés à la disposition des
mément à sa fonction.
travailleurs et veiller à leur utilisation effective.
Par ailleurs le règlement annexé à l’arrêté du 23 no-
vembre 1987 précise de façon générale que tous les Les travailleurs indépendants et les employeurs men-
appareils de levage et tous les accessoires mobiles, tionnés à l’article L. 235-18 du code du travail doivent
collectifs ou non, doivent être utilisés de façon correc- utiliser des équipements de travail et des équipe-
te et sûre. ments de protection individuelle appropriés ou conve-
En particulier, ils ne doivent pas être chargés au-delà nablement adaptés, choisis en fonction des conditions
de leur CMU (charge maximale d’utilisation), sauf lors- et des caractéristiques particulières du travail. En tant
qu’il s’agit d’épreuves effectuées réglementairement que de besoin, ils doivent mettre en œuvre les mesu-
et sous la direction d’une personne compétente. res définies aux alinéas 3 et 4 ci-dessus (code du
travail art. R. 233-1).
Les équipements de travail doivent être choisis en
fonction des conditions et des caractéristiques particu- Les équipements de protection individuelle doivent
lières du travail. En outre, le chef d’établissement doit être appropriés aux risques à prévenir et aux condi-
tenir compte des caractéristiques de l’établissement tions dans lesquelles le travail est effectué. Ces équi-

Les manutentions portuaires . 27


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pements ne doivent pas être eux-mêmes à l’origine Les équipements de protection individuelle sont réser-
de risques supplémentaires. Ils doivent en outre pou- vés à un usage personnel dans le cadre des activités
voir être portés, le cas échéant, après ajustement, professionnelles de leur attributaire. Toutefois, si la
dans des conditions compatibles avec le travail à nature de l’équipement ainsi que les circonstances
effectuer et avec les principes de l’ergonomie (code exigent l’utilisation successive de cet équipement de
du travail art. R. 233-1-3). protection individuelle par plusieurs personnes, les
Les équipements de protection individuelle et les mesures appropriées doivent être prises pour qu’une
vêtements de travail doivent être fournis gratuitement telle utilisation ne pose aucun problème de santé ou
par le chef d’établissement qui assure leur bon fonc- d’hygiène aux différents utilisateurs (code du travail,
tionnement et leur état hygiénique satisfaisant par les art. R. 233-42).
entretiens, réparations et remplacements nécessaires.

© INRS/Yves Cosson

28 . Les manutentions portuaires


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DISPOSITIONS SPÉCIFIQUES

LORS DE L’UTILISATION

D’APPAREILS DE LEVAGE
ET DE MANUTENTION

Les manutentions portuaires . 29


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30 . Les manutentions portuaires


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Un appareil de levage est un engin, un dispositif, une installation dont la fonction


essentielle consiste à déplacer une charge avec changement de niveau.
Le risque principal est la perte de la maîtrise de la charge
mettant en danger le conducteur de l’appareil et son entourage.
C’est pourquoi des dispositions spécifiques viennent compléter les mesures
générales d’utilisation des équipements de travail (voir partie II ).
Ainsi le code du travail prévoit non seulement des mesures d’organisation,
des conditions de mise en œuvre des équipements mais aussi
des règles techniques à respecter pour leur utilisation.
Ces règles concernent notamment les grues fixes et mobiles,
les chariots élévateurs et chariots cavaliers, les plates-formes mobiles,
les portiques et ponts roulants, les palans et tables élévatrices.
À noter que dans les ports français, les entreprises de manutention assurent
la mise à bord et le déchargement des marchandises. La conduite et l’entretien
des grues et portiques sont en règle générales sous traités au port autonome.

Les risques liés au levage de charges I

L’exigence de solidité et Il est aussi nécessaire de prendre en compte les dépla-


cements possibles du navire lors des manutentions,
de stabilité de l’équipement ces déplacements pouvant modifier les conditions de
stabilité des appareils.
Les équipements de travail démontables ou mobiles
servant au levage de charges doivent être utilisés de
manière à garantir la stabilité de l’équipement de tra- L’indication de la charge
vail durant son emploi dans toutes les conditions pré-
visibles, compte tenu de la nature des appuis (code du maximale d’utilisation
travail art. R. 233-13-1).
L’article R. 233-13-4 du code du travail interdit de sou-
La stabilité doit être assurée en toutes circonstances, lever une charge supérieure à celle marquée sur l’ap-
pareil ou sur la plaque de charge (en dehors des
c’est à dire pendant les phases d’activité ou d’arrêt,
vérifications ou épreuves préalables à la mise ou remi-
aussi longtemps que l’équipement est prévu sur le
se en service).
lieux de travail (cela incluant les phases de montage
L’article R. 233-32-1 du même code précise aussi que
et de démontage).
les appareils servant au levage de charges doivent
porter une indication visible de la ou des charges
Les appuis doivent présenter une résistance suffisante maximales d’utilisation et, le cas échéant, une plaque
pour assurer la stabilité de l’équipement. Constituent de charge donnant la charge nominale pour chaque
des appuis, le sol, les supports de diverses natures sur configuration de l’appareil.
lesquels est installé l’équipement, mais aussi tous les La plaque de charge doit indiquer les limites d’utilisa-
éléments de structure sur lesquels repose l’équipe- tion de l’équipement, dans la configuration utilisée.
ment (voie de grue, chemins de roulement des ponts Pour les équipements de travail récents, le marquage
roulants ou portiques). prévu à l’article R. 233-84 du code du travail prévoit
que la charge nominale doit être indiquée. Pour les
De nombreux appareils de levage sont concernés : par équipements anciens une obligation de même nature
exemple les grues fixes ou mobiles et les portiques de figurait dans le décret n° 47-1592 du 23 août 1947 et
quai doivent pouvoir résister aux vents extrêmes (hors le décret n° 65-48 du 8 janvier 1965.
service) sans compromettre la stabilité de l’équipement.

Les manutentions portuaires . 31


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La prévention des risques


de chute des charges
Des mesures doivent être prises pour empêcher la
chute ou l’accrochage des matériaux, objets ou pièces
soulevées.
Pour les appareils de levage à l’arrêt, il est interdit de
suspendre une charge au crochet (code du travail, art.
R. 233-13-4). En effet cette situation modifie les condi-
tions de stabilité hors service des appareils et peut
présenter des risques de chutes d’objets.

Le transport des charges au-dessus des personnes est


interdit, à moins que cela ne soit exigé pour le bon
déroulement des travaux. Dans ce dernier cas des pro-
cédures doivent être définies et appliquées.
En cas de croisement d’une voie de circulation, des
mesures spéciales doivent être prises pour prévenir
tout risque de chute de la charge transportée par l’ap-
pareil (code du travail, art. R. 233-13-5).
Les appareils de levage et leurs accessoires doivent
être équipés de façon à prévenir les risques dus à la
chute de la charge. Toutefois la possibilité de chute de
la charge ne saurait être totalement éliminée. Il
importe donc d’organiser le chantier ou le site de tra-
vail de telle façon que les personnes ne soient pas
exposées aux risques susceptibles d’en résulter.
Pour satisfaire ce principe, il y a lieu de faire une étude
et de planifier les manutentions de manière à éviter © Port autonome de Dunkerque
le survol par la charge (en tenant compte, le cas
échéant, des interdictions particulières de survol, arrê-
tés municipaux) : l’efficacité peut se dégrader de façon aléatoire, par
• des zones d’accès ; exemple du fait de la disparition de l’énergie qui les
• des lieux de travail et lieux connexes non concernés anime (pinces de serrage non protégées contre une
par les manutentions ; ouverture intempestive, dispositifs à ventouse, ben-
• des bâtiments ou lieux privés ou publics voisins de nes preneuses, dispositifs de préhension électroma-
l’installation. gnétique, etc.).

Lors de l’accrochage ou du décrochage d’une charge Les charges suspendues ne doivent pas rester sans sur-
à la main une organisation doit être prévue de maniè- veillance, sauf si l’accès à la zone de danger est empê-
re telle que ces opérations puissent être effectuées en ché et si la charge a été accrochée et est maintenue en
toute sécurité. toute sécurité (code du travail, art. R. 233-13-11).
Pendant ces opérations aucune manœuvre de l’appa- Les zones au-dessus desquelles les charges doivent
reil de levage ne doit être réalisée sans l’accord de l’é- évoluer ne sont pas sûres. En effet, la conception des
lingueur (code du travail, art. R. 233-13-9). appareils de levage de charges ne permet pas de
Dans le domaine portuaire, l’élingage peut nécessiter garantir le maintien de la charge en cas de défaillan-
plusieurs personnes. Dans ce cas, un chef de manœu- ce d’un seul composant. C’est pourquoi la seule mesu-
vre commandera l’opération et autorisera le déplace- re préventive réellement efficace est d’interdire toute
ment de la charge après s’être assuré de la validation présence humaine dans ces zones.
préalable de chaque élingueur. En cas d’impossibilité absolue, un amarrage de sécuri-
té de la charge peut être admis, à condition d’être
En cas de panne partielle ou complète de l’alimen- pleinement efficace, c’est-à-dire d’être capable de pal-
tation en énergie, et si les charges ne peuvent être lier entièrement les défaillances de l’appareil de pré-
retenues, des mesures doivent être prises pour éviter hension.
l’exposition des travailleurs aux risques qui peuvent en Il est interdit de balancer les charges pour les déposer
résulter, que ce soit sur l’appareil lui-même ou dans en un point qui ne peut être atteint normalement par
l’environnement (code du travail, art. R. 233-13-11). l’appareil de levage.
Ce texte concerne à la fois les équipements compor- Il est également interdit de soulever ou de tirer les
tant une possibilité de chute libre de la charge et les charges en oblique sauf à l’aide d’appareils conçus à
équipements dotés d’accessoires de préhension dont cette fin (code du travail, art. R. 233-13-12).

32 . Les manutentions portuaires


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L’emploi à l’extérieur Dans ces cas, l’employeur doit disposer des moyens et
des informations lui permettant d’avoir connaissances
des appareils de levage des conditions météorologiques.
De plus des mesures de protection doivent être prises
L’utilisation à l’extérieur des appareils de levage de notamment pour empêcher le renversement de l’é-
charges non guidées doit cesser dès que la dégrada- quipement de travail et ceci dans le cadre des condi-
tion des conditions météorologiques est susceptible tions d’utilisation, d’organisation et des conditions
de compromettre la sécurité de leur fonctionnement techniques.
et d’exposer toute personne à un risque (code du tra-
vail, art. R. 233-13-13). Cette disposition s’applique à tous les appareils de
L’arrêté du 2 décembre 1998 précise que les disposi- levage à charge suspendue. Elle implique de posséder
tions de cet article s’appliquent : des informations sur l’évolution des conditions météo-
• aux équipements de levage de charges non guidées, rologiques afin de planifier les opérations de levage et
dont la hauteur sous crochet est supérieure à 6 mètres ; de prendre ainsi en temps utile les mesures nécessai-
• aux appareils de levage de personnes dont l’habita- res. Un abonnement à un service de prévisions météo-
cle (exemple, nacelle ou plate forme) n’est pas rologiques et la présence d’un anémomètre à
guidé, avec un risque de chute verticale supérieure à proximité des appareils peuvent constituer des élé-
3 mètres. ments pour obtenir ces informations.

Les risques liés à la mobilité II


des appareils de levage
Les risques de retournement, conditions de stabilité de l’équipement de travail flot-
tant ainsi constitué.
de renversement ou Quand les appareils circulent sur des voies ou chemins
de roulement, les extrémités de ces voies doivent être
de déplacement munies de dispositifs atténuant les chocs en fin de
course (code du travail, art. R. 233-13-7).
Pendant l’emploi d’un équipement de travail mobile Ces dispositions visent à pallier les accidents résultants
servant au levage de charges non guidées, des mesu- des chocs brutaux, déraillement et renversement des
res doivent être prises pour éviter son basculement, appareils installés sur des voies de roulement.
son renversement, son déplacement ou son glisse-
ment inopiné (code tu travail, art. R. 233-13-7). Les équipements de travail mobiles avec travailleurs
portés doivent être choisis, compte tenu des travaux à
Beaucoup d’appareils de levage possèdent des dispo-
effectuer et des conditions effectives d’utilisation, de
sitifs tels que des stabilisateurs sur les appareils sur manière à prévenir les risques de retournement ou de
roues ou sont soumis à des règles particulières liées à renversement de l’équipement et de chute d’objets ou
l’utilisation pour éviter ce type de risque. d’écrasement du conducteur par retournement entre
Ces dispositions complètent celles portant sur le choix l’appareil et le sol (code du travail, art. R. 233-34).
de l’équipement de travail approprié, compte tenu Ce texte précise, en fonction des diverses utilisations,
des conditions d’utilisation et des conditions dans les- les moyens de protection pour assurer la sécurité du
quelles s’effectue l’implantation de l’équipement. conducteur en fonction de chacun des risques cités ci-
Des mesures complémentaires sont rendues nécessai- dessus.
res du fait de risques particuliers liés à la mobilité des
équipements et, éventuellement, eu égard à la spéci- Pendant le déplacement, les équipements de travail
ficité du support. mobiles avec travailleurs portés doivent être aména-
L’exemple du glissement d’une grue embarquée, sans gés de façon à réduire au minimum les risques pour
précaution particulière, sur un ponton flottant ayant ces travailleurs, notamment les risques de contact
entraîné la noyade du grutier illustre l’importance de avec les roues, chenilles ou autres éléments mobiles
cette prescription. Il convient en effet, dans ce cas, de concourant au déplacement (code du travail, art.
fixer solidement la grue au ponton et de vérifier les R. 233-35).

Les manutentions portuaires . 33


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Les risques de contact avec quence, le grutier doit prendre en considération ces
divers facteurs en conservant l’aptitude de décider
des installations électriques rapidement, dans une ambiance de travail qui peut
être très contraignante.
Des mesures et des consignes doivent être prévues
afin d’éviter tout contact direct ou un amorçage entre Dans les manutentions portuaires, cette disposition
les organes de l’appareil de levage et les charges avec conduit :
les conducteurs actifs des installations électriques non • à équiper les grues de quai travaillant dans un espa-
isolées ou toute détérioration des installations élec- ce commun d’un dispositif de contrôle d’interférence.
triques environnantes (code du travail, art. R. 233-13-2). C’est le cas de deux portiques sur une même voie ;
• à éviter les manutentions des charges par l’utilisa-
Cette disposition concerne les travaux de toute nature
tion simultanées des grues de quai et des grues de
effectués au voisinage de lignes ou de canalisations
bord, le contrôle d’interférence étant plus délicat à
électriques.
mettre en œuvre.

Le poste de manœuvre ou de conduite d’un appareil


Les risques de collision liés de levage doit être disposé de telle façon que le
conducteur puisse suivre des yeux les manœuvres
aux mouvements de effectuées par les éléments mobiles de l’appareil.
l’équipement et au manque C’est le cas de la charge, mais aussi de certains élé-
ments mobiles qui peuvent disparaître de sa vue.
de visibilité Si le conducteur ne peut observer le trajet entier de la
charge ni directement ni par des dispositifs auxiliaires
Le recouvrement des champs d’action fournissant les informations utiles, un chef de
de différents équipements : manœuvre, en communication avec le conducteur,
Si deux ou plusieurs équipements ser-
vant au levage de charges non guidées © Port autonome de Dunkerque
sont installés ou montés sur un lieu de
travail de telle façon que leurs champs
d’action se recouvrent, des mesures doi-
vent être prises pour éviter les collisions
entre les charges ou avec les équipe-
ments de travail eux-mêmes (code du
travail, art. R. 233-13-6).
En application des principes généraux de
prévention énoncés à l’article L.230-2 du
code du travail, il convient toutefois de
rappeler qu’il est préférable d’éviter ce
risque en recherchant une implantation
des équipements telle que leurs champs
d’action ne se recouvrent pas.
Quand le risque de recouvrement ou
d’interférence entre deux équipements
servant au levage de charges ne peut
être évité, des mesures doivent être pri-
ses pour pallier les risques de heurts ou
d’écrasement, voire de chute encourus
par les travailleurs en cas de rencontre
entre les charges ou avec les équipe-
ments.
Cet article concerne notamment les tra-
vaux effectués avec plusieurs grues à
tour en interférence.
Concernant ces grues, les risques envisa-
gés tiennent principalement au fait que
le conducteur doit manœuvrer une char-
ge en évitant de heurter les flèches,
contre-flèches et parties mobiles des
grues situées au-dessous de la sienne
et/ou le câble de levage et la charge
des grues situées au-dessus. En consé-

34 . Les manutentions portuaires


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aidé le cas échéant par un ou plusieurs travailleurs Les opérations de levage à plusieurs équipements :
placés de manière à pouvoir suivre des yeux les élé- En cas de levage simultané d’une charge par deux ou
ments mobiles pendant leur déplacement, doit diriger plusieurs appareils de levage, une procédure doit être
le conducteur. établie et appliquée pour assurer la bonne coordina-
Par ailleurs, des mesures d’organisation doivent être tion des opérateurs et des opérations (code du travail,
prises pour éviter des collisions susceptibles de met- art. R. 233-13-10).
tre en danger des personnes (code du travail, art.
R. 233-13-8). De nombreux accidents sont survenus au cours d’opé-
Ces dispositions posent le principe d’une organisation rations de levage à plusieurs équipements :
du travail assurant en priorité la visibilité directe du • soit la synchronisation du mouvement des appareils
conducteur. n’a pas été correctement réalisée, entraînant une
Si celle-ci ne peut être assurée, l’organisation des mauvaise répartition des efforts, la ruine d’un ou plu-
manœuvres doit permettre de pallier cette absence de sieurs appareils et la destruction de la charge ;
visibilité directe du conducteur. • soit la charge elle même n’étant pas homogène,
Toutefois pour les appareils d’une certaine importance tous les efforts ont été reportés sur le même appareil.
dont l’opérateur ne peut surveiller à la fois la charge
et les abords de l’appareil (cas des portiques circulant Ainsi des moyens appropriés permettant d’assurer une
sur un plan d’évolution fréquenté par des travailleurs), communication efficace entre les opérateurs et le pré-
la mise en œuvre de dispositifs détectant la présence posé à la conduite des manœuvres doivent être mises
des personnes et arrêtant les mouvements dangereux en œuvre. Des mesures doivent être prises pour
(détecteurs de proximité, barres sensibles…) peut contrôler, en temps réel, la valeur des charges que sol-
constituer un moyen efficace d’atteindre cette obliga- licitent les suspensions.
tion. Dans ce cas la charge reste sous le contrôle per-
manent de l’opérateur et le chef de manœuvre n’est Cette pratique doit rester exceptionnelle. Elle doit se
plus nécessaire pour diriger le mouvement de la char- restreindre au cas d’impossibilité d’effectuer la manu-
ge et de l’appareil. tention avec un seul appareil.

Le levage de personnes III

Le levage de personnes n’est permis qu’avec les équi- • pour éviter les risques de chute de l’utilisateur hors
pements de travail prévus à cet usage. Il est admis de l’habitacle, lorsqu’il existe ;
toutefois que les appareils de levage conçus pour la • pour éviter les risques d’écrasement, de coincement
manutention de charges soient adaptés pour le leva- ou de heurt de l’utilisateur ;
ge de personnes : • pour garantir la sécurité des travailleurs bloqués, en
• soit lorsque l’utilisation d’un appareil servant au cas d’accident, dans l’habitacle et permettre leur
levage de personnes est techniquement impossible dégagement (code du travail, art. R. 233-33).
ou expose celles-ci à des risques plus importants liés
à l’environnement. Dans ce cas un arrêté du Mesures complémentaires applicables à l’utilisation
2 décembre 1998 précise les spécifications , les des équipements de travail mobiles
conditions d’utilisation, de déplacement, d’aména- De nombreux appareils de levage sont à la fois des
gement, de fixation et d’accès à l’habitacle ; équipements destinés au levage de charges ou de
• soit lorsque, en cas d’urgence, l’évacuation des per- personnes mais aussi des machines mobiles. C’est le
sonnes le nécessite (code du travail, art. R. 233-13-3). cas des chariots de manutentions, des grues mobiles,
des grues auxiliaires de chargement de véhicules, des
Si l’équipement de travail n’est pas destiné au levage plates formes élévatrices mobiles de personnes…
de personnes et s’il existe une possibilité de confu- Les règles d’installation de ces équipements dans les
sion, une signalisation appropriée doit être apposée lieux de travail et les zones d’évolution de ces appa-
de manière visible (code du travail, art. R. 233-32-1). reils sont fixées aux articles R. 233-13-16, R. 233-13-
17 et R. 233-13-18 du code du travail. Cela se traduit
Les équipements de travail servant au levage et au notamment par la nécessité d’aménager les lieux de
déplacement de travailleurs doivent être choisis ou travail et l’implantation des équipements. Ces points
équipés : sont traités dans la partie III du présent document
• pour éviter les risques de chute de l’habitacle, lors- concernant l’environnement de travail des manuten-
qu’il existe, au moyen de dispositifs appropriés ; tions portuaires.

Les manutentions portuaires . 35


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IV L’utilisation d’accessoires de levage

© Port autonome de Dunkerque

Un choix en fonction Le stockage et l’entretien


de leur utilisation du matériel
Les accessoires de levage (par exemple les élingues, Les accessoires de levage doivent être entreposés de
les palonniers, les manilles, les anneaux…) doivent manière qu’ils ne puissent être endommagés ou dété-
être choisis et utilisés en fonction des charges à riorés. Dès lors qu’ils présentent des défectuosités sus-
manutentionner, des points de préhension, du dispo- ceptibles d’entraîner une rupture, ils doivent être
sitif d’accrochage (par exemple les crochets, les moufles retirés du service (code du travail, art. R. 233-13-15).
de suspension…) et des conditions météorologiques.
Il faut tenir compte du choix des élingues en fonction Ainsi tant au cours de leur utilisation que lors de leur
des modes d’élingage (angles d’élingage, des condi- entreposage, les accessoires de levage (par exemple
tions de travail, des risques de frottement, d’écra- les câbles, les chaînes et cordages) ne doivent pas
sement…). être en contact avec des arêtes ou angles vifs. Des
mesures doivent être prises pour les protéger contre
Tout assemblage d’accessoires de levage permanent l’action de la chaleur, du feu ou des produits corrosifs.
doit être clairement marqué pour permettre à l’utilisa- Les câbles et les cordages qui ne sont pas en service
teur d’en connaître les caractéristiques, notamment de doivent être conservés à l’abri des intempéries ainsi
la charge en fonction éventuellement des configura- que de toute émanation ou de tout contact qui pour-
tions (code du travail, art. R. 233-13-14). rait leur être nuisible.

Parmi les défectuosités susceptibles d’entraîner une


L’indication de la charge rupture de l’accessoire de levage et qui doivent
conduire à le retirer du service, on peut citer les cas de
maximale d’utilisation hernie, d’étranglement, de déformation, de nœud
pour un câble métallique, de toron cassé…
Les accessoires de levage doivent être marqués de S’agissant d’une chaîne de charge, dès lors qu’elle com-
façon à permettre d’en identifier les caractéristiques porte même un seul maillon déformé, aplati, ouvert,
essentielles à une utilisation sûre. allongé ou usé, elle doit être retirée du service.

36 . Les manutentions portuaires


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Ces dispositions s’appliquent aussi aux autres acces- taire des caractéristiques essentielles, il est nécessaire
soires et, notamment aux pinces, clés, aimants per- de pouvoir identifier chaque élingue distinctement
manents… des autres. Cette mesure permet le suivi de l’équipe-
Concernant les élingues, outre le marquage réglemen- ment, notamment les vérifications et l’entretien.

Le maintien de l’état de conformité V


et la vérification des équipements
Les appareils utilisés doivent être maintenus en Nous ne traiterons pas de ces questions dans ce docu-
conformité avec les règles techniques de conception ment mais vous pouvez vous référer utilement à la
et de construction. Cette notion de maintien de l’état brochure ED 828 pour ce qui concerne les équipe-
de conformité signifie que l’appareil reste équipé de ments de travail de façon générale. Concernant spéci-
l’ensemble des dispositifs de sécurité et protecteurs fiquement les appareils de levage installés sur les
lors de leur mise en service et celle qui concerne leur uti- navires (domaine non traité par la brochure ED 828),
lisation (code du travail, art. R. 233-1-1 ; art. R. 233-90). les vérifications, examens ou essais sont prévus par la
Par ailleurs en complément des mesures générales division 214 du règlement annexé à l’arrêté du
d’utilisation des équipement de travail, la réglementa- 23 novembre 1987, article 214-3.
tion prévoit des vérifications propres à chaque matériel.

Les manutentions portuaires . 37


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38 . Les manutentions portuaires


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LA FORMATION,
L’INFORMATION,

LA PARTICIPATION
DES DIFFÉRENTS INTERVENANTS
AUX ACTIVITÉS PORTUAIRES
À LA PRÉVENTION
DES RISQUES PROFESSIONNELS

Les manutentions portuaires . 39


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© INRS/Yves Cosson

40 . Les manutentions portuaires


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La formation I

La formation fait partie de la politique de prévention générales de circulation des véhicules et des engins
mise en place par le chef d’établissement. En effet de toute nature sur les lieux de travail, de lui montrer
l’article L.230-2 du code du travail prévoit, parmi les les chemins d’accès aux lieux dans lesquels il est
mesures de prévention, des actions de formation et amené à travailler, de lui montrer les issues et déga-
d’information. gements pour les cas de sinistre et lui donner, si la
L’objectif de cette formation à la sécurité est d’instrui- nature des activités le justifie, des instructions d’éva-
re les salariés afin qu’ils connaissent et comprennent cuation pour les cas notamment d’explosion, de déga-
les risques auxquels leur travail les expose, les mesu- gement accidentel de gaz ou liquides inflammables
res de prévention mises en œuvre pour prévenir ces ou toxiques.
risques, la conduite à tenir en cas d’accident.
On peut distinguer deux types de formation qui ne
répondent pas aux mêmes objectifs mais qui peuvent
se combiner : la formation générale à la sécurité pré-
Les formations liées
vue à l’article L. 231-3-1 du code du travail et les for- aux risques spécifiques
mations techniques spécifiques liées aux postes de
travail ou aux matériels utilisés. du poste de travail
Conformément à la réglementation la formation à la
La formation générale sécurité doit être adaptée et appropriée aux risques à
prévenir.
à la sécurité Certaines prescriptions particulières se combinent
avec l’obligation générale de formation à la sécurité
La formation générale à la sécurité définie à l’article et, bien que ne relevant pas directement de l’article
L. 231-3-1 du code du travail est une formation pra- L. 231-3-1 du code du travail, entrent dans le cadre des
tique et appropriée à la sécurité du travail au sein de actions de formation à la sécurité.
l’établissement en fonction de sa taille, de sa nature,
de son activité, du caractère des risques qui y sont Le salarié recevra une formation complémentaire en
constatés et du type d’emplois occupés par les salariés. fonction des risques auxquels l’expose son poste de
En effet l’article R. 231-34 du code du travail précise travail et des missions qui lui sont attribuées.
que la formation générale à la sécurité a pour objet Certains textes précisent et renforcent ainsi les obliga-
d’instruire le salarié des précautions à prendre pour tions des employeurs en matière de formation. Sans
assurer sa propre sécurité et, le cas échéant, celle des prétendre à l’exhaustivité nous présentons ci-après les
autres personnes occupées dans l’établissement. Dans formations spécifiques à la sécurité correspondant aux
cette perspective le salarié est instruit sur les condi- principaux risques liés aux manutentions portuaires.
tions de circulation dans l’entreprise, les risques liés à Ainsi ne seront pas présentées les formations relatives
l’exécution de son travail, les dispositions à prendre en à l’utilisation des explosifs, à l’utilisation des installa-
cas d’accident. tions électriques ou encore à l’utilisation des voies fer-
Ainsi la formation à la sécurité intervient tout au long rées. Vous pourrez utilement vous référer à la
de la vie professionnelle du salarié. A l’embauche, les brochure de l’INRS, ED 832, qui regroupe les obliga-
salariés doivent être informés des risques liés à la cir- tions des chefs d’établissement en matière de forma-
culation dans l’entreprise (art. R. 231-35), des risques tion à la sécurité mais aussi l’ensemble des formations
liés à l’exécution du travail (art. R. 231-36) et des spécifiques.
dispositions à prendre en cas d’accident (art. R. 231-
37). Les salariés doivent également suivre une forma-
tion en cas de changement de poste ou de technique Formation aux gestes et postures
(art. R. 231-38), après un arrêt de travail prolongé (art. Outre la formation générale à la sécurité, les salariés
R. 231-39), en cas de modifications des procédés ou dont l’activité comporte des manutentions manuelles,
doivent recevoir une formation adéquate à la sécurité
des locaux de travail (art. R. 231-40 et R. 231-42) et
relative à l’exécution des opérations. Cette formation
enfin, en cas d’accident de travail (art. R. 231-42).
pratique instruit les salariés sur les gestes et postures
À la charge de l’employeur, cette formation doit être à adopter pour réaliser en sécurité les manutentions
répétée périodiquement. (code du travail, art. R. 231-71).
Elle s’adresse à tous les salariés appelés à effectuer
Concernant spécialement la circulation dans l’établis-
des manutentions manuelles même si celles-ci sont
sement la formation a pour objet d’informer le salarié
exceptionnelles.
à partir des risques auxquels il est exposé, des règles

Les manutentions portuaires . 41


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La formation repose sur des principes ergonomiques : rentes situations de manutention relevées dans la vie
placement de la colonne vertébrale et du bassin, rap- quotidienne de l’entreprise ou dans la vie domestique.
prochement maximal de la charge, recherche d’appuis La durée de formation préconisée est d'au moins
stables et utilisation de la force des cuisses. Elle est douze heures.
organisée par l’employeur.
Par ailleurs celui-ci doit veiller à ce que les travailleurs
reçoivent des indications estimatives, et chaque fois Formation à la conduite de
que possible, des informations précises sur le poids de
certains appareils de levage
la charge et sur la position de son centre de gravité ou
de son côté le plus lourd lorsque la charge est placée L’article R. 233-13-19 du code du travail dispose que
excentrée dans son emballage (code du travail, art. « la conduite des équipements de travail mobiles
R. 231-70). automoteurs et des équipements de travail servant au
levage est réservée aux travailleurs qui ont reçu une
Enfin, l’employeur doit informer les travailleurs sur les formation adéquate. Cette formation doit être réactua-
risques qu’ils encourent quand les activités ne sont lisée chaque fois que nécessaire (…) ».
pas exécutées d’une manière techniquement correcte. Cette formation a pour objectif de donner au conduc-
Devront être ainsi pris en compte les caractéristiques teur les connaissances et le savoir-faire nécessaires à
de la charge, l’effort physique requis, les caractéris- la conduite de l’équipement. Sa durée et son contenu
tiques du milieu de travail (l’espace pour l’exercice de doivent être adaptés à l’équipement de travail concer-
l’activité, les caractéristiques de l’emplacement et du né. Elle peut être dispensée en interne par des forma-
sol, la température, l’humidité du milieu de travail), teurs compétents appartenant à l’entreprise ou venant
mais aussi d’autres facteurs de risques tels que l’ina- de l’extérieur ou assurée par un organisme de forma-
déquation des vêtements, chaussures ou autres effets tion spécialisé. Il n’existe pas d’agrément ou d’habili-
personnels portés par le travailleur (voir en particulier tation particulière pour délivrer cette formation. Les
l’arrêté du 29 juin 1993 portant application de l’article questions de qualification des formateurs et le choix
R. 231-68 du code du travail). des moyens mis en œuvre pour assurer une formation
de qualité et adaptée, sont de la responsabilité du
L'INRS a mis au point un référentiel de formation des chef d’établissement. Celle-ci doit être complétée et
salariés en matière de prévention des risques liés à réactualisée chaque fois que nécessaire.
l’activité physique et à l’ergonomie (PRAPE). La réactualisation est par exemple nécessaire lors
La formation PRAPE alterne exposés didactiques, exer- d’une reprise d’activité suite à une période sans pra-
cices pratiques et mises en situation. Il s’agit notam- tique de la conduite. Un complément de formation
ment de rappeler les grands principes des effets peut être nécessaire pour tenir compte, par exemple,
néfastes sur la colonne vertébrale, de la rotation, de d’une évolution technique de l’équipement de travail
l'extension et de la flexion, apprendre les techniques concerné ou d’une modification des conditions de son
gestuelles et appliquer ces gestes appris dans diffé- utilisation ayant une influence sur la sécurité.

© Port autonome de Dunkerque

42 . Les manutentions portuaires


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dans le cadre, par exemple d’un chantier mobile, ou


quand l’opérateur est amené à conduire un même
équipement pour des travaux ponctuels sur des sites
successifs, n’implique pas nécessairement le renou-
vellement du document attestant l’autorisation de
conduite, dès lors que le chef d’établissement s’est
assuré que les informations et instructions relatives à
chaque site sont effectivement communiqués au
conducteur, avant le début des travaux.
À coté de ces obligations réglementaires, différentes
recommandations de la Sécurité sociale complètent le
dispositif, notamment en prévoyant le CACES
(Certificat d’Aptitude à la Conduite en Sécurité). La
délivrance du CACES permet de satisfaire au contrôle
des connaissances et savoir faire de l’opérateur pour la
conduite d’un engin en toute sécurité. Ce certificat ne
doit pas se confondre avec un contenu de formation :
la délivrance du CACES constate un état des connais-
sances et savoir-faire pour la conduite en sécurité. Les
compétences du salarié sont appréciées par rapport à
un référentiel de connaissances qui se trouve en
annexe des recommandations. La formation qui sera
réalisée selon ce référentiel pourra être dispensée en
interne ou en externe par un organisme de formation.
La formation sera adaptée au type de matériel utilisé.
Parmi les recommandations, la R 372 modifiée est
relative à la conduite des engins de chantier, la R 389
concerne la conduite des chariots automoteurs de
manutention, la R 383 modifiée concerne l’utilisation
des grues mobiles, la R 377 modifiée la conduite des
grues à tour, la R 390 l’utilisation des grues de charge-
ment, la R 386 la conduite des plates-formes élévatri-
ces mobiles de personnes.
© Port autonome de Dunkerque
En résumé, il résulte de la réglementation que tout
conducteur de machine mobile ou d’appareil de leva-
L’obligation de formation est générale pour l’ensemble
ge doit avoir reçu une formation spécifique.
des équipements de travail servant au levage et des
La formation dispensée peut s’appuyer sur le disposi-
équipements de travail mobiles automoteurs. Elle est
tif CACES ou sur d’autres modalités de formation.
complétée, pour les équipements relevant d’une liste
Pour certains appareils particuliers, le conducteur doit
fixée par l’arrêté du 2 décembre 1998, de l’obligation
avoir obtenu une autorisation de conduite délivrée par
d’être titulaire d’une autorisation de conduite délivrée
le chef d’établissement, après que celui-ci se soit
par le chef d’entreprise. Celle-ci est obligatoire pour la
assuré :
conduite des grues à tour, des grues mobiles, des
- de l’aptitude médicale et des connaissances théo-
grues auxiliaires de chargement de véhicules, des
riques et pratiques de l’opérateur ;
chariots automoteurs de manutention à conducteur
- de la connaissance par le conducteur des lieux et
porté, des plates-formes élévatrices mobiles de per-
instructions à respecter sur le ou les sites d’utilisa-
sonnes, des engins de chantier télécommandés ou à
tion – la formation à la conduite des appareils de
conducteur porté. L’arrêté du 2 décembre 1998 préci-
levage ne dispense pas, en effet, le chef d’établis-
se les modalités de délivrance de cette autorisation.
sement de donner aux opérateurs l’information et
Elle doit être établie et délivrée par le chef d’établis-
la formation nécessaires à la maîtrise des risques
sement sur la base d’une évaluation qui comprend :
spécifiques à l’entreprise et à l’environnement dans
• un examen d’aptitude réalisé par le médecin du
lequel le travail doit être effectué.
travail ;
• un contrôle des connaissances et savoir-faire de
l’opérateur pour la conduite en sécurité de l’équipe-
ment de travail ;
Formation aux gestes de
• une connaissance des lieux et des instructions à commandement des engins de levage
respecter sur le ou les sites d’utilisation. Si le conducteur d’un équipement de travail servant au
La circulaire DRT n° 99-7 du 15 juin 1999 sur l’applica- levage de charges non guidées ne peut observer le
tion du décret n° 98-1084 du 2 décembre 1998, préci- trajet entier de la charge ni directement ni par des
se sur ce point que le changement de site d’utilisation, dispositifs auxiliaires fournissant les informations uti-

Les manutentions portuaires . 43


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des connaissances concernera


notamment l’apprentissage du
code des signaux et des gestes
de commandement et, éven-
tuellement le code de communi-
cation radio.

Formation à l’utilisation
des voies ferrées
Sont concernés par cette forma-
tion les personnels de manœuv-
re de wagons mais aussi les
personnels chargés de procéder
ou de participer aux opérations
de chargement et de décharge-
ment par voies ferrées. Les
recommandations R 265, R 283
modifiée et R 374 de la Sécurité
sociale prévoient l’obligation
d’une formation théorique et
pratique à ces opérations, déli-
vrée par un organisme spéciali-
sé avec la collaboration du
médecin du travail. Elle concer-
ne en particulier la coordination
des manœuvres à effectuer en
liaison avec le préposé au
déplacement des rames. Elle
doit donner lieu à la délivrance
d’un certificat d’aptitude et d’une
autorisation de manœuvre.
© INRS . Affiches AB 675

Formation à l’utilisation
des équipements de
protection individuelle
Selon l’article R. 233-44 du code
les, un chef de manœuvre en communication avec le du travail, le chef d’établissement doit faire bénéficier
conducteur, aidé le cas échéant par un ou plusieurs tous les travailleurs devant utiliser un équipement de
travailleurs placé de manière à pouvoir suivre des protection individuelle d’une formation adéquate
yeux les éléments mobiles pendant leur déplacement, comportant, en tant que de besoin, un entraînement
doit diriger le conducteur (code du travail, article au port de cet équipement de protection individuelle.
R. 233-13-8). Cette formation doit être renouvelée aussi souvent
En complément des textes réglementaires, la recom- qu’il est nécessaire.
mandation R 264 (actuellement en cours de révision)
précise cette fonction et prévoit une formation spéci-
fique visant le préposé aux signaux dans les enceintes
portuaires. Formation spécifique aux agents
Elle prévoit que, lors des opérations de chargement ou chargés de travaux de maintenance
de déchargement à bord des navires accostés dans les L’article R. 233-3 du code du travail prévoit que les tra-
ports maritimes de commerce, un agent spécialement vailleurs effectuant des tâches de maintenance doi-
formé aux signaux de commandement doit être affec- vent bénéficier d’une formation spécifique.
té à chaque engin de levage utilisé. Sa mission est de Celle-ci concerne à la fois les conditions d’utilisation
donner en particulier à chaque conducteur d’engin les des travaux à effectuer mais aussi les matériels et
ordres nécessaires à l’exécution des manœuvres. outillages à utiliser.
La recommandation précise que la fonction de prépo- La formation est dispensée par le chef d’établisse-
sé aux signaux dans les enceintes portuaires doit être ment et renouvelée et complétée aussi souvent que
confiée à des dockers compétents et ayant l’expérien- nécessaire pour prendre en compte l’évolution des
ce du métier. La formation dispensée ou la vérification appareils et des techniques.

44 . Les manutentions portuaires


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L’information II

L’information constitue aussi une des mesures de pré- Ainsi les travailleurs chargés de la mise en œuvre ou
vention à prendre par le chef d’établissement pour de la maintenance des équipements de travail
assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs devront être informés :
de l’établissement et des travailleurs temporaires, a) des conditions d’utilisation ou de maintenance de
prévues à l’article L.230-2 du code du travail. ces équipements de travail ;
b) des instructions ou consignes les concernant ;
L’employeur est tenu d’informer les salariés sur les c) de la conduite à tenir face aux situations anormales
risques pour leur santé et leur sécurité qu’ils encou- prévisibles ;
rent du fait de leur activité et sur les mesures prises d) des conclusions tirées de l’expérience acquise per-
pour y remédier. mettant de supprimer certains risques.
Il doit en outre tenir à la disposition des membres du
Cette obligation d’information concerne tous les pos- comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de tra-
tes de travail et tous les domaines d’activité. vail ou, à défaut, des délégués du personnel, une
documentation concernant la réglementation applica-
Les modalités de cette information tiennent compte ble aux équipements de travail utilisés.
de la taille de l’établissement, de la nature de ses acti- Par ailleurs un arrêté du 2 mars 2004 rend obligatoire
vités et du caractère des risques qui y sont constatés. la tenue d’un carnet de maintenance par le chef d’é-
tablissement pour certains appareils de levage. Dans
Elle s’exprime au travers : ce carnet sont consignées les opérations de mainte-
• des instructions contenues dans les consignes d’utili- nance effectuées en application des recommandations
sation des équipements de travail, les notices four- du fabricant de l’appareil et toute autre opération
nies par le fabricant (d’un appareil, d’une machine, d’inspection, d’entretien, de remplacement ou de
d’un produit chimique avec la fiche de données de modification effectuée sur l’appareil. Ce carnet de
sécurité…). L’employeur doit en effet donner les maintenance doit être tenu à la disposition du CHSCT.
instructions appropriées aux travailleurs pour l’exé-
cution de leur travail en tenant compte des capacités
des salariés à mettre en œuvre les mesures de pré-
vention ;
Concernant l’utilisation
• des conduites à tenir en cas d’accident ou lors de cir- des équipements
constances exceptionnelles ;
• des informations fournies aux instances représenta- de protection individuelle
tives du personnel.
L’article R. 233-43 du code du travail prévoit que le
chef d’établissement doit informer de manière appro-
Concernant l’utilisation priée les travailleurs qui doivent utiliser des équipe-
ments de protection individuelle :
et la maintenance a) des risques contre lesquels l’équipement de protec-
tion individuelle les protège ;
des équipements de travail b) des conditions d’utilisation dudit équipement,
notamment les usages auxquels il est réservé ;
L’article R. 233-2 du code du travail définit l’informa- c) des instructions ou consignes concernant les équi-
tion que le chef d’établissement doit fournir aux tra- pements de protection individuelle et de leurs condi-
vailleurs qui utilisent des équipements de travail ou tions de mise à disposition.
qui en assurent la maintenance. Il faut noter que la Une consigne d’utilisation reprenant de manière com-
sécurité des travailleurs peut être affectée par la mise préhensible les informations mentionnées aux a et b
en œuvre d’équipements sur lesquels ils n’intervien- du précédent alinéa doit être élaborée par le chef d’é-
nent pas directement. tablissement. Le chef d’établissement doit en outre
tenir à la disposition des membres du comité d’hygiè-
C’est pourquoi il est fait obligation au chef d’établisse- ne, de sécurité et des conditions de travail ou, à
ment de fournir aux intéressés une information por- défaut, des délégués du personnel, la consigne d’utili-
tant sur les équipements situés dans leur sation susvisée et une documentation relative à la
environnement immédiat de travail, même s’ils ne les réglementation applicable à la mise à disposition et à
utilisent pas personnellement ainsi que sur les modi- l’utilisation des équipements de protection individuel-
fications dont ces équipements peuvent être l’objet. le concernant les travailleurs de l’établissement.

Les manutentions portuaires . 45


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III La participation des intervenants


aux activités portuaires à la prévention
des risques professionnels
Les comités d’hygiène (Pour une étude détaillée du mode fonctionnement et
des attributions du CHSCT, on pourra se reporter à la
de sécurité et des conditions brochure ED 896 de l’INRS).

de travail
Les entreprises de manutention portuaire doivent
L’existence d’un organisme
appliquer les règles du code du travail relatives à l’hy- central portuaire
giène et à la sécurité des travailleurs. Par conséquent
les dispositions relatives aux CHSCT codifiées aux arti- de prévention
cles L. 236-1 et suivants du code du travail leur sont
applicables. Par ailleurs, un arrêté du 8 avril 1959 a prévu la créa-
La constitution d’un CHSCT est obligatoire dans tous les tion dans chaque port d’un comité paritaire d’hygiène
établissements occupant au moins cinquante salariés. et de sécurité (CPHS). L’affiliation à ce comité est obli-
L’effectif doit être maintenu pendant douze mois, gatoire pour toutes les entreprises employant des doc-
consécutifs ou non, au cours des trois dernières kers, débardeurs ou conducteurs d’appareils de levage
années précédentes. ou de manutention.
Le calcul de l’effectif dans les entreprises de manuten- Ce comité comprend en nombre égal des représen-
tion portuaire s’effectuera au prorata du temps de pré- tants des employeurs et des représentants des sala-
sence pour les dockers intermittents ou occasionnels riés désignés pour une durée de deux ans par les
conformément aux articles L. 236-1 et L. 431-2 du organisations syndicales locales patronales et sala-
code du travail. riées représentatives.
Les membres du comité paritaire d’hygiène et de
Le CHSCT se réunit au moins tous les trimestres à l’ini- sécurité sont choisis parmi les personnes exerçant
tiative du chef d’établissement, plus fréquemment en depuis cinq ans au moins une profession ou un métier
cas de besoin, notamment dans les zones d’activité à se rattachant aux activités du port maritime ou fluvial.
haut risque. Il doit également se réunir à la suite de La compétence de ce comité s’étend suivant certaines
tout accident ayant entraîner ou ayant pu entraîner modalités à l’ensemble des entreprises portuaires afin
des conséquences graves ou à la demande motivée de d’organiser et de développer la prévention dans les
deux de ses membres représentants du personnel. travaux notamment de manutention portuaire qui
s’effectuent au cours du chargement ou du décharge-
Le CHSCT a pour mission générale de contribuer à la ment des navires.
protection de la santé et de la sécurité des salariés de
l’établissement et de ceux mis à la disposition de Le nombre des représentants au sein de ces comités
celui-ci par une entreprise extérieure, y compris les est fixé par l’arrêté de 1959. Celui-ci précise que :
travailleurs temporaires, ainsi qu’à l’amélioration des • Dans les ports occupant au plus 1 000 dockers titu-
conditions de travail. Il veille à l’observation des pres- laires de la carte de professionnel ou de la carte d’oc-
criptions réglementaires adoptées dans ce but et analy- casionnel, il y a 3 représentants dont un agent de
se les conditions de travail et les risques maîtrise.
professionnels exposant les salariés de l’établis- • Dans les ports occupant plus de 1 000 dockers titu-
sement. laires de la carte de professionnel ou de la carte d’oc-
Il est consulté avant tout aménagement important casionnel, il y a 4 représentants dont 2 agents de
modifiant les conditions d’hygiène et de sécurité ou maîtrise.
les conditions de travail et quand l’employeur envisa- Le directeur du port est chargé de suivre l’activité du
ge de mettre en oeuvre des technologies introduisant CPHS et joue le rôle d’arbitre en cas de nécessité. Il n’a
des mutations de travail importantes. pas néanmoins pour mission de présider les séances
Dans le cadre de l’accomplissement de sa mission où se réunit le CPHS.
générale, le CHSCT procède à des inspections réguliè-
res, réalise des études et effectue des enquêtes. Le Certaines personnes sont invitées de manière perma-
chef d’établissement met à sa disposition les informa- nente à participer aux travaux du comité : il s’agit
tions nécessaires à ses missions et les moyens desti- notamment du service de l’outillage du port, du repré-
nés à la préparation et à l’organisation des réunions et sentant des services locaux de la marine marchande,
déplacements imposés par les enquêtes et inspections. de l’ingénieur conseil de la CRAM dans le ressort de

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laquelle se trouve le port et du médecin du travail • de veiller à l’application des consignes de sécurité en
notamment. vigueur et en cas de danger imminent d’aviser sans
délai l’employeur ou son préposé responsable ;
Le comité se réunit au moins une fois par trimestre. • de proposer éventuellement au comité toutes modi-
Il est compétent pour les problèmes généraux que fications des consignes de sécurité susceptibles d’a-
peut soulever la sécurité des travailleurs occupés dans méliorer la sécurité des travailleurs et au besoin de
l’enceinte du port. Il s’agit de faire en sorte qu’un tel nouvelles consignes ;
comité s’intéresse à des problèmes se situant à un • de consigner dans un rapport périodique le résultat
niveau élevé comme par exemple l’étude de mesures de ses visites dans l’enceinte portuaire ;
permettant une amélioration de la voirie ou de l’éclai- • de présenter au CPHS un rapport sur tout accident
rage. Les CHSCT étant eux, fragmentés au niveau de grave.
chaque entreprise intervenant dans le port, les problè-
mes qu’ils sont amenés à examiner sont particuliers le Le délégué permanent à la sécurité est recruté soit à
plus souvent à chacun de leur personnel et n’englo- temps complet soit à temps partiel selon l’importance
bent pas l’enceinte portuaire en entier. et le caractère propre de chaque port.
Il a libre accès à toutes les installations présentes sur
L’article 8 de l’arrêté du 8 avril 1959 prévoit le recru- le port.
tement d’un agent permanent choisi en fonction de L’arrêté du 8 avril 1959 n’a pas été abrogé jusqu’à pré-
ses connaissances de l’exploitation portuaire. sent. Les deux institutions CHSCT et CPHS sont donc
Ce délégué permanent a pour mission : susceptibles de coexister dans les enceintes portuaires.

© INRS/Yves Cosson

Les manutentions portuaires . 47


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L’INTERVENTION

D’ENTREPRISES
EXTÉRIEURES

Les manutentions portuaires . 49


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© INRS/Yves Cosson

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De nombreuse entreprises interviennent dans la zone portuaire.


Ces entreprises sont chargées d’opérations différentes : charger,
décharger le navire, l’approvisionner, le réparer, le visiter…
La présence simultanée de ces divers intervenants en un même
lieu entraîne des interférences génératrices de risques.
De la même façon, lors des opérations de manutention à bord
des navires, se trouvent simultanément :
les marins chargés de l’entretien du navire, de la surveillance
des opérations commerciales, de la préparation du navire
pour la mise en sécurité du personnel manutentionnaire,
les salariés de l’entreprise de manutention chargés
des opérations de chargement et de déchargement,
enfin diverses marchandises à manutentionner.

Le décret 86-1274 du 10 décembre 1986 portant publication


de la Convention internationale du travail n° 152 précise
dans son article 5 : « Chaque fois que plusieurs employeurs
se livrent simultanément à des activités sur un même lieu
de travail, ils devront collaborer en vue d’appliquer les mesures
prescrites, sans préjudice de la responsabilité de chaque employeur
à l’égard de la santé et de la sécurité des travailleurs qu’il emploie.
Dans les cas appropriés, l’autorité compétente
prescrira les modalités générale de cette collaboration. »
Le décret n° 92-158 du 20 février 1992 intégré au code du travail
aux articles R. 237-1 et suivants, vise à instituer une coordination
des mesures de prévention spécifiquement définies
pour prévenir les risques liés à l’intervention d’une entreprise
extérieure dans une entreprise utilisatrice.
L’arrêté du 26 avril 1996 traite spécialement des opérations
de chargement et de déchargement.
Il convient de rappeler que le respect des dispositions du décret
n° 92-158 ne dispense pas les chefs d’établissements de veiller
au strict respect de toutes les autres prescriptions
d’hygiène et de sécurité prévues par le code du travail, chacun en
ce qui le concerne et pour son propre personnel.
Les articles R. 237-1 et suivants viennent en complément,
pour aider à la prévention d’un risque spécifique lié à la co-activité.

Les manutentions portuaires . 51


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I L’application du décret du 20 février 1992


codifié aux articles R. 237-1 et suivants du code du travail
utilisatrice, qu’il y ait ou non une relation contractuel-
le entre l’entreprise utilisatrice ou cette entreprise.
Cette entreprise extérieure peut être une entreprise
intervenante ou une entreprise sous traitante.

Entreprise utilisatrice : l’entreprise d’accueil où l’opé-


ration est effectuée par du personnel appartenant à
d’autres entreprises, lorsque ce personnel n’est pas
complètement sous sa direction (le travail temporaire
est exclu), qu’il y ait ou non une relation contractuel-
le avec les entreprises extérieures intervenantes ou
sous traitantes. L’entreprise utilisatrice n’est pas obli-
gatoirement propriétaire des lieux. Elle peut être loca-
taire, exploitante, gestionnaire des lieux.

Opérations visées : au sens de l’article R. 237-1, l’opé-


ration est constituée par une ou plusieurs prestations
de services ou de travaux réalisées par une ou plu-
sieurs entreprises afin de concourir à un même objec-
tif. Cette opération peut donc faire l’objet d’un ou
plusieurs contrats.
Cette définition englobe toutes les activités suscepti-
bles d’être effectuées par une entreprise pour le
compte d’une autre et permet d’inclure toutes les
entreprises, même sous traitantes dans une même
procédure.

© Port autonome de Dunkerque Ces dispositions sont applicables à tous types d’opé-
rations.
Champ d’application, Toutefois :
• certaines mesures sont adaptées par l’arrêté du
définitions 26 avril 1996 pour tenir compte de la spécificité des
opérations de chargement et de déchargement
Ce texte s’applique lorsqu’une ou plusieurs entrepri- effectuées par des entreprises extérieures ;
ses, dites extérieures, font intervenir leur personnel • des exceptions à cette application très large ont été
aux fins d’exécuter une opération ou participer à l’exé- prévues et en particulier celles des chantiers clos et
cution d’une opération de quelque nature que ce soit, indépendants et des travaux relatifs à la construction
industrielle ou non, dans un établissement d’une et la réparation navales.
entreprise dite utilisatrice, ou dans ses dépendances
ou chantiers (code du travail, art. R. 237-1)
La notion d’établissement s’entend en terme d’unité
de lieu, nonobstant la qualité d’établissement juridi- La coordination générale
quement distinct ou non du lieu de l’intervention.
des mesures de prévention
L’établissement peut être constitué par le navire, le
port, l’entrepôt situé dans le port… relève de l’entreprise
Ainsi les interventions dans les dépendances ou dans
un chantier d’une entreprise de manutention, c’est-à-
utilisatrice
dire dans un lieu placé sous la responsabilité du chef
de l’entreprise utilisatrice, seront soumis aux règles L’initiative de la coordination relève de l’entreprise uti-
fixées aux articles R. 237-1 et suivants du code du lisatrice aux différentes étapes préalables à l’opéra-
travail. tion. C’est le chef de l’entreprise utilisatrice qui assure
la coordination générale des mesures de prévention
On entend par : prises par lui même et par les chefs des entreprises
Entreprise extérieure : toute entreprise juridiquement extérieures dans le but de prévenir les risques liés à
indépendante de l’entreprise utilisatrice amenée à l’interférence, sur le même lieu de travail, entre les
faire travailler son personnel ponctuellement ou en activités, les installations et les matériels des différen-
permanence dans les locaux d’une autre entreprise tes entreprises présentes.

52 . Les manutentions portuaires


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Il doit veiller personnellement à la coordination des


mesures de prévention. Ce rôle, le chef de l’entreprise
utilisatrice peut, à l’instar de ces obligations autres en
matière d’hygiène et de sécurité, le déléguer à un
salarié de son entreprise.

Toutefois, en l’absence de délégation de pouvoirs, le


fait qu’un salarié de l’entreprise utilisatrice surveille
les travaux, en l’absence du chef d’entreprise, n’exonè-
re pas ce dernier de sa responsabilité.

Ce rôle important, accordé au chef de l’entreprise uti-


lisatrice par la réglementation est largement confirmé
par la jurisprudence ; elle considère notamment qu’il
a le devoir d’alerter le chef de l’entreprise extérieure
lorsqu’il lui semble que les salariés de cette entrepri-
se encourent des risques, quand bien même ces
risques ne seraient-ils pas liés à l’interférence entre
plusieurs activités et relèveraient des mesures de pro-
tection que le chef de l’entreprise extérieure doit met-
tre à la disposition de son propre personnel. Il est à
noter que chaque chef d’entreprise demeure respon-
© Port autonome de Dunkerque
sable de l’application des mesures de prévention
nécessaires à la protection de son propre personnel.
En effet l’appel à une entreprise extérieure n’opère pas Les mesures de prévention
de transfert de responsabilité et l’importance des
responsabilités incombant au chef de l’entreprise utili- préalables à l’exécution
satrice n’affecte pas pour autant les responsabilités qui
sont celles du chef de l’entreprise extérieure. Il doit
d’une opération
prendre les mesures qui sont nécessaires pour assurer
la santé et la sécurité de ses salariés et veiller au strict L’inspection commune des lieux, installations et
respect des prescriptions réglementaires. matériels
Toutes les entreprises concourant à une même opéra-
Par ailleurs, et de même que le chef de l’entreprise tion doivent participer de manière simultanée à
utilisatrice doit alerter celui de l’entreprise extérieure l’inspection préalable des lieux de travail, des installa-
en cas de danger pour les salariés de cette entreprise, tions qui s’y trouvent et des matériels éventuellement
le chef de l’entreprise extérieure doit interpeller le mis à disposition. Cette visite préalable aux travaux
chef de l’entreprise utilisatrice sur la coordination qu’il permet d’assurer une information réciproque des
doit assurer. entreprises dans l’intérêt de la sécurité des tra-
vailleurs. Les entreprises doivent avoir averti leurs
Exemple pratique : CHSCT de la date de l’inspection commune préalable.
Un docker travaille sur une cale de navire.
Son employeur est le chef de l’entreprise effec- Les informations mutuelles de l’entreprise utilisatri-
tuant le chargement (entreprise extérieure). ce et l’entreprise extérieure
Celui-ci est tenu de veiller personnellement à la L’entreprise utilisatrice délimite le secteur d’interven-
mise en place du dispositif de sécurité avant tion et informe l’entreprise extérieure des plans d’ac-
l’exécution de toute opération de manutention. cès et de circulation ainsi que des consignes générales
L’obligation des autorités de bord (entreprise uti- et particulières à l’opération.
lisatrice) n’exonère pas l’entreprise intervenante Quand l’intervention a lieu à bord d’un navire, la zone
de sa responsabilité. En effet si les autorités de de circulation dans laquelle interviendra le personnel
bord sont tenues de fournir les dispositifs permet- de l’entreprise extérieure sera matérialisée et pourra
tant d’assurer la sécurité des travailleurs, c’est au être interdite au personnel navigant dans cette zone
chef de l’entreprise effectuant la manutention de manutention.
qu’il incombe de veiller à ce qu’ils aient été mis
en place préalablement à l’exécution des travaux. L’entreprise extérieure informe l’entreprise utilisatrice
par écrit :
Cette coordination générale implique : • de la date de démarrage et de la durée prévisible de
• des réunions et visites préalables à l’opération ; l’opération ;
• l’établissement d’un plan de prévention ; • du nombre prévisible de salariés, du nom et de la
• l’information des salariés sur les risques et les mesu- qualification du responsable ;
res prises et accueil dans l’entreprise utilisatrice ; • des sous-traitants éventuels et de la nature des tra-
• le suivi des interventions. vaux sous-traités.

Les manutentions portuaires . 53


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L’analyse des risques d’interférence et établisse- vaux nécessitant l’utilisation d’équipements de travail
ment d’un plan de prévention auxquels est applicable l’article R. 233-9 du code du
Au vu de ces informations et des éléments recueillis travail (notamment les appareils servant au levage) ;
au cours de l’inspection les chefs d’entreprises procè- les travaux exposant les travailleurs à des risques de
dent en commun à une analyse des risques pouvant chutes de hauteur ; les travaux exposant à des risques
résulter de la coactivité. de noyade. »
Quand ces risques existent les entreprises arrêtent
d’un commun accord, avant le début des travaux, le L’information des salariés
plan de prévention définissant les mesures à prendre Chaque chef d’établissement devra informer les sala-
par chaque entreprise en vue de prévenir ces risques. riés participant à l’opération des mesures décidées et
des consignes à respecter.
L’établissement d’un plan de prévention
Les mesures prévues par le plan de prévention doi- L’entreprise extérieure informera notamment ses sala-
vent comporter : riés sur place des zones à risques et leur matérialisa-
• la définition des phases d’activité dangereuses et des tion, du mode d’emploi des protections utilisées, des
moyens de prévention spécifiques correspondants ; voies d’accès et de circulation, des issues de secours.
• les matériels, installations et dispositifs adaptés aux
opérations à effectuer ;
• les instructions à donner aux salariés ;
• l’organisation mise en place pour assurer les pre-
Les mesures à respecter
miers secours en cas d’urgence pendant l’exécution
• la liste des postes à surveillance médicale spéciale ;
• la répartition des locaux mis à disposition ; de l’opération
• l’avis des CHSCT.
L’entreprise utilisatrice et l’entreprise extérieure doi-
Ce plan ne doit pas constituer une simple « formali- vent appliquer les mesures prévues par le plan de pré-
té » ; il doit être l’occasion pour toutes les entreprises vention.
concernées de faire un bilan des risques recensés, des
mesures à mettre en œuvre et des instructions que L’entreprise utilisatrice :
chaque chef d’entreprise doit donner à son personnel. • s’assure de l’exécution des mesures décidées ;
On notera ainsi que le plan de prévention est toujours • s’assure que les salariés de l’entreprise extérieure
requis (à moins que l’évaluation préalable, effectuée ont reçu les instructions appropriées ;
sous la responsabilité des chefs d’établissements • organise si nécessaire des inspections communes et
concernés, ne mette en évidence l’absence de risques des réunions de coordination périodiques ;
et donc de mesures à prendre…). • alerte l’entreprise extérieure si un risque grave est
signalé ;
La réglementation exige que le plan de prévention • affiche le nom des membres des CHSCT et du méde-
soit établi par écrit : cin du travail de l’entreprise utilisatrice, la localisa-
• si l’opération représente un nombre total d’heures tion de l’infirmerie.
de travail prévisible supérieur ou égal à 400h sur une
période égale au plus à 12 mois ; L’entreprise extérieure :
• quelle que soit la durée prévisible de l’opération, • peut demander à l’entreprise utilisatrice des inspec-
lorsque ces travaux figurent sur la liste des travaux tions et des réunions de coordination ;
dangereux. • doit informer l’entreprise utilisatrice des nouveaux
salariés affectés à l’opération.
C’est un arrêté du 19 mars 1993 qui fixe la liste des
travaux pour lesquels il est établi par écrit un plan de Les CHSCT et les médecins du travail de l’entreprise uti-
prévention. Parmi ces travaux dangereux figurent lisatrice et de l’entreprise extérieure :
notamment : « les travaux comportant le recours à des • sont informés des modifications du plan de prévention ;
ponts roulants ou des grues ou transtockeurs, les tra- • sont informés de la mise en œuvre d’une procédure
vaux comportant le recours aux treuils et appareils de danger grave et imminent ;
assimilés mus à la main, installés temporairement au • peuvent demander et participer aux inspections
dessus d’une zone de travail ou de circulation, les tra- communes et aux réunions de coordination.

54 . Les manutentions portuaires


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Les opérations de chargement II


et déchargement effectuées
par une entreprise extérieure
Il faut entendre par opération de chargement et de L’arrêté du 26 avril 1996 adapte les règles de coordi-
déchargement toute activité concourant à la mise en nation de la prévention définies par le code du travail
place sur ou dans un engin de transport routier, ou à pour les opérations de chargement ou de décharge-
l’enlèvement de celui-ci, de produits, fonds et valeurs, ment exécutées par des entreprises extérieures effec-
matériels ou engins, déchets, objets et matériaux de tuant le transport de marchandises, en provenance ou
quelque nature que ce soit. à destination d’un lieu extérieur à l’enceinte de l’entre-
prise utilisatrice, dite entreprise d’accueil.

© Port autonome de Dunkerque

Les manutentions portuaires . 55


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Le protocole de sécurité • la nature et le conditionnement de la marchandise ;


• les précautions ou sujétions particulières résultant de
remplace le plan la nature des substances ou produits transportés,
notamment celles qui sont imposées par la réglemen-
de prévention tation relative au transport des matières dangereuses.
Il comprend :
Pour l’entreprise d’accueil Ce protocole de sécurité est établi dans le cadre d’un
• les consignes de sécurité et, plus particulièrement échange entre employeurs concernés ou leurs repré-
celles qui concernent l’opération de chargement et sentants préalablement à la réalisation de l’opération.
de déchargement ;
• le lieu de livraison ou de prise en charge, les moda- Chaque opération donne lieu à un protocole particu-
lités d’accès et de stationnement aux postes de char- lier. Quand les opérations, impliquant les mêmes
gement et de déchargement accompagnées d’un entreprises, revêtent un caractère répétitif c’est à dire
plan et des consignes de circulation ; lorsqu’elles portent sur des produits ou substances de
• les matériels et engins spécifiques utilisés pour le même nature, et qu’elles sont effectuées sur les
chargement et le déchargement ; mêmes emplacements, selon le même mode opéra-
• les moyens de secours en cas d’accident ou d’incident ; toire, mettant en œuvre les mêmes types de véhicu-
• l’identité du responsable désigné par l’entreprise les et de matériels de manutention, un seul protocole
d’accueil auquel l’employeur délègue ses attributions. de sécurité est établi préalablement à la première
opération. Il reste applicable aussi longtemps que les
Pour le transporteur employeurs concernés considèrent que les conditions
• les caractéristiques du véhicule, son aménagement de déroulement des opérations n’ont subi aucune
et ses équipements ; modification significative.

© INRS/Yves Cosson

56 . Les manutentions portuaires


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INDEX

Accès aux engins de levage . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Grume . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22


Accès aux navires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 15 Incendie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Accessoire de levage . . . . . . . . . . 21 à 24, 32, 36, 37 Information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Appareil de levage. . . . . . 15, 22, 26, 27, 31 à 35, 42 Maintenance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37, 44, 45
Brame . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Manutention manuelle . . . . . . . . . . . . . 15, 23, 24, 41
Bruit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Manutention mécanique . . . . . . 22, 26, 27, 31 à 35, 42
Cale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 15 Norme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
CHSCT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45, 46, 47 Plancher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Chute de charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Plan de prévention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Coil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Porte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Comité paritaire d’hygiène et de sécurité . . . . . . . 46 Protocole de sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Conteneur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Quai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Echelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 15 Sac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Eclairage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Signalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13, 31, 36
Ecoutille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 15 Stabilité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 32, 33
Engin mobile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 33, 35 Température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Entreprise extérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 à 56 Tôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Equipement de protection individuelle . . . . . . 24, 25, Travail en hauteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27, 44, 45 Tube . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Espace confiné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Ventilation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Etat de conformité des matériels . . . . . . . . . . . 36, 37 Vérification périodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 37
Explosion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Voie de circulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11, 12
Formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25, 41 à 44 Voie ferrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Les manutentions portuaires . 57


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RÉFÉRENCES
RÉGLEMENTAIRES
• Loi n° 92-496 du 9 juin 1992 modifiant le régime • Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995 relative
du travail dans les ports maritimes. aux lieux de travail.

• Circulaire du 18 mars 1993 relative à l’application • Dispositions générales étendues par arrêté du 7
de la loi n° 92-496 du 9 juin 1992 juil-let 1965 relatif aux opérations de chargement
et de déchargement à bord des navires de mer
• Décret n° 86-1274 du 10 décembre 1986 portant
publication de la Convention internationale du tra- • Arrêté du 26 février 2003 relatif aux circuits et
vail n° 152 concernant la sécurité et l’hygiène du installations de sécurité.
travail dans les manutentions portuaires, faite à
Genève le 25 juin 1979. • Circulaire DRT 99/7 du 15 juin 1999 sur l’application
du décret 98-1084 du 2 décembre 1998 relatif aux
• Arrêté du 23 novembre 1987 modifié, relatif à la mesures d’organisation, aux conditions de mise en
sécurité des navires. oeuvre et aux prescriptions techniques auxquelles
Règlement annexé à l’arrêté du 23 novembre est subordonnée l’utilisation des équipements de
1987 ; Livre 2e, Division 214 Protection des tra- travail.
vailleurs. Appareils de levage.
• Arrêté du 2 décembre 1998 relatif à la formation à
• Arrêté du 29 janvier 1993 portant application de la conduite des équipements de travail mobiles
l’article R. 231-68 du code du travail relatif aux élé- automoteurs et des équipements de levage de
ments de référence et autres facteurs de risque à charges ou de personnes.
prendre en compte pour l’évaluation préalable des
risques et l’organisation des postes de travail lors • Arrêté du 8 avril 1959 relatif à l’institution de comi-
des manutentions manuelles de charges compor- tés paritaires d’hygiène et de sécurité dans les
tant des risques, notamment dorsolombaires. ports maritimes et fluviaux.

• Arrêté du 2 mars 2004 relatif au carnet de mainte- • Arrêté du 26 avril 1996 pris en application de l’arti-
nance des appareils de levage. cle R. 237-1 du code du travail et portant adapta-
tion de certaines règles de sécurité applicables aux
• Arrêté du 4 novembre 1993 relatif a la signalisation opérations de chargement et de déchargement
de sécurité et de santé au travail. effectuées par une entreprise extérieure.

• Décret n° 86-1274 du 10 décembre 1986 portant


publication de la Convention internationale du tra-
vail n° 152 concernant la sécurité et l’hygiène du
travail dans les manutentions portuaires, faite à
Genève le 25 juin 1979.

58 . Les manutentions portuaires


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CODE DU TRAVAIL
• Formation à la sécurité (articles R. 231-32 à • Mesures particulières applicables à l’utilisation de
R. 231-43) certains équipements de travail ou à certaines
situations de travail (articles R. 233-9 à R. 233-13)
• Manutention des charges (articles R. 231-66 à
R. 231-72) • Mesures complémentaires applicables pour l’utilisa-
tion des équipements de travail servant au levage de
• Aération, Assainissement (articles R. 232-5 à charges travail (articles R. 233-13-1 à R. 233-13-15)
R. 232-5-14)
• Mesures complémentaires applicables à l’utilisation
• Ambiance thermique (articles R. 232-6 à des équipements de travail mobiles) (articles
R. 232-6-1) R. 233-13-16 à R. 233-13-18). Autorisation de
conduite pour l’utilisation de certains équipements
• Éclairage (articles R. 232-7 à R. 232-7-10) de travail mobiles et des équipements de travail
servant au levage (article R. 233-13-19 )
• Prévention des risques dus au bruit (articles R. 232-8
à R. 232-8-7) • Mesures complémentaires relatives à l’exécution de
travaux temporaires en hauteur et aux équipements
• Prévention des explosions (articles R. 232-12-23 à de travail mis à disposition et utilisés à cette fin
R. 232-12-29) (articles R. 233-13-20 à R. 233-13-37)

• Règles générales d’utilisation des équipements de


travail et moyens de protection, y compris les équi-
pements de protection individuelle (articles R. 233-1
à R. 233-1-3)

POUR EN SAVOIR PLUS :


BROCHURES DE L’INRS UTILES
• Équipements de travail mobiles. Appareils de • Grues de chargement
levage. Utilisation, Formation à la conduite, Levage ED 676
de personnes, Utilisation par mauvais temps
ND 2102 • Mémento de l’élingueuer
ED 919
• Conduite en sécurité des chariots automoteurs
de manutention à conducteur porté. Formation. • Conduite des grues mobiles
Évaluation Recommandation R 383 de la CNAMTS
ED 856
• Utilisation des grues à tour
• Chariots automoteurs de manutention. Manuel Recommandation R 377 de la CNAMTS
de conduite
ED 766 • Utilisation des grues auxiliaires de chargement
de véhicules
• Utilisation des chariots automoteurs de Recommandation R 390 de la CNAMTS
manutention à conducteur porté
Recommandation R 389 de la CNAMTS • Location et prêt de matériel. Responsabilités
en matière de sécurité du travail
• Le CACES ND 2146
ED 96

Les manutentions portuaires . 59


6561_P_01_64 6/07/05 17:39 Page 60

• Gestes de commandement des engins de levage • Ventilation des espaces confinés. Guide pratique
Affiche AB 675 de ventilation n° 8
ED 703
• Intervention d’entreprises extérieures.
Aide-mémoire pour la prévention des risques • Aération et assainissement des lieux de travail.
ED 941 Aide-mémoire juridique
TJ 5
• Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions
de travail • Prévention des incendies sur les lieux de travail.
ED 896 Aide-mémoire juridique
TJ 20
• Formation à la sécurité. Obligations réglementaires
ED 832 • Manutention manuelle. Aide-mémoire juridique
TJ 18
• Le guide de la circulation en entreprise
ED 800 • Méthode d’analyse des manutentions manuelles
ED 776
• Signalisation de santé et de sécurité au travail.
Réglementation • Le dos, mode d’emploi
ED 777 ED 761

• Principales vérifications périodiques • Les mélanges explosifs. 1. Gaz et vapeur


ED 828 ED 911

• Principes généraux de ventilation. Guide pratique


de ventilation n° 0
ED 695

60 . Les manutentions portuaires


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NOTES

Les manutentions portuaires . 61


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NOTES

62 . Les manutentions portuaires


6561_P_01_64 6/07/05 17:39 Page 63

IMPRESSION, BROCHAGE
I M P R I M E R I E C H I R AT
42540 ST-JUST-LA-PENDUE
JUILLET 2005
DÉPÔT LÉGAL 2005 N° 6561

IMPRIMÉ EN FRANCE
6561_P_01_64 6/07/05 17:39 Page 64
6516_COUV 6/07/05 17:40 Page 2

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)


Pour commander les films (en prêt), les brochures et les affiches de l’INRS,
Dans le domaine de la prévention des risques adressez-vous au service prévention de votre CRAM ou CGSS.
professionnels, l’INRS est un organisme
scientifique et technique qui travaille, au plan
institutionnel, avec la CNAMTS, les CRAM-CGSS et Services prévention des CRAM
plus ponctuellement pour les services de l’État
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de prévention des risques professionnels. (67 Bas-Rhin) (22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère, (08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne,
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CHSCT, salariés. Face à la complexité des www.cram-alsace-moselle.fr www.cram-bretagne.fr fax 03 83 34 48 70
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intéressant l’hygiène et la sécurité du travail : www.cram-alsace-moselle.fr fax 02 38 79 70 30 tél. 03 20 05 60 28
publications (périodiques ou non), affiches, prev@cram-centre.fr fax 03 20 05 63 40
audiovisuels, site Internet… Les publications (68 Haut-Rhin) www.cram-nordpicardie.fr
de l’INRS sont distribuées par les CRAM. 11 avenue De-Lattre-de-Tassigny CENTRE-OUEST
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tél. 05 55 45 39 04 tél. 02 35 03 58 21
L’INRS est une association sans but lucratif AQUITAINE fax 05 55 79 00 64 fax 02 35 03 58 29
(24 Dordogne, 33 Gironde, doc.tapr@cram-centreouest.fr catherine.lefebvre@cram-normandie.fr
(loi 1901) constituée sous l’égide de la CNAMTS 40 Landes, 47 Lot-et-Garonne, dominique.morice@cram-normandie.fr
et soumise au contrôle financier de l’État. Géré 64 Pyrénées-Atlantiques) ÎLE-DE-FRANCE
par un conseil d’administration constitué à parité 80 avenue de la Jallère (75 Paris, 77 Seine-et-Marne, PAYS DE LA LOIRE
d’un collège représentant les employeurs 33053 Bordeaux cedex 78 Yvelines, 91 Essonne, (44 Loire-Atlantique, 49 Maine-et-Loire,
et d’un collège représentant les salariés, tél. 05 56 11 64 00 92 Hauts-de-Seine, 93 Seine-Saint-Denis, 53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée)
fax 05 56 39 55 93 94 Val-de-Marne, 95 Val-d’Oise) 2 place de Bretagne
il est présidé alternativement par un représentant
documentation.prevention@cramaquitaine.fr 17-19 place de l’Argonne BP 93405, 44034 Nantes cedex 1
de chacun des deux collèges. Son financement 75019 Paris tél. 02 51 72 84 00
est assuré en quasi totalité par le Fonds national AUVERGNE tél. 01 40 05 32 64 fax 02 51 82 31 62
de prévention des accidents du travail (03 Allier, 15 Cantal, 43 Haute-Loire, fax 01 40 05 38 84 prevention@cram-pl.fr
et des maladies professionnelles. 63 Puy-de-Dôme) prevention.atmp@cramif.cnamts.fr
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tél. 04 73 42 70 22 (11 Aude, 30 Gard, 34 Hérault, 38 Isère, 42 Loire, 69 Rhône,
Les Caisses régionales d’assurance maladie fax 04 73 42 70 15 48 Lozère, 66 Pyrénées-Orientales) 73 Savoie, 74 Haute-Savoie)
(CRAM) et Caisses générales de sécurité preven.cram@wanadoo.fr 29 cours Gambetta 26 rue d’Aubigny
sociale (CGSS) 34068 Montpellier cedex 2 69436 Lyon cedex 3
BOURGOGNE et FRANCHE-COMTÉ tél. 04 67 12 95 55 tél. 04 72 91 96 96
Les Caisses régionales d’assurance maladie (21 Côte-d’Or, 25 Doubs, 39 Jura, fax 04 67 12 95 56 fax 04 72 91 97 09
58 Nièvre, 70 Haute-Saône, prevdoc@cram-lr.fr preventionrp@cramra.fr
et les Caisses générales de sécurité sociale
71 Saône-et-Loire, 89 Yonne,
disposent, pour participer à la diminution 90 Territoire de Belfort) MIDI-PYRÉNÉES SUD-EST
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tél. 05 90 21 46 00 tél. 05 94 29 83 04 fax 02 62 90 47 01 05 96 66 51 33
fax 05 90 21 46 13 fax 05 94 29 83 01 prevention@cgss-reunion.fr fax 05 96 51 81 54
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS, lina.palmont@cgss-guadeloupe.fr prevention@cgss-martinique.fr
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite.
Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction,
par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle).
La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de deux ans
et d’une amende de 150 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).

© INRS, 2005. Conception graphique Catherine Picard.


6561_COUV 11/07/05 15:31 Page 1

Les ports constituent des lieux de travail


dans lesquels les structures et les équipements
installés sont nombreux, avec des intervenants
divers, où s’effectuent des activités variées.

Cette brochure a pour objet de présenter les


différents textes réglementaires applicables
aux opérations de manutention. Elle s’articule
autour de la démarche de prévention prévue à
l’article L.230-2 du code du travail qui concerne
toutes les activités.

Avant toute opération de manutention


il s’agira ainsi de :
- tenir compte de l’environnement de travail
pour organiser l’opération ;
- choisir un mode de manutention adapté à
l’activité concernée ;
- utiliser l’appareil de levage et de manutention
dans le respect des dispositions techniques et
réglementaires qui lui sont applicables ;
- prévoir des moyens de formation,
d’information et permettre la participation
des intervenants à la prévention des risques
professionnels ;
- prévenir les risques liés à l’intervention
d’entreprises extérieures.

Les manutentions portuaires


Paysage institutionnel
et réglementation applicable

Institut national de recherche et de sécurité


pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00
• •
Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr

Édition INRS ED 943


1re édition • juillet 2005 • 5 000 ex. • ISBN 2-7389-1275-3

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