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Signalisation maritime
Documentation technique
Ingénierie des aides
à la navigation
Transpondeur
AIS
Transpondeur
AIS
Ministère
de l’Equipement
des Transports
du Logement
du tourisme
et de la mer
CONCEPTION D’UN PROJET DE BALISAGE
SOMMAIRE
D. ANNEXES p.89
A.1. Création d’un ESM ou modification des caractéristiques d’un ESM existant
Il faut noter que la réalisation d’un ESM, effectuée sans demande de prise en
considération, ne respectant pas les procédures en vigueur, rend difficile la nécessaire
mise en conformité, outre le fait qu’il peut être délicat de revenir sur les travaux déjà
réalisés.
Lors de la prise en considération, l’Etat reconnaît qu’un ESM est nécessaire à la sécurité
maritime, ou non.
Par ailleurs, l’Etat décide s’il en assure le financement ou non.
Mais le fait que certains ESM ne soient pas financés par l’Etat n’exonère pas celui ci de
sa responsabilité en matière de sécurité de la navigation maritime. L’absence
d’Etablissement de Signalisation Maritime (ESM), ou son entretien défaillant, engage a
priori « pour défaut d'entretien normal » la responsabilité de l'État. Cette responsabilité
présumée joue quelles que soient les obligations qui incombent à la personne à l’origine
de la création, modification ou suppression d’ESM, puisque les conventions sont
inopposables aux tiers. La convention permet simplement à l'État de se retourner contre
son contractant s'il est mis en cause.
4- Instruction du projet par le bureau des Phares et Balises, en concertation avec le Centre
d’Etudes Techniques Maritimes et Fluviales (CETMEF) en se référant aux
recommandations de l’Association Internationale de Signalisation Maritime (AISM) , à la
réglementation fixant les règles à suivre pour le balisage le long des côtes de France, à la
documentation administrative et technique des Phares et Balises, et à la politique générale
de la Commission des Phares;
d) Décision préfectorale
1- Projet d’arrêté proposé par le service déconcentré du littoral, avec indication précise
des positions d’implantation ou de mouillage des ESM ;
2- Signature de l’arrêté ;
3- Publication de l’arrêté préfectoral relatif à la création, modification ou suppression
d’Etablissements de Signalisation Maritime (ESM) ;
a) Evolution
- Fréquentation des différents types de navire dans la zone de navigation.
- Variation quantitative et qualitative de la navigation dans le secteur.
- Récurrence d’événements nautiques.
- Constitution de nouveaux dangers à la navigation maritime.
- Historique de l’ESM s’il est déjà existant.
- Conception d’infrastructures portuaires.
b) Etude multicritères
Les propositions de signalisation maritime du service littoral doivent être le plus
détaillées possible. Doivent y figurer :
c) Documents
- Un relevé hydrographique récent sera joint en cas de nécessité de balisage d’un
nouveau chenal. (Le chenal étant défini par l’autorité compétente par rapport aux
navires qui sont contraints de l’emprunter pour naviguer en sécurité).
- Si nécessaire, il doit être précisé la date d’envoi de l’avis aux navigateurs préparatoire,
et la date d’envoi de l’avis de réalisation, à titre d’essai.
Les services du littoral peuvent établir des conventions de concours aux collectivités ou
aux tiers, pour l’établissement, l’exploitation ou la maintenance des Etablissements.
Le CETMEF émet :
- Des avis sur les projets de rénovation présentés par les Services Déconcentrés à la
DAMGM, qui souhaitent obtenir la validation technique préalable du CETMEF avant
la délégation des Autorisations de Programme correspondantes.
- Un avis technique à la DAMGM sur la programmation pluriannuelle des services
déconcentrés
La signalisation maritime a pour mission de donner aux navigateurs des repères fixes, lui
permettant d’identifier les dangers et de choisir sa route, dans les secteurs où la
navigation présente des dangers spécifiques (densité de trafic, croisements, hauts-
fonds,…).
L’émergence d’un besoin nouveau ou d’une modification de balisage peut résulter soit de
besoins anciens non satisfaits, soit de besoins générés par une évolution des catégories
d’usagers locaux (plus de plaisanciers,…) ou par une évolution de la nature ou du volume
du trafic, généré par exemple par la création d’infrastructures portuaires ou de
mouillages.
Il conviendra notamment :
Les paramètres des navires influents sur la conception de la signalisation maritime sont
les suivants :
- Le tirant d’eau ; il permet, en tenant compte d’un pied de pilote adapté, de définir, en
fonction des hauteurs d’eau, les zones potentiellement dangereuses.
- Les dimensions du navire (longueur et largeur) qui peuvent influer sur les dimensions
des chenaux et la position du balisage
- La hauteur de l’œil du navigateur
- La vitesse et la manœuvrabilité (l’éventuelle nécessité de l’assistance de remorqueur
crée des contraintes d’implantation du balisage)
- L’équipement généralement disponible sur le type de navire considéré
a) La navigation commerciale
Elle doit répondre à deux aspects contradictoires :
b) La navigation de pêche
Elle réclame souvent un positionnement précis dans les zones de pêche (même
hauturières), pour des questions de production et de sécurité (les abords des zones de
croches ou d’épaves peuvent être poissonneux). Par ailleurs la bonne connaissance des
lieux fait que les marins pêcheurs (comme les pilotes des ports) sont moins sensibles à
l’identification et au caractère des marques qu’ils reconnaissent par habitude, sans avoir
besoin de les déchiffrer.
c) La navigation de plaisance
Elle se caractérise par un besoin de sécurisation réclamant une abondante signalisation.
Le plaisancier, qui navigue principalement très près des côtes, est de ce fait souvent
demandeur de balisage complémentaire.
L’aptitude des marques de balisage à être identifiées rapidement, sans ambiguïté, est
importante pour le navigateur en croisière itinérante, donc étranger à la zone de
navigation. Bien que les plaisanciers naviguent principalement à la belle saison dans des
conditions plutôt favorables, il arrive qu’ils soient soumis à de très mauvaises conditions
de mer ou de visibilité. La hauteur limitée des navires, et donc de l’œil du navigateur,
peut alors constituer un handicap pour la perception et l’intelligibilité des aides à la
navigation. Les navires de plaisance sont encore rarement équipés de radars.
Au stade du programme :
Au stade du projet :
Appareillage :
- Choisir la nature de la source (ou des sources), en fonction de la portée nominale
requise et des matériels existants (couple lampes/optiques, fanaux complets), et des
sources d’énergie utilisables.
- Mise au point du projet en tenant compte de la divergence dans le sens vertical et dans
le sens horizontal
- Choisir l’appareillage d’alimentation et les dispositifs de secours, selon l’analyse du
niveau de service requis.
Support :
- Dresser le projet de génie civil,
- Ou choisir un modèle de bouée adapté aux conditions de mer et de site (très exposé,
exposé ou abrité)
Le plan d’ensemble du balisage d’un secteur donné doit respecter les contraintes suivantes :
- en zone ouverte, le balisage a pour mission de fournir des repères permettant aux navires de se
positionner par rapport à des points singuliers.
- en zone côtière, dans les secteurs de dangers ou d’approche du littoral, les navigateurs
attendent du balisage une continuité de jalonnement, leur permettant à tout moment d’estimer
leur position.
Le plan-masse devra donc être adapté à chaque cas pour répondre au mieux aux besoins
raisonnables de navigation.
Les aides visuelles à la navigation sont caractérisées en fonction des paramètres suivants
(source, Navguide AISM) :
- Fixe - Forme
- Flottant - Largeur
- Hauteur
Composition - Couleur
- Nature de l’aide : passive ou active
- Combinaison de différents types - Caractère (du feu ou de la marque)
d’aides sur un même ESM - Intensité du feu
- Relation avec d’autres aides et - Secteurs du feu
éléments observables - Matériau
- Matériel rétro-réfléchissant
- Nom, nombre de lettres
Ces différents paramètres sont présentés de façon plus détaillée dans les paragraphes suivants.
Les infrastructures de balisage servent de support aux différents types d’aides actives
(lumineuses, sonores, radar), mais le plus souvent, ils constituent eux-même une aide passive
(couleur, forme, voyants).
Le balisage fixe est constitué par des marques fixées dans le sol, soit sur les terres
émergées, soit en dessous de l’eau.
En fonction de leur vocation (visibilité exigée par leur fonction nautique), de la nature des
sols, de l’exposition à la houle, des moyens d’accès, et des techniques employables, une
grande diversité d’ouvrages peut être envisagée. On distingue notamment :
- Les marques de petites dimensions couramment appelées balises espar (simple mât
portant le voyant destiné au balisage de proximité, pieux, ducs d’Albe ou assemblages
diversement charpentés). Les matériaux de structure principalement utilisés sont le
bois, le composite verre-résine, le béton ou l’acier (diamètre de l’ordre de 0.20m). Des
massifs-fondation importants sont parfois nécessaires, même pour des établissements
modestes.
- Les tourelles, d’aspect plus massif, d’une meilleure visibilité. Les tourelles sont en
général des ouvrages poids réalisés en béton armé, qui s’est substitué à la
traditionnelle construction en maçonnerie. Certains sites peuvent se prêter à la
réalisation de structures constituées de tubes métalliques foncés.
- Les phares, éléments majeurs de la signalisation.
La réalisation d’un ouvrage en mer n’est jamais une opération anodine, même lorsqu’il
s’agit d’un ouvrage de faible importance ; elle doit faire l’objet d’une préparation
rigoureuse, durant laquelle les points suivants seront examinés :
- S’assurer que les conditions d’accès à l’ouvrage permettront sa réalisation et son
entretien ultérieur, dans des conditions satisfaisantes (niveaux des marées, nécessité de
transport et de manutention, sécurité des personnes) ; en général, l’exposition du site
et la recherche d’une durée maximale de travail de jour à la marée conduisent à
programmer les travaux en mer pour la fin du printemps et l’été.
- S’assurer que la roche choisie présente une assise suffisante et qu’elle ne renferme pas
de caverne, failles ou clivages susceptibles d’amorcer une dislocation sous l’effet des
coups de mer.
- Eviter, dans la mesure du possible, les zones de déferlement de houles importantes qui
génèrent des efforts hydrodynamiques considérables pouvant conduire à la conception
d’ouvrages de coûts prohibitifs. Il faut en effet noter que pour doubler le rapport de
stabilité d’une tourelle, il faudrait multiplier par huit son volume.
Le balisage maritime est constitué pour une large part de marques flottantes, les bouées
de balisage, maintenues à leur position par l’intermédiaire d’une ligne de mouillage reliée
à un corps-mort.
Il convient de noter qu’une marque de balisage flottant n’a pas une position fixe absolue,
mais évolue à l’intérieur d’un cercle d’évitage dans lequel elle est maintenue par son
mouillage. Selon les sites le rayon d’évitage peut dépasser 100m. Le rayon d’évitage
maximal en mètres est exprimé par la formule approchée :
Rm = 2
L −H
2
⇒
le lest qui doit assurer la stabilité de l’ensemble.
Le flotteur et le lest sont conçus pour que la bouée soit peu sensible aux sollicitations
extérieures (houle, clapot, courant, vent), de sorte que le plan optique du fanal reste le
plus proche possible de l’horizontale. Il n’est bien sûr pas possible d’empêcher les bouées
de bouger avec les vagues, c’est pourquoi on les équipe de fanaux à optique de grande
divergence permettant d’offrir un signal convenable au marin même par mauvais temps
(quand c’est le plus nécessaire de pouvoir identifier rapidement une marque).
On choisit, pour le balisage lumineux des zones ouvertes soumises aux vagues, des
bouées bien lestées et de relativement faible surface de flottaison.
Sauf rares exceptions, les bouées sont mouillées à l’aide de chaînes et de corps-morts. Les
mouillages sont conçus suffisamment lourds et longs pour que la chaîne repose sur le
fond avant d’arriver au corps-mort. Cette technique évite que la chaîne tendue ne réduise,
en le tirant vers le haut, le poids apparent (et donc la résistance au glissement) du corps-
mort et parce que plus le mouillage est tendu , plus il s’use vite.
- En cas de déradage de la bouée vers des hauts fonds, risque important de rapprocher
les navigateurs de ces dangers.
Le service rendu par les bouées peut être hiérarchisé en fonction du service rendu aux
navigateurs, du large vers la côte, de l’atterrissage vers le chenalage, des « grandes
portées » vers les portées plus réduites :
CLASSE III :
Bouées côtières et de chenaux de portées de référence
Balisage de proximité,
inférieure à 3 Milles.
chenalage courant
CLASSE IV :
Balisage des ports, Bouées de plans d’eau resserrés.
rades et estuaires
Le mouillage est constitué de plusieurs éléments reliés entre eux par des manilles et
souvent des émerillons.:
- la chaîne de cul-de-bouée
- la chaîne flottante (qui ne vient jamais en contact du fond de la mer)
- la chaîne de marnage (qui est soumise au pilonnement et à l’abrasion sur le fond)
- la chaîne dormante
Les éléments à prendre en compte lors du choix du support d’un ESM (bouées ou balises
fixes) sont les suivants :
- la profondeur du site,
- l’exposition du site à la houle et au clapot,
- les considérations économiques (accès, exploitation, déradage, investissement).
D’une manière générale, il est préférable de recourir au balisage fixe plutôt qu’au
balisage flottant, lorsque cela est possible techniquement, et que l’investissement n’est
pas prohibitif (bien qu’en général vite amorti, étant donné les coûts d’exploitation d’une
bouée sur site exposé).
Chaque cas exige donc une étude détaillée, prenant en compte les éléments suivants :
Les avantages du balisage fixe sur le balisage flottant sont les suivants :
- Il offre de meilleures ressources techniques (possibilité d’installation de feux à
secteur, ou de direction, utilisation possible de l’énergie éolienne, pas de contrainte de
divergence du fanal),
- Les frais d’entretien et d’exploitation sont réduits (moins d’interventions sur site),
- Il constitue un repère fixe non soumis à l’évitage et aux mouvements des vagues, ce
qui en augmente grandement la précision.
Les avantages du balisage flottant sur le balisage fixe sont les suivants :
- Repères que l’on peut facilement reconnaître de près en eaux saines, sans présenter les
risques d’échouement ou de talonnage tel que celui que présente une balise ou tourelle
sur une roche non accore quand on ne respecte pas une distance de passage suffisante.
Le cas des balises à flotteur est particulier, car leur cadre d’utilisation se limite à des sites
répondant aux caractéristiques suivantes :
- Profondeur comprise entre 20 mètres et 30 mètres en mer ouverte
- Marnage < 1 m
- Courant < 2,5 nœuds
Ce qui concrètement limite leur emploi à la Méditerranée et outre-mer, lorsque les
conditions sont adéquates.
Avantages :
- L’aspect nautique,
- La précision du balisage (pas de rayon d’évitage),
- La grande stabilité de la marque (qualité du balisage, réduction de la puissance du
générateur solaire, portée supérieure à source lumineuse égale en raison de la faible
divergence des optiques à utiliser),
- La hauteur de la marque de balisage(>5 mètres au dessus de la mer, donc plus facile à
identifier)
- L’aspect maintenance : diminution des pièces d’usure, 2 techniciens peuvent séjourner
dans la nacelle, sans être sujets au mal de mer, l’abordage facile ( saut de bouée) et
accès à la nacelle sans difficulté
- Contraintes de surveillance et d’exploitation moins fortes que pour des bouées et leurs
lignes de mouillage (durée de vie estimée à 15 ans, avec toutefois des visites
préventives régulières par plongeurs).
Inconvénients :
- Mise en œuvre difficile
- Investissement initial plus élevé que pour une bouée
Champ d’application :
Le présent système fixe les règles applicables à toutes les marques fixes et flottantes (à
l’exception des phares, feux à secteurs, feux et marques d’alignements, bateaux-feux et
bouées-phares), qui servent à indiquer :
- Les limites latérales des chenaux navigables (balisage d’eaux saines)
- Les dangers naturels et autres obstructions telles que les épaves (balisage de danger)
- Les autres zones ou configurations importantes pour le navigateur
- Les dangers nouveaux
Pour guider un navigateur dans un chenal, on utilise parfois des feux de guidage, qui sont
des feux directionnels intenses comportant un secteur blanc (eaux saines) entre des
secteurs vert et rouge disposés selon le code couleur du balisage latéral.
Le feu de guidage constitue un feu à secteurs sans angles d’indécision et couvre l’horizon
sur un angle qui peut être de 30 ° maximum. Sur ce type de feu, la direction à suivre est
matérialisée par un secteur blanc, de faible amplitude. Ce secteur est entouré d’un secteur
rouge et d’un secteur vert (à droite ou à gauche selon les règles de balisage des régions A
ou B). L’amplitude du secteur blanc peut être réduite à quelques dizaines de minute
d’angle. Ce type de feu est réalisé avec un miroir parabolique au foyer duquel est placé le
centre du filament d’une lampe qui renvoie un faisceau de lumière parallèle . Une lentille
cylindrique, à génératrice verticale, étale ce faisceau de lumière dans un plan horizontal
d’angle donné (maximum 30 °) .
Par rapport au feu à secteurs classique, le feu de guidage permet donc de résoudre les
problèmes d’angles d’indécision à la limite de deux secteurs de coloration différente (sur
un feu à secteurs classiques, cet angle d’indécision peut en effet atteindre plusieurs
degrés).
L’inconvénient de cette aide est que l’amplitude du secteur blanc est d’autant plus grande
et imprécise que l’on s’éloigne de la source.
Pas de calcul possible : on détermine la portée utile de jour ou de nuit, ainsi que les
valeurs angulaires des secteurs à partir d’un point de référence.
La bordure oscillante permet d’indiquer progressivement une dérive vers les secteurs
colorés par des éclats (verts et rouges) dans le secteur blanc, qui augmentent en durée au
fur à mesure que l’on approche des secteurs colorés fixes. Au delà des secteurs colorés,
on peut également avoir des secteurs qui donnent des éclats de plus ou moins longue
durée au fur à mesure de l’éloignement par rapport à l’axe. On peut ainsi avoir jusqu’à 7
secteurs différents sur un très faible angle horizontal.
Un tel feu est cependant très coûteux et doit être réservé aux endroits où le coût
d’implantation d’un alignement est très élevé et où un feu de guidage classique n’apporte
pas la sécurité requise (étroitesse du chenal en regard de la taille des navires, nécessité de
naviguer en déporté de l’axe pour des croisements, …..).
Il s’agit d’aides lumineuses, le plus souvent associées aux marques passives qui
constituent leur support*.
(*) : Cependant, les conditions de navigation étant différentes de jour et de nuit, les
balisages diurnes et nocturnes peuvent procéder de logiques différentes, c’est pourquoi il
n'est pas obligatoire qu'un feu soit implanté sur un amer de navigation diurne.
Selon leur importance, ces établissements lumineux reçoivent différentes appellations :
a) Les phares
On peut distinguer 2 types de phares :
- Les phares en mer, accessibles uniquement par navires ou hélicoptères, et dont
l'entretien nécessite une approche spécifique adaptée à chaque cas,
- Les phares à terre, qui ne constituent des ouvrages particuliers que par leur hauteur,
leur exposition aux intempéries du bord de mer et les appareillages qu'ils contiennent.
Les critères retenus pour l’attribution du nom de Phare sont les suivants (au moins 2 des 4
critères ci dessous doivent être satisfaits) :
• FONCTION :- Etablissement de grand atterrissage / d’atterrissage / de grande route /
de jalonnement
• HAUTEUR Etablissement d’une hauteur totale ( plan focal du feu ) supérieure ou
égale à 20 mètres ( AISM 10m )
• PORTEE :-Etablissement dont le feu a une portée nominale ( par visibilité météo de
10 milles) supérieure ou égale à 20 milles - 100 000 candelas ( AISM 15milles –
14000 Cd )
• INFRASTRUCTURE :-Etablissement abritant dans son enceinte un ou plusieurs
bâtiments ou établissement conçu à sa construction pour être gardienné.
Par définition contraire, les feux sont les autres établissements. La liste des phares est
ainsi très cadrée (133 en métropole, 19 dans les DOM).
Certains établissements, d’un intérêt architectural affirmé ou de hauteur conséquente mais
ne remplissant qu’un seul de ces 4 critères n’en font pas partie même si le grand public,
l’usage ou les habitudes les nomment ainsi.
Pour l’attribution du nom de « PHARE HISTORIQUE», définie au comité PHL de
l’AISM en 1999 , il faut qu’au moins 3 des 5 points ci dessous présentent des
caractéristiques intéressantes :
c) Bilan
Un réflecteur radar est un dispositif passif qui augmente l’écho d’une cible en augmentant
sa surface équivalente d’écho radar. Son utilisation a pour objectif principal une détection
améliorée de la cible dans les zones affectées de retour de mer ou de pluie.
Comme effet secondaire, une protection améliorée de ces aides contre les risques de
collisions.
C.3.3. RACON
Une balise répondeuse radar (RACON) est un dispositif actif (c’est-à-dire électronique)
se traduisant sur l’écran radar par une identification de l’écho sous forme d’une lettre
Morse derrière la cible. Ce dispositif, totalement insensible à la brume ou à des conditions
médiocres de visibilité et identifiable instantanément, constitue une aide de première
qualité pour les navires équipés de radar, (ce qui est le cas, par obligation d’emport
réglementaire, de tous les navires de commerce, principaux usagers des secteurs
concernés).
Pour être efficace, ce type d’aide exige néanmoins une plate-forme assez stable. La faible
altitude de l’émetteur joue fortement sur la portée. Une balise-radar est un dispositif
coûteux, qui nécessite une alimentation en énergie. L’utilisation de balises répondeuses
radar est donc limitée aux situations pour lesquelles existe un besoin opérationnel
particulier.
www.nels.org
Le GPS est un instrument hautement performant qui donne une position continue et
absolue du navire par rapport au système géodésique WGS 84. Son bon usage suppose
que l’on tienne compte d’une part des divers systèmes géodésiques, auxquels sont
rapportés les cartes marines et d’autre part de la plus ou moins bonne précision de celles-
ci. La position des dangers immergés figurant sur les cartes anciennes est en effet connue
avec une précision largement inférieure à celle que donne un GPS en mode différentiel
(DGPS).
En dehors de son utilisation dans le cadre d’un système ECDIS (ne couvrant aujourd’hui
que de rares secteurs), le GPS ne reste qu’un positionneur (latitude, longitude), ce qui
exige légalement un report sur la carte papier pour que la position soit appréciée en regard
de l’environnement du navire. Ce report est relativement long, fastidieux et également
parfois source d’erreurs, lorsqu’une succession de points est exigée pour passer un endroit
particulièrement délicat, proche de la ligne d’échouage.
Le GPS n’a pas supprimé et ne supprimera probablement pas les aides classiques à la
navigation ; il a simplement rendu caduques les systèmes de radionavigation qui l’ont
précédé : Toran, Rana (utilisés exclusivement par les pêcheurs), Decca, Oméga, Transit,
Loran et radiophares, principaux outils auparavant utilisés par les navigateurs en
navigation hauturière ou de cabotage.
Il est à noter que ces systèmes offraient également une précision satisfaisante au large,
tout au moins pour un atterrissage, et ce depuis de longues années. Ces aides étaient pour
la plupart complémentaires, et lors d’une avarie ou indisponibilité sur l’une, les autres
systèmes étaient utilisables.
Par rapport à ces systèmes dont certains étaient très performants sur la zone Nord
Gascogne, Ouest Bretagne, Manche et Pas de Calais (Decca entre autres), le GPS apporte
un confort sans précédent, notamment dans le cadre d’interfaçage avec une cartographie,
basique ou évoluée ou de l’utilisation des calculateurs associés, notamment en matière
d’écart de route.
Limites du GPS
Il est impératif de rester très vigilant, en particulier lors des atterrissages, car il existe de
nombreux problèmes d’intégrité :
- Soit au niveau du secteur spatial (défection, masquage ou brouillage d’un satellite),
- Soit au niveau de la transmission du signal (brouillage par source industrielle ou
militaire ou pics d’activité solaire modifiant la propagation ionosphérique).
a) Principe du DGPS
Le DGPS (pour Differential Global Positioning System) est une technique conçue afin
d’améliorer la précision des systèmes de positionnement global par satellite (GNSS).
Le principe fondamental du DGPS est que deux récepteurs (ou plus) observant les mêmes
satellites feront des erreurs de mesure d'autant plus semblables que ces récepteurs seront
proches les uns des autres. En plaçant un récepteur dit de référence sur une position
parfaitement connue, il est possible de calculer sa position théorique et de la comparer
aux mesures fournies par les signaux des satellites de positionnement. La différence de
valeurs donne l'erreur de mesure qui permet de calculer les corrections différentielles
devant être appliquées. Ces corrections différentielles sont alors transmises aux récepteurs
DGPS de navigation qui peuvent corriger la position calculée. La précision du
positionnement par satellites passe alors de 15 mètres à quelques mètres.
La Hague
Pont de IGN
Buis
Groix
NUMERIS
Belle-Île
Les Sables
Cap Ferret
Porquerolles
Station DGPS Cap Béar
Station de supervision
Les 4 photos suivantes représentent différents niveaux d’informations affichables sur une
carte ECDIS (extrait de l’ENC FR 501130) :
Sur les navires astreints au respect des règles SOLAS, seul un système ECDIS permet de
s’affranchir des cartes marines papier. Or ce système ne reste aujourd’hui qu’un système
très peu diffusé (navires neufs à haute technologie embarquée) et dont la cartographie
reste encore restreinte aux zones côtières.
Par contre, on trouve aujourd’hui sur de nombreux navires des systèmes de cartes marines
électroniques (ECS), plus ou moins évolués, dont la conception et les fonctions sont
totalement différentes de l’ECDIS, notamment au niveau de la gestion des alarmes et des
mises à jour d’informations, souvent inexistantes. Ces cartes sont établies par des éditeurs
privés à partir de données officielles mais que les services hydrographiques officiels ne
vérifient pas.
Il est rappelé qu’un simple système de carte électronique (ECS) ne permet pas de
s’affranchir de l’emport de la carte papier et n’est pas validé par l’OMI en tant que
système d’aide à la navigation.
a) Présentation de l’AIS
L’AIS (Automatic Identification System) est un système d’échanges automatisés de
messages entre navires, par voie VHF, qui permet aux navires voisins les uns des autres
de se renseigner mutuellement et en temps réel sur leur identité, position, caractéristiques
et autres informations relatives à leur route (cap, vitesse, COG, indications de giration,
port de destination,…).
Système d’identification automatique (AIS)
GPS
position/temps
Le navire transmet
- identité
- position
- cap
- vitesse
- le type de navire
- la cargaison, etc
aux autresnavires et à la côte
Corrections
DGPS
Navire
Transpondeur
La VHF est moins sensible AIS
aux obstacles
Transpondeur
AIS Navire
Modem
Transpondeur
AIS
- Un échange entre navires pour assister les navigateurs dans la prévention des risques
de collision (aide de navigation).
- Un outil pour les états riverains pour obtenir des renseignements sur les navires et les
cargaisons lors de leur passage à proximité de leurs côtes.
- Un outil pour les services de trafic maritime (VTS) pour mieux gérer le trafic.
Par obligation imposée par la convention SOLAS, les navires de charge de jauge brute
supérieure à 300 Tx, selon leurs caractéristiques, et tous les navires à passagers vont
devoir s’équiper progressivement de cet équipement entre 2002 et 2007.
Avec l’aide d’un écran adéquat embarqué, l’équipement AIS est capable de fournir des
informations pratiquement en temps réel sur l’état de la cible, munie également d’un
transpondeur AIS. De fait, il devient une aide appréciable pour complémenter les
informations obtenues par radar ou APRA (Aides de Pointage Radar Automatiques),
notamment par identification, appréciation plus rapide des mouvements de la cible,
fourniture de renseignements dans les cas de limite d’utilisation du radar (échos de retour
de mer ou de pluie, zones cachées par une configuration terrestre). Cet équipement restera
cependant seulement complémentaire des autres aides dans la mesure ou tous les navires
n’en seront pas munis, alors que le radar détecte tous les navires ou reliefs de côte, qu’ils
soient munis ou non d’un transpondeur.
La portée obtenue par liaison VHF étant supérieure à la fois aux portées radar et aux
portées visuelles des établissements lorsque la visibilité diminue, l’utilisation de ce
moyen peut constituer une aide détectable avant certaines aides actuelles. Cette portée est
cependant également liée à l’altitude de l’antenne de l’établissement, à celle du récepteur
et à certaines conditions de propagation. D’autre part, pour un contrôle de l’établissement
par une station terrestre il faut être à l’intérieur d’une certaine limite de couverture de
l’ordre de la portée géographique optique, en onde directe ( moins de 30 milles).
L’appréciation de ce système, en tant que système d’aide à la navigation ou élément d’un
système de surveillance, reste donc aujourd’hui (en 2002) à évaluer en conditions réelles
de site (propagation, portée, critères de saturation, consommation sur ESM flottant).
Elle est définie comme la plus grande distance à laquelle un objet ou un feu peut être vu,
dans des conditions parfaites de visibilité en étant limité par la seule courbure de la Terre
(la mer étant ronde, l’horizon masque au marin les repères lointains peu élevés).
Cependant, la trajectoire des rayons lumineux se courbe sous l'effet du gradient de la
densité atmosphérique, qui génère une réfraction et augmente ainsi la portée par rapport à
une trajectoire rectiligne.
F O N
Dans la pratique, on peut utiliser la formule suivante établie pour une valeur moyenne du
coefficient de réfraction pour déterminer la portée géographique du regard du marin:
D = 2.08.⊗( h + H )
De par sa définition, la visibilité météorologique est une notion liée à l’éclairage de jour.
Elle est toutefois étendue aux conditions d’observation de nuit, qui sont celles des phares,
en admettant par convention que la visibilité météorologique de nuit est la visibilité
météorologique qui existerait de jour dans les mêmes conditions atmosphériques, c’est à
dire l’air ayant la même transparence (ou opacité) sur le trajet phare-navire.
Le marin, quant à lui, peut utiliser un abaque de transformation se trouvant dans le livre
des feux, pour calculer la portée qu’il peut espérer attendre d’un feu de portée nominale
donnée (livre des feux et donnée officielle), en fonction de la visibilité météorologique du
moment (estimée à partir des observations locales ou diffusée par bulletin météo).
D.2.1. Introduction
La vue est le principal instrument de navigation du marin à l’approche des côtes. De tous
temps, les marins ont appris à identifier les côtes et leurs amers (points remarquables)
naturels à partir des descriptions, des croquis et des cartes établis par leurs prédécesseurs.
Aujourd’hui, le marin se doit encore de "reconnaître la côte" en établissant la relation
entre ce qu’il voit et le graphisme de la carte marine, qui mentionne de nombreux amers
et l’ensemble de la signalisation.
Il dispose pour l’aider dans cette identification de documents nautiques (Instructions
Nautiques et leurs annexes, livre des feux du SHOM) ou de "pilotes côtiers", livrets
s’inspirant des traditionnels carnets de pilotage décrivant précisément les côtes, amers et
chenaux. Dans bien des cas d’éclairage, ou à grande distance, la perception d’une marque
de jour peut être améliorée par l’emploi de jumelles. Les jumelles recommandées en
observation de jour sont celles dites 10 X 50, c’est à dire qui produisent un grossissement
de 10 et un diamètre d’objectif de 50 mm. De nuit, on préfèrera les 7 X 50.
a) Description sommaire
Les aides fixes passives ne portent ni feu, ni signal sonore. Les ouvrages sont pour la
plupart peints, et portent un voyant ainsi que leur nom si leur géométrie s’y prête.
Lorsqu'elles sont en mer, il est souvent aisé et peu coûteux de conférer à ces aides une
bonne visibilité radar : il en découle une aide accrue pour le navigateur, qui peut en tirer
profit, et une prévention contre les risques d'abordage.
La signalisation optique, de jour, peut être constituée par des amers naturels (rocher peint
en blanc, par exemple), d’un édifice ne servant à la navigation qu’à titre accessoire
(église, château d’eau), d’un phare massif dont les couleurs ne ressortent pas à celles du
balisage, de marques d’alignement équipées de panneaux de visibilité spécifiques, de
tourelles, balises espar et bouées ressortant du système de balisage maritime (dit de
l’AISM).
b) Critères à considérer
La réalisation de marques de jour qui soient bien visibles du navigateur, dans les
conditions les plus diverses (distance, contre jour, hauteur de marée, environnement) pose
souvent des problèmes très difficiles :
- Les marques de jour ne sont lumineuses que par l’éclairage naturel qu’elles reçoivent.
L’éclairage varie selon la saison, le moment de la journée et la couverture nuageuse,
mais aussi en fonction des objets environnants. Pour être bien perçues, les marques
doivent émettre un signal qui peut être codé de différentes manières (séquence colorée
+ dimension + forme + influence de la lumière réfléchie).
- L’amer ou la marque de jour sont caractérisés par leurs dimensions, leur luminance
(concentration de l’intensité lumineuse à la source), leur couleur ou leur forme.
L’importance du site intervient également au niveau de la visibilité des marques, par le
dégagement qu’il est possible de donner à celle-ci dans son environnement.
Elle ne doit pas être occultée par le relief, un bâtiment ou de la végétation. L’arrière
plan est également à considérer : sur une crête une marque se détachera sur fond de
ciel, alors que sur un fond de végétation, celui ci peut être soumis aux plus extrêmes
variations de luminance et de couleur selon l’éclairage naturel. La complexité
maximale peut être obtenue en zone urbaine où les conditions de dégagement et de
fond sont la plupart du temps très défavorables.
D.2.2. Le contraste
X
C =0.05 C
X
V
0
Cette valeur doit être supérieure à 0.05 pour que l’amer reste visible.
Pour remplir cette condition, un même amer alliera souvent des couleurs contrastées
(couleurs claires et des couleurs sombres), pour maintenir une valeur de contraste
minimum, indépendamment des conditions d’arrière plan.
Pour l’étude d’un Avant-Projet d’amer, la valeur du contraste retenue doit être
comprise entre 0.2 et 1 (meilleure valeur que l’on puisse espérer obtenir).
En désignant par d le côté moyen d’un amer, c’est à dire le côté moyen d’un carré dont la
surface est égale à la surface frontale de l’amer, la valeur d2/X2 est une approximation de
l’angle solide sous lequel on voit la marque depuis la distance X ( d et X étant dans les
mêmes unités).
L’expérience montre que pour qu’un amer soit vu à la distance X, il faut que les
conditions suivantes soit simultanément satisfaites :
- L’angle solide sous lequel on voit la marque doit être supérieur à une certaine valeur
limite dépendant du contraste à la distance X, ce qui s’exprime par l’inégalité :
2
d > 0.038
X
2
C X
d en mètres
X en kilomètres
LogC 0
X =V.1−
Log0.05
Cette valeur ne dépend donc que du contraste de l’amer et non de ses dimensions. On
mesure ici l’importance du choix de la couleur et de l’entretien des revêtements des
établissements de signalisation maritime. Ne pouvant agir sur les teintes des fonds de mer
ou de ciel, on cherche à apporter au navigateur un contraste maximum, dans le respect des
normes de couleur de la signalisation maritime.
Pour les marques vues de très près, en particulier pour les panneaux portant des écritures,
il n’y a pas lieu de tenir compte des restrictions qui s’imposent à grande distance
(reconnaissance de la teinte, distance de visibilité). Des associations de couleurs plus
variées ou des associations colorées, inacceptables à grandes distance peuvent être
utilisées.
Il est à noter que la brume peut parfois favoriser la visibilité : un objet sombre, que le
manque de contraste rend invisible devant une côte sombre en temps normal, peut
ressortir dans la brume avec sa couleur propre.
Cependant en règle générale il est vain d’espérer voir un amer au-delà de la visibilité
météorologique.
C0 X V d
Dimension
Contraste
Distance Distance Visibilité Visibilité significative
de l'objet par
d'observation d'observation météorologiqu météorologiqu de l'objet (m)
rapport au
(Milles) (m) e (Milles) e (m) (coté du carré
fond
équivalent)
0,2 1,0 1 852 10,0 18 520 0,94
0,2 2,0 3 704 10,0 18 520 2,18
0,2 3,0 5 556 10,0 18 520 3,80
0,2 4,0 7 408 10,0 18 520 5,88
0,2 5,0 9 260 10,0 18 520 8,54
0,4 1,0 1 852 10,0 18 520 0,66
0,4 2,0 3 704 10,0 18 520 1,54
0,4 3,0 5 556 10,0 18 520 2,68
0,4 4,0 7 408 10,0 18 520 4,16
0,4 5,0 9 260 10,0 18 520 6,04
0,6 1,0 1 852 10,0 18 520 0,54
0,6 2,0 3 704 10,0 18 520 1,26
0,6 3,0 5 556 10,0 18 520 2,19
0,6 4,0 7 408 10,0 18 520 3,39
0,6 5,0 9 260 10,0 18 520 4,93
0,8 1,0 1 852 10,0 18 520 0,47
0,8 2,0 3 704 10,0 18 520 1,09
0,8 3,0 5 556 10,0 18 520 1,90
0,8 4,0 7 408 10,0 18 520 2,94
0,8 5,0 9 260 10,0 18 520 4,27
1,0 1,0 1 852 10,0 18 520 0,42
1,0 2,0 3 704 10,0 18 520 0,97
1,0 3,0 5 556 10,0 18 520 1,70
1,0 4,0 7 408 10,0 18 520 2,63
1,0 5,0 9 260 10,0 18 520 3,82
9,00
8,00
6,00
5,00
4,00
3,00
2,00
1,00
0,00
1,0 2,0 3,0 4,0 5,0
distance d'observation (en Milles)
Les couleurs, les formes et les voyants font donc l’objet d’une normalisation dont les
principaux caractères sont repris ci-après :
Vues à distance sous faible angle solide, les couleurs de surface permettent :
Couleur de la Reconnaissance de la
Visibilité de la marque
marque coloration
Bonne (contraste voisin de 1)
Bonne : pas de changement
si la marque se détache sur le
Noire ou sombre d’aspect de la marque selon
ciel. Mauvaise si elle se
l’éclairage
détache sur une côte sombre
Excellente par temps clair
lorsque l’éclairage est
favorable (de face ou latéral)
Mauvaise en contre-jour : la
et quel que soit le fond (ciel
Blanche marque paraît sombre, ce qui
ou paysage)
change son aspect
Mauvaise par temps couvert
si la marque se détache sur le
ciel ou la mer
Très bonne
Bons contrastes sur le ciel et Mauvaise reconnaissance de
sur la côte la teinte en situation de
Rouge
Peu utilisée dans l’industrie contre-jour. Elle se confond
ce qui en fait une couleur alors avec le noir
caractéristique du balisage
Peu satisfaisante, seuls les
produits luminescents sont Mauvaise reconnaissance de
Vert satisfaisants, mais la la teinte.
longévité de la couleur est Se confond avec la végétation
faible (< 1 an)
Mauvaise reconnaissance de
la teinte. Le jaune se confond
Médiocre et contraste peu
Jaune avec le blanc.
accusé sur fond clair
N’est bien reconnu
qu ‘encadré de noir.
L’AISM a émis des recommandations sur les couleurs des surfaces en signalisation
maritime visuelle (Recommandation E 108) et spécifie les couleurs ordinaires (blanc,
noir, vert, rouge et jaune) ainsi que les couleurs fluorescentes (orange, rouge, vert et
jaune) qui peuvent être utilisées pour des cas particuliers nécessitant une grande évidence.
NRJ
Nanométre
- La plus commune est la peinture qui doit être de très bonne qualité et résister aux
effets de l'eau, des radiations ultra-violettes, des variations de température, de la
végétation marine, etc. La peinture a l'avantage de permettre de changer facilement la
couleur, si c'est nécessaire, et d'être rapidement rénovée ou retouchée.
- Pour certaines parties d'une marque, des films de couleur adhésifs peuvent convenir,
mais ils sont parfois difficiles à appliquer sur certaines formes et surfaces, et ont
tendance à se décoller sur les bords. Il peut également être difficile de les enlever
lorsqu'il faut les changer ou les renouveler.
- Les matières plastiques teintées dans la masse et la fibre de verre (GRP) peuvent offrir
une protection contre les dommages et les conditions météorologiques, et réclament
moins d’entretien (pas de nécessité de mise en peinture régulière). Elles ne se prêtent
toutefois pas facilement aux changements de couleur, et les couleurs des matériaux
teintés dans la masse vieillissent très mal sous l’effet des radiations ultra-violettes (le
rouge en particulier se ternit et blanchit).
Ces produits réémettent l’énergie lumineuse reçue dans une plage de couleur limitée ; ils
peuvent être utilisés dans des endroits nécessitant une évidence particulière.
Les couleurs des signaux, notamment le rouge et le vert, peuvent être grandement
améliorées par l'utilisation de peintures ou films fluorescents : ainsi, le rouge peut être
rendu plus brillant, même dans les régions sombres, et l'on peut obtenir des verts plus
saturés, sans perte de luminosité.
L'utilisation de tels matériaux est néanmoins limitée, en raison de leur courte durée de
service et de leur application en retouche difficiles : les matériaux fluorescents se
dégradent rapidement sous l'influence du soleil (radiations ultra-violettes), à moins qu'ils
ne soient protégés par des vernis spéciaux, encore qu'une couche de vernis trop épaisse
réduise l'effet fluorescent. Même avec une telle protection, la durée de service effectif en
mer est couramment limitée à environ une année.
Des contrôles réguliers des peintures et matériaux en service, par comparaison avec des
échantillons de couleur normalisés, conservés à l'abri des causes de détérioration, doivent
être régulièrement effectués.
La recommandation AISM E 108 spécifie les couleurs fluorescentes (orange, rouge, vert
et jaune) qui peuvent être utilisées en balisage et donne les limites de chromaticité et du
facteur de luminance à appliquer aux matériaux de couleur fluorescents
La recommandation AISM E106 spécifie l’utilisation de matériaux rétroréfléchissants sur
les marques du système de balisage.
a) Règles générales
On considère habituellement (données issues d’expérimentations) qu’une forme
géométrique simple est reconnue à une distance égale à 1000 fois sa dimension
caractéristique (coté d’un carré, diamètre d’un cercle, hauteur d’un triangle équilatéral).
Lorsque la forme n’est pas imposée par des règles de balisage (cas des phares,
alignements, amers...), il est bon d’adopter des formes élancées, en particulier quand cette
marque doit être observée sur un large secteur, et de donner au sommet de la marque une
dimension latérale importante. La multiplicité des formes oblige à se limiter à des cas
simples.
Bien que des règles du Système de l'AISM permettent l'utilisation de bouées espar ou
charpente dans les cas de balisage latéral ou de marques d'eaux saines, l'utilisation de
formes plus spécifiques offre évidemment au marin l'avantage important de reconnaître la
signification d'une bouée. Ceci est particulièrement vrai lorsque la couleur de la bouée est
détériorée, ou lorsque la bouée est observée à contre-jour, ce qui empêche de reconnaître
sa couleur.
Les formes imposées par les règles du système de balisage AISM sont communes aux
deux régions A et B. C’est le cas des marques latérales, et des marques d'eaux saines,
dont les dimensions visibles, pour être facilement identifiables, doivent de préférence
respecter les proportions ci-dessous :
Nature de la Signification
Forme Dimensionnement
marque (système A)
Cône dont la hauteur est
comprise entre 0,75 et
Marques latérales Tribord Forme conique
1,5 fois le diamètre de
sa base
Nature de la Signification
Forme Dimensionnement
marque (système A)
Cylindre dont la hauteur
Marques latérales Bâbord Forme cylindrique est comprise entre 0,75
et 1,5 fois son diamètre
Nature de la Signification
Forme Dimensionnement
marque (système A)
Sphère dont la hauteur
visible au-dessus de la
Marques d’eaux Marque
Forme sphérique ligne de flottaison est
saines d’atterissage
supérieure aux 2/3 de
son diamètre
b) Les voyants
L’utilisation de voyants dans le système AISM a pour but d'aider le marin à reconnaître
les marques et à identifier leur objet ; les règles prévoient six types de voyants :
- 2 cônes pour les marques cardinales
- 1 seul cône pour les marques tribord
- 1 seul cylindre pour les marques de bâbord
- 2 sphères pour les marques de danger isolé
- 1 seule sphère pour les marques d'eaux saines
Pour les marques cardinales et de danger isolé, le voyant est une partie très importante de
la marque, et doit être utilisé partout où cela est possible.
Les marques spéciales ont leur voyant particulier en forme de "X" ; leur objectif principal
n'est pas de fournir une aide à la navigation mais d’indiquer une zone spéciale, ou une
configuration particulière, mentionnée sur les documents nautiques.
N E O S
D.I
L=H±10% L=H±10% L=H±10% L=H±10% L=H±15%
Marques : H H H H H
cardinales et danger
isolé 0.5 H 0.5 H 0.5 H 0.5 H 0.5 H
H H H H H
Marques latérales de
chenaux et d’eaux H H H
saines
Système « A »
Marques latérales de
chenaux et d’eaux H H H
saines
Système « B »
MS
H
Marques spéciales
H
0.15H<e<0.25
0.35H<h<1.
Pour les marques cardinales, la distance séparant les 2 cônes, devrait être d'environ 50 %
du diamètre de base.
L'espace vertical disponible entre le point le plus bas du voyant et toute autre partie de la
marque devrait être au moins égale à 35 % du diamètre de base du cône.
Dans le cas d'une bouée, le diamètre de base devrait être compris entre 25 % et 30 % du
diamètre de la bouée à la ligne de flottaison.
VOYANTS CYLINDRIQUES
La hauteur du cylindre devrait être de 1 à 1,5 fois son diamètre.
La distance mesurée verticalement qui sépare la base inférieure du cylindre de toute autre
partie de la marque ne doit pas être inférieure à 35 % du diamètre du cylindre.
Dans le cas d'une bouée, le diamètre de la base du cylindre doit être compris entre 25% et
30% du diamètre de la bouée à la ligne de flottaison.
VOYANTS SPHERIQUES
Pour les marques de danger isolé, la distance disponible entre les deux sphères doit être
d'au moins 50% de leur diamètre.
La distance mesurée verticalement qui sépare la partie inférieure de la sphère (ou des
sphères) et toute autre partie de la marque ne doit pas être inférieure à 35% du diamètre
de la sphère (ou des sphères).
Dans le cas d'une bouée, le diamètre de la sphère (ou des sphères) ne doit pas être
inférieure à 20% du diamètre de la bouée à la ligne de flottaison.
Les voyants peuvent aussi être réalisés avec des plaques planes des matériaux ci-dessus,
assemblées de façon à donner l'apparence d'un corps solide, par exemple 2 triangles, 2
rectangles ou 2 cercles, assemblés à angle droit .
Influence des dimensions et du poids des voyants sur le comportement d’une bouée.
Un voyant de très grandes dimensions a l'avantage d'être immédiatement identifiable,
mais pour désavantage d'être lourd et d'offrir plus de prise au vent. Le centre de gravité
du voyant étant bien au-dessus de la surface de l'eau, ces deux facteurs s'ajoutant vont
affecter la stabilité de la bouée et la faire incliner d'un certain angle.
Un voyant de petites dimensions ne peut pas être identifié aussi facilement mais il est peu
probable qu'il affecte la stabilité de la bouée.
Il faudra donc, lors de la conception d'une nouvelle bouée ou l'adaptation d'une bouée
existante, chercher un compromis entre ces deux extrêmes.
COULEURS ET PEINTURES
Les couleurs de surface noire, rouge, verte et jaune des voyants devront satisfaire aux
recommandations du chapitre D.3.
Les inscriptions ont pour objet de rendre possible l’identification complète d’une marque
de signalisation maritime.
Sur les ouvrages fixes, l’inscription doit être orientée du côté où passe la navigation et
limitée à un demi horizon.
Pour être lisibles, même à courte distance, ces marques (lettres, numéros ou autres
symboles) doivent répondre aux exigences suivantes :
Numérotation (ou lettrage) : Les numéros (ou les lettres si ces dernières ont un sens
autre que la désignation d’un chenal) doivent commencer en partant du large. D’autre
part, les numéros impairs sont à tribord et les numéros pairs à bâbord.
Dans le cas d’une conception de marque de jour dans un projet de balisage, il faut
donc garder à l’esprit les règles suivantes :
Pour les bouées charpente comme pour les bouées espar, la surface visible est quelquefois
très petite, ce qui implique une distance de reconnaissance très courte.
Cette courte distance de reconnaissance peut être améliorée par l'utilisation de voyants
comme c'est le cas pour les marques cardinales et de danger isolé. Les voyants peuvent
aussi être utiles lorsque des bouées charpente ou espar sont utilisées comme marques
latérales.
Il ne peut être fait d’évaluation approximative d’une distance moyenne de
reconnaissance, en raison de la grande diversité des bouées charpente et espar utilisées.
a) Le flux lumineux
Il correspond à l’efficacité visuelle ressentie d’un flux énergétique Φe donné (puissance
du rayonnement, toutes longueurs d'ondes confondues, par unité de surface). Il prend
donc en compte la part d’énergie rayonnée dans le spectre visible et dépend de la
distribution des longueurs d’onde du rayonnement. Il se mesure en lumen (l) et est en
général noté Φv.
b) L’intensité lumineuse
L'intensité lumineuse d’une source dans une direction donnée est la grandeur qui
caractérise la quantité de lumière émise vers une cible ; elle est significative de la
performance visuelle d'un feu. Elle se mesure en candela (cd) et est en général notée I.
I = dΦ v
dΦv est le flux lumineux émis dans l'angle solide
dΩ élémentaire(dΩ)
c) La luminance
La luminance d’une source lumineuse caractérise la "concentration" de l’intensité
lumineuse à la source. Elle s’exprime donc en candela par mètre carré (cd/m²) et se note
généralement Lv.
d) L’éclairement
Il caractérise la quantité de lumière reçue par la cible (œil du navigateur). C'est le quotient
du flux reçu par un élément de surface par l’aire de cet élément. Il se mesure en lux et se
note en général Ev..
Ev = dΦv
dΦv est le flux reçu par l'élément de surface dS.
dS
La portée nominale d’un feu est sa portée pour une visibilité météorologique de
10Milles.
f) Formule d’Allard
Cette formule permet de lier la portée lumineuse, l’intensité et la visibilité
météorologique ; elle est très utile en matière de signalisation maritime.
a) Les optiques
Les optiques sont destinées à concentrer les faisceaux lumineux pour améliorer la
perception des feux par les marins. On distingue principalement :
- Les optiques d’horizon qui produisent un faisceau uniforme, étalé sur 360° et dont le
rythme est généré électroniquement. La portée est directement liée au type d’optique
utilisé, à la luminance de lampe qui conditionne le format de tension de la batterie, et à
la durée d’éclat.
- Les optiques de direction, qui concentrent et diffusent le flux dans une seule direction,
permettent de grandes portées.
Elles peuvent être fixes, pour former un "feu de direction", ou montées
(éventuellement en association de 2 à 5 optiques identiques), sur un soubassement
tournant pour constituer un feu à faisceaux tournants de portée importante. La
perception par le marin d’un tel feu est celui d’un faisceau, en forme de pinceau, qui
lui donne une évidence flagrante, même si l’optique est peu divergente.
La caractéristique d’un feu équipé d’une optique fixe (optique d'horizon ou feu de
direction) est généralement donnée par les séquences d’allumage et d’extinction de la
lampe (génération électronique du rythme). Plus rarement, et en raison de l'usage de
lampes à réamorçage lent donc non rythmables, les séquences sont générés par un "écran
tournant".
Les phares et les feux sont surmontés d'une lanterne à montants étroits (pour ne pas
masquer le feu) ; l’utilisation d’un vitrage courbe ou incliné permet d’éviter de "faux
éclats", générés par des réflexions parasites.
b) La divergence
Le faisceau lumineux émis par une optique diverge en raison de la dimension de la source
lumineuse et des imperfections de l’optique. Cette divergence est d’ailleurs nécessaire
dans tous les cas :
- pour tous les feux sur supports fixes, afin qu’ils « couvrent » la zone nécessaire, à
proximité du feu et jusqu'à l’horizon.
- pour les feux à éclats tournants, afin que les éclats aient une durée suffisante pour être
bien reçus (divergence horizontale)
- pour les feux de direction, pour que leur couverture ne se limite pas à une droite sans
épaisseur
- pour les feux sur bouées (support soumis aux mouvements des vagues) afin que même
inclinées elles émettent un signal correctement rythmé vers l’horizon.
Les divergences spécifiques aux couples lampe-optique les plus utilisés ont fait l’objet de
mesures dont les résultats synthétiques sont publiés par le CETMEF. La divergence
angulaire qui figure dans ces documents corresponds à la limite de 10% de l’intensité
lumineuse mesurée sur l’axe optique.
c) La distance focale
La distance focale est un élément significatif des performances de l’optique. La
divergence est très directement liée au rapport d/f de la dimension de la source (d) à la
distance focale (f). Une augmentation de la distance focale conduit à davantage
concentrer le faisceau lumineux et à en augmenter la portée (aux dépends de la
divergence).
d) La lampe
Origine de l’émission de la lumière, la lampe est pour beaucoup dans les performances
d’un dispositif optique. Les dimensions et l’orientation du générateur de lumière (arc ou
filament) influent sur la divergence du dispositif et sur la précision des frontières des
couleurs des feux à secteurs. L’intensité lumineuse obtenue, à technologie et optiques
égales, est en relation directe (quasiment proportionnelle) avec sa luminance (cf
paragraphe suivant : « f) : La portée adaptée »)
La nécessité de rythmer la lampe pour les optiques fixes impose certains choix techniques
et conduit à écarter les lampes à amorçage lent.
Les feux de couleur imposent d’utiliser les lampes générant une lumière possédant en
abondance les longueurs d’ondes souhaitées.
0
350 355 5 10
345 250 Site (0°) 15
340 20
335 25
330 30
325 35
320 200 40
315 45
310 50
305 150 55
300 60
285 75
50
280 I (90% Pmoy) 80
275 85
Intensité (Cd)
270 0 90
265 95
260 100
255 105
250 110
245 115
240 120
235 125
230 130
225 135
220 140
I (110% Pmoy)
215 145
210 150
205 155
200 160
195 165
190 185 175 170
180
f) La portée adaptée
La portée adaptée ou requise sur un site est un critère très arbitraire, mais il conditionne
tout l’équipement (optique, énergie) et donc le support utile pour le porter. Ce critère doit
faire l’objet d’une décision, parfois unilatérale, le matériel étant ensuite choisi en
conséquence.
La portée nominale n’est d’autre part qu’une quantification ou une image de l’intensité
lumineuse produite par un projecteur. La relation entre cette intensité et la portée est
reprise dans le tableau ci-dessous (loi d’Allard).
Intensité Intensité
Portée nominale Portée nominale
lumineuse lumineuse (en
en milles en milles
(en candélas) candélas)
1 0.9 12 3600
1.5 2.4 13 5700
2 5 14 8900
2.5 9 15 14000
3 15 16 21000
3.5 24 17 32000
4 36 18 49000
4.5 53 19 73000
5 77 20 110000
6 150 21 160000
7 270 22 240000
8 480 23 360000
9 820 24 520000
10 1400 25 770000
11 2200 26 1100000
La portée nominale, que l’on affecte à un feu est définie pour une valeur donnée de
transmission atmosphérique ou de visibilité météorologique, soit en général pour 10
milles de visibilité. Les projets de feu doivent également tenir compte de la visibilité
moyenne que l’on est susceptible de rencontrer sur un site donné, pendant un certain
temps dans l’année, en général 95 % du temps, ce qui exclut les cas de brume intense.
En effet, on ne fait pas des feux puissants pour porter loin par beau temps, mais pour
couvrir au minimum les eaux saines et que le feu soit opérationnel lorsque la visibilité
diminue.
Le diagramme précédent permet de calculer la portée que l’on est susceptible d’obtenir en
fonction de la visibilité météorologique du moment et d’une portée nominale connue.
On constate donc, pour des endroits où la visibilité est fréquemment faible, que les
variations appréciables de la portée lumineuse ne sont rendues possibles que pour des
variations très grandes de l’intensité lumineuse, ce qui n’est pas toujours possible.
Il convient alors de densifier le balisage à l’approche des dangers ou de fournir d’autres
aides insensibles à la brume (racons).
La présence d’un arrière plan lumineux très fort diminue également fortement la portée
utile d’un feu Pour l’appréciation de l’intensité lumineuse utile en fonction de l’arrière
plan lumineux, on retiendra les valeurs suivantes :
- Intensité correspondant à la portée nominale s’il n’y a pas d’arrière plan lumineux.
- 10 fois l’intensité requise si le fond lumineux est mineur (côte urbanisée).
- 100 fois l’intensité requise s’il s’agit d’un fond lumineux urbain très chargé (ville
portuaire ou installations portuaires).
E.1. Introduction
La sûreté d’une navigation au radar, dans les eaux côtières, dépend à la fois du radar de
bord, mais également des aides radar traçant nettement, sur l’écran radar, la voie de
navigation ou le chenal.
Habituellement, les bouées et balises ne constituent que des cibles de faible pouvoir
réflecteur. Pour augmenter leur fonction au radar, ces aides doivent porter une «charge»
radar, sous la forme soit d’un réflecteur radar, soit d’une balise répondeuse de radar.
En principe, trois paramètres déterminent les performances radar d’une cible équipée
d’un réflecteur radar :
- le type de réflecteur,
- ses dimensions
- sa hauteur au-dessus du niveau de l’eau.
Pour utiliser efficacement un réflecteur radar, il faut établir pour ces paramètres des
spécifications minimales :
Du point de vue radar, un réflecteur radar est suffisamment caractérisé par sa surface
équivalente d’écho, ses dimensions et son diamètre, et par son angle de couverture,
montré par son diagramme de réflexion.
Comme le réflecteur radar devrait fournir une réponse puissante, quelle que soit l’attitude
de la cible à la mer, l’angle de couverture nécessaire est étroitement lié à la stabilité sur
l’eau de la cible. Considérons par exemple une bouée roulant à la mer avec un angle de
gîte maximal de +/- 20°. La réponse devrait alors non seulement couvrir le plan
horizontal (caractéristique de gisement) mais aussi s’étendre d’au moins +/- 20° dans le
plan vertical (caractéristique omnidirectionnelle ou tridimensionnelle). Une couverture
verticale de +/- 15° est suffisante pour des cibles de bonne stabilité à la mer, tandis qu’il
faut une couverture de +/- 30° ou même plus pour des cibles de mauvaise stabilité.
La grande majorité des réflecteurs radar utilisés dans le domaine maritime sont des
réflecteurs en trièdres. Leurs diagrammes de réflexion montrent les variations de la
surface équivalente d’écho en fonction de l’angle de gisement dans une échelle
logarithmique. Le plus simple de tous les réflecteurs en trièdres est le réflecteur
octaédrique, un assemblage de 8 trièdres. Chaque trièdre est constitué de trois plaques
métalliques se coupant toutes à angle droit.. Le diagramme de réflexion montre de larges
trous («creux») de faible réflectibilité dans le plan horizontal comme dans le plan vertical,
qui entraînent une valeur moyenne faible de la surface équivalente d’écho.
Un assemblage plus sophistiqué est le réflecteur formé de 10 trièdres. Il n’y a pas de
grands trous dans le diagramme de réflexion de ce type de réflecteur mais le diagramme a
un aspect hérissé en raison des interférences entre les lobes principaux des réflecteurs
trièdres adjacents. La surface équivalente d’écho moyenne du réflecteur à 10 trièdres est
aussi assez faible car il est composé de réflecteur en trièdres relativement petits.
Le réflecteur à 6 trièdres, donne les meilleurs résultats en ce qui concerne la couverture
angulaire et la surface équivalente d’écho, mais sa construction est quelque peu plus
compliquée et coûteuse que celle des types décrits précédemment.
Ce réflecteur comprend six réflecteurs en trièdres de dimensions asymétriques, assemblés
de façon spécifique. Il peut être utilisé efficacement sur des cibles ayant un angle
d’inclinaison maximal de +/- 30°. Au delà de cette valeur, la surface équivalente d’écho
décroît rapidement. Ceci s’applique aussi au réflecteur à 10 trièdres.
Le paramètre suivant qui mérite une étude soigneuse concerne les dimensions du
réflecteur. Celles-ci, avec le type du réflecteur, déterminent la surface équivalente d’écho,
qui à son tour, détermine la portée maximale possible et la visibilité de la cible dans le
fouillis d’échos.
Lorsque de petites cibles, telles que les bouées, sont équipées de réflecteur radar, des
considérations pratiques limitent la possibilité d’augmenter les dimensions du réflecteur.
Les paramètres de conception comme la forme de la cible, la stabilité à la mer, la charge
maximale du sommet, sa flottabilité et sa prise au vent doivent être pris en compte pour
obtenir une conception générale optimale. Pour avoir une idée du diamètre de réflecteur
nécessaire du point de vue radar, quelques données sont assemblées dans les tableaux 1 et
2.
Tableau 1
Retour de mer Surface équivalente d’écho Diamètre du réflecteur
nécessaire dans la bande X nécessaire
Tableau 2
Portée radar Surface équivalente Diamètre du Hauteur du
(en milles marins) d’écho nécessaire réflecteur réflecteur
dans la bande X nécessaire nécessaire*
3 ≥ 10 m2 0,3 – 0,4 m 1–2m
5,5 ≥ 100 m2 0,5 – 0,7 m 2–4m
10 ≥ 1000 m2 0,9 – 1,2 m 4–8m
* la hauteur d’antenne du navire est supposée être de 10 à 20 m.
Les chiffres des tableaux 1 et 2 ne s’appliquent qu’aux radars de la bande X (λ = 3,2 cm).
Pour les radars de la bande (S (λ = 10 cm) la surface équivalente d’écho des réflecteurs en
trièdres est réduite d’un facteur 10.
Une estimation de l’horizon radioélectrique radar, en milles marins, est donnée par la
formule :
Dopt = 2,2 ( Ht + Ho )
Il faut noter que les conditions atmosphériques peuvent réduire notablement les distances
et on réduira de 25% la distance théorique pour tenir compte de ces aléas.
Les hauteurs du réflecteur au-dessus de l’eau, nécessaires pour obtenir des portées
données, sont consignées dans le tableau 2, l’antenne du navire étant supposée être 10 à
20 m au-dessus de l’eau. Ces chiffres ne s’appliquent encore qu’aux radars dans la bande
X.
Les performances d’une balise RACON sont évidemment liées aux caractéristiques
techniques intrinsèques de la balise (Gain des antennes, Puissance émise, Sensibilité…)
mais aussi à la manière dont celle-ci est installée sur l’ESM.
Le durcissement des règles de l’AISM impose notamment l’agilité de fréquences de
balises répondeuses qui font de ces équipements des outils très performants.
Les caractéristiques intrinsèques de la balise étant par définition fixées par construction,
on s’attachera à en optimiser l’installation de l’équipement.
Balise RACON
Un RACON doit être en mesure de recevoir les impulsions des radars présents dans son
environnement et de répondre à ces radars interrogateurs.
Il est donc important que le RACON soit dégagé de tout masque radioélectrique
important pouvant perturber son fonctionnement, et soit donc notamment positionné en
partie haute des bouées .
De la même manière que pour les réflecteurs radar, la portée efficace d’un RACON croit
avec sa hauteur au-dessus de l’eau.
On appliquera donc les formules présentées dans ce chapitre pour dimensionner
correctement le positionnement du RACON en fonctions des besoins.
F. AIDES SONORES
Le signal de brume fait partie des caractéristiques nautiques d’un ESM. Une décision
administrative est nécessaire pour sa suppression ou sa mise en place. Il s’agit d’une
caractéristique nautique facultative, car le système de balisage maritime n’impose pas de signal
sonore, à l’exception de la signalisation des plate-formes en mer de catégorie A, qui sont des
établissements éloignés des côtes, situés dans des zones de libre navigation, et susceptibles de
ne pas figurer sur les cartes marines. Pour les plate-formes de catégorie B, établies à proximité
des côtes, le signal sonore est également facultatif (décret du 7 septembre 1983).
L'intérêt nautique d'un signal sonore est très relatif. En effet, il ne peut être utilisé comme
aide à la navigation car la détermination de la distance ou du gisement à partir de ces
moyens est très imprécise. D'autre part, les facteurs qui conditionnent la portée d'un
avertisseur sonore sont nombreux, complexes et fluctuants dans le temps et il est
impossible de garantir qu'un tel signal aura, en tout temps, la portée minimale pour
laquelle il a été conçu. Les aléas de la propagation du son, conséquence de l’hétérogénéité
et de la turbulence de l’atmosphère, du vent, des différences de température, de
l’humidité font que l’intensité du signal varie dans trois dimensions, principalement vers
le haut et en oscillant dans le temps, ce qui fait dévier, réfléchir et réfracter les rayons
sonores et fluctuer rapidement l’intensité des sons perçus.
Les conditions de l’audition, à bord des navires, sont également très défavorables à leur
perception, et il peut être nécessaire de stopper les moteurs pour les détecter. Ceci n’est
envisageable que sur les petites embarcations, non équipées de moyens de
radionavigation. Pour les navires de pêche ou de commerce, qui disposent d’une large
palette d’instruments de navigation et surtout de radars, le signal sonore d’un ESM
répertorié sur la carte marine présente un intérêt très limité.
Le signal de brume sur un ESM peut également avoir un effet pervers, car il attire et
concentre les navigateurs aux alentours, ce qui augmente fortement les risques de
collision entre navires à ses abords. Certains navigateurs, à partir de cet endroit, pénètrent
également en zone rapprochée des dangers, à l’aveugle, avec l’estime comme seul moyen
de navigation ce qui augmente la probabilité d’accident alors qu’une telle situation doit
inciter à la prudence et éventuellement à mouiller, lorsqu’on ne dispose pas de radar pour
faire route.
Les livres des feux, ouvrages à l’usage des navigateurs, mettent également en garde les
marins contre l’usage unique d’un signal sonore, dont les indications sont trop
inconstantes. Ces indications doivent toujours être confirmées par un autre instrument de
navigation tel que le sondeur, en particulier sur les petits navires.
La documentation technique les décrit également comme « les engins les plus décevants
de la signalisation maritime ».
Ils ont été établis au fil du temps, à la demande des usagers ou par habitude d’équipement
sur les ESM flottants jalonnant certaines parties du littoral. Certaines catégories d’usagers
y restent néanmoins très attachés sans qu’il existe de réel fondement à ce besoin puisqu’il
ne peut servir à se diriger.
Il existe actuellement une réelle difficulté à approvisionner les services locaux en pièces
détachées pour signaux sonores de forte puissance.
D’autre part, ces avertisseurs sont des éléments qui nécessitent la mise en œuvre de
puissances énergétiques conséquentes, voire de moyens dédiés tels que des groupes
électrogènes lorsqu'il n'existe pas de ligne d'alimentation secteur ou que l'intégrité de
celle ci devient déficiente (câble sous-marin ou ligne fortement exposée). Il est également
déjà arrivé que la mise en service d’un signal sonore induise des extinctions du feu
principal par temps de brume.
Les bouées sonores sont des bouées (ordinaires ou lumineuses) auxquelles est ajouté soit
une cloche avec des battants qui sont agités en raison des oscillations de la bouée sur les
vagues, soit un sifflet, qu’actionnent les montées et descentes d’eau dans la queue de
bouée.
Ces bouées sont destinées à marquer des dangers de la côte dont il convient de s’écarter
en cas de brume et d’absence d’autres repères. L’ancienne documentation technique
préconisait, si le besoin était fortement exprimé, d’installer le signal sonore de danger au
plus près des eaux saines, sur le danger situé le plus au large ce qui évitait qu’un
navigateur cherchant le signal dans la brume, ne soit attiré sur les pièges que
constitueraient les écueils non signalés, situés entre les eaux saines et l’ESM.
Par ailleurs, il est impossible d’identifier un ESM flottant uniquement par le son produit
par le sifflet, qui est modulé en fonction des mouvements d’eau dans le tube qui sont très
variables, contrairement à un signal électrique qui peut être rythmé. Il ne faut donc pas les
multiplier inutilement sur un secteur donné pour éviter les confusions entre deux bouées
identiquement équipées.
La portée d’un tel signal peut être très réduite, la brume correspondant souvent à des
périodes de faible activité éolienne, et la houle résiduelle pouvant être insuffisante pour
faire fonctionner le sifflet ou lui donner un rythme très ralenti. Il n’existe aucun moyen de
contrôle du fonctionnement d’un sifflet si ce n’est une inspection périodique.
La politique générale de l'AISM en matière de signaux de brume a été exprimée dans une
résolution adoptée lors de la XIème conférence à Brighton en 1985. L'usage de ces signaux
a été clairement restreint à un rôle d'avertissement de la présence d'un danger, tels que
structures en mer, ponts, brise-lames ou de protection des aides à la navigation tels que
bateaux feux ou bouée-phare.
Il a été considéré qu'il n'y a plus aujourd'hui de besoin général de signaux sonores de forte
puissance mais que leur usage devait être limité à des cas particuliers qu'il appartient à
chaque autorité nationale de définir.
Sur la base de cet avis, la doctrine en matière de signaux sonores a été exprimée dans une
instruction de la direction Des Affaires Maritimes et de Gens de Mer en date du 28 février
2002, dont les termes principaux sont repris ci-dessous :
• Certaines sont des données connues (portée, établissement situé à terre ou en mer, etc.), dont la
prise en compte a des conséquences directes et évidentes sur le projet (choix d’une optique adaptée,
autonomie de l’ESM, etc.)
• D’autres laissent davantage de latitude au concepteur, qui doit alors exploiter des données
qualitatives (mode d’exploitation, risque de vandalisme), pour dimensionner au mieux son projet.
A.1.1. Définitions
Afin de mieux identifier l’importance de l’information délivrée par les différents ESM, il
a été décidé, selon les recommandations de l’Association Internationale de la
Signalisation Maritime (AISM ou IALA) de leur attribuer une catégorie dite de « niveau
de service ».
Le niveau de service est le minimum de qualité de fonctionnement requis pour qu’une
aide assure convenablement le rôle pour lequel elle a été créée.
Il correspond à un seuil de performance opérationnelle et se traduit par un taux de
disponibilité, exprimé en pourcentage, inversement proportionnel au temps de panne qui a
pu affecter cette aide.
La disponibilité = MTBF ou
(Tempsdefonctionnementassigné −MTTR )
(MTBF + MTTR ) tempsdefonctionnementassigné
La conception d’un équipement doit donc tenir le plus grand compte de cet aspect et faire
en sorte que les remplacements d’éléments et les réparations soient aisés et rapides.
On doit prendre en compte une durée significative pour le calcul de la disponibilité d’une
aide seule. Cette période doit être suffisamment longue (les références AISM
recommandent de calculer la disponibilité sur 3 ans ou 1000 jours, pour les aides
traditionnelles et 2 ans pour les services de DGNSS (DGPS et Glonass différentiel), si
l’on désire que le calcul de la disponibilité représente le rendement à long terme de l’aide.
En règle générale, le taux de disponibilité de 95 % est le minimum absolu exigible d’une
aide, c’est à dire 50 jours – ou nuits dans le cas d’un établissement actif – au maximum de
panne ou d’indisponibilité sur une période significative de 1000 jours.
Il est clair qu’une aide fonctionnant en mode dégradé (par exemple en portée réduite sur
feu de secours) sans que ses caractéristiques d’identification soient altérées (rythme,
couleur, séquence) n’est pas considérée comme victime d’une panne.
A.1.2. Dispositions
Les informations données par les aides à la signalisation maritime lui permettent de
connaître avec la meilleure précision la position de son navire et subsidiairement celle des
obstacles.
Les aides sont classées en quatre catégories : les trois premières intègrent les ESM, la
dernière celles qui ne peuvent être considérées comme des ESM.
A chacune de ces trois premières catégories correspond un taux de disponibilité, objectif
interne de performance opérationnelle.
A.1.3. Classement
La catégorie 2 inclut les aides de signification majeure, dont le taux de disponibilité doit
atteindre ou dépasser 99 %( soit un temps de panne de 10 nuits sur 1000 nuits)
On y trouve le balisage actif, essentiellement fixe, sous forme d’une part d’aides
flottantes exceptionnelles (bouées de classe 0) et d’autre part de phares d’atterrissage
implantés en mer, de phares de jalonnement et de feux à secteurs avec couverture de
danger.
Sont également pris en compte les feux d’approche (alignement ou guidage) et d’entrée
(musoirs) de ports.
Dans cette catégorie, un point particulier : les émetteurs racon, dont la détection constitue
une aide supplémentaire appréciable par l’identification formelle de la source.
La catégorie 3 est attribuée d’une part au balisage actif flottant ou fixe autre que celui
figurant en catégorie 2 et d’autre part au balisage passif, flottant ou fixe, implanté hors
des limites d’un port.
Son taux de disponibilité doit atteindre ou dépasser 97 % (soit un temps de panne de 30
nuits sur 1000 nuits)
Viennent s’y ajouter quelques cas particuliers, comme les signaux sonores sur les phares
en mer, les éléments du balisage de sécurité des zones de cultures marines ou les voyants
diurnes quels qu’en soient les supports.
Toutes ces données sont utiles pour jauger l’ESM. Elles sont ensuite converties en
paramètres identifiés, servant à ajuster la configuration :
B. SIGNAL LUMINEUX
Principe de fonctionnement
Le courant électrique passe dans un filament de tungstène. Le passage de courant conduit
à l'émission de lumière et de chaleur. Le bulbe en verre, rempli d'un gaz halogène, permet
aux particules de tungstène de se redéposer sur le filament après volatilisation et empêche
ainsi tout noircissement de l'ampoule. Cette recomposition chimique empêche
l'évaporation du filament, conférant ainsi une plus longue durée de vie par rapport à une
lampe à incandescence classique.
Le bon fonctionnement de la lampe exige une haute température de paroi (200 à 600°),
c'est pourquoi on utilise une ampoule en quartz.
Avantages Inconvénients
ANNEXE 3 : Effets des variations de tension sur les performances des lampes
à filament incandescent
Principe de fonctionnement
Elle fonctionne par décharge d'un courant électrique dans une atmosphère gazeuse
(vapeur de mercure haute pression dans laquelle sont ajoutés des iodures métalliques).
La décharge se fait au travers d'un tube à décharge qui se trouve lui-même dans une
ampoule vide. Lorsqu'on place la lampe sous tension, des électrons sont émis par les deux
électrodes de tungstène. Lors de leur trajet au travers du tube à décharge (=tube à arc ou
brûleur), ils entrent en collision avec les atomes de gaz. Il en résulte une libération
d'énergie soit sous forme en grande partie de lumière visible et en petite partie de
rayonnement ultraviolet invisible (chaleur).
Les lampes à décharge ont besoin des éléments suivants pour fonctionner :
- un amorceur : pour atteindre pendant un court instant la tension élevée d'amorçage de
la décharge électrique dans le gaz ionisé.
- un ballast : pour limiter le courant après l'amorçage afin d'empêcher la destruction de
la lampe.
- un condensateur : pour garder un cos proche de 1.
- Pour certaines lampes (certaines puissances, certains culots), l’ensemble amorceur,
ballast conventionnel et condensateur peut être remplacé par un ballast électronique.
Avantages Inconvénients
Par rapport à une lampe à incandescence - Ces lampes ne peuvent pas être
classique : rythmées : à l'allumage, le flux
- la durée de vie est de l'ordre de 6 lumineux nominal n'est atteint
fois plus élevée ; qu'après plusieurs minutes ; de la
même façon, après extinction, le
- le flux lumineux est 4 à 5 fois plus réamorçage ne peut se faire
important pour une même qu'après plusieurs minutes.
consommation.
- Même si elles semblent en parfait
état de marche, les lampes à
décharge doivent être
remplacées toutes les 6000
heures, en raison d'une diminution
importante de leur flux lumineux.
En effet, les lampes aux
halogénures métalliques ne sont
pas stables dans le temps, ce qui
explique la couleur prise par ces
lampes après un certain temps
d’utilisation (bleue ou rose).
Il existe plusieurs catégories de feux. Certains peuvent couvrir de mêmes besoins, c’est le
cas des feux d’horizon rythmés et feux à faisceaux tournants pour les moyennes portées,
d’autres ont des applications bien spécifiques (feux de guidage).
Ce paragraphe présente les appareillages composant chaque type de feu, et énonce les
principales règles aidant le technicien à élaborer son projet.
Il se compose généralement de :
• une optique d’horizon caractérisée par sa distance focale (en m.) et la matière le
composant (verre taillé ou moulé, matières plastiques) ; lorsque le feu comporte des
secteurs colorés, ceux-ci sont obtenus par coloration (rouge, vert ou transparent) des
vitrages de la lanterne contenant l’optique,
• une source lumineuse : le plus souvent une lampe halogène à longue durée de vie
(HLD),
• un générateur de rythme : carte électronique permettant de choisir un rythme parmi
ceux recommandés par l’AISM
Les feux rythmés équipent toutes les bouées, et également des feux à support fixe, lorsque
cette technologie permet de répondre aux caractéristiques nautiques.
L’émergence des feux à DEL comprenant le plus souvent leur propre dispositif de rythme
intégré, constitue une évolution technologique sensible, à prendre en compte dans les
dimensionnements proposés.
Leur faible consommation énergétique et l’évolution rapide de leur performances rend
très rapidement leur usage concurentiel avec les systèmes traditionnels.
Feu à DEL
Il est constitué de :
• Une optique à plusieurs faces, conçue selon les caractéristiques nautiques définies
auparavant,
• Une source lumineuse : il s’agit le plus souvent de lampes à arc électrique de type
halogénures métalliques (HM), fonctionnant sous 230V monophasé, ou de lampes
halogènes classiques.
• Un ballast (ferromagnétique ou électronique) qui fournit l’impulsion de tension
nécessaire à l’allumage de cette lampe (puissance requise plus importante que pour la
lampe seule)
• Un système de rotation comprenant :
un soubassement tournant, généralement à roulement à billes, ou de type cuve
de mercure, pour les optiques les plus lourdes
une machine de rotation entraînant ce soubassement,
un dispositif de contrôle de rotation
Aspect nautique
• Le signal émis par un feu à faisceaux tournants est plus facile à identifier que celui
des feux rythmés, ceux-ci pouvant être confondus avec d’autres éclairages (voitures,
candélabres,…).
• Ce point n’est toutefois pas rédhibitoire pour les marins et il est toujours possible de
synchroniser un feu rythmé avec un autre si le site s’y prête, et/ou d’utiliser un feu à
LED émettant un rythme plus net (pas d’inertie du filament), se détachant plus
nettement du fond lumineux ambiant.
Aspect pratique
Aspect technique
• Pour des performances égales, les lampes HM consomment moins que les lampes
halogènes (classiques ou HLD),
• Les appareillages d’allumage des lampes HM et de rotation du soubassement peuvent,
en la complexifiant, fragiliser l’installation,
• Durée de vie des lampes HLD (2000 heures) < Durée de vie des lampes HM (6000
heures)
• Les lampes HM sont toujours alimentées sous 230V / 50Hz, ce qui n’autorise pas leur
emploi sur bouées.
Parmi les solutions existantes, on choisit de préférence celle qui permet la meilleure
économie globale de projet :
• En fonction de l’énergie (consommation, type et coût des équipements)
• En fonction du matériel déjà en place qui peut être conservé (bonnes performances,
aspect patrimonial)
1 moteur
Machine de rotation
Composée de 2 moteurs
Machine de rotation
Composée de 2 moteurs
Machine de rotation
Composée de 1 ou 2
moteurs
2. Système radio : la transmission du signal se fait par le moyen d’un signal radio
3. Système GPS : lorsque l’utilisation du filaire n’est pas possible (feu flottant, ou coût
élevé du câblage en raison d’un éloignement important), la synchronisation se fait par
l’intermédiaire d’un récepteur GPS, alimenté sur la batterie du système. Dans ce cas,
une consommation supplémentaire est à prendre en compte (notamment sur les
bouées).
On les retrouve :
• soit dans des dispositifs affectés à des tâches spécifiques : détection jour/nuit,
régulateur de tension de batteries,…
• soit dans des assemblages de plusieurs dispositifs gérant l’ensemble de l’ESM : carte
énergie et rythme, carte rotation et contrôle rotation,…
C.2. Télécontrôle
RELAIS LOGIQUES
Ils permettent d'isoler les ordres de commandes et les
informations logiques des récepteurs.
(ex : ordre de mise en service d'une lampe).
Ils permettent d’isoler un signal d’information de commande
entre 2 dispositifs émetteur/récepteur.
CARTES ELECTRONIQUES
Ce sont des dispositifs intelligents dédiés à une application
particulière (ex : programmateur), cartes de rotation, cartes
radio, ...
AUTOMATES
Le même matériel peut réaliser différentes applications en
fonction de sa programmation interne.
L'activation de chaque sortie correspond au résultat d'une
équation logique tenant compte d'une ou plusieurs entrées.
La programmation nécessite le plus souvent l'emploi d'un
logiciel associé.
Le langage de programmation peut être soit par instructions, soit
par grafcet, soit par schéma à contact, soit par bloc logique.
Certains automates disposent d'entrée de mesure analogique
(habituellement 0 – 10 V).
AUTOMATE SERPE
Dispositif spécialement adapté pour la gestion d'une Aide
Lumineuse (feu rythmé et/ou feu à optique tournante).
- Allumage/extinction au moyen de deux types de capteur
avec sécurité par gabarit jour/nuit.
- Commande directe de lampe 12Vc ou 24Vcc et via une
interface pour les lampes 230Vac.
- Pilotage de moteurs de type courant continu ou
"brushless".
- Sorties et entrées TOR entièrement paramétrables.
- Affichage et paramétrage des informations au moyen
d'une Interface Homme Machine.
Utilisation possible d'un ordinateur de poche pour la
programmation ou sauvegarde des informations.
D. SOURCES D’ENERGIE
Equipement
• Transformateur redresseur (230V / 50 Hz) => 12 ou 24 Vcc pour stockage en batterie)
• Chargeur de batterie
Avantages
• Solution la plus simple, la plus fiable et la plus économique
Inconvénients
• Sensibilité aux interférences provoquées par la foudre
• Les coûts de raccordement au réseau peuvent parfois s’avérer prohibitifs (en cas de
nécessité d’un câble sous-marin)
Ils peuvent être employés comme source de secours sur les feux de portée > 10 miles.
Leur usage en source principale est déconseillé, en raison du coût du gasoil et de son
acheminement sur le site. Cependant, il n’y a parfois pas d’autres possibilités sur certains
phares en mer.
Equipement
• Groupe électrogène
• Système de démarrage automatique
• Batterie réservée au démarrage du groupe, chargée soit :
par la source principale du système
par le groupe lui-même qui se déclenche lorsque le seuil bas est atteint
Avantages
• Technologie fiable
• La production de l’énergie est indépendante des conditions météorologiques
Inconvénients
• Installation complexe
• Pièce spéciale nécessaire
• Coût élevé de la maintenance
• Bruit et pollution atmosphérique
• Approvisionnement en fuel : dépenses importantes pour achat et acheminement
Groupe électrogène
Avantages
• Fournit de l’énergie même la nuit
• Installation facile
• Fournit de l’énergie là où un
faible ensoleillement ne permet pas
l’emploi du solaire
•
Inconvénients
• Production d’électricité non
permanente, difficile à estimer
• Maintenance pointue Aérogénérateur de faible puissance
• Efficacité dépendant du site
• Maintenance complète tous les 1 à
2 ans
L’ESM fixe est raccordé au L’ESM fixe n’est pas raccordé au secteur
secteur (phare en mer, site isolé)
• L’utilisation d’aérogénérateurs est proscrite sur les bouées, en raison du fort degré
d’exposition des bouées, et des dégâts qui pourraient être occasionnés.
Les aptitudes spécifiques des batteries pour les énergies renouvelables sont les suivantes :
- L’aptitude à la surcharge.
- Pas de rajout d’eau durant toute sa durée de vie (Batterie étanche à soupapes à
recombinaison de gaz)
OU
- Grande réserve d’électrolyte (Batterie plomb ouvert à plaques positives tubulaires)
Sous nos latitudes, seules les batteries acide et plomb sont utilisées.
A l’origine, toutes ces batteries étaient des batteries ouvertes à électrolyte liquide. Mais
ces dernières années différents modèles de batteries à cellules étanches sont apparues, qui
répondent parfaitement aux applications de signalisation maritime.
• Les conditions d’implantation d’un feu de secours ont été détaillées dans la partie
Signal Lumineux.
• Le tableau suivant précise dans quels cas il est recommandé de recourir à une
source de secours.
Les phares sont en général équipés d'un dispositif optique tournant. Pour des raisons
de sécurité de fonctionnement, on met en place des secours pour pallier les
défaillances des équipements susceptibles d'avaries (lampes et moteurs de rotation),
voire un dispositif complet offrant des performances dégradées en cas de défaillance
d'un composant majeur du dispositif principal.
Architecture Observations
Cas n°1 : Application la plus simple
Les principes et l’organigramme des calculs à mener figurent sur le schéma ci-dessous :
AIDE LUMINEUSE
Source lumineuse Appareils en service Appareils en service
(Feu Principal Normal) simultanément avec en permanence
la source lumineuse
- Nombre d’appareils (n) - Nombre d’appareils (m)
- Puissance de la source (Plp) A Ex : Rotation, Synchronisation
- Rendement de 0,9
A Ex : Capteur, Automate
- Rendement de 0,9
Plp
Platine
d’alimentation
Platine d’alimentation
Présente :
P1 = Plp / 0,7
Platine d’alimentation Puisance des Puisance des
absente : “n” appareils : “m” appareils :
P1 = Plp / 0,9 P2 = Σ Pn / 0,9 P3 = Σ Pm / 0,9
ENERGIE
Convertisseur DC/AC
Si onduleur Présent :
Aiguillage de l’énergie
Une fois établie les puissances requises, le projeteur se réfèrera pour le choix des
équipements au « Guide des matériels de signalisation maritime ».
Il faut par ailleurs vérifier que l’aération du coffret est suffisante pour éviter tout
échauffement (notamment aux latitudes tropicales, où se combinent chaleur et
humidité).
a) Le circuit d’échappement.
Le but du circuit d’échappement est de permettre l’extraction en dehors du local des
gaz brûlés lors du fonctionnement du moteur. Son implantation doit être choisie de
manière à limiter au maximum les risques intempestifs de retour de gaz brûlés à
l’intérieur du local (tenir compte des vents dominants).
- Il faut limiter au maximum le nombre de coudes sur le circuit afin de limiter les
pertes de charges. Le rayon de courbure des coudes sera au moins 3 fois supérieur
à son diamètre (3D).
- Selon la longueur de tuyauterie, une éventuelle augmentation du diamètre pourra
s’avérée nécessaire.
- Un compensateur de dilatation axiale ou un flexible sera installé au plus près du
GE.
- Aucun point chaud accessible ne devra dépasser la température de 70°C. Prévoir
une protection mécanique des parties chaudes (capotage) ou un calorifugeage de
la tuyauterie.
b) Assise du GE
Le Groupe Electrogène doit reposer sur une surface bien plane et suffisamment
résistante (béton, résine ou carrelage industriel). Pour de grosses machines, la mise
en œuvre d’une dalle flottante pourra être imposée par le fabricant.
Air Frais
c) Approvisionnement en carburant.
Dans le cas d’un approvisionnement automatique du GE en carburant, la capacité
maximale de la cuve installée dans le même local que la machine sera de 500 litres.
Un bac de rétention capable de recueillir les 500 litres de gasoil en cas de fuite sera
également à prévoir dans l’installation (bac mécano-soudé, ou bac de rétention en
maçonnerie réalisé avec des parpaings pleins étanches).
Le Refroidissement
Goulotte d’extraction air chaud GE
Volet électrique
(Electrovolet)
Echappement
(compensateur & Bride)
Tiroir de démarrage
Ouies de Ventilation
a) Effets directs
Lorsqu'elle frappe directement des bâtiments ou des objets, la foudre provoque des
destructions de structures, des incendies ou bien encore des électrisations. Ces
accidents sont généralement graves, mais heureusement peu nombreux.
b) Effets indirects
Ils se manifestent par des surtensions sur les réseaux électriques et de
télécommunication, pouvant véhiculer des pics de tension de plusieurs milliers de
volts.
Les dommages sont très nombreux : chaque année, ils représentent environ 50 % des
dommages aux installations électriques ou électroniques.
La prévention contre ces effets indirects se réalise par des parafoudres, une bonne
liaison des masses métalliques et par le réseau maillé traditionnel de terre pour
l’énergie en B.F..
Pour être efficaces, les parafoudres destinés à protéger l'électronique doivent donc :
Les parafoudres à varistances et à diodes Zéner sont les deux types les plus
fréquemment utilisés dans la protection.
- Dans les cas où les dispositifs parafoudre n’ont pas été prévus dès la conception
de l’installation, il est indispensable que l'installation des protections contre les
surtensions n'ait aucune incidence sur la sélectivité électrique (notamment
différentielle) des bâtiments, et soit sans danger pour les personnes (contrôle
systématique de la valeur de la prise de terre).
- Contrôle systématique de la résistance de la prise de terre (efficacité idéale pour
une valeur inférieure à 10 Ohms).
- Pour chaque parafoudre, présence d'un déconnecteur automatique interne ou
externe.
Schéma de raccordement
Les documentations des fournisseurs sont généralement très bien conçues, et donnent
des conseils pratiques sur la conception et l’installation des systèmes.
I. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Documentation Technique
- 2ème Partie Chapitre 2.22 « Conception du projet d’alimentation d’un
établissement par générateur solaire photovoltaïque »
- 2ème Partie Chapitre 2.23 « Mise en service d’une alimentation par générateur
solaire photovoltaïque »
- 2ème Partie Chapitre 2.18 « Conception du projet d’un établissement de
signalisation maritime alimenté par aérogénérateur »
- 2ème Partie Chapitre 2.19 « Supports d’aérogénérateurs ; implantation et
construction »
- 1ère partie Chapitre 1 Généralités
- 1ère partie Chapitre 4 Balisage
- 2ème partie Chapitre 4 –5 Marques et alignements de jour (DT II 4-5) + Annexes I
à XI (32 pages).
- 3ème partie 3-3 VNILPE
Documentation Administrative
- DII 1 1 : « Recommandations de l’AISM sur les couleurs de surface en
signalisation maritime »
AISM
Divers
ANNEXE 3 : Effets des variations de tension sur les performances des lampes à filament
incandescent
A supprimer
A remplacer
A installer
A réparer
AIDES PASSIVES
Peinture
Revêtement réfléchissant
Réflecteurs passifs radar
Panneaux contre-jour
AIDE SONORE
Détecteur de brume
Vibrateur
Klaxon - Sirène
AIDE LUMINEUSE
FEU NORMAL
Lanterne
Soubassement tournant
Machine de rotation
Optique
Lampe et support
Platine d'alimentation
FEU AUXILIAIRE
SOURCE ALIMENTATION
Aérogénérateur
Panneaux solaires
Groupe électrogène
Secteur
Batterie
Inverseur de sources
APPAREILLAGE ELECTRIQUE
Chargeur
Convertisseur
Régulateur
Protection surtension
Protection foudre
Câblage
BESOINS AUTRES
Segment d'utilisation
Amer Amer
Antérieur Postér
W=12 m
Configuration initiale
Configuration finale de l'alignement retenu
Segment d'utilisation
Amer Amer
Postérieur Antérieur N/A
W=12 m
7,5 m
ANNEXE 3
ANNEXE 4 :
ANNEXE 5 :