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REPUBLIQUE DU SENEGAL
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Assemblée nationale
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XIIIème LEGISLATURE

RESUME DU RAPPORT
de la Commission d’enquête parlementaire
portant sur les faits, évènements et actes relatifs au
titre foncier n°1451/R et ayant abouti à l’affaire dite
« affaire des 94 milliards »
RESOLUTION N° 01/2019 DU 15 FEVRIER 2019

PLAN DU RAPPORT

AVANT-PROPOS

I. INTRODUCTION
II. METHODOLOGIE DE TRAVAIL DE LA COMMISSION
III. CHRONOLOGIE DES FAITS RELATIFS AU TF 1451/R
IV. ANALYSE DES FAITS
V. CONCLUSIONS DES INVESTIGATIONS
VI. RECOMMANDATIONS DE LA COMMISSION
VII. ANNEXES

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AVANT-PROPOS
Au-delà des fonctions régaliennes de représentation du Peuple et de vote des lois, le
contrôle de l’action gouvernementale se trouve au cœur des missions de
l’Assemblée nationale.
C’est une mission qui prend ses racines dans la Déclaration universelle des Droits
de l’Homme et du Citoyen de 1789, en son article 15 qui dispose que la société a le
droit de demander des comptes à tout agent de son administration.
Sur cette base, le Parlement se doit de veiller au bon usage des derniers publics,
s’assurer du bon fonctionnement des institutions et défendre en toutes
circonstances les libertés et les droits de ses citoyens.
A ces importantes prérogatives, est venue se greffer, depuis le référendum du 20
mars 2016, la mission d’évaluation des politiques publiques.
Pour rappel, le Député Ousmane Sonko, lors d’une son point de presse du 16
Octobre 2018, a accusé Monsieur Mamadou Mamour Diallo, Directeur des
Domaines, d’avoir commis dans l’exercice de ses fonctions, un détournement de
deniers publics d’un montant de 94 milliards de FCFA au préjudice de l’Etat du
Sénégal, à l’occasion d’une transaction portant sur un immeuble objet du titre
foncier 1451/R d’une superficie de 258 ha.
Cette accusation a été battue en brèche par le sieur Diallo, dans une interview
accordée le 24 janvier 2019 au journal L’Observateur (édition n°4596).

Cette situation défraya la chronique et créa un profond malaise chez beaucoup de


nos compatriotes.

L’administration se voit indexée, l’Assemblée Nationale interpelée, d’autant plus


que l’auteur des accusations esétait un député de la XIIIème législature.
Les représentants élus du Peuple ne pouvaient rester passifs alors que les échos
d’un scandale portant sur 94 milliards de nos deniers publics déjà rares, parvenaient
aux oreilles des citoyens. Leur conscience interpellée, dès lors leur responsabilité
était de se saisir de la question, pour essayer de comprendre de fond en comble les
tenants et les aboutissants du dossier, mais aussi et surtout pour s’assurer que les
intérêts du Peuple n’avaient pas été lésés, surtout qu’aucune information judiciaire
n’avait encore été ouverte.
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C’est pour cette raison que l’Honorable Député Djibril WAR a introduit une
requête de création d’une commission d’enquête parlementaire sur cette question,
comme le lui autorisait l’article 48 du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale.

L’Assemblée Nationale accéda à sa requête et, après avoir respecté toute la


procédure telle que décrite par la loi, créa la commission d’enquête parlementaire
composée des personnes ci-après :

 Président : Honorable Cheikh Seck, Président de la Commission du


Développement et de l’Aménagement du Territoire ;

 Rapporteur : Honorable Dieh Mandiaye Ba, Présidente de la Commission de


l’Economie générale, des Finances, du Plan et de la Coopération économique ;
 Membres :
 Honorable Aymérou Gningue : Président du Groupe Parlementaire
Benno Bokk Yaakar ;
 Honorable Nicolas Ndiaye : Président de la Commission de
l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Equipement et des Transports ;
 Honorable Seydou Diouf : Président de la Commission des Lois, de la
Décentralisation, du Travail et des Droits Humains ;
 Honorable Papa Sagna Mbaye : Président de la Commission des
Affaires Etrangères, de l’Union Africaine et des Sénégalais de l’Extérieur ;
 Honorable Djibril War , Chef de la délégation sénégalaise du Parlement
Panafricain, Président de la Commission des règlements, des privilèges et
de la discipline au Parlement Panafricain.
C’est l’occasion pour moi de remercier tous mes collègues Députés, mais plus
particulièrement le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur Moustapha
Niasse, ainsi que le Président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar,
Monsieur Aymérou Gningue, de la confiance placée en ma modeste personne.
Je saisis aussi l’occasion qui m’est offerte pour féliciter chaleureusement mes
collègues :
 la Présidente Dieh Mandiaye Ba, rapporteur de la commission d’enquête,
particulièrement pour son esprit d’organisation et de méthode ;
 les Présidents Seydou Diouf, Pape Sagna Mbaye, Nicolas Ndiaye et Djibril
War, pour leur disponibilité et leurs contributions de qualité à l’élaboration
du présent rapport.
Nous regrettons l’attitude de nos collègues Honorables Députés membres du
groupe parlementaire « Démocratie et Liberté » ainsi que des Députés non-inscrits,
pour avoir décliné l’invite du Président de l’Assemblée nationale, conformément au
Règlement intérieur, de se joindre à la commission d’enquête parlementaire dont le Formatted: Right: 0.25"

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seul objet a été et demeure la recherche de la vérité pour l’intérêt supérieur de ce
Sénégal que nous partageons tous.
Nous regrettons également et dénonçons jusqu’à la dernière énergie l’attitude de
notre collègue, le Député Ousmane SONKO et son associé Monsieur Ismaela BA,

gérant des cabinets Atlas et Mercalex, qui ont catégoriquement refusé de déférer
aux convocations de la commission notifiées par voie d’huissier.
Cette attitude teintée de mépris et confortée par des propos outranciers à travers la
presse à l’égard de la commission d’enquête parlementaire, pourtant composée de
de représentants qualifiés de la Nation, est à déplorer vigoureusement.
Mais peut-être que la posture des susnommés n’est-elle pas neutre, surtout au
regard de ce que les investigations ont révélé de leur implication dans le dossier.
Les Sénégalais apprécieront de tels actes.
Il plaira à la Justice, au besoin, d’en tirer les conséquences qui en découleront.
Pour notre part, notre unique ambition était de servir notre pays, en participant à
un exercice de reddition de comptes sur une affaire dans laquelle les intérêts du
Peuple auraient pu être lésés.
Bien entendu, la Commission d’enquête parlementaire n’est pas un organe
juridictionnel et n’a jamais tenté de se substituer à la Justice.

Le Peuple comme seule préoccupation, la vérité comme sacerdoce, la transparence


et l’objectivité comme méthodes : tout le reste n’est que politique stérile.

Dakar, le

Par Monsieur Cheikh SECK, Président de la


Commission d’Enquête Parlementaire

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 la Constitution en son article 15, alinéa premier ;
 la loi n°2005-20 du 05 août 2005 abrogeant et remplaçant l’article 4 de la loi
n°76-67 du 2 juillet 1976 ;
 loi n°85-02 du 03 janvier 1985 remplaçant le premier alinéa de l’article 3 de
la loi n°76-67 du 2 juillet 1976 ;
 la loi n°76-67 du 2 juillet 1976 relative à l’expropriation pour cause d’utilité
publique et aux autres opérations foncières d’utilité publique, modifiée ;
 le décret d’application n°77-563 du 3 juillet 1977 portant application de la
loi 76-67 du 02 juillet 1976 ;
 le décret n°2010-439 du 06 avril 2010 portant barème des indemnisations.
I. INTRODUCTION Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt, Bold,
Underline
Formatted: Normal, No bullets or numbering

L’affaire dite des « 94 milliards » a été l’occasion pour l’Assemblée nationale du


Sénégal de démontrer mettre en oeuvre que son pouvoir de contrôle de de l’action
gouvernementale l’action des services de l’Etat n’était pas une chimère. Car il s’agit
bien ici du contrôle de l’action gouvernementale, à travers certains de ses services
les plus stratégiques comme la direction des Domaines, la direction générale du
Trésor, la direction générale du Budget, l’Administration territoriale à travers la
Gouvernance de Dakar, etc.
Ce contrôle a été exercé sans complaisance mais aussi sans influences extérieures,
en premier lieu celle des médias qui, parfois, constituent un miroir déformant de la
réalité.
La Commission d’enquête parlementaire, guidée dans ses travaux par la clarté de la
commande reçue de l’Assemblée nationale, objet de la résolution n°01/2019 en
date du 15 février 2019, a été mue par le seul souci d’éclairer la lanterne des
sénégalais par la manifestation de la vérité relative à l’existence d’un possible
détournement de deniers publics ou non.
Elle n’a été ni dans une logique de chasse aux sorcières, ni dans une logique de
complaisance ou de protection de qui que ce soit. La recherche de la vérité a été
son seul viatique et elle s’est efforcée de ne pas voir son travail parasité ni par le
bruit médiatique, ni par les polémiques stériles.
Elle a donc tenté d’atteindre les objectifs suivants :
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- élucider les différentes transactions ayant eu lieu sur le TF 1451/R ;
- retracer les opérations de trésorerie effectuées par le Trésor public, les
sociétés à capitaux publics majoritaires ainsi que les institutions bancaires,
trouvant leur origine dans ce titre foncier ;
- comprendre les rôles respectifs des différents acteurs et situer les
responsabilités en cas de découverte d’un manquement quelconque aux
règles de bonne gouvernance ;
- évaluer les pertes éventuelles qu’aurait subies l’Etat du Sénégal.
La commission d’enquête parlementaire a auditionné des dizaines de personnes
pendant des mois mais elle s’honore que jamais ne se soit retrouvé dans la presse le
compte-rendu d’une seule audition, alors qu’il est devenu banal, hélas, que des
interrogatoires menés ailleurs et dans d’autres circonstances, se retrouvent noir sur
blanc dans les journaux du lendemain…
Au final, les travaux de la commission d’enquête parlementaire auront permis de
répondre non seulement à la commande de l’Assemblée nationale mais aussi de
mettre en relief :
 les dysfonctionnements existants dans la procédure d’indemnisation des
expropriations pour cause d’utilité publique ;
 certaines insuffisances dans le respect des procédures ;
 un déficit d’encadrement de certaines décisions ;
 les manquements et les faiblesses de notre administration domaniale et
fiscale relevés dans le cadre de l’indemnisation des expropriations pour cause
d’utilité publique.
Ce travail a été long, parfois difficile, mais il a abouti à ce présent rapport, qui est
une synthèse extrêmement objective des faits qui se sont succédés pendant des
décennies sur le TF 1451/R jusqu’à aboutir à cette fameuse Affaire dite des 94
milliards.

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II. METHODOLOGIE DE TRAVAIL DE LA COMMISSION Formatted: Font: Garamond, 14 pt, Bold, Underline
Formatted: Font: Garamond, 14 pt, Underline
Formatted: Normal, No bullets or numbering

Au regard du contexte politique de l’élection présidentielle, et dans un souci Formatted: Line spacing: Multiple 1.15 li

d’impartialité, la Commission d’enquête parlementaire a attendu l’achèvement de


toute la procédure électorale jusqu’à la prestation de serment du Président élu avant
de démarrer ses travaux le Vendredi 19 avril 2019.
La méthodologie retenue Il a été retenu de procéder à une revue documentaire et à
l’audition , au recensement et à l’identification de toutes les personnes susceptibles
de fournir des éclairages sur le dossier.
Conformément au calendrier validé, la commission d’enquête parlementaire a Formatted: Line spacing: Multiple 1.15 li

auditionné trente et une personnes parmi lesquels les héritiers, les fonctionnaires
impliqués et toutes personnes associées de près ou de loin à ce dossier.
Toutes les auditions qui ont démarré le 27 mai 2019 pour se terminer le 11 juillet
2019(soit plus de 40 heures) sont enregistrées et tenues sous le secret de
l’instruction du dossier. Formatted: Font: Bold, French (France)

Mais au regard du contexte politique de l’élection présidentielle, et dans un souci


d’impartialité, la Commission d’enquête parlementaire a attendu l’achèvement de
toute la procédure électorale jusqu’à la prestation de serment du Président élu avant
de se mettre aussitôt au travail.
C’est ainsi que, créée le 15 février 2019, la Commission d’enquête parlementaire n’a
tenu sa première réunion que le Vendredi 19 avril 2019.
Après plusieurs semaines de revue documentaire et de recherche d’informations, la
commission a considéré qu’elle devrait accomplir sa tâche en prenant soin Formatted: Right: 0.25"

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d’entendre, au-delà des acteurs directs de l’Affaire, toutes les autorités et tous les
responsables publics et privés susceptibles de l’éclairer. C’est ainsi que toutes les
personnes auditionnées ont été invitées à se présenter devant elle soit par courriers
administratifs sous le couvert de la voie hiérarchique, soit par voie d’huissier, à
quelques exceptions.
Relativement aux agents de l’Etat, conformément au règlement intérieur de
l’Assemblée nationale, une note a été adressée à Monsieur le Président de
l’Assemblée nationale pour la saisine de Monsieur le Président de la République
afin de permettre aux agents de l’Etat retenus de déférer à la convocation de la
commission d’enquête parlementaire. Quant aux autres acteurs, des courriers à la
signature du Président de la commission d’enquête parlementaire leur ont été
adressés.
La commission d’enquête parlementaire a tenu à ce que toutes les auditions soient
enregistrées et tenues sous le secret de l’instruction du dossier.
La commission s’est également donné les moyens d’auditionner une seconde fois
deux personnes en particulier, compte tenu de leur rôle principal dans le dossier ou
de la nécessité de clarifier certains aspects du dossier.
La commission salue la réactivité de toutes les personnes qui ont répondu avec
diligence à ses différentes invitations notifiées par voie d’huissier.
Pour autant, elle s’est vue opposer le refus catégorique et publicIl convient de
signaler que ledu Député Ousmane Sonko ainsi que de son associé Monsieur
Ismaela Ba, gérant cumulatif des cabinets ATLAS et MERCALEX , den’ont pas
déférer à saaux convocations.
Tout au long des travaux, la commission a privilégié la communication organisée
par voie de communiqués.
Conformément au calendrier validé par la commission, les auditions qui ont
démarré le 27 mai 2019 pour se terminer le 11 juillet 2019, ont concerné une
trentaine de personnes conformément au tableau joint en annexe.
III. CHRONOLOGIE DES FAITS RELATIFS AU TITRE FONCIER Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt, Bold,
Underline
n°1451/R
Formatted: Normal, No bullets or numbering
Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt, Underline
Formatted: Line spacing: Multiple 1.15 li
Le titre foncier (TF) n°1451/R qui est situé dans la commune de Rufisque,
appartenait aux héritiers de feue Mbégour Diagne décédée en 1935 et .
Il couvrait à l’origine une superficie globale de 267 ha 73 a et 14 ca mais représente
aujourd’hui, après plusieurs transactions foncières, une superficie de 125 ha 99 a 47
ca, conformément à l’état des droits réels en date du 21 juin 2019fourni par le
Conservateur de la propriété et des droits fonciers de Rufisque.
Le Du 4 février 1959,, date d’immatriculation du le TF n°1451/R est immatriculé Formatted: Space After: 10 pt, Line spacing: single
au nom des héritiers suivants : Monsieur Ousmane MBENGUE né en 1900, Mme Formatted: Right: 0.25"

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Fatou NDOYE née en 1884, Mme Oumy NDOYE née en 1886, Mme Binta
NDOYE née en 1888 et Mme Marième MBENGUE née en 1890au 22 Août 2017,
date de la signature des deux actes d’acquiescement partiel par Monsieur Mamadou
Mamour Diallo, Directeur des Domaines, le TF n°1451/R a fait l’objet de plusieurs
cessions par les héritiers et d’expropriation pour cause d’utilité publique par l’Etat
du Sénégal au profit de la SNHLM, pour la réalisation d’un programme
d’aménagement de Parcelles Assainies à Rufisque.
Plusieurs péripéties administratives et judiciaires ont été notées dans ce dossier, de
la date du premier décret d’expropriation pour cause d’utilité publique n°97-
1119/MEFP/DGID/DEDT du 12 Novembre 1997, modifié et complété par celui
de 2000-874 MEF/DGID/DEDT du 31 Octobre 2000, à la date du 11 janvier
2018, celle de l’arrêt n°04 de la Cour d’Appel de Dakar infirmant l’homologation
du procès verbal de conciliation.

.
Au cours de son audition, Monsieur Mame Cheikh Mbaye, héritier de feu El hadji
Djily Mbaye et PDG de la SAIM Indépendance, a informé la commission que son
père avait acquis, suite à une cession passée les 08 avril 1978 et 28 février 1979, le
TF 1451/R moyennant le paiement d’un montant de 35 000 000 FCFA
intégralement versé aux familles héritières.
La commission d’enquête parlementaire a également pu relever, des auditions des
héritiers et de celle du sieur Mame Cheikh Mbaye, qu’en Septembre 1988, la SAIM
avait cédé, à titre d’échange, à l’Etat du Sénégal, la pleine propriété d’une parcelle
de 132ha 96a 89ca à détacher du TF 1451/R pour former un titre distinct sous le
n°2887 contre la pleine propriété d’une parcelle de 1ha 49a 59ca située à Fann
Mermoz et à détacher du TF 5725 Dakar et Gorée ; parcelle offerte par la suite à la
Fondation du Roi Fahd par feu El Hadji Djily Mbaye.
Le 26 juillet 1960, les familles héritières cèdent une partie du TF d’une contenance
de 8ha76a 81ca à Mohamed El Amine KANE. Cette partie du TF 1451/R devient
le TF 1579/R.
A la faveur du décès des héritiers directs de feue Mbegour Diagne, les noms de
leurs héritiers sont inscrits sur le TF 1451/R. il s’agit de Ndiaga NDOYE héritier
de Marième MBENGUE, décédée le 8 juin 1966 à Rufisque, de Samba Lèye
NDIAYE, héritier de Fatoumata NDOYE, décédée le 10 mai 1967 à Rufisque, de
Astou SEMBENE, héritière de Oumy NDOYE décédée le 13 novembre 1969 à
Rufisque et de Penda GAYE et Fatoumata GAYE, héritières de Bineta NDOYE,
décédée le 21 janvier 1975 à Rufisque.
Quant aux enfants de Ousmane MBENGUE, décédé le 22 juin 1976, à Rufisque,
laissant dix (10) fils, cinq (5) filles et trois (3) veuves, l’inscription de leurs noms sur
le titre foncier n’interviendra que le 5 mars 1979.

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Toujours à la date du 5 mars 1979, il a été fait mention sur le titre des deux actes de
cession passés respectivement les 08 avril 1978 et 28 février 1979 au profit de la
Société Anonyme Immobilière « SAIM INDEPENDANCE » appartenant à feu El
Hadji Djily Mbaye.
En 1995, les héritiers MBENGUE et NDOYE contestent en justice les cessions
intervenues dix-sept (17) années plus tôt entre leurs ascendants et la SAIM
INDEPENDANCE, tout en sollicitant, avec une décision de justice à l’appui, une
pré-notation sur le titre 1451/R pour préserver leurs droits.
Le 30 mai 1996, alors que l’action judiciaire des familles MBENGUE et NDOYE
n’est pas encore vidée, la SAIM cède à l’Etat du Sénégal, à titre d’échange, la pleine
propriété d’une parcelle de 132 ha 96a 89ca, à détacher du TF 1451/R pour former
un titre distinct sous le n°2887, contre la pleine propriété d’une parcelle de 1ha 49a
59 ca située à Fann Mermoz et à détacher du TF 5725 Dakar/Gorée.

Le 12 Novembre 1997, dans le cadre du projet d’aménagement des Parcelles


Assainies de Keur Massar - Rufisque, le décret n° 97- 1119, modifié, a déclaré pour
la première fois d’utilité publique, le TF n°1451/R d’une superficie de 254 ha 13 a
93 ca appartenant à SAIM Djily Mbaye.

La radiation de la vente intervenue entre 1978 et 1979 au profit de la SAIM et


faisant recouvrer aux héritiers MBENGUE et NDOYE la plénitude de leur
propriété du TF 1451/R est matérialisée par lL’arrêt n°01 de la Cour d’appel de
Kaolack du 9 février 2012, ordonne la radiation de la vente intervenue entre 1978
et 1979 au profit de la SAIM, faisant recouvrer aux héritiers MBENGUE et
NDOYE la plénitude de leur propriété du TF 1451/R.
A la date du 12 Novembre 1997, sur requête de la SNHLM, dans le cadre du projet
d’aménagement des Parcelles Assainies de Keur Massar - Rufisque, le décret n° 97-
1119, modifié, a déclaré pour la première fois d’utilité publique le TF n°1451/R
d’une superficie de 254 ha 13 a 93 ca appartenant à SAIM Djily Mbaye.

Le 5 avril 2000, le tribunal régional de Dakar a reconnu la régularité de la vente


intervenue entre la SAIM Indépendance et les héritiers de Feu Ousmane
MBENGUE et Djibril NDIAYE.

L’acte d’acquiescement au profit de la SAIM Indépendance a été signé le 17 mai


2001.
L’arrêt n°461 en date du 12 mars 2005 de la Cour d’Appel de Dakar reconnaît à la
SAIM Indépendance la qualité de propriétaire exclusive du TF 1451/R.

Le 02 juin 2010, l’arrêt n°53 de la chambre civile et commerciale de la Cour


Suprême saisie en cassation, casse et annule l’arrêt n°461 rendu le 12 mars 2005 par
la Cour d’Appel de Dakar, « remet la cause et les parties au même et semblable état
où elles étaient avant ledit arrêt et, pour faire droit, les renvoie devant la Cour
d’Appel de Kaolack ».
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Par la suite, la conciliation entre la SAIM Indépendance et les services de l’Etat, en
vue de déterminer le montant de l’indemnisation, a abouti à un accord sur le prix de
500 FCFA/m2, pour la superficie, objet de l’expropriation et .

lL’acte d’acquiescement au profit de SAIM Indépendance a été signé le 17 mai


2001 ;
et le montant total de 605.853.500 FCFA a été entièrement libéré par la SN HLM.

A ce stade de la procédure d’enquête, la Commission d’enquête parlementaire note Formatted: Space After: 0 pt, Line spacing: single
qu’entre la requête en contestation de la vente à la SAIM Indépendance initiée par
une partie des héritiers (1995) et la décision de la Cour d’Appel de Dakar y
afférente par l’arrêt en date du 12 mars 2005, il s’est écoulée une période de dix
années, au cours desquelles, les transactions intervenues entre l’Etat du Sénégal et
la SAIM Indépendance propriétaire exclusif du TF 1451/R étaient régulières.

L’arrêt n°01 de la Cour d’appel de Kaolack du 9 février 2012, ordonne la radiation


de la vente intervenue entre 1978 et 1979 au profit de la SAIM, faisant recouvrer
aux héritiers MBENGUE et NDOYE la plénitude de leur propriété du TF
1451/R.
La commission d’enquête parlementaire a pu relever que les lenteurs notées dans le
traitement de l’indemnisation due aux héritiers du TF1451/R et qui ont amené ces
derniers à céder, le 10 juin 2016, leurs droits, actions et créances sur l’Etat du
Sénégal à Monsieur Seydou dit Tahirou SARR, propriétaire des deux sociétés
SOFICO et CFU, au prix de cession de deux milliards cinq cent millions
(2.500.000.000) de FCFA, hors frais à la charge de SOFICO.
Des conflits d’intérêts entre héritiers ont également impacté ce dossier car une
partie des héritiers, en l’occurrence les enfants de la veuve Gnivy MBENGUE avec
à leur tête Monsieur Djibril DIAL, héritier de par sa mère ont remis en cause la
cession de la créance et rendu impossible l’homologation de la cession au profit de
Monsieur SARR.

Le 26 juin 2013, la signification d’une pré-notation au profit de la SNHLM est


mentionnée sur le livre foncier de Rufisque.

Le 27 juin 2013, les conclusions de l’arrêt n°01 de la Cour d’appel de Kaolack du 9


février 2012 sont mentionnées sur le livre foncier.

Le 10 juin 2016, intervient la cession par les héritiers NDOYE et MBENGUE à la


société SOFICO de leurs droits, actions et créances sur l’ensemble du TF 1451 R (y
compris donc la partie qui a été distraite sous le numéro 2887 R) au prix de cession
de deux milliards cinq cent millions (2.500.000.000) de FCFA, hors frais à la charge
de SOFICO.
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12
Le 26 Septembre 2016, survient la révocation de la procuration notariée du 27
novembre 2014 des héritiers de Ousmane Mbengue et Gnivy Mbengue au profit de
Abdou Mbengue.

Le 15 novembre 2016, l’arrêt n° 1770 de la Cour d’appel de Dakar rejette la


demande d’homologation du procès-verbal de conciliation entre Seydou SARR de
SOFICO et les héritiers.
Le 21 août 2017, la commission de conciliation, présidée par le Gouverneur de la
région de Dakar, s’est réunie et prononcée sur les deux dossiers, qui étaient
connexes même s’ils concernaient formellement deux assiettes différentes : le reste
du TF n°1451/R soit 135ha, échangé avec un terrain d’un de 1ha 49a 59 ca situé à
Fann Mermoz et le TF n°2887 R d’une superficie de 121ha.
La commission d’enquête parlementaire a pu relever que les lenteurs notées dans le
traitement de l’indemnisation due aux héritiers du TF1451/R ont amené ces
derniers à céder leurs droits, actions et créances sur l’Etat du Sénégal à Monsieur
Seydou dit Tahirou SARR, propriétaire des deux sociétés SOFICO et CFU.

Des conflits d’intérêts entre héritiers ont également impacté ce dossier car une
partie des héritiers, en l’occurrence les enfants de Monsieur Ousmane MBENGUE
et de la veuve Gnivy MBENGUE, ont remis en cause la cession de la créance et
rendu impossible l’homologation de la cession au profit de Monsieur SARR.

Le 22 Août 2017, il a été procédé à la signature des deux actes d’acquiescement


partiel par Monsieur Mamadou Mamour Diallo, Directeur des Domaines.
Le 11 janvier 2018, l’arrêt n°04 de la Cour d’Appel de Dakar infirme le refus
d’homologation du PV de conciliation fondé sur le motif que SOFICO est une
société d’intermédiation, tout en maintenant le refus d’homologation mais pour un
autre motif tiré du caractère lésionnaire de la transaction.

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IV. ANALYSE DES FAITS :

1) Rappel du cadre légal et réglementaire de la procédure


d’expropriation pour cause d’utilité publique (ECUP)

a) Définition

L’Expropriation pour cause d’utilité publique est la procédure par laquelle l’Etat
peut, dans un but d’utilité publique et sous réserve d’une juste et préalable
indemnité, contraindre toute personne à lui céder la propriété d’un immeuble ou un
droit réel immobilier.

b) Fondements juridiques :

L’Expropriation pour cause d’utilité publique est une procédure qui est encadrée
par :

 la Constitution en son article 15, alinéa premier ;


 la loi n°2005-20 du 05 août 2005 abrogeant et remplaçant l’article 4 de la loi
n°76-67 du 2 juillet 1976 ;
 loi n°85-02 du 03 janvier 1985 remplaçant le premier alinéa de l’article 3 de
la loi n°76-67 du 2 juillet 1976 ;
 la loi n°76-67 du 2 juillet 1976 relative à l’expropriation pour cause d’utilité
publique et aux autres opérations foncières d’utilité publique, modifiée ;
 le décret d’application n°77-563 du 3 juillet 1977 portant application de la
loi 76-67 du 02 juillet 1976 ;
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14
 le décret n°2010-439 du 06 avril 2010 portant barème des indemnisations.

c) Déroulement de la procédure :

 L’enquête d’expropriation :

Le point de départ de la procédure est l’enquête (soumise à publicité) qui est menée
par le Receveur des Domaines territorialement compétent.

Il existe en principe un Receveur des Domaines par région, à l’exception :

- du département de Mbour qui a le sien propre, différent de celui de Thiès ;


- de la région de Dakar qui, compte tenu de son poids socioéconomique, est
divisée en plusieurs bureaux des Domaines : Dakar-Plateau, Grand-Dakar et
Ngor-Almadies, Pikine et Guédiawaye, Rufisque.

C’est l’Etat qui exproprie mais il est représenté par le Receveur des Domaines.
Le terme « expropriant », dans les textes, renvoie donc à ce dernier qui, cependant,
peut se voir assisté dans la procédure par le service de l’Etat intéressé par le projet
justifiant l’expropriation. Pour le cas d’espèce, ce service est la Société nationale des
Habitations à Loyer modéré (SNHLM).

 Le décret de déclaration d’utilité publique :

L’enquête est sanctionnée par un décret de déclaration d’utilité publique et par un


ou plusieurs décrets constituant les actes de cessibilité désignant les immeubles et
droits réels immobiliers auxquels l’expropriation est applicable.
L’acte de cessibilité est inscrit au Livre foncier avant d’être notifié par l’expropriant
aux propriétaires des biens visés.

 La conciliation :

15 jours après notification de l’acte de cessibilité aux propriétaires, les parties sont
invitées à se présenter devant une commission de conciliation dont la composition
est fixée par décret.

Le rôle de la commission de conciliation consiste à trouver un accord sur le


montant des indemnités d’expropriation. Il s’agit donc de comparer le montant
proposé par l’expropriant avec celui réclamé par les expropriés.

La commission de conciliation est présidée par le Gouverneur et le receveur des


Domaines de Grand-Dakar et Ngor-Almadies en est le rapporteur.

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15
La réunion, qui se tient habituellement dans les locaux de la Gouvernance, est
sanctionnée par un procès-verbal qui constate l’accord ou le désaccord entre les
parties.
La commission de conciliation se fonde, pour ses travaux, sur les dispositions du
décret n°2010-439 du 6 avril 2010 abrogeant et remplaçant le décret n° 88-074 du
18 janvier 1988 fixant le barème du prix des terrains nus et des terrains bâtis,
applicable pour la détermination du loyer des locaux à usage d'habitation et pour le
calcul de l'indemnité d'expropriation pour cause d'utilité publique.
Ce barème a un caractère indicatif et, dans la pratique, les juges ont tendance à s’en
écarter, pour fixer des montants d’indemnités plus proches de la valeur vénale des
biens expropriés, afin de respecter la condition posée par l’article premier de la loi
de 1976, ce qui conditionne l’expropriation au paiement d’une indemnité juste et
préalable conformément aux dispositions législatives et règlementaires.
En cas d’accord, le procès-verbal de conciliation est transmis au Directeur des
Domaines qui, sur cette base, instruit le chef du bureau des domaines de Ngor-
Almadies de préparer les actes d’acquiescement consacrant le montant arrêté par la
commission de conciliation.
Ces actes d’acquiescement, qui sont donc les supports juridiques qui engagent les
paiements attendus de l’Etat, sont signés par le receveur des Domaines et
contresignés par le Directeur des Domaines.

C’est à partir de ce moment que la dette de l’Etat est définitivement validée dans
son principe et connue dans son montant exact.

 La procédure judiciaire :

Si par contre, la commission de conciliation ne trouve pas un consensus sur le prix,


le PV en fait état et, dans un délai maximal de trois mois à compter de cette date, il
revient à l’expropriant de saisir le juge, lequel pourra arrêter par ordonnance le
montant de l’indemnité.

 La procédure budgétaire :

Selon les informations fournies par le Directeur général du Budget, le chapitre


« indemnités d’expropriation » dont le Directeur des Domaines est administrateur
de crédits, bénéficie annuellement de dotations dans la Loi de Finances Initiale
(LFI) et au besoin des rallonges sont accordées en cours de gestion au niveau des
transferts courants titre « 4 » et transferts en capital titre « 6 ».
Toutefois, il faut signaler que les besoins exprimés par année dépassent
généralement les allocations budgétaires.
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16
Il convient également de préciser que pour toutes les catégories de dépenses hors
dette publique, la phase administrative d’exécution de la dépense incombe à la
Direction générale du Budget (DGB).

A ce titre, la procédure se décline ainsi qu’il suit :

- prise d’une décision de versement dans le compte de dépôt du trésor qui


précise l’objet, le nombre de tranches et les montants à mobiliser ;
- émission du bon d’engagement accompagné uniquement de la décision de
versement, sans aucune autre pièce justificative ;
- vérification de l’opération par le contrôleur budgétaire et liquidation puis
ordonnancement par l’Ordonnateur délégué du ministère en charge des
finances. Cette étape clôt la phase administrative de la dépense.
La phase suivante est celle dite comptable, gérée par la Direction générale de la
comptabilité publique et du Trésor.

Après le versement du montant ordonnancé dans le compte de dépôt du Trésor,


des mouvements sont opérés par le gestionnaire du compte de la direction des
Domaines à travers des chèques ou des virements.
Ce compte fonctionne comme un compte bancaire et son titulaire est le Receveur
des Domaines de Grand-Dakar et Ngor-Almadies, qui est seul habilité sur
l’ensemble du territoire national à la gestion des indemnisations des expropriations
pour cause d’utilité publique.
Le Receveur des Domaines de Grand-Dakar et Ngor-Almadies détient un chéquier
du Trésor et, lorsqu’un dossier d’expropriation est prêt pour le règlement, c’est lui
qui émet et signe directement le chèque destiné aux ayants-droits.

2) Le cas spécifique de l’expropriation du TF n°1451/R

Ce titre qui a fait l’objet de cessions et d’expropriation pour cause d’utilité publique
par l’Etat du Sénégal au profit de la SNHLM, pour la réalisation d’un programme
d’aménagement de Parcelles Assainies à Rufisque, a connu plusieurs péripéties
administratives et judiciaires, de la date du premier décret d’expropriation pour
cause d’utilité publique n°97-1119/MEFP/DGID/DEDT du 12 Novembre 1997,
modifié et complété par celui de 2000-874 MEF/DGID/DEDT du 31 Octobre
2000, à la date du 11 janvier 2018, celle de l’arrêt n°04 de la Cour d’Appel de Dakar
infirmant l’homologation du procès verbal de conciliation.
La commission d’enquête parlementaire a pu relever que les lenteurs notées dans le
traitement de l’indemnisation due aux héritiers du TF1451/R ont amené ces
derniers à céder leurs droits, actions et créances sur l’Etat du Sénégal à Monsieur
Seydou dit Tahirou SARR, propriétaire des deux sociétés SOFICO et CFU. Formatted: Right: 0.25"

17
Des conflits d’intérêts entre héritiers ont également impacté ce dossier car une
partie des héritiers, en l’occurrence les enfants de Monsieur Ousmane MBENGUE
et de la veuve Gnivy MBENGUE, ont remis en cause la cession de la créance et
rendu impossible l’homologation de la cession au profit de Monsieur SARR.

a) De l’acquisition par la Société Anonyme Immobilière


Indépendance (SAIM Indépendance) à l’expropriation au profit de la
SNHLM :
Au cours de son audition, Monsieur Mame Cheikh Mbaye, héritier de feu El hadji
Djily Mbaye et PDG de la SAIM Indépendance, a informé la commission que son
père avait acquis, suite à une cession passée les 08 avril 1978 et 28 février 1979, le
TF 1451/R moyennant le paiement d’un montant de 35 000 000 FCFA
intégralement versé aux familles héritières.
La commission d’enquête parlementaire a également pu relever, des auditions des
héritiers et de celle du sieur Mame Cheikh Mbaye, qu’en Septembre 1988, la SAIM
avait cédé, à titre d’échange, à l’Etat du Sénégal, la pleine propriété d’une parcelle
de 132ha 96a 89ca à détacher du TF 1451/R pour former un titre distinct sous le
n°2887 contre la pleine propriété d’une parcelle de 1ha 49a 59ca située à Fann
Mermoz et à détacher du TF 5725 Dakar et Gorée ; parcelle offerte par la suite à la
Fondation du Roi Fahd par feu El Hadji Djily Mbaye.
Cette situation fera l’objet d’un redressement en 2000, à la faveur du décret n°2000
– 874 du 31 Octobre 2000 tenant compte de l’échange intervenu entre l’Etat du
Sénégal et SAIM, qui ramène la surface expropriée à 121ha 17a 7 ca.
Entre temps, et plus précisément le 5 avril 2000, le tribunal régional de Dakar a
reconnu la régularité de la vente intervenue entre la SAIM Indépendance et les
héritiers de Feu Ousmane MBENGUE et Djibril NDIAYE.

Par la suite, la conciliation entre la SAIM Indépendance et les services de l’Etat, en


vue de déterminer le montant de l’indemnisation, a abouti à un accord sur le prix de
500 FCFA/m2, pour la superficie, objet de l’expropriation.

L’acte d’acquiescement au profit de SAIM Indépendance a été signé le 17 mai 2001


et le montant total de 605.853.500 FCFA a été entièrement libéré par la SN HLM.

A ce stade de la procédure d’enquête, la Commission d’enquête parlementaire note


qu’entre la requête en contestation de la vente à la SAIM Indépendance initiée par
une partie des héritiers (1995) et la décision de la Cour d’Appel de Dakar y
afférente par l’arrêt en date du 12 mars 2005, il s’est écoulée une période de dix
années, au cours desquelles, les transactions intervenues entre l’Etat du Sénégal et
la SAIM Indépendance propriétaire exclusif du TF 1451/R étaient régulières.

Cette qualité de propriétaire reconnue à la SAIM Indépendance par le juge de


première instance comme par le juge d’appel connaîtra une évolution notable le 02
juin 2010, car la chambre civile et commerciale de la Cour Suprême casse et annule
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18
l’arrêt n°461 rendu le 12 mars 2005 par la Cour d’Appel de Dakar, « remet la cause
et les parties au même et semblable état où elles étaient avant ledit arrêt et, pour
faire droit, les renvoie devant la Cour d’Appel de Kaolack ».

Le 09 février 2012, la Cour d’Appel de Kaolack statuant en audience publique, en


présence de Maître Mamadou LO, Avocat conseil des familles, et en l’absence du
représentant légal de la SAIM Indépendance, pourtant régulièrement citée,
a infirmé le jugement du tribunal régional de Dakar, déclaré nulle la vente
intervenue entre les héritiers d’Ousmane MBENGUE, Djibril NDIAYE, Marième
MBENGUE et la SAIM Indépendance portant sur le TF 1451/R » et remis les
parties en l’état où elles étaient avant l’acte notarié des 08 avril 1978 et 28 février
1979.

La SAIM Indépendance ne s’est jamais pourvue en cassation et perd ainsi


définitivement sa qualité de propriétaire du TF 1451/R.

Le 26 juin 2013, la signification d’une pré-notation au profit de la SN HLM est


mentionnée au livre foncier de Rufisque.

Le 27 juin 2013, les conclusions de l’arrêt de la Cour d’Appel de Kaolack faisant


recouvrer aux héritiers MBENGUE et NDOYE la plénitude de leur propriété du
TF 1451/R est mentionnée sur le livre foncier.

La Commission s’est interrogée sur la portée du changement de propriétaire


intervenu à la faveur d’une décision de justice et particulièrement sur les actes
antérieurs intervenus entre l’Etat et la SAIM.

S’agissant du paiement du montant de 605.853.500 FCFA, effectué par la SN


HLM, au titre de l’indemnisation pour expropriation des 121 hectares, la SAIM n’a,
au dire du Sieur Mame Cheikh MBAYE, confirmé par les héritiers, jamais pu entrer
en possession dudit montant dès lors qu’avec la procédure pendante en justice, les
familles avaient formulé une opposition à paiement.

Cette version a été confirmée par Monsieur Meïssa NDIAYE qui a affirmé à la
Commission d’enquête parlementaire, au cours d’une de ses auditions, non
seulement avoir reçu le chèque de la SNHLM mais aussi l’avoir, au nom du
principe de l’unicité de caisse, utilisé pour le paiement d’indemnisation sur d’autres
procédures en cours à l’époque, en attendant l’intervention d’une décision
définitive de justice.

S’agissant du sort réservé à l’échange intervenu entre l’Etat et la SAIM,


l’intervention de la décision définitive de justice dix-sept ans après sa première
saisine contestant la vente à la SAIM, a généré une situation très complexe.
En effet, la décision de justice n’a eu aucun impact sur la situation antérieure car la
Fondation du Roi Fahd a conservé la possession de la parcelle de terrain que lui a
léguée la SAIM Indépendance.
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19
Par ailleurs, une partie du TF 1451/R a déjà fait l’objet d’une occupation suite aux
attributions opérées par la SN HLM.

La décision du juge civil et commercial, même si, elle remet la cause et les parties en
l’état où elles étaient avant 1979, ne peut remettre en cause la procédure
d’expropriation qui, elle, relève de la compétence du juge administratif.

En revanche, en se référant aux dispositions de l’article 91 du Code des Obligations


Civiles et Commerciales qui stipule que « le contrat nul est réputé n’avoir jamais
existé », cette décision du juge d’appel de Kaolack rend caduques toutes les
opérations intervenues sur l’assiette objet du titre.

L’annulation judiciaire du contrat de vente ayant un effet rétroactif, du coup quelle


est la situation ?

 La SAIM Indépendance ne détient plus le bien qu’elle avait acheté en 1979


puisqu’elle en a été expropriée par l’Etat.

 L’Etat non plus ne peut pas restituer le titre aux héritiers puisque le site a fait
l’objet d’une occupation suite aux attributions faites par l’expropriant, la
SNHLM, dans le cadre du projet des Parcelles Assainies de Rufisque.

 Les familles héritières ont définitivement perdu toute possibilité de récupérer


leur terrain mais ils détiennent une créance sur l’Etat, le dernier propriétaire.

 Les 132 ha ainsi acquis par l’Etat du Sénégal ont fait l’objet d’un éclatement
dont les 68ha affectés à la SNHLM ont été immatriculés au nom de l’Etat
sous le numéro 2887 R et pour la superficie restante l’état des investigations
de la Commission d’enquête parlementaire n’a pas permis d’en assurer la
traçabilité.

Selon les informations fournies par le Conservateur foncier de Rufisque et le


Directeur général de la SNHLM, cette partie du TF 1451/R est en cours
d’immatriculation au profit de la SNHLM.

b) La procédure d’indemnisation des héritiers


 L’étape d’intermédiation de la Société Immobilière Thiandoum
Réinvestis de la pleine propriété du titre foncier 1451/R, les héritiers de Mbégour
DIAGNE détenaient ainsi une créance sur l’Etat du Sénégal et donc, d’un droit à
l’indemnisation.

Lassés par près de vingt-sept (27) ans de procédure judiciaire pour recouvrer la
propriété de leur bien, les héritiers mandatent, à travers un protocole d’accord daté
du 20 décembre 2013, les Sieurs Sandéné TOURE, Sidy SAMB et Serigne Cheikh
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20
GUEYE pour la régularisation, la récupération du titre foncier et la mise en œuvre
de la procédure d’indemnisation.

Dans cette perspective, ces derniers requièrent les services de la Société Civile
Immobilière Thiandoum (SCI Thiandoum).

Le 26 Août 2014, l’administrateur de la SCI Thiandoum entame la procédure


d’indemnisation portant sur la totalité du titre (soit 258Ha 3A 96Ca).

Les réunions tenues à son initiative avec la DGID, en présence des mandants et des
héritiers, n’ont pas abouti à un accord.

Du reste, la Commission d’enquête parlementaire s’est beaucoup interrogée sur la


légalité de la procédure utilisée par les héritiers.

En effet, l’intermédiation est proscrite par l’article 30 de la loi 76-67 du 02 juillet


1976 au terme duquel « sont nuls de plein droit et de nul effet, les conventions ou
accords quelconques intervenus entre les expropriés ou leurs ayants cause et tous
intermédiaires en vue de l’obtention d’indemnités d’expropriation lorsque la
rémunération prévue en faveur de ces intermédiaires est directement ou
indirectement en fonction du montant des indemnités qui seront définitivement
allouées. Sont également nulles de plein droit et de nul effet, les cessions ou
délégations consenties à ces intermédiaires par les expropriés de leur droit à
l’indemnité d’expropriation. »

Ainsi, en commettant des mandataires dont la rémunération était adossée au


montant reçu au titre de l’indemnité d’expropriation, les héritiers ont méconnu les
dispositions de l’article 30.

 L’étape de la cession de créance à la SOFICO

Face aux difficultés rencontrées par les héritiers pour le recouvrement de leurs
créances d’indemnisation sur l’Etat du Sénégal, ils cèdent leurs créances sur l’Etat
du Sénégal à laaux Sociétés SOFICO et CFU.

Le 10 juin 2016, les héritiers signent, en faveur de la SOFICO, un acte de cession


de leur droits, actions et créances sur l’ensemble du TF 1451 R, y compris les 132
hectares ayant déjà fait l’objet d’un échange, moyennant le prix de 2.500.000.000
FCFA, hors frais.

Ainsi, les héritiers ont signé un contrat et encaissé l’argent, à l’exception de la veuve
Gnivy Mbengue et ses enfants dont leur part d’un montant d’environ 138 000 000
de francs CFA est actuellement conservée par Monsieur Abdou Mbengue.

L’article 96 du Code des Obligations Civiles et Commerciales (COCC) dispose que


le contrat est la loi des parties.
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21
Les membres de la Commission d’enquête parlementaire ont voulu d’abord
comprendre en quoi la cession de créance dont il s’agit est différente de
l’intermédiation tentée en premier lieu par les héritiers avec les mandataires et la
SCI Thiandoum.

La clarification interviendra à travers une lecture combinée des dispositions de


l’article 241 du Code des Obligations Civiles et Commerciales (COCC) et de l’arrêt
N°04 du 11 janvier 2018 de la Cour d’Appel de Dakar statuant à la requête de la
SOFICO sur le rejet d’homologation prononcé par le juge de premier ressort.

L’article 241 du COCC dispose que « sous le consentement du débiteur, le


créancier peut céder son droit à un tiers à moins que la cession ne soit interdite par
la loi, la convention ou la nature de l’obligation ».

Quant à l’arrêt n°1770 du 15 novembre 2016 de la Cour d’Appel, il dispose dans


ses conclusions entre autres qu’«en l’espèce, contrairement à l’exorde du jugement
attaqué, il ne résulte d’aucun élément probatoire de la cause que SOFICO ait posé
le moindre acte d’intermédiation entre l’Etat du Sénégal et les intimés ou
intervenants volontaires, pouvant lui conférer la qualité d’intermédiaire d’une part,
et d’autre part, qu’aucune rémunération n’a été versée au cessionnaire qui s’est
même proposé de verser aux hoiries cédantes la somme de 2.500.000.000 FCFA ;
que les prévisions de l’article 30 susvisé, liées à l’existence de la qualité
d’intermédiaire et à la rémunération de celui-ci sur l’indemnité due, n’étant pas
revues, les juges d’instance ne peuvent l’opposer à la SOFICO ».

La légalité de la cession de créance ainsi clarifiée, les membres de la Commission


d’enquête parlementaire se sont ensuite intéressés à ses modalités.

Au cours de son audition, en présence de son conseil Maître Mouhamed Seydou


DIAGNE, le Sieur Seydou dit Tahirou SARR a informé les membres de la
Commission d’enquête parlementaire, être spécialisé dans le rachat de créances
depuis les années 1990, au travers de plusieurs dossiers d’expropriation concernant
des familles Léboues de la Région de Dakar.

Monsieur Tahirou SARR a, par ailleurs, informé la Commission d’enquête


parlementaire que la SOFICO n’est pas une société immobilière mais un
établissement financier spécialisé dans le rachat de créances, une activité
commerciale reconnue et devenue une pratique courante dans le milieu des affaires
en dehors de l’expropriation pour cause d’utilité publique.

Il a également expliqué le déploiement de ses activités dans la sous-région,


notamment en Côte d’ivoire, au Niger et en Guinée de même qu’en Afrique
Centrale particulièrement au Gabon et récemment en République Centrafricaine.

La création de la société dénommée CFU, filiale de la SOFICO, procède de cette


volonté d’expansion au niveau sous régional.
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22
D’ailleurs, les statuts des deux sociétés, au regard de leur objet social, qui ont été
communiqués par la Chambre des Notaires, à la demande de la Commission
d’enquête parlementaire, confirment aisément que ces dernières ne sont pas des
sociétés d’intermédiation.

Ainsi Monsieur SARR demeure convaincu que les acquisitions de créances


auxquelles il a procédé et dont certaines remontent aux années 1960, ont permis
d’atténuer de potentielles revendications des populations expropriées, l’Etat ne paie
jamais les indemnisations de manière préalable comme le stipule la loi.

Il est revenu de la part de certaines auditions des héritiers que l’intervention de


SOFICO dans ce dossier a permis d’éviter une probabilité de conflits sociaux entre
les familles héritières, la SNHLM et les attributaires de parcelles.

Pour preuve, les investigations de la Commission d’enquête parlementaire ont


permis de constater l’interpellation suivie de la condamnation pénale de Monsieur
Yéri Diakhaté (héritier et représentant des héritiers de son état) pour voies de fait,
violation et occupation d’un terrain appartenant à autrui, en l’occurrence le
domaine de l’Etat.

Revenant sur les conditions financières de la cession de créance, Monsieur Tahirou


SARR informera la Commission d’enquête parlementaire que celles-ci ont été
convenues d’accord parties avec les procurations des cinq (05) familles héritières de
Feue Mbagour DIAGNE, moyennant le paiement :
 d’un montant de deux milliards cinq cent millions (2.500.000.000) francs
CFA aux familles ;
 de trois cent millions (300.000.000) francs CFA à l’avocat-conseil des
familles Maître Nicolas MBAYE ;
 et de cinquante millions (50.000.000) francs CFA aux différents courtiers
impliqués dans ce dossier.

Au total, Monsieur Tahirou SARR affirme avoir déboursé la somme de deux


milliards huit cent cinquante millions de francs (2.850.000.000)plus de Trois(3)
milliards de francs CFA pour acquérir ladite créance, compte non tenu des autres
frais et des différentes sollicitations dont il a fait l’objet de la part de certains
membres des familles à titre individuel.

Les décharges afférentes à ces différents paiements ont été présentées à la


Commission d’enquête parlementaire.

Ce rachat de créance a été constaté par acte sous seing privé qui sera ultérieurement
certifié devant notaire.

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23
Muni de son acte authentique de cession qui l’autorise à se subroger dans les droits
des héritiers, Monsieur Tahirou SARR entame la procédure de règlement des
créances que SOFICO et CFU venaient ainsi de détenir sur l’Etat.

A la suite d’une saisine par le Directeur régional des domaines de Dakar, la


commission de conciliation se réunit le 21 août 2017, sous la présidence de
Monsieur Mohamed Fall, le Gouverneur de la région de Dakar.

La commission de conciliation disposait, selon les informations fournies par


l’ancien Gouverneur de la Région de Dakar et Monsieur Meissa le Chef de bureau
des domaines de Ngor Almadies, d’un acte sous seing privé daté du 10 juin 2016
authentifié par acte notarié de Maître Ndèye Licka BA prouvant que SOFICO était
subrogée dans les droits des héritiers.

C’est le lieu de préciser qu’au cours d’une de ses auditions (car il a été entendu deux
fois), Monsieur Meïssa NDIAYE, Chef de bureau des domaines de Ngor Almadies,
a insisté sur le fait qu’il ne faisait que représenter le Directeur des Domaines à la
commission de conciliation, mais cette déclaration est contredite par le décret n°77-
563 du 3 juillet 1977 qui organise ladite commission : le Receveur des Domaines de
Ngor Almadies en est un membre de droit, contrairement au Directeur des
Domaines qui n’en est ni membre ni représenté.

Toujours est-il que la détermination du montant de l’indemnité d’expropriation


s’effectue en référence au décret n°2010-439 du 06 avril 2010 qui fixe le barème du
prix des terrains nus et des terrains bâtis, applicable pour la détermination du loyer
des locaux à usage d’habitation et pour le calcul de l’indemnité d’expropriation pour
cause d’utilité publique.

En l’espèce, la commission de conciliation a retenu le prix consensuel de 37.000


FCFA/m2 au titre de l’indemnité d’expropriation.

Les membres de la Commission d’enquête, se sont d’abord appesantis, au cours des


différentes auditions, sur l’opportunité, voire la légalité du prix de 37.000 FCFA
fixé par la commission de conciliation, dès lors que le barème sus évoqué prévoit le
prix de 25.000 FCFA/m2 pour un terrain viabilisé dans la zone de Keur Massar.

Les réponses apportées par plusieurs experts auditionnés convergent vers le


caractère indicatif du barème dans la mesure où, d’après eux, il arrive en pratique
que le juge, soucieux de préserver les intérêts des expropriés, s’en affranchissent
pour fixer des montants d’indemnité plus proches de la valeur vénale actualisée du
titre objet de l’expropriation.

Du reste, il en a été ainsi, semble-t-il, pour le calcul des indemnisations liées à


l’Autoroute à Péage comme récemment dans le cadre de la réalisation du projet du
Train Express Régional (TER).

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24
Au surplus, Monsieur Yancouba TRAORE, expert judiciaire de la section
immobilière de l’ordre des experts et évaluateurs agréés, commis par le juge des
expropriations par ordonnance en date du 14 novembre 2018, a, pour sa part,
évalué la valeur du titre au prix du marché à 75.000 FCFA/m2 soit 280 milliards
FCFA pour la totalité du titre.

En conclusion, les parties prenantes à ce dossier ont, à une large majorité,


considéré comme parfaitement raisonnable, le prix de 37.000 FCFA/m2 arrêté par
la commission de conciliation et un procès-verbal établi sur cette base

C’est à partir de là seulement qu’entre en jeu le Directeur des Domaines, puisqu’il


est chargé de mettre en œuvre les décisions de la Commission de conciliation,
notamment par la contre-signature des deux actes d’acquiescement partiel,
autrement dit les documents qui constatent l’accord intervenu entre la Commission
et les personnes expropriées engagent.

Deux demandes d’indemnisation d’un montant global de 94 milliards ont été


introduites, au nom de SOFICO et de CFU par Monsieur Seydou dit Tahirou
SARR, pour des montants respectifs de :

 quarante-quatre milliards deux cent vingt-sept millions trois cent


cinq mille cinq cent (44 227 305 500) francs CFA pour une superficie de
121ha 77a 07ca ;
 quarante-neuf milliards neuf cent cinquante millions (49 950 000 000)
francs CFA pour une superficie de 135ha.

Les paiements au bénéfice de SOFICO/CFU se sont fait par tranches, en fonction


des marges budgétaires et des disponibilités de trésorerie de l’Etat.

Selon la situation fournie par les services du Trésor, ils ont atteint deux milliards
huit cent quarante-cinq millions huit cent soixante-quinze mille
(2 845 875 000) francs CFA avant d’être interrompus, le 30 avril 2018, sur la
demande du Receveur des Domaines qui a saisi le Directeur des Domaines pour
proposer la suspension de la procédure.

La raison invoquée était motivée par les conclusions de l’arrêt n°04 du 11 janvier
2018 de la Cour d’Appel de Dakar qui refusait l’homologation introduite par
remettait en cause la cession intervenue en 2016 entre SOFICO/CFU suite à la
requête des et les familles Lébous : cession attaquée par les enfants de la veuve
Gnivy Mbengue.

Les membres de la Commission d’enquête parlementaire se sont ensuite interrogés


sur la pertinence d’intégrer les 132 hectares dans les transactions avec SOFICO, dès
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25
lors que pour les acquérir, l’Etat a déjà consenti un terrain de plus d’un hectare
dans zone de Fann-Mermoz. Mais la réponse est que l’acte par lequel la SAIM
INDEPENDANCE avait acquis le terrain ayant été annulé en justice, il était censé
n’avoir jamais existé, obligeant l’Etat à payer au nouveau propriétaire légalement
reconnu.

La seule possibilité qui s’offrait à l’Etat aurait été de poursuivre la SAIM


pour obtenir la restitution du terrain de Mermoz mais le fait que celui-ci ait
été à son tour cédé à la Fondation King Fahd rendait sans doute difficile
l’exercice.

V.I. CONCLUSIONS DES INVESTIGATIONS

Après près de trois mois de travaux constitués essentiellement de revue


documentaire et d’auditions, la Commission d’enquête parlementaire est
aujourd’hui en mesure d’apporter les réponses à toutes les questions posées plus
haut.

Conclusion n°1 : Absence de détournement de deniers publics et inexistence


d’un quelconque comportement répréhensible de Monsieur Mamadou
Mamour DIALLO

Conformément aux dispositions de l’article 152 du Code Pénal,


commet un détournement de deniers publics « toute personne qui aura détourné
ou soustrait ou tenté de détourner ou de soustraire, des deniers ou effets en tenant
lieu, des pièces, titres de paiement, valeurs mobilières, actes contenant ou opérant
obligation ou décharge, effets mobiliers, denrées, œuvres d'art ou objets
quelconques au préjudice de l'Etat, d'une collectivité publique, d'un établissement
public, d'une société nationale, d'une société d'économie mixte soumise de plein
droit au contrôle de l'Etat, d'une personne morale de droit privé bénéficiant du
Formatted: Right: 0.25"

26
concours financier de la puissance publique, d'un ordre professionnel, d'un
organisme privé chargé de l'exécution d'un service public, d'une association ou
fondation reconnues d'utilité publique ».
Dans l’Affaire dite des 94 Milliards, la seule personne habilitée à procéder aux
paiements est le chef du Bureau des domaines de Ngor-Almadies qui émet des
chèques du Trésor dont il est l’unique signataire.
Monsieur Mamadou Mamour DIALLO, Directeur des Domaines à l’époque d’une
partie des faits, ne peut, de par sa position, tant dans la procédure administrative
que dans le processus de paiement des indemnisations, être accusé de
détournement de deniers publics puisque :

1- les seuls montants qui sont sortis de la caisse du Trésor, à savoir


2 845 875 000 FCFA, ont été payés à partir d’un compte de dépôt du Trésor
dont le Receveur de Ngor Almadies Meïssa NDIAYE est le gérant exclusif.
1- En fait, le Directeur des Domaines a un rôle somme toute limité dans la Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt
procédure, à la co-signature des actes d’acquiescement, encore que pour Formatted: Numbered + Level: 1 + Numbering Style:
ladite signature, il n’a pas un pouvoir discrétionnaire mais une compétence 1, 2, 3, … + Start at: 1 + Alignment: Left + Aligned at:
0.25" + Indent at: 0.5"
liée, c’est-à-dire que dès lors qu’il reçoit le Procès-Verbal d’accord de la
commission de conciliation, il est légalement obligé d’en tirer les
conséquences d’un point de vue administratif.

2- Aaucune des personnes auditionnées n’a affirmé ou simplement reconnu que


Monsieur Mamour Diallo ait pu commettre un détournement de deniers
publics dans ce dossier.

Par conséquent, les griefs qui sont reprochés à Monsieur Mamadou Mamour
Diallo par le Député Ousmane Sonko sont dénués, de l’avis de la
Commission d’enquête parlementaire, de tout fondement objectif et sérieux
et semblent plutôt relever de l’acharnement politique et médiatique.

Conclusion n°2 : Contentieux sur le rachat de créances des héritiers par les
sociétés SOFICO et CFU

Une grande question reste en suspens dans ce dossier : les sociétés SOFICO/CFU
disposent de deux actes d’acquiescement qui, en principe, matérialisent leurs
créances sur le Trésor public.
Monsieur Seydou dit Tahirou SARR, gérant des deux établissements, a déjà
dépensé près plus de trois (3) milliards de FCFA dans ce dossier et les paiements
qu’il a reçus jusqu’ici ne couvrent même pas les sommes qu’il a avancées (on est
très loin du fantasme des 46 milliards 94 milliards, tantôt inexplicablement réduits
Formatted: Right: 0.25"

27
àrégulièrement annoncés 46 milliards, entretenu par Monsieur le Député Ousmane
Sonko).
lesLes seuls montants qui sont sortis de la caisse du Trésor, à savoir les
2 845 875 000 FCFA, ont été payés à partir d’un compte de dépôt du Trésor dont
le Receveur de Ngor Almadies Meïssa NDIAYE est le gérant exclusif.
On peut donc supposer que Monsieur SARR tentera tôt ou tard de recouvrer les
sommes qu’il estime lui être dues, surtout s’il parvient à régler le contentieux
judiciaire qui l’oppose à une partie des héritiers.

Toutefois, il est important de préciser que malgré le fait qu’une partie des héritiers
ait déjà encaissé le fruit de la cession de leurs créances, Lles familles héritières
semblent ont déjà tournéer la page SOFICO/CFU et ont entamé de nouvelles
négociations avec l’Entreprise immobilière du Rip (EIDR) pour la défense de leurs
intérêts.

Selon les propos des sieurs Amadou CISSE et Sandene TOURE, géomètre en son
état, une procédure de recouvrement de l’indemnisation des héritiers est
enclenchée et les plus hautes autorités du pays sont déjà saisies.

Cependant, pour la commission d’enquête parlementaire les détenteurs légaux de la


créance sur l’Etat demeure SOFICO et CFU conformément aux deux actes
d’acquiescement.
Conclusion n°3 : Existence de quelques dysfonctionnements dans
l’organisation des services de l’Etat en matière d’expropriation.
La Commission d’Enquête a constaté, pour le déplorer, que les délais de traitement
des dossiers et d’attente des familles avant d’être indemnisées, sont trop longs.
En effet, entre le premier décret d’expropriation pour cause d’utilité publique
intervenu en 1997 et le 10 juin 2016, date à laquelle les familles héritières ont décidé
de céder leurs droits et créances sur l’Etat à Monsieur Seydou SARR, il s’est écoulé
19 années d’attente et de péripéties.
Par ailleurs, dans la gestion de cette affaire, il ressort des auditions que le Chef du
bureau des Domaines de Grand-Dakar et Ngor-Almadies se trouve être à la fois
juge et partie.

Ainsi, En effet, il est le rapporteur de la commission de conciliation et à ce titre, il


occupe une place centrale dans la négociation du montant de l’indemnisation, en
amont, puis il opère les paiements des indemnisations d’expropriation fixées par la
commission de conciliation, en aval.

Formatted: Right: 0.25"

28
Le risque est élevé pour un Receveur indélicat de peser au cours des travaux de la
commission de conciliation pour que soit fixé un montant d’indemnisation
important, dont il aura plus tard la gestion, se retrouvant en face des héritiers
contre qui il avait préalablement négocié.
iIl convient également de relever que le Receveur des Domaines susvisé est le seul
gérant du compte dédié aux expropriations et l’unique signataire des chèques.
En outre, un autre point de non-transparence concerne le chèque de 605.853.500
FCFA émis par la SNHLM et destiné à compléter le paiement de l’indemnisation
dû à l’époque à SAIM INDEPENDANCE qui jusqu’à ce jour n’est pas rentré dans
ses fonds.
Dès lors que les droits de SAIM sur le TF n°1451 R avaient été réduits à néant par
la décision de justice, le chèque ne leur était effectivement plus dû.

Par conséquent, Monsieur le Receveur des Domaines de Grand-Dakar et Ngor-


Almadies, en l’occurrence Monsieur Meïssa NDIAYE, aurait dû, en bonne règle et
en relation avec les services du Trésor, émettre un chèque d’égal montant pour le
compte de la SNHLM ; ce qui n’a pas été fait.

Sa réponse selon laquelle ce montant a été utilisé pour payer d’autres indemnités
d’expropriation, au nom du principe d’unité de caisse, reste problématique pour
deux raisons :

- l’argent de la SNHLM avait été décaissé dans un but précis, pas pour être
utilisé dans des dossiers qui n’ont rien à voir avec l’objet de son émission.
On pourrait être amené à conclure que le Receveur des Domaines a, tout le
moins, commis un détournement de destination sur ces 605.853.500 FCFA ;

- seul un audit des paiements faits à partir du compte de dépôt du trésor n°


53-42-94, à compter de la réception du chèque SN HLM / Crédit lyonnais
n° 0830122 de 605.853.500 FCFA, pourrait permettre de confirmer les
affirmations du Receveur.
La Commission d’enquête ne disposait ni du temps ni des prérogatives pour
procéder à un tel audit mais elle est frappée par la facilité avec laquelle des
montants considérables sont manipulés par un seul fonctionnaire, sans en
référer à ses supérieurs (le Directeur des Domaines, par exemple, était
persuadé que les 605.853.500 FCFA avaient été consignés à la Caisse des
Dépôts et Consignations), le tout dans des conditions qu’il est difficile de
retracer.

Conclusion n°4 : violation de la loi par le Député Ousmane SONKO qui a


joué un rôle d’intermédiaire pour le compte de certains des héritiers, en
utilisant des prête-noms
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29
Conformément aux dispositions de Comme rappelé plus haut, l’article 30 de la loi
de 1976 rappelé plus haut, exclut l’intermédiation dans les transactions en matière
d’expropriation pour cause d’utilité publique, car il dispose : « Sont nuls de plein
droit et de nul effet les conventions ou accords quelconques intervenus entre les
expropriés et leurs ayants cause et tous intermédiaires en vue de l'obtention
d'indemnités d'expropriation lorsque la rémunération prévue en faveur de ces
intermédiaires est directement ou indirectement fonction du montant des
indemnités qui seront définitivement allouées.
Sont également nulles de plein droit et de nul effet, les cessions ou délégations
consenties à ces intermédiaires par les expropriés de leur droit à l'indemnité
d'expropriation. »
Autrement dit : « toute intervention à titre onéreux d’un tiers dans la procédure,
lorsque ce tiers se rémunère par un pourcentage des indemnités d’expropriation à
obtenir, est nulle de nullité absolue ».
Or il ressort de nombreux témoignages de personnes auditionnées, mais aussi de
documents écrits et audio en la possession de la Commission d’Enquête
parlementaire, que le Député Ousmane SONKO avait clairement agi comme
intermédiaire dans ce dossier. Les représentants des héritiers ont notamment fourni
à la Commission des feuilles de présence de réunions tenues avec Monsieur
SONKO et signées de la main de ce dernier.
Ousmane SONKO a personnellement et physiquement rencontré certaines des
parties et négocié avec une rémunération au pourcentage (12% du montant de
l’indemnité, soit plus de 11 milliards de FCFA !) contre son rôle de « facilitateur ».

Mais quand il s’est agi de signer des conventions de représentation dûment établies
avec ses « clients », Ousmane SONKO a préféré mettre en avant le sieur Ismaela
BA qui est très clairement un prête-nom, gérant les cabinets de conseil ATLAS et
MERCALEX qui, de fait, appartiennent et sont contrôlés par Ousmane SONKO.

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30
Le simple fait d’user de tels montages et subterfuges juridiques en dit long déjà sur
le fait que Monsieur SONKO était lucide sur le caractère peu orthodoxe de sa
démarche.
L’analyse de l’enchaînement des faits démontre que c’est quand Monsieur SONKO
a compris que le dossier lui avait définitivement échappé, du fait de la signature des
deux actes d’acquiescement au profit de SOFICO et CFU, ce qui a fini de ruiner
ses prétentions financières, c’est seulement à ce moment qu’il a déclenché son
offensive médiatique contre Monsieur Mamour DIALLO, paradoxalement, l’un
des acteurs les moins concernés par la procédure.
Mais là également, le stratagème politique perce derrière l’aberration juridique : les
acteurs administratifs les plus concernés (le Directeur régional de Dakar, le
Receveur des domaines de Grand-Dakar et Ngor-Almadies, le Gouverneur de
Dakar, etc.) ne sont pas des politiques et ne sont pas connus du grand public.
Alors que Mamadou Mamour DIALLO est un responsable politique de premier
plan de la majorité à laquelle le Député SONKO s’oppose ; il était donc plus
« rentable » politiquement et médiatiquement de s’attaquer à lui, nonobstant son
rôle modeste voire marginal dans le dossier.

Formatted: Right: 0.25"

31
V- RECOMMANDATIONS DE LA COMMISSION
La Commission d’Enquête parlementaire propose un certain nombre de
recommandations.
L’une concerne particulièrement le dossier des 94 milliards, mais toutes les autres
ont une portée plus générale car l’important est que, au-delà de cette affaire, soient
tirées les leçons pertinentes sur l’organisation et le fonctionnement des services
administratifs et que la gestion des contentieux d’expropriations puisse être
améliorée.
En effet, l’Etat du Sénégal continuera toujours de procéder à des
expropriations pour cause d’utilité publique : celles-ci sont un mal nécessaire, le
corollaire indispensable à la réalisation d’infrastructures profitables à tous les
citoyens.
Dans ce cas, le système mérite d’être repensé, et corrigé et encadré car même si
l’accusation de détournement de deniers publics s’est révélée fantaisiste fausse et
uniquement nourrie des arrière-pensées politiciennes, les travaux de la Commission
d’enquête parlementaire auront tout de même permis de mettre en exergue
certaines anomalies dans la procédure d’indemnisation des expropriations pour
cause d’utilité publique, qu’il convient d’éradiquer.
A/ Recommandation spécifique à l’Affaire dite de détournement de 94
milliards sur le TF n°1451/R:
Le statu quo actuel entre Monsieur Seydou SARR et les héritiers ne peut pas
perdurer et il persiste un risque sur les finances publiques de l’Etat suite aux intérêts
qui se greffent au principalqui doit, d’une manière ou une autre, savoir
définitivement à qui il doit et combien il doit, car personne ne peut nier que des
centaines d’hectares ont été expropriés à des familles et que cette opération a
forcément un coût pour la collectivité.

Par voie de conséquence, la Commission d’enquête parlementaire propose :


Formatted: Right: 0.25"

32
1- de faire le point sur la situation juridique actuelle, en évaluant les droits de
chaque partie ;

2- d’organiser des discussions, d’apaiser les cœurs, de rapprocher les positions


et de dégager une solution équitable consensuelle pour SOFICO/CFU et
pour l’ensemble des héritiers et leurs familles et de mettre un terme à toutes
les poursuites en cours ou envisagéesmais aussi pour SOFICO/CFU, en
contrepartie de laquelle ces différentes parties mettront un terme à toutes
leurs actions judiciaires en cours ou envisagées et renonceront à toutes
nouvelles prétentions ;
2- Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt
3- de négocier un montant supportable pour les finances publiques et dont la Formatted: List Paragraph, Numbered + Level: 1 +
distribution entre toutes les parties dont les droits auront été confirmés, Numbering Style: 1, 2, 3, … + Start at: 1 + Alignment:
Left + Aligned at: 0.25" + Indent at: 0.5"
permettra de mettre un terme à cette Affaire ;

4- de transmettre le dossier à l’instance judiciaire habilitée pour en tirer les


éventuelles conséquences pénales découlant du comportement des uns et
des autres.
Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt
Formatted: Normal, No bullets or numbering
4-

Formatted: Normal

Formatted: Left

B/ Recommandations à caractère général :

1. Révision du cadre législatif et règlementaire


La commission invite à la révision de la loi n°76-67 du 02 juillet 1976 relative
à l’expropriation pour cause d’utilité publique et de son décret d’application
n° 77-563 du 03 juillet 1977, en vue de leur actualisation.

2. Rationalisation du dispositif en place en matière d’expropriation pour


cause d’utilité publique
La commission invite à :
 la création d’un service chargé exclusivement des expropriations avec
un guichet unique comprenant toutes les parties prenantes au projet ;
 la révision de la composition et des attributions de la commission de
conciliation ainsi que du régime de responsabilités en découlant ;
 l’échelonnement des niveaux de compétences pour l’approbation des
actes d’acquiescement jusqu’ au niveau du ministre ;
 repenser certains aspects de la procédure d’expropriation pour cause
d’utilité publique et, plus largement, la gestion des indemnisations.

3. Traitement diligent des dossiers d’indemnisation des expropriations


pour cause d’utilité publique
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33
 L’Etat doit consentir un effort budgétaire exceptionnel pour apurer de
manière définitive tout le passif lié aux expropriations en priorisant les
affaires les plus anciennes. En effet, la rareté des crédits budgétaires et
l’accumulation des dossiers en instance favorisent l’immixtion
d’investisseurs de toutes sortes dans le processus et qui, profitant des
situations de gêne financière des expropriés, rachètent les créances de
ces derniers avant de se retourner contre l’Etat.
Il s’y ajoute aussi le nombre important de contentieux sur le foncier.
Dans le cas du TF 1451/R, la procédure a duré 19 ans avant que
Monsieur Seydou SARR ne rachète la créance sur les héritiers…

 Renégocier l’encours des créances sur les expropriations et


éventuellement intégrer les commissions et pénalités de retard ; Commented [PD1]: Attention ! Je ne sais pas d’où vous
tenez cette information mais une créance sur l’Etat ne
produit pas automatiquement des intérêts, à moins que
 Prioriser autant que faire se peut les échanges de terrain dans les cela soit prévu dans une convention. Les indemnités
d’expropriation, même si elles sont payées avec du
expropriations pour cause d’utilité publique en lieu et place des retard, ne sont jamais payées avec des intérêts de retard.
indemnisations pécuniaires.
 Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt
Formatted: Normal, No bullets or numbering
Formatted: Normal

Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt

4. Bancarisation du paiement des indemnisations liées aux


expropriations pour cause d’utilité publique
4. Formatted: Font: (Default) Garamond, 14 pt
Formatted: List Paragraph, Numbered + Level: 1 +
Numbering Style: 1, 2, 3, … + Start at: 1 + Alignment:
Dans un souci de transparence, il faut faire recours à un appel d’offres pour la Left + Aligned at: 0.25" + Indent at: 0.5"

désignation des établissements bancaires retenus pour le paiement des


indemnisations des expropriations pour cause d’utilité publique pour chaque
dossier ou pour la globalité.

5. Introduction de moyens de coercition et de sanctions pénales pour


refus de comparution des personnes convoquées par la commission
d’enquête parlementaire

 Revoir les dispositions du Règlement Intérieur de l’Assemblée


nationale en vue de contraindre toute personne convoquée par une
commission d’enquête parlementaire à comparaître devant elle, et
prévoir des sanctions d’autant plus que les personnes concernées pour Formatted: Right: 0.25"

34
le cas d’espèce sont à l’origine de la création de cette commission
d’enquête parlementaire.

 Insérer dans le Code pénal le délit de refus de comparution ou de


coopération loyale et sincère avec une commission d’enquête
parlementaire légalement constituée, de même que le délit de parjure,
d’omission ou de dissimulation devant une commission d’enquête
parlementaire, avec les sanctions appropriées.

VI- ANNEXES

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35
1. Résolution n°01/2019 portant création d’une commission d’enquête
parlementaire relative à l’affaire dite des quatre vingt quatorze milliards dans
le dossier du titre foncier n°1451/R ;
2. Calendrier des auditions ;
3. Jugement d’hérédité n°27 en date du 16 juin 1942 de feue Mbégor Diagne ;
4. décret n° 97-1119 du 12 Novembre 1997 déclarant d’utilité publique le
Programme d’aménagement de Parcelles Assainies à Rufisque, déclarant
cessibles les immeubles ;
5. Décret n°2000-874/MEF /DGID du 31 Octobre 2000 modifiant et
complétant le décret n°97-1119 du 12 Novembre 1997;
6. Acte d’acquiescement au profit de la SAIM Indépendance signé le 17 mai
2001 ;
7. copie Arrêt n°53 du 02 juin 2010 de la Cour Suprême de Dakar : Affaire
Héritiers Ousmane Mbengue contre la SAIM INDEPENDANCE ;
8. copie collationnée des bordereaux analytiques 1 à 12 du TF 1451/R;
9. Etat des charges et droits réels sur le TF 1451/R;
10. copie Arrêt n°1770 du 15 novembre 2016 de la Cour d’Appel de Dakar :
homologation procès verbal de conciliation ; Société SOFICO contre
Monsieur Yéri Diakhaté es qualité mandataire de famille Oumy Ndoye et
autres ;
11. copies correspondances du chef du Bureau des Domaines de Ngor Almadies
et de Grand Dakar à Monsieur le Payeur Général du Trésor relatives au
paiement des indemnités d’expropriation liées au TF 1451/R : n°2866 du 26
Octobre 2009, n°4015 du 31 Août 2017, n°4810 du 06 novembre 2017,
n°2063 du 06 avril 2018, n°3408 du 11 juin 2018 ;
12. Copie arrêt n°01 de la Cour d’appel de Kaolack du 9 février 2012 qui
ordonne la radiation de la vente intervenue entre 1978 et 1979 au profit de la
SAIM ;
13. Acte de cession de droits, actions et créances portant sur le titre 1451/R par
les héritiers NDOYE et MBENGUE à la société SOFICO de leurs droits,
actions et créances sur l’ensemble du TF 1451 R du 10 juin 2016 ;
14. Acte de dépôt Cession de droits, actions et créances portant sur le titre
1451/R par les consorts DIAKHATE, NDIAYE, SARR, SAMB et
MBENGUE au profit de « SOFICO » SA sur le Titre foncier n°1451 R du
10 juin 2016 ;
15. Copie de l’acte d’acquiescement partiel d’un montant de quarante-quatre
milliards deux cent vingt-sept millions trois cent cinq mille cinq cent (44 227
305 500) francs CFA signé le 22 Août 2017 par Monsieur Mamadou
Mamour Diallo, Directeur des Domaines, au profit de SOFICO ;
16. Copie de l’acte d’acquiescement partiel d’un montant de quarante neuf
milliards neuf cent cinquante millions(49 950 000 000) FCFA signé le 22
Août 2017 par Monsieur Mamadou Mamour Diallo, Directeur des
Domaines, au profit de CFU ;
17. procès verbal de la réunion de la commission de conciliation sur le montant
des indemnités d’expropriation du TF 1451/R tenue 21 Août 2017 à la
Gouvernance de Dakar ;
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36
18. copie Arrêt n°04 du 11 janvier 2018 de la Cour d’Appel de Dakar : Affaire
SOFICO contre Yéri Diakhate – Saliou Ndiaye – Mass Gningue SARR –
Ibrahima Sarr – Abdou Mbengue ;
19. protocole d’accord entre le Cabinet ATLAS sarl et les héritiers du Titre
foncier 1451/R ;
20. protocole d’accord entre le Cabinet MERCALEX et les ayants droits du
Titre foncier 1451/R ;
21. pfeuilles de présence des réunions sur l’Affaire du TF 1451 entre le Cabinet
ATLAS et les membres de la famille héritière, tenues les 06 Août et 05
Septembre 2018 ;
22. Situations des paiements effectués entre 2017 et 2018 sur le compte de
dépôt n°368 018 au nom bureau des Domaines de Ngor Almadies et grand
Dakar pour un montant total de deux milliards huit cents quarante cinq
millions huit cent soixante quinze mille 2 845 875 000 francs CFA au profit
de SOFICO SA(1 895 875 000 fcfa) et de CFU SARL(950 000 000 fcfa)

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37

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