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Commentaire de Français

Le diable au corps est un roman écrit par Raymond Radiguet en


1923 à 20 ans. Ce roman va connaître un succès fulgurant surtout
grâce à une campagne publicitaire sans précédent. Ce roman raconte
la liaison adultère pendant la Première Guerre Mondiale entre le
narrateur dont on ne connaît pas le nom et Marthe dont le mari est
parti au front. L’extrait que nous allons étudier nous raconte le
suicide de la bonne des Maréchaud.

Il s’agira ici de montrer en quoi cet incipit symbolique représente-t-il


un récit dramatisé ?

Nous montrerons en premier lieu comment ce texte conforme peut-


il se distinguer par un récit normal et dramatisé puis nous
montrerons en second lieu comment cet incipit symbolique nous
enseigne-t-il le renversement des valeurs et comment cette scène
nous renseigne sur le narrateur.

Tout d’abord cet extrait est un texte classique. Son récit est vif et est
clos sur lui-même. C’est un récit simple avec une composition
linéaire. Ce texte repose sur un schéma narratif dont l’élément
perturbateur est le suicide de la bonne des Maréchaud. Il y a
plusieurs péripéties dont l’intervention des pompiers, les cris de la
foule, l’intervention d’un conseiller adverse. La bonne n’a seulement
trouvé comme solution qu’on pourra appeler élément de résolution
dans le schéma narratif le saut dans le vide ou plus simplement
appelé le suicide. Enfin le schéma narratif n’a comme situation finale
l’évanouissement du narrateur. Le récit a plusieurs caractéristiques
dont le texte narratif et le texte descriptif. De plus des paroles sont
rapportés au discours direct. Les différents personnages de cet
extrait sont la bonne qui s’est suicidé, le narrateur dont le nom n’est
rapporté aucune fois dans le livre, les délinquants, les pompiers qui
interviennent pour sauver la bonne (ce sont des pompiers
volontaires), les parents, les passants qui se hâtaient de rentrer chez
eux, la femme du conseiller adverse aux Maréchaud et enfin le
couple des Maréchaud qui employaient la bonne. Le narrateur est
interne, le récit est raconté à la première personne néanmoins le
point de vue du narrateur semble omniscient à cause de l’usage du
pronom « on » et du regard que le narrateur porte dans cet extrait.
L’usage du pronom « moi » a été supprimé, c’est seulement son père
qui ne le décrivait comme une personne de plus insensible. On peut
dire que ce récit est dramatisé du fait que le fait divers est mis en
scène comme une pièce de théâtre. Dès le début de l’extrait,
l’expression « voici comment » joue le rôle de didascalie ce qui
annonce un caractère théâtral et spectaculaire de la scène. Le champ
lexical du théâtre peut être comparé aux différents thermes
employés dans cet extrait. La foule peut être comparé aux
spectateurs d’une pièce. Quant au « spectacle », il peut être question
de « recettes ». La bonne peut être considéré comme une actrice du
spectacle. La foule l’applaudissait, la saluait. On comparait la bonne à
une nouvelle étoile. On parlait de la lumière douce des rampes à une
scène de théâtre.

Cet incipit peut être considéré symbolique notamment à cause de


l’époque étrange, propice à la société de l’époque, la société d’avant-
guerre extravagante. La galerie de personnages citée par le narrateur
représente une société d’avant-guerre. Nous avons donc de fronts,
d’un côté nous avons le clan des notables et de l’autre nous avons le
clan de la foules (les passants). Du côté du premier clan nous avons le
couple des Maréchaud qui par le billet de cette scène sont discrédités
car ce n’est pas conforme à sa fonction de notables. Quant aux
passants, ils peuvent être considérés comme une image du chaos
généraliser qui va provoquer la Première Guerre. La fête et le drame
sont racontés par le narrateur de manières simultanés. Ainsi les
délinquants « combinent les plaisirs ». Quand la bonne saute du toit
et qu’elle est encore en vie, le narrateur s’évanouit. Ce qui souligne
l’apothéose tragique de cette scène. Lorsque le narrateur utilise les
mélanges de lumières, ceux-çi renvoient à la mort et à la
représentation future de la guerre.

Le renversement de la guerre nous montre la tragédie de cette


scène qui est perçue comme un spectacle. L’ordre devient désordre,
les autorités des notables sont bafouées. Radiguet ridiculise les
figures de la ville. Ainsi l’ordre devient symbole de railleries qui rend
la scène plus pathétique. Lorsque Radiguet laisse abandonnée la
maison des Maréchaud, la moralité peut être comparée à celle des
poilus dans les tranchées. Cet extrait nous permet donc de
comprendre la période d’avant-guerre. Il est donc fondamental à la
compréhension de la suite de l’intrigue.

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