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séq Récits de création et création poétique
p. 230-253
la saison.
5. Les fruits (pommes, poires, raisin avec des feuilles) et
les légumes (courges ou citrouilles) composent les diffé-
dans le jardin
et senteurs – (1) caractérisent la renaissance de la nature.
De quel arbre en fleur Bashô L’hiver apparaît dans les haïkus 2 et 5. Un élément – « la
je ne sais (xviie siècle)
neige » – (2) permet de caractériser la saison nommée à
mais quel parfum !
travers l’adjectif « hivernale » (5).
LECTURE DE L’IMAGE
1. Le tableau de Sandro Botticelli, peint à la Renaissance (vers 1478),
« Le temps a laissé représente la saison du printemps comme le titre le suggère.
2. La présence du motif floral qui orne la robe du personnage
son manteau… » féminin rappelle les « broderies » du vers 3.
D’autres rapprochements :
– le manteau de Chloris prise par Zéphyr, valorisé par sa position
Objectifs centrale, fait écho au « manteau » du vers 1 ;
• Comprendre comment le poète célèbre le retour d’une saison. – le tapis de fleurs est mis en valeur par la lumière qui perce à
• Découvrir une forme poétique du Moyen Âge, le rondeau. travers les arbres ; c’est le « soleil luisant » (v. 4) qui irradie la nature
dans le poème ;
– la finesse des fleurs peintes rappelle les « gouttes d’argent d’orfè-
Le choix a été fait d’ouvrir le défilé par le printemps, vrerie » ;
– les trois personnages en mouvement (la Primavera, Chloris,
© Éditions Belin, 2016
première des quatre saisons et symbole de « reverdie » dans Zéphyr) et vêtus de manière délicate peuvent évoquer la nature
la tradition médiévale. personnifiée dans le groupe ternaire « rivière, fontaine et ruis-
seau » (v. 9), nature richement parée comme dans le vers 10 « en
livrée jolie ».
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Le tableau est une allégorie du printemps et de la beauté en lien – verbes : « flamboie », « brûle », « le soleil consume » (images
avec le thème du renouveau de la nature du poème. du feu) ;
3. Il convient de rappeler aux élèves que la reproduction de la – adjectifs : « tarie » (effet du soleil accablant).
page 237 est un détail du tableau de Botticelli ; leur demander de 3. Le vers employé est l’alexandrin (douze syllabes).
faire une recherche pour le visualiser dans son intégralité.
On peut comparer ce tableau à La Naissance de Vénus de Sandro
Botticelli : Je comprends le texte
Fiche d’identité
4. Le soleil occupe une place dominante dans ce poème
Sandro BOTTICELLI (Florence, 1445-1510)
La Naissance de Vénus consacré aux heures les plus chaudes de l’été : le soleil au
Détrempe sur toile, 1,72 sur 2,78 mètres zénith accable la nature. Les nombreux termes relatifs au
Vers 1483-1485 feu soulignent la force et la puissance de l’élément (cf. ques-
Galerie des Offices, Florence tion 2). La nature apparaît desséchée : elle est caractérisée
Les points communs par l’absence d’ombre (v. 5), par l’absence d’eau et de fraî-
S’inspirant du poète latin Ovide (43 av. J.C.-17 ap. J.C.), Botticelli
s’intéresse à l’une des légendes concernant la naissance de Vénus. cheur (« Et la source est tarie », vers 6). La terre est brûlée
Née de l’écume de la mer, elle aurait été poussée par le dieu Zéphyr par le soleil ardent ; elle finit par être hostile aux cultures,
vers l’île de Cythère. Des fleurs seraient nées sur son passage aux animaux et à l’homme (vers 11 et 12).
lorsqu’elle toucha terre. 5. « La terre » et « la lointaine forêt » ce sont les sujets des
Le motif est consacré à la naissance de Vénus, sortie des eaux verbes « est assoupie » et « dort ». Ces deux noms renvoient
(Vénus anadyomène).
Vénus qui est nue est située au centre du tableau dans une attitude à la nature et les verbes expriment des actions humaines ;
de déhanchement avec le poids du corps qui repose sur un pied. la nature est donc personnifiée.
Deux groupes de personnages l’encadrent : à gauche, Chloris et 6. L’image « en sa robe de feu » permet de personnifier « la
Zéphyr (dieu du vent), enlacés dans un souffle pour faire avancer terre ». C’est une métaphore qui associe sans outil de compa-
la conque ; à droite, la nymphe (Hora, une des déesses du temps, raison un élément naturel (feu) et un élément humain (robe).
fille de Zeus ou la divinité du Printemps) est prête à accueillir la
déesse sur le rivage et à lui offrir un manteau de fleurs. Sa robe rap-
L’expression montre la force du soleil sur la terre incandes-
pelle celle qui est peinte dans l’allégorie du Printemps. Les mêmes cente elle aussi.
tonalités (couleur douce et pastel) se retrouvent dans la représen- 7. Le poète s’adresse à l’homme en général par le biais d’une
tation des trois personnages empruntés au Printemps. Le tableau apostrophe (v. 9). Il éprouve des sentiments de tristesse et de
symbolise Florence, la ville des Médicis, et la Renaissance italienne. dépit face au spectacle de la nature brûlée par le soleil. C’est
une vision pessimiste qui est proposée comme le suggère
le lexique : « la nature est vide et le soleil consume » (v. 15),
« rien n’est vivant » (v. 16).
saison (été). L’image du « roi » montre la puissance du soleil. – exploiter le lexique de la chaleur et du feu ;
2. De nombreux termes se rapportent à la chaleur : – respecter la disposition en vers.
– noms : « Midi, roi des étés », « robe de feu », « point
d’ombre », « la coupe du soleil » ;
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J’enregistre une lecture de texte Je comprends le texte
Pour aider les élèves, vous pouvez développer la consigne 4. Le poète rend la terre et le soleil vivants par divers procédés.
avec ces indications : Les deux éléments sont personnifiés : ils éprouvent des senti-
– la lecture prendra en compte l’absence de ponctuation ; le ments (« pleure », « aimons ») et ils prennent la parole tour
poème est dit d’une seule coulée (fluidité et expressivité), à tour (strophes 2 et 3).
même s’il y a changement de récitant ; Le poème repose sur un réseau d’images : le soleil est
– il faudra marquer les exclamations (v. 5 par exemple) comparé à « un amant » las, par l’intermédiaire de l’outil
même si elles ne sont pas notées ; « comme » (v. 13) ; la terre est comparée de manière implicite
– il faudra respecter les tonalités faites de mélancolie et à l’amante délaissée.
d’affectivité pour rendre compte du lyrisme élégiaque. 5. Dans les vers 6 à 11, les deux éléments dialoguent.
La lecture fera l’objet d’une co-évaluation. Chaque groupe L’invitation à l’amour, proférée par la terre, est rejetée
proposera des critères à partir des indications précédentes. progressivement par le soleil pour des raisons futiles : « où
donc sont tes roses ? », « Il prend un prétexte, grêle / vent,
POUR BIEN ÉCRIRE nuage », « Et dit : – c’est la nuit ». Au ton enjoué de la terre
La pluie et la grêle s’unissent en ce jour de tempête. répond la légèreté du soleil.
6. La terre est éprise du soleil qu’elle invite à l’amour : l’impé-
ratif « aimons » rappelle le carpe diem ! Le soleil, quant à lui,
se montre distant et hypocrite (accumulations de prétextes)
et finit par éconduire la terre (thème de la disparition).
Lecture 5 p. 242-243 7. Le soleil est comparé à « un amant » qui veut mettre fin à
une liaison par l’intermédiaire de l’outil « comme » (v. 13).
8. Le soleil se lève tard et se couche tôt en hiver, car il se
désintéresse de la terre, son amante, appauvrie en cette
« En hiver la terre pleure… » saison : « où donc sont tes roses ? » Le poète évoque dans la
comparaison la distorsion des liens affectifs entre l’amant
las et l’amante toujours éprise.
Objectifs
• Reconnaître une figure de style : la comparaison.
• Comprendre l’intérêt du dialogue dans une poésie. J’écris pour interpréter le texte
9. Pour aider les élèves, vous pouvez développer la consigne
avec ces indications :
Le groupement de textes se clôt par l’évocation de l’hiver
– il faut retrouver les caractéristiques de cette saison (thème
chez un poète romantique.
de la renaissance dans la nature) et utiliser le lexique du
printemps ;
Je découvre le texte – il faut employer les marques du dialogue qui sont le tiret,
1. Différents éléments caractérisent la saison de l’hiver dans la 2e personne, le présent de l’indicatif ou de l’impératif ;
le tableau Soleil d’hiver (1892) de Henry van de Velde, peintre – il faut définir l’attitude des amants (Auront-ils plaisir à se
belge, qui est considéré comme l’un des représentants retrouver ?) ;
majeurs du mouvement moderniste. Il s’agit d’un paysage – il faut veiller à la clarté et à la cohérence de la strophe ou
hivernal dans une campagne enneigée ; les couleurs froides du paragraphe.
(blanc et camaïeu de bleu) dominent. Par contraste le soleil
très lumineux, occupe une place importante à l’horizon. Pour bien écrire
2. La lecture devra respecter la ponctuation, notamment les Les mots « ensoleillé », « ensoleillement », « parasol » sont formés
exclamations et les interrogations. sur la racine latine sol.
3. Dans les deux œuvres, les éléments naturels, la terre et
le soleil, sont mis en présence. La terre se caractérise par
sa couleur froide dans le tableau, par ses pleurs (« la terre
pleure », vers 1) et ses plaintes (vers 7 et 8) dans le poème.
Le soleil semble moins ardent dans le texte : « froid, pâle et
doux » (v. 2) ; sa place est toutefois réduite dans le tableau
par rapport à l’immensité de la terre dénudée.
© Éditions Belin, 2016
raissent. Le peintre parvient à inonder le tableau de lumière – il faut veiller à la logique du récit et à la cohérence de
et à jouer sur les ombres projetées au premier plan. L’oiseau l’explication donnée ;
de couleur noire perché établit un contraste entre la lumière – il faut présenter le récit à l’oral avec clarté.
et les ombres.
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Résonner / Le chant des oiseaux résonnent dans tout le parc.
Méthode p. 246-247 Caresser / Le vent caresse les arbres.
Déguster / Les enfants dégustent les premières fraises du
jardin.
Analyser la forme d’un poème 4. Vue : blancheur - ombre - feuillage
Ouïe : fracas - cri - rugissement - mélodie
Étape 1 • Observer les vers Odorat : parfum - senteur
Goût : saveur
1. Les vers sont courts.
Toucher : caresse
2. Ils ont tous la même longueur.
5.
3. « ombre », « frissonne », « contre », « chaque jour », « une
le soleil • • souffle
minute », « mouche comme »
4. Les vers sont des octosyllabes. le froid • • éblouit
la brise • • réchauffe
Étape 2 • Caractériser les strophes le tonnerre • • pince
5. On compte trois strophes. l’éclair • • gronde
6. Elles comportent toutes le même nombre de vers.
6. 1. « Dieu ! que les airs [toucher/odorat] sont doux ! Que
7. Il s’agit de quatrains.
la lumière [vue] est pure !
Tu règnes en vainqueur sur toute la nature,
Étape 3 • Caractériser les rimes Ô soleil ! »
8. Les rimes sont tantôt féminines – décline, colline, lutte, 2. « Les sanglots longs
minute, piège, neige –, tantôt masculines – décroît, froid, Des violons [ouïe]
alcyon, rayon, plafond, fond. De l’automne »
9. Les rimes sont embrassées : ABAB. 3. « Mais ta chevelure est une rivière tiède. [toucher] »
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S’exprimer à l’oral p. 250 S’exprimer à l’écrit p. 251
8 syllabes / octosyllabes
2. « L’océan sonore Étape 3 • Assembler des haïkus
Palpite sous l’œil Cela permet de réaliser une œuvre collective à partir de
De la lune en deuil textes produits par des élèves, de co-évaluer les haïkus et
Et palpite encore. » de réaliser une « installation ».
5 syllabes / pentasyllabes
Compétences
Étape 2 • Jouer un poème D1 • Produire des écrits variés.
3. Pour aider vos élèves à apprendre le poème, vous pouvez D1 • Écrire avec un clavier.
leur donner ces conseils : D1, D2 • Participer à des échanges dans des situations diverses.
– pour faciliter la mémorisation, repérez les expressions ou
les vers qui se répètent ;
– retenez les rimes : « ose / -é ou –er » sur lesquelles repose
le poème ;
– fixez les images : « l’aube rose ».
4. Trois -e muets : « l’aube » (v. 1, 6) ; « à peine » (v. 4).
5. On peut être sensible à la présence de l’animal, à la saison Faire le point p. 252-253
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la nature. La strophe 1 évoque le roucoulement des oiseaux ; 2. Écrire
la strophe 2 les nouvelles floraisons ; la strophe 3 (la plus
7. Quelques conseils et critères de réussite pour aider vos
longue disposée au centre du poème) rappelle le retour du
élèves :
soleil qui réchauffe la terre et la rend féconde ; la strophe 4
– chantez votre saison préférée ;
suggère à nouveau le rajeunissement de la nature et son
– respectez la forme poétique (strophe de trois vers et un
animation sonore ; la strophe 5 mêle les sons et les couleurs
refrain) ;
à la manière des correspondances.
– utilisez le temps qui convient (présent de l’indicatif) ;
6. Le poète représente une nature en fête, quand elle renaît
– employez un lexique varié pour caractériser la saison choisie ;
au printemps. La renaissance se manifeste dans tous les
– faire preuve de créativité dans les néologismes ;
éléments de la nature (végétaux, animaux, couleurs et
– écrivez dans une langue correcte.
bruits). C’est la profusion qui caractérise ce moment : le
nombre répété « cent mille » souligne l’excès. Le renouveau
se traduit aussi par un feu d’artifice langagier à travers les
nombreux néologismes que crée le poète. Les sonorités qui
reviennent en écho, les anaphores et le refrain participent
de cette fête.
© Éditions Belin, 2016