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Dans la littérature, nous pouvons retrouver différents types de tableaux de bord. Certains sont
plus orientés vers la stratégie de l’entreprise (comme le balanced scorecard par exemple),
tandis que d’autres ont une approche plus orientée plan d’actions (comme le tableau de bord
français découlant de la méthode OVAR). Le modèle de tableau de bord scandinave (le
navigateur de Skandia), pour sa part, met en avant la gestion du capital intellectuel de
l’entreprise. Enfin, il existe des tableaux de bord des coûts logistiques pour le pilotage de la
supply chain. Ces derniers sont le plus souvent inspirés du modèle SCOR (Supply Chain
Operations Reference model) ou de la démarche ECOGRAI signifiant ECOnomie GRAI
(Groupe de Recherche en Automatisation Intégrée de l’Université de Bordeaux, en France).
Ceci est une liste non-exhaustive des tableaux de bord existants, bien d’autres sont utilisés
dans la pratique.
Dans ce chapitre, nous développerons les deux premiers modèles de tableaux de bord cités
ci-avant et qui sont qualifiés comme les plus utilisées.
Le tableau de bord français, plus concentré sur l’aspect opérationnel, prend ses origines au
début du vingtième siècle, essentiellement avec l’arrivée de l’ère industrielle. La méthode
OVAR, développée au cours des années 70 par des professeurs du département de contrôle de
gestion du Groupe HEC, propose une démarche de conception d’un système de tableau de
bord qui s’appuie sur le déploiement de la stratégie au sein de l’organisation. Pour arriver à
cela, cette méthodologie propose de construire une articulation entre les objectifs stratégiques
de l’organisation et les plans d’actions aux différents niveaux de la hiérarchie. Un modèle
causal relie donc l’utilisation des ressources et la performance de l’entreprise. La méthode
permet ainsi de décliner de manière cohérente les objectifs généraux conformément à la
structure organisationnelle de l’entreprise.
Ainsi, le tableau de bord prospectif mesure la performance de l’entreprise selon quatre axes
équilibrés et inter-reliés : les résultats financiers, la performance vis-à-vis des clients, les
processus internes et l’apprentissage organisationnel (la capacité qu’a l’organisation de
s’améliorer et de croître à long terme). Par conséquent, il permet aux entreprises de suivre
leurs résultats financiers, mais aussi, simultanément, les progrès réalisés dans le
développement des compétences et dans l’acquisition des actifs intangibles nécessaires à leur
croissance future
Pour chacun des axes cités, des facteurs clés de succès sont identifiés et suivis grâce à la
mesure régulière d’indicateurs. La définition de ces quatre axes et l’identification des facteurs
clés de succès sous-jacents permettent d’établir une logique de cohérence entre les objectifs
stratégiques et les indicateurs opérationnels des différents axes.
Les caractéristiques générales que l’on recherche pour un indicateur sont les mêmes que pour
tout instrument de mesure et de reportage. De façon générale, un bon indicateur cherche à
respecter des critères que nous regroupons en quatre volets:
sa pertinence ;
la qualité et la précision de sa mesure ;
sa faisabilité ;
sa convivialité d’interprétation et d’utilisation.
• La robustesse. L’indicateur doit être suffisamment « robuste » pour être utilisé durant la
période prévue. Si l’indicateur manque de robustesse, il peut devenir l’objectif au lieu de
refléter l’objet de mesure. Par exemple, mesurer la qualité de l’empathie d’intervenants par le
degré de connaissance des noms des clients risque d’amener ces préposés à apprendre les
noms sans modifier leur empathie ; l’indicateur en viendrait alors à ne plus mesurer
correctement le degré d’empathie.
La convivialité