Vous êtes sur la page 1sur 3

La maîtrise technique

Pour acquérir une parfaite maîtrise technique, vous allez devoir vous
focaliser sur 5 aspects: l’invention, la disposition, le style, la mémoire et la
performance. Ce sont les fameux 5 canons de la rhétorique.

L’invention
L’invention, c’est le travail de recherche d’idées. Pour exercer votre
invention, vous devez apprendre à utiliser un outil qu’on appelle “les lieux
de la rhétorique”.

L’idée est qu’à chaque situation de prise de parole correspond en


quelque sorte une commode avec différents tiroirs dont vous pouvez tirer
vos arguments.

Par exemple, si votre patron vous accuse d’avoir mal agi, vous pourrez
tirer vos arguments de la qualification des faits (“ce n’était pas un vol
mais un emprunt”), des intentions (“je comptais le rendre”),
des circonstances (“si vous aviez été dans votre bureau, j’aurais pu vous
demander la permission”) et des conséquences de la décision (“si vous
me sanctionnez, vous allez créer un climat de méfiance”). Vous voyez
l’idée. Il existe des lieux comparables pour toutes les situations de prise
de parole (argumentaire de vente, appel l’action, recommandation,
remotivation etc…), on les pratique en formation.

Bien sûr, outre cet outil, devenir bon en invention suppose également un
travail de fond: lire, écrire, lire, écrire, lire, écrire.

Vous êtes bon en invention si votre public retire quelque chose de votre
prise de parole. Vous comprenez dès lors que la quasi-totalité des
professionnels de la politique sont nuls en invention: leurs discours sont
remplis de rien. Ils parlent pour exister, pas pour instruire.

La disposition
La disposition, c’est la capacité à penser stratégiquement les parties de
vos discours. Chaque temps de vos discours a une fonction. Vous devez
connaître ces fonctions et utiliser les bons outils pour les remplir.

Le style
Le style c’est la capacité à formuler vos idées de la façon la plus originale
et la plus efficace. Par exemple, dans certains de ses discours, Macron a
du style. Allez voir ses discours de commémoration. C’est très bien écrit,
c’est très mal exécuté.

La mémoire
Le travail sur la mémoire commence quand vous avez vos idées, un plan
et quelques belles formules au service de votre message.

Mémoriser un discours, c’est créer un parcours, une promenade mentale


que vous allez ponctuer d’images fortes. Là dessus, je voudrais qu’on
revienne sur l’expression “apprendre par cœur”.

Les penseurs antiques étaient convaincus que la mémoire avait son


siège dans le cœur. Ils avaient en effet remarqué qu’on retient ce qui fait
battre notre cœur. La recherche contemporaine en psychologie confirme
cette intuition: nous retenons mieux ce qui nous frappe émotionnellement.
Pour mémoriser, la clef est donc d’associer les parties de vos discours à
des images mentales saisissantes.
C’est par exemple une chose qu’Edouard Philippe n’a pas appris à faire.
Jetez un œil à ses discours: il passe la moitié de son temps dans ses
feuilles.

Et le problème, c’est que si vous êtes focalisé sur vos feuilles, vous
n’êtes pas focalisé sur votre public…

Vous aimerez peut-être aussi