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Micropropagation pour l’entreprise serricole

Cah ier d e r éfér ences


techniques

Éd ition 1999
Table des matières

1. Introduction _____________________________________________________________ 5
2. Les phases de la micropropagation ___________________________________________6
2.1 Stade 0 : Conditionnement des plants mères__________________________________ 6
2.2 Stade 1 : Établissement d’une culture aseptique : Durée 6 à 8 semaines ___________6
2.3 Stade 2 : La multiplication des tiges : Durée 4 à 5 semaines._____________________ 7
2.4 Stade 3 : La rhizogénèse (enracinement ) : Durée 2 à 4 semaines ________________ 8
2.5 Stade 4 : L’acclimatation : Durée 3 à 4 semaines_______________________________8
3. La préparation d’un milieu de culture ________________________________________ 9
3.1 Solution-mères de macro et micro-éléments, fer et vitamines pour le milieu MS _____ 9
3.2 Régulateurs de croissance _______________________________________________11
3.3 Volume des solution-mères_______________________________________________12
3.4 Préparation du milieu MS pour un volume de 1 000 ml ________________________ 14
3.5 Préparation du milieu MS pour un volume de 500 ml __________________________14
3.6 Préparation du milieu MS avec sachet commercial ____________________________ 15
3.7 La stérilisation_________________________________________________________ 17
3.7.1 Stérilisation à l’autocuiseur_______________________________________________________18

3.8 Matériel et équipement requis ____________________________________________ 19


4. Les constituants des milieux nutritifs ________________________________________ 21
4.1 Les sels minéraux ______________________________________________________21
4.2 Les vitamines _________________________________________________________ 21
4.3 Les régulateurs de croissance ____________________________________________ 21
4.3.1 Les auxines __________________________________________________________________ 22
4.3.2 Les cytokinines _______________________________________________________________ 23
4.3.3 Les gibberellines ______________________________________________________________23
4.3.4 Balance hormonale vs réponse physiologique ________________________________________ 24
4.3.5 Nomenclature_________________________________________________________________ 24
4.4 Les sucres ____________________________________________________________ 26
4.5 Les géloses ___________________________________________________________26
4.5.1 Agar-agar ___________________________________________________________________ 26
4.5.2 Gels synthétiques (Substituts d’agar) _______________________________________________27
4.6 Charbon activé_________________________________________________________ 27
4.7 Les composés organiques divers __________________________________________28
4.8 Les produits antibiotiques ou antiseptiques __________________________________28
5. Les contenants __________________________________________________________30
5.1 Pots de bébé __________________________________________________________30
5.2 Pots à conserve (Mason) ________________________________________________ 30
5.3 Pots de boucher________________________________________________________ 31
6. Préparation des solutions stérilisantes _______________________________________32
6.1 Préparation d’une solution de javel ________________________________________ 33
6.2 Préparation de l’alcool 70 %______________________________________________33
6.3 Préparation d’une solution anti-oxydante ____________________________________ 34
7. Stérilisation de la hotte ___________________________________________________34
8. Manipulations des végétaux sous la hotte_____________________________________ 34
8.1 Matériel requis ________________________________________________________ 34
8.2 Stérilisation des végétaux ________________________________________________ 35
8.3 Conditions et difficultés de l’asepsie _______________________________________36
8.4 Les infections et quelques unes de leurs causes: _____________________________ 37
9. Inventaire global du matériel et des équipements ______________________________39
10. Glossaire des termes ______________________________________________________43
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.5

1. Introduction

La culture in vitro est un terme très général pour désigner la culture de cellules ou de tissus
qui se développent dans un milieu nutritif en conditions d’asepsie pour une période de
temps indéfinie. Les trois principaux champs d’action de la culture in vitro concernent :
• la culture de cellules individuelles ou de protoplastes;
• la culture de tissus ou d’organes;
• la culture de plantes entières.

La micropropagation s’inscrit dans ce dernier champ d’activités et a pour principal objectif


la multiplication de clones à grande échelle. Elle consiste à multiplier un individu donné à
partir d’un fragment de végétal placé sur un milieu nutritif en conditions aseptiques. La
base biologique de la méthode est le développement de bourgeons préexistants sur les
fragments de plantes mis en culture, ou l’induction de nouveaux bourgeons dits
« adventifs » (néoformation) sur les explants.
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2. Les phases de la micropropagation

Voici globalement les cinq stades de la micropropagation :

0. Conditionnement des plants mères;


1. Établissement (ou initiation ) d’une culture aseptique;
2. Multiplication des tiges;
3. Rhizogénèse (ou enracinement des tiges);
4. Acclimatation des plantules.

2.1 Stade 0 : Conditionnement des plants mères


Dans la description de cette technique on passe souvent sous silence le stade 0 qui
contribue pourtant pour beaucoup au succès des stades suivants. Ce stade 0 réfère au
conditionnement du plant mère. En effet, le plant mère devrait être dépourvu de carences
minérales et en pleine turgescence donc sans stress hydrique important. Au mieux et dans
presque tous les cas, le plant devrait être en croissance active, donc mis en culture en
dehors de sa période de dormance. Ceci limite dans le calendrier de production, les dates
préférables de mises en culture pour le stade d’initiation. Mais, une fois in vitro, ces plants
pourront être multipliés à l’année longue. Aussi les plants mères choisis le seront en fonction
de leur état sanitaire. Des plants infestés d’insectes peuvent apporter des problèmes de
taille à toute une chambre de culture. A titre d’exemple, les œufs de thrips qui se logent dans
les interstices des bourgeons résisteront à la stérilisation de surface des apex. Par la suite,
des conditions favorables permettront leur éclosion. Les larves et les adultes
particulièrement se déplaceront d’un tube à l’autre en quête de nourriture. Ces insectes sont
suffisamment petits pour se glisser sous les bouchons et pénétrer dans les tubes. On peut
soupçonner leur visite lorsque des moisissures envahissent les contenants longtemps
après la mise en culture.

2.2 Stade 1 : Établissement d’une culture aseptique : Durée 6 à 8 semaines


La littérature fournie souvent les premières informations essentielles au départ d’une
culture. On trouve dans les livres ou revues spécialisés le détail des formulations (recettes)
de milieux nutritifs convenant àde très nombreuses espèces végétales. Généralement les
auteurs précisent aussi le protocole de désinfection de surface des explants ainsi qu’une
description de l’explant mis en culture. Ce stade est de première importance puisqu’il
comporte de nombreux facteurs critiques :

• Le choix du plant mère;


• Le choix du fragment végétal à mettre en culture;
• Une stérilisation de surface adéquate garantissant la survie de l’explant tout en
assurant l’asepsie;
• La découpe de l’explant et sa position sur la gélose;
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• Le choix du milieu de culture qu’il est parfois nécessaire d’ajuster légèrement par la
suite suivant la réponse de l’explant;
• La qualité du travail en asepsie de la technicienne ou du technicien.

Dans plus de 50 % des cas, les premiers essais de mise en culture sont très satisfaisants
et demandent très peu ou pas d’ajustements. Pour certains autres cas, la difficulté réside
dans la désinfection des végétaux, pour d’autres dans l’ajustement de l’équilibre hormonal.
Mais selon tous les auteurs, théoriquement tous les végétaux quels que soient leur espèce
ou leur cultivar, peuvent être cultivés in vitro.

Les explants les plus aptes à entreprendre une multiplication sont généralement riches en
bourgeons ou en zones méristématiques potentielles. Ils varient selon les espèces :

• Les feuilles (ex. Ficus, Saintpaulia, Bégonia…);


• Les tiges (asperge, colza…);
• Les bourgeons (fraisier, vigne, lilas, bleuet…);
• Inflorescences (chou-fleur, gerbera, hosta, poireau …).

La multiplication à partir de la croissance de bourgeons axillaires offre les meilleures


chances de conserver les caractéristiques de l’espèce ou de la variété. En effet, cette
technique ne fait qu’accélérer le fonctionnement normal des méristèmes de bourgeons déjà
présents sur la plante. Par contre, on diminue les chances d’une stabilité génétique en
provoquant l’apparition de bourgeons nouveaux (la plupart du temps à partir d’un cal, en des
endroits inhabituels tels les feuilles, les tiges, les racines).

2.3 Stade 2 : La multiplication des tiges : Durée 4 à 5 semaines.


Cette étape s’effectue au repiquage des plantules obtenues au stade précédent. On veut
ici accroître le nombre de plants d’un facteur de 4 à 5 à chaque cycle chez les ligneux, et
d’un facteur de 4 à 12 chez les herbacées.

Le milieu nutritif utilisé est souvent identique à celui du premier, bien qu’une différence
parfois mineure s’observe dans la balance hormonale (équilibre auxine-cytokinine). Au
stade de la multiplication, les cytokinines sont généralement présentes en plus grande
concentration dans le milieu que les auxines. Ceci s’explique d’un point de vue
physiologique par le fait que les cytokinines s’opposent à la dominance apicale donc
stimulent la croissance de nouvelles tiges. Encore une fois, la littérature fournie
généralement les informations nécessaires nous permettant de fixer notre choix sur une
formulation appropriée.
La vitesse de croissance des plantes in vitro se module àcelle in situ. Si l’espèce mise en
culture est à croissance lente, on peut s’attendre à observer une croissance lente dans les
tubes.
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2.4 Stade 3 : La rhizogénèse (enracinement ) : Durée 2 à 4 semaines


Cette étape se caractérise par la naissance de racines sur les tiges feuillées obtenues au
stade de la multiplication. Il arrive parfois que des espèces présentent un système racinaire
plus ou moins développé au stade de la multiplication. Dans ce cas, il serait avantageux de
faire des essais pour le passage immédiat en acclimatation. On économise ainsi temps et
argent s’il nous est possible de passer outre cette étape (ex. Bégonia, Saintpaulia,
fougère). Toutefois, si ce stade s’avère nécessaire, le milieu de culture varie quelque peu
des milieux précédents. Les sels minéraux et les vitamines demeurent généralement les
mêmes. Mais dans le cas du rosier par exemple, on suggère de diminuer la concentration
des sels minéraux de moitié.

La différence majeure se situe principalement au niveau de l’équilibre hormonal qui se fera


cette fois en faveur des auxines. Des tiges très feuillées et bien pourvues de bourgeons
s’enracineront assez facilement dans un milieu dépourvu de régulateurs de croissance. Les
jeunes feuilles et les bourgeons sont des sites naturels de production d’auxine et à l’image
des boutures traditionnelles, ces jeunes plantules sauront s’enraciner d’elles-mêmes. Par
contre, certaines espèces exigent l’apport d’auxines afin de stimuler l’initiation de leurs
racines. Cet auxine est souvent fourni sous forme d’AIA.

2.5 Stade 4 : L’acclimatation : Durée 3 à 4 semaines


Il s’agit de la dernière étape qui consiste à adapter progressivement les microplantules aux
conditions qui prévalent dans la serre ou à l’extérieur. Après avoir éliminé la gélose de la
base des plants, ils sont transférés dans un substrat horticole. Les parties aériennes sont
ensuite recouvertes de manière à les maintenir dans un environnement qui avoisine les 100
% d’humidité relative. Les stomates de ces jeunes feuilles cultivées in vitro demeurent
constamment ouverts et laissent donc s’échapper l’eau de transpiration de manière
continue. Les risques de dessèchement sont très élevés. Aussi doit-on attendre la
croissance de nouvelles feuilles fonctionnelles avant d’enlever progressivement la pellicule
de recouvrement.
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3. La préparation d’un milieu de culture


Un milieu de culture est constitué principalement d’eau, de sels minéraux (macro-éléments,
micro-éléments, fer), d’éléments organiques (vitamines, sucre, parfois des acides aminés,
etc) de « phytohormones » ou de régulateurs de croissance. Cette solution aqueuse est
souvent solidifiée au moyen d’agar (substance extraite des algues marines que l’on appelle
agar-agar ou gélose ). La gélose est facilement dissoute à 100oC, on doit donc atteindre le
point d’ébullition afin de l’incorporer au milieu de manière uniforme, c’est pourquoi l’on
parle de la « cuisson » des milieux.

Certains composés comme les micro-éléments ou oligo-éléments (B, Mn, Zn, Cu, Ni, Co,
Mo, Al, I, Fe) , certaines vitamines et régulateurs de croissance sont requis en si petite
quantité qu’il est impossible de les peser. On doit donc les concentrer préalablement sous
forme de solutions-mères . Par la suite, on pourra puiser à même ces solutions-mères la
quantité requise d’agent actif pour chacune des formulations de milieu recommandé.
Comme il peut être long et fastidieux de peser les produits nécessaires à chaque fois que
l’on fait un milieu, on utilise couramment des solutions où tous les ingrédients sont
incorporés.

3.1 Solution-mères de macro et micro-éléments, fer et vitamines pour le milieu MS

Macro-éléments (MS) - ( 20 X , tableau 1 : Milieu MS )

q Verser approximativement 600 ml d’eau distillée déionisée (DDH2O) dans un bécher


de 1 litre.
q Peser et dissoudre chacun des sels indiqués en chauffant légèrement au besoin.
q Transférer la solution à un flacon volumétrique de 1 litre et compléter à 1 litre avec
DDH2O.
q Transférer dans un contenant hermétique. Identifier puis ranger au réfrigérateur.
q Au besoin, pipetter 50 ml de cette solution pour 1 litre de milieu MS.

N.B. : Ne jamais pipetter directement dans le flacon de solution-mère. Verser la quantité


approximative dans un bécher, en pipetter la quantité désirée ; le reste du bécher est rejeté
dans un contenant à rebut.

Micro-éléments (MS) (100 X, voir tableau 1 : Milieu MS )

q Verser approximativement 600 ml de DDH2O dans un bécher de 1 litre.


q Peser et dissoudre chacun des sels indiqués.
q Transférer la solution à un flacon volumétrique de 1 litre et compléter à 1 litre avec
DDH2O.
q Transférer dans un contenant hermétique. Identifier puis ranger au réfrigérateur.
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q Au besoin, pipetter 10 ml de cette solution pour 1 litre de milieu MS.

Fer (MS) (100X, voir tableau 1 : Milieu MS )

q Verser approximativement 600 ml de DDH2O dans un bécher de 1 litre.


q Ajouter quelques gouttes de NaOH (1N) et chauffer jusqu’à ébullition.
q Couper la source de chaleur.
q Ajouter le Na2EDTA et mélanger jusqu’àdissolution.
q Ajouter lentement le FeSO4-7 H2O, et mélanger jusqu’à dissolution.
q Transférer la solution à un flacon volumétrique de 1 litre et compléter à 1 litre avec
DDH2O.
q Ranger dans un contenant ambré (ou recouvert d’un papier d’aluminium) , identifier puis
conserver à température de la pièce.
q Au besoin, pipetter 10 ml de cette solution-mère de fer pour 1 litre de milieu MS.

Vitamines (MS) (10 X, voir tableau 1 : Milieu MS)

q Verser approximativement 70 ml de DDH2O dans un bécher de 100 ml.


q Peser et dissoudre chacune des vitamines indiquées.
q Transférer la solution à un flacon volumétrique de 100 ml et compléter à 100 ml avec
DDH2O.
q Ranger au réfrigérateur dans un contenant hermétique et bien identifié.
q Au besoin, pipetter 10 ml de cette solution pour la préparation d’un litre de milieu MS.

NOTE : En raison de leur sensibilité à la chaleur, les vitamines peuvent être ajoutées au
reste du milieu MS autoclavé. Dans ce cas, les 10 ml de solution-mère de vitamines
seront stérilisés mécaniquement àl’aide de filtres micropores puis ajouté, en conditions
aseptiques, au litre de milieu MS avant gélification.

Conservation : maximum 4 semaines.

Tableau 1 : Milieu MS
Constituant Solution mère Volume à ajouter Concentration
(mg par litre) (ml par litre) finale (mg par litre)

Macro-éléments 20X 50 ml
NH4NO3 33 000 1 650
KNO 3 38 000 1 900
CaCl2 - 2 H2O 8 800 440
MgSO4 - 7 H2O 7 400 370
KH2PO4 3 400 170

Micro-éléments 100X 10 ml
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MnSO4 - H2O 2 230 22.3


ZnSO4 - 7 H2O 860 8.6
H3BO3 620 6.2
KI 83 0.83
Na2MoO 4 - 2 H2O 25 0.25
CuSO4 - 5 H2O 2.5 0.025
CoCl2 - 6 H2O 2.5 0.025

Fer 100 X 10 ml
Na2EDTA 3 730 37.3
FeSO4 - 7 H2O 2 780 27.8

Acides aminée et 10 ml
vitamines 10 X
Glycine 20 mg pour 100 L 2.0
Ac. Nicotinique 5 mg pour 100 L 0.5
Pyridoxine – HCl 5 mg pour 100 L 0.5
Thiamine – HCl 1 mg pour 100 L 0.1

Sucres
Myo-inositol 100
Sucrose 30 000

Agar 10 000

3.2 Régulateurs de croissance


Les régulateurs de croissance utilisés vari eront selon l’essai envisagé. Notons ici que
chaque espèce végétale (voire même variété) peut exiger une combinaison particulière de
régulateurs de croissance. Ainsi, chez une même espèce ou variété, cette combinaison
diffère selon la réponse attendue qu’il s’agisse par exemple de multiplication de tiges,
rhizogénèse ou autre. Suivant la littérature et l’essai envisagé, les types et les quantités de
régulateurs seront déterminés. Ces composés, contrairement aux éléments nutritifs et aux
vitamines, ne sont pas solubles dans l’eau. Ils doivent donc être préalablement
solubilisés dans un solvant approprié.

Si les quantités requises par litre de milieu à réaliser dépasse 2 mg, on peut simplement
peser et dissoudre le régulateur dans le solvant approprié et l’ajouter au reste du milieu.
Si la quantité désirée est inférieure à 2 mg, il est conseillé pour plus de précision de
procéder à la fabrication d’une solution-mère.
Ainsi, on peut concentrer 10, 100 ou 1 000 fois le composé requis dans un volume de 100
ml ou 1 000 ml.

Préparation des solutions-mères de régulateurs de croissance :

q Peser le régulateur de croissance désiré et le dissoudre dans quelques gouttes du


solvant approprié.
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q Étendre avec un peu d’eau, vérifier l’état de dissolution et ajouter un peu de solvant
au besoin.

q Rincer la nacelle une fois ou deux à l’aide du solvant recommandé.


q Compléter au volume prévu dans un flacon volumétrique avec DDH2O.
q Transférer dans un flacon hermétique (identifié) et ranger au réfrigérateur

Conservation : Pour l’AIA, c’est quelques jours et pour les autres 4 semaines au
maximum.
Rangement : Réfrigérateur (4 à 5 o C) ou congélateur.
Plusieurs régulateurs de croissance sont dégradés par la lumière en solution aqueuse.
Plusieurs sont dégradés par la chaleur, mais certains sont stables à120oC (ANA, 2-4-D,
Kin, BAP, Zéa). La gibbérelline et l’AIA sont trop instables pour être conservés de manière
routinière; ne préparer que la quantité requise au moment de l’utilisation.

Tableau 2 :Types de régulateurs de croissance et leur solubilité


Régulateurs Solvants
1. Auxines 2-4-D EtOH ou 1N NaOH
AIA EtOH ou 1N NaOH
AIB EtOH ou 1N NaOH
ANA 1N NaOH
2. Cytokinines Adénine 1.0 HCl ou NaOH
Adénine sulfate NaOH ou HCl
BAP EtOH ou NaOH
BA 1N NaOH
2iP 1N NaOH
Kinétine 1N NaOH
Thidiazuron DMSO
Zéatine 1N NaOH
3. Gibberellines GA3 EtOH

3.3 Volume des solution-mères


Dans la pesée de produits demandant de très faible quantité, on peut parfois contourner le
besoin d’une balance de précision à 0.001g en utilisant une balance moins précise par
exemple à 0.001g ou 0.01 g. Il s’agit alors de préparer une solution-mère du produit en
pesant une plus grande quantité et en opérant des dilutions.

Par exemple vous avez besoin de 0.1 mg

- Solution-mère no.1
• Peser 1 gramme du produit (c’est-à-dire 1 000 mg);
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• Dissoudre avec le solvant approprié et compléter le volume à 100 ml avec de l’eau


distillée;
• Résultat : 1 000 mg / 100 ml donc chaque ml de cette solution contient 10 mg du
produit.

- Solution-mère no.2
• Prendre ensuite 1 ml de cette solution no.1 (10 mg) dans 99 ml d’eau distillée;
• Résultat : 10 mg / 100 ml donc chaque ml de cette solution contient 0.1 mg du produit;
• Il suffit d’ajouter 1 ml de cette dernière solution-mère no.2 afin d’obtenir le 0.1 mg du
produit désiré.

Lorsque vous désirez connaître la quantité de solution-mère à ajouter à un milieu de culture


afin d’obtenir un nombre de milligrammes spécifique, vous devez simplement utiliser la
règle du produit croisé règle de trois). Les deux problèmes suivants vous proposent deux
façons différentes de solutionner cette difficulté.

Problème 1 :
Vous voulez utiliser un total de 3 270 mg de sels pour fabriquer un litre de solution-mère
d’oligo-éléments MS. Pour une recette particulière, vous devez incorporer 32,7 mg (oligo-
éléments MS) au litre de milieu en préparation. Quelle volume de solution-mère devez-vous
utiliser ?

Solution :
3 270 mg = 32,7 mg (produit croisé)
1 000 ml ? ml

1 000 ml X 32,7 mg = 3 270 mg X ?


32 700 = 3 270 X ?

32 700 = ?
3 270
Réponse : 10 ml

Problème 2 :
Vous avez une solution-mère d’auxine dont la concentration est de 1 mg / 100 ml, combien
de millilitres de cette solution devez-vous utiliser, si la recette indique 0,1 mg / l d’auxine ?

Solution :
Il faut d’abord exprimer les concentrations en pourcentage. Ensuite, complétez l’équation
suivante à l’aide des données qui vous sont fournies dans l’énoncé du problème:

Volume utilisé sol.-mère = Concentration prescrite (%)


Vol. sol. Prescrite Concentration sol.-mère

________?________ = _______0.01 %_________


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1 000 ml 1.00 %

1 000 ml X 0.01 % = 1,00% X ?

1 000 ml X 0,01 % = 10 ml
1,00 %

Réponse :10ml

3.4 Préparation du milieu MS pour un volume de 1 000 ml

q Verser approximativement les deux tiers de la quantité d’eau requise (soit environ 600
ml) dans un bécher de 2 litres. L’eau utilisée doit avoir été déminéralisée et distillée
(DDH2O). Agiter.
q Un à la fois, les composés (mis à part le sucre et l’agar) sont ajoutés à l’eau dans l’ordre
prévu sur la feuille descriptive (macro-micro-fer-vitamines-régulateurs). NE PAS
CHAUFFER.
q Pour de meilleurs résultats, on attend la dissolution complète avant l’ajout du composé
suivant.
q Dans le cas d’une solution-mère, ne jamais pipetter dans le contenant
q Dans le cas de composés solides (2 mg et plus) , dissoudre dans le solvant approprié
et rincer les nacelles à l’eau afin de recueillir toutes traces de composés.
q Ajuster le pH du milieu avec du NaOH ou du HCl tout en agitant la solution.
q Si désiré, le milieu peut alors être entreposé au réfrigérateur pour une journée.
q Compléter le volume de la solution à 1 000 ml à l’aide d’un ballon volumétrique. La
solution doit être àla température de la pièce.
q Verser à nouveau le milieu dans le bécher de 2 litres recouvert d’un papier d’aluminium.
q Le déposer sur une plaque chauffante : CHAUFFER ET AGITER.
q Ajouter graduellement le sucrose, attendre qu’il soit complètement dissout.
q Ajouter graduellement l’agar en neige fine en prenant soin de ne pas saupoudrer les
parois internes du bécher. Continuer de chauffer la solution jusqu’à ébullition et
dissolution de toutes les particules d’agar. L’agar est complètement dissout lorsque la
solution redevient claire.
q Transférer le milieu chaud dans les contenants appropriés et identifier.
q Stériliser les contenants à l’autoclave (121oC ; 15 à 20 minutes selon le volume des
contenants).
q Garder le milieu au réfrigérateur jusqu’àson utilisation.

3.5 Préparation du milieu MS pour un volume de 500 ml

q Verser approximativement les deux tiers de la quantité d’eau requise (soit environ 300
ml) dans un bécher de 1 litres. L’eau utilisée doit avoir été déminéralisée et distillée
(DDH2O). Agiter.
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q Un à la fois, les composés (mis à part le sucre et l’agar) sont ajoutés à l’eau dans l’ordre
prévu sur la feuille descriptive (macro-micro-fer-vitamines-régulateurs). NE PAS
CHAUFFER.
q Pour de meilleurs résultats, on attend la dissolution complète avant l’ajout du composé
suivant.
q Dans le cas d’une solution mère, ne jamais prélever directement du contenant
q Dans le cas de composés solides (2 mg et plus) , dissoudre dans le solvant approprié
et rincer les nacelles à l’eau afin de recueillir toutes traces de composés.
q Ajuster le pH du milieu avec du NaOH ou du HCl tout en agitant la solution.
q Si désiré, le milieu peut alors être entreposé au réfrigérateur pour une journée.
q Compléter le volume de la solution à 500 ml àl’aide d’un ballon volumétrique. La solution
doit être à la température de la pièce.
q Verser à nouveau le milieu dans le bécher de 1 litre recouvert d’un papier d’aluminium.
q Le déposer sur une plaque chauffante : CHAUFFER ET AGITER.
q Ajouter graduellement le sucrose, attendre qu’il soit complètement dissout.
q Ajouter graduellement l’agar en neige fine en prenant soin de ne pas saupoudrer les
parois internes du bécher. Continuer de chauffer la solution jusqu’à ébullition et
dissolution de toutes les particules d’agar. L’agar est complètement dissout lorsque la
solution redevient claire.
q Transférer le milieu chaud dans les contenants appropriés et identifier.
q Stériliser les contenants à l’autoclave ( 121oC ; 15 à 20 minutes selon le volume des
contenants).
q Garder le milieu au réfrigérateur jusqu’àson utilisation.

3.6 Préparation du milieu MS avec sachet commercial


Plusieurs compagnies offrent des poudres prêtes à utiliser vendues en sachet pour la
réalisation de milieu. Il faut toutefois apporter une attention particulière au contenu de ces
poudres qui sont généralement décrites àl’aide d’un tableau. En effet, les sachets identifiés
« MS medium » ne contiennent pas les mêmes produits qu’un milieu « MS salts » par
exemple disponibles chez Sigma. Dans ce cas particulier, le sachet « MS salts » contient
tous les sels minéraux (macro et micro-éléments) prescrits par Murashige et Skoog tandis
que le sachet « MS medium » contient en plus de ces sels minéraux, les vitamines décrites
par ces auteurs. Certains sachets comptent, en plus des sels minéraux et des vitamines,
les régulateurs de croissance indispensables à la croissance et au développement des
plantes propres àchacun des stades : initiation d’une culture, multiplication et rhizogénèse.

Ces poudres pré-mélangées présentent de nombreux avantages et sont généralement


fiables à utiliser. Les différents fournisseurs de produits et équipements nécessaires à la
culture in vitro, offrent une gamme de plus en plus variée de ce type de produits dont voici
quelques exemples :

• Murashige et Skoog (MS) basal salts :


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Il s’agit d’un produit intéressant puisque ce milieu est très largement utilisé et
convient à de très nombreuses culture. Il permet l’ajout des produits organiques
(vitamines et régulateurs) spécifiques à la culture convoitée.
• Murashige et Skoog (MS) medium :
Dans le cas où la plante cultivée demande des vitamines de types MS, ce sachet
nous évite la préparation de solutions-mères de vitamines donc une économie de
temps.
• Anderson :
Ce type de milieu s’avère intéressant dans le cas de cultures de plantes
acidophylles. Les sachets contenants uniquement des sels sont disponibles. Aussi
trouve-t-on sur le marché des milieux pré-mélangés pour la culture du Rhododendron
(stades I, II, et III).
• Vacin et Went medium :
Ce mélange de sels minéraux est très utilisé dans la culture d’orchidée,
particulièrement pour le Cybidium.
• Knudson medium :
Utilisé pour la germination des orchidées in vitro
• WMP medium :
Ce milieu « Woody plant medium » (WPM) est plus fréquemment employé dans la
culture des plantes ligneuses mais aussi à l’occasion dans la culture des plantes
vivaces.
• White medium
Milieu de culture à faible concentration en sels minéraux.

Plusieurs milieux sont maintenant vendus pour la réalisation de cultures spécifiques :


• Saintpaulia ionantha;
• Fougère;
• Rhododendron;
• Drosera;
• Kalanchoe;
• Gerbera;
• Begonia;
• Cattleya;
• Poinsettia;
• Lys;
• etc.

Préparation d’un litre de milieu nutritif (sachet commercial)

q Verser 800 ml d’eau distillée dans un contenant de 2 litres.


q Ajouter tout le contenu du sachet contenant le milieu pré-préparé en remuant
constamment.
q Rincer l’intérieur du sachet à l’aide de quelques ml d’eau distillée contenue dans un
flacon laveur afin d’en récupérer toute la poudre.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.17

q Mesurer le pH de la solution et au besoin l’ajuster à la valeur désirée. Si le pH est trop


acide (bas), l’ajuster à l’aide d’une solution de NaOH 1N; si il est trop alcalin (haut),
utiliser du HCl 1N. S’assurer de la bonne dispersion de l’acide ou de la base avant de
tester à nouveau.
q Ajuster le volume à 1 litre àl’aide d’un ballon jaugé.
q Chauffer la solution dans le contenant de départ (2 litres) et ajouter le sucrose
graduellement en remuant constamment.
q Une fois le sucre dissout, ajouter en neige fine la gélose toujours en remuant et chauffer
jusqu’au point d’ébullition. La gélose sera complètement dissoute lorsque le milieu sera
redevenu clair.
q Partager le milieu de culture de façon à obtenir 40 tubes à culture contenant chacun
environ 12 à14 ml.
q Stériliser les tubes (ou autres contenants) à l’autoclave ( ou autocuiseur ) durant 15
minutes à 15 lb de pression ( 121oC )
q Laisser refroidir à la température de la pièce. Les milieu de culture peuvent être refroidi
en pente de 45o s’ils sont simplement maintenus dans cette position lors du
refroidissement.
q Les milieux doivent être conservés au réfrigérateur s’ils ne sont pas utilisés dans la
semaine suivante.
q Dans tous les cas, pour de meilleurs résultats, ils devraient être utilisés dans les deux
semaines suivant leur fabrication.

3.7 La stérilisation
Le maintien des cultures en conditions aseptiques sous entend la stérilisation des milieux
de culture, d’instruments de manipulation et de dissection, d’eau de rinçage, etc.
L’acquisition d’un équipement permettant la stérilisation est donc indispensable au
laboratoire de micropropagation. L’équipement de stérilisation par excellence est sans
conteste l’autoclave. Cependant, compte tenu de son coût d’achat (jusqu’à $5 000), il
convenait ici de trouver un équipement de remplacement efficace à moindre coût. Trois
modes de stérilisation ont donc été testés afin de répondre à notre besoin et les résultats
sont détaillés au chapitre 4 :

• Utilisation d’un bain d’eau bouillante dans lequel les tubes (ou autres contenants)
sont plongés pendant 30 minutes;
• Utilisation d’un micro-ondes d’une puissance de 700W dans lequel les tubes (10 à la
fois) sont chauffés pendant 10 minutes;
• Utilisation d’une cocotte minute (autocuiseur; autoclave à conserve) pendant 15
minutes à 15 lb de pression.

Pour des raisons techniques et pratiques, nous avons retenu l’utilisation de l’autocuiseur
domestique. Son coût est d’environ 130$. Il permet la stérilisation de près d’un litre de
milieu à la fois et il s’utilise sur une cuisinière conventionnelle. De plus, il nous assure
l’atteinte d’une température de 121oC. L’eau bout à 100 oC sauf dans les régions
montagneuses, et ceci est normalement suffisant pour détruire la plupart des moisissures
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.18

et les levures. Toutefois, une température de 115 oC (240oF) est nécessaire pour détruire
les bactéries nuisibles. Durant la stérilisation sous pression, une portion de l’eau dans
l’autoclave ou l’autocuiseur est changée en vapeur et quand l’air est complètement sorti par
le tuyau d’échappement, on place le régulateur de pression. La vapeur qui se dilate créera
de la pression. Quand la pression augmente dans l’autoclave, la température augmente
aussi. Ainsi un régulateur assurant 5 lb de pression permettra à la température d’atteindre
110oC, à 10 lb de pression la température s’élèvera à 115oC et à 15 lb de pression la
température atteinte sera d’environ 121 oC. La technique de culture in vitro exige des
températures de stérilisation de 121 oC. Seule une température aussi élevée permettra la
destruction de bactéries résistantes. Une seule bactérie présente dans un tube à culture
donnera naissance en moins d’une ou deux semaines à une colonie de bactéries visible à
l’oeil nu. La qualité nutritive des milieux de culture permet un essor rapide de la croissance
des micro-organismes qui entre en compétition avec la croissance des végétaux. Il est
donc impératif d’éliminer par stérilisation des milieux tous les micro-organismes.

Le temps de stérilisation est également important. Il convient généralement d’observer un


temps de stérilisation de 15 à 20 minutes à 15 lb de pression afin de s’assurer de la
destruction des bactéries endosporulantes les plus résistantes à la chaleur. Si toutefois le
volume de milieux ou d’eau à stériliser est plus important, par exemple 250 ml par
contenant, il est alors recommandé d’augmenter le temps de stérilisation à 30 minutes
après la mise sous pression de l’autocuiseur.

3.7.1 Stérilisation à l’autocuiseur


Important: Le protocole suivant a pour but de vous informer des principales étapes à suivre
lors de la stérilisation à l’autocuiseur. Il ne doit en aucun cas remplacer le suivi des
instructions d’utilisation du fabricant de votre autocuiseur.

• S’assurer que l’autocuiseur est bien propre et en bonne condition (joint d’étanchéité,
valve…);
• S’assurer que les tubes ou les contenants ne sont pas craqués ou ébréchés et que les
bouchons sont en bonne condition;
• S’assurer que les contenants ne contiennent pas plus de la moitié de leur volume. Les
tubes contiennent généralement entre 12 et 14 ml de milieux;
• Ajuster les couvercles suivant les instructions du fabricant. On dévisse d’au moins ½tour
les couvercles sur les pots Mason;
• Verser 3.5 L d’eau bouillante (ou l’équivalent de 1 1/2 pouce) dans l’autocuiseur avec le
support en place. Placer l’autoclave sur un feu bas;
• Placer chaque contenant debout sur le support dans l’autocuiseur. Les tubes peuvent
être maintenus debout en les attachant par lots de 5 ou insérés debout dans des pots
vides. Toujours utiliser le support pour la stérilisation. Les bocaux ou les tubes peuvent
se briser s’ils sont en contact direct avec le fond de l’autoclave;
• Disposer sur un des contenants un ruban révélateur de stérilisation celui-ci permettra de
confirmer si les conditions de stérilisation ont été atteintes (121oC durant 15 minutes);
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.19

• S’assurer que le tuyau d’échappement est ouvert avant de mettre le couvercle sur
l’autocuiseur;
• Placer le couvercle sur l’autoclave et le fermer solidement. Les poignées du couvercle
doivent être au centre des poignées de la marmite. NE PAS laisser monter la pression
dans l’autoclave avant d’avoir fermé le couvercle solidement en place;
• Pour faire évacué l’air de l’autoclave et des contenants, mettre l’autoclave sur un feu
assez haut pour que la vapeur jaillisse librement par le tuyau d’échappement. Réduire la
chaleur pour maintenir un jaillissement de vapeur modéré. Laisser la vapeur sortir
durant 7 à 10 minutes;
• Déposer le régulateur de pression (15 lb) sur le tuyau d’échappement;
• Si votre autoclave est muni d’une valve de sécurité automatique, elle devrait se soulever
pour sceller la marmite. (Voir instruction du fabricant);
• Faire chauffer l’autoclave jusqu’à ce que le régulateur de pression commence à remuer
gentiment . Ajuster la chaleur afin d’obtenir un rythme lent et régulier. Un feu relativement
élevé est nécessaire pour la plupart des cuisinières. NE PAS toucher et NE PAS
enlever le régulateur de pression durant la période de stérilisation;
• A la fin de la durée de stérilisation, arrêter la chaleur et laisser la pression tomber par
elle même afin qu’il n’y est pas de débordement. La pression est tombée lorsque le
plongeur de la valve de sécurité est descendu et qu’il n’y a plus de vapeur qui
s’échappe lorsque le régulateur est penché;
• Enlever le régulateur de pression du tuyau d’échappement;
• Laisser l’autoclave refroidir 1 à2 minutes et lever le couvercle de l’autoclave de façon à
ce que la vapeur soit éloignée de vous;
• Sortir le matériel de l’autoclave et ajuster les couvercles si nécessaire.

3.8 Matériel et équipement requis

q Plaque chauffante pourvue d’un agitateur (une cuisinière électrique ou au gaz ainsi
qu’un fouet tel qu’utilisé en cuisine);
q Bécher de 2 litres (chaudron 2 L en verre ou en stainless steel);
q Flacon laveur (distributeur à condiments (moutarde…) en plastique dont on perce le
bec d’un trou fin fait à l’aiguille);
q Dispensette ( récipient avec bec verseur pouvant contenir 1 litre de milieu chaud ou
bouteille d’un litre avec goulot pouvant recevoir une pompe en plastique souvent
retrouvée sur les format géant de shampoing );
q Gants isolants (mitaines ou autres pour la cuisine permettant de tenir des contenants
chauds);
q 80 tubes de culture (25 X 150 mm) pour 1 litre de milieu ou 40 tubes pour ½ litre
dans un ratelier (des pots Mason, des petits pots de verre pour la nourriture de bébé,
pot de plastiques autoclavables portant la mention pp);
q pH mètre ( un pH mètre portatif peut-être utilisé mais toutefois beaucoup moins fiable);
q NaOH 1N et HCl 1N (pour ajuster le pH du milieu);
q Autoclave (un autocuiseur domestique d’une capacité de 20 litres ou plus);
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.20

q Balance analytique d’une précision au 10 millième de gramme 0.0001;


q Balance digitale d’une précision au 0.10 gramme;
q Spatule (pour peser les poudres et les sels);
q Nacelles (petits contenants légers en plastique pour contenir les produits à peser);
q Eau déionisée (eau distillée disponible en pharmacie);
q Flacon volumétrique ( 1 000 ml et/ou 500 ml);
q Contenants hermétiques ambrés pour la conservation des solutions-mères;
q Pipettes (1, 5, et 10 ml);
q Ruban à étiqueter et crayon à encre permanente;
q Ruban révélateur de stérilisation.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.21

4. Les constituants des milieux nutritifs

4.1 Les sels minéraux


Les besoins nutritifs des plantes en culture in vitro concernent d’abord les sels minéraux.
Le praticien doit avant toute chose recréer pour la plante un milieu de vie comparable au
sol dont elle sera maintenant dépourvue. Tous les éléments essentiels à sa croissance
doivent donc être incorporés au milieu sans quoi une carence minérale peut survenir. De
plus, le choix des différents sels devra respecter un équilibre ionique afin de favoriser une
croissance harmonieuse sans créer d’inhibition. Les besoins des cultures de tissus en
éléments minéraux ont été étudiés par différents auteurs et le fruit de leurs recherches a
donné lieu à différentes compositions minérales toujours utilisées aujourd’hui. Ces
formulations portent souvent le nom de leurs auteurs tels que GAMBORG (Canada),
GAUTHERET (France), HELLER (France), MURASHIGE et SKOOG (Etats-Unis), WHITE
(Etats-Unis), MOREL (France ), etc. La composition du milieu de culture Murashige et
Skoog est sans doute la plus utilisée car elle convient à un très grand nombre de plantes de
familles botaniques différentes. Ce milieu est très riche en sels minéraux et il convient
souvent de le diluer de moitié ou plus afin d’éviter des effets osmotiques inhibiteurs,
particulièrement chez les espèces àcroissance très lente.

4.2 Les vitamines


Les vitamines sont des substances organiques reconnues pour stimuler la croissance.
Elles sont particulièrement utiles en micropropagation lorsqu’un fragment seulement de la
plante est utilisé pour générer la culture de plantes entières. On comprendra que dans ces
circonstances, la synthèse endogène (par le tissu végétal lui-même) de vitamines risque
d’être insuffisante et que le milieu devra y suppléer en conséquence.
Les vitamines les plus fréquemment utilisées sont la thiamine HCL, la pyridoxine, la biotine,
le pantothénate de calcium et le myo-inositol (le myo-inositol est parfois considéré comme
un sucre). Les concentrations sont souvent faibles et il sera alors nécessaire de fabriquer
des solutions-mères. La conservation de ces solutions-mères pourra se faire au
congélateur en contenants de plastique ou distribuées dans des cubes à glaçon par petits
volumes (exemple 10 ml), puis démoulés une fois gelés et rangés dans des sacs à
congélation. Une fois la solution sortie et décongelée, elle devra être utilisée dans les 2 à 4
semaines qui suivent.

4.3 Les régulateurs de croissance


On les appelle aussi « phytohormones » ou « hormones végétales », mais considérant qu’il
s’agit variablement de produits de synthèse ou de produits synthétiques, il est préférable
d’utiliser le terme régulateurs de croissance. Ces substances sont utilisées à des doses
très faibles (0.01mg/l à 10 mg/l) et nécessitent le plus souvent d’être pesées sur une
balance de précision à 0.0001g. Il est toutefois possible de fabriquer des solutions-mères à
partir de masses s’élevant à 100 mg et d’opérer par la suite une série de dilutions. Les trois
principaux groupes de régulateurs de croissance d’usage fréquent sont les AUXINES, les
CYTOKININES et les GIBBERELLINES. Le choix du ou des régulateurs utilisés ainsi que
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.22

leur quantité est généralement guidé par la littérature. Si l’espèce végétale convoitée ne
figurent pas parmi vos lectures et qu’aucun milieu de culture ne semble disponible à titre de
référence, une première expérience pourrait être tentée en utilisant un milieu de culture
réputé convenable pour une espèce voisine ou pour une plante d’un même genre ou même
d’une même famille botanique.

4.3.1 Les auxines


Rôles in vitro :
• Favorise la croissance de cals, les divisions cellulaires, l’allongement cellulaire
• Favorise le développement de bourgeons adventifs
• Favorise l’enracinement.

• Acide indole-3-acétique (A .I.A.) :


• Substance naturelle pouvant être obtenue par synthèse chimique;
• Auxine relativement faible;
• Se dégrade rapidement à la lumière (oxydation);
• Conservée préférablement dans un contenant ambré (obscurité) au réfrigérateur
(4 -5 oC). Se conserve 7 jours dans ces conditions;
• Soluble dans l’éthanol ou le méthanol (96o).

• Acide naphtalène acétique (ANA) :


• Substance de synthèse stable en solution et à la chaleur (autoclave);
• Auxine forte et très stable;
• Souvent utilisée pour favoriser la rhizogénèse (initiation des racines);
• Conservée au réfrigérateur ou au congélateur;
• Soluble dans l’éthanol ou le méthanol (96o).

• Acide indole-butyrique (A.I.B.) :


• Substance de synthèse relativement stable;
• Auxine relativement faible;
• Soluble dans l’éthanol ou le méthanol (96o).

• Acide 2,4 dichlorophénoxyacétique (2,4-D) :


• Substance de synthèse stable à la chaleur (autoclave);
• Largement utilisée comme herbicide;
• Auxine très forte et dont le niveau toxique est atteint très rapidement;
• Utilisée pour la production de cals surtout;
• Peu soluble dans l’eau. Dissoudre dans l’éthanol. Chauffer légèrement. Diluer
progressivement avec de l’eau;
• Conservée àl’obscurité au réfrigérateur ou au congélateur.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.23

4.3.2 Les cytokinines


Rôles in vitro :
• Stimule les divisions cellulaires;
• Régularise la morphogénèse (acquisition de la forme);
• Stimule la croissance des bourgeons axillaires;
• Contribue au renouvellement de la chlorophylle.

Toutes les cytokinines sont peu solubles dans l’eau et doivent être préalablement dissoutes
dans quelques gouttes de NaOH 1N ou de HCl 1N. Elles sont dégradées par la lumière et
doivent être conservées au réfrigérateur à l’obscurité. Elles sont stables en solutions
aqueuses et à la chaleur (autoclave).

• Zéatine :
• Substance naturelle.

• Isopenthényladédine (2-i-P) :
• Substance naturelle;
• Cytokinine relativement faible.

• Kinétine :
Substance de synthèse.

• 6-benzylaminopurine (BAP) et benzyladénine (BA) :


• Substance de synthèse;
• Largement utilisé en raison de sa grande activité et de son faible coût.

4.3.3 Les gibberellines


Rôles in vitro :
• Favorise le grandissement cellulaire;
• Favorise l’allongement des entre-nœuds;
• Lève la dormance des graines.

Seul l’acide gibberellique A 3 (Ga3) est utilisé.


• Vérifier sa concentration sur l’étiquette;
• Substance de synthèse peu stable en solution aqueuse;
• Devrait être préparée juste au moment de l’utilisation;
• Pourrait être conservée dans l’alcool (éthanol ou méthanol 96o) au réfrigérateur.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.24

4.3.4 Balance hormonale vs réponse physiologique


Ce schéma1 représente les niveaux relatifs d’une auxine et d’une cytokinine nécessaire afin
d’obtenir différentes réponses morphogéniques.
Élevé Faible

Formation de racines sur les


boutures

Embryogénèse

Formation de racines
adventives sur le cal

Initiation de cal chez les


dicotylédones

Formation de tiges adventives

Formation de tiges auxiliaires Élevé


Faible

Auxines Cytokinine

4.3.5 Nomenclature
Les tableaux suivants dressent la liste des abréviations courantes.

Régulateur de Poids moléculaire


croissance (g)

AIA (IAA en anglais) 175.2 Acide indole-3-acétique


AIB (IBA en anglais) 203.2 Acide indole-3-butyrique
ANA (NAA en anglais) 186.2 Acide naphtalène acétique
2,4-D 221.04 Acide 2,4-dichlorophénoxyacétique
2,4,5-T 255.5 Acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique
CPA Acide 4-chlorophénoxyacétique
PIC 241.5 Picloram (acide amino -3,5,6-
trichloropicolinique)
NOA 202.20 Acide 2 -naphthoxyacétique
BTO A Acide 2-benzothiazoléacétique
BA ou 6-BA BA (225.3) 6-benzylaminopurine
ZEA 219.2 Zéatine
GA 346.37 Acide gibberellique
ABA 264.31 Acide Abscissique

1
Source : Georges E.F. et P.D. Sherrington, « Plant propagation by tissue culture », Handbook and directories of
commercial laboratories, Exegetics Ltd, 1984 p. 307.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.25

KIN 215.2 Kinétine


2 iP 203.2 2- iopenthényladénine

Additifs
CH Hydrolysat de caséine
CW Coconut water
EDTA Acide éthylènedinitrilo-tétraacétique
ADE ou Ad Adénine

Formulations
MS Murashige et Skoog (1962)
B5 Gamborg et al. (1968)
ER Erikkson (1965)
WH White (1963)
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.26

4.4 Les sucres


Les tissus végétaux en culture in vitro sont très peu performants au niveau
photosynthétique. Ils produisent de la chlorophylle comme des tissus normaux, mais leur
faible capacité à produire des sucres par photosynthèse est sans doute due à la faible
concentration en gaz carbonique (CO2) des contenants. Ainsi doit-on ajouter au milieu de
culture des glucides sous forme de saccharose (sucrose) afin que la plante les utilisent
comme source d’énergie à défaut d’en produire elle-même. En général, la concentration
prescrite est de 30 g au litre. Le passage à l’autoclave provoque une altération des sucres
par hydrolyse (glucose-fructose) mais cette modification ne semble pas nuire à la
croissance.

4.5 Les géloses


La gélose (ou agar) ajoutée au milieu nutritif permet l’obtention d’un milieu semi-solide ou
solide dans lequel les explants peuvent être repiqués et supportés. En l’absence de
gélose, les milieux liquides doivent être agités (sur de plaque rotative à raison d’une ou
deux tours minute ) afin de permettre l’incorporation de l’oxygène nécessaire à leur survie,
on évite ainsi leur asphyxie. La gélose a l’avantage de retenir très peu les ions mais en
contrepartie il fournit un milieu de vie pauvre en oxygène lorsqu’elle est utilisée à forte
concentration. Une variation de la concentration en gélose (entre 6 et 10 g/litre), a aussi
pour effet de modifier l’équilibre osmotique du milieu créant parfois des problèmes de
vitrification. La qualité d’un milieu gélosé est donc dépendante d’une part de sa fermeté,
indispensable au support des plantes, et d’autre part de sa souplesse, qui facilite la
diffusion des éléments nutritifs. La concentration utilisée varie selon le niveau de pureté de
la gélose et l’objectif de la culture.

4.5.1 Agar-agar
Il s’agit d’une substance naturelle extraite de différentes espèces d’algues marines. On la
classe parmi les sucres parce qu’elle est identifiée comme un polyoside (donc un glucide).
Elle se dissout dans l’eau entre 90 et 100oC. En refroidissant, elle demeure àl’état liqui de
jusque vers 55oC et elle se solidifie en un gel relativement clair au environ de 40oC. Le
milieu gélosé ne peut être porté à ébullition une seconde fois car cette sur-cuisson
entraînerait une dégradation de l’agar qui perdrait alors ses propriétés. De plus, la
solidification du milieu gélosé peut être compromise si le pH de la solution a été ajusté
sous les 4.8. En effet, il semble qu’à des pH aussi bas (plantes acidophiles), l’agar perd de
ses propriétés au moment de l’autoclavage.

À la sortie de l’autoclave, la gélification se fait normalement en 2 à 3 heures, selon le


volume de milieu par contenant. L’agar vendu commercialement contient malgré tout des
impuretés (des ions sulfates, calcium, magnésium, fer, etc.). C’est pourquoi son prix varie
en fonction de la purification du produit. La mention « purifié » est d’une qualité suffisante à
l’exercice de cette technique.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.27

4.5.2 Gels synthétiques (Substituts d’agar)


Il existe présentement sur le marché, de nouveaux produits permettant de solidifier les
milieux de culture. Par exemple, le Gelrite ou Phytagel dont plusieurs auteurs font mention
est dérivé d’une bactérie (Pseudomonas sp). Il s’agit d’un sucre complexe hautement
raffiné. Leur utilisation est intéressante. Elle permet de réaliser un milieu d’une clarté
cristalline, et des quantités avoisinant 2 g/litre permettent d’obtenir une gélification
équivalente à l’agar traditionnel à 7 g/litre. Son prix de revient est le double de celui de l’agar
mais compte tenu qu’on en utilise seulement le tiers de la quantité de l’agar conventionnel,
son utilisation demeure intéressante.

On doit toutefois prendre note que la clarté du milieu réalisé avec ces gels synthétiques
peu faussement laisser croire à une contamination bactérienne autour de l’explant. En effet,
les exsudats produits en cours de culture seront maintenant plus visibles et ne devront pas
être confondus à une quelconque colonie bactérienne. Nos essais nous ont fait préférer le
Phytagel pour sa facilité de dissolution, son prix et le résultat de culture en tout point
comparable à l’utilisation de l’agar conventionnel. Lors de nos essais, nous avons incorporé
2 g de Phytagel par litre de milieu de culture. D’autres auteurs, comme Lydianne Kyte,
suggèrent de recourir à l’usage de l’agar et des gels synthétiques combinés. En effet, Mme
L. Kyte propose l’utilisation de 3 parties de Gelrite pour 1 partie d’agar. Pour satisfaire
cette demande des utilisateurs, la compagnie Sigma offre un nouveau produit, l’« Agar-
gel ». Il s’agit d’une combinaison des deux produits : agar et gel synthétique.

4.6 Charbon activé


Le charbon activé est fréquemment utilisé au stade de l’enracinement (stade III). Plusieurs
praticiens utilisent ce produit tout au cours des stades I, II et III. Le charbon activé est une
substance adsorbante qui permet la neutralisation de produits toxiques exsudés dans le
milieu par la plante. Il peut s’agir plus couramment de substances phénoliques
naturellement produites lors de la taille ou la découpe de certaines plantes, comme les
ligneuses par exemple. En contexte normal, ces substances sont lentement lessivées des
plaies par les pluies ou autrement. Ces substances phénoliques apparaissent après
oxydation de précurseurs présents au site de la plaie et joue le rôle d’antiseptique (toxique
pour les micro-organismes). Il s’agit en quelque sorte d’une défense naturelle des plantes.
Cependant, en culture in vitro ces plantes émettent ces substances toxiques dans un milieu
fermé. On remarque la présence de ces phénols à la base des plantules où elles
s’accumulent dans la gélose formant une zone nébuleuse noirâtre. Selon certaines
expériences, le charbon activé a été tout désigné pour neutraliser l’effet inhibiteur et toxique
de ces substances phénoliques dans le milieu en cours de culture.

Entre autre application, le charbon activé serait bénéfique lors de l’enracinement. À cette
étape, la réalisation d’un milieu opaque et sombre grâce à l’ajout du charbon activé aurait
pour effet d’imiter ces conditions présentes dans le sol où évoluent normalement les
racines.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.28

L’essai conduit dans le cadre de ce projet concerne le stade d’initiation (stade I) de la


culture du Bégonia. Le Bégonia étant fréquemment cultivé sur milieu additionné de
charbon activé, nous avons voulu savoir s’il était avantageux d’en incorporer de manière
routinière. Les essais ont démontré que le plus grand nombre de bourgeons adventifs a été
produit sur les milieux témoins dépourvus de charbon activé. Les concentrations de
charbon activé utilisées pour ces essais étaient de 0.1, 0.2, 0.4 0.6 et 0.8 g par litre de
milieu. Cette réponse des explants de Bégonia s’explique peut être par le fait que dans
son pouvoir d’adsorption, le charbon activé adsorbe aussi d’autres substances telles que
les auxines, certaines vitamines et des cytokinines.
Si toutefois les émissions de substances phénoliques compromettent toute croissance de
votre culture ou même la mort des explants, il serait intéressant de faire l’essai du charbon
activé ou de pré-tremper les explants dans des solutions anti-oxydantes comme une
solution de vitamine C (acide ascorbique) préalablement stérilisées à l’autoclave ou
ultrafiltrée (voir la procédure plus loin dans le texte).

4.7 Les composés organiques divers


Nous présentons ici des additifs de différentes sources comme les acides aminés, les
extraits de protéines, les acides organiques, les produits stimulants de composition mal
définie ainsi que les produits antiseptiques ou antibiotiques.
Les acides aminés (constituants des protéines) et les extraits de protéines (exemple
l’hydrolysat de caséine) sont occasionnellement ajoutés au milieu de culture dans le but de
favoriser l’organogénèse, c’est-à-dire la formation de nouveaux organes (bourgeons,
racines…). L’acide aminé le plus couramment utilisé est la Glycine (C2H5O2) notamment
retrouvée dans les composants organiques du milieu MS. Les acides organiques comme
le citrate et le malate sont parfois ajoutés au milieu de culture.

D’autres produits (à composition mal définie) reconnus pour stimuler la croissance sont
parfois utilisés comme par exemple, des extraits de levure (0,5 à 1g/litre) qui sont une
riche source de vitamines du complexe B; le lait de coco ( 5 à 15 % ) retenue pour sa
teneur en hormones naturelles (auxines, cytokinines) et en vitamines; la peptone une riche
source de protéines. On peut se procurer de l’eau de coco chez les fournisseurs de
produits de laboratoires comme Sigma. Selon les auteurs du livre « La culture in vitro et
ses applications horticoles », on peut préparer du lait de coco en l’extrayant directement de
la noix que l’on achète à l’épicerie. On extrait l’albumen, liquide de la noix, que l’on
autoclave immédiatement et que l’on conserve au congélateur.

4.8 Les produits antibiotiques ou antiseptiques


Les produits antibiotiques ajoutés au milieu comme la tétracycline, streptomycine,
polymyxine-B, etc. sont souvent utilisés en combinaison afin de lutter contre des bactéries
endogènes des plantes. Il arrive occasionnellement que certaines plantes (les plantes
ligneuses plus spécialement) contiennent des bactéries qui s’échappent dans le milieu
nutritif, et se développent en colonies suffisamment importantes pour compromettre la
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.29

culture. Les produits antibiotiques ajoutés au milieu comme la tétracycline, streptomycine,


polymyxine-B, etc. sont souvent utilisés en combinaison afin de lutter contre ces bactéries
endogènes des plantes (à l’intérieur de la plante). Mais ces produits antibiotiques sont
coûteux et sont souvent contournés par les bactéries qui leur deviennent résistantes.

Des recherches sur Internet ont permis trouver d’autres moyens de lutte contre ces
bactéries endogènes. Nous avons fait l’essai d’hypochlorite de sodium (5.25%)
directement ajouté au milieu de culture avant l’autoclavage à raison de 2 ml/ litre de milieu. Il
s’agissait de la culture du lilas. Les 40 tubes à culture contenant du Javel sont demeurés
sans contamination tandis que des 40 tubes sans Javel, 5 ont été contaminés par des
bactéries ou des moisissures. Bien qu’il ne s’agisse que d’un seul essai, le Javel semble
démontrer une certaine capacité à contrôler le développement des micro-organismes.
Pourrait-il être efficace contre les bactéries endogènes proprement dites ? D’autres
essais devront en faire la démonstration.

Un autre produit, le PPM (Preservative Plant Mixture ) vient de faire son apparition aux
États-Unis. Il est vendu par la compagnie Plant Cell Technology, Inc. de Washington D.C..
Ce produit est vendu comme un préservatif/biocide stable à la chaleur (pouvant donc être
autoclavé). Les fabricants précisent qu’il ne s’agit pas d’un antibiotique mais qu’il prévient
la germination des spores de bactéries et de champignons et qu’il tue les cellules
bactériennes et mycéliennes. Il est spécialement conçu pour enrayer les contaminations
provenant de l’air ambiant, de l’eau, des contacts humains et même, à forte concentration il
peut enrayer les contaminations endogènes. Le produit est, dit-on, spécialement conçu
pour la culture in vitro de tissus végétaux et n’est pas phytotoxique.
Les doses proposées sont de 1 à 2 ml par litre de milieu pour une utilisation routinière; et
de 5 à 20 ml pour l’élimination des bactéries endogènes. Son prix est de $1.00 / ml. Nous
avons fait l’essai du produit à raison de 12 ml / litre pour la culture du lilas qui présentait une
contamination endogène. Tous les explants ayant été cultivés dans le milieu de culture
contenant du PPM ont en effet été exempts de contamination bactérienne ou fongique,
tandis que tous les autres explants ont été contaminés. Les explants traités n’ont pas
montré de signe de toxicité. Nous avons donc tenté un autre essai cette fois avec une
culture de Saintpaulia en stade de multiplication. Le milieu a été additionné de 10 et 16
ml / litre de PPM et un lot témoin sans PPM. Le transfert des plants a été réalisé par des
gens non initiés à la technique et dans un laboratoire de classe sans utilisation de la hotte à
flux laminaire. Voilà pourquoi nous avions augmenté les doses de PPM. Les milieux
enrichis de 10 et de 16 ml de PPM ont été exempts de toute contamination à l’exception
des spores de champignon qui ont germé àla surface des explants. Mais la surface de la
gélose n’a permis aucun développement. Cependant tous les explants sans exception ont
montré une forte toxicité à de telles doses. Les tissus ont nécrosé (du moins la partie au
contact de l’agar) en 24 à48 heures. Les milieux sans PPM ont été contaminés dans une
proportion de 70 % mais leurs explants se sont développés normalement. Des doses aussi
fortes pour les espèces herbacées comme le Saintpaulia seraient peut-être à proscrire.
Mais à la lumière de ces résultats, ce nouveau produit se montre très efficace pour lutter
contre les contaminations mais à quelle dose, avec quelle culture, de manière routinière, au
stade de l’établissement de la culture seulement?
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.30

5. Les contenants

Une variété de contenants peuvent être utilisés pour réaliser la culture in vitro. Le choix du
type de contenant dépend de plusieurs facteurs :
• Il doit être autoclavable;
• Il doit laisser passer la lumière;
• Il doit s’ajuster à la taille et au nombre d’explants;
• Son obturation doit assurer l’asepsie;
• Il doit se nettoyer et se manipuler facilement;
• Si possible, il doit être réutilisable;
• Il doit être peu coûteux.

De manière générale les tubes à culture (25mm x 150mm) sont largement utilisés au stade
de l’initiation d’une culture aseptique (stade I). Les désinfection de surface des végétaux
avant leur première introduction in vitro est souvent difficile à réussir. Aussi, ont-ils
avantage à être mis en culture individuellement pour ne pas faire chuter le taux de réussite
par une contamination secondaire, car un explant contaminé nous forcerait à jeter tous les
autres du même récipient. Une fois l’asepsie réussie, les explants peuvent être transférer
dans des récipients plus grands.

5.1 Pots de bébé


Lors de nos essais nous avons expérimenté l’utilisation de pots de verre (nourriture pour
bébé) avec couvercles Nalgène résistants àl’autoclave spécialement conçus pour ce type
de pots. Nos résultats sont mitigés. L’ouverture des pots n’apparaît pas toujours uniforme, il
faut donc trier les couvercles afin de trouver un ajustement convenable. On note de 10 à 20
% plus de contaminations si l’on compare à l’usage de tubes ou de contenants GA7 et la
manipulation est plus laborieuse pour la stérilisation (les pots sont manipulés
individuellement). Chaque pot peut abriter de 3 à 4 plantes selon l’espèce. Ce choix s’avère
cependant intéressant pour le travail à petite échelle puisqu’ils sont peu coûteux et assez
faciles à trouver.

5.2 Pots à conserve (Mason)


Dans la catégorie pot de verre, notons aussi l’usage fréquent de pots àconserve (Mason).
On trouve chez Sigma des couvercles résistants à l’autoclave qui se visse sur
l’embouchure. Ils répondent bien à l’ensemble des critères de sélection mais sont
cependant volumineux à manipuler sous la hotte compte tenu qu’il est périlleux de les
empiler. Ils peuvent accueillir jusqu’à 12 ou 15 explants. La gélose est généralement
solidifiée dans le pot lorsqu’il repose sur le côté en ayant soin que celle-ci n’atteigne pas le
goulot. Danc ce cas, les risques de contamination sont élevés lors du repiquage.
L’avantage de ces pots est sans doute leur faible coût.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.31

5.3 Pots de boucher


Une autre alternative intéressante serait l’achat de pots de plastique translucides
autoclavables (pots de boucher dans lesquels on retrouve les cretons, le vrac ..).

Selon Bhojwani et Razdan2, certains contenants en plastique peuvent en effet être stérilisés
par la chaleur. Ils font mention des matières suivantes :
• Polypropylène;
• Polyméthylpentène;
• Polyallomère;
• Tfzel ETFE;
• Teflon FEP;
• Produits de marque « Nalgene » et « Thermolyne apparatus ».

Tous ces produits plastiques résistent àdes autoclavages répétés mais seuls les produits
faits de Teflon FEP résistent à la chaleur sèche. Les auteurs précisent en outre que les
contenants faits de polycarbone perdent peu à peu leurs propriétés élastiques et que par
conséquent, les cycles d’autoclavage doivent être limités à une durée de 20 minutes. On
retrouve sous les pots et les couvercles un code de 2 à 4 lettres moulées. Elles
correspondent au type de plastique composant le contenant. Le tableau suivant liste les
caractéristiques propres à quelques-uns de ces plastiques. Rappelons ici que la
température de l’autoclave doit atteindre 121oC afin d’assurer l’asepsie.

Table 3 : Caractéristiques des plastiques


Code Nom des résines Température max. Transparence Autoclave Stérilisation
Plastique Plastique d’utilisation (oC) Chaleur sèche
LDPE Low density 80 Translucide Non Non
Polyethylene
HDPE Hight density 120 Translucide Non Non
Polyethylene
PP Polypropylene 135 Translucide Oui Non
PMP Polymethylpentene 175 Clair Oui Non
(« TPX »)
FEP Teflon FEP 205 Translucide Oui Oui
Fluorinated ethylene
propylene
ETFE Tefzel ETFE 150 Translucide Oui Oui
Ethylene-
tetrafluoroethylene
PSF Polysulfone 165 Clair Oui Non
PA Polyallomer 130 Translucide Oui Non
PVC Polyvinyl chloride Clair Non Non

2
Bhojwani S .S., et Razdan M.K., « Plant tissue culture :theory and practice », Elsevier,
New-York, 1983, 502 pp.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.32

Nos essais de pots de plastique ont été effectués avec des contenants codés « PP ».
Nous les avons utilisés pour la stérilisation d’eau de rinçage pour des volumes de 250 ml.
De tels volumes nécessites une durée de stérilisation plus longue, soit 30 minutes. Tel que
décrit par Bhojwani et Razdan pour les contenants de polycarbone, une telle durée de
stérilisation a entraîné la déformation des pots. Nous suggérons donc, pour de meilleurs
résultats d’utiliser des pots de verre (de type Mason) pour stériliser des volumes de 150 ml
et plus par contenant.

Toutefois, ce type de contenant (pot de boucher) étant facilement accessible et très peu
coûteux, il demeure très avantageux pour la culture in vitro à l’échelle commerciale. D’autant
plus que les volumes de milieux nutritifs par contenant ne dépasse guerre 100 ml, et
peuvent donc être adéquatement stérilisés à 121oC pour une durée de 20 minutes.

Règle générale, les dimensions des récipients seront choisies en fonction du nombre et de
la taille des explants. Un méristème d’un millimètre de diamètre pourrait rapidement de se
dessécher dans un contenant trop grand. Idéalement les méristèmes sont disposés dans
de petits tubes ( 4 ml de milieu) dits à hémolyse. Suite à leur croissance, on pourra
transférer les nouvelles plantules dans des tubes plus grands (25 X 150 mm) ou dans des
contenants de plus grande capacité (jusqu82’à 20 plantules par pot). Le plus souvent les
tubes à culture sont fermés au moyen de bouchons en matière plastique résistant à
l’autoclave qui permettent cependant un minimum d’échanges gazeux avec l’air ambiant.
Des fermetures trop étanches sont parfois àl’origine de troubles de culture, par exemple si
l’espèce en croissance est réputée dégager naturellement un fort taux d’éthylène. En effet,
l’éthylène est une substance naturelle à caractère hormonal, inhibiteur de la croissance.

6. Préparation des solutions stérilisantes

Afin d’obtenir une culture aseptique, les tissus végétaux à mettre en culture doivent être
« stérilisés » en surface, c’est-à-dire débarrassés des bactéries ou spores de champignon
(moisissures) qui adhèrent à leur surface. Il s’agit de la partie la plus difficile de
l’établissement d’une culture in vitro. Le défit est de désinfecter le végétal sans
compromettre sa survie.

Il faut d’abord savoir que :


• Le degré d’infection des tissus en surface est très variable;
• Les parties aériennes sont généralement les moins infectées;
• Il est préférable d’utiliser les nouvelles pousses car elles sont relativement plus
propres que les plus âgées;
• Les plantes provenant de la serre sont souvent plus propres que celles qui viennent
du champ;
• Plus l’explant est petit, plus les chances de contamination sont faibles; mais plus
l’explant est gros, plus les chances de reprise sont grandes;
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.33

• La concentration la plus faible de solution de javel qui assure l’asepsie, devrait être
celle qu’on utilise, puisque le matériel végétal peut être brûlé si la concentration es
trop forte.

La littérature fournie souvent les concentrations adéquates à utiliser mais ce n’est pas le
cas, seule l’expérimentation à différentes concentrations vous procurera l’information. Les
explants sont le plus souvent désinfectés par immersion dans une solution de javel
commercial (hypochlorite de sodium Na OCl) dont la teneur varie selon la marque de
commerce entre 4 et 6 %. La concentration finale de la solution de javel se situe
généralement à 0.5%.

D’autres produits peuvent être utilisés :

• Alcool éthylique ou isopropylique 70 % ( trempage 20 secondes, utilisé comme


agent mouillant)
• Hypochlorite de calcium 0.8 % ( produit très intéressant car il pénètre très peu les
tissus mais difficile à trouve r et long à préparer)
• Chlorure mercurique HgCl2 0.01 % ( poison violent ! ) (doit être utilisé sous une
hotte chimique, très difficile à éliminer de la surface des végétaux) À déconseiller,

6.1 Préparation d’une solution de javel


Le javel se trouve facilement en contenant de plastique dans les épicerie. On trouve sur
l’étiquette la concentration d’hypochlorite de sodium, laquelle peut varier d’une marque de
commerce à l’autre. Plus couramment il s’agit de 5.25 % d’hypochlorite de sodium. Pour
préparer la solution désinfectante à environ 0.5 % , c’est-à-dire une partie de javel pour 9
parties d’eau préparée comme suit :

Pour fabriquer 1 litre de solution :

• Mesurer 100 ml de javel à l’aide d’un cylindre gradué (ou d’une tasse à mesurer)
• Ajouter 900 ml d’eau afin de compléter le volume à 1 000 ml.(l’eau du robinet peut
faire l’affaire)
• Bien mélanger (les deux liquides n’ont pas la même densité)
• Préparer cette solution juste au moment de l’utiliser puisqu’elle perd rapidement de
l’efficacité.

6.2 Préparation de l’alcool 70 %


L’alcool recommandé est l’alcool éthylique (éthanol) ou l’isopropanol. On ne doit jamais
utiliser l’alcool méthylique (méthanol) pour stériliser ou flamber. Le méthanol peut être
utilisé dans les dissolution de régulateur de croissance seulement.

L’alcool éthylique est généralement vendu à une concentration de 96%. Ses propriétés
antiseptiques sont optimales à une concentration de 65 à 70% soit une dilution de 7 parties
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.34

d’alcool dans trois parties d’eau. Donc pour fabriquer 1 litre d’une solution d’alcool 70 % ,
on mélange 700 ml d’alcool 96% à300 ml d’eau (distillée ou non). En pharmacie, on peut
aussi trouver de l’alcool à friction qui est l’isopropanol à 70% mais qui est moins
recommandable que l’alcool éthylique.

6.3 Préparation d’une solution anti-oxydante


• Dissoudre 100 mg d ‘acide ascorbique et 150 mg d’acide citrique dans 1 litre
d’eau.
• Stériliser la solution avant son utilisation sous la hotte. La stérilisation se fait par
ultrafiltration dans la plupart des cas.
• Sous la hotte, avant de découper les explants, tremper les végétaux dans la solution
antioxydante afin d’éviter le noircissement des tissus.

7. Stérilisation de la hotte

La hotte à flux laminaire doit être préparée de préférence 30 minutes avant son
utilisation.

• Vaporisation à l’alcool 70% de l’intérieur des parois verticales (à l’exclusion du filtre) et la


surface de travail;
• Mettre le moteur en marche;
• Vaporiser à l’alcool 70o tous le matériel et les instruments nécessaires tels que :
• Scopule métallique (servira de support);
• 2 scalpels;
• 2 pinces à long manche ( 12 pouces );
• brûleur à alcool;
• alcool àflamber (environ 125 ml dans un contenant de verre à base stable);
• pièce de tissu coton fromage (imbibée d’alcool servira au nettoyage de la surface
de travail);
• pétris ou surface de travail stérile;
• binoculaire (25X) et instruments de dissection si nécessaire;
• eaux stériles (3) s’il y a lieu.

8. Manipulations des végétaux sous la hotte

8.1 Matériel requis


• Matériel végétal;
• Récipient contenant 100 ml d’alcool éthylique 70o;
• Pince longue;
• Chronomètre;
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.35

• Récipient contenant environ 200 ml d’une solution d’hypochlorite de sodium (Javel)


à 0.5%;
• Plaque avec agitation (ou agitation manuelle);
• Tween-20 ou savon liquide (quelques gouttes);
• 3 récipients d’eau stérile (contenant environ 300 ml chacun);
• Pétris stériles ( ou papier ciré brun découpé en carré de 20 cm de côté enveloppés
dans du papier d’aluminium et stérilisés par paquet de 3 à 5 unités);
• Vaporisateur contenant alcool 70 %;
• Ouate hydrophile ou coton fromage;
• Récipient de verre contenant environ 125 ml d’alcool 96o (pour flamber les
instruments);
• Lampe à alcool;
• Instruments : 2 pinces longues; 2 scalpels; 1 scopule.

8.2 Stérilisation des végétaux

Avant de commencer à travailler…


Se laver les mains au savon antiseptique puis remonter les manches de la blouse jusqu’au
dessus des coudes; on porte un sarrau.

• Préparer les explants tel que décrit dans la littérature;


• S’il s’agit d’une espèce pubescente : tremper les explants dans l’éthanol 70 %
pendant 20 secondes (l’alcool agira ici comme agent mouillant);
• De l’alcool, transférer directement les explants dans une solution d’hypochlorite de
sodium à 0.5% à laquelle on a ajouté quelques gouttes de Tween-20 ou de savon.
Les explants devront rester dans cette solution (en agitation ou en rotation) pendant
5, 10 , 12 ou 15 minutes selon les recommandations.

Pendant l’attente ….
On maintient les cheveux longs attachés et on enlève montre et bracelet. Au moment de
travailler sous la hotte, on porte des gants de plastique que l’on vaporisera fréquemment à
l’alcool 70% et systématiquement après avoir été en contact avec du matériel non stérile
(cheveux, vêtements, verrerie…). On stérilise tous les instruments par trempage dans
l’alcool 96% puis passage à la flamme. Les instruments ainsi stérilisés repose sur une
scopule (support métallique) qui a préalablement été flambée à ses deux extrémités. Les
instruments sont toujours doublés pour permettre le refroidissement de l’un tandis que
l’autre est en usage. Un instrument chaud peut endommager les tissus vivants. On ne
trempe jamais un instrument chaud dans l’alcool, celui-ci pourrait prendre en feu.

Manipulations de l’explant…
• Le récipient contenant les explants est ensuite amené sous la hotte après avoir été
vaporisé à l’alcool 70%.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.36

• En évitant toute contamination, les explants sont transférés dans un premier pot d’eau
stérile pour une durée de 5 minutes; puis dans un deuxième et un troisième pot d’eau
stérile pour une durée de 5 minutes chacun.
• Les transferts s’effectuent à l’aide d’une pince longue tenue entre le pouce, l’index et le
majeur. Les pots sont placés en diagonale l’un par rapport à l’autre, et le transfert
s’effectue du premier (que l’on maintient à angle) au deuxième pot, sans que la main ne
passe au-dessus de l’ouverture des pots.
• Après le troisième et dernier rinçage en eau stérile, les explants sont transférés un àla
fois sur une surface de travail stérile (pétri ou autre), découpé de la façon décrite (apex
de tige, nœud,…)
• Transfert de l’explant sur la gélose :
• La pince longue tenue entre le pouce, l’index et le majeur, permet au petit doigt de
cette même main de prendre le bouchon du tube de façon à ne pas le déposer sur la
table, ce qui risque de l’infecter.
• De l’autre main, on chauffe le col du tube à inoculer
• À l’aide de la pince, on dépose l’explant sur le milieu en prenant le minimum de
temps; la rapidité est une des conditions de la réussite des cultures
• Tout explant qui sera tombé sur la table, ou qui aura touché autre chose que le
papier ou le pétri stérile, sera éliminé
• Si l’on devait poser un bouchon sur la table, il devrait être déposé à l’envers
• Avant de remettre le bouchon, on flambe à nouveau l’ouverture du tube (on ne flambe
pas l’embouchure des pots seulement des tubes)
• On veillera àchanger la surface de travail stérile (pétri ou autre) tous les 3 ou 4 explants
environ et à stériliser les instruments encore plus fréquemment.
• Une fois le travail terminé, on identifie la culture, on inscrit la date de l’inoculation et on
place les explants en chambre de culture.

8.3 Conditions et difficultés de l’asepsie


La technique de culture in vitro exige beaucoup de soin pour le maintien des culture en
condition d’asepsie. Pour quiconque entreprend ses premières expérimentations, plusieurs
gestes et précautions semblent superflus. Mais il faut toujours se rappeler que les micro-
organismes sont partout (spores de champignon, bactéries). Il ne suffit pas d’instruments
ou d’une surface de travail propres, mais bien stériles sans quoi un seul micro-organisme
en contact avec la gélose finira par envahir le milieu entraînant la mort du plant. Ainsi, il vaut
mieux au début respecter le maximum de règles, quitte à les simplifier par la suite selon son
expérience personnelle.

Quelques règles utiles :


• Les pots Mason contenants de l’eau stérile peuvent être conservés plusieurs mois s’ils
sont fermés par des couvercles à filet (vissant)
• Si l’eau stérilisée dans des pots de plastique résistants à l’autoclave ne devrait pas être
conservée plus de quelques jours
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.37

• Les papiers de boucher (cirés d’un seul côté) et découpés en carré en guise de surface
de travail seront stérilisés à l’avance à la condition d’être généreusement emballés dans
le papier d’aluminium
• Tout matériel introduit sous la hotte devrait être vaporisé à l’alcool 70% (si possible plus
de 15 minutes avant le début du travail)
• Les vêtements ne devrait pas pendre au-dessus de la surface de travail dans la hotte :
les fibres textiles transportent de nombreux germes
• On évite les grands gestes et l’entrée du corps dans l’enceinte de la hotte : risques
élevés de transporter des germes
• On vaporise nos gants chaque fois que l’on désire réintégrer notre place sous la hotte
• On nettoie régulièrement la table de travail à l‘alcool 70% à l’aide du chiffon coton
fromage en commençant par le fond de la hotte et en finissant vers soi.
• On ne vaporise pas dans la hotte si le brûleur est allumé. DANGER
• On prend l’habitude dès le début de déplacer les mains parallèlement l’une par rapport à
l’autre afin d’éviter le passage au-dessus des instruments stériles, de la surface de
travail dans laquelle on découpe les végétaux, ou les embouchures des pots d’eau
stérile : bien que les gants soient vaporisés à l’alcool ceci ne garanti aucunement leur
stérilisation. La peau morte est aussi porteuse de germes ne l’oublions pas !
• Changer fréquemment la surface de travail (tous les 3 ou 4 explants) contribue aussi au
succès de la technique, particulièrement pour les débutants.

8.4 Les infections et quelques unes de leurs causes3:


Lorsque l’on a des cultures infectées, cela peut provenir de différentes causes. Dès
l’apparition des symptômes, on regarde d’abord s’il s’agit d’un champignon (moisissure)
ou d’une bactérie. S’il s’agit d’un champignon, on voit un développement mycélien qui a
une texture feutrée, souvent blanche ou grisâtre. Si le feutrage est vert, il s’agit sans doute
du Penicillium. Si le feutrage présente des petits grains noirs (fructifications), il peut s’agir
du Rhizopus nigricans qui se multiplie très vite et qu’il faut détruire à l’autoclave sans
tarder.

S’il s’agit d’une bactérie, on voit alors un voile d’aspect laiteux, développé à l’intérieur du
milieu et à la surface. Ce voile est quelquefois coloré (rose, jaune, orangé …). On regardera
ensuite si l’infection part de la zone de contact entre les tissus et le milieu, et si oui, ce sont
les tissus eux-mêmes qui sont la source de l’infection. Si l’infection part d’un point
quelconque du milieu, la source de l’infection peut être soit l’air, soit une mauvaise
stérilisation du milieu, soit une infection de l’air ambiant par l’intermédiaire de l’eau de
condensation au niveau du couvercle. Dans certains cas, rares heureusement, des spores
de certaines bactéries peuvent résister à l’autoclave; il faudra alors stériliser la verrerie à
l’eau de Javel. Lorsque l’on voit un développement de mycélium de Penicillium, cela
provient de l’air et indique une mauvaise manipulation. Les exemples de mauvaises

3
Auger et al. « La culture in vitro et ses applications horticoles », technique et
documentation-Lavoisier, 1989, Paris p.61.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.38

manipulations sont nombreux : bavardage pendant le travail sous la hotte à flux laminaire,
contact des tissus végétaux avec des doigts, mauvaise stérilisation des instruments qui
portent alors les micro-organismes de l’explant infecté sur les autres.

En cours de culture, on peut ne voir apparaître aucune trace de voile bactérien, alors que
les bactéries sont présentes dans les tissus. Dans ce cas, le milieu de culture utilisé ne
permet pas le développement de la bactérie; toutefois, on peut permettre son expression
en ajoutant de la peptone à 2 g/L dans le milieu (la peptone est un constituant classique des
milieux de culture des bactéries). On fera ensuite le tri en éliminant les tubes infectés, et on
obtiendra ainsi une collection de tissus indemnes de bactéries.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.39

9. Inventaire global du matériel et des équipements

L’inventaire de la verrerie, du petit matériel et des plus gros équipements peut varier d’un
laboratoire à l’autre suivant sa capacité d’achat, le nombre d’utilisateurs ainsi que
l’importance que prend la micropropagation dans l’entreprise.

Le développement du laboratoire peut s’effectuer par étapes. Des acha ts minimum sont
prévus au début, les premières expérimentations sont faites avec une ou deux espèces
végétales tout au plus. Bien que la culture des espèces choisies déjà expérimentées
ailleurs, comme toute technique, elle devra être éprouvée sur place, dans l’entreprise, avec
les équipements choisis dans l’environnement (chambre àculture) prévu. La mise au point
du nouveau laboratoire demande quelques mois d’utilisation.

Le tableau qui suit présente une gamme de matériel, produits et équipements parmi
lesquels on choisi ce qui se prête le mieux à notre entreprise.
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.40

Table 4 : Liste de matériel et d’équipements


Matériel divers Format Quantité Fournisseur No.Catalogue Prix 1999 Utilisation

Tubes à culture 25X150mm 500 Sigma C 5916 80/caisse Culture stade I


$ 77.20
Bouchons pour tubes 25X150mm 500 Sigma C 1934 500/caisse Obturation des tubes
Pipette 5 ml 1
Pipette 10 ml 1
Ballon volumétrique 50 ml 1 Fisher 10-198-52A $17.97 Jauger les liquides
Plastic/autoclave (sol-mères; milieux…)
Ballon volumétrique 100 ml 1 Fisher 10-198-52C $19.33 Jauger les liquides
Plastic/autoclave
Ballon volumétrique 500 ml 1 Fisher 10-198-52F $28.84 Jauger les liquides
Ballon volumétrique 1 000 ml 1 Fisher 10-198-52G $37.00 Jauger les liquides
Distributeur pour pipette Jusqu’à 10ml 1 Sigma P 7924 $22.00 Pipetter les liquides
Bécher 1 litre 1 Fisher 02-540-P $6.88 Cuisson des milieux sur plaque
Bécher 2 litres 2 litres 1 Fisher 02-540-R $13.61 Cuisson des milieux sur plaque
Pots Mason Quincaillerie Contenants à culture ou eau stérile
Couvercles NALGENE 12 Fisher 02-923-14H $18.72 Obturer les pots Mason pour culture ou
Pour pots Mason eau stérile
Flacon laveur 250 ml 1 Fisher 03-409-10D $3.15 Rincer les nacelles à l’eau distillée
Ruban stérilisation Rouleau 1 Labcor P 08277-62 $4.40 Révélateur de stérilisation
Lampe à alcool 1 Fisher 04-245-AA $7.95 Stérilisation des instruments sous la
hotte
Gants jetables latex S-M-G 100/bte V.W.R.Canlab 32900-000 $8.50 Travail sous la hotte
Masque quicaillerie 50/bte $30.00 Travail sous la hotte
Pinces longues 12 po. 12 po. 2 Sigma F-4642 $62.40 Manipulation des explants
Manche scalpel Manipulation des explants
Lames pour scalpel Manipulation des explants
Pinces courtes 2 Sigma F-3767 $89.40 Dissection des explants
Baby jars 100 Sigma V-8630 $46.20 Pots à culture
BBjars couvercles MAGENTA 100 Sigma V-8648 $49.30 Obturation pour pots bébé
Ratelier métal (48 tubes) 48 tubes 1 Carolina D8-19-9337 $23.17 US Support à tubes
Tige d’agitation aimantée 12 po. 1 Sigma Z10-569-4 $11.10 Rapporteur à barre aimantée
Barre aimantée 6 (set) Sigma Z11-534-7 $30.20 Agitation sur plaque
Nacelles petites 500 Sigma W2751 $34.90 Contenants pour pesées

40
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.41

Nacelles grandes 500 Sigma W2876 $58.90 Contenants pour pesées


Cylindre gradué 1000 ml 1 Carolina D8-72-1606 $8.50 Mesurer les liquides (Javel, alcool)
Gants isolants Manipulation des liquides chauds
GA7 25 Sigma V-8505 $81.60 Contenants à culture
GA4 25 Sigma V-8380 $77.00 Contenant à culture
Couvercles GA7 ouGA4 25 Sigma C-0542 $32.50 Obturation des GA7 ou GA4
Ratelier MAGENTA 1/36 tubes 1 Sigma T-8654 $6.50 Support à tubes
Pulvérisateur plastique 1 litre 1 quincaillerie $2.50 Vaporisation à l’alcool
PH mètre (style crayon) Carolina D8-19-9410 $68.23 US Ajustement du pH du milieu
PH mètre Hanna 8417 Ajustement du pH du milieu
Autocuiseur Canadian Tire MIRRO $130.00 Stérilisation
Dispensette Brinkman 2 à 10 ml 1 Fisher 13-688-83 $309.00 Distribution des milieux
Bacti-cinerator Sigma S-3398 $355.00 Stérilisation des instruments
Plaque chauffante & agitation 10 X 10 Cole-Parmer P-84303 $410.00 Cuisson des milieux
Hotte à flux laminaire Individuelle Travail en asepsie
commerciale
Hotte à flux laminaire économi que CIDES $1 700.00 Travail en asepsie
du CIDES
Autoclave conventionnel Cole-Parmer Stérilisation

Produits chimiques Format Quantité Fournisseur No. Catalogue Prix 1999 Utilisation

Ac. Indole acétique (A.I.A.) 5g Sigma I-2886 $15.80 Régulateur


Ac. Indole butyrique (A.I.B.) 1g Sigma I-5386 $10.00 Régulateur
Ac Naphtalene acétique (A.N.A.) 25 g Sigma N-0640 $14.70 Régulateur
Ac. Nicotinique 25 g Sigma N-0765 $7.70 Vitamine
Adénine sulfate 5g Aldrich 14,581-5 $24.80 Facteur de croissance
Biotine 100 mg Sigma B-3399 $17.50 Vitamine
Benzylaminopurine (BAP) 1g Sigma B-9395 $16.00 Régulateur
Chlorure de calcium (CaCl 2-2H2O) 500 g Sigma C-2536 $34.30 Sel
Chlorure de cobalt (CoCl 2-6H2O) 25 g Sigma C-2911 $20.40 Sel
2iP 100 mg Sigma D-7674 $15.10 Régulateur
Na2EDTA-2H2O 100 g Sigma E-6635 $24.60 Chélatl
Glycine 100 g Sigma G-6143 $18.80 Acide aminé
Inositol 100 g Sigma I-3011 $40.40 Vitamine / sucre
Iodure de potassium (KI) 100 g Sigma P-8166 $34.10 Sel
Kinétine (Kin) 100 mg Sigma K-0753 $1121.00 Régulateur

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Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.42

Molybdate de sodium Na2MoO4-


2H2O 100 g Sigma M-1651 $33.80 Sel
Nitrate d’amonium NH4NO3 500 g Sigma A-3795 $30.20 Sel
Nitrate de potassium KNO 3 500 g Sigma P-8291 $38.00 Sel
Panthoténate de calcium 5g Sigma P-6045 $11.40 Vitamine
Phosphate de potassium KH2PO4 100 g Sigma P-8416 $17.70 Sel
Phosphate de sodium NaH2PO4 100 g Sigma S-5515 $17.70 Sel
Pyridoxine HCl 25 g Sigma P-8666 $27.00 Vitamine
Sulfate de cuivre CuSO4-5H2O 250 g Sigma C-3036 $22.00 Sel
Sulfate de fer FeSO 4-7H2O 50 g Sigma F-8263 $7.20 Sel
Sulfate de magnésium MgSO4- 500 g Sigma M-7774 $31.10 Sel
7H2O
Sulfate de zinc ZnSO4-7H2O 100 g Sigma Z-1001 $21.00 Sel
Acide borique H3BO3 100 g Sigma B-9645 $14.90 Sel
Acide folique 1g Sigma F-8890 $11.60 Vitamine
Ac. Gibberellique 500 mg Sigma G-7645 $21.90 Régulateur
Sucrose 1 kg Sigma S-5391 $17.80 Sucre
Agar 500 g Sigma A-1296 $93.50 Gélose
Gelrite 250 g Sigma G-1910 $52.80 Gélose
Phytagel 250 g Sigma P-8169 $50.80 Gélose
MS salts sachet 1L Sigma M-5524 $2.00 Milieu de culture
MS medium sachet 1L Sigma M-5519 $2.70 Milieu de culture
Anderson sachet 1L Sigma A-2670 $2.70 Milieu de culture
PH mètre (style crayon) Carolina D8-19-9410 $68.23 US Ajustement du pH du milieu
PH mètre Hanna 8417 Ajustement du pH du milieu
Autocuiseur Canadian Tire MIRRO $130.00 Stérilisation
Dispensette Brinkman 2 à 10 ml 1 Fisher 13-688-83 $309.00 Distribution des milieux
Bacti-cinerator Sigma S-3398 $355.00 Stérilisation des instruments
Plaque chauffante & agitation 10 X 10 Cole-Parmer P-84303 $410.00 Cuisson des milieux
Hotte à flux laminaire Individuelle Travail en asepsie
commerciale
Hotte à flux laminaire économique CIDES $1 700.00 Travail en asepsie
du CIDES
Autoclave conventionnel Cole-Parmer Stérilisation

42
Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.43

10. Glossaire des termes

• Adénine : Composé azoté constituant des acides nucléiques et utilisé sous forme de
sulfate dans les milieux de culture.
• Adventif : Adjectif utilisé pour décrire les racines, tiges ou autres organes qui se
développent à des endroits inusités sur la plante, par exemple, des tiges se développant
sur des racines, des feuilles ou des cals ou un embryon se développant à partir d’une
cellule autre qu’un zygote.
• Apex de tige : Méristème apical en plus des primordium foliaires sous-jacents.
• Apical, ale : Qui se porte au sommet, àl’apex, à l’extrémité.
• Aseptique : Adjectif signifiant exempt de microorganismes.
• Autoclave : Appareil permettant de faire la stérilisation avec de la vapeur sous
pression.
• Axillaire : Placé àl’aisselle d’une feuille, d’un rameau, par exemple, d’un bourgeon.
• Cal, callus : Tissu issu de la prolifération désorganisée de cellules in vivo ou in vitro.
• Chimères : Plantes dont les tissus n’ont pas tous la même composition génétique.
• Clones : Plants produits de façon asexuée à partir d’un seul plant.
• Déionisée : Dépourvue d’ions.
• Dominance apicale : Phénomène par lequel la croissance des bourgeons axillaires
est inhibée en présence d’un bourgeon apicale sur le rameau.
• EDTA : Agent chélateur, l’acide éthylenediamine tétraacétique. Prévient la
précipitation.
• Exciser : Enlever en coupant.
• Explant ou Explantat : Partie de la plante-mère utilisée pour initier une culture.
• Hormones : Composé organique (naturel) qui à faible concentration commande une
réponse physiologique chez la plante. Ex. Auxines, cytokinines, gibberellines.
• Hybride : Plante issue d’un croisement entre deux cultivars différents
habituellement par reproduction sexuée.
• Indexage : Méthode par laquelle on peut tester des plantes en regard de pathogènes
ou de contaminants.

• Inositol : (C6H6 (OH)6) : Vitamine du complexe B.


• In vitro : Littéralement « en verre ». Maintenant utilisé pour culture de tissu ou
micropropagation.
• In vivo : Littéralement : « en vie ». Utilisé dans le cas de processus qui se produisent
dans un être vivant, donc qui se produisent naturellement.
• Juvénilité : Phase de la croissance d’une plante à graines caractérisée par
l’immaturité et l’inaptitude à fleurir.
• Méristème : Groupe de cellules indifférenciées se divisant activement et donnant lieu
aux différents systèmes (tige, racine, feuille, fleur). Les principaux sont : méristèmes
apicaux (extrémité des tiges et des racines), Méristèmes intercalaires (région des
nœuds, base des feuilles), Méristèmes latéraux (cambiums)

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Micropropagation en entreprise – Cahier de références techniques Édition 1999 p.44

• Méristème Apical : Réfère seulement au dôme méristématique situé au-delà des


primordium foliaires.
• Phénols : Composés organiques qui sont souvent des produits secondaires du
métabolisme et qui sont parfois toxiques (exsudats phénoliques)
• Polysaccharides Polyoside : Groupe d’hydrates de carbone composé de plusieurs
unités de sucres différents.
• Primordium : Organe végétal dans son tout premier stade de différenciation
(singulier : primordia).
• Produits Secondaires : Produits du métabolisme végétal qui ne sont pas reliés
directement à la croissance ou à la reproduction, tels les saveurs, les colorations, les
pesticides, etc.
• Prolifération : Multiplication rapide.
• Protoplaste : Une cellule dépourvue de sa paroi cellulaire mais entourée d’une
membrane.
• Régulateur de Croissance : Composé organique qui influence la croissance et la
multiplication, telles les cytokinines et les auxines. Il est d’origine naturelle ou
synthétique.
• Totipotence : Cellule indifférenciée capable de se développer en plante entière.
• Végétatif : Somatique, non-sexuel.
• Vitrification : Phénomène indésirable qui apparaît parfois en cours de culture donnant
aux tissus une apparence succulente, cassante, gorgée d’eau ou vitreuse.

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