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Développement d’un outil de calcul

pour poutres mixtes avec ouvertures


d’âme
Susana GRANADA KERGUELEN

DÉPARTEMENT GÉNIE CIVIL

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur


Option Génie Civil

Juillet 2009

 : Polytech’Clermont-Ferrand (anciennement CUST) - Département Génie Civil


rue des Meuniers – BP 206 - F 63174 Aubière Cedex (France)
 : Secrétariat : +33 (0)4 73 40 76 87 / 76 90 Scolarité : +33 (0)4 73 40 75 05
 :+33 (0)4 73 40 75 10 - Mèl : dept.gc@polytech.univ-bpclermont.fr
Développement d’un outil de calcul
pour poutres mixtes avec ouvertures
d’âme
Susana GRANADA KERGUELEN

DÉPARTEMENT GÉNIE CIVIL

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur


Option Génie Civil

Juillet 2009

 : Polytech’Clermont-Ferrand (anciennement CUST) - Département Génie Civil


rue des Meuniers – BP 206 - F 63174 Aubière Cedex (France)
 : Secrétariat : +33 (0)4 73 40 76 87 / 76 90 Scolarité : +33 (0)4 73 40 75 05
 :+33 (0)4 73 40 75 10 - Mèl : dept.gc@polytech.univ-bpclermont.fr
REMERCIEMENTS
Ce travail a été réalisé de février à juin 2009 au sein de l’entreprise GAGNE.
J’aimerais avant tout remercier Monsieur Philippe BOLEA, Président de l’entreprise ainsi que
Monsieur Pierre RAYMOND, Directeur du bureau d’études, d’avoir accepté ma candidature
pour ce stage de fin d’études. Mes remerciements vont aussi à mon tuteur de stage, Monsieur
Julien Haury, Ingénieur chargé d’affaires, pour l’aide et les conseils qu’il m’a fourni au cours
de ces cinq mois.

Je remercie de la même façon Monsieur Stéphane MANON, responsable des chargés


d’études et des projeteurs, qui a également suivi cette étude.

J’adresse également mes remerciements à l’ensemble du personnel de l’entreprise


GAGNE pour leur accueil au sein de l’entreprise.

Je remercie enfin mon tuteur de stage, Monsieur Abdelhamid BOUCHAIR, ainsi que
l’ensemble de l’équipe enseignante du C/U/S/T/.

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DEVELOPPEMENT D’UN OUTIL DE CALCUL POUR POUTRES
MIXTES AVEC OUVERTURES D’AME
Susana GRANADA KERGUELEN

C/U/S/T/ - Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur -


- Département Génie Civil – juin 2009 -

- Résumé -

Au cours des dernières décennies, la construction mixte acier-béton a pris de plus en plus d’ampleur
en France comme en Europe. Ceci concerne aussi bien les ponts que les structures de bâtiments à
usage de bureau ou d’habitation. Ce développement est accompagné par la publication de l’Eurocode
4 qui offre à cette technique de construction un véritable cadre de calcul et de dimensionnement.

Parallèlement, l’utilisation de poutres à âmes ajourées est en pleine expansion car la création
d’ouvertures d’âme permet l’intégration des équipements techniques dans la structure, tout en
conservant la hauteur sous plafond prévue. L’avantage économique qui en résulte explique l’essor de
cette technique. Cependant, la réglementation n’a pas suivi l’évolution de la pratique, si bien qu’il
n’existe pas de texte officiel permettant de calculer ce type de poutres. Les principales références
disponibles sont les publications du SCI et du CTICM qui n’ont pas de caractère normatif.

L’entreprise GAGNE, intéressée par la construction mixte utilisant des poutres alvéolaires, développe
depuis deux ans, un programme de calcul de poutres mixtes isostatiques avec ouvertures d’âme. Ce
programme est fondé sur l’EC4 ainsi que sur l’ancienne Annexe N de la version ENV de l’EC3-1-1 et
sur des articles parus dans les revues du CTICM.

L’ancienne version du programme permet le calcul de poutres alvéolaires courantes généralement


utilisées par l’entreprise. Cependant, certains types de poutres ne sont pas couverts. Le but de ce
projet de recherche et développement est d’enrichir le programme pour l’étendre au cas des profilés
dont la section ajourée est de classe 4 et de lui permettre d’intégrer l’utilisation de raidisseurs autour
de l’ouverture. Pour trouver le cadre de justification, il est fait référence au « Guide de
dimensionnement des poutres mixtes comportant des ouvertures d’âme de grandes dimensions »
publié en 2006 à l’issue d’un projet européen financé par le Fonds de Recherche pour le Charbon et
l’Acier.

Dans ce mémoire, les fondements et les justifications du nouveau module apporté au programme sont
exposés. Ensuite, une note détaillée avec l’ensemble des tests types de validation est présentée. Ces
tests sont établis à partir d’exemples de calcul issus du projet européen cité plus haut. Enfin, l’apport
de la nouvelle méthode de calcul est analysé, en vue d’évaluer les avantages de cette dernière
version du programme pour l’entreprise. Le programme, prévu évolutif, pourra être complété dans le
futur pour suivre l’évolution normative. En effet, des travaux de normalisation sur les poutres munies
d’ouvertures d’âme sont en cours et devraient être terminés cette année.

Mots-clés
Poutre mixte – ouverture d’âme – raidissage – instabilité du montant – effet Vierendeel

GAGNE S.A.S. – Constructions métalliques


B.P.62 – Le Puy-en-Velay Cedex
Travaux dirigés par M. Julien HAURY- Ingénieur chargé d’études

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DEVELOPPEMENT OF A CALCULATION TOOL FOR STEEL AND
CONCRETE COMPOSITE BEAMS WITH WEB OPENINGS
Susana GRANADA KERGUELEN

C/U/S/T/ - Paper presented with a view to the passing of the engineering diploma -
- Civil Engineering department – June 2009 -

- Abstract -

During the last decades, steel and concrete composite construction has gained more and more ground
in France as in Europe. This phenomenon concerns bridges as well as office or habitation building
structures. This development has been followed by the publication of Eurocode 4, which offers a true
design basis to this construction technique.

In addition, the use of beams with web openings is currently expanding. This is due to the fact that
web openings allow the incorporation of service ducts within the structural zone of floors. Hence, the
overall floor depth is preserved. The economical advantage which results from this technique is the
main reason of its expansion. However, standards haven’t truly followed the evolution of practice with
the result that there isn’t currently any official publication allowing the calculation of this kind of beams.
The main references available are SCI and CTICM publications, which are not normative.

For the past two years, GAGNE Company, which is interested by the use of composite beams with
web openings, has been developing a calculation program for this kind of beams. The program
calculates simply-supported composite beams with web openings, based on Eurocode 4 as well as on
the former Annex N of Eurocode 3 and on articles from the CTICM’s journals.

The former version of the program allows the design of the beams most commonly used by the
company. However, some types of beams are not included. The aim of this research and development
project is to complete the program in order to design class 4 perforated cross-sections and to allow the
use of stiffeners around the openings. To justify the design, the new version of the program is based
on the “Full Guide for design of steel and concrete composite beams with web openings”. This guide
was published in 2006 as a result of a European research project financed by the Research Fund for
Coal and Steel.

This report exposes the basis and theoretical justifications of the new component of the program. It
also contains a detailed note which presents the validation tests. These tests have been made from
design examples which result from the European project named above. Finally, the report presents an
analysis of the benefits of the new version of the program. The latter will be able to be updated in the
future, so that it takes into account the normative progress. Indeed, standardization projects are
currently led and should be published by the end of the year.

GAGNE S.A.S. – STEEL CONSTRUCTION


B.P.62 – Le Puy-en-Velay Cedex
Works supervised by Mr. Julien HAURY- Studies Engineer

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ______________________________________________ 3
SOMMAIRE ____________________________________________________ 6
LISTE DES FIGURES ____________________________________________ 8
LISTE DES TABLEAUX _________________________________________ 9
INTRODUCTION ______________________________________________ 10
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ______________ 11
I. Poutres ajourées en acier ______________________________________ 12
I.1. Considérations générales _________________________________________________ 12
I.1.1. Principe et mode de fabrication [1][5][9]____________________________________________ 12
I.1.2. Contexte réglementaire _________________________________________________________ 14
I.1.3. Géométrie [15] ________________________________________________________________ 14
I.1.4. Raidissage et renforcement des ouvertures d’âme [15] _________________________________ 16
I.1.5. Considérations relatives au flambement du té comprimé [15] ___________________________ 16
I.1.6. Classification des sections [15] ___________________________________________________ 17
I.1.7. Modes de ruine [15] [6] _________________________________________________________ 18
I.2. Poutres avec ouvertures d’âme isolées ______________________________________ 19
I.2.1. ETATS LIMITES ULTIMES ____________________________________________________ 19
I.2.2. ETATS LIMITES DE SERVICE__________________________________________________ 23
I.3. Poutres avec ouvertures d’âme multiples ___________________________________ 25
I.3.1. Géométrie [15] ________________________________________________________________ 25
I.3.2. ETATS LIMITES ULTIMES [15]_________________________________________________ 26
I.3.3. ETATS LIMITES DE SERVICE__________________________________________________ 31

II. Poutres mixtes ajourées _____________________________________ 32


II.1. Domaine de validité de la méthode [7] [4] ___________________________________ 32
II.2. Limitations géométriques ________________________________________________ 33
II.2.1. Caractéristiques géométriques des ouvertures [7] [4] ________________________________ 33
II.2.2. Rapport des aires des semelles [7] [4] ____________________________________________ 35
II.3. ETATS LIMITES ULTIMES _____________________________________________ 35
II.3.1. Vérifications globales ________________________________________________________ 35
II.3.2. Vérifications locales _________________________________________________________ 38
II.4. ETATS LIMITES DE SERVICE __________________________________________ 47
II.4.1. Calcul de la flèche ___________________________________________________________ 47
II.4.2. Vibrations [4][14] ___________________________________________________________ 50

DEUXIEME PARTIE : DEVELOPPEMENT DE L’OUTIL DE CALCUL __ 52


I. Présentation générale _________________________________________ 53
I.1. Travail à réaliser _______________________________________________________ 53
I.2. Données générales et sorties du programme _________________________________ 54
I.2.1. Saisie des données générales _____________________________________________________ 54
I.2.2. Validation des données _________________________________________________________ 56
I.2.3. Vérifications et résultats _________________________________________________________ 57
I.3. Données et organisation du nouveau module ________________________________ 60

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I.3.1. Paramètres d’entrée ____________________________________________________________ 60
I.3.2. Organisation du module _________________________________________________________ 61
I.3.3. Sorties _______________________________________________________________________ 64

II. Programmation et hypothèses du nouveau module ________________ 65


II.1. Classe de la section ______________________________________________________ 65
II.2. Flexion globale _________________________________________________________ 66
II.2.1. Flexion globale en phase mixte _________________________________________________ 66
II.2.2. Flexion globale en phase de construction _________________________________________ 69
II.3. Résistance au cisaillement ________________________________________________ 70
II.3.1. Résistance au cisaillement pur _________________________________________________ 70
II.3.2. Résistance au voilement par cisaillement _________________________________________ 71
II.4. Interactions ____________________________________________________________ 71
II.4.1. Interaction entre la flexion du montant d’âme et l’effet Vierendeel en connexion partielle __ 71
II.4.2. Interaction entre la flexion du montant d’âme et l’effet Vierendeel en connexion complète __ 72
II.4.3. Interaction entre le flambement du montant d’âme et l’effet Vierendeel _________________ 73
II.5. Résistance au déversement _______________________________________________ 74
III. Validation du programme ____________________________________ 75
III.1. Test n°1 – ouverture rectangulaire isolée (ex. du CTICM) _____________________ 75
III.1.1. Données ___________________________________________________________________ 75
III.1.2. Comparaison des résultats _____________________________________________________ 76
III.1.3. Explication des écarts et validation ______________________________________________ 78
III.2. Test n°2 – ouvertures circulaires rapprochées (ex. du SCI)_____________________ 81
III.2.1. Données ___________________________________________________________________ 81
III.2.2. Comparaison des résultats _____________________________________________________ 82
III.2.3. Explication des écarts et validation ______________________________________________ 84
III.3. Test n°3 – ouvertures rectangulaires rapprochées et raidies (ex. SCI) ____________ 86
III.3.1. Données ___________________________________________________________________ 86
III.3.2. Comparaison des résultats _____________________________________________________ 86
III.3.3. Explication des écarts et validation ______________________________________________ 88
III.4. Test n°4 – profilé à section ajourée de classe 4 _______________________________ 91
III.5. Test n°5 – profilé soumis à un risque de voilement par cisaillement______________ 92
IV. Apport de la nouvelle version_________________________________ 93
IV.1. Analyse de l’influence des raidisseurs longitudinaux __________________________ 93
IV.2. Apport de la nouvelle méthode de calcul ____________________________________ 94
CONCLUSION _________________________________________________ 97
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES _____________________________ 98
ANNEXE 1 ___________________________________________________ 100
ANNEXE 2 ___________________________________________________ 120
ANNEXE 3 ___________________________________________________ 133

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Oxycoupage du profilé de base, séparation et soudage des deux parties [5] ........... 13
Figure 2 : Géométrie initiale et finale de la poutre [5] ............................................................. 13
Figure 3 : Géométrie des ouvertures [15]................................................................................. 15
Figure 4 : Caractéristiques de la section ajourée [15] .............................................................. 15
Figure 5 : Définition des Tés et du montant [15] ..................................................................... 15
Figure 6 : Notations pour la classification des âmes des Tés non raidis [15] ......................... 17
Figure 7 : Ruine par cisaillement de la section transversale ajourée [15] ................................ 18
Figure 8 : Ruine par flexion de la section transversale ajourée [15] ........................................ 18
Figure 9 : Ruine par effet Vierendeel autour d'une ouverture [15] .......................................... 19
Figure 10 : Zone d'influence d'une ouverture [15] ................................................................... 20
Figure 11 : Définition des flèches verticales [19] .................................................................... 23
Figure 12 : Géométrie des poutres à ouvertures multiples polygonales [15] ........................... 25
Figure 13 : Géométrie des poutres à ouvertures multiples ovales et circulaires [15] .............. 26
Figure 14 : Géométrie réelle des poutres étudiées [15] ............................................................ 26
Figure 15 : Modèle simplifié [15] ............................................................................................ 27
Figure 16 : Effet Vierendeel et plastification dans la membrure [10] ...................................... 28
Figure 17 : Position de la section critique des ouvertures [15] ................................................ 29
Figure 18 : Flambement des montants d'âme [10] ................................................................... 29
Figure 19 : Notations pour les ouvertures ................................................................................ 32
Figure 20 : Comportement du Té inférieur .............................................................................. 40
Figure 21 : Flambement du bord de l’ouverture au passage de l’effort tranchant [7].............. 42
Figure 22 : Notations pour la vérification du montant d’âme .................................................. 45
Figure 23 : Feuille de données du programme ......................................................................... 54
Figure 24 : Organigramme général du programme .................................................................. 59
Figure 25 : Formulaire de définition d'une ouverture .............................................................. 60
Figure 26 : Organigramme de la procédure principale ............................................................ 62
Figure 27 : Organigramme de la procédure secondaire du nouveau module ........................... 63
Figure 28 : Notations employées pour le calcul de flexion globale ......................................... 66
Figure 29 : Notations pour le calcul de flexion globale élastique ............................................ 70
Figure 30 : Données du test n°1 ............................................................................................... 75
Figure 31 : Données du test n°2 ............................................................................................... 81
Figure 32 : Caractéristiques de la section ajourée .................................................................... 81
Figure 33 : Données du test n°3 ............................................................................................... 86
Figure 34 : Données du test n°4 ............................................................................................... 91
Figure 35 : Données du test n°5 ............................................................................................... 92
Figure 36 : Dimensions du PRS ............................................................................................... 94
Figure 37 : Dimensions des ouvertures .................................................................................... 95

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Distance minimale par rapport à la charge ponctuelle .......................................... 20


Tableau 2 : Résistance au cisaillement de la section ajourée .................................................. 21
Tableau 3 : Moment résistant plastique de la section ajourée .................................................. 22
Tableau 4 : Moment résistant élastique de la section ajourée .................................................. 22
Tableau 5 : Flèches admissibles selon l’EC3 (annexe nationale) ............................................ 24
Tableau 6 : Valeurs des fréquences limites selon l'EC3 (annexe nationale) ............................ 25
Tableau 7 : Comparaison des limites géométriques ................................................................. 34
Tableau 8 : Définition de la distance ap jusqu'à la charge ponctuelle ...................................... 34
Tableau 9 : Ecarts observés par rapport à l’exemple du CTICM ............................................. 77
Tableau 10 : Ecarts par rapport à l’exemple du CTICM après modifications ......................... 79
Tableau 11 : Ecarts observés par rapport à l’exemple du SCI (ouvertures circulaires) ........... 83
Tableau 12 : Ecarts par rapport à l’exemple su SCI après modifications ................................ 85
Tableau 13 : Ecarts observés par rapport à l’exemple du SCI ................................................. 87
Tableau 14 : Ecarts par rapport à l’exemple du SCI après modifications ................................ 89
Tableau 15 : Ecarts observés pour le test n°4........................................................................... 91
Tableau 16 : Influence des raidisseurs longitudinaux .............................................................. 93
Tableau 17 : Comparaison des résultats des versions 2.3 et 3.0 .............................................. 95

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INTRODUCTION

Ce mémoire présente les différentes étapes du développement d’un outil de calcul de poutres Supprimé: e l’
mixtes alvéolaires. Cet outil, développé au sein de l’entreprise depuis deux ans, permettait Supprimé: qui a fait l’objet de ce projet
de recherche et développe
déjà le calcul de poutres mixtes munies d’ouvertures d’âme isolées. L’objectif de ce projet a
été de modifier la vérification des ouvertures, de façon à pouvoir traiter un plus grand nombre
de cas. Le nouveau programme donne ainsi la possibilité de raidir les ouvertures ou d’utiliser
des sections ajourées de classe 4. Pour y parvenir, une nouvelle approche de calcul a été Commentaire [b1]: Quel guide ? il faut
mettre en valeur ton travail. Tu t’es appuyé
utilisée. Elle est fondée sur le « Guide de dimensionnement des poutres mixtes comportant sur des infos existantes et tu as dû faire de
des ouvertures d’âme de grandes dimensions » publié par le CTICM en collaboration avec l’interprétation pour arriver à trouver des
formules qui couvrent les cas particuliers.
d’autres universités et centres techniques européens. Ce guide présente les grandes lignes du
Supprimé: un nouveau guide de calcul a
dimensionnement dans ces cas particuliers. été employé

La première partie de ce mémoire consiste en une synthèse bibliographique résumant


l’ensemble des fondements théoriques qui ont servi de base à l’élaboration du programme de
calcul dans ses versions ancienne et nouvelle. . Supprimé: existant et ceux du nouveau
programme

En deuxième partie, la réalisation pratique de l’outil est présentée. On y décrit l’organisation Supprimé: L
du programme ainsi que l’ensemble des hypothèses qui ont été prises pour sa réalisation. On y Supprimé: en deuxième partie
trouve également les tests de validation, suivis d’une interprétation des résultats obtenus.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE
BIBLIOGRAPHIQUE

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I. Poutres ajourées en acier
I.1.Considérations générales

I.1.1. Principe et mode de fabrication [1][5][9]

I.1.1.1. Principe des poutres ajourées

Les poutres ajourées sont généralement utilisées dans le but de permettre le passage de
conduites (eau, chauffage, ventilation etc.) sous le plafond d’un bâtiment ou d’une halle en
gagnant ainsi de la hauteur sous plafond. Leur utilisation permet également d’optimiser la
matière ; en effet pour une même quantité de matière qu’un profilé laminé, on obtient une
hauteur statique et une rigidité plus élevées. Pour une même masse, le moment d’inertie est
supérieur de 50 à 60% à celui du profilé laminé de base. Ceci réduit fortement le coût des
constructions métalliques.

L’emploi de ces poutres n’est possible que parce que l’effort tranchant est en général
relativement faible comparé au moment de flexion que reprend la poutre. En revanche,
l’introduction de charges ponctuelles ainsi que la transmission de l’effort tranchant dans la
zone d’appui requièrent une attention particulière.

On peut classer les poutres ajourées en deux catégories :

- les poutres alvéolaires, dont les ouvertures sont polygonales ;


- les poutres cellulaires, dont les ouvertures sont circulaires ou arrondies.

Historiquement, les poutres alvéolaires sont apparues avant les poutres cellulaires. Ces
dernières ont l’avantage d’éliminer les angles des évidements (hexagonaux par exemple) qui
représentent des points de concentration de contraintes. Ceci confère aux poutres cellulaires
un meilleur comportement à la fatigue. La forme circulaire des évidements a aussi un effet
favorable sur les contraintes additionnées du moment fléchissant et de l’effort tranchant. Les
essais présentés dans la référence [5] ont montré que ces contraintes sont inférieures de 15% à
celles des poutres à évidements hexagonaux. C’est pourquoi on recommande l’utilisation de
poutres cellulaires pour les éléments dans lesquels le moment fléchissant et l’effort tranchant
sont maximaux en une même section.

I.1.1.2. Mode de fabrication

Les poutres ajourées peuvent être fabriquées soit par découpage au chalumeau de profilés
laminés et par reconstitution d’une section de plus grande hauteur, avec éventuellement
soudure de fers plats intercalaires (c’est le cas des ouvertures ovales par exemple) ; soit par
poinçonnage et oxycoupage de l’âme.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 12


La figure 1 illustre le premier mode de réalisation. Une fois le profilé de base découpé, l’une
des moitiés est décalée d’une demi-onde par rapport à l’autre et les tés ainsi formés sont
ressoudés.

Figure 1 : Oxycoupage du profilé de base, séparation et soudage des deux parties [5]

Figure 2 : Géométrie initiale et finale de la poutre [5]

Il est également possible de réaliser des poutres ajourées cintrées, à inertie variable,
dissymétriques…

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I.1.2. Contexte réglementaire

Actuellement, les Eurocodes ne prévoient pas le calcul des poutres à âmes ajourées, qu’elles
soient mixtes ou en acier. Le calcul des poutres en acier avec des ouvertures dans l’âme était
prévu dans l’Annexe N de la version ENV de l’EC3 partie 1-1, mais cette annexe n’a pas été
retenue dans la version définitive. Elle demeure cependant un document de référence pour le
calcul de ce type de poutres.

Des publications du SCI, telles que la publication P068 « Design of openings in the webs »,
ainsi que la publication P100 « Design of composite and non-composite cellular beams »
donnent d’autres approches de calcul pour ce même problème.

C’est en référence à ces documents ainsi qu’à des résultats expérimentaux que le « Guide de
dimensionnement des poutres mixtes comportant des ouvertures d’âme de grandes
dimensions » a été établi. Il est compatible avec les Eurocodes 3 et 4 ainsi qu’avec la BS
5950-1 et -3. Ce guide permet le calcul de poutres en acier ou mixtes.

Afin de présenter les deux approches différentes issues de l’Annexe N et du « Guide de


dimensionnement des poutres mixtes avec des ouvertures d’âme de grandes dimensions »,
nous allons traiter dans une première partie le calcul des poutres en acier en adoptant
l’approche de l’Annexe N. Puis, dans une deuxième partie, on traitera le calcul des poutres
mixtes d’après le guide de dimensionnement tout en expliquant en parallèle la démarche
donnée dans les articles du CTICM inspirés de l’annexe N.

I.1.3. Géométrie [15]


L’annexe N de l’Eurocode 3 donne une méthode de calcul des poutres métalliques avec des
ouvertures d’âme isolées ou multiples. Elle s’applique uniquement aux profilés en I, mais
ceux-ci peuvent être laminés ou soudés. Le cas de profilés à semelles inégales n’est pas pris
en compte, de même que le cas des poutres mixtes ajourées.

L’annexe prévoit les formes d’ouverture suivantes, comme illustrées dans la figure 3 :

- ouverture rectangulaire définie par sa hauteur ho et sa largeur ao ;


- ouverture circulaire définie par son diamètre do ou son rayon ro ; Supprimé: ¶
- ouverture hexagonale définie par sa hauteur ho, sa largeur ao et sa hauteur minimum bo ; Supprimé: ¶
- ouverture circulaire étendue définie par sa hauteur ho et son rayon d'extrémité ro ; Supprimé: ¶
- ouverture octogonale définie par sa hauteur ho, sa largeur ao et sa largeur minimum bo , et Supprimé: ¶
la hauteur de la plaque intercalaire ho .

Susana GRANADA KERGUELEN Page 14


Figure 3 : Géométrie des ouvertures [15] Mis en forme : Police :Non Gras

La figure 4 indique les notations utilisées pour décrire les caractéristiques géométriques de la
section transversale ajourée.

Figure 4 : Caractéristiques de la section ajourée [15]

Par analogie avec une poutre treillis, on désigne par montants les portions d’âme situées entre
deux évidements. Les parties de la poutre situées de part et d’autre d’un même évidement sont
appelées tés supérieur et inférieur. La figure 5 illustre ces notations. Supprimé: é

Figure 5 : Définition des Tés et du montant [15]

Susana GRANADA KERGUELEN Page 15


I.1.4. Raidissage et renforcement des ouvertures d’âme [15]
Les bords des ouvertures d'âme peuvent être raidis afin d'éviter le voilement local de l'âme ou
renforcés afin d’augmenter la résistance de la poutre.

L’annexe N conseille que les raidisseurs utilisés respectent les limitations des élancements
données pour les éléments de Classe 1 ou de Classe 2.

Les dispositions relatives à l’ancrage ainsi qu’à l’emplacement de raidisseurs multiples sont
données dans la partie 1.6 de l’annexe N.

I.1.5. Considérations relatives au flambement du té comprimé


[15]
Le té comprimé, formé par la semelle comprimée et la portion d'âme adjacente située au-
dessus ou en dessous d'une ouverture (comprenant éventuellement un renfort) est susceptible
de flamber dans le plan de l’âme.

Si la longueur de flambement du té est supérieure à trois fois sa hauteur globale minimum h1


ou h2, il y a un risque de flambement. Dans ce cas, la longueur de flambement à prendre en
compte est de :

- 0,65ao pour une ouverture rectangulaire non renforcée


- 0,75ao pour une ouverture rectangulaire renforcée
- 0,5d o pour une ouverture circulaire.

Des mesures sont prévues pour prévenir le risque de flambement de la semelle comprimée
dans le plan de l’âme. Il est recommandé de mettre un renfort transversal de chaque côté de
l’ouverture, d’une aire minimale de 0,1 dw tw, à l’exception des cas suivants :

— lorsque pour une ouverture rectangulaire on a :

dw / tw ≤ 0,4 (E / fyf)[1 – 0,5ao / dw][Aw / Afc]0,5

— lorsque pour une ouverture circulaire on a :

dw / tw ≤ 0,4 (E / fyf)[1 – 0,45do / dw][Aw / Afc]0,5

où :

Atc est l’aire de la semelle comprimée ;


Aw est l’aire de l'âme non ajourée ;
ao est la largeur de l'ouverture ;
do est le diamètre d'une ouverture circulaire ;
dw est la hauteur hors tout de l'âme ;
tw est l’épaisseur d'âme.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 16


I.1.6. Classification des sections [15]
Section transversale non ajourée :

Il convient que la section transversale non ajourée de la poutre à une distance éloignée des
ouvertures d'âme comporte des semelles de Classe 1 ou de Classe 2 et une âme de Classe 1, 2
ou 3. Lorsque la section comporte une âme de Classe 3 et des semelles de Classe 1 ou de
Classe 2, il est possible de traiter la section comme une section de Classe 2 efficace,
conformément à la méthode donnée dans l’EN 1994-1-1 et dans 5.3.4(5) de l'EN 1993-1-1.

Section transversale ajourée :

Il est suffisant pour les âmes non raidies des tés supérieur et inférieur d'être de Classe 1, 2 ou
3. Il convient que les âmes de tés raidis soient également de Classe 1, 2 ou 3 après raidissage.
Il est recommandé que les renforts ou raidisseurs faisant partie de la section transversale d'un
té raidi soient de Classe 1 ou de Classe 2.

La classification des âmes des tés non raidis se fait à l’aide des formules ci-dessous, qui
emploient les notations de la figure 6 :

10t w
- classe 2 : l o  32t w ou bwc 
é
 32t w 
1   
 lo 
14t w
- classe 3 : l o  36t w ou bwc 
2
 36t w 
1   
 lo 

bwc est la longueur saillante d’âme de té bw1 ou bw2 telle que définie au paragraphe I.1.2..

Figure 6 : Notations pour la classification


des âmes des Tés non raidis [15]

Susana GRANADA KERGUELEN Page 17


I.1.7. Modes de ruine [15] [6]
La présence d’une ouverture peut être la cause de trois modes de ruine supplémentaires par
rapport à ceux qui existent pour un profil non ajouré.

— ruine par cisaillement de la section transversale ajourée ;


— ruine par flexion de la section transversale ajourée ;
— mécanisme Vierendeel autour des ouvertures.

La ruine par cisaillement de la section transversale ajourée correspond à une ruine dite
globale, où l’ensemble de la section plastifie.

Figure 7 : Ruine par cisaillement de la section transversale ajourée [15]

La ruine par flexion de la section ajourée correspond également à un mode de ruine global, il
est illustré dans la figure 8.

Figure 8 : Ruine par flexion de la section transversale ajourée [15]

La ruine par mécanisme Vierendeel est de type local. Elle correspond à la ruine par formation
de quatre rotules plastiques autour de l’ouverture. En effet, les poutres ajourées sont
assimilées à des poutres de type Vierendeel, qui se caractérisent par des encastrements au
niveau de tous les nœuds.

Ce mode de ruine se produit généralement dans les zones de faible cisaillement et de moment
important. Chaque Té est soumis à une combinaison de cisaillement qui a pour effet de
réduire leur capacité axiale et leur moment résistant.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 18


Figure 9 : Ruine par effet Vierendeel autour d'une ouverture [15]

Pour les poutres comportant des ouvertures d'âme multiples, il est recommandé de vérifier
également les modes de ruine supplémentaires suivants résultant du cisaillement longitudinal
dans la poutre :
– ruine par flambement du montant d’âme entre deux ouvertures
– ruine par flexion du montant d’âme
– ruine par cisaillement du montant d'âme ou de la soudure du montant d'âme.

I.2.Poutres avec ouvertures d’âme isolées

I.2.1. ETATS LIMITES ULTIMES

I.2.1.1. Domaine d’application de la méthode [15] [8]

Pour que la méthode donnée par l’annexe N soit applicable, l’ouverture doit satisfaire
certaines conditions géométriques que l’on ne citera pas ici par souci de clarté. Ces limitations
géométriques sont indiquées au paragraphe 2.1.1 de la référence [15]. Signalons seulement
que la distance entre deux ouvertures adjacentes doit être suffisante afin d’éviter leur
interaction.

D’autre part, les poutres traitées par cette méthode ne comportent aucun raidisseur transversal,
à l’exception des raidisseurs éventuels au droit des appuis. Ces raidisseurs deviennent Supprimé: ne sont
nécessaires si l’âme élancée vérifie la condition dw / tw > 69ε. Supprimé: que

Concernant les appuis, il existe également une possibilité d’interaction entre l’ouverture et la
réaction d’appui lorsque l’ouverture est proche d’un appui d’extrémité. L’effet de l’ouverture
sur la résistance de l’âme au droit d’une réaction d’appui peut être négligé si la distance ar
entre le bord de l’ouverture et la réaction d’appui dépasse 0,5dw. Dans le cas contraire, un
calcul complémentaire est à effectuer : il faut vérifier le cisaillement du montant d’âme (de
section a ar tw) au droit de l’appui.

Supprimé: ¶

Susana GRANADA KERGUELEN Page 19


Mis en forme : Retrait : Gauche : 1,9
cm
I.2.1.2. Résistance de l’âme au droit d’une charge concentrée [15] [8]

Tout comme pour les appuis, l’ouverture peut interagir avec une charge concentrée et réduire
ainsi la résistance de l’âme. Cet effet peut être négligé si la distance ap entre l’extrémité de
l’ouverture et la charge est supérieure aux valeurs indiquées dans le tableau ci-dessous.

ouverture rectangulaire ouverture circulaire


d w / t w  90 ap = ho ap = 0,9 do
d w / t w  90  d /t   d /t 
a p   w w ho avec a p  d w a p   w w d o avec a p  d w
 90   100 

Tableau 1 : Distance minimale par rapport à la charge ponctuelle

Lorsque l’ouverture est bordée de raidisseurs verticaux, on peut prendre ap =0.

Figure 10 : Zone d'influence d'une ouverture [15]

Si la charge est appliquée dans la zone d’influence de l’ouverture, il convient d’analyser le té


comme une poutre encastrée aux extrémités de longueur az.

I.2.1.3. Résistance au cisaillement [15] [8]

La réduction de la résistance au cisaillement provoquée par une ouverture d'âme isolée peut
être négligée pour sections transversales situées à une distance de l'ouverture supérieure à ap
ou au-delà de la distance as jusqu'au raidisseur transversal suivant, si elle est moindre.

Pour la section ajourée, la résistance au cisaillement est donnée par la formule :

Vo , Rd  min Vo , pl , Rd ;Vo ,ba , Rd 

Vpl,Rd représente la résistance plastique au cisaillement selon l’EC3-1.1 partie 5.4.6 et Vo,ba,Rd
la résistance au voilement par cisaillement calculée par la méthode post-critique selon l’EN
1993-1-5.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 20


Le tableau 2 donne les formules permettant de calculer ces résistances pour des ouvertures Supprimé: ci-dessous
rectangulaires et circulaires.

Ouvertures rectangulaires Ouvertures circulaires


 ho t w f y    0,9d o t w f y  
Vo , pl , Rd  V pl , Rd   Vo , pl , Rd  V pl , Rd  
  MO 3  1     MO 3  1
  
Vo,pl,Rd
 d  ho 2  4eo 2   d  0,9d o 2  4eo 2 
2 2

Avec   0,75 w  Avec   3,7  w 


 a o d w  ho    d o d w  0,9d o  

 ho a   d 
Vo,ba,Rd Vo ,ba , Rd  Vba , Rd 1   0,3 o  Vo ,ba , Rd  Vba , Rd 1  o 
 dw dw   dw 

Tableau 2 : Résistance au cisaillement de la section ajourée

La valeur 0,9do a été substituée à 0,9ho dans le calcul de η pour les ouvertures circulaires (au
numérateur) puisque l’expression donnée au paragraphe 2.1.3 de l’annexe N est incohérente
par rapport aux notations définies dans cette même annexe. Supprimé: a

I.2.1.4. Résistance à la flexion + cisaillement [15] [8]

La vérification proposée dans l’annexe N tient compte à la fois :


- de la flexion globale de la poutre au droit de l’ouverture ;
- de la flexion secondaire ;
- de l’interaction entre la flexion et l’effort tranchant vertical.

Tout comme pour l’effort tranchant, la réduction du moment de résistance provoquée par une
ouverture d'âme isolée peut être négligée pour les sections transversales situées à une distance
de l'ouverture supérieure à ap.

Pour les sections transversales de classe 1 ou 2 (sans prise en compte de l’ouverture), la valeur
du moment de résistance à mi-longueur de l’ouverture d’âme est donnée par les expressions
données dans le tableau 3.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 21


ouvertures rectangulaires ouvertures rectangulaires
h  4eo  V 0,9d o  4eo  V
M o, Rd = M pl , Rd (1  0,25t w ho o  1 Sd M pl , Rd (1  0,225t w d o  1 Sd
W pl , y Vo , Rd W pl , y Vo , Rd
mais

 0,25t w d o d o  4eo  
M o, Rd  M pl , Rd 1  
 W pl , y 
 

  h a    0,9d o  do 
0,25t w d w2 1  3 0,7  o  o  0,25t w d w2 1  1,35 0,7   
  dw  dw    dw  dw 
1 =
W pl , y W pl , y

Tableau 3 : Moment résistant plastique de la section ajourée

Pour les sections de classe 3, le moment est donné par les expressions du tableau 4 en utilisant
les mêmes valeurs de μ1 que précédemment :

ouvertures rectangulaires ouvertures circulaires


 t 0,9d o  2eo 3 V 
M el , Rd 1  w  1 Sd  2
 12 I y Vo , Rd 
 t h  2eo 3 V   
M o, Rd = M el , Rd 1  w o  1 Sd  2
 12 I V 
 y o , Rd  mais

 t d  2eo 3 
M o, Rd  M el , Rd 1  w o 
 12 I y 
 
Si ao d
2 = ao 1,125  0,001 1,125  0,001 o
 125 tw tw
tw
Si
ao 1
 125
tw

Tableau 4 : Moment résistant élastique de la section ajourée

Iy est le moment d'inertie de flexion de la section transversale non ajourée ;


Mel,Rd est le moment de résistance élastique de la section transversale non ajourée ;
Mpl,Rd est le moment de résistance plastique de la section transversale non ajourée ;
Vo,Rd est la résistance au cisaillement de la section transversale ajourée, selon N.2.1.3 ;
Wpl,y est le module plastique de la section transversale non ajourée.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 22


I.2.1.5. Effet du renforcement des ouvertures et des raidisseurs
intermédiaires [15] [8]

L’Eurocode prévoit le cas où les ouvertures sont renforcées afin d’augmenter la résistance de
l’âme. Les conditions que doit respecter le renforcement sont indiquées au paragraphe
N.2.1.5, ainsi que les formules donnant la résistance de la section en tenant compte de l’effet
favorable du renforcement. Signalons seulement que le renforcement longitudinal permet
d’une part, d’augmenter la résistance au cisaillement de la section ajourée, et d’autre part,
d’augmenter le moment résistant. Et, du fait des phénomènes d’interaction, l’augmentation de
la résistance au cisaillement amplifie l’augmentation de la résistance à la flexion. Ce type de
renforcement présente cependant le désavantage d’être très coûteux, le prix étant dans de
nombreux cas disproportionné par rapport à celui de la charpente.

Quant à l’utilisation de raidisseurs d’âme intermédiaires, elle est assez rare dans les planchers
courants. Elle a pour but d’augmenter la résistance au voilement par cisaillement de la section
ajourée. Dans le cas où la section est soumise à un risque de voilement, il en résulte une
augmentation de la résistance à la flexion grâce aux formules d’interaction.

I.2.2. ETATS LIMITES DE SERVICE

A l’ELS, il y a deux vérifications à réaliser, celle des déformations et celle des vibrations.

I.2.2.1. Flèche [15][4] [13]

La flèche d’une poutre en acier est obtenue par la somme des flèches qui apparaissent dans la
figure 11. Les flèches admissibles sont indiquées sur le tableau 5.

Figure 11 : Définition des flèches verticales [19]

Notations :

w c : Contreflèche dans l'élément structural non chargé ;


w 1 : partie initiale de la flèche sous les charges permanentes ;
w 2 : partie à long terme de la flèche sous les charges permanentes ;
w 3 : partie additionnelle de la flèche due aux actions variables ;
w tot : flèche totale, soit w tot = w 1 + w 2 + w 3 ;
w max : flèche totale compte tenu de la contreflèche, soit w max = w tot - w c.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 23


Tableau 5 : Flèches admissibles selon l’EC3 (annexe nationale)

Pour les poutres en porte-à-faux, la valeur L à considérer est deux fois la longueur du porte-à-
faux.

Le calcul de la flèche se fait de la même façon que pour un profilé à âme pleine. La différence
consiste à ajouter la flèche additionnelle provoquée par chaque ouverture. L’annexe N
recommande de déterminer la déformation additionnelle de la poutre ajourée en prenant en
compte :

— l'effet de flexion globale sur la déformation totale de la section transversale ajourée ;


— l'effet de déformation par flexion locale des tés supérieur et inférieur ;
— l'effet de déformation par cisaillement des tés supérieur et inférieur.

Cependant, aucune méthode de calcul de cette flèche additionnelle n’est donnée dans
l’annexe. Nous présenterons donc la formule simplifiée donnée par la référence [4] qui ne
tient compte que de la flexion. La flèche additionnelle δadd est donnée par l’expression :

 add  l  d  x
 k o  o  o 1  
b L
  L L 

où :

- x est la position de l’ouverture x ≤ 0,5L ;


- do est la hauteur de l’ouverture ou le diamètre pour une ouverture circulaire ;
- ko est un coefficient égal à 2 pour une ouverture raidie, et à 1,5 pour une ouverture raidie ;
- δb est la flèche de flexion pure de la poutre non ajourée.

I.2.2.2. Vibrations [1] [13]

L’annexe N ne donne aucune indication en ce qui concerne le calcul des vibrations d’une
section ajourée. Toutefois, la vérification des vibrations est nécessaire afin d’éviter les
phénomènes de résonance pour des éléments tels que des planchers. Dans le cas de poutres
mixtes ajourées, une formule simplifiée est indiquée dans la référence [4]. Nous verrons cette
méthode dans la partie II.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 24


Les fréquences limites sont indiquées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 6 : Valeurs des fréquences limites selon l'EC3 (annexe nationale)

Des limites différentes peuvent être spécifiées dans le contrat selon le niveau de confort
souhaité notamment dans le cas d’habitations et de bureaux.

I.3.Poutres avec ouvertures d’âme multiples

I.3.1. Géométrie [15]


L’annexe N donne une méthode de calcul pour les poutres en acier à ouvertures multiples
respectant certaines conditions géométriques que l’on ne citera pas ici. En outre, il est
recommandé d’avoir un espacement régulier entre les ouvertures et que celles-ci soient
disposées symétriquement sur la hauteur de la section transversale.
Les notations employées sont indiquées dans les figures 12 et 13. Supprimé: a
Supprimé: la figure

Figure 12 : Géométrie des poutres à ouvertures multiples polygonales [15]

Susana GRANADA KERGUELEN Page 25


Figure 13 : Géométrie des poutres à ouvertures multiples ovales et circulaires [15]

I.3.2. ETATS LIMITES ULTIMES [15]

Dans la méthode d’analyse proposée, la poutre est assimilée à une poutre Vierendeel. On peut
selon le cas utiliser un modèle simplifié correspondant à une poutre Vierendeel pour laquelle
on considère des points de moment nul à mi-longueur des montants et des traverses. Les
figures 14 et 15 donnent un schéma de principe de l’analyse.

Figure 14 : Géométrie réelle des poutres étudiées [15]

Susana GRANADA KERGUELEN Page 26


Figure 15 : Modèle simplifié [15]

Les poutres comprenant des ouvertures d’âme multiples présentent des modes de ruine
supplémentaires par rapport à ceux des poutres à ouvertures isolées. Les modes de ruine
pouvant survenir pour ce type de poutres sont :

 ruine des tés supérieur et inférieur au niveau d'une ouverture, provoquée par les
combinaisons de :
- effort tranchant de la poutre VSd ; Commentaire [b2]: Les sollicitations
selon la nouvelle version de l’EC sont Ed
- moments Vierendeel MV,Sd provoqués par le cisaillement de la poutre VSd ; au lieu de Sd. C’est un détail.
- efforts axiaux NM,Sd provoqués par le moment de la poutre MSd.

 ruine d'un montant d'âme, voir N.3.3.3, provoquée par les combinaisons de :
- moments Vierendeel MV,Sd provoqués par le cisaillement de la poutre VSd ;
- cisaillement Vierendeel VV,Sd provoqué par le cisaillement de la poutre VSd ;
- efforts axiaux NF,Sd provoqués par des forces extérieures FSd.

 ruine de la poutre provoquée par le déversement.

 ruine locale provoquée par des forces transversales.

I.3.2.1. Résistance des Tés supérieur et inférieur [15] [10]

La résistance de la poutre comportant des ouvertures est déterminée en utilisant les valeurs du
cisaillement VSd et du moment interne MSd coexistants dans la poutre à mi-longueur de
chaque ouverture d'âme. L’effort normal dans le Té provoqué par le moment MSd est donné
par : NM,Sd =MSd/ hc.

Ouverture polygonale :

Pour une ouverture polygonale, on vérifie :

M V , Sd   M V , Rd

Avec :

M V , Sd  LT VSd , en prenant LT égale à la plus petite largeur de l’ouverture bo (voir


paragraphe I.3.1) ;

M V , Rd  M 1c , Rd  M 1t , Rd  M 2 c , Rd  M 2t , Rd , où :

Susana GRANADA KERGUELEN Page 27


M1c,Rd est le moment de résistance du Té supérieur avec l’extrémité de l’âme comprimée ;
M1t,Rd est le moment de résistance du Té supérieur avec l’extrémité de l’âme tendue ;
M2c,Rd est le moment de résistance du Té inférieur avec l’extrémité de l’âme comprimée ;
M2t,Rd est le moment de résistance du Té inférieur avec l’extrémité de l’âme tendue.

Ces quatre moments doivent être calculés en tenant compte de l’effort axial NM,Sd coexistant
et de l’effort tranchant VT,Sd coexistant dus au moment et à l’effort tranchant sollicitants.

Par analogie avec les poutres à âmes pleines, si la valeur de VT,Sd dépasse la moitié de la
valeur de VT,Rd , il faut réduire la valeur du moment résistant conformément à la partie 5.4.9
de l’EC3-1.1. Sinon il suffit de prendre en compte l’effort axial en calculant MN,Rd
conformément à la partie 5.4.8.

Ouvertures circulaires :

Pour les ouvertures circulaires, la résistance globale est vérifiée à mi-longueur des ouvertures.
La prise en compte des efforts tranchant et axial se fait de la même façon que pour les
ouvertures polygonales.

Les sections en Té inclinées d’un certain angle par rapport à l’axe de l’ouverture sont
soumises à une certaine combinaison d’effort normal, de moment fléchissant et d’effort
tranchant qui peut conduire à la plastification et au développement d’une rotule plastique dans
la section la plus sollicitée. Ceci est illustré dans la figure 16.

Figure 16 : Effet Vierendeel et plastification dans la membrure [10]

Il est donc nécessaire d’effectuer une vérification supplémentaire, qui concerne la section Supprimé: celle de
critique de l’ouverture, caractérisée par l’angle Φ (voir figure 17). Pour une poutre à
ouvertures circulaires, la position de cette section critique est indéterminée et elle doit être
obtenue par itérations qui peuvent commencer pour un angle initial de 25°.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 28


Figure 17 : Position de la section critique des ouvertures [15]

La vérification de la section critique s’écrit alors :

N  ,Sd M  , Sd
 1
N  , Rd M  , Rd

Où :

MΦ,Rd est le moment de résistance réduit pour le cisaillement, de la section b-b ;


MΦ,Sd est le moment interne sur la section b-b ;
NΦ,Rd est la résistance à l'effort normal réduite pour le cisaillement, de la section b-b ;
NΦ,Sd est l’effort normal perpendiculaire à la section b-b ;
VΦ,Sd est l’effort tranchant parallèle à la section b-b.

Les sollicitations en b-b doivent être déterminées en tenant compte de l’équilibre avec la
section a-a, dont les efforts sont ceux indiqués sur la figure 17 dans le cas où on a fait
l’hypothèse du moment nul à mi-longueur de l’ouverture (modèle simplifié).

Comme précédemment, la réduction pour le cisaillement se fait conformément au paragraphe


5.4.6 de l’EC3. Pour le calcul du moment résistant, il faut également prendre en compte la
classification de la section.

I.3.2.2. Résistance des montants d’âme [15] [10]

Sous l’effet du cisaillement longitudinal et de la flexion locale, les montants d’âme risquent
de subir des instabilités hors plan qui s’apparentent surtout à un phénomène de voilement
local, voire de déversement local. On les désigne cependant par le terme de flambement, bien Supprimé: malgré
que l’effort normal éventuel au niveau du montant soit généralement faible lorsque
l’instabilité survient et a peu d’influence même sur des montants très étroits. La figure 18
illustre ce phénomène.

Figure 18 : Flambement des montants d'âme [10]

Susana GRANADA KERGUELEN Page 29


La vérification des montants d’âme, telle que présentée dans l’annexe N, se fait en trois
étapes :
- vérification de la résistance au flambement provoqué par les moments fléchissants
induits dans le montant d’âme ;
- résistance au cisaillement du montant d’âme
- résistance des soudures dans le montant d’extrémité Supprimé: a
.
La vérification de la résistance au flambement se fait à l’aide de la formule suivante :

M wp , Sd  (C1  C 2 2  C 3 ) M el , Rd M wp , Sd  0,6M el , Rd
et

Avec :

C1  5,097  0,1464   0,00174  2

C 2  1,441  0,0625  0,000683 2

C 3  3,645  0,0853  0,00108 2


p

ho
h
 o
tw

M el,Rd désigne le moment de résistance élastique de la section transversale critique dans le


montant d'âme. Pour les ouvertures polygonales, il convient de prendre la section transversale
critique dans le montant d'âme comme située au sommet des ouvertures. Pour les ouvertures
circulaires, il convient de prendre la section transversale critique dans le montant d'âme
égale à 0,1ro en dessous du sommet des ouvertures.

Pour ce qui est de la résistance au cisaillement, l’effort tranchant Vwp,Sd s’exerçant dans la
montant d’âme doit vérifier :

wt w f y
Vwp ,Sd 
3 M 0

La référence [10] donne une méthode différente pour la vérification des montants d’âme de
poutres cellulaires. Nous n’allons la développer que pour les poutres cellulaires mixtes, mais
la méthode est en tous points semblable pour les poutres en acier. Il sera donc possible de se
référer à l’ouvrage en question pour plus de détails.

I.3.2.3. Résistance au déversement [15]


La résistance au déversement est calculée de façon analogue à celle des poutres à âme pleine,
mais en considérant les caractéristiques de la section ajourée.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 30


I.3.2.4. Résistance aux forces transversales [15]
L’effet de l’ouverture est négligé si la force est appliquée au-delà de la zone d’influence de
l’ouverture, de même que dans la partie I.2.1.2 de ce mémoire. Dans le cas contraire, il est
recommandé de mettre en place des raidisseurs transversaux et si d'autres forces transversales
sont appliquées, il faut les prendre en compte dans la détermination de la résistance des Tés et
des montants.

I.3.3. ETATS LIMITES DE SERVICE

I.3.3.1. Flèche [15] [11] [10]

La flèche verticale est calculée à partir de la déformation globale par cisaillement et flexion de
la poutre non ajourée, en ajoutant la déformation additionnelle de la poutre ajourée provoquée
par la présence des ouvertures.

Cette déformation additionnelle doit tenir compte de :

- l'effet de la flexion globale sur la déformation totale de la section transversale ajourée ;


- l'effet de la déformation par flexion locale des tés supérieur et inférieur ;
- l'effet de la déformation par flexion locale des montants d'âme ;
- l'effet de la déformation par cisaillement des tés supérieur et inférieur ;
- l'effet de la déformation par cisaillement des montants d'âme.

L’annexe N ne donne aucune méthode pour le calcul de la flèche, on peut donc se référer à la
référence [11] qui présente une méthode établie récemment. Il s’agit d’une méthode de
décomposition par modules qui a l’avantage d’être suffisamment sécuritaire. Cependant, cette
méthode ne s’applique qu’aux poutres cellulaires.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 31


II. Poutres mixtes ajourées

II.1. Domaine de validité de la méthode [7] [4]

L’EN 1994-l-l ne propose pas de méthode de calcul de poutres mixtes avec ouvertures d’âme.
La référence [7] donne une méthode inspirée de l’annexe N qui ne s’applique qu’aux poutres
avec des ouvertures isolées et ne comportant pas de raidisseurs transversaux ni de
renforcements locaux. Les poutres traitées sont isostatiques et à charges statiques réparties. La
possibilité de pratiquer plusieurs ouvertures dans une même poutre est envisagée mais les
vérifications en couvrent que les effets possibles des interactions. Les poutres envisagées sont
à section symétrique et la connexion peut être partielle ou complète. Leurs âmes doivent être
de classe 1, 2 ou 3 et les semelles de classe 1 ou 2.

En 2006, le CTICM publie en partenariat avec un comité européen (Reinisch-Westfälische


Technische Hochschule Aachen, ARCELOR Profil, SCI, Lulea University of technology), le
« Guide de dimensionnement des poutres mixtes comportant des ouvertures d’âme de grandes
dimensions » [4]. Ce guide permet d’étendre le domaine de calcul à des profilés dont la
section ajourée est de classe 4. D’autre part, il permet d’élargir quelque peu les dimensions
des ouvertures et enfin, il permet la prise en compte du raidissage des ouvertures dans les
poutres mixtes.

Les ouvertures considérées peuvent être de forme circulaire, rectangulaire ou oblongue. On ne


traitera pas ici le cas des ouvertures oblongues.

La classification des sections donnée par la référence [7] est exactement la même que celle
présentée dans le guide [4].

Nous allons d’abord définir les notations qui seront utilisées par la suite.

hs
hp
dt
tw
h do dw

lo
tf

Figure 19 : Notations pour les ouvertures


bf

Susana GRANADA KERGUELEN Page 32


Les indices « sup » et « inf » permettront de distinguer les caractéristiques du Té supérieur et
du Té inférieur.

Le guide ne donne aucune indication en ce qui concerne les caractéristiques de la section non
ajourée. Pour ce qui est de la section ajourée, aucune exigence en ce qui concerne la classe
des semelles n’est donnée. La classification se fait d’après les critères de l’EC3-1-1 et la
semelle supérieure peut être traitée comme étant de classe 2 grâce à sa connexion à la dalle (à
condition que celle-ci satisfasse les conditions de l’EN 1994-1-1).

En ce qui concerne les âmes des Tés, la classification est celle de l’annexe N.

– La limite de la classe 2 correspond à :

10  t w
l 0  32  t w ou d1 et d 2 
2
 32  t w 
1   
 l0 
– Celle de la classe 3 est :

10  t w
l 0  36  t w ou d1 et d 2 
2
 36  t w 
1   
 l0 

Dans ces formules lo =0,7 do pour les ouvertures circulaires.

En ce qui concerne le flambement du Té supérieur, contrairement à la référence [7] qui


reprend la méthode de l’Annexe N, aucune indication n’est donnée. En effet, on considère que
l’instabilité de l’âme dans le Té supérieur peut être négligée grâce à l’effet stabilisateur de la
connexion.

Les âmes de classe 4 peuvent être traitées comme étant de classe 3 en utilisant les
caractéristiques efficaces de la section, obtenues en ramenant la hauteur du Té à la limite de la
classe 3.

Les sections de classe 3 peuvent également être ramenées à des sections de classe 2, de façon
analogue, ce qui permet d’effectuer un calcul plastique.

II.2. Limitations géométriques

II.2.1. Caractéristiques géométriques des ouvertures [7] [4]


Les limitations géométriques données dans le guide [4] sont quelque peu différentes de celles
données par la référence [7]. Le tableau 7 permet de les comparer.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 33


Paramètre Ouvertures circulaires Ouvertures rectangulaires
Article [7] Guide Article [7] Guide [4]
[4]
Hauteur max de 0,8 dw 0,8 h 0,75 dw 0,7 h
l’ouverture
Hauteur min des Tés 0,1 dw tf+30mm 0,1 dw 0,1 h mais ≤0,1lo
(ouv. non raidies)
Rapport de hauteur max
des Tés 2 3 2 2
dtinf / dtsup ≤ 0,5 0,5 0,5 1 Supprimé: .
dtsup / dtinf ≥
Longueur max lo ≤ - - 3 do 2 do – non raidie
- - 3,5 do – raidie
Largeur min du montant 1,5 do 0,2 do do Max (0,5 do ; 0,5 lo)
d’âme
Largeur min du montant
d’extrémité
so ≥h 0,5dw 0,5h 0,5dw
(appui raidi) (appui raidi) ≥h et ≥ lo
so <h Max(0,5 dw ; ap) 0,5so Max(0,5 dw ; ap)
(non raidi) (non raidi)
Distance min de la
charge ponctuelle
- sans raidisseur ap 0,5h ap h
- avec raidisseur 0,25do 0,5 do

Tableau 7 : Comparaison des limites géométriques

ap est défini comme dans l’annexe N par :

ouverture rectangulaire ouverture circulaire


d w / t w  90 ap = ho ap = 0,9 do
d w / t w  90  d /t   d /t 
a p   w w ho avec a p  d w a p   w w d o avec a p  d w
 90   100 

Tableau 8 : Définition de la distance ap jusqu'à la charge ponctuelle

Le tableau 7 montre que la méthode donnée par la référence [4] permet un léger gain dans les Commentaire [b3]: Où peut-on
remarquer ? mieux préciser sur quelle base
dimensions des ouvertures par rapport à la méthode donnée en référence [7]. En effet, le tu t’appuies pour donner cette affirmation.
raidissage des ouvertures rectangulaires permet d’augmenter leur longueur. Mais la différence Supprimé: On peut remarquer
essentielle vient de la réduction de la largeur minimale du montant entre deux ouvertures.
Ceci permet le dimensionnement d’ouvertures plus rapprochées.

En ce qui concerne l’excentricité, les limites données par la référence [4] indiquent que l’on
conseille plutôt des excentricités positives (vers le haut). La méthode peut néanmoins
s’appliquer à des excentricités négatives.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 34


D’après la référence [7], on peut considérer que les ouvertures sont isolées lorsque la distance
entre deux ouvertures successives n’est pas inférieure à d0 pour les ouvertures rectangulaires
et 1,5 d0 pour les ouvertures circulaires. La référence [4] définit cette limite différemment :
pour les ouvertures circulaires, la distance doit être supérieure à d0 pour les ouvertures
circulaires et à l0 pour les ouvertures rectangulaires.

II.2.2. Rapport des aires des semelles [7] [4]


La référence [7] donne une limitation sur le rapport des aires des semelles, contrairement à la
référence [4].

La semelle supérieure doit avoir une aire inférieure ou égale à celle de la semelle inférieure.
L’aire de la semelle inférieure doit être supérieure ou égale à trois fois l’aire de la semelle
supérieure.

II.3. ETATS LIMITES ULTIMES

II.3.1. Vérifications globales

Dans la méthode issue de l’Annexe N, par simplification et mesure de sécurité, la


participation de la dalle n’est pas prise en compte autrement que par les contraintes de
compression qui s’y développent sous l’effet de la flexion globale. Cependant, quelques
indications sont données sur la contribution de la dalle à l’effet Vierendeel.

II.3.1.1. Résistance au cisaillement [7] [4]


Approche issue de l’annexe N [7] :

La référence [7] propose de déterminer la résistance au cisaillement en deux étapes. La


première correspond au calcul de la résistance au voilement par cisaillement, la deuxième au
calcul de la résistance au cisaillement pur, obtenue par somme des résistances au cisaillement
des deux Tés. Il s’agit alors de vérifier :

VEd0  V Rd  min V pl , Rd ;Vba , Rd  avec V pl , Rd  V plTé, Rd


sup
 V plTé, Rd
inf

V0Ed désigne l’effort tranchant agissant à mi-longueur de l’ouverture.

Les résistances au cisaillement des Tés sont données par :


f y Té sup 1
,sup
V plTé, Rd  0,9 Av
3  M0

Susana GRANADA KERGUELEN Page 35


fy 1
,inf
Et : V plTé, Rd  0,9 AvTé inf
3  M0

Les formules sont celles de l’Eurocode 3 avec un facteur réducteur égal à 0,9 pour tenir
compte de la variation de la contrainte de cisaillement dans la section en Té.

La résistance au voilement par cisaillement est calculée selon l’expression donnée en I.2.1.3.
de ce mémoire. Si d/t≤69ε , il n’y a pas de risque de voilement de l’âme.

Si V 0Ed > 0,5 VRd0 alors il convient de prendre en compte l’interaction de l’effort tranchant avec
le moment. On définit pour cela une épaisseur réduite tw,eff de l’âme pour le calcul du moment
résistant. On l’obtient par l’expression :
2
 2V o 
t w,eff  t w 1    avec    oEd  1
 V Rd 

Approche du guide de dimensionnement [4] :

La référence [4] propose une méthode analogue. On calcule de même la résistance au


voilement par cisaillement, puis la résistance au cisaillement pur, obtenue cette fois-ci par la
somme des résistances des deux Tés et de la dalle.

On vérifie ensuite :

VEd  VRd  min V plTé, Rd


sup
Rd  VcRd ; Vba , Rd  Vc , Rd 
 V plT ,inf

VEd désigne l’effort tranchant agissant au niveau du bord de l’ouverture soumis au plus fort
cisaillement.

Les résistances des Tés sont obtenues comme précédemment. Celle de la dalle est donnée
par :

VcRd   Rd ,c b f  3hs hs  h p  , νRdc est calculé à partir de l’EC2. Commentaire [b4]: ?
Supprimé: ¶

La résistance au voilement par cisaillement doit être vérifiée dans les cas où la section non Où
ajourée est sensible à ce risque. Dans ce cas, on détermine d’abord la résistance au voilement
par cisaillement de la section sans ouverture Vb,Rd et on calcule ensuite celle de la section
ajourée au moyen de l’expression suivante :

 d o lo 
Vba , Rd  0,9Vb , Rd 1  
 dw 
 

Si V Ed > 0,5 V Rd on calcule une épaisseur réduite tw,eff de l’âme à l’aide de Supprimé: ¶

V Ed
l’expression : t w,eff  t w 1    1 avec  
2

V Rd

Susana GRANADA KERGUELEN Page 36


Supprimé: ¶

II.3.1.2. Résistance à la flexion globale [7] [4]
La section ajourée est généralement plus sensible au cisaillement qu’à la flexion globale.
Dans les cas courants, on vérifie aisément que la section résiste au moment qui lui est
appliqué. Cette étape reste tout de même importante car elle permet de déterminer les efforts
normaux qui agissent dans chaque Té et qui seront nécessaires pour les autres vérifications.

Approche issue de l’annexe N [7] :

La méthode présentée dans la référence [7] considère une connexion partielle. Dans certains
cas, l’ouverture est très proche de l’appui et le nombre Ng de connecteurs entre le bord de
l’ouverture et l’appui est très faible. Il est tout de même possible de prendre en compte la
contribution de la dalle tant que la distance entre le bord de l’ouverture et l’appui le plus
proche est supérieure à L/10 ou 2htotal.

Dans ce cas, l’effort de compression dans le béton à prendre en compte est:

  fy   
Fc  min N g PRd ,  Aeff0
f
,  0,85 ck beff hc 
  a   c 
Où :
Ng est le nombre de connecteurs entre le bord de l’ouverture et l’appui le plus proche;
PRd est la résistance au cisaillement d’un connecteur;
A0,eff est l’aire de la section nette du profilé au droit de l’ouverture en tenant compte de la
valeur efficace tw,eff de l’épaisseur de l’âme ;
hc est l’épaisseur de béton dans la dalle.

Dans le cas contraire on prend Fc = 0.

Le calcul du moment résistant se fait ensuite de façon classique en déterminant la position de


l’axe neutre de la section ajourée. Il est alors comparé au moment sollicitant. Puis, à partir du
diagramme de contraintes ainsi obtenu, il est possible de déterminer les efforts normaux dans
chaque Té (qui seront utilisés para la suite lors de la vérification de la flexion Vierendeel).

Approche du guide de dimensionnement [4] :

L’approche du guide de dimensionnement [4] n’est pas tout à fait la même. Il ne s’agit pas de
calculer le moment résistant de la section, mais de déterminer les efforts normaux dus à la
flexion globale dans chaque Té et de les comparer à la résistance en compression ou traction
de chaque Té.
Supprimé: ¶
D’autre part, la détermination du mode de connexion (complète ou partielle) ne se fait pas de
la même façon. On limite d’abord l’effort Nc pouvant être transmis par les connecteurs à
l’effort de compression Rc que peut supporter la dalle. La connexion est considérée comme Supprimé: ¶

partielle lorsque l’effort Nc est inférieur à l’effort NTinf qui s’applique sur le Té inférieur. Ceci
est dû au fait que l’on néglige les efforts de traction dans le Té supérieur.
Supprimé: ¶

Susana GRANADA KERGUELEN Page 37


En effet, la mobilisation de la résistance à la traction du Té supérieur exige une déformation
plastique très importante du Té inférieur.

L’effort normal dans le Té inférieur est alors obtenu par :

M Ed
N T inf  pour N T inf  N c et N c  Rc
heff  y et sup  hs  0,5 y c

Où : y c  hs  h p , hauteur de béton comprimé ;

Rc  0,85
fc
h  h p beff , beff étant la largeur efficace de la dalle ;
c
s

heff est la distance entre les centres de gravité élastiques du Té supérieur et du Té inférieur ;
yetsup est la position de l’axe neutre élastique du Té supérieur, mesurée à partir du haut de la
semelle supérieure.

Dans le cas où N T inf  N c et N c  Rc , l’effort normal dans le Té inférieur est donné par la
même formule, mais avec cette fois-ci :
Nc
yc   hs  h p avec N c  n sc Pd , nsc étant le nombre de connecteurs entre le bord
f
0,85 c beff
c
de l’ouverture et l’appui le plus proche. En effet, dans le modèle donné dans la référence [4]
et qui est inspiré de la publication SCI 068, l’équilibre de flexion globale se fait au niveau du
bord de l’ouverture soumis au plus fort cisaillement, contrairement à la référence [7] où
l’équilibre se fait au milieu de l’ouverture.

Dans ce dernier cas, étant donné que N T inf  N c , on a un effort de compression qui se
développe dans le Té supérieur. On le calcule par l’expression :

N T sup  N T inf  N c

II.3.2. Vérifications locales

II.3.2.1. Effet Vierendeel [7] [4]

Approche issue de l’annexe N [7] :

Comme dans le cas des poutres ajourées en acier, il est nécessaire de vérifier les Tés à l’effet
Vierendeel. La référence [7] néglige dans un premier temps la participation de la dalle. On
calcule le moment résistant plastique en flexion de la section transversale en tenant compte de
tw,eff, traduisant l’influence de l’effort tranchant. Les valeurs de ces moments sont notées Supprimé: ¶
MTé,sup,V,pl,Rd et MTé,inf,V,pl,Rd . ¶

Supprimé: ¶

On réduit ensuite la valeur du moment résistant en tenant compte des efforts normaux agissant
sur chaque Té.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 38


  N Té ,sup  2 
Té ,sup 
M Té ,sup
 M v , pl , Rd 
1   Ed  
Té ,sup  
v , Rd
N
  Rd  
  N Té ,inf  2 
Té ,inf 
M v , Rd  M v , pl , Rd 1   Ed
Té ,inf
 
Té ,inf  
  N Rd  

M 0, Ed

Avec dans chacun des cas : N Ed  N ELU

M 0, Rd

Les vérifications à effectuer s’écrivent alors :

V plTé, Rd
,sup
a0
M Té ,sup
 VEd0  0

v , Rd
V pl , Rd 2
V plTé, Rd
,inf
a0
M Té ,inf
 VEd0  
v , Rd
V pl0 , Rd 2

VEd0 et MEd0 sont respectivement l’effort tranchant et le moment agissant à mi-longueur de


l’ouverture.

Il est possible de prendre en compte la participation de la dalle, sous réserve qu’elle ne soit
pas sollicitée au-delà de 90% de sa résistance en compression dans la zone d’ouverture.

La résistance de la dalle à l’effort tranchant peut être déduite de l’effort tranchant sollicitant la
poutre en acier, à condition de vérifier :

M vdalle
, Rd
 Vdalle
0
, Rd  a 0 avec M v , Rd  N ouv  PRd  0,9hs
dalle

Approche du guide de dimensionnement [4] :

La référence [4] effectue une vérification plus globale, dans la mesure où on ne vérifie pas les
Tés indépendamment, mais en ajoutant leurs résistances individuelles. La dalle est également
prise en compte sous la forme d’un moment résistant additionnel MvcRd. Ceci est dû au fait
que sur la largeur de l’ouverture, un effort de traction additionnel, égal à l’effort de
compression supplémentaire ∆Nco apparaît dans le Té supérieur en raison de son action mixte
locale avec la dalle.

La résistance totale à l’effet Vierendeel s’écrit : M T inf,Re d  M T sup,Re d  M vc , Rd Supprimé: ¶



Supprimé: ¶
M vc , Rd  N co hs  y et  0,5 y c k l , ∆Nco étant l’effort de compression développé par les ¶

connecteurs placés directement au-dessus de la longueur effective de l’ouverture, prise égale à
lo pour les ouvertures rectangulaires et 0,45do pour les ouvertures circulaires ; kl étant un
coefficient de réduction permettant de tenir compte de la variation de la ligne de compression Supprimé: ¶

le long de l’ouverture ; ¶

Susana GRANADA KERGUELEN Page 39


MTsup,red et MTinf,red sont les moments résistants des Tés supérieur et inférieur respectivement,
réduits en fonction de l’effort normal qui leur est appliqué. La formule d’interaction
quadratique écrite plus haut, est utilisée dans le cas d’ouvertures non raidies. Pour les
ouvertures raidies on emploie :

  N Té ,sup  
M Té sup, red  M Té sup, Rd 1   Ed 
Té ,sup  

  N Rd  
  N Té ,inf  
M Té inf,red  M Té sin f , Rd 1   Ed 
Té ,inf  

  N Rd  

En effet, pour les Tés munis de raidisseurs, la courbe d’interaction se trouve entre la courbe
d’interaction quadratique et la courbe d’interaction linéaire. On prend alors de façon
conservative, la formule d’interaction quadratique qui est d’autant plus sécuritaire que l’aire
des raidisseurs est faible.

Une fois le moment résistant du Té inférieur calculé, on procède à une réduction de la


résistance au cisaillement du Té inférieur. Cela vient du fait que d’après le modèle de poutre
Vierendeel simplifié, le Té se comporte comme une console de longueur lo/2 soumise à un
effort VTinf,Ed créant ainsi un moment égal à VTinf,Ed lo au niveau de l’encastrement, comme
l’illustre la figure 20.

Tésup

VTinf,Ed

lo/2
Téinf

lo
a. Schéma Vierendeel simplifié b. Comportement du Té inférieur

Figure 20 : Comportement du Té inférieur

Le moment résistant du Té étant égal à MTinf,red, la résistance au cisaillement est limitée à


M T inf, red
2MTinf,red /lo . Généralement on se retrouve dans la situation où : 2  VT inf, Rd
lo

Susana GRANADA KERGUELEN Page 40


Un processus d’itération est nécessaire car VTinf,Rd dépend de l’exploitation en cisaillement :

VEd  M T inf,red 
 où VT inf  MinVT inf, Rd ;2 
VT inf  VT sup, Rd  Vc , Rd  lo 

L’épaisseur de l’âme est réduite en fonction de ρ pour le calcul de MTinf,red et MTsup,red


M T inf, red
jusqu’à ce que l’on ait : VT inf, Rd  2 .
lo

Il est conseillé de commencer les itérations en prenant VTinf,Rd =0 pour le calcul de ρ.

La vérification s’écrit finalement :

VEd l o  M Té sup,Re d  M Té inf,Re d  M vc , Rd

Cependant, dans le cas d’ouvertures rapprochées, cette vérification n’est pas suffisante. En
effet, il existe une interaction entre la flexion du montant d’âme et l’effet Vierendeel, ainsi
qu’entre le flambement du montant et l’effet Vierendeel. Des vérifications supplémentaires
sont donc nécessaires. Ceci est traité dans le paragraphe concernant la stabilité du montant
entre deux ouvertures.

II.3.2.2. Stabilité du bord vertical de l’ouverture [7] [4]


Approche issue de l’annexe N [7] :

Au passage de la section pleine courante à la zone d’ouverture, la contrainte de cisaillement


varie de manière abrupte. Cette zone de transition se comporte comme une bielle comprimée
et on a donc un risque de ruine par instabilité dans cette section. Il convient donc de vérifier
cette zone au flambement. La référence [7] conseille de prendre :

- une section rectangulaire: largeur d0/2, épaisseur tw ;


- une longueur de flambement égale à d0;
- un effort sollicitant égal à VEd/2
- comme courbe de flambement la courbe c.

Il s’agit de vérifier que:

VEd
si s  2 max d 0,1 ; d 0, 2  c'est-à-dire si l’ouverture est isolée ;
N bielle ,b , Rd 
2
s étant l’espacement entre deux ouvertures; Supprimé: ¶

d0,1 et d0,2 étant la hauteur des ouvertures adjacentes.

VEd 2 d 0,max
Dans le cas contraire on vérifie : N bielle ,b , Rd  si d 0  s  2 d 0
2 s

Susana GRANADA KERGUELEN Page 41


On procède ensuite de la même manière que pour la vérification du Té supérieur avec:

A  tw d0 / 2 ;
I y  t w3 (d 0 / 2) / 12
N pl , Rd
Cela permet d’obtenir N bielle ,b , Rd  
 M1

lo
VEd do

do
2
VEd
2
do
2

l=do
tw

Supprimé: ¶

Figure 21 : Flambement du bord de l’ouverture au passage de l’effort tranchant [7]

Approche du guide de dimensionnement [4] :

La vérification présentée dans la référence [4] est semblable à celle de la référence [7] Commentaire [b5]: Similaire à quoi ? a
préciser un peu mieux.
lorsqu’il s’agit d’ouvertures isolées. On prendra également un montant d’âme de largeur do/2 Supprimé: est semblable

et de longueur do pour les ouvertures rectangulaires et 0,7 do pour les ouvertures circulaires. Supprimé: p
Supprimé: our les

Susana GRANADA KERGUELEN Page 42


La vérification porte sur une contrainte de cisaillement prise égale à :

 VTé sup VTé inf 


 c  Max ;  pour prendre en compte l’effet de l’asymétrie de l’ouverture.
 d otw d otw 

La vérification se fait ensuite à partir de la courbe de flambement (c) de l’EC3.

II.3.2.3. Vérification du montant entre deux ouvertures [7] [4]


Approche issue de l’annexe N [7] :

La référence [7] vérifie le montant d’âme entre deux ouvertures rapprochées au cisaillement
puis au déversement.

Les ouvertures sont considérées comme rapprochées lorsque deux ouvertures successives
délimitent un montant vertical de largeur so inférieure à deux fois la hauteur de l’ouverture la
plus haute.

Té ,inf
En notant : N Ed 1 , l’effort normal dans le Té inférieur de la première ouverture ;

Et :
Té ,inf
N Ed 2 , l’effort normal dans le Té inférieur de la seconde ouverture ;

L’effort tranchant horizontal qui doit transiter dans le montant est donné par l’expression :

VH  Rd  N Ed
Té ,inf
1  N Ed
Té ,inf
2

Il faut alors vérifier que : VH  Rd  VH  Ed

f yw 1
Avec : VH  Rd  s o t w
3 a

Cette vérification consiste à s’assurer que la résistance en cisaillement de la section


horizontale médiane n’est pas dépassée.
Supprimé: ¶
La transmission de l’effort tranchant est à l’origine de moments de flexion dans chaque Supprimé: ¶
section d’extrémité du montant. L’interaction avec l’effort tranchant doit être prise en compte Supprimé: ¶
dans le calcul du moment résistant lorsque celui-ci dépasse 50% de la capacité du plat, par ¶

l’intermédiaire d’une contrainte limite réduite prise égale à :

f yw,red  f yw 1   

2
 V 
Où :    2 H  Ed  1 lorsque VH  Ed  0,5VH  Rd
V
 H  Rd 

Susana GRANADA KERGUELEN Page 43


Supprimé: ¶
  0 lorsque VH  Ed  0,5VH  Rd

La stabilité du montant peut être traitée comme la stabilité au déversement d’une console de
hauteur d0/2, de section rectangulaire de largeur so et d’épaisseur tw, soumise à une charge
concentrée à son extrémité. Le moment critique de déversement s’écrit :

4,01 EI GJ 


M crit 
d0
2
Où :

I est l’inertie de flexion latérale et J l’inertie de torsion.

E
G est module de cisaillement G   81000 MPa
21  v 

On en déduit l’élancement réduit puis le coefficient de déversement associé χLT à partir de la


courbe de flambement c.

t w so ²
fy
 LT  4
M crit

Finalement le moment résistant de calcul du montant s’écrit :

2
t w so f yw,red
M b , Rd   LT
4  M1

La vérification s’écrit alors :

d0
M b , Rd  VH  Sd
2
Supprimé: ¶
Supprimé: ¶

Approche du guide de dimensionnement [4] :

La référence [4] vérifie la résistance au cisaillement du montant d’âme de façon analogue. Commentaire [b6]: A la référence 7 ?
Annexe N .
Lorsque les ouvertures sont excentrées, il se crée un moment de flexion supplémentaire au
niveau du montant d’âme. Il est dû à la différence entre les efforts de cisaillement supportés
par chaque Té. On vérifie alors la stabilité du montant à la flexion, au flambement et à
l’interaction entre l’effet Vierendeel et la flexion et le flambement. Supprimé: ces deux phénomènes

La figure 22 donne les notations utilisées.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 44


∆Nc = nscoPRd
hs hs,eff
VEd,dalle
yetsup
∆Nc -∆N
VEd,Tsup
Mh Mh
Vh
h
do heff
e

Mh
VEd,dalle+ VEd,Tsup> VEd,Tinf
so
VEd,Tinf
∆N
yetinf
s

Figure 22 : Notations pour la vérification du montant d’âme

L’effort de cisaillement qui agit sur le montant est donné par :

Vs yc
Vh  , où s est l’entraxe des ouvertures et hs ,eff  hs 
h  y et inf  hs ,eff 2

On le compare à la résistance au cisaillement du montant calculée comme précédemment.

Le moment agissant sur le montant d’âme, au niveau de l’axe de l’ouverture, est donné par la
formule :

hs,eff  yet sup 


M h  VT sup  Vdalle  VT inf   Vh e  N c
s
(pour des ouvertures non excentrées,
2 2
Mh=0).

Vs
Vh est ici donné par l’expression : Vh  ;
heff
Vdalle est l’effort tranchant supporté par la dalle en béton ;

VTsup et VTinf sont les efforts tranchants supportés par le Té supérieur et le Té inférieur,
respectivement.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 45


fy
Pour les ouvertures circulaires, on vérifie : M h  M he  s o2 t w
6
En revanche, pour les ouvertures rectangulaires, la section critique ne se trouve pas au niveau
de l’axe des ouvertures, mais dans la partie supérieure du montant. En effet, pour une largeur
du montant égale, le moment appliqué est plus important. On vérifie alors :

0,5Vh d o  M h  M he pour des ouvertures régulières, c’est-à-dire de mêmes dimensions et


même excentricité. Dans le cas d’ouvertures irrégulières, il faudra vérifier :

Vh 0,5d o1  e1   M h  M he et Vh 0,5d o 2  e2   M h  M he .

La vérification de l’interaction entre la flexion du montant et la flexion Vierendeel s’écrit :

 M T inf,red M h ,e 
 4 2 
VEd 
l o s   M c ,s (connexion partielle) et
2e s
1
heff
 M T inf,red M h ,e  heff  hs ,eff
VEd   4 2  (connexion complète) ;
 l o s  heff  2e

avec : M c ,s  n sco PRd  y et sup  hs ,eff  où nsco est le nombre de connecteurs sur la longueur s entre
les centres des ouvertures.

Pour la vérification au flambement, on prend une contrainte égale à :


M M
Vh  2 h Vh  2 h
do do
c  lorsque VTsup>VTinf, ou  c  lorsque VTsup<VTinf.
so t w so t w

La résistance au flambement est déterminée à l’aide de la courbe de flambement (c) de l’EC3.

Le flambement peut néanmoins être négligé lorsque les proportions du montant vérifient :

do d
 25 pour les ouvertures circulaires, et o  20 pour les ouvertures rectangulaires.
tw tw

Comme pour la flexion, il existe une formule d’interaction entre le flambement et l’effet
Vierendeel. Ellse s’écrit : Supprimé: ¶

La vérification

 M T inf,red 
 c s o t w  4  
  N hs ,eff  y c  et V  2  s t  4 M T inf,red  heff  hs ,eff

lo
VEd  c Ed  c o w 
 d o ,eff  s  lo  heff  d o ,eff
1  
 heff 

Susana GRANADA KERGUELEN Page 46


Où :

σc est la résistance au flambement du montant d’âme ;

MTinf,red est la résistance à la flexion réduite du Té inférieur ;

e est l’excentricité des ouvertures au-dessus de l’axe ;


do,eff est donné par :

d o ,eff  2e  d o pour des ouvertures régulières, c'est-à-dire de mêmes dimensions et de même


excentricité. Dans le cas d’ouvertures irrégulières, on a :
d  d o2
d o ,eff  o1  e2  e1
2

II.4. ETATS LIMITES DE SERVICE

II.4.1. Calcul de la flèche


Lors du calcul de la flèche, divers paramètres sont à prendre en compte. La flèche dépend Mis en forme : Justifié
naturellement des chargements appliqués à la poutre et des conditions d’appui. Mais il faut
également tenir compte des flèches supplémentaires dues au retrait du béton, à l’utilisation
d’une connexion partielle ou encore à la présence d’ouvertures d’âme.

II.4.1.1. Flèches dues aux chargements [3] Commentaire [b7]: Les flèches sont
naturellement dues aux chargements? Il
faut donner une petite intro après II.4.1
pour préciser les différentes sources qui
Il convient de calculer la flèche de la poutre due à la construction (charge de construction), contribuent à la flèche de la poutre.
avec les pondérations aux ELS, at au retrait du béton. Puis il est nécessaire de calculer la Supprimé: avec les pondérations aux
flèche de la poutre mixte due aux charges permanentes et aux charges d’exploitation ELS
appliquées à la poutre. Supprimé: ainsi que le

Dans le cas de poutres isostatiques sur appuis simples soumises à un chargement


uniformément réparti, la valeur de la flèche maximale qui se situe à mi-travée vaut :

5ql4
W 
384 E a I h
Dans le cas de poutres isostatiques sur appuis simples soumises à une charge concentrée à une
distance inférieure ou égale à L/2, la valeur de la flèche maximale qui se situe à mi-travée
vaut :

W 

P a 3l 2  4 a 2 
48 E a I h

Où :
a : abscisse de la charge ponctuelle ;

Susana GRANADA KERGUELEN Page 47


F : charge concentrée pondérée ;
P : chargement uniformément réparti pondéré ;
Ea : module d’élasticité longitudinal de l’acier égal à 210 kN/mm² ;
Ih : moment d’inertie de flexion de la poutre mixte homogénéisée ;
l : portée de la poutre.

Pour la flèche en phase de construction, on utilise le moment d’inertie de l’acier seul. Pour la
flèche finale en phase mixte, il convient d’utiliser le moment d’inertie de la section mixte
homogénéisée en utilisant le coefficient d’équivalence adéquat.

- pour les charges permanentes : coefficient d’équivalence à long terme;


- pour les charges d’exploitation : coefficient d’équivalence à court terme.

Si on place un étai à mi-travée en phase de construction, la flèche maximale sera :


5ql4
W  0,415
384 E a I h

Pour les planchers de bâtiments classiques, les flèches maximales autorisées sont :

- L/200 pour Wmax


- L/300 pour W2

II.4.1.2. Flèche due au retrait du béton [2][12]


Suite au coulage, le béton tend à diminuer de volume, c’est le retrait. Mais étant lié à l’acier, il
ne peut se raccourcir librement. Il en résulte des contraintes de traction dans le béton et de
compression dans l’acier. Ce phénomène de retrait est rapide au début (1/5éme à 7 jours, et la Supprimé: 1/5éme en est effectué
moitié à un mois), puis il est très lent par la suite (il n’est terminé qu’au bout de 3 ans Supprimé: et
environ). I1 convient donc de prendre le coefficient d’équivalence à long terme pour calculer Supprimé: et demi, la moitié
les effets du retrait, c'est-à-dire n=20.

La courbure Ks due à une déformation de retrait libre cs est la suivante :

 cs ha  hc  2h p Aa
Ks 
21  n r I h

K s L2 Supprimé: la suivante
La flèche provoquée par cette courbure est : Wcs  Supprimé: ¶
8 ¶

Dans ces formules :

n est le coefficient d’équivalence à long terme ; Supprimé: :


cs est la valeur du retrait donnée dans le paragraphe 3.1.4. de l’EC2-1-1; Supprimé: :

Aa désigne l’aire de la section du profilé métallique ; Supprimé: :

Susana GRANADA KERGUELEN Page 48


Ih est l’inertie de la section mixte homogénéisée pour les effets à long terme ; Supprimé: :
r correspond au rapport entre l’aire du profilé et l’aire de béton. Supprimé: :

Le calcul des flèches dues au retrait uniquement pour les poutres isostatiques est imposé par
l’Eurocode 4 si L(ha+hp+hc) > 20 et si le coefficient de retrait libre du béton est supérieur à
400.10-6.

II.4.1.3. Influence de la connexion partielle [2][12]


Pour une connexion partielle, les flèches augmentent en raison des effets du glissement dans
les connecteurs. Ces effets sont négligés pour les poutres mixtes calculées en connexion
complète.
Supprimé: ¶

Le rapport entre la flèche en connexion partielle et la flèche en connexion complète s’écrit :

– Pour une construction étayée :


  
 1  0,51   a  1
c  c 

– Pour une construction non étayée :


  
 1  0,31   a  1
c 
 c 

Où : a est la flèche de la poutre en acier agissant sous les mêmes charges ;


c est la flèche de la poutre mixte avec une connexion complète ;
 est le degré de connexion.

La différence entre ces deux formules vient de l’effort supérieur appliqué aux connecteurs en
service lorsqu’on a utilisé des étais en phase de construction. Supprimé: au stade
Supprimé: la
Généralement, les effets du glissement ne sont pas pris en compte lorsque   0,5 ou lorsque
les efforts sur les connecteurs ne dépassent pas PRd, en construction non étayée et dans le cas
d’une dalle collaborante avec des nervures disposées transversalement à la poutre (hauteur des
nervures hp  80 mm). Ceci s’explique par le fait que des effets bénéfiques sont négligés dans
le calcul des flèches, rendant ainsi les équations ci-dessus trop conservatrices dans de Supprimé: sécuritaires
nombreux cas.

Supprimé: ¶

II.4.1.4. Accroissement de la flèche dû aux ouvertures [7] [4] ¶


Tout d’abord, il convient de calculer la flèche δ à mi-travée de la poutre mixte sans ouverture, ¶
comme il a été décrit plus haut. Ensuite, on évalue la flèche supplémentaire δb due à la perte
de rigidité de flexion à l’aide de la formule suivante. Supprimé: :

Susana GRANADA KERGUELEN Page 49


x  x   l  I 
2
b 
 19,21     0  mixte  1
  L  L   L  I 0,mixte 

Où:

I mixte est l’inertie de la section mixte sans ouverture.


I 0,mixte est l’inertie de la section mixte avec ouverture.
x est la distance entre l’ouverture et l’appui le plus proche.

Enfin, il convient de calculer la flèche supplémentaire apportée par le mécanisme Vierendeel

3
v  2 x  l  I
 0,81   0  mixte
  L  L  I T

La flèche finale à mi-travée est donnée par l’expression suivante :

 finale     b   v   0

La méthode donnée par la référence [4] est quasiment la même, mais elle se limite à des
poutres munies d’ouvertures placées symétriquement sur sa longueur. En effet, pour chaque
paire d’ouvertures, la flèche additionnelle est donnée par les expressions précédentes
multipliées par deux. Une autre méthode empirique est proposée, elle est basée su la flèche
par flexion pure, mais intègre l’influence de la flèche dans les régions de cisaillement élevé, à
l’aide du terme (1-x/L) dans la formule suivante :

 add  l  d  x
 k o  o  o 1   pour x ≤ 0,5L
b L
   h L 

Le coefficient ko est donné par :

ko =1 pour les ouvertures raidies ;


ko =1,5 pour les ouvertures non raidies.

lo est la longueur de l’ouverture, prise égale à 0,5 pour les ouverture circulaires.

Cette formule est d’autant plus sécuritaire que les ouvertures sont courtes.

Supprimé: ¶

II.4.2. Vibrations [4][14]
La référence [4] propose d’intégrer l’influence des ouvertures de la même façon que pour les
flèches. Cependant, en raison des faibles amplitudes de vibration et de la plus grande rigidité
dynamique du béton, la fréquence naturelle serait légèrement sous-estimée. Il est donc
possible de négliger les ouvertures.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 50


La fréquence propre d’une poutre mixte simplement appuyée peut être calculée avec la
formule simplifiée :

18
f 
i

Avec i : flèche instantanée de la poutre en mm ;


f : fréquence propre fondamentale de la poutre en Hz.

La flèche instantanée est calculée avec le module sécant d’élasticité du béton pour les actions
ayant des effets à court terme. Pour les planchers sur lesquels les personnes marchent
normalement (bureau, habitation...), il convient de ne pas avoir une fréquence propre
fondamentale inférieure à 3 Hz. Pour les plancher de gymnase ou de salle de danse par
exemple, il convient de ne pas avoir une fréquence propre fondamentale inférieure à 5 Hz.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 51


DEUXIEME PARTIE : DEVELOPPEMENT
DE L’OUTIL DE CALCUL

Susana GRANADA KERGUELEN Page 52


I. Présentation générale
I.1.Travail à réaliser
L’entreprise GAGNE développe depuis deux ans un outil de calcul pour les poutres mixtes
isostatiques munies d’ouvertures d’âme. La première version de l’outil permet le calcul de
poutres mixtes non ajourées selon l’EC3 et l’EC4. La deuxième version a intégré les
vérifications des ouvertures d’après l’Ancienne annexe N de la version ENV de l’EC3-1-1
(pour la phase de construction), ainsi que d’articles parus dans les revues du CTICM (pour la
phase mixte) et qui sont inspirés de l’Annexe N.

Les vérifications des ouvertures avec cette dernière version sont limitées par les classes de
section. En effet, l’annexe N limite la classe des âmes des Tés à la classe 3. Il en est de même
pour l’article du CTICM paru dans le numéro 4 de 2001, « Poutres mixtes de bâtiment avec
ouverture isolée dans l’âme : démarche de vérification et exemple de calcul ».

Comme indiqué précédemment, le « Guide de dimensionnement pour les poutres mixtes


comportant des ouvertures d’âme de grandes dimensions », compatible avec les Eurocodes 3
et 4, permet la vérification des sections ajourées dans un domaine plus large de
configurations. Il permet entre autres, de traiter le cas de poutres fortement dissymétriques,
possédant des montants de faible largeur et ayant une âme élancée.

L’objectif de ce projet de recherche et développement a été de créer une nouvelle version du


programme en rajoutant un module permettant de traiter des cas particuliers tels que
l’utilisation de raidisseurs horizontaux ou verticaux (ou les deux) et le calcul de poutres ayant
une section ajourée de classe 4. Ce module a donc été créé en s’appuyant sur le guide de Supprimé: à partir du
dimensionnement du CTICM.

Ce guide a été rédigé dans le cadre d’un projet européen qui a également débouché dans la
rédaction de rapports sur l’état des connaissances et la fabrication de poutres cellulaires, la
création de tables de prédimensionnement, l’établissement d’exemples de calcul et, enfin, le
développement d’un programme de calcul établi à partir du guide de dimensionnement. Tous
ces documents sont disponibles sur le site : lwo.steel-sci.org.

Le programme de calcul disponible sur Internet comporte quelques limitations. La poutre


étudiée ne peut comporter qu’une seule zone de connexion. En ce qui concerne les résultats
affichés, seulement des bases de dimensionnement sont données, les vérifications proprement
dites devant être faites par l’utilisateur. De plus, l’entreprise souhaitait développer un outil
complet, de telle sorte à ce que l’utilisateur ne soit pas obligé d’avoir recours à plusieurs
logiciels.

Ce logiciel existant a donc été prévu initialement comme outil de validation. Cependant, il
s’est avéré qu’il contient de nombreuses erreurs, certaines dues à des problèmes de définition
des notations, d’autres dues à des affichages incorrects et d’autres encore issues d’erreurs de
calcul. La vérification du programme s’est donc faite à partir d’exemples écrits, établis par le Commentaire [b8]: Qui viennent
d’où ? calcul manuel ? le tien ?
SCI et le CTICM, ainsi que par des exemples de calcul manuel créés expressément pour la
vérification.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 53


Avant de présenter la réalisation et les résultats obtenus avec la nouvelle version, on
présentera tout d’abord le fonctionnement général du programme existant.

I.2.Données générales et sorties du programme

I.2.1. Saisie des données générales

La nouvelle version du programme a été créée à partir de la deuxième version (version 2.3.).
En effet, cette dernière contient des améliorations par rapport à la première version en ce qui
concerne la descente de charges, la classification des sections et la prise en compte de
l’interaction entre le degré de connexion et les sollicitations le long de la poutre. Le nouveau
module a donc remplacé le module existant dans la version 2.3 pour la vérification des
ouvertures.

Le programme existant se présente sous la forme d’un classeur Excel. La feuille de données
permet de définir la géométrie de la poutre ainsi que le chargement. Dans la nouvelle version,
un bouton a été rajouté pour la définition des ouvertures. La figure 23 donne un aperçu de
cette feuille.

Figure 23 : Feuille de données du programme

Susana GRANADA KERGUELEN Page 54


Une fois les données rentrées, le calcul est lancé à l’aide du bouton « lancer le calcul ».
L’ensemble des vérifications est alors effectué à l’aide de Visual Basic. Les résultats sont
affichés dans une feuille récapitulative à la fin du classeur.

Les données à rentrer par l’utilisateur sont listées ci-dessous.

 Poutre :

– type de profilé : l’utilisateur a le choix entre des poutres du commerce, de type


IPE ou HEA, ou un PRS dont il doit définir les dimensions ;
– limite d’élasticité de l’acier : comprise entre 235 MPa et 460 MPa ;
– portée ;
– entraxe des poutres ;

 Dalle :

– type de dalle : il peut s’agir d’une dalle pleine, d’une dalle avec renformis ou
enfin une dalle avec bac acier pour laquelle l’utilisateur donnera le type de bac
(en le sélectionnant dans un catalogue), la disposition du bac (parallèle ou
perpendiculaire à la portée de la poutre) et indiquera si le bac est prépercé ou
pas.
– résistance caractéristique du béton, comprise entre 20 MPa et 60 MPa ;
– épaisseur totale de la dalle ;
– limite d’élasticité des armatures (comprise entre 400 et 600 MPa) ;
– environnement pour retrait ;
– masse volumique du béton ;

 Connexion :

– l’utilisateur choisit dans une boîte de dialogue le nombre de zones de


connexion le long de la poutre (de une à trois zones), le type de connecteurs (à
choisir dans un catalogue) et doit indiquer la longueur des zones de connexion,
l’espacement des connecteurs, et enfin, le nombre de files de connecteurs dans
chaque zone (de une à trois).

 Chargement :

– poids propre : l’utilisateur a le choix de prendre en compte le poids propre de


la dalle ou non. Celui du profilé est automatiquement pris en compte ;
– charges permanentes additionnelles (surfaciques) : ces charges, dont
l’utilisateur rentre la valeur, interviennent uniquement en phase définitive ;
– surcharges d’exploitation (surfaciques) ;
– surcharges de construction : conformément à l’EC4, elles ne doivent pas être
inférieures à 0,75 kN/m². Le programme affiche un message d’erreur si leur
valeur est en dessous de cette limite ;
– charges concentrées : l’utilisateur peut rentrer jusqu’à cinq charges ponctuelles
dont il doit indiquer l’abscisse, la valeur et le type (permanente dès la
construction, surcharge de construction, permanente additionnelle, surcharge
d’exploitation 1 ou surcharge d’exploitation 2) ;

Susana GRANADA KERGUELEN Page 55


– charges réparties supplémentaires (linéiques) : elles peuvent être de type
trapézoïdal, l’utilisateur indiquant les abscisses et les valeurs d’origine et
finales. Le type de charge est également indiqué ;

 Coefficients de sécurité et pondération d’actions :


– les coefficients de sécurité sont indiqués dans une boîte de dialogue. Les
valeurs prises par défaut sont :

– Acier de construction : γ M0=1,00 ;


– Acier de construction (instabilités) : γ M1=1,00 ;
– Béton : γ c=1,50 ;
– Armatures : γ s=1,15 ;
– Connecteurs : γ v=1,25 ;
– Bac acier : γ ap=1,10 ;
– Coefficient pour l’aire de cisaillement du profil : η = 1,2 ;

– coefficients de pondération ψ0 pour les surcharges d’exploitation à rentrer


directement sur la feuille de données ;

Les combinaisons d’action prises en compte lors du calcul sont les suivantes :

– en phase de construction : G + Qc
– en phase définitive : 1,35 G + 1,5 Q1 + 1,5 ψ0,2 Q2 (combinaison n°1)
1,35 G + 1,5 ψ0,1 Q1 + 1,5 Q2 (combinaison n°2)
1,00 G + 1,5 Q1 + 1,5 ψ0,2 Q2 (combinaison n°3)
1,00 G + 1,5 ψ0,1 Q1 + 1,5 Q2 (combinaison n°4).

I.2.2. Validation des données

Pour que le calcul soit effectivement lancé, certaines conditions doivent être respectées,
notamment en ce qui concerne la connexion. L’EC4 donne certaines limitations sur
l’espacement longitudinal et transversal des connecteurs, leur diamètre, les caractéristiques du
bac et l’enrobage des goujons.

Dans le cas où les connecteurs choisis ou le bac ne respectent pas ces conditions, un message
d’alerte s’affiche lors de la validation de la connexion. C’est le cas lorsque :

- l’espacement longitudinal des connecteurs est supérieur à six fois la hauteur totale
de la dalle ;
- l’espacement longitudinal des connecteurs supérieur à 800 mm ;
- l’espacement longitudinal des connecteurs est inférieur à cinq fois leur diamètre ;
- l’espacement transversal des connecteurs est inférieur à quatre fois leur diamètre
pour une dalle à bac collaborant ;
- l’espacement transversal des connecteurs est inférieur à deux fois et demie leur
diamètre pour une dalle pleine ;
- la distance nette entre le bord de la semelle et la file de connecteurs la plus proche
est inférieure à 20 mm ;

Susana GRANADA KERGUELEN Page 56


- l’enrobage des connecteurs est inférieur à 20 mm ;
- la distance entre le sommet du connecteur et le sommet du bac est inférieure à
deux fois leur diamètre ;
- la largeur minimale du creux d’onde est inférieure à 50 mm ;
- la hauteur du bac est supérieure à 85 mm ;
- la largeur moyenne des nervures est inférieure à la hauteur du bac ;
- la hauteur des goujons est supérieure à la hauteur du bac +75 mm ;
- le diamètre des goujons est supérieur à 2,5 fois l’épaisseur de la semelle sur
laquelle ils sont fixés si les goujons ne sont pas soudés au droit de l’âme ;
- le diamètre des goujons est inférieur à 16 mm ;
- le diamètre des goujons est supérieur à 20 mm avec une dalle avec bac collaborant
non prépercé ;
- le diamètre des goujons est supérieur à 22 mm avec une dalle avec bac collaborant
prépercé.

Des messages sont également affichés lorsque la résistance caractéristique du béton ou de


l’acier (profilé ou armatures) ne se trouve pas dans les limites données plus haut.

I.2.3. Vérifications et résultats

Le programme vérifie la poutre en phase de construction, puis en phase mixte, à la flexion et


au cisaillement, en prenant en compte l’interaction éventuelle entre moment fléchissant et
effort tranchant. En phase mixte, le cisaillement longitudinal de la dalle est également vérifié.
L’ensemble de ces vérifications est résumé dans l’organigramme général du programme
(figure 24). La dernière vérification correspond à celle des ouvertures, elle sera décrite en
détail dans la partie I.3.

Les résultats sont affichés sur la dernière feuille du classeur Excel. Cette feuille contient
plusieurs pages où l’on retrouve :

– les données géométriques de la poutre ;


– les caractéristiques des matériaux ;
– les charges appliquées à la poutre ;
– les coefficients partiels de sécurité ;
– les sollicitations et la résistance de la poutre le long de celle ci avec un pas de L/40
en phase de construction ;
– un récapitulatif en phase de construction qui comprend le taux de travail maximal
en flexion, à l’effort tranchant et pour l’interaction moment fléchissant-effort
tranchant ;
– les flèches en phase de construction ;
– les sollicitations et la résistance de la poutre le long de celle ci avec un pas de L/40
en phase mixte et pour différents cas de charge en phase définitive (mixte);
– un récapitulatif en phase mixte qui comprend le taux d’armature minimal à mettre
en œuvre dans la dalle, le taux de travail maximal en flexion, à l’effort tranchant,
pour l’interaction moment fléchissant-effort tranchant, au cisaillement longitudinal
et pour un calcul élastique, le taux de travail maximal des connecteurs ;
– les flèches sous différents cas de charge en phase mixte ;

Susana GRANADA KERGUELEN Page 57


– les fréquences propres de la poutre sous charge G + Q avec  variant de 0 à 1
avec un pas de 0,10 ;
– enfin, une fiche récapitulative donnant au projeteur l’essentiel des résultats lui
permettant de dessiner comprenant :
- les paramètres généraux de la poutre (portée, étaiement),
- le type de dalle (dalle pleine, renformis ou dalle collaborante),
- la section du profilé métallique sous forme de schéma,
- la valeur de la contre-flèche,
- la répartition des connecteurs, ainsi que le type de connecteurs
utilisés.
- la section d’armatures à mettre en œuvre dans la dalle ;

Les vérifications sont donc écrites sous la forme de taux de travail, ce qui permet à
l’utilisateur d’optimiser plus facilement la section de la poutre en faisant varier les différents
paramètres d’entrée.

En ce qui concerne la phase mixte, la largeur effective de la dalle utilisée dans l’ensemble des
calculs est affichée. La largeur utilisée est toujours la même, quelle que soit la section
vérifiée. Ceci est en accord avec le paragraphe 5.4.1.2. de l’EC4 d’après lequel il est possible
de faire cette simplification dans le cas d’une analyse globale élastique.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 58


Saisie des données

Non
Données correctes

Oui

Détermination des sollicitations

Détermination de la classe de la section acier

Résistance à l’effort tranchant

Résistance à la flexion (interaction avec le


cisaillement)

Détermination du degré de connexion

Classe des sections mixtes

Résistance des sections mixtes à la flexion


(interaction avec le cisaillement)

Calcul du cisaillement longitudinal de la dalle

Calcul des flèches et vibrations

Vérification des ouvertures

Figure 24 : Organigramme général du programme

Susana GRANADA KERGUELEN Page 59


I.3.Données et organisation du nouveau module

I.3.1. Paramètres d’entrée

Les paramètres d’entrée du module sont les paramètres globaux du programme décrits dans la
partie I.2. Les paramètres supplémentaires concernant les ouvertures et leur raidissage sont
récupérés à l’aide de boîtes de dialogue.

Lorsque l’utilisateur clique sur le bouton de définition des ouvertures, une boîte de dialogue
s’affiche. Elle permet d’indiquer le nombre d’ouvertures que comporte la poutre. En fonction
du nombre indiqué, une succession de boîtes de dialogue permettant de définir les
caractéristiques de chaque ouverture s’affiche.

La figure 25 montre une boîte de dialogue type de définition d’une ouverture.

Figure 25 : Formulaire de définition d'une ouverture

Par l’intermédiaire de ces formulaires l’utilisateur définit pour chaque ouverture :

 la forme de l’ouverture : le choix est donné entre des ouvertures circulaires et des
ouvertures rectangulaires ;
 la position x par rapport à l’origine de la poutre ;

Susana GRANADA KERGUELEN Page 60


 la hauteur d0 de l’ouverture ;
 la longueur l0 de l’ouverture (un message d’erreur s’affiche si d0 n’est pas égale à
d0 pour une ouverture circulaire) ;
 la distance e entre la membrure inférieure et le centre de l’ouverture ;
 l’utilisation de raidisseurs horizontaux ou verticaux dont la position et les
dimensions seront données par l’utilisateur ; l’utilisateur peut en outre choisir de
raidir une ou deux faces ;
 dans le cas où des raidisseurs verticaux sont utilisés, le programme considère que
des raidisseurs identiques sont placés de part et d’autre de l’ouverture ; on définit
alors pour la paire de raidisseurs :
– l’épaisseur tv des raidisseurs ;
– la largeur dv ;
– la hauteur av de la gorge de soudure ;
– la distance ev entre le centre de l’ouverture et chaque raidisseur ;

 dans le cas où des raidisseurs horizontaux sont utilisés, le programme considère de


même que les raidisseurs sont identiques de part et d’autre de l’ouverture ;
l’utilisateur doit alors définir pour la paire de raidisseurs :

– l’épaisseur th des raidisseurs ;


– la largeur dh ;
– la hauteur ah de la gorge de soudure ;
– la distance eh entre les bords de l’ouverture et les raidisseurs.

L’utilisateur peut rentrer les ouvertures dans le désordre à condition d’utiliser toujours le
même appui comme référence pour les abscisses. Le programme renumérote ensuite les
ouvertures par ordre croissant des abscisses.

I.3.2. Organisation du module

Le nouveau module a d’abord été conçu comme un programme entièrement indépendant. Il a


fallu pour cela créer une interface graphique permettant de récupérer les données principales
d’entrée du nouveau module, notamment en ce qui concerne la connexion et les efforts
appliqués au niveau des ouvertures. Ce programme a d’abord été créé de sorte à vérifier une
seule ouverture puis il a été adapté pour la vérification de deux ouvertures. En effet, il est
toujours possible de ramener le cas d’ouvertures multiples au cas de deux ouvertures
successives.

Le programme final peut vérifier jusqu’à six ouvertures. Il est prévu que le nombre
d’ouvertures à vérifier puisse être augmenté très simplement si jamais le besoin se présente. Il
suffira de rajouter les boîtes de dialogue correspondantes

D’autre part, du fait qu’il a d’abord été conçu en dehors du programme final, le nouveau
module est entièrement indépendant du programme. Les variables et les procédures sont
internes au module et ne poseront donc pas de problème pour l’évolution ultérieure du
programme. Dans le cas où il serait intéressant de les réutiliser, leur déclaration pourra être
modifiée aisément.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 61


Les organigrammes présentés dans les figures 26 et 27 montrent l’organisation générale du
module. L’organigramme de la figure 26 montre les étapes de la procédure principale du
module.
Récupération des données globales de la poutre

Vérification des ouvertures séparément


(appel de la procédure secondaire)

NON
Ouverture rapprochée à l’ouverture
de gauche ?

OUI

Vérification du montant de gauche

Vérification de l’interaction entre l’effet Vierendeel et la


flexion du montant de gauche

NON
Ouverture rapprochée à l’ouverture
de droite ?

OUI

Vérification du montant de droite

Vérification de l’interaction entre l’effet Vierendeel et la


flexion du montant de droite

Figure 26 : Organigramme de la procédure principale

L’organigramme de la figure 27 montre les étapes de la procédure secondaire qui permet la


vérification des ouvertures une par une. Bien entendu, chaque vérification se fait pour la
phase de construction et pour les quatre cas de charge de la phase définitive, mais cela n’a pas
été représenté par souci de simplification.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 62


Figure 27 : Organigramme de la procédure secondaire du nouveau module
Récupération des données de l’ouverture considérée

Vérification des limitations géométriques

Détermination de la classe en phase de construction

Détermination de la classe en phase mixte

Détermination des caractéristiques efficaces de la section

Raidissage horizontal ? NON

OUI
Vérification des dimensions des raidisseurs horizontaux

NON
Raidissage vertical ?
OUI
Vérification de la rigidité des raidisseurs verticaux

Vérification de la résistance au cisaillement

Vérification de la résistance à la flexion globale

Vérification de la résistance à l’effet Vierendeel

NON
Ouverture isolée à gauche ?
OUI
Vérification de la résistance du montant de gauche

NON
Ouverture isolée à droite ?
OUI
Vérification de la résistance du montant de droite

Calcul de la flèche additionnelle due à l’ouverture

Retour à la procédure principale

Susana GRANADA KERGUELEN Page 63


Les organigrammes correspondant aux différentes vérifications effectuées au sein de ces deux
procédures sont donnés en annexe.

I.3.3. Sorties

Le programme comporte deux feuilles de sortie différentes pour le calcul des ouvertures. La
première feuille correspond au détail de toutes les vérifications effectuées par le module. La
deuxième correspond à la feuille de résultats où les informations principales issues des
vérifications des ouvertures sont affichées à la suite des vérifications globales de la poutre.

A la fin du calcul, la feuille de résultats s’affiche automatiquement. L’utilisateur peut alors y


lire l’ensemble des taux de travail de la section ajourée et des montants. Les taux supérieurs à
1 sont affichés en rouge. L’affichage des vérifications sous forme de taux permet d’optimiser
plus facilement la section de la poutre.

Lorsque les dimensions de l’ouverture ou des raidisseurs ne conviennent pas, un message est
affiché afin de prévenir l’utilisateur.

Pour plus de détails, il est alors possible de se référer à la feuille de vérifications détaillée. On
y lit l’ensemble des vérifications et, de même que pour la feuille de résultats, les taux
supérieurs à 1 et les dimensions situées en dehors des limites sont affichées en rouge.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 64


II. Programmation et hypothèses du nouveau module
Comme il a été indiqué plus haut, le nouveau module a été réalisé d’après le « Guide de
dimensionnement des poutres mixtes comportant des ouvertures d’âme de grandes
dimensions ». Ce guide laisse une certaine marge d’interprétation et comporte de plus
quelques erreurs. On a donc effectué quelques hypothèses et modifications qui seront
justifiées dans ce paragraphe.

II.1. Classe de la section

Le programme offre la possibilité d’utiliser un étai à mi travée de la poutre et il est donc


possible d’avoir un moment négatif au niveau de l’ouverture. Pour plus de clarté, les
raisonnements présentés dans ce qui suit correspondent à une flexion positive.

La classification de la section mixte dépend de la classe de la semelle comprimée et de celle


de l’âme comprimée. Etant donné que les sections peuvent être fortement dissymétriques, lors
de classification de l’âme, la classe de l’âme de chaque Té est prise en compte dans le
programme. Ainsi, pour déterminer la classe de la section, le programme détermine d’abord la
classe de chaque Té puis retient la plus grande de ces deux classes. Cette classification peut
sembler quelque peu défavorable en phase mixte. En effet, le guide effectue la vérification à
la flexion globale en ne considérant qu’un effort de traction dans le Té inférieur. Toutefois, le
fait de ne considérer que l’effort de traction correspond à une majoration de l’effort axial
global qui agit dans le Té inférieur, mais ne signifie pas que l’on peut négliger le risque
d’instabilité au niveau du bord de l’ouverture.

Dans l’exemple de calcul du SCI disponible sur Internet, seule la classe de l’âme du Té
supérieur est prise en compte. Mais le guide de dimensionnement ne semble pas adopter la
même approche. En effet, il indique qu’il est possible de modifier la classification du Té
inférieur grâce à l’effet stabilisateur de l’effort de traction. Selon la valeur de cet effort, la
hauteur de la partie comprimée du Té peut être réduite.

Face à ces deux approches contradictoires, on a retenu finalement la prise en compte de la


classe du Té inférieur sans toutefois considérer la réduction de la hauteur comprimée. En
effet, cela suppose le calcul préalable de l’effort de traction dans le Té inférieur, qui dépend
lui-même de la classe de la section.

Pour ce qui est de la classe de la semelle comprimée, le guide ne semble pas donner de limite
supérieure. Les semelles sont très rarement de classe 4 mais, pour les besoins de la
programmation, il a été nécessaire d’éclaircir ce point. Le calcul a donc été bloqué dans le cas
où la semelle comprimée serait de classe 4.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 65


II.2. Flexion globale

II.2.1. Flexion globale en phase mixte

Le guide de dimensionnement est constitué de différentes parties qui présentent en détail


l’ensemble des vérifications, puis d’une partie récapitulative donnant la démarche complète
de vérification des poutres ajourées.

En ce qui concerne la flexion globale en phase mixte, la méthode donnée dans la partie 2.3 du
guide ne correspond pas à la méthode donnée dans la partie 8 (récapitulative).

La figure 28 présente un rappel des notations utilisées.

yc Nc
hs,eff

yetsup

h heff

NTinf
yetinf

Figure 28 : Notations employées pour le calcul de flexion globale

Approche de la partie 2.3 :

Dans la partie 2.3, la connexion complète correspond au cas où :

N T inf  N c et N c  Rc

Avec Rc  0,85
fc
h  h p beff , beff étant la largeur efficace de la dalle ;
c
s

Nc étant l’effort pouvant être transmis par les connecteurs sur la distance entre l’appui le plus
proche et le bord de l’ouverture.

L’effort de traction dans le Té inférieur est alors donné par la formule :

M Ed
N T inf 
heff  y et sup  hs  0,5 y c

Susana GRANADA KERGUELEN Page 66


où : y c  hs  h p est la hauteur de béton comprimé, hs étant la hauteur totale de la dalle et hp la
hauteur du bac.

On peut constater que dans cette approche, la hauteur de la dalle comprimée n’est pas réduite
malgré le fait que la dalle est trop résistante par rapport au Té inférieur. Cela s’explique par le
fait que contrairement à l’approche classique utilisée en construction mixte, on utilise ici une
distribution plastique où la contrainte dans le béton n’atteint pas 0,85fck/γc, mais où toute la
dalle est comprimée. L’effort de compression dans le béton est pris égal à NTinf , ce qui assure
l’équilibre.

La connexion partielle correspond au cas où N T inf  N c et N c  Rc .L’effort normal dans le


Té inférieur est donné par la même formule, mais avec cette fois-ci :
Nc
yc   hs  h p
fc
0,85 beff
c
La hauteur de la dalle comprimée est bien réduite ici, mais en fonction de Nc puisque la
connexion est partielle.

Approche de la partie 8 :

Dans la partie 8, l’effort de traction dans le Té inférieur est donné par :

 M Ed  N c hs ,eff  y et sup  M Ed 


N T inf  Min ; 
    
 h y et sup y et inf h h s , eff  y et inf 

Avec hs ,eff  hs  0,5 y c , position de la résultante de la compression dans la dalle.


M Ed
Il peut être démontré facilement que le cas où N T inf  correspond à
h  hs ,eff  y et inf
M Ed  N c hs ,eff  y et sup 
N T inf  avec N T inf  N c , ce qui revient à une connexion complète.
h  y et sup  y et inf
Ainsi, on a :

– en connexion complète :

M Ed
N T inf 
h  hs ,eff  y et inf

– en connexion partielle :

M Ed  N c hs ,eff  y et 
N T inf 
h  y et sup  y et inf

Soit Nf l’effort de traction dans le Té inférieur obtenu avec la formule de la connexion


complète et Np celui obtenu avec la formule de la connexion partielle.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 67


M Ed M Ed  N c hs ,eff  y et sup 
Si l’on examine le cas où l’on a N f    N p , on
h  hs ,eff  y et inf h  y et sup  y et inf
trouve une incohérence . En effet, cette inégalité équivaut à :

N c hs ,eff  y et sup   1 1 


 M Ed   
h  y et sup  y et inf h y 
 et sup  y et inf h  hs ,eff  y et inf 

Ce qui équivaut à :

 y et sup  hs ,eff 
N c hs ,eff  y et sup   M Ed  
hh  y 
 s , eff et inf 

hseff est obtenue à partir de yc. Dans la partie 8, aucune indication n’est donnée pour le calcul
de yc. En toute rigueur, il faudrait prendre les mêmes expressions que dans la partie 2.3, c'est-
à-dire :
y c  hs  h p en connexion complète et y c  c hs  h p  en connexion partielle.
N
Rc

N f  N p équivaut alors à :
hs  h p
 y et sup
M Ed 2
Nc    N f avec  
hs  c hs  h p 
h  hs ,eff  y et inf N
Rc
On démontre aisément que   1 équivaut à N c  Rc ce qui est toujours le cas.

En conclusion, N f  N p équivaut à N c  N f . Cela signifie que l’effort de traction dans le Té


inférieur (donné par N T inf  MinN f , N p  ) est égal à l’effort en connexion complète Np
lorsque la connexion est partielle, ce qui est absurde.

L’exemple du SCI donné en annexe utilise cette méthode mais en prenant la même valeur de
hseff pour le calcul de Nc et Np. Si on reprend la démonstration précédente avec la même
expression de hseff en connexion partielle ou complète, on retrouve le même résultat absurde.

Il semblerait donc plus logique de prendre comme effort de traction dans le Té inférieur :

 M Ed  N c hs ,eff  y et sup  M Ed 


N T inf  Max ; 
    
 h y et sup y et inf h h s , eff  y et inf 

On verra plus loin, dans les exemples de calcul, que l’approche donnée en partie 8 est
effectivement fausse. L’approche adoptée pour le programme est donc celle de la partie 2.3 du
guide. Le programme fait d’abord l’hypothèse d’une connexion complète et calcule l’effort
NTinf correspondant. Dans le cas où cet effort est supérieur à Nc, l’hypothèse de départ est
fausse. NTinf est alors calculé avec la formule de la connexion partielle.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 68


II.2.2. Flexion globale en phase de construction
Le guide peut théoriquement être utilisé aussi bien pour les poutres mixtes que pour les
poutres en acier. Cependant, en ce qui concerne la flexion globale, les formules sont Supprimé: c
inadaptées à la phase de construction. En effet, les formules données en partie 2.3 du guide
sont obtenues par écriture de l’équilibre de la section au niveau du point d’application de
l’effort de compression dans la dalle. De plus, elles sont fondées sur l’hypothèse d’un effort
de traction nul dans le Té supérieur, ce qui n’est pas forcément le cas lorsque l’ouverture est
fortement excentrée.

L’approche utilisée dans le programme pour les calculs de flexion globale en phase de
construction s’inspire de celle donnée dans l’article paru dans la revue du CTICM n°4 de
2001 « Poutres mixtes de bâtiment avec ouverture isolée dans l’âme – Démarche de
vérification et exemple de calcul » [7]. La démarche n’est utilisée dans cet article que dans le
cadre d’un calcul plastique. Elle consiste à déterminer en premier lieu la position de l’axe
neutre plastique de la section, puis de calculer les efforts normaux dans chaque Té à l’ELU à
l’aide du diagramme de contraintes obtenu. Le moment résistant Mpl,Rd est également déduit
du diagramme. Il est ensuite comparé au moment sollicitant global.

Lorsqu’un Té est en partie tendu et en partie comprimé, l’effort normal global à l’ELU est pris
égal à la différence entre l’effort de traction et l’effort de compression.

Les efforts normaux qui sollicitent les Tés pour un moment égal à MEd sont finalement donnés
par :
M Ed M Ed
N Té sup, Ed  N T sup, ELU et N Té inf, Ed  N T inf, ELU
M pl , Rd M pl , Rd

Etant donné que le programme est destiné à calculer des sections de classe 4, il n’est pas
toujours possible de se ramener à un cas de calcul plastique. La démarche ci-dessus a donc été
adaptée au calcul élastique.

Le programme calcule donc en premier lieu l’inertie de la section ajourée Iajourée. Puis, la
position de l’axe neutre élastique est déterminée, ce qui permet d’obtenir le moment résistant
élastique, qui sera comparé au moment sollicitant global.

A partir de la position de l’axe neutre élastique on obtient également le diagramme des


contraintes sous MEd. A partir de ce diagramme, on calcule les contraintes :

– σtsup,1, contrainte au niveau de la fibre supérieure de la semelle supérieure ;


– σtsup,2, contrainte au niveau de la fibre inférieure de la semelle supérieure ;
– σtsup,3, contrainte au niveau de la fibre inférieure de l’âme du Té supérieur;
– σtinf,1, contrainte au niveau de la fibre inférieure de la semelle inférieure ;
– σtinf,2, contrainte au niveau de la fibre supérieure de la semelle inférieure ;
– σtinf,3, contrainte au niveau de la fibre supérieure de l’âme du Té inférieure.

Les notations sont illustrées dans la figure 29.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 69


σtsup,1
σtsup,2

σtsup,3

σtinf,3

σtinf,2
σtinf,1

Figure 29 : Notations pour le calcul de flexion globale élastique

M Ed
Chacune de ces contraintes est obtenue par   y où y est la position du point
I ajourée
considéré par rapport à l’axe neutre élastique.

Les efforts dans les Tés sont finalement obtenus grâce aux formules :

 T sup,1   T sup, 2  T sup, 2   T sup,3


N Té sup, Ed  t f sup b f sup  d t sup t w
2 2
 T inf,1   T inf, 2  T inf, 2   T inf,3
N Té inf, Ed  t f inf b f inf  d t inf t w
2 2

Cette méthode est également utilisée en phase définitive lorsque le degré de connexion au
niveau de l’ouverture est insuffisant, c'est-à-dire lorsqu’à l’issue des calculs selon la méthode
donnée en II.2.1, on obtient Fc  0,5N T inf .

II.3. Résistance au cisaillement

II.3.1. Résistance au cisaillement pur

Le guide de dimensionnement propose un calcul itératif de la résistance au cisaillement de la


section ajourée en fonction de la résistance à la flexion du Té inférieur.

En effet, le moment résistant du Té étant égal à MTinf,red, la résistance au cisaillement du Té est


limitée à 2MTinf,red /lo . On se retrouve généralement dans la situation où :

M T inf,red
2  VT inf, Rd
lo

Comme VTinf,Rd dépend de l’exploitation en cisaillement, on procède par itérations en


V Ed  M T inf,red 
calculant :   où VT inf  MinVT inf, Rd ;2 
VT inf  VT sup, Rd  Vc , Rd  lo 

Susana GRANADA KERGUELEN Page 70


L’épaisseur de l’âme est réduite en fonction de ρ pour le calcul de MTinf,red et MTsup,red
M T inf,red
jusqu’à ce que l’on ait : VT inf, Rd  2 .
lo
Le guide conseille de commencer les itérations de façon sécuritaire en prenant initialement
VTinf =0 et en augmentant progressivement l’épaisseur efficace de l’âme. Mais cette méthode
est très pénalisante, car il peut arriver qu’en prenant VTinf =0, on obtienne ρ≥1 dès le début. Le
programme donne donc initialement à VTinf sa valeur maximale, égale à VTinf,Rd. L’épaisseur
efficace de l’âme est ensuite réduite progressivement.

II.3.2. Résistance au voilement par cisaillement

La méthode de calcul de la résistance au voilement par cisaillement de la section ajourée


consiste à calculer cette résistance à partir de celle de la section non ajourée. Celle-ci s’obtient
à l’aide de la méthode donnée dans l’EC3.

Les calculs de la résistance au voilement par cisaillement de la section non ajourée en


présence de raidisseurs, ont été réalisés à l’aide du paragraphe 5 de l’EC3-1-5. En présence de
raidisseurs verticaux, le programme les suppose rigides. Leur rigidité est vérifiée dans la
partie correspondant aux vérifications géométriques. Dans le cas où les raidisseurs ne sont pas
rigides, un message s’affiche dans la feuille de résultats. L’utilisateur est averti que les calculs
de résistance au voilement par cisaillement ont été fondés sur une hypothèse fausse. Les
raidisseurs doivent alors être redimensionnés.

En ce qui concerne les raidisseurs horizontaux, ils ne sont pris en compte que s’ils délimitent
un panneau d’âme avec les raidisseurs verticaux. En l’absence de ces derniers, ou dans le cas
où les raidisseurs horizontaux ne recoupent pas les raidisseurs verticaux, le raidissage
horizontal est négligé dans le calcul de la résistance au voilement par cisaillement.

D’autre part, la vérification de la résistance au cisaillement se fait sans prise en compte de


l’apport de la dalle. Cette approche sécuritaire a été conseillée par le CTICM.

II.4. Interactions

II.4.1. Interaction entre la flexion du montant d’âme et


l’effet Vierendeel en connexion partielle

Le guide donne deux formules d’interaction entre la flexion du montant d’âme et la flexion
Vierendeel. La formule correspondant au cas de connexion partielle s’écrit :

M M T inf, 
2 he  2 
VEd  
s lo   N hs ,eff  y et sup 
c
2e s
1
heff

Susana GRANADA KERGUELEN Page 71


Cette formule contient une erreur.

En effet, le moment dans le montant d’âme est donné par :

hs,eff  yet sup 


M h  VT sup  Vc  VT inf   Vh e  N c
s
2 2

Etant donné que : VT sup  Vc  VT inf  V Ed , on a : VT sup  Vc  VT inf  V Ed  2VT inf

V Ed s
D’autre part, Vh est donné par : Vh  N 
heff
En intégrant ces deux expressions dans l’équation de départ, on obtient :

s Vse hs,eff  yet sup 


M h  V Ed  2VT inf    N c
2 heff 2
A la limite, lorsque le cisaillement dans le Té inférieur atteint sa valeur maximale en raison de
la flexion Vierendeel, égale à 2MTinf/lo, et que le montant atteint sa résistance à la flexion
élastique Mhe, on obtient l’expression suivante :

 M  s V Ed se hs,eff  y et sup 
M he  V Ed  4 T inf    N c ;
 lo  2 h eff 2

ce qui peut encore s’écrire :

 2e s h  yet sup 
  M he  2 M T inf s  N c s ,eff
VEd 1  ;
 h 2 lo 2
 eff 

d’où finalement :

M M  hs,eff  yet sup 


2 he  2 T inf   N c
s lo  s
V Ed  
2e
1
heff

II.4.2. Interaction entre la flexion du montant d’âme et


l’effet Vierendeel en connexion complète

La formule permettant d’évaluer la résistance de la poutre dans le cas d’une connexion


complète s’écrit :

Susana GRANADA KERGUELEN Page 72


M M
VEd  2  he  2 T inf 

 heff  hs ,eff 
 s lo  heff  2e

Il manque un terme dans l’expression. En effet, si on part de la même équation que


précédemment :

M h  VT sup  Vc  VT inf   Vh e  N c


s hs,eff  yet sup 
;
2 2

avec toujours : VT sup  Vc  VT inf  V  2VT inf ;

et que l’on prend dans le cas d’une connexion complète :

VEd s VEd s
N c  N  Vh  
h  yet inf  hs ,eff heff  yet sup  hs ,eff

On obtient :

s Vs  h  yet sup  
M h  VEd  2VT inf    e  s ,eff ;
2 heff  y et sup  hs ,eff  2 
D’où :

s  2e  hs ,eff  y et sup 
  M h  VT inf s
VEd 1

2  heff  y et sup  hs ,eff 

A la limite, lorsque Mh = Mhe et VTinf = 2MTinf /lo, on obtient :

M M  heff  yet sup  hs,eff 


VEd  2 he  2 T inf  
 s lo  heff  2e 

II.4.3. Interaction entre le flambement du montant d’âme et


l’effet Vierendeel
Le guide donne des formules d’interaction entre le flambement du montant d’âme et l’effet
Vierendeel, obtenues par adaptation des formules d’interaction entre la flexion et l’effet
Vierendeel.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 73


Puisque les formules d’origine sont fausses, l’erreur se répercute sur les formules
d’interaction entre le flambement et l’effet Vierendeel. Ainsi, on a utilisé la formule :

4 M T inf hs,eff  yet sup 


 c so t w   N c
lo s
VEd  à la place de la formule :
d o ,eff
1
heff

4 M T inf
 c so t w 
V Ed 
lo
 N c
h s ,eff  y et sup 
d o ,eff donnée par le guide.
s
1
heff

De même, on a employé :

 
M  heff  hs ,eff  yet sup
VEd  2 c so t w  4 T inf 

 lo  heff  d o,eff  au lieu de :

 M
V  2  c so t w  4 T inf  eff

 h  hs ,eff 
 
lo  heff  d o ,eff 

II.5. Résistance au déversement

Le guide ne contient pas de considérations particulières pour la détermination de la résistance


au déversement de la poutre ajourée. Cette vérification est laissée au soin de l’utilisateur.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 74


III. Validation du programme
Pour la validation du programme, des tests ont été réalisés à partir des exemples de calcul
établis par le SCI et le CTICM à l’issue du même projet qui a donné naissance au guide de
dimensionnement. Ce sont les seuls exemples, basés sur la méthode de calcul du guide, Supprimé: créés à partir de ce
disponibles actuellement.

III.1. Test n°1 – ouverture rectangulaire isolée (ex. du CTICM)

III.1.1. Données

Il s’agit d’une poutre isostatique munie d’un plancher à bac collaborant et d’une ouverture
rectangulaire isolée.

Figure 30 : Données du test n°1

Plancher : Poutre :
– Portée : 9m ; – IPE 400, nuance S355
– Espacement des poutres : 3m – Densité 7850 kg/ m3 ;
–Epaisseur totale de la dalle : 150 – Pas de raidissage
mm ;
– Bac collaborant PAB Cofraplus 60
0.75 orienté parallèlement à la poutre

Susana GRANADA KERGUELEN Page 75


Béton : Ouverture :
– Béton de type C25/30 – Rectangulaire ;
– Module d’élasticité Ecm = 31476 – Dimensions 250 x 450 mm ;
MPa ; – Non excentrée ;
– Densité 2500kg/m3 – Non raidie

Connexion :
– Goujons Nelson TRW 3/4" 125
– fy =450 MPa
– 3 zones de connexion :

 Aux extrémités : zones de 3m et connecteurs espacés de 135mm


 Au milieu : zone de 3m, connecteurs espacés de 300mm

Chargement :
– Poids propre de la poutre : 0,65 kN/m
– Poids propre de la dalle : 2,87 kN/m²
– Charge ponctuelle permanente à x = 3m, F = 13,5 kN
– Charge ponctuelle permanente à x = 6m, F = 13,5 kN
– Charge ponctuelle d’exploitation à x = 3m, F = 45 kN
– Charge ponctuelle d’exploitation à x = 6m, F = 45kN

III.1.2. Comparaison des résultats

L’exemple de calcul complet est présenté en Annexe.

Le tableau 9 récapitule les résultats en montrant les écarts observés et leur origine.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 76


Tableau 9 : Ecarts observés par rapport à l’exemple du CTICM
III.1.3. Explication des écarts et validation

On peut constater que les différences proviennent de trois origines différentes :

 Le premier type d’écart est dû aux choix du programme. C’est le cas par exemple lors
du calcul du nombre de connecteurs entre l’appui et l’ouverture. Le guide conseille de
négliger les premiers 300mm de la poutre lors du calcul de la connexion, au cas où elle
serait grugée. Dans l’exemple de calcul, ce conseil a été négligé. Cette différence du
nombre de connecteurs a une incidence sur tout le reste des calculs.

Un écart du même type se produit lors du calcul du nombre de connecteurs au-dessus


de l’ouverture. Le programme calcule ce nombre en prenant une valeur absolue. Les
arrondis se font donc par défaut, ce qui n’est pas le cas dans l’exemple proposé.

Un autre choix propre au programme est d’utiliser une largeur effective constante le
long de la poutre. Comme il a été indiqué plus haut, ceci est conforme au paragraphe
5.4.1.2 de l’EC4. Cette simplification modifie la résistance à la compression de la
dalle. Toutefois, dans cet exemple précis, ce résultat n’a pas d’influence sur la suite du
calcul.

 Le deuxième type d’écart est dû aux modifications qui ont été apportées par rapport au
guide de dimensionnement. C’est le cas notamment pour les calculs de flexion
globale. La méthode utilisée dans l’exemple ayant volontairement été négligée dans le
programme, on observe des écarts très importants.

 Le troisième type d’écart concerne enfin les erreurs d’application des formules ou des
principes du guide dans l’exemple. L’exemple calcule un effort de compression dans
le Té supérieur alors que ceci est contraire aux hypothèses de base des formules
utilisées (voir paragraphe II.1.2.1.2 de la première partie de ce mémoire).

Le problème se pose également lors du calcul des sollicitations. Les sollicitations


doivent être calculées au niveau du bord de l’ouverture soumis au plus fort
cisaillement. Or, l’exemple utilise un moment calculé au centre de l’ouverture, ce qui
présente l’avantage d’être plus sécuritaire. Mais les valeurs du moment et de l’effort
tranchant calculées dans l’exemple sont fausses (il y a une erreur lors du calcul des
réactions d’appui).

Ces trois types d’écart principaux et leur cumul progressif expliquent les différences
importantes observées. La validation du programme ne pouvant pas se fonder sur ces
résultats, il a été décidé de vérifier le fonctionnement du programme par étapes.

L’idée de cette vérification est de modifier pas à pas les paramètres qui diffèrent de l’exemple
dans le programme. L’objectif est d’éviter le cumul des écarts et de vérifier que
l’enchaînement des opérations se fait correctement dans le programme. Les formules du guide
qui ont été corrigées dans le programme sont remplacées par celles de l’exemple. Ainsi, on ne
valide pas les résultats issus des formules corrigées, mais on vérifie tout de même les
formules qui en dépendent.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 78


Le tableau 10 montre les résultats de cette validation par étapes.

Tableau 10 : Ecarts par rapport à l’exemple du CTICM après modifications Commentaire [b9]: Ce sont les
commentaires de droite qui ne permettent
pas au tableau de passer dans la page.
Pourquoi ne pas les mettre après le tableau
en disant à quelle ligne ils se référent.
La série de modifications 1 correspond uniquement à la modification des paramètres dus aux
chois du programme (grugeage, calcul de beff) et à l’utilisation des mêmes sollicitations que Mis en forme : Indice
dans l’exemple de calcul.

La série de modifications 2 correspond à la modification des formules de flexion globale et à


l’utilisation du même nombre de connecteurs sur la longueur de l’ouverture que dans
l’exemple.

On peut constater que suite à la modification des formules de flexion globale, les écarts
deviennent très faibles. Les écarts qui persistent sont dus pour la plupart à des arrondis, à
l’exception des résultats concernant la résistance à la flexion des Tés, qui est due à une
simplification utilisée dans l’exemple (pas de prise en compte des congés de raccordement
lors du calcul de la résistance à l’effort normal des Tés).

Susana GRANADA KERGUELEN Page 79


Remarque concernant la validation des formules de flexion globale :

On a observé qu’avant modifications, l’écart le plus important concernait les valeurs de


l’effort de traction dans le Té inférieur. La valeur donnée dans l’exemple est incohérente
parce qu’elle correspond à la valeur obtenue en connexion partielle (voir exemple complet en
annexe). Or on peut constater qu’elle est inférieure à l’effort transmis par les connecteurs Nc,
ce qui est contraire à la définition de la connexion partielle.

Si l’on recalcule la valeur de NTinf avec l’expression corrigée donnée au paragraphe II.2.1 :

 M Ed  N c hs ,eff  y et sup  M Ed 


N T inf  Max ;  où : hs ,eff  hs  0,5 y c avec
 h  y et sup  y et inf h  hs ,eff  y et inf 

y c  hs  h p en connexion complète et y c  c hs  h p  en connexion partielle,
N
Rc
on retrouve le même résultat qu’avec le programme (à condition d’utiliser le même moment
sollicitant et la même valeur de Nc). Ceci valide la méthode adoptée pour les calculs de
flexion globale.

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Commentaire [b10]: Ce sont les
commentaires de droite qui ne permettent
III.2. Test n°2 – ouvertures circulaires rapprochées (ex. du SCI) pas au tableau de passer dans la page.
Pourquoi ne pas les mettre après le tableau
en disant à quelle ligne ils se référent.

Le SCI donne un exemple de calcul d’une poutre comportant quatre ouvertures dont deux Supprimé: Tableau 10 : Ecarts par
rapport à l’exemple du CTICM après
circulaires et deux rectangulaires. Les ouvertures rectangulaires étant très éloignées des modifications¶
<sp>¶
ouvertures circulaires, leur vérification se fait indépendamment. On a donc fait un premier test ¶
sur les ouvertures circulaires. ¶



III.2.1. Données ¶



















Figure 31 : Données du test n°2 ¶
Plancher : ¶

– Portée : 10m ; ¶
– Espacement des poutres : 3m Saut de section (page suivante)
– Epaisseur totale de la dalle : 130 mm ;
– Bac collaborant perpendiculaire à la poutre,
caractérisé par :
– sa hauteur hp =60mm
– son entraxe st =300mm
– son épaisseur t = 0.9mm

Poutre :
– IPE 450A, nuance S355
– Densité 7850 kg/ m3 ;
– Pas de raidissage

Béton :
– fck = 30 MPa
– Module d’élasticité Ecm = 30 000MPa ;
– Densité 2350kg/m3
Figure 32 : Caractéristiques de la section ajourée
Ouvertures :
– Circulaires ;
– Diamètre 300 mm ;
– Non excentrées ;
– Non raidies

Susana GRANADA KERGUELEN Page 81


Chargement :
– Poids propre de la dalle : 2,5 kN/m²
– Poids propre de la poutre : 0,2 kN/m²
– Surcharge d’exploitation : 5kN/m²
– Finitions : 1,5kN/m²
– Surcharge de construction : 0,5 kN/m²

III.2.2. Comparaison des résultats

L’exemple de calcul complet est donné en annexe.

Les écarts observés entre l’exemple et le programme sont présentés dans le tableau 11. On
peut constater que certains écarts, qui étaient assez importants dans le test n°1, sont ici nuls.
C’est le cas par exemple pour le calcul du nombre de connecteurs. L’exemple tient bien
compte du grugeage éventuel de la poutre et néglige donc les premiers 300mm de la poutre.
Ceci valide le calcul de la connexion du programme. Il en est de même pour le calcul du
moment dû à l’action mixte locale. On observe ici un écart nul, alors qu’il était de 68,4% dans
le test n°1.

D’autres écarts se sont atténués, comme par exemple celui entre les résistances à la flexion
des Tés ou encore celui entre les efforts axiaux agissant sur les Tés.

En revanche, certains écarts se sont amplifiés par rapport au test n°1. On observe ici un écart
entre les résistances de calcul des connecteurs, contrairement au test précédent.

Ces atténuations ou amplifications n’ont pas de signification réelle puisqu’elles sont dues à la
plupart à des erreurs dans l’exemple et à leurs conséquences dans la suite des calculs.

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Tableau 11 : Ecarts observés par rapport à l’exemple du SCI (ouvertures circulaires)
III.2.3. Explication des écarts et validation

Comme dans le test n°1, les écarts proviennent :

 Des hypothèses et choix du programme : c’est ce qui explique la différence observée


entre les résistances des connecteurs. La résistance de calcul des connecteurs est liée
au module d’élasticité moyen du béton Ecm. Or, le programme calcule ce module à
partir de la résistance caractéristique fck. Dans l’exemple, le module Ecm fait partie des
données et ne correspond pas à celui donné par la formule de l’Eurocode.

On observe aussi, comme dans le test n°1, des écarts dus à l’utilisation d’une largeur
efficace constante dans le programme.

Enfin, le calcul du nombre de connecteurs sur l’entraxe des ouvertures se fait en


prenant une valeur absolue dans le programme. On se retrouve ainsi avec deux
connecteurs, au lieu des quatre connecteurs considérés dans l’exemple. Ceci explique
l’écart relatif de 133% entre les valeurs du moment dû à l’action mixte sur l’entraxe
des ouvertures.

 Des modifications apportées au guide de dimensionnement : elles expliquent, comme


dans le test n°1, les écarts observés dans le calcul des efforts axiaux agissant dans les
Tés. Les différences se sont atténuées par rapport au premier test, mais il s’agit d’un
simple hasard.

Les modifications expliquent également les écarts observés dans le calcul de la


résistance à l’effet Viereendel pour des ouvertures rapprochées.

 Des erreurs d’application des formules ou des principes du guide : on observe ici,
comme dans le test n°1, des différences dues aux sollicitations. Ces dernières ont été
calculées à mi-longueur de l’ouverture et non pas au niveau du bord de l’ouverture le
plus proche de l’appui, comme le conseille le guide.

On observe aussi une erreur dans l’application de la formule de calcul de la résistance


à la flexion des Tés avant prise en compte de l’interaction avec l’effort axial. Puis, la
réduction du moment résistant du Té supérieur se fait à partir de l’effort de traction sur
le Té inférieur, ce qui est incohérent.

Enfin, la formule utilisée dans l’exemple pour le calcul du cisaillement horizontal Vh


agissant sur le montant n’apparaît pas dans le guide. De plus, la valeur de Vh utilisée
dans la suite du calcul n’est pas celle qui a été calculée au début.

La combinaison de ces différents écarts explique les différences observées. Pour la validation
du programme, on a procédé comme lors du test n°1. Les modifications se sont faites ici en
trois étapes. Le tableau 12 présente l’évolution des écarts.

La première série de modifications correspond à la modification de la valeur de Ecm, de beff et


la prise en compte des mêmes sollicitations que dans l’exemple.

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La deuxième série correspond à la modification des formules de flexion globale et à
l’utilisation du même nombre de connecteurs sur l’entraxe s des ouvertures.

La troisième série correspond à l’utilisation des mêmes formules de vérification à l’effet


Vierendeel pour ouvertures rapprochées et la même formule pour le calcul de Vh.

Tableau 12 : Ecarts par rapport à l’exemple su SCI après modifications

Après modifications, les écarts sont inférieurs à 3%. Ils sont dus essentiellement à des
arrondis effectués dans l’exemple. Le seul écart supérieur est celui de la contrainte qui
sollicite le montant d’âme ; il est dû à une incohérence dans l’exemple.

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III.3. Test n°3 – ouvertures rectangulaires rapprochées et raidies
(ex. SCI)
III.3.1. Données

Les données sont les mêmes que dans le test n°2. Seules les caractéristiques des ouvertures
sont différentes :

Géométrie des ouvertures : Caractéristiques des raidisseurs :


– Rectangulaires ; – Disposés sur une seule face ;
– Dimensions 300mm x 500mm ; – Dimensions 70mm x 8mm;
– Non excentrées ; – Soudés à 12mm des bords des
– Munies de raidisseurs longitudinaux ; ouvertures ;

Figure 33 : Données du test n°3

III.3.2. Comparaison des résultats

Les écarts observés avec l’exemple sont donnés dans le tableau 13. Ils sont équivalents à ceux
observés dans le test n°2 pour ce qui est du calcul de la connexion, de la résistance à la flexion
globale, la résistance au cisaillement de la section ajourée et la résistance au cisaillement du
montant.

Pour ce qui est des autres vérifications, les écarts sont très différents de ceux du test n°2. Cela
vient du fait que certaines erreurs commises pour les ouvertures circulaires n’ont pas été
répétées pour les ouvertures rectangulaires. Et inversement, de nouvelles erreurs ont été
commises dans cet exemple.

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Tableau 13 : Ecarts observés par rapport à l’exemple du SCI
III.3.3. Explication des écarts et validation

Les écarts proviennent toujours des trois mêmes origines :

 Hypothèses et choix du programme : on retrouve le même type d’écarts que dans le


test n°2, dus à la différence de la valeur de Ecm et à la prise en compte d’une largeur
efficace constante dans le programme.

L’utilisation d’une valeur absolue pour le calcul du nombre de connecteurs a une


influence ici sur la valeur du moment dû à l’action mixte locale MvcRd. On obtient un
écart de 133% par rapport à l’exemple.

 Modifications apportées au guide de dimensionnement : elles sont à l’origine des


écarts observés dans le calcul de la résistance à la flexion globale. Elles expliquent
également les différences observées dans le calcul de la résistance à l’effet Vierendeel.

 Erreurs d’application des formules ou des principes du guide : comme dans le test n°2,
l’exemple calcule le moment résistant du Té supérieur en appliquant une réduction en
fonction de l’effort normal agissant sur le Té inférieur, ce qui constitue une
incohérence. D’autre part la formule d’interaction utilisée dans l’exemple est celle des
ouvertures non raidies.

En ce qui concerne le calcul du moment dû à l’action mixte locale sur l’entraxe des
ouvertures (Mcs), il y a une erreur dans l’exemple. L’exemple prend en compte les
connecteurs situés entre les bords des deux ouvertures et non pas l’ensemble des
connecteurs situés sur l’entraxe. Il en résulte un écart de 60% par rapport au
programme.

On retrouve également une erreur dans le programme lors du calcul de la résistance à


l’effet Vierendeel en connexion partielle. La hauteur de l’ouverture a été remplacée
par la largeur.

Enfin, la largeur du montant utilisée dans l’exemple pour le calcul de la contrainte sur
le montant est fausse. Elle est supérieure à l’espacement entre les ouvertures.

Comme pour les tests précédents, on a procédé à une validation par étapes. Pour cet
exemple les modifications ont été faites en quatre phases.

La première série de modifications correspond à l’utilisation de la même valeur de Ecm et


de la largeur efficace.

La deuxième série correspond à la modification des formules de flexion globale et à


l’utilisation du même effort normal pour la réduction de la résistance à la flexion des deux
Tés.

La troisième série correspond à l’utilisation des formules de réduction quadratique pour le


calcul de la résistance à la flexion des Tés et à l’utilisation des formules de vérification à
l’effet Vierendeel données dans l’exemple.

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La quatrième série consiste en l’utilisation des valeurs de yetsup et yetinf données dans
l’exemple. Ces valeurs sont fausses car elles tiennent compte de la présence de
raidisseurs. Or ceux-ci sont à négliger dans les calculs de flexion globale.

Le tableau 14 présente les résultats obtenus après chaque série de modifications.

Tableau 14 : Ecarts par rapport à l’exemple du SCI après modifications

Susana GRANADA KERGUELEN Page 89


On peut remarquer qu’il reste une différence de 3% dans le calcul de la résistance à la
flexion des Tés. Elle est due à une erreur dans l’application de la formule dans l’exemple.
Il reste également des différences significatives au niveau du calcul des résistances à
l’effet Vierendeel. Cela vient d’une erreur de l’exemple lors de l’application de ces
formules (inversion de la hauteur et la longueur de l’ouverture). Enfin, pour ce qui est du
flambement, il reste un écart de 16,3%. Il provient du fait que la largeur du montant prise
dans l’exemple pour le calcul de la contrainte sollicitante est fausse.

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III.4. Test n°4 – profilé à section ajourée de classe 4

Il n’existe pas d’exemple de calcul disponible actuellement pour les profilés à section ajourée
de classe 4. On a donc créé un exemple de calcul de PRS à partir du standard de l’entreprise,
afin de tester le programme. Le calcul a été réalisé pour une poutre en acier seul, afin de tester
les calculs en phase de construction.

La section du profilé soudé est décrite dans la figure 34. La


poutre a une portée de 10 m et elle est munie d’une ouverture
rectangulaire de dimensions 300mm x 500 mm située à 3m de
l’appui le plus proche.

Les sollicitations au niveau de l’ouverture sont : MEd =151,34


kN.m et VEd=34,16 kN. Des raidisseurs transversaux sont
positionnés de part et d’autre de l’ouverture, à 30mm des
bords. L’acier est de nuance S235.

Figure 34 : Données du test n°4

L’exemple de calcul complet, résolu à la main, est présenté en Annexe. Le tableau 15 présente
les résultats et les écarts obtenus entre le programme et l’exemple. On peut constater que les
écarts sont très faibles. Ils proviennent des arrondis réalisés dans l’exemple.

Tableau 15 : Ecarts observés pour le test n°4

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III.5. Test n°5 – profilé soumis à un risque de voilement par
cisaillement

Aucun exemple de calcul permettant de vérifier le risque de voilement par cisaillement à


partir du guide de dimensionnement n’est disponible à ce jour. Mais cette résistance est
calculée à partir de la résistance au voilement par cisaillement de la section non ajourée à
l’aide d’une formule assez simple :

 d o lo 
Vba , Rd  0,9Vb , Rd 1   ;
 dw 
 

si bien que la plus grande difficulté réside dans le calcul de la résistance Vb,Rd de la section
non ajourée. On a donc testé le calcul de cette résistance à l’aide de l’article « Résistance des
âmes des poutres en I à l’effort tranchant – Application de l’EN1993-1-1 » paru dans la revue
du CTICM n°2 de 2007.

L’exemple choisi correspond au calcul d’un profilé PRS


muni d’un raidisseur transversal situé à 1200 mm de l’appui
(exemple n°3 de l’article). Les dimensions de la section sont
données dans la figure 35 ci-contre.

La nuance d’acier est S355.

Le raidisseur a une section de 10mm x 110 mm et il est


positionné sur les deux faces de la poutre.

Figure 35 : Données du test n°5

Pour réaliser le même test avec le programme, on a défini une ouverture fictive de dimensions
0mm x 0mm.

On obtient avec le programme Vb,Rd =531 kN, soit une erreur relative de 0% par rapport à
l’exemple.

Le programme vérifie également la rigidité du raidisseur. L’inertie obtenue est Ist =962,2.104
mm4, ce qui correspond exactement à la valeur donnée dans l’exemple.

L’inertie minimale pour que le raidisseur soit considéré comme rigide dans le programme est
égale à : Istmin =16,2.104 mm4, ce qui donne encore une erreur relative de 0% par rapport au à
l’exemple.

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IV. Apport de la nouvelle version

IV.1. Analyse de l’influence des raidisseurs longitudinaux


La nouvelle version du programme a été créée, entre autres, pour permettre à l’utilisateur de
renforcer longitudinalement les ouvertures. Il est donc intéressant d’analyser l’influence du
raidissage horizontal dans le dimensionnement. Pour cela, on a repris l’exemple de calcul du
test n°3 en supprimant le raidissage des ouvertures rectangulaires.

Le tableau 16 montre les écarts observés avec et sans raidissage de l’ouverture la plus proche
de l’appui.

Tableau 16 : Influence des raidisseurs longitudinaux

On peut remarquer qu’en phase de construction, la contribution des raidisseurs est assez
importante. Leur utilisation réduit de 60% le taux de travail en flexion Vierendeel. Cette
action se répercute sur la résistance au cisaillement limitée par l’effet Vierendeel, avec un
taux de travail réduit de 25%. La répercussion se fait également au niveau de l’interaction
Susana GRANADA KERGUELEN Page 93
entre la flexion Vierendeel et le flambement du montant entre les deux ouvertures (montant de
droite), le taux de travail étant réduit de 46%.

En phase mixte, la contribution des raidisseurs est un peu plus faible, mais reste très
importante au niveau du taux de travail en flexion Vierendeel, qui est réduit de 46%. Comme
en phase de construction, on observe une réduction du taux de travail en cisaillement avec
limitation par l’effet Vierendeel (4,8%), ainsi que du taux de travail dû à l’interaction entre
l’effet Vierendeel et le flambement du montant de droite.

On constate ainsi que sans raidissage de l’ouverture, la poutre est loin de satisfaire les critères
de résistance. Le raidissage permet de les satisfaire sans changer de section ni de
caractéristiques des matériaux.

L’utilisation des raidisseurs longitudinaux présente donc un intérêt considérable lorsque la


poutre est sensible à l’effet Vierendeel et les interactions qui en découlent. C’est le cas
lorsque les ouvertures sont de grande longueur.

IV.2. Apport de la nouvelle méthode de calcul

Pour évaluer l’apport de la nouvelle méthode de calcul des ouvertures, en dehors de la


possibilité de raidir les ouvertures ou de calculer des sections de classe 4, on a réalisé un test
de comparaison entre l’ancienne version du programme (2.3) et la nouvelle (3.0).

Données géométriques et caractéristiques des matériaux :

– Poutre mixte isostatique de portée 7,5 m (dimensions


du PRS données dans la figure 36)
– Dalle mixte avec bac collaborant COFRASTRA 40
ép.75/100. Epaisseur totale de la dalle : 100 mm.
Nervures parallèles à l’axe longitudinal de la poutre.
Largeur participante = 1 ,875 m.
– Connexion par goujons soudés, diamètre 19 mm et
hauteur 80 mm. Nombre : 1 goujon par section.
– Espacement des connecteurs : 15x192 mm + 6x290 mm
– Acier de nuance S355
– Béton normal, fck =25 MPa.
Figure 36 : Dimensions du PRS

Chargement :

– Charge surfacique permanente : 26,46 kN/m²


– Charge surfacique variable : 21,33 kN/m²
– Charge de construction : 0,75 kN/m²
– Poids propre du profilé : 0,97 kN/m
– Poids propre de la dalle : 2,35 kN/m²

Susana GRANADA KERGUELEN Page 94


Supprimé: ¶

Figure 37 : Dimensions des ouvertures

Les vérifications réalisées par les deux programmes ne sont pas tout à fait les mêmes. La
nouvelle version réalise un plus grand nombre de vérifications (notamment en phase de
construction), et prend en compte les effets d’interaction entre l’effet Vierendeel et les actions
agissant sur le montant entre les deux ouvertures. Elle vérifie également la poutre aux
interactions entre le cisaillement de la section ajourée et l’effet Vierendeel. Cependant,
certaines vérifications sont analogues. On a donc comparé les taux de travail obtenus avec les
deux programmes pour chacune de ces vérifications.

Le tableau 17 présente les résultats obtenus pour l’ouverture A.

Tableau 17 : Comparaison des résultats des versions 2.3 et 3.0

On peut constater que l’écart entre les taux de travail en flambement est très important. Ceci
est normal, étant donné que dans la méthode issue de l’annexe N (utilisée dans la version 2.3),
l’effort agissant sur le montant d’âme est égal à VEd/2, alors que dans la méthode du guide de
dimensionnement, il est égal à VEd-Vc, Vc étant l’effort de cisaillement repris par la dalle. Il
s’agit d’une première approximation conseillée par le guide de dimensionnement. Aucune
méthode n’est donnée pour effectuer un calcul plus précis. Mais dans le cas où l’entreprise le
souhaiterait, il serait possible d’utiliser une approche différente afin d’effectuer des calculs
plus détaillés. Il faudrait pour cela faire appel à d’autres références bibliographiques.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 95


On observe par ailleurs des écarts en ce qui concerne la résistance au cisaillement en phase
mixte et ceci malgré la similitude des deux méthodes. Cela vient du fait que le coefficient
réducteur de 0,9 qui s’applique à l’aire de cisaillement du profilé, n’est pas utilisé dans le cas
des PRS dans le guide de dimensionnement, contrairement à la méthode issue de l’annexe N.

D’autre part, la prise en compte de la dalle se fait de façon beaucoup plus conservative dans
l’approche adoptée dans l’ancienne version du programme. On obtient ainsi une résistance au
cisaillement de la dalle environ trois fois supérieure avec la nouvelle version.

Pour ce qui est de la résistance au cisaillement en phase de construction, les formules utilisées
dans chacune des deux méthodes sont assez différentes et cela se traduit par un écart
important. L’annexe N donne des résultats plus sécuritaires.

D’autre part, le taux de travail en flexion globale est plus faible dans la nouvelle version, ce
qui est tout à fait normal, étant donné que dans cette version le moment sollicitant est celui
qui s’applique au niveau du bord de l’ouverture le plus proche de l’appui. Dans l’ancienne
version, le moment sollicitant était calculé à mi-longueur de l’ouverture. Cette différence aura
peu d’impact dans le dimensionnement des ouvertures, étant donné que la résistance à la
flexion globale est rarement déterminante.

Enfin, le taux de travail en flexion Vierendeel est nettement inférieur avec la nouvelle version.
Cela s’explique par la plus grande participation de la dalle dans le guide de dimensionnement
par rapport à la méthode issue de l’annexe N qui utilise l’action mixte locale avec plus de
réserve.

Afin de comparer les résultats dans le cas d’ouvertures de grande longueur, on a repris les
ouvertures rectangulaires de l’exemple de calcul du SCI (voir test n°2) en supprimant le
raidissage horizontal. Il apparaît que la stabilité de la poutre au niveau des deux ouvertures est
gouvernée par sa résistance à l’effet Vierendeel. Avec l’ancienne version, on obtient pour la
première ouverture un taux de travail de 2,55 et, pour la deuxième, un taux de 1,99. Avec la
nouvelle version, on obtient un taux de 1,96 pour la première ouverture et de 1,5 pour la
deuxième. Le nouveau programme semble donc donner des résultats plus favorables dans le
cas d’ouvertures de grande longueur.

Mais il faut également tenir compte du fait que la nouvelle version effectue un plus grand
nombre de vérifications et que celles-ci peuvent gouverner la résistance de la poutre selon le
cas traité. C’est le cas par exemple de l’interaction entre l’effet Vierendeel et le cisaillement
de la section ajourée : plus l’ouverture est longue, plus cette vérification devient pénalisante.
Dans l’exemple d’ouverture de grande longueur traité, cette vérification n’a pas déterminé la
stabilité de la poutre, mais cela pourrait être le cas dans d’autres configurations.
Supprimé: .
On constate donc que la version 3.0 donne globalement des résultats plus favorables.
Cependant, lorsque la résistance de la poutre est gouvernée par la stabilité du montant d’âme,
la nouvelle version donne des résultats plus pénalisants, du fait de l’approximation adoptée. Il
faut également tenir compte du fait que la nouvelle version effectue un plus grand nombre de
vérifications et que celles-ci peuvent gouverner la résistance de la poutre selon le cas traité. Il
serait donc intéressant pour l’entreprise de traiter, dans un premier temps, les problèmes avec
les deux programmes, lorsque la configuration des ouvertures le permet. Ceci permettrait de
mieux orienter le choix de la version à utiliser.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 96


CONCLUSION
Il existe actuellement un vide réglementaire en ce qui concerne la vérification des poutres
munies d’ouvertures d’âme, qu’elles soient mixtes ou en acier. Un certain nombre de
publications permet cependant de traiter la plupart des cas courants.

Le nouvel outil, créé à partir du « Guide de dimensionnement des poutres mixtes comportant
des ouvertures d’âme de grandes dimensions » a été testé à l’aide des exemples de calcul du
SCI et du CTICM disponibles à ce jour. Les écarts observés sont considérables, mais
proviennent essentiellement d’erreurs commises dans les exemples ou encore dans le guide de
calcul lui-même.

Cependant, les résultats obtenus restent cohérents et la vérification par étapes a montré que le Supprimé: Malgré cela
programme fonctionne correctement. De plus, l’approche adoptée pour les calculs de flexion
globale a été validée par le CTICM. Ce dernier a également été consulté au sujet des
modifications apportées aux formules d’interaction relatives à l’effet Vierendeel, mais aucune
réponse n’a été donnée à ce jour. Il serait donc souhaitable de disposer de nouveaux exemples
de calcul ou de versions corrigées des exemples existants. Ceci permettrait de s’assurer de la
fiabilité totale du programme.

Les exemples manquent également en ce qui concerne les calculs particuliers, comme ceux
des sections de classe 4 ou les vérifications en phase de construction. Un exemple créé
expressément pour tester le programme a permis de valider le fonctionnement dans ces cas.

Enfin, l’apport de la nouvelle version du programme a été évalué. Des tests ont montré que
l’utilisation de raidisseurs longitudinaux de part et d’autre de l’ouverture peut être très
avantageuse lorsque l’ouverture est sensible à l’effet Vierendeel. La nouvelle version
permettra en outre d’utiliser des ouvertures plus rapprochées et des sections plus élancées que
l’ancienne version. De plus, elle semble donner globalement des résultats moins pénalisants.
Il serait convenable de procéder à des comparaisons au cas par cas en faisant varier la
configuration des ouvertures. Ceci permettrait d’évaluer l’apport du nouveau programme dans
les cas courants, pouvant être traités par les deux versions, et donc de mieux orienter le choix
de la version à privilégier.

Ce nouvel outil présentera donc un avantage pour l’entreprise dans une large gamme de
nouvelles configurations. Il pourra évoluer, compte tenu des progrès attendus en matière de
réglementation pour le calcul des poutres ajourées mixtes ou en acier. Mais la réalisation d’un
programme complémentaire, permettant de calculer les assemblages mixtes, serait également
une suite intéressante dans ce domaine.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 97


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages :

[1] HIRT M.A. et BEZ R. -Construction métallique, notions fondamentales et


dimensionnement ; Presses polytechniques et universitaires Romandes, 1994.

[2] SCHLEICH J.B. - Manuel de calcul selon l’EC4 des bâtiments contreventés à
ossature mixte acier-béton ; CTICM, année 2000.

[3] ARIBERT J.M. – Construction mixte acier-béton – Calcul des poutres mixtes,
Techniques de l’ingénieur, art.C2561, nov. 2004

[4] FELDMANN M., MÜLLER C., HECHLER H., BUREAU A., CAJOT L.G.,
VASSART O., LAWSON R.M., HICKS S., JOHANSSON B., VELJKOVIC M.,
« Guide de dimensionnement des poutres mixtes comportant des ouvertures d’âme de
grandes dimensions », juin 2006.

[5] FELDMANN M., MÜLLER C., HECHLER H., BUREAU A., CAJOT L.G.,
VASSART O., LAWSON R.M., HICKS S., JOHANSSON B., VELJKOVIC M.,,
« Fabrication des poutres cellulaires», décembre 2006.

[6] LAWSON R.M., Publication SCI 068, Steel Construction Institute et Construction
Industry Research and Information Association, 1987.

Revues :

[7] BITAR D. – « Poutres mixtes de bâtiment avec ouverture isolée dans l’âme, démarche
de vérification et exemple de calcul » ; CTICM n°4, 2001

[8] BITAR D. – « Vérification à l’ELU des poutres métalliques avec ouvertures d’âme,
exemples de calcul et recommandations » ; CTICM n°1, 1998

[9] MATESCO D. – « Un nouveau type de poutres ajourées » ; CTICM n°3, 1981

[10] BITAR D. – « Poutres cellulaires acier et mixtes : partie 1 - proposition d’un modèle
de calcul pour la résistance des montants» ; CTICM n°1, 2006

[11] BITAR D. – « Poutres cellulaires acier et mixtes : partie 2 - proposition de nouveaux


modèles analytiques pour le calcul de la flèche» ; CTICM n°2, 2006

Normes

[12] EN 1994-1-1, Norme Européenne – Eurocode 4 – Calcul des structures mixtes acier-
béton – Partie 1-1 : Règles générales pour les bâtiments, juin 2005.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 98


[13] EN 1993-1-1, Norme Européenne – Eurocode 3 – Calcul des structures en acier –
Partie 1.1 : Règles générales et règles pour les bâtiments, octobre 2005.

[14] EN 1990-1-1, Norme Européenne – Eurocode 0 – Base de calcul des structures, avril
2002.

[15] ENV 1993, Ammendement A2 – Annexe N – Ouvertures dans les âmes, 1998.

Susana GRANADA KERGUELEN Page 99


ANNEXE 1
Exemple de note de calcul
ANNEXE 2
Organigrammes
N°1

Classe de la section ajourée


(mixte ou acier)

Classification de la
semelle comprimée

Semelle de classe 1, 2 ou NON Section à revoir


3?
OUI

Ouverture rectangulaire ? NON

OUI

lo= lo lo= 0,7do

Classification de
l’âme des Tés

lo≤ 32twε ou lo≤ 36twε ou


10t w NON 14t w NON
dt  ? dt  ?
2 2
 32t w   36t  
1    1   w 
 lo   lo 

OUI OUI
Ame de classe 2 Ame de classe 3 Ame de classe 4

Classe NON NON Classe


semelle≤classe semelle<classe
âme ? âme ?

OUI OUI

Section de classe 2 Section de Section de Section de


classe 3 classe 2eff classe 4

Calcul des caractéristiques


efficaces de la section
N°2

Flexion globale en
phase de construction

Section de classe 1,2 ou


2eff ?

Calcul plastique Calcul élastique

Calcul de yANP Calcul de yANE

Calcul de NTsup,ELU et NTinf,ELU Calcul de σTsup,1, σTsup,2, σTinf,1,


σTinf,2,

Calcul de Mpl,Rd
Calcul de Mel,Rd

M x   T sup,1   T sup, 2  T sup, 2   T sup, 3


N T inf  N T inf, ELU N Té sup  t f sup b f sup  d t sup t w
M pl , Rd 2 2
M x 
N T sup  N Ti sup, ELU
M pl , Rd  T inf,1   T inf, 2  T inf, 2   T inf,3
N Té inf, Ed  t f inf b f inf  d t inf t w
2 2

M Rd  M Ed ?

OK Redimensionner
N°3

Résistance à la flexion globale en phase mixte

 
Fc x   Min n sc x PRd ;0,85 ck hs  h p beff
f

 c 

Hypothèse : connexion complète

y c  hs  h p

M x 
N T inf 
heff  y et sup  hs  0,5 y c

NON
NTinf > Fc ?

OUI Connexion partielle

Fc
y c x  
f ck
0,85 beff
c

N T inf  N T inf M x 
N T inf 
N T sup  0 heff  y et sup  hs  0,5 y c

N T sup  N T inf  Fc

AT inf,eff f y AT sup,eff f y
N T inf  et N T sup  ?
 M0  M0

OK Redimensionner
N°4

Résistance au cisaillement

Calcul de la résistance au cisaillement du béton

Vc , Rd   Rd ,c b f sup  3hs hs  h p  (en phase définitive)

Vc , Rd  0 (en phase de construction)

Calcul de la résistance au cisaillement de la


section ajourée en acier

NON fy
Profilé laminé ? VT sup, Rd  d t sup t w
3 MO
fy
VT inf, Rd  d t inf t w
OUI 3 MO
Ouverture raidie ? NON

OUI
 2r  t w t f sup  fy
fy VT sup, Rd  0,9  d t sup t w 
VT sup, Rd  1,2d t sup t w  2  3 MO
3 MO
 2r  t w t f inf  fy
fy VT inf, Rd  0,9  d t inf t w 
VT inf, Rd  1,2d t inf t w  2  3 MO
3 MO

Risque de voilement ? NON

OUI
Calcul de la résistance au voilement par cisaillement

 d 0 l0 
Vbw, Rd  0,9Vb , Rd 1  
 hw 
 

V Ed V Ed
 
MinVT inf, Rd  VT sup, Rd  Vc , Rd ;Vb , Rd  VT inf, Rd  VT sup, Rd  Vc , Rd
N°5

Résistance à l’effet Vierendeel

VEd

VT inf, Rd  VT sup, Rd  Vc , Rd

NON
ρ<1 ?
OUI
NON
ρ≥0,5 ?
OUI

t w, eff  1  2 p  1
2
t w,eff  t w

NON
Ouverture circulaire ?
OUI

l0  0,45l0

Résistance à la flexion des Tés N°6

NON
VTinf,Rd ≤ 2MTinf,Rd/l0 ?
OUI

VEd
VT inf  VT inf,Rd 
M T inf, Rd
2  VT sup, Rd  Vc , Rd
l0

NON
ρ<1 ?
VEd OUI

VT inf  VT sup, Rd  Vc , Rd Calcul de tw,eff

NON
ρ<1 ? Résistance à la flexion des Tés N°6
OUI

M vc, Rd  Minklv nsc , 0 PRd , M vc, Rd ,max  (phase définitive)


M vc , Rd  0 (phase de construction)

NON
VEd  2M T inf,Rd  2M T sup,Rd  M vc, Rd / l0 ? Redimensionner

OK
N°6

Résistance à la flexion des Tés

Section ajourée de classe NON


1,2 ou 2eff ?

OUI
Aire des raidisseurs horizontaux NON
As ≤ A f – Aw ?
tf
OUI   d
As d t  es  t f  Aw  t  t f

  Af
d t 
 2t f t w  A f ye   2  2
A f  Aw  As yp  A f  Aw  As
yp  2t w
2b f

  tf   yp  t f   h  yp   f
 tf  M pl ,T   A f  y p      
 y p  t f t w  ht  h p t w  t  As f y ht  e s  y
d 

M pl ,T  Aw f y  t  t f  y p   A f f y  y p    As f y t f  d t  es  y p
2 2
 
  2   2
 


 2



  M0

  

 d3 3 2 2

 t t  I  b t f  A  d t  t  y   A  y  t f 
  As d t  e s  t f  y e 2  f y
f  e 
 12
w s f
12
w
 2
f e
 2 
   
M el ,T 1 
d t  t f  y e  M 0
Ouverture munie de NON
raidisseurs horizontaux ?

OUI  d3 t 3f 2 2

 dt   tf 
t  Aw   t f  y e   A f  y e    As d t  e s  t f  y e   f y
  2
t
 Is bf
    
2
  12
w
12  2  2 
 N    N     
M M 1 M 1   M el ,T 2 
pl , T pl , T  N  M
pl , T   N 
 pl  pl , T
pl   ye M 0
   

NON
Ouverture raidie horizontalement ?
OUI
 N    
2

 MinM elT 1 ; M elT 2   1   N 
M
el , T  N  M elT  MinM elt1 ; M elt 2 1   

 el    N el 
 
 
N°7

Résistance au flambement du montant d’âme


(ouvertures isolées)

NON
Ouverture d0/tw ≤ 25 ? NON
rectangulaire ?
OUI
NON OUI
d0/tw ≤ 20 ?

OUI

Calcul mixte ? NON

OUI
 Av ,dalle  Vc , Ed  0
Vc , Ed  Min V Ed ;V Rd ,dalle 
A 
 v ,dalle  AV ,T inf  AV ,T sup 

VT sup, Ed  VEd  Vc , Ed

2VT sup, Ed
c 
d 0t w

NON
Ouverture
rectangulaire ?
OUI
2,5d O
3,5d O 
 tw
tw


 
93,9

Calcul de χ selon la courbe c de l’EC3

fY
 c , Rd  
 M1

NON OUI OK
Redimensionner  c   c , Rd ?
N°8

Résistance du montant (ouvertures rapprochées)

Résistance à la flexion du montant N°9

Calcul des caractéristiques efficaces du montant

Résistance au flambement du N°10


montant (ouvertures rappprochées)

Résistance au cisaillement

NON
Calcul mixte ?
Vs
Vh 
heff
OUI

Connexion NON
complète ?
OUI

yc hs  h p
hs ,eff  hs  hs ,eff 
2 2

Vs
Vh 
h  y et inf  hs ,eff

s0 t w f y
Vh , Rd 
3

NON
Vh ≤ Vh,Rd ?

OUI

OK Redimensionner
N°9

Résistance à la flexion du montant d’âme

NON
Calcul mixte ?
OUI

 Av ,dalle  Vc , Ed  0
Vc , Ed  Min VEd ;VRd ,dalle 
A 
 v ,dalle  AV ,T inf  AV ,T sup 

Av ,T inf
VT inf, Ed  V Ed  Vc , Ed 
AV ,T inf  AV ,T sup

Av ,T sup
VT sup, Ed  V Ed  Vc , Ed 
AV ,T inf  AV ,T sup

NON
Calcul mixte ?
OUI

hs,eff  yet sup  M h  VT inf  VT sup   Vh e


s
M h  VT sup  Vc  VT inf   Vh e  N c
s
2 2 2

s o2,eff t w f y
M h ,el 
6

NON
Mh ≤ Mhel ?
OUI

OK Redimensionner
N°10

Résistance au flambement du montant (ouvertures rapprochées)

NON NON
2 ouvertures circulaires ? d0/tw > 20?
OUI OUI
d0/tw > 25?
OUI

 2M h 2M h 
 Vh  Vh  
 d 0,eff d 0,eff 
 c , Ed  Max ; 
s0 t w s0t w
 
 

NON
2 ouvertures circulaires?

OUI


le  Min s02  d 02,eff ;0,7d 0,eff  
le  Min s02  d 02,eff ;0,7d 0,eff 

12le

tw

Calcul de χ selon la courbe c de l’EC3

f y
 c , Rd 
 M1

NON
σc,Ed≤σc,Rd ?

OUI

 4 M t inf, Rd hs ,eff  yet sup 


  c , Rd s0 t   N c 
 l0 s  4 M t inf,Rd  heff  y et sup  hs ,eff 
VEd ,adm  Min ;2 c , Rd s0 t w   
d 0,eff  l0  heff  d 0,eff
 1 
 h 
 eff 

NON VEd≤VEd,adm ?

OUI
Redimensionner OK
N°11

Interaction entre l’effet Vierendeel et la flexion du montant d’âme

Calcul des caractéristiques effectives du montant s0,eff et l0,eff

2 ouvertures NON
circulaires ?

OUI

 4 M T inf, Rd / l 0  2M hel / s  M cs / s
V Ed ,adm  Min ; 4 M T inf, Rd / l 0  2M hel / s 

heff  hs ,eff  y et sup 
 1  2e / heff heff  2e 
 

 4 M T inf, Rd / l 0  2M hel / s  M cs / s
V Ed ,adm  Min ; 4 M T inf, Rd / l 0  2M hel / s 

heff  hs ,eff  y et sup 

 1  2e  d 0  / heff heff  2e  d 0 

VEd ≤ VEd,adm ? NON

OUI
OK Redimensionner
N°12

Calcul de la flèche
additionnelle

Calcul de la flèche de la
poutre non ajourée δb

Ouverture circulaire ? NON

OUI

lo= 0,5do lo= lo

NON
Calcul mixte ?

OUI
NON
Ouverture raidie ? Ouverture raidie ?

OUI OUI

k0=1 k0=1,5 k0=1,5 k0=2

 l 0  d 0  x
 add  k 0   1  
 L  L  L 
ANNEXE 3
Exemples de calcul
Exemple de calcul du SCI
Exemple de calcul du CTICM
Exemple de calcul : section ajourée de classe 4
Vérification d’une section ajourée de classe 4 :

Il s’agit de vérifier une section de profilé reconstitué soudé dont


les dimensions sont données dans la figure ci contre. Les
cordons de soudure sont négligés.

La nuance d’acier est S235.

La portée de la poutre considérée est de 10 m et l’ouverture, de


dimensions 300 mm x 500 mm, est située à 3m de l’appui le plus
proche.

L’ouverture est munie de raidisseurs verticaux situés à 30 mm


des bords. Les sollicitations au niveau de l’ouverture sont MEd =
151,34 kN.m et VEd = 34,16 kN.

Vérifications géométriques :

Hauteur de l’ouverture : 300 mm ; hauteur max : 0,7h =478,1 mm OK

Hauteur du té supérieur : 191,5 mm ; hauteur min : 0,1 l0 = 50 mm OK

Hauteur du té inférieur : 191,5 mm ; hauteur min : 50 mm OK

dtinf/dtsup = 1 ; 1 ≤dtinf/dtsup ≤ 2 OK

l0 = 500 mm ; l0 max =2d0 = 250 mm OK

Largeur du montant de gauche : 2750 mm ; largeur min du montant = 0,5l0 = 250mm OK

Largeur du montant de droite : 6750 mm ; largeur min du montant = 0,5l0 = 250mm OK

Largeur du montant ‘extrémité : 2750 mm ; largeur min du montant = h = 683mm OK

Distance jusqu’à l’appui : 3000 mm ; distance min = 2h = 1366 mm OK

Classe de la section :

Classe de la semelle comprimée : c/t = 9,8 < 10 twε → semelle comprimée de classe 2

Classe de l’âme des Tés :

Limite de la classe 3 pour la longueur : l0max = 3610 twε = 216 mm

l0 = 500 mm > l0max


14t w
d t max 
2
 36t w 
1   
 l0 

dt = 176,5 mm > dtmax

→ âmes des Tés de classe 4

→ section de classe 4

Calcul des caractéristiques efficaces des Tés :

Hauteur efficace des âmes des Tés, d’après l’annexe A du guide de dimensionnement : pour
un PRS, d t ,eff  13t w  104mm

Résistance au cisaillement de la section ajourée :

Résistance au cisaillement pur :

d t ,eff t w f y
S’agissant d’un PRS, VT sup, Rd  VT inf, Rd   112,88kN
3 M 0
D’où la résistance de la section ajourée : VRd  225,77 kN

VEd  34,16kN  VRd OK

Résistance au voilement par cisaillement :

L’ouverture est munie de raidisseurs verticaux (supposés rigides) situés à 30mm de ses bords.
2
a r 560 d 
→ar = 560 mm →   1 d’où k tau  4  5,34 w   11,26
t w 653  ar 

31 31 11,26
Donc  k tau   86,7
 1,2
d w 653
Or l’élancement de la section (non ajourée) est égal à :   81,6
tw 8
d w 31
  k tau donc il n’y a pas de risque de voilement par cisaillement.
tw 

34,16
Finalement :    0,15  0,5 → pas de réduction de l’épaisseur d’âme
225,77
Résistance à la flexion globale :

Aire efficace des Tés : At,eff = 5332 mm²

Position de l’axe neutre élastique des Tés : yet = 16,78 mm

Inertie des Tés : It = 2,57.104 mm4

Position de l’axe neutre élastique de la section ajourée : yANE = 341,5 mm

Inertie de la section ajourée : Iajourée = 11,3. 108 mm4

fy I ajourée
Moment résistant élastique de la section ajourée : M el , Rd    777kN .m
 M0 y ANE
MEd < Mel,Rd OK

Calcul des efforts normaux agissant sur les Tés :

M Ed
 t sup1  y ANE  45,75MPa  t inf 1   t sup 1
I ajourée

 t sup 2 
M Ed
y ANE  t f sup   43,74MPa  t inf 2   t sup 2
I ajourée

 t sup 3 
M Ed
y ANE  ht sup   29,81MPa  t inf 3   t sup 3
I ajourée

 t sup 1   t sup 2  t sup 2   t sup 3


N t sup  b f sup t f sup  d t sup t w  231,97 kN   N t inf
2 2

Résistance à la flexion Vierendeel :

Moment résistant des Tés :

 d3 3 2 2

 t t  I  b t f  A  d t  t  y   A  y  t f 
  As d t  e s  t f  y e 2  f y
f  e 
 w 12 s f
12
w
 2
f e
  2  
M el ,T    7,63kN .m
d t  t f  y e  M 0

Réduction due à l’effort normal :

  NT   2

M el ,T , Rd  M elT 1      7,631   231,97    7,37 kN .m
  N ,Tpl , Rd    1253  
    
Résistance au cisaillement avec prise en compte de l’effet Vierendeel :

M T inf, Rd
VT inf  2  29,47 kN
l0
34,16
VT inf  VT inf, Rd  112,88kN d’où    0,23  0,5 donc pas de réduction de
29,47  112,88
l’épaisseur d’âme.

Résistance totale à l’effet Vierendeel :

 M T sup, Rd M T inf, Rd 
Vv ,rd  2    58,95kN
 l0 l0 

VEd  Vv ,rd OK

Stabilité du bord vertical de l’ouverture :

VEd
 c , Ed   28,47 MPa
0,5d 0 t w

Longueur efficace du montant : 300 mm

d0
→   3,5  131,2
tw
131,2
→   1,39
E

fy


→   0,5 1  0,49  0,2   2  1,75 
1
→   0,35
  2   2

f y
D’où finalement :  c , Rd   82,2 MPa   c , Ed OK
 M0
Supprimé: ¶


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