Vous êtes sur la page 1sur 6

3.

7 Interférences à ondes multiples


Pour une lame mince, lorsque les coefficients de réflexion en
amplitude ne sont pas faibles, le nombre de rayons Eir devient
important ; il se produit alors ce que l’on appelle des interférences
à ondes multiples. Elle est obtenue lorsque les surfaces des lames
minces sont traitées, leur pouvoir réflecteur augmente fortement,
et au lieu d’avoir les phénomènes d’interférence à deux ondes, on
a une interférence entre une multitude d’ondes R1, R2, R3, … en
réflexion ou T1, T2, T3,... en transmission.
3.7.1 Relations de Stokes pour la réflexion et la transmission

t1 t2E0
E0 r1 E0 r1 E0 r1 E0

I II III IV
O O O O

t1 E0 t1 E0 r1t1 E0 r2t1 E0 t1 E0
On
considère un dioptre sur lequel on envoie une lumière incidente
(I). Il se produit alors le phénomène classique de réflexion et
transmission d’un rayon incident par un dioptre à un point O, avec
une partie transmise et une partie réfléchie.
Appelons par r1 et t1 respectivement les coefficients de réflexion et
de transmission en amplitude lorsque la lumière va du milieu 1
vers le milieu 2.
Appelons par r2 et t2 respectivement les coefficients de réflexion et
de transmission en amplitude lorsque la lumière va du milieu 2
vers le milieu 1.
Si l’amplitude de l’onde incidente est notée E01, celles des ondes
réfléchie et transmise seront respectivement r1E0 et t1E0.
Dans la figure II, on utilise des sources de lumière avec des ondes
d’amplitude r1E0 et t1E0 respectivement, se propageant vers O.
Leur superposition donne une onde d’amplitude E01, comme
l’onde incidente en I, en vertu du principe de réversabilité.
Mais chacune de ces 2 ondes subit son propre phénomène de
réflexion et transmission en O, ce qui donne les figures III et IV.
La superposition de III et IV doit donner II. Les sommes des
amplitudes doivent donc correspondre aux amplitudes en II. On en
tire ainsi les 2 équations suivantes :
t1t2 E0 + r12 E0 = E0 et r1t1 E0 + r2t1 E0 = 0 .
Leur résolution donne les relations de Stokes:
r2 = −r1 = −r et t1t2 = 1− r12
On aura donc r12= r22 = r2 = R et t1t2 = 1- r2 = 1- R = T en l’absence
d’absorption (A= 0).
3.7.2 Interférence d’ondes multiples issues d’une lame

Pour un traitement simplifié, on se placera dans le cas n1 = n2 = 1.


* Cas où la différence de marche δ = mλ
Si on considère comme précédemment une onde incidente
d’amplitude scalaire E0, la somme des amplitudes scalaires donne
l’amplitude totale réfléchie. L’onde réfléchie est donnée par :
E0r = rE0 − (t1rt2 E0 + t1r 3t2 E0 + t1r 5t2 E0 + ...)
1
E0r = rE0 − t1rt2 E0 ( ) (suite de raison r <1)
1− r 2
1
t1t2 = 1− r12 ⇒ t1rt2 ( )=r
1− r 2
D’où E0r = 0
La première onde réfléchie est annulée par toutes les autres.
* Cas où la différence de marche δ = (m+1/2)λ
Deux ondes consécutives sont déphasées.
E0r = rE0 + t1rt2 E0 − t1r 3t2 E0 + t1r 5t2 E0 + ...) = rE0 + t1rt2 E0 (1− r 2 + r 4 + ...)
1 t1t2 2r
E0r = rE0 + t1rt2 E0 = rE0
(1+ ) = E
1+ r 2 1+ r 2 1+ r 2 0
La première et la deuxième contribuent à l’onde réfléchie
résultante, qui devient importante.
Pour un traitement plus général, on utilise une représentation
iω t
complexe en considérant une onde incidente E = E0 re .
* Amplitude complexe de l’onde réfléchie résultante
E1 = r1 E0 E2 = r2t2t1 E0 eiϕ E3 = r23 t2t1 E0 ei2ϕ …
(φ = retard de phase entre 2 rayons consécutifs dû à la lame)
Ar = rE0 + rt2t1 eiϕ E0 (1+ r 2 eiϕ + r 4 e2iϕ + ...+ r 2 N −2 ei( N −1)ϕ )
2 iφ
(suite de raison r e <1)
1 iϕ
⎡ (1− r 2 )eiϕ ⎤ 1− eiϕ
D'où Ar = r E0 + r t1t2 e E0 (1− r 2eiϕ ) = rE0 ⎢1− 1− r 2eiϕ ⎥ = rE0 (1− r 2eiϕ )
⎣ ⎦
L’intensité de l'onde réfléchie est :
1− eiϕ 1− e− iϕ r 2 ( 2 − 2cosϕ ) 2r 2 (1− cosϕ )
I r = I0r ( 2
)( ) = I0 = I0
1− r 2 eiϕ 1− r 2 e− iϕ 1+ r 4 − 2r 2 cosϕ 1+ r 4 − 2r 2 cosϕ
ϕ
4r 2 sin 2
I r = I0 2
⎛ ϕ⎞
1+ r 4 − 2r 2 ⎜ 1− 2sin 2 ⎟
⎝ 2⎠

* Amplitude complexe de l’onde transmise résultante


E1 = t1t2 E0 E2 = r 2t1t2 E0 eiϕ E3 = r 4t1t2 E0 ei2ϕ …
Par une démarche similaire que pour l'onde réfléchie, on aura
l'amplitude complexe de l’onde transmise:
At = t1t2 E0 (1+ r 2 e iϕ + r 4 e2iϕ + ...+ r 2 N −1ei( N −1)ϕ )
(suite de raison r 2 e iϕ < 1 )
1
D'où At = E0t1t2 1− r 2 e iϕ et l’intensité de l’onde est:
t1t2 t1t2 1
( )
2
I = I0 × = I t t
1− r 2 e iϕ 1− r 2 e − iϕ 0 1 2
1+ r 4 − 2r 2 cosϕ
ϕ
Sachant que cosϕ = 1− 2sin 2 , on aura:
2

1 1
I t = I 0 ( t1t2 ) = I 0 ( t1t2 )
2 2

ϕ
⎛ ϕ⎞
( )
2
1+ r 4 − 2r 2 ⎜ 1− 2sin 2 ⎟ 1− r 2 + 4r 2 sin 2
⎝ 2⎠ 2

( )
2
I 0 1− r 2 I0
It = =
⎡ 4r 2 2ϕ⎤ ⎡ ⎛ 2r ⎞ 2 ⎤
⎡⎣(1− r ) ⎤⎦ ⎢1+
2 2
sin 2ϕ
2 2 ⎥ ⎢1+ ⎜ 2⎟
sin ⎥
⎣ (1− r ) 2⎦ ⎢⎣ ⎝ 1− r ⎠ 2⎥

2
⎛ 2r ⎞
On appelle F = ⎜⎝ 1− r 2 ⎟⎠ le coefficient de finesse.

( )
2
2
I 0 1− r I0
It = =
⎡ 4r 2 2ϕ⎤ ⎡ 2ϕ⎤
⎡⎣(1− r ) ⎤⎦ ⎢1+
2 2
sin ⎥ ⎢1+ F sin
⎣ (1− r 2 2
) 2 ⎦ ⎣ 2 ⎥⎦

ϕ
F sin 2
I r = I0 2
De même ⎡ 2ϕ⎤
⎢1+ F sin 2 ⎥
⎣ ⎦
1
L’expression 1+ F sin 2 (ϕ / 2) est appelée fonction d’Airy.
Une mesure de la finesse des franges, c’est-à-dire la rapidité avec
laquelle l’éclairement décroit de chaque coté du maximum est
donnée par la largeur à mi-hauteur exprimée en radian lorsque
I=Imax/2. Les pics de transmissions correspondent à des
déphasages φmax=2mπ et la largeur à mis hauteur est obtenue pour
une valeur φ1/2 telle que :
1 1 ϕ1
=
2 ; F sin ( 2 ) = 1
2 2
ϕ1
2
1+ F sin ( 2
)
2
1 2
ϕ
On aura donc 1 2 = 2sin −1
( ) ≈
F F (F grand en général).
On définit la finesse comme le rapport de l’intervalle entre deux
pics et la largeur à mi-hauteur :
2π π F
F = ≈
Δϕ 2
La finesse est d’autant plus grande que les pics sont étroits
(ex : R = r2 = 0,95 donne F = 61)
Applications: interféromètre de Fabry-Pérot, filtre
interférentiel,…
(remplacer δ par ϕ )

Vous aimerez peut-être aussi