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Elena BRESSON-MAXIMOVA

Elena BRESSON-MAXIMOVA

Le but de cette thèse est d’analyser les réfléchis en anglais, en français


et en russe du point de vue de la grammaire générative. Cette approche
est fondée sur l’idée de Chomsky qu’il existe une grammaire universelle
qui n’est pas une « vraie » grammaire, mais un système qui permet
l’existence des grammaires de chaque langue particulière. Il existe en
effet des principes universels, communs dans toutes les langues et des
paramètres ouverts qui varient d’une langue à l’autre. Les principes uni-
versels qui choisissent une grammaire de forme appropriée pour chaque
LES RÉFLÉCHIS EN FRANÇAIS
langue constituent ce qu’on appelle la « grammaire universelle ». Pour
comparer, au niveau de la grammaire traditionnelle, le linguiste tente EN ANGLAIS ET EN RUSSE
d’étudier la connaissance d’une langue par un locuteur normal. Au niveau
de la grammaire universelle, il tente d’établir certaines propriétés
générales de l’intelligence humaine. v
Cette thèse porte principalement sur la langue russe, appartenant à la famille des langues slaves. Elle
s’appuie sur de nombreux travaux génératifs menés ces vingt dernières années dans le cadre de la théorie du
Gouvernement et du Liage (Chomsky 1981) et de ses développements les plus récents (Approche Minimaliste,
Chomsky 1995).
La comparaison entre l’anglais et le russe met en évidence le fait que l’utilisation des réfléchis dans ces
langues est différente (l’absence d’affixes réfléchis en anglais et leur présence en russe en attestent). Par
conséquent, pour approfondir la recherche, une troisième langue dont la structure est plus proche du russe
que celle de l’anglais a été introduite. Il s’agit de la langue française. Par exemple, il existe en français le

LES RÉFLÉCHIS EN FRANÇAIS


clitique réfléchi se, proche du morphème -sja en russe.

EN ANGLAIS ET EN RUSSE
Cependant, cette étude ne se limite pas à ces trois langues, car les réfléchis russes, français et anglais sont
comparés à l’expression de réfléxivité dans d’autres langues (slaves, romanes et germaniques). Il est
également intéressant d’introduire une approche diachronique, car l’étude de l’évolution des réfléchis russes
et anglais à l’aide des données du vieux russe et du vieil-anglais peut nous faire mieux comprendre l’évolution
des réfléchis en général. La thèse s’inscrit donc dans une perspective comparative et diachronique.

Nous distinguons les pronoms réfléchis “forts” (himself, sebja), les clitiques (SE/SI dans les langues romanes)
et les affixes (-sja en russe). Contrairement au russe où sebja et svoj sont des pronoms réfléchis stricto sensu,
ni le français, ni l’anglais ne disposent de pronoms réfléchis au sens strict; les pronoms en question sont à
l’origine intensifs ou contrastifs. Les clitiques réfléchis dans les langues romanes (et slaves également) sont
des épels du trait de personne du sujet. Ils fonctionnent, premièrement, comme des morphèmes changeurs de
valence produisant un prédicat inaccusatif. Deuxièmement, ce sont des marqueurs de voix. Nous définissons
la voix au sens large: c’est la manière d’exprimer le sujet de la proposition. Tout comme SE/SI, -sja est un
morphème de voix, mais ce n’est pas un clitique, mais un affixe ayant subi la morphologisation qui a pour
résultat le syncrétisme de personne, nombre et cas. Nous émettons également une hypothèse concernant les
causes de la disparition des clitiques pronominaux en russe (le changement du paradigme de conjugaison et
la disparition de l’auxiliaire de ce paradigme).

A nrt
Cette recherche soulève de nombreuses questions difficiles, notamment, sur le rapport entre le lexique et la
syntaxe, sur les composants de la structure argumentale ou la nature et la typologie des clitiques pronominaux. Diffusion

-:HSMHMJ=Z\[^ZU: Prix : 34,50 € Atelier national de reproduction des thèses

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