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Elena BRESSON-MAXIMOVA
EN ANGLAIS ET EN RUSSE
Cependant, cette étude ne se limite pas à ces trois langues, car les réfléchis russes, français et anglais sont
comparés à l’expression de réfléxivité dans d’autres langues (slaves, romanes et germaniques). Il est
également intéressant d’introduire une approche diachronique, car l’étude de l’évolution des réfléchis russes
et anglais à l’aide des données du vieux russe et du vieil-anglais peut nous faire mieux comprendre l’évolution
des réfléchis en général. La thèse s’inscrit donc dans une perspective comparative et diachronique.
Nous distinguons les pronoms réfléchis “forts” (himself, sebja), les clitiques (SE/SI dans les langues romanes)
et les affixes (-sja en russe). Contrairement au russe où sebja et svoj sont des pronoms réfléchis stricto sensu,
ni le français, ni l’anglais ne disposent de pronoms réfléchis au sens strict; les pronoms en question sont à
l’origine intensifs ou contrastifs. Les clitiques réfléchis dans les langues romanes (et slaves également) sont
des épels du trait de personne du sujet. Ils fonctionnent, premièrement, comme des morphèmes changeurs de
valence produisant un prédicat inaccusatif. Deuxièmement, ce sont des marqueurs de voix. Nous définissons
la voix au sens large: c’est la manière d’exprimer le sujet de la proposition. Tout comme SE/SI, -sja est un
morphème de voix, mais ce n’est pas un clitique, mais un affixe ayant subi la morphologisation qui a pour
résultat le syncrétisme de personne, nombre et cas. Nous émettons également une hypothèse concernant les
causes de la disparition des clitiques pronominaux en russe (le changement du paradigme de conjugaison et
la disparition de l’auxiliaire de ce paradigme).
A nrt
Cette recherche soulève de nombreuses questions difficiles, notamment, sur le rapport entre le lexique et la
syntaxe, sur les composants de la structure argumentale ou la nature et la typologie des clitiques pronominaux. Diffusion
Thèse à la carte