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OBJET DU COURS
L’objectif de ce cours est de présenter aux étudiants la nécessité de développer une
comptabilité de gestion dans l’entreprise en parallèle de la comptabilité financière,
particulièrement dans les entreprises de production. Les techniques de calcul et d’analyse des
coûts portent le nom de comptabilité analytique de gestion appelée aussi comptabilité de
gestion (accounting management).
Contrairement à la comptabilité financière, la tenue d’une comptabilité de gestion n’est pas
obligatoire. Elle n’est donc mise en place dans les entreprises que dans la mesure où elle
présente une utilité pour améliorer la gestion. En effet, la connaissance des coûts est
indispensable pour prendre des décisions telles que :
- fixer un prix de vente (prix catalogue, établissement d’un devis, réponse à un appel d’offre,
…),
- gérer un portefeuille de produits (décider quels produits développer ou arrêter),
- choisir d’internaliser ou d’externaliser une fabrication,
- déterminer sur quels éléments faire porter les efforts de réduction des coûts,
- décider de lancer une nouvelle activité,
- etc …
Toutefois, la comptabilité analytique n’est qu’un outil parmi d’autres. Si la connaissance des
coûts est nécessaire pour prendre les décisions ci-dessus, elle n’est pas suffisante. Il faut
également tenir compte de facteurs commerciaux, stratégiques, humains, etc …
Ainsi, l’accent sera mis non seulement sur les techniques elles-mêmes, mais également sur
leur finalité afin que les étudiants puissent avoir une capacité de jugement lors de leurs
confrontations futures à la gestion des entreprises en stage ou dans leur emploi.
PLAN
BIBLIOGRAPHIE
Objectif du chapitre
Ce chapitre a pour ambition de montrer que la comptabilité de gestion et la comptabilité
financière ne se substituent pas mais elles se complètent, et de définir la comptabilité de
gestion et présenter ses objectifs.
Ainsi, pour remédier à ces limites et pour améliorer le processus de prise de décision, les
responsables de l’entreprise ont recours à la comptabilité analytique de gestion.
1
Il est à noter que la rentabilité peut se traduire par le chiffre d’affaires (cas des commandes...), par les coûts (cas
des ateliers, des services,...) ou par le résultat.
de l’entreprise2 (fonction d’approvisionnement, de production, de distribution,
d’administration…)
Evaluation de certains éléments du patrimoine : Deux principaux problèmes ont été
traités par la comptabilité analytique de gestion :
Stocks : Tout élément acheté par l’entreprise (matière première, fourniture, ...) en vue d’être
utilisé, entre dans le patrimoine de l’entreprise sur la base du coût d’achat (prix d’achat + tous
les frais d’achat et d’approvisionnement).
Les stocks des produits fabriqués par l’entreprise sont évalués à leur coût de production
(toutes les charges de production).
Biens produits par l’entreprise pour elle-même : Ces éléments sont évalués au coût de
production comme les produits fabriqués et destinés à être vendus (exemple : immobilisations
créées par l’entreprise pour elle-même).
Justification des résultats obtenus : La comptabilité financière produit des
informations d’ordre général et global, par contre, la CAG est une comptabilité de détail qui
vise à examiner la composition et à donner des explications aux résultats obtenus. Les
décideurs peuvent ainsi analyser la rentabilité par produit, agir pour réduire certains coûts,
décider de conserver, d’abandonner, de sous-traiter certains produits ou certaines fonctions et
d’en créer d’autres, affiner la politique de prix, promouvoir ou non un responsable, etc…
Par ailleurs, la CAG permet d’établir des prévisions de charges et de produits (exemple : coûts
préétablis et budgets d’exploitations par exemple), d’en constater la réalisation (coûts réels), et
d’expliquer les écarts qui en résultent (contrôle des coûts et des budgets, par exemple).
D’une manière générale, la comptabilité de gestion doit fournir tous les éléments de nature à
éclairer les prises de décision.
Elle est tournée vers l’action. Elle doit permettre d’évaluer la performance de l’entreprise.
2
Une fonction est une subdivision des activités professionnelles ou non professionnelles selon le rôle qu’elles
jouent dans l’entreprise.
Apprécier la gestion.
Contrôler les responsabilités.
Conclusion
La comptabilité de gestion et la comptabilité financière constituent deux systèmes
d'information complémentaires : d'une part, la comptabilité de gestion permet l'évaluation de
certains éléments de l'actif du bilan tels que les stocks de matières premières, de produits
CHAPITRE II : LES NOTIONS DE CHARGES ET DE COUTS
EN CAG
La comptabilité financière est indispensable mais elle est insuffisante pour gérer une
entreprise, d’où la nécessité de recourir à la CAG.
Cette dernière constitue un outil de gestion fondamental pour mesurer, apprécier, et améliorer
la performance de l’entreprise. Pour ce faire, les entreprises doivent déterminer les objets de
coûts pertinents sur lesquels elles souhaitent disposer d’informations de rentabilité : une
entité, un produit, un projet, une division, une zone, une activité, …
Toute la question va donc être de savoir calculer les coûts de revient de ces objets de coûts,
sachant qu’ils peuvent être subdivisées selon le cheminement de l’objet de coût dans
l’entreprise.
1. Définition
Une charge est une consommation de ressources économiques par l’entreprise : Il s’agit d’une
dépense ou une partie d’une dépense provoquée par l’activité. Les charges correspondent
donc à des diminutions d’avantages économiques donc d’un appauvrissement de la situation
financière de l’entreprise.
Les différences entre les charges constatées en comptabilité financière et celles retenues en
comptabilité analytique de gestion peuvent provenir :
* de la mise en œuvre de méthodes spécifiques de calcul,
* de la périodicité des calculs analytiques,
* de la nature même des éléments.
5
a/ Différences résultant des méthodes spécifiques de calcul (charges calculées de
substitution)
Les charges de substitution sont des charges calculées avant d’être incorporées au coût de la
comptabilité analytique de gestion. Leurs montants se substituent à ceux de la comptabilité
financière. Il y a une différence d’incorporation lorsque les charges de substitution seront
différentes de celles de la comptabilité financière. Elles concernent deux types de charges.
Consommation de matières
Pour certains calculs de coût, une valeur conventionnelle de sortie de stock peut être
substituée aux valeurs normalement utilisées (par exemple, par la méthode du coût moyen
pondéré).
Dotations aux amortissements
L’amortissement est calculé en comptabilité financière selon des critères souvent dictés par la
réglementation fiscale. Ces critères peuvent ne pas correspondre au fonctionnement réel de
l’entreprise, et par conséquent, ne peuvent être pertinents au niveau de la comptabilité de
gestion. Il est possible de substituer l’annuité d’amortissement retenue en comptabilité
financière par une charge réelle d'usage ou un amortissement économique ou technique. La
charge d’usage se calcule par le rapport suivant : valeur d’usage d’immobilisation/durée
prévue d’usage.
La valeur d’usage (base d’amortissement) retient une valeur actualisée (par exemple, prix du
marché, valeur de remplacement, etc…) et non pas historique permettant le renouvellement de
l’immobilisation. La durée d’usage (durée d’amortissement) correspond à la période
d’utilisation réelle du bien, elle peut différer de la durée retenue en comptabilité financière
(durée fiscale).
La différence d’amortissement résultant de ces faits entraîne :
* une charge supplétive : si l’amortissement économique > l’amortissement comptable.
* une charge non incorporable : si l’amortissement économique < l’amortissement comptable.
Application 1 :
Au 01/01/2000, l’entreprise AEC a acheté une machine pour une valeur de 35.000 D. Un
amortissement linéaire sur 10 ans est appliqué.
1- Calculer le montant des charges d’amortissement à incorporer aux coûts lors du calcul du
résultat analytique de 2007, sachant que la valeur de remplacement de la machine est de
50.000D et il est fort probable que sa durée de vie réelle de fonctionnement ne dépasse pas
les huit ans.
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2- Déterminer la différence d’incorporation résultante du traitement analytique de
l’amortissement de la machine.
Solution :
- +
Charges non Charges
incorporables supplétives
7
Le passage des charges de la comptabilité financière à la CAG
Remarque : De même, pour les produits on peut retrouver une différence de traitement qui
porte sur des produits non incorporables ou incorporés pour une valeur différente.
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* Les charges supplétives
On désigne sous ce vocable les charges fictives non enregistrées en comptabilité financière.
En incorporant des charges supplétives, la CAG a pour but de placer les entreprises dans les
mêmes conditions d’exploitation courante. Ainsi les coûts ne seront influencés, ni par le
régime juridique (société ou entreprise individuelle) de l’entreprise, ni par le mode de
financement (emprunts ou capitaux propres). Les comparaisons entre entreprises sont alors
possibles.
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d/ Rapprochement des deux comptabilités
Application 2 :
La société LAMTI fabrique différents articles ménagers en matière plastique. Pour le mois de
mars N, les charges suivantes ont été enregistrées en comptabilité financière :
601- Achats de matières premières 600 000
602- Achats d’autres approvisionnements 35 000
610- Services extérieurs 70 000
620- Autres services extérieurs 43 000
630- Charges diverses ordinaires 24 000
640- Charges de personnel 488 000
647- Charges sociales légales 263 000
650- Charges financières 36 000
660- Impôts, taxes et versements assimilés 19 000
670- Pertes extraordinaires 71 000
Renseignements complémentaires :
a) Les charges d’exploitation correspondent aux conditions normales de fabrication à
l’exception de :
- Services extérieurs :
Une redevance semestrielle de crédit-bail mobilier a été payée (mars N – août N) pour une
valeur de 24 000 D.
Une prime d’assurance incendie (avril N – mars N+1) a été enregistrée pour une valeur de
12 000 D.
b) Parmi les charges financières figure l’intérêt annuel pour l’emprunt qui a été réglé pour un
montant de 27 000 D.
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c) Les dotations aux amortissements correspondant à l’exercice N sont les suivantes :
- Frais d’établissement 12 000 D
- Bâtiments 25 000 D
- Installations techniques, matériels et outillages, etc. 78 000 D
- Matériel de transport 37 000 D
- Matériel de bureau et informatique 31 000 D
Comptes Soldes
Débit Crédit
Capital 1 000 000
Capitaux
Propres
Le taux d’intérêt pour les emprunts à long terme appliqué aux entreprises comparables à la
société LAMTI peut être évalué à 10,50 % l’an.
Travail à faire :
1. Déterminer le montant des charges supplétives à incorporer aux coûts de mars N. Ces
charges supplétives correspondent à une rémunération fictive des capitaux propres de
l’entreprise à un taux normal.
2. Déterminer les montants d’abonnement des charges pour mars N.
3. Déterminer le total des charges à incorporer aux coûts de mars N.
Solution
11
3.
Il existe une multitude de critères possibles de classification des charges. Dans le cadre de la
CAG, deux critères ont été principalement retenus et sont à la base des principales méthodes
de calcul des coûts.
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Charges directes : ce sont les charges qu’il est possible d’affecter immédiatement sans
calcul intermédiaire aux coûts d’un objet de coût1, notamment, un produit (par le biais d’une
facture, d’un bon de sortie de magasin, d’une fiche de relevé de tempsl, etc.…) ; par exemple,
le salaire de l'ouvrier de production dans l'atelier de fabrication du produit fini A s'affecte au
coût de production du produit fini A. les deux catégories essentielles de charges directes sont :
Les matières et fournitures qui entrent dans la composition des produits fabriqués.
La main d’œuvre directe, il s’agit des frais de personnel résultant des travaux effectués
sur un seul produit.
Charges indirectes : ce sont les charges qui ne concernent pas un seul objet de coût,
notamment, un seul produit, mais plusieurs. Donc, elles ne peuvent pas être affectées
directement au coût d’un objet de coût, mais, elles nécessitent un calcul intermédiaire et une
analyse pour être imputées aux coûts. Par exemple, la consommation d'électricité d'un atelier
dans lequel on fabrique plusieurs produits finis est une charge indirecte par rapport à chaque
produit fini. Il faut donc trouver des critères pertinents de répartition entre les divers coûts des
différents produits.
Charges
directes Affectation
Charges
IM
incorporées
PU Coût de
aux coûts
Calcul TA
Charges TI
revient
intermédiaire et
indirectes O
analyse
N
Attention : Les charges ne sont pas directes ou indirectes dans l’absolu mais par rapport à
l’objet du coût (par exemple un produit). Ainsi, l’amortissement d’une machine qui fabrique
plusieurs types d’ordinateurs est une charge indirecte par rapport au coût d’un modèle
1
Un objet de coût se définit comme un élément significatif de l’entreprise pour lequel la mesure du coût est
jugée utile. Il peut correspondre à un produit, une commande, un client, un département, une activité, etc…
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d’ordinateur mais elle devient une charge directe pour calculer le résultat de l’activité micro-
informatique.
Charges variables : Les charges variables varient avec le volume vendu ou produit. Elles
augmentent ou diminuent avec l’activité. On les considère souvent comme proportionnels. Par
exemple, la main d’œuvre productive, les matières premières, les matières consommables.
Remarque 1 : il ne faut pas confondre entre charges directes et charges variables d’une part,
et charges indirectes et charges fixes d’autre part.
En effet, une charge variable peut être directe ou indirecte, et il en est de même pour les
charges fixes. Et une charge directe peut être variable ou fixe et il en est de même pour les
charges indirectes.
Remarque 2 : La distinction entre charges fixes et variables repose sur des hypothèses
simplificatrices. Dans la réalité, la distinction n’est pas toujours aisée : certaines charges
comprennent une partie fixe et une partie variable (exemple : la rémunération de la force de
vente).
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De plus, les charges variables ne sont pas exactement proportionnelles au volume d’activité
(existence d’économie d’échelle) et les charges fixes ne sont fixes que pour une variation
limitée du volume d’activité (en fait, elles varient par paliers en fonction des investissements
nécessaires).
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II/ Notions de coûts
1/ Définition
Le coût n’est jamais un prix. Un prix est l’expression monétaire de la valeur d’une
transaction, ce terme s’applique uniquement aux relations de l’entreprise avec le milieu
extérieur (prix d’achat, prix de vente). Par contre, un coût est une accumulation de charges qui
peut concerner un produit ou tout autre objet pour lequel il peut sembler utile de regrouper des
charges. Lorsqu’il s’agit d’un produit, le coût peut être déterminé aux différents stades de son
élaboration : coût du produit approvisionné (coût d’achat), coût du produit fabriqué (coût de
production), coût du produit distribué (coût de distribution) ou coût de revient.
a/ Le coût d’achat : il représente tout ce qu’ont coûté les marchandises et les matières entrées
dans l’entreprise jusqu’au moment où la mise en stocks est réalisée.
Coût d’achat = prix d’achat + les frais directs sur achats + les charges indirectes
d’approvisionnement
b/ Le coût de production : représente tout ce qu'ont coûté les produits semi-ouvrés ou finis,
ou les services créés par l'entreprise, c'est-à-dire le coût des matières, fournitures et services
consommés et des autres coûts engagés par l'entreprise au cours des opérations de production,
jusqu'au stade qui précède immédiatement leur stockage éventuel et/ou leur vente.
c/ Le coût de distribution : ne concerne que les produits vendus. Il représente tout ce qu’ont
coûté les opérations relatives à la conclusion et à l’exécution de la vente.
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Coût de distribution = coût de la fonction distribution (charges directes et
indirectes de distribution)
Remarque :
La nature de l’activité d’une entreprise détermine le réseau des coûts à calculer. En effet, le
réseau des coûts diffère d’une entreprise commerciale à une entreprise industrielle.
* Entreprise commerciale : Son activité consiste à acheter des marchandises pour les revendre
dans l’état.
d/ Les coûts annexes : l’activité industrielle ou commerciale d’une entreprise ne peut être
réalisée sans l’aide d’activités annexes complémentaires, essentiellement l’activité
administrative et l’activité financière. Ces fonctions auxiliaires aux fonctions de production et
de distribution entraînent un coût.
e/ Le coût de revient est le coût du produit distribué, calculé au dernier stade de l’analyse. Il
s’agit donc d’un coût complet regroupant l’ensemble des charges correspondant à
l’élaboration d’un produit jusqu’à la livraison au client.
* Pour une entreprise industrielle :
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* Pour une entreprise commerciale :
Coût de revient = Coût d’achat des M/ses vendus + frais directes et indirectes de
distribution + coût annexe
Coût de revient
L’entreprise SMAOUI fabrique des petites tables de style empire. Un grossiste vient de passer
la commande n° 420 de 10 tables.
Le processus de fabrication d’une table est le suivant :
1. Achat de la matière première : le bois.
2. Le bois passe directement dans l’atelier scierie puis dans l’atelier tournage-montage.
3. Une fois la commande terminée, le client est livré.
Il n’y a donc aucun stockage.
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Renseignement complémentaires :
* Prix d’achat du bois 0,5 D le m3. La fabrication de 10 tables nécessite 503 m3 de bois. Les
frais de transport se sont élevés à 25 D alors que les frais de dédouanement et d’assurance ont
été de 15,5 D.
* Coût de la main-d’œuvre directe :
- atelier scierie : 14 D de l’heure (charges sociales comprises)
- atelier tournage-montage : 15 D de l’heure (charges sociales comprises)
* La main-d’œuvre directe utilisée pour la commande n° 420 est de :
- 4 heures pour l’atelier scierie,
- 6 heures pour l’atelier tournage-montage,
* Les charges indirectes imputée à la commande n° 420 sont de :
- 57 D d’approvisionnement,
- 15 D pour l’atelier scierie.
- 92 D pour l’atelier tournage-montage,
- 67 D de distribution.
* Prix de vente d’une table : 84 D.
Travail à faire :
Compléter les tableaux ci-dessous pour obtenir le coût de revient de la commande n° 420.
Quel est le résultat réalisé par l’entreprise sur la commande n° 420 ?
Solution :
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Calcul du coût de production des PF
Eléments Quantité Coût unitaire Total
* Charges directes :
- Coût d’achat de M1ère
consommée
- Atelier Scierie
- Atelier Tournage
* Charges indirectes :
- Atelier Scierie
- Atelier Tournage
TOTAL
20
Application 4 : (Présence de stocks initiaux)
LE COUT DE PRODUCTION des produits finis : coût d’achat des M1ère consommées
+ charges directes de production
+ charges indirectes de production
LES COUTS ANNEXES des P-F vendus :charges directes et indirectes d’administration
+ charges directes et indirectes de financement
LE COUT DE REVIENT des P-F vendus : coût de production des P-Finis vendus
+ coût de distribution
+ coûts annexes
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TAF : calculer le coût d’achat de M pour le mois de Juin.
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3/ Les ventes de la période sont de 5000 unités de A au prix de vente de 30D. Les charges de
commercialisations se présentent ainsi :
* frais de représentation : 15.000D.
* publicité : 10.000D.
* promotion : 3000D.
Remarque : le stock initial de produits finis est de 1500 unités pour une valeur de 24.000D.
TAF : Calculer le coût de distribution, le coût de revient de A, et le résultat analytique.
Inventaire permanent de SF
SI : Sortie :
Entrée : SF :
Total : Total :
3/ Notion de marge
Une marge est la différence entre le prix de vente d’un produit et un coût. Une marge est
qualifiée au coût auquel elle correspond (Exemple : Marge sur coût variable = Prix de vente -
Coût variable). Il existe donc une marge correspondant à chacun des coûts hiérarchisés
(Exemple : Marge sur coût d’achat = Prix de vente - Coût d’achat).
Remarque : La différence entre le prix de vente d’un produit et son coût de revient n’est pas
une marge, c’est le résultat dégagé par ce produit.
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Coût
d’achat
Autres
4/ Différents
produits types de coûts
Fonction économique
Administration, production, distribution,
Champ
D’application Moyen d’exploitation
Magasin, atelier, machine, bureau, etc.
Contenu
Coût variable
Activité d’exploitation
Moment de Marchandise, objet fabriqué à chaque stade,
calcul
Coût direct Autres champs d’application
Autres
Chaque coût se caractérise par trois éléments, le champ d’application ou l’objet, le contenu et
le moment de calcul.
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a/ Le champ d’application ou l’objet
Le calcul des coûts doit s’adapter à l’organisation de l’entreprise et à son activité. On
distingue :
Coût par fonctionnement économique (coût de production, coût d’administration, coût
de distribution, etc…).
Coût par moyen d’exploitation (coût par magasin, par atelier, par machine, par usine,
etc…).
Coût par activité d’exploitation (coût par produit, par ligne de produit, par commande
par marché, par service rendu, etc…).
Coût par responsabilité (directeur, chef de service, etc…).
b/ Le contenu
Les coûts sont calculés, pour une période donnée, en incorporant soit toutes les charges de la
comptabilité financière, soit une partie des charges de la comptabilité financière.
* Méthode des coûts complets (Full costing)
Le coût complet traditionnel est obtenu en incorporant toutes les charges de la comptabilité
financière dans les coûts, alors que le coût complet économique est obtenu en incorporant les
mêmes charges mais après ajustement de certaines d’entre-elles en vue d’une meilleure
expression économique de ce coût.
* Méthode des coûts partiels
Seulement une partie des charges est intégrée. Par exemple :
- la méthode des coûts variables : les charges fixes ou de structure sont exclues du calcul des
coûts, et
- la méthode des coûts directs : les charges indirectes sont exclues du calcul des coûts.
c/ Le moment du calcul.
* coûts constatés (coûts réels ou historiques), ils résultent des charges déjà engagées, ces
coûts sont obtenus à la fin d’une période. Ils sont donc déterminés postérieurement aux
évènements qui les ont fait naître.
* coûts préétablis : ce sont des coûts prévisionnels généralement déterminés au début de la
période et à partir des coûts constatés. Ils sont donc calculés antérieurement aux faits qui les
ont engendrés. Les coûts préétablis peuvent être déterminés de diverses manières et suivant
les cas, leur appellation change. On parle de :
- Coût standard : lorsque les coûts préétablis sont calculés à partir d’une analyse faite par les
services techniques. Le coût standard présente le caractère d’une norme.
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- Coût budgété : lorsque les éléments de coût sont tirés du budget d’exploitation établi à
l’avance pour une certaine période.
- Coût moyen prévisionnel : lorsque les éléments des coûts préétablis sont dégagés des
périodes comptables antérieures.
L’analyse des écarts avec les coûts constatés permet de prendre les mesures correctives
nécessaires.
26
CHAPITRE III : LA TENUE DES COMPTES DE STOCKS ET
LA COMPTABILITE DES SALAIRES
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La technique de l’inventaire permanent permet de pallier aux insuffisances de la technique de
l’inventaire intermittent.
2/ Inventaire permanent
Dans la technique de l’inventaire permanent, les entrées et les sorties des stocks des magasins
s’enregistrent au fur et à mesure de leur exécution.
A travers l’enregistrement des mouvements, cette technique permet de connaître de façon
constante, en-cours d’exercice, les existants chiffrés en quantités et en valeurs, et conduit à
présenter des comptes d’inventaire permanent avec en débit le stock initial et les entrées et en
crédit le stock final et les sorties. Le stock final s’obtient par la relation suivante :
Présentation schématique :
Fiche de Stock
Date Libellé S Initial et entrées Sorties Existant
Q Cu Tot Q Cu Tot Q Cu Tot
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b/ Entrées
Pour les produits achetés, les entrées se font au coût d’achat (montant des factures d'achat
majoré des frais d'achat et éventuellement d'approvisionnement). Pour les produits fabriqués,
les entrées se font au coût de production de la période considérée.
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01/10 S Initial 10Kg à 20D le Kg
05/10 entrée de 5Kg à 15D le Kg
10/10 sortie de 11Kg
15/10 entrée de 3Kg à 10D le Kg
20/10 sortie de 6Kg
TAF : Evaluer les sorties de stocks selon la méthode du CMUP de fin de période (CMUPP).
Avantages : Elle permet d’éviter l’influence des prix de la période précédente. Le CMUP ainsi
obtenu est plus actuel.
Exemple 2 : Refaire l’exemple précédent avec la méthode de CMP après chaque entrée.
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Date Libellé Entrées Date Libellé Sortie
Q Cu T Q Cu T
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Avantages :
* Il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de la période pour valoriser les sorties.
* Le respect des coûts réels des éléments entrés en stock lors de l’évaluation des sorties.
Inconvénients :
* Les coûts suivent avec retard les variations des prix sur le marché.
* En période de hausse des prix (inflation), la méthode de PEPS minore les coûts de revient et
majore le stock final.
Exemple 4 : Reprendre les mêmes données que l’exercice précédent mais en utilisant la
méthode DEPS pour répondre à la question.
Avantages :
* Il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de la période pour valoriser les sorties.
* Les sorties sont évaluées au coût le plus récent : les sorties suivent de près les variations de
prix.
* En cas d’augmentation des prix, la répercussion sur le coût est immédiate.
Inconvénients :
* En période de hausse des prix, le stock final est sous-évalué.
* Cette méthode n’est pas reconnue fiscalement.
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c/ Autres méthodes : méthodes des coûts théoriques
* Méthode du coût approché
Elle consiste à évaluer les sorties à un coût forfaitaire voisin du coût réel (par exemple : le
CMP du mois précédent corrigé des prévisions de hausse ou de baisse envisagées au début du
mois).
En fin du mois, on détermine le CMP qu’on aurait dû appliquer et l’évaluation du stock final
se fera au coût approché.
L’écart entre le coût théorique et le coût réel sera affecté au compte de résultat.
Conclusion
Toutes les techniques concourent au même objectif : valoriser les sorties de stock. Aucune
n’est parfaite et selon la méthode utilisée, les valeurs de consommation, d’une part, et du
stock final, d’autre part, varient (proportionnellement au degré de fluctuation des coûts, tel
que le coût d’achat ou autres). Ainsi, la variation des stocks diffère d’une méthode à une
autre, et par voie de conséquence, le résultat varie aussi.
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Le système comptable tunisien préconise l’utilisation de deux méthodes : Méthode du CMUP
après chaque entrée et méthode du Premier Entré, Premier Sorti (PEPS ou FIFO)
Si stock réel < stock théorique : la différence est négative. Il s’agit d’un mali d’inventaire.
Il sera inscrit au crédit du compte stock et le résultat analytique est alors diminué de son
montant.
Si stock réel > stock théorique : il s’agit d’un boni d’inventaire traité comme une entrée
fictive. Il sera inscrit au débit du compte de stock et le résultat analytique est alors augmenté.
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Exemple 5 : L’examen du compte du stock de matière première fait apparaître un stock initial
qui vaut 5700 D, la valeur des entrées au coût d’achat pour 6560 D, des sorties évaluées à
8173 D. Sachant que le stock final théorique est estimé à 698 unités.
A la fin de la période un inventaire physique permet de constater l’existence de 650 unités.
N.B. : La méthode d’évaluation des stocks est le CMUP.
TAF :- Déterminer la nature de la différence d’inventaire si elle existe ?
Solution :
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* Sorties valorisées au * Sorties valorisées au
CMUP, PEPS, DEPS, etc… CMUP, PEPS, DEPS, etc…
Coût d’achat des M1ère Coût de production des P-F Coût de revient des P-F vendus
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SECTION 2 : LA COMPTABILITE DES SALAIRES
L’exploitation d’une entreprise ne peut avoir lieu sans le concours d’un personnel dont la
rémunération est un des éléments des coûts d’exploitation.
C’est surtout dans les entreprises industrielles que les salaires constituent une part importante
du coût de production.
En effet, si le problème de détermination et de la répartition des frais de personnel entre les
divers coûts est général, c’est pour le calcul du coût de production qu’il convient de l’étudier
plus particulièrement (on parle alors de frais de main-d’œuvre). Pour cela, le comptable doit
procéder aux opérations suivantes :
1. détermination et contrôle des temps de travail,
2. évaluation des salaires en fonction des divers tarifs de salaires,
3. enregistrement des frais de personnel (salaires et charges sociales), et
4. répartition des frais de main-d’œuvre entre les divers coûts.
Seules les deux premières opérations seront présentées tout au long de cette section. La
troisième opération a été traitée dans le cours de comptabilité financière, alors que la
quatrième sera détaillée ultérieurement (au cours des deux chapitres suivants).
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On peut diviser ces dépenses en deux catégories :
Rémunération du personnel (salaires et appointements)
Charges sur salaires (charges sociales et fiscales).
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CHAPITRE IV : LE TRAITEMENT DES CHARGES
INDIRECTES : METHODE DES SECTIONS HOMOGENES
Le coût complet d’un produit est un coût qui incorpore toutes les catégories de charges : fixes
et variables, directes et indirectes.
Par définition, les charges directes peuvent être affectées sans ambiguïté aux coûts des
différents produits : on sait avec certitude quelle part a été consommée par quel produit :
matières premières, rémunération d’un ouvrier travaillant sur un seul produit, etc …
En revanche, les charges indirectes sont communes à plusieurs produits sans qu’on sache
exactement quelle part a été consommée par chacun des produits.
Ainsi, la principale difficulté de calcul réside dans la répartition des charges indirectes.
Plusieurs méthodes existent, la plus répandue étant celle des centres d’analyses, appelée
méthode des sections homogènes. Elle est la plus couramment utilisée car elle présente un
rapport satisfaisant entre la complexité des traitements et la précision des résultats 1. Nous
examinerons dans ce chapitre, les principales étapes de la méthode des sections homogènes
qui sont :
1. découpage de l’entreprise en centres d’analyse ;
2. ventilation des charges incorporables en charge directes et charges indirectes ;
3. répartition des charges indirectes dans les centres d’analyse (répartition primaire et
répartition secondaire) ;
4. imputation des frais des centres aux coûts des produits.
1
D’autres méthodes sont plus simples mais donnent des résultats moins précis (coefficient d’imputation),
d’autres nécessitent des traitements plus complexes et plus coûteux mais donnent des résultats plus précis
(méthode ABC).
39
Un centre d’analyse est un compartiment comptable permettant de regrouper des éléments de
charges indirectes homogènes avant d’imputer le coût de chaque centre aux comptes de coûts
des produits. Pour cela, une clé de répartition spécifique est choisie pour chaque centre
d’analyse. Elle porte le nom d’unité d’œuvre.
Un centre d’analyse correspond donc à une division de l’entreprise (atelier, service
administratif, service approvisionnement, etc …). Plus le découpage en centres d’analyse sera
fin, plus les résultats obtenus seront précis mais plus le coût du traitement sera élevé. Il faut
donc l’adapter aux besoins de l’entreprise.
CHARGES DE LA CF
CHARGES DE LA CAG
Centre Centre
d’analyse n°1 d’analyse n°2
Produit Produit
n°1 n°2
40
- Centres auxiliaires : coûts imputés à d’autres centres auxiliaires et/ou
principaux
Selon la nature de la mesure (pour l’imputation des centres principaux aux coûts) :
- Centres opérationnels : unité de mesure physique = unité d’œuvre
- Centres de structure : unité de mesure = taux de frais
Les centres principaux : sont ceux où sont mis en œuvre les moyens de production et de
vente de l’entreprise : ils correspondent donc aux activités d'approvisionnement, production et
vente des produits ou services, c'est-à-dire à la trame du cycle d'exploitation de l'entreprise.
Ces centres travaillent directement pour les produits :
- Approvisionnement : déclenchement et réception administrative des commandes,
magasinage, opérations de sous-traitance.
- Production : préparation du travail, fabrication ou exécution, contrôle final et essais.
- Distribution : ventes, stockage et livraison, services après-vente.
Les centres auxiliaires : ont pour rôle de gérer les facteurs de production mis en œuvre
par l’entreprise. Ils regroupent les charges communes à plusieurs activités et qui ne peuvent
être imputées directement au coût d’achat, de production ou de distribution. Leurs charges
sont transférées aux centres principaux.
- Gestion des bâtiments : administration des bâtiments, sécurité et conditions de travail,
entretiens courants, réparations, reconstruction et rénovation.
- Gestion du matériel : sécurité, administration du matériel, entretien, révisions, dépannages.
41
- Prestations connexes : réalisation de prestations non destinées à la vente, mais utilisées par
les autres centres de travail: services communs de transport, manutention, imprimerie,
reprographie, informatique, décoration, installation d'étalage, etc.
CHARGES DE LA CF
CHARGES DE LA CAG
Centre Centre
principal n°1 principal n°2
Produit Produit
n°1 n°2
42
b/ Centres opérationnels et centres de structure
Un centre opérationnel est un centre dont l’activité peut être mesurée par une unité d’œuvre
physique permettant de quantifier l’activité du centre (quantité de matière, heure machine,
Heure de main-d’œuvre, etc…). Ses coûts sont liés au volume d’activité de l’entreprise. Par
contre, les centres de structure ou de frais remplissent des fonctions communes dont l'activité
ne peut être mesurée par une unité d’œuvre physique. En absence d’unité d’œuvre, on procède
au calcul d’un taux de frais en fonction d’une assiette monétaire (exemple : centre
d’administration, de financement, etc…). Les coûts des centres de structure sont généralement
indépendants du volume d'activité de l'entreprise.
L’imputation des charges indirectes aux coûts des produits se fait par l’intermédiaire des
unités d’œuvre (UO) pour les centres opérationnels et des taux de frais (TF) pour les centres
de structure. Il s’agit en réalité des unités de mesure de l’activité du centre considéré.
43
Complément : le découpage en centres d’analyses, tel que conseillé par le PCG français 1982
Production Production
Distribution Distribution Distribution Distribution
Autres frais Autres frais Autres frais Autres frais
44
II/ Ventilation des charges incorporables en charge directes et charges indirectes
Comme nous l’avons déjà signalé dans le 2ème chapitre, les charges directes seront affectées,
sans ambiguïté, aux coûts des produits. Par contre, les charges indirectes exigent une analyse
préalable avant d’être imputé aux coûts.
Application1 :
La SARL « Vitonia » effectue deux activités, la réparation des produits A (téléviseur,
magnétoscope,...) et la réparation des produits B (réfrigérateur, lave-linge, etc…).
L'organisation de la société repose sur une structure simple : le directeur s'occupe de la
gestion du personnel, de la comptabilité et de tous les aspects commerciaux. Il a sous son
autorité directe les deux responsables d'atelier.
Le système de coûts mis en place a pour objectif de servir de support à la facturation de
chaque réparation et d’apprécier la rentabilité de chacune des deux activités.
Le découpage de l’entreprise fait dégager cinq centres d’analyse :
- Trois centres principaux :
* Atelier de réparation des produits A
* Atelier de réparation des produits B
* Administration (centre de structure)
- Deux centres auxiliaires :
45
* Gestion des bâtiments
* Gestion du matériel
Informations complémentaires :
- les coûts salariaux indirects peuvent être affectés aux différents centres d'analyse : la
secrétaire et le gérant au centre administratif, les responsables d'atelier à leurs ateliers
respectifs, et chacun des deux demi postes à l'entretien du matériel et des bâtiments ;
- les éléments supplétifs (rémunération des capitaux propres) seront affectés au centre
"administration" ;
- par contre, les petites fournitures (autres approv.), les amortissements et les autres charges
externes seront réparties par souci de simplification, au prorata des clés suivantes :
Corrigé :
46
2/ La répartition secondaire
La répartition secondaire consiste à transférer les charges des centres auxiliaires (total de la
répartition primaire) entre les centres bénéficiaires des prestations fournies (centres
principaux et/ou auxiliaires). On dit qu’ils sont « vidés ». Cette fourniture de prestations peut
s'évaluer selon deux méthodes :
- par une "mesure réelle" de la consommation du centre principal, chaque fois qu'une unité de
mesure physique a pu être déterminée ;
- au moyen de clés de répartition, établies sur des bases statistiques, lorsqu'il n'est pas
possible d'en mesurer le volume consommé. Dans ce cas, deux méthodes de transfert sont
utilisées : transferts en escalier et transferts croisés.
a/ Transferts en escalier
Les centres auxiliaires situés en amont fournissent des prestations à ceux situés en aval sans
en recevoir. Autrement dit, le coût de chaque centre prestataire est transféré soit en totalité
dans un centre (auxiliaire et/ou principal), soit par fraction dans d’autres centres (auxiliaires
et/ou principaux), mais sans retour en arrière.
Application 2 :
Dans l'exemple "Vitonia", on retiendra les clés de répartition suivantes :
Le centre « gestion du matériel » consacre 40% de ses prestations au centre « gestion
des bâtiments », 20% à l'atelier "produits A" et 40% à l'atelier "produits B" ;
On considère que les prestations du centre « gestion des bâtiments » se répartissent
égalitairement entre les deux ateliers et l'administration.
TAF : Compléter le tableau de répartition secondaire des charges indirectes.
Corrigé
47
b/ Transferts croisés
Il y a des prestations réciproques (ou croisées) entre deux centres auxiliaires ou plus lorsqu’on
est en présence d’échanges entre ces centres. Par exemple, Le centre « administration » peut
travailler pour d’autres centres auxiliaires tels que le centre « entretien » en traitant des
problèmes administratifs concernant ce centre (paie, assurance, sécurité). Inversement, il
pourra bénéficier des services de ce même centre en matière d’entretien (de ses locaux).
Ce problème peut être transformé en un système de n équations à n inconnues (n : nombre de
centres se livrant des prestations réciproques).
Application 3 :
Achever le tableau de répartition des charges indirectes suivant :
Centres auxiliaires Centres principaux
Totaux Méthodes Entretien Administration Calibrage Barres
Totaux primaires 618 184 650 695 640 240 1 004 677 374 251
Entretien 650 695 10% 75% 15%
Administration 640 240 5% 65% 30%
Méthodes 618 184 75% 25%
Corrigé
48
IV/ Imputation des frais des centres principaux aux coûts des produits
Cette étape consiste à allouer le coût des centres principaux aux coûts de l’objet du coût
(produit, fonction, service, responsable, etc…). Pour cela, et après avoir déterminé les totaux
après répartition secondaire, on doit choisir, pour chaque centre principal, une unité d’œuvre
physique ou un centre de frais qui le caractérisent.
49
- l'heure machine pour les ateliers fortement mécanisés ;
- le poids des matières consommées ;
- l'unité du produit élaboré (nombre, poids, volume, surface, longueur, etc…)
b/ Recherche et choix des unités d'œuvre
Le choix des unités d'œuvre est un problème crucial dont dépend la qualité du système mis en
place.
Le souci de l'exactitude conduit à rechercher par des méthodes statistiques, la variable la
mieux corrélée avec les frais du centre. Il doit avoir un lien le plus étroit possible avec le
volume d’activité du centre, et donc avec le montant de ses charges (Exemple : pour un
fabriquant de matériel électrique :
- service achat nombre de composants achetés ou valeur des composants achetés
- atelier nombre d’heures de main d’œuvre ou d’heure d’utilisation des machines).
Toutefois, la volonté d'influencer les comportements peut mener à un autre choix, quitte à
perdre un peu d'exactitude. Par exemple, on retiendra la main d’œuvre pour induire des
comportements économes en main d’œuvre. Le choix final pourra aussi être un compromis.
Exemple :
Afin de choisir une unité de mesure pour le centre de production parmi les unités d’œuvre
suivantes :
- heure de main-d’œuvre directe,
- heure machine,
- nombre d’unité produite.
Une analyse de corrélation entre chacune de ces unités et la charge totale du centre a donné
les résultats suivants :
50
× × ×
× ×
× ×
Heure machine
Coût du
centre
×
× ×
×
× ×
×
×
Heures machine (R=0,92)
× ×
× × ×
×
× ×
Nombre d’unités produites (R=0,76)
L’examen de ces graphiques permet de choisir comme unité d’œuvre pour le centre
production l’heure machine car c’est dans ce cas que la variation des charges en fonction de
l’unité envisagée fait apparaître une tendance la plus proche de la tendance linéaire.
Cette étude graphique pourrait être complétée ou remplacée par un calcul de coefficient de
corrélation.
51
Par exemple, un calcul de r = Σ Xi Yi/ Σ Xi² Σ Yi² =Σ xiyi –n x y / Σxi² -n x ² Σyi² -n y²,
( cov (x,y) / σx σy) conduit aux résultats suivants :
- en fonction de heure de main d’œuvre directe, r = 0,33
- en fonction de heure machine, r = 0,92
- en fonction du nombre d’unités produites, r = 0,76
Ces résultats confirment l’impression donnée par les graphiques et conduisent à choisir
l’heure machine pour unité d’œuvre puisque à cette unité correspond le coefficient le plus
proche de 1.
c/ Le calcul du coût des unités d'œuvre
Une fois les unités d’œuvre choisies, on calcule pour chaque centre d’analyse le coût d’une
UO. Il s'obtient en divisant le total des frais du centre après la répartition secondaire par le
nombre d'unités d'œuvre. Ainsi, les charges d'un centre d'analyse peuvent être cédées à un
autre centre ou imputées aux coûts des produits.
3/ Imputation des coûts des unités d’œuvre consommées aux coûts des produits et
matières
52
Une fois le coût de l’unité d’œuvre (ou taux de frais) de chaque centre principal est déterminé,
il suffit, par la suite, d’avoir saisie le nombre d’unités d’œuvre consommé par le produit
(matière) dans chacun des centres principaux.
On impute ensuite à chaque produit une quote-part des charges indirectes de chaque centre
d’analyse au prorata du nombre d’unités d’œuvre consommées :
Ch. Ind. imputées au produit (matière) = nbre d’UO consommées par le produit
(matière) * coût d’une UO
4/ Application 4
Pour les deux ateliers de l’entreprise « Vitonia », l'unité d'œuvre retenue, en raison de la
prédominance du facteur travail, est l'heure de main d'œuvre directe.
Quant aux frais du centre de structure « administration », ils seront répartis au moyen d'un
taux de frais, calculé à partir du coût de production (assiette de frais). Celui-ci comprendra
tous les frais directs et indirects, à l'exception ici des frais administratifs (la notion de coût de
production sera plus précisément développée dans le chapitre suivant).
On a dénombré 1000 heures de travail dans l’atelier « Produits A » et 1 200 heures dans
l’atelier « Produits B ».
Par ailleurs, les charges directes du mois de Mars comprennent :
- les achats de pièces de rechange (moteurs, pompes, tubes de téléviseur, etc…) soit 12 400 D
- le coût du personnel direct : 13 techniciens soit 20 900 D.
TAF :
Présenter un tableau de répartition des charges indirectes et déterminer le coût de l’unité
d’œuvre pour les deux ateliers, et le taux de frais pour la section « administration ».
Corrigé
Tableau de répartition des charges indirectes :
53
V/ Application sur la méthode des sections homogènes
L’entreprise CALVINO fabrique des planches à voile. Elle vous communique les
renseignements suivants :
Les charges indirectes en provenance des comptes de la classe 6 (comptes de charges)
s’élèvent à 1 210 450 D. Par ailleurs, le montant des charges supplétives est de 81 000 D, et
celui des charges non-incorporables de 23 000 D.
Renseignements divers :
- Approvisionnements : 7 000 Kg de matières M,
4 000 Kg de matières N.
54
- Matières traitées :
Matières M : 6 500 Kg
Matières N : 5 900 Kg
Travail à faire :
1. Calculer le montant total des charges indirectes à incorporer aux coûts.
2. Calculer le montant du centre distribution.
3. Présenter le tableau de répartition des charges indirectes.
55
La méthode des sections homogènes est relativement simple à mettre en oeuvre car le
découpage de l’entreprise s’appuie sur des éléments déjà existants (organigramme de
l’entreprise).
La répartition des charges indirectes en centres d’analyse permet d’adapter le choix de la clé
de répartition en fonction des différentes catégories de charges à répartir.
Elle est particulièrement adaptée à des entreprises industrielles produisant en grandes séries.
Toutefois, la répartition en centres d’analyse et le choix des unités d’œuvre contient toujours
une part d’arbitraire. De plus, l’activité de chaque centre n’est jamais parfaitement homogène
et n’est donc pas reflétée correctement par une seule unité d’œuvre.
La méthode des centres d’analyse atteint ses limites pour des productions non standardisées et
avec des séries de taille variable. Dans ce cas, il faut recourir à d’autres méthodes de calcul,
en particulier la méthode « ABC » qui sera étudiée dans d’autres modules.
56
CHAPITRE V : LE CALCUL DES COUTS COMPLETS ET
PROBLEMES PARTICULIERS
D’une manière générale, le coût complet d’un produit est composé par l’ensemble des charges
incorporées à la CAG, directes et indirectes, fixes et variables, et supportées par l’entreprise
jusqu’à la vente du produit.
C’est un coût calculé à posteriori, en effet, son traitement nécessite la connaissance des
éléments à incorporer et celle-ci est réalisée lorsque toutes les opérations comptables sont
enregistrées.
Comme nous l’avons déjà signalé dans le chapitre 2, il existe plusieurs coûts correspondant
aux différents stades du processus économique ou du cycle d’exploitation d’une entreprise
(approvisionnement, production, vente) : le coût d’achat ou coût d’acquisition, le coût de
production, les coûts hors production (coût de distribution et coûts annexes) et le coût de
revient.
Ce chapitre a pour objet de détailler les composantes de ces différents coûts et de présenter
quelques cas particuliers relatifs au stade de production.
Remarque : Avant de calculer chaque coût, il est pratique d'établir un schéma du processus de
production permettant de bien visualiser les différentes étapes de l'élaboration des produits et
d'indiquer les mouvements de stocks et les consommations d'unités d’œuvre. Ce travail est
indispensable, lorsque le processus de production est complexe.
57
Les matières premières et fournitures liées (compte 311 et 313): biens destinés à être
incorporés aux produits fabriqués comme la farine pour la fabrication du pain.
Les matières et fournitures consommables (compte 321 et 322) : biens qui concourent
à la fabrication ou même à la distribution, sans qu’ils soient incorporés aux produits,
comme le charbon utilisé comme combustible.
Remarque : alors que les matières premières sont toujours des charges directes, les matières et
fournitures consommables constituent souvent des charges indirectes, réparties alors entre les
centres d’analyse ou affectées à un de ces centres.
58
de préparation des achats d’approvisionnements ;
d’achat (réception, manutention) ;
de contrôle (qualitatif et quantitatif) ;
de magasinage (organisation, entretien, gardiennage) ;
de comptabilisation (tenue des fichiers fournisseurs et matières et vérification des
factures fournisseurs)
Ces sections principales reçoivent éventuellement des prestations des centres auxiliaires :
gestion du personnel, gestion des bâtiments, gestion du matériel, prestations connexes.
Les coûts des sections d’approvisionnements sont imputés aux coûts d’achats en fonction des
unités d’œuvre des sections attribuables à chaque type d’approvisionnements, ou, à défaut, en
prenant pour assiette de frais les valeurs des approvisionnements.
59
Des coûts de production de produits intermédiaires : les produits intermédiaires sont
ceux qui ont atteint un stade d'achèvement, mais sont destinés à entrer dans une nouvelle
phase de fabrication (de produits finis ou d’autres produits intermédiaires). Ils peuvent être
stockés ou livrés immédiatement à un autre atelier. (Exemple : fil simple, puis du fil assemblé,
puis du tissu écru)
Des coûts de production de produits finis : il s’agit des produits finis qui ont parcouru
la totalité du cycle de fabrication.
Dans les deux cas, les coûts sont portés au débit du compte de stocks correspondant.
60
Certaines entreprises incluent également des coûts de stockage mais le stockage des produits
finis est plus généralement associé au coût de distribution.
A côté de ces centres de production, certaines entreprises définissent des centres d’études
techniques et recherches, qui couvrent les fonctions de :
recherches générales (matières, technologie et procédés) ;
conception des produits ;
perfectionnement des produits ;
et qui prennent en compte les charges des laboratoires, des bureaux d’études, des centres de
calcul, etc…
Application 1
La société Loréa est spécialisée dans la production et la commercialisation de produits
cosmétiques. Une de ses unités de fabrication produit des crèmes pour soins de visage à partir
d’un mélange de lanoline (matière L) et de glycérine (matière G).
Ces deux matières font l’objet d’un traitement dans un atelier de malaxage et sont ensuite
conditionnées dans des pots de verre de deux modèles :
modèle A : pots de 100 grammes ;
modèle B : pots de 200 grammes.
61
2/ Sorties de stocks de matières
Lanoline : 250 Kg ;
Glycérine : 360 Kg ;
Pots A vides : 1000 unités ;
Pots B vides : 2000 unités.
3/ Achat du mois de janvier N
Lanoline : 300 Kg à 44 D le Kg ;
Glycérine : 400 Kg à 18 D l’unité.
4/ Stocks initiaux de produits fabriqués
Mélange : 40 Kg à 96 D le Kg
5/ Entrées en stocks de produits fabriqués
Mélange malaxé : 600 Kg ;
Pots A remplis : 1000 unités ;
Pots B remplis : 2000 unités.
6/ Sorties de stocks de produits fabriqués
Mélange malaxé : 550 Kg dont 110 pour la fabrication de pots A et 440 pour la fabrication de
pots B.
7/ Main-d’œuvre directe (heure à 24 D charges comprises)
520 heures dans l’atelier de malaxage ;
300 heures dans l’atelier de conditionnement, dont 100 pour le conditionnement de A
et 200 pour B.
8/ Charges indirectes
Sections Approvisionnement Atelier de malaxage Atelier de
conditionnement
Charges 2 040 26 000 6 000
NB : Toutes les sorties de stock sont évaluées au coût moyen pondéré mensuel arrondi au
centime.
TAF :
Schématiser le processus de fabrication et calculer les coûts de production.
62
Corrigé
63
64
II/ Les coûts de production des en-cours et des produits dérivés
Nous avons considéré jusqu’à présent que la somme des consommations de matières, de main
d’œuvre directe et de frais de centres pour la fabrication donnait les coûts de production.
En réalité le problème peut être modifié :
par le fait que certaines fabrications ou certains services peuvent ne pas être achevés
en fin de période.
par l’existence de produits dérivés qui peuvent être rejetés, utilisés par l’entreprise
elle-même ou revendus. Il s’agit essentiellement des produits résiduels (déchets et
rebuts) et sous-produits.
Coût de la production
terminée en n
Il est donc nécessaire de procéder, à la fin de chaque période, à l'évaluation des en-cours.
65
Application 2
Une entreprise fabrique un produit P unique. Au cours du mois de février les consommations
pour la production étaient les suivantes :
matières premières : 1000 Kg pour 20 D le Kg
main d’œuvre directe : 5000 heures, le taux horaire est de 3 D.
frais de sections : 10 000 D.
Des produits en-cours de fabrication ont été évalués à la fin du mois de janvier à 3 000 D, et à
la fin du mois de février à 6 000 D.
TAF : Déterminer le coût de production du produit fini « P »
Corrigé :
b/Evaluations
Les en-cours sont souvent délicats à évaluer et leur valorisation peut être réalisée :
A partir d'une fiche de coûts
Un suivi constant et détaillé au moyen d'une fiche de coûts est envisageable, surtout dans le
cas de production à la commande.
On y inscrira :
- les sorties de matières (d'après les bons de sortie)
- les heures de main d’œuvre (d'après un relevé journalier)
- les consommations d'unité d’œuvre (d'après un relevé journalier)
Lorsque cette méthode s'avère trop lourde, on aura recours à une évaluation forfaitaire.
Selon le degré d'avancement
Les en-cours sont évalués en produits équivalents terminés en fonction de leur degré
d'avancement, souvent établi forfaitairement.
Ce forfait peut être global, par exemple, 50 en-cours dont de degré d'avancement est de 60%
sont équivalents à 30 produits terminés ; ou porter sur chaque composante du coût de
production.
66
Application 3 (cas du forfait global)
La production réelle du mois d’octobre a été de :
- 10 000 unités achevées
- 1 000 unités en-cours.
TAF :
Sachant que le coefficient d’équivalence est de ¾ et que les charges de la période s’élèvent à
161.250 D, déterminer la valeur des en-cours de production.
Corrigé
Corrigé :
67
2/ Les produits dérivés : produits résiduels et sous-produits
Certaines fabrications donnent en plus du (ou des) produit principal que l’on veut obtenir, des
produits résiduels (déchets et rebuts) et des sous-produits. Ces éléments ne sont généralement
pas sans valeur, d’où la nécessité d’en tenir compte dans les calculs de coûts.
a/ Produits résiduels (déchets et rebuts)
Il s'agit de déchets et de rebuts obtenus au cours d'une phase du cycle d'exploitation.
Les déchets sont des résidus provenant de la fabrication comme les copeaux de bois d'une
menuiserie.
Les rebuts sont des produits défectueux (exemple : pièces cassées) ou en dessous des normes
de qualité requises.
68
Du point de vue du calcul des coûts, il faut envisager deux cas, selon que le produit résiduel a
une valeur marchande ou non.
Déchets ou rebuts sans valeur marchande (inutilisables)
Les déchets ou rebuts sans valeur marchande n’ont pas une valeur d’échange. Il est par
conséquent inutile d’en déterminer un coût et d’en tenir un compte de stocks. Ils comportent
très souvent des frais de destruction ou d'évacuation (exemple : transport, manutention, droits
de décharge). Ces frais doivent être incorporés au coût de production du produit fini origine
du résidu.
Déchets ou rebuts avec valeur marchande (utilisables)
Dans ce cas, déchets et rebuts peuvent être vendus, ou réutilisés dans l’entreprise.
Produits résiduels vendus
S'ils sont revendus en l'état, une solution simple consiste à déduire leur prix de vente du coût
de production du produit fini origine du résidu (on suppose qu'ils ont un coût de production
égal au prix de vente).
Il est également possible de considérer un revenu additionnel égal au prix de vente (dans ce
cas on présume que le coût de production est nul).
Exemple
Dans un atelier, on a obtenu 10 000 Kg d’un produit principal P et 200 Kg de produits
résiduels. Le coût total s’élève à 780.000 D. Les produits résiduels ont été vendus à 15 D le
Kg et le produit principal à 90 D le Kg.
Traitements possibles :
1- Diminuer le coût de production :
Coût de production de 1 Kg de P = (780 000 – 200 15) / 10 000 = 77,7 D
Résultat global = 10 000 (90 - 77,7) = 123 000 D
2-Augmenter le résultat :
Résultat global = (10 000 90 - 780 000) + (15 200)
= 120 000 + 3 000 = 123 000 D
69
Produits résiduels réutilisés par l’entreprise
Ils sont alors valorisés, soit au prix du marché, s’il existe un marché pour ces déchets et
rebuts, soit un prix forfaitaire.
Leur valeur ainsi déterminée est :
* soustraite du coût de production du produit fini dont ils proviennent ;
* ajoutée au coût de production du produit fini dans la fabrication duquel sont utilisés ces
déchets et rebuts.
Dans ce cas, on utilise les comptes « stock des déchets » et « stock des rebuts ».
Exemple
L'entreprise « MEUBLUX » a pour objet la fabrication de bureaux de luxe. Dans son
processus de fabrication elle obtient des produits résiduels « R » utilisés dans la fabrication de
petits bureaux pour enfants.
Les dépenses engagées dans la production des grands bureaux ont été les suivantes :
- matières premières : 27 000 D
- main-d’œuvre directe : 16 500 D
- charges indirectes : 13 500 D
57.000 D
On obtient 30 bureaux de luxe, et des produits résiduels valant sur le marché 3 000D. En plus
des produits R, les dépenses engagées dans la production de 30 petits bureaux ont été les
suivantes :
- matières premières : 1 700 D
- main-d’œuvre : 1 150 D
- charges indirectes : 750 D
3 600 D
TAF : Calculer le coût de production de chaque type de bureau.
Corrigé
70
b/ Sous-produits
Définition
Dans certains cas le processus d’élaboration d’un produit principal, objet essentiel de
l’exploitation, donne lieu à un produit secondaire, il s’agit d’un sous-produit (exemple : à côté
de la viande destinée au consommateur, on obtient des bas morceaux utilisés pour la
nourriture animale, ou encore la fabrication d'essence donne aussi du kérosène et du goudron).
D’où le problème de partage des charges de production entre le produit principal et le sous-
produit. Les méthodes adaptées sont souvent plus ou moins arbitraires.
Remarque : un sous-produit se distingue du déchet par son importance, par le fait qu’une
exploitation pourrait avoir sa fabrication comme objectif et parfois par la nécessité de sa
transformation.
Evaluation
* A partir du prix de vente
Pour évaluer le coût de production du sous-produit, avant traitements complémentaires, il est
pratique de partir de l’aval. En effet, il peut être obtenu en déduisant de son prix de vente :
les charges hors production (charges de distribution et charges annexes),
les coûts des traitements complémentaires de transformation (MP, MOD, ch. Ind.,
etc…),
la marge bénéficiaire fixée forfaitairement.
Le coût de production ainsi obtenu (appelé aussi la « valeur nette de réalisation ») doit être
déduit du coût de production global pour obtenir le coût de production du produit principal.
71
Cette méthode peut être schématisée ainsi :
Coût de production
(P +S)
Traitements complémentaires
Marge bénéficiaire
Prix de vente
Application 5
Dans l'atelier A1 on a obtenu 5 000 litres d'un produit « P » et 1 000 litres d'un sous-produit
« SP ». Celui-ci est transformé dans l'atelier A2 avant sa commercialisation pour 20 D le litre.
Il supporte également des frais de distribution et un bénéfice, l'ensemble évalué
forfaitairement à 20% du prix de vente.
Le coût de production de l'atelier A1 s’élève à 120 000,
Le coût de production de l'atelier A2 s’élève à 10 000.
TAF : Déterminer le coût de production unitaire de « P » et « SP ».
Corrigé
72
* Par partage des éléments de charges
Application 6
Une société de conservation alimentaire fabrique un produit conservateur « C » destiné aux
professionnels de l’alimentation.
Dans un 1er atelier, un mélange de composants naturels « M » acheté directement à des
agriculteurs est mis à macérer puis filtré pour obtenir un produit « F ». Le produit filtré « F »
est ensuite lyophilisé, dans un atelier 2, puis stocké avant la vente (produit C).
Le nettoyage des filtres de l’atelier 1 donne un sous-produit « SP » vendable, après un
traitement complémentaire dans un atelier 3, sous la forme d’un produit « X » destiné à
l’alimentation animale.
Au mois de décembre N, on a observé les données suivantes :
Atelier 1 Atelier 2 Atelier 3
Charges 150 000 100 000 10 000
Mélange traité dans l’atelier 1 : 80 tonnes à 750 D ; 70 tonnes de produit filtré « F » sont
passées directement dans l’atelier 2 et ont donné, après lyophilisation, 10 tonnes de
conservateur, stockées pour être vendues à 35 000 D la tonne.
Les 10 tonnes de sous-produit « SP » traitées dans l’atelier 3 ont donné 5 tonnes de produit
« X » revendu à 6 000 D la tonne pour l’alimentation du bétail.
TAF : Schématiser le processus de fabrication et calculer les coûts de production.
Corrigé
73
74
Section III/ Les coûts hors production (coût de distribution et coûts
annexes)
Les coûts hors production sont des coûts qui ne peuvent être imputés qu’aux coûts de revient
des produits vendus. Nous distinguons, dans ce qui suit, le coût de distribution des autres
coûts hors production, notamment, les coûts annexes.
I/ Le coût de distribution
1/ Principe
Les biens étant produits pour être vendus, leur mise sur le marché entraîne pour l’entreprise
des charges entre la fin de la production et l’arrivée des produits chez les clients.
Le coût de distribution peut être analysé par répartition entre les différentes phases de la
distribution. Dans ce cas, il est établi un centre d’analyse par stade au lieu d’un seul centre de
distribution global. On distingue :
le stade antérieur à la vente : étude de marché, publicité, expositions, etc…
le stade de la vente proprement dite : commissions des représentants, charges
afférentes aux locaux affectés à la vente, etc…
le stade postérieur à la vente : livraisons, facturations, etc…
2/ Composantes
a/ Les charges directes
Ce sont des charges qui peuvent être rattachées à un produit déterminé : certains transports ou
manutentions, publicité ou promotion des ventes spécifiques à un produit, commissions
versées aux représentants, etc…
En comptabilité financière, ces charges figurent en charges de personnel ou en services
extérieurs.
b/ Les charges indirectes
Ces charges qui ne concernent pas un produit déterminé sont regroupées dans les centres de
distribution. Généralement plus importantes que les charges directes, elles constituent souvent
l’ensemble du coût de distribution. Dans ce cas, il est inutile de déterminer un coût de
distribution ; le centre de distribution est alors directement réparti entre les coûts de revient.
Les types d’analyses évoqués ci-dessus peuvent guider le choix des centres d’analyse. Outre
la direction commerciale, ils doivent couvrir les fonctions :
75
* de préparation des ventes (analyse des marchés, publicité, tarifs et catalogues, devis,
notices, formation du personnel commercial, etc…)
* d’exécution des ventes (prise de commandes, facturation, surveillance des délais de
livraison et de paiement, etc…)
* de stockage et de livraison (magasin, conditionnement, acheminement)
* de service après-vente (entretien, réparations, gestion des pièces de rechange, garantie).
Remarque : Pour les centres de distribution, il est parfois délicat de trouver une unité d’œuvre
physique représentative de l'activité du centre. On aura alors recours à un taux de frais.
1/ Administration générale
Ce sont des charges communes à l’ensemble de l’unité économique constituée par
l’entreprise. Elles recouvrent les coûts résultant :
* de la direction générale et des services centraux ;
* de la prévision et du contrôle de gestion ;
* de la comptabilité générale et analytique ;
* des communications générales (courrier, téléphone, etc…)
* des services généraux d’informatique.
2/ Gestion financière
Ce sont des charges liées à la recherche de capitaux propres ou empruntés et à leur gestion (y
compris la gestion de trésorerie). Il s’agit de charges de personnel, de charges de
fonctionnement et de charges financières.
76
3/ Autres frais
Ce centre rassemble éventuellement des charges incorporables qui ne trouvent pas place dans
d’autres centres. Il peut s’agir des charges ayant trop peu d’importance pour être traitées dans
un centre spécifique ou de certaines dotations aux provisions et aux amortissements.
Nous insistons sur le fait qu’il s’agit du coût de revient des produits vendus. En conséquence,
en présence des stocks, il est essentiel de ne pas prendre comme composante le coût de
production des produits finis pendant la période (ou le coût d’achat des marchandises achetées
pour une entreprise commerciale) mais celui des produits vendus, ce qui nécessite une
évaluation des sorties de stocks.
77
dans le cas contraire au coût de production. Dans les deux cas, une fiche de stock doit être
tenue, si ces emballages sont stockables.
b/ Imputation du coût des emballages : Deux cas sont possibles :
* 1er cas : Les produits sont emballés avant d’être stockés : le coût des emballages est affecté
aux coûts de production des « produits finis conditionnés ».
Exemple : Boissons mise dans des bouteilles en plastique ; yaourt mis dans des pots.
* 2ème cas : Les produits ne sont emballés qu’au moment de la vente : le coût des emballages
est alors affecté aux coûts de distribution des produits concernés.
Exemple : Un produit mis en caisses cartonnées afin d’être distribué.
2/ Emballages récupérables
Ces emballages sont consignés, loués ou prêtés aux clients : ils peuvent être provisoirement
conservés par ces derniers, mais ils demeurent toujours à la propriété de l’entreprise sauf en
cas de cession.
a/ Evaluation : Ils sont évalués, comme les emballages perdus, soit au coût d’achat, soit au
coût de production.
b/ Traitement du coût des emballages : Cette catégorie d’emballage est considérée comme
une entité indépendante du produit. Donc, leur coût ne peut être imputé au coût des produits.
Si ces emballages sont stockables, il sera opportun de tenir des comptes de stock afin de gérer
leurs entrées et sorties.
78
Intérêt de la méthode des coûts complets
• On obtient des informations complètes permettant le pilotage de l’activité :
- détermination du prix de vente, des devis…
- analyse d’écart, et comparaison entre deux produits, usines, ateliers, magasins de stockages,
filiales
- connaissance du coût complet du produit, et ce aux différentes phases d’élaboration et de
distribution du produit.
• Elle permet une vérification comptable, par le bouclage avec la comptabilité générale, d’où
une grande sécurité méthodologique.
Conclusion : l’étude de la variabilité des charges est le point de départ de plusieurs autres
méthodes de calcul des coûts (coûts partiels, imputation rationnelle) et permet de calculer et
d’analyser les indicateurs de gestion qui en découlent (M/CV et SR)
79
CHAPITRE VI : LA METHODE DE L’IMPUTATION
RATIONNELLE DES CHARGES FIXES
Nous avons vu dans les chapitres précédents que les charges incorporables aux coûts de la
CAG peuvent être divisées en charges directes et charges indirectes. Ce même ensemble des
charges peut également être divisé en charges variables et charges fixes (charges de structure).
Quelque soit le niveau de production et pour une structure donnée, les charges fixes ne
peuvent être réduites : elles sont supportées pour leur montant total par l’entreprise. Pour cette
raison, le coût de production ou de revient de chaque unité produite est modifié lorsque
l’activité de l’entreprise évolue.
La méthode de l’imputation rationnelle des charges fixes a pour objet d’éliminer l’incidence
des charges fixes sur le coût total de chaque produit lorsque le niveau de production ou
l’activité de l’entreprise varie anormalement.
1
Le niveau de production ou d’activité normal pourrait être obtenu par référence au passé, en se fondant sur les
prévisions, ou en considérant la capacité de production dans les conditions normales du travail.
2
Le niveau d’activité ou de production d’une entreprise n’est que très rarement régulier. Il est généralement
tributaire des commandes des clients, il évolue en fonction de la conjoncture économique, de la mode, de la
concurrence, des niveaux des prix, etc…
80
* Illustration 1
L’entreprise « Behia » fabrique et commercialise des tables. Sa capacité mensuelle normale
est de 50 unités.
- Les charges fixes prévues pour cette production sont de : 7 800 D
- Les charges variables unitaires 340 D
La production réelle a été comme suit pendant les trois premiers mois de l’année 20N.
Il se montre donc que le coût unitaire d’une table fluctue d’un mois à un autre et sa variation
tient uniquement à un changement du niveau d’activité. Cette variation a des conséquences
sur les prix à proposer sur le marché si l’entreprise veut garder sa marge bénéficiaire
constante (prix fluctue d’un mois à un autre).
Pour éviter les fluctuations du coût unitaire en neutralisant l’incidence des variations
d’activité sur ces coûts, la méthode de l’imputation rationnelle préconise une imputation des
charges fixes qui tient compte du niveau d’activité réel. Ainsi, on aura un coût unitaire
81
constant à 496 D/ unité correspondant à l’activité normale et par la suite des prix plus ou
moins stables.
Activité Réelle
CIR =
Activité Normale
Ce coefficient peut s’appliquer soit à l’ensemble de l’entreprise soit à une section bien
déterminée (exemple : atelier, production, administration, etc…). D’où on peut avoir autant de
coefficients que de centre d’analyse.
Il est inférieur à 1 en cas de sous-activité (nous parlons de sous-activité, lorsque la production
ou l’activité de l’entreprise est inférieure à son niveau normal), supérieur à 1 en cas de
suractivité (nous parlons de suractivité, lorsque le niveau de production ou d’activité dépasse
celui normalement constaté).
Ainsi, charges fixes imputées = charges fixes réelles x CIR
82
* Application 2
Reprenons l’illustration 1 (la production mensuelle normale est de 50 tables).
Janvier (50u) Février (60u) Mars (40u)
CIR
Charges Différence Charges Différence Charges Différence
imputées d’imputation imputées d’imputation imputées d’imputation
Charges variables
Charges fixes
Total
Coût unitaire
Coût F. unitaire
Coût V. unitaire
Représentation graphique
Reprenant l’exemple précédent :
Soit Z le niveau d’activité de l’entreprise : Z est le nombre d’unité produite.
L’équation mathématique représentative du coût de production total avec imputation
rationnelle des charges fixes est donnée par : Coût rationnel = 156 * Z + 340 * Z, sachant que
156 D est le coût fixe par unité, et 340 D est le coût variable unitaire ;
Par conséquent, le coût rationnel = 496 * Z
L’équation mathématique représentative du coût de production total réel en fonction des
quantités produites est donnée par : Coût complet réel = 340 * Z + 7 800, sachant que 7 800 D
est le montant des charges fixes réelles.
83
Coûts
Coût rationnel
29 760 coût complet réel
Boni de suractivité
28 200
24 800
21 400
84
* Illustration 3
Supposons que l’on ait observé, dans une entreprise, les éléments suivants pour les périodes 1,
2 et 3.
On serait tenter d’en tirer la conclusion que les conditions de l’exploitation ont été meilleures
durant les périodes 1 et 2 que durant la période 3.
85
Avec l’imputation rationnelle, on voit au contraire que c’est pendant la période 3 que les
conditions d’exploitation ont été les plus favorables.
Après avoir éliminé l’influence de la répartition des charges fixes, on s’aperçoit que les coûts
unitaires ainsi calculés ne sont pas égaux à 152 (coût unitaire normal) durant la 2 ème et 3ème
période. Cela ne peut provenir que d’une consommation non proportionnelle des charges
variables : le coût variable unitaire qui prend successivement les valeurs 92, 91 et 89 n’est pas
fixe. On s’en serait peut-être pas aperçu si l’on avait pas neutralisé l’influence des charges
fixes dans la variation du coût unitaire.
Enfin, la non proportionnalité des charges variables peut s’expliquer, par exemple, par la
variation du prix d’achat de la matière première ou encore des frais d’entretien élevés pour un
matériel saturé.
86
Centres principaux : - atelier A
- atelier B
Pour le mois de juin, les charges indirectes se répartissent de la façon suivante :
- matières consommables 300 (variables)
- charges de personnel 200 (variables) et 400 (fixes)
Les matières consommables concernent :
- la gestion du matériel 50
- les prestations connexes 100
- l’atelier A 80
- l’atelier B 70
Les charges de personnel se répartissent comme suit :
- 10% à la gestion du matériel
- 20% aux prestations connexes
- 40% à l’atelier A
- 30% à l’atelier B
Les centres auxiliaires se répartissent de la manière suivante :
- prestations connexes : 25% à l’atelier A, 75% à l’atelier B ;
- gestion du matériel : 40% à l’atelier A, 60% à l’atelier B.
TAF :
Présenter le tableau d’analyse des charges sachant que l’activité des centres Gestion du
matériel, Prestations connexes, Atelier A, Atelier B se situe respectivement à 80%, 60%,
80%, 120% de leur activité normale.
* Corrigé
Trois méthodes peuvent être proposées pour la construction du tableau d’analyse des charges.
1ère méthode : dédoublement des colonnes de répartition
87
Charges par nature Montants Gestion du Prestations connexes Atelier A Atelier B Différence
matériel d’imputation
rationnelle
Charges Charges Charges Fixes Variables Fixes Variables Fixes Variables Fixes Variables - +
totales fixes variables
Matières consommables
Charges de personnel
Totaux
Coefficient d’IR
Différences d’imputation
Répartition secondaire :
* Gestion du matériel
* Prestations connexes
89
Nature des charges : charges de personnel
Sections Charges CIR Charges Charges Ecart
fixes totales d’imputation
Totales Variables Fixes imputables imputées - +
Gestion du matériel
Prestations connexes
Atelier A
Atelier B
Tableau d’analyse
Charges par Montants Centre Centre Centre Centre Ecart
nature gestion du prestations atelier A atelier B d’imputation
Charges Charges Charges matériel connexes - +
totales variables fixes
Matières
consommables
Charges de
personnel
90
Centre Atelier A (CIR = 0,8)
Libellés Total Charges Charges totales Coût de
fixes à imputer chômage
Totaux après répartition primaire
Répartition secondaire :
40% centre Gestion du matériel
25% centre Prestations connexes
II/ Limites
Le niveau d’activité normale n’est pas facile à déterminer,
91
l’imputation rationnelle des charges fixes est lourde et complexe à mettre en oeuvre
parallèlement à la méthode des sections homogènes, et
l’évaluation des entrées en stock des produits finis n’est pas réelle. En effet, elles seront
sous-évaluées en cas de sous-activité (puisqu'on retranche une part des charges fixes du coût
total) et sur-évaluées en cas de suractivité (puisqu'on ajoute une somme de charges fixes au
coût total).
92
CHAPITRE VII : LA METHODE DES COUTS VARIABLES OU
« DIRECT COSTING »
L’analyse des coûts par la méthode des coûts complets garde toujours un aspect statique. En
effet, cette méthode ne fait pas référence au volume de production ou de vente (niveau
d’activité). C’est grâce à l’analyse des coûts en fonction de leur variabilité que l’on pourra
acquérir une vision dynamique sur les manières dont les résultats ont été obtenus.
La méthode des coûts variables constitue une méthode de gestion plutôt qu’une méthode de
calcul des coûts. Elle permet de calculer par exemple, des marges par produit montrant, ainsi,
la contribution de chacun d’eux à la formation du résultat.
Nous avons vu jusqu’à présent, que les méthodes des coûts complets et de l’imputation
rationnelle des charges fixes, consistent à intégrer l’ensemble des charges, déclarées
incorporées, dans le coût d’un produit.
Par ailleurs, nous avons distingué les charges variables et les charges fixes. Cette
classification est fondée sur le comportement des charges en cas de variation du niveau
d’activité :
* Les charges variables ou opérationnelles sont celles qui varient avec le niveau d’activité.
Cette dernière peut être mesurée par le volume de production, de vente ou par le chiffre
d'affaires.
* Quant aux charges fixes ou de structure, elles ne varient pas dans une structure donnée et
pour une période de temps relativement courte.
93
La méthode des coûts variables consiste à ne prendre en compte dans le coût de chaque
produit que des charges variables. C’est pourquoi on considère que cette méthode appartient à
la famille des méthodes de coûts partiels.
Les charges qu’on doit prendre en considération sont donc les charges variables directes et
indirectes (charges en grisé).
Comme l’imputation rationnelle, cette méthode fournit des coûts unitaires sur lesquels les
variations de niveau d’activité n’ont pas d’incidence.
Par ailleurs, avec cette méthode, on ne calcule pas des coûts de revient complets par produits
fabriqués et vendus, on évite ainsi une répartition arbitraire des charges de structure.
L’étude des charges variables et leur analyse par produit permettent de dégager des marges
sur coûts variables par produits. Leur somme constitue la marge sur coûts variables globale de
l’entreprise et sa confrontation avec les charges fixes permet de dégager le résultat.
94
Produit I Produit II Produit III
C1 C2 C3
Chiffres d’affaires : Ci
Charges variables : Vi
V1 M1 V2 M2 V3 M3
Marges/ Coûts var : Mi
M1 + M2 + M3 Marge/ coûts
variable globale : Σ Mi
Charges fixes :F
F R
Résultat :R
Mi = Ci – Vi ; R = Σ Mi - F
Interprétation :
Si le chiffre d’affaires d’un produit couvre ses charges d’activité (variables), alors il
génère une marge positive ou nulle.
Une marge positive contribue à la couverture des charges fixes.
Le résultat ne peut être bénéficiaire que si la somme de toutes les marges dépasse la
totalité des charges fixes.
Le taux de marge exprime le pourcentage du chiffre d’affaires qui contribuerait à la
couverture des charges fixes.
Faisons l’hypothèse simplificatrice que les charges variables sont proportionnelles au chiffre
d’affaires. Désignons par a le coefficient de proportionnalité.
Pour un chiffre d’affaires donné X, on peut écrire :
95
Chiffre d’affaires Y1 = X
Charges variables Y2 = aX
Marge sur coût variable Y3 = X – aX
Soit Y3 = (1 – a) X
Ou Y3 = a’ X avec a’ = 1 – a
Coût
variable
Chiffres
d’affaires
Coût fixe
Marge
Sur coût
variable
Résultat
96
III/ Pratiques de la méthode des coûts variables : prise de décision
Nous verrons dans ce qui suit, à travers une application, l’utilité de la mise en œuvre de la
méthode des coûts variables.
Illustration 1
La société ELLE est spécialisée dans la confection des vêtements en jersey. Pendant le
premier trimestre de l’année N, elle a fabriqué et vendu deux types d’articles.
Les stocks initiaux des deux articles étaient nuls en début de semestre.
La répartition des charges entre les produits conduit au tableau suivant :
Coût unitaire de Coût variable Charges fixes de Charges fixes
production unitaire de production d’administration
distribution
Article A 250 20 1 000 000 400 000
Article B 60 5 450 000 200 000
TAF :
Calculer le résultat selon deux méthodes.
Résultat 0
97
Le produit A apparaît déficitaire ; mais en conclure qu’il conviendrait d’arrêter sa fabrication
serait prématuré. En effet, un certain volume de charges fixes absorbé actuellement par le
produit A devrait alors être imputé au produit B.
Coût variable de
distribution
Coût variable
Chiffres d’affaires
Charges fixes
Résultat
2/ Prise de décision
La notion de marge sur coût variable joue un rôle important dans l’orientation et la gestion
des entreprises.
98
Supprimer la fabrication et la vente de ce produit réduirait le résultat global de 1 296 000 D, si
les charges de structure n’étaient pas modifiées.
A court terme, l’entreprise a donc intérêt à maintenir cette fabrication.
A B
150 85
Prix de vente
Charge variable 90 60
Charge fixe 2 500
La production de A et B nécessite :
A : 3 heures machine et 2 heures de MOD.
B : 1 heure machine et 2,5 heures de MOD.
La problématique consiste à chercher les quantités de A et B qui permettent de maximiser la
M/CV globale.
Sachant que : Le volume maximal d’heure machine 10 000 h.
Le volume maximal de l’heure de MOD 15 000 h.
La résolution de ce problème se traduira par le programme linéaire suivant :
Max 60 QA + 25 QB
99
Remarque : dans les exemples qui précèdent, on a raisonné à niveau constant de charges de
structure, en se plaçant dans une optique de gestion à court terme.
Le coût variable apparaît ainsi comme un outil pertinent pour la gestion à court terme de
l’entreprise.
La différence est bien de 70 000. Elle correspond au montant de charges fixes incluses dans la
production stockée.
Ces deux résultats différents proviennent de deux prises en compte différentes des charges de
structure :
En coûts complets, on considère que les charges de structure (de production) sont
attachées aux produits ; par le biais donc de la production stockée, celles attachées aux
stocks sont transférées d’une période sur l’autre ;
En coûts variables, les mêmes charges de structure sont rattachées à la période ; elles
doivent donc être absorbées en totalité par le résultat de la période.
100
En comptabilité financière, c’est la première conception qui doit être retenue. L’entreprise qui
tient sa comptabilité analytique en coût variable ne peut donc se passer d’un calcul parallèle
en coûts complets pour évaluer ses stocks de fin d’exercice.
IV/ Avantages et limites de la méthode des coûts variables (Direct-Costing simple)
1/ Les avantages de la méthode du DCS
Les coûts variables sont plus fiables et plus précis que les coûts complets.
Les coûts variables unitaires ne sont pas affectés par la variation du niveau d’activité.
Les coûts variables permettent de mieux mesurer l’efficacité des centres de
responsabilité.
Le raisonnement à partir de la M/CV est indispensable pour certains problèmes tels
que le seuil de rentabilité.
Pour être plus efficace, cette méthode doit déboucher sur une méthode plus élaborée des coûts
spécifiques, le Direct-costing évolué.
La méthode du coût variable évolué est une méthode comptable qui incorpore aux coûts, non
seulement les charges variables mais aussi les charges fixes spécifiques (qui peuvent être
affectées sans arbitraire). Les charges fixes communes à plusieurs produits ou activités restent
seules exclues des coûts.
101
Ch. Variables Ch. Fixes
Ch. Directes
Ch. Indirectes
Les marges ainsi dégagées sont appelées marges sur coûts spécifiques.
La méthode s’ordonne donc conformément au schéma suivant :
C1 C2 C3
Chiffres d’affaires : Ci
Charges variables : Vi
V1 M1 V2 M2 V3 M3
Marges/ Coûts var : Mi
f1 m1 f2 m2 f3 m3
Ch. fixes spécifiques : fi
et marges sur coûts
spécifiques : mi
Marge/ coûts
m1 + m2 + m3
spécifiques global : Σ m i
Mi = Ci – Vi ; mi = Mi – fi ; R = Σ mi – F’
102
Schématisation de synthèse
Coût spécifique
Chiffres
Charges fixes d’affaires
spécifiques
Charges fixes
Marge sur coût
communes
variable
Marge sur coût
spécifique
Résultat
Illustration 2
Supposons que dans le cas de la société ELLE, les charges fixes de production puissent être
considérées comme directes ; par contre les charges fixes d’administration sont considérées
comme communes aux deux produits.
103
A B Total
Quantités Coût Montant Quantités Coût Montant
unitaire unitaire
Coût variable de
production des
produits vendus
Coût variable de
distribution
Coût variable
Chiffres d’affaires
Résultat
(1) Sur les 1 000 000 de charges fixes 7 200 / 7 500 sont imputables à la production vendue, soit 960 000, le reste est imputable à la
production stockée.
Remarque : on retrouve le même résultat qu’avec la méthode du coût complet du fait que
l’évaluation des stocks inclut ici les charges fixes de production.
I/ Hypothèses
H1 - L’analyse se limite au court terme (une période ne dépassant pas une année : le prix de
vente est supposé fixe).
H2 - Les charges variables unitaires sont fixes CVu, et par conséquent la marge sur coût
variable unitaire est fixe : M/CVu = (Prix de vente unitaire - Coût Variable Unitaire).
H3 - Les charges fixes sont relatives à une structure et une période données.
104
II/ Notion du seuil de rentabilité
1/ Définition
Le seuil de rentabilité appelé encore le chiffre d’affaires critique est « le chiffre d’affaire pour
lequel l’entreprise ne réalise ni perte ni profit ». C’est donc le chiffre d’affaires qui couvre
uniquement la totalité des charges (variables et fixes). Il est dit aussi point mort. Ce dernier
représente la date, dans le courant de la période, à laquelle le seuil de rentabilité est atteint.
Le seuil de rentabilité en volume correspond à la quantité vendue permettant de couvrir la
totalité des charges (variables et fixes).
a/ Méthode algébrique :
Soit : CA* : le chiffre d'affaire critique
CVu : le coût variable unitaire
PVu : le prix de vente unitaire
X : la quantité vendue
F : les charges fixes
Le seuil de rentabilité est tel que : Chiffre d’affaire = Charges variables + charges fixes
CA* = CVu X* + F
PVu X* = CVu X* + F X* (PVu – CVu) = F X* = F / (PVu – CVu)
CA* = F / a’
Ou encore, le seuil de rentabilité est tel que : Marge sur coût variable = charges fixes
a’ CA* = F CA* = F / a’
105
Exemple : L’entreprise REUSSITE a vendu 20 000 unités à 40 D la pièce. Elle supporte 10 D
de charges variables par pièce vendue et 450 000 D de charges fixes pendant toute l'année.
TAF
Compléter le tableau suivant et déterminer le seuil de rentabilité.
En dinars Par unité En pourcentage
CA
CV
M/CV
F
RESULTAT
b/ Méthode graphique :
Ainsi, selon les données de l'exemple précédent le Résultat = 0,75 CA – 450 000
D’où la présentation graphique sera :
106
Résultat
R = 0,75 CA - 450
Bénéfice
Perte
450
Donc, si le chiffre d’affaires dépasse 600 mD le résultat est bénéficiaire et s’il est inférieur à
600 mD le résultat est déficitaire.
bénéfice
600 y 1 = 0,25 CA + 450
450
perte
600 CA
107
Représentation de la M /CV et des charges fixes en fonction du CA :
Le seuil de rentabilité correspond à l'intersection des deux droites suivantes :
CF et M/CV
M/CV = 0,75 CA
Bénéfice
450 CF
Perte
600 CA
108
a/ activité régulière
Dans ce cas, la date du point mort peut être déterminée selon la formule suivante :
Illustration 3
La société INFOLINE distribue auprès de revendeurs de la région du Sahel du matériel
informatique importé du Chine. Le coût d’achat représente 60% du prix de revente. Les
représentants sont rémunérés en partie par une commission de 5% sur le chiffre d’affaires.
Les autres charges, d’un montant annuel de 525 000 D, sont des charges de structure.
Pour l’année 20N, l’entreprise a réalisé un gain de 175 000 D.
TAF
1/ Déterminer le chiffre d’affaires et le seuil de rentabilité de la société en valeur (CA
critique).
2/ Déterminer la date du seuil de rentabilité, sachant que les ventes sont régulières durant
l'année.
Corrigé
b/ activité irrégulière
Dans ce cas, il s’agit de calculer le chiffre d’affaires cumulé et de déterminer la date par
interpolation linéaire ou en appliquant la règle de trois.
Illustration 4
Supposons que le chiffre d’affaires de la société INFOLINE pour l’année 200N se soit réparti
de la façon suivante :
109
Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4
300 000 600 000 400 000 700 000
Corrigé
On peut calculer le chiffre d’affaires cumulé et la marge sur coût variable correspondante à la
fin de chaque trimestre :
Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4
Ventes
Chiffre d’affaires cumulé
Marge sur coût variable
cumulée
110
Soit : 0,35 X – 770 000 > 175 000 D, on en déduit X > 2 700 000 D.
Illustration 6
Considérons les comptes de résultat simplifiés de deux entreprises ayant le même secteur
d’activité, l’habillement.
La première (société A) produit dans ses propres usines l’essentiel de ses ventes. La seconde
(société B) sous-traite une partie de sa production à l’étranger.
Charges variables 15 000 Ventes 25 000 Charges variables 21 000 Ventes 25 000
Charges fixes 8 000 Charges fixes 2 000
Résultat 2 000 Résultat 2 000
111
TAF
Déterminer le seuil de rentabilité de chaque entreprise, la marge de sécurité, l’indice de
sécurité et le levier opérationnel.
Corrigé
112