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Institut des Hautes Etudes Commerciales de Carthage

Module : Comptabilité de Gestion

Niveau : 2ème LFG

OBJET DU COURS
L’objectif de ce cours est de présenter aux étudiants la nécessité de développer une
comptabilité de gestion dans l’entreprise en parallèle de la comptabilité financière,
particulièrement dans les entreprises de production. Les techniques de calcul et d’analyse des
coûts portent le nom de comptabilité analytique de gestion appelée aussi comptabilité de
gestion (accounting management).
Contrairement à la comptabilité financière, la tenue d’une comptabilité de gestion n’est pas
obligatoire. Elle n’est donc mise en place dans les entreprises que dans la mesure où elle
présente une utilité pour améliorer la gestion. En effet, la connaissance des coûts est
indispensable pour prendre des décisions telles que :
- fixer un prix de vente (prix catalogue, établissement d’un devis, réponse à un appel d’offre,
…),
- gérer un portefeuille de produits (décider quels produits développer ou arrêter),
- choisir d’internaliser ou d’externaliser une fabrication,
- déterminer sur quels éléments faire porter les efforts de réduction des coûts,
- décider de lancer une nouvelle activité,
- etc …

Selon le type d’organisation et le mode de fonctionnement de l’entité, plusieurs méthodes de


calcul de coûts sont envisageables. Ce cours permettra de présenter ces différentes méthodes,
d’en analyser les avantages et les limites.

Toutefois, la comptabilité analytique n’est qu’un outil parmi d’autres. Si la connaissance des
coûts est nécessaire pour prendre les décisions ci-dessus, elle n’est pas suffisante. Il faut
également tenir compte de facteurs commerciaux, stratégiques, humains, etc …

Somme toute, l’objectif de ce cours est double :


- d’une part acquérir des compétences techniques : calculer un coût complet, un coût
variable, un seuil de rentabilité, etc…
- d’autre part être capable d’utiliser ces compétences techniques à bon escient, en étant
conscient de l’intérêt mais aussi des limites des méthodes de calcul utilisées.

Ainsi, l’accent sera mis non seulement sur les techniques elles-mêmes, mais également sur
leur finalité afin que les étudiants puissent avoir une capacité de jugement lors de leurs
confrontations futures à la gestion des entreprises en stage ou dans leur emploi.
PLAN

Partie I: Principes généraux de la comptabilité analytique de gestion (CAG) et


calcul des coûts
Chapitre 1: De la comptabilité financière à la CAG
Chapitre 2: Les notions de charges et de coûts en CAG
Chapitre 3: La tenue des comptes de stocks et la comptabilité salaire
Chapitre 4: Le traitement des charges indirectes : méthode des sections homogènes
Chapitre 5: Le calcul des coûts complets et problèmes particuliers
Partie II: Comptabilité analytique de gestion et prise de décision
Chapitre 6: La méthode de l'imputation rationnelle des charges fixes
Chapitre 7: La méthode des « Coûts Variables » ou du « Direct Costing »
Partie III: Comptabilité analytique de gestion et analyse prévisionnelle
Chapitre 8: Les coûts préétablis
Chapitre 9: L'analyse des écarts

BIBLIOGRAPHIE

* Bouteraa M.A ; Boubahri R. (2001), Comptabilité Analytique de Gestion, PIORT, 557 p.


* Dubrulle L. ; Jourdain D. (2007), Comptabilité Analytique de Gestion, (Tomes 1 et 2)
Dunod, 5ème Ed., 536p.
* Goujet C. ; Raulet C. ; Raulet C. (2007), Comptabilité de Gestion, (Tomes 1 et 2), 7ème Ed.
Dunod, 496 p et 232 p.
* Khouatra D. ; Lextrait T. (1996), Comptabilité de Gestion, AES Ellipses, 208 p.
* Saada T. ; Burlaud A. ; Simon C. (2005), Comptabilité Analytique et Contrôle de Gestion,
Vuibert, 3ème Ed, 201 p.
CHAPITRE I : DE LA COMPTABILITE FINANCIERE A LA
COMPTABILITE ANALYTIQUE DE GESTION

Objectif du chapitre
Ce chapitre a pour ambition de montrer que la comptabilité de gestion et la comptabilité
financière ne se substituent pas mais elles se complètent, et de définir la comptabilité de
gestion et présenter ses objectifs.

La comptabilité de gestion permet de pallier aux lacunes de la comptabilité financière afin


d'analyser l'exploitation interne et servir d'outil de gestion indispensable pour la prise de
décision.

I/ Limites de la comptabilité financière


La comptabilité financière a essentiellement pour objet l’enregistrement des flux entre
l’entreprise et son environnement (clients, fournisseurs, actionnaires…). Elle est orientée vers
la détermination des :
 résultats globaux de l’entreprise ;
 situations active et passive à un moment donné…
Toutefois, malgré la richesse des informations fournies par la comptabilité financière (Bilan,
compte de résultat, etc.) aux acteurs externes, elle reste pauvre pour les gestionnaires internes
à l'entreprise, puisque ces informations sont insuffisantes à une connaissance de l’activité de
l’entreprise (formation du résultat, évaluation de l'exploitation, établissement de prévisions,
contrôle de la rentabilité…).
En effet, la tenue d’une comptabilité financière est une obligation pour les entreprises, mais
elle est insuffisante pour gérer une entreprise ; par exemple, elle ne permet pas de donner des
informations précises sur le coût d’un produit, d’une fonction ou sur la rentabilité d’une
activité. Cette insuffisance s’explique par le fait que :
1. La comptabilité financière fournit des résultats comptables dans un cadre annuel, les
décisions de gestion risquent de ne pouvoir être prises à temps.
2. La comptabilité financière est une comptabilité de passé. Elle fournit des informations
manquantes d’actualité provenant de décalage inévitable entre la date de fin d’exercice et le
moment où les documents de synthèse sont effectivement disponibles.
3. La comptabilité financière est une comptabilité globale : De part son caractère global, la
comptabilité financière est inefficace pour permettre de comprendre dans une entreprise qui
vend plusieurs produits, comment chaque produit contribue à améliorer ou détériorer le
résultat. Ainsi les informations fournies par cette comptabilité (la CF) sont insuffisantes pour
fournir des explications et aussi pour permettre une prise de décision.
4. La comptabilité financière permet une simple opposition du résultat global et des moyens
financiers mis en œuvre (capitaux propres et emprunts), ce qui reste insuffisant pour porter un
jugement sur la gestion de l’entreprise. Il faut donc rapprocher les résultats par activité non
seulement des données monétaires (moyens financiers), mais aussi des données non
monétaires (moyens techniques et humains : les quantités de matières, le temps de travail...).
5. La comptabilité financière est tournée vers l’extérieur, puisqu’elle enregistre les flux qui
ont eu lieu entre l’entreprise et ses tiers externes, et ne tient pas compte des flux internes (les
mouvements réels entre ateliers, entre magasins de stocks, entre établissements…) qui ont une
importance fondamentale puisque ce sont eux, par leur valorisation, qui déterminent les
différents coûts de l’entreprise. Ces coûts, à leur tour, permettront à l’entreprise de fixer un
prix de vente suffisant pour réaliser un bénéfice.

Ainsi, pour remédier à ces limites et pour améliorer le processus de prise de décision, les
responsables de l’entreprise ont recours à la comptabilité analytique de gestion.

II/ Comptabilité analytique de gestion : définition et objectifs


La CAG est un mode de traitement des données pouvant avoir, selon les entreprises, des
objectifs multiples :
 Calcul des coûts : Contrairement à la comptabilité financière, la CAG a pour objet
principal de produire des informations à usage interne sur les conditions d’exploitation de
l’entreprise. Ces informations vont donc servir à répondre à des questions d’ordre interne tel
que : la fixation du prix de vente, la rentabilité de certaines activités de l’entreprise1, la part de
chaque produit ou activité dans le résultat général, le calcul du coût des différentes fonctions

1
Il est à noter que la rentabilité peut se traduire par le chiffre d’affaires (cas des commandes...), par les coûts (cas
des ateliers, des services,...) ou par le résultat.
de l’entreprise2 (fonction d’approvisionnement, de production, de distribution,
d’administration…)
 Evaluation de certains éléments du patrimoine : Deux principaux problèmes ont été
traités par la comptabilité analytique de gestion :
Stocks : Tout élément acheté par l’entreprise (matière première, fourniture, ...) en vue d’être
utilisé, entre dans le patrimoine de l’entreprise sur la base du coût d’achat (prix d’achat + tous
les frais d’achat et d’approvisionnement).
Les stocks des produits fabriqués par l’entreprise sont évalués à leur coût de production
(toutes les charges de production).
Biens produits par l’entreprise pour elle-même : Ces éléments sont évalués au coût de
production comme les produits fabriqués et destinés à être vendus (exemple : immobilisations
créées par l’entreprise pour elle-même).
 Justification des résultats obtenus : La comptabilité financière produit des
informations d’ordre général et global, par contre, la CAG est une comptabilité de détail qui
vise à examiner la composition et à donner des explications aux résultats obtenus. Les
décideurs peuvent ainsi analyser la rentabilité par produit, agir pour réduire certains coûts,
décider de conserver, d’abandonner, de sous-traiter certains produits ou certaines fonctions et
d’en créer d’autres, affiner la politique de prix, promouvoir ou non un responsable, etc…

Par ailleurs, la CAG permet d’établir des prévisions de charges et de produits (exemple : coûts
préétablis et budgets d’exploitations par exemple), d’en constater la réalisation (coûts réels), et
d’expliquer les écarts qui en résultent (contrôle des coûts et des budgets, par exemple).
D’une manière générale, la comptabilité de gestion doit fournir tous les éléments de nature à
éclairer les prises de décision.
Elle est tournée vers l’action. Elle doit permettre d’évaluer la performance de l’entreprise.

En somme, la comptabilité de gestion permet de :


 Mesurer la rentabilité de l’entreprise de manière analytique, c’est-à-dire élément par
élément et ainsi d’expliquer le résultat.
 Avoir une évaluation plus fidèle de certains éléments du bilan de l’entreprise.
 Fournir des paramètres de contrôle.

2
Une fonction est une subdivision des activités professionnelles ou non professionnelles selon le rôle qu’elles
jouent dans l’entreprise.
 Apprécier la gestion.
 Contrôler les responsabilités.

Le tableau de synthèse suivant compare la comptabilité financière à la comptabilité


analytique.

Critères de comparaison Comptabilité financière Comptabilité analytique


1. Au regard de la loi Obligatoire Facultative
2. Vision de l'entreprise Globale Détaillée
3. Horizon temporel Passé Présent et futur
4. Nature des flux observés Externes Internes
5. Origine des documents de Externes Externes et internes
base
6. Classement des charges Par nature et par destination Par destination
7. Objectifs Financiers (flux monétaires) Économiques (flux
monétaires ou non)
8. Règles Rigides et normatives Souples et évolutives
9. Utilisateurs Les investisseurs et autres Les dirigeants
10. Nature de l'information Exacte, certifiée et Rapide, approximative et
formelle. Pertinente.

Conclusion
La comptabilité de gestion et la comptabilité financière constituent deux systèmes
d'information complémentaires : d'une part, la comptabilité de gestion permet l'évaluation de
certains éléments de l'actif du bilan tels que les stocks de matières premières, de produits
CHAPITRE II : LES NOTIONS DE CHARGES ET DE COUTS
EN CAG

La comptabilité financière est indispensable mais elle est insuffisante pour gérer une
entreprise, d’où la nécessité de recourir à la CAG.
Cette dernière constitue un outil de gestion fondamental pour mesurer, apprécier, et améliorer
la performance de l’entreprise. Pour ce faire, les entreprises doivent déterminer les objets de
coûts pertinents sur lesquels elles souhaitent disposer d’informations de rentabilité : une
entité, un produit, un projet, une division, une zone, une activité, …
Toute la question va donc être de savoir calculer les coûts de revient de ces objets de coûts,
sachant qu’ils peuvent être subdivisées selon le cheminement de l’objet de coût dans
l’entreprise.

I/ ANALYSE DES CHARGES

1. Définition
Une charge est une consommation de ressources économiques par l’entreprise : Il s’agit d’une
dépense ou une partie d’une dépense provoquée par l’activité. Les charges correspondent
donc à des diminutions d’avantages économiques donc d’un appauvrissement de la situation
financière de l’entreprise.

2. Des charges comptabilisées aux charges incorporées


Les différentes méthodes de calculs supposent en premier lieu que l’on définisse les charges
retenues pour l’analyse. Obéissant à une logique économique qui lui est propre, la
comptabilité de gestion ne reprend pas toutes les charges de la comptabilité financière.

Les différences entre les charges constatées en comptabilité financière et celles retenues en
comptabilité analytique de gestion peuvent provenir :
* de la mise en œuvre de méthodes spécifiques de calcul,
* de la périodicité des calculs analytiques,
* de la nature même des éléments.

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a/ Différences résultant des méthodes spécifiques de calcul (charges calculées de
substitution)
Les charges de substitution sont des charges calculées avant d’être incorporées au coût de la
comptabilité analytique de gestion. Leurs montants se substituent à ceux de la comptabilité
financière. Il y a une différence d’incorporation lorsque les charges de substitution seront
différentes de celles de la comptabilité financière. Elles concernent deux types de charges.
Consommation de matières
Pour certains calculs de coût, une valeur conventionnelle de sortie de stock peut être
substituée aux valeurs normalement utilisées (par exemple, par la méthode du coût moyen
pondéré).
Dotations aux amortissements
L’amortissement est calculé en comptabilité financière selon des critères souvent dictés par la
réglementation fiscale. Ces critères peuvent ne pas correspondre au fonctionnement réel de
l’entreprise, et par conséquent, ne peuvent être pertinents au niveau de la comptabilité de
gestion. Il est possible de substituer l’annuité d’amortissement retenue en comptabilité
financière par une charge réelle d'usage ou un amortissement économique ou technique. La
charge d’usage se calcule par le rapport suivant : valeur d’usage d’immobilisation/durée
prévue d’usage.
La valeur d’usage (base d’amortissement) retient une valeur actualisée (par exemple, prix du
marché, valeur de remplacement, etc…) et non pas historique permettant le renouvellement de
l’immobilisation. La durée d’usage (durée d’amortissement) correspond à la période
d’utilisation réelle du bien, elle peut différer de la durée retenue en comptabilité financière
(durée fiscale).
La différence d’amortissement résultant de ces faits entraîne :
* une charge supplétive : si l’amortissement économique > l’amortissement comptable.
* une charge non incorporable : si l’amortissement économique < l’amortissement comptable.

Application 1 :
Au 01/01/2000, l’entreprise AEC a acheté une machine pour une valeur de 35.000 D. Un
amortissement linéaire sur 10 ans est appliqué.
1- Calculer le montant des charges d’amortissement à incorporer aux coûts lors du calcul du
résultat analytique de 2007, sachant que la valeur de remplacement de la machine est de
50.000D et il est fort probable que sa durée de vie réelle de fonctionnement ne dépasse pas
les huit ans.

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2- Déterminer la différence d’incorporation résultante du traitement analytique de
l’amortissement de la machine.
Solution :

b/ Différences résultant de la périodicité des calculs (charges abonnées)


La périodicité de calcul des charges en comptabilité analytique est généralement plus brève
(mois, trimestre,...) que celle de la comptabilité financière (année).
Il faut donc faire attention en passant de la comptabilité financière à la comptabilité
analytique, et ne prendre en compte que les charges propres à la période considérée.
C’est le cas des amortissements, prime d’assurance, frais d’électricité, taxes, et en règle
générale les charges payées d’avance ou à payer. Ces charges sont appelés les charges
abonnées.

c/ Différences résultant des éléments retenus


Si l’objectif est le calcul des coûts des produits qui font l’objet de l’activité de l’entreprise, on
ne saurait retenir des charges supportées par l’entreprise sans relation avec son activité. Les
charges de cette nature sont dites «non incorporables » (aux coûts des produits). Inversement,
l’entreprise peut estimer que la comptabilité financière ignore un certain nombre de charges
qui pourtant doivent être incorporées dans le calcul des coûts (charges supplétives).

Charges de la comptabilité financière

- +
Charges non Charges
incorporables supplétives

Charges de la CAG (incorporables)

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Le passage des charges de la comptabilité financière à la CAG

Charges de la comptabilité financière


- Charges non incorporables
+ Charges supplétives
= Charges incorporables (comptabilité analytique)

Remarque : De même, pour les produits on peut retrouver une différence de traitement qui
porte sur des produits non incorporables ou incorporés pour une valeur différente.

* Les charges non incorporables


C’est l’ensemble des charges à caractère exceptionnel ou qui ne relèvent pas de l’activité
normale (ou courante) d’exploitation de l’entreprise. Ce sont essentiellement :
 Des charges hors exploitation : c’est le cas particulier des charges exceptionnelles et
des pertes extraordinaires, en raison de leur caractère anormal pour l’exercice, ou
encore des primes d’assurance non liées à l’activité économique de l’entreprise
(exemple : assurance-vie pour l’entrepreneur ou prime d’assurance-crédit)
 Certaines charges d’exploitation à caractère non récurent : il s’agit de charges que l’on
retrouvera pas chaque année dans la comptabilité de l’entreprise (exemple : dotations
pour augmentation du capital (émissions d’obligations) ; l’amortissement de frais de
constitution, de frais de premier établissement, de frais préliminaires ; dotations aux
provisions pour dépréciation de certains éléments d’actif (fond de commerce,
terrain...), pour litiges, pour charges à répartir sur plusieurs exercices ;
 Les charges d’exploitation relatives à une période autre que celle considérée ;
 Les prélèvements directs ou indirects sur les bénéfices (par exemple l’impôt sur les
bénéfices) qui constituent des modalités d’affectation du résultat et non des charges à
incorporer aux coûts des produits.
Sont également exclus les taxes qui ne restent pas à la charge de l’entreprise (T.V.A.).

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* Les charges supplétives
On désigne sous ce vocable les charges fictives non enregistrées en comptabilité financière.
En incorporant des charges supplétives, la CAG a pour but de placer les entreprises dans les
mêmes conditions d’exploitation courante. Ainsi les coûts ne seront influencés, ni par le
régime juridique (société ou entreprise individuelle) de l’entreprise, ni par le mode de
financement (emprunts ou capitaux propres). Les comparaisons entre entreprises sont alors
possibles.

Rémunération du travail de l’exploitant non salarié


Le travail de l’exploitant non salarié, dans une entreprise individuelle, constitue un facteur de
production très important qui doit être évalué et incorporé dans les coûts afin de rendre ces
derniers pertinents et réalistes.
Le calcul d’une telle rémunération permet de rendre les coûts comparables entre deux
entreprises de régimes juridiques différents (entreprise individuelle et entreprise sociétaire).
En effet, dans une entreprise sociétaire, le dirigeant reçoit un salaire alors que dans une
entreprise individuelle, l’exploitant est généralement le propriétaire ou un membre de sa
famille dont le statut est non salarié. Dans ce cas, le montant à retenir doit être fondé sur les
rémunérations pratiquées dans les entreprises de même importance.

Rémunération conventionnelle des capitaux propres


L’entreprise qui fait recours à des emprunts pour ses investissements enregistre une charge
supplémentaire en terme d’intérêts par rapport à une entreprise financée par des fonds
propres. Cette dernière se trouve privée du revenu de ses fonds s’ils étaient placés. D’où un
coût d’opportunité supporté par l’entreprise en question.
Ainsi, la prise en compte de la rémunération fictive des capitaux propres permet de rendre
comparables ces deux entreprises.
Le taux de rémunération à appliquer aux capitaux propres peut être le taux moyen des
capitaux empruntés par l’entreprise.
Exemple : La structure de capital de l’entreprise ZED est la suivante :
- Capital social : 8.000 D
- Réserves : 1000 D
- Report à nouveau : 1000 D
Le taux d’intérêt des emprunts sur le marché est évalué à 12 %.
Le montant des charges supplétives à incorporer en CAG est de : 12 % x 10.000 = 1200D

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d/ Rapprochement des deux comptabilités

(Produits de la CAG) = (Produits de la CF - Produits non incorporables)


-(Charges de la CAG) = - (Charges de la CF - Charges non incorporables + Charges
supplétives)

Résultat de la CAG = Résultat de la CF - Produits non incorporables + Charges


non incorporables - Charges supplétives.

Application 2 :

La société LAMTI fabrique différents articles ménagers en matière plastique. Pour le mois de
mars N, les charges suivantes ont été enregistrées en comptabilité financière :
601- Achats de matières premières 600 000
602- Achats d’autres approvisionnements 35 000
610- Services extérieurs 70 000
620- Autres services extérieurs 43 000
630- Charges diverses ordinaires 24 000
640- Charges de personnel 488 000
647- Charges sociales légales 263 000
650- Charges financières 36 000
660- Impôts, taxes et versements assimilés 19 000
670- Pertes extraordinaires 71 000

Renseignements complémentaires :
a) Les charges d’exploitation correspondent aux conditions normales de fabrication à
l’exception de :
- Services extérieurs :
 Une redevance semestrielle de crédit-bail mobilier a été payée (mars N – août N) pour une
valeur de 24 000 D.
 Une prime d’assurance incendie (avril N – mars N+1) a été enregistrée pour une valeur de
12 000 D.

b) Parmi les charges financières figure l’intérêt annuel pour l’emprunt qui a été réglé pour un
montant de 27 000 D.

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c) Les dotations aux amortissements correspondant à l’exercice N sont les suivantes :
- Frais d’établissement 12 000 D
- Bâtiments 25 000 D
- Installations techniques, matériels et outillages, etc. 78 000 D
- Matériel de transport 37 000 D
- Matériel de bureau et informatique 31 000 D

d) Extrait de la balance au 31/03/N

Comptes Soldes
Débit Crédit
Capital 1 000 000
Capitaux
Propres

Primes d’émission 200 000


Réserve légale 55 000
Autres réserves 345 000
Total des capitaux propres 1 600 000

Le taux d’intérêt pour les emprunts à long terme appliqué aux entreprises comparables à la
société LAMTI peut être évalué à 10,50 % l’an.

Travail à faire :
1. Déterminer le montant des charges supplétives à incorporer aux coûts de mars N. Ces
charges supplétives correspondent à une rémunération fictive des capitaux propres de
l’entreprise à un taux normal.
2. Déterminer les montants d’abonnement des charges pour mars N.
3. Déterminer le total des charges à incorporer aux coûts de mars N.

Solution

11
3.

3/ Les critères de classification

Il existe une multitude de critères possibles de classification des charges. Dans le cadre de la
CAG, deux critères ont été principalement retenus et sont à la base des principales méthodes
de calcul des coûts.

a/ Critère du degré d’affectation des charges aux coûts


Les charges incorporables aux coûts sont réparties en charges directes et charges indirectes :

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 Charges directes : ce sont les charges qu’il est possible d’affecter immédiatement sans
calcul intermédiaire aux coûts d’un objet de coût1, notamment, un produit (par le biais d’une
facture, d’un bon de sortie de magasin, d’une fiche de relevé de tempsl, etc.…) ; par exemple,
le salaire de l'ouvrier de production dans l'atelier de fabrication du produit fini A s'affecte au
coût de production du produit fini A. les deux catégories essentielles de charges directes sont :
 Les matières et fournitures qui entrent dans la composition des produits fabriqués.
 La main d’œuvre directe, il s’agit des frais de personnel résultant des travaux effectués
sur un seul produit.
 Charges indirectes : ce sont les charges qui ne concernent pas un seul objet de coût,
notamment, un seul produit, mais plusieurs. Donc, elles ne peuvent pas être affectées
directement au coût d’un objet de coût, mais, elles nécessitent un calcul intermédiaire et une
analyse pour être imputées aux coûts. Par exemple, la consommation d'électricité d'un atelier
dans lequel on fabrique plusieurs produits finis est une charge indirecte par rapport à chaque
produit fini. Il faut donc trouver des critères pertinents de répartition entre les divers coûts des
différents produits.

Charges
directes Affectation

Charges
IM
incorporées
PU Coût de
aux coûts
Calcul TA
Charges TI
revient
intermédiaire et
indirectes O
analyse
N

Attention : Les charges ne sont pas directes ou indirectes dans l’absolu mais par rapport à
l’objet du coût (par exemple un produit). Ainsi, l’amortissement d’une machine qui fabrique
plusieurs types d’ordinateurs est une charge indirecte par rapport au coût d’un modèle

1
Un objet de coût se définit comme un élément significatif de l’entreprise pour lequel la mesure du coût est
jugée utile. Il peut correspondre à un produit, une commande, un client, un département, une activité, etc…

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d’ordinateur mais elle devient une charge directe pour calculer le résultat de l’activité micro-
informatique.

b/ Critère du degré de variabilité


La classification des charges selon leur comportement par rapport au changement du niveau
d’activité donne lieu à la distinction entre charges fixes et charges variables :
 Charges fixes : Les charges fixes peu sensibles aux variations d’activité : il en est ainsi des
loyers, des primes d’assurances, et plus généralement des charges liées à la structure de
l’entreprise.

 Charges variables : Les charges variables varient avec le volume vendu ou produit. Elles
augmentent ou diminuent avec l’activité. On les considère souvent comme proportionnels. Par
exemple, la main d’œuvre productive, les matières premières, les matières consommables.

Remarque 1 : il ne faut pas confondre entre charges directes et charges variables d’une part,
et charges indirectes et charges fixes d’autre part.
En effet, une charge variable peut être directe ou indirecte, et il en est de même pour les
charges fixes. Et une charge directe peut être variable ou fixe et il en est de même pour les
charges indirectes.

Charges Variables Fixes


Directes Consommation M1ère, M/ises, Amortissement d’une machine
emballages, etc… spécialisée dans la fabrication d’un
MOD (heure supp, travail produit
temporaire) MOD de personnel
Indirectes Énergie (éclairage, chauffage Frais administratifs
d’ateliers, etc…) Loyer
Transport Amortissements MT

Remarque 2 : La distinction entre charges fixes et variables repose sur des hypothèses
simplificatrices. Dans la réalité, la distinction n’est pas toujours aisée : certaines charges
comprennent une partie fixe et une partie variable (exemple : la rémunération de la force de
vente).

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De plus, les charges variables ne sont pas exactement proportionnelles au volume d’activité
(existence d’économie d’échelle) et les charges fixes ne sont fixes que pour une variation
limitée du volume d’activité (en fait, elles varient par paliers en fonction des investissements
nécessaires).

4/ Regroupement des charges incorporables :


Après avoir reclassé les différentes charges selon leur degré de variabilité ou d’affectation, il
importe d’étudier leur destination. Plusieurs critères de regroupement sont possibles.
a/ Par fonction :
On retient généralement les fonctions suivantes :
- fonction d’approvisionnement ;
- fonction de production ;
- fonction financière ;
- fonction commerciale ;
- fonction administrative.
On peut donc parler du coût de la fonction approvisionnement, de la fonction production,... Le
calcul des coûts par fonction permet d’apprécier le poids de chaque fonction dans la structure
de l’entreprise, de localiser les responsabilités, etc…
b/ Par centre d’activité
L’activité des services étant à l’origine des charges, donc il est intéressant de les répartir par
centre d’activité et ce, relativement à une période donnée...
Exemple : par ateliers, par usine,...
c/ Par produits
Ce regroupement permet de :
- calculer les coûts des produits ;
- localiser les éléments du coût qui nécessitent une action d’amélioration ;
- apprécier la rentabilité des différents produits.
d/ Par commande
Certaines entreprises travaillent sur commande, d’où la nécessité de calculer le coût de ces
commandes. Une commande peut contenir plusieurs produits et engager plusieurs fonctions.

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II/ Notions de coûts
1/ Définition
Le coût n’est jamais un prix. Un prix est l’expression monétaire de la valeur d’une
transaction, ce terme s’applique uniquement aux relations de l’entreprise avec le milieu
extérieur (prix d’achat, prix de vente). Par contre, un coût est une accumulation de charges qui
peut concerner un produit ou tout autre objet pour lequel il peut sembler utile de regrouper des
charges. Lorsqu’il s’agit d’un produit, le coût peut être déterminé aux différents stades de son
élaboration : coût du produit approvisionné (coût d’achat), coût du produit fabriqué (coût de
production), coût du produit distribué (coût de distribution) ou coût de revient.

2/ Hiérarchisation des coûts


Le coût d’exploitation rassemble la succession des opérations nécessaires pour produire un
objet ou un service. Les fonctions de l’entreprise concourent toutes à cette réalisation selon un
ordre bien défini et auxquelles correspondent des coûts successifs. Il s’agit des coûts
hiérarchisés.

a/ Le coût d’achat : il représente tout ce qu’ont coûté les marchandises et les matières entrées
dans l’entreprise jusqu’au moment où la mise en stocks est réalisée.

Coût d’achat = prix d’achat + les frais directs sur achats + les charges indirectes
d’approvisionnement

b/ Le coût de production : représente tout ce qu'ont coûté les produits semi-ouvrés ou finis,
ou les services créés par l'entreprise, c'est-à-dire le coût des matières, fournitures et services
consommés et des autres coûts engagés par l'entreprise au cours des opérations de production,
jusqu'au stade qui précède immédiatement leur stockage éventuel et/ou leur vente.

Coût de production = Coût d'achat des matières consommées + charges directes et


indirectes de production

c/ Le coût de distribution : ne concerne que les produits vendus. Il représente tout ce qu’ont
coûté les opérations relatives à la conclusion et à l’exécution de la vente.

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Coût de distribution = coût de la fonction distribution (charges directes et
indirectes de distribution)

Remarque :
La nature de l’activité d’une entreprise détermine le réseau des coûts à calculer. En effet, le
réseau des coûts diffère d’une entreprise commerciale à une entreprise industrielle.
* Entreprise commerciale : Son activité consiste à acheter des marchandises pour les revendre
dans l’état.

coût d’achat coût de distribution coût de revient

* Entreprise industrielle : Son activité consiste à transformer des matières premières en


produits finis et les vendre.

coût d’achat coût de production coût de distribution coût de revient

d/ Les coûts annexes : l’activité industrielle ou commerciale d’une entreprise ne peut être
réalisée sans l’aide d’activités annexes complémentaires, essentiellement l’activité
administrative et l’activité financière. Ces fonctions auxiliaires aux fonctions de production et
de distribution entraînent un coût.

e/ Le coût de revient est le coût du produit distribué, calculé au dernier stade de l’analyse. Il
s’agit donc d’un coût complet regroupant l’ensemble des charges correspondant à
l’élaboration d’un produit jusqu’à la livraison au client.
* Pour une entreprise industrielle :

Coût de revient = Coût de production des produits vendus + frais directes et


indirectes de distribution + coût annexe

17
* Pour une entreprise commerciale :

Coût de revient = Coût d’achat des M/ses vendus + frais directes et indirectes de
distribution + coût annexe

Concrètement, le calcul du coût de revient permettra :


– De manière générale, de connaître le résultat, si le prix de vente est fixé d’avance.
– Mais aussi à venir en aide à la politique commerciale de l’entreprise, en permettant de fixer
le prix de vente en fonction de la marge qu’on veut obtenir.

Prix d’achat Frais Frais de Frais de Frais Frais


d’achats production distribution administration financiers

Coût d’achat Coût de


distribution

Coût de production Coûts annexes

Coût de revient

Chiffre d’affaires Bénéfice

Application 3 : (Absence de stocks initiaux)

L’entreprise SMAOUI fabrique des petites tables de style empire. Un grossiste vient de passer
la commande n° 420 de 10 tables.
Le processus de fabrication d’une table est le suivant :
1. Achat de la matière première : le bois.
2. Le bois passe directement dans l’atelier scierie puis dans l’atelier tournage-montage.
3. Une fois la commande terminée, le client est livré.
Il n’y a donc aucun stockage.

18
Renseignement complémentaires :
* Prix d’achat du bois 0,5 D le m3. La fabrication de 10 tables nécessite 503 m3 de bois. Les
frais de transport se sont élevés à 25 D alors que les frais de dédouanement et d’assurance ont
été de 15,5 D.
* Coût de la main-d’œuvre directe :
- atelier scierie : 14 D de l’heure (charges sociales comprises)
- atelier tournage-montage : 15 D de l’heure (charges sociales comprises)
* La main-d’œuvre directe utilisée pour la commande n° 420 est de :
- 4 heures pour l’atelier scierie,
- 6 heures pour l’atelier tournage-montage,
* Les charges indirectes imputée à la commande n° 420 sont de :
- 57 D d’approvisionnement,
- 15 D pour l’atelier scierie.
- 92 D pour l’atelier tournage-montage,
- 67 D de distribution.
* Prix de vente d’une table : 84 D.

Travail à faire :
Compléter les tableaux ci-dessous pour obtenir le coût de revient de la commande n° 420.
Quel est le résultat réalisé par l’entreprise sur la commande n° 420 ?

Solution :

Calcul du coût d’achat de M1ère


Eléments Quantité (m3) Coût unitaire Total
Achat de M1ère
Frais directs/Achat
Charges indirectes / Approvisionnement
TOTAL

Inventaire permanent de M 1ère


SI : Sortie :
Entrée SF :

19
Calcul du coût de production des PF
Eléments Quantité Coût unitaire Total
* Charges directes :
- Coût d’achat de M1ère
consommée
- Atelier Scierie
- Atelier Tournage
* Charges indirectes :
- Atelier Scierie
- Atelier Tournage
TOTAL

Inventaire permanent du P-F


SI : Sortie :
Entrée SF :

Calcul du coût de revient et du résultat analytique


Eléments Quantité Coût unitaire Total
Coût de production des PF
Coût de distribution
Coût de revient
Chiffre d’affaires
Résultat

20
Application 4 : (Présence de stocks initiaux)

LE COUT D'ACHAT des matières premières : prix d'achat des matières


+ Frais directes/achat
+ charges indirectes d'approvisionnement

STOCKAGE DES M1ère

DEPÔT de M1ère Stock Initial + Entrées évaluées au coût


d’achat

SORTIE DE STOCKS (à quel valeur ?)

LE COUT DE PRODUCTION des produits finis : coût d’achat des M1ère consommées
+ charges directes de production
+ charges indirectes de production

STOCKAGE DES P-Finis

DEPÔT de P-F Stock Initial + Entrées évaluées


au coût de production

SORTIE DE STOCKS (à quel valeur ?)

LE COUT DE DISTRIBUTION des P-F vendus : charges directes de distribution


+ charges indirectes de distribution

LES COUTS ANNEXES des P-F vendus :charges directes et indirectes d’administration
+ charges directes et indirectes de financement

LE COUT DE REVIENT des P-F vendus : coût de production des P-Finis vendus
+ coût de distribution
+ coûts annexes

LE RESULTAT ANALYTIQUE / P-F Vendus : prix de vente des P-F vendus


- coût de revient des P-F vendus

Une entreprise fabrique l’article A à partir d’une matière première M.


1/ Pour le mois de Juin, on a acheté 10.000Kg de M à 5 D le Kg. Les frais de transport se sont
élevés à 2000D alors que les frais de dédouanement et d’assurance ont été de 8000D.

21
TAF : calculer le coût d’achat de M pour le mois de Juin.

Calcul du coût d’achat de M1ère


Eléments Quantité Coût unitaire Montant
Achat de M1ère
Frais directs/Achat
TOTAL

2/ Pour fabriquer un article A, il faut 2 Kg de M.


TAF : calculer le coût de production du mois sachant qu’on a produit 6.000 articles de A qui
ont nécessité :
* main d’œuvre directe : 21.000 heures au taux horaire de 2 D,
* 1200 heures machine pour le montant de 18.000D (charges indirectes),
* charges directes : 6000D.
Remarque : le stock de début de période de M est de 3000 Kg évalués à 5000D et l’entreprise
utilise la méthode du coût moyen pondéré (CMP) pour évaluer les sorties de stocks.

Inventaire permanent de M 1ère


SI : Sortie :
Entrée SF :
Total Total

Le CMP unitaire est égal à :


Calcul du coût de production des PF
Eléments Quantité Coût unitaire Total
* Charges directes :
- Coût d’achat de M1ère
consommées
- MOD
- Autres CD
* Charges indirectes :
- HM
TOTAL

22
3/ Les ventes de la période sont de 5000 unités de A au prix de vente de 30D. Les charges de
commercialisations se présentent ainsi :
* frais de représentation : 15.000D.
* publicité : 10.000D.
* promotion : 3000D.
Remarque : le stock initial de produits finis est de 1500 unités pour une valeur de 24.000D.
TAF : Calculer le coût de distribution, le coût de revient de A, et le résultat analytique.

Inventaire permanent de SF
SI : Sortie :
Entrée : SF :
Total : Total :

Le CMP unitaire est égal à :


Coût de distribution = frais de représentation + publicité + promotion =

Calcul du coût de revient et du résultat analytique


Eléments Quantité Coût unitaire Total
Coût de production des PF
Coût de distribution
Coût de revient
Chiffre d’affaires
Résultat analytique

3/ Notion de marge
Une marge est la différence entre le prix de vente d’un produit et un coût. Une marge est
qualifiée au coût auquel elle correspond (Exemple : Marge sur coût variable = Prix de vente -
Coût variable). Il existe donc une marge correspondant à chacun des coûts hiérarchisés
(Exemple : Marge sur coût d’achat = Prix de vente - Coût d’achat).

Remarque : La différence entre le prix de vente d’un produit et son coût de revient n’est pas
une marge, c’est le résultat dégagé par ce produit.

23
Coût
d’achat

Marge sur Frais de


Chiffres coût production
d’achat =
d’affaires valeur
ajoutée
Coût de
(marge
distribution
brute chez
les Marge sur
entreprises coût de Coûts
commercial Marge sur
production annexes
es) coût de
distribution
Résultat
d’exploi-
tation

Autres
4/ Différents
produits types de coûts

Coût constaté (réel)

Fonction économique
Administration, production, distribution,
Champ
D’application Moyen d’exploitation
Magasin, atelier, machine, bureau, etc.
Contenu
Coût variable
Activité d’exploitation
Moment de Marchandise, objet fabriqué à chaque stade,
calcul
Coût direct Autres champs d’application

Coût complet Coût préétabli


(Prévision, budget, devis, etc.)

Autres

Chaque coût se caractérise par trois éléments, le champ d’application ou l’objet, le contenu et
le moment de calcul.

24
a/ Le champ d’application ou l’objet
Le calcul des coûts doit s’adapter à l’organisation de l’entreprise et à son activité. On
distingue :
 Coût par fonctionnement économique (coût de production, coût d’administration, coût
de distribution, etc…).
 Coût par moyen d’exploitation (coût par magasin, par atelier, par machine, par usine,
etc…).
 Coût par activité d’exploitation (coût par produit, par ligne de produit, par commande
par marché, par service rendu, etc…).
 Coût par responsabilité (directeur, chef de service, etc…).
b/ Le contenu
Les coûts sont calculés, pour une période donnée, en incorporant soit toutes les charges de la
comptabilité financière, soit une partie des charges de la comptabilité financière.
* Méthode des coûts complets (Full costing)
Le coût complet traditionnel est obtenu en incorporant toutes les charges de la comptabilité
financière dans les coûts, alors que le coût complet économique est obtenu en incorporant les
mêmes charges mais après ajustement de certaines d’entre-elles en vue d’une meilleure
expression économique de ce coût.
* Méthode des coûts partiels
Seulement une partie des charges est intégrée. Par exemple :
- la méthode des coûts variables : les charges fixes ou de structure sont exclues du calcul des
coûts, et
- la méthode des coûts directs : les charges indirectes sont exclues du calcul des coûts.
c/ Le moment du calcul.
* coûts constatés (coûts réels ou historiques), ils résultent des charges déjà engagées, ces
coûts sont obtenus à la fin d’une période. Ils sont donc déterminés postérieurement aux
évènements qui les ont fait naître.
* coûts préétablis : ce sont des coûts prévisionnels généralement déterminés au début de la
période et à partir des coûts constatés. Ils sont donc calculés antérieurement aux faits qui les
ont engendrés. Les coûts préétablis peuvent être déterminés de diverses manières et suivant
les cas, leur appellation change. On parle de :
- Coût standard : lorsque les coûts préétablis sont calculés à partir d’une analyse faite par les
services techniques. Le coût standard présente le caractère d’une norme.

25
- Coût budgété : lorsque les éléments de coût sont tirés du budget d’exploitation établi à
l’avance pour une certaine période.
- Coût moyen prévisionnel : lorsque les éléments des coûts préétablis sont dégagés des
périodes comptables antérieures.
L’analyse des écarts avec les coûts constatés permet de prendre les mesures correctives
nécessaires.

26
CHAPITRE III : LA TENUE DES COMPTES DE STOCKS ET
LA COMPTABILITE DES SALAIRES

SECTION 1 : LA COMPTABILITE MATIERE


Le calcul des coûts en CAG nécessite l’évaluation des consommations des stocks de produits
achetés (marchandises, matières premières et fournitures incorporées au produit, emballages,
et matière et fournitures consommables) et des stocks de produits fabriqués et/ou vendus
(produits finis, en-cours, intermédiaires ou semi-finis, résiduels (déchet et rebus)).
Or, le fonctionnement de la CAG est souvent compliqué par le fait qu'en général l'entreprise
ne consomme pas immédiatement les matières et fournitures qu'elle achète, ni ne vend
immédiatement les produits qu'elle fabrique. Ces décalages (entre achat et consommation, et
entre production et vente), qui peuvent être importants, permettent à la production de
s'affranchir en partie des aléas de la vente et des retards de livraison des fournisseurs. Pour
mémoriser ces décalages, il a été créé des comptes de stocks qui permettent d’enregistrer les
valeurs des entrées en stocks et les sorties. Il s’agit de la technique de l’inventaire permanent.

I/ Inventaire des stocks


1/ Inventaire intermittent
Lorsque, en comptabilité financière, les mouvements de stocks ne se comptabilisent pas au fur
et à mesure des sorties, la technique de l’inventaire intermittent est utilisée.
A la fin de chaque exercice comptable, un inventaire physique extra-comptable des existants
en stocks permet de déterminer les sorties de stocks de la période.

Sorties de l’exercice N = Stock Initial inventaire extra-comptable fin exercice (N-1)


+ Entrées de l’exercice N – Stock Final de l’exercice N.

En comptabilité financière, les mouvements de stocks ne s’enregistrent qu’en valeurs, or en


CAG, il est nécessaire de connaître les quantités physiques de matières utilisées afin de
contrôler les consommations et de calculer des coûts moyens.

27
La technique de l’inventaire permanent permet de pallier aux insuffisances de la technique de
l’inventaire intermittent.
2/ Inventaire permanent
Dans la technique de l’inventaire permanent, les entrées et les sorties des stocks des magasins
s’enregistrent au fur et à mesure de leur exécution.
A travers l’enregistrement des mouvements, cette technique permet de connaître de façon
constante, en-cours d’exercice, les existants chiffrés en quantités et en valeurs, et conduit à
présenter des comptes d’inventaire permanent avec en débit le stock initial et les entrées et en
crédit le stock final et les sorties. Le stock final s’obtient par la relation suivante :

Stock final = Stock initial + Entrées - Sorties

Présentation schématique :

Compte d’inventaire permanent

Stock Initial Sorties

Entrées Stock Final

Fiche de Stock
Date Libellé S Initial et entrées Sorties Existant
Q Cu Tot Q Cu Tot Q Cu Tot

II/ Méthodes d’évaluation des stocks


1/ Valorisation des entrées
a/ Stock initial
Il correspond au stock final de la période précédente. Sa valeur est donc, égale à celle qui
figurait dans les comptes d’inventaire permanent de la période qui précède.

28
b/ Entrées
Pour les produits achetés, les entrées se font au coût d’achat (montant des factures d'achat
majoré des frais d'achat et éventuellement d'approvisionnement). Pour les produits fabriqués,
les entrées se font au coût de production de la période considérée.

2/ Valorisation du Stock final


La valeur du stock final s’obtient à partir de l’égalité suivante :

Stock final = Stock initial + Entrées - Sorties

3/ Valorisation des sorties


L’évaluation des sorties pose un problème. En effet, il peut exister en stock différents lots de
matières premières acquis à différents moments et enregistrés lors de leurs entrées à des coûts
d’achat différents, ou encore des lots de produits finis fabriqués et mis en stocks et qui ont des
coûts de production différents. Ainsi, on peut se demander à quel coût convient-il de valoriser
les sorties de matières et produits finis ? Plusieurs méthodes peuvent être employées :
 Coût moyen pondéré avec trois variantes : en fin de période (CMUP Périodique), sans
stock initial (entrées de la période), et après chaque entrée.
 La méthode de l’épuisement des lots : FIFO ou PEPS (premier entré, premier sorti) ou
LIFO ou DEPS (dernier entré, premier sorti).
 Autres méthodes
a/ Méthodes basées sur la notion du coût moyen
* Méthode du CMUP Périodique (de fin de période)
La valorisation des sorties ne s’effectue qu’en fin de période. Au cours de la période, les
entrées sont enregistrées en quantité et en valeur alors que les sorties sont enregistrées en
quantité seulement. A la fin de période toutes les sorties sont valorisées à un coût moyen
unitaire pondéré déterminé ainsi :
valeur du stock initial + valeur des entrées de la période
stock initial en quantité + entrées de la période en quantité

Exemple 1: L’entreprise Donia a communiqué les mouvements d’entrée et de sorties de la


matière première M du mois d’octobre 2006 :

29
 01/10 S Initial 10Kg à 20D le Kg
 05/10 entrée de 5Kg à 15D le Kg
 10/10 sortie de 11Kg
 15/10 entrée de 3Kg à 10D le Kg
 20/10 sortie de 6Kg
TAF : Evaluer les sorties de stocks selon la méthode du CMUP de fin de période (CMUPP).

Avantages : Le calcul est simple.


Inconvénients : L’évaluation des sorties ne se fait qu’à la fin de la période. Par conséquent,
cette méthode retarde le calcul des coûts à la fin de la période de calcul.

* Méthode du CMUP sur les entrées de la période (sans stock initial)

Valeur des entrées de la période


CMUP =
Entrées de la période en quantité

Avantages : Elle permet d’éviter l’influence des prix de la période précédente. Le CMUP ainsi
obtenu est plus actuel.

* Méthode du CMUP après chaque entrée


Un nouveau CMUP est calculé après chaque entrée. Il sert à valoriser toutes les sorties
s’effectuant juste avant la prochaine entrée. Dans ce cas la formule du CMUP est :
Existant en valeur + Dernière entrée en valeur
CMUP(après chaque période) =
Existant en quantité + Dernière entrée en quantité

Exemple 2 : Refaire l’exemple précédent avec la méthode de CMP après chaque entrée.

30
Date Libellé Entrées Date Libellé Sortie
Q Cu T Q Cu T

Avantages : valorisation immédiate de chacune des sorties de stock.


Inconvénients : de nombreux calculs.
b/ Méthodes basées sur la notion « d’épuisement des lots »
* Méthode du Premier Entré, Premier Sorti (PEPS)
Également appelée méthode FIFO (first in first out), cette méthode consiste à évaluer les
sorties au coût des entrées les plus anciennes jusqu’à leur épuisement total. Le stock final
sera, par conséquent, évalué au coût des entrées les plus récentes.

Exemple 3 : Refaire l’exemple précédent avec la méthode PEPS.

Date Libellé Entrées Sorties Existant


Q Cu T Q Cu T Q Cu T

31
Avantages :
* Il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de la période pour valoriser les sorties.
* Le respect des coûts réels des éléments entrés en stock lors de l’évaluation des sorties.
Inconvénients :
* Les coûts suivent avec retard les variations des prix sur le marché.
* En période de hausse des prix (inflation), la méthode de PEPS minore les coûts de revient et
majore le stock final.

* Méthode du Dernier Entré, Premier Sorti (DEPS)


Également appelée méthode LIFO (last in, first out), cette méthode utilise le principe opposé à
la précédente. Les sorties sont valorisées au coût des derniers lots entrés : les plus récents
étant sortis les premiers. Le stock final sera évalué au coût des entrées les plus anciennes.

Exemple 4 : Reprendre les mêmes données que l’exercice précédent mais en utilisant la
méthode DEPS pour répondre à la question.

Date Libellé Entrées Sorties Existant


Q Cu T Q Cu T Q Cu T

Avantages :
* Il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de la période pour valoriser les sorties.
* Les sorties sont évaluées au coût le plus récent : les sorties suivent de près les variations de
prix.
* En cas d’augmentation des prix, la répercussion sur le coût est immédiate.
Inconvénients :
* En période de hausse des prix, le stock final est sous-évalué.
* Cette méthode n’est pas reconnue fiscalement.

32
c/ Autres méthodes : méthodes des coûts théoriques
* Méthode du coût approché
Elle consiste à évaluer les sorties à un coût forfaitaire voisin du coût réel (par exemple : le
CMP du mois précédent corrigé des prévisions de hausse ou de baisse envisagées au début du
mois).
En fin du mois, on détermine le CMP qu’on aurait dû appliquer et l’évaluation du stock final
se fera au coût approché.
L’écart entre le coût théorique et le coût réel sera affecté au compte de résultat.

* Méthode du coût de remplacement ou méthode du cours du jour (NIFO)


Elle consiste à comptabiliser les sorties de stocks et leur affectation aux coûts de revient, au
cours du jour (coût réel de leur remplacement), qui représente le coût nécessaire pour
réapprovisionner le stock.
L’écart entre le coût de remplacement et le coût moyen réel calculé de fin de période peut être
assez grand. Il est alors viré à un compte de provision. Si les prix sont en hausse, les coûts de
revient se trouvent majorés.

* Méthode du coût standard


Pour simplifier la tenue de l’inventaire permanent, certaines entreprises comptabilisent les
entrées et les sorties au même coût appelé coût standard. Ainsi, le stock initial, les entrées, les
sorties, le stock final sont évalués, pour une même matière au même prix préétabli.
A la fin de la période il convient de :
1. Calculer le coût d’achat réel (global et unitaire) établi en principe par la méthode du
CMP de fin de période.
2. Calculer l’écart entre le prix préétabli des entrées et le coût d’achat réel (écart global et
écart unitaire).
3. Calculer la fraction de l’écart global s’appliquant aux sorties de la période.

Conclusion
Toutes les techniques concourent au même objectif : valoriser les sorties de stock. Aucune
n’est parfaite et selon la méthode utilisée, les valeurs de consommation, d’une part, et du
stock final, d’autre part, varient (proportionnellement au degré de fluctuation des coûts, tel
que le coût d’achat ou autres). Ainsi, la variation des stocks diffère d’une méthode à une
autre, et par voie de conséquence, le résultat varie aussi.

33
Le système comptable tunisien préconise l’utilisation de deux méthodes : Méthode du CMUP
après chaque entrée et méthode du Premier Entré, Premier Sorti (PEPS ou FIFO)

III/ Traitement de cas particuliers : Retour en stocks


 Pour enregistrer sur la fiche de stock le retour de matières aux fournisseurs, on considère
la quantité retournée comme étant une sortie pure et simple mais en l’inscrivant dans la
colonne des entrées en déduction (la quantité et la valeur sont mises être parenthèses).
 Pour enregistrer sur la fiche de stock le retour de matières des centres de travail au
magasin, on considère la quantité retournée comme étant une entrée pure et simple mais en
l’inscrivant dans la colonne des sorties en déduction (la quantité et la valeur sont mises être
parenthèses).
 Pour enregistrer sur la fiche de stock le retour sur vente, on considère la quantité retournée
comme étant une entrée pure et simple mais en l’inscrivant dans la colonne des sorties en
déduction (la quantité et la valeur sont mises être parenthèses).

IV/ Différence d’inventaire


La tenue de l’inventaire permanent n’exclut pas la nécessité d’effectuer un inventaire extra-
comptable. En effet, il se peut qu’il n’y ait pas de concordance entre l’inventaire permanent
qui indique le stock final théorique et l’inventaire extra-comptable qui donne le stock final
réel. La différence de quantité entre l’existant réel et l’existant théorique est appelée
différence d’inventaire.
Les causes de cette différence peuvent être multiples : erreur de suivi administratif, mesure
approximative (poids par exemple), vol ou détérioration, erreur dans la valorisation des
mouvements de stocks. L’entreprise doit faire apparaître le stock final pour la quantité réelle
dénombrée. Elle doit redresser les stocks théoriques mais les coûts calculés ne sont pas
corrigés.

Différence d’inventaire = stock réel – stock théorique

 Si stock réel < stock théorique : la différence est négative. Il s’agit d’un mali d’inventaire.
Il sera inscrit au crédit du compte stock et le résultat analytique est alors diminué de son
montant.
 Si stock réel > stock théorique : il s’agit d’un boni d’inventaire traité comme une entrée
fictive. Il sera inscrit au débit du compte de stock et le résultat analytique est alors augmenté.

34
Exemple 5 : L’examen du compte du stock de matière première fait apparaître un stock initial
qui vaut 5700 D, la valeur des entrées au coût d’achat pour 6560 D, des sorties évaluées à
8173 D. Sachant que le stock final théorique est estimé à 698 unités.
A la fin de la période un inventaire physique permet de constater l’existence de 650 unités.
N.B. : La méthode d’évaluation des stocks est le CMUP.
TAF :- Déterminer la nature de la différence d’inventaire si elle existe ?
Solution :

35
* Sorties valorisées au * Sorties valorisées au
CMUP, PEPS, DEPS, etc… CMUP, PEPS, DEPS, etc…

Approvisionnement Stockage Production Stockage Vente


de M1ère de P-Finis

Coût d’achat des M1ère Coût de production des P-F Coût de revient des P-F vendus

* Entrées évaluées au * Entrées évaluées au


coût d’achat coût de production

36
SECTION 2 : LA COMPTABILITE DES SALAIRES

L’exploitation d’une entreprise ne peut avoir lieu sans le concours d’un personnel dont la
rémunération est un des éléments des coûts d’exploitation.
C’est surtout dans les entreprises industrielles que les salaires constituent une part importante
du coût de production.
En effet, si le problème de détermination et de la répartition des frais de personnel entre les
divers coûts est général, c’est pour le calcul du coût de production qu’il convient de l’étudier
plus particulièrement (on parle alors de frais de main-d’œuvre). Pour cela, le comptable doit
procéder aux opérations suivantes :
1. détermination et contrôle des temps de travail,
2. évaluation des salaires en fonction des divers tarifs de salaires,
3. enregistrement des frais de personnel (salaires et charges sociales), et
4. répartition des frais de main-d’œuvre entre les divers coûts.
Seules les deux premières opérations seront présentées tout au long de cette section. La
troisième opération a été traitée dans le cours de comptabilité financière, alors que la
quatrième sera détaillée ultérieurement (au cours des deux chapitres suivants).

I/ Détermination et contrôle des temps de travail


Il faut connaître :
* Le temps de présence effectif de chaque ouvrier. Pour cela, un contrôle par « pendulage »
est généralement employé.
* Le temps passé à chacune des tâches confiées à chaque ouvrier (temps productif). Ceci
permet de :
 Connaître le montant de la rémunération de l’ouvrier dans le cas de salaire aux pièces
ou à prime.
 Affecter les dépenses du personnel aux coûts de revient intéressés.

II/ Evaluation du travail et des frais du personnel


Les frais de personnel comprennent l’ensemble des dépenses effectuées à l’occasion de la
rémunération du personnel de toutes catégories (ouvriers, employés, cadres et personnel de
direction).

37
On peut diviser ces dépenses en deux catégories :
 Rémunération du personnel (salaires et appointements)
 Charges sur salaires (charges sociales et fiscales).

1/ Evaluation des salaires


Le salaire brut d’un ouvrier comporte :
* Un salaire de base qui dépend du mode de rémunération adopté par l’entreprise. On trouve
plusieurs systèmes :
 Salaire au temps : il est basé sur le temps de présence et il est indépendant du
rendement de l’employé.
 Salaire aux pièces : l’ouvrier est payé d’après sa production sans tenir compte de la
durée du travail.
 Salaire à prime individuelle : le salaire comprend un élément fixe et un élément
variable qui est fonction du rendement
 Salaire à la tâche : le prix du travail à effectuer est déterminé à l’avance sans que l’on
tienne compte du temps passé.
* Indemnités pour heures supplémentaires
* Autres indemnités : de transport, de logement…
* Primes liées à la bonne exécution du travail : primes d’assiduité, d’ancienneté, de
rendement…
* Primes accordées en raison des conditions de travail : prime de froid, d’altitude, de panier,
de risque…
* Primes à caractère social (Aïd, Rentrée scolaire, Mariage, Naissance…).
* Autres avantages : Gratifications (13ème mois, 14ème mois …)

2/ Charges sur salaires


La rémunération du travail payé au personnel ne représente qu’une part des frais de personnel
d’une entreprise. Ces frais comprennent encore des charges patronales sociales (cotisation à la
CNSS) ou encore des charges fiscales et parafiscales (TFP).

38
CHAPITRE IV : LE TRAITEMENT DES CHARGES
INDIRECTES : METHODE DES SECTIONS HOMOGENES

Le coût complet d’un produit est un coût qui incorpore toutes les catégories de charges : fixes
et variables, directes et indirectes.
Par définition, les charges directes peuvent être affectées sans ambiguïté aux coûts des
différents produits : on sait avec certitude quelle part a été consommée par quel produit :
matières premières, rémunération d’un ouvrier travaillant sur un seul produit, etc …
En revanche, les charges indirectes sont communes à plusieurs produits sans qu’on sache
exactement quelle part a été consommée par chacun des produits.
Ainsi, la principale difficulté de calcul réside dans la répartition des charges indirectes.
Plusieurs méthodes existent, la plus répandue étant celle des centres d’analyses, appelée
méthode des sections homogènes. Elle est la plus couramment utilisée car elle présente un
rapport satisfaisant entre la complexité des traitements et la précision des résultats 1. Nous
examinerons dans ce chapitre, les principales étapes de la méthode des sections homogènes
qui sont :
1. découpage de l’entreprise en centres d’analyse ;
2. ventilation des charges incorporables en charge directes et charges indirectes ;
3. répartition des charges indirectes dans les centres d’analyse (répartition primaire et
répartition secondaire) ;
4. imputation des frais des centres aux coûts des produits.

I/ Découpage de l’entreprise en centres d’analyses


Comme il n'est pas possible d'étudier individuellement toutes les charges indirectes, elles
seront regroupées avant d'être traitées par bloc. La méthode des sections homogènes consiste
donc à rassembler les charges indirectes en des ensembles homogènes appelés centres
d’analyse, c’est pourquoi l’entreprise va être au préalable découpée en centres d'analyse.

1
D’autres méthodes sont plus simples mais donnent des résultats moins précis (coefficient d’imputation),
d’autres nécessitent des traitements plus complexes et plus coûteux mais donnent des résultats plus précis
(méthode ABC).

39
Un centre d’analyse est un compartiment comptable permettant de regrouper des éléments de
charges indirectes homogènes avant d’imputer le coût de chaque centre aux comptes de coûts
des produits. Pour cela, une clé de répartition spécifique est choisie pour chaque centre
d’analyse. Elle porte le nom d’unité d’œuvre.
Un centre d’analyse correspond donc à une division de l’entreprise (atelier, service
administratif, service approvisionnement, etc …). Plus le découpage en centres d’analyse sera
fin, plus les résultats obtenus seront précis mais plus le coût du traitement sera élevé. Il faut
donc l’adapter aux besoins de l’entreprise.

CHARGES DE LA CF

CHARGES CHARGES INCORPORABLES CHARGES NON


SUPPLETIVES INCORPORABLES

CHARGES DE LA CAG

CHARGES DIRECTES CHARGES INDIRECTES

Centre Centre
d’analyse n°1 d’analyse n°2

Produit Produit
n°1 n°2

1/ Classification des centres d’analyse


La répartition des charges indirectes est basée sur des centres d’analyse :
 Selon leur destination :
- Centres principaux : coûts imputés directement aux coûts des produits

40
- Centres auxiliaires : coûts imputés à d’autres centres auxiliaires et/ou
principaux
 Selon la nature de la mesure (pour l’imputation des centres principaux aux coûts) :
- Centres opérationnels : unité de mesure physique = unité d’œuvre
- Centres de structure : unité de mesure = taux de frais

a/ Centres principaux et centres auxiliaires


Lors de la mise en œuvre de la méthode des centres d’analyse, les charges de certains centres
d’analyse sont difficiles à répartir de façon pertinente entre les différents produits mais
peuvent être réparties entre les autres centres d’analyse. C’est le cas par exemple du coût du
service « gestion des ressources humaines » :
* il n’existe pas de clé de répartition pertinente pour répartir son coût entre les différents
produits (la main d’œuvre directe ne représente souvent qu’une faible part des effectifs d’une
entreprise)
* mais il est aisé de répartir son coût entre les différents services de l’entreprise au prorata de
leurs effectifs.
Dans ce cas, on distingue deux types de centres d’analyse : les centres principaux et les
centres auxiliaires.

 Les centres principaux : sont ceux où sont mis en œuvre les moyens de production et de
vente de l’entreprise : ils correspondent donc aux activités d'approvisionnement, production et
vente des produits ou services, c'est-à-dire à la trame du cycle d'exploitation de l'entreprise.
Ces centres travaillent directement pour les produits :
- Approvisionnement : déclenchement et réception administrative des commandes,
magasinage, opérations de sous-traitance.
- Production : préparation du travail, fabrication ou exécution, contrôle final et essais.
- Distribution : ventes, stockage et livraison, services après-vente.
 Les centres auxiliaires : ont pour rôle de gérer les facteurs de production mis en œuvre
par l’entreprise. Ils regroupent les charges communes à plusieurs activités et qui ne peuvent
être imputées directement au coût d’achat, de production ou de distribution. Leurs charges
sont transférées aux centres principaux.
- Gestion des bâtiments : administration des bâtiments, sécurité et conditions de travail,
entretiens courants, réparations, reconstruction et rénovation.
- Gestion du matériel : sécurité, administration du matériel, entretien, révisions, dépannages.

41
- Prestations connexes : réalisation de prestations non destinées à la vente, mais utilisées par
les autres centres de travail: services communs de transport, manutention, imprimerie,
reprographie, informatique, décoration, installation d'étalage, etc.

CHARGES DE LA CF

CHARGES CHARGES INCORPORABLES CH. NON


SUPPLETIVES INCOR.

CHARGES DE LA CAG

CH.DIR CHARGES INDIRECTES

Centre Centre Centre


principal n°1 auxiliaire principal n°2

Centre Centre
principal n°1 principal n°2

Produit Produit

n°1 n°2

42
b/ Centres opérationnels et centres de structure
Un centre opérationnel est un centre dont l’activité peut être mesurée par une unité d’œuvre
physique permettant de quantifier l’activité du centre (quantité de matière, heure machine,
Heure de main-d’œuvre, etc…). Ses coûts sont liés au volume d’activité de l’entreprise. Par
contre, les centres de structure ou de frais remplissent des fonctions communes dont l'activité
ne peut être mesurée par une unité d’œuvre physique. En absence d’unité d’œuvre, on procède
au calcul d’un taux de frais en fonction d’une assiette monétaire (exemple : centre
d’administration, de financement, etc…). Les coûts des centres de structure sont généralement
indépendants du volume d'activité de l'entreprise.

L’imputation des charges indirectes aux coûts des produits se fait par l’intermédiaire des
unités d’œuvre (UO) pour les centres opérationnels et des taux de frais (TF) pour les centres
de structure. Il s’agit en réalité des unités de mesure de l’activité du centre considéré.

43
Complément : le découpage en centres d’analyses, tel que conseillé par le PCG français 1982

Petite entreprise Grande entreprise


Administration globale
Administration Administration Gestion financière
Gestion du personnel Gestion du personnel
Administration Gestion des bâtiments et Gestion des bâtiments
Services généraux du matériel Gestion du matériel
Prestations connexes Prestations connexes
Approvisionnement Approvisionnements Approvisionnements
Etudes techniques et Etudes techniques et
recherches recherches
Services techniques Services techniques

Production Production
Distribution Distribution Distribution Distribution
Autres frais Autres frais Autres frais Autres frais

44
II/ Ventilation des charges incorporables en charge directes et charges indirectes
Comme nous l’avons déjà signalé dans le 2ème chapitre, les charges directes seront affectées,
sans ambiguïté, aux coûts des produits. Par contre, les charges indirectes exigent une analyse
préalable avant d’être imputé aux coûts.

III/ Répartition des charges indirectes dans les centres d’analyse


Elle comprend deux étapes : la répartition primaire et la répartition secondaire.
1/ La répartition primaire
Les charges indirectes incorporables sont d'abord affectées ou réparties entre tous les centres
d'analyse, principaux et auxiliaires.
On parle d'AFFECTATION si la charge ne concerne qu'un seul centre (charge indirecte par
rapport aux produits mais directe par rapport aux centres : charge semi-directe) ou s'il existe
un moyen de mesure objectif (par exemple, l'existence de sous compteurs permet d'affecter la
consommation d'électricité sans aucune hésitation).
On parle de RÉPARTITION s’il s’agit de charges indirectes par rapport aux produits et par
rapport aux centres. Dans ce cas, on utilise des clés de répartition ou clés technico-
comptables, relativement fixes : la superficie des locaux pour frais de chauffage ou pour
loyer, les effectifs pour les charges de personnel, le coût des immobilisations pour les charges
financières, etc…

Application1 :
La SARL « Vitonia » effectue deux activités, la réparation des produits A (téléviseur,
magnétoscope,...) et la réparation des produits B (réfrigérateur, lave-linge, etc…).
L'organisation de la société repose sur une structure simple : le directeur s'occupe de la
gestion du personnel, de la comptabilité et de tous les aspects commerciaux. Il a sous son
autorité directe les deux responsables d'atelier.
Le système de coûts mis en place a pour objectif de servir de support à la facturation de
chaque réparation et d’apprécier la rentabilité de chacune des deux activités.
Le découpage de l’entreprise fait dégager cinq centres d’analyse :
- Trois centres principaux :
* Atelier de réparation des produits A
* Atelier de réparation des produits B
* Administration (centre de structure)
- Deux centres auxiliaires :

45
* Gestion des bâtiments
* Gestion du matériel

Par ailleurs, les charges indirectes du mois de mars comprennent :


- les petites fournitures (autres approvisionnements) : 2 500 D ;
- les autres coûts salariaux : gérant (4 460 D), la secrétaire (1 500 D), les deux
responsables d’atelier (3 500 D chacun) et deux demi-postes pour l’entretien des
machines et des bâtiments (soit 1 600 D).
- les charges externes qui s’élèvent à 20 000D
- les amortissements constatés en CF sont égaux à 15 000 D dont 1 600 D sont
dérogatoires.
- une rémunération conventionnelle des capitaux propres (120 000 D) a été prévue au
taux de 6% l'an.

Informations complémentaires :
- les coûts salariaux indirects peuvent être affectés aux différents centres d'analyse : la
secrétaire et le gérant au centre administratif, les responsables d'atelier à leurs ateliers
respectifs, et chacun des deux demi postes à l'entretien du matériel et des bâtiments ;
- les éléments supplétifs (rémunération des capitaux propres) seront affectés au centre
"administration" ;
- par contre, les petites fournitures (autres approv.), les amortissements et les autres charges
externes seront réparties par souci de simplification, au prorata des clés suivantes :

CHARGES Gestion du Gestion des Atelier Atelier Administration


matériel bâtiments Produits A Produits B
Autres approvts 7% 5% 33% 47% 8%
Charges externes 10% 10% 30% 30% 20%
Amortissement 5,97% 4,47% 39,06% 34,62% 15,86%

TAF : Compléter le tableau de répartition primaire des charges indirectes.

Corrigé :

46
2/ La répartition secondaire
La répartition secondaire consiste à transférer les charges des centres auxiliaires (total de la
répartition primaire) entre les centres bénéficiaires des prestations fournies (centres
principaux et/ou auxiliaires). On dit qu’ils sont « vidés ». Cette fourniture de prestations peut
s'évaluer selon deux méthodes :
- par une "mesure réelle" de la consommation du centre principal, chaque fois qu'une unité de
mesure physique a pu être déterminée ;
- au moyen de clés de répartition, établies sur des bases statistiques, lorsqu'il n'est pas
possible d'en mesurer le volume consommé. Dans ce cas, deux méthodes de transfert sont
utilisées : transferts en escalier et transferts croisés.

a/ Transferts en escalier
Les centres auxiliaires situés en amont fournissent des prestations à ceux situés en aval sans
en recevoir. Autrement dit, le coût de chaque centre prestataire est transféré soit en totalité
dans un centre (auxiliaire et/ou principal), soit par fraction dans d’autres centres (auxiliaires
et/ou principaux), mais sans retour en arrière.
Application 2 :
Dans l'exemple "Vitonia", on retiendra les clés de répartition suivantes :
 Le centre « gestion du matériel » consacre 40% de ses prestations au centre « gestion
des bâtiments », 20% à l'atelier "produits A" et 40% à l'atelier "produits B" ;
 On considère que les prestations du centre « gestion des bâtiments » se répartissent
égalitairement entre les deux ateliers et l'administration.
TAF : Compléter le tableau de répartition secondaire des charges indirectes.
Corrigé

47
b/ Transferts croisés
Il y a des prestations réciproques (ou croisées) entre deux centres auxiliaires ou plus lorsqu’on
est en présence d’échanges entre ces centres. Par exemple, Le centre « administration » peut
travailler pour d’autres centres auxiliaires tels que le centre « entretien » en traitant des
problèmes administratifs concernant ce centre (paie, assurance, sécurité). Inversement, il
pourra bénéficier des services de ce même centre en matière d’entretien (de ses locaux).
Ce problème peut être transformé en un système de n équations à n inconnues (n : nombre de
centres se livrant des prestations réciproques).
Application 3 :
Achever le tableau de répartition des charges indirectes suivant :
Centres auxiliaires Centres principaux
Totaux Méthodes Entretien Administration Calibrage Barres
Totaux primaires 618 184 650 695 640 240 1 004 677 374 251
Entretien 650 695 10% 75% 15%
Administration 640 240 5% 65% 30%
Méthodes 618 184 75% 25%

Corrigé

48
IV/ Imputation des frais des centres principaux aux coûts des produits
Cette étape consiste à allouer le coût des centres principaux aux coûts de l’objet du coût
(produit, fonction, service, responsable, etc…). Pour cela, et après avoir déterminé les totaux
après répartition secondaire, on doit choisir, pour chaque centre principal, une unité d’œuvre
physique ou un centre de frais qui le caractérisent.

1/ Les unités d'œuvre


a/ Définition
L'activité d'un centre opérationnel est le plus souvent mesurée au moyen d'une unité
physique, appelée unité d'œuvre qui est censée refléter les comportements de coûts du centre.
Il s’agit donc de l’unité de mesure de l’activité du centre considéré. Il devrait y avoir non
seulement une corrélation étroite entre les dépenses du centre et cette variable, mais aussi une
relation de cause à effet, car l’unité d’œuvre sera également utilisée comme paramètre de
gestion : on pourra par exemple chercher à réduire la consommation d’unités d’œuvre pour
diminuer les dépenses du centre.
Les unités d'œuvre les plus fréquemment retenues sont :
- l'heure de main d'œuvre pour les ateliers où la main d'œuvre est le facteur prépondérant ;

49
- l'heure machine pour les ateliers fortement mécanisés ;
- le poids des matières consommées ;
- l'unité du produit élaboré (nombre, poids, volume, surface, longueur, etc…)
b/ Recherche et choix des unités d'œuvre
Le choix des unités d'œuvre est un problème crucial dont dépend la qualité du système mis en
place.
Le souci de l'exactitude conduit à rechercher par des méthodes statistiques, la variable la
mieux corrélée avec les frais du centre. Il doit avoir un lien le plus étroit possible avec le
volume d’activité du centre, et donc avec le montant de ses charges (Exemple : pour un
fabriquant de matériel électrique :
- service achat nombre de composants achetés ou valeur des composants achetés
- atelier nombre d’heures de main d’œuvre ou d’heure d’utilisation des machines).
Toutefois, la volonté d'influencer les comportements peut mener à un autre choix, quitte à
perdre un peu d'exactitude. Par exemple, on retiendra la main d’œuvre pour induire des
comportements économes en main d’œuvre. Le choix final pourra aussi être un compromis.

Exemple :
Afin de choisir une unité de mesure pour le centre de production parmi les unités d’œuvre
suivantes :
- heure de main-d’œuvre directe,
- heure machine,
- nombre d’unité produite.
Une analyse de corrélation entre chacune de ces unités et la charge totale du centre a donné
les résultats suivants :

 Heure de main-d’œuvre directe


Coût du
centre

50
× × ×

× ×
× ×

Heures de MOD (R=0,33)

 Heure machine
Coût du
centre

×
× ×
×
× ×
×
×
Heures machine (R=0,92)

 Nombre d’unités produites


Coût du
centre

× ×
× × ×
×
× ×
Nombre d’unités produites (R=0,76)

L’examen de ces graphiques permet de choisir comme unité d’œuvre pour le centre
production l’heure machine car c’est dans ce cas que la variation des charges en fonction de
l’unité envisagée fait apparaître une tendance la plus proche de la tendance linéaire.
Cette étude graphique pourrait être complétée ou remplacée par un calcul de coefficient de
corrélation.

51
Par exemple, un calcul de r = Σ Xi Yi/  Σ Xi² Σ Yi² =Σ xiyi –n x y / Σxi² -n x ²  Σyi² -n y²,
( cov (x,y) / σx σy) conduit aux résultats suivants :
- en fonction de heure de main d’œuvre directe, r = 0,33
- en fonction de heure machine, r = 0,92
- en fonction du nombre d’unités produites, r = 0,76
Ces résultats confirment l’impression donnée par les graphiques et conduisent à choisir
l’heure machine pour unité d’œuvre puisque à cette unité correspond le coefficient le plus
proche de 1.
c/ Le calcul du coût des unités d'œuvre
Une fois les unités d’œuvre choisies, on calcule pour chaque centre d’analyse le coût d’une
UO. Il s'obtient en divisant le total des frais du centre après la répartition secondaire par le
nombre d'unités d'œuvre. Ainsi, les charges d'un centre d'analyse peuvent être cédées à un
autre centre ou imputées aux coûts des produits.

total des frais du centre


Coût de l'unité d'œuvre =
nombre d'unités d'œuvre

2/ Les taux de frais


Dans les centres de structure, il n'est en général pas possible de déterminer une unité de
mesure physique, suffisamment représentative de l'activité du centre. C’est pourquoi on utilise
comme palliatif un taux de frais, obtenu en divisant les charges du centre par une assiette de
frais : le chiffre d'affaires, le coût de production des articles vendus, le montant des achats ou
la valeur ajoutée, etc…
total des frais du centre
Taux de frais =
assiette de frais

3/ Imputation des coûts des unités d’œuvre consommées aux coûts des produits et
matières

52
Une fois le coût de l’unité d’œuvre (ou taux de frais) de chaque centre principal est déterminé,
il suffit, par la suite, d’avoir saisie le nombre d’unités d’œuvre consommé par le produit
(matière) dans chacun des centres principaux.
On impute ensuite à chaque produit une quote-part des charges indirectes de chaque centre
d’analyse au prorata du nombre d’unités d’œuvre consommées :

Ch. Ind. imputées au produit (matière) = nbre d’UO consommées par le produit
(matière) * coût d’une UO

4/ Application 4
Pour les deux ateliers de l’entreprise « Vitonia », l'unité d'œuvre retenue, en raison de la
prédominance du facteur travail, est l'heure de main d'œuvre directe.
Quant aux frais du centre de structure « administration », ils seront répartis au moyen d'un
taux de frais, calculé à partir du coût de production (assiette de frais). Celui-ci comprendra
tous les frais directs et indirects, à l'exception ici des frais administratifs (la notion de coût de
production sera plus précisément développée dans le chapitre suivant).

On a dénombré 1000 heures de travail dans l’atelier « Produits A » et 1 200 heures dans
l’atelier « Produits B ».
Par ailleurs, les charges directes du mois de Mars comprennent :
- les achats de pièces de rechange (moteurs, pompes, tubes de téléviseur, etc…) soit 12 400 D
- le coût du personnel direct : 13 techniciens soit 20 900 D.

TAF :
Présenter un tableau de répartition des charges indirectes et déterminer le coût de l’unité
d’œuvre pour les deux ateliers, et le taux de frais pour la section « administration ».

Corrigé
Tableau de répartition des charges indirectes :

53
V/ Application sur la méthode des sections homogènes
L’entreprise CALVINO fabrique des planches à voile. Elle vous communique les
renseignements suivants :
Les charges indirectes en provenance des comptes de la classe 6 (comptes de charges)
s’élèvent à 1 210 450 D. Par ailleurs, le montant des charges supplétives est de 81 000 D, et
celui des charges non-incorporables de 23 000 D.

Répartition des charges indirectes entre les centres :


Centres auxiliaires Centres principaux
Total Gestion Gestion Administ Approv. Atelier A Atelier Distribut.
personnel moyens ration B
Totaux primaires A chercher 150 000 92 000 140 000 131 200 537 200 87 800 A chercher
Répartition secondaire
- Gestion personnel 5% 5% 5% 40% 40% 5%
- Gestion moyens 10% 10% 10% 30% 30% 10%
- Administration 10% 40% 40% 10%
Le Kg 1 Kg de 1h 100 D de
Nature de l’U.O. acheté matière MOD coût de
traitée production

Renseignements divers :
- Approvisionnements : 7 000 Kg de matières M,
4 000 Kg de matières N.

54
- Matières traitées :
Matières M : 6 500 Kg
Matières N : 5 900 Kg

- Main d’œuvre directe : 7 000 h à 180 D.

- Coût de production : 1 640 500 D.

Travail à faire :
1. Calculer le montant total des charges indirectes à incorporer aux coûts.
2. Calculer le montant du centre distribution.
3. Présenter le tableau de répartition des charges indirectes.

VI/ Intérêts et limites de la méthode

55
La méthode des sections homogènes est relativement simple à mettre en oeuvre car le
découpage de l’entreprise s’appuie sur des éléments déjà existants (organigramme de
l’entreprise).
La répartition des charges indirectes en centres d’analyse permet d’adapter le choix de la clé
de répartition en fonction des différentes catégories de charges à répartir.
Elle est particulièrement adaptée à des entreprises industrielles produisant en grandes séries.
Toutefois, la répartition en centres d’analyse et le choix des unités d’œuvre contient toujours
une part d’arbitraire. De plus, l’activité de chaque centre n’est jamais parfaitement homogène
et n’est donc pas reflétée correctement par une seule unité d’œuvre.
La méthode des centres d’analyse atteint ses limites pour des productions non standardisées et
avec des séries de taille variable. Dans ce cas, il faut recourir à d’autres méthodes de calcul,
en particulier la méthode « ABC » qui sera étudiée dans d’autres modules.

56
CHAPITRE V : LE CALCUL DES COUTS COMPLETS ET
PROBLEMES PARTICULIERS

D’une manière générale, le coût complet d’un produit est composé par l’ensemble des charges
incorporées à la CAG, directes et indirectes, fixes et variables, et supportées par l’entreprise
jusqu’à la vente du produit.
C’est un coût calculé à posteriori, en effet, son traitement nécessite la connaissance des
éléments à incorporer et celle-ci est réalisée lorsque toutes les opérations comptables sont
enregistrées.

Comme nous l’avons déjà signalé dans le chapitre 2, il existe plusieurs coûts correspondant
aux différents stades du processus économique ou du cycle d’exploitation d’une entreprise
(approvisionnement, production, vente) : le coût d’achat ou coût d’acquisition, le coût de
production, les coûts hors production (coût de distribution et coûts annexes) et le coût de
revient.
Ce chapitre a pour objet de détailler les composantes de ces différents coûts et de présenter
quelques cas particuliers relatifs au stade de production.

Remarque : Avant de calculer chaque coût, il est pratique d'établir un schéma du processus de
production permettant de bien visualiser les différentes étapes de l'élaboration des produits et
d'indiquer les mouvements de stocks et les consommations d'unités d’œuvre. Ce travail est
indispensable, lorsque le processus de production est complexe.

Section I/ Le coût d’achat (coût d’acquisition)


I/ Généralités
Dans le cadre de la fonction approvisionnement, l’entreprise achète des biens soit pour les
revendre (entreprise commerciale), soit pour les utiliser dans son cycle de production
(entreprises industrielles), ce qui conduit à distinguer :
Les marchandises (compte 37) : ce sont les biens achetés pour être revendus sans
transformation.
Les matières et fournitures : ce sont les biens consommés pour obtenir un produit destiné à la
vente après transformation. On distingue :

57
 Les matières premières et fournitures liées (compte 311 et 313): biens destinés à être
incorporés aux produits fabriqués comme la farine pour la fabrication du pain.
 Les matières et fournitures consommables (compte 321 et 322) : biens qui concourent
à la fabrication ou même à la distribution, sans qu’ils soient incorporés aux produits,
comme le charbon utilisé comme combustible.

Remarque : alors que les matières premières sont toujours des charges directes, les matières et
fournitures consommables constituent souvent des charges indirectes, réparties alors entre les
centres d’analyse ou affectées à un de ces centres.

II/ Composantes d’un coût d’achat (coût d’acquisition)


Les coûts d’achat représentent, pour les marchandises et les matières achetées, l’ensemble des
charges engagées jusqu’au moment de leur mise en stock. Les composantes de ces coûts sont
le prix d’achat et les frais accessoires.
1/ Le prix d’achat
Il s’agit du prix d’achat hors taxe récupérables, car l’entreprise ne doit faire figurer dans ses
coûts que les impôts et taxes restant définitivement à sa charge, notamment la TVA payée aux
fournisseurs.
Il s’agit d’autre part du prix d’achat net, déduction faite de tous rabais, remises ou ristournes
connus ou prévisibles.
D’autre part, il n’y a pas lieu de déduire du prix d’achat les escomptes de règlement en raison
de leur caractère financier.
2/ Frais accessoires
Ces frais comprennent les frais autres que le prix d’achat liés à l’achat et à la mise en stock.
Frais accessoires d’achats : ce sont des frais généralement payés à des tiers, qui
concernent les marchandises et les matières et fournitures avant leur arrivée dans l’entreprise,
comme le transport, courtages, commissions, etc…
Ces frais peuvent être inclus dans le prix d’achat. Ils peuvent aussi être enregistrés séparément
dans les autres comptes de charges mais peuvent constituer des charges directes pour la
comptabilité analytique.
Frais accessoires d’approvisionnement : ce sont des charges indirectes, regroupées
dans une ou plusieurs sections « gestion des approvisionnements », et qui concernent la mise
en stock des marchandises, des matières et fournitures.
Les sections doivent couvrir les opérations :

58
 de préparation des achats d’approvisionnements ;
 d’achat (réception, manutention) ;
 de contrôle (qualitatif et quantitatif) ;
 de magasinage (organisation, entretien, gardiennage) ;
 de comptabilisation (tenue des fichiers fournisseurs et matières et vérification des
factures fournisseurs)
Ces sections principales reçoivent éventuellement des prestations des centres auxiliaires :
gestion du personnel, gestion des bâtiments, gestion du matériel, prestations connexes.

Les coûts des sections d’approvisionnements sont imputés aux coûts d’achats en fonction des
unités d’œuvre des sections attribuables à chaque type d’approvisionnements, ou, à défaut, en
prenant pour assiette de frais les valeurs des approvisionnements.

Section II/ Le coût de production


Le coût de production est un coût obtenu après des opérations de transformation pour un
produit, ou d’exécution pour un service.

Plusieurs types de produits peuvent être obtenus au cours du cycle de fabrication.


1. Le produit principal : on distingue en fonction du stade d'élaboration les produits finis, les
produits intermédiaires et les produits en-cours.
2. Les produits dérivés : Certaines fabrications, notamment dans la chimie ou l'agro-
alimentaire, permettent d'obtenir à côté du produit principal des sous-produits et des produits
résiduels.
Les problèmes comptables liés à la présence d'en-cours et de produits dérivés seront étudiés
dans la 2ème partie de cette section.

I/ Les coûts de production des produits finis et produits intermédiaires


1/ Catégories de coûts par stade de production
Le processus de fabrication d’un produit peut comporter des stades successifs, avec ou sans
stockages intermédiaires, de produits semi-finis ou semi-ouvrés dits intermédiaires. Ainsi, à
partir de laine brute ou de coton, on obtient du fil simple, puis du fil assemblé, puis du tissu
écru et enfin du tissu fini.
Ces stades de fabrication conduisent à calculer successivement :

59
Des coûts de production de produits intermédiaires : les produits intermédiaires sont
ceux qui ont atteint un stade d'achèvement, mais sont destinés à entrer dans une nouvelle
phase de fabrication (de produits finis ou d’autres produits intermédiaires). Ils peuvent être
stockés ou livrés immédiatement à un autre atelier. (Exemple : fil simple, puis du fil assemblé,
puis du tissu écru)
Des coûts de production de produits finis : il s’agit des produits finis qui ont parcouru
la totalité du cycle de fabrication.
Dans les deux cas, les coûts sont portés au débit du compte de stocks correspondant.

2/ Composantes du coût de production


Un coût de production regroupe des charges directes et indirectes consommées lors de la
fabrication d’un produit.
Les charges directes : il s’agit du coût des matières consommées (matières premières
et fournitures liées, et matières et fournitures consommables directes) évalué par l’une des
méthodes de valorisation des sorties de stocks (CMP, FIFO, etc…) sur la base du coût
d’achat ; et du coût des produits intermédiaires (utilisés pour fabriquer des produits finis ou
d’autres produits intermédiaires) évalués selon les mêmes principes mais sur la base du coût
de production desdits produits.
Sont qualifiés également de charges directes de production, les frais de main-d’œuvre directe.
Ces derniers peuvent être affectés au coût d’un produit ou d’une commande puisque le travail
correspondant concerne directement ce produit ou cette commande. Des bons de travail
permettent d’attribuer ces charges en y inscrivant les produits ou commandes bénéficiaires
des travaux.
Le coût de la main-d’œuvre directe comprend les salaires bruts et les charges sociales
obligatoires et facultatives.
Les charges indirectes : les charges indirectes des centres de production sont réparties
entre les coûts de production des produits ou des commandes, proportionnellement aux unités
d’œuvre qui leur sont fournies par ces centres. Ces derniers doivent couvrir :
 la préparation du travail (bureaux des méthodes, de l’ordonnancement, de l’étude
d’outillage) ;
 la fabrication des biens et l’exécution des services (ateliers, chantiers, centres de
services) ;
 le contrôle et les essais (ateliers et centres d’essais).

60
Certaines entreprises incluent également des coûts de stockage mais le stockage des produits
finis est plus généralement associé au coût de distribution.

A côté de ces centres de production, certaines entreprises définissent des centres d’études
techniques et recherches, qui couvrent les fonctions de :
 recherches générales (matières, technologie et procédés) ;
 conception des produits ;
 perfectionnement des produits ;
et qui prennent en compte les charges des laboratoires, des bureaux d’études, des centres de
calcul, etc…

Les centres principaux de production et d’études technique et recherche reçoivent des


prestations des sections auxiliaires : gestion du personnel, gestion des bâtiments, gestion du
matériel, prestations connexes. En revanche, les sections « administration générale » et
« gestion financière » doivent être considérées hors production et, en conséquence, leurs coûts
imputés aux coûts de revient et non aux coûts de production. Cela évite d’inclure dans les
valeurs stockées des charges financières et d’administration générale.

Application 1
La société Loréa est spécialisée dans la production et la commercialisation de produits
cosmétiques. Une de ses unités de fabrication produit des crèmes pour soins de visage à partir
d’un mélange de lanoline (matière L) et de glycérine (matière G).
Ces deux matières font l’objet d’un traitement dans un atelier de malaxage et sont ensuite
conditionnées dans des pots de verre de deux modèles :
 modèle A : pots de 100 grammes ;
 modèle B : pots de 200 grammes.

Les données relatives au mois de janvier N sont les suivantes :


1/ Stocks initiaux de matières
 Lanoline : 10 Kg à 50 D le Kg ;
 Glycérine : 25 Kg à 20 D le Kg ;
 Pots A vides : 1200 unités à 1,5 D l’unité ;
 Pots B vides : 2100 unités à 2,6 D l’unité.

61
2/ Sorties de stocks de matières
 Lanoline : 250 Kg ;
 Glycérine : 360 Kg ;
 Pots A vides : 1000 unités ;
 Pots B vides : 2000 unités.
3/ Achat du mois de janvier N
 Lanoline : 300 Kg à 44 D le Kg ;
 Glycérine : 400 Kg à 18 D l’unité.
4/ Stocks initiaux de produits fabriqués
 Mélange : 40 Kg à 96 D le Kg
5/ Entrées en stocks de produits fabriqués
 Mélange malaxé : 600 Kg ;
 Pots A remplis : 1000 unités ;
 Pots B remplis : 2000 unités.
6/ Sorties de stocks de produits fabriqués
Mélange malaxé : 550 Kg dont 110 pour la fabrication de pots A et 440 pour la fabrication de
pots B.
7/ Main-d’œuvre directe (heure à 24 D charges comprises)
 520 heures dans l’atelier de malaxage ;
 300 heures dans l’atelier de conditionnement, dont 100 pour le conditionnement de A
et 200 pour B.
8/ Charges indirectes
Sections Approvisionnement Atelier de malaxage Atelier de
conditionnement
Charges 2 040 26 000 6 000

Unité d’œuvre et le dinar de matière l’heure de main- le pot conditionné


assiette de frais acheté d’œuvre

NB : Toutes les sorties de stock sont évaluées au coût moyen pondéré mensuel arrondi au
centime.
TAF :
Schématiser le processus de fabrication et calculer les coûts de production.

62
Corrigé

63
64
II/ Les coûts de production des en-cours et des produits dérivés
Nous avons considéré jusqu’à présent que la somme des consommations de matières, de main
d’œuvre directe et de frais de centres pour la fabrication donnait les coûts de production.
En réalité le problème peut être modifié :
 par le fait que certaines fabrications ou certains services peuvent ne pas être achevés
en fin de période.
 par l’existence de produits dérivés qui peuvent être rejetés, utilisés par l’entreprise
elle-même ou revendus. Il s’agit essentiellement des produits résiduels (déchets et
rebuts) et sous-produits.

1/ Les produits en-cours


a/ Principes
Certains produits ou services ne sont pas encore achevés en fin de période, au moment du
calcul du coût (achever une phase du cycle de production). Ils sont en-cours de fabrication et
ont déjà consommé des ressources de l'entreprise (matières, main d’œuvre, frais de centres).
Celles-ci doivent être distinguées de celles consacrées aux produits finis et produits
intermédiaires, comme le montre le schéma suivant :

Période N-1 Période N Période N+1

Charges de production Charges de production Charges de production


de la période N-1 de la période N de la période N+1

En-cours en fin Charges consacrées En-cours en


de période N-1 aux produits finis fin de période N

Coût de la production
terminée en n

On peut en déduire la règle suivante :

Coût de production = Charges de production + En-cours - En-cours de


des produits terminés de la période initiaux fin de période

Il est donc nécessaire de procéder, à la fin de chaque période, à l'évaluation des en-cours.

65
Application 2
Une entreprise fabrique un produit P unique. Au cours du mois de février les consommations
pour la production étaient les suivantes :
 matières premières : 1000 Kg pour 20 D le Kg
 main d’œuvre directe : 5000 heures, le taux horaire est de 3 D.
 frais de sections : 10 000 D.
Des produits en-cours de fabrication ont été évalués à la fin du mois de janvier à 3 000 D, et à
la fin du mois de février à 6 000 D.
TAF : Déterminer le coût de production du produit fini « P »

Corrigé :

b/Evaluations
Les en-cours sont souvent délicats à évaluer et leur valorisation peut être réalisée :
 A partir d'une fiche de coûts
Un suivi constant et détaillé au moyen d'une fiche de coûts est envisageable, surtout dans le
cas de production à la commande.
On y inscrira :
- les sorties de matières (d'après les bons de sortie)
- les heures de main d’œuvre (d'après un relevé journalier)
- les consommations d'unité d’œuvre (d'après un relevé journalier)
Lorsque cette méthode s'avère trop lourde, on aura recours à une évaluation forfaitaire.
 Selon le degré d'avancement
Les en-cours sont évalués en produits équivalents terminés en fonction de leur degré
d'avancement, souvent établi forfaitairement.
Ce forfait peut être global, par exemple, 50 en-cours dont de degré d'avancement est de 60%
sont équivalents à 30 produits terminés ; ou porter sur chaque composante du coût de
production.

66
Application 3 (cas du forfait global)
La production réelle du mois d’octobre a été de :
- 10 000 unités achevées
- 1 000 unités en-cours.
TAF :
Sachant que le coefficient d’équivalence est de ¾ et que les charges de la période s’élèvent à
161.250 D, déterminer la valeur des en-cours de production.
Corrigé

Application 4 (cas du forfait par composante du coût de production)


Dans un atelier fabricant un seul produit, on considère qu'un en-cours de production contient
la totalité des matières, mais seulement 60% de la main d’œuvre directe et des frais du centre
production.
Au cours de mois d'octobre la production a été 1 000 produits finis P et de 300 en-cours ; il y
avait en outre 100 en-cours initiaux évalués pour 9 000 D.
Les charges de la période ont été les suivantes :
 Matières 48 000 D
 MOD 28 000 D
 Frais de centre 61 600 D
137 600 D
TAF :
Déterminer le coût de production des 1000 unités finis.

Corrigé :

67
2/ Les produits dérivés : produits résiduels et sous-produits
Certaines fabrications donnent en plus du (ou des) produit principal que l’on veut obtenir, des
produits résiduels (déchets et rebuts) et des sous-produits. Ces éléments ne sont généralement
pas sans valeur, d’où la nécessité d’en tenir compte dans les calculs de coûts.
a/ Produits résiduels (déchets et rebuts)
Il s'agit de déchets et de rebuts obtenus au cours d'une phase du cycle d'exploitation.
Les déchets sont des résidus provenant de la fabrication comme les copeaux de bois d'une
menuiserie.
Les rebuts sont des produits défectueux (exemple : pièces cassées) ou en dessous des normes
de qualité requises.

68
Du point de vue du calcul des coûts, il faut envisager deux cas, selon que le produit résiduel a
une valeur marchande ou non.
Déchets ou rebuts sans valeur marchande (inutilisables)
Les déchets ou rebuts sans valeur marchande n’ont pas une valeur d’échange. Il est par
conséquent inutile d’en déterminer un coût et d’en tenir un compte de stocks. Ils comportent
très souvent des frais de destruction ou d'évacuation (exemple : transport, manutention, droits
de décharge). Ces frais doivent être incorporés au coût de production du produit fini origine
du résidu.
Déchets ou rebuts avec valeur marchande (utilisables)
Dans ce cas, déchets et rebuts peuvent être vendus, ou réutilisés dans l’entreprise.
 Produits résiduels vendus
S'ils sont revendus en l'état, une solution simple consiste à déduire leur prix de vente du coût
de production du produit fini origine du résidu (on suppose qu'ils ont un coût de production
égal au prix de vente).

Coût de production du produit fini = Coût de production global - Chiffre


d'affaires des produits résiduels

Il est également possible de considérer un revenu additionnel égal au prix de vente (dans ce
cas on présume que le coût de production est nul).

Résultat global = (CA du produit principal - Coût de revient du produit


principal) + CA des produits résiduels

Exemple
Dans un atelier, on a obtenu 10 000 Kg d’un produit principal P et 200 Kg de produits
résiduels. Le coût total s’élève à 780.000 D. Les produits résiduels ont été vendus à 15 D le
Kg et le produit principal à 90 D le Kg.
Traitements possibles :
1- Diminuer le coût de production :
Coût de production de 1 Kg de P = (780 000 – 200  15) / 10 000 = 77,7 D
Résultat global = 10 000 (90 - 77,7) = 123 000 D
2-Augmenter le résultat :
Résultat global = (10 000  90 - 780 000) + (15  200)
= 120 000 + 3 000 = 123 000 D

69
 Produits résiduels réutilisés par l’entreprise
Ils sont alors valorisés, soit au prix du marché, s’il existe un marché pour ces déchets et
rebuts, soit un prix forfaitaire.
Leur valeur ainsi déterminée est :
* soustraite du coût de production du produit fini dont ils proviennent ;
* ajoutée au coût de production du produit fini dans la fabrication duquel sont utilisés ces
déchets et rebuts.
Dans ce cas, on utilise les comptes « stock des déchets » et « stock des rebuts ».

Exemple
L'entreprise « MEUBLUX » a pour objet la fabrication de bureaux de luxe. Dans son
processus de fabrication elle obtient des produits résiduels « R » utilisés dans la fabrication de
petits bureaux pour enfants.
Les dépenses engagées dans la production des grands bureaux ont été les suivantes :
- matières premières : 27 000 D
- main-d’œuvre directe : 16 500 D
- charges indirectes : 13 500 D
57.000 D
On obtient 30 bureaux de luxe, et des produits résiduels valant sur le marché 3 000D. En plus
des produits R, les dépenses engagées dans la production de 30 petits bureaux ont été les
suivantes :
- matières premières : 1 700 D
- main-d’œuvre : 1 150 D
- charges indirectes : 750 D
3 600 D
TAF : Calculer le coût de production de chaque type de bureau.

Corrigé

Remarque : S'il est nécessaire de transformer les produits résiduels avant la


commercialisation, on pourra les traiter comme des sous-produits en déduisant leur valeur
nette de réalisation du coût de production du produit principal.

70
b/ Sous-produits
Définition
Dans certains cas le processus d’élaboration d’un produit principal, objet essentiel de
l’exploitation, donne lieu à un produit secondaire, il s’agit d’un sous-produit (exemple : à côté
de la viande destinée au consommateur, on obtient des bas morceaux utilisés pour la
nourriture animale, ou encore la fabrication d'essence donne aussi du kérosène et du goudron).
D’où le problème de partage des charges de production entre le produit principal et le sous-
produit. Les méthodes adaptées sont souvent plus ou moins arbitraires.

Remarque : un sous-produit se distingue du déchet par son importance, par le fait qu’une
exploitation pourrait avoir sa fabrication comme objectif et parfois par la nécessité de sa
transformation.

Evaluation
* A partir du prix de vente
Pour évaluer le coût de production du sous-produit, avant traitements complémentaires, il est
pratique de partir de l’aval. En effet, il peut être obtenu en déduisant de son prix de vente :
 les charges hors production (charges de distribution et charges annexes),
 les coûts des traitements complémentaires de transformation (MP, MOD, ch. Ind.,
etc…),
 la marge bénéficiaire fixée forfaitairement.
Le coût de production ainsi obtenu (appelé aussi la « valeur nette de réalisation ») doit être
déduit du coût de production global pour obtenir le coût de production du produit principal.

71
Cette méthode peut être schématisée ainsi :
Coût de production
(P +S)

Coût de production du Coût de production du sous-


produit « P » produit « S» avant traitements
complémentaires

Traitements complémentaires

Charge hors production (ch.


de distribution et ch. annexes)

Marge bénéficiaire

Prix de vente

Application 5
Dans l'atelier A1 on a obtenu 5 000 litres d'un produit « P » et 1 000 litres d'un sous-produit
« SP ». Celui-ci est transformé dans l'atelier A2 avant sa commercialisation pour 20 D le litre.
Il supporte également des frais de distribution et un bénéfice, l'ensemble évalué
forfaitairement à 20% du prix de vente.
Le coût de production de l'atelier A1 s’élève à 120 000,
Le coût de production de l'atelier A2 s’élève à 10 000.
TAF : Déterminer le coût de production unitaire de « P » et « SP ».

Corrigé

72
* Par partage des éléments de charges
Application 6
Une société de conservation alimentaire fabrique un produit conservateur « C » destiné aux
professionnels de l’alimentation.
Dans un 1er atelier, un mélange de composants naturels « M » acheté directement à des
agriculteurs est mis à macérer puis filtré pour obtenir un produit « F ». Le produit filtré « F »
est ensuite lyophilisé, dans un atelier 2, puis stocké avant la vente (produit C).
Le nettoyage des filtres de l’atelier 1 donne un sous-produit « SP » vendable, après un
traitement complémentaire dans un atelier 3, sous la forme d’un produit « X » destiné à
l’alimentation animale.
Au mois de décembre N, on a observé les données suivantes :
Atelier 1 Atelier 2 Atelier 3
Charges 150 000 100 000 10 000

Mélange traité dans l’atelier 1 : 80 tonnes à 750 D ; 70 tonnes de produit filtré « F » sont
passées directement dans l’atelier 2 et ont donné, après lyophilisation, 10 tonnes de
conservateur, stockées pour être vendues à 35 000 D la tonne.
Les 10 tonnes de sous-produit « SP » traitées dans l’atelier 3 ont donné 5 tonnes de produit
« X » revendu à 6 000 D la tonne pour l’alimentation du bétail.
TAF : Schématiser le processus de fabrication et calculer les coûts de production.

Corrigé

73
74
Section III/ Les coûts hors production (coût de distribution et coûts
annexes)

Les coûts hors production sont des coûts qui ne peuvent être imputés qu’aux coûts de revient
des produits vendus. Nous distinguons, dans ce qui suit, le coût de distribution des autres
coûts hors production, notamment, les coûts annexes.

I/ Le coût de distribution
1/ Principe
Les biens étant produits pour être vendus, leur mise sur le marché entraîne pour l’entreprise
des charges entre la fin de la production et l’arrivée des produits chez les clients.
Le coût de distribution peut être analysé par répartition entre les différentes phases de la
distribution. Dans ce cas, il est établi un centre d’analyse par stade au lieu d’un seul centre de
distribution global. On distingue :
 le stade antérieur à la vente : étude de marché, publicité, expositions, etc…
 le stade de la vente proprement dite : commissions des représentants, charges
afférentes aux locaux affectés à la vente, etc…
 le stade postérieur à la vente : livraisons, facturations, etc…
2/ Composantes
a/ Les charges directes
Ce sont des charges qui peuvent être rattachées à un produit déterminé : certains transports ou
manutentions, publicité ou promotion des ventes spécifiques à un produit, commissions
versées aux représentants, etc…
En comptabilité financière, ces charges figurent en charges de personnel ou en services
extérieurs.
b/ Les charges indirectes
Ces charges qui ne concernent pas un produit déterminé sont regroupées dans les centres de
distribution. Généralement plus importantes que les charges directes, elles constituent souvent
l’ensemble du coût de distribution. Dans ce cas, il est inutile de déterminer un coût de
distribution ; le centre de distribution est alors directement réparti entre les coûts de revient.
Les types d’analyses évoqués ci-dessus peuvent guider le choix des centres d’analyse. Outre
la direction commerciale, ils doivent couvrir les fonctions :

75
* de préparation des ventes (analyse des marchés, publicité, tarifs et catalogues, devis,
notices, formation du personnel commercial, etc…)
* d’exécution des ventes (prise de commandes, facturation, surveillance des délais de
livraison et de paiement, etc…)
* de stockage et de livraison (magasin, conditionnement, acheminement)
* de service après-vente (entretien, réparations, gestion des pièces de rechange, garantie).

Remarque : Pour les centres de distribution, il est parfois délicat de trouver une unité d’œuvre
physique représentative de l'activité du centre. On aura alors recours à un taux de frais.

II/ Les autres coûts hors production (coûts annexes)


Dans l’objectif de ne pas inclure dans la valeur des stocks des charges à caractère trop
général, on a définit des charges « hors production », autres que le coût de distribution, qui
doivent également être imputées non aux coûts de production mais aux coûts de revient. Ces
charges apparaissent dans plusieurs centres d’analyse.
Il s'agit notamment des frais des services juridiques, administratifs, financiers, informatiques,
de la planification et du contrôle de gestion, de la recherche fondamentale,..
Ils seront imputés aux coûts de revient des produits à l'aide d'un taux de frais conventionnel.

1/ Administration générale
Ce sont des charges communes à l’ensemble de l’unité économique constituée par
l’entreprise. Elles recouvrent les coûts résultant :
* de la direction générale et des services centraux ;
* de la prévision et du contrôle de gestion ;
* de la comptabilité générale et analytique ;
* des communications générales (courrier, téléphone, etc…)
* des services généraux d’informatique.

2/ Gestion financière
Ce sont des charges liées à la recherche de capitaux propres ou empruntés et à leur gestion (y
compris la gestion de trésorerie). Il s’agit de charges de personnel, de charges de
fonctionnement et de charges financières.

76
3/ Autres frais
Ce centre rassemble éventuellement des charges incorporables qui ne trouvent pas place dans
d’autres centres. Il peut s’agir des charges ayant trop peu d’importance pour être traitées dans
un centre spécifique ou de certaines dotations aux provisions et aux amortissements.

Section IV/ Le coût de revient


Le coût de revient d’objets ou de prestations de services représente tout ce qu’ils ont coûté au
cours du cycle d’exploitation, lorsqu’ils ont atteint le stade final, distribution incluse.

* Pour une entreprise industrielle :

Coût de revient = Coût de production des produits vendus + coût de


distribution + coût annexe

* Pour une entreprise commerciale :

Coût de revient = Coût d’achat des M/ses vendus + coût de distribution


+ coût annexe

Nous insistons sur le fait qu’il s’agit du coût de revient des produits vendus. En conséquence,
en présence des stocks, il est essentiel de ne pas prendre comme composante le coût de
production des produits finis pendant la période (ou le coût d’achat des marchandises achetées
pour une entreprise commerciale) mais celui des produits vendus, ce qui nécessite une
évaluation des sorties de stocks.

Section V/ Cas des emballages


1/ Emballages perdus
Ils sont livrés aux clients avec les produits et ne pouvant pas être repris par l’entreprise, d’où
leur nom.
a/ Evaluation : Ces emballages sont généralement achetés, mais ils peuvent parfois être
produits par l’entreprise elle-même. S’ils sont achetés, l’évaluation se fera au coût d’achat et

77
dans le cas contraire au coût de production. Dans les deux cas, une fiche de stock doit être
tenue, si ces emballages sont stockables.
b/ Imputation du coût des emballages : Deux cas sont possibles :
* 1er cas : Les produits sont emballés avant d’être stockés : le coût des emballages est affecté
aux coûts de production des « produits finis conditionnés ».
Exemple : Boissons mise dans des bouteilles en plastique ; yaourt mis dans des pots.
* 2ème cas : Les produits ne sont emballés qu’au moment de la vente : le coût des emballages
est alors affecté aux coûts de distribution des produits concernés.
Exemple : Un produit mis en caisses cartonnées afin d’être distribué.

2/ Emballages récupérables
Ces emballages sont consignés, loués ou prêtés aux clients : ils peuvent être provisoirement
conservés par ces derniers, mais ils demeurent toujours à la propriété de l’entreprise sauf en
cas de cession.
a/ Evaluation : Ils sont évalués, comme les emballages perdus, soit au coût d’achat, soit au
coût de production.
b/ Traitement du coût des emballages : Cette catégorie d’emballage est considérée comme
une entité indépendante du produit. Donc, leur coût ne peut être imputé au coût des produits.
Si ces emballages sont stockables, il sera opportun de tenir des comptes de stock afin de gérer
leurs entrées et sorties.

Section VI/ Intérêt et limites de la méthode du coût complet


La méthode des coûts complets permet de connaître le résultat dégagé par produit, et ainsi de
mesurer la rentabilité de chacun des produits fabriqués par l'entreprise. On peut ainsi suivre
l'évolution des coûts de revient et résultats par famille de produit, à condition que le niveau
d'activité demeure sensiblement constant.
La méthode des coûts complets est cependant lourde et complexe à mettre en oeuvre. Elle
nécessite tout d’abord de sélectionner les charges incorporables issues de la comptabilité
financière, puis d'opérer une sélection entre les charges directes et indirectes. Les clés de
répartition choisies sont souvent arbitraires. Selon la clé choisie, le coût de revient peut être
considérablement modifié. Cette variation est d'autant plus importante que le niveau des
charges indirectes est élevé, ce qui correspond à une tendance aujourd'hui dans les grandes
entreprises.

78
Intérêt de la méthode des coûts complets
• On obtient des informations complètes permettant le pilotage de l’activité :
- détermination du prix de vente, des devis…
- analyse d’écart, et comparaison entre deux produits, usines, ateliers, magasins de stockages,
filiales
- connaissance du coût complet du produit, et ce aux différentes phases d’élaboration et de
distribution du produit.
• Elle permet une vérification comptable, par le bouclage avec la comptabilité générale, d’où
une grande sécurité méthodologique.

Limite de la méthode des coûts complets


• Logique de l’offre, fondée sur l’analyse des moyens de production, et non sur la demande du
client : la décomposition est calquée sur la structure de la société, de la production…
• Absence de prise en compte du changement : elle suppose une stabilité des méthodes de
production ; elle est peu adaptée aux nouveaux produits.
• Pas de référence au volume d’activité : or en raison des charges fixes, le coût unitaire varie
avec le niveau de l’activité.
• C’est une méthode lourde et complexe.

Conclusion : l’étude de la variabilité des charges est le point de départ de plusieurs autres
méthodes de calcul des coûts (coûts partiels, imputation rationnelle) et permet de calculer et
d’analyser les indicateurs de gestion qui en découlent (M/CV et SR)

79
CHAPITRE VI : LA METHODE DE L’IMPUTATION
RATIONNELLE DES CHARGES FIXES

Nous avons vu dans les chapitres précédents que les charges incorporables aux coûts de la
CAG peuvent être divisées en charges directes et charges indirectes. Ce même ensemble des
charges peut également être divisé en charges variables et charges fixes (charges de structure).

Quelque soit le niveau de production et pour une structure donnée, les charges fixes ne
peuvent être réduites : elles sont supportées pour leur montant total par l’entreprise. Pour cette
raison, le coût de production ou de revient de chaque unité produite est modifié lorsque
l’activité de l’entreprise évolue.

La méthode de l’imputation rationnelle des charges fixes a pour objet d’éliminer l’incidence
des charges fixes sur le coût total de chaque produit lorsque le niveau de production ou
l’activité de l’entreprise varie anormalement.

Section 1/ Incidence du niveau d’activité sur les coûts et prix de revient


Pour le calcul des coûts complets, on prend généralement en considération quelque soit le
niveau d’activité, la totalité des charges fixes relatives à une activité normale (activité
courante et habituelle)1.
Toutefois, l’activité réelle de l’entreprise est souvent différente de l’activité normale 2. A ce
titre, le niveau des charges fixes à imputer doit correspondre au niveau de l’activité réelle afin
de donner des coûts unitaires constants et indépendants du niveau d’activité. Ainsi, la
neutralisation de l’effet du niveau d’activité est l’objectif même de la méthode de l’imputation
rationnelle qui trouve sa justification à travers cet exemple :

1
Le niveau de production ou d’activité normal pourrait être obtenu par référence au passé, en se fondant sur les
prévisions, ou en considérant la capacité de production dans les conditions normales du travail.
2
Le niveau d’activité ou de production d’une entreprise n’est que très rarement régulier. Il est généralement
tributaire des commandes des clients, il évolue en fonction de la conjoncture économique, de la mode, de la
concurrence, des niveaux des prix, etc…

80
* Illustration 1
L’entreprise « Behia » fabrique et commercialise des tables. Sa capacité mensuelle normale
est de 50 unités.
- Les charges fixes prévues pour cette production sont de : 7 800 D
- Les charges variables unitaires 340 D
La production réelle a été comme suit pendant les trois premiers mois de l’année 20N.

Charges Production réalisée


Janvier : 50 u Fevrier : 60 u Mars : 40 u
Variables
Fixes (de structure)
Totales
Coût variable unitaire
Coût fixe unitaire
Coût de production unitaire

Nous remarquons que :


 Lorsque le niveau d’activité augmente (le nombre d’unités produites augmente), le coût
fixe unitaire diminue puisque la charge fixe totale (exemple : amortissement), sera répartie sur
plusieurs unités.
 Lorsque le nombre d’unités produites diminue, le coût fixe unitaire augmente puisque la
charge fixe totale, sera répartie sur peu d’unités.
 Le coût variable unitaire est constant quelque soit le niveau d’activité.
 Lorsque le nombre d’unités produites augmente (respectivement diminue), le coût de
production unitaire diminue (respectivement augmente) puisque les coûts fixes par unité
diminuent (respectivement augmentent).

Il se montre donc que le coût unitaire d’une table fluctue d’un mois à un autre et sa variation
tient uniquement à un changement du niveau d’activité. Cette variation a des conséquences
sur les prix à proposer sur le marché si l’entreprise veut garder sa marge bénéficiaire
constante (prix fluctue d’un mois à un autre).
Pour éviter les fluctuations du coût unitaire en neutralisant l’incidence des variations
d’activité sur ces coûts, la méthode de l’imputation rationnelle préconise une imputation des
charges fixes qui tient compte du niveau d’activité réel. Ainsi, on aura un coût unitaire

81
constant à 496 D/ unité correspondant à l’activité normale et par la suite des prix plus ou
moins stables.

Section 2/ Principe et mise en œuvre de l’imputation rationnelle


La méthode de l’imputation rationnelle repose sur le principe de la distinction fondamentale
entre charges fixes et charges variables. Aucun traitement spécifique n'est prévu aux charges
variables, par contre, les charges fixes seront imputées sur la base d’un coefficient
d’imputation rationnelle (CIR) correspondant au rapport suivant :

Activité Réelle
CIR =
Activité Normale

Ce coefficient peut s’appliquer soit à l’ensemble de l’entreprise soit à une section bien
déterminée (exemple : atelier, production, administration, etc…). D’où on peut avoir autant de
coefficients que de centre d’analyse.
Il est inférieur à 1 en cas de sous-activité (nous parlons de sous-activité, lorsque la production
ou l’activité de l’entreprise est inférieure à son niveau normal), supérieur à 1 en cas de
suractivité (nous parlons de suractivité, lorsque le niveau de production ou d’activité dépasse
celui normalement constaté).
Ainsi, charges fixes imputées = charges fixes réelles x CIR

D’où une différence d’imputation rationnelle égale à :


Ecart d'Imputation = charges fixes réelles - charges fixes imputées

Cette différence est appelée :


- coût de chômage en période de sous-activité (Ecart d'imputation positif) : Dans ce cas,
l’entreprise supporte les coûts d’équipement prévus pour un certain niveau d’activité et qui ne
serve pas parce que la production est insuffisante.
- boni de suractivité en période de suractivité (Ecart d'imputation négatif) : Dans ce cas, des
charges fixes fictives (non réelles) sont imputées au coût.

82
* Application 2
Reprenons l’illustration 1 (la production mensuelle normale est de 50 tables).
Janvier (50u) Février (60u) Mars (40u)
CIR
Charges Différence Charges Différence Charges Différence
imputées d’imputation imputées d’imputation imputées d’imputation
Charges variables
Charges fixes
Total
Coût unitaire
Coût F. unitaire
Coût V. unitaire

Au cours du mois de février (respectivement mars), la production a été supérieure


(respectivement inférieure) à la production normale. Le montant des charges fixes imputées
aux coûts a été supérieur (respectivement inférieur) au montant effectif réel de la période.
Nous dégageons ainsi un boni de suractivité (respectivement coût de chômage) : - 1 560 D =
7800 – 9 360 (respectivement 1 560 D = 7800 – 6 240).

Représentation graphique
Reprenant l’exemple précédent :
Soit Z le niveau d’activité de l’entreprise : Z est le nombre d’unité produite.
 L’équation mathématique représentative du coût de production total avec imputation
rationnelle des charges fixes est donnée par : Coût rationnel = 156 * Z + 340 * Z, sachant que
156 D est le coût fixe par unité, et 340 D est le coût variable unitaire ;
Par conséquent, le coût rationnel = 496 * Z
 L’équation mathématique représentative du coût de production total réel en fonction des
quantités produites est donnée par : Coût complet réel = 340 * Z + 7 800, sachant que 7 800 D
est le montant des charges fixes réelles.

Ces deux équations se représentent graphiquement de la manière suivante :

83
Coûts

Coût rationnel
29 760 coût complet réel
Boni de suractivité
28 200

24 800
21 400

19 840 Coût de chômage


Activité
40u:Sous-A 50u:AN 60u:SurA

D’une façon générale, soit :


CV : charges variables AR : activité réelle
CF : charges fixes AN : activité normale
CVu : coût variable unitaire

Coût réel = CF + CVu * AR (1)


Coût d’imputation rationnelle = CF * AR/AN + CVu * AR (2)
Ecart d’imputation = CF – CF * AR/AN = CF (1-AR/AN) (1 – 2)

Section 3/ Intérêt de l’imputation rationnelle : annulation de l’influence des


charges fixes dans la variation du coût unitaire
Il ne s’agit pas bien entendu de modifier les coûts : l’imputation rationnelle doit permettre de
porter un jugement plus pertinent sur les conditions de l’exploitation, une fois éliminée
l’incidence des variations d’activité.

84
* Illustration 3
Supposons que l’on ait observé, dans une entreprise, les éléments suivants pour les périodes 1,
2 et 3.

Période 1 Période 2 Période 3


Production 1 000 unités A 1 050 unités A 850 unités A
Charges variables 92 000 95 550 75 650
Charges de structure 60 000 60 000 60 000

Sans application de l’imputation rationnelle, on aboutit aux coûts suivants :

Période 1 Période 2 Période 3


Production 1 000 unités A 1 050 unités A 850 unités A
Total des charges
Coût unitaire

On serait tenter d’en tirer la conclusion que les conditions de l’exploitation ont été meilleures
durant les périodes 1 et 2 que durant la période 3.

Avec l’imputation rationnelle, on obtient les résultats suivants :

Période 1 Période 2 Période 3


CIR
Charges Différence Charges Différence Charges Différence
imputées d’imputation imputées d’imputation imputées d’imputation
Charges variables 92 000 95 550 75 650
Charges fixes
Total
Coût unitaire
Coût F. unitaire
Coût V. unitaire

85
Avec l’imputation rationnelle, on voit au contraire que c’est pendant la période 3 que les
conditions d’exploitation ont été les plus favorables.

Après avoir éliminé l’influence de la répartition des charges fixes, on s’aperçoit que les coûts
unitaires ainsi calculés ne sont pas égaux à 152 (coût unitaire normal) durant la 2 ème et 3ème
période. Cela ne peut provenir que d’une consommation non proportionnelle des charges
variables : le coût variable unitaire qui prend successivement les valeurs 92, 91 et 89 n’est pas
fixe. On s’en serait peut-être pas aperçu si l’on avait pas neutralisé l’influence des charges
fixes dans la variation du coût unitaire.
Enfin, la non proportionnalité des charges variables peut s’expliquer, par exemple, par la
variation du prix d’achat de la matière première ou encore des frais d’entretien élevés pour un
matériel saturé.

Section 4/ pratique de l’imputation rationnelle : Application à la répartition


des charges indirectes
I/ Etapes de l’imputation rationnelle
Le fonctionnement de l’imputation rationnelle dans les centres d’analyse peut être décrit
ainsi :
- Ventilation des charges indirectes en fixes et variables.
- Achèvement de la répartition primaire des charges indirectes fixes et variables.
- Mesure de l’activité des centres d’analyse (détermination du nombre d'unités d’œuvre réel et
normal).
- Calcul des CIR de chaque centre.
- Application de l’imputation rationnelle des charges fixes dans tous les centres principaux et
auxiliaires. Ainsi, on va déterminer les charges totales à imputer par centre (quelques soient
fixes ou variables), qui seront l'objet de la répartition secondaire.
- Résoudre les problèmes de répartition secondaire.
- Faire la répartition secondaire.
- Déterminer le coût de l’unité d’œuvre des centres principaux.
II/ Illustration 4
Soit une entreprise comprenant les centres suivants :
 Centres auxiliaires : - gestion du matériel
- prestations connexes

86
 Centres principaux : - atelier A
- atelier B
Pour le mois de juin, les charges indirectes se répartissent de la façon suivante :
- matières consommables 300 (variables)
- charges de personnel 200 (variables) et 400 (fixes)
Les matières consommables concernent :
- la gestion du matériel 50
- les prestations connexes 100
- l’atelier A 80
- l’atelier B 70
Les charges de personnel se répartissent comme suit :
- 10% à la gestion du matériel
- 20% aux prestations connexes
- 40% à l’atelier A
- 30% à l’atelier B
Les centres auxiliaires se répartissent de la manière suivante :
- prestations connexes : 25% à l’atelier A, 75% à l’atelier B ;
- gestion du matériel : 40% à l’atelier A, 60% à l’atelier B.

TAF :
Présenter le tableau d’analyse des charges sachant que l’activité des centres Gestion du
matériel, Prestations connexes, Atelier A, Atelier B se situe respectivement à 80%, 60%,
80%, 120% de leur activité normale.

* Corrigé
Trois méthodes peuvent être proposées pour la construction du tableau d’analyse des charges.
1ère méthode : dédoublement des colonnes de répartition

87
Charges par nature Montants Gestion du Prestations connexes Atelier A Atelier B Différence
matériel d’imputation
rationnelle
Charges Charges Charges Fixes Variables Fixes Variables Fixes Variables Fixes Variables - +
totales fixes variables
Matières consommables
Charges de personnel
Totaux

Coefficient d’IR

IR des charges fixes

Différences d’imputation

Totaux après Répartition


primaire

Répartition secondaire :
* Gestion du matériel
* Prestations connexes

Totaux après répartition


secondaire

2ème méthode : emploi de tableaux annexes par nature de charges


Lorsque le nombre de centres est élevé, la méthode précédente a l’inconvénient de donner un tableau d’analyse complexe et difficilement lisible.
On peut alors procéder de la manière suivante :
* pour chaque catégorie de frais, établir les calculs dans un tableau annexe ;
* reporter sur le tableau d’analyse le montant des charges imputées.

89
Nature des charges : charges de personnel
Sections Charges CIR Charges Charges Ecart
fixes totales d’imputation
Totales Variables Fixes imputables imputées - +
Gestion du matériel
Prestations connexes
Atelier A
Atelier B

Tableau d’analyse
Charges par Montants Centre Centre Centre Centre Ecart
nature gestion du prestations atelier A atelier B d’imputation
Charges Charges Charges matériel connexes - +
totales variables fixes

Matières
consommables
Charges de
personnel

3ème méthode : emploi de tableaux annexes par centre


Centre Gestion du matériel (CIR = 0,8)
Libellés Total Charges Charges totales Coût de
fixes à imputer chômage
Totaux après répartition primaire
Imputation charges fixes

Centre Prestations connexes (CIR = 0,6)


Libellés Total Charges Charges totales Coût de
fixes à imputer chômage
Totaux après répartition primaire
Imputation charges fixes

90
Centre Atelier A (CIR = 0,8)
Libellés Total Charges Charges totales Coût de
fixes à imputer chômage
Totaux après répartition primaire
Répartition secondaire :
40% centre Gestion du matériel
25% centre Prestations connexes

Totaux après répartition secondaire


Imputation charges fixes

Centre Atelier B (CIR = 1,2)


Libellés Total Charges Charges totales Boni de
fixes à imputer suractivité
Totaux après répartition primaire
Répartition secondaire :
40% centre Gestion du matériel
25% centre Prestations connexes

Totaux après répartition secondaire


Imputation charges fixes

Section 5/Avantages et limites de la méthode de l’IRCF


I/ Avantages
C’est une méthode qui permet :
 d’éliminer la variation des coûts due à l’incidence des charges fixes en cas d’une variation
du volume d'activité, et
 de donner des meilleures informations sur l’origine de la variation des coûts.

II/ Limites
 Le niveau d’activité normale n’est pas facile à déterminer,
91
 l’imputation rationnelle des charges fixes est lourde et complexe à mettre en oeuvre
parallèlement à la méthode des sections homogènes, et
 l’évaluation des entrées en stock des produits finis n’est pas réelle. En effet, elles seront
sous-évaluées en cas de sous-activité (puisqu'on retranche une part des charges fixes du coût
total) et sur-évaluées en cas de suractivité (puisqu'on ajoute une somme de charges fixes au
coût total).

92
CHAPITRE VII : LA METHODE DES COUTS VARIABLES OU
« DIRECT COSTING »

L’analyse des coûts par la méthode des coûts complets garde toujours un aspect statique. En
effet, cette méthode ne fait pas référence au volume de production ou de vente (niveau
d’activité). C’est grâce à l’analyse des coûts en fonction de leur variabilité que l’on pourra
acquérir une vision dynamique sur les manières dont les résultats ont été obtenus.

La méthode des coûts variables constitue une méthode de gestion plutôt qu’une méthode de
calcul des coûts. Elle permet de calculer par exemple, des marges par produit montrant, ainsi,
la contribution de chacun d’eux à la formation du résultat.

Section 1/ La méthode des coûts variables


I/ Bases de la méthode des coûts variables
Les coûts peuvent être complets ou partiels, selon qu’on y incorpore tout ou une partie des
charges de la comptabilité financière (avec prise en compte des différences d’incorporation).

Nous avons vu jusqu’à présent, que les méthodes des coûts complets et de l’imputation
rationnelle des charges fixes, consistent à intégrer l’ensemble des charges, déclarées
incorporées, dans le coût d’un produit.

Par ailleurs, nous avons distingué les charges variables et les charges fixes. Cette
classification est fondée sur le comportement des charges en cas de variation du niveau
d’activité :
* Les charges variables ou opérationnelles sont celles qui varient avec le niveau d’activité.
Cette dernière peut être mesurée par le volume de production, de vente ou par le chiffre
d'affaires.
* Quant aux charges fixes ou de structure, elles ne varient pas dans une structure donnée et
pour une période de temps relativement courte.

93
La méthode des coûts variables consiste à ne prendre en compte dans le coût de chaque
produit que des charges variables. C’est pourquoi on considère que cette méthode appartient à
la famille des méthodes de coûts partiels.

Ch. Variables Ch. Fixes


Ch. Directes M 1ère, MOD
Ch. Indirectes MO Ind.

Les charges qu’on doit prendre en considération sont donc les charges variables directes et
indirectes (charges en grisé).

Comme l’imputation rationnelle, cette méthode fournit des coûts unitaires sur lesquels les
variations de niveau d’activité n’ont pas d’incidence.
Par ailleurs, avec cette méthode, on ne calcule pas des coûts de revient complets par produits
fabriqués et vendus, on évite ainsi une répartition arbitraire des charges de structure.

Remarque : dans la terminologie anglo-saxonne, souvent utilisée en gestion, la méthode est


dénommé « direct-costing ». Il convient de bien noter que « direct » doit ici être traduit par
« variable » et non par « direct ».

L’étude des charges variables et leur analyse par produit permettent de dégager des marges
sur coûts variables par produits. Leur somme constitue la marge sur coûts variables globale de
l’entreprise et sa confrontation avec les charges fixes permet de dégager le résultat.

La méthode s’ordonne donc conformément au schéma suivant :

94
Produit I Produit II Produit III

C1 C2 C3
Chiffres d’affaires : Ci
Charges variables : Vi
V1 M1 V2 M2 V3 M3
Marges/ Coûts var : Mi

M1 + M2 + M3 Marge/ coûts
variable globale : Σ Mi

Charges fixes :F
F R
Résultat :R

Mi = Ci – Vi ; R = Σ Mi - F

D’où on définit un taux de marge = M/CV


CA

Interprétation :
 Si le chiffre d’affaires d’un produit couvre ses charges d’activité (variables), alors il
génère une marge positive ou nulle.
 Une marge positive contribue à la couverture des charges fixes.
 Le résultat ne peut être bénéficiaire que si la somme de toutes les marges dépasse la
totalité des charges fixes.
 Le taux de marge exprime le pourcentage du chiffre d’affaires qui contribuerait à la
couverture des charges fixes.

Faisons l’hypothèse simplificatrice que les charges variables sont proportionnelles au chiffre
d’affaires. Désignons par a le coefficient de proportionnalité.
Pour un chiffre d’affaires donné X, on peut écrire :

95
Chiffre d’affaires Y1 = X
Charges variables Y2 = aX
Marge sur coût variable Y3 = X – aX
Soit Y3 = (1 – a) X
Ou Y3 = a’ X avec a’ = 1 – a

Dans ces équations a = charges variables / chiffre d’affaires


et a’ = marge sur coût variable / chiffre d’affaires
Schématisation de la marge sur coût variable
Coût complet

Coût
variable
Chiffres
d’affaires
Coût fixe
Marge
Sur coût
variable
Résultat

II/ Etapes de la méthode des coûts variables


* 1ère étape :
- Ventilation préalable des charges de la période en charges fixes et charges variables.
- Ventilation des charges variables en charges directes et indirectes.
* 2ème étape : Affectation des charges variables directes aux coûts des produits.
* 3ème étape : Répartition des charges variables indirectes entre les centres d’analyse.
* 4ème étape : Imputation des frais des centres aux coûts des produits concernés en fonction
des unités d’œuvre consommées par chaque produit.
* 5ème étape : Calcul des marges sur coûts variables par produits.
* 6ème étape :
- Imputation des charges de structure au compte de résultat analytique.
- Calcul du résultat global.

96
III/ Pratiques de la méthode des coûts variables : prise de décision
Nous verrons dans ce qui suit, à travers une application, l’utilité de la mise en œuvre de la
méthode des coûts variables.

Illustration 1
La société ELLE est spécialisée dans la confection des vêtements en jersey. Pendant le
premier trimestre de l’année N, elle a fabriqué et vendu deux types d’articles.

Quantité fabriquée Quantité vendue Prix de vente unitaire


Article A (robes) 7 500 7 200 450
Article B (pull-overs) 15 000 14 000 125

Les stocks initiaux des deux articles étaient nuls en début de semestre.
La répartition des charges entre les produits conduit au tableau suivant :
Coût unitaire de Coût variable Charges fixes de Charges fixes
production unitaire de production d’administration
distribution
Article A 250 20 1 000 000 400 000
Article B 60 5 450 000 200 000

TAF :
Calculer le résultat selon deux méthodes.

1ère méthode : coûts complets et résultats


A B Total
Quantités Coût Montant Quantités Coût Montant
unitaire unitaire
Coût variable de
production
Charges fixes de
production
Coût de production des
produits fabriqués

Coût de production des


produits vendus
Coût variable de
distribution
Administration
Coût de revient
Chiffres d’affaires

Résultat 0

97
Le produit A apparaît déficitaire ; mais en conclure qu’il conviendrait d’arrêter sa fabrication
serait prématuré. En effet, un certain volume de charges fixes absorbé actuellement par le
produit A devrait alors être imputé au produit B.

2ème méthode : coûts variables et marges sur coûts variables


A B Total
Quantités Coût Montant Quantités Coût Montant
unitaire unita
ire
Coût variable de
production des
produits vendus

Coût variable de
distribution

Coût variable

Chiffres d’affaires

Marge sur coût


variable

Taux de marge sur


coût variable

Charges fixes

Résultat

1/ Débouchement sur des indices de gestion

Ces indices sont essentiellement, le seuil de rentabilité, la marge de sécurité et le levier


opérationnel. Ils seront développés dans la deuxième partie de ce chapitre (modèle du seuil de
rentabilité).

2/ Prise de décision
La notion de marge sur coût variable joue un rôle important dans l’orientation et la gestion
des entreprises.

a/ Maintien ou abandon d’une fabrication


Le produit A, déficitaire quand on calcule les coûts complets, dégage cependant une marge
sur coût variable de 1 296 000 D.

98
Supprimer la fabrication et la vente de ce produit réduirait le résultat global de 1 296 000 D, si
les charges de structure n’étaient pas modifiées.
A court terme, l’entreprise a donc intérêt à maintenir cette fabrication.

b/ Montant maximal de remise à accorder


Le coût variable permet aussi de répondre à des questions du type : quel montant maximal de
remise peut-on accorder à un client sur une commande supplémentaire ?
Tant que le prix de vente reste supérieur au coût variable, la marge dégagée contribue à
l’accroissement du résultat global si les charges de structure sont vraiment fixes.

c/ Détermination de la combinaison optimale de production


Exemple :
L’entreprise ZED fabrique deux produits A et B.

A B
150 85
Prix de vente

Charge variable 90 60
Charge fixe 2 500

La production de A et B nécessite :
 A : 3 heures machine et 2 heures de MOD.
 B : 1 heure machine et 2,5 heures de MOD.
La problématique consiste à chercher les quantités de A et B qui permettent de maximiser la
M/CV globale.
Sachant que : Le volume maximal d’heure machine 10 000 h.
Le volume maximal de l’heure de MOD 15 000 h.
La résolution de ce problème se traduira par le programme linéaire suivant :

Max 60 QA + 25 QB

S/C 3 QA + QB < 10 000 h

2 QA + 2,5 QB < 15 000 h

99
Remarque : dans les exemples qui précèdent, on a raisonné à niveau constant de charges de
structure, en se plaçant dans une optique de gestion à court terme.
Le coût variable apparaît ainsi comme un outil pertinent pour la gestion à court terme de
l’entreprise.

3/ Coûts variables et résultats


En coûts complets, le résultat calculé dans notre exemple (illustration 1) était de 156 000. En
coûts variables, il n’est que de 86 000. Cette différence de 70 000 entre les deux résultats est
liée à l’évaluation de la production stockée.

En coûts complets, l’évaluation du stock final est la suivante :


300 articles A à 383,33 = 115 000
1 000 articles B à 90 = 90 000
Total = 205 000

En coûts variables, elle est :


300 articles A à 250 = 75 000
1 000 articles B à 60 = 60 000
Total = 135 000

La différence est bien de 70 000. Elle correspond au montant de charges fixes incluses dans la
production stockée.

Ces deux résultats différents proviennent de deux prises en compte différentes des charges de
structure :
 En coûts complets, on considère que les charges de structure (de production) sont
attachées aux produits ; par le biais donc de la production stockée, celles attachées aux
stocks sont transférées d’une période sur l’autre ;
 En coûts variables, les mêmes charges de structure sont rattachées à la période ; elles
doivent donc être absorbées en totalité par le résultat de la période.

100
En comptabilité financière, c’est la première conception qui doit être retenue. L’entreprise qui
tient sa comptabilité analytique en coût variable ne peut donc se passer d’un calcul parallèle
en coûts complets pour évaluer ses stocks de fin d’exercice.
IV/ Avantages et limites de la méthode des coûts variables (Direct-Costing simple)
1/ Les avantages de la méthode du DCS
 Les coûts variables sont plus fiables et plus précis que les coûts complets.
 Les coûts variables unitaires ne sont pas affectés par la variation du niveau d’activité.
 Les coûts variables permettent de mieux mesurer l’efficacité des centres de
responsabilité.
 Le raisonnement à partir de la M/CV est indispensable pour certains problèmes tels
que le seuil de rentabilité.

2/ Les limites de la méthode du DCS


 La distinction entre charges fixes et charges variables n’est pas toujours facile.
 Les marges sur coûts variables ne peuvent être déterminées que lorsque il y a vente.
 Difficulté dans l’évaluation des stocks en fin de période puisque seules les charges
variables sont prises en compte au lieu de la totalité des charges. Il faut donc procéder
en fin de période à une revalorisation des stocks au coûts complets.
 Ignorance complète des charges fixes.

Pour être plus efficace, cette méthode doit déboucher sur une méthode plus élaborée des coûts
spécifiques, le Direct-costing évolué.

V/ Méthode du coût variable évolué ou coût spécifique


La méthode du coût spécifique ou Direct-Costing évolué constitue une évolution de la
méthode du Direct-Costing simple.

La méthode du coût variable évolué est une méthode comptable qui incorpore aux coûts, non
seulement les charges variables mais aussi les charges fixes spécifiques (qui peuvent être
affectées sans arbitraire). Les charges fixes communes à plusieurs produits ou activités restent
seules exclues des coûts.

Dans notre schéma, les charges retenues sont les suivantes :

101
Ch. Variables Ch. Fixes
Ch. Directes
Ch. Indirectes
Les marges ainsi dégagées sont appelées marges sur coûts spécifiques.
La méthode s’ordonne donc conformément au schéma suivant :

Produit I Produit II Produit III

C1 C2 C3
Chiffres d’affaires : Ci

Charges variables : Vi
V1 M1 V2 M2 V3 M3
Marges/ Coûts var : Mi

f1 m1 f2 m2 f3 m3
Ch. fixes spécifiques : fi
et marges sur coûts
spécifiques : mi

Marge/ coûts
m1 + m2 + m3
spécifiques global : Σ m i

Ch. fixes communes : F’


F’ R
Résultat :R

Mi = Ci – Vi ; mi = Mi – fi ; R = Σ mi – F’

102
Schématisation de synthèse

Coût variable Charges


variables

Coût spécifique
Chiffres
Charges fixes d’affaires
spécifiques

Charges fixes
Marge sur coût
communes
variable
Marge sur coût
spécifique
Résultat

Illustration 2

Supposons que dans le cas de la société ELLE, les charges fixes de production puissent être
considérées comme directes ; par contre les charges fixes d’administration sont considérées
comme communes aux deux produits.

103
A B Total
Quantités Coût Montant Quantités Coût Montant
unitaire unitaire
Coût variable de
production des
produits vendus

Coût variable de
distribution

Coût variable

Chiffres d’affaires

Marge sur coût


variable

Charges fixes directes


imputables aux
produits vendus

Marge sur coûts


spécifiques

Charges fixes ind.

Résultat
(1) Sur les 1 000 000 de charges fixes 7 200 / 7 500 sont imputables à la production vendue, soit 960 000, le reste est imputable à la
production stockée.

Remarque : on retrouve le même résultat qu’avec la méthode du coût complet du fait que
l’évaluation des stocks inclut ici les charges fixes de production.

Section 2/ Le modèle du seuil de rentabilité


Le modèle du seuil de rentabilité constitue une application de la méthode des coûts variables.
En effet, il permet de déterminer le chiffre d’affaires à partir duquel l’entreprise commence à
être bénéficiaire. Il permet, également, de se rendre compte du risque d’exploitation,
d’élaborer des prévisions en cas de changement dans les conditions d’exploitation.

I/ Hypothèses
H1 - L’analyse se limite au court terme (une période ne dépassant pas une année : le prix de
vente est supposé fixe).
H2 - Les charges variables unitaires sont fixes CVu, et par conséquent la marge sur coût
variable unitaire est fixe : M/CVu = (Prix de vente unitaire - Coût Variable Unitaire).
H3 - Les charges fixes sont relatives à une structure et une période données.

104
II/ Notion du seuil de rentabilité
1/ Définition
Le seuil de rentabilité appelé encore le chiffre d’affaires critique est « le chiffre d’affaire pour
lequel l’entreprise ne réalise ni perte ni profit ». C’est donc le chiffre d’affaires qui couvre
uniquement la totalité des charges (variables et fixes). Il est dit aussi point mort. Ce dernier
représente la date, dans le courant de la période, à laquelle le seuil de rentabilité est atteint.
Le seuil de rentabilité en volume correspond à la quantité vendue permettant de couvrir la
totalité des charges (variables et fixes).

2/ Détermination du seuil de rentabilité


Le chiffre d’affaires critique peut être déterminé de manière algébrique ou graphique.

a/ Méthode algébrique :
Soit : CA* : le chiffre d'affaire critique
CVu : le coût variable unitaire
PVu : le prix de vente unitaire
X : la quantité vendue
F : les charges fixes
Le seuil de rentabilité est tel que : Chiffre d’affaire = Charges variables + charges fixes
CA* = CVu X* + F
PVu X* = CVu X* + F X* (PVu – CVu) = F X* = F / (PVu – CVu)

X* c'est le seuil de rentabilité en quantité.

De même, CA* le chiffre d'affaire du point mort se calcule ainsi :


CA* = PVu X* = PVu [F/ (PVu – CVu)] = F / [ (PVu – CVu) / PVu] = F / taux de marge

CA* = F / a’

Ou encore, le seuil de rentabilité est tel que : Marge sur coût variable = charges fixes
a’ CA* = F CA* = F / a’

Avec taux de marge a’ = (PVu – CVu) / PVu

105
Exemple : L’entreprise REUSSITE a vendu 20 000 unités à 40 D la pièce. Elle supporte 10 D
de charges variables par pièce vendue et 450 000 D de charges fixes pendant toute l'année.
TAF
Compléter le tableau suivant et déterminer le seuil de rentabilité.
En dinars Par unité En pourcentage
CA
CV
M/CV
F
RESULTAT

b/ Méthode graphique :

Le seuil de rentabilité signifie :


 résultat = 0 ou
 chiffre d'affaires = charges totales ou
 marge sur coût variable = charges fixes ou
Le seuil de rentabilité peut être déterminé graphiquement en représentant l’une de ces trois
équations :
Représentation du résultat en fonction du CA (résultat =0)
Résultat = CA - CV – F = M/CV - F

Résultat = CA x Taux de marge - F

Ainsi, selon les données de l'exemple précédent le Résultat = 0,75 CA – 450 000
D’où la présentation graphique sera :

106
Résultat

R = 0,75 CA - 450

Bénéfice

400 600 800 CA

Perte

450

Donc, si le chiffre d’affaires dépasse 600 mD le résultat est bénéficiaire et s’il est inférieur à
600 mD le résultat est déficitaire.

Représentation du CA et des charges totales (en fonction du CA) :


 CA : Axe du chiffre d’affaires
 Charges totales = CV + F
Ainsi, d'après les données de l'exemple précèdent l'équation donnera :

y1 = Charges totales = (1- taux de marge) CA + F


y2 = CA

c'est à dire : y1 = charges totales = 0,25 CA + 450 000


y2 = CA
CT et CA y2 = CA

bénéfice
600 y 1 = 0,25 CA + 450

450
perte

600 CA

107
Représentation de la M /CV et des charges fixes en fonction du CA :
Le seuil de rentabilité correspond à l'intersection des deux droites suivantes :

y1 = M/CV = taux de marge x CA


y2 = charges fixes

De même en utilisant les données de l'exemple précèdent on a :


M/CV = 0,75 CA
F = 450 000

CF et M/CV

M/CV = 0,75 CA

Bénéfice

450 CF

Perte

600 CA

III/ Mise en œuvre de la notion du seuil de rentabilité


1/ Seuil de rentabilité et temps
Le chiffre d’affaires peut évoluer au cours du temps soit régulièrement, soit irrégulièrement.
Dans ce dernier cas, c’est notamment le cas des entreprises à activité saisonnière. Le seuil de
rentabilité est le même dans l’un ou l’autre cas, mais la date d’atteinte du seuil de rentabilité
est différente selon le cas. Il devient alors intéressant pour l’entreprise de connaître la date à
laquelle elle atteint le point mort, c’est à dire le moment où elle commence à réaliser des
bénéfices.

108
a/ activité régulière
Dans ce cas, la date du point mort peut être déterminée selon la formule suivante :

D = Seuil de rentabilité x 365 / chiffre d'affaires

Illustration 3
La société INFOLINE distribue auprès de revendeurs de la région du Sahel du matériel
informatique importé du Chine. Le coût d’achat représente 60% du prix de revente. Les
représentants sont rémunérés en partie par une commission de 5% sur le chiffre d’affaires.
Les autres charges, d’un montant annuel de 525 000 D, sont des charges de structure.
Pour l’année 20N, l’entreprise a réalisé un gain de 175 000 D.
TAF
1/ Déterminer le chiffre d’affaires et le seuil de rentabilité de la société en valeur (CA
critique).
2/ Déterminer la date du seuil de rentabilité, sachant que les ventes sont régulières durant
l'année.

Corrigé

b/ activité irrégulière
Dans ce cas, il s’agit de calculer le chiffre d’affaires cumulé et de déterminer la date par
interpolation linéaire ou en appliquant la règle de trois.
Illustration 4
Supposons que le chiffre d’affaires de la société INFOLINE pour l’année 200N se soit réparti
de la façon suivante :

109
Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4
300 000 600 000 400 000 700 000
Corrigé
On peut calculer le chiffre d’affaires cumulé et la marge sur coût variable correspondante à la
fin de chaque trimestre :
Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4
Ventes
Chiffre d’affaires cumulé
Marge sur coût variable
cumulée

2/ Seuil de rentabilité et modification des conditions d’exploitation


Illustration 5
Supposons que les 2.000.000 D de chiffre d’affaires de l’année 20N représentent un
maximum dans les conditions actuelles de l’exploitation.
Pour développer ses ventes, la société INFOLINE étudie deux solutions :
 la première consisterait à modifier sa structure (embauches supplémentaires de
personnel commercial), ce qui aurait pour effet de porter le montant des charges fixes
à 770 000 D par an, le taux de marge sur coût variable étant inchangé ;
 la seconde serait de diminuer de 5% le prix de vente, ce qui rendrait les matériels
d’INFOLINE plus compétitifs et permettrait l’accroissement des quantités vendues.
a/ Etude de la modification de structure
Deux questions peuvent être soulevées :
o quelle conséquence la modification de structure a-t-elle sur le seuil de rentabilité ?
o à quelle condition cette modification sera-t-elle rentable ?
Le seuil de rentabilité passe à 770 000 / 0,35, soit 2 200 000 D.
Par rapport à la situation actuelle, la modification ne sera rentable que si le nouveau chiffre
d’affaires X permet d’obtenir un résultat supérieur au résultat actuel de 175 000 D.

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Soit : 0,35 X – 770 000 > 175 000 D, on en déduit X > 2 700 000 D.

b/ Etude du changement du prix


Déterminons le nouveau taux de marge sur coût variable.
Actuellement, pour un prix de 100, le coût variable est de 65.
La baisse de 5% conduit à un prix de 95 pour un coût variable inchangé, soit un taux de marge
de (95 – 65) / 95 = 31,58 %.
Le nouveau seuil de rentabilité serait égal à 525 000 / 0,3158 = 1 662 444 D.
Pour retrouver le bénéfice antérieur (175 000 D), le chiffre d’affaires X à réaliser est donné
par :
0,3158 X – 525 000 = 175 000, soit X = 2 216 593 D.
Cette progression du chiffre d’affaires de 2 000 000 à 2 216 593, soit 10,83% est à réaliser
avec un prix en baisse de 5 % ; le taux d’augmentation des ventes en quantités doit donc être
égal à (1,1083 / 0,95) – 1 = 16,66 %.

IV/ Seuil de rentabilité et risque


Pour une entreprise, le fait d’avoir un chiffre d’affaires (actuel ou prévu) se situant plus ou
moins près du seuil de rentabilité donne une idée du risque qu’elle encourt de se trouver en
déficit.
Deux indicateurs permettent d’évaluer ce risque : la marge de sécurité et le coefficient de
levier opérationnel.

Illustration 6
Considérons les comptes de résultat simplifiés de deux entreprises ayant le même secteur
d’activité, l’habillement.
La première (société A) produit dans ses propres usines l’essentiel de ses ventes. La seconde
(société B) sous-traite une partie de sa production à l’étranger.

Charges variables 15 000 Ventes 25 000 Charges variables 21 000 Ventes 25 000
Charges fixes 8 000 Charges fixes 2 000
Résultat 2 000 Résultat 2 000

25 000 25 000 25 000 25 000

111
TAF
Déterminer le seuil de rentabilité de chaque entreprise, la marge de sécurité, l’indice de
sécurité et le levier opérationnel.
Corrigé

1/ Marge de sécurité et indice de sécurité


La marge de sécurité est égale à la différence entre le chiffre d’affaire et le seuil de
rentabilité : MS = CA - SR
* MS (Société A) : 25 000 – 20 000 = 5 000 D.
* MS (Société B) : 25 000 – 12 500 = 12 500 D.

L’indice de sécurité est défini par le rapport suivant : IS = MS/ CA


* IS (Société A) : 5 000 / 25 000 = 20 % : le CA peut chuter de 20 % sans entraîner une perte.
Ce type de renseignement est très utile pour une entreprise qui prévoit une chute passagère de
son chiffre d’affaires ou envisage de baisser son prix de vente suite à la concurrence.
* IS (Société B) : 12 500 / 25 000 = 50 %
Le niveau de son chiffre d’affaires par rapport au seuil de rentabilité donne à la société B une
position moins risquée que celle de la société A.
Lorsque les charges fixes sont importantes, le point mort est atteint plus tard, même si le
résultat en fin d’année est satisfaisant. L’entreprise est plus fragile en cas de chute du niveau
d’activité.

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