Vous êtes sur la page 1sur 70

REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail - Patrie

RECUEIL DE DOCTRINE
ADMINISTRATIVE FISCALE

MINISTERE DES FINANCES


DIRECTION GENERALE DES IMPOTS
Site Web : www.impots.cm
N° gratuit : 82 00
TABLE DE MATIERES

AVANT-PROPOS..................................................................................................

I - IMPOT SUR LES SOCIETES ................................................................


I-1 Réduction d’impôts par suite de réinvestissement .................................
I-2 Perception des acomptes et précomptes d’impôts.................................
I-3 Imputation des amortissements réputés différés en période déficitaire..............................................................................
I-4 Précompte sur achats et acompte de l'impôt sur le revenu pour les formations sanitaires ..................................
I-5 Fréquence de perception du précompte sur achat dans le circuit économique ..............................................................
I-6 Régime des intérêts sur comptes courants perçus par une entreprise soumise à l’I.S. ..................................................
I-7 Assistance financière .............................................................................
I-8 Notion de créances irrécouvrables .........................................................
I-9 Assujettissement de la Chambre de commerce d’industrie, des mines et de l’artisanat à l’impôt sur les sociétés ..................
I-10 Immobilisation des frais d’entretien et/ou de réparation du matériel...............................................................................
I-11 Conditions de déduction des débours.....................................................
I-12 régime fiscal de l’appel public à l’épargne effectué hors de la DSX ..........................................................................
I-13 Imposition de la production en cours .....................................................
I-14 Retenue du précompte de 1% sur les achats effectués par les Groupes d’initiative commune (GIC)
I-15 Imputation du précompte sur achat sur les acomptes - Assujettissement des entreprises relevant du réel au
précompte
I-16 L’imposition des plus-values réalisées par une SCI ayant opté pour le régime de l’IS
I-17 Amortissement du petit matériel et outillage
I-18 De la déductibilité des charges mixtes
I-19 Régime fiscal de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS)
I-20: Déductibilité des abandons de créances entre société mère et filiale
I-21: Déductibilité des créances irrécouvrables compilation
I-22: Application de la retenue de 10% sur les loyers versés aux SCI soumises à l’IS

II - IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES .....................


II-1 Régime fiscal des compléments de salaires .........................................
II-2 Régime fiscal des compléments d’indemnités de licenciement .............
II-3 Imposition de la rémunération de l’associé dirigeant .............................
II-4 Précompte sur les loyers des stations-service .......................................
II-5 Précisions sur la notion de revenus distribués .......................................
II-6 Imposition des personnels camerounais non diplomates des missions diplomatiques, consulaires et des organisations
internationales ........................................................................................
II-7 Régime fiscal des revenus perçus par les personnels administratifs et techniques des missions diplomatiques et organisations
internationales
II-8 Liquidation de l'IRPP sur les revenus perçus sur une période inférieure à douze mois ................................................
II-9 Imposition des salaires de moins de 62 000 Fcfa ..................................
II-10 Détermination du chiffre d’affaires des exploitants de stations services.....................................................................
II-11 Détermination du chiffre d’affaires des distributeurs de boissons.................................................................
II-12 Compléments de salaires imposables des personnels des universités..................................................................................
II-13 Acompte d’impôt sur le revenu et précompte sur achat pour la livraison des produits pétroliers à l’Etat.......................
II-14 Etalement des revenus exceptionnels .....................................................
II-15 Eclaircissements sur la dotation en carburant servie aux salariés sous forme d’avantages en nature
II-16 Traitement fiscal de la prime de remerciements
II-17 Régime fiscal des traitements et émoluments des personnels de l’Institut International des Assurances
II-18 Régime fiscal des traitements et émoluments des personnels d’instances spéciales de l’ONU
II-19 : Taux du précompte sur achats pour les assujettis du régime du réel
II-20 : Régime fiscal des indemnités versées aux membres des instances décisoires autres que le conseil
d’administration
II-21 : Retenue d’acompte d’IR et du précompte sur achats sur les contribuables relevant de l’impôt libératoire
II-22 : Régime fiscal des rémunérations servies à l’actionnaire majoritaire
II-23 : Caractère libératoire de la retenue de 7,7% applicable aux rémunérations tirées de la vente directe par réseau
II-24 : Soumission des pensions complémentaires de retraite aux prélèvements parafiscaux

III - TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE .......................................................


III-1 Option pour les secteurs distincts d’activités .........................................
III-2 Régime de TVA du transport maritime effectué par les sociétés de droit camerounais ....................................................
III-3 Exonération de TVA des travaux d’analyses et de biologie médicales..
III-4 Régime de TCA/TVA applicable aux opérations de COTCO .................
III-5 Régime fiscal des prêts accordés aux membres des mutuelles ............
III-6 Régime fiscal de la consignation d’emballages récupérables, réutilisables non identifiables .......................................
III-7 Régime fiscal des opérations réalisées par les sociétés d’assurance .........................................................................
III-8 Récupération de la TVA afférente aux créances irrécouvrables .............
III-9 TVA sur cession d’éléments d’actif immobilisé .......................................
III-10 Régime de TVA du remorquage et du lamanage ...................................
III-11 Régime de TVA des services accessoires aux biens et services exonérés ...............................................................
III-12 Régime de TVA des sociétés civiles immobilières .................................
III-13 TVA sur contrats à exécution successive ...............................................
III-14 TVA sur les commissions perçues sur les transferts de fonds en provenance de l'étranger ........................................
III-15 Déduction de la TVA ayant grevé l'acquisition de biens
III-16 Retenue à la source de TVA sur les factures de vente aux contribuables soumis à l'impôt libératoire .................................
III-17 Déduction de la TVA ayant grevé des biens importés et réexportés en l’état ..............................................................
III-18 Mise à disposition de marchandises en vue de la vente ........................
III-19 Régularisation de la TVA d’amont suite à avarie ....................................
III-20 Retenue à la source de la TVA sur les revenus versés à l’étranger au titre des prestations de service effectuées au
Cameroun.........................................................................
III-21 Imposition à la TVA des locations de parcelles du domaine portuaire ........................................................................
III-22 Imposition des intérêts rémunérant les obligations et dépôts des compagnies d’assurance auprès des établissements de
crédit...................................................................
III-23 Exportation des produits manufacturés avec exonération de TVA.................................................................................
III-24 Clarification de la notion de véhicule de tourisme...................................
III-25 Régime fiscal des semences ..................................................................
III-26 Régime fiscal des intérêts rémunérant les avances en compte courant entre sociétés apparentées ...........................
III-27 Régime fiscal du roaming........................................................................
III-28 Taxation de la viande à la TVA................................................................
III-29 Assujettissement à la TVA de prestations de services à soi-même ........
III-30 Exonération de TVA des opérations liées au trafic international
III-31 La détermination du prorata de déduction en ce qui concerne les exonérations par destination
III-32 Refus de la déclaration de TVA du contribuable pour défaut de validation de son crédit par le DGI
III-33 Droit à déduction de la TVA supportée en amont par un assujetti non résident.
III-34 Exonération de la TVA grevant l’exécution des opérations pétrolières
III-35 La notion de biens et services à usage officiel des missions diplomatiques
III-36 Achat hors TVA de biens et services destinés à l’usage personnel des personnels diplomatiques
III-37 De la TVA sur cession des Caterpillar d’occasion
III-38 Imposition à la TVA des prestations de mises à la disposition des personnels
III-39 Régime de TVA des travaux immobiliers engagés par les missions diplomatiques
III-40 Régime de TVA des opérations de transit inter-CEMAC
III-41 : Exonération de TVA des opérations du Chantier Naval et Industriel du Cameroun
III-42 : Application du taux zéro de TVA aux prestations de service immatérielles utilisées et exploitées à l’étranger
III-43 : Procédure de traitement de la TVA des primes d’assurances des transports publics de voyageurs
III-44 : Exonération de TVA et de TSPP sur les fournitures de biens et les prestations de service se rapportant
directement à l’exécution des opérations pétrolières
III-45 : Régime fiscal des refacturations d’achats
III-46 : Régime de la TVA des prestations accessoires à la vente des billets d’avion sur les vols internationaux
III-47 : Justification du reversement de la TVA pour l’exercice du droit à déduction

IV- TAXE SPECIALE SUR LE REVENU........................................................


IV- 1 Régime de frais de formation versés à l’étranger au regard de la TSR...
IV- 2 Sort de la TSR retenue à la source dans un pays étranger.....................
IV- 3 TSR sur les opérations pétrolières de recherche et de développement ...............
IV- 4 Précisions sur le champ d’application de la TSR.......................................
IV- 5 TSR sur les locations des conteneurs et aux surestaries........................
IV- 6 TSR sur les rémunérations versées en France au titre de la cession ou de la concession logiciels

V – TAXE SPECIALE SUR LES PRODUITS PETROLIERS


V-1 Précisions sur l’exonération de la Taxe Spécial sur les Produits Pétroliers.
V-2 Assujettissement des missions diplomatiques à la Taxe Spéciale sur les Produits Pétroliers (TSPP)

VI - FISCALITE LOCALE..............................................................................
VI- 1 Territorialité de la patente .......................................................................
VI- 2 Notion d’établissement imposable à la patente ......................................
VI- 3 Assujettissement à la patente Import/Export ..........................................
VI- 4 Assiette de la patente et de la licence en cas d’exercice conjoint d’une activité de vente de boisson et d’un autre commerce
VI- 5 Patente des transporteurs .....................................................................
VI- 6 Assiette de la patente des gérants de stations-service ..........................
VI- 7 Assujettissement à la patente d'une activité exercée illégalement ...................................................
VI- 8 Régularisation de la patente ..................................................................
VI- 9 Détermination du chiffre d’affaires des exploitants des distributeurs de boissons hygiéniques ...............................
VI-10 Assujettissement à la patente des sociétés agro industrielles ................
VI-11 Modalités de reclassement à la patente..................................................
VI-12 Exonération de patente des sociétés minières .......................................
VI-13 : Fait générateur des droits d’occupation des parcs de stationnement
VI-14 : Modalités d’émission et de recouvrement de l’impôt libératoire
VI-15 : Précisions de la notion d’aménagements importants soumis aux droits sur le permis de bâtir des travaux de
réfection article C88 du CGI
VI-16 : Modalités de répartition des centimes additionnels émis sur des patentes et licences des entreprises agro
industrielles

VII - ENREGISTREMENT, TIMBRE ET CURATELLE ..................................


VII- 1 Régime fiscal des marchés triennaux ....................................................
VII- 2 Principe du non-cumul de la TVA et des droits d’enregistrement ...........
VII- 3 Régime fiscal de l’acquisition d’un fonds de commerce : TVA ou droits d’enregistrement .................................
VII- 4 Enregistrement des marchés financés par les fonds issus de l'annulation de la dette ...................................................
VII- 5 Opérations soumises aux droits de timbre : lettres de voiture ...............
VII- 6 Droits d’enregistrement sur cession des titres .......................................
VII- 7 Droits d'enregistrement sur les opérations de filialisation ......................
VII-8 Régime fiscal des prêts sur nantissement et sur hypothèque des établissements de micro finance ..................................
VII-9 Enregistrement gratis de la convention de consolidation d’un crédit bancaire..................................................
VII-10 Enregistrement des conventions de visite et de soins à temps partiel .........................................
VII-11 Sortie d’indivision d’un immeuble non bâti ..............................................
VII-12 Précision sur la notion de professionnel de l’immobilier et ses incidences fiscales.....................................................
VII-13 Droits d’enregistrement, de timbre et taxe sur la propriété foncière des missions diplomatiques
VII-14 Exemption des droits d’enregistrement des jugements rendu à une société ayant bénéficié de l’assistance
judiciaire
VII-15 Le contentieux des droits d’enregistrement
VII-16 bénéfice du paiement fractionné des droits d’enregistrement
VII-17 Droits d’enregistrement sur les marchés et commandes publics des sociétés publiques, parapubliques et les
établissements publics à caractère industriel et commercial
VII- 18 Régime applicable à l’acquisition d’un immeuble bâti en zone rurale non viabilisée
VII- 10 Droits de timbre sur les actes passés avec les établissements de crédit
VII- 20 Droits d’enregistrement sur les actes modificatifs du pacte social (cession d’actions/apport de titres)
VII- 21 Droits d’enregistrement des actes sur leurs copies
VII- 22 : Exemption des droits d’enregistrement des jugements rendu à une société ayant bénéficié de
l’assistance judiciaire
VII- 23 : Enregistrement des conventions de concours financiers du FEICOM aux communes
VII- 24 : Enregistrement de la cession d’une unité forestière d’aménagement
VII- 25 : Régime fiscal de l’apport en nature d’un immeuble dans le capital d’une société civile immobilière

VIII- REGIMES FISCAUX PARTICULIERS ...................................................


VIII- 1 Régime fiscal des mutuelles de personnel .............................................
VIII- 2 Régime fiscal des marchés financés par le FED ..................................
VIII- 3 Régime fiscal des conventions de représentations d’armateur .............
VIII- 4 Régime fiscal des apports partiels d’actifs ............................................
VIII- 5 Application des régimes privilégiés du Code des Investissements ..............................................................................
VIII- 6 Régime fiscal de la cession des dettes titrisées de l'Etat .......................
VIII- 7 Régime fiscal des associations à but non lucratif ..................................
VIII- 8 Régime fiscal des établissements de microfinance ...............................
VIII- 9 Régime fiscal des réévaluations libres d'actifs .......................................
VIII-10 Régime fiscal applicable aux distributeurs de cartes de recharge téléphonique .......................................................
VIII-11 Immatriculation des entreprises ayant leur siège à l’étranger ................
VIII-12 Régime fiscal des sociétés de capital- risque .........................................
VIII-13 Régime fiscal des sociétés civiles immobilières ......................................
VIII-14 Régime fiscal des groupements d’intérêts économique .........................
VIII-15 Régime fiscal des organismes de prévoyance sociale
VIII-16 Traitement fiscal des gérants de stations service
VIII-17 Régime fiscal des consultants internationaux non résidents
VIII-18 : Cumul entre le régime du réinvestissement et ceux du Code des Investissements
VIII-19 : Prorogation des avantages du secteur boursier

IX - PROCEDURES FISCALES ......................................................................


IX-1 Portée de la vérification des périodes prescrites ...................................
IX-2 Champ d’application de l’abus de droit ..................................................
IX-3 Champ d’application des avis à tiers détenteurs ....................................
IX-4 Application de la Loi Fiscale dans le temps ...........................................
IX-5 Du défaut d’envoi de l’avis de vérification accompagné de la Charte du contribuable
IX-6 Du non respect de la date des travaux prévue dans l’avis de vérification
IX-7 De la transformation du contrôle sur pièces en vérification de comptabilité
IX-8 De la durée des travaux sur place au-delà du délai légal
IX-9 Du délai de la notification des redressements
IX-10 Du délai de production par le contribuable de ses observations à la notification des redressements
IX-11 De la notification de la réponse aux observations au-delà du délai légal
IX-12 De l’absence de procès-verbal de rejet de comptabilité dans une procédure de taxation d’office
IX-13 De la non constatation des faits matériels sur procès verbal
IX-14 Du traitement spécifique des justificatifs
IX-15 Du défaut de motivation des redressements
IX-16 De la motivation des sanctions de mauvaise foi
IX-17 De l’application des pénalités en cas d’une omission non imputable au contribuable
IX-18 Du choix judicieux du support des impositions
IX-19 La correction des décisions de dégrèvement irrégulières
IX-20 La question du sursis de paiement en matière gracieuse

COMITE DE REDACTION.................................................................................
AVANT-PROPOS

Les sources du droit fiscal sont constituées de textes législatifs et règlementaires, de la


jurisprudence, mais également de la doctrine. Cette dernière n’est pas toujours accessible ou
tout au moins disponible, car étant disséminée dans plusieurs instruments.

Dans un souci de modernisation, de simplification des procédures et de communication, il s’est


avéré indispensable de rassembler dans un seul document les positions de l’Administration sur
diverses questions d’ordre fiscal, comme cela est fait dans d’autres pays.

Cet effort de clarification se fait au moyen de circulaires interprétatives et autres instructions


prises exclusivement par le Ministre en charge des Finances ou le Directeur Général des Impôts.
Leur vocation est de rendre les dispositions fiscales accessibles au plus grand nombre.

Par ailleurs, à l’occasion des multiples sollicitations dont elle est l’objet, l’administration fiscale fait
connaître sa position sur certains points dont l’application peut poser des difficultés.

La doctrine fiscale ainsi définie, est opposable à l’administration, c'est-à-dire que tout
contribuable peut s’en prévaloir. Il est donc nécessaire qu’elle soit largement diffusée.

Le présent recueil de doctrine fiscale, mis à jour au 1er janvier 2011 vise non seulement à faire
connaître les positions de l’Administration sur diverses questions d’ordre fiscal, mais également à
faciliter l’accès à une meilleure information. Sa publication s’inscrit dans la politique de
transparence et de garantie des droits des usagers du service public prônée par les autorités.

Le Directeur Général des Impôts

Alfred BAGUEKA ASSOBO


THEME I

IMPOT SUR LES SOCIETES

I - 1 Réduction d’impôts par suite de réinvestissement – Non-cumul avec d’autres régimes de faveur

L’Administration fiscale a été interpellée sur la possibilité d’un cumul entre les avantages fiscaux octroyés par des
régimes dérogatoires issus du Code des Investissements et celui de la réduction d’impôt par suite de
réinvestissement.

Y faisant suite, il a été clarifié qu’en fait ce dernier régime contenu dans le Code Général des Impôts, est issu du
Code des Investissements et qu’en application des dispositions de l’article 32 de l’Ordonnance n° 94/003 du 24
janvier 1994 complétant et modifiant l’Ordonnance de 1990 portant Code des investissements, tout cumul des
avantages entre les différents régimes spéciaux dudit Code est interdit.

Ainsi, seules les entreprises exerçant sous le régime du droit commun ou dont le régime spécial est arrivé à
expiration sont éligibles au régime du réinvestissement.

Toutefois, les entreprises éligibles aux mesures fiscales dérogatoires du secteur boursier, peuvent bénéficier de
l’application du régime de réduction d’impôt par suite de réinvestissement pour autant qu’elles remplissent les
conditions de fond et de forme y relatives.

(Lettres n°s 0635/MINIFI/DGI/LC/L du 17 février 2011, 4062/MINEFI/DI/LC/L du 15 février 2002 ;


5157/MINEFI/DI/LC/L du 30 mai 2002 et Circulaire n°004/MINEFI/DGI/LC/L du 25 janvier 2007)

I - 2 Perception des acomptes et précomptes d’impôt sur les sociétés – Différence avec le minimum de
perception

Réagissant à un problème de distinction entre les notions d’acompte et précompte d’une part et, de minimum de
perception d’autre part, l’Administration fiscale a apporté les clarifications ci-après :

En vertu des articles 21 et suivants du Code Général des Impôts, le précompte sur les achats et importations des
commerçants et les acomptes mensuels d’impôt sur les sociétés (IS) sont des modalités de perception dudit impôt.
Ils ont pour but notamment d’alléger en fin d’exercice, la charge fiscale des contribuables soumis à l’impôt sur les
sociétés et de sécuriser les recettes fiscales.

Toutefois, les modalités de perception de l’IS sus mentionnées ne sauraient être confondues avec le minimum de
perception, qui est l’impôt dû soit par les entreprises déficitaires soumises à l’IS, soit par les entreprises dont l’impôt
dû par application du taux de l’IS est inférieur à celui qui résulterait de l'application du taux de 1 % à la base de
référence telle que définie à l'article 23 dudit Code.

En conséquence, demeurent redevables des acomptes et précomptes d’impôt sur les sociétés, les exportateurs de
produits de base, les entreprises en situation de crédit d’impôt sur les sociétés, les entreprises exemptées du
minimum de perception, les entreprises ayant bénéficié d’une réduction d’impôt par suite de réinvestissement ou
encore les entreprises pour lesquelles l’impôt dû est inférieur à 1% du chiffre d’affaires.

Bien entendu, les prestataires de services et les industriels au régime du réel ne sont pas soumis au précompte pour
les achats et importations des biens destinés à leur propre exploitation.

(Lettres n°s 7447/MINFI/DI/LC/L du 18 novembre 2002, 0137/MNIFI/DI/LC/L du 13 janvier 2003 ;


4902/MINEFI/DI/DFS/CFFA du 24 octobre 2003 ; et 3373/MINFI/DI/LC/L du 24 juin 2004)

I - 3 Amortissements réputés différés en période déficitaire – Modalités d’imputation – Report

L’application des dispositions relatives au régime fiscal des amortissements réputés différés en période déficitaire
n’est pas sans poser de difficultés dans la pratique, tant la notion demeure floue dans l’esprit des praticiens et les
modalités d’imputation souvent non maîtrisées. L’Administration fiscale a donc été amenée à apporter des précisions
sur ces aspects.
a) La notion d’amortissements différés

Il convient de faire au préalable une distinction entre les amortissements différés et les amortissements réputés
différés en période déficitaire (ARD). Les amortissements différés sont ceux qui correspondent à la totalité ou à une
fraction des dotations annuelles normales des amortissements et qui n’ont pas été comptabilisées à la clôture de
l’exercice, que celui-ci soit bénéficiaire ou déficitaire. Dans ce cas, l’article 7 D du CGI proscrit la déduction ultérieure
de telles dotations irrégulièrement différées.

Par contre, les ARD sont des dotations qui ont été effectivement et régulièrement comptabilisées au cours d’un
exercice dont le résultat est déficitaire et qu’une entreprise décide d’isoler du déficit ordinaire, afin de les reporter sur
l’exercice ou les exercices bénéficiaires suivants. Ils sont admis en déduction du bénéfice imposable conformément
aux dispositions de l’article 7 susvisé.

b) Conditions d’existence des amortissements réputés différés

La faculté de constituer des ARD est une décision de gestion de l’entreprise. Cette décision de gestion implique que
les dotations d’amortissement considérées soient d’une part mentionnées séparément dans le tableau 10 des
amortissements, et d’autre part fassent l’objet d’une inscription au tableau 22 ligne 04 de la DSF OHADA de
l’exercice en cause.

C’est cette opération qui subordonne le report des ARD sur le ou les résultats bénéficiaires des exercices suivants.

c) Report et imputation des amortissements réputés différés

S’agissant du report, il y a lieu de relever qu’en application des dispositions de l’article 12 du CGI, seuls les déficits
ordinaires sont reportables dans la limite d’un délai de prescription de quatre ans à compter de l’exercice qui suit
l’exercice déficitaire. Les ARD, encore appelés déficits privilégiés, sont reportables sans limitation de délai après leur
comptabilisation régulière.

Pour ce qui est de l’imputation, les ARD sont obligatoirement imputés sur les résultats du ou des premiers exercices
qui laissent apparaître un bénéfice suffisant pour y faire face, à la suite des déficits et des amortissements normaux
de l’exercice concerné. Ainsi, leur imputation n’est pas facultative. C’est ce qui ressort des dispositions pertinentes
de l’article 7 D du CGI qui mentionne au rang des charges déductibles, les amortissements réellement
comptabilisés, «y compris ceux qui auraient été antérieurement différés en période déficitaire».

Les ARD non imputés dans ces conditions deviennent des amortissements différés en période bénéficiaire et par
conséquent non déductibles au plan fiscal.

Toutefois, l’entreprise conserve la faculté de les convertir en déficits ordinaires dont le report est limité à 4 ans.
A contrario, si le bénéfice n’est pas suffisant pour que l’imputation puisse être totalement opérée, la part des ARD
non imputée est reportable sur les exercices bénéficiaires suivants, jusqu’à épuisement.

(Lettre n°3330/MINEFI/DI/LC/L du 28 juin 2004)

I - 4 Formations sanitaires – Précomptes sur achats – Acompte de l’impôt sur le revenu

La question a été posée de savoir si les formations sanitaires sont passibles ou non du précompte sur leurs achats
de médicaments et de consommables médicaux au même titre que les entreprises du droit commun.

En réponse, l’Administration fiscale a indiqué que pour autant qu’une formation sanitaire exerçant dans un but non
lucratif et conformément à son objet est reconnue d’utilité publique et présente un intérêt social certain, ses achats
de médicaments et de consommables médicaux ne sont pas considérés comme des actes de commerce, dans la
mesure où ils constituent des compléments indispensables à ses prestations médicales.

Dans le même ordre d’idées, les formations sanitaires présentant les caractéristiques ci-dessus précisées ne sont
pas assujetties à l’Impôt sur les Sociétés.

En conséquence, ces établissements hospitaliers ne sont passibles ni du précompte de 1% sur leurs achats de
médicaments et de consommables médicaux, ni de la retenue de l’acompte d’impôt sur le revenu.
(Lettres n°s 2968/MINEFI/DI/LC/L du 30 novembre 2001 et 4901/MINFI/DGI/LC/L du 02 décembre 2010)
I - 5 Précompte sur achats – Fréquence de perception dans le circuit Economique

De manière récurrente, il s’est posé la question de savoir si un commerçant grossiste est tenu de retenir le
précompte sur achats auprès de ses clients alors même que le producteur et le distributeur ont déjà opéré ce
prélèvement en amont.

Y réagissant, l’Administration fiscale a précisé que le précompte sur achats, conformément aux dispositions de
l’article 21 (3) du CGI, est prélevé par le fournisseur sur toutes les opérations imposables à chaque étape de la
distribution et de la commercialisation, quel que soit le nombre d’intervenants dans le circuit économique.

Ainsi, le grossiste est-il tenu, de procéder à la retenue dudit précompte sur les achats effectués auprès de lui pour
tous ses clients.

(Lettre n° 6310/MINFI/DI/LC/L du 04 septembre 2002)

I - 6 Sort fiscal des intérêts rémunérant les comptes courants, les revenus d’obligations, créances, dépôts et
cautionnements

L’administration a été interpellée sur le sort fiscal des intérêts rémunérant les comptes courants et tous autres
revenus d’obligations, créances, dépôts et cautionnements.

Dans sa réponse, elle a précisé que ces produits sont en principe assujettis à l’IRPP dans la catégorie des revenus
des capitaux mobiliers conformément aux dispositions des articles 35 et suivants du CGI.

Toutefois, si ces intérêts et autres revenus susvisés constituent des produits d’exploitation accessoires ou
exceptionnels d’une personne morale soumise à l’IS, lesdits produits rentrent dans la base d’imposition à cet impôt.

Par ailleurs, de tels intérêts ne sont déductibles chez l’entreprise débitrice que lorsque leur taux n’excède pas le taux
débiteur pratiqué par la Banque Centrale, majoré de deux points.

(Lettres n° 4674/MINEFI/DI/LC/L du 19 avril 2002 ; et 3523/MINEFI/DGI/LC/L du 28 juin 2005)

I - 7 Assistance financière – Définition – Contenu

Interpellée sur la question de savoir si, les intérêts financiers sur emprunt, cautionnement, dépôts de garantie, les
délégations de paiement, les prêts accordés à une entreprise par des actionnaires ou à une filiale par la société
mère constituent une assistance financière, l’administration a jugé opportun de clarifier cette notion.

En effet, elle a précisé que l’assistance financière est le service rendu par un intermédiaire qui met en rapport
l’emprunteur et une source de financement.

Cet intermédiaire censé fournir une ingénierie financière est rémunéré par des commissions. Seules ces
rémunérations sont visées par l’article 7 A (1) d du Code Général des Impôts relatif à la limitation des frais
d’assistance de cette nature, en vue de la taxation de l’excédent à la TSR.

Ne sauraient donc être considérés comme assistance financière, les intérêts financiers sur emprunt, cautionnement,
dépôts de garantie, les délégations de paiement, les prêts accordés à une entreprise par des actionnaires ou sa
société holding, qui ne sont guère la rémunération d’une véritable prestation financière.

(Lettres n°s : 326/MINEFI//DI du 14 septembre 1982 ; 1409/MINEFI/DI/LC/L du 07 novembre 2000)

I - 8 Notion de créances irrécouvrables

Contestant un redressement sur les abandons de créances dans le cadre d’une vérification de comptabilité, une
entreprise a sollicité et obtenu de l’administration, des clarifications nécessaires sur la notion de créance
irrécouvrable.
Ainsi par créance irrécouvrable, il faut entendre toute créance pour laquelle l’ensemble des voies et moyens de
recouvrement amiable et/ou forcé prévus par l’Acte Uniforme OHADA portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution a été vainement mis en œuvre par le créancier.

Concrètement, il s’agit de s’assurer que les poursuites ont été accomplies sans succès. Au demeurant, les étapes
suivantes doivent pouvoir être vérifiées :
- une mise en demeure en bonne et due forme ;
- la saisie des biens ou le cas échéant, un procès-verbal de carence ;
- la vente des biens, sans que cette vente ne permette de réaliser la créance.

Le créancier peut également passer en charges la créance d’un débiteur déclaré en faillite par une décision du juge,
à l’issue des procédures de redressement et/ou de liquidation judiciaires, lorsque la réalisation des actifs n’a pas
permis le règlement.

Lorsque les conditions ci-dessus ne sont pas respectées, les services procèdent aux réintégrations nécessaires de
toutes les créances passées en charges dont les preuves d’irrécouvrabilité ne sont pas fournies.

(Circulaire n°02/MINFI/DGI/LC/L du 11 janvier 2008 ; Lettre n° 4734/MINEFI/DGI/LC/L du 24 août 2005)

I - 9 Régime fiscal des chambres consulaires

La Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun est passible de l’impôt sur les
sociétés dans les conditions de droit commun.

Pour la détermination de la base d’imposition, il doit être tenu compte des revenus que la Chambre tire de la location
des stands de foire, des subventions reçues de l’Etat ainsi que de tous autres revenus générés par son activité.

Les avantages accordés aux membres de la Chambre au titre des indemnités et autres émoluments sont
imposables à l’IRPP dans la catégorie des traitements et salaires en prenant en compte aussi bien le montant brut
de la rémunération que les avantages en nature concédés.

(Lettre n°3381/MINFI/DGI/LC/ et n° 3382/MINFI/DGI/LC/L du 05 août 2008)

I - 10 Immobilisation des frais d’entretien et/ou de réparation du matériel

Les frais d’entretien et/ou de réparation du matériel constituent des immobilisations lorsque les travaux effectués ont
vocation à prolonger la durée de vie du bien en cause ou à en modifier substantiellement la nature. Les frais de cette
nature ne constituent donc pas des charges d’exploitation, mais plutôt des immobilisations à déduire du résultat sous
forme d’amortissements.

Le critère retenu pour apprécier la prolongation de la durée de vie du bien ou la modification substantielle de la
nature de celui-ci est constitué par le coût de la réparation ou de l’entretien. Ainsi, en référence à l’article 7D du CGI
qui fixe le seuil de 400.000 FCFA pour les petits matériels et outillages non amortissables, les frais d’entretien ou de
réparation dont le coût est supérieur à ce seuil ont vocation à constituer une immobilisation.

(Lettre N° 5341/MINFI/DGI/LC/C du 11 novembre 2008)

I - 11 Conditions de déduction des débours

Les débours constituent des frais professionnels engagés par une personne pour le compte d’un tiers, qui lui sont
ensuite remboursés à l’identique.

Ainsi, conformément aux dispositions de l’article 7 du CGI, les débours sont déductibles comme constituant des
charges de fonctionnement, dès lors que les conditions suivantes sont remplies :
- être enregistrés dans un compte de tiers (transfert de charge) ;
- être appuyés des justificatifs des dépenses effectuées ;
- être assortis d’une facture de remboursement à l’identique ou d’un document en tenant lieu ;
- justifier éventuellement d’un mandat pour agir.

(Lettre n°5927/MINFI/DGI/LC/C du 15 décembre 2008)


I - 12 Régime fiscal de l’appel public à l’épargne effectué hors de la Douala Stock Exchange (DSX)

Dans le cadre de leurs opérations de refinancement, certaines entreprises camerounaises peuvent émettre des titres
de créance leur permettant de mobiliser l’épargne publique.

La question s’est posée de savoir si le régime incitatif prévu à l’article 109 bis du Code Général des Impôts
(application d’un taux réduit d’impôt sur les sociétés de 30% pendant 3 ans) devait profiter à l’ensemble de ces
entreprises.

En réponse, l’administration a précisé que les titres de créance émis par une société camerounaise faisant appel
public à l’épargne ne sont éligibles à la réduction du taux d’impôt sur les sociétés prévus à l’article 109 bis du CGI,
qu’à condition qu’ils aient été émis à la bourse des valeurs mobilières du Cameroun à savoir, la Douala Stock
Exchange.

En conséquence, les titres émis hors de ladite structure ne sauraient bénéficier de ce régime de faveur.

(Lettre n°2101/MINFI/SG/DGI/LC/C du 09 juin 2009)

I - 13 Imposition de la production en cours

Les charges déduites par une entreprise à l’occasion de la réalisation d’une prestation non encore achevée à la
clôture de l’exercice doivent être compensées par la constatation d’un produit imposable sur le stock de travaux en
cours.

A défaut, l’administration fiscale procède donc à l’intégration du produit afférent audit stock de travaux en cours dans
la base imposable à l’IS.

Toutefois, la production en cours est un produit fictif uniquement destiné à compenser les charges déduites lors de
l’exécution de la prestation inachevée. Il n’y a donc pas désinvestissement et partant, pas d’imposition à l’IRCM.

(Lettre N° 5941/MINFI/DGI/LC/C du 16 décembre 2008)

I- 14 Retenue du précompte de 1% sur les achats effectués par les Groupes d’initiative commune (GIC)

L’article 21 (3) du Code Général des Impôts soumet au précompte de 1% de leur montant, les achats effectués par
les commerçants auprès des industriels, agriculteurs, importateurs, grossistes, demi-grossistes notamment.

Dès lors, la question s’est posée de savoir si les achats effectués par les Groupes d’initiative commune en vue de la
revente à leurs membres devaient donner lieu à exécution dudit précompte.

Il y a lieu de rappeler en effet que conformément aux dispositions de l’article 49 de la Loi n°92/006 du 14 août 1992
relative aux sociétés coopératives et aux groupes d’initiative commune, les GIC sont des organisations à caractère
économique et social de personnes physiques volontaires ayant des intérêts communs et réalisant à travers le
groupe des activités communes.

A ce titre, l’administration a précisé que les achats de produits effectués par les GIC ou les Groupements d’intérêt
économique (GIE) en vue de la revente à leurs membres constituent des actes de commerce et sont en
conséquence passibles du précompte sur achats de 1%.

(Lettre n°3816/MINFI/DGI/LC/L du 22 septembre 2010)

I- 15 Imputation du précompte sur achats sur les acomptes - Assujettissement des entreprises relevant du
réel au précompte

La question a été posée de savoir si le précompte sur achats est imputable sur les acomptes mensuels ou
trimestriels et si les entreprises exportatrices relevant du réel en sont passibles ou non.

En réponse, l’administration fiscale a indiqué, en application des dispositions de l’article 21 du Code Général des
Impôts, que le précompte sur achats constitue un acompte à faire valoir sur les acomptes mensuels ou trimestriels.
A cet effet, les entreprises faisant l’objet de retenues au titre de précomptes sur achats peuvent imputer lesdits
précomptes sur leurs acomptes mensuels dus, et ne reverser à la recette des impôts que le solde positif le cas
échéant.

Par ailleurs, les achats effectués par les exportateurs relevant du régime du réel sont dispensés dudit précompte.

(Lettre n° 1839/MINFI/DGI/LC/L du 20 Avril 2010)

I- 16 L’imposition des plus-values réalisées par une SCI ayant opté pour le régime de l’IS

L’administration a été interrogée sur le sort des plus values réalisées par une Société Civile Immobilière ayant opté
pour le régime de l’impôt sur les sociétés.

En réponse, elle a tranché en affirmant que ces revenus sont imposables dans les conditions de droit commun. Elle
a précisé en revanche que les parts d’intérêts des membres des sociétés civiles immobilières n’ayant pas opté pour
l’IS sont assujetties à l’IRPP dans la catégorie des revenus fonciers.

(Lettre N°2481/MINFI/DGI/LC/L du 17/06/2010)

I- 17 Amortissement du petit matériel et outillage

L’article 7 §D du Code Général des Impôts dispose que le seuil du petit matériel et outillage devant être inscrit à
l’actif du bilan est fixé à FCFA quatre cent mille (400 000). En deçà de ce seuil, les achats doivent être comptabilisés
parmi les charges déductibles de l’exercice.

Toutefois, les entreprises qui inscrivent le petit matériel et outillage d’un montant inférieur à FCFA 400 000 à l’actif
du bilan doivent pratiquer les amortissements subséquents suivant les modalités et les taux en vigueur.
Le non respect de ces règles les expose à la réintégration de la quotité indûment déduite, dans le cadre de la
procédure de redressement contradictoire prévue par les articles L23 et suivants du Livre des Procédures Fiscales
du Code Général des Impôts.

(Lettre n°4453/MINFI/DGI/LC/L du 28 octobre 2010)

I-18 De la déductibilité des charges mixtes

L’administration est régulièrement saisie par les contribuables qui contestent la réintégration de certaines dépenses
d’exploitation qui servent concomitamment des besoins privatifs.

Pour préciser le régime juridique de ce type de charges qualifiées de « charges mixtes », l’administration a distingué
selon qu’elles étaient engagées par les sociétés de capitaux ou des exploitants individuels.

Pour ce qui est des exploitants individuels et des sociétés de personnes, plusieurs dépenses de nature privée
engagées par le(s) exploitant(s) contribuent concurremment à l’exploitation en raison de l’universalité du patrimoine
de ce type de contribuables. Il s’agit notamment, des dépenses de télécommunication, de celles liées à leurs
matériels de transport, ainsi que des charges locatives et des dépenses domestiques qui s’y greffent dans certains
cas. Dans ces cas, l’administration admet leur déductibilité au titre de l’exploitation à concurrence des deux-tiers
(2/3).
En revanche pour les sociétés de capitaux, les dépenses engagées par la société ne peuvent être qualifiées de
mixtes que si l’administration apporte la preuve en vertu de l’article L23 du Livre des Procédures Fiscales qu’une
partie desdites charges a servi à des fins privatives. Peuvent notamment servir d’indice, des appels téléphoniques
émis en-dehors des heures de travail ou vers des destinataires n’ayant aucune relation d’affaire avec l’entreprise, ou
des véhicules attribués de manière permanente à des responsables au regard des états de la main courante etc.

En tout état de cause, ces dépenses bien que totalement déductibles, sont comme dans le cas des personnes
physiques réintégrées à concurrence du tiers (1/3) au titre des avantages en nature du personnel imposable à
l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) dans les conditions définies aux articles 32 et suivants du
Code Général des Impôts.

(Lettres N°s 3525/MINFI/DGI/LC/C du 11/09/2009 et 2453/MINFI/DGI/LC/CC du 15/06/2010)

I- 19 Déductibilité des créances irrécouvrables


L’administration fiscale a été saisie d’une demande d’éclaircissement des dispositions de l’article 7 C du CGI
relatives à la déductibilité des créances irrécouvrables.

Y faisant suite, il a été rappelé qu’en application de ces dispositions, seules sont déductibles les pertes relatives aux
créances irrécouvrables ayant fait l’objet de l’épuisement de l’ensemble des voies de recouvrement amiable ou/et
forcé prévus par l’Acte Uniforme OHADA portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et de
voies d’exécution.

Bien plus, il a été précisé que l’impossibilité du recouvrement de la créance doit être matérialisée par une mise ne
demeure en bonne et due forme, la saisine des biens ou le cas échéant, un procès verbal de carence dressé par un
huissier, la vente des biens, sans que cette vente ne permette de réaliser la créance ou encore une décision de
faillite dûment prononcée par le juge à l’issue des procédures de redressement et/ou de liquidation judiciaires,
lorsque la réalisation des actifs n’a pas permis le règlement.

En conséquence, toutes les pertes relatives aux créances qui n’auraient pas remplies ces conditions, ne sont pas
admises en déduction du bénéfice imposable à l’IS.

(Lettre N°0788/MINFI/DGI/LC du 24 février 2012)

I-20 Application de la retenue de 10% sur les loyers versés aux SCI soumises à l’IS

La position de l’administration fiscale a été requise sur la question de savoir si les revenus fonciers versés à une
société civile immobilière soumise à l’IS sont soumises à la retenue de 10% au titre du précompte sur loyers.

Y réagissant, elle a précisé qu’en application des dispositions de l’article 46 du CGI, la qualification de « revenus
fonciers », pour l’application de la retenue de 10% prévue à l’article 87 du même code, n’est remise en cause que
lorsque de tels revenus sont inclus, à titre accessoire, dans les bénéfices d’une entreprise dont l’activité principale
est industrielle, commerciale, non commerciale ou artisanale.

De ce fait, même lorsqu’une société civile immobilière a opté pour l’IS, ses revenus gardent le caractère de revenus
fonciers dès lors qu’ils proviennent exclusivement des locations d’immeubles ou de parts d’intérêts dans le domaine
de l’immobilier.

La retenue de 10% reste en conséquence due et la SCI n’en est dispensée que si elle relève du régime du réel et
d’une unité de gestion spécialisée, conformément à l’article 87 précité.

(Lettre N°0046/MINFI/DGI/LC/L du 06 janvier 2012)

I-21 Déductibilité des abandons de créances entre société mère et filiale

L’administration fiscale a été saisie de la question de déductibilité des abandons de créance entre sociétés mères et
filiales.

Y apportant des réponses, il a été rappelé que le principe de cette déductibilité des abandons de créances entre
sociétés mère et filiale découle des dispositions combinées des articles 7 et 26 de la Directive N°02/01/UDEAC-050-
CM-06 du 03 août 2001 portant harmonisation de l’IS en CEMAC.

De ces dispositions, il ressort de manière générale que l’abandon de créance est une charge déductible chez celui
qui le consent et un produit imposable chez le bénéficiaire. Toutefois, pour la déduction, l’abandon doit être
matérialisé par une convention comportant une « clause de retour à meilleur fortune », pour le remboursement de
tout ou partie de la créance abandonnée en cas d’amélioration de la santé financière de la filiale, d’une part. D’autre
part, la société mère doit justifier de l’existence d’un intérêt de cet abandon pour son activité imposable au
Cameroun, conformément à l’article 7 du CGI, en particulier lorsque la filiale bénéficiaire est située à l’étranger. Il
reste entendu que cette exigence s’applique indifféremment aux abandons de créances à caractère commercial et
ceux à caractère financier.

Il est bien précisé cependant que pour les abandons à caractère financier, la société mère doit, au surplus, rapporter
la preuve de la détention d’au moins 50% du capital de la filiale bénéficiaire.

(Lettre N°8684/MINFI/DGI/LC/L du 22 août 2011 ; N°00000007/MINFI/DGI/LC du 03 janvier 2012)


I-22 Régime fiscal de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS)

Saisie de manière récurrente de la question du régime fiscal applicable à la CNPS, l’Administration fiscale, se
fondant sur les dispositions combinées des articles 15 et 114 de la loi n°99/016 du 22 décembre 1999 portant statut
général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic, ainsi que sur celles
pertinentes du Code général des impôts, a apporté les précisions ci-après :

1. Au regard de l’Impôt sur les Sociétés (IS)

La CNPS est par principe assujettie au paiement de l’IS. Elle en est toutefois exonérée en ce qui concerne les
cotisations sociales brutes sur salaires. Ainsi, tous les autres revenues issus des activités accessoires, notamment
des placements, des immeubles, de la restauration, de la gestion des établissements de soins et de l’imprimerie, des
travaux de maintenance faits par la CNPS pour son propre compte demeurent assujettis audit impôt.

2. Au regard de la TVA

La CNPS en est exonérée lorsqu’elle réalise des opérations expressément exonérées par l’article 128 du CGI.
Toutefois, elle doit acquitter la TVA grevant ses acquisitions de biens et services conformément aux articles 125 (1)
et 140 du Code précité, et au décret n°2003/651/PM du 16 avril 2003 fixant les modalités d’application du régime
fiscal et douanier des marchés publics.

De même, compte tenu du caractère habituel et commercial des locations d’immeubles appartenant à la CNPS,
lesdites locations sont passibles de la TVA.

3. Au regard des autres impôts et taxes

La CNPS est redevable de la contribution des patentes pour la fraction de son chiffre d’affaires afférente à ses
activités accessoires, les cotisations sociales brutes sur salaires étant exclues de la base de cet impôt.

Par ailleurs, la CNPS est assujettie à la Taxe Spéciale sur le Revenu (TSR) dans les conditions de droit commun, en
application des articles 225 et suivants du CGI.

En revanche, en tant qu’établissement public n’ayant pas un caractère industriel et commercial de par son objet,
elle est exonérée de la Taxe Foncière conformément à l’article 578 du CGI.

Dans la même logique, tous les actes dont l’enregistrement est à sa charge bénéficient de l’enregistrement gratis en
application de l’article 337 (1) du CGI.

Il est à relever que l’application du régime sus détaillée entraîne, pour la CNPS, la tenue de deux comptabilités
distinctes : l’une relative aux revenus et activités directement liés à la prévoyance sociale et l’autre traitant des
revenus accessoires sus cités ou assimilés.

(Lettre N°1502/MINFI/DGI/LC/L du 10 mai 2010)


THEME II

IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES


II - 1 Régime fiscal des compléments de salaires

Dans une abondante doctrine, l’Administration fiscale s’est régulièrement prononcée sur le régime fiscal des
compléments de salaires perçus par les salariés sous diverses formes.

En effet, conformément aux dispositions de l’article 31 (1) du Code Général des Impôts, les compléments de salaire
en nature ou en argent sont affranchis de l’IRPP sous réserve de la combinaison des trois (03) conditions suivantes :
- présenter un caractère spécial ;
- ne pas être exagérés dans leur montant ;
- être utilisés conformément à leur objet.

Au rang de ces compléments, l’on peut évoquer :


- les indemnités kilométriques payées au personnel contraint de se déplacer à l’intérieur des plantations des
entreprises agro-industrielles dans le strict cadre de leur activité professionnelle ;
- la prime de domesticité payée au personnel sous logement d’astreinte ;
- ou encore les primes de panier utilisées conformément à leur objet.

Au regard des conditions cumulatives sus-évoquées, les sommes et autres avantages accordés en permanence aux
salariés d’une branche spécifique d’activité ou à tout ou partie du personnel, sans lien direct avec la fonction ou
l’emploi, demeurent soumises à l’IRPP. C’est le cas des indemnités de transport ou des primes de vol servies au
personnel des compagnies aériennes.

La soumission à l’IRPP se fait alors sur la base de l’article 33 du Code Général des Impôts relatif à l’estimation des
avantages en nature. Ces avantages ou leur pendant en espèces sont compris dans la base d’imposition dans la
limite des taux précisés audit article.

(Lettres n°s 5336/MINFIB/DI/LC/L du 29 décembre 2004 et 3441/MNEFI/DGI/LC/L du 24 juin 2005)


II - 2 Régime fiscal des compléments d’indemnités de licenciement

Suite aux interrogations portant sur le sort fiscal réservé aux compléments d’indemnités perçus par un employé à
l’occasion de la rupture de son contrat de travail, l’Administration a fait connaître sa position sur le sujet.

Il importe d’emblée de dire que les employeurs versent souvent à leurs ex-salariés, de façon forfaitaire ou en
application de conventions collectives de travail, diverses sommes recouvrant des dénominations variées. Il s’agit,
selon les entreprises, d’indemnité de séparation à l’amiable, de prime de bonne séparation ou d’indemnité de fin de
carrière. Lesdites sommes sont versées en sus de l’indemnité de licenciement pour des raisons d’humanisme, de
réinsertion sociale ou de conjoncture économique.

Au sens de l’article 31 (3) du Code Général des Impôts, le capital reçu par un salarié parvenu à la fin d’un contrat de
travail n’est exonéré de l’impôt que dans la mesure où il répare un préjudice corporel causé audit salarié, ou s’il est
versé par l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et les établissements publics en vertu des lois et décrets
d’assurance et d’assistance.

Il s’en suit dès lors que les sommes versées aux ex-employés en plus de l’indemnité de licenciement lors de la
rupture du lien de subordination constituent un complément de revenu taxable à l’IRPP, à l’exception de celles qui
ont pour objet de réparer un préjudice autre que la seule perte du revenu.

Présentent ainsi le caractère de complément taxable, entre autres, la prime de bonne séparation, la prime de
reconversion versée à des salariés en fin de contrat à durée déterminée.

(Lettre n° 7848/MINFI/DI/LC/L du 13 décembre 2002 et Instruction n°01/MINEFI/DI/LC/L du 31 janvier 2005)


II - 3 Imposition de l’associé dirigeant
Les dispositions des articles 430, 431 et 467 de l’Acte Uniforme OHADA sur le droit des sociétés commerciales
admettent la possibilité pour un associé d’être salarié de l’entreprise et que sa rémunération soit fixée par
l’Assemblée Générale ou le Conseil d’Administration.

Lorsque cette formalité est respectée, la rémunération susvisée est imposable à l’Impôt sur le Revenu des
Personnes Physiques dans la catégorie des traitements et salaires si elle n’est pas excessive par rapport au service
rendu et correspond à un travail effectif conformément à l’article 7 §1-a du Code Général des Impôts. Dans le cas
contraire, elle représente une distribution de bénéfices taxable dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers.

(Lettre n° 5404/MINFI/DI/LC/L du 27 novembre 2003)

II - 4 Précompte sur loyers des stations-service

Il s’est posé la question de savoir qui procède à la retenue sur loyers auprès des stations-service.

Pour répondre à cette préoccupation, l’Administration a rappelé que les loyers de biens immeubles font l’objet d’une
retenue de 10 % au titre du précompte sur les loyers, opérée par le locataire, et qui constitue un crédit d’impôt pour
le bailleur à valoir sur l’Impôt définitivement dû.

En ce qui concerne le cas particulier des stations-service, l’obligation d’opérer ladite retenue incombe aux
compagnies distributrices (Marketers) par dérogation aux dispositions susvisées.

(Lettre n°s 0031/MINEFI/DI/INS du 02 juillet 1998 ; 0561 et 0562/MINEFI/DI/FS/CPM du 04 sept 2000)

II - 5 Revenus des capitaux mobiliers : précisions sur les notions de revenus distribués et de revenus non
distribués

Aux termes des dispositions des articles 36.1° et 37.1° du CGI, les répartitions des bénéfices et réserves
antérieurement incorporés au capital et qui font l’objet d’un remboursement aux associés ou actionnaires par voie de
diminution du capital sont considérées comme des revenus distribués et par conséquent taxées à l’IRPP dans la
catégorie des revenus de capitaux mobiliers.

En revanche, les répartitions présentant pour les associés ou actionnaires le caractère d’un remboursement
d’apports ou de primes d’émission ou apports initiaux sont considérés comme revenus non distribués et par
conséquent exonérés de l’IRPP.

Une répartition est réputée présenter ce caractère à la condition que tous les bénéfices et réserves autres que la
réserve légale aient été auparavant repartis.

(Lettre n° 5903/MINEFI/DGI/LC/L du 29 octobre 2005)


II - 6 Régime fiscal des revenus perçus par le personnel camerounais non diplomate des missions
diplomatiques, consulaires et des organisations internationales

A la suite d’investigations menées par l’administration, il est apparu que le personnel camerounais non diplomate en
poste dans certaines missions diplomatiques, consulaires et organisations internationales accrédités ou ayant un
accord de siège avec le Cameroun, n’acquitte pas l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques sur les salaires
qu’il perçoit.

Afin de corriger cette anomalie, le Ministre en charge des Finances a saisi son homologue des Relations Extérieures
à l’effet de préciser qu’en application des Conventions de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques et 1963 sur
les relations consulaires, le bénéfice de l’exonération fiscale dans l’Etat d’accueil n’est accordé :
- pour les personnels des missions diplomatiques et consulaires qu’aux seuls ressortissants de l’Etat
accréditant ayant le statut de diplomate ;
- pour les personnels des organisations internationales, que lorsque les accords de siège en disposent
expressément.

En conséquence, et compte tenu de ce que par ailleurs le Code Général des Impôts ne prévoit aucune exonération
au profit du personnel camerounais non diplomate en service dans les missions diplomatiques, consulaires et
organisations internationales, les revenus salariaux perçus par ce personnel sont assujettis de plein droit à l’IRPP.
(Lettre n°07/368/MINEFI/DGI/LC/RI du 11 janvier 2007)

II - 7 Régime fiscal des revenus perçus par les personnels administratifs et techniques des missions
diplomatiques et organisations internationales

Il est souvent demandé à connaître le régime fiscal réservé aux revenus perçus par les personnels administratives et
techniques des missions diplomatiques et organismes assimilés accrédités au Cameroun.

Suivants les termes de l’Instruction Interministérielle N° 0060/MINFI/DIPL du 28/03/2010 relative à l’application des
privilèges diplomatiques en matière fiscale et douanière, les personnels administratifs et techniques des missions
diplomatiques et organismes assimilés sont exonérés du paiement de l’IRPP dès lors qu’ils sont soumis à l’impôt sur
le Revenu dans leur pays d’origine.

En l’absence d’éléments établissant l’assujettissement à l’Impôt sur le Revenu des intéressés dans leur pays
d’origine, ces derniers restent passibles de l’IRPP dans les conditions de droit commun prévues par la législation
camerounaise.

II- 8 Modalités de liquidation de l’IRPP dû sur les revenus salariaux couvrant une période inférieure à douze
(12) mois

Ayant été saisi de manière récurrente sur les difficultés observées dans la détermination de l’IRPP dû par les
employés ayant perçu des salaires sur une période inférieure à un an, le Directeur Général des Impôts a pris une
note de service pour y apporter d’amples précisions.

En effet, a-t-il fort opportunément rappelé, le barème de l’IRPP prévu à l’article 69 du Code Général des Impôts a été
conçu dans l’esprit de revenus perçus sur une période annuelle.

Ainsi, dans l’optique d’imposition des salaires servis sur une période inférieure à 12 mois, la liquidation de l’IRPP
conséquent se fera suivant les étapes ci-après en déterminant :
- d’abord, le revenu théorique dont le contribuable aurait pu disposer au titre d’une année par la multiplication
du revenu mensuel par 12 ;
- ensuite, l’impôt susceptible d’être prélevé sur ce revenu théorique ;
- enfin, l’impôt dû sur le nombre de mois de perception effective du revenu est obtenu en divisant l’impôt
théorique par douze et multipliant par le nombre de mois de perception du revenu salarial.

(Note de service n°0801/MINEFI/DGI/LC/L du 20 octobre 2006)

II - 9 Imposition des salaires de moins de 62 000 FCFA aux taxes parafiscales

A la question de savoir si les salaires de moins de 62 000 FCFA peuvent ou non être imposés à la RAV et à la CCF
en dépit de leur exonération de l’IRPP, l’administration fiscale a répondu que la dispense des salaires de moins de
52 000 Fcfa de l’IRPP emporte également exonération de ces salaires de la RAV et de la Contribution Salariale au
Crédit Foncier.

Toutefois, cette dispense ne concerne pas la Contribution Patronale au Crédit Foncier et la contribution au FNE
dues par l’employeur conformément à la loi N°90/050 du 19 décembre 1990.

(Lettre N°610/MINFI/DGI/LC/C du 29 septembre 2007 et Lettre N°688/MINFI/DGI/LC/C du 17 octobre 2007)

II – 10 Détermination du chiffre d’affaires des exploitants de stations services

L’article 21 du Code Général des Impôts dispose que l’acompte de l’impôt sur les sociétés pour les exploitants de
stations-service est de 0,5% sur les ventes de produits pétroliers.

Afin de faire face aux interprétations divergentes de cette disposition de la part des services, l’administration a
précisé les modalités de détermination du chiffre d’affaires en vue de la liquidation de l’acompte d’impôt sur le
revenu et du précompte sur achat.

Ainsi, pour la détermination du chiffre d’affaires des exploitants de stations-service en vue de la liquidation de
l’acompte d’impôt sur le revenu, la propriété des produits mis à la vente constitue le critère de référence.
Ainsi, pour les exploitants des stations-service non propriétaire des produits vendus, seuls sont pris en compte la
marge réalisée conformément au taux fixé par les marketers, ainsi que les commissions perçues sur les ventes des
produits pétroliers.

Toutefois, lorsque l’exploitant est propriétaire des produits vendus, le chiffre d’affaires devant servir de base à la
liquidation de l’acompte d’impôt sur le revenu est constitué par la somme de toutes les ventes réalisées. Dans ce
dernier cas, le précompte sur achat est calculé sur une base constituée du montant total des achats.

Pour les activités connexes développées dans un cas comme dans l’autre, le chiffre d’affaires découle de la somme
des ventes y afférentes.

(Circulaire n° 127/MINFI/DGI/LC/L du 09 avril 2008 ; Lettre n°00788/MINFI/DGI/LC/L du 22 février 2010)

II - 11 Détermination du chiffre d’affaires des distributeurs de boissons

Suite à des préoccupations exprimées par les distributeurs de boissons, l’administration s’est prononcée sur les
modalités de détermination de leur chiffre d’affaires pour la liquidation de l’impôt sur le revenu et de la patente.

Deux cas doivent être distingués :


- pour les distributeurs de boissons en relation directe avec les entreprises brassicoles, le chiffre d’affaires est
constitué de la marge, des commissions, ristournes et autres revenus des activités connexes générés dans le
cadre de cette activité ;
- pour les distributeurs propriétaires des boissons dont ils assurent la distribution, le chiffre d’affaires est
constitué de la somme des ventes réalisées et des activités connexes développées dans le cadre de cette
activité. Dans ce dernier cas, le précompte sur achat est calculé sur une base constituée du montant total de
leurs achats.

(Circulaire n° 126/MINIFI/DGI/LC/L du 09 avril 2008)

II - 12 Compléments de salaires imposables des personnels des universités

En application des dispositions combinées des articles 30 et 32 du CGI, toutes les rémunérations perçues en raison
d’une activité salariée publique ou privée au Cameroun sont imposables quelle que soit leur dénomination, leur
forme ou leur mode de perception, à l’exception de celles qui sont expressément exonérées.

Par rémunération, il faut entendre aussi bien le salaire en principal que ses divers accessoires et compléments tels
que les heures supplémentaires, les primes d’encadrement et les vacations payées aux enseignants.

La prime de recherche quant à elle est exonérée de l’IRPP à condition qu’elle soit effectivement utilisée
conformément à son objet et que son montant ne soit pas exagéré.

En outre conformément aux dispositions des articles 36 et 85 du CGI, les jetons de présence alloués aux membres
du Conseil d’administration des Universités d’Etat sont passibles de l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers au
taux de 15%. Cet impôt est retenu à la source par la personne qui effectue le paiement et reversé au Trésor public
dans les délais légaux.

(Lettre n°0452/MINFI/DGI/LC/L du 05 février 2008)


II - 13 Acompte d’impôt sur le revenu et précompte sur achat pour la livraison des produits pétroliers à l’Etat

Les dispositions de l’article 21 du Code Général des Impôts prévoient un acompte de 0,5%, majoré de 10% au titre
des centimes additionnels communaux, sur le chiffre d’affaires des exploitants des stations- service. Ledit acompte
est retenu à la source lors du règlement des factures effectué sur le budget de l’Etat, des collectivités territoriales
décentralisées et des établissements publics administratifs.

Par ailleurs, conformément aux dispositions du décret n° 2003/651/PM du 16 avril 2003 fixant les modalités
d’application du régime fiscal et douanier des marchés publics, l’acompte d’impôt sur le revenu afférent aux marchés
et commandes publics payés sur le budget de l’Etat est émis par les services des impôts territorialement
compétents, pris en charge lors de l’engagement budgétaire et retenu à la source par le poste comptable en charge
du paiement.

(Lettre n°4342/MINFI/DGI/LC/L du 08 septembre 2008)

II - 14 Etalement des revenus exceptionnels

L’article 65 bis précise les modalités d’imposition des revenus exceptionnels ou différés perçus par les personnes
physiques soumises à l’IRPP.

En effet, dans le souci d’éviter les effets négatifs de la progressivité, conduisant à une imposition excessive des
revenus exceptionnels, le législateur a entendu rationaliser la taxation de ce type de revenu. Avant de clarifier les
modalités d’imposition du revenu exceptionnel, il convient de définir la notion dans un premier temps.

Sont à considérer comme revenu différé ou exceptionnel soumis aux modalités spéciales d’imposition :
a. Tout revenu qui par nature n’est pas susceptible d’être mis à la disposition de son bénéficiaire annuellement et
dont le montant dépasse la moyenne nette des revenus dont a disposé le contribuable au titre des trois (03)
dernières années (revenu exceptionnel). Exemple : Les indemnités d’éviction, de préavis ou pour congés ;
b. Tout revenu dont le contribuable a disposé au cours de l’année suite à des circonstances indépendantes de sa
volonté, mais qui par sa date normale d’échéance se rapporte à une période de plusieurs années. Exemples :
Rappel de salaire ou de pension, arriérés de loyers perçus une fois (revenus différés).

Les revenus remplissant les conditions sus évoquées sont imposés en suivant les étapes ci-après :
1. Calculer l’impôt par application du barème annuel progressif sur le revenu net ordinaire ;
2. Effectuer le même calcul sur le revenu ordinaire majoré du quart du revenu exceptionnel ou différé ;
3. Déterminer la cotisation supplémentaire induite par le revenu exceptionnel ou différé qui correspond à la
différence entre les montants obtenus respectivement aux étapes 2 et 1 multipliée par quatre ;
4. Additionner ces suppléments avec l’impôt afférent au revenu ordinaire. On obtient ainsi le montant total de l’impôt
dû au titre de l’année de versement du revenu exceptionnel ou différé ;
5. Procéder aux déductions des retenus mensuelles, pour aboutir au solde net à reverser au trésor public.

Il reste entendu que les revenus, même exceptionnels ou différés, qui sont par nature imposés à un taux
proportionnel libératoire tel que les revenus des capitaux mobiliers, ne bénéficient pas du mécanisme prévu à
l’article 65 bis. Dans tous les cas de figure, la cotisation supplémentaire doit être prélevée au cours du mois du
versement du revenu additionnel.

(Lettre n°2014/MINFI/DGI/LC/L du 08 mai 2008)

II - 15 Eclaircissements sur la dotation en carburant servie aux salariés sous forme d’avantages en nature

L’administration a été interpellée sur le sort fiscal des dotations en carburant servies aux salariés sous forme
d’avantages en nature.

Dans sa réponse, elle a précisé que les allocations d’emploi servies aux salariés sous forme d’avantages en nature
sont affranchies de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) dans la catégorie des traitements et
salaires lorsqu’elles sont inhérentes à la fonction, utilisées conformément à leur objet et ne sont pas exagérées.

En conséquence, les dotations en carburant servies dans ce cadre sont dispensées d’IRPP, sous réserve qu’elles
ne soient pas exagérées par rapport aux salaires de base et qu’elles soient servies uniquement aux personnes
assumant des fonctions de représentation. En outre, elles ne doivent pas se cumuler avec une indemnité de
transport ou des remboursements de frais de même nature.

(Lettre n°2367/MINFI/SG/DGI/LC/L du 03 juin 2010)

II – 16 Traitement fiscal de la prime de remerciements

L’administration fiscale a été saisie sur la question de savoir si les sommes versées par une entreprise au personnel
de sa filiale camerounaise en rémunération des services rendus devraient faire l’objet d’une imposition.
Y réagissant, le Directeur Général des Impôts a apporté les précisions ci-après :
L’article 56 §1 du Code Général des Impôts considère ce type de revenu comme provenant de l’exercice d’une
profession non commerciale, et l’assimile à des bénéfices non commerciaux.

De même, l’article 23 de la Convention franco-camerounaise dispose que ces revenus ne sont imposables que dans
l’Etat contractant du domicile du bénéficiaire.

En conséquence, ce revenu est imposable au Cameroun dans la catégorie des bénéfices non commerciaux, et les
bénéficiaires doivent procéder au paiement de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques y relatif, auprès de
leur centre des impôts de rattachement.

(Lettre n°4214/MINFI/DGI/LC/L du 15 octobre 2010)

II- 17 Régime fiscal des traitements et émoluments des personnels de l’Institut International des Assurances

Traitant d’un recours introduit par l’Institut International des Assurances (IIA) relativement au sort fiscal des
traitements et émoluments servis à ses personnels, l’administration fiscale a souligné qu’en application des
dispositions de l’Accord de siège signé le 21 novembre 1972 entre le Gouvernement du Cameroun et l’Institut
International des Assurances, ces revenus sont exonérés de tout impôt.

Toutefois, ce privilège n’est reconnu qu’au seul personnel jouissant du statut de diplomate. Les revenus salariaux
perçus par le personnel non diplomate recruté localement ou par les stagiaires élèves de l’IIA sont assujettis de plein
droit à l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP), conformément aux dispositions de la Convention de
Vienne de 1963 sur les relations diplomatiques.

(Lettre n°3177/MINFI/DGI/LC/RI du 25 octobre 2010)

II- 18 Régime fiscal des traitements et émoluments des personnels d’instances spéciales de l’ONU

En tant que membre de l’Organisation des Nations Unies, le Cameroun applique les dispositions de la Convention
sur les privilèges et immunités des Nations Unies approuvées par l’Assemblée Générale le 13 février 1946.

Conformément au paragraphe §b section 18 de celle-ci, l’administration fiscale admet l’exonération de tout impôt sur
les traitements et émoluments versés par l’ONU à ses fonctionnaires, quelle que soit leur nationalité.

Toutefois, ces fonctionnaires non soumis à l’Impôt sur le Revenu dans leurs pays d’origine sont redevables d’une
contribution obligatoire perçue par cette organisation et portée au crédit du compte ouvert dans le fonds de
péréquation des impôts au nom de leur pays d’origine. Ces sommes sont déduites de la contribution de l’Etat
concerné au budget de l’ONU. (Résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU du 18 novembre 1984 et n°973 (X)
du 15 décembre 1955).

(Lettre n°3178/MINFI/DGI/LC/RI du 25 octobre 2010)

II- 19 Régime fiscal de la plus-value sur cession d’actions ou d’obligations

Les plus-values nettes globales réalisées à l'occasion de la cession d'actions, d’obligations et autres parts de capital,
à titre occasionnel ou habituel, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un établissement financier sont imposables
à l'Impôt sur le Revenu des Personnes physiques exclusivement lorsqu’elles sont réalisées par les particuliers.

La plus value nette globale résulte de la compensation effectuée entre les plus ou moins values réalisées au cours
de l’exercice sur chaque catégorie de titres détenus par le contribuable.
La plus ou moins-value de chaque opération de cession effectuée au cours de l’exercice s’obtient par différence
entre le prix de cession des titres concernés et leur prix d’achat ou leur valeur d’attribution en cas d’acquisition de
ces titres lors de la constitution d’une société ou de l’augmentation de son capital.

En cas de moins-value nette globale constatée au cours d’un exercice, cette dernière est reportable sur les plus-
values nettes globales éventuelles des quatre exercices suivants.
(Lettre n°0213/MINFI/DGI/LC/L du 02 février 2011)

II- 20 Taux du précompte sur achats pour les assujettis du régime du réel.

Suite à la refonte des régimes d’imposition qui a consacré le relèvement des taux du précompte sur achats des
contribuables du régime simplifié porté de 1% à 3% ou 5% selon qu’il s’agisse des commerçants non importateurs
ou importateurs, prestataires de services et producteurs (art 21 al1et 2 du CGI), et au regard du silence de la loi pour
ce qui est du taux du précompte sur achats des contribuables du régime du réel, l’administration fiscale a apporté
des clarifications à cet effet.

Ainsi, le taux du précompte sur achats pour les contribuables du régime du réel demeure de 1% exclusif des
Centimes Additionnels communaux.

Toutefois, ce taux de 1% ne s’applique que sur les achats effectués localement et sur les importations réalisées par
des contribuables du régime du réel ne relevant pas des unités de gestion spécialisées, à la savoir la DGE et les
CIME. Ces derniers étant dispensés du précompte sur achat à l’occasion de leurs importations.

(Lettre N°0498/MINFI/DGI/LC/L du 08 février 2012)

II-21 Régime fiscal des indemnités versées aux membres des instances décisoires autres que le conseil
d’administration

L’administration fiscale a été saisie par la Chambre d’Agriculture, de la Pêche, de l’Elevage et de la Forêt (CAPEF)
de la question de savoir laquelle de l’assemblée plénière, du bureau exécutif ou des sections était assimilable au
conseil d’administration d’un établissement public pour l’assujettissement des indemnités de session servis leurs
membres, à l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers, prévu par les dispositions de l’article 36 (3) du CGI.

Se fondant sur le caractère indissociable desdites instances de décision étroitement liés dans leur fonctionnement,
et sur la similarité de leurs missions avec celles du conseil d’administration, l’administration fiscale a retenu le
principe de l’imposition des indemnités servies aux membres des organes en cause à l’IRCM.

Par contre, les indemnités mensuelles de représentation versées aux membres du bureau exécutif présentent un
caractère de salaire et sont de ce fait, imposables à l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques dans la
catégorie des traitements et salaires.

L’impôt retenu à la source par la personne qui effectue le paiement est reversé au Trésor Public dans les délais
légaux.

(Lettre N°4533/MINFI/DGI/LC du 16 octobre 2011)

II-22 Régime fiscal des rémunérations servies à l’actionnaire majoritaire

L’administration fiscale a été saisie à plusieurs reprises sur la question de savoir si un associé majoritaire pouvait
être considéré comme salarié de l’entreprise et être imposé à ce titre en ce qui concerne ses revenus, alors même
qu’il est par ailleurs dirigeant.

Pour une certaine opinion en effet, le statut d’associé ou d’actionnaire majoritaire n’était pas compatible avec la
qualité de salarié. De ce fait, on ne saurait imposer les revenus perçus par un dirigeant exerçant au sein de
l’entreprise une fonction technique sur la base d’un contrat de travail, dans la catégorie des revenus salariaux.

L’administration, se fondant sur les articles 430, 431 et 467 de l’Acte uniforme OHADA sur le droit des sociétés, a
répondu à cette interrogation en précisant que les rémunérations servies en qualité de salarié à l’actionnaire
majoritaire exerçant les fonctions de Directeur Général, étaient bel et bien des revenus salariaux imposés à ce titre à
l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP).

A contrario, conformément aux dispositions des articles 35 et 36 (3) du Code Général des Impôts, les rémunérations
perçues par l’actionnaire majoritaire dans le cadre de l’exercice du mandat social en tant que PCA ou administrateur,
à l’exemple des jetons de présence et frais de session, sont passibles de l’Impôt sur le Revenu des capitaux
Mobiliers (IRCM).

(Lettre n° 2292/MINFI/DGI/LC du 16 mai 2011)

II-23 Caractère libératoire de la retenue de 7,7% applicable aux rémunérations tirées de la vente directe par
réseau

Conformément aux dispositions de l’article 93 bis (2) du CGI, l’impôt dû par les bénéficiaires de rémunérations dans
le cadre de la vente directe par réseau est retenue à la source au taux libératoire de 7% majoré de 10% au titre des
CAC.

Interpellée sur question de savoir si le caractère libératoire de ce prélèvement devait s’entendre au sens de
l’exclusion de toute autre retenue à la source sur les mêmes rémunérations, l’Administration fiscale a précisé que
toute personne exerçant cette activité est dispensée, sur ces revenus, de l’obligation de déclaration de l’impôt sur le
revenu, d’acompte s’impôt sur le revenu ainsi que du précompte sur achat.

(Lettre N°1257/MINFI/DGI/LC/L du 20 mars 2012).

II-24 Soumission des pensions complémentaires de retraite aux prélèvements parafiscaux

La question s’est posée de savoir si les pensions complémentaires de retraite sont incluses dans la base de retenue
des prélèvements parafiscaux, notamment la Contribution au Crédit Foncier (CFC), la Contribution au Fonds
National de l’Emploi (FNE) et la Redevance Audiovisuelle (RAV).

En réponse, il a été confirmé que pensions complémentaires de retraite constituent des accessoires de salaires
assujettis comme tels aux prélèvements parafiscaux, conformément aux dispositions combinées de la loi N°77/10 du
13 juillet 1977 modifiée par la loi N°90/050 du 19 décembre 1990, de l’Ordonnance N°89/004 du 12 décembre 1989
et du Décret N°80/017 du 15 janvier 1980.

(Lettre N°5258/MINFI/DGI/LC/L du 18 décembre 2007)


THEME III

TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE


III - 1 Option pour les secteurs distincts d’activités en matière de TVA

La question s’est posée de savoir dans quelles conditions il pouvait être tenu compte des secteurs distincts
d’activités pour les contribuables assujettis partiels.

Il y a lieu de rappeler que l’article 148 du Code Général des Impôts pose en effet le principe de la possibilité d’opter
pour les secteurs distincts d’activités en cas d’exercice d’activités taxables et non taxables.

Bien plus, pour amples clarifications, l’Administration fiscale a précisé les conditions d’exercice de ladite option.
Ainsi, l’option pour les secteurs distincts d’activités induit que :
1) la comptabilité de l’entreprise suive distinctement, pour chaque secteur, les acquisitions de biens, services ou
immobilisations, les cessions d’immobilisations ou leur transfert à d’autres secteurs ;

2) la taxe ayant grevé l’acquisition des immobilisations dont la certitude de l’affectation exclusive à des opérations
non taxables est prouvée n’ouvre pas droit à déduction ; celle ayant grevé les immobilisations exclusivement
affectées à des opérations taxables est intégralement déductible ;

3) la règle de l’affectation est appliquée pour la déduction de la TVA ayant grevé les biens et services. Ainsi, la taxe
d’amont afférente à des biens et services concourant exclusivement à la réalisation d’opérations ouvrant droit à
déduction est elle-même déductible. Tel n’est pas le cas pour la taxe d’amont afférente aux biens et services
n’ouvrant pas droit à déduction ;

4) en ce qui concerne la TVA d’amont relative aux biens communs aux différents secteurs, le montant de la taxe
déductible est déterminé par application du prorata général de l’entreprise.

(Lettre n° 3155/MINEFI/DI/LC/L du 13 décembre 2001 ; Lettre N°3879/MINEFI/DGI/LC/L du 21 novembre 2005)


III - 2 Régime de TVA du transport maritime effectué par les sociétés de droit camerounais

L’article 128 (2) du CGI exonère de la TVA les opérations liées au trafic international. Il convient toutefois de relever
que les produits transportés par voie maritime sont en général taxés frais de transport (fret) inclus.

Aussi, l’Administration fiscale a-t-elle précisé que les opérations de transport maritime effectuées par les sociétés de
droit camerounais sont des prestations de services taxables et suivent à ce titre le régime applicable aux biens
transportés.

En conséquence, ces opérations sont taxées au taux normal en ce qui concerne les importations de biens et au taux
zéro pour ce qui est des exportations.

(Lettre n° 288/MINEFI/DI/LC/L du 20 mars 2002)

III – 3 Exonération de TVA des travaux d’analyses et de biologie médicales

L’article 128 (12) consacre l’exonération de TVA des travaux d’analyses et de biologie médicale sans précision sur la
nature desdites analyses. Des difficultés sont apparues relativement à l’extension de ladite exonération aux travaux
d’analyses effectués sur des ressources naturelles telles que l’eau ou sur des matières inanimées.

Dans une correspondance, l’administration a apporté des précisions relativement à la nature des travaux exonérés.
Aux termes de ladite correspondance, les travaux d’analyses et de biologie médicales s’entendent exclusivement
des examens médicaux effectués directement sur des êtres vivants à des fins préventives ou curatives.

Par conséquent, tous les travaux d’analyse ne remplissant pas ces critères demeurent des prestations de services
passibles de la TVA.

(Lettre n° 4549/MINEFI/DI/LC/L du 10 avril 2002)


III – 4 Régime de TCA /TVA applicable aux opérations de COTCO : Notion d’exonération et déductibilité

La convention d’établissement signée entre la République du Cameroun et la COTCO exonère de droits et taxes
toutes les activités de construction, d’exploitation et d’entretien du pipeline Tchad-Cameroun, toutes les autres
activités étant taxables par ailleurs.

La même convention garantit à la COTCO une stabilité du régime fiscal qui, en matière de TCA, prévoit une
imposition au taux de 16,5%. Or, les dispositions du CGI en matière de TVA prévoient un mécanisme de déduction
de la taxe supportée en amont et fixent le taux général de ladite taxe à 19,25 %.

L’application du taux de 16,5 % aux facturations de la COTCO avec possibilité de récupération de la taxe d’amont au
taux de 19,25 % briserait la neutralité de celle-ci.

En conséquence, la déduction de la taxe ayant concouru à la réalisation des opérations avec la COTCO doit être
effectuée selon le régime du prorata ou des secteurs distincts d’activités en prenant en compte le taux de 16,5 %.

(Lettre n°s 1341/MINEFI/DI du 18 novembre 1998 et 0413/MINEFI/DI/LC/L du 24 janvier 2003)

III – 5 Régime de TVA des prêts accordés aux membres des mutuelles

Les mutuelles sont des organismes de prévoyance volontaire par lesquels les membres d’un groupe s’assurent
réciproquement une protection sociale ou se promettent certaines prestations moyennant le paiement de cotisations.

Elles offrent entre autres, des services d’épargne et de crédit et apparaissent ainsi comme des organismes à but
non lucratif ayant pour objet l’épanouissement et le bien-être de leurs membres.

De ce fait, et à l’instar des coopératives d’épargne et de crédit, les intérêts et autres produits des prêts que les
mutuelles accordent à leurs membres sont imposés de TVA.

Il en est de même des prêts consentis à des personnes tierces non membres qui constituent des prestations de
services effectuées à titre onéreux et passibles à ce titre de la TVA en application des dispositions des articles 126
(1) et 127 (2) du Code Général des Impôts.

(Circulaire n°05/MINFI/DGI/LC/L du 31 décembre 2010)

III - 6 Régime fiscal de la consignation d’emballages récupérables réutilisables non identifiables au regard
de la TVA

L’article 139 (1) du Code Général des Impôts soumet à la TVA les sommes perçues à titre de consignation
d’emballages récupérables réutilisables non identifiables (casiers, bouteilles…)

Il y a toutefois lieu de préciser que ladite taxe n’est due que lorsque les emballages consignés ne sont pas retournés
au terme des délais en usage dans la profession. A contrario, lorsque lesdits emballages sont retournés, la TVA
n’est pas due.

Par ailleurs, la taxe d’amont supportée lors de l’acquisition des emballages ne saurait donner lieu à déduction dès
lors que les emballages ne sont pas en principe destinés à la revente et que cette taxe a déjà été comptabilisée
dans le prix de revient.

(Lettre n° 03/359/MINFIB/DI/LC/C du 07 mars 2003)

III - 7 Régime fiscal des opérations réalisées par les sociétés d’assurance

1° Régime de TVA des intérêts rémunérant les dépôts effectués par les sociétés d’assurance

L’article 128 (1,d) du Code Général des Impôts exonère de TVA les intérêts rémunérant les dépôts effectués auprès
des établissements de crédit ou des établissements financiers par les non-professionnels du secteur financier.
Pour la détermination du régime applicable aux intérêts rémunérant les dépôts effectués par les sociétés
d’assurance, la question s’est posée de savoir si ces dernières devaient être considérées comme étant des
professionnels du secteur financier.

En raison du fait que les intérêts en cause sont des produits financiers résultant du recyclage des primes
d’assurance et que les entreprises d’assurance sont des acteurs de la mobilisation de l’épargne nationale, il a été
consacré qu’elles relèvent du secteur financier.

Par conséquent, les intérêts rémunérant les dépôts effectués par les sociétés d’assurance sont imposables à la
TVA.

(Instruction n° 105/MINFIB/DI/LC/L du 06 février 2003)

2° Retenues à la source de TVA sur les primes d’assurance souscrites auprès des courtiers en assurance

Les compagnies d’assurance ont interpellé l’administration sur le sort réservé à la TVA retenue à la source par
certains de leurs clients sur les primes souscrites auprès des courtiers agissant pour le compte desdites
compagnies.

Sur cette question, il convient de noter que les courtiers d’assurance bien qu’étant des intermédiaires
commercialisant des produits pour le compte des compagnies d’assurance, exercent à titre indépendant. A cet
égard, ils ont une personnalité juridique distincte de celle de la compagnie d’assurance dont ils vendent les produits
et il n’existe entre les deux entités aucun lien de subordination.

En conséquence, les entreprises habilitées à pratiquer les retenues à la source peuvent valablement opérer lesdites
retenues sur les primes d’assurance souscrites auprès des courtiers en assurance, à la double condition que lesdits
courtiers ne figurent pas eux-mêmes sur la liste des entreprises collectrices et qu’ils ne soient pas dispensés
desdites retenues.

Il y a lieu de préciser que les compagnies d’assurance peuvent fournir les attestations desdites retenues comme
preuve du reversement des droits dus, pour autant que les montants correspondent à l’intégralité des sommes
retenues à la somme.

(Lettre n°3892/MINEFI/DI/LC/L du 11 juillet 2005)

3° Régime des commissions de réassurance et des commissions d’assurance dommages et risques divers

La réassurance s’analyse comme un mécanisme de répartition des risques sur le marché de l’assurance qui permet
à l’assureur de s’assurer lui-même auprès d’une autre compagnie d’assurance ou de réassurance pour une partie
des risques qu’il a pris en charge. La réassurance permet ainsi à l’assureur de limiter les risques auxquels il
s’expose et d’éviter que la survenance d’un sinistre très important ne le conduise à la ruine.

L’assureur et le réassureur sont liés par un contrat par lequel le premier cède une partie de ses primes au second, à
charge pour ce dernier de payer une partie des sinistres.

Interpellée sur le régime fiscal de la cession desdites primes au réassureur par l’assureur, l’administration a répondu
que pour autant que les primes cédées correspondent à un remboursement à l’identique des frais d’acquisition et de
gestion du contrat d’assurance dûment justifiées, elles ne sont pas passibles de la TVA.

S’agissant des commissions d’assurance dommages et risques divers, elles sont imposables à la TVA suivant le
régime de droit commun.

(Lettre n° 3873/MINEFI/DI/LC/L du 24 janvier 2002)

III - 8 Récupération de la TVA afférente aux créances irrécouvrables

L’article 146 paragraphe 3 du Code Général des Impôts énonce que la TVA afférente aux créances réellement et
définitivement irrécouvrables est récupérable par voie d’imputation sur l’impôt dû pour les opérations faites
ultérieurement.
La même disposition fixe les modalités pratiques de la récupération de la taxe qui se fait notamment par l’envoi d’un
duplicata de la facture initiale avec les indications réglementaires auxquelles il convient d’ajouter la mention «facture
demeurée impayée pour la somme de…, prix hors TVA et pour la somme de…TVA correspondante qui peut faire
l’objet d’une déduction».

Cette condition de forme est une condition substantielle pour l’exercice du droit à déduction. En conséquence,
l’administration précise que la charge de la preuve du caractère réellement et définitivement irrécouvrable de la
créance incombe au contribuable qui peut l’apporter par tout moyen probant, notamment par acte d’huissier.

(Lettre n° 4375/MINEFI/DGI/LC/L du 16 octobre 2006 et lettre N°5081/MINFI/DGI/LC du 29 octobre 2010)

III - 9 TVA sur cession d’éléments d’actif immobilisé

La question s’est posée de savoir si une immobilisation n’ayant pas fait l’objet d’une déduction de la TVA d’amont
lors de l’acquisition pouvait donner lieu à collecte de TVA lors de sa cession.

Conformément aux dispositions de l’article 127 (7) du Code Général des Impôts, les cessions d’éléments d’actif
immobilisé non compris dans la liste des biens exonérés par le Code des Douanes, sont soumises à la TVA au taux
normal quelle que soit leur durée à l’actif du bilan.

L’administration précise que ladite imposition ne saurait être remise en cause du fait de la non-déduction de la TVA
d’amont. Dans le même ordre d’idées, la TVA est due même lorsque l’immobilisation cédée a supporté les droits
d’enregistrement lors de son acquisition.

(Note de service n° 3772/MINEFI/DI/LC/L du 10 août 2003)

III - 10 Régime de TVA du remorquage et du lamanage

L’article 128°2 (b) du Code Général des Impôts exonère de la TVA, les opérations liées au trafic international
concernant les bateaux de sauvetage et d’assistance.

Sur le fondement de cette disposition, de nombreux opérateurs économiques spécialisés dans le remorquage et le
lamanage sur la place portuaire, ont réclamé l’application à leur profit de l’exonération susmentionnée.

Pour ces derniers, leurs activités s’analyseraient comme de l’assistance et devraient à ce titre être exonérées de la
TVA. L’Administration a donc été amenée à préciser le contenu de la notion de sauvetage et d’assistance.

En effet, par bateau de sauvetage ou d’assistance, il faut entendre, les bateaux dotés de l’équipement nécessaire
pour venir en aide aux autres bateaux ou aux personnes en difficulté et spécialement destinés à cette tâche.

Dès lors, l’activité de remorquage et de lamanage, qui consiste à faciliter l’amarrage et le désamarrage des navires
des eaux sous juridiction camerounaise aux ports nationaux, est une prestation de services distincte du sauvetage
ou de l’assistance.

En conséquence, l’activité susvisée effectuée au Cameroun y est imposable à la TVA en vertu des articles 127 et
129 du Code Général des Impôts.

(Lettres n°s 0770/MINEFI/DI/LC/L du 04 février 2005 et 1998/ MINEFI/DI/LC/L du 1eravril 2005)

III - 11 Régime de TVA des services accessoires aux biens et services exonérés

La question s’est posée de savoir si l’exonération d’un bien ou d’un service implique systématiquement l’exonération
des biens et services accessoires à ceux-ci.

Il est de principe en Droit fiscal que les exonérations sont d’application et d’interprétation stricte. Ainsi, les services et
les achats de biens afférents à l’exécution de services ou à la production de biens exonérés de TVA sont passibles
de ladite taxe, à moins que la législation fiscale en ait disposé autrement.

Cette taxation ne remet aucunement en cause le principe de la neutralité de la TVA dans la mesure où les crédits de
TVA susceptibles d’en résulter pourraient être résorbés par le mécanisme de l’imputation ou du remboursement
prévu par les dispositions de l’article 149 (3) du CGI.
Dès lors, les biens et services relatifs à l’achat, l’importation ou la vente de biens exonérés sont passibles de TVA.
De même, la gestion ou l’intermédiation en matière de contrats d’assurance maladie est une activité économique
indépendante effectuée à titre onéreux qui demeure imposable à la TVA.

(Lettres n°s : 3547/MINFI/DI/LC/L du 22 juillet 2003 et 0592/MINEFI/DI/LC/C du 03 février 2004)


III - 12 Régime de TVA des sociétés civiles immobilières

L’assujettissement à la TVA des Sociétés Civiles Immobilières (SCI) a suscité des difficultés d’interprétation
débouchant sur une application parfois divergente des dispositions fiscales en la matière.

En effet, l’option à l’IS des SCI confère-t-elle à celles-ci un caractère commercial qui justifierait l’imposition à la
TVA ? La clarification de la position de l’Administration sur cette question était donc nécessaire.
Telle est l’objet de la note de service ci-dessous référencée dont l’économie mériterait d’être rappelée.

Les professionnels de l’immobilier assurent la promotion immobilière. Il peut s’agir de personnes physiques, de
sociétés civiles ou de sociétés commerciales.

De l’objet civil ou commercial de la personne promotrice, dépend le régime fiscal de la TVA applicable.

a - Le cas des Sociétés Civiles Immobilières à objet purement civil qui fonctionnent conformément à leurs
statuts

Ces sociétés n’exercent aucune activité commerciale au sens des dispositions des articles 3(2) et 127 (5) du CGI.
Elles ne sont pas de ce fait, et au regard des termes de l’article 21 de la loi n° 97/03 du 10 janvier 1997 relative à la
promotion immobilière au Cameroun, des professionnels de l’immobilier.

En conséquence, les opérations qu’elles réalisent sont exonérées de la TVA conformément à l’article 128 (1)-b du
CGI et indépendamment de leur option à l’IS.

(Note de service n° 005/MINFI/DI/LC/L du 24 janvier 2005)

b - Le cas des Sociétés Civiles Immobilières à objet commercial au sens des dispositions de l’article 3 (2) du
CGI

Il s’agit des SCI qui :


- se livrent habituellement à des opérations d’intermédiation pour l’achat ou la vente d’immeubles ou de fonds de
commerce, d’actions ou de parts de sociétés immobilières ;
- procèdent habituellement à l’achat en leur nom, d’immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou parts de
sociétés immobilières, en vue de la revente ;
- se livrent habituellement au lotissement et à la vente, après exécution des travaux d’aménagement et de viabilité
de terrains acquis à titre onéreux. La réalisation d’infrastructures minimales telles que l’ouverture des voies
d’accès aux terrains lotis ainsi que la construction d’infrastructures de base telles que les ponts, constituent des
opérations d’aménagement et de viabilité de terrains.
- se livrent habituellement à la mise en location des établissements commerciaux ou industriels munis du mobilier
et du matériel nécessaires à leur exploitation, que la location comprenne ou non tout ou partie des éléments
incorporels du fonds de commerce ou d’industrie ou se rapporte à la location-gérance de fonds de commerce.

Il est à rappeler que pour les opérations immobilières réalisées par les promoteurs immobiliers, le fait générateur de
la TVA est constitué par l'acte de mutation ou de transfert de propriété. S’agissant des travaux immobiliers, il est
constitué par l'exécution des travaux ou de tranches de travaux.

En ce qui concerne les locations de terrains non aménagés ou de locaux nus, effectuées par des professionnels de
l'immobilier, le fait générateur est constitué par l'acte de mutation de jouissance ou l'entrée en jouissance.

Quant à l’exigibilité de la TVA sur les mutations de propriété d'immeubles, elle intervient à la date de mutation ou du
transfert de propriété. En ce qui concerne les locations-ventes effectuées dans le cadre de l'habitat social par les
promoteurs immobiliers, les mutations de jouissance de terrains non aménagés et de locaux nus effectuées par les
professionnels de l'immobilier, l'exigibilité intervient à la date d’échéance desdites locations.
Il est enfin rappelé que toutes les opérations ci-dessus listées et soumises à la TVA sont, conformément aux
dispositions de l’article 546 A-3 du CGI, enregistrées gratis.
En revanche, les opérations réalisées par les sociétés civiles immobilières en dehors de celles visées à l’article 127
alinéa 5 du CGI, sont soumises aux droits d’enregistrement et de ce fait dispensées de TVA.

(Lettre N°0748/MINFI/DGI/LC/L du 16 février 2009 ; Lettre N°2162/MINFI/DGI/LC/L du 12 juin 2009 ; Lettre


N°4338/MINFI/DGI/LC/L du 28 octobre 2009 ; Circulaire N°005/MINFI/DGI/LC/L du 31 décembre 2010)

III - 13 TVA sur les contrats à exécution successive

La question de la loi fiscale applicable aux contrats à exécution successive est une problématique constante en droit
fiscal. Le problème de la détermination de la loi applicable s’est en effet souvent posé s’agissant de l’imposition des
loyers.

Il est de doctrine constante en droit fiscal que la loi applicable à une opération fiscale est celle en vigueur au moment
de la réalisation de son fait générateur.

Le fait générateur de la TVA sur les loyers étant réalisé au moment de leur échéance, il s’ensuit que le taux
applicable en la matière est celui en vigueur au terme de chaque échéance.

A titre d’illustration, les loyers échus à compter de janvier 2005 sont passibles de la TVA au taux de 19,25 % (taux
applicable à partir de janvier 2005), centimes additionnels, communaux compris.

La date de la conclusion du contrat de bail est donc sans incidence sur la détermination de la loi applicable en
matière de TVA.
er
(Lettre n° 0668/MINEFI/DI/LC/L du 1 février 2005)

III - 14 TVA sur les commissions perçues sur les transferts de fonds en provenance de l’étranger

L’essor du secteur bancaire au Cameroun a favorisé l’émergence de nouvelles activités d’intermédiation financière,
notamment les transferts de fonds.

Ces activités sont rémunérées par des commissions dont le principe d’imposition à la TVA est prévu par les
dispositions de l’article 127 du CGI. Toutefois, le cas particulier des commissions perçues sur les transferts de fonds
en provenance de l’étranger pose des difficultés d’interprétation et d’application.

Saisie de la question, l’Administration fiscale s’est prononcée en affirmant que les commissions perçues sur les
transferts d’argent de l’étranger ne sont pas soumises à la TVA.

En effet, le paiement par le prestataire local des fonds transférés ne constitue pas en lui-même un service imposé à
la TVA au Cameroun au sens du Code Général des Impôts, et ne représente que l’aboutissement d’un service rendu
à l’étranger et qui au demeurant y est entièrement taxé. Bien plus, si la TVA était réclamée sur la quote-part
rétrocédée, il faudrait la répercuter sur le bénéficiaire, l’opérateur local n’ayant pas collecté la taxe en amont sur le
transfert.

Au demeurant, l’opération de transfert est une opération globale réalisée et taxée à l’étranger sur une base
d’imposition arrêtée dès le départ et la rétrocession d’une quote-part à l’opérateur local ne constitue pas une
opération détachable de cet ensemble.
(Lettre n° 5182/MINEFI/DGI/LC/L du 16 septembre 2005)

III - 15 Déduction de la TVA d’amont grevant des biens prélevés par le chef d’une entreprise individuelle pour
ses besoins personnels

L’article 127 du CGI dispense de la TVA les prélèvements qu’un chef d’entreprise individuelle opère pour son usage
personnel. Il se pose alors la question du sort de la TVA d’amont ayant grevé l’acquisition des biens ainsi prélevés,
et déduite par l’assujetti.

Conformément à l’article 143 du CGI, seule la TVA ayant frappé en amont le prix d'une opération imposable en aval
est déductible de la taxe applicable à cette opération. Il en résulte que la TVA ayant grevé l’acquisition de biens et
services qui ne donnent pas lieu à collecte de TVA en aval. Il en est ainsi de l’acquisition des biens et services
affectés à l’usage personnel du chef d’entreprise, pour lesquels la TVA d’amont n’est pas déductible.

(Lettre n° 248/ MINEFI/DGI/LC/L du 11 avril 2006)

III - 16 Retenue à la source de la TVA et de l’acompte IR sur les factures délivrées par des contribuables
relevant de l’impôt libératoire

L’article 205 bis du CGI affranchit les contribuables relevant du régime de l’impôt libératoire du paiement de la
patente, de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de la TVA.

Pour les entreprises autorisées à pratiquer la retenue à la source de la TVA et de l’acompte de l’impôt sur le revenu,
la question s’est posée de savoir si elles pouvaient à bon droit pratiquer lesdites retenues sur leurs fournisseurs
relevant du régime de l’impôt libératoire.

La position de l’administration fiscale sur cette question est qu’une entreprise habilitée à opérer la retenue à la
source de la TVA et de l’acompte IR peut pratiquer lesdites retenues sur les factures délivrées par ses fournisseurs
sans distinction de régime, y compris celles émises par des contribuables relevant de l’impôt libératoire.

(Lettre n° 248/MINEFI/DGI/LC/L du 11 avril 2006)

III- 17 Déduction de la TVA ayant grevé des biens importés et réexportés en l’état

La question de la déductibilité de la TVA ayant grevé des biens importés et réexportés a maintes fois été soulevée
par les entreprises.

En application des dispositions de l’article 144 (2) du CGI, l’administration a précisé que le sort de la TVA varie
suivant les hypothèses ci-après :
 L'assujetti achète un bien en vue de l'exploitation, se rend compte que le bien est impropre à l'exploitation et le
réexporte : il bénéficie du droit à déduction s'il a payé la TVA.
 L'assujetti achète un bien avec l'intention de le revendre à l'étranger : il bénéficie du droit à déduction par le taux
zéro.
 L'assujetti importe au nom et pour le compte d'un tiers installé à l'étranger : il est considéré comme un
commissionnaire transparent ; dans ce cas, il ne subit pas la T.V.A. sur le bien, mais sur la commission d'achat et
la déduit.
 L'assujetti importe en son nom mais pour le compte d'un partenaire étranger : il s'agit d'un commissionnaire
opaque : la TVA supportée en amont n'est pas déductible, le bien n'étant pas nécessaire à l'exploitation dès
l'origine ; il en est de même des biens acquis par l'entreprise mais utilisés à des fins autres que l'exploitation (par
des tiers, les dirigeants ou le personnel de l'entreprise) ;
 L'assujetti achète des marchandises avec l'intention de les revendre localement, les revend avec TVA à un
étranger de passage au Cameroun : la TVA est due et la déduction autorisée.

(Instruction n° 134/MINEFI/DI/L/LC du 10 mars 1999)

III- 18 Mise à disposition de marchandises en vue de la vente


Ayant été saisie sur la question de savoir si la mise à disposition de marchandises en vue de la vente par des
commissionnaires est passible de la TVA, l’administration fiscale a fort opportunément rappelé que sont soumises à
la TVA conformément aux articles 126 et 127 du CGI les livraisons de biens effectuées dans le cadre d’une activité
économique exercée à titre onéreux. Et par livraison de biens, il faut entendre le transfert du pouvoir de disposer
d’un bien comme propriétaire.

En conséquence, la mise à disposition de marchandises en vue de la vente par des commissionnaires n’est pas
soumise à la TVA dans la mesure où elle ne constitue pas une vente en soi.

(Lettre N°984/MINEFI/DGI/LC/C du 29 décembre 2006)

III- 19 Régularisation de la TVA d’amont suite à avarie


L’article 146 du Code Général des impôts, précise les modalités de régularisation de la TVA sur les biens autres que
les immobilisations.

S’agissant de la destruction de biens d’une entreprise dans le cadre de son activité, Il est admis de doctrine
constante que la disparition des biens en stock, acquis ou produits par une entreprise n’entraine pas, sous réserve
de justification, la régularisation de la TVA antérieurement déduite.

Pour être justifiée, ladite destruction qu’elle soit volontaire, accidentelle ou objet d’un vol ou d’un détournement, doit
être établie au moyen d’un procès verbal dressé par un Commissaire aux avaries ou un Huissier de justice, et prise
en compte uniquement pour son montant réel.

(Lettres n° 2965/MINEFI/DI/LC/L du 8 mars 2001 et n° 0360/MINFI/DGI/LC/L du 28 janvier 2008)

III - 20 Retenue à la source de la TVA sur les revenus versés à l’étranger au titre des prestations de service
effectuées au Cameroun

L’administration a été saisie sur le sort de la TVA afférente aux prestations d’assistance technique réalisées par une
entreprise étrangère n’ayant pas d’établissement stable au Cameroun.

Y réagissant, elle a apporté les précisions suivantes : en application des dispositions de l’article 149(2) du Code
Général des Impôts, l’habilitation de retenue à la source de la TVA vise les entreprises publiques, para publiques et
certaines privées pour leurs opérations réalisées avec les assujettis à la TVA au Cameroun.

S’agissant des entreprises étrangères n’ayant ni un établissement stable, ni une base fixe d’affaire au Cameroun, les
rémunérations à elles versées au titre des prestations de toute nature, font l’objet de retenue à la source de la TVA
que le bénéficiaire de la prestation soit habilitée ou non à retenir à la source.

(Lettre n° 0457 /MINFI/DGI/LC/L du 05 février 2008)

III - 21 Imposition à la TVA des locations de parcelles du domaine portuaire

Suite aux interrogations portant sur le sort fiscal des locations des parcelles du domaine portuaire consenties par le
Port Autonome de Douala, l’administration fiscale a fait connaître sa position sur le sujet.

En effet, de par leurs missions de construction, d’aménagement et de gestion du domaine portuaire national, le PAD
et de façon générale tous les ports autonomes du Cameroun sont des professionnels de l’immobilier.

En conséquence, les opérations de locations de parcelles du domaine portuaire effectuées par ces entités sont
taxables à la TVA conformément aux dispositions de l’article 127(5) du Code Général des Impôts.

(Lettres n° 2116/MINFI/DGI/LC/L du 13 mai 2008 et Circulaire n°0005/MINFI/DGI/LC/L du 31 décembre 2010)

III - 22 Imposition des intérêts rémunérant les obligations et dépôts des compagnies d’assurance auprès des
établissements de crédit

La question s’est posée de savoir si les intérêts rémunérant les obligations et dépôts des compagnies d’assurance
auprès des établissements de crédit étaient passibles de la TVA.

Y réagissant, l’administration a précisé que les compagnies d’assurance étant des professionnels du secteur
financier, lesdits intérêts sont passibles de la TVA conformément aux dispositions des articles 126 et 128 du Code
Général des Impôts.

(Lettres n° 0216/MINFI/DGI/LC/L du 15 janvier 2008 et n°5370/MINFI/DGI/LC/L du 14 novembre 2008)

III - 23 Exportation des produits manufacturés avec exonération de TVA

Ayant été saisi de manière récurrente sur le régime fiscal applicable aux biens achetés au Cameroun et destinés à
l’exportation, le Directeur Général des Impôts a pris une position qui apporte d’amples précisions sur la question.
En effet, en vertu du principe de territorialité énoncé à l’article 129 du Code Général des Impôts, l’achat de
marchandises au Cameroun est une opération passible de TVA au taux général, sans considération de destination.

S’agissant particulièrement des produits destinés à être exportés et qui sont achetés au Cameroun, l’Instruction
ministérielle N°0106/CF/MINEFI/DI/DD du 31 juillet 1998 prévoit dans certaines conditions un mécanisme de
remboursement de la taxe supportée lors de leur acquisition.

Ainsi, sur présentation des documents justificatifs de l’effectivité de l’exportation, la TVA acquittée fera l’objet d’une
facture d’avoir au profit de l’entreprise acheteuse délivrée par la société exportatrice, conformément à l’article 149
(3) du Code Général des Impôts. Cette dernière pourra à son tour procéder aux régularisations nécessaires du
montant de la TVA initialement collectée et reversée au Trésor public.

(Instruction n°0106/CF/MINEFI/DI/DD DU 31 Juillet 1998 et Lettre n° 2770/MINFI/DGI/LC/L du 23 juin 2008)

III - 24 Clarification de la notion de véhicule de tourisme

Sont considérés comme véhicules de tourisme, les véhicules conçus pour le transport des personnes ou à usage
mixte. Il en est ainsi notamment des véhicules de plus de deux places assises autre que celle du conducteur. Cette
catégorie intègre en particulier les véhicules de type berline et les pick-up double cabine.

Par opposition, les véhicules utilitaires sont ceux exclusivement conçus pour le transport de marchandises, ainsi que
ceux utilisés pour le transport du personnel d’une entreprise, ou pour le transport public de passagers.

Les véhicules de tourisme tels que définis ci-dessus, sont exclus du droit à déduction de la TVA, conformément aux
dispositions de l’article 143 (3) (d) du Code Général des Impôts.

(Lettre n° 0291/MINFI/DGI/LC/L du 13 janvier 2009)

III - 25 Régime fiscal des semences

Suivant les dispositions de l’article 128 (6) du Code Général des Impôts les pesticides, les engrais et leurs intrants,
ainsi que les autres intrants agricoles sont exonérés de TVA.

Pour l’application de cette disposition, les semences à l’état brut sont considérées comme des intrants agricoles et
sont par conséquent exonérés de TVA. En revanche, les produits transformés ou semis finis, même utilisés comme
intrant pour d’autres produits, à l’instar des noix et amandes de palmiste demeurent passibles de cette taxe.

(Lettre n° 5601/MINFI/DGI/LC/L du 24 novembre 2008)

III - 26 Régime fiscal des intérêts rémunérant les avances en compte courant entre sociétés apparentées

En application des dispositions de l’article 126 du Code général des impôts, les intérêts versés dans le cadre d’une
activité économique effectuée à titre onéreux sont assujettis à la TVA.

Par conséquent, les intérêts rémunérant les avances en compte courant consentis entre sociétés apparentées sont
passibles de la TVA dans les conditions de droit commun.

En revanche, seuls les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs et les dépôts effectués auprès des
établissements financiers par des non professionnels du secteur financier en sont exonérés.

(Lettre n° 1854/MINFI/DGI/LC/L du 19 mai 2009)

III - 27 Régime fiscal du roaming

Au sens de l’article 129 du CGI, une prestation de service est taxable au Cameroun dès lors que le service rendu, le
droit cédé ou l’objet loué sont utilisés ou exploités au Cameroun.

Tel que défini par les normes des réseaux mobiles, le roaming – ou itinérance en français – décrit la faculté de
pouvoir appeler ou être appelé quelle que soit sa position géographique. En pratique, le roaming désigne plus
généralement la capacité des clients à accéder à leurs services de téléphonie mobile (voix ou données) depuis des
réseaux visités, ou, dit plus simplement, à partir d’un réseau ou pays étranger.
En conséquence, le chiffre d’affaires afférent aux appels émis à partir du Cameroun ou de l’étranger est soumis à la
TVA camerounaise dès lors que la prestation est réalisée au profit d’un de ses abonnés par un opérateur
téléphonique local.

(Lettre n° 1857/MINFI/DGI/LC/L du 19 mai 2009)

III - 28 Taxation de la viande à la TVA

Ayant été saisi sur le régime fiscal de la viande bovine au regard de la TVA, le Directeur Général des Impôts a
précisé que la viande bovine produite au Cameroun et issue de l’élevage local est exonérée de la TVA.

A contrario, la viande importée demeure passible de cette taxe dans les conditions de droit commun, l’Ordonnance
n° 2008/002 du 7 mars 2008 portant suspension des droits et taxes de douane à l’importation de certains produits de
première nécessité ne concernant que les poissons.

(Lettre N°3642/MINFI/LC/L du 25 septembre 2009)

III- 29 Assujettissement à la TVA des prestations de services à soi-même

Ayant été saisie sur la question de savoir quels sont les critères d’assujettissement à la TVA des prestations de
service à soi-même, l’administration a apporté des précisions utiles ci-après :

Par prestations de services à soi-même, il faut entendre au sens de l’article 127(2,b) du Code général des impôts,
les prestations de services réalisées par l’assujetti soit pour les besoins de son entreprise, soit pour d’autres besoins
dans le cadre normal de son activité. L’on distingue généralement deux cas de figure :
- l’utilisation d’un bien affecté à l’entreprise pour les besoins privés de l’assujetti, ceux de son personnel ou à des
fins étrangères à l’entreprise ;
- les prestations effectuées à titre gratuit par l’assujetti pour ses besoins privés, ceux de son personnel ou à des
fins étrangères à l’entreprise.

En pratique, l’on considère qu’il y a prestation à soi-même lorsque l’assujetti a, pour la même opération, la double
qualité de prestataire et d’utilisateur d’un service par ailleurs rendu à des tiers, dans le cadre normal de son activité.
Aussi, l’imposition des prestations à soi-même vise à s’assurer que tous les biens ou services ayant fait l’objet de
déduction de la TVA d’amont donnent lieu à collecte de TVA.

A titre d’exemple, il n’y a pas lieu à soumission à la TVA sur le fondement de prestations à soi-même, lorsque dans
le cadre normal de l’activité, des camions sont affectés exclusivement à la réalisation d’opérations taxables.

Toutefois, si lesdits véhicules sont utilisés à d’autres fins que celles sus mentionnées, notamment pour les besoins
privés de l’assujetti ou des tiers, cette utilisation est constitutive de prestation de services à soi-même imposable
dans les conditions de droit commun.

Les prestations de service à soi-même telles que définies ci-dessus, sont taxables à la TVA dans les conditions de
droit commun.

(Instruction n°134/MINEFI/DI/LC/L du 10 mars 1999 ; Lettre N°4678/MINFI/LC/L du 18 novembre 2009 ;

III- 30 Exonération de TVA des opérations liées au trafic international

En réponse aux éclaircissements sollicités par un contribuable sur le champ de l’exonération de TVA relative aux
opérations liées au trafic international, l’administration fiscale a affirmé que cette exonération concerne
exclusivement les services rendus aux navires ou bateaux utilisés pour l’exercice d’une activité industrielle ou
commerciale en haute mer, la haute mer étant entendue comme l’espace maritime situé au-delà des limites de la
mer territoriale.

Ladite exonération s’applique également aux opérations d’entretien et d’avitaillement des navires ainsi qu’aux
services rendus aux bateaux de sauvetage et d’assistance. Par bateaux de sauvetage et assistance il faut entendre
ceux qui peuvent seuls prétendre à cette exonération les bateaux effectivement utilisés à des missions de sauvetage
et d'assistance en mer, c’est-à-dire chargés d'intervenir, par n'importe quelles conditions météorologiques, à la
demande de pêcheurs, de bateaux de transport ou de plaisanciers, directement ou par l'intermédiaire de stations
côtières de relais pour sauver des vies ou des embarcations.

Sont ainsi visées par l’exonération de TVA, les livraisons de vivres et de provisions de bord pour les besoins des
membres d’équipage et du personnel naviguant, ainsi que des produits pétroliers nécessaires à la navigation
internationale.

En revanche, l’administration fiscale a exclu du bénéfice de ladite exonération, les services propres au port et les
opérations de placement de personnel.

(Lettre N°2133/MINFI/DGI/LC/L du 19 mai 2010)

III- 31 La détermination du prorata de déduction en ce qui concerne les exonérations par destination

La question de l’application du prorata de déduction s’est posée relativement aux exonérations dites par destination,
notamment sur la prise en compte des exonérations accordées à certaines entreprises dans le cadre des
conventions signées avec l’Etat.

Pour la détermination du prorata de déduction des assujettis partiels du fait de certaines exonérations par
destination, il faut faire figurer le chiffre d’affaires spécifique aux exonérations en cause aussi bien au numérateur
qu’au dénominateur.

Les exonérations par destination correspondent à des opérations imposables par nature, mais dispensées de TVA
en vertu de la loi ou d’un texte particulier pour des considérations attachées à la personne ou à l’activité du
bénéficiaire.

A ce titre, sont concernées, exclusivement :


- les biens et services destinés à l’usage officiel des missions diplomatiques ou consulaires étrangères et des
organisations internationales visés à l’article 128 (16) du Code général des impôt ;
- les exonérations de TVA accordées à certaines entreprises dans le cadre de conventions particulières signées
avec l’Etat du Cameroun, y compris les marchés publics, avec approbation du ministre en charge des finances ;
- les exonérations de TVA sur les opérations de transformation locale de bois réalisées par des entreprises dont la
transformation constitue l’activité principale.

S’agissant des exonérations de TVA prévues dans les conventions particulières signées avec l’Etat, il convient de
vous assurer, pour l’application de cette mesure nouvelle, que le Ministère en charge des finances a effectivement et
formellement validé les clauses y relatives, conformément aux termes de la circulaire N°002/CAB/PM du 24 octobre
2003 relative à la signature des conventions, accords et protocoles par les chefs de départements ministériels.

Ce dispositif ne concerne pas les « dispenses ou les prises en charge de TVA » visées dans certaines conventions
particulières.

(Circulaire n°001/MINFI/DGI/LC/L DU 15 janvier 2010 ; Lettre n° 2857/MINFI/DGI/LC/L du 08 Juillet 2010)


III- 32 Refus de la déclaration de TVA du contribuable pour défaut de validation de son crédit par le DGI

La question a été posée de savoir si le refus de recevoir les déclarations de TVA souscrites par les contribuables
pour motif de non validation leur son crédit de TVA par le Directeur Général des Impôts est conforme à la
réglementation.

En réponse, le DGI a précisé que la validation du crédit de TVA n’est requise qu’en cas de demande de
remboursement ou de compensation, conformément aux dispositions de l’article 149 (3) du Code Général des
Impôts. Dès lors, le rejet des déclarations de TVA souscrites par les contribuables pour défaut de validation
préalable du crédit de TVA par le Directeur Général des Impôts n’est pas conforme à la réglementation.

(Lettre n° 494/MINFI/DGI/LC/L du 04 février 2010)

III- 33 Droit à déduction de la TVA supportée en amont par un assujetti non résident.
La question s’est posée de savoir si un contribuable qui dispose au Cameroun d’un représentant solvable accrédité
peut déduire de la TVA facturée aux clients, la TVA supportée en amont sur les prestations rendues aux navires
étrangers notamment les prestations de lamanage, d’acconage, de remorquage et de shifting.

Sur cette question il convient de noter que la désignation d’un représentant solvable accrédité résident sur le
territoire camerounais énoncé à l’article 130(1) du Code Général des Impôts concerne le paiement de la TVA
collectée dans le cadre des prestations rendues ou utilisées au Cameroun par un non résident. En aucun cas elle ne
peut déboucher sur l’exercice du droit à déduction dans la mesure où la TVA ne peut être déduite que par des sujets
fiscaux Camerounais appartenant à un des régimes ouvrant droit à récupération de la taxe d’amont.

Dès lors qu’un assujetti n’est pas immatriculé au Cameroun, il ne saurait exercer le droit à déduction de la TVA
Camerounaise conformément aux dispositions de l’article 143(1) du Code Général des Impôts.

(Lettre n°2372/MINFI/DGI/LC du 03 juin 2010)

III- 34 Exonération de la TVA grevant l’exécution des opérations pétrolières

L’administration fiscale est très souvent saisie par les prestataires de biens et services des entreprises pétrolières à
l’effet d’apporter des éclaircissements sur l’exonération de TVA grevant l’exécution des opérations pétrolières.

Le Code Pétrolier, en son article 99, dispose que le titulaire d’un contrat pétrolier bénéficie de l’exonération de la
TVA sur la fourniture de tout bien et service directement lié à la réalisation des opérations pétrolières.

Ladite exonération est délivrée par les soins de la DGI et son application s’étend jusqu’aux frais d’hébergement et de
restauration du personnel lors de la phase d’exploration des hydrocarbures.
Toutefois, elle ne vise pas les déplacements et les réceptions d’affaires.

(Lettre n°6067/MINFI/SG/DGI/LC du 22 décembre 2009)

III- 35 La notion de biens et services à usage officiel des missions diplomatiques

Le Code Général des Impôts consacre l’exonération (article 128) et le remboursement de TVA (article 149) au profit
des Missions Diplomatiques et Consulaires installés au Cameroun, pour les achats de biens et services destinés leur
usage officiel.

A cet effet, une Instruction Interministérielle relative à l’application des privilèges diplomatiques en matière fiscale et
douanière, a apporté des clarifications relativement à la nature des biens et services à usage officiel.
Suivant les termes de ladite Instruction, il faut entendre par « biens et services à usage officiel, les biens et services
affectés aux missions officielles de la représentation diplomatique, du poste consulaire ou de l’Organisation
internationale, notamment :
 l’acquisition des locaux destinés à abriter la Chancellerie et la résidence du Chef de mission ;
 l’acquisition du matériel ou des matériaux destinés à la construction de la chancellerie et de la résidence du
Chef de mission ;
 les travaux immobiliers et les travaux relatifs à l’aménagement et la sécurisation des immeubles visés ci-
dessus lorsque leur coût est supporté directement par la mission ;
 les prestations relatives à la fourniture d’eau, de gaz, d’électricité, de télécommunications et de
télédistribution ;
 l’acquisition des biens et services destinés à l’équipement ou à l’aménagement des locaux de la mission ou de
la résidence du Chef de mission
 etc.

(Instruction Interministérielle N° 0060/MINFI/DIPL du 28/03/2010)

III- 36 Achat hors TVA de biens et services destinés à l’usage personnel des personnels diplomatiques

Il est demandé de connaître quels sont les achats de biens et services destinés à l’usage personnel des personnels
diplomatiques qui sont exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée.

Une Instruction Interministérielle relative à l’application des privilèges diplomatiques en matière fiscale et douanière
Chef de mission ainsi que le personnel diplomatique des missions diplomatiques, postes consulaires et
organisations internationales bénéficient de l’exonération de TVA sur les achats de biens mobiliers destinés à
l’équipement de leur résidence, les dépenses d’entretien et de réparation des véhicules administratifs ou de fonction,
ainsi que les prestations d’eau, d’électricité, de gaz, de télécommunication et de télédistribution.
Cette exonération s’étend également aux achats trimestriels autorisés des provisions de ménage et carburants.

(Instruction Interministérielle N° 0060/MINFI/DIPL du 28/03/2010)

III- 37 TVA sur cession des Caterpillar d’occasion

La question s’est posée de savoir si la cession d’un Caterpillar d’occasion était passible de TVA alors même que les
droits de mutation sont exigés.

A cette occasion, l’administration a rappelé que la vente des véhicules et engins d’occasion est passible de TVA
lorsqu’elle est réalisée de façon habituelle. Toutefois, seules les opérations effectuées par des professionnels
justifiant d’un agrément de concessionnaire délivré par le Ministère des Transports sont susceptibles de déboucher
sur des facturations exemptes de la formalité d’enregistrement ou enregistrés gratis en vertu du principe du non
cumul des droits d’enregistrement et de la TVA.

En l’absence de cet agrément, ces opérations sont passibles du droit proportionnel sur les cessions de meubles et
de la TVA.

(Lettre N°4697/MINFI/DGI/LC/L du 11 novembre 2010)

III- 38 Imposition à la TVA des prestations de mises à la disposition des personnels

Pour les besoins de transparence vis-à-vis de leurs clients, certaines sociétés de mise à disposition de personnels
font figurer distinctement toutes composantes de leur prix sur les factures (les salaires des employés, les charges
patronales, les frais de gestion ainsi que la TVA). Cette déclinaison des éléments de facturation a débouché sur la
contestation par des clients de l’introduction des salaires des employés et des charges patronales dans la base de la
TVA.

Cette question a été tranchée par l’administration fiscale.


En effet, il a été précisé que la base TVA des prestations de mise à la disposition de personnels est constituée de
toutes les sommes et tous les avantages reçus en contrepartie desdites prestations. Dès lors, les frais inhérents aux
charges patronales et salariales qui incombent à la société de mise à la disposition de personnels constituent des
éléments de coût de la prestation rendue et représentent, couplés aux frais de gestion, les composantes de la base
taxable à la TVA.

(Lettre N°4448/MINFI/DGI/LC du 28 octobre 2010)

III- 39 Régime de TVA des travaux immobiliers engagés par les missions diplomatiques
A la suite de la signature de l’instruction interministérielle N°60/MINFI/DIPL du 26/03/2010 relative à l’application des
privilèges diplomatiques en matière fiscale et douanière, la mission diplomatique au Cameroun a saisi le Directeur
Général des Impôts pour des clarifications sur le régime des « travaux immobiliers » engagés par les missions
diplomatiques au regard des exonérations à la TVA consacrées par ladite instruction.

En effet, le chapitre 2 (section 2. A) de l’instruction interministérielle du 26 mars 2010 ne mentionne pas


expressément les « travaux immobiliers » parmi les services exonérés à la TVA au profit des missions diplomatiques
et organisations internationales, mais il vise bien « les achats de biens mobiliers et immobiliers ». De plus, la
er
définition au Chapitre 1 de la notion de « biens et services destinés à l’usage officiel » de la mission diplomatique
inclut bien les travaux immobiliers parmi les services exonérés de TVA au sens de l’article 128 (16) du Code Général
des Impôts.

Aussi, afin d’éviter toute ambiguïté, le Directeur Général des Impôts a clairement indiqué que les « travaux
immobiliers » entrent bel et bien dans le champ des exonérations de Taxe sur la Valeur Ajoutée prévues par
l’instruction interministérielle N°60/MINFI/DIPL du 26/03/2010 relative à l’application des privilèges diplomatiques en
matière fiscale et douanière au Cameroun.

(Lettre N° 5330/MINFI/DGI/LC/RI du 28 décembre 2010)


III- 40 Régime de TVA des opérations de transit inter-CEMAC et mise à disposition du personnel
La question a été posée à l’administration fiscale de savoir si le champ de l’exonération des opérations de transit
inter-Etats et des services y afférents, conformément aux dispositions des articles 158 et suivant du Code des
Douanes de la CEMAC, couvrait la mise à disposition du personnel intérimaire par les sociétés spécialisées dans la
location de la main-d’œuvre.

En réponse à cette interpellation, le Directeur Général des impôts a indiqué qu’au sens des dispositions de l’article
128 §2-d du Code Général des Impôts, seuls les services afférents aux opérations de transit et se rapportant aux
prestations d’acconage, de manutention et de transport sont exonérées de TVA.
En conséquence, la mise à disposition du personnel intérimaire est passible de la Taxe sur la Valeur Ajoutée sur
toutes les opérations de transit.

(Lettre N° 5329MINFI/DGI/LC/RI du 28 décembre 2010)

III-41 Exonération de TVA des opérations du Chantier Naval et Industriel du Cameroun

Des interrogations ont été formulées quant au champ d’application de l’exonération de TVA relatives aux prestations
et services rendus au profit du Chantier Naval et Industriel du Cameroun.

Y faisant suite, il a été précisé par lettre dont les références dont ci-dessous rappelées, que la Convention
d’établissement du 18 janvier 1991 entre l’Etat du Cameroun et le Chantier Naval et Industriel du Cameroun (CNIC)
exonère de TVA, exclusivement, les approvisionnements et les services directement rattachés à l’objet social du
CNIC qui se limite à la construction, à la préparation et à l’entretien naval, ainsi qu’aux travaux pétroliers on shore et
offshore.

En conséquence, les acquisitions et prestations ne se rapportant pas aux opérations ci-dessus listées, à l’instar des
prestations de conseil fiscal sont exclues du champ de l’exonération et demeurent passibles de TVA.

(Note n°4512/MINFI/SG/DGI/LC/L du 17 octobre 2011)

III-42 Application du taux zéro de TVA aux prestations de service immatérielles utilisées et exploitées à
l’étranger

Jusqu’à une époque récente, l’Administration fiscale ne s’était pas prononcé de manière claire sur la territorialité au
regard de la TVA, des prestations de service immatérielles rendues au Cameroun mais utilisées ou exploitées à
l’étranger. De ce fait, la notion d’exportation ne pouvait se concevoir qu’en ce qui concerne les livraisons de biens
matériels à l’exclusion des prestations de service.

Afin de trancher définitivement cette question, l’administration fiscale a précisé qu’en application des dispositions de
l’article 129 (2) alinéa b du CGI, les prestations de service immatérielles sont imposables à la TVA lorsqu’elles sont
utilisées au Cameroun.

En revanche, lorsque celles-ci, bien que rendues au Cameroun, sont utilisées ou exploitées à l’étranger et que le
preneur y est établi, elles sont soumises au taux zéro, conformément aux dispositions de l’article 142 alinéa 4 du
Code précité.

Il demeure toutefois entendu que ces prestations sont passibles de la TVA dans les conditions de droit commun
lorsqu’elles sont fournies au profit d’entreprises locales.

(Lettre n°4089/MINFI/DGI/LC du 04 octobre 2011)

III-43 Procédure de traitement de la TVA des primes d’assurances des transports publics de voyageurs

Les polices d’assurance émises par les compagnies d’assurance du marché camerounais pour les véhicules de
transport public de voyageurs (taxi, car, bus) sont mises en commun au sein d’un pool de gestion des risques
d’assurance automobile de Transport Public de Voyageurs dénommé « Pool TPV ». Ledit pool est détenu par
l’Association des Sociétés d’Assurances du Cameroun (ASAC).
Ces compagnies d’assurance fonctionnent dans un cadre juridique de coassurance. Aussi, les primes et les frais
accessoires mis à la disposition du pool TPV par les compagnies d’assurance sont distribués hors taxes entre les
membres suivant une clé de répartition déterminée.

Toutefois, cette opération de répartition désignée sous le vocable de cession en coassurance génère des difficultés
quant à la désignation du redevable légal de la TVA et aux délais de reversement de cet impôt, dès lors que les
délais de mise à disposition des quotes-parts aux différents membres sont plus longs que le délai légal d’exigibilité
de la TVA.

En réponse à cette préoccupation, il est rappelé qu’en application des dispositions de l’article 134 (1) b du CGI,
l’exigibilité de la TVA s’agissant des prestations de service intervient à l’encaissement du prix, des acomptes ou
avances.

En conséquence, le redevable légal de la TVA dans le cadre des opérations d’assurance réalisées au sein du Pool
de Transport Public de Voyageurs (TPV) est l’apériteur en charge de la facturation de la prime et de l’encaissement
du prix de vente pour le compte de l’ensemble du groupe.

Par ailleurs les autres membres du groupe son tenus de déclarer leur quote-part hors taxes assortie d’une copie de
la quittance de reversement à l’Administration de la TVA grevant les opérations d’assurance réalisées au sein dudit
pool.

(Lettre n°628/MINFI/DGI/LC du 17 Aout 2011)

III-44 Exonération de TVA et de TSPP sur les fournitures de biens et les prestations de service se rapportant
directement à l’exécution des opérations pétrolières

L’article 99 (2) du Code pétrolier dispose « les fournitures de biens et les prestations de services de toutes espèces,
y compris les études qui se rapportent directement à l’exécution des opérations pétrolières, sont exonérées de taxe
sur le chiffre d’affaires, sur la valeur ajoutée et de toutes taxes assimilées ».

Si l’exonération de TVA ressort expressément de cette disposition et ne pose pas de difficultés d’application, la DGI
a régulièrement été saisie de la question de l’interprétation de la notion de «toutes taxes assimilées » et notamment
aux fins de confirmer si la TSPP rentrait dans cette catégorie.

En réponse à cette préoccupation, il a été confirmé que l’exonération visée par les dispositions de l’article 99 alinéa
2 du Code Pétrolier concerne aussi bien la TVA que la TSPP.

(Lettre 179/MINFI/DGI/LC/L du 29 décembre 2009)

III-45 Régime fiscal des refacturations d’achats

Interpellée sur la question de savoir si les refacturations au prix coûtant de prestations de service sont soumises à la
TVA, l’administration fiscale a apporté des précisions sur le régime fiscal des refacturations aussi bien au regard de
la TVA que de l’IS.

En effet, considérant que les refacturations constituent des activités économiques effectuées à titre onéreux, elle a
conclu qu’elles rentrent bien dans le champ de la TVA tel que précisé à l’article 126 § 1 du Code Général des
Impôts.

Au regard de l’IS, elle a précisé que les dépenses effectuées au titre des achats refacturés sont déductibles de la
base d’imposition à l’IS, dès lors que la charge y relative est compensée par un produit d’égal montant issu des
refacturations.

(Lettre n° 5639/MINFI/DGI/LC/L du 30 décembre 2011)

III-46 Régime de la TVA des prestations accessoires à la vente des billets d’avion sur les vols internationaux
La vente des billets d’avion pour les vols internationaux est, conformément aux conventions internationales relatives
au transport aérien, exonérée de la TVA. La question s’est toutefois posée s’agissant des prestations accessoires à
la vente desdits billets par des compagnies de transport ou les agences de voyage.

Répondant à cette préoccupation l’Administration fiscale a précisé que les prestations accessoires à la vente des
billets d’avion pour les vols internationaux réalisées au Cameroun, sont imposables à la TVA dans les conditions de
droit commun, conformément aux articles 128 et 129 du CGI.

(Lettres N° 2855/MINFI/DGI/LC/L du 17 juillet 2009 ; N°6034/MINFI/DGI/LC/L du 18 décembre 2008)

III-47 Justification du reversement de la TVA pour l’exercice du droit à déduction

L’article 149 du CGI conditionne l’ouverture du droit à déduction de la TVA retenue à la source à la production
préalable de la quittance de reversement dûment délivrée par le Receveur des Impôts. En raison des difficultés
pratiques de mise en œuvre de cette disposition, notamment l’impossibilité matérielle de rattacher une quittance
globale à des opérations précises, l’Administration fiscale a été amenée à clarifier cette question.

Ainsi, par lettre dont références sont ci-dessous rappelées, il a été précisé qu’en l’absence de la quittance
matérialisant le reversement de la TVA, l’attestation de retenue à la source suffit à fonder l’exercice du droit à
déduction.

(Lettre N°0681/MINFI/DGI/LC/L du 15 février 2012)


THEME IV

TAXE SPECIALE SUR LE REVENU


IV-1 Régime des frais de formation versés à l’étranger au regard de la TSR

Ayant constaté au cours d’une vérification qu’une entreprise ne soumettait pas à la TSR les frais versés à l’étranger
pour la formation et le recyclage de son personnel, l’administration a apporté les précisions ci-après :

La formation du personnel à l’étranger est une assistance administrative ayant pour but de renforcer les capacités
techniques des personnels d’une entreprise.

A cet égard, les frais de formation versés par une entreprise camerounaise à un partenaire situé à l’étranger en
rémunération de l’assistance technique sus-évoquée sont soumis à la TSR.

(Lettre n°4644/MINEFI/DGI/LC/L du 22 août 2005)

IV-2 Sort de l’impôt retenu à la source dans un pays étranger

Suite à sa saisine au sujet de la déductibilité d’une taxe retenue à la source dans un pays étranger n’ayant pas de
convention fiscale avec le Cameroun, l’administration fiscale fait valoir la position suivante : en l’absence de
convention fiscale tendant à éliminer les doubles impositions entre le Cameroun et les pays tiers, les règles fiscales
concurrentes s’appliquent de plein droit dans chacun des deux pays.

Aussi, la TSR retenue à la source dans un pays tiers n’ayant pas conclu une convention fiscale avec le Cameroun
ne constitue pas un acompte d’impôt sur les sociétés, ni une charge déductible.

Par contre, si la retenue à la source est opérée par un pays avec qui le Cameroun dispose d’une convention fiscale,
c’est le régime prévu par la convention qui est applicable.

(Lettre n° 5907/MINFI/DGI/LC/L du 15 décembre 2008)

IV-3 TSR sur les opérations pétrolières de recherche et de développement

En application des dispositions de l’article 99(4) du Code pétrolier, les titulaires de contrats pétroliers et leurs sous
traitants sont exonérés de la Taxe spéciale sur le revenu sur les opérations pétrolières de recherche et de
développement.

Toutefois, cette exonération porte sur l’assistance, la location d’équipements, du matériel et sur les prestations de
services rendus au titulaire du contrat par ses sous traitants, à condition que ces derniers ne disposent pas d’un
établissement stable au Cameroun et fournissent à prix coûtant des prestations de services ou des biens au titre des
opérations pétrolières.

(Lettre n° 5606/MINFI/DGI/LC/L du 24 novembre 2008)

IV-4 Précisions sur le champ d’application de la TSR

La loi de finances pour l’exercice 2009 a élargi l’assiette de la taxe spéciale sur le revenu (TSR). Celle-ci s’applique
dorénavant à l’ensemble des prestations immatérielles et intellectuelles, à condition que celles-ci soient fournies ou
exploitées au Cameroun et que l’entreprise prestataire n’y ait pas un établissement stable. Cependant, sont exclus
du champ de la TSR :
- les rémunérations des prestations accessoires aux importations et incluses dans la base taxable en douane,
notamment les rémunérations relatives au fret, au transit, aux opérations d’acconage, aux frais d’assurance…
- les commissions versées dans le cadre de l’exportation des produits de base ci-après : le cacao, le café, le coton
et la banane ;
- les revenus imposables à l’IRCM par nature, à l’instar des intérêts sur emprunt et des dividendes ;
- les primes de réassurance versées par les entreprises d’assurance établies au Cameroun aux entreprises de
réassurance et déterminées selon les règles et modalités fixées par le Code CIMA ;
- les cotisations sociales versées à l’étranger en vue de la constitution de la retraite obligatoire.
En revanche, demeurent passibles de TSR au titre de l’assistance technique complémentaire, les sommes
engagées pour l’hébergement, la restauration et, d’une manière générale, le séjour des assistants techniques en
territoire camerounais.

Sont également passibles de TSR, les frais médicaux versés à des institutions sanitaires domiciliées à l’étranger, en
rémunération des prestations médicales.

Concernant les prestations audiovisuelles à contenu numérique, je précise qu’elles sont imposables à la TSR, à
condition que l’entreprise prestataire n’ait pas au Cameroun un établissement stable.

A titre de rappel, pour l’application de la TSR, les sommes versées à l’étranger doivent avoir été payées ou
comptabilisées en charge par l’entreprise camerounaise, conformément à l’article 226 du Code général des impôts.

(Circulaire n°0001/MINFI/DGI/LC/L du 02 janvier 2009 ; Circulaire n°0000001/MINFI/DGI/LC/L DU 15 janvier


2010)

IV-5 TSR sur les locations de conteneurs et aux surestaries

Les rémunérations versées aux sociétés étrangères pour la location d’équipements industriels ou commerciaux, à
l’instar de conteneurs, sont passibles de TSR, en application des dispositions de l’article 225 du CGI. En effet,
l’activité de location de conteneurs est parfaitement détachable de celle de transport maritime international. Elle a
donc de ce fait un traitement fiscal différent de celui du transport.

(Lettre n° 6012/MINFI/DGI/LC/L du 16 décembre 2009)

IV-6 TSR sur les rémunérations versées en France au titre de la cession ou de la concession logiciels

Les dispositions de l’article 20 de la convention fiscale franco-camerounaise prévoient que « les redevances
provenant d’un Etat contractant et payées à une personne domiciliée dans l’autre Etat contractant sont imposables
dans cet autre Etat. Toutefois, ces redevances sont aussi imposables dans l’Etat contractant d’où elles proviennent
et selon la législation de cet Etat, mais si la personne qui reçoit les redevances en est le bénéficiaire effectif, l’impôt
ainsi établi ne peut excéder 15 % du montant brut des redevances. Nonobstant les dispositions du paragraphe 2, les
rémunérations de toute nature payées pour l’usage ou la concession de l’usage d’un droit d’auteur sur une œuvre
littéraire, artistique ou scientifique (à l’exclusion des films cinématographiques et de tous autres enregistrements des
sons ou des images) ne sont imposables que dans l’Etat contractant où la personne qui reçoit ces rémunérations est
domiciliée, s’il en est le bénéficiaire effectif ».

Cependant, la loi n° 2000/011 du 19 décembre 2000 sur le droit d’auteur et droits voisins au Cameroun ayant, à son
l’article 3, cité les « programmes d’ordinateur ou logiciels » parmi les œuvres protégées par le droit d’auteur,
certaines entreprises, soutenues en cela par la Direction Générale des Finances Publiques en France, ont eu
tendance à en déduire que, les redevances versées au titre de l’usage ou la concession de l’usage des logiciels sont
imposables uniquement en France.

Pour l’administration fiscale camerounaise, l’article 20 §3 de la convention fiscale franco-camerounaise précise que
les rémunérations versées au titre des droits d’auteur ne sont imposables exclusivement dans l’Etat de résidence de
la personne qui les reçoit que si celle-ci en est le bénéficiaire effectif. Or le bénéficiaire effectif des revenus versés
au titre d’un droit d’auteur ne peut être que l’auteur de l’œuvre concernée. A cet égard, l’article 7 de la loi sur les
droits d’auteur précitée définit l’auteur comme « la personne physique qui a créé ou conçu cette œuvre ou encore la
personne physique qui a déclenché la réalisation de l’œuvre par un procédé automatique».

Dans cette optique, au sens de la législation camerounaise, une entreprise (personne morale) ne saurait être un
bénéficiaire effectif d’un droit d’auteur.

En conséquence, les rémunérations versées aux sociétés françaises pour la cession ou la concession des droits
d’utilisation de logiciels, ne s’assimilent pas à la contrepartie d’un droit d’auteur. Il s’agit plutôt des rémunérations
pour l’usage d’un brevet ou d’un savoir faire (redevances) donnant lieu à partage d’imposition entre la France et le
Cameroun (15%, au titre de l’Etat de source), conformément aux articles 20 §2 et §5 de la convention fiscale entre la
France et le Cameroun.

(Lettre n°0539/MINFI/DGI/LC/RI du 14 février 2011)


THEME V

TAXE SPECIALE SUR LES PRODUITS PETROLIERS (TSPP)

V – 1 Précisions sur l’exonération de la Taxe Spéciale sur les Produits Pétroliers.

L’administration fiscale a été saisie à maintes reprises par les entreprises bénéficiaires des permis de recherche
pour solliciter des exonérations de Taxes Spéciales sur les Produits Pétroliers (TSPP) dans le cadre de leurs
activités de recherches minières.

Y réagissant, l’administration a précisé qu’en application de l’article 95 du Code Minier les titulaires des permis de
recherche bénéficient de l’exonération des impôts et taxes ci-après :
 L’impôt sur les sociétés(IS),
 L’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC),
 La Taxe proportionnelle sur le revenu des capitaux mobiliers (TPRCM),
 La Taxe spéciale sur les rémunérations versées à l’étranger(TSR),
 La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).

La TSPP n’étant pas visée dans ce dispositif de faveur, elle n’est pas exonérée pour les entreprises titulaires de
permis.

(Lettre n°2047/MINFI/DGI/LC/L du 11 mai 2010)

V- 2 Assujettissement des missions diplomatiques à la Taxe Spéciale sur les Produits Pétroliers
(TSPP)

L’administration fiscale a été amenée à se prononcer sur l’assujettissement des missions diplomatiques, postes
consulaire et organisations internationales ainsi que leurs personnels de rang diplomatique à la taxe spéciale sur les
produits pétroliers.

A cet effet, il a été rappelé que la mission diplomatique, le poste consulaire, l’organisation internationale et son
personnel de rang diplomatique sont exonérés du paiement de la taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSPP)
dans la limite des quotas prévus à l’Annexe 2 de relative à l’application des privilèges diplomatique en matière
fiscale et douanière.

Pour l’application de cette exonération, ces institutions ainsi que leurs personnels doivent se faire délivrer au
préalable une attestation d’exonération par la Direction Générale des Impôts sur la base d’une demande indiquant
l’immatriculation du véhicule, le kilométrage et le volume sollicité en fonction des quotas déterminés de façon
réglementaire.

Il convient de rappeler qu’avant d’être transmise à la Direction Générale des Impôts cette demande doit être visée
par le Ministère des Relations Extérieures.

(Instruction Interministérielle n° 0060/MINFI/DIPL du 28 mars 2010)


THEME VI

FISCALITE LOCALE
VI - 1 Territorialité de la patente

Toute personne physique ou morale qui exerce de façon habituelle dans une commune, une activité à but lucratif
est soumise à la contribution des patentes.
Il faut entendre par activité habituelle et lucrative, tout exercice répétitif des actes de commerce pour en faire une
profession dans le but de réaliser un bénéfice.

Les activités à but non lucratif reconnues d’utilité publique par un décret et celles dont l’accès est gratuit en sont
exclues.

Toutefois, certaines activités exercées quels que soient leur nature et le montant du chiffre d’affaires réalisé, sont
assujetties de plein droit à la patente. Ce sont notamment les activités présentées à l’annexe II de la loi portant
fiscalité locale qui entraînent obligatoirement l’établissement d’un titre de patente pour celui qui les accomplit.

Il faut souligner à ce propos que les activités des organisations non gouvernementales et des groupements d’intérêt
commun sont considérées comme activités à but non lucratif lorsque ces derniers sont reconnus d’utilité publique
par décret et lorsque l’accès aux services qu’ils offrent est gratuit.

(Circulaire conjointe n°02335/MINATD/MINFI du 20 décembre 2010)

VI - 2 Notion d’établissement imposable à la patente

La société publique de production et de distribution de l’énergie électrique a sollicité de l’administration des


précisions sur le régime de patente de ses agences disséminées sur l’étendue du territoire national.

Y réagissant, le Directeur des Impôts a précisé que conformément aux dispositions de l’article 176 du Code Général
des Impôts, la patente est due par établissement.

Ainsi, les différentes agences de cette société étant des établissements au sens de la disposition légale suscitée,
une patente est due pour chacune d’entre elles.

(Lettre n° 2629/MNEFI/DI/LC/L du 1ernovembre 2001)

VI - 3 Assujettissement à la patente Import/Export

La question a été posée de savoir si les opérations liées au commerce extérieur (importation ou exportation) étaient
assujetties à la contribution des patentes alors même qu’elles sont réalisées avec l’extérieur.

L’administration a précisé que les opérations liées au commerce extérieur se réalisent à partir du cordon douanier
national, donc en grande partie sur le territoire national qu’il s’agisse de l’importation ou de l’exportation.

Ainsi, tout opérateur économique dont le volume des transactions commerciales avec l’extérieur génère un chiffre
d’affaires annuel supérieur à 15 millions de FCFA, est assujetti à la patente d’importation ou d’exportation.

Ce chiffre d’affaires est déterminé en tenant compte à la cumulativement des opérations d’importation et
d’exportation.

(Lettre n° 4742/MINEFI/DI/LC/L du 24 avril 2002)

VI - 4 Assiette de la patente et de la licence en cas d’exercice conjoint d’une activité de vente de boisson et
d’un autre commerce

L’on s’est interrogé sur le régime de patente d’un contribuable se livrant conjointement, au sein du même
établissement, à la vente de boissons et à une autre activité commerciale.
L’administration a précisé que l’exercice de l’activité de vente de boissons avec un autre commerce dans un même
établissement entraîne le paiement :
- d’une patente globale assise sur le chiffre d’affaires total ;
- et des droits de licence liquidés sur la base du seul chiffre d’affaires afférent à la vente des boissons.

A titre de rappel, la vente des eaux minérales, eaux gazeuses, aromatisées ou non par extraits non alcoolisés et la
vente de jus frais non fermentés, lorsqu’elle est effectuée dans un établissement distinct de celui comportant des
boissons imposables ne donne pas lieu à la contribution des licences. Toutefois, lorsque ces boissons sont vendues
dans le même établissement que les boissons imposables, elles sont soumises à la contribution des licences.

Au demeurant, s’agissant des opérations pouvant donner lieu à des licences différentes réalisées dans un même
établissement, la base à retenir pour le calcul des droits de licences sera celle de l’activité donnant lieu à la licence
la plus élevée. Ainsi par exemple, si une entreprise offre à sa clientèle à la fois les boissons alcoolisées et celles
non alcoolisées, les droits de licence à prendre en compte seront liquidés sur la base des boissons alcoolisées.

(Circulaire conjointe n°02335/MINATD/MINFI du 20 décembre 2010 ; Lettre n° 4742/MINEFI/DI/LC/L du 24 avril


2002)

VI - 5 Patente des transporteurs

Suite à des préoccupations exprimées par les transporteurs, l’administration s’est prononcée sur les spécificités de
la patente due par cette catégorie de contribuables.

En effet, les modalités particulières de calcul de la patente des transporteurs interurbains de personnes, des
transporteurs de marchandises et des entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 2 milliards de francs sont
les suivantes :
- les personnes physiques soumises au régime simplifié des transporteurs prévu à l’article 64 du Code général
des impôts acquittent la patente selon les modalités définies à l’article 13 (5) de la loi portant fiscalité locale ;
- les personnes physiques ou morales relevant du régime du réel sont assujetties à la patente annuellement
d’après le chiffre d’affaires global des véhicules.

Pour ce dernier cas, les transporteurs de marchandises ou de personnes concernés établissent un seul titre de
patente pour l’ensemble de leurs véhicules à la commune abritant le siège de l’entreprise.

(Circulaire conjointe n°02335/MINATD/MINFI du 20 décembre 2010 ; Lettres n° 3643/MINEFI/DGI/LC/L du 25


août 2006)

VI - 6 Assiette de la patente des gérants de stations-service

L’article 173 du Code général des Impôts prévoit que la contribution des patentes est calculée d’après le chiffre
d’affaires.

Toutefois, dans le but de rendre plus équitable l’assiette de la patente des gérants de stations-service,
l’administration a indiqué la méthode suivante pour déterminer la base patentable :
- d’une part, retenir la marge réalisée pour les produits dont le prix est homologué à savoir le super, le gasoil, le
pétrole lampant, le gaz domestique,
- et d’autre part, y adjoindre le chiffre d’affaires relatif aux autres opérations.

A cet effet, les gérants des stations services devront souscrire une déclaration faisant ressortir distinctement les
quantités vendues par nature de produits, les marges y afférentes et le chiffre d’affaires réalisé sur les autres
opérations.

(Instruction n° 419/MINEFI/DI/L/CL du 11/08/2000)

VI - 7 Assujettissement à la patente d’une activité exercée illégalement

L’Administration fiscale a été saisie par un ordre professionnel qui sollicitait le retrait de titres de patente délivrées à
des personnes non affiliées audit ordre et qui exerçaient sur la seule base desdites patentes. A l’appui de sa
requête, l’ordre évoquait le caractère «illégal» et non autorisé de l’activité.
Y réagissant, le Directeur Général des Impôts a rappelé que le fait générateur de la contribution des patentes est
l’exercice effectif et habituel d’une activité lucrative sur le territoire camerounais. Aussi, l’administration fiscale n’étant
pas juge de la légalité de l’exercice d’une profession donnée, dès la réalisation dudit fait générateur, la patente est
due.

En conséquence, sans en légitimer l’exercice, est prélevée de plein droit même sur les activités dites illégales dès
lors qu’elles sont effectivement exercées sur le territoire national à titre habituel et à but lucratif.

(Lettre n° 3298/MINEFI/DGI/LC/L du 25 juillet 2006)

VI - 8 Régularisation de la patente

L’administration a été interpellée sur la question de savoir si la régularisation de patente effectuée suite à une
reconstitution du chiffre d’affaires en cours d’exercice est régulière ou non.

Dans sa réponse, l’administration fiscale a fort opportunément rappelé que la contribution due résulte de
l’application d’un taux dégressif fixé par les collectivités locales bénéficiaires sur le chiffre d’affaires réalisé par le
contribuable au cours de l’année close au 31 décembre de l’exercice précédent.

Pour la détermination définitive du chiffre d’affaires de l’exercice précédent (N-1), il est procédé le cas échéant aux
rectifications des bases au moment de la déclaration des soldes IS et TVA.

(Circulaire conjointe n°02335/MINATD/MINFI du 20 décembre 2010 ; Lettre n°0702/MINEFI/DGI/LC/C du 02


février 2007)

VI - 9 Assiette de la patente des exploitants ou distributeurs de boissons hygiéniques

Suite à des préoccupations exprimées par les distributeurs de boissons hygiéniques, l’administration s’est
prononcée sur les modalités de détermination de leur chiffre d’affaires pour la liquidation de l’impôt sur le revenu et
de la patente.

Deux cas doivent être distingués :


- pour les distributeurs de boissons hygiéniques en relation directe avec les entreprises brassicoles, le chiffre
d’affaires devant servir d’assiette à la patente est constitué de la marge, des commissions, ristournes et autres
revenus des activités connexes générés dans le cadre de cette activité ;
- pour les distributeurs propriétaires des boissons dont ils assurent la distribution, la base patentable est
constituée de la somme des ventes réalisées et des activités connexes développées dans le cadre de cette
activité.

(Circulaire n° 126/MINIFI/DGI/LC/L du 09 avril 2008)

VI - 10 Assujettissement à la patente des sociétés agro-industrielles

Suite aux préoccupations exprimées par les sociétés agro industrielles quant à l’application à leur profit de
l’exonération de la contribution des patentes sur la vente et la manipulation des récoltes et fruits provenant des
terrains qui leur appartiennent, l’administration fiscale a apporté des précisions suivantes :

La qualité de cultivateur n’est attachée qu’aux petits exploitants personnes physiques et non aux sociétés agro
industrielles dont le but lucratif est avéré.

L’exonération prévue à l’article 162 du CGI ne s’applique donc qu’aux cultivateurs et planteurs personnes physiques,
pour la vente et la manipulation des récoltes et fruits provenant des terrains qui leur appartiennent.

Les sociétés agro industrielles demeurent soumises à cette contribution conformément aux dispositions des articles
159 et suivants du Code Général des Impôts.

(Lettres n°s 5031/MINFI/DGI/LC/L du 03 décembre 2007 et 1956/MINFI/DGI/LC/L du 05 mai 2008)

VI - 11 Modalités de reclassement à la patente


Le reclassement à la patente d’un contribuable précédemment soumis au régime de l’impôt libératoire peut être
effectué sous deux formes :

- Le reclassement à partir du chiffre d’affaires prévisionnel du contribuable.

Lorsque le contribuable déclare un chiffre d’affaires prévisionnel justifiant son reclassement, l’administration peut
procéder à un contrôle inopiné pour évaluer son stock de marchandises. Dans ce cas, l’avis de passage peut être
servi lors de la première intervention sur place.

- Le reclassement en cours d’exercice.

En cours d’exercice, l’administration peut décider de procéder au reclassement de certains contribuables au regard
de l’importance de leurs activités.

A cette fin, elle initie des contrôles en vue d’évaluer leurs stocks de marchandises, et de mieux apprécier leur chiffre
d’affaires réel. Aussi doit- elle prendre soin de servir un avis de passage respectant toutes les conditions de forme et
de délai prévues par le Code général des impôts.

Dans les deux hypothèses, le service devra obligatoirement établir un Procès verbal matérialisant le contrôle opéré.

(Lettre N° 6055/MINFI/DGI/LC/C du 19 décembre 2008)

VI-12 Exonération de patente des sociétés minières

L’administration a été saisie aux fins d’interprétation des dispositions des articles 162 du Code général des impôts et
97 (1) du Code minier, relatives à l’exonération de la contribution des patentes des entreprises et sociétés minières.

Y réagissant, elle a précisé qu’en ce qui concerne la phase à laquelle se rattache cette exonération, les dispositions
susvisées devraient s’entendre comme visant les entreprises et sociétés minières aussi bien en phase de recherche
qu’en phase d’exploitation.

En outre, l’article 162 du Code général des impôts exonère de la contribution des patentes, les « titulaires des
permis d’exploitation des mines », entendu qu’en phase de recherche les activités ne poursuivent pas un but lucratif.

(Lettre N° 4662/MINFI/DGI/LC/C du 17 novembre 2009)

VI-13 Modalités de répartition des centimes additionnels émis sur des patentes et licences des entreprises
agro industrielles

L’administration fiscale a été interpellée sur la destination des centimes additionnels consulaires acquittés sur les
patentes et licences des entreprises agro-industrielles. La nature mixte de l’activité en cause donnait lieu selon les
cas, au reversement de la totalité desdits centimes soit à la Chambre d’Agriculture, de la Pêche, de l’Elevage et de
la Forêt (CAPEF), soit à la Chambre de Commerce d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA).

En réponse, il est précisé que lorsque ces centimes additionnels consulaires dont le taux est de 3%, sont dus par
des entreprises agro-industrielles, ils doivent être répartis équitablement entre les deux chambres consulaires, à
savoir 50% à la CAPEF et 50% à la CCIMA.

En conséquence, il n’est pas tenu compte de la proportion de l’activité relevant de l’une ou l’autre chambre, pour la
détermination de la clé de répartition qui demeure celle sus rappelée.

(Lettres N°2695/MINFI/DGI/LC/L du 15 juin 2011


et N°2696/MINFI/DGI/LC/L du 15 juin 2011)

VI-14 Fait générateur des droits d’occupation des parcs de stationnement

L’administration fiscale a été saisie de manière récurrente à l’effet d’apporter des précisions sur le fait générateur
des droits d’occupation des parcs de stationnement. Il était attendu qu’elle indique notamment le type de véhicules
visés et la nature de l’activité (transport de personnes ou de marchandises) concernée par ce prélèvement.
Répondant à cette préoccupation, l’administration a précisé qu’en application des dispositions de l’article C 97 et C
98 du Code Général des Impôts, les droits d’occupation des parcs de stationnement dont le tarif est de 1 000 F CFA
par jour pour les cars et camionnettes et de 2 000 F CFA par jour pour les camions et autobus, ne sont dus que
lorsque les conditions cumulatives ci-après sont remplies :

 l’existence d’un parc aménagé par la commune ;


 l’accès dans ledit parc d’un véhicule exerçant l’activité de transport de marchandises ou de personnes de types
cars, camions, camionnettes et autobus.

Ainsi, les propriétaires de véhicules n’exerçant pas l’activité de transport de personnes ou de marchandises n’y sont
pas assujettis. De même, les personnes utilisant ce type de véhicules dans le cadre de cette activité n’y sont
assujetties qu’à condition qu’ils accèdent au parc aménagé par la commune.

(Lettre n°2186/MINFI/DGI/LC du 10 mai 2011).

VI-15 Modalités d’émission et de recouvrement de l’impôt libératoire

Suite aux préoccupations exprimées tant par les services fiscaux de l’Etat que des collectivités territoriales
décentralisées au sujet des procédures d’émission et de recouvrement de l’Impôt Libératoire, l’administration fiscale
a apporté des précisions sur les modalités d’imposition des contribuables relevant de ce régime.

D’une part, il est rappelé que conformément aux dispositions des articles C 46 et C 47 du Code Général des Impôts,
l’émission et la liquidation de l’impôt libératoire sont effectuées dans les centres des impôts sur bulletin d’émission
unique libellé au profit de la commune ou de la commune d’arrondissement du lieu de situation de l’entreprise.

D’autre part, l’impôt ainsi liquidé est acquitté à la caisse du receveur municipal et donne droit à la délivrance d’une
fiche de paiement signée par le chef de centre des impôts.

(Lettre n°2557/MINFI/DGI/LC/L du 07 juin 2011)

VI- 16 Précisions de la notion d’aménagements importants soumis aux droits sur le permis de bâtir des
travaux de réfection article C88 du CGI.

Le problème s’est posé de savoir que revêt la notion « d’aménagements importants » prévue aux dispositions de
l’article C 88 (2) du Code Général des Impôts relatif aux droits sur le permis de bâtir. Il a été notamment question de
se prononcer, au regard de cette notion, sur la soumission ou non à ce prélèvement, des travaux de réfection de
bâtiments à l’identique.

En réponse à cette préoccupation, l’administration a rappelé que les droits sur le permis de bâtir ou d’implanter
s’appliquent aussi bien aux constructions nouvelles qu’aux aménagements, que ces derniers soient importants ou
simples.

Au sens de la loi, les travaux à l’identique dans la mesure où ils ont pour but de changer l’aspect de l’immeuble ou
de prolonger sa durée de vie constituent des aménagements ou réaménagements passibles des droits sur le permis
de bâtir.

Par contre, les travaux d’entretien courant des bâtiments ne donnent pas lieu au paiement des droits sur le permis
de bâtir.

(Lettre N° 2496/MINFI/LC/L du 03 juin 2011)

VI- 17 Retenue d’acompte d’IR et du précompte sur achats sur les contribuables relevant de l’impôt
libératoire

Partant du principe selon lequel l’acquittement de l’impôt libératoire dispense le contribuable du paiement de l’Impôt
sur le Revenu et la Taxe sur la Valeur Ajoutée, l’administration fiscale a été saisie du sort des contribuables de
l’Impôt Libératoire qui réalisent des opérations avec des entreprises habilitées à retenir à la source, relativement aux
retenues de l’acompte de l’impôt sur le revenu et du précompte sur achats.

Y réagissant, il a été précisé que dans le cadre de leurs opérations avec les entreprises habilitées à retenir à la
source, les contribuables relevant de l’IL font l’objet de retenue de l’acompte de l’impôt sur le revenu au taux de 3%
pour les commerçants et 5% pour les producteurs et prestataires de services, majorée de 10% au titre des CAC.

De même, les transactions des contribuables de l’IL avec les industriels, importateurs, agriculteurs, grossistes,
demi-grossistes et exploitants forestiers doivent faire l’objet d’une retenue de 3% au titre du précompte sur achats.
Ce taux est de 10% lorsqu’il s’agit des opérations d’importation.

(Lettre N°0578/MINFI/DGI/LC/L du 13 février 2012)


THEME VII

ENREGISTREMENT, TIMBRE ET CURATELLE


VII - 1 Enregistrement des marchés triennaux

Par Circulaire explicative, l’administration a précisé les modalités d’enregistrement des marchés dits triennaux. En
effet, les marchés triennaux d’entretien routier qui sont subdivisés en trois tranches dont une tranche ferme et deux
tranches conditionnelles doivent s’enregistrer ainsi qu’il suit :
* Pour la tranche ferme :
Application des droits d’enregistrement selon que le financement extérieur est majoritaire (droit fixe de 50 000 Fcfa)
ou non (droit proportionnel de 2 %).
* Pour les tranches sous condition suspensive :
* Pendant que la condition est en suspens :
- Enregistrement aux droits fixes des actes innommés ;
- Perception des droits de timbre gradué.
* Si la condition ne se réalise pas :
Le droit proportionnel n’est pas exigible parce que la convention ne s’est pas formée et les droits préalablement
perçus restent acquis au Trésor Public.
* Si la condition se réalise :
Lorsque la confirmation par ordre de service de l’attribution définitive du marché est donnée, les droits proportionnels
d’enregistrement deviennent immédiatement exigibles. A cet effet, les droits perçus au moment de l’enregistrement
de l’acte originel ne sont ni restituables, ni déductibles sur le montant des droits exigibles lors de la réalisation de la
condition.

(Circulaire n° 325/MNFI/DI/LC/L du 26 février 2001)

VII - 2 Principe du non-cumul de la TVA et des droits d’enregistrement sur opérations immobilières

A la question de savoir quel droit d’enregistrement doit être appliqué aux actes ayant supporté la TVA lors de leur
réalisation à l’instar des certificats de vente établis lors de l’acquisition de logements auprès de la société
Immobilière du Cameroun (SIC), l’administration a rappelé le principe de non cumul entre la TVA et les droits
d’enregistrement, s’agissant des opérations immobilières.

En effet, il a été précisé que les certificats de vente établis lors de l’acquisition de logements auprès de la SIC, parce
qu’ayant déjà supporté la TVA, doivent être enregistrés gratis en application des dispositions de l’article 546 du
Code Général des Impôts.

(Lettre n° 5109/MNEFI/DI/LC/L du 27 mai 2002)

VII - 3 Régime fiscal de l’acquisition d’un fonds de commerce : TVA ou droits d’enregistrement

Des questions se sont posées relativement à la nature des droits à percevoir lors de l’acquisition d’un fonds de
commerce : la TVA ou les droits d’enregistrement ?

Y réagissant, l’administration a précisé que les mutations de fonds de commerce sont soumises aux droits
d’enregistrement conformément aux dispositions des articles 341 et 543 du Code Général des Impôts et non à la
TVA.

(Lettre n° 2079/MNEFI/DI/LC/L du 15 novembre 1999)

VII - 4 Enregistrement des marchés financés par les fonds provenant de l’annulation de la dette extérieure
Afin de clarifier les modalités d’enregistrement des marchés financés par des fonds provenant des mesures
d’allégement de la dette extérieure du Cameroun à l’instar des fonds PPTE, du contrat C2D ou de la convention
IADM, l’administration a fait les précisions qui suivent :

En effet, les mesures sus-évoquées qui se traduisent essentiellement par la conversion de la dette en projets de
développement et de lutte contre la pauvreté, résultent des remises sur le service de la dette extérieure et doivent
être considérés comme des financements locaux dans le cadre de l’enregistrement des marchés publics.

Ainsi, les marchés financés par ces fonds donnent lieu à perception :
- du droit proportionnel de 2% et du timbre de dimension lorsque les dites ressources locales financent le
marché à hauteur d’au moins 50% ;
- du droit fixe de 50 000 francs, du timbre gradué et du timbre de dimension lorsque ces ressources sont
inférieures à 50% du montant du marché en cause.

(Lettre n° 0952/MINFI/DI/LC/L du 27 février 2003 et Circulaire n°006/MINEFI/DGI/LC/L du 10 avril 2007)

VII - 5 Soumission de la lettre de voiture aux droits de timbre

L’on s’est interrogé sur soumission des lettres de voitures aux droits d’enregistrement.

Pour y répondre, l’administration a d’abord défini la lettre de voiture comme étant un document de circulation des
marchandises transportées, constitutif d’un contrat de transport à exécution successive, instantanée et à la cadence
de demandes et offres de transport par les parties.

En application des dispositions de l’article 556 du Code Général des Impôts, les contrats de transport sont passibles
du droit de timbre. Il en est ainsi de chaque lettre de voiture qui constitue un contrat de transport à part entière.

(Lettre n° 3026/MNEFI/DI/LC/L du 04 décembre 2001)

VII - 6 Droits d’enregistrement sur les cessions de titres et sur les apports en capital effectués à l’étranger

Interpellée sur les droits d’enregistrement applicables d’une part aux cessions de titres et d’autre part aux apports en
capital effectués à l’étranger, l’administration a précisé que :

En ce qui concerne les cessions de titres d’une société commerciale, deux cas doivent être distingués. En effet, les
titres cédés peuvent être représentatifs d’apports :
- en numéraire, l’acte de cession est soumis au droit d’enregistrement proportionnel de 2 % conformément aux
dispositions des articles 343 et 543 du Code Général des Impôts ;
- en nature, l’acte y relatif est enregistré aux droits de mutation correspondant à la nature des biens apportés en
vertu de l’article 574 du Code Général des Impôts.

S’agissant des apports en capital effectués à l’étranger, les actes correspondants peuvent y être enregistrés.
Cependant, pour en faire usage au Cameroun, la société apporteuse y acquitte le cas échéant un droit
complémentaire de capital représentant la différence entre le droit acquitté à l’étranger et le droit exigible au
Cameroun.

(Lettre n° 3040/MINFI/DI/L/LC/L du 10 juin 2004)

VII - 7 Droits d’Enregistrement sur les opérations de filialisation

Un contribuable a saisi l’Administration pour solliciter l’application des droits fixes prévus aux article 350 et 545 (a)
du Code Général des Impôts sur un acte portant absorption du passif d’une de ses succursales par une filiale en
création.

Après analyse de cette opération, il a été établi que le droit fixe prévu aux articles susvisés s’applique aux actes
portant prise en charge de tout ou partie du passif des sociétés anciennes dans les actes d’absorption des sociétés
anonymes (S.A.) ou à responsabilité limitée (Sarl).

Aussi le droit fixe susmentionné ne peut s’appliquer en l’espèce qu’aux opérations de fusion de sociétés constituées
sous la forme de S.A. ou de Sarl et non à la succursale qui, au terme de l’article 117 de l’Acte Uniforme OHADA
relatif aux sociétés commerciales, est une entité dépourvue de personnalité juridique distincte de celle de la société-
mère.

En conséquence, la prise en charge du passif ainsi que les apports supplémentaires à l’opération de filialisation sont
soumis aux droits dégressifs prévus à l’article 346 du Code susvisé.

(Lettre n° 0252/MINEFI/DGI/LC/L du 15 janvier 2007)

VII - 8 Régime fiscal des prêts sur nantissement et sur hypothèque des établissements de microfinance

Saisie de la question de l’application aux établissements de micro finance, de l’enregistrement gratis des prêts sur
nantissement et sur hypothèque passés avec les établissements de crédits, des précisions ci-après ont été
apportées quant à l’application des dispositions des articles 546 A (5) du Code Général des Impôts.

En effet, bien que n’étant pas à proprement parler des banques ou des établissements financiers, les entreprises de
micro finance pratiquent à titre habituel des opérations de crédit et sont à ce titre assimilées aux établissements de
crédit, conformément aux dispositions du Règlement n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions
d’exercice et de contrôle de l’activité de micro finance dans la CEMAC.

En conséquence, les prêts sur hypothèque et sur nantissement passés avec les établissements de micro finance
ainsi que les mains levées, cautionnements et garanties qui s’y rapportent sont au même titre que ceux des
établissements de crédit, enregistrés gratis en application des dispositions de l’article 546 A (5) du Code Général
des Impôts, avec perception du seul timbre de dimension.

(Circulaire N°125/MINFI/DGI/LC/L du 09 avril 2008)

VII - 9 Enregistrement gratis de la convention de consolidation d’un crédit bancaire

Interpellée sur la question de savoir si une convention de consolidation d’un crédit bancaire précédemment
enregistré et dont une partie avait déjà été remboursée peut à nouveau faire l’objet d’enregistrement, sans risque de
double emploi, l’administration fiscale a été amenée à clarifier la nature de l’opération ainsi que les conséquences
fiscales y afférentes, notamment au regard des droits d’enregistrement.

En droit financier, la consolidation de crédit, aussi désignée par rachat ou regroupement de crédit, consiste à
agréger plusieurs crédits existants en un seul crédit, avec pour objectif de réduire les remboursements mensuels et
le taux d’endettement. L’opération est généralement utilisée pour remplacer une dette à court terme par une dette à
moyen ou à long terme.

Au plan fiscal, les modifications apportées à un acte, notamment par la prorogation de délais, obligent à soumettre
de nouveau ledit acte ou les conventions qui les constatent aux droits d’enregistrement. La base d’imposition est
constituée en l’espèce par le montant de la créance dont le terme d’exigibilité est prorogé, conformément aux
dispositions de l’article 291 du CGI.

Toutefois, les conventions de prêts auprès des établissements de crédit étant enregistrées gratis, assorties des
droits de timbre gradué et de dimension, en application des dispositions des articles 546 A (5), 585 et 587 du CGI,
les conventions de consolidation de crédit y relatives bénéficient de l’enregistrement gratis, sans que le double
emploi ne puisse être invoqué.

(Lettre N°2263/MINFI/DGI/LC/L du 21 mai 2008)

VII - 10 Enregistrement des conventions de visite et de soins à temps partiel

La Direction Générale des Impôts a de manière récurrente, été saisie de demandes d’éclaircissements sur le régime
fiscal des conventions de visites et de soins passées entre un cabinet médical privé et une entreprise privée ou
parapublique.

Y faisant suite, il a été précisé que « les droits proportionnels, progressifs ou dégressifs sont établis pour les
transmissions de propriété, d’usufruit ou de jouissance de biens meubles ou immeubles, soit entre vifs, soit par
décès », conformément aux dispositions de l’article 267 du Code Général des Impôts.
Les conventions sus évoquées ne rentrant pas dans l’un des cas visés à l’article 267 précité, et n’étant ni visés, ni
tarifés aux articles 340 et suivants du Code Général des Impôts, elles ne sont pas obligatoirement soumises à la
formalité de l’enregistrement.

Toutefois, ils constituent des actes innommés dont la présentation à la formalité de l’enregistrement est laissée à la
volonté des parties ; lesquels n’ouvrent droit, au regard des dispositions de l’article 266 du CGI, qu’à la perception
des droits fixes des actes innommés de 4 000 F CFA.

S’agissant des droits de timbre de dimension, lesdites conventions n’y seront soumises que dans l’hypothèse d’une
présentation volontaire à la formalité.

(Lettre N°1563/MINFI/LC/L du 11 avril 2008)

VII - 11 Sortie d’indivision d’un immeuble non bâti

Interrogé sur le régime fiscal d’une opération de sortie d’indivision d’un immeuble non bâti, le Directeur Général des
Impôts a précisé que conformément aux dispositions des articles 290, 344 et 543 (e) du Code Général des Impôts,
ladite opération s’assimile à un partage et est soumis à un droit proportionnel, notamment le taux super réduit de
1%applicable, sur la valeur vénale de l’immeuble.

(Lettre N°2315/MINFI/LC/L du 23 mai 2008)

VII - 12 Précision sur la notion de professionnel de l’immobilier et ses incidences fiscales

La question du régime fiscal des professionnels de l’immobilier a été portée auprès de l’administration afin qu’elle
apporte d’utiles éclaircissements. A ce propos, elle précise que par professionnel de l’immobilier, il faut entendre
toute personne physique ou morale qui accomplit les opérations visées par l’article 3(2) du CGI à savoir :
- les promoteurs institutionnels à l’instar de la SIC, la MAETUR, la MAGZI ;
- les personnes agréées à la profession de promoteur immobilier justifiant d’un agrément délivré par les services
compétents de l’Etat ;
- les personnes qui se livrent habituellement à des opérations d’intermédiation pour l’achat ou la vente
d’immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou de parts de sociétés immobilières ;
- les personnes qui procèdent habituellement à l’achat en leur nom, d’immeubles ou de fonds de commerce,
d’actions ou parts de sociétés immobilières, en vue de la revente ;
- les personnes qui se livrent habituellement au lotissement et à la vente, après exécution des travaux
d’aménagement et de viabilité de terrains acquis à titre onéreux ;
- les personnes qui se livrent habituellement à la mise en location des établissements commerciaux ou industriels
munis du mobilier et du matériel nécessaires à leur exploitation, que la location comprenne ou non tout ou partie
des éléments incorporels du fonds de commerce ou d’industrie ou se rapporte à la location-gérance de fonds de
commerce.

Ainsi, lorsqu’une personne est qualifiée de professionnel de l’immobilier, le bail immobilier qu’elle contracte est
soumis à la TVA. Les parties peuvent néanmoins soumettre volontairement le contrat à la formalité de
l’enregistrement.

Dans ce cas, il n’est perçu aucun droit en application des dispositions de l’article 546 A3) du CGI. L’acte étant
enregistré gratis.

A l’inverse, lorsqu’une personne n’a pas la qualité de professionnel de l’immobilier, le bail immobilier qu’elle
contracte est soumis à l’enregistrement, aux droits proportionnels des articles 341, 342 et 543 b) et c) du CGI,
suivant que l’immeuble objet du contrat est situé en zone urbaine ou rurale, ou que le bail est à usage commercial
ou d’habitation.

(Circulaire n°005/MINFI/DGI/LC/L DU 31/12/2010 ; Lettre N°925/MINFI/DGI/LC/L du 18 février 2008)

VII – 13 Droits d’enregistrement, de timbre et taxe sur la propriété foncière des missions diplomatiques
L’administration fiscale a été interpellée à des reprises par les missions diplomatiques, postes consulaires et
organisations internationales en ce qui concerne les droits d’enregistrements, de timbre et de la taxe sur la propriété
foncière.

En réponse, elle a fait savoir à ces organismes qu’ils bénéficient pour ce qui est des taxes et droits suscités des
exemptions ci-après :

- L’enregistrement gratis des actes dont l’enregistrement est à la charge des organisations internationales, sauf
disposition contraires de L’accord de Siège signé avec un Etat de la CEMAC.
- L’exemption de la formalité d’enregistrement des actes établis par les missions diplomatiques ou postes
consulaires étrangers à la CEMAC sous réserve de réciprocité ;
- L’exonération du droit de timbre des passeports et visa au profit des nationaux non membres de la CEMAC,
sous réserve de réciprocité ;
- L’exonération du droit de timbre sur les cartes de séjour des personnels, sur les automobiles pour les
véhicules dont les propriétaires bénéficient du privilège diplomatique ou consulaire ainsi que les véhicules
utilisée dans le cadre des projets de coopération internationale, d’aéroport pour les membres des mission
diplomatiques, postes consulaires et organisations internationales ;
- L’exonération de la taxe foncière sur les propriétés immobilières appartenant aux missions diplomatiques et
organismes internationaux ayant un accord de siège avec le Cameroun.
- Toutefois, la taxe reste due lorsque la Mission Diplomatique, poste consulaire ou l’organisme international ne
sont que des locataires des immeubles concernés. Dans ce cas, le propriétaire des immeubles demeure
assujetti à la taxe.

(Lettre N° 101 MINFI/DGI/LC/RI du 20 décembre 2009)

VII- 14 Exemption des droits d’enregistrement des jugements rendu à une société ayant bénéficié de
l’assistance judiciaire

La question a été posée de savoir si une entreprise ayant obtenu l’assistance judiciaire bénéficie ipso facto de
l’exemption des droits d’enregistrement pour les actes judiciaires subséquents. A cette question, l’administration a
répondu par l’affirmative. Il est admis que ce privilège soit indifféremment accordé aux indigents tant personnes
physiques que personnes morales.

(Lettre N°2373/MINFI/DGI/LC/L du 03 juin 2010)

VII- 15 Le contentieux des droits d’enregistrement

Certains contribuables ont cru devoir comprendre que le recours préalable devant l’administration était inutile dès
lors que les juridictions doivent être saisies dans un délai de trois (03) mois, alors même que le MINFI dispose de
quatre (04) mois pour statuer sur le recours préalable sus évoqué. Il ne saurait en être ainsi, la loi fiscale étant
d’interprétation stricte.

En effet, la saisine préalable du MINFI demeure un impératif. Toutefois, le contribuable n’est pas tenu d’attendre sa
réponse si celle-ci n’intervient pas avant le délai de trois(03) mois qui lui est imparti pour saisir le juge. Il devrait alors
dans ce cas joindre à sa requête adressée au juge, la décharge attestant de la saisine préalable du MINFI.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

VII- 16 Bénéfice du paiement fractionné des droits d’enregistrement

Faisant suite à une requête relative au fractionnement du paiement des droits d’enregistrement, l’administration a
précisé qu’en application des dispositions de l’article 312 du Code général des Impôts, seuls les baux conclus pour
une période supérieure à trois (03) ans tel que stipulé dans le contrat peuvent bénéficier d’un paiement fractionné
des droits d’enregistrement.

Les droits dus sur les loyers cumulés afférents à une période de trois ans ou moins sont acquittés en un paiement
unique.

(Lettre N°3562/MINFI/DGI/LC du 27 août 2010)


VII- 17 Enregistrement des marchés et commandes publics signes avec les sociétés publiques et
parapubliques

La question est régulièrement posée de savoir quels sont les types de marchés et commandes publics à soumettre à
la formalité de l’enregistrement.

En réponse à cette préoccupation, l’administration a rappelé que, conformément aux dispositions des articles 343 §5
et 563 §d, seuls les marchés et commandes publics payés sur le budget de l’Etat, des collectivités territoriales
décentralisées et des établissements publics administratifs sont soumis aux droits d’enregistrement.

En revanche, les marches et commandes passés par les sociétés d’économie mixte et les sociétés à capital public
quel que soit leur montant sont dispensés de la formalité.

Mais, dans l’hypothèse d’une présentation volontaire à la formalité, le droit fixe de FCFA 12 000 est requis, en
application des dispositions de l’article 545 §B b du CGI.

(Lettre N°s 2632/MINFI/DGI/LC/L du 03 juillet 2007 et 4787/MINFI/DGI/LC/L du 22 novembre 2010)

VII- 18 Régime applicable à l’acquisition d’un immeuble bâti en zone rurale non viabilisée

Saisie sur le régime fiscal applicable s’agissant de l’opération d’acquisition d’un immeuble bâti en zone rurale non
viabilisée, l’administration fiscale a rappelé que ce type d’acquisition est passible du taux de 5%, applicable sur le
prix porté sur le contrat de vente. Toutefois ce prix doit correspondre au minimum défini par les experts en
évaluation foncière ou à la valeur minimum communément retenue pour les mutations analogues dans la même
zone.

(Lettre N°4370/MINFI/DGI/LC du 26 octobre 2010)

VII- 19 Droits de timbre sur les actes des établissements de crédit enregistrés gratis

Au regard des dispositions de l’article 546 §A5 du Code Général des Impôts, seuls les prêts sur nantissement et sur
hypothèque passés avec les établissements de crédit, ainsi que les mainlevées, cautionnements et garanties y
relatifs sont enregistrés gratis avec perception du seul timbre de dimension.

Cependant, les contrats de prêt ne remplissant pas les exigences susvisées sont soumis au droit de timbre gradué,
conformément à l’article 585 §1 du code précité.

(Lettre N°4454/MINFI/DGI/LC/L du 28 octobre 2010)

VII- 20 Droits d’enregistrement sur les actes modificatifs du pacte social (cession d’actions/apport de titres)

L’article 35 (3) de la Convention fiscale franco camerounaise stipule que les actes constitutifs de sociétés ou
modificatifs du pacte social donnent lieu à la perception du droit proportionnel d’apport dans l’Etat où est situé le
siège statutaire de la société.

Dès lors, la question s’est posée de savoir quelle qualification devait être retenue pour l’enregistrement au
Cameroun d’un apport de titres d’une société de droit camerounais réalisé par une société française, actionnaire
majoritaire au profit de sa filiale française.

Pour l’administration fiscale en effet, cette opération doit faire l’objet d’un traitement fiscal différencié.
- Le traité d’apport des titres de la société camerounaise par la société mère française au profit de sa filiale
française n’est pas imposable au Cameroun, en application de l’article 35 (3) de la Convention fiscale franco
camerounaise suscitée.
- En revanche, l’acte matérialisant l’entrée de la filiale française au capital de la société camerounaise s’assimile à
une cession d’actions, et constitue un acte modificatif du pacte social, au sens de la Convention fiscale susvisée.

En conséquence, ledit acte est imposable au Cameroun, au droit proportionnel de 2% et aux droits de timbre de
dimension, conformément aux dispositions des articles 343 (3), 543 (d) et 547 du Code Général des Impôts.
(Lettre n°5152/MINFI/SG/DGI/LC/L du 14 décembre 2010)

VII- 21 Droits d’enregistrement des actes sur leurs copies

La question a été posée à l’administration de savoir si, en l’absence d’un acte original, la formalité de
l’enregistrement pouvait être donnée à une copie de celui-ci.

En réponse à cette interpellation, l’administration fiscale a fait connaitre que les copies des actes peuvent être
soumises à la formalité de l’enregistrement conformément aux dispositions de l’article 271 du CGI.

Dans cette perspective, si les droits ont déjà été acquittés sur l’original, aucun droit équivalent ne peut être exigé. En
revanche, si les droits n’ont pas été acquittés, ils devraient être perçus lors de l’enregistrement de la copie, majorés
d’un doit en sus au titre des pénalités de retard si la copie de l’acte est présentée après l’expiration du délai de
présentation de l’acte en cause suivant la législation en vigueur.

(Lettre n° 0410/MINFI/DGI/LC/L du 02 février 2011)

VII- 22 Régime fiscal de l’apport en nature d’un immeuble dans le capital d’une société civile immobilière

La position de l’Administration fiscal a été requise sur le régime de l’enregistrement de l’apport d’un immeuble au
capital d’une société civile immobilière.

Y répondant, elle a précisé qu’un apport d’immeuble au capital d’une société civile immobilière est considérée
comme une mutation immobilière à titre onéreux soumise obligatoirement à la formalité de l’enregistrement aux taux
de 15%, 10% ou 5% en fonction de la nature et de la situation de l’immeuble, conformément aux dispositions des
articles 340, 341, 342 et 543 du CGI.

(Lettre N°4338/MINFI/DGI/LC/L du 28 octobre 2009)

VII- 23 Exemption des droits d’enregistrement des jugements rendu à une société ayant bénéficié de
l’assistance judiciaire

La question a été posée de savoir si une entreprise ayant obtenu l’assistance judiciaire peut bénéficier, au même
titre que les personnes physiques, de l’exemption des droits d’enregistrement sur les actes judiciaires subséquents.

A cette question, l’administration a répondu par l’affirmative, précisant que l’exemption des droits d’enregistrement
des jugements et actes suite à une procédure d’assistance judiciaire prévue par les dispositions de l’article XXX du
CGI, est applicable indifféremment aux indigents personnes physiques ou personnes morales.

(Lettre N°2373/MINFI/DGI/LC/L du 03 juin 2010)

VII- 24 Enregistrement des conventions de concours financiers du FEICOM aux communes

Les conventions de concours financiers du FEICOM aux communes ont fait l’objet d’une appréciation différenciée
des services fiscaux s’agissant de leur régime fiscal au regard des droits d’enregistrement.

Afin de mettre un terme à cette divergence d’interprétation préjudiciable à la bonne application de la loi fiscale,
l’Administration fiscale a précisé que conformément aux dispositions de l’article 337 (1) du Code Général des
Impôts, les actes dont l’enregistrement est à la charge de l’Etat ou d’une collectivité publique sont enregistrés gratis.

Aussi, en application des dispositions de l’article 585 (1) du Code précité, l’enregistrement gratis emporte
obligatoirement perception des droits de timbre gradué et du timbre de dimension.

En conséquence, les conventions de concours financiers du FEICOM aux communes sont enregistrées gratis, mais
donnent toutefois lieu à perception des droits de timbre gradué et du timbre de dimension.

(Lettre N°3801/MINFI/SG/DGI/LC/L du 08 septembre 2011)


VII- 25 Enregistrement de la cession d’une unité forestière d’aménagement

Dans le cadre d’une cession de titre d’exploitation forestière, l’administration a été saisie afin de préciser le régime
applicable à la cession du droit de jouissance sur une unité forestière d’aménagement (UFA) en ce qui concerne les
droits d’enregistrement.

Y réagissant, elle a précisé que la cession d’un droit de jouissance sur une UFA constitue une mutation de
jouissance d’immeuble au sens des articles 518 et 521 du Code Civil.

Par ailleurs, étant réalisée dans le cadre d’une activité économique à titre onéreux au sens de l’article 126 (1) du
Code Général des Impôts, la cession est assujettie à la TVA.

De ce fait, elle sera enregistrée gratis avec perception du droit de timbre gradué, conformément aux dispositions des
articles 546 A (3) et 585 (1) du Codé Général des Impôts, à la condition de justifier préalablement de l’acquittement
de la TVA.

(Lettre n° 2292/MINFI/DGI/LC du 16 juin 2011)


THEME VIII

REGIMES FISCAUX PARTICULIERS


VIII - 1 Régime fiscal des mutuelles de personnel

Les mutuelles sont des organismes de prévoyance volontaire par lesquels les membres d’un groupe, moyennant le
paiement d’une cotisation, s’assurent réciproquement une protection sociale ou se promettent certaines prestations.
Saisie par correspondance sur le régime fiscal applicable aux mutuelles de personnel, l’administration fiscale s’est
prononcée par lettre dont la synthèse est contenue dans les termes qui suivent.

De prime abord, il a été confirmé que les mutuelles de personnel fonctionnant conformément à leur objet sont
exonérées de l’IS.

Toutefois, lorsqu’elles se livrent à des activités lucratives ou à l’exercice des opérations de crédit ou de collecte de
l’épargne et offre des services financiers, elles sont passibles dudit impôt selon le régime du droit commun. A cet
égard, les revenus de telles activités doivent faire l’objet d’une comptabilité distincte.

Par ailleurs, si le règlement des droits acquis aux membres échappe à l’IRPP, les rémunérations de toute nature
versées aux employés desdites mutuelles sont assujetties à l’impôt. En leur qualité d’employeurs, les mutuelles ont
l’obligation de retenir et de reverser les impôts et taxes assis sur les salaires.

S’agissant des revenus tirés des placements divers effectués par les mutuelles, ils sont imposés à l’IRPP
conformément au CGI, dans la limite du seuil d’exonération.

(Circulaire n°005/MINFI/DGI/LC/L du 31 décembre 2010 ; Lettre n° 1035/MINEFI/DI/LC/L du 07 septembre


2001)

VIII - 2 Régime fiscal des marchés financés par le FED

Le régime fiscal applicable aux marchés financés par le Fonds Européen de Développement (FED) a été clarifié par
l’administration au travers d’une lettre.

En effet, a-t-elle précisé, conformément à l’accord de partenariat de Cotonou du 23 juin 2000 et des dispositions des
articles 350 (2) 545 (a) du Code Général des Impôts, les marchés financés par le FED sont soumis au régime fiscal
suivant :

1° S’agissant des droits d’enregistrement

Les marchés de fourniture, de services et de travaux sont soumis au droit fixe de 50 000 FCFA et au droit de timbre
de dimension.

2° S’agissant de la TVA

Les marchés publics sur financement extérieur ou local doivent être conclus toutes taxes comprises conformément
au décret n° 2003/651/PM du 16 avril 2003 fixant les modalités d’application du régime fiscal et douanier des
marchés publics.
A cet égard, les maîtres d’ouvrage doivent prévoir des dotations pour couvrir les taxes, notamment la TVA, dans le
cadre des fonds de contrepartie au cas où le bailleur de fonds ne prend pas en charge lesdites taxes.

3° S’agissant de l’Impôt sur le revenu

Les revenus et bénéfices résultant de l’exécution des marchés financés par le FED sont imposables selon le droit
commun à l’IRPP dès lors que :
- les personnes physiques et/ou morales qui ont réalisé lesdits revenus sont domiciliées au Cameroun ou y ont
un établissement stable ;
- la durée d’exécution du marché est supérieure à six mois.

Dans le cas contraire, lesdits revenus sont soumis à la TSR.


4° S’agissant de la TSPP

Les achats de produits pétroliers (carburants, lubrifiants, liants hydrocarbonés, etc.) sont supposés incorporés dans
un marché de travaux et soumis au régime fiscal de droit commun. Ils sont à ce titre intégralement à la charge de
l’entreprise prestataire.

(Lettre n° 3712/MINFI/DI/LC/L du 06 août 2003)

VIII - 3 Régime fiscal des conventions de représentation d’armateur

Des interrogations ont été soulevées relativement au régime fiscal applicable aux prestations qu’une entreprise
camerounaise rend à un armateur domicilié à l’étranger, compte tenu du principe de territorialité de l’impôt.

Dans sa réponse, l’administration a fait connaître que les commissions perçues par une entreprise de droit
camerounais en contrepartie des prestations rendues à un armateur basé à l’étranger sont passibles de la TVA ; de
même, le résultat de l’ensemble des activités de ladite entreprise est imposable à l’Impôt sur les Sociétés.

Par ailleurs, le cas échéant, les rémunérations pour assistance technique versées par le représentant camerounais
sont imposables à la TSR dans les conditions de droit commun.

Toutefois, les surestaries et frets facturés TTC, encaissés par le représentant camerounais et reversés à l’entreprise
étrangère sous déduction des commissions, ne sont pas imposables au Cameroun en vertu du principe de
territorialité.

En outre, les prestations faites sur les navires exploités par l’armateur sont exonérées de TVA. Par contre, les
réparations de containers sont passibles de cette taxe.

(Lettre n° 3712/MINFI/DI/LC/L du 06 août 2003)

VIII - 4 Régime fiscal des apports partiels d’actifs

Suite à des interrogations sur l’imposition des apports partiels d’actifs, l’administration a précisé que l’apport partiel
d’actif est une opération par laquelle une société apporte à une autre société, nouvelle ou préexistante, une partie
seulement de son patrimoine, moyennant attribution au profit de ses associés de titres (parts sociales, actions) de la
société bénéficiaire de l’apport.

Les conséquences fiscales de ce processus s’analysent au double point de vue des droits d’enregistrement et de la
TVA :
1° S’agissant des droits d’enregistrement

- pour l’augmentation de capital sans prise en charge du passif, il y a application des droits dégressifs prévus
aux articles 346 et 544 du CGI ;
- dans le cas où cette augmentation est doublée d’une prise en charge du passif, en plus des droits dégressifs
suscités, des droits fixes prévus par les articles 346 et 545 du CGI sont dus.

2° S’agissant de la TVA

Les immobilisations comprises dans l’opération d’apport partiel d’actif ne donnent pas lieu à régularisation de TVA,
sous réserve du respect de l’engagement de la société bénéficiaire d’effectuer lesdites régularisations en cas de
cessions ultérieures. Cette situation s’explique par le fait que cette transmission de patrimoine n’est pas assimilable
à une cession au sens de l’article 145 du CGI.

(Lettre n° 0580/MINFI/DI/LC/L du 04 février 2003)

VIII - 5 Modalités d’application des mesures fiscales dérogatoires du Code des investissements

Compte tenu de certains dérapages observés dans l’application des avantages fiscaux découlant du Code des
Investissements, l’administration a apporté les précisions ci-après :
Le Code des Investissements dont les dispositions ont été prorogées pour cinq ans par la Charte des
Investissements, a institué divers régimes privilégiés.

Les opérateurs économiques agréés peuvent bénéficier des avantages fiscaux afférents auxdits régimes de manière
successive en phase d’installation ou en phase d’exploitation.

Toutefois, le passage de l’une à l’autre phase est conditionné par un certificat de conformité délivré par la Cellule de
Gestion du Code des Investissements.

En conséquence, une entreprise ne saurait bénéficier des avantages fiscaux de la phase d’exploitation alors qu’elle
s’installe, ni même y prétendre sans certificat de conformité.
er
En outre, conformément aux articles 1 et 15 de ce texte, les avantages fiscaux prévus par les régimes du Code des
Investissements, précisément le régime de base, le régime des petites et moyennes entreprises et le régime des
entreprises stratégiques, concernent exclusivement les entreprises nouvelles.

Par entreprises nouvelles, il faut entendre les entreprises immatriculées au registre de commerce au cours de
l’année considérée et se présentant pour une première immatriculation au service des impôts.

S’agissant des entreprises existantes ou anciennes, elles restent éligibles au seul régime du réinvestissement tel
que prévu par ledit Code.

Mais il convient de rappeler que les avantages du régime du réinvestissement ne peuvent être cumulés avec ceux
d’un autre régime du Code des Investissements (régime de base, régime des petites et moyennes entreprises ou
régime des entreprises stratégiques).

(Circulaire n° 009/MINFI du 10 septembre 2008 et Lettres n° 0217/MINEFI/DI/LC/L du 07 janvier 2005)

VIII - 6 Régime fiscal de la cession des dettes titrisées de l’Etat

La question a été posée de savoir si l’encaissement des dettes titrisées de l’Etat devait donner lieu à perception des
impôts et taxes entre les mains de la personne à qui elles ont été cédées même si les sommes encaissées avaient
subi un prélèvement d’impôts au moment de leur titrisation.

En réponse, l’Administration fiscale a relevé que les sommes effectivement encaissées à l’occasion du règlement
par l’Etat de ses dettes titrisées, constituent un chiffre d’affaires à incorporer au résultat d’exploitation de l’exercice
au cours duquel est intervenu le paiement.

Ainsi, cette opération est imposable aussi bien à l’Impôt sur les Sociétés qu’à la Taxe sur la Valeur Ajoutée dans les
conditions prévues aux articles 6 (1) et 126 (1) du Code Général des Impôts.

(Lettre n° 1600/MINEFI/DI/LC/L du 15 mars 2005)


VIII - 7 Régime fiscal des associations à but non lucratif

L’Administration a été interpellée sur le traitement fiscal à réserver aux opérations réalisées par les associations à
but non lucratif. En réaction, des précisions suivantes ont été apportées :

- l’Impôt sur les sociétés : En application des dispositions de l’article 4 (5) du Code Général des Impôts, de telles
associations qui fonctionnent conformément à leur objet, en sont exonérées. Toutefois, lorsqu’elles se livrent à
des activités susceptibles de concurrencer le secteur marchand, ces associations sont passibles dudit impôt
suivant le régime de droit commun ;

Les revenus des membres des organismes ou associations à but non lucratif sont imposables :
- à l’IRPP, entre les mains des membres, personnes physiques, dans la catégorie du revenu concerné, pour la part
qui leur est distribuée ;
- à l’IS pour la part distribuée aux membres, personnes morales, soumises de plein droit ou sur option audit impôt.

Enfin, sur les autres obligations fiscales, les associations et organismes à but non lucratif demeurent soumis :
- au reversement de tous les impôts et taxes dont ils sont collecteurs à l’instar des retenues sur salaires ou de
la TVA ;
- à la contribution des patentes lorsque leurs activités n’en sont pas expressément exonérées ;
- à la TVA lorsqu’ils réalisent des opérations taxables à cet impôt ;
- aux droits d’enregistrement pour leurs actes qui y sont assujettis ;
- et à tout autre droit, taxe ou redevance inhérent à leurs activités.

(Lettre n° 7121/MINEFI/DGI/LC/L du 28 décembre 2005)

VIII - 8 Régime fiscal des établissements de microfinance

En matière d’Impôt sur les sociétés (IS), la législation consacre formellement l’imposition des établissements de
microfinance à l’impôt sur les sociétés, quelle que soit leur forme juridique (association, coopérative, GIC, mutuelle,
etc.). Par établissement de microfinance, il faut entendre, conformément au règlement de la CEMAC relatif aux
conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de micro-finance, des entités agréées, n’ayant pas le statut de
banque ou d’établissement financier, et qui pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit ou de collecte de
l’épargne et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l’essentiel en marge du
circuit bancaire traditionnel. Lesdits établissements qui auparavant relevaient du régime de la transparence fiscale en
raison de leur statut, n’étaient pas soumis à la tenue d’une comptabilité régulière.

Toute entreprise qui se livre à l’exercice des opérations de crédit ou de collecte de l’épargne et offre des services
financiers, quelle que soit sa nature, est soumise à l’impôt sur les sociétés et est de ce fait astreinte aux obligations
fiscales et comptables y relatives, conformément au droit comptable OHADA et aux règlements de la COBAC.

S’agissant de l’Impôt sur le revenu des capitaux mobiliers (IRCM), seuls les intérêts rémunérant les comptes
d’épargne des membres desdits établissements pour les placements inférieurs à dix (10) millions de francs CFA, en
sont exonérés en application des dispositions de l’article 43 du Code Général des Impôts. En d’autres termes, pour
les placements supérieurs à dix (10) millions de francs CFA, les intérêts concernés sont passibles de l’IRCM.

Au regard de la TVA, l’ensemble des produits des EMF, à savoir, les intérêts, agios, commissions et autres
prestations demeurent passibles de la TVA. Par contre, les intérêts rémunérant leurs dépôts auprès de ces
structures en sont exonérés quand ils profitent à des non professionnels du secteur financier.

(Circulaire n°005/MINFI/DGI/LC/L du 31 décembre 2010, lettres n°3879/MINEFI/DGI/LC/L du 13 septembre


2006)
VIII - 9 Régime fiscal des réévaluations libres d’actifs

La question a été posée de savoir si les amortissements différés et les déficits reportables non prescrits peuvent
faire l’objet d’une imputation sur la plus-value dégagée à la suite d’une opération de réévaluation libre des éléments
de l’actif.

Y réagissant, l’Administration a apporté les précisions ci-après :


La réévaluation libre des éléments de l’actif d’une entreprise est une libre décision de gestion opposable à cette
dernière, avec toutes les conséquences fiscales suivantes :
- Lorsqu’elle est envisagée, la réévaluation doit porter sur l’ensemble des immobilisations corporelles et
financières, à l’exclusion de celles incorporelles.
- S’agissant précisément de la réponse à la question posée, les amortissements différés et autres déficits
reportables non prescrits peuvent s’imputer, non pas sur la plus-value dégagée, mais sur l’ensemble du
résultat de l’exercice de réalisation de ladite plus-value.

En outre, la base d’amortissement des biens librement réévalués est désormais constituée par la nouvelle valeur
comptable découlant de la réévaluation libre.

(Lettre n° 0251/MINEFI/DGI/LC/L du 15 janvier 2007)

VIII - 10 Régime fiscal applicable aux distributeurs de cartes de recharge téléphonique

Interpellée sur l’imposition des opérations de commercialisation des cartes téléphoniques de recharge par les
distributeurs et sous-distributeurs, l’Administration a précisé que cette activité est une opération d’intermédiation qui
s’effectue dans le cadre d’un contrat de commissionnement rémunéré à taux fixe.
En application des dispositions des articles 21, 135 (1.b) et 163 du Code Général des Impôts, le montant de la
commission sur vente des cartes, ainsi que tous les avantages consentis aux distributeurs sont considérés comme
représentant leur chiffre d’affaires. C’est donc sur ce chiffre d’affaires que doivent être liquidés les impôts et taxes
auxquels ils sont assujettis, notamment la patente, la TVA et l’impôt sur le revenu.

(Lettre n° 0538/MINEFI/DI/LC/L du 03 février 2003)

VIII - 11 Immatriculation des entreprises ayant leur siège social à l’étranger

L’administration a été interpellée sur la question des obligations incombant aux entreprises dont le siège est situé
hors du Cameroun et notamment, sur l’obligation d’immatriculation.

Y réagissant, elle a répondu que toute personne physique ou morale assujettie en qualité de redevable légal au
paiement d’un impôt, droit ou taxe au Cameroun est soumise à l’obligation d’immatriculation.

S’agissant des contribuables situés à l’étranger, elle a précisé qu’ils ne sont soumis à cette obligation que pour
autant qu’ils réalisent au Cameroun des activités économiques, entendues comme un cycle économique complet
dont les points de départ et d’arrivée sont respectivement la production et la mise à la consommation de biens ou
services.

En conséquence, les entreprises étrangères réalisant de simples opérations de transit sur le sol camerounais ne
sont pas soumises à l’obligation d’immatriculation quand bien même elles auraient un représentant solvable
accrédité auprès de l’administration fiscale.

(Lettre n° 5140/MINEFI/DI/LC/L du 06 décembre 2007)

VIII - 12 Régime fiscal des sociétés de capital-risque

La société de capital-risque est constituée sous forme d'une société par actions dont les actionnaires sont les
investisseurs en capital. Son objet exclusif est donc la gestion d'un portefeuille de valeurs mobilières. Elle concourt
aussi au renforcement des fonds propres des sociétés non cotées en bourse par l’octroi des prêts participatifs et/ou
par une participation au capital dans une proportion toujours minoritaire.

Le Règlement n°17/99/CEMAC-020- CM-03 relatif à la Charte des Investissements de la CEMAC dispose


simplement en son article 27 que les Etats membres sont conscients de la difficulté pour les PME/PMI d’avoir accès
au crédit ; l’amélioration de leur capacité de gestion et le développement du secteur de financement par capital-
risque permettront d’atténuer cette contrainte.

Ainsi, les activités d’une société de capital risque relèvent des dispositions fiscales de droit commun, dans la mesure
où elle n’est pas un établissement de crédit ou financier au sens de l’article 4 de l’annexe à la convention portant
harmonisation de la réglementation bancaire en zone CEMAC. Dès lors :
- les contrats de prêt participatif sont assujettis aux droits d’enregistrement au taux proportionnel en application
des dispositions des articles 343, 543 (d), 585 et 587 du Code Général des Impôts ;
- les intérêts rémunérant ces prêts participatifs sont passibles de la TVA suivant les dispositions de l’article 128
(d) du CGI ;
- les intérêts et dividendes perçus par la société de capital-risque rentrent dans la base de détermination de son
résultat imposable conformément à l’article 6 du CGI ;
- les rémunérations occasionnelles perçues par la société en contrepartie des prestations d’expertise sont
passibles de la TVA et de l’impôt sur les sociétés.

(Lettre n°2976/MINFI/LC/L du 03 juillet 2008)

VIII - 13 Régime fiscal des sociétés civiles immobilières

L’administration a été saisie sur le régime fiscal des sociétés civiles immobilières en général, et sur la question de
savoir si ces sociétés étaient assujetties à la contribution des patentes et astreintes au dépôt d’une déclaration
statistique et fiscale.
Y réagissant, elle a précisé que, conformément aux dispositions de l’article 127 (5) du Code Général des Impôts, ont
la qualité de professionnel de l’immobilier et de ce fait sont soumises à la TVA, les sociétés civiles immobilières qui
se livrent habituellement aux opérations :
- d’intermédiation pour l’achat ou la vente d’immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou de parts de
sociétés immobilières ;
- d’achat en leur nom, d’immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou parts de sociétés immobilières, en vue
de la revente ;
- de lotissement et à la vente, après exécution des travaux d’aménagement et de viabilité de terrains acquis à titre
onéreux ;
- de mise en location des établissements commerciaux ou industriels munis du mobilier et du matériel nécessaires
à leur exploitation, que la location comprenne ou non tout ou partie des éléments incorporels du fonds de
commerce ou d’industrie ou se rapporte à la location-gérance de fonds de commerce.

De même, les opérations des sociétés civiles immobilières agréées à la profession de promoteur immobilier justifiant
d’un agrément délivré par les services compétents de l’Etat sont soumises à la TVA.

En conséquence, les actes y afférents font l’objet aux termes de l’article 546 (3) du même code, d’un enregistrement
gratis à la condition que la TVA ait été dûment acquittée.

Par contre, les opérations réalisées par les sociétés civiles immobilières en dehors de celles visées à l’article 3(2) du
Code Général des Impôts sont soumises aux droits d’enregistrement et de ce fait, dispensées de la TVA.

Aussi, suivant les dispositions de l’article 18(4) du Code Général des Impôts, les personnes morales y compris celles
n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés ou qui en sont exonérées, sont soumises à l’obligation de souscrire
une déclaration statistique et fiscale.

Enfin, les sociétés civiles immobilières, même à objet civil sont assujetties au paiement de la contribution des
patentes selon les termes de l’article 159 du même code.

(Lettres n°s 0748/MINFI/DGI/LC/L du 16 février 2009 et 1322/MINFI/LC/L du 09 avril 2009)

VIII - 14 Régime fiscal des groupements d'intérêt économique (GIE)

La Loi de Finances pour l’exercice 2005 apporte des clarifications sur l’exonération de l’Impôt sur les Sociétés de la
quote-part des bénéfices des Groupements d’Intérêt Economique distribuée à leurs membres, personnes physiques.
Il convient de rappeler que conformément aux dispositions de la Loi N° 92/006 du 14 Août 1992 relative aux
coopératives et aux groupements d’intérêt commun, les GIC et GIE sont des mandataires de leurs membres et ne
réalisent par conséquent pas de bénéfices pour eux-mêmes. Sur le plan fiscal, ces organismes sont dits
transparents ou translucides.

Ainsi, ils ne sont constitués sous forme de Société que pour des besoins de formation du résultat. Celui-ci est taxé
de la manière suivante :
- A l’IRPP dans la catégorie du revenu concerné, entre les mains des membres, personnes physiques pour la part
qui leur est distribuée ;
- A l’Impôt sur les Sociétés pour la part distribuée à leurs membres, personnes morales soumises de plein droit à
l’impôt sur les Sociétés ou Sociétés de personnes ayant opté pour cet impôt.

En outre, les GIC et GIE demeurent soumis au paiement d’une part :


- De la contribution des patentes, lorsque leurs activités n’en sont pas expressément exonérées ;
- De la T.V.A., lorsqu’ils réalisent des opérations taxables à cette taxe, au sens de la loi ;
- Des droits d’Enregistrement pour leurs actes qui y sont assujettis ;
- De tout autre droit, taxe ou redevance inhérent à leurs activités.

D’autre part, ces organismes sont astreints au reversement de tous les impôts et taxes dont ils sont collecteurs.

(Lettre N°4465/MINFI/LC/L du 15 septembre 2008)

VIII - 15 Régime fiscal des organismes de prévoyance sociale


La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale est un établissement public chargé d’assurer, dans le cadre de la
politique de protection sociale du gouvernement, le service des prestations aux travailleurs assurés et à leurs ayants
droit.

Conformément à l’article 15 de la loi n°99/016 du 22 décembre 1999, portant statut général des établissements
publics et des entreprises du secteur public et parapublic, son régime fiscal est régi par le Code Général des Impôts.
A ce titre, ledit code prévoit les dispositions ci-après :

Du point de vue de l’IS

 La CNPS n’est exonérée de l’IS que pour les seules cotisations sociales brutes sur salaires qu’elle encaisse.
 Tous les autres revenus issus des activités accessoires, notamment des placements, des immeubles, de la
restauration, de la gestion des établissements de soin et de l’imprimerie, des travaux de maintenance
effectués par la CNPS pour son propre compte, demeurent assujettis.

Du point de vue de la patente

 la fraction de son chiffre d’affaires afférente aux activités accessoires sus citées, est assujettie à la
contribution de la patente.

Du point de vue de la TVA

 La CNPS bénéficie de l’exonération de TVA lorsqu’elle réalise les activités recensées à l’article 128 du CGI.
Cependant, elle doit s’acquitter de la TVA grevant ses acquisitions de biens et services, de même que de celle
relative à ses activités de location d’immeubles.

Du point de vue de la TSR

 Elle en est exonérée.

Du point de vue de la Taxe Foncière

 Elle en est exonérée.

En matière de droits d’enregistrement

 Tous les actes dont l’enregistrement est à la charge de la CNPS sont enregistrés gratis. Toutefois, en qualité
d’établissement public administratif, les marchés et commandes publics passés par la CNPS avec les
prestataires et autres fournisseurs sont soumis aux droits d’enregistrement conformément aux dispositions
des articles 342 §10 et 343 §5 du Code Général des Impôts.

(Lettre N°1502/MINFI/DGI/LC/L du 10 mai 2010)

VIII - 16 Traitement fiscal des gérants de stations service

La récurrence de la problématique liée à la détermination du chiffre d’affaires des gérants de stations service et au
prélèvement du précompte sur les achats de produits pétroliers a conduit l’administration fiscale à apporter les
précisions ci-après :

Pour la détermination du chiffre d’affaires des gérants de stations service, une circulaire du Ministre des Finances
opère une distinction entre les gérants de stations service propriétaires des produits qu’ils vendent et ceux qui ne
sont que de simples intermédiaires vendant au nom et pour le compte des marketers.

Concernant les gérants propriétaires, le chiffre d’affaires est constitué de la somme de toutes les ventes réalisées.
Tandis que pour les gérants intermédiaires, seuls sont prises en compte la marge et les commissions perçues. Il
convient toutefois de relever que ces précisions ne s’appliquent pas aux activités connexes (vente de produits non
pétroliers) développées par les exploitants, dont le chiffre d’affaires découle de la somme des ventes.

S’agissant du précompte sur achats, il est prélevé lors de livraison des produits aux gérants propriétaires, ces
derniers pouvant le déduire des acomptes mensuels d’impôts sur le revenu. Les gérants mandataires quant à eux,
étant de simples dépositaires de produits, ils doivent subir des précomptes sur leurs marges qui équivalent au chiffre
d’affaires.

(Circulaire n°127/MINFI/DGI/LC/L du 09 avril 2008 ; Lettre N°0788/MINFI/DGI/LC/L du 22 février 2010)

VIII - 17 Régime fiscal des consultants internationaux non résidents

La question a été posée de savoir quel est le régime fiscal applicable aux sommes versées aux consultants dont les
foyers permanents sont respectivement en France et au Canada, en contrepartie des prestations rendues dans le
cadre du projet de compétitivité des filières de croissance.

L’administration fiscale a fait savoir qu’en application des dispositions des articles 2 §1 de la convention fiscale
franco-camerounaise et 4 §2.a de la convention fiscale entre le Cameroun et le Canada, ces revenus sont passibles
de la Taxe Spéciale sur les Revenus (TSR) aux taux prévus par les conventions précitées, à savoir :

- 7,5% pour les français (article 20 §4 de la convention franco-camerounaise)


- 15% pour les canadiens (article 12 de la convention canado-camerounaise).

(Lettre n°4565/MINFI/DGI/LC/L du 02 novembre 2010)

VIII- 18 Cumul entre le régime du réinvestissement et ceux du Code des Investissements

L’administration fiscale a été interpellée sur la possibilité de bénéficier simultanément des avantages prévus par
plusieurs régimes institués par les lois en vigueur.

En réponse, le principe du non cumul posé par l’article 2 (2) du Code des Investissements a été rappelé. Ainsi, une
entreprise ne peut exercer une activité économique sur le territoire camerounais, que sous le régime du droit
commun ou sous l’un des régimes dérogatoires contenus dans le Code Générale des Impôts.

Par conséquent, une entreprise agréée au régime des entreprises stratégiques du Code des Investissements ne
saurait en même temps prétendre au régime de réduction d’impôt par suite de réinvestissement. Elle devra
préalablement renoncer au premier pour le bénéfice du second.

(Lettres N°4156/MINFI/DGI/LC/L du 11 octobre 2011 et N°635/MINFI/DGI/LC/L du 17 février 2011)

VIII- 19 Prorogation des avantages du secteur boursier

Suite à la reconduction par la loi de finances pour l’exercice 2012, des avantages attachés au régime fiscal du
secteur boursier, il s’est posé la question de l’application automatique de cette prorogation aux entreprises
anciennement bénéficiaire de ce régime, pour une nouvelle période triennale.

Il a été ainsi précisé qu’en application des dispositions de l’article 108 (3) du CGI, seules les entreprises dont les
er
titres sont admis en bourse entre le 1 janvier 2012 et le 31 décembre 2014 peuvent bénéficier des avantages
fiscaux afférents à ce régime particulier.
er
En conséquence, les entreprises dont les titres ont été admis avant le 1 janvier 2012 ne sont pas concernées par la
prorogation de la validité de ce régime.

(Lettres N°0997/MINFI/DGI/LC du 02 mars 2012 ; N°0996/MINFI/DGI/LC du 02 mars 2012)


THEME IX

PROCEDURES FISCALES
IX- 1 Portée de la vérification des périodes prescrites

Sans remettre en cause le principe de la prescription quadriennale quelques aménagements ont été apportés aux
dispositions relatives au droit de reprise. De manière générale, il demeure proscrit de procéder à une nouvelle
vérification de comptabilité pour les mêmes impôts ou taxes sur les exercices fiscaux ayant déjà été sujets à des
contrôles.

Toutefois, afin de préserver les intérêts du Trésor Public, l'article L 36 modifié offre dorénavant aux services la
possibilité de procéder à des redressements sur des exercices ayant déjà fait l'objet de contrôles.

Il est à noter cependant que de tels redressements ne sont valables que sous une double condition :
- les éléments ayant conduit auxdits redressements, notamment les renseignements reçus ou recoupés,
doivent provenir de sources extérieures à la comptabilité de l'entreprise. Ils ne doivent pas en conséquence
résulter de constatations faites à l'occasion d'investigations supplémentaires dans la comptabilité de
l'entreprise.
- lesdits redressements doivent intervenir dans les délais de reprise c'est-à -dire au plus tard à la fin de la
quatrième année suivant celle au titre de laquelle l'impôt en cause est exigible.

(Instruction n° 012/MINEFI/DGI/LC/L du 30 janvier 2006)

IX - 2 Champ d’application de l’abus de droit

Le Code Général des Impôts reconnaît à l’Administration Fiscale le pouvoir de mettre en œuvre la procédure de
répression des abus de droit pour contester certains actes passés par le contribuable au motif qu’ils ne lui sont pas
opposables. Il lui suffit à cet effet, d’établir que ces actes soit ont un caractère fictif, soit ont été établis ou qualifiés
en vue d’éluder ou d’atténuer les charges fiscales que ledit contribuable aurait normalement supportées, eu égard à
sa situation et à la nature réelle de l’opération.

L’abus de droit prévu par le LPF ne peut être invoqué que pour redresser les bases soit de l’Impôt sur les sociétés,
soit de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques. Il en résulte que cette procédure n’est pas opérante dans le
cadre strict de la TVA.

Pour rétablir la véritable nature de l’acte objet de l’abus de droit, le service peut recourir à tous moyens de preuves y
compris des présomptions dès lors qu’elles sont suffisamment apparentes, précises, concordantes et graves.

(Instruction n° 535 du 16 septembre 2002)

IX - 3 Champ d’application des avis à tiers détenteurs

Les avis à tiers détenteurs (ATD) servis en recouvrement d’impôts, de pénalités et de frais accessoires dus par un
contribuable ont un champ d’application précis.

En effet, les ATD ne peuvent porter que sur des sommes disponibles, des créances certaines, des créances
conditionnelles et éventuelles du redevable.

En conséquence, il ne saurait être exigé d’un tiers d’exécuter des ATD émis à son encontre au motif qu’il entretient
des relations habituelles avec un redevable d’impôts et taxes, sans qu’il ne dispose de sommes appartenant audit
redevable, ou qu’il n’ait sur lui des créances de diverses natures.

(Lettre n° 2423 du 18 octobre 2001)

IX- 4 Application de la Loi fiscale dans le temps


A l’occasion de la question de savoir si les termes de l’article 7 (nouveau) du CGI consacré par la loi de finances
2004 s’appliquaient au bénéfice fiscal de 2003 ou à celui de 2004, l’Administration Fiscale s’est prononcée sur
l’application de la loi fiscale dans le temps.

En l’espèce, les redevances de marque versées à des entreprises situées en dehors de la CEMAC, qui participent
directement ou indirectement au capital ou à la gestion de l’entreprise camerounaise débitrice avaient été exclues
des charges déductibles à l’IS.

La loi fiscale est d’application immédiate, en ce sens qu’elle s’applique à toutes les situations existantes à sa
promulgation, même si elles sont nées avant elle, sauf si la loi elle-même en a disposé autrement. Il en est ainsi
notamment lorsqu’elle fixe elle-même sa date d’application ou lorsqu’elle subordonne son entrée en vigueur à
l’intervention d’un acte réglementaire.

En tout état de cause, il y a lieu de distinguer les règles de fond de celles relatives aux procédures. Si les règles de
procédure nouvelles sont immédiatement applicables, il n’en est pas autant des règles relatives à l’assiette et au
taux de l’impôt, dont le rattachement se fait à la date du fait générateur.

Conséquemment, la loi de finances 2004 ayant été promulguée avant la réalisation du fait générateur de l’IS dû au
titre des opérations effectuées au cours de l’année 2003, la mesure susvisée s’applique dès les résultats de 2003.

(Lettre n° 3900/MINFI/DI/LC/L du 23 août 2004)

IX- 5 Du défaut d’envoi de l’avis de vérification accompagné de la Charte du contribuable

La question se résume à savoir si un contrôle diligenté sans notification au contribuable vérifié d’une copie de la
charte de contribuable doit être annulé. La réponse à cette interrogation est d’autant plus complexe que le législateur
n’a mentionné la nullité que par rapport au droit pour le contribuable de se faire assister par un conseil de son choix.
Devrait-on en conclure que si cette mention était contenue dans une notification de l’avis de passage non
accompagnée de la charte de contribuable, la procédure serait pour autant valable ?

L’administration répond par la négative cette fois, car l’information sus visée n’est pas le seul élément indispensable
à un contribuable vérifié. Il faut donc entendre que selon les termes de l’article L13 du Code Général des Impôts, le
contribuable doit non seulement être informé de son droit à se faire assister d’un conseil de son choix, mais
également doit recevoir une copie de la charte du contribuable qui l’informe des autres droits qui lui sont reconnus,
au cas où il n’aurait pas finalement recours à un conseil.

En conséquence, la nullité visée à l’article ci-dessus concerne tant le défaut de mention du droit du contribuable de
se faire assister d’un conseil de son choix, que le défaut de notification d’une charte de contribuable.

Aussi, la preuve de ces éléments réside essentiellement dans la décharge ou l’accusé de réception.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX- 6 Du non respect de la date des travaux prévue dans l’avis de vérification

La loi dispose que l’avis de vérification est adressé au contribuable au moins huit (08) jours avant la première
intervention. Il en découle que seul un début de travaux prématuré est sanctionné de nullité. Par conséquent, le
contribuable ne peut invoquer un début tardif du contrôle, si celui-ci ne va pas au-delà du délai de trois (03) mois
qu’est censé durer une vérification sur place.

Toutefois, en cas de report de la date initiale de contrôle, un avis rectificatif est nécessaire au même titre que l’envoi
d’un avis complémentaire lorsque la vérification doit s’étendre sur une période ou sur des impôts non prévus par
l’avis initial.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 7 De la transformation du contrôle sur pièces en vérification de comptabilité

Le contrôle sur pièces consiste en un examen de cohérence des déclarations souscrites par le contribuable. Il est
effectué depuis les locaux de l’administration, sans envoi d’un avis préalable. Dans tous les cas, il ne peut
déboucher que soit sur un constat d’absence d’anomalies, une demande d’éclaircissements et de justifications tel
que prévu à l’article L22 du Code Général des Impôts, une proposition de programmation à une vérification sur
place, soit enfin sur l’envoi d’une notification de redressements.

Comme conséquence du principe ainsi posé, il ne saurait être demandé au contribuable de se justifier sur des
éléments de sa comptabilité, notamment lorsque des pièces comptables ou des extraits de la comptabilité sont
requis par les services dans le cadre de ce contrôle.

Aucun document ayant servi à l’enregistrement d’une opération en comptabilité ne doit donc être réclamé à l’usager
dans le cadre d’un contrôle sur pièces. L’administration doit simplement se limiter à porter à la connaissance du
contribuable, le relevé des anomalies qu’elle décèle dans son dossier fiscal et qu’elle se propose de corriger suivant
les dispositions du Code Général des Impôts (CGI) et de l’interprétation qu’elle en fait, si aucune explication
pertinente ne lui est fournie.

Toutefois, il faut préciser que la simple analyse de la déclaration statistique et fiscale que les contribuables
souscrivent pour se conformer aux dispositions des articles 18, 74 et L2 du CGI, ne doit pas être assimilée à une
vérification de comptabilité, dès lors que ce document est un élément constitutif du dossier fiscal de l’usager.

En outre, l’administration peut valablement solliciter du contribuable, conformément à l’article L12 du Code Général
des Impôts, tout document exploité en vue d’obtenir des déductions d’impôts, des restitutions ou des
remboursements à l’instar de la TVA.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 8 De la durée des travaux sur place au-delà du délai légal

Sauf circonstances exceptionnelles dûment motivés, les travaux de vérification en entreprise ne doivent pas excéder
trois (03) mois (article L40 du CGI).

Pour ce qui est des circonstances exceptionnelles, il est admis les hypothèses où des faits nouveaux sont
découverts vers la fin de l’intervention, ou lorsque des phénomènes exceptionnels ont entravé le déroulement du
contrôle sur la période prévue, ou lorsqu’il s’agit de sociétés de première importance.

Dans tous les cas et à peine de nullité de la procédure, une lettre motivée doit obligatoirement être adressée au
contribuable avant le délai de trois mois et signée par le Chef de la Division des Grandes Entreprises (DGE) ou le
responsable de la structure opérationnelle concernée.

Pour les cas de dépassement de délai rendus nécessaires du fait des entraves du contribuable, un procès verbal
établissant l’opposition à contrôle peut être admis pour justifier ce dépassement, même dans le cas où une lettre de
motivation n’aurait pas été adressée au contribuable.

Enfin, il convient de noter que même en cas d’annulation de la procédure et sous réserve du délai de prescription,
l’administration conserve son droit de reprise sur la même période et les mêmes impôts.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 9 Du délai de la notification des redressements

La notification des redressements suite à un contrôle sur place est adressée au contribuable dans un délai de (30)
jours à compter de la date de la fin desdits travaux sauf circonstances exceptionnelles dûment motivées, (article L24
(2) du CGI).

Ce délai ne concerne donc pas le contrôle sur pièces dont le début des travaux n’est même pas censé être connu du
contribuable contrôlé.

Il est à noter que l’absence de date de décharge du contribuable sur la notification en cause ne dédouane pas
l’administration de l’obligation de respect du délai légal rappelé ci-dessus dès lors que son dépassement peut être
constaté à partir du rapprochement de la date du début des travaux portée sur l’avis de vérification initiale ou
rectificative le cas échéant, avec celle portée sur la notification de redressements litigieuse.
Le non respect de ce délai entraîne l’annulation de la procédure.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 10 Du délai de production par le contribuable de ses observations à la notification des redressements

Le délai accordé au contribuable pour réagir à la notification des redressements suite à une vérification générale de
comptabilité est de (30) jours à compter de la date de réception de ladite notification sauf circonstances
exceptionnelles dûment motivés, (article L24 (2) du CGI). Ce délai est ramené à seulement quinze (15) jours
ouvrables pour les notifications de redressements faisant suite à un contrôle ponctuel ou un contrôle sur pièces.

Le défaut de réaction dans ces délais vaut de la part du contribuable acceptation des redressements ainsi
envisagés ; ceux-ci deviennent par conséquent immédiatement exigibles et peuvent être mis en recouvrement.

Toutefois, il a été admis qu’une correspondance adressée à l’administration pour soulever une exception de
procédure peut être admise et interrompre la prescription de l’action du contribuable.

Par ailleurs, pour la computation des délais, il est tenu compte non pas des date d’édiction de la notification des
redressements et de son dépôt, mais bien de la décharge du contribuable (ou du refus de décharger le cas
échéant).

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 11 De la notification de la réponse aux observations du contribuable au-delà du délai légal

La loi de finances pour l’exercice 2011 porte à soixante (60) jours à compter de la fin des opérations de contrôle sur
place, le délai de notification des résultats de contrôle et de réponse aux observations du contribuable.

Comme par le passé, le point de départ pour la computation du délai de notification des redressements est la fin des
opérations de contrôle sur place matérialisée par un procès-verbal.

S’agissant de la lettre de réponse aux observations du contribuable, le point de départ pour la computation du délai
de soixante jours est la réception des observations du contribuable, le cachet « courrier arrivée » des services
fiscaux faisant foi.

La présente mesure qui entre en vigueur à compter du 1er janvier 2011 s’applique à toutes les procédures engagées
à partir de cette date. Toutefois, s’agissant des contrôles dont la procédure chevauche sur les exercices 2010 et
2011, deux situations doivent être distinguées :
- le contrôle est achevé en 2010 et le procès-verbal de fin des travaux sur place est dressé en 2010 : le délai de
notification des résultats de ce contrôle est de trente (30) jours ;
- le contrôle est achevé en 2010 et les observations du contribuable ont été reçues en 2011 : le délai de réponse
aux observations du contribuable est de 60 jours.

En tout état de cause, l’élément de rattachement à la loi applicable est le point de départ de la computation des
délais. Ainsi, lorsque le point de départ intervient en 2010, le délai est celui en vigueur à cette date, à savoir trente
(30) jours. A contrario, le délai sera de soixante (60) jours si le procès-verbal de fin de contrôle est dressé en 2011
ou que les observations du contribuable ont été reçues au cours de cet exercice.

Enfin, le non respect de ces délais entraînant la nullité de la procédure, les services en charge des vérifications
doivent continuer à faire preuve de célérité dans les procédures de contrôle, et ce, nonobstant la prorogation des
délais consacrée.

(Circulaire N°005/MINFI/DGI/LC/L DU 31/12/2010)

IX – 12 De l’absence de procès verbal de rejet de comptabilité dans une procédure de taxation d’office

La question s’est posée de savoir si les défaillances du contribuable en matière de tenue de la comptabilité et qui
sont sanctionnées par une taxation d’office doivent systématiquement être préalablement constatées sur procès
verbal.
En réponse, l’administration a rappelé que, conformément à l’article L30 du Code Général des Impôts, seul le défaut
de tenue ou de présentation de tout ou partie de la comptabilité ou de pièces justificatives doit être constaté sur
procès verbal.

Il en découle donc que le défaut de procès verbal dans les autres cas de taxation d’office ne constitue pas une
irrégularité susceptible de vicier la procédure.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 13 De la non constatation des faits matériels sur procès verbal

Il est arrivé très souvent que dans leurs réclamations, les contribuables remettent en cause les allégations des
agents de l’administration qui n’ont pas pris le soin d’étayer leurs arguments.

Réagissant sur cette question, l’administration a rappelé à plusieurs reprises que la qualité d’agent assermenté ne
suffit pas toujours à elle seule pour conférer un caractère irréfutable aux allégations des Inspecteurs-vérificateurs.
Par conséquent, les faits matériels qui sont à la base des redressements et qui se caractérisent par une volatilité
extrême doivent nécessairement être consignés sur procès verbal pour pouvoir être opposés au contribuable.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux ; lettre N°2973/MINFI/DGI/LC/C du 15/07/2010)

IX – 14 Du traitement spécifique des justificatifs

Suite à la question de savoir si les justificatifs inexistants ou non admis pendant le contrôle sur place peuvent encore
faire l’objet d’un réexamen ultérieur, le Directeur Général des Impôts a tenu à rappeler que les effets juridiques du
contrôle sur place énoncés aux articles L11 et suivants du Code Général des Impôts s’imposent aussi bien à
l’administration qu’au contribuable. Par conséquent, une fois le contrôle achevé dans les conditions prévues à
l’article L40 du Code Général des Impôts, il n’est plus possible pour l’administration d’examiner les éléments de la
comptabilité produits par le contribuable.

Toutefois, afin de mieux clarifier cette position, deux hypothèses ont été énoncées. Ainsi :
- Lorsque les pièces justificatives dûment examinées par l’Inspecteur-vérificateur ont cependant été jugées
irrégulières, ils peuvent valablement faire l’objet d’un réexamen lors de la procédure contentieuse ;
- En revanche, lorsque l’inexistence des pièces servant de justificatifs à la comptabilité a été formellement
consignée dans un procès verbal, il n’y a plus lieu de les admettre à aucune autre phase de la procédure, qu’elle
soit d’office, contradictoire ou contentieuse.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 15 Du défaut de motivation des redressements

L’administration a souvent été saisie des réclamations faisant état de l’absence de motivation des redressements.

Y réagissant, le Directeur Général des Impôts a fort opportunément rappelé que, conformément aux dispositions de
l’article L23 du Code Général des Impôts, les redressements doivent être motivés et chiffrés sous peine de nullité.

Ainsi, pour l’administration, un redressement est réputé motivé dès lors que l’anomalie constatée a été rappelée et le
droit applicable cité, notamment la disposition légale, jurisprudentielle, réglementaire ou doctrinale qui le sous-tend.
En outre, le redressement est réputé chiffré, si les bases de l’imposition concernée ont été clairement notifiées au
contribuable.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 16 De la motivation des sanctions de mauvaise foi

Les contribuables ont saisi l’administration de façon récurrente pour contester les sanctions de mauvaise foi qui leur
avaient été appliquées.
Face à cette incompréhension, le Ministre des Finances a tenu à rappeler qu’étant de principe que la bonne foi du
contribuable est toujours présumée, la preuve du contraire doit être apportée par l’administration.

Par conséquent, l’administration est tenue de motiver dans les formes prévues à l’article L23 du Code Général des
Impôts les pénalités de mauvaise foi qu’elle applique au contribuable. Dans le cas contraire, celles de bonne foi
s’appliquent d’office.

(Lettre N°2927/MINFI/SG/DGI/LC/C du 13/09/2010)

IX – 17 De l’application des pénalités en cas d’une omission non imputable au contribuable

La question s’est posée de savoir s’il était fondé d’appliquer des pénalités pour une omission intervenue au cours
d’une procédure d’émission incombant exclusivement à l’administration, à l’instar de la validation des crédits TVA ou
de la liquidation des actes en matière des droits d’enregistrement.

Le Directeur Général des Impôts a tranché en précisant que la rectification d’une précédente erreur commise par
l’administration ne devrait pas donner lieu à majoration de pénalités, sauf s’il est établi que l’administration a été
induite en erreur par le contribuable.

Dans tous les cas, les intérêts de retard restent dus, dès lors qu’ils représentent simplement le loyer des recettes du
Trésor détenus par le contribuable.

(Lettre N°2973/MINFI/DGI/LC/C du 15/07/2010)

IX – 18 Du choix judicieux du support des impositions

L’administration a été saisie à plusieurs reprises pour des anomalies afférentes à l’Avis de Mise en Recouvrement
(AMR).

Apportant des éclaircissements sur la question, le Directeur Général des Impôts a souligné que, conformément aux
dispositions de l’article L53 du Code Général des Impôts, l’AMR est rendu exécutoire par le Chef de Centre
territorialement compétent et pris en charge par le receveur des Impôts.

Par conséquent, le contribuable ne peut pas opposer à l’administration son organisation interne pour réfuter la
validité d’un AMR. En outre, un AMR rendu exécutoire par un Chef de Centre des Impôts est tout aussi valable que
celui rendu exécutoire par le Chef de Centre Régional des Impôts. Enfin, le visa du Receveur des Impôts sur l’AMR
qui n’a qu’un caractère administratif n’influence pas la validité du titre de créance.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 19 La correction des décisions irrégulières de dégrèvement

Afin de clarifier le régime juridique gouvernant la correction des décisions de dégrèvement irrégulières, le Directeur
Général des Impôts a tenu à préciser que le contribuable qui n’est pas satisfait par une position de l’administration a
le droit de saisir l’autorité hiérarchique supérieure dans les conditions prévues aux articles L117 et suivants du Code
Général des Impôts.

Toutefois, en vertu des effets juridiques de la subordination hiérarchique, le contribuable qui introduit un recours
hiérarchique est réputé avoir renoncé à tous les effets qu’il aurait pu tirer de la décision de l’autorité inférieure. Par
conséquent, l’autorité hiérarchique peut valablement réformer une décision de son subordonné entachée d’illégalité.

Dans le cas particulier des anomalies profitant au contribuable cependant, lesdites corrections ne peuvent intervenir
que si le contribuable dispose encore du droit de se pourvoir devant le Ministre des Finances au titre du recours
gracieux préalable. A contrario, dès l’expiration de ce délai, ces décisions ne peuvent plus faire l’objet de correction,
sauf cas de manœuvres frauduleuses.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

IX – 20 La question du sursis de paiement en matière gracieuse


Le Directeur Général des Impôts a souvent été saisi par des contribuables qui sollicitaient un sursis de paiement au
titre des pénalités devenues définitives, dans l’éventualité d’une demande de remise gracieuse.
En réponse, l’administration a rappelé que le sursis de paiement n’est recevable qu’en matière de juridiction
contentieuse, dans les formes et conditions prévues à l’article L121 du Livre des Procédures Fiscales.

(Circulaire-Cadre N°0004 du 08/05/2008 sur le contentieux)

COMITE DE REDACTION
- Supervision générale : BAGUEKA ASSOBO Alfred, Directeur Général des Impôts ;
- Supervision : ATECK A DJAM Félix, Chef de Division de la Législation, du Contentieux et des Relation Fiscales Internationales
par intérim ;
- Coordination : NGOLLE V Isaac Richard, Chef de la Cellule de la Législation Fiscale
Membres :
Mesdames :
- Mme ATANGANA Estelle, Chef Cellule des Relations Fiscales Internationales
- ABOUBAKAR-SADI Anne Simone, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale;
- MBALLA ZOGO Christelle, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale;
- TCHOKOUAKO EMO Anette, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale;
- MBENGONO Nelly Carine, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale

Messieurs :
- HIOL Nicolas, Chef Cellule du Contentieux fiscal
- AMADOU Mohaman, Chef Cellule du Contentieux fiscal par intérim
- TOCKE Térence Adrien, Inspecteur Principal des Impôts
- SCHOUEL Siméon Arris, Inspecteur Principal des Impôts ;
- BAKITI Daniel Charmant, Inspecteur des Impôts ;
- TONGA Dieudonné, Inspecteur Principal des Impôts ;
- NOMO Maximilien, Chargé d’Etudes Assistant à la Cellule de la législation fiscale ;
- FAYCAL ABDOULAYE, Chargé d’Etudes Assistant à la Cellule de la législation fiscale ;
- DALIL Giscard, Chargé d’Etudes Assistant à la Cellule de la législation fiscale ;
- NTONGA NTONGA Bernard Fils, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale ;
- PEPENANCHO Godlove, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale ;
- OTSENG Jean Claude, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale ;
- MAHAMAT ALI, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale ;
- EBUNE Bertrand NJUMA, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale ;
- ABAKAR IDRISSA Djibrine, Inspecteur des Impôts, Cellule de la législation fiscale.

Vous aimerez peut-être aussi