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L'etude D'impact Sur L'environnement Et Sa Mise en Place Au Maroc PDF
L'etude D'impact Sur L'environnement Et Sa Mise en Place Au Maroc PDF
Les autorités du pays ont retenu cet instrument préventif pour protéger
l’environnement et permettre un développement durable du pays. Un projet de loi
rendant obligatoire l’EIE et un projet de décret précisant le déroulement de la
procédure des EIE sont en cours d’examen.
Il faut noter que le Maroc s’est engagé au niveau international à utiliser l’étude
d’impact sur l’environnement en adoptant lors de la Conférence de Rio :
- le texte de l’Agenda 21 des Nations Unies qui insiste dans plusieurs chapitres sur
l’importance des études d’impact pour prévenir la dégradation de l’environnement ;
- la Déclaration de Rio qui stipule notamment que « lorsqu’ils jouissent d’un pouvoir
de décision adéquat, les gouvernements doivent soumettre à une évaluation
d’impact environnemental tout projet susceptible de causer des dommages notables
à l’environnement ».
PREMIER CHAPITRE
PRESENTATION GENERALE
L’Etude d’Impact sur l’Environnement a été adoptée par de nombreux pays comme
instrument de protection de l’environnement. Chaque pays l’adapte à ses besoins, à
ses spécificités, à ses objectifs, à ses moyens. Néanmoins, l’EIE présente partout les
mêmes avantages et sa définition ne varie pas, où qu’elle soit utilisée. En outre, elle
se déroule selon un schéma globalement identique dans tous les pays.
1.1. DEFINITION DE L’ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
L’étude évalue chacune des trois solutions qu’elle propose. Elle les compare du
point de vue de la faisabilité technique, de la faisabilité financière, des impacts
résiduels et estime que la troisième solution est la meilleure. Elle précise quels
travaux doivent être exécutés et évalue leur coût. Cette proposition, soumise par
le maître d’ouvrage à l’autorité compétente, est jugée acceptable.
L’EIE a donc montré que la voie de contournement pouvait avoir un impact négatif
sur la population (le risque d’accident des enfants traversant la route pour se rendre
à l’école). Elle a cherché des solutions pour supprimer cet impact. Elle a effectué un
choix parmi les solutions. La solution proposée est acceptée par l’autorité
compétente. Elle sera financée par le maître d’ouvrage.
L’EIE a permis de trouver une solution à un problème grave avant même que
celui-ci ne se pose. Elle a permis de prévenir efficacement le risque
d’accidents de la circulation.
Une unité de production industrielle doit être installée en site périurbain. Il est
prévu qu’elle créé 800 emplois d’ouvriers qualifiés.
Le bilan environnemental présenté dans l’EIE fait apparaître que des mesures de
suppression ou d’atténuation des impacts négatifs sur l’environnement de l’activité de
production doivent être prises : filtrage, réduction de la consommation d’eau,
prétraitement des eaux usées, plantation d’arbres comme écran acoustique, etc.
Une fois ces mesures prises, l’activité sera compatible avec les exigences en matière
d’environnement.
Le problème qui se pose ici est donc de réduire les effets négatifs (la
saturation d’une infrastructure routière et ses conséquences) d’un impact
positif de l’unité industrielle (la création de 800 emplois).
L’EIE indique la solution pour supprimer l’impact négatif de l’unité industrielle sur la
circulation routière locale : il faut augmenter la capacité du carrefour giratoire,
inadapté au développement de la zone où doit être implantée l’unité. Le coût de
l’adaptation du carrefour aux besoins nés de la création de l’unité industrielle sera
supporté par l’Administration en charge des infrastructures urbaines, et non par le
promoteur de l’unité industrielle.
- ils permettent de réaliser des économies au niveau des intrants (énergie, eau,
matières premières) et améliorent ainsi la compétitivité des produits ;
- ils aident à se conformer plus aisément aux exigences écologiques sur le marché
mondial (ex : norme ISO 14000).
Les normes de la série ISO 14000 sont des normes relatives au management
environnemental.
Elles doivent aider les entreprises à gérer l’impact de leurs activités sur
l’environnement, mais aussi permettre aux consommateurs de comparer les mesures
prises par les entreprises pour assumer leurs responsabilités environnementales.
Les exportations vers les pays industrialisés de produits fabriqués dans des
entreprises ne satisfaisant pas à ces normes deviendront en conséquence de plus
en plus difficiles à l’avenir.
- une évaluation des impacts prévisibles, directs et indirects, à court, moyen et long
terme, du projet sur l’environnement ;
- si son projet est assujetti à l’EIE, le promoteur réalise à ses frais l’étude d’impact
sur l’environnement de son projet, si nécessaire avec l’aide de personnes
compétentes (consultants, bureaux d’études...) ;
- la décision d’autorisation du projet est prise par les autorités compétentes en tenant
compte de l’avis d’acceptabilité environnemental.
DEUXIEME CHAPITRE
Les autorités ont adapté l’instrument de prévention des nuisances que constitue
l’étude d’impact sur l’environnement aux réalités du pays, afin qu’il ne constitue pas
un obstacle à son développement tout en remplissant sa mission de protection de
l’environnement. Elles ont donc dessiné un cadre législatif et institutionnel spécifique
et élaboré une procédure correspondant aux possibilités du pays.
2.1. LE CADRE LEGISLATIF DES ETUDES D’IMPACT
L’Etude d’Impact sur l’Environnement n’est pas encore obligatoire au Maroc d’un
point de vue légal, mais elle fait l’objet d’un projet de loi et de décret et figure dans le
projet de loi cadre sur l’environnement.
- définit l’environnement ainsi que l’étude d’impact sur l’environnement (art. 1);
- précise que les infractions à la loi seront recherchées (art. 9) et pourront être punies
(art. 10) ;
- limite à cinq ans la durée de la validité de l’EIE pour la réalisation du projet (art.11)
Le projet de décret pour l’application de la loi relative aux études d’impact sur
l’environnement.
L’article 8 du projet de loi annonce qu’un décret précisera les modalités d’application
de la loi.
- précise les éléments d’information que doit contenir l’étude d’impact sur
l’environnement ;
Le projet de loi relatif aux études d’impact institue un Comité National des Etudes
d’Impact sur l’Environnement auprès de l’autorité gouvernementale chargée de
l’environnement ; le projet de décret en précise la composition et la mission.
- le Ministère de l’Intérieur ;
- le Ministère de l’Energie et des Mines ;
- le Ministère des Travaux Publics ;
- le Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole ;
- le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat ;
- le Ministère des Pêches Maritimes et de la Marine Marchande ;
- le Ministère du Tourisme ;
- le Ministère de la Santé Publique ;
- le Ministère de l’Environnement.
D’après le projet de décret relatif aux EIE, le Comité National des Etudes d’Impact a
pour missions :
QUI ? Le promoteur
Tous les projets ne doivent pas faire obligatoirement l’objet d’une étude
d’impact sur l’environnement. Le promoteur doit donc vérifier si son projet est
assujetti à l’EIE (cf. liste d’assujettissement du décret).
Les projets pour lesquels une EIE doit être présentée à l’administration sont, d’après
le projet de loi, « les projets d’activités, de travaux, d’aménagements et d’ouvrages
entrepris par toute personne physique ou morale, privée ou publique qui, en raison
de leur nature et/ou de leur dimension, peuvent porter atteinte à l’environnement ».
Les projets assujettis à l’EIE sont énumérés dans l’annexe du projet de décret
relatif à l’application de la loi sur les Etudes d’Impact sur l’Environnement.
- certains projets industriels, dont : les carrières de sable et gravier, les raffineries de
pétrole, les usines sidérurgiques, les usines de farine de poisson et huile de poisson,
les tanneries et mégisseries, les industries de textile et teintureries, etc. ;
- certains projets agricoles, parmi lesquels les projets d’affectation de terre inculte ou
d’étendue semi-naturelle à l’exploitation agricole intensive ;
QUI ? Le promoteur
Si son projet est assujetti à l’EIE, le promoteur doit déposer un avis de projet
auprès du Ministère de tutelle de son activité et de l’autorité gouvernementale
chargée de l’environnement.
Sur la base des informations contenues dans l’avis de projet, le Ministère de tutelle
prépare le cahier des charges de l’étude d’impact en collaboration avec le promoteur
et en s’appuyant sur les directives élaborées par l’autorité gouvernementale chargée
de l’environnement.
QUI ? Le promoteur
Une Commission mise en place à cet effet est chargée de l’enquête publique,
qui est réalisée aux frais du promoteur ; elle est présidée par le ministère de
tutelle.
L’enquête publique doit être prise en compte lors de l’examen de l’étude d’impact.
Il s’agit de vérifier si l’étude est conforme aux exigences formulées dans la loi sur les
études d’impact, le décret d’application de la loi et les directives.
Si elle n’est pas conforme à ces textes, l’étude est refusée. Elle doit être entièrement
refaite par le promoteur.
Si l’EIE présente des lacunes, le promoteur est tenu de fournir les compléments
d’information nécessaires.
Les éléments présentés dans les différentes parties de l’étude sont examinés afin de
statuer sur l’acceptabilité environnementale du projet.
Suite à l’examen de l’EIE, qui prend en compte le rapport de l’enquête publique, trois
types de décisions peuvent être prononcés :
- l’acceptabilité du projet sous condition : le projet doit être modifié ou proposer des
mesures supplémentaires pour devenir acceptable ;
QUI ? Le promoteur
- elle prépare l’examen du projet dès réception de l’avis de projet (elle définit les
enjeux environnementaux du projet, identifie les partenaires qui devront être
consultés et évalue l’expertise nécessaire à l’examen de l’EIE) ;
La population
C’est pour qu’elle puisse s’exprimer et donner son avis sur le projet que la
procédure de l’EIE prévoit sa consultation dans le cadre de l’enquête publique:
la population pourra consulter le dossier de l’étude d’impact et présenter ses
observations dans un registre ouvert à cet effet.
TROISIEME CHAPITRE
LA REALISATION
Mais une étude d’impact sur l’environnement est une étude complexe qui implique
souvent des compétences dans des domaines aussi divers que l’hydrographie, les
procédés de production, la biologie, la sociologie, la pédologie ou l’archéologie.
Afin de l’orienter pour qu’il réalise une étude d’impact pertinente, le ministère de
tutelle de son activité lui remet le cahier des charges de l’EIE, préparé en
collaboration avec lui, à partir des directives émises par l’autorité gouvernementale
en charge de l’environnement.
Elles ont pour objectif d’aider à la conception des cahiers des charges que
doivent remplir les EIE.
Les directives proposent une structure type pour l’étude d’impact. Mais elle
laisse au concepteur de l’EIE toute liberté pour le choix de la méthodologie.
- la synthèse de l’EIE ;
- le contexte juridique pour la réalisation de l’EIE ;
- la description du projet et de son site d’implantation ;
- la justification du projet ;
- l’horizon temporel de l’EIE ;
- le périmètre d’étude ;
- la description de l’état de l’environnement (à l’intérieur du périmètre d’étude);
- l’identification et l’évaluation des impacts prévisibles ;
- les mesures d’atténuation et de compensation des impacts négatifs ;
- l’estimation du coût des mesures d’atténuation ou de compensation ;
- le résumé et le bilan environnemental;
- le plan de suivi et de surveillance ;
- les annexes et références.
3.2. LE CONTENU DE L’EIE
L’EIE doit contenir au minimum les informations demandées dans le cahier des
charges, qui s’inspire des directives. Au vu de ces dernières, les informations qui
doivent figurer dans chacune des parties sont généralement les suivantes, quel que
soit le type de projet.
1 - la synthèse de l’EIE
Le projet devra être décrit dans tous ses aspects. Devront notamment être
présentés de manière précise :
- l’activité projetée,
- le coût du projet,
- les étapes du projet,
- les dimensions et la configuration des installations et infrastructures (à l’aide de
plans et de schémas),
- les procédés de fabrication éventuellement utilisés,
- les flux de matières et d’énergie éventuellement engendrés par l’activité (matières
premières utilisées ; rejets liquides, gazeux et solides ; ressources énergétiques
employées...),
- les différentes variantes du projet qui ont été envisagées,
- les activités induites par le projet, etc.
4 - la justification du projet
L’EIE doit également justifier le choix du site, par exemple par la qualité et la densité
des infrastructures, la proximité des matières premières nécessaires à l’activité,
l’importance de la main d’oeuvre disponible, la qualité du sous-sol, les
caractéristiques de l’environnement, etc.
Si l’horizon temporel est mal choisi, l’EIE ne prendra pas en considération tous
les impacts sur l’environnement liés au projet : elle ne sera donc pas
pertinente.
Pour l’exploitation d’une décharge contrôlée, les phases post-exploitation sont plus
difficiles à délimiter. Après l’arrêt des dépôts de déchets, des mesures sont prises
pour que la décharge ne produise pas d’impacts négatifs sur l’environnement
(écoulement de lixiviats, émissions de gaz et d’odeurs...) et pour que le paysage
retrouve un aspect satisfaisant. Mais selon la nature des déchets stockés (déchets
industriels, miniers, ménagers, hospitaliers...) et la structure de la décharge, des
réactions chimiques continueront à se produire à l’intérieur de la décharge sur une
période de 20 à 30 ans. Il faudra donc inclure cette longue période dans l’horizon
temporel de l’étude d’impact (déroulement des opérations de suivi et de contrôle).
6 - le périmètre d’étude
Il faut noter que dans certains cas, l’EIE devra porter sur plusieurs périmètres
d’étude distincts les uns des autres.
En effet, les diverses émanations polluantes et autres effets nuisibles liés à une
activité peuvent être soumis à des conditions particulières et produire des impacts
sur des milieux variés et distincts.
Ainsi, pour l’EIE d’une usine générant d’importants rejets gazeux et liquides, il sera
nécessaire de choisir comme périmètres d’étude, entre autres, la zone qu’affectent
les rejets gazeux et celle qu’affectent les rejets liquides. Or, selon les conditions
climatiques et hydrographiques, ces zones peuvent être totalement distinctes l’une
de l’autre, et même situées à des dizaines de kilomètres de distance.
Les éléments d’informations présentés dans l’EIE et relatifs aux milieux naturel et
humain, ainsi qu’aux impacts du projet sur ces milieux doivent porter sur tout le
périmètre d’étude.
Comme pour l’horizon temporel, si le périmètre d’étude est mal défini, l’EIE ne
prendra pas en considération tous les impacts sur l’environnement liés au
projet : elle ne sera donc pas pertinente.
Les impacts socio-économiques sont les effets du projet sur l’économie locale, les
traditions, les modes de vie, les mouvements des personnes...
Pour chaque impact, les informations suivantes doivent être fournies par l’EIE:
- nature,
- ampleur,
- probabilité,
- fréquence,
- durée,
- limites géographiques,
- réversibilité...
Chaque impact doit être défini, caractérisé, mesuré et comparé aux exigences pour
la protection de l’environnement (normes en vigueur, seuils de tolérance établis...).
Son importance relative doit également être définie. Les différents impacts pourront
ainsi être hiérarchisés afin d’établir un ordre de priorité pour l’atténuation ou la
compensation des impacts.
Cette partie de l’EIE doit permettre de savoir si les impacts décrits dans le
chapitre précédent peuvent être atténués ou compensés afin que le projet ne
constitue pas une menace pour l’environnement dans lequel il va s’intégrer.
- sa conception ;
- son calendrier de mise en oeuvre et de déroulement ;
- son site d’implantation.
- le projet a par ailleurs des impacts très positifs sur le développement du pays ;
- les impacts résiduels du projet (après l’application des mesures d’atténuation) sont
de telle nature qu’il est possible de les compenser.
Un projet d’autoroute urbaine prévoit qu’un tronçon de cette autoroute suive pendant
une assez longue distance le tracé d’une route déjà existante. Il faudra donc élargir
la route pour créer l’autoroute, et donc utiliser des bandes de terrain le long de cette
route.
L’élargissement de la route actuelle se fera au détriment d’une parcelle
forestière qu’elle traverse. Un certain nombre d’arbres, d’une valeur déterminée,
devra être abattu.
Pour éviter cet impact négatif sur les ressources naturelles, d’autres possibilités de
tracés ont été étudiées. Mais leurs impacts négatifs étaient encore plus importants.
L’estimation des coûts permet d’apprécier si le coût des mesures proposées est
raisonnable par rapport aux résultats qu’elles permettent d’atteindre.
- que les impacts produits réellement par le projet sont conformes aux impacts
prévus dans l’EIE,
- que les mesures d’atténuation et/ou de compensation produisent les résultats
escomptés dans l’EIE.
- le contrôle régulier des eaux de surface et souterraines dans les zones contiguës
au site du projet, etc.
Il précise la fréquence des rapports qui seront remis par le promoteur aux autorités
chargées du contrôle du plan de surveillance et de suivi.
Dans l'annexe doivent figurer les informations permettant aux décideurs de vérifier
les diverses données, analyses et conclusions de l’EIE, notamment :
La mise en place de l’étude d’impact sur l’environnement au Maroc est bien avancée.
Son cadre législatif et institutionnel est tracé, sa procédure et son contenu sont
définis ainsi que les rôles des différents acteurs impliqués. La formation en matière
d’études d’impact a commencé par celle des cadres du Ministère de l’Environnement
et doit se poursuivre par celle des cadres des autres départements ministériels et
des collectivités locales, puis des bureaux d’études. Divers outils de gestion des EIE
ont déjà été élaborés et les efforts se poursuivent dans ce sens. Grâce à la
réalisation de plusieurs études d’impact dans divers secteurs, une certaine
expérience en matière d’EIE est d’ores et déjà acquise.
Néanmoins, il va de soi que l’adoption de la loi et du décret sur les EIE constitue un
préalable à la mobilisation de tous les partenaires concernés pour la réussite de la
procédure des études d’impact au Maroc.
4.1. LE CHEMIN PARCOURU
Au cours des quatre dernières années, le Maroc s’est doté des structures
nécessaires à la mise en place de la procédure de l’EIE et à sa gestion.
Une cellule chargée des études d’impact a été mise en place au sein de la Direction
de l’Observation, des Etudes et de la Coordination du Ministère de l’Environnement
en 1993. Elle est devenue en 1995 le Service des Etudes Générales et d’Impact
(SEGI), chargée de développer et de gérer la procédure nationale des études
d’impact sur l’environnement, ainsi que de promouvoir le cadre législatif et
réglementaire relatif aux EIE.
Pour rappel (cf. partie sur la politique nationale), le SEGI a pour missions :
Le Comité National des Etudes d’Impact a été créé en 1995, suite aux
recommandations relatives aux EIE issues de la session de juin 1995 du Conseil
National de l’Environnement.
Structure interministérielle, le Comité National des Etudes d’Impact a pour missions
(cf. partie consacrée aux études d’impact sur l’environnement au Maroc) :
Le Comité Normes et Standards a été mis en place pour élaborer ces normes, dont
certaines sont déjà prêtes et figurent dans les projets de décrets relatifs à la loi sur
l’eau et à la loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique.
Afin de permettre la mise en application de la procédure des EIE, une loi et un décret
relatifs aux EIE ont été élaborés par le SEGI et sont en cours d’étude au Secrétariat
Général du Gouvernement (cf. partie consacrée à l’EIE au Maroc).
Quand ces textes auront été adoptés, les différents départements ministériels tout
comme les promoteurs et les bureaux d’études connaîtront clairement leur rôle et
leurs obligations par rapport à la procédure de l’EIE. Ils pourront alors s’investir dans
ce domaine et participer activement à la mise en oeuvre de l’EIE.
- la formation des cadres du SEGI sur les EIE (notamment par la réalisation d’une
EIE pilote),
Par ailleurs, le Ministère de l’Environnement a ouvert une large concertation avec les
différents départements ministériels en vue de discuter et d’amender la procédure
nationale de gestion des EIE, de promouvoir le cadre législatif et réglementaire des
EIE et de valider la liste des projets devant être assujettis à la procédure de l’EIE.
Il faut également noter qu’un séminaire d’information sur les EIE a eu lieu dès 1994.
- des projets financés par des bailleurs de fonds étrangers (mais ces EIE ne sont pas
toujours satisfaisantes, ne se conformant pas aux standards de réalisation d’une EIE
type) ;
- des projets soumis à l’octroi d’une autorisation par des départements ministériels
sensibilisés aux problèmes d’environnement, qui demandent la réalisation d’une EIE
et l’obtention d’un avis du département de l’environnement avant d’autoriser des
projets potentiellement polluants.
Par ailleurs, le SEGI réalise par lui-même des études d’impact sur l’environnement à
caractère pédagogique (formation des cadres du SEGI) ou à titre pilote (études de
démonstration).
Plusieurs études d’impact sur l’environnement ont donc été réalisées ces dernières
années dans des secteurs aussi divers que l’exploitation minière, la production
d’énergie, l’aménagement urbain ou l’industrie pharmaceutique. Parmi ces études,
on peut citer :
En l’absence d’un cadre juridique réglementant les EIE, le processus d’examen des
études n’est pas standardisé et plusieurs cas de figures se présentent :
- d’élaborer les outils méthodologiques nécessaires à une meilleure gestion des EIE
au niveau national, qui seront mis à la disposition des différents départements
ministériels devant participer à la gestion des EIE.
- toutes les personnes impliquées dans la gestion des EIE puissent accéder
facilement à l’information sur les EIE ;
- les informations sur les différentes EIE puissent être croisées, recoupées ou
compilées.
- une partie « rapport minute », conçue pour délivrer à la demande des rapports
minute décrivant la situation instantanée des études déjà examinées et de celles en
cours, selon diverses entrées (type de projet, date, site d’implantation, etc.) ;
- une partie « rapport analytique », qui doit permettre le croisement des informations
contenues dans les différents fichiers ;
- une partie « base de données », conçue pour stocker des informations jugées
pertinentes, pouvant servir de références pour d’autres études d’impact.
Une formation de formateurs dans le domaine des études d’impact va être mise en
place. Un module de formation a été élaboré à cette fin, sous forme de valise
pédagogique permettant de dispenser une formation adaptée aux besoins de chaque
type de public.
Par ailleurs, un atelier de formation en matière d’évaluation des EIE doit être
organisé au profit des cadres du Ministère de l’Environnement, des collectivités
locales et des autres départements ministériels. Il portera sur la définition des termes
de référence par type de projet, l’analyse des EIE, le suivi et le contrôle des EIE et la
participation du public.
Ils sont organisés au profit des cadres de la Direction de l’Observation, des Etudes et
de la Coordination (SEGI en particulier), ainsi que de ceux des ministères techniques
et des collectivités locales. Ils traitent de trois types de projets différents :
- un projet de réalisation d’infrastructure,
- un projet de développement sectoriel,
- un projet de développement régional.