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Introduction à l'ouvrage "administration électronique : constats et


perspectives"

Chapter · January 2007

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2 authors:

Saïd Assar Imed Boughzala


Institut Mines Telecom Business School Institut Mines-Télécom Business School
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Chapitre 1

Introduction à l’ouvrage
« administration électronique :
constats et perspectives »

1.1. Concept et définition

L’utilisation des technologies de l’information et de communication (TIC) dans


les organisations à caractère public remonte au début de l’ère informatique.
D’ailleurs, une des premières utilisations des ordinateurs à échelle réelle fut lors de
la campagne présidentielle en 1954 aux Etats Unis. Les systèmes d’information des
administrations et des gouvernements se sont ainsi développés parallèlement à ceux
des entreprises et organismes privés. Les pratiques récentes de conduite et de
gestion des entreprises (c’est-à-dire le « management » moderne des organisations)
ont été adoptées par les organismes publics avec un certain délai variable selon le
pays, sa culture politique, sa puissance économique et son degré de maîtrise des
TIC. L’amélioration de l’efficience et de l’efficacité de l’administration et des
instances politiques dans un pays est évidemment un problème complexe qui
nécessite des solutions et des développements de nature politique, administrative,
économique, technologique et culturelle.

L’irruption du réseau Internet et le développement fulgurant des technologies


associées (telles que la messagerie électronique, les sites web, le commerce
électronique, le CRM1, les places de marchés électroniques, les enchères directes et
inversées, les intra et extranets, etc.) ont ouvert la porte à ce qu’on appelle l’e-

Chapitre rédigé par Saïd ASSAR et Imed BOUGHZALA


1 CRM: Customer Relationship Management ou Gestion de la Relation Client.
18 Administration électronique: constats et perspectives

gouvernement (ou l’e-administration). La signification exacte de ces deux termes


ayant légèrement évolué au cours des dix dernières années, on retient ici trois
dimensions majeures [AKG 02, AGH 04]2 :
– l’application des technologies de l’Internet et du commerce électronique pour
l’informatisation et la mise en ligne des procédures administratives et le
développement de nouveaux services publics interactifs et transactionnels;
– la réorganisation des administrations et la réforme de l’Etat afin d’améliorer
l’efficacité et la qualité des services rendus aux citoyens et aux entreprises tout en
réduisant les coûts et les délais;
– la définition et la création d’un nouvel espace démocratique dans lequel les
relations entre les instances de l’Etat, les citoyens et les entreprises sont redéfinies
selon des perspectives de participation et de consultation démocratiques.

Au-delà de la modernisation de l’Etat et de l’alignement avec les pratiques et


les évolutions du secteur privé de l’économie, l’e-administration aboutit à remettre
en cause et à repenser les modes d’action et de fonctionnement de l’Etat et des
services qu’il rend dans un nouvel esprit d’ouverture, d’interactivité, d’efficience et
d’économie [JUB 05].

Figure 1.1. Principales dates dans l’historique de l’e-administration en France

2 On considère les deux termes « e-gouvernement » et « e-administration » comme étant


synonymes, mêmes si certains auteurs préfèrent limiter la signification du terme e-
administration aux deux premières dimensions évoquées.
Introduction à l'ouvrage 19

L’e-gouvernement est ainsi un concept issu initialement de la pratique, c’est-à-


dire que les différentes terminologies et définitions qui y sont associées sont
apparues et se sont précisées au fil de l’apparition et du développement de diverses
applications dans différents pays de la planète. La dimension stratégique est venue
par la suite, ceci est apparent lorsque l’on trace par exemple les événements qui ont
jalonné l’utilisation des TIC dans la sphère publique en France (figure 1) : aux
différentes initiatives gouvernementales des années 1990 succède l’Agence pour le
Développement de l’Administration Electronique (ADAE), qui finit par devenir la
Direction Générale de la Modernisation de l’Etat (DGME).

1.2. Les espaces de l’e-administration

Selon le destinataire ou l’interlocuteur du service public considéré (citoyen,


entreprise, institution gouvernementale ou employé public), il y a quatre catégories
ou d’espaces de développement pour l’administration électronique (figure 2) :
– l’e-administration G2C (Government to Citizen) concerne le développement
de services à destination de l’individu en tant que citoyen, tels que le
téléchargement de formulaires administratifs, la déclaration en ligne des revenus ou
le dossier patient médical informatisé ;
– l’e-administration G2B (Government to Business) concerne le développement
de services gouvernementaux à destination des entreprises et des acteurs de
l’économie, des exemples de tels services sont la déclaration en ligne de la TVA ou
le guichet électronique unique pour les formalités de création d’entreprise ;
– l’e-administration G2E (Government to Employee) concerne le
développement de services au sein même de l’administration à destination des
employés et fonctionnaires des services publics tels que l’informatisation des
procédures de remboursement des frais de mission ou la mise en place d’outils de
travail collaboratif (agenda et documents partagés par exemple) ;
– enfin, l’e-administration G2G (Government to Government) concerne le
développement de services et d’applications pour instaurer ou améliorer la
collaboration et la coopération entre les services de différentes institutions
gouvernementales. Un exemple d’un tel développement est l’interconnexion ou le
l’intégration des bases de données et des systèmes informatiques de la direction de
l’impôt sur le revenu, de la direction de la taxe d’habitation et du trésor public.
20 Administration électronique: constats et perspectives

Figure 1.2. Les différents espaces de développement de l’e-administration


(d’après [KSL 04])

Il est très important de relever ici que certains développements de l’e-


administration peuvent avoir des facettes appartenant à plusieurs catégories. C’est
le cas par exemple du dossier patient médical informatisé qui relève autant du G2C
(dossier dématérialisé du citoyen stocké sur support informatique), du G2B
(consultation et mise à jour du dossier informatisé par les services médicaux publics
ou privés) que du G2G (transmission électronique des données comptables de l’acte
médical aux services sociaux publics tel que la CPAM). De la même façon, le pré
remplissage des déclarations de revenus (sur papier ou format électronique) ainsi
que la dématérialisation des marchés publics sont des services et des applications
qui relèvent du G2B et du G2G.

1.3. Cadre d’évolution de l’e-administration

Les degrés de développement, d’adoption et d’évolution de l’administration


électronique sont évidemment très disparates entre les différents pays dans le
monde. D’après le rapport établi par les Nations-Unis pour l’année 2005
concernant le degré d’évolution (ou de préparation, « readiness ») du e-
gouvernement, les Etats-Unis, le Danemark et la Suède viennent en tête du
classement alors que la France ne figure pas encore dans le « top 10 » [UN 05].
Pour ce qui est de l’indice de participation des citoyens par diverses voies
électroniques (e-démocratie), le trio de tête est occupé par la Grande-Bretagne,
Singapour et les Etats-Unis. D’une manière générale, ce rapport (ainsi que d’autres

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