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Il existe différents types d'excitation du moteur à courant continu. Cependant, quelque soit
le type d'excitation, le principe de fonctionnement reste le même.
a. Le moteur à excitation séparée
Le circuit inducteur de ce moteur est complètement indépendant de celui de l'induit sur le
plan électrique. Il est dit aussi le moteur à excitation indépendante.
Les équations générales régissant le moteur à excitation indépendante en appliquant la loi
de maille au niveau de l'induit et l'inducteur sont :
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼
𝐼 𝑱
𝑈𝑒𝑥 = 𝑅𝑑 + 𝑅ℎ 𝐽 𝑅ℎ
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐽)
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐽)𝐼
Avec 𝑈 M
𝑃𝑁 𝑃𝑁 𝐾 𝑼𝒆𝒙
𝐾= 𝑒𝑡 𝐾 ′ = = 𝑅𝑑
𝑎 2𝜋𝑎 2𝜋
"𝐸" est la f.é.m. à vide
"∆𝑈𝑏 " est la chute de tension due à la
commutation.
" 𝜀 𝐼 " est la chute de tension due à la
réaction magnétique d'induit.
La puissance absorbée par ce moteur est la puissance électrique injectée à l'induit et celle
dissipée par la résistance de l'enroulement inducteur :
𝑃𝑚𝑒𝑐
𝑃𝑒
𝑃𝑎𝑏
𝑝𝑚𝑒𝑐
∆𝑈𝑏 𝐼
𝑝𝑒𝑥 𝜀 𝐼 𝐼
𝑝𝑗𝑎
𝑝𝑒𝑥
Remarque
Le moteur à courant continu à aimant permanent est un cas particulier du moteur à
excitation séparée. Les aimants placés à l'intérieur de la culasse créent un flux inducteur
fixe sans le besoin de l'enroulement inducteur ni de la source d'excitation. Ceci augmente
le rendement mais limite la puissance de cette machine.
b. Le moteur à excitation shunt
L'alimentation du circuit inducteur de ce moteur est dérivée de celle de l'induit. Il est dit
aussi le moteur à excitation dérivé ou parallèle.
Les équations générales régissant le moteur à excitation indépendante en appliquant la loi
de maille au niveau de l'induit et l'inducteur sont :
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 𝐼𝑎 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
𝐼 𝐼𝑎 𝑱
𝑈 = 𝑅𝑑 + 𝑅ℎ 𝐽
𝑅ℎ
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐽)
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐽)𝐼𝑎
Avec
𝑈
𝐾=
𝑃𝑁
𝑒𝑡 𝐾 ′ =
𝑃𝑁
=
𝐾 M 𝑅𝑑
𝑎 2𝜋𝑎 2𝜋
"𝐸" est la f.é.m. à vide 𝑼𝒆𝒙
"∆𝑈𝑏 " est la chute de tension due à la
commutation.
" 𝜀 𝐼𝑎 " est la chute de tension due à la
réaction magnétique d'induit.
𝑃𝑚𝑒𝑐
𝑃𝑒
𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼
𝑝𝑚𝑒𝑐
∆𝑈𝑏 𝐼
𝜀 𝐼 𝐼
𝑝𝑗𝑎
𝑃𝑒𝑥
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼
𝑈
𝐸 = 𝐾𝑛Φ 𝐼 M
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ 𝐼 𝐼
𝑃𝑒 𝑃𝑚𝑒𝑐
𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼
𝑝𝑚𝑒𝑐
∆𝑈𝑏 𝐼
𝜀 𝐼 𝐼
𝑝𝑗𝑎
𝑝𝑒𝑥
L'enroulement parallèle peut être dérivé avant l'enroulement série (le moteur est dit à
courte dérivation) ou après l'enroulement série (le moteur est dit à longue dérivation). Il n'y
a pas de grande différence entre les deux cas car la résistance de l'enroulement série est très
faible et la différence du courant dans les deux cas est négligeable.
L'équation générale régissant le moteur à excitation compound à courte dérivation en
appliquant la loi de maille au niveau de l'induit et l'inducteur est :
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 𝐼𝑎 + 𝑅𝑠 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
Chapitre VII : Moteur à Courant Continu
avec 𝐼 𝑅𝑠 𝐼𝑎 𝑱
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐼, 𝐽) 𝑅ℎ
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐼, 𝐽)𝐼𝑎
"𝑅𝑠 " est la résistance de l'inducteur série.
𝑈
M 𝑅𝑝
Les pertes Joule dues à l'échauffement des
enroulements de l'inducteur égale :
"𝑝𝑒𝑥 = 𝑅𝑝 𝐽2 + 𝑅𝑠 𝐼2"
𝑈
Les pertes Joule dues à l'échauffement des 𝑅𝑝
enroulements de l'inducteur égale : M
"𝑝𝑒𝑥 = 𝑅𝑝 𝐽2 + 𝑅𝑠 𝐼𝑎 2"
𝑃𝑒 𝑃𝑚𝑒𝑐
𝑃𝑎𝑏
𝑝𝑚𝑒𝑐
∆𝑈𝑏 𝐼𝑎
ε 𝐼𝑎 𝐼𝑎
𝑅𝑎 𝐼𝑎 2
𝑝𝑒𝑥
Bilan de puissance du moteur à excitation compound
Le point de fonctionnement du moteur à courant continu est régi par quatre grandeurs (𝑈,
𝐼, 𝐽, 𝑛) à savoir la tension à ces bornes, le courant absorbé par le moteur, le courant
d’excitation, et la vitesse de rotation. Ces dernières définissent l'état de fonctionnement de
la machine. Lors de l’étude d'une caractéristique du moteur (une grandeur en fonction
d’une autre), il faut fixer les deux autres grandeurs à ces valeurs nominales.
Autrefois, on envisageait surtout l'alimentation de la machine sous une tension constante
"𝑈𝑛 " fournie par une source de tension continue. Dans ce cas, il est plus commode de
tracer les caractéristiques de variations de (𝑛, 𝐶𝑚𝑒𝑐 , 𝑃𝑚𝑒𝑐 et rendement) en fonction du
courant absorbée par le moteur. On peut ajouter les caractéristiques de réglage montrant
comment maintenir la vitesse constante quand la charge mécanique varie. Pour l'utilisation
du moteur, c'est la caractéristique mécanique qui apparait aussi importante.
a- Caractéristiques du moteur à excitation séparée et shunt
Alimenté sous tension constante, les moteurs à excitation indépendante et shunt possèdent
le même principe et même caractéristiques.
Caractéristique interne 𝑬(𝑱) à vitesse constante
Elle doit être toujours relevée en mode génératrice à excitation séparée quelque soit le type
de fonctionnement. Car c'est l'image de la caractéristique magnétique "𝐵(𝐻)" du circuit
magnétique de la MCC. La f.é.m est pratiquement proportionnelle à l'induction"𝐵" et le
courant d'excitation est pratiquement proportionnelle au champ d'excitation "𝐻".
Caractéristique de vitesse 𝒏(𝑱) à vide sous tension constante
A tension constante, le moteur tournant à 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]
vide à "𝑛𝑣 " absorbe un courant faible
"𝐼𝑣 ". La puissance absorbée "𝑈 𝐼𝑣 + 𝐽 "
est faible et correspond aux pertes à vide.
𝑈 = 𝐸𝑣 + 𝑅𝑎 𝐼𝑣 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑣
En négligeant les chutes à vide, on abouti
𝑛𝑣 𝐽
à:
𝑃𝑁 𝑛𝑣
𝑈 = 𝐸𝑣 = 𝑛Φ(𝐽)
𝑎
D'où
𝑈
𝑛=
𝑃 𝐽𝑛 𝐽 [A]
𝑁Φ(𝐽)
𝑎
Chapitre VII : Moteur à Courant Continu
La vitesse à vide est inversement proportionnelle aux flux utile produit par l'inducteur. En
diminuant l'excitation du moteur shunt, sa vitesse prend des valeurs anormalement élevée.
Caractéristique de vitesse en charge 𝒏(𝑰) à excitation et tension constantes
Sous tension et excitation constantes, le courant absorbé par le moteur augmente de "𝐼𝑣 " à
"𝐼𝑛 " lorsque la charge mécanique augmente.
Cette augmentation provoque 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]
l'augmentation de la somme des chutes 𝑛 𝐼 à J1
"𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼 " d'où la diminution de la
𝑛 𝐼 à J2
f.é.m qui implique la diminution de la
vitesse tant que le flux utile est constant.
𝑈 − 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼 𝑛 𝐼 à J3
𝑛=
𝑃
𝑎 𝑁Φ(𝐽)
A moins que le moteur ait une réaction J3J2J1
d'induit non compensée, quant le courant
augmente le flux " Φ(𝐽)" diminue, ainsi la
diminution de la vitesse sera faible. 𝐼 [A]
Afin de limiter ce courant, on met en série avec l'induit un rhéostat "𝑅ℎ𝑡 " dit de démarrage
𝑈
"𝑅ℎ𝑡 = − 𝑅𝑎 " tel que "𝐼𝑀 " est le courant maximum tolérable. Puis on l'élimine une fois le
𝐼𝑀
démarrage est achevé.
𝑃𝑁 𝑃𝑁
Le couple de démarrage "𝐶𝑑 " sera "2𝜋𝑎 Φ 𝐽 𝐼𝑀 " au lieu de "2𝜋𝑎 Φ 𝐽 𝐼𝑑 ".
Pour qu'il soit fort, on doit : 𝑅ℎ1 𝑅ℎ2
- Limiter le courant de démarrage à une 0 𝑅ℎ3
valeur entre "𝐼𝑚 = 1.5𝐼𝑛 " à "𝐼𝑀 = 2.5𝐼𝑛 ". 1 2
- Donner au flux sa valeur nominale
3 𝑅ℎ4
4
(démarrage à champ fort) en éliminant le
rhéostat d'excitation 5
On cherche, par une division convenable du rhéostat, à maintenir la valeur du courant entre
un courant minimum "𝐼𝑚 " et un courant maximum "𝐼𝑀 ".
Si le rhéostat est divisé en "𝑛" portions, le rhéostat aura "𝑛 + 1" positions actives. Il s'agit
de rhéostat à "𝑛 + 1" plots.
Si on suppose que le moteur est parfaitement compensé, la vitesse varie linéairement en
fonction du courant.
Chapitre VII : Moteur à Courant Continu
𝑈 𝑅𝑎 + 𝑅ℎ 𝑅𝑎 + 𝑅ℎ 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]
𝑛= − 𝐼 ≅ 𝑛𝑣 − 𝐼
𝑃 𝑃 𝑃
𝑎 𝑁Φ(𝐽) 𝑎 𝑁Φ(𝐽) 𝑎 𝑁Φ(𝐽)
𝑛𝑣
En éliminant le rhéostat de démarrage plot position 5
par plot, les droites de variation de la position 4
vitesse changent de pentes mais partent de
la même valeur (à 𝐼 = 0). position 3
𝑛 𝐼 à J2
𝑛 𝐼 à J3
J3J2J1
Génératrice Moteur
𝐼 [A]
0
Chapitre VII : Moteur à Courant Continu
𝑈 − 𝑅𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼
𝑛=
𝑃
𝑁Φ(𝐼)
𝑎
Remarque
On constate bien que ce moteur est de vitesse très variable et que sa vitesse à vide est très
élevée. En pratique, ce moteur doit toujours démarrer en charge.
Caractéristique du couple en charge 𝑪𝒎𝒆𝒄 (𝑰) à tension constante
Le couple électromagnétique du moteur à excitation série est :
𝑃𝑁
𝐶𝑒 ≅ Φ 𝐼 𝐼 𝐶 [𝑁𝑚] 𝐶𝑒 (𝐼) avec RMI
2𝜋𝑎
A courant faible (zone linéaire),
l'augmentation du couple est 𝐶𝑒 (𝐼) sans RMI
proportionnelle au carré du courant.
Cependant dans les zones de courbature et
la saturation, et à cause de la réaction
𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝐼)
magnétique d'induit "RMI", cette
augmentation s'allégera de plus en plus.
Le couple mécanique est inférieur au couple
électromagnétique à cause des pertes
mécaniques. Ces dernières sont directement
liées à la vitesse de rotation. Pour un
moteur série, elles sont proche des pertes à 𝐶𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠
vide et s'aggrave avec la croissance de la 𝐼 [A]
vitesse. 𝐼𝑣
Chapitre VII : Moteur à Courant Continu
La vitesse à vide du moteur série est très élevée. On ne peut laisser tourner à vide que les
moteurs de faible puissance car ils ont des pertes mécaniques relativement importantes.
Pour les moteurs série de forte puissance, on doit éviter le démarrage à vide ce qui rend ce
type de moteur très utile dans le domaine de traction électrique et comme démarreur des
engins mécaniques.
𝑅+𝑅ℎ
A "𝐼 = 𝐼𝑚 ", cette équation définit une droite de pente "− 𝑃 𝐼𝑚 ". A "𝐼 = 𝐼𝑀 ", cette
𝑁Φ(𝐼𝑚 )
𝑎
𝑅+𝑅ℎ
équation définit une droite de pente "− 𝑃 𝐼𝑀 ". On cherche alors, par une division
𝑁Φ(𝐼𝑀 )
𝑎
position 3
position 2
position 1
𝐼 = 𝐼𝑚
𝐼 = 𝐼𝑀
𝑅ℎ
𝑅 𝑅ℎ𝑡 − 𝑅ℎ1 𝑅ℎ𝑡 − 𝑅ℎ1 𝑅ℎ𝑡
−𝑅ℎ2 − 𝑅ℎ3
𝑅 𝑅
𝐽𝑚𝑜𝑡
𝐸 𝑅𝑠 𝐸
𝐽𝑚𝑜𝑡 𝑅𝑠 𝐽𝑔é𝑛
𝐽𝑔é𝑛
Le freinage par récupération n'est pas possible pour les moteurs série car il passe par une
zone d'instabilité en passant du fonctionnement moteur en génératrice, (avant qu'il change
son sens, le courant doit passer par le zéro pour s'inverser, mais cette valeur correspond à
une vitesse théoriquement infinie).
Dans le domaine de traction, on freine le moteur série en débranchant l'enroulement série
et l'alimentant par une source séparée de basse tension (donc en mode génératrice à
excitation séparée).
𝑃𝑁
𝐶𝑒 ≅ Φ 𝐼𝑎 , 𝐽 𝐼𝑎
2𝜋𝑎
A courant faible (zone linéaire), Le couple subit deux augmentations, une augmentation
proportionnelle au courant et une augmentation proportionnelle au carré du courant induit.
Cependant dans les zones de courbature et la saturation, et à cause de la réaction
magnétique d'induit "RMI", cette augmentation s'allégera de plus en plus.
𝑛𝑣 𝑛 𝐼 shunt
𝐶𝑚𝑒𝑐 𝐼
compound 𝐶𝑚𝑒𝑐 𝐼
𝑛 𝐼 compound série
𝐼 [A] 𝐼 [A]
𝐼𝑣 𝐼𝑣
Remarques
- On constate bien que le compoundage utilisé a pour but d’exploiter de l'autorégulation de
la vitesse du moteur shunt en fonction de la charge d'un coté, et d'autre coté, la stabilité et
l'importance du couple de démarrage du moteur série.
- La vitesse du moteur à excitation compound à flux additif se règle comme le cas du
moteur à excitation shunt en agissant sur le rhéostat d'excitation shunt. Le démarrage et le
freinage s'effectuent aussi de la même façon.
Le couple électromagnétique (qui est proportionnel avec le produit "Φ 𝐽, 𝐼 𝐼") est nul pour
un courant nul est augmente avec l'augmentation du courant, puis il devient nul lorsque le
flux série annule le flux parallèle.
𝑃𝑁
𝐶𝑒 ≅ Φ 𝐽 − Φ(𝐼𝑎 ) 𝐼𝑎
2𝜋𝑎
Chapitre VII : Moteur à Courant Continu
𝐶𝑒 (𝐼)
𝑛𝑣
𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝐼)
𝐶𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠
𝐼 [A]
𝐼𝑣 𝐼𝑣
Remarques
- La caractéristique mécanique du moteur à excitation compound à flux soustractif
caractérisée par le fonctionnement à vitesses normales (courant inférieur au courant
donnant le couple maximum) est très instable. Ce qui rend ce moteur très dangereux et
n'est pas utilisé dans l'industrie.
- La génératrice à excitation compound à flux additif présente le même risque que le
moteur à excitation compound à flux soustractif en cas du retour de courant. Si on utilise
cette génératrice, on doit la protéger contre le retour du courant.