Vous êtes sur la page 1sur 29

3.

LES EAUX INDUSTRIELLES


3.1.
UTILISATIONS DE L'EAU
ET QUALITÉS
RECHERCHÉES

Les qualités nécessaires dans l'industrie


sont variées et correspondent à des
emplois de valeur ajoutée inégale. Si
les petites et moyennes entreprises
peuvent souvent se satisfaire d'eau
potable ou d'un forage, la taille et la
situation des grandes usines les
conduisent à utiliser des sources moins
coûteuses pouvant aller jusqu'à l'eau de
mer.
De plus, l'importance croissante des
Figure 15. Tours de refroidissement besoins justifie le recyclage de ces
d'une centrale nucléaire. eaux et la variété des fonctions de l'eau
conduit souvent à des
recommandations de qualité.
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

3.1.1. Utilisations élémentaires de


l'eau

Utilisation Applications
principales
Vaporisation Chaudières,
humidification d'air.
Échange Condensation vapeur,
thermique refroidissement fluides et
solides, chauffage
Lavage de Sidérurgie, incinération
gaz ordures ménagères,
désulfuration de fumées
Lavage de Charbon, minerai,
solides produits agricoles
Transport de Pâtes à papier,
solides charbon, pulpes, I.A.A.
pigments électrophorèse
Rinçage de Traitement de surfaces,
surfaces semi-conducteurs, micro- Le recyclage
électronique,
teintureries, I.A.A., 3.1.2. Recyclage sans altération de
l'eau
Transport Bains traitement de
Ce recyclage consiste à employer
d'ions surface,
indéfiniment une mémé eau dans une
fluides coupe aqueux
mémé utilisation non polluante. L'appoint
Extinction Coke, laitier, granulation, compense des pertes diverses sous forme
fonte. liquide (fuites, entraînements, primage)
Maintien de Récupération secondaire ou sous forme vapeur lorsque, cas
pression pétrole. fréquent, il y a évaporation.
Énergie Décalaminage d'acier, Normalement, il ne se produit pas
cinétique granulations d'altération sensible de l'eau par apport
diverses(laitier, d'ions étrangers, solubilisation de gaz ou
écriquage). dispersion de matières organiques ou
Fabrication Bières et boissons minérales lors de l'utilisation. Seuls les
sels initiaux se trouvent concentrés par
gazeuses.
évaporation et accumulés.
Les deux exemples usuels de ce
L'eau peut être destinée (figure 16) :
recyclage propre sont le refroidissement
• à une seule utilisation : avec réfrigérant atmosphérique, appelé
- en circuit ouvert ou en appoint direct, "circuit semi-ouvert" et l'utilisation en
- en recyclage, avec ou sans altération; chaudière avec retour de condensats (voir
• à deux utilisations différentes page 49 et page 59).
successives :
- réutilisation.
3. Les eaux industrielles

Le taux de recyclage peut être élevé et - lavage de gaz avec présence d'HCl
l'accroissement de concentration des (incinération d'ordures ménagères),
différents sels dissous par l'évaporation - lavage de gaz avec présence de S02 (fumées de
nécessitera l'épuration préalable des sels les chaudières),
moins solubles de l'eau d'appoint et une purge - lavage de gaz avec présence de HF, HCN (gaz
de déconcentration de l'eau du circuit de hauts fourneaux, etc.),
L'estimation du taux de concentration C - décalaminage d'acier et arrosage de laminoirs
dans de tels recyclages est fondamentale et avec entraînement d'huiles et de battitures,
repose sur le rapport de la quantité d'eau
- granulation (ou prilling) d'engrais azotés, avec
apportée ou appoint A à la quantité d'eau
solubilisation d'azote ammoniacal,
éliminée sous forme liquide ou
déconcentration D. - transport de laitier et extinction de coke, avec
solubilisation de composés du soufre.
• sans fonction de refroidissement
Si E représente l'évaporation, en première - rinçages en galvanoplastie avec introduction
approximation, le taux de concentration peut plus massive de sels solubles,
s'exprimer par le rapport des salinités de l'eau - lavage de gaz dans l'industrie des phosphates,
du circuit S et de l'eau d'appoint s - transport de matières premières avec
introduction de matières en suspension et aussi
de sels (lavoirs divers, hydrométallurgie).
Le taux de concentration en sels n'est plus dû à
On utilise aussi le taux de recyclage R ou la seule évaporation et devient en pratique
rapport  du débit de circulation sur le débit souvent difficile à mesurer si des chlorures sont
d'eau d'appoint. introduits de l'extérieur. De plus, par
Dans un circuit de refroidissement semi- condensation d'humidité, il peut y avoir un
ouvert, C peut varier de 1 à 6 voire 10. Ce apport difficile à apprécier d'eau d'appoint
taux est mesurable pratiquement à partir du (lavage de gaz humides).
rapport de la concentration en chlorure dans Le taux de recyclage R permet alors seul
un tel circuit à celle de l'appoint, car il n'y a d'estimer le degré d'utilisation de l'eau d'appoint
pas d'apport extérieur de chlorures. Dans une Suivant l'importance de la pollution apportée
chaudière, C est beaucoup plus élevé (100, au système, celle-ci doit être déconcentrée par
par exemple dans une PWR). un poste d'épuration placé sur le circuit ou en
dérivation (cf. figure 16).
3.1.3. Recyclage avec altération de l'eau Si la pollution est considérable (cas des eaux
Il s'agit toujours du réemploi d'une eau de lavage de gaz), la salinité et les impuretés de
dans une utilisation polluante qui entraîne l'eau d'appoint deviennent un paramètre
l'introduction de comp osés étrangers à l'eau secondaire et cette dernière ne requiert plus
d'appoint Cette utilisation peut être d'épuration primaire. Le problème à résoudre
s'apparente beaucoup plus à celui des effluents
• conjointe à un refroidissement: industriels recyclés (cf. sous-chapitre 5).
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

Si la pollution est faible (cas extrême des La seconde utilisation est souvent moins
boucles d'eau ultra-pure), les impuretés de "noble" que la première et alors un
l'eau d'appoint justifient un traitement très traitement intermédiaire peut devenir
important de celle-ci, le traitement en ligne inutile. Par exemple, la purge d'un circuit
du circuit devient quantitativement mais semi-ouvert de gaz d'aciérie à oxygène peut
non qualitativement mineur. alimenter directement le circuit de lavage
de gaz de hauts fourneaux
3.1.4. Réutilisation d'eau
Le recyclage peut ne pas être un moyen
d'économie d'eau suffisant face à des
disponibilités trop rares. La réutilisation
d'eau est un autre moyen qui consiste à
employer l'eau successivement à deux
fonctions différentes, avec éventuellement
une phase intermédiaire de reprise ou de
traitement.

Tableau 3. Principales utilisations industrielles de l'eau et sources d'eau possibles.

Utilisation Sources d'eau acceptables


(souvent après un traitement
adéquat)
Eau de fabrications - Bières, boissons gazeuses Eaux moyennement minéralisées
nobles - Agro-alimentaire Eau potable
- Pharmacie ou
- Papiers blancs Eaux de forage
- Textiles ou
- Teintureries Eaux de surface peu polluées
- Chimie
Eau déminéralisée - Pharmacie Eaux de forage
- Chaudières MP et HP ou
- Préparation de bains divers de surface peu polluées
- Rinçages en galvanoplastie
- Eau ultra-pure
- Dessalement par osmose inverse
Eau de - Réfrigération atmosphérique - Eaux de surfaces pauvres en Cl-
refroidissement en - Effluents après traitement tertiaire
circuit semi-ouvert
Eau de - Condenseurs et échangeurs - Eaux de surface
refroidissement en - Eaux de mer
circuit ouvert - Effluents après traitement
Eau de lavage de gaz - Lavage gaz métallurgique et - Eaux de surface tamisées et
ou produits de incinération prédécantées
transport - Lavage charbon - Effluents secondaires
3. Les eaux industrielles

3.1.5. Choix des sources d'eau Le tableau 3 propose un choix des sources
d'eau disponibles en fonction de leur
Indépendamment de l'aspect économique, utilisation. Il faut faire attention aux
les critères de ce choix quand il est possible, paramètres qu'il sera difficile de corriger par
sont les suivants : une épuration intermédiaire simple (Couleur,
M.O., HPA, S04, etc.).
- compatibilité de l'eau avec ses utilisations:
équilibre calcocarbonique, dureté, L'eau de mer peut être utilisée sans
température et, en cas de concentration, réduction de salinité dans les deux
teneurs en S02 , SiO2 , Ca 2 +, Cl-, applications suivantes
- compatibilité de l'eau avec certains types de - refroidissement de condenseurs,
traitements envisagés (membranes, - récupération secondaire "offshore".
échangeurs d'ions). Elle nécessite un traitement de dessalement
dans les autres cas.

vaporisée (à l'exception de celles qui ont été


entraînées dans la vapeur).
3.2.
La déconcentration nécessaire est appelée
LES EAUX DE CHAUDIÈRES "purge" ou "extraction" par envoi à l'egoût
d'une fraction de l'eau de la chaudière.
3.2.1. Cycle de l'eau dans une chaufferie
Quel que soit le type de chaudière
considéré, on peut schématiser très
simplement le cycle de l'eau de la manière
suivante (figure 17)
L'appareil reçoit de l'eau d'alimentation qui
est constituée par une proportion variable
d'eau condensée récupérée, dite "eau de
retour" et d'eau neuve, plus ou moins épurée,
dite "eau d'appoint".
La vapeur, qui s'échappe de la zone de
vaporisation, contient fréquemment des Si une chaudière est en régime continu, et
vésicules liquides (primage), des gaz (en si, pour simplifier, on admet que la salinité
particulier le gaz carbonique). Aux pressions entraînée dans la vapeur est négligeable,
élevées, elle véhicule dés sels volatilisés par l'équilibre stable des concentrations est atteint
un véritable "entraînement à la vapeur", tels lorsque la masse de sels évacuée par les
que de la silice et, aux très hautes extractions à l'égout est égale à la masse de
températures, des chlorures. sels amenée par l'eau d'appoint (puisque l'eau
L'eau restée sous forme liquide à la partie condensée est supposée pure). On a donc à
l'équilibre
inférieure de la chaudière se charge de toutes
les substances que contenait l'eau qui a été AXs=DXS
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

A : débit d'eau d'appoint de concentration s ;


D : débit des extractions ou purge; 3.2.3. Inconvénients provoqués par les
S : concentration en chaudière. impuretés de l'eau
Les accidents que l'eau peut provoquer dans
une chaudière ou dans une turbine sont:
Si la vapeur est entièrement perdue, et si la • . Les incrustations dues au dépôt sur les
capacité du poste de traitement est exprimée, parois de la chaudière de précipités cristallins,
non en production d'eau d'appoint mais en qui, gênant la transmission de la chaleur,
production de tonnes T de vapeur, on ne doit provoquent des surchauffes locales et sont à
pas oublier que A = T + D et le facteur de l'origine des "coups de feu". Elles sont
concentration s'exprime alors par d'autant plus dangereuses qu'elles sont moins
conductrices. Les grandeurs relatives de leur
conductibilité thermique sont les suivantes
- acier 15 kcal/m2 .h par degré C
En pratique, le pourcentage admissible de - CaSO4 1 à 2 kcal/ m2 .h par degré C
purges dans une installation est limité par des - CaCO3 0,5 à 1 kcal/ m2 .h par degré C
considérations économiques d'exploitation et
- SiO2 0,2 à 0,5 kcal/ m2 .h par degré C
d'investissement. On tend à réduire ce taux à
des valeurs de plus en plus faibles. Ces incrustations sont dues principalement à
la présence dans l'eau de sels de calcium
(carbonates ou sulfates) moins solubles à
3.2.2. Cas des générateurs chaud qu'à froid, ou à une trop forte
nucléaires et des chaudières concentration en silice par rapport à
à circulation forcée l'alcalinité de l'eau dans la chaudière. Dans les
Certains générateurs utilisés dans les chaudières à très forte vaporisation, il peut y
centrales nucléaires ne comportent pas de avoir sursaturation de sels dans le filin
ballon, ni de possibilités d'extraction, de telle superficiel surchauffé ou séquestration (hide
sorte que toutes les impuretés dissoutes dans out) avec une salinité moindre de la purge.
l'eau d'alimentation se retrouvent sur les • .le primage, entraînement plus ou moins
surfaces de vaporisation ou dans la vapeur. Le important de vésicules liquides dans la vapeur
mode de calcul ci-dessus est donc (mousse et brouillard), qui provoque à la fois
inapplicable, et on doit limiter impérativement une baisse de rendement énergétique de la
d'une façon générale les substances étrangères vapeur et le dépôt de cristaux salins sur les
à l'eau aux limites que l'on peut tolérer dans la surchauffeurs et sur les turbines. Il est en
vapeur. relation avec la viscosité et la tendance au
Il en est de même de toutes les chaudières moussage de l'eau. Celles-ci sont fonction de
classiques de la catégorie à circulation forcée l'alcalinité, de la présence de certaines
ou de chaudières de l'industrie chimique dites substances organiques et de la salinité totale.
"chaudières de récupération" qui sont L'importance du primage dépend aussi des
caractérisées par l'absence de ballon et par caractéristiques de la chaudière et de son
une déconcentration en purge continue. régime de vaporisation.
3. Les eaux industrielles

• .L'entraînement dans la vapeur de 3.2.4. Caractéristiques à maintenir dans


corps minéraux volatils à la température l'eau d'un générateur de vapeur
d'ébullition, dont le plus nocif est celui de conventionnel
la silice qui se produit au-dessus de 250°C. Étant donné la tendance à accroître le
Ces sels se déposent sur les ailettes des taux de transmission calorifique à travers
turbines entraînant de graves désordres les surfaces chauffées des chaudières
dans leur fonctionnement. Les modernes, on ne peut donner que des
entraînements sont d'autant plus imp ortants fourchettes assez larges pour les valeurs
que la pression, et donc la température, sont d'alcalinité, salinité, silice, phosphates, etc.,
plus élevées. Ils sont en relation avec la à respecter en fonction des pressions de
concentration des éléments concernés dans service. Les valeurs limites réelles doivent
l'eau du ballon. être demandées au constructeur de la
• . Les corrosions d'origine et de nature chaudière, en fonction des caractéristiques
très variées dues, soit à l'action de de celle-ci.
l'oxygène dissous, soit à des courants de Un point particulièrement controversé est
corrosion provenant d'hétérogénéités sur les la teneur limite en NaOH, qui est d'autant
surfaces métalliques, soit encore à l'attaque plus basse que le taux de vaporisation par
directe du fer par l'eau. Avant d'aborder m2 de tube est important. Par contre, dans
l'étude des moyens de correction, il faut les chaudières à basse et moyenne pression,
examiner la concentration des divers elle peut être relevée si l'on utilise un
éléments dangereux à respecter dans la conditionnement antiprimage.
phase liquide en fonction des On trouvera, ci-après, les extraits des
caractéristiques de la chaudière et recommandations des APAVE (tableaux
éventuellement de celles de la turbine. A 4a, 4b, 4c) jusqu'à des pressions de service
partir de ces valeurs, et compte tenu des de 100 bars, pour des taux de vaporisation
possibilités d'extraction des purges, les modérés et des volumes de ballon
valeurs correspondantes à respecter dans permettant de régler correctement les taux
l'eau d'appoint se trouvent définies. d'extraction.
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

Tableau 4a. Caractéristiques des eaux pour les chaudières à tubes de fumée
(jusqu'à 25 bars).

Pression de service =10 bar 10-15 bar 15-2 5 bar


Eau d'alimentation = 8,5 = 8,5 = 8,5
conditionnée(eau d'appoint
épurée + retours) pH
TH (°F) < 0,5 < 0,5 < 0,2
O2 Élimination physique de l'oxygène dissous par
dégazage thermique et/ou utilisation de réactifs
réducteurs ou inhibiteurs de corrosion.
Matières huileuses absence
Eau de chaudière
TAC (°F) =120 =100 =80
TA (°F) TA ˜ 0,7 TAC TA ˜ 0,7 TAC TA ˜ 0,7 TAC
Si O2 (Mg.l-1 ) < 200 < 200 < 150
Si02 */ TAC =2,5 =2,5 =2
Salinité totale
(mg.l-1 ) =5 000 =4 000 =3 000
C1- = 1000 =800 =600
Phosphates
PO4 3- (mg.l-1 ) 30 à 100 30 à 100 30 à 100
pH 10,5à12 10,5à12 10,5à12

* Ce rapport doit être équivalent à celui de l'eau d'alimentation.


3. Les eaux industrielles

Tableau 4b. Caractéristiques des eaux pour les chaudières à tubes d'eau. Circulation
naturelle. - Eau d'appoint adoucie ou décarbonatée adoucie.

Pression de service = 15 bar 15-25 bar 25-35 bar 35-45 bar


Eau d'alimentation
conditionnée(eau
d'appoint épurée +
retours) pH = 8,5 = 8,5 = 8,5 = 8,5
TH (°F) < 0,5 < 0,2 < 0,2 < 0,1
O2 Élimination physique de Élimination physique de
l'oxygène dissous par dégazage l'oxygène dissous par dégazage
thermique et/ou utilisation des thermique et utilisation de
réactifs réducteurs ou réactifs réducteurs ou
inhibiteurs de corrosion. inhibiteurs de corrosion.
Matières huileuses Absence
Eau de chaudière
TAC (°F) = 100 = 80 = 60 = 40
TA (°F) TA ˜ 0,7 TAC TA ˜ 0,7 TAC TA ˜ 0,7 TAC TA ˜ 0,7 TAC
Si O2 (Mg.l-1 ) = 200 = 150 = 90 = 40
Si02 */ TAC = 2,5 =2 = 1,5 =1
Salinité totale
(mg.l-1 ) < 4 000 < 3 000 < 2 000 < 1500
C1- = 800 =600 =400 =300
Phosphates
P04 3- (mg.l-1 ) 30 à 100 30 à 100 20 à 80 20 à 80
pH 10,5à12 10,5à12 10,5à12 10,5à12

* Ce rapport doit être équivalent à celui de l'eau d'alimentation.


Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

Tableau 4c. Caractéristiques des eaux pour les chaudières à tubes d'eau.
Circulation naturelle. - Eau d'appoint déminéralisée.

Pression de service 40-60 bar 60-75 bar 75-100 bar


Eau d'alimentation = 8,5 = 8,5 = 8,5
conditionnée(déminéralisée +
retours)
pH
TH (°F) < 0,05 < 0,05 < 0,05
O2 Élimination physique de l'oxygène dissous par
dégazage thermique efficace (O2 < 0,02 mg.l-1 ) et
utilisation de réactifs réducteurs ou inhibiteurs de
corrosion.
Matières huileuses
(mg.l-1 ) < 0,05
Fe total maxi (mg.l.-1 ) < 0,05 < 0,05 < 0,03
Cu total Max (mg.l.-1 ) < 0,03 < 0,03 < 0,01
Eau de chaudière
TAC (°F) = 15 = 10 =5
TA TA = 0,5 TAC impératif
Si O2 (Mg-1 ) = 15 = 10 =5
Si O2 * /TAC <1 <1 <1
NaOH libre (mg.l-1 ) < 20 < 10 <5
pH 10à11 10à11 9,5à10,5
Salinité totale
(mg.1-1 ) < 500 < 300 < 100
Phosphates
P04 3- (mg.l.-1 ) 10 à 60 10 à 40 5 à 20
3. Les eaux industrielles

Autres recommandations de qualité de l'eau On ne peut alors définir de valeurs limites


alimentaire pour la salinité et le TAC à respecter en
Par expérience, il est conseillé de limiter aussi chaudière, puisque le désiliciage poussé des
d'autres polluants susceptibles de rentrer en eaux d'appoint réduit simultanément la
chaudière salinité totale à l'état de traces. Salinité et
TAC en chaudière dépendent donc
essentiellement du mode de
Caractéristiques Pression de service
conditionnement.
en mg.l-1 < 40 bars 40 à Des conditions très restrictives concernant
70 bars les eaux alimentaires ou de chaudières
Fer total < 0,2 < 0,1 peuvent être énoncées par les constructeurs
Cuivre < 0,020 < 0,010 de chaudières eux-mêmes, auxquels on doit
Matières organique se référer.
(exprimées en <5 Les condensats de retour peuvent entraîner
KMnO4 ) des impuretés dans l'eau alimentaire telles
que :
COT -
<5-7 - sels dissous (fuites au condenseur ou
Huiles et - primage en chaudière),
Hydrocarbures < 0,2 - produits de corrosion provoqués par une
<1 entrée d'oxygène.
MES -
Le traitement des condensats est alors
parfois justifié.
Contrôle de l'eau des chaudières BP et MP
Avec le développement du contrôle automatique
3.2.6. Centrales avec réacteur à eau sous
des chaufferies, on peut limiter le contrôle manuel
pression (REP ou PWR)
aux éléments suivants (1 fois par jour en BP et
une fois par semaine en MP).
3.2.6.1. Organisation
Eau Alimentation Chaudière Ces centrales à eau pressurisée comportent
épurée chaudière deux circuits distincts (cf figure 18) :
pH X X X - le circuit primaire qui assure l'extraction
TH X X des calories du coeur du réacteur ; ce circuit
TA - TAC X X X est dit actif,
SiO 2 X X X - le circuit secondaire où se produit la
PO4 X vaporisation et qui comporte la turbine, le
N2H4/SO 3 2-
X condenseur, éventuellement le traitement
des condensats, les réchauffeurs et la pompe
alimentaire ; sauf en cas de fuite au niveau
3.2.5. Chaudières à haute pression ou flux du générateur, ce circuit n'est pas actif.
thermique élevé Au niveau du cricuit primaire, l'eau est
Pour ces chaudières très poussées, on doit réduire maintenue à l'état liquide sous une pression
autant que possible les sels dissous et donc d'environ 150 bars, pour une température
supprimer le conditionnement au phosphate. sortie réacteur de l'ordre de 320°C
(température retour 280 °C).
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

Le circuit primaire est conditionné avec deux 3.2.6.2 Contrôle des circuits
réactifs La maîtrise totale des corrosions est
– l'hydroxyde de lithium pour maintenir un requise dans les deux circuits dont les eaux
pH basique et éviter les corrosions, doivent satisfaire des spécifications
– l'acide borique qui joue le rôle de sévères.
modérateur du flux de neutrons et permet de • Circuit primaire
contrôler la puissance fournie par le réacteur. Tableau 5a - Eau d'appoint du circuit
primaire.
Terminologie E.D.F. des circuits Paramètre Unité Valeur Valeur
A.P.G.: Circuit des purges des générateurs attendue limite
de vapeur (G.V) (Steam generator blowdown Oxygène mg.kg -1 < 0,10
system).
Chlorure mg.kg -1 < 0,10
G.V : Générateur de vapeur.
+
P.T.R. : Circuit de traitement et de
Fluorure
refroidissement de l'eau des piscines
(Reactor cavity and spent fuel pit cooling Sodium mg.kg -1 < 0,015
and treatment system). Conductivité µ S.cm-1 < 1,0
R.C.V. : Circuit de contrôle chimique et totale à 25
25
volumétrique (Chemical and volume control
system). Silice totale mg.kg -1 < 0,1
T.E.P.*: Traitement des effluents primaires ou ionisée
(Boron recycle system).
T.E.U.*: Traitement des effluents liquides
usés (Liquid waste treatment system).
3. Les eaux industrielles

Le cycle de circulation est de l'ordre de 1 • Circuit secondaire


minute. Diverses impuretés radioactives Les tableaux 6a, 6b, 6c représentent
provenant de microfuites au niveau des également les paramètres principaux des
gaines de combustible ou de l'activation spécifications chimiques établies par EDF.
des produits de corrosion peuvent
s'accumuler dans l'eau pressurisée. C'est
pourquoi plusieurs circuits d'épuration sont
implantés en parallèle sur la boucle de ce
circuit primaire. Les paramètres principaux Tableau 6a. Eau d'appoint au circuit
des spécifications chimiques EDF sont secondaire. (Eau déminéralisée condi-
présentés ci-après (tableaux 5a, 5b). tionnée).
Tableau 5b. Circuit primaire Paramètre Unité Valeur Valeur
principal (Fonctionnement normal en attendue limite
puissance). pH à 25°C µ g.kg -1 < 9,2
Paramètre Unité VaIeur Valeur -1
Sodium µ g.kg <2 <5
attendue limite Conductivité µ S.cm-1 <1
Bore mg.kg -1 0 à 2 500 cationique à
Lithium mg.kg -1 courbe 25 °C
de décroissance Silice µ g.kg -1 < 50
Oxygène mg.kg -1 < 0,010 < 0,10 totale
Chlorure mg.kg -1 < 0,05 < 0,15 Silice µ g.kg -1 < 20
Fluorure mg.kg -1 < 0,05 < 0,15 ionisée
-1 MES µ g.kg -1 < 50
Hydrogène mg.kg 25 à 35 25 à 50
Sodium mg.kg -1 < 0,1 < 0,2
-1
Silice mg.kg < 0,2
ionisée

Tableau 6b. Eau d'alimentation des générateurs de vapeur (Fonctionnement normal


en puissance P > 25 % PN).

Conditionnement volatil Morpholine Ammoniaque Paramètre


Paramètre Unité Valeur Valeur Valeur Valeur
attendue limite attendue limite
pH à 25 °C 9,1 à 9,0 à 9,2 présence de cuivre
9,3
9,1 à 9,6 à 9,8 absence de cuivre
9,7
Conductivité totale µ S.cm-1 3à5 2,7 à 4,2 présence de cuivre
à 25 °C 3 à 13 10 à 17 absence de cuivre
Oxygène µ g.kg -1 <5 <5
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

Tableau 6c. APG - Purges des générateurs de vapeur (Fonctionnement à P > 25% PN).

Paramètre Unité Valeur Valeur Remarque


attendue limite
Conductivité µ S.cm-1 < 0,6 < 1,0
cationique à 25°C
Sodium µ g.kg -1 <5 < 20 eau de mer alimentation
< 10 eau de rivière condenseur
pH à 25 °C 9,0 à 9,2 8,9 à 9,3 présence cuivre morpholine
9,0 à 9,6 8,9 à 9,7 absence cuivre
8,8 à 9,0 8,7 à 9,1 présence cuivre ammoniaque
9,4 à 9,7 9,3 à 9,8 absence cuivre

Conductivité totale à µ S.cm-1 2,5 à 5,0 présence cuivre morpholine


25 °C 2,5 à 14 absence cuivre
1,8 à 2,6 présence cuivre ammoniaque
6,7 à 12 absence cuivre
silice ionisée Mg.kg -1 <1
MES Mg.kg -1 <1

3.3. - de leur type de construction (tubulaire,


à plaques,...),
CIRCUITS DE
- du mode de circulation de l'eau
REFROIDISSEMENT (interne, externe, vitesse,...),
- des métaux en contact avec l'eau
3.3.1. Constitution des circuits (acier, inox, cuivre et alliages,
La nature des appareils à refroidir est aluminium,...).
extrêmement variée Les matériaux utilisés en contact avec
– condenseurs et échangeurs thermi- l'eau (béton, bois) dans l'équipement
ques, auxiliaire du circuit doivent aussi être
– réfrigérants d'huile, d'air, de gaz, de connus.
liquides, - moteurs, compresseurs, Trois cas peuvent se présenter (figure
– hauts -fourneaux, fours, laminoirs, 19)
coulées continues, convertisseurs, etc., - l'eau chaude est rejetée en rivière ou à
– réacteurs chimiques. l'égout: c'est le circuit ouvert,
Le comportement de ces appareils elle est refroidie par contact avec un
dépend: fluide secondaire (air ou eau) et
retourne sans contact avec l'air aux
appareils à
3. Les eaux industrielles

refroidir: c'est le circuit fermé, - elle est Dans d'autres circuits semi-ouverts mixtes,
refroidie par une évaporation partielle dans l'eau peut avoir aussi un contact direct avec
un réfrigérant atmosphérique, puis retourne des éléments polluants provenant des
aux appareils: c'est le circuit semi-ouvert procédés (par exemple, lavage de gaz), le
conditionnement de l'eau est alors plus
difficile.
Dans les circuits fermés, c'est-à-dire clos
et sans évaporation, l'appoint d'eau est très
faible et doit éventuellement satisfaire les
normes de conductivité liées au procédé. On
peut réaliser une protection totale et quasi
définitive avec des inhibiteurs de corrosion.
Les circuits semi-ouverts sont cependant les
plus utilisés.

3.3.2. Circuits semi-ouverts


Les principaux paramètres qui caractérisent
l'exploitation du circuit sont V(m3 ) : volume
d'eau total du circuit constitué par :
- le bassin des eaux chaudes,
- le bassin des eaux froides,
- les échangeurs de température,
- les canalisations de liaison, etc.
Q(m3 .h-1 ) : débit de circulation d'eau
chaude retournée au réfrigérant
?T(°C) : différence entre les températures
de l'eau entrant et sortant du réfrigérant
T max.(°C) : température du filin d'eau
(température de "peau") au contact de la
paroi la plus chaude du circuit.
W(kcal.h-1 ) : puissance du réfrigérant
atmosphérique; elle s'exprime par le produit
des deux valeurs précédentes
W =1000 Q. ?T
E(m3 .h-1 ) : débit d'évaporation, c'est-à-dire
la quantité d'eau évaporée pour produire le
refroidissement du débit Q.
Ce débit d'évaporation est constitué par de
l'eau pure qui n'entraîne aucun sel dissous.
En admettant une chaleur latente de
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

Vaporisation de 560 thermies par m3 , on a t(h) : temps de résidence t au bout duquel


la relation : la concentration d'un réactif injecté diminue
de moitié, sous l’effet de la purge

Ev(m3 .h-1 ) : débit d'entraînement


vésiculaire. C'est l'eau entraînée dans le C : taux de concentration. C'est le rapport
courant d'air sous forme liquide. Il est donc des concentrations en sels dissous de l'eau
constitué par une eau dont l'analyse est la du circuit et de l'eau d'appoint (voir page
même que celle de l'eau en circulation. 46).
Les constructeurs s'attachent à réduire de Quelques autres relations entre les
plus en plus cet entraînement vésiculaire. Il précédentes valeurs peuvent être utiles. Si
se situe aujourd'hui autour de 0,05% Q l'on désigne par s la salinité de l'eau
avec des perspectives à 0,01%, mais en d'appoint, par exemple, cette même salinité
pratique, on considère souvent la relation dans le circuit deviendra s x C. En
suivante établissant le bilan de l'égalité des quantités
Ev = 0,1 % Q de sels entrant et sortant du circuit, on est
D(m3 .h-1 ) : débit de déconcentration totale, conduit à la relation
calculé pour maintenir une concentration
3.3.3. Difficultés inhérentes aux circuits de
maximale admissible en sels dissous. Pour
éviter les précipitations on doit donc purger
refroidissement
une partie P de l'eau en circulation, en plus
Elles peuvent provenir
de la perte d'eau E, telle que - des salissures,
P + Ev = D - de l'entartrage,
- de la corrosion,
A(m3 .h-1 ) : débit d'appoint. - des développements biologiques.
Il doit compenser l'ensemble des pertes 3.3.3.1. Salissures
d'eau dans le circuit: évaporation et
Elles sont constituées par toutes les
déconcentration totale.
matières susceptibles de se déposer ou se
A=E+D former dans un circuit, à l'exclusion des
tartres.

Types Inconvénients directs


• Matières en suspension et colloïdes Dépôts, érosion, surconsommation
d'inhibiteur
- poussières atmosphériques
- oxydes, limons et argiles Obstruction d'orifices
- débris végétaux
- algues et bactéries Développement de mucilages
- champignons et levures Attaque des bois

• Matières dissoutes
- matières organiques Développement d'algues et acidification
- azote et phosphore
Films
• Hydrocarbures (fuites)
3. Les eaux industrielles

Ces salissures peuvent avoir plusieurs Deux cas doivent être distingués
sources: - circuit semi-ouvert simple: la pollution est
- l'eau d'appoint, surtout accidentelle et provient de fuites
- l'air atmosphérique, d'huile, de fluides (solvants) et gaz refroidis
- les fabrications, (NH3 ) dont il faudra éviter l'accumulation
nocive dans le circuit (prévention,
•. L'eau d'appoint
consignes, etc.),
Elle peut apporter : - circuit semi-ouvert mixte : la pollution
- des matières grenues qu'il est possible de permanente provient de la seconde fonction
retenir par traitement approprié pour éviter de l'eau (lavage ou transport).
leur dépôt aux points du circuit où la
circulation est plus lente,
3.3.3.2. Entartrage
- des matières colloïdales instables: une
L'entartrage est la précipitation sur les
faible élévation de température ou l'effet de
concentration peuvent les précipiter à l'état surfaces métalliques de sels peu solubles de
calcium, éventuellement de silice. Les
de gel adhérent et adsorbant dont la couleur
varie en fonction des matières fixées. principaux paramètres contrôlant la
Éliminer la plupart de ces matières, n'est en précipitation de ces tartres sont
général envisageable que pour les circuits - la température, dont l'élévation diminue
semi-ouverts concentrés. en général la solubilité des sels concernés, -
• .L'air atmosphérique la concentration en ions,
- l'agitation.
Un réfrigérant atmosphérique est un
excellent laveur d'air; tous les éléments • Cas des sels de calcium
véhiculés par l'air sont retenus par l'eau de Les principaux sels peu solubles
circulation rencontrés sont
- vents de sable (zones désertiques, aires de - le carbonate, cause la plus fréquente de
stockage de minerais), formation de tartres (voir page 273) que
- embruns riches en NaCl des zones l'on peut redissoudre en service par voie
littorales, chimique,
- poussières d'oxydes et de chaux en - le sulfate, dont la solubilité est maximale
sidérurgie et cimenterie, à 40 °C et qui peut précipiter à froid sous
- HCl etSO2 à proximité des fours forme de gypse CaSO4, 2H2 O ou à chaud,
d'incinération et de combustion, sous forme anhydre ou hémihydrate (voir
page 497). En circuit semi-ouvert il faut
- NH4 , et NH4 NO3 dans les usines d'engrais.
limiter le taux de concentration des eaux
Les gaz ou sels solubles modifient en minéralisées et de l'eau de mer et, en
permanence l'analyse chimique de l'eau en particulier, lors de forts transferts
circulation, souvent de façon différente thermiques.
suivant la direction du vent Il faut donc Une fois formé, le sulfate de calcium ne
connaître ces sources de pollution et leur
se redissout que très lentement dans l'eau
proximité lors de l'étude du en circulation.
conditionnement d'un circuit, ne serait-ce
- l'orthophosphate Ca 3 (PO4 )2 dont le tartre,
que pour prévoir les équipements
poudreux et peu adhérent à l'état pur, peut
nécessaires à l'obtention d'une régulation
plus rigoureuse (pH par exemple). syncristalliser avec du carbonate de
calcium en constituant un tartre dur.

•. Les fabrications
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

• Cas de la silice Ces dépôts, par suite des différentes


On doit ne pas oublier que la silice se réactions anodiques et cathodiques en jeu,
trouve dans les eaux sous plusieurs formes peuvent contenir une proportion importante
- SiO2 ionisée, de CaCO3 .
- SiO2 colloïdale, Les dépôts dus aux développements
- silico-aluminates de calcium ou de bactériens présentent une morphologie dite
magnésium (argile). tuberculiforme, cause à la fois d'obstruction
rapide et de perforations.
La solubilité de la silice dépend du pH et
de la température (voir page 497). Les • Inconvénients dus à la corrosion
tartres silicatés sont durs, fortement
adhérents et isolants.
• Inconvénients dus au tartre

3.3.3.4. Les développements biologiques


Un circuit de refroidissement constitue un
milieu privilégié pour le développement
des organismes vivants. On y trouve air,
chaleur et lumière, et il faut, soit éviter tout
apport de nutriments rapidement
assimilables ou de composés organiques à
forte biodégradabilité, soit prévoir un
traitement bactériostatique.
En sus des problèmes d'obstruction, la
formation progressive d'un film isolant par
3.3.3.3. Corrosion encrassement biologique (Fouling) diminue
La corrosion est l'altération des différents les coefficients d'échange et accroît les
métaux véhiculant l'eau. Les processus en pertes de charge. Elle entraîne à plus long
sont décrits au chapitre 7. L'amincissement terme le développement de corrosions sous
par corrosion uniforme dite acide est dépôt pouvant entraîner des fuites.
rarement rencontré. Le phénomène le plus
fréquent est la formation de dépôts ou
d'infractuosités (corrosion hétérogène ou
par aération différentielle) qui peuvent
entraîner des perforations.
3. Les eaux industrielles

3.3.4. Quantités d'eau mises en oeuvre quelques procédés (hors lavage de gaz)
3.3.4.1. Refroidissement de condenseurs de
centrales électriques Usines d’engrais
a) Débits de circulation NH3 250 à 350 m3 part
- Centrale thermique conventionnelle à Urée 65 à 100 m3 part NH4 NO3
pleine charge (600 MW): 80 à 100 m3 par t
méthanol (ex produits pétroliers)
• à grande vitesse de circulation 100 à 250 m3 par t
(?T= 8,7°C) : 20-21 m3 .s -1 cokeries
30 à 40 m3 part t de coke
• à petite vitesse de circulation hauts fourneaux
(?T = 12°C) : 14-15 m3 .s -1 20 à 30 m3 par t de fonte
- Centrale nucléaire à pleine charge (1200 convertisseurs 2-3 à 10 m3 par t acier,
MW): selon ou non production de vapeur
(?T = 12°6) : 47-48 m3 s -1 coulée continue 10 à 25 m3 part acier
trains à bande 30 à 50 m3 part acier
b) Appoints en circuits semi-ouverts
trains à fil 5 à 10 m3 part acier
Avec un taux de concentration de 3 à 4
et suivant l'hygrométrie de l'air
- centrale thermique 1,2 à 2 m3 .h -1 par MW.
- centrale nucléaire 2,2 à 3 m3 .h -1 par MW. Lorsqu'il n'y a pas de température froide
très basse imposée, le refroidissement par
échangeur aérotherme peut se substituer à
3.3.4.2. Refroidissements divers dans
la réfrigération atmosphérique et diminuer
l'industrie
les appoints.
Des ordres de grandeur de volumes en
circulation peuvent être donnés pour

3.4. 3.4.1. Eaux de brasseries et boissons


gazeuses
EAUX DE FABRICATION
3.4.1.1. Brasseries
Les besoins en eau de chaudière et en eau
de refroidissement sont communs à la • Utilisations
majeure partie des industries et on a vu - préparation de la bière,
qu'ils pouvaient être définis par des - lavage des cuves, appareils et sols,
recommandations interprofessionnelles très - refroidissement,
précises. En eau de fabrication, ces besoins - éventuellement nettoyage des bouteilles.
ne font l'objet de recommandations que
• Qualité des eaux d'appoint
pour quelques industries.
Elles font l'objet de recommandations
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

professionnelles très dépendantes des - rapport SO4 /Cl supérieur à 1 (moelleux


qualités de bières élaborées. Ainsi les des bières),
bicarbonates qui précipiteraient lors de - concentration en Na < 100 mg.l-1 pour
l'introduction du malt riche en phosphate de minimiser l'âcreté,
calcium sont à éviter en brassage. - NO3 < 50 mg.l-1 et NO2 < 1 Mg.l-1
On peut en première approche retenir les (limites de toxicité en fermentation et de
règles suivantes potabilité).
- élimination systématique des Des exemples particuliers de
bicarbonates, compositions minérales de bières peuvent
-concentration en Mg aussi faible que être cités
possible (< 10 mg.l-1 ),

Bières blondes Bières brunes


Concentration Pale Ale Légères Fortes Munich
mg.l-1 Burton
Pilsen Dortmund
Na + K 15-30 0 20 10
Mg 80 1 24 20
Ca 370 7 260 70
Cl 34 3 107 2
S04 895 3 290 18
Résidu sec 1800 51 1100 270

. Quantités mises en œuvre inférieur à 5 °F et une salinité totale


5 à 6 hl par hl bière, réductibles à 4 à inférieure à 500 mg.l-1 . Pour les
5 par recyclage : utilisations de l'eau en nettoyage, on
peut par contre demander un excès de
- préparation de la bière: 1,5
chlore résiduel de plusieurs mg.l-1 .
- lavages: 3 à 4
La consommation est de 31 d'eau pour
- refroidissement: 1 à 2 1 l de boisson.

3.4.1.2. Boissons gazeuses 3.4.2. Industries laitières


Systématiquement les eaux de L'eau est utilisée pour :
préparation des boissons doivent
- désinfection des appareils et cuves,
satisfaire les normes d'eau potable.
- nettoyage des sols,
Bien que les fabricants définissent
souvent eux-mêmes la chaîne de - lavage des produits,
traitement, notamment les temps de - reconstitution de lait,
séjour, on peut noter une tendance - refroidissement.
récente à demander des qualités Les utilisations diverses d'eau
spécifiques de l'eau. Parmi celles-ci, on représentent 4,5 à 8 1 par litre de lait..
peut rechercher le maintien d'un TAC
3. Les eaux industrielles

3.4.3. Sucreries et raffineries de sucre • traitement des bas produits (égouts


ou mélasses) en vue de réduire le taux de
3.4.3.1. Sucreries de betteraves sucre-mélasse
Les techniques de traitement d'eaux - traitement des égouts sur résine cationique
industrielles interviennent dans l'épuration de régénérée au chlorure de magnésium
l'eau d'appoint et du jus lui-même. (procédé Quentin). Le remplacement des
ions Na et K par Mg réduit le sucre retenu
• lavage des betteraves: recyclage des
dans la mélasse,
eaux polluées sur des décanteurs raclés, de
façon à récupérer l'eau, - déminéralisation des égouts ou mélasses
par échange d'ions, avec traitement
• .diffusion des cossettes (préparation du
complémentaire éventuel pour l'obtention
jus brut) : traitement des eaux condensées de sucre liquide.
ammoniacales recyclables en tête de
diffusion, • eaux d'appoint
- appoint aux chaudières à l'ouverture de la
• traitement des jus légers
campagne ou en cas d'insuffisance
- décalcification des jus de deuxième
accidentelle des retours de condensats,
carbonatation (protection contre le tartre des
- appoint permanent au circuit de
appareils d'évaporation),
refroidissement des turbo-alternateurs et à
- déminéralisation des jus (réduction du taux
la réception des betteraves (5 à 10 l par
de mélasse),
tonne de betteraves).
- décoloration des sirops sur charbon actif ou
La sucrerie a en effet un cycle
résines adsorbantes.
excédentaire: l'eau est apportée par la
• concentration des jus, cristallisation betterave et purgée avec les eaux ou les
du sucre boues de lavage (figure 20).
- conditionnement des jus dans les
évaporateurs.
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

3.4.3.2. Sucreries de canne


La purification des jus bruts requiert Les quantités d'eau mises en couvre
représenter 80 % des besoins totaux et se des peuvent, pour les seules fabrications,
méthodes de clarification analogues représenter 80% des besoins totaux et se
répartissent comme suità celles de l'eau : répartissent comme suit
- décantation accélérée des jus déféqués à la m3 par t
chaux, produit fini
- flottation des jus épurés en vue de séparer dégraissage laine 20-40
les "folles bagasses", finition et teinture de laine 70 à 200
- désinfection des circuits (essentielle). finition coton
et tissus synthétiques 100
3.4.3.3. Raffineries de sucre (betteraves ou teinture et impression de tricots 70
canne
Les sirops de refonte et les sucres liquides
3.4.6. Pâtes à papier et papeteries
doivent subir des traitements de décoloration
plus ou moins complets. Ces industries (voir page 98) ont de grosses
consommations d'eau pour les besoins
suivants
3.4.4. Conserveries de légumes et de fruits
- production de vapeur,
Un adoucissement partiel des eaux de
- préparation des pâtes,
fabrication est souvent nécessaire (duretés de
10°F à 20°F pour les fruits). En outre, une - élaboration du papier et transport des fibres.
réduction de la salinité totale peut s'avérer
utile. 3.4.6.1. Qualité des eaux
Les papeteries cherchent essentiellement à
3.4.5. Industries textiles éliminer la turbidité et la couleur des eaux
L'eau est utilisée pour les chaudières brutes ainsi que leur dureté temporaire.
(appoints souvent importants), pour les Des recommandations américaines
fabrications (teintures, rinçages) et pour le (National Council of the Paper Industry)
conditionnement de l'air (humidification et préconisent aussi certaines caractéristiques
dépoussiérage). Ces industries demandent de suivant les pâtes (cf tableau 7).
grandes quantités d'eaux qui sont l'objet des
traitements suivants 3.4.6.2. Consommations d'eau d'appoint
- eaux adoucies ou déminéralisées destinées à Elles se situaient vers 1975 entre 100 et 300
la préparation du fil, spécialement lorsqu'il m3 par tonne de pâte. Depuis, grâce à une
s'agit de textiles artificiels, politique sévère de contrôle des rejets et donc
- eaux adoucies souvent décarbonatées de recyclage intense, elles ont été
destinées au blanchiment et à la teinture des considérablement réduites, les circulations
fibres, spécifiques par atelier restant elles-mêmes
- eaux déminéralisées pour conditionnement élevées :
de l'air des salles de filature ou de tissage
(osmose inverse, échange d'ions).
3. Les eaux industrielles

Tableau 7 - Recommandations NCPI pour les eaux de papeteries

Concentration limite dans l'eau de fabrication


Caractéristiques papier kraft papiers à base
papiers fins blanchi écru de pâte
mécanique
Turbidité
(mg. l-1 de SiO2 ) 10 40 100 50
Couleur
(mg. 1-1 de Platine/
Cobalt) 5 25 100 30
TH (°F) 10 10 20 20
TCa (°F) 5 - - -
TA (°F) 7,5 7,5 15 15
Fe (mg.1-1 ) 0,1 0,2 1,0 0,3
Mn (mg.l-1 ) 0,05 0,1 0,5 0,1
Chlore résiduel (mg.l-1 ) 2,0 - - -
Silice soluble (mg.l-1 ) 20. 50 100 50
Matières solides
dissoutes (mg.1-1 ) 200 300 500 500
CO2 libre (mg.l-1 ) 10 10 10 10
Chlorures (mg.l-1 ) - - - 75

3.4.7. Récupération secondaire de pétrole


Usines m3 par t
Fabrication de pâtes Les exigences suivantes doivent être
- kraft écru 25 à 60 satisfaites
- kraft blanchi 40 à 80 - non-colmatage de la roche - réservoir,
- sulfite blanchi 80 à 150 - non-corrosion du forage (Tubing),
- semi-chimique 12 à 20 - absence de développements bactériens,
- CTMP 50 à 80 - compatibilité chimique avec l'eau du
Désencrage réservoir.
Fabrication de papier Selon la perméabilité du réservoir, la
température et la charge de l'eau en MES,
- papier kraft 20 à 40
les critères de traitement suivants sont
- papier impression 40 à 60 fréquemment souhaités:
journal
- papier fin 40 à 100
- carton/emballage 3 à 40
_ Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?.

M.E.S 94 à 97 % d'élimination des - Extinction du laitier, en rigole, en pot, en


particules de 0 > 2 µm tambours ou sur lits filtrants avec des
circulations d'eau de 10 à 4 m3 par tonne.
ou teneurs finales de
- Lavage des gaz de hauts fourneaux.
0,5 à 1 mg.l-1
• Réduction directe
Teneur en Oz à partir
Ce procédé récent est très gros
- d'eaux froides 80 µg.1-1 à 10 µg.l-1
consommateur d'eau :
- d'eaux tièdes (30°C) < 10 µg.l-1 O2
- Lavage et refroidissement des gaz de
réduction ou des éponges de fer. Les volumes
d'eau mis en oeuvre (12 à 30 m3 par tonne
3.4.8. Sidérurgie d'éponge) sont plus élevés qu'en hauts
fourneaux et, en raison de la température
Grosse consommatrice d'eau, cette industrie a élevée des gaz, ces eaux sortent très chaudes
des laveurs (50 à 70 °C).
depuis longtemps réalis é des circuits semi-
ouverts adaptés aux conditions de travail - Refroidissement de la machinerie
spécifiques rencontrées (voir page 63). (compresseurs et réfrigérants à huile) et
Il faut distinguer deux grandes utilisations refroidissement des gaz. Une consommation
notable d'eau déminéralisée est requise pour
de l'eau dans cette industrie :
la production de vapeur de reformage du gaz
- le refroidissement indirect par des
de procédé.
échangeurs très divers et souvent soumis à
des températures de l'eau élevées, nécessitant • Convertisseurs
quelquefois des circuits fermés. Les eaux L'utilisation prépondérante des procédés
d'appoint selon les cas seront décarbonatées L.D., LWS, LDAC ou BOS nécessite des
ou déminéralisées, circuits importants
- le refroidissement direct, soit en lavage de - refroidissement de la hotte et de la lance
gaz, soit en granulation de produits ou en (quelquefois assuré par vaporisation),
décalaminage, dans lesquels l'eau se salit et - Lavage du gaz: récupération de calories par
doit être constamment traitée dans le circuit. combustion partielle du gaz et vaporisation en
La qualité de l'eau d'appoint importe alors chaudière B.P. Des appoints d'eau
beaucoup moins. déminéralisée sont alors nécessaires.
• Cokerie • Fours électriques et métallurgie en
- Condensation primaire indirecte des gaz ou poche
finale directe. La production d'aciers fins, est réalisée dans
- Dépoussiérage humide des gaz à des fours électriques à arc (techniques UHP et
l'enfournement du charbon préchauffé. autres) ou en poches (STEP), réchauffées par
- Dépoussiérage humide des fumées au induction ou par arc; elle peut être complétée
défournement du coke. par un dégazage sous vide de l'acier. L'eau
intervient de trois façons :
• Hauts fourneaux
- Refroidissement des organes de hauts
fourneaux tels que tuyères, tympes et boites à
vent.
3. Les eaux industrielles

- refroidissement normal des fours et des - refroidissement indirect : 20 à 30 000


poches, m3.h -1
- production de vapeur pour les éjecteurs de Des circuits de refroidissement séparés
mise sous vide, équipent les moteurs, les cuves à huile et les
- refroidissement des lingotières et des fours de réchauffage.
électrodes à partir d'eau déminéralisée. Ils sont souvent complétés par :
• Coulées continues de brames et - l'écriquage automatique, générateur de
billettes grandes quantités de laitier granulé,
Trois circuits sont usuels - le refroidissement de brames, en piscine,
- refroidissement de la lingotière en circuit en tunnel ou sous aspersion, qui met en
fermé avec appoint d'eau déminéralisée, oeuvre de grands débits, sans créer de fortes
- refroidissement de la machine, en circuit pollutions.
semi-ouvert, avec conditionnement b) Autres trains à chaud
inhibiteur soigné, - Trains à tôles plates ou trains quartos.
- aspersion de la machine et de la brame ou - Blooming-slabbing.
des billettes, avec production de battitures - Trains à profilés, à poutrelles, à fers
de décalaminage et de laitier d'oxycoupage. marchands.
• Trains de laminage à chaud - Trains à ronds ou à fil.
Il faut alimenter deux types de circuits - Laminoirs de tubes.
-refroidissement indirect de fours, • Laminoirs à froid
compresseurs, moteurs, etc., L'élaboration de produits laminés de faible
-refroidissement direct pouvant assurer trois épaisseur et d'acier galvanisé nécessite des
fonctions: refroidissement du métal, prétraitements du métal tels que le
refroidissement des cages de laminage, dégraissage et surtout le décapage. Ce
décalaminage de l'acier. dernier est réalisé à l'acide sulfurique et de
Les circuits de décalaminage sont destinés plus en plus fréquemment à l'acide
à l'enlèvement préalable d'oxydes divers chlorhydrique régénéré in situ.
(wurtzite, hématite) par érosion Des installations de déminéralisation en
hydraulique. L'eau se charge alors de circuit ouvert ou en circuit fermé sont
paillettes fines ou battitures, plus ou moins nécessaires pour l'alimentation des rinçages
nombreuses et plus ou moins unes suivant finaux des ateliers de zingage ou d'étamage.
le type du train et la dureté de l'acier. Une eau très pure et adoucie est également
Les trains de laminage sont très variés : requise pour la préparation des bains
a) Trains à bande d'huiles solubles.
Les plus importants traitent 200 à 500 t.h -1
d'acier sous forme de brames. 3.4.9. Métallurgie du cuivre
Débits de circulation mis en jeu • L'élaboration du métal peut se faire
- refroidissement direct : 10 à 20 000 m3.h -1 par voie sèche ou par voie humide suivant
la nature des minerais. Les procédés
hydrométallurgiques qui utilisent le plus
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

souvent une lixiviation à l'acide sulfurique Elles concernent la production de semi-


et une électrolyse, sont de plus en plus conducteurs et comportent la préparation
fréquents, car ils permettent de traiter les de l'eau d'appoint ultra-pure et son affinage
minerais pauvres ou les résidus de dans les boucles de distribution.
flottation. Qualité de l'eau d'appoint
Le laminage du cuivre, à partir des L'accroissement récent de capacité des
wirebars, assure la production de profilés, mémoires de quelques K-Bits à 256 K –
de câbles ou de fils. Bits sinon 1 M -bits impose des exigences
Les opérations de dégrossissage mettent de plus en plus sévères pour la qualité de
en oeuvre un décalaminage hydraulique de l'eau ultra-pure utilisée au rinçage des
la surface du métal et provoquent la mise en composants, en particulier pour les
suspension dans l'eau d'oxydes de cuivre, paramètres physiques et biologiques.
produits valorisables souvent intéressants à On peut citer les recommandations
récupérer. Les conditions d'exploitation des ASPEC 86/17 (Association pour la
circuits de décalaminage et de Prévention et l'Etude de la Contamination)
refroidissement sont analogues à celles de du tableau 8.
la sidérurgie.
Une boucle en matériaux plastiques et
généralement équipée d'un réservoir de
3.4.10. Les industries automobile et stockage assure l'alimentation des postes
aéronautique d'utilisation en maintenant une vitesse de
L'industrie automobile comprend des circulation relativement constante.
usines de construction de moteurs et de
boites de vitesse, des usines de carrosserie 3.4.12. Fabrication du chlore
et de montage, et de nombreux ateliers de
Elle repose sur l'électrolyse de saumures
sous-traitance souvent indépendants. Les
saturées en Na Cl et dont la qualité dépend
besoins en eau d'appoint sont donc très
des procédés (cellules à diaphragmes et à
différents suivant les situations.
mercure). L'épuration de ces saumures est
Néanmoins, trois familles peuvent être réalisée soit sur l'appoint, soit en circuit
distinguées fermé. Les éléments à éliminer sont
- refroidissement, principalement de prioritairement Ca 2+ Mg 2+ ; Fe2+,
compresseurs et de conditionneurs d'air, éventuellement S04 2- et, en recyclage, Hg 2+.
- préparation de bains divers d'électroplastie Pour les cellules à diaphragme, on
et de peintures nécessitant en général de cherche à maintenir Ca 2+ + Mg2+ < 5 mg.l-
l'eau déminéralisée, 1
.
- alimentation des centrales d'usinage et Le développement de cellules à
rectification en eau peu minéralisée ou membranes et l'accroissement des densités
adoucie. de courant à 7 000 A.m-2 exigent une
La définition des différents ateliers élimination plus complète du calcium et
concernés est donnée page 110. des matières organiques. Un affinage
L'industrie aéronautique présente beaucoup complémentaire après l'épuration chimique
de besoins similaires. peut devoir satisfaire les spécifications
suivantes: - Ca2+ < 50 µg.l-1
3.4.11. Fabrications avec emploi - MES< 1 µg.l-1
d'eau ultra pure et éventuellement: - Sr2+ < 50 µg.l-1
Le dégazage de l'excès de chlore et la
réduction des iodates éventuels peuvent
3. Les eaux industrielles

Tableau 8. Eaux ultra-pures pour l'industrie électronique


(Circuits intégrés et surfaces sensibles).
Niveau Niveau Niveau
Technique) 1 Technique 2 Technique 3
Résistivité Supérieur à 18 MO cm, à 25 °C
pH 6,5 à 7,5
Température 20 °C ± 1°C
Résidu d'évaporation 1 0,5 0,25
-1
(maxi, mg.l )
Silicium (Si) 0,02 0,02 0,01
-1
(maxi, mg.l )
Sodium (Na) 0,01 0,01 0,005
-1
(maxi, mg.l )
Impuretés métalliques et 0,05 0,05 0,01
métalloïdiques, chaque
impureté(maxi, mg.l-1 )
Matières organiques (COT) 1 0,25 0,05
(maxi, mg.l-1 )
Contamination membrane classe 0 _ _
particulaire (NAS 1638)
maxi compteur 10 000 par l 1000 par l 100 par l
optique Ø = 0,5 µm Ø = 0,5 µm Ø = 0,5 µm
Micro- 37°C/24 h 40 10 1
organismes(en
nombre de
22°C/72 h 300 30 3
colonies par
100 ml)

aussi être nécessaires sur le circuit après - - séparation solide/liquide : filtration ou


électrolyseurs. décantation,
- -concentration des métaux: extraction par
3.4.13. Hydrométallurgie solvants ou par échangeurs d'ions,
Cette industrie concerne en particulier - -précipitations diverses.
l'extraction de l'uranium, de l'or, de Ces procédés ont pour avantage d'être
l'aluminium et utilise les procédés effectués à froid et de maîtriser les
élémentaires suivants : problèmes
- extraction du métal par attaque acide ou
alcaline (lixiviation),
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?

de corrosion. Les techniques employées électropositive, donc non coagulable mais


sont souvent proches de celles du traitement relativement adsorbable.
des eaux et peuvent ainsi bénéficier de Cette silice peut précipiter sur les résines ou
l'expérience acquise dans ce domaine. Les en présence de solvants.
paramètres les plus significatifs, en • Sulfate de calcium: les minerais
particulier pour la clarification des liqueurs, calcaires et dolomitiques traités par l'acide
sont
sulfurique donnent naissance à des liqueurs
• MES: après décantation, les liqueurs sursaturées en CaSO4 cause d'entartrage et
contiennent encore fréquemment 100 à 200 de précipitation. On doit briser les
mg.l-1 de MES, parfois plusieurs g.l-1 . Ces sursaturations lors des neutralisations à la
matières résiduelles sont gênantes aussi chaux ou les prévenir.
bien dans le cas d'une extraction directe du • Matières organiques: elles sont
métal que dans celui d'une purification par nuisibles dans deux cas
solvant organique ou par résines. Beaucoup
- en extraction liquide-liquide, le solvant
d'utilisateurs souhaitent en réduire la teneur
résiduel nuit à la précipitation du métal,
à moins de 10 à 2 0 mg.l-1 .
surtout en électrolyse,
Silice colloïdale: la silice est présente dans
- en fixation sur charbon; certaines matières
les eaux sous forme ionisée (acide silicique
organiques adsorbées peuvent ne pas être
ou acide fluosilicique) à des concentrations
éluées à la régénération chimique. D'autres
maximales possibles de 200 à 500 mg.l-1 ou
sous forme de gel d'acide polysilicique peu forment avec le métal un complexe non
adsorbable.
ionisé. Cette dispersion colloïdale est

Vous aimerez peut-être aussi