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Vérification de la stabilité externe d’un mur de soutènement poids.

Corrigé

2.1 Vérification de la stabilité externe du mur en négligeant la cohésion du remblai

• Calculs des contraintes de poussée sur le mur

,50 m
A E
5,00 m

70 kN
1,67m

B C D
28 kPa
2,00 m

Contrainte de poussée au point D

pd = Ka . γ. zd

Ka = 0,27

γ = poids volumique total = ρ.g (on prendra g = 10 m/s2)


γ = γd (1+ω) = 18.1,15 = 20,7 kN/m3
zd = 5m

pd = 0,27.20,7.5 = 28 kPa

Répartition triangulaire variant de 0 en E à 28 kPa en D. Les contraintes sont


perpendiculaires au parement amont, puisque par hypothèse δ a été pris nul. Puisque le
parement amont est vertical, toutes les contraintes de poussée sont horizontales.

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• Calcul de la force de poussée sur le mur

Fa = 28. 5/2 = 70 kN/m de mur ( problème supposé de déformation plane), appliquée au tiers à
partir de la base de la fondation du mur à 5/3 = 1,67m.

• Calcul du poids du mur et des moments stabilisateurs.

On calcule les moments par rapport a l’arête aval B, mais on pourrait faire évidemment les
calculs par rapport à n’importe quel autre point.

Désignation surface (m2) poids (kN) bdl/B (m) Moments/B ➚


ABC 5 120 1,33 -160
ACDE 2,5 60 2,25 -135
total 180 -295

• Vérifications de la stabilité externe

On vérifie la stabilité externe par rapport au glissement du mur sur le sol de fondation et au
poinçonnement de ce même sol de fondation. Bien que les murs de soutènement ne rentrent
pas dans le domaine d’application du fascicule 62 titre V du CCTG, en attendant la mise en
place de normes spécifiques, on adaptera ce fascicule aux vérifications de la stabilité des
murs. Dans ce cadre on ne pondèrera pas les actions.

Justification par rapport au glissement.

On vérifie que

V tanϕ ' C '. A'


H≤ +
γ g1 γ g2

On prendra actuellement 1,5 , comme coefficients de sécurité sur l’angle de frottement et sur
la cohésion. On rappelle qu’actuellement les actions ne sont pas pondérées.

H = 70 kN
V = 180 kN
ϕ’ = 25°

? 70 ≤ (180.tan25°) / 1,5
70 ≥ 56 kN , vérification non satisfaite

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La justification par rapport au glissement n’est donc pas assurée.

Justification par rapport au poinçonnement

On calcule le diagramme des contraintes normales appliquées à l’argile.


L’excentricité du point de passage de la résultante des forces appliquées ( poids du mur et
poussée du remblai) à la fondation est égale à

 5
− 295 + 70  
 3
eB = = − 0,99 m
180

La résultante passe dans le tiers central ce qui est acceptable pour un sol de compacité
moyenne. Pour un mur-poids c’est obligatoire, puisque qu’on doit vérifier, vis à vis de la
stabilité interne, que toute section du mur doit rester comprimée.

L’excentricité par rapport au centre de la semelle eG est donc de 0,26m.

180  6 . 0,26 
σ = 1 ± 
2,5  2.5 

Soit : σB = 117 kPa et σD = 27kPa

0,99m

95 kPa
27 kPa
117 kPa

Comme pour le calcul des fondations superficielles on détermine la contrainte de référence et


la contrainte ultime.

• Contrainte de référence q’réf

C’est la contrainte aux ¾ de la largeur comprimée ou la contrainte moyenne sur la


surface réduite (Meyerhof).

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q’réf = 95 kPa (aux ¾ ) ou 91 kPa (Meyerhof)

• Contrainte ultime q’u

On a une argile B, en considérant un encastrement nul de la semelle, on a q’u = 0,8 Ple


# 1 MPa.

En négligeant q’0 , dans le cas des murs de soutènement on vérifie que :

q’réf ≤ ( q’u . iδ ) / γq

Provisoirement on pourra adopter comme valeur de coefficient de sécurité global γq = 2 + (iδ)2


L’inclinaison de la résultante des charges sur la verticale est de 21°. Le coefficient de
réduction est égal pour un sol cohérent à iδ = ( 1 - δ/90 )2 = 0,58 et γq = 2, 34

? 95 kPa ≤ (1000 . 0,58) / 2,34 = 248 kPa , vérification satisfaite.

Justification vis à vis du renversement ou de la non décompression totale du sol (10%).

Cette justification n’est pas généralement dimensionnante. Elle ne serait licite que sur des sols
très raides ou du rocher. On ne peut pas appliquer ici la règle des 10% du fasc.62 titreV,
puisque elle concerne les états- limites ultimes (pondération des charges). Traditionnellement
on prend un coefficient de sécurité global au renversement égal à 1,5.

( Moments stabilisateurs / Moments déstabilisateurs ) ≥ 1,5

Moment destabilisateur dû à la poussée / B : 70 . (5/3) = 117 mkN

? 295 / 117 ≥ 2,5 vérification assurée.

Conclusion : La stabilité externe n’est pas vérifiée, puisque la justification par rapport
au glissement n’est pas satisfaite.

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2. 2 Vérification de la stabilité externe en tenant compte de la cohésion du remblai.

• Calculs des contraintes de poussée sur le mur

Répartition de la contrainte de poussée le long du mur

pz = Ka . γ . z - 2 C √ Ka pz = Ka . γ . z - 10,4 kPa

En tête du mur on a donc pE = - 10,4 kPa , ce qui est physiquement impossible, le remblai ne
pouivant exercer une traction sur le mur. Par contre sur une partie de la hauteur du mur les
contraintes de poussée sont nulles.

0 = Ka . γ . z - 2 C √ Ka , d’où z = 1,87m.

En D, pD = 0,27. 20,7. 5 - 10,4 = 17,6 kPa , d’où la répartition des contraintes

,50 m
A E
1,87 m
5,00 m

28 kN
1,04m

B C D
18 kPa
2,00 m

• Calcul de la force de poussée sur le mur

Fa = 18 . (3,13/2) = 28 kN

• Calcul du poids du mur et des moments stabilisateurs

On calcule les moments par rapport a l’arête aval B.

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Désignation surface (m2) poids (kN) bdl/B (m) Moments/B ➚
ABC 5 120 1,33 -160
ACDE 2,5 60 2,25 -135
total 180 -295

• Vérifications de la stabilité externe

On vérifie la stabilité externe par rapport au glissement du mur sur le sol de fondation et au
poinçonnement de ce même sol de fondation. Bien que les murs de soutènement ne rentrent
pas dans le domaine d’application du fascicule 62 titre V du CCTG, en attendant la mise en
place de normes spécifiques, on adaptera ce fascicule aux vérifications de la stabilité des
murs. Dans ce cadre on ne pondèrera pas les actions.

Justification par rapport au glissement.

On vérifie que

V tanϕ ' C '. A'


H≤ +
γ g1 γ g2

On prendra actuellement 1,5 , comme coefficients de sécurité sur l’angle de frottement et sur
la cohésion. On rappelle qu’actuellement les actions ne sont pas pondérées.

H = 28 kN
V = 180 kN
ϕ’ = 25°

? 28 ≤ (180.tan25°) / 1,5
28 ≤ 56 kN , vérification satisfaite

Justification par rapport au poinçonnement

On calcule le diagramme des contraintes normales appliquées à l’argile.


L’excentricité du point de passage de la résultante des forces appliquées ( poids du mur et
poussée du remblai) à la fondation est égale à

− 295 + (28 .1,04)


eB = = − 1,48m
180

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La résultante passe dans le tiers central ce qui est acceptable pour un sol de compacité
moyenne.

L’excentricité par rapport au centre de la semelle eG est donc de 0,23m.

180  6 . 0,23
σ = 1 ± 
2,5  2.5 

Soit : σB = 32 kPa et σD = 112 kPa

1, 48 m

B D
G
32 kPa 92 kPa
112 kPa

• Contrainte de référence q’réf

C’est la contrainte aux ¾ de la largeur comprimée ou la contrainte moyenne sur la


surface réduite (Meyerhof).

q’réf = 92 kPa (aux ¾ ) ou 88 kPa (Meyerhof)

• Contrainte ultime q’u

On a une argile B, en considérant un encastrement nul de la semelle, on a q’u = 0,8 Ple


# 1 MPa.

En négligeant q’0 , dans le cas des murs de soutènement on vérifie que :

q’réf ≤ ( q’u . iδ ) / γq

Provisoirement on pourra adopter comme valeur de coefficient de sécurité global γq = 2 + (iδ)2


L’inclinaison de la résultante des charges sur la verticale est de 9°. Le coefficient de réduction
est égal pour un sol cohérent à iδ = ( 1 - δ/90 )2 = 0,81 et γq = 2, 66

? 92 kPa ≤ (1000 . 0,81) / 2,66 = 304 kPa , vérification satisfaite.

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Justification vis à vis du renversement ou de la non décompression totale du sol (10%).

Cette justification n’est pas généralement dimensionnante. Elle ne serait licite que sur des sols
très raides ou du rocher. On ne peut pas appliquer ici la règle des 10% du fasc.62 titreV,
puisque elle concerne les états- limites ultimes (pondération des charges). Traditionnellement
on prend un coefficient de sécurité global au renversement égal à 1,5.

( Moments stabilisateurs / Moments déstabilisateurs ) ≥ 1,5

Moment destabilisateur dû à la poussée / B : 28 . 1,04 = 29 m kN

? 295 / 29 ≥ 10 vérification assurée.

Conclusion : La stabilité externe est vérifiée.

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2.3 Vérification de la stabilité externe en tenant compte de la cohésion du remblai
saturé

5,00 m 0,50 m

2,50 m
ARGILE

• Calculs des contraintes de poussée sur le mur

Avertissement ! A titre d’application le calcul précédent est repris en tenant compte de la


cohésion du remblai. Si une cohésion « apparente » du sable limoneux est plausible quand il
n’est pas saturé (cohésion due à la succion), il n’en est plus de même après saturation où le sol
va perdre pratiquement toute sa cohésion.

Répartition de la contrainte de poussée le long du mur. On rajoute la poussées hydrostatique.

pz = Ka . γ’ . z - 2 C √ Ka + γw . z pz = Ka . γ’ . z + γw . z - 10,4 kPa

Attention ! S’agissant d’un calcul à long terme (contraintes effectives) on calcule avec le
poids volumique déjaugé.

Pour calculer γ’, on doit calculer γ quand le sol est saturé. Pour faire le calcul on se donnera
ρs= 27kN/m3. Le modèle n’a ici que 2 phases puisque le sol est saturé.

ρd = 1,8 Mg/m3
ρs = 2,7 Mg/m3
ρw = 1 Mg/m3
g ≈ 10 m/s2
ω = 15% ( avant saturation)

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Mg m3

Mw = 0,33 Vw = 0,33

M = 2,13 V=1

Ms = 1,8 Vs = 0,67

γ est donc égal à 21,3 kN/m3 et γ’ à 11,3 kN/m3 .


La teneur en eau de saturation est égal à ω = 18% ( après saturation)

En tête du mur on a donc pE = - 10,4 kPa , ce qui est physiquement impossible, le remblai ne
pouivant exercer une traction sur le mur. Par contre sur une partie de la hauteur du mur les
contraintes de poussée sont nulles.

0 = Ka . γ’ . z + γw . z - 10,4 kPa
d’où z = 0,80m.

En D, pD = 0,27. 11,3. 5 + 5 . 10 - 10,4 = 55 kPa , d’où la répartition des contraintes

A ,50 m
E
,80 m
5,00 m

116 kN
1,40 m

B C D
2,00 m

Les 3 diagrammes de poussée du terrain seul, de l’eau et de la résultante des 2 ont été
superposés.

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• Calcul de la force de poussée sur le mur

Fa = 55. (4,20/2) = 116 kN

• Calcul du poids du mur et des moments stabilisateurs

On calcule les moments par rapport a l’arête aval B.

Désignation surface (m2) poids (kN) bdl/B (m) Moments/B ➚


ABC 5 120 1,33 -160
ACDE 2,5 60 2,25 -135
total 180 -295

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• Vérifications de la stabilité externe

On vérifie la stabilité externe par rapport au glissement du mur sur le sol de fondation et au
poinçonnement de ce même sol de fondation. Bien que les murs de soutènement ne rentrent
pas dans le domaine d’application du fascicule 62 titre V du CCTG, en attendant la mise en
place de normes spécifiques, on adaptera ce fascicule aux vérifications de la stabilité des
murs. Dans ce cadre on ne pondèrera pas les actions.

Justification par rapport au glissement.

On vérifie que

V tanϕ ' C '. A'


H≤ +
γ g1 γ g2

On prendra actuellement 1,5 , comme coefficients de sécurité sur l’angle de frottement et sur
la cohésion. On rappelle qu’actuellement les actions ne sont pas pondérées.

H = 116 kN
V = 180 kN (on considère qu’il n’y a pas de sous pression sous le mur)
ϕ’ = 25°

? 116 ≤ (180.tan25°) / 1,5


116 ≥ 56 kN , vérification non satisfaite

Justification par rapport au poinçonnement

On calcule le diagramme des contraintes normales appliquées à l’argile.


L’excentricité du point de passage de la résultante des forces appliquées ( poids du mur et
poussée du remblai) à la fondation est égale à

− 295 + (116 .1,40)


eB = = − 0,74 m
180

La résultante ne passe plus dans le tiers central ce qui est dangereux pour un sol de compacité
moyenne.

L’excentricité par rapport au centre de la semelle eG est donc de 0,51m.

180  6 . 0,51
σ = 1 ± 
2,5  2.5 

Soit : σB = 160 kPa et σD = -16 kPa

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0,74m

B -16 kPa
G
120 kPa D
160 kPa

• Contrainte de référence q’réf

C’est la contrainte aux ¾ de la largeur comprimée ou la contrainte moyenne sur la


surface réduite (Meyerhof).

q’réf = 120 kPa (aux ¾ ) = 120 kPa (Meyerhof)

• Contrainte ultime q’u

On a une argile B, en considérant un encastrement nul de la semelle, on a q’u = 0,8 Ple


# 1 MPa.

En négligeant q’0 , dans le cas des murs de soutènement on vérifie que :

q’réf ≤ ( q’u . iδ ) / γq

Provisoirement on pourra adopter comme valeur de coefficient de sécurité global γq = 2 + (iδ)2


L’inclinaison de la résultante des charges sur la verticale est de 33°. Le coefficient de
réduction est égal pour un sol cohérent à iδ = ( 1 - δ/90 )2 = 0,40 et γq = 2, 16

? 120 kPa ≤ (1000 . 0,40) / 2,16 = 185 kPa , vérification satisfaite.

Justification vis à vis du renversement ou de la non décompression totale du sol (10%).

Cette justification n’est pas généralement dimensionnante. Elle ne serait licite que sur des sols
très raides ou du rocher. On ne peut pas appliquer ici la règle des 10% du fasc.62 titreV,
puisque elle concerne les états- limites ultimes (pondération des charges). Traditionnellement
on prend un coefficient de sécurité global au renversement égal à 1,5.

( Moments stabilisateurs / Moments déstabilisateurs ) ≥ 1,5

Moment destabilisateur dû à la poussée / B : 116 . 1,40 = 162 m kN

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? 295 / 29 ≥ 1,8 vérification assurée.

Conclusion : La stabilité externe est vérifiée.

Commentaires : Cette vérification de la stabilité d’un mur poids, d’une hauteur classique
de 5m, nous indique très clairement les poids des paramètres de nos calculs.

1. La prise en compte, même d’une petite cohésion, augmente de façon très sensible la
stabilité du mur, ce sera d’autant plus vrai que le mur aura une faible hauteur. Il est
donc indispensable de savoir si la cohésion prise en compte existera bien pendant toute
la durée d.’un ouvrage permanent ( jusqu’à 100 ans).

2. L’eau est toujours un paramètre dimensionnant, on voit à travers ce calcul qu’elle


déstabilise de manière très importante le mur par sa poussée hydrostatique (Ka = 1 !).
On se rappellera qu’un mur de soutènement n’est pas un barrage, et qu’en conséquence
sa conception devra éviter absolument les poussées hydrostatiques. Pour les sols fins ou
les sols grenus limoneux ou argileux, l’eau a un autre effet très significatif qui est de
diminuer les caractéristiques mécaniques, en particulier la cohésion. Dans le cadre de ce
dimensionnement il serait prudent de ne pas prendre de cohésion dans le remblai si on
n’est pas absolument sûr qu’il ne sera pas saturé pendant sa durée de vie. Il n’est
évidemment pas obligatoire de refaire le calcul puisque la stabilité au glissement n’était
déjà pas assurée sans poussée hydrostatique.

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