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HECHT E ., Physique
SERWAY R .A ., Physique
Vol. 1 - Mécanique
Vol . 2 - Électricité et magnétisme
Vol . 3 - Optique et physique moderne
ÉLECTROTECHNIQUE
a
• Théodore W
• Gilbert SYBILLE
Source des photographies : ABB Asea Brown Boveri
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation,
consultez notre site web : w ww .deboeck .co m
Imprimé au Canada
Dépôt légal :
Bibliothèque Nationale, Paris :juin 2005 ISBN PUL 2-7637-8185-3
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2005/0074/151 ISBN DBU 2-8041-4892-0
AVANT-PROPOS
Lors de la préparation de cette quatrième édition du grammables industriels (API) sur la modernisation de
livre Électrotechnique, nous avons ajouté plusieurs su- l'industrie . Dans ces sections, on présente justement
jets traitant des technologies qui ont un impact dans le un cas vécu, permettant de comprendre comment le
domaine des courants forts . Les sept paragraphes sui- passage aux API s'est effectué dans une entrprise, ainsi
vants décrivent les principaux ajouts . que les impacts tant au niveau technique qu'au niveau
sociologique .
1 . Les sections 29 .10 à 29 .13 du chapitre 29 présentent
les principes fondamentaux du dimensionnement des 5 . Le chapitre 42, sections 42 .61 à 42 .69, explique, de
machines électriques . On y démontre que le couple façon simple, le comportement et l'utilité du conver-
mécanique est un facteur déterminant dans la taille des tisseur électronique à trois niveaux ("three-level
machines tournantes . De plus, on constate que le ren- converter") . Ce nouveau type de convertisseur permet
dement, le coût par kilowatt, et plusieurs autres para- de générer une tension alternative variable à partir d'une
mètres favorisent la construction de machines et trans- source à courant continu fixe, tout en réduisant les dis-
formateurs de grande puissance . torsions harmoniques . Pour les grandes puissances, les
convertisseurs à trois niveaux remplacent graduelle-
2 . Le chapitre 31, sections 31 .16 à 31 .18, explique les
ment les convertisseurs classiques à deux niveaux .
propriétés et les avantages des transformateurs à haute
fréquence, soit ceux fonctionnant entre 400 Hz et 100 6 . Dans le chapitre 45, sections 45 .30 à 45 .37, on pré-
kHz. Ces transformateurs sont utilisés dans une foule sente les propriétés du vent et l'utilisation des éolien-
de dispositifs électroniques, comme les blocs d'alimen- nes pour en extraire l'énergie . On y explique les diffé-
tation à découpage électronique qui transforment la ten- rentes technologies de génération d'électricité, tout en
sion continue en tension alternative et vice versa . faisant ressortir les mérites de chacune d'entre elles .
3 . Dans le chapitre 34, sections 34 .19 à 34 .22, on ex- 7 . Le chapitre 45, sections 45 .38 à 45 .41, traite de la
plique les propriétés et le comportement de la machine production décentralisée . On regroupe sous ce nom
asynchrone à double alimentation . L'utilisation d'une l'ensemble des sources de production d'énergie élec-
fréquence fixe au stator et d'une fréquence variable au trique de petite puissance près des centres de consom-
rotor permet de faire varier la vitesse de cette machine mation . La production décentralisée s'est développée
lorsqu'elle fonctionne en moteur ou en générateur. Ces récemment, surtout grâce aux turbines à gaz associées
machines sont utilisées depuis longtemps comme mo- à la cogénération . La cogénération permet, grâce à un
teurs pour entraîner les pompes de grande puissance . échangeur de chaleur, d'extraire de l'énergie thermi-
Plus récemment, on leur a trouvé une nouvelle appli- que des gaz d'échappement très chauds rejetés par la
cation comme génératrices à vitesse variable, entraî- turbine entraînant la génératrice . L'augmentation du
nées par des éoliennes de quelques mégawatts . L'im- rendement global qui en résulte rend la cogénération
portance de cette technologie dans la production éo- attrayante pour les promoteurs privés qui peuvent ven-
lienne justifiait une description de ces génératrices spé- dre leurs excédents d'énergie électrique à la compa-
ciales . gnie d'électricité locale .
4 . Le chapitre 40, sections 40 .37 à 40 .41, démontre Au cours des dernières années, les méthodes de con-
l'impact énorme de l'introduction des automates pro- version de l'énergie électrique ont progressé de façon
VII
importante . Ainsi, il est étonnant de réaliser à quel point Ces nouvelles technologies ont permis la conception
l'électronique de puissance a envahi tous les domaines de nouveaux appareils tels que les convertisseurs stati-
de l'électrotechnique. Ce constat nous indique qu'on ques de grande puissance, les condensateurs à com-
ne peut plus étudier isolément les machines à courant mande par thyristors et les convertisseurs pouvant rem-
continu et à courant alternatif sans, par la même occa- placer les transformateurs à déphasage variable . Ces
sion, s'intéresser aux systèmes d'entraînement électro- nouveaux appareils, regroupés sous la rubrique FACTS
nique de ces machines . («Flexible AC Transmission Systems»), permettront
Comment expliquer ces changements importants? On aux lignes de transport et de distribution de porter des
les attribue principalement à la disponibilité de com- puissances accrues . De plus, à cause de leur réponse
mutateurs électroniques plus puissants comme les extrêmement rapide, ces convertisseurs peuvent stabi-
IGBT («Insulated Gate Bipolar Transistors»), pouvant liser un réseau menacé par une perturbation intempes-
fonctionner à des fréquences allant jusqu'à 20 kHz . tive .
Ces changements sont aussi dus à l'utilisation des thy- Le lecteur découvrira que, bien que ces innovations
ristors et des GTO («Gate Turn-Off thyristor») pou- touchent un vaste champ de connaissances, le fait qu'el-
vant porter des courants de plusieurs milliers d'ampè- les reposent toutes sur une base commune, lui permet-
res sous des tensions de 5 kV Enfin, ces changements tra d'apprécier la cohérence de l'électrotechnique . Par
s'expliquent aussi par la puissance des ordinateurs et exemple, le lecteur découvrira que les technologies et
des microprocesseurs qui exécutent des calculs en les équations propres aux machines synchrones sont
temps réel à des vitesses prodigieuses . similaires à celles régissant le transport de puissance
La plupart des entraînements industriels couvrent la active et réactive sur une ligne de transport ou à travers
gamme des puissances allant de 1 kW à 500 kW qui un convertisseur électronique . Il s'ensuit que les con-
correspond précisément à celle où la commande par naissances acquises dans un secteur sont renforcées et
IGBT est disponible . Ceci a provoqué une véritable élargies lorsque le lecteur les rencontre de nouveau dans
explosion dans le remplacement des systèmes d'entraî- un autre domaine . Cela lui permet de découvrir un su-
nement existants . Ces nouveaux systèmes à base d'élec- jet d'étude fascinant offrant un défi intellectuel enri-
tronique de puissance ont en effet des coûts d'entre- chissant .
tien réduits, des rendements supérieurs et une produc- Le lecteur constatera aussi que, malgré les profonds
tivité accrue . Par ailleurs, les systèmes d'entraînement changements qui touchent l'électrotechnique, cette
à courant continu sont graduellement remplacés par science continue à s'appuyer sur les grands principes
des commandes de moteurs asynchrones qui offrent découverts au siècle dernier.
une réponse dynamique toute aussi performante . Tous
les secteurs, tant industriels que commerciaux, sont Comme dans l'édition précédente, cette quatrième édi-
tion de Électrotechnique offre une vue d'ensemble des
touchés par cette révolution technologique . Grues, as-
lois fondamentales de l'électricité, des circuits électri-
censeurs, locomotives, ventilateurs, pompes, compres-
seurs, lignes de production, etc ., seront donc progres- ques, des machines électriques, de l'électronique de
sivement transformés . puissance, des systèmes d'entraînement et des réseaux
électriques modernes . À cette fin, la matière du livre
Ce n'est pas tout . L'électronique de puissance com- est divisée en quatre parties :
mence à avoir un impact dans un secteur relativement
Partie I Notions fondamentales et circuits
stable depuis plus de 50 ans, soit le transport et la dis-
tribution de l'énergie électrique . Ainsi, dans ce sec- Partie II Machines électriques et transformateurs
teur, les grosses machines rotatives comme les con- Partie III Électronique de puissance et systèmes
densateurs synchrones et les convertisseurs de fré- d'entraînement
quence sont remplacées par des convertisseurs stati-
Partie IV Réseaux électriques
ques qui ne contiennent aucune pièce mobile .
Ces grandes sections, regroupées en 50 chapitres, peu- L'exposé de la matière suit une progression graduelle
vent être abordées indépendamment les unes des autres et fait appel à des connaissances scientifiques élémen-
au gré du programme d'étude suivi par l'étudiant . Nous taires . Tant dans la pratique industrielle que dans l'en-
désirons, en particulier, signaler les points suivants : seignement universitaire, notre expérience de ces deux
A . Chaque chapitre a été réexaminé et révisé afin de champs d'action nous a appris qu'il n'est pas néces-
clarifier les expressions et d'améliorer l'aspect péda- saire d'avoir recours aux mathématiques avancées pour
gogique . Tous les problèmes en fin de chapitre ont été résoudre la plupart des problèmes techniques . Rares
révisés et leur solution est disponible sous la forme sont les techniciens et les ingénieurs qui doivent ré-
d'un manuel du professeur . soudre quotidiennement des problèmes impliquant le
calcul intégral et les nombres complexes . Par contre, il
B . Le chapitre 41 consacré à l'étude des harmoniques,
est crucial de maîtriser les principes fondamentaux qui
constitue toujours un sujet de première importance . On permettent de former un jugement technique ration-
montre comment ceux-ci sont créés et on explique leur
nel .
influence sur les condensateurs, les inductances, les
câbles, les transformateurs et la qualité de l'onde . Les De par son caractère multidisciplinaire et sa présenta-
harmoniques sont souvent vus comme la bête noire de tion simple de sujets souvent complexes, ce livre sus-
l'électrotechnique . Ce chapitre, unique en son genre, citera un intérêt certain pour une gamme très variée de
dissipe le mystère qui les entoure . lecteurs . Il s'adresse d'abord aux étudiants, aussi bien
des cégeps et des instituts de technologie que des uni-
C . Le volumineux chapitre 42 portant sur l'électroni-
versités, en leur offrant une information qui n'est pas
que de puissance continue de susciter beaucoup d'in-
toujours disponible dans les manuels spécialisés d'élec-
térêt . On y démontre la flexibilité extraordinaire des
trotechnique .
onduleurs autonomes et la façon dont ils génèrent des
ondes de formes diverses et de fréquences variables . Ce livre constitue également une source de référence
utile aux électriciens comme aux ingénieurs dans di-
D . Le chapitre 50, intitulé «Contrôleurs statiques de
vers domaines . Leur travail est facilité par le choix de
réseaux», explique les nouvelles technologies qui per-
tableaux résumant les propriétés des matériaux, par un
mettent de contrôler électroniquement le flux des gran-
répertoire de formules pratiques permettant des cal-
des puissances . On y discute aussi du principe des con-
culs rapides, et par l'explication des règles établies par
vertisseurs de fréquence .
les organismes de normalisation . Enfin, à une époque
En ce qui concerne la qualité de l'onde, on discute des où l'on accorde beaucoup d'importance à la formation
creux et des gonflements de tension, de l'influence des continue, ce livre est tout désigné pour l'autodidacte
harmoniques et des tensions transitoires . qui souhaite acquérir une connaissance générale de
Au fur et à mesure que la déréglementation de l'éner- l'électrotechnique .
gie électrique devient réalité, ces méthodes électroni- Pour tirer le maximum de ce livre, nous recomman-
ques de commander les flux d'énergie deviendront de dons au lecteur de faire les problèmes qui se trouvent à
plus en plus importantes . la fin de chaque chapitre . Nous y avons utilisé une ap-
Un traité d'électricité risquerait d'être incomplet s'il proche graduelle offrant trois niveaux d'expertise (pra-
ne couvrait pas des phénomènes importants comme tique, intermédiaire, avancé) qui permettront à chaque
l'inertie des masses, la résistance des matériaux et la catégorie de lecteurs d'aborder des problèmes adaptés
chaleur. Une attention particulière est donc portée sur à leurs besoins . Afin d'encourager le lecteur à résou-
les effets mécaniques et thermiques qui influencent le dre ces problèmes, nous donnons les réponses à la fin
comportement de l'équipement électrique . du livre . À ce propos, aux niveaux intermédiaire et
Pour toutes les raisons énumérées précédemment nous avancé, nous n'avons pas hésité à introduire des équa-
croyons que cette nouvelle édition répondra davantage tions dont les calculs utilisent les logarithmes et la tri-
aux besoins technologiques modernes, tant au niveau gonométrie puisque les calculatrices de poche permet-
théorique que pratique . tent de résoudre facilement ces équations .
IX
Il suffit de feuilleter ce livre pour constater la place De fait, depuis déjà des années, les suggestions et les
importante occupée par les photographies . Tous les commentaires de M . Sybille, comme collaborateur sur
appareils ou systèmes décrits sont illustrés à l'aide de le fond et la forme du livre, constituent une contribu-
schémas et de photos, les montrant en cours de mon- tion déterminante à l'aspect global de cet ouvrage .
tage ou en fonctionnement . Bien des gens n'ont jamais
Remerciements
eu l'occasion de visiter une centrale nucléaire ou de
Nous désirons remercier le professeur-ingénieur Pierre
voir de près l'équipement utilisé pour le transport et la
Lavoie dont les commentaires ont eu un impact impor-
distribution de l'énergie ; les photos leur permettront
tant sur l'aspect pédagogique du livre . Il a vérifié tous
de juger des dimensions imposantes de ces appareils .
les problèmes se trouvant en fin de chapitre et contri-
De plus, de nombreux problèmes font référence à ces
bué de façon importante à la rédaction des solutions
photos, ce qui les rend encore plus intéressantes .
qui se retrouvent dans le manuel du professeur.
En résumé, ce livre utilise à la fois une approche théo-
M . Lavoie compte plusieurs années d'expérience dans
rique, pratique et multidisciplinaire afin de donner une
l'industrie . Il a été responsable de la mise en route
connaissance globale de l'industrie électrique moderne .
d'automates programmables et il a assuré le service
Ce champ en plein essor offre déjà des occasions d'em-
après vente des systèmes d'entraînement à vitesse va-
plois intéressants pour plusieurs techniciens et ingé-
riable . Il a aussi été ingénieur chargé des projets in-
nieurs .
dustriels en électricité, instrumentation et contrôle . Il
Nous désirons faire une dernière remarque concernant a réalisé des plans et devis et a été responsable de la
l'utilisation de ce livre. L' électrotechnique a fait un saut surveillance de chantiers (centrales hydroélectriques
énorme depuis les dernières années, principalement à Alcan, etc .) . Son expérience industrielle très variée, en
cause de la disponibilité des microprocesseurs et des plus de son statut de professeur, représentent une con-
commutateurs électroniques à haute vitesse . Il s'en- tribution importante dans la préparation du présent
suivra maintenant une longue période de consolidation ouvrage .
durant laquelle les machines et les appareils existants
Mentionnons aussi les professeurs Hoang Le-Huy et
seront remplacés par des modèles plus modernes . Mais
Philippe Viarouge du Département de génie électrique
la technologie révélée dans ce livre ne changera pas de
de l'Université Laval pour leur contribution dans les
façon significative . Par conséquent, le lecteur, tout au
chapitres sur les entraînements électroniques . Nous
long de sa carrière, trouvera ce livre utile non seule-
remercions aussi M . Michel Dostie du Laboratoire des
ment comme manuel d'étude mais aussi comme livre
Technologies de l'Énergie d'Hydro-Québec (LTE) pour
de référence à long terme .
ses commentaires et l'information qu'il nous a fournie
Coauteur sur la production décentralisée . Enfin, remercions
Dans cette quatrième édition, le nom de Gilbert Sybille M . Jean Anderson, concepteur de matériel didactique
apparaît comme coauteur. Gilbert Sybille est un ingé- en électronique de puissance de Lab-Volt Ltée, pour
nieur professionnel comptant plus de 25 ans d'expé- ses commentaires avisés .
rience au service de l'Institut de recherche d'Hydro-
Encore une fois, nous remercions Karl Wildi pour son
Québec (IREQ) . Son expertise s'étend à des domaines dévouement et sa compétence en ce qui a trait à la pré-
aussi variés que la simulation des grands réseaux,
paration des figures et des photographies et, de façon
l'étude et la conception des systèmes de commande et
plus générale, à tout ce qui touche la mise en forme de
des contrôleurs statiques, la conception de logiciels
cet ouvrage .
utilisés pour l'étude et l'enseignement des réseaux, et
de l'électronique de puissance . Il a aussi exercé au cours Nous remercions aussi les responsables des Presses de
des années ses talents de pédagogue en donnant des l'Université Laval et en particulier Monsieur Denis
cours aussi bien aux ingénieurs d'Hydro-Québec Dion et Monsieur Benoit Bernier, pour avoir appuyé la
qu'aux étudiants universitaires . publication de cet ouvrage.
XI
XIV
13 .5 Champ créé par plusieurs conducteurs 160 15 .7 Produit énergétique 191
13 .6 Champ produit par un courant dans 15 .8 Calcul d'un aimant permanent 192
une spire 161 15 .9 Variation du champ avec le temps et
13 .7 Force magnétomotrice (FMM) 162 la température - point de Curie 193
13 .8 Champ d'un solénoïde (bobine longue) 162 15 .10 Aimantion et désaimantation d'un
13 .9 Règle de la main droite pour un aimant permanent 193
solénoïde 163 15 .11 Conversion de l'énergie mécanique
13 .10 Comparaison des champs produits par en énergie magnétique 193
un aimant et un solénoïde à noyau d'air 163 15 .12 Cycle d'hystérésis 194
13 .11 Électro-aimants 163 15 .13 Pertes par hystérésis 194
13 .12 Applications des électro-aimants 164 15 .14 Pertes par hystérésis dues à la rotation 196
13 .13 Calcul des bobines pour électro-aimants 166 15 .15 Résumé 196
13 .14 Résumé 168 Problèmes - Chapitre 15 197
Problèmes - Chapitre 13 168
16 FORCES ÉLECTROMAGNÉTIQUES 198
14 CIRCUITS MAGNÉTIQUES 170 Sens de la force agissant sur un
16 .1
14 .1 Champ magnétique à l'intérieur conducteur rectiligne 198
d'un tore 170
16 .2 Intensité de la force 199
14 .2 Perméabilité magnétique 172
16 .3 Électrons et champ magnétique 200
14 .3 Explication de la perméabilité 172
16 .4 Force entre deux conducteurs 201
14 .4 Perméabilité relative 173
16 .5 Cas d'un cadre rectangulaire 202
14 .5 Courbe de saturation du fer 173
16 .6 Conséquences des forces entre les
14 .6 Densité de flux (B) 174
courants 203
14 .7 Champ magnétique (H) 175
16 .7 Applications des forces
14 .8 Courbe d'aimantation B-H du vide 175
électromagnétiques 204
14 .9 Courbe d'aimantation B-H d'un
16.8 Résumé 205
matériau magnétique 176
Problèmes - Chapitre 16 205
14 .10 Détermination de la perméabilité
relative 176
17 TENSION INDUITE DANS UN
14 .11 Analogie entre circuits électriques et
CONDUCTEUR 208
circuits magnétiques 178 17 .1 Tension induite dans un conducteur 208
14 .12 Solution des circuits magnétiques 17 .2 Valeur de la tension induite 209
simples 178 17 .3 Tension induite dans un conducteur
14 .13 FMM de même sens et de sens contraires 182 rectiligne 210
14 .14 Flux de fuite 182 17 .4 Polarité de la tension induite 210
14 .15 Le SI, le système CGS et le système 17 .5 Conducteur fermé sur une résistance 211
anglais 183 17 .6 Forme d'onde de la tension induite 212
14 .16 Résumé 183 17 .7 Tension induite dans un cadre 212
Problèmes - Chapitre 14 184
17 .8 Courbe de la tension induite 214
17 .9 Courbe de la tension induite en
15 HYSTÉRÉSIS ET AIMANTS 186
PERMANENTS
fonction du temps 214
15 .1 Énergie magnétique dans l'air 186 17 .10 Cycle et fréquence 214
15 .2 Énergie magnétique dans un matériau 17 .11 Valeur de la tension induite 215
magnétique 187 17 .12 Alternateur à cadre tournant 215
15 .3 Force d'attraction agissant sur un 17 .13 Génératrice à courant continu 216
matériau magnétique 187 17 .14 Amélioration de la forme d'onde 218
15 .4 Densité de flux rémanent et champ 17 .15 Différence entre un alternateur et
coercitif 188 une dynamo 218
15 .5 Types d'aimants permanents 189 17 .16 Résumé 219
15 .6 FMM et flux d'un aimant permanent 190 Problèmes - Chapitre 17 219
Xv
18 INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE 220 20 .7 Augmentation de la tension 252
18 .1 Loi de l'induction électromagnétique 220 20 .8 Transfert de charges par contact
18 .2 Application 1 - Induction dans une mécanique 252
bobine 221 20 .9 Transfert de charges à l'aide d'une
18 .3 Application 2 - Tension induite dans source de tension 253
un cadre 221 20 .10 Distribution des charges sur deux
18 .4 Application 3 - Induction mutuelle 222 sphères conductrices 254
18 .5 Application 4 - Générateur à 20 .11 Champ et lignes de force électriques 255
réluctance variable 222 20 .12 Spectres électriques 255
18 .6 Champ magnétique et champ électrique 223 20 .13 Ionisation - applications et
18 .7 Polarité de la tension induite - Loi inconvénients 256
de Lenz 224 20 .14 Phénomènes atmosphériques 259
18 .8 Méthode de mesure du flux 226 260
20 .15 Paratonnerres
18 .9 Tension appliquée et tension induite
20 .16 Éclairs et lignes de transport 260
dans une bobine 227
20 .17 Tension de tenue aux ondes de choc, BIL 261
18 .10 Résumé 229
20 .18 Résumé 262
Problèmes - Chapitre 18 229
Problèmes - Chapitre 20 262
19 INDUCTANCE 230
21 CAPACITANCE 264
19 .1 Inductance mutuelle - le henry 230
21 .1 Unité de capacitance - le farad 264
19 .2 Self-inductance 231
21 .2 Formes de condensateurs 265
19 .3 Polarité de la tension induite 232
21 .3 Constante diélectrique 266
19 .4 Énergie emmagasinée dans le champ
21 .4 Tension de service, capacitance et
magnétique d'une bobine 233
dimensions d'un condensateur 266
19 .5 Fermeture d'un circuit inductif 234
21 .5 Condensateurs en parallèle et en série 267
19 .6 Constante de temps 235
21 .6 Énergie dans un condensateur 268
19 .7 Forme de la courbe exponentielle 237
21 .7 Condensateurs au papier, au plastique
19 .8 Ouverture d'un circuit inductif 238
et à l'huile 268
19 .9 Méthodes de suppression des arcs 238
21 .8 Condensateurs au plastique métallisé 268
19 .10 Courant dans une inductance 240
21 .9 Condensateurs électrolytiques 269
FORMULES POUR CALCUL D'INDUCTANCES
21 .10 Condensateurs électrolytiques à
19 .11 Bobine à noyau de fer ayant un entrefer 243 courant alternatif 270
19 .12 Bobine toroïdale à noyau d'air 243 21 .11 Charge d'un condensateur 270
19 .13 Bobine à noyau d'air 243 21 .12 Décharge d'un condensateur 270
19 .14 Rouleau de fil à noyau d'air 244 21 .13 Constante de temps 271
19 .15 Deux conducteurs parallèles 244 21 .14 Courbes de charge et de décharge 271
19 .16 Deux barres omnibus parallèles 244 21 .15 Loi fondamentale pour un condensateur 272
19 .17 Deux conducteurs concentriques 245 21 .16 Tension variable sur un condensateur 274
19 .18 Résumé 245 21 .17 Applications des condensateurs 274
Problèmes - Chapitre 19 246 21 .18 Condensateurs fonctionnant à
courant alternatif 275
20 PHÉNOMÈNES ÉLECTROSTATIQUES 250
FORMULES POUR CALCUL DE CAPACITANCES
20 .1 Le coulomb - unité de quantité
d'électricité 250 21 .19 Capacitance de deux fils parallèles 276
20 .2 Électrons libres dans un métal 250 21 .20 Capacitance d'un câble coaxial 276
20 .3 Transfert de charges et d .d .p . 250 21 .21 Capacitance d'une sphère par rapport
20 .4 Forces et énergie électrostatiques 251 à une surface plane 277
20 .5 Décharge des corps 21 .22 Résumé 277
251
Problèmes -Chapitre 21 279
20 .6 Conversion de l'énergie mécanique en
énergie électrostatique 252
Xvi
XX
34 .22 Générateur asynchrone à double 36 ALTERNATEURS TRIPHASÉS 616
alimentation 576 36 .1 Principe des alternateurs de grande
34 .23 Résumé 581 puissance 616
Problèmes -Chapitre 34 581 36 .2 Nombre de pôles 617
36 .3 Stator 617
35 LA MACHINE ASYNCHRONE : CIRCUIT 36 .4 Rotor 619
ÉQUIVALENT ET VARIATION DE LA 36 .5 Excitatrice 621
VITESSE 585 36 .6 Excitation sans balais 621
35 .1 Le moteur à rotor bobiné 585 36 .7 Facteurs affectant la grosseur des
35 .2 Diagramme vectoriel d'un moteur alternateurs 622
asynchrone 588 36 .8 Marche à vide : courbe de saturation 624
35 .3 Puissances électrique, mécanique et 36 .9 Circuit équivalent d'un alternateur :
thermique 589 réactance synchrone 624
35 .4 Puissance transmise au rotor et 36 .10 Détermination de la valeur de X, 625
puissance mécanique 589 36 .11 Impédance de base d'un alternateur :
35 .5 Couple et vitesse de décrochage et valeur relative de XS 626
couple de démarrage 590 36 .12 Rapport de court-circuit 627
35 .6 Circuits équivalents de deux moteurs 36 .13 Alternateur en charge 628
industriels 591 36 .14 Courbes de régulation 628
35 .7 Moteur de 5 hp : calcul des grandeurs 36 .15 Synchronisation des alternateurs 631
lors du décrochage 591 36 .16 Synchronisation au moyen de lampes 631
35 .8 Courbe du couple en fonction de la 36 .17 Alternateur branché sur un réseau infini 632
vitesse 592 36 .18 Interprétation physique du
35 .9 Propriétés d'une génératrice asynchrone 593 fonctionnement d'un alternateur 634
35 .10 Mesure des paramètres 595 36 .19 Puissance active débitée 635
VARIATION DE LA VITESSE D'UN 36 .20 Commande de la puissance débitée 636
MOTEUR ASYNCHRONE 36 .21 Constante d'inertie H 636
35 .11 Moteur à vitesse variable et couple 36 .22 Réactance transitoire 637
constant 597 36 .23 Résumé 639
35 .12 Couple et courant en fonction de la Problèmes - Chapitre 36 640
vitesse de glissement 598
35 .13 Modification du circuit équivalent selon 37 MOTEURS SYNCHRONES 643
la fréquence d'opération 602 37 .1 Construction 643
35 .14 Plage d'opération lorsque la tension et 37 .2 Démarrage du moteur synchrone 644
la fréquence sont variables 603 37 .3 Accrochage du rotor 645
35 .15 Flux du stator dans une machine 37 .4 Moteur en charge - description 646
asynchrone et le rapport volts/hertz 603 37 .5 Moteur en charge - puissance et couple 646
35 .16 Commande du couple et de la vitesse 604 37 .6 Angles électrique et mécanique 648
35 .17 Couple et vitesse lors du décrochage 606 37 .7 Caractéristiques générales d'un moteur
35 .18 Freinage par récupération d'énergie 607 synchrone 649
35 .19 Fonctionnement en survitesse 609 37 .8 Excitation et puissance réactive d'un
35 .20 Fonctionnement en survitesse : aperçu moteur synchrone 650
préliminaire 609 37 .9 Facteur de puissance : courbes en V 650
35 .21 Autres façons de présenter les 37 .10 Compensateur synchrone 652
caractéristiques du moteur 612 37 .11 Couple de réluctance 653
35 .22 Résumé 613 37 .12 Arrêt du moteur 655
Problèmes - Chapitre 35 613 37 .13 Usages du moteur synchrone,
comparaison avec le moteur asynchrone 656
37 .14 Résumé 657
Problèmes - Chapitre 37 657
XXI
XXI I
40 .32 Les langages de programmation 740 42 ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 784
40 .33 Le diagramme en échelle 740 42 .1 Différence de potentiel entre les bornes
40 .34 Le langage booléen 741 des éléments de base 784
40 .35 Le Grafcet 741 42 .2 La diode 785
40 .36 Avantages et inconvénients des 42 .3 Caractéristiques principales d'une diode 786
automates programmables 741 CIRCUITS UTILISANT DES DIODES
MODERNISATION D'UNE 42 .4 Chargeur d'accumulateur avec résistance 787
INDUSTRIE GRÂCE AU API 42 .5 Chargeur d'accumulateur avec
40 .37 Planification du changement 743 inductance 788
40 .38 Le personnel apprend à maîtriser les API 744 42 .6 Redresseur en pont monophasé 789
40 .39 Liaisons entre les API 744 42 .7 Filtres 790
40 .40 Programmation des API 745 42 .8 Redresseur triphasé à 3 pulsations 792
40 .41 Évolutions vers une entreprise virtuelle 747 42 .9 Redresseur en pont triphasé 795
40 .42 Résumé 747 42 .10 Courant efficace, courant fondamental
Problèmes - Chapitre 40 748 et harmoniques 799
42 .11 Propriétés du thyristor 800
41 LES HARMONIQUES 751 42 .12 Principe d'amorçage 802
41 .1 Composition d'une onde distorsionnée 751 42 .13 Puissance de commande 803
41 .2 Harmoniques et diagrammes vectoriels 753 42 .14 Principe de blocage 803
41 .3 Valeurs efficaces d'une onde CIRCUITS DE BASE UTILISANT
distorsionnée 753 DES THYRISTORS
41 .4 Facteur crête et facteur de distorsion 42 .15 Circuit 1 - Redresseur contrôlé
(THD) 754 alimentant une charge passive 805
41 .5 Harmoniques et circuits 755 42 .16 Circuit 2 - Redresseur contrôlé
41 .6 FP total et FP de déplacement 756 alimentant une charge active 806
41 .7 Charges non linéaires 756 42 .17 Circuit 3 - Onduleur non autonome 807
41 .8 Génération des harmoniques 758 42 .18 Circuit 4 - Contacteur électronique et
41 .9 Génération d'une puissance réactive 760 gradateur 809
42 .19 Circuit 5 - Cycloconvertisseur 809
EFFET DES HARMONIQUES
42 .20 Circuit 6 - Onduleur autonome 810
41 .10 Courant harmonique dans un 42.21 Circuit 7 - Hacheur 812
condensateur 761
CONVERTISSEUR TRIPHASÉ
41 .11 Courants harmoniques dans un
CONTROLÉ À THYRISTORS
conducteur 762
42 .22 Convertisseur triphasé en pont 812
41 .12 Tension harmonique et flux dans une
42 .23 Principe de fonctionnement en mode
bobine 763
redresseur contrôlé 812
41 .13 Courants harmoniques dans une ligne
42 .24 Principe de fonctionnement en mode
triphasée avec neutre 764
onduleur 814
41 .14 Harmoniques et résonance 765
42 .25 Convertisseur triphasé contrôlé
41 .15 Filtres harmoniques 770
alimentant une charge active 815
41 .16 Harmoniques dans les réseaux publics 772
42 .26 Commutation retardée - mode
41 .17 Courants harmoniques dans les
redresseur 816
transformateurs : le facteur K 774 42 .27 Commutation retardée - mode onduleur 818
ANALYSE HARMONIQUE 42 .28 Plage de commutation 818
41 .18 Procédure pour analyser une onde 42 .29 Circuit équivalent d'un convertisseur 818
périodique 776 42 .30 Courants dans un convertisseur triphasé
41 .19 Résumé 780 en pont 820
Problèmes -Chapitre 41 781 42 .31 Facteur de puissance 821
XXIII
XXIV
xxv
CENTRALES HYDRAULIQUES PRODUCTION DÉCENTRALISÉE
XXVI
47 DISTRIBUTION DE L'ÉNERGIE 48 COÛT DE L'ÉLECTRICITÉ -
ÉLECTRIQUE 1053 TARIFICATION 1089
POSTES DE TRANSFORMATION ET 48 .1 Tarification basée sur l'énergie 1089
D'INTERCONNEXION HT ET MT 48 .2 Tarification basée sur l'appel de
Appareillage d'un poste de puissance 1089
47 .1
transformation 48 .3 Indicateur d'appel de puissance 1090
1053
47 .2 Disjoncteurs 48 .4 Tarification basée sur la puissance
1053
47 .3 Interrupteurs à cornes apparente 1093
1056
Sectionneurs 48 .5 Tarification basée sur la catégorie de
47 .4 1059
Sectionneurs de mise à la terre client 1094
47 .5 1059
48 .6 Facture d'un abonné régulier 1094
47 .6 Parafoudres 1059
48 .7 Facture d'un abonné de moyenne
47 .7 Réactances 1062
Exemple de poste de transformation puissance 1096
47 .8
le poste La Suète 1064 48 .8 Détermination de la puissance à
La Suète - Distribution MT 1067 facturer 1096
47 .9
Réseau souterrain de centre-ville 1068 48 .9 Facture d'un abonné de grande
47 .10
puissance 1096
47 .11 Sainte-Foy - Distribution BT 1068
48 .10 Correction globale du FP d'une usine 1097
LIGNES DE DISTRIBUTION MT
48 .11 Cas d'un four à induction 1098
47 .12 Coordination de la protection 1069
48 .12 Compteur d'énergie ou wattheuremètre 1099
47 .13 Coupe-circuit à expulsion dirigée 1070
48 .13 Fonctionnement du wattheuremètre 1100
47 .14 Disjoncteur à réenclenchement
48 .14 Interprétation de la plaque signalétique,
automatique («recloser») 1071
lecture du compteur 1101
47 .15 Autosectionneur («sectionalizer») 1071
48 .15 Mesure de l'énergie triphasée 1102
47 .16 Résumé de la protection MT 1072
48 .16 Résumé 1102
SYSTÈMES DE DISTRIBUTION BT Problèmes - Chapitre 48 1103
47 .17 Systèmes de distribution BT 1072
47 .18 Mise à la terre (MALT) des 49 TRANSPORT DE L'ÉNERGIE À
installations électriques 1074 COURANT CONTINU 1107
47 .19 Choc électrique 1074 49 .1 Particularités du transport à c .c . 1107
47 .20 Mise à la terre des systèmes de 49 .2 Principe fondamental d'un système de
transport à c .c . 1108
distribution à 120 V et à 120/240 V 1075
49 .3 Relations entre tension, courant et
47 .21 Mise à la terre de l'équipement
électrique 1076 puissance 1110
47 .22 Disjoncteur différentiel de courant de 49 .4 Fluctuations de la puissance 1111
fuite 1078 49 .5 Caractéristiques E-I des convertisseurs 1112
49 .6 Contrôle de la puissance 1113
INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES À
49 .7 Effet des fluctuations de tension 1114
L'INTÉRIEUR DES BÂTIMENTS
49 .8 Inversion de la puissance 1114
47 .23 Éléments principaux d'une installation
49 .9 Ligne bipolaire 1115
électrique 1080
49 .10 Composants d'une ligne de transport
47 .24 Appareillage dans une maison 1082
à c .c . 1116
47 .25 Commutateurs à trois et à quatre
49 .11 Inductances et filtres du côté c .c. 1116
directions 1082
49 .12 Transformateurs de convertisseur 1116
47 .26 Installations commerciales et
49 .13 Source de puissance réactive 1117
industrielles 1084
49 .14 Filtres harmoniques du côté c .a . 1117
47 .27 Alimentation d'un moteur 1084
49 .15 Liaison de communication 1117
47 .28 Résumé 1086
49 .16 Électrode de mise à la terre 1117
Problèmes - Chapitre 47 1086
49 .17 Exemple d'un convertisseur
monopolaire 1117
XXV I I
XXVIII
PARTIE I
NOTIONS FONDAMENTALES
ET CIRCUITS ÉLECTRIQUES
Notions de mécanique et
de thermodynamique
Le tableau 1-1 présente une liste des unités SI utilisées fixes multiplient la valeur de l'unité par les facteurs
dans ce livre . De plus, on donne en appendice une sé- donnés dans le tableau 1-2 . Par exemple, 1 kilomètre
rie de tables qui facilitent beaucoup la conversion des = 1000 mètres, 1 millimètre = 0,001 mètre et 1 mé-
unités lorsque cette opération s'avère nécessaire . Le aawatt = 10 6 watts ou 1 million de watts .
lecteur pourra également les consulter afin de mieux
1 .3 Emploi des exposants
apprécier l'ordre de grandeur des diverses unités .
En électricité comme dans toutes les disciplines scien-
1 .2 Multiples et sous-multiples des unités tifiques, on rencontre des grandeurs dont la valeur va-
Les multiples et sous-multiples des unités SI sont ob- rie entre des limites énormes . On doit, par exemple,
tenus en faisant précéder ces unités de préfixes ap- pouvoir comparer la charge minuscule d'un électron
propriés comme kilo, méga, nano, déci, etc . Ces pré- avec celle, infiniment plus grande, d'un éclair, ou en-
core pouvoir mesurer des masses allant de la masse
infime d'un atome à la masse énorme de la terre . Le
rapport entre la plus grosse et la plus petite valeur est
TABLEAU 1-1 UNITÉS USUELLES DU SI tellement considérable qu'il a fallu trouver un moyen
simple pour l'exprimer . Par exemple, un courant élec-
grandeur unité SI symbole
trique de 1 ampère seulement correspond au passage
angle radian rad de 6 240 000 000 000 000 000 électrons par seconde .
F Comment exprimer simplement des chiffres aussi
capacitance (ou capacité) farad
grands? On utilise les exposants, et plus particulière-
chaleur joule J
ment les puissances de 10 .
champ magnétique ampère par mètre A/m
D'après cette méthode, les expressions 102 , 10 3 et 104
charge électrique coulomb c correspondent respectivement aux nombres 100, 1000
conductance siemens S
et 10 000 . Les chiffres 2, 3, 4, etc ., en position supé-
couple newton-mètre N •m rieure sont les exposants : on constate qu'ils indiquent
courant électrique ampère A le nombre de zéros suivant le chiffre 1 . Ainsi, 10 7 équi-
densité de flux magnétique tesla T vaut à 10 000 000 . De cette manière on peut écrire
énergie joule J qu'un courant électrique de 1 ampère correspond au
flux magnétique weber Wb passage de 6,24 x 10 18 électrons par seconde ; ce qui
est plus court et moins sujet à erreur .
force newton N
A Par un raisonnement analogue, on exprime des quan-
force magnétomotrice ampère
tités très petites en utilisant les exposants négatifs ; ainsi
fréquence hertz Hz
10-3 équivaut à 1/(10 3 ) = 1/1000 .
inductance henry H
longueur mètre m 1 .4 Utilisation des symboles (+) et (- )
masse kilogramme kg En arithmétique, on utilise les symboles (+) et (-) pour
pression pascal Pa décrire les opérations d'addition et de soustraction .
En électricité et en mécanique, on étend leur si-
puissance watt W
gnification pour indiquer le sens d'une force, d'un cou-
résistance ohm 52
rant électrique, d'une vitesse, d'une puissance, etc .,
surface mètre carré M2
par rapport à une direction de référence choisie . Par
tension volt V exemple, si un courant circulant dans un fil possède
température kelvin K d'abord une valeur positive (+) et ensuite une valeur
ou degré Celsius °C négative (-), cela indique qu'il a simplement changé
travail joule J de sens . De la même façon, si la vitesse d'une ma-
chine passe de +1000 r/min à - 400 r/min, cela in-
vitesse mètre par seconde m/s
dique que son sens de rotation a changé . Dans les cha-
vitesse de rotation radian par seconde rad/s
pitres qui suivent, nous rencontrerons souvent cette
signification des symboles (+) et (-) .
NOTIONS DE MECANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE 3
1 .5 Force Tout objet est attiré vers la terre par une force de gra-
Dans le langage courant, on se soucie peu de faire une vité . La valeur de cette force varie légèrement d'un
distinction entre les termes force, travail, énergie et endroit à l'autre sur la surface de la terre, mais, en
puissance ; cependant, chacun de ces mots a une signi- moyenne, elle équivaut à 9,8 newtons pour 1 kilo-
fication bien précise pour les personnes initiées, les- gramme . C'est dire qu'une masse de 10 kilogrammes
quelles ne les emploient jamais indifféremment l'un est attirée avec une force de 10 x 9,8 ou 98 newtons .
de l'autre . Nous en concluons que la force de gravité à la surface
terrestre est donnée par l'équation approximative :
La manifestation la plus familière d'une force est le
poids d'un corps qui correspond à l'attraction terres-
tre . Un ouvrier doit faire un effort musculaire (doit for- F = 9,8m
cer) pour soutenir une pierre, et il sent très bien l'ac-
où
tion de la pesanteur sur cette pierre . Il existe d'autres
sortes de forces : celle, par exemple, de la poussée sur F = force de gravité (ou pesanteur), en newtons
une balle de fusil des gaz provenant de l'explosion de [N]
la poudre, ou encore celle du frottement d'une roue
m = masse, en kilogrammes [kg]
d'automobile qui est freinée brusquement .
9,8 = accélération due à la gravité [m/s 2 ]
Dans le SI, l'unité de force est le newton (N) .
Exemple 1-1
Un moteur développe un couple de démarrage de
150 N-m . Si la poulie a un diamètre de 1 mètre .
quelle foi-ce de freinage faut-il appliquer sur la
poulie pour empêcher le moteur (le tourner?
Solution
Le rayon étant de 0,5 mètre, il faudra une force
F = Tir 150/0,5 = 300 newtons . Si le rayon avait Figure 1-2
été de 2 mètres, une force de 75 newtons aurait suffi . Travail W = Fd.
NOTIONS DE MÉCANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE 5
1 .8 Puissance
À la section 1 .7, il n'a pas été question du temps pris
par l'ouvrier pour faire monter la masse de 50 kg . Il
est aisé de se rendre compte qu'il lui est plus facile
d'élever la masse de 10 mètres en 10 minutes que de la
faire monter à la même hauteur en 1 minute seulement .
Le travail dépensé sera toutefois le même dans les deux
Figure 1-3
cas . On dira alors que la puissance mise enjeu est dix Puissance P = W/t.
fois plus grande dans le deuxième cas .
On définit la puissance comme étant la quantité de tra-
vail accompli par seconde . Plus une machine exécute Solution
un travail rapidement, plus elle est puissante . Inverse- La tension dans le câble est :
ment, le produit de la puissance par le temps nous donne
F = 9,8 x 500 kg = 4900 newtons
le travail . On finit toujours par terminer un travail, même
avec une faible puissance, si on y met le temps voulu . Le travail effectué est donc :
D'après ce qui a été dit plus haut, la puissance est dé-
finie par l'équation : W = Fil = 4900 x 30 = 147 000 joules
W = 147000
P= W (1-4) d'où la puissance P =
t t 12
= 12 250 W = 12,25 kW
où
12
P = puissance, en watts [W] la puissance en horsepower = 250 = 16,4 hp
W = travail effectué, en joules [J] 746
t = temps, en secondes [s] 12 250
la puissance en chevaux = 16,7 ch
735,5
L'unité SI de puissance mécanique est le watt ; il est égal
à 1 joule par seconde . On utilise aussi fréquemment un
1 .9 Puissance d'un moteur
multiple du watt, le kilowatt (kW), valant 1000 watts .
Le horsepower (hp) est une unité anglaise de puissance La puissance mécanique d'un moteur dépend du cou-
qu'on utilise parfois pour exprimer la puissance d'un ple qu'il développe et de sa vitesse de rotation . La puis-
moteur. Elle est équivalente à 746 watts et correspond sance P est calculée d'après la formule de base :
sensiblement à la puissance moyenne d'un cheval . De
même, le cheval-vapeur (ch) est une unité française de P = wT (1-5a)
puissance ; elle équivaut à 735,5 W.
où
Exemple 1-2 P = puissance mécanique, en watts [W]
Un moteur électrique actionne un monte-charge qui w = vitesse angulaire, en radians par seconde
élève une masse de 500 kiloerammes d'une hauteur [1/s]
de 30 mètres en 12 secondes (voir Fige . 1-3) . Calcu- T = couple en newton-mètres [N'm]
ler la puissance du moteur en kW . en hp et en ch .
Une autre formule, dérivée de la formule (1-5a) est
O tLtl, I MU I LUF11VIUUt
1 2
W = -MI) (1-6)
2
où
W = énergie cinétique, en joules [J]
Figure 1-4 m = masse, en kilogrammes [kg]
Frein de Prony. v = vitesse, en mètres par seconde [m/s]
NOTIONS DE MECANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE
Exemple 1-4
Une automobile de 2000 kg se déplace à une vitesse
de 100 kin/h . Calculer son énergie cinétique W .
Solution
Une vitesse de 100 km/h correspond à :
E = 1 mv 2
2
1
x 2000 x 27,8 2
2
= 772 840 joules
Une autre équation, dérivée de l'équation (1-7a), est Remarquons que l'énergie du ressort et celle de l'eau
particulièrement utile lorsque la vitesse de rotation est derrière un barrage peuvent être conservées indéfini-
exprimée en tours par minute : ment, jusqu'à ce qu'on permette au ressort de se dé-
tendre et à l'eau de s'écouler .
b) La chaleur qui, transmise à l'eau d'un récipient, fait 1 .14 Principe de la conservation
soulever le couvercle de ce récipient n'est qu'une de l'énergie
autre forme d'énergie, l'énergie thermique . Chaque fois que l'énergie passe d'une forme à une
c) L'explosion de la dynamite qui ébranle des blocs de autre, on constate que la quantité d'énergie totale après
granit est une manifestation de l'énergie chimique . la transformation demeure la même . L' énergie se trans-
d) L' électricité produite par les génératrices et qui fait forme tout simplement ; elle ne peut être ni créée, ni
briller des lampes à incandescence n'est qu'une autre détruite .
forme d'énergie, l'énergie électrique . Cependant, quand on passe d'une forme d'énergie à
e) La chaleur libérée dans un réacteur atomique pro- une autre, au moyen d'une machine quelconque, toute
vient de l'énergie atomique . l'énergie recueillie n'est pas toujours utilisable prati-
Toutes ces formes d'énergie - mécanique, électrique, quement . Par exemple, l'énergie thermique produite
chimique, atomique et thermique - sont exprimées par dans un moteur d'automobile servira en grande partie
la même unité SI, le joule (J) . à chauffer inutilement les fumées d'échappement éva-
cuées dans l'atmosphère . De plus, une partie de l'éner-
1 .13 Transformation de l'énergie
gie mécanique développée par le moteur est dépensée
L'énergie présente sous une forme quelconque peut être pour vaincre la résistance de l'air et les frottements
transformée en une autre forme à l'aide de machines . des engrenages, paliers, etc . À cause de ces pertes,
On voit comment (Fig . 1-6) l'énergie chimique du char- l'énergie utile est inférieure à l'énergie fournie .
bon et de l'air se transforme, par combustion, en cha-
leur (énergie thermique) en utilisant une chaudière . 1 .15 Rendement d'une machine
Cette chaleur fait tourner la turbine à vapeur et se trans- Le rendement d'une machine est donné par le rapport :
forme en énergie mécanique . Enfin, la turbine peut en-
traîner une génératrice et produire de l'énergie électri- énergie utilisable W2
rendement =
que . Dans cet exemple, la chaudière, la turbine et la énergie fournie à la machine Wi
génératrice sont les machines qui effectuent la trans-
formation d'énergie . Dans cette expression, l'énergie utilisable équivaut au
L'énergie électrique à son tour, peut servir à des fins produit de la puissance utilisable par le temps et l' éner-
multiples . Par exemple, elle peut faire tourner les mo- gie fournie équivaut au produit de la puissance fournie
teurs d'une usine (énergie mécanique), chauffer les par le temps . Pour une transformation d'énergie don-
maisons (énergie thermique), décomposer certains mi- née, le temps est le même . Alors, on peut écrire :
nerais pour libérer l'aluminium pur (énergie chimique) .
uissance utilisable
rendement = p
puissance fournie
soit
P2
17 =
P1
des pertes de 80 %, C'est-à-dire que si une quantité de L'énergie atomique pourra sans doute pourvoir à tous
combustible libère 100 000 joules en brûlant, on récu- nos besoins dans l'avenir; il reste à résoudre, en parti-
père 20 000 joules en énergie mécanique et 80 000 culier, le problème de l'élimination des déchets radio-
joules sont perdus en chaleur dans l'atmosphère . actifs .
Les pertes sont données par : pertes = P t - P2 . L'origine de toute notre énergie (sauf l'énergie ato-
Le rendement des machines qui convertissent l'éner- mique) est le soleil ; c'est grâce à lui que nous dispo-
gie électrique en énergie mécanique est très supérieur sons aujourd'hui des combustibles fossiles que sont le
puisqu'il va de 80 % à 98 %, selon la grosseur de la charbon, le pétrole et le gaz naturel . Le soleil est une
machine . source d'énergie thermique sans pareil ; chaque jour il
inonde la terre d'une énergie des milliers de fois supé-
Exemple 1-5 rieure à celle que nous utilisons pour alimenter nos
Calculer le rendement d'un moteur électrique qui avions, nos trains, nos voitures, nos industries et nos
absorbe une puissance de 10 kW et dont les pertes, maisons . Si l'on pouvait un jour domestiquer cette
à pleine charge, sont de 1 kW. source d'énergie de façon économique, le soleil pour-
rait subvenir à nos besoins pour des millénaires .
Solution Quelle est la quantité d'énergie contenue dans ces di-
verses sources d'énergie primaire? Le tableau 1-3 nous
Puissance fournie = P, = 10 kW
donne une idée de l'énergie thermique libérée par les
Pertes = P, - P2 = 1 kW produits chimiques tandis que le tableau 1-4 établit une
Puissance utilisable = P 2 = 9 kW comparaison avec les autres sources d'énergie .
On peut être surpris de constater que les explosifs (TNT,
P2 9 kW
Le rendement est alors il nitroglycérine) emmagasinent moins d'énergie par ki-
P, 10 kW logramme que le charbon ; ces produits semblent en
contenir plus parce qu'ils brûlent avec une rapidité ef-
= 0,90 ou 90 %
farante lorsqu'on les allume . À cause de cela, les ex-
Noter que toutes les pertes dans le moteur se retrou- plosifs développent des puissances énormes ; c'est pour-
vent sous forme de chaleur . Dans certains cas, cette quoi on les utilise pour les travaux de démolition .
chaleur peut surchauffer et détériorer plus rapidement Le tableau 1-4 fait ressortir le fait qu'une grosse géné-
les bobinages . ratrice électrique débite en une heure une quantité
d'énergie équivalent à celle d'une bombe atomique de
1 .16 Sources d'énergie primaire 1 kilotonne . Cette énergie correspond sensiblement à
Pour subvenir à nos besoins, nous avons recours à plu- la consommation horaire d'une ville moderne de 1 mil-
sieurs sources d'énergie primaire . La plus grande pro- lion d'habitants .
vient de l'énergie chimique contenue dans le pétrole,
le charbon et le gaz naturel. Lorsque ces matériaux
TABLEAU 1-3 ÉNERGIE DES COMBUSTIBLES
brûlent, ils libèrent de grandes quantités d'énergie ther-
mique que l'on peut transformer en d'autres formes combustible énergie libérée
suivant les besoins . kJ/kg
L'eau derrière les barrages est une importante source nitroglycérine 7 000
d'énergie primaire mécanique mais, au niveau mon- TNT 15 000
dial, elle représente moins de 1 % des sources d'éner- bois de pin sec 18 000
gie chimique . Le vent est une source d'énergie méca- charbon 31 400
nique qui est de plus en plus exploitée . mazout 44 000
Comme source d'énergie primaire électrique, on pour- gaz naturel 49 000
rait penser aux éclairs . Cependant, même si l'on pou- propane, kérosène 50 000
vait domestiquer cette source d'énergie, ce qui est peu huile légère, essence 50 000
probable, l'énergie disponible ne pourrait jamais sub- hydrogène 140 000
venir à nos besoins .
I u CLOU I nV I CIrnIVNJUC
axe de rotation O
z z
J= m (R i +Rz )
z
(1-11) J= mL (1-12)
2 12
L
R,
R2 O
m Figure 1-12
Le moment d'inertie total du volant vaut donc : Si le couple agit dans le même sens que la rotation, la
vitesse augmente . Par contre, si le couple agit dans le
J = 10 + 0,6 = 10,6 kg .m2 sens contraire de la rotation, la vitesse diminue . La
NOTIONS DE MECANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE Ij
valeur An peut donc représenter une augmentation ou cause des couples opposés, l'essieu subit une certaine
une diminution de vitesse . déformation due à la torsion, mais à part cela, rien ne
se produit .
Exemple 1-9
Supposons que l'on veuille faire tourner la charge dans
Le volant de la Fig . 1-8 tourne à 60 r/min . On désire
le sens horaire à une vitesse nt . Pour ce faire, on doit
porter sa vitesse à 600 rhnin en lui appliquant un
augmenter le courant I, afin que TM devienne supérieur
couple constant de 20 N •m . Calculer le temps re-
à Tc . Le couple net sur l'essieu agit dans le sens ho-
quis .
raire . La vitesse augmente progressivement mais dès
qu'elle atteint la valeur nt, on réduit le courant afin
Solution que TM soit de nouveau exactement égal à Tc . Le cou-
La variation de vitesse est : ple net sur le système est de nouveau nul et la vitesse
nt n'a dorénavant aucune tendance à augmenter ni à
An = (600 - 60) = 540 r/min diminuer (Fig . 1-15) .
Le moment d'inertie est: Ceci nous amène à une conclusion très importante .
nie
T Î T
i
Moto u r moteur
1 .20 Echange de puissance mécanique à celui imposé par la charge, la vitesse augmente . In-
dans un système d'entraînement versement, lorsque le couple du moteur est inférieur à
Considérons le cas de la Fig . 1-15 ; on observe que le celui de la charge, la vitesse diminue . L'augmentation
couple du moteur TM agit dans le même sens (horaire) ou la diminution de vitesse An est encore donnée par
que la vitesse n1 . Cela indique que le moteur fournit l'équation (1-14), sauf que le couple T est remplacé
de la puissance mécanique à l'essieu . Par contre, le par le couple résultant (TM - Tc) du système, soit
couple exercé par la charge agit en sens inverse de
la vitesse n1 . Par conséquent, la charge reçoit de la 9,55 (TM - Tc ) At
puissance mécanique de l'essieu . On peut alors An = (1-15)
énoncer la règle générale suivante : J
ou
Lorsque le couple développé par un moteur agit
dans le même sens que la rotation, le moteur four- An = changement de la vitesse de rotation
nit de la puissance mécanique à la charge . Dans [r/min]
le cas contraire, le moteur reçoit de la puissance TM = couple du moteur [N •m ]
nT = 9,55 vF (1-16) I, _ nT
éq.1-5b
ou 9,55
n = vitesse de rotation [r/min] 1800 x 1,82
T = couple [N .m] 9,55
F = force linéaire [N]
v = vitesse linéaire [m/s] 343 W
9,55 = facteur tenant compte des unités
THERMODYNAMIQUE
[valeur exacte = 30/n]
échelle Kelvin échelle Celsius échelle Fahrenheit = 200 x 4180 x (70 - 10)
= 50 160 000 joules
Figure 1-18 = 50,2 MJ
Échelles de température .
NU 1 IUNS DE MEUANIUUE E I DE I HEHMODYNAMIQUE I/
P= k4 (T4-T2 ) (1-19)
Figure 1-20
Voir exemples 1-12 et 1-14 .
où
P = puissance irradiée, en watts [W]
A = surface du corps, en mètres carrés [m 2] La résistance dissipe 186 W par radiation .
T i = température absolue du corps, en kelvins
1 .30 Transport par conduction
[K]
T2 = température absolue des parois, en kelvins Si l'on chauffe une des extrémités d'un barreau d'acier
[K] avec une flamme (Fig . 1-21), on constate que la cha-
k = constante de radiation [W/(m2.K4)] leur se propage graduellement vers l'autre extrémité .
On dit alors qu'il y a propagation de la chaleur par
Le tableau 1-6 donne les valeurs de la constante de ra- conduction ; les atomes du barreau situé près de la
diation k pour quelques surfaces que l'on peut rencon- flamme deviennent plus agités et leur agitation ther-
trer dans le calcul des pertes par radiation . mique se transmet de proche en proche aux atomes
voisins, jusqu'à l'autre bout du barreau .
Exemple 1-12
Le transport de la chaleur par conduction se fait plus
Une résistance cylindrique de 20 cm de long, ou moins bien selon la nature de la substance . Ainsi, le
3 cm de diamètre a une superficie de 188 cm 2 (Fig . cuivre est un meilleur conducteur que l'acier alors que
1-20) . Si elle fonctionne à une température de 400 °C les isolants sont reconnus comme étant de très mau-
lorsqu'on la dépose dans une pièce dont la tempéra- vais conducteurs de la chaleur.
ture ambiante est 20 C, calculer la puissance nette
dégagée par radiation . Prendre k = 5 x 10 - K .
Solution
Calculons d'abord les températures absolues Tl et T2 .
Ti = t i + 273
= 400 + 273 = 673 K
T2 = t2 + 273
= 20 + 273 = 293 K
4 4
P=kA(Tl -T2 )
Figure 1-21
= 5 x le x 0,0188(6734 - 2934 ) Transport de la chaleur par conduction, par convection et par
=193-7=186W radiation .
NOTIONS DE MECANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE 17
Exemple 1-13
Figure 1-22 La différence de température entre les deux faces
Transport de la chaleur par conduction . d'une plaque de mica ayant les dimensions données
à la Fig . 1-23 est de 50 °C . Calculer la puissance
transmise sous forme de chaleur, en watts .
Soit une plaque d'un matériau ayant une épaisseur
d et dont les deux faces ont une surface A . Si l'on Solution
connaît la valeur de la conductivité thermique du D'après le tableau A-2 en appendice, la conductivité
matériau et les températures t t et t2 respectives des
deux faces, on peut calculer la quantité de chaleur
qu'il transporte en utilisant la formule suivante (voir
la Fig . 1-22)
P = ÀA (t 1 -t2 )
(1-20)
d
où
• = puissance (en chaleur) transmise, en watts 3 mm
[W]
• = conductivité thermique du matériau, en Figure 1-23
Voir exemple 1-13 .
watts par mètre-degré Celsius [W/(m °C)]
A = surface du matériau, en mètres carrés [m 2] thermique du mica est 0,36 W/(m .°C) . La chaleur trans-
t1, t2 = températures respectives des deux faces, en mise vaut donc:
degrés Celsius [°C]
• = épaisseur du matériau, en mètres [m] ÂA (tt - t 2)
P =
La chaleur transportée dépend de la différence de tem- d
pérature (tt - t2 ) entre les deux faces . De plus, elle est __ 0,36 x 0,02 (120-70)
toujours transportée de la face la plus chaude vers la 0,003
face la moins chaude . 120 W
LV LLLV 111V I LVI IIVIV(VL
c) Sachant que Lasse = 6 m, on trouve que le volume de 1 .38 Système de mesure p.u . à trois bases
base est : Lors de l'étude des machines électriques rotatives, on
Vbase=6mx6mx6m=216m 3 sélectionne trois grandeurs de base : (1) la puissance,
(2) la tension, et (3) la vitesse de rotation . Dans ce cas,
La valeur relative de 24 m 3 est donc :
on choisit comme bases les valeurs nominales inscri-
tes sur la plaque signalétique de la machine . À partir
V = Vréelle _ 24 m3 = 0, l 1 de ces bases on peut facilement déterminer la valeur
p .u . g p' u .
Vbase 216 m de base du courant, du couple et de la résistance .
L'exemple suivant montre la façon de procéder .
1 .37 Système de mesure p.u . à deux bases
En électrotechnique, le système p .u . devient particu- Exemple 1-20
lièrement utile lorsqu'on utilise deux bases . Les bases La plaque signalétique d'un moteur à courant con-
sont habituellement une tension EB et une puissance tinu donne l'information suivante :
PB . Ainsi, la base de tension pourrait être de 4 kV et la
base de puissance, 500 kW . On peut choisir les bases Puissance : 30 kW
indépendamment l'une de l'autre . Tension : 240 V
Il est important de noter que dès que l'on a choisi les vitesse : 1200 r/min
valeurs de base EB et PB, le courant de base IB et l'im- résistance du champ shunt : 42 S2
pédance de base ZB sont aussitôt imposés par les lois a) Calculer la valeur de base de la résistance et du
de l'électricité . On aura ainsi : couple
b) Sachant que le moteur développe un couple de
PB
IB = (1-23) 0,3 p.u . lorsqu'il tourne à une vitesse de 0 .65 p .u .
EB exprimer ces valeurs en tenues réels
et c) Calculer la valeur relative de la résistance du
champ shunt
EB
ZB = (1-24)
IB Solution
a) La valeur de la résistance de base est :
Exemple 1-19 2
Une source possède une tension nominale de 4 kV R = Ebase = 2402
= 1,92 52
base
et une puissance nominale de 500 kW. Connaissant p base 30 000
ces deux grandeurs de base, calculer les valeurs du
courant de base et de l'impédance de base . La valeur du couple de base est donnée par l'équation
(1-5), soit :
Solution
Le courant de base est : 9,55 Pbase
Tbase =
nbase
I = pB = 500 000 W
= 125 A 9,55 x 30 000
B EB 4000 V = 239 N •m
1200
et l'impédance de base est :
b) Un couple de 0,3 p .u. correspond à une valeur réelle
Z = EB = 4000 V de :
= 32Q
B IB 125 A
Tréel = Tp .u . X Tbase
Par conséquent, ce système p .u . à deux bases donne en
= 0,3 x 239 = 71,7 N-m
réalité un système à quatre bases .
L`t r-LLU I MU I tI,F1INIUVr-
Une vitesse de 0,65 p .u . correspond à une valeur Nous savons aussi que l'énergie peut exister sous plu-
réelle de : sieurs formes : mécanique, thermique, électrique et
atomique . Nous étudierons dans ce manuel les diffé-
X rents dispositifs permettant de stocker l'énergie ou de
n réel = np.u . n base
la transformer d'une forme à une autre . L'énergie ne
= 0,65 X 1200 = 780 r/min
se perd pas ; elle peut seulement se transformer. Le ren-
c) La valeur relative de la résistance du champ dement d'une machine exprimé en pour cent définit le
shunt est : rapport entre l'énergie utilisable et l'énergie fournie .
La différence entre ces deux énergies constitue les per-
R réelle 42 S2 tes dissipées en chaleur. Pour une machine thermique
R
= 21,9 p .u .
p .e shunt (ex . : turbine à vapeur, moteur à explosion) le rende-
= Rbase- = 1,92 £2
ment théorique dépend exclusivement de la tempéra-
ture des gaz à l'entrée et à la sortie .
1-6 Quel travail faut-il dépenser pour soulever une 1-19 Évaluer la consommation d'énergie journa-
poche de sable de 75 kg d'une hauteur de 4 mètres? lière de la ville de Québec dont la population est de
500 000 personnes .
1-7 Un pont-roulant élève un poids de 600 kg d'une
hauteur de 20 m en 15 secondes . Évaluer en watts, et 1-20 Un gros transformateur pour usage intérieur
en hp, la puissance développée . recouvert d'une peinture non métallique doit être ré-
nové et on se propose d'utiliser une peinture à base
1-8 Un moteur électrique développe une puissance
d'aluminium . La température de l'appareil sera-t-elle
mécanique de 50 kW. Déterminer son rendement ainsi
affectée? Si oui, sera-t-elle plus basse ou plus élevée
que la puissance dissipée sous forme de chaleur sa-
qu'auparavant?
chant qu'il absorbe 55 kW de la ligne d'alimentation .
Niveau avancé
1-9 Un mécanicien exerce une force de 200 newtons
au bout d'une clef dont la longueur est de 0,3 mètres . 1-21 Une plaque recouverte d'un émail non métal-
Calculer le couple exercé sur le boulon . lique (k = 5 x 10-8 W/m2 •K4 ) fonctionne à une tem-
pérature de 80 °C dans un milieu où la température
1-10 Un moteur d'automobile tourne à une vitesse ambiante est de 20 °C . Calculer la perte totale en cha-
de 400 r/min lorsqu'il développe un couple de 600 N .m . leur si la surface est de 3 m 2 .
Quelle est sa puissance en watts?
1-22 Un plancher de ciment chauffé à l'électricité a
1-11 À combien de watts équivaut une puissance de une superficie de 100 m x 30 m. Sa température sur-
1 horsepower? facique est de 25 °C lorsque la température ambiante
est de 23 °C . Quelle est la chaleur approximative dé-
1-12 Une puissance de 2408 ch correspond à com-
gagée par le plancher, en kilowatts?
bien de hp?
1-13 Nommer et expliquer les 3 modes de transport 1-23 Une grande fenêtre de 1 m x 3 m possède une
de la chaleur. épaisseur de 10 mm . Calculer la perte de chaleur par
conduction, en watts, lorsque la température intérieure
1-14 Par quel moyen peut-on assurer une forte perte
est de 22 °C alors que la température à l'extérieur est
de chaleur par convection?
de -15 °C .
Niveau intermédiaire
1-24 Un moteur électrique blindé de 450 kW ayant
1-15 Dans le cylindre d'un moteur d'automobile, les un rendement de 90 %, est refroidi par une circulation
gaz atteignent une température de 500 °C . Quel est le forcée de l'air. Lors de son passage à travers les enrou-
rendement maximal possible du moteur si la tempéra- lements, l'air se réchauffe . Si l'on désire limiter l'aug-
ture ambiante est de 20 °C? mentation de la température de l'air à une valeur maxi-
1-16 Convertir les unités suivantes en unités SI, en male de 20 °C, calculer le débit d'air requis en mètres
utilisant le tableau A-1, en appendice : cubes par minute .
3 hp 4 livres masse 10 gallons canadiens 1-25 Une boîte métallique en forme de cube
3 acres 42 livres force 4 gallons américains (2 m x 2 m x 2 m) renferme une résistance de
5 pieds 3 pouces . 10 kW. Un ventilateur assure une température uni-
forme à l'intérieur de la boîte . Les parois sont en
1-17 Un système de chauffage résidentiel consomme fer, et elles ont une épaisseur de 10 mm . Calculer la
6 tonnes métriques de charbon pendant l'hiver . Quelle différence de température entre l'intérieur et l'ex-
est l'énergie calorifique disponible si le rendement de térieur des parois .
la chaudière est de 50 %?
1-26 Dans le problème 1-25, si l'on recouvre la boîte
1-18 S'il fallait utiliser du pin sec pour chauffer la d'une couche d'époxy ayant une épaisseur de 10 mm,
résidence du problème 1-17, combien de tonnes de bois quelle sera la nouvelle différence de température entre
seraient requises? l'intérieur et l'extérieur de la boîte?
Lb tLtU I MU I L(jhINIUUt
1-27 Dans le problème 1-26, calculer la température 1-32 Une ferme de 35 000 m 2 possède une superfi-
approximative à l'intérieur de la boîte si la tempéra- cie de 8,648 p .u . Calculer :
ture ambiante est de 20 °C . Suggestion : en choisissant a) la base de superficie, en mètres carrés
une température quelconque à la surface de la boîte, b) la base de longueur, en mètres
trouvez, par approximations successives, la tempéra-
c) la base de superficie, en acres
ture qui produit une dissipation de 10 kW par radia-
tion et convection . 1-33 Dans un circuit électrique, on prend comme
bases une puissance de 15 kW et une tension de 240 V .
1-28 Combien de Btu sont nécessaires pour élever la
Calculer:
température de l'eau d'un réservoir de 50 gal (EU) de
55 °F à 180 °F en supposant que l'isolation thermique a) le courant de base
soit parfaite? Combien de temps cela prendra-t-il si on b) la résistance de base
utilise un élément chauffant de 2 kW? 1-34 Une résistance est alimentée par une tension
1-29 Quatre personnes pèsent respectivement 70 kg, relative de 4 p .u . et elle dégage en chaleur une puis-
80 kg, 60 kg et 55 kg . On prend comme base un poids sance relative de 8 p .u . Calculer :
de 75 kg . Calculer le poids relatif des personnes . a) la valeur relative de la résistance
1-30 Un arbre a une hauteur relative de 3 p .u. Sa- b) le courant relatif circulant dans la résistance
chant que la longueur de base est de 2,5 m, calculer la
1-35 Un moteur ayant une puissance de 4,2 p .u .
hauteur réelle de l'arbre .
tourne à une vitesse de 1,2 p .u .
1-31 Dans une municipalité, on prend comme base a) calculer le couple relatif développé par le mo-
une longueur de 5 m . teur
a) Calculer la valeur de la superficie de base ; b) la puissance de base étant de 1 hp, calculer la
b) Un terrain mesure 20 m x 45 m . Exprimer ces puissance du moteur en kilowatts
dimensions en valeurs relatives ;
c) Exprimer la superficie du terrain en p .u .
2
Nature de l'électricité
Afin de comprendre la nature et l'origine de l'électri- deux atomes d'hydrogène et d'un atome d'oxygène .
cité, on doit examiner la structure même de la matière . La molécule d'ozone, un gaz libéré lors d'une décharge
Dans ce chapitre, nous étudierons les propriétés élé- électrique, est composée de 3 atomes d'oxygène . En-
mentaires des électrons et leur distribution à l'intérieur fin, la molécule de caoutchouc contient une chaîne d'au
d'un corps . Nous verrons aussi les propriétés des pro- moins 5000 atomes de carbone et 8000 atomes d'hy-
tons et des neutrons, ainsi que la composition atomi- drogène (Fig . 2-1) .
que de quelques éléments utilisés en électrotechnique . Si l'on fractionnait un échantillon de caoutchouc
2.1 Nature de la matière comme on l'a fait pour l'aluminium, il faudrait, rendu
au stade de la molécule, arrêter la subdivision, sans
Prenons un bloc d'aluminium et coupons-le en deux .
quoi les propriétés de la particule subdivisée ne se-
Reprenons une des parties et séparons-la également
raient plus les mêmes que celles de l'échantillon ini-
en deux . Si nous continuons ce procédé de fractionne-
tial .
ment des milliers et des milliers de fois, nous attein-
drons une limite où il ne sera plus possible de subdi- 2.2 Attraction entre atomes et molécules
viser la particule d'aluminium extrêmement petite ainsi Les atomes et les molécules s'attirent avec une force
obtenue, sans en changer les propriétés caractéristiques, gravitationnelle identique à celle qui attire une pomme
c'est-à-dire sans modifier la nature même de l'alumi- vers la terre . La force d'attraction augmente à mesure
nium . Cette dernière particule est appelée atome . que les molécules se rapprochent, mais elle demeure
La matière est ainsi composée d'atomes dont la struc- faible à moins que les molécules soient très serrées les
ture particulière caractérise les différents éléments tels unes contre les autres .
que l'aluminium, le carbone, le cuivre, l'hydrogène, Les molécules d'un gaz sont relativement éloignées
l'oxygène, etc . les unes des autres ; par conséquent, les forces d'at-
Dans la plupart des substances, cependant, la plus pe- traction sont négligeables, ce qui explique leurs mou-
tite particule qui conserve toutes les propriétés origi- vements indépendants et désordonnés .
nales est la molécule . Une molécule est un groupement Par contre, les atomes d'un corps solide sont tellement
de deux, trois, quatre, parfois jusqu'à des milliers d'ato- rapprochés les uns des autres que la force d'attraction
mes . La molécule d'eau, par exemple, est formée de devient très grande, ce qui donne au corps cette rigi-
27
LO tLtl, 1 NU 1 tUMIIUL)t
dité que l'on connaît . Contrairement aux molécules plus grande que les électrons seront plus près du noyau .
d'un gaz, les molécules (ou atomes) d'un corps solide
L'atome d'aluminium est représenté schématiquement
ne sont pas libres de se déplacer, mais demeurent fi-
à la Fig . 2-2 . Il comporte un noyau central autour du-
gées sur place . Elles vibrent seulement dans leur posi- quel gravitent 13 électrons sur des orbites définies
tion captive, l'amplitude des vibrations augmentant
(représentées par des traits pointillés) . Ces électrons
avec la température .
sont répartis en couches concentriques comme suit : la
Si la température est suffisamment élevée, les vibra- couche interne est complète avec deux électrons, la
tions intenses réussissent à éloigner les molécules les couche intermédiaire est très compacte et très stable
unes des autres, de sorte que les forces d'attraction ainsi avec huit électrons, enfin la couche périphérique ne
affaiblies transforment le solide dur en liquide . compte que trois électrons .
Toute substance est ainsi formée d'un ensemble d'ato-
mes . La constitution de ces atomes varie d'un corps à
l'autre, le noyau étant plus ou moins lourd et les élec-
®®
trons, plus ou moins nombreux . (Voir l'atome de cui-
vre et l'atome d'hydrogène, Fig . 2-2 .)
(a) eau, H 2 O (b) ozone, 0 3
2 .4 Dimensions de l'atome
Même si l'atome est extrêmement petit, on a pu néan-
moins, par des procédés ingénieux, évaluer ses dimen-
sions, son poids et sa charge électrique .
Figure 2-1
Représentation des molécules d'eau, d'ozone et de
caoutchouc avec leurs formules . La molécule de caoutchouc
est formée d'une longue chaîne de groupements C5H8, ce
qui lui confère sa souplesse .
2.10 Sens du courant En se référant aux Fig . 2-5b et 2-5c, on notera que le
Avant l'établissement de la théorie électronique du cou- courant circule aussi à l'intérieur de la pile . Cependant,
rant électrique, certains savants s'étaient imaginés que le courant conventionnel y circule de la borne négative
le courant électrique se déplaçait dans un conducteur à la borne positive, ce qui est l'inverse de son chemine-
extérieur au générateur de la borne positive du généra- ment dans le conducteur extérieur .
teur à sa borne négative . Malheureusement, ce sens 2 .11 Protons et neutrons
conventionnel du courant, qui a été choisi arbi-
Jusqu'à maintenant, nous avons considéré le noyau d'un
trairement, est l'inverse du sens de déplacement des
atome comme un corpuscule portant une charge élec-
électrons . Les électrons, dans un conducteur métallique,
trique positive . En fait, le noyau est composé de deux
se dirigent toujours vers la borne positive du généra-
sortes de particules : les protons et les neutrons . Le pro-
teur. Dans ce livre nous adopterons le sens convention-
ton possède une charge positive dont la valeur est égale
nel du courant parce qu'il est reconnu universellement .
à la charge négative de l'électron . Le neutron, comme
Il est bon, toutefois, de se rappeler que le sens du cou-
son nom l'indique, ne porte aucune charge . Les neu-
rant électronique est, en réalité, inverse du sens con-
trons ne subissent donc aucune force électrique d'at-
ventionnel (voir Fig . 2-5) .
traction ou de répulsion en présence des protons ou
des électrons .
La masse du neutron est sensiblement égale à celle du
des électrons libres
seps proton ; tous deux pèsent environ 1840 fois plus que
l'électron . La masse d'un atome est donc surtout con-
centrée dans son noyau .
Le nombre de protons et de neutrons dans le noyau
borne +++ -
positive (+) , = _ borne
d'un atome dépend de l'élément . De plus, comme cha-
négative (-) que atome est électriquement neutre à l'état normal, il
comporte autant de protons que d'électrons .
pile Le tableau 2-1 donne la composition atomique de quel-
ques éléments . À titre d'exemple, un atome de cuivre
contient 29 protons et 35 neutrons dans son noyau, alors
que 29 électrons gravitent autour de celui-ci . Les neu-
(b) trons font une contribution importante au poids du cui-
vre, mais aucune en ce qui concerne sa charge électri-
que . Toutefois, nous verrons que les neutrons jouent
un rôle critique dans les centrales nucléaires .
2 .12 Résumé
Dans ce chapitre nous avons appris que la matière est
constituée d'atomes qui sont regroupés en structures
plus complexes appelées molécules . Les atomes sont
constitués d'un noyau contenant des particules positi-
ves (les protons) et neutres (les neutrons) autour du-
quel tournent des particules négatives appelées élec-
trons .
Le nombre de protons est normalement égal au nom-
bre d'électrons si bien que les atomes ou les molécules
(c)
sont électriquement neutres . Le nombre de protons et
d'électrons (numéro atomique) est caractéristique de
Figure 2-5
a . Une pile est un générateur d'électricité . chaque élément et détermine ses propriétés chimiques .
b . Sens du courant électronique dans un conducteur La presque totalité de la masse de l'atome est concen-
connecté aux bornes d'une pile . trée sans le noyau . Comme deux charges de signes con-
3 1- tLtl I MU I tUMNIUUt
traites s'attirent, les électrons (-) sont attirés par le de ces électrons libres qui en se déplaçant d'un atome
noyau (+) . Les électrons sont répartis en couches el- à l'autre permet la circulation d'un courant électrique .
liptiques autour du noyau . Au contraire, les corps qui peuvent difficilement per-
Certains corps appelés conducteurs (ex . : cuivre, alu- dre des électrons sont appelés isolants. Ces matériaux
minium ) peuvent facilement perdre et échanger les sont utilisés pour empêcher la circulation d'un cou-
électrons de leur couche extérieure . C'est la mobilité rant électrique .
Les générateurs ou sources d'électricité ont la propriété 2-8 a) Montrer le sens de déplacement des électrons
de produire une répartition inégale des électrons entre lorsque les bornes d'une pile sèche sont raccordées par
une borne positive (+) ayant un manque d'électrons et un conducteur.
une borne négative (-) ayant un surplus d'électrons . b) Dans ce conducteur, est-ce que les électrons circu-
Ces sources utilisent un procédé chimique (ex . : piles), lent de la borne (+) à la borne (-) ?
mécanique (ex . : alternateurs), thermique (ex . : c) Dans la pile, est-ce que les électrons circulent de la
thermocouples) ou optique (ex . : cellules photoélectri- borne (+) à la borne (-)?
ques) . Lorsque l'on relie un conducteur entre les deux 2-9 L'atome de fer contient 26 électrons . Dessiner
bornes d'une source, un courant se met à circuler dans un schéma de l'atome et indiquer la charge du noyau .
le conducteur et la source . Le courant conventionnel
2-10 En utilisant le tableau 2-1, déterminer le nom-
(inverse du courant électronique) circule de la borne
bre a) de protons ; b) d'électrons ; c) de neutrons dans
(+) à la borne (-) dans le conducteur.
un atome de plomb .
PROBLÈMES - CHAPITRE 2
La loi d'Ohm trouve des applications dans tous les nous l'avons vu, comprend la distribution et le mou-
domaines de l'électrotechnique . Ce chapitre explique vement des électrons localisés dans la matière .
la loi, de même que l'utilisation d'un voltmètre et d'un
Lorsque les deux bornes d'un appareil présentent res-
ampèremètre dans un circuit électrique .
pectivement un défaut (+) et un excès (-) d'électrons,
3 .1 Production d'électricité, différence de on dit qu'il existe entre elles une différence de poten-
potentiel tiel (en abrégé d .d .p .) . Cette différence de potentiel élec-
Le rôle des sources d'électricité est de transformer trique, appelée très souvent tension électrique, ou force
l'énergie mécanique, chimique, thermique ou radiante électromotrice, peut être avantageusement comparée à
en énergie électrique . Elles réalisent cette transforma- la pression développée par une pompe hydraulique dont
tion en maintenant constamment entre leurs deux bor- la valve est fermée : elle peut exister même s'il n'y a
nes une différence dans la population d'électrons . El- pas de courant d'eau .
les soutirent des électrons d'une borne et les accumulent Ainsi, dans la Fig . 3-3, la différence de pression hy-
sur l'autre ; une borne aura donc un manque d'élec- draulique entre les points a et b de la pompe peut être
trons tandis que l'autre présentera un surcroît d'élec- comparée à la différence de potentiel électrique entre
trons . La première sera donc positive car la charge des les bornes x et y du générateur G .
noyaux des atomes ne sera plus exactement équilibrée
par celle des électrons ; la surabondance d'électrons 3 .2 Unité de différence de potentiel
négatifs à la deuxième borne lui donnera une charge L' unité SI de différence de potentiel électrique (ou ten-
électrique résultante négative. sion) est le volt (symbole V), tiré du nom du célèbre
Les figures 3-1 et 3-2 montrent huit types de sources physicien italien Volta .
d'électricité . Il est important de noter que ces généra- Le kilovolt (kV) et le millivolt (mV) sont des multiples
teurs d'électricité ne créent pas plus d'électricité qu'une et sous-multiples du volt qui valent respectivement
pompe hydraulique ne fabrique de l'eau : l'électricité, 1000 volts et 1/1000 de volt . La différence de poten-
34
LOI D'OHM 35
3 .3 Polarité
On identifie la borne qui présente un excès d'électrons
par un signe (-), celle qui comporte un manque d'élec-
trons, par un signe (+) . Ces deux bornes sont nom-
mées respectivement borne négative et borne positive .
Elles possèdent respectivement une polarité négative
et une polarité positive .
Figure 3-3
La différence de potentiel entre les bornes x et y d'une 3 .4 Charges électriques
génératrice peut être comparée à la différence de pression
développée par une pompe entre les points a et b .
Les appareils qui reçoivent et transforment l'énergie
électrique produite par les générateurs se nomment
charges (voir Fig . 3-5) . Les trois principaux types sont :
tiel, ou tension, se représente par le symbole E et se
1 . Les charges qui transforment l'énergie électrique
mesure à l'aide d'un appareil appelé voltmètre
en travail . Exemples : moteurs, vibrateurs électri-
(Fig . 3-4) .
ques, électroplongeurs .
2. Les charges thermiques dans lesquels l'énergie élec-
trique est transformée en chaleur. Exemples : grille-
pain, chaufferettes, fers à repasser, lampes à incan-
descence, fours industriels .
3 . Les charges chimiques où l'énergie électrique est
transformée en énergie chimique . Exemples : bains
à galvanoplastie qui servent à plaquer du chrome
sur les objets ; bacs à électrolyse servant à produire
l'aluminium, piles rechargeables .
-) -
(a) chaufferette (b) bac à aluminium
Figure 3-4
Ce voltmètre numérique permet de lire les tensions conti-
(c) moteur
nues de zéro à 1000 V avec une précision de 0,05 % . Il peut
aussi mesurer les tensions alternatives . Cet instrument très
flexible permet aussi de mesurer les courants continus et Figure 3-5
alternatifs, la résistance, les fréquences, et la température . Quelques exemples de charges électriques avec leur
(gracieuseté de Fluke Corporation) symbole .
36 ÉLECTROTECHNIQUE
SOURCES D'ÉLECTRICITÉ
Tension - 6 V à 25 kV c.a .
Puissance - 10 W à 2000 MW
Symbole
2 . Générateur électrostatique
Principe de fonctionnement : Une courroie mobile amène vers une coupole C les
charges positives provenant d'une source S . Une haute tension positive s'établit
entre la coupole et la terre .
Puissance - 10 mW à 10 kW
Rendement - 5% à 30%
Symbole ©
terre
3 . Pile
Principe de fonctionnement : Deux plaques de matériaux différents placées dans
un électrolyte approprié libèrent de l'énergie électrique par une transformation
de leur structure chimique .
Tension - 1 V à 2 V c .c .
Énergie emmagasinée - 1 kJ à 1 MJ
Symbole ----~I-
ip 10,
4 . Générateur à thermocouple
Principe de fonctionnement : Lorsque les points de jonction J 1 et J 2 de deux
métaux différents sont gardés à des températures différentes, un transfert
d'électrons s'effectue et une tension apparaît entre les bornes A et B .
Puissance - 1 mW à 1 W
Rendement - 3% à 10%
Symbole
0
Figure 3-1
Détails sur quelques sources d'électricité .
LOI D'OHM 37
SOURCES D'ÉLECTRICITÉ
5 . Générateur thermo-ionique
Principe de fonctionnement: En chauffant un métal A à une très haute
température, les électrons libres deviennent agités à un point tel qu'ils quittent
le métal pour s'accumuler sur une plaque B . Une différence de potentiel se crée
entre les deux plaques .
Tension - 0,5 V à 3 V c .c .
20 mm' . o .o o .o.
Puissance - 1 mW à 100 W
\\`\\\
n Rendement - 1 % à 5%
1500 K A
1 Symbole
6. Cellule photovoltaïque
Principe de fonctionnement: Lorsqu'une jonction p-n au silicium (semblable à la
jonction d'une diode) reçoit de l'énergie radiante, un transfert de charges se
produit et une tension apparaît entre les bornes A et B .
B Rendement - 8% à14%
Symbole -®-
7 . Pile à combustible
Principe de fonctionnement: La combinaison chimique de l'oxygène avec un
produit comme le pétrole ou l'hydrogène libère toujours une quantité d'énergie .
Habituellement, cette énergie apparaît sous forme de chaleur lorsque la
combinaison de ces produits se fait par combustion . La pile à combustible
permet à ces produits de se combiner chimiquement mais, au lieu de libérer de
l'énergie thermique ,c'est de l'énergie électrique qui apparaît.
Puissance - 10 W à 100 kW
Symbole ©
Symbole ©
Figure 3-2
Détails sur quelques sources d'électricité .
38 ÉLECTROTECHNIQUE
Il existe bien d'autres appareils et dispositifs qui agis- D'une façon générale, et quelle que soit sa nature, une
sent comme charges électriques . Mentionnons les té- charge s'oppose toujours au passage d'un courant élec-
léviseurs et les lampes fluorescentes qui transforment trique . C'est précisément cette opposition qui permet
l'énergie électrique en énergie radiante visible, de à la charge de recevoir et de convertir l'énergie élec-
même que toute la gamme des équipements électro- trique .
niques de commande et de puissance .
3.7 Unité d'intensité de courant
3.5 Courant dans un conducteur et dans une Le courant hydraulique (Fig . 3-6) pourrait se mesurer
source par le nombre de gouttes qui passent en un point par
Nous avons vu au chapitre 2, Fig . 2-5, que le sens con- seconde, et le courant électrique (Fig . 3-7) par le nom-
ventionnel du courant est l'inverse du sens de dé- bre d'électrons par seconde . De telles unités ne seraient
placement des électrons . Dans une charge le courant évidemment pas pratiques .
conventionnel se dirigera de la borne positive (+) à la
borne (-) . Dans une source le courant passera de la
borne négative (-) à la borne positive (+) . pompe
3 .6 Analogie hydraulique
Il est parfois plus facile de comprendre ce qu'est le
Figure 3-6
courant électrique en faisant une comparaison avec un Pompe et sa charge .
système hydraulique . La partie pointillée du schéma
de la Fig . 3-6 représente un tuyau partiellement rempli
de sable . La différence de pression développée par la génératrice
pompe fait circuler l'eau dans le circuit hydraulique .
On peut imaginer que l'eau est composée de milliers
de gouttes, qui rencontreront une certaine opposition
dans leur passage à travers le sable .
De la même façon, à la Fig . 3-7, la différence de po-
tentiel électrique du générateur fait circuler des élec-
trons à travers l'élément d'une chaufferette . Ces élec-
trons (analogues aux gouttes d'eau) rencontrent une
certaine opposition à leur passage, car ils rencontrent Figure 3-7
Génératrice et sa charge .
les atomes du métal qui se trouvent dans leur chemin .
Cette opposition dans le cas de l'élément d'une chauf-
ferette est assez considérable ; c'est pourquoi on l'ap-
pelle résistance . Le frottement entre les électrons et En électricité, l'unité SI d'intensité de courant est l'am-
les atomes produit un dégagement de chaleur . père (symbole A) . Ce mot a été adopté en l'honneur du
Dans la Fig . 3-7 la génératrice (une source) est raccor- savant français André Ampère . Un ampère équivaut au
dée à la résistance (une charge) au moyen de deux fils passage de 6,2 milliards de milliards (6,2 x 10 18 ) d'élec-
xl et y2. Les fils sont choisis afin qu'ils ne présentent trons par seconde .
à peu près aucune opposition au passage du courant Pour fixer l'ordre de grandeur d'un ampère, qu'il suf-
électrique . Il en résulte que la différence de potentiel fise de se rappeler qu'une lampe à incandescence de
aux bornes x et y de la source apparaît entièrement aux 100 watts tirera un courant de près d'un ampère sous
bornes 1 et 2 de la charge . la tension de 120 volts .
LOI D'OHM 39
Figure 3-9
Raccordement d'un ampèremètre .
1A
Figure 3-11
Le rapport entre la tension et le courant est un nombre constant appelé résistance .
3 .12 Résumé
Dans ce chapitre nous avons introduit trois grandeurs
fondamentales en électricité : la tension ou différence PROBLÈMES - CHAPITRE 3
de potentiel, le courant et la résistance . Nous avons Niveau pratique
aussi appris qu'il existe deux grandes catégories d'ap-
3-1 Quel est le rôle des générateurs d'électricité?
pareils électriques : les sources et les charges .
Les sources d'électricité permettent d'imposer une dif- 3-2 Pourquoi une borne présentant un manque d'élec-
férence de potentiel ou tension électrique entre deux trons est-elle positive?
bornes . L'une des bornes présentant un défaut d'élec 3-3 Les générateurs créent-ils de l'électricité?
trons est la borne positive (+) et l'autre ayant un excès 3-4 Quelle est l'unité SI de tension électrique? Nom-
d'électrons est la borne négative (-) . Dans le cas d'une mer une unité plus grande .
source, cette différence de potentiel est aussi appelée
force électromotrice . L'unité SI de différence de po- 3-5 Nommer trois types de charges électriques .
tentiel (ou tension) est le volt (symbole V) . 3-6 La borne d'un accumulateur qui comporte une
surabondance d'électrons a-t-elle une polarité positive?
LOI D'OHM 43
Niveau intermédiaire
3-13 Exprimer en kilovolts une tension de 4000 volts .
3-14 Exprimer une intensité de 0,2 ampères en mil-
liampères .
3-15 Quelle est la résistance d'un conducteur par-
couru par une intensité de 3 ampères lorsqu'on lui ap-
plique une tension de 6 volts?
3-16 Une chauffe-eau absorbe 15A sous 120V . Cal-
culer sa résistance .
3-17 Calculer le courant circulant dans un élément
de cuisinière électrique ayant une résistance de 10 Çà,
alimenté par une tension de 240 V.
3-18 Un fer à souder est alimenté à 120 V. Sachant
que sa résistance est de 50 ohms, calculer le courant
tiré .
3-19 On désire faire circuler un courant de 4 A dans
un rhéostat de 7 Q . Quelle tension doit-on lui appli-
quer?
3-20 Calculer la chute de tension dans un fil de 8 S2
lorsqu'il est parcouru par un courant de 15 ampères .
3-21 Une ligne de transport ayant une résistance de
Figure 3-14
Ohmmètres pour mesurer la résistance de l'isolation 6 ohms est traversée par un courant de 400 A . Quelle
d'un système ou d'un dispositif sous une tension continue est la chute de tension en kilovolts?
de 250 V ou 100 V. Ces instruments peuvent mesurer des
résistances comprises entre 10 kO2 et 1000 M OM. Léchelle 3-22 Une chauffe-eau tire un courant de 15 A sous
donne à la fois une lecture analogique et numérique une tension de 240 volts . Quel courant tirera-t-il si la
(gracieuseté Megger Instruments Limited) . tension baisse à 210 volts?
3-23 L'enroulement du champ d'une génératrice de
3-7 Soit un conducteur reliant les deux bornes d'une 500 mégawatts possède une résistance de 62,6 mQ .
pile . Les électrons se déplacent-ils dans le conducteur Quelle tension doit-on appliquer pour y faire circuler
du pôle positif au pôle négatif, ou vice versa? Quel est un courant de 4060 A?
le sens conventionnel du courant dans le conducteur? 3-24 Un éclair moyen implique un courant de 20 kA
3-8 Quelle est l'unité SI d'intensité de courant? Nom- et une tension de 200 MV. Calculer la valeur de la ré-
mer une unité plus petite. sistance offerte au passage du courant .
4
Puissance et
énergie électrique
4.1 Circuit électrique fournie par le générateur est, par suite, proportionnelle
Un circuit électrique est un ensemble comprenant des à ces deux mêmes grandeurs E et I . Il existe donc une
sources, des conducteurs et des charges . Le schéma de relation étroite entre la puissance, la tension et le cou-
la Fig . 4-1 représente un circuit comprenant un moteur rant électrique .
M et un générateur G qui l'alimente par l'intermédiaire
de deux fils conducteurs . Le circuit comprend aussi un
interrupteur permettant de commander la circulation
du courant. Si l'interrupteur est ouvert, le courant ne fil conducteur
passe pas car l'air constitue un bon isolant . Pour qu'il
circule, il faut qu'il y ait une suite ininterrompue de
conducteurs reliant les deux bornes du générateur. Dans
la Fig . 4-1, ces conducteurs sont constitués de deux fil conducteur 4
fils conducteurs et des conducteurs situés à l'intérieur
du moteur M, entre les bornes 3 et 4 .
Figure 4-1
4 .2 Puissance électrique Éléments d'un circuit électrique .
44
PUISSANCE ET ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 45
0,1 Q2
50 A
turbine
7,5 HP 100 V Em = 90 V
50A
0,1 s2
Figure 4-3
Lénergie électrique est transportée de la source à la charge par des fils conducteurs .
4 .3 Expression de la puissance on a I = P
E
La puissance (P) dépensée par un courant électrique
entre deux points d'un circuit s'obtient toujours par le 3000 W =
d'où le courant I = 12,5 A
produit de la tension (E) entre ces deux points et de 240 V
l'intensité (I) du courant:
Exemple 4-3
P = EI Un courant de 3 A circule entre deux points d'un
circuit et transporte une puissance de 18 W . Déter-
où
miner la tension entre ces points .
P = puissance, en watts [W]
E = tension, en volts [V]
I = courant, en ampères [A] P
ona E=
I
Tout comme pour l'expression de la loi d'Ohm, on peut
facilement déterminer un des facteurs de l'expression 18W
d'où la tension E = = 6 V
de la puissance lorsqu'on connaît les deux autres . Se- 3A
lon que l'on cherche la puissance P, l'intensité I ou la
4 .4 Puissance d'une génératrice
tension E, on utilise respectivement les formules :
La Fig . 4-3 montre une génératrice G entraînée par une
turbine . La génératrice alimente un moteur M par l'en-
P
P=EI ou i =-
P ou E=- (4-2) tremise d'une ligne électrique composée de deux fils
E I conducteurs .
En appliquant ces formules, les trois exemples numé- Imaginons que le circuit électrique soit fermé, et que la
riques suivants peuvent être facilement résolus . différence de potentiel aux bornes de la génératrice soit
de 100 V. Pour une tension fixe (ce qui est généralement
Exemple 4-1 le cas des réseaux de distribution), le courant qui cir-
Évaluer la puissance fournie à un moteur qui tire cule dans ce circuit dépend exclusivement de la résis-
15 A sous 120 V. tance des fils conducteurs et des caractéristiques élec-
triques de la charge .
P=EI=120Vx15A=1800W Supposons que le circuit soit parcouru par un courant
de 50 ampères . La génératrice devra donc débiter une
Exemple 4-2 puissance électrique de :
Une génératrice produit une puissance de 3 kW sous
une tension de 240 V. Quel est le courant débité P = EI = 100 x 50 = 5000 W = 5 kW
46 ELECTROTECHNIQUE
fusible 0,1 s2
500 A
100 V court-circuit
Figure 4-4
Un fusible protège un circuit contre les courts-circuits .
Cette différence de potentiel est appelée chute de ten- courant sera seulement limitée par la résistance des fils
sion dans le fil conducteur . La chute de tension totale et deviendra :
dans la ligne (deux conducteurs) est donc de 10 V. La
tension de la source est de 100 V, mais à cause de la E 100 V
I= = = 500A
chute de tension de 10 V le long de la ligne, la diffé- R 0,2 S2
rence de potentiel El, appliquée aux bornes du moteur
n'est plus que de 100 V - 10 V = 90 V. C'est là une valeur excessive qui produit un dégage-
ment de chaleur intense .
Notons, en passant, que la tension entre les deux fils
de ligne diminue progressivement de 100 V à 90 V à Cette condition, que l'on appelle court-circuit, pour-
mesure que l'on s'éloigne de la source vers la charge . rait provoquer la destruction de la génératrice et la fu-
Par exemple, au centre de la ligne la tension entre les sion des fils, avec risque sérieux d'incendie .
deux fils est de 95 V mais le courant est constant par- Pour limiter les dégâts, on introduit à dessein dans beau-
tout dans le circuit . coup de circuits un point faible qui assure auto-
Si l'on utilisait des fils conducteurs de 0,01 0 (résis- matiquement la rupture du courant lorsque l'intensité
tance 10 fois plus faible qu'auparavant), la chute de devient trop forte . Les dispositifs qui remplissent cette
tension ne serait plus que de 1 V et la tension aux bor- fonction portent le nom de fusibles . Ce sont ha-
nes du moteur monterait alors à 99 V. bituellement des pièces ou des fils métalliques dont
l'alliage et les dimensions sont choisis de façon à ce
4.8 Puissance fournie à la charge qu'ils fondent sans danger lorsque la surintensité dé-
La tension aux bornes du moteur de la Fig . 4-3 est de passe une valeur prédéterminée . La fusion de la pièce
90 volts, et le moteur est traversé par un courant de interrompt le courant .
50 A . La puissance P,,, fournie au moteur est donc :
4 .10 Charges conçues pour produire de la
chaleur
Pm = Eml
Jusqu'à maintenant nous avons envisagé uniquement
= 90 V x 50 A = 4500 W les conséquences néfastes de l'effet Joule ; il existe tou-
Cette valeur correspond bien à la valeur de la puis- tefois des dispositifs comme les grille-pain, les ra-
sance calculée précédemment à la section 4 .6 . diateurs électriques, les fers à repasser, etc ., qui sont
spécialement conçus pour convertir la puissance élec-
La plus grande partie de cette puissance électrique ab- trique en chaleur. On les raccorde au réseau domici-
sorbée est transformée en puissance mécanique . Une liaire dont la tension, malgré des fluctuations occa-
faible partie sera cependant transformée en chaleur, par sionnelles, demeure sensiblement constante. Pour ces
effet Joule, dans les enroulements du moteur . appareils, on préfère utiliser une formule qui donne la
4 .9 Cas d'un court-circuit puissance P en fonction de leur résistance R, et de la
tension E appliquée à leurs bornes . En utilisant les équa-
Si les deux fils conducteurs du circuit se touchent en
tions P = EI et I = EIR, on déduit que P = E x (E/R)
un point situé près du moteur (Fig . 4-4), l'intensité du
48 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 4-5
Identification d'une source et d'une charge .
n'est pas une unité SI, mais on l'utilise pour évaluer la Cette difficulté d'emmagasiner des grosses quantités
consommation d'énergie électrique dans les maisons d'énergie électrique constitue le problème de base des
et les usines (1 kW •h = 3 600 000 J = 3,6 MI) . compagnies d'électricité et les oblige à produire l'éner-
gie au même rythme qu'elle est consommée par l'uti-
Exemple 4-4 lisateur. Si l'énergie consommée diffère légèrement de
Une lampe de 100 W allumée pendant 20 secondes celle produite, le réseau électrique réagit violemment,
consomme 100 watts x 20 secondes, soit 2000 watt- provoquant des surtensions ou des excès de courants,
secondes d'énergie, ce qui équivaut à 2000 joules . lesquels entraînent l'ouverture immédiate des disjonc-
De la même façon, un alternateur de 1,50 kW four- teurs pour ne pas risquer l'arrêt complet du système .
Si l'on pouvait, un jour, conserver l'énergie électrique
nit pendant 20 heures une quantité d'énergie égale
aussi simplement que l'on conserve l'énergie chimi-
à 150 kW x 20 h . soit 3000 kW .h, Exprimée en jou-
les, cette énergie équivaut `1 3000 x 3 .6 x 10 6 = 10,8 que dans un litre de pétrole, la production, le transport
x 10`, i = 10_8 gigajoules = 10,8 GJ . et l'utilisation de l'électricité en seraient profondément
modifiés .
4 .13 Emmagasinage de l'énergie
4 .14 Résumé
D'énormes quantités d'énergie chimique sont emma-
Un circuit électrique est un ensemble de sources et de
gasinées dans les puits de pétrole et les mines de char-
charges interconnectées par des conducteurs . Pour
bon de la terre . Lors de la combustion de ces matériaux
chaque appareil on peut calculer la puissance électri-
on libère de l'énergie thermique, qui peut à son tour
que générée (pour une source) ou absorbée (pour une
être convertie en énergie électrique .
charge) . Cette puissance P en watts est toujours don-
Nous pouvons aussi emmagasiner de grandes quantité née par le produit de la tension E en volts à ses bornes
d'énergie mécanique en érigeant des barrages derrière et du courant I en ampères qui le traverse (P = EI) .
lesquels l'eau accumulée sert à faire tourner les tur-
Pour savoir si un appareil agit comme une source ou
bines d'une centrale hydro-électrique . Une autre fa-
une charge il suffit de noter le sens du courant par rap-
çon d'emmagasiner une quantité importante d'énergie
port à sa borne positive . Si le courant sort de la borne
mécanique est de comprimer de l'air dans un réservoir
positive il s'agit d'une source . S'il entre dans la borne
pour actionner des outils pneumatiques.
positive, il s'agit d'une charge . À tout instant la somme
L'énergie nucléaire renfermée dans les mines d'ura- des puissances générées par les sources est égale à la
nium représente une autre source très concentrée somme de puissances absorbées par les charges et les
d'énergie. conducteurs d'interconnexion .
Malheureusement, il n'existe aucune méthode permet- Des pertes de puissance sont dissipées sous forme de
tant d'emmagasiner des quantités importantes d'éner- chaleur (effet Joule) dans les conducteurs . Le courant
gie électrique . (Les batteries, par exemple, n'emmaga- circulant dans les conducteurs provoque aussi une chute
sinent pas de l'énergie électrique, mais plutôt de l'éner- de tension entre la source et la charge .
gie chimique qui est libérée sous forme d'électricité
À partir de la loi d'Ohm on peut dériver deux autres
lors de la transformation de leurs éléments chimiques .)
expressions pratiques de la puissance : P = RIZ et
Seulement deux dispositifs, la bobine et le condensa- P = E2/R
. La première est utile lorsque le courant
teur, peuvent conserver l'énergie électrique à son état est imposé (ex . : calcul des pertes Joule dans un con-
naturel ; cependant, si on tient compte de leur grosseur ducteur) . La seconde est utile lorsque le tension aux
et de leur coût, ces dispositifs emmagasinent très peu bornes d'une charge de chauffage est imposée .
d'énergie . En effet, l'énergie maximale qu'on pourrait
Enfin, l'énergie électrique W en joules (J) consommée
emmagasiner dans une bobine conventionnelle pesant
par une charge est obtenue en multipliant sa puissance
2 tonnes (2000 kg) suffirait à peine à faire briller une
P en watts par le temps d'utilisation t (W = Pt) . Une
lampe de 100 watts pendant deux minutes . Les di-
autre unité d'énergie utilisée par les compagnies d'élec-
mensions d'un condensateur pouvant emmagasiner la
tricité pour facturer l'énergie à leurs clients est le
même énergie seraient encore plus grandes .
kilowattheure (kWh) .
50 ELECTROTECHNIQUE
PROBLÈMES - CHAPITRE 4 4-12 Quelle est la chute de tension dans une résis-
tance qui dissipe une puissance de 10 W lorsqu'elle
est parcourue par un courant de 2 A ?
Niveau pratique
4-13 Calculer la puissance (en kW) d'une génératrice
4-1 Pourquoi une résistance chauffe-t-elle lorsqu'elle qui débite 30 A sous une tension de 220 V . Sachant
est parcourue par un courant ? que son rendement est de 88,5 %, calculer la puissance
4-2 Dans quelle proportion le dégagement de chaleur du moteur qui l'entraîne .
dans un conducteur varie-t-il lorsqu'on diminue de 4-14 Une résistance de 100 S2 peut débiter une puis-
moitié l'intensité du courant qui le traverse ? sance de 200 W. Quelle tension maximale peut-on lui
4-3 Quand y a-t-il un court-circuit ? appliquer ?
4-4 À quoi servent les fusibles ? 4-15 Pendant un court intervalle, un homme peut
développer une puissance mécanique de l'ordre de
4-5 Énumérer les principales applications de l'effet 1000 W. Cependant, de façon soutenue, il ne peut dé-
Joule . biter qu'une puissance de 15 W .
4-6 Quel est le courant tiré par une lampe de 60 W a) Exprimer ces deux puissances en horsepower .
sous une tension de 120 V ? b) Combien de kilojoules d'énergie mécanique un
homme peut-il débiter pendant une journée de huit
4-7 L'éclairage d'une maison est assuré par 9 lampes heures ? Exprimer cette énergie en kilowattheures .
de 100 watts . Trouvez le courant total tiré par ces lam-
pes lorsque la tension du réseau de distribution est de 4-16 Au Québec, en 1996, la consommation annuelle
120 volts . moyenne par abonnement domiciliaire était de
9300 kW .h . Quelle était la puissance moyenne utili-
4-8 Quelle est la différence entre l'énergie électrique sée, en watts?
et la puissance électrique ? Quelle est l'unité SI d'éner-
gie ? Donner une autre unité pratique d'énergie . 4-17 Compte tenu de l'information donnée au pro-
blème 4-15, combien d'hommes seraient requis pour
Niveau intermédiaire fournir, à court terme, la même puissance que la cen-
4-9 Quelle est la puissance électrique perdue dans un trale de génération de Beauharnois dont la capacité
conducteur dont la résistance est 10 S2 et qui est par- installée est de 1574 MW ?
couru par un courant de 3 A ? Niveau avancé
4-10 La plaque signalétique d'un fer à repasser porte 4-18 Une chaufferette de 1000W fonctionne norma-
l'indication suivante : lement sous une tension de 120 V . Quelle puissance
puissance : 480 W ; tension de service : 120 V. dégagera-t-elle si la tension baisse de 10 % ? Quelle
a) Déterminer son courant nominal et sa résistance . est, en pour cent, la diminution de puissance ?
b) Calculer le courant tiré, la puissance débitée et l'éner-
gie consommée pendant une heure si l'on branche le 4-19 a) Un moteur absorbe 15 A sous 120 V. Quelle
fer à repasser sur un réseau à 105 V. est sa puissance en horsepower, si on néglige les per-
tes ?
4-11 Un fusible de 100 A possède une résistance de b) Quelle puissance mécanique développe-t-il, si son
0,001 ohm. rendement est de 90 % ?
Quelle est la chaleur dissipée lorsque le fusible porte
a) le courant nominal ?
b) un courant de court-circuit de 1000 A ?
5
Circuits simples
à courant continu
5 .1 Groupement en série
Des appareils électriques sont raccordés en série lors-
que la borne de l'un est connectée avec la borne du
suivant, de façon à réaliser une chaîne . La Fig . 5-la
montre un circuit série formé d'une génératrice, d'un
moteur, d'une lampe et d'une chaufferette . Les circuits
séries possèdent trois propriétés principales
1) Le courant est le même dans tous les éléments .
Dans la Fig . 5- la, les courants sont tous égaux car les
électrons ne peuvent pas quitter les conducteurs dans Figure 5-1a
lesquels ils circulent . Par conséquent, les 4 am- Groupement en série mesure des courants à l'aide
pèremètres donnent la même lecture . d'ampèremètres .
IM = IL = Ic = IG
51
52 ÉLECTROTECHNIQUE
2) La somme des tensions aux bornes des charges est Ces trois règles s'appliquent à tout circuit série, quelle
égale à la tension aux bornes de la source. que soit la nature des charges . La Fig . 5-2 est une re-
présentation schématique des quatre composants du
Dans la Fig . 5-lb on aura
circuit .
Emoteur + Elampe + Echaufferette Egénératrice
5.2 Groupement de résistances en série ;
EM + EL + Ec EG résistance équivalente
Il arrive souvent que les charges dans un circuit série
soient composées entièrement de résistances . On peut
démontrer que
1) La résistance de l'ensemble de ces résistances est
égale à la somme des résistances individuelles .
II) On peut donc remplacer un groupe de résistances R1,
R2, R3 . . . Rn par une seule résistance équivalente R eq
qui tirerait le même courant de la source et qui dissi-
perait la même puissance . Celle-ci serait donnée par
6 S2
22 S2
4 S2 12 S2
220 V
220 V
(a) (b)
Figure 5-2 Figure 5-3
Diagramme schématique du montage de la Fig . 5-1 . Résistances branchées en série .
CIRCUITS SIMPLES À COURANT CONTINU 53
pour R I , E l = 4 x 10 = 40 V
pour R 2 , E2 = 6 x 10 = 60 V Figure 5-5
pour R 3 , E3 = 12 x 10 = 120 V Groupement en parallèle .
10
1
Figure 5-6a
0-
Groupement en parallèle - mesure des tensions aux bornes
des éléments .
H 4
Dans la Fig . 5-6b, les courants indiqués par les quatre
20
ampèremètres donnent (a) (b)
IM + IL + Ic IG (c)
Comme pour les circuits série, on obtient Considérons une batterie d'accumulateurs de 30 V ali-
mentant une résistance R1 de 6 S2 (Fig . 5-8). Pour une
p tension de 30 V entre ses bornes 1 et 2, la résistance
p moteur + p lampe + chaufferette génératrice
tire un courant de 5 A de la source . En effet,
EM IM + ELIL + ECIc EG IG
I=E=30 =5A
Ces trois règles s'appliquent à tout circuit parallèle, R 6
quelle que soit la nature des charges . La circulation de ce courant ne change pas la tension
entre les points 1 et 2 ; elle est encore de 30 V. Si on
raccorde maintenant à ces deux mêmes points une ré-
sistance R 2 de 3 S2 (montage parallèle, tel qu'indiqué à
la Fig. 5-9), il circule un courant de 30 V/3 S2 = 10 A
dans cette nouvelle résistance .
R, 6£2
4
Figure 5-6b
Groupement en parallèle - mesure des courants dans les
éléments . Figure 5-8
Batterie alimentant une résistance de 6 S2 .
CIRCUITS SIMPLES À COURANT CONTINU 55
Exemple 5-1
Deux résistances (le 6 S2 et 3 £2 sont raccordées en
V parallèle (Fig . 5-9) . Calculer la valeur de la résis-
652
30 V 5A', R R2 10 A
3 S2 tance équivalente .
v
T2 Solution
- - - - E
D'après la formule, la résistance unique pouvant rem-
placer les deux en parallèle a pour valeur
Figure 5-9
Courants lorsqu'une résistance de 3 S2 est ajoutée en parallèle
avec celle de 6 S2 . R = R 1 R2 = 6x3 = 18 =
eq
2S2
R I +R 2 6+3 9
Comme ce courant vient de la même source, le cou-
rant total fourni par la batterie sera la somme On constate que la valeur de la résistance équivalente
des courants dans chacune des résistances, soit (2 S2) est inférieure à la plus petite des résistances (3 Q) .
5 A + 10 A = 15 A . Il est bon de se rappeler que le fait d'ajouter une
deuxième résistance offre un nouveau passage au cou-
Si les deux résistances étaient cachées, un technicien
rant et, par suite, diminue la résistance offerte à la
mesurant une tension de 30 volts et un courant de 15 A
source .
en déduirait qu'une résistance de 30 V/15 A = 2 S2 est
branchée à la source . 5.6 Répartition du courant dans un
Donc, deux résistances de 6 £2 et 3 S2 branchées en groupement parallèle
parallèle produisent le même effet qu'une seule résis- La connaissance de la résistance équivalente nous aide
tance de 2 Çà (Fig . 5-10) . à déterminer la répartition du courant entre deux résis-
tances raccordées en parallèle . Par exemple, lorsqu'on
connaît le courant total alimentant deux résistances
groupées en parallèle, on peut déterminer le courant
dans chacune en appliquant la méthode suivante (voir
Req Fig . 5-11) :
252
552
R
Figure 5-10 o- -o
Circuit équivalent du montage de la figure 5-9 . 10A 20 52 10A 44
R I R2
Req =
Figure 5-11
R, + R2 Répartition du courant de ligne entre deux résistances en
parallèle .
56 ÉLECTROTECHNIQUE
5 .7 Court-circuit s 52
Soit une résistance R I parcourue par un courant. Si on
dispose en parallèle avec celle-ci une deuxième ré- 100
sistance R2 constituée par un conducteur de forte sec-
tion, on dira que la résistance RI est court-circuitée
par la résistance R2 (Fig . 5-12) . 120
Figure 5-14
Figure 5-12
Réduction progressive du circuit de la figure 5-13 .
Court-circuit de la résistance R 1 .
CIRCUITS SIMPLES À COURANT CONTINU 57
Exemple 5-2
Soit cinq résistances de 10 . 20, 30, 40 et 50 £2 bran-
chées en parallèle . Calculer leur conductance et la
valeur de leur résistance équivalente .
Solution
La conductance G du groupe est
1
G= 1 + 1 + 1 Figure 5-15
+ + 1
10 20 30 40 50
= 0,228 siemens = 0,228S
Req = 1 = 4,38 £2
0,228S
On procède maintenant par la méthode inverse pour est égale à la somme des puissances dissipées dans
trouver le courant et la tension de chacun des éléments chacune des résistances .
(Fig . 5-18, 5-19 et 5-20) .
P = El = 90 x 6 = 540 W
Le courant débité par la source de 90 V, sera
I=E= 9c =6A
R 15 6A
La résistance de 15 Çà de la Fig . 5-18 est, nous l'avons
vu, la résistance équivalente aux résistances de 10 S2 et
de 5 S2 en série ; le courant sera donc le même dans
chacune de ces résistances (Fig . 5-19) . Les tensions
aux bornes des résistances de 10 S2 et 5 £2 seront res- Figure 5-18
pectivement
E = RI
E l = 10x6 = 60V
et E2 = 5x6 = 30 V
soit au total : 60V + 30V = 90V
On vérifie que la somme de ces tensions est bien égale
à la d .d.p . aux bornes de la génératrice .
Maintenant, on remarque que la résistance de 5 S2 rem- Figure 5-19
place les résistances de 6 S2 et de 30 S2 en parallèle . La
tension aux bornes de ces dernières sera donc égale à
celle aux bornes de la résistance de 5 S2, soit 30 volts
(Fig . 5-20) .
La tension commune aux résistances de 6 S2 et de 30 £2
étant de 30 volts, le courant dans chacun de ces élé-
ments sera respectivement
I = 30 =5A
i 6
et 12 0
= 3 =1A
30
soit au total : 5 A + 1 A = 6 A
Figure 5-20
Connaissant les courants dans chacune des résistances,
on peut trouver les puissances dissipées par chacune 5 .11 Résumé
d'elles en utilisant P = RI2 .
Dans ce chapitre nous avons appris à résoudre les cir-
P résistance de 10 S2 : 10 x (6) 2 = 360 W cuits simples comprenant les deux raccordements de
base : la connexion série et la connexion parallèle .
P résistance de 6 S2 : 6 x (5) 2 = 150 W
Dans un circuit série, le courant qui traverse les diffé-
P résistance de 30 £2 : 30 x (1) 2 = 30W rents éléments est le même . La tension apparaissant
aux bornes de l'ensemble est la somme des tensions
soit au total : 360 W + 150 W + 30 W = 540 W
individuelles de chaque élément . De plus, la résistance
On vérifie que la puissance débitée par la génératrice équivalente d'un groupement de résistances connec-
CIRCUITS SIMPLES À COURANT CONTINU 59
tées en série est la somme des résistances individuel- 5-7 On désire introduire une résistance additionnelle
les, soit de 2,5 S2 dans un circuit afin de limiter l'intensité de
Req =R i +R2 + . . .+R„ courant . Si on ne dispose que de résistances de 20 0,
combien faudra-t-il en disposer en parallèle ?
Dans un circuit parallèle, la tension appliquée aux dif-
férents éléments est la même. Le courant circulant dans 5-8 Trouver la résistance équivalente à l'ensemble de
l'ensemble est la somme des courants individuels cir- deux résistances de 45 £2 et de 15 S2 disposées en pa-
culant dans chaque élément . Pour des résistances bran- rallèle .
chées en parallèle, il est commode de définir la con-
5-9 Une résistance de 25 S2 est connectée en série
ductance G = 1/R . L'unité de conductance est le sie-
avec la bobine d'un relais dont la résistance est de 80 S2 .
mens . La conductance d'un groupement de résistan-
Si une tension de 50 volts est appliquée à cet ensem-
ces connectées en parallèle est la somme des conduc-
ble, quel sera le courant dans la bobine ? Quelle sera la
tances individuelles, soit :
puissance dissipée dans la résistance de 25 S2 ?
l/R eq = 1/R 1 + 1/R2 + . . .+ 1/R, Niveau intermédiaire
Dans le cas particulier de 2 résistances branchées en 5-10 Un groupe de deux résistances de 20 S2 et 30 S2
parallèle on a : disposées en série est raccordé à une source de 150 V.
Req = R 1 R2/(R l + R2) Quelle tension mesurera-t-on aux bornes de la résis-
tance de 30 S2 ? Quelle sera la puissance débitée par la
L'utilisation des lois mentionnées ci-dessus permet de source ?
trouver les courants, tensions et puissances dans cha-
cune des branches d'un circuit simple comprenant des 5-11 Si deux résistances de 20 S2 et 30 S2 sont grou-
groupements série-parallèle . pées en parallèle, déterminer la résistance équivalente
à l'ensemble . Sachant qu'elles sont alimentées par une
source de 150 V, calculer le courant tiré de celle-ci .
5-12 Un circuit parcouru par un courant de 18 am-
PROBLÈMES - CHAPITRE 5
pères se divise en deux branches parallèles dont les
Niveau pratique résistances sont respectivement 4 S2 et 5 S2. Calculer la
5-1 Trouver la résistance équivalente à l'ensemble de tension aux bornes des résistances ainsi que la réparti-
deux résistances de 25 £2 et de 82 £2 disposées en sé- tion du courant dans les branches .
rie . 5-13 Calculer la résistance équivalente à trois résis-
5-2 Trois résistances respectivement égales à 6 S2, 5 S2 tances de 25 S2, 50 S2 et 60 S2 en parallèle .
et 9 S2 sont groupées en série . Calculer leur résistance 5-14 Deux résistances de 25 S2 et 40 Q sont dispo-
équivalente .
sées en série dans un circuit . Sachant que la tension
5-3 Dans un montage série, tous les éléments portent aux bornes de la résistance de 40 £2 est de 50 volts,
le même courant . Expliquer. déterminer la tension aux bornes du circuit . Calculer
la puissance dissipée dans la résistance de 25 S2 .
5-4 Dans la Fig . 5-7b, si la tension entre les points 1
et 2 est de 40 V, quelle est la tension entre les points 3- 5-15 Deux résistances A et B sont connectées en sé-
4 ? entre les points 2-4 ? rie et alimentées par une génératrice sous une tension
de 75 volts . Si la tension aux bornes de la résistance A
5-5 Dans un groupement de résistances en série, la est de 40 volts et si un courant de 2 ampères circule
même tension est-elle commune à toutes les résis-
dans le circuit, déterminer la valeur de la résistance B .
tances ? Le même courant ?
5-16 On utilise 16 isolateurs en porcelaine entre une
5-6 Dans un groupement de résistances en parallèle, ligne à 132 kV et un poteau en bois . Calculer la valeur
la même tension est-elle commune à toutes les résis- de la tension moyenne aux bornes de chaque isolateur.
tances ? Le même courant ?
60 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 5-22
Voir problème 5-18.
Figure 5-21
Voir problème 5-17 .
6
Appareils de mesure
à courant continu
Dans ce chapitre, nous couvrons le principe de fonc- e) un noyau de fer doux cylindrique E concentre le
tionnement de quelques appareils de mesure à courant champ magnétique créé par l'aimant . L'aimant est
continu qui sont souvent rencontrés dans l'industrie . fixé au noyau par le support F ;
Nous limiterons l'étude aux instruments à affichage f) un cadran gradué G . La position de l'aiguille de-
analogique, c'est à dire ceux ayant une aiguille qui se vant les divisions du cadran donne la valeur du cou-
déplace devant un cadran gradué . Les appareils à affi- rant ou de la tension mesurée .
chage numérique possèdent essentiellement les mêmes Si aucun courant ne traverse le cadre, les ressorts en
propriétés, mais ils indiquent en chiffres la grandeur spirale maintiennent celui-ci dans une position telle que
mesurée . l'aiguille indique zéro sur le cadran . Lorsqu'un cou-
rant traverse les conducteurs de la bobine, les forces
6.1 Le mouvement d'Arsonval
électromagnétiques qui résultent de l'action du champ
La plupart des voltmètres et des ampèremètres à cou-
magnétique 0 sur le courant font tourner le cadre, tout
rant continu contiennent un élément de base appelé
en agissant contre la force de torsion des ressorts . L' ori-
mouvement d'Arsonval . Ce mouvement sert à faire gine de ces forces électromagnétiques est expliquée
dévier l'aiguille de l'instrument et il comprend les par-
dans le chapitre 16 .
ties suivantes (Fig . 6-1) :
La déviation du cadre, enregistrée par la déviation de
a) un aimant permanent A possédant deux pièces po- l'aiguille, est d'autant plus considérable que le cou-
laires N et S en fer doux . L' aimant produit un champ rant est plus fort : elle peut donc servir à la mesure du
magnétique 0 ; courant. Si l'on inverse le sens du courant dans le ca-
b) une bobine mobile B en forme de cadre, composée dre, le sens de rotation du cadre change .
de quelques centaines de spires de fil très fin . La
On incorpore au mouvement un système d'amortisse-
bobine est très légère et elle est soutenue par deux
ment afin que l'aiguille prenne rapidement sa position
pivots d'acier P qui tournent entre deux diamants ;
finale . Sinon, il faudrait attendre plusieurs secondes
c) deux ressorts en spirale C qui s'opposent à la rota- avant qu'elle cesse d'osciller autour de sa position
tion de la bobine . Les deux ressorts sont reliés aux d'équilibre .
extrémités de la bobine et servent à y amener le cou-
Selon sa construction, le mouvement d'Arsonval peut
rant I ;
donner une déviation complète de l'aiguille pour des
d) une aiguille D fixée au cadre; courants aussi faibles qu'un milliampère, parfois de
61
62 ÉLECTROTECHNIQUE
B bobine
F support
A aimant permanent
C ressort en spirale
pôle S
pivot P
Figure 6-1
Composants d'un mouvement d'Arsonval .
50 gA seulement . Cependant, la bobine peut suppor- rant à mesurer passe par le shunt (qui offre moins d'op-
ter des courants valant plusieurs fois celui qui provo- position au passage du courant), et une fraction cons-
que la pleine déviation . Par exemple, la bobine d'un tante du courant total est déviée dans l'instrument de
mouvement de 1 mA, possédant habituellement une mesure . L'ensemble du shunt et du mouvement d'Ar-
résistance de 50 ohms, dissipe seulement 50 tW lors- sonval porte le nom d'ampèremètre .
qu'elle porte son courant nominal . Une puissance aussi La Fig . 6-3a montre deux shunts constitués de deux
faible provoque une augmentation de température in- blocs de cuivre portant des vis de serrage et reliés par
férieure à 1 °C . La bobine peut donc supporter, sans plusieurs lames de manganine . Ce matériau est utilisé
dommage thermique, des courants de l'ordre de 5 à 10 car sa résistance demeure rigoureusement constante,
fois le courant nominal . quelle que soit la température . Le shunt se monte en
Lorsque le cadran est gradué directement en milliam- série dans le circuit d'utilisation dans lequel on veut
pères, l'instrument porte le nom de milliampèremètre . mesurer le courant, tandis que le milliampèremètre
(mouvement d' Arsonval) est raccordé en parallèle avec
6 .2 Mesure des courants intenses ; le shunt . La Fig . 6-2 montre les bornes A et B du shunt
ampèremètre
intercalées dans le circuit en question et le mil-
Il ne serait pas pratique de fabriquer une bobine de fil liampèremètre raccordé entre les points X etY du shunt .
assez gros pour supporter les courants intenses que l'on Lorsque le shunt porte son courant nominal, la chute
rencontre dans l'industrie, car elle serait lourde et, par de tension entre les bornes X et Y est généralement de
suite, très peu sensible . On contourne la difficulté en 50 mV
plaçant en parallèle avec un mouvement d'Arsonval
un conducteur de très basse résistance appelé shunt Le courant I qui traverse le circuit d'utilisation se di-
(Fig . 6-2) . De cette façon, la plus grande partie du cou- vise en deux parties : la plus grande partie IS passe dans
APPAREILS DE MESURE À COURANT CONTINU 63
Figure 6-2
Montage d'un shunt de 100 A et d'un milliampèremètre .
Solution
On désire évidemment que l'aiguille se rende au bout
de l'échelle quand il passe 50 A dans le circuit d'utili-
sation (Fig . 6-4) .
0 0
Figure 6-5
Composants d'un voltmètre.
Alors, une tension de 150 V entre A et B doit faire +150 V +150 V +150 V
circuler un courant de 0,005 A. La résistance entre ces
deux points doit donc être :
R = E =
1
150 V
0,005 A
= 30 000 S2 = 30 k S2 1 100 kÇ2
m m 1
V
Puisque la résistance totale du voltmètre doit
être de 30 000 S2 et que celle de la bobine est de
10 S2, il faut disposer une résistance extérieure R
I 75 V V
0 0
1 50 V
T
100 kQ
3V
- = ± 0,05 = ± 5 %
60 V
6 .7 Ohmmètre
Nous avons déjà expliqué (section 3 .9), comment l'on
peut déterminer la valeur de la résistance d'un corps
Figure 6-9 au moyen d'un ampèremètre, d'un voltmètre et d'une
Multimètre électronique à affichage numérique . Cet
instrument, construit avec des circuits à l'état solide, ne source de courant . Il est possible de mesurer di-
contient aucun mouvement d'Arsonval . Comme voltmètre, il rectement sa résistance, sans recourir à une source ex-
a une précision de 0,1 % et une résistance de 10 MQ . térieure, avec un instrument de mesure appelé ohm-
mètre .
La construction de cet appareil, dans sa forme la plus
6 .6 Précision d'un voltmètre simple, est donnée à la Fig . 6-10 . Il est constitué es-
sentiellement d'un milliampèremètre dont l'échelle est
La précision d'un appareil de mesure est l'exactitude
calibrée de zéro ohm à l'infini (eo), d'une pile sèche
avec laquelle l'instrument indique cette mesure . On
de tension E et d'une résistance variable Ro .
l'exprime habituellement en % de la graduation maxi-
male de l'échelle . Il ne faut pas confondre la sensibilité Si l'on raccorde un élément extérieur R x aux bornes A
d'un instrument avec sa précision . Ainsi, la sensibilité et B, l'aiguille s'arrêtera à une position intermédiaire
d'un voltmètre dépend de l'intensité du courant qui entre les valeurs extrêmes 0 et oo et l'échelle indiquera
produit la déviation complète de l'aiguille tandis que directement la valeur de sa résistance .
sa précision dépend du soin apporté à sa fabrication . Afin de mesurer avec assez de précision des résistan-
L'exemple suivant illustre l'effet de la précision sur ces très différentes, on construit des ohmmètres à plu-
l'erreur maximale d'une lecture d'instrument . sieurs échelles .
APPAREILS DE MESURE À COURANT CONTINU 67
nul . On dit alors que le pont est équilibré. Les points Nous avons vu aussi comment est construit l'ohmmètre
1 et 2 sont au même potentiel et on peut écrire les équa- utilisé pour mesurer les résistances . Cet appareil uti-
tions suivantes : lise une pile et une résistance branchées en série avec
le mouvement . La pile fait circuler un faible courant
i 2R2 = i R X (car V2 = Vx) dans la résistance à mesurer et le mouvement affiche
la valeur de la résistance en ohms . Pour mesurer des
i 2R 3 = i 1 R 1 (car V3 = V1) résistances élevées (1 MS2 à 1000 Mb2) on utilise un
mégohnimètre fonctionnant sur le même principe, mais
En résolvant ces équations, on trouve immédiatement
dont la source de tension peut générer des tensions
que :
pouvant atteindre plusieurs kilovolts .
shunts à employer pour obtenir des déviations com- 6-15 Dans le circuit de la Fig . 6-7, supposons que
plètes avec des courants a) de 100 mA et b) de 100 A? les résistances R1 et R2 aient maintenant une valeur de
100 £2 et que E = 240 V. On désire mesurer la tension
6-10 La bobine d'un milliampèremètre a une résis-
entre les points 1 et 2 au moyen d'un voltmètre à échel-
tance de 10 S2 et un courant de 20 mA donne une dé-
les multiples ayant une sensibilité de 1 kk2/V Quelle
viation complète de l'aiguille . Quelle résistance doit-
est la tension mesurée entre les points 1 et 2 si on uti-
on raccorder en série avec ce milliampèremètre pour
lise l'échelle 0-50 V?
obtenir un voltmètre gradué de 0 à 150 V?
Niveau avancé
6-11 Un voltmètre gradué de 0 à 150 V donne une
déviation complète lorsqu'il est parcouru par un cou- 6-16 Deux voltmètres ayant une échelle de 0-150V
rant de 1 mA . Sa résistance est de 150 k£2 . On désire ont une sensibilité de 10 kQ/V et 20 kW2/V respective-
le convertir en voltmètre gradué de 0 à 3 kV . Trouver ment. Si on les met en série aux bornes d'une source à
la valeur et la puissance de la résistance extérieure à 120 V, calculer la tension indiquée par chacun .
ajouter.
6-17 Les voltmètres électroniques à affichage numé-
6-12 Dans le problème 6-9, quelle doit-être la puis- rique sont généralement plus précis et plus sensibles
sance de dissipation du shunt de 100 A? Quelle est la que les voltmètres à mouvement d' Arsonval . Comment
puissance dissipée dans la bobine lors d'une déviation expliquer que ces voltmètres électroniques n'aient pas
complète de l'aiguille? complètement remplacé les autres?
6-13 Un voltmètre a une sensibilité de 2000 WV. 6-18 Un voltmètre gradué de 0 à 150V aune préci-
Quel est le courant donnant une déviation complète? sion de ± 0,2 % . En vérifiant une pile sèche, on me-
sure une tension de 9,3 V . Quelle est l'erreur maxi-
6-14 Dans le circuit de la Fig . 6-7,R1=R2=200 k£2
male possible dans cette mesure (en volts)? Quel est
et E = 240 V. On désire mesurer la tension entre les
le pourcentage d'erreur possible dans la lecture ?
points 1 et 2 au moyen d'un voltmètre à échelles mul-
tiples ayant une sensibilité de 1 k22,/V. 6-19 Dans le problème 6-18, serait-il préférable de
a) Quelle est la tension entre les points 1 et 2 quand le mesurer la tension de la pile avec un voltmètre de 0 à
voltmètre n'est pas raccordé? 15 V ayant une précision de ± 5 %? Expliquer .
b) Quelle sera la lecture du voltmètre si on utilise :
1) l'échelle 0-50 V?
2) l'échelle 0-300 V?
7
Conventions de signes
pour tensions et courants
0 f; il s'ensuit que :
E14 =(+10)+(-3)=+7V
o 2 17 3
temps secondes
La tension entre les bornes 1 et 4 est de 7 volts, et la
borne 1 est positive par rapport à la borne 4 .
nr II
10V
Figure 7-5
Représentation graphique d'une tension alternative .
10V
10V
3V
Exemple 7-2 Cela signifie que la tension entre les bornes 1 et 8 est
Soit quatre génératrices indépendantes ayant les po- de 10 volts, et que la borne 1 est négative par rapport à
larités indiquées à la Fig . 7-9 . Déterminer la valeur la borne 8 .
et la polarité de la tension résultante (E l 8 ) lorsque
Exemple 7-3
les génératrices sont groupées en série (Fig . 7-10) .
Les deux machines à courant continu G 1 et G2 de
la Fig . 7-11 alimentent une résistance R de 10 S2 .
Les tensions à leurs bornes sont respectivement :
E,ve =-100V et E~r ,=-80V
10Q
Figure 7-9
Génératrices indépendantes (voir exemple 7-2) .
80 V
Solution
D'après les valeurs et polarités données à la Fig . 7-9
pour chacune des génératrices, le lecteur vérifiera que :
Figure 7-11
E 12 = + 50 V donc E21 = - 50 V
G 1 est la source, G 2 la charge .
E 34 = + 20 V donc E43 = - 20 V
E 56 = - 40 V donc E65 = + 40 V
E78 = - 80 V donc E 8 7 = + 80 V
Solution
Pour trouver la valeur et le sens du courant dans la
Sachant que la borne 2 est reliée à la borne 4, que 3 est résistance, il faut tout d'abord trouver la valeur et la
reliée à 6, et 5 à 7 (Fig. 7-10), la tension E18 sera don- polarité de la tension EBC à ses bornes .
née par :
Esc = EBA + EAC
E 18 = E12 + E43 + E65 + E78 = (+ 100) + (- 80)
= (+ 50) + (- 20) + (+ 40) + (- 80) =+20V
= -l0V
Cela signifie que B est positif par rapport à C, et in-
versement, que C est négatif par rapport à B . Le sens
du courant dans la résistance sera donc de B vers C .
La tension aux bornes de la résistance étant de 20 V,
l'intensité du courant sera 20 V/10 £2 = 2 A .
Les machines à courant continu sont réversibles, c'est-
à-dire qu'elles peuvent fonctionner soit comme géné-
ratrices, soit comme moteurs .
En connaissant le sens du courant dans le circuit, nous
pourrons établir laquelle des deux machines agit
comme génératrice .
Figure 7-10 En effet, d'après la section 4 .11, pour une source
Génératrices en série (voir exemple 7-2) . d'énergie électrique, le courant sort toujours de la
74 ÉLECTROTECHNIQUE
borne positive . Pour une charge, le courant entre par la 7 .6 Courants positifs et courants négatifs
borne positive . En appliquant cette règle au circuit de On se sert des signes (+) et (-) pour indiquer le sens du
la Fig . 7-11, on trouve que Gl agit comme source (gé- courant dans un circuit par rapport à un sens de ré-
nératrice) et que G2 agit comme charge (moteur) . férence représenté sur un schéma .
Le courant dans un élément de circuit comme une ré-
puissance débitée par Gl = 2 A x 100 V = 200 W
sistance (Fig . 7-13) peut circuler de A vers B ou de B
puissance reçue par G2 = 2 A x 80 V = 160 W vers A . Il peut circuler dans deux sens, l'un choisi
puissance dissipée dans R = 2 A x 20 V = 40 W comme positif (+), et l'autre comme négatif (-) .
I
10 52
Exemple 7-5
Le courant dans le circuit (Fig . 7-15) est de - 8À .
Figure 7-12
G 2 est la source . Dans quel sens circule-t-il réellement, et quelle est
la polarité des bornes A et B'
Solution
La borne B est devenue négative par rapport à la borne
C . Le courant dans le circuit de la Fig . 7-12 sera donc
de sens inverse à celui de la Fig . 7-11 . Le courant aura
la même valeur : I = 20 V/10 £2 = 2 A .
La machine G2 agira maintenant comme source (gé-
nératrice) et G1, comme charge (moteur) .
Si les deux tensions EAB et EAC étaient égales, le cou- Figure 7-15
rant deviendrait nul . On dirait alors que les machines Schéma montrant le sens arbitraire du courant I.
Figure 7-18
Autre convention pour désigner la polarité d'une tension .
Àd&
21~Wr Avec cette nouvelle convention, on applique les rè-
gles suivantes :
1 . Si l'on sait que El = + 10 V, cela signifie que
la polarité réelle des bornes correspond bien à
Figure 7-17 celle indiquée sur le schéma .
Représentation graphique de la valeur et du sens d'un
courant . 2 . Inversement, si l'on sait que Et = - 10 V, la
polarité réelle des bornes est l'inverse de celle
indiquée sur le schéma .
Solution
Pendant l'intervalle de temps de 0 à 1 seconde, le cou- Cette façon se désigner une tension s'appelle méthode
rant croît de zéro à + 2 A . Comme il est positif (d'après des polarités .
76 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 7-19
Polarités arbitraires de chacune des trois sources . Voir
exemple 7-7 .
volts
+30
Solution E 20 I
10
Les valeurs et les polarités réelles sont données à la A 10
Fig . 7-20 . À première vue, il semble impossible que le o
point A soit à la fois positif (+) et négatif (-), mais
10
rappelons-nous que le point A ne possède pas une po-
20
larité (+) et (-) en soi, mais par rapport aux points B et
C respectivement. En effet, le point A est négatif par - 30 maman ,_
Q2 -QI Q2 -QI
A tt t2 - tt
AQ Q4- Q3 Q4- Q3
AMWOdA
Figure 7-22
,uF9
5
5
e A t2
AQ
A t2 t4 - t3
Q6 - Q5
Voir exemple 7-8 . A t3 A t3
Solution
AQ
Les signes de taux de variation aux instants ta , tb, t, et
td sont respectivement (-), (+), (-) et (+) .
AQ Qb - Qa
taux de variation = _ (7-1) Figure 7-23
At At Calcul du taux de variation d'une grandeur Q à divers instants .
78 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 7-24
Choix d'un point de référence (1) pour établir le niveau de
potentiel des autres points dans un circuit .
Figure 7-25
Graphique montrant les niveaux des points 1, 2 et 3 lorsque
* L'étude de cette section n'est nécessaire que pour com- le point 1 est choisi comme point de référence .
prendre le chapitre 42 .
CONVENTIONS DE SIGNES POUR TENSIONS ET COURANTS 79
la borne 3 et, comme auparavant, on représente le po- Pour les tensions, il existe 2 notations :
tentiel nul de cette borne par une ligne horizontale 1) la méthode des deux indices et 2) la méthode des
(Fig . 7-27) . Sachant que la tension E31 est alternative polarités . Résumons ces 2 méthodes avec un exem-
et qu'au départ la borne 1 est positive par rapport à la ple :
borne 3 (Fig . 7-25), on peut tracer la courbe 1 . Soit une tension de 100 V entre les bornes A et B, A
Pour déterminer le niveau de la borne 2, on sait qu'elle étant positive par rapport à B .
est toujours positive par rapport à la borne 1, la diffé- Avec la méthode des deux indices on écrira:
rence de potentiel restant constante et égale à 80 V . Par
EAB = + 100 V ou EBA = - 100V
conséquent, on trace la courbe 2 de sorte qu'elle soit
toujours située 80 V au-dessus de la courbe 1 . Avec la méthode des polarités, on doit spécifier cha-
que tension sur le schéma par un symbole (disons El )
Si l'on compare les Fig . 7-25 et 7-27, on constate qu'el- et ajouter un signe + vis-à-vis de la borne que l'on
les n'ont pas la même allure ; cependant à chaque ins- choisit arbitrairement .
tant, les polarités relatives et les différences de potentiel
Avec ces deux méthodes, on spécifie toujours la va-
sont identiques . Du point de vue électrique, les deux
leur et le signe de la tension entre 2 bornes quelcon-
figures sont identiques et on laisse au lecteur le soin
ques .
d'en faire la vérification .
On utilise parfois une troisième notation ou méthode
Dans un montage électronique on sélectionne la borne
du niveau de potentiel . Avec cette méthode, toutes les
de référence de sorte que le fonctionnement du circuit
tensions sont mesurées par rapport à une borne com-
soit facile à suivre .
mune ou borne de référence.
7.11 Résumé Pour la notation des courants, on spécifie sur le schéma
Dans ce chapitre nous avons vu les conventions que chaque courant à l'aide d'une flèche et d'un symbole
nous utiliserons dans ce manuel pour donner systéma- (ex . : I, IA) . La flèche indique le sens du courant choisi
tiquement la polarité des tensions et le sens des cou- arbitrairement positif .
rants . Ces notations sont couramment utilisées dans Enfin, nous avons expliqué le concept de taux de va-
l'industrie . riation d'une grandeur. Par exemple, un taux de varia-
tion DIIOt = + 10 A/s pour un courant I indique que ce
courant augmente à cet instant, même si la valeur du
courant est négative .
Figure 7-28
Voir problème 7-1 .
8 .1 Première loi de Kirchhoff (concernant les point quelconque, on fait le tour de cette boucle dans le
tensions) sens horaire, ou dans le sens antihoraire, on trouvera
d'après cette loi que la somme des tensions est égale à
Soit une série de tensions El, E2, E3, E4, raccordées en
zéro .
boucle fermée (Fig . 8-2) . Elles sont désignées selon la
méthode des polarités (section 7 .7). Si, partant d'un Lorsqu'on décrit la boucle, on doit affecter chaque ten-
81
82 ELECTROTECHNIQUE
Figure 8-2
Loi de Kirchhoff concernant les tensions : circuit composé
d'une boucle .
Figure 8-3
Circuit composé de plusieurs boucles .
sion d'un signe (+ ou -) correspondant à la polarité de
la borne rencontrée en premier lieu . Par exemple, sur
la Fig . 8-2, en partant du point A et en décrivant la Les tensions dont on parle dans la première loi de
boucle dans le sens horaire, on obtient : Kirchhoff ne sont pas forcément des sources de ten-
sion mais elles peuvent être produites par le passage
+ E2 - E, + E4 + E3 = 0 (8-1) d'un courant dans une résistance . Quel signe faut-il
donner à ces tensions? Considérons, par exemple, le
Noter que le signe (+) précède les tensions E-), E4 et E3 circuit simple de la Fig . 8-4 .
parce que dans chaque cas on rencontre d'abord la
borne positive .
Par contre, si l'on choisit le sens antihoraire et toujours
en partant du point A, on obtient :
5£2
Figure 8-5
Choix d'un sens arbitraire du courant . Figure 8-7
Voir exemple 8-1 .
- E2 - RI + El = 0 (8-7) - 10 + 5I+20=0
5I=- 10
La tension RI est précédée du signe (-) parce que l'on
traverse la résistance dans le sens contraire du courant . I=-2A
N'étant pas sûr du sens réel du courant, on aurait pu La valeur du courant est de 2 ampères ; le signe (-)
choisir un courant de sens opposé à celui de la Fig . 8-5 . indique que son sens réel est l'inverse de celui que nous
Dans ce cas, si l'on décrit la boucle dans le sens ho- avions supposé . Un courant de 2 ampères circule donc
raire (Fig . 8-6), on obtient l'équation: dans le sens antihoraire, soit de droite à gauche dans la
résistance .
-E l -RI +E2 = 0
Exemple 8-2
Soit quatre sources ayant les tensions et polarités
indiquées a la Fig . 8-8a . Les sources sont alors rac-
cordées en série suivant le schéma de la Fig . 8-8h .
Trouver la valeur et la polarité de la tension entre
les bornes <,ouvertes» et B .
,A£
Figure 8-6
Choix d'un sens arbitraire du courant qui est l'opposé de celui
de la figure 8-5 .
Figure 8-9
Loi de Kirchhoff concernant les courants .
Figure 8-8b
Les sources sont raccordées en série, créant ainsi deux
bornes A,B . La tension Eentre ces bornes est supposée (+)
du côté A .
Il + 12 + 14 = 13 (8-9)
Le courant dans le fil est de 5 A et le signe (-) nous Ensuite, on peut choisir la boucle formée par la source
indique qu'il circule dans le sens opposé à celui de la de 108 V et les résistances de 6 S2 et 12 S2 .
flèche .
- 108 + 6 I l + 12 (Il + I2 ) = 0 (2)
8 .3 Application pratique aux circuits
Connaissant la façon d'appliquer les deux lois de On obtient ainsi un système de deux équations à deux
Kirchhoff, nous sommes en mesure de résoudre les inconnues Il et 12 . On peut donc trouver la valeur des
circuits les plus complexes . courants Il et 12.
Exemple 8-4
I l = 8A 12 =-3A
Calculer les courants et les tensions pour chacune
des résistances de la Fi- . 8-13 . et par suite
(h + 12 ) = 8A - 3A = 5A
3191452e
Les courants réels circulent dans le sens indiqué sur la
108 V
Fig . 8-15 . La «source» de 48 V est en réalité une charge
puisque le courant de 3 A entre par la borne (+) .
8A 3A
Figure 8-13
60 40
Voir exemple 8-4 .
Solution 108 V
On se donne des sens de courant arbitraires pour Il et
12 (Fig . 8-14) et, afin d'éviter l'emploi d'un troisième
courant inconnu, on indique un courant (Il + 12) dans
la résistance de 12 S2 . La direction de (Ii + 1 2) n'est pas Figure 8-15
\ arbitraire ; elle doit être choisie de façon à respecter la Valeurs et sens réels des courants . Voir exemple 8-4 .
deuxième loi de Kirchhoff . (On constate, Fig . 8-14, que
la somme des courants Il et 12 arrivant au noeud A est
égale au courant (Il + 12) qui en sort .) Exemple 8-5
Trouver les tensions et les courants dans chacune
des branches du circuit de la Fib . 8-16 .
1, 12
8 12
4 52
576V
A 10£2 B
Figure 8-14
On choisit des sens arbitraires pour les courants II et 12 . Voir 24 6
exemple 8-4 . Q S2
76
(Il + 12+4) 15
m 1 57 V
24 13
I 1
Figure 8-18
On peut résoudre le circuit en choisissant six courants de
Figure 8-17
sens arbitraires au lieu de trois . Toutefois, cela augmente le
On choisit des sens arbitraires pour les courants Il, 1 2 et 1 3 .
nombre d'équations à résoudre .
Voir exemple 8-5 .
40
48 V
Figure 8-21
On cherche la valeur du courant circulant dans la résistance
de 6 52 . Voir exemple 8-6 .
Figure 8-19
Montage très complexe où l'on cherche la tension et le courant
Ainsi, trouvons d'abord la tension de Thévenin E appa-
dans la résistance Z . raissant entre ces bornes à circuit ouvert, c'est-à-dire
en enlevant la résistance de 6 S2 (Fig. 8-22) . La tension
aux bornes de la résistance de 12 S2 est alors
b) La résistance R de Thévenin est celle que l'on me-
surerait entre les bornes A et B si toutes les sources
1252
du circuit de la Fig . 8-19 étaient court-circuitées . 48Vx = 36V
452+1252
En comparant le circuit de la Fig . 8-20 avec celui de la
Fig . 8-19, on comprend pourquoi le théorème de Thé-
Il s'ensuit que la tension entre A et B vaut
venin est un outil puissant : il permet de trouver le cou-
(108 - 36) = 72 V. La tension de Thévenin E (Fig .
rant dans une résistance Z quelconque sans qu'on ait à
8-20) vaut donc 72 V.
résoudre le circuit au complet .
Ensuite, en supposant que les sources de 108 V et de
Appliquons-le à l'exemple 8-4 étudié précédemment . 48 V soient mises en court-circuit, on calcule la résis-
tance vue entre les bornes A et B (Fig . 8-23) . Elle est
composée d'une résistance de 12 52 en parallèle avec
une résistance de 4 S2, soit une résistance de 3 S2 . Celle-
ci est la résistance R de Thévenin . Le circuit équivalent
de Thévenin est donc composé d'une résistance de 3 52
en série avec une tension de 72 V (Fig . 8-24) .
652
Figure 8-20
Circuit équivalent du montage de la figure 8-19, selon le
théorème de Thévenin .
Exemple 8-6
Trouv ci- la valeur et le sens du courant circulant dans
la résistance de 6 S2 (Fig . 8-21) .
Solution
Le théorème de Thévenin permet de trouver la tension
et le courant dans une résistance à la fois . Puisqu'il
s'agit de la résistance de 6 S2, on doit déterminer le
Figure 8-22
circuit équivalent de Thévenin entre les bornes A et B On trouve EAB lorsque la résistance de 6 52 est enlevée du
(Fig . 8-21) . circuit . Voir exemple 8-6 .
88 ELECTROTECHNIQUE
0 452
Cependant, on peut les calculer encore plus simplement
en suivant le raisonnement suivant.
La chute de tension dans la résistance de 6 S2 étant de
12 8 A x 6 S2 = 48 V, la tension aux bornes de la résis-
tance de 12 S2 est (108 - 48) = 60 V. Par conséquent, le
courant dans celle-ci est de 5 A. Il s'ensuit que la ré-
sistance de 4 S2 porte un courant de (8 - 5) = 3 A cir-
culant dans le sens indiqué sur la Fig . 8-26 . Les cou-
rants respectifs sont bien identiques à ceux calculés
Figure 8-23 précédemment, et affichés sur la Fig . 8-15 .
On calcule la résistance entre les bornes A,B lorsque les
sources de tension sont en court-circuit . Voir exemple 8-6 .
6 Ç2
FI
Figure 8-26
Calcul des courants et des tensions dans tous les éléments
Figure 8-24 du circuit . Voir exemple 8-6 .
Circuit équivalent de Thévenin où E (Thévenin) = 72 V et R
(Thévenin) = 3 S2. Voir exemple 8-6 .
8 .5 Courants de maille
Lorsque la résistance de 6 S2 est branchée entre les Pour la résolution des circuits complexes, on emploie
bornes A et B (Fig . 8-25), on trouve qu'elle porte souvent la méthode des courants de maille . Par exem-
un courant de 72 V/(3 S2 + 6 S2) = 8 A, et que ce ple, dans le cas du circuit de la Fig. 8-27, on utilisera
courant circule de gauche à droite dans la résistance . les courants Il , IZ et 13 circulant respectivement dans
On pourrait trouver les courants circulant dans les deux les mailles (ou boucles) X, Y, Z du circuit . Ainsi, II
autres résistances par la même méthode de Thévenin . circule dans la boucle X, composée des résistances de
6 S2 et 3 S2 et de la source de 21 V . De la même façon,
le courant 12 circule dans la boucle Y, composée des
résistances de 3 S2, 4 S2, 7 S2 et 1 £2 .
Les polarités des sources de 21 V et de 46 V sont im-
posées par le problème, mais le sens choisi pour les
courants de maille est arbitraire .
Pour écrire les équations du circuit, on suit la méthode
habituelle en parcourant chacune des mailles à tour de
rôle. Il est utile de grouper ensemble toutes les résis-
tances associées à chacun des courants de maille . Par
exemple, en décrivant la maille X dans le sens horaire,
on écrira :
Figure 8-25
Calcul du courant dans la résistance de 6 52 . - 21 + ( 6 + 3)Il -3I2 = 0 (8-11)
SOLUTION DES CIRCUITS À COURANT CONTINU 89
20
21 V
Figure 8-27
Résolution d'un circuit par la méthode des courants de maille .
Les résistances de 6 S et 3 S2 sont groupées ensemble, Maintenant, il est facile de trouver la valeur et le sens
et le signe (-) figurant devant le terme 312 signifie sim- réel de tous les courants (Fig . 8-28) .
plement que l'on se déplace en sens inverse de 12 en Le grand avantage de cette méthode des courants de
décrivant la maille X dans le sens horaire . maille réside dans le fait qu'on utilise un nombre ré-
De la même façon, pour la deuxième maille Y, on écrira : duit d'équations . Il suffit d'employer autant de cou-
rants inconnus que le réseau possède de mailles .
(3 + 4 + 7 + 1)12 -3Ii +713 =0 (8-12)
8 .6 Théorème de superposition
Enfin, en décrivant la troisième maille Z, dans le sens Enfin, mentionnons une dernière méthode permettant
antihoraire, on aura : de résoudre les circuits, basée également sur les lois de
Kirchhoff. Elle utilise le théorème de superposition .
+ 46 + ( 2 + 7 ) 13 + 712 = 0 (8-13)
D'après ce théorème, le courant circulant dans
On obtient donc un système de 3 équations :
un élément de circuit est égal à la somme algé-
brique des courants qui seraient produits dans cet
9 Il - 312 = 21 élément par chacune des sources agissant seule,
-3 Il +1512 +713 = 0 les autres sources étant remplacées par des court-
712 +913 =-46 circuits .
6 S2 452
4A` 5A Y-
1A 4A
5A
Figure 8-28
Calcul des courants dans le circuit de la figure 8-27 .
yu ELECTROTECHNIQUE
6Q 4 Q2
Figure 8-29
Résolution d'un circuit utilisant le théorème de superposition . Figure 8-30
Courants produits lorsque la source de 108 V agit seule . Voir
exemple 8-7 .
Solution
Considérons d'abord le circuit comme si la source de
108 V agissait seule, la source de 48 V étant remplacée
par un court-circuit, (Fig . 8-30) . On trouve facilement
les courants de 3 A, 9 A et 12 A circulant dans les résis-
tances de la Fig . 8-30 .
Considérons maintenant le circuit comme si la source
de 48 V agissait seule, celle de 108 V étant, à son tour,
remplacée par un court-circuit . Les courants résultants
sont donnés à la Fig . 8-31 .
D'après le théorème de superposition, lorsque les deux
sources fonctionnent, les courants circulant dans cha-
que résistance sont égaux à la somme algébrique des
Figure 8-31
courants individuels, obtenus respectivement dans les
Courants produits lorsque la source de 48 V agit seule . Voir
circuits des Fig . 8-30 et 8-31 . Le résultat est donné à la exemple 8-7 .
Fig . 8-32 . On vérifie que les courants sont identiques à
ceux trouvés dans l'exemple 8-4 .
3
252
E
4,70 A
3
0,89 A~ 52 52 5,59 A
2,54 A
E12 = +15 V
E45 = - 25 V
E56 = + 35 V
5
(Il -12 -13) 3,05 A
52
b) Puisque E23 = + 28 V, la borne 2 est (+) par rapport à ou antihoraire, sans que cela change le résultat final .
la borne 3 . Comme le courant sort de la borne (+), G Cependant, en pratique, on choisit habituellement le
est une source . sens horaire.
(a (b)
8A 3A
7A
A
4A
8-6 En utilisant le théorème de Thévenin, détermi- 8-8 En utilisant la méthode des courants de maille .
ner pour les circuits (a), (b), (c), (d) de la Fig . 8-40, la déterminer les valeurs de Il et de I3 dans la Fig .
valeur et le sens du courant dans chacune des résis- 8-41, circuits (a), (b) .
tances R.
8-9 Le circuit de la Fig . 8-42 représente un diviseur
de potentiel résistif permettant d'alimenter une résis-
70
1 L L 1 tance R à une tension de 10 V, 20 V, 30 V ou 40 V .
5 12 2 12 R 4252 1552 R Déterminer les valeurs de R1, R2, R3 et R4, sachant que
R1 +R2 +R3 +R4 = 200 S2 et que R = 100 S2 .
T T T T
(a) (b)
1
R, R2 O~3 R,
652 7 S2
10052
T T Figure 8-42
Voir problème 8-9 .
(c)
100V
Niveau avancé
8-7 En utilisant le principe de superposition, déter-
miner les tensions et les courants dans les circuits
Figure 8-43
(a) et (b) de la Fig . 8-41 . Voir problème 8-10 .
8-13 En utilisant le théorème de Thévenin seule- 8-22 Dans la Fig . 8-5, Et = +25 V, E2 = -11 V et
ment, calculer le courant dans la résistance de 3 S2 R = 3 S2 . Déterminer la valeur et le sens de I.
de la Fig . 8-27 . Ensuite, déterminer par des métho- 8-23 Dans la Fig . 8-16 on veut remplacer la résis-
des très élémentaires, le courant dans l'élément de tance de 12 S2 par une autre afin que le courant soit nul
6 £2 et la tension aux bornes de l'élément de 7 S2 . dans la résistance de 10 £2 . Quelle résistance doit-on
utiliser?
8-14 Dans le circuit de la Fig . 8-2, El = + 10 V,
E2 = - 2 V, E3 = - 13 V, E4 = + 6 V. Calculer la 8-24 Dans la Fig . 8-16, si l'on enlève la résistance
valeur et le sens réel du courant dans le circuit, sa- de 10 S2, calculer la nouvelle valeur de la tension entre
chant que chaque source possède une résistance in- les bornes A et B .
terne de 2 S2 . 8-25 Dans la Fig . 8-45, on désire remplacer le cir-
cuit entre les bornes A et B par un autre composé d'une
8-15 Dans la Fig . 8-21, quelle résistance doit-on pla-
seule source de tension E en série avec une résistance
cer en parallèle avec l'élément de 12 S2 si l'on désire
R . En utilisant le théorème de Thévenin, déterminer la
que le courant dans l'élément de 4 S2 soit nul ?
valeur de E et de R .
8-16 Dans la Fig . 8-21, si l'on place une résistance
de 10 S2 entre les bornes positives des deux sour-
ces, quel sera le courant dans cette résistance? Quel-
les seront les nouvelles valeurs du courant dans les
autres éléments résistifs ?
8-17 Dans la Fig . 8-21, si l'on intervertit la pola- Figure 8-45
rité de la source de 48 V, quel sera la valeur du cou- Voir problème 8-25 .
rant dans la résistance de 12 Q ?
8-26 Dans la Fig . 8-46, on désire remplacer le circuit
8-18 Dans la Fig . 8-26, si l'on branche une résis- entre les bornes A et B par un autre composé d'une
tance de 14 £2 en parallèle avec la résistance de 6 S2, seule source de tension E en série avec une résistance
quelle sera la tension à ses bornes ? (Utiliser de R . En utilisant le théorème de Thévenin, déterminer la
préférence le théorème de Thévenin .) valeur de E et de R .
8-19 Dans la Fig . 8-1, si le courant dans R3 est
nul, prouver que R1R5 = R2R4 quelle que soit la ten-
sion de la source .
8-20 Dans la Fig . 8-44 la résistance de 100 S2 dis-
sipe 4 fois plus de chaleur que la résistance R2 . Cal-
culer la puissance de la génératrice et la valeur de Figure 8-46
R, sachant que la source débite un courant de 6 A . Voir problème 8-26 .
Figure 8-44
lbi problème 8-20 .
ISOLANTS 97
argent eau salée amiante (a) bon conducteur (b) conducteur résistif
bronze fer caoutchouc
carbone fonte coton
cuivre manganine huile
laiton molybdène mica
mercure nichrome papier
or tungstène plastique CAOUTCHOUC
(c) isolant
Figure 9-1
9.3 Types d'isolants Comparaison de la résistivité d'un bon conducteur, d'un
On peut grouper les isolants dans deux grandes clas- conducteur résistif et d'un isolant .
ses : les isolants organiques et les isolants inorganiques .
En général, les isolants organiques tels que le caout-
chouc, le papier, l'huile, le coton, les matériaux ther- On est souvent porté à combiner deux ou trois isolants
moplastiques, etc ., sont composés de longues chaînes afin de créer un produit nouveau possédant les avanta-
moléculaires de carbone et d'hydrogène . Ils ne peu- ges de chacun de ses composants . Par exemple, on com-
vent pas supporter des températures élevées sans se bine la fibre de verre avec un vernis synthétique pour
désagréger. produire un isolant pouvant résister à la fois aux tem-
pératures élevées et aux chocs .
Par ailleurs, les isolants inorganiques tels que le mica,
la porcelaine, l'air, peuvent tolérer des températures 9.4 Isolants solides
dépassant parfois 1000 °C . Lors d'une réaction chimique, dite de polymérisation,
Le nombre d'isolants disponibles est impressionnant, certaines molécules simples peuvent s'unir de façon à
de sorte qu'il est difficile aujourd'hui d'en dresser une former une grosse molécule contenant plusieurs fois
liste complète . Cette diversité est due à l'arrivée sur le la molécule initiale . On dit alors que la nouvelle sub-
marché des isolants synthétiques (parfois appelés plas- stance ainsi formée est un polymère de la première
tiques) inventés et développés par les chimistes . Pos- molécule (Fig . 9-2) . Tous les isolants synthétiques sont
sédant des propriétés thermiques, électriques et méca- des polymères . Le caoutchouc naturel, les résines, les
niques bien supérieures à celles des isolants naturels, vernis et la bakélite sont des polymères . Selon leur
ces isolants synthétiques ont grandement modifié la composition et leurs parties constituantes, les polymè-
fabrication des fils, des câbles et des appareils électri- res peuvent être subdivisés en grandes classes comme
ques de toutes sortes . les polyvinyles, les polyuréthanes, les polyesters, les
polyamides, les polyimides etc . Ainsi, le nylon est un
Le nombre des isolants paraît encore plus impres-
polyamide, le Dacron® et le Mylar® sont des polyes-
sionnant du fait que les fabricants désignent générale-
ters et le Kapton® est un polyimide .
ment des produits identiques par des noms de com-
merce différents . Par exemple, le polyuréthane utilisé On utilise ces matériaux synthétiques pour couvrir les
pour isoler certains fils de cuivre est connu au Canada fils conducteurs servant à construire des bobines de
et aux États-Unis sous sept noms différents selon les moteurs, transformateurs, électro-aimants, relais, etc .,
fabricants : Polysol (Canada Wire), Soldereze (Phelps et pour isoler les fils servant à la distribution de l'élec-
Dodge), Isomelt (Pirelli Cables), Analac (Anaconda tricité dans les bâtiments . Parfois on combine ces iso-
Copper), Solderex (Essex), Gendure (General Cable) lants avec des matériaux tels que la fibre de verre pour
et Beldure (Belden) . créer des feuilles et des plaques isolantes possédant
98 ÉLECTROTECHNIQUE
• • • • • • • • • •
0
• • • • •
000 000 0000000
(d) nylon C 12 N 2O 2 H 22
LÉGENDE
Figure 9-2
Structure moléculaire de quelques isolants naturels et synthétiques .
ISOLANTS 99
une grande dureté mécanique, une excellente résistance Ainsi, à une température de 2000 °C, sa résistivité se
aux hautes températures et des propriétés électriques compare à celle de la porcelaine mais lorsque sa tem-
supérieures . pérature se situe entre 5000 °C et 50 000 °C, sa résis-
Bien qu'on utilise de plus en plus des isolants synthé- tivité correspond à celle de l'eau salée .
tiques, les isolants naturels sont encore indispensables Dans les disjoncteurs, on utilise parfois un autre gaz
dans plusieurs applications . Le coton s'emploie dans isolant: l'hexafluore de soufre (SF6) . Ses molécules sont
la fabrication de feuilles et de plaques isolantes et pour capables d'absorber des électrons, ce qui lui confère
revêtir des câbles . Le papier est encore un des meilleurs une haute rigidité diélectrique (10 fois celle de l'air à
matériaux pour recouvrir les conducteurs à haute ten- une pression de 400 kPa) .
sion . Parmi les matériaux naturels inorganiques, citons Pour assurer le refroidissement des grosses machines
l'amiante qui sert à recouvrir les fils destinés aux en- rotatives, on utilise l'hydrogène . Beaucoup moins vis-
droits chauds et à fabriquer les panneaux isolants pour queux que l'air, l'hydrogène produit moins de frot-
les tableaux de commande . Le mica sert comme sup- tement aux hautes vitesses et, pour une même aug-
port pour les éléments chauffants des grille-pain, mentation de température, il absorbe une quantité de
comme isolant des collecteurs de machines, et à tout chaleur 14 fois plus grande . Enfin, l'hydrogène pré-
autre endroit où sa grande résistance aux hautes tem- vient toute oxydation des isolants et prolonge ainsi leur
pératures est requise . durée de vie . Cependant, les systèmes de refroi-
9 .5 Isolants liquides dissement à l'hydrogène sont très élaborés et deman-
dent un entretien permanent . Son emploi n'est donc
Dans les transformateurs de grande puissance, l'huile
justifiable que pour les plus grosses machines .
minérale est utilisée comme isolant et comme calo-
porteur et sert également à empêcher l'oxydation des Du point de vue sécurité, les explosions dans l'hydro-
conducteurs des enroulements . Notons qu'en l'absence gène sont impossibles, même en présence d'un arc,
d'huile, le problème de l'oxydation s'avérerait parti- pourvu que la concentration d'oxygène ne dépasse pas
culièrement grave dans les transformateurs à haute ten- 10% .
sion où les décharges électriques par effet couronne
9 .7 Détérioration des isolants organiques
produiraient de l'ozone, oxydant très puissant . En im-
mergeant les enroulements dans l'huile, on empêche Les facteurs qui concourent le plus à la détérioration
la formation d'ozone et on permet l'évacuation de la des isolants organiques sont : la chaleur, l'humidité,
chaleur vers la cuve extérieure ; de plus, l'huile étant les vibrations, l'acidité, l'oxydation et les surtensions
un meilleur isolant que l'air, on réussit par la même (Fig . 9-3) . Sous l'action de ces différents facteurs, l'état
occasion à réduire les dimensions de l'appareil . de l'isolation change avec le temps ; l'isolant se cristal-
lise et cette transformation est d'autant plus rapide que
Cependant, l'huile possède l'inconvénient d'être in- la température est plus élevée .
flammable, sa température d'ignition étant de l'ordre
de 150 °C seulement . Certains isolants liquides syn- En se cristallisant, l'isolant devient dur et cassant et
drétiques contournent ce problème, mais ils sont plus supporte très mal les moindres chocs ou vibrations
chers et, parfois ils sont incompatibles avec d'autres mécaniques sans se désagréger.
isolants qu'ils peuvent attaquer chimiquement . On peut s'attendre à une durée de vie de l'ordre de 8 à
10 ans pour la plupart des isolants organiques naturels
9 .6 Isolants gazeux
si leur température ne dépasse pas 100 °C, pour un
Dans les conditions normales, un des meilleurs iso- usage normal . Par contre, certains polymères synthé-
!ats connus est l'air qui nous entoure . Ses caractéris- tiques peuvent supporter, pendant la même période, des
tdgues thermiques sont supérieures à celles des porce- températures de l'ordre de 200 °C .
)k nes_ il peut aussi agir comme agent de refroidisse-
Les basses températures sont parfois aussi nuisibles
ment et ne coûte absolument rien .
que les hautes car elles risquent de geler et de casser
Cependant, à des températures élevées, l'air devient l'isolant. Certains isolants synthétiques conservent leur
bon conducteur par suite du phénomène d'ionisation . souplesse jusqu'à des températures de - 60 °C .
100 ÉLECTROTECHNIQUE
acide
produits microorganisme
temps chimiques fongueux
température élevée humidité
r
S02
Figure 9-3
Facteurs susceptibles de raccourcir la durée de vie d'un isolant .
9 .8 Durée de vie de l'équipement électrique destinés à la distribution de l'électricité dans les bâti-
Mis à part les défauts électriques ou mécaniques, la ments .
durée de vie d'un appareil électrique est limitée par la 9 .10 Résistivité électrique des isolants
température à laquelle est soumis son isolant : plus celle-
Lorsque l'on applique une tension à un isolant, aussi
ci est élevée, plus sa durée sera raccourcie . Des tests
bon soit-il, on provoque la circulation d'un très faible
effectués sur un grand nombre d'isolants ont démontré
courant, dont une partie passe à travers son volume et
que la durée de vie d'un appareil diminue de moitié,
une autre passe en surface . La résistivité surfacique
environ, chaque fois que la température augmente de
varie beaucoup avec l'humidité et la propreté de la sur-
10 °C . C'est dire que si un moteur possède une durée
face ; par contre, la résistivité volumique, habituellement
de vie normale de 8 ans à une température de 105 °C,
exprimée en téraohm-mètre (1 TS2 •m = 10 12 £2-m) est
on peut espérer une durée de vie de 4 ans à 115 °C, de
assez constante . Ces résistivités prennent une impor-
2 ans à 125 °C et d'un an seulement à 135 °C .
tance capitale lorsque les isolants sont soumis à des
9 .9 Classification thermique des isolants tensions très élevées comme dans le cas des bornes de
Selon leur aptitude à supporter des températures plus transformateurs ou des isolateurs de lignes à haute ten-
ou moins élevées, on range les isolants en 8 classes . sion.
Elles correspondent à des températures maximales de 9 .11 Rigidité diélectrique - phénomène de
105 °C, 130 °C, 155 °C, 180 °C, 200 °C, 220 °C, claquage
240 °C, et plus que 240 °C . Autrefois, ces classes étaient
La fonction principale d'un diélectrique est d'empê-
représentées respectivement par les lettres A, B, F, H,
cher le passage du courant lorsqu'on le soumet à une
N . R, Set C .
tension électrique . Cependant, ce diélectrique ne peut
Cette classification (voir tableau 9-2) est utilisée dans supporter des tensions croissant indéfiniment ; à une
la construction des appareils électriques . Comme nous certaine tension, il se produit un phénomène de cla-
le verrons au chapitre 10, on utilise une autre classifi- quage où la substance perd ses propriétés isolantes .
cation pour les isolants recouvrant les fils et les câbles Afin d'expliquer ce phénomène, considérons un iso-
ISOLANTS loi
classe définition
105 °C matériaux ou combinaisons de matériaux tels que le coton, la soie et le papier lorsqu'ils sont con-
venablement intégrés ou recouverts, ou lorsqu'ils sont immergés dans un liquide diélectrique tel
que l'huile . D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux peuvent être inclus dans cette classe
si l'on démontre par expérience ou par des tests approuvés qu'ils ont la même durée de vie thermi-
que à 105 °C . (Auparavant appelée classe A .)
130 °C matériaux ou combinaisons de matériaux tels que le mica, la fibre de verre, l'amiante etc ., utilisés
avec des substances adhésives convenables . D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux
peuvent être inclus dans cette classe si l'on démontre par expérience ou par des tests approuvés
qu'ils ont la même durée de vie thermique à 130 °C . (Auparavant appelée classe B .)
155 °C matériaux ou combinaisons de matériaux tels que le mica, la fibre de verre, l'amiante etc ., utilisés
avec des substances adhésives convenables . D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux
peuvent être inclus dans cette classe si l'on démontre par expérience ou par des tests approuvés
qu'ils ont la même durée de vie thermique à 155 °C . (Auparavant appelée classe F.)
180 °C matériaux ou combinaisons de matériaux tels que l'élastomère au silicone, le mica, la fibre de verre,
l'amiante etc ., utilisés avec des substances adhésives convenables, tels que les résines au silicone .
D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux peuvent être inclus dans cette classe si l'on
démontre par expérience ou par des tests approuvés qu'ils ont la même durée de vie thermique à
180 °C . (Auparavant appelée classe H .)
200 °C matériaux ou combinaisons de matériaux qui ont démontré par expérience ou par des tests ap-
prouvés qu'ils possèdent la durée de vie thermique requise à 200 °C . (Auparavant appelée classe N .)
220'C matériaux ou combinaisons de matériaux qui ont démontré par expérience ou par des tests approu-
vés qu'ils possèdent la durée de vie thermique requise à 220 °C . (Auparavant appelée classe R .)
240 °C matériaux ou combinaisons de matériaux qui ont démontré par expérience ou par des tests approu-
vés qu'ils possèdent la durée de vie thermique requise à 240 °C . (Auparavant appelée classe S .)
> 240 °C matériaux composés entièrement de mica, porcelaine, verre, quartz et de matériaux inorganiques
semblables . D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux peuvent être inclus dans cette classe
si l'on démontre par expérience ou par des tests approuvés qu'ils ont la même durée de vie thermi-
que au-dessus de 240 °C . (Auparavant appelée classe C .)
Pour une explication complète sur les classes d'isolants, les systèmes d'isolants et les indices de température,
consulter les normes : IEEE Standards Publication N° 96, 97, 98, 99 et 101 ; IEEE Standard 117-1974 ; Underwriters
Laboratories publication on insulation systems UL 1446, 1978 .
102 ÉLECTROTECHNIQUE
gaz
Figure 9-4b
Les électrons en orbite sont attirés vers la plaque (+) et
repoussés par la plaque (-) . li
0
(b) ions et électrons
vers l'extérieur.
Cette faible conductivité thermique des isolants con-
duit les manufacturiers à réduire le revêtement des con-
ducteurs au strict minimum sans toutefois risquer le
Figure 9-5b
claquage ou compromettre leur dureté mécanique . Par
Un atome qui perd un électron devient un ion positif . Lion se exemple, la rigidité diélectrique d'une feuille de pa-
dirige vers la plaque (-) alors que l'électron est attiré par la pier de seulement 0,02 mm d'épaisseur suffirait à as-
plaque (+) .
surer l'isolation des enroulements d'un moteur fonc-
tionnant sous une tension de 300 volts ; mais la fragi- 9-6 Nommer trois isolants qui peuvent supporter les
lité mécanique de l'isolant impose l'utilisation d'une hautes températures sans détérioration appréciable .
épaisseur presque dix fois plus grande . 9-7 Énumérer les facteurs qui concourent le plus à la
Pour les appareils à haute tension, c'est surtout la ri- détérioration des isolants organiques .
gidité diélectrique qui détermine l'épaisseur de l'iso-
9-8 Un transformateur est isolé selon la classe H .
lant à utiliser. La très grande rigidité diélectrique des
Quelle température maximale peut-il supporter?
polymères spéciaux permet de réduire l'épaisseur de
l'isolant, ce qui favorise le refroidissement de l'appa- 9-9 Nommer 3 gaz isolants et donner un avantage
reil . marqué de chacun .
Niveau intermédiaire
9.14 Résumé
II existe un grande variété d'isolants solides, liquides, 9-10 Expliquer ce qui se produit lorsqu'il y a cla-
et gazeux. En plus des isolants naturels, on trouve sur quage :
le marché de nombreux isolants synthétiques qui ont a) d'un isolant solide
été développés pour différentes applications . b) d'un isolant gazeux
La rigidité diélectrique d'un isolant (en MV/m ou en 9-11 Un moteur électrique sous charge aune durée
kV/mm) mesure sa capacité à supporter les tensions de vie normale de 8 ans lorsque la température am-
élevées sans risquer sa destruction par claquage . Le biante est de 30 °C . S'il est transporté à un endroit où
tableau 9-3 résume les propriétés électriques, thermi- la température ambiante est de 60 °C, quelle sera sa
ques et mécaniques des principaux isolants . La cha- durée de vie probable?
leur est la principale cause de dégradation des isolants 9-12 Un électro-aimant isolé selon la classe 105 °C
solides . C'est pourquoi ces isolants sont répartis en a une durée de vie normale de 2 ans . Quelle sera sa
différentes classes selon leur aptitude à supporter les nouvelle durée de vie si on le rebobine en utilisant un
températures plus ou moins élevées tout en garantis- isolant classe 155 °C ? (On suppose que la durée de
sant une certaine durée de vie . vie dépend surtout de la température de la machine .)
Les isolants sont généralement de mauvais conducteurs 9-13 Une page de ce livre aune épaisseur de 80 µm .
de la chaleur. Cependant, certains isolants liquides et Si sa rigidité diélectrique est de 7 MV/m, quelle ten-
gazeux sont aussi utilisés comme caloporteurs pour le sion peut-on appliquer entre les deux côtés d'une page
refroidissement des appareils de grande puissance (hui- avant qu'il y ait risque de claquage?
les dans les transformateurs, SF 6 dans les disjoncteurs,
hydrogène dans les machines tournantes) . 9-14 En se servant du tableau 9-3, déterminer la ten-
sion de claquage approximative des objets suivants :
a) vitre d'une épaisseur de 3 mm
PROBLÈMES - CHAPITRE 9 b) deux sphères dans l'air, séparées par une distance
de 25 mm
Niveau pratique c) isolant en polyimide d'une épaisseur de 0,025 mm
qui recouvre un fil de cuivre utilisé pour le bobi-
9-1 Qu'est-ce qui détermine si un corps est un con-
nage d'un relais
ducteur ou un isolant?
9-15 On se propose d'isoler deux conducteurs avec
9-2 Quels sont les deux métaux généralement utili-
du papier imprégné . Quelle épaisseur minimale doit-
sés pour le transport de l'énergie électrique?
on utiliser si la tension entre les conducteurs est de
9-3 Les métaux bons conducteurs ont-ils une haute 200 kV?
ou une basse résistivité?
9-16 Pourquoi doit-on imprégner les enroulements
9-4 Nommer deux corps métalliques employés dans avec un isolant? Donner deux raisons .
ks éléments chauffants .
9-17 Pourquoi cherche-t-on à donner une épaisseur
9-5 Pourquoi isole-t-on certains conducteurs? minimale à l'isolant qui recouvre les conducteurs?
io
Conducteurs et résistances
250 MCM 12,7 500 126,6 250 000 0,138 0,181 1126
4/0 11,7 460 107,4 212 000 0,164 0,214 953
2/0 9,27 365 67,4 133 000 0,261 0,341 600
1/0 8,26 325 53,5 105 600 0,328 0,429 475
1 7,35 289 42,4 87 700 0,415 0,542 377
2 6,54 258 33,6 66 400 0,522 0,683 300
3 5,83 229 26,6 52 600 0,659 0,862 237
4 5,18 204 21,1 41 600 0,833 1,09 187
5 4,62 182 16,8 33120 1,05 1,37 149
6 4,11 162 13,30 26 240 1,32 1,73 118
7 3,66 144 10,5 20 740 1,67 2,19 93,4
8 3,25 128 8,30 16 380 2,12 2,90 73,8
9 2,89 114 6,59 13 000 2,67 3,48 58,6
10 2,59 102 5,27 10 400 3,35 4,36 46,9
11 2,30 90,7 4,17 8 230 4,23 5,54 37,1
12 2,05 80,8 3,31 6 530 5,31 6,95 29,5
13 1,83 72,0 2,63 5 180 6,69 8,76 25,4
14 1,63 64,1 2,08 4110 8,43 11,0 18,5
15 1,45 57,1 1,65 3260 10,6 13,9 14,7
16 1,29 50,8 1,31 2 580 13,4 17,6 11,6
17 1,15 45,3 1,04 2060 16,9 22,1 9,24
18 1,02 40,3 0,821 1 620 21,4 27,9 7,31
19 0,91 35,9 0,654 1 290 26,9 35,1 5,80
20 0,81 32,0 0,517 1 020 33,8 44,3 4,61
21 0,72 28,5 0,411 812 42,6 55,8 3,66
22 0,64 25,3 0,324 640 54,1 70,9 2,89
23 0,57 22,6 0,259 511 67,9 88,9 2,31
24 0,51 20,1 0,205 404 86,0 112 1,81
25 0,45 17,9 0,162 320 108 142 1,44
26 0,40 15,9 0,128 253 137 179 1,14
27 0,36 14,2 0,102 202 172 225 0,908
28 0,32 12,6 0,080 159 218 286 0,716
29 0,29 11,3 0,065 128 272 354 0,576
30 0,25 10,0 0,0507 100 348 456 0,451
31 0,23 8,9 0,0401 79,2 440 574 0,357
32 0,20 8,0 0,0324 64,0 541 709 0,289
33 0,18 7,1 0,0255 50,4 689 902 0,228
34 0,16 6,3 0,0201 39,7 873 1140 0,179
35 0,14 5,6 0,0159 31,4 1110 1450 0,141
36 0,13 5,0 0,0127 25,0 1390 1810 0,113
37 0,11 4,5 0,0103 20,3 1710 2230 0,091
38 0,10 4,0 0,0081 16,0 2170 2840 0,072
39 0,09 3,5 0,0062 12,3 2820 3690 0,055
40 0,08 3,1 0,0049 9,6 3610 4720 0,043
respondant à chaque numéro de la jauge . Il est utile de d'un diamètre de 38,54 mils (1486 cmils), a donc ri-
retenir les deux règles suivantes qui s'appliquent au goureusement la même résistance qu'un fil #10 plein
système AWG : qui a une section de 10 400 cmils .
1 . Un conducteur qui a deux fois la section d'un autre Pour les conducteurs qui ont une section plus grande
porte un numéro qui est plus petit de 3 unités . Exem- que celle correspondant au 0000 (habituellement dési-
ple : la section du fil #5 est le double de celle du fil #8 . gnée 4/0), on indique généralement la section en mil-
2 . Un conducteur qui a 10 fois la section d'un autre liers de circular mils (kcmil) . Ainsi, un conducteur de
porte un numéro qui est plus petit de 10 unités . Exem- 250 kcmil ne correspond à aucun numéro de jauge .
ple : le fil #4 a la même section que 10 fils #14 .
10 .8 Fils de section carrée
La Fig . 10-3 indique comment on mesure le calibre L'usage veut que les fils de section carrée portent des
d'un conducteur au moyen d'une jauge . Tout isolant, y numéros correspondant à ceux des fils ronds . Si le côté
compris le vernis, doit être enlevé ; le fil nu doit être du fil carré est égal au diamètre du fil rond, les deux
inséré dans l'encoche et non dans l'ouverture circulaire porteront le même numéro (Fig . 10-4) . Par conséquent,
de la jauge . la section d'un fil carré est environ 25 % plus grande
que celle d'un fil rond portant le même numéro .
tiV l~
ti~ l 2,59
ô .<A mm
O)
Figure 10-4
CO
Dimensions d'un conducteur carré #10 et d'un conducteur
rond #10 .
Co
3 4 5 10.9 Résistance d'un conducteur
` 13
34
35
À une température donnée, la résistance d'un conduc-
teur dépend :
1 . de sa longueur
conducteur #4 2. de sa section
3 . de la nature de la substance qui le constitue
Figure 10-3 Nous avons vu que le passage du courant dans un con-
Mesure de la grosseur d'un conducteur avec une jauge AWG .
ducteur est analogue à l'écoulement de l'eau dans un
Un conducteur nu #4 peut se glisser dans l'ouverture 4 de la
jauge . La jauge et ses ouvertures (numérotées de 0 à 36) tuyau . On remarque par expérience que plus le tuyau
sont montrées grandeur nature . est long, plus sa résistance au passage de l'eau est
grande . De même en électricité, plus le conducteur est
10.7 Câbles toronnés long, plus sa résistance au passage du courant est
grande .
La section droite d'un câble toronné est également ex-
primée en millimètres carrés ou en circular mils : elle Si l'on remplace le tuyau par un autre ayant une plus
eu égale à la somme des sections de chacun des torons grande section, le passage de l'eau se fait plus libre-
et ne comprend pas la surface des interstices . Un fil ment, sa résistance est réduite . Il en est ainsi pour un
#10 toronné, habituellement formé de 7 conducteurs conducteur électrique : plus sa section est grande, plus
110 ÉLECTROTECHNIQUE
son opposition (résistance) au passage du courant est nanohm-mètre (n52 •m) valant 10-9 S2 •m pour décrire la
faible . résistivité des conducteurs .
Le passage du courant électrique dans un conducteur On trouvera au tableau 10-2, la valeur de la résistivité
se fait d'autant plus facilement que le nombre d'élec- de quelques-uns des métaux usuels . Le tableau 10-5
trons libres est grand. Or, ce nombre d'électrons libres en fin de chapitre fournit une liste plus complète .
varie considérablement d'une substance à l'autre . Donc,
Exemple 10-2
la résistance au passage du courant dépend de la na-
ture de la substance dont est constitué le conducteur ; Calculer la résistance d'un conducteur de cuivre
plus le nombre d'électrons libres est grand, plus la ré- ayant une longueur de 2 km et une section de 67 mm 2
sistance est basse. (Fig . 10-5) . La résistivité du cuivre vaut 18 n52-m
.
R=p l
- (10-1)
A
où
R = résistance du conducteur, en ohms [52]
p = résistivité de la substance, en ohm-mètres
[Q'm]
l = longueur du conducteur, en mètres [m]
A = section du conducteur, en mètres carrés
[m2]
Ce facteur p* qu'on appelle résistivité est précisément
ce qui caractérise l'opposition plus ou moins grande Figure 10-5
qu'offre un conducteur au passage du courant . Il varie Ligne de transport de 2 km .
suivant la nature de la substance dont est consituté le
conducteur. Elle varie aussi avec la température . Tout
comme la masse volumique, la résistivité est une pro- Solution
priété caractéristique d'une substance. En exprimant toutes les unités en mètres et en mètres
carrés on obtient:
Bien que l'unité SI de résistivité soit l'ohm-mètre
(Sà •m), nous utilisons plutôt un sous-multiple, soit le l
R = p
A
TABLEAU 10-2 RÉSISTIVITÉ DES CONDUCTEURS
9 x 2000
conducteur résistivité coefficient de = 18 x 10 = 0,53752
6
à 0 °C température 67 x 10
à0°C
Exemple 10-3
nQ2 •m 1/°C
Calculer la résistance d'un Fil #20 B & S en nichrome
argent 15,0 0,00411 ayant une longueur de 25 mètres, à une température
cuivre 15,9 0,00427 de 0"c .
aluminium 26,0 0,00439
tungstène 49,6 0,0055 Solution
manganine 482 0,000 015
D'après le tableau 10-1, la section d'un conducteur rond
nichrome 1080 0,00011
#20 vaut 0,517 mm2 . La résistivité du nichrome à 0 °C
étant de 1080 nQ •m (tableau 10-2), la résistance R du
` p est une lettre grecque qui se prononce «ro» . conducteur est donnée par :
l Solution
R = p
A La résistance du conducteur à - 30 °C est donnée par :
25
= 1080 x 10 9 x R t = R o (1 + ut)
0,517 x 10 6 R_ 3o ac = 100 (1 + (0,00427 x - 30))
= 52,2 S2 = 100 (1 - 0,128)
10 .10 Variation de la résistance avec la 100 (0,872) = 87 mQ2
température
Lorsque la température d'un conducteur augmente, À 35 °C, la résistance deviendra :
l'agitation de ses atomes s'accentue . L'opposition au
déplacement des électrons (courant) augmente parce R,S c = 100 (1 + (0,00427 x 35))
o
que les collisions entre les électrons et les atomes se = 100 (1 + 0,149)
multiplient . C'est ce qui explique l'augmentation de la = 115 mQ
résistivité des métaux conducteurs avec la température .
La résistance de la ligne augmentera de 87 mS2 à
Cette variation obéit à la formule suivante :
115 mQ2, soit une variation d'environ 30 % de 87 mb2 .
P = p (1 + at)
r o (10-2a) Pour le même courant, les pertes dans la ligne élec-
trique peuvent donc être plus élevées de 30 % pendant
ou les chaleurs d'été que pendant les froids d'hiver .
p r = résistivité à une température t, en ohm- L'augmentation de la résistance est encore plus remar-
mètres [S2•m] quable pour le filament d'une lampe à incandescence
p o = résistivité à 0 °C, en ohm-mètres [S2 •m] dont la température de fonctionnement est très élevée .
a = coefficient de température, en 1/°C* En marche normale, le filament de tungstène possède
t = température, en °C une résistance d'environ 12 fois plus élevée à chaud
qu'à froid .
Pour le cuivre, a = 0,004 27 . On trouvera au tableau
10-2, la valeur de ce coefficient pour quelques-uns des Exemple 10-5
métaux usuels . Une lampe à incandescence de 60 watts possède une
Puisque la résistivité varie avec la température, il s'en- résistance de 17,6 S2 à 20 ''C (Fig . 10-6) . Si elle tire
suit que la résistance de tout dispositif électrique (bo- un courant de 0,5A sous une tension de 120 V, quelle
bine, fil, câble, élément chauffant, etc.) varie en pro- est la température du filament? Pour le tungstène :
portion . On peut donc exprimer la variation de la résis- et = 0 .0055 par °C .
tance par la formule :
R = R
r ° (1 + at) (10-2b)
où
R i - résistance à une température t, en ohms
R o = résistance à 0 °C, en ohms
a = coefficient de température, en 1/°C*
t = température, en °C
Exemple 10-4
Trouver la variation de la résistance d'une ligne
de transport dénergie entre des températures de
-30 `C et + 35 C, si la résistance des conducteurs Figure 10-6
de cuivre est de 100 mt2 ( milliohms ) à 0 ° C . La résistance d'une lampe à incandescence dépend de sa
température .
* a est une lettre grecque qui se prononce «alpha» .
112 ÉLECTROTECHNIQUE
d'où R o = 15,85 S2
d'où t = 2571 °C
Sur cette courbe, nous avons indiqué trois points im-
La résistance de certains alliages comme le constantan portants a, b et c, correspondant respectivement aux
et le manganine ne varie presque pas avec la tempéra- forces de traction F1 , F2 et F3-
ture ; c'est pourquoi on les utilise dans la fabrication À mesure que la force de traction croît de 0 à FI,, le fil
des résistances étalons et des shunts d'ampèremètres . s'allonge d'une distance dl . Dans la partie droite Oa
D'autres alliages à base de nickel et de chrome, comme de la courbe, l'allongement d est proportionnel à la
le nichrome et le chromel, possèdent une haute résisti- traction exercée et le fil se comporte comme un res-
vité et un bas coefficient de température ce qui permet sort . Il reprend sa forme originale dès que la traction
la construction d'éléments résistifs économiques dont cesse .
la résistance varie peu avec la température . Ainsi, la
résistance du nichrome V n'augmente que de 7 % lors-
que sa température passe de 20 °C à 1000 °C .
MPa MPa
allurninium pur 21 62 50
Figure 10-9
aluminium durci 140 160 2 a . Câble nu en aluminium, 500 kcmil, composé de 37 torons,
ayant chacun un diamètre de 2,951 mm . Le diamètre du câble
aévre recuit 35 220 60 est de 20,6 mm . La charge de rupture est de 40 kN ; courant
admissible : 640 A .
amure durci 410 470 14 b. Câble nu du type ACSR, 500 kcmil, composé de 37 torons
dont 30 sont en aluminium et 7 en acier, ayant tous un
1170 1300 15 diamètre de 3,279 mm . La charge de rupture est de 130 kN ;
courant admissible : 690 A .
114 ÉLECTROTECHNIQUE
Dans le cas des lignes de transport, on comprend faci- Le conducteur peut lui-même se désagréger par oxy-
lement pourquoi on doit renforcer un câble d'alumi- dation excessive .
nium avec une âme en acier . En effet, l'aluminium ne Pour les conducteurs isolés, la chaleur produite doit
possède pas la résistance à la traction requise pour les être transmise par les couches isolantes et ensuite dis-
câbles de longue portée . persée par radiation et par convection . Plus l'intensité
du courant dans le fil est grande, plus grande est l'élé-
ISOLEMENT DES CONDUCTEURS vation de température de l'isolant . Pour assurer une
durée de vie convenable à l'isolant, il est donc néces-
10.13 Types d'isolants saire de limiter le courant que peut porter un fil isolé .
La plupart des conducteurs sont recouverts d'un iso- On arrive ainsi à une conclusion importante qui s'ap-
lant afin d'empêcher le courant de passer d'un conduc- plique presque toujours : le courant maximal admissi-
teur à un autre ou pour éviter les mises à la terre . ble dans un fil isolé est fixé par la température maxi-
male admissible de son isolant .
L'isolement des conducteurs utilisés dans les machines
électriques est souvent assuré par du coton, de la soie 10 .15 Code régissant les installations
ou du papier imprégnés de vernis spéciaux . Aujourd'hui électriques
on utilise de plus en plus des isolants synthétiques pour La durée de vie des conducteurs servant à la distribu-
les machines de moyenne et de grosse capacités . tion de l'électricité dans les usines, les édifices et les
Les conducteurs utilisés dans les maisons, les usines maisons est particulièrement importante, car on ne peut
et les immeubles pour la distribution de l'électricité pas se permettre de changer les fils dans les murs tous
sont isolés par des isolants souples : caoutchouc, pa- les dix ans . Pour cette raison, le Code canadien de
pier, coton, cambric et produits thermoplastiques . Ces l'électricité exige des températures maximales par-
conducteurs doivent fonctionner à des températures peu ticulièrement basses pour les conducteurs employés
élevées afin de leur assurer une durée de vie très lon- dans les installations électriques . Selon le type d'iso-
gue . lant, les normes permettent des températures maxima-
les de 60 °C, 75 °C et 90 °C . Elles sont beaucoup plus
L'isolant à polyéthylène réticulé chimiquement, sou-
basses que les températures maximales admises dans
vent connu sous le nom XLPE (cross-linked
les appareils électriques (moteurs, transformateurs, etc .)
polyethylene), dont la rigidité diélectrique est
utilisant le même genre d'isolant . Aux endroits parti-
aujourd'hui entre 13 et 15 kV/mm, permet la construc-
culièrement chauds, on doit faire courir du fil isolé en
tion de câbles allant jusqu'à 400 kV. La température
amiante ; on peut alors se permettre des températures
maximale de 250 °C constitue un autre avantage pour
maximales aussi élevées que 200 °C .
résister aux chocs thermiques provoqués par des court-
circuits . Un conducteur doit dégager sa chaleur dans l'air envi-
ronnant et, afin d'établir le courant admissible, le Code
Les fils exposés aux hautes températures des fours élec-
canadien de l'électricité définit une température am-
triques doivent être recouverts d'un isolant d'origine
biante standard de 30 °C .
minérale . Le verre, l'amiante, la porcelaine et le mica
supportent très bien, sans détérioration appréciable, des Sachant que la température ambiante est fixée à 30 °C
températures très élevées . Cependant, leur application et que la température d'un conducteur quelconque ne
est limitée du fait de leur coût élevé et parce qu'ils doit pas dépasser une certaine valeur limite (disons
sont difficiles à manipuler. 75 °C), le Code spécifie le courant maximal que ce con-
ducteur peut supporter .
10 .14 Capacité thermique des conducteurs
Par exemple, le Code stipule qu'un fil #6 à l'air libre,
Étant donné que même les meilleurs conducteurs ont recouvert d'un isolant thermoplastique (type TW), dont
une certaine résistance, ils s'échauffent par effet Joule la température nominale est de 60 °C peut supporter
lorsqu'ils sont parcourus par un courant . un courant nominal de 80 A (Fig . 10-1 Oa) . Par ailleurs,
Dans le cas des conducteurs nus, si la température at- le Code stipule que le même conducteur isolé au sili-
teinte est trop élevée, il peut y avoir risque de fusion cone/caoutchouc (type SRK) peut supporter un cou-
ou de détérioration des parties voisines du conducteur . rant de 125 A (Fig. 10-10b) . Bien que sa température
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 115
nominale soit alors de 200 °C, sa durée de vie sera la faible que si le conducteur était seul, afin de ne pas
même que celle du conducteur TW qui aura supporté dépasser la température permise pour l'isolant. Par
exemple, le Code spécifie que trois conducteurs #4,
type TW60, placés dans un conduit ne doivent porter
que 70 A chacun, alors qu'il permet un courant de 105 A
pour un conducteur seul .
10 .16 Comparaison de divers conducteurs
Les câbles montrés dans les Fig . 10-11 à 10-18 don-
nent une idée de la construction adoptée selon les ten-
sions qu'ils peuvent supporter et l'usage qu'on en fait .
(a) (b)
Figure 10-10 Les vues en coupe sont dessinées grandeur nature afin
Comparaison de la capacité ampérique de deux conducteurs que le lecteur puisse mieux apprécier les dimensions
de même section . physiques de ces câbles . Un examen détaillé de ces
figures révèle l'information suivante :
seulement 60 °C .
1 . Une augmentation de la tension de 5 kV à 30 kV
Le tableau 10-4, tiré du Code canadien de l'électricité, exige une plus grande quantité d'isolation, donc un
donne un aperçu des courants admissibles pour les di- câble plus gros . Par ailleurs, la capacité ampérique n'est
vers types de monoconducteurs, lorsqu'ils sont sus-
pas affectée de façon appréciable (comparer les Fig .
pendus seuls, à l'air libre, à une température ambiante 10-12a et 10-12b) .
de 30 °C .
2 . Un câble à 30 kV possédant un conducteur en alu-
Lorsque plusieurs conducteurs isolés sont placés dans
minium a une capacité de 343 A alors qu'un câble sem-
un même tuyau métallique (conduit), la chaleur déga-
blable en cuivre peut supporter 440 A (comparer les
gée par chacun contribue à l'échauffement de l'isolant
Fig . 10-12b et 10-12e) .
des conducteurs voisins . Le courant doit donc être plus
3 . Un câble à 30 kV formé de 3 conducteurs en cuivre que celui à 30 kV, 343 A, car il est protégé par une
a une capacité de 359 A par conducteur au lieu de 440 A lourde gaine d'acier, et parce qu'il transporte une plus
pour un câble ayant un seul conducteur (comparer les grande puissance (comparer les Fig . 10-12c et 10-15) .
Fig . 10-12b et 10-13) .
10 .17 Échauffement rapide des
4 . Pour une même tension de 600 V, une isolation R90 conducteurs - facteur 12t
au polyéthylène réticulé (XLPE) est plus mince qu'une
Il arrive parfois qu'un courant beaucoup plus grand
isolation RW60 . De plus, la capacité ampérique est plus
que le courant normal circule dans un conducteur du-
élevée (Fig . 10-14) .
rant une courte période . Les pertes Joule sont alors très
5 . Le câble sous-marin à 80 kV, 630 A est plus gros
Figure 10-12
Capacité ampérique à l'air libre de trois conducteurs ayant une section de 250 kcmil (grandeur nature) .
Figure 10-13
Câble triphasé formé de trois conducteurs de section 250 kcmil (grandeur nature) .
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 117
R 90
•01 M
XLPE
0 00040 .
600 V 425 A î
cuivre
Figure 10-14
Deux conducteurs isolés à 600 V (grandeur nature) .
80 kV 630 A
conduit d'huile
conducteur en cuivre 600 kcmil
écran au charbon
papier
écran à papier métallisé
gaine de plomb
gaine de renforcement
gaine en polyéthylène
- jute
gaine d'acier
figure 10-15
Vœ en coupe d'un câble sous-marin, grandeur nature . Diamètre extérieur 70 mm . Ce câble est immergé dans le
dW*mit de Long Island entre Northport (Long Island) et Norwalk (Connecticut) (gracieuseté Pirelli Cables Ltd) .
118 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 10-16
Q=mc0 éq . 1-17
Câble d'alimentation pour pompe submersible utilisé dans
donc
les mines . Il comprend trois conducteurs de puissance, deux
de commande et un de mise à la masse .
RI 2 t = mc0
d'où
0 = R (12t) (10-4)
600 A 250 kcmil me
6834 brins #34
coefficient d'utilisation : 30
Il s'ensuit que pour un conducteur donné l'échauffe-
gaine en polyéthylène
ment 0 dépend directement du facteur I2 t . Ce
facteur s'exprime en ampères carrés seconde (A 2. s) .
Nous avons vu que des températures élevées sont
Figure 10-17
Câble ultra-flexible de 600 A pour soudeuse électrique . dommageables pour l'isolant qui recouvre le
conducteur . Le facteur I2 t est donc très important
car c'est lui qui détermine la température maximale
du conducteur. Par exemple, un conducteur #2 en
425 A 250 °C cuivre initialement à 90 °C ne peut supporter un I2t
250 kcmil solide
supérieur à 22 x 106 A2 .S si l'on veut limiter sa tem-
isolant: oxyde de magnésium
pérature à 250 °C lors d'un court-circuit .
gaine de cuivre De façon générale, on peut calculer la valeur de 12t
lorsqu'on connaît (1) le calibre du conducteur, (2) sa
Figure 10-18 composition (cuivre ou aluminium) et (3) l'échauffe-
Câble pour usage dans les endroits très chauds . ment qu'il doit subir .
La valeur de I2 t pour le cuivre et l'aluminium est don-
née par les équations suivantes :
grandes, de sorte que la température du conducteur peut
monter de plusieurs centaines de degrés en une frac- pour le cuivre:
tion de seconde . Par exemple, lors d'un court-circuit,
des courants intenses circulent brièvement dans les fils 2 (234+0.
et câbles d'un réseau avant que le cicuit soit ouvert par 1 t = 11,5 x 104A 2logio (10-5)
234 + 00
un fusible ou un disjoncteur de protection . Dans ces
circonstances, la chaleur dégagée dans les conducteurs
n'a pas le temps de se dissiper à travers les parois exté- pour l'aluminium :
rieures et la température du conducteur monte rapide-
ment . Quel est l'échauffement dans ces conditions?
Supposons que le conducteur ait une masse m, une ré- 2 (228 + 0m
1 t = 5,2 x 10 4A 2logio (10-6)
sistance R et une chaleur massique c . De plus, sup- 228 + Bo
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 119
où Solution
donnée à l'intérieur de la solution aqueuse, un peu tifs et négatifs se déplaçant respectivement vers la droite
comme les électrons libres à l'intérieur d'un métal . et vers la gauche . Dans la batterie, les électrons circu-
Puisque les charges portées par les ions positifs et né- lent de la borne (+) à la borne (-) .
gatifs sont égales, la solution est, dans son ensemble, Le même phénomène se produit lorsqu'on mélange
électriquement neutre (Fig . 10-19) . avec de l'eau d'autres sels tels que le sulfate de cuivre,
ou des acides tels que l'acide sulfurique . L'électrolyte
ainsi formé est rempli d'ions positifs et négatifs re-
présentant chacun un atome (ou une molécule) ayant
perdu ou gagné un ou plusieurs électrons .
R = p l éq.10-1
A
tous les réseaux électriques sont raccordés à la terre 1 . résistance des électrodes mêmes - négligeable ;
i «mise à la terre») . Ensuite, certaines lignes haute-ten- 2 . résistance de contact entre les électrodes et le sol -
sion à c .c . utilisent parfois la terre comme conducteur négligeable ;
de retour portant des courants de plusieurs centaines 3 . résistance du sol dans les zones A et B entourant les
d'ampères . Enfin, comme le sol est un assez bon con- électrodes respectives - importante ;
ducteur, il offre un chemin à des courants de fuite de
4 . résistance du sol entre les zones A et B - négligeable .
toutes sortes qui peuvent provoquer la corrosion des
tuyaux métalliques enfouis dans la terre . La résistance (3) dépend surtout de la nature du sol et
de la profondeur à laquelle les électrodes sont enfon-
La résistivité du sol se situe entre 5 Q •m et 5000 S2 •m
cées dans le sol . L'expérience montre que la résistance
selon la composition de la terre (argile, sable, gra-
est surtout concentrée dans un rayon de 10 mètres
nit. etc.) et son degré d'humidité . Par exemple, au
autour de chaque électrode . Au delà de ce rayon, la
printemps, la résistivité du sol mouillé peut être de
résistance est négligeable . Par conséquent, la distance
50 4 •m alors que pendant la sécheresse d'été, elle
séparant les électrodes ne change pas la résistance en-
peut grimper à 300 S2-m . Remarquer que la résisti-
tre elles, à moins qu'elles soient très rapprochées .
vité du sol est plusieurs millions de fois plus grande
que celle du cuivre . On peut réduire la résistance (3) en enfonçant davan-
tage l'électrode dans le sol, ou en imbibant ce dernier
10 .21 Résistance entre deux électrodes de d'un produit chimique, tel que le sulfate de cuivre . En
terre général, la résistance diminue de moitié chaque fois
Malgré sa haute résistivité, le sol devient un excellent que la profondeur augmente d'un facteur de 1,7 . Par
conducteur grâce à la section presque sans limite qu'il exemple, si une profondeur de 1 m donne une résis-
offre au passage du courant . Par exemple, si l'on ap- tance de 80 S2, une profondeur de 1,7 m donnera une
plique une tension E à deux électrodes de terre piquées résistance de 40 S2 .
dans le sol, on constate que le courant s'étend à travers
tout le volume de la terre en suivant le chemin de la 10 .22 Mesure de la résistance d'une
électrode de terre
Fs . 10-21 . La résistance mesurée entre les deux élec-
trodes demeure relativement faible, même si elles sont On peut mesurer la résistance d'une électrode A, en-
distantes de plusieurs centaines de kilomètres . On peut foncée d'une profondeur h dans le sol, en utilisant le
distinguer 4 résistances sur le circuit de la Fig . 10-21 : montage de la Fig . 10-22 . Voici la procédure à suivre :
Figure 10-22
Mesure de la résistance d'une électrode de terre .
Figure 10-24d
Élément de 750 W, 8,5 S2 servant au démarrage d'un moteur
à c .c . Longueur : 400 mm, diamètre : 40 mm .
Figure 10-24a
Élément de 2,45 kW, 70 A, 0,5 S2 servant au démarrage d'un
moteur à rotor bobiné . Dimensions extérieures : 485 mm x
130 mm x 50 mm (gracieuseté Ward Léonard) .
Figure 10-24e
Figure 10-24b Rhéostat de 1000 W servant à commander un groupe de
Cinq éléments en fonte de 200 kW chacun, servant à freiner lampes à incandescence . Diamètre extérieur : 305 mm
une machine de 160 MW . (gracieuseté Ohmite Mfg . Co.) .
124 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 10-24f
Potentiomètre d'ajustement de 7,5 W utilisé dans un montage
électronique . Longueur : 14 mm, diamètre : 13 mm
(gracieuseté Ohmite Mfg. Co.) .
Figure 10-24i
Étalons de résistance de 1 Q ayant une précision
de ± 0,000 001 % .
Figure 10-25
Comparaison des dimensions d'un radiateur de plinthe de
1250W, d'un élément de cuisinière de 1250 W et d'un chauffe- fusible à cartouche
30 A 250 V
eau électrique de 100 kW .
a . Radiateur de plinthe de 1250 W, 240 V pour installation
fusible à vis
dans une maison . Longueur : 1500 mm, hauteur : 185 mm .
15A 125V
b. Élément de cuisinière de 1250 W, 240 V. Diamètre :
205 mm .
c . Chauffe-eau de 100 kW pour un restaurant . Hauteur :
1500 mm, diamètre : 220 mm .
1000
La lame de zinc (parfois d'argent) est amincie à un,
deux ou trois endroits sur sa longueur afin de créer des
points de plus grande résistance . Lorsque le courant 300s
200 A
dépasse la valeur nominale, ces zones faibles fondent
d'abord, coupant ainsi le circuit .
100
Lors d'un court-circuit franc, le courant devient très
intense, ce qui provoque, sous l'effet de la chaleur, une
25s
véritable explosion de l'élément fusible . La cartouche ~~ 300 A
Une telle chaleur aura tôt fait de griller les isolants Aux environs de 25 'C, sa résistance varie à raison de
avoisinants, de ramollir et d'oxyder les parties métal- 4 % par degré Celsius, ce qui rend le thermistor inté-
liques et peut même causer un incendie . Cet exemple ressant comme détecteur de température .
montre que même une résistance de contact très faible
10 .33 Le varistor
peut produire une température dommageable en pré-
sence d'un courant intense . Le varistor est également un conducteur non linéaire
dont la résistance instantanée décroît lorsque la ten-
10 .31 Résistances non linéaires sion à ses bornes augmente . Un type de varistor, ap-
La plupart des conducteurs possèdent une résistivité pelé Thyrite ® , est fabriqué avec des granules de car-
constante, c'est-à-dire que pour une température don- bure de silicium . Il se présente sous forme de disques
née, le courant circulant dans l'élément est propor- et sa caractéristique courant-tension (Fig . 10-29, courbe
tionnel à la tension appliquée. Il existe, cependant, une 1) montre que le courant augmente très vite avec la
catégorie importante de conducteurs pour lesquels le tension . Lorsque cette dernière augmente de 0,3 kV à
courant n'augmente pas proportionnellement à la ten- 12,5 kV, le courant passe de 1 A à 10 000 A .
sion ; pour cette raison, on les appelle résistances non Un autre type de varistor, composé de granules d'oxyde
linéaires . Les thermistors dont la résistance diminue de zinc, possède les propriétés montrées sur la courbe
avec la température et les varistors dont la résistance 2 de la Fig . 10-29. On constate que sa caractéristique
diminue avec la tension appliquée en sont deux exem- E-I est plus plate que la courbe 1, ce qui le rend encore
ples . plus efficace pour écrêter les surtensions . Ce genre de
10.32 Le thermistor varistor est souvent appelé varistor à oxyde de métal,
ou MOV («metal oxide varistor») .
La Fig . 10-28 montre la caractéristique d'un type de
thermistor. Elle montre que la résistance du thermis-
tor décroît brusquement quand la température aug- 100
mente. La résistance baisse progressivement de 4000 S2
à -50 °C, en passant par 100 S2 à 25 °C pour ne donner 12,5 kV
plus que 3 il à sa température maximale de 150 °C .
10
courbe 2
~7 kV
ô 2 kV
courbe 1
_o
Y
1
0,3 kV
0,1
1 10 100 1000 10 000
ampères
Figure 10-29
Caractéristique d'un varistor :
courbe 1 - type Thyrite®
courbe 2 - type à oxyde de métal (ZnO)
Il est facile de calculer la résistance d'un conducteur 10-5 Qu'entend-on par l'ancien terme 500 MCM ?
connaissant sa résistivité, sa section et sa longueur .
10-6 Qu'est-ce qui limite le courant maximal admis-
Nous avons vu aussi que la résistivité et donc la résis- sible dans les fils nus? dans les fils isolés?
tance augmentent avec la température selon le coeffi-
cient de température (environ 0,4 % par degré Celsius 10-7 Pourquoi permet-on un courant admissible plus
pour les métaux usuels) . grand pour un conducteur isolé à l'amiante que pour
un conducteur isolé au caoutchouc?
Selon le type d'isolant dont ils sont recouverts et l'en-
droit où ils sont installés, les câbles et fils peuvent fonc- 10-8 Lorsque plusieurs conducteurs isolés sont pla-
tionner à diverses températures . Nous avons vu que cés dans un même tuyau métallique, pourquoi le cou-
l'augmentation de la température d'un conducteur sou- rant dans chacun doit-il être moindre que s'il n'y avait
mis à un échauffement rapide dépend de sa résistance, qu'un seul conducteur?
de sa chaleur massique et du facteur I2t. Nous avons
10-9 Qu'est-ce qui détermine l'épaisseur de l'isolant
donné les formules permettant de calculer le I2 t pour
autour d'un conducteur?
un conducteur de cuivre ou d'aluminium .
Au Canada, les installations électriques sont régies par 10-10 Pourquoi préfère-t-on parfois employer un fil
le Code canadien de l'électricité . #10 toronné au lieu d'un fil #10 plein?
Dans certaines applications, les propriétés mécaniques 10-11 Si un fil #12 toronné est remplacé par un fil
des conducteurs sont également importantes (résistance #12 plein de même longueur, sa résistance change-
à la traction) . Les caractéristiques électriques, mécani- t-elle?
ques et thermiques des principaux conducteurs sont 10-12 Pourquoi la résistance d'un fil augmente-t-elle
résumées dans le tableau 10-5 .
lorsqu'il porte un courant?
Les propriétés particulières de certains types de con-
10-13 Le fil #10 est-il plus petit que le fil #20? Quelle
ducteurs sont mises à profit dans des applications spé-
est la section de ces deux fils en cmils?
ciales . Par exemple : basse température de fusion des
fusibles pour la protection contre les surintensités et 10-14 Un moteur est bobiné avec deux fils #12 en
les courts-circuits, résistance non linéaire des varistors parallèle . Quel calibre de fil pourrait-on employer pour
pour la protection contre les surtensions . les remplacer?
Les conducteurs liquides ionisés, appelés électrolytes, 10-15 Un conducteur est formé de quatre fils #16 .
sont utilisés dans les piles ou les procédés de galvano- Quel est son numéro de jauge?
plastie. Enfin, mentionnons que la terre joue un rôle
important dans les installations électriques . Nous avons 10-16 Calculer la résistance de 210 m de fil #14 à
donné une méthode simple de mesure de la résistance une température de 25 °C . (Utiliser le tableau 10-1 .)
d'une électrode de terre . 10-17 Exprimer 500 kcmil en mm 2 .
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 129
10-18 Le fil #4 carré a-t-il une section plus grande a) la résistance totale de la ligne à 25 °C
que le fil #4 rond? Si oui, de combien environ? b) les pertes dans la ligne si le courant est de 120 A
10-19 On doit choisir un câble qui devra porter un 10-32 En utilisant la formule R = pllA, calculer la
courant de 90 A. Quelle grosseur de fil est nécessaire résistance à 38 °C d'un fil #6 en aluminium, longueur
si l'isolant est en caoutchouc type RW75? (Voir tableau 1500 m . (Voir les tableaux 10-1 et 10-2 .)
10-4 .)
10-33 Quelle force de traction maximale peut-on
10-20 Expliquer ce qu'est un ion, un électrolyte . exercer sur un fil de cuivre #40 (recuit) sans provoquer
10-21 Pour quelle raison doit-on faire fonctionner les un allongement excessif? Quelle force provoquera sa
lampes à incandescence à très haute température? rupture?
10-22 Le radiateur de plinthe et le chauffe-eau de la 10-34 Comparer les puissances nominales que peu-
Fig . 10-25 ont presque les mêmes dimensions, bien vent transporter les 3 câbles de la Fig . 10-12 .
que les puissances absorbées soient respectivement de 10-35 Un élément de cuisinière de 2400 W ayant une
1 .25 kW et 100 kW. Comment expliquez-vous cela? surface de 600 cm2 atteint une température de 700 °C .
Calculer :
10-23 Si l'élément de cuisinière de la Fig . 10-25 avait
les mêmes dimensions que le radiateur de plinthe, quels a) la puissance rayonnée par l'élément sachant que la
seraient les effets sur la période de cuisson? constante de radiation k = 4,2 x 10-8 W/(m2 K4 )
10-24 Calculer la puissance absorbée par le varistor b) la puissance radiante reçue par l'élément si les murs
de type thyrite de la Fig . 10-29 lorsque la tension à ses de la pièce sont à une température de 25 °C
bornes est de 2 kV? 12,5 kV? c) la puissance nette perdue par l'élément, par radia-
tion
10-25 a) Quelle est la signification du facteur I2t ?
Niveau avancé
b) Un courant de 500 A circule dans un conducteur
pendant 3 secondes . Calculer la valeur de I2t. 10-36 Évaluer le courant de fusion d'un fil nu #20
en aluminium si on veut qu'il fonde en 0,5 s . La tem-
10-26 Que signifie le terme résistance non linéaire?
pérature initiale du conducteur est de 23 °C .
Niveau intermédiaire
10-37 Déterminer la résistance d'un fil de plomb
10-27 Un conducteur rond a un diamètre de 0,0172 ayant une longueur de 2 km et un diamètre de 2 mm, à
pouce . Quelle est sa section droite, en circular mils? une température de 130 °C .
10-28 Une bobine de fil #22 a une résistance de 10-38 Un câble en aluminium de calibre 477 kcmil a
400 S2 à 25 °C . Quelle est la longueur du fil? Quel est une contrainte de rupture de 155 MPa . S'il est com-
le poids de la bobine? (Utiliser les données du tableau posé de 19 torons ayant un diamètre de 4,02 mm, cal-
10-1 .) culer la charge de rupture en newtons et en livres force .
10-29 Déterminer à l'aide du tableau 10-1 et des rè- 10-39 La bobine de cuivre d'un électro-aimant pos-
gles propres au système AWG, la section en circular sède une résistance de 4 S2 lorsque sa température est
mils des fils #43 et #48 . de 22 °C . Après 2 jours de fonctionnement, on cons-
tate que le courant est de 42 A pour une tension de
10-30 La résistance mesurée d'un conducteur de cui-
210 V. Calculer la température moyenne de l'enroule-
vre est de 25 S2 lorsqu'il est plongé dans la glace fon-
ment à ce moment .
dante (0 °C) . Quelle serait sa résistance dans l'eau
bouillante (100 °C)? Note : le coefficient de tempéra- 10-40 La résistivité du sable sec (et du granit) est de
ture vaut 0,004 27/°C . l'ordre de 1000 S2-m . Calculer la résistance offerte par
un cube de 10 m x 10 m x 10 m de ce matériau .
10-31 Une ligne d'alimentation semblable à celle de
la Fig . 4-3 est composée de 2 fils conducteurs #4 en 10-41 Un câble triphasé de 15 kV, 750 kcmil, 90 °C,
cuivre . Si la distance entre la source et la charge est de semblable à celui montré à la Fig . 10-13, peut porter
800 m calculer un courant de 545 A lorsqu'il est logé dans un conduit .
130 ÉLECTROTECHNIQUE
Chaque conducteur est formé de 61 brins de cuivre . ne demeure pas constant mais augmente pro-
Calculer: gressivement avec le temps . Expliquer ce phénomène .
a) le diamètre de chaque brin 10-47 Un radiateur fonctionnant à une température
b) la chaleur dégagée par kilomètre, à une tempéra- de 800 °C est alimenté par une tension de 240 V . Si la
ture de 90 °C tension diminue à 210 V, quelle sera la nouvelle tem-
10-42 Dans le problème 10-41, si les conducteurs pérature? La température ambiante est de 20 °C et on
sont en aluminium, quel est le courant maximal qu'on suppose que les pertes par convection sont négligeables .
peut faire circuler dans chaque conducteur sans dépas- 10-48 La durée de vie d'une lampe à incandescence
ser les limites d'échauffement? varie inversement avec la cinquième puissance de la
10-43 Un fil #10 en aluminium porte un courant de tension à ses bornes . Si l'on applique la moitié de la
20 A . S'il contient 10 28 électrons libres par mètre cube, tension normale sur cette lampe, par quel facteur sa
calculer la vitesse du courant électrique en m/h . vie utile est-elle multipliée?
10-49 Une lampe à incandescence de 100 W fonc-
tionne à une température de 2600 °C . En négligeant
les pertes par convection et conduction, calculer la tem-
pérature du filament lorsque la puissance fournie à la
lampe est réduite à 50 W.
10-50 a) Quelle est l'énergie requise pour augmen-
ter la température d'une tonne d'eau de 10 °C à
90 °C?
b) Quelle est l'énergie requise pour augmenter la tem-
pérature d'une tonne de cuivre de 10 °C à 90 °C?
10-51 On désire faire circuler un courant très intense,
pendant une courte période, dans un fil en cuivre #12 .
La période de conduction est limitée à 0,5 s . Initiale-
ment, le fil est à 40 °C et on lui permet de s'échauffer
jusqu'à 90 °C . Calculer le courant admissible . (On sup-
posera que la chaleur dégagée à l'extérieur est négli-
Figure 10-30
Un réseau électrique comprend des centaines de milliers de geable .)
joints et de points de contact dont la résistance doit être
minimisée . Les joints à compression illustrés ici sont souvent
10-52 Le câble montré à la Fig . 10-12a porte un cou-
utilisés pour relier deux conducteurs (gracieuseté Hydro- rant de 444 A et sa température est alors de 90 °C .
Québec) . Calculer le courant que ce câble peut supporter lors
d'un court-circuit appliqué pendant 2 secondes, sans
10-44 Un four électrique pour la fonte d'acier doit dépasser la température maximale de 250 °C .
être gardé à une température de 1550 °C . Calculer la
10-53 Dans le problème 10-52, quel courant est ad-
puissance dégagée par les éléments chauffants s'ils ont
missible si la durée de la conduction est de 3 secon-
une superficie de 1 m2 et s'ils fonctionnent à une tem-
des?
pérature de 1650 °C . Utiliser la constante de radiation
k = 3 x 10-8 W/(mz K4 ) . 10-54 La résistance tubulaire de la Fig . 10-24c dis-
sipe une puissance de 100 W . Calculer sa température
10-45 Le chauffe-eau de 100 kW de la Fig . 10-25c
approximative si la température ambiante est de 40 °C .
doit élever la température de l'eau de 15 °C à 80 °C .
(Considérer les pertes par convection et par radiation
Quel débit maximal peut-on admettre en litres par mi-
et prendre k = 5 x 10 -8 W/(m2 K4) .)
nute?
10-55 Quelle tension faudrait-il appliquer sur la ré-
10-46 Si l'on applique une tension de 100 V sur le
sistance de la Fig. 10-24g afin de provoquer la circu-
thermistor de la Fig . 10-28, on constate que le courant
lation d'un million d'électrons par seconde?
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 131
composition ns2 m nf2 m à 0 °C kg/m 3 MPa MPa J/(kg °C) W/(m °C) °C
a 0 °C a 20 °C ( X 10-3)
argent [Ag] 15,0 16,2 4,11 10 500 - 172 230 408 960
cuivre [Cu] 15,88 17,24 4,27 8890 35 220 380 394 1083
fer [Fe] 88,1 101 7,34 7900 131 290 420 79,4 1535
laiton 60,2 62,0 1,5 ---8550 124 500 370 115 960
70 % Cu, 30 % Zn
molybdène [Mo] 49,6 52,9 3,3 10 200 450 600 246 138 2620
nickel [Ni] 78,4 85,4 4,47 8900 200 500 460 90 1455
or [Au] dur 20,4 22,0 4,0 19 300 205 220 130 318 1064
platine [Pt] dur 98 106 3,9 21 400 180 250 131 71 1773
Les piles sont des sources d'électricité qui transfor- (f.é .m .) d'environ 1 volt apparaît alors spontanément
ment directement l'énergie chimique en énergie élec- entre les deux électrodes . Si l'on branche une résis-
trique . Lorsqu'on raccorde ensemble plusieurs piles tance entre le pôle positif et le pôle négatif ainsi for-
pour produire une source de puissance ou de tension més, un courant commence à circuler comme le mon-
supérieure, on obtient une batterie d'accumulateurs que tre la Fig . 11-1 .
nous désignerons par le seul mot «batterie» . Le passage du courant produit une transformation gra-
L'invention de la pile électrique, par le professeur ita- duelle de la composition de l'électrolyte et des deux
lien Alessandro Volta en 1800, constitue une des plus électrodes et c'est grâce à cette réaction chimique que
importantes découvertes dans le domaine de l'électri- l'énergie électrique est libérée . Lorsque l'une des élec-
cité, car elle permettait d'obtenir, pour la première fois, trodes (ou l'électrolyte) est plus ou moins complète-
une source ininterrompue de courant électrique . Avant ment transformée, la f.é .m. disparaît et le courant cesse
cette époque, on ne connaissait que les décharges mo- de circuler. La pile est alors épuisée ou déchargée .
mentanées produites par l'électricité statique, lesquel- Dans le cas des piles primaires, la transformation chi-
les étaient peu propices pour déceler le champ magné-
tique et les autres phénomènes associés au passage d'un I
11 .2 Théorie de fonctionnement
Les réactions chimiques qui se produisent dans
une pile peuvent s'expliquer de la façon suivante
(Fig . 11-2) .
Considérons un électrolyte composé d'un acide mé-
langé avec de l'eau (Fig . 1 1-2a) . L'acide se dissocie en
ions positifs et négatifs comme on l'a expliqué à la
section 10 .19, chapitre 10. Si l'on plonge deux élec-
trodes différentes dans cette solution, on constate que
l'une d'elles tend à capter les ions positifs alors que Figure 11-2c
l'autre tend à attirer les ions négatifs . Cette affinité pour Lorsque les électrodes sont réunies par un élément
l'un ou l'autre des deux types d'ions rend une des élec- conducteur R, un courant I se met à circuler .
trodes positive et l'autre négative (Fig . 1 1-2b) .
Si l'on raccorde une résistance entre les électrodes, un
courant électrique s'établit et les ions positifs de la électrode I=o
complètement
solution se dirigent vers l'électrode positive tandis que
transformée +
les ions négatifs vont vers l'électrode négative .
Lors du contact avec les deux électrodes, les ions posi- e e
tifs captent des électrons alors que les ions négatifs en
E)
e e
perdent ; c'est précisément cet échange d'électrons qui e ® ee
provoque la circulation d'un courant électrique . L'ac- e ee
quisition ou la perte d'électrons produit en même temps
la transformation chimique des électrodes . Sur la Fig . Figure 11-2d
11 -2c, la partie hachurée des électrodes montre la por- La circulation du courant transforme les deux électrodes .
134 ÉLECTROTECHNIQUE
tion qui a été ainsi transformée . Lorsque l'une des deux chute de tension à l'intérieur de la pile .
plaques est entièrement transformée (Fig . 11-2d), le
On peut donc représenter une pile par une source de
courant cesse de circuler.
tension E° en série avec une résistance r (Fig . 11-3) .
Malgré leurs caractéristiques particulières, les piles ont La résistance interne dépend de la capacité de la pile,
plusieurs propriétés en commun . Nous étudierons de son état de décharge, de son âge, de sa température
d'abord ces caractéristiques semblables et analyserons et de sa constitution chimique .
ensuite les propriétés spéciales qui distinguent les pi-
les présentées au tableau 11-1 . Par exemple, la résistance interne d'une pile primaire
neuve N° 6 au carbone-zinc (diamètre 63 mm, hauteur
11 .3 Résistance interne 150 mm) est de 0,03 S2 environ . Cette résistance n'est
Au moment où l'on raccorde une résistance extérieure pas constante ; elle augmente lorsque la pile vieillit et
aux bornes d'une pile, on constate que la différence de au fur et à mesure qu'elle se décharge . Cependant, pour
potentiel diminue . Ce résultat provient du fait que la des courants normaux, la chute de tension interne est
pile possède une résistance interne provoquant une de l'ordre de 10 % de la tension à vide .
tension à vide V 1,5 1,35 1,5 1,6 1,45 3,3 2,0 1,3 2,1 1,5 3,2
tension d'utilisation V 0,8 0,9 0,8 0,9 1,1 2 1,7 1,0 1,5 1,2 2
minimale
énergie massique <J/kg 250 400 370 300 650 700 40 à 70 à 225 215 à 360 à
80 120 430 700
énergie volumique kJ/dm3 500 1400 900 1600 850 1000 à 150 à 150 à 400 750 540 à
2000 300 350 1200
taux de décharge bas bas bas bas très bas haut très haut très très
admissible bas haut haut haut
électrode positive Mn02 Zn Zn Zn 02 lithium Pb0 2 NiOOH S - lithium
+C
aptitude au stockage 1à3 5à7 4à5 4à5 3à4 5à7 2à4 4à6
ans ans ans ans ans ans ans ans
durée de vie années 2à3 4à5 3à4 4à5 2à3 5à20 10à20
Note : Les valeurs fournies dans ce tableau donnent les ordres de grandeur seulement . Pour connaître les caractéristiques précises
d'une pile, consulter les données du fabricant .
PILES ET ACCUMULATEURS 135
(à circuit ouvert) + A
Eo =1,5V
r = 0,2 S2
10
diamètre - 63 mm
hauteur - 150 mm
Figure 11-4a
Charge raccordée aux bornes d'une pile (exemple 11-1) .
0,2 S2
1 S2
V
2,0
1,6
a b - pile au mercure (I= 20 mA)
E
1,2 b
E =1 V
a - pile au carbone-zinc q,
0,8
I = 200 mA Figure 11-6
E F = 0,8 V Groupement de deux piles en série alimentant une charge R .
0,4
Le «boîtier» des piles est négatif ; le pôle noir est positif .
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 h
>- temps
La force électromotrice de la batterie de piles grou-
Figure 11-5 pées en série est égale à la somme des forces électromo-
Courbes de décharge d'une pile au carbone-zinc (a) et d'une trices de chaque pile . La résistance interne de la batte-
pile au mercure (b) . rie est égale à la somme des résistances internes de
chaque pile .
La batterie d'une lampe de poche est généralement
300 heures . Cependant, la pile ne pourra pas débi-
formée de deux ou trois piles groupées en série .
ter un courant de 10 A pendant 3 heures (même si le
produit 3 A x 10 h donne 30 A .h), car la polarisation Exemple 11-2
de la pile serait excessive et la tension aux bornes tom- Trois piles sèches ayant chacune une résistance in-
berait brusquement . La capacité d'une pile n'est donc terne de 0 .3 S2 et une f.é .m . de 1 .5 V sont groupées
pas constante, mais dépend de l'intensité du courant en série . Quelle sera l'intensité du courant si l'on
débité . Plus le courant est intense, plus sa capacité en relie une résistance de 1012 aux bornes de cette bat-
ampères-heures diminue . terie?
Ordinairement, la capacité est spécifiée pour un temps
de décharge de 8 heures . Parfois on spécifie des pé-
Solution
riodes de 5 heures, ou de 1 heure . On doit alors se La force électromotrice de la batterie est :
rappeler que si le temps de décharge est plus court E = 3 x 1,5 V = 4,5 V
que celui spécifié par le fabricant, on perd de la capa- La résistance interne de la batterie est :
cité et que, dans le cas contraire, on en gagne .
r = 3 X 0,3 S2 = 0,9 S2
11 .6 Couplage des piles
La résistance totale du circuit vaut donc :
L' énergie limitée et la tension peu élevée des piles né-
R = 0,9 + 10,0 = 10,9 S2
cessitent leur couplage . On obtient alors une batterie
électrique . Le courant dans le circuit est :
E 12 = 10 £2 x 0,413 A = 4,13 V
Exemple 11-3
On désire alimenter sous une tension de 6 V un
relais dont la bobine a une résistance de 40 £2 .
On dispose de piles sèches de 1,5 V avant une
capacité de 30 A •h . Combien de piles sont requi-
ses et comment doit-on les grouper pour assurer
l'alimentation du relais pendant un minimum de
Figure 11-7 375 heures?
Groupement de deux piles en parallèle .
Solution
Tout d'abord, pour fournir la tension de 6 V, il suf-
fit de raccorder 4 piles en série .
Si les résistances internes des piles sont égales, le
courant débité par chacune d'elles est égal au cou- Le courant tiré par le relais est I = 6 V/40 0 =
rant total divisé par le nombre de piles . Si la résis- 0,15 A . Chaque pile pourrait facilement débiter ce
tance interne de l'une des piles est plus élevée que courant, sans que sa capacité en ampères-heures soit
celle des autres, elle débite un courant moins élevé diminuée . Il serait donc possible de relier seulement
que celui débité par chacune des autres piles . 4 piles en série pour alimenter le relais . Cependant,
avec ce groupement, chaque pile de la batterie se-
Toutes les piles que l'on veut grouper en parallèle
rait épuisée au bout de 200 heures, car 30 A .h/0,15 A
doivent être du même type . Il est très important de
= 200 h .
relier les bornes de même signe ensemble . En effet,
si la polarité de l'une des piles est inversée dans la Il faudra donc limiter le courant débité par les piles
batterie, cette pile sera détruite en quelques minu- à un maximum de 30 A .h/375 h = 0,08 A . Comme
tes . De plus, les autres piles se déchargeront com- le courant requis est de 0,15 A, il suffit de mettre en
plètement . parallèle 0,15 A/0,08 A = 1,87 groupes de 4 piles
en série pour alimenter le relais . Comme il est
3 . Groupement mixte .Quand on désire obtenir une
impossible de réaliser des groupes fractionnaires,
tension et un courant plus élevés que ceux d'une on doit utiliser deux groupes en parallèle . Ce grou-
seule pile, on emploie le groupement mixte (ou sé-
pement mixte de 8 piles est montré à la Fig . 11-9 .
rie-parallèle) .
Dans ce montage, chaque pile débitera un courant
Ainsi, à la Fig . 11-8, le groupement mixte est formé de 0,15 A/2 = 0,075 A .
138 ÉLECTROTECHNIQUE
0 CÀ 60À
mélange
relais
charbon (anode)
concassé
+ Mn0 2
Figure 11-9 NH Q CI
Voir exemple 11-3 . ZnCI électrolyte
H2 O
récipient en zinc
(cathode)
PILES PRIMAIRES
La plupart des piles primaires sont des piles sèches . Figure 11-10
On désigne sous ce nom les piles dont l'électrolyte Vue en coupe d'une pile «Eveready» au carbone-zinc (Union
est immobilisé par une substance absorbante . Puis- Carbide) .
qu'elles sont scellées, on peut les transporter et les
orienter dans tous les sens sans risquer de répandre le zinc, à un taux d'environ un gramme par ampère-
l'électrolyte . heure . Cette pile contient une énergie d'environ
11 .7 Polarisation 540 J/cm 3 .
Lors de la décharge d'une pile dans un circuit exté- 11 .9 Pile au mercure
rieur, il arrive souvent que de l'hydrogène se dé- La pile primaire au mercure (Fig . 11-11) possède plu-
gage sur une des électrodes et entoure celle-ci de sieurs avantages . Elle est robuste, petite, et peut être
bulles de gaz . Comme ces bulles d'hydrogène sont entreposée pendant de longues périodes . Sa résistance
de très mauvais conducteurs d'électricité, elles em- interne est basse de sorte que sa tension demeure très
pêchent le passage du courant . On constate alors constante lors de la décharge . Sa tension, à circuit
que le courant diminue d'autant plus rapidement que ouvert, demeure tellement stable qu'on peut l'utiliser
la pile est soumise à un taux de décharge plus élevé . comme source de tension de référence . Elle contient
Ce phénomène s'appelle la polarisation . trois fois plus d'énergie par unité de volume que la
Pour éviter la polarisation de la pile, on utilise une pile au carbone-zinc, ce qui explique son emploi dans
substance, appelée dépolarisant, qui absorbe les postes de radio portatifs, les missiles, les instru-
l'hydrogène au fur et à mesure de sa formation . ments de mesure portatifs, les montres électroniques,
les prothèses auditives et dans les appareils pour sti-
11 .8 Pile au carbone-zinc muler le cceur.
La pile au carbone-zinc, très répandue comme pile
pour les lampes de poche, comporte un récipient en
zinc qui constitue le pôle négatif (Fig . 11-10) .
Le pôle positif est un mélange de charbon concassé
et de bioxyde de manganèse ; l'électrolyte est un mé-
lange de chlorure d'ammonium et de chlorure de
zinc dissous dans l'eau . Ce mélange entoure un bâ- oxyde de mercure
ton de charbon qui sert de conducteur pour amener (cathode)
le courant à l'extérieur . Le récipient de zinc est sé- zinc (anode) électrolyte (KOH)
11 .10 Pile aikalino-manganèse seau ou, encore, pour alimenter les dispositifs qu'on
Comme les piles au mercure, ces piles primaires al- ne peut pas raccorder facilement à un réseau de distri-
kalino-manganèse (Fig . 11-12) peuvent être entrepo- bution électrique. Ces deux applications principales per-
sées pendant de longues périodes sans se détériorer mettent de distinguer deux types de piles : celles qui
sensiblement . Bien que leur résistance interne ne soit travaillent peu souvent, mais qui doivent être toujours
pas aussi basse, et leur tension pas aussi stable, elles disponibles (éclairage d'urgence dans les édifices,
emmagasinent environ 900 J/cm3 . Elles sont supérieu- source d'énergie auxiliaire dans les postes électriques)
res aux piles carbone-zinc lorsqu'il faut alimenter des et celles qui sont utilisées dans les appareils mobiles
petits moteurs, des appareils photographiques, etc ., qui (automobiles, voitures électriques, sous-marins, avions,
demandent un gros débit de courant pendant une courte etc .) .
période . La première application exige une pile extrêmement
fiable qui dure de 15 à 25 ans, tandis que la seconde
demande une pile possédant beaucoup d'énergie par
rapport à sa grosseur, même si sa durée de vie est quel-
que peu restreinte .
À cause de son coût peu élevé, la pile au plomb est la
plus répandue, mais la pile au Ni-Cd trouve des ap-
plications lorsqu'on doit fournir de grandes puissan-
ces pendant de courtes périodes ou lorsque l'entretien
périodique par un personnel qualifié est impossible .
Pour les piles ouvertes, l'hydrogène forme avec l'air électrolyte H2 SO4
un mélange explosif. On doit donc éviter que le vo- +0 eau - 65 % 0-
lume d'hydrogène à un endroit ne dépasse 3 % du vo- acide - 35
lume d'air. La quantité d'hydrogène libérée par une
batterie déjà complètement chargée est donnée par l'ex-
pression approximative : Pb02 Pb
V = 0,25 EIt
ou Figure 11-13a
Pile au plomb chargée .
V = volume d'hydrogène, en litres [L]
E = tension de la batterie, en volts [V] Pb0 2 Pb
diminue diminue
I = courant, en ampères [A] PbSO4 PbSO 4
t = durée de la surcharge, en heures [h] augmente + - augmente
rs-ci devient nulle et le courant cesse (Fig . 11-13c) . une batterie d'automobile . En effet, une densité plus
2. Charge . On peut recharger la pile en la reliant aux faible impose des électrodes plus grosses, ce qui as-
bornes d'une source à courant continu, de la façon in- sure en même temps une durée de vie plus longue .
diquée à la Fig . 11-13d . La borne (+) de la source est 11 .16 Entretien d'une batterie
relié à la borne (+) de l'accumulateur . On remarquera,
L'entretien d'une batterie est souvent dicté par l'usage
en comparant les Fig. 11-13b et 11-13d, que le sens du
courant pendant la charge est l'inverse de celui du cou- qu'on en fait . Ainsi, une batterie d'automobile reçoit
un soin plus ou moins attentif, tandis qu'une batterie
rant de décharge . Le sulfate de plomb est dissous par
de centrale hydro-électrique exige une surveillance
le passage du courant et les plaques reprennent leur
suivie et systématique . La durée de vie moyenne de la
état initial, comme le montre la Fig . 11-13a .
première est de 5 ans, et celle de la seconde, de 20 ans
11 .15 Caractéristiques d'une pile au plomb (Fig . 11-15) . On doit vérifier fréquemment le niveau
La tension aux bornes d'une pile au plomb pendant les de l'électrolyte et le maintenir à une position détermi-
née par l'addition d'eau distillée .
périodes de charge et de décharge normales est donnée
à la Fig . 11-14 .
V
décharge :-i charge
2,6
charge
2.4 normale 1,275
,. , .' 'o
2.0 les e „ o)
tension pa pile
1 .8 .B
lb ∎` 1,130
décharge norm
I I
0 2 4 6 8 10
0 2 4 6 8 10 12 h
- temps de décharge - temps de charge
Figure 11-14
Variation de la tension et de la densité de l'électrolyte pour
une pile au plomb, lors de la décharge et de la charge .
La détermination de la densité se fait au moyen d'un dant désagrège les plaques . Lorsqu'on désire accélérer
pèse-acide (Fig . 11-16) . Le pèse-acide est plongé dans la réaction en amorçant la charge avec un courant ini-
l'électrolyte et le point d'affleurement du liquide sur tial intense, l'intensité de celui-ci ne doit pas dépasser
la graduation donne la densité . le nombre exprimant la capacité en ampères-heures .
Par exemple, le courant initial ne doit pas dépasser
160 A pour une batterie ayant une capacité de 160 A .h .
L'intensité de ce courant doit être diminuée à mesure
que la batterie se charge .
Les accumulateurs au plomb doivent être protégés con-
tre le gel, car même s'ils peuvent supporter des tempé-
ratures aussi basses que - 40 °C lorsqu'ils viennent
d'être chargés, leur résistance au froid est beaucoup
moins bonne lorsqu'ils sont partiellement déchargés .
Il faut donc tenir les accumulateurs bien chargés en
hiver, car autrement l'eau gèle, ce qui fend le boîtier .
La Fig . 11-17 montre la vue en coupe d'une batterie
d'automobile .
1 . borne
2 . bouchons avec
3 orifices
3 . trous de remplissage
et de ventilation
4 . couvercle
5 . indicateur de niveau
d'électrolyte
6, 7 . barre de connexion
Figure 11-16 entre piles
Mesure de la densité de l'électrolyte au moyen d'un pèse- 8 . plaque négative
acide (C & D Battery) . 9 . séparateur
10 . plaque positive
11 . récipient
Figure 11-18
Vue en coupe d'une pile au nickel-cadmium (gracieuseté de
Nife-Junger) .
trer la date . Une autre pile primaire au lithium-ion sert (2) feuillard de lithium
à alimenter les pacemakers sur une période de cinq à anode (+)
dix ans . Cette pile d'une grande fiabilité fournit quel- (1) isolant / (3) électrolyte en
ques microampères seulement . face (-) de la cellule polymère solide
(4) oxyde de
On développe présentement des piles secondaires vanadium
spéciales pouvant fournir les grandes énergies et cathode (-)
puissances requises pour alimenter les voitures élec-
triques . Parmi les candidats possibles, mentionnons
les piles au sodium-soufre et au disulfure de fer et
de lithium . Toutes deux fonctionnent à haute
température . Les propriétés de la pile au sodium-
soufre sont résumées dans le tableau 11-1 .
Dernièrement, on a eu recours à une autre batterie
secondaire à base de lithium/métal-hydraté pour la face (+) de la cellule
traction automobile . En 1997, une voiture électri-
que, équipée de batteries de ce type, a effectué le Figure 11-20
trajet Boston-New York, une distance de 340 km, Construction d'une cellule ACEP.
sans recharge . On a utilisé 180 piles, donnant une
tension de fonctionnement de 220 V, une capacité Le tableau 11-2 donne les caractéristiques d'un mo-
totale de 126 A •h , et un poids de 431 kg . L'énergie dule composé de 8 cellules .
dépensée pour franchir la distance à une vitesse ap-
proximative de 85 km/h a été de 27,8 kW .h .
TABLEAU 11-2 CARACTÉRISTIQUES D'UN
D'autres batteries, à base de lithium-polymère, sont MODULE ACEP
présentement à l'étude pour alimenter les voitures
tension nominale 20 V
électriques . Ce type d'accumulateur, baptisé ACEP
(accumulateur à électrolyte polymère) a été déve- capacité à un taux C/3 120 A •h
loppé par un groupe de chercheurs d'Hydro-Qué- courant maximal 365 A
bec, de pair avec des sociétés américaines* . masse 15,7 kg
volume 11 kg
L'accumulateur est composé de cinq feuilles très
minces enroulées ensemble sous forme de rectan-
gle, comme le montre la Fig . 11-20 . La première Le taux C/3 correspond à une décharge de 3 heures à
courant constant . Comme la capacité est de 120 A•h , le
feuille est un isolant, la deuxième est un feuillard
courant correspondant est de 40 A . La batterie peut
de lithium métallique qui constitue l'anode (+) . La
être chargée et rechargée plusieurs centaines de fois .
troizième feuille est l'électrolyte à polymère solide,
Afin d'assurer une bonne performance elle est mainte-
suivie par une feuille polymère à base d'oxyde de
nue à une température entre 60 °C et 80 °C . De plus, la
vanadium qui devient la cathode (-) . Enfin, la cin-
quième feuille agit comme collecteur métallique du tension de chaque cellule est surveillée et régularisée
courant . Les cinq feuilles ont une épaisseur totale par un microprocesseur . La batterie ACEP offre une
de 0,1 mm seulement . En régime normal, la tension capacité énergétique par unité de masse neuf fois su-
périeure à celle d'une batterie au plomb convention-
est maintenue entre 3,2 V et 2,0 V.
nelle . Comme il n'y a pas d'électrolyte liquide, elle
peut être orientée dans toutes les directions . Enfin,
comme ses plaques sont très minces et souples, on peut
donner à la batterie n'importe quelle forme géométri-
La société 3M et le United States Advanced Battery Con- que, ce qui permet de l'adapter à de nombreux usages .
sortium, un partenariat associant General Motors, Ford,
Chrysler et l'Electric Power Research Institute, avec la par-
Cette batterie, encore en développement, indique le
ticipation du Département d'état américain de l'Énergie grand intérêt que l'on porte à la voiture électrique du
(DOE) et le Argonne International Laboratory. futur.
PILES ET ACCUMULATEURS 145
Figure 11-23
Cette pile à combustible contient 456 cellules raccordées en
série . Vingt de ces unités modulaires sont connectées en
série-parallèle pour fournir une puissance de 4500 kW. Détails
de construction : électrolyte ; acide phosphorique ; température
de fonctionnement : 190 °C; tension par cellule : environ 0,7 V ;
hydrogène hydrogène oxygène oxygène
densité de courant par cellule : 2500 A/m 2 ; rendement
(1 kg/h) ion ion (8 kg/h)
énergétique : 9500 Btu/kW •h ; temps de démarrage à partir
eau (9 kg/h) de 21 °C : 4 h ; temps de réponse : 0,5 s de 35 % à 100 % de
la puissance nominale (Electric Power Research Institute) .
Figure 11-22
Modèle simplifié d'une pile à combustible à hydrogène-
oxygène . Une pile à combustible est donc essentiellement une
pile primaire dans laquelle les agents électrochimiques
sont fournis constamment à une enceinte appropriée et
dont les produits résiduels sont constamment évacués .
11 .21 Types de piles à combustibles Une telle pile ne se décharge jamais car les produits
Il existe plusieurs façons de construire une pile à com- actifs (combustible et oxygène) sont remplacés au fur
bustible. Le combustible peut être un solide, un liquide et à mesure qu'ils sont consommés .
PILES ET ACCUMULATEURS 147
11-12 Dans le problème 11-11, s'il fallait alimenter 11-19 Une pile au nickel-cadmium peut débiter un
la bobine pendant 250 heures, combien de piles se- courant de 19,5 A pendant 8 heures avant que sa ten-
raient nécessaires et comment faudrait-il les connec- sion baisse à 1 V. La même pile peut débiter un cou-
ter? rant de 940 A pendant 5 secondes avant que sa tension
baisse à 1 V .
11-13 Une salle d'accumulateurs contient 500 piles
secondaires donnant une tension de 120 V Si l'on sur- a) Calculer la capacité en A .h dans ces deux cas .
charge les batteries pendant 4 heures, quelle quantité b) Quelle est la résistance interne de la pile à la fin de
d'hydrogène sera libérée, le courant de charge étant de la période de 5 secondes?
10 A? 11-20 Une batterie de 120 V servant à propulser
une voiture de mine doit fournir une puissance
11-14 Une batterie au carbone-zinc de 6 V ales di-
moyenne de 21 kW pendant 6 heures . Si l'on utilise
mensions suivantes : 135 mm x 70 mm x 100 mm .
des piles au plomb, calculez la masse approxima-
D'après le tableau 11-1, calculer :
tive de la batterie et le nombre de piles requises .
a) l'énergie disponible en joules Quel est le courant moyen débité? (Dans le tableau
b) la capacité approximative en ampères-heures de la 11-1, prendre 80 kJ/kg .)
batterie
11-21 On doit prévoir une source d'énergie d'urgence
c) le nombre d'heures pendant lesquelles on peut ali-
pouvant donner une puissance de 500 kW, à 240 V
menter une lampe de 6 W branchée sur la batterie
pendant 6 heures . Si l'on utilise des piles au plomb
11-15 Une pile au mercure pour montre a un dia- dont la durée de vie est de 15 ans et plus, calculer :
mètre de 11,5 mm, une épaisseur de 5,3 mm et pèse
a) le volume des piles
2,55 g . Sa capacité étant de 220 mA .h, déterminez le
b) le groupement des piles si chacune a une capacité
nombre d'heures de fonctionnement de la montre si
celle-ci tire un courant constant de 15 tA . de 150 A-h
11-16 Dans le problème 11-15, calculez l'énergie 11-22 a) Calculer le rendement de la pile à com-
massique et volumique de la pile et comparez vos ré- bustible illustrée à la Fig . 11-23 .
sultats avec les données du tableau 11-1 . b) Quelles sont la tension et le courant approximatifs
de cette pile?
11-17 Décrivez le principe de fonctionnement d'une
pile à conbustible .
Niveau avancé
11-18 Un cheval pesant 750 kg peut débiter une puis-
sance de 1 hp pendant 8 heures .
a) Calculer la masse d'une batterie au nickel-cadmium
pouvant débiter la même quantité d'énergie avant
qu'il faille la recharger.
b) Répéter les calculs pour une batterie au plomb .
12
Magnétisme
Le magnétisme est un phénomène qui joue un rôle fon- tingue les aimants artificiels temporaires et les aimants
damental dans la plupart des appareils électriques . Dans artificiels permanents . On leur donne des formes di-
ce chapitre, nous étudions les principes fondamentaux verses : barreau droit (Fig . 12-2a), barreau recourbé en
du magnétisme, de même que les conventions et les fer à cheval (Fig . 12-2b), aiguille plate, en forme de
unités associées . losange allongé (Fig . 12-2c) . Nous verrons plus loin
que les aimants temporaires deviennent aimantés seu-
12.1 Aimants naturels, aimants artificiels lement lorsqu'on les place dans un champ magnétique
Les anciens avaient remarqué que certaines pierres ont tandis que les aimants permanents conservent en grande
la propriété d'attirer le fer ; si on les plonge dans de la partie leur aimantation après avoir été retirés du champ
limaille de fer, celle-ci y reste fixée en certains points . magnétique.
C'est cette propriété que l'on appelle magnétisme . Ces
pierres sont appelées aimants naturels (Fig . 12-1) .
(a)
(b) (c)
Figure 12-2
pôle Divers aimants artificiels :
a . barreau droit
Figure 12-1 b . barreau en fer à cheval
Un aimant naturel attire la limaille de fer. c . aiguille d'une boussole
Il est possible de communiquer cette propriété à des Si on plonge un aimant artificiel dans de la limaille de
barres d'acier par un traitement spécial . Celles-ci sont fer, on constate que les particules de limaille adhèrent
désignées sous le nom d'aimants artificiels; on dis- surtout aux extrémités : l'attraction y est donc plus forte .
149
150 ÉLECTROTECHNIQUE
Ces extrémités, qui jouissent plus particulièrement de Si l'on approche maintenant le pôle sud d'un aimant
la propriété de magnétisme, constituent les pôles de du pôle nord de l'autre, on constate cette fois-ci une
l'aimant . attraction .
On peut alors énoncer la première loi du magnétisme :
12 .2 Orientation des aimants
Si un barreau droit aimanté est suspendu par une fi- les pôles semblables de deux aimants se re-
celle, il s'oriente de lui-même sensiblement dans la poussent; les pôles contraires s'attirent .
direction Nord-Sud géographique . La même extrémité
de l'aimant se dirige toujours vers le Nord, l'autre, tou- 12 .4 Lignes de force
jours vers le Sud . Les deux pôles ne sont donc pas iden- Une boussole est composée essentiellement d'une pe-
tiques : par convention, on donne le nom de pôle nord tite aiguille aimantée, montée sur un pivot et libre de
magnétique à l'extrémité qui se dirige vers le pôle Nord se mouvoir. Si l'on place une boussole dans le voisi-
de la terre, et celui de pôle sud à celui qui se dirige nage d'un aimant, son pôle nord est repoussé par le
vers le Sud (Fig . 12-3) . pôle nord de l'aimant . Si, à partir de l'extrémité A de
l'aimant (Fig . 12-5), on dispose toute une série de pe-
pôle Nord géographique tites boussoles de façon que les aiguilles se suivent, on
constate qu'elles forment une ligne courbe régulière
allant de A à B . De la même manière, en partant d'un
autre point tel que X, on trouve un nouveau chemin
pôle nord aboutissant au point Y.
magnétique
pôle sud
magnétique
Figure 12-3
Détermination de la polarité magnétique d'un aimant en
suspendant l'aimant dans le champ terrestre .
Figure 12-5
12.3 Attraction et répulsion Orientation d'une série de boussoles dans un champ
magnétique .
Si l'on approche les pôles nord (N) des deux aimants
de la Fig . 12-3 l'un vers l'autre, on constate qu'ils se
repoussent . On observerait la même répulsion entre les
deux pôles sud (S) (Fig . 12-4) . On peut ainsi tracer un nombre infini de ces chemins .
La Fig . 12-6 indique quelques-uns de ces chemins que
l'on appelle lignes de force ou lignes de flux .
répulsion
En continuant l'expérience, on trouverait que ces li-
S gnes de force existent dans tout l'espace entourant le
barreau . On donne le nom de champ magnétique à la
région de l'espace traversée par les lignes de force .
attraction
Le champ magnétique autour d'un aimant n'est affecté
N t que par le voisinage du fer, du cobalt, du nickel et de
leurs alliages . Les lignes de force peuvent donc tra-
Figure 12-4 verser des matériaux tels que le ciment, le papier, le
Loi de la répulsion et de l'attraction . bois comme s'ils étaient de l'air .
MAGNÉTISME 151
12 .7 Prédétermination du spectre
magnétique
Il est possible de prédéterminer la forme d'un champ
magnétique sans avoir recours à la limaille de fer, en
se basant uniquement sur certaines propriétés des li-
gnes de force . Il suffit d'appliquer les règles suivantes :
Exemple 12-1 Le flux est d'autant plus grand que la surface est plus
Déterminer le spectre magnétique des deux aimants grande et que les lignes de force sont plus serrées . La
de la Fig . 12-9a . valeur du flux dépend également de l'orientation de la
surface par rapport à la direction des lignes . Si la sur-
face est inclinée par rapport à la direction des lignes
(Fig . 12-10), le flux à travers cette surface est plus fai-
ble car elle est traversée par un nombre moindre de
lignes de force . Le flux est maximal quand la surface
Figure 12-9a est perpendiculaire aux lignes et nul quand elle leur est
Orientation polaire de deux aimants permanents (exemple parallèle .
12-1) .
Solution
Le spectre aura la forme donnée à la Fig . 12-9b . On
notera que :
1 . les lignes de force sortent des pôles nord et ren-
trent dans les pôles sud, sans toutefois se croiser ;
2 . les lignes «tendues» cherchent à se rétrécir, en
même temps qu'une force de répulsion se mani-
feste entre elles . L'ensemble de ces forces provo-
Figure 12-10
que une déformation, un ballonnement des lignes ; Le flux traversant une surface dépend de son orientation .
3 . les barreaux se repoussent à cause de la force de
répulsion existant entre les lignes qui sortent des
pôles nord .
L'unité SI de flux magnétique est le weber (Wb) . Il
vaut 100 000 000 ou 108 lignes . Un milliweber (mWb)
équivaut donc à 100 000 lignes et un microweber (gWb)
à 100 lignes .
Cette unité SI (1 Wb = 108 lignes) a l'avantage de sim-
plifier les formules de l'électromagnétisme que nous
rencontrerons plus loin .
Un weber représente une quantité de flux considéra-
ble ; en effet, pour produire un tel flux, il faudrait utili-
ser un aimant permanent énorme ayant une hauteur de
1,5 mètres, une longueur de 1,5 mètres et une épais-
seur de 1 mètre (Fig . 12-11) . Sa masse serait de 2 ton-
nes environ .
Figure 12-9b 12.9 Densité de flux magnétique* (B)
Spectre magnétique résultant .
Nous avons tous remarqué, par expérience, que la force
d'attraction d'un aimant permanent, sur un morceau
12.8 Flux magnétique (O)* de fer, croît à mesure que l'on approche l'une des ex-
Le flux magnétique à travers une surface donnée est trémités de l'aimant. D'autre part, on voit que les li-
l'ensemble des lignes de force qui traversent cette sur- gnes de flux sont plus serrées près de ces extrémités
face . ou pôles (Fig . 12-6) . On est donc amené à la conclu-
* 0 est une lettre grecque qui se prononce «phi» . * La densité de flux est aussi appelée «induction magnétique» .
MAGNÉTISME 153
Figure 12-11
Dimensions d'un aimant pouvant créer un flux de 1 weber .
in - --- in
sn sn
0
(b)
Figure 12-15
a . Orientation des aimants à l'intérieur d'un morceau de fer .
Figure 12-14 b . Orientation des aimants élémentaires lorsque le fer est
Les lignes de flux ont tendance à passer à travers un morceau placé dans un champ magnétique .
de fer placé à proximité d'un aimant .
Cependant, lorsque les 4 domaines sont orientés dans Depuis 1970, les scientifiques ont réussi à créer un
la même direction (Fig . 12-16c), l'énergie potentielle aimant permanent 5 fois plus fort que l'alnico, pour
totale est supérieure à celle de la précédente (Fig . une même masse . Il est composé d'un alliage de 25 %
12-16a) . Étant donné que tout système physique tend de samarium, 49 % de cobalt, 12 % de fer, 8 % de
vers un état d'énergie minimale, il s'ensuit que les do- cuivre et 6 % de zirconium . Ce genre d'aimant porte le
maines réapparaissent dès qu'on supprime le champ symbole chimique Sm 2Co 1 7 ; à cause de la présence du
extérieur. Les domaines orientés au hasard se rétablis- samarium, il fait partie de la classe des aimants dits à
sent de nouveau et les pôles magnétiques disparais- terre rare . Cette classe comprend les aimants compo-
sent. sés de néodyme, boron et fer.
12 .14 Aimantation rémanente La Fig . 12-17 donne les dimensions relatives de qua-
tre aimants de compositions différentes mais ayant la
Nous venons de dire que lorsque le fer est soustrait de
même intensité d'aimantation .
l'influence du champ magnétique extérieur, son ai-
mantation disparaît . Ceci n'est pas tout à fait exact car Les aimants permanents sont employés dans un très
un certain nombre de domaines resteront orientés dans grand nombre d'appareils . Parmi ceux-ci, citons les
le même sens et créeront ainsi un faible pôle nord et un instruments de mesures (voltmètres à courant continu,
faible pôle sud . La faible aimantation qui subsiste est indicateurs de vitesse pour automobiles), les haut-
l'aimantation rémanente et le flux conservé est le flux parleurs, et les aimants utilisés dans certains moteurs
résiduel . Ce phénomène est traité en plus grand détail électriques .
à la section 15 .4, chapitre 15 . Les aimants permanents seront étudiés plus en détail
Si, au lieu du fer doux, on avait placé dans le champ au chapitre 15 .
magnétique certaines variétés d'acier, l'aimantation au-
rait subsisté presque complètement après la suppres-
sion du champ . On aurait alors obtenu un aimant per-
manent. L aimantation du fer doux est temporaire, celle
de l'acier, permanente .
Cette propriété que possède l'acier de retenir son ai-
mantation est mise en évidence quand un tournevis
vient en contact avec un aimant permanent : l'aimanta-
tion rémanente est suffisamment forte pour que le tour-
Figure 12-17
nevis puisse soulever des vis et des clous d'acier . Évolution de la technologie : dimensions relatives de quatre
aimants permanents produisant le même flux . L'aimant TR à
12 .15 Aimants permanents terre rare est 100 fois plus petit qu'un aimant à acier au
On appelle aimants permanents les corps qui ont la carbone .
propriété de conserver une très grande aimantation ré-
manente, et qui se désaimantent difficilement lorsqu'ils 12 .16 Résumé
ont été aimantés . On les obtient en plaçant le morceau Les aimants existent à l'état naturel mais on peut aussi
à aimanter dans un champ magnétique intense . Autre- communiquer cette propriété de magnétisme à certains
fois, on employait presque exclusivement l'acier au corps composés essentiellement de fer, nickel, cobalt,
carbone trempé, mais la métallurgie moderne a permis qu'on appelle aimants artificiels . Un aimant comprend
de réaliser un grand nombre d'alliages bien supérieurs . un pôle nord et un pôle sud . Deux pôles de types con-
En plus du fer, le constituant principal de ces aimants traires (N-S) s'attirent alors que deux pôles de même
modernes est soit le chrome, soit le tungstène, soit le type (N-N ou S-S) se repoussent . Dans l'espace en-
nickel . L'aluminium, le cobalt et le titane entrent par- tourant les pôles d'un aimant existe un champ magné-
fois dans la composition comme éléments secondai- tique composé de lignes de flux ou lignes de force . Les
res . Citons par exemple l' alnico V qui comporte 51 % lignes forment des boucles qui partent du pôle nord et
de fer, 14 % de nickel, 8 % d'aluminium, 24 % de co- entrent dans le pôle sud . L'ensemble de ces lignes de
balt et 3 % de cuivre . force constitue le spectre magnétique .
MAGNÉTISME 157
La somme des lignes de force traversant une surface 12-10 En se basant sur la théorie des domaines, com-
donnée constitue le flux magnétique . L' unité SI de flux ment peut-on expliquer le phénomène de l'attraction
magnétique est le weber (Wb) . La densité de flux ma- d'un morceau de fer par un aimant permanent?
gnétique à un point donné mesure l'intensité du champ 12-11 À partir des propriétés des lignes de force,
magnétique à ce point. L'unité de densité de flux est le établir l'allure générale du spectre magnétique
tesla (T) ; il équivaut à 1 weber par mètre carré autour de deux barreaux aimantés disposés suivant
(1 T = 1 Wb/m2) . les Fig . 12-18 et 12-19 .
Certains matériaux ferromagnétiques comme le fer 12-12 Un aimant permanent très puissant attire tou-
doux sont perméables aux lignes de flux . Cette pro- jours l'un des pôles d'une boussole, même si l'on place
priété de canaliser les lignes de flux s'explique par la un pôle de l'aimant vis-à-vis d'un pôle semblable de la
théorie des domaines . Chaque domaine constitue un boussole . Expliquer.
petit aimant s'orientant dans le sens des lignes de force
créées par le champ extérieur et augmente ainsi la den-
sité de flux à l'intérieur du corps ferromagnétique .
N S
Lorsqu'ils sont soustraits à l'influence du champ exté-
rieur, les corps ferromagnétiques conservent une cer-
taine aimantation rémanente ou flux rémanent . C'est
ce flux rémanent intense ainsi que leur capacité de con-
server cette aimantation qui distingue les aimants per-
S N
manents . Il existe actuellement des aimants permanents
très puissants fabriqués avec des alliages complexes à
base de fer, nickel, cobalt, cuivre, comme l'alnico, ou Figure 12-18
des éléments classés dans les terres rares, comme le Voir problème 12-11 .
néodyme .
PROBLÈMES - CHAPITRE 12
N
Niveau pratique
12-1 Comment peut-on déterminer la polarité N-S
d'un barreau aimanté sans aucun appareil magnétique?
12-2 Deux pôles magnétiques semblables s'attirent-
ils?
12-3 Énumérer trois propriétés des lignes de force .
12-4 Quel est le sens adopté pour les lignes de force S
d'un aimant?
S N
12-5 Nommer trois matériaux magnétiques .
12-6 Qu'est-ce que l'aimantation rémanente?
Figure 12-19
12-7 Donner deux applications des aimants perma- Voir problème 12-11 .
nents .
Niveau intermédiaire
12-8 Au pôle Nord de la terre (pôle géographique)
se trouve un pôle sud magnétique. Expliquer .
12-9 Comment peut-on réaimanter un aimant per-
manent qui a perdu son aimantation?
13
Courants électriques et
champs magnétiques
PRINCIPE I DE L'ÉLECTROMAGNÉTISME
L'électromagnétisme est l'étude des phénomènes résul- Le fonctionnement des machines électriques, des re-
tant de l'interaction des courants électriques et des lais, des transformateurs et, plus généralement, de tout
champs magnétiques . dispositif électromagnétique, est basé sur un ou plu-
sieurs de ces quatre principes .
13 .1 Principes de l'électromagnétisme
Dans ce livre, nous avons divisé arbitrairement l'élec- 13 .2 Champ magnétique créé par
tromagnétisme en quatre principes fondamentaux un courant
comme suit . Si l'on déplace une boussole le long d'un fil parcouru
par un courant, on observe que l'aiguille s'oriente tou-
PRINCIPE I
jours perpendiculairement à celui-ci, même aux endroits
Création d'un champ magnétique par un courant (cha- où le fil est courbé . Lorsqu'on change le sens du cou-
pitre 13)
rant, l'aiguille s'oriente de nouveau suivant une direc-
PRINCIPE II tion perpendiculaire au fil mais en sens inverse . On
Force exercée sur un courant placé dans un champ constate également que l'aiguille change de sens sui-
magnétique (chapitre 16) vant que la boussole est placée au-dessus ou en des-
sous du fil (Fig . 13-1) . Enfin, lorsque le courant cesse,
PRINCIPE III
l'aiguille reprend son orientation normale dans la di-
Déplacement d'un conducteur dans un champ magné- rection du champ magnétique terrestre .
tique, induction d'une tension (chapitre 17)
PRINCIPE IV
Variation du champ magnétique à l'intérieur d'une bou-
cle, induction d'une tension (chapitre 18)
Dans les manuels de physique, les principes I et II sont
présentés respectivement sous les noms de loi d'Am-
père et loi de Lorenz, tandis que les principes III et IV
sont deux expressions de la loi de l'induction électro- Figure 13-1
magnétique de Faraday . Un courant électrique produit un champ magnétique .
158
COURANTS ÉLECTRIQUES ET CHAMPS MAGNÉTIQUES 159
Inversement, si l'on connaît le sens du flux, on peut, à Le champ existe tout autour du conducteur, même aux
l'aide de la même règle, déduire le sens du courant qui endroits très éloignés . Cependant, à quelques centi-
le produit . mètres d'un conducteur parcouru par un courant, le
160 ÉLECTROTECHNIQUE
B = 2 x 10-7 x 10 = 1739µT
fer 0,00115
10 cm
13 .5 Champ créé par plusieurs conducteurs
Le champ magnétique autour de plusieurs conducteurs
est égal à la somme des champs créés par chacun d'eux .
Ainsi, un faisceau de 100 conducteurs portant chacun
cuivre un courant de 5 ampères produit le même champ qu'un
1 10 cm seul conducteur parcouru par un courant de 500 ampè-
res (Fig . 13-6) . Cela permet de créer des champs inten-
ses avec des courants relativement faibles .
Par ailleurs, deux conducteurs voisins, portant des cou-
Figure 13-5
rants égaux mais de sens contraires, produisent, ensem-
La densité de flux B1 = densité de flux B2 .
2x10-7
B = 1
d
ou
(a) 100 conducteurs de 5 A
B = densité de flux, en teslas [T]
I = courant, en ampères [A]
d = distance, en mètres [m]
2 x 10-7 = constante tenant compte des unités
Exemple 13-1
Calculer la valeur de la densité de flux à une dis- (b) 1 conducteur de 500 A
tance de 2 cm d'un fil AWG #11 qui porte un cou-
rant de 10 A . Quelle est la valeur de la densité de Figure 13-6
Champ magnétique créé par (a) est le même que celui créé
flux à la surface du fil? par (b) .
COURANTS ÉLECTRIQUES ET CHAMPS MAGNÉTIQUES 161
ble, un champ négligeable à quelques millimètres de 13 .6 Champ produit par un courant dans
distance (Fig . 13-7) . Les courants créent des champs une spire
de sens contraires de sorte que le champ résultant est Soit un fil circulaire (spire) traversant une feuille
faible, même pour des courants élevés . de carton en deux points A et B . Saupoudrons cette
feuille de limaille de fer comme dans le cas du conduc-
champ négligeable teur rectiligne . Lorsque le fil est parcouru par un cou-
rant, des lignes de force se dessinent comme sur la Fig .
13-9 . Aux points A et B, les lignes forment des courbes
fermées ; à mesure qu'on s'éloigne de ces deux points,
les lignes suivent des courbes de moins en moins pro-
noncées . Au centre, la ligne est rigoureusement droite .
Figure 13-7
Champ créé par deux courants égaux de sens contraires . face nord
Lorsque les conducteurs isolés se touchent, le champ
résultant est faible .
Figure 13-10
Le champ créé par un aimant permanent en forme de
Figure 13-8 disque est le même que celui produit par le courant de la
Un câble coaxial ne produit aucun champ extérieur. figure 13-9 .
162 ÉLECTROTECHNIQUE
bm
Ô
O
s
Figure 13-16
Cette spire, portant un courant de 120 000 A, produit le même
champ magnétique que l'aimant de la Fig . 13-15 .
13 .11 Électro-aimants
13.10 Comparaison des champs produits
Soit un solénoïde à noyau d'air produisant une FMM
par un aimant et un solénoïde à
modérée de sorte que la bobine ne surchauffe pas . On
noyau d'air
produira ainsi un flux, mais à peine suffisant pour at-
Si l'on cherche à produire avec un solénoïde le même
tirer un clou . Mais si l'on introduit un noyau de fer
flux que celui créé par un aimant permanent de même
doux à l'intérieur du solénoïde, on constate que le flux
grosseur, on s'aperçoit que la bobine doit développer
augmente de façon spectaculaire et peut devenir aussi
une FMM énorme . Par exemple, un aimant permanent
grand que celui provenant d'un aimant permanent de
en alnico V de 2,5 cm de diamètre et de 15 cm de long
mêmes dimensions . Pourtant, la bobine ne développe
produit un flux de 50 000 lignes (500 pWb) environ
qu'une FMM modeste . La combinaison d'un solénoïde
Fig
. 13-15) . Pour produire le même flux avec un solé-
et d'un noyau de fer doux nous ouvre des possibilités
noïde de mêmes dimensions, mais à noyau d'air, il fau-
intéressantes . Cette combinaison, appelée électro-ai-
drait que la bobine développe une FMM d'au moins
mant, nous permet non seulement de créer des champs
1 2_0 000 ampères (Fig . 13-16) .
aussi intenses que ceux produits par les aimants per-
C'est dire que cette bobine devrait supporter un cou- manents, mais aussi de les faire varier à volonté
rant de 120 000 A si elle était formée d'une seule spire, (et même les inverser), en faisant simplement varier le
ou de 120 A si elle en comportait 1000 . Dans un cas courant circulant dans la bobine. Comment expliquer
comme dans l'autre, la bobine brûlerait en quelques ce phénomène?
164 ÉLECTROTECHNIQUE
entrefer
- r7_711\
noyau N o S noyau
rotor
bobin e
à~ là
Figure 13-17 Figure 13-19
Pôles d'une génératrice à courant continu . Électro-aimant servant à déclencher un disjoncteur .
COURANTS ÉLECTRIQUES ET CHAMPS MAGNÉTIQUES 165
Lorsque le courant devient trop intense, le noyau plon- III . Électro-aimant à noyau fixe
geur est attiré vers le centre de la bobine et, en remon-
Contrairement à un électro-plongeur, il existe des
tant . fait sauter le crochet. Le ressort comprimé se dé-
électro-aimants dont le noyau est fixe. En voici quel-
rrend. poussant le bras mobile vers la droite, ce qui coupe ques exemples .
le circuit.
a) Électro-aimant droit
b, Freins magnétiques
Lorsque le courant passe dans la bobine (Fig . 13-22),
La Fig . 13-20 représente un frein d'ascenseur . Lors-
des pôles N, S apparaissent aux extrémités du noyau .
que l'ascenseur est à l'arrêt, un ressort très puissant
Une armature de fer doux, placée au-dessus du noyau,
serre les deux sabots contre un tambour . Dès que le
s'aimante par influence et est attirée vers le noyau .
courant circule dans la bobine, celle-ci attire brusque-
Lorsque le courant cesse dans la bobine, l'armature
ment le plongeur qui, en agissant contre la tension du
est ramenée par le ressort . Ce déplacement d'un arma-
ressort, libère le tambour. Au moment où le courant
ture par un électro-aimant est à la base d'un grand nom-
est interrompu, le tambour est freiné à nouveau . La
bre d'appareils : sonnerie électrique, relais, appareils
bobine de l'électro-aimant est cuirassée en fer afin de
de commande à distance, etc .
concentrer les lignes de force .
1- ressort
2- sabots
3- tambour
4- plongeur
5- bobine
6- fer
7- barre mobile
8- pièce fixe Figure 13-22
Électro-aimant à noyau fixe utilisé dans un relais .
Figure 13-23
Figure 13-21 Électro-aimant à noyau fixe, où on utilise les deux pôles pour
Électro-aimant servant à actionner les contacts d'un relais . attirer une armature .
166 ÉLECTROTECHNIQUE
c) Sonnerie électrique
L'organe principal d'une sonnerie électrique est un
électro-aimant E en forme de fer à cheval (Fig . 13-24) .
17m
pôle supérieur
bobine principale
~- diamètre 4,67 m -~ 1300 spires 750 A
1`_~
1305 mm
3 0 bobine auxiliaire
5,33 m entrefe- 212 spires 2700 A
4 t
pôle inférieur
Figure 13-25b
Vue en coupe et dimensions de l'électro-aimant, à l'échelle .
Cet accélérateur illustre bien la construction d'un électro-
aimant puissant qui a servi à faire des découvertes
atomiques importantes .
Figure 13-24
Électro-aimant à noyau fixe utilisé dans une sonnette .
Solution . Solution
La tension étant doublée, le courant sera également Puisque la bobine doit avoir les mêmes dimensions, la
doublé à 0,5 A ; la FMM deviendra : puissance dissipée en chaleur doit demeurer la même
afin de garder le même échauffement .
FMM = 0,5 x 5000 = 2500 A
168 ÉLECTROTECHNIQUE
Sous 120 V, la puissance dissipée était : des milliers de fois le champ magnétique créé par la
bobine . Les électro-aimants ont de nombreuses appli-
P=ExI=120x 0,4=48W
cations en électrotechnique : création de flux dans les
Sous 240 V, la puissance demeurant la même, le cou- pôles de moteurs et génératrices, disjoncteurs, freins,
rant sera : relais et sonneries .
I_ P _ 48
=0,2A
E 240
PROBLÈMES - CHAPITRE 13
Le courant étant diminué de moitié, on pourra utiliser
un fil dont la section sera deux fois plus petite que celle
Niveau pratique
du #27, soit un fil #30 . Pour un fil deux fois plus petit,
il sera possible de placer deux fois plus de tours sur la 13-1 Comment peut-on démontrer l'existence d'un
bobine, tout en conservant les mêmes dimensions . Le champ magnétique autour d'un conducteur portant un
nombre de tours sera porté à 2 x 3000 = 6000 tours . courant?
La FMM de la nouvelle bobine sera donc, sous 240 V, 13-2 Donner la règle de la main droite indiquant le
de 0,2 A x 6000 spires = 1200 A, soit la même valeur sens du champ magnétique en fonction du courant .
que pour la première bobine . 13-3 Quelle est l'unité SI de force magnétomotrice?
Ce résultat est important : il est possible de rebobiner 13-4 Dans la Fig . 13-26, en utilisant la règle de la
l'enroulement d'un électro-aimant à courant continu main droite, donner la polarité magnétique de l'extré-
pour servir à une autre tension, sans changer ses di- mité A du noyau de l'électro-aimant .
mensions, sa force magnétomotrice et sa température .
13-5 On applique une tension de 150 V à une bobine
La FMM ne changeant pas, la puissance magnétique
dont la résistance est de 120 S2 . Sachant que la bobine
de l'électro-aimant reste la même .
a 1000 spires, calculer sa force magnétomotrice .
13 .14 Résumé 13-6 Le pôle nord d'une boussole est attiré par l'ex-
Ce chapitre nous a présenté le premier principe de trémité A d'une bobine (Fig . 13-27) . Déterminer le sens
l'électromagnétisme, à savoir la création d'un champ du courant et la polarité électrique (+) (-) de la source .
magnétique par un courant . Tout conducteur parcouru
par un courant s'entoure d'un champ magnétique . Les
A
lignes de force suivent des cercles concentriques autour
du conducteur . Nous avons vu que la règle de la main
droite permet de trouver facilement le sens de ces li-
gnes de champ . Pour un courant donné, la densité de
flux en teslas à une distance donnée du centre du con-
ducteur peut être calculée par une formule simple . Figure 13-26
De la même façon, une spire, et plus généralement une Voir problème 13-4 .
bobine parcourue par un courant, est traversée par un
flux magnétique dont les lignes sortent par une extré-
mité constituant le pôle nord et rentrent par l'autre ex-
trémité constituant le pôle sud . Le produit NI (nombre
de spires x courant en ampères) est la force
magnétomotrice développée par la bobine . Une bobine
parcourue par un courant produit donc un champ ma-
gnétique tout comme un aimant permanent .
Cette propriété est mise à profit dans les électro-aimants
constitués d'une bobine enroulée autour d'un noyau Figure 13-27
de fer doux . Sa perméabilité élevée permet d'amplifier Voir problème 13-6 .
COURANTS ÉLECTRIQUES ET CHAMPS MAGNÉTIQUES 1 69
4
Circuits magnétiques
Nous allons maintenant étudier dans ce circuit magné- que pour une même force magnétomotrice de 800 A,
tique, l'effet (1) de la longueur du chemin magnéti- on obtient alors un flux de 20 lignes .
que, (2) de sa section et (3) de la nature du matériau
constituant le tore .
Pour fins de simplification, et comme point de départ,
prenons l'exemple numérique du tore de la Fig . 14-3 .
Ses données sont :
En doublant la section du chemin magnétique, l'oppo- ble que le fer doux, son opposition (ou réluctance) au
sition (ou réluctance) au passage des lignes de flux di- passage des lignes de force sera donc plus grande . On
minue de moitié . dit alors que la perméabilité du fer doux est supérieure
Donc, on constate que la réluctance du chemin ma- à celle de la fonte .
gnétique est inversement proportionnelle à la section . 14 .3 Explication de la perméabilité
3 . Effet de la nature du noyau Considérons de nouveau deux bobines toroïdales
Si le noyau de caoutchouc du solénoïde est remplacé (Fig . 14-5), identiques à celle de la Fig . 14-3, dont les
par un noyau de bois ou de tout autre matériau non 800 spires portent le même courant de 1 ampère . Le
magnétique, le nombre de lignes de force ne changera noyau du tore de la Fig . 14-5a est constitué d'un ma-
pas à l'intérieur de la bobine . tériau non magnétique comme l'air, tandis que celui
Si, par contre, on remplace le noyau par un noyau de de la Fig . 14-5b est en fer doux .
fer, de cobalt, de nickel ou d'un alliage de ces maté- Comme les bobines ont le même nombre de spires et
riaux magnétiques, le nombre de lignes sera considé- portent le même courant, elles produisent la même
rablement augmenté . Ainsi, le flux à l'intérieur de la FMM . Cependant, si l'on pouvait mesurer au moyen
bobine de la Fig. 14-4c peut devenir plusieurs centaines d'un «fluxmètre» le nombre de lignes traversant cha-
de fois plus grand en remplaçant le noyau de caout- cun des noyaux, on constaterait que le nombre de li-
chouc par un noyau de fer doux! On en conclut que les gnes dans le fer doux dépasse des centaines de fois
matériaux magnétiques facilitent grandement le pas- celui dans l'air . Par exemple, on peut obtenir une va-
sage des lignes de force . leur de 15 000 lignes pour le fer doux et une valeur de
10 lignes seulement pour l'air .
fer
On peut expliquer ce résultat en considérant la théorie
des domaines magnétiques . Tout d'abord, remarquons
10 lignes air
bobine
800 spires
(a)
Figure 14-4c
Lorsque le noyau de caoutchouc est remplacé par un noyau
de fer, le flux augmente des centaines de fois .
14 .2 Perméabilité magnétique
Comme nous l'avons vu à section 14 .1, tout se passe m
comme si les matériaux magnétiques étaient très per-
méables aux lignes de force, d'où le nom de perméa-
bilité pour caractériser la facilité avec laquelle ces Figure 14-5
matériaux se laissent traverser par les lignes . Les ma- Notion de perméabilité d'un matériau magnétique :
a . Le solénoïde à noyau non magnétique produit 10 lignes
tériaux magnétiques ne sont pas tous aussi perméables de flux ;
les uns que les autres : la fonte n'est pas aussi perméa- b . Le solénoïde à noyau de fer produit 15 000 lignes .
CIRCUITS MAGNÉTIQUES 1 73
un noyau de fer, et faisons croître graduellement la de cuivre ou de courant pour augmenter la FMM d'une
FMM de 0 à 3200 A, en notant les valeurs correspon- bobine, car l'augmentation de flux ainsi obtenue n'est
dantes du flux magnétique . Si l'on trace un nouveau plus assez forte .
graphique donnant la relation entre la FMM et le flux,
14 .6 Densité de flux (B)
on n'obtient plus une droite mais une courbe (b) qu'on
appelle courbe de saturation (Fig. 14-7) . Le flux 0 (en webers) qui traverse un échantillon fer-
romagnétique ne révèle pas s'il est saturé ou non . Ce-
Jusqu'au point A (appelé «coude» de la courbe) le flux
pendant, connaissant la densité de flux (en teslas), il
croît très rapidement avec l'augmentation de la force
est facile d'établir le degré de saturation de l'échan-
magnétomotrice . Passé ce point, le nombre de lignes
tillon, à l'aide de tables ou de courbes fournies pour
croît assez peu, même pour une grande augmentation
tous les matériaux magnétiques usuels .
de la force magnétomotrice . Ainsi, dans l'exemple ci-
dessus, pour une FMM de 800 A, le flux est de 15 000 Si l'on connaît le flux qui traverse une surface per-
lignes ; pour une FMM de 1600 A, il est de 18 000 li- pendiculaire à la direction du flux, on peut évaluer la
gnes seulement . Enfin, en doublant de nouveau la FMM densité de flux . Par définition, la densité de flux B tra-
à 3200 A, le nombre de lignes n'augmente que de 1000, versant une surface A est donnée par la formule :
pour donner 19 000 lignes .
Ceci provient du fait que lorsque le noyau de fer est (14-3)
soumis à une FMM relativement faible, une partie im-
portante des milliers de domaines s'alignent avec ce où
champ . Leur contribution au flux est énorme, de sorte
que le flux augmente très rapidement avec la FMM . B = densité de flux, en teslas [T]
Au fur et à mesure que la FMM augmente, un plus 0 = flux traversant la surface, en webers
grand nombre de domaines s'orientent dans le sens du [Wb]
champ, et le nombre de lignes continue à croître . En A = surface, en mètres carrés [m 2 ]
augmentant la FMM davantage, on finit par atteindre Exemple 14-1
la condition où tous les domaines sont alignés . Par con-
Le circuit magnétique d'un transformateur est com-
séquent, même si l'on persiste à augmenter la FMM,
posé d'un ensemble de tôles d'acier superposées
les domaines ne créent plus de lignes supplémentaires .
(Fi- . 14-8) . La section du noyau magnétique est égale
On dit alors que le fer est saturé . La saturation du fer
à 4 cnm x 5 cm . Sachant que le flux traversant ce
correspond à la condition montrée à la Fig . 12-16c,
noyau est de 3 mWb, trouver la densité de flux dans
chapitre 12 .
l'acier .
Lorsque le fer est saturé, le flux continue à augmenter
avec la FMM . Cette croissance correspond aux lignes
magnétiques créées dans un matériau vide, comme de
l'air .
On remarque sur la Fig . 14-7 qu'une FMM de 800 A
donne une perméabilité relative de
Le champ magnétique (symbole H) en un point est la Dans le vide, la densité de flux B est exactement pro-
force magnétomotrice exercée par unité de longueur. portionnelle au champ magnétique H . C'est ce qu'ex-
Dans le SI, elle est exprimée en ampères par mètre prime la relation :
[A/ml
B = pH (14-4)
Le tore homogène de la Fig . 14-9 possède une lon-
sueur de 1 mètres et la FMM qui agit sur tout le circuit ou
est de NI ampères . Par définition, le champ magnétique B = densité de flux, en teslas [T]
tH) à l'intérieur du tore vaut Nul ampères par mètre . H = champ magnétique, en ampères par mètre
[A/m]
On doit noter que le terme champ magnétique a deux
significations : il désigne soit une région contenant des µo constante, appelée constante magnétique
lignes de force (section 12 .4), soit une grandeur pré- ou perméabilité du vide
cise mesurée en A/m . Dans le SI, le champ magnétique = 47t x 10 -7 (= 1/800 000 environ)
est exprimé en ampères par mètre, et non en ampères- Dans le SI, la constante magnétique u o est fixée
tours par mètre, le mot «tour» étant sous-entendu . par définition à une valeur numérique de 4rt x 10 -7 ou
1/800 000 environ* . Cela nous permet d'écrire l'équa-
tion 14-4 sous la forme approximative :
H
B = (14-5)
N spires 800 000
Exemple 14-2 mT
20
Une pièce de matériau homogène et de section cons- courbe d'aimantation du vide et
tante a une longueur de 0 .3 mètre . Si elle est sou- des matériaux non magnétiques
mise à une FMM de 720 ampères, quel est le champ
magnétique?
ppe-
Solution p
Le champ magnétique est :
H =
720 A
= 2400 A/m
'Au 10 12 kA/m
0,3 m
>H
14 .8 Courbe d'aimantation B-H du vide Figure 14-11
Courbe d'aimantation du vide et des matériaux non
Pour un échantillon donné de matériau magnétique, il magnétiques .
existe une relation bien définie entre la densité de flux
(B) et le champ magnétique (H) qui la produit . Il est " L'expression complète de µo est 4ir x 10 -7 henry/mètre .
176 ÉLECTROTECHNIQUE
Les matériaux non magnétiques ont tous une perméa- utile . Pour ces matériaux, on est donc obligé de repré-
bilité relative sensiblement égale à 1, de sorte que leurs senter la relation entre la densité B et le champ H par
courbes d'aimantation sont presque identiques à celle une courbe d'aimantation .
du vide . L'air, par exemple, possède une perméabilité La Fig . 14-12 donne les courbes d'aimantation de trois
relative de 1,000 000 4, ce qui indique qu'il est à peine matériaux employés dans les machines électriques :
plus perméable que le vide . acier au silicium (1 %), fonte et acier coulé .
14.9 Courbe d'aimantation B-H d'un On vérifiera sur ces courbes qu'un champ magnétique
matériau magnétique de 2000 A/m produit des densités de flux de 1,4 T pour
La densité de flux B dans un matériau magnétique dé- l'acier coulé et 0,5 T pour la fonte .
pend aussi du champ magnétique H; sa valeur est don- La Fig . 14-13 donne les courbes d'aimentation de quel-
ce par l'équation : ques matériaux magnétiques, étendues sur une grande
échelle de H. On remarque que toutes les courbes ten-
(14-6) dent finalement vers la courbe d'aimantation du vide
lorsque le champ magnétique H est suffisamment in-
+i B. po et H ont la même signification qu'auparavant, tense . Cette courbe passe par les points (0,1 T,
d p représente la perméabilité relative du matériau . 80 000 A/m) et (1,25 T, 106 A/m) .
118alheureusement, la valeur de la perméabilité relative 14 .10 Détermination de la perméabilité
,phi est pas constante, mais dépend de la densité de relative
Ma dans le matériau . Il s'ensuit que la relation entre B Lorsqu'on connaît la courbe d'aimantation d'un maté-
ME n'est pas linéaire, ce qui rend l'équation 14-6 peu riau magnétique, il est facile d'en déduire la perméabi-
teslas
2,0
1,8
1,6
1,2 MFÀA1
B
1,0 ÀBÀFB
0,8 JFÀM
fonte
JÀM
lino
0,6
0,4
0,2
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 A/m
H
14-12
daimantation de trois matériaux magnétiques .
T
2,5
2,0
sur
1,5 /_-
Permaloy
fer pur,I_ ~,
[mur
cobalt/ Alnico V N
0,3
Figure 14-13
Courbes d'aimantation permettant une comparaison entre les matériaux magnétiques et non magnétiques .
Noter que toutes les courbes deviennent asymptotiques à la courbe B-H du vide lorsque le champ magnétique
H est suffisamment intense .
i = E H FMM
B=
R
800 000 8000001
correspond la relation :
d'où
_ FMM
0 (14-8)
FMM = 800 000 Bl (14-9)
ou où
= flux dans le circuit magnétique [Wb] FMM = force magnétomotrice requise [A]
FMM = force magnétomotrice agissant sur le B = densité de flux dans l'entrefer [T]
circuit magnétique [A] l = longueur de l'entrefer [m]
Ji = réluctance du circuit magnétique [A/Wb]
CIRCUITS MAGNÉTIQUES 1 79
m A = 10 x 12 = 120 cm 2 = 0,012 m2
Figure 14-14 La densité de flux B est donc :
Voir exemple 14-5 .
- 0,012
B = = = 1 tesla
A 0,012
Solution
D'après l'équation (14-9) la FMM requise est : En se référant à la courbe de la Fig . 14-12, pour les
tôles d'acier au Si (1 %), on voit qu'il faut un champ H
FMM = 800 000 Bl
de 300 A/m pour produire 1T . La bobine doit donc pro-
= 800 000 x 0,7 x2 duire une FMM de 300 A pour chaque mètre du circuit
1000 magnétique .
= 1120A La longueur moyenne du circuit magnétique étant de
l ,5 mètres, la force magnétomotrice de la bobine de-
Exemple 14-6
vra être :
FMM requise pour le fer . Soit le noyau d' un trans-
FMM = 300 x 1,5 = 450 A ou 450 ampères-tours
formateur composé de tôles d'acier au silicium
(1 %) . Les dimensions du noyau sont données à la Exemple 14-7
Fig . 14-15 . La longueur moyenne de son chemin
FMM requise poire un rznq~enu nt cil série . Calcu-
magnétique est de 1,5 mètres . Quelle doit être la
lons maintenant la force magnétomotrice requise
force magnétomotrice de la bobine qui produira un
pour faire circuler le même flux ( 12 mWb) dans le
flux de 12 mWb dans ce noyau?
noyau de l'exemple 14-6, après y avoir coupé une
fente de 1,5 mm de longueur (Fi ,, . 14-16a) .
acier au Si (1%)
--1,5 m--
1
12 mWb 12 mWb
10cmx 225 A
12 cm FMM fer
L f
j- --r- N
1,5 mm 1 entrefer ô
D
Figure 14-15
Voir exemple 14-6 . 1 FMM fer
225 A
Solution
On pourrait faire le calcul en utilisant la formule
+I 14-8) : Figure 14-16
_ FMM a . Circuit magnétique en série (voir exemple 14-7) .
0 b . Circuit magnétique équivalent, montrant les FMM requises
pour l'entrefer et les deux branches du noyau de fer .
I 80 ÉLECTROTECHNIQUE
A = 7,5 cm x 5 cm = 0,003 75 m2
Donc :
8 mWb _ 0,008
Supposons que l'on désire créér un flux de 8 mWb Bab = = 1 T
dans la branche centrale ab du noyau (Fig .14-18a) . 10 cm x 8 cm 0,01 x 0,08
Quelle doit être la FMM de la bobine excitatrice?
et elle nécessite également un champ magnétique de
Solution 300 A/m . La FMM nécessaire pour le chemin ab est
Le flux 01 dans la branche centrale se partage égale- donc :
ment entre les branches latérales acb et adb car ces FMMab = 300 A/m x 0,25 m = 75 A
deux branches ont la même longueur, la même section
La bobine doit donc produire une FMM totale de :
et par conséquent, la même réluctance . Il s'ensuit que
FMM=150+75=225A
02 = 03 = 01/2 = 8mWb/2 = 4 mWb
182 ÉLECTROTECHNIQUE
et que
flux utile
64 516 lignes/pouce = 1 tesla
Exemple 14-11
Un champ magnétique de 3 avrsteds produit une den-
sité de flux de 12 000 gauss dans un échantillon
flux de fuite
d'acier. Exprimer ces grandeurs en unités SI et calcu-
Figure 14-21 ler la perméabilité relative du matériau .
Le flux de fuite passe dans l'air à l'extérieur du noyau .
Solution
Le champ magnétique de 3 œrsteds vaut :
d'importance quand le circuit magnétique devient sa-
turé . Lors de l'étude des transformateurs, nous verrons H = 3 x 80 = 240 A/m
l'effet de ces flux de fuite .
La densité de flux de 12 000 gauss vaut :
14.15 Le SI, le système CGS et le système
anglais B = 12 000 X 0,1 = 1200 milliteslas = 1,2 T
Enfin, nous avons vu qu'en appliquant trois formules 14-12 Dans la Fig . 14-19, si les bobines X et Y por-
de base gouvernant la circulation d'un flux 0 dans un tent chacune un courant de 50 A, quelle est la FMM
circuit magnétique de section A, de longueur 1 et sou- totale développée par les deux bobines?
mis à une force magnétomotrice NI, soit :
Niveau intermédiaire
B = ç/A, B = go µr H et H = NI/1
14-13 En se référant à la Fig . 14-12, quel est le champ
il est possible de résoudre des circuits les plus com- magnétique requis pour établir une densité de flux de
plexes . Il peut s'agir d'un circuit série (par exemple 1,4 T :
un noyau avec entrefer), d'un circuit parallèle, ou d'un a) dans l'acier au silicium?
circuit composé . Le circuit magnétique peut également
b) dans l'acier coulé?
comprendre plusieurs forces magnétomotrices .
c) dans le vide?
14-14 En se référant à la Fig . 14-12 et en utilisant la
PROBLÈMES - CHAPITRE 14 formule (14-7), calculer la perméabilité relative dans
les cas suivants :
Niveau pratique a) acier au silicium à une densité de 1,4 T et 1,6 T
b) acier coulé à une densité de 0,7 T et 1,4 T
14-1 Qu'est-ce qu'un circuit magnétique?
c) fonte à une densité de 0,2 T et 0,6 T
14-2 Que veut dire réluctance d'un circuit magné-
tique? 14-15 Combien d'ampères-tours sont requis pour un
entrefer de 2 mm de longueur dans lequel on maintient
14-3 Comment varie la réluctance d'un circuit ma-
une densité de flux de 1,5 T?
gnétique en fonction de sa longueur?
14-16 Soit un noyau d'acier coulé ayant la forme
14-4 Donner les unités SI pour :
donnée à la Fig . 14-4a. Calculer la densité de flux dans
a) densité de flux le noyau, de même que le flux total, sachant que la
b) champ magnétique bobine de 800 spires porte un courant de 12,5 A .
c) flux magnétique 14-17 Dans le problème 14-16, quel serait le flux si
14-5 Qu'entend-on par coefficient de perméabilité l'on utilisait de la fonte?
d'un matériau magnétique? 14-18 Dans le problème 14-16, quel serait le flux si
14-6 Expliquer pourquoi le fer est plus perméable que l'on enlevait le noyau d'acier complètement?
l'air. 14-19 a) En se référant à la Fig . 14-13, calculer la
14-7 Pourquoi le fer se sature-t-il? perméabilité du Permalloy pour les champs magné-
14-8 Faire une analogie entre les circuits électriques tiques suivants : 4 A/m, 400 A/m, 40 kA/m.
et les circuits magnétiques . b) Pour quelle densité de flux la perméabilité du
14-9 Si la densité de flux dans le noyau magnétique nickel est-elle égale à celle de l'alnico V?
d'un transformateur ne doit pas dépasser 1,5 T, quelle 14-20 Un noyau de fonte, ayant la forme donnée à
doit être sa section minimum, le flux total étant de la Fig . 14-15, est excité par une bobine possédant
0,3 Wb? 250 spires. Si l'on désire créer un flux de 7,2 mWb,
14-10 Un pôle de moteur aune section de 20 cm 2 et calculer le courant d'excitation requis .
doit porter un flux de 2,4 mWb. Quelle sera la densité 14-21 Dans le problème 14-20, si le noyau possède
de flux? un entrefer de 12,5 mm, calculer le courant d'excita-
14-11 Le flux à l'intérieur d'une bobine toroïdale est tion requis pour créer le même flux .
de 20 tWb. Quand on place un noyau d'acier doux à 14-22 Dans la Fig . 14-20, si le courant dans la bo-
l'intérieur de cette bobine, le flux augmente à 60 mWb . bine X est de 70 A, quel courant doit-on faire circuler
Trouver la perméabilité relative du noyau . dans la bobine Y afin que le flux devienne nul?
CIRCUITS MAGNÉTIQUES 185
On se souviendra que dans un matériau magnétique gnétique, la quantité d'énergie emmagasinée est bien
les domaines tendent à garder leurs orientations . En définie et totalement récupérable . En effet, tout comme
effet, par une réaction semblable au frottement, les on peut emmagasiner de l'énergie mécanique en com-
domaines s'opposent à tout changement d'orientation primant un ressort, on peut emmagasiner de l'énergie
imposé par un champ extérieur ; de même, une fois magnétique en créant un champ magnétique . Comme
orientés, ils essaient de conserver leur orientation en toute autre forme d'énergie, l'énergie magnétique se
s'opposant de nouveau à tout autre changement . Ce mesure en joules .
phénomène, qu'on appelle hystérésis, est une propriété Dans les matériaux non magnétiques comme l'air, la
commune à tous les matériaux magnétiques . Ce phé- quantité d'énergie emmagasinée dépend de la densité
nomène d'hystérésis permet de réaliser des aimants de flux et du volume occupé par le champ . Sa valeur
permanents . Par contre, ce grand avantage est quelque est donnée par la formule :
peu assombri par les pertes que l'hystérésis occasionne
2
dans un matériau magnétique parcouru par un flux al- V
W = B (15-1)
ternatif . Examinons d'abord la question des aimants 2µo
permanents, en reportant à plus tard le sujet des pertes .
qui peut s'écrire sous la forme approximative
Les aimants permanents d'aujourd'hui produisent des
forces magnétomotrices très intenses de sorte que, à W = 400 000 B 2 V (15-la)
FMM égales, ils sont souvent plus petits que les électro-
aimants qu'ils peuvent remplacer . Comme ils n'ont où
besoin d'aucune source d'énergie extérieure pour main- W = énergie dans le champ, en joules [J]
tenir leur magnétisme, les aimants permanents permet- B = densité de flux, en teslas [T]
tent de construire des appareils possédant un excellent V = volume du champ, en mètres cubes [m 3]
rendement et des dimensions restreintes . go = 41, x 10 -7 ( = 1/800 000 environ)
15.1 Énergie magnétique dans l'air Exemple 15-1
Lorsqu'un flux magnétique est créé dans un milieu Un électro-aimant avant 2 pôles de 40 mm x 40 rmn
quelconque, il existe toujours une quantité d'énergie attire une armature à travers un entrefer de 3 mm
emmagasinée qui est récupérable . Dans le cas d'un 15- 1) . Calculer l'énergie W emmagasinée dans
milieu comme l'air, ou de tout autre matériau non ma- les deux entrefers si la densité de flux est de 1,2 T .
186
HYSTÉRÉSIS ET AIMANTS PERMANENTS 187
B = 1,2 teslas
Figure 15-2
Forces agissant sur un matériau magnétique lorsqu'il est
placé entre les pôles N,S d'un électro-aimant (voir problème
15-15) .
Figure 15-1
Énergie emmagasinée dans le champ magnétique d'un
électro-aimant (exemple 15-1) .
Solution
Le volume des deux entrefers vaut :
V = 2 x (40 x 40 x 3) = 9600 mm3
L'énergie magnétique emmagasinée dans les deux en-
trefers est : Figure 15-3
La valeur de la force d'attraction dépend de la densité de flux
B et de la section A traversée par le flux .
W = 400 000 B 2 V éq .15-la
Solution
La surface A correspond ici à la surface des deux pôles
de l'électro-aimant soit
H = Nul
A = 2 x (40 x 40) = 3200 mm 2
Comme B = 1,2 T, la force est donc :
frottement qui se produit lorsque les domaines magné- 52 000 A/m . La surface située en dessous de la courbe
tiques reprennent leur orientation au hasard en passant comprend environ 52 carreaux, ayant chacun une su-
du point b au point c sur la courbe . En fait, un thermo- perficie de
mètre très sensible indiquerait un léger échauffement 1 carreau = 10 kA/m x 0,1 T = 1000 T•A /m
du matériau magnétique lors de la désaimantation .
L'énergie requise pour désaimanter l' alnico est donc
Pour les matériaux «doux» comme le fer doux et l'acier
employé dans les transformateurs, la quantité d'éner- W = 52 x 1000 T-A/m = 52 kJ/m 3
gie requise pour les désaimanter est assez faible : de
l'ordre de 10 J/m3 . Mais certains matériaux «durs» 15 .5 Types d'aimants permanents
comme l' alnico requièrent des quantités d'énergie énor- Pour fabriquer des aimants permanents puissants, on a
mes : de l'ordre de 50 000 J/m3 . C'est précisément cette recours à divers alliages de substances de toutes sor-
énergie élevée qui distingue les matériaux à aimants tes : fer, aluminium, cobalt, cuivre, platine, yttrium,
permanents des autres matériaux magnétiques . oxygène, carbone, etc . Parmi les aimants à base de
Idéalement, les matériaux utilisés pour la fabrication métaux, on connaît depuis longtemps l'acier trempé
des aimants permanents doivent donc posséder, à la (1 % carbone, 0,5 % manganèse, 98,5 % fer) mainte-
fois, une densité de flux rémanent (B r ) élevée et un nant supplanté par des alliages tels que l' alnico V (8 %
champ coercitif (Ha) de grande intensité de sorte que aluminium, 14 % nickel, 24 % cobalt, 3 % cuivre, 51 %
l'énergie requise pour les désaimanter soit aussi grande fer) . Un aimant permanent en alnico V est presque 25
que possible. fois plus petit qu'un aimant en acier trempé créant le
même champ . Découvert par hasard en 1932 par le
Les courbes de désaimantation pour trois types
physicien japonais I. Mishima, l'alnico, par sa dureté
d'aimants permanents, l'alnico V, l'Indox ® et l'acier
magnétique, a révolutionné l'industrie des dispositifs
au carbone sont montrées à la Fig . 15-6 . Elles repré-
magnétiques . En effet, pour la première fois, on pou-
sentent la portion bc de la courbe que nous venons
vait réaliser un aimant permanent plus petit qu'un
de discuter . On constate que l'alnico a une densité
électro-aimant de même force . L'alnico est extrême-
de flux rémanent de 1,3 T et un champ coercitif de
T
1,4
Matériau Induction Champ Produit Point de
rémanente coercitif énergétique Curie
1,2
Br (teslas) Hc (kA/m) Bd Hd (kJ/m3 ) °C alnico V
alnico V 1,3 52 40 860
1,0
Indox® 1,3 200 20 980
0
kA/m 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0
H-
Figure 15-6
Courbes de désaimantation de trois matériaux utilisés dans les aimants permanents .
190 ÉLECTROTECHNIQUE
15.9 Variation du champ avec le temps et la La boucle formée par le conducteur et la source cons-
température - point de Curie titue l'unique spire de la «bobine» . Le circuit magnéti-
Les champs magnétiques créés par les aimants per- que de l'aimant est complété par un barreau de fer doux
manents modernes sont très stables . Bien que tout afin que le champ intense H soit appliqué directement
aimant ait tendance à perdre sa force avec le temps, sur l'aimant . Si le barreau n'était pas utilisé, une partie
cette diminution est si lente qu'elle est presque imper- de la FMM créée par le conducteur serait «consom-
ceptible . Par exemple, on estime qu'un aimant en al- mée» inutilement par l'entrefer entre les deux pôles
.icoV retient 99 % de son aimantation originale après N,S .
100 ans d'utilisation . On peut, par des méthodes spé- Pour désaimanter un aimant permanent, on doit le pla-
ciales . stabiliser l'aimant encore davantage . cer dans un champ alternatif intense et réduire gra-
La température joue également un rôle important . À duellement la valeur de ce champ jusqu'à zéro . On peut
mesure qu'elle augmente, la densité de flux produite encore employer une seule spire portant un courant
par l'aimant diminue et, à une température élevée, ap- alternatif très intense et décroissant .
pelée point de Curie, il perd complètement sa per-
15.11 Conversion de l'énergie mécanique
méabilité de même que ses propriétés d'aimant per- en énergie magnétique
manent . Cette haute température provoque en effet une
Lorsque les pôles nord et sud d'un aimant permanent
vibration atomique intense qui détruit l'orientation des
sont réunis par une armature en fer doux, l'énergie
domaines . Le point de Curie varie avec les matériaux,
magnétique contenue dans l'aimant et dans l'armature
mais il se situe habituellement entre 700 °C et 900 °C .
sont toutes deux très faibles (Fig . 15-12) . Cependant,
15.10 Aimantion et désaimantation d'un quand on éloigne l'armature, l'énergie magnétique dans
aimant permanent l'entrefer ainsi créée peut être considérable (Fig . 15-
Pour aimanter un aimant permanent, on doit le placer 13) . En effet, pour séparer l'armature de l'aimant, on
dans un champ suffisamment fort afin d'orienter tous doit dépenser un certain travail . Cette énergie mé-
les domaines dans le même sens . Cela requiert une canique est transformée et emmagasinée dans le champ
FMM extrêmement intense, mais comme les domaines magnétique de l'entrefer.
s'orientent presque instantanément, celle-ci peut être
appliqué pendant une fraction de seconde seulement .
Cette courte période d'aimantation permet de faire cir-
culer des courants énormes (jusqu'à 100 000 A) dans
des conducteurs relativement petits sans excéder le ht
permis pour le conducteur. Par exemple, dans la Fig .
15-11, un conducteur portant un courant momentané
de 50 000 A crée la FMM requise .
ne armature
Figure 15-12
Une armature en fer doux collée aux pôles d'un aimant
aimant permanent emmagasine peu d'énergie magnétique .
L _
eY
~
_
= =~
1
50 kA
~
en énergie magnétique lorsqu'on éloigne une armature
des pôles d'un aimant .
D'autre part, en rapprochant l'armature, on doit lutter
barreau de fer contre la force d'attraction exercée par l'aimant . Il s'en-
suit que l'énergie magnétique libérée par le champ à
Figure 15-11
Aimantation d'un aimant permanent par un courant mesure que le volume de l'entrefer diminue se trouve
momentané de forte intensité . maintenant convertie en énergie mécanique dépensée
194 ÉLECTROTECHNIQUE
ni
énergie mécanique
déployée
armature
a,b,c,d,e,f,a, à raison de 60 fois par seconde . Sur ce
cycle, on reconnaît les valeurs de la densité de flux
rémanent Br et du champ coercitif H, comme dans le
cas des aimants permanents .
Figure 15-13
Lorsque l'armature est retirée, le champ dans l'air
emmagasine une énergie considérable . Cette énergie
provient du travail mécanique exercé en retirant l'armature .
(
- He
lors du freinage . Lorsque l'armature est de nouveau
collée contre les pôles, l'énergie magnétique contenue
dans l'air redevient nulle . Durant ce processus, l'éner- -Br
gie magnétique dans l'aimant et dans l'armature de-
meure en tout temps négligeable .
d
L'énergie mécanique est donc convertie en énergie
magnétique lorsqu'on éloigne l'armature, et cette éner- Figure 15-14
gie magnétique est reconvertie en énergie mécanique Cycle d'hystérésis d'un matériau magnétique . L'énergie
dissipée par cycle est proportionnelle à la surface a b c d e f
lorsqu'on rapproche l'armature . On comprend alors a de la courbe .
pourquoi l'aimant ne perd pas sa force même si l'on
répète ce processus des centaines de fois .
On peut aussi se demander pourquoi l'aimant d'un ra- 15 .13 Pertes par hystérésis
masse-clous ne perd pas de sa force, même après avoir À chaque cycle complet d'hystérésis, il se produit une
ramassé des milliers de clous dont chacun demeure un perte d'énergie . La perte est due au «frottement» des
peu aimanté après avoir été attiré par l'aimant . L'ex- domaines magnétiques lorsqu'ils changent de sens . La
plication vient du fait que l'énergie magnétique asso- quantité d'énergie dissipée par mètre cube est égale à
ciée à chaque clou aimanté provient de l'énergie mé- la surface du cycle d'hystérésis . Considérons, par exem-
canique qu'on a dû déployer pour le séparer de l'aimant . ple, le cas simplifié du cycle d' hystérésis rectangulaire
de la Fig . 15-15 . L'énergie requise par mètre cube de
15 .12 Cycle d'hystérésis ce matériau vaut :
Les transformateurs et la plupart des moteurs élec-
triques fonctionnent à courant alternatif de sorte que le W = 1,2Tx2OA/mx4
flux circulant dans leurs parties en acier change conti- = 96 T A/m, soit 96 J/m3
nuellement de valeur et de sens . Les domaines doivent
Si la fréquence du réseau est de 60 Hz, on dépensera,
donc s'orienter tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre
par mètre cube, une puissance de :
à un rythme qui est d'autant plus rapide que la fré-
quence du réseau est élevée . Ainsi, sur un réseau à P = 96 J x 60 cycles/seconde
60 Hz, les domaines décrivent un cycle complet en = 5760 J/s = 5760 W
1/60e de seconde, passant par des densités maximales
+B,,, et Bm sous l'effet d'un champ magnétique va- Cette puissance est dissipée sous forme de chaleur dans
riant de +Hm à -Hm . l'acier, ce qui provoque une augmentation de sa tem-
HYSTÉRÉSIS ET AIMANTS PERMANENTS 195
T
1,0
-1,2 0,8
0,6
Figure 15-15 0,4
Calcul de l'énergie dissipée par hystérésis .
0,2
0
Figure 15-16a
Comparaison du cycle d'hystérésis de l'alnico V avec celui d'un acier utilisé dans les transformateurs .
s n s n
196 ÉLECTROTECHNIQUE
15 .14 Pertes par hystérésis dues à la Puisque le rotor tourne à une vitesse de 7200/60
rotation = 120 r/s, on dépense 3 x 120 = 360 J/s, soit une perte
Remarquons que des pertes par hystérésis seront éga- dissipée en chaleur de 360 W.
lement produites dans une pièce de fer tournant dans
15 .15 Résumé
un champ constant et fixe . Ainsi, les pôles nord des
domaines dans la barre de la Fig . 15-17a sont initia- Nous avons vu dans ce chapitre que le phénomène
lement dirigés vers l'extrémité B . Quand la barre aura d'hystérésis, une propriété liée aux domaines ma-
fait un demi-tour (Fig . 15-17b), les pôles nord seront gnétiques et commune à tous les matériaux magné-
dirigés vers l'extrémité A . Il y a donc inversion des tiques, permet de créer les aimants permanents . Tout
domaines dans la pièce, même si le sens du champ comme une bobine parcourue par un courant, un
magnétique ne change pas . Ce phénomène se produit aimant possède une force magnétomotrice qui pro-
dans les machines à courant continu où l'induit tourne duit un flux magnétique entre ses pôles .
dans un champ fixe . Ces pertes par hystérésis provo- Nous avons vu qu'une énergie magnétique est em-
quent un échauffement de l'induit . L'échauffement magasinée dans l'espace entourant un aimant . Un
peut être considérablement réduit par l'emploi d'un aimant exerce sur un autre matériau magnétique
acier de bonne qualité . (comme un morceau de fer) une force d'attraction
dirigée selon les lignes de force du champ . Lors du
Exemple 15-5 travail effectué pour séparer le morceau attiré, il y
Le rotor d'un moteur à courant continu tourne a a conversion de l'énergie mécanique en énergie
7200 r/min entre deux pôles magnétiques produisant magnétique, laquelle est emmagasinée dans le
une densité de flux maximale de 0.8 tesla. Le rotor champ . De même, lors du rapprochement, l'énergie
a un volume de 0,2 m" et la surface du cycle magnétique dans le champ est reconvertie en éner-
d' hystérésis est de 15 T A/m . Calculer les pertes par gie mécanique .
hvstérésis .
Un aimant permanent se distingue des autres maté-
Solution riaux magnétiques par la grande surface de sa
Puisque l'énergie dépensée par cycle est de 15 T •A/m courbe de désaimantation B-H . La surface comprise
= 15 J/m3, l'énergie pour un volume de 0,2 m3 vaut : sous cette courbe est une mesure de l'énergie re-
W = 15 x 0,2 = 3 joules quise pour désaimanter l'aimant . Cette courbe passe
par trois points caractéristiques de l'aimant : sa den-
sité de flux rémanent Br , son champ coercitif H,
rotation et le point où le produit énergétique B-H est maxi-
barre tournante (rotor) mal . Les aimants permanents modernes ont des pro-
duits énergétiques élevés . Nous avons vu aussi com-
I
v v
N A • B ment calculer les dimensions d'un aimant devant
s n s n produire une densité de flux donnée .
Enfin, le phénomène d'hystérésis n'a pas que des
(a) avantages . Il est la cause des pertes dans les parties
en fer des machines électriques qui sont soumises à
un champ magnétique variable . À chaque fois que
S n s n l'on décrit un cycle d'hystérésis, une énergie cor-
t7 D respondant à la surface du cycle est dissipée en cha-
N B • A s
D O leur dans le matériau magnétique .
s n s n
(b)
Figure 15-17
Pertes par hystérésis dues à la rotation .
HYSTÉRÉSIS ET AIMANTS PERMANENTS 197
Lorsqu'un conducteur portant un courant est orienté D'autre part, la Fig . 16-2 montre le champ magné-
convenablement dans un champ magnétique, il est sou- tique créé entre les deux pôles d'un aimant permanent
mis à une force que l'on appelle force électroma- puissant . Si l'on place ce conducteur, parcouru par un
gnétique . Ce phénomène est d'une importance capi-
tale car il est à la base du fonctionnement des moteurs,
des haut-parleurs et d'un grand nombre d'appareils de
mesure. Étudions d'abord le cas d'un conducteur recti-
ligne .
d) de la direction du conducteur par rapport à celle du est stationnaire, le champ magnétique ne l'influence
champ : la force est maximale quand le conducteur pas . Cependant, si l'électron se déplace dans le champ,
est perpendiculaire aux lignes de force (Fig . 16-6) il subira une force dont l'intensité dépend de sa vitesse
et nulle quand il est parallèle au champ (Fig . 16-7) ; et de la densité du champ . La direction de la force est à
entre ces deux positions, l'intensité de la force prend la fois perpendiculaire au trajet de l'électron et aux li-
des valeurs intermédiaires . gnes de force du champ magnétique . Par exemple,
La valeur maximale de la force électromagnétique F l'électron de la Fig . 16-8 déviera vers le bas lorsqu'il
agissant sur un conducteur rectiligne de longueur l par- traversera le champ . Les lois de la physique nous indi-
couru par un courant I et placé dans un champ de den- quent que cette force, extrêmement faible, peut être
sité B, est donnée par l'équation : calculée par la formule suivante :
Solution
La force est :
F = BlI
= 0,5 x 1,2 x 200
= 120 N
202 ÉLECTROTECHNIQUE
F=2x107 Il
12 1
(16-3)
Figure 16-10a d
Deux conducteurs portant des courants circulant en sens
inverses .
ou
F force entre deux conducteurs parallèles [N]
Il, 12 courants circulant dans les conducteurs [A]
l • longueur des conducteurs [m]
d • distance séparant les conducteurs [m]
Exemple 16-2
Deux barres omnibus cylindriques de 3 mètres de
long portent un courant normal de 1000 A . Calcu-
ler la force d'attraction lors d'un courant de court-
circuit de 60 000 A sachant qu'elles sont séparées
par une distance de 10 cnl .
Solution
Figure 16-1Ob D'après la formule 16-3, on obtient :
Superposition des champs magnétiques crées par les deux
courants . 7Il 12 1
F=2x10
d
il
B = 2 x 10' éq . 13-1 Figure 16-11
d Cadre placé dans un champ magnétique . Des forces agissent
sur les côtés AB et CD, elles sont nulles sur les côtés AD et
de plus, on a vu à la section 16 .2 que la force agissant BC .
règle vue à la section 16 .1, on voit que les forces élec- Chaque côté actif du cadre (composé de 40 conduc-
tromagnétiques FI et F2 sont égales, mais agissent en teurs) est donc soumis à une force de
sens contraires . La force est nulle sur les côtés AD et F=40x0,5=20N
BC car ces conducteurs sont orientés dans la même
direction que les lignes de force . d'où le couple T = Fd = 20 x 0,06 = 1,2 N •m
Le cadre est donc soumis à un couple tendant à le faire 16.6 Conséquences des forces entre les
tourner (Fig . 16-12) . Si l'on change le sens du courant courants
dans le cadre, celui-ci cherchera à tourner dans le sens 1 . Force sur deux conducteurs parallèles
contraire .
Normalement, les forces qui s'exercent sur les deux
conducteurs alimentant une charge sont de faible in-
tensité . Cependant, dans le cas d'un court-circuit, elles
peuvent atteindre des valeurs de plusieurs kilonewtons
si les conducteurs sont parallèles sur une grande dis-
tance (cas des lignes de transport) ou si les intensités
des courants de court-circuit sont énormes (cas des
barres omnibus dans les centrales et postes électriques) .
Pour éviter que les barres omnibus soient déformées
par l'action de cette force, on les ancre solidement à
Figure 16-12
une structure et quelquefois même, on les fixe ensemble
Les forces agissant sur les côtés AB et CD du cadre au moyen d'isolateurs rigides (Fig . 16-14) .
produisent un couple qui tend à le faire tourner .
Exemple 16-3
La bobine rectangulaire de la Fig . 16-1 3 possède 40
spires et porte un courant (le 10 A . Les côtés AB et
BC du cadre ont respectivement une longueur de
10 cnm et de 6 cm . Sachant que la densité de flux
dans l'entrefer de l'aimant est de 0,5 tesla, calculer
le couple agissant sur le cadre .
Solution
La force s'exerçant sur les conducteurs AB et CD vaut :
F = Bll
Figure 16-14
= 0,5 x 0,1 x 10
Un isolateur fixé entre deux conducteurs les empêche de se
= 0,5 N déformer lors d'un court-circuit .
204 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 16-17
Lorsqu'un courant intense circule dans un sectionneur la force
F4 tend à ouvrir la lame .
F
Figure 16-16
Le courant circulant dans une spire produit des forces qui
o
tendent à la dilater.
o
0
Lorsqu'un courant circule dans la bobine, une force soumis à des forces d'attraction ou de répulsion qui
électromagnétique agit sur celle-ci et entraîne le dé- dépendent des sens des courants .
placement du diaphragme . Ce déplacement suit les va- Ces forces électromagnétiques trouvent de nombreu-
riations rapides du courant dans la bobine et il est ses applications dont la plus importante est le moteur
d'autant plus grand que ce courant est plus intense . électrique . Elles peuvent aussi avoir tendance à défor-
Les mouvements successifs du diaphragme provo- mer des circuits parcourus par des courants intenses .
quent la vibration de l'air environnant et, par suite, la
production d'un son .
L'action d'un champ magnétique sur un arc électrique
(passage du courant dans l'air) est mise à profit dans PROBLÈMES - CHAPITRE 16
les disjoncteurs du type à soufflage magnétique (Fig .
16-19) . L'arc créé à l'ouverture est ainsi soumis à une
force électromagnétique qui allonge l'arc et le pousse Niveau pratique
vers une série de séparateurs qui en provoquent l'ex- 16-1 Expliquer ce que nous avons appelé, dans ce li-
tinction . Étant donné que cette force intense agit sur vre, le deuxième principe de l'électromagnétisme .
un arc dont la masse est très faible, il s'ensuit que cet
arc se déplace extrêmement vite, dépassant même la 16-2 De quoi dépend l'intensité de la force s'exer-
vitesse du son . Le «soufflage» de l'arc est donc très çant sur un conducteur parcouru par un courant et placé
efficace . dans un champ magnétique?
16-3 Lorsqu'un courant très intense parcourt une
bobine de fil flexible, la bobine se rétrécit . Expliquer.
16-4 Donner trois applications de l'action entre les
courants électriques et les champs magnétiques .
16-5 Dessiner l'allure des lignes de force entre les
pôles de l'aimant de la Fig. 16-20 . Indiquer le sens de
la force s'exerçant sur le conducteur.
s N
Figure 16-19
Soufflage magnétique d'un arc électrique . Figure 16-20
Voir problème 16-5 .
16-7 Quel est le sens de déplacement du conducteur 16-10 Un conducteur portant un courant de 2 kA se
ab dans la Fig . 16-22? trouve dans un champ magnétique dont la densité de
flux est 0,5 tesla. Quelle force sera produite par mètre
de conducteur actif?
16-11 La Fig . 16-25 est une représentation schéma-
tique d'un moteur électrique . Le cylindre porte 100
conducteurs dont l'ensemble constitue effectivement
un cadre à 50 spires .
Les conducteurs ont une longueur active de 200 mm .
ils sont parcourus par un courant de 50 ampères et ils
sont placés dans un champ de 1,2 T. Calculer la force
agissant sur chacun d'eux ainsi que le couple résul-
Figure 16-22
Voir problème 16-7 . tant.
Niveau intermédiaire
16-8 L'électro-aimant de la Fig . 16-23 est raccordé à
une pile sèche . Quel est le sens de la force qui agit sur
le conducteur placé entre les pôles de l'électro-aimant?
Qu'arrivera-t-il si le sens du courant dans le conduc-
teur est inversé?
Figure 16-25
Voir problème 16-11 .
Bobine
17
Tension induite
dans un conducteur
En 1831, Michael Faraday découvrit par hasard un des électrons libres du conducteur sont chassés de l'ex-
phénomènes les plus importants de l' électroma- trémité A vers B et, par conséquent, il apparaît une
gnétisme . Ce phénomène, nommé loi de l'induction différence de potentiel entre A et B .
électromagnétique de Faraday, énonce le processus
fondamental de l'induction d'une tension dans un cir-
cuit . Pour en faciliter l'étude, nous avons séparé arbi-
trairement la loi de Faraday en deux parties appelées
respectivement principe III et principe IV de l'électro- électrons=
/
magnétisme . Le principe III étudié dans ce chapitre
porte sur l'induction d'une tension dans un conduc-
teur mobile ; le principe IV que nous étudierons au cha-
pitre 18 concerne l'induction généralisée d'une ten-
sion . I
(a) déplacement
17.1 Tension induite dans un conducteur
Selon le principe 111 de l'électromagnétisme, lorsqu'on
déplace un conducteur dans un champ magnétique de
façon à «couper» des lignes de force, il apparaît une
différence de potentiel entre ses extrémités . On dit alors
qu'une tension est induite dans le conducteur . C'est ( o
sur ce principe que fonctionnent les dynamos et les
alternateurs qui transforment l'énergie mécanique en
énergie électrique .
(b) déplacement
Afin de mieux comprendre le phénomène, considérons
un conducteur en mouvement entre les deux pôles d'un
Figure 17-1
aimant permanent (Fig . 17-1) . On peut démontrer ex-
Induction d'une tension dans un conducteur en mouvement :
périmentalement que : a . La tension induite est maximale lorsque le conducteur est
perpendiculaire au flux ;
1 . Si le conducteur est perpendiculaire aux lignes de b . La tension induite est nulle lorsque le conducteur en
force (Fig . 17-1 a), et s'il est déplacé vers le bas, les mouvement est parallèle au flux .
208
TENSION INDUITE DANS UN CONDUCTEUR 209
E _ A0
At
E _ d0 (17-1)
dt
_ 0,005 = 0,05 V ou 50 mV
ou 0,1
E = tension induite, en volts [V] Même pour un aimant puissant et un déplacement ra-
do = flux coupé en webers [Wb] pide, la tension induite demeure faible, ce qui explique
At = intervalle* de temps, en secondes [s] peut-être pourquoi le principe de l'induction ne fut pas
A est une lettre grecque qui se prononce «delta» . Elle sert découvert plus tôt.
généralement à représenter une variation .
210 ÉLECTROTECHNIQUE
déplacement
t=0,1 s
100 cm2
Figure 17-3
Voir exemple 17-1 .
Exemple 17-2
Les conducteurs d'une grosse génératrice ont une
longueur de ' mètres et ils sont coupés par un champ
de 0 .66 tesla qui se déplace à 100 mètres par seconde
(Fig . 17-4) . Calculer la valeur de la tension induite
dans chaque conducteur .
Solution
D'après la formule 17-2, on obtient : déplacement
E=Blv
Figure 17-5
= 0,6Tx2mx100m/s La polarité de la tension induite dépend de la direction du
déplacement .
=120V
TENSION INDUITE DANS UN CONDUCTEUR 21 I
déplacement
côté du conducteur
qui coupe le flux
extrémité (+)
conducteur conducteur
hI V
vitesse v vitesse v
E E
volts
temps temps
À la position 270°, la tension induite est nulle pour duite diminue puis s'annule avant de devenir négative .
la même raison qu'à la position 90° . EAD = 0 - Une tension dont la polarité alterne successivement
À la position 360° (pas montrée sur la figure), l'aimant d'une valeur positive à une valeur négative est appelée
tension alternative . Les machines qui génèrent ces ten-
reprend sa position initiale . EAD = +20 V.
sions s'appellent alternateurs ou génératrices à cou-
À la position 45° (pas montrée sur la figure), l'aimant rant alternatif.
fait un angle de 45° avec la position initiale . Puisque la
densité de flux autour des conducteurs a diminué par 17 .9 Courbe de la tension induite en
rapport à sa valeur maximale, la tension induite EAD fonction du temps
prend une valeur intermédiaire comprise entre +20 V Étant donné que l'aimant est entraîné à une vitesse
et 0 V disons 14 volts . EAD = + 14 V. uniforme, chacune des positions de la Fig . 17-13 cor-
Nous analyserons ces résultats de plus près dans les respond à un intervalle de temps écoulé . Puisque
sections qui suivent . l'aimant tourne à une vitesse de 1 tour par seconde, le
passage de l'aimant de la position 0° à la position 360°
17 .8 Courbe de la tension induite correspond à une seconde . On peut donc représenter
On peut représenter sur un graphique les différentes sur la Fig . 17-15 les différentes valeurs de la tension
valeurs que prend la tension induite EAD pour chacune induite correspondant au temps écoulé .
des positions occupées par l'aimant . On obtient alors Chaque fois que l'aimant occupe une même position
une courbe ondulée (Fig . 17-14) .
entre les deux pôles, la tension induite a la même va-
On voit sur cette courbe que, durant le premier quart leur et la même polarité . L'aimant tournant à une vi-
de tour (0° à 90°), la tension induite est positive (A tesse uniforme, la tension induite reprend la même va-
positif par rapport à D) et tombe progressivement de leur et la même polarité à intervalles réguliers . Une
'_0 volts jusqu'à zéro . Pendant le deuxième quart de grandeur qui se répète ainsi continuellement dans le
tour (90° à 180°), la courbe descend au-dessous de l'axe temps porte le nom de grandeur périodique.
horizontal et prend des valeurs négatives (car A est
17 .10 Cycle et fréquence
devenu négatif par rapport à D) . Au troisième quart de
tour. l a tension induite passe de la valeur maximale L'intervalle de temps mis par l'aimant pour exécuter
négative (- 20 volts) à zéro . Enfin, après le tour com- un tour complet s'appelle cycle . On dira encore qu'un
plet (à 360°), la tension induite reprend sa valeur maxi- cycle est l'intervalle de temps qui sépare deux passages
male positive . successifs de la tension par une même valeur et avec le
même taux de variation . À la Fig . 17-15, la durée d'un
Tout comme une automobile doit ralentir puis s'arrê-
cycle de la tension alternative est de 1 seconde .
ter avant de reculer, la valeur positive de la tension in-
V Vk 1 cycle
+20 +20
10 10
EAD EAD
à
0 0
9Q 180 270 360 4! 0,25 0,5 0,75 1, :
-> angle degrés temps /
-10 -10
1 cycle
-20 -20
La Fig . 17-16 représente une onde de tension Sa valeur crête (ou valeur maximale) atteindra main-
alternative industrielle dont la durée d'un cycle est tenant 200 volts . En somme, la tension induite est
de 1/60e de seconde . Entre les instants tt et t2, il proportionnelle au nombre de spires du cadre .
s'écoule un cycle complet car l'onde de tension Si la vitesse ne change pas, la fréquence de la ten-
passe par les mêmes valeurs et le même taux de sion induite restera la même, soit 1 cycle par se-
variation . conde ou 1 Hz .
La fréquence d'une onde périodique désigne le nom- 2 . Effet de la vitesse de rotation
bre de cycles par seconde . Lorsqu'une tension pé- Si la vitesse de l'aimant est doublée, il met deux
riodique complète un cycle en 1/60e de seconde, sa fois moins de temps à parcourir un tour complet, et
fréquence est de 60 cycles par seconde, car 60 cy- la durée d'un cycle devient évidemment la moitié
cles sont répétés à chaque seconde . La fréquence de ce qu'elle était, soit 0,5 seconde . La fréquence
des tensions industrielles est imposée ; elle est de de la tension induite est donc doublée, devenant
60 cycles par seconde sur presque tout le continent 2 Hz .
nord-américain et de 50 cycles par seconde dans la
plupart des autres pays du monde . De plus, en tournant deux fois plus vite, les conduc-
teurs coupent deux fois plus de lignes en une se-
Gunité SI de fréquence est le hertz (Hz) ; il vaut un conde . Par conséquent, la tension induite devient
cycle par seconde . Une fréquence de 60 cycles par deux fois plus grande .
seconde correspond donc à une fréquence de 60 Hz .
En résumé, la fréquence et la tension induite sont
proportionnelles à la vitesse de rotation .
V
200
3. Effet du flux
1 cycle-
169,7 Si le flux créé par les pôles est doublé, la tension
induite double également car le nombre de lignes
coupées par seconde est doublé ; la tension induite
100
varie donc proportionnellement au flux .
E
à 4 . Effet de la forme des pôles
Si l'on change la forme des pôles, on peut générer
0
temps des tensions ayant des formes d'ondes différentes .
240 120 60
Si le flux total produit par chaque pôle reste fixe, la
valeur moyenne de la tension induite pendant un
-100 demi-cycle demeure constante . La Fig . 17-17 donne
quelques exemples de formes d'ondes que l'on peut
générer en faisant varier la forme des pôles .
-169,7 --------------------
-200 17 .12 Alternateur à cadre tournant
Figure 17-16 Si l'on raccorde une charge aux bornes du cadre de la
Tension industrielle à 60 Hz ayant une valeur crête de 169,7 V . Fig . 17-12, la tension alternative induite fait circuler
La valeur efficace de cette tension est de 120 V . un courant dans la charge et dans le cadre . Puisque la
polarité de cette tension varie continuellement, le cou-
17 .11 Valeur de la tension induite rant change continuellement de sens . Ce courant est
1 . Effet du nombre de spires donc un courant alternatif ayant la même fréquence
Dans l'exemple précédent (Fig . 17-13), l'aimant que la tension qui le produit .
tournait à une vitesse de 60 tours par minute et la On peut réaliser un alternateur dans lequel l'aimant
bobine ne portait qu'une seule spire . Si le nombre permanent est fixe et le cadre tourne (Fig . 17-18a) . Étant
de spires est augmenté à 10, on constate que la ten- donné que le mouvement relatif du cadre par rapport à
sion induite EAD devient 10 fois plus grande . l'aimant est le même que précédemment, la valeur, la
22 6 ÉLECTROTECHNIQUE
rotation
circuit
extérieur
Figure 17-18
Alternateur élémentaire dans lequel le cadre tourne, alors Figure 17-19
que l'aimant est fixe . Cette inversion des rôles exige l'emploi On peut convertir un alternateur en génératrice à courant
de bagues et de balais. continu par l'ajout d'un collecteur.
TENSION INDUITE DANS UN CONDUCTEUR 217
tion 180° on a :
E AD = - 20 V et Exy = +20 V
À la fin du troisième quart de tour (position 270°), la
tension s'annule de nouveau . Ensuite, durant le qua-
trième quart de tour, le contact des balais sur les lames
s'inverse et, à la position 360°, l'on revient à la posi-
tion 0°, donc aux mêmes valeurs et aux mêmes polari-
tés.
La tension entre les balais x et y a varié entre 0 et 20
volts mais n'a pas changé de polarité . On dit qu'elle a
été redressée . La représentation graphique de la ten-
sion Exy est donnée à la Fig. 17-21 . La tension obtenue
n'est pas parfaitement continue, comme celle fournie
par une batterie, mais elle oscille entre une valeur maxi-
male et une valeur nulle ; une telle onde est dite pulsa- x y
position 360°
tive . EAD = + 20 V
Exy = + 20 V
Le lecteur a probablement réalisé que le collecteur agit
simplement comme un commutateur mécanique qui
intervertit les bornes du cadre dès que la polarité de la
Figure 17-20
tension est sur le point de changer . Polarité de la tension EAD du cadre et de la tension Exy aux
Puisque la tension entre les balais a toujours la même bornes de la charge pour 4 positions du cadre .
218 ÉLECTROTECHNIQUE
+20 V
+20
Exy
ExY
1
0
0 90 180 270 360 degrés
-> angle a
Figure 17-21 0
Forme d'onde de la tension aux bornes de la charge . 0 90 180 270 360 degrés
angle 0
polarité, le courant circulant dans une charge extérieure Figure 17-23
aura toujours le même sens . Par conséquent, la ma- La tension de la génératrice avec un collecteur à 4 lames
fluctue moins .
chine représentée à la Fig . 17-19 porte le nom de géné-
ratrice à courant continu, ou dynamo .
aimant. Ils se différencient seulement par la façon dont
17 .14 Amélioration de la forme d'onde
le cadre est relié aux balais : les alternateurs portent
On réussit à améliorer la forme d'onde de la tension des bagues alors que les dynamos exigent un collec-
continue en utilisant quatre cadres et quatre lames dis- teur composé de lames (Fig . 17-24) . On réalise des
posés en angle droit (Fig . 17-22) . machines (Fig . 17-24c) qui portent à la fois des bagues
La forme d'onde de la tension obtenue est donnée à la et des lames, et qui peuvent fonctionner simultanément
Fig . 17-23 . On voit que la tension varie encore quel- comme alternateur et comme dynamo .
que peu mais ne tombe jamais à zéro ; elle se rapproche Toutefois, les alternateurs de grande puissance qui gé-
davantage d'une tension parfaitement continue . nèrent l'électricité qu'on utilise sont tous construits
En multipliant les bobines et les lames, on obtient une avec des électro-aimants tournants et des cadres (ou
tension induite à peu près invariable . Dans les dyna- enroulements) fixes . La construction de ces machines
mos modernes, l'ondulation de la tension est inférieure sera étudiée au chapitre 36 .
à 5 % de sa valeur moyenne.
(b) alternateur
(c) dynamo-alternateur
Figure 17-24
Construction fondamentale de trois types de génératrices :
a . La dynamo utilise un collecteur ;
Figure 17-22 b . Lalternateur utilise des bagues ;
Génératrice à 4 bobines avec un collecteur à 4 lames . c . Une dynamo/alternateur utilise un collecteur et des bagues .
TENSION INDUITE DANS UN CONDUCTEUR 219
17 .16 Résumé 17-7 Qu'est-ce qui différencie une dynamo d'un al-
Ce chapitre nous a permis de découvrir un des phéno- ternateur?
mènes les plus importants de l'électrotechnique : la loi 17-8 À quoi sert le collecteur d'une dynamo?
de l'induction électromagnétique de Faraday .
17-9 En traversant un champ magnétique, un conduc-
Selon ce principe une tension est induite dans un con- teur coupe un flux de 3 Wb en 0,1 s . Quelle est la ten-
ducteur en mouvement dans un champ magnétique, ou sion induite? La valeur de cette tension dépend-elle de
plus généralement, lorsque le conducteur « coupe » les la forme du conducteur?
lignes de force d'un champ . Cette tension dépend seu-
17-10 En utilisant la règle des trois doigts et la règle
lement du taux de changement 4~/4t du flux balayé
du pouce, vérifier la polarité des tensions induites dans
par le conducteur. Nous avons vu qu'une formule pra-
les Fig . 17-1, 17-3, 17-5, 17-6, 17-9 et 17-13 .
tique permet de calculer la tension induite dans un con-
ducteur rectiligne . Nous avons aussi appris deux rè- Niveau intermédiaire
gles simples permettant de trouver la polarité de la ten-
17-11 Un conducteur de 2 m de longueur se déplace
sion induite.
à une vitesse de 60 km/h dans un entrefer où règne une
La loi de l'induction de Faraday est à l'origine des densité de 0,6 T . Calculer la tension induite dans ce
machines tournantes générant de l'électricité : généra- conducteur .
trices à courant continu et alternateurs générant une
17-12 Dessiner schématiquement un alternateur sim-
tension alternative . Dans ces machines une tension est
ple .
induite dans les conducteurs balayés par un champ
magnétique créé par un électro-aimant ou par un aimant 17-13 Un alternateur bipolaire tourne à une vitesse
permanent . Dans les alternateurs, une tension alterna- de 1200 r/min . Quelle est la fréquence de la tension
tivement positive et négative se répète à chaque cycle . induite? quelle est la durée d'un cycle?
Le nombre de cycles par seconde correspond à la fré- 17-14 Un alternateur bipolaire doit produire une ten-
quence exprimée en hertz (Hz) . Dans les machines à sion de fréquence 60 Hz . Quelle doit-être sa vitesse de
courant continu, on utilise un commutateur mécani- rotation?
que, le collecteur, pour redresser la tension et obtenir
17-15 Une tension de 240 V et de fréquence 50 Hz
une tension continue .
est induite dans un alternateur . Quelle sera la nouvelle
tension induite si :
a) le nombre de spires de l'induit est doublé
PROBLÈMES - CHAPITRE 17 b) la vitesse de rotation est réduite de moitié
c) le flux est doublé
Niveau pratique 17-16 Quelle est la polarité de la borne A de la Fig .
17-1 Quelle quantité de flux faut-il couper par se- 17-4?
conde pour induire une tension de 1 volt dans un con- 17-17 Dans la Fig . 17-10, quelle est la polarité de
ducteur? l'extrémité du conducteur dirigée vers le lecteur?
17-2 Lorsqu'un conducteur ouvert coupe des lignes
Niveau avancé
de flux, un courant est-il induit?
17-18 Les alternateurs de 500 MVA installés à Chur-
17-3 Énoncer la règle donnant la polarité de la ten-
chill Falls ont les caractéristiques suivantes :
sion induite dans un conducteur.
diamètre du rotor: 9,19 m
17-4 Tracer la forme d'onde de la tension induite dans
un alternateur. vitesse de rotation : 200 r/min
densité de flux au centre d'un pôle : 1,5 T
17-5 Qu'entend-on par cycle? par fréquence?
longueur des conducteurs : 2,9 m
17-6 Quel est l'effet du nombre de spires d'une géné-
Calculer la valeur de la tension crête induite dans les
ratrice sur la valeur de la tension induite? Quel est l'ef-
conducteurs .
fet de la vitesse de rotation?
18
Induction
électromagnétique
PRINCIPE IV DE L'ÉLECTROMAGNÉTISME
Ce quatrième principe de l'électromagnétisme est à la Pour mieux comprendre la généralité de la loi de l'in-
base du fonctionnement d'un grand nombre d'appa- duction, imaginons une spire souple en mouvement.
reils électriques, notamment des transformateurs et des connectée à un circuit C quelconque . Le circuit con-
moteurs à courant alternatif . Comme nous l'avons déjà tient des sources de tension et des résistances, et la spire
mentionné au chapitre 17, ce phénomène fut décou- porte un courant I (Fig . 18-1) . En même temps qu'elle
vert par Michael Faraday en 1831 . Il est connu sous le produit son propre champ magnétique, en raison du
nom de loi de l'induction électromagnétique . courant I, la spire est soumise à un champ magnétique
18 .1 Loi de l'induction électromagnétique extérieur créé par une bobine qui se déplace
aléatoirement vers la droite . Quelle est la tension E
Cette loi énonce que :
induite entre les bornes 1 et 2 de la spire pendant un
a) si le flux à l'intérieur d'une boucle (ou spire) intervalle de temps At?
varie avec le temps, une tension est induite On pourrait difficilement imaginer un montage plus
entre ses bornes ; compliqué mais, d'après la loi de Faraday, il suffit de
b) la valeur de cette tension induite est propor- connaître les flux 01 et 02 entourés par la spire au dé-
tionnelle au taux de variation du flux . but et à la fin de l'intervalle At . La tension moyenne
induite est alors donnée par la formule simple :
Par définition, dans le SI, lorsque le flux à l'intérieur
d'une boucle varie à un taux de 1 weber par seconde, E = 01 - 02
une tension de 1 volt est induite entre ses bornes . At
On obtient donc l'équation suivante :
La tension induite est donc égale au changement de
E= A0 flux AO = (01 - 02) divisé par le temps At. On n'est
(18-1) plus obligé d'imaginer une «coupure» des lignes pour
At expliquer la tension induite, comme on l'a fait lors de
ou l'étude du principe III, étudié au chapitre 17 .
E = tension induite, en volts [V] La tension induite dans une spire est simplement due à
Ao = variation du flux à l'intérieur de la boucle, la variation du nombre de lignes de force traversant
en webers [Wb] cette spire. Le principe III apparaît donc maintenant
At = intervalle de temps, en secondes [s] comme un cas particulier du principe IV .
220
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE 22 1
Figure 18-2
Si le flux o varie d'une quantité AO durant un intervalle At, la
tension induite est donnée par E = NAO/At.
Exemple 18-1
Une bobine comprenant 2000 spires est traversée
par un flux de 5 mWb provenant d'un aimant per-
manent (Fig . 18-3) . L'aimant est alors éloigné de la
bobine en 1/10 de seconde et le flux à l'intérieur de
la bobine baisse à 2 mWb . Quelle est la valeur
moyenne de la tension induite?
N= 2000 spires
Figure 18-1
La loi de l'induction de Faraday permet de calculer la tension
E induite dans une spire, même dans des conditions
hautement variables .
Figure 18-3
Voir exemple 18-1 .
La loi de l'induction électromagnétique de Faraday
ouvre la porte à un grand nombre d'applications pra- Solution
tiques comme l'illustrent les exemples suivants . La variation de flux est :
18.2 Application 1 - Induction dans une Ao = (5 mWb - 2 mWb) = 3 mWb
bobine
Comme cette variation dure 1/10 de seconde (At), la
Soit une bobine de N spires traversée par un flux 0 valeur moyenne de la tension induite est :
IFïg .l8-2) . Si le flux varie d'une quantité AO pendant
un intervalle de temps At, la valeur de la tension in- 00 0,003
E = N = 2000 x
duite dans chaque spire est AO/At volts . Pour N spires, At 1/10
la tension E est donc N fois plus grande, soit : = 60V
18.3 Application 2 - Tension induite dans un
E=N A0 (18-2) cadre
At Lorsqu'un cadre tourne entre les pôles d'un aimant, le
flux à l'intérieur du cadre varie continuellement, in-
En augmentant le nombre de spires on réussit à aug- duisant ainsi une tension . Par exemple, dans la Fig .
menter la tension induite . 18-4a, à l'instant t = 0, le cadre n'est traversé par au-
ÉLECTROTECHNIQUE
cm flux, mais 20 millisecondes plus tard (Fig . 18-4b), que fonctionnent les transformateurs .
après avoir exécuté 1/4 de tour, il est traversé par un
On peut remarquer que l'ouverture rapide de l'inter-
flux de 0.01 Wb . La tension moyenne induite vaut donc :
rupteur produit une variation rapide du flux ; il en ré-
sulte une tension induite E2 très élevée (voir Fig .
E = _ 0,01 = 0,5 V 18-5c) . Ce principe est mis à profit dans la bobine d'in-
At 0,02
duction reliée aux bougies d'allumage d'une auto-
On aurait trouvé la même tension moyenne en appli- mobile . La tension produit une étincelle qui amorce
qua t la formule E = Blv du principe III de l'électro- l'explosion d'un mélange d'essence et d'air .
magnétisme . Cependant, pour calculer la tension par
serte méthode, il faudrait connaître les dimensions du
cabe et la valeur de la densité de flux B.
t=0
(a)
1-ffff W370
0 = 10 mWb
t = 20 ms
(b)
= 10 mWb
Figure 18-4
Laide Faraday appliquée à un cadre tournant :
KIK a7u~
a le flux à l'intérieur du cadre est nul ;
ib le flux à l'intérieur du cadre est de 10 mWb .
Si l'on entraîne le rotor par un moteur quelconque, le raison fondamentale de sa création. D'après Maxwell,
flux varie de façon périodique entre ses valeurs ex- un champ électrique s'établit autour de tout champ
trêmes 01 et 02 (Fig . 18-7) . Cette variation périodique magnétique qui varie avec le temps . Les lignes de force
induit une tension alternative dans la bobine qui sub- de ce champ électrique* sont représentées par une sé-
siste aussi longtemps que le rotor tourne . La valeur rie de boucles fermées encerclant les lignes du flux
moyenne de la tension induite pendant 1/4 de tour vaut «inducteur» (Fig . 18-8a et 18-8b) .
E = (01 - 02)/4t volts, At étant le temps pris pour exé-
cuter cette fraction de tour . flux croissant
champ électrique
électron
(a)
flux décroissant
Figure 18-6 champ électrique
Générateur à réluctance variable . électron
(b)
flux constant
144
fi
Figure 18-7
Variation du flux dans le noyau, entre les valeurs extrêmes (c)
h et m2 . La tension induite est maximale lorsque le flux varie
apdement (instants t3 et t4) ; elle est nulle lorsque le taux de Figure 18-8
changement est zéro (instants tt et t2)- Un champ magnétique qui varie produit un champ électrique .
Si des électrons sont présents dans le voisinage du champ
magnétique, le champ électrique créé exerce sur ceux-ci une
force de sens opposé à celui des lignes de champ électrique .
18.6 Champ magnétique et champ a. sens du champ électrique lorsque le flux croît ;
électrique b. sens du champ électrique lorsque le flux décroît ;
Faraday a découvert le phénomène de l'induction d'une c . le champ électrique est absent lorsque le flux ne varie pas .
aeasion, mais c'est l'illustre physicien et mathémati-
Le concept de champ électrique est présenté au chapitre 20 .
cien anglais James Clerk Maxwell qui a expliqué la
224 ÉLECTROTECHNIQUE
Exemple 18-2
Déterminer la polarité de la tension induite entre les E
bornes de la bobine B (Fig
. 18-11 ) . lors de la ferme- o
tme de l'interrupteur .
N spires
Figure 18-12
Méthode de mesure du flux d'un aimant permanent .
l'équation 18-6 on obtient : 18-4 Une bobine de 200 spires est traversée par un
flux de 3 mWb provenant d'un aimant permanent . On
1 éloigne l'aimant et le flux baisse à 1,2 mWb en 0,2 s .
A0 = -Es t
N Calculer la valeur moyenne de la tension induite .
Niveau intermédiaire
0,150 = 1 x15t
2000 18-5 Dans la Fig . 13-25 du chapitre 13, les deux bo-
d'où t = 20 s bines principales créent un flux de 15 Wb lorsque le
courant d'excitation total est de 165 A .
Le transformateur devient saturé après 20 secondes . a) Si le courant est graduellement réduit à zéro dans un
Cet exemple met en évidence le fait que même de très intervalle de 2 secondes, quelle sera la tension in-
faibles tensions parasites peuvent affecter un grand ré- duite dans chacune des bobines auxiliaires, ces der-
seau si elles durent assez longtemps . nières étant ouvertes?
18 .10 Résumé b) Quelle est la tension induite dans chaque bobine prin-
cipale?
Dans ce chapitre, nous avons appris à utiliser la loi de
l'induction électromagnétique de Faraday dans sa 18-6 Dans la Fig . 18-12, une bobine de 500 spires
forme la plus générale . entoure un aimant permanent ayant un diamètre de
30 mm. En retirant la bobine lentement, on constate
Selon cette loi, une tension est induite à l'intérieur qu'on peut maintenir une tension de 40 mV pendant 6
d'une boucle par un flux qui varie avec le temps . Cette secondes après quoi la tension devient nulle .
tension est proportionnelle au taux de changement
-Soldt du flux dans la boucle . Pour une bobine, le ten- a) Quelle est la densité de flux développé par l'aimant?
sion est multipliée par le nombre de spires . b) Si l'on retirait la bobine en 0,3 seconde, quelle se-
rait la valeur moyenne de la tension induite?
La loi de Lenz permet de trouver la polarité de la ten-
sion induite. D'après cette loi, la polarité est telle qu'un 18-7 Appliquer la loi de Lenz à la Fig . 18-9 et mon-
courant imaginaire sortant par la borne + de la boucle trer que les polarités doivent être telles qu'indiquées .
ou de la bobine crée un flux s'opposant à la variation 18-8 Appliquer la loi de Lenz aux Fig . 18-8a et
du flux imposé . Cette loi s'applique même si la boucle 18-8b, et montrer que les électrons doivent circuler
porte déjà un courant . dans le sens indiqué .
Nous avons vu aussi que l'application de la loi de l'in-
18-9 Dans la Fig . 19-4b du chapitre 19, quelle est la
duction permet de mesurer le flux en calculant les volts-
polarité de la borne 1 lorsqu'on ouvre l'interrupteur?
secondes associés à la tension induite . De la même fa-
çon . une tension continue, même très faible, appliquée 18-10 Dans la Fig . 18-6, quelle est la polarité de la
à une bobine pendant un certain temps produit un flux borne m par rapport à n à l'instant indiqué?
qui croit proportionnellement aux volts-secondes et
18-11 Dans la Fig . 19-6a du chapitre 19, quelle est la
peut éventuellement provoquer la saturation du circuit
polarité de la borne 1 par rapport à 2?
magnétique .
18-12 Dans la Fig . 14-8 du chapitre 14, quelle est la
polarité de la borne b par rapport à a lorsque le courant
PROBLÈMES - CHAPITRE 18 diminue?
Niveau pratique 18-13 Dans la Fig . 18-5, montrer de quelle façon les
bobines A et B sont enroulées autour du noyau, sachant
18-1 De quoi dépend la valeur de la tension induite que le sens du flux et la polarité des tensions sont tels
dans une bobine? qu'indiqués .
18-2 Qu'entend-on par induction mutuelle?
18-3 Quelle est la loi qui donne la polarité de la ten-
sion induite dans une bobine? Énoncer cette loi .
9
Inductance
Dans ce chapitre, nous étudierons une des propriétés dans laquelle k est un simple facteur de proportionna-
les plus importantes des enroulements . Cette propriété, lité .
appelée inductance, permet d'évaluer les tensions in-
duites dans les bobines de même que la quantité d'éner- En substituant (19-2) dans (19-1) on obtient :
gie qu'elles emmagasinent . L'inductance joue un rôle
important dans les circuits à courant continu et à cou- = M AIa
rant alternatif, si bien que tous les domaines de l'élec- Eb = kNb AIa
trotechnique sont affectés par cette propriété de base . At At
Ce chapitre mérite donc une attention toute particu- c'est-à-dire
lière .
=M Ai,
19.1 Inductance mutuelle - le henry Eb (19-3)
Considérons deux bobines A et B plus ou moins rap- At
prochées (Fig . 19-1) . La bobine A est parcourue par un
courant I, ; elle crée donc un flux Oa dont une partie Ob Par définition, le facteur M, nommé inductance mu-
«accroche» les spires de la bobine B . tuelle des deux bobines, donne le rapport entre la ten-
sion induite dans une bobine et le taux de variation du
Lorsque le courant I a varie, le flux Ob varie ; donc,
courant dans l'autre . Ce coefficient dépend du nombre
d'après la loi de Faraday, une tension est induite entre
de spires des bobines, de leur position relative et des
les bornes de la bobine B . La valeur de la tension est
caractéristiques du circuit magnétique qui les relie .
donnée par l'équation 18-2, soit
L'inductance mutuelle de deux bobines augmente : (1) si
AO b l'on augmente le nombre de spires, (2) si on les rap-
Eb = Nb (19-1)
At proche l'une de l'autre, ou (3) si on les relie par un
noyau magnétique .
Si le circuit magnétique n'est pas saturé, toute varia-
tion de courant AIa produit une variation de flux AO L'unité SI d'inductance mutuelle est le henry (sym-
proportionnelle à AIa , ce qui permet d'écrire l'équa- bole H) . L'inductance mutuelle de deux bobines est de
tion : 1 henry si une variation de courant de 1 ampère par
seconde dans l'une induit une tension de 1 volt dans
AO b = k AIa (19-2)
l'autre .
230
INDUCTANCE 231
Figure 19-1
La variation de courant dans l'enroulement A induit une
tension dans l'enroulement B . C'est le phénomène de
inductance mutuelle .
Figure 19-4
a . Le courant initial dans une bobine est de 5 A, la tension à
ses bornes est de 4 V.
b . Lors de l'ouverture du circuit, le courant diminue
rapidement, ce qui induit une tension de 100 V entre les
bornes 1 et 2 .
40 A
I
30A
0 - temps 20 ms
Solution
a) Pour un courant de 40 A, l'énergie conservée dans 19.5 Mise sous tension d'un circuit inductif
le champ vaut :
Lorsqu'on applique une tension E sur une résistance
Wi = 1/2 Lie = 1/2 x 4 x 40 2 = 3200 J R, le courant monte immédiatement à une valeur
t= E
R 19 .6 Constante de temps
En pratique, une bobine possède toujours une résis-
tance R et une inductance L . Supposons qu'on la bran-
che sur une source de tension E.
R=1 52
L=4H
Figure 19-11
Voir exemple 19-5 .
Solution
a) La valeur finale du courant est : Figure 19-12
Circuit électrique équivalent au montage de la Fig . 19-11,
I = E = 12V montrant les composants R et L d'une bobine et la tension
= 12A aux «bornes» de chaque élement .
R 1 £2
INDUCTANCE 237
Solution
Q • valeur de la grandeur au temps t D'après la solution de l'exemple 19-5, on sait que
QI • valeur initiale de la grandeur Qt=OA, Q2=12A,ti=4setQd=(12-0)=12A .
Q2 = valeur finale de la grandeur Il s'ensuit que
Qd • Q2 - Q1
t = temps écoulé [s] To =0,7'r=0,7x4=2,8s
't • constante de temps [s] Les valeurs du temps t et du courant correspondant sont
e • base logarithmique (valeur = 2,718 . . .) choisies conformément au tableau 19-1, ce qui donne
le tableau 19-2 . La courbe du courant en fonction du
Cette formule permet de tracer toute courbe exponen-
temps est montrée à la Fig . 19-13 .
tielle à l'aide d'une calculatrice de poche . Il est encore
plus facile de tracer cette courbe en faisant appel à une A
grandeur dérivée de la constante de temps a et appelée 12 ------- -------
demi-temps To . La relation entre To et la constante de
temps 'r est donnée par l'expression :
TABLEAU 19-2
nT0 temps valeur de I
0 0 0
T0 2,8 0+12x(1/2) =6A
2T0 5,6 0 + 12 x (3/4) =9 A
3T0 8,4 0 + 12 x (7/8) = 10,5 A
E
4T0 11,2 0 + 12 x (15/16) = 11,25 A
5T0 14,0 0 + 12 x (31/32) = 11,62 A
6T0 16,8 0 + 12 x (63/64) = 11,81 A
zéro . On peut alors tracer la courbe de décharge de avancées, il est difficile de calculer la valeur du cou-
EBA en utilisant le tableau 19-1 . Dans cet exemple, rant en utilisant directement la formule (19-4) . Nous
Q I = 120 V et Q2 = O V, donc Qd = Q2 - QI = - 120V utiliserons plutôt une méthode graphique appelée mé-
Les valeurs de la tension aux bornes de la bobine en thode des volts-secondes .
fonction du temps sont présentées au tableau 19-3 . La Pour utiliser cette méthode, il s'agit de transposer l'ex-
courbe de décroissance de EAB est montrée à la Fig . pression ci-dessus, en la mettant sous la forme
19-19 .
Cependant, il arrive souvent que la tension E aux bor- Lorsqu'une tension varie en fonction du temps pen-
nes d'une inductance soit imposée et qu'on veuille cal- dant une certaine période, on doit subdiviser la période
culer la valeur du courant résultant . Dans ces cir- en intervalles très courts . Cela permet, en effet, de ga-
constances, à moins d'employer des mathématiques rantir que la tension E reste pratiquement constante
durant chaque intervalle . Ensuite, on calcule le chan-
t=0 gement de courant durant chaque intervalle . Connais-
V sant la valeur initiale du courant, on peut alors, en ré-
120
pétant le calcul de AI, trouver la valeur du courant tout
au long de la période .
o
2
90
Supposons, par exemple, que la tension aux bornes Après t2, la tension devient négative et, par conséquent,
dune inductance suive la courbe de la Fig . 19-20 . la surface nette commence à diminuer. À l'instant t3,
Durant la période T, la surface A1 en dessous de la par exemple, la surface nette est égale à (A 1 + A2 - A3)
courbe est positive tandis que la surface A2 est néga- et le courant correspondant est :
tive . Il s'ensuit que A, la surface nette à la fin du temps
T_ est égale à (A1 -A2) volts-secondes . I= (A1 +A2 -A3)/L
Figure 19-20
Courbe montrant la tension aux bornes d'une inductance
ipbobine) en fonction du temps .
(19-10)
L
Figure 19-21
I = courant dans l'enroulement après un temps
Méthode des volts-secondes pour calculer le courant dans
T, en ampères [A] un enroulement .
A = surface nette en dessous de la courbe de ten-
sion pendant le temps T, en volts-secondes
[V .s]
L = inductance de l'enroulement, en henrys [H]
Considérons un enroulement ayant une inductance L
et une résistance négligeable . La tension à ses bornes I
varie selon la courbe de la Fig . 19-21 . Si le courant
initial est nul, sa valeur à l'instant t1 sera :
I=A 1 /L
À mesure que le temps s'écoule, la surface augmente
(-)
progressivement ; par conséquent, le courant continue
à croître. Il atteint sa valeur maximale à l'instant t2 car
Figure 19-22
c est à ce moment que la surface comprise sous la
Forme d'onde du courant dans l'enroulement .
courbe de tension cesse d'augmenter (Fig . 19-22) .
L`fL ELECTROTECHNIQUE
V, A
+12
10
I
8
6
4
2
8 10
0
4 6 \ 12 14' •s
2
temps
4
E
6
circuit circuit
8 de ' de
gauche droite
Figure 19-23 10
Voir exemple 19-8 . -12
INDUCTANCE 243
Exemple 19-10
L = 1,25 NAIS (19-11)
Dans la Fig . 19-2 si N = 1000, 40 cm,
b = 30 cn1, on obtient :
• = inductance, en microhenrys [gH]
• = nombre de spires de la bobine • 0,314N ~'a -
A = surface de l'entrefer, en mètres carrés [m 2 ]
• 0,314 x 1000 [ti' 0 .4 -
S = longueur de l'entrefer, en mètres [m]
• 2254 uH = 2 .25 mH
Exemple 19-9
Dans la Fig . 19-24, si N = 1000 spires, A = 4 cnm x 19 .13 Bobine à noyau d'air
1,5 cmn, é = 1 mm, on obtient : Les bobines droites (Fig . 19-26) sont très répandues
dans les circuits à basses et à hautes fréquences . L'in-
1 1 x 1000- x 0,04 x 0,015 ductance de ces bobines est donnée par la formule :
S 0,00 I
= 750 000 p H = 0 .75 H 2
L _ 2,2 d N 2
(19-13)
d + 2,2 1
ou
• = inductance, en microhenrys [µH]
• = nombre de spires
• = diamètre moyen, en mètres [ml
l = longueur, en mètres [m]
Figure 19-24 Note : Si 1/d > 0,2, la précision de la formule est plus
petite que ± 3 % .
Exemple 19-11
Dans la Fig . 19-26, si N = 1000, d = 40 cm,
1 = 20 cm, on obtient :
X 0,4 - x 1000`
419 000 pH
0 .4 + 2 .2 x 0 . 2
• 0 .419 H
Figure 19-25
L t t LLLU I MU I I_C:IINIUUb
2'6 D
L = 0,92 l logo (19-15)
d
ou
Figure 19-26 • = inductance, en microhenrys [µH]
l = longueur des conducteurs, en mètres [m]
D = distance séparant les centres, en mètres [m]
19 .14 Rouleau de fil à noyau d'air • = diamètre des conducteurs, en mètres [m]
Bien que ce type de bobine (Fig . 19-27) soit peu uti-
Exemple 19-13
lisé, la formule suivante permet de déterminer l'induc-
Dans la Fig . 19-28, si 1 = 10 kni, 3 m,
tance approximative des bobines courtes ayant un grand
d = 25 mm, on a :
diamètre .
2 .6x3
2 = 0,92 x 10 000 x
L = 1,45 N D logo 1,4 D (19-14) 0.025
d
= 22 946 pH = 23 mH
ou
• = inductance, en microhenrys[11H]
• = nombre de spires
• = diamètre moyen, en mètres [m]
• = diamètre du faisceau de spires [m]
Exemple 19-12
Dans la Fig . 19- 7, = 1000, D = 40 cm,
d = 2,5 cn1, on a :
Figure 19-28
1,4 x 0,4
1,45 x 1000 x 0,4 lo
0,025
= 783 144 tH 0,78 H 19 .16 Deux barres omnibus parallèles
Tout comme deux conducteurs circulaires, deux bar-
res omnibus (Fig . 19-29) forment une spire dont l'in-
ductance est donnée par la formule :
4,48 D
L = 0,92 l log,, (19-16)
a+b
ou
• = inductance, en microhenrys [pH]
Figure 19-27 l = longueur des barres, en mètres [m]
D = distance entre les centres, en mètres [m]
a = largeur d'une barre, en mètres [m]
19.15 Deux conducteurs parallèles b = épaisseur d'une barre, en mètres [m]
Deux conducteurs longs et parallèles (Fig . 19-28) for-
Note : Cette formule donne une précision plus petite
ment une grande spire possédant une inductance ap-
que ± 2 % si :
préciable . Cette inductance joue un rôle important dans
les lignes de transport de l'énergie électrique . L'induc- D>(a+b)12 et l>60D
INDUCTANCE 245
Exemple 19-14
Dans la Fig . 19-29, si 1 = 12 m . = 8 cm,
a = 7 cm . b = 10 mm . on obtient :
4 .48 x 0 .08
= 0 .92 x 12 1o
0 .07 + 0 .01
= 7 .19 tH
Figure 19-30
19 .18 Résumé
Dans ce chapitre nous avons introduit deux nouvelles
grandeurs qui jouent un rôle fondamental dans tous les
circuits contenant des bobines : la self-inductance, plus
simplement appelée inductance, et l'inductance mu-
tuelle .
Lorsqu'un courant varie dans une bobine avec un taux
de changement AI/At, le changement de flux induit une
tension entre les bornes de cette même bobine . Cette
tension est fonction de l'inductance L de la bobine se-
lon la loi fondamentale E = LAI/At. L'unité SI de me-
sure de l'inductance est le henry (H) .
Figure 19-29 De la même façon, lorsqu'un courant varie dans une
bobine avec un taux de changement AI/At, le change-
ment de flux induit une tension E entre les bornes d'une
19 .17 Deux conducteurs concentriques
autre bobine voisine qui « accroche » les lignes de
Les conducteurs circulaires concentriques (Fig . 19-30)
force créées par la première . La tension induite dans la
sont utilisés pour le transport de l'énergie (câbles sou-
deuxième bobine est fonction de l'inductance mutuelle
terrains), de même que dans le domaine des communi-
M entre les deux bobines selon la loi fondamentale
cations (câbles coaxiaux) . Leur inductance est donnée
E = MAI/At . L'unité SI de mesure de l'inductance mu-
par la formule :
tuelle est également le henry .
ment, lorsque la tension appliquée à une inductance b) Quelle était l'énergie dans le champ magnétique?
n'est pas continue mais varie de façon quelconque, on 19-11 L'inductance de lissage de la Fig . 19-3 pos-
peut tracer la forme de l'onde du courant en calculant sède une résistance de 4 mS2 et porte un courant con-
les volts-secondes compris sous la courbe de tension . tinu de 6000 A .
Enfin, nous avons vu que lors de l'ouverture d'un cir- a) Quelle est l'énergie emmagasinée dans le champ?
cuit contenant une bobine, le phénomène de self-in-
b) Quelle est la tension aux bornes?
duction peut générer des tensions élevées aux bornes
c) Quelle est la constante de temps de l'inductance?
de la bobine et produire des arcs aux bornes de l'inter-
rupteur. Nous avons présenté plusieurs méthodes pour 19-12 Dans la Fig . 19-12, le courant augmente gra-
supprimer les arcs . duellement de zéro jusqu'à 12 A .
a) Quelles sont les chutes de tension RI lorsque le cou-
PROBLÈMES - CHAPITRE 19 rant est de 1 A? 5 A? 10 A?
Niveau pratique b) Quelles sont les tensions induites lorsque le courant
est de 1 A, 5 A, 10 A?
19-1 Donner la définition de l'inductance mutuelle
c) Quelles sont les puissances dissipées par effet Joule
et celle du henry .
lorsque le courant est de 1 A? 5 A? 10 A?
19-2 Qu'est-ce que la self-inductance? d) Quelle puissance est fournie au champ magnétique
lorsque le courant est de 1 A? 5 A? 10 A?
19-3 Définir l'inductance d'une bobine.
19-13 Une des conséquences importantes de l' induc-
19-4 Quel est l'effet de la self-induction à l'ouver-
tance est qu'il est impossible de changer le courant
ture d'un circuit? à la fermeture d'un circuit?
instantanément dans une bobine . La bobine de la Fig .
19-5 Une tension de 40V est induite lorsque le cou- 19-17 possède une inductance de 2 H et une résistance
rant dans une bobine change de 5 A à 1 A en 0,4 s . de 20 £2 . La tension de la source est de 40 V et la résis-
Quelle est l'inductance de la bobine? tance extérieure Ro est de 100 S2 .
19-6 Une bobine a une résistance de 10 S2 et une in- a) Quelle est la tension maximale aux bornes AB au
ductance de 5 H . Si la bobine est raccordée à une source moment de l'ouverture de l'interrupteur?
à c .c . de 100 V, quelle est la valeur du courant initial? b) Quelle est la tension maximale induite dans la bo-
du courant final? bine?
19-7 Dans la Fig . 19-1, le voltmètre indique 10 V 19-14 Dans le problème 19-13, s'il faut limiter la
lorsque le courant l a augmente à un taux de 40 A/s . Si tension aux bornes AB à 600 V, quelle valeur de Ro
le courant diminue à un taux de 60 A/s, quelle sera la doit-on utiliser?
valeur de la tension enregistrée?
19-15 Une bobine semblable à celle de la Fig . 19-26
19-8 Donner deux méthodes permettant de limiter la possède une longueur de 100 cm et un diamètre moyen
surtension aux bornes d'une bobine . de 20 cm. Si elle contient 1200 spires, quelle est son
inductance?
Niveau intermédiaire
19-16 Dans la Fig . 19-1, le voltmètre indique une
19-9 L'inductance mutuelle entre deux bobines est
tension de 120 V lorsque le courant I a varie à un taux
de 5 H. Quelle est la valeur moyenne de la tension in-
de 2 kA/s . Si l'on intervertit la source et le voltmètre,
duite dans une bobine lorsque l'intensité du courant
quelle sera la lecture de l'instrument si le courant varie
dans l'autre décroît de 15 A à 5 A en 0,5 s?
à un taux de 500 A/s?
19-10 Une bobine ayant une inductance de 3 H est
19-17 On applique une tension de 12 V aux bornes
parcourue par un courant de 6 A .
d'une inductance de 2 H dont la résistance est négli-
a) Quelle est la valeur moyenne de la tension induite geable . Quel est le courant dans la bobine après 0,1 s?
quand ce courant est interrompu en 1/30e de se- après 8 s? après 1 min? après 1 h?
conde?
INDUCTANCE 247
19-18 Si la bobine du problème 19-17 possède une a) Tracer la tension aux bornes de l'inductance en fonc-
résistance de 0,35 S2, calculer la constante de temps 2 tion du temps .
de même que le demi-temps T0 . Tracer la courbe du b) Quelle est la tension à 25 s? à 45 s?
courant en fonction du temps . Quelle est la valeur du
courant après 0,1 s? après 8 s? après l min? après 1 h? 19-24 La Fig . 19-31 représente la tension aux bor-
nes d'une inductance de 0,5 H dont la résistance est
19-19 Une bobine enroulée sur un noyau de fer (Fig . négligeable . Le temps est donné en millisecondes et le
19-24) possède une inductance de 5 H . Si l'on réduit la courant initial est nul .
longueur de l'entrefer de moitié, quelle sera l'induc-
tance? Si l'on double le nombre de spires, quelle sera a) En faisant une estimation assez précise de la gran-
deur des surfaces, trouver la valeur du courant après
Yinductance?
10 ms et après 20 ms .
19-20 Un rouleau de fil (Fig . 19-27) de 600 spires b) Quel est le courant maximal si le courant initial est
possède une inductance de 90 mH . Si l'on enlève 60 de +8 A?
spires, quelle sera la nouvelle inductance?
19-25 Une tension ayant la forme donnée à la Fig . 7-
19-21 Deux conducteurs #1/0 (diamètre 8,26 mm) 21 est appliquée sur une inductance de 2,5 H dont la
ont une longueur de 40 km . Si la distance entre les résistance est négligeable .
conducteurs est de 0,5 m, quelle est l'inductance de la
a) Tracer le courant en fonction du temps si sa valeur
ligne?
initiale est nulle .
19-22 Dans le problème 19-21, quelle serait la nou- b) Quel est le courant après 4 s? 10 s? 7,2 s?
velle inductance si l'on doublait le diamètre du fil?
19-26 Dans le problème 19-25, tracer le courant en
19-23 Le courant dans une inductance de 2 H varie fonction du temps si la valeur initiale est de -20 A .
selon la courbe donnée à la Fig . 7-30 .
50
0
0 5 il 10 30
>- temps
50
1111, il mou
-100
Figure 19-31
Méthode des volts-secondes pour calculer le courant dans un enroulement .
L t0 bLb(.; I IiU I hUHNIUUt
MICHAEL FARADAY
Michael Faraday (1791-1867) né en Angleterre, fut un des plus grands expérimentateurs qui ait jamais
vécu . Son intérêt pour la chimie et la physique l'a conduit à des découvertes fondamentales dans ces
deux domaines, dont la plus notable fut le principe de l'induction électromagnétique (gracieuseté de
Burndy Library) .
Joseph Henry (1797-1878), éminent scientifique américain . Heinrich Friedrich Emil Lenz (1804-1865), physicien russe .
Il a découvert, indépendamment de Faraday, le phénomène Il a montré, en 1834, que le courant induit dans un circuit
de l'induction électromagnétique . Il fut le premier à avoir l'idée tend à s'opposer au changement de flux qui a donné
de recouvrir les fils de cuivre d'un vernis isolant, ce qui lui naissance à ce courant (gracieuseté de Burndy Library) .
permit de construire des bobines à plusieurs spires et, par
suite, des électro-aimants extrêmement puissants . Ses
expériences sur l'induction l'ont conduit à développer la
communication par télégraphie . C'est en 1893 que l'on adopta
en son honneur le Henry comme unité d'inductance
(gracieuseté de Burndy Library) .
20
Phénomènes
électrostatiques
Nous avons tous eu la désagréable sensation de pren- par la charge positive équivalente située sur les noyaux
dre un choc en touchant une poignée de porte ou un fixes des atomes .
autre objet métallique après avoir marché sur un tapis . Les électrons sont «libres» en ce sens qu'ils ne sont
Ce choc correspond à une décharge électrique momen- pas attachés à un atome en particulier, mais sont tous
tanée entre le corps humain et l'objet touché . Ce phé- prisonniers à l'intérieur du morceau de métal et ne peu-
nomène s'explique par cette science qu'on appelle élec- vent lui échapper malgré leur grande vitesse . Les pa-
trostatique . L'électrostatique est l'étude des charges rois du métal constituent des «murs» qui empêchent
positives et négatives qui sont prisonnières à un en- les électrons de sortir .
droit ou sur un objet quelconque .
Par ailleurs, si un électron venant de l'extérieur touche
20 .1 Le coulomb - unité de quantité le morceau métallique, il est aussitôt capté par celui-
d'électricité ci, devenant à son tour prisonnier à l'intérieur des
La plus petite quantité d'électricité ou charge électrique «murs» .
connue est celle portée par un électron. Cependant, elle 20 .3 Transfert de charges et d .d .p .
est si infime qu'on préfère utiliser le coulomb, unité SI
Considérons deux corps métalliques parfaitement iso-
de quantité d'électricité correspondant à la charge de
lés l'un de l'autre et initialement neutres (Fig . 20-1) .
6,2 x 10 18 électrons. Le coulomb (symbole C) est la
L'isolant qui les sépare peut être de l'air, un isolant
quantité d'électricité transportée en 1 seconde par un
liquide ou solide, ou le vide .
courant de 1 ampère .
Admettons que, par un moyen quelconque, on soit ca-
20 .2 Électrons libres dans un métal pable d'enlever des électrons libres du corps A et de
On a vu au chapitre 2 qu'une quantité inouïe d'élec- les déposer sur le corps B . Il en résulte un manque
trons libres fourmille à l'intérieur d'un conducteur . On d'électrons sur le corps A, ce qui lui donne une charge
estime que dans la plupart des métaux leur nombre positive, alors que le surplus d'électrons accumulés sur
correspond à environ 10 10 coulombs par mètre cube . le corps B lui donne une charge négative . Cette diffé-
Une mince plaque de cuivre ayant une surface de 1 cm 2 rence de charge électrique entre les deux corps donne
et une épaisseur de 1 mm contient donc une charge de naissance à une différence de potentiel (abréviation
1000 coulombs d'électrons libres . Ces électrons se d .d .p .) . Si l'on raccorde un voltmètre entre les deux
déplacent au hasard à une vitesse moyenne d'environ corps, on constate bien qu'une tension électrique existe
1000 km/s . Cette charge négative mobile est annulée entre eux (Fig . 20-1) .
250
PHÉNOMÈNES ÉLECTROSTATIQUES 251
où
W = énergie électrostatique, en joules [J]
Q = charge transportée, en coulombs [C]
E = tension entre les deux corps, en volts [V]
Il est utile d'imaginer que l'espace séparant les deux
corps chargés est rempli d'un champ électrique . L' éner-
gie électrostatique est emmagasinée dans ce champ
électrique de la même façon que l'énergie magnétique
Figure 20-1 est conservée dans le champ magnétique d'un entrefer .
Le transport d'une charge électrique d'un corps à un autre
produit une différence de potentiel que l'on peut mesurer au
moyen d'un voltmètre .
champ électrostatique
énergie emmagasinée = W i
(a)
~I E 0,01 mm -1mml<-
(a) (b)
Figure 20-4
champ électrostatique a. Les plaques sont très rapprochées et la tension entre elles
énergie emmagasinée = W 2 est seulement de 10 V.
b . En augmentant la distance à 1 mm, la tension monte à
1000 V.
Lorsque deux matériaux différents, mais électriquement Lorsque deux matériaux différents se touchent, le trans-
neutres, se touchent, il se produit en général un trans- fert d'électrons produit, au maximum, une différence
fert d'électrons de l'un à l'autre . Le nombre d'élec- de potentiel de quelques volts . Cependant, lorsque les
lorons transférés dépend des matériaux, quelques-uns deux matériaux sont séparés, la tension augmente de
étant plus susceptibles d'effectuer un échange important plusieurs milliers de fois, de sorte que l'on peut obser-
que d'autres . ver des étincelles dans certains cas . C'est à ce phéno-
Ainsi, lorsqu'un morceau de soie vient en contact avec mène qu'on attribue les décharges électrostatiques
créées par des courroies en contact avec des poulies
un morceau de verre, ce dernier devient positif, ayant
métalliques, par le passage d'un peigne dans les che-
cédé quelques électrons au morceau de soie (Fig . 20-
veux, etc .
5) . Le frottement n'est pas nécessaire pour que ce trans-
fert d'électrons se produise, le simple contact suffit ; 20 .9 Transfert de charges à l'aide d'une
mais comme le frottement produit un contact plus in- source de tension
time, il facilite le transfert des charges . La méthode la plus simple pour transférer des élec-
trons d'un corps à un autre consiste à relier deux pla-
ques métalliques à une batterie de piles (Fig . 20-6a) .
Des électrons sont aussitôt enlevés de la plaque reliée
à la borne (+) de la batterie et déposés sur la plaque
reliée à la borne (-), de sorte que la tension entre les
Figure 20-5
Un transfert de charge se produit en frottant le verre avec un
morceau de soie ; la soie accapare des électrons alors que le
verre en perd .
Si maintenant on éloigne les sphères d'une grande dis- entourant un champ magnétique qui varie . Dans
tance afin que leurs charges respectives ne s'influen- ce cas, le champ électrique forme des boucles
cent plus, les charges se répartiront uniformément fermées (section 18 .6) .
autour des surfaces A et B (Fig . 20-8b) . Évidemment, La direction des lignes est indiquée par une flè-
le fait de déplacer les sphères augmente la tension en- che .
tre elles, mais ne change pas les charges positives et 2 . Les lignes de champ électriques sont semblables
négatives qu'elles portent . à des fils élastiques tendus entre lesquels existe
une force de répulsion .
3 . Les lignes ne se croisent jamais .
4 . Les lignes tendent à suivre le chemin le plus court
ou le plus facile .
grande 5 . Les lignes s'orientent toujours perpendiculaire-
distance ment à la surface d'un corps conducteur .
6 . Des lignes réunissent toujours deux points entre
lesquels existe une différence de potentiel .
20 .12 Spectres électriques
La Fig . 20-9 montre le spectre du champ électrique
pour quelques corps métalliques de formes diffé-
rentes . On a supposé que tous les corps portent le
Figure 20-8b
En éloignant les sphères, les charges se répartissent
même nombre (sept) de charges, ce qui donne ainsi
uniformément autour de leur surface . le même nombre de lignes pour chaque cas .
On observe que dans certaines régions entre les
corps, les lignes sont plus concentrées ; à ces en-
20 .11 Champ et lignes de force électriques droits, la force s'exerçant sur un électron (ou sur
On avait déjà mentionné à la section 20 .4 qu'il est utile une charge quelconque) sera plus forte . Pour une
d'imaginer que l'espace séparant deux corps chargés charge positive, la force agit toujours dans le sens
renferme un champ électrique . Tout comme le champ de la flèche. Par exemple, si l'on place une petite
magnétique est composé de lignes de force magné- charge positive proche du point A (Fig . 20-9d), elle
tiques, ce champ électrique est composé de lignes de suivra la ligne ABC pour aboutir sur le conducteur
force électriques . Ces lignes n'existent pas en réalité (-) . La force est intense aux points A et C mais fai-
mais elles aident à comprendre les phénomènes élec- ble au point B où les lignes sont moins concentrées .
trostatiques ; de plus elles permettent de déterminer les De la même façon, la force est plus grande près de
spectres du champ électrique . Il suffit d'appliquer les la pointe de la tige (Fig . 20-9e) que près de la pla-
règles suivantes : que .
1 . Les lignes partent toujours d'une charge positive On dit alors que le champ électrique* est fort aux
et aboutissent sur une charge négative de même endroits où la force s'exerçant sur une charge libre
valeur . La grandeur de cette charge est arbitraire, est grande . Dans le SI, le champ électrique s'ex-
mais pour un spectre donné, chacune des lignes prime en volts par mètre (V/m) . Par exemple, deux
doit réunir des charges de même valeur . À la li- plaques planes ayant une différence de potentiel de
mite, on peut imaginer que chaque ligne aboutit 1000 V et séparées d'une distance de 0,01 m créent
sur un électron . Contrairement aux lignes de entre elles un champ électrique de 1000 V/0,01 m =
force magnétiques, les lignes de force électriques 100 000 V/m .
ne forment pas des boucles fermées mais elles
" Le terme «champ électrique» possède deux significations:
réunissent des charges identiques de signes con- (1) région entourant un corps chargé et emmagasinant de
traires . Il existe toutefois une importante excep- l'énergie et (2) quantité précise E dont l'unité est le volt par
tion à cette règle : il s'agit du champ électrique mètre .
L36 ELECTROTECHNIQUE
(a) plaques parallèles de même forme (b) plaques parallèles de formes différentes
Figure 20-9
Divers spectres du champ électrique entre deux corps chargés .
La force s'exerçant sur une particule chargée placée 20.13 Ionisation - applications et
dans un champ électrique est donnée par l'expression : inconvénients
Si un gaz est traversé par un champ électrique suffi-
(20-2) samment intense, la force agissant sur les électrons li-
F = qE
bres peut les accélérer pour déclencher l'ionisation du
ou gaz . On a déjà vu ce phénomène lors de l'étude des
F = force sur la particule, en newtons [N] isolants (section 9 .12) ; on sait que l'air s'ionise et de-
q = charge de la particule, en coulombs [C] vient conducteur lorsque l'intensité du champ élec-
E = champ électrique, en volts par mètre [V/m] trique atteint 3 kV/mm (ou 3 MV/m) .
Ce phénomène d'ionisation trouve des applications
C'est par simple coïncidence que le symbole E utilisé
importantes comme dans la précipitation électrostatique
pour une tension (volts) désigne aussi un champ élec-
de la poussière, le dépôt électrostatique de la peinture
trique (volts par mètre) .
et la reproduction par xérographie . Ces procédés de-
PHÉNOMÈNES ÉLECTROSTATIQUES 257
100 kV
cylindre
Figure 20-12
Épuration de la fumée .
mente, sans toutefois provoquer un arc entre les deux
électrodes (Fig . 20-11) . Si le conducteur central est
négatif par rapport au cylindre, il crée un flot d'élec- Les ions négatifs mentionnés précédemment s'attachent
trons libres dans la région ionisée . Ceux-ci s'attachent aux particules de poussière . La force électrostatique
aussitôt aux molécules d'air pour les transformer en les amène vers le cylindre où elles perdent leur charge
ions négatifs . Par milliards, ces ions progressent lente- et, devenant des particules neutres, tombent dans des
ment vers le cylindre positif où ils se débarrassent de récipients appropriés (Fig . 20-13) .
ZM ELECTROTECHNIQUE
où
Ed tension continue appliquée entre le conduc-
teur et le cylindre [V]
E = champ électrique à la surface du conducteur
central [V/m]
conducteur H .T. porte d'accès RI = rayon extérieur du conducteur central [m]
isolateurs de R2 = rayon intérieur du cylindre [m]
support H .T.
charpente 2,3 = une constante
Exemple 20-1
titi conducteur n° 21 est situé au centre d'un cylin-
dre ayant un rayon intérieur de 2 cm . Calculer la
tension qu'on doit appliquer entre le conducteur et
le cylindre, afin que l'air s'ionise autour du conduc-
teur.
électrodes collectrices
jreliees a la terre) Solution
(a)
Un champ électrique E de 3 MV/m = 3 x 106 V/m
provoquera l'ionisation de l'air . Le conducteur n° 21
possède un diamètre de 0,72 mm, soit un rayon de
0,00036 m. On obtient donc :
R2
Ed = 2,3 ER 1 logo
R1
0,02
= 2,3 x 3 x 106 x 0,00036 log
0,00036
= 4334 V
Le phénomène d'ionisation a parfois ses inconvénients .
Par exemple, le champ électrique intense qui règne
autour des conducteurs d'une ligne à haute tension pro-
duit une ionisation qu'on appelle effet couronne . Le
soir, on peut parfois observer la lueur qui s'en dégage .
(b) L'effet couronne provoque des pertes le long des li-
Figure 20-13 gnes de transport mais son effet le plus néfaste est l'in-
a . Vue en coupe d'un précipitateur industriel (gracieuseté de terférence qu'il crée dans les postes de radio et de télé-
Research-Cottrell) . vision . La décharge incessante produit de l'énergie ra-
b . Ce précipitateur purifie la fumée dégagée par une centrale
diante qui tend à brouiller la réception . Afin de réduire
thermique de génération d'électricité . Il élimine des dizaines
de tonnes de poussière par heure (gracieuseté de Research- l'effet couronne, il faut grossir les conducteurs à me-
Cottrel! . sure que la tension augmente . Par exemple, pour une
ligne fonctionnant à 500 kV, les conducteurs doivent
Il existe une relation entre le champ électrique à la sur- avoir un diamètre d'au moins 60 mm .
face du conducteur central et la tension appliquée en- Lorsque la tension est supérieure à 300 kV, on utilise
tre le conducteur et le cylindre . Elle est donnée par souvent des conducteurs en faisceaux de 2, 3 ou 4 sous-
l'équation : conducteurs . Cette construction donne l'équivalent d'un
conducteur ayant un diamètre beaucoup plus grand que
R2 celui des sous-conducteurs . Par exemple, sur les lignes
Ed = 2,3 E R, 1og 1 , (20-4)
à 735 kV reliant Montréal à Churchill Falls, on utilise
R,
un faisceau de 4 sous-conducteurs disposés sur un carré
PHÉNOMÈNES ÉLECTROSTATIQUES 259
7 brins d'acier (2,5 mm) Lorsque le champ devient assez intense, un éclair jail-
42 brins d'aluminium (4,6 mm) lit entre le nuage et la terre . La décharge d'un éclair est
accompagnée d'un transfert d'électricité de 0,2 à 20
coulombs sous une tension de plusieurs centaines de
millions de volts . Le courant atteint sa valeur crête en
457 mm 1 à 2 microsecondes et décroît à la moitié de sa valeur
crête en 50 microsecondes environ . Ce que l'on ob-
serve comme un seul éclair est souvent composé de
plusieurs éclairs qui se succèdent rapidement . La dé-
charge totale peut ainsi durer jusqu'à 200 ms . Parfois
cette décharge a lieu à l'intérieur du nuage plutôt qu'en-
tre le bas du nuage et le sol . Enfin, plusieurs éclairs se
produisent aussi entre les nuages .
Figure 20-14b
Le coup de tonnerre est produit par l'onde de choc su-
Détail du faisceau de 4 conducteurs . En grossissant le
diamètre effectif de chaque phase, on réduit les pertes par personique créée par l'expansion ultra-rapide de l'air
effet couronne . De plus, cela réduit l'inductance des lignes . qui entoure l'éclair intensément chaud .
LOU tLtUIHUILUhNIUUt
Figure 20-15
Champ électrique créé par un nuage lors d'un orage électrique .
20.15 Paratonnerres
frappe un objet situé dans le voisinage . Dans ces cir-
Les paratonnerres sont simplement des tiges de métal constances, la ligne se charge par influence, ce qui pro-
qui dépassent la partie la plus haute d'une structure, duit encore une surtension locale importante mais
afin de canaliser la foudre vers le sol par l'entremise moins élevée que dans le cas d'un coup direct . Cette
d'un fil conducteur. On réussit de cette manière à em-
charge, d'abord concentrée, se divise en deux (Fig . 20-
pêcher que le courant intense suive un chemin aléa- 16) pour former deux ondes qui filent en sens opposés,
toire dans la structure, ce qui pourrait provoquer un à une vitesse voisine de celle de la lumière (300 m/gs) .
incendie ou présenter un danger pour les occupants .
À tout instant, la hauteur de l'onde à chaque point de
Un paratonnerre n'est pas sans danger ; pendant une la ligne représente la tension qui existe entre la ligne et
décharge il peut créer des hautes tensions près du sol, la terre . La tension crête correspondant au sommet de
et on doit se garder d'être proche du fil conducteur l'onde peut atteindre 1 ou 2 millions de volts . Le front
pendant les orages . ab de l'onde s'étend sur une distance de 300 m alors
20 .16 Chocs de foudre sur les lignes de que la queue bc s'allonge sur quelques dizaines de ki-
transport lomètres .
Lorsque la foudre frappe directement une ligne de trans- L'onde représente aussi, à chaque point, la valeur du
port, elle dépose sur celle-ci une charge électrique im- courant dans la ligne . Pour la plupart des lignes aé-
portante de sorte qu'une énorme surtension apparaît riennes, le rapport entre la tension et le courant corres-
immédiatement entre la ligne et la terre . La rigidité pond à une résistance de 400 £2 environ ; une tension
diélectrique de l'air se trouve alors dépassée, un arc de momentanée et locale de 800 000 V est donc accom-
décharge s'établit et la ligne se décharge à la terre . Le pagnée d'un courant momentané et local de 800 000/
tout se passe en moins de 50 µs . 400 = 2000 A .
L' arc déclenché par la foudre produit un éclair et crée À mesure que l'onde se propage sur la ligne, les im-
une région ionisée entre la ligne et la terre . Cette ré- portantes pertes par effet Joule et par effet couronne
gion se comporte comme un court-circuit . La tension aplatissent la forme de l'onde et diminuent sa tension
alternative du réseau fournit alors un courant de court- crête.
circuit qui maintient l'arc jusqu'à l'ouverture des dis- Lorsque l'onde rencontre un isolateur sur un pylône .
joncteurs en bout de ligne . Les disjoncteurs les plus l'isolateur subit un choc de tension violent mais de
rapides ouvrent le circuit en 1/l5e de seconde, soit un courte durée . En effet, la tension peut monter de sa
temps 1000 fois plus long que la durée de l'éclair qui a valeur normale à quelques centaines de kilovolts en
touché la ligne . 1 µs, ce qui correspond à la longueur du front ab de
Il est assez rare qu'une ligne soit frappée directement ; l'onde. Si l'isolateur est incapable de résister à cette
il arrive plus souvent que la foudre frappe le fil de garde surtension, il se produit un arc et, comme dans le cas
qui est placé au-dessus de la ligne ou, encore, qu'il d'un coup direct, les disjoncteurs doivent ouvrir le cir-
PHENOMENES ELECTROSTATIQUES Lb I
300 m
Figure 20-16
Ondes de tension de choc se propageant sur une ligne de transport . Londe de gauche atteindra le poste de transformation
en quelques microsecondes .
cuit . Si, par contre, l'isolateur supporte la surtension, entre un de ses enroulements et la terre . À mesure que
1 - onde se propage plus loin pour aboutir finalement à l'on augmente la tension, on atteindra un point où l'iso-
un poste de transformation . C'est là que son arrivée lation claquera, disons à une tension crête de 65 kV .
foudroyante» peut produire des ravages . Par contre, si on lui applique une tension continue de
La surtension sur les transformateurs, les compensa- courte durée (de l'ordre de quelques microsecondes),
teurs, etc ., peut endommager leurs enroulements et les on s'aperçoit que l'isolation peut tolérer une tension
mettre hors service . Elle peut également endommager crête presque deux fois plus élevée, soit environ 130 kV .
les disjoncteurs, sectionneurs, isolateurs, relais, etc ., Les essais ont démontré que les isolateurs, sectionneurs,
faisant partie du poste . Pour cette raison, il faut pré- interrupteurs, compensateurs, disjoncteurs, etc ., se
voir des parafoudres à l'entrée d'un poste de transfor- comportent essentiellement de la même façon .
mation pour réduire le niveau de la surtension avant Étant donné que les ondes de chocs dues à la foudre
que l'onde de choc n'atteigne l'appareillage critique . sont toujours de courte durée, on a établi des normes
Les parafoudres sont conçus pour écrêter la surtension concernant ce genre de surtension. En effet, tout appa-
afin qu'elle n'excède pas une valeur prédéterminée, di- reil électrique doit pouvoir résister à une onde de choc
sons 400 kV. L'équipement lourd à l'intérieur du poste ayant une forme et une valeur crête appropriées . À cette
est conçu pour supporter une tension impulsionnelle fin, les organismes de normalisation ont établi une onde
nettement supérieure à 400 kV, disons 550 kV . Par con- de tension de choc standard présentée à la Fig . 20-17 .
séquent, si une onde de surtension de 1000 kV arrive Cette onde de foudre atteint sa valeur crête en 1,2 µs et
au poste de transformation, le parafoudre absorbe une décroît à la moitié de cette valeur en 50 µs . Pour cette
bonne partie de l'énergie qu'elle contient . L'onde qui raison, l'onde est habituellement désignée par l'appel-
se propage au-delà du parafoudre n'aura alors qu'une lation « 1,2 X 50» .
valeur crête de 400 kV . Comme l'équipement lourd peut
supporter 550 kV, il ne sera pas endommagé .
tension crête
20 .17 Tension de tenue aux ondes de choc,
BIL*
Les recherches ont démontré que les matériaux iso-
lants peuvent supporter des tensions particulièrement
élevées si elles sont de courte durée . Par exemple, sup-
posons que l'on désire tester la qualité de l'isolation
d'un transformateur en appliquant une tension de 60 Hz
Figure 20-17
BIL: abréviation anglaise pour «basic impulse insulation Forme d'onde standard et valeurs normalisées de la tension
level» . de choc .
26 2 ÉLECTROTECHNIQUE
La tension crête peut prendre une série de valeurs nor- est composé de lignes de force partant des charges po-
malisées comprises entre 30 kV et 2400 kV ; quelques- sitives (+) et aboutissant sur des charges négatives (-) .
unes sont affichées au tableau 20-1 . Ainsi, tout appa- Ce champ électrique contient une énergie électrostati-
reil qui peut résister à une onde de choc de 900 kV est que qui dépend de la tension entre les deux corps et de
dit posséder une tension de tenue au choc (ou BIL) de la charge transférée.
900 kV. Une particule chargée placée dans un champ électri-
La tension de choc est plusieurs fois plus élevée que la que subira une force qui l'oblige à se déplacer le long
tension nominale de l'appareil . Par exemple, un trans- des lignes de force du champ . Ce phénomène peut être
formateur de distribution de 69 kV doit pouvoir résis- mis à profit dans plusieurs appareils (dépoussiérage,
ter à une tension de choc de 350 kV . Cependant, il n'y peinture, . . .) . Il peut aussi provoquer l'ionisation d'un
a pas de rapport fixe entre la tension de choc et la ten- gaz isolant comme l'air lorsqu'il est traversé par un
sion nominale . Notons qu'à mesure que la tension de champ électrique intense . Le phénomène d'ionisation
choc augmente, on doit augmenter la quantité d'isola- provoque les éclairs pendant les orages .
tion, ce qui augmente la grosseur et le coût de l'appa- L'ionisation cause des pertes par effet couronne le long
reil . des lignes de transport . Lorsque la foudre frappe une
Les parafoudres et les tiges de décharge protégeant les ligne, la charge importante déposée sur la ligne peut
appareils électriques doivent écrêter toute tension su- développer des surtensions dangereuses pour les équi-
périeure à leur tension de tenue au choc . Ainsi, un trans- pements du réseau . La forme d'onde de tension carac-
formateur ayant un BIL de 900 kV doit être protégé téristique des ondes de choc dues à la foudre a été nor-
par des parafoudres qui écrêtent la tension à une va- malisée . De plus, l'isolation des équipements doit être
leur sensiblement inférieure à 900 kV . conçue pour supporter un certain «BIL » correspon-
dant à la tension crête de l'onde de choc normalisée .
Les parafoudres permettent de protéger les équipements
TABLEAU 20-1 ONDES DE CHOC des postes en limitant les surtensions à une valeur in-
Quelques valeurs normalisées férieure à leur BIL .
de la tension crête, en kilovolts (BIL)
b) Si, en court-circuitant les corps, la décharge se fait 20-13 a) Tracer la forme d'onde d'une onde de choc
en 1 Rs, calculer la puissance moyenne dissipée . normalisée ayant une tension crête de 1300 kV .
c) Quelle est l'énergie dissipée en (b)? b) Quelle est la tension après 1,2 Rs? après 50 Rs?
20-7 Lorsqu'on branche la pile sur les deux corps de 20-14 Dans la Fig . 20-15, la charge terrestre située
la Fig . 20-6, on constate qu'il s'effectue un transfert immédiatement au-dessous du nuage est de 40 cou-
de 1012 électrons . Calculer l'énergie dans le champ élec- lombs . Sachant que la tension entre le bas du nuage et
trique . le sol est de 100 MV, calculer l'énergie contenue dans
20-8 Dans la Fig . 20-3a, on constate qu'après avoir le champ, en kW.h .
effectué un transfert de 20 RC, la tension entre les deux 20-15 Une onde de choc ayant la forme indiquée à
corps est de 8 kV. Lorsqu'on éloigne les deux corps la Fig . 20-17 et possédant une valeur crête de 90 kV se
l'un de l'autre (Fig . 20-3b), on constate que la tension propage sur une ligne de transport ayant une résistance
augmente à 12 kV. Calculer: caractéristique de 400 S2 . Calculer :
a) l'énergie emmagasinée dans le champ électrique a) la longueur du front de l'onde de choc
avant et après avoir éloigné les deux corps b) la longueur de la queue de l'onde de choc entre
b) le travail mécanique exercé lors de la séparation des 100 % et 50 % de la tension crête
corps
c) le courant maximal dans la ligne
20-9 Dans la Fig . 20-9a, chaque ligne de force abou-
20-16 Calculer la masse d'un grain de poussière
tit sur une charge de 4 RC .
sphérique ayant un diamètre de 8 Rm, sachant que sa
a) Calculer la tension entre les plaques sachant que masse volumique est de 3000 kg/m 3 . Calculer la force
l'énergie totale dans le champ est de 4 mJ . exercée par la gravité sur la poussière (en newtons) .
b) Si l'on augmente la distance entre les plaques, le 20-17 Le grain de poussière du problème 20-16 porte
nombre de lignes change-t-il? une charge de 800 électrons et se trouve dans un champ
20-10 La tension entre les plaques de la Fig . 20-9a électrique de 2,4 kV/mm .
est de 2 kV. a) Calculer la force électrostatique (en newtons) agis-
a) Calculer la valeur du champ électrique, sachant que sant sur la poussière ;
la distance séparant les plaques est de 2 mm . b) De combien de fois cette force excède-t-elle la force
b) Une particule de poussière portant une charge néga- due à la gravité?
tive de 3 pC (picocoulombs) se trouve entre les deux 20-18 En se référant à la Fig . 20-10, on donne :
plaques . Quelle est la force agissant sur la particule? R I = 4 mm, R 2 = 6 mm, tension entre le conducteur
Dans quel sens agit-elle? central et le cylindre métallique = 2400 V. Calculer:
20-11 En touchant une poignée de porte, une per- a) la valeur moyenne du champ électrique (V/m)
sonne fait jaillir un arc ayant une longueur de 1 cm . À entre le conducteur et le cylindre
quelle tension la personne était-elle chargée par rap-
b) le champ électrique à la surface du conducteur
port au sol? Pourquoi ce choc n'est-il pas mortel?
c) le champ électrique à la surface intérieure du cy-
Niveau avancé lindre
20-12 Dans la Fig . 20-9e, le champ électrique près d) Est-ce que l'air est ionisé près du conducteur?
de la tige est de 2 kV/mm alors qu'il est de 500 V/mm e) Quelle tension minimale doit-on appliquer entre le
près de la plaque. Calculer la force agissant sur un élec- cylindre et le conducteur central pour que l'air s'io-
tron qui se trouve : nise à la surface du conducteur?
a) près de la tige b) près de la plaque
21
Capacitance
On a vu au chapitre 20 que lorsqu'on transfère une La relation donnant la capacitance* est exprimée par
charge électrique d'un corps à un autre, une différence la formule :
de potentiel ou tension s'établit entre eux . De plus, la
charge positive de l'un des corps est exactement égale
à la charge négative de l'autre . C = Q (21-1)
E
Les expériences ont démontré que lorsque les corps
demeurent fixes l'un par rapport à l'autre, la tension où
est proportionnelle à la quantité d'électricité transfé- C = capacitance des deux corps, en farads [F]
rée . On peut donc écrire l'équation : Q = charge d'électricité sur chaque corps, en cou-
lombs [C]
quantité d'électricité transférée E = tension entre les deux corps, en volts 1 V]
= rapport constant
tension entre les corps Le farad est une unité beaucoup trop grande pour
l'usage courant ; on emploie le plus souvent le micro-
Ce rapport constant est appelé capacitance (symbole
farad (gF) ou le picofarad (pF), valant respectivement
C) . L'ensemble des deux corps et l'isolant qui les sé-
10-6 F et 10-12 F.
pare constitue un condensateur .
Solution
D'après la formule 21-1, on trouve :
Q = CE
100
x 200 = 0,02 C isolant
1 000 000 Figure 21-1
Deux corps conducteurs séparés par un isolant forment un
21 .2 Formes de condensateurs condensateur.
Le condensateur le plus simple est composé de deux
plaques métalliques séparées par un isolant ou diélec-
Exemple 21-2
trique (Fig. 21-1) . Le diélectrique peut être de l'air, du
mica, du verre, du papier, etc ., ou même le vide . La Deux plaques de 200 mm x 300 mm sont distantes
capacitance d'un tel condensateur dépend de trois fac- de 1 cm dans l'air (F -2) .
teurs : a) Calculer la capacitance en microfarads
1 . la surface des plaques ; h) Que devient la capacitance si la distance est ré-
2 . la distance entre les plaques ; duite à I min? (E= 1 pour l'air)
3 . la nature du diélectrique séparant les plaques . Solution
La valeur de la capacitance de deux plaques séparées a) D'après la formule (21-2),
par un isolant est donnée par la formule :
C = 8,854 x 10 -12 E A
A d
12 E
C = 8,854 x 10 (21-2)
soit
d
où x 1 x 0,2 x 0,3
C= 8,85 x 10 12
C = capacitance, en farads [F] 0,01
e = constante diélectrique de l'isolant [un nom- = 53,1 x 10 12 F
bre sans dimensions]
= 53,1 pF
A = surface des plaques en regard, en mètres car-
rés [m2] = 0,000 0531 gF
d = distance séparant les plaques, en mètres [m]
1 cm
8,854 x 10-12 = permittivité du vide, une constante . 200 mm x 300 mm
le vide 1 infinité
air 1 3
papier 2,5 6
mylar 3 400
huile isolante 2,2 10
caoutchouc 4 12 à 20
mica 7 40 à 240
verre 6 100
eau pure 80
(21-4a)
C C1 C2 C3 C,
C 1 C2
C= (21-4b)
Solution
C 1 + C2
a) La capacitance équivalente est :
On doit retenir que lorsque les condensateurs sont rac- = 4x12
CI C2
cordés en série, la charge électrique sur les plaques est C = = 3 NF
la même pour chacun d'eux . De plus, elle est égale à la C I +C2 4+12
charge du condensateur équivalent C . b) La charge électrique Q, accumulée sur les plaques
du condensateur équivalent de 3 µF est donnée par la
A
c formule (21-1) :
Q = CE = 3 x 10 -6 x 600 = 0,0018 C
c) Puisque les condensateurs de 4 gF et de 12 µF sont
en série, ils portent la même charge, soit 0,0018 C . La
tension aux bornes du condensateur de 4 l .tF vaut :
o
B
_ 0,0018
Figure 21-4 El = Q x 106 = 450 V
Condensateurs raccordés en parallèle . C, 4
268 ÉLECTROTECHNIQUE
W= 1 CE 2 (21-5)
2 Figure 21-7
Construction d'un condensateur conventionnel . Même si la
où superficie des plaques est très grande, l'encombrement est
énormément réduit lorsque le tout est enroulé en forme de
W = énergie, en joules [J] cylindre .
C = capacitance, en farads [F]
E = tension aux bornes, en volts [V]
21 .8 Condensateurs au plastique métallisé
Ainsi, un condensateur de 300 gF chargé sous une ten- Il est impossible de réaliser des feuilles de papier dont
sion de 400 V emmagasine une quantité d'énergie égale l'épaisseur est inférieure à 6 µm . Cependant, on peut,
à: avec des plastiques et des laques appropriés, obtenir
W = 1/2CE2 = 1/2 x 300 x 10-6 x 4002 = 24 J des rubans dont l'épaisseur ne dépasse pas 1 µm. On
recouvre ces rubans diélectriques extrêmement min-
Les meilleurs condensateurs industriels à courant con-
ces avec une couche métallique encore plus mince dont
tinu emmagasinent environ 40 J/kg (énergie massique)
l'épaisseur est de l'ordre de 0,02 à 0,1 µm seulement .
ou 80 J/dm 3 (énergie volumique) . À titre de comparai-
À titre de comparaison, mentionnons que le diamètre
son, une batterie d'automobile emmagasine environ
d'un cheveu est de 50 pm environ .
80 kJ/kg ou 250 kJ/dm 3 , soit une énergie massique 2000
fois plus grande que pour un condensateur . Ces techniques permettent de réduire le volume d'un
condensateur de 6 fois pour une même capacitance ;
CAPACITANCE 269
c'est un avantage important lorsqu'il s'agit de cons- Les condensateurs ainsi formés ont une très grande
truire des appareils de faibles dimensions . capacitance par rapport à leur grosseur. Cependant, ils
possèdent un inconvénient : lorsqu'on applique une ten-
21 .9 Condensateurs électrolytiques sion, il faut s'assurer que la plaque portant l'oxyde
Les condensateurs électrolytiques représentent un ef- d'aluminium soit positive (+) . Si l'on permute les po-
fort ultime pour réduire l'épaisseur du diélectrique et larités, il se produit une réaction électrochimique :
augmenter la surface des plaques . Les spécialistes en l'électrolyte s'échauffe, des gaz sont libérés, la pres-
électrochimie ont découvert qu'il était possible de créer sion interne monte et le condensateur risque d'explo-
une mince couche d'oxyde d'aluminium sur une feuille ser. Les condensateurs électrolytiques sont donc pola-
d'aluminium en la passant dans un bain approprié en risés et on ne peut pas les utiliser en courant alternatif .
présence d'un courant électrique . La couche ainsi dé- Les bornes (+) et (-) sont indiquées sur le boîtier.
posée est extrêmement mince, mais sa propriété la plus
La température ambiante doit être de l'ordre de 25 °C
importante est qu'elle constitue un isolant possédant
ou moins et la température du condensateur ne doit
une rigidité diélectrique de l'ordre de 600 kV/mm et
pas dépasser 40 °C car autrement sa durée de vie se
une constante diélectrique de 10 . En rongeant la sur-
trouve abrégée . Si ces conditions sont respectées, un
face des feuilles d'aluminium on peut augmenter leur
condensateur électrolytique peut atteindre une durée
surface effective bien au-delà des dimensions apparen-
de vie de 10 ans .
tes .
Lorsqu'on raccorde un condensateur électrolytique à
Le diélectrique (oxyde d'aluminium) est en contact in-
une source de tension continue, et même après qu'il
time avec la plaque sur laquelle il a été formé ; il reste à
soit complètement chargé, un courant subsiste pendant
établir un bon contact avec une deuxième plaque . On
un temps appréciable . Ce courant, appelé courant de
le réalise en imprégnant un papier poreux d'un liquide
fuite, diminue avec le temps pour atteindre une valeur
conducteur (électrolyte) que l'on intercale entre le dié-
de régime permanent après une période de 15 à 30
lectrique et une deuxième plaque en aluminium (Fig .
minutes . Ainsi, un condensateur de 1000 µF fonction-
21-8) .
50 mm
0-11
1 2 31
300 µ F
(1) plaques 170 mm
300 V
d'aluminium gravées
300 p F
(2) papier imprégné 300 V 130 mm
d'un électrolyte c .c .
électrolytique au papier
(a) plaques et isolant vus en coupe . (b) comparaison entre les tailles d'un condensateur
électrolytique et d'un condensateur au papier de
même tension et même capacitance .
Figure 21-8
Construction d'un condensateur électrolytique .
270 ÉLECTROTECHNIQUE
nant sous 350 V peut tirer un courant de fuite initial de bornes du condensateur se maintient à 128 V, même
100 mA qui se stabilisera aux environs de 10 mA . Cela s'il n'est plus relié à la source .
représente des pertes Joule permanentes de 350 V x
Durant la charge d'un condensateur à travers une ré-
0,01 A = 3,5 W, qui font chauffer le condensateur .
sistance, la tension aux bornes du condensateur suit
21 .10 Condensateurs électrolytiques à une courbe exponentielle identique à celle décrivant la
courant alternatif croissance du courant dans une bobine à travers une
On peut réaliser un condensateur électrolytique à cou- résistance (tableau 19-1 du chapitre 19) .
rant alternatif (c .a .) en raccordant deux condensateurs
21 .12 Décharge d'un condensateur
électrolytiques à courant continu (c .c .) en série et en
prenant soin de relier soit les deux bornes (+), soit les Lorsque notre condensateur initialement chargé sous
deux bornes (-) ensemble . La capacitance ainsi for- une tension de 128 V est raccordé à une résistance R .
mée vaut la moitié de la capacitance de l'un des con- la tension fait circuler un courant . Ce courant résulte
densateurs . Les condensateurs à c .a . fabriqués selon de l'écoulement des électrons de la plaque négative du
ce principe sont donc deux fois plus gros que ceux de condensateur vers la plaque positive (Fig . 21-12) . À
même capacitance fonctionnant à courant continu seu- mesure que les électrons quittent la plaque d pour s'ac-
lement . Ces condensateurs sont utilisés pour les mo- cumuler sur la plaque c, la tension aux bornes du con-
teurs monophasés à démarrage par condensateur .
La Fig. 21-9 montre les spécifications de plusieurs ty-
pes de condensateurs .
't=RC (21-6)
ou
z = constante de temps du circuit [s]
R = résistance du circuit [S2]
C = capacitance du circuit [F]
(a)
Ainsi, un circuit comme celui de la Fig . 21-10 formé
d'un condensateur de 10 tF et d'une résistance de
1 MS2 possède une constante de temps 'r de :
'r=RC= 1 MS2x 10µF=10s
A
0 0 On associe également à la constante de temps, un demi-
d temps T0 donné par l'équation 19-9, soit :
Ta=0,7 r=0,7x10=7s
En utilisant le demi-temps T0, on peut tracer la tension
en fonction du temps lors de la charge ou la décharge
(b) d'un condensateur.
(c)
Figure 21-10
a. La source de 128 V servira à charger le condensateur ;
b . Condensateur en voie d'être chargé ;
c- La tension subsiste aux bornes du condensateur . De V
rénergie est emmagasinée dans le champ électrique entre 128
"" 120 V 124 V
les plaques .
112 V
96
densateur diminue . Elle atteint finalement une valeur Edc
nulle lorsque la charge sur les deux plaques devient 64
nulle .
Durant la décharge d'un condensateur dans une résis- 32
tance, la tension à ses bornes suit une courbe exponen- 2 To 3 Tp 4 To 5 To 6 To
tielle décroissante .
7 14 21 28 35 42 s
21 .13 Constante de temps
temps
Le temps requis pour charger ou décharger un conden-
Figure 21-11
sateur dépend des valeurs de la résistance R et de la Courbe de charge d'un condensateur. La tension aux bornes
capacitance C . Tout comme dans le cas d'un circuit augmente de façon exponentielle .
272 ÉLECTROTECHNIQUE
V
128 k 100
96 75
Edc 64 t 50
Figure 21-13
Lorsque la tension augmente, le condensateur se charge et
25 la source lui fournit de l'énergie .
32
16V
4V
0 0 De la même façon, quand la tension de la source di-
0 7 14 21 28 35 42 s
minue, le condensateur se décharge et le courant cir-
T0 2To 3 T0 4 T0 5 T0 6 T0
temps
cule dans le sens inverse (Fig . 21-14) . Puisque le cou-
rant sort de la borne (+), le condensateur est maintenant
Figure 21-12
Courbe de décharge d'un condensateur de 10 µF initialement une source, fournissant de l'énergie à la «source» à
chargé à 128 V. laquelle il est branché .
CAPACITANCE 273
P=EI=500Vx12A=6000W
On constate que même s'il n'est pas très gros
(140 x 115 x 75 mm), un condensateur peut fournir
Figure 21-14 des puissances importantes durant de courtes pé-
Lorsque la tension diminue, le condensateur se décharge et riodes .
la source reçoit de l'énergie du condensateur.
c) L'énergie emmagasinée dans le condensateur au
début de l'intervalle est :
Il est évident qu'un courant circule seulement lorsque
la tension aux bornes du condensateur varie . La valeur Wr = 1 CE 2 = 1 x 40 x 10~ x 500 2 = 5 J
du courant dépend à la fois du taux de variation de la 2 2
tension et de la capacitance du condensateur . Cette loi L'énergie emmagasinée à la fin de l'intervalle est :
fondamentale gouvernant le courant circulant dans un
condensateur est exprimée par la formule : 2
W2 = 1 x 40 x 10 x 200 = 0,8 J
2
I=C AE (21-7) L'énergie libérée est donc :
At
W = W 1 -W2 = 5 - 0,8 = 4,2 J
où
I = courant, en ampères [A] L'équation (21-7) entraîne des conséquences et des ap-
C = capacitance, en farads [F] plications importantes . Pour une capacitance donnée,
AE = variation de tension, en volts [V] on s'aperçoit que plus la tension change rapidement,
At = durée de la variation, en secondes [s] plus le courant est grand .
Bien qu'elle ne porte pas de nom, cette loi est tout aussi Le changement de tension est particulièrement ra-
fondamentale que la loi de Faraday E = L AI/At. pide lorsqu'on branche un condensateur non chargé
sur une source ES (Fig . 21-15) . En un temps nul, la
Exemple 21-4 tension passe de zéro à une valeur E, de sorte qu'un
La tension aux bornes du condensateur de 40 tF courant I théoriquement infini circule à la ferme-
iittustré à la Fig . 21-9e varie de 500 V à 200 V en ture de l'interrupteur . En pratique, ce courant est
1 ms . Calculer : limité par la résistance et l'inductance du circuit .
a) la valeur du courant pendant cet intervalle Les contacts d'un interrupteur destiné à alimenter
et à désalimenter un condensateur doivent donc être
b)la puissance débitée par le condensateur au début
conçus pour supporter le courant intense de ferme-
de l'intervalle
ture .
;c)l'éner -gie débitée durant l'intervalle
Solution
) On a : C = 40 µF
AE = (500 - 200) = 300 V ; At = 0,001 s
En reportant ces valeurs dans la formule 21-7, on
louve :
AE
I=C
Figure 21-15
At Un courant énorme circule lorsqu'une tension est appliquée
300 directement aux bornes d'un condensateur qui n'est pas
= 40x10 x = 12A chargé .
0,001
274 ÉLECTROTECHNIQUE
Cette propriété du condensateur d'absorber une éner- Le condensateur se charge, et le courant est positif . On
gie quasi instantanément est mise à profit dans la protec- note un point important : le courant est positif lorsque
tion des gros moteurs contre les surtensions momen- la pente de la tension est positive .
tanées causées par la foudre, ou par l'ouverture et la
fermeture des disjoncteurs du réseau . En plaçant un Pendant cette période, la
Intervalle de 6 à 7 secondes .
condensateur de 0,2 gF à 0,5 pF en amont du moteur, tension ne varie pas ; donc A E/A t = 0 et par consé-
on intercepte toute onde de choc venant de l'extérieur . quent I = 0 .
La charge transportée par l'onde est absorbée par le Intervalle de 7 à 9 secondes . La tension diminue de
condensateur avant que la surtension atteigne les en-
+30 V à -30 V, soit une variation totale de - 60 V. Le
roulements à l'intérieur de la machine (Fig . 21-16) . Les courant vaut donc :
condensateurs sont ainsi souvent employés comme
protection supplémentaire en aval des parafoudres . (-60)
I = C AE = 2 x = -60A
At 2
t,
Le courant est négatif pendant toute cette période, car
la pente de la tension est toujours négative . Noter qu'en-
tre 7 s et 8 s le condensateur se décharge et qu'entre
8 s et 9 s il se recharge dans le sens inverse .
CAPACITANCE 275
V, A
+60
40
E I I
2F
i
2 4
I
6 81 1 2 14s
temps
20
I
40
-60
Figure 21-17
Tension variable aux bornes d'un condensateur et courant résultant .
21 .18 Condensateurs fonctionnant à Afin d'assurer une durée de vie raisonnable, l'aug-
courant alternatif* mentation de la température à la surface du boîtier ne
La plupart des condensateurs industriels sont des ap- doit pas dépasser 25 °C . Pour les applications spéciales
pareils monophasés installés sur les réseaux à courant à haute fréquence (1 kHz à 10 kHz), on refroidit les
alternatif, fonctionnant à 60 Hz . Leur capacité varie de condensateurs en faisant circuler de l'eau dans des tu-
5 kvar à 200 kvar et leur tension nominale est com- bes entourant le boîtier .
prise entre 240 V et 14,4 kV . Quand il faut réaliser des Les puissances, les tensions et la performance en gé-
installations de grande puissance, on groupe les con- néral des condensateurs doivent se conformer aux stan-
densateurs en série, en parallèle et en série-parallèle, dards établis par les bureaux de normalisation . En voici
selon la tension du réseau . quelques exemples :
Leur puissance massique et volumique, à 60 Hz, at- 1 . Normes de surtension :un condensateur monophasé
teint respectivement des valeurs aussi élevées que
doit pouvoir supporter pendant au moins 10 secondes
4 kvar/kg et 7 kvar/dm 3 .
une tension alternative valant le double de la tension
Le champ électrique alternatif entre les plaques du con- nominale .
densateur produit des pertes diélectriques qui sont dé- 2. Normes pour la tension de tenue aux ondes de choc:
pgées sous forme de chaleur . Selon les normes, la
un condensateur monophasé doit pouvoir résister aux
puissance dissipée doit être inférieure à 3 1/3 W par
ondes de choc données au tableau 21-4 . Noter que
I var pour des condensateurs fonctionnant à 60 Hz . Les
l'onde de choc est appliquée entre les bornes en court-
pertes sont proportionnelles à la fréquence mais elles
circuit et le boîtier du condensateur .
parient avec le carré de la tension appliquée ; on doit
donc éviter d'appliquer une tension supérieure à 110 % la tension résiduelle aux bornes
3 . Normes de sécurité :
où
TABLEAU 21-4 ONDES DE CHOC
C = capacitance de la ligne [F]
tension nominale tension de tenue aux
e = constante diélectrique de l'isolant séparant
du condensateur ondes de choc 1,2 x 50 las
les conducteurs
240 V 30 kV l = longueur de chaque conducteur [m]
D = distance séparant les conducteurs [m]
2,4 à 4,8 kV 75 kV
d = diamètre du conducteur [m]
6,64 à 13,8 kV 95 kV
12 x 10 -12 = facteur tenant compte des unités
cant incorpore souvent une résistance de décharge à La précision de cette formule est plus petite que 2 % si
l'intérieur même du boîtier. le rapport D/d est plus grand que 3 .
Il est toujours prudent de court-circuiter les bornes d'un Exemple 21-5
condensateur avant d'y toucher. S'il peut emmagasiner
Calculer la capacitance d'une ligne à haute tension
une énergie supérieure à 10 J, il est préférable de le
de 12 km formée de 2 conducteurs ayant un diamè-
décharger au moyen d'une résistance avant d'appliquer
tre de 16 mm et espacés de 3,2 m .
le court-circuit . En effet, une énergie de 10 J dissipée
en une fraction de milliseconde peut produire un arc Solution
destructif. La capacitance est :
Lorsque les normes sont respectées, et dans les condi-
tions environnantes appropriées, un condensateur peut 1
atteindre une durée de vie de 20 à 50 ans . Cependant, C=12x1012e
log o (2 D/d)
comme tout appareil électrique, on doit le protéger par
des fusibles . 12000
12x1012 x1x
log o (2 x 3,2/0,016)
FORMULES POUR CALCUL DE CAPACITANCES 12000
12x10 12 x1 x
Le calcul de la capacitance de certaines formes de con- 2,6
ducteurs est particulièrement utile . Les sections qui = 55 000 pF
suivent en donnent quelques exemples . = 0,055 tF
21 .19 Capacitance de deux fils parallèles
21 .20 Capacitance d'un câble coaxial
Deux fils conducteurs parallèles (Fig . 21-18) forment
La capacitance d'un câble coaxial (Fig . 21-19) est don-
un condensateur dont la capacitance est donnée par la
née par l'équation :
formule :
l 10 12 E l
C=12x1012E (21-7) C=24x (21-8)
log o (2 D/d) log o (D/d)
Exemple 21-6
Trouver la capacitance d'un câble sous-marin long
de 17 km et dont les diamètres sont : Figure 21-20
Capacitance entre une sphère et une surface plane .
D = 48 mm et d = 28 mm (prendre c = 3,6) .
Solution
D'après l'équation, on a: On l'appelle parfois, à tort, «capacitance de la sphère»,
comme si la sphère possédait une capacitance en soi .
Cette interprétation est incorrecte car il faut toujours
C = 24 x10 12 E 1
log o (D/d) deux corps pour former un condensateur .
inductif L-R, on peut utiliser le demi-temps To et un b) Quelle aurait été la capacitance si on avait employé
tableau universel pour tracer facilement les courbes du mica au lieu du papier?
exponentielles de charge et de décharge . 21-9 Deux condensateurs de 5 tF et de 20 pF sont
Plus généralement, lorsque la tension aux bornes d'un reliés en série à une source de 1000 V . Calculer :
condensateur varie de façon quelconque, le courant a) la capacitance totale
circulant dans le condensateur dépend du taux de chan-
b) la tension aux bornes de chacun des condensateurs
gement AE/fit de la tension . Le courant I est donné par
la loi fondamentale I = CAE/At. Lorsque la tension 21-10 La tension aux bornes d'un condensateur de
augmente, le condensateur se charge et le courant en- 10 tF change de +60 V à +300 V en 1 ms . Calculer la
tre par la borne positive du condensateur valeur du courant. Le condensateur se charge-t-il?
De la même façon qu'une bobine s'oppose au change- 21-11 Soit 3 condensateurs de 42 tF, 30 pF et 7 gF
ment rapide du courant qui la traverse, on peut dire ayant chacun une tension nominale de 600 V. Calcu-
qu'un condensateur « s'oppose » à un changement de ler :
tension rapide entre ses bornes car il doit accumuler a) la capacitance totale du groupe si on les branche en
une certaine charge pour que la tension change . Pour série
cette raison, les condensateurs sont parfois utilisés
b) la capacitance totale du groupe si on les branche en
comme méthode de protection contre les surtensions
parallèle
momentanées .
c) la tension maximale que l'on peut appliquer sur le
groupe dans chaque cas sans risquer le claquage
21-12 Calculer l'énergie volumique du condensateur
PROBLÈMES - CHAPITRE 21
(f) de la Fig. 21-9 .
Niveau pratique
21-13 Un accumulateur d'automobile de 12 V peut
21-1 Nommer l'unité SI de capacitance et donner débiter un courant de 15 A pendant 2 heures . Combien
deux sous-multiples . de condensateurs du type (c) (Fig . 21-9) sont-ils re-
quis pour fournir la même quantité d'énergie?
21-2 Quel genre de condensateur emmagasine la plus
grande quantité d'énergie par rapport à ses dimensions? 21-14 Cinquante condensateurs de 30 tF sont rac-
cordés en parallèle sur une source de 2 kV . Si l'isolant
21-3 Pourquoi doit-on brancher une résistance en
se rompt à l'intérieur d'un des condensateurs, l'unité
parallèle avec les bornes d'un condensateur industriel?
en défaut risque d'exploser . Expliquer. Quelle précau-
21-4 Expliquer pourquoi un condensateur se dé- tion doit-on prendre pour éviter ce problème?
charge très rapidement à travers une faible résistance .
21-15 Un condensateur de 50011F, chargé à une ten-
21-5 Une source spéciale fournit un courant cons- sion de 600 V, se décharge complètement dans une ré-
tant de 1 mA à un condensateur de 50 µF . En combien sistance de 1,2 Mb2 . Calculer :
de temps la tension atteindra-t-elle 500 volts? a) la constante de temps du circuit
21-6 Un condensateur de 100 tF porte une charge b) la durée du «demi-temps»
de 0,004 coulomb . Calculer la tension à ses bornes . c) l'énergie dissipée en chaleur durant la décharge
21-7 Un condensateur de 10 11F, 1 kV est plus petit Niveau avancé
qu'un autre de 10 pF, 10 kV. Expliquer .
21-16 Deux condensateurs de même capacitance fa-
Niveau intermédiaire briqués avec le même type de diélectrique sont isolés
pour des tensions respectives de 600 V et 4800 V. Mon-
21-8 Les plaques d'un condensateur ont une surface
trer que le deuxième condensateur aura un volume de
de 2 m2.
diélectrique 64 fois plus grand que le premier . Quel est
a) Calculer la capacitance sachant qu'elles sont sépa- le rapport entre les énergies emmagasinées dans cha-
rées par une feuille de papier dont l'épaisseur est de cun des deux condensateurs lorsqu'ils fonctionnent à
0,5 mm (consulter le tableau 21-1) ; leur tension nominale?
CAPACITANCE 279
21-17 Cent feuilles de 0,8 m x 2,5 m en aluminium 21-20 Lors du passage d'une onde de choc, on cons-
ayant une épaisseur de 0,05 mm sont intercalées avec tate que la tension aux bornes d'un condensateur de
99 plaques de verre ayant une épaisseur de 1,6 mm . 0.2 tF a augmenté de 150 V (Fig . 21-16) . Quelle charge
Cinquante feuilles sont connectées ensemble pour for- a été absorbée par le condensateur?
mer un pôle du condensateur; les 50 autres feuilles for-
21-21 Les deux sphères de la Fig . 20-3a possèdent
ment le deuxième pôle. Sachant que le verre a une cons-
une capacitance de 400 pF et la d .d .p . est de 60 kV.
tante diélectrique de 6 et une rigidité diélectrique de
Lorsqu'on les sépare (Fig . 20-3b), on constate que la
50 kV/mm, calculer :
capacitance diminue à 300 pF. Calculer :
a) la capacitance du condensateur
a) la tension entre les sphères lorsqu'elles sont sépa-
b) la tension maximale qu'on peut lui appliquer, et rées
l'énergie emmagasinée
b) l'énergie mécanique qu'on a dû fournir pour sépa-
21-18 Dans le problème 21-17, les plaques de verre rer les sphères
doivent être plus grandes que les feuilles en aluminium .
21-22 Calculer la capacitance entre deux fils nus #4
Quelles doivent être les dimensions minimales des pla-
espacés de 0,5 m et ayant une longueur de 10 km.
ques de verre, étant donné que la rigidité diélectrique
de l'air est de 3 kV/mm? 21-23 Le câble montré à la Fig . 10-12c possède un
conducteur intérieur et une gaine de plomb métallique
21-19 Un condensateur de 3 tF fonctionne à une ten-
extérieure (anneau noir) . Mesurer les dimensions du
sion nominale de 20 kV. Il doit se décharger à une ten-
câble avec une règle . Calculer la capacitance de 10 km
sion de 50 V en moins de 5 min . Trouver :
de ce câble sachant que l'isolant possède une cons-
a) la valeur approximative de la résistance de décharge tante diélectrique de 3 .
requise
b) la puissance dissipée dans celle-ci en régime per-
manent
22
Circuits simples
à courant alternatif
Dans ce chapitre, nous décrivons les propriétés des donne la valeur de la tension induite dans le cadre pour
ondes sinusoïdales . Nous établissons la forme chacune des positions occupées par l'aimant tournant.
d'onde du courant résultant de l'application d'une Ces positions successives sont repérées par l'angle en
tension sinusoïdale à un circuit résistif, un circuit degrés dont l'aimant a tourné par rapport à sa position
capacitif et un circuit inductif . Cela nous amène aux originale .
notions de réactance inductive, réactance capacitive,
On remarque que la tension part d'une valeur nulle et
puissance active et puissance réactive .
croît rapidement pour atteindre une valeur maximale à
Ce chapitre introduit donc les principes fondamentaux un angle de 90° . Si cette valeur maximale, ou valeur
des circuits à courant alternatif . crête, est de 100 V, la tension sera de 50 V à 30° et
86,6 V à 60° .
22 .1 Forme d'onde sinusoïdale
Après avoir atteint la valeur crête, la tension décroît
Lors de l'étude de l'alternateur élémentaire (chapi-
pour passer par les valeurs de 86,6 V à 120°, de 50 V à
tre 17) nous avons vu qu'un aimant permanent tour-
150°, et elle s'annule enfin à 180° .
nant à une vitesse constante à l'intérieur d'un cadre
produit une tension alternative aux bornes de ce Puis la polarité de la tension change de signe ; la ten-
cadre . On a aussi montré qu'il est possible de chan- sion passe successivement par des valeurs négatives :
ger la forme d'onde de la tension en modifiant la -50 V à 210°, -86,6 V à 240° et -100 V à 270° . Elle
forme des pôles de l'aimant (section 17 .11) . atteint finalement une valeur nulle à 360°, après quoi
Il est donc possible d'obtenir une très grande variété un nouveau cycle commence et la tension passe par la
de formes d'onde en changeant les pôles de l'alterna- même suite de valeurs pendant le même temps .
teur. Cependant, il existe une forme d'onde qui nous Dans toute onde sinusoïdale les mêmes proportions se
intéresse particulièrement parce qu'elle est la plus sim- retrouvent . Ainsi, une tension dont la valeur crête est
ple des courbes périodiques : c'est la courbe sinusoï- de 150 V aura une valeur égale à 50 % de 150 V à 30°
dale . et une valeur égale à 86,6 % de 150 V à 60° .
On a tracé à la Fig . 22-1 la courbe d'une tension si- Pourquoi choisit-on une onde sinusoïdale plutôt qu'une
nusoïdale dont la valeur crête est de 100 V . La courbe onde «simple» comme une onde carrée ou triangulaire?
280
CIRCUITS SIMPLES À COURANT ALTERNATIF 281
a
V
+100
80
RI-286,6V 1 0 V
b
C 20
0
I 1
30 60 90 120150180
i
,
210 240 270 300 330 360 390 420 450 degres
20
- angle 9
40
60
-50V ô
-50 V
80
0
-100
Figure 22-1
Forme d'onde d'une tension sinusoïdale ayant une valeur crête de 100 V .
Voici quelques raisons : dans laquelle les symboles ont une signification ana-
logue .
a) Dans les machines à courant alternatif, c'est l'onde Une grandeur sinusoïdale, comme une tension,
sinusoïdale de tension qui occasionne le moins de change le plus rapidement lorsqu'elle passe par zéro .
pertes . Le rendement est donc meilleur . Le taux de variation à cet instant est donné par la
b) Une onde sinusoïdale de tension ou de courant pro- formule :
duit moins d'interférence (bruit) sur les lignes télé-
phoniques . (/EiAt) max = 27tfEm (22-3)
c) Dans les circuits à courant alternatif, une tension
ou
sinusoïdale produit un courant sinusoïdal et vice-
versa . C'est la seule onde possédant cette propriété (dEldt) max = taux de variation maximal de la tension
de se «reproduire» . en volts par seconde [V/s]
d) Dans les moteurs électriques, un flux variant sinu- f = fréquence de la tension [Hz]
soïdalement produit moins de bruit . De plus, le cou- En, = valeur maximale de la tension [V]
ple durant le démarrage est plus régulier . n = 3,1416
Mathématiquement, une tension sinusoïdale est décrite Une expression comparable s'applique pour un cou-
par l'équation : rant sinusoïdal .
Nous donnons à la section 22 .14, la relation entre l'an-
e = Em sin 0 (22-1) gle de rotation 0, la fréquence f, et le temps t .
282 ÉLECTROTECHNIQUE
86,6 V
+100
/v%\a∎∎//
∎,I∎∎„~∎∎
/IIr,
..∎∎∎'∎∎∎
t I, \ ,
0 30 60 90 120150180 10 240 270 360 degrés 45 0
-100 1
Figure 22-2
Dans un circuit résistif, le courant est en phase avec la tension .
Pour déterminer l'allure de la courbe du courant, ap- instant . On dit alors que la tension et le courant sont
pliquons la loi d'Ohm pour quelques valeurs instanta- en phase .
nées de la tension .
22.3 Puissance dissipée dans une
Tout d'abord, à 0°, 180° et 360°, la tension étant nulle, résistance
le courant est également nul . Nous avons vu que la puissance P dissipée par effet
À l'angle de 30°, Eab = + 50 V (a est positif par rap- Joule dans une résistance est donnée par le produit
port à b) et un courant de 50 V/10 £2 = 5 A circule de la tension E à ses bornes et du courant I qui la
dans le sens positif . traverse . On peut appliquer la même formule au cir-
cuit de la Fie . 22-2 : en multipliant à chaque instant
À l'angle de 60°, Eab = +86,6 V, le courant devient les valeurs de la tension par les valeurs correspon-
86,6 V/10 £2 = 8,66 A . dantes du courant, on peut tracer la courbe de va-
riation de la puissance P (Fig . 22-3) .
On trouve de la même façon la valeur du courant à
90°, 120° et 150° . À 0°, la tension et le courant sont nuls ; il en est de
À 210°, Ea b = -50 V (a est négatif par rapport à b) et le même pour la puissance .
courant doit circuler de b à a dans la résistance, soit P = 0 watt
dans le sens négatif: I = -50110 = -5 A . À90°,Ea b=+100V,I=+10A
À 270°, le courant sera : -100 V/10 S2 =-10 A . la puissance vaut :
Avec ces quelques points, on peut tracer la courbe du P = (+100 V) x (+10 A)=+1000W
courant en fonction de l'angle parcouru . On constate
Si l'on procède ainsi pour différentes valeurs d'angles
que la forme d'onde obtenue est également sinusoi-
comprises entre 0 et 180°, on trouve que la puissance
dale .
part de zéro, atteint une valeur maximale de 1000 W et
En étudiant la courbe de la tension appliquée et celle retombe à zéro (Fig . 22-3) .
du courant résultant, on voit que toutes deux pas- Lorsque la tension et le courant deviennent négatifs, la
sent par une valeur nulle en même temps, et qu'el- puissance reste positive car le produit de deux nom-
les atteignent leur valeur maximale positive au même bres négatifs est positif.
+ 100 ∎∎
MM
aq∎∎∎ •∎ ∎∎∎∎m∎
M.mm Umm + 1000
Eab 800
∎, mffl ∎∎I
A
+10 .,11333 ∎.,
600
400
P
I
t
∎ ∎∎∎`,~ r 200
0
∎C. angle
∎.∎∎∎∎∎.∎...∎∎∎∎
∎∎∎∎∎∎∎„∎∎II ∎∎∎∎∎
-100 ∎.∎∎∎∎∎∎,, .∎∎∎∎∎
∎∎∎∎∎∎∎∎∎∎∎∎∎∎∎∎
Figure 22-3
La puissance dissipée dans une résistance par un courant alternatif varie périodiquement . La valeur
moyenne de cette puissance est égale à la moitié de la valeur maximale .
284 ÉLECTROTECHNIQUE
Exemple 22-2
(22-4)
Une tension efficace de 100 V est appliquée a une
résistance de 50 52 . Calculer :
I- a) le courant efficace
Ieff = = 0,707Im (22-5)
h) la puissance dissipée par la résistance
2
La puissance dissipée dans la résistance vaut : Intervalle de 0 à 30° : la tension part de zéro et atteint
une valeur de 50 V en 1/720 s . Le courant moyen est
P=EeffxIeg= 100V x2A=200W de :
I Eab
,I ,_ 3,77 A „
t
.mII,-
100 V (c .a .
crête
60 Hz
0
I® 0,965
3 30 60 90 120
A 1
180
a
2 0
, ,_
1/720
/720 s ~,
--
-100
„
r Iefficace = 2,67 A
figure 22-7
IYie tension sinusoïdale appliquée à un condensateur produit un courant sinusoïdal déphasé de
'` en avance sur la tension .
286 ÉLECTROTECHNIQUE
En procédant ainsi, on peut trouver les courants moyens cifie le déphasage par un angle inférieur à 180° .
correspondant à chacun des intervalles pendant un cy-
22 .6 Réactance capacitive
cle et porter ces valeurs sur le graphique de la Fig . 22-
7 . La courbe de courant ainsi obtenue est composée Si l'on introduit un voltmètre et un ampèremètre d
d'une série de paliers . Si les intervalles de temps con- le circuit précédent, ils indiqueront respectivement
sidérés avaient été plus courts, le nombre de paliers tension efficace de 70,7 V et un courant efficace de
aurait été plus grand et la courbe plus régulière . 2,62 A (Fig . 22-8) . Il semble donc que la «résistance»
du condensateur soit de
Si l'on joint les centres de ces paliers, la courbe obte-
nue est une sinusoïde . La valeur crête de cette sinu- E 70,7 V
Rcondensateur = - = = 26,5 Q
soïde correspond à une intensité d'environ 3,7 A . 2,67 A
I
On peut déterminer la valeur exacte de ce courant maxi- Cependant, on évite la possibilité de confusion avec
mal à l'aide de la formule (22-3) . On s'aperçoit que le les circuits résistifs en appelant réactance capacitive
courant est maximal lorsque la tension passe par zéro . le rapport entre la tension et le courant d'un condensa-
Or, le taux de variation de la tension à ce moment est teur. La réactance capacitive (symbole XJ est expri-
(4E/At) max = 27tfEm mée en ohms, et sa valeur change avec la fréquence de
la source .
= 2 x 3,14 x 60 x 100
= 37 700 V/s La réactance capacitive d'un condensateur est donnée
par la formule suivante :
Le courant maximal est donc :
1 1,
XI _ (22-61
2ttfC
Ot
où
= 100 x 1e x 37 700
XX = réactance capacitive, en ohms [S2]
= 3,77 A
f = fréquence de la source, en hertz [Hz]
Le courant efficace dans le circuit est donc 0,707 x C = capacitance du condensateur, en farads [F]
3,77 A, soit 2,67 A . n = 3,1416
On remarquera, sur le graphique, que le courant est Ainsi, dans l'exemple précédent, la valeur de X X pour
nul lorsque la tension est maximale, et inversement, le condensateur de 100 tF à une fréquence de 60 Hz
que le courant atteint sa valeur maximale lorsque la est :
tension est nulle . On pouvait prévoir ce résultat en se
rappelant que le courant dans un circuit capacitif ne
dépend pas de la valeur de la tension appliquée au con- 27[fC 2x3,14x60x 100x 10-6
densateur, mais bien de la vitesse de variation de cette = 26,5 £2
tension .
On notera de plus que le courant atteint sa valeur maxi-
2,67 A
male positive de 90° (ou un quart de cycle) avant que A
la tension atteigne elle-même sa valeur maximale po- 0 0
I I
sitive . Le courant capacitif est déphasé de 90° en
b
avance sur la tension . Inversement, on peut dire que la
100 V (c .a .)
tension est déphasée de 90° en arrière du courant . crête c
V 70,7 V 100 ,uF
Le déphasage entre deux courbes sinusoïdales se me- 60 Hz 0 0
sure par le nombre de degrés qui sépare leurs crêtes
positives successives .
Ainsi, en se référant à la Fig . 22-7, on pourrait éga-
lement dire que la tension est déphasée de 270° en Figure 22-8
avance sur le courant . Cependant, en pratique, on spé- Tension et courant dans un circuit capacitif.
La formule 22-6 indique que la réactance capacitive 70,7 V. À la lecture d'un ampèremètre et d'un volt-
d'un condensateur diminue à mesure que la fréquence mètre affichant ces valeurs, on pourrait croire que la
et la capacitance augmentent . Donc un condensateur puissance dissipée dans le condensateur est :
laisse d'autant mieux passer le courant que sa capaci-
tance est plus grande et que la fréquence est plus éle- P=EI=70,7Vx7,07A=500W
vée .
Essayons toutefois de vérifier ce résultat à l'aide des
Exemple 22-3 courbes de la Fig . 22-9b .
Un condensateur de 10 ftF est raccordé à une source L'une de ces courbes (Eab) représente la tension appli-
de tension dont la valeur efficace est de 100 V . Si la quée au condensateur, l'autre (I) indique les valeurs
? fréquence est de 200 Hz, quel est le courant efficace successives du courant qui le parcourt . Comme dans le
dans le circuit? cas des circuits résistifs, nous avons tracé la courbe
(P) de la puissance en multipliant les valeurs instan-
Solution tanées de la tension par les valeurs correspondantes du
On calcule d'abord la réactance capacitive du condensa- courant . Par exemple, à 150° :
teur :
Eab = +50 V, I = -8,66 A
v w
+100
r, Eab
+500
Ieff = 7,07 A
a
E eff = 70,7 V 0 0 r
0
180 270 3 0 degrés
-10
C absorbe ;C remet
de l'énergie de l'énergie „ '
(a)
Figure 22-9
a Tension et courant efficaces dans un circuit capacitif ;
b_ Courbes de tension, courant et puissance instantanés .
288 ÉLECTROTECHNIQUE
Le produit de la valeur efficace du courant dans un Supposons qu'un courant sinusoïdal de 10 A crête,
condensateur et de la valeur efficace de la tension ap- 60 Hz, traverse une bobine dont l'inductance est de -
pliquée à ses bornes est appelé puissance réactive ca- 0,1 henry (Fig . 22-11) .
pacitive (symbole Q,) . L'unité de puissance réactive
Pour déterminer l'allure de la courbe de la tension à
capacitive est le volt-ampère réactif (symbole var) .
ses bornes, on peut calculer la valeur moyenne de cette
Il est important de noter que la puissance réactive as- tension pour chaque intervalle de temps correspondanÉ
sociée à un condensateur se mesure en vars et non pas à un angle de 30° . Cette valeur de tension est donnée
en watts . La puissance réactive Q, mise en jeu dans le par la formule 19-4 :
circuit de la Fig. 22-9a est donc de 500 var et non pas
de 500 W. De plus, cette puissance réactive ne produit Ai
E = L
aucun dégagement de chaleur dans le condensateur . At
On peut déterminer la valeur exacte de cette tension à une inductance produit un courant sinusoïdal . De plus,
maximale en se référant à la formule (22-3) . En effet, on remarque que le courant inductif est nul lorsque la
on s'aperçoit que la tension est maximale lorsque le tension est maximale et, inversement, que le courant
courant passe par zéro . Or, le taux de variation du cou- est maximal lorsque la tension est nulle .
rant à ce moment est donné par une expression analo- Le courant inductif atteint sa valeur maximale positive
gue à la formule (22-3) . On obtient donc à un angle de 90° (ou un quart de cycle) après que la
(dl/At) max = 2nflm tension ait atteint sa valeur maximale positive . Comme
pour le courant capacitif, le courant inductif est dé-
= 2 x 3,14 x 60 x 10
phasé de 90° par rapport à tension, mais cette fois-ci, il
= 3770 A/s
est en arrière de la tension .
Par conséquent, la tension maximale exacte est
22.9 Réactance inductive
Ai
En , = L = 0,1 x 3770 = 377 V Tout comme pour une résistance, l'opposition offerte
At par la bobine au passage du courant est caractérisée
La tension efficace aux bornes de la bobine est donc par le rapport E/I entre la valeur efficace de la tension
de 0,707 x 377 V, soit 267 V . et la valeur efficace du courant . Ce rapport est appelé
réactance inductive (symbole XL) de la bobine, et il
Pour simplifier l'analyse du circuit inductif, nous avons
s'exprime en ohms .
trouvé la valeur de la tension induite Ea b à partir de la
valeur du courant . Il convient de remarquer que ce cou- Si l'on introduit un ampèremètre et un voltmètre dans
I
L=0,1 H 0 0
30 60 9 120150180 270 360 degres
1 1
-96,5 V -
-10 I I
1/720 s
-264 V
-360 V . '
-377
Figure 22-11
IIh e tension sinusoïdale appliquée à une inductance produit un courant sinusoïdal
déphasé de 90° en arrière de la tension .
mm est produit en réalité par la tension Eab de la source . le circuit de l'exemple précédent, les instruments indi-
Cependant, en se référant au circuit de la Fig . 22-11, il queront les valeurs suivantes (Fig . 22-12) :
clair que la tension Eab de la source est nécessaire-
t égale à la tension Eab induite . Ieff = 7,07 A (ou 0,707 X 10 A)
Exemple 22-4
Une hobine ayant une inductance de 2 H est raccor-
dée 't une source de 100 V efficace dont la fréquence
Figure 22-12 est de 60 Hz . La résistance de la bobine (déterminée
Tension et courant dans un circuit inductif. par un ohmmètre) est négligeable . Calculer le cou-
rant qui la parcourt .
La réactance de cette bobine est donc :
Solution
XL = E = 267 V = 37,7 S2 Déterminons d'abord la réactance inductive de la bo-
I 7,07 A bine .
On peut démontrer que la réactance inductive d'une
XL=21tfL=2 x 3,14 x 60 x2=75452
bobine est donnée par la formule :
On en déduit le courant :
XL = 21tfL (22-7)
I = E = 100 V = 0,133 A (efficace)
ou XL 75452
XL = réactance inductive, en ohms [52]
22.10 Puissance réactive dans une bobine :
f = fréquence de la source, en hertz [Hz] le var inductif
L = inductance de la bobine, en henrys [H]
Nous avons retracé à la Fig . 22-13 les courbes de ten-
n = 3,1416
sion et de courant du montage de la Fig . 22-12 . Si l'on
Ainsi, dans l'exemple précédent, la valeur de XL pour applique la même méthode d'analyse que celle em-
l'inductance de 0,1 H à une fréquence de 60 Hz est : ployée dans le cas du condensateur, on trouve que pen-
dant le premier quart de cycle la puissance est positive
X L = 21rJL = 2 x 3,14 x 60 x 0,1
(Fig . 22-13), et que la bobine reçoit de l'énergie de la
= 37,7 52
v
+377
ête -
w
Eab +2220
A
+10 1480 p
740
0 0
D 180 270 degrés 360
-10
Figure 22-13
La valeur moyenne de la puissance fournie à une inductance est nulle .
27rf L
C
CAPACITANCE
C 2 Le courant capacitif est déphasé de 90° en avant de la tension ;
La surface totale durant un cycle est obtenue en addi- des intervalles est également exprimée en degrés (00) .
tionnant les surfaces élémentaires . Nous la désigne- Puisque la période T correspond à 360°, la valeur
rons par le symbole S M . moyenne du courant est donnée par l'expression
Connaissant la période T du cycle, la valeur moyenne
du courant périodique est donnée par l'expression : SM
,moyenne = (22-9)
360
SM
,moyenne = (22-8) ou
T
I moyen1e = valeur moyenne du courant ou compo-
La valeur moyenne ainsi trouvée correspond à la com- sante à c .c .
posante à c .c . du courant analysé .
SM = surface totale correspondant à un cycle,
Habituellement, pour les ondes périodiques, le temps calculée en ampères-degrés
est exprimé en degrés plutôt qu'en secondes . La durée 360 = nombre de degrés dans un cycle
= SM = SN
294 ÉLECTROTECHNIQUE
De même, la valeur moyenne des carrés N est donnée Or, on peut démontrer que l'angle 9 est une fonctit
par : de la fréquence et du temps, soit
N = [(+3) 2 + (-9)2 + (3) (-9)]/3 = 21 6 = 360 ft ( 22-ilj,
où
La surface élémentaire associée à cet intervalle est :
6 = angle de rotation [degrés]
ASN = 21 x 135 = 2835 f = fréquence [Hz]
Le tableau indique que la valeur moyenne du courant t = temps [s]
est +0,188 A et que sa valeur efficace est 4,46 A . 360 = constante tenant compte des unités
C'est dire qu'un courant continu de 4,46 A produira Exemple 22-7
dans une résistance quelconque la même dissipation
tin courant sinusoïdal possède une valeur crête
de chaleur que l'onde alternative de la Fig . 22-15 .
de 140 A et une fréquence de 60 Hz . Sachant que sa
valeur initiale est nulle et (Iu'il croît vers les valeurs
A positives, déterminer sa valeur après un intervalle
6
de 93 ms .
Solution
3
L' angle 0 correspondant au temps et à la fréquence est
e = 360 ft = 360 x 60 x 0,093 = 2008,8 degrés
0 La valeur du courant à cet instant est donc :
0
i = I. sin 0 éq . 22-2
-3 140 sin 2008,8°
140 x (- 0,482) _ - 67,4 A
Exemple 22-9
100
Une tension sinusoïdale Eal, possède une valeur crête Eab
de 200 V et une fréquence de 9 .1 Hz . Sa valeur ini- 0
tiale correspond àun angle ade-32° . Déterminer 80 200
296 ÉLECTROTECHNIQUE
22.16 Expressions avec angles en radians d'une puissance réactive mesurée en vars qui ne
Dans certains cas, on préfère utiliser le radian au lieu donne lieu à aucun échauffement mais seulement à
du degré comme unité d'angle de rotation . Dans ces un échange d'énergie entre l'élément et le reste du
circonstances, les équations suivantes s'appliquent : circuit .
e = Em sin ( 0rad + arad) Enfin, nous avons présenté une méthode de calcul
simple pour trouver la valeur moyenne et la valeur
soit e = Em sin (2Tt ft + arad) (22-13)
efficace d'une tension ou d'un courant périodique
où non sinusoïdal .
arad = angle de départ (à t = 0)
f = fréquence [Hz]
t = temps [s]
21r = constante tenant compte des unités PROBLÈMES - CHAPITRE 22
Niveau pratique
Le fait d'exprimer l'angle de rotation en radians au
lieu d'en degrés ne change rien à la valeur de la ten- 22-1 Que veut dire l'énoncé suivant : «le courant dans
sion instantanée . Cela revient à changer l'unité de me- une résistance est en phase avec la tension»?
sure, comme par exemple, exprimer une longueur en 22-2 La valeur moyenne de la puissance dissipée dans
arpents au lieu d'en mètres . la résistance d'un circuit à c .a . est-elle égale au produit
Des expressions analogues s'appliquent aux courants de la valeur crête de la tension et de la valeur crête du
sinusoïdaux . courant?
22-12 L'enroulement d'un transformateur possède a) le courant efficace absorbé par la réactance sachant
une réactance inductive de 1000 S2 à 60 Hz . Que de- que la tension appliquée est de 424 kV
vient-elle à 25 Hz? b) l'inductance et l'énergie maximale emmagasinée
22-13 Tracer la forme d'onde d'une tension sinusoï- dans le champ magnétique
dale dont la valeur crête est de 180 V . 22-21 En se référant à la Fig . 22-9, faire sept sché-
mas montrant la valeur et le sens du courant, de même
Niveau intermédiaire
que la valeur et la polarité de la tension aux bornes du
22-14 Une tension sinusoïdale de 60 Hz, 100V (ef- condensateur à 30, 45, 60, 90, 135, 180 et 225 degrés .
ficace) appliquée à un condensateur fait circuler un Puis calculer la valeur de la puissance instantanée (en
courant de 20 A (efficace) . Déterminer la réactance ca- watts) dans chaque cas et indiquer si le condensateur
pacitive de ce condensateur . Que deviendrait cette réac- reçoit ou débite de l'énergie .
tance si la fréquence de la source doublait?
Niveau avancé
22-15 Quelle est la valeur de la réactance capacitive
22-22 Une source spéciale produit la forme d'onde
d'un condensateur de 0,05 tF à une fréquence de
de tension périodique illustrée à la Fig . 22-18 . Si cette
1000 Hz?
tension est appliquée sur une résistance de 10 £2 calcu-
22-16 Un condensateur de 3 tF est raccordé à une ler :
source de tension de 63 V, 1000 Hz . Calculer : a) la fréquence de la tension
ai la valeur de la réactance capacitive du condensa- b) la puissance crête
teur à cette fréquence c) l'énergie dissipée par cycle
bI la valeur efficace du courant d) la puissance moyenne par cycle
c) la valeur de la puissance active fournie au conden- e) la tension qui donnerait la même puissance
continue
sateur moyenne
d) la valeur de la puissance réactive f) la valeur efficace de la tension de la source
22-17 Une bobine de 2 H dont la résistance est né-
+ 100 V . . .
gligeable est raccordée à une source de 110 V, 60 Hz .
Quel courant y circule? Quelle est la valeur de la puis-
0 . . . . . . . . . .
sance réactive mise en jeu? 0 2 4 6 8 secondes
Figure 22-18
22-18 Dans la Fig . 22-10 les condensateurs sont rac-
Voir problème 22-22 .
cordés en parallèle . Calculer pour chaque conden-
sateur : 22-23 Répéter les calculs du problème 22-22 pour la
a) la puissance réactive en kvars forme d'onde de la Fig . 22-19.
b) le courant efficace
+ 100 V
c) la réactance capacitive
50 V . . . r-
-- o
d) la capacitance, en microfarads
e) l'énergie crête emmagasinée, en joules 0
. . . . . .. . . . . . . . . . . .
6
--------- ---
12 18 ms
fl la puissance activeinstantanée maximale que le con- -100 V
densateur débite, en watts
Figure 22-19
22-19 Calculer l'inductance de chaque bobine de la
Voir problème 22-23 .
Fig . 22-14 .
22-20 Une réactance inductive de 110 Mvar est ins-
tallée sur un réseau à 60 Hz . Calculer :
298 ÉLECTROTECHNIQUE
22-24 Répéter les calculs du problème 22-22 pour la a) la réactance inductive de la ligne (section 19 .15)
forme d'onde de la Fig . 22-20 . b) la tension efficace induite par le champ magnétique
c) l'énergie crête emmagasinée dans le champ magné-
+100 V tique
4 6 22-30 Une inductance semblable à celle montrée à
0 2 8 secondes la Fig . 19-24 est composée de 2000 spires . La section
du noyau est de 20 cm 2 et l'entrefer a une longueur de
-100 V 3 mm . Calculer la réactance inductive à une fréquence :
Figure 22-20 a) de 60 Hz b) de 180 Hz
Voir problème 22-24 .
22-31 Une bobine semblable à celle montrée à la Fig .
22-25 Un courant sinusoïdal de 60 Hz atteint une 19-26 possède un diamètre de 150 mm et une longueur
valeur crête de 100 A . Quel est le taux de variation de 500 mm . Elle porte 60 spires de fil #10. Calculer la
maximal de ce courant, et à quel moment ce taux est-il réactance inductive à une fréquence de 50 kHz .
atteint?
22-32 On donne l'information suivante sur les bar-
22-26 Prouver que si un courant sinusoïdal a une res omnibus de la Fig . 19-29 : a = 150 mm ; b = 6 mm :
valeur crête Im , son taux de variation maximal peut D = 100 mm ; l = 200 m . La tension efficace entre les
être exprimé par la formule 360f sin 1 ° I m , où f est la barres est de 600 V, 60 Hz . Les barres portent un cou-
fréquence . rant efficace de 1400 A . Calculer:
22-27 Une ligne de transport monophasée a les ca- a) l'inductance de la ligne
ractéristiques suivantes :
b) la réactance inductive de la ligne
type de conducteur : #2/0 en cuivre, toronné, diamètre c) la chute de tension due à la réactance
10,5 mm
distance entre les conducteurs : 2,5 m 22-33 Une réactance d'artère de 2,2 £1, 500 A a
un diamètre moyen de 1,5 m et une hauteur de 1,2 m .
longueur de la ligne : 60 km
Sachant qu'elle est construite selon le modèle de la
tension et fréquence de la source : 69 kV, 60 Hz
Fig . 19-26 et qu'elle fonctionne à 60 Hz, calculer:
Calculer :
a) l'inductance de la bobine
a) la capacitance de la ligne (section 21 .19) et le cou-
rant circulant dans celle-ci à circuit ouvert b) le nombre de spires
b) la puissance réactive capacitive de la ligne c) la section du conducteur en cuivre si l'on utilise une
densité de courant de 2 ampères (efficace) par mil-
c) la tension crête entre les conducteurs
limètre carré
22-28 Dans le problème 22-27, calculer l'énergie
d) le diamètre du conducteur
crête emmagasinée dans le champ électrique ; à quel
e) la résistance approximative de la bobine à 20 °C
instant est-elle maximale?
22-29 La ligne du problème 22-27 alimente une
charge où circule un courant de 50 A . En négligeant
l'effet capacitif de la ligne, calculer :
23
Diagrammes vectoriels
Lors de la résolution des circuits à courant continu, on tion des courants IR et Ix à chaque instant . Par exem-
a eu recours aux lois de Kirchhoff (chapitre 8) . Les ple, à 60° :
mêmes lois s'appliquent aux circuits à courant al- IR = 0,866 x 3A = +2,6 A
ternatif . Cependant, comme les tensions et les courants
sinusoïdaux ne sont pas nécessairement en phase et Ix =0,50x-4A=-2,0A
comme ils varient périodiquement en fonction du IT = IR + Ix = 2,6 - 2,0 = 0,6 A
temps, il a fallu inventer une méthode simple pour ré-
En répétant cette addition à différents instants on trouve
soudre ces circuits . Cette méthode repose sur le con-
une nouvelle courbe sinusoïdale I T dont la valeur crête
cept de vecteurs et de diagrammes vectoriels .
est de 5 A (Fig . 23-2) . De plus, cette courbe est déca-
23 .1 Somme de deux courants sinusoïdaux lée de 53° en arrière de la tension . Dans cet exemple,
Soient une résistance de 40 S2 et une réactance induc- la somme de 3 A et 4 A donne 5 A et non pas 7 A .
tive de 30 S2 branchées en parallèle sur une source de
tension sinusoïdale de 120 V (valeur crête) . On désire
120 V crête
connaître la valeur du courant I T fourni par la source
(Fig . 23-1) .
La tension étant la même aux bornes de chaque élé-
ment, le courant IR dans la résistance et le courant Ix
dans la réactance sont respectivement de 3 A et de 4 A
1valeurs crêtes) . D'après les lois régissant les circuits à
courant continu, on pourrait penser que le courant to-
tal IT est de 3 + 4 = 7 A . Cependant, le courant I x
dans la réactance est déphasé de 90° en arrière de la 30 S2
tension tandis que le courant I R dans la résistance est
Figure 23-1
en phase avec la tension (Fig . 23-2) . Pour connaître le Circuit composé d'une résistance en parallèle avec une
véritable courant I T résultant, il faut effectuer l'addi- réactance inductive . On cherche la valeur du courant IT.
299
300 ÉLECTROTECHNIQUE
20 V
A C rotation du
valeurs
+6 vecteur
E positives
4 1~ /A\ T
I~ IR Ii projection H
A
e B
c2 M
c0
D O
o
0 !A -' @\ \\n me,
53-©/ , \ales l I/
-2 - B\1\ 1 /d I valeurs
négatives
D
un ,EN`~RI-`~R
-4
-6 0
60 120 180
'lui
angle
240 300 360 420°
Figure 23-3a
Un vecteur tournant à vitesse constante autour de l'origine
génère une onde sinusoïdale .
Figure 23-2
Forme d'ondes de E, I R et Ix . La forme d'onde de IT est
obtenue en additionnant les valeurs instantanées de IR et Ix .
60 r/s
50 V
& À&
A
(a) (b)
D
Figure 23-4
a . Un vecteur peut représenter complètement une onde sinusoïdale ;
b . Onde générée par le vecteur .
302 ÉLECTROTECHNIQUE
Cette équation peut être représentée graphiquement, d) le diagramme vectoriel du courant et l'onde corres-
soit par le vecteur gras de la Fig. 23-5a, soit par la forme pondante sont tracés à la Fig . 23-6 . La valeur initiale
d'onde de la Fig . 23-5b . du courant est I = 8 sin 240° = - 6,93 A .
e=0 180-a
1
i
C
---
f r/s
i
09
Pl
8A
(a) (b)
1801 a D
t=0 t
360 l a
360 f 360 f Figure 23-6
Figure 23-5 Voir exemple 23-1 .
Diagramme vectoriel et forme d'onde correspondant à
l'équation V = V m sin (360 ft + a) = Vm sin (0 + a) .
23.4 Représentation de plusieurs vecteurs
Essayons d'appliquer la méthode des vecteurs au cir-
Exemple 23-1
cuit de la Fig . 23-1 . Rappelons que la tension E et le
Un courant sinusoïdal à 180 Il/ a une valeur crête
courant I sont respectivement de 1.20 V et 5 A et que
T
de 8 A et un angle de déphasage de 240° . I)étermi- le courant est décalé de 53° en arrière de la tension . On
ner . peut représenter ces deux grandeurs par les vecteurs
a) L'expression algébrque du courant de la Fig . 23-7 . Pour construire ce diagramme vecto-
b) la valeur instantanée du courant à 7 = 3 .03 s riel, on choisit d'abord une échelle convenable pour la
c) la valeur du courant lorsque I'anele 0= 210 ° tension et une autre pour le courant . Ainsi, 1 mm pour-
rait représenter une tension de 2 V de sorte que le vec-
d) tracer le diagramme vectoriel du courant et sa
teur de la tension (120 V) aurait une longueur de 60 mm .
forme d'onde
De la même façon, 8 mm pourrait représenter un cou-
Solution rant de 1 A, de sorte que le vecteur de courant (5 A)
a) L'expression algébrique du courant est donnée par aurait une longueur de 40 mm .
la formule Quelle position devons nous donner au vecteur de ten-
sion? Nous avons arbitrairement choisi la position ho-
I=1 sin(0+a)
m
3A IR 120V
>E Figure 23-9
a . Deux vecteurs que l'on désire additionner ;
53° b . La somme vectorielle E l + E2 donne le vecteur OP ;
c . La somme vectorielle E2 + El donne le même vecteur OP .
4A
3 . La somme vectorielle (Et + E2) est alors donnée
5A par le vecteur OP qui part de l'origine O et aboutit à
la flèche de E3 .
'x
On aurait pu commencer avec le vecteur E2 et y ajou-
Figure 23-8 ter le vecteur El sans modifier le résultat final (Fig .
Représentation vectorielle de la tension et des courants de
23-9c) .
la figure 23-2 .
On utilise la même méthode pour trouver la somme de
trois, quatre, ou plusieurs vecteurs . Ainsi, sur la Fig .
23.5 Addition de vecteurs
23-10, la somme Et + E2 + E3 donne le vecteur E4 .
Lors de la résolution des circuits à courant alternatif,
Pour trouver le vecteur résultant, on a suivi la chaîne
on a souvent besoin de trouver la somme de deux vec-
E3=> E2=> El .
teurs représentant deux tensions ou deux courants . Il
est facile d'effectuer cette addition si l'on utilise une
P
méthode graphique . Supposons que l'on cherche la
somme des tensions Et et E2 représentées sur le dia- E4
Solution
Les courants ont respectivement une valeur crête de
3 A et de 4 A et ils sont décalés de 90° . En traçant ces
vecteurs à l'échelle, on trouve que leur somme vecto-
rielle donne un courant IT de 5 A et un rapporteur ré-
vèle que l'angle eest 53° (Fig . 23-1 lb). Cette méthode
est beaucoup plus simple que la méthode laborieuse Figure 23-13
que nous avons utilisée pour trouver le courant IT de la Soustraction de deux vecteurs .
Fig . 23-2 .
23 .7 Vecteurs «détachés»
3 A IR IR
3A
Jusqu'à présent, nous avons supposé que tous les vec-
teurs de tension et de courant tournent autour d'un point
commun qui coïncide avec l'extrémité opposée à la
flèche. Cependant, on peut détacher les vecteurs de cette
4A origine commune sans pour autant changer leur am-
plitude ni leur angle de phase .
IX Par exemple, les vecteurs de la Fig . 23-7 peuvent être
(a) (b) détachés de l'origine 0, et représentés comme à la Fig .
23-14 . Le vecteur E est encore horizontal et il tourne
Figure 23-11 autour de l'origine 0 1 . De plus, le vecteur IT est tou-
a . On cherche la somme vectorielle IR + Ix (exemple 23-2) ;
jours de 53° en arrière de E mais il tourne autour de
b . La somme vectorielle donne un courant IT de 5 A déphasé
de 53° en arrière de IR . son origine 0 2 . Comme la position des origines est ar-
bitraire, on peut tracer les vecteurs de plusieurs façons,
comme, par exemple, celles de la Fig . 23-14 .
23 .6 Vecteurs négatifs et soustraction de Remarquer que si un système composé de plusieurs
vecteurs vecteurs tourne de 30°, tous les vecteurs tourneront de
Dans certains cas, il faut soustraire un vecteur d'un 30° autour de leurs origines respectives .
autre ; c'est alors que le concept de vecteur négatif est Comment trouver l'angle entre deux vecteurs détachés?
particulièrement utile . Soit un vecteur Ea (Fig . 23-12) . Imaginons qu'on fasse tourner un des vecteurs autour
Le vecteur négatif - Ea (en pointillé) a la même lon- de son origine jusqu'à ce qu'il pointe dans la même
gueur que Ea, mais il est dirigé dans le sens opposé . direction que l'autre . L'angle de rotation correspond
au déphasage entre les vecteurs, et le sens de rotation
-Ea
r
Solution
a) Les valeurs instantanées sont données par la projec-
tion des vecteurs sur l'axe vertical CD . Les projec- E3
tions sont positives lorsque les vecteurs pointent vers
le haut, et négatives lorsqu'ils pointent vers le bas . Figure 23-15
E23 = +200 V ; la borne 2 est positive par rapport a . Générateur produisant 3 tensions déphasées de 120° ;
b . Diagramme vectoriel des tensions ;
à la borne 3 ;
c . Autre manière de présenter le diagramme vectoriel .
E12 = -100 V; la borne 1 est négative par rapport
à la borne 2 ;
E31 = -100 V; la borne 3 est négative par rapport ne sont plus requis, car on ne s'intéresse pas aux va-
à la borne 1 . leurs instantanées des tensions et des courants. Toute-
b) Pour déterminer le déphasage entre les vecteurs, fois, on trouve la somme ou la différence des vecteurs
considérons d'abord les vecteurs E31 et E12 . Afin de de la même manière . Ces vecteurs qui ne tournent pas
les aligner, on doit faire tourner E12 de 120° dans le sont parfois appelés phaseurs (en anglais «phasors») .
sens antihoraire. Par conséquent, E12 est en arrière
de E31 . Cependant, il est plus facile de redessiner Exemple 23-4
les trois vecteurs avec une origine commune (Fig. Tracer le diagramme vectoriel pour le circuit de la
23-15e) ; on peut indiquer le déphasage de plusieurs Fig . 23-16 . Trouver la valeur efficace du courant 'T
manières, en voici quelques-unes : et son déphasage par rapport à la tension E . La ten-
E23 est déphasé de 120° en arrière de E12 sion de la source est de 360 V efficace .
E12 est déphasé de 120° en avant de E23
IT
E23 est déphasé de 240° en arrière de E31
et ainsi de suite . xc
360 V
40 52
23 .8 Vecteurs et phaseurs
Dans la résolution des circuits à courant alternatif, on
utilise habituellement les valeurs efficaces des tensions
et des courants . On peut alors employer des vecteurs
Figure 23-16
dont la longueur correspond aux valeurs efficaces res- Circuit composé de trois éléments . On cherche le courant IT
pectives . Dans ce cas, les axes AB et CD (Fig . 23-3a) (voir exemple 23-4) .
306 ÉLECTROTECHNIQUE
Solution 03
Dans ce circuit, la tension est commune aux trois élé-
ments R, XL et Xc . Par conséquent, nous la choisissons 6A
I3
comme vecteur de référence . On la trace donc dans le
I2
sens horizontal en utilisant une échelle appropriée 360 V
Oz »-E 9A
(1 mm = 6 V) . À partir de ce vecteur de référence, on
trace les vecteurs I l , 12 et 13 . O, -h
4A
I l = 360 V/90 S2 = 4 A, en phase avec E, car l'élé-
04
ment est résistif. (On utilise l'échelle 3 mm
= 1 A .) Figure 23-18
Diagramme vectoriel de la Fig . 23-17, montrant les vecteurs
12 = 360 V/60 S2 = 6 A, 90° en arrière de E, car sous forme détachée .
l'élément est inductif.
13 = 360 V/40 S2 = 9 A, 90° en avant de E, car
l'élément est capacitif .
CALCUL VECTORIEL
Le courant IT est la somme vectorielle des courants
Il, 12 et 13 . D'après la construction graphique, on me- On peut résoudre la plupart des circuits à courant al-
sure IT = 15 mm, soit 5 A efficace . Un rapporteur in- ternatif en utilisant la méthode graphique exposée dans
dique que IT est déphasé de 37° en avance sur E (Fig . ce chapitre . Cependant, pour décrire les vecteurs, il est
23-17) . souvent plus pratique d'utiliser une expression mathé-
matique plutôt qu'une représentation purement graphi-
que. Le calcul vectoriel permet de trouver facilement
Ii....». la somme ou la différence de deux vecteurs . Il permet
I3
aussi de trouver le produit ou le quotient de deux vec-
9A
I2 teurs . Par la suite, cette méthode permet de calculer
l'impédance d'un circuit et les puissances active et réac-
tive qu'il consomme .
5A
Le calcul vectoriel exige seulement une connaissance
37° I
élémentaire de la trigonométrie . Les paragraphes qui
4A » 360V »E
suivent expliquent les règles de base de cette méthode
de calcul .
6A
23.9 Représentation polaire d'un vecteur
12 Considérons un vecteur VE de tension ayant une va-
leur efficace E, et faisant un angle 6 avec l'axe hori-
Figure 23-17
Diagramme vectoriel du circuit (voir exemple 23-4) . zontal (Fig . 23-19) .
VE = EL 0 (23-2)
VH2
ou
VE = vecteur de tension
E = valeur efficace de la tension
0 = angle entre le vecteur et l'axe horizontal V P4
tandis que celui de la Fig . 23-17 serait désigné : De la même façon, les vecteurs Vp sont positifs lors-
qu'ils pointent vers le haut, et négatifs lorsqu'ils poin-
I T = 5/37° tent vers le bas . Par conséquent, les vecteurs VP1 et VP2
sont positifs, tandis que V P3 et V P4 sont négatifs .
Nous utiliserons toujours la forme polaire pour mul-
tiplier ou diviser deux vecteurs . Afin de distinguer les vecteurs verticaux des vecteurs
horizontaux, on ajoute le préfixe j * à tous les vecteurs
verticaux . Ainsi, dans la Fig . 23-22a, le vecteur V 1 est
composé du vecteur horizontal ayant une longueur «a»
et d'un vecteur vertical ayant une longueur «b» . Le
vecteur V 1 est donc la somme vectorielle des vecteurs
a et jb, soit :
V, =a+jb
De la même façon, le vecteur V2 (Fig . 23-22b) est donné
par la somme :
Figure 23-20
V2 =c-jd
a . Langle est positif lorsqu'il est mesuré dans le sens
antihoraire ;
b . l'angle est négatif lorsqu'il est mesuré dans le sens horaire .
Exemple 23-5
Un vecteur V est exprimé par la forme polaire :
V = 1062148°
Exprimer ce vecteur sous la forme rectangulaire .
Solution
La forme rectangulaire est donnée par :
V = x + jy
Figure 23-23 = Acose + jAsinO
Relation entre les formes polaire et rectangulaire d'un vecteur .
• 106 cos 148° + j 106 sin 148°
• 106 x (-0,848) + j 106 x 0,53
forme polaire : • -90+j56
=x+jy
O = arctan Y
=AcosO+ jAsine x
Par conséquent, la forme polaire est donnée par : Le conjugué d'un vecteur est un vecteur de même lon-
gueur, mais dont l'angle est mesuré dans le sens con-
V = AL9 = V x2 + y2 / arctan Y (23-4) traire à celui du vecteur original . La Fig . 23-24 donne
X deux exemples d'un vecteur et de son conjugué .
ou
V = le vecteur
A =amplitude du vecteur
0 = angle entre le vecteur et l'axe horizontal
x = composante horizontale du vecteur
y = composante verticale du vecteur
Note: Lorsque x est négatif, ont doit ajouter 180° à l'angle
0 = arctan y/x indiqué par une calculatrice .
Exemple 23-6
Un vecteur V est exprimé sous la forme rectangu-
laire :
Figure 23-24
35+j1 2 Vecteur V et son conjugué V* .
V = V 1V2 = A 1 20 1 x A2 202
(b) = A 1 A2 2(e1 + e2 )
on a donc
Figure 23-25
a . Forme rectangulaire de deux vecteurs (voir exemples V = V, V2 = A, A2 Z (e1 + 92 )
23-7, -8, -9) ;
b . Addition des vecteurs . où
V 1 V 2 = produit des deux vecteurs
A 1 , A 2 = amplitudes respectives des vecteurs
Solution
91 , 92 = angles respectifs des vecteurs
a) Le vecteur résultant est :
V = vecteur résultant
V = V 1 + V2
Exemple 23-8
3 + j4+9- j9 Trouver le produit des vecteurs montrés à la Fig.
= 12 -j5 23-25a, soient :
L'angle est : 4
e1 = arctan = arctan 1,33 = 53,1°
3
donc
0 = arctan y V 1 = 5 Z53,1 -
x
Pour V 2 on a :
-5
= arctan arctan - 0,417
12 A2 = 1~ 9 2 + (-9)2 = 12,73
= - 22,6°
e2
= arctan -9 = arctan - 1 = - 45°
c) La forme polaire du vecteur résultant est : 9
V = 13Z-22,6° donc V2 = 12,73 L- 45°
V 1 = A 1 L01 et V 2 = A 2 L02
1
A=A (a) (b)
A2
Figure 23-26
0=0 1 - 02 a . Circuit électrique généralisé ;
b . Relations vectorielles entre E, I, dans un circuit à courant
C'est dire que : alternatif .
A,201 al
V = VI = = L(01 - 02) = A/e
la charge Z est composée d'un groupement de résis-
V2 A2 /02 A2
tances, d' inductances et de condensateurs raccordés de
on a donc
façon quelconque . La tension aux bornes de la charge
est E et le courant résultant est I. Comme dans le cas
VI d'une résistance, le rapport E/I est une mesure de l'op-
V = = A I L(01 -02) (23-6)
V2 A2 position que la charge offre au passage du courant . Dans
les circuits à courant alternatif, le rapport E/I généra-
où les symboles ont la même signification qu'aupara- lisé s'appelle impédance .
vant .
Supposons que la tension soit exprimée par le vecteur :
Exemple 23-9
V E = EL01
Calculer l'amplitude et l'an e de phase du vecteur
résultant de la division de V 1 par V, (Fig . 23-25a) . et que le courant soit donné par le vecteur :
Solution
V I =I202
On vient de trouver dans l'exemple 23-8 que :
où E, I sont les valeurs efficaces de la tension et du
VI = 5/53,1 et V2 = 12,73/-45
courant (Fig . 23-26b) . L'impédance Z du circuit est
Par conséquent, alors :
V = V1 = 5/53 , 1
= 0,393 /53,1- (-45) Z = V E _ EL 01
V2 12,73/- 45 E
= E /(9 - 9 ) = LB
VI I/92 I 1 2 I
= 0,393/98,1°
On constate que l'impédance est aussi un vecteur
Ceci complète les règles concernant la manipulation dont l'amplitude est E/I et que l'angle 0 est celui
des vecteurs . Appliquons maintenant le calcul vecto- compris entre le vecteur tension et le vecteur cou-
riel aux circuits électriques . rant (Fig . 23-26b) .
23 .17 Impédance d'un circuit Si l'on exprime l'impédance sous la forme rectangu-
Nous avons déjà vu à la section 23 .8 que la tension laire, on obtient :
d'une source et le courant qu'elle fournit sont souvent
déphasés . L'angle de déphasage dépend de la nature E
Z = E cos 0 + j sin 0
de la charge . Dans la Fig . 23-26a, nous supposons que I I
312 ÉLECTROTECHNIQUE
Trouvons maintenant, à tour de rôle, l'impédance d'une Une réactance inductive est donc un vecteur d'ampli-
résistance, d'une réactance inductive et d'une réactance tude XL, dirigé verticalement vers le haut.
capacitive . 23 .20 Impédance vectorielle d'une
réactance capacitive
23 .18 Impédance vectorielle d'une
résistance Dans le cas d'une réactance capacitive, la tension est
On sait que pour une résistance, l'angle 0 entre la ten- 90° en arrière du courant . Par conséquent, 0 = - 90°,
sion et le courant est nul . Par conséquent, on peut écrire : ce qui nous permet d'écrire :
E E
E sin 0 Z réactance capacitive cos 0 + j sin 0
Z résistance = j cos 0+ j i
I I
Le rapport Eh est simplement égal à la résistance R, de Puisque le rapport EII est égal à la valeur de la réac-
sorte que nous pouvons écrire : tance capacitive Xc on peut écrire :
soustraction, il est plus commode d'utiliser les vec- 50 Hz et de 40 Hz . L' angle entre ces deux tensions est
teurs sous forme rectangulaire . Par contre, pour les initialement nul .
opérations de multiplication et de division on utilise la
a) De combien de degrés les vecteurs tournent-ils, res-
forme polaire .
pectivement, dans un intervalle de 5 ms? de 195 ms?
b) Quel est le déphasage entre les tensions Ea et Eb
après un intervalle de 5 ms? de 195 ms?
23-8 En s'inspirant de la section 23 .7 et en choisissant
PROBLÈMES - CHAPITRE 23
les échelles 1 mm = 2 V et 5 mm = 1 A, tracer les
Niveau pratique diagrammes vectoriels correspondant aux tensions et
23-1 Une tension sinusoïdale de 60 Hz possède une courants efficaces suivants :
valeur crête de 200 V . Dessiner le vecteur correspon- a) tension de 160 V déphasée de 90° en avant d'un cou-
dant à cette tension en utilisant l'échelle 1 mm = 2 V. rant de 10 A
a) Quelle est la longueur du vecteur? b) courant de 6 A déphasé de 30° en arrière d'une ten-
b) À quelle vitesse le vecteur tourne-t-il, en tours par sion de 120 V
seconde? c) courant de 18 A déphasé de 150° en avant d'une
c) Quel est le temps requis pour exécuter un tour? tension de 60 V
d) tension de 200 V déphasée de 690° en arrière d'un
23-2 Répétez le problème 23-1 pour une tension de
courant de 8 A
4 Hz dont la valeur crête est de 80 V.
23-9 En se référant à la Fig . 23-27, trouver la gran-
23-3 Répétez le problème 23-1 pour un courant ayant deur du vecteur résultant et son déphasage par rapport
une valeur efficace de 42,4 A et une fréquence de 5 kHz . au courant 12 lorsqu'on fait les sommes vectorielles
(La projection du vecteur sur l'axe vertical doit donner suivantes :
la valeur instantanée du courant .)
a) Il +12 b) Il -I2
23-4 Les vecteurs représentant les tensions et les cou- c)-I l +I2 d)-Ii -12
rants électriques tournent tous dans le sens con- (Prendre une échelle appropriée et utiliser une solu-
ventionnel . Quel est ce sens de rotation convention- tion graphique .)
nel?
23-10 En se référant à la Fig . 23-28, trouver la gran-
23-5 Une tension de 50 Hz ayant une valeur crête de deur du vecteur résultant et son déphasage par rapport
400 V est représentée par un vecteur dont la longueur au courant 13 lorsqu'on fait les sommes vectorielles
est de 100 mm . suivantes :
a) Doit-on tracer ce vecteur dans le sens horizontal, a)I3+14 b)I3-I4
vertical ou à un angle quelconque? c)-I3+I4 d)-I3-I4
b) Calculer le temps requis pour que le vecteur tourne (Prendre une échelle appropriée et utiliser une solu-
d'un angle de 360° . tion graphique .)
c) Calculer le temps requis pour que le vecteur tourne
23-11 En se référant à la Fig . 23-29, trouver la gran-
d'un angle de 90°, 30°, 2°, 2700° .
deur du vecteur résultant et son déphasage par rapport
23-6 Un courant sinusoïdal de 50 Hz ayant une va- à la tension E2 lorsqu'on fait les sommes vectorielles
leur crête de 12 mA est représenté par un vecteur ayant suivantes :
une longueur de 60 mm.
a)Et+E2+E3+E4 b) El +E2+E3-E4
a) Quelle est l'échelle utilisée? C) El -E2+E3-E4 d)-Et+E4
b) De combien de degrés le vecteur tourne-t-il dans un (Prendre une échelle appropriée et utiliser une solu-
intervalle de 5 ms? de 100 µs? de 2 s? tion graphique .)
23-7 Deux tensions E a et Eb ayant une valeur crête
23-12 Dans la Fig . 23-27, exprimez les vecteurs dans
de 200 V possèdent respectivement une fréquence de
la forme polaire .
314 ÉLECTROTECHNIQUE
Niveau intermédiaire 8 A
23-21 Dans la Fig . 23-30 exprimer le vecteur 17 : 23-25 Dans la Fig . 23-31, les vecteurs représentent
a) sous la forme polaire chacun une tension crête de 180 V. Exprimer le vecteur
E 31 :
b) sous la forme rectangulaire
23-22 Une tension efficace est exprimée par le vec- a) sous la forme polaire
teur E = 8 -j15 . b) sous la forme rectangulaire
a) Exprimer ce vecteur sous la forme polaire . 23-26 Soient deux vecteurs donnés par :
b) Déterminer le conjugué du vecteur sous la forme V 1 =63+j16 et V 2 =-5-j12
rectangulaire. Calculer sous la forme polaire :
23-23 Une tension est représentée par l'équation : a) la valeur du produit des vecteurs
E = 850 sin 18 000 t b) la valeur de V1/V2
où l'angle est exprimé en degrés et t en secondes .
Calculer :
a) la fréquence de la tension
b) la valeur efficace de la tension
23-24 Dans la Fig . 23-15, la tension E13 aune valeur
instantanée de + 75 V. Sachant que la fréquence est de
72 Hz, calculer :
a) la valeur efficace de E13
b) la valeur instantanée de E13 3 s plus tard
24
Solution des circuits à
courant alternatif
Il est indispensable de connaître quelques principes de en régime permanent, lorsque les tensions et les cou-
base sur la résolution des circuits à c .a . Ces règles sont rants sont sinusoïdaux. Cependant, la méthode graphi-
faciles à utiliser et elles nous aideront à comprendre le que (méthode 1), appuyée au besoin par une connais-
fonctionnement des moteurs, génératrices, lignes de sance de la trigonométrie, suffit pour résoudre la ma-
transport et, plus généralement, de tout dispositif fonc- jorité des problèmes quotidiens .
tionnant à courant alternatif. Dans ce chapitre, nous
24 .1 Impédance d'un circuit
utiliserons trois méthodes pour résoudre les circuits
parallèles, séries et mixtes : Le rapport E/I dans un circuit à courant alternatif s'ap-
pelle l'impédance du circuit (Fig . 24-1) et il se mesure
méthode 1 : résolution par diagrammes vectoriels en ohms . L'impédance (symbole Z) représente la «ré-
tracés à l'échelle . Cette méthode graphique ne né- sistance» que le circuit offre au passage d'un courant
cessite que des calculs simples et permet de visua- alternatif. Par exemple, si la tension efficace aux bor-
liser les tensions et les courants . nes d'un montage quelconque est de 120 V et le cou-
méthode 2 : résolution à l'aide de formules mathé- rant de 4 A, l'impédance du circuit est :
matiques . Ces formules permettent de résoudre les
Z=E/I= 120V/4A=3052
circuits plus rapidement mais elles sont limitées aux
circuits simples . Le terme «impédance» englobe toutes les sortes d'op-
méthode 3 : résolution par les techniques de calcul
vectoriel présentées au chapitre 23 . Cette méthode
est la plus générale . Elle est plus précise que la
méthode graphique et permet de résoudre des cir-
cuits complexes . montage quelconque
à courant alternatif
Il existe en effet plusieurs méthodes permettant de ré-
soudre les circuits à c .a ., chacune ayant une utilité par-
ticulière . Ainsi, les équations différentielles et les trans-
formées de Laplace servent à analyser les phénomènes
Figure 24-1
transitoires, tandis que le calcul vectoriel utilisant les Définition de l'impédance et de la puissance apparente d'un
nombres complexes convient pour résoudre les circuits circuit à courant alternatif.
316
SOLUTION DES CIRCUITS À COURANT ALTERNATIF 317
efficace . Un rapporteur indique qu'il est déphasé de teur ER dans la même direction que le vecteur I; la lon-
62° en avant de la tension . gueur de ce vecteur, mesurée à l'échelle, correspond à
b) L'impédance du circuit est : 120 V
Le courant de 10 A traversant une réactance inductive
Z=E/I=240V/17A=14,1 £2
de 5 Q produit une tension EL de :
Noter que l'impédance est une propriété d'un circuit
et qu'elle est indépendante de la valeur de la tension EL =10Ax5Q=50V
appliquée . Cependant, l'impédance dépend de la fré- Puisque, dans une inductance, le courant I doit être
quence de la source, car la valeur des réactances induc- déphasé de 90° en arrière de la tension, il faut tracer le
tives et capacitives varie avec la fréquence . vecteur EL dans une direction perpendiculaire à celle
c) L'élément résistif de 30 S2 consomme une puissance du vecteur I et de façon à ce que EL soit décalé de 90°
active : en avant de I (Fig . 24-3b) .
Solution
a) Puisque le courant I est le même pour les deux élé-
ments considérés, prenons-le comme vecteur de ré-
férence . On le trace horizontalement vers la droite . (b)
ER =10Ax 1252=120V
Figure 24-3
Puisque le courant dans une résistance est en phase a . Circuit série ;
avec la tension, nous traçons sur le diagramme un vec- b . Résolution du circuit (voir exemple 24-2) .
E 10 V
Zab = - _ = 2 Q
le 5 A
320 ÉLECTROTECHNIQUE
Eab = ~ ER + EL
Mais ER = RI et
EL = X L I
donc Eab = 1~ ER + EE
_ -\IR ZI 2 + XLI 2
2
Zab = ~R 2 + XL (24-3) Figure 24-6
Circuit RC en série et son impédance .
Zab = ~R 2 + XL 2 (244)
Zab = Xc - XL (24-5)
40 0 -c
a b
(a)
30 S2 Figure 24-9
Impédances en parallèle .
E, où
Z = impédance parallèle, en ohms [S2]
Z, = impédance de Z 1 , en ohms [S2]
Z2 = impédance de Z2 , en ohms [S2]
(b) Zs = impédance du circuit composé de Z i et Z2 en
R série, en ohms [S2]
53°
y >' 2 A >-I
Cette formule reste valable même si les impédances Z i
60 V E R
et Z2 sont constituées de groupements mixtes . Elle nous
Figure 24-8 permet d'établir l'impédance des circuits parallèles des
a . Circuit série (voir exemple 24-4) ;
b . Résolution du circuit .
Fig . 24-10, 24-11 et 24-12. Ainsi, pour la Fig . 24-10 :
Z l =XL Z2 =R
Solution
et l'impédance de Z i et Z2 en serte est donnée par
Trouvons d'abord l'impédance du circuit entre les bor-
l'équation 24-3 . Donc,
nes a et b . D'après la formule 24-3 :
Z i Z2
Z = (24-6)
Zs
322 ÉLECTROTECHNIQUE
R XL
Z= (24-7)
2
VR 2 + XL
Z
=
R Xc
(24-8)
240 V
30
£2
1 16 S2
- à 2 + Xo 2
Figure 24-13
I
T
~
XLXC
z= (24-9) Voir exemple 24-5 .
XL - XC
Solution
Ce circuit est semblable à celui de la Fig . 24-11 . L'im-
pédance est donc :
R Xc 30 x 16
Z= _
,\/R2 + X
o2 V302 + 162
=
480 = 14,1 £2
34
ce qui correspond exactement à la valeur que nous
avons trouvée graphiquement à la section 24 .3 .
2
Figure 24-12 XC 11R 2 +XL
Circuit LC en parallèle . Zab = (24-11)
~R 2 + (XL - Xc )2
Exemple 24-6
Un circuit résonnant série (Fig . 24-16a) comprend
une bobine avant une résistance de 10 £2 et une réac-
tance X L de 100 £2, raccordée en série avec un con-
densateur de réactance X,, = 100 £2 . Déterminer la
valeur de la tension aux bornes de chaque élément
si la tension de la source est de 120 V .
100 S2
Ec
1200 V
100 52 E r 1200 V
120 V
Dans ces deux circuits, les éléments R et XL sont ha- 1052 ER 120 V
bituellement associés à une bobine. Examinons main-
tenant le phénomène de résonance. 12 A
E
Dans la Fig . 24-14, le circuit est dit en résonance série
(a)
lorsque XL = Xc. De la même façon, le circuit de la
Fie . 24-15 est dit en résonance parallèle lorsque
XL = Xc. Sachant que XL = 2ttfL et que Xc = 1 /2nfC, il
E
s "ensuit que la fréquence de résonance est donnée par
la formule : 1206 V
1200 V
f _ 1
(24-12)
a 84°
21c1'LC
120 V 12 A' I
324 ÉLECTROTECHNIQUE
Solution XL2
Xc ~R 2 +
L'impédance du circuit est : Zab éq. 24-11
2 2
R + (XL - Xc )
Zab = 1I R 2 + (XL - Xo) 2 éq. 24-10 Xc X XL
R
Le courant I = E/Z = 120/10 = 12 A . Puisque l'im-
pédance est résistive, le courant est en phase avec la
soit
tension .
XL
Tension Ec aux bornes du condensateur : Zab = X XL (241 la)
R
Ec = 100 S2 x 12 A = 1200 V, 90° en arrière de I .
Étant donné que le rapport XL/R est généralement en-
Tension EL aux bornes de l'inductance :
tre 10 et 100, l'impédance entre les bornes a, b est de
EL = 100 S2 x 12 A = 1200 V, 90° en avant de 1 . 10 à 100 fois la valeur de XL (ou de Xc) . Donc, le cou-
rant circulant dans la bobine et dans le condensateur
Tension aux bornes de la résistance : est de 10 à 100 fois celui fourni par la source . Cette
ER = 10 x 12 = 120 V, en phase avec le I. amplification du courant peut avoir des conséquences
importantes dans certains montages . Nous aurons l'oc-
La tension EB aux bornes de la bobine est égale à la casion de le constater dans les chapitres qui suivent .
somme vectorielle EL + ER
L' amplification de courant se produit même lorsque la
résonance n'est pas parfaite . L'exemple suivant dé-
EB = V 1200 2 + 1202 montre l'effet d'une résonance partielle dans un mon-
= 1206 V, 84° en avant du courant . tage parallèle .
Noter que les tensions Ec et EB sont 10 fois plus gran- Exemple 24-7
des que celle de la source . Un circuit composé d'une bobine en parallèle avec
Le diagramme vectoriel est donné à la Fig . 24-16b. un condensateur ayant une réactance X (
, de 8 £2 est
raccordé à une source de 200 V (Fig . 24-17) . La
Signalons que l'on ne peut pas mesurer la valeur de EL bobine possède une résistance de 2 £2 et une réac-
ni celle de ER car l'inductance et la résistance de la
tance Xi (le 10 12 . Calculer :
bobine sont physiquement indissociables . Étant donné
qu'on a accès seulement aux bornes de la bobine, on a) l'impédance du circuit
peut seulement mesurer la valeur de EB . b) la valeur des trois courants
En ce qui concerne le circuit parallèle de la Fig . 24-15,
son impédance lors de la résonance est obtenue en uti-
lisant la formule 24-11 . En pratique, cette formule peut
s'écrire sous une forme simplifiée . On note en effet circuit équivalent de la bobine
que l'on peut remplacer le terme i(R 2 + XL2) par XL , 84 25A
pour autant que XL > 5 R . Cette approximation intro-
duit une petite erreur qui est inférieure à 2% . De plus,
il est évident qu'on peut remplacer X c par XL . On peut
donc écrire :
Figure 24-17
Bobine en parallèle avec un condensateur (voir exemple
24-7) .
3 . Une réactance capacitive est un vecteur dirigé vers En résumé, le signe à utiliser dépend du sens arbitraire
le bas . choisi pour le courant . On écrira
Sa forme rectangulaire est jX c
Sa forme polaire est Xc Z-90° Eab = +ZI
24.11 Relation entre tension, courant et si le courant dans l'impédance Z est orienté de a
impédance vers b
Avant d'entreprendre la résolution des circuits par la ou
méthode vectorielle, il est important de se rappeler les Eab = -ZI
conventions de signes associées au courant et à la ten- si le courant dans l'impédance Z est orienté de b
sion aux bornes d'un élément . Ces conventions sont vers a
basées sur les deux lois de Kirchhoff .
La Fig . 24-19 montre un courant I circulant de gau- Signalons aussi que lorsqu'un vecteur écrit sous la
che à droite dans une impédance Z . Il se produit forme polaire est précédé d'un signe (-) on peut le ra-
donc une chute de tension entre les bornes a et b . mener à une forme positive en ajoutant ou en retran-
On désire connaître la valeur de la tension Eab en chant 180° à son angle .
fonction de I et de Z . Par exemple, si Eab = - 4 Z27°
Un voltmetre VM branché aux bornes de l'impédance on peut écrire :
Eab = 4 Z(27 + 180) = 4 Z207°
ou encore :
VM ,,
Ea b = 4 Z(27 - 180) = 4 Z- 153°
Exemple 24-8
a d--I Z f -o b Un courant I = 40 Z-30 circule dans l'impédance
I Z = 16 + j 63 (Fig . 24-20) . Déterminer la valeur et
Figure 24-19 l'angle de phase de la tension E,,
Relation entre E, I et Z; Eab = ZI.
1
p Z
Z mesure la tension Eab . Appliquons la première loi de
Kirchhoff à la boucle formée par le voltmètre et l'im- I
pédance Z. En parcourant la boucle dans le sens ho- Figure 24-20
raire, on peut écrire : Voir exemple 24-8 .
Eab -ZI =0
(24-12) Solution
soit Eab = ZI
Avec le sens choisi pour le courant, on a :
Par contre, si le courant circulait de droite à gauche
dans l'impédance, on obtiendrait : E12 = - ZI
_ - (16 + j 63)(40 Z-30)
Eab +ZI =0
_ - (65 275,75) x (40 Z-30)
soit Eab =-ZI
_ - 2600 245,75
Notons aussi qu'en tout temps, on peut écrire : = 2600 Z(45,75 - 180)
Z, =-j12
24 .12 Impédances des circuits série,
parallèle et mixte
Les règles à utiliser pour les groupements d'impédan- a o- -ob
ces en série, en parallèle ou mixtes sont les mêmes que
pour les résistances . En voici 3 exemples .
1 . Circuit série . Soit un circuit série composé des élé- Figure 24-22
ments R, XL, Xc (Fig. 24-21) . Calcul de l'impédance d'un circuit parallèle .
L'impédance est :
Le circuit de la Fig . 24-22 est donc équivalent à un
Z = Z I + Z2 + Z3
circuit composé d'une résistance de 3,7 S2 en série avec
Z = -j 60 + 10 + j 100 un condensateur de réactance X c = 10,7 £2 .
• 10 + j 40 (forme rectangulaire) 3. Circuit mixte. Soit le circuit mixte de la Fig . 24-23
2 (identique à celui de la Fig . 24-4) . Son impédance
= V 10 + 40 2 Zarctan (40/10) est donnée par l'expression :
• 41,2 Z76° (forme polaire)
2273
Zac =Zi + =-j2+(j4)(3)
Z2 +Z3 3 +j4
Z,=-j60 Z2 =10 Z3 =j100
12Z90
=-j2+
b 5 Z53,1
a
= - j 2 + 2,4 Z36,9
Figure 24-21
= -j2 + 2,4 (cos 36,9 + j sin 36,9)
Calcul de l'impédance d'un circuit série .
= -j2 + 1,92 + j 1,44
= 1,92 - j 0,56 (forme rectangulaire)
2. Circuit parallèle . Soit le circuit parallèle de la
2
Fig . 24-22 . L'impédance est : = 1,922 + (- 0,56) Zarctan (- 0,56/1,92)
Zac = 2 Z-16,2° (forme polaire)
Z = Zi Z2 = (-j 12) (35) = - j 420
Z, +Z2 35-j12 35-f12 Z2 = j4
• 37 Z-18,9°
Le circuit mixte est donc équivalent à une résistance
on a donc : de 1,92 £2 en série avec un condensateur de réactance
Xc = 0,56 S2 .
420 Z-90 = 11,35
Z = Z(-90 + 18,9) 24 .13 Résolution de circuits quelconques
37 Z-18,9
Au chapitre 8 nous avons présenté les deux lois de
Z = 11,35 Z-71,1 (forme polaire)
Kirchhoff et nous avons donné les règles de base
= 11,35 cos (-71,1) + j 11,35 sin (-71,1) permettant de résoudre n'importe quel circuit à cou-
Z = 3,7 - j 10,7 (forme rectangulaire) rant continu .
328 ÉLECTROTECHNIQUE
Calculer :
a) la valeur - du courant I dans le circuit
b) Fangle entre 1 et E, ,,
c) la valeur de E at, et son angle de phase
Solution
a) Pour résoudre ce circuit, on doit d'abord choisir une
direction arbitraire pour le courant . Supposons qu'il
circule de a vers b dans l'impédance (Fig . 24-24a) .
Figure 24-24b
En utilisant la première loi de Kirchhoff, et en décri- Relations vectorielles (exemple 24-9) .
vant la boucle dans le sens horaire, on peut écrire :
= 123,7 z96,2
123,7
I = Z(96,2 - 75,7)
65
= 1,9 z20,5°
Il (30 + j 40) = E 12 + j 37 I2
1 1 -12 = 36,8 + j 25,7 - 30,3 L40
= 36,8 + j 25,7 - 23,2 - j 19,5
= 13,6 + j 6,2
1600 L60 + j 37 12
Il = 14,9 224
50 /53
b) La tension aux bornes du condensateur de réactance
= 32 L7 + 0,7412 237 (24-16)
XX = - j 72 est:
= 32 27 + 0,5912 + j 0,44512 (24-17)
E52 = (Il - 12)( - j 72)
En substituant (24-17) dans (24-15) on obtient : = (14,9 L24) (72 L-90)
132 /7-0,41 I2 +0,445 12 /90)(75 /-74) +,3712 =0 Le diagramme vectoriel complet est donné à la Fig .
24-25c .
2400 /- 67 -30,7 I2 /-74 +33,4 12 /16 + j37 12 = 0
24.14 Notation hybride
d'additionner les vecteurs, transformons les ex- Comme nous l'avons signalé à la section 8 .9, il est par-
fois utile d'utiliser simultanément la notation à dou-
330 ÉLECTROTECHNIQUE
E1
Eb
Figure 24-26
Voir exemple 24-11 .
E23
axe de référence
Figure 24-25c
Relation vectorielle entre les tensions et les courants (voir
exemple 24-10) .
Exemple 24-11
La Fig . 24-26 montre un circuit triphasé dans lequel
= 26/0" . E,, = 26/ 120' . E, = 26/ 2 40° (nota-
tion des polarités) . Nous désirons calculer la valeur E3 E12
des tensions E l ,, E, 3 , et E. 3i (notation à doubles in-
dices) entre les bornes 1, 2 Figure 24-27
Solution
Écrivons les équations de Kirchhoff, en parcourant les
boucles respectives dans le sens indiqué : 24 .15 Résumé
Dans ce chapitre nous avons appris à utiliser trois mé-
E 12 + Eb - Ea = 0 (sens horaire)
thodes de résolution des circuits à courant alternatif
E23 + E, - Eb = 0 (sens horaire) la méthode graphique, l'utilisation de formules d'im-
E31 + Ea - Ec = 0 (sens antihoraire) pédance et le calcul vectoriel .
La méthode graphique exige le traçage à l'échelle d'un 24-31 inclusivement. Ensuite, en utilisant la méthode
diagramme vectoriel . Les formules donnant l'impé- graphique, trouver la valeur du courant débité par la
dance de groupements série-parallèle d'éléments R, L, source et son déphasage par rapport à la tension .
C fournissent une solution rapide mais elles sont limi-
24-4 Dans la Fig . 24-30, quelle réactance inductive
tées aux circuits relativement simples .
doit-on placer en série avec la réactance de 20 S2 pour
Le calcul vectoriel est la méthode la plus générale . Les que le circuit devienne résonnant?
courants, tensions et résistances qui sont exprimées par
de simples nombres dans les circuits à courant continu 24-5 Calculer l'impédance des circuits dans les Fig .
sont alors remplacés par des vecteurs de tension, cou- 24-28 à 24-31 .
rant et impédance. Selon le type d'opération à effec- Niveau intermédiaire
tuer, on exprimera ces vecteurs sous forme polaire ou
rectangulaire. Le calcul vectoriel associé à l'utilisation 24-6 a) Déterminer, à l'aide de formules seulement,
judicieuse des lois et méthodes apprises pour le cou- l'impédance des circuits des Fig . 24-32 à 24-34 .
rant continu (loi d'Ohm, lois de Kirchhoff, théorème b) Trouver la valeur du courant débité par la source .
de Thévenin, . . .) permet de résoudre les circuits à cou-
rant alternatif même les plus complexes . c) Calculer la tension aux bornes de chaque élément .
24-7 a) Déterminer, à l'aide de formules seulement,
l'impédance des circuits des Fig . 24-28 à 24-30 .
PROBLÈMES - CHAPITRE 24
b) Calculer le courant débité par la source .
Niveau pratique
24-8 Une bobine possède une inductance de 2 H et
24-1 Qu'entend-on par impédance, résistance, réac-
une résistance de 10 S2 . Quel courant circulera dans la
tance d'un circuit?
bobine si on la branche
24-2 Qu'est-ce que la puissance apparente?
a) sur une source à c .c . de 600 V?
24-3 Déterminer la valeur du courant dans les élé- b) sur une source à c .a. de 600 V, 60 Hz?
ments résistif, inductif et capacitif des Fig . 24-28 à
40£2
70
100 V 10V
24 0
T 45 0
T T
Figure 24-31 Figure 24-32 Figure 24-33 Figure 24-34
332 ÉLECTROTECHNIQUE
24-9 a) Déterminer, par la méthode graphique, les 24-12 Dans la Fig . 24-16, la réactance capacitive est
tensions et les courants dans chaque élément des cir- modifiée à 60 S2 . Calculer la valeur du courant ainsi
cuits des Fig . 24-35 à 24-37 . que la tension aux bornes de la bobine .
b) Trouver le déphasage entre le courant de la source 24-13 Une impédance Z est décrite par l'expression
et la tension de la source . Z=30-j80 .
a) De quoi est-elle composée : R, L, ou C?
b) Exprimer l'impédance dans la forme polaire .
24-14 Dans la Fig. 24-28, déterminer la valeur et l'an-
gle de phase de I en utilisant le calcul vectoriel . La
tension E12 de la source est de 100 L 0° volts .
30 S2
24-15 Dans la Fig . 24-37, calculer la valeur et l'an-
gle de phase du courant dans la résistance de 30 S2, en
Figure 24-35 utilisant le calcul vectoriel . La tension E12 de la source
est de 100 Z 0° volts .
24-16 Dans la Fig . 24-38, on adonné des directions
1A arbitraires aux courants Il, 12, 1 3- Sachant que
E12 = 100 Z- 30°,
60 S2
a) écrire les équations du circuit pour les boucles A et
B en utilisant la première loi de Kirchhoff
b) écrire l'équation reliant les courants (deuxième loi
Figure 24-36 de Kirchhoff)
c) résoudre le circuit et trouver les valeurs et les an-
gles de phase de E12, E13, E32, I1, 12, 13
d) tracer le diagramme vectoriel montrant E12, E32 et
les trois courants
100 V
30 Q
Figure 24-37
Figure 24-39
25
Puissance active,
réactive et apparente
En électrotechnique, les concepts de puissance active, resse au transport de puissance, il est préférable (et plus
de puissance réactive et de puissance apparente est simple) de dessiner une seule ligne entre la source et la
d'une importance capitale . Nous verrons que, bien sou- charge, cette ligne pouvant représenter deux ou plu-
vent, il est plus facile d'expliquer les phénomènes élec- sieurs fils conducteurs (Fig . 25-1b) . Ce circuit simpli-
triques en travaillant avec les puissances plutôt qu'avec fié à un seul fil porte le nom de schéma unifilaire .
les tensions et les courants . On peut, de la même façon, montrer le transport d'une
Dans les explications qui suivent, on doit se rappeler puissance réactive Q entre une source et une charge .
que les puissances active, réactive et apparente s'ap- La source et la charge sont alors nommées respecti-
pliquent seulement aux circuits à courant alternatif vement «source réactive» et «charge réactive» et
fonctionnant en régime permanent et dont les formes une flèche Q se dirige de la source vers la charge (Fig .
d'ondes sont sinusoïdales . 25-2) .
Le lecteur aurait avantage à revoir brièvement le cha- Il arrive souvent qu'un dispositif B (Fig . 25-3) absorbe
pitre 22 traitant des circuits à c .a . simples . On y a vu simultanément une puissance active et une puissance
qu'une puissance active nécessite une consommation réactive ; dans ce cas, les flèches P et Q se dirigent dans
d'énergie électrique . Par contre, une puissance réac-
tive n'est associée à aucune dépense d'énergie .
1
25.1 Notions préliminaires P
Le circuit de la Fig . 25-la représente un système à (a) E (c .a . 1 R charge
courant alternatif comprenant une source et une charge
raccordées par deux fils conducteurs . La charge con-
somme une puissance active P . Si ce réseau fonctionne
à 60 Hz, la tension change de polarité et le courant
change de sens 60 fois par seconde . Par contre, la puis-
sance active se dirige constamment de la source vers la (b)
charge . La direction de la puissance active est montrée
par une flèche P . Figure 25-1
a . La puissance active est transportée par les deux
Cette puissance est transportée par l'ensemble des deux
conducteurs ;
fils conducteurs, c'est-à-dire par le câble reliant la b . Schéma unifilaire . Une seule ligne représente le câble entre
source et la charge . Pour cette raison, lorsqu'on s'inté- la source et la charge.
334
Figure 25-3
Puissance active et réactive circulant dans le même sens .
(b) 1 Eab
a
cependant, qu'une puissance réactive ne requiert au-
cune énergie électrique (joules) . Elle représente en ef-
fet de l'énergie qui oscille sur une ligne électrique tan- source charge
tôt dans un sens, tantôt dans le sens inverse . Par consé- réactive réactive
quent, l'énergie fournie par le condensateur est, en
moyenne, nulle . Toutefois, même si l'énergie change (a)
de sens périodiquement, il est utile de conserver les
concepts de «source» et de «charge» pour la puissance Eab
réactive . En électrotechnique, les condensateurs sont
toujours considérés comme des sources de puissance
(b)
réactive.
La plupart des charges réactives sont des enroulements Ea b = 60 V X140° I=7A150°
qui produisent un champ magnétique alternatif . Tout
comme une puissance active fait un travail, une puis- Figure 25-6
sance réactive produit un champ magnétique alternatif . Définitions d'une source et d'une charge réactives .
C'est dire que tout dispositif nécessitant un champ al-
ternatif, comme les bobines, les moteurs, les relais, les La puissance réactive se mesure en vars (var), en ki-
électro-aimants, absorbe une puissance réactive . lovars (kvar) ou en mégavars (Mvar) .
Toutefois, des puissances réactives sont aussi mises en Dans le cas général d'un dispositif où la tension et le
jeu lorsque le courant dans un circuit est retardé ou courant ne sont pas parfaitement en phase ou en qua-
avancé par l'action d'un ou de plusieurs interrupteurs drature, ce dispositif absorbe ou génère simultanément
électroniques . une puissance active et une puissance réactive . Dans
La Fig . 25-6a montre deux dispositifs reliés ensemble ce cas, on doit procéder comme expliqué à l'exemple
dont les bornes sont a et b et dont le courant I circule ci-dessous pour trouver la puissance active et la puis-
dans le sens indiqué . sance réactive.
Solution
Décomposons le courant I en deux vecteurs I p et Iq
respectivement en ligne et en quadrature avec la ten-
sion Eab (Fig . 25-7b) . On obtient les résultats suivants :
1) Valeur de Ip = 7 cos 130° =-4,50 A . Ce courant est
donc déphasé de 180° par rapport à Eab .
2) Selon nos définitions, si Ip était en phase avec Eab,
le montage M serait une charge active . Comme c'est le Figure 25-9
Méthode de raccordement d'un wattmètre (ou d'un varmètre)
cas contraire, M est une source active ; par conséquent, dans un circuit monophasé .
D est une charge active . La puissance active absorbée
par D est donc :
de courant . Un wattmètre peut donc être considéré
P=EI=80Vx4,50A=360W comme un voltmètre et un ampèremètre combinés dans
3) Valeur de Iq = 7 sin 130° = 5,36 A . Ce courant est le même boîtier. La résistance entre les bornes de cou-
déphasé de 90° en avance sur Eab . rant est très faible, tandis que celle entre les bornes de
tension est très élevée . La tension et le courant maxi-
4) Selon nos définitions, si Iq était 90° en arrière de
mum que l'instrument peut supporter sont toujours in-
Eab, le montage M serait une charge réactive . Comme
diqués .
c'est le cas contraire, M est une source réactive . Par
conséquent, D est une charge réactive . La puissance La Fig . 25-9 montre comment on doit raccorder le
réactive absorbée par D est donc : wattmètre dans un circuit monophasé . Lorsque la puis-
sance active circule des bornes 1, 2 (côté source) vers
Q=EI=80 V x5,36A=429 var
les bornes 3, 4 (côté charge), l'aiguille dévie dans le
25 .4 Mesure de la puissance active et bon sens . Par contre, si la puissance circule dans le
réactive sens inverse, l'aiguille se déplace vers la gauche, ce
Pour mesurer la puissance active dans un circuit, on qui rend la lecture impossible . On peut mesurer cette
utilise un wattmètre . Cet instrument (Fig . 25-8) pos- puissance négative en intervertissant les deux fils con-
sède 4 bornes : deux pour mesurer la tension et deux nectés aux bornes de tension .
pour mesurer le courant . Une des bornes de tension est Pour mesurer la puissance réactive dans un circuit, on
marquée d'un signe (±), de même qu'une des bornes utilise un varmètre (Fig . 25-10) . Sa construction est
similaire à celle d'un wattmètre et il est raccordé dans
un circuit exactement de la même manière (Fig . 25-9) .
Si l'aiguille se déplace vers la droite, cela indique que
Ere 25-8
ittrnètre de haute précision à échelles multiples ; tensions : Figure 25-10
V. 100 V, 200 V ; courants : 1 A, 5 A . Échelles de puissance : Varmètre pouvant afficher une puissance réactive positive et
à 50 W jusqu'à 0 à 1000 W (gracieuseté de Weston négative (gracieuseté de Cie Générale Électrique du
Canada) .
is uments) .
338 ÉLECTROTECHNIQUE
la puissance réactive circule des bornes 1, 2 vers les Puisque les puissances P et Q sont positives, il s'ensuit
bornes 3, 4. Par contre, si la puissance circule dans le que la charge absorbe de la puissance active et réac-
sens inverse, on doit intervertir les deux fils raccordés tive . Par conséquent, le courant I dans la ligne est dé-
aux bornes de tension, afin de prendre la lecture néga- phasé en arrière de la tension d'un angle 0 .
tive . Dans certains modèles, le zéro de l'échelle se On peut décomposer ce courant en deux composantes .
trouve au centre du cadran, ce qui permet une lecture soient les vecteurs Ip et Iq , qui sont respectivement en
de la puissance réactive circulant dans une direction phase, et 90° en arrière du vecteur E 12 (Fig . 25-1 lb) .
ou l'autre . On peut donc représenter la charge par une résistance
De nos jours, il existe plusieurs modèles de wattmètres R en parallèle avec une réactance inductive X L (Fig .
et de varmètres . Quelques-uns mesurent la puissance 25-1 lc) . La résistance tire un courant Ip tandis que la
par un procédé électromécanique à l'aide d'un enrou- réactance tire un courant Iq .
lement fixe et d'un enroulement mobile et utilisant un Il est évident que
cadran à affichage analogique . D'autres modèles con-
tiennent des composants électroniques et un cadran à IZ = Ip + Iq (25-1)
affichage numérique .
On peut calculer les valeurs de Ip et de Iq à partir des
25 .5 Charges active et réactive - puissance lectures des instruments :
apparente
En général, les charges, comme un moteur, absorbent P
IP = (25-2)
à la fois une puissance active P et une puissance réac- E
tive Q .
Considérons, par exemple, le circuit monophasé de la Iq = Q (25-3)
Fig . 25-1 l a composé d'une source G, d'une charge et E
des instruments de mesure . Supposons que les ins- Par définition, la puissance apparente du circuit est
truments donnent les lectures suivantes : donnée par S = EI (éq . 24-2), d'où :
voltmètre : E volts
S
ampèremètre : I ampères 1 = (25-4)
E
wattmètre : + P watts
Sachant que
varmètre : + Q vars
2 2
I = Ip + Iq
wattmètre varmètre
~__l
I P Q
O O 0 01 IP
ampèremètre
f1"l
source voltmètre E E
G
0 0
(b)
(a)
Figure 25-11
a . Instruments utilisés pour mesurer les valeurs de E, I, P, Q
dans un circuit ;
b . Diagramme vectoriel des tensions et courants découlant
de la lecture des instruments ;
c . La charge industrielle peut être représentée par une
résistance en parallèle avec une réactance inductive .
(c)
1) Dans le cas d'une charge qui absorbe une puis- Le facteur de puissance donne une autre information
sance active, le vecteur P est tracé vers la droite . utile . En se référant à la Fig . 25-1 lb, on peut écrire :
4) Dans le cas d'une source qui débite une puis- soit P = S cos 0
sance réactive, le vecteur Q est tracé vers le bas .
Puisque le rapport PIS = facteur de puissance, il s'en-
suit que :
Exemple 25-2
Un moteur à courant alternatif absorbe une puissance FP = cosO (25-7)
aarve de 40 kW et une puissance réactive de 30 kvar.
Calculer la valeur de la puissance apparente fournie d'où 0 = arccos FP
moteu r .
340 ÉLECTROTECHNIQUE
Donc, si l'on connaît le facteur de puissance d'un cir- Le facteur de puissance est en retard parce que, dans le
cuit, on connaît le déphasage entre la tension d'alimen- cas d'un moteur, le courant est en arrière de la tension .
tation et le courant de ligne . Étant donné que le cou-
b) L'angle de déphasage est :
rant peut être en avance ou en retard sur la tension, on
qualifie le FP de la manière suivante : e = arccos FP = arccos 0,8 = 36,9°
- le FP est dit en retard lorsque le courant est en re-
Exemple 25-4
tard sur la tension ;
Un wattmètre et an varmètre sont raccordés dans
- le FP est dit en avance lorsque le courant est en
une ligne à 120 V alimentant un moteur. Les instru-
avance sur la tension.
ments indiquent respectivement 1800 W et 960 var.
La Fig. 25-13 montre un instrument permettant de Calculer :
mesurer le facteur de puissance dans une usine .
a) les composants 'q du courant
Exemple 25-3 h) la valeur du courant dans la ligne
a) Dans l'exemple 25-2, calculer le facteur de puis-
c) la puissance apparente fournie au moteur
sance du moteur et indiquer s'il est en avance ou en
retard . d) le facteur de puissance du moteur
e) l'angle de déphasage entre la tension et le cou-
b) Calculer l'angle entre la tension et le courant .
rant de ligne
Solution
Solution
a) Le facteur de puissance est donné par :
a) En se référant à la Fig . 25-11, où la charge est main-
tenant un moteur, on a :
P 40 kW
FP = = = 0,8 = 80 %
S 50 kVA I __
P1800W
=15A
p E 120 V
Donc 80 % de la puissance apparente fournie au mo-
teur est une puissance active . I _Q - 960 var
_8A
9 E 120 V
I = ~ Ip + Iq2 = V 15 2 + 82
= 17 A
125 A 28 kW 45 kvar P = 28 kW
wattmètre vara ètre ; » Q = 45 kvar 3
I1-11
I P
• O O O
125'À
ampèremètre
voltmètre 424 V
E
424 V 0 0
LL
o
b
Figure 25-14
Puissances active et réactive transportées par une ligne ayant une longueur de plusieurs mètres .
d'instruments sert à mesurer les grandeurs électriques . 4 du moteur, pourrait fournir une partie ou même toute
La tension est de 424 V et le courant de ligne est de la puissance réactive dont le moteur a besoin .
125 A . De plus, on observe que le moteur absorbe une Supposons que le condensateur génère exactement
puissance active de 28 kW et une puissance réactive 45 kvar (Fig . 25-15) . Dans ce cas, la puissance réac-
de 45 kvar . Un calcul rapide révèle que la source four- tive fournie par la source tombe à zéro, car toute la
nit une puissance apparente de 424 V x 125 A = puissance réactive est maintenant générée localement .
53 kVA à un facteur de puissance de 28 kW/53 kVA = La puissance active fournie par la source demeure in-
0528 = 52,8 %, en retard . changée parce que le moteur développe toujours la
La ligne reliant la source et la charge porte donc une même puissance mécanique . Comme la source fournit
paissance oscillatoire «inutile» de 45 kvar en même seulement 28 kW, il s'ensuit que le courant dans la
semps qu'elle transporte la puissance utile de 28 kW . ligne tombe de 125 A à
Le transport de cette puissance réactive impose un
échauffement supplémentaire aux conducteurs de li- • 28kW
1 = = = 66 A
gne. Comme la ligne est assez longue, la circulation de • 424 V
la puissance réactive peut occasionner des pertes Joule
i®portantes . Comment peut-on remédier à cette situa- Cette réduction importante du courant de ligne dimi-
nue l'échauffement des conducteurs de plus de 70 % .
On se souvient qu'un condensateur est une source de De plus, la source doit seulement fournir une puissance
puissance réactive . Par conséquent, un condensateur active de 28 kW, au lieu d'une puissance apparente de
branché en bout de la ligne, directement aux bornes 3, 53 kVA . En effet, la source «voit» maintenant une
66 A 28 kW 0 kvar P=28 kW
wattmètre ~~ varmètre Q = 0 kvar 3
f1~t_1 ~) f\) a
I P Q
• 0 66 125 A
ampèremètre 106A~
(fil
voltmètre E 424 V
424 V o o 45 kvar
25-15
condensateur branché aux bornes de la charge diminue la puissance apparente transportée par la ligne .
342 ÉLECTROTECHNIQUE
I - Q - 45 kvar =
106 A
E 424 V
Sa réactance capacitive est donc :
7 kvar
= E = 424V
X =452, Figure 25-16
I 106 A Système complexe composé de plusieurs charges raccordé
à une source de 380 V .
En utilisant la formule 22-6, on trouve la capacitance
du condensateur :
source
C- 1 = 1
380 V
21tJXc 2tt x 60 x 4
2 kW
(a) 24 kW
(b)
Figure 25-19
a . Effet d'un condensateur branché sur un réceptacle .
8 kW b . Direction des puissances active et réactive .
Figure 25-18
Représentation graphique des puissances active et réactive prise de courant et devient disponible sur le grand ré-
et de la puissance apparente du système de la Fig . 25-16 .
seau de la compagnie d'électricité.
La puissance apparente associée à la charge est :
La Fig . 25-18 montre les vecteurs des puissances acti-
ves et réactives mises en jeu . Cette figure fournit une S = , p1 + Q 2
solution graphique du problème . En commençant par
le vecteur de puissance réactive de 5 kvar, on dessine, = ~242 + (- 7)z = 25 kVA
à l'échelle, la grandeur de chacun des vecteurs de puis-
sance . Chaque vecteur de puissance active est tracé à Le courant de la source d'alimentation vaut donc
l'horizontale, vers la droite ou vers la gauche selon son I = S/E = 25 000/600 = 41,7 A
signe . De même, chaque vecteur de puissance réactive
est dessiné à la verticale, vers le haut ou vers le bas, 25 .9 Résolution des circuits par la méthode
selon son signe. Une fois les vecteurs ajoutés les uns à des puissances
la suite des autres, on relie le point de départ au point Le concept des puissances active et réactive peut ser-
final, ce qui donne un vecteur incliné dont la longueur vir à résoudre des circuits à courant alternatif . Il suffit
correspond à 24,5 kVA . de calculer les puissances associées aux divers élé-
La composante horizontale de ce vecteur est de 2.4 kW; ments . En utilisant cette méthode, on peut souvent ré-
comme il est dirigé vers la droite, il représente une soudre des circuits assez compliqués sans même tra-
puissance active absorbée par l'ensemble des charges . cer un diagramme vectoriel . En voici deux exemples .
La composante verticale est de 5 kvar . Puisque ce vec- Exemple 25-5
teur de puissance réactive est dirigé vers le bas, il repré-
Trouver l'impédance du circuit de la ig . 25-20a .
sente une puissance réactive débitée par l'ensemble des
charges . 84
1 3
Comme autre exemple, considérons le circuit de la Fig .
1
25-19 composé d'une charge résistive de 24 kW en
parallèle avec une «charge» capacitive de 7 kvar, le tout 12 S2
alimenté par une prise de courant (réceptacle) de 600 V .
Le réceptacle débite une puissance active de 24 kW T
o
qui se trouve dissipée dans la résistance . Par contre, il 2
reçoit une puissance réactive de 7 kvar générée par le Figure 25-20a
condensateur. Cette puissance réactive entre dans la Montage série-parallèle dont on cherche l'impédance .
344 ÉLECTROTECHNIQUE
Supposons donc une tension de 60 V entre les points 3 11 . impédance vue entre les points 1 et 2
et 2 (Fig . 25-20b) . On a : Z=E 12/IL = 53,8/13 = 4,1452
1 .Ic =60V/552=12 A .
Exemple 25-6
Comme le condensateur est une source de puissance Dans l'exemple 25-5 . déterminer le courant circu-
réactive, on a : lant dans la résistance lorsque E,, = 300 V .
Qc = -(12 A x 60 V) = -720 var Solution
2 .IR=60V/1252=5A Une simple règle de trois permet de calculer le cou-
rant. En effet, comme une tension de 53,8 V entre les
d'où P=5Ax6OV = +300W bornes 1 et 2 produit un courant de 5 A dans la résis-
3 . puissance apparente associée au circuit entre les tance, une tension de 300 V donnera :
points 3 et 2 : IR = 5 A x 300/53,8 = 27,9 A
POSTE
15 S2
IR 2,4 b2
12,47 kV
3 MW
12A 5 2 Mvar
2 Figure 25-21
Figure 25-20b Ligne longue transportant une puissance importante (voir
Résolution du circuit par la méthode des puissances . exemple 25-7) .
P = 3 MW CHARGE
FP = = 0,833 POSTE
S 3,6 MVA 1552
2452
Angle entre la tension et le courant au poste : 12,47 kV 10,03 kV
289 A
3 MW 2,8 MW
0 = arccos 0,833 = 33,6°
2 Mvar 0,75 Mvar
b) Puissance dissipée dans la ligne :
RI 2 2
PL = = 2,4 x 289
10,03 kV
= 0,2 x 106 = 0,2 MW
Puissance active absorbée par la charge :
2,8 MW
Figure 25-22
et Puissance réactive absorbée par la ligne : Tensions, courants et puissances sur le réseau (voir exemple
25-7) .
QL = XLJ2 = 15 x 289 2 = 1,25 x 106 = 1,25 Mvar
Puissance réactive absorbée par la charge :
25 .10 Transport de puissances Pet Q entre
QC = Qposte - QL = 2 Mvar - 1,25 Mvar deux sources de tension
= 0,75 Mvar
Il arrive assez fréquemment que deux sources d'éner-
dl Puissance apparente de la charge : gie X et Y soient reliées par une réactance inductive
(Fig . 25-23a) . On rencontre notamment ce genre de
Sc = 1/P + Q' = 1/2,8 2 + 0,75 2 circuit dans l'étude des alternateurs, des moteurs syn-
= 2,90 MVA chrones, des lignes de transport et des convertisseurs
Tension aux bornes de la charge : statiques de toutes sortes . Dans ces circuits, une cer-
taine puissance active et réactive est transportée entre
Ec = Sc 2,90 MVA les sources . La valeur et la direction des puissances
= = 10,03 kV
dépendent de l'amplitude des tensions Eab et Ecb des
I 289 A
sources, de l'angle de phase (5 entre ces deux tensions
e) Facteur de puissance de la charge : et de la réactance X .
X X
El x segment np E, E2 sin 8
X X
où
Q = puissance réactive débitée ou absorbée par
la source X [var]
E t = tension efficace de la source X [V]
E2 = tension efficace de la source Y [V]
S = angle d'avance de Et sur E2
X = réactance reliant les sources X et Y [S2]
Retenons que la source X débite de la puissance réac-
(a) tive lorsque Q est positive . Cette condition se produit
lorsque El est supérieure à la composante de tension
E2 cos8. Dans le cas contraire, la source X reçoit de la
Eab (= El ) puissance réactive . Par exemple, dans la Fig . 25-23c
où Et > E2 cos6, la source X débite de la puissance
réactive .
Dans la section qui suit, en utilisant les formules 25-
13 et 25-14, nous verrons comment l'angle Set l'am-
plitude de E2 permettent de commander les puissances
P et Q .
l E2
p = E sin ô éq . 25-13
X
E2
E1
jXIi
l
(a)
// ///2/ ///
1
Figure 25-24
Commande de la puissance active PA .
Exemple 25-8 z z
SA = PA + QA
Une source A de 24 kV, 60 Hz, est raccordée à une
source B de 25 kV par une réactance X de 3 S2 (Fig . 20,92 +(-6 ,9) 2 = 22 MVA
25-26) . La tension E, est 6" en avance sur E,, donc
b= 6° . Calculer la valeur et la direction des puis- Le courant est donc :
sances P QA , et Q u . I = 22 MVA/24 kV = 917 A
350 ÉLECTROTECHNIQUE
Il est évident que ce même courant circule dans la réac- On sait (section 23 .13) que, par définition, le conjugué
tance et dans la source B . de VI est un nouveau vecteur:
La puissance réactive absorbée par la réactance est : V I* =1 L- 0,
Qx = Xi2 = 3 x 917 2 = 2,5 x 10 6 VA = 2,5 Mvar Par définition, le vecteur représentant la puissance ap-
On obtient donc pour la source B : parente V s associée* au circuit est :
Figure 25-27
La direction du courant I et l'identification des bornes
déterminent la direction des puissances P et Q obtenues par Le terme «associé» signifie la puissance active ou réactive
calcul vectoriel . qui est absorbée ou débitée par un circuit .
4 . Si la valeur de Q est négative, le circuit est une = 1500 [(cos (- 20°) + j sin (- 20°)]
source réactive qui débite Q vars • 1410 -j 513
• P +jQ
Dans un circuit comprenant deux ou plusieurs éléments, Dans le montage de la Fi , ~5-20 on donne :
on doit considérer chaque élément individuellement. 100 V 1240°
Choisissons l'élément B . On doit alors choisir une ten-
1 = 70 A Ly3"
sion telle que ses indices soient conformes au sens de
la circulation du courant I dans l'élément B . Puisque Déterminer la nature dies puissances active et réac-
le courant circule de la borne y à la borne x, on doit tive associées à ce montage .
utiliser la tension Eyx (et non pas Exy ) . On a donc :
Solution
Eyx = - Exy = -30 L-150° Le courant circule de la borne 2 à la borne 1 . On doit
donc utiliser la tension E2, (et non pas E12 ) dans le cal-
• 30Z(-150° + 180°)
cul des puissances .
• 30L30°
La puissance apparente associée à l'élément est :
d'où V E = 30L30°
10--j F-o 2
I
Figure 25-28 Figure 25-29
Voir exemple 25-9 . Voir exemple 25-10 .
352 ÉLECTROTECHNIQUE
E12
25, on a vu que l'on peut assigner des directions arbi- i
13°
traires aux courants dans un circuit . Ces choix arbi-
traires affectent l'apparence des diagrammes vectoriels
sans pour autant affecter la solution du circuit .
Dans cette section nous démontrerons l'effet du chan-
gement de direction arbitraire d'un courant . Certains
choix produisent des relations vectorielles inattendues
bien qu'elles soient parfaitement correctes . Par exem- E21
ple, on pourrait trouver que le courant dans une résis- Figure 25-30
tance est déphasé de 180° avec la tension à ses bornes . Voir exemple 25-11 .
Toutefois, on peut être confiant que lorsque les équa-
tions de Kirchhoff sont bien formulées, la résolution
des courants, des tensions et des puissances apparen- riel de la Fig . 25-30d. Dans ce cas, le courant dans la
tes donnera toujours la réponse juste . Les exemples résistance est déphasé de 180° avec la tension à ses
suivants illustrent la méthodologie vectorielle pour trois bornes . Ce diagramme vectoriel est tout aussi valable
montages simples . que celui de la Fig . 25-29e .
Exemple 25-11 b) La puissance apparente associée à la source est don-
Une tension E l , = 60 VZ 13° est appliquée aux bor- née par S = E21 I* . (On prend la tension E21 car dans la
nes d'une résistance de 4 S2 (Fig . 25-30a) . Calculer : source le courant circule de la borne 2 à la borne 1 .)
Comme 1= 15 /13°, il s'ensuit que I* = 15 L- 13° .
a) le courant circulant dans le circuit
On peut donc écrire :
b) la puissance apparente associée à la source
S = E21 I
Solution
_ [- 60L13°] [15/-13°] _ - 900 L0°
a) Choisissons un courant I circulant arbitrairement de
_ - 900 (cos 0° + j sin 0°)
la borne 1 vers la borne 2 dans la résistance (Fig . 25-
30b) . Écrivons l'équation de Kirchhoff en parcourant =-900+j 0
le circuit dans le sens horaire :
La puissance active associée à la source est de
E21 +RI=0 - 900 W. Le signe négatif indique qu'elle débite en
fait une puissance active de 900 W. La puissance réac-
E21 = E12 = 60/13° tive (j0) associée à la source est nulle .
d'où I = _ = 15213°
R R 4Z0°
Exemple 25-12
Le diagramme vectoriel est montré à la Fig 25-30e .
Une tension E l , = 60 VL 13° est appliquée aux bor-
On constate que le courant est en phase avec la ten-
nes d'une résistance de 4 £2 (Fig . 25-31 a) . Calculer :
sion, ce qui correspond à nos attentes pour un circuit
résistif . a) le courant dans le circuit
Toutefois, on peut mettre en évidence le vecteur E21 au b) la puissance apparente associée à la source
lieu du vecteur E 12 , ce qui donne le diagramme vecto-
9DZI
La puissance active associée à la source est de
- 900 W, ce qui indique qu'elle débite en fait une puis-
452 452 sance active de 900 W. La puissance réactive (j0) est
nulle . On constate que le fait d'avoir changé le sens du
courant n'a aucunement affecté les puissances active
et réactive associées à la source .
E12 = 60 13 -
(a) (b)
25 .16 Résumé
Dans ce chapitre nous avons vu que tous les compo-
sants d'un circuit ou réseau électrique à courant alter-
natif peuvent se comporter comme une source ou une
13'
charge, active ou réactive . Nous avons appris comment
connecter un wattmètre et un varmètre pour mesurer
I=15A193° respectivement la puissance active et la puissance réac-
(c) tive .
Figure 25-31 Le facteur de puissance d'un circuit est un nombre in-
Voir exemple 25-12 . férieur ou égal à 1 définissant le rapport entre la puis-
sance active et la puissance apparente . On a vu qu'un
Solution condensateur, qui est une source de puissance réactive,
permet d'améliorer le facteur de puissance, et donc de
a) Choisissons un courant I circulant arbitrairement
réduire le courant d'un circuit qui consomme de la
de la borne 2 vers la borne 1 dans la résistance (Fig .
puissance réactive (ex . : circuit inductif, moteur) .
25-3 lb), soit l'inverse de celui de la Fig . 25-30b . Écri-
vons l'équation de Kirchhoff en parcourant le circuit On a vu qu'il est possible de résoudre un circuit en
dans le sens horaire : faisant simplement le bilan des puissances active et
réactive . Cette méthode permet de résoudre des cir-
E21 -RI=0
cuits à c .a . sans faire appel au calcul vectoriel . Nous
avons aussi donné les formules permettant de calculer
d'où I = -E12 = - 60/13° les circulations de puissance active et réactive entre
R 4/0° deux sources reliées par une réactance inductive . On a
15/(13 0 + 180 0 ) = 15 A /193° constaté qu'il est possible de simuler un condensateur
ou une inductance simplement en agissant sur l'ampli-
Le diagramme vectoriel est montré à la Fig 25-31c . tude et la phase de l'une des deux sources .
On constate que le courant est déphasé de 180° avec la
Enfin, on a vu comment utiliser le calcul vectoriel pour
tension E l 2 . Bien que ce résultat puisse paraître bizarre,
calculer les puissances à partir des vecteurs de tension
il est strictement correct . Le diagramme vectoriel de la
et de courant . La puissance apparente est elle-même
Fig . 25-31c (qui découle du schéma de la Fig . 25-3 lb)
un vecteur qui, exprimé sous forme rectangulaire,
est aussi valable que celui de la Fig . 25-30c .
donne la puissance active et réactive .
b) La puissance apparente associée à la source est don-
née par S = E121* . (On prend la tension E L2 car dans la
source le courant circule de la borne 1 à la borne 2 .)
Comme I= 15 /193° il s'ensuit que 1 * = 15 /-193° . PROBLÈMES - CHAPITRE 25
On peut donc écrire :
Niveau pratique
S = E12 V1 *
25-1 Nommer l'unité de puissance active ; de puis-
_ [60/13°] [15/-193°] = 900 /-180° sance réactive ; de puissance apparente .
= 900 [cos (-180°) + j sin (-180°)] 25-2 Un condensateur de 500 kvar est mis en paral-
lèle avec une inductance de 400 kvar. Quelle est la
=-900+j 0
puissance apparente de l'ensemble?
354 ÉLECTROTECHNIQUE
25-3 Nommer un dispositif statique qui génère une a) la puissance réactive de l'ensemble
puissance réactive . b) la puissance apparente de l'ensemble
25-4 Nommer un dispositif statique qui absorbe une c) le facteur de puissance de l'ensemble
puissance réactive .
Niveau avancé
25-5 Quel est le facteur de puissance d'un condensa-
teur? d'une bobine? d'une lampe à incandescence? 25-13 Un moteur ayant un facteur de puissance de
80 % absorbe une puissance active de 1200 W. Calcu-
Niveau intermédiaire ler la puissance réactive absorbée .
25-6 Une ligne alimente les charges suivantes : 25-14 Dans la Fig . 25-14, on branche un con-
1) une résistance de 120 kW densateur de 30 kvar en parallèle avec le moteur . Cal-
culer :
2) une bobine de 40 kvar
a) la puissance active absorbée par l'ensemble
3) un condensateur de 90 kvar
b) la puissance apparente absorbée par l'ensemble
Calculer la puissance apparente de l'ensemble de ces c) le FP de la source
charges, ainsi que le facteur de puissance .
25-15 Dans la Fig . 25-19, calculer la valeur, en ohms .
25-7 Un moteur d'induction absorbe une puissance de la réactance inductive qu'il faudrait placer en paral-
apparente de 400 kVA à un facteur de puissance de lèle avec la résistance afin que le facteur de puissance
80% . de l'ensemble devienne 100 % .
a) Calculer la puissance active absorbée par la machine .
25-16 Une source monophasée de 240 V alimente
b) Quelle est la puissance réactive et à quoi sert-elle? une charge de 160 kW ayant un FP de 80 % . Calculer
25-8 Dans la Fig . 24-3 (chapitre 24), calculer : le courant dans la ligne .
a) la puissance active absorbée par la résistance 25-17 Dans la Fig . 25-15, on remplace le condensa-
b) la puissance réactive absorbée par l'inductance teur de 45 kvar par un autre de 35 kvar . Calculer :
c) la puissance apparente de l'ensemble a) la puissance réactive fournie par la source
d) le facteur de puissance de l'ensemble b) la puissance active fournie par la source
c) le courant fourni par la source
25-9 Dans la Fig . 24-17, calculer :
a) la puissance réactive absorbée par la bobine 25-18 Une ligne monophasée relie un poste de trans-
b) la puissance réactive générée par le condensateur formation à une charge . Les instruments indiquent les
valeurs suivantes :
c) la puissance active dissipée par la bobine
au poste :
d) la puissance apparente de l'ensemble
e) le facteur de puissance de l'ensemble Pt = 36 MW St = 39 MVA tension = 115 kV
tension de 72 V aux bornes du condensateur de 72 S2 . 25-22 Une tension E32 = 24 VZ-17° apparaît aux
Dès lors, déterminer l'angle entre la tension E et le bornes d'une réactance inductive de 3 £2 (Fig . 25-34) .
courant Il . On désire connaître:
a) la valeur du courant dans le circuit
25-20 En se référant à la Fig . 25-32, calculer la va-
leur des puissances active, réactive et apparente asso- b) la valeur de la tension E 12
ciées à l'impédance Z. Utiliser le calcul vectoriel dé- c) la puissance associée à la source
crit dans la section 25-14 . Choisir un sens de courant I circulant arbitrairement
de la borne 2 vers la borne 3 dans la réactance .
Z = 16+j63
10--j H0 2 4 S2
1 = 401-30°
Figure 25-32
Voir problème 25-20 .
Eau = 2001120°
Ebc = 1001150°
Figure 25-33
Voir problème 25-21 .
26
Circuits triphasés
Jusqu'à maintenant, nous avons étudié le transport et sance séquentielles, plutôt que simultanées . Il en
l'utilisation de l'énergie électrique dans les circuits à résulte un moteur qui tourne plus doucement, avec
courant continu et dans les circuits à courant alternatif moins de vibrations .
alimentés par une seule source . Comme ils ne contien-
De la même façon, dans un système électrique triphasé .
nent qu'une source et deux lignes d'alimentation, ces
les trois phases sont identiques, mais elles fournissent
circuits sont appelés circuits monophasés .
leur puissance à des moments différents . Par consé-
Cependant, l'énergie électrique est distribuée à la plu- quent, le flux total de puissance est très uniforme. De
part des installations industrielles par un système tri- plus, comme les phases sont identiques, on peut en
phasé, composé de trois lignes . Les tensions alterna- considérer une seule comme étant représentative des
tives entre les lignes ont même valeur et même fré- trois .
quence, mais elles sont déphasées l'une par rapport à
Retenons, sans pousser plus loin l'analogie, qu'un sys-
l'autre .
tème triphasé est composé essentiellement de trois sys-
Pour une puissance donnée, une ligne de transport tri- tèmes monophasés fonctionnant en séquence .
phasée demande moins de cuivre (ou d'aluminium)
Afin de faciliter l'analyse des circuits triphasés, nous
qu'une ligne monophasée de même tension . De plus,
étudierons tout d'abord les circuits diphasés, bien que
les moteurs et les alternateurs triphasés sont plus pe-
ces derniers ne soient plus utilisés que dans des appli-
tits, plus simples et moins coûteux que les moteurs et
cations spéciales .
les alternateurs monophasés de même capacité, de
même tension et de même vitesse . 26 .1 Alternateur diphasé
On peut comprendre l'avantage du système triphasé Au cours de l'étude de l'alternateur monophasé (sec-
en le comparant à un simple moteur à essence . Un tion 17 .7), nous avons vu qu'une tension alternative
moteur ayant un seul cylindre peut être assimilé à apparaît aux bornes d'un enroulement lorsqu'il est
une machine monophasée . De même, un moteur à coupé par le flux magnétique d'un aimant tournant .
deux cylindres peut se comparer à une machine élec-
Considérons maintenant deux enroulements identiques
trique diphasée . Enfin, un moteur à six cylindres
montés sur un noyau d'acier et disposés en quadrature,
peut être considéré comme un moteur à six phases .
c'est-à-dire décalés de 90° l'un par rapport à l'autre,
Dans un tel moteur, des pistons identiques montent
(Fig . 26-la) . Leurs bornes sont respectivement identi-
et descendent à l'intérieur de cylindres identiques,
fiées par les symboles a, 1 et b, 2 .
mais pas en même temps . Ils sont en effet reliés à
l'arbre de façon à lui fournir des impulsions de puis- Quand on fait tourner le rotor, des tensions Ea i et Eb2
356
∎∎z∎m∎∎∎∎∎∎∎∎∎
∎nsang∎ ∎∎∎////∎∎
auvagenau oa Eat
rotation des
vecteurs
y∎~∎∎∎∎∎∎~∎∎yy ~∎∎
∎ •~
~ ∎270∎360∎450∎
01
Figure 26-1
a . Alternateur diphasé ;
b. Tensions alternatives générées par les enroulements A et B de l'alternateur ;
c . Diagramme vectoriel des tensions .
Si une charge résistive est branchée sur chacune des Figure 26-2
phases, les courants la et lb sont respectivement en phase a. Alternateur diphasé en charge ;
avec les tensions Ea t et Eb2 (Fig . 26-2b) . Ces deux cou- b . Diagramme vectoriel des tensions et des courants .
rants sont donc également déphasés de 90° dans le
temps, c'est-à-dire que Ia atteint sa valeur maximale
identiques au lieu de deux . Les trois enroulements sont
positive un quart de période avant Ib .
disposés à 120° l'un de l'autre, comme l'indique la
26.2 Alternateur triphasé Fig . 26-3a .
Un alternateur triphasé est semblable à un alternateur Lorsque le rotor tourne à vitesse constante, les tensions
diphasé, sauf que le stator porte trois enroulements induites dans les trois enroulements ont même valeur
358 ÉLECTROTECHNIQUE
ai c3
E
~~i!//!!//! //!!
0
J 120
3503///\19//w
Figure 26-3
a . Alternateur triphasé ;
b . Tensions alternatives générées par les trois enroulements ;
c . Diagramme vectoriel des tensions induites,
26 .3 Montage en étoile
Les trois enroulements d'un alternateur triphasé pour-
(b)
raient alimenter trois circuits distincts (Fig . 26-4a) . Cet
arrangement exigerait 6 fils pour alimenter la charge Ec3 Eb2
totale constituée par trois charges monophasées . Figure 26-4
Si chaque phase alimente une charge résistive, les cou- a . Système à 3 phases, 6 fils ;
b . Diagramme vectoriel des tensions et des courants .
rants Ia , Ib et le sont respectivement en phase avec les
tensions Ea i, Eb2 et E,3- Si, de plus, les trois résistances
sont égales, les courants ont la même valeur efficace,
mais ils sont déphasés de 120° l'un de l'autre (Fig . 26- À première vue, il semble que la section du fil neutre
4b) . doive être trois fois plus grande que celle des lignes a-
On peut toutefois réduire le nombre de fils de ligne en b et c . Cependant, le diagramme vectoriel de la Fig .
groupant les trois fils de retour en un seul (Fig . 26-5) . 26-5b montre que la somme vectorielle de ces trois
Ce fil de retour, appelé fil neutre (ou phase neutre), courants est nulle . Par conséquent, Ineutre = 0 .
porte la somme des trois courants de sorte que On peut donc enlever le fil neutre complètement sans
'neutre = (l a + Ib + 'e ) . que les tensions ou les courants soient affectés (Fig .
EL = F ELN (26-1)
(a) (b)
ou
EL = tension entre les lignes [V]
ELN = tension entre les lignes et le neutre [V]
= constante [valeur approximative = 1,73]
Afin de clarifier davantage ces résultats, nous mon-
trons à la Fig . 26-8 un alternateur dont la tension ligne
3 (c)
à neutre est de 100 V. Les tensions entre les lignes sont
toutes égales et leur valeur est 100 x f volts ou 173
V. Pour le montage en étoile, les tensions de ligne à
Ecn Ebn
30°
Figure 26-8
n Tensions produites par un alternateur connecté en étoile .
ligne sont donc 1,73 fois plus grandes que les tensions
de ligne à neutre* .
Les tensions entre les lignes a, b, e constituent un sys-
Figure 26-7 tème triphasé, mais la tension entre deux lignes quel-
a . Enroulements d'un alternateur raccordés en étoile ;
b . Diagramme vectoriel des tensions ligne à neutre ;
c . Construction du vecteur de tension Eab ;
d . Les tensions Eab , Ebc, Eca sont égales et déphasées de Les termes ligne-ligne et ligne-neutre sont aussi utilisés .
120° . Lorsqu'on donne la tension d'un système triphasé ou d'une
machine triphasée sans spécifier s'il s'agit d'une tension
ligne-neutre ou ligne-ligne, il est entendu qu'il s'agit de la
tension efficace ligne à ligne . Par exemple, si l'on parle d'une
En choisissant, à tour de rôle, les boucles b, c n, et c, a, ligne de distribution de 24,9 kV, il est entendu que cette
n, on obtient exactement la même valeur efficace pour tension désigne la tension efficace ligne à ligne ou phase-
la tension entre les bornes b, c et c, a . phase.
Exemple 26-1 EL
Un alternateur triphasé à 60 Hz génère une tension
sinusoïdale de 23 900 V entre les lignes . Calculer :
1
a) la tension efficace entre une ligne et le neutre
b) la tension crête entre deux lignes
c) l'intervalle de temps qui sépare les valeurs crête
positives des tensions E,h et Ebc
00
Solution Figure 26-9a
a) La tension ligne à neutre ELN est : Charge triphasée équilibrée montée en étoile .
EL 23 900 IL
ELN = =
V F
= 13 800 V
IL
EL aête = EL C = 23 900
= 33 800 V
1200 1
t = X = 0,00556 s = 5,56 ms Pour le montage en étoile, il est facile de comprendre
360° 60
d'après ce que nous venons d'expliquer, que les règles
26 .5 Charges raccordées en étoile et en suivantes s'appliquent :
triangle
CONNEXION EN ÉTOILE
Pour que les courants dans les trois lignes d'un sys-
tème triphasé soient égaux, il faut que la charge soit 1 . le courant dans chaque élément est égal au
équilibrée, condition rencontrée très souvent dans les courant IL dans la ligne
circuits triphasés . Une charge triphasée est dite équi- 2. la tension aux bornes de chaque élément est
librée lorsqu'elle est constituée de trois impédances égale à la tension EL de ligne à ligne divisé
identiques . par 3
Les trois impédances peuvent être montées en étoile 3 . les trois tensions aux bornes des éléments sont
(Fig . 26-9a) ou en triangle (Fig. 26-9b) . Les relations déphasées de 120°
entre les tensions et les courants de chaque élément, 4 . les trois courants dans les éléments sont dé-
par rapport à la tension de ligne EL et au courant de phasés de 120°
ligne IL , sont indiquées sur ces figures .
362 ÉLECTROTECHNIQUE
En ce qui concerne le raccordement en triangle, déter- diquent que la valeur efficace de Ia est i fois plus
minons les relations entre les tensions et les courants grande que la valeur efficace de I l (ou de 1 3 ) . À cause
en supposant une charge résistive (Fig . 26-10a) . Les de la symétrie du montage pour les trois phases, on
résistances étant branchées entre les lignes, les cou- peut écrire :
rants Il , 72, 13 sont en phase avec les tensions corres-
pondantes Eab, Ebc et Eca (Fig . 26-1Ob) . Ces dernières
(26-2)
sont créées par un alternateur qui n'apparaît pas sur la
figure . Si on examine le nceud A de la ligne a, la où
deuxième loi de Kirchhoff nous permet d'écrire : IL = courant dans les lignes [A]
I = courant dans chaque branche de la connexion
-13
Ia =1 1 en triangle [A]
En faisant cette somme vectorielle, on constate que le = constante [valeur approximative = 1,73]
vecteur Ia se trouve 30° en avance sur le vecteur I 1 . De
Nous concluons que pour un montage en triangle (Fig .
plus, les relations géométriques de la Fig . 26-10b in-
26-9b), les règles suivantes s'appliquent :
CONNEXION EN TRIANGLE
Exemple 26-2
Une ligne triphasée à 550 V (ligne à ligne) alimente
trois résistances identiques montées en étoile . Quelle
est la tension aux bornes de chaque résistance?
Solution
La tension aux bornes de chaque résistance est égale à
la tension de ligne à neutre soit :
EL = 550 V
E =
LN
= 318V
V J 1,73
Exemple 26-3
Trois impédances identiques montées en triangle sur
une ligne triphasée à 550 V tirent un courant de li-
gne de 10 A . Calculer :
a) le courant dans chaque impédance et la tension à
Figure 26-10
ses bornes
a . Charge triphasée équilibrée montée en triangle ;
b . Diagramme vectoriel pour une charge résistive . b) la valeur des impédances
Exemple 26-4
Un moteur triphasé raccordé à une li ne à 480 V
tire un courant de 5 A dans chaque sil .
la tension aux bornes est EL volts ;
a) Calculer la puissance apparente fournie au mo-
la puissance active Pz absorbée par chaque résis-
teur
tance est donc :
h) Quelle est la puissance active fournie au moteur
IL ELIL sachant que son facteur (le puissance est de 80 ~î17
Pz = EL X
F3 U3
364 ÉLECTROTECHNIQUE
EL = 440 V
Solution ELN _ = 254 V
a) Puissance dissipée par chaque résistance : F 1,73
= 600 = V3 2 + 4 2 =552
E = EL
= 347 V
F 1,73 Le courant dans chaque élément est donc :
30
3 S2
ligne 600 V
3 S2
b) La tension aux bornes de chaque inductance est : tent que 3 bornes de raccordement, de sorte qu'il est
impossible de dire comment les connexions sont ef-
E=IXL =50,8Ax4S2=203 V
fectuées à l'intérieur . Dans ces circonstances, comme
Exemple 26-7 il est plus facile de traiter une connexion en étoile
Une ligne triphasée à 550 V, 60 Hz, alimente trois qu'une connexion en triangle, on suppose que le rac-
condensateurs identiques montés en triangle (Fig . cordement est en étoile .
26-13) . Le courant de ligne est de 22 A . Calculer la L'hypothèse d'une connexion en étoile peut être ap-
capacitance de chaque condensateur . pliquée non seulement à des charges individuelles, mais
aussi à des usines entières ou des centres commerciaux
Solution qui comprennent des milliers de charges dont on ignore
Courant dans chaque condensateur : la connexion . En voici deux exemples .
ELN = EL = 2400
= 1386 V
A
o > La puissance apparente par phase est :
22 A
366 ÉLECTROTECHNIQUE
a 414 kVA
o
2400 V b
o 1 >QL Qm
3 phases
c
o
Fp = 87,5
(a)
5000 hp
FP=85%
900 kvar
Figure 26-15
Charge composée d'un gros moteur et d'un banc de
condensateurs pour améliorer le facteur de puissance de la
ligne (voir exemple 26-9) .
(b)
Solution
Dans cet exemple, nous appliquerons une autre ap-
proche, en utilisant les puissances actives, réactives et
apparentes totales, au lieu de leur valeur par phase .
a) La puissance apparente absorbée par le moteur est :
)l- Ean
Sm = EI C = 4000 x 462 x
= 3200 kVA
La puissance active absorbée par le moteur est :
Eb
(c) Pm = S x FP = 3200 x 0,85 = 2720 kW
b) La puissance réactive absorbée par le moteur est :
Figure 26-14
a . Tension et puissance à l'entrée d'une usine (voir exemple
26-8) ; 2
Qm = 5,;, - Pm = 1~ 3200 2 - 2720
b . Circuit équivalent de l'usine ;
c . Diagramme vectoriel des tensions et des courants . = 1686 kvar
c) La puissance réactive fournie par la ligne est la dif- prend ELN comme vecteur de référence parce qu'il est
férence entre Qm et la puissance réactive Qc four- commun à tous les équipements .
nie par le banc de condensateurs .
26 .9 Séquence des phases
QL = Qm - Qc = 1686 - 900 = 786 kvar En plus de sa tension et de sa fréquence, un système
triphasé possède une propriété importante appelée sé-
d) La puissance active fournie par la ligne est la même quence des phases . Dans une ligne triphasée, la sé-
que celle absorbée par le moteur, soit : quence des phases est l'ordre dans lequel les trois ten-
PL = 2720 kW sions maximales positives se succèdent. Comme on le
verra au chapitre 36, le sens de rotation des moteurs
La puissance apparente fournie par la ligne est : triphasés dépend de la séquence des phases, et la mise
en parallèle des lignes triphasées ne peut se faire que
SL = ~PL + QL = ~ 2720 + 786 2 si les séquences sont les mêmes . Pour ces raisons, il
= 2831 kVA est souvent nécessaire de connaître la séquence des
phases en plus de la valeur et de la fréquence des ten-
Le courant tiré de la ligne est : sions .
On peut facilement comprendre le concept de séquence
_ SL _ 2 831 000 = des phases en considérant l'analogie suivante .
IL 409 A
EL 1' 4000 13
= PL
FPL = 2720 kW = 0,96 = 96 %
SL 2831 kVA
ELN _ EL = 4000
= 2309 V 409 A 462 A
3 VS
4000 V
Courant triphasé tiré par le banc de condensateurs : 3 phases
j = Qc = 900 000
= 130 A
c EL 1~ 4000 13
Figure 26-16
6m = arccos FPm = arccos 0,85 = 32° a . Diagramme vectoriel des courants et de la tension (voir
exemple 26-9) ;
Ces informations nous permettent de tracer le dia- b . Courants dans les trois lignes . Noter que le courant tiré de
gramme vectoriel pour une phase (Fig . 26-16a) . On la source est inférieur à celui tiré par le moteur .
368 ÉLECTROTECHNIQUE
Exemple 26-10
La séquence des phases dans la Fig . 26-21 est A-C-
B (,séquence inverse) . Tracer le diagramme vecto-
source
riel des tensions de ligne . 30
Solution
Les tensions suivent la séquence A - C - B, ce qui est Ec
équivalent à la séquence AC - CB - BA - AC . Par con-
(a) (b)
Figure 26-20
La tension triphasée entre les lignes a, b, c est fidèlement
Dans les manuels anglais, les séquences directe et inverse représentée par le diagramme vectoriel . La séquence est
sont respectivement désignée par positive sequence et a-b-c (séquence directe) .
negative sequence .
Figure 26-21 Dans la Fig . 26-22a, la séquence est donc C-B-A (ou
Voir exemple 26-10 . ECB EAC A-C-B) . Le diagramme vectoriel correspondant est
donné à la Fig. 26-22b.
séquent, la séquence des tensions est EAC - EcB - EBA •
26 .11 Mesure de la puissance active
Le diagramme vectoriel correspondant est donné à la (circuits triphasés à 3 fils)
Fig . 26-21 . Noter que l'orientation de l'ensemble des
La puissance active fournie à une charge triphasée à
trois vecteurs n'a pas d'importance, c'est leur position
trois fils peut être mesurée au moyen de deux watt-
relative qui indique la séquence.
mètres montés suivant le schéma de la Fig . 26-23 .
En ce qui concerne la charge, on peut inverser la sé-
quence des phases d'une ligne triphasée en interver-
tissant simplement deux conducteurs . Bien que cette
opération semble triviale, elle peut créer un problème
majeur lorsqu'il s'agit d'intervertir les grosses barres
omnibus alimentant un moteur triphasé . Il en serait de
même s'il fallait intervertir les conducteurs d'une li-
gne de transport à 500 kV. En pratique, afin d'éviter
ces problèmes, on tient compte de la séquence des pha-
ses lors de la planification du réseau . La séquence des
phases de tous les réseaux de transport, de répartition
et de distribution est connue d'avance, et toute modi-
fication à ces réseaux en tient compte .
(a) (b)
Figure 26-22 Afin d'observer une différence notable dans l'éclairage, il
a . Montage simple pour déterminer la séquence des phases ; faut que l'impédance du condensateur soit comprise entre
b . Diagramme vectoriel des tensions . un dixième et dix fois la résistance nominale d'une lampe .
370 ÉLECTROTECHNIQUE
marques de
polarité transformateurs
A de courant
-1 -- transformateurs
,,,, de tension
-marques de
polarité
Figure 26-24
Wattmètre utilisé pour la mesure de la puissance active dans une ligne triphasée à 3 fils . Les
transformateurs de potentiel et de courant sont intercalés entre la ligne triphasée et l'instrument, selon le
schéma de raccordement montré ci-dessus . Le wattmètre lui-même est doté d'un multiplicateur Et qui
génère une tension à courant continu proportionnelle à la puissance active totale . Laiguille est donc
actionnée par un simple mouvement d'Arsonval (voir aussi la figure 25-10 montrant un varmètre triphasé
fonctionnant selon le même principe) (gracieuseté de Cie Générale Électrique) .
Exemple 26-12
P, Dans l'exemple 26-11 montrant l'application de la
méthode des deux wattmètres dans un circuit à 3
AO
fils, les tensions de lignes sont équilibrées .
a) Calculer la puissance réactive tirée par le moteur
P2
b) Connaissant P et Q, vérifier que le facteur de
puissance est bien 80 %
Bo
charge Solution
P3 a) Les wattmètres indiquent les valeurs respectives de
+5950 W et +2355 W
Co
La puissance réactive tirée par le moteur est donc
Ea
Figure 26-27
La tension v est proportionnelle à la puissance instantanée
fournie à la charge .
Pc
26 .16 Résumé
0 120 240 360 540 720 degrés
Figure 26-26
Les circuits triphasés sont utilisés pour la production,
Schéma montrant que la puissance active totale d'un circuit le transport et la distribution de l'énergie électrique .
triphasé équilibré est constante . ainsi que pour l'alimentation des charges importantes_
Nous avons vu qu'il existe deux façons de connecter
26 .15 Mesure de la puissance instantanée les branches d'un circuit triphasé : le montage en étoile
et le montage en triangle .
Le wattmètre est un instrument qui multiplie la ten-
sion instantanée E par le courant instantané I et affiche Il est important de retenir les relations entre les ten-
la valeur moyenne de ce produit . Dans le wattmètre sions ligne à ligne et les tensions ligne à neutre (mon-
conventionnel, c'est par un moyen mécanique (inertie tage en étoile), de même que les relations entre les cou-
du cadre et de l'aiguille) que l'on obtient la valeur rants de lignes et les courants de branches (montage
moyenne du produit EL en triangle) . Retenons aussi la formule S = EI\13 don-
nant la puissance apparente S d'un circuit triphasé équi-
Dans les wattmètres électroniques, on utilise plutôt un
libré en fonction de la tension E et du courant I de li-
multiplicateur qui donne la valeur instantanée du pro-
gne . Ces relations font toutes intervenir le facteur i3 .
duit EL Ce multiplicateur peut être réalisé au moyen
de composants électroniques ou d'un générateur à ef- Nous avons vu que la résolution d'un circuit triphasé
fet Hall . Ce dernier est composé d'un semi-conduc- équilibré est simplifiée en ne considérant qu'une seule
teur spécial en forme de parallélépipède . Le courant I phase . Nous avons aussi appris comment déterminer
passe par deux faces parallèles pendant qu'un flux ¢ p , la séquence des phases et comment mesurer les puis-
proportionnel à la tension E, traverse deux autres faces sances active et réactive dans un circuit à trois ou qua-
(Fig . 26-27) . tre fils .
26-19 Deux lampes de 60 W et un condensateur de 26-25 Trois résistances branchées en triangle sur une
10 µF raccordés en étoile sont branchés sur trois bor- ligne triphasée consomment 60 kW . Quelle sera la puis-
nes triphasées X-Y Z dont la tension est de 120 V. Le sance absorbée si on les raccorde en étoile?
condensateur est connecté à la borne Y et la lampe qui
26-26 Trois résistances de 15 S2 et trois réactances
brille le plus est connectée à la borne X .
de 8 S2 sont raccordées symétriquement à une ligne
a) Quelle est la séquence des phases? triphasée de 530 V selon les montages suivants :
b) Tracer le diagramme vectoriel des tensions ligne à a) R, X en série, connexion en étoile
ligne .
b) R, X en parallèle, connexion en triangle
26-20 Deux wattmètres montés dans un circuit tri-
c) R en triangle, X en étoile
phasé à 220 V indiquent respectivement 3,5 kW et
1,5 kW. Le courant dans chacun des fils de ligne étant Déterminer pour chaque cas, le courant dans les fils de
de 16 A, calculer : ligne sans avoir recours aux diagrammes vectoriels
(utiliser la méthode des puissances) .
a) la puissance apparente de la charge
26-27 Dans la Fig . 26-13, quel serait le courant dans
b) son FP
chaque ligne si la fréquence était de 50 Hz?
26-21 Un moteur électrique ayant un FP de 82 %
26-28 Sur la Fig . 26-7c, la tension E n instantanée
tire un courant de 25 A d'une ligne triphasée à 600 V.
est de +100V (valeur projetée sur l'axe vertical) . Quelle
a) Calculer la puissance active fournie au moteur . est la valeur instantanée des 5 autres tensions? Copier
b) Sachant que le rendement du moteur est de 85 %, le schéma de la Fig . 26-7a et indiquer toutes les ten-
quelle puissance en kW développe-t-il? sions instantanées avec leurs polarités . D'après la loi
c) Quelle est sa consommation d'énergie, si le moteur de Kirchhoff, la somme des tensions dans une boucle
marche pendant trois heures? fermée est nulle . Vérifier que cette loi est bien vérifiée
pour ce montage.
26-22 Un wattmètre de 0-3 kW, dont la tension maxi-
26-29 Pour le problème 26-28, la fréquence est de
male est de 300 V et le courant maximal de 10 A, est
50 Hz . Déterminer la valeur des tensions instantanées
inséré dans un circuit dont le FP est de 10 % et la ten-
après un intervalle de 1,667 ms .
sion de 200 V. Il indique alors une puissance de 1,7 kW .
On s'aperçoit cependant qu'une fumée se dégage du 26-30 Une charge résistive-inductive branchée sur
wattmètre au bout de quelques instants . Expliquer. une ligne à 2,4 kV absorbe une puissance apparente de
600 kVA à un FP de 80 % . Déterminer les valeurs de R
Niveau avancé
et de XL en supposant une connexion semblable à celle
26-23 Trois condensateurs de 10 µF sont montés en montrée à la Fig . 26-12 .
étoile sur une ligne triphasée à 2,3 kV, 60 Hz .
26-31 Les wattmètres de la Fig . 26-23 indiquent res-
a) Quel courant tirent-ils de chaque fil de ligne? pectivement des puissances de +35 kW et -20 kW . La
b) Quelle est la puissance réactive fournie par l'ensem- charge étant équilibrée, calculer :
ble des condensateurs? a) le FP de la charge
26-24 Si dans le problème 26-19, le condensateur est b) le courant dans la ligne si la tension triphasée est de
raccordé à la borne X, quelle est la lampe qui brille le 630 V
plus?
PARTIE II
MACHINES ÉLECTRIQUES
ET TRANSFORMATEURS
27
Génératrices à
courant continu
pièce polaire
culasse bobine
excitatrice
Figure 27-3
induit Polarités magnétiques d'une génératrice à 6 pôles et mode
de raccordement des bobines du champ shunt .
Figure 27-2
Vue en coupe d'une génératrice de 1,8 kW, 6 V, 300 A .
Les bobines sont disposées de telle façon que leurs deux
côtés coupent respectivement le flux provenant d'un
res afin de réduire les risques de court-circuit à la terre .
pôle nord et d'un pôle sud de l'inducteur .
Dans certaines génératrices spéciales, les bobines et
pièces polaires sont remplacées par des aimants per- Le noyau est formé d'un assemblage de tôles en fer
manents . doux . Ces tôles sont isolées les unes des autres et por-
La force magnétomotrice (FMM) des bobines crée un tent des encoches destinées à recevoir les bobines (Fig .
champ magnétique qui traverse les pièces polaires, la 27-4a) .
culasse, l'induit et l'entrefer (Fig . 27-1) . L'entrefer est
l'espace d'air séparant la surface de l'induit de celle
des pièces polaires : il est de l'ordre de 1,5 mm à 5 mm
pour les machines de faible et moyenne puissance .
Comme l'induit et l'inducteur sont construits avec des
(a)
matériaux possédant une bonne perméabilité, la ma-
jeure partie de la FMM sert à pousser le flux à travers
l'entrefer. Donc, en réduisant la longueur de celui-ci,
on peut diminuer la grosseur des bobines excitatrices .
La vue en coupe de la Fig . 27-8 montre les différentes
parties d'une génératrice bipolaire .
Le nombre de pôles que porte l'inducteur dépend sur-
tout de la grosseur de la machine . Plus une machine
est puissante et plus sa vitesse est basse, plus elle aura
de pôles . En utilisant plus de deux pôles on réduit les
dimensions et le coût des grandes machines . (b) /
Les bobines excitatrices d'un inducteur multipolaire
sont connectées de façon que les pôles adjacents aient
des polarités magnétiques contraires (Fig . 27-3) .
27 .2 Induit
L'induit est composé d'un ensemble de bobines iden-
tiques réparties uniformément autour d'un noyau cy- Figure 27-4
lindrique . Il est monté sur un arbre et tourne entre les a . Le noyau de l'induit est composé d'un empilage de tôles
d'acier.
pôles de l'inducteur . L'induit constitue donc un en- b . Les conducteurs sont retenus dans les encoches au moyen
semble de conducteurs qui coupent le flux magnétique. de cales en fibre .
GÉNÉRATRICES À COURANT CONTINU 379
Figure 27-5
Photo d'un induit illustrant collecteur, empilage de tôles, cales
en fibre, bobinage et ventilateur (gracieuseté de General
Electric Company, U .S .A .) .
27 .3 Collecteur et balais
Le collecteur est un ensemble cylindrique de lames de
cuivre isolées les unes des autres par des feuilles de
mica . Le collecteur est monté sur l'arbre de la ma-
chine, mais isolé de celui-ci (Fig . 27-6a) . Les deux fils
sortant de chaque bobine de l'induit sont successive-
ment et symétriquement soudés aux lames du collec-
teur.
Dans une génératrice bipolaire, deux balais fixes et dia-
métralement opposés appuient sur le collecteur . Ainsi,
(b) (c)
ils assurent le contact électrique entre l'induit et le cir-
cuit extérieur (Fig . 27-6b) . Figure 27-6
a . Collecteur à 16 lames et noyau d'acier montés sur un arbre .
La construction du collecteur demande un soin consi- b . Balais sur une génératrice bipolaire .
dérable, car, s'il arivait qu'une des lames dépasse les c . Groupement des balais sur une machine à 6 pôles .
380 ÉLECTROTECHNIQUE
La pression des balais sur le collecteur peut être réglée 27 .4 Enroulement imbriqué
à une valeur appropriée grâce à des ressorts ajustables Les bobines de l'induit peuvent être reliées entre elles
(Fig . 27-7). Si la pression est trop grande, le frotte- et au collecteur de plusieurs manières ; une des plus
ment provoque un échauffement excessif du collecteur employées est l'enroulement imbriqué .
et des balais ; par contre, si elle est trop faible, le con-
Afin de comprendre ce genre d'enroulement, considé-
tact imparfait peut produire des étincelles . La pression
rons une simple bobine qui tourne entre les deux pôles
des balais sur le collecteur est généralement de l'ordre
d'un inducteur (Fig . 27-9) . On sait qu'une tension al-
de 15 kPa (1,5 N/cm 2) et la densité du courant qui les
ternative sera induite entre ses bornes a et b . La valeur
traverse est d'environ 10 A/cm 2 . Par exemple, un balai
instantanée de cette tension dépend de la position de la
ayant une largeur de 3 cm et une épaisseur de 1 cm
bobine. Supposons que la tension maximale soit de
exerce une pression d'environ 4,5 newtons sur le col-
10 V. On montre à la Fig . 27-10, huit positions succes-
lecteur et peut porter un courant de 30 A .
sives de la bobine, avec les tensions et les polarités
correspondantes . Par exemple, lorsque la bobine passe
par la position 225', la tension E a b est de -7 V car a est
(-) par rapport à b .
porte-balai ressort
(a) balai (b)
Figure 27-7
Balai et porte-balai d'une machine à c .c .
+ a b +
90+ 10* v 10 V c 270°
- c a -
Figure 27-10
Tensions induites pour 8 positions du cadre .
Figure 27-12
Valeurs instantanées des tensions induites dans les huit
Figure 27-11 bobines .
Induit portant 8 bobines . Les bobines logées dans les mêmes
encoches produisent des tensions identiques mais de
polarités contraires .
0
par les chiffres encerclés (1) à (8), et logées dans 8
encoches numérotées 1 à 8 .
Faisons tourner cet ensemble de 8 bobines à la même
vitesse qu'auparavant . Chaque bobine génère une ten-
sion et une polarité correspondant à sa position . Pour
chaque bobine, la tension obtenue est identique à celle
induite dans la bobine de la Fig . 27-10 . Notons que les
bobines (1), (5) sont logées dans les mêmes encoches ;
par conséquent, leurs tensions Ea b ont instantanément
la même valeur, mais de polarités contraires . Il en est
de même pour les bobines (2), (6) ; (3), (7) et (4), (8) .
Figure 27-13
Si l'on considère l'instant particulier où la bobine (1) Étant donné que la somme des tensions autour de la boucle
est à 0°, la tension dans cette bobine est nulle, et les est nulle, on peut la fermer sans produire un courant de
tensions dans les autres bobines sont celles que pré- circulation .
sente la Fig . 27-12 . Un instant plus tard, lorsque l'in-
duit a tourné de 45°, la tension Eab de la bobine (1) est
sions autour de la boucle est nulle à tout instant . Donc
de +7 V, celle de la bobine (2) est nulle, celle de la
aucun courant ne circule dans la boucle et les tensions
bobine (3) est de - 7 V, et ainsi de suite .
de la Fig . 27-13 demeurent les mêmes que celles de la
Jusqu'à présent nous avons supposé que les bobines Fig . 27-12 .
étaient isolées les unes des autres ; relions-les mainte- Connectons alors les bobines à un collecteur à huit la-
nant en série pour créer une boucle fermée (Fig . 27- mes (Fig . 27-14). Ces connexions sont montrées en
13) . La tension résultante est égale à la somme des pointillé. Il est évident que la tension induite dans cha-
tensions des huit bobines . Cependant, en faisant la que bobine apparaît maintenant entre deux lames
somme, on s'aperçoit que les tensions induites dans consécutives . C'est cet arrangement des bobines, et leur
les bobines logées dans les mêmes encoches s'annu- raccordement au collecteur, qui constitue un enroule-
lent. Par conséquent, la somme algébrique des ten- ment imbriqué .
382 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 27-15a
Diagramme schématique d'une génératrice à c .c . comportant 12 pôles et 72 bobines sur l'induit .
Les bobines A et C traversent momentanément la zone gative . Ces connexions ne sont pas montrées sur le dia-
neutre, tandis que la bobine B coupe le flux au centre gramme .
des pôles . La largeur des bobines (appellée pas de bo- La Fig . 27-15b montre, en plus grand, les bobines si-
bine) est telle que leurs côtés coupent le flux prove- tuées entre les balais x et y . Pour ne pas compliquer le
nant respectivement de pôles N, S adjacents . Ainsi, les diagramme, on ne montre que les bobines A, B et C .
côtés de la bobine B se trouvent au milieu du pôle 2 et Les deux côtés de la bobine A sont logés dans les en-
au milieu du pôle 3 . De la même façon, les côtés de la coches 1 et 7, tandis que ceux de la bobine B sont dans
bobine A sont dans les zones neutres entre les pôles les encoches 4 et 10 . La bobine A est raccordée aux
1 .2 et les pôles 2,3 . lames 72 et 1, alors que la bobine B est raccordée aux
La tension entre les balais x et y est égale à la somme lames 3, 4 .
des tensions engendrées dans les cinq bobines connec- Dans la position montrée sur la figure, les côtés de la
tées entre les lames 1-2, 2-3, 3-4, 4-5 et 5-6 . Les ten- bobine A sont dans des zones neutres . Par conséquent,
sions entre les autres balais sont similairement engen- aucune tension n'est induite dans celle-ci . Par contre,
drées par cinq bobines . les côtés de la bobine B sont situés directement en des-
Les six balais (+) sont connectés ensemble pour for- sous des pôles N et S . La tension induite dans cette
mer la borne positive . De la même façon, les six balais bobine est alors à son maximum . Il s'ensuit que la ten-
(-) sont connectés ensemble pour former la borne né- sion entre les lames 3 et 4 est à son maximum .
384 ÉLECTROTECHNIQUE
mutation sans étincelles . Ce procédé est inacceptable momentanément court-circuitées par les balais se trou-
lorsque le courant varie fréquemment et de façon très vent toujours dans une zone où la densité de flux es
marquée . Dans les générateurs de faible puissance nulle . Il n'est donc plus nécessaire de déplacer les ba-
(moins de 500 W), on peut cependant se permettre de lais à mesure que la charge varie .
fixer les balais à une position intermédiaire, ce qui as- La Fig . 27-21 montre les pôles de commutation in-
surera une commutation acceptable pour toutes les tercalés entre les 4 pôles principaux d'une génératrice
charges . de 25 kW.
27 .9 Pôles de commutation
Pour compenser l'effet de la réaction d'induit, on dis-
pose entre les pôles ordinaires des machines à c.c, des
pôles de commutation . Ces pôles auxiliaires sont con-
çus pour développer une FMM égale et opposée en
tout temps à la FMM de l'induit .
À cette fin, l'enroulement des pôles de commutation
est raccordé en série avec l'induit de façon qu'il soit
traversé par le même courant et qu'il développe une
FMM proportionnelle au courant d'induit.
La Fig . 27-20 montre les connexions des pôles de com-
mutation d'un générateur bipolaire tournant dans le sens
antihoraire . On voit que la FMM C des pôles de com-
mutation s'oppose à la FMMi de l'induit, et annule ainsi
l'effet de celle-ci . Par conséquent, les bobines qui sont
(a)
(b)
Figure 27-21
a . Les pôles de commutation sont placés entre les pôles
principaux de cette génératrice compound à 4 pôles .
b . Construction de l'inducteur . Les deux fils alimentent le
Figure 27-20 champ shunt tandis que les deux bornes sont reliées au
Les pôles de commutation produisent une FMMc égale et champ série (gracieuseté de General Electric Company,
opposée à la FMMi de l'induit . U. S . A .) .
27 .10 Génératrice à excitation séparée ration de la génératrice (Fig . 27-23) . Durant cet essai,
Nous avons vu que le flux dans la machine est créé par la vitesse de rotation de la génératrice est maintenue
le passage d'un courant d'excitation dans les bobines constante .
de l'inducteur. Lorsque ce courant continu est fourni On peut donc faire varier la tension induite à volonté
par une source indépendante, c'est-à-dire séparée de en faisant varier le courant d'excitation . La tension
la machine (une batterie d'accumulateurs, par exem- nominale de la machine est habituellement située un
ple), on dit que la génératrice est à excitation séparée . peu plus haut que le «coude» de la courbe de satura-
tion, soit, dans le cas de la Fig . 27-23, aux environs de
La Fig . 27-22 représente une telle génératrice . La source
de courant d'excitation est raccordée aux bornes a et 120 V.
b . Lorsque les deux pôles sont excités et que l'induit
est entraîné au moyen d'une turbine ou d'un moteur V tension nominale
quelconque, une tension Eo apparaît aux bornes x et y 150
reliées aux balais . Eo 120
90
60
30
0
0 1 2 3 A
- IX
Figure 27-23
Courbe de saturation à vide .
Figure 27-22
Génératrice à excitation séparée . Quand les bornes du circuit d'excitation sont interver-
ties, le courant circule en sens inverse dans les bobines
d'excitation, ce qui change le sens des lignes de force .
27 .11 Fonctionnement à vide Ce changement entraîne un changement de la polarité
Quand une génératrice à excitation séparée tourne à de la tension induite .
vide (c'est-à-dire lorsqu'elle n'est raccordée à aucun 2. Effet de la vitesse de rotation . Lorsqu'on augmente
circuit d'utilisation et que l'induit ne débite aucun cou- la vitesse de rotation sans faire varier le courant d'ex-
rant), une variation du courant d'excitation ou de la citation, le nombre de lignes coupées par seconde aug-
vitesse de rotation entraîne une variation corres- mente en proportion, ce qui augmente la tension in-
pondante de la tension induite . duite. La tension induite Eo est strictement propor-
Si on augmente le cou-
1 . Effet du courant d'excitation . tionnelle à la vitesse de rotation .
rant d'excitation, la FMM des bobines de l'inducteur Quand on change le sens de rotation, la polarité des
augmente, ce qui augmente le flux dans la machine . bornes x et y change aussi . Lorsqu'on change à la fois
Par conséquent, les conducteurs coupent un plus grand la polarité de la tension d'excitation et le sens de rota-
nombre de lignes par seconde et la tension aux bornes tion, la polarité de la tension induite demeure la même .
de l'induit (entre les balais) augmente . Lorsque ce cou-
rant est faible, la perméabilité de l'entrefer étant cons- 27 .12 Génératrice à excitation shunt
tante, le flux croît proportionnellement au courant d'ex- Lorsque les bobines excitatrices sont reliées directe-
citation . Mais lorsque le fer de l'inducteur et de l'in- ment aux bornes du générateur, de façon que le cou-
duit commencent à se saturer, la perméabilité diminue rant d'excitation soit fourni par l'induit, la génératrice
et le flux ne croît presque plus . On dit alors que la est dite à excitation shunt (Fig . 27-24) .
machine est saturée . Le grand avantage de cette connexion réside dans le
Si l'on trace la valeur de la tension induite en fonction fait qu'elle n'exige aucune source extérieure pour le
du courant d'excitation, on obtient la courbe de satu- fonctionnement de la machine .
388 ÉLECTROTECHNIQUE
60
i
40
i
20 ii
i
0
0 1 3 A
Eo =97%x260V=252V
Eo
et la tension aux bornes de la génératrice est :
E = Eo - Einduit - Ecommutation
E=252-9-6=237V
sible de maintenir une tension à peu près constante aux On remarque sur ces courbes que la tension de la gé-
bornes, car l'augmentation de la tension induite Eo nératrice hypercompound augmente de 10 % lorsque
compense la chute de tension causée par la résistance la pleine charge est appliquée, tandis que celle de la
de l'induit, des pôles de commutation et de l'enroule- génératrice compound est la même à vide et à pleine
ment série . charge . Par ailleurs, la tension en charge de la machine
Dans certains cas, il est nécessaire de compenser, non shunt est 15 % plus faible que sa valeur à vide, et celle
seulement la chute de tension dans l'induit, mais éga- de la génératrice compound différentielle est 30 % plus
lement celle des lignes de distribution . On dispose alors basse .
un plus grand nombre de spires sur l'enroulement sé-
27 .18 Spécifications d'une génératrice
rie de façon à ce que la tension aux bornes de la géné-
ratrice croisse quand le courant de charge augmente . La plaque signalétique d'une génératrice fournit à l'uti-
La machine est alors appelée génératrice à excitation lisateur des détails sur la puissance, la tension, la vi-
hypercompound. tesse de rotation, etc ., de la machine. Ces spécifica-
tions, ou caractéristiques nominales, sont des valeurs
27.16 Génératrice compound différentielle garanties par le fabricant . Analysons, par exemple, les
Si la FMM de l'enroulement série s'oppose à celle de données fournies sur la plaque signalétique d'une gé-
l'enroulement shunt, la diminution de tension est ac- nératrice de 100 kW.
centuée avec le courant de charge . La génératrice s'ap- Puissance 100 kW
pelle alors génératrice compound différentielle . Cette
Tension 250 V
connexion est réalisée en inversant les bornes de l'en-
roulement série d'une génératrice compound additive . Vitesse 1200 r/min
Cette machine est peu employée ; elle sert surtout à l'ali- Courant d'excitation 20A
mentation de certaines soudeuses à arc électrique . Type compound
27 .17 Caractéristiques en charge Classe 130 °C
Les courbes de la Fig . 27-31 donnent les caractéristi- Ces spécifications nous indiquent que cette machine
ques en charge de génératrices utilisant différents sys- peut débiter continuellement une puissance de 100 kW
tèmes d'excitation . sous une tension de 250 V, sans dépasser la tempéra-
ture maximale permise . Elle peut donc fournir un cou-
rant de :
392 ÉLECTROTECHNIQUE
charge
Figure 27-33
La commutation du courant de +50 A à -50 A produit des
étincelles en dessous des balais .
grand nombre de bobines . Comme le nombre de lames bre de spires de 12 à 4 (un facteur 3) on diminue
du collecteur est égal au nombre de bobines, cela ex- l'inductance par un facteur 9 . La nouvelle induc-
plique aussi pourquoi les collecteurs comportent un si tance par bobine est donc :
grand nombre de lames .
L = 1 x 270 gH = 30 p.H
Exemple 27-4 9
Chacune des 8 bobines de la Fig . 27-33 possède 12
spires et une inductance de 270 pH . Le diamètre La nouvelle tension de commutation est :
du collecteur est de 100 mm, et la largeur des ba-
AI x 100
lais est de 8 mnm . L'induit tourne à une vitesse de EL =L = 30x106 = 3,5V
1800 r/min . At 0,85x10 3
a) Calculer la valeur moyenne de la tension E l in- Cette tension est encore élevée, mais la commutation
duite, due à l'inductance . sera probablement acceptable .
b) On réduit à 4 le nombre de spires par bobine, tout Pour améliorer davantage la commutation, on peut aug-
en augmentant le nombre de bobines à 24 . Calculer menter la FMM des pôles de commutation en y ajou-
la nouvelle valeur de E, . tant une ou deux spires . Il en résultera un flux en des-
sous des pôles de commutation qui, au lieu d'être nul,
Solution induira une tension de polarité contraire à celle de EL .
a) Le collecteur fait un tour en un temps t : Par conséquent, la tension nette dans la bobine en
t = 60/1800 = 0,033 s court-circuit deviendra encore plus faible, ce qui di-
minuera davantage le courant de court-circuit . Par
La circonférence C du collecteur est :
conséquent, les étincelles néfastes seront supprimées .
C=irx 100 mm =314 mm =0,314m
27 .20 Résumé
La surface du collecteur se déplace donc à une vi- Dans ce chapitre nous nous sommes familiarisés avec
tesse : la construction de la génératrice à courant continu .
Nous avons vu qu'elle comprend un enroulement in-
v = C/t = 0,314 m/0,033 s = 9,52 m/s ducteur ou «champ» bobiné sur une ou plusieurs pai-
res de pôles produisant le champ magnétique . L'in-
Le temps pour franchir une distance d de 8 mm (la duit tournant est composé d'un grand nombre de bo-
largeur d'un balais) est : bines reliées au collecteur . Le collecteur assure la con-
version des tensions alternatives générées dans les bo-
- d = 8 mm = 0,008 m bines de l'induit en tension continue et les balais éta-
~t = 0,84 x 10-3 s
v 9,52 m/s 9,52 m/s blissent le contact avec la charge .
La tension induite est proportionnelle à la vitesse de
Le changement de courant durant cet intervalle est :
rotation et au champ magnétique créé par l'inducteur .
OI=50-(-50)=100A Pour des courants de champ importants, la saturation
du fer de l'induit et de l'inducteur vient limiter la ten-
d'où la tension induite, à cause de l'inductance : sion induite . En charge, la chute de tension dans la
résistance de l'induit diminue la tension disponible aux
AI x 100 bornes de l'induit .
EL = L = 270 x 106 = 32 V
Ot 0,85 x 10 3 Différents types de caractéristiques en charge sont ob-
tenues selon la connexion de l'inducteur . En changeant
Cette tension est beaucoup trop élevée et la commu-
la façon dont l'inducteur est relié à l'induit, on obtient
tation sera inacceptable .
une génératrice à excitation séparée, ou à excitation
b) L'inductance est proportionnelle au carré du nom- shunt . La machine compound comporte à la fois un
bre de spires (voir éq . 19-11) . En réduisant le nom- inducteur shunt et un inducteur série .
394 ÉLECTROTECHNIQUE
Des pôles de commutation sont aussi ajoutés entre les a) la tension aux bornes de l'induit lorsque la machine
pôles principaux . Les enroulements des pôles de com- débite 12 A
mutation sont branchés en série avec l'induit ; ils amé- b) la puissance dissipée sous forme de chaleur dans
liorent la commutation en s'opposant à la réaction d'in- l'induit
duit. c) le couple de freinage exercé par l'induit
PROBLÈMES - CHAPITRE 27 27-12 Une génératrice à excitation séparée aune ten-
sion à vide de 115 V. Que se passera-t-il si :
Niveau pratique a) la vitesse est augmentée de 20 %
27-1 Nommer et dessiner les parties principales d'une b) le sens de rotation est changé
génératrice à c .c . c) le courant d'excitation est augmenté de 10 %
27-2 Pourquoi doit-on toujours placer les balais d'une d) la polarité du champ est inversée
machine à c .c . sur la zone neutre? 27-13 Une génératrice compound additive de
100 kW, 250 V, possède un enroulement shunt de 2000
27-3 Dans une génératrice à c .c .
spires et un enroulement série de 7 spires . Sachant que
a) De quoi le collecteur est-il constitué? la résistance de l'enroulement shunt est de 100 S2, cal-
b) Que veut dire le terme zone neutre? culer la FMM résultante lorsque la machine fonctionne :
c) Dans la Fig . 27-11 un côté de la bobine 6 est logé a) à vide b) à pleine charge
en haut de l'encoche 2 ; vrai ou faux?
27-14 La Fig . 27-23 donne la courbe de saturation
d) Si, dans la Fig . 27-11, chaque bobine contient 23 spi- d'une génératrice à excitation séparée lorsqu'elle tourne
res, combien de conducteurs y a-t-il par encoche? à 1500 r/min . Quel doit être le courant d'excitation
approximatif pour obtenir une tension de 120 V lors-
27-4 Quel est l'effet d'une augmentation du courant
que la machine tourne à 1330 r/min?
d'excitation sur la tension induite d'une génératrice à
excitation séparée? Quel est l'effet d'une diminution 27-15 Dans la Fig . 27-14, la tension induite dans la
de vitesse? bobine 6, à un instant donné, est de 10 V . Quelle est la
tension induite dans les bobines 1 et 8 au même mo-
27-5 Comment peut-on régler la tension d'une géné-
ment?
ratrice shunt?
27-16 Dans la Fig . 27-12, quelle sera la tension in-
27-6 Pourquoi la tension d'une génératrice shunt di-
duite dans la bobine 4 lorsque le rotor aura tourné de
minue-t-elle lorsque le courant de charge augmente?
45°? de 135°?
27-7 Expliquer comment une génératrice compound
27-17 La génératrice de la Fig . 27-15 tourne à une
additive peut produire une tension qui augmente avec
vitesse de 960 r/min et le flux par pôle est de 0,02 Wb .
la charge .
Chaque bobine possède 6 spires . Quelle est la tension
27-8 En quoi les génératrices shunt, compound addi- entre les balais lorsque la charge est nulle?
tive et compound différentielle diffèrent-elles?
27-18 a) Dans la Fig . 27-15, combien de balais frot-
27-9 Que veut dire le terme réaction d'induit? tent sur le collecteur?
27-10 Quel est le rôle des pôles de commutation? b) Quel est le courant porté par chacune des bobines
Pourquoi sont-ils connectés en série avec l'induit? de l'induit lorsque la machine débite un courant de
1800 A?
Niveau intermédiaire 27-19 Une génératrice de 100 kW tournant à 450
27-11 La tension induite, dans une génératrice à ex- r/min génère une tension de 125 V, à vide . Le collec-
citation séparée, est de 127 V lorsque l'induit tourne à teur contient 118 lames et les bobines de l'induit ont
1400 drain . La résistance de l'induit est de 2 S2 . Calcu- une seule spire . Calculer la valeur du flux par pôle, en
ler : webers .
Les moteurs à courant continu sont des appareils qui quoi les moteurs de puissance supérieure à 1 kW con-
transforment l'énergie électrique qu'ils reçoivent en tiennent toujours des pôles de commutation .
énergie mécanique. La construction des moteurs est Dans le cas des génératrices, seuls la tension et le cou-
identique à celle des génératrices, de sorte qu'une ma- rant ont retenu notre attention . Cependant, pour les
chine à courant continu peut servir indifféremment moteurs, la compréhension des phénomènes mécani-
comme moteur ou comme génératrice . ques faisant intervenir le couple, la vitesse et l'inertie
L'usage des moteurs à courant continu est plutôt res- est particulièrement importante . Nous encourageons
treint, car la distribution se fait à courant alternatif . donc le lecteur à revoir au chapitre 1 les lois fonda-
Cependant, pour certaines applications il est parfois mentales reliant ces trois paramètres .
avantageux d'utiliser des moteurs à courant continu
28.1 Force contre-électromotrice
alimentés par des convertisseurs qui transforment le
courant alternatif en courant continu . La supériorité de Considérons une machine bipolaire dont l'inducteur
ces moteurs réside dans le fait qu'ils se prêtent facile- est un aimant permanent, et dont l'induit, de résistance
ment à un contrôle souple, continu et presque instan- Ro , est raccordé à une source de tension E S (Fig . 28-1) .
tané de leur vitesse .
Les moteurs à courant continu ont les mêmes modes
d'excitation que les génératrices . On distingue donc :
1 . les moteurs à excitation shunt
2 . les moteurs à excitation série
3 . les moteurs à excitation compound
De plus, tout comme pour les génératrices, la réaction
d'induit se manifeste dans les moteurs, produisant une
distorsion et un affaiblissement du flux provenant des
pôles à mesure que la charge augmente . Les problè- Figure 28-1
mes de commutation existent également, c'est pour- Démarrage d'un moteur à courant continu .
396
Avant que l'interrupteur ne soit fermé, l'induit est im- Pour les moteurs, cette tension induite Eo porte le nom
mobile . Dès qu'il est fermé, la source fait passer un de force contre-électromotrice (f.c .é .m .) car sa pola-
courant très intense dans l'induit, car la résistance R o rité est telle qu'elle agit «contre» la tension de la
de celui-ci est très faible (Fig . 28-2) . Or, nous savons source. Elle s'y oppose en ce sens que la tension to-
(principe II de l'électromagnétisme) que le passage du tale agissant sur le circuit série de la Fig . 28-2 est égale
courant dans les conducteurs de l'induit, situés dans le à (Es - Eo) volts et non pas à (Es + Eo ) volts .
champ magnétique de l'aimant permanent, engendre
28 .2 Accélération du moteur
une force sur chacun d'eux . L' action de ces forces pro-
duit un couple qui fait tourner l'induit . La tension résultante agissant sur le circuit valant
(E 5 - E o ) volts, le courant I n'est limité que par la
D' autre part, dès que l'induit se met à tourner, un autre
résistance R o , ce qui donne :
phénomène se manifeste : l'effet générateur . En effet,
dans toute machine à courant continu, une tension est
ES - Eo
induite dans les conducteurs de l'induit dès que ceux- I= (28-2)
ci coupent des lignes de flux, quelle que soit la cause Ro
produisant le mouvement de l'induit .
Lorsque le moteur est au repos, la vitesse est nulle, donc
la tension induite Eo = 0, et l'équation ci-dessus de-
vient :
ES
I=
Ro
Solution
a) Au moment où le moteur démarre, l'induit ne tourne (b)
pas et, par conséquent, la tension induite E o = 0 V
(Fig . 28-3a) . Le courant de démarrage étant seule-
ment limité par la résistance de l'induit, sa valeur
est :
Es = 150 V E4 A
I = = 150 A
Ro 1 £2
En se référant à la Fig . 28-2, la puissance électrique Cette équation indique qu'on peut augmenter le cou-
fournie à l'induit est : ple d'un moteur en augmentant, soit le courant I dans
l'induit, soit le flux 0 provenant des pôles .
Ps = EsI
Exemple 28-2
D'autre part, E s est égale à la f .c .é .m . de EO plus la L'induit d'un moteur <t c .c . de _ :,5 kW, 250 V,
chute de tension R O I dans l'induit soit : 1200 r/min contient 243 bobines et possède une ré-
sistance de 0,0094 £2 . L'enroulement est imbriqué
Es = EO + ROI et chaque bobine possède 1 spire (Fig . 28-4a et 28-
4b) . L'inducteur comprend 6 pôles . Lors d'un essai
Par conséquent, la puissance fournie à l'induit est : sous charge, on prend les lectures suivantes :
où Solution
PI ,., = puissance mécanique développée par le mo- a) La f.c .é .m est :
teur [W]
EO = f.c .é .m du moteur [V] EO = Es - R O I - Echute dans les balais
I = courant dans l'induit [A]
= 243 - 0,0094 x 638 - 1 = 243 - 6 - 1
Rappelons que la puissance mécanique d'une machine
= 236 V
est donnée par :
T = ZoI
(28-4)
6,28
ou
T = couple du moteur [N •m]
Z = nombre de conducteurs sur l'induit
= flux par pôle [Wb] Figure 28-4a
I = courant dans l'induit [A] Noyau d'induit et collecteur d'un moteur de 225 kW, 250 V,
1200 r/min . Le noyau de fer a un diamètre de 559 mm et une
6,28 = constante tenant compte des unités [valeur longueur de 235 mm ; il est composé de 400 tôles dentées de
exacte = 2 n] 0,56 mm .
400 ÉLECTROTECHNIQUE
1 2
3 4
Figure 28-4b
Bobinage d'un induit de moteur à c .c . de 225 kW pour pelle mécanique (gracieuseté de H . Roberge) .
1) machine-outil utilisée pour former les bobines ;
2) bobine formée prête à être introduite dans les encoches ;
3) et 4) raccordement des bobines au collecteur de 243 lames .
D'autre part, nous avons vu que la f .c .é .m. peut s'ex- Si l'on augmente ou diminue ES , la vitesse du moteur
augmente ou diminue à peu près dans les mêmes pro-
primer sous la forme
portions .
Zno En pratique, on peut réaliser cette variation en ali-
Eo =
60 mentant l'induit du moteur M avec une génératrice G
En remplaçant Eo par E s , on obtient: de tension variable (Fig . 28-5) . La génératrice est en-
traînée par un moteur à courant alternatif M c .a , qui re-
Zn r çoit son énergie du réseau .
ES =
60 On maintient l'excitation I xM de l'inducteur du mo-
teur M constante, alors que l'on fait varier celle (I xG )
on en déduit que la vitesse est :
de la génératrice . On peut même changer le sens de
rotation du moteur en inversant la polarité de la ten-
60 ES sion ES produite par la génératrice . Cette inversion de
n = (approximativement) (28-5)
zo polarité est obtenue par simple inversion du courant
d'excitation IxG .
où L'ensemble des trois machines M c .a . - G - M de la Fig .
n = vitesse de rotation [r/min] 28-5 constitue un groupe Ward-Leonard . Cette méthode
ES = tension aux bornes de l'induit [V] assure une extrême souplesse dans le réglage de la vi-
Z = nombre de conducteurs sur l'induit tesse entre de très grandes limites . On l'utilise pour le
0 = flux par pôle [Wb] contrôle des moteurs de laminoirs et d' ascenceurs dans
Pour un moteur donné, cette expression nous indique les mines et les grands édifices . La flexibilité du sys-
que la vitesse de rotation dépend de la tension de la tème Ward-Leonard provient du fait qu'il permet de
source ES et du flux par pôle 0. Étudions d'abord l'ef- forcer le moteur M à développer à la fois la vitesse et
fet de Es . le couple requis par la charge . Supposons, par exem-
o
inducteur de la induit du
Ex _~
génératrice moteur
o T
inducteur
du moteur
réseau moteur
triphasé triphasé
Figure 28-5
Commande de vitesse Ward-Leonard .
402 ÉLECTROTECHNIQUE
ple, que ES soit ajusté à un niveau légèrement supé- d'où le couple du moteur :
rieur à Eo . Le courant I circule alors dans le sens indi-
qué à la Fig . 28-5 et le moteur produit un couple posi- T _ 9,55 P m - 9,55 x 760 000
= 31,8 kN-m
tif. Le moteur absorbe de la puissance car le courant I
n 228
entre par la borne positive de l'induit .
Supposons maintenant que l'on réduise l'excitation du b) Lorsque Es = 350 V, le courant dans l'induit est :
générateur de sorte que ES devienne inférieur à E o . Le
courant change de sens, ce qui inverse le couple déve- Es - Eo = 350 -
I = 380 = _ 3000 A
loppé par le moteur. Simultanément, le moteur devient R 0,01
une génératrice, car le courant sort par la borne posi-
tive . La puissance électrique que le «moteur» M four- Le courant est négatif, donc il circule dans le sens in-
nit à G provient de l'énergie cinétique emmagasinée verse, produisant ainsi un couple négatif . La vitesse
dans le moteur et sa charge . Sous l'effet du couple né- du moteur est encore 228 r/min car E0 = 380 V. Ce-
gatif, le moteur décélère rapidement . (Voir explications pendant, à cause du couple négatif, le moteur est freiné
au chapitre 1, sections 1-10 à 1-20 .) et sa vitesse commence à décroître . Le moteur ren-
voie au reste du système une puissance P m = Eo7 =
Comme la «génératrice» G reçoit de la puissance, elle
380 x 3000 = 1140 kW dont la plus grande partie
fonctionne en moteur, entraînant le moteur à courant
PG = 3000 x 350 = 1050 kW est fournie à la généra-
alternatif qui fonctionne à son tour en générateur . Par
trice . Le reste est dissipé dans la résistance de 10 m£2 .
conséquent, de la puissance à courant alternatif est re-
tournée au réseau . Cette possibilité de récupérer l'éner- Comme le couple est proportionnel au courant dans
gie est particulièrement efficace, et constitue un autre l'induit, le moteur développe un couple de :
avantage du groupe Ward-Leonard .
3000 A
Exemple 28-3 T = x 31,8 kN •m = 41,8 kN-m
2000 A
Le système Ward-Leonard montré à la Fig .
comprend un moteur à courant continu de 2000 kW Une autre façon de faire varier la tension aux bornes de
et un générateur (le 2500 kW. La résistance totale l'induit d'un moteur pour contrôler sa vitesse, consiste
du circuit reliant les deux induits (y compris leur à placer un rhéostat en série avec celui-ci (Fig . 28-6) .
propre résistance) est de 10 mQ . Le moteur tourne à Le passage du courant dans le rhéostat crée une chute
une vitesse de 300 r/min lorsque E„ est de 500 V. de tension qui, soustraite de la tension de la source .
Calculer le couple et la vitesse du moteur M : réduit la tension aux bornes du moteur .
a) lorsque E, = 400 V et E,, = 380 V Cette méthode permet seulement de réduire la vitesse
b) lorsque F_ 350 V et E ( = 380 V à partir de la vitesse nominale . Elle est onéreuse à cause
Solution
a) Le courant dans l'induit est :
I _ ES - Eo = 400 - 380
= 2000 A
R 0,01
P,,,=EOI= 380x2000=760 kW
R = ER = 84 V
= 25,7 e
Ia 3,27 A
devient tellement faible que le moteur doit tourner à la région comprise entre zéro et 2 p .u . Cependant, cette
une vitesse dangereusement élevée pour induire une droite se transforme progressivement en une courbe
f.c.é .m . suffisante . Des dispositifs de protection, mon- aplatie lorsque le courant dépasse 2 p .u . En effet, la
tés sur l'arbre du moteur, peuvent prévenir cet embal- réaction d'induit devient tellement intense que le flux
lement en ouvrant le circuit d'alimentation . 0 (éq . 28-4) diminue, même si le courant d'excitation
demeure fixe .
28 .7 Marche du moteur shunt en charge
Dans le cas des gros moteurs, la diminution de flux 0
Lorsqu'une charge mécanique est subitement appliquée
due à la réaction d'induit se fait déjà sentir à pleine
à l'arbre d'un moteur shunt tournant à vide, le faible
charge . Par conséquent, la vitesse de ces moteurs tend
courant à vide ne peut produire un couple suffisant pour
à augmenter avec la charge . Comme cela risque de pro-
entraîner cette charge, et le moteur ralentit .
duire une instabilité lorsque la charge varie, on ajoute
La force contre-électromotrice diminue alors, ce qui à ces moteurs un enroulement série qui impose une
provoque le passage d'un courant plus intense dans l'in- diminution de vitesse lorsque la charge croît . Ce genre
duit. Le courant augmente jusqu'à ce qu'il produise de moteur s'appelle moteur shunt stabilisé .
un couple suffisant pour supporter la charge mécanique
La Fig . 28-9 montre deux moteurs couplés de 4100 kW
à entraîner .
utilisés pour la propulsion d'un brise-glace . La Fig . 28-
En résumé, plus la charge mécanique appliquée est 10 illustre l'utilisation de moteurs à c .c . dans un lami-
grande, plus la vitesse diminue, et plus le courant dans noir à chaud .
l'induit est intense .
28.8 Démarrage d'un moteur shunt
La vitesse d'un moteur shunt est relativement cons-
tante, même pour des charges variables . Dans la plu- On a vu que si la pleine tension est appliquée à un
moteur au repos, l'appel de courant est énorme . On
part des cas, elle diminue seulement de l'ordre de 5 à
15 % lorsque la pleine charge est appliquée . La Fig . risque alors de faire sauter les fusibles, de brûler l'in-
28-8 montre les caractéristiques typiques d'un moteur duit et d'endommager le collecteur. Pour tout moteur
shunt . La courbe donnant les valeurs relatives du cou- shunt à courant continu, il faut donc prendre des pré-
cautions appropriées pour limiter le courant de démar-
ple T en fonction de la vitesse n indique que la vitesse
varie seulement de 1,1 p .u . à 0,9 p .u . lorsque le couple rage à une valeur raisonnable, de l'ordre de 1,5 à 2 fois
augmente de zéro à 2 p .u . La deuxième courbe montre le courant nominal .
que le couple est proportionnel au courant d'induit dans Pour réduire le courant au démarrage, il suffit de mon-
p .u .
2
T 11
1 RIER
~~ charge nominale
0 1
0 1 2 p. u.
vitesse n
courant dans l'induit I
Figure 28-9
Figure 28-8 Deux moteurs de 4100 kW couplés propulsent le brise-glace
Caractéristiques en charge d'un moteur shunt . russe «Kiev» (gracieuseté de Siemens) .
MOTEURS À COURANT CONTINU 405
Figure 28-11
Rhéostat de démarrage pour moteur shunt .
Figure 28-10
Laminoir à chaud . Le laminage est effectué par 6 laminoirs À mesure que la vitesse du moteur augmente, on passe
consécutifs actionnés chacun par un moteur à c .c . de
ainsi d'un plot à l'autre, pour amener finalement la
2500 kW. La feuille d'acier laminé est ensuite entraînée vers
la gauche par 161 moteurs à c .c . de 3 kW (gracieuseté de manette au dernier plot. Elle y est retenue par l'attrac-
Générale Électrique) . tion d'un petit électro-aimant 4, branché en série avec
l'inducteur.
ter en série avec l'induit un rhéostat de démarrage. La Si la tension de la source d'alimentation est soudai-
résistance introduite est ensuite progressivement di- nement interrompue, ou si l'excitation de la bobine
minuée à mesure que le moteur accélère, et finalement shunt est coupée accidentellement, l'électro-aimant
enlevée du circuit dès que le moteur atteint sa vitesse n'est plus alimenté et la manette est rappelée par le
de régime permanent. Pour assurer un couple de dé- ressort 3 sur le plot mort . Ce dispositif est nécessaire
marrage satisfaisant, il faut que le flux soit aussi grand pour éviter que le moteur ne reparte intempestivement
que possible, c'est-à-dire que l'inducteur doit être con- au retour de la tension .
necté directement à la source d'alimentation . Ces con- 28 .10 Moteur série
ditions sont remplies dans le montage de la Fig . 28-11 .
La construction d'un moteur série est identique à celle
Aujourd'hui, on utilise plutôt des circuits électroniques d'un moteur shunt, sauf en ce qui concerne l'induc-
pour limiter le courant de démarrage et pour régler la teur. L'inducteur est connecté en série avec l'induit et,
vitesse (chapitre 43) . par conséquent, il doit porter le plein courant du mo-
teur (Fig . 28-12) . L'enroulement série est donc com-
28 .9 Démarreur manuel pour moteur shunt
posé de quelques spires de fil de gros calibre .
La Fig . 28-11 montre le schéma d'un rhéostat de dé-
marrage ainsi que la manière de le raccorder à un mo- Bien que sa construction soit similaire à celle d'un
teur shunt. Ce rhéostat est du type à plots ; les plots en moteur shunt, les caractéristiques d'un moteur série sont
cuivre sont reliés aux extrémités des résistances R I , R 2 , complètement différentes . Dans un moteur shunt, le
R3 et R 4 . Lorsque la manette de contact 1 est sur le plot flux 0 par pôle est constant pour toute charge normale,
mort M, le circuit du moteur est ouvert . Lorsqu'on dé- car l'inducteur shunt est connecté à la source de ten-
place la manette au moyen de la poignée 2, elle vient sion, laquelle est fixe . Mais dans un moteur série, le
d'abord en contact avec le plot N . La pleine tension E S flux dépend du courant qui circule dans l'induit ; par
est alors appliquée aux bornes du champ shunt . En conséquent, le flux croît avec le courant de charge .
même temps, un courant I commence à circuler dans Malgré ces différences, les même équations fondamen-
l'induit . Ce courant est limité par la somme des quatre tales s'appliquent aux deux machines .
résistances plus la résistance Ro de l'induit . Le moteur Lorsqu'un moteur série fonctionne à pleine charge, le
accélère, et le courant I diminue progressivement . On flux par pôle est le même que celui d'un moteur shunt
fait alors avancer la manette au plot suivant et le cou- de même puissance et de même vitesse . Cependant,
rant prend de nouveau une valeur relativement élevée . lors du démarrage, le courant d'induit est supérieur au
406 ÉLECTROTECHNIQUE
0,4 p .u .
T p .u . = TB 60
I = x IB = 0,6 x 54 = 32,4 A
IP.U .
b) Pour calculer le rendement, il faut connaître les va-
leurs de la puissance électrique P l et de la puissance
mécanique P2 .
Figure 28-14
= EsI = 240 x 32,4 = 7776 W Voiture électrique utilisée sur les trains du métro de Montréal .
La voiture est munie de 2 moteurs série de 114 kW, 360 V
nT _ 2492 x 24 = c .c . Autres spécifications des moteurs :
P2 = 6263 W
9,55 9,55 vitesse : 0 à 3160 r/min ; isolation : classe 155 °C ;
refroidissement : à l'air ; masse : 650 kg .
Le rendement est donc :
408 ÉLECTROTECHNIQUE
La Fig . 28-15 donne le schéma d'un moteur compound . qui emmagasine de l'énergie mécanique et la restitue
Lorsque le moteur tourne à vide, le courant I dans l'en- lorsque de fortes surcharges sont brusquement appli-
roulement série est faible et sa FMM est négligeable quées ; les moteurs compound permettent cet échange
devant celle de l'inducteur shunt . Dans ces conditions, d'énergie car leur vitesse tombe au moment de la sur-
le moteur agit comme un moteur shunt: il ne s'emballe charge .
donc pas à vide . Le graphique de la Fig . 28-16, donnant les courbes
À mesure que la charge augmente, la FMM de l'in- caractéristiques des vitesses des moteurs shunt, série
ducteur série croît, alors que celle de l'inducteur shunt et compound, illustre bien l'influence du champ série
reste constante . La FMM totale du champ est donc plus sur la vitesse .
grande en charge qu'à vide, de même que le flux . Le
moteur doit donc ralentir . La diminution de vitesse de
la marche à vide à la pleine charge est généralement de
l'ordre de 20 % à 30 % . 1,6
com
présentant une charge très élevée et de courte durée :
charge
étaux-limeurs, cisailles, poinçonneuses, presses, etc . 1,2 nominale
Ces machines comportent souvent un volant d'inertie unt
sh
shunt
serle
co mpoun d
di fférenti et
comPo un d
0,4
0,2
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6
couple (p .u .)
Figure 28-16
Caractéristiques vitesse-couple de divers types de moteurs
(a) à c .c .
(c)
Figure 28-18
z Moteur alimenté par une source E s ;
IL Moteur débranché de la source ; il continue à tourner grâce à son inertie ;
c Induit raccordé à une résistance R . Lénergie cinétique est dissipée dans la résistance sous forme de chaleur .
410 ÉLECTROTECHNIQUE
100
sans fr einage
4) 75
N freinage dynamique
a)
N
50
25
freinage
par inversion
00
To 2 To 3 To secondes
temps
Figure 28-19
Taux de décroissance de la vitesse selon le genre de freinage utilisé .
Le freinage dynamique provoque donc une décrois- freinage dynamique, sa valeur est ajustée de façon à
sance de la vitesse qui est rapide au début, et lente vers limiter le courant initial de freinage 12 à environ 2 fois
la fin . Afin d'illustrer l'efficacité de cette méthode de le courant nominal .
freinage, nous avons représenté sur la Fig . 28-19 les Avec ce montage, contrairement au freinage dyna-
courbes de décélération obtenues par freinage dyna- mique, un couple est développé même à l'arrêt . En ef-
mique et en débranchant simplement le moteur de la fet, pour une vitesse nulle, Eo = 0 et 12 = Es /R, soit
source . environ la moitié de sa valeur initiale .
28.17 Freinage par inversion
On peut arrêter un moteur encore plus rapidement en
utilisant le freinage par inversion . Cette méthode con-
siste à inverser brutalement le sens du courant dans
l'induit en intervertissant les bornes de la source (Fig .
28-20) . (a)
En marche normale (moteur), le courant I i absorbé par
l'induit vaut : Ii = (Es - E,)/Ro, où Ro représente la ré-
sistance de l'induit . Si l'on intervertit subitement les
bornes de la source, la tension résultante agissant sur
l'induit devient (Eo + Es ) . Cette tension fera aussitôt
circuler dans le sens inverse un courant dont la valeur
est I = (Eo + E s )/R o . Si l'on ne prenait aucune mesure
pour le limiter, ce courant serait énorme, plus de 50
fois supérieur à l'intensité normale . Il produirait un arc
(b)
autour du collecteur provoquant la destruction des la-
mes, des balais et de leurs supports avant même que
les disjoncteurs de sécurité aient le temps d'ouvrir le
circuit .
Pour éviter une telle catastrophe, il faut introduire une
résistance R en série avec l'induit au moment où l'on Figure 28-20
intervertit les bornes (Fig . 28-20b) . Comme pour le a . Moteur alimenté par une source E s ,
b . Moteur alimenté par la source, mais dans le sens inverse .
Dès que le moteur s'arrête, il faut ouvrir immédiate- égale au produit de la tension Eo générée dans l'induit
ment l'interrupteur, sinon le moteur repart en sens in- et du courant initial circulant dans celui-ci .
verse . Habituellement, cette ouverture est commandée
automatiquement par un dispositif sensible à la vitesse
Exemple 28-6
nulle . Un moteur à c .c . de kW . 250 V, 1200 r/min
entraîne une charge possédant une grande inertie
Les courbes de la Fig . 28-19 permettent de comparer
dont la valeur totale, rapportée à l'arbre du moteur .
le freinage par inversion avec le freinage dynamique,
est de 177 kg •m - . En régime normal, le moteur est
le courant initial étant le même dans les deux cas . On
branché à une source de 210 V, et sa vitesse est de
constate que le freinage par inversion arrête le moteur
1280 r/min . On utilise une résistance extérieure de
complètement à un instant où la vitesse par freinage
0,2 S2 pour arrêter le moteur par freinage dynami-
dynamique vaut encore 25 % de sa valeur originale . que . Calculer :
Cependant, la grande simplicité du freinage dynamique
le rend plus populaire dans la plupart des applications . a) la valeur du temps T T ,
b) le temps requis pour que i vitesse tombe à
28 .18 Constante de temps mécanique d'un 80 r/min
système de freinage
Estimer le temps requis pour atteindre 80 r/min
Lorsqu'on utilise le freinage dynamique, la vitesse d'un sans freinage dynamique . sachant que les pertes
moteur décroît exponentiellement avec le temps . On par frottement, par aération et dans le fer sont de
peut alors définir un demi-temps mécanique T o simi- 8 kW
laire au demi-temps électrique d'un circuit RC . La va-
leur de To est le temps requis pour que la vitesse du Solution
moteur tombe à 50 % de sa valeur précédente . Con- a) Avant le moment du freinage, la tension aux bornes
naissant la valeur de To , il est facile de tracer la courbe de l'induit est de 210 V, et la vitesse est de 1280 r/min .
de décroissance de la vitesse en suivant la méthode Lorsque l'induit est subitement branché sur la résis-
expliquée à la section 19-7 du chapitre 19 . tance de 0,2 S2, la tension induite Eo est encore près de
On peut prouver que la valeur de T o est donnée par : 210 V. Le courant initial lors du freinage est :
I=Eo/R=210V/0,252=1050A
Cette équation suppose que le freinage est attribuable vitesse [r/min] temps [s]
entièrement à la puissance dissipée dans la résistance . 1280 0
En pratique, les pertes par frottement et aération s'a- 640 10
joutent à cette puissance de sorte que le temps d'arrêt
320 20
est plus court que celui indiqué par l'équation 28-6 .
Noter que la puissance de freinage est en tout temps 160 30
80 40
412 ÉLECTROTECHNIQUE
On constate que la vitesse atteint 80 r/min après une Le courant initial de freinage est:
période de 40 s .
c) Les pertes par frottement, par aération et dans le fer E = 420
i = = 1050 A
ne varient pas exactement de la même façon que les R 0,4
pertes joules dans une résistance de freinage . Cepen-
La puissance initiale de freinage développée par l'in-
dant, leur comportement est semblable, ce qui nous
duit est:
permet de faire une estimation du temps de freinage .
On a: P r = EO I = 210 x 1050 = 220,5 kW
n i = 1280 r/min P r = 8000 W D'après l'équation 28-6, il s'ensuit que la valeur de To
Le nouveau temps T 112 est : demeure inchangée, donc To = 10 s .
Exemple 28-7
Dans l'exemple 28-6, on se propose d'utiliser le frei- 28.19 Enroulement de compensation
nage par inversion . On choisit une résistance de frei- Certains moteurs de 100 kW à 10 000 kW, utilisés pour
nage de 0 .4 £2 alun que le courant de freinage initial entraîner les laminoirs, sont soumis a des cycles de fonc-
reste le même qu'auparavant . Calculer : tionnement très exigeants . Ils doivent accélérer, décé-
a) la puis .~ance de freinage initiale P r lérer, s'arrêter, changer de sens de rotation dans des
b) le temps requis pour arrêter le moteur temps très courts . Donc, le courant circulant dans l'in-
duit augmente, diminue et change de sens de façon sac-
Solution cadée, ce qui provoque de brusques variations de la
a) La tension aux bornes de la résistance au début du réaction d'induit .
freinage est:
Pour ces moteurs, les pôles de commutation ne suffi-
E = Eo + Es = 210 + 2 10 = 420 V sent pas à maîtriser complètement la réaction d'induit .
On doit faire appel à un enroulement de compensation non compensé est limité à des valeurs nettement plus
raccordé également en série avec l'induit mais logé dans faibles en raison de la réaction d'induit qui affaiblit
la face des pièces polaires (Fig. 28-22) . Tout comme le flux ¢ provenant de l'inducteur ;
l'enroulement de commutation, cet enroulement pro- 4 . Lors des changements de couple brusques, la pos-
duit une FMM égale et opposée à la FMM de l'induit . sibilité de créer un arc entre les balais à la surface
Cependant, puisqu'il est réparti dans plusieurs enco- du collecteur est réduite .
ches, la FMM de l'induit est annulée point par point,
ce qui permet d'éviter la distribution inégale du champ L'enroulement de compensation est donc essentiel sur
observée à la Fig . 27-19 . les gros moteurs à c .c . qui doivent subir des variations
de charges très brusques .
+
-- vitesse
quadrant 3 quadrant 4
Figure 28-23
Moteur à aimant permanent de 1,5 hp, 90 V, 2900 r/min,
14,5 A . Nombre d'aimants : 2 ; type d'aimant : ferrite ; Figure 28-24
diamètre de l'induit : 73 mm ; longueur de l'induit : 115 mm ; Un système d'entraînement électrique peut fonctionner dans
nombre d'encoches : 20 ; nombre de lames du collecteur : les 4 quadrants .
40 ; nombre de spires par bobine : 5 ; conducteur :
n° 17 AWG ; type d'enroulement : imbriqué ; résistance de
l'induit à 20 °C = 0,34 bQ (gracieuseté de Baldor Electric
Company) .
tionnement, identifiés respectivement quadrants 1, 2 .3
et 4 (Fig . 28-24) .
Lorsqu'une machine fonctionne dans le quadrant 1, le
PRINCIPES FONDAMENTAUX DES couple et la vitesse sont positifs, de sorte que ces deux
ENTRAÎNEMENTS ÉLECTRIQUES grandeurs agissent dans le même sens (disons dans le
sens horaire) . Par conséquent, une machine fonction-
nant dans ce quadrant fonctionne nécessairement en
28 .21 Les quatre quadrants de moteur : elle fournit de la puissance mécanique à la
fonctionnement
charge (voir section 1 .20) .
Nous venons de voir les divers équipements utilisés pour
La Fig . 28-25a montre le circuit de la machine lors-
le démarrage et l'arrêt des moteurs à courant continu .
qu'elle fonctionne comme moteur . La tension Es de la
Nous avons vu aussi qu'il existe des applications in-
source est légèrement supérieure à la tension induite
dustrielles où un moteur doit fonctionner à des vitesses
Eo, de sorte que le courant I entre par la borne positive
et couples variables, parfois dans les deux sens de ro-
(+) . La résistance de l'induit étant R, la valeur du cou-
tation . En plus d'agir comme moteur, la machine doit
rant I est donnée par:
fonctionner comme générateur ou comme frein pen-
dant de courts intervalles . Par exemple, dans une lo- I = (Es - Eo )IR
comotive électrique le moteur peut tourner dans le sens Une machine fonctionne aussi en moteur dans le qua-
horaire ou antihoraire et le couple peut agir soit dans le drant 3, sauf que le couple et la vitesse sont tous deux
même sens que la rotation, soit dans le sens opposé . En inversés par rapport au quadrant 1 (Fig . 28-25b) . Dans
d'autres mots, la vitesse et le couple peuvent être posi- le cas illustré, on a simplement changé la polarité de la
tifs ou négatifs, indépendamment l'un de l'autre . source Es .
C'est au moyen d'un graphique que l'on peut le mieux Lorsque le moteur fonctionne dans le quadrant 4, sa
décrire le comportement d'un entraînement électrique . vitesse est positive alors que le couple est négatif (Fig .
Les vitesses positives et négatives sont affichées sur 28-26a) . Le moteur fonctionne donc comme généra-
l'axe horizontal, tandis que les couples positifs et né- teur. Cette condition se produit lorsque la tension in-
gatifs sont représentés sur l'axe vertical . Les deux axes duite Eo est plus grande que celle de la source . Par con-
séparent le graphique en quatre quadrants de fonc- séquent, le courant sort par la borne (+) de Eo . Puisque
QUADRANT2 QUADRANT1
(+)
R=252 R=252 T
(+)
générateur
n = - 900 r/min
T=+4,8 N-m
R=252
0
QUADRANT3 QUADRANT4
R=252
I=5A
moteur
n = - 900 r/min
T=-4,8 N •m
416 ÉLECTROTECHNIQUE
constant constante
urs relatives, on peut donc écrire : 0
0 1,0 1,25 2,0
Epu = npu X OPU (28-9)
vitesse n pu
point de départ logique sur la courbe relative T-n
Figure 28-31
.28-30) correspond à celui où le moteur développe Flux relatif en fonction de la vitesse relative .
418 ÉLECTROTECHNIQUE
On constate d'après la Fig . 28-30 que, à couple cons- vitesse dépasse de beaucoup la vitesse nominale .
tant, on ne peut augmenter la vitesse au-dessus de sa problèmes de commutation se manifestent et les fo
valeur nominale (npu > 1), car on ne peut pas augmen- centrifuges risquent de devenir dangereuses .
ter la tension de l'induit au delà de sa valeur nominale .
Lorsque la vitesse est inférieure à sa valeur nomin
Par conséquent, pour augmenter la vitesse, la seule so-
l'aération est moins bonne et l'échauffement tend `
lution est de maintenir Ep „ = 1 et de réduire le flux . En
dépasser la limite permise . Par conséquent, on doit ré -
se référant à la formule 28-9, on peut écrire
duire le courant dans l'induit, ce qui diminue le cou-
ple . Enfin, lorsque la vitesse est nulle, la ventilation
Epu = npu x 0P , éq . 28-9
forcée cesse et même le courant du champ shunt doit
soit 1=nom x opu être réduit afin de ne pas surchauffer les bobines . Le
couple à induit bloqué peut alors n'avoir qu'une valeur
_ 1 relative de 0,25 .
donc opu
npu La diminution importante imposée au couple à me-
sure que la vitesse décroît peut être résolue en utili-
Durant ce mode de fonctionnement en survitesse, le
sant une ventilation externe pour refroidir le moteur-
courant d'induit peut être gardé à sa valeur nominale,
Ip „ = 1 . En appliquant la formule 28-8, il s'ensuit que : Elle fournit un débit constant d'air frais, indépendam-
ment de la vitesse du moteur. Dans ces circonstances
Tpu = op„ x Ipu éq . 28-8 la courbe relative T-n s'approche de celle montrée à la
Fig . 28-32 .
1 xl
npu
Epu = Ipu = opu =1
1 1,0
d'où Tpu =
Tpu
npu
0,5 1
Donc, lorsqu'on dépasse la vitesse nominale, le couple couple puissance
relatif Tpu diminue en rapport inverse avec la vitesse iii
constant 'i constante
relative npu . Étant donné que la tension Ep„ et le cou- 0
rant Ipu sont tous deux égaux à 1 durant cette phase 0 1,0 2,0
d'opération, la puissance électrique relative fournie au vitesse npu
moteur est:
Figure 28-32
Caractéristique théorique T-n normalisée d'un moteur shunt .
Ppu =Epu XIpu =1x1=1 montrant les modes d'opération à couple constant et à
puissance constante .
Durant cette phase, le moteur développe donc sa puis-
sance nominale . Pour cette raison, en survitesse, le
mode de fonctionnement est dit à puissance constante . o
Un moteur shunt idéal doit donc fonctionner à l'inté- 1,0 E c
rieur des limites T-n imposées par la courbe relative de I nT= 1 E t
I o
la Fig . 28-32 . 0,75 I / U C
T I û Û
En pratique, des considérations thermiques et mécani- 0,5 -1 d Û
E o
ques viennent diminuer les limites théoriques de la Fig . 0,25
28-32 . 2 0
o. N
0 I
La Fig . 28-33 montre la courbe T-n typique d'un mo- 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 2,0
PROBLÈMES - CHAPITRE 28 a) Dans quel sens le courant circule-t-il dans les con-
ducteurs de l'induit situés au-dessous du pôle N?
Niveau pratique
b) Dans quel sens le courant doit-il circuler dans l'en-
28-1 Nommer les trois modes d'excitation des mo- roulement de commutation?
teurs à courant continu . Tracer les schémas de con-
nexions .
28-2 Expliquer l'effet générateur dans un moteur .
28-3 De quoi dépend la force contre-électromotrice
d'un moteur?
28-4 La f.c .é .m . d'un moteur qui fonctionne norma-
lement est légèrement inférieure à la tension appliquée
sur l'induit . Expliquer.
420 ÉLECTROTECHNIQUE
c) Qu'arriverait-il au couple développé par le moteur b) Calculer la résistance de l'induit ainsi que la force
si l'on faisait circuler le courant d'induit instanta- contre-électromotrice, sachant que la moitié des
nément dans le sens inverse? Qu'arrive-t-il à la va- pertes à pleine charge sont dues à la résistance de
leur et à la polarité de la f.c .é .m .? l'induit .
28-13 Un moteur compound (Fig . 28-15) a 1200 spi- c) Quelle est la valeur approximative du courant d'ex-
res par pôle sur l'inducteur shunt et 25 spires sur l'in- citation si le champ shunt consomme 20 % des per-
ducteur série . Le moteur est raccordé à une source de tes totales à pleine charge?
230 volts et son courant nominal est de 23 A . La résis- d) Quel sera le courant d'excitation approximatif pour
tance totale de l'inducteur shunt est de 115 ohms . Cal- obtenir une vitesse de 1100 r/min?
culer :
28-16 Un système de commande Ward-Leonard (Fig
a) la FMM totale par pôle, à pleine charge 28-5) est composé d'une génératrice de 1000 kW en-
b) la FMM totale, à vide traînant un moteur de laminoir de 800 kW. Lors du la-
minage d'un lingot d'acier, on observe les vitesses, ten-
28-14 Un moteur à excitation séparée tourne à
sions et courants indiqués à la Fig . 28-35 . À partir de
1200 r/min quand l'induit est alimenté par une source
ces données, calculer :
de 115 volts . Quelle tension faudrait-il employer pour
que la vitesse devienne environ 1500 r/min? 100 r/min? a) la puissance fournie à l'induit aux instants suivants :
t = 2, 10, 25 et 40 secondes
28-15 On donne les spécifications suivantes pour un
b) le couple aux mêmes instants, en kN .m
moteur shunt :
c) le temps requis pour abaisser le courant IXm du
puissance 180 kW champ de 280 A à 160 A
tension 230 V d) la puissance maximale du champ évaluée en pour-
vitesse 435 r/min centage de la puissance du moteur, sachant que la
courant de pleine charge 832 A tension d'excitation est de 200 V
isolation classe 180 °C e) l'énergie fournie au moteur durant l'intervalle de 0
masse 3400 kg à 40 secondes. Quel est le coût de l'énergie dépen-
sée si l'aciérie paie 4,5e le kW-h?
diamètre extérieur 915 mm
longueur de la carcasse 1260 mm 28-17 On désire arrêter un moteur en utilisant le sys-
tème de freinage dynamique représenté par le circuit
a) Calculer le rendement ainsi que les pertes totales
de la Fig . 28-18 . Le moteur a une puissance de 90 kW .
du moteur à pleine charge .
A
300
Ixm Ix du moteur
280 A
160 A
0
200 A
1700 A
V 12 0 A ~~ 1100 A
900
ES 120V
60 V
r/min
1 8500 V
∎
400 0
32 r/min 320 16 r/min
t r/min
l i
0
10 15 20 25 30 35 40 45s
- temps
Figure 28-35
Tension, courants et vitesse d'un moteur de laminoir (problème 28-16) .
un courant nominal d'induit de 400 A et il tourne à 28-23 Un train de métro avec ses passagers a une
400 r/min sous une tension ES de 240 V. Calculer : masse de 30 tonnes .
a) la valeur de la résistance de freinage R si l'on désire a) Quelle est son énergie cinétique lorsqu'il roule à
limiter le courant de freinage '2 à 125 % de sa va- une vitesse de 120 km/h?
leur nominale b) Ce train est équipé de 4 moteurs série ayant chacun
b) la puissance de freinage (en kW) lorsque le moteur une puissance de 114 kW. En combien de temps
tourne à 200 r/min, 50 r/min, 0 r/min passe-t-il de 0 à 120 km/h en supposant que la moi-
28-18 a) On utilise le freinage par inversion pour ar- tié de la puissance est disponible pour l'accéléra-
rêter le moteur du problème 28-17 . Le moteur a une tion?
puissance de 90 kW, un courant nominal d'induit de 28-24 Lorsqu'on diminue le courant d'excitation
400 A et il tourne à 400 r/min sous une tension ES de nominal d'un moteur shunt de 50 %, la vitesse aug-
240 V. Quelle doit être la valeur de R (Fig . 28-20) afin mente, mais jamais du double . Expliquer.
que le courant maximal de freinage soit encore limité
à 125 % de sa valeur nominale? 28-25 La vitesse d'un moteur série diminue à me-
sure que sa température augmente, tandis que celle d'un
b) Quelle est la puissance de freinage (en kW) lorsque
moteur shunt augmente . Expliquer.
le moteur tourne à 200 r/min? 50 r/min? 0 r/min?
c) Comparer la puissance de freinage avec la puissance 28-26 Un moteur série de 100 kW tourne à une vi-
instantanée dissipée dans la résistance R au moment tesse de 800 r/min lorsque son courant de charge est
où le moteur tourne à 50 r/min . de 600 A . Si le courant diminue de moitié, la vitesse
doublera-t-elle? Expliquer .
28-19 Dans la Fig . 28-34, montrer l'allure du champ
magnétique dans l'entrefer au-dessous des pôles N et 28-27 La tension appliquée à un moteur shunt aug-
S si les pôles de commutation n'existaient pas . mente de 10 % . De combien sa vitesse est-elle affectée?
28-20 Dans la Fig . 28-22, combien d'encoches sont 28-28 Une machine à papier comprend un moteur à
taillées dans la face de chaque pôle principal pour re- c .c . qui enroule le papier sur un grand rouleau dont le
cevoir l'enroulement de compensation? Combien de diamètre augmente graduellement de 300 mm à
bobines de compensation y a-t-il en tout? 1000 mm . Le débit de papier est constant et la feuille
est maintenue sous une tension fixe . Le moteur déve-
28-21 Un moteur à c.c. possédant des enroulements
loppe une puissance de 50 kW et tourne à 600 r/min
de compensation et de commutation est appelé à fonc-
lorsque l'on commence le rouleau. Quelles doivent être
tionner comme génératrice pendant de courtes périodes .
sa vitesse et sa puissance lorsque le rouleau est ter-
Doit-on changer les connexions de ces enroulements
miné?
pendant les périodes de fonctionnement en génératrice?
Expliquer. 28-29 On désire calculer les valeurs des 4 résistances
du démarreur de la Fig . 28-11, utilisé pour un moteur
Niveau avancé
shunt de 60 kW, 320 V, 200 A, 775 r/min dont la résis-
28-22 L'induit d'un moteur à c .c . de 225 kW, tance d'induit est de 0,05 S2 . À vide, le moteur tourne à
1200 r/min (Fig . 28-4a) a un diamètre de 559 mm une vitesse de 800 r/min . Le moteur entraîne un con-
et une longueur axiale de 235 mm . voyeur qui impose un couple constant égal au couple
nominal du moteur.
a) Calculer son moment d'inertie sachant que la masse
volumique du fer est de 7900 kg/m 3 . Négliger la Lors du démarrage, on désire limiter le courant maxi-
présence des dents . mal d'induit à 200 % du courant nominal . Avant de
b) Calculer l'énergie cinétique de l'induit lorsqu'il changer de plot, on attend que la vitesse du moteur se
soit stabilisée. Déterminer, d'après ces données, la va-
tourne à 1200 r/min .
leur de chacune des résistances R,, R 2 , R3 et R4 . Quel-
c) En supposant que le moment d'inertie des enroule-
les sont les vitesses successives atteintes par le moteur
ments et du collecteur est égal à celui de l'induit
à la fin des cinq périodes d'accélération?
calculé précédemment, déterminer l'énergie cinéti-
que totale du rotor pour une vitesse de 600 r/min .
29
Pertes, échauffement, rendement
et dimensions des machines
électriques
Nous avons déjà vu au chapitre 1 que la transforma- 2 . du frottement des balais sur le collecteur ou sur les
tion de l'énergie d'une forme en une autre au moyen bagues ;
d'une machine s'accompagne toujours d'une certaine 3 . du frottement de l'air sur l'induit et sur le ventila-
perte de puissance . Cette perte se produit dans la ma- teur destiné au refroidissement de la machine .
chine elle-même et donne lieu :
Les pertes qui proviennent du frottement du rotor sur
1 . à un échauffement des différentes parties de la ma- des organes fixes (paliers, balais) contribuent à l'échauf-
chine ; fement de la machine . Plus la machine tourne vite, plus
2 . à une diminution du rendement de la machine, la les pertes mécaniques deviennent importantes . Ces
puissance débitée par la machine étant inférieure à pertes dépendent de nombreux facteurs et il est très
la puissance qui lui est fournie . difficile de prédire leur valeur. Pour les déterminer avec
exactitude, il faut faire des essais sur la machine .
L'étude des phénomènes occasionnant des pertes de
puissance est d'un grand intérêt, car elle nous révèle 29 .2 Pertes électriques dans les
conducteurs
comment ces pertes peuvent être réduites . Dans ce cha-
pitre, nous analysons les pertes dans les machines à Les pertes électriques sont divisées en deux catégo-
c .c ., mais les mêmes remarques s'appliquent à la plu- ries : les pertes dans les conducteurs et les pertes dans
part des machines à courant alternatif . le fer. Dans les conducteurs, elles sont dues à l'effet
Joule . Elles s'expriment par la formule P = RI2 , où I
Les machines électriques peuvent être classées en deux
est le courant qui parcourt l'enroulement de résistance
groupes : celles qui comprennent des parties tournan-
R . Ces pertes se manifestent par la chaleur qui se dé-
tes (moteurs, génératrices) et celles_ qui n'en ont pas
gage des conducteurs .
(transformateurs, réactances) . Des pertes électriques et
mécaniques sont produites dans les machines tournan- Dans le cas des moteurs et des génératrices, les pertes
tes ; dans les machines fixes, seules les pertes électri- ont lieu dans l'enroulement de l'induit, dans les en-
ques sont produites . roulements inducteurs (shunt et série), dans les balais .
dans le rhéostat d'excitation et dans l'enroulement des
29.1 Pertes mécaniques pôles de commutation .
Les pertes mécaniques proviennent : Au lieu d'utiliser la formule P = RI2 , il est parfois plus
1 . du frottement dans les paliers ; commode de calculer les pertes d'après la masse des
422
424 ÉLECTROTECHNIQUE
Bien que le flux ne varie pas dans les pièces polaires des Comme ordre de grandeur, pour une densité de 1,5 T
machines à courant continu, ces pièces sont généralement et une fréquence de 60 Hz, les pertes totales dans la
formées de tôles de fer doux car il est plus économique de
tailler des tôles que d'usiner une grosse pièce d'acier pour
tôle de 0,35 mm (jauge n) 29), varient de 1,5 W/kg à
lui donner la forme particulière des pièces polaires . 8 W/kg, selon la qualité de l'acier.
courants de
plaque métallique Foucault
1-1
(a) (b)
Figure 29-6
Figure 29-5 Un flux alternatif traversant une plaque métallique induit
Pertes massiques de diverses tôles utilisées dans les induits dans celle-ci des tensions alternatives et des courants de
et les noyaux de transformateurs . Foucault .
426 ÉLECTROTECHNIQUE
Le rendement varie donc avec la puissance utile et les Fonctionnement en charge . Lorsque le moteur est chargé
pertes ; la relation entre le rendement et la puissance à 25 % de sa puissance nominale, le courant qu'il tire
utile est généralement donnée par un graphique . L' exer- est d'environ 25 % (ou 1/4) du courant nominal . Puis-
cice numérique suivant indique la marche à suivre pour que les pertes par effet Joule varient selon le carré du
le calcul du rendement d'un moteur à courant continu . courant, les pertes dans le circuit de l'induit sont :
428 ÉLECTROTECHNIQUE
TABLEAU 29-1 PERTES ET RENDEMENT petits, donc moins coûteux lorsqu'on spécifie une tem-
D'UN MOTEUR À C .C . pérature ambiante normalisée de 30 °C au lieu de 40 °C
charge pertes puissance puissance rendement La Fig . 29-10 montre les limites de température des
totales utile P2 absorbée P1 différentes classes d'isolants (courbe 1) et la tempéra-
W W W ture ambiante normalisée (courbe 3) . Pour chaque
classe, la différence de température entre ces deux cour-
0 830 0 830 0
867 2 500 3 367 74 bes donne l'échauffement normalisé («hot-spot
25
50 979 5 000 5 979 83,6 temperature rise») ; c'est elle qui permet au fabricant
75 1 165 7 500 8 665 86,6 d'établir la grosseur de son moteur, de son relais, etc .
100 1 425 10 000 11 425 87,5 Par exemple, supposons que l'on désire déterminer
150 2 169 15 000 17 169 87,4
l'échauffement d'un moteur de 100 kW, isolation classe
130 °C . Lors des essais, on devra lui appliquer une
charge de 100 kW et déterminer l'endroit le plus chaud
(«hot-spot») à l'intérieur de la machine . Ce point le
kW
classe
3 180 °C
2 classe 165 °C
ue)
Q
G)
155 °C
1 145°C :
classe
130°C1
échauffement
2,5 5 7,5 10 12,5 15 kW 0
maximal
puissance mécanique classe 120 °C échauffement par
Figure 29-9
O 105 °C maximal thermocouple
par implanté
Rendement et pertes en fonction de la puissance mécanique 0 100 °C résistance 180 - 40 = 140 °C
développée . 145 - 40 = 105 °C
1 . elle permet aux fabricants de machines électriques • Température maximale permise avec la méthode de
l'augmentation de résistance
de prévoir les pires conditions de température am-
biante auxquelles leurs machines peuvent être sou- • Température ambiante normalisée (puissances
mises et, par conséquent, supérieures à 750 W)
2 . elle permet aux mêmes fabricants de normaliser la • Température ambiante normalisée (puissances
grosseur des machines et de donner des performan- inférieures à 750 W)
ces garanties .
Figure 29-10
On peut mieux apprécier l'impact de cette norme quand Normes de température utilisées pour certains moteurs à
on réalise que toutes les machines et tous les appareils courant alternatif (tirées des publications CSA C22.2, n°S 0,
électriques isolés classe 105 °C sont environ 15 % plus 11, 54) . Voir aussi le chapitre 9, tableau 9-2 .
plus chaud est probablement situé en plein milieu d'une facturiers de vérifier l'échauffement de leurs moteurs
encoche, à l'intérieur même d'une bobine, soit à un dans des températures ambiantes plus confortables que
endroit tout à fait inaccessible . Comment atteindre cet 40 °C .
endroit critique? Le fabricant peut implanter des petits Il est intéressant de remarquer que pour les moteurs à
détecteurs de température (thermocouples ou courant alternatif ayant une puissance inférieure à
thermistors) à l'intérieur des bobines, permettant de 750 W, on a établi une température ambiante norma-
déterminer la température crête lorsque la machine est
lisée de 30 °C (courbe 4) . La plupart de ces moteurs
en marche . Cependant, cette méthode directe de me- sont installés dans des résidences où la température
sure de la température du point le plus chaud «hot- n'atteint pas les valeurs élevées que l'on rencontre dans
spot» est coûteuse et elle n'est justifiable que pour les certaines industries . Le choix de 30 °C au lieu de 40 °C
machines de grande capacité .
implique des échauffements de 10 °C plus élevés, soit
C'est pourquoi les bureaux de normalisation comme 70 °C pour la classe 105 °C . Cela permet d'augmenter
le CSA (Association canadienne de normalisation) per- la puissance que l'on peut tirer de ces moteurs .
mettent l'utilisation d'une deuxième méthode pour me-
Les normes d'échauffement dépendent non seulement
surer la température . Comme nous allons l'expliquer à
de la classe d'isolant utilisée mais également du genre
la section 29 .9, elle consiste à mesurer l'augmentation
d'appareil (moteur, transformateur, relais, etc .), de sa
de résistance d'un enroulement, et à en déduire la tem-
pérature . Cette température représente la température
moyenne de l'enroulement . Elle est évidemment plus
basse que celle que donnerait un détecteur implanté . Il
a donc fallu définir une autre norme : on suppose que
l'écart entre la température maximale réelle et la tem-
pérature déterminée par la méthode de l'augmentation
de résistance est, soit 5 °C, soit 10 °C, soit 15 °C .
430 ÉLECTROTECHNIQUE
Machine 1 Machine 2
Une machine électrique est caractérisée par les trois puissance nominale 1 kW 81 kW
grandeurs nominales suivantes : tension, puissance et tension nominale 125 V 1 125 V
vitesse . Dans les quatre sections qui suivent nous dé- courant nominal 8A 72A
montrons comment ces trois grandeurs affectent la taille vitesse nominale 1800 r/min 1800 r/min
et le rendement des machines . Les explications sont rendement 73 % 89%
basées sur des exemples numériques concrets utilisant diamètre extérieur 0,18 m 0,54 m
une génératrice à c .c . Cependant, les conclusions ob- longueur extérieure 0,15 m 0,45 m
tenues pour cette machine à c .c . (moteur ou généra- masse 20 kg 540 kg
trice) s'appliquent aussi bien à une machine à courant moment d'inertie 0,0075 kg-m2 1,8 kg-m2
alternatif (c .a .) . puissance massique 50 W/kg 150 W/kg
29 .10 Impact de la tension nominale sur les couple nominal 5,30 N •m 430 N•m
dimensions Les dimensions de la Machine 2 sont toutes 3 fois plus
grandes que celles de la Machine 1
Considérons une génératrice à c .c . de 100 kW, 125 V,
1800 r/min dont le courant de pleine charge est 800 A .
Utilisons la puissance nominale P,, et le rendement rJ
Supposons que l'on désire construire une génératrice
de la Machine 1 pour calculer la puissance mécanique
semblable mais fonctionnant à 250 V . Les dimensions
P m requise pour l'entraîner, de même que ses pertes .
vont-elles changer ? Pour répondre à cette question nous
Or, on a :
utilisons le raisonnement suivant .
Pn
Étant donné que la nouvelle machine aura la même éq . 29-2
Pm
puissance de 100 kW, mais une tension deux fois plus
grande, il s'ensuit que le courant sera deux fois plus kW
soit: 0,73 = 1
petit . Par conséquent, pour conserver la même densité Pm
de courant (A/m 2 ) dans les conducteurs de l'induit, on
peut réduire leur section de moitié . Toutefois, afin de donc Pm = 1 kW/0,73 = 1,37 kW
générer une tension de 250 V au lieu de 125 V avec le d'où les pertes = Pm - P n = 1,37 - 1,0 = 0,37 kW
même flux provenant des pôles, il faudra deux fois plus
Les pertes comprennent les pertes Joule dans les en-
de conducteurs sur l'induit . Il s'ensuit que la quantité
roulements, les pertes par hystérésis et courants de Fou-
de cuivre dans les encoches demeure la même . En
cault dans le fer, ainsi que les pertes par friction et ven-
d'autres mots, à moins que la tension devienne très éle-
tilation .
vée . ce qui exigerait une augmentation de l'isolation,
Les dimensions d'une machine tournante ne changent Considérons maintenant une deuxième machine (Ma-
pas lorsque l'on change sa tension nominale . De plus, chine 2) plus grosse que la Machine 1 . Pour cette nou-
comme la densité de courant dans les conducteurs reste velle machine, nous augmentons toutes les dimensions
la même, les pertes Joule et par conséquent le rende- (longueur, diamètre, profondeur des encoches, entrefer,
ment demeurent également inchangés . etc .,) par un même facteur, tout en conservant les mê-
mes matériaux . Donc, si on a utilisé un type particulier
Nous allons voir qu'il en est tout autrement lorsqu'on
de tôles pour l'induit de la Machine 1, on utilisera les
change la puissance nominale .
mêmes tôles (même épaisseur) pour la Machine 2 . On
29.11 Variation des dimensions et du conserve également le même type d'isolation .
rendement en fonction de la puis- À l'exception de l'épaisseur des tôles, tout est donc
sance nominale grossi par un même facteur, incluant les roulements à
Considérons maintenant une génératrice à c .c . ayant billes, les boulons et les écrous . Ce facteur d2/di est le
ks caractéristiques fournies dans la première colonne rapport entre les dimensions d, de la Machine 2 et les
i tableau 29-2, soit la Machine 1 . dimensions correspondantes dl de la Machine 1 . Pour
432 ÉLECTROTECHNIQUE
notre Machine 2, nous imposons les deux contraintes ment par un facteur 3 . En conclusion, la tension nomi-
de design suivantes : la densité de courant dans les con- nale de notre Machine 2 augmente par un facteur 9,
ducteurs (A/m2) et la densité de flux dans l'acier et soit 125 Vx9= 1125V .
dans l'entrefer (teslas) restent les mêmes que pour la
Donc en triplant les dimensions d l , nous avons aug-
Machine 1 . Il s'ensuit que les pertes massiques res-
menté le courant nominal de même que la tension no-
pectives (W/kg) dans le cuivre et dans l'acier sont in-
minale par un facteur 9, ce qui correspond à une aug-
changées . Les pertes respectives augmenteront donc
mentation de la puissance nominale de 9 x 9 = 81 . La
en proportion de la masse, donc du volume du cuivre
puissance nominale P n2 de notre Machine 2 est donc
et de l'acier . Supposons que les pertes par friction et
de 1 kW x 81 = 81 kW .
ventilation augmentent aussi dans les mêmes propor-
tions . En multipliant les dimensions dl par 3, la puissance
nominale est donc multipliée par 3 4 = 81 . En générali-
Nous supposons en outre que la Machine 2 utilise le
sant ce raisonnement, on arrive à une première conclu-
même nombre d'encoches et de conducteurs, et que sa
sion importante : À vitesse constante, la puissance no-
vitesse de rotation (1800 r/min) est la même que pour
minale varie avec l'exposant 4 des dimensions, soit
la Machine 1 .
Une fois ces hypothèses établies, il est possible de pré- ~ d2
voir les caractéristiques de la Machine 2 . Supposons , Pn2 = Pnl ( _)4 (29-5)
par exemple, que toutes les dimensions d l de la Ma-
chine 1 soient augmentées par un facteur 3 . Ainsi, le où
diamètre augmente de 0,18 m à 0,54 m et la longueur Pnl = puissance nominale de la Machine 1 [W]
augmente de 0,15 m à 0,45 m, comme l'indique le ta- Pn2 = puissance nominale de la Machine 2 ayant la
bleau 29-2 . Quels seront la puissance nominale et le même vitesse que la Machine 1 [W]
rendement de la Machine 2? d2/d1 = rapport entre les dimensions d2 de la Machine
Premièrement, le volume augmentera par un facteur 2 et les dimensions dl de la Machine 1
(d2/d i ) 3 = 33 = 27 . Par conséquent, les masses respecti-
Voyons maintenant l'impact de cette augmentation des
ves augmentent aussi par un facteur 27 . Comme les
dimensions sur le rendement .
pertes massiques restent constantes, les pertes respec-
tives augmentent également par un facteur 27 . Notre La puissance mécanique Pm2 requise pour faire tour-
Machine 2 a donc une masse de 20 kg x 27 = 540 kg, ner la Machine 2 est
et ses pertes sont de 0,37 kW x 27 = 10 kW .
Pm2 = Pn2 + pertes = 81 kW + 10 kW = 91 kW
Deuxièmement, les encoches sont 3 fois plus profon-
des et 3 fois plus larges . Comme le nombre de conduc- Le rendement est donc :
teurs par encoche n'a pas changé, les conducteurs ont
Il =p n2/Pm2
une section 9 fois plus grande . Comme on veut conser-
ver la même densité de courant, ces conducteurs peu- = 81 kW/91 kW = 0,89 = 89 %
vent donc porter un courant 9 fois plus grand . Le cou- En augmentant les dimensions de notre Machine 1 par
rant nominal de notre Machine 2 est donc 8 A x 9 = un facteur 3, on obtient donc une augmentation consi-
72 A . dérable du rendement, soit de 73 % à 89 % . Ceci est
Troisièmement, en ce qui concerne la tension induite, dû au fait que la puissance de sortie augmente par un
celle-ci est gouvernée par l'équation (17-2) E = Blv. facteur (d2/d l ) 4 = 34 = 81 alors que les pertes n'aug-
Dans cette équation, B représente la densité de flux mentent que par un facteur (d2/d l )3 = 33 = 27 . Cela dé-
dans l'entrefer qui, rappelons-le, n'a pas changé, l est montre clairement que pour une vitesse donnée le ren-
la longueur des conducteurs qui a augmenté par un fac- dement d'une machine augmente avec sa grosseur, donc
teur 3, et v est vitesse à laquelle les conducteurs cou- avec sa puissance .
pent les lignes de flux . Comme la vitesse de rotation La puissance massique de la Machine 1 est de
(1800 /min) ne change pas et que le diamètre fut aug- 1 kW/20 kg = 1000 W/20 kg = 50 W/kg . En ce qui
menté par un facteur 3, la vitesse v augmente égale- concerne la Machine 2, on a une puissance nominale
de 81 kW pour une masse de 540 kg, soit une puis- d'inertie de l'induit. Rappelons que le moment d'iner-
sance massique de 81 kW/540 kg = 150 W/ kg. Cela tie est proportionnel à la masse de l'induit et au carré
représente un gain par un facteur 3 sur la puissance de son rayon (voir tableau 1-5) . Donc, lorsque les di-
développée par unité de masse . La grosse machine est mensions sont triplées, le moment d'inertie J = mr2 est
donc relativement plus légère et moins coûteuse que la multiplié par un facteur (d21d,)3 (d2 /d, ) 2 = 3 3 x 3 2 = 3 5
petite . = 243 . Le moment d'inertie de la Machine 2 est donc
J= 0,0075 kg •m2 x 243 = 1,8 kg-M2 .
On peut apprécier le gain obtenu en disant que si l'on
avait décidé de générer une puissance de 81 kW avec Les caractéristiques de la Machine 2 sont affichées dans
des Machines 1 (1 kW), il aurait fallu 81 de ces machi- la colonne 2 du tableau 29-2, ce qui permet de compa-
nes, pour une masse totale de 81 x 20 kg = 1620 kg, rer les caractéristiques des deux machines .
alors que l'on arrive au même résultat avec une Ma- Si l'on continue d'augmenter les dimensions on peut
chine 2 de 540 kg . De plus, à cause du rendement plus montrer, en suivant le même raisonnement, que l'on
élevé de la Machine 2 (89 % au lieu de 73 %), l'écono- pourra atteindre des rendements dépassant 95 % .
mie réalisée lors de l'achat est accompagnée d'une éco-
nomie récurrente sur l'énergie consommée par la tur- La Fig . 29-12 montre la variation du rendement en fonc-
bine ou le moteur entraînant la génératrice . tion de la puissance pour la gamme de puissance com-
prise entre 1 kW et 10 MW.
Regardons maintenant comment évolue le moment
70 3
10 10 105 106 107
Puissance (W)
Figure 29-12
Variation du rendement avec la puissance nominale .
ÉLECTROTECHNIQUE
La figure montre que, si l'on augmente les dimensions courant I . Comme le nombre total de conducteurs sur
de notre machine de 1 kW (rendement 73 %) par un l'induit n'a pas changé, la tension nominale E est donc
facteur d2/d1 = 10, la puissance augmente à 10 000 kW, réduite par 2, soit de 125 V à 62 .5 V. La puissance
ou 10 MW. Le rendement grimpe alors à 97 % . nominale, qui est proportionnelle à EI, est également
réduite par 2, si bien qu'on ne dispose plus que d'une
Tout semble donc favoriser les grosses machines . Il
puissance nominale P„ 3 de 0,5 kW.
existe cependant un problème lorsque l'on augmente
la puissance d'une machine . Dans notre exemple, lors- Afin d'augmenter la puissance nominale de la Machine
que les dimensions ont été triplées, les pertes ont aug- 3 à 1 kW, on n'a pas d'autre choix que d'augmenter
menté par un facteur (d2 /di ) 3 = 27 alors que la surface les dimensions de la génératrice. Or, on a vu à la sec-
extérieure de la machine n'a augmenté que par un fac- tion 29 .11 que lorsque la vitesse est constante, la puis-
teur (d,ld i ) 2 = 32 = 9 . La puissance dissipée par mètre sance varie comme (d2/d i ) 4 , soit
carré a donc augmenté par un facteur 3 . Par conséquent,
à moins d'améliorer l'évacuation de la chaleur, la Ma- 4
En généralisant ce raisonnement, on arrive à la conclu- T2/T 1 = (9,55 Pi2 /n2)l (9,55 Pn1/n 1 )
sion qu'à puissance constante, le rapport d2/d 1 de deux
machines fonctionnant à des vitesses différentes est = (Pn2/n 2) / (Pn1/n1) (29-10)
donné par l'expression : En combinant les équations 29-10 et 29-8, on obtient
la relation très intéressante :
d2 (ni ~1/4
d1 = (29-7) d2 )1/4
kIn2 J
- (T (29-11)
où
n 1 = vitesse nominale de la Machine 1 [W] où
n2 = vitesse nominale de la Machine 2 ayant la
T1 = couple nominale de la Machine 1 [W]
même puissance que la Machine 1 [W]
T2 = couple nominale de la Machine 2 [W]
d,ld = rapport entre les dimensions de la Machine 2
et les dimensions de la Machine 1, les deux d2ld 1 = rapport entre les dimensions de la Machine 2
et les dimensions de la Machine 1
machines ayant la même puissance
On constate donc qu'une machine est d'autant plus Cette équation montre que la grosseur d'une machine
grosse que sa vitesse nominale est plus basse . Le coût rotative dépend fondamentalement de son couple no-
d'une machine à basse vitesse est donc plus élevé que minal, peu importe sa vitesse . Le couple nominal est
celui d'une machine à haute vitesse . Lorsque la vitesse défini selon l'équation (29-9) . Ainsi, le couple nomi-
désirée est très basse, il est souvent plus économique nal de notre Machine 1 est donné par
d'utiliser un moteur à haute vitesse connecté à une boîte
de vitesse . Tn = 9,55 P nlnn éq . 29-9
Rappelons la relation entre la puissance P, la vitesse a) Trouvons d'abord le rapport d2/d l en utilisant l'équa-
de rotation n et le couple T d'une machine rotative, tion 29-8 .
soit : 1/4
d2/dl = (Pn21Pn1) (n 1 /n 2) éq . 29-8
nT On obtient
P= éq . 1-5b
9,55
d2/d 1 = ( 200/7,5) 1/4 (3600/1800) 1 /4
Pour une puissance nominale Pn et une vitesse nomi-
= 2,27 x 1,19 = 2,70
nale nn , le couple nominal T„ est donné par l'expres-
sion : Comme le poids varie selon le rapport (el 21d,)" on
trouve que la masse du moteur de 200 hp est de
T„ = 9,55 Pn lnn (29-9)
2,703 x 78 = 19,7 x 78 = 1537 kg
De l'équation 29-9 on peut déduire la relation suivante
entre les valeurs nominales respectives de deux ma- b) La puissance mécanique du moteur est de
chines : 7,5 hp x 746 = 5595 W
436 ÉLECTROTECHNIQUE
149 200/164 927 = 0,905 = 90,5 % Pertes dans le moteur = 365,7 - (1/3) x 746 = 117 W
Nous tenons à signaler que les valeurs du poids et du Pertes dans le moteur de 1/100 hp = 117 x (d2/d i ) 3
rendement que nous venons de calculer sont très ap- = 117 (0,416) 3
proximatives . En effet, les valeurs ainsi calculées sont = 8,42 W
basées sur une densité de courant et une densité de flux
Puissance équivalente de 1/100 hp = 746 x 1/100
qui sont maintenues constantes . Or, il est fort possible
que ces valeurs aient été modifiées par le concepteur = 7,46 W
afin (entre autres choses) de garder l'échauffement du Puissance à fournir au moteur = 7,46 + 8,42 = 15,9 W
moteur à un niveau acceptable . Cependant, cette mé-
Rendement du moteur de 1/100 hp = 7,46/15,9
thode de prédire le poids et le rendement des machines
donne un ordre de grandeur des valeurs réelles . No- = 0,469 = 46,9 %
tons aussi que l'extrapolation que nous avons utilisée c) Le diamètre du moteur de 1/100 hp sera environ
peut seulement se faire pour les machines d'une même 146 mm x d2/d t = 146 x 0,416 = 61 mm.
famille . Par exemple, on ne peut pas utiliser les carac-
téristiques d'un moteur à c .a. abrité pour estimer les
caractéristiques d'un moteur à c .a. blindé . 29 .14 Résumé
La transformation d'énergie dans les machines comme
Exemple 29-6 les génératrices, les moteurs, les transformateurs, ne
Un moteur monophasé de 113 fil), 1725 r/min, 230 V, peut s'effectuer sans pertes . Ces pertes provoquent un
60 Hz. isolation classe B, pèse 5,9 kg et possède échauffement de la machine et une diminution du ren-
un rendement de 68 % . Estimer a) le poids et b) le dement. Les pertes et donc le rendement d'une ma-
rendement approximatif ('un moteur semblable de chine varient avec la charge . On distingue les pertes
1725 r/train, 115 V, 60 Hz dont la puissance est de mécaniques par frottement et les pertes électriques dans
1 / 100 hp . les conducteurs et dans le fer.
On sait que la carcasse du moteur à une longueur de Les pertes dans les conducteurs sont dues à l'effet Joule.
150 mm et un diamètre de 146 mm . Les pertes massiques (W/kg) dépendent de la densité
e) Estimer le diamètre du moteur de 1/100 hp . de courant utilisée, de la résistivité et de la masse vo-
lumique du conducteur . Les pertes dans le fer sont dues
PERTES, ÉCHAUFFEMENT, RENDEMENT ET DIMENSIONS DES MACHINES ÉLECTRIQUES 437
au phénomène d' hystérésis et aux courants de Foucault. 29-6 Peut-on surcharger un moteur utilisé dans un
Les pertes massiques dans le fer dépendent de la den- endroit très froid? Pourquoi?
sité de flux et de la fréquence, ou de la vitesse de rota-
Niveau intermédiaire
tion . L'utilisation de tôles minces permet de réduire
les pertes par courants de Foucault . Des courbes four- 29-7 Un moteur à c .c . développe une puissance mé-
nies par les manufacturiers permettent d'évaluer les canique de 120 kW. Sachant que ses pertes sont de
pertes dans le fer pour différents types d'acier . 12 kW et qu'il est alimenté à 240 V, calculer la puis-
sance qu'il absorbe et le courant qu'il tire .
L'échauffement permis pour les machines est établi par
les organismes de normalisation . Les normes de tem- 29-8 Une génératrice débite un courant de 120A sous
pérature établissent différentes classes de température une tension de 115 V et son rendement est de 81 % .
selon le type d'isolant . Chaque classe correspond à une Quelle puissance mécanique absorbe-t-elle?
température maximale permise, allant de 105 °C à
29-9 Calculer le courant de pleine charge d'un mo-
180 °C . Pour mesurer l'échauffement on peut détermi-
teur à c .c . qui développe 250 kW à 230 V, avec un ren-
ner directement la température du point chaud à l'aide
dement de 92 % .
d'un thermocouple ou déduire la température moyenne
des enroulements en mesurant leur augmentation de 29-10 Une machine expérimentale, isolée selon la
résistance . classe 130 °C et fonctionnant à pleine charge, atteint
une température de 124 °C, mesurée par la méthode de
Finalement, nous avons étudié l'impact de la tension l'augmentation de résistance . La température de l'air
nominale, de la puissance nominale et de la vitesse environnant est de 32 °C .
nominale d'une machine, sur sa grosseur et son rende-
a) Quelle est l'échauffement de la machine, en °C?
ment. Retenons que : (1) la tension nominale d'une
machine n'affecte pas ses dimensions ni son rendement, b) Quel est l'échauffement permis selon les normes?
(2) à vitesse constante, le rendement d'une machine
c) La machine aurait-elle une durée de vie normale si
augmente rapidement avec sa puissance nominale et
elle marchait toujours à une température ambiante de
(3) à puissance constante, une machine est d'autant plus
32 °C?
grosse que sa vitesse de rotation est plus basse .
29-11 Le rendement d'une machine est toujours fai-
ble lorsqu'on la fait fonctionner à seulement 10 % de
sa puissance nominale. Expliquer.
PROBLÈMES - CHAPITRE 29
29-12 Calculer le rendement du moteur du tableau
Niveau pratique
29-1 lorsqu'il débite une puissance de 30 kW.
29-1 Quelles pertes rencontre-t-on dans un moteur à
29-13 Un moteur électrique actionne une grue qui
c .c .?
extrait 1,5 tonnes métriques de minerai d'une tranchée
29-2 À quoi attribue-t-on les pertes dans le fer? Com- de 20 m de profondeur en 30 secondes . En supposant
ment peut-on les réduire? que le rendement de la grue est de 94 %, calculer la
puissance fournie par le moteur (en hp et en kW) .
29-3 Expliquer pourquoi la température d'une ma-
chine augmente avec la charge . 29-14 On mesure la température d'un moteur à cou-
rant alternatif de 1200 kW possédant une isolation
29-4 Qu'est-ce qui détermine la puissance nominale
classe 155 °C, à l'aide de thermocouples logés à l'in-
d'une machine?
térieur des enroulements . Quelle doit être la température
29-5 La puissance nominale d'un moteur doit être maximale indiquée par ces détecteurs lorsque la tem-
réduite si l'on bouche les ouvertures d'aération . Expli- pérature ambiante est de 40 °C? 30 °C? 14 °C? (Appli-
quer. quer les normes décrites à la section 29 .8 .)
438 ÉLECTROTECHNIQUE
29-15 Un moteur à courant alternatif de 60 kW pos- classe 155 °C . le fabricant aurait-il pu indiquer use:
sède un enroulement dont la résistance à 23 °C est de puissance nominale plus grande sur la plaque si-
12 d2 . Lorsqu'il fournit sa puissance nominale à une gnalétique du moteur?
température ambiante de 31 °C, on constate que la ré-
29-16 Le moteur du problème 29-15 possède une
sistance de l'enroulement monte à 17,4 Q .
isolation classe 155 °C et fonctionne à une tempéra-
a) Calculer la température de l'enroulement . ture ambiante de 12 °C . On lui fait débiter une puis-
b) Quelle est l'échauffement du moteur? sance de 75 kW, soit une surcharge de 15 kW.
c) Sachant que l'enroulement possède une isolation Sans que la vie normale du moteur soit raccourcie, quel
Figure 29-14
Moteur d'induction triphasé de 350 hp, 1785 r/min . Voir problème 29-24 (gracieuseté de Franklin Empire) .
est alors l'échauffement (mesuré par l'augmentation 29-22 Un moteur à courant alternatif de 10 kW pos-
de résistance) que l'on peut tolérer pour les enroule- sède une isolation classe 130 °C . Selon les normes de
ments? l'ACNOR (Fig . 29-10), ce moteur aura une durée de
vie «normale» si la température de ses enroulements
29-17 Un fil rond n° 10 en cuivre ayant une longueur (mesurée par augmentation de résistance) ne dépasse
de 210 m porte un courant de 12 A . La température du pas 120 °C . Si l'on suppose que cette durée de vie nor-
conducteur étant de 105 °C, calculer : male est de 20 000 h, de combien d'heures la durée de
a) la densité du courant, en A/mm 2 vie sera-t-elle raccourcie si le moteur fonctionne pen-
dant 3 heures à une température de 200 °C? (Voir sec-
b) les pertes massiques, en W/kg
tion 9 .8 .)
Niveau avancé
29-23 L'induit d'un moteur de 300 kW est composé
29-18 Un conducteur en aluminium fonctionne à une de tôles de jauge n° 24, type M-36 .
température de 120 °C . Sachant que la densité de cou-
a) Sachant que la densité de flux est de 1,2 T, de
rant est de 2 A/mm2 , calculer les pertes massiques en
quel pourcentage les pertes diminueraient-elles
W/kg . si le fabricant utilisait de la tôle de jauge n° 29,
29-19 a) Quelle est la fréquence engendrée dans type M-14?
les tôles (type M-36, jauge 24) de l'induit de la Fig . b) Quels sont les avantages de cette diminution des per-
28-4a, lorsqu'il tourne à une vitesse de 1200 r/min, tes?
sachant que l'inducteur possède 6 pôles . Chaque dent c) Quels sont les inconvénients à utiliser ce type de
a une largeur de 10 mm, une profondeur de 35 mm et tôle?
une longueur de 235 mm.
29-24 La plaque signalétique du moteur illustré à la
b) Calculer les pertes dans les dents sachant que l'in- Fig . 29-14 affiche les informations suivantes :
duction maximale dans les 81 dents est de 1,4 T. Puissance 350 hp
29-20 L'échauffement d'un moteur est à peu près vitesse nominale 1785 r/min
proportionnel à ses pertes . D'autre part, son rendement tension triphasée 575 V
est habituellement assez constant pour toute puissance courant par phase 312 A
comprise entre 50 % et 150 % de sa puissance nomi-
fréquence 60 Hz
nale (voir, par exemple, la Fig . 29-9) . À pleine charge,
rendement 95,8%
un moteur de 20 kW a un échauffement de 80 'C . Cal-
culer la puissance approximative qu'il pourra débiter masse 3130 lb
si l'on permet un échauffement de 105 °C? moment d'inertie 74 lb .ft2
couple nominal 1030 lbf .ft
29-21 Un moteur à courant alternatif de 250 W pos-
sède une isolation classe 105 °C . Type de moteur : triphasé à induction, TEFC
a) Selon les normes de l'ACNOR, quel est l'échauffe- (« totally enclosed, fan cooled »)
ment permis, mesuré par l'augmentation de résis- Comme ce moteur est destiné au marché américain,
tance? les unités sont exprimées en « American customary
b) Si l'on rebobine le moteur avec une isolation classe units » .
130 °C, quelle sera le nouvel échauffement permis? En utilisant ces informations, déterminer les valeurs
Compte tenu des remarques faites au problème approximatives a) du poids b) du rendement et c) du
29-20, quelle sera alors la nouvelle puissance moment d'inertie pour un moteur triphasé semblable
approximative du moteur? de 25 hp, 460 V, 1150 r/min .
30
Transformateurs
TRANSFORMATEURS 441
Solution Eg
(30-3)
On a : 4,44 fN
E = 4,44 fNlmax
Pour une fréquence et un nombre de spires donnés,
= 4,44 x 60 x 4000 x 0,002 cette équation révèle que le flux 0max varie propor-
= 2131 V tionnellement à la tension appliquée . De plus, si la ten-
sion Eg est constante, le flux maximal doit aussi de-
La tension efficace induite est de 2131 V, et sa valeur meurer constant.
crête est 2131 i12 = 3014 V
Supposons, par exemple, qu'on introduise graduelle-
30 .2 Tension appliquée et tension induite ment un noyau de fer à l'intérieur de la bobine tout en
La Fig . 30-2a montre une bobine à noyau d'air rac- gardant la tension E g de la source constante (Fig . 30-
cordée à une source de tension sinusoïdale Eg . Si la 3) . La valeur maximale du flux demeure rigoureuse-
résistance de la bobine est négligeable, le courant vaut ment constante pendant cette maneeuvre et, lorsque le
noyau d'acier sera rentré complètement à l'intérieur
I. = EgIXL
de la bobine, le flux Omax n'aura pas changé . En effet,
où XL est la réactance inductive de l'enroulement . Le si le flux augmentait (comme on pourrait le croire), la
flux créé par le courant alternatif induit aux bornes de tension induite E augmenterait également . Ceci est
la bobine une tension E dont la valeur est donnée par impossible car la tension Eg de la source demeure cons-
l'équation (30-1) . D'autre part, si l'on se réfère à la tante .
figure, on constate que la tension appliquée Eg et la Pour une même tension Eg, le flux dans les Fig . 30-2 et
tension induite E sont identiques car elles apparaissent 30-3 reste donc le même. Cependant, le courant est
entre les deux mêmes bornes . Puisque Eg = E, on peut beaucoup plus petit lorsque le noyau d'acier est à l'in-
ecrire : térieur de l'enroulement. En effet, pour produire le
même flux avec un noyau de fer, on a besoin d'une
Eg = 4,44 fNÇmax (30-2) FMM plus faible, donc d'un courant plus faible . Ce
442 ÉLECTROTECHNIQUE
Eg ,E X _ Eg _ 120 V
L - = 30£2
Im 4 A
(b)
d) L'inductance de la bobine est :
L = XL = 30
Figure 30-3 = 0,0796 H
a. Le flux demeure constant pendant que le noyau est introduit 2nf 2n x 60
dans la bobine .
b . Diagramme vectoriel des grandeurs sinusoïdales . Le = 79,6 mH
courant magnétisant est plus petit que dans la Fig . 30-2 .
30 .3 Transformateur élémentaire
Sur la Fig. 30-4, une bobine à noyau d'air est alimen-
courant Im est appelé courant magnétisant ; il est dé- tée par une source de tension Eg . Le courant magnéti-
phasé de 90° en arrière de la tension Eg , comme dans sant I n produit un flux total 0 qui est dispersé autour
toute inductance (Fig . 30-2b et 30-3b) . de l'enroulement. Si l'on approche de ce montage une
deuxième bobine, une partie du flux 0 est captée (ou
Exemple 30-2 accrochée) par les spires de cette deuxième bobine et
Une bobine de 90 spires est raccordée à une source une faible tension E2 est induite à ses bornes .
de 120 V, 60 Hz . Sachant que le courant magnéti- L'ensemble de ces deux bobines constitue un trans-
sant est de 4 A, calculer : formateur. La bobine raccordée à la source est appelée
a) la valeur crête du flux enroulement primaire (ou simplement «primaire») et
l'autre est appelée enroulement secondaire (ou sim-
b) la valeur crête de la FMM développée par la bo-
plement «secondaire») .
bine
j la réactance inductive de la bobine Il existe une tension seulement entre les bornes 1 - 2
du primaire et les bornes 3 - 4 du secondaire . Il n'existe
d) l'inductance de la bobine
aucune tension entre une des bornes du primaire et une
Solution des bornes du secondaire . Il s'ensuit que le secondaire
est isolé électriquement du primaire .
a) La valeur crête du flux est :
Le flux 0 créé par le primaire peut être subdivisé en
Eg 120 deux parties : un flux mutuel On,, qui accroche les spi-
Omax = _ res du secondaire, et un flux de fuite of, qui ne les ac-
4,44 fN
4,44 x 60 x 90
croche pas . Lorsque les bobines sont éloignées l'une
= 0,005 = 5 mWb de l'autre, le flux mutuel est faible par rapport au flux
total 0; on dit alors que le couplage entre les bobines
b) La valeur crête du courant magnétisant est :
est faible . On peut obtenir un meilleur couplage (et
une tension E2 plus grande) en rapprochant les deux
IM crête = Im ~ 2 = 4 12 enroulements . Cependant, même si l'on colle le secon-
= 5,66 A daire contre le primaire, le flux mutuel demeure faible
TRANSFORMATEURS 443
par rapport au flux total 0. Lorsque le couplage est fai- 30 .5 Propriétés des marques de polarité
ble, la tension E2 est petite et, de plus, elle s'écrase dès Habituellement, un transformateur est logé dans un
qu'on applique une charge entre les bornes du secon- boîtier de sorte que seulement les bornes primaires et
daire . Il faut donc trouver un moyen d'améliorer le secondaires sont accessibles . Bien que les enroulements
couplage . ne soient pas visibles, les règles suivantes s'appliquent
On peut l'améliorer de beaucoup en bobinant le se- quand on connait les marques de polarité .
condaire par-dessus le primaire . Avec cette construc-
1 . Un courant qui entre par une marque de polarité pro-
tion, la presque totalité du flux 0 créé par le primaire
duit une FMM dans le sens «positif» . Par consé-
est accrochée par le secondaire . Le flux de fuite n'est
quent, il produit un flux dans le sens «positif» (Fig .
plus qu'une petite fraction du flux total, ce qui aug-
30-6) . Inversement, un courant sortant d'une mar-
mente la valeur de la tension induite E2 à vide et la
que de polarité crée une FMM dans le sens «néga-
maintient presque constante en charge.
tif» . Une FMM «négative» agit en sens inverse d'une
30 .4 Marques de polarité d'un FMM «positive» .
transformateur 2 . Si une borne portant une marque de polarité est mo-
Dans la Fig . 30-4, les flux of , et oml sont tous deux mentanément positive, toutes les bornes ayant une
produits par le courant magnétisant I,,, . Par conséquent, marque de polarité sont momentanément positives
les flux sont en phase, atteignant tous deux leur valeur (par rapport à l'autre borne du même enroulement) .
crête en même temps . Ils passent aussi par zéro en
même temps . Il s'ensuit que la tension E2 atteint sa
valeur crête en même temps que Eg . Supposons qu'au
moment où les tensions atteignent leur maximum, la
borne 1 soit positive par rapport à la borne 2, et que la
borne 3 soit positive par rapport à la borne 4 (Fig . 30-
5) . On dit alors que les bornes 1 et 3 possèdent la même
polarité. On l'indique en plaçant un gros point noir
ris-à-vis de la borne 1 et un autre vis-à-vis de la borne
3. Ces points sont appelés marques de polarité .
On pourrait aussi bien placer les marques de pola-
nité vis-à-vis des bornes 2 et 4, car elles deviennent
à leur tour simultanément positives lorsque les ten- boîtier
sions alternent . On peut donc placer les marques de
Figure 30-6
polarité, soit à côté des bornes 1 et 3, soit à côté des Un courant qui entre par une borne portant une marque de
bornes 2et4 . polarité crée un flux dans le sens «positif» .
444 ÉLECTROTECHNIQUE
E l = Eg
et
E2
E2 = 4,44 fN2 omax >-Eg ,Ei
E1 N1
(30-4) Figure 30-7
E2 N2 a . Transformateur idéal à vide .
b . Diagramme vectoriel des grandeurs sinusoïdales .
TRANSFORMATEURS 445
Exemple 30-3
On applique une tension efficace de. 24(X) V au pri-
maire d'un transformateur abaisseur de tension, dont
le primaire comporte 500 spires et le secondaire
25 spires .
a) Calculer la tension efficace induite au secondaire
b) Quelle est la valeur de la tension instantanée au
secondaire au moment où la tension au primaire
(b)
est de 37 V?
Solution
al La tension induite dans chacune des spires de l'en-
roulement primaire est : Figure 30-8
a . Transformateur idéal en charge ; il produit seulement un
flux mutuel .
2400 V -
. 500 spires = 4,8 V/spire b . Diagramme vectoriel des grandeurs sinusoïdales .
Cette valeur est aussi celle de la tension induite dans
chaque spire de l'enroulement secondaire . La tension
totale aux bornes du secondaire est donc : Noter que ce courant circule dans la charge ainsi que
dans les N2 spires du secondaire .
E2 = 4,8 V/spire x 25 spires = 120 V
La valeur de E2 change-t-elle lorsqu'on branche la
On aurait pu calculer directement cette tension en uti- charge? Avant de répondre à cette question, rappelons
lisant le rapport de transformation . De l'équation 30-4 deux faits.
on obtient :
Premièrement, dans un transformateur idéal, le primaire
N2 et le secondaire sont couplés par le flux mutuel Om seu-
E2 = E, x lement . Par conséquent, le rapport de transformation
N1 en charge est le même qu'à vide, soit:
446 ÉLECTROTECHNIQUE
posée à N2I2 . Ainsi, le courant I i circulant au primaire un simple boîtier possédant les bornes primaires et se-
doit respecter la relation : condaires (Fig . 30-9) . Les marques de polarité du trans-
formateur (les deux points noirs) permettent d'indiquer
Ni Il = N2 12 (30-5) la relation vectorielle entre les courants et les tensions
au primaire et au secondaire .
Afin de créer cette opposition instantanée, I l et 12 doi- Pour les courants, nous adoptons les règles suivantes :
vent augmenter et diminuer en même temps . Il faut
1 . Le courant I l au primaire entre par la marque de
donc que I l et 12 soient en phase. De plus, pour que les
polarité
FMM s'opposent, il faut que I l entre par la marque de
polarité du primaire lorsque 12 sort par la marque de 2. Le courant 12 au secondaire sort par la marque de
polarité du secondaire (Fig . 30-8a) . polarité
Compte tenu de ce qui précède, on peut tracer le dia- Il s'ensuit que Ii et 12 sont en phase .
gramme vectoriel du transformateur idéal en charge En ce qui concerne les tensions, deux notations sont
(Fig . 30-8b) . Si l'on suppose une charge résistive-in- possibles : l'une selon la méthode des polarités (+-),
ductive, le courant 12 sera en retard d'un angle 0 sur la l'autre selon la méthodes des deux indices (voir cha-
tension E2. Le flux 0,,, est toujours 90° en arrière de pitre 7, sections 7 .3 et 7 .7) .
Eg , mais aucun courant magnétisant n'est requis, du
Lorsque les tensions sont indiquées selon la méthode
fait qu'il s'agit d'un transformateur idéal dont le noyau
des polarités, nous adoptons la règle suivante (Fig . 30-
a une perméabilité infinie . Les courants I l et 12 sont en
9a) :
phase et ils sont définis par l'équation :
1 . La tension primaire est indiquée par le symbole E l .
Il = N2 et sa polarité (+) est inscrite vis-à-vis de la marque
(30-6) de polarité du primaire
12 NI
2 . La tension secondaire est indiquée par le symbole
où E2 et sa polarité (+) est inscrite vis-à-vis de la mar-
Il = courant primaire [A] que de polarité du secondaire
12 = courant secondaire [A]
NI = nombre de spires au primaire
N2 = nombre de spires au secondaire
En comparant les équations 30-4 et 30-6, on constate
que le rapport des courants est l'inverse de celui des
tensions . Autrement dit, ce que l'on gagne en tension,
on le perd en courant et vice versa . Des équations 30-4
et 30-6, on tire :
30 .8 Conventions et représentation
symbolique d'un transformateur idéal
Afin de se concentrer sur les propriétés fondamentales
Figure 30-9a
du transformateur idéal, il est utile de le représenter
Symbole d'un transformateur idéal et diagramme vectoriel
sous forme symbolique . Ainsi, au lieu de tracer en dé- associé lorsque les tensions sont notées selon la méthode
tail les enroulements et le flux mutuel 0m, on montre des polarités (+, -) .
TRANSFORMATEURS 447
Eg , E l _
200V E2 = 5000V
36,9°
12
=2A
(b)
= 50 A
Ecd Eab
O rr, = 8,34 mWb
Figure 30-10
a . Voir exemple 30-4 .
b . Diagramme vectoriel des tensions et des courants .
Solution
Figure 30-9b En se référant à la Fig . 30-1 Oa, la polarité des tensions
Symbole d'un transformateur idéal et diagramme vectoriel E,, E2 et la direction des courants I l , 12 sont indiquées
associé lorsque les tensions sont notées selon la méthode
des deux indices .
conformément aux règles que nous venons de décrire .
Le rapport de transformation est :
N' 90
Nous définissons aussi le rapport de transformation a, a = = = 0,04
selon l'expression : N2 2250
448 ÉLECTROTECHNIQUE
Iz 2 A
h =-_ = 50A
a 0,04
El 200
Omax = _ (a)
4,44 fNt 4,44 x 60 x 90
= 0,00834 = 8,34 mWb I,
I Zp = a 2 Zs (30-11)
El = a E2 et Ii = - (30-8)
a ou
Zp = impédance vue entre les bornes du primaire
Les bornes secondaires «voient» une impédance Z s
[~2]
donnée par :
Zs = impédance réelle entre les bornes du secon-
E2 daire [52]
(30-9) a = rapport de transformation
12
Cette expression révèle que l'impédance Zp vue par la
D'autre part, la source Eg «voit» une impédance Z p source est a2 fois l'impédance réelle (Fig . 30-1 lb) .
donnée par : Un transformateur idéal a donc la propriété remarquable
de pouvoir augmenter ou abaisser la valeur d'une im-
El
zp = - (30-10) pédance, quelle que soit sa nature . Cette transforma-
h tion est bel et bien réelle . Un transformateur permet de
changer la valeur de n'importe quelle composante, que
En substituant les équations 30-8 et 30-9 dans l'ex-
ce soit une résistance, un condensateur ou une induc-
pression 30-10, on obtient :
tance.
Par exemple, si l'on branche une résistance de 100 S2
_ El _ a E2 _a 2 E2
z au secondaire d'un transformateur ayant un rapport de
p
Il I2/a 12 transformation a = 0,2, elle apparaît au primaire comme
une résistance de
= a 2 Zs
Rp = 100 x (0,2)2 = 4 £2
TRANSFORMATEURS 449
Z, Z3
(a) z4
a:
Z,
a2 Z3 Figure 30-14
Voir exemple 30-5 .
(b) Eg Z4 Solution
a) Lorsque les impédances de 4 S2 et 3 £2 sont rappor-
tées au primaire, leurs valeurs sont augmentées dans le
rapport (N1IN2 ) 2 , soit par un facteur 22 = 4 . Cela donne
le circuit équivalent de la Fig . 30-15 .
19 Q2 160
(c) z4
Figure 30-15
Les impédances sont rapportées au côté primaire .
(d) Z4
L'impédance de ce circuit est :
Z = 1~ R 2 + XL éq . 243
TRANSFORMATEURS 451
Il s'ensuit que:
Eg 148 V
Il =-_ = 4A
Z 37 S2
XL = 19 = 19
= 4,75 S2
a 4
148 V _ 148
E' = = 74 V
g a 2
2A 24 V 8A
Ce qui donne le circuit équivalent de la Fig . 30-16.
Figure 30-17
L'impédance du circuit est:
Diagramme vectoriel du circuit de la Fig . 30-14 .
Z = \IR 2 + XL
TRANSFORMATEURS UTILISÉS EN PRATIQUE
_ /32 + 8,75 2
= 9,25 £2 Nous venons d'étudier les propriétés du transforma-
teur idéal . Cependant, en pratique, les transformateurs
II s'ensuit que : réels ne sont pas parfaits et notre analyse doit en tenir
compte . Ainsi, les enroulements d'un transformateur
_ E'g _ 74 V = 8 A réel possèdent une résistance, et le noyau n'est pas in-
12
Z 9,25 S2 finiment perméable . De plus, le flux créé par le pri-
maire n'est pas complètement accroché par le secon-
daire, de sorte qu'il faut tenir compte des flux de fuite .
4,75 d2 40
Enfin, les pertes dans le fer contribuent à l'échauffe-
ment du transformateur et diminuent son rendement .
Nous verrons que l'on peut représenter un transforma-
74 V 3 S2
teur réel par un circuit équivalent composé d'un trans-
formateur idéal, de résistances et de réactances . Ce cir-
cuit nous permettra de décrire toutes les propriétés d'un
transformateur, même lorsqu'il est branché en parallèle
Figure 30-16
Les impédances sont rapportées au côté secondaire . avec d'autres transformateurs . Enfin, pour mieux sai-
sir l'ordre de grandeur des éléments composant le cir-
cuit équivalent du transformateur, nous aurons recours
aux valeurs relatives, soit le système p .u .
Le diagramme vectoriel du montage réel est donné à la
Fig . 30-17 . On a pris le courant 12 comme vecteur de 30.11 Transformateur idéal comportant un
référence . Le lecteur vérifiera que les tensions aux bor- noyau réel
nes des réactances et de la résistance sont respecti- Le noyau d'un transformateur idéal est parfaitement
vement de 76 V, 32 V et 24 V, telles qu'indiquées . perméable et ne présente aucune perte . Qu'arrive-t-il
452 ÉLECTROTECHNIQUE
ou
I2 =0 .
• > Rm = résistance représentant les pertes dans le fer
o
[Ç]
Xm = réactance magnétisante du primaire [S2]
E, E2 E, = tension induite au primaire [V]
R Pm = pertes dans le fer [W]
T Qm = puissance réactive requise pour créer le flux
T idéal o
mutuel Om [var]
(a) Pour créer le flux dans un noyau imparfait, on a besoin
d'un courant I o égal à la somme vectorielle de If et de
Im. Ce courant s'appelle courant d'excitation . La Fig .
30-18b montre le diagramme vectoriel de ce transfor-
(b) mateur imparfait lorsqu'il fonctionne à vide . Le flux
mutuel est encore donné par l'équation 30-3 :
Et Eg
0m =
Figure 30-18 4,44 fN 4,44 fN
a . Circuit d'un transformateur idéal comportant un noyau réel .
b . Diagramme vectoriel des variables . Exemple 30-6
Un transformateur de 20 kVA, 120 V/600 V,
fonctionnant à vide, tire un courant de 5 A lors-
si on le remplace par un autre ayant des pertes par qu'il est raccordé à une source de 120 V, 60 Hz
hystérésis et par courants de Foucault et dont la per- (Fig . 30-19a) . Un wattmètre indique une puis-
méabilité n'est pas infinie? Ces imperfections peuvent sance de 180 W . Calculer :
être représentées au moyen d'une résistance R m et d'une
a) la puissance réactive absorbée par le noyau
réactance Xm branchées en parallèle avec le primaire
h) la valeur de R,,, et de X,
d'un transformateur idéal (Fig . 30-18a) .
e) les valeurs de If, 1
La résistance Rm représente les pertes dans le fer et la
chaleur qu'elles dégagent . Un faible courant If est tiré
de la ligne pour fournir ces pertes .
La réactance magnétisante Xm est un indice de la per-
méabilité du noyau . Ainsi, à une faible perméabilité,
correspond une valeur de Xm relativement basse . Le
(a) 120 V
courant Im est le courant magnétisant requis pour créer 60 Hz
le flux dans le noyau .
Les valeurs de R m et Xm sont données par les équa-
tions suivantes :
f=1,5A
- 120V
= Et2
Rm (30-12)
Pm (b) I, = 4,8 A
=5A
0m
EtZ
Xm = (30-13)
Figure 30-19
Qm Voir exemple 30-6 .
TRANSFORMATEURS 453
Eg 1202 = 80f2
=
Pm 180
La réactance magnétisante est :
EZ 1202
E
`Ym = = = 25,2 £2
Qm 572
c) Le courant requis pour fournir les pertes dans le fer
est :
120 V
If = Eg = = 1,5 A
Rm 80 S2 Figure 30-20
Transformateur idéal comportant un noyau parfait et un
Le courant magnétisant est :
couplage relativement faible .
Eg _ 120 V
In, _ = 4,8 A
Ym 25,2 S2
On vérifie que le courant d'excitation est :
1m = 1 1,5 2 + 4,82
TRANSFORMATEURS 455
Figure 30-23
Ce circuit est électriquement identique à celui de la Fig . 30-22 .
Figure 30-24
Réactances de fuite et résistances des enroulements primaire et secondaire .
30-25) . Dans ce circuit, seules les bornes primaires 1, b) la valeur de EF, induite par le flux de fuite
2 et les bornes secondaires 3, 4 sont accessibles . Les c) la valeur de la réactance de fuite X,-,
456 ÉLECTROTECHNIQUE
Xf2
3 12
R2
A +
Figure 30-25
Circuit équivalent d'un transformateur réel . Le rectangle T représente un transformateur idéal .
_ Erz _ 14,39 V
Xf2 = 0,8 S2
12 18 A
a
N1 N2
30 .15 Simplification du circuit équivalent
Le circuit équivalent du transformateur présenté à la Figure 30-26
Fig . 30-25 est très général, de sorte qu'il peut repré- Circuit équivalent complet lorsque le transformateur
fonctionne à vide .
senter le comportement du transformateur pour toutes
les conditions de charge . En pratique, selon que le trans-
formateur fonctionne à vide ou en charge, on peut né-
gliger certains éléments, ce qui simplifie énormément
les calculs . Nous examinons ces deux cas ci-après . 10
1
1 . Transformateur fonctionnant à vide . Lorsque le Ep Xm R
T
transformateur fonctionne à vide (Fig . 30-26), la charge
est nulle et le courant 12 = 0 ; il s'ensuit que If = 0 car T a
TRANSFORMATEURS 457
R Xf Xf2 R2
12
Es
a2z
a
N, N
Figure 30-28
Figure 30-30
Circuit équivalent complet lorsque le transformateur est en
Circuit équivalent lorsque les impédances sont rapportées
charge .
au côté primaire .
a 2Z
a2Z
Figure 30-29
Circuit équivalent simplifié lorsque la charge est supérieure
à 20 % de la puissance nominale du transformateur. Figure 30-31
Résistance totale R p , réactance de fuite totale X p et
impédance totale Z P du transformateur rapportées au
primaire .
Le circuit se simplifie encore davantage lorsque toutes
les impédances sont rapportées au côté primaire . Ce
transfert d'impédances permet d'éliminer le transfor- XP
mateur idéal T (Fig . 30-30), selon la technique expli-
quée à la section 30 .10 .
Enfin, en regroupant les résistances et les réactances a2z
primaires et secondaires, on obtient le circuit de la Fig .
30-31 . Dans ce circuit:
ou
Rp = résistance totale du transformateur rappor- Lorsque la puissance nominale du transformateur dé-
tée au primaire [S2] passe 500 kVA, le calcul des tensions et courants est
Xp = réactance totale du transformateur rapportée simplifié encore davantage . En effet, dans ce cas, la
au primaire [S2] valeur de Xp est au moins 5 fois plus grande que Rp, de
sorte que Rp devient négligeable . Cependant, pour les
L'ensemble R p et Xp constitue l'impédance totale Z p calculs de pertes et d'échauffement, R p doit évi-
du transformateur rapportée au primaire . L'équation demment être prise en considération .
24-3 permet d'écrire :
Le circuit équivalent relativement complexe de la Fig .
30-25 se résume donc à une simple réactance Xp re-
Zp = '\/ RP + XP (30-16) liant la source et la charge (Fig . 30-32) .
458 ÉLECTROTECHNIQUE
30 .16 Construction du transformateur d'obtenir une bonne perméabilité, le noyau est fait en
Habituellement, la conception des transformateurs uti- acier de bonne qualité . De plus, pour minimiser les
lisés en pratique est telle que leurs propriétés se rap- pertes dans le fer, le noyau est laminé en utilisant de
prochent de celles du transformateur idéal. Ainsi, afin l'acier au silicium . Il s'ensuit que le courant magnéti-
sant I I, est au moins 5000 fois plus petit que si le noyau
était composé d'un matériau non magnétique . Le cou-
rant If fournissant les pertes dans le noyau est de 2 à 10
primaire primaire
fois plus faible que le courant magnétisant I m .
secondaire
On réussit à diminuer les réactances de fuite Xf1 et Xn
en bobinant le primaire et le secondaire l'un par-des-
sus l'autre, tout en réduisant la distance qui les sépare .
Cependant, afin de conserver une isolation adéquate
entre les enroulements, on ne peut diminuer cette dis-
tance en deçà d'une valeur critique . Autrement, l'iso-
isolant
lation risque de claquer lors des surtensions dues aux
chocs de foudre ou aux manceuvres sur le réseau .
H1 X2
Le couplage étant excellent, il s'ensuit que la tension
noyau en acier laminé
secondaire reste très proche de N2 1NI fois la tension
primaire . Cela assure une bonne régulation de la ten-
î P sion en fonction de la charge .
De plus, afin d'assurer un bon rendement, on cherche
à limiter les pertes Joule en minimisant les résistances
R 1 et R 2 .
La Fig . 30-33 montre un transformateur dont le pri-
maire et le secondaire sont divisés en deux sections .
chacune d'elles étant bobinée sur une des jambes du
noyau . Le primaire (bornes Hl, H2) est enroulé par-
dessus le secondaire (bornes X1, X2) .
(a)
H1 X1 X2 H2
(b)
Figure 30-33
a . Construction d'un transformateur montrant le noyau et la
façon dont les enroulements primaire et secondaire sont
montés . Figure 30-34
b . Circuit montrant comment les deux sections de chaque Montage du noyau d'un transformateur de 100 VA, en utilisant
enroulement sont raccordées . des tôles en E et en I .
TRANSFORMATEURS 459
La Fig . 30-34 montre comment les tôles sont empilées 30 .17 Marques de polarité d'un
pour former le noyau d'un petit transformateur de transformateur de puissance
100 VA . La Fig . 30-35 montre l'enroulement d'un gros Jusqu'à présent nous avons indiqué la polarité des bor-
transformateur en voie de construction . nes d'un transformateur par deux points noirs au pri-
Le nombre de spires des enroulements primaire et se- maire et au secondaire . Ce type d'identification est uti-
condaire est proportionnel à la tension (éq . 30-1) . lisé surtout pour les transformateurs servant à l'instru-
D'autre part, le courant nominal dans un enroulement mentation . Cependant, pour les transformateurs de
est inversement proportionnnel à la tension . Il s'ensuit puissance, les bornes sont désignées par les symboles
que la quantité de cuivre (ou d'aluminium) requise pour H1 et H2 pour l'enroulement à haute tension, et par
les enroulements respectifs est à peu près la même . En X1 et X2 pour l'enroulement à basse tension (Fig .
pratique, la bobine extérieure (le primaire dans la Fig . 30-33) . Par convention, lorsque H1 est instantanément
30-33) pèse un peu plus car la longueur moyenne des (+) par rapport à H2, X1 est (+) par rapport à X2 . On
spires est plus grande . dit alors que H1 et X1 ont la même polarité . En fait,
H1 et X1 remplacent les deux points noirs .
Mentionnons qu'en pratique le transformateur est par-
faitement réversible en ce sens que le primaire peut Bien que les marques de polarité d'un transformateur
agir comme secondaire, et vice versa . soient connues lorsque les symboles H1, H2, X1 et X2
Figure 30-35
Enroulement primaire d'un gros transformateur en voie de construction . Lenroulement fonctionne à
128 kV, sous un courant de 290 A (gracieuseté de ABB) .
460 ÉLECTROTECHNIQUE
1 . Connecter un cavalier J entre une borne de l'enrou- Déterminer la polarité du transformateur et identi-
lement haute tension (HT) et la borne adjacente de fier les marques de polarité H1, X1 .
l'enroulement basse tension (BT)
Solution
2. Brancher un voltmètre EX entre les deux autres bor-
La polarité est soustractive car EX est inférieure à Ep .
nes
Par conséquent, les bornes reliées par le cavalier doi-
3 . Brancher un deuxième voltmètre Ep aux bornes de
vent porter les symboles H1 et X1 (ou H2 et X2) .
l'enroulement HT
4. Brancher l'enroulement haute tension à une source La Fig . 30-38 illustre un autre montage qui peut servir
à courant alternatif, Eg . Lors de l'essai, on peut uti- pour déterminer les marques de polarité d'un trans-
liser une tension Eg de l'ordre de 120 V, 60 Hz, formateur. Une pile sèche est raccordée aux bornes à
même si la tension nominale HT est de plusieurs basse tension du transformateur à travers un interrup-
centaines de kilovolts . teur, et un voltmètre à c.c. est branché aux bornes à
TRANSFORMATEURS 461
2
o
0
30
4 0
2400 V 5
Figure 30-38
Détermination des marques de polarité avec une source à 0
courant continu . 1
le bon sens, la borne du transformateur reliée à la borne 1-3 41/2 2292 V 120 V
positive (+) du voltmètre est marquée H1 et l'autre est 1-4 9 2184 V 120 V
1-5 131/2 2076 V 120 V
marquée H2 . Quant aux bornes à basse tension, celle
qui est reliée au pôle positif (+) de la pile est marquée
X1 et l'autre est marquée X2 . Figure 30-39
Prises au primaire d'un transformateur et tableau donnant le
30 .19 Réglage de la tension ; réglage de la tension .
transformateur à rapport variable
À cause des chutes de tension dans les lignes de dis-
tribution, la tension sur une partie du réseau est parfois Certains transformateurs sont conçus pour changer de
constamment inférieure à la tension nominale . Par prise automatiquement lorsque la tension secondaire
exemple, un transformateur ayant un rapport de trans- s'écarte d'une valeur préétablie . Ces transformateurs
formation de 2400 à 120 V peut être branché sur une régulateurs de tension peuvent maintenir la tension à
ligne de distribution dont la tension n'est que de 2000 V ± 2 % quelles que soient les fluctuations de la tension
au lieu de 2400 V. Dans ces conditions, la tension re- primaire survenant durant la journée .
cueillie au secondaire n'est plus que de 100 V . Si la 30 .20 Courbe de saturation et tension
charge est constituée de lampes à incandescence, il en d'utilisation
résulte une diminution de l'intensité d'éclairage ; si la
Supposons que l'on augmente graduellement la ten-
charge est formée d'éléments chauffants, la puissance
sion Ep au primaire d'un transformateur, le secondaire
dissipée dans ces appareils est fortement réduite . En-
étant ouvert. Le flux mutuel On, augmente propor-
fin, si la charge est composée de moteurs, leur démar-
tionnellement à la tension, conformément à l'équation
rage peut être long et difficile .
30-3 . Par conséquent, le courant d'excitation I o aug-
Pour remédier à ces inconvénients, on dispose des pri- mente graduellement. Cependant, dès que l'acier com-
ses de réglage sur l'enroulement primaire des trans- mence à se saturer, la composante I n, doit augmenter
formateurs . Par exemple, dans le cas de la Fig . 30-39, brusquement afin de créer le flux requis .
ces prises permettent de modifier le rapport de trans-
La Fig . 30-40 montre la courbe de saturation E vs I o
formation de façon à changer la tension secondaire de
d'un transformateur de 500 kVA, 15 kV/600 V, prise
4 1/2 %, 9 % ou 13 1/2 % . Elles permettent donc de
du côté de l'enroulement à haute tension . Tant que le
garder la tension secondaire à sa valeur nominale même
flux mutuel est inférieur au coude de la courbe de sa-
si la tension appliquée au primaire est de 4 1/2 %, 9 %
turation O-I de l'acier, le courant d'excitation reste fai-
ou 13 1/2 % plus faible que la tension nominale .
ble et sensiblement proportionnel à la tension . Mais
Ainsi, pour le transformateur représenté à la Fig . au-delà ce coude, le courant augmente brusquement .
30-39, si la tension de ligne n'est que de 2076 V (13,5 % Cette condition anormale de fonctionnement provoque
inférieure à la tension nominale de 2400 V) on peut une augmentation modérée des pertes dans le fer, mais
utiliser la prise 5, c'est-à-dire les bornes 1 et 5 pour entraîne une très forte augmentation du courant d'ex-
maintenir la tension secondaire à 120 V . citation .
462 ÉLECTROTECHNIQUE
TRANSFORMATEURS 463
Le courant nominal de l'enroulement de 600 V est : = 15,88 (1 + 0,00427 x 75) = 21,0 nLl'm
P2 110 000
11 = = = 0,9974 ou 99,74 %
Pl 110 283
d) Lorsque la charge est purement capacitive, la puis-
sance active P2 débitée par le transformateur est
nulle . Cependant, la puissance active fournie au
transformateur est toujours 283 kW. Par conséquent :
17 = P2/P i = 0/283 = 0 ; le rendement est nul .
Note : Les pertes supplémentaires engendrées dans les Figure 30-41
boulons, la cuve et dans les conducteurs de cuivre, à Transformateur monophasé de 25 kVA, 600 V/240 V, 60 Hz,
cause des flux de fuite, plus la puissance requise par isolation classe 150 °C, pour usage intérieur, refroidi par
circulation naturelle de l'air . Hauteur ; 600 mm ; largeur :
les ventilateurs, peuvent augmenter de 10 % à 15 %
434 mm ; profondeur: 230 mm ; masse : 79,5 kg (Hammond) .
les pertes totales calculées ci-dessus . Le rendement sera
donc légèrement inférieur à celui que nous avons cal-
culé .
Figure 30-44
Transformateur triphasé de 1300 MVA, 24,5 kV/345 kV, 60 Hz .
OFAF, 65 °C, impédance 11,5 % . Ce transformateur
survolteur, installé à la centrale de génération nucléaire Cook
à Bridgeman, Michigan, est un des plus gros jamais construits .
Les pompes assurant la circulation d'huile sont visibles sous
les ventilateurs (gracieuseté de Westinghouse) .
468 ÉLECTROTECHNIQUE
TRANSFORMATEURS 469
Zns
(a)
4160
a = 8,67
480
a2z
Le circuit équivalent de ce transformateur est donné à (b)
2380 62
la Fig . 30-46 . Les valeurs réelles peuvent être situées
dans une plage comprise entre 50 % et 200 % des va-
leurs calculées plus haut, car les valeurs fournies dans
le tableau 30-1 sont approximatives .
Figure 30-47
L'impédance d'un transformateur est habituellement Voir exemple 30-13 .
exprimée en pour cent de l'impédance de base du pri-
maire ou du secondaire . Le pourcentage d'impédance De l'expression (30-18) on tire :
est toujours inscrit sur la plaque signalétique . Les im-
pédances en p .u . et en pour cent sont liées par la rela- Z% = Zp u X 100
tion :
8 = Zp u x 100
Z% = Zp u X 100 (30-18) donc Zp u = 0,08
Le rapport de transformation est : Un calcul rapide indique que les courants de court-cir-
cuit au primaire et au secondaire sont 12,5 fois plus
a Ep _69 kV grands que les courants nominaux de ces deux enrou-
= = 16,59 lements . Les pertes Joule sont donc 12,5 2 = 156 fois
Es 4,16 kV
supérieures aux pertes à pleine charge. Le disjoncteur
La valeur de Z rapportée au primaire est : ou fusible protégeant le transformateur doit s'ouvrir
très rapidement afin d'empêcher un échauffement ex-
cessif. Ces courants intenses produisent aussi des for-
a 2 Z = 16,59 x 8,65
ces électro-magnétiques très fortes . Celles-ci sont éga-
= 2381 52 lement 156 fois plus grandes que normal, c'est pour-
quoi les enroulements doivent être solidement attachés
En se référant au circuit de la Fig . 30-47b, on obtient :
(voir section 16 .6, chapitre 16) .
69000 69 000 V 30.25 Mesure des impédances d'un
Ip =
2384 S2 transformateur
1~ 127 2 + 2381
On peut déterminer la valeur des impédances d'un
= 28,95 A transformateur au moyen d'un essai à vide et d'un es-
sai en court-circuit.
Il s'ensuit que :
1 . Essai à vide . Lors de l'essai à vide, la tension nomi-
a ES = (a 2Z)1p = 2381 x 28,95 nale est appliquée à un des enroulements (disons le
primaire) et les valeurs de Ep, Es , I, et de la puissance
= 68 930 V
active P m sont mesurées (Fig . 30-48) . Lors d'un essai
d'où la tension E, sous charge : à vide, les pertes Joule dans l'enroulement alimenté
sont toujours négligeables . On peut donc écrire :
68 930 68 930
ES 1 . Puissance apparente absorbée par le noyau :
a 16,59
= 4155 V Sm=EpIo
À vide, la tension au secondaire est 4160 V 2 . Puissance réactive absorbée par le noyau :
TRANSFORMATEURS 471
Z p = Ec = 2600 V = 650 SZ
I, 4 A
Figure 30-49
Essai en court-circuit et détermination de Rp, XP et ; . b) Résistance du transformateur vue du côté HT :
Zp Ec
= le- RP = V6502 - 1502
= 632 e
7 . Résistance totale du transformateur rapportée au pri-
d) Impédance de base du côté HT :
maire :
Pc
Rp = - z„ p - Ep - 69 0002 = 9522 e
Z S 500 000
Ic
472 ÉLECTROTECHNIQUE
TRANSFORMATEURS 473
-m
en charge, ce circuit équivalent peut être simplifié
comme expliqué à la section 30 .15 .
1
o • OH,
X1
A Figure 30-52b
O Circuit équivalent où toutes les impédances sont rapportées
• • H2 X2
2 au côté primaire .
Figure 30-51
Méthode de raccordement de deux transformateurs en 2ZL
parallèle .
474 ÉLECTROTECHNIQUE
vent être proportionnels aux puissances nominales res- Courant nominal au primaire du transformateur de
pectives, d'où la relation : 100 kVA :
= (30-20)
b) Impédance de la charge rapportée au primaire :
I2 S„ 2
Il = 28,8 A
100 kVA
Figure 30-54
Raccordement des transformateurs (voir exemple 30-16) .
7200 V 157 4
Solution
a) Courant nominal au primaire du transformateur de
250 kVA : Figure 30-55
Circuit équivalent du montage de la Fig . 30-54 (voir exemple
41 = 250 kVA/7200 V = 34,7 A 30-16) .
TRANSFORMATEURS 475
Le courant Il porté par le transformateur de 250 kVA sant qui se traduit par une absorption de puisssance
est : réactive . À cause de la résistance des enroulements,
des pertes sont également dissipées dans le cuivre .
20,7 S2
Il = 46 A x = 28,8 A Enfin, comme tout le flux créé par le primaire ne tra-
20,7 S2 + 12,4 S2 verse pas complètement le secondaire, et vice versa, il
faut considérer les flux de fuite qui se traduisent par
Le courant Il porté par le transformateur de 100 kVA
des puissances réactives supplémentaires . L'échauffe-
est :
ment causé par les pertes actives dissipées dans le noyau
12 =46A-28,8A=17,2A
et les enroulements exigent l'utilisation de méthodes
Le transformateur de 100 kVA est surchargé du fait de refroidissement . Selon la puissance, on utilise le
qu'il porte un courant de 17,2 A alors que son courant refroidissement par circulation naturelle ou forcée de
nominal est seulement de 13,9 A . Cela représente une l'air et/ou de l'huile . Malgré leurs imperfections, les
surcharge de 24 % . Par contre, le transformateur de transformateurs demeurent des appareils de rendement
250 kVA n'est pas surchargé car il porte un courant de élevé .
28,8 A alors que son courant nominal est de 34,7 A .
Si l'on prend en considération les différentes imper-
Les transformateurs ne se partagent pas la charge en fections du transformateur, on peut établir un circuit
proportion de leur puissance nominale parce que leurs équivalent pour le transformateur réel . Ce circuit com-
pourcentages d'impédance n'ont pas les mêmes va- prend un transformateur idéal auquel on ajoute les ré-
leurs . Le transformateur ayant le plus faible pourcen- sistances et les réactances de fuite des enroulements,
tage d'impédance accapare une plus forte proportion ainsi qu'une branche de magnétisation . Ce circuit per-
de la charge . Notons que dans cet exemple, si les deux met de calculer avec précision les pertes et les chutes
transformateurs avaient le même pourcentage d'im- de tension à l'intérieur du transformateur . Dans les
pédance, ils pourraient alimenter une charge de calculs impliquant des transformateurs de grande puis-
250 + 100 = 350 kVA, sans surchauffer alors qu'ils ne sance, on peut même simplifier le circuit équivalent à
peuvent même pas porter une charge de 330 kVA . une simple réactance de fuite en série avec le transfor-
mateur idéal .
30 .27 Résumé
Le transformateur est un appareil très simple permet-
tant de modifier la tension et le courant dans un circuit
à courant alternatif . Dans sa forme la plus élémentaire, PROBLÈMES - CHAPITRE 30
il est constitué de deux bobines couplées appelées pri- Niveau pratique
maire (côté source) et secondaire (côté charge) mon-
tées sur un noyau . Bien que le transformateur idéal 30-1 Quelles sont les parties essentielles d'un trans-
n'existe pas, il est important d'en connaître les pro- formateur?
priétés fondamentales car les transformateurs utilisés 30-2 a) À quoi sert le courant tiré par un transfor-
en pratique ont des propriétés très semblables . Pour le mateur fonctionnant à vide?
transformateur idéal, le rapport des tensions primaire
b) Peut-on le négliger dans les calculs pratiques lors-
et secondaire est égal au rapport des nombres de tours
que le transformateur est en charge?
de ces deux enroulements . Les courants sont dans le
rapport inverse . Le transformateur idéal change donc 30-3 Expliquer comment une tension est induite au
les valeurs des tensions et des courants, et «transforme» secondaire d'un transformateur. Que veut dire flux
les impédances . Toutefois, la puissance active et la mutuel? flux de fuite?
paissance réactive sont transportées sans aucune perte
30-4 Si le secondaire d'un transformateur possède
du primaire au secondaire .
deux fois plus de spires que le primaire, la tension se-
Pour les transformateurs utilisés en pratique, il faut condaire est-elle plus faible que la tension primaire?
considérer les pertes et le couplage imparfait entre les
bobines . Le noyau de fer est le siège de pertes actives 30-5 Quelles sont les relations entre les tensions et
dues à l'hystérésis et aux courants de Foucault . De plus, les courants au primaire et au secondaire d'un trans-
k flux requis par le noyau exige un courant magnéti- formateur idéal en charge?
4 76 ÉLECTROTECHNIQUE
30-6 Nommer les sources de pertes dans un trans- 30-17 Dans le problème 30-16, calculer la nouvelle
formateur . valeur de la FMM et du flux crête si la tension de la
source est réduite à 40 V .
30-7 Quel enroulement alimente la charge : le pri-
maire ou le secondaire? 30-18 On donne l'information suivante relativeme
au transformateur idéal illustré à la Fig . 30-8 :
30-8 Nommer deux conditions essentielles pour bran-
cher deux transformateurs en parallèle . N1 = 500 spires Eg = 600 V
30-9 Àquoi servent les prises de réglage des trans- N2 = 300 spires Z = 12 S2 (résistif)
formateurs? Calculer la valeur de:
30-10 Nommer trois modes de refroidissement des a) E2 12 1,
transformateurs . Comment les désigne-t-on? b) la puissance fournie au primaire
30-11 Une tension de 600 V est appliquée au pri- c) la puissance débitée par le secondaire
maire d'un transformateur possédant 1200 spires au d) l'impédance vue par la source
primaire et 240 spires au secondaire. Calculer la va-
Niveau intermédiaire
leur de la tension secondaire .
30-19 Dans le problème 30-11, calculer la valeur
30-12 On branche l'enroulement basse tension d'un
maximale du flux dans le noyau si la fréquence est de
transformateur à une source de tension de 2400 V .
60 Hz .
Quelle tension recueille-t-on sur l'enroulement haute
tension sachant que les enroulements haute tension et 30-20 Expliquer pourquoi le flux maximal dans un
basse tension possèdent respectivement 7500 spires et transformateur doit demeurer constant lorsque la ten-
300 spires . sion d'alimentation reste constante?
30-13 Une ligne de distribution alimente sous une 30-21 Surie schéma de la Fig. 30-4, le primaire elle
tension de 6900 V un transformateur dont le primaire secondaire possèdent respectivement 200 spires et 600
comporte 1500 spires et le secondaire 24 spires . spires. La tension d'alimentation a une valeur efficace
Calculer: de 120 V, 60 Hz ; le courant magnétisant I, n est de 3 A .
On constate que 40 % du flux 0 créé par le primaire est
a) la tension secondaire
accroché par le secondaire . Calculer :
b) les courants primaire et secondaire si une charge de
a) la valeur efficace de la tension E2
5 £2 est raccordée au secondaire
b) la valeur crête du flux 0
30-14 L'enroulement primaire d'un transformateur
possède deux fois plus de spires que le secondaire . La c) Tracer le diagramme vectoriel montrant les vecteurs
tension primaire est de 220 V. Le secondaire est rac- Eg, Im , E2, Om1 et off
cordé à une résistance de 5 S2 . Calculer la puissance 30-22 Dans la Fig . 30-36a, on applique une tension
débitée par le transformateur ainsi que les courants pri- de 600 V aux bornes H, H2 et l'on mesure une tension
maire et secondaire . de 80 V entre les bornes X 1 et X 2 .
30-15 Un transformateur de 3000 kVA a un rapport a) Quelle tension mesure-t-on entre les bornes H 1 et
de transformation de 60 kV à 2,4 kV. Calculer le cou- X2?
rant nominal de chaque enroulement . b) Quelle tension mesure-t-on entre les bornes H 2 X 2 si
30-16 La bobine de la Fig . 30-2 possède 500 spires l'on relie les bornes H 1 X 1 ?
de résistance négligeable, et sa réactance est de 60 Q .
30-23 a) Qu'arriverait-il si, dans la Fig . 30-51, on
Elle est raccordée à une source de 120 V, 60 Hz . Cal-
intervertissait les connexions aux bornes Hl et H 2 du
culer :
transformateur B?
a) la valeur efficace du courant I m
b) Le fonctionnement du groupe serait-il affecté si l'on
b) la valeur crête de Im
intervertissait les bornes Hl H2 et les bornes Xl X 2
c) la valeur crête de la FMM développée par la bobine du transformateur B? Expliquer.
d) la valeur crête du flux 0
TRANSFORMATEURS 477
30-24 Expliquer pourquoi la tension au secondaire une source de 600 V. La charge résistive est de 100 S2 .
d'un transformateur diminue à mesure que la charge Calculer la valeur maximale du flux dans le noyau sa-
résistive augmente? chant que la fréquence de la source est de 50 Hz .
30-25 Qu'entend-on par: 30-33 Plus les flux de fuite d'un transformateur sont
importants, plus son impédance est élevée . Expliquer.
a) impédance d'un transformateur?
b) pourcentage d'impédance d'un transformateur? 30-34 Pour le transformateur de la Fig . 30-25, on
fournit les renseignements suivants :
30-26 Un transformateur de 3000 kVA ayant un rap-
port de transformation de 60 kV à 24 kV a une impé- R i = 18 S2 R 2 = 0,005 S2 Xfi = 40 S2
dance de 6 % . Quelle est la valeur de l'impédance (en Xf2 = 0 .01 S2 El = 14,4 kV E2 = 240 V
ohms) ramenée :
La capacité du transformateur est de 75 kVA.
a) au primaire de 60 kV?
En négligeant la branche d'excitation, calculer :
b) au secondaire de 2,4 kV?
c) Sachant que la tension au primaire est de 67,5 kV, a) l'impédance du transformateur ramenée au primaire
calculer la valeur des courants dans chaque enrou- (14,4 kV)
lement lors d'un court-circuit au secondaire . b) le pourcentage d'impédance du transformateur vu
30-27 On applique une tension de 2300 V entre les du côté primaire
bornes 1 et 4 du transformateur montré à la Fig . 30-39 . c) l'impédance du transformateur ramenée au secon-
daire (240 V)
a) Quelle est la tension entre les bornes Xt X2?
d) le pourcentage d'impédance vu du côté secondaire
b) Calculer la valeur des courants dans chaque enrou-
lement lorsque l'on applique une charge de 12 kVA e) les pertes totales dans le cuivre à pleine charge
au secondaire . f) les valeurs en p .u . de la résistance et de la réactance
du transformateur
30-28 Un transformateur de 66,7 MVA a un rende-
ment de 99,3 % lorsqu'il alimente une charge dont le 30-35 Pour déterminer l'impédance d'un transforma-
facteur de puissance est de 100 % . teur monophasé de 10 MVA, 66 kV/7,2 kV, on utilise
le montage de la Fig . 30-49 . On mesure les valeurs
a) Calculer les pertes, en kilowatts dans ces circons-
suivantes :
tances .
E,=2640V II =72A PC =9,85 kW
b) Calculer les pertes et le rendement de ce transfor-
mateur lorsqu'il alimente une charge de 66,7 MVA Calculer :
dont le facteur de puissance est de 80 % . a) la résistance et la réactance de fuite rapportées au
30-29 Le transformateur de la Fig . 30-45 alimente primaire
une charge de 44 MVA . Quel mode de refroidissement b) l'impédance de base du côté primaire
doit-on utiliser pour que l'on obtienne le rendement c) le pourcentage d'impédance du transformateur
maximal sans dépasser l'échauffement permis?
30-36 Dans le problème 30-35, les pertes dans le fer
30-30 Si l'on vidait l'huile du transformateur de la sont de 35 kW . Calculer le rendement du transforma-
Fig . 30-42, sa capacité baisserait de 75 kVA à 40 kVA . teur à pleine charge à un FP de 100 % .
Expliquer.
30-37 En se basant sur les données du transforma-
30-31 Si l'on plaçait le transformateur de la Fig . 30- teur de la Fig . 30-45, faire une estimation de la puis-
41 dans une cuve remplie d'huile, la température maxi- sance du transformateur de la Fig . 30-44 en supposant
male de 150 °C devrait être abaissée à 95 °C . Expli- que l'on arrête les ventilateurs et les pompes de circu-
quer. lation d'huile .
N veau avancé 30-38 Un transformateur construit selon le schéma
30-32 Un transformateur idéal ayant 300 spires au de la Fig . 30-21 aurait une très mauvaise régulation .
primaire et 1200 spires au secondaire est alimenté par Expliquer pourquoi et comment l'améliorer .
31
Transformateurs spéciaux
Dans les applications industrielles, on rencontre un extérieurs (Fig . 31-1) . Le fil central (appelé neutre)
grand nombre de transformateurs de construction spé- est généralement mis à la terre . Nous verrons au cha-
ciale . La plupart possèdent les propriétés de base que pitre 47 l'avantage d'un tel système de distribution à
nous avons étudiées dans le chapitre précédent : 120 V/240 V .
1 . La tension induite dans un enroulement est propor- Ces transformateurs sont souvent suspendus sur les
tionnelle au nombre de spires ; poteaux de la compagnie d'électricité et chacun ali-
2 . Lorsque le transformateur est en charge, les ampères- mente un, deux et parfois jusqu'à une vingtaine de
tours du primaire sont égaux aux ampères-tours du clients (Fig . 31-2) .
secondaire ; L'appel de puissance imposé par les clients fait varier
3 . Le courant d'excitation est négligeable par rapport beaucoup la charge de ces transformateurs de distribu-
à la valeur du courant de pleine charge du primaire . tion au cours de la journée . Dans les secteurs résiden-
Cependant, lorsque le couplage entre le primaire et le tiels, la crête de puissance a lieu le matin, et une autre
secondaire est relativement faible, et lorsque le cou- se produit entre 5 h et 7 h du soir. Comme la durée de
rant d'excitation est élevé, ces relations ne tiennent plus . l'appel de puissance maximal n'excède jamais 2 heu-
Dans ces circonstances, on doit utiliser le circuit équi- res, ces transformateurs fonctionnent la plupart du
valent complet pour décrire le comportement du trans- temps à faible charge . Étant donné que des dizaines de
formateur. Nous étudierons vers la fin de ce chapitre
les propriétés de ce type de transformateur . Cette ana-
lyse est particulièrement utile car elle nous permettra H, Xi
de comprendre les circuits couplés quelconques .
fX,~3 120 V
31 .1 Transformateur à secondaire double f
14,4 kV N 240 V
~
La plupart des transformateurs destinés à la distribu- X2 120 V
tion de l'énergie électrique chez les clients domiciliaires 0 o y
H2 X4
ont un enroulement à haute tension (le primaire) et un
double enroulement à basse tension . Les deux secon-
daires sont raccordés en série de sorte que la tension Figure 31-1
Transformateur de distribution à secondaire double de
entre chacun des fils extérieurs et le fil central est de
14,4 kV à 240/120 V. Le neutre N est habituellement mis à la
120 V, tandis qu'elle est de 240 V entre les deux fils terre .
478
TRANSFORMATEURS SPÉCIAUX 479
Figure 31-3
Autotransformateur ayant N1 spires entre les bornes A et B
et N2 spires entre les bornes A et C.
E2 = N2 x El (31-1)
N1
Cette relation est la même que celle obtenue avec un Figure 31-4
transformateur conventionnel à deux enroulements Dans un autotransformateur on a N1I1 = N2I2 et E1I1 = E2I2 .
480 ÉLECTROTECHNIQUE
Courant dans la partie BC de l'enroulement: 1 . Le courant dans un enroulement ne doit pas dépas-
ser la valeur nominale
IBC =It =12A 2 . La tension aux bornes d'un enroulement ne doit pas
Courant dans la partie CA : être supérieure à la valeur nominale
3 . Si le courant nominal circule dans un enroulement,
ICA =I2 -It = 15A-12A=3A le courant nominal circule automatiquement dans
600 V
120 V
l'autre . (Ceci découle de l'égalité des ampères-tours La répartition des courants à pleine charge est indi-
dans les deux enroulements .) quée sur le schéma de la Fig . 31-7b. On constate que :
4- Si la tension nominale apparaît aux bornes d'un en- 1 . le courant de 100 A entre par la borne X 1 ; il faut
roulement, la tension nominale correspondante ap- donc que le courant de 20 A sorte par la borne H 1 . Il
paraît automatiquement aux bornes de l'autre
5 . Si un courant Il entre par une borne H1 , un courant
I, doit sortir par la borne X 1 et vice versa
Exemple 31-2
Le transformateur montré à la Fig . 31-6a a une puis-
sance nominale de 12 kVA . Calculer la charge maxi-
male qu'on peut en tirer s'il est monté en autotrans-
formateur ayant un rapport de transformation de
600 V à 480 V. (a)
Solution
Le courant nominal dans l'enroulement de 600 V est :
I = S = 12 000 VA
= 20 A
1 E1 600 V
Le courant nominal dans l'enroulement de 120 V est :
12 000 VA = 100 A
12 = S =
E2 120 V
482 ÉLECTROTECHNIQUE
ligne à 69 kV
I primaire charge
31 .5 Transformateurs de courant
Figure 31-12
Transformateur de courant de 500 VA, 1000/5 A, isolé pour
une tension de 230 kV . Les deux extrémités de l'enroulement Figure 31-14
H .T. passent à l'intérieur de la borne de porcelaine Transformateur de 50 VA, 400 A/5 A, isolé pour une tension
(gracieuseté de Westinghouse) . de 36 kV.
Solution tension induite est très faible, car le flux change très
peu . Cependant, durant les périodes non saturées, le
14 400 V flux change très vite, ce qui peut induire aux bornes du
Tension sur la ligne = 100 V x
120 V secondaire une tension crête de quelques milliers de
= 12 000 V volts, assez haute pour provoquer un choc électrique
dangereux . La tension est d'autant plus élevée que la
75 A capacité en voltampères du transformateur est grande .
Courant dans la ligne = 3 A X = 45 A
5A
31 .8 Autotransformateur variable
31 .7 Danger lorsque le secondaire d'un Quand on a besoin d'une tension variable de zéro à
transformateur de courant est ouvert 600 V ou moins, on a souvent recours à un
On ne doit jamais ouvrir le secondaire d'un transfor- autotransformateur ayant une prise mobile (Fig . 31-18
mateur de courant lorsque le primaire est alimenté . S'il et 31-19) . Le transformateur comprend un enroulement
est nécessaire de retirer un instrument raccordé au se- d'une seule couche bobiné sur un noyau d'acier
condaire, il faut auparavant mettre le secondaire en toroïdal, et un balai de carbone mobile que l'on peut
court-circuit et ensuite retirer l'instrument. déplacer au moyen d'un bouton de réglage . Le balai
glisse sur les spires, et à mesure que le point de contact
Si par mégarde on ouvre le circuit secondaire, le cou-
se déplace, la tension E2 augmente proportionnellement
rant dans le primaire continue à circuler inchangé, car
au nombre de spires parcourues . Si la source de ten-
celui-ci est déterminé par la charge du réseau . Le cou-
sion El est connectée sur une prise fixe de 87 %, on
rant de ligne devient alors le courant d'excitation du
peut faire varier la tension E2 de zéro à 100/0,87 =
transformateur. Comme celui-ci est 100 à 200 fois plus
115 % de la tension E 1 .
grand que la normale, il produit une densité de flux
très élevée qui sature le noyau . On préfère ce genre d'autotransformateur à un rhéos-
tat car, pour une position donnée du balai, la tension
En se référant à la Fig . 31-17, lorsque le courant II au
E2 varie beaucoup moins avec la charge, et les pertes
primaire croît et décroît durant le premier demi-cycle,
Joule sont minimes .
le flux croît et décroît également, mais il demeure
au niveau de saturation 0s pour presque tout le demi- Il faut toujours brancher un fusible ou un disjoncteur
cycle. Le même phénomène se produit pour le cycle en série avec la ligne qui alimente la charge afin que le
négatif qui suit. Lors de ces périodes de saturation, la courant 12 n'excède jamais la valeur nominale de
(a) M
(b)
Figure 31-19
Diagramme schématique d'un autotransformateur variable
alimentant une charge .
augmente . Ce genre de charge est instable . Pour main- pas 30 mA . En régime normal, le courant est de 15 mA
tenir un courant et un arc stables, on est obligé d'ajou- sous une tension de 15 kV.
ter une impédance en série avec la charge . Il est sou-
Ces transformateurs possèdent des capacités comprises
vent plus simple d'utiliser un transformateur à haute
entre 50 VA et 1500 VA et la tension secondaire est
impédance . Les transformateurs qui alimentent les lam-
disponible entre 2 kV et 20 kV.
pes à décharge haute densité, telles que les lampes au
mercure et les lampes à halogénure de métal sont de ce Les transformateurs de brûleurs à l'huile possèdent es-
type . sentiellement les mêmes caractéristiques que les trans-
formateurs pour enseignes lumineuses . Une tension
La Fig . 31-21 montre la construction d'un transfor-
secondaire de 10 kV environ produit un arc entre deux
mateur pour enseigne lumineuse . Le primaire, alimenté
électrodes situées au-dessous du jet d'huile vaporisée
à 240 V, induit une tension de 7500 V dans chacun des
et qui assurent ainsi son ignition .
enroulements secondaires S raccordés en série . À cause
des flux de fuite oa, Ob, 0, considérables, la tension La fonte des métaux se fait parfois dans la chaleur créée
secondaire s'écrase à mesure que le courant de charge par un arc électrique à basse tension qui brûle entre
augmente . Ainsi, lorsque l'arc est amorcé, le secon- deux électrodes en carbone (Fig . 31-22) . La capacité
daire est en court-circuit, mais le courant ne dépasse de ces transformateurs varie d'une centaine de kVA à
50 MVA . Dans le cas des grosses capacités, la réac-
tance de la boucle formée par les conducteurs du se-
condaire suffit à limiter le courant .
Les transformateurs utilisés pour la soudure à arc pos-
sèdent aussi une grande réactance de fuite afin de sta-
(a)
biliser l'arc durant la soudure . La tension à circuit ou-
vert est de l'ordre de 70 V, ce qui favorise l'amorçage
de l'arc lorsque l'électrode touche la pièce à soudez
Dès que l'arc s'établit, la tension baisse à environ 15 V.
selon la longueur de l'arc et l'intensité du courant.
Enfin, citons comme autre exemple de transformateur
à haute impédance les énormes unités triphasées de
(b) certains types de compensateurs statiques qui absorbent
la puissance réactive des lignes de transport. Ces trans-
yN P
0240 VO
Figure 31-21
a . Construction d'un transformateur pour enseigne lumineuse ; Figure 31-22
b . Circuit du transformateur ; Four à arc triphasé à l'usine Sambre et Meuse de Feignies,
c . Caractéristique de la tension en fonction du courant . France (photo gracieuseté de Desmarez-Cléside) .
1l
Le facteur de puissance d'un four à induction est très
bas (de l'ordre de 20 %) car un gros courant magnéti-
sant est requis pour établir le flux magnétique dans l'air
et dans l'acier fondu . Comme la température de l'acier
flux de fuite fondu est bien supérieure à celle du point de Curie, la
au primaire
perméabilité de l'acier est essentiellement la même que
celle de l'air. Pour cette raison, ce genre de four est
enroulement tertiaire parfois appelé four à induction sans noyau .
Pour générer la puissance réactive requise on installe
flux de fuite des condensateurs près du four .
au secondaire
Un autre type de four utilise un transformateur possé-
dant un noyau de fer qui entoure un canal rempli d'acier
fondu, comme l'indique la Fig . 31-25 . Dans ce four, le
canal est constitué d'un tuyau en céramique monté en
commande dessous du bac de métal fondu . Le primaire du trans-
formateur est excité par une source de 60 Hz et le cou-
rant secondaire 12 circule dans le canal et dans le bain,
Figure 31-23 qui agissent comme une spire en court-circuit .
Réactance statique triphasée variable .
490 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 31-25
Four à induction à canal . Le primaire est refroidi à l'eau .
= 31,9 Mvar
Sp = s + QS = 44,1 2 + 17,3 2
Considérons maintenant le secondaire 2 .
= 47,4 MVA
Puissance apparente :
Facteur de puissance au primaire :
S2 = EI = 18 kV x 810 A
= 14,6 MVA P 44,1
FP = = MW = 0,93 ou 93 %
S 47,4 MVA
492 ÉLECTROTECHNIQUE
Courant au primaire :
I _ S _ 47,4 x 106
= 209 A
p E 227 000
Afin de déterminer le circuit équivalent, nous ferons On constate que le flux mutuel est de 8 mWb, tandis
trois essais et dans chaque cas nous analyserons les que le flux de fuite est de 2 mWb . Il s'ensuit que le
tensions, les courants et les flux . Alimentons donc les flux mutuel induit dans la bobine 1 une tension :
enroulements, à tour de rôle, avec une tension al-
ternative ayant une fréquence de 60 Hz . E1 =0,8x240V=192V
Essai 1 : et que le flux de fuite y induit une tension :
Enroulement 1 alimenté; enroulement 2 ouvert
Ef1 =0,2x240V=48V
Lorsque l'enroulement 1 est alimenté par une source
de 240 V, 60 Hz, l'enroulement 2 étant ouvert, on ob- Cela nous permet de déterminer la valeur de la réac-
tient les lectures suivantes (Fig . 31-31) : tance magnétisante et de la réactance de fuite du pri-
maire . En effet:
E 12 =240V Il =8A E34 =96V
Pour un transformateur conventionnel, avec un cou- El 192 V
Xm = = = 24 S2
plage presque parfait, on aurait obtenu E2 = 120 V car Il 8 A
le rapport des spires est de 2 . Mais comme le couplage
Efl 48 V
n'est pas parfait, la valeur de E2 n'est que 96 V. C'est Xfl = _ = 6 S2
dire qu'une fraction seulement du flux créé par la bo- Il 8 A
bine 1 est captée par la bobine 2 . Cette fraction est
96 V/120 V = 0,8 . On dit que le coefficient de cou- Il reste à déterminer la valeur de Xf2 . Pour cela, on fait
plage k entre la bobine 1 et la bobine 2 est de 0,8, soit un deuxième essai .
k 12 = 0,8 Essai 2:
D'après l'équation 30-3, on trouve le flux créé par la Enroulement 2 alimenté ; enroulement 1 ouvert
bobine 1 Lorsque l'enroulement 2 est alimenté par une source
de 120 V, 60 Hz, l'enroulement 1 étant ouvert (Fig . 31-
= E12 240
~i 32), on obtient les lectures suivantes :
4,44 fN 4,44 x 60 x 90
= 10 mWb E34 =120V 12=12A E12 =144V
Comme le coefficient de couplage est de 0,8 seulement, Pour un transformateur conventionnel à couplage serré,
8 mWb des 10 mWb accrochent les spires de la bobine on aurait obtenu E12 = (90 spires/45 spires) x 120 V =
2 . La distribution du flux est montrée à la Fig . 31-31 . 240 V, au lieu de seulement 144 V . On en déduit que le
8 Wb 6 Wb
10 mWb
10 mWb
144 V
96 V
mWb 4 Wb
8A 3 12A
E
1 2 1 2
90 45 90 45
spires spires spires spires
7
2
494 ÉLECTROTECHNIQUE
E~4 120
02 =
4,44 fN2 4,44 x 60 x 45
10 mWb
= EA(2)
a2 Figure 31-36
EB(2) Essai à vide et lectures obtenues lorsque l'enroulement
3 - 4 est alimenté. Le rapport de transformation apparent
Noter que le rapport a 2 peut être plus grand ou plus est de 14 (voir exemple 31-6) .
petit que 1 . On mesure aussi la valeur du courant dans
l'enroulement alimenté .
On peut prouver qu'il est possible de choisir tout rap-
Comme la tension de 600 V est la plus élevée, on dé-
port de transformation a compris entre a 1 et a 2 . On
signe l'enroulement 3,4 par le symbole A, l'autre par
peut choisir celui qui nous convient le mieux . Par exem-
B.
ple, si a 1 est plus grand que 1 et a 2 plus petit que 1 on
peut choisir a = 1 . (Lorsque a = 1, le circuit équivalent EA(1)
donc = 600 V _ 6
est plus facile à résoudre .) ai =
EB(1) 100 V
Par contre, si a 1 et a 2 sont tous deux plus grands que 1,
on peut choisir un chiffre entier qui est plus ou moins Dans l'essai 2 (Fig . 31-36) on a :
proche de la valeur moyenne, soit :
E 12 = 60 V E34 = 840 V
a 1 + a2
a =
2 = 840 = 14
donc a 2 = EA(2)
EB(2) 60
Exemple 31-6
Lors de deux essais u vide sur un transformateur Le rapport de transformation peut donc avoir n'importe
spécial, on obtient le, rz,,ultau, indiqués par les quelle valeur comprise entre 6 et 14 ; nous choisirons
Fig . 31-35 et 31-36 . I)étermincr le circuit équiva- la valeur moyenne, soit :
lent du transformateur .
a _ at +a2 = 6+14
Solution =10
2 2
Dans l'essai 1 (Fig . 31-35), on a :
Le circuit équivalent correspondant à ces deux essais
E1, = 100 V E34 = 600 V est montré aux Fig . 31-37 et 31-38 .
496 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 31-39
Figure 31-37 Circuit équivalent du transformateur lorsqu'on choisit un
Tensions et courants lorsque l'enroulement 1 - 2 est alimenté rapport de transformation a = 10 .
(exemple 31-6) .
donc
E 1 =
Xm -
10
E34
= El = 60V
= 600 V
10
= 60 V
_ 6 S2
Figure 31-40
ai
Circuit équivalent du transformateur lorsqu'on choisit un
rapport de transformation a = 8 .
Ip 10 A
En - Eg - El - 100 V - 60 V
Xn -
I Ip 10 A 31 .15 Circuit couplé généralisé
P
- 40 V Considérons le transformateur de la Fig . 31-41, où deux
= 4 S2 enroulements sont couplés de manière très arbitraire .
1OA
Il est impossible dans un tel montage de préciser
le nombre de spires . Et pourtant, on peut déterminer
En se référant maintenant à la Fig . 31-38, on trouve :
expérimentalement les rapports de transformation
E2 = 10 E12 = 10 x 60 = 600 V EA(1)/EB(1) et EA(2)/EB(2) lorsque les enroulements 1, 2
et 3, 4 sont excités à vide, à tour de rôle . En mesurant
E334 - E2 840 V - 600 V les deux courants d'excitation, on peut alors appliquer
X2 _
1 A la même méthode pour déterminer un rapport de spi-
12
res a convenable, et dès lors définir un circuit équiva-
= 240£2 lent . Cette méthodologie permet d'analyser des trans-
Le circuit équivalent du transformateur est donné à la formateurs très spéciaux .
Fig . 31-39 .
498 ÉLECTROTECHNIQUE
100 kHz . Les noyaux des transformateurs à très haute 31 .17 Bloc d'alimentation conventionnel
fréquence sont composés de ferrite ou de poudre de Supposons que nous désirions construire un bloc
fer. d'alimentation à courant continu de 12 V, 10 A à
Les transformateurs à haute fréquence trouvent une partir d'une source à c .a . de 120 V, 60 Hz . On pos-
application dans les équipements où l'on a des con- tule, en plus, que la charge à c .c . doit être isolée de
traintes de poids et d'espace . Dans les avions, par exem- la source à 60 Hz . La Fig . 31-44 montre la solution
ple, pour diminuer le poids des composantes électri- traditionnelle . Le montage comprend un transfor-
ques, on installe des réseaux de distribution dont la fré- mateur de 120 VA, 120 V/15 V à 60 Hz, un redres-
quence est de 400 Hz, au lieu de 60 Hz . Mais où peut- seur à diodes en pont, et un gros filtre LC utilisé
on utiliser des fréquences de l'ordre de 100 kHz? Ces pour réduire les ondulations de la tension continue .
hautes fréquences sont utilisées dans des blocs d'ali- Comme le transformateur de 120 VA fonctionne à
mentation spéciaux appelés alimentations à découpage 60 Hz, il sera assez volumineux et pesant . Le filtre LC
ou « switching power supplies » . Dans les sections qui aussi sera lourd et encombrant car il doit supprimer les
suivent, nous expliquerons brièvement l'utilité de ces ondulations dont la fréquence fondamentale est relati-
appareils . vement basse (120 Hz) .
360 VA 0,5 kg
1 24 V
15 A à haute fréquence (composante fondamentale de
200 kHz), il suffit d'installer un petit condensateur .
Bien que le bloc d'alimentation de la Fig . 31-45 com-
prenne 6 éléments, alors que celui de la Fig . 31-44 n'en
Figure 31-43 comporte que trois, il n'en demeure pas moins que le
Détails de construction d'un transformateur de 360 VA, 600 Hz bloc d'alimentation à découpage sera beaucoup plus
ayant un rapport de transformation de 120V/24 V . Bien qu'il
soit 10 fois plus puissant, il possède les mêmes dimensions
petit, moins lourd, moins coûteux et plus efficace . Ces
que le transformateur de la Fig . 31-42 . Toutefois, il possède réductions de poids et de dimensions, ainsi que l'amé-
un noyau spécial afin de garder les pertes dans le fer à un lioration du rendement, sont réalisables grâce au con-
niveau acceptable .
source
120 V
60 Hz
9D IR transformateur redresseur
120 VA
120 V/15 V
60 HZ
Figure 31-44
Composantes d'un bloc d'alimentation à c .c . traditionnel de 12 V, 10 A . La sortie du bloc est isolée
de la source à c .a. Ce bloc est volumineux et lourd .
transformateur à
redresseur convertisseur haute fréquence redresseur
filtre
source cc charge
120 V 12V
60 Hz ca 10A
vertisseur électronique qui transforme la tension con- de flux crête cet de 1.4'l'. En se référant à la Fig .
tinue en tension alternative à 100 kHz . Le fonctionne- 29-5, on constate que les pertes dans le fer à 60 Hz
ment de ce genre de convertisseur est expliqué au cha- sont alors de 2,6 W/kg .
pitre 42 . On désire remplacer le noyau afin que le transfor-
mateur puisse fonctionner à une fréquence de
Exemple 31-7
10 kHz avec le même échauffement . tout en con-
Le transformateur illustré à la Fig . 31-46 possède
servant les mêmes enroulements . Afin de réduire
les spécifications suivantes :
les pertes dans le fer . on utilise des tôles de meilleure
puissance 96 VA qualité ayant une épaisseur de 0 .1 mm .
tension primaire 120 V Les pertes dans le fer pour ce nouveau type de tôle
tension >econdaire 24 \ a\ ce prie médiane sont décrites par I e\pression :
fréquence 60 Hz )5 x 10- bf '-" B'-ss (31-6)
Le courant nominal au primaire est donc
où
96 \A/ 120 V = 0 .~> A
pertes massiques dans le fer 1 W/kg1
Le noyau e,st composé de tôles de type M 14 avant fréquence [Hz
un épaisseur de 0 .35 min et doolt les pertes fer en
B = densité crête de 11u\ T]
fonction de 1,1 densité de fluy (induction) 1 60 Hz
sont presenlecs à l t 29-5 . Le noyau a une lar- Cette formule est valable pour les fréquences com-
geur de R2 111111, une hauteur de 7011111) et une épais- prises entre 400 Hz et 20 kHz et pour les densités
seur de -i0 mon . Le nonlhre de spires des enroule- de flux inférieures à 0 .5 T.
ments primaire et secondaire est tel que la densité On désire calculer la puissance nominale du nouveau
500 ÉLECTROTECHNIQUE
d'où B = 0,044 T
Nous constatons que lorsque la fréquence augmente
de 60 Hz à 10 000 Hz il faut baisser la densité de flux
de 1,4 T à 0,044 T afin que le noyau (et le transfor-
mateur) fonctionne à la même température . Cela re-
présente une diminution de B par un facteur 32!
La tension maximale que l'on peut appliquer au pri-
Figure 31-46
maire du nouveau transformateur est donc :
Voir exemple 31-7 .
E l o khz = E60 Hz
x 10 000 HzI Biokhz
( 60 HZ 1 x B6o Hz
donc (0,0441
Elo khz =-- 120 V x (167) x
1,4
soit E10 khz = 630 V
a3 Puisque l'enroulement primaire demeure inchangé, le
a
y
courant qu'il peut porter est encore de 0,8 A . La puis-
R
E sance du nouveau transformateur est alors :
d
r
P 10 khz = 630 V x 0,8 A = 504 VA
CL
Nous avons donc réussi à augmenter la puissance du
transformateur de plus de 5 fois en augmentant la fré-
quence de 60 Hz à 10 000 Hz, et en utilisant des tôles
plus minces .
Toutefois, signalons un autre facteur important . On
constate sur la Fig . 31-46 que les enroulements pri-
induction B
maire et secondaire sont disposés côte à côte au lieu
Figure 29-5 (duplication) d'être placés l'un par dessus l'autre . Par conséquent,
Pertes massiques de diverse tôles utilisées dans les induits le couplage « lâche » entre ces deux bobinages pro-
de machines et les noyaux de transformateurs . duira une réactance de fuite relativement élevée, même
à 60 Hz .
transformateur fonctionnant à 10 kHz sachant que l'on Cela nous cause un problème encore plus important à
impose pour le noyau le même échauffement qu'à 10 kHz, car lorsque la fréquence augmente de 60 Hz à
60 Hz . 10 000 Hz, la réactance de fuite augmente dans les
mêmes proportions, soit par un facteur de 167 . Cela
Solution
aura un impact certain sur la régulation de tension à la
Comme les dimensions du noyau ne changent pas, sa charge . Il est donc souhaitable d'améliorer le couplage
masse ne change pas . Il faut donc, pour conserver le en rebobinant les enroulements primaire et secondaire
même échauffement qu'à 60 Hz, que les pertes dans le afin qu'ils soient disposés l'un par dessus l'autre, tout
fer à 10 kHz se maintiennent à 2,6 W/kg . Calculons la en conservant les mêmes nombres de spires .
En ce qui concerne les nouvelles résistances des en- chauffage à induction ont un courant de magnétisation
roulements primaire et secondaire, elles seront sensi- élevé et, de ce fait, consomment une grande puissance
blement les mêmes que celles de la Fig . 31-46 . réactive qui doit être compensée par des condensateurs .
31 .19 Résumé Nous avons vu aussi que quel que soit le couplage en-
Dans ce chapitre, nous avons étudié les propriétés des tre les enroulements il est toujours possible de trouver
transformateurs spéciaux, c'est-à-dire ceux dont la un circuit équivalent permettant de prévoir le compor-
construction diffère du simple transformateur à deux tement du transformateur alimentant n'importe quelle
enroulements présenté au chapitre précédent . Il existe charge. On a aussi montré que l'on peut même trouver
de nombreux types de transformateurs spéciaux . Se- le circuit équivalent d'un circuit couplé quelconque
lon le couplage entre les enroulements, on pourrait ré- dont on ne peut préciser les nombres de spires .
sumer leurs propriétés en les regroupant en deux gran- Finalement, nous avons montré les applications d'une
des catégories . propriété fondamentale du transformateur : si l'on main-
Dans une première catégorie de transformateurs spé- tient une densité de flux constante dans le noyau et une
ciaux, les propriétés de base du transformateur quasi densité de courant constante dans les conducteurs, la
idéal sont conservées : 1) la tension induite dans cha- puissance que l'on peut en tirer est proportionnelle à sa
que enroulement est proportionnelle au nombre de spi- fréquence d'alimentation . C'est pourquoi l'utilisation
res, car les flux de fuites sont faibles et 2) la somme d'une haute fréquence, comme le 400 Hz, permet de
algébrique des forces magnétomotrices NI de tous les réduire la taille des transformateurs dans les réseaux
enroulements est nulle, ce qui revient à dire que le cou- embarqués à bord des avions . Dans les alimentations à
rant de magnétisation est négligeable . Dans cette caté- découpage, l'utilisation de très hautes fréquences, de
gorie on trouve les transformateurs de puissance comme l'ordre de 100 kHz, combinée avec l'emploi d'aciers
le transformateur à secondaire double utilisé pour ef- spéciaux, permet une réduction substantielle des di-
fectuer la distribution d'électricité dans les maisons, mensions tout en améliorant la qualité de la tension
l'autotransformateur et les transformateurs à plusieurs c .c . de sortie.
enroulements . Pour des rapports de transformation voi-
sins de l'unité (généralement compris entre 0,5 et 2)
l'autotransformateur est moins coûteux que le trans- PROBLÈMES - CHAPITRE 31
formateur conventionnel. Nous avons vu aussi com-
Niveau pratique
ment monter un transformateur à deux enroulements
isolés en autotransformateur abaisseur ou élévateur de 31-1 Expliquer la différence entre l'autotransforma-
tension . Les connexions doivent alors tenir compte des teur et le transformateur conventionnel .
marques de polarité . Entrent aussi dans cette catégorie
31-2 À quoi servent les transformateurs de tension?
les transformateurs de mesure qui transforment de fai-
Les transformateurs de courant?
bles puissances, soit le transformateur de courant et le
transformateur de tension . Pour le transformateur de 31-3 Expliquer pourquoi on ne doit pas ouvrir le cir-
courant toroïdal le primaire est constitué d'une seule cuit secondaire d'un transformateur de courant .
spire formée par le seul conducteur dont on veut me-
31-4 On doit toujours raccorder à la masse un côté
surer le courant .
de l'enroulement secondaire d'un transformateur de
Une deuxième catégorie de transformateurs spéciaux courant ou de tension . Pourquoi?
englobe les transformateurs à fuites élevées ou à cou-
31-5 Un transformateur toroïdal a un rapport de
rant de magnétisation important qui sont utilisés dans
1500 A/5 A .
divers appareils et procédés industriels . Par exemple,
les transformateurs utilisés pour l'alimentation des a) Combien le secondaire possède-t-il de spires?
fours à arc, la soudure électrique et l'alimentation des b) Combien de fois doit-on passer le fil primaire dans
lampes à gaz, ont des réactances de fuite élevées pour le trou du transformateur afin que le rapport devienne
limiter le courant. Les transformateurs utilisés pour le 300 A/5 A?
502 ÉLECTROTECHNIQUE
31-6 En se référant à la Fig . 31-19, la tension de la 31-13 Dans la Fig . 31-17, le flux de saturation passe
source est de 120 V, et celle aux bornes de la charge est de +7 mWb à -7 mWb pendant un intervalle de 20° .
de 4 V. Le courant dans la charge est de 30 A . Calcu- Sachant que la fréquence est de 60 Hz et que le secon-
ler : daire possède 50 spires, calculer la valeur crête de la
tension induite .
a) la valeur du courant tiré de la source
b) la valeur du courant circulant dans l'enroulement Niveau avancé
compris entre le balai et le point neutre
31-14 Soit un transformateur à 60 Hz représenté par
Niveau intermédiaire le circuit équivalent de la Fig . 31-47, dans lequel :
31-7 Un transformateur monophasé de 100 kVA, Xfl = 10 S2 Ni = 200 spires
7,2 kV/600 V est raccordé en autotransformateur pour Xf2 = 320 52 N2 = 800 spires
donner un rapport de transformation de 7,8 kV/7,2 kV . Xm = 30 Ç
Quelle charge maximale peut-on appliquer au secon-
daire de 7,2 kV, la tension primaire étant de 7,8 kV?
31-8 Dans le problème 31-7, montrer comment on
doit raccorder les bornes H 1 H2 et X 1 X2 .
31-9 On monte le transformateur du problème 31-7
en autotransformateur pour obtenir un rapport de
6,6 kV/600 V.
Figure 31-47
a) La tension primaire étant de 6,6 kV, calculer la
Voir problème 31-14 .
charge maximale que l'on peut appliquer du côté
600 V.
b) Comment doit-on faire les connexions?
On applique une tension de 80 V, 60 Hz entre les bor-
31-10 Un transformateur de courant de 2000 A/5 A,
nes 1,2, les bornes 3,4 étant ouvertes . Calculer:
60 Hz est installé sur une ligne HT ayant une tension
de 132 kV ligne à neutre . Sachant que la capacitance a) la valeur du courant tiré de la source
entre les enroulements primaire et secondaire est de b) la tension entre les bornes 3,4
250 pF, calculer le courant circulant dans le fil de mise c) le coefficient de couplage k12
à la terre.
d) la valeur du flux total produit par le primaire
31-11 En se référant au transformateur de la Fig . 31- e) la valeur du flux de fuite of ,
1, une charge résistive de 10 kW est branchée entre les
31-15 Dans le problème 31-14 on alimente les bor-
bornes X, et N et une charge inductive de 5 kvar est
nes 3,4 avec la même source de 80 V, 60 Hz . Calculer:
branchée entre les bornes X 4 et N . Calculer la valeur
du courant dans l'enroulement à 14,4 kV. a) la valeur du courant tiré de la source
b) la tension qui apparaît entre les bornes 1,2
31-12 Un four à induction alimenté par une source
monophasée de 600 V, 400 Hz absorbe une puissance c) le coefficient de couplage k21
de 70 kW. Le courant dans l'enroulement primaire est 31-16 On désire monter le transformateur de 12 kVA
de 210 A . Calculer : de la Fig . 31-48 en autotransformateur ayant un rap-
port de 720 V/600 V.
a) la puissance réactive absorbée par le four
b) la capacitance du condensateur qui fournira toute la a) Quelles sont les bornes primaires et secondaires?
puissance réactive du four b) Calculer la charge maximale que l'on peut appli-
c) la valeur du courant fourni par la source dans ces quer au secondaire si la tension primaire est de
circonstances 720 V.
600 V
X3 T
120 V
14,4 kV
1 N 240 V
X 2 120 V
o oi
H2 X4
120 V
Figure 31-50
Figure 31-48 Voir problème 31-18 .
Voir problème 31-16 .
Tout comme sur les lignes monophasées, on utilise des La possibilité de créer un déphasage avec un système
transformateurs pour élever ou abaisser la tension des triphasé permet aussi de changer le nombre de phases .
lignes triphasées . Cette transformation peut être effec- Par exemple, un système triphasé peut être converti en
tuée avec des transformateurs triphasés comportant trois système diphasé . On pourrait même, au besoin, le con-
enroulements primaires et trois enroulements secon- vertir en un système à 5 phases .
daires, ou avec des montages spéciaux de transforma-
Pour comprendre le comportement de base d'un groupe
teurs monophasés .
de transformateurs triphasés, nous ferons les hypothè-
Avant d'interconnecter les enroulements dans un mon- ses suivantes :
tage triphasé, il est bien important d'en connaître la
1 . Les courants d'excitation sont négligeables ;
polarité car une erreur de connexion peut provoquer
2 . Les résistances et réactances de fuite sont négligea-
un court-circuit ou un déséquilibre des tensions .
bles ;
Lorsqu'on utilise trois transformateurs monophasés 3 . La puissance apparente à l'entrée du groupe est égale
pour transformer une tension triphasée, on peut rac- à la puissance apparente à la sortie .
corder les enroulements de diverses façons . Par exem-
Notons aussi que lorsqu'ils sont utilisés dans un groupe
ple, les primaires peuvent être raccordés en triangle et
triphasé, les transformateurs monophasés conservent
les secondaires en étoile, ou vice versa. Il s'ensuit que
leurs propriétés monophasées . C'est dire que le rap-
le rapport de transformation entre la tension triphasée
port de transformation du courant et de tension, le flux
d'entrée et la tension de sortie dépend non seulement
dans le noyau et la valeur de l'impédance demeurent
du rapport du nombre de spires, mais aussi de la ma-
strictement inchangés . De plus, les tensions primaire
nière dont les trois transformateurs sont raccordés .
et secondaire sont en phase, en tenant compte des mar-
Un groupe de transformateurs peut aussi produire un ques de polarité .
déphasage entre la tension triphasée d'entrée et la ten-
sion de sortie . La valeur du déphasage dépend du rap- 32.1 Montage triangle-triangle
port de transformation et de la manière dont les pri- Les trois transformateurs P, Q et R de la Fig . 32-1 sont
maires et secondaires sont interconnectés . montés en triangle-triangle : la borne H, de chaque
504
r
2 X2•
Puisque les tensions primaire et secondaire d'un même
la Hi Xi transformateur sont en phase, la tension de ligne E12
H (au secondaire du transformateur P) est en phase avec
la tension EAB (au primaire du même transformateur) .
• Y- Hl X~ r -J Il en est ainsi des tensions E23 et EBc , E31 et E CA . On
constate que, dans ce montage, les tensions de ligne
H2 X2 -
secondaires sont en phase avec les tensions de ligne
Figure 32-1 primaires .
Montage triangle-triangle de trois transformateurs
Si on raccorde une charge équilibrée aux fils 1-2-3, les
monophasés .
courants secondaires sont égaux, de même que les cou-
rants primaires . Comme pour tout montage en trian-
transformateur est reliée à la borne H2 du transforma- gle, les courants de ligne primaires et secondaires va-
teur précédent ; il en est ainsi des bornes X 1 et X 2 . Les lent respectivement 1,73 Ip et 1,73 Is , où Ip et IS sont
connexions sont effectuées conformément à la dispo- les courants dans les enroulements primaires et secon-
sition physique à la Fig . 32-1 . Le diagramme schéma- daires (Fig . 32-2) . La capacité du groupe, en kVA, vaut
tique correspondant est donné à la Fig . 32-2 . trois fois la capacité d'un seul transformateur .
Dans ce diagramme, on dispose les enroulements de Remarquons toutefois que, même si l'ensemble de trois
façon à montrer à la fois les raccordements et le dé- transformateurs constitue un système triphasé, chaque
phasage des tensions à leurs bornes . Ainsi, les enrou- transformateur, considéré séparément, se comporte
lements secondaires sont dessinés de façon à être pa- comme s'il était placé dans un circuit monophasé .
rallèles aux enroulements primaires avec lesquels ils
sont couplés . De plus, si la source G produit des ten- 32 .2 Montage triangle-étoile
sions triphasées EAB, EBC, ECA représentées sur le dia- Dans un montage triangle-étoile, le groupement des
gramme vectoriel, les enroulements primaires sont alors enroulements primaires des trois transformateurs est
orientés de la même manière, phase par phase . Ainsi, identique à celui de la Fig . 32-1 . Par contre, les bornes
borne C 0 borne 3 0
Figure 32-2
Diagramme schématique du montage triangle-triangle .
506 ÉLECTROTECHNIQUE
02
(a) (b) EN2
10
E23
3
Figure 32-3
a . Montage triangle-étoile de trois transformateurs monophasés .
b . Diagramme schématique du montage triangle-étoile . Noter que les tensions ligne-ligne au secondaire sont déphasées
de 30° en avance sur les tensions ligne-ligne au primaire .
TRANSFORMATEURS TRIPHASÉS 507
A 3932 A
13,2 kV
3932 A
Figure 32-4
Voir exemple 32-1 .
Figure 32-5
Connexion étoile-étoile avec enroulement tertiaire raccordé en triangle, afin d'éviter la distorsion de
tension . Les tensions de ligne au secondaire sont en phase avec celles au primaire .
508 ÉLECTROTECHNIQUE
EAB E12
Figure 32-6
a . Montage en triangle ouvert de deux transformateurs monophasés .
b . Diagramme schématique d'un montage en triangle ouvert . Les tensions de ligne au secondaire sont en
phase avec les tensions de ligne au primaire .
A
o Hl X s
P
X
O 1 Hl X A
H N
charge
Q
H X
Hl X 2
R
H2 X
(a) (b)
Figure 32-9
a . Montage d'un autotransformateur triphasé survolteur .
b . Diagramme schématique des connexions . Les tensions de ligne au secondaire sont en phase avec les
tensions de ligne au primaire .
TRANSFORMATEURS TRIPHASÉS 511
Cet exemple nous fait réaliser qu'un autotransformateur change en amplitude et en phase . La phase change de
est beaucoup plus petit qu'un transformateur de même 60° lorsque le curseur passe d'une extrémité à l'autre
puissance ayant deux enroulements isolés . du potentiomètre . Pendant cette variation, la tension
diminue d'une valeur E (égale à la tension entre les
32 .8 Déphasage des tensions des phases) jusqu'à un minimum de 0,866 E lorsque le
transformateurs
curseur est au point milieu . Passé ce point, la tension
Le système triphasé permet de faire varier le dépha- augmente pour atteindre à nouveau une valeur E lors-
sage d'une tension de manière très simple . Ce dépha- que le curseur est en contact avec la phase C . Noter
sage permet de créer des systèmes diphasés, hexapha- que le déplacement de B vers C produit une avance de
sés et même dodécaphasés, à partir d'une simple ligne phase progressive de la tension EAP par rapport à la
triphasée . Les systèmes hexaphasés sont utilisés dans tension EAB , car la tension EAC est 60° en avance sur la
les puissants convertisseurs qui transforment le cou- tension EAB (Fig . 32-11 b) .
rant alternatif en courant continu . Ce déphasage per-
Un potentiomètre branché sur une source triphasée
met aussi de contrôler le transport de la puissance dans
constitue donc un déphaseur simple . Toutefois, on n'uti-
un grand réseau maillé . Nous étudierons cette techni-
lise cette méthode que dans les montages électroniques
que au chapitre 46 .
où la puissance requise est très faible . En effet, l'am-
Pour comprendre le principe du déphasage dans les plitude et le déphasage de EAP changent radicalement
transformateurs triphasés, considérons un potentio- si l'on applique une charge importante entre les bor-
mètre raccordé entre deux phases B et C d'une ligne nes A et P.
triphasée (Fig . 32-1 la) . À mesure que le curseur P se
Cependant, il est possible de déphaser la tension d'une
déplace de la phase B vers la phase C, la tension EAP
charge importante en utilisant un autotransformateur à
prises multiples, comme l'indique le montage de la Fig .
32-12 . En déplaçant la prise P on obtient le même dé-
OA phasage qu'auparavant, mais la valeur de la tension et
son déphasage ne changent pas lorsqu'on applique une
charge entre les bornes A et P. Comment expliquer cette
constance de la phase et de la tension? La raison est
AO
que le flux dans l'autotransformateur demeure cons-
(a) EAP
PO
tant tant que la tension E BC est constante . Par consé-
quent, la tension induite par spire demeure constante .
P tant en valeur qu'en phase, quelle que soit la charge .
B C
ligne A
(b)
2 3 4 5 6 7
ligne B ligne C
EAB
(a) (b)
Figure 32-14
a . Montage d'un groupe de trois transformateurs permettant de transformer un système triphasé
en un système hexaphasé .
b . Diagramme schématique du montage .
514 ÉLECTROTECHNIQUE
i2
E A
Xi
(a) N
T
X 2
E N
EAT
B
Figure 32-16
charge Voir exemple 32-4 .
diphasée
EAT
EAB = 600 L0° EAN = 300 L0°
E c EAT = 0,866 x 600 = 520-/0 0 ENC =520L-90'
(c) D'après la première loi de Kirchhoff on peut écrire :
ENC EAT - 26 i 2 = 0 (32-1)
ENc + 26 i l = 0 (32-2)
Figure 32-15 Enfin, la somme algébrique des FMM des trois sec-
a. Montage d'un autotransformateur utilisé pour transformer tions du transformateur doit égaler zéro . En désignant
un système triphasé en un système diphasé .
b. Diagramme schématique du montage . La tension diphasée
le nombre total de spires par le symbole N, on obtient :
vaut 86,6 % de la tension triphasée . i3 x 0,5 N + (i l + i3 ) x (0,866 N - 0,5 N)
c . Diagramme vectoriel des tensions .
+ (i i + i 2 + i3 ) x (N - 0,866 N) = 0
d'où
Exemple 32-4 i 3 + 0,5 i l + 0,134 i2 = 0 (32-3)
L'autotransformateur de la Fig . 32-15 est connecté La solution de ces trois équations donne les résultats
sur un réseau triphasé de 600 V pour alimenter deux suivants :
charges diphasées de 26 12 . Calculer la valeur des
courants dans les sections AN, NT et TB du trans- i l = 20 L+ 90°
formateur, ainsi que les courants dans la ligne tripha-
sée . Déterminer la capacité intrinsèque du 1. 2 = 20 L0°
transformateur. i 3 = 10,35 L-105°
Solution
ii + i2 + i3 = 20 2+ 300
Exemple 32-5
Un autotransformateur déphaseur doit commander
l'angle de phase d'une ligne triphasée transportant
Figure 32-17
Voir exemple 32-4 . une puissance de 150 MVA sous une tension de
230 kV, ligne à ligne (Fig . -18) . Pour un déphasage
de ± 20°, calculer :
Les courants i i , (i 2 + i 3 ) et - (i l + i 2 + i3 ) dans les
lignes triphasées sont tous de 20 A et ils sont déphasés a) la puissance intrinsèque du transformateur
de 120° l'un de l'autre . Donc, la charge totale dipha- h) la valeur du courant dans les lignes d'entrée et de
sée de 20 A x 520 V x 2 = 20,8 kW se transforme en un sortie
système triphasé équilibré dont la puissance est aussi
de 20 A x 600 V x l)3 = 20,8 kW.
La somme des puissances apparentes des trois enrou-
230 kV
lements de l'autotransformateur est : 230 kV 0° à +20°
(10,35Ax300V)+(10,35Ax(520V-300V))+ 0° 0° à -20°
(20 A x (600 V - 520 V)) = 7 kVA . La capacité in- i > i
trinsèque de l'autotransformateur est égale à la moitié 150 MVA 150 MVA
de cette somme, soit 3,5 kVA . On constate que sa puis-
sance intrinsèque est bien inférieure à la puissance de (a)
20,8 kVA qui est transformée .
516 ÉLECTROTECHNIQUE
Solution
a) La puissance intrinsèque de l'autotransformateur est :
ST = 0,025 SLamax
j _ SL 150 x 106
EL 230 x 103 x 1,73 Figure 32-20
Raccordement des enroulements pour obtenir un déphasage .
= 377 A
de deux . Dans ce cas, on obtient un déphasage en 1 . On suppose que les enroulements primaires et se-
avance ou en retard, en modifiant les connexions . De condaires sont raccordés en étoile, même s'ils ne le
plus, cet enroulement secondaire comporte plusieurs sont pas (voir chapitre 26, section 26 .8) . Cette sup-
prises afin d'obtenir des déphasages intermédiaires . position simplifie la manipulation des tensions et
courants associés aux connexions triangle-étoile et
La Fig . 32-21 indique clairement que le déphasage
triangle-triangle .
dépend de la tension secondaire . Le raisonnement sui-
2 . Comme la charge est équilibrée, on ne considère
vant indique comment choisir le rapport de transfor-
qu'un seul transformateur de ce groupe étoile-étoile .
mation pour réaliser un déphasage donné . Supposons
que l'on désire un déphasage de 15° en retard, et que 3 . La tension primaire du transformateur est égale à la
la tension entre les lignes d'entrée soit de 230 kV . tension ligne à neutre de la ligne d'entrée, soit celle
venant de la source .
La tension ligne à neutre EN, est donc 230/'J3 = 133 kV.
4 . La tension secondaire du transformateur est égale à
La tension E 14 est 120° en retard sur la tension EN, .
la tension ligne à neutre de la ligne de sortie (celle
L'angle a opposé au vecteur N4 a donc une valeur
E
connectée à la charge) .
fixe de 60° . Le diagramme vectoriel (Fig . 32-21) mon-
tre les angles entre les divers vecteurs . L'angle /3 op- 5 . La puissance nominale du transformateur est le tiers
posé au vecteur EN, a pour valeur (180 - 60 - 15) = de la puissance du groupe triphasé .
105° . La règle des sinus permet de résoudre le trian- 6 . La charge portée par le transformateur est le tiers de
gle . Cette règle s'écrit : la charge portée par le groupe triphasé .
sin 15° sin 105° sin 60° Le transformateur triphasé ((ntré à la Fig . 30-44
I
(b) E2 = ES +jZTI2
Étant donné que l'angle entre El et ES est de 5,4°, il L'impédance des deux réactances doit être 3 f ois celle
s'ensuit que la tension ligne à ligne du côté charge est de la résistance (Fig . 32-23) . De plus, le raccordement
déphasée de 5,4° en arrière de la tension de source . des réactances doit tenir compte de la séquence des
c) À vide la tension Es serait: phases . Par exemple, pour une séquence directe des
tensions E12, E23 , E31 , il est essentiel d'effectuer les
connexions comme indiqué sur la figure . Si l'on per-
Es à vide = a Eg = 14,08 x 14 650 V
mute les éléments capacitif et inductif, le système tri-
= 206 200 V phasé devient complètement déséquilibré . L'exemple
La régulation de tension est donc : suivant permet de comprendre l'astuce utilisée par cette
méthode qui transforme une charge monophasée en une
Es à vide - Es sous charge charge triphasée équilibrée .
régulation =
Es sous charge Exemple 32-7
206 200 - 196 000 Une charge monophasée de 800 kW est branchée
196 000 entre les phases 1 et 2 au secondaire d'un transfor-
mateur triphasé de 25 kV/440 V . Les trois tensions
0,0520 = 5,2 %
de ligne sont données par les expressions suivantes :
32.13 Transformation d'une charge E 1 = 440 Z0°
2 = 440 2- 20°
1
monophasée en triphasée
E~ 1 = 440 / 120°
11 arrive parfois qu'on doive alimenter une charge mo-
Calculer les courants dans les trois lignes secondai-
nophasée à partir d'une ligne triphasée . Cependant, une
res :
charge monophasée importante branchée entre deux
lignes d'une ligne triphasée peut produire un déséqui- a) avec seulement la charge monophasée
libre inacceptable des courants dans les trois lignes . b) lorsque les réactances appropriées sont ajoutées
Nous présentons ci-après une méthode ingénieuse per- selon la Fig . 32-24
mettant de rééquilibrer les courants de lignes sans con-
sommation de puissance additionnelle. Il suffit d'ajou- Solution
ter une réactance inductive et une réactance capacitive a) Résistance de la charge monophasée :
entre les deux lignes raccordées à la charge et la troi-
sième ligne . R = E2 _ 4402
= 0,242 S2
P 800 000
E31
E12
E23
Figure 32-23
Transformation d'une charge monophasée en charge triphasée équilibrée .
520 ÉLECTROTECHNIQUE
E31
E23
(b)
Figure 32-24
Voir exemple 32-7 .
Courant dans la charge et dans deux des lignes : En appliquant la deuxième loi de Kirchhoff aux noeuds
1, 2, et 3 on obtient :
I = E = 440
= 1818 A
R 0,242 IA = Il - I3
Le courant dans la troisième ligne est nul . La ligne est 1818 /0 - 1050 /30
donc fortement déséquilibrée (Fig. 32-23) . = 1818-909-j525
b) En ajoutant les réactances inductive et capacitive = 1050 /-30
ayant chacune une impédance de 0,242 3 = 0,419 S2,
on obtient une ligne équilibrée, comme le démontrent
IB = 12 - Il
les calculs suivants .
= 1050 /-30 - 1818 /0
Appliquons la première loi de Kirchhoff aux boucles
de la Fig . 32-24a . On obtient les résultats suivants : = 909 - j 525 - 1818
= -909 - j 525
E12 - 0,2421, = 0 = 1050 /210
E23 + j 0,41912 = 0
IC = Il -12
E31 - j 0,41913 = 0
= 1050 / 30-l050/-30
par conséquent,
= 909+j 525-909+j 525
= 1050j
Il = 4,132E 12 = 4,132 x 440 /0
= 1050 /90
= 1818 /0
On constate que les courants IA , IB , IC dans les trois
12 = j 2,386E23 = 2,386 x 440/(- 120 + 90)
lignes secondaires sont parfaitement équilibrés car ils
= 1050 /-30 sont égaux et déphasés de 120° (Fig . 32-24b) . Noter
I3 = -j 2,386E31 aussi que leur valeur de 1050 A est sensiblement infé-
rieure au courant monophasé de 1818 A . Par consé-
= 2,386 x 440 /(120 + 90 - 180)
quent, les pertes Joule dans les lignes sont moindres et
= l050/30 les tensions demeureront équilibrées .
TRANSFORMATEURS TRIPHASÉS 521
trois transformateurs hors service (montage en trian- 32-4 Calculer les valeurs nominales des courants au
gle ouvert) . Certains transformateurs comportent un primaire et au secondaire du transformateur de
troisième enroulement généralement monté en trian- 1300 MVA, illustré à la Fig . 30-44 .
gle et appelé enroulement tertiaire . Afin d'éviter les
32-5 Le transformateur triphasé montré à la Fig . 30-
problèmes de distorsion dus à la troisième harmoni-
45 est refroidi en mode ONAF.
que, la connexion étoile-étoile n'est jamais utilisée sans
relier les neutres de la source et du primaire, à a) Calculer la valeur du courant dans les lignes secon-
moins d'utiliser un enroulement tertiaire . daires lorsque le courant dans les lignes à 225 kV
est de 150 A .
Pour des rapports de transformation voisins de l'unité
(généralement entre 0,5 et 2), on utilise souvent b) Le transformateur est-il surchargé?
les autotransformateurs triphasés montés en étoile Niveau intermédiaire
Pour une puissance donnée à transformer, les auto-
32-6 Trois transformateurs monophasés de 250 kVA .
transformateurs sont moins coûteux que les transfor-
7200 V/600 V sont employés pour élever la tension
mateurs à enroulements isolés .
d'un réseau de 600 V à 7,2 kV.
Les transformateurs déphaseurs sont utilisés pour com- a) Comment faut-il les raccorder?
mander la circulation de puissance active dans les ré-
b) Quels sont les courants dans les fils de ligne et dans
seaux de transport en changeant le déphasage entre les
les enroulements pour une charge de 600 kVA?
tensions d'entrée et de sortie . Ces déphasages varia-
bles sont obtenus en combinant dans les bonnes pro- 32-7 Trois transformateurs monophasés de 100 kVA .
portions (à l'aide d'un changeur de prise) les tensions 13 200/2400 V sont connectés en étoile-triangle sur
de deux phases différentes . Enfin, mentionnons les une ligne à 18 kV. Calculer:
montages spéciaux permettant d'effectuer les transfor- a) la tension entre les lignes du côté secondaire
mations triphasé-diphasé, triphasé-hexaphasé et tri- b) la plus grande charge, exprimée en kVA, que l'on
phasé-monophasé . peut appliquer à ce groupement
32-8 Deux transformateurs de 250 kVA, 2,4 kV/
600 V sont connectés en triangle ouvert pour alimen-
PROBLÈMES - CHAPITRE 32 ter une charge de 400 kVA .
Niveau pratique a) Est-ce que les transformateurs sont surchargés?
32-1 Montrer, au moyen d'un schéma, comment rac- b) Quelle est la plus grande charge que l'on peut ali-
corder trois transformateurs monophasés : menter sans dépasser la capacité des transforma-
teurs?
a) en triangle-étoile
32-9 Une ligne A-B-C à 6,9 kV alimente les trans-
b) en triangle ouvert (indiquer clairement les marques formateurs de la Fig . 32-3 et l'on mesure trois tensions
de polarité) équilibrées de 600 V entre les lignes 1, 2, 3 . On inter-
32-2 Trois transformateurs monophasés de 250 kVA, vertit, par mégarde, les bornes X 1 , X 2 du secondaire
7200 V/600 V sont montés en étoile-triangle sur une du transformateur P .
ligne à 12 470 V Ils alimentent une charge de 450 kVA .
a) Quelles sont les tensions mesurées entre les bornes
Calculer les courants :
1-2, 2-3 et 3-1 ?
a) dans les fils de ligne b) Tracer le diagramme vectoriel des tensions secon-
b) dans les enroulements daires et primaires .
32-3 Le rapport de transformation du transformateur 32-10 Soit l'autotransformateur dévolteur illustré à
de 36 MVA de la Fig . 32-8 est de 13,8 kV à 320 V. la Fig . 32-10 . Le courant dans la ligne à 700 kV est de
Sachant que le transformateur est chargé à pleine ca- 800 A . La charge de l'enroulement tertiaire est né-
pacité, calculer les courants : gligeable . Calculer :
a) dans les lignes primaires a) le courant dans la ligne à 300 kV
b) dans les lignes secondaires b) le courant dans les enroulements du transformateur
32-11 Les prises sur l'enroulement BC de la Fig . 32- 32-13 Dans la Fig . 32-12, le contact mobile est sur
12 sont espacées uniformément . Le contact P se trouve la prise no 4 et une charge monophasée est branchée
sur la prise 3 et la tension entre les lignes A, B, C est de entre les bornes AR La tension entre les phases A, B,
600 V. Déterminer, en traçant les vecteurs à l'échelle, C est de 600 V et le courant dans la phase A est de
la valeur de la tension EAP et son angle de déphasage 100 A . Calculer :
par rapport à la tension EAn .
a) la valeur du courant dans les lignes B et C
32-12 Dans les Fig . 32-13 et 32-26, les 7 prises sont b) la puissance apparente fournie à la charge
espacées uniformément et la tension entre les phases 32-14 Dans le problème 32-13, le contact mobile est
A, B, C est de 600 V On sait que EAB = 600 L-120°,
sur la prise no 6 et le courant dans la phase A est tou-
EBC = 600 L0°, ECA = 600 L+120° . Déterminer, en
jours de 100 A . Calculer la valeur du courant dans les
traçant les vecteurs à l'échelle, la valeur des tensions phases B et C .
entre Pi , P2, P3 lorsque les trois contacts sont sur les
prises no 2 (Fig . 32-26) . Quel est le déphasage par rap- 32-15 En se référant à la Fig . 32-15, la tension entre
port à la position de départ lorsque les contacts P l , P2, les bornes A, B, C est de 208 V, et la charge diphasée
P3 étaient sur les prise no 1? absorbe une puissance apparente de 1800 VA . Calcu-
ler:
a) la valeur des tensions EAT et ENc
b) le courant dans les quatre lignes qui alimentent la
charge
c) le courant dans les lignes A, B, C
32-16 En se référant à la Fig . 32-22, la tension de
ligne de la source est maintenue constante à 24,5 kV .
Calculer la valeur de la tension de ligne au secondaire :
a) lorsque le transformateur fonctionne à vide
b) lorsque le transformateur alimente une charge capa-
citive de 1200 Mvar
0 . . 0 a 0 a
32-17 Un autotransformateur déphaseur produit un
déphasage maximal de 15° . Sachant qu'il doit trans-
porter une puissance de 50 MVA, calculer sa puissance
Figure 32-26
Voir problème 32-12 . intrinsèque .
33
Moteurs asynchrones
triphasés
coches destinées à recevoir des conducteurs . Il est sé- Les Fig . 33-4 et 33-5 montrent les différents stades de
paré du stator par un entrefer très court - de l'ordre de fabrication d'un moteur à cage d'écureuil .
0,4 à 2 mm seulement . Il existe deux types de rotors : le
rotor à cage d'écureuil et le rotor bobiné . L'enroule-
ment du rotor à cage d'écureuil (Fig . 33-2) est consti-
tué de barres de cuivre nues introduites dans les enco-
ches ; ces barres sont soudées à chaque extrémité à deux
anneaux qui les court-circuitent . L'ensemble ressem-
ble à une cage d'écureuil d'où le nom de rotor à cage
d'écureuil, ou simplement rotor à cage . Dans les mo-
teurs de petite et moyenne puissance, les barres et les
anneaux sont formés d'un seul bloc d'aluminium coulé
(Fig . 33-3) .
1 2
Figure 33-2
Les 52 encoches du rotor sont fermées, ce qui explique la
surface lisse extérieure . Les 52 barres de cuivre sont glissées
à l'intérieur des encoches puis soudées aux anneaux
extérieurs . Le ventilateur de gauche sert au refroidissement 3 4
du moteur et le roulement à billes de droite maintient le rotor
bien centré afin qu'il ne vienne pas frotter contre le stator
(gracieuseté de Crompton-Parkinson) .
4 5
Figure 33-4
Étapes de fabrication des laminations du stator et du rotor
d'un moteur à cage d'écureuil . La feuille d'acier est coupée
en carré (1) ; les coins sont arrondis et le trou de l'arbre est
Figure 33-3 percé (2) ; les encoches du stator sont perforées (3) ; le
Vue éclatée d'un moteur asynchrone dont le rotor possède diamètre intérieur est découpé, formant du même coup les
une cage d'écureuil en aluminium coulé . Les anneaux coulés laminations du rotor et du stator (4) ; les encoches du rotor
à chaque extrémité servent aussi de ventilateur. sont perforées (5) .
526 ÉLECTROTECHNIQUE
LILI
~àI (b)
moule
supérieur
rotor
moule (a)
inférieur
rotor
résidu vu en
d'aluminium coupe
Figure 33-5
Étapes du moulage d'une cage d'écureuil :
a) On coule de l'aluminium fondu dans une cavité cylindrique .
Les laminations empilées du rotor sont retenues entre deux
moules .
b) Sous l'action de l'air comprimé, un piston enfonce les
laminations dans la cavité . Laluminium fondu est ainsi injecté (b)
dans les ouvertures des moules et dans les encoches du
rotor.
Figure 33-6
c) Le piston remonte et retire le rotor, les moules et l'aluminium a) Vue éclatée d'un moteur asynchrone à rotor bobiné de
figé qu'ils contiennent . 5 kW, 1730 r/min .
d) Les moules sont enlevés, dégageant le rotor et sa cage b) Vue agrandie des bagues du rotor (gracieuseté de
d'écureuil . Crompton-Parkinson Ltd) .
MOTEURS ASYNCHRONES TRIPHASÉS 527
33 .3 Champ tournant
- ~5 -~o ë
Considérons un stator élémentaire comportant 6 pô-
les saillants et bobiné de la façon indiquée à la Fig .
33-9 . Trois enroulements identiques Aa-aN, Bb-bN et
7 ÀffÀ/ÀL Morte
---- ----- ---- -----
©,
Cc-cN, composés de 2 bobines en série (pôles nord et
sud), sont disposés à 120° l'un de l'autre dans l'es-
pace . Les extrémités N sont reliées pour former un
Figure 33-7
Un aimant permanent qui se déplace vers la droite tend à montage en étoile . À cause de la symétrie parfaite des
entraîner l'échelle conductrice . enroulements, les impédances entre les bornes A, B,
528 ÉLECTROTECHNIQUE
C et le neutre N sont identiques . Les trois bobines dont les directions successives du champ magnétique résul-
les bornes sont A, B, C constituent donc une charge tant (Fig . 33-10) .
triphasée équilibrée . À l'instant 1, par exemple, le courant Ia a une valeur
Par conséquent, si l'on applique une source de tension de +10 A alors que les courants Ib et le ont chacun
triphasée aux bornes A, B et C, des courants alternatifs -5 A . La FMM de la phase A vaut alors : 10 A x 10 =
identiques fa , Ib et II déphasés de 120° dans le temps 100 A ; celles des phases B et C, 50 A chacune . La di-
traversent les bobines (Fig . 33-10) . Ces courants pro- rection du flux étant imposée par le sens des courants .
duisent des forces magnétomotrices qui engendrent des le champ doit avoir l'allure indiquée à la Fig . 33-1 la.
flux . Ce sont les flux qui nous intéressent . On remarque que les six pôles produisent un champ
résultant qui équivaut à celui que donneraient un seul
Afin de suivre la séquence des événements, nous sup-
pôle nord et un seul pôle sud .
posons que les courants sont positifs lorsqu'ils circu-
lent d'une ligne vers le neutre N . Un courant négatif À l'instant 2, soit un sixième de cycle plus tard, le cou-
circule donc du neutre vers la ligne . Supposons que rant le atteint sa valeur crête de -10 A, tandis que les
chaque bobine possède 5 spires et que le courant crête valeurs Ia et Ib sont de +5 A chacune (voir Fig . 33-10) .
par phase soit de 10 A . Ainsi, lorsque Ia = + 7 A, les Comme précédemment, on détermine la valeur des
deux bobines de la phase A produisent ensemble une FMM et l'on constate que le champ garde la même
FMM de 7 A x 10 spires = 70 A et un flux d'une valeur allure, sauf qu'il s'est déplacé (dans l'espace)
correspondante. Puisque le courant est positif, il pro- d'un angle de 60° . En d'autres termes, le flux a effec-
duit un flux qui se dirige verticalement vers le haut, tué 1/6 de tour entre les instants 1 et 2 .
d'après la règle de la main droite . En procédant ainsi pour chacun des instants 3, 4, 5, 6
En observant, à différents instants, la valeur et le sens et 7, séparés par des intervalles de 1/6 de cycle, on
du courant dans chacune des bobines, on peut établir constate que le champ résultant exécute un tour com-
plet pendant un cycle (Fig . 33-1 la à 33-11f) .
+10 Ia -
/
5
cycle
-10 L6~1
O
Figure 33-10
Courants instantanés circulant dans les enroulements de la figure 33-9, et position correspondante
du champ magnétique .
Figure 33-11
a. Champ magnétique à l'instant 1 ; l'orientation est verticale . d . Champ magnétique à l'instant 4 .
b . Le champ magnétique à l'instant 2 est identique à celui de e . Champ magnétique à l'instant 5 .
l'instant 1, sauf qu'il a tourné d'un angle de 60° . f . Champ magnétique à l'instant 6 . Le flux a exécuté 5/6 de
c . Champ magnétique à l'instant 3 . tour depuis l'instant 1 .
530 ÉLECTROTECHNIQUE
33 .4 Sens de rotation
Les valeurs maximales des courants de la Fig . 33-10
se succèdent dans l'ordre A-B-C . On observe que, pour
une telle séquence des phases, le champ tourne dans le
sens horaire . Si l'on intervertit deux des fils de ligne
alimentant le stator, la nouvelle séquence sera A-C-B . Figure 33-12a
En suivant un raisonnement analogue à celui de la sec- Le groupe 1 de la phase A est composé de 5 bobines réparties
dans les encoches du stator . Les bobines sont raccordées
tion 33 .3, on constaterait que le champ tourne à la vi- en série . Le groupe 2 est identique au groupe 1 . Les deux
tesse synchrone dans le sens antihoraire, ce qui change groupes produisent un pôle N et un pôle S lorsque le courant
le sens de rotation du moteur. circule dans les bobines . On montre en lignes pointillées le
spectre du champ créé par la phase A .
33 .5 Nombre de pôles - vitesse synchrone
Les stators des anciennes machines avaient des pôles
saillants, mais les stators modernes sont lisses . Ainsi,
le stator de la Fig . 33-9 est plutôt construit comme ce-
lui montré à la Fig . 33-12 . Les deux bobines originales
Aa et aN constituent alors ce qu'on appelle les grou-
pes 1 et 2 de la phase A (Fig . 33-12a) . Un groupe est
donc équivalent à un pôle saillant . Chaque groupe est
composé de 2, 3 ou plusieurs bobines disposées dans
des encoches successives et raccordées en série . Par
exemple, le groupe 1 de la Fig . 33-12a est composé de
5 bobines distribuées dans 10 encoches . Les cinq bo-
bines ensemble constituent un pôle . De la même fa-
çon, les cinq bobines du groupe 2 constituent un pôle .
Lorsque le courant Ia circule dans les deux groupes, il Figure 33-12b
produit le flux montré dans la Fig . 33-12a . Stator bipolaire montrant la disposition des groupes des trois
phases . Le champ magnétique résultant correspond à l'instant
Les groupes des deux autres phases sont identiques à où la = + 10Aet'b=le =-5A .
ceux de la phase A, mais ils sont disposés à 120° l'un
de l'autre (Fig. 33-12b) . Le champ créé par l'ensem-
ble des trois phases forme encore 2 pôles (Fig . 33-12b) . tal) produit un champ tournant à 8 pôles ; on l'appelle
Lorsque les enroulements d'un stator sont arrangés pour alors machine à 8 pôles (Fig . 33-13) . Le nombre de
former 2 pôles par phase (6 pôles en tout), on obtient pôles du champ tournant est toujours égal au nombre
un champ tournant bipolaire . En disposant plusieurs de groupes par phase .
groupes de pôles sur le stator, on obtient un spectre Pour une même fréquence d'alimentation, la vitesse
magnétique multipolaire . Ainsi, une machine tripha- de rotation d'un champ multipolaire est inférieure à
sée ayant 8 groupes par phase (soit 24 groupes au to- celle d'un champ bipolaire . On a vu que, pour une ma-
120f = 120 x 50
ns = = 300 r/min
p 20
4 . la tension induite donne naissance à des courants Noter que la diminution de vitesse est très petite . Même
intenses dans les barres ; à pleine charge, le glissement du rotor ne dépasse guère
5 . les barres portant un courant, et situées dans un 0,5 % de la vitesse synchrone pour les gros moteurs
champ magnétique, sont soumises à des forces élec- (1000 kW et plus) et 3 % pour les petits (10 kW et
tromagnétiques (principe II) ; moins) . C'est pourquoi l'on considère souvent les
6 . les forces tendent à entraîner le rotor dans le sens de moteurs asynchrone comme des moteurs à vitesse cons-
rotation du champ . tante .
33 .7 Accélération du rotor et glissement On ne peut augmenter indéfiniment la charge méca-
nique appliquée à un moteur asynchrone; si la charge
L'ensemble des forces agissant sur les conducteurs pro-
dépasse une certaine valeur, la vitesse tombe subite-
duit un couple qui met rapidement le rotor en mouve-
ment et le moteur s'arrête .
ment quand il est libre de tourner . À mesure que le
rotor accélère, la vitesse relative du champ tournant 33.9 Glissement et vitesse de glissement
par rapport au rotor diminue . On note alors que la va-
La vitesse de glissement ng d'un moteur asynchrone
leur et la fréquence de la tension induite dans les con-
est simplement la différence entre la vitesse synchrone
ducteurs du rotor diminuent, car la vitesse de coupure
et la vitesse du rotor:
des lignes de flux décroît . Le courant, intense au dé-
but, tombe rapidement.
n g =ns -n (33-2a)
La vitesse du rotor continue d'augmenter, mais elle
n'atteint pas celle du champ tournant. En effet, si le Par ailleurs, le glissements d'un moteur asynchrone
rotor tournait à la même vitesse que le champ (vitesse est la différence entre la vitesse synchrone et celle du
synchrone), le flux ne couperait plus les conducteurs ; rotor exprimée relativement à la vitesse synchrone . On
la tension induite et les courants dans le rotor seraient peut donc écrire :
donc nuls . Dans ces conditions, les forces agissant sur
les conducteurs deviendraient nulles et le frottement ns - n ng
du rotor sur les paliers et sur l'air aurait tôt fait de frei- S = _ (33-2b)
ner le moteur . ns ns
= ns - n = 60 Solution
S = 0,05 ou 5 %
La vitesse synchrone du moteur, calculée dans l'exem-
ns 1200
ple 33-2, est de 1200 r/min .
33 .10 Tension et fréquence induites dans le a) À l'arrêt, la vitesse du moteur est nulle ; par consé-
rotor quent, d'après l'équation 33-3, le glissement est :
La tension et la fréquence induites dans le rotor dé-
pendent du glissement . Elles sont données par les équa- n s - n - 1200-0 = 1
s-
tions suivantes :
ns 1200
La fréquence de la tension et du courant induits dans 1 . Moteur fonctionnant à vide . Lorsque le moteur
le rotor est: tourne à vide, le courant est compris entre 50 % et
30 % du courant de pleine charge . Ce courant est
f2 =sf=1,417x60 =85Hz
semblable au courant d'excitation d'un transforma-
d) Lorsque le moteur tourne à 2000 r/min dans le même teur. Ainsi, il est composé en majeure partie d'un
sens que le champ, la vitesse est toujours positive . Le courant magnétisant qui produit le flux tournant 0m
glissement est: et d'une faible composante active pour fournir les
pertes par frottement et aération, plus les pertes dans
_ ns - n = 1200 - 2000 = _ le fer. Le flux On, accroche le rotor et le stator : par
S 0,667 conséquent, il est semblable à un flux mutuel (Fi -
ns 1200
33-14) .
Un glissement négatif indique que le moteur fonctionne La puissance réactive requise pour créer le champ
comme génératrice . La fréquence de la tension et du tournant est donc considérable et, afin de la réduire.
courant dans le rotor est :
f2 = s f = - 0,667 x 60 = - 40 Hz
pleine charge 1 1 1 1 0,97 0,996 0,7 à 0,9 0,93 à 0,98 0,8 à 0,85 0,87 à 0,90
on est amené à utiliser un entrefer aussi petit que Enfin, le tableau indique que la vitesse à pleine
possible, en tenant compte des tolérances mécani- charge est comprise entre 0,97 et 0,996 de la vitesse
ques acceptables . synchrone .
Le facteur de puissance à vide est compris entre 20 % 3. Moteur au démarrage . Lorsque le rotor est blo-
pour les petits moteurs et 5 % pour les gros . qué, le courant est 5 à 8 fois plus grand que le cou-
Le rendement est nul, car la machine ne débite au- rant de pleine charge . Cela entraîne des pertes Joule
cune puissance utile . de 25 à 64 fois plus grandes que les pertes norma-
2 . Moteur fonctionnant à pleine charge . Lorsque les . On doit donc éviter de bloquer le rotor, pour
le moteur est en charge, le courant circulant dans le prévenir la surchauffe des enroulements . Puisque le
rotor produit une FMM qui tend à changer le flux moteur ne tourne pas, la puissance mécanique est
mutuel o,,, . Ceci engendre un courant dans le stator nulle, son rendement est donc nul . Cependant, il
dont la FMM tend à s'opposer à celle créée par le développe un couple considérable .
rotor. Ces FMM sont très semblables à celles pro- En ce qui concerne le facteur de puissance, il de-
duites par le primaire et le secondaire d'un transfor- meure bas, car une grande puissance réactive est re-
mateur sous charge . Par conséquent, en plus du flux quise pour entretenir les flux de fuite du rotor et du
mutuel O,,,, des flux de fuite Ofl et O sont créés, stator. Ces flux sont beaucoup plus grands que dans
(Fig . 33-15) . un transformateur, car les enroulements du stator et
Lorsque le moteur fonctionne en charge, la puissance du rotor ne sont pas couplés aussi étroitement (voir
réactive (kvar) requise pour produire ces trois flux section 30 .12) .
est légèrement supérieure à celle absorbée à vide . 33.12 Calcul approximatif des
Par contre, la puissance active (kW) absorbée par le caractéristiques d'un moteur
moteur varie proportionnellement avec la charge Le tableau 33-1 nous permet de calculer l'ordre de gran-
mécanique . Il s'ensuit que le facteur de puissance deur des caractéristiques d'un moteur asynchrone quel-
du moteur (kW/kVA) s'améliore à mesure que la conque . L'exemple suivant présente la marche à sui-
charge croît : à pleine charge, il est compris entre vre .
80 % pour les petits moteurs et 90 % pour les gros .
Le rendement à pleine charge est particulièrement Exemple 33-4
élevé ; il peut atteindre 98 % pour les grosses ma- Soit un moteur asynchrone triphasé de 500 hp .
chines . 2300 V, 890 r/min .
a) Exprimer la puissance du 1nolcur en kilowatts .
b) Calculer la valeur approximative du courant de
pleine charge . du courant n % idc et du courant de
démarrane
c) Faire une estimation (le la puissance apparente
tirée parle moteur nu nuement du démarrage . sous
pleine tension .
d) Calculer la valeur approximaliv e du couple lors-
que le rotor est bloqué .
Solution
a) La puissance d'un moteur est toujours celle que le
moteur développe mécaniquement. La puissance de
Figure 33-15 500 hp correspond à 500 x 746 = 373 kW.
À pleine charge, le flux mutuel Om diminue mais des flux de Le tableau donne les caractéristiques relatives pour les
fuites sont créés par le rotor et le stator. Il s'ensuit que la
puissance réactive est légèrement supérieure à celle obtenue moteurs dont la puissance est comprise entre 1 kW et
dans la figure 33-14 . 10 kW, pour ensuite sauter de 1 MW à 20 MW. Comme
536 ÉLECTROTECHNIQUE
puissance mécanique
n puissance mécanique
pv fournie à la charge
Figure 33-16
Cheminement de la puissance active dans un moteur asynchrone triphasé . Dans plusieurs calculs
pratiques, les pertes P, sont assimilées aux pertes Pf dans le fer . Dans ce cas Pmc = Pm .
ou
D'après l'équation 1-5 du côté du rotor :
Pi, = pertes Joule dans le rotor [W]
s = glissement vitesse du rotorx couple mécaniqu
Pm
Pr = puissance transmise au rotor [W] 9,55
d'où Pm = P r (1 - s) (33-8)
donc Pr = nsTmag (iii
9,55
En raison des pertes Pv par frottement et aération, la
puissance mécanique Pr„, disponible pour entraîner la mais d'après la loi de l'action et de la réaction de
charge est légèrement inférieure à P,,,. Dans la plupart Newton, le couple mécaniquim est nécessairement
des calculs pratiques, on incorpore les pertes Pv avec égal au couple électromagnétiquêmag
les pertes dans le fer Pf . Dans ces circonstances, la puis-
sance Pmc se confond avec la puissance P m . soit Tm = Tmag
4 . Couple du moteur. Le couple développé par le
aussi s=(ns -n)ln s éq. 33-21
moteur est donné par l'expression :
en substituant (ii), (iii) et (iv) dans (i) on trouve
9,55 Pm
T = éq. 1-5 Pj r ='sP r
n
538 ÉLECTROTECHNIQUE
L'équation (33-9) nous révèle que le couple est d'autant 3 . Pertes Joule dans le stator:
plus grand que la puissance P r fournie au rotor est plus pi, =3RI 2 =3 x0,17x(78) 2 =3,1kW
élevée . Donc, pour obtenir un fort couple de démar- 4 . Pertes dans le fer :
rage, il faut fournir une grande puissance active au ro-
tor . Toutefois, comme celle-ci est alors entièrement Pf=2kW
dissipée en chaleur, la température du rotor monte très 5 . Puissance fournie au rotor :
rapidement .
Pr =P e -Pj s -Pf=(70-3,1-2)=64,9 kW
Figure 33-17a
Voir exemple 33-5 .
MOTEURS ASYNCHRONES TRIPHASÉS 539
6 . Glissement:
20 40 60 80
vitesse de rotation
nd
Figure 33-18
Courbe typique du couple en fonction de la vitesse d'un moteur asynchrone triphasé de 1 kW.
tesse de régime permanent et les autres propriétés du (Fig . 33-19 c) . Cela procure une réduction intéressante
moteur sont également affectés comme le démontre du courant de démarrage . Cependant, la vitesse au cou-
l'exemple suivant. ple nominal est maintenant de 800 r/min seulement .
La Fig . 33-19a illustre les caractéristiques du cou-
TABLEAU 33-2 RÉSISTANCE DU ROTOR
ple en fonction de la vitesse (T vs n) et du courant
en fonction de la vitesse (I vs n) d'un moteur à cage
de 10 kW, 50 Hz, 380 V ayant une vitesse synchrone à vide
de 1000 r/min . Le couple nominal est de 100 N .m . courant (A) 7 7 7 7
Le courant nominal est de 20 A, le courant à vide à pleine charge (T = 100 N •m )
est de 7 A, et le courant de démarrage est de 100 A . courant (A) 20 20 20 20
La résistance du rotor a une valeur normale R . couple (N •m ) 100 100 100 100
À pleine charge, le couple est de 100 N •m à une vi- vitesse (r/min) 960 900 800 0
tesse de 960 r/min . Le couple de décrochage de au démarrage
250 N •m se produit à une vitesse de 800 r/min . courant (A) 100 90 70 20
La Fig . 33-19b montre les nouvelles courbes T vs n et couple (N •m ) 100 200 250 100
I vs n lorsque la résistance du rotor est augmentée à
2,5 R . (Cette augmentation pourrait se faire en rem- Si l'on augmente la résistance au-delà de 5 R, le cou-
plaçant le rotor par un autre dont la section des barres ple de démarrage commence à décroître . Par e xemple .
et des anneaux est réduite par un facteur 2,5 .) si la résistance est 25 R, le courant de démarrage est de
20 A seulement, mais le moteur développe le même
On constate que le couple de démarrage augmente de
couple que lorsque le courant était de 100 A (Fig . 33-
100 à 200 N •m , alors que le courant correspondant di-
19d) .
minue de 100 A à 90 A . Le couple de décrochage nd
est atteint lorsque la vitesse est de 500 r/min, compa- Le tableau 33-2 montre les caractéristiques principa-
rativement à sa valeur originale de 800 r/min . Notons les du moteur en fonction de la résistance du rotor .
aussi que la vitesse au couple nominal (100 N •m) est En résumé, une résistance du rotor relativement élevée
maintenant 900 r/min au lieu de 960 r/min . donne un bon couple de démarrage tout en réduisant le
En doublant à nouveau la résistance de telle sorte courant correspondant. Par contre, en régime normal,
qu'elle devienne 5 R, on atteint un couple de démar- on désire une résistance basse, car la vitesse demeure
rage de 250 N •m pour un courant correspondant de 70 A plus stable lorsque la charge varie, les pertes Joule au
démarrage
(a)
R
T nominal
résistance
pleine charge (10 kW)
normale du
rotor I donnant 100 N •m
960 r/min
7 A à vide
(b)
2,5 R
résistance
du rotor
A
(c) 0
70
5R oU
résistance C
N
du rotor o
0
U
I donnant
- 100 N •m
20 ---------------
7 A à vide--
500 800 1000 r/min 00 1000 r/min
vitesse - vitesse
(d)
25 R
résistance
du rotor
Figure 33-19
Courbes montrant le changement progressif des propriétés d'un moteur asynchrone
de 10 kW, 50 Hz, 380 V à mesure que la résistance du rotor augmente .
542 ÉLECTROTECHNIQUE
rotor sont moins élevées et le rendement du moteur est mesure que la vitesse du moteur augmente, on réduit
meilleur. la valeur des résistances . Quand la vitesse de régime
On peut atteindre ces deux objectifs opposés en utili- permanent est atteinte, on court-circuite les trois en-
sant une construction spéciale pour la cage d'écureuil roulements . Un choix approprié de la valeur des résis-
(voir chapitre 34, section 34-3) . Une autre solution est tances (Fig . 33-19) permet d'obtenir à la fois une grande
d'employer un moteur à rotor bobiné . Le rotor bobiné diminution du courant de démarrage et une forte aug-
permet de faire varier la résistance du rotor au moyen mentation du couple moteur.
d'un rhéostat extérieur, selon les exigences . Dans le cas des moteurs de grande capacité, on utilise
souvent un rhéostat liquide pour assurer le démarrage .
33 .16 Moteur à rotor bobiné
Ce rhéostat est constitué de trois électrodes baignant
Nous avons vu à la section 33 .1 les différences de cons- dans un électrolyte dont le principal composant est de
truction entre le moteur à cage d'écureuil et le moteur l'eau. Pour faire varier la résistance, on change tout
à rotor bobiné. Ce dernier est aussi appelé moteur à simplement le niveau de l'électrolyte qui entoure les
bagues . Bien que le moteur à bagues soit plus coûteux électrodes . La grande capacité thermique de l'eau évite
que le moteur à cage, il offre, cependant, les avantages une augmentation excessive de température lors du
suivants : démarrage . Par exemple, dans un poste de transforma-
1 . son courant de démarrage est moins élevé que celui tion à Winnipeg, Manitoba, on utilise un moteur à ro-
d'un moteur à cage lorsqu'on intercale trois résis- tor bobiné de 1260 kW avec rhéostat liquide pour dé-
tances extérieures dans l'enroulement triphasé du marrer et porter à la vitesse synchrone un gros com-
rotor pensateur synchrone de 160 MVA .
2 . son couple de démarrage est alors supérieur à celui On peut régler la vitesse du moteur à rotor bobiné en
du moteur à cage ordinaire faisant varier la résistance du rhéostat . La vitesse est
3 . sa vitesse peut être réglée au moyen de résistances d'autant plus basse que la résistance est plus grande .
extérieures Cette méthode présente l'inconvénient qu'une partie
En plus de convenir aux charges qui demandent une importante de la puissance fournie au moteur est dis-
vitesse variable, ce moteur s'adapte parfaitement aux sipée en chaleur dans les résistances ; le rendement est
charges qui exigent une période de démarrage prolon- donc mauvais . De plus, la vitesse varie sensiblement
gée, accompagnée d'un couple de démarrage élevé . avec les fluctuations de la charge mécanique .
La Fig . 33-20 représente schématiquement le montage La puissance motrice qu'on peut tirer d'un moteur à
employé pour le démarrage d'un moteur à rotor bo- rotor bobiné dépend de sa vitesse . Ainsi, pour le
biné . Par l'intermédiaire des bagues, on relie les en- même échauffement, un moteur qui peut produire
roulements du rotor à trois résistances extérieures va- 100 kW à 3600 r/min ne fournira que 40 kW environ à
riables, raccordées en étoile . Au démarrage, les résis- 1800 r/min .
tances variables ont leur valeur maximale . Au fur et à Lorsqu'on désire faire varier la vitesse d'un gros mo-
o
o
o
source stator
triphasée balais
rotor
bagues
rhéostat de démarrage et
de commande de vitesse
Figure 33-20
Montage d'un moteur à rotor bobiné .
544 ÉLECTROTECHNIQUE
roule de sorte que la circonférence devienne rectiligne 1 pôle d'une phase chaque pôle comprend 2 bobines en sém
M
Figure 33-23a
Lenroulement est composé de 12 groupes de 2 bobines par
groupe .
La Fig . 33-26 montre quelques étapes du bobinage d'un reste donc que 4 pôles par phase . Raccordons les trois
moteur de 37,5 kW (50 hp) . phases en étoile, sans modifier les autres connexions
entre les bobines . Enfin, montons le rotor au dessus de
33.18 Principe du moteur linéaire ce stator sectoriel, en laissant un petit entrefer (Fig .
Soit un moteur triphasé à 8 pôles, 440 V, 60 Hz ayant 33-27) .
une vitesse synchrone de 900 r/min. Coupons le stator
Si l'on raccorde les bornes du stator à une source tri-
en deux et enlevons la moitié de l'enroulement . Il ne
phasée de 60 Hz, le rotor tournera de nouveau à une
(a) (c)
(b) (d)
Figure 33-26
c) Chaque côté de bobine remplit la moitié d'une encoche et
Bobinage du stator d'un moteur asynchrone triphasé de on le recouvre d'un papier isolant afin qu'il ne vienne pas en
37,5 kW, 1765 r/min, 575 V. Ce stator contient 48 encoches
contact avec la deuxième bobine qui sera posée par-dessus .
qui logent autant de bobines .
La photo montre, à partir du haut, trois encoches vides non
a) Bobine formée de 10 spires de 4 fils #17 isolés avec un isolées et 4 encoches vides isolées avec papier spécial . Les
vernis polyimide et prête à placer dans deux encoches . 10 autres encoches contiennent un côté d'une bobine .
b) On place un côté de la bobine dans l'encoche 1 (disons) d) Une feuille de toile vernie, découpée en forme de triangle,
et l'autre côté dans l'encoche 12 . Le pas de la bobine s'étend sert à augmenter l'isolation entre deux phases adjacentes
donc de 1 à 12 . (gracieuseté d'Électro Mécanik) .
commencement
phase B
C T
A
0 0 A
iii
Figure 33-23d
Le début B 1 de la phase B est décalé de 120° électriques par
rapport au début A 1 de la phase A. Le début C 1 de la phase C Figure 33-24
est décalé de 120° électriques par rapport au début B 1 de la Le pas polaire va de l'encoche 1 à l'encoche 7 ; le pas des
phase B . Cette répartition permet de désigner correctement bobines s'étend de l'encoche 1 à l'encoche 6 .
tous les pôles des phases B et C autour du stator .
A,C - b B, c 'C I
V
Figure 33-25a
Stator d'un moteur asynchrone de 450 kW, 1180 r/min, 575 V,
3 phases, 60 Hz . Lenroulement imbriqué est formé de 108
bobines préfabriquées dont le pas va de l'encoche 1 à
Figure 33-23e l'encoche 15 . On place un côté de la bobine dans le fond
Après le raccordement des groupes, il reste 6 fils de sortie, d'une encoche puis l'autre côté est placé dans le haut .
soit 2 fils par phase . Diamètre du rotor : 500 mm ; longueur axiale : 460 mm
(gracieuseté de Services Électromécaniques Roberge) .
1 0 , A2
N--
B, B2
2
C, C2
3
Figure 33-23f
On raccorde les trois phases en étoile ou en triangle pour
obtenir les trois fils de sortie 1, 2 et 3 de la machine .
électro-aimant
supraconducteur
rail d'induit
(surface con
moteur linéaata
(stator)
rail d'indus
(moteur)
Figure 33-29b
La vue en coupe du véhicule et de la voie montre
Figure 33-29a l'agencement des parties principales . La sustentation
Ce train électrique de 17 tonnes est propulsé par un moteur électromagnétique est obtenue grâce à un électro-aimant
d'induction linéaire . Le moteur comprend un «rotor» supraconducteur ayant une longueur de 1300 mm, une
stationnaire constitué par le rail vertical en aluminium situé largeur de 600 mm et une hauteur de 400 mm pesant 500 kg.
au centre de la voie et un «stator» mobile fixé en dessous du Les bobines de l'aimant, maintenues à une température de 4
train . Selon les données, le stator de 3 tonnes est alimenté kelvins par la circulation forcée d'hélium liquide, fonctionnent
par un onduleur dont la fréquence varie de 0 à 115 Hz . Ce à une densité de courant de 80 A/mm 2 et développent une
moteur linéaire absorbe une puissance de 4,7 MVA et densité de flux d'environ 3 T. La force de répulsion verticale
développe une force de traction maximale de 35 kN . La peut atteindre une valeur maximale de 60 kN et la hauteur
vitesse maximale du véhicule est de 200 km/h (gracieuseté de sustentation varie entre 100 mm et 300 mm selon le
de Siemens) . courant d'alimentation (gracieuseté de Siemens) .
Pr
F = (33-12)
il s
où
Exemple 33-8
Un pont roulant utilisé dans une usine est propulsé
par deux moteurs linéaire montés sur la charpente
du pont . Les rotors sont composés de deux poutres
en acier formant le chenun de roulement . Chaque
moteur possédr 4 pèles dont le pas et de 8 cm . Lors
la d'un essai sur un des moteurs, on a receuilli les ré-
sultats su sauts :
ia Solution
v vs =2wf = 2x0,08x15
Pm = Pr - Pjr = 4 kW - 1 kW
= 3 kW
La sustentation magnétique est mise à profit dans cer- Nous avons présenté le cheminement des puissances
tains trains ultra-rapides qui glissent sur un coussin actives dans le moteur depuis le stator jusqu'à la puis-
magnétique plutôt que sur des roues . L'aimant fixé en sance mécanique utile disponible à l'arbre . Nous avons
dessous du train se déplace au-dessus d'une surface aussi donné plusieurs formules simples qui permettent
conductrice plane où sont induits des courants de Fou- de calculer les performances mécaniques du moteur .
cault, de la même façon que dans notre échelle . Re- Retenons que la puissance mécanique et le couple dé-
marquer que la force de sustentation est toujours ac- veloppés par le moteur se calculent simplement à par-
compagnée d'une force de freinage horizontale qui doit tir de la puissance transmise au rotor, de la vitesse syn-
être évidemment vaincue par le moteur propulsant le chrone et du glissement.
train . Nous avons vu aussi que l'utilisation d'un moteur à
La Fig . 33-29b montre les électro-aimants qui assu- rotor bobiné permet à la fois d'augmenter le couple de
rent la sustentation d'un wagon pesant plusieurs ton- démarrage et de diminuer le courant de démarrage lors-
nes . qu'on insère trois résistances en série avec le rotor .
33-8 Nommer deux avantages du moteur asynchrone 33-18 Un moteur asynchrone triphasé de 75 HP a un
à rotor bobiné par rapport au moteur à cage d'écureuil . rendement de 91 % et un FP de 83 % à pleine charge.
Quel est son courant nominal si la tension est de 440 V?
33-9 La valeur et la fréquence de la tension induite
dans le rotor d'un moteur asynchrone diminuent à me- 33-19 Une tension de 240 V apparaît entre les ba-
sure qu'il accélère . Expliquer . gues d'un moteur à rotor bobiné lorsque le rotor est au
repos, à circuit ouvert. Sachant que la machine a 6 pô-
33-10 Un moteur asynchrone triphasé possédant 20
les et qu'elle est alimentée à une fréquence de 60 Hz
pôles est alimenté par une source de 600 V, 60 Hz .
calculer la valeur et la fréquence de la tension entre les
a) Quelle est la vitesse synchrone du moteur? bagues si le rotor est entraîné par un autre moteur:
b) Est-ce que cette vitesse change lorsque la tension a) à 600 r/min dans le même sens que le champ tour-
diminue de moitié? nant
33-11 Dans le problème 33-10, combien de pôles y b) à 900 r/min dans le même sens que le champ tour-
a-t-il par phase? nant
33-12 Quelles sont les valeurs approximatives des c) à 3600 r/min dans le sens contraire à celui du champ
courants de démarrage, de pleine charge et à vide d'un tournant
moteur asynchrone triphasé de 150 HP, 575 V? 33-20 a) Sur la Fig . 33-10, quelles sont les valeurs
33-13 Dessiner le spectre du champ magnétique de fa, Ib et II pour un angle de 150°?
à l'intérieur d'un moteur asynchrone triphasé à b) Déterminer le sens réel des courants à cet instant et
12 pôles . calculer la valeur et le sens des FMM développées
par les enroulements .
33-14 Comment peut-on changer le sens de rotation
d'un moteur asynchrone? c) La FMM résultante agit-elle bien dans une direc-
tion située entre les positions des FMM aux instants
Niveau intermédiaire 3 et 4?
33-15 a) Quelle est la vitesse synchrone d'un mo- 33-21 Un stator triphasé possédant 72 encoches aune
teur asynchrone triphasé à 12 pôles alimenté par une vitesse synchrone de 900 r/min sur un réseau à 60 Hz.
source de tension à 60 Hz? Calculer le nombre de bobines par groupe ainsi que le
pas approximatif des bobines, sachant que l'enroule-
b) Calculer sa vitesse nominale si son glissement en
ment est du type imbriqué . Faire le diagramme des
pleine charge est de 6 % .
connexions en suivant les étapes a à f de la Fig . 33-23 .
33-16 Un moteur asynchrone triphasé à 6 pôles est
alimenté par une source triphasée à 60 Hz . La tension 33-22 Le stator triphasé de la Fig . 33-26 possède 4
induite dans les barres du rotor est de 4 V lorsque ce- pôles et son alésage est de 250 mm . La densité de flux
lui-ci est bloqué . En supposant que le flux mutuel est maximale par pôle est de 0,7 T et l'épaisseur de l'em-
constant, calculer la valeur et la fréquence de la ten- pilage de tôles du rotor est de 200 mm .
sion induite : a) À quelle vitesse (en m/s) le flux se déplace-t-il à la
a) à 300 r/min surface du rotor si le stator est alimenté par une
b) à 1000 r/min source à 60 Hz?
c) à 1500 r/min b) Calculer la tension crête induite dans les barres du
rotor.
33-17 a) Quels sont les courants approximatifs de
c) Calculer la longueur d'un pas polaire .
pleine charge, de démarrage et à vide d'un moteur asyn-
chrone triphasé de 75 kW, 4000 V, 900 r/min? 33-23 Un moteur asynchrone triphasé à 10 pôles,
4000 V tire de la ligne d'alimentation un courant de
b) Calculer la vitesse et le couple nominal sachant qu'à
385 A et une puissance active de 2344 kW lorsqu'il
pleine charge le glissement est de 2 % .
fonctionne à pleine charge sur un réseau à 60 Hz . Le
stator est raccordé en étoile et la résistance entre deux 2 . résistance entre les bornes du rotor à circuit
bornes extérieures est de 0,10 S2 . Les pertes totales ouvert : 0,0073 £2 à 17 °C
dans le fer sont de 23,4 kW et une mesure précise in- 3 . tension induite entre les bornes du rotor à circuit
dique que la vitesse de rotation à pleine charge est de ouvert, le rotor étant immobile : 1600 V
709,2 r/min . Les pertes par friction et par ventilation
4 . tension aux bornes du stator : 6000 V
sont de 12 kW. Calculer :
5 . courant à vide, par phase : 100 A
a) le facteur de puissance du moteur 6 . puissance active absorbée par le moteur, à vide :
b) la puissance active fournie au rotor à pleine charge 91 kW
c) les pertes Joule dans le rotor 7 . pertes par friction et par ventilation : 51 kW
d) la puissance mécanique (en kW) et le couple (en 8 . pertes dans le fer du stator : 39 kW
kN .m) développés par le moteur. Quel est son ren- 9 . courant de démarrage par phase : 1800 A
dement?
10 . puissance active absorbée au démarrage : 2207 kW
33-24 Si l'on augmente la résistance du rotor d'un
Calculer :
moteur asynchrone, quel est l'effet (augmentation ou
diminution) sur : a) la résistance par phase du rotor et du stator à une
température de 75 °C (supposer des connexions en
a) le couple de démarrage
étoile)
b) le courant de démarrage b) la tension et la fréquence induites dans le rotor lors-
c) la vitesse de pleine charge qu'il tourne à 200 r/min et à 594 r/min
d) le rendement c) la puissance réactive requise pour créer le champ
e) le facteur de puissance tournant
f) la température d) les pertes Joule dans le stator lorsque le moteur
33-25 Expliquer le principe de la sustentation ma- tourne à vide (à 75 °C)
gnétique . e) la puissance fournie au rotor à vide
f) la vitesse du rotor à vide
Niveau avancé
33-30 En se référant au moteur décrit au problème
33-26 Dans la Fig . 33-7, l'aimant permanent a 33-29, calculer, lors du démarrage :
une largeur de 100 mm et il se déplace à une vitesse de
30 m/s . Sachant que la densité de flux est de 0,5 T et a) la puissance réactive absorbée par le moteur
que la résistance effective de la barre en dessous de b) les pertes Joule dans le stator
l'aimant est de 1 mQ2, calculer le courant I, ainsi que la c) la puissance active fournie au rotor
force . d) la puissance mécanique développée
33-27 Si, dans la Fig . 33-7, l'échelle subit une force e) le couple développé
de 20 N, quelle est la force de freinage produite sur 33-31 On désire faire un montage semblable à celui
l'aimant? de la Fig . 33-20 afin que le moteur du problème 33-29
puisse tourner à une vitesse de 300 r/min tout en déve-
33-28 Un moteur triphasé à rotor bobiné de 3730 kW,
6000 V, 60 Hz, tourne à une vitesse de 594 r/min . Cal- loppant son couple nominal . Calculer:
culer la valeur approximative des pertes Joule dans le a) la valeur de la résistance par phase et la puissance
rotor. totale dissipée
33-29 Un moteur triphasé à rotor bobiné de 3730 kW, b) le courant au stator, par phase (approximativement)
6000 V. 60 Hz possède les caractéristiques suivantes : 33-32 Le train de la Fig . 33-29 se déplace à une vi-
tesse de 200 km/h lorsque la fréquence est de 105 Hz .
1_ résistance entre les bornes du stator :
En supposant le glissement négligeable, déterminer le
0_112Qà17cC
pas polaire du moteur linéaire . en millimètres.
554 ÉLECTROTECHNIQUE
33-33 Un moteur triphasé de 300 kW, 2,3 kV, 33-34 On doit rebobiner le moteur décrit dans le pro-
1780 r/min, 60 Hz entraîne un compresseur . Il pos- blème 33-33 afin qu'il puisse fonctionner à la même
sède un rendement de 92 % et un FP de 86 % lors- vitesse sur un réseau triphasé à 575 V, 60 Hz . Quels
qu'il fonctionne à pleine charge . Si la tension du changements doit-on apporter :
réseau monte à 2,8 kV, quel sera l'effet (augmenta-
a) au nombre de spires par bobine?
tion ou diminution) sur :
b) à la grosseur du fil des bobines?
a) la puissance mécanique débitée par le moteur
c) au pas des bobines?
b) la vitesse de rotation
c) le couple du moteur
d) le courant de pleine charge
e) le FP et le rendement
f) le couple de démarrage
g) le courant de démarrage
h) le couple de décrochage
i) la température
j) le flux par pôle
k) le courant d'excitation
NIKOLA TESLA
(b)
Figure 34-3
Figure 34-2 a . Vue éclatée d'un moteur blindé avec ventilateur extérieur ;
Moteur blindé pour pompe centrifuge (gracieuseté de b . Même moteur assemblé (gracieuseté de Crompton-
Crompton-Parkinson) . Parkinson) .
558 ÉLECTROTECHNIQUE
300
~= barres de laiton
classe D
200
cage 1 classe c
Q cage 2 ~ go
oU double cage
1
classe B
ï 100
couple nominal à pleine charge
' barres de cuivre
ou d'aluminium
00
20 40 60 80 100
vitesse
Figure 34-5
Courbes du couple en fonction de la vitesse pour moteurs de classe B, C et D de CEMA . Chaque
courbe donne les couples minimaux de démarrage, d'accélération et de décrochage pour un moteur
triphasé à cage d'écureuil de 60 Hz . La vue en coupe du rotor indique le genre de conducteurs
utilisés .
34.4 Grosseur des moteurs née uniquement par la fréquence du réseau et par le
Le tableau 34-1 donne les dimensions approximatives nombre de pôles de la machine . Ainsi, lorsque la
de la gamme des moteurs asynchrones compris entre source d'alimentation est de 60 Hz, il est impossi-
0.75 kW et 7500 kW. Remarquer qu'un moteur de ble de construire un moteur asynchrone ayant un
750 kW n'est pas mille fois plus gros qu'un moteur de rendement acceptable et dont la vitesse serait, di-
0.75 kW, ce qui explique son prix relativement bas . En sons, de 2000 r/min . Un tel moteur aurait nécessai-
effet, les dimensions et la masse d'un appareil aug- rement deux pôles, mais comme la vitesse synchrone
mentent toujours moins rapidement que sa puissance . est alors de 3600 r/min, il s'ensuit que le glisse-
ment serait (3600 - 2000)/3600 = 0,44 . Cela impli-
Voir chapitre 29, sections 29 .10 à 29 .13 .
que que 44 % de la puissance fournie au rotor serait
34 .5 Choix de la vitesse des moteurs dissipée sous forme de chaleur, donnant ainsi un très
asynchrones mauvais rendement .
Le choix de la vitesse des moteurs asynchrones est Pour une application particulière, le choix de la vitesse
limité du fait que la vitesse synchrone est détermi- du moteur est fixé par la nature de la charge à entrai-
ner. Dans le cas de charges devant tourner à basse vi- différentes . Ces moteurs sont utilisés sur les ventila-
tesse, il est souvent plus avantageux d'utiliser un mo- teurs, les pompes et les perceuses à colonne . Une mé-
teur à haute vitesse avec un réducteur de vitesse (en- thode simple consisterait à utiliser deux enroulements
grenage, poulie) au lieu d'un moteur à basse vitesse distincts, ayant, par exemple, respectivement 4 et 6
accouplé directement à la charge . Les avantages d'un pôles . L'inconvénient de cette technique est qu'un seul
moteur équipé avec une boîte de vitesses sont les sui- enroulement est en service à la fois, de sorte que seule-
vants : ment la moitié du cuivre dans les encoches est utilisée .
1 . pour une puissance donnée, l'encombrement et le C'est pourquoi on a inventé des enroulements spéciaux
coût d'un moteur à haute vitesse sont plus petits que dont on peut faire varier le nombre de pôles simple-
pour un moteur à haute vitesse ; ment en changeant les connexions extérieures . Les vi-
2. le rendement et le facteur de puissance des moteurs tesses synchrones ainsi obtenues sont toujours dans un
asynchrones sont d'autant plus haut que la vitesse rapport de 2 à 1 : 3600/1800 r/min ; 1200/600 r/min,
est plus haute ; 900/450 r/min, etc .
3 . le couple de démarrage relatif (en p .u .) d'un moteur Considérons, par exemple, l'enroulement d'une phase
à haute vitesse est toujours plus fort que celui d'un d'un moteur triphasé, à 2 pôles, 60 Hz, (Fig . 34-7a) .
moteur à basse vitesse de même catégorie . L'enroulement est composé de deux groupes (pôles)
À titre d'exemple, comparons les caractéristiques de
deux moteurs triphasés de 10 hp, 60 Hz, ayant des vi-
tesses synchrones différentes (tableau 34-2) . L'écart
dans les prix justifie à lui seul l'emploi d'un moteur à
haute vitesse avec un système de poulies et de cour-
roie pour entraîner une charge à 900 r/min .
Lorsque des moteurs doivent tourner à des vitesses très
basses (200 r/min ou moins), le choix d'une boîte de
vitesses s'impose . Les engrenages font souvent partie
intégrante de l'unité motrice (Fig . 34-6) et sont habi-
tuellement peu encombrants .
On a aussi recours à une boîte de vitesses lorsqu'on
doit entraîner une charge à une vitesse supérieure à
3600 r/min . Par exemple, dans une application indus-
trielle où la fréquence disponible est de 60 Hz, un com-
presseur de 1200 hp, 5000 r/min est entraîné par un
moteur asynchrone tournant à 3560 r/min .
Figure 34-6
34 .6 Moteurs à deux vitesses Moteur asynchrone de 2,25 kW, 1740 r/min, 60 Hz avec
engrenage réducteur . La vitesse et le couple à la sortie sont
On peut bobiner le stator d'un moteur à cage d'écu- respectivement de 125 r/min et 172 N •m (gracieuseté de
reuil de telle sorte que le moteur tourne à deux vitesses Reliance Electric) .
connectés en série et la prise 4 est amenée à la boîte de puissance inférieurs à ceux des moteurs convention-
connexions avec les fils 1 et 2 . Si l'alimentation est nels . Ils peuvent être construits pour fournir une puis-
branchée entre les bornes 1 et 2, on obtient un pôle sance constante, un couple constant ou un couple va-
nord et un pôle sud ; selon l'équation (33-1), la vitesse riable, selon le type de charge à entraîner .
synchrone de ce moteur est: Dans le cas des ventilateurs et des pompes centrifuges,
le couple et le débit varient avec le carré de la vitesse .
120 f 120 x 60 On choisira donc un moteur à couple variable . La vi-
P 2
= 3600 r/min
source
Relions maintenant les bornes 1 et 2 et branchons l'ali-
mentation entre la jonction obtenue et la borne 4 . Les
courants I,, Iz doivent donc circuler dans le sens indi-
qué sur la Fig . 34-7b . Cette connexion crée maintenant
deux pôles de même polarité, soit deux pôles nord au
moment où les courants alternatifs circulent dans le
sens indiqué . D'autre part, comme tout pôle nord im-
plique l'existence d'un pôle sud, il se produit deux pôles
sud intercalés entre ces deux pôles nord . Les pôles sud (a)
ainsi créés sont appelés pôles conséquents . La nouvelle
connexion produit donc 4 pôles en tout et la vitesse
synchrone correspondante est de 1800 r/min . En
d'autres termes, il est possible de doubler le nombre
de pôles d'un moteur simplement en changeant ses
connexions. C'est ce principe qu'utilisent la plupart
des moteurs asynchrones à deux vitesses . Noter que
dans ces machines, le pas des bobines doit être égal au
pas polaire de la basse vitesse .
La Fig . 34-8 est un diagramme schématique montrant
les connexions du stator pour une machine triphasée à
deux vitesses ayant 4 pôles et 8 pôles, respectivement .
Six fils numérotés 1 à 6 sont logés dans la boîte de
connexions du moteur.
Pour la haute vitesse, la ligne triphasée est connectée
aux bornes 1, 2, 3 et les bornes 4, 5, 6 sont ouvertes .
Cette connexion en triangle produit deux pôles N et
deux pôles S alternés, soit un total de 4 pôles (Fig . 34-
8a) . Il est entendu que les pôles à l'intérieur du moteur
suivent la séquence N-S-N-S . (b)
Pjr
Figure 34-8 Pjs Pf
a . Connexions d'un moteur triphasé donnant 4 pôles (haute 2^1~ n Pv
vitesse) .
b . Connexions du même moteur donnant 8 pôles (basse
n
vitesse) . Û LJ
Le moteur développe la même puissance aux deux vitesses .
produites lorsque le moteur est bloqué (Fig . 34-9) . On le rotor pendant cette période est alors égale à l'éner-
doit donc éviter de freiner trop souvent un moteur de gie cinétique emmagasinée :
cette façon, sinon les températures élevées risquent de
détériorer les isolants, et même de faire fondre les bar- Qaccélération = 1 x 300 kJ = 300 kJ
res du rotor . La chaleur totale dissipée dans le rotor vaut donc :
34.8 Effets de l'inertie Q = Qdécélération + Qaccélération
Lors de l'étude des moteurs à courant continu, on a vu = 900 + 300 = 1200 kJ
qu'une grande inertie occasionne un démarrage péni-
ble et un temps d'arrêt très long . Les mêmes remar- Lorsqu'il faut accélérer et freiner des charges de grande
ques s'appliquent aux moteurs asynchrones ; de plus, il inertie, les moteurs à rotor bobiné sont à recomman-
est bon de retenir les deux règles suivantes s'appliquant der, car l'énergie absorbée par le rotor peut être dissi-
à ces machines : pée surtout dans les résistances extérieures . De plus,
en faisant varier les résistances extérieures de façon
1 . lorsqu'on démarre un moteur asynchrone, la cha- appropriée, le couple de démarrage ou de freinage peut
leur dissipée dans le rotor pendant la période de être maintenu à une valeur élevée . Cela permet d'obte-
démarrage est égale à l'énergie cinétique emmaga- nir une accélération et une décélération sensiblement
sinée dans les parties tournantes ; plus rapides que celles obtenues avec un moteur à cage
2 . lorsqu'on arrête un moteur par inversion, la chaleur d'écureuil .
dissipée dans le rotor pendant la période de freinage
vaut trois fois l'énergie cinétique qui était emma- 34 .9 Freinage par courant continu
gasinée dans les parties tournantes . On peut arrêter rapidement un moteur asynchrone et
sa charge en faisant circuler un courant continu dans
Ces règles sont valables quelles que soient la tension
les enroulements du stator. Il suffit de brancher deux
appliquée et la forme de la courbe couple/vitesse . Il
des trois bornes à une source à courant continu . Le
suffit que la vitesse passe d'une valeur nulle à sa va-
courant continu produit dans le stator autant de pôles
leur nominale pendant la période de démarrage et in-
N, S qu'en fonctionnement normal, mais cette fois les
versement pendant la période de freinage .
pôles sont stationnaires . Ainsi, un moteur asynchrone
Exemple 34-1 à 8 pôles produira 4 pôles N et 4 pôles S quelle que
soit la façon dont les bornes sont raccordées à la source
Un moteur as y nchrone de 100 kW, 60 Ha,
à c .c .
1175 r/min est accouplé à un volant par un engre-
nage . L'énergie cinétique de toutes les parties tour- Lorsque le rotor tourne dans le champ stationnaire, une
nantes est de 300 kJ lorsque le moteur a atteint sa tension alternative est induite dans les barres . Il en ré-
vitesse nominale . On intervertit deux fils rie lie=ue sulte des courants alternatifs et des pertes Joule dans le
afin de freiner le moteur jusqu'à une vitesse nulle rotor qui réduisent d'autant l'énergie cinétique des par-
et on le laisse aller dans le sens inverse jusqu'à la ties tournantes . Lorsque toute l'énergie cinétique est
vitesse de 1175 r/niin . Quelle est l'énergie dissipée dissipée en chaleur dans le rotor, le moteur s'arrête .
dans le rotor? Le freinage par courant continu possède l'avantage de
dissiper dans le rotor seulement le tiers de l'énergie
Solution requise par la méthode d'inversion . L'énergie dissipée
Pendant la période de freinage, le moteur passe de est indépendante du courant continu qui circule dans
1175 r/min à une vitesse nulle . La chaleur dissipée dans le stator. Cependant, un faible courant augmente le
le rotor vaut alors 3 fois l'énergie cinétique : temps de freinage . Comme le couple de freinage aug-
mente avec le carré du courant continu circulant dans
Qdécélération = 3 X 300 kJ = 900 kJ le stator, on a avantage à faire circuler un courant de
Le moteur accélère ensuite pour atteindre sa vitesse l'ordre de 2 à 6 fois le courant nominal si l'on désire
nominale dans le sens inverse . La chaleur dissipée dans un freinage rapide .
564 ÉLECTROTECHNIQUE
chrone est proportionnel au carré de la tension d'ali- en marche, le moteur est alimenté en monophasé . S'il
mentation . Si la tension diminue de 10 %, par exem- n'est pas trop chargé, il continuera à tourner, mais il
ple, le couple diminue de 19 % . Pendant le démarrage, tirera, des deux autres conducteurs, un courant envi-
le fort courant tiré du réseau occasionne parfois une ron 1,8 fois plus intense qu'avant la coupure . Encore
baisse de tension importante, dépendant de la capacité une fois, si le courant est trop grand, les relais thermi-
du réseau . ques se déclencheront avant que les bobinages soient
endommagés .
Si la tension d'alimentation est trop élevée, le flux aug-
mente, ce qui provoque une augmentation du courant Par contre, si la charge est assez forte, la vitesse du
magnétisant . Ceci a pour effet de diminuer le facteur moteur tombe brusquement jusqu'à l'arrêt et le cou-
de puissance du moteur et d'augmenter les pertes dans rant monte à environ 90 % du courant de démarrage
le fer. Cependant, tant que la tension n'excède pas nominal . Les relais thermiques ou les fusibles doivent
1,1 p .u ., l'échauffement, le rendement et le facteur de alors s'ouvrir avant que le moteur soit endommagé .
puissance demeurent acceptables . Lorsqu'un moteur triphasé fonctionne subitement en
Un léger déséquilibre des tensions triphasées produit régime monophasé, la caractéristique du couple en
un déséquilibre très marqué des courants du stator . Cela fonction de la vitesse est sérieusement compromise .
se traduit par une augmentation des pertes et une aug- Le couple de décrochage tombe à environ 50 % de sa
mentation de température du moteur . Un déséquilibre valeur originale et le moteur ne développe plus aucun
des tensions de 3,5 % seulement peut faire augmenter couple de démarrage .
la température de 15 °C . Lorsqu'une des tensions de La Fig . 34-10 montre les courbes du couple en fonc-
ligne s'écarte de plus de 2 % de la valeur moyenne des tion de la vitesse lorsqu'un moteur fonctionne norma-
trois tensions, il est recommandé d'avertir le distribu- lement en triphasé et lorsqu'il fonctionne en mono-
teur d'électricité . Par exemple, pour une artère dont phasé . On constate que les deux courbes se suivent d'as-
les tensions ligne à ligne sont respectivement de 615 V, sez près jusqu'au couple de décrochage monophasé .
600 V et 621 V la valeur moyenne est de 612 V . L' écart
maximal est alors (621 - 600)/612 = 0,034 ou 3,4 %, 34 .14 Variation de la fréquence
ce qui excède le maximum tolérable . À moins d'une panne majeure, il ne se produit jamais
de changement de fréquence important sur les grands
34.13 Rupture d'un fil d'alimentation réseaux . Cependant, la fréquence peut varier sur les
Si l'un des fils d'alimentation est coupé ou si l'un des réseaux isolés de faible capacité qui génèrent l'énergie
fusibles fond quand un moteur asynchrone triphasé est électrique à partir de moteurs diesel ou de turbines à
20 40 60 80 100 %
vitesse
n ns
Figure 34-10
Courbes typiques du couple en fonction de la vitesse lorsqu'un moteur triphasé fonctionne normalement
et lorsqu'il fonctionne en monophasé .
566 ÉLECTROTECHNIQUE
gaz . Mentionnons les alimentations d'urgence des hô- Qu'arrive-t-il lorsque le train commence à descendre
pitaux, le réseau électrique des bateaux et les généra- la côte? La force de gravité vient aider le moteur, de
trices alimentant les camps de construction sur les si- sorte qu'il commence à tourner à une vitesse supé-
tes éloignés . rieure à la vitesse synchrone . On constate alors que le
La conséquence la plus importante résultant d'une va- moteur développe un couple s'opposant à l'augmen-
riation de fréquence est le changement de vitesse qu'elle tation de vitesse . Ce couple a le même effet qu'un frein,
occasionne . La vitesse synchrone du champ tournant sauf que la puissance mécanique des roues est renvoyée
étant proportionnelle à la fréquence, il se produit un au réseau sous forme de puissance électrique . Un mo-
changement correspondant dans la vitesse du moteur : teur asynchrone tournant au-dessus de sa vitesse syn-
si la fréquence diminue de 3 %, la vitesse baisse de chrone agit donc comme génératrice . On l'appelle alors
3 %. génératrice asynchrone .
Les machines-outils et autres équipements motorisés Bien que l'on utilise rarement des moteurs asynchro-
importés de pays où la fréquence est de 50 Hz peuvent nes pour la traction des trains (Fig . 34-11), il existe
créer des problèmes lorsqu'ils sont branchés sur un plusieurs applications industrielles qui imposent au mo-
réseau à 60 Hz . Ces appareils tournent alors à une vi- teur des conditions d'opération semblables . Dans les
tesse de 20 % supérieure à leur régime normal, ce qui grues, par exemple, le moteur est parfois forcé de tour-
peut être inacceptable . Dans ces circonstances, on doit ner à des vitesses dépassant la vitesse synchrone . Dans
réduire la vitesse au moyen d'engrenages ou installer
une source indépendante à 50 Hz .
Un moteur à 50 Hz peut être branché sur un réseau à
60 Hz mais, pour maintenir le flux à sa valeur nor-
male, la tension d'alimentation devrait être augmentée
à 6/5 ou 120 % de la valeur nominale inscrite sur la
plaque signalétique . Le couple de décrochage est alors
le même qu'auparavant, et le couple de démarrage est
légèrement inférieur . Le facteur de puissance, le ren-
dement et l'échauffement demeurent presque les mê-
mes .
Inversement, un moteur à 60 Hz peut fonctionner sur un
réseau à 50 Hz, mais la tension doit être réduite à 5/6
ou à 83 % de sa valeur nominale . Sa puissance est alors
réduite dans les mêmes proportions . Dans ces circons- Figure 34-11
Cette automotrice fait la navette entre Zermatt (1604 m) et
tances, les couples de décrochage et de démarrage de- Gornergrat (3089 m), Suisse . La traction est assurée par 4
meurent presque les mêmes qu'auparavant . Le rende- moteurs triphasés à rotor bobiné de 78 kW, 1470 r/min, 700 V,
ment, le facteur de puissance et l'échauffement demeu- 50 Hz . Deux phases sont alimentées par des conducteurs
rent acceptables . aériens et la troisième est reliée aux rails . La pente très raide
nécessite l'emploi d'une traction à crémaillère, utilisant des
34 .15 Moteur asynchrone fonctionnant roues dentées de 573 mm de diamètre .
La vitesse peut être ajustée de zéro à 14,4 km/h grâce à des
comme génératrice
résistances insérées dans le circuit du rotor. En régime
Considérons une locomotive électrique munie d'un continu, l'effort de traction à la jante est de 78 kN .
moteur asynchrone . Lorsque le train monte une côte, Lors de la descente, les moteurs tournent à une vitesse
le moteur fonctionne normalement et développe un légèrement supérieure à leur vitesse synchrone . Ils fonc-
tionnent alors en génératrices asynchrones et ils renvoient
couple suffisant pour vaincre les frottements et la force
l'énergie dans le réseau tout en freinant le véhicule .
de gravité . Au sommet, et sur terrain plat, la force de En cas de panne d'électricité, on a prévu, en plus des freins
gravité n'agit plus et le moteur ne doit plus vaincre mécaniques, le système d'urgence utilisant le principe décrit
que les frottements causés par les rails et le déplace- à la section 34 .9 . On fait circuler un courant continu de 55 A
ment de l'air . Comme la charge est moindre, la vitesse dans deux phases du stator de chacun des moteurs à rotor
bobiné . Le courant continu est fourni par deux génératrices
augmente légèrement mais demeure toujours inférieure également accouplées aux roues dentées (gracieuseté
à la vitesse synchrone . de ABt3) .
APPLICATIONS DES MACHINES ASYNCHRONES TRIPHASÉES 567
réseau triphasé sans que le réseau soit requis (Fig . 34-13) . La fréquence
générée est alors légèrement inférieure à celle corres-
pondant à la vitesse d'entraînement. Ainsi, un moteur
moteur à
à 4 pôles, entraîné à une vitesse de 2400 r/min produit
explosion
une fréquence légèrement inférieure à :
q 000
-" I©I
moteur à cage
f _ pn
120
_ 4 x 2400
120
= 80 Hz
d'écureuil
La valeur de la tension augmente avec la valeur des
Figure 34-12 capacitances mais elle est limitée par la saturation de
Génératrice asynchrone raccordée à un réseau triphasé .
l'acier. Par contre, si la capacitance n'est pas suffisante,
Lorsque le moteur à explosion entraîne le moteur à une
vitesse supérieure à la vitesse synchrone, la machine la génératrice ne peut s'amorcer. En pratique, la batte-
asynchrone fonctionne en génératrice . rie de condensateurs doit pouvoir fournir une puissance
réactive un peu supérieure à celle que la machine ab-
sorbe lorsqu'elle fonctionne à pleine charge comme
ce cas, le moteur fonctionne en génératrice asynchrone ; moteur. En plus, les condensateurs doivent fournir la
il tire sa puissance de l'énergie accumulée précédem- puissance réactive absorbée par la charge . Enfin, pour
ment dans la charge mécanique et il la renvoie dans le assurer l'amorçage, on doit appliquer la charge seule-
réseau . ment après l'établissement de la tension .
On peut réaliser une génératrice asynchrone en accou-
Exemple 34-3
plant un simple moteur à cage d'écureuil à un moteur
à explosion (Fig . 34-12) . Si la vitesse d'entraînement On désire utili>er un moteur triphasé 0 h p.
dépasse la vitesse synchrone d'un faible pourcentage 1760 r/min . 440 V, 60 Hr comme génératrice asyn-
seulement, le moteur devient une source débitant une chrone sur un réseau ü 140 V . (0 Hz . Le courant
puissance active P dans le réseau . Cependant, pour créer nominal du moteur est de 41 A, et son facteur de
son champ magnétique, la machine a besoin d'une puis- puissance est de S4 r{ . I)c plus, on veut a noter un
sance réactive Q . Comme celle-ci peut seulement pro- banc de condensateurs aim que la génératrice. vue
venir du réseau, les kilovars Q circulent en sens con- du réseau, fonctionne à un facteur de puissance de
traire des kilowatts P (voir chapitre 25, section 25 .2) . 100 % . Le moteur est entraîné par une turbine hy-
draulique . Calculer :
La puissance réactive requise peut être fournie par une
batterie de condensateurs branchée aux bornes de la a) la capacitance requise si les condensateurs sont
machine ; dans ce cas, on peut alimenter une charge raccordés en trian_le
b) la vitesse approximative de la génératrice lors-
qu'elle est chargée à pleine capacité
Solution
a) La puissance apparente de la machine lorsqu'elle
fonctionne comme moteur est :
Figure 34-13
Génératrice asynchrone autonome . Les condensateurs P = S x FP = 31,2 x 0,84
fournissent la puissance réactive requise par le champ
magnétique . = 26,2 kW
568 ÉLECTROTECHNIQUE
La puissance réactive correspondante est : Lorsqu'on désire une fréquence différente de celle de
réseau, on entraîne le rotor avec un moteur M et on
2 alimente le stator par le réseau (Fig . 34-14) . La ma-
Q = -\IS - P 2 = -V 31,2 2 - 26,2 2
= 17 kvar chine à rotor bobiné se comporte alors comme un trans-
formateur rotatif; le stator constitue le primaire et le
Lorsque la machine marche comme génératrice asyn- rotor alimentant la charge à une fréquence différente
chrone, la batterie de condensateurs doit fournir au constitue le secondaire .
moins 17 _ 3 = 5,7 kvar par phase . Puisque les con- Le fonctionnement d'un convertisseur de fréquence est
densateurs sont connectés en triangle, la tension aux identique à celui d'un moteur asynchrone sauf que la
bornes est de 440 V. La réactance capacitive est donc :
puissance Pe r , ordinairement dissipée dans le rotor, est
disponible pour alimenter une charge . Le convertisseur
X 2 _ 4402 agit donc comme une génératrice . Le cheminement des
= E = 340
c Q 5700 puissances actives se fait selon le schéma de la Fig.
34-15 .
La capacitance par phase est:
1 1
C =
2 nf Xc 2 ,r x 60 x 34
= 0,000 078 F = 78 tF
La fréquencefr et la tension E aux bornes du rotor dé- En se référant à la Fig . 34-15, la puissance Pj r que l'on
pendent du glissements . Leurs valeurs sont données veut fournir à la charge vaut :
par les expressions (33-3) et (33-4),
Pj r = spr = 60 kW
fr = sf et E = sE0
60
d'où Pr = = 20 kW
En général, la fréquence désirée est de deux à trois fois 3
celle du réseau .
La puissance transmise du stator au rotor du conver-
Exemple 34-4 tisseur est donc de 20 kW .
Soit un moteur à rotor bobiné de 30 kW . -140 V, Le reste de la puissance requise par la charge doit donc
900 r/min . (>0 Hz . A circuit ouvert . le stator étanl provenir de la puissance mécanique fournie à l'arbre
alimenté à 440 V, la tension entre les bagues est soit :
de 240 V. On se propose d'utiliser ce moteur
connue convertisseur de f équence pour produire P m =Pjr -Pr =60-20 =40 kW
une puissance de 60 k1 W' à une fréquence de La puissance mécanique fournie à l'arbre du convertis-
180 Hz . La fréquence du réseau étant de 60 Hz, seur est de 40 kW et la puissance électrique fournie à
déterminer - son stator est de 20 kW. L'écoulement des puissances
a) la vitesse et la puissance du moteur asynchrone est montré à la Fig . 34-16 . Le moteur asynchrone M
M entraînant le convertisseur entraînant le convertisseur doit donc avoir une puis-
b) la tension approximative aux bornes de la charge sance de 40 kW à 1800 r/min .
Le stator du convertisseur ne surchauffera pas . En ef-
Solution
fet, il absorbera une puissance P e légèrement plus
a) On désire générer une fréquence de 180 Hz lorsque grande que 20 kW pour suppléer aux pertes Joule Pi s
le stator est alimenté à 60 Hz . Cela nous permet de et les pertes dans le fer Pf . Or, cette puissance est bien
calculer le glissement s . inférieure à sa puissance nominale de 30 kW. Le rotor
D'après l'équation (33-3) on a : ne surchauffera pas non plus, même s'il débite une
puissance de 60 kW. La puissance accrue provient du
fait que la tension induite dans le rotor est trois fois
fr=sf
plus élevée qu'au repos, car la vitesse relative du rotor
180 = sx60 par rapport au champ tournant est trois fois plus grande
d'où s = 3 qu'au repos . Cependant, les pertes dans le fer du rotor
seront élevées, car la fréquence y est de 180 Hz ; mais
D'autre part, d'après l'équation (33-2) on a :
ns - n
s=
ns
3 - 900 - n
900
d'où n = - 1800 r/min
comme le rotor tourne à deux fois sa vitesse normale, la vitesse synchrone est de 1800 r/min accouplé à une
le refroidissement est plus efficace. boîte de vitesses dont le rapport est de 6 à 1. Si on
utilise un moteur asynchrone, sa vitesse sera légère-
b) La tension approximative aux bornes de la charge
ment supérieure à 1800 r/min . Par conséquent, la fré-
sera:
quence générée sera légèrement inférieure à 50 Hz .
E=sE0 =3x240V=720V 34 .17 Caractéristique couple/vitesse
complète d'une machine asynchrone
En fait, à cause de la chute dans les résistances et les
réactances de fuite des enroulements, la tension sera On a vu qu'une machine asynchrone peut fonctionner
légèrement inférieure à 720 V. comme moteur, comme génératrice ou comme frein .
Ces trois modes de fonctionnement suivent une tran-
Exemple 34-5 sition graduelle qui devient évidente quand on trace
On désire construire une source triphasée pouvant la courbe donnant le couple en fonction de la vitesse
fournir 20 kW à 50 Hz, en se servant du réseau à (Fig . 34-17) . Cette courbe et les schémas donnant la
60 Hz et d'un moteur à rotor bobiné ayant 4 pôles . répartition des puissances actives résument le com-
En négligeant les pertes dans le cuivre, dans le fer portement global de toutes les machines asynchrones
et par frottement . calculer : triphasées .
Figure 34-17
Courbe généralisée donnant le couple en fonction de la vitesse d'une machine asynchrone . Noter le sens des
puissances dans les trois modes d'opération .
vitesse
Figure 34-18
La courbe du couple en fonction de la vitesse entre le régime à vide et la pleine charge est une droite .
572 ÉLECTROTECHNIQUE
2 40 kW
où
SX = SN
TX
TN
Rx
RN
EN
EX
(34-2) (a)
Iii R N =100%
= 364 N •m
1050 r/min
s
indice spécifiant les nouvelles conditions de
fonctionnement
glissement
T = couple [N•m]
(b)
Iii Rx = 110 %
nouvelle condition (X)
R = résistance du rotor [S2]
• = tension aux bornes du stator [V] Figure 34-19
Voir exemple 34-6 .
La seule restriction concernant cette formule est que le
couple TX doit être inférieur à TN (EX/EN)2. Dans ces Vérifions si le nouveau couple (80 N •m) est dans les
circonstances, la formule (34-2) donne une précision limites d'utilisation de la formule (34-2) :
meilleure que ± 5 %, ce qui suffit pour résoudre la ma-
jorité des problèmes pratiques . • < TN (EX/EN) 2
• < 364 (420/575)2
Exemple 34-6
• < 194 N •m
Lin moteur asynchrone triphasé classe I) de 40 kW,
105)) i/min . 5 75 V, 60 Hz (Fie . 34-19a) . iinetionne Comme le couple Tx (80 N •m ) est inférieur à 194 N •m.
à un endroit particulièrement chaud . La tension d ali- on peut utiliser l'expression (34-2), soit :
mentation est temporairement de 420 V au lieu de
5 \ . Sachant que la charge impose un couple de Rx 2
80 N -in et que la résistance du rotor est de II) ,,c TX EN
SX = SN x x
plus élevée que sa valeur nonreile (Fig . 3-1-19b), cal- TN RN EX
Culer : 2
80 x 1,1 x 575
a) la vitesse du moteur = 0,125 x
364 1 420
b) les pertes Joule dans le rotor
= 0,0566
Solution
a) Calculons d'abord les caractéristiques nominales du Vitesse approximative du moteur :
moteur :
n x = 1200 (1 - 0,0566) = 1132 r/min
Une vitesse nominale de 1050 r/min indique qu'il s'agit
d'une machine à 6 pôles dont la vitesse synchrone est b) Puissance mécanique :
de 1200 r/min.
nT
S N = ( 1200 - 1050)/1200 = 0,125 Pm =
9,55
9,55 P - 9,55 x 40 000 1132 x 80
TN = 364 N -m = 9,48 kW
= n 1050 9,55
EN = 575 V
APPLICATIONS DES MACHINES ASYNCHRONES TRIPHASÉES 573
W
condition nominale (N)
110 kW
1760 r/min Les trois résistances extérieures, connectées en étoile,
ont chacune une valeur approximative de:
- 4152 -
Rext = E~ 2,9 S2
(a)
P 60 000
2,4 kV 3 ph 60 Hz
LA MACHINE ASYNCHRONE À
DOUBLE ALIMENTATION
20 kW
450 r/min Une machine asynchrone à rotor bobiné peut être ali-
mentée par deux sources distinctes branchées respec-
nouvelle condition (X)
tivement au stator et au rotor . Cette machine, appelée
« machine asynchrone à double alimentation », est uti-
(b) lisée dans des applications requérant une vitesse varia-
Figure 34-20 ble . Elle peut être utilisée comme moteur pour, par
Voir exemple 34-7 .
574 ÉLECTROTECHNIQUE
exemple, entraîner des pompes . Elle est aussi utilisée rotor . Supposons de plus que ce flux tourne également
dans les éoliennes comme génératrice à vitesse varia- dans le sens horaire par rapport au rotor .
ble . Les sections qui suivent décrivent le principe de Pour que les pôles N du stator restent alignés aux pô-
fonctionnement et les caractéristiques de cette machine . les S du rotor, il faut que notre observateur externe voie
les pôles du rotor tourner à la même vitesse que les
34.19 Moteur asynchrone à double pôles du stator. Il s'ensuit que le flux rotorique doit
alimentation
tourner dans le sens horaire à 1800 r/min . Cela impli-
Avant d'introduire la machine ,asynchrone à double que que le rotor doit lui-même tourner à une vitesse de
alimentation, revenons au moteur à rotor bobiné pré- 1800 - 420 = 1380 r/min . Toute autre vitesse produi-
senté dans les sections précédentes . Comme d'habi- rait en effet un glissement continuel des pôles du rotor
tude, son stator est branché à une source de fréquence par rapport aux pôles du stator. Le couple moyen se-
de 60 Hz ou de 50 Hz . Cependant, au lieu de brancher rait alors nul et le moteur s'arrêterait .
au rotor une charge résistive triphasée à travers un en-
On constate donc que cette machine peut fonctionner
semble de bagues et balais (comme sur la Fig . 33-20),
relions plutôt le rotor à une deuxième source ayant une en moteur si, et seulement si, sa vitesse est exactement
fréquence de, disons, 14 Hz (Fig . 34-21) . Comment se de 1380 r/min . On dit alors qu'elle fonctionne à une
comporte cette machine à double alimentation? vitesse sous-synchrone .
Supposons que les enroulements triphasés du stator et En permutant deux des trois fils de la source à 14 Hz
du rotor de notre machine aient chacun 4 pôles et que reliée aux balais, on force le flux tournant produit par
le stator soit branché à une source à 60 Hz . Le flux le rotor à changer de sens par rapport au rotor (sens
créé par le stator tourne à la vitesse synchrone anti-horaire) . Dans ces conditions, pour que les pôles
n s = 120 f/p = 120 x 60/4 =1800 r/min . Supposons de N du stator restent alignés avec les pôles S du rotor, il
plus que ce flux tourne dans le sens horaire . Un obser- faut que le rotor tourne maintenant à une vitesse de
vateur externe « voit » donc ce flux statorique tourner 1800 + 420 = 2220 r/min. On dit alors que le moteur
dans le sens horaire à 1800 r/min. fonctionne à une vitesse hyper-synchrone .
Puisque le rotor est branché à une source à 14 Hz, ce- À partir de cet exemple, on peut généraliser et montrer
lui-ci produit un flux tournant à une vitesse que lorsqu'un moteur à rotor bobiné est alimenté par
n 2 = 120 f/p = 120 x 14/4 = 420 r/min par rapport au deux sources, il doit tourner à une des deux vitesses
suivantes :
Es Is
f=60Hz 0 -~
source o
triphasée stator
F_ rotor ER
f2=14Hz
O
source
triphasée
0
Figure 34-21
Moteur à rotor bobiné à double alimentation connecté à deux sources triphasées .
Figure 34-22
Cheminement de la puissance dans un moteur à rotor bobiné .
576 ÉLECTROTECHNIQUE
quence rotorique f2 . D'après l'équation 33-3, De plus, la puissance électrique fournie par le rotor
f2 = sf, soit s = f2/f est encore (f2/f)Pr . Une partie Per de cette puissance est
dissipée dans la résistance du rotor et le reste Per est
7) On peut maintenant exprimer la puissance
absorbé par la source ER . Il est intéressant de noter que
mécanique en fonction de la fréquence
le couple développé par le moteur est encore donné
statorique f, de la fréquence rotorique f2 et
par la relation
de la puissance P r transmise au rotor, soit :
Pm = (1 - f2/f)Pr 9,55 Pr
Tm = éq . 33-9
La puissance électrique fournie par le rotor ns
est Pr - P,,, = (f2/f)Pr . Cette puissance est dis-
sipée sous forme de chaleur dans les enroule- 34 .21 Moteur à double alimentation en
ments du rotor (Pj- r) et dans les résistances ex- mode hyper-synchrone
ternes (PJR ) . Lorsque l'on inverse la séquence des tensions appli-
8) Le couple développé par le moteur est toujours quées au rotor, le moteur tourne à une vitesse hyper-
donné par synchrone . Dans ces circonstances, la puissance élec-
trique s'inverse dans le rotor, mais sa valeur est en-
9,55 Pr
Tm = éq . 33-9 core donnée par (f2/f)Pr (Fig . 34-24) . Dans ce cas, la
ns source ER fournit de la puissance P eT au rotor. La puis-
Après ce rappel sur le fonctionnement du moteur à ro- sance mécanique développée par le rotor est donc
tor bobiné, revenons à notre machine à double alimen-
tation fonctionnant en mode sous-synchrone et en mode
hyper-synchrone .
Pm = (1 + 2f r (34-5)
fIP
34.20 Moteur à double alimentation en Le couple est toujours donné par la relation :
mode sous-synchrone
9,55 P r
Lorsque le moteur à rotor bobiné est alimenté par une T
T. = éq . 33-9
source de tension Es de fréquence f au stator, et une ns
source ER de fréquence f2 au rotor, le glissement s est
Ce moteur à double alimentation est parfois utilisé pour
automatiquement imposé, soit s = f2/f La vitesse du
entraîner des charges à vitesse variable . La source de
moteur est donc également imposée par la relation tension ER est alors un convertisseur raccordé au ré-
n = n,(1-s) = n,(1-f2/f)
. Comme la vitesse du moteur
seau à 60 Hz ou 50 Hz et générant une fréquence f2
est imposée, on peut considérer cette machine comme variable. L'utilisation d'un convertisseur au lieu de ré-
un type spécial de moteur synchrone . En particulier,
sistances permet de faire varier la vitesse dans une plus
lorsque la fréquence f2 appliquée au rotor est nulle (ro-
grande gamme (Fig . 34-25) et de retourner dans le ré-
tor alimenté en c .c .), la machine tourne à la vitesse syn-
seau la puissance qui devrait autrement être gaspillée
chrone n = n.(1- s) = n s (1- f2/f)
dans les résistances .
=ns(1-0/f)=ns .
Quoi qu'il en soit, les relations fournies plus haut pour 34 .22 Générateur asynchrone à
double alimentation
le moteur à rotor bobiné restent valables . La Fig . 34-
23 montre la répartition de puissance pour la machine Le moteur asynchrone à double alimentation que nous
à double alimentation tournant à vitesse sous-syn- venons de décrire peut fonctionner en générateur . Il
chrone . suffit pour ce faire d'appliquer à l'arbre un couple dont
le sens est tel qu'il tend à faire augmenter la vitesse
La puissance mécanique Pm est encore donnée par
sous-synchrone ou hyper-synchrone . Sous l'effet de ce
couple les pôles du rotor avancent légèrement en avant
Pm = (1 (34-4) des pôles du stator, mais la vitesse en régime perma-
Ï-)
APPLICATIONS DES MACHINES ASYNCHRONES TRIPHASÉES 577
Exemple 34-8
Une machine asynchrone à double alimentation tri-
phasée, 6 pôles, 800 kW est couplée à une turbine
éolienne pour produire de l'énergie électrique sur
un réseau à 60 Hz (Fig . 34-28) . Le stator est bran-
ché sur le réseau à 60 Hz et le rotor est alimenté par
un convertisseur de fréquence produisant une ten-
sion de 24 Hz à séquence directe . La turbine éolienne
développant une puissance mécanique P L de 500 hp
est couplée au rotor à travers un réducteur de vi-
tesse à engrenages G .
Figure 34-25
On fournit en outre les informations suivantes
Lapprovisionnement en eau potable de la ville de Stuttgart, Pertes par friction dans la machine et dans le ré-
en Allemagne, est assuré par un pipeline de 1,6 m de diamè-
tre et 110 km de long, alimenté par les eaux du lac de Cons-
ducteur de vitesse P, = 1 1 kW
tance dans les Alpes . La pompe visible en arrière-plan est Pertes Joule dans le rotorP _= 3 kW
actionnée par un moteur à rotor bobiné de 3300 kW, 425 à
595 r/min, 5 kV, 50 Hz . La vitesse variable du moteur permet Pertes Joule dans le stator 12 kW
de régler le débit d'eau selon les besoins de la ville .
Pertes dans le fer = 7 kW
Le refroidissement du moteur blindé est assuré par un échan-
geur de chaleur air/eau utilisant l'eau froide du lac à 5 °C . Pertes dans le convertisseur 2 kW
Pendant le démarrage, on utilise un rhéostat liquide, après
quoi le rotor est branché aux onduleurs (situés contre le mur) Calculer :
qui réinjectent l'énergie de glissement dans le réseau (gra-
a) la vitesse sous-synchrone du rotor r/min
cieuseté de Siemens) .
b) la puissance mécanique P,,, fournie au
rotor [kW]
nent reste inchangée . Par contre, les puissances circu- c) la puissance électroma nétique P r transférée
lant dans le stator et dans le rotor changent de sens du rotor au stator
comme l'indiquent la Fig . 34-26 (mode sous-synchrone) cl) le couple mécanique , développé sur l'ar-
et la Fig . 34-27 (mode hyper-synchrone) . La transition bre IkN'm
du mode sous-synchrone au mode hyper-synchrone e) la puissance électrique fournie au
s'effectue en changeant la séquence des phases de la rotor j kW 1
tension ER .
t a puissance électrique P, absorbée par le
L'exemple 34-8 qui suit illustre la répartition des puis- convertisseur du réseau à 60 Hz 1 kW]
sances dans un générateur à double alimentation en
la puissance électrique P z fournie par le sta-
mode sous-synchrone entraîné par une turbine éolienne .
tor au réseau à 60 Hz l kW j
En plus de pouvoir fonctionner à vitesse variable, le
h) la puissance nette P i fournie au réseau à
générateur asynchrone à double alimentation possède
60 Hz IkWI
un autre avantage par rapport à la machine asynchrone
le rendement ii = du groupe généra-
à cage : il permet de fournir une puissance à facteur de
puissance unitaire . Pour ce faire, on ajuste l'amplitude teur-convertisseur
578 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 34-23
Cheminement de la puissance dans un moteur à double alimentation en mode sous-synchrone .
Figure 34-24
Cheminement de la puissance dans un moteur à double alimentation en mode hyper-synchrone .
r 1
stator f Pr
120 f
ns = P
n=ns(1 _ f2 )
f
9,55 P,
Tm =
ns
Figure 34-26
Cheminement de la puissance dans un générateur à double alimentation en mode sous-synchrone .
Figure 34-27
Cheminement de la puissance dans un générateur à double alimentation en mode hyper-synchrone .
580 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 34-28
Voir exemple 34-8 .
e) Puissance électrique fournie au rotor, excluant les ces inférieures et un coût plus élevé que ceux à haute
pertes Joule : vitesse . Nous avons vu qu'il est possible de réaliser
des moteurs à deux vitesses à l'aide d'enroulements
Pr(f/f) = 603 kW x (24/60) = 241 kW spéciaux qui permettent de doubler le nombre de pôles
simplement en changeant les connexions du stator.
Pertes Joule dans le rotor :
Le moteur asynchrone peut fonctionner également
Pir = 3 kW comme frein ou comme génératrice, d'où la dénomi-
nation plus générale de machine asynchrone . On a
D'après la Fig . 34-28, la puissance électrique totale four-
d'ailleurs présenté la caractéristique couple/vitesse
nie par le convertisseur au rotor est
complète d'une machine asynchrone pour ses trois
Per = 241 + 3 = 244 kW modes de fonctionnement (frein, moteur, génératrice) .
Lorsque la fréquence de la source est fixe, on peut frei-
f) Puissance électrique absorbée par le convertisseur ner un moteur en inversant le sens de rotation du champ
tournant en permutant deux phases du stator . On peut
P2 = Per + PC, = 244 + 2 = 246 kW aussi le freiner en injectant un courant continu dans le
g) Puissance électrique fournie par le stator stator.
La machine asynchrone peut fonctionner en généra-
P e = Pr -Pis -Pf trice à condition de l'entraîner à une vitesse supérieure
= 603 - 12 - 7 = 584 kW à la vitesse synchrone . La machine à rotor bobiné qui
fonctionne en fait comme un transformateur rotatif peut
h) Puissance nette P l fournie au réseau à 60 Hz :
également être utilisée comme un générateur à fré-
P i =Pe -P2 =584-246 quence variable, dépendant de la vitesse du rotor .
= 338 kW On a vu qu'en fonctionnement normal, on peut, à l'aide
d'une relation simple, quantifier l'impact sur le point
i) Le rendement du groupe générateur-convertisseur : de fonctionnement (couple/vitesse) d'une variation de
la tension d'alimentation et de la résistance du rotor .
i = 338 On a aussi expliqué l'impact des conditions anormales
17
= P = 0,906 = 90,6 %
PL 373 de fonctionnement (surcharge mécanique, variation de
la tension d'alimentation, rupture d'un fil d'alimenta-
34 .23 Résumé tion, variation de la fréquence du réseau) .
Dans ce chapitre, nous avons vu que les moteurs asyn-
chrones font l'objet d'une standardisation . Selon les con-
ditions environnementales auxquelles ils sont soumis
on distingue cinq classes de moteurs, soit les moteurs
PROBLÈMES - CHAPITRE 34
abrités, étanches, blindés, blindés avec ventilateur ex-
térieur et antiexplosif Les moteurs sont aussi classés Niveau pratique
selon leurs caractéristiques électriques et mécaniques . 34-1 Quelle est la différence entre un moteur abrité
On distingue ainsi, selon la construction du rotor, les et un moteur antiexplosif?
moteurs à couple de démarrage normal, à couple de
démarrage élevé (double cage) et à glissement élevé 34-2 Quelle est la durée de vie normale d'un mo-
(résistance de rotor élevée) . teur?
Les dimensions et le coût des moteurs asynchrones ne 34-3 L'usage d'un moteur classe D est à déconseiller
varient pas proportionnellement à leur puissance . Nous lorsqu'on doit entraîner une pompe . Expliquer.
avons fourni un tableau permettant de comparer ces
34-4 Identifier les parties principales du moteur mon-
caractéristiques pour des puissances comprises entre
tré à la Fig . 34-3a .
0.75 et 7500 kW . Nous avons appris aussi que les mo-
amrs à basse vitesse ont généralement des performan-
582 ÉLECTROTECHNIQUE
34-5 On veut entraîner à une vitesse de 350 r/min un 34-15 a) En se référant à la Fig . 34-6, si l'on utilisait
treuil absorbant une puissance de 10 kW . Le choix d'un un moteur sans réducteur de vitesse pour obtenir un
moteur asynchrone tournant à 350 r/min est-il judi- couple de 172 N •m à 125 r/min, quelle serait sa puis-
cieux? Expliquer. sance nominale?
b) Combien de pôles posséderait-il?
34-6 Montrer la direction de toutes les puissances
actives dans un moteur asynchrone lorsqu'il fonctionne : 34-16 On désire bobiner un moteur à deux vitesses
a) comme moteur b) comme frein selon les schémas des Fig. 34-7 et 34-8 . Montrer l'ar-
rangement des pôles pour la haute et la basse vitesse
34-7 Si une des lignes alimentant un moteur asyn-
sachant que les vitesses synchrones respectives sont
chrone triphasé est ouverte, le moteur continuera-t-il à
de 1200 r/min et 600 r/min sur un réseau à 60 Hz . Faire
tourner?
un schéma semblable à celui de la Fig . 34-7 indiquant
34-8 Du point de vue environnemental, quelle caté- les connexions pour une phase .
gorie de moteur asynchrone faudrait-il utiliser dans :
34-17 Expliquer pourquoi on ne doit pas arrêter ni
a) un convoyeur de blé? b) une buanderie? redémarrer un moteur asynchrone de façon répétée s'il
c) une scierie? entraîne une charge ayant une grande inertie .
34-9 Quel type de moteur utiliserait-on dans chacune 34-18 Un moteur triphasé de 10 kW, 1450 r/min,
des applications suivantes : 380 V, 50 Hz doit être branché sur un réseau à 60 Hz .
Quelle tension doit-on lui appliquer et à quelle vitesse
1) ventilateur 5) scie circulaire
ce moteur tournera-t-il?
2) tour 6) pompe centrifuge
34-19 Dans le problème 34-18, comment sont af-
3) poinçonneuse 7) ascenseur
fectés le couple de démarrage, le rendement, le facteur
4) cisaille 8) convoyeur à courroie de puissance et l'échauffement à pleine charge si le
moteur est branché sur un réseau à 60 Hz,
34-10 Donner trois avantages de la normalisation des
moteurs asynchrones . Nommer trois organismes de nor- a) à 440 V b) à 600 V
malisation.
34-20 On fait circuler un courant continu dans deux
Niveau intermédiaire phases d'un moteur asynchrone à cage d'écureuil .
Montrer que si l'on essaie de faire tourner le rotor, il se
34-11 Comment le facteur de puissance, le rende-
produira un couple de freinage s'opposant à la rota-
ment, l'échauffement et la vitesse sont-ils affectés si
tion .
un moteur triphasé prévu pour fonctionner à une ten-
sion nominale de 440 V est alimenté à 550 V? 34-21 Dans le problème 34-20, montrer que le cou-
ple de freinage est proportionnel à la vitesse de rotation
34-12 Qu'arriverait-il au couple de démarrage et de
(négliger l'inductance du rotor) .
décrochage si un moteur triphasé à 550 V était rac-
cordé à une ligne triphasée à 208 V? 34-22 a) En se référant à la Fig . 34-17, donner les
glissements correspondant aux vitesses suivantes :
34-13 Un moteur triphasé de 30 kW, 900 r/min est
construit selon les normes classe C (Fig . 34-5) . Tracer - 2 n s , - ns, 0, +n, +2 n,
la courbe du couple en fonction de la vitesse .
b) Pour quels glissements la puissance P r est-elle maxi-
34-14 En se basant sur les données du tableau 34-1, male?
déterminer la masse et le coût approximatifs d'un mo- Niveau avancé
teur asynchrone triphasé tournant à 1800 r/min ayant
une puissance : 34-23 Un moteur asynchrone à cage d'écureuil classe
B accélère de zéro à 1800 drain une charge ayant un
a) de 300 kW b) de 30 kW moment d'inertie de 1,4 kg-m 2 . On se propose d'utili-
ser un moteur classe D ayant la même puissance .
APPLICATIONS DES MACHINES ASYNCHRONES TRIPHASÉES 583
a) Lequel des deux moteurs démarrera le plus vite? d) la masse totale si le poids moyen des passagers est
b) Lequel des deux rotors sera le plus chaud à la fin de de 60 kg
la période d'accélération? e) l'énergie requise pour monter de Zermatt à
34-24 On ale choix de freiner jusqu'à l'arrêt un mo- Gornergrat
teur asynchrone soit par inversion, soit en faisant cir- f) le temps minimal requis pour faire le trajet
culer un courant continu dans les enroulements du sta- g) en supposant que 80 % de l'énergie électrique est
tor. Laquelle des deux méthodes produira le moins convertie en énergie mécanique utile lors de la mon-
d'échauffement du moteur? Expliquer. tée et que 80 % de l'énergie potentielle mécanique
34-25 Un moteur asynchrone triphasé de 30 kW, est reconvertie en énergie électrique lors de la des-
575 V, 60 Hz possédant 8 pôles entraîne un volant cylin- cente, déterminer la dépense totale d'énergie [kW .h]
drique en fer ayant un diamètre de 800 mm et une épais- pour un voyage aller-retour
seur de 200 mm. La caractéristique du couple du mo- 34-28 Dans le problème 34-27, chaque moteur pos-
teur en fonction de sa vitesse correspond à celle de la sède un rhéostat de démarrage semblable à celui mon-
classe D, Fig . 34-5 . Calculer : tré à la Fig . 33-20 . La tension entre les bagues à circuit
ouvert est de 290 V. Au démarrage, on désire créer un
a) la masse du volant et son moment d'inertie
effort de traction total à la jante de 39 kN . Calculer:
b) la vitesse nominale du moteur à pleine charge et le
couple correspondant a) la puissance dissipée dans le rhéostat de chaque mo-
c) le couple de démarrage du moteur teur
d) tracer la courbe du couple en fonction de la vitesse b) la résistance du rhéostat par phase
et donner les couples à 0, 180, 360, 540, 720 et c) la puissance active approximative fournie au stator
810 r/min 34-29 On désire transformer un moteur asynchrone
34-26 a) Dans le problème 34-25, calculer le cou- triphasé à cage d'écureuil de 30 kW, 208 V, 60 Hz,
ple moyen pour les vitesses comprises entre 0 et 870 r/min en génératrice asynchrone autonome (Fig .
180 r/min . 34-13) . La génératrice est entraînée par un moteur à
explosion tournant à 2100 r/min . La charge est com-
b) En utilisant la formule (1-14), calculer le temps re-
posée de trois résistances de 5 S2 raccordées en étoile .
quis pour accélérer le volant de 0 à 180 r/min .
La génératrice s'amorce lorsqu'on la relie à trois con-
c) En utilisant la formule (1-7b), calculer l'énergie ci- densateurs de 100 .tF raccordés en étoile; elle main-
nétique emmagasinée dans le volant lorsqu'il tourne tient alors une tension ligne à ligne de 520 V . Calculer :
à 180 r/min .
a) la fréquence approximative produite par la généra-
d) Trouver la quantité de chaleur dégagée par le rotor
trice
pendant cet intervalle .
b) la puissance active fournie à la charge
e) Déterminer le temps requis pour accélérer le volant
de 0 à 540 r/min sachant que, cette fois, la charge c) la puissance réactive fournie par les condensateurs
impose, en plus de l'inertie du volant, un couple égal d) le courant débité par la génératrice par phase
au couple nominal du moteur.
e) On dispose des moteurs à explosion suivants : 30 hp ;
34-27 L'automotrice de la Fig . 34-11 a une masse à
100 hp ; 150 hp . Lequel est le plus approprié?
vide de 35,6 t et peut transporter 240 personnes . Cal-
culer : f) Comparer les pertes dans le fer et dans le cuivre avec
celles produites lorsque la machine fonctionne en
a) la vitesse de rotation des roues dentées lorsque
moteur .
l'automotrice se déplace à une vitesse de 14,4 km/h
b) le rapport de réduction de l'engrenage entre les mo- 34-30 L' approvisionnement en eau potable de la ville
teurs et les roues dentées de Stuttgart, Allemagne, est assuré par un pipeline
c) le courant approximatif dans les lignes d'alimenta- de 1,6 m de diamètre et 110 km de long, alimenté
tion lorsque les moteurs fonctionnent à pleine charge par les eaux du lac de Constance dans les Alpes . La
pompe est actionnée par un moteur à rotor bobiné dont
584 ÉLECTROTECHNIQUE
la puissance nominale est de 3300 kW, 595 r/min, 5 kV, moteur du problème 34-30 doit développer son couple
50 Hz . À pleine charge, le moteur a un rendement de nominal à toutes les vitesses de fonctionnement . À cir-
97 % et un facteur de puissance de 90 % . Afin de régler cuit ouvert, la tension induite entre les bagues du rotor
le débit en eau selon les besoins de la ville, est de 2250 V. À une vitesse de 425 r/min, calculer :
la vitesse du moteur à 10 pôles varie de 595 r/min à
a) le couple développé
425 r/min . La pompe débite 4,5 m 3 /s d'eau lorsque le
b) le glissement et la puissance fournie au rotor
moteur tourne à 595 r/min . Calculer:
c) la puissance mécanique fournie à la pompe
a) la vitesse de l'eau dans le pipeline
d) la puissance active réinjectée dans le réseau
b) la pression nominale développée par la pompe
e) la fréquence et la tension entre les bagues du rotor
c) le courant approximatif tiré par le moteur
f) le courant débité par le rotor
d) les pertes Joule dans le rotor
34-31 Afin de maintenir la même pression d'eau, le
35
La machine asynchrone :
circuit équivalent et
variation de la vitesse
Dans les deux chapitres précédents nous avons décrit de l'étude des convertisseurs électroniques utilisés pour
les propriétés importantes du moteur asynchrone tri- commander la vitesse des machines asynchrones .
phasé sans avoir recours à un circuit équivalent . Ce- Ce chapitre contient plusieurs formules . Cependant,
pendant, pour acquérir une meilleur connaissance du elles ne sont pas compliquées et les exemples numéri-
comportement du moteur, un circuit équivalent devient ques permettront d'en saisir l'utilité .
indispensable . Contrairement à ce qu'on pourrait pen-
ser, ce circuit est aussi simple que celui d'un transfor- 35 .1 Le moteur à rotor bobiné
mateur. La construction d'un moteur triphasé à rotor bobiné
(aussi appelé moteur à bagues) s'apparente beaucoup
Dans la première partie de ce chapitre, nous dévelop-
à celle d'un transformateur triphasé . Ainsi, le moteur
perons le circuit équivalent de la machine asynchrone
possède 3 enroulements identiques montés sur le sta-
à partir des principes de base . Nous pourrons alors dé-
tor, et 3 enroulements sur le rotor, soit un enroulement
montrer les relations et caractéristiques importantes
données dans les chapitres précédents . Ensuite, nous par phase . À cause de cette symétrie parfaite, on peut,
comme pour le transformateur, analyser le comporte-
analyserons les caractéristiques de deux moteurs : l'un
ment du moteur en considérant seulement un enroule-
de faible puissance et l'autre de grande puissance, afin
ment primaire et un enroulement secondaire .
de comprendre leurs différences intrinsèques . Nous
examinerons aussi le circuit équivalent d'une généra- Lorsque le rotor ne tourne pas, le moteur fonctionne
trice asynchrone et nous en déterminerons les caracté- exactement comme un transformateur conventionnel ;
ristiques en charge. À la fin de cette première partie, par conséquent, son circuit équivalent est le même que
nous décrivons comment on trouve les paramètres celui que nous avons développé au chapitre 30, Fig.
d'une machine asynchrone . 30-25 .
La deuxième partie du chapitre présente les principes Afin de simplifier les calculs, nous supposons que les
de base de la variation de vitesse d'une machine asyn- enroulements du stator et du rotor sont branchés en
chrone en contrôlant la fréquence et la tension d'ali- étoile et que le rapport de transformation est de 1 :1
mentation . Ces concepts seront d'une grande utilité lors (Fig . 35-1) . Le moteur est au repos et les bagues sont
585
586 ÉLECTROTECHNIQUE
0f1 0f2
x1 x2
r2
H
I2
Rf E T Rext
1 :1 o
N
Figure 35-1
Circuit équivalent d'un moteur à rotor bobiné à l'arrêt . Les bagues sont connectées à une résistance extérieure .
0f1
1
r2
H
12
T
court-
E2 = E1
circuit
1 :1 o
Figure 35-2
Circuit équivalent d'un moteur à rotor bobiné lorsque le rotor est bloqué . Les bagues sont en court-circuit .
raccordées à une résistance extérieure R eXY. Les para- La Fig . 35-2 représente le circuit du moteur lorsque le
mètres du circuit sont définis comme suit : rotor est bloqué, avec les bagues en court-circuit . Que
ES = tension de la source d'alimentation, ligne à neu- devient-il lorsque le moteur commence à tourner?
tre [V] Supposons que le rotor tourne avec un glissement s de
r, =
résistance du stator [S2] sorte que sa vitesse n soit:
r2 =
résistance du rotor [S2] n=ns (1-s)
xi =
réactance de fuite du stator [S2]
x2 =
réactance de fuite du rotor [S2] Si le moteur était au repos, la tension E 2 induite au
Xm = réactance de magnétisation [S2]
secondaire du transformateur idéal T serait égale à la
Rf = résistance représentant les pertes dans le fer et tension El au primaire (Fig . 35-3) . Mais comme le
par frottement et aération [S2] moteur tourne avec un glissements, la tension efficace
T = transformateur idéal ayant un rapport de trans- au secondaire est :
formation 1 :1 E2 = sEl
f = fréquence de la source [Hz]
De plus, la fréquence du côté secondaire devient sf où
n s = vitesse synchrone du moteur [r/min]
f est la fréquence de la source . Cela a pour effet de
0m = flux mutuel dans le moteur [Wb] changer la réactance de fuite du rotor de x 2 à sx 2. La
Ofl = flux de fuite du stator [Wb]
valeur de r 2 n'est évidemment pas affectée par ce chan-
Of2 = flux de fuite du rotor [Wb] gement de fréquence . La Fig . 35-3 montre ces nouvel-
~s = Om + t = flux total accroché par le stator les conditions .
[Wb]
El = tension induite dans le stator par le flux mutuel Comme r 2 et sx2 sont en série, le courant 12 dans le
[V] rotor est donné par
E2 = tension induite dans le rotor par le flux mutuel sEl
[V] 12 = (35-1)
Ev = tension induite dans le stator par Om et off, [V] 1 r2 + (sx 2 )2
Off
T E = sE 1
1 :1
N
V
fréquence = f fréquence = sf
Figure 35-3
Circuit équivalent d'un moteur à rotor bobiné pour un glissement s . La fréquence appliquée au primaire est
f, mais celle apparaissant au secondaire est sf.
et 12 est en retard sur E2 (= sE1 ) d'un angle /3 donné par En divisant le numérateur et le dénominateur par s, cette
équation peut s'exprimer sous la forme
sx2
/3 = arctan (35-2)
r2 E1
Le diagramme vectoriel du circuit du rotor est donné à
la Fig. 35-4a. Il est important de se rappeler que ce
diagramme est basé sur la fréquence rotorique s f ; il ne
peut donc pas s'intégrer du côté primaire où la fré- 2
quence est toujours f. Néanmoins, il existe une rela- r2
soit E1 + x2 (35-4)
tion directe entre la valeur efficace de 12 (fréquence sj) Il s
et la valeur efficace de Il (fréquence f) . En effet, On
peut démontrer que, même si les fréquences sont dif-
férentes au stator et au rotor, le rapport de transforma-
tion de 1 :1 impose que ces courants efficaces soient
égaux .
De plus, on peut prouver que le déphasage entre E 1 et
I l est exactement le même que le déphasage entre E2 et
12, soit /3 degrés . Cela nous permet de tracer le dia-
gramme vectoriel du côté primaire (Fig . 35-4b) .
Pour résumer:
588 ÉLECTROTECHNIQUE
590 ÉLECTROTECHNIQUE
ble R r„ c . Les circuits équivalents d'un moteur triphasé ment au maximum . La puissance peut être positive ou
et d'un transformateur sont tellement similaires que le négative, selon que la machine fonctionne en moteur
moteur asynchrone peut être considéré comme un ou en générateur.
transformateur rotatif. En se référant au circuit de la Fig . 35-6a, la puissance
En pratique, on préfère utiliser le circuit de la Fig . P r est celle dissipée dans la résistance r2/s . On peut
35-6 à cause de sa simplicité et parce que la puissance prouver que cette puissance devient maximale lorsque
P r associée à la résistance r2/s est proportionnelle au la résistance r2/s est égale à ± la valeur de l'impédance
couple T développé par le moteur (éq . 33-9) . de (ri + jx) située en amont de r 2/s . D'après la figure,
cette impédance est donnée par :
On remarque que la valeur de la résistance r 2/s dépend
du glissement s . Lorsque le moteur est à l'arrêt, s = 1
Zi = V r, + x 2 éq . 35-5
et r2/s devient simplement r2 . Le moteur se comporte
alors comme un transformateur en court-circuit . Par Désignons par sd le glissement lors du décrochage . On
contre, lorsque le moteur tourne à vide, le glissement s peut donc écrire :
devient très petit, donnant à r2/s une valeur très élevée .
Le moteur se comporte alors comme un transforma- r2
teur fonctionnant pratiquement à vide, c'est-à-dire avec sd
le secondaire ouvert .
On en déduit les expressions suivantes, respectivement
Un glissement négatif se produit lorsque la machine
pour un moteur et un générateur
asynchrone fonctionne comme génératrice asynchrone .
Cela donne à la résistance r 2/s une valeur négative .
Par conséquent, la puissance I l 2 r2/s associée au rotor r2
sd = + - (moteur) (35-10a)
devient elle aussi négative . Cela signifie que le rotor Zi
fournit de la puissance au stator, à travers l'entrefer.
ou
Enfin, lorsque le rotor tourne en sens inverse du champ
tournant, le glissement devient plus grand que 1 . Les r2
sd= -- (générateur) (35-10b)
circuits des Fig. 35-6 et 35-7 sont donc toujours vali- Zl
des, quelle que soit la valeur du glissement .
Le circuit équivalent du moteur à cage d'écureuil est Pour les grosses machines, le rapport r2lZl peut être
identique à celui du moteur à rotor bobiné que nous aussi bas que 0,02 . Par conséquent, pour ces moteurs,
venons d'étudier. Cependant, on ne peut pas mesurer le glissement lors du décrochage est seulement de l'or-
la valeur de r2 avec un ohmmètre, car les conducteurs dre 2 % . Il n'est donc pas surprenant que l'on qualifie
du rotor sont tous en court-circuit . On peut toutefois ces moteurs de moteurs à vitesse constante . Dans le
déterminer la résistance équivalente de la cage d'écu- cas d'une petite machine de 200 W, le rapport r2/Zi est
reuil au moyen de tests décrits plus loin à la section de l'ordre de 0,4 .
35 .10 . Pour un moteur, le courant I l lors du décrochage, dési-
35 .5 Couple et vitesse de décrochage et gné par le symbole Id, est donné par :
couple de démarrage
Nous avons vu à la Fig . 34-17 que la courbe du couple ES
en fonction de la vitesse atteint un maximum lorsque Id = ~
(r i +Z1 ) 2 +x 2
la machine asynchrone fonctionne comme moteur ou
comme générateur. Dans cette section, nous donnons ES
les formules pratiques permettant de calculer le cou-
ple de décrochage ainsi que le courant et le glissement 'V ri +Z1 +2r1 Z1 +x 2
correspondants . ES
Au décrochage, comme le couple est maximum, la
puissance par phase Pr fournie au rotor est nécessaire- ~2Z; +2r1 Z i
LA MACHINE ASYNCHRONE : CIRCUIT ÉQUIVALENT ET VARIATION DE LA VITESSE 591
d'où
9,55 r2
ES Tdémarrage= démarrage (35-12d)
(moteur) (35-l la) ns
/2Z, (Zf + r, )
Toutes ces observations sont conformes aux schémas
Une formule semblable s'applique lorsque la machine présentés à la Fig . 33-19, chapitre 33 .
fonctionne comme générateur :
35.6 Circuits équivalents de deux moteurs
industriels
E,
(générateur) (35-l lb) Afin de mettre en application le circuit équivalent que
,\/2Z, (Z, - r, ) nous venons de développer, et pour apprécier l'ordre
de grandeur des paramètres, considérons deux moteurs
Ces équations révèlent que le courant de décrochage industriels ayant respectivement des puissances de 5 hp
possède deux valeurs différentes, selon que la machine et de 5000 hp . Leurs caractéristiques respectives (r,,
agit comme moteur ou comme générateur . r2 , jx, etc .), sont données dans les Fig . 35-8 et 35-10 .
La puissance fournie au rotor lors du décrochage est Les enroulements sont raccordés en étoile, et les va-
leurs listées sont fournies pour une phase .
2 r2
Pr = Id Commençons notre analyse avec le moteur de 5 hp .
sd
Des équations 33-9, 35-10 et 35-11, on déduit la va- 35 .7 Moteur de 5 hp : calcul des grandeurs
leur du couple de décrochage par phase : lors du décrochage
Calculons d'abord la valeur de la vitesse, du courant et
du couple lors du décrochage . On a :
9,55 Es
Td = (moteur) (35-12a)
2 n s (r, +Z,) 1. Z, = 'V r~ +x 2 = ~ 1,52 + 6 2 = 6,18 S2
= r2
9,55 Es Sd = 1,2 = 0,194 éq . 35-10a
Td = (générateur) (35-12b) Z, 6,18
2 ns (r, - Z,)
592 ÉLECTROTECHNIQUE
5hp440V3ph 'ak
4 . Courant de décrochage : 60 18 0 r/min 60 Hz .,
E 48
Id = / s éq. 35-1 la
N 2Z 1 (Z 1
+r1)
eCL
= 36
/ou le de démarrage
= 28,5 N•m
254
0
24
---- M --- ---- --- r-
, \/2 x6,18x(6,18+1,5) 12
couple nominal =20,5 N •m 1753 ~
r/min
=26,1 A
0 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
5 . Couple de décrochage : vitesse r/min
Figure 35-9
9,55 Es Courbe du couple en fonction de la vitesse d'un moteur de
Td = éq . 35-12a 5 hp, 1800 r/min, 60 Hz .
2 n s (r 1 + Z1 )
9,55 x 254 2
2 x 1800 x (1,5 + 6,18) la Fig . 35-9 . On constate qu'à pleine charge le rende-
ment (89,6 %) et le facteur de puissance (88,1 %) sont
= 22,3 N •m satisfaisants .
Noter qu'il s'agit du couple par phase ; le couple de
f 2
compris entre zéro et 1 . Pour chaque glissement sélec- x
r
tionné, on résout le circuit de la Fig . 35-8 . Le tableau
35-1 donne les résultats et la courbe T-n est donnée à
6900
1 Rf
0,083 S2
2,6£2
0,08 S2
V 600 Q2 s
s T
P mc
n cos 9 r Ip N
p. U . N •m hp r/min % % A
Figure 35-10
0 0 0 1800 12,1 0 2,32 Circuit équivalent d'un moteur asynchrone triphasé de
0,0125 10,3 2,58 1777 75,9 87,8 3,79 5000 hp, 600 r/min . Ce moteur développe un couple nominal
0,025 19,8 4,86 1755 87,7 89,3 6,08 3000 fois supérieur à celui du moteur de la figure 35-8 .
0,026 20,5 5,06 1753 88,1 89,6 6,28 Caractéristiques du moteur de 5000 hp, 6900 V, 3 phases,
0,05 36 8,61 1710 90,6 86,7 10,7 60 Hz, 600 r/min :
0,1 56,4 12,8 1620 86,4 78,3 18,5 r1 = 0,083 52 Xm = 46 0
0,194 66,9 13,6 1450 75,0 63,8 27,8 r2 = 0,08 Q Rf = 600 Q
0,4 54,9 8,3 1080 57,3 39,4 35,9 x = 2,6 £2
0,6 42,6 4,3 720 48,3 22,5 38,8 Les pertes à vide de 26,4 kW (par phase) comprennent 15 kW
0,8 34,2 1,7 360 42,9 9,8 40,1 pour les pertes par frottement et aération et 11,4 kW pour les
1 28,5 0 0 39,5 0 40,8 pertes dans le fer.
fonction de la vitesse est donnée à la Fig . 35-11 . 35.9 Propriétés d'une génératrice
On observe que le couple de démarrage est beau- asynchrone
coup plus petit que le couple de décrochage . De plus, Nous avons déjà appris qu'un moteur asynchrone de-
pour tout couple compris entre zéro et le couple de vient une génératrice lorsqu'on le fait tourner au-des-
décrochage la vitesse demeure très proche de la vi- sus de la vitesse synchrone . Connaissant le circuit équi-
tesse synchrone . Ces caractéristiques inhérentes aux valent du moteur de 5 hp, on peut calculer la puissance
moteurs de grosse capacité sont dues à la faible va- qu'il peut fournir à un réseau triphasé de 440 V, 60 Hz .
leur du rapport r2 /x .
Faisons-le tourner à 1845 r/min, soit 45 r/min au-des-
sus de la vitesse synchrone . Le glissement est:
= ns - n = 1800 - 1845 = _
S 0,025
TABLEAU 35-2 Caractéristiques d'un moteur ns 1800
asynchrone de 5000 hp, 600 r/min, 6,9 kV, 60 Hz
En se référant au circuit équivalent (Fig . 35-12), la va-
s T Pmc n cos 0 17 Il,
leur de r2/s est :
p .u . kN •m hp r/min % % A
Z = ~ Rp +x 2
couple de décrochage
kN •m
= 141 kN~m 46,5) 2 +62
150
= 46,9 Q
120
5000 hp 6900 V 3 ph 600 r/min 60 Hz
90
d
o
.
oO
60
couple nominal = 59,7 kN •m
30 couple de démarrage
= 8,9 kN •m
I I
100 200 300 400 500 600
vitesse r/min
Figure 35-12
Figure 35-11 Circuit équivalent du moteur de 5 hp fonctionnant comme
Courbe du couple en fonction de la vitesse d'un moteur de générateur asynchrone . La résistance négative de 48 0
5000 hp, 600 r/min, 60 Hz . génère de la puissance active au lieu d'en consommer .
594 ÉLECTROTECHNIQUE
= 587 var
4 . Puissance active fournie au rotor :
12. Puissance réactive totale par phase absorbée par la
12
Pr = r2 /s = 5,422 (-48) génératrice asynchrone :
_ - 1410 W Q=Qi+Q2
Cette puissance négative indique que la puissance est • 176 + 587 = 763 var
transmise du rotor au stator. 13 . Puissance apparente aux bornes 1, N de la généra-
5 . Pertes Joule dans le rotor : trice asynchrone :
2 2
Pjr = I r2 = 5,422 x 1,2 S = Pe + Q = V 1294 2 + 762'
= 35,2 W = 1502 VA
2
ER
EAv
Rf (35-15)
( Pf + P ' )
O
ERB O
r/i -ÀIRB
0 PRB
596 ÉLECTROTECHNIQUE
SRB = E. I. V 3
QAV = V SAv - PAV =1 13 943 2 -1588
2 2
QRB = SRB - PRB = 13 852 var
Pf + PV, = PAV
QRB = 1588 W
x= (35-17)
31RB
_ EAV = 575 2 =
Rf 208 S2
3IRB (r 1 + r2 ) = PRB (Pf +P,) 1588
donc 2
EAV 575 2
Xm = 23,9 S2
PRB QAV 13 852
r2 = - r, (35-18)
3IRB À partir de l'essai à rotor bloqué, on obtient :
Généralement, des essais plus élaborés sont effectués SRB = E. I,,,, l = 94 x 29 C = 4722 VA
Solution
En supposant que les enroulements du stator sont con-
nectés en étoile, la résistance par phase est :
VARIATION DE LA VITESSE D'UN des couples produits par tous les conducteurs du rotor
MOTEUR ASYNCHRONE donne un couple total de 100 N .m.
La vitesse de 1730 r/min correspond à un glissement
Pour contrôler la vitesse d'un moteur à cage, on pense
s = (1800 -1730)/1800 = 0,0389 . Cependant, lorsqu'on
immédiatement à la possibilité de faire varier la fré-
étudie les moteurs asynchrones à vitesse variable, il
quence appliquée au stator, car cela changera la vitesse
est préférable d'utiliser comme paramètre la vitesse de
du champ tournant . Dans les deux prochaines sections,
glissement ng, plutôt que le glissement s . Dans notre
nous établirons, à l'aide d'une analyse simple, les prin-
cas, la valeur de n g est 1800 - 1730 = 70 r/min .
cipes de base régissant le fonctionnement d'une ma-
chine asynchrone alimentée à fréquence et à tension La Fig . 35-16b montre la même machine lorsque le
variable . stator est alimenté par une source à 30 Hz, soit la moi-
tié de la fréquence nominale . Il s'ensuit que la vitesse
35.11 Moteur à vitesse variable et couple synchrone est de 900 r/min . La tension aux bornes du
constant stator est ajustée afin que le flux par pôle demeure à sa
La Fig . 35-16a est un diagramme schématique du ro- valeur nominale . Dans ces conditions, le niveau de sa-
tor d'un moteur triphasé à cage d'écureuil alimenté à turation dans les diverses parties de la machine est le
60 Hz et dont la vitesse synchrone est 1800 r/min . même que précédemment . Supposons aussi que la
La figure montre un pôle seulement du champ tour- charge mécanique appliquée au moteur soit telle que
nant, créé par le stator. Il s'agit du flux mutuel 0m re- la vitesse de glissement soit encore 70 r/min . Il est évi-
liant le stator et le rotor. Supposons que le moteur dé- dent que la tension induite dans les barres du rotor est
veloppe un couple de 100 N .m lorsqu'il tourne à la même qu'auparavant ; par conséquent, le courant 12
1730 r/min . est encore 100 A . Il en découle que le moteur déve-
Le flux et le rotor tournent dans le même sens, mais loppe le même couple que dans la Fig . 35-16a . Sa vi-
relativement au rotor le flux se déplace à une vitesse tesse est maintenant de (900 - 70) = 830 r/min .
de 70 r/min . La croix sur la figure représente un con- Poursuivons notre analyse avec une troisième condi-
ducteur du rotor qui est coupé par le champ tournant . tion de fonctionnement . Supposons que le rotor soit
Il en résulte un courant induit 12 de 100 A . Comme ce bloqué et que l'on désire maintenir un couple de dé-
courant se trouve dans le champ magnétique 0, il est marrage de 100 N •m en changeant la fréquence (Fig .
soumis à une force qui produit un couple. L'ensemble 35-16c) Quelle doit-être la valeur de cette fréquence?
f = 60 Hz f =30 Hz f = 2,33 Hz
n s = 1800 r/min n s = 900 r/min ns = 70 r/min
n = 1730 r/min n = 830 r/min n=0
n g = 70 r/min ng = 70 r/min ng = 70 r/min
I2 =100A I2 =100A I2 =100A
T= 100 N •m T= 100 N •m T= 100 N •m
Figure 35-16
Lorsque le flux mutuel est constant, le couple et le courant dans le rotor dépendent uniquement de la vitesse de glissement
598 ÉLECTROTECHNIQUE
[N .m] 400
[A]
Td = 300 N •m
300 °~ ngd = 400 r/min
T Ip 180 N • m
147 A 147 A
/ 106 A 102 N •m II \
100 ~130A
\ 127 8A
27A
0
1600 1200 800 400 0 -400 -800 -1200 -1600
vitesse de glissement n g [r/min] -~
-100
70 r/min
T /
-200
127 N •m
-300
-Td=-300 N •m
n g d = -400 r/min
-400
n s - 1600 ns - 1200 n s - 800 ns - 400 ns ns + 400 n s + 800 n s + 1200 ns + 1600
Figure 35-19
Courbes du couple et du courant dans le stator en fonction de la vitesse de glissement n g . Les courbes sont symétriques
car la tension appliquée est ajustée de façon à maintenir un flux os constant . Les données correspondent au moteur
asynchrone de 18,5 kW, 460 V, 60 Hz, 1730 r/min .
a gardé la tension E, strictement constante et égale à se produit lorsque ng = 70 r/min . Cela correspond à
266 V. À cette fin, la tension E s aux bornes 1, N du une vitesse n = 1800 - 30 = 1730 r/min . La puissance
stator a été légèrement réajustée à chaque point d'opé- mécanique est alors :
ration afin de compenser la chute de tension dans la
résistance du stator. Il en résulte une courbe T-ng qui nT - 1730 x 102
Pmc = = 18 477 W = 18,5 kW
est parfaitement symétrique par rapport à l'origine, là 9,55 9,55
où la vitesse de glissement ng est nulle* . Ainsi, la vi-
tesse de glissement n gd et le couple Td lors du décro- La Fig . 35-19 montre aussi le courant Ip dans le stator
chage en mode générateur possèdent les mêmes va- en fonction de ng . On constate que cette courbe en «V»
leurs (400 r/min, 300 N •m) que celles obtenues lors du est parfaitement symétrique par rapport à l'axe verti-
décrochage en mode moteur, mais elles sont de signe cal passant par ng = 0 . Que le glissement soit positif ou
négatif. On observe que le couple nominal de 102 N •m négatif, le courant est toujours positif car Ip représente
la valeur efficace . Le courant au glissement nul est de
8 A ; il correspond au courant d'excitation I o. Le cou-
La forme de cette courbe est légèrement différente de celle rant Ip dans le stator est de 27 A lorsque la machine
qu'on obtiendrait avec une tension E s constante appliquée développe son couple nominal.
au stator. Voir par exemple la courbe de la Fig . 34-19 ; elle
n'est pas symétrique car le couple de décrochage en mode Afin de démontrer l'origine de ces valeurs, calculons
génératrice est supérieur à celui en mode moteur . le couple T et le courant Ip pour une vitesse de glisse-
constituent = 300 N
600 ÉLECTROTECHNIQUE
E2 E, 266
Q=xII +
Xm (r2ns/ngd)2 +x2 ~ 1,872 + 1,872
2 = 100,6 A = 100 A
• 1,87 x 24,562 + 266
33,2 18 . Puissance transmise au rotor, par phase :
• 1128 + 2131 = 3259 var Pr = 1,87 X 100,62 = 18 925 W
9 . Puissance apparente S fournie par Ev : 19 . Couple de décrochage total :
9,55 x 18 925
S =V P2 + Q2 =65372 +32592 Td=
3 x 9,55 Pr = 3 x
= 7304 VA ns 1800
= 301 N •m •m
Les valeurs Td = 300 et ng d = 400 r/min définissent un suit que le couple de décrochage de 300 N •m sera
autre point sur la courbe T-n g de la Fig . 35-19 . développé à une vitesse n = n s - n g = 500 - 400 =
En procédant de la même manière que dans les parties 100 r/min . Le courant statorique correspondant sera
7 à 10 ci-dessus, on trouve que le courant I p lors du de 106 A . Cette deuxième échelle permet donc d'ex-
décrochage est de 106 A . primer les valeurs du couple T et du courant Ip en
fonction de la vitesse n pour différentes fréquences
Noter que nous aurions pu utiliser une fréquence dif- d' alimention .
férente de 60 Hz pour générer les deux courbes de la
Par exemple, quelle sera la courbe du couple en fonc-
Fig . 35-19 . Tant que le flux total 0s accroché par le
tion de la vitesse lorsque la machine est alimentée par
stator est maintenu à sa valeur nominale, les courbes
une source de 40 Hz? Tout d'abord, la nouvelle vitesse
T-n g et I-ng resteront les mêmes, peu importe la fré-
synchrone sera 1800 x (40Hz/6OHz) = 1200 r/min . Si
quence .
la tension appliquée au stator est ajustée de façon à
Sur ce graphique, les vitesses de glissement n g sont produire le flux 0s nominal, la forme de la courbe T-ng
affichées sur l'axe horizontal . Comme la vitesse sera exactement la même que celle de la Fig . 35-19 .
du moteur est donnée par n = n s - n g, nous avons Le couple passe maintenant par zéro à 1200 r/min (Fig .
affiché en bas du graphique une deuxième échelle 35-20) . On constate que le couple de démarrage est
qui donne directement la vitesse n de la machine, alors de 180 N •m et le courant de démarrage de 130 A .
connaissant la vitesse synchrone . Par exemple, si Le couple nominal de 102 N •m est atteint à une vitesse
la vitesse synchrone est, disons 500 r/min, il s'en- de (1200 - 70) = 1130 r/min .
[N •m] 400
[A]
300
180 N m
200
102 N •m
Î
100
0
40 0 80 00 16 00 2000
113
-100
vitesse n [r/mi n]
-200
-300
-400
Figure 35-20
Couple et courant dans le stator en fonction de la vitesse du moteur pour une vitesse synchrone de 1200 r/min .
602 ÉLECTROTECHNIQUE
35 .13
Modification du circuit équivalent 0552 0,18752
selon la fréquence d'opération r, L
H X
Ip o
Lorsqu'on connaît le circuit équivalent d'un moteur + 0,415
asynchrone à une fréquence donnée, il est facile de le 8,0 1
transformer pour une autre fréquence . Il suffit de chan- EV X A R
26,6 V 74,7
ger la valeur des réactances inductives afin qu'elles ng
39,2 V - 3,32 T700
correspondent à la nouvelle fréquence . Les éléments 52 52
résistifs du circuit demeurent inchangés . De plus, la o
N N
signification des paramètres tels que le glissements, la
Figure 35-21
vitesse synchrone n, et la vitesse de glissement n g de-
Circuit équivalent lorsque f = 6 Hz et n s = 180 r/min . Voir
meurent les mêmes . En général, on désire maintenir le exemple 35-2 .
flux total 0s à sa valeur nominale . Dans ces circonstan-
6 . Courant I i :
ces, il faut que le courant magnétisant Im soit gardé à
sa valeur nominale . Il = 26,6/ (1,067 2 + 0,187 2) = 24,55 A
15 . Puissance réactive fournie par E s : 35 .15 Flux du stator dans une machine
Ps = 326 var (voir 11) asynchrone et le rapport volts/hertz
Le flux total 0s = om + Of , est celui accroché par les
16 . Puissance apparente fournie par Es :
spires du stator. Il induit la tension E, qui est mise en
évidence dans les Fig . 35-1, 35-2, 35-3, 35-5 et ailleurs
Ss = PS + Qs =1/ 1011 2 + 326 2
dans ce chapitre . Quelle est donc la valeur de ce flux?
= 1062 VA Tout comme dans un transformateur, la relation entre
le flux et la tension induite dans un enroulement du
17 . Tension Es = S slIp = 1062/27,1 = 39,2 V stator est donnée par une expression semblable à l'équa-
On constate que, dans ce cas, la tension Es requise est tion 30-2, soit :
de 147 % de la tension E,
EE = 4,44 fNOs (35-20)
Ces observations complètent les principes fondamen-
taux régissant le fonctionnement d'une machine asyn- ou
chrone alimentée à fréquence et tension variables . Le E, = tension induite dans le stator, par phase [V]
lecteur désirant une explication plus complète est in- f = fréquence [Hz]
vité à consulter l'Appendice A-5 . N = nombre de spires effectives du stator, par
phase
35 .14 Plage d'opération lorsque la tension
os = flux total par pôle [Wb]
et la fréquence sont variables 4,44 = constante (valeur exacte = nr2)
La grande majorité des moteurs asynchrones installés
En réarrangeant les termes, on obtient
dans les commerces et les industries sont raccordés à
une source triphasée dont la tension et la fréquence
1 Ev
(60 Hz ou 50 Hz) sont maintenues constantes . Dans (35-21)
ces circonstances, pour connaitre la performance du 4,44 N f
moteur, on a besoin de la courbe complète du couple
en fonction de la vitesse . Une courbe T-n typique est L'équation 35-21 indique que pour un nombre de spi-
montrée à la Fig . 34-17, chapitre 34 . res N donné, le flux total dépend directement du rap-
port (E~lf) . Tant et aussi longtemps que ce rapport est
Pendant la période de démarrage le courant est très gardé constant, le flux mutuel 0s demeure constant. Il
élevé, mais cette phase d'opération est de courte du- en découle que pour maintenir un flux constant avec
rée . En régime normal, la charge du moteur peut varier une fréquence variable, on doit augmenter ou diminuer
entre zéro et sa valeur nominale . Par moments, le mo- la tension E, dans les mêmes proportions que f . Donc,
teur doit supporter des couples s'approchant du cou- si la fréquence diminue du tiers, on doit réduire E„ du
ple de décrochage . En pratique, le couple variera donc tiers .
entre les limites imposées par les couples de décro-
Le rapport E~lf s'exprime en volts par hertz (V/Hz) . Il
chage + Td et -Td (Fig . 35-19) .
joue un rôle très important dans la description des ca-
Lorsqu'on dispose d'une source dont la tension et la ractéristiques d'un moteur asynchrone . En résumé, le
fréquence sont variables, il y a avantage, au démarrage rapport «volts par hertz» constitue une façon simple
aussi bien qu'en régime permanent, à utiliser seule- d'exprimer l'amplitude du flux dans un moteur.
604 ÉLECTROTECHNIQUE
400
[N-m]
[A]
300
200
T Ip
100
-100
-200
∎w
-300
-400
Figure 35-22
Plage d'opération de la machine asynchrone de 18,5 kW, 460 V, 60 Hz . Le couple peut varier entre + 300 N •m et - 300 N .m .
Lorsque le moteur fonctionne à des fréquences com- quence tend vers zéro . En effet, à pleine charge la ten-
prises entre la fréquence nominale et 1/3 de celle-ci, la sion E, de la source est sensiblement égale à la somme
tension E, appliquée au stator est proche de la tension E,. + r 1 Ip .
induite E, , et reste presque proportionnelle à celle-ci
(Fig . 35-1) . Pour cette raison, on peut indiquer l'am- 35 .16 Commande du couple et de la
plitude du flux au moyen du rapport ES/f, plutôt que vitesse
E,,l f , car la tension E, est plus facile à mesurer que E,, . La Fig . 35-23 illustre les caractéristiques couple/
Cependant, à basse vitesse, lorsque la fréquence et la vitesse et courant/vitesse obtenues lorsque l'on di-
tension Ev sont toutes deux inférieures à 10 % de leurs minue simultanément la tension E„ et la fréquence
valeurs nominales, la chute de tension r1Ip dans le sta- aux bornes d'un moteur à cage de 18,5 kW, 460 V,
tor prend de l'importance, car elle devient alors aussi 1730 r/min, 60 Hz .
grande et même plus grande que Ev . Dans ces circons- La courbe 1 donne le couple en fonction de la vitesse
tances, si on désire maintenir le flux 0, à sa valeur no- lorsque la fréquence est de 60 Hz . La courbe est symé-
minale, la tension E, de la source doit être considéra- trique car la tension nominale de 460 V ligne à ligne a
blement plus grande que E,, . Donc, afin de garder Ev/f été légèrement réajustée à chaque point d'opération
constant, on doit progressivement augmenter le rap- de façon à maintenir le flux 0, constant . Cet ajuste-
port ES /f à mesure que la fréquence diminue . La cor- ment est facile à réaliser lorsqu'on a une source dont
rection est particulièrement importante lorsque la fré- la tension E, et la fréquence peuvent être commandées
qui
est atteint
est presque
lorsque
égal
la au
vitesse
couple
de
LA MACHINE ASYNCHRONE : CIRCUIT ÉQUIVALENT ET VARIATION DE LA VITESSE 605
[N •m ]
[A]
400
-400 900 1400
r/min 285 N-m r/min r/min
300
C .C . 7V 325 V 460 V
10 Hz 43,3 Hz 60, Hz
200
T Ip 102 N •m
O 102 Nm O 1730 r/min
90A 270 r/min
t t
100
` O
lO 27 A ,, Fe
0
-600 0 27 A 600 1200 1800 24 0
- n [r/min]
-100
300 1300
-200
1q,
-300 IL
-400
Figure 35-23
Variation du couple, du courant, en fonction de la vitesse lorsque le moteur de 18,5 kW est alimenté
à 60 Hz, 43,3 Hz, 10 Hz et 0 Hz . Dans chaque cas, la tension affichée correspond à la valeur Ev~3 .
à volonté. À pleine charge le couple et le courant sont de décrochage (courbe 3) . Noter que le courant de dé-
respectivement de 102 N •m , et de 27 A . Le couple de marrage (90 A) est maintenant sensiblement inférieur
décrochage de 300 N •m au courant de démarrage habituel (147 A) qu'on ob-
glissement ngd est de 400 r/min . tiendrait si le moteur était alimenté par une source de
460 V, 60 Hz (voir Fig . 35-19) . En réduisant la fré-
Lorsqu'on réduit la tension et la fréquence, disons, à
325 V et 43,33 Hz (0,722 p .u .), la courbe se déplace quence à 10 Hz, on obtient donc un couple de démar-
rage plus grand avec un courant plus faible .
vers la gauche, tout en conservant la même forme
(courbe 2) . Elle coupe l'axe horizontal à une vitesse Cette dernière observation constitue un des avantages
synchrone de 1300 r/min . de la commande de vitesse par variation de la fréquence .
Durant la période d'accélération, le système de com-
Ensuite, si l'on diminue la tension et la fréquence à
mande peut être programmé de sorte que le moteur
75 V et 10 Hz (0,167 p .u .), la courbe se déplace da-
développe en tout temps un couple proche du couple
vantage vers la gauche, donnant lieu à un couple de
de décrochage . Cela assure un démarrage rapide avec
démarrage de 285 N •m
un courant constant qui n'est pas trop élevé .
606 ÉLECTROTECHNIQUE
La courbe T-n conserve sa forme, même lorsque la fré- La nouvelle vitesse à 110 N •m est donc :
quence est nulle (courbe 4) . Cette situation correspond
à l'alimentation du stator en courant continu . Le mo- n=ns -ng =500-110
teur produit alors un couple de freinage symétrique de = 390 r/min
part et d'autre de la vitesse nulle.
Exemple 35-4
Nous avons aussi tracé les courbes en «V» du courant
efficace en fonction de la vitesse . Ces courbes sont En utilisant les courbes de la .
Fi*
symétriques par rapport à l'axe passant par la vitesse calculer :
synchrone . Les courbes couple/vitesse et courant/vi- a) la tension et la fréquence requises afin que le mo-
tesse se déplacent donc ensemble lorsque l'on fait va- teur de 18 .5 kW développe un couple de 140 N •m
rier la fréquence . lorsqu'il tourne à 12_34 1/min
On arrive au même résultat en réduisant la tension d'ali- La tension d'alimentation doit être réduite approxima-
mentation en proportion de la fréquence : tivement dans les mêmes proportions que la fréquence:
400
~- . .
~- .~ ~~ .
300
200 h
l
T
100 M~
.. .
. .
1ooo 1400 1500 1600 1rno 1800 1900 2000
.. .. ..
-`-~~~-^-~-'-
'
-100
~~.i .i .~ .
-200
- -
-300 1
-400
Figure 35-24
Freinage d'un moteur par récupération d'énergie . Les valeurs correspondent à celles du moteur de 18,5 kW,
460 V, aoHz .17oor/nm .
la fréquence 685% de leurs valeurs nominales, de sorte tesse diminue donc très rapidement .
que la courbe A soit subitement remplacée par la courbe
À mesure que la vitesse diminue, le couple exercé par
B . Les nouvelles conditions d'alimentation sont
le moteur (fonctionnant maintenant en générateur) dé-
l, =460x0 .85=3o! \(/=00xO,85=5l Hz . La
croîtt progressivement, en suivant la courbe B . Rendu à
vitesse synchrone correspondante est 1530 r/min .
!530i1min au point 3 . A couple exercé par le moteur
Comme la vkeome du moteur ne peut ponchanger ins- est nul, mais sa vitesse continue 6d6crviître rapidement
tantanément (6oxuocdz!'iueuic) .le point d'opération 6cuuoe du couple (60 N-m) imposé par la charge . Après
passe d'abord du point 1 (courbe A) au point 2 (courbe le point 3, le moteur développe un couple positif qui
B) . Dans ces circonstances, le moteur exerce un cou- augmente progressivement, jusqu'au moment où il de-
ple uéguh[du26UN-m .Ce couple de freinage s'ajoute vient égal à celui de la charge (point 4) . Dorénavant, la
au couple de la charge (60 N-m), de sorte que le couple vitesse demeurera stable à 14oUr/min .
rmul de freinage est à ce moment de 32U[N . nu . La vi
LA MACHINE ASYNCHRONE : CIRCUIT ÉQUIVALENT ET VARIATION DE LA VITESSE 609
Lorsque le point de fonctionnement passe du point 2 Pour ces raisons, on maintient la tension à sa valeur
au point 3, une partie de l'énergie cinétique du rotor et nominale lorsque le moteur fonctionne en survitesse .
de la charge est retournée au réseau, car, durant cet Dans ces conditions, comme le courant nominal peut
intervalle, le moteur fonctionne en génératrice asyn- encore circuler dans le stator, le moteur absorbe sa
chrone . Donc, le freinage rapide est accompagné d'une puissance électrique nominale, et débite donc sa puis-
certaine récupération d'énergie . sance mécanique nominale . Comme cette dernière est
Cet exemple démontre que l'on peut freiner une égale au produit de la vitesse et du couple, il s'ensuit
charge et en récupérer de l'énergie, en imposant au que le couple développé par le moteur varie inverse-
moteur une fréquence telle que la vitesse de rota- ment avec la vitesse . Ainsi, lorsque la vitesse est deux
tion du champ soit inférieure à celle du moteur . fois la vitesse nominale, le moteur peut développer la
Durant cette période de freinage, on doit s'assurer moitié du couple nominal.
que la vitesse de glissement soit en tout temps infé- De plus, puisque la tension d'alimentation demeure
rieure à ngd afin de ne pas dépasser le couple de décro- constante alors que la fréquence augmente, il s'ensuit
chage . que le rapport volts/hertz diminue progressivement lors-
que la vitesse croît . Le flux os dans le stator décroît
35 .19 Fonctionnement en survitesse
donc inversement avec la fréquence .
La vitesse nominale et le couple nominal d'un moteur
déterminent ensemble sa grosseur et son échauffement . Examinons maintenant les autres aspects électromé-
Pour cette raison, la vitesse nominale est souvent ap- caniques lorsque le moteur marche en survitesse .
pelée vitesse de base («base speed») . Nous venons 35.20 Analyse du fonctionnement en
d'étudier le comportement d'un moteur asynchrone survitesse
lorsqu'il fonctionne à des vitesses comprises entre la
La Fig . 35-16 illustrait le comportement du moteur
vitesse nominale et des vitesses relativement basses .
fonctionnant à des vitesses inférieures à la vitesse no-
On peut se demander si on peut faire tourner un mo-
minale. Répétons cette analyse pour le même moteur
teur à des vitesses supérieures à la vitesse nominale . Si
fonctionnant en survitesse .
oui, quelles sont les limites de vitesse? Pourrait-on, par
exemple, doubler la vitesse du moteur de 18,5 kW, La Fig . 35-25a montre les propriétés du moteur en ré-
1730 r/min, que nous venons d'étudier? Outre les li- gime normal . La fréquence est 60 Hz, la vitesse est
mitations imposées par les effets mécaniques (forces 1730 r/min, le couple est 100 N •m, la vitesse de glisse-
centrifuges, vibrations, paliers, etc .), la réponse est oui, ment est 70 r/min, et le courant représentatif dans le
mais avec certaines restrictions . rotor est 100 A . Dans la colonne des données,
nous avons ajouté le couple de décrochage Td
Par exemple, on pourrait alimenter le moteur à 120 Hz
(300 N .m) et la vitesse de glissement ngd lors du dé-
sous une tension de 920 V, soit le double des valeurs
crochage (400 r/min) . Le flux mutuel On, a sa valeur
nominales . Cela conserverait le même flux total OS ,
nominale de 1 p .u.
de sorte que la courbe T-n aurait la même allure que
celle de la Fig . 35-19, avec une vitesse synchrone de Supposons que le moteur soit alimenté à une fréquence
3600 r/min . de 120 Hz (Fig . 35-25b) . Étant donné que la tension
Le problème est que, au couple nominal, la source reste la même alors que la fréquence est doublée, le
triphasée à fréquence variable doit fournir le dou- flux mutuel tombe à la moitié de sa valeur originale
ble de la puissance nominale du moteur, ce qui aug- (0,5 p .u .) . Pour maintenir le courant dans le rotor à
mentera son coût. De plus, comme la fréquence est 100 A, il faut que la vitesse de glissement soit deux
doublée, les pertes dans le fer du moteur augmente- fois plus grande, soit ng = 2 X 70 = 140 r/min . Le rotor
ront d'environ quatre fois, ce qui risque de faire tourne donc à 3600 - 140 = 3460 r/min.
surchauffer les laminations . Enfin, il n'est pas re- Le courant dans le rotor se trouve dans un champ ma-
commandé de faire marcher un moteur à 920 V alors gnétique qui est la moitié de ce qu'il était auparavant ;
que sa tension nominale est de 460 V . S'il fallait donc le couple devient 100 N .m/2 = 50 N •m .
tripler la vitesse nominale, les problèmes seraient
encore plus graves .
610 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 35-25
Commande du moteur en survitesse . La tension d'alimentation est gardée constante alors que
la fréquence est augmentée .
La Fig . 35-25c montre les conditions lorsque la fré- Par le même raisonnement, on trouve que le couple de
quence est de 150 Hz, soit 2,5 fois 60 Hz . La vitesse décrochage à 150 Hz est 300 x (60/150) 2 = 48 N •m . Le
synchrone est 4500 r/min, et le flux mutuel possède couple du moteur est alors 40 N .m .
maintenant une valeur de 1/2,5 = 0,4 p .u . On remarque que le couple T du moteur s'approche de
Afin d'induire un courant de 100 A dans le rotor, il plus en plus du couple de décrochage Td à mesure que
faut que ng devienne 2,5 x 70 = 175 r/min . Le moteur la vitesse augmente .
tourne alors à 4500 - 175 = 4325 r/min . Le couple du S'il fallait, en effet, que la fréquence soit augmentée à
moteur est 100 N •m x 0,4 = 40 N •m . 180 Hz (Fig . 35-25d), le couple de décrochage devien-
Pendant ce temps qu'advient-il du couple de décro- drait 300 N •m x (60/180) 2 = 33,3 N .m, ce qui corres-
chage ? Il est évident que lorsque le flux mutuel dimi- pond au couple que le moteur devrait produire pour
nue, le couple Td diminue en conséquence . Or, celui-ci fournir la puissance nominale (100 N •m x (60/180) =
est donné par la formule 35-21 : 33,3 N •m). On atteint alors une condition instable sur
la courbe T-n et le moteur décrochera .
0 0l9 p
, Ev 2 Il existe donc une limite à la survitesse qu'on peut at-
Td (35-24)
L (f) teindre tout en gardant la puissance égale à la puis-
sance nominale . On peut démontrer que la survitesse
On constate que Td varie selon le carré du rapport volts/
ultime théorique est donnée par:
hertz . Puisque la tension E, est demeurée constante
lors du fonctionnement en survitesse, il s'ensuit que
Td est inversement proportionnel au carré de la fré- Td N
u s max = nN (35-25)
quence. Donc, lorsque la fréquence est 120 Hz, la va- TN
leur de Td baisse à 300 N •m x (60/120)2 = 75 N •m : soit
le quart de sa valeur à 60 Hz .
N •m Td = 300 N • m
300
Td = 134 N •m
200
T=66N •m Td=75N-m
T 100
O T=47 N •m
[r/min]
400 /1800 2300 2700 3200 3600
1730 2595 3460
-100
60 Hz 90 Hz 120 Hz
-200
-300
Figure 35-26
Courbes T-n obtenues lorsque le moteur de 18,5 kW, 460 V, 60 Hz, 1730 r/min fonctionne en survitesse à puissance
constante . Noter que le couple de décrochage Td diminue rapidement à mesure que la fréquence augmente .
612 ÉLECTROTECHNIQUE
Ip =26,3A ES =278V
9,55 Pr
Tgd = X3 d'un graphique T-n (Fig . 35-28) . La courbe T-n d'un
ns moteur asynchrone triphasé illustre bien les différents
9,55 x 12 635 modes de fonctionnement de la machine comme mo-
x 3 = 134 N •m
teur, comme génératrice ou comme frein . Pour la courbe
2700
1, la machine fonctionne en moteur dans le quadrant 1,
Le lecteur retrouvera ces points d'opération sur la en frein dans le quadrant 2 et en générateur dans le
courbe à 90 Hz de la Fig . 35-26 . quadrant 4. En changeant la séquence A-B-C des pha-
ses de la source (ou en intervertissant les bornes de la
35.21 Autres façons de présenter les
machine), on obtient une courbe 2 montrée en poin-
caractéristiques du moteur
tillé . La machine fonctionne alors comme moteur dans
Nous avons montré les courbes T-n en détail afin de
le quadrant 3, comme génératrice dans le quadrant 2 et
bien saisir le comportement du moteur asynchrone . Il
comme frein dans le quadrant 4 . Cela démontre que la
existe d'autres méthodes graphiques pour décrire ses
machine peut fonctionner comme frein ou comme gé-
propriétés . La première indique le couple, le courant
nératrice dans les quadrants 2 et 4 .
et la puissance en fonction de la vitesse pour la plage
complète d'opération, en tant que moteur (Fig . 35-27) .
Les échelles sont graduées en unités p .u ., où le chiffre
1 signifie la valeur nominale de la vitesse n, du cou-
rant Ip , du couple Tet de la puissance P . Pour les vites-
ses inférieures à 1 p .u ., le couple, de même que le cou-
rant Ip , demeurent constants à leurs valeurs nominaux .
0
En survitesse, le couple est inversement proportionel à n
la vitesse, produisant ainsi une puissance constante .
Comme nous l'avons vu, le couple de décrochage im-
pose une limite à la vitesse maximale lorsque P = 1 .
Sur le graphique, cette limite est de 3 p .u .
Noter que ce graphique est semblable à celui obtenu
pour un moteur shunt à courant continu (voir Fig . 28- Figure 35-28
30, 28-31, 28-32, chapitre 28) . Courbes du couple en fonction de la vitesse d'un moteur
triphasé à cage d'écureuil, montrant le fonctionnement dans
Une autre façon de présenter le comportement d'un les quatre quadrants . La courbe en pointillé est obtenue en
moteur asynchrone est d'utiliser les quatre quadrants intervertissant deux des trois lignes d'alimentation .
LA MACHINE ASYNCHRONE : CIRCUIT ÉQUIVALENT ET VARIATION DE LA VITESSE 613
614 ÉLECTROTECHNIQUE
35-8 En se référant à la Fig . 35-19, on désire attein- 35-13 Le moteur à cage d'écureuil de 5 hp, 440 V,
dre un couple de décrochage de 300 N m à une vitesse 1800 r/min (Fig 35-8) a les caractéristiques suivantes :
de 732 r/min . ri = 1,5 £2 r2 = 1,2 £2 x = 6 S2
a) Calculer la valeur de la fréquence qu'on doit appli-
En négligeant la branche d'excitation, calculer les va-
quer au stator.
leurs du couple de démarrage et du couple de décro-
b) À quelle vitesse le moteur développera-t-il un cou- chage, si une résistance de 4,5 S2 est raccordée en série
ple de 102 N •m? avec chacune des lignes d'alimentation .
35-9 Un moteur triphasé à cage d'écureuil possède
35-14 Le stator d'un moteur triphasé à cage d'écu-
les caractéristiques suivantes, par phase :
reuil de 460 V, 60 Hz possède 620 spires effectives en
résistance du stator: 0,7 S2 série, par phase . Sachant que le stator est raccordé en
résistance équivalente du rotor : 0,5 S2 étoile, calculer :
réactance de fuite totale : 5 S2 a) la tension ligne à neutre
tension ligne à neutre : 346 V b) la valeur nominale des volts/hertz
vitesse synchrone : 900 r/min c) le flux 0, approximatif par pôle, en webers
En se référant à la Fig . 35-6, calculer : Niveau avancé
a) l'impédance Zi 35-15 En se référant au circuit équivalent du mo-
b) la vitesse lors du décrochage teur de 5 hp (Fig . 35-8) et en utilisant les équations
c) courant I l lors du décrochage 35-22 et 35-23, calculer :
d) le couple de décrochage [N •m ] a) la valeur du couple de décrochage en supposant que
35-10 Dans le problème 35-9 tracer le circuit équi- E, =254V
valent lorsque le moteur tourne à 950 r/min, dans le b) la vitesse de décrochage
même sens que le champ tournant . c) Comparer ces valeurs avec celles affichées au ta-
a) Est-ce que la machine fonctionne en génératrice? bleau 35-1 .
b) Calculer le couple mécanique exercé par la machine . d) Calculer la véritable valeur de E, et la nouvelle va-
leur de Td .
c) Tracer le circuit équivalent lorsque le rotor tourne à
950 r/min en sens inverse du champ tournant . Est- 35-16 Un moteur asynchrone de 2250 hp,
ce que le moteur absorbe de la puissance du réseau? 1786 r/min, 2300 V, 60 Hz possède les paramètres
Calculer le couple . suivants, par phase :
35-11 Un moteur triphasé de 550 V, 1780 r/min, résistance du stator: rl = 29 mû2
60 Hz fonctionne à vide . Le courant de ligne est de résistance équivalente du rotor: r2 = 22 mû2
12 A et le moteur absorbe une puissance totale de réactance magnétisante : Xm = 13 S2
1500 W. Calculer la valeur de Xm et Rf, par phase .
pertes dans le fer et par frottement et aération : 11 kW
35-12 Le moteur du problème 35-11 tire un courant réactance de fuite : x = 0,452 S2
de 30 A et absorbe une puissance de 2,43 kW lorsque Calculer:
le rotor est bloqué, le stator étant alimenté à une ten-
a) la valeur de Rf
sion triphasée ligne à ligne de 90 V La résistance entre
b) le courant dans le stator lorsque le moteur tourne à
deux bornes du stator est de 0,8 S2 . En négligeant la
vide
branche X, Rf, calculer :
c) la vitesse du moteur lors du décrochage
a) les valeurs de r i , r2 et x
d) le couple de décrochage, la tension de la source étant
b) la valeur du couple de démarrage à la pleine tension de 2300 V
de 550 V
LA MACHINE ASYNCHRONE : CIRCUIT ÉQUIVALENT ET VARIATION DE LA VITESSE 615
N
puissance : 10 hp
Figure 35-29
vitesse : 1764 r/min
tension ligne à ligne : 575 V
On désire faire marcher le moteur à vide à une vi-
fréquence : 60 Hz
tesse de 2580 r/min, la tension Es de la source étant
résistance du stator, par phase : r, = 1,2 S2 de 575/~3 = 332 V . Calculer :
résistance équivalente du rotor : r2 = 0,8 S2
a) la fréquence de la source ES
réactance de fuite : x t = 5,6 S2
b) les nouvelles valeurs de x et de X m
réactance magnétisante : Xm = 72 S2
c) la valeur du courant I p
résistance représentant les pertes à vide : Rf = 780 S2
d) la vitesse de décrochage lorsque la tension
Le circuit équivalent est montré à la Fig. 35-29 . Eç =332V
36
Alternateurs triphasés
Les alternateurs triphasés sont la source primaire de appliquée à la charge . L'induit est entraîné par un mo-
toute l'énergie électrique que nous consommons . Ces teur à explosion ou toute autre source de force mo-
machines constituent les plus gros convertisseurs trice .
d'énergie au monde . Elles transforment l'énergie mé-
canique en énergie électrique avec des puissances al- La valeur de la tension triphasée dépend de la vitesse
lant jusqu'à 1500 MW. Dans ce chapitre, nous verrons de rotation et de l'intensité du champ magnétique . La
comment sont réalisés ces puissants alternateurs mo- fréquence dépend de la vitesse et du nombre de pôles
dernes et quelles sont leurs caractéristiques . Leur prin- de l'inducteur. Les alternateurs à inducteur fixe sont
cipe élémentaire de fonctionnement est couvert dans utilisés pour des puissances inférieures à 5 kVA . Pour
les sections 17 .7 et 26 .2 et le lecteur aurait avantage à des puissances plus importantes, il est plus économi-
les revoir. que, plus sécuritaire et plus pratique d'employer un
inducteur tournant .
36 .1 Principe des alternateurs de grande
puissance Un alternateur à inducteur tournant possède un induit
fixe, appelé stator. Cette construction est plus avanta-
Les alternateurs commerciaux sont construits avec un
geuse car elle permet d'alimenter directement le cir-
inducteur fixe ou un inducteur rotatif . L'inducteur est
cuit d'utilisation sans passer par les bagues de fortes
composé de deux ou de plusieurs pôles produisant un
dimensions qui seraient requises avec un induit tour-
champ magnétique constant.
nant . De plus, l'isolement des bobinages du stator est
Un alternateur à inducteur fixe a la même apparence grandement simplifié du fait qu'ils ne sont soumis à
extérieure qu'une génératrice à courant continu . Les aucune force centrifuge .
pôles saillants produisent le champ magnétique qui est
coupé par les conducteurs situés sur l'induit . L'induit Une génératrice à courant continu, appelée excitatrice,
porte un enroulement triphasé dont les bornes sont con- habituellement montée sur le même arbre que l'alter-
nectées à trois bagues montées sur l'arbre . Un groupe nateur, fournit le courant d'excitation aux électro-
de balais fixes recueille la tension triphasée qui est aimants inducteurs .
616
commande
à c .c . 25 kW
alternateur triphasé
500 MW, 12 kV, 60 Hz
Figure 36-1
Vue en coupe d'un alternateur de 500 MW avec son excitation principale de 2400 kW . Le courant d'excitation
Ix de 6000 A doit passer par un collecteur et deux bagues . Le courant de commande I, provenant de l'excitatrice
pilote permet de faire varier le champ de l'excitatrice et, par la suite, le courant IX .
36 .4 Rotor
Si l'on fait tourner le rotor, les lignes de flux produites
par les pôles inducteurs balaient les trois enroulements
du stator et induisent dans ceux-ci des tensions tripha-
sées . Les rotors sont à pôles saillants ou à pôles lisses
selon qu'ils sont entraînés à basse vitesse par des tur-
bines hydrauliques ou à haute vitesse par des turbines
à vapeur.
a) Rotor à pôles saillants . Afin d'extraire la puissance
maximale de la chute d'eau, les turbines hydrauliques Figure 36-4
des centrales à basse et à moyenne chutes d'eau tour- Rotor à 36 pôles prêt à être placé à l'intérieur du stator de la
figure 36-2 ; masse : 600 t ; moment d'inertie : 4140 t •m 2 ;
nent toujours à basse vitesse : entre 50 et 300 r/min. entrefer : 33 mm . Lexcitation de 2400 A sous une tension
Comme les alternateurs sont raccordés directement aux continue de 330 V est assurée par un redresseur électronique
turbines et puisqu'une fréquence de 60 Hz (ou 50 Hz) (gracieuseté de Marine Industries) .
620 ÉLECTROTECHNIQUE
Lorsque la charge triphasée n'est pas équilibrée, l'en- taillées dans la masse même du rotor (Fig . 36-7) . Les
roulement amortisseur tend également à combattre le forces centrifuges intenses dues à la haute vitesse de
déséquilibre des tensions induites dans le stator et à rotation imposent une limite au diamètre du rotor ;
maintenir une forme d'onde sinusoïdale à ses bornes . comme, d'autre part, les grandes puissances (500 MW
à 1500 MW) nécessitent un gros rotor, on est obligé de
b) Rotor à pôles lisses . Les turbines à vapeur tour-
lui donner une forme très allongée (Fig . 36-7)* .
nent toujours à haute vitesse : 3600 r/min ou
1800 r/min sur les réseaux à 60 Hz, et 3000 ou
1500 r/min sur ceux à 50 Hz . Par conséquent, les alter-
Pour un rotor tournant à 3600 r/min, la limite élastique de
nateurs qu'elles entraînent comportent 2 ou 4 pôles seu-
l'acier utilisé impose aux constructeurs un diamètre n'ex-
lement ; on les désigne sous le nom de turbo-alterna- cédant pas 1,2 m . On peut doubler le diamètre lorsque la
teurs . Leur rotor a une forme cylindrique, car les pôles vitesse est de 1800 r/min mais, en raison des problèmes
sont formés en plaçant des bobines dans des encoches de transport, on dépasse rarement 1,8 m .
ALTERNATEURS TRIPHASÉS 621
622 ÉLECTROTECHNIQUE
champ stationnaire
le
excitatrice
principale alternateur
Figure 36-8
Schéma montrant le principe d'une excitation sans balais . Lexcitatrice pilote est un convertisseur électronique alimenté par
une source triphasée . Le courant continu de commande le fait varier l'intensité du champ de l'inducteur . Lexcitatrice principale
est un alternateur triphasé à inducteur fixe . La tension triphasée induite dans le rotor est redressée par des diodes, permettant
de fournir le courant d'excitation I X à l'alternateur .
624 ÉLECTROTECHNIQUE
charge
Figure 36-14
Figure 36-16
Circuit équivalent d'une génératrice à c .c . Circuit équivalent d'un alternateur triphasé, montrant une
phase seulement .
appelée réactance synchrone de l'alternateur . La réac- Dans cette figure, le courant d'excitation Ix produit le
tance synchrone est due à la self-inductance des en- flux r , lequel engendre la tension alternative interne
roulements du stator et, comme leur résistance, elle E0 . La tension Eb aux bornes de l'alternateur dépend
constitue une impédance interne qu'on ne peut pas voir de la valeur et de la nature de la charge Z . Enfin, les
ni toucher. tensions Eo et Eb sont les tensions de ligne à neutre et
La charge raccordée aux bornes de l'alternateur com- le courant I circule dans un fil de ligne .
prend trois impédances identiques Z connectées en Selon le type de construction de l'alternateur, la valeur
étoile . Puisque toutes les impédances du circuit sont de la réactance synchrone peut varier entre 0,8 et 2
équilibrées, il s'ensuit que le neutre de l'alternateur fois l'impédance de la charge nominale . Malgré cette
est au même potentiel que celui de la charge . impédance interne élevée, l'alternateur peut débiter des
Le circuit de la Fig . 36-15 est assez complexe, mais on puissances très importantes, car la réactance synchrone
peut le simplifier en ne montrant qu'une seule phase . ne consomme aucune puissance active .
En effet, les deux autres phases sont identiques sauf 36 .10 Détermination de la valeur de X S
que les courants et les tensions respectifs sont dépha-
On peut déterminer la valeur de la réactance synchrone
sés de 120° et 240° . De plus, on peut simplifier le cir-
Xs au moyen d'un essai à vide et d'un essai en court-
cuit davantage, car la valeur de X s est toujours au moins
circuit .
10 fois plus grande que celle de R . On peut donc négli-
ger la résistance, ce qui donne le circuit simple de la Lors de l'essai à vide, l'alternateur est entraîné à la
Fig . 36-16 . Évidemment, on doit tenir compte de cette vitesse nominale et le courant d'excitation est ajusté
résistance en ce qui concerne les pertes et l'échauffe- de façon à produire la tension nominale E0 , ligne à
ment du stator. neutre . On note alors la valeur correspondante du cou-
rant d'excitation Ixn
Ensuite, l'excitation est réduite à zéro, les trois bornes
du stator sont mises en court-circuit, et des ampère-
mètres sont introduits dans le circuit du stator afin de
s mesurer les courants de court-circuit . L'alternateur tour-
nant toujours à la vitesse nominale, on augmente le
R
courant d'excitation à sa valeur originale I x, et on me-
0° sure le courant de court-circuit I sc résultant . La valeur
le
l'-'--- . de Xs est alors donnée par l'expression :
&& /120°
R,/240° ,R
xs
N
00 Xs =
En
(36-2)
Isc
où
Xs = réactance synchrone, par phase [52]
Figure 36-15
Tensions et impédances d'un alternateur alimentant une En = tension nominale, ligne à neutre [V]
charge triphasée . Isc = courant de court circuit [A]
626 ÉLECTROTECHNIQUE
EB2
ZB = (36-3)
SB
308 A
+0 308 A
où
(b) o charge
308 A ZB = impédance de base [S2]
ELL = 6395 V EB = tension de base, ligne à neutre [V]
alternateur tension
SB = puissance de base, par phase [VA]
nateur. 15 000 2
= 7,5 S2
Solution 30 x 10 6
= 10 VA 7
X1
rapport de court-circuit = 1
(36-3a)
Impédance de base :
1 ,2
Z EB = 86602 ou
B - = 7,5 S2
SB Ixl = courant d'excitation à c .c . requis pour géné-
10 7
rer la tension nominale, les bornes du stator
b) Courant de base : étant ouvertes [A]
courant d'excitation à c .c . requis pour pro-
IB = EB = 8660 duire le courant nominal, les bornes du sta-
= 1155 A
ZB 7,5 tor étant en court-circuit [A]
628 ÉLECTROTECHNIQUE
Le rapport de court-circuit est égal à l'inverse de la Figure 36-18b : Avec une charge résistive, le courant I
réactance synchrone (p .u .) non saturée . Par exemple, de 1 kA est en phase avec Eb de sorte que la tension de
si Xs (p .u .) = 1,25, le rapport de court-circuit est égal à 5 kV est déphasée de 90° en avant de Eb . On trouve
1/1,25 ou 0,80 . que Ea doit être :
,le-v -Y 1 Eo , Eb
(a)
12 kV
Ix100A
o o
a) circuit ouvert
(b)
Xs
s
5 S2
(e)
Z= 12 S2 /-25,8°
e) charge dont le facteur de puissance
est de 90 % en avance
Figure 36-18
Circuits équivalents et diagrammes vectoriels pour diverses charges raccordées aux bornes d'un alternateur
de 36 MVA, 20,8 kV, 60 Hz ayant une réactance synchrone de 5 52 .
630 ÉLECTROTECHNIQUE
= 10,8-12
x100
12
_ -10% Figure 36-20
Diagramme vectoriel donnant la tension aux bornes de
Le pourcentage de régulation est négatif car la tension l'alternateur pour un courant de 500 A à un facteur de
à vide est inférieure à la tension en charge . Dans le cas puissance de 90 % en avance (voir exemple 36-4) .
EL
Elampe = 2
x = 1,15 EL (36-5)
disjoncteur
turbine
Eo reseau
Figure 36-23
Lorsque la séquence des phases de l'alternateur n'est pas la
même que celle du réseau, on doit intervertir deux phases .
Si l'on augmente le courant d'excitation, la tension Enfin, si l'on diminue le courant d'excitation de façon
Eo augmente et la réactance X s est soumise à une ten- que Eo devienne plus petite que Eb, le courant I reste
sion Ex = Eo - Eb . Un courant I = (E o - Eb)/Xs s'établit déphasé de 90° en arrière de Ex (Fig . 36-25c) . Cepen-
dans le circuit et, puisque la réactance synchrone est dant, il est maintenant de 90° en avance sur Eb de sorte
inductive, ce courant est déphasé de 90° en arrière de que l'alternateur voit le réseau comme une capacitance .
EX (Fig . 36-25b) . Il est par le fait même déphasé de Donc, lorsque l'on sous-excite un alternateur il absorbe
90° en arrière de Eb . L'alternateur «voit» donc le ré- de la puissance réactive . Cette puissance réactive pro-
seau comme une inductance, ou encore, ce qui revient duit une partie du champ magnétique nécessaire à la
au même, le réseau «voit» l'alternateur comme une machine, l'autre partie étant fournie par le courant Ix .
capacitance . 2 . Effet du couple mécanique . Imaginons de nouveau
Donc, lorsque l'on surexcite un alternateur, il fournit que l'alternateur flotte sur le réseau, Eo et Eb étant éga-
au réseau une puissance réactive d'autant plus grande les et en phase . Si l'on ouvre les vannes de la turbine
que le courant d'excitation est plus élevé . Contraire- afin d'augmenter le couple mécanique, le rotor accé-
ment à ce qu'on pourrait penser, il est impossible de lère et la tension E o atteint sa valeur maximale un
changer la puissance active débitée par un alternateur peu plus tôt que précédemment . Tant que le rotor ac-
en agissant sur son excitation . célère, le vecteur Eo glisse graduellement en avant du
vecteur Eb .
E o = Eb = 12 kV
(a)
Ex Eb Eo
(b) .)90 0 4 kV 12 kV 16 kV
800 A
800 A
(c) Ex 90 , Eo Eb
4 kV 8 kV 12 kV
Figure 36-25
Alternateur de 36 MVA, 21 kV, 60 Hz sur un réseau infini - effet du courant d'excitation .
a . Alternateur flottant sur le réseau .
b . L'alternateur surexcité fournit de la puissance réactive au réseau .
c . L'alternateur sous-excité absorbe de la puissance réactive du réseau .
634 ÉLECTROTECHNIQUE
Supposons que le rotor cesse d'accélérer lorsque l'an- Lorsque l'alternateur flotte sur la ligne, le courant cir-
gle entre Eo et Eb est de 19,2° . L'alternateur continue à culant dans l'induit est nul et la distribution du flux
tourner à la vitesse synchrone, mais l'angle de déca- provenant des pôles du rotor est telle que l'indique la
lage 8 entre Eo et Eb reste constant . Bien que les deux Fig . 36-27a. Ce flux induit une tension Eo qui est en
tensions aient même valeur, l'angle de décalage 8pro- phase avec la tension Eb du réseau . Dans ces circons-
duit une différence de tension tances, l'axe des pôle du rotor coïncide avec l'axe cen-
tral du stator . L'axe central du stator dépend de la phase
EX = Eo -Eb=4kV des tensions appliquées du stator .
aux bornes de la réactance synchrone (Fig . 36-26) . Il Si l'on applique à l'alternateur un couple tendant à le
en résulte un courant I de 4 kV/5S2 = 800 A, toujours faire accélérer, le rotor avance d'un angle mécanique
déphasé de 90° en arrière de EX . Mais l'on constate, a par rapport à l'axe central du stator . Comme il a été
sur la Fig. 36-26b, qu'il est maintenant presque en phase expliqué à la section 36 .12, ce décalage provoque la
avec Eb . Il s'ensuit que l'alternateur débite une puis- circulation d'un courant dans le stator (Fig . 36-26b) . Il
sance active dans le réseau . Comme le courant est lé- se développe alors des forces d'attraction et de répul-
gèrement en avance sur Eb, l'alternateur absorbe en sion entre les pôles N,S du stator et les pôles N,S du
même temps une faible puissance réactive du réseau . rotor. Ces forces produisent un couple qui tend à ra-
36 .18 Interprétation physique du
fonctionnement d'un alternateur
Le diagramme vectoriel de la Fig . 36-26b indique que
la puissance active débitée par l'alternateur augmente
lorsque le déphasage entre la tension Eb du réseau et la
tension induite Eo augmente . Afin de comprendre les
origines physiques de ce diagramme vectoriel, nous
examinerons maintenant les courants, les flux et la
position des pôles à l'intérieur de la machine .
Tout d'abord, les courants triphasés circulant dans le
stator créent un champ tournant identique à celui créé Eb
dans le stator d'un moteur asynchrone . Dans un alter-
nateur, ce champ tourne à la même vitesse et dans le
même sens que les pôles du rotor . Les champs du rotor
et du stator sont donc stationnaires l'un par rapport à
l'autre.
turbine
Il
= ap/2
-Eb Eb
n
(b)
Figure 36-27
a . Lorsque l'alternateur flotte sur le réseau, la tension induite
par le flux 0 est égale à celle du réseau .
Figure 36-26 b . Relation entre le décalage mécanique a et le déphasage
Alternateur sur un réseau infini - effet du couple mécanique . électrique 5.
0,5
a
S= p (36-6)
2
30 60 90 120 150 180
degrés
où p est le nombre de pôles . ---»- angle 3
Ainsi, pour un alternateur possédant 8 pôles, un déca- Figure 36-28
lage mécanique a de 10° correspond à un déphasage Graphique montrant la relation entre la puissance active
débitée par un alternateur et l'angle de décalage 6 .
électrique 6 de :
pa _ 8x10 =40°
8= avec l'angle lorsque ce dernier augmente de zéro à 30° .
2 2
En fait, pour des considérations de stabilité, la puis-
L'angle Ô s'appelle angle interne de l'alternateur. sance nominale d'un alternateur est atteinte aux alen-
tours de 30° . Cependant, la puissance maximale qu'un
36 .19 Puissance active débitée
alternateur peut débiter dans un réseau infini corres-
On peut prouver (voir section 25 .11) que la puissance pond à un angle interne de 90° . La puissance active
active débitée par un alternateur est donnée par l'équa- maximale est alors :
tion :
E O Eb
Pmax
P = E°Eb- sin S (36-6) Xs
XS
Si l'on cherche à dépasser cette limite (par exemple en
où augmentant le couple de la turbine), l'alternateur perd
P = puissance active débitée par phase [W] son synchronisme et «décroche» du réseau . Le rotor
E0 = tension induite par phase [V] se met à tourner plus vite que le champ tournant du
Eb = tension aux bornes par phase [V] stator et des courants pulsatifs intenses circuleront dans
XS = réactance synchrone par phase [S2] ce dernier. En pratique, cette condition ne se produit
6 = angle de déphasage interne entre E,, et Eb, en jamais car les disjoncteurs de protection s'ouvrent aus-
degrés électriques sitôt . Il faut alors resynchroniser l'alternateur avant qu'il
puisse reprendre la charge .
Cette équation s'applique pour toutes les charges, y
compris un réseau infini . Dans ce dernier cas, la ten-
Exemple 36-5
sion Eb est fixe . Supposons que le courant d'excitation
Un alternateur de 36 MVA, 20,8 kV, 1800 r/min pos-
I,, de l'alternateur soit maintenu constant, de sorte que
sède une réactance synchrone de 5 S2 par phase . La
la tension induite Eo est constante. Par conséquent, le
tension induite E,, est de 12 kV (ligne à neutre) et la
terme E0 EbIXs est fixe et la puissance active P que l'al-
tension du réseau E t, est de 10 kV (ligne à neutre) .
ternateur débite dans le réseau variera selon le sinus de
Calculer :
l'angle 6.
a) la puissance qu'il débite lorsque le décalage élec-
S'il s'agit d'un alternateur entraîné par une turbine à
trique est de 30
eau, plus on augmente le débit d'eau, plus l'angle 3
augmente, ce qui augmente la puissance active P . La b) la puissance niav i cale qui provoquerait le décro-
relation entre P et S est montrée à la Fig . 36-28 . On chage
note que la puissance augmente presque linéairement
636 ÉLECTROTECHNIQUE
ou Solution
H = constante d'inertie de l'alternateur [s] a) Le moment d'inertie de l'alternateur est obtenu par
J = moment d'inertie du rotor [kg-m 2] la formule :
nç = vitesse synchrone de l'alternateur [r/min]
S = puissance apparente de l'alternateur [VA] 5,48 x 10 3 J ns
H = éq . 36-9
5,48 x 10-3 = constante tenant compte des unités S
La valeur de H varie de 0,7 à 9 pour tous les types 2
5,48 x 10 3 J 1800
d'alternateurs dont la puissance est comprise entre 7,5 =
10 MVA et 1500 MVA . 60 x 10 6
d'où J = 25,3 x 103 kg-M2
Exemple 36-6
L'alternateur de 500 MVA, 200 r/min, illustré aux b) Le moment d'inertie total du groupe électrogène est
Fig . 36-2 et 36-4 possède un moment d'inertie de donc :
4140 x 10 3 kg •m ' . Calculer : "total = ( 25,3 + 11) X 103 = 36,3 x 10 3 kg •m2
a) l'énergie emmagasinée dans le rotor Le couple développé par la turbine au moment de l'ac-
cident est:
b) la constante H
T _ 9,55 P
Solution éq . 1-5
a) L'énergie emmagasinée dans le rotor est : n
9,55 x 54 x 106
W = 5,48 x 10 3 J ns éq . l-7b 1800
2 d'où T = 286,5 x 10 3 N•m
= 5,48 x 10 3 x 4140 x 103 x 200
= 907,5 x 106 J = 907,5 MJ L'augmentation An de la vitesse est de 2000 - 1800 =
200 r/min . On peut donc écrire :
b) La valeur de H est donc :
9,55 T At
An = éq . 1-14
H = 907,5 MJ
= 1,8 s éq . 36-8 "totale
500 MVA
9,55 x 286,5 x10 3 At
Habituellement, on dit que la valeur de H est de 1,8 200 =
sans mentionner l'unité (seconde) . 36,3 x 10 3
d'où At = 2,65 s
Exemple 36-7
Un turbo-alternateur entraîné par une turbine à gaz 36 .22 Réactance transitoire
a une capacité de 60 MVA, 1800 r/min, 60 Hz, Un alternateur alimentant un réseau subit des varia-
7,2 kV et possède une constante fi de 7,5 . Au mo- tions de charge imprévues qui sont parfois très rapi-
ment où il débite une puissance de 54 MW, les dis- des . Dans ces circonstances, le circuit équivalent sim-
joncteurs s'ouvrent accidentellement, et le `groupe ple de la Fig. 36-16 ne reflète pas le vrai comporte-
électrogène commence à s'emballer . Sachant que la ment de l'alternateur . En effet, ce circuit n'est valable
turbine à gaz possède un moment d'inertie de que lorsque l'alternateur fonctionne en régime perma-
1 1 000 kg •m ' calculer : nent et non pas en régime transitoire .
a) le moment d'inertie du groupe turbine/alterna- On constate que, pour de brusques variations de charge,
teur la réactance synchrone est plus petite qu'en régime
h) le temps requis pour que la vitesse du groupe élec- permanent* . Pour des alternateurs de grande puissance,
trogène atteigne 2000 r/min la réactance en régime transitoire peut être aussi faible
" L'explication de ce phénomène de la réactance transitoire
dépasse le cadre de ce livre .
638 ÉLECTROTECHNIQUE
X'd = X'd (P
.)
.U x ZB En pratique, les disjoncteurs s'ouvriraient en un temps
inférieur à 0,1 s après le début du court-circuit . Ils doi-
= 0,23 x 2,5 = 0,575 S2 vent, par conséquent, interrompre un courant de 47 kA .
Le courant initial de court-circuit est 36.23 Résumé
Eo 27,2 kV Dans ce chapitre nous avons appris la construction, le
' court-circuit' _ = 47,3 kA principe de fonctionnement et les propriétés des al-
Xd 0,575 S2
ternateurs triphasés .
Ce courant est 8,2 fois plus grand que le courant nomi- Les alternateurs de grande puissance sont constitués
nal de 5774 A . d'un stator ou induit portant un enroulement triphasé
c) Si le court-circuit se maintient, le courant diminuera branché en étoile et distribué dans des encoches, et d'un
pour atteindre, au bout de quelques secondes, une va- rotor ou inducteur portant un enroulement alimenté en
leur de : courant continu . Le courant d'excitation peut être pro-
duit par une génératrice à courant continu ou excitatrice
Eo 27,2 kV montée en bout d'arbre et branchée à l'inducteur à tra-
'court-circuit= _ = 6,8 kA
Xs 4 f2 vers une paire de bagues et de balais . Dans les machi-
nes modernes, on utilise plutôt une excitation sans ba-
lais ni bagues constituée d'un alternateur triphasé à
Ex
23,1 kV
induit tournant et d'un redresseur tournant . Pour les
Eo
27,2 kV alternateurs entraînés par des turbines hydrauliques
tournant à basse vitesse, l'inducteur comporte un grand
nombre de pôles saillants . Par contre, pour les turbo-
alternateurs entraînés par des turbines à haute vitesse
(3600 r/min ou 1800 r/min) sur un réseau à 60 Hz, le
rotor est parfaitement cylindrique et comporte deux ou
quatre pôles lisses .
Eb
Le circuit équivalent de l'alternateur est très simple .
14,4 kV
5774 A Chaque phase comprend une tension interne corres-
Figure 36-30 pondant à la tension induite par le courant d'excita-
Voir exemple 36-6 . tion, branchée en série avec la résistance du stator et la
640 ÉLECTROTECHNIQUE
réactance synchrone (0,8 à 2 p .u .) . Ce circuit équiva- courant d'excitation afin de garder cette tension cons-
lent permet de prévoir le courant et la tension de la tante?
machine pour tout type de charge et lors d'un court- 36-5 Nommer les conditions qui doivent être respec-
circuit . tées avant de mettre un alternateur en parallèle avec i
Lorsque l'alternateur est branché à un grand réseau, réseau.
on doit, avant de fermer le disjoncteur, le synchroniser 36-6 D'après les données de la Fig . 36-12, calculer
avec le réseau . Lorsque la turbine entraînant l'alterna- le nombre de pôles de l'alternateur .
teur fournit une puissance mécanique, la tension in-
36-7 Combien de pôles y a-t-il sur les alternateurs
terne de l'alternateur se décale d'un angle de Ô degrés
du Concorde (Fig . 36-10)?
électriques en avance sur la tension à ses bornes . L' al-
ternateur débite alors de la puissance active . Cet angle 36-8 Un alternateur fonctionnant à vide et tournant à
électrique correspond à un décalage mécanique entre 1200 r/min, génère une tension triphasée de 9 kV
les pôles du rotor et ceux du champ tournant créé par 60 Hz . Comment la tension à ses bornes sera-t-elle af-
les courants du stator . On a vu aussi que l'alternateur fectée lorsqu'on y branche :
peut absorber ou générer de lapuissance réactive . Lors- a) une charge résistive
que l'alternateur est sous-excité, il absorbe de la puis-
b) une charge inductive
sance réactive du réseau ; lorsqu'il est surexcité, il en
fournit. c) une charge capacitive
Rappelons enfin que lorsque la charge de l'alternateur 36-9 Dans le problème 36-8, calculer la tension et la
change brusquement, ou lorsqu'un court-circuit est ap- fréquence à vide, si la vitesse baisse à :
pliqué à ses bornes, la réactance synchrone du circuit
a) 1000 r/min
équivalent doit être remplacée par la réactance transi-
toire de plus faible valeur (environ 0,2 p .u .) . Cette réac- b) 5 r/min
tance transitoire permet de calculer le fort courant de
Niveau intermédiaire
court-circuit . Par la suite, le courant se stabilise à sa
valeur de régime permanent correspondant à la réac- 36-10 Expliquer ce que représente la réactance syn-
tance synchrone . chrone d'un alternateur . Tracer le circuit équivalent d'un
alternateur et expliquer la signification de tous les pa-
ramètres .
PROBLÈMES - CHAPITRE 36 36-11 Quels sont les avantages d'une excitation sans
Niveau pratique balais sur une excitation conventionnelle? Montrer, par
un schéma, comment on excite le rotor de la Fig . 36-7 .
36-1 Nommer les avantages d'un induit fixe dans les
alternateurs de grande capacité . Pour quelles raisons 36-12 a) Dans la Fig . 36-13, quel doit être le courant
l'induit est-il raccordé en étoile? d'excitation pour obtenir une tension de 24,2 kV entre
les bornes A et B?
36-2 Quelle est la différence principale entre un
turbo-alternateur et un alternateur à pôles saillants? b) Quel est le courant requis pour obtenir la moitié de
Pour une puissance donnée, lequel de ces types d'al- la tension (12,1 kV)?
ternateurs est le plus volumineux? 36-13 L'alternateur de la Fig . 36-16 possède une
36-3 Afin de maximiser son rendement, une turbine réactance synchrone de 6 £2 . Sachant que la tension
hydraulique doit tourner à une vitesse voisine de induite Eo est de 3 kV, calculer la valeur de Eb pour
350 r/min . Sachant que l'alternateur doit fonctionner à une charge résistive de 8 S2 . Tracer le diagramme vec-
60 Hz, combien de pôles faut-il poser sur le rotor? toriel du circuit .
36-4 Un alternateur développe une tension de 36-14 a) Dans le problème 36-13, tracer la courbe
13,2 kV entre ses bornes lorsque la charge est nulle . de la tension Eb en fonction du courant de charge I
Une charge, dont le FP est de 85 % arrière, est raccor- lorsque la charge résistive prend les valeurs successi-
dée à la machine . Doit-on augmenter ou diminuer le ves suivantes : 1000, 100, 10, 8, 4, 2, 1 et 0 ohms .
b) Calculer la puissance active fournie à la charge pour c) la réactance totale du circuit, par phase
chacune des résistances données en (a) . d) la valeur ohmique de l'impédance totale (Z + Z S)
c) Tracer la courbe de la tension Eb aux bornes de l'al- par phase
ternateur en fonction de la puissance active fournie à e) le courant par phase
la charge . Pour quelle valeur de résistance la puissance f) la tension ligne à neutre, aux bornes de la charge Z
est-elle maximale?
g) la tension entre les lignes, aux bornes de la charge
h) la puissance active totale débitée par l'alternateur
i) les pertes Joule totales dans l'alternateur
j) la puissance de la turbine qui entraîne le rotor
k) Tracer le diagramme vectoriel, par phase, montrant
les chutes de tension dans R et X, de même que la
tension aux bornes de la charge .
1) Quel est l'angle de déphasage entre le courant I a et
Figure 36-32
la tension E o?
Voir problèmes 36-15 et 36-24 .
Niveau avancé
36-18 En se référant à la Fig . 36-2, calculer la lon-
36-15 Pour la Fig . 36-32, on fournit les informations
gueur d'un pas polaire mesuré sur la circonférence in-
suivantes :
térieure du stator.
Ea =12kV Eb=14kV Xs =2 S2
36-19 L'alternateur de la Fig . 36-2 possède un ren-
Eo est en avance de 30° sur Eb
dement de 98,4 % lorsqu'il débite une puissance de
a) Quelle est la puissance active totale débitée par l'al- 500 MW.
ternateur?
a) Sachant que l'excitation est de 2400 A sous une ten-
b) Tracer le diagramme vectoriel par phase . sion de 330 V, calculer les pertes dans le stator .
c) Quel est le déphasage entre le courant I et la ten- b) Calculer la différence de température de l'air entre
sion Eb? l'entrée et la sortie lorsque le débit d'air est de
d) La charge est-elle plutôt inductive ou capacitive? 280 m3/s .
36-16 Le turbo-alternateur de la Fig . 36-3 possède 36-20 Chaque pôle du rotor de la Fig . 36-4 est com-
posé de 21,5 spires portant un courant de 500 A . Sa-
une réactance synchrone de 0,5 S2 et il est branché sur
chant que l'entrefer a une longueur de 33 mm, calculer
un réseau triphasé à 19 kV . Calculer la puissance ac-
la densité de flux dans l'entrefer en négligeant la FMM
tive et le courant qu'il débite pour une tension induite
Eo de 12 kV par phase (ligne à neutre) et un angle in- requise pour le fer.
terne de 20° . Tracer le diagramme vectoriel . 36-21 Calculer l'énergie cinétique des rotors illus-
36-17 L' alternateur triphasé de la Fig . 36-15 possède trés aux Fig . 36-4 et 36-7 lorsqu'ils tournent à leur vi-
tesse nominale .
les caractéristiques suivantes :
Tension induite par phase Eo = 2400 V 36-22 Lors d'un essai sur l'alternateur de 500 MVA
illustré à la Fig . 36-2, on note les lectures suivantes :
Réactance synchrone X, par phase = 144 S2
Résistance R, par phase = 17 S2 1 . Tension entre les lignes à circuit ouvert = 6 kV, pour
un courant d'excitation de 500 A
Impédance Z de la charge = 175 £2 (résistive)
2. Courant par phase = 7500 A, lorsque le stator est en
Calculer :
court-circuit (même courant d'excitation)
a) l'impédance interne Z, par phase Calculer la réactance synchrone par phase, sachant que
b) la résistance totale du circuit, par phase les enroulements sont raccordés en étoile.
642 ÉLECTROTECHNIQUE
36-23 L'alternateur de la Fig . 36-2 possède une réac- 36-26 Dans le problème 36-25, de combien de de-
tance synchrone de 0,4 S2 par phase . Il est branché sur grés mécaniques les pôles ont-ils avancé par rapport à
un réseau infini à 14 kV (ligne à ligne) et l'excitation leur position normale durant l'intervalle de 0,5 s? De
est ajustée pour que Eo soit de 16 kV (ligne à ligne) . combien de degrés électriques?
a) Calculer le décalage mécanique des pôles lorsque 36-27 Un alternateur de 3000 kVA, 20 kV, 900 r/min,
l'alternateur débite une puissance de 420 MW 60 Hz alimente une charge triphasée de 2400 kVA,
b) Quel est l'écart mécanique (mesuré à la périphérie 16 kV dont le FP est de 80 % en retard .
des pôles) correspondant à cet angle? a) Sachant que la réactance synchrone de l'alternateur
36-24 Pour la Fig . 36-32, on fournit les informations est de 115 S2, calculer la tension d'excitation Eo re-
suivantes : quise par phase .
Eo =12kV Eb=14kV XS =2S2 b) Déterminer le courant d'excitation requis en utili-
Eo est en avance de 30° sur Eb sant la courbe de saturation de la Fig . 36-13c .
Calculer la valeur de la puissance apparente totale dé- 36-28 Un turbo-alternateur de 1530 MVA, dont le
bitée lorsque le décalage entre E b et E° est réduit à zéro rotor est illustré à la Fig . 36-7, débite une puissance
(en fermant les aubes directrices) . Est-ce que l'alter- active de 1200 MW sur un réseau . Si les disjoncteurs
nateur débite ou reçoit de la puissance réactive? s'ouvrent subitement, en combien de temps la vitesse
atteindra-t-elle le seuil dangereux de 1700 r/min, si l'on
36-25 a) Calculer le couple exercé par la turbine qui ne réduit pas immédiatement l'admission de vapeur
entraîne le rotor de la Fig . 36-4 lorsque l'alternateur dans la turbine?
débite une puissance de 500 MW avec un rendement
de 98,8 %?
b) Sachant que la turbine possède un moment d'iner-
tie de 2300 t •m 2 , déterminer la vitesse et la fréquence
de l'alternateur après un intervalle de 0,5 s suivant
l'ouverture subite des disjoncteurs . On supposera
que les aubes directrices demeurent dans la posi-
tion ouverte (voir équation 1-14) .
37
Moteurs synchrones
Le rotor comporte un ensemble de pôles saillants autour Actuellement, on a tendance à utiliser une excitation
desquels sont montées des bobines raccordées en série sans balais, identique à celle utilisée dans certains al-
à deux bagues solidaires de l'arbre de la machine (Fig . ternateurs . L'excitatrice montée en bout d'arbre est un
37-2) . Ces bobines sont alimentées en courant continu . alternateur polyphasé qui alimente un bloc redresseur
En plus, on insère dans des encoches pratiquées à la tournant avec le moteur (Fig . 37-3) . Le champ de
périphérie des pôles, des conducteurs court-circuités l'excitatrice est stationnaire et on fait varier son inten-
formant une cage d'écureuil comparable à celle des sité en faisant varier le courant continu I,
moteurs à induction . Cette cage sert à faire démarrer le Les Fig . 37-4a et 37-4b illustrent comment le stator, le
moteur synchrone selon le principe du moteur asyn- rotor, l'excitatrice et le redresseur sont montés dans un
chrone . moteur synchrone de 3000 kW, à excitation sans ba-
Le rotor porte autant de pôles que le stator . Comme lais .
pour le moteur asynchrone, le nombre de pôles déter-
37 .2 Démarrage du moteur synchrone
mine la vitesse du moteur, suivant l'équation :
Le moteur synchrone ne peut démarrer seul . C'est pour-
quoi on place une cage d'écureuil sur son rotor afin
120 f
n = (37-1) qu'il puisse démarrer en moteur asynchrone . En appli-
p quant la pleine tension triphasée sur le stator, on crée
un champ tournant qui amène rapidement le moteur à
où
une vitesse légèrement inférieure à sa vitesse syn-
n = vitesse du moteur [r/min]
chrone . En général, la résistance de la cage d'écureuil
f = fréquence du réseau [Hz]
est assez élevée afin d'assurer un fort couple de dé-
p = nombre de pôles
marrage .
Dans plusieurs moteurs, le courant continu est amené
aux pôles du rotor par des balais frottant sur deux ba-
gues . Ce courant provient d'une source auxiliaire, gé-
néralement une excitatrice . Cette excitatrice peut être
indépendante ou montée en bout d'arbre .
1 - source de commande à c .c .
2 - pôles à c.c . stationnaires
3 - alternateur (excitatrice)
4 - ligne triphasée
5 - redresseur à diodes
6 - ligne à c .c .
Figure 37-2
7 - rotor du moteur synchrone
Rotor à double roue polaire d'un convertisseur de fréquence
synchrone-synchrone de 50 Hz à 16 2/3 Hz utilisé dans les 8 - stator du moteur synchrone
chemins de fer en Norvège . À gauche : rotor de l'alternateur 9 - ligne d'alimentation triphasée
monophasé de 7000 kVA, 16 2/3 Hz, FP 85 % ; à droite :
rotor du moteur synchrone triphasé de 6900 kVA, 50 Hz, FP . Figure 37-3
90 % . Les pôles saillants du moteur synchrone et de Schéma montrant le principe de fonctionnement d'une
l'alternateur portent des cages d'écureuil (gracieuseté de excitatrice sans balais pour moteur synchrone . Le même
ABB). système est utilisé pour l'excitatrice des alternateurs .
Pendant la période de démarrage, les bobines du rotor circuite l'enroulement du rotor ou on le relie à une ré-
ne sont pas alimentées par l'excitatrice . Comme le sistance extérieure pendant la période d'accélération .
champ tournant balaie les bobines, aussi bien que les À mesure que le moteur accélère, la tension induite
barres de la cage, une tension élevée est induite dans diminue et elle tombe à une valeur négligeable lorsque
ces bobines . Afin de remédier à cet inconvénient et sur- le rotor tourne presque à la vitesse synchrone.
tout pour améliorer le couple de démarrage, on court-
Lorsque la puissance du réseau alimentant le moteur
est limitée, on applique une tension réduite sur le sta-
tor comme on le fait dans le cas des gros moteurs asyn-
chrone . Ainsi, on utilise des autotransformateurs, des
résistances et parfois des réactances pour limiter le
courant pendant le démarrage . Les moteurs synchro-
nes de très grande puissance (20 MW et plus) sont par-
fois amenés à leur vitesse synchrone au moyen d'un
moteur auxiliaire . Dans d'autres cas, on utilise un con-
vertisseur électronique à fréquence variable pour ac-
célérer la machine jusqu'à la vitesse synchrone .
37 .3 Accrochage du rotor
Dès que le moteur a atteint une vitesse proche de la
vitesse synchrone, on alimente les pôles du rotor en
courant continu. Le passage de ce courant produit des
pôles N et S dans le rotor. Ces pôles tournent dans le
même sens et à peu près à la même vitesse que les
pôles N et S du champ tournant .
Quand le rotor tourne en synchronisme avec le champ client des pôles du stator et le moteur s'arrête brusque-
tournant, la tension induite dans les barres de la cage ment. Un moteur qui décroche produit une perturba-
d'écureuil est nulle ; en régime normal, le principe de tion majeure sur le réseau et le disjoncteur de protec-
fonctionnement du moteur synchrone est donc bien tion doit aussitôt s'ouvrir. Cela protège les enroule-
différent de celui du moteur asynchrone . Le moteur ments du stator de même que la cage d'écureuil du
synchrone est entraîné par la force d'attraction qui s'éta- rotor qui, autrement, s'échaufferaient rapidement lors-
blit entre les pôles du rotor et les pôles contraires du que le moteur perd son synchronisme .
champ tournant . Le couple de décrochage dépend de la force
Pour renverser le sens de rotation d'un moteur syn- magnétomotrice des pôles du stator et du rotor. La
chrone, on change le sens de rotation de son champ FMM du rotor dépend du courant continu qui circule
tournant en intervertissant deux des trois câbles ali- dans les bobines, tandis que celle du stator dépend du
mentant le stator . courant alternatif qui le parcourt . Donc, le couple de
décrochage augmente si le rotor est surexcité, et il di-
37 .4 Moteur en charge - description
minue s'il est sous-excité . En général, le couple de dé-
Lorsque le moteur synchrone tourne à vide, les pôles crochage est compris entre 1,5 et 2,5 fois le couple
du rotor sont vis-à-vis des pôles du champ tournant et nominal .
et l'axe du rotor coïncide avec l'axe central du stator
Le décalage a entre l'axe des pôles du rotor et l'axe
(Fig . 37-5) . On se souvient que l'axe central du stator
central du stator produit un effet immédiat sur le cou-
dépend de la phase des tensions appliquées au stator .
rant triphasé tiré du réseau . Plus le décalage augmente,
Quand une charge mécanique est appliquée à l'arbre
plus le courant croît ; c'est une conséquence normale,
du moteur, les pôles du rotor glissent légèrement en
car un décalage accru correspond à une puissance mé-
arrière de ceux du champ tournant, tout en continuant
canique plus grande . Or, la puissance mécanique pro-
à tourner à la même vitesse . L' angle de décalage a entre
vient nécessairement de la puissance électrique tirée
l'axe des pôles du rotor et l'axe central du stator croît à
du réseau .
mesure que la charge augmente (Fig . 37-6) .
Cependant, la force d'attraction entre les pôles du ro- 37 .5 Moteur en charge - puissance et
tor et les pôles contraires du stator les maintient accro- couple
chés, à moins que le couple appliqué ne devienne ex- On peut encore mieux comprendre le fonctionnement
cessif. Plus la charge mécanique croît, plus l'axe des du moteur synchrone à l'aide de son circuit équivalent
pôles du rotor s'éloignent de l'axe central du stator . Si (Fig . 37-7a) . Ce circuit est identique à celui d'un alter-
la charge devient trop grande, les pôles du rotor décro-
Figure 37-6
Figure 37-5 Lorsque le moteur développe un couple, les pôles du rotor
Les pôles du rotor sont attirés par les pôles contraires du se déplacent en arrière des pôles du stator . Langle a entre
stator. Lorsque le moteur fonctionne à vide, l'axe des pôles l'axe du rotor et l'axe central du stator est une mesure du
du rotor coïncident avec l'axe central du stator . couple exercé .
nateur, car les deux machines possèdent la même cons- décalage mécanique a correspond à un déphasage élec-
truction . Ainsi, le flux 0 créé par le rotor induit une trique 8 entre les tensions Eo et Eb.
tension E° dans le stator lorsque le moteur tourne .
En appliquant la loi de Kirchhoff au circuit de la Fig .
Comme ce flux dépend du courant continu Ix , la ten-
37-7a, on obtient :
sion E° varie avec le courant d'excitation .
-Eb +jIXs +E° =0
Comme on l'a déjà mentioné, lorsque le moteur tourne
à vide, les axes des pôles du rotor coïncident avec ceux d' où I = - j (Eb - E° )/Xs
du champ tournant. Dans ces circonstances, la tension
E° est en phase avec la tension Eb de la source (Fig . La différence de tension Eb - E° apparaît aux «bor-
37-7b) . Si l'on ajuste l'excitation afin que E° = Eb, le nes» de la réactance synchrone ; c'est pourquoi le cou-
moteur «flotte» sur la ligne et le courant I est presque rant est déphasé de 90° en arrière de cette tension .
nul . En effet, le courant requis doit seulement suppléer On constate sur le diagramme vectoriel de la Fig .
les faibles pertes par friction et aération plus les pertes 37-7c que le courant I est légèrement en retard sur Eb .
Joule dans le stator. La machine absorbe donc une puissance active et une
Si, maintenant, on applique une charge au moteur, il puissance réactive . La puissance active est transformée
ralentit momentanément et les pôles du rotor se déca- en puissance mécanique, à l'exception des pertes Joule
lent d'un angle aen arrière de l'axe central du stator . À et des pertes dans le fer dissipées dans le stator. Si l'on
cause de ce décalage mécanique, la tension E° atteint néglige ces pertes, la puissance mécanique par phase
sa valeur maximale un peu plus tard qu'auparavant, ce est donnée par l'équation :
qui donne le diagramme vectoriel de la Fig . 37-7c . Ce
ou
P puissance mécanique, par phase [W]
(a) E° = tension, par phase, induite par le courant
d'excitation I, [ V ]
Eb = tension ligne à neutre de la source [V]
XS = réactance synchrone, par phase [S2]
Eb, Eo 8 = angle de déphasage électrique entre la posi-
(b) tion du rotor au repos et sa position en charge,
en degrés électriques
Ex =Eb-Eo
À Cette formule est basée sur l'équation 25-13 que nous
avons développée au chapitre 25, section 25 .11 .
Noter que l'angle interne 6 est toujours égal au dé-
(c)
phasage entre E° et Eb . En pratique, selon la puissance
mécanique et le facteur de puissance désirés, la valeur
de E° peut être supérieure, inférieure ou égale à Eb .
L'équation indique que la puissance du moteur aug-
Figure 37-7 mente avec l'angle interne, mais qu'elle atteint sa va-
a . Circuit équivalent d'un moteur synchrone . Le flux 0 créé leur maximale Pmax lorsque l'angle est de 90° :
par le rotor induit une tension Eo dans le stator .
b . Lorsque E ° est égale et en phase avec la tension Eb de la
source, le courant dans le stator est négligeable . E°E b
c . Lorsque la charge mécanique appliquée au moteur un Pmax = (37-3)
couple, le vecteur Eo glisse en arrière du vecteur E b . Le XS
déphasage augmente avec le couple .
648 ÉLECTROTECHNIQUE
Les pôles du rotor se trouvent alors à mi-chemin entre 37.6 Angles électrique et mécanique
les pôles N et S du champ tournant . Passé ce point Comme pour les alternateurs, il existe une relation pré-
maximal, la puissance commence à baisser et devient cise entre l'angle de décalage mécanique a (Fig . 37-5)
nulle lorsque l'angle interne est de 180° . et l'angle électrique interne 6. Elle est encore donnée
À titre d'exemple, la Fig . 37-8 donne la variation de la par l'équation (36-2) :
puissance P en fonction de l'angle interne pour un
moteur synchrone de 40 kW, 1200 r/min, dont la puis- pu éq. 36-2
S =
sance maximale est de 100 kW. 2
Pour des angles internes supérieurs à 90°, le moteur
où p représente le nombre de pôles .
développe toujours une puissance mécanique . Cepen-
dant, cette région comprise entre 90° et 180° corres- Exemple 37-1
pond à un régime de fonctionnement instable, car la Un moteur synchrone de 6000 kW, 4 kV, 180 r/min,
puissance du moteur diminue à mesure que l'angle in- 60 Hz, possède une réactance synchrone de 2,4 12 .
terne augmente. Lorsque la tension E,, induite pire phase est de 3,2 kV,
En ce qui concerne le couple, il est proportionnel à la l'angle de décalage mécanique est de I Calculer :
puissance active du moteur, car la vitesse est constante .
a) la puissance mécanique développée par le mo-
Il est donné par l'équation :
teur
T _ 9,55 P b) le couple de décrochage
(37-4)
c) le couple de décrochage si la tension du réseau
ns
baisse de 4 kV à 3 .6 kV
où
T = couple, par phase [N•m ] Solution
P = puissance mécanique, par phase [W] a) Trouvons d'abord le nombre de pôles et le décalage
ns = vitesse synchrone [r/min] en degrés électriques . Le nombre de pôles est donné
9,55 = constante [valeur exacte = 30/,r] par :
MMM p
100 1000
Le moteur possédant 40 pôles, on a :
80 800
P FÀA T ~,
60 600 T 6_ p a _ 40 x 1° = 20°
40 -M MkW 400 2 2
0M 0
0 30 60 90 120 150 180 _
degrés Eb 4 kV = 2,3 kV par phase
angle 6
Figure 37-8
E o = 3,2 kV Xs = 2,4 S2
Puissance et couple en fonction de l'angle interne 6, pour un
moteur synchrone de 40 kW, 1200 r/min, 60 Hz . La puissance
sin 20° = 0,342
maximale est de 100 kW .
2 . La puissance d'excitation de 4,2 kW pour le moteur La FMM nécessaire pour produire le flux cm peut pro-
de 1500 kW est de seulement 2 fois celle du moteur venir indifféremment du stator ou du rotor . Si le cou-
de 150 kW. On constate que plus une machine est rant d'excitation dans les bobines du rotor est nul, tout
puissante, plus sa puissance d'excitation relative di- le flux doit être produit par le stator, de sorte que ce
minue . dernier doit absorber une puissance réactive considé-
3 . Les pertes totales (38 kW) du moteur de 1500 kW rable de la ligne triphasée . Si l'on augmente graduel-
sont seulement 4 fois plus grandes que celles du lement le courant d'excitation, la FMM associée à ce
moteur de 150 kW. Il s'ensuit que le rendement du courant contribue à la production du flux Om et la puis-
gros moteur est sensiblement plus élevé . sance réactive absorbée par le stator diminue progres-
4 . Pour les deux moteurs, la réactance synchrone est sivement . On arrive finalement à un point où la FMM
beaucoup plus grande que la résistance des enrou- du rotor crée tout le flux 0 à elle seule . La puissance
lements . Pour le moteur de 1500 kW, ce rapport est réactive absorbée par le stator est alors nulle et le fac-
de 122 . Par conséquent, en ce qui concerne la per- teur de puissance du moteur atteint 100 % .
formance électromécanique d'un moteur syn- Qu'arrive-t-il si l'on augmente le courant d'excitation
chrone, la résistance du stator est toujours négligea- au-dessus de cette valeur critique? On constate que le
ble . stator, au lieu d'absorber de la puissance réactive, four-
37 .8 Excitation et puissance réactive d'un nit de la puissance réactive au réseau . De plus, la puis-
moteur synchrone sance réactive générée augmente à mesure que l'on
Considérons le stator d'un moteur synchrone triphasé augmente l'excitation . Dans ces conditions, le moteur
branché sur un réseau dont la tension Eb est constante se comporte comme une source de puissance réactive,
(Fig . 37-9) . Il s'ensuit que la tension ligne à neutre du donc comme une capacitance . À cause de cette pro-
moteur est constante . Mais on vient de constater que la priété extrêmement importante, le moteur synchrone
chute de tension dans la résistance des enroulements est souvent utilisé à la place des condensateurs stati-
est négligeable. Par conséquent, la tension E, induite ques pour corriger le facteur de puissance d'une usine .
aux bornes de chaque phase est sensiblement égale à 37 .9 Facteur de puissance : courbes en V
Eb, donc E, demeure constante . Comme cette tension
Habituellement, les moteurs synchrones sont construits
est induite par un flux 0 qui coupe les conducteurs du
pour fonctionner à un facteur de puissance de 100 % .
stator, le flux 0 doit demeurer constant . Par conséquent,
Cependant, certains moteurs sont conçus pour débiter
quelle que soit la charge, le flux total 0 à l'intérieur
une puissance réactive en même temps qu'ils dévelop-
d'un moteur synchrone est constant tant que la tension
pent leur pleine puissance mécanique . On construit
d'alimentation demeure constante .
alors des moteurs synchrones pouvant fonctionner à
Considérons par exemple la phase A (Fig . 37-9) . Le un FP de 80 % en avance . Une machine ayant un FP
flux total 0 est composé pour la plus grande partie d'un de 80 % peut débiter une puissance réactive égale à
flux mutuel o,,, qui accroche à la fois les conducteurs 75 % de sa puissance nominale mécanique .
du stator et du rotor, et d'un flux de fuite 4fa relative-
Les moteurs pouvant fournir de la puissance réactive
ment faible .
sont plus gros que ceux fonctionnant à un FP de 100 %,
car leur rotor et leur stator doivent supporter des cou-
rants plus élevés ; ils coûtent donc plus cher .
Exemple 37-2
Le moteur synchrone de la Fig . 37-4 développe une
puissance mécanique de 3000 kW . Sachant qu'il est
conçu pour fonctionner à un facteur de puissance
de 0,8 en avance, calculer a) la puissance réactive
Figure 37-9
Le flux 0 accroché par chacune des phases demeure
qu'il peut fournir au réseau et b) le nombre de pôles
constant . Pour la phase A, il comprend le flux de fuite Ofa saillants sur le rotor.
créé par le courant ia et le flux mutuel Om créé par la FMM
totale développée par le rotor et le stator .
Solution [V]
a) Puissance active : 700
P = 3000 kW
600
Puissance apparente :
P - 3000 500
S - 3750 kvar
FP E
0,8
Puissance réactive que le moteur peut fournir : 400
m
C
Q = ~ S 2 -P Z = 3750 2 - 3000 2
w° 300
= 2250 kvar r_
o
P 3000
100
b) La vitesse synchrone est de 200 r/min et la fréquence
de 60 Hz . On en déduit le nombre de pôles en utilisant
l'équation 37-1 : o
o 5 10 15 20 25 [A]
courant d'excitation I x
p - 120 f - 120 x 60
= 36 pôles Figure 37-10
ns 200 Courbe de saturation d'un moteur synchrone de 800 kW .
652 ÉLECTROTECHNIQUE
moteur moteur
kvar sous-excite surexcité
600
Ex P = 800 kW
Eb 300
280 V I
Ix Q
I12
0 0 4 8 16 20 A
800 kW
a) excitation normale courant d'excitation
-300
333 V Eb
-600
Figure 37-12a
Variation de la puissance réactive avec l'excitation .
600 kvar'
b) moteur sous-excité Ix = 7 A
20 A
Eb
.Y.
IX
12 20
o o IX
Figure 37-12b
800 kW Courbes en V d'un moteur synchrone de 800 kW dont le FP
est de 80 % en avance .
600 kvar
c) moteur surexcité Ix = 20 A
Figure 37-11 phasages entre les tensions et les courants lorsque le
Puissances active et réactive pour trois excitations différentes, moteur passe d'un régime sous-excité (Ix = 7 A) à un
et diagrammes vectoriels correspondants . Ces conditions
régime surexcité (Ix = 20 A) . Remarquer que le cou-
sont présentées graphiquement à la Fig . 37-12 .
rant I est toujours déphasé de 90° en arrière de la ten-
sion Ex, car XS est inductive.
En choisissant d'autres courants d'excitation compris
entre 7 A et 20 A, on obtient une courbe de la puis- Donc, en résumé, un moteur synchrone absorbe de la
sance réactive en fonction du courant I x (Fig . 37-12a) . puissance réactive quand on le sous-excite et il en dé-
bite lorsqu'on le surexcite .
On peut aussi tracer une courbe de la puissance appa-
rente S en fonction de Ix . À cause de sa forme, on l'ap- 37 .10 Compensateur synchrone
pelle courbe en V. La Fig . 37-12b montre deux cour- On appelle compensateur synchrone, un moteur syn-
bes en V, correspondant respectivement à 100 % et 0 % chrone qui tourne à vide et dont la seule fonction est
de la puissance active nominale du moteur . de fournir ou d'absorber de la puissance réactive sur
En conclusion, les schémas et les diagrammes vecto- une ligne de transport ou sur un réseau. Nous verrons
riels des Fig . 37-11 a, 37-11b et 37-lic permettent de au chapitre 46 que, pour régulariser la tension d'un
suivre l'évolution de la puissance réactive et des dé- réseau, on doit lui fournir une puissance réactive pen-
dant les heures de pointe . Inversement, pendant les La plupart de ces machines ont une capacité de l'ordre
périodes creuses, on doit absorber l'excès de puissance de 200 Mvar et on les refroidit à l'hydrogène . Le dé-
réactive générée par les lignes . Le compensateur syn- marrage se fait de la même façon que pour les moteurs
chrone permet de compenser ces fluctuations de puis- synchrones conventionnels . Cependant, si le réseau est
sance réactive en ajustant l'excitation selon les besoins . incapable de supporter l'appel de puissance pendant le
Le compensateur agit alors comme une énorme démarrage, on utilise des moteurs asynchrones pour
capacitance ou inductance variable dont la valeur est les accélérer jusqu'à la vitesse synchrone . Par exem-
réglable en faisant varier le courant d'excitation de son ple, les compensateurs synchrones de 160 Mvar ins-
rotor (Fig . 37-13) . tallés au poste de Dorsey à Winnipeg sont démarrés
par des moteurs à rotor bobiné ayant une puissance de
1270 kW.
Q
0U //R 45 M//E1'a'/~ffl"80
M//an angles //N\m/n/a/
Figure 37-15
Courbe du couple de réluctance en fonction de l'angle de
décalage interne ô.
(c)
Figure 37-14
a. Le flux du stator traverse l'entrefer et passe par les pôles
angle de décalage interne
du rotor .
b . Les pôles saillants du rotor sont attirés par les pôles du
stator, donnant naissance à un couple de réluctance . Figure 37-16
c . Le couple net est nul lorsque les pôles du rotor sont à mi- Dans un moteur synchrone, le couple de réluctance (1) plus
chemin entre les pôles du stator . le couple dû à l'excitation (2) donnent le couple résultant (3) .
Z60 r/min
V R + XS
= 1~ 0,2 2 +162 = 1652
= 1~ 0,22 + 1,6 2
Courant par phase :
= 1,61 52
I = E° = 2400 =
150 A Courant par phase :
Z 16
Puissance dissipée dans les 3 phases : I _ Eo = 240 V
= 149 A
2 2 Z 1,6152
P=3RI =3 x 0,2 x 150
= 13,5 kW
656 ÉLECTROTECHNIQUE
98 250
m oteur synch rone
97 - ----------- moteur synchrone
200 l
moteur
96 d induction
,l
95
94 i
moteur
93 d'induction
------------
50
92
91 0
0 25 50 75 100 125 0 20 40 60 80 100
puissance mécanique vitesse
Figure 37-18
Comparaison des rendements et des couples de démarrage d'un moteur synchrone et d'un moteur asynchrone à cage d'écureuil
de 3000 kW, 1500 r/min, 6,9 kV .
MOTEURS SYNCHRONES 657
En contrepartie, lorsque le réseau est exposé à des in- Le circuit équivalent du moteur est identique à celui
terruptions de service de très courte durée (de l'ordre de l'alternateur. Chaque phase comprend une source
d'une seconde), le moteur asynchrone peut continuer de tension interne correspondant à la tension induite
à fonctionner alors que le moteur synchrone décroche par le courant d'excitation, branchée en série avec la
et s'arrête. résistance du stator et la réactance synchrone . Ce cir-
Les convertisseurs électroniques de grande puissance cuit équivalent permet de calculer la puissance active
et à basse fréquence ont permis d'étendre l'emploi des absorbée par le moteur (ou sa puissance mécanique
moteurs synchrones aux applications jugées, autrefois, développée) ainsi que la puissance réactive absorbée
impossibles . Ainsi, on fabrique maintenant des moteurs ou générée . Le décalage mécanique des pôles est pro-
synchrones de 10 000 kW dont la vitesse est réglable portionnel au déphasage électrique entre la tension in-
de zéro à quelques tours par minute, grâce à des terne et la tension de la source d'alimentation .
cycloconvertisseurs électroniques pouvant générer des
fréquences comprises entre zéro et 5 ou 6 Hz . Cette
technique de commande sera étudiée au chapitre 44 . PROBLÈMES - CHAPITRE 37
Niveau pratique
37 .13 Résumé
Le moteur synchrone triphasé est construit de la même 37-1 Comparer la construction d'un alternateur, d'un
façon qu'un alternateur . Il comporte un stator portant moteur synchrone et d'un moteur asynchrone triphasé .
un enroulement triphasé qui produit un champ tour- 37-2 Expliquer comment le moteur synchrone dé-
nant et un rotor à pôles saillants portant des enroule-
marre . Les pôles du rotor sont-ils excités pendant cette
ments alimentés en courant continu . Le rotor comporte
période?
aussi une cage d'écureuil permettant de démarrer le
moteur en moteur asynchrone . Lorsqu'il atteint une 37-3 Pourquoi la vitesse d'un moteur synchrone de-
vitesse voisine de la vitesse synchrone, le rotor s'ac- meure-t-elle constante, même si la charge varie?
croche au champ tournant du stator et se met à tourner
37-4 Dans quelles circonstances préfère-t-on em-
en synchronisme avec celui-ci . La vitesse de rotation
ployer un moteur synchrone plutôt qu'un moteur asyn-
est donc imposée par la fréquence du réseau et par le chrone?
nombre de pôles de la machine.
37-5 Quelle est l'utilité des compensateurs synchro-
À vide, les pôles du rotor sont alignés avec les pôles de
nes?
polarité contraire du champ tournant . Lorsqu'un cou-
ple mécanique est appliqué à l'arbre, les pôles du rotor 37-6 Calculer : a) le courant approximatif de pleine
se décalent en arrière des pôles du champ tournant . Le charge du moteur synchrone de la Fig . 37-1
couple et la puissance mécanique développés par le b) la résistance du rotor
moteur sont proportionnels au sinus de cet angle de
37-7 Calculer la vitesse de rotation du rotor à double
décalage, et ils atteignent un maximum lorsque les pôles
roue polaire illustré à la Fig . 37-2 pour qu'il génère les
du rotor sont à mi-chemin entre les pôles du champ
fréquences indiquées?
tournant.
Selon que son rotor est sous-excité ou surexcité le mo- 37-8 a) Expliquer ce qu'on entend par un moteur
teur synchrone absorbe ou génère de la puissance réac- synchrone sous-excité.
tive . Le courant d'excitation peut donc être ajusté pour b) Si l'on surexcite un moteur synchrone, est-ce que
que le moteur fonctionne avec un facteur de puissance sa puissance mécanique augmente?
unitaire . Cette propriété du moteur synchrone est mise c) De quoi dépend la puissance mécanique dévelop-
à profit dans les compensateurs synchrones qui sont pée par un moteur synchrone?
d'énormes moteurs synchrones tournant à vide, utili-
37-9 Un moteur synchrone absorbe une puissance de
sés parfois pour réguler la tension des réseaux de trans-
2000 kVA à un FP de 90 % en avance. Calculer la
port .
puissance mécanique approximative qu'il développe .
658 ÉLECTROTECHNIQUE
37-10 Un moteur synchrone fonctionne à un FP de a) le nouveau courant par phase et l'angle de dé-
100 % . Qu'arrive-t-il lorsqu'on augmente le courant phasage 8
d'excitation? b) la puissance réactive totale débitée par le moteur
37-11 Un moteur synchrone tire un courant de 150 A 37-16 Un moteur synchrone de 500 kW entraîne un
d'une ligne triphasée . Lorsqu'on augmente le courant compresseur d'air et l'excitation est ajustée afin que le
d'excitation, on observe que ce courant diminue à FP soit de 100 % .
140 A. Le moteur était-il surexcité ou sous-excité avant Si l'on augmente l'excitation à c.c., indiquer comment
le changement? sont affectées les grandeurs suivantes :
Niveau intermédiaire a) la puissance mécanique développée par le moteur
37-12 Un moteur synchrone triphasé branché sur une b) le courant d'induit
ligne à 4 kV, 60 Hz tire un courant de 320 A et absorbe c) la puissance réactive échangée avec le réseau
une puissance de 2000 kW . Sachant qu'il tourne à une d) la position des pôles, par rapport à la position qu'ils
vitesse de 225 r/min, calculer: occupent lorsque l'excitation est normale?
a) la puissance apparente fournie au moteur Niveau avancé
b) le facteur de puissance du moteur
37-17 Le moteur synchrone triphasé de 3000 kW,
c) la puissance réactive absorbée par le moteur 6,9 kV illustré à la Fig . 37-4a possède une réactance
d) le nombre de pôles du rotor synchrone de 10 S2 par phase . Le stator est raccordé en
37-13 Un moteur synchrone triphasé de 600 kW, étoile. Le moteur fonctionne à pleine charge (3000 kW)
2,4 kV, 60 Hz fonctionne normalement à un FP de à un FP de 90 % en avance. Déterminer :
100 % lorsque la tension d'alimentation est de 2,4 kV . a) la puissance apparente absorbée
La tension diminue subitement à 1,8 kV. Expliquer
b) le courant par phase
comment les grandeurs suivantes seront affectées :
c) la tension d'excitation Eo par phase
a) le courant dans le stator
d) l'angle de décalage mécanique des pôles
b) le FP du moteur
e) la puissance réactive fournie au réseau
c) la vitesse
f) la puissance maximale que le moteur peut dévelop-
d) la position des pôles du rotor per, sans décrocher
e) Est-ce que le moteur absorbe ou débite une puis- 37-18 Dans le problème 37-17, on désire ajuster le
sance réactive? FP à 100 % sans modifier la puissance mécanique .
37-14 Le moteur synchrone illustré schématiquement Calculer
à la Fig . 37-7 possède les paramètres suivants, par
a) la tension d'excitation Eo requise par phase
phase :
b) le nouvel angle de décalage des pôles
Ee = 2,4 kV ; Eo = 3 kV; XS = 2 S2 ; I = 900 A
37-19 Un moteur synchrone triphasé de 300 kW,
Tracer le diagramme vectoriel du circuit et détermi- 600 V, 450 r/min, 60 Hz entraîne une pompe à eau . Le
ner : stator est raccordé en étoile et la réactance synchrone
a) le déphasage électrique 8 est de 0,9 £2 par phase . Sachant que la tension d'exci-
tation par phase est ajustée à 400 V, calculer :
b) la puissance active par phase
c) la puissance réactive absorbée ou débitée par phase a) le couple maximal que le moteur peut développer
sans décrocher
d) le facteur de puissance du moteur
b) le courant de ligne lorsque le moteur est sur le point
37-15 Dans le problème 37-14, si la charge mécani-
de décrocher
que devient nulle, calculer :
37-20 Le moteur synchrone décrit au problème 37- De plus, on désire maintenir le même flux par pôle, en
19 développe une puissance de 300 kW lorsqu'il fonc- conservant une excitation à c .c . normale . Calculer :
tionne sur une ligne à 600 V . La tension d'excitation a) la fréquence qu'on doit appliquer au stator
est ajustée à 400 V, par phase . Calculer le changement b) la tension nominale (ligne à ligne) qu'on doit appli-
dans l'angle de décalage mécanique des pôles lorsque quer au stator
la tension de ligne baisse de 20 % pendant 10 s . La
c) la réactance synchrone par phase, si sa valeur à 60 Hz
vitesse de rotation est-elle affectée?
est de 10 S2
37-21 On désire faire tourner le moteur de 3000 kW d) la puissance nominale que le moteur peut dévelop-
de la Fig . 37-4a à une vitesse de 10 r/min en appliquant per à cette vitesse
une fréquence et une tension appropriées sur le stator. e) le couple nominal du moteur à cette vitesse
Figure 37-19
Pose d'un enroulement imbriqué dans le stator à 112 encoches d'une machine synchrone triphasée de 1150 kW, 5250V,
428,6 r/min (14 pôles), 50 Hz (gracieuseté de ABB) .
38
Moteurs monophasés
De tous les moteurs à courant alternatif, le moteur La Fig . 38-2 montre les principales étapes de la cons-
monophasé est celui qui nous est le plus familier, car il truction d'un stator à 4 pôles . Les 36 encoches sont
est utilisé dans les appareils ne requérant qu'une faible d'abord isolées avec des feuilles isolantes, puis l'en-
puissance, comme les machines-outils portatives et les roulement principal est installé (Fig . 38-2a, 38-2b) .
appareils électro-ménagers . D'une façon générale, on Ensuite, l'enroulement auxiliaire est installé par des-
doit l'utiliser dans les installations où l'on ne dispose sus l'enroulement principal de façon à le chevaucher
pas de courant triphasé . (Fig . 38-2c) .
Il existe une grande variété de moteurs monophasés
adaptés à une multitude d'applications . Leur principe
de fonctionnement est plus compliqué que celui des
moteurs polyphasés . Nous étudierons dans ce chapitre
quelques types importants, et plus particulièrement le
moteur asynchrone monophasé que l'on rencontre le
plus souvent .
Chaque pôle de l'enroulement principal est composé lieu de chaque pôle, et les encoches partiellement rem-
de 4 bobines concentriques, raccordées en série (Fig . plies de chaque côté de celle-ci, servent à loger l'en-
38-3a) . Les pôles adjacents sont connectés afin de créer roulement auxiliaire . Cet enroulement ne possède que
des pôles contraires N,S . L'encoche vide située au mi- deux bobines concentriques par pôle (Fig . 38-3b) .
Figure 38-2a
Stator d'un moteur monophasé de 1/4 hp (187 W) . Les 36 encoches sont isolées par des feuilles de papier robuste qui
empêchent tout contact électrique entre le noyau et les enroulements . Le rotor à cage d'écureuil est semblable à celui d'un
moteur triphasé (gracieuseté de Lab-Volt) .
662 ÉLECTROTECHNIQUE
un pas polaire ou
< (180'), 10 20 25 30 spires de fil n° 16
ns = vitesse synchrone du moteur [r/min]
f = fréquence de la source [Hz]
0888
p = nombre de pôles
Le rotor tourne à une vitesse légèrement inférieure à la
vitesse synchrone . Pour les moteurs à puissance frac-
tionnaire (moins de 1 hp) le glissement à pleine charge
est généralement compris entre 3 % et 5 % .
Exemple 38-1
(a) Un moteur monophasé à 4 pôles . 60 H7 possède un
glissement de 3 .5 % à pleine charge . Calculer sa vi-
tesse de rotation .
Solution
La vitesse synchrone est :
120 f 120 x 60
ns =
p 4
= 1800 r/min
38 .2 Vitesse synchrone
Tout comme pour les moteurs polyphasés, la vitesse
synchrone d'un moteur asynchrone monophasé est
exprimée par la formule : Figure 38-4
Stator d'un moteur bipolaire montrant les enroulements
principal et auxiliaire . Le contact branché en série avec
120 f l'enroulement auxiliaire s'ouvre lorsque l'interrupteur
ns = (38-1) centrifuge, monté sur l'arbre, atteint environ 75 % de la vitesse
p synchrone du moteur.
38.3 Couple en fonction de la vitesse une FMM produisant un flux or. C'est l'action combi-
née de ces flux 0s et Or qui donne naissance au champ
La Fig . 38-5 représente schématiquement le rotor et
tournant . En effet, ces flux n'atteignent pas leurs va-
l'enroulement principal d'un moteur asynchrone mo-
leurs maximales en même temps et comme ils sont
nophasé à deux pôles . Supposons que le rotor soit au
repos . Quand une tension monophasée est appliquée à
l'enroulement du stator, un flux 0s y prend naissance .
Ce flux est alternatif, donc variable, mais il ne produit
pas de champ tournant . Des courants alternatifs sont
induits dans les conducteurs du rotor par la variation
de ce flux . Lorsque le rotor est stationnaire, tous les
conducteurs sont soumis à l'action d'une force élec-
tromagnétique F car ils sont parcourus par un courant
et placés dans un champ . Cependant, le couple résul-
tant est nul car les forces en regard l'une de l'autre
sont respectivement égales mais agissent en sens con-
1[ l
Figure 38-5
120 V, 60 Hz
source à c .a .
traires . Le moteur ne peut donc pas démarrer. Sens des courants et des forces agissant sur le rotor lorsqu'il
est au repos .
Si maintenant le moteur est lancé à la main dans un
sens ou dans l'autre, on constate que le rotor produit
un couple qui fait accélérer le moteur dans le sens du
lancement . Le moteur atteint rapidement une vitesse
légèrement inférieure à la vitesse synchrone et s'y
maintient . La Fig . 38-6 montre la courbe du couple en
fonction de la vitesse lorsque l'enroulement principal
est alimenté . Bien que le couple de démarrage soit nul,
le moteur produit un couple de plus en plus puissant à
mesure qu'il s'approche de la vitesse synchrone . Le
couple atteint sa valeur maximale à environ 80 % de la
vitesse synchrone, après quoi il redevient nul .
Figure 38-6
38.4 Principe de fonctionnement Caractéristique du couple en fonction de la vitesse d'un
La théorie du fonctionnement du moteur asynchrone moteur monophasé lorsque seul l'enroulement principal est
monophasé assez complexe et nous en donnons ci-après excité .
Figure 38-9
À gauche : position de l'interrupteur centrifuge au repos .
Dans cette position, le contact stationnaire en série
avec l'enroulement auxiliaire est fermé .
À droite : position de l'interrupteur centrifuge après le
déclenchement . La force centrifuge agissant sur les
masselottes rectangulaires exerce une pression contre
les ressorts . Lorsque la force atteint une valeur critique,
les ressorts sont comprimés et le mouvement axial du
collier en plastique déplace le contact mobile, ce qui
provoque l'ouverture de l'interrupteur .
pondants, sont bien déphasés . Ces deux flux peuvent ment élevée . Son échauffement est donc rapide . Pour
donc produire le champ tournant nécessaire au démar- que sa température n'atteigne pas une valeur dange-
rage du moteur. Le courant de démarrage IT tiré de la reuse, il faut que l'interrupteur centrifuge le mette hors
ligne est égal à la somme vectorielle des courants I s et circuit en 1 ou 2 secondes ; si la période d'accélération
Ia. Sa valeur est de 6 à 7 fois celle du courant nominal dure plus de 5 secondes, on risque de brûler l'enroule-
du moteur . ment auxiliaire, à moins que le moteur soit protégé par
En raison de la faible section du conducteur, la densité un relais thermique . Ce type de moteur ne convient
de courant dans l'enroulement auxiliaire est extrême- donc pas à des démarrages fréquents .
interrupteur
Exemple 38-2
centrifuge Soit un moteur à phase auxiliaire résistive de 1/4 hp
(187 W), 1725 r/min, 115 V, 60 Hz . Lors d'un essai
enroulement auxiliaire
à rotor bloqué, effectué à tension réduite, on obtient
70 spires/pôle
fil #22 les lectures suivantes :
enroulement enroulement
principal auxiliaire
tension appliquée E =23V E =23V
a a s
courant = 1,5 A
enroulement principal
120 spires/pôle puissance active = 60W =30 W
fil #16
Calculer :
a) l'angle de déphasage (x entre I, et h
b) le courant de ligne à rotor bloqué, sous une ten-
sion de 115 V
E
Solution
Calculons d'abord le déphasage entre I, et E, pour l'en-
roulement principal .
a) Puissance apparente :
S,=EI, =23x4 = 92 VA
Figure 38-10
Moteur monophasé à phase auxiliaire résistive .
666 ÉLECTROTECHNIQUE
Facteur de puissance : S = \l p 2 + Q 2
P.
co s S
= ' = 60
- = 0,652 = V 90 2 + 86,7 2 = 125 VA
SS 92
Le courant de démarrage à 23 V est donc :
donc, OS = arccos 0,652 = 49,3°
30 Exemple 38-3
cos = Pa = = 0,870
ça L'enroulement auxiliaire d' un moteur à phase auxi-
Sa 34,5
liaire réaistive (Fi`= . 38-3) est composé de lil no 22
donc, °a = arccos 0,870 = 29,5° en cuivre . On laisse le moteur fonctionner pendant
quelques heure, . puis on J'arrête et on constate que
fa est en retard de 29,5° sur E la température de ses enroulements est de 70 ° C .
On fait repartir le moteur avant qu'il ait le temps de
L'angle entre IS et Ia est donc :
refroidir. Le courant de démarrage dans l'enroule-
a = 0, - oa = 49,3° - 29,5° = 19,8° ment auxiliaire est de 16 A . Pendant comhien de
temps cet enroulement petit-il étre alimenté .,,achant
b) Afin de déterminer le courant dans la ligne, nous que sa température ne doit pas dépasser 150 ('
calculons d'abord les valeurs de P et Q absorbées res-
pectivement par les deux enroulements, afin d'en dé- Solution
duire la puissance apparente totale S . On calcule d'abord le 122t permissible en utilisant l'équa-
tion (10-5) :
Puissance active totale :
668 ÉLECTROTECHNIQUE
1370
N •m r/min
10
9 5N•m
'-.
h 8
m
n
oU. 6
T 4 3,4 N •m
2,8 N •m
o
pleine charge
2 1760 r/min
i .
00
200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 r/min
vitesse n
Figure 38-12
Courbes du couple en fonction de la vitesse d'un moteur monophasé à démarrage par condensateur ; capacité : 250 W, 115 V,
60 Hz, isolation classe 105 °C, CEMA classe N .
Le tableau 38-1 donne les caractéristiques d'un D'où provient cette vibration? Elle résulte du fait qu'un
moteur asynchrone monophasé à démarrage par con- moteur monophasé reçoit une puissance électrique
densateur, ayant une capacité de 250 W (1/3 hp), pulsative alors qu'il débite une puissance mécanique
1760 r/min, 115 V, 60 Hz . De plus, on donne à la Fig . constante . Considérons le moteur de 250 W dont les
38-12, les courbes du couple en fonction de la vitesse caractéristiques sont données au tableau 38-1 . Le cou-
pour ce même moteur . On constate que pendant la pé- rant de pleine charge est de 5,3 A et comme le FP est
riode d'accélération, l'enroulement principal et l'en-
roulement auxiliaire produisent ensemble un couple très TABLEAU 38-1 CARACTÉRISTIQUES D'UN MOTEUR
élevé comparativement au couple nominal de la ma- MONOPHASÉ À DÉMARRAGE PAR
chine. Par conséquent, à moins que l'inertie de la charge CONDENSATEUR
soit très élevée, le moteur atteint sa vitesse nominale
en une fraction de seconde . 250 W, 1760 r/min, 115 V, 60 Hz
Lorsque le rotor atteint une vitesse de 1370 r/min, l'in- isolation classe 105 °C, CEMA classe N
terrupteur centrifuge s'ouvre et le moteur tombe subi- Pleine charge À vide
tement sur la caractéristique couple-vitesse de l'enrou-
Tension 115V Tension 115V
lement principal seul . Le couple diminue subitement
de 9,5 N-m à 2,8 N •m , mais le moteur continue à accé- Puissance 250 W Courant 4,0 A
lérer jusqu'à une vitesse de 1760 r/min, correspondant Courant 5,3 A Pertes 105 W
à la vitesse de pleine charge . FP 64% Au démarrage
Rendement 63,9% Tension 115V
38.9 Vibration des moteurs monophasés
Vitesse 1760 r/min Courant Is 23 A
Si l'on met la main sur le stator d'un moteur mono-
phasé en marche, on sent des vibrations rapides même Couple 1,35 N-m Courant Ia 19 A
de 64 %, il est déphasé de 50° en arrière de la tension . p = 1223 sin 80° sin (80° - 50°)
La puissance apparente est
= 1223 x 0,985 x 0,5 = 602 W
S=EI=115Vx5,3A=610 VA
et la puissance active est En choisissant des angles entre 0° et 360°, on décou-
vre que la puissance instantanée oscille entre une va-
P=SxFP=610x0,64=390W leur crête de + 1000 W et une valeur minimale de
Bien que le moteur absorbe 390 W, il ne débite qu'une -218 W, passant périodiquement par des valeurs nul-
puissance mécanique de 250 W . La différence est due les . La valeur moyenne de cette puissance, soit 390 W,
aux pertes dans le moteur. correspond à la puissance absorbée par le moteur. Lors-
Cette information donne une vue globale du fonction- que la puissance est positive, le moteur reçoit de l'éner-
gie; lorsqu'elle est négative, le moteur renvoie de l'éner-
nement du moteur. Afin d'expliquer la source des vi-
gie dans le réseau. Par contre, la puissance mécanique
brations, il faut examiner la puissance instantanée li-
débitée par le moteur dépend de la charge ; or, celle-ci
vrée à la machine . Pour ce faire, traçons sur un même
demeure constante et reste égale à 250 W .
graphique les ondes de la tension E et du courant I,
puis calculons la puissance électrique instantanée p Il est évident que le moteur ralentit pendant les pério-
fournie au moteur (Fig . 38-13) . Ainsi, la tension et le des où la puissance électrique est négative ou nulle .
courant sont: Par contre, il accélère lorsque la puissance électrique
qu'il reçoit est supérieure à la somme des pertes et de
E = 115 1 sin 0 = 163 sin 0 la puissance mécanique (250 W) . Ces périodes d'ac-
I = 5,3 i sin (0- 50°) = 7,5 sin (0- 50°) célération coïncident avec les sommets de la courbe de
puissance instantanée . Remarquer que les périodes
La puissance instantanée est égale au produit EI, soit : d'accélération/décélération se répètent 2 fois par cy-
p = 163 sin 6 x 7,5 sin (0 - 50°) cle, soit tous les 1/120e de seconde sur un réseau à
60 Hz . Il en résulte des vibrations du stator et du rotor
= 1223 sin 0 sin (0 - 50°) à une fréquence double de celle du réseau électrique .
Par exemple, lorsque 0= 80° on obtient :
1
120 s
+1000 W
163 V
puissance
a ~, mécanique ~/
- 250 kW
El
w - P = 390 W
= P active absorbée
i
i
i
0
1 0 360 degrés
mangle 0
--218 W i
Ee ff = 115 V Ecrête = 163 V \
1 15 V
Ieff = 5,3 A Icrête = 7,5 A \~ ! 500
1 cycle ~
5,3 A
Figure 38-13
Puissance électrique instantanée P absorbée par un moteur lorsqu'il débite une puissance mécanique constante de 250 W .
670 ÉLECTROTECHNIQUE
Les vibrations du stator sont transmises au support rage par condensateur car il ne comporte pas d'inter-
auquel il est fixé et peuvent parfois créer des bruits rupteur centrifuge . Son couple de démarrage est géné-
inacceptables . Pour éviter cela, on intercale, entre les ralement faible .
deux flasques du moteur et son support, un anneau en
Le moteur agit comme un véritable moteur diphasé
caoutchouc qui assure un isolement mécanique (Fig .
seulement lorsqu'il fonctionne à pleine charge . Dans
38-14) . Pour les mêmes raisons, on doit parfois inter-
ces circonstances, les flux rp a et 0s créés par les deux
caler un anneau de caoutchouc entre l'arbre du moteur
enroulements sont égaux et déphasés de 90° . Par con-
et la charge qu'il entraîne (un ventilateur, par exem-
séquent, pour ce type de moteur, la vibration qui ca-
ple) .
ractérise les moteurs monophasés est éliminée lorsqu'il
Les moteurs triphasés ne vibrent pas car, comme on fonctionne à pleine charge . Cependant, la vibration
l'a vu au chapitre 26, section 26 .14, la puissance ins- réapparaît aux faibles charges .
tantanée totale qu'ils reçoivent des trois phases est cons-
tante .
En raison de son faible couple de démarrage, on ren- enroulements sont identiques . Lorsque le commutateur
contre ce type de moteur seulement dans les puissan- est en position 1 la tension de la ligne apparaît aux
ces de 500 W ou moins . Il existe cependant des mo- bornes de l'enroulement A et le condensateur est en
teurs possédant deux condensateurs : un condensateur série avec l'enroulement B . Dès que le commutateur
électrolytique et un autre imprégné d'huile . Le con- bascule en position 2, le moteur ralentit, arrête, puis
densateur électrolytique possède une grande retourne à pleine vitesse dans le sens opposé .
capacitance, assurant ainsi un fort couple de démar-
38 .12 Moteur à bagues de court-circuit
rage . Dès que le moteur atteint 75 % de sa vitesse syn-
(«Shaded-pole motor»)
chrone, le condensateur électrolytique est débranché .
Alors le condensateur à l'huile, de plus faible Le moteur à bagues de court-circuit (Fig . 38-17 et
38-18) est très répandu dans les puissances inférieures
capacitance, demeure seul en permanence en série avec
l'enroulement «auxiliaire» . On construit ce genre de à 50 W car il ne contient pas de phase auxiliaire con-
moteur particulièrement silencieux et à rendement su- ventionnelle . Dans ce petit moteur monophasé à cage,
l'enroulement auxiliaire est constitué d'une seule spire
périeur, pour des puissances allant jusqu'à 15 kW
(20 hp) . de cuivre en court-circuit - en forme de bague - dispo-
sée autour d'une portion de chaque pôle saillant . Cette
38.11 Inversion du sens de rotation spire entoure une partie $2 du champ alternatif 0 1 créé
Pour inverser le sens de rotation des moteurs mono- par l'enroulement principal, de sorte qu'un courant al-
phasés discutés jusqu'ici on doit intervertir les bornes ternatif est induit dans la bague . Ce courant produit un
de l'enroulement principal ou de l'enroulement auxi- flux 0, qui est déphasé en arrière des flux 02 et 0, Ce
liaire . déphasage des flux 4a et 0s produit un champ tournant
suffisant pour assurer le démarrage . Même si le couple
Cependant, si le moteur contient un interrupteur cen-
de démarrage, le rendement et le FP sont faibles, la
trifuge, on ne peut pas changer la rotation lorsque le
simplicité du bobinage et l'absence d'interrupteur cen-
moteur est en marche . Si l'on intervertit les bornes de
trifuge donnent à ce type de moteur un avantage mar-
l'enroulement principal, le moteur continuera à tour-
qué. Le sens de rotation de ce moteur ne peut être
ner dans le même sens .
changé ; il est imposé par la position des bagues .
Dans le cas du moteur à condensateur permanent, on
peut inverser le sens de rotation parce que les deux
enroulements sont toujours en service . Ainsi, un sim-
ple commutateur à 2 pôles permet de changer la rota-
tion (Fig . 38-16) . Dans ce type de moteur, les deux
1 X
O
Y
Figure 38-16 Figure 38-17
Moteur réversible à condensateur permanent . Construction d'un moteur à bagues de court-circuit .
672 ÉLECTROTECHNIQUE
us - n 3600 - 2900
TABLEAU 38-2 S = _
CARACTÉRISTIQUES D'UN MOTEUR
u 3600
À BAGUES DE COURT-CIRCUIT DE s
r~
• 8000 40 400 sous forme de chaleur dans le rotor.
•
e
6000 E 300
' courant
4000 200
2000 id AFUMalo
p 100
s
I -- couple nominal
0 0
0 10 20 30 40
couple mN m
rotation
674 ÉLECTROTECHNIQUE
Exemple 38-5
Un moteur i hysterésis utilisé dans une horloge pos-
sède 32 pôles . Les pertes par hy stérésis dans le ro-
tor sont de 0 .8 J par tour . calculer :
a) le couple d'accrochage et de décrocha e
O
O
b) la puissance maximale développée par le moteur O
O
et les pertes dans le rotor lorsqu'il tourne la vi-
Là
O
tesse synchrone
O O O
Solution
a) Les couples d'accrochage et de décrochage d'un
Figure 38-24
moteur à hystérésis sont à peu près égaux : Rotor à cage d'écureuil utilisé dans un moteur à réluctance
variable .
T = Wh = 0,8 J
6,28 6,28
le moteur à réluctance variable a l'avantage de coûter
= 0,127 N •m moins cher que tout autre type de moteur synchrone .
b) Vitesse synchrone : Pour les puissances plus importantes, il s'adapte bien
aux systèmes d'entraînement à fréquence variable .
120 f 120 x 60 Dans ce genre d'entraînement, l'inertie ne crée pas de
n5 =
p 32 problème car le rotor demeure toujours en synchro-
nisme avec le champ tournant . C'est ainsi que l'on
= 225 r/min
construit les moteurs à réluctance variable atteignant
Puissance maximale : plusieurs centaines de kilowatts .
--i Ia
récepteur
Figure 38-25
Composants d'un système synchro .
678 ÉLECTROTECHNIQUE
T
a . Circuit équivalent pour le champ tournant direct .
b . Circuit équivalent pour le champ tournant inverse .
Cette analyse indique que les impédances montrées aux j 1,5 4 j 1,5
1
Fig . 38-29 et 38-31 sont égales à la moitié des gran- ~-1
deurs réelles . Par exemple, si la résistance du stator est
réellement 10 ohms, la valeur de r i est
2 _ 2
r i =(1/2)X10 = 5 £2 0 300
s ,0417
= 48
Il en est de même pour les autres impédances du cir-
cuit équivalent .
120 V
I
T
Exemple 38-6 30 1 j 1,5 5 j 1,5
Un essai sur un moteur monophasé à cage de 1 /4 hp,
120 V. 60 Hz . 1725 r/min donne les résultats sui- I I (-) 1 I(-)
vants :
2 __2
2-s 1,958
Essai à rotor bloqué j 30 300
= 1,02
résistance du stator : 2
T
résistance du rotor rapportée au stator : 4 Q
réactance de fuite du rotor et du stator rapportée au
T
stator : 6 £2
Figure 38-32
Essai à vide
Voir exemple 38-6 .
résistance correspondant aux pertes dans le fer et
par friction et aération : 600 12
réactance magnétisante : 6012 Z(+) = 1 + j 1,5 + 1
Tracer le circuit équivalent et calculer la puissance 1 1 1
+ +
mécanique, le rendement et le facteur de puissance j 30 300 48 + j 1,5
du moteur lorsqu'il tourne à 1725 r/rnin . = 1 + j 1,5 + 13,89 + j 19,53
Solution = 14,89 + j 21,03 = 25,77L54,7°
Le circuit équivalent (Fig . 38-32) montre que les va-
leurs des impédances listées ci-dessus ont été systé- L'impédance Z(_) comprise entre les points 3 et 2 pour
matiquement divisées par deux . Ainsi, le champ tournant inverse est :
38-2 Pourquoi un moteur asynchrone monophasé 38-10 En se référant à la Fig . 38-12, quel serait l'ef-
doit-il porter un enroulement auxiliaire? Cet enroule- fet sur le comportement du moteur si l'interrupteur
ment peut-il être continuellement sous tension? Expli- ouvrait à 800 r/min au lieu de 1370 r/min?
quer. 38-11 En se référant à la Fig . 38-12, on suppose que
Comment peut-on changer le sens de rotation d'un la charge exerce un couple constant de 3 N .m . Le mo-
moteur monophasé à phase auxiliaire résistive? teur n'atteindra jamais sa vitesse normale . Expliquer
pourquoi et décrire ce qui se produira .
38-3 Quelle est la différence principale entre un mo-
teur monophasé à phase auxiliaire résistive et un mo- 38-12 Le moteur de la Fig . 38-15 fonctionne à pleine
teur à démarrage par condensateur? Quels sont les avan- charge . Calculer:
tages de l'un par rapport à l'autre? a) le courant I T
38-4 Expliquer brièvement le principe de fonction- b) le FP du moteur
nement d'un moteur à bagues de court-circuit . c) Est-ce que les deux enroulements fournissent la
même énergie au rotor?
38-5 Donner les avantages du moteur série mono-
phasé. 38-13 Pour le moteur de 6 W, 115 V décrit dans le
tableau 38-2, calculer :
38-6 Pourquoi les moteurs monophasés sont-ils do-
tés d'une suspension antivibratoire, alors que les mo- a) le rendement à pleine charge
teurs triphasés ne le sont pas? b) le FP à pleine charge
c) le pourcentage du courant d'excitation par rapport
38-7 Quel est le principal avantage du moteur à con-
au courant de pleine charge
densateur permanent?
38-14 En se référant aux courbes de la Fig . 38-12,
38-8 Parmi les moteurs décrits dans ce chapitre, les- calculer :
quels conviendraient le mieux aux appareils suivants :
a) le couple de démarrage lorsque les enroulements
a) perceuse portative de 186 W auxiliaire et principal sont en circuit
b) compresseur d'air de 560 W b) le couple de démarrage développé lorsque l'enrou-
c) aspirateur lement principal seulement est en circuit
c) le couple développé à 800 r/min si l'enroulement 38-17 Le moteur ayant les caractéristiques données
principal seulement est en circuit à la Fig . 38-12 entraîne une essoreuse ayant un mo-
Comment les couples seront-ils affectés si la tension ment d'inertie de 2 kg .m2 . Un engrenage placé entre
d'alimentation diminue de 115 V à 100 V? l'arbre du moteur et l'essoreuse effectue une réduction
de vitesse dans un rapport de 2 à 1 . Pendant combien
Niveau avancé de temps l'enroulement auxiliaire sera-t-il en service
si, en plus de l'inertie, le moteur doit vaincre un cou-
38-15 En se référant au tableau 38-1, calculer :
ple constant de 1,3 N .m?
a) la tension aux bornes du condensateur lorsque le ro-
38-18 Un moteur monophasé entraîne à 1760 r/min
tor est bloqué
une charge dont le moment d'inertie est de 0,5 kg-m 2 .
b) le déphasage entre Ia et Is Afin de provoquer un arrêt plus rapide, on fait circuler
38-16 Le moteur ayant les caractéristiques données un courant continu de 5 A dans l'enroulement prin-
à la Fig . 38-12 possède un rotor ayant un diamètre de cipal .
82 mm et une longueur axiale de 32 mm . a) Quelle est la chaleur dégagée dans le rotor pendant
a) Quel est le moment d'inertie approximatif du ro- l'arrêt?
tor? b) Est-ce que la quantité de chaleur dégagée par le ro-
b) Sachant que le moteur démarre à vide, calculer le tor dépend de la valeur du courant continu?
temps approximatif requis pour passer de zéro à 38-19 Dans le problème 38-18, le moteur s'arrête en
200 r/min? de 1000 à 1200 r/min? de zéro à 2 secondes lorsque le courant continu est de 5 A . Cal-
1600 r/min? Note : Utiliser l'équation (1-14) . culer le temps d'arrêt pour un courant de 2,5 A .
39
Moteurs pas à pas
Les moteurs pas à pas sont des moteurs spéciaux utili- présenterons aussi les systèmes d'entraînement qui ali-
sés pour commander avec une grande précision le dé- mentent ces moteurs .
placement et la position d'un objet . Comme leur nom Enfin, à cause de la documentation considérable écrite
l'indique, ces moteurs tournent par incréments discrets . en anglais sur les moteurs pas à pas, nous donnerons la
Chaque incrément de rotation est provoqué par une version anglaise de quelques termes rencontrés fré-
impulsion de courant fournie à l'un des enroulements quemment.
du stator.
39 .1 Moteur pas à pas élémentaire
Selon sa construction, un moteur pas à pas peut avan-
cer de 90°, 45°, 18°, ou d'une fraction de degré seule- Nous montrons à la Fig . 39-1 un moteur pas à pas très
ment par impulsion . En faisant varier la fréquence des simple . Il est composé d'un stator ayant trois pôles
impulsions, on peut faire tourner le moteur très lente- saillants, et d'un rotor bipolaire en fer doux . En mani-
ment, d'un pas à la fois, ou rapidement à des vitesses pulant les trois commutateurs A, B, C, on peut raccor-
aussi élevées que 4000 r/min . der les enroulements, à tour de rôle, à une source à
courant continu .
Le comportement d'un moteur pas à pas dépend beau-
coup de la source d'alimentation qui génère les impul-
sions . Ces impulsions sont généralement initiées par
un microprocesseur ou par un ordinateur. Les impul-
sions «horaires» (+) et «anti-horaires» (-) sont comp-
tées et enregistrées par l'ordinateur . Par conséquent,
on connaît à tout moment le nombre exact de tours
exécutés par le moteur. Le moteur pas à pas constitue
donc un dispositif de positionnement de grande préci-
sion . C'est pourquoi on l'utilise dans les machines
outils, les traceurs x-y, les machines à écrire, les plati-
nes de magnétophones et les imprimantes .
Nous expliquerons dans ce chapitre le principe de fonc-
tionnement des principaux types de moteurs pas à pas, Figure 39-1
ainsi que leurs propriétés et leurs limitations . Nous Moteur pas à pas simple ; chaque pas correspond à un
déplacement de 60° .
684
Lorsque les commutateurs sont ouverts, le rotor peut et freine ainsi son élan . Le rotor s'arrête et accélère
occuper n'importe quelle position . Cependant, si l'on dans le sens inverse pour dépasser à nouveau la ligne
ferme le commutateur A, le champ magnétique pro- médiane du pôle 2 et ainsi de suite .
duit par le pôle 1 attirera le rotor, de sorte qu'il s'ali-
Le rotor oscillera donc comme un pendule de part et
gnera dans la position indiquée à la Fig . 39-1 . Si, en-
d'autre de la ligne médiane du pôle 2 . À cause du frot-
suite, on ouvre le commutateur A, tout en fermant le
tement sur les paliers, l'amplitude des oscillations dé-
commutateur B, le rotor s'alignera avec le pôle 2 . Le
croît graduellement . Le graphique de la Fig . 39-2 mon-
rotor tournera donc de 60° dans le sens anti-horaire .
tre la position angulaire du rotor en fonction du temps .
Ensuite, en ouvrant le commutateur B tout en fermant
Ainsi, le rotor démarre à 0° et atteint le centre du pôle
le commutateur C, le rotor tournera d'un angle addi-
2 (60°) après un intervalle de 2 ms . Il dépasse de 30°
tionnel de 60°, pour s'aligner avec le pôle 3 .
la ligne médiane, avant de s'arrêter momentanément
On peut ainsi faire tourner le rotor par incréments de (à 3 ms) . Le rotor se met alors à tourner dans le sens
60° en fermant et en ouvrant les commutateurs dans la inverse, et traverse de nouveau la ligne médiane à
séquence A,B,C,A,B,C, Pour inverser le sens de t = 4 ms .
rotation il suffit d'appliquer la séquence contraire, soit Les oscillations subsistent pendant quelques cycles,
A,C,B,A,C,B, Pour maintenir le rotor à sa dernière mais diminuent graduellement en amplitude jusqu'à
position, on doit garder le dernier commutateur de la l'arrêt complet à t = 10 ms .
séquence en position fermée . Cela empêche le rotor de
se déplacer sous l'influence d'un couple extérieur . Tant
que le couple extérieur ne dépasse pas le couple stati-
que («holding torque») du moteur, le rotor demeure position angulaire
bloqué.
80
Le couple statique correspond au couple de décrochage 30 vitesse
lorsque l'enroulement porte le courant nominal .
4
0
0 2 p'.S' ,r8,,1 4. . 1S . . .18 ms
s.
Le nombre de pôles du stator d'un moteur pas à pas est temps
toujours différent du nombre de pôles du rotor . Cette Figure 39-2
particularité distingue les moteurs pas à pas de tous les En se déplaçant du pôle 1 au pôle 2, le rotor oscille de part et
autres types de moteurs . C'est précisément cette diffé- d'autre de la position finale de 60° avant de s'immobiliser . La
vitesse devient nulle chaque fois que le rotor passe par un
rence dans le nombre de pôles qui permet à ces mo-
maximum de dépassement .
teurs d'avancer d'un pas à la fois .
Lorsque le rotor tourne d'une position donnée à la po-
sition suivante, son mouvement est influencé par les Le graphique en pointillé montre la vitesse du rotor en
forces de frottement et d'inertie . Examinons mainte- fonction du temps . On pourrait la donner en tours par
nant la nature de ces forces . seconde, mais dans le cas des moteurs pas à pas, il est
plus commode de l'exprimer en degrés par seconde .
39 .2 Effet de l'inertie On constate ainsi que la vitesse est momentanément
Supposons que le moteur fonctionne à vide, et que le nulle à t = 3 ms, 5 ms, 7 ms, et devient nulle en perma-
frottement sur les paliers soit faible . Le rotor est d'abord nence lorsque t excède 10 ms . Elle passe par un maxi-
devant le pôle 1, ce qui correspond à la position angu- mum chaque fois que le rotor traverse la ligne médiane
laire de 0° (Fig . 39-1) . Dès que le commutateur A du pôle 2 . Il est clair que le temps requis pour stabili-
s'ouvre et que le commutateur B se ferme, le rotor ac- ser le rotor est relativement long, comparé au temps
célère vers le pôle 2 . Sa vitesse augmente rapidement requis pour passer du pôle 1 au pôle 2 .
et il a tôt fait d'atteindre le centre du pôle 2, où il de- Sans faire aucun autre changement, augmentons l'iner-
vrait s arreter. Cependant, le rotor tourne maintenant a tie du rotor en y ajoutant un volant . On découvre que
une vitesse considérable, de sorte que, en raison de son la période des oscillations et leur amplitude augmen-
inertie, il dépasse la ligne médiane . Le champ magné- tent (Fig . 39-3) . Ainsi, la figure révèle que le temps
tique du pôle 2 attire alors le rotor dans le sens inverse requis pour atteindre la position de 60° a augmenté de
686 ÉLECTROTECHNIQUE
> m 60
où le rotor possède une inertie et un frottement vis- 30
queux faibles . Si, maintenant, le rotor entraîne une
ii
o "dit mon . . ∎
charge mécanique, la courbe du déplacement aura l'al- 10 12 14 16 18 ms
lure montrée à la Fig. 39-5 . Comme on pouvait le pré- - temps
voir, le temps requis pour atteindre le centre du pôle 2
Figure 39-3
a augmenté (de 2 ms à 4 ms) . De plus, le dépassement Mêmes conditions que dans la Fig . 39-2, sauf que l'inertie
est moindre et les oscillations s'amortissent plus rapi- est plus grande . Le dépassement est plus grand et le rotor
dement . prend plus de temps avant de s'arrêter .
m m
nées du rotor. On suppose que le rotor et sa charge 60
OFF
m
possèdent une certaine inertie .
11
30
courant 10 A
ta
10A
lb
le
l
i
deg
r
240
180
120
60 période
1 » - stabilisa t
6 ms
0 8 16 24 ms
temps
Figure 39-6
vpaàl Graphique montrant les impulsions de
~..!u!~..:: :~ courant, la position angulaire et la vitesse du
o
0 8 16 24 ms rotor durant les 4 premiers pas . Trois pas
-. temps (24 ms) constituent un demi-tour.
Le temps requis pour exécuter 6 pas, soit un tour com- courant se succèdent trop rapidement, le rotor ne peut
plet est donc : plus les suivre avec précision, et on «perd» des pas par
t = 6 - 125 = 0,048 s rapport à ceux enregistrés par l'ordinateur. Dans ces
conditions, le moteur ne remplit plus sa fonction pre-
La vitesse de rotation moyenne est donc :
mière qui est d'établir une corrélation parfaite entre
la position instantanée du rotor et le nombre net (+ et
n = 60 = 1250 r/min -) d'impulsions .
0,048
Afin de rester en synchronisme avec les impulsions,
Le moteur avance de façon saccadée, tout en s'arrêtant
le rotor doit s'arrêter avant d'avancer à la position
momentanément à la fin de chaque pas avant d'entre-
suivante . En se référant au graphique de la Fig . 39-6,
prendre le pas suivant . Un moteur pas à pas ne tourne
on constate que les impulsions se suivent à des inter-
pas à vitesse uniforme comme un moteur convention- valles de 8 ms . Cependant, la période de transition
nel .
d'une position à la position suivante ne dure que
39.4 Couple en fonction du courant 6 ms . Cela veut dire que l'intervalle entre les impul-
Le couple développé par un moteur pas à pas dépend sions pourrait être aussi court que 6 ms - mais pas
du courant . La Fig . 39-7 montre la relation couple-cou- moins . Par conséquent, en ce qui concerne le moteur
rant d'un moteur typique . Ainsi, lorsque le courant est
de 8 A, le couple est de 3 N •m . Nm
5-
Noter que le couple développé n'est pas constant, mais
dépend de la position du rotor . Le couple montré à la a 4-
Fig. 39-7 est le couple maximal que le moteur peut
3
exercer lors de son passage d'une position à la posi- C
a
V
tion suivante . Ce couple porte le nom de couple dyna- w 2- I
688 ÉLECTROTECHNIQUE
et sa charge implicite dans la Fig . 39-6, un taux maxi- 39.6 Mode de rotation en survitesse
mal de 1/0,006 = 167 impulsions par seconde serait Un moteur pas à pas peut tourner à une vitesse uni-
permissible . forme, sans s'arrêter après chaque pas . Lorsqu'il tourne
Si l'on se rappelle les explications de la section 39 .2, de cette manière, on dit qu'il fonctionne en mode de
on comprend que le nombre maximal de pas par se- survitesse («slewing») . Puisque le moteur tourne à une
conde dépend du couple exercé par la charge et de vitesse constante, le phénomène de l'inertie ne se ma-
l'inertie du système . Plus le couple et l'inertie sont nifeste plus . Par conséquent, pour un taux d'impulsions
grands, plus le nombre de pas permissible par seconde donné, le moteur peut développer un couple plus grand,
doit être réduit . Il existe donc une fréquence limite de sans perdre le synchronisme . En survitesse, un moteur
démarrage qui dépend du couple résistant et de l'iner- pas à pas se comporte en effet comme un moteur syn-
tie de la charge . Dans la Fig . 39-6 elle est de 167 im- chrone conventionnel, sauf que la tension d'alimenta-
pulsions par seconde . tion n'est pas sinusoïdale .
Cette rotation saccadée constitue le mode de fonction- La courbe 3 (Fig . 39-8) donne le couple en fonction de
nement habituel d'un moteur pas à pas . On l'appelle la vitesse en mode de survitesse . On remarque que le
parfois le mode de «démarrage sans erreur» . Cepen- moteur produit un couple de 2,2 N •m lorsqu'il tourne à
dant, pour les besoins de ce livre, nous l'appellerons 500 pas par seconde, soit un couple supérieur au cou-
simplement le mode normal . En mode normal, la ca- ple correspondant de la courbe 1 (mode normal) .
ractéristique couple-vitesse, ou couple en fonction du La Fig . 39-9 montre encore plus clairement la distinc-
nombre de pas par seconde, correspond à la courbe 1 tion entre le mode normal et le mode de survitesse .
de la Fig . 39-8 . Cette courbe indique que lorsque le Dans les deux cas, le moteur exécute 250 pas par se-
couple exercé par la charge est de 1,4 N •m, la vitesse conde . Il effectue donc 1 pas toutes les 4 ms . Lorsque
de rotation maximale correspond à 500 pas par seconde . le moteur fonctionne en survitesse, l'angle (position
Cependant, lorsque la même charge possède une iner- du rotor) augmente uniformément avec le temps . Par
tie importante (courbe 2), le taux maximal permissible conséquent, la pente de la courbe OA est constante (Fig .
décroît à 400 pas par seconde . 39-9a) . La vitesse instantanée est donc constante (Fig .
39-9b) .
.∎magnum
∎∎ _ ~
Ba /,∎
modede
survitesse
~~,∎∎ ∎∎
N '
C. F/
3
o (a)
V •~
Figure 39-8
Graphique du couple dynamique maximal en fonction de la Figure 39-9
vitesse pour les modes normal et de survitesse d'un moteur a . Position angulaire instantanée en fonction du temps
pas à pas . Chaque pas correspond à une avance de 1,8° . lorsqu'un moteur pas à pas fonctionne en mode normal et en
Courbe 1 : Mode normal du moteur seul ; mode de survitesse . Le nombre d'impulsions est le même
Courbe 2 : Mode normal avec ajout d'une inertie de 2 kg cm 2 ; dans les deux cas .
Courbe 3 : Mode de survitesse . Dans ce mode, l'inertie n'a b . Vitesse instantanée en fonction du temps pour les deux
pas d'effet . modes .
MOTEURS PAS À PAS 689
39 .7 Accélération et décélération
progressive («ramping»)
Lorsqu'un moteur pas à pas fonctionne en mode nor-
mal, on peut changer instantanément le nombre d'im-
pulsions par seconde, sans perdre le synchronisme en-
tre les impulsions et la position angulaire du rotor . Il
est possible, par exemple, de faire passer subitement la
fréquence des impulsions de 25 à 373 pas par seconde .
Cette variation brusque est permise car le rotor s'ar-
rête à la fin de chaque impulsion . Cependant, lorsque
le moteur fonctionne en mode de survitesse, on ne peut
pas passer instantanément d'une vitesse nulle à une
vitesse, disons, de 5000 pas par seconde . De la même Figure 39-10
façon, un moteur tournant en survitesse à 5000 pas par Moteur pas à pas à aimant permanent . Chaque pas
seconde ne peut pas s'arrêter brusquement à l'intérieur correspond à un déplacement de 30° .
d'un seul pas .
Pour augmenter ou diminuer la vitesse en mode de Les moteurs à aimant permanent sont semblables aux
survitesse, il faut en effet prévoir une accélération et moteurs à réluctance variable, sauf que le rotor pos-
une décélération progressives du rotor. Durant ces pé- sède des pôles N, S aimantés . La Fig . 39-10 montre un
riodes d'accélération et de décélération, la position ins- moteur à aimant permanent possédant 4 pôles sur le
tantanée du rotor doit toujours correspondre au nom- stator et 6 pôles aimantés sur le rotor . À cause des
bre d'impulsions fourni aux enroulements . Habituel- aimants permanents, le rotor demeure bloqué à sa der-
lement, le changement de vitesse est effectué en une nière position lorsque le bloc d'alimentation cesse de
fraction de seconde . Il est généré par la source qui ali- fournir des impulsions .
mente le moteur. Le programme d'accélération et de
Les bobines A1, A2 du stator sont connectées en série,
décélération assure un contrôle précis du nombre d'im-
de même que les bobines B1, B2 . En partant de la po-
pulsions et de la position correspondante de la charge .
sition indiquée sur la figure, le rotor tourne de 30° lors-
39 .8 Types de moteurs pas à pas que les bobines B sont excitées . Le sens de rotation
dépend de la direction du courant . Par exemple, si le
Il existe 3 types principaux de moteurs pas à pas :
courant dans les bobines B1 et B2 produit respective-
- moteurs à réluctance variable ment des pôles N et S, le rotor tournera dans le sens
- moteurs à aimant permanent anti-horaire . Les moteurs à aimant permanent sont tou-
- moteurs hybrides jours utilisés lorsque le couple à développer est impor-
tant .
Les moteurs à réluctance variable sont du type illustré
à la Fig . 39-1 . Cependant, le stator possède souvent 4 Les moteurs du type hybride possèdent deux armatu-
pôles (au lieu de 3) et des encoches sont taillées dans res identiques en fer doux, montées sur le même arbre .
la face des pôles afin de produire une série de dents . Ces deux armatures sont décalées l'une par rapport à
Le rotor est également denté, chaque dent correspon- l'autre afin que leurs pôles saillants se chevauchent .
dant à un pôle saillant miniature . Le nombre de dents On montre à la Fig . 39-1 la deux armatures à 5 pôles
(pôles) du rotor et du stator détermine l'avance angu- placées à l'intérieur d'un stator commun à 4 pôles . Cet
laire d'un pas . Les pas de 18°, 15°, 7,5°, 5°, et 1,8° arrangement donne au moteur l'apparence d'un mo-
sont les plus répandus . teur à réluctance variable . Cependant, un aimant per-
690 ÉLECTROTECHNIQUE
I 1-«--- stator
Al
aimant
A AP
armature 1 r armature 2
I I
(b) A2
1 1
Figure 39-11
a . Moteur hybride composé d'un stator à 4 pôles et de deux armatures à 5 pôles, montées sur le même arbre .
Les pôles saillants des armatures ont respectivement une polarité N et une polarité S . Chaque pas équivaut à
un déplacement de 18° .
b . Vue de côté du moteur, montrant l'aimant permanent AP entre les deux armatures en fer doux . Les pôles du
stator chevauchent les deux armatures .
Figure 39-13
Vue éclatée d'un moteur hybride. Le rotor comprend 2 armatures en fer doux ayant chacune 50 pôles
saillants . Les 8 pôles principaux du stator sont dentés de façon à créer 5 pôles saillants par pôle .
Diamètre extérieur du moteur : 56 mm ; longueur axiale : 38 mm ; poids : 0,18 kg (gracieuseté de Pacific
Scientific, Motor and Control Division, Rockford, IL .) .
692 ÉLECTROTECHNIQUE
Specifications
L82401 L82402
Ordering Part No . (Add Suffix)
Unipolar Bipo ar
SuffixDesignation -Pl -P2 -P1 -P2
DC Operating Voltage 5 12 5 12
Res. per Winding i2 9 .1 524 91 52.4
d . per W nding mH 7 .5 468 14 .3 77 .9
Holding Torque mNm/oz- n 73 .4/10 .4 87 .5/12 .4
Rotor Moment of Inertia g • m 2 12 .5 x 10-4
DetentTorque mNm/oz-in 9 2/1 3
Step Angle 7.5°
Step Angle Tolerance .5°
S eps per Rev. 48
Max Operating Temp 100°C
AmbientTemp Range
Operating -20°C to 70° C
Storage - 40° C to 85°C
BearingType Bronze sleeve
insul tion Res. at 500Vdc 100 megohms max
Dielectric Withstanding Voltage 650 50 VRMS 60 Hz for 1 to 2 seconds
Weight g/oz 144/5 .1
ead Wires 26 AWG
'Measured with 2 phases energized .
Figure 39-14c
Tableau extrait du catalogue donnant les spécifications du moteur pas à pas illustré à la Fig . 39-14a . Le
fabricant offre un moteur unipolaire ou bipolaire, fonctionnant à 5 V ou à 12V. Le «detent torque» correspond
au couple requis pour faire tourner le rotor lorsque les enroulements du stator ne sont pas alimentés
(gracieuseté de AIRPAX© Corporate) .
UNIPOLAR BIPOLAR
0 0 0 0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 0 50 100 150 200 250 300 350 400
SPEED (PPS) SPEED (PPS)
Figure 39-14d
Courbes du couple en fonction de la vitesse du moteur de la Fig . 39-14a (gracieuseté de AIRPAX© Corporate) .
La courbe de décrochage («pull-out») correspond au mode de survitesse .
La courbe d'accrochage («pull-in») correspond au mode de démarrage sans erreur, ou mode normal .
(c)
Figure 39-16c
Excitation ondulée . Orientation du flux à chaque étape, lors d'un cycle complet des impulsions
de courant.
Q1 Q2 F - - F F i„olOMM Ieelo,
Q5 06 F F - - F
Q3 Q4 - F F - -
Q7 Q8 - - F F -
étape I 1 I 2 3
u N u u
(c) -,/C ~~C IN] ~ES ~~,C
n n
étape 1
n n étape 2 étape 3 étape 4
Figure 39-17
a . Tableau donnant la séquence d'opération des commutateurs pour l'excitation standard d'un stator à 4 pôles .
b . Impulsions de courant, résultant de l'action des commutateurs .
c . Orientation du flux à chaque étape, lors d'un cycle complet des impulsions de courant .
Excitation à demi-pas . L'excitation à demi-pas est une ment de 45° par étape . Le principal avantage de l'exci-
combinaison des excitations ondulée et standard . La tation à demi-pas est qu'il améliore la résolution de la
commutation donnant une rotation horaire est donnée position . De plus, ce mode d'excitation diminue le pro-
dans le tableau 39-3 ; les impulsions de courant Ia, Ib blème de résonance dont nous discuterons plus loin .
sont montrées à la FiZ, . 39-18b . Le flux tourne seule-
Étape 1 2 3 4 5 6 7 8 1
Q1 Q2 F F F F
(a)
Q5 Q6 - F F F
Q3 Q4 F F F
Q7 Q8 - F F F
(b)
Pr
étape 1 1 1 2 3 4 5
1 1 1 1 6 1 1 8 1 1 1
• u u u
C C --s ,,/ C I1 ~~C
• n n n
(c) étape 1 étape 2 étape 3 étape 4
• u u N1
•
étape 5
n
étape 6
n
étape 7
n étape 8
Figure 39-18
a . Tableau donnant la séquence d'opération des commutateurs pour l'excitation à demi-pas d'un stator à 4 pôles .
b . Impulsions de courant, résultant de l'action des commutateurs .
c . Orientation du flux à chaque étape, lors d'un cycle complet des impulsions de courant .
696 ÉLECTROTECHNIQUE
Q1 Al Iai A2
Q2 1A 'a2 2A
Q3 B1 Ib1 B2
_Ib2
Q4 1B 2B
(a) (b)
Ib1 r/!~Ti 1 Q1
03
F
-
-
F
- - F
02 - - F - -
Ib2
Q4 - - - F -
étape 11 I 2 1 3 I 4 I 1 I
(c)
Figure 39-19
a . Emplacement des bobines dans un moteur unipolaire .
b . Diagramme schématique des enroulements, des commutateurs, et de la source pour un moteur unipolaire .
c . Tableau donnant la séquence d'opération des commutateurs pour une excitation ondulée .
39.10 Fonctionnement à haute vitesse La forme de cette impulsion s'explique comme suit .
Jusqu'à présent, nous avons supposé que lorsqu'une Lorsque le transistor entre en conduction, le courant i i
impulsion est appliquée à un enroulement du stator, le atteint sa valeur de régime permanent IN = E/R après
courant monte immédiatement à sa valeur finale I N et environ 3T secondes . Ensuite, lorsque le transistor
tombe immédiatement à zéro à la fin . En pratique, à coupe le courant de ligne, un courant transitoire i2 con-
cause de l'inductance des enroulements, les impulsions tinue à circuler dans la bobine et la diode pendant en-
de courant n'ont pas cette forme idéale montrée à la viron 3T secondes (Fig . 39-20c) . En comparant cette
Fig . 39-20a. Si un enroulement possède une inductance impulsion de courant avec l'impulsion idéale, on cons-
L et une résistance R, sa constante de temps (section tate deux faits importants :
19 .6) est donnée par : 1 . Étant donné que le courant n'atteint pas immédiate-
ment sa valeur finale lorsque le transistor commence
T = L secondes éq . 19-7 à conduire, le couple développé par le moteur est
R
plus petit que le couple normal . Par conséquent, le
Supposons que la bobine soit branchée à une source de rotor n'accélère pas aussi rapidement qu'on l'aurait
tension continue E par l'entremise d'un transistor souhaité .
Q1(Fig . 39-20b) . Le transistor permet d'établir et d'in-
2 . Lorsque le transistor cesse de conduire, un courant
terrompre le courant dans la bobine . Une diode D, rac-
i 2 continue à circuler dans la boucle formée par la
cordée aux bornes de l'enroulement, protège le tran-
diode et la bobine . Par conséquent, la durée effec-
sistor contre les surtensions apparaissant à ses bornes,
tive de l'impulsion est Tp + 3T au lieu de Tp .
lorsqu'il coupe le courant (Fig . 39-20c) . L'amorce et
la coupure du courant dans la bobine donnent la forme Comme la durée de l'impulsion est prolongée, on ne
montrée à la Fig . 39-20d . peut plus alimenter la bobine suivante aussi rapidement .
i=0
J temps
TP
Figure 39-20a
Impulsion de courant idéale .
ip=0
f-
t,TP
Figure 39-20c
Lorsque le transistor coupe le courant de la source, un courant
transitoire circule dans la bobine et la diode .
O-_t<Tp
Figure 39-20b
Circuit de commutation typique composé d'un transistor et
d'une bobine R, L raccordés à une source à c .c . La diode
protège le transistor contre les surtensions lors de l'inter- Figure 39-20d
ruption du courant . Impulsion de courant réelle dans la bobine .
698 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 39-20e
Forme d'onde de la plus courte impulsion de courant ayant
une valeur crête égale à IN .
D2 D2
Q2 Q2
soit
Étant donné que E2 est une tension élevée par rapport
Ai ] E, + E2 à E l , le taux de décroissance de i2 est à peu près le
At L même que le taux de croissance de i l . Lorsque i 2 at-
teint une valeur nulle, les diodes empêchent toute cir-
Comme la tension E2 est élevée, il s'ensuit que le cou- culation dans le sens inverse, de sorte que le circuit
rant augmente très rapidement . reprend l'état donné à la Fig . 39-22a .
Figure 39-22c . Lorsque i i a atteint sa valeur nominale
IN, on ouvre QI . La diode D l permet au courant I N de
continuer à circuler, car il est alimenté maintenant par
la source Et . On choisit la valeur de E 1 de façon que :
Solution
Le courant nominal étant de 10 A, la tension aux bor-
nes de l'enroulement en régime permanent est :
Eb = RIN = 0,3 S2 x 10 A = 3 V
En se référant à la Fig. 39-22e, et sachant que la chute
de tension dans la diode D1 est de 1 V, il s'ensuit que :
D2 Et = Eb +1V = 3V+1V =4V
Le courant doit atteindre sa valeur nominale (10 A) en
0,4 ms . Donc, le taux de croissance est :
Ai t _ 10 A = 25 000 A/s
At 0,4 ms
Q2 D'autre part
Figure 39-22d
Ai t Et + E2
Louverture de Q2 force le courant à suivre le chemin alimenté
At L
par la haute tension -E 2 . Par conséquent, le courant décroît
rapidement jusqu'à zéro . donc
E2 = 4 + E2
25 000 = 4 +
2,4 mH 0,0024
E2 = 25 000 x 0,0024 - 4
d'où E2 = 56 V
%à 1 s'ouvre Q2 s'ouvre Q1, 02
Qi 02 À la fin de l'impulsion, le courant décroît de 10 A à
ouverts ouverts
01,02 01,02 0 A, sous l'influence de E2 seulement . On a donc
se ferment se referment d'après la Fig . 39-22d :
Figure 39-22e
Forme d'onde du courant dans l'enroulement . Ai e - E 2 - chutes dans D1 et D2
At L
Il en résulte une impulsion de courant qui a la forme -56-1-1 -58
indiquée à la Fig . 39-22e .
0,0024 0,0024
Exemple 39-1 _ -24 167 A/s
L'enroulement d'un moteur pas à pas possède une
inductance de 2 .4 mH et une résistance de 0,312 . Le Comme le courant décroît de 10 A à zéro durant cet
courant nominal est de 10 A . On désire créer une intervalle, il s'ensuit que:
impulsion de courant avant une durée de 5 ans et
10
dont le temps de croissance et de décroissance du At = Aie _- = 0,41 ms
courant est d'environ 0 .4 ms . En utilisant le circuit -24167 -24167
de la Fig . 39-22, calculer les valeurs de E l et de E? .
On supposera que la chute de tension moyenne aux La forme du courant impulsionnel est donnée à la Fig .
bornes des diodes en conduction est de 1 V . 39-23 .
Figure 39-24
Systèmes d'excitation et moteurs pas à pas typiques (gracieuseté de Pacific Scientific, Motorand Control Division) .
702 ÉLECTROTECHNIQUE
39-11 Un moteur pas à pas avance de 7,5° par pas . 39-16 Comment expliquer qu'un moteur pas à pas
Le couple en fonction de la vitesse est donnée à la Fig . puisse produire un couple plus élevé en mode de
39-8 . Calculer la puissance développée par le moteur survitesse qu'en mode normal?
lorsqu'il tourne dans le mode de survitesse :
39-17 Un moteur puissant à aimant permanent pos-
a) à 500 pas par seconde sède les spécifications suivantes :
b) à 200 pas par seconde type d'enroulement : bipolaire
39-12 Le moteur de la Fig. 39-14 possède un enrou- courant nominal : 13 A
lement unipolaire, et il fonctionne en mode de démar-
résistance de l'enroulement : 60 mQ2
rage sans erreur à raison de 150 pas par seconde . Cal-
inductance de l'enroulement : 0,77mH
culer :
couple à 50 pas par seconde : 8 N•m
a) le couple maximal que le moteur peut développer
nombre de pas par tour : 200
b) la puissance en millihorsepower
inertie du rotor : 0,7 x 10-3 k g - M2
c) l'énergie mécanique qu'il produit pendant 3 secon-
diamètre extérieur du moteur : 106,7 mm
des (en joules)
longueur axiale du moteur : 177,8 mm
39-13 En se référant à la Fig . 39-14d, calculer la vi-
poids du moteur : 9 kg
tesse maximale du moteur unipolaire lorsqu'il fonc-
tionne en mode de survitesse . Le moteur est entraîné par une source électronique de
65 V, et produit un couple de 2,2 N •m à une vitesse de
Niveau avancé 10 000 pas par seconde . Calculer:
39-14 a) En se référant aux propriétés du moteur pas a) la vitesse [r/min] et la puissance [hp] du moteur lors-
à pas indiquées à la Fig . 39-14c, calculer la constante qu'il fonctionne à 10 000 pas par seconde
de temps de l'enroulement bipolaire dont la tension
b) la constante de temps des enroulements
nominale est de 12 V.
c) le temps requis [µs] pour que le courant dans un
b) Si l'on utilise une source de 12 V, en combien de enroulement atteigne 13 A lorsqu'il est alimenté par
temps approximativement le courant dans l'enrou- une tension de 65 V
lement atteindra-t-il sa valeur finale?
c) Calculer la valeur finale du courant .
39-15 Les deux armatures d'un moteur hybride pos-
sèdent chacune 50 dents (pôles) . Calculer :
a) l'angle entre deux dents successives d'une armature
b) l'angle entre la dent d'une armature et la dent sui-
vante de l'autre armature
c) l'angle de rotation exécuté par impulsion de cou-
rant
PARTIE III
SYSTEMES D'ENTRAINEMENT
ET
ÉLECTRON QUE DE PUISSANCE
40
Commande industrielle
des moteurs
Sectionneurs
Les sectionneurs (Fig . 40-1) isolent le circuit d'un
moteur de celui de la source . Ils doivent pouvoir sup-
porter indéfiniment le courant nominal ainsi que les
courants de court-circuit pendant de courtes périodes .
Ils comportent des contacts à couteaux et des fusibles .
Figure 40-1
Sectionneur à fusibles triphasé, 600 V, 30 A (gracieuseté de
Square D) .
Disjoncteurs manuels
Les disjoncteurs manuels (Fig . 40-2) sont conçus pour
ouvrir et fermer manuellement le circuit d'un moteur
et pour ouvrir le circuit automatiquement si le courant
dépasse une limite prédéterminée . On peut réenclencher
le disjoncteur après une ouverture anormale . Souvent,
on utilise le disjoncteur manuel au lieu d'un section-
neur.
Figure 40-2
Disjoncteur triphasé, 600 V, 100 A (gracieuseté de Square
D) .
Commutateurs à cames
Les commutateurs à cames (Fig. 40-3) comprennent
une série de contacts fixes et autant de contacts mobi-
les actionnés par la rotation manuelle d'un arbre à ca-
mes . On les utilise pour la commande manuelle des
moteurs de grues, calandres, pompes, etc .
Figure 40-3
Commutateur à cames triphasé, 230 V, 2 kW, montage en
saillie (gracieuseté de Klockner-Moeller) .
708 ÉLECTROTECHNIQUE
Boutons-poussoirs
Les boutons-poussoirs (Fig . 40-4) sont des commuta-
teurs actionnés par une pression du doigt, et qui ouvrent
ou ferment deux ou plusieurs contacts . Habituellement,
un ressort ramène le bouton-poussoir à sa position nor-
male dès que la pression est enlevée .
Figure 40-4
Bouton-poussoir «marche» avec contacts NO et NF capable
d'interrompre 1 million de fois un courant de 6 A (gracieuseté
de Siemens) .
Relais de commande
Les relais de commande (Fig . 40-5) sont des interrup-
teurs électromagnétiques qui ouvrent ou ferment leurs
contacts lorsqu'on excite leur bobine de maintien . On
les utilise surtout dans les circuits de faible puissance.
Dans cette classe se trouvent les relais temporisés dont
les contacts sont actionnés un certain temps après la
fermeture (ou après l'ouverture) du circuit de leur bo-
bine de maintien .
Figure 40-5
Relais de commande (gracieuseté de Potter and Brumfield) .
Relais thermiques
Les relais thermiques (Fig. 40-6) sont des dispositifs
de protection dont les contacts s'ouvrent (ou se fer-
ment) lorsque la chaleur créée par le passage d'un cou-
rant dépasse une limite prédéterminée . Leur fonction-
nement est temporisé, car la température ne peut pas
suivre instantanément les variations du courant .
Figure 40-6
Relais thermique à fixation par broches ; plage de réglage
6 A à 10 A (gracieuseté de Klockner-Moeller) .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS
Contacteurs magnétiques
Les contacteurs magnétiques (Fig . 40-7) sont de gros
relais destinés à ouvrir et à fermer un circuit de puis-
sance. Une bobine de maintien sert à ouvrir et à fermer
les contacts . On utilise les contacteurs dans la com-
mande des moteurs dont la puissance est comprise en-
tre 0,5 kW et plusieurs centaines de kilowatts . Comme
pour les moteurs, la grosseur et les dimensions princi-
pales des contacteurs sont standardisées par les orga-
nismes de normalisation .
Figure 40-7
Contacteur triphasé pour moteur asynchrone de 75 hp, 575 V,
60 Hz . Au moment de l'alimentation, la bobine de maintien à
120 V absorbe une puissance de 345 VA ; la puissance
diminue à 29 VA lorsque le contacteur est fermé . Le temps
de fermeture varie de 20 ms à 50 ms et le temps d'ouverture
varie de 5 ms à 30 ms .
La durée de vie mécanique représente 10 millions d'opé-
rations, et les contacts doivent être remplacés après 1 million
de cycles de fermeture et d'ouverture .
Le relais thermique, monté en dessous du contacteur, est
ajustable de 16 A à 80 A . Il est compensé de sorte
que la variation de la température ambiante ne fait pas
varier le seuil de déclenchement . Dimensions du contacteur
complet - hauteur : 194 mm ; largeur : 123 mm ; profondeur :
140 mm (gracieuseté de Siemens) .
Lampes témoins
Les lampes témoins (Fig . 40-8) servent à indiquer l'état
d'un composant dans un système de commande .
Figure 40-8
Lampe témoin à 120 V (gracieuseté de Siemens) .
710 ÉLECTROTECHNIQUE
Interrupteurs spéciaux
Les interrupteurs de fin de course (Fig . 40-9a) servent
à ouvrir ou à fermer un contact selon la position d'une
pièce mécanique . De la même façon, certains interrup-
teurs spéciaux sont actionnés par une pression, une tem-
pérature, un niveau de liquide (Fig . 40-9b) ou un sens
de rotation .
(a) (b)
Figure 40-9
a . Interrupteur de fin de course, un contact NF, levier à galet,
10 millions d'opérations ; fidélité : 0,5 mm (gracieuseté de
Square D) .
b . Interrupteur à flotteur (gracieuseté de Square D) .
Détecteurs de proximité
Les détecteurs de proximité (Fig . 40-10) sont des dis-
positifs scellés qui peuvent détecter des objets sans y
toucher . Leur durée de vie est indépendante du nom-
bre d'opérations qu'ils effectuent. Ils sont connectés à
une source externe d'alimentation, ce qui leur permet
de générer un champ magnétique alternatif au moyen
d'un oscillateur interne . Lorsqu'un objet métallique
s'approche à quelques millimètres du détecteur, le
champ magnétique diminue, ce qui fait augmenter un
courant de commande à c .c . Ce dernier est alors utilisé
pour activer un deuxième dispositif comme, par exem-
ple, un relais ou un automate programmable . Des dé-
tecteurs de proximité capacitifs, basés sur le même prin-
cipe, mais créant un champ électrique, sont capables
Figure 40-10
de détecter des objets non métalliques, y compris les Détecteur de proximité surveillant la charge d'un convoyeur
liquides . (gracieuseté de Télémécanique, Groupe Schneider) .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 71 I
lampe témoin
(moteur en marche)
boutons-poussoirs
marche-arrêt
Figure 40-11
Diagramme synoptique («block diagram») .
Le diagramme unifiliare (Fig . 40-12) est semblable au principal inconvénient est l'appel considérable de cou-
diagramme synoptique sauf que les composants sont rant au démarrage: 5 à 6 fois le courant de pleine charge .
représentés par leur symbole plutôt que par des rectan- Sur les réseaux de distribution à 240 V et moins, ce
gles . Les symboles donnent une idée de la nature des procédé de démarrage est limité aux moteurs de faible
composants, de sorte que le diagramme unifilaire ré- puissance (quelques dizaines de kilowatts), car l'appel
vèle plus d'information . Une seule ligne relie les di- de courant important a pour effet de faire baisser brus-
vers composants, quel que soit le nombre de conduc- quement la tension et de gêner les usagers sur la même
teurs réellement utilisés . ligne . Pour des variations subites de tensions supérieu-
Le diagramme schématique (Fig . 40-13) montre tou- res à 3 %, la variation de l'intensité lumineuse des lam-
tes les connexions électriques entre les composants sans pes à incandescence devient excessive .
respecter leurs positions respectives, ni la disposition Dans le cas des grandes installations industrielles, on
de leurs bornes . Ce genre de diagramme est indispen- peut parfois utiliser le démarrage direct, même pour
sable quand on doit localiser un défaut dans un circuit des moteurs dont la puissance dépasse 1000 hp . Il faut
de commande, ou quand il faut connaître son fonction- alors s'assurer que les fusibles ou les disjoncteurs de
nement en détail . Afin de distinguer le circuit de puis- protection peuvent supporter le courant intense de dé-
sance du circuit de commande, on les représente res- marrage pendant le temps nécessaire à l'accélération
pectivement avec des traits gras et des traits fins . du moteur . Il faut aussi que cette accélération ne soit
Le diagramme des connexions (Fig . 40-14) montre les pas trop rapide afin de limiter le choc mécanique subi
connexions entre les composants en tenant compte de par les parties tournantes .
la disposition physique des bornes et parfois de la cou- On intercale ordinairement un sectionneur et des fusi-
leur des fils . On utilise ces diagrammes lors de l'ins- bles entre la ligne d'alimentation et le démarreur . Ces
tallation ou quand il faut identifier les fils pour locali- composants peuvent être montés dans le coffret du dé-
ser une panne, par exemple . marreur .
40 .5 Procédés de démarrage On est amené à choisir des fusibles dont le courant
Les procédés de démarrage des moteurs asynchrones nominal vaut environ 3,5 fois le courant de pleine
à cage sont : charge du moteur. Ces fusibles ne conviennent donc
pas à la protection des moteurs contre les surcharges
1 . le démarrage direct
dangereuses . Les fusibles protègent le moteur et la li-
2 . le démarrage à tension réduite
gne d'alimentation contre les surintensités résultant
Le choix de la méthode de démarrage dépend des ca- d'un démarrage trop lent ou d'un court-circuit dans le
ractéristiques du réseau d'alimentation et de la nature moteur ou dans le démarreur lui-même . Le calibre des
de la charge entraînée par le moteur . fusibles doit être choisi de façon à respecter les exi-
Comme avantages du démarrage direct, mentionnons gences du Code de l'électricité .
sa simplicité et son coût d'installation peu élevé . Son
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS /13
600 V
3 ph
O o~
sectionneur fusible
0
bobine de
maintient
j B1 PB2
L lampe témoin
bouton-poussoir
Figure 40-12
Diagramme unifilaire («one-fine diagram») .
S
1-1
t0
Figure 40-13
Diagramme schématique («schematic diagram») .
600 V 3 ph
o o
L1 L2 L3 L1 L2 L3
T1 o
B1 B2 B3
T2 o O
T30
boutons-poussoirs
8
Figure 40-14
Diagrammme des connexions («wiring diagram») .
714 ÉLECTROTECHNIQUE
On distingue deux types de démarreurs : les démarreurs démarrage et le courant nominal sans surchauffer . La
manuels et les démarreurs magnétiques . bobine de maintien du contacteur est représentée par
le symbole OA . Lorsqu'elle est mise sous tension, elle
40 .6 Démarreurs manuels provoque la fermeture des contacts A et Ax ;
Les démarreurs manuels (Fig. 40-15) se présentent sous
b) un relais thermique triphasé qui protège le moteur
la forme d'un coffret comprenant un interrupteur tri-
contre les surcharges . Le relais comprend trois éléments
polaire à commande manuelle et deux ou trois relais à
chauffants montés respectivement en série avec cha-
protection thermique contre les surcharges . Ils convien-
cun des fils de la ligne d'alimentation, et un contact T
nent aux moteurs de faible puissance (7 kW ou moins)
normalement fermé.
sous des tensions de 120 V à 600 V . La pleine tension
est appliquée sur la machine, ce qui assure un démar- Le calibre du relais doit être choisi de façon à obtenir
rage rapide . une protection convenable contre les surcharges per-
sistantes, même peu élevées . Le déclenchement (ouver-
Les éléments thermiques doivent être choisis de façon
à déclencher l'ouverture du disjoncteur si le courant
dans une des phases dépasse la valeur nominale .
Figure 40-16a
Figure 40-15 Démarreur magnétique triphasé pour puissance maximale
Démarreurs manuels pour moteurs monophasés de 0,75 kW ; de 22 kW, 600 V avec son poste de commande à distance
a) montage en saillie ; b) montage encastré ; c) boîtier à comprenant les boutons-poussoirs marche-arrêt et une lampe
l'épreuve de l'eau (gracieuseté de Siemens) . témoin (gracieuseté de Klockner-Moeller) .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 715
lui
marche
arrêt
Figure 40-16b
Diagramme schématique d'un démarreur magnétique pour moteur triphasé .
ture de T) se fait après un temps d'autant plus court position normale, mais la bobine demeure alimentée
que le courant de surcharge est plus grand . La courbe grâce au contact A X qui est maintenant fermé .
de la Fig . 40-17 donne les temps de déclenchement
Pour arrêter le moteur, on appuie sur le bouton
d'un relais thermique en fonction des multiples du cou-
«arrêt», ce qui ouvre le circuit de la bobine . Dans le
rant nominal . Ainsi, à pleine charge (multiple 1) le re-
cas d'une surcharge, l'ouverture du contact T produit
lais ne s'ouvre pas, alors qu'il s'ouvre au bout de qua- le même effet.
rante secondes lorsque le courant atteint deux fois sa
valeur nominale, et cinq secondes seulement s'il at-
teint six fois sa valeur nominale .
min
Pour toute application particulière, on doit s'en tenir 120
aux recommandations du constructeur et du code de 60
l'électricité pour le choix du relais thermique de pro-
30
tection . On ne doit jamais court-circuiter ce relais .
Le relais thermique est muni d'un bouton de 6
réenclenchement («reset») qui permet de refermer le â
E 2
contact T après son ouverture à la suite d'une sur-
1 min
charge . On recommande toutefois d'attendre quelques
40s
minutes avant d'appuyer sur le bouton de réenclenche- 20
ment afin que le relais thermique puisse se refroidir ; 10
c) un poste de commande à boutons-poussoirs 5
«marche-arrêt», qui peut être éloigné du démarreur . 2
Lorsque les contacts sont dans la position indiquée à 1
la Fig . 40-16b, la bobine et le moteur sont hors ten- 1 1,1 1,5 2 4 6 10
- multiples du courant de réglage
sion .
Pour démarrer le moteur, on ferme d'abord le section- Figure 40-17
neur et l'on appuie sur le bouton «marche» . La bobine Courbe de déclenchement donnant le temps d'ouverture du
A est aussitôt alimentée, les contacts A et A X se fer- relais thermique T en fonction du courant de surcharge . Le
délai est mesuré à partir des conditions à froid . Si le moteur
ment et la pleine tension apparaît aux bornes du mo- fonctionne déjà à pleine charge, les délais d'ouverture sont
teur. Si l'on relâche le bouton «marche», il revient à sa raccourcis d'environ 30 % .
IE
716 ÉLECTROTECHNIQUE
1 0 .
1 32
15 ou ou
2
T 33
16 }( ou * ou
34 bi ou
e
4 35
17 e ou V ou e
5 - >-
APPLICATION
6 -» 18 H * F- ou -Wv-
36
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8 -J - 20 e~_ H 37
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22 ~ô * mettre une lettre appropriée
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14
0 0-10
Symboles tirés de la publication «IEEE Standard and American National Standard Graphic Symbols
for Electrical and Electronics Diagramsv publiée par The Institute of Electrical and Electronics
Engineers, Inc ., New York, N .Y. 10017 . On utilise les mêmes symboles au Canada .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 717
Dans certaines installations, il arrive que le relais ther- lement spécial pour le circuit de commande, tout en
mique commande l'arrêt du moteur une ou deux fois réduisant le danger de choc électrique pour les opéra-
par semaine, sans cause apparente . Cette condition se teurs (voir les Fig . 40-19a et 40-19b) .
présente lorsque la température ambiante de l'air en-
La Fig . 40-20 illustre un démarreur à moyenne tension
tourant le démarreur est trop élevée. On peut remédier
pour le démarrage direct d'un moteur asynchrone de
à cette situation en changeant le démarreur de place ou
2500 hp, 4160 V, 3 phases, 60 Hz . Le compartiment
en remplaçant le relais par un autre d'un calibre supé-
rieur. Cependant, tout remplacement doit être fait avec
précaution pour maintenir une protection adéquate du
moteur. Il existe des relais thermiques qui sont com-
pensés pour les variations de la température ambiante .
La Fig . 40-18 montre un démarreur combiné, compre-
nant un sectionneur et le démarreur proprement dit.
Lorsque la tension d'alimentation dépasse 600 V, on
utilise un transformateur abaisseur de tension pour ali-
menter le circuit de commande . Par exemple, si la ten-
sion est de 4 kV, on utiliserait un petit transformateur
ayant un rapport de 4 kV/120 V ; on évite ainsi un iso-
(a)
arrêt marche
600 V
(b)
Figure 40-19
a . Démarreur magnétique combiné pour moteur triphasé de
75 kW, 600 V, 60 Hz . Le disjoncteur manuel est actionné par
le levier extérieur . Le contacteur est monté en bas à gauche .
Figure 40-18 Le petit transformateur visible en bas à droite abaisse la
Démarreur magnétique triphasé combiné pour puissance tension du circuit de commande de 600 V à 120 V. Un système
maximale de 110 kW, 600 V. Le levier sert à actionner le de verrouillage mécanique empêche l'ouverture du coffret si
disjoncteur; des boutons marche-arrêt sont encastrés dans le disjoncteur est fermé (gracieuseté de Square D) .
le couvercle en polycarbonate transparent (gracieuseté de b . Circuit de commande du démarreur utilisant un trans-
Klockner-Moeller) . formateur.
718 ÉLECTROTECHNIQUE
/ /
O
Figure 40-20
Démarreur triphasé de 5 kV pour moteur asynchrone de o /
2500 hp . Pour fins de sécurité, les circuits à basse tension et
à moyenne tension sont totalement isolés l'un de l'autre . Le
boîtier a une hauteur de 2286 mm, une largeur de 610 mm et Figure 40-22
une profondeur de 813 mm . Le tout pèse 499 kg (gracieuseté Circuit de commande permettant le démarrage normal et le
de Square D, Groupe Schneider) . démarrage par à-coups .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 719
d'ouverture/fermeture alors que les contacts électriques soit impossible d'alimenter les bobines A et B en même
doivent être changés après 3 millions d'opérations nor- temps . Toutefois, il se peut qu'un défaut mécanique
males . empêche un des contacts (A ou B) de s'ouvrir lorsque
40 .9 Inversion du sens de rotation la bobine de maintien n'est plus alimentée . Dans ce
cas, on produirait un court-circuit franc sur la ligne .
Certains moteurs doivent fonctionner dans les deux sens
Pour éviter cela, on place entre les deux contacteurs
comme, par exemple, les moteurs d'ascenseur. On peut
un système de verrouillage mécanique à bascule les
inverser le sens de rotation en changeant la séquence
empêchant de se fermer en même temps .
des phases des trois lignes alimentant le moteur . Pour
ce faire, on utilise deux contacteurs magnétiques A et Le bouton-poussoir U muni d'un gros bouton rouge
B (Fig . 40-23a) et un commutateur manuel à trois po- sert à arrêter le moteur en cas d'urgence . Il est en effet
sitions (Fig . 40-23b) . beaucoup plus rapide pour un opérateur d'appuyer sur
le gros bouton (Fig . 40-23c) que de tourner le commu-
Lorsqu'on change le sens de rotation, on doit passer
tateur à sa position neutre .
par la position neutre (0) du commutateur de sorte qu'il
L1
O •o
L2
o- sectionneur • o
L3
0- • o
marche avant
marche arrière
Figure 40-23a
Schéma élémentaire d'un démarreur permettant deux sens de rotation .
Figure 40-23b
Commutateur à cames à 3 positions (gracieuseté de Figure 40-23c
Siemens) . Bouton d'arrêt d'urgence (gracieuseté de Square D) .
720 ÉLECTROTECHNIQUE
40 .10 Freinage par inversion 3 . Les contacts auxiliaires normalement fermés AX2 et
BX2 constituent un deuxième système de ver-
On a déjà vu à la section 34 .7 qu'on peut freiner un
moteur asynchrone rapidement en changeant le sens rouillage . C'est une autre mesure de sécurité : on ne
de rotation de son champ tournant, soit en permutant peut pas alimenter la bobine B lorsque A est ali-
deux fils de ligne . Au moment où le moteur commence mentée, et vice versa .
à tourner dans le sens inverse, un détecteur de sens de Il existe plusieurs types de détecteurs de rotation . La
rotation doit ouvrir le circuit de la source pour que la Fig . 40-25a montre un détecteur à induction qui fonc-
machine demeure immobile . Le circuit de la Fig . 40- tionne sur le principe du moteur asynchrone . Il est com-
24 montre les éléments requis pour réaliser ce freinage posé d'un rotor à aimant permanent N-S à l'intérieur
par inversion . d'un anneau en bronze pouvant pivoter entre deux
points de support . Lorsque le rotor tourne, l'aimant in-
1 . Les boutons-poussoirs A et B commandant respec-
duit un courant dans l'anneau, ce qui provoque son en-
tivement la marche et l'arrêt ont chacun un contact
traînement . L'anneau est muni d'un contact mobile L .
normalement ouvert (A X1 et B Xl ) et un contact nor-
de sorte que le mouvement horaire ou antihoraire du
malement fermé (A X2 et B XZ ) . Les deux contacts
rotor ferme les contacts F-L ou R-L (Fig . 40-24) .
normalement fermés constituent un système de ver-
rouillage électrique . Il assure que la fermeture La Fig . 40-25b montre un autre détecteur qui utilise la
du circuit alimentant la bobine A est précédée force centrifuge créée par la rotation .
par l'ouverture du circuit de la bobine B, et vice La Fig . 40-26 illustre une application des dispositifs
versa . de commande .
2 . Le contact F-L du détecteur de vitesse nulle est nor-
40 .11 Démarrage à tension réduite
malement ouvert, mais il se ferme dès que le mo-
teur tourne dans le bon sens . Cela prépare le circuit Plusieurs procédés industriels requièrent un démarrage
pour le freinage éventuel du moteur . lent afin d'atteindre graduellement le régime de fonc-
L1
O • c
L2
0___ sectionneur
L3
A B
marche arrêt x2
1 ,. o-
1ï ~2j 7 y8
Ax 1 détecteur de
vitesse nulle
1 Ax2
0 4 oL
5L 16 o o
Bx1 R F i
T
o- o
Figure 40-24
Schéma élémentaire d'un démarreur permettant le freinage par inversion .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 721
tionnement normal . C'est le cas des machines à papier en intercalant des résistances (ou des réactances) en
et des machines à textile, par exemple. série avec les fils de ligne, ou en utilisant un autotrans-
Dans d'autres cas, on ne peut pas brancher un moteur formateur . Dans ces cas, on doit se rappeler que :
directement sur la ligne, car le courant de démarrage 1 . le courant de démarrage est proportionnel à la ten-
risque de causer une chute de tension inacceptable, non sion aux bornes du moteur : si l'on réduit la tension
seulement pour l'usager, mais aussi pour les abonnés de moitié, le courant de démarrage diminue de moi-
raccordés sur le même réseau . tié ;
Dans ces circonstances, il faut limiter le couple de dé- 2 . le couple de démarrage est proportionnel au carré
marrage ou le courant de démarrage en réduisant la de la tension aux bornes du moteur : si l'on réduit la
tension aux bornes du moteur. Cette réduction se fait tension de moitié, le couple est réduit par quatre .
(a) (b)
Figure 40-25
Interrupteurs/détecteurs de vitesse nulle : (a) type à induction ; (b) type centrifuge (gracieuseté de Hubbel) .
Figure 40-26
Ce pont roulant à électro-aimants pouvant transporter des tôles de plusieurs tonnes est commandé par des petits boutons-
poussoirs et des commutateurs à cames (gracieuseté de Lacheroy, Chambre syndicale de la sidérurgie française) .
722 ÉLECTROTECHNIQUE
2 T2
sectionneur
B
3 T T3
PÀR
300
m
â
li
200
ü
i 100
40
0
0 400 800 1200 16001800 r/min
vitesse
A 1
600
C
(0
7
0 400 2
i 200
0
0 400 800 1200 16001800
vitesse r/min
Figure 40-28 Figure 40-29
Démarreur triphasé à résistances insérées dans le primaire . Courbes du couple et du courant en fonction de la vitesse :
Capacité 37,5 kW, 600 V (gracieuseté de Siemens) . moteur triphasé, 100 kW, 575 V, 1765 r/min . Courbes (1) :
raccordement direct sur la ligne ; courbes (2) : avec résistances
insérées dans le primaire .
Sm = EI ~ 3 = 299 x 910 x ~_
3 = 471 kVA La puissance active tirée du réseau est :
L1
O
L2
O sectionneur
L3
O • •o
RT
/
RT A ~ verrouillage mécanique
à bascule
Figure 40-33
Diagramme schématique d'un démarreur par autotransformateur.
726 ÉLECTROTECHNIQUE
a rière avant
6
(a)
Figure 40-38
contact 1
Diagramme schématique d'un commutateur à cames
0 \
permettant la commande d'un moteur triphasé dans les deux
sens de rotation .
arrière/ avant
AUTOMATES PROGRAMMABLES
dispositifs de dispositifs
bornes d'entrée bornes de sortie
commande commandés
A B
~ o-- ~ o-
-o1 o- -o o-
marche arrêt
J
boîte des connexions
L
o
R -o o- F
Figure 40-39
Dans un système de commande, les dispositifs de commande et les dispositifs commandés demeurent essentiellement
les mêmes . On modifie le système en changeant les connexions entre ces divers dispositifs .
à la Fig . 40-39 . Les dispositifs de commande sont rac- 4 . Une unité de programmation, dotée d'un affichage
cordés aux bornes d'entrée de la boîte des connexions . et d'un clavier pour programmer l'UCT . L'unité de
De même, les dispositifs commandés (bobines de main- programmation (ou console de programmation) per-
tien A et B) sont branchés aux bornes de sortie . met de choisir les différents types de relais et de
Supposons que la boîte de connexions soit un ordina- contacts que l'UCT doit simuler, ainsi que la façon
teur. Bien que ce dernier consomme très peu d'éner- de relier ces composants .
gie, il est capable de simuler les connexions requises, 5 . Un bloc d'alimentation qui fournit la puissance re-
de même que l'action des contacts et des bobines de quise par l'UCT, par l'unité de programmation et
relais . par les modules d'entrée et de sortie .
Cela ouvre des possibilités énormes car il devient alors
possible de créer des milliers de contacts et de bobi-
bl c
nes, dans la mesure où la mémoire de l'ordinateur est
d alimentation
suffisante . Le système de commande peut donc pren-
dre la forme montrée à la Fig . 40-40 . Le système com-
prend 5 parties : UCT
module unité module
dispositifs dispositifs
1 . Une unité centrale de traitement (UCT), soit un or- d'entrée d entrée centrale de
de sortie
dinateur pouvant simuler les contacts et les bobi- de sortie
traitement J
nes de relais requis, ainsi que les interconnexions .
2 . Un module d'entrée qui sert d'interface entre les dis-
positifs de commande et l'unité centrale de traite- unite de
ment. programmation
3 . Un module de sortie qui sert d'interface entre les
dispositifs commandés et l'unité centrale de traite- Figure 40-40
ment . Les cinq parties d'un automate programmable .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 731
L'ensemble de ces cinq parties constitue un automate Les numéros de référence des modules de sortie et d'en-
programmable . Lorsqu'il est affecté à un système de trée sont des «adresses» établies par le fabricant de
commande industrielle, on le nomme automate pro- l'API ; nous verrons bientôt leur utilité .
grammable industriel (abréviation API) . Afin d'illustrer les capacités et les fonctions de l'unité
Voyons maintenant la construction et le rôle des qua- centrale de traitement de notre exemple, nous pouvons
tre premiers éléments de ce système . Pour fins d'ex- supposer qu'elle contient un important «stock» de con-
plications, nous choisirons un API extrêmement sim- tacts et de bobines de relais . Ce stock de «pièces vir-
ple ne comprenant que 3 bornes d'entrée et 4 bornes tuelles» est conservé dans ce qu'on appelle la mémoire
de sortie (Fig . 40-41) . de l'UCT . Le modèle simple présenté à la Fig . 40-41
Le module d'entrée possède 3 bornes El, E2, E3 ainsi contient dans sa mémoire les composants suivants :
qu'une borne commune CE. Les dispositifs de com- (a) les bobines de relais associées aux 4 contacts du
mande (appelés dispositifs d'entrée) sont raccordés module de sortie. Ces bobines portent les mêmes
d'une part individuellement à une borne (El, E2 ou numéros 111, 112, 113 et 114 que les contacts qu'el-
E3), et d'autre part à une source d'alimentation à c.c . les actionnent . Comme il n'y a que 4 sorties, le nom-
de 24 V, elle-même reliée à la borne CE . Un rectangle, bre de ces bobines est limité à 4 .
identifié par un numéro de référence, est associé à cha-
(b) les bobines de relais internes . Ces bobines de
que borne . Par exemple, le numéro 102 est associé à la relais fonctionnent exclusivement à l'intérieur de
borne E2 .
l'UCT; elles ne figurent pas dans le module d'en-
Pour comprendre le fonctionnement de l'API il est utile trée ni dans le module de sortie .
d'assimiler chaque rectangle à une bobine de relais Nous supposons que le stock comprend 50 bobines
activée par le dispositif d'entrée qui lui est associé . Par de relais internes conventionnels, portant les numé-
exemple, dans notre modèle, la «bobine» 102 est nor- ros de référence 701 à 750 . En plus, la mémoire con-
malement activée, alors que les «bobines» 101 et 103 tient 10 bobines de relais temporisés, portant les
ne le sont pas . numéros 901 à 910. Les délais associés sont déter-
La Fig. 40-41 montre aussi le module de sortie . Il pos- minés lors de la programmation .
sède 4 bornes SI, S2, S3, S4 ainsi qu'une borne com- (c) un nombre presque illimité de contacts associés
mune CS . Deux bobines de contacteurs A, B et une à n'importe quelle bobine de relais mentionnée ci-
lampe témoin sont connectées entre trois de ces bor- dessus . Ces contacts portent le même numéro de
nes et une source à c .a . de 120 V. Les 4 bornes sont référence que la bobine de relais qui les actionne .
associées à 4 contacts normalement ouverts, portant Selon les exigences du système de commande, pour
chacun un numéro de référence . Ainsi, la borne S 1 est chaque bobine, on peut sortir de la mémoire autant
associée au contact 111, alors que la borne S4 est asso- de contacts que l'on désire.
ciée au contact 114 .
module module
d'entrée UNITÉ CENTRALE DE TRAITEMENT de sortie
o
E3
1103H
temporisés (10) temporisés
(iv) pour relais d'entrée
<RT> (nombre illimité)
Hi i CE
-1 i- ou - 4~-
24 V
Figure 40-41
Lunité centrale de traitement contient dans sa mémoire un «stock» de fonctions telles que des bobines de relais,
contacts, compteurs, etc .
732 ÉLECTROTECHNIQUE
Afin «d'alimenter» les bobines de relais, l'unité cen- Remarquer que ces deux derniers composants n'exis-
trale de traitement simule aussi une source d'ali- tent pas vraiment . Ce sont plutôt des éléments virtuels
mentation, représentée par les deux traits verticaux (+) simulés par l'ordinateur. Lorsque la bobine 112 est
et (-) . «excitée», un relais réel est actionné pour fermer le
Nous présentons maintenant cinq exemples très sim- contact réel 112 . Par conséquent, la lampe réelle L2
ples illustrant le principe de fonctionnement de ce est alimentée par la source réelle de 120V .
modèle d'automate programmable . Exemple 2 (Fig . 40-43) . Le bouton-poussoir BPI doit
alimenter la lampe L2, mais cette fois la lampe doit
40 .20 Exemples d'utilisation d'un automate
s'éteindre lorsqu'on appuie sur le bouton .
programmable
Procédure :
Exemple 1 (Fig . 40-42) . Un bouton-poussoir BPI doit
allumer et éteindre une lampe témoin L2 . 1 . Le montage est identique à celui de l'exemple 1 sauf
que l'opérateur de la console de programmation
Procédure :
doit choisir un «contact» 101 qui est normalement
1 . Puisque BPI est branché sur la borne El, la «bo- fermé . Par conséquent, la «bobine» 112 est normale-
bine» 101 est alimentée lorsqu'on appuie sur le bou- ment alimentée, et le contact réel 112 est normalement
ton-poussoir. fermé .
2 . Comme la lampe L2 est branchée sur la borne S2, il Ce changement peut se faire en moins d'une minute
faut actionner le contact 112 pour la faire allumer. en manipulant quelques touches du clavier . Il suffit
3 . En vertu de (1), l'opérateur de la console de pro- d'effacer le contact NO et de programmer un contact
grammation doit choisir dans le stock de composants NF.
en mémoire un contact normalement ouvert (NO) por- Exemple 3 (Fig . 40-44) . Le bouton-poussoir doit ali-
tant le numéro 101 . De la même façon, en vertu de (2), menter trois lampes L1, L2, L3 de sorte que L1 et L2
il doit choisir la bobine de relais de sortie numéro 112 . s'allument et que L3 s'éteigne lorsqu'on appuie sur le
Cette programmation se fait à l'aide des touches ap- bouton .
propriées sur la console de programmation . Finalement, Procédure :
toujours à l'aide de la console, l'opérateur doit pro-
1 . Comme on doit alimenter 3 lampes branchées aux
grammer les connexions entre le contact 101, la bo-
sorties S1, S2, S3, l'opérateur de la console de pro-
bine 112 et les barres (+) (-) montrées à la Fig . 40-42 .
grammation doit sélectionner les trois bobines de re-
Lorsqu'on appuie sur le bouton BP1, la «bobine» 101 lais de sortie correspondantes, soient les bobines 111 .
est alimentée par la source externe de 24 V . Le «con- 112, 113 .
tact» 101 se ferme, ce qui alimente la «bobine» 112 .
E3
o 103H
UCT UCT
14I V CE
S1
9levi
-
s'éteint . La «bobine» RT907 est alimentée mais son L'UCT exécute séquentiellement les tâches suivantes :
«contact» 907 se ferme seulement après 5 s . Donc, la
a) interrogation des modules d'entrée et mémorisation
lampe Ll s'allume après un délai de 5 s .
de l'état des dispositifs qui leur sont raccordés .
40 .21 Parties d'un automate programmable b) exécution du programme de l'utilisateur . Pendant
industriel ce travail, l' UCT décide, en fonction du programme et
Tous les API comportent (a) une unité centrale de trai- de l'état des entrées mémorisées, quelles sorties seront
tement (UCT) ; (b) une console ou unité de program- activées ou désactivées . Ses décisions sont inscrites au
mation ; (c) un module d'entrée et (d) un module de fur et à mesure de l'exécution du programme dans la
sortie (Fig . 40-40) . Dans les cinq exemples précédents, mémoire réservée à cette fin .
nous avons illustré le rôle de chacune de ces parties .
c) transmission des résultats mémorisés aux modules
Nous décrivons maintenant, dans les sections qui sui-
de sorties . C'est lors de cette étape que les modules de
vent, leur construction ainsi que leur mode de fonc-
sortie activent ou désactivent les dispositifs qui leur
tionnement.
sont raccordés .
40 .22 L'unité centrale de traitement Le cycle d'opération qui consiste à prendre la lecture
L'unité centrale de traitement est le cerveau de l'API . de l'état des entrées, exécuter le programme de l'utili-
C'est un circuit complexe, comprenant un ou plusieurs sateur et affecter les résultats aux modules de sortie .
microprocesseurs . Sans entrer dans les détails de sa s'appelle la scrutation* .
construction et de son opération, nous décrirons briè- Quand l'API est en marche, il exécute continuellement
vement sa mémoire et l'utilisation qu'il en fait . des scrutations . Le temps requis pour exécuter une
Il existe deux types de mémoire . Le premier est la scrutation complète varie en fonction de la rapidité de
mémoire non volatile, ce qui signifie que son contenu l'API et de la longueur du programme de l'utilisateur .
ne peut être ni effacé, ni modifié . Le second est la mé- En général, il est de l'ordre de quelques millisecondes .
moire volatile, ce qui signifie que son contenu est faci-
40 .23 Console de programmation
lement et rapidement modifiable .
La console de programmation sert, comme son nom
La mémoire non volatile contient toutes les instruc-
l'indique, à programmer l'API. Mais son rôle ne s'ar-
tions nécessaires à la gestion de l'API . Ces instruc-
rête pas là . Elle permet aussi de visualiser ou de modi-
tions sont utilisées pour interroger les modules d'en-
fier l'état des entrées et des sorties de l'API, ainsi que
trée et connaître l'état du procédé, transmettre les or-
la valeur de certains paramètres . Elle sert aussi d'outil
dres aux modules de sortie, interpréter et exécuter les
de vérification et de diagnostic pour l'API . Finalement.
instructions qui parviennent de la console de pro-
on l'utilise pour sauvegarder les programmes sur des
grammation, exécuter le programme de l'utilisateur,
supports magnétiques ou optique (disquette, CD), et
etc .
pour récupérer ces programmes à partir de ces mêmes
C'est dans cette mémoire que le fabricant installe la supports .
gamme de fonctions exécutables par l'API . En plus
Bien que la console de programmation joue plusieurs
des fonctions de type relais, comme la fonction bo-
rôles, sa présence n'est pas requise lors de l'opération
bine, la fonction contact, etc ., l'API offre une gamme
automatique de l'API . Il est donc possible de la dé-
d'au moins 30 autres fonctions . Citons, par exemple,
brancher et de la remiser.
les fonctions de comptage, de commutateur à cames et
de registres . En somme, la mémoire non volatile éta- La console de programmation est constituée d'un petit
blit tous les paramètres d'opération de l'API . Son con- boîtier muni d'un clavier et d'un affichage simples . Elle
tenu est défini par le fabricant et ne peut être ni effacé peut aussi prendre la forme d'un ordinateur avec écran
ni modifié par l'utilisateur . cathodique et clavier, auquel on a ajouté des touches
spéciales . Comme elle est utilisée dans l'industrie, elle
La mémoire volatile de l'API est divisée en plusieurs
est portative et robuste (Fig . 40-47, 40-48, 40-52) .
sections . Trois d'entre elles servent à mémoriser les
informations suivantes : (1) l'état des entrées, (2) l'état
des sorties et (3) le programme de l'utilisateur. * En anglais : «scanning» .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 735
CONSOLE DE
PROGRAMMATION
Les modules d'entrée/sortie magée si elle était exposée à des signaux excédant cette
40 .24
gamme de tension . Ainsi, tous les échanges entre l'UCT
Les modules d'entrée et les modules de sortie (dési- et le procédé commandé par l'API se font via les mo-
gnés par l'abréviation E/S) sont des interfaces entre le dules d'E/S .
procédé commandé et l' UCT.
Chaque module d'entrée et de sortie peut être raccordé
Cette fonction d'interface est primordiale . En effet, à plusieurs dispositifs . On parle alors de la densité ou
l'unité centrale de traitement n'accepte et ne génère du nombre de «points» d'entrée ou de sortie . Les mo-
que des signaux à basse tension (0 et 5 V c .c .) . Elle est dules d'E/S disponibles sur le marché ont 4, 8, 16 ou
aussi très sensible et pourrait facilement être endom- 32 points, ceux à 16 points étant les plus utilisés .
736 ÉLECTROTECHNIQUE
E
E E
filtrage isolation _ O isolation circuit de
Q
conversion électrique électrique - puissance
40 .25 Structure des modules d'entrée module est conçu, son impédance est généralement
Tous les modules d'entrée ont une architecture qui comprise entre 5 kQ2 et 12 kS2 . Le courant nécessaire
ressemble à celle montrée à la Fig . 40-49 . On y re- pour activer une entrée est d'environ 10 mA . Ce faible
trouve, outre le terminal de branchement, une section courant permet une économie sur la robustesse des dis-
de filtrage et de conversion, un indicateur d'état, une positifs d'entrée et sur le coût du câblage .
isolation électrique et une section de communication . Noter que l'utilisateur doit fournir l'alimentation des
Mise à part la section de communication, cette struc- dispositifs d'entrée . On utilise différentes tensions (soit
ture (filtrage-état-isolation) est reproduite autant de fois 24 V à 120 V c .a . ou 10 V à 100 V c .c .) . Les modules
que le module a de points d'entrée . d'entrée abaissent la tension de ces signaux à un ni-
Afin d'éviter les fausses activations de l'entrée, la sec- veau acceptable par l'UCT.
tion de filtrage et de conversion élimine les bruits,
40 .26 Structure des modules de sortie
comme ceux dus à la tension induite ou aux rebonds
de contacts . Elle abaisse la tension qui apparaît aux Tous les modules de sortie, quel que soit leur type, sont
bornes d'entrée et, au besoin, redresse les signaux à construits selon la même architecture (Fig . 40-50) . Les
courant alternatif. sous-ensembles constituant ces modules sont : la sec-
tion de communication, l'isolation électrique, l'indi-
L'indicateur d'état consiste en un témoin lumineux qui
cateur d'état et le circuit de puissance . Mise à part la
s'allume ou s'éteint en fonction du signal reçu à cha-
section de communication, la structure est reproduite
cune des bornes d'entrée. Il facilite grandement la vé-
autant de fois que le module a de points de sortie .
rification du bon fonctionnement des dispositifs d'en-
trée et de leur raccordement. La section de communication reçoit les ordres trans-
mis par l'UCT et les mémorise jusqu'à ce qu'elle en
L'isolation électrique protège l'UCT contre les bruits
reçoive d'autres . En effet, l'UCT n'est pas constam-
électriques, fréquents dans l'industrie . Dans la majo-
ment en communication avec chaque module . Elle com-
rité des cas, cette protection est assurée par des cou-
munique avec eux de façon séquentielle . Le temps
pleurs optiques où les signaux électriques sont rem-
écoulé entre deux scrutations successives avec le même
placés par des signaux lumineux . Ces signaux lumi-
module varie de 15 ms à 2 ms (60 à 500 communica-
neux ne sont pas affectés par les perturbations de
tions par seconde) .
champs électrique et magnétique . Les dispositifs de
couplage résistent à des pointes de tension de 1500 Les sections d'isolation électrique et d'indication d'état
volts . Tout en transmettant les signaux, ils isolent com- jouent des rôles semblables à celles des modules d'en-
plètement les circuits sensibles de l'API de ceux qui trée, soit : protéger les circuits sensibles de l'API con-
sont directement en contact avec les bornes d'entrée. tre les pointes de tension induites, et afficher à l'aide
d'un témoin lumineux l'état de la sortie afin d'aider à
La section de communication quant à elle regroupe tous
la vérification du bon fonctionnement de cette dernière .
les états de chacun des circuits d'entrée du module et
les transmet à l'UCT . Finalement, le circuit de puissance amplifie le signal
venant de l'UCT afin de pouvoir commander
Une caractéristique importante des modules d'entrée
est leur impédance . Selon la tension pour laquelle le adéquatement le dispositif de sortie qui lui est raccordé-
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 737
Comme on l'a vu, chaque point de sortie agit comme 40 .27 Modularité des automates
un interrupteur. Il applique ou enlève la tension au dis- programmables industriels
positif qui lui est raccordé . Une caractéristique importante de l'API est sa modu-
Remarquer que l'utilisateur doit fournir l'alimentation larité . Ainsi, l'UCT, les modules d'entrée et ceux de
pour actionner les dispositifs commandés . sortie sont montés dans des boîtiers individuels (Fig .
40-51) .
Bien que les modules de sortie soient destinés à com-
mander des dispositifs industriels, leur capacité est li- La modularité confère à l'API un avantage indéniable
mitée . La majorité d'entre eux supportent un courant sur les systèmes de commandes à relais . Si, lors d'une
maximum allant de 0,5 A à 2 A par point de sortie . Si panne, on soupçonne qu'un module est défectueux, il
un dispositif nécessite un courant supérieur à la capa- suffit de le remplacer par un module identique et de
cité des modules, on utilisera un relais intermédiaire réalimenter l'API . Si tout rentre dans l'ordre, le pro-
(voir le relais B à la Fig . 40-53) . Il est aussi recom- blème est résolu .
mandé d'installer des fusibles, afin de protéger les équi- Le seul module qui implique une opération supplémen-
pements contre la surintensité d'un courant acciden- taire lors de son remplacement est celui qui contient la
telle . mémoire de l'API . Il faut alors récupérer le programme,
Les pointes de tensions accélèrent l'usure des modu- préalablement sauvegardé, à l'aide de la console de
les de sortie, et peuvent provoquer leur bris . Afin d'évi- programmation . Cette opération équivaut à changer
ter ces ennuis, il est recommandé d'installer des filtres toute une armoire de commande à relais . Pourtant, elle
atténuateurs ou des écrêteurs lorsque le dispositif de se fait en quelques minutes .
sortie génère des surtensions transitoires .
Figure 40-51
Automate programmable modulaire comportant 5 modules muni de 4 commutateurs sert à communiquer avec un
d'E/S . En plus de simuler des circuits de relais, il permet la ordinateur central qui gère le procédé industriel . Cet API est
commande des systèmes asservis . LUCT est contenue dans programmable en plusieurs langages dont le diagramme en
la partie de droite portant la marque de commerce . Le module échelle et le Grafcet (gracieuseté d'Omron Canada Inc.) .
738 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 40-52
Photo montrant divers modèles d'automates et de consoles de programmation . En progressant dans le sens horaire à partir
de 11 heures on remarque :
1) Terminal universel pouvant fonctionner en langage à diagramme en échelle, en littéral et en Grafcet, totalement mixables :
2) Automate modulaire à 2048 E/S tout ou rien . Les E/S son reliées par fibre optique ou connexion électrique ;
3) Terminal d'exploitation pour la lecture, la modulation et le diagnostic des variables autorisées des automates programmables ;
4) Terminal de réglage : terminal de poche pour la lecture et la modification des variables autorisées ;
5) Automate modulaire à 2048 E/S tout ou rien, plus des coupleurs permettant le comptage, le positionnement et le traitement
de signaux analogiques (gracieuseté de Télémécanique Canada Ltée) .
Un autre avantage de la modularité de l'API est sa ca- 3000 mètres) . Chaque îlot est alors équipé d'un bloc
pacité de s'adapter aux besoins de l'utilisateur . Ainsi, d'alimentation et d'un module de communication . Un
il est possible d'ajouter des modules d'E/S au fur et à câble, torsadé, coaxial, ou en fibres optiques relie les
mesure que les besoins le justifient . Seule la capacité îlots à l' UCT.
de l'API limite le nombre maximum de modules
40 .29 Circuits conventionnels et circuits
d'E/S utilisables .
d'automate programmable
40 .28 Les entrées et sorties à distance Il est maintenant clair que l'on peut utiliser un auto-
Nous venons de voir que l'utilisateur peut configurer mate programmable à la place d'un circuit de com-
l'API selon ses besoins . La modularité des API permet mande conventionnel . On doit alors se rappeler que
aussi de placer les modules d'E/S dans des enceintes chaque entrée de l'API se comporte comme une bo-
séparées de celles contenant l'UCT . On parle alors bine de relais dont les contacts sont simulés par le pro-
d' E/S à distance. gramme.
Les modules d'E/S sont alors regroupés en îlots . Ces Exemple 6 . La Fig . 40-53 représente l'application d'un
îlots peuvent être placés assez loin de l'UCT (jusqu'à automate programmable à la commande marche/arrêt
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 739
1
module
de sortie
102 -1 H
103
103 112
11
Figure 40-53
Emploi d'un automate programmable pour réaliser la commande du démarreur magnétique illustré à la Fig . 40-16b .
d'un moteur. La version conventionnelle de ce démar- Comme on peut le constater, des économies sont réali-
reur magnétique est montrée à la Fig . 40-16b . sées dans les dispositifs d'entrée et de sortie : les bou-
Remarquer que le contact d'arrêt (102) est programmé tons-poussoirs marche et arrêt n'ont qu'un seul con-
NO . En effet, comme le bouton-poussoir branché sur tact ; de même, les contacteurs A et B n'ont qu'un con-
l'entrée 102 est NF, l'entrée 102 est activée, ce qui tact auxiliaire.
entraîne la fermeture du contact NO 102 .
40.30 Règle de sécurité
Noter aussi que nous avons dû ajouter un relais auxi- L'utilisation d'un API permet d'inverser l'action des
liaire B . Les contacts de ce relais sont suffisamment contacts branchés au module d'entrée : un contact réel
robustes pour porter le courant d'excitation de la bo- NO branché sur une entrée d'API peut être programmé
bine du contacteur A . en contact NF dans le programme de l'utilisateur (voir
Exemple 7 . Nous réalisons le circuit de commande de exemples 1 et 2, section 40 .20) . Cette liberté offerte à
la Fig . 40-24 à l'aide d'un automate programmable . l'utilisateur doit s'exercer avec prudence, surtout en
Le montage est représenté à la Fig . 40-54 . ce qui a trait au choix du type de contact (NO ou NF)
des dispositifs d'entrée . On doit toujours respecter la
Seuls les contacts NO du bouton-poussoir marche et
règle de sécurité suivante :
les contacts NF du bouton-poussoir arrêt sont bran-
chés sur les entrées de l'API. Le verrouillage mécani-
Tout contact associé à un dispositif servant à ini-
que de sécurité des boutons marche et arrêt de la Fig . tier une action doit être de type NO ; inversement,
40-24 est maintenant assuré par les contacts NO 102 tout contact associé à un dispositif servant à ar-
de l'échelon 1 et NF 101 de l'échelon 3 . rêter une action doit être de type NF.
Seuls les contacts NO (AX , et B x1 ) des contacteurs A
et B sont branchés respectivement sur les entrées 103 Si cette règle de sécurité n'est pas respectée, un bris
et 104 de l'API . Les contacts NC (A X2 et B X2) ne sont dans les câbles reliant les dispositifs d'entrée à l'API
plus nécessaires . Les contacts NO 103 et NO 104 des pourrait entraîner le démarrage d'actions indues, ou
échelons 2 et 4 servent au verrouillage . Les contacts l'impossibilité d'arrêter les actions en cours .
NF 104 et NF 103 des échelons 1 et 3 constituent un
40 .31 La programmation
système de verrouillage de sécurité .
Programmer un API, c'est écrire dans sa mémoire la
Comme mesure de sécurité additionnelle, les contacts description du travail qu'il aura à accomplir .
NF 112 et NF 111 des échelons 1 et 3 ont été program-
més . Ceci permet d'éviter le danger potentiel que re- Dès sa création, une attention particulière a été portée
présente un bris dans le raccordement des contacts Ax i à la méthode de programmation . Le devis technique
et Bxi .
740 ÉLECTROTECHNIQUE
stipulait que le système devait être facilement et rapi- Fig . 40-54 montre un tel diagramme . De chaque côté
dement programmable et reprogrammable chez l'uti- de l'UCT, on note la présence de deux traits verticaux
lisateur. L'API a donc été conçu avec le souci d'en faire représentant l'alimentation (borne «vivante» et neutre
un outil simple à utiliser . Ainsi, aucune formation en ou borne positive et commun) . Entre ces deux traits,
informatique n'est requise pour programmer un API . sont dessinés les circuits électriques qui activent les
bobines des relais de commande ou des démarreurs .
40.32 Les langages de programmation
Chacun des circuits représente un échelon, d'où l'ex-
Le terme langage de programmation désigne l'ensem- pression «diagramme en échelle» .
ble des symboles utilisés, et la façon dont ils doivent
La programmation par diagramme en échelle consiste
être agencés afin de programmer l'API . Parmi les lan-
à dessiner à l'écran de la console de programmation le
gages utilisés, les trois principaux sont : (1) le dia-
circuit de commande désiré . Pour ce faire, on déplace
gramme en échelle, (2) le langage booléen et (3) le
le curseur à l'endroit voulu et on appuie sur une touche
Grafcet. Chacun d'eux comporte des avantages et des
de sélection de fonction pour faire apparaître, à l'en-
inconvénients, que nous tenterons d'illustrer dans la
droit indiqué, un contact NO ou NF, une bobine de
section qui suit .
relais interne ou de sortie, etc . Une fois la fonction
40.33 Le diagramme en échelle choisie, il suffit de taper son numéro de référence . Puis
Parmi tous les langages de programmation, le dia- on répète les mêmes opérations pour le reste du circuit
gramme en échelle est le plus facile . C'est d'ailleurs le de commande .
langage que nous avons utilisé tout au long de cet ex- La majorité des API utilisant le diagramme en échelle
posé . comme langage de programmation peuvent être reliés
Son nom vient d'une méthode de représentation gra- à une imprimante. On peut ainsi imprimer le diagramme
phique utilisée pour décrire les circuits à relais des ar- en échelle, ce qui s'avère un outil pratique de vérifica-
moires de commande . Ces derniers sont souvent pré- tion du programme .
sentés sous la forme d'un diagramme en échelle . La
module module
unité centrale de traitement
marche d'entrée de sortie
-1 E1 (+) (-)
-o o o 10
arrêt 2
E2
Ax1 E3
---j 103
Bxl
E4
---l Î o [104--
E5
o 105 L- 4
R F
--III 0
CE
24 V
Figure 40-54
Emploi d'un automate programmable pour réaliser le système de commande de démarrage et de freinage par inversion
illustré à la Fig . 40-24 .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 741
il est important de consulter le manuel de programma- commande très sophistiqués . Durant la période de tran-
tion, afin de s'assurer du comportement des différen- sition, il a fallu intégrer la nouvelle technologie avec
tes fonctions . Ces différences ne sont pas énormes, mais l'ancienne, car il était impensable de modifier d'un seul
elles impliquent parfois de légères modifications dans coup toutes les anciennes procédures .
le circuit de commande programmé .
Le processus d'arrimage consiste à décharger d'un ba-
teau un produit en vrac comme du sel, du charbon ou
MODERNISATION D'UNE INDUSTRIE
un minerai comme de l'alumine . L'alumine (A12 0 3 )
GRÂCE AUX API
est une poudre blanche et légère qui sert à fabriquer de
Depuis l'introduction des automates programmables l'aluminium au moyen d'un procédé électrolytique .
industriels (API), les industries manufacturières et de Lorsqu'un bateau chargé d'alumine arrive au port, le
service ont subi d'énormes transformations . Comment produit doit être transbordé jusqu'à des wagons, en vue
cette transition de l'ancienne technologie vers la nou- de l'envoyer par train jusqu'aux usines de fabrication
velle a-t-elle pu s'effectuer? d'aluminium. Lors de l'opération d'arrimage, on doit
donc aspirer la poudre d'alumine du bateau, la trans-
Pour répondre à cette question, nous prendrons l'exem- porter par convoyeur et la souffler dans des wagons
ple d'une grande entreprise portuaire d'arrimage qui a cylindriques . L'alumine étant extraite des cales à un
changé le mode de transbordement de l'un de ses pro- rythme d'environ 700 tonnes à l'heure, chaque wagon
duits en installant de l'équipement et un système de se remplit en moins de 10 minutes .
Figure 40-55
Cette photo montre une des connexions entre deux convoyeurs utilisés pour charger et décharger les navires dans le port de
Québec . La longueur totale de ces deux convoyeurs est de plus d'un kilomètre (gracieuseté de la Compagnie dArrimage de
Québec Ltée) .
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 743
Figure 40-56
Des moteurs triphasés de 500 hp, 4160 V, 3600 r/min actionnent les pompes qui siphonnent la poudre d'alumine des bateaux
et la soufflent vers les wagons . La photo montre :
(1) une valve pneumatique, (2) un détecteur de température des enroulements du moteur et (3) un détecteur de vibrations
(gracieuseté de la Compagnie d'Arrimage de Québec Ltée)
744 ÉLECTROTECHNIQUE
vent à des centaines de mètres les uns des autres, la 40 .38 Le personnel apprend à maîtriser
communication de leur état représentait déjà un pre- les API
mier défi . Ainsi, il fallait en tout temps communiquer Comment a-t-on fait pour installer les nouveaux équi-
la vitesse, le courant absorbé, le déséquilibre des pha- pements et qui s'en est chargé? Soulignons tout d'abord
ses, la température des paliers, la température des en- que les techniciens se sont adaptés rapidement à la nou-
roulements, la vibration, etc . Si, par exemple, un des velle technologie . Les communications verbales avec
moteurs de 500 hp commençait à vibrer, ce système de les représentants des firmes fournissant les API et les
surveillance devait permettre de corriger la situation dispositifs à fibre optique ont permis aux techniciens
rapidement afin d'éviter d'endommager les paliers ou plus âgés de comprendre le langage de l'Internet, de
les structures . l'Ethernet, et autres protocoles de communication . En
De plus, il fallait en tout temps maintenir au niveau parallèle avec la modernisation graduelle de l'équipe-
désiré le débit de poudre d'alumine passant dans des ment et des systèmes de commande, on a donc assisté
tuyaux de 0,5 m de diamètre . Ce débit est contrôlé par à une transformation semblable au niveau humain . Les
des valves actionnées par des servo-moteurs et utili- connaissances acquises depuis des années se sont gra-
sant un système de commande de position . duellement enrichies au contact des nouvelles techno-
logies .
De toute évidence, l'automatisation d'un tel procédé
industriel ne pouvait se réaliser qu'avec des ordina- La plupart des ouvriers étaient heureux d'apprendre
teurs . Mais, durant la transition, il fallait bien que l'équi- ces nouveaux concepts, mais certains craignaient de
pement ancien continue à fonctionner comme aupara- ne pas pouvoir comprendre la nouvelle technologie .
vant, y compris les relais traditionnels, le câblage, les Cependant, le temps et le contact journalier avec les
interrupteurs de fin de course, les boutons-poussoirs, nouveaux équipements sont vite venus à bout de ces
etc . Il a donc fallu marier temporairement la nouvelle réticences . Au fur et à mesure que la transition se pour-
technologie et l'ancienne . Les ordinateurs devaient suivait, le langage devenait plus familier et les tâches
commander une nouvelle section alors que les opéra- plus routinières . Les ordinateurs se montraient moins
teurs humains continuaient à faire fonctionner une sec- menaçants lorsque le technicien aux cheveux gris réa-
tion ancienne. De plus, il a fallu intégrer l'ancien câ- lisait qu'il faisait maintenant partie d'une équipe "high-
blage avec le nouveau en utilisant des câbles coaxiaux tech" . Il savait maintenant comment utiliser le clavier,
et des liens à fibres optiques . Il a donc fallu installer comment interpréter les informations affichées à
des dispositifs spéciaux agissant comme interfaces l'écran, quoi faire lorsqu'une alarme se mettait à son-
entre ces différents systèmes de communication . ner, et comment transmettre ces informations à ses
collègues (Fig . 40-57) .
Qui plus est, tous ces changements devaient se faire
Par ailleurs, les jeunes techniciens qui venaient d'être
non pas dans un laboratoire, mais sur un chantier où
embauchés ont eu l'avantage de travailler avec des col-
des grues géantes et des moteurs puissants risquaient
lègues cumulant de nombreuses années d'expérience
de provoquer des dégâts importants à la moindre er-
dans un autre domaine . Les échanges techniques ont
reur. Durant la transition, il ne fallait donc pas négliger
favorisé le renforcement des liens de camaraderie en-
la fiabilité du fonctionnement de l'équipement ni la
tre anciens et nouveaux .
sécurité du personnel .
Autre point à prendre en considération : l'impact de 40 .39 Liaisons entre les API
cette nouvelle technologie sur l'emploi et les habitu- L' entreprise d'arrimage est contrôlée par une quinzaine
des de travail des ouvriers . En effet, la modernisation d'automates programmables . Quelques API sont inter-
et l'automatisation du processus d'arrimage rendaient connectés par un réseau de communication afin de coor-
plusieurs tâches caduques . Pour maintenir de bonnes donner les opérations . D'autres API commandent des
relations de travail, il a donc fallu remplacer les tâches tâches isolées qui n'exigent pas une intégration avec le
devenues désuètes par des travaux plus intéressants et reste du système . Cependant, on étudie actuellement
moins routiniers . La migration vers la nouvelle tech- la possibilité de centraliser tous les API, le but étant de
nologie a donc dû se faire à un rythme compatible avec contrôler l'appel de puissance électrique maximale
le maintien des bonnes relations de travail . exigée par l'entreprise . En effet, le coût de l'énergie
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 745
Figure 40-57
Centre de commande et de surveillance des produits en vrac . l'affichage de l'état des API sont centralisés à cet endroit (gra-
Les réseaux de communication, le contrôle des caméras et cieuseté de la Compagnie d Arrimage de Québec Ltée) .
électrique consommée peut être réduit de façon signi- travaillé en collaboration avec les représentants des fa-
ficative en évitant que les gros moteurs fonctionnent bricants d'API . Les API ont été programmés en utili-
en même temps . En échelonnant la mise en marche de sant des langages comme le GRAFCET, et plus récem-
ces moteurs, on peut ainsi réduire le coût mensuel de ment les schémas blocs ou «Function Block Diagrams»
l'électricité de plusieurs milliers de dollars . (FBD) . Pour un programmeur expérimenté, l'utilisa-
L'entreprise d'arrimage couvre un territoire de plus de tion des schémas blocs est souvent plus efficace que le
50 hectares . L'utilisation de caméras de surveillance diagramme en échelle.
joue donc un rôle important pour assurer la sécurité du Lors de la conception d'une nouvelle méthode de com-
personnel et de l'équipement . mande (disons, d'une grue), le programmeur doit si-
muler le fonctionnement de la grue afin de déceler des
40 .40 Programmation des API
failles éventuelles dans son programme . Cette phase
Naturellement, il a fallu implanter la commande du préliminaire de simulation est très importante car elle
procédé industriel sur ordinateur . On a donc embau- permet au programmeur de vérifier la sécurité et la fia-
ché des spécialistes pour programmer les techniques bilité du système . Enfin, lorsque le programme est mis
de commande et les incorporer dans la mémoire des à l'épreuve pour la première fois, une équipe techni-
automates programmables . Cette tâche a été confiée à que surveille de près le déroulement du procédé afin
de nouveaux diplômés des écoles techniques qui ont
746 ÉLECTROTECHNIQUE
40 .42 Résumé
Dans ce chapitre, nous avons vu qu'avec une dizaine
de dispositifs de base, on peut réaliser des systèmes de
commande allant du simple démarreur de moteur aux
contrôleurs de procédés industriels les plus comple-
xes . Certains de ces dispositifs, comme les section-
neurs, disjoncteurs, contacteurs, relais thermiques, ré-
Figure 40-60
Cette boîte de jonction facilite l'interconnexion des divers
câbles de commande (gracieuseté de Schneider Electric)
PROBLÈMES - CHAPITRE 40
Figure 40-62
Niveau pratique
Cet API appartient à la famille Momentum® . En plus des en-
trées et sorties habituelles, il possède aussi un port de com- 40-1 Nommer 4 types de diagrammes de commande
munication permettant la réception et l'émission de messa-
ges sur le réseau Internet (gracieuseté de SchneiderElectric) .
et donner la distinction entre ces différents types .
40-2 Sans consulter le texte, décrire le fonction-
nement du démarreur illustré à la Fig . 40-16b et don-
sistances, transformateurs sont introduits directement ner la raison d'être de chacun des composants .
dans le circuit de puissance pour interrompre, mesurer
40-3 Donner les symboles pour un contact NO et NF.
ou modifier le courant de l'appareil commandé .
40-4 Identifier tous les composants de la Fig . 40-24
D'autres dispositifs sont utilisés dans le circuit de com-
mande à basse tension. Ces composants comprennent en se référant aux dispositifs illustrés au tableau 40-1 .
les boutons-poussoirs, les interrupteurs spéciaux, les À quel endroit du montage le contact T et la bobine A
lampes témoins, les relais de commande pouvant com- sont-ils situés?
porter plusieurs contacts qui sont normalement ouverts 40-5 Les boutons-poussoirs A et B de la Fig . 40-24
ou normalement fermés et qui peuvent être tempori- ne peuvent être actionnés en même temps, car ils se
sés . Ils sont interconnectés de façon à réaliser «l'intel- verrouillent mutuellement . De plus, en appuyant sur
ligence» du système de commande et les fonctions de un bouton, l'autre revient automatiquement à sa posi-
signalisation . tion normale . Quel est l'avantage de ce système de
Nous avons appris comment fonctionnent les systèmes verrouillage?
de commande les plus courants . Différents types de 40-6 Dans la Fig . 40-13, si l'on enlevait le contact A
démarreurs permettent le démarrage des moteurs asyn-
en parallèle avec le bouton «marche», comment le fonc-
chrones à pleine tension ou à tension réduite (par ré-
tionnement du démarreur serait-il affecté?
COMMANDE INDUSTRIELLE DES MOTEURS 749
40-7 Un court-circuit violent se produit à l'intérieur b) Qu'arrive-t-il ensuite lorsque l'on appuie mo-
du moteur M de la Fig . 40-13 . Quel dispositif provo- mentanément sur le bouton arrêt?
quera l'ouverture du circuit? c) Qu'arrivera-t-il si, au départ, on appuie en même
40-8 Un court-circuit se produit entre quelques spi- temps sur les boutons marche et arrêt?
res d'une phase à l'intérieur du moteur de la Fig . 40-17 a) Expliquer le fonctionnement du circuit de
40-13 . Le courant dans une des lignes augmente à la Fig. 40-27a lorsqu'on appuie sur le bouton «mar-
130 % de sa valeur normale . Quel dispositif provoquera che», sachant que le relais RT est ajusté pour donner
l'arrêt du moteur : les fusibles ou le relais thermique? un délai de 10 s .
40-9 Dans quels cas doit-on prévoir un démarrage à b) Ensuite, lorsque le moteur est en marche, expliquer
tension réduite? ce qui se produit lorsqu'on appuie sur le bouton «ar-
40-10 Énumérer les parties d'un automate program- rêt» sachant que le contact RT s'ouvre aussitôt que la
mable . bobine RT n'est plus excitée .
40-11 Quel rôle jouent les modules d'entrée/sortie 40-18 Sur la Fig . 40-29, calculer :
dans un API? a) le couple maximal des courbes 1 et 2
40-12 Énumérer quatre avantages de l'emploi d'un b) le couple lorsque le courant du stator est de 400 A,
les résistances étant en circuit
API .
40-19 Dans la Fig . 40-33, expliquer de façon séquen-
Niveau intermédiaire
tielle ce qui se produit lorsqu'on appuie momentané-
40-13 Un relais thermique possédant la caractéris- ment sur le bouton «marche» sachant que le relais RT
tique donnée à la Fig . 40-17 doit protéger un moteur a un délai de 5 s . Montrer, par des schémas successifs,
asynchrone de 30 kW, 575 V, 720 r/min, dont le cou- les connexions du circuit depuis le départ du moteur
rant nominal est de 40 A . Le relais est ajusté à 40 A . jusqu'au moment où il atteint la vitesse de régime per-
Après combien de temps ouvre-t-il le circuit si le mo- manent .
teur porte un courant :
Niveau avancé
a) de 60 A b) de 240 A
40-20 Un moteur asynchrone triphasé de 100 kW,
40-14 a) Dans la Fig . 40-22, montrer que le moteur
575 V possède les caractéristiques données par les cour-
démarre et continue à tourner normalement dès que bes 1 de la Fig . 40-29 . Le courant de pleine charge est
l'on appuie momentanément sur le bouton «marche» . de 130 A et le relais thermique est ajusté à cette valeur.
b) Montrer que si l'on actionne le bouton J, le moteur La courbe du relais suit celle de la Fig . 40-17 . Calcu-
tournera seulement pendant que l'on appuie sur ce ler :
bouton . a) le temps d'ouverture du relais si le courant est de
40-15 Un contacteur de moteur asynchrone peut exé- 260 A dès le départ
cuter 3 x 10 6 ouvertures «normales» avant que l'on b) le temps d'ouverture si le courant est de 260 A, le
doive remplacer ses contacts . Si un opérateur fait mar- moteur ayant fonctionné à pleine charge (130 A)
cher un moteur par à-coups à un taux d'un départ et depuis au moins une heure
d'un arrêt par minute, après combien de jours ouvra- 40-21 Un moteur alimente une charge qui varie brus-
bles faudra-t-il prévoir remplacer les contacts si l'opé-
quement et périodiquement de sorte que le courant varie
rateur travaille huit heures par jour?
de 50 A à 150 A . Le courant de 150 A circule pendant
40-16 a) En se référant à la Fig . 40-24 et en suppo- 140 s, puis le courant baisse à 50 A pendant 80 s. Du
sant que le moteur est à l'arrêt, expliquer le fonction- point de vue échauffement, quel est le courant efficace
nement du circuit lorsqu'on appuie momentanément porté par le moteur?
sur le bouton-poussoir «marche» .
750 ÉLECTROTECHNIQUE
40-22 Dans le problème 40-20, on excite le moteur étape 5 - décélération de 800 r/min jusqu'à zéro en
par à-coups de sorte que sa vitesse ne dépasse jamais inversant les connexions de l'enroulement basse vi-
200 r/min . Calculer le nombre d'à-coups que l'on peut tesse (fonctionnement comme frein)
exécuter avant que les relais thermiques s'ouvrent .
Dessiner un schéma du système de commande pou-
Chaque période d'excitation de 4 s est suivie d'une
vant exécuter automatiquement les changements de
période d'arrêt de 21 s .
connexions à partir du moment où l'on appuie sur le
40-23 Le courant d'induit d'un moteur à c .c . de bouton de départ.
800 kW varie selon la courbe donnée à la Fig . 28-35 .
Un cycle complet commence avec un courant de
1250 A et se termine avec un courant de 1100 A . Cal-
culer la valeur du courant efficace circulant dans le
moteur.
(b)
Figure 40-64
Figure 40-63
a . Connexions d'un moteur triphasé donnant 4 pôles (haute
Batterie de cinq essoreuses centrifuges installées à Marle-
vitesse) .
sur-Serre, France . Les moteurs fonctionnent dans les
b . Connexions du même moteur donnant 8 pôles (basse
quadrants 1 et 4 avec récupération de l'énergie lors du
vitesse) .
freinage (gracieuseté de Photo Fives-Cail-Babcock) .
Le moteur développe la même puissance aux deux vitesses .
41
Les harmoniques
Il arrive souvent que les tensions et les courants d'un 2e harmonique : 40 Hz (2 x 20 Hz)
circuit n'aient pas une forme d'onde sinusoïdale . Ainsi, 5e harmonique : 100 Hz (5 x 20 Hz)
la Fig . 41-1 montre un courant alternatif qui est forte- 19e harmonique : 380 Hz (19 x 20 Hz)
ment déformé . Cette distorsion peut être causée par la
saturation du flux dans le noyau d'un transformateur,
par la commutation des thyristors dans un système d'en-
moll
i e il
traînement électronique, ou par toute autre charge non
∎M
A
linéaire . +100
Les tensions distorsionnées affectent la qualité de la
puissance offerte par le fournisseur d'électricité . Elles
+50
affectent aussi la performance de plusieurs appareils
1
électroniques . Pour ces raisons, une connaissance des
harmoniques et de leurs effets est devenue essentielle . 0
Y
en une série d'ondes sinusoïdales . Inversement, on peut
créer une onde périodique distorsionnée, en faisant la -100
somme de plusieurs ondes sinusoïdales de fréquences
et d'amplitudes différentes .
0 60 120 180 240 300 360 420
Considérons un groupe d'ondes sinusoïdales dont la
fréquence la plus basse est fet dont les autres fréquen- Figure 41-1
ces sont des multiples entiers de f. L'onde sinusoïdale Forme d'onde déformée d'un courant à 60 Hz ayant une
ayant la fréquence f s'appelle la fondamentale alors valeur efficace de 62,5 A à 60 Hz, circulant dans un système
d'entraînement électronique . Londe contient les harmoniques
que les autres ondes sont appelées harmoniques . Ainsi, suivants :
un groupe d'ondes sinusoïdales ayant des fréquences fondamentale (60 Hz) = 59 A
de 20, 40, 100 et 380 Hz possède les composantes sui- 5e harmonique (300 Hz) = 15,6 A
7e harmonique (420 Hz) = 10,3 A
vantes :
Les harmoniques supérieurs à 420 Hz sont aussi présents,
Fondamentale : 20 Hz (la plus basse fréquence) mais leur amplitude est faible (gracieuseté d'Électro-Mécanik) .
751
752 ÉLECTROTECHNIQUE
Afin de comprendre comment un harmonique peut pro- raccordant en série les sources de tension listées dans
duire une distorsion, considérons deux sources de ten- le tableau 41-1 . On constate qu'une onde carrée est
sion e i et e 2 raccordées en série (Fig . 41-2a) . La ten- composée d'une onde fondamentale et d'un nombre
sion e 1 a une valeur crête de 100 V et une fréquence de infini d'harmoniques . Les harmoniques de haute fré-
60 Hz . La tension e 2 a une valeur crête de 20 V et une quence ont une faible amplitude ; par conséquent, ils
fréquence de 180 Hz. Il s'ensuit que e l est la fonda- sont habituellement négligeables . Toutefois, ce sont ces
mentale et e2 le troisième harmonique . Les deux for- composantes qui produisent ensemble les côtés raides
mes d'onde sont parfaitement sinusoïdales et on sup- et les coins pointus de l'onde .
pose qu'elles passent par zéro en même temps (Fig . Même si, en pratique, on ne crée pas des ondes carrées
41-2b) . par addition d'ondes sinusoïdales, cet exemple démon-
Comme les sources sont en série, la tension e 3 aux bor- tre qu'on peut générer n'importe quelle forme d'onde
nes a, b est égale à la somme des tensions instantanées périodique avec une fondamentale et des harmoniques
produites par chaque source . On constate que la ten- appropriés .
sion e3 a une forme d'onde aplatie . La somme d'une Inversement, on peut analyser une onde déformée et
tension fondamentale et d'une tension harmonique pro- déterminer mathématiquement la valeur de la fonda-
duit donc une forme d'onde non sinusoïdale dont le mentale et des harmoniques (voir, par exemple, la lé-
niveau de distorsion dépend de l'amplitude relative de gende de la Fig . 41-1) . Nous verrons plus loin com-
l'harmonique . ment faire ce calcul .
On peut, en utilisant ce procédé, créer une tension ou En général, les harmoniques de tension et de courant
un courant périodique ayant n'importe quelle forme sont nuisibles, mais dans certains montages ils sont iné-
d'onde. Il suffit d'ajouter à la composante fondamen- vitables . Les harmoniques sont créés par des charges
tale un certain nombre d'harmoniques . Par exemple, non linéaires telles que les arcs électriques et les cir-
on peut créer une tension alternative carrée ayant une cuits magnétiques saturables . Ils sont aussi générés par
valeur crête de 100 V et une fréquence de 50 Hz en les redresseurs et les onduleurs utilisant l'électronique
de puissance .
0
Dans les circuits à courant alternatif, la tension fonda-
mentale et le courant fondamental produisent ensem-
180 Hz
ble une puissance apparente fondamentale . Cette der-
0
(a) nière comprend la puissance active et réactive qui fait
tourner un moteur, ou qui fait allumer une lampe . De
60 Hz
fondamentale 127,3 50 1
3e 42,44 150 1 /3
5e 25,46 250 1/5
7e 18,19 350 1 /7
lu,
9e 14,15 450 1 /9
100 = ,\ 902 + E 2
EH = 1/ Ez +E3 + . . . . + En (41-2)
d'où EH = V 1002 _ 902 = 43,6 V
où E2 , E3 , E4, . . . E„ sont respectivement les valeurs
efficaces du 2e 3e 4e nième harmonique . La valeur efficace de l'ensemble des harmoniques est
donc de 43,6 V.
À partir des formules 41-1 et 41-2 , on obtient la for-
mule : 41 .4 Facteur crête et facteur de distorsion
(THD)
E _ 3 . . . . +En
EF +E22 +E+ (41-3) Dans l'industrie, la distorsion d'une tension ou d'un
courant est décrite par deux indices, soit le facteur crête
Des formules analogues s'appliquent à un courant
et le facteur de distorsion .
distorsionné .
Par définition, le facteur crête d'une tension («crest
Exemple 41-1 factor») est égal à la valeur crête de la tension, divisée
Calculer la valeur efficace de la tension i , -, de la 1 a
par sa valeur efficace (rms) .
41-2 .
e) la valeur efficace de l'ensemble des harmoniques Pour une tension, le THD est donné par une formule
analogue:
Solution
a) La valeur efficace de l'onde carrée est évidemment EH
facteur de distorsion (THD) = (41-6)
100 V. EF
b) La valeur efficace de la fondamentale est :
EF = 0,707 EC7ëte = 0,707 X 127,3 = 90 V Il s'ensuit que les tensions et les courants sinusoïdaux
ont un facteur de distorsion nul .
c) En utilisant la formule 41-1 on obtient :
THD = IH éq . 41-5
IF
20,6
0,349 = 34,9 %
59
2 2 2
I> 7H IH - IS -h éq . 41-2
756 ÉLECTROTECHNIQUE
1,2 A
384 W 34,6 W
24 Q2 24 S2
100 V 51 V
60 Hz 300 Hz
7 Q2 35 SQ
Puissance réactive absorbée par la réactance : Le courant harmonique est déphasé en arrière de la ten-
sion harmonique d'un angle :
Q60 =X60 16) 2 =7x42 =112 var
X300
Puissance apparente: 0300 = atan = atan 35 = 55,6°
R 24
S60 = E GO I60 = 100 x 4 = 400 VA Nous pouvons maintenant combiner les tensions et
Facteur de puissance : courants à la fondamentale et au 5e harmonique, comme
suit :
FP60 = P60
= 384 = 0,96 ou 96 %
Courant efficace circulant dans le montage :
S60 400
Le courant fondamental est déphasé en arrière de la I =1~ 42 + 1,2 2 = 4,18 A
tension fondamentale d'un angle : Tension à 60 Hz aux bornes de la résistance :
960 = arccos 0,96 = 16,3 ° = 24 x 4 = 96 V
ER60 = R I60
Analysons maintenant la Fig . 41-7 concernant le 5e Tension à 300 Hz aux bornes de la résistance :
harmonique . En procédant de la même manière, mais
avec la source de 60 Hz en court-circuit, on trouve les EK300 = R 1300 = 24 x 1,2 = 28,8 V
résultats suivants :
Tension efficace aux bornes de la résistance :
Impédance du circuit à 300 Hz :
2 2
ER ='VER 60 + ER 300 = V96 2 + 28,8 2 = 100,2 V
Z300 =1~ 242 +352 = 42,4 S2
Tension efficace E de la source :
Courant harmonique :
51 E =1~ E 0 + E 30 0 = 100 2 + 51 2 = 112,2 V
- E3oo -
1300 = 1,2 A
Z300 42,4 Le courant de 4,18 A et la tension de 112,2 V (Fig . 41-
8) sont les valeurs qui seraient mesurées par des instru-
Puissance active harmonique dissipée dans la résistance :
ments indiquant la valeur efficace («true rms») . La puis-
2
P300 = R 1300 2 = 24 x 1,2 = 34,6 W sance totale dissipée dans la résistance est :
Ptotale =P 3 + P300 = 384 + 34,6 = 418,6 W
LES HARMONIQUES 757
41 .8 Génération des harmoniques ses bornes est nulle lorsqu'il est fermé . Il ne consomme
Le processus de génération des harmoniques est assez donc aucune énergie .
remarquable . Considérons, par exemple, le circuit de Si on décompose le courant haché, on peut démontrer
la Fig . 41-10 dans lequel une source de tension sinu- qu'il contient, en plus des harmoniques, une compo-
soïdale de 1000 V, 60 Hz est raccordée à un interrup- sante fondamentale IF de 59,3 A à 60 Hz, déphasée de
teur en série avec une résistance de 10 S2 . L'interrup- 32,5° en arrière de la tension (Fig . 41-11) . Sa valeur
teur s'ouvre et se ferme périodiquement, en synchro- crête est de 59,3 I2 = 84 A .
nisme avec la fréquence de 60 Hz . La Fig . 41-10b
Comme le courant fondamental I F se trouve à 32,5° en
montre que l'interrupteur est fermé durant la dernière
arrière de la tension de source, il s'ensuit que le fac-
moitié de chaque alternance . Nous supposons un in-
teur de puissance de déplacement est cos 32,5° _
terrupteur idéal qui ne produit pas d'étincelles et qui
84,3 % . Par conséquent, on obtient les résultats sui-
fonctionne sans pertes .
vants :
Si l'interrupteur était toujours fermé, la tension aux
Puissance apparente fondamentale fournie par la
bornes de la résistance serait sinusoïdale et le courant
source :
serait de 1000 V/10 Q = 100 A . La puissance dissipée
en chaleur serait donc : S = EI = 1000 V x 59,3 A = 59,3 kVA
1000 V
10 SQ
60 Hz
(a)
E1P
m 50
• s
•
0
0 ,30 60 90 120150180 210 240 270 300 330 360
•
-50
-500
-100
-1000
Figure 41-10 -150
a . Une charge résistive en série avec un interrupteur absorbe
une puissance réactive lorsque le courant est retardé par -200 -1500
l'action de l'interrupteur.
b . Tension sinusoïdale aux bornes de la source et forme Figure 41-11
d'onde du courant haché circulant dans la source et la Le courant haché contient une composante fondamentale à
résistance R . La tension aux bornes de la résistance a la 60 Hz, ayant une valeur crête de 84 A, et déphasée de 32,5°
même forme d'onde tronquée que le courant . en arrière de la tension .
Figure 41-13a
Circuit équivalent pour les composantes fondamentales .
Q ~ interrupteur
:
31,9 kvar
31,9 kvar Pl 14,8 kW
EF
P2
1 kV ---------------------- ----------- 10
Q
P 35,2 kW 10 Q
50 kW
Figure 41-12
Circuit montrant le flux des puissances actives et réactives Figure 41-13b
fondamentales et la puissance harmonique P H . Circuit équivalent pour les composantes harmoniques .
760 ÉLECTROTECHNIQUE
Étant donné que l'interrupteur absorbe une puissance 180 240 270,-'330 360
0
réactive de 31,9 kvar, il semble raisonnable d'utiliser
~
un condensateur pour fournir cette puissance . Bran-
- 500
chons donc un condensateur de 31,9 kvar en parallèle
-100
avec la source (Fig . 41-14) . La source n'aura plus qu'à
-1000
fournir une puissance active de 50 kW, soit un courant -150
fondamental de 50 A, en phase avec la tension de -1500
-200
1000 V. Mais la présence du condensateur, qui tire un
courant sinusoïdal de 31,9 kvar/1000 V = 31,9 A, ne Figure 41-15
Forme d'onde du courant dans la source lorsque le
change en rien la tension entre les bornes 1 et 2 . Par condensateur (Fig . 41-14) est dans le circuit .
conséquent, le courant haché circulant dans l'interrup-
teur et la résistance de 10 S2 demeure inchangé . De
plus, la composante harmonique de 38,5 A continue à 41 .9 Génération d'une puissance réactive
circuler dans la source car celle-ci paraît comme un Dans la section précédente nous avons montré qu'un
court-circuit pour tous les harmoniques . Il s'ensuit que dispositif non linéaire comme un interrupteur peut ab-
le courant efficace circulant dans la source sera sorber de la puissance réactive . Selon la relation entre
I = x(502 + 38,5 2 ) = 63,1 A . Donc, l'ajout du conden- la tension fondamentale et le courant fondamental, une
sateur diminue le courant dans la source de 70,7 A (Fig . charge non linéaire peut aussi générer de la puissance
41-10) à 63,1 A (Fig . 41-14) . La forme d'onde de ce réactive . Considérons le circuit de la Fig. 41-16 . Ce
courant est la somme instantanée du courant haché cir- circuit est identique à celui de la Fig . 41-10, sauf que
culant dans la résistance et du courant sinusoïdal tiré
par le condensateur (Fig . 41-15) . La valeur crête de ce
dernier est de 31,9 ~2 = 45 A .
L'exemple que nous venons d'étudier démontre la na-
ture et l'origine des harmoniques et de la puissance
réactive dans les circuits non linéaires . Ces notions nous
seront utiles lors de l'étude des charges hautement non
linéaires que sont les convertisseurs électroniques .
63,1 A 1 70,7 A
3
31,9 A
interrupteur
1000 V synchrone R 10 52
60 Hz
IF =50AT IF =59,3A
sE
IH E
2
38,5 A IH = 38,5 A
Figure 41-16
a . Un interrupteur en série avec une charge résistive débite
Figure 41-14 une puissance réactive lorsque la circulation du courant est
Un condensateur peut fournir la puissance réactive absorbée avancée par l'action de l'interrupteur.
par l'interrupteur. b . Forme d'onde du courant dans le circuit.
LES HARMONIQUES 761
l'interrupteur est maintenant fermé durant la première gées presque instantanément. Nous verrons plus tard
moitié de chaque alternance, au lieu de la dernière . le fonctionnement de ces charges réactives, obtenues
La composante fondamentale du courant est de nou- par la commutation «d'interrupteurs» électroniques .
veau de 59,3 A, mais elle est déphasée de 32,5° en
avance sur la tension (Fig . 41-17), au lieu de 32,5° en EFFET DES HARMONIQUES
arrière . Il s'ensuit que la source de 1000 V débite une
puissance de 50 kW en même temps qu'elle absorbe Maintenant que nous connaissons la nature des har-
une puissance réactive de 31,9 kvar . Cette puissance moniques, on peut se demander quel est leur effet dans
réactive provient nécessairement de l'interrupteur . En les montages pratiques . Pour fins de démonstration,
ce qui concerne les composantes à la fréquence fonda- nous présentons les exemples qui suivent .
mentale, on peut représenter le circuit par celui de la 41 .10 Courant harmonique dans un
Fig . 41-18a. L'interrupteur se comporte comme une condensateur
résistance en série avec un condensateur, même si ce
Lorsqu'un condensateur porte un courant distorsionné,
«condensateur» ne produit absolument aucun champ
la tension à ses bornes n'a pas la même forme d'onde
électrostatique . Comme dans la Fig . 41-13, la résis- que celle du courant. Ceci est dû au fait que le conden-
tance de 4,21 S2 représente l'élément qui absorbe la
sateur ne présente pas la même réactance à la fréquence
puissance active de 14,8 kW à 60 Hz laquelle est aus-
fondamentale et aux harmoniques . Les pertes dans le
sitôt convertie en puissances actives harmoniques .
condensateur sont aussi affectées par la présence des
Le diagrammme vectoriel des tensions et des courants harmoniques . Ces pertes ont leur origine dans le dié-
fondamentaux est donné à la Fig . 41-18b. lectrique qui sépare les plaques métalliques . En pre-
Le fait qu'un dispositif non linéaire, tel un interrup- mière approximation, on peut considérer que les per-
teur, puisse absorber ou générer de la puissance réac- tes sont proportionnelles (1) à la fréquence, et (2) au
tive ouvre des possibilités très intéressantes . En effet, carré de la tension correspondante aux bornes du con-
ces «condensateurs» et «inductances» artificiels ne pè- densateur.
sent presque rien, et n'emmagasinent aucune énergie .
Comme aucune énergie n'est emmagasinée, les puis- interrupteur
H
sances réactives dans un montage peuvent être chan-
4,21 SQ 9,07 S2
-1500
tension 1000 V
59,3 A 100
60 Hz
150 141 A
2
courant haché
a 100
courant (a)
E
m fondamental
50
0oo
180 270 300 , 380
0
-500 1000 V
-1000
(b)
-1500
Figure 41-18
Fgure 41-17 a . Circuit équivalent pour les composantes fondamentales
Le courant haché contient une composante fondamentale à de la Fig . 41-16 .
60 Hz ayant une valeur crête de 84 A et déphasée de 32,5° b . Diagramme vectoriel pour les tensions et courants
en avance sur la tension . fondamentaux .
762 ÉLECTROTECHNIQUE
a) la valeur efficace du courant dans le condensa- La Fig . 41-19 montre la forme d'onde du courant et de
teur . e t son facteur de distorsion la tension aux bornes du condensateur.
b) la valeur efficace de la tension à ses bornes, et
son facteur de distorsion
c) les pertes totales approximatives C
O
Solution C
E = i(600 2 + 96 2 ) = 608 V d'où E = 600 ~2 sin (0- 90°) + 96 i12 sin (50- 65°)
THD de la tension = 96/600 = 16 % On observe que la forme d'onde de la tension est moins
déformée que celle du courant, comme prévu par le
On constate que le THD de la tension est bien infé-
calcul des THD de la tension et du courant .
rieur au THD du courant.
c) Comme on peut traiter l'effet des courants indépen- 41 .11 Courants harmoniques dans un
damment l'un de l'autre, on peut calculer les pertes conducteur
associées respectivement à la composante fondamen- Un courant harmonique qui circule dans un conduc-
tale et à la composante harmonique . teur entraîne une augmentation des pertes et une aug-
mentation de la température du conducteur .
LES HARMONIQUES 763
764 ÉLECTROTECHNIQUE
Ce flux est aussi déphasé de 90° en arrière de la ten- les dans le fer sont alors égales à la somme des pertes
sion harmonique . Son équation est : créées par le flux fondamental et le flux harmonique .
OH
= 125 sin (30 - 135° - 90°) = 125 sin (30 - 225°) 41 .13 Courants harmoniques dans une
Le flux total à l'intérieur de la bobine est égal à la ligne triphasée avec neutre
somme instantanée des deux flux (Fig . 41-20b) . Il at- Dans un contexte industriel, les lampes à décharges
teint une valeur crête de 495 tWb . On remarque que telles que les lampes fluorescentes et les lampes à
sa forme d'onde est bien différente de celle de la ten- halogène, sont des dispositifs monophasés qui sont
sion . De plus, la forme d'onde du flux est moins souvent raccordés entre les lignes triphasées et le neu-
distorsionnée . Ceci est dû au fait que pour une tension tre . Il en est de même pour les ordinateurs et d'autres
efficace donnée, l'amplitude du flux diminue avec la appareils électroniques . Or, ces appareils monophasés
fréquence . tirent un courant non sinusoïdal qui contient souvent
S'il existait un noyau de fer à l'intérieur de la bobine, un 3e harmonique. Lorsque les charges sur les trois
il chaufferait à cause de l'hystérésis et des courants de lignes sont équilibrées, les composantes fondamenta-
Foucault. En première approximation, les pertes tota- les du courant s'annulent dans le neutre, car leur somme
vectorielle est nulle, comme nous l'avons vu à la sec-
V
tion 26 .3 . Il en est de même pour tous les harmoniques
500 impairs, sauf ceux qui sont des multiples de trois . Mal-
C 400 heureusement, les 3e, 9e, 15e, etc., harmoniques s'ad-
o
C ditionnent dans le neutre, de sorte que ces composan-
300
tes y sont respectivement trois fois plus grandes que
200
dans les lignes .
100
La Fig . 41-21 montre la forme d'onde du courant cir-
0
0 60 120 180 240 300 360 420 culant dans une des trois lignes à 347/600 V alimen-
-100
tant les luminaires d'un chantier maritime . Les cou-
-200 rants dans les deux autres lignes sont semblables, mais
-300 déphasés de 120° . Le courant efficace est de 113 A
-400 dans les lignes, et celui dans le neutre est de 45 A . En
(a)
-500
gWb A
200
500
400 m 150
x 5
-'
w 300 ° 100
200 50
100 120 ,240 A 360 A 480 À,600 A
A
0 r
0 x300 q V 420 x 540 x660 '
0 -50
-100
-200 -100
-300 -150
-400
-200
-500
2 la
celle à 60 Hz .
1 15 2 +6,6 2 +2 ,4 2
THD = = 0,148 = 14,8 %
112
a
Le transformateur agit alors en quelque sorte comme mation a été expliquée à la section 30 .10 .
un filtre, pour les harmoniques multiples de 3 . Mal-
heureusement, les autres harmoniques (5e, 7e, 1 le, 13e,
etc .,) circulant dans les lignes secondaires continue-
ront à se propager dans les lignes primaires .
a
Quelle est la nature de ce circuit vu par le courant har-
monique IH ? Tout d'abord, la tension fondamentale
E sla devient un simple court-circuit . Ensuite, en com-
binant X T et XsIaz en une seule réactance, on obtient
IL XS
une réactance inductive X LH (Fig . 41-24) . La valeur de 1c~
a a
cette réactance augmentera proportionnellement avec
l'ordre H de l'harmonique, c'est-à-dire avec la fré-
quence . Par contre, la réactance capacitive XCH des con-
densateurs diminuera proportionnellement avec la fré- Figure 41-25
quence . On remarque en outre que X LH est effective- Courants et tensions harmoniques au primaire et au
ment en parallèle avec XCH . Comme cette dernière est secondaire du transformateur .
variable et que la fréquence de l'harmonique I H peut
prendre des valeurs diverses, il est évident qu'une con-
dition de résonance parallèle peut se produire pour au pacité de fournir de la puissance facturable . Enfin, la
moins un des harmoniques . pollution harmonique pourrait perturber les systèmes
électroniques des clients voisins et produire de l'inter-
férence sur les lignes téléphoniques .
Afin de saisir l'importance de la résonance, nous pré-
XLH
sentons au tableau 41-2 quelques rapports XCH/XLH au
voisinage de la résonance et les rapports IcIIH et IL/IH
correspondants . On remarque que même une résonance
charge
XCH EH partielle peut générer des courants très importants . Par
exemple, lorsque le rapport XcH/XLH est de 0,9 le cou-
rant dans les condensateurs est 10 fois plus grand que
IH , et celui dans le transformateur est 9 fois plus grand .
Ainsi, l'amplification d'un courant I H de 30 A produira
Figure 41-24
Circuit vu par les courants harmoniques I H . un courant I c de 300 A, et un courant IL de 270 A,
situation dont il y a lieu de s'inquiéter .
Étant donné que les moteurs asynchrones représentent de court-circuit Scc à l'entrée de l'usine, comme suit :
une impédance inductive pour les harmoniques, et que
cette charge fluctue au cours de la journée selon le nom- EZ
Xc =
bre de moteurs en service, il est évident que des réso- Q
nances aléatoires peuvent survenir, ce qui complique
encore le problème . Pour cette raison, on recommande E2
et XL =
souvent l'installation de filtres harmoniques qui offrent Scc
un chemin non dommageable pour la circulation des
courants harmoniques . En somme, puisqu'on ne peut En substituant ces expressions dans l'équation 41-10,
pas supprimer les harmoniques, on peut les canaliser on obtient:
dans des chemins où ils ne peuvent pas nuire . Nous
examinons brièvement ce genre de filtre dans la sec-
tion 41 .15 . h= (41-11)
Exemple 41-10
La Fig . 41-30 montre les inductances requises, bran- tension 5e H
=0V
chées en série avec chacun des condensateurs de
442 tF . Elles sont calculées de la façon suivante : charge
Lorsqu'on installe des filtres harmoniques du genre il- IF =Il +I2+ 13+ 14 1l
lustré à la Fig . 41-30, il est utile de vérifier, de temps à IH
. Al
autre, l'intensité des courants harmoniques qu'ils por- I,
tent . Supposons, par exemple, qu'on vienne d'installer
14
une charge non linéaire additionnelle dans une usine . (a) . A4
Les harmoniques qu'elle génère suivront les chemins
les plus faciles, donc ils passeront par les filtres . Les
courants harmoniques accrus risquent d'endommager
les condensateurs ou de faire sauter leurs fusibles de
protection . Dans ce cas, on doit installer des filtres sup-
plémentaires afin de porter les courants accrus, ou bien
A4
envisager d'autres solutions .
Enfin, lorsque la correction du facteur de puissance
exige l'installation d'un banc de condensateurs de quel-
ques milliers de kvars, on utilise des filtres syntonisés, (b)
non seulement au 5e harmonique, mais aussi au 7e, au
Figure 41-33
11e, et même au 13e harmonique . Le but principal est a . Point de raccordement commun PCC ;
toujours de minimiser les courants harmoniques circu- b . Tensions harmoniques créées au PCC à cause des
lant dans le réseau du fournisseur de l'électricité, et courants hamoniques provenant de la charge Al .
d'éviter les phénomènes de résonance et de distorsion
à l'intérieur de l'établissement .
lement de «point of common coupling»)* . La Fig . 41-
41 .16 Harmoniques dans les réseaux 33b montre une phase du système triphasé .
publics L'impédance Xs du réseau en amont du PCC dépend
Nous avons vu que les harmoniques générés par les de la tension nominale du réseau et de la puissance de
charges non linéaires à l'intérieur d'une usine peuvent court-circuit au PCC . La formule, tirée de l'équation
être injectés dans le réseau du fournisseur d'électri- 41-9, est :
cité . Ils y produisent alors une distorsion de la tension
qui affecte la qualité du service pour tous les clients Es
branchés sur le même réseau . Afin de comprendre le Xs = (41-12)
phénomène, considérons le diagramme unifilaire de la sec
Fig . 41-33a. Il montre la source de tension Es du four-
nisseur alimentant un groupe de clients par l'entremise
d'une artère ayant une réactance X s . L'artère aboutit à
un point commun de couplage PCC (abréviation éga-
où Exemple 41-11
SC, = puissance de court-circuit de l'artère [MVAI L'usine A l de la Fig . 41 -33a absorbe une puissance
Es = tension nominale ligne à ligne de l'artère apparente de 4600 PVA d'un réseau triphasé à 25 kV .
[kV] Des charges non linéaires situées dans l'usine pro-
Xs = réactance de l'artère, par phase [S2] duisent des murants au 5` et au 29 e haintonique .
Supposons que parmi les clients de la Fig . 41-33a, il Par rapport au Courant Fond .u~~ental I l , le 5' harmo-
nique a une valeur relative de 0,08 p .u . (S `,(-) et le
existe une grande usine AI . Supposons aussi que cette
29` harmonique a une saleur relative de 0,016 p . u .
usine tire un courant fondamental I l mais que, en rai-
son de ses charges non linéaires, elle injecte en même (1,6 L'artère alimentant le PCC possède une
temps un courant harmonique IH dans le réseau . Les puissance de court-circuit de 97 MVA . Calculer :
autres clients tirent des courants fondamentaux 12, I3, a) la réactance X de l'artère
14 , mais leurs courants harmoniques sont négligeables . b) la valeur des courants de 5` et de 29' harmoni-
L'artère porte donc l'ensemble IF des courants fonda- que
mentaux (IF =I t + 12 + 13 + 14) plus le courant harmoni-
c) les valeurs des tensions harmoniques ligne ài li-
que IH.
gne au PCC
Le courant fondamental IF produit une chute de ten- d) les valeurs relatives (les tensions harmoniques au
sion le long de l'artère égale à IFXS . De même, le cou- PCC
rant IH produit une chute de tension EH = IH hXs où h
e) la distorsion totale (THD) au PCC
est l'ordre de l'harmonique . Ainsi, dans le cas d'un 7 e
harmonique, la valeur de h est 7 . Solution
On constate que pour un harmonique d'ordre h élevé, a) En se référant à la Fig . 41-33, on trouve :
la chute de tension harmonique peut être considéra-
Réactance de l'artère:
ble .
Xs = Es 2/SCC = 25 0002/(97 x 106) = 6,44 S2
Comme la tension nominale Es du fournisseur ne con-
tient aucun harmonique, il s'ensuit que la tension har- b) Courant fondamental tiré par l'usine AI :
monique EH apparaît au point de raccordement PCC .
Donc, le courant harmonique IH généré par l'usine A1 I _ s _ 4600 x 103
= 106,2 A
affecte la qualité de la tension fournie aux autres usa- r Es 1~ 25 00013
gers branchés au PCC . La distorsion de la tension pour-
rait affecter le fonctionnement de leurs appareils élec- 5e harmonique du courant :
troniques . Il est donc important de limiter l'amplitude 15 = 0,08 x 106,2 = 8,50 A
des courants harmoniques injectées dans le réseau . En
29e harmonique du courant :
général, on cherche à limiter le THD de la tension au
PCC à un maximum de 3 %* . 129 = 0,016 x 106,2 = 1,70 A
c) 5e harmonique de la tension, ligne à ligne :
E5 = 15 hXs 13
= 8,50 x 5 x 6,44 x 13 = 474V
E29 (p .u .) = kh S
Scc
éq.41-13
4600 x 103
= 0,016 x 29 x 0
IF FS IF
97 x 10 6
= 0,022 = 2,2 %
Figure 41-34
La réponse correspond à la valeur calculée dans l'exem- Le flux de fuite à la fréquence fondamentale induit des
ple 41-11 . courants de Foucault i FS dans la spire .
LES HARMONIQUES 775
Supposons que la résistance à courant continu de l'en- Le flux de fuite comprend des lignes OF de fréquence
roulement soit de Ro ohms . Les pertes Joule sont donc fondamentale et des lignes OH de fréquences harmoni-
RQ IF2 . Disons que les pertes parasites dues au courant ques . Ces lignes de flux engendrent respectivement les
iFS représentent une fraction g des pertes Joule ROIF2 . courants de Foucault iFS et i HS . Les pertes parasites to-
Selon la grosseur du transformateur, la valeur de g peut tales sont alors égales à la somme des pertes indivi-
être comprise entre 2 % et 15 % . Les pertes totales à la duelles dues aux différentes composantes du courant
fréquence fondamentale sont alors données par l'ex- IT . On estime que les pertes parasites individuelles sont
pression : proportionnelles au carré des courants respectifs et au
carré de l'ordre h de l'harmonique . On peut donc écrire :
Pertes totales(F ) = pertes Joule(F ) + pertes parasites (F )
Pertes parasites dues à la fondamentale = gR o IF2 x 1 2
=Pj+gPJ =ROI; +gRO IF2 2
Pertes parasites dues au 2e harmonique = gR 0122 X 22
soit
Pertes parasites dues au 3e harmonique = gR 013 2 X 32
Pertes totales = RO I; (1 + g) (41-14) Pertes parasites dues au 4e harmonique = gR OI42 x 42
. . . . et ainsi de suite .
Exemple 41-12
Le primaire d'un transformateur porte un courant Les pertes parasites totales sont donc données par :
sinusoïdal IF de 85 A . La résistance à c .c . de l'en-
roulement est de 0,04 1-2 . Les pertes parasites à la Pparasites = gRo (I F2 + 22122 + 3213 2 + 42 14 2 + . . .+ h2 1h2)
8) Dans la colonne [4], calculez pour chaque rangée le 13) La composante harmonique recherchée est alors
produit A x cos (HO) . Par exemple, si 0= 235°, A = décrite par la formule :
49, et H = 7, on obtiendra A cos (HO) = 49 x cos (7
H ième harmonique = A H sin (HO + a) (41-22)
x 235°) = 49 x cos 1645° = - 44,4 .
Sa valeur efficace est égale à A H /i2 .
14) Dans certains cas, l'onde périodique contient une
composante continue A 0 , en plus des composan-
" La méthode de calcul présentée ici est basée sur l'analyse tes alternatives . Pour la trouver, prenez la somme
de Fourier.
778 ÉLECTROTECHNIQUE
So des valeurs inscrites dans la colonne [2], en ex- La somme S i de la colonne [3] donne 175,9 . Par con-
cluant celle correspondant à 8 = 360° . Ensuite, séquent, on obtient
trouvez la valeur de A o où X = S1D/180 = 175,9 x (30°)/180 = 29,3
Ao = S o D/360 (41-23) De même, on obtient dans la colonne [4] une somme
S 2 de - 43,5 ce qui donne
Les calculs précédents peuvent se faire manuelle-
ment, mais la tâche est simplifiée lorsqu'on utilise Y = S 2 D/180 = - 43,5 x (30°)/180 = - 7,3
un ordinateur.
TABLEAU 41-4 ANALYSE HARMONIQUE
Exemple 41-14 harmonique H = 1 D = 30°
La Fig . 41-36 montre une onde périodique dont la [1] [2] [3] [4]
forme est assez spéciale . L'alternance positive est 8 A A sin H6 A cos H6
triangulaire, tandis que l'alternance négative est rec-
0 0 0 0
tangulaire . Calculer :
30 7,5 3,75 6,5
a) l'amplitude et l'an e de la composante fonda- 60 15 13 7,5
mentale 90 22,5 22,5 0
h) l'amplitude e l'angle du 4° harmonique 120 30 26 -15
150 37,5 18,75 -32,5
180 0 0 0
40 210 0 0 0
240 - 20 17,3 10
240° 320°
270 - 40 40 0
0 160° 360°
300 - 40 34,6 -20
-40 330 0 0 0
360 0
Figure 41-36
Analyse d'une forme d'onde distorsionnée . S 1 = 175,9 S 2 =-43,5
déformée au moins 10 H = 10 x 4 = 40 lectures des nant 40 rangées . Dans ce cas, la somme S 1 de la co-
amplitudes . C'est dire, que la valeur de l'intervalle D lonne [3] donne -29,11 et celle de la colonne [4] donne
doit être environ 360°/40 = 9° . S 2 =- 101,96 . Il s'ensuit que
Le tableau 41-5 affiche encore quatre colonnes, comme X = S 1 D/180 =-29,11 x (9°)/180 =-1,46
on l'a fait pour le tableau 41-4, mais il contient mainte- Y = S 2D/180 =-101,97 x (9°)/180 =-5,10
TABLEAU 41-5 ANALYSE HARMONIQUE L'amplitude crête du 4e harmonique est donc :
harmonique H = 4 D = 9°
[3] [4]
A4 = VX2 + Y2 = ~(- 1,46) 2 + (- 5,1) 2 = 5,30
[1l [2]
9 A A sin H6 A cos HO et l'angle a est :
0 0 0 0
9 2,25 1,32 1,82 -5,10)
a = atan = atan = atan 3,49 = 74°
18 4,5 4,28 1,39 X
~YI -1,46
27 6,75 6,42 -2,09 Cependant, comme X est négatif, il faut ajouter 180° à
36 9,0 5,29 -7,28
l'angle de 74° . Par conséquent, l'angle réel est a = 74
45 11,25 0 -11,25
54 13,5 -7,94 -10,92 + 180 = 254° .
63 15,75 -14,98 -4,87 Le 4e harmonique s'exprime donc par l'équation
72 18,0 -17,12 5,56
H4 = 5,3 sin (40 + 254°)
81 20,25 -11,9 16,38
90 22,5 0 22,50 La Fig . 41-37 montre l'harmonique superposé à l'onde
99 24,75 14,55 20,02 originale et à l'onde fondamentale .
108 27,0 25,68 8,34
En répétant le même exercice, on peut trouver les ex-
117 29,25 27,82 -9,04
-25,48 pressions des harmoniques 2 à 12 . Elles sont données
126 31,5 18,52
135 33,75 0 -33,75 dans le tableau 41-6 .
144 36,0 -21,16 -29,12
153 38,25 -36,38 -11,82
162 0 0 0
171 0 0 0 40-
180 0 0 0 30-
189 0 0 0
198 0 0 0 20-
207 0 0 0 4e harmonique
10-
216 0 0 0 1> 200 5,30 360
225 0 0 0 0
234 0 0 0
-10-
243 -40 38,04 12,36
252 -40 38,04 -12,36 -20-
261 -40 23,51 -32,36
-30-
270 -40 0 -40,0
279 -40 -23,51 -32,36 -40-
288 -40 -38,04 -12,36
297 -40 -38,04 12,36 Figure 41-37
306 -40 -23,51 32,36 Composante fondamentale de l'onde de la Fig . 41-36, et
315 -40 0 40,0 composante 4e harmonique .
324 0 0 0
333 0 0 0
342 0 0 0
351 0 0 0
360 0
S1 =-29,11 S 2 =-101,97
780 ÉLECTROTECHNIQUE
41 .19 Résumé
TABLEAU 41-6 COMPOSANTES HARMONIQUES Dans ce chapitre, nous avons vu que toute onde pério-
Fondamentale 30,2 sin (8 - 14°) dique distorsionnée et de fréquence f est équivalente à
une somme d'ondes sinusoïdales dont les fréquences
2e H 7,7 sin (20 + 100°)
sont des multiples de f . La composante de fréquence
3e H 7,4 sin (30 + 119°) 1 f est la composante fondamentale . Les composantes
4e H 5,3 sin (40 + 254°) d'ordre 2f, 3f, . . . . nf , sont les composantes harmoni-
ques d'ordre 2, 3, . . . . n .
5e H 4,1 sin (50 + 110°)
On a vu comment calculer la valeur efficace d'une onde
6e H 4,6 sin (60 + 239°)
contenant des harmoniques . Pour mesurer le degré de
7e H 2,1 sin (70 + 269°) distorsion, on peut aussi calculer son facteur crête et
8e H 3,3 sin (80 - 8°) son facteur de distorsion ou THD . Pour une charge
fonctionnant en présence d'harmoniques, on définit
9e H 1,4 sin (90 + 184°)
deux types de facteurs de puissance : le facteur de puis-
10e H 3,0 sin (100 -1 °) sance de déplacement est en fait le facteur de puis-
11eH 1,5 sin (110 + 97°) sance «traditionnel» associé à la tension fondamen-
tale et au courant fondamental ; le facteur de puissance
12e H 1,9 sin (120 + 117 0 )
total inclut les harmoniques .
La somme de la fondamentale et des douze premiers Les harmoniques sont créés par des charges et des cir-
harmoniques est illustrée graphiquement à la Fig . 41- cuits non linéaires . Les convertisseurs utilisant l'élec-
38 . On constate que la forme d'onde obtenue reconsti- tronique de puissance produisent des courants hachés
tue assez bien la forme d'onde originale, même si le et constituent une des principales sources d'harmoni-
nombre d'harmoniques utilisé est assez restreint . ques sur les réseaux . Nous avons vu comment un con-
vertisseur transforme une partie de la puissance active
fondamentale en puissance active harmonique . Nous
avons aussi appris que cette transformation est accom-
pagnée d'une consommation (parfois d'une génération)
60 de puissance réactive .
Les harmoniques générés par les charges non linéaires
40 se propagent sur tout le réseau et ils peuvent même
être amplifiés par l'effet de résonance à certaines fré-
quences . Les tensions et courants harmoniques aux dif-
férents points du réseau peuvent êtres calculés de fa-
çon indépendante . On a vu comment l'utilisation de
40 80
v v l N
120 160 200 240 280 320 360 400
filtres permet à la fois de réduire les harmoniques et
d'améliorer le facteur de puissance .
Nous avons vu aussi que dans les transformateurs,
les courants de Foucault produits par les harmoniques
-40 causent un échauffement des bobinages qui s'ajoute à
celui produit par effet Joule . Les pertes dues aux har-
-60 moniques sont calculées au moyen du facteur K.
Enfn, nous avons présenté une méthode de calcul sim-
ple qui permet d'évaluer avec une assez bonne préci-
Figure 41-38
Forme d'onde de la Fig . 41-36 obtenue en additionnant la sion les harmoniques contenus dans une forme d'onde
fondamentale et les 12 premiers harmoniques . périodique quelconque .
LES HARMONIQUES 781
-50 -
-100 - A
100
0 90 180 270 360
Figure 41-40
Voir problème 41-13 . 180 360°
0
18 90' 162'
41-14 Dans la Fig . 41-41, déterminer la valeur crête
de :
a) la fondamentale -100
b) le 3e harmonique
c) le 5e harmonique Figure 41-42
Voir problème 41-17 .
A
100
41-18 Une tension déformée est représentée par
l'équation suivante :
0 E = 850 sin 18 000 t + 340 sin (126 000 t - 30°)
Calculer :
a) la fréquence de la fondamentale et de l'harmonique
-100 b) la valeur efficace de la fondamentale et de l'harmo-
nique
0 90 180 270 360
Figure 41-41 c) la valeur efficace de la tension déformée
Voir problème 41-14 . d) la valeur instantanée de la tension lorsque t = 1 ms
e) Dessiner les vecteurs et tracer la forme d'onde de la
41-15 Dans le problème 41-13, déterminer : tension déformée .
a) la valeur efficace du courant 41-19 Une charge non linéaire en série avec un cir-
b) la valeur efficace de la fondamentale cuit LC génère les harmoniques de courant suivants
lorsqu'elle est alimentée par une source à 50 Hz :
c) la valeur efficace de l'ensemble des harmoniques
d) le facteur de distorsion THD 5e :20A 7e : 4A 9A 13e :8A
'le :
LES HARMONIQUES 783
Ces courants circulent dans un circuit qui contient une 41-21 La Fig . 41-43 montre une tension périodique
inductance de 1,3 mH en parallèle avec un condensa- sinusoïdale à simple alternance dont la valeur crête est
teur de 40 MF . Calculer : de 100 V. En utilisant des intervalles de 6°, détermi-
ner :
a) la valeur des tensions harmoniques respectives pro-
duites aux bornes de l'inductance a) l'amplitude et l'angle de phase de la composante
b) la valeur efficace de l'ensemble des tensions har- fondamentale
moniques b) la composante continue
c) le courant efficace circulant dans le condensateur c) la valeur efficace de la tension
41-20 Dans la Fig . 41-11, déterminez l'amplitude et d) la valeur efficace de l'ensemble des harmoniques
l'angle de phase de la composante fondamentale de
l'onde de courant haché . Utiliser des intervalles de 6° .
Figure 41-43
Voir problème 41-21 .
Dans le domaine des grandes puissances, les monta- («gate turn-off thyristor»), prennent une place impor-
ges et les systèmes de commande électroniques pren- tante dans des convertisseurs de toutes sortes . Comme
nent de plus en plus d'importance . Il est donc indis- ces deux nouveaux types de valves peuvent aussi bien
pensable d'en connaître au moins les principes de base . couper la conduction que l'amorcer, l'IGBT et le GTO
Évidemment, il ne nous est pas possible de traiter de remplacent graduellement les thyristors dans les ap-
tous les aspects d'un sujet aussi vaste dans un seul cha- plications où l'on devait autrefois faire appel à la com-
pitre. Notre but est plutôt d'expliquer, à l'aide de cir- mutation forcée .
cuits simples, les règles fondamentales qui gouvernent
le fonctionnement des circuits de l'électronique de 42 .1 Différence de potentiel entre les
puissance . bornes des éléments de base
Pour l'étude des circuits d'électronique de puissance,
Nous limiterons notre exposé à l'utilisation des deux
le concept de niveau de potentiel est très utile, c'est
composants de base que l'on retrouve dans tous les
pourquoi nous recommandons au lecteur de consulter
systèmes de commande et de conversion du courant
la section 7 .10 avant de poursuivre la lecture de ce cha-
alternatif en courant continu (et vice versa) : la valve
pitre.
non contrôlée et la valve contrôlée . Nous verrons que
ces deux dispositifs sont essentiellement des interrup- Les sources idéales de tension à c .a . et à c .c . imposent
teurs ultra-rapides de puissance dont l'ouverture et la des niveaux de potentiel «rigides» car rien de ce qui se
fermeture sont contrôlées de façon très précise . Il ne produit dans le circuit extérieur ne peut affecter leur
faudrait cependant pas en conclure que ces composants, tension . Examinons maintenant les règles concernant
ainsi que les circuits dans lesquels ils sont utilisés, sont le niveau de potentiel aux bornes des éléments passifs
simplistes . Disons plutôt qu'on peut les comprendre utilisés le plus souvent dans les montages électroni-
sans posséder une connaissance approfondie de la théo- ques, à savoir : les interrupteurs, les résistances, les
rie et de la construction des semiconducteurs électro- bobines et les condensateurs .
niques . 1 . Cas d'un interrupteur . Lorsqu'un interrupteur est
Deux des composants les plus répandus sont la diode ouvert (Fig . 42-1), la tension entre ses bornes 1 et 2
qui est une valve non contrôlée et le thyristor qui de- dépend exclusivement des éléments extérieurs . Par con-
meure une des valves contrôlées les plus importantes . tre, lorsque l'interrupteur est fermé, les niveaux de po-
Deux autres valves contrôlées, le transistor IGBT tentiel des deux bornes sont nécessairement les mê-
(«insulated gate bipolar transistor») et le thyristor GTO mes . Ainsi, le niveau de la borne 1 rejoint celui de la
784
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 785
la faible valeur de cette chute de tension qui permet fonctionnement des circuits à diodes et à thyristors, et
d'assimiler la diode à un interrupteur fermé lorsqu'elle même de ceux à transistors .
conduit.
Symbole de la diode . Le symbole de la diode (Fig .
Règle 3 . Aussi longtemps que le courant circule, la 42-5) comprend une flèche qui indique le sens du cou-
diode agit comme un interrupteur fermé . Par ailleurs, rant conventionnel lorsque la diode conduit .
dès que le courant cesse de circuler (ne serait-ce que
pour 10 µs), la diode reprend son état initial et elle se 42.3 Caractéristiques principales d'une
comporte à nouveau comme un interrupteur ouvert (Fig . diode
42-5d) . Elle ne recommencera à conduire que si l'on Tension inverse de crête . Il existe une limite à la ten-
polarise à nouveau l'anode positivement par rapport à sion inverse que peut supporter une diode . Cette ten-
la cathode (règle 2) . sion inverse de crête est généralement comprise entre
50 V et 2000 V, selon la construction de la diode . Si
Règle 4 . Lorsqu'on applique une tension aux bornes
l'on dépasse cette limite, la diode commence à con-
de la diode de sorte que l'anode soit négative par rap-
duire dans le sens inverse et, dans la majorité des cas,
port à la cathode, la diode continue à agir comme un
elle est aussitôt détruite.
interrupteur ouvert . On dit alors qu'elle est polarisée
dans le sens inverse (Fig . 42-5e) . Courant moyen nominal . Il existe de la même façon
une limite au courant moyen qu'une diode peut sup-
En résumé : une diode se comporte comme un inter-
porter lorsqu'elle conduit . Ce courant moyen nominal
rupteur automatique dont les contacts se ferment dès
dépend de la construction de la diode et du radiateur
que l'anode devient légèrement positive par rapport à
sur lequel elle est montée . Le courant peut être de l'or-
la cathode, et dont les contacts s'ouvrent dès que le
dre d'une centaine de milliampères pour les petites dio-
courant qu'elle porte devient nul . Il peut sembler ba-
des et il peut atteindre 3000 A pour les diodes de grande
nal de préciser qu'une diode arrête de conduire lors-
puissance .
que le courant devient nul . Cependant, cette règle est
d'une importance capitale pour la compréhension du Température maximale . En plus des limitations sur la
tension inverse et le courant moyen, la diode est sou-
mise à des limites de températures que l'on ne doit
jamais dépasser. En règle générale, les diodes au sili-
rE`= 10~ cium peuvent fonctionner dans une gamme de tempé-
(a) A~ K règle 1 ratures allant de -50 °C à +200 °C . Comme les dimen-
sions de la diode sont faibles comparativement à la
puissance dissipée, sa température peut augmenter très
E~
rapidement lorsqu'elle porte des courants supérieurs
(b) A~-K au courant nominal . Habituellement, on monte la diode
règle 2 sur un radiateur métallique afin de faciliter la dissipa-
tion de la chaleur. Ces radiateurs jouent un rôle extrê-
(C) A +'I 1 K mement important; en effet, sans radiateur, il faudrait
réduire le courant à la moitié ou au tiers de sa valeur
r
nominale pour maintenir une température acceptable .
Le tableau 42-1 donne les caractéristiques de quatre
(d) A -->+- K ~~-- règle 3
diodes industrielles .
1=0
42.4 Chargeur d'accumulateur avec résis- c) Durant l'intervalle t, à t2, un courant I circule dans
tance le circuit . Ce courant est donné par I = E 43/1 S2 .
Le circuit simple de la Fig . 42-6a, représente le schéma Le courant atteint une valeur maximale de 40 A lors-
d'un chargeur d'accumulateur. que E43 = +40 V. Aussi longtemps que le courant cir-
Le transformateur T, branché au primaire à une source cule, la diode agit comme un interrupteur fermé .
à c .a . de 120 V, fournit au secondaire une tension alter- d) À l'instant t 2 le courant redevient nul et la diode
native ayant une valeur crête de 100 V . Un accumula- «ouvre» aussitôt le circuit (règle 3) .
teur de 60 V, une résistance de 1 S2 et une diode D sont
e) Durant l'intervalle t2 à t4 , le point 2 reste toujours
raccordés en série aux bornes du secondaire .
négatif par rapport à 3 . Comme le point 4 suit le point
Afin d'expliquer le fonctionnement de ce circuit, choi- 3 (chute de tension nulle dans la résistance), la tension
sissons la borne 1 comme borne de référence . Le po- inverse aux bornes de la diode atteint une valeur maxi-
tentiel de cette borne est donc représenté par une ligne male de 160 V à l'instant t3 . Enfin, à partir de t4 le
droite horizontale (Fig . 42-6b) . Le niveau de potentiel même cycle se répète .
de la borne 2 est situé tantôt au-dessus, tantôt au-des-
Ce montage produit un courant pulsatif circulant tou-
sous du niveau 1 selon que la borne 2 est positive ou
jours dans le même sens, soit celui indiqué par la flè-
négative par rapport à 1 . Enfin, le niveau de la borne 3
che du symbole de la diode . Comme le courant entre
est imposé par l'accumulateur et il est situé 60 V au-
toujours par la borne positive de l'accumulateur, ce
dessus du niveau de la borne 1 .
dernier reçoit de l'énergie (pulsative) et il se charge
Analyse du circuit : progressivement . On peut démontrer que la valeur
a) Durant l'intervalle 0 à t i , l'anode 2 est négative par moyenne du courant est 7,75 A . La puissance à c .c.
rapport à la cathode 4 de sorte que la diode ne conduit fournie à l'accumulateur est donc 7,75 A x 60 V =
pas (règle 4) . Le courant I dans la résistance étant nul, 465 W.
la borne 4 est au même niveau que la borne 3 .
42 .5 Chargeur d'accumulateur avec
b) À l'instant t,, le point 2 devient positif par rapport à inductance
4, ce qui amorce la conduction de la diode (règle 2) . Dans le chargeur de la Fig . 42-6, le courant est limité
Dorénavant, la diode agit comme un interrupteur dont par la résistance R . Il en résulte une perte de puissance
les contacts sont fermés . Les points 2 et 4 sont au même considérable dans la résistance, donc un mauvais ren-
niveau . dement. On peut contourner ce problème en limitant
o
o / o \ o
(a)
Figure 42-6
a . Chargeur d'accumulateur avec résistance .
b . Courant et tensions dans le circuit .
788 ÉLECTROTECHNIQUE
.r
T 3, 3 H
o
120 V 100 V
60 Hz (crête)
o 60V -
(a)
Figure 42-7
a . Chargeur d'accumulateur avec inductance .
b . Courant et tensions dans le circuit .
le courant avec une inductance (Fig . 42-7a) . Analy- Cet exemple est intéressant car il démontre l'utilisa-
sons le fonctionnement de ce circuit . tion d'une inductance comme récepteur et comme
source d'énergie électrique . Durant l'intervalle t t à t2 ,
a) Comme dans l'exemple précédent, la diode com-
l'inductance emmagasine de l'énergie et durant l'in-
mence à conduire à l'instant t i où le point 2 devient
tervalle t2 à t 3 , elle la restitue au circuit . L'inductance
positif par rapport à 4 . À partir de cet instant, la ten-
joue, en quelque sorte, le même rôle qu'un volant dans
sion E23 apparaît aux bornes de l'inductance et le cou-
un système mécanique : alors que le volant emmaga-
rant augmente graduellement, atteignant une valeur
sine de l'énergie mécanique lorsque la vitesse aug-
maximale donnée par l'équation 19-10, chapitre 19 :
mente, l'inductance emmagasine de l'énergie électri-
que lorsque le courant augmente . De la même façon,
= A (+) (42-1) tout comme un volant tend à maintenir une vitesse cons-
Imax
L tante, l'inductance tend à maintenir un courant cons-
tant.
ou
A(+) = surface hachurée entre t i et t2, en volts- Exemple 42-1
secondes [V .s]
Dans la Fi?
. 42-7, l'inductance L est (le 3,3 mH .
L = inductance de la bobine, en henrys [H]
Calculer le courant lua .xiinal, sachant que la (ré-
Contrairement à ce qui se produisait dans le circuit avec quence est de 60 Hz .
résistance, le courant à l'instant t2 , au lieu d'être nul,
atteint sa valeur crête (comparer les Figs . 42-6b et 42- Solution
7b) . Pour calculer le courant crête, il faut connaître la va-
leur de la surface A(+) . Nous pouvons utiliser le calcul
b) Durant l'intervalle t2 à t3 , le courant décroît, puis
intégral, mais une méthode graphique est plus simple .
s'annule à l'instant t3 , c'est-à-dire dès que la surface
En se référant à la Fig . 42-8, nous avons retracé la ten-
A ( _) est égale à la surface A(+) . Pendant ce temps, le
sion en utilisant du papier graphique . Le cycle de 360°
point 4 suit toujours le point 2 .
(ou 1/60 s) est subdivisé en 24 parties égales, dont cha-
c) Dès que le courant cesse de circuler, la diode «ouvre» cune représente un intervalle de :
le circuit et la borne 4 remonte brusquement au niveau
3, pour y demeurer jusqu'à l'instant t4 où le cycle re- At = 1 X 1 s = 1 s = 0,694 ms
commence . 24 60 1440
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 789
42.7 Filtres
Les circuits redresseurs étudiés jusqu'à maintenant
produisent une tension et un courant continus et pulsa-
tifs . Ces formes d'ondes peuvent ne pas être accepta-
bles pour certains types de charge. Dans ce cas, on doit
interposer un filtre entre la source et la charge . Le but
du filtre est de régulariser le débit d'énergie fournie à
(a) la charge tout comme un volant régularise le débit
d'énergie mécanique . Le filtre doit donc absorber de
l'énergie pendant que la tension ou le courant augmente
et la restituer lorsque la tension ou le courant diminue .
Le filtre tend ainsi à maintenir la tension ou le courant
constant dans la charge .
Les filtres les plus communs utilisent a) des in-
ductances et b) des condensateurs .
a) Les inductances peuvent stocker de l'énergie dans
leur champ magnétique . Elles servent surtout à main-
tenir un courant constant, c'est pourquoi on les bran-
che en série avec la charge (Fig . 42-10) .
Figure 42-9
a . Montage d'un redresseur en pont monophasé . (a)
b . Courants et tensions dans le circuit .
Ed = 0,90 E (42-2)
ou
Ed = tension à c.c. d'un redresseur monophasé en
pont [V]
E = tension efficace de la source [V]
0,90 = constante [valeur exacte = 2 F2/n]
(b)
Lorsque la charge est une résistance R, le courant a la
Figure 42-10
même forme d'onde que la tension et sa valeur moyenne
a . Filtrage par inductance de lissage .
Id est donnée par l'expression : b . Courants, tensions et échange d'énergie .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 791
b) Les condensateurs peuvent emmagasiner de l'éner- La variation crête à crête AId du courant est alors
gie dans leur champ électrique . Ils servent surtout à
AId = A (_) IL = 0,11 EdILf
maintenir une tension constante, de sorte qu'on les
branche en parallèle avec la charge . ce qui démontre la formule 42-4 .
La tension et le courant dans une charge sont d'autant On utilise le redresseur en pont pour alimenter en c .c .
plus constants que l'énergie emmagasinée dans le fil- des inducteurs de moteurs, des relais, des électro-
tre est plus grande . aimants et bien d'autres dispositifs magnétiques . Dans
La Fig . 42-10 montre une inductance L, appelée in- la plupart des cas, l'inductance de ces appareils est
ductance de lissage, raccordée en série avec la charge . suffisante pour produire son propre filtrage . En d'autres
On constate que le courant I est beaucoup plus cons- mots, même si la tension aux bornes d'une bobine est
tant que celui obtenu avec le montage de la Fig . 42-9 . fortement pulsative, le courant continu résultant ne pos-
La tension entre les bornes 3 et 4 est encore pulsative sède qu'une faible ondulation .
et conserve la même forme, mais celle entre les bornes
Exemple 42-2
5 et 4 de la charge est très constante .
On désire construire une source à c .c . de 13_5 V, 20A
On démontre ci-dessous que AId, l'ondulation crête à en utilisant tin redresseur en pont monophasé et un
crête du courant moyen Id, est donnée par l'expres- filtre inductif . L'ondulation crête à crête du courant
sion : continu doit être inférieure à 4 % . Sachant que la
0,11 Ed source a une fréquence de 60 Hz, calculer :
AId = (42-4)
Lf a) la tension à c .a . requise
b) l'inductance requise
c) l'énergie emmagasinée dans l'inductance
ondulation crête à crête de Id [A]
courant continu du redresseur [A] Solution
Ed = tension continue du redresseur [V] a) On déduit la tension alternative requise au moyen
L = inductance du filtre [H] de l'équation 42-2 :
.f = fréquence de la source d'alimentation [Hz]
0,11 = constante tenant compte des unités Ed = 0,90 E
On peut développer cette formule à partir des connais- 135 = 0,90 E
sances apprises à la section 19 .10, chapitre 19 . En
d'où E = 150 V
se référant à la Fig . 42-1Ob, puisque la tension Ed =
0,9 E, il s'ensuit que : b) L' ondulation Ald crête à crête = 4 % x 20 A = 0,8 A .
Ed = 0,9 (Em/1J2) = 0,636 Em La valeur de l'inductance est obtenue en utilisant
L'angle 01 correspond donc à : l'équation 42-4 :
42.8 Redresseur triphasé à 3 pulsations amorcée dans la diode D 2 et celle-ci commence à por-
Le redresseur triphasé le plus simple est composé de ter le courant Id . En même temps, la conduction cesse
trois diodes raccordées aux secondaires d'un transfor- dans la diode D l et le point K suit maintenant le niveau
mateur triphasé dont les enroulements sont connectés de 2 .
en étoile (Fig . 42-11) . Ce redresseur présente certains L'angle 180° constitue la prochaine étape critique car
inconvénients pratiques, mais sa simplicité constitue c'est à cet instant que la borne 3 devient positive par
pour nous un avantage pédagogique . rapport à K . Le courant Id de la charge est alors
1 . Tension aux bornes de la charge . Choisissons le commuté de la diode D2 à la diode D3 . Le point K suit
neutre N comme borne de référence et supposons que donc à tour de rôle les sommets des ondes 1, 2, 3, et
les tensions triphasées E1N, E2N, E3N de valeur crête chaque diode conduit le courant pendant 120° .
E,,, se succèdent selon les courbes de la Fig . 42-12 (sé- La tension E KN varie entre Em et 0,5 Em , alors qu'elle
quence directe 1, 2, 3 des phases) . Les niveaux des variait entre 0 et Em pour le redresseur monophasé en
bornes N, 1, 2, 3 sont donc imposés par la source et pont. Cela représente donc une réduction de 50 % de
rien ne peut les déranger. On supposera que la charge l'ondulation . On peut prouver que la tension moyenne
est branchée en série avec une grosse inductance de aux bornes de la charge est donnée par l'équation :
lissage L, de sorte que le courant Id demeure essentiel-
lement constant . Ed = 0,675 E (42-5)
Au départ, avant que les tensions soient appliquées, K où
est au même niveau que N car le courant de charge Id Ed = tension moyenne du redresseur triphasé à
est nul . trois pulsations [V]
E = tension efficace ligne à ligne [V]
À partir de t = 0, le potentiel du point 1 devient brus-
0,675 = constante [valeur exacte = 3/(n I2)]
quement positif (+E,,,) par rapport à K, ce qui amorce
la conduction dans la diode D t . Le courant i i augmente L'intervalle compris entre les crêtes de EKN est de 120° ;
rapidement et il atteint une valeur Id limitée par la ré- par conséquent, la fréquence de l'ondulation est trois
sistance de charge R . Pendant ce temps, K suit le ni- fois celle de la source, ce qui en facilite le filtrage .
veau de 1 car la diode D l conduit .
2 . Période de commutation . Nous avons supposé que
Les points K et 1 (maintenant «collés» ensemble) ap- le transfert de la conduction d'une diode à l'autre s'ef-
prochent alors de l'angle critique 60° . En effet, passé fectuait instantanément mais, en pratique, les deux dio-
cet angle, la borne 2 devient positive par rapport à 1, des se partagent le courant Id pendant une courte pé-
donc positive par rapport à K . La conduction est donc riode . Ainsi, à partir de l'angle 60° le courant dans la
2
za
1l
o
o
N
Figure 42-11
Redresseur triphasé à 3 pulsations .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 793
L emmagasine de l'énergie
L restitue de l'énergie
0
e au /~ I I
60
e. . ~
180
© ~
300
,
Figure 42-12
Courants, tensions et échange d'énergie dans le redresseur de la Fig . 42-11 .
diode D 1 décroît, alors que le courant dans la diode D 2 rant continu . Par exemple, si l'on utilise le redresseur
augmente . C'est seulement après une période de l'or- de la Fig . 42-11 pour alimenter une charge à c .c . de
dre d'une milliseconde que la diode D 2 porte tout le 100 kW, on doit installer un transformateur triphasé
courant Id et que la diode D1 cesse de conduire . dont la puissance intrinsèque est de 134 kVA . On dit
alors que le facteur d'utilisation du transformateur est
On appelle période de commutation la période pen-
de 100 kW/134 kVA = 0,746 ou 75 % .
dant laquelle le courant de charge passe graduellement
d'une diode à l'autre. La durée de la période de com- De plus, les courants saccadés aux secondaires sont
mutation dépend de la réactance de fuite du transfor- réfléchis dans les lignes triphasées alimentant le pri-
mateur: plus elle est grande, plus la période de com- maire du transformateur. Les sauts d'amplitude des
mutation est longue . Pour nos besoins, nous néglige- courants IA , IB , le (Fig. 42-11) produisent des change-
rons la période de commutation et nous supposerons ments brusques du champ magnétique entourant ces
que le transfert du courant Id se fait instantanément lignes, de sorte qu'il y a risque de produire des interfé-
comme l'indique la Fig . 42-12 . Il n'en demeure pas rences avec les lignes téléphoniques voisines . Enfin,
moins que la période de commutation joue un rôle comme les enroulements secondaires portent un cou-
important dans le fonctionnement d'un redresseur* . rant continu, les courants de ligne contiennent des har-
moniques pairs en plus des harmoniques impairs .
3 . Courant de ligne . Le courant Id est porté successi-
vement par les trois diodes . Les courants respectifs i l , À cause de ces inconvénients, on cherche à construire
i2 , i 3 circulent aussi dans les enroulements secondaires des redresseurs dont les courants de ligne changent plus
du transformateur. Ces courants sont de forme rectan- graduellement, et dont les enroulements de transfor-
gulaire, ce qui est bien différent des courants sinusoï- mateur portent des courants pour des périodes plus lon-
daux que nous avons rencontrés jusqu'à présent . De gues que le tiers du temps . On construit alors des re-
plus, ils ne circulent que pendant le tiers du temps dans dresseurs en pont alimentés par des transformateurs
chaque enroulement . Il s'ensuit que la capacité en kVA triphasés . Ces redresseurs améliorent le facteur d'uti-
du transformateur n'est pas entièrement utilisable pour lisation du transformateur, diminuent les harmoniques
débiter une puissance équivalente en kilowatts à cou- et réduisent les interférences avec les lignes de com-
munication .
* Le processus de commutation est expliqué en détail à la
section 42 .33 .
794 ÉLECTROTECHNIQUE
Exemple 42-3
Le redresseLir de la Fi 1-11 est alimenté par une 30 A
source triphasée A, B, C dont la tension ligne à li- EIN
Solution
a) Les courants i,, i2, i 3 dans les diodes ont une valeur
crête de 30 A et circulent respectivement durant 120° 20A
(Fig . 42-13a) . Le courant i1 a une valeur moyenne de
0
30 A x (120°/360°) = 10 A . C'est dire que l'enroule- -10
ment secondaire 1N porte un courant continu de 10 A
0 120 240 360 480 600 720 840 960
en même temps qu'il porte une composante alterna-
tive . Il en est de même pour les autres enroulements +20A'
secondaires . La valeur efficace de il est :
0
0 -10
(30 A)' x 1 = 17,32 A
360°
+20A-
b) Comme le rapport de transformation est de 1 :1, le
courant i a dans l'enroulement primaire a la même am- 0
plitude crête à crête que il, soit 30 A . Cependant, i a ne -10
AN 57,7 V -
2
(20A) x 120° + (-10 A) 2 x 240° 0
ia (eff) = In
360° 120 240 360 480 600 720 840 900
= 14,14 A -30 A U U 1
O
c) Puissance associée à l'enroulement secondaire 1N :
Ps = EtNil(eff) = 240 X 17,32 = 4157 VA Figure 42-13
a . Formes d'ondes des courants dans le montage de la Fig .
Puissance associée à l'enroulement primaire AB : 42-11 (voir exemple 42-3) .
b . Courants dans les enroulements primaires .
Pp = EAB ia(eft) = 240 X 14,14 = 3394 VA
c . Courant dans la phase A .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 795
A
source
triphasée B
C
Figure 42-14
Redresseur triphasé en pont avec inductance de lissage .
796 ÉLECTROTECHNIQUE
Id
Z, 3
I I 1 il 11
0
Id
1 2 1
2
1
0
+Id
Ia 0
Id
Ib
f l
Figure 42-15
Tensions et courants dans le redresseur de la Fig . 42-14 .
En ce qui concerne la tension EKA, il est plus facile demeure au niveau zéro . La tension EKA fluctue entre
d'observer sa forme en choisissant la borne A comme 1,414 E et 1,225 E, où E est la tension efficace ligne à
point de référence. ligne* .
Ainsi, dans la Fig . 42-16, on montre les tensions de La tension inverse maximale aux bornes d'une diode
ligne E 12, E23 , E31 (et E21 , E32, E 13 ) plutôt que les ten- est égale à la tension crête ligne à ligne, soit EI2 volts .
sions ligne à neutre . Le niveau de K suit les sommets
des tensions sinusoïdales, alors que le potentiel de A * E-~2 = 1,414E E~ 2 cos 30° = 1,225 E
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 797
La tension à c .c . vaut le double de celle obtenue avec montrer que l'ondulation AId du courant Id est donnée
le redresseur triphasé à 3 pulsations, soit : par la formule:
0,0030 Ed
Ed = 1,35 E (42-6) AId = (42-7)
Lf
où ou
Ed = tension moyenne du redresseur triphasé en AId = ondulation crête à crête de Id [A]
pont [V] Ed = tension continue du redresseur [V]
E = tension efficace, ligne à ligne [V] L = inductance du filtre [H]
1,35 = constante [valeur exacte = 3i2/7t] f = fréquence de la source d'alimentation [Hz]
0,0030 = constante tenant compte des unités
Noter que l'ondulation crête à crête de la tension est
seulement La Fig . 42-16 montre que l'inductance emmagasine
de l'énergie pendant l'intervalle où la tension EKA ex-
1,414 E- 1,225E = 0,189 E cède la tension moyenne Ed . Cette énergie est aussitôt
et que la fréquence de celle-ci est 6 fois celle du ré- retournée au système durant le bref intervalle où EKA
seau . Il en résulte que le filtrage est beaucoup plus fa- est inférieure à Ed .
cile que dans le cas d'un redresseur en pont mono- Le redresseur triphasé en pont est à la base de la con-
phasé . ception classique des installations électroniques de
En se référant à la Fig . 42-16 et en suivant la même moyenne et de grande puissance . Par conséquent, il
méthodologie que dans la section 42-6, on peut dé- est utile d'analyser son fonctionnement en détail .
L emmagasine de l'énergie
L restitue de l'énergie
13
Ed
1,35 E 1,414 E
1,225 E
Figure 42-16
Autre manière de présenter la forme d'onde EKA , en utilisant les tensions entre les lignes .
Noter la phase de E2N par rapport aux tensions ligne à ligne .
798 ÉLECTROTECHNIQUE
E = Ed _ 240
= 178 V éq.42-6
1,35 1,35
Un transformateur triphasé de 600 V/178 V sera satis-
faisant . Les enroulements primaires et secondaires peu-
vent être raccordés indifféremment en étoile ou en trian-
gle .
(t)
Courant continu tiré par la charge :
Figure 42-17
Pd 360 kW Séquence de conduction des diodes dans un redresseur
Id = _ = 1500 A
triphasé en pont .
Ed 240 V
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 799
b) Courant moyen porté par chaque diode b) La présence de l'inductance n'affecte pas la forme
d'onde de EK,,, car celle-ci est toujours composée de
I = Id = 1500 segments de la tension triphasée entre les lignes .
c .c . = 500 A
3 3
42.10 Courant efficace, courant
Courant crête porté par chaque diode : fondamental et harmoniques
Icrête = 1500 A On a vu à la Fig . 42-15 que dans les lignes triphasées
le courant alternatif a une forme pulsative rectangu-
c) Tension inverse maximale aux bornes de chaque laire dont la durée est de 120° . L'amplitude est égale
diode : au courant de charge Id .
Solution
a) On aAId=5 %x1500A=75A
De l'équation 42-7, on obtient :
0,0030 E d
L =
f AId
Pour amorcer la conduction, deux conditions sont né- En somme, le fonctionnement d'un thyristor est iden-
cessaires : tique à celui d'une diode, excepté que la gâchette per-
met de retarder le début de la conduction à un instant
1 . l'anode doit être positive
précis . Cette légère différence constitue un avantage
2. un courant IG doit entrer dans la gâchette pendant énorme car elle permet non seulement de convertir une
quelques microsecondes . En pratique, on réalise puissance alternative en puissance à c .c . variable, mais
cette condition en appliquant sur la gâchette une aussi de réaliser l'opération inverse : convertir une puis-
impulsion EG positive (Fig . 42-22) sance continue en puissance alternative. C'est grâce à
Une fois la conduction amorcée, la gâchette perd tout la mise au point de thyristors fiables (et d'autres val-
contrôle et la conduction ne cesse que lorsque le cou- ves contrôlables) que l'on assiste aujourd'hui à une
rant anodique redevient nul, après quoi la gâchette re- transformation fondamentale dans la commande des
prend son pouvoir de commande . grandes puissances .
Le tableau 42-2 donne les caractéristiques de quelques
thyristors . La Fig . 42-23 en donne quelques exemples .
r
A
IG mA 50 50 50 400
G TT °C 105 125 125 125
d mm 11 27 58 140
K
I-
l mm 33 62 27 35
EG
Légende
Figure 42-21
Lorsque la gâchette est légèrement positive, le thyristor peut
i
l - courant efficace maximal pendant la con-
duction
conduire . Lanode doit être positive .
Icr - courant de crête admissible pendant un
cycle seulement
E2 - tension inverse de crête
A E p - tension inverse de crête sur la gâchette
IG EG - tension positive sur la gâchette pour amorçer
la conduction
1,3 - courant de gâchette correspondant à la
K
tension EG
la conduction Ti - température maximale de la jonction (à
s'amorce l'intérieur même du thyristor)
Figure 42-22
d - diamètre
Une impulsion positive de courte durée appliquée à la
gâchette amorce la conduction . Lanode doit être positive . l - longueur
802 ÉLECTROTECHNIQUE
(b)
(a) (c)
Figure 42-23
Quelques thyristors de moyenne et de grande capacité :
a . Courant moyen : 50 A ; tension : 400 V ; longueur sans vis : 31 mm ; diamètre : 17 mm .
b . Courant moyen : 285 A ; tension : 1200 V ; longueur sans vis : 244 mm ; diamètre : 37 mm .
c . Courant moyen : 1000 A ; tension : 1200 V ; distance entre les deux faces : 27 mm ; diamètre : 73 mm (gracieuseté de International
Rectifier) .
Note : Le thyristor ABB 5STP 45N2800 dont les paramètres sont fournis dans la 4e colonne du tableau 42-2 a le même type de
boîtier (c) (diamètre : 140 mm, distance entre les deux faces : 25 mm) .
LÀ
pulsions brèves et suffisamment positives pour pou- pulsions EG à des instants appropriés . Dans le cas de la
voir déclencher la conduction . Fig . 42-24b, nous avons supposé que le signal Es est
(a)
O
Es
k :EG
(b)
Figure 42-24
a . Retard progressif de l'angle d'amorçage d'un thyristor .
b . Forme d'onde résultante du courant .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 803
constitué d'une série d'impulsions positives arrivant sance fournie à la charge (puissance commandée) . Le
aux angles d'amorçage 0 1 , 02, 03 , et 04 . Analysons, à rapport entre ces deux puissances est de l'ordre de
l'aide d'un tableau, le comportement du circuit . 1 million ou plus ; une faible puissance de 1 W peut
donc contrôler une puissance de 1000 kW .
Cette figure et les explications qui l'accompagnent
montrent qu'il est possible de commander le courant Évidemment, un thyristor n'a pas le pouvoir magique
dans la résistance en retardant plus ou moins l'arrivée de transformer un watt en un mégawatt . La grande puis-
des impulsions EG par rapport au début de chaque al- sance provient d'une source appropriée, le thyristor ne
ternance positive . Si les impulsions arrivent au début servant qu'à contrôler la puissance débitée . Donc, de
d'une alternance positive, la conduction dure pendant la même façon qu'une légère poussée sur l'accéléra-
180° et le thyristor se comporte comme une diode or- teur d'une automobile produit un bond de puissance
dinaire . Par contre, si l'angle d'amorçage est retardé, mécanique, la faible injection de puissance à la gâchette
disons de 150°, le courant circule seulement pendant d'un thyristor provoque une augmentation énorme de
30° par cycle . la puissance électrique .
1 . Redresseur contrôlé
alimentant une charge
passive
2 . Redresseur contrôlé
alimentant une charge
active
4 . Contacteur électroni-
que ; gradateur
5. Cycloconvertisseur
6 . Onduleur autonome
7 . Hacheur
42 .15
teur
applications
galvanoplastie
soudure à l'arc
électrolyse
commande de moteurs
à courant continu
chargeur d'accumula-
conversion de puis-
sance alternative en
puissance continue pour
ligne de transport
conversion de puis-
sance continue en puis-
sance alternative
freinage de moteurs à
courant continu
commande de l'éclai-
rage
soudure par point
commande de vitesse
des moteurs à c .a .
génération de basses
fréquences
entraînement des mo-
teurs synchrones à bas-
se vitesse
conversion de puis-
sance continue en puis-
sance continue ou alter-
native
sources à c .c . portatives
Le montage de la Fig . 42-28 représente une source sance réactive Q* . Le rapport Q/P augmente avec l'an-
monophasée ayant une tension crête E,,, et alimentant gle de retard . Lorsque la conduction débute à 0°, la
une résistance à travers un thyristor . Les impulsions source fournit seulement de la puissance active .
appliquées sur la gâchette sont synchronisées avec la
42 .16 Circuit 2 - Redresseur contrôlé
fréquence de la source et, dans notre exemple, on sup-
alimentant une charge active
pose un angle de retard à l'amorçage de 90° . Il s'en-
suit que la conduction s'amorce chaque fois que la ten- Dans le circuit de la Fig . 42-29, une source à c .a . de
sion sur l'anode atteint un maximum positif . tension crête E n alimente une charge à c .c . déve-
loppant une tension Ed . La charge, représentée ici par
D'après les explications données à la section 42 .12, il un accumulateur, reçoit de l'énergie car le courant I
est évident que le courant circule pendant un intervalle entre par la borne positive . Une bobine de lissage ayant
de 90° . En réduisant l'angle de retard, on peut aug- une inductance L sert à limiter le courant à une valeur
menter la période de conduction, mais jamais au-delà maximale ne dépassant pas la capacité du thyristor .
de 180° .
Si le thyristor était remplacé par une diode, la
On observe que, pour un angle de retard de 90°, le cou- conduction débuterait à l'angle 60 , mais dans notre
rant est «déphasé» en arrière de la tension car il circule exemple, la conduction s'amorce après un retard de a
seulement durant les 90 derniers degrés du cycle . Ce degrés .
déphasage produit les mêmes effets qu'une charge in-
ductive et il s'ensuit que la source doit fournir non seu-
lement une puissance active P, mais aussi une puis-
(a)
(a)
Em
. .. - . . . . ...., ~. .
180 360 450
borne ( choisie
comme référence
V/
Es
borne choisie
(b) comme référence
Le courant atteint sa valeur maximale à l'angle 0, où une application encore plus importante dans la com-
l'aire A(+) est maximale . Ce courant est donné par mande des moteurs à c .c . Dans ce cas, les éléments L
l'équation (19-10) : et Ed représentent respectivement l'inductance de l'in-
duit et la force contre-électromotrice développée dans
celui-ci . En agissant sur l'angle de retard à l'amorçage
a, on peut faire varier la vitesse et la puissance du
moteur. Le rendement demeure élevé à toutes les vi-
Durant toute la période de conduction, le point K suit tesses, car les pertes dans le thyristor sont faibles .
le point A . Le courant redevient nul à l'angle 03, où
l'aire A(_) est égale à l'aire A (+) . Lorsque la conduc- 42 .17 Circuit 3 -Onduleur non autonome
tion cesse, le niveau de K rejoint aussitôt le niveau de Un onduleur sert à convertir une puissance continue
2 jusqu'à la prochaine impulsion sur la gâchette . No- en puissance alternative . Il existe deux grandes caté-
ter que le comportement du circuit est presque identi- gories d'onduleurs :
que à celui utilisant une diode (section 42 .5) .
1 . les onduleurs autonomes (ou oscillateurs) qui génè-
Comme pour le circuit 1 étudié à la section 42 .15, le rent leur propre fréquence et leur propre tension al-
courant est déphasé en arrière de la tension ; il s'ensuit ternative. Dans ces onduleurs la commutation est
que la source à c.a. doit encore fournir une puissance forcée .
active P et une puissance réactive Q . 2 . les onduleurs non autonomes dont la fréquence et la
Si l'on réduit l'angle de retard a, la surface A(+) aug- tension alternative sont imposées par le réseau qu'ils
mente, de même que le courant I . On peut donc faire alimentent . Dans ces onduleurs la commutation est
varier la puissance active fournie à la charge entre une naturelle . Elle est naturelle en ce sens que ce sont
valeur maximale (correspondant à a = 0) et une valeur les tensions alternatives du réseau qui effectuent le
nulle (correspondant à a = ai ) . transfert du courant d'un thyristor à l'autre .
Du point de vue pratique, ce montage peut servir Nous commencerons notre étude par un onduleur mo-
comme chargeur d'accumulateur . Cependant, il trouve nophasé non autonome à simple alternance .
Figure 42-30
Ce moteur de 4200 kW, 45,86 r/min entraîne un treuil d'extraction dans une mine de charbon
en Allemagne . Il est commandé par thyristors (gracieuseté de ABB) .
808 ÉLECTROTECHNIQUE
A1
Io =
L
A1-A2
4 =
L
A1-A2+A3
14 =
L
c 1 cycle e- 150
F T e-
1,5 cycles de la
source (540° )
0
impulsions
V V V V
sur les gâchettes
(b)
G 1 G2 G3 Gt G4 G5 G6 G4 Gi G2 G3 G i G4 G5
source monophasée comme nous l'avons fait pour les d'un système triphasé, sans déséquilibrer les courants
quatre circuits précédents, mais cette fois, nous utili- dans les trois lignes .
serons plutôt une source triphasée comme c'est le cas
42.20 Circuit 6 - Onduleur autonome
pour les montages industriels .
L' onduleur autonome à thyristors transforme une puis-
Dans le circuit de la Fig . 42-34a, trois groupes de thy-
sance à c .c . pour alimenter à c .a . une charge indivi-
ristors A et B montés en antiparallèle alimentent une
duelle comme un moteur ou un four à induction . Il
charge R. Pendant un intervalle T (Fig . 42-34b), on blo-
existe une grande variété d'onduleurs autonomes à thy-
que les thyristors B 1 B 2 B 3 et l'on applique des impul-
ristors, mais ils utilisent tous le principe de la com-
sions positives aux gâchettes des thyristors A 1 A2 A3
mutation forcée . Comme on l'a expliqué à la section
afin qu'ils conduisent comme des diodes . Pendant cet
42 .14, cette méthode de commutation consiste à pro-
intervalle, la borne 4 est positive par rapport à N . En-
voquer le blocage des thyristors par la décharge d'un
suite, on bloque les thyristors A pendant un même in-
condensateur ou par tout autre moyen convenable .
tervalle de temps T, tout en permettant aux thyristors B
de conduire. La borne 4 est alors négative par rapport L'onduleur autonome simple de la Fig . 42-35 contient
à la borne N . La tension aux bornes de la charge est les composants suivants :
donc une tension alternative de période 2T . 1 . source de tension continue E
On comprendra alors qu'en alternant les impulsions 2. thyristors TH1 et TH2
selon une séquence appropriée, il est possible de pro- 3 . inductance de lissage L
longer la durée d'un cycle aussi longtemps que désiré,
ce qui permet de générer des fréquences extrêmement
basses . Dans le cas de la Fig . 42-34b, la durée de T
correspond à (150° + 2 x 120° + 150°) = 540°, soit 1,5
cycles de la fréquence d'alimentation . Lorsque cette
fréquence est de 60 Hz, la période de l'onde spéciale
sera de 2 x 1,5 cycles x 1/60 s = 0,05 s, ce qui corres-
pond à une fréquence de 1/0,05 = 20 Hz . La forme
d'onde est aplatie et ondulée . Toutefois, dans les
cycloconvertisseurs de grande puissance il existe des
moyens pour la rendre plus sinusoïdale .
Les basses fréquences générées par le cycloconvertis-
seur permettent de commander des moteurs synchro-
nes tournant à très basse vitesse (Fig . 42-33) . Le
cycloconvertisseur possède une autre application : il Figure 42-35 - circuit 6
permet d'alimenter une charge monophasée à partir Onduleur autonome .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 81 I
4 . condensateur de commutation C
5 . transformateur possédant deux primaires T,, T 2 et
un secondaire T 3
6 . charge R
7 . système de commande extérieur venant exciter les
gâchettes G1 et G2 à tour de rôle
Supposons qu'au départ TH1 conduise et que TH2 soit
bloqué (Fig . 42-36a) . Un courant I l circule donc dans
l'enroulement T,, et le condensateur est chargé avec
les polarités indiquées . Cet état subsiste jusqu'à l'ins-
tant où l'on applique une impulsion positive sur la gâ-
chette G2, amorçant la conduction dans TH2 .
L + 0
Dès que TH2 passe en conduction, le niveau du point 4
rejoint le niveau du point 1 . En même temps, le con-
densateur commence à se décharger, et il s'établit dans
TH 1 un courant de commutation le de sens contraire à
I l (Fig . 42-36b) . Ce courant l e croît très rapidement, et
dès que le = Ii , le courant dans TH1 devient nul et
celui-ci se comporte maintenant comme un interrup-
teur ouvert (Fig . 42-36c) . Enfin, pendant cette période
de commutation, un courant 12 s'établit dans l'enrou-
lement T2 .
Le thyristor TH1 étant bloqué, le condensateur se re-
charge rapidement à travers l'enroulement T 1 , de sorte
que la borne 3 devient positive par rapport à la borne 4 .
Lorsque l'impulsion suivante amorce la conduction de
TH1, le niveau du point 3 descend immédiatement au
point 1, le condensateur se décharge de nouveau, de
sorte qu'on revient à la condition de départ (Fig . 42-
36a) .
Les impulsions appliquées alternativement aux gâchet-
tes transfèrent donc la conduction d'un thyristor à
l'autre, grâce à la présence du condensateur .
Lorsque THI conduit, le courant I i circulant dans le
primaire induit un courant Ia dans le secondaire (Fig .
42-36a) . Compte tenu des marques de polarité des en-
roulements T i et T3 , le courant Ia doit circuler dans
le sens indiqué. De la même façon, lorsque TH2 con-
duit (Fig . 42-36c), le courant 12 engendre dans le se-
condaire un courant Ib égal à la , mais circulant en sens 0-
contraire . La charge R est donc traversée par un cou-
rant alternatif . 0----
L'inductance de lissage L tend à garder un courant cons- ta
tant dans le circuit. Les courants I, et 12 sont donc égaux 0
et de forme rectangulaire (Fig . 42-36d) . Le courant al- Ib
ternatif circulant dans la charge R est aussi rectangu-
Figure 42-36 - circuit 6
laire, de même que la tension à ses bornes . Étapes de fonctionnement d'un onduleur autonome .
812 ÉLECTROTECHNIQUE
Pour faire varier la fréquence de l'onduleur, il suffit de que seule une analyse minutieuse permet d'en com-
changer la fréquence des signaux appliqués sur les gâ- prendre le fonctionnement détaillé . Pour cette raison,
chettes . On peut alors obtenir une fréquence comprise nous garderons les formes d'ondes aussi simples que
entre quelques hertz et 4 ou 5 kHz, selon les propriétés possible afin de mettre l'accent sur les aspects fonda-
du transformateur et des thyristors . mentaux du fonctionnement .
Il est important de noter qu'un onduleur autonome peut Les convertisseurs triphasés contrôlés en pont possè-
fournir une puissance active et une puissance réactive dent 6 thyristors raccordés au secondaire d'un trans-
à une charge . Par contre, un onduleur non autonome formateur triphasé (Fig . 42-37) . Le circuit est identi-
absorbe toujours de la puissance réactive du réseau que à celui du redresseur tout diodes déjà étudié (Fig .
auquel il est raccordé . 42-14) . La numérotation des thyristors et des courants
correspond à l'ordre d'allumage des thyristors .
42.21 Circuit 7 - Hacheur
Comme on peut initier la conduction à tout moment
Le hacheur est un convertisseur pouvant transporter une
approprié, les thyristors permettent de faire varier la
puissance à c .c. d'une tension à c .c . supérieure EH à
tension continue lorsque le convertisseur fonctionne
une tension à c .c . inférieure EL , ou vice versa.
comme redresseur . De plus, en remplaçant la charge
Un hacheur peut aussi convertir une puissance conti- par une source à c .c ., le convertisseur peut aussi fonc-
nue en une puissance alternative dont la forme d'onde tionner comme onduleur.
de la tension peut être rectangulaire, sinusoïdale, ou
Ce sont ces deux modes de fonctionnement que nous
de toute autre forme désirée .
allons maintenant analyser.
Un thyristor à commutation forcée peut être utilisé pour
réaliser un hacheur, mais on lui préfère généralement 42 .23 Principe de fonctionnement en mode
le GTO et l'IGBT. En effet, avec ces deux valves, le redresseur contrôlé
bloquage du courant ne requiert pas de circuit auxi- La Fig . 42-38 permet de comprendre le principe de
liaire ; il est réalisé simplement en agissant directement fonctionnement du convertisseur contrôlé lorsqu'il
sur la gâchette . fonctionne comme redresseur. Les thyristors, placés,
disons, dans une boîte, raccordent à tour de rôle les
À cause de l'importance des hacheurs et de leur flexi-
bornes à courant continu K, A aux bornes triphasées 1,
bilité, nous leur consacrons les sections 42 .36 à 42 .59.
2, 3 . La charge est représentée par une résistance R, et
Ceci termine notre revue sommaire des sept circuits la bobine de lissage L possède une inductance «infi-
de base . nie» de sorte que le courant Id demeure parfaitement
lissé, sans aucune ondulation .
CONVERTISSEUR TRIPHASÉ CONTROLÉ
À l'instant décrit par la Fig . 42-38a, les thyristors Q1
À THYRISTORS
et Q6 conduisent, de sorte que les bornes K et 1 sont
momentanément reliées, ainsi que les bornes A et 2 .
Le convertisseur triphasé contrôlé en pont est un re-
Un courant Id circule alors dans les lignes à c .a . 1 et 2 .
dresseur/onduleur utilisé très fréquemment en électro-
nique de puissance . À cause de son importance, ce con- Un demi-cycle plus tard (Fig . 42-38b), nous avons
vertisseur à thyristors sera étudié en détail dans les sec- choisi l'intervalle où le thyristor Q3 (entre les bornes
tions 42 .22 à 42 .35 qui suivent . Il comprend les ver- K et 2) et le thyristor Q4 (entre les bornes A et 1) con-
sions triphasées des circuits 1, 2, 3 que nous venons duisent .
de couvrir en abrégé . On observe que le courant continu Id circule encore
dans les lignes à c .a . 1 et 2 . Cependant, la figure 42-
42 .22 Convertisseur triphasé en pont 38b indique que le courant dans ces lignes a changé de
En pratique, les formes d'ondes d'un convertisseur sens . Par conséquent, il s'agit d'un véritable courant
contrôlé sont complexes . Même les montages simples alternatif ayant une amplitude Id . De plus, il est évi-
produisent des tensions et des courants déchiquetés et dent que le courant dans une ligne quelconque est nul
saccadés qui s'influencent les uns les autres, de sorte pendant un bref intervalle . Ainsi, le courant dans la
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
Figure 42-37
Redresseur triphasé contrôlé en pont utilisant des thyristors .
Notons un dernier point important. En mode onduleur part, les thyristors Q5 et Q6 conduisent, portant un
la tension entre les bornes K et A est encore composée courant Id (Fig . 42-4la) . Ensuite, à 0° (00) on amorce
de segments de la tension alternative entre les lignes . le thyristor Q1 par une impulsion g 1 . La commutation
Par conséquent, EKA est une tension ondulatoire, dont se produit et QI commence à conduire, portant le cou-
la valeur moyenne est Ed . En régime permanent, cette rant qui circulait auparavant dans Q5 .
tension continue est égale à E0 car la chute de tension À 60° on amorce le thyristor Q2, ce qui transfère le
continue dans l'inductance de lissage est négligeable . courant Id de Q6 à Q2 . Ce processus de commutation
Ainsi, en plus de maintenir Id constant, l'inductance se poursuit indéfiniment et, comme dans le cas du con-
agit comme tampon entre la tension fluctuante EKA et vertisseur tout diodes (Fig . 42-16), le point K suit le
la tension constante E0 . sommet des tensions . Les thyristors portent des numé-
Enfin, lorsque le convertisseur fonctionne comme ros correspondant à la séquence des impulsions d' amor-
onduleur, on peut assimiler à une force contre-électro- çage . Deux thyristors conduisent à la fois ; les paires
motrice la tension Ed qu'il engendre . conductrices étant respectivement QI-Q2, Q2-Q3, Q3-
Q4, et ainsi de suite . Donc, en se référant aux Fig. 42-
Nous verrons dans les sections qui suivent les formes
40 et 42-41 on peut facilement identifier les thyristors
d'ondes des tensions produites .
qui conduisent à un instant donné .
42 .25 Convertisseur triphasé contrôlé Le convertisseur agit comme redresseur et la valeur
alimentant une charge active
moyenne de la tension entre les bornes K et A est don-
Le convertisseur triphasé contrôlé de la Fig . 42-40 ali- née par l'équation 42-6 : Ed = 1,35 E.
mente une charge active . Celle-ci est composée d'une
Comme la chute de tension continue dans l'inductance
source de tension continue E0 , et d'une résistance R,
est négligeable, la tension entre les points 4 et A est
connectées en série avec une inductance de lissage L .
aussi 1,35 E. Par conséquent, le courant Id est donné
Les gâchettes des thyristors Q1 à Q6 sont amorcées
par :
successivement à des intervalles de 60° . On suppose
que le convertisseur fonctionne déjà depuis quelque E d - E0
Id = (42-11)
temps de sorte que les conditions sont stables . Au dé-
R
ligne
triphasée
Figure 42-40
Redresseur triphasé en pont alimentant une charge active à courant continu .
816 ÉLECTROTECHNIQUE
Pour obtenir la tension redressée de la Fig . 42-41 a, il mentation conventionnel, le courant changerait sim-
faut contrôler avec grande précision l'amorçage de plement de sens lorsque Ed deviendrait inférieur à E o .
chaque thyristor. Par exemple, si gl arrive un peu avant Toutefois, dans un convertisseur, cela est impossible
l'angle 00 , la conduction ne peut pas s'amorcer car du fait que les thyristors bloquent tout courant inverse .
l'anode 1 est encore négative . Par contre, si gl arrive
après 0, Q5 et Q6 continuent à conduire jusqu'à ce Exemple 42-6
que g 1 déclenche . Dans la pratique, les signaux de com- Le convertisseur triphasé contrôlé de la Fig . 42-40
mande répétés et d'une durée suffisante assurent que est branché à une source triphasée de 480 V, 60 Hz .
la commutation se fasse aux moments indiqués . La charge est constituée d'une tension de 500 V
ayant une résistance interne de 2 52 . Calculer la puis-
42.26 Commutation retardée - mode sance fournie à la charge lorsque l'angle de retard à
redresseur l'amorçage est : a) de 15 b) de 75' .
Augmentons maintenant de 15° l'angle de retard à
l'amorçage (Fig . 42-41b) . Le courant 'd ' au lieu d'être Solution
transféré de Q5 à Q 1 à l'angle 00 , continuera à circu- a) Lorsque a = 15°, la f.é .m . générée par le redresseur
ler dans Q5 jusqu'à ce que l'impulsion gl déclenche est :
la conduction du thyristor Q1 . La commutation se fait
Ed = 1,35E cos a
et le point K passe brusquement du potentiel de la li-
gne 3 à celui de la ligne 1 . Une commutation sembla- = 1,35 x 480 x cos 15°
ble se répète dans chacun des autres thyristors qui en- = 626 V
trent en conduction, l'un après l'autre, à des interval-
les de 60 degrés . Il en résulte la forme d'onde en dents La chute de tension continue dans l'inductance de lis-
de scie EKA montrée sur la Fig . 42-41b. sage étant négligeable, la chute de tension aux bornes
de la résistance interne de 2 £2 est :
Le niveau de K suit le sommet des ondes sinusoïdales,
mais la valeur moyenne de la tension E KA est évidem- E = Ed - E0 = 626 - 500
ment inférieure à sa valeur précédente . On peut prou- = 126 V
ver que la valeur moyenne est donnée par l'expres-
sion : Le courant de charge est donc :
E 126 V
Ed = 1,35E cos a (42-12) Id =-= = 63A
R 2,52,
où
Ed = tension continue produite par un convertis- La puissance fournie à la charge est :
seur triphasé en pont [V] Pd = Ed Id = 626 x 63
E = tension rms entre les lignes triphasées [V]
a = l'angle de retard à l'amorçage [°] = 39,4 kW
1,35 = constante [valeur exacte = 3 J2/7c] De cette puissance, une portion RIZ est perdue par ef-
fet Joule :
L'équation 42-12 révèle que Ed diminue à mesure que
a augmente . La Fig . 42-41e montre la forme d'onde RI2 =2x63 2 =7,9kW
de EKA pour a = 75° . On constate que l'ondulation b) Lorsque a = 75°, la tension générée par le conver-
dans EKA augmente à mesure que la valeur moyenne tisseur est :
diminue .
Ed = 1,35E cos a
Le retard de l'amorçage n'affecte pas la durée de
= 1,35 x 480 x cos 75°
conduction ; chaque thyristor conduit toujours pendant
120° . De plus, le courant demeure constant et sans = 167,7 V
ondulation, grâce à la présence de la grande inductance Étant donné que Ed < E0 , le courant dans le montage
de lissage . est nul, de même que la puissance* .
Noter que s'il fallait que Ed devienne inférieur à E 0 , le
courant cesserait de circuler . Dans un système d'ali- " En pratique, il subsiste un faible courant positif intermit-
tent, dont l'analyse dépasse le cadre de notre étude .
01 02 03 04 05 Q6 01
allume allume allume allume allume allume allume
Figure 42-41 a
Q5, Q6 06,01 Q1, 02 02, Q3 Q3, Q4-- -Q4, 05 Q5, Q6- a=0°
conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent
1,414 E © 0
v v v v
1,225 E
Eis
®E ~~
1,35 E
4 44
J Jl, J J\ J J
9 • •9•g
Q1 Q2 Q3 Q4 Q5 Q6 Q1
allume allume allume allume allume allume allume
Figure 42-41 b
a= 15 ° Oo i 1 t 1 1 1 1 a = 15°
Q5,, Q6 . ~-Q6, Q1 +-Q1, Q2-1-Q2 Q3-->i-Q3,
, Q4 Q4, Q5~fQ5, Q6-I
1
conduisent 1 conduisent 1 conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent
1 1 i i 1 1
1,414E
(b)
60 120, 80 240 300 360 420 480 540
g2 g3 g4
Q1 02 03 Q4 05 Q6 Q1
00 allume allume allume allume allume allume allume
Figure 42-41c
Q5, Q6 -a= 75 °--.-Q6, Q1 Q1, Q2-'Q2, 03- Q3, Q4 -Q4, Q5- --Q5, Q6- a = 75°
conduisent conduisent conduisent conduisent conduisen conduisent conduisen
1,414 E © ~~ •
A
(C)
O ---0,349E MÀ M& À_-~-I_-_~
120 180 240 300 360 420 480 540
- 0,366 E
-0
Figure 42-41
Formes d'ondes et valeurs de E KA [cas (a), (b), (c)] lorsque l'angle de retard à l'amorçage est
respectivement 0°, 15°, 75° .
818 ÉLECTROTECHNIQUE
Q2 Q3 Q4 Q5 06 ai
Bc allume
01 allume allume allume allume allume allume
e e 2
(a) .&O 60 120 180 y 240 300 360 420 480 540 v
W
Q1 Q2 Q3 04 Q5 06 Q1
Bo allume allume allume allume allume allume allume
1®
(b)
w
w
--
60 120
E
0,955 E
180 240 300 360 420 480 540
_,
Figure 42-43
Séquence des signaux sur les gâchettes et formes d'ondes lorsque l'angle d'amorçage est retardé (a) de 105° ; (b) de 135° .
un cycle
zone zone
zone d' amorçage • le trait pointillé entre E ca et Ed indique l'échange de
d'amorçage d'amorçage f
non permise permise non permise puissance active entre les systèmes continu et alter-
a= 15° a = 90 ° a= 165 ° natif
o edresseur onduleur • IF = courant fondamental
• IH = courants harmoniques
signaux de
commande
-1
réseau
triphasé
. .. . .. . .. .. . .. . .
0
Figure 42-44 Figure 42-45
Zones d'amorçage permise et non permise de 01 . Circuit équivalent d'un convertisseur.
82O ÉLECTROTECHNIQUE
Comme les courants sont en phase avec les tensions, le FP = cos (x = cos 15° = 0,966 ou 96,6 %
facteur de puissance est de 100 % . Par conséquent, un
b) La puissance active fournie au convertisseur est égale
redresseur triphasé tout diodes ne tire aucune puissance
à la puissance à courant continu . Donc,
réactive du réseau . Il est évident que les mêmes remar-
ques s'appliquent au redresseur tout thyristors lorsque P = Ed Id = 39,4 kW
l'angle d'amorçage est nul.
La puissance réactive est :
En se référant maintenant à la Fig. 42-48, on constate
que les courants sont tous décalés de 45° vers la droite . Q = P tan a = 39,4 tan 15° = 10,6 kvar
Par conséquent, ils se trouvent 45° en retard sur leurs
tensions respectives . Le facteur de puissance est donc : Exemple 42-8
FP = cos 45° = 0,707 ou 70,7 % Une source à c .c . de 16 kV possédant une résistance
interne de 1 S2 fournit un courant de 900 A à un
Comme le facteur de puissance est en retard, le con-
onduleur triphasé en pont de Graët, (Fig
. 42-41» .
vertisseur doit absorber une puissance réactive du ré-
L'onduleur rem oie la puissance à un réseau triphasé
seau auquel il est raccordé . De plus, cette puissance
de. 12 kV 60 Hz Calculer :
réactive est absorbée aussi bien en mode onduleur qu'en
mode redresseur. Donc, le facteur de puissance et la a) le courant moyen porté par chaque thyristor
puissance réactive sont donnés par : bl la tension continue générée par le convertisseur
l'angle (le retard à l'amorçage
FP = cos a (42-13)
d) la valeur efficace des courants dans les lignes tri-
phasées
Q = P tan a (42-14) et la puissance réactive absorbée Par Londuleur
822 ÉLECTROTECHNIQUE
Q = P tan a
_ -13,6 tan 158,8
= 5,27 Mvar
Comme Q est positive (+), l'onduleur absorbe cette
puissance réactive . En pratique, la puissance réactive
est supérieure à la valeur ainsi calculée parce que la
commutation ne se fait pas instantanément . Nous dis-
Figure 42-49 cutons ce phénomène dans les sections qui suivent .
Voir exemple 42-8 .
42 .32 Période de commutation
Nous avons déjà mentionné (section 42.8), que le trans-
Solution fert de courant d'une diode à la diode suivante ne peut
a) Chaque thyristor porte le courant Id pendant le tiers pas se faire instantanément. En effet, pour toute valve,
du temps . Le courant moyen est donc : le processus de commutation prend un certain temps .
Ainsi, en se référant à la Fig . 42-48, la commutation de
900
I = Id = = 300 A Q 1 à Q3 et de Q3 à Q5 ne se fait pas instantanément
3 3 (Fig . 42-50a) mais plutôt comme le montre la Fig . 42-
b) D'après la loi de Kirchhoff (section 8 .1, chapitre 8) 50b.
et en se référant à la Fig . 42-49 on peut écrire :
-Ed+RId-Eo =O
soit : a
45° i1 15
Ed = - Eo +RId
(a)
=-16000V+1 S2x900A
=-15100V < 120° 120° >
1 = 0,816Id éq .41-8
= 0,816 x 900 = 734 A
e) La puissance continue fournie à l'onduleur est : Figure 42-50
a . Exemple de commutation instantanée dans un redresseur
P = Ed Id = - 15 100 x 900 lorsque a= 45° (voir Fig . 42-48) .
b . Mêmes conditions, mais en tenant compte d'un angle de
_ -13,6 MW commutation u de 30° .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 823
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Ak9 MÀ
9
..- 9 3K
1,96 R
0 60 1201 1180 240 1300 3E 0
Figure 42-52
Figure 42-51 Forme d'onde de la tension EKN et des courants de diodes,
Redresseur en pont à 3 pulsations alimentant une charge . lorsque l'inductance de fuite des transformateurs est
Seuls les secondaires du transformateur sont représentés . prise en considération . Langle de commutation u est de 60° .
824 ÉLECTROTECHNIQUE
4 . Dès que l'angle devient supérieur à 60°, le potentiel valeur de A(+) à un instant donné tt est égale à l'aire
du point B (anode de D2) dépasse le potentiel du point comprise entre les courbes E2N et E IN (Fig . 42-54) .
K (cathode de D2) . La diode D2 se met donc à con- Comme cette aire augmente avec le temps, le courant
duire . Cependant, la diode D l n'arrête pas de conduire IT devient de plus en plus grand et finit par atteindre la
à cet instant (comme nous l'avons toujours supposé) valeur Id .
car l'inductance L A s'oppose à tout changement brus- C'est donc le courant de court-circuit IT qui force le
que du courant I A . transfert du courant de charge d'une diode à la diode
5 . Il s'ensuit que les diodes D1 et D2 conduisent si- suivante .
multanément. Par conséquent, les bornes A et B sont Comme le transfert se produit «naturellement», sans
effectivement court-circuitées . Cette situation est re- faire appel à un condensateur ou un circuit spécial, la
présentée à la Fig . 42-53 . Il se produit donc un courant commutation est dite naturelle .
de court-circuit IT engendré par la tension E21 . La va-
leur de IT est limitée seulement par les inductances L A On constate que la période de commutation est d'autant
et LB en série . Au fur et à mesure que I T croît dans la plus longue que l'inductance de fuite Lf du transfor-
diode D2, il diminue d'autant le courant IA circulant mateur est grande. Cette période augmente aussi avec
dans la diode D1 car le courant Id est constant . Lors- le courant de charge Id.
que IT atteint la valeur Id, le courant IA devient nul . Il s'agit ici d'un redresseur à diodes en pont à 3 pulsa-
C'est à ce moment que la diode D1 cesse de conduire tions . Le même phénomène se produit avec un redres-
et que la période de commutation prend fin . Doréna- seur contrôlé à thyristors, à 6 pulsations . On peut dé-
vant, c'est la diode D2 qui porte le courant de charge . montrer que la période de commutation est donnée par
La valeur instantanée du courant IT est donnée par l'ex- l'expression :
pression :
Xf Id ~
u = arccos cos a - - a (42-15)
IT - A(+) E
2 Lf
y ; :n
∎ ER
Ioan MnIn
N
1 120 1 180 240
Id VA •• km 1n NIF
mal K71n ÂM
un -
..-
nnn
n
Figure 42-53 Figure 42-54
Lorsque D2 s'amorce, un court-circuit s'établit entre les Pendant la période de commutation de Dl à D2, le courant
bornes A et B . de court-circuit est proportionnel aux volts-secondes A (+)
accumulés par E12 .
27tf 271 x 60
6 pulsations est la même que celle du redresseur à 3
pulsations . De plus, l'équation (42-17) s'applique éga- = 4 mH
lement aux onduleurs à 3 et à 6 pulsations . b) Angle de commutation lorsque le convertisseur fonc-
Durant la période de commutation, la tension E est KN
tionne en redresseur avec a= 30° :
égale à la valeur moyenne des tensions induites E et t N
trait gras sur la Fig . 42-52 . Il est évident que la com- u = arccos cos a - X - a éq . 42-15
mutation a pour effet de réduire la tension continue E
aux bornes de la charge .
= arccos cos 30° - 1,5 x 70 x 1_ - 30°
La forme d'onde des courants I , I et l est montrée à
A B e 1224
la Fig . 42-52 . Afin de bien mettre le phénomène en • arccos (0,866 - 0,121 - 30°
évidence, nous avons supposé une période de commu- • arccos (0,745) - 30°
tation u particulièrement longue, soit 60° . En pratique, • 41,9° - 30° = 11,9°
à une fréquence de 50 Hz ou 60 Hz, l'angle de com-
mutation est plutôt compris entre 10° et 30° . c) Lorsque le convertisseur fonctionne en onduleur avec
a = 150°, la période de commutation est :
Exemple 42-9
Trois transformateurs numophasés de 40 kVA con-
nectés selon la Fia . 42-37, alimentent un conver- f Id ~
u = arccos cos a - X - a éq .42-15
tisseur triphasé en pont r6 pulsations) . La tension E
liane à ligne au secondaire est (le 1224 V, 60 Hz et
les transfornrttcurs possèdent une impédance de arccos cos 150° - 1,5 x 70 x F2 - 150°
12'x . Le courant continu 1 est de 70,-\ . Calculer :
(j
1224
arccos (- 0,866 - 0,121 - 150°
l'induetance de fuite de nan formateur,
arccos (- 0,987 - 150-
b) l'angle de coinnunation lorsque le convertisseur
170,8' - 150° = 20 .8°
fonctionne en redresseur avec a= 300 .
c) I' angle de commutation lorsque le convertisseur
Noter que la période de commutation est plus longue
fonctionne en onduleur avec a= 150° quand le convertisseur fonctionne en onduleur.
Solution 42 .34 Angle de marge
a) Tension ligne à neutre au secondaire : Lorsqu'un convertisseur fonctionne comme onduleur
ELL - 1224 idéal, on a vu qu'il est essentiel que la conduction soit
E LN = = 707 V amorcée avant a = 180° . Comme le courant circule
Y Y
durant 120°, la conduction doit cesser avant que ne soit
Impédance de base au secondaire du transformateur : atteint l'angle de 180° + 120° = 300° . S'il fallait que la
2
conduction outrepasse le 300°, il y aurait reconduction,
_ En 707 2 provoquant une montée rapide du courant dans le thy-
Zny éq. 30-17 ristor qui aurait manqué de s'éteindre, suivie par
S„ 40 000
l'ouverture des dispositifs de protection .
12,5 S2
826 ÉLECTROTECHNIQUE
01 02 Q3 04 05
allume allume allume allume allume
Figure 42-55
Forme d'onde du courant i 1 dans le thyristor 01 pour un angle d'amorçage a 1 de 135° . Langle de marge y1 permet à
Q1 de rétablir ses propriétés de blocage avant que l'angle critique de 300° ne soit atteint . À 300°, l'anode de 01
devient positive . La figure montre les relations entre ces angles .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 827
HACHEURS CONTINU-CONTINU
IAK § ;2V
Jusqu'ici nous avons étudié les circuits contrôlés par 3 kA
thyristors . Nous avons vu que la conduction cesse seu- thyristor A j IAK
lement lorsque le courant d'anode devient nul . Bien état passant
fmax ° 2 kHz
qu'il soit possible de bloquer le courant en ajoutant G_/
GK
courant de
des composants spéciaux (comme décrit à la section état bloqué ` maintient I
42 .14), cette solution est encombrante et coûteuse . De thyristor
-4 kV EAK 4 kV
plus, la commutation des thyristors est limitée à des
fréquences maximales d'environ 2 kHz . (a)
Afin de surmonter ces problèmes, on a développé des
semiconducteurs de puissance dont la conduction peut
IAK' y3V
être initiée ou bloquée en appliquant une tension ap-
propriée sur la gâchette . Il s'agit des thyristors GTO,
GTO A IAK
et des transistors BJT, MOSFET et IGBT* . Ces semi-
état passant
conducteurs se comportant comme des interrupteurs fmax ° 500 H
courant de G
électroniques à haute vitesse permettent de construire
maintient K
des convertisseurs continu-continu et continu-alterna- IG
tif extrêmement flexibles . Décrivons maintenant les EAK 4 kV
GTO
principales propriétés de ces semiconducteurs .
(b)
tensions EAK positives, mais non pas aux tensions né- le ~3V
gatives* . À l'état passant, la chute de tension est envi- 600 A
ron 3 V, par rapport à 2 V pour les thyristors . Comme
dans le cas d'un thyristor, la conduction est initiée en BJT état passant IC
i
injectant un courant positif dans la gâchette . Afin de fmax ° 20 kHz CJ
état B
maintenir la conduction dans le GTO, le courant bloqué
IB
d'anode ne doit pas baisser en dessous d'un seuil ap- aia, ~ niir E
pelé courant de maintien . ECE 1 kV
Le courant d'anode est bloqué en injectant un courant
négatif substantiel dans la gâchette pendant quelques
microsecondes . Afin d'assurer le blocage, le courant Figure 42-57
Propriétés et limites approximatives des BJT.
injecté dans la gâchette doit être environ le tiers du
courant circulant dans l'anode .
Les GTO sont donc des commutateurs de grande puis- 42 .38 Le MOSFET - caractéristiques
sance, pouvant commander des courants de quelques Le MOSFET de puissance est un semiconducteur à trois
milliers d'ampères sous des tensions allant jusqu'à bornes qui s'appellent drain D, source S et grille G
4000 V. (Fig . 42-58) . Le drain est l'anode alors que la source
est la cathode . L'état de ce transistor dépend de la ten-
42 .37 Le BJT - caractéristiques
sion appliquée sur la grille . Le courant ID dans le drain
Le transistor BJT à jonction bipolaire est nommé ainsi
est amorçé en appliquant une tension EGS positive d'en-
car la conduction est due au déplacement des électrons
viron 12 V entre la grille et la source . La conduction
et des trous à l'intérieur du transistor . L e BJT possède
cesse dès qu'on diminue EGS en dessous d'environ 1 V.
trois bornes appelées respectivement collecteur C,
émetteur E et base B (Fig . 42-57) . Le courant IC circu- Le courant dans la grille est extrêmement petit ; par
lant du collecteur à l'émetteur est initié et soutenu en conséquent, une très faible puissance est requise pour
faisant circuler un faible courant IB dans la base . Lors- amorçer et désamorçer la conduction . Les caractéristi-
que le BJT est utilisé comme interrupteur, le courant ques du MOSFET à l'état passant et à l'état bloqué
dans la base doit être suffisament élevé pour que le sont illustrées à la Fig . 42-58 . Les valeurs maximales
BJT reste à l'état saturé. Par exemple, pour faire cir- de EDS et de ID sont aussi indiquées .
culer un courant IC de 100 A entre le collecteur et Le MOSFET ne peut pas tolérer des tensions EDS né-
l'émetteur, le courant dans la base doit être de l'ordre gatives . Afin de répondre à cette exigence, on y incor-
de 1 A . Lors de la conduction, la tension entre le col- pore une diode, comme indiqué sur son symbole . Les
lecteur et l'émetteur est généralement de 2 V à 3 V . La MOSFET de puissance peuvent porter des courants de
conduction cesse dès que le courant dans la base est quelques centaines d'ampères sous des tensions d'envi-
interrompu . ron 500 V. Lors de la conduction, à l'état saturé, la chute
Les caractéristiques des BJT à l'état passant et à l'état de tension EDS est comprise entre 2 V et 5 V.
bloqué sont montrées à la Fig . 42-57 . Les limites ap-
proximatives de la tension collecteur-émetteur ECE et
du courant de collecteur l e sont aussi indiquées . Ainsi,
les BJT peuvent supporter des courants de quelques
centaines d'ampères sous des tensions ECE de 1000 V.
Cependant, ils ne peuvent pas tolérer des tensions ECE
négatives .
Il existe des GTO spéciaux pouvant supporter des tensions Figure 42-58
négatives . Propriétés et limites approximatives des MOSFET .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 829
a
D = T = fcTa (42-18)
T
Figure 42-59
Propriétés et limites approximatives des IGBT . où
D = rapport cyclique de l'interrupteur
42.40 Applications du hacheur Ta = temps de fermeture de l'interrupteur [s]
T = période d'un cycle d'ouverture et de ferme-
Dans certaines applications industrielles, on doit trans-
ture de l'interrupteur [s]
former une tension c .c . quelconque en une tension c .c .
f~ = fréquence de commutation [Hz]
supérieure ou inférieure . Par exemple, sur un réseau
de distribution ferroviaire à c.c ., une caténaire à 4000 V Par exemple, si S1 est fermé durant un intervalle T a ,
alimente les moteurs de traction à 300 V à l'intérieur son rapport cyclique sera D S1 =TaIT . 11 s'ensuit que le
des trains . Dans d'autres applications, un accumula- rapport cyclique de S2 sera :
teur à 12 V doit alimenter un instrument à c .c . fonc-
tionnant à une tension de 120 V. T - Ta Ta
DSZ = = 1-
Avec une tension alternative, un simple transformateur T T
permet de changer la tension d'un niveau à un autre .
soit DSZ =1-D (42-19)
Mais dans le cas d'une tension continue, on doit avoir
830 ÉLECTROTECHNIQUE
soit
EL = D EH (42-20)
Figure 42-60a
La valeur moyenne EL correspond à la composante Hacheur continu-continu à 2 quadrants .
continue* de la tension entre les bornes 1, 2 . C'est la
tension qu'indiquerait un voltmètre à c .c .
En programmant la durée de fermeture des interrup-
teurs, tout en gardant T constant, on peut faire varier D
EH E12
de zéro à 1 . Par conséquent, la tension moyenne EL
variera de zéro à EH . Voilà une des propriétés impor-
tantes du hacheur. EL
EL
Puisque la tension E 12 fluctue, elle contient une com-
0 -
posante alternative . Cette composante est égale à la Ta Tb temps
différence entre la valeur instantanée de E12 et la va-
T >-
leur moyenne EL . La composante alternative a donc
une forme d'onde rectangulaire . La partie positive de
l'onde a une amplitude EH - EL et sa durée est Ta . Quant Figure 42-60b
à la partie négative, elle a une amplitude EL et sa durée Tension instantanée E12 et valeur moyenne E L.
est Tb = (T - Ta) (Fig . 42-60b) . L' onde alternative est
donc composée d'une tension fondamentale de fré-
quence ff = 1/T, et d'harmoniques de 2f, 3f, etc .
Solution
Exemple 42-10 a) Période T = 1/fe = 1/250 = 0,004 s = 4 ms
Le hacheur de la Fig . 42-60a fonctionne à une fi -é- b) Le rapport cyclique requis est donné par la formule
quence de 250 Hz et la tension de la source E H est 42-20 :
de 320 V. On désire générer une tension continue de D = EL /EH = 48 V/320 V = 0,15
48 V entre les bornes I, 2 . Calculer :
c) La durée de fermeture de S1 est :
a période Tdu cycle de fermeture/ouverture des
Ta =DT=0,15x4 ras =0,6ms
interrupteurs
d) La tension maximale entre les bornes 1 et 2 est de
b) le rapport cyclique requis
320 V durant un intervalle de 0,6 ms . La tension
c) la durée de fermeture de l'interrupteur S1
minimale est zéro pendant 3,4 ms, soit la durée de
d) la tension maximale et minimale entre les bor- fermeture de l'interrupteur S2 .
nes I et 2
En examinant la Fig . 42-60a, on constate que le circuit
situé à gauche des bornes 1 et 2 n'est jamais ouvert.
" Noter que les termes tension moyenne, tension continue Par exemple, si le courant I de la charge entre par la
et tension à c .c . sont des synonymes . De même, le terme borne 1, il peut ressortir par la borne 2, soit en passant
puissance continue signifie puissance à c .c.
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 831
Par conséquent, EL = 140 + 12 = 152 V. On a donc Ce rapport est semblable au rapport de transformation
D = EL/EH = 152/320 = 0,475 d'un transformateur dont le rapport des spires primaire/
secondaire serait égal à D .
b) La fermeture de S2 correspond à l'ouverture de S 1,
soit pendant T - Ta . Comme T = 1/250 Hz = 4 ms : La puissance continue P L fournie à la résistance est :
EH(1 - D)D
H (42-25a)
S1
i
rant IHI fourni (ou absorbé) par la source E s fluctue
très peu . Puisque le courant moyen dans le condensa-
teur est nul, la valeur moyenne IHI est égale à la valeur
moyenne IH .
S2
Donc, en résumé, pour améliorer les formes d'ondes,
on installe une inductance en série avec la sortie d'un
hacheur et un condensateur en parallèle avec l'entrée .
(a)
La Fig. 42-64b montre la forme d'onde du courant I L ,
de même que sa valeur moyenne lorsque la puissance
est transportée de EH vers EL . La période d'un cycle
est T et l'ondulation du courant est AIL .
La Fig . 42-64c montre la forme d'onde du courant I H, IL
de même que sa valeur moyenne . On constate que
chaque impulsion a une durée T a .
Enfin la Fig . 42-64d montre le courant IHt . Il possède -> temps
la même valeur moyenne que IH . Étant donné que la
tension aux bornes du condensateur demeure presque
constante, il s'ensuit que EH ne fluctue presque pas .
Exemple 42-12
On donne l'information suivante pour le hacheur
de la Fi, . -12-65 .
E[,= 100V E(1 =30V R= 2 L=10mH (c)
fréquence de commutation :,/
: kHz
IHI instantanné IHI moyen
rapport cycl ique de S 1 : D=M
Calculer : ,HI I
a) la valeur et la direction du courant continu I L 0
(d) temps
b) l'ondulation crête li crête du courant I,
c) la valeur et la direction du courant continu I H Figure 42-64
d) la puissance continue fournie ou absorbée par E F , Formes d'ondes des courants dans un hacheur.
D = 0,2 fc = 2 kHz
IH
S1
10mH 2S2
100V E
1 R
EL
2
Figure 42-65 Figure 42-66
Voir exemple 42-12 . Voir exemple 42-12 .
Par conséquent, le courant continu de IL = 5 A fluctue Par conséquent, durant cet intervalle, le courant IL aug-
entre 4,6 A et 5,4 A . mente par un incrément :
c) Le courant moyen IH = D IL = 0,2 x 5 A = 1 A AIL = 8000 IV-s/10 mH = 0,8 A
La direction de IH est telle que le montre la Fig . 42-65 Regardons maintenant ce qui se passe lorsque S1 est
car la «charge» Ed débite de la puissance . fermé et que IL est encore égal à 5 A (Fig . 42-67) . En
d) La «source» EH absorbe une puissance continue de parcourant la boucle dans le sens horaire, on obtient :
PH =100Vx1A=100W -100V+E 14 -5Ax2S2 +30V=0
Afin de bien saisir le comportement du circuit, procé- d'où la tension aux bornes de l'inductance :
dons maintenant à une analyse plus détaillée . E41 =-80V
La durée d'un cycle est : La borne 4 est maintentant négative par rapport à
T = 1/f,f = 1/2000 = 500 .ts la borne 1 . Cela signifie que le courant IL est en train
S 1 est fermé durant un temps T a : de décroître . Les volts-secondes «déchargés» durant
cet intervalle de 100 ts sont de 80 V x 100 ts =
Ta = DT = 0,2 x 500µs = 100 µs 8000 .V .s .
Par conséquent, S2 est fermé durant un temps Tb : La décroissance du courant est donc :
Tb=T-Ta =500-100=400µs AIL = 8000 gV •s /10 mH = 0,8 A
Afin de déterminer l'ondulation dans le courant IL, exa-
minons d'abord la condition lorsque S2 est fermé (Fig .
42-66) . Supposons que IL a momentanément une va-
leur de 5 A . La tension E41 aux bornes de l'inductance
S1 i
est obtenue en appliquant la loi de Kirchhoff à la bou- fermé
cle fermée, soit: + (100µs) 1
i
2 S2
-30V+5Ax2S2+E41 =0 100 V EH 1
d'où E41 = + 20 V . Cela signifie que la borne 4 est (+)
S2
par rapport à la borne 1 . Sachant que IL entre par la ouvert
borne 4, il s'ensuit que le courant est en train de croî- (100µs)
tre . L'inductance accumule des volts-secondes et pen- 1 > '
dant les 400 Ets où S2 est fermé, la «charge magnéti- 2
que» totalise :
Figure 42-67
20 V x 400 gs = 8000 tV •s Voir exemple 42-12 .
836 ÉLECTROTECHNIQUE
On observe que la décroissance AIL lorsque S 1 est fermé L'énergie provient de la source Ed parce que la source
est la même que sa croissance lorsque S 1 était ouvert. EH est débranchée durant cet intervalle .
Par conséquent, le courant IL fluctue entre 5,4 A et 4,6 A
Un instant plus tard, lorsque l'interrupteur S 1 est fermé
comme on l'avait prévu (Fig . 42-68a) . La Fig . 42-68b
(Fig . 42-67), la tension aux bornes de l'inductance est
montre la forme d'onde du courant I H . Noter qu'il est
de 80 V, mais le courant moyen est toujours de 5 A .
composé d'une série d'impulsions de courte durée .
Comme la borne 1 est (+) par rapport à 4, il s'ensuit
La puissance à c .c . s'écoule de Ed vers la source EH que l'inductance débite de l'énergie . La quantité débi-
même si la tension EH est plus élevée. tée durant cet l'intervalle est :
Signalons ici le rôle joué par l'inductance L . De prime W= E14 IL At = 80 V x 5 A x 100 ps = 40 mJ
abord, elle agit comme filtre, car elle supprime le cou-
Donc, l'inductance absorbe de l'énergie provenant de
rant alternatif qui serait créé par la forte tension alter-
la source à basse tension (Ed) pour la restituer à la source
native entre les bornes 1 et 2 . Mais elle sert aussi à
haute tension (EH ) . Comme l'inductance transporte
transporter de l'énergie entre les sources Ed et EH .
40 mJ à raison de 2000 fois par seconde, cela repré-
Par exemple, à la Fig . 42-66, la tension aux bornes de sente une puissance de :
l'inductance est de 20 V et le courant est de 5 A . Comme
la borne 4 est (+) par rapport à la borne 1, il est évident P = 40 mJ x 2000/s = 80 W
que l'inductance absorbe de l'énergie . La quantité Donc, sur la puissance totale de 100 W absorbée par la
d'énergie absorbée est donnée par source EH , 80 W sont attribuables à l'action de l'induc-
W = E14 IL At = 20 V x 5 A x 400 ps = 40 mJ tance . Le reste (20 W) représente un transfert direct de
E42 à EH lorsque S1 est fermé et S2 ouvert .
On contourne cette limitation en utilisant un hacheur à La polarité de la tension ELL est donc positive ou néga-
4 quadrants . Il est composé de deux hacheurs conven- tive selon la valeur de D.
tionnels à 2 quadrants fonctionnant à la même fré-
De plus, si un dispositif (charge ou source) est branché
quence (Fig . 42-72) . Les valves QI, Q2 du hacheur A
entre les bornes A et B, le courant I L peut en tout temps
s'ouvrent et se ferment à tour de rôle, de même que les
circuler de A vers B ou de B vers A . Le hacheur peut
valves Q3 et Q4 du hacheur B . Cependant, la séquence
donc fonctionner dans les 4 quadrants du plan E-I .
d'ouverture et de fermeture est arrangée de sorte que
QI et Q4 s'ouvrent et se ferment en même temps . De Les tensions instantanées EA2 et EB2 oscillent cons-
la même façon, les valves Q2 et Q3 s'ouvrent et se tamment entre zéro et +EH . La Fig . 42-73 montre ces
ferment en même temps . Par conséquent, comme le deux tensions, ainsi que la tension EAB , lorsque D = 0,5 .
rapport cyclique de QI et Q4 est D, il s'ensuit que ce- Noter que dans ce cas la valeur moyenne ELL = 0 . La
lui de Q2 et Q3 est (1-D) . Fig . 42-74 montre les mêmes formes d'onde lorsque
D = 0,8 . La valeur de ELL est maintenant 0,6 EH .
Quelle est la tension résultante entre les bornes de sor-
tie A et B? La tension moyenne entre les bornes A et 2 La tension instantanée E AB oscille continuellement
est : entre +EH et - EH . Afin d'éliminer les composantes al-
EL(A) = DEH ternatives, on introduit un filtre entre les bornes A, B et
la charge . Par conséquent, seule la composante conti-
La tension moyenne entre les bornes B et 2 est :
nue ELL subsiste aux bornes de la charge .
EL(B) = (1 - D)EH Considérons, par exemple, le diagramme bloc d'un
La tension moyenne ELL entre les bornes A et B est hacheur à 4 quadrants qui alimente une charge passive
donc la différence entre EL(A) et ELBE , soit R (Fig . 42-75) . Comme nous l'avons vu, on peut faire
varier l'amplitude et la polarité de ELL en faisant varier
ELL = EL(A) - EL(B) le rapport cyclique D . On suppose que la fréquence fc
=DEH - (1 - D)EH est de quelques kilohertz . L'inductance L et le conden-
d'où sateur C agissent comme filtres, de sorte que le cou-
rant continu IL circulant dans la résistance a une ondu-
ELL = EH (2D -1) (42-26) lation négligeable . Comme la fréquence est élevée, l'in-
ductance et le condensateur requis sont de faibles va-
L'équation 42-26 indique que la tension moyenne est leurs, donc peu coûteux .
nulle lorsque D = 0,5 . De plus, la tension ELL varie
linéairement avec D, devenant +EH lorsque D = 1 et En négligeant les pertes dans les valves (de même que
- EH lorsque D = 0 . la faible puissance associée aux signaux de commande
ff et D), les courants et tensions continus doivent se
conformer à l'équation d'équilibre des puissances, soit
EHIH = ELLIL .
La Fig . 42-76 montre le hacheur connecté à une élé-
ment actif Ed qui peut absorber ou débiter une puis-
- D) sance continue. Au besoin, la polarité de Ed pourrait
même être l'inverse de celle indiquée . Dans toutes ces
conditions, on peut forcer la puissance continue à cir-
culer de EH vers Ed ou vice versa . Il suffit d'imposer la
valeur de D appropriée . Ce convertisseur continu-con-
tinu à 4 quadrants est donc très flexible .
Comme dans le cas du hacheur à 2 quadrants, l'induc-
tance L joue un rôle très important . Elle absorbe l'éner-
Figure 42-72 gie à une première tension (haute ou basse) pour la ren-
Convertisseur continu-continu à 4 quadrants . voyer à une deuxième tension (basse ou haute) . L'in-
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
+EH
+EH
Figure 42-75
Convertisseur continu-continu à 4 quadrants branché sur une
+EH charge passive .
-EH
10 15 20 µs
Figure 42-73
Tensions lorsque D = 0,5 . La tension moyenne E L est nulle .
Figure 42-76
Ea, Convertisseur continu-continu à 4 quadrants branché sur une
+EH charge active ou sur une source Ed
0
ductancee effectue ce transfert d'énergie automatique-
ment, dans un sens ou dans l'autre, selon la valeur du
rapport cyclique alors en vigueur.
+EH
42.48 Pertes dues à la commutation
o
Toutes les valves comme les GTO, MOSFET et IGBT
ont des pertes qui affectent leur rendement et leur
ELL = 0,6 EH
échauffement. Ces valves fonctionnent toutes à peu près
+EH de la même façon . La Fig . 42-77a montre l'anode A, la
0
cathode K et la gâchette G d'une valve . Afin de facili-
ter la commutation et pour réduire les pertes, un circuit
-EH amortisseur («snubber») est branché aux bornes de la
0 5 10 15 20 25 µs valve . Il comprend des éléments R, L, C et parfois des
semi-conducteurs auxiliaires . L'amortisseur limite
Figure 42-74 l'amplitude et le taux de variation de la tension anodi-
Tensions lorsque D = 0,8 . La tension EL = 0,6 E H . que EAK , de même que l'amplitude et le taux de varia-
tion du courant anodique I.
840 ÉLECTROTECHNIQUE
s
valve
(a) ETIT
énergie/cycle = Tt +EoITT2 + ET IT T3
4x2 4x2
soit
127 V
+ 100 -
tel' IT
PC = (T, + T3 ) fc + DE. IT (42-29)
8 EAB 0
CONVERTISSEURS CONTINU-ALTERNATIF
2 B
Nous venons d'étudier les hacheurs continu-continu à
4 quadrants . Dans les sections qui suivent, nous utili-
serons le même hacheur pour réaliser un convertisseur
Figure 42-78b
continu-alternatif. Nous distinguerons deux types de Convertisseur continu-alternatif monophasé . Les valeurs de
convertisseurs : ceux qui génèrent une onde alternative D et de fc sont variables .
carrée et ceux qui produisent une onde quelconque au
moyen de la modulation de la largeur d'impulsion . La
modulation de la largeur d'impulsion est connue sous
Lorsque D = 0,5, l'onde carrée contient une compo-
les acronymes MLI ou PWM («pulse-width modula-
sante sinusoïdale fondamentale dont la tension crête
tion») .
est égale à 1,27 EH . La valeur efficace de la fondamen-
42.49 Convertisseur continu-alternatif à tale est donc 1,27 EH/"2 = 0,90 EH. Si l'on raccorde
onde carrée une charge entre les bornes A et B (Fig . 42-78b), la
En se référant au hacheur à 4 quadrants (Fig . 42-72), puissance continue tirée de la source EH sera transfor-
on a vu que la tension moyenne ELL est nulle lorsque mée en puissance alternative . Cependant, comme la
D = 0,5 (Fig . 42-73) . Cependant, la tension instanta- tension alternative est carrée, le courant alternatif ris-
née EAB fluctue symétriquement entre + EH et -EH à un que de contenir plusieurs harmoniques importants, se-
rythme qui dépend de la fréquence de commutation . lon la nature de la charge (résistive, inductive, etc .) .
Par conséquent, le convertisseur est capable de trans-
42.50 Convertisseur continu-continu à
former une tension continue en une tension alternative
modulation de la largeur d'impulsion
carrée . La fréquence peut avoir toute valeur comprise (MLI)
entre quelques cycles par heure à plusieurs dizaines de
Lors de l'étude du hacheur continu-continu à 4 qua-
kilohertz . Bien que la fréquence soit variable, l'ampli-
drants, nous avons découvert que la tension moyenne
tude de l'onde est imposée par la tension continue EH .
générée est donnée par
Par exemple, si EH = 100 V, EAB oscillera toujours en-
tre +100 V et-100 V (Fig . 42-78a) . ELL = EH (2D - 1) éq . 42-26
842 ÉLECTROTECHNIQUE
1
0,8
f
0,8 D e
0,2
D 0
0,2
0 V
V ~EAB
+EH
EAB
+ EH 0,6 EH
ELL
0,6 EH 0--
ELL 0
-0,6 EH
-0,6 EH - EH
-EH .- . .---
Figure 42-81
Commande de l'amplitude, de la fréquence et de la phase
Figure 42-80 de E LL en faisant varier D .
Commande de l'amplitude et de la fréquence de ELL en faisant
varier D. - ------ - ----- - -
0,8 -
D
Exemple 42-13
Une source à c .c . de 200 V alimente un hacheur à
4 quadrants qui fonctionne à une fréquence de dé-
coupage de 9 kHz . On désire générer une tension
efficace sinusoïdale de 120 V . 97 Hz, déphasée de
35° en retard . Déterminer:
a) le rapport de modulation d'amplitude ni
b) le rapport f,lf
e) l'expression du rapport cyclique D (t) en fonction
du temps
Solution
Figure 42-83 a) Tension crête Em :
Utilisation d'un convertisseur à 4 quadrants pour générer une Em =1202=170 V
forme d'onde arbitraire ELL(t )
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 84-7
En procédant ainsi, on calcule la valeur de D pour cha- Aire (-) = EH Tb = 200 V x 375 las = 0,075 V •s
cun des intervalles durant un cycle complet . Le tableau L'aire nette est donc 0,125 - 0,075 = 0,050 V-s
42-4 indique les diverses valeurs obtenues . ELL (t) cor-
On constate que l'aire du segment B de l'onde sinusoï-
respond à la tension obtenue entre les bornes L I et L2
dale (Fig . 42-84) est bien :
pendant chaque intervalle.
Aire = ELL (t)T = 50 V x 1 ms = 0,050 V •s
On constate que chaque intervalle de 30° est constitué
d'une impulsion positive de 200 V suivie d'une impul- On en conclut que l'aire comprise au-dessous de l'al-
sion négative de 200 V. La Fig . 42-85 montre ces im- ternance positive (Fig . 42-84) est égale à la somme des
pulsions (+) et (-) pour chaque intervalle . Bien que la aires des 7 impulsions positives moins celle des 6 im-
période T de la fréquence de découpage soit fixe à pulsions négatives de la Fig . 42-85 . Des remarques
1000 las, les largeurs T a et Tb des impulsions varient semblables s'appliquent à l'alternance sinusoïdale né-
continuellement afin de créer la tension moyenne ELL(t) gative .
requise durant un cycle de fc . Cet aspect des volts-secondes nous sera particulière-
ment utile lorsqu'on discutera des champs magnéti-
TABLEAU 42-4 CRÉATION D'UNE TENSION MLI
ques associés aux tensions MLI .
angle ELL(t) D Q1, Q4 Q2, Q3
42 .55 MLI à commutation bipolaire et
fermés fermés unipolaire
+200
-200 - u
~ A B C D E F ~ G H ~ I J K ~ L A
Figure 42-85
Cette série d'impulsions MLI de mode bipolaire contient une
composante sinusoïdale de 100 V crête .
Figure 42-87
fc
Hacheur à 2 quadrants avec sa charge .
200 -
F T= 1
100
Figure 42-86
Cette série d'impulsions MLI de mode unipolaire contient
aussi une composante sinusoïdale de 100 V crête .
(a)
pày
0 1
6jj 4 5
1
fréquence fondamentale de 83,33 Hz .
Une fréquence de découpage supérieure à 1 kHz don-
nerait une forme d'onde sinusoïdale encore meilleure
et exigerait des filtres moins encombrants . Par contre,
elle augmenterait les pertes Joule dans les valves .
(b)
42 .56 Réalisation graphique de la MLI
pour convertisseur à 2 quadrants temps [s]
Dans la section 42-53 nous avons produit, par de sim- Figure 42-88
ples calculs, une tension MLI contenant une tension a . Transformation d'une onde de tension en une série
sinusoïdale de 100 V crête, à 60 Hz . d'impulsions MLI (hacheur à 2 quadrants) .
b . Tension MLI de la tension originale .
On peut aussi programmer l'ouverture et la fermeture
des valves en utilisant une méthode graphique . Pour
expliquer cette façon de produire une tension MLI,
considérons d'abord un hacheur à deux quadrants avec Pour ce faire, on trace à partir de l'origine une onde
triangulaire isocèle de hauteur EH et de période T. La
sa charge (Fig . 42-87) .
fréquence de découpage est donc fc = lIT. L' onde trian-
Supposons que la tension désirée EL(t) possède la forme gulaire coupera donc l'onde EL(t) à différents points .
ondulatoire montrée à la Fig . 42-88a. La tension du On applique alors la règle suivante :
hacheur est EH et la période de commutation est T. Nous
QI est fermée lorsque le niveau de EL(t) est au-dessus
désirons transformer EL(t) en une série d'impulsions
de l'onde triangulaire ; elle est ouverte lorsque EL(t) est
ayant une amplitude fixe EH, une période fixe T, et,
pour chaque intervalle, une durée appropriée Ta.
au-dessous .
848 ÉLECTROTECHNIQUE
Donc, dans la Fig . 42-88a, QI est fermée (et Q2 est 42 .57 Réalisation graphique de la MLI pour
ouverte) durant les intervalles 0-1, 2-3, 4-5, 6-7, et ainsi convertisseur à 4 quadrants (mode
de suite . La tension MLI qui en résulte est montrée à la bipolaire)
Fig . 42-88b . Il suffit de la filtrer pour retrouver la ten- Comme dans le cas d'un convertisseur à 2 quadrants,
sion originale EL (t) . on peut utiliser une méthode graphique pour program-
La Fig . 42-88a constitue donc un abaque qui permet mer l'ouverture et la fermeture des valves Q1, Q2, Q3
de programmer l'algorithme de commande du hacheur . et Q4 d'un hacheur à 4 quadrants . Le hacheur est ali-
Cet algorithme détermine l'ouverture et la fermeture menté par une source EH (Fig . 42-90) .
des valves générant la tension MLI de la Fig . 42-88b . La tension ELL(t) aux bornes de la charge possède la
L'aide triagulaire utilisée pour le découpage de la ten- forme ondulatoire montrée à la Fig . 42-91 . Nous dési-
sion MLI est nommée porteuse ("carrier") . rons la transformer en une série d'impulsions ayant une
Habituellement, la période T de la porteuse est beau- amplitude de ± EH et une période fixe T .
coup plus courte que celle montrée. Par conséquent, Pour ce faire, on superpose sur l'onde ELL(t) une onde
les changements de EL(t) au cours d'une période seront triangulaire isocèle (porteuse) dont l'amplitude est EH
plus petits . En effet, une plus haute fréquence f c signi- et la période est T (Fig . 42-91) . Cette onde coupera
fie qu'on sélectionne un plus grand nombre de points donc l'onde ELL(t) à différents points . On applique alors
sur EL( t) . Par conséquent, cela améliore la fidélité de la les règles suivantes :
tension EL( t) noyée dans la MLI .
a) Q1 et Q4 sont fermées lorsque le niveau de ELL(t)
La programmation graphique peut s'adapter à un mon- est au-dessus de l'onde triangulaire
tage pratique en créant un signal réduit Es de la ten-
b) Q2 et Q3 sont fermées lorsque ELL (t) est au-dessous
sion EL(t) et un signal réduit E T de l'onde triangulaire
de l'onde triangulaire
(Fig . 42-89) . Un comparateur électronique détecte les
points de croisement des deux signaux et dès lors pro- La Fig . 42-91 constitue un abaque de programmation
duit le signal D (t) requis . Celui-ci est appliqué aux gâ- qui établit la séquence d'ouverture et de fermeture des
chettes des valves et il en résulte une tension MLI en- valves .
tre les bornes 1 et 2 du hacheur . L'inductance L, et au Comme d'habitude, les valves QI et Q2 s'ouvrent et
besoin un condensateur C, filtrent la tension MLI pour se ferment à tour de rôle, de même que les valves Q3 et
donner la tension EL(t) désirée. Q4 . Il est facile de voir que la règle (a) produit une im-
pulsion positive EAB = + EH alors que la règle (b) pro-
duit une impulsion négative EAB = -EH (Fig . 42-92) .
--»> t
Figure 42-90
Figure 42-89 Convertisseur continu-alternatif à 4 quadrants avec filtre et
Génération d'une tension MLI et filtrage par L et C . charge .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 849
+E H -
1
AÀdmLb.
E LL( t )
-EH
H TC
H
Figure 42-91
Une porteuse triangulaire est utilisée pour découper une onde
de tension en une série d'impulsions MLI bipolaires (hacheur
à 4 quadrants) .
b&Àà*kÀà*kÀàk
90 180 270 360
(b)
EBC Figure 42-96
Composantes fondamentales des tensions entre les lignes
Figure 42-95 et le neutre de la charge .
a . Convertisseur continu-triphasé utilisant 3 hacheurs .
b . Diagramme vectoriel des composantes alternatives
fondamentales .
EAy (MLI)
EH 01
-EH
(b)
+EH
2 -
2
3 EH
0
0 90 180 270 360 450 1
(a) 3 EH
90 360 450
E By (MLI)
180 270
EH
EH
-EH (C)
2
0
0 90 180 270 360 450 Figure 42-99
(b) a . Impulsions MLI entre les lignes A et B et composante
fondamentale de la tension .
Figure 42-98 b . Impulsions MLI entre les lignes B et C et composante
a . Impulsions MLI entre la borne A et le point Y et tension EAY fondamentale de la tension .
après filtrage . c . Impulsions MLI entre la ligne B et le neutre N de la charge
b . Impulsions MLI entre la borne B et le point Y et tension (Fig . 42-95a) . L'onde sinusoïdale est la composante
EBy après filtrage . fondamentale noyée dans la tension MLI .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 853
400
300
200
100
Figure 42-101
Figure 42-100 Abaque de programmation . Les tensions EAY , EBY et Ecy sont
Génération d'une tension MLI triphasée et filtrage par L pour les composantes fondamentales des tensions désirées plus
alimenter une charge . la composante continue de 250 V (voir exemple 42-14) .
854 ÉLECTROTECHNIQUE
f) Les trois ondes suivantes montrent les tensions MLI sions entre les lignes L1, L2, L3 (Fig . 42-100) ne se-
entre les lignes A-B, B-C et C-A . Ces tensions ligne à ront pas hachées, mais auront une forme d'onde pres-
ligne sont obtenues en soustrayant les tensions ligne à que sinusoïdale.
neutre respectives . Ainsi, E AB = EAY - EBY.
Notons que le convertisseur triphasé de la Fig . 42-100
Grâce au filtrage effectué par les inductances L les ten- peut débiter ou recevoir une puissance active (watts) à
V EAy (sinusoïdale)
EAy (MLI)
500
V
500 -
400
400 -
300
300
200
200 -
100
100 -
1 1 1 0
80 160 240 320 400 0 80 160 240 320 360 400
degrés degrés
(a) (b)
Fig . 42-102
a . Londe EAY est égale à la tension EAN désirée plus la composante continue de 250 V.
b. Les impulsions EAY contiennent une composante sinusoïdale plus la composante continue de 250 V (voir
exemple 42-14) .
500 V T
EAY 0 V
500 V
EBY
0V
500 V
ECY
0V
500 V
phase AB
0V
-500 V
phase BC 500 V
0V
-500 V
500 V
phase CA
0v
-500 V
Figure 42-103
Tensions triphasées produites par trois hacheurs à 2 quadrants branchés sur un réseau à c .c . de 500 V. Les
trois premières ondes sont des tensions MLI entre les lignes A, B, C et le point Y . Les trois tensions suivantes
sont les tensions MLI ligne à ligne EAB , EBC, ECA (voir exemple 42-14) .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 855
la fréquence fondamentale f . Il peut aussi débiter ou où m est le rapport de modulation d'amplitude com-
recevoir une puissance réactive (vars) à la fréquence pris entre 0 et 1 car E m ne peut pas excéder E H/2 .
fondamentale . Par conséquent, en ce qui concerne les
Remplaçons le terme 360 ft par l'angle /3 . On sait que
bornes de sortie L1, L2, L3, le convertisseur se com-
les rapports cycliques changent périodiquement en
porte exactement comme un alternateur triphasé, étu-
parfait synchronisme avec la fréquence de découpage .
dié au chapitre 16 . Sa «réactance synchrone» X s est
égale à 2itfL, où f est la fréquence fondamentale et L La durée T d'une période de découpage correspond à
un intervalle angulaire de :
est l'inductance des filtres. La charge dans la Fig . 42-
100 peut être active ou passive ; elle pourrait même être W=360 flfe (42-36)
une source triphasée . Mais dans ce dernier cas, il fau-
Par conséquent, pour calculer les valeurs successives
drait que la source E H soit en mesure d'absorber la
des rapports cycliques, il suffit de choisir les angles /3
puissance active .
qui sont des multiples entiers de y .
Ce convertisseur statique peut générer une tension si- Après avoir remplacé le terme 360 ft par l'angle /3, on
nusoïdale dont l'amplitude, la phase et la fréquence
obtient les expressions suivantes pour les tensions EL(t)
sont variables à volonté . De plus, son impédance X s
entre les lignes A, B, C et le point Y:
est très basse . Ces propriétés le rendent extrêmement
utile dans plusieurs applications comme nous le ver- EAY=D 1EH =0,5EH [1+msin/3]
rons dans le chapitre 44 traitant des entraînements c .a . EBY = D2 EH = 0,5 EH [1 + m sin (/3 - 120°)]
à vitesse variable .
Ecy = D 3 EH = 0,5 EH [1 + m sin (/3 - 240°)]
42 .60 Convertisseur triphasé : MLI par
On constate que les tensions possèdent une composante
calcul de trois rapports cycliques
à c .c . de 0,5 EH . Pour les tensions ligne à ligne, ces
Revenons à la Fig . 42-95a qui montre le convertisseur composantes continues s'annulent, comme les calculs
continu-triphasé à MLI . Au lieu d'utiliser un abaque suivants l'indiquent :
et une seule onde triangulaire pour générer les tensions
triphasées comme on l'a fait dans la section 42 .59, on EAB = EAY - EBY
peut employer une autre méthode de programmation . = 0,5 [EH m sin (/3 + 30°] (42-37a)
Cette méthode consiste à calculer les valeurs successi-
ves des rapports cycliques D 1 , D2 , D 3 des trois bras du EBC = EBY -Ecy
hacheur . = 0,51[EH m sin (P-90'] (42-37b)
Supposons que l'on désire des tensions sinusoïdales
entre les lignes et le neutre de fréquence f et de valeur ECA = ECY - EAY
crête Em et que la période de la fréquence de décou- = 0,51[EH m sin (/3- 210°] (42-37c)
page fe soit T. Le rapport cyclique de chaque hacheur
La tension efficace ligne à ligne est donc :
est programmé de sorte que les tensions EAY, EBY, Ecy
soient mutuellement déphasées de 120° . Pour ce faire, Eligne = (0,5 3 EH m)/ 2
on impose aux rapports cycliques D des variations dans
le temps données par les expressions suivantes : soit Eligne = 0,612 m E H (42-38)
D l = 0,5 [1 + m sin 360ft] (42-34a) ou
D 2 = 0,5 [1 + m sin (360ft- 120°)] (42-34b) Eligne = tension efficace triphasée ligne à ligne [V]
D3 = 0,5 [1 + m sin (360ft - 240°)] (42-34c) m = modulation en amplitude (= 2E IE H )
Em = valeur crête de la tension ligne à neutre [V]
Ces expressions sont semblables à l'éq . 42-32 et les
symboles ont la même signification . Cependant, dans EH = tension continue de la source [V]
le cas actuel d'un hacheur à deux quadrants, le rapport 0,612 = coefficient [valeur exacte= (3/8)]
de mdulation d'amplitude m est donné par : En faisant varier le paramètre m on peut donner aux
tensions de ligne toute amplitude comprise entre zéro
m=2 (42-35) et 0,612 E H . La fréquence désirée f est variable à vo-
EH
H lonté pour autant que f < f l10 .
856 ÉLECTROTECHNIQUE
Exemple 42-15
On désire générer une tension triphasée de 245 V, Dl D2 D3
60 Hz en utilisant le convertisseur de la Fig . 42-104 .
La tension EH de la source est de 500 V, et on utilise f,m,t
une fréquence de découpage de 540 Hz . Déter-
miner :
Figure 42-104
a) la valeur de la modulation en amplitude m Convertisseur continu-triphasé avec sa charge . Voir exemple
42-15 .
h) la valeur crête E,,, de la tension ligne à neutre
c) la période Tdes impulsions en secondes, et l'in-
tervalle angulaire correspon(lant . en degrés
d) les valeurs de D, . D,, et D ; pour un angle /3= 80°
e) les valeurs de E A1; et de E .AB pour un angle
/3 = 80° D2 = 0,5 [1 + m sin (360 ft - 120] éq . 42-34b
= 0,5 [1 + 0,8 sin (80 - 120)]
Solution
= 0,243
a) Modulation d'amplitude :
D3 = 0,5 [1 + m sin (360 ft - 240] éq . 42-34c
Ehigne = 0,612 m EH éq . 42-38
= 0,5 [1 + 0,8 sin (80 - 240)]
soit 245 = 0,612 m x 500
= 0,363
d'où m = 0,80
b) Comme E,,, = 0,5 m EH (éq . 42-35), on obtient : e) Valeurs de EAY et EAB :
+E H
EA2
l a
+EH le 252
Figure 42-106a
ai Convertisseur à deux niveaux en demi-pont .
+1 kV
-1 kV
10 15 20 ms
42-105b
Forme d'ondes des tensions générées . La tension de sortie
EAB est rectangulaire de fréquence 100 Hz 2 S2
Figure 42-108a
Convertisseur à trois niveaux utilisant un interrupteur méca-
nique . (a)
COMMANDE
État
Q1 Q2 Q3 Q4
1 1 0 0
0 0 1 1 0
0 1 1
(b)
Figure 42-109
a . Convertisseur à trois niveaux utilisant des valves électro-
42-108b niques et des diodes ;
Forme d'onde produite par un convertisseur à trois niveaux . b . Tableau de commande des valves .
42.64 Réalisation d'un convertisseur à trois b) De même, lorsque Q3 et Q4 sont fermées alors que
niveaux QI et Q2 sont ouvertes, la borne A est négative (EAM =
Comment peut-on réaliser un convertisseur à trois ni- -EH /2) .
veaux à l'aide de valves électroniques (IGBT ou GTO c) Pour obtenir l'état 0, on ferme Q2 et Q3 et on ouvre
et diodes)? QI et Q4 . Si le courant IA circule dans le sens indiqué
La Fig . 42-109 montre un convertisseur c .c-c.a. mono- sur la Fig . 42-109, ce courant est transféré instantané-
phasé à trois niveaux alimentant une charge à travers ment à la diode D5 à travers Q2, ce qui a pour effet de
une inductance de commutation L et un condensateur relier la sortie A au point milieu M et de produire une
C. Ce convertisseur comporte quatre valves contrôlées tension zéro . Par contre, si le courant circule en sens
(Q1 à Q4) et quatre diodes antiparallèles (Dl à D4) de inverse, c'est la diode D6 et la valve Q3 qui condui-
façon à permettre une conduction bidirectionnelle du sent pour produire l'état 0 . Le rôle des diodes D5 et
courant IA . De plus, deux diodes supplémentaires D5 D6 est donc d'attacher ou de «clamper» la sortie A au
et D6 sont reliées au point milieu M . Nous allons voir point M pour produire l'état zéro .
que ce circuit réalise la même fonction que celui de la Les combinaisons des commandes à envoyer aux qua-
Fig . 42-108a. tre valves pour obtenir les trois états du convertisseur
Désignons par +, 0, et - les trois états correspondant sont résumées dans le tableau de la Fig . 42-109b . On
aux niveaux de tension +EH/2, 0, et -EH/2 . Ces trois remarque que les commandes envoyées aux valves Q1
états sont obtenus en commandant les quatre valves de et Q3 sont complémentaires, c'est-à-dire que QI est
la façon suivante : fermée lorsque Q3 est ouverte et vice versa . De même,
a) Lorsque Q1 et Q2 sont fermées alors que Q3 et Q4 les commandes envoyées aux valves Q2 et Q4 sont
sont ouvertes, la borne A est positive (EAM = + EH /2) . complémentaires .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 861
2
Pour obtenir un convertisseur continu-triphasé on uti-
+1000 - 6=-+ =+1000 V lise trois bras de convertisseurs à trois niveaux comme
800 - E t =800 V
l'indique la Fig . 42-112. On remarquera que le neutre
N de la charge n'est pas relié au point milieu M de
c l'alimentation à c .c .
s
fn
0,
•
Ç 180, La Fig. 42-113 permet de comparer les formes d'onde
obtenues avec un convertisseur triphasé à trois niveaux
800- -- '
-1000- EH = -1000 V sans encoches (Fig . 42-113a) et un convertisseur à trois
2 niveaux avec encoches (Fig . 42-113b) . Les deux con-
vertisseurs sont alimentés par une source c .c . de 2000 V
Figure 42-110
Forme d'onde rectangulaire et sa composante fondamentale avec point milieu .
de 800 V générées par un convertisseur à trois niveaux . La
Les deux premières formes d'onde EAM et EBM sont
tension continue EH est de 2000 V.
les tensions obtenues respectivement entre les points
A et B et le point milieu M de la source c .c (Fig . 42-
La Fig . 42-110 montre la forme d'onde composée d'im-
112) . Les convertisseurs produisent tous deux des ten-
pulsions rectangulaires de largeur 78 degrés et dont la
sions EAM , EBM dont la fondamentale a une amplitude
fondamentale a une amplitude de 800 V . Cette tension
de 800 V. Les tensions EAM et EBM de la Fig . 42-113a
équivaut à une valeur efficace de 800/1f = 566 V.
862 ÉLECTROTECHNIQUE
66° > 7° ~ 7°
+ EH
+1000-
2
+800-
1
= 800 V
180°
180°
-800
-1000 EH ----
2 13°
13°
Figure 42-111
Forme d'onde à trois impulsions par alternance générée par un convertisseur à trois ni-
veaux . Les harmoniques de rangs 5 et 7 sont ainsi éliminés . La fondamentale possède
une amplitude de 800 V.
Dl
D2
à
M
B C
D3 Q3 À& D3
D4 D6 Q4 & D4
charge B
charge A charge C
Figure 42-112
Convertisseur continu-triphasé à trois niveaux .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 863
sont constituées d'une seule impulsion par alternance . tives sont identiques, seuls les harmoniques impairs
Par contre, les tensions de la Fig . 42-113b contiennent sont présents . De plus, comme les harmoniques multi-
trois impulsions par alternance . Ces tensions sont iden- ples de trois (harmoniques 3, 9, 15, 21, . . .) sont en
tiques à celle de la Fig . 42-111 (tension fondamentale phase dans les tensions EAM et EBM , ceux-ci disparais-
= 800 V, et harmoniques 5 et 7 éliminés) . sent dans la tension ligne-ligne EAB . Le convertisseur
à trois impulsions par alternance étant programmé pour
La troisième forme d'onde de la Fig . 42-113 montre,
éliminer les harmoniques 5 et 7, les premiers harmoni-
pour chaque convertisseur, la tension ligne-ligne EAB
ques qu'il génère sont donc les harmoniques 11 et 13
correspondant à la différence EAB = EAM - EBM .
(respectivement 18 % et 15 % de la fondamentale) .
La quatrième trace de la Fig . 42-113 montre les har- Ceux-ci sont beaucoup plus faciles à filtrer que les har-
moniques contenus dans la tension ligne-ligne . Dans moniques de bas rang 5 et 7 de la Fig . 42-113a .
les deux cas, comme les alternances positives et néga-
I 1
(b)
(a)
Figure 42-113
Comparaison des tensions obtenues avec deux convertisseurs continu-triphasé à trois niveaux.
Tension continue EH = 2000 V .
a . Convertisseur à trois niveaux : amplitude fondamentale EAM = E BM = 800 V ;
b . Convertisseur à trois niveaux : amplitude fondamentale E AM = EBM = 800 V, harmoniques de rang
5 et 7 éliminés .
864 ÉLECTROTECHNIQUE
Les convertisseurs qui génèrent des ondes carrées (Fig . 3 . Les états de Q3 et QI sont complémentaires :
42-113a) sont surtout utilisés dans les convertisseurs à Q3 est fermée lorsque QI est ouverte, et vice-
GTO de grande puissance (de quelques dizaines à quel- versa .
ques centaines de MVA) . En effet, en raison des pertes 4 . Les états de Q4 et Q2 sont complémentaires
de commutation relativement importantes des GTO, on Q4 est fermée lorsque Q2 est ouverte, et vice-
ne peut utiliser la MLI . On limite alors la fréquence de versa .verglas .
commutation en générant des ondes carrées . On éli- Ces quatre règles sont conformes au tableau de la
mine les harmoniques de bas rang (5, 7, 11, 13, . . .), en Fig . 42-109 . Elles impliquent que seulement deux val-
combinant plusieurs convertisseurs à GTO dont les ves peuvent être fermées en même temps : QI et Q2
impulsions sont déphasées les unes des autres, et en (état +), Q2 et Q3 (état 0) ou Q3 et Q4 (état -) . La
ajoutant des transformateurs d'interconnexion . Fig . 42-114 montre l'état momentané des valves QI à
42 .68 Convertisseur à trois niveaux à MLI Q4 (1 = valve fermée ; 0 = valve ouverte) .
La technique de la MLI que nous avons expliquée à la La sixième trace de la Fig . 42-114 montre la tension
section 42 .57 pour les convertisseurs à deux niveaux réelle EAM obtenue entre la sortie A et le point milieu
en pont est aussi fréquemment utilisée avec les con- M de la source c .c . Lorsque Q1 et Q2 sont fermées,
vertisseurs à trois niveaux . Nous expliquons ci-après EAM = + 1000 V. Lorsque Q3 et Q4 sont fermée EAM
la méthode employée pour produire une forme d'onde =-1000 V. Pour les autres combinaisons EAM = 0 V.
MLI contenant une onde sinusoïdale . 42.69 Convertisseur continu-triphasé à MLI
La Fig . 42-114 dévoile la méthode utilisée pour un bras à trois niveaux
de convertisseur à trois niveaux . Le premier graphe
Pour générer une tension triphasée avec le convertis-
montre la tension sinusoïdale que l'on veut générer
seur continu-triphasé à trois niveaux de la Fig . 42-112,
ainsi que deux ondes triangulaires, appelées porteu-
on compare les deux porteuses triangulaires avec trois
ses. En effet, comme il faut maintenant commander
signaux sinusoïdaux déphasés de 120 degrés . Ce con-
quatre valves (Fig. 42-109) au lieu de deux, on utilise
vertisseur triphasé est constitué de trois demi-ponts à
deux porteuses triangulaires : une porteuse «positive»
3 niveaux, générant chacun une tension fondamentale
variant entre le niveau zéro et la tension +EH/2 et une
dont l'amplitude (valeur crête) est donnée par
porteuse « négative » variant entre le niveau zéro et la
tension - EH/2 . Sur le premier graphe, nous avons sup-
El = m x EH (42-41)
posé EH/2 = 1 V. Cette tension représente la valeur 2
réduite de la tension EH/2 réelle (1000 V) . Puisque Par conséquent, la tension efficace générée par un demi-
nous utilisons la MLI, l'amplitude maximale de l'onde pont est
sinusoïdale réduite que l'on peut générer est de 1 V.
E = El = m x EH
Cette tension maximale correspond à un facteur de
modulation m = 1 . Dans notre cas, nous avons plutôt 2~2
supposé un facteur de modulation m = 0,8 (amplitude
La tension ligne-ligne est donc
de l'onde sinusoïdale réduite = 0,8 V) .
EH F3
Pour générer les impulsions de commande envoyées Eligne = E x F= m X
aux valves Q 1 à Q4, on compare la tension sinusoïdale 2 2
réduite avec les deux porteuses et on applique les rè- Eligne = 0,612 m EH (42-42)
gles suivantes où
1 . On ferme les valves Q 1 et Q2 lorsque la tension
Eligne = tension efficace triphasée ligne à ligne [VI
sinusoïdale devient supérieure à la porteuse po- m = facteur de modulation
sitive et on ouvre seulement Q 1 lorsque la ten- EH = tension continue totale de la source [V]
sion devient inférieure.
0,612 = constante [valeur exacte = V 3/8 ]
2 . On ferme les valve Q3 et Q4 lorsque la tension
sinusoïdale devient inférieure à la porteuse né- La tension de ligne générée par un pont à trois niveaux
gative et on ouvre seulement Q4 lorsque la ten- est donc donnée par la même formule que pour le pont
sion devient supérieure . à deux niveaux (formule (42-38)) .
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 865
1 1
1
degrés (s)
Figure 42-114
Génération d'une tension EAM à trois niveaux par la technique de la MLI .
Tension c.c . E H = 2000 V (± 1000 V) ; EH réduite = ± 1 V ; facteur de modulation m = 0,8 .
La Fig . 42-115 permet de comparer les formes d'onde On montre sur chaque figure les tensions ligne à neu-
et les harmoniques générés par un convertisseur con- tre EAN et ligne-à-ligne EAB aux bornes de la charge .
tinu-triphasé à deux niveaux (Fig . 42-115a) et à trois Les figures donnent aussi l'amplitude des harmoniques
niveaux (Fig . 42-115b) . Dans les deux cas nous avons de la tension de ligne dans la gamme 0 à 5400 Hz (jus-
supposé une tension H = 2000 V et un facteur de mo-
E
qu'à l'harmonique 90) . Afin de faciliter la comparai-
dulation m = 0,8 . Nous avons aussi supposé une fré- son on a conservé la même échelle pour les formes
quence de découpage (fréquence de l'onde porteuse) d'onde et les harmoniques . La hauteur des raies repré-
fe = 1080 Hz, soit 18 fois la fréquence de la tension sente l'amplitude des harmoniques exprimés en pour-
désirée à 60 Hz . centage de la tension fondamentale (979 V) .
Dans les deux cas, la tension de ligne contient une fon- On remarque que les harmoniques sont groupés de fa-
damentale dont la valeur efficace est donnée par çon symétrique au voisinage de la fréquence de dé-
coupage et des multiples de celle-ci, soit autour des
Eh,gne = 0,612 m x EH (éq . 42-38 et 42-42) harmoniques 18, 36, 54, 72 . . .
soit Si l'on compare la Fig . 42-115a et la Fig . 42-115b, on
Eligne
= 0,612 x 0,8 x 2000 = 979 V note que les harmoniques ont une amplitude beaucoup
866 ÉLECTROTECHNIQUE
20 50 9(1
rdqu8 no .
Figure 42-115a
Tensions et harmoniques générés par un convertisseur continu-triphasé (60 Hz) à deux niveaux ;
fondamentale EAB = 979 V efficace .
plus faible avec le pont à trois niveaux . Pour le conver- 42.70 Résumé
tisseur à deux niveaux, les raies dominantes sont d'am- Ce chapitre constitue une référence pour les systèmes
plitude 28 % et 39 % respectivement aux harmoniques utilisant l'électronique de puissance . Nous y avons
18 ±2 et 36 ± 1 . Avec le convertisseur à trois niveaux exposé les principes fondamentaux et les circuits de
les raies dominantes sont d'amplitude 11 % et 13 %, base . Vu l'importance croissante des technologies à
respectivement aux harmoniques 18 ± 4 et base d'électronique de puissance dans les entraînements
36 ±l . de moteurs et dans le transport d'énergie électrique, en
La méthode que nous avons utilisée pour générer les courant continu et en courant alternatif, nous y avons
tensions MLI porte le nom de MLI «sinus-triangle» consacré trois autres chapitres .
car elle consiste à comparer une porteuse triangulaire Les composants de base de ces circuits sont les valves
avec l'onde sinusoïdale à générer . Pour les convertis- à semi-conducteurs qui se comportent essentiellement
seurs triphasés, il existe plusieurs autres techniques comme des interrupteurs ultra-rapides . La valve la plus
pour générer les tensions requises . L' explication de ces simple est la diode . C'est un interrupteur qui conduit
techniques spécialisées sort du cadre de ce manuel . le courant dans un seul sens (de l'anode à la cathode)
20 30 40 50
hatmonr-que no .
Figure 42-115b
Tensions et harmoniques générés par un convertisseur continu-triphasé (60 Hz) à trois niveaux ;
fondamentale EAB = 979 V efficace .
et dont la fermeture et l'ouverture sont commandées tes, retardées d'un angle a par rapport à la tension po-
par la tension et le courant imposés par le circuit ex- sitive apparaissant entre l'anode et la cathode . Cet an-
terne . Le thyristor a des caractéristiques semblables à gle d'amorçage a détermine également la puissance
la diode, mais sa conduction peut être retardée en en- réactive absorbée par le convertisseur . On a vu aussi
voyant une impulsion appropriée sur la gâchette . Le que la commutation du courant d'une valve à une autre
transistor IGBT, le thyristor GTO, le MOSFET et le n'est pas instantanée . L'angle de commutation dépend
transistor BJT procurent encore plus de flexibilité que de la valeur du courant continu et de l'inductance du
le thyristor car ces valves permettent, en plus, de con- circuit alternatif.
trôler l'interruption du courant d'anode . Les GTO, IGBT, MOSFET et transistors BJT sont uti-
Les diodes et les thyristors sont utilisés dans différents lisés dans d'autres types de convertisseurs continu-con-
types de convertisseurs utilisant des montages en ponts tinu ou continu-alternatif appelés hacheurs . Les
monophasés ou triphasés . Les redresseurs contrôlés à hacheurs permettent de transformer une tension conti-
thyristors et les onduleurs permettent de transporter de nue en une autre tension continue de plus basse valeur
l'énergie d'un réseau alternatif vers un réseau à cou- (hacheur dévolteur) ou de plus haute valeur (hacheur
rant continu et vice versa . Dans ces circuits, la tension survolteur) . Dans les hacheurs à deux et quatre qua-
continue est commandée par les impulsions de gâchet- drants les valves commandées sont branchées en pa-
868 ÉLECTROTECHNIQUE
rallèle avec des diodes pour réaliser des interrupteurs 42-4 Expliquer ce que signifient les termes suivants :
bidirectionnels . Les impulsions d'allumage qui varient anode hacheur
à une fréquence de quelques kilohertz sont appliquées cathode harmonique
à des paires de valves de façon à commander leur ouver- commutation inductance de lissage
ture et leur fermeture . Les largeurs respectives des deux commutation naturelle onduleur
impulsions déterminent le rapport cyclique D . Les contacteur électronique onduleur non autonome
hacheurs permettent aussi de générer une tension de convertisseur période de commutation
forme quelconque en utilisant la technique de la mo- cycloconvertisseur redresseur
dulation de la largeur d'impulsion (MLI) . Cette tech- FP de déplacement tension inverse
nique consiste à découper la tension continue à une filtre redresseur en pont
certaine fréquence et à faire varier le rapport cyclique . gâchette tension inverse de crête
Les convertisseurs MLI sont donc très flexibles car, à
partir d'une simple tension continue, ils permettent de 42-5 Quelles sont les limites de température maxi-
générer des tensions alternatives monophasées ou tri- males (approximatives) des diodes au silicium et des
phasées dont on peut contrôler à volonté l'amplitude, thysistors?
la fréquence et la phase . 42-6 Expliquer le fonctionnement d'un redresseur
Le convertisseur à deux niveaux comporte deux valves triphasé à trois pulsations .
à commutation forcée avec diodes antiparallèles . C'est 42-7 Le transformateur triphasé montré à la Fig . 42-
la topologie la plus répandue . À partir d'une tension 11 produit une tension secondaire de 2,4 kV, ligne à
continue, ce type de convertisseur permet de générer ligne . Le courant de charge I d est de 600 A. Calculer:
deux tensions par rapport la borne (-) de la source . Le
convertisseur à trois niveaux est plus complexe . Cha- a) la tension continue aux bornes de la charge
que bras comprend quatre valves avec diodes b) le courant moyen circulant dans les diodes
antiparallèles . plus deux diodes de neutre . Cette topo- c) le courant maximal circulant dans les diodes
logie permet de générer trois tensions, dont une est zéro, 42-8 Le transformateur triphasé montré à la Fig . 42-
par rapport au point milieu de la source à c .c . L'ajout 14 produit une tension secondaire de 2,4 kV, ligne à
de ce niveau zéro a deux avantages lorsque ce conver- ligne . Le courant de charge I d est de 600 A .
tisseur génère une onde rectangulaire : 1) il permet de Calculer :
faire varier la tension fondamentale de l'onde rectan-
gulaire en contrôlant la durée de la tension zéro, et 2) a) la tension continue aux bornes de la charge R
l'introduction d'encoches supplémentaires dans la ten- b) le courant moyen circulant dans chaque diode
sion rectangulaire permet d'éliminer certains harmo- 42-9 Une source à c .a . de 600V, 60 Hz est appliquée
niques . Lorsque le convertisseur à trois niveaux génère au redresseur en pont monophasé montré à la Fig . 42-
une tension MLI, il produit moins d'harmoniques que 10a. La charge correspond à une résistance R de 30 S2 .
le convertisseur à deux niveaux . Calculer :
a) la tension continue E34
b) la tension continue E54
PROBLÈMES - CHAPITRE 42 c) le courant de charge I
Niveau pratique d) le courant moyen dans les diodes
e) la puissance active fournie par la source
42-1 Résumer les propriétés de base d'une diode .
42-2 Résumer les propriétés de base d'un thyristor . 42-10 Le hacheur montré à la Fig . 42-62 est alimenté
42-3 Lorsqu'une diode ou un thyristor conduit un par une source EH de 3000 V. Le hacheur fonctionne à
courant, quelle est la chute de tension approximative une fréquence de 50 Hz et la période de conduction Ta
entre l'anode et la cathode? est de 1 ms . Calculer:
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 869
a) la tension continue aux bornes de la charge est un moteur à courant continu pouvant être repré-
b) la valeur moyenne du courant I H lorsque la charge senté par une résistance R de 2 S2 . La tension de la
est une résistance de 2 £2 source A, B, C triphasée est de 600 V et une grande
42-11 Dans le problème 42-10 on double la période inductance L est placée en série avec le moteur. Calcu-
de conduction Ta . Calculer la nouvelle puissance ab- ler :
sorbée par la résistance de 2 S2 . a) la tension moyenne aux bornes du moteur
Niveau intermédiaire b) la tension inverse maximale apparaissant aux bor-
nes des diodes
42-12 Un courant continu de 60 A circule dans une
c) le courant continu tiré par le moteur
diode 1N3295 (tableau 42-1) . Calculer la chaleur dé-
d) le courant moyen circulant dans chaque diode
gagée par la diode en watts .
e) Parmi les diodes données au tableau 42-1, laquelle
42-13 On se propose d'utiliser une diode 1N3295 doit-on choisir et combien faut-il en monter en sé-
dans un montage semblable à celui de la Fig . 42-6a, rie par phase?
mais où la tension de la batterie est de 400 V.
42-18 Le redresseur à 6 pulsations de la Fig . 42-14
a) Calculer la tension efficace maximale que l'on peut
comprend un transformateur triphasé ayant un rapport
admettre au secondaire du transformateur T sans ris-
de transformation de 600 V/415 V ligne à ligne . La
quer le claquage de la diode (sa tension inverse de
charge est un moteur à courant continu pouvant être
crête est de 1000 V) .
représenté par une résistance R de 2 S2 . La tension de
b) Pendant combien de degrés la diode conduit-elle la source A, B, C est de 600 V et une grande induc-
dans ces conditions? tance L est placée en série avec le moteur . Calculer :
42-14 Si, dans la Fig . 42-6, on intervertissait la diode, a) la tension moyenne Ed aux bornes du moteur
est-ce que la puissance à c .c . de la batterie serait con- b) la tension inverse maximale apparaissant aux bor-
vertie en puissance à c .a .? Expliquer ce qui se passe- nes des diodes
rait alors .
c) le courant continu tiré par le moteur
42-15 Le secondaire d'un transformateur donnant d) le courant moyen circulant dans chaque diode
une tension de 120 V efficace, 60 Hz, alimente un re- e) Parmi les diodes données au tableau 42-1, laquelle
dresseur en pont monophasé dont la résistance de doit-on choisir et combien faut-il en monter en sé-
charge R est de 10 S2 (Fig . 42-9a) . Calculer le courant rie par phase?
continu circulant dans la charge et la tension inverse
maximale apparaissant aux bornes des diodes . 42-19 Le cycloconvertisseur de la Fig . 42-34 est ali-
menté par une source triphasée à 60 Hz . Quel inter-
42-16 Le secondaire d'un transformateur donnant valle de temps doit s'écouler entre l'amorçage des gâ-
une tension de 120 V efficace, 60 Hz, alimente un re- chettes Gi et G 4 si l'on désire obtenir une fréquence de
dresseur en pont monophasé dont la résistance de 4 Hz? Tracer la forme d'onde de la tension aux bornes
charge R est de 10 S2 . Afin d'obtenir un courant con- de la charge R .
tinu plus constant, on place une inductance de lissage
en série avec la résistance (Fig . 42-1Oa) . Calculer : 42-20 Le transformateur triphasé montré à la Fig . 42-
14 produit une tension secondaire de 2,4 kV, ligne à
a) la valeur de l'inductance, en henrys, si l'on désire ligne . Le courant de charge Id est de 600 A .
limiter l'ondulation de crête à crête du courant à 5% Calculer :
de sa valeur moyenne
a) la puissance fournie à la charge R
b) l'énergie que cette inductance doit emmagasiner
b) la puissance dissipée par les 6 diodes, sachant que
42-17 Le redresseur à 3 pulsations de la Fig . 42-11 la chute de tension moyenne durant la conduction
comprend trois transformateurs monophasés ayant un est de 0,6 V
rapport de transformation de 600 V/240 V . La charge c) le rendement du redresseur
870 ÉLECTROTECHNIQUE
42-21 a) Dans la Fig . 42-2, le courant est de - 6 A . 42-25 Le convertisseur triphasé en pont montré à la
Quelle est la polarité de E 34 ? Fig . 42-37 est alimenté par un transformateur dont la
b) Dans la Fig . 42-3, le courant est de + 6 A et E65 est tension ligne à ligne au secondaire est de 208 V. Cal-
négative . Est-ce que le courant est en train de croî- culer:
tre ou de décroître? a) la tension continue aux bornes de la charge lorsque
42-22 Le redresseur en pont de la Fig . 42-10a est l'angle d'amorçage est de 90°
raccordé à une source monophasée de 120 V, 60 Hz . b) l'angle de retard à l'amorçage requis pour générer
La charge étant une résistance de 3 Q, calculer : une tension de 60 V en mode redresseur
a) le courant continu I 42-26 Le gradateur montré à la Fig . 42-32 fait varier
b) la tension aux bornes des diodes la puissance fournie à un élément chauffant de 15 S2 .
La source est de 600 V, 60 Hz et l'angle d'amorçage
c) l'énergie que l'inductance doit emmagasiner afin que
est de 0° . Calculer:
l'ondulation crête à crête du courant continu soit li-
mitée à 5 % a) le courant efficace dans la résistance
d) l'ondulation crête à crête de la tension aux bornes b) la puissance fournie à l'élément
de l'inductance c) la valeur efficace des harmoniques de courant
42-23 En se référant à la Fig . 42-14, le redresseur d) le facteur de puissance de déplacement
est alimenté par une source triphasée 1, 2, 3 de 240 V, e) la puissance réactive fournie par la source
60 Hz et il débite un courant continu de 750 A . Calcu- Niveau avancé
ler :
42-27 Le gradateur de la Fig . 42-32 fait varier la
a) la tension continue produite par le redresseur
puissance fournie à un élément chauffant de 15 S2 . La
b) la puissance active fournie par la source source est de 600 V, 60 Hz et l'angle d'amorçage a est
c) le courant crête dans les diodes ajusté à 120° . On constate que le courant efficace di-
minue à 17,68 A, et que la composante fondamentale
d) la durée de la conduction dans chaque diode (ms)
est IF = 12,34 A . Calculer :
e) la valeur efficace des courants au secondaire du trans-
a) la valeur efficace de l'ensemble des harmoniques
formateur
de courant
f) la puissance réactive absorbée par le convertisseur
b) la puissance dissipée dans l'élément
g) l'ondulation crête à crête de la tension aux bornes 42-28 Le redresseur triphasé en pont (Fig . 42-14)
de l'inductance fournit un courant continu de 1000 A sous une tension
42-24 Le hacheur dévolteur de la Fig . 42-70 est ali- de 250 V L'inductance L diminue l'ondulation du cou-
menté par une source EH de 2000 V . Il est raccordé à rant . Cette inductance permet aussi de limiter la crois-
l'induit d'un moteur à c .c. dont la résistance est 0,025 S2 sance du courant en cas de court-circuit aux bornes de
et la force contre-électromotrice est de 50 V . Le cou- la charge, ce qui permet aux disjoncteurs d'ouvrir avant
rant d'induit est de 400 A . Sachant que la période de que le courant ne devienne trop grand . En supposant
conduction Ta est de 100 µs, calculer: un courant initial de 1000 A, calculer la valeur mini-
male de L afin que le courant de court-circuit n'excède
a) la puissance fournie à la charge
pas 3000 A après 50 ms .
b) la puissance tirée de la source
c) le courant IH tiré de la source 42-29 Une diode ayant une tension de crête inverse
de 600 V est utilisée dans un chargeur de batterie, sem-
d) la valeur crête du courant IH
blable à celui montré à la Fig . 42-6a. La résistance est
e) la fréquence d'opération du hacheur de 10 S2 et la tension de la batterie d'accumulateurs est
f) la résistance apparente aux bornes de la source de de 120 V Calculer :
2000 V
a) la tension efficace maximale admissible au secon-
g) Tracer les formes d'ondes de I H , IL et du courant
daire du transformateur, pour que la diode ne soit
dans la diode .
pas endommagée
ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 871
b) la période de conduction en degrés électriques lors- a) Évaluer le nombre de carreaux compris dans la sur-
que la tension efficace au secondaire est de 300 V face A(+) .
c) le courant crête dans la diode dans ces conditions b) À combien de volts-secondes cette surface corres-
pond-elle si la fréquence est de 60 Hz?
42-30 Le cycloconvertisseur de la Fig . 42-34 est ali-
menté par une source à 60 Hz et on désire produire une c) Calculer la valeur crête du courant obtenu avec une
fréquence de 12 Hz . Calculer l'intervalle de temps qui inductance de 3,3 mH .
s'écoule entre l'allumage des gâchettes G, et G4 . Tra- d) Le courant s'annule lorsque A () = A(,) . À quel an-
cer la forme d'onde de la tension aux bornes de la ré- gle approximatif cela se produit-il?
sistance . 42-35 a) Calculer le nombre de volts-secondes com-
pris dans la surface positive de la Fig . 42-12, sachant
42-31 En se référant à la Fig . 42-16 on note que lors-
que la fréquence est de 60 Hz et que E n = 1000 V.
que l'inductance L restitue de l'énergie, l'aire A (-) est
presque triangulaire . b) L' inductance L des Fig. 42-11 et 42-12 est de 0,5 H .
De combien le courant augmente-t-il pendant que l'in-
a) Calculer la surface de A (+) en volts-secondes, sa-
ductance emmagasine de l'énergie?
chant que la source produit une tension efficace de
2000 V à 60 Hz . c) De combien le courant diminue-t-il pendant que l'in-
ductance restitue de l'énergie?
b) On désire limiter l'ondulation du courant à une va-
leur crête à crête de 7 A . Calculer la valeur de l'induc- 42-36 L'induit d'un moteur à c .c . produit une force
tance requise . contre-électromotrice Ed de 100 V lorsqu'il est ali-
menté par une source à c .a . en série avec un thyristor
42-32 Un convertisseur triphasé à 6 pulsations est
(Fig . 42-29) . La tension alternative a une valeur crête
utilisé comme onduleur (Fig . 42-42) . Le côté c .c . est
de 200 V, 60 Hz et la conduction débute à 0 1 = 90° .
branché à une batterie de 120 V ayant une résistance
L'induit possède une inductance L de 20 mH et sa ré-
interne R = 10 m £2 . Le côté c .a . est raccordé à un ré-
sistance est négligeable . Calculer :
seau triphasé de 120 V, 60 Hz . La batterie débite un
courant de 500 A . Calculer : a) la surface A(+)
b) la valeur crête du courant I
a) l'angle de retard à l'amorçage requis
c) l'angle 03 où le courant s'annule
b) la puissance active fournie au réseau
42-37 La conduction d'un onduleur est initiée à un
c) la puissance réactive absorbée par l'onduleur
angle /3 = 40° . La période de commutation étant de
42-33 Dans la Fig . 42-7, le courant Icircule pendant 15°, calculer :
165° et atteint une valeur crête de 40 A . Sa fréquence
a) l'angle de retard à l'amorçage a
est de 60 Hz .
b) l'angle de marge y
a) Si l'on double l'inductance, quelle sera la valeur
42-38 L'onduleur de la Fig . 42-42 est alimenté par
crête du courant et pendant combien de degrés cir-
trois transformateurs monophasés de 1000 kVA ayant
culera-t-il?
une impédance de 8 % . La tension ligne à ligne au se-
b) Si l'on double la fréquence, quelle sera la valeur condaire est de 600 V. Le courant continu Id est de
crête du courant et pendant combien de degrés cir- 2000 A, et la conduction est initiée à un angle (3 = 36° .
culera-t-il? Calculer:
c) Si la tension de la batterie est diminuée à 50 V, com- a) l'angle d' empiètement u
ment la valeur crête et la durée de conduction se-
ront-elles affectées? b) l'angle de marge g
d) Si la batterie produit une tension nulle, pendant com- c) la valeur minimale de b si l'angle de marge ne doit
bien de degrés le courant circulera-t-il? pas être inférieur à 15°
42-34 Dans la Fig . 42-8, la tension de l'accumula- 42-39 En se référant à la Fig . 42-71, un hacheur sur-
teur est de 50 V au lieu de 60 V . volteur transporte de l'énergie d'une source Ed de 80 V
à une charge E H de 200 V. La valve Q2 est fermée pen-
872 ÉLECTROTECHNIQUE
dant 30 ms au rythme de 10 fermetures par seconde . a) IL = +10 A, Ql est fermé et Q2 est ouvert
L'inductance a une valeur de 40 mH et la résistance R
b) IL = + 10 A, Q 1 est ouvert et Q2 est fermé
est négligeable. Sachant que le courant initial est nul,
calculer : c) IL = + 10 A, QI et Q2 sont ouverts
a) le courant crête IL fourni par la source d) IL = - 10 A, Q 1 et Q2 sont ouverts
b) le temps de conduction de la diode 42-45 Dans la Fig . 42-70, le courant IL est croissant .
c) l'énergie transportée par cycle
a) Quelle est la polarité de la borne 1 par rapport à la
d) la puissance fournie à la charge borne 4?
42-40 En se référant à la Fig . 42-13c, calculer : b) Est-ce que l'inductance absorbe ou débite de l'éner-
gie?
a) la valeur efficace du courant I A
c) Est-ce que QI est ouvert ou fermé à ce moment?
b) la valeur efficace de la composante fondamentale
42-46 Dans la Fig . 42-71 la valve Q2 est fermée .
c) la valeur efficace du deuxième harmonique
d) le facteur de distorsion a) Est-ce que le courant I L croît ou décroît?
b) Quelle est le signe de la tension E 14 ?
42-41 En se référant à la Fig . 42-62 on a EH = 300 V,
42-47 Dans la Fig . 42-71, EH = 60 V, Ed = 15 V,
EL = 42 V, L = 0,2 H, RL = 3 £2 et la fréquence de
R = 2 S2, E14 = + 50 V Calculer :
commutation est de 250 Hz . Calculer :
a) la valeur instantanée de IL à ce moment
a) la durée d'un cycle
b) la puissance débitée par la source Ed
b) la valeur du rapport cyclique
c) la puissance dissipée dans la résistance
c) la tension crête à crête aux bornes de l'inductance L
d) la puissance fournie par l'inductance
d) l'ondulation crête à crête du courant IL
e) la puissance absorbée par EH
e) la valeur moyenne de IL
f) la valeur moyenne de I H 42-48 Soit le hacheur sans filtre de la Fig . 42-72, où
EH = 800 V et la charge résistive entre les bornes A et
42-42 En se référant à la Fig . 42-64, le courant IL B de 24 S2 . Sachant que la fréquence de commutation
fluctue entre 8 A et 20 A, et la période T = 3 ms . Sa- est de 5 kHz et que le rapport cyclique est D = 0,2,
chant que E42 = 45 V, E32 = 120 V, et RI, = 2 S2, calcu- calculer:
ler :
a) la tension moyenne ELL
a) la valeur du rapport cyclique b) le courant moyen IL
b) la valeur de Ta c) le courant maximal positif et sa durée de conduc-
c) la valeur de l'inductance L tion
d) la valeur moyenne de IL d) le courant maximal négatif et sa durée de conduc-
e) la valeur moyenne de IH tion
f) la valeur moyenne de III , e) la puissance totale fournie à la charge
g) la valeur de ES 42-49 Dans le problème 42-48, si on installe un fil-
tre entre les bornes A, B et la charge de 24 0, calculer :
42-43 Dans la Fig . 42-64a, on sait que, à un instant
particulier, IH = 20 A et IHl = 5,25 A . Sachant que C = a) le courant maximal positif circulant dans la résis-
6000 µF, calculer le taux de variation de la tension EH. tance
b) le courant maximal négatif dans la résistance
42-44 Dans la Fig . 42-69 on a EH = 12 V. Lorsque
c) la puissance totale fournie à la résistance
Dl ou D2 conduisent, la chute de tension à leurs bor-
d) la puissance continue fournie à la résistance
nes est de 1,5 V. Par contre, lorsque QI ou Q2 condui-
sent, la chute de tension est de 2 V. Calculer la valeur
de la tension E12 lorsque :
43
Entraînement électronique
des moteurs à courant continu
La rapidité, la fiabilité et la diminution du coût des cherche à expliquer de manière simple les principes
semi-conducteurs ont provoqué une évolution remar- fondamentaux des entraînements électroniques des
quable de la commande des moteurs à courant con- machines à courant continu .
tinu . Dans ce chapitre, nous examinerons les principes 43 .1 Entraînement limité au quadrant 1
fondamentaux de ces systèmes de commande . Deux
Notre étude débute avec un entraînement à vitesse va-
grandes catégories de systèmes d'entraînement seront
riable d'un moteur shunt à courant continu . L'excita-
étudiées :
tion est constante et on fait varier la vitesse en chan-
1) les systèmes alimentés par une source à c .a . geant la tension aux bornes de l'induit . Un convertis-
2) les systèmes alimentés par une source à c .c . seur triphasé en pont composé de thyristors alimente
l'induit (Fig . 43-1) . Le champ est alimenté par un re-
Les redresseurs et les onduleurs à thyristors font partie dresseur en pont monophasé . Une inductance de lis-
de la première catégorie . Les convertisseurs utilisant sage L assure une ondulation négligeable pour le cou-
les IGBT et GTO font partie de la deuxième . À ce pro- rant d'induit. Dans plusieurs cas, la self-inductance La
pos, nous recommandons au lecteur de revoir le chapi- de l'induit effectue un lissage suffisant, de sorte que
tre 28 sur les moteurs à courant continu, de même que l'inductance extérieure n'est pas nécessaire . On sup-
les sections 28 .21 à 28 .23 sur les entraînements élec- pose qu'au départ l'induit est au repos et que l'inter-
triques . rupteur S est ouvert.
Pour décrire les diverses méthodes de commande, nous L'unité de commande et d'allumage reçoit de l'exté-
étudierons principalement le comportement des circuits rieur les mesures de la vitesse, du courant, du couple,
de puissance . Les nombreuses techniques ingénieuses etc . Ces signaux proviennent des capteurs montés sur
utilisées pour générer et commander les impulsions le moteur et dans le circuit de puissance qui l'alimente .
d'amorçage ne sont donc pas couvertes ici . En effet, De plus, on peut imposer à l'unité de commande les
ces techniques constituent à elles seules un vaste sujet valeurs désirées du couple et de la vitesse . L'unité de
comprenant les circuits logiques, les circuits intégrés, commande compare constamment les valeurs réelles
ainsi que les méthodes de commande numériques par mesurées par des capteurs avec les valeurs désirées
microprocesseurs . (consignes), et génère automatiquement les impulsions
Néanmoins, l'omission de ce sujet important ne dimi- d'allumage aux gâchettes, de sorte que l'écart entre
nue pas pour autant la pertinence de ce chapitre, qui les valeurs désirées et obtenues soit aussi faible que
873
874 ÉLECTROTECHNIQUE
seuils limites
J
couple désiré couple réel
.i
unité de
valeurs vitesse désirée valeurs
commande ~~- vitesse réelle
désirées réelles
autres valeurs - et d' allumage k- autres valeurs réelles i
désirées
La If
source
triphasée
lk
o o
source
monophasée
Figure 43-1
Commande du couple et de la vitesse d'un moteur shunt à c .c . en utilisant un redresseur en pont composé de
thyristors .
possible . Des seuils limites sont aussi incorporés afin courant ont priorité sur les commandes manuelles
que le moteur ne dépasse jamais les valeurs admissi- erronées .
bles de courant, de tension et de vitesse .
4 . Lors du démarrage, la tension continue est néces-
Avant de démarrer le moteur, les impulsions aux gâ- sairement faible, de sorte que l'angle de retard a
chettes sont retardées d'un angle a = 90° afin que la doit être grand . Par conséquent, le convertisseur ab-
tension de sortie Ed soit nulle . Ensuite, on ferme l'in- sorbe une puissance réactive considérable car le fac-
terrupteur S et on augmente Ed en diminuant graduel- teur de puissance de déplacement est alors très fai-
lement l'angle de retard à l'amorçage (Fig . 43-1) . Un ble . Comme l'appel de la puissance réactive varie à
courant d'induit Id commence à circuler et le moteur mesure que le moteur accélère, il n'est pas facile de
accélère graduellement . Durant cette période de démar- corriger le facteur de puissance lors du démarrage .
rage, le système de commande ajuste automatiquement
l'angle a, de sorte que le courant Id ne dépasse jamais, Lorsque le moteur atteint sa vitesse nominale, l'angle
disons, une valeur de 1,5 p .u . de retard à l'amorçage a est habituellement compris
entre 15° et 20° . La tension Ed du convertisseur est
Quatre observations importantes méritent notre atten- légèrement supérieure à la f .c .é .m . Eo de l'induit, la
tion durant cette période de démarrage : différence étant égale à la chute de tension R aid dans le
1 . Aucune résistance de démarrage n'est requise ; par circuit de l'induit . La tension du convertisseur est don-
conséquent, les pertes Joule sont nulles sauf dans née par :
l'induit même .
2 . Les pertes dans les thyristors sont négligeables ; donc Ed = 1,35E cos a éq. 42-12
toute la puissance active tirée du réseau à c .a. sert à Pour réduire la vitesse, on doit diminuer la valeur de
entraîner la charge . Ed jusqu'à une valeur inférieure à la tension induite
3 . Un opérateur inattentif ne réussirait pas à démarrer Eo. Si la tension Ed était produite par une génératrice,
le moteur trop rapidement car les seuils limites de
zzmll
2 1 gâchettes G 1 à G 6
>- n gâchettes G 7 à G 72
al a2 L
3 4
a
transformateur
o
mm mm
source
triphasée o
G io
convertisseur 1 convertisseur 2
Figure 43-5
Commande dans les quadrants 1 et 4 utilisant deux convertisseurs en antiparallèle .
878 ÉLECTROTECHNIQUE
a ai
versée . On élimine ainsi la nécessité d'intervertir les tant . Durant cet intervalle, l'unité de commande 1 con-
connexions de l'induit ou du champ . Le temps requis tinue à générer les impulsions pour le convertisseur 1
pour transférer la puissance d'un convertisseur à l'autre (même si elles sont bloquées), et l'angle d'amorçage
est de l'ordre de 10 ms . La fiabilité de ce système est al suit o 2 . On veut, en effet, s'assurer qu'en tout temps
excellente et l'entretien est réduit . En revanche, le coût Ed 1 sera égal à Ed 2 si on permettait aux impulsions d'at-
en est plus élevé et l'unité de commande et d'allumage teindre les gâchettes (Gl à G6) .
est plus complexe .
Lorsque le moteur fonctionne dans les quadrants 1 et
Comme l'un des convertisseurs est toujours prêt à pren- 4, son sens de rotation ne change pas . Dans ce cas, le
dre la place de l'autre, les tensions Ed générées par convertisseur 1 fonctionne toujours en redresseur et le
chacun d'eux doivent être voisines de celle de l'induit . convertisseur 2 en onduleur.
Par exemple, dans la Fig . 43-6a, du fait que Edi est
légèrement supérieure à Eo , le convertisseur 1 fonc- 43.5 Entraînement avec courant de
circulation
tionne en redresseur et fournit de l'énergie au moteur .
Durant cette période, les impulsions du convertisseur Dans certains entraînements industriels, la vitesse doit
2 sont bloquées de sorte qu'il demeure inactif. Toute- être commandée avec précision même lorsque le cou-
fois, l'unité de commande et d'allumage de ce dernier ple est faible . Or, un faible couple implique un faible
continue à générer les impulsions dont le délai a 2 est
tel que Ed2 serait égal à Edl si les impulsions étaient
transmises aux gâchettes (G7 à G12, Fig . 43-5) .
Pour réduire la vitesse, on retarde d'abord les impul-
sions a1 du convertisseur 1 et dès que le courant d'in-
duit devient nul, on les bloque . Simultanément, on dé-
bloque les impulsions du convertisseur 2 pour le ren-
dre actif et le faire fonctionner en onduleur . Ensuite,
on diminue l'angle d'amorçage a 2 afin que Ed 2 de-
vienne légèrement inférieure à Eo , ce qui permet au
courant inverse Id2 de circuler (Fig. 43-6b) .
Ce courant produit un couple dans le sens inverse, et la
vitesse tombe rapidement . Pendant la décélération, la
valeur de a2 s'ajuste automatiquement de telle sorte
Figure 43-7
que Ed2 suive la valeur décroissante de Eo . Dans cer-
Dans une aciérie moderne, la vitesse et le couple doivent
tains systèmes d'entraînement, la valeur de a 2 est con- être commandés dans les 4 quadrants (gracieuseté de
trôlée de façon à maintenir un courant de freinage cons- Siemens) .
convertisseur 1 convertisseur 2
L2
Figure 43-8
Commande d'un moteur shunt avec deux convertisseurs utilisant la méthode du courant de circulation . Linductance
extérieure L comprend l'inductance La de l'induit .
courant d'induit. Malheureusement, dans ces conditions à inverser le courant dans l'induit presque instantané-
le courant d'induit fourni par les convertisseurs devient ment . Il suffit en effet pour inverser le courant I d'une
discontinu . En effet, comme l'inductance L en série légère variation de Idl et Id2-
avec l'induit n'est pas infinie, elle ne parvient plus à À cause de ces avantages, ce système constitue le haut
lisser le courant. Il s'ensuit que le couple et la vitesse de gamme des systèmes d'entraînement des moteurs à
deviennent irréguliers et saccadés et il est difficile de courant continu . C'est également le plus cher, surtout
les commander avec précision . à cause des inductances L1, L1 supplémentaires qui li-
Afin de contourner ce problème, on utilise deux con- mitent la circulation des courants alternatifs, et aussi
vertisseurs qui fonctionnent simultanément au lieu d'un parce que les deux convertisseurs sont souvent alimen-
seul à la fois . Ils sont connectés en antiparallèle aux tés à partir de deux sources c .a . isolées . Un montage
bornes de l'induit (Fig . 43-8) . Lorsqu'un convertisseur typique est composé d'un transformateur triphasé dont
fonctionne en redresseur, l'autre fonctionne en onduleur le primaire est en triangle et les deux secondaires sont
et vice versa . Le courant circulant dans l'induit est la connectés en étoile (Fig . 43-8) . D'autres types de trans-
différence entre les courants circulant dans les deux formateurs et d'agencements sont aussi utilisés pour
convertisseurs . Dans ce montage, les courants circu- optimiser la performance, réduire le coût, améliorer la
lent toujours durant 120° dans les thyristors, même fiabilité, ou limiter les courants de court-circuit .
lorsque le courant d'induit est nul . Noter que les tensions Ed l et Ed 2 sont presque identi-
Comme les deux convertisseurs sont toujours en ser- ques, car les chutes de tension dans L 1 et L2 sont très
vice, le délai pour passer du mode moteur au mode faibles . Noter aussi qu'une légère variation de a1 pro-
générateur et vice versa est très court . On réussit ainsi voque une légère variation de E dl , mais un très grand
880 ÉLECTROTECHNIQUE
changement dans Idl et Id2 . C'est pourquoi les valeurs tionnant en onduleur est donc :
de a l et a2 doivent être commandées non seulement
a2 = 180° - 22,2°
par la vitesse désirée mais aussi par les courants circu-
lant dans les convertisseurs respectifs . • 157,8°
source source
triphasée triphasée
T
A
2 1
3 4
un convertisseur 1 convertisseur 2
Figure 43-13b
Figure 43-13a Courants et tensions durant l'intervalle de 21 s à 25 s. Voir
Polarités lorsque la vitesse est positive . Voir exemple 43-4 . exemple 43-4 .
ENTRAÎNEMENT ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT CONTINU 883
source
triphasée
Figure 43-14
Un redresseur en pont avec diode de roue libre diminue l'appel de puissance réactive aux basses vitesses .
ai Q2 03 Q4 Q5 06 Q1
allume allume allume allume allume allume allume
1,414 E
1,225 E
r r
Figure 43-15
Formes d'onde des tensions et du courant dans la phase 1 lorsque l'induit est bloqué . Le convertisseur en
pont est du type conventionnel et le moteur développe son couple nominal . La valeur moyenne de l'onde de
tension en traits gras est de 8 V (voir exemple 43-5a) .
duit lorsqu'il est bloqué est simplement égale à la chute Noter que la puissance réactive est 31 fois plus grande
de tension R aid . Par conséquent, le convertisseur doit que la puissance active . Par conséquent, le facteur de
produire une tension : puissance est très faible; il est donné par :
Ed = 1,35E cos a éq . 42-12 On montre à la Fig . 43-15 la forme d'onde des ten-
8 = 1,35 x 184 cos a sions et du courant dans la phase 1 de ce redresseur
conventionnel . Les tensions et courants des phases 2 et
d'où a = 88,15° 3 sont semblables, sauf qu'ils sont mutuellement dé-
La puissance active débitée par le redresseur est égale phasés de 120° . Le courant circulant dans l'induit a
à celle fournie à l'induit, soit : une valeur constante de 320 A .
b) Lorsque la diode de roue libre est installée aux bor-
P=Ed Id = 8Vx320A
nes du convertisseur (Fig . 43-14), il faut que la tension
= 2560 W = 2,56 kW aux bornes de l'induit soit encore de 8 V L'angle d'al-
La puissance réactive tirée du réseau par le convertis- lumage requis est donné par :
seur est donc : Ed = 1,35 E (1 - cos (120 - a)) éq . 43-1
Q = P tan a éq . 42-14 8 = 1,35 x 184 (1 - cos (120 - a))
= 2,56 tan 88,15 d'où a = 105,4°
= 79,3 kvar
ENTRAÎNEMENT ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT CONTINU 885
ai Q2 Q3 Q4 05 06 Q1
allume allume allume allume allume allume allume
-Q5, 06 06, ai ai, Q2 ' -Q2, 03- --Q3, Q4 Q4, Q5 05, Q6-
6, conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent
1,414 E ©
1,225 E
E32 ®®®®
. . 9~YAYAYAYAYAYAYÀ
N
••4
9 ~9 ^96 g1
Kg
• 4444
60° 82,7°
$e 320 A
Od
14,6° a U L Ia
180° 180°
Figure 43-16
Formes d'onde des tensions et du courant dans la phase 1 lorsque la diode de roue libre est installée . La valeur moyenne
de l'onde de tension en traits gras est encore de 8 V (voir exemple 43-5b) .
La puissance active absorbée par l'induit est la même Il s'ensuit que la puissance réactive est :
que précédemment, soit 2,56 kW . Le facteur de puis-
sance est : Q = ~ S ' -P ' = ~20,2 -2,56 2
= 20,0 kvar
a
FP = cos; 30 + ' éq . 43-2 Cet exemple démontre que la diode diminue par un fac-
1 2l teur 4 l'appel de puissance réactive, soit de 79,3 kvar à
105,4 20 kvar.
cos (30 +
1 2 La Fig . 43-16 montre la forme d'onde des tensions et
= 0,127 = 12,7 % du courant Ia dans la phase 1 . Le courant dans l'induit
demeure constant à 320 A . En plus des harmoniques
Par conséquent, la puissance apparente tirée du réseau impairs, les courants circulant dans les lignes tripha-
est : sées contiennent des harmoniques pairs .
Noter que ce convertisseur ne peut pas fonctionner
FP=P comme onduleur lorsque la diode est en circuit .
S
43 .9 Redresseur mixte
2,56
0,127 = Le redresseur en pont mixte est identique au redres-
S
seur avec diode de roue libre, sauf que les trois thyris-
donc s = 20,2 kVA tors reliés à un des côtés de la ligne à c .c . sont rempla-
886 ÉLECTROTECHNIQUE
source
triphasée
Figure 43-17a
Redresseur mixte composé de 3 thyristors, 3 diodes et une diode de roue libre .
05 Q1 Q3 Q5 Q1
allume allume allume allume allume
Do 03 Q5 ai
Q5 Do Qt Do Do
E32 DB D2 D3 D6 D2
© 8
o
F
1,414 E i
Le
Àà
1,225 E
I ®~®® E3 E12
Miw 44 &44444
60 120 180 240 300 ; 360 420 480 540
4& 4 '
140,7°
159,3° 4
20,7°
320 A -
/l
= 229,7° 320 A
Figure 43-17b
Redresseur mixte avec diode de roue libre : formes d'onde des tensions et du courant dans la phase 1 lorsque
l'angle d'allumage est de 159° . La valeur moyenne de l'onde en traits gras égale 0,0435 E .
cés par trois diodes (Fig . 43-17a) . Ce convertisseur a est donnée par l'expression :
des propriétés semblables à celles du convertisseur avec
diode de roue libre, en ce sens qu'il diminue l'appel de Ed = 0,675 E (1 + cos a) (43-3)
puissance réactive lorsque la tension Ed est relative-
ment faible . L'angle d'amorçage peut varier de 60° à dans laquelle les symboles ont la même signification
180° ; la tension continue produite par le convertisseur que précédemment. Le facteur de puissance corres-
ENTRAÎNEMENT ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT CONTINU 88 -
pondant est donné par: On constate que le redresseur mixte diminue encore
davantage la quantité de puissance réactive . Les for-
mes d'ondes des tensions et du courant circulant dans
FP = cos a (43-4)
2 la phase 1 sont montrées à la Fig . 43-17b. Le courant Ia
contient les harmoniques pairs et impairs .
Noter que lorsque l'angle d'amorçage est compris en- Noter que le redresseur mixte ne peut pas fonctionner
tre 0° et 60°, le redresseur mixte se comporte comme comme onduleur.
un redresseur conventionnel . Dans cette plage d'opé-
ration les équations 42-12, 42-13, 42-14 s'appliquent . 43 .10 Hacheurs et machines à c .c .
Nous avons déjà pris connaissance des propriétés fon-
Exemple 43-6 damentales des hacheurs (voir sections 42 .36 à 42 .47,
On se propose de démarrer le moteur de 100 hp, chapitre 42) . Nous présentons maintenant les princi-
240 V de l'exemple 43-5 cri utilisant un convertis- pes généraux régissant leur fonctionnement lorsqu'ils
seur mixte . Le courant nominal d'induit est de sont utilisés pour l'entraînement des moteurs à c .c .
320 _A . La résistance de I induit est de 25 mt2 et la
tension de la source triphasée est de 184 V . Sachant Les hacheurs sont utilisés dans les locomotives, les
que le moteur doit développer son couple nominal à métros et les autobus électriques, et plus généralement
rotor Moqué . calculer l * anggle d an orçage et la puis- partout où l'on a besoin d'un convertisseur pour en-
sance réactive tirer du réseau . traîner une machine à c .c. Nous débutons notre étude
avec un exemple qui permettra de revoir les caractéris-
Solution tiques du hacheur dévolteur.
FP=P
S
2,56
0,18 =
S
donc s = 14,2 kVA
La puissance réactive est alors :
Q = V S 2 -P 2 = 1 14,2 2 - 2,56 2
Figure 43-18
= 14,0 kvar Hacheur dévolteur : circuit de l'exemple 43-6a .
888 ÉLECTROTECHNIQUE
Solution
a) Puissance continue fournie à l'induit :
rt ----
Pd = 120 V x 200 A = 24000W
t-
I I
Ta F Tb
I Pd = 24 000 W
= 40 A i 4ms i
ms i1 4ms
ms
H
ms I
= EH 600 V 1
Eo =EL =DEH I,
120 = D x 600
donc D = 0,2
40 A
Période T d'un cycle :
ms
1 =1200 =5ms
4ms 4ms 1 ms
T= Figure 43-19b
fc Forme d'onde du courant I H fourni par la source .
890 ÉLECTROTECHNIQUE
/d = 61,7 A
Exemple 43-7 E 12 =324V
T
Comme
D = a = fcTa T=Ta +Tb IH
éq . 42-18
T 18 ms
-L -240A
Ta = 0,6 ms = 0,6 ms
on obtient T = 18 ms Ta
D 0,0333
1000
d'où fc = 1 = = 55,55 Hz
Figure 43-21 b
T 18 Impulsions du courant lH tiré de la source de 720 V lorsque
le moteur est arrêté . Voir exemple 43-7 .
Le courant moyen tiré de la caténaire est :
740 V
P 24 V x 240 A
I = IH = _ 700 V
EH 720 V E H instantané i
d'où I = 8 A 0,6 ms- - H 17,4 ms
EL = D EH = Ex fc Ta éq. 42-18
caténaire
diodes à 6 pulsations . La sortie du redresseur est rac-
cordée à un convertisseur à 4 quadrants à travers un
filtre Ld , C. Le convertisseur est composé des IGBT
QI, Q2, Q3, Q4 et de leurs diodes associées . Les bor-
nes de sortie A et B du convertisseur sont connectées à
l'induit d'un moteur à c .c . Le circuit de l'induit com-
prend sa résistance Ra , son inductance L a et la f.c .é .m.
E0 . Le champ shunt est excité par une source séparée
(non montrée) .
Figure 43-22a Pour une charge motrice donnée et à cause de la pré-
Conditions lorsque le moteur fonctionne à vitesse et couple
sence de Ld, on peut considérer que le courant continu
nominaux . Voir exemple 43-8 .
Id fourni par le redresseur est constant .
.~ IH Afin d'analyser le comportement du système, on pour-
0,72 msIF
1- 200 A rait utiliser des équations symboliques, mais une pré-
sentation généralisée et strictement algébrique risque
0,6 F
ms d'être aride . Nous utiliserons plutôt deux exemples nu-
mériques . Le premier dévoile le comportement du sys-
-HI 4- 0,12 ms tème lorsque le moteur fonctionne à pleine charge . Le
Figure 43-22b deuxième examine le comportement lorsque le moteur
Courant IH à l'entrée du hacheur . Voir exemple 43-8. subit un freinage dynamique .
892 ÉLECTROTECHNIQUE
2
Figure 43-24a
Voir exemple 43-9 .
La chute de tension dans la résistance de l'induit est : Après cette étape, les valves Q1 et Q4 s'ouvrent pen-
R aIa =0,15S2x80A=12V dant 57 µs . Bien que Q2 et Q3 soient alors fermées
(Fig . 43-24c), elles ne peuvent pas porter le courant de
La f.c .é.m. à 900 r/min est donc : l'induit car il circule dans le sens opposé à celui per-
Eo =250-12=238 V mis par ces valves . Toutefois, à cause de l'inductance
c) La fréquence du convertisseur est de 2 kHz ; la pé- de 4 mH, le courant d'induit continuera à circuler . En
riode d'un cycle est donc : effet, celle-ci s'oppose à tout changement brusque du
courant Ia en développant une tension appropriée entre
T= llf, = 1/2000 = 5 x 10-6 s = 500 µs
ses bornes . Cette tension développée par l'inductance
Les périodes de conduction Ta et de non-conduction Tb a pour effet de polariser instantanément les diodes D2
de QI et Q4 sont : et D3 dans le sens passant dès que QI et Q4 s'ouvrent .
Ta = DT = 0,886 x 500µs = 443 gs Par conséquent, le courant I a circulera pendant 57 ts
Tb=500-443=57µs en passant par les diodes D2 et D3 . Le courant I i (= Ia)
se dirige maintenant vers la borne 1, soit l'inverse de
Les périodes de conduction et de non-conduction de sa direction dans la Fig . 43-24b .
Q2 et Q3 sont l'inverse de celles de QI et Q4 .
Comme le courant Id provenant du redresseur triphasé
d) Lorsque Q1 et Q4 conduisent, le courant d'induit Ia demeure inchangé, le courant 1 2 dans le condensateur a
suit le chemin montré à la Fig . 43-24b . Cette condition une valeur de (80 + 61,7) = 141,7 A . Ce courant élevé
se maintient pendant 443 .is et le courant I1 (= I, = charge le condensateur et l'augmentation AE de la ten-
80 A) circule dans le sens indiqué . sion est donnée par :
Toutefois, comme le redresseur ne fournit que 61,7 A,
il faut que la différence (80 - 61,7) = 18,3 A soit four- At
AE = I éq . 21-6
nie par le condensateur. Donc, celui-ci se décharge, ce C
qui provoque une diminution de la tension à ses bor-
nes . La chute AE durant cet intervalle est donnée par : 141,7x57x10 6
At
500 x le
AE = I éq. 21-6 = 16V
C
Comme prévu, on trouve que l'augmentation de E12
18,3 x 443 x10 6
durant l'intervalle de 57 ps est exactement égale à la
500 x 10' diminution durant l'intervalle de 443 µs . L'ondulation
=16V crête à crête de E12 est donc de 16 V. Par conséquent, la
Id=61,7A Il
=80A EAC - 324 - 250 - 74 V
ECB = + 250 V
Ld
12 4 4
18,3 A mH C mH C 150
mS2 +
238 V
C
500 µF ~
Ia =80A
(443 µs)
80 A--------------------------
r
2
tension entre les points 1 et 2 fluctue entre (324 + 8) = La Fig . 43-24d montre les formes d'onde des courants
332 V et (324 - 8) = 316 V. Cette faible fluctuation de Ia et Il et des tensions EAB et E12 .
2,5 % n'affecte pas le bon fonctionnement du moteur .
Signalons le rôle crucial du condensateur dans le cir- B = 250 V
Ea$
cuit . S'il n'était pas présent, la circulation normale de ,`
+324 V
fa serait empêchée durant les intervalles de 57 ts et - 1- ---1
443 µs .
Calculons maintenant la tension EAC aux bornes de l'in- Eab
ductance La . En se référant à la Fig . 43-24b, on peut la
443 ps
calculer en appliquant la loi de Kirchhoff à la boucle
A-C-B-2-1-A : -324 V
= 32 782 x 1e
AIa = A éq19-10
La 0,004
84 A
= 8,2 A, disons 8 A 76 A
896 ÉLECTROTECHNIQUE
1 •- 180° -H
Il
1-1
60°
Figure 43-28
Moteur à courant continu spécial alimenté par une source de
courant .
r3
n
f = (43-6)
60
où n est la vitesse de rotation en tours par minute . La
fréquence du courant est imposée par la vitesse ; plus la 11 13 15 17
machine tourne vite, plus la fréquence augmente . C'est
dire que le collecteur «génère» en tout temps une fré-
quence qui provoque l'apparition d'un couple . 14 12 18 16
/1J`
source de
43 .14 Remplacement du collecteur courant
Sachant que le collecteur est simplement un dispositif
Figure 43-30
qui provoque la circulation d'un courant alternatif dans
On peut remplacer le collecteur par un groupe de contacts
les bobines, on peut imaginer d'autres méthodes réali- stationnaires raccordés aux bobines par l'entremise de
sant la même fonction . Une de ces méthodes est mon- bagues et de balais .
898 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 43-31
Circuit montrant la façon de permuter le courant dans la
bobine A .
Figure 43-32
Linduit de la Fig . 43-30 est devenu stator tandis que les pôles
Les interrupteurs ouvrent et ferment leurs contacts en N, S sont montés sur le rotor. Les valves électroniques
synchronisme avec la position de la bobine . Ainsi, les remplacent les interrupteurs électromécaniques .
contacts 7 et 8 sont fermés durant l'intervalle de 60°
où le côté 1 de la bobine A se trouve devant le pôle N
(Fig . 43-31) . Ensuite, les contacts s'ouvrent pendant 2) Si on déplace les balais contre la direction de rota-
120°, après quoi les contacts 9 et 10 se ferment pen- tion (Fig . 43-28) le courant circulera plus tôt dans
dant 60° . Les bobines B et C sont alimentées de la même les bobines . Il sera donc en avance sur la tension
manière (Fig . 43-30), mais à des moments différents . alternative induite dans chaque bobine . On obtient
On constate que l'ensemble des interrupteurs agit exactement le même effet en avançant l'angle
comme un onduleur, en ce sens qu'il convertit le cou- d'amorçage dans les valves . Dans ces conditions, la
rant continu en courant alternatif. machine fournit de la puissance réactive aux grou-
Cet arrangement est plus complexe qu'un collecteur, pes de valves, en même temps qu'elle en soutire de
bien qu'il produise exactement le même résultat . Ce- la puissance active .
pendant, on peut simplifier le montage en utilisant un 3) Si on déplace les balais de 180°, le courant dans
induit stationnaire et un champ N, S qui tourne . On chaque bobine circule dans le sens opposé à celui
élimine du même coup les 6 bagues . Enfin, on rem- montré à la Fig . 43-28 . Cependant, la tension in-
place chaque interrupteur par une valve électronique, duite dans les bobines dépend seulement de leur
tel un IGBT (Fig . 43-32) . Les 12 valves sont amorcées position et de la vitesse de rotation . Par conséquent,
successivement par des impulsions qui sont synchro- la machine devient une génératrice, renvoyant de
nisées avec la position instantanée du rotor. l'énergie à la source de courant . On obtient le même
La machine de la Fig . 43-32 diffère tellement de celle résultat en allumant les valves 180° plus tard . Le
de la Fig . 43-28 que l'on peut difficilement imaginer groupe de valves agit alors comme redresseur .
qu'elles possèdent les mêmes caractéristiques . Et pour-
43.15 Moteur synchrone fonctionnant en
tant elles sont identiques . Par exemple : machine à c .c .
1) Si l'on augmente le courant dans l'induit, ou le flux Le stator et le rotor du moteur de la Fig . 43-32 sont
provenant des pôles, le couple augmente, de même semblables à ceux d'un moteur synchrone . Néanmoins,
que la vitesse . le moteur fonctionne comme une machine à c .c . dont
ENTRAÎNEMENT ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT CONTINU 899
F- vitesse désirée
unité de commande
seuils et d'allumage vitesse, courant, tension,
limites position du rotor, etc., réels
le collecteur et les balais sont remplacés par les valves ce cas, le signal d'entrée de l'unité de commande ne
à semi-conducteurs . Les courants i,, i z, i 3 circulent du- dépendrait plus de la position du rotor, ni de sa vitesse .
rant des intervalles de 60° . En pratique, on double la Comme tout moteur synchrone branché sur un réseau
période de conduction à 120° en raccordant les enrou- triphasé, il tournerait à une vitesse constante imposée
lements en étoile et en les alimentant avec un «collec- par la fréquence des impulsions de gâchettes . Il déve-
teur» qui est essentiellement un onduleur triphasé en lopperait un couple maximal égal au couple de décro-
pont (Fig . 43-33) . On constate que cela diminue de chage . Il serait, de plus, sujet aux oscillations et à l'ins-
moitié le nombre de valves requises . tabilité .
Il est intéressant de constater que l'on pourrait rem- Par contre, le moteur synchrone autopiloté ne peut ja-
placer ce système d'entraînement par le moteur à c .c . mais décrocher ; lorsque le couple résistant augmente,
de la Fig . 43-34 . Les enroulements sont raccordés en sa vitesse diminue simplement . L'unité de commande
étoile et les 3 extrémités sont soudées à un collecteur à peut ramener la vitesse à sa valeur originale en aug-
3 lames . Les tensions et les courants sont identiques mentant le courant fourni au stator.
dans les deux figures* .
Il est maintenant clair que le comportement de la ma-
Noter que dans la Fig . 43-33, l'amorçage des gâchettes chine comme moteur synchrone conventionnel ou
dépend toujours de la position du rotor. Pour cette rai- comme moteur synchrone autopiloté dépend de la
son on dit que le moteur synchrone est autopiloté. manière dont les gâchettes sont amorcées . Si la fré-
quence d'amorçage est constante, la machine se com-
43 .16 Distinction entre un moteur
porte comme un moteur synchrone conventionnel . Par
synchrone et un moteur synchrone
autopiloté contre, si la fréquence des impulsions est asservie à la
position du rotor, la machine (et son convertisseur) se
La machine de la Fig . 43-33 fonctionnerait comme un
comportent comme un moteur à c .c . sans balais** .
moteur synchrone conventionnel si on appliquait aux
gâchettes des impulsions de fréquence constante . Dans
"" Le lecteur qui connaît la théorie de la rétroaction consta-
tera que la distinction fondamentale entre les deux machi-
Dans la mesure où l'on néglige la self-inductance des bo- nes est que l'une fonctionne en boucle ouverte alors que
bines . l'autre fonctionne en boucle fermée .
900 ÉLECTROTECHNIQUE
43 .17 Application d'un moteur à c .c . sans qu'elles sont alimentées . Il en résulte deux pôles sud
balais conséquents (S e) . Les mêmes remarques s'appliquent
La Fig . 43-35 montre une application pratique du mo- aux bobines B-B ; lorsqu'elles sont alimentées, elles
teur à c .c . sans balais . Ce ventilateur fonctionne à une créent deux pôles N à la place des pôles S c . Les pôles
tension continue de 12 V et ne débite qu'une puissance qui restent deviennent à leur tour des pôles S c .
de 1 W. Ce moteur «high-tech» utilise les principes Le rotor, composé de quatre aimants permanents N S
que nous venons d'étudier . N S, tourne dans le sens horaire . Un capteur H, à effet
Le moteur est composé d'un rotor à aimants perma- Hall, détecte la présence des pôles N et S lorsque le
nents qui tourne autour d'un induit stationnaire (Fig . rotor tourne . Si le capteur se trouve en dessous d'un
43-36) . L'induit, ou stator, comprend 4 pôles saillants pôle N, le capteur génère un signal qui déclenche le
portant deux groupes de bobines A-A et B-B identi- transistor alimentant les bobines A, A . L'attraction en-
ques. Les bobines A-A et B-B sont excitées à tour de tre les pôles opposés du rotor et du stator produit alors
rôle par deux transistors . Il s'agit donc d'un moteur à un couple dans le sens horaire .
c .c . sans balais qui est, en réalité, un moteur synchrone Par contre, lorsque le capteur se trouve momentané-
diphasé autopiloté . ment en dessous d'un pôle S du rotor, il provoque
Les bobines A-A sont connectées de sorte que leurs l'ouverture du premier transistor et la fermeture du
FMM s'opposent, produisant ainsi deux pôles N lors- deuxième . Cela excite les bobines B, B en même temps
Figure 43-35
Ce ventilateur miniature est entraîné par un moteur à c .c . sans balais dont la capacité est de 1 W, 12 V, 2500 r/min . La roue à
7 pales, à gauche, contient un aimant permanent en forme d'anneau . L'anneau comprend 4 pôles, produisant le champ
tournant . Linduit stationnaire, à la droite, comprend 4 bobines qui sont alimentées par un convertisseur électronique . La
commutation du convertisseur est commandé par un capteur mesurant la position du rotor . Le tout se comporte comme un
moteur à c .c . dont une paire de balais glisse sur un collecteur à 4 lames .
+12V
Figure 43-36
Construction d'un moteur sans balais de 1 W, 12 V . Linduit est
o 6 12 ms
stationnaire . À ce moment les bobines A, A sont alimentées (b)
grâce au signal émis par le capteur à effet Hall H .
Figure 43-37
a) Convertisseur alimentant le moteur sans balais de la Fig .
43-35 .
b) Formes d'onde des tensions et courants dans les enrou-
qu'il désalimente les bobines A, A . Le couple agit en- lements .
core dans le sens horaire .
En raison de ces impulsions successives fournies aux
bobines, la rotation du moteur est soutenue . Le capteur Ce petit ventilateur sert à refroidir les composants d'un
est un détecteur de position du rotor ; par conséquent, ordinateur. L'utilisation d'un moteur sans balais offre
la fréquence des signaux qu'il génère correspond tou- alors plusieurs avantages . Premièrement, il ne requiert
jours à la vitesse de rotation . aucun entretien, même après des milliers d'heures
d'opération. Deuxièmement, comme il ne comporte pas
La Fig . 43-37a montre le convertisseur qui génère les de balais, il ne produit aucune poussière carbonée qui
impulsions diphasées . Il est composé des transistors Q 1 pourrait contaminer les composants avoisinants . Troi-
et Q2 qui servent de commutateurs . La base de QI sièmement, il est moins bruyant, mécaniquement et
reçoit les signaux du capteur H . Celui-ci produit un électriquement, qu'un moteur à c .c . conventionnel . Fi-
signal d'environ + 2 V lorsqu'il est sous l'influence nalement, sa fiabilité assure que les composants vitaux
d'un pôle N, mais une tension nulle en présence d'un de l'ordinateur ne seront jamais endommagés par man-
pôle S . Les condensateurs de 2,21.tF absorbent l'éner- que d'un refroidissement adéquat.
gie inductive libérée lorsque le courant dans les bobi-
nes est coupé. Dans le chapitre suivant, nous rencontrerons des mo-
teurs à c .c . sans balais utilisant le même principe de
La Fig . 43-37b montre la forme d'onde des courants fonctionnement mais dont la puissance atteint plusieurs
dans les bobines . Le cycle de 12 ms correspond à une milliers de kilowatts . Ces machines sont toujours rac-
fréquence de 1000/12 = 83,3 Hz . La vitesse correspon- cordées à une source triphasée de grande puissance .
dante est donc : Pour cette raison, nous avons jugé qu'il était plus ap-
n = 120 f/p = 120 x 83,3/4 = 2500 r/min proprié de les étudier dans le chapitre sur les entraîne-
ments à courant alternatif .
902 ÉLECTROTECHNIQUE
43.18 Résumé contrôler les moteurs série avec une grande souplesse
Dans ce chapitre décrivant les divers types d'entraîne- lors de l'accélération et de la décélération . Les deux
ment de moteurs à courant continu, nous avons appli- principaux paramètres caractérisant ces hacheurs sont
qué les principes d'électronique de puissance appris lafréquence de découpage de la tension c .c . appliquée
au chapitre précédent. Pour contrôler la vitesse des au moteur (comprise entre quelques centaines de hertz
moteurs c .c . lorsque leur charge impose des conditions et quelque kilohertz) et le rapport cyclique . Nous avons
de couple changeantes, les entraînements utilisent des analysé le fonctionnement détaillé d'un hacheur
convertisseurs qui contrôlent la tension appliquée à l'in- dévolteur et d'un hacheur à quatre quadrants . Nous
duit . Ces convertisseurs sont pilotés par des systèmes avons vu comment, à partir des principes exposés au
de commande qui génèrent automatiquement les im- chapitre précédent, on peut calculer les valeurs moyen-
pulsions appliquées aux différentes valves à partir des nes des tensions et courants continus ainsi que leurs
mesures de vitesse, courant, . . . . et des valeurs de consi- formes d'onde .
gne . Enfin, nous avons appris comment fonctionne le mo-
On utilise deux grandes catégories de convertisseurs : teur c.c. sans balais . Dans cette machine qui s'appa-
1) les redresseurs et onduleurs à diodes et thyristors rente en fait à une machine c .a . synchrone, le collec-
alimentés par une source c .a . et 2) les hacheurs à GTO, teur et les balais sont remplacés par un convertisseur
IGBT ou autres valves à commutation forcée, alimen- en pont dont les impulsions d'allumage sont synchro-
tés par une source c .c . nisées avec la position du rotor. Pour cette raison on
Les convertisseurs alimentés en c .a . utilisent le pont à l'appelle aussi machine synchrone autopilotée .
six thyristors . Le convertisseur le plus simple est com-
posé d'un seul pont, mais son fonctionnement est li-
mité au premier quadrant (couple et vitesse positifs) . PROBLÈMES - CHAPITRE 43
Pour freiner le moteur, il faut inverser le couple . On
réalise un tel entraînement fonctionnant dans les qua- Niveau pratique
drants 1 et 4 en connectant deux convertisseurs en 43-1 Dans quels quadrants une machine à c .c . opère-
antiparallèle : l'un fonctionne en redresseur et l'autre t-elle lorsqu'elle fonctionne :
fonctionne en onduleur pendant les périodes de frei-
a) en moteur
nage .
b) en générateur
Dans l'entraînement à courant de circulation les deux
convertisseurs fonctionnent simultanément, l'un en 43-2 Une machine à c .c . tourne dans le sens anti-ho-
redresseur et l'autre en onduleur, ce qui permet un raire lorsqu'elle fonctionne dans le quadrant 3 . Déve-
meilleur contrôle de la vitesse à faible couple . L'utili- loppe-t-elle un couple horaire ou anti-horaire?
sation de deux convertisseurs permet en fait de faire
fonctionner le moteur dans les quatre quadrants, sans 43-3 Une machine bipolaire à c .c . tourne à
5460 r/min . Calculer la fréquence de la tension induite
inverser le champ. Dans ce mode de fonctionnement
les angles d'allumage des deux convertisseurs sont tels dans les bobines de l'induit .
qu'ils fonctionnent à tour de rôle en redresseur ou en 43-4 En se référant à la Fig . 43-1, le convertisseur
onduleur . est branché à une source triphasée de 480 V, 60 Hz et
On a vu aussi que l'utilisation d'une diode de roue li- l'angle de retard à l'amorçage est ajusté à 15° . L'inter-
bre permet de réduire la consommation de puissance rupteur S est fermé et le courant dans l'induit est de
réactive d'un redresseur pour les angles d'allumage 270 A . Calculer :
voisins de 90 degrés (tension faible) . Dans le redres- a) la tension continue aux bornes de l'induit
seur mixte, on remplace trois des thyristors par trois b) la puissance absorbée par l'induit
diodes, ce qui permet de réduire encore davantage la
c) le courant moyen dans chaque thyristor
puissance réactive et le coût du convertisseur.
d) la puissance mécanique développée, sachant que
Les hacheurs sont utilisés fréquemment dans les sys-
l'induit a une résistance R a de 0,07 S2
tèmes de traction alimentés en c .c. où ils permettent de
ENTRAÎNEMENT ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT CONTINU 903
43-5 Expliquer pourquoi dans la Fig . 43-1 on doit c) Est-ce que l'inductance de lissage L absorbe de la
intervertir le champ ou l'induit du moteur afin que le puissance réactive de la ligne à c .a .?
convertisseur puisse renvoyer de la puissance au ré-
43-11 En se référant à la Fig. 43-5, un ampèremètre
seau à c .a .
raccordé en série avec la ligne 1 donne une lecture de
43-6 Comparer le comportement du système d'en- 280 A . De plus, un instrument indicateur du facteur de
traînement de la Fig. 43-5 avec celui de la Fig . 43-8 . puissance donne une lecture de 0,83 . Calculer:
43-7 a) Que veut dire le terme «machine à courant a) la valeur du courant continu 1d
continu sans balais»? Décrire la construction et le prin- b) l'angle de retard à l'amorçage si le convertisseur 1
cipe de fonctionnement de ce type de machine . fonctionne seul comme onduleur
b) Décrire la construction d'un redresseur mixte en 43-12 Le moteur de levage de la Fig . 43-9 monte une
pont . Quels sont ses avantages par rapport à un redres- charge de 2260 kg à une vitesse de 120 m/min . La ré-
seur en pont contrôlé conventionnel? sistance de l'induit est de 0,1 £2 et le courant Id est de
Niveau intermédiaire 150 A . Calculer la valeur des tensions Eo et Ed .
43-8 L'inducteur shunt du moteur montré à la Fig . 43-13 Dans le problème 43-12, la même charge des-
43-1 fonctionne à une tension de 180 V, et tire un cou- cend à une vitesse constante de 30 m/min . Calculer :
rant de 2 A . Calculer : a) la valeur et le sens du courant circulant dans l'in-
a) la valeur efficace de la tension à 60 Hz que l'on doit duit
appliquer aux bornes du redresseur en pont mono- b) la valeur de Eo et sa polarité
phasé c) la valeur de Ed et sa polarité
b) la tension crête aux bornes de l'inducteur d) Dans quel sens la puissance circule-t-elle dans la
c) Est-ce que l'ondulation du courant circulant dans ligne triphasée?
l'inducteur est forte? Expliquer .
43-14 Dans le problème 43-12, si la charge est main-
d) Tracer la forme d'onde du courant circulant dans la tenue immobile, calculer :
ligne monophasée et calculer sa valeur efficace .
a) la valeur de Eo
43-9 Un moteur à c .c . possédant un champ à aimants b) la valeur de Id
permanents possède une capacité de 10 hp, 240 V,
c) la valeur et la polarité de Ed
1800 r/min . L'induit a une résistance de 0,4 S2 et son
courant nominal est de 35 A . Le moteur est alimenté 43-15 Sachant que la tension du réseau triphasé est
par un convertisseur en pont à thyristors, qui tire son de 240 V, 60 Hz, calculer l'angle de retard requis :
énergie d'une source triphasée de 208 V, 60 Hz . Sa-
a) dans le problème 43-13
chant que le moteur fonctionne à pleine charge, calcu-
ler : b) dans le problème 43-14
a) l'angle de retard à l'amorçage requis afin que la ten- 43-16 a) En se référant à la Fig . 43-20, on donne les
sion nominale apparaisse aux bornes de l'induit informations suivantes :
b) la puissance réactive absorbée par le convertisseur EH =700V IL =180A EL =600V
c) la valeur efficace du courant circulant dans les li- Calculer a) la valeur moyenne et la valeur maximale
gnes triphasées du courant circulant dans la diode
d) la tension Eo induite à 900 r/min
b) la tension de crête inverse aux bornes de la diode
43-10 On veut démarrer à tension réduite le moteur
43-17 Un hacheur à un quadrant fonctionnant à une
décrit au problème 43-9 . Le courant de démarrage étant
fréquence de 800 Hz et branché sur une ligne à c .c . de
limité à 60 A, calculer :
600 V alimente un moteur série . Le courant continu
a) l'angle d'amorçage requis
tiré de la ligne est de 80 A . Sachant que la durée des
b) la puissance réactive absorbée par le redresseur impulsions est de 400 µs, calculer :
904 ÉLECTROTECHNIQUE
43-24 Le hacheur de la Fig . 43-39 fonctionne à une 43-25 Un moteur shunt à c .c . a une capacité de
fréquence de 75 Hz et la durée de conduction T a est de 19 kW, 1200 r/min, 230 V À pleine charge, le courant
200 .ts . Sachant que la résistance de la charge est de d'induit est de 90 A . La résistance et l'inductance de
36 mQ2, calculer la résistance apparente aux bornes de l'induit sont respectivement de 0,1 £2 et 15 mH . Le
la source . moteur est alimenté par une source de tension de 400 V .
L'ondulation du courant crête à crête doit être limitée
à 10A .
a) Calculer la période de fermeture Ta et la fréquence
S1 f, du hacheur afin que le courant moyen de démar-
rage soit de 90 A .
b) La période Ta étant la même que celle trouvée dans
la partie (a), déterminer l'ondulation du courant et
la fréquence du hacheur afin que le moteur tire un
S2 courant moyen de 60 A, la f .c .é .m . étant de 120 V .
Figure 43-39
Voir problème 43-24 .
44
Commande électronique des
moteurs à courant alternatif
Nous avons vu au chapitre 43 que la commande élec- 4) À cause du collecteur, la tension des machines à c .c .
tronique des moteurs à courant continu permet d'obte- est limitée à environ 1500 V. Par contre, la tension
nir une bonne performance et un rendement élevé . Ces des machines à c .a . peut atteindre plusieurs milliers
systèmes de commande peuvent fonctionner dans les 4 de volts, ce qui permet, pour les grosses puissances,
quadrants, ce qui est souvent requis par les procédés une diminution importante du courant
industriels .
5) La puissance des machines à c .a . peut dépasser
Les mêmes remarques s'appliquent à la commande 50 000 kW, alors que celle des machines à c .c . est
électronique des moteurs à courant alternatif . Ainsi, les limitée à 2000 kW environ
moteurs synchrones, asynchrones et à rotor bobiné se
prêtent bien à la commande électronique . Toutefois, le 6) La vitesse des moteurs à c .a . peut atteindre
mode de contrôle de ces moteurs est très différent de 100 000 r/min tandis que celle des moteurs à c .c.,
celui des moteurs à courant continu . Alors que l'on à cause de la commutation, est limitée à environ
commande les moteurs à c .c . en faisant varier la ten- 3000 r/min
sion et le courant, la commande des moteurs à c .a . se Dans ce chapitre, nous étudierons les systèmes d'en-
réalise en faisant varier la tension et la fréquence . traînement des moteurs triphasés . Cependant, avant
Étant donné la bonne performance des systèmes d'en- d'entreprendre cette étude, nous recommandons au lec-
traînement des machines à c .c ., on peut se demander teur de réviser les principes fondamentaux couverts
pourquoi on emploie aussi les machines à courant al- dans les chapitres 40, 42 et 43, de même que les sec-
ternatif. En voici les principales raisons : tions 35 .11 à 35 .21 qui expliquent le comportement du
moteur asynchrone alimenté par une fréquence varia-
1) Les machines à c . a. n'ont pas de collecteur ; par con- ble.
séquent, elles nécessitent moins d'entretien
2) Pour une puissance et une vitesse données, les ma- 44 .1 Types d'entraînements à courant
chines à c .a. sont moins chères et moins lourdes que alternatif
celles à c .c . Il existe plusieurs systèmes d'entraînement à vitesse
3) Les machines à c .a . sont plus robustes et travaillent variable, mais la plupart peuvent être regroupés dans
mieux dans un environnement difficile une des cinq catégories suivantes :
906
ce
redresseur
onduleur à
réseau - redresseu liaison mmutation onduleur
triphasé - à c .c . aturelle
réseau redresseur
triphasé tout diodes
liaison
à c .c .
onduleur à réseau -
commutation gradateur
triphasé
naturelle
réseau ° E
triphasé o
L
+ _ZZ If
F
60 Hz
y a2
facteur de puissance
approprié
courant approprié
vitesse désirée
nité de commande E
seuils ` et d'allumage vitesse, courant, tension, couple,
limites position du rotor, etc ., réels
Figure 44-8
Diagramme schématique d'un redresseur et d'un onduleur à commutation naturelle alimentant un moteur synchrone .
910 ÉLECTROTECHNIQUE
(voir Fig. 44-12) . Cette onde hachée superposée à la En se référant à la phase A, le cycloconvertisseur est
composante sinusoïdale Eab possède une composante composé de deux convertisseurs triphasés, A(+) et
fondamentale de fréquence 6 x 60 Hz = 360 Hz, plus A(-), alimentés chacun par la même ligne 1, 2, 3 à
des harmoniques . Grâce à l'inductance L de la charge 60 Hz . Le convertisseur A(+) génère l'alternance po-
qui agit alors comme filtre, le courant Ia sera assez si- sitive de la tension basse fréquence, tandis que le con-
nusoïdal. vertisseur A(-) génère l'alternance négative . Il en ré-
sulte une onde à basse fréquence composée de seg-
D'après le sens des thyristors, le courant porté par le
ments de la tension apparaissant entre les lignes 1, 2
convertisseur A(+) peut seulement circuler de la borne
et 3 . En prenant soin de bien contrôler la séquence des
a vers la borne b dans la charge . Pour la même raison,
angles d'amorçage on peut obtenir une forme d'onde
le courant du convertisseur A(-) peut seulement circu-
quasi sinusoïdale (Fig . 44-12) . Cependant, afin de ré-
ler de la borne b vers la borne a .
duire l'appel de puissance réactive du réseau à 60 Hz,
Lorsque les convertisseurs fournissent de la puissance on génère plutôt des formes d'onde trapézoïdales, ayant
à la charge ils fonctionnent en redresseurs . Cependant, une forme aplatie (Fig . 44-13) .
il arrive parfois qu'une charge active fournisse de la
Le cycloconvertisseur, aussi bien que le redresseur en
puissance aux convertisseurs . Ces convertisseurs fonc-
pont fournissant le courant d'excitation If fonctionnent
tionnent alors en onduleurs, et renvoient de l'énergie à
en sources de courant . Les courants dans le stator et
la source à 60 Hz .
dans le rotor sont commandés afin de maintenir un flux
Pour alimenter une charge en courant alternatif, les constant dans l'entrefer. De plus, les impulsions en-
convertisseurs doivent fonctionner à tour de rôle ; ja- voyées aux gâchettes et le courant d'excitation sont
mais en même temps . Donc, au moment où le courant continuellement ajustés afin que le moteur fonctionne
passe par zéro, on agit sur les gâchettes de sorte que à un facteur de puissance de 100 % . Cependant, même
durant un bref temps mort les deux convertisseurs soient si le FP est de 100 % du côté basse fréquence (I a en
bloqués . phase avec EaN ), le cycloconvertisseur tire quand même
Pour une fréquence de réseau de 60 Hz, la fréquence une puissance réactive du réseau à 60 Hz . En effet,
générée par le cycloconvertisseur peut varier de zéro à durant une partie substantielle de chaque cycle à basse
un maximum d'environ 25 Hz . On peut maintenir un fréquence l'angle d'amorçage est sensiblement supé-
excellent contrôle sur la forme d'onde de la tension à rieur à zéro degré . Le facteur de puissance maximal est
basse fréquence en commandant par ordinateur les de l'ordre de 85 % lorsque le moteur fonctionne à pleine
impulsions fournies aux gâchettes des thyristors . La charge .
commutation étant naturelle, on peut utiliser des con- Dans le cas de la Fig . 44-12, l'amplitude de la tension
vertisseurs à thyristors . basse fréquence est la même que celle des lignes 1, 2,
3 . Dans ce cas, la tension efficace ligne à neutre à basse
Les cycloconvertisseurs peuvent alimenter toutes sor-
fréquence est la même que la tension ligne à ligne à
tes de charges : monophasées, triphasées, passives, ac-
60 Hz . La période d'un cycle est de 1/6 s ; la fréquence
tives, résistives ou inductives allant de quelques kilo-
est donc 1/10 de celle du réseau, soit 6 Hz .
watts à plusieurs mégawatts . Les sections suivantes
décrivent leur application à la commande des moteurs On peut comprendre le processus d'amorçage en re-
synchrones et asynchrones . gardant la Fig . 44-13 . Dans ce cas, la fréquence géné-
rée est de 20 Hz . Les tensions E 12 , E23 , E31 , etc ., entre
44 .4 Moteur synchrone alimenté par un les lignes à 60 Hz ainsi que la séquence d'amorçage
cycloconvertisseur des thyristors Q1 à Q12 sont indiquées . Bien que la
La Fig . 44-11 montre trois cycloconvertisseurs alimen- forme d'onde résultante soit déchiquetée, elle suit la
tant les trois phases du stator d'un moteur synchrone . forme générale d'une onde sinusoïdale (montrée en
Comme les enroulements ne sont pas isolés les uns des pointillé) . Les angles de retard à l'amorçage ne sont
autres, il faut les alimenter par trois sources indépen- pas espacés également, donc un allumage commandé
dantes, formées par les trois secondaires du transfor- par ordinateur s'impose .
mateur montré sur la figure .
réseau triphasé
S2
primaire
moiii
04 01 013 025
vitesse
'u
désirée
seuils (+ M. -1 -M B(+ NÉON secondaire
a
approprié
unité de
commande W
IL
et ,012 ,R 024 B()
1
036
d'allumage IL -1
1n C(
tension
08
MR MR
appropriée
vitesse, neutre
tension,
courant, a c
position
du rotor,
unite de
etc ., IL
commande
réels
courant e
f d allumage
A d'excitation
/ ~-
approprié
excitation du champ
entrées
Figure 44-11
Cycloconvertisseur alimentant un moteur synchrone autopiloté . Le moteur fonctionne à un facteur de puissance de 100 % .
Les formes d'onde typiques de la tension sont montrées sur les Figs . 44-12, 44-13 et 44-14 .
914 ÉLECTROTECHNIQUE
60 Hz
E E12 E12 E12 E 12 E12 E 12 E12 E12
i ~lit
Il
~ ~
~fur ,
ij
~
Vif q l'
wVV
zone morte zone morte
A(+) en opération - A(-) en opération
T=1/6s
Figure 44-12
La tension EaN est composée de segments de la tension apparaissant entre les lignes triphasées . La charge, dont
le FP est de 100 %, est alimentée à une fréquence de 6 Hz .
Si on applique cette tension de 20 Hz au moteur syn- Des systèmes d'entraînement encore plus puissants
chrone de la Fig . 44-11, le courant résultant sera assez (28 MW) sont utilisés pour propulser certains gros na-
sinusoïdal . En effet, l'inductance des enroulements at- vires (Fig . 44-16) .
ténuera les harmoniques de courant engendrés par les
44 .5 Moteur asynchrone alimenté par un
fortes dents de scie de l'onde de tension .
cycloconvertisseur
On a déjà expliqué que, pour réduire la vitesse, on doit
La Fig . 44-17 montre un moteur triphasé à cage d'écu-
diminuer la tension et la fréquence dans les mêmes pro-
reuil alimenté par un cycloconvertisseur triphasé .
portions . Ainsi, sur la Fig . 44-14, où la fréquence est
Comme dans le cas du moteur synchrone, celui-ci est
diminuée de moitié à 10 Hz, l'amplitude de la tension
composé de trois groupes de convertisseurs alimentant
est également réduite de moitié . On obtient cette ré-
chacun une phase du moteur . Les trois enroulements
duction en retardant davantage l'amorçage des thyris-
du moteur sont isolés afin que les trois groupes puis-
tors . Il en résulte une forme d'onde encore plus déchi-
sent fonctionner indépendamment l'un de l'autre . Ils
quetée qu'auparavant . Toutefois, le courant dans les
ne sont donc pas connectés en étoile ou en triangle .
enroulements demeure encore assez sinusoïdal . Par
contre, l'augmentation du retard à l'amorçage impose On commande la vitesse du moteur selon le principe
un facteur de puissance encore plus bas du côté du ré- décrit à la section 44 .3 . On applique les impulsions
seau à 60 Hz . appropriées aux gâchettes des thyristors, afin de faire
varier simultanément la fréquence et la tension . Par
Nous venons de décrire le fonctionnement de la phase
exemple, sur un réseau à 60 Hz la fréquence peut chan-
A ; les mêmes remarques s'appliquent aux phases B et
ger de zéro à 25 Hz, de sorte que l'on peut régler la
C (Fig . 44-11) . Les impulsions fournies aux gâchettes
vitesse d'un moteur à 2 pôles entre zéro et 1500 r/min .
sont simplement retardées afin que les courants Ia , Ib,
I, soient mutuellement déphasés de 120° . Ce système d'entraînement donne de bonnes caracté-
ristiques couple/vitesse dans les 4 quadrants . Le mo-
La Fig . 44-15 montre un imposant moteur synchrone
teur peut accélérer, arrêter, changer de sens de rotation
de 6400 kW entraîné par un cycloconvertisseur triphasé .
et freiner avec récupération de l'énergie sans que l'on
La vitesse est variable de zéro à 15 r/min . Cette basse
soit obligé de changer les connexions . On peut utiliser
vitesse permet d'éviter l'utilisation d'un réducteur de
des moteurs standards à 60 Hz . Pour maintenir un flux
vitesse . On arrête le moteur en modifiant l'angle
constant dans le moteur, on doit faire varier la tension
d'amorçage de façon à passer en mode de freinage ré-
d'alimentation en proportion avec la fréquence . Les
génératif .
COMMANDE ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT ALTERNATIF 915
î
E32 E12 E13 E23 E21 E31 E32 E 12 E13 E12 E12 60 Hz
imymIMIMIMIl
T= 1/20 s
Figure 44-13
Forme d'onde de la tension E aN générée par le cycloconvertisseur lorsque le facteur de puissance de la charge est
100% . La fréquence de 20 Hz est obtenue à partir d'un réseau triphasé à 60 Hz .
T/2 = 1/20 s
Figure 44-14
Forme d'onde de la tension EaN lorsque la fréquence est 10 Hz et que la tension est réduite de 50 % .
916 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 44-15a
Stator d'un moteur synchrone triphasé à 44 pôles de 6400 kW, Figure 44-15b
15 r/min, 5,5 Hz, 80 °C, utilisé pour l'entraînement d'un tube Les 44 pôles du rotor sont fixés directement sur le tube du
broyeur dans une cimenterie . Ce stator est alimenté par un broyeur, ce qui permet d'éviter un accouplement par engre-
cycloconvertisseur électronique dont la fréquence est variable nages . Les deux bagues visibles à droite amènent le courant
de 0 à 5,5 Hz . La basse fréquence d'alimentation permet à continu aux enroulements (gracieuseté dABB) .
cette machine de démarrer directement en moteur synchrone .
Alésage du stator : 8000 mm ; longueur du fer actif : 950 mm ;
encoches : 456 (gracieuseté dABB) .
Figure 44-15c
Vue du tube broyeur en fonctionnement dans une cimenterie
du Havre, France . Le tube contient 425 tonnes de boulets en
acier et 75 tonnes de matière à traiter . Le stator du moteur
visible en arrière-plan est protégé par une enveloppe de tôle
et le refroidissement du moteur est assuré par une circulation
forcée de 40 000 m3 d'air par heure (gracieuseté dABB) .
COMMANDE ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT ALTERNATIF 9 17
Figure 44-16
Ce navire de 70 367 tonnes est propulsé par deux moteurs Le nombre d'alternateurs en service varie selon la charge .
synchrones triphasés de 14 MW, 1000 V alimentés par Lors de l'entrée en service d'un alternateur, la synchronisation
4 cycloconvertisseurs . Les moteurs à 14 pôles sont se fait automatiquement .
directement couplés à deux arbres dont la vitesse couvre la La tension triphasée à 6600 V générée par les alternateurs
gamme de 50 r/min à 140 r/min . Chaque moteur possède est abaissée à 1500 V au moyen de transformateurs . Les
deux enroulements triphasés qui peuvent fonctionner secondaires sont raccordés aux deux cycloconvertisseurs qui
séparément ou ensemble . Chaque enroulement de 7 MVA alimentent les deux moteurs de propulsion .
est alimenté par un cycloconvertisseur à 36 thyristors . Une unité de commande contrôle le courant d'excitation des
Le champ à courant continu des moteurs est alimenté par un moteurs et les courants statoriques provenant des
redresseur de 400 kW, qui à son tour est alimenté par un cycloconvertisseurs . De plus, elle commande la vitesse des
réseau à c .a. de 450 V. moteurs, la synchronisation des hélices, surveille les
La centrale électrique est composé de six alternateurs surcharges, etc .
triphasés entraînés par six moteurs diesel . Quatre de ces Ce navire de croisière ultramoderne a une longueur de
unités ont une puissance nominale de 10 260 kVA, 6600 V, 260,6 m, une largeur de 31,5 m . Sa vitesse de croisière est
60 Hz, facteur de puissance de 75 %, en avance . Elles sont de 19,5 nceuds (36 km/h) . Il a une capacité de 2040 passagers
entraînées à 512 r/min par quatre moteurs diesel à 12 et 920 membres d'équipage (gracieuseté de Carnival Cruise
cylindres . Les deux autres alternateurs ont une puissance de Lines) .
6820 kVA .
918 ÉLECTROTECHNIQUE
3o
source 2
3 phases 1
I1I° MM MM
Q4 Q1
I
seuils vitesse
limites désirée Q
convertisseur
mm mm
3 m pour
t courant
fréquence 05 positif
appropriée C
o
o
unité de J-L
commande
07
et
d'allumage
J-L 9) convertisseur
012 Q9 N
pour
tension
appropriée
r courant
08 Q11 négatif
C
o
o
cycloconvertisseur phase B cycloconvertisseur
vitesse, phase A phase C
glissement, I
tension,
courant,
etc .,
réels
Figure 44-17
Cycloconvertisseur triphasé alimentant un moteur à cage d'écureuil .
courbes du couple en fonction de la vitesse sont donc dresseur et fournit une puissance à la phase A . Inverse-
semblables à celles montrées à la Fig . 44-18 . Comme ment, lorsque Ea4 est négative, le convertisseur fonc-
on peut faire varier la fréquence à volonté, on utilise tionne en onduleur et soutire une puissance de la phase
seulement la partie verticale des courbes, soit celle com- A pour la renvoyer au réseau .
prise entre les couples de décrochage + Td et - Td . De la même façon, un courant Ia négatif peut seule-
On peut comprendre le fonctionnement du cyclocon- ment provenir du convertisseur A(-) . Lorsque celui-ci
vertisseur en se référant à la phase A (Fig . 44-17) . Lors- fonctionne comme redresseur, Ea4 est négative, et du-
que le convertisseur A(+) conduit, il peut seulement rant cet intervalle le convertisseur fournit de la puis-
porter un courant Ia positif dont le sens est imposé par sance à l'enroulement . Au contraire, lorsque Ea4 est
la polarité de ses thyristors . Toutefois, ce convertisseur positive, le convertisseur A(-) fonctionne en onduleur
peut fonctionner en redresseur ou onduleur . Ainsi, lors- et renvoie dans le réseau la puissance provenant de l'en-
que Ea4 est positive, le convertisseur fonctionne en re- roulement .
/~1
tionne en redresseur durant l'intervalle de 30° à 180° et
∎Y~ ∎/Y∎/Iiu∎∎/YI\////
en onduleur entre 180° et 210° .
Les convertisseurs des phases B et C fonctionnent de la
∎∎∎/ •/∎∎//
600 300 0 300 600 1200 1500 1800 r/min même manière, sauf que les thyristors respectifs sont
YYYeYYYYY . , . YYYYii •Y Y allumés 120° et 240° plus tard . À 6 Hz, par exemple,
YYt CYY~~YYYUYYYY un retard de 120° correspond à un délai de
Ot = 1x 1 = 1x 1 = 55,5 ms
f 360° 6 360
/ami Les courbes lisses de tension et de courant montrées à
la Fig . 44-19 sont en réalité des sinusoïdes dentées con-
tenant, en plus de la fondamentale, des tensions et cou-
Figure 44-18
rants harmoniques (Fig . 44-12) . Cette distortion har-
Courbes typiques du couple en fonction de la vitesse d'un
moteur bipolaire à cage d'écureuil lorsque le flux est maintenu monique crée un échauffement du moteur d'environ
constant . La commande est conçue de telle sorte que le point 10 °C supérieur à l'échauffement normal. Une ventila-
de fonctionnement reste sur la partie verticale de la courbe . tion indépendante est parfois requise, surtout lorsque
le moteur tourne à basse vitesse .
Le cycloconvertisseur peut fournir la puissance réac-
Noter qu'un seul convertisseur fonctionne à la fois .
tive absorbée par le moteur asynchrone . Cependant, une
Ainsi, lorsque le convertisseur A(+) est en service, le
puissance réactive encore plus grande est tirée du ré-
convertisseur A(-) est bloqué, et vice versa .
seau ; le facteur de puissance de ce système d'entraîne-
La Fig . 44-19 montre les modes de fonctionnement ment est donc plutôt bas .
∎ ffl Ea4
:: :._∎
main a
30 90 180 210 330 .i 3 0 '
Figure 44-19
Fonctionnement des convertisseurs A(+) et A(-) en redresseur et en onduleur lorsque le courant est en retard sur la
tension . La figure montre les ondes fondamentales de la tension et du courant .
920 ÉLECTROTECHNIQUE
réseau
triphasé
Figure 44-20
On peut faire varier la vitesse en changeant la tension d'une batterie d'accumulateurs . Par la même occasion, on charge cette
batterie, ce qui permet de récupérer l'énergie qui autrement serait perdue en chaleur .
D'autre part, la tension Ed produite par le redresseur à L'onduleur à commutation naturelle est raccordé à un
diodes est : transformateur T. Ce dernier a un rapport de transfor-
mation tel que la valeur efficace de ET soit environ 80 %
Ed = 1,35 E éq . 42-6
de Eb. Il en résulte que l'angle de retard à l'amorçage
Comme la chute RId dans l'inductance de lissage est a sera assez près de la limite admissible de 165°, ce
négligeable, il s'ensuit que Ed = Eb . En combinant les qui diminue l'appel de puissance réactive de l'onduleur .
équations 33-4 et 42-6, on obtient : Les tensions Eb et ET sont reliées par l'équation :
Eb = 1,35 ET cos a éq . 42-12
Eb
s= (441) En combinant les équations 42-12 et 44-1, on obtient :
1,35 Ego Eb 1,35 ET cos a
s=
Comme Ego est une grandeur constante, l'équation 1,35 Eco 1,35 E,o
44-1 révèle que le glissement dépend exclusivement
ET cos a
de la tension Eb de la batterie . Par conséquent, on pour- d'où s = (44-2)
rait faire varier la vitesse du moteur en faisant varier la Ec
,
tension Eb . Donc, au bénéfice de faire varier la vitesse L'équation 44-2 indique que l'on peut faire varier le
du moteur vient s'ajouter la possibilité de récupérer de glissement du moteur, donc sa vitesse, en agissant sur
l'énergie . l'angle de retard a et sur la tension ET du transforma-
En pratique, on remplace la batterie par un onduleur teur. En pratique, la tension est ajustée à la valeur dési-
qui retourne la puissance au réseau (Fig . 44-21) . rée au moyen de prises .
redresseur onduleur
I,
IL tension appropriée
E vitesse désirée
unité de commande
seuils ` et d'allumage vitesse, glissement,
limites courant, tension, etc .,
réels
Figure 44-21
Commande de la vitesse d'un moteur à rotor bobiné utilisant un redresseur, un onduleur non autonome et
un transformateur à prises variables .
922 ÉLECTROTECHNIQUE
Exemple 44-3
Un moteur à rotor bobiné de 3000 hp, 4160 V,
900 r/min, 60 Hz . entraîne une pompe centrifuge à
vitesse variable . Lorsque le moteur est raccordé à
un réseau triphasé de 4160 V, la tension entre les
Figure 44-23
bagues à circuit ouvert (rotor bloqué) est de 1800 V. l'approvisionnement en eau potable de la ville de Stuttgart,
Un transformateur triphasé de 4160 V/480 V est con- Allemagne, est assuré par un pipeline de 1,6 m de diamètre
necté aux bornes Lie l'onduleur (Fig . 44-24) . Le et 110 km de long, alimenté par les eaux du lac de Constance
moteur doit développer 800 kW à une vitesse de dans les Alpes . La pompe visible en arrière-plan est actionnée
700 r/min . Calculer : par un moteur à rotor bobiné de 3300 kW, 425 à 595 r/min,
5 kV, 50 Hz . La vitesse variable du moteur permet de régler
a) la puissance débitée par le rotor le débit en eau selon les besoins de la ville .
Le refroidissement du moteur blindé est assuré par un
b) la tension E entre les bagues ainsi que la tension échangeur de chaleur air/eau utilisant l'eau froide du lac à
Ed dans le circuit intermédiaire à c .c . 5 °C . Pendant le démarrage, on utilise un rhéostat liquide,
après quoi le rotor est branché aux onduleurs (situés contre
le courant continu 1,1 et la valeur efficace du cou- le mur) qui réinjectent l'énergie de glissement dans le réseau
rant dans le rotor (gracieuseté de Siemens) .
d) l'angle de retard à l'amorçage (le l'onduleur
e) le courant efficace au primaire et au secondaire
du transformateur La puissance mécanique P,,, est 800 kW ; on a donc :
Solution Pm = Pr (1 - s) éq . 33-8
a) Le glissement est : 800 = Pr (1 - 0,222)
1
3 phase
2
4160 V -
la
60 Hz 3
redresseur onduleur
40 A
cq4illâ.
stator
IR
rotor 344 A
A 4160 V
zz
480 V
L
transformateur
2240 kW, 4160 V 8 pôles
E co = 1800 V
a = 146,4°
Figure 44-24
Voir exemple 44-3 .
Si l'on néglige les pertes Joule dans le rotor, la puis- Comme la tension Eb de l'onduleur est négative, soit
sance électrique débitée par le rotor est : Eb = - 540 V, on a :
924 ÉLECTROTECHNIQUE
Supposons que le stator soit raccordé à un autotrans- Le couple résistant d'un ventilateur varie à peu près
formateur triphasé à tension variable (Fig . 44-25a) . À avec le carré de la vitesse* . Cette caractéristique est
la tension nominale, la caractéristique du couple en représentée par la courbe (3) que nous avons superpo-
fonction de la vitesse du moteur est donnée par la sée sur les courbes T-n du moteur. L'intersection des
courbe (1) de la Fig . 44-25b . Lorsqu'on applique la courbes (1) et (3) montre qu'à pleine tension le venti-
moitié de la tension nominale, on obtient la courbe (2) . lateur tourne à 90 % de la vitesse synchrone . Pour cette
En effet, comme le couple varie avec le carré de la condition de pleine charge, le courant I a est en retard
tension, les couples sont partout réduits par un facteur sur la tension de 0 degrés (Fig . 44-26) . D'autre part,
4 . Ainsi, la figure montre que le couple de décrochage lorsque la tension est réduite de moitié, le nouveau point
chute de 184 % à 46 % . d'opération est donné par l'intersection des courbes
(2) et (3) . On constate alors que le ventilateur ne tourne
plus qu'à 60 % de la vitesse synchrone . Ainsi, en fai-
Il sant varier la tension, on peut ajuster la vitesse à la
valeur désirée .
2 0---- T
Remplaçons l'autotransformateur variable par un
30 gradateur triphasé composé de 3 groupes de thyristors
autotransformateur raccordés en antiparallèle (Fig . 44-27) . À la section
à tension variable 42 .18, chapitre 42, nous avons déjà discuté du prin-
cipe de fonctionnement d'un gradateur.
Figure 44-25a
Un autotransformateur à prises variables permet de faire
Supposons que l'angle de retard à l'amorçage a soit
varier la vitesse d'un moteur asynchrone . ajusté afin qu'il soit égal à l'angle 0 indiqué à la Fig .
44-26 . Dans ces circonstances (Fig . 44-28a), les alter-
nances de courant IA 1 et IA2 donnent ensemble la même
forme d'onde que celle de I a . Le circuit réagit en effet,
200
comme si le gradateur n'était pas présent .
175 Pour abaisser la tension, il suffit d'augmenter l'angle
d'amorçage a. Par exemple, lorsque les impulsions sont
150
(1) retardées de 145° (Fig . 44-28b), la tension efficace aux
â 125 bornes du moteur est environ 20% de la tension nomi-
coi 100
75
50
(2)
25
0
0 20 40 60 80 100
vitesse T
vitesse
synchrone
Figure 44-25b 0H
Courbes du couple en fonction de la vitesse d'un moteur
asynchrone . La courbe (1) est obtenue à la tension nominale ;
la courbe (2) est obtenue à 50 % de la tension nominale . La
courbe (3) montre la caractéristique couple/vitesse d'un
ventilateur.
02
Figure 44-28a
Formes d'ondes de la tension ligne à neutre et du courant
vitesse, courant, tension,
dans le moteur lorsqu'il est alimenté par un autotrans-
position du rotor, etc ., réels
formateur . Le courant est en retard de edegrés sur la tension .
Figure 44-27
Diagramme schématique d'un gradateur alimentant un moteur
asynchrone triphasé .
926
0
1,0
Emin
1,0
1,0
ÉLECTROTECHNIQUE
départ
départ
brusque
démarrage
doux
démarrage t, en marche
démarrage doux
avec
«kickstart»
démarrage ti en marche
démarrage
direct sur
la ligne
(a)
(b)
(c)
Certains programmes de démarrage appliquent pendant
une ou deux secondes la pleine tension aux bornes du
moteur . Cela a pour but de créer un coup de départ pour
vaincre le frottement sec . Dans d'autres programmes,
le courant de démarrage est automatiquement limité à
3 ou 4 fois le courant nominal .
L'arrêt contrôlé d'un moteur est parfois aussi impor-
tant que son démarrage . Par exemple, lorsqu'on débran-
che un moteur, il s'arrêtera peut-être trop rapidement .
Dans ce cas, l'arrêt prolongé offert par certains démar-
reurs constitue un avantage . Pendant la rampe de
décéleration, la tension aux bornes du moteur diminue
graduellement jusqu'à l'arrêt complet .
On présente à la Fig 44-29 quelque-unes des options
de démarrage et d'arrêt disponibles sur le marché . Par
exemple, la Fig . 44-29d montre la tension E aux bor-
nes du moteur en fonction du temps lors du démarrage
et de l'arrêt d'une machine à imprimer . Le démarrage
en «S» assure un départ très doux suivi d'une accéléra-
tion modérée et une transition graduelle vers la marche
en régime permanent . Lors de l'arrêt, la rampe de dé-
célération assure un ralentissement graduel sans coup
brusque .
Un autre avantage des démarreurs à semi-conducteurs
0 est leur fiabilité et l'absence totale de bruit . Contraire-
en marche ment aux disjoncteurs conventionnels, ils ne font pas
de bang de fermeture et d'ouverture . Enfin, dans le cas
1,0
d'une grande usine, on n'a plus besoin de programme
d'entretien pour remplacer les contacts usés .
La Fig . 44-30 montre deux types de démarreurs à semi-
Emin conducteurs . On peut programmer sur le chantier le
genre de démarrage et d'arrêt désiré .
arrêt ~,
Lorsqu'un gros moteur a atteint sa vitesse de régime,
o I
démarrage en on utilise parfois un contacteur pour court-circuiter les
marche thyristors . Cela élimine les pertes causées par la chute
4,0 de tension entre l'anode et la cathode . On estime que
courant de les pertes totales pour les trois phases sont d'environ
démarrage 3,5 W par ampère . Ainsi, dans un démarreur de moteur
limité de 600 hp qui tire un courant de 520 A, les thyristors
(e) dissipent 3,5 x 520 = 1820 W. Si l'on n'utilise pas de
l'0- contacteur de court-circuit, il faut ajouter une ventila-
tion forcée pour dissiper la chaleur .
démarrage en marche Les démarreurs à semi-conducteurs sont disponibles
pour les moteurs de un kilowatt à quelques milliers de
Figure 44-29 kilowatts . Ils offrent une alternative intéressante au
Cinq programmes de démarrage et d'arrêt doux d'un moteur démarrage par résistances ou autotransformateurs . Le
asynchrone utilisant un démarreur à semi-conducteurs . remplacement des anciens démarreurs conventionnels
source onduleur
à c .c . autonome
C
EF = tension ligne à ligne
cos 0 = facteur de puissance
Figure 44-31
Caractéristiques fondamentales d'un onduleur autonome .
semi-conducteurs .
ou
Ed = tension continue à l'entrée de l'onduleur
VARIATEURS DE VITESSE UTILISANT DES
Id = courant continu [A]
ONDULEURS AUTONOMES
EF = composante fondamentale de la tension al-
ternative entre les lignes triphasées [V]
44 .9 Note concernant les onduleurs
IF = composante fondamentale du courant alter-
autonomes
natif, par phase [A]
Nous venons d'étudier la commande des machines à
cos 9 = facteur de puissance de la charge
c .a . utilisant les convertisseurs de fréquence dont la
commutation est naturelle . Nous abordons maintenant 2 . L'onduleur peut générer ou absorber de la puissance
les variateurs de vitesse utilisant les onduleurs autono- réactive ; celle-ci est imposée par la nature de la
mes dont la commutation est forcée . Avant d'entrepren- charge
dre cette section nous recommandons au lecteur de ra- 3 . La puissance réactive générée ou absorbée par
fraîchir ses connaissances sur les principes de fonc- l'onduleur n'exige, en moyenne, aucune puissance
tionnement des onduleurs autonomes en se référant aux de la source à c .c .
sections 42 .20, 42 .49 et 42 .52 . 4 . La fréquence des impulsions fournies aux gâchettes
Par définition, un onduleur autonome convertit une détermine la fréquence d'opération de l'onduleur
puissance continue en puissance alternative . Il peut 5 . Les valves à l'intérieur de l'onduleur relient les bor-
aussi faire la conversion inverse, mais il fonctionne alors nes à c .c . aux bornes à c .a . dans une séquence con-
en redresseur à commutation forcée . trôlée . Comme la chute de tension dans les valves
À cause de la variété des circuits de commutation, nous est négligeable, il s'ensuit que :
montrons d'abord l'onduleur autonome comme un sim- (i) lorsque l'onduleur est alimenté par une source
ple dispositif à 5 bornes (Fig . 44-3 1) . Deux bornes ser- de tension Ed, l'amplitude de la tension alternative
928 ÉLECTROTECHNIQUE
entre les lignes à c .a . est soit nulle, soit ± Ed que les IGBT et les MOSFET . La commutation se fait
(ii) lorsque l'onduleur est alimenté par une source beaucoup plus rapidement de sorte qu'on peut attein-
de courant Id, le courant dans chaque ligne à c.a. est dre des fréquences de 4, 8, 10 et même 16 kHz .
soit nul, soit ± Id Un onduleur autonome est toujours alimenté par une
source à c .c . Habituellement, on l'obtient en redres-
On peut regrouper les onduleurs autonomes en deux
sant la tension du fournisseur d'électricité . La sortie
catégories : ceux qui génèrent une onde rectangulaire
et ceux qui produisent une onde à modulation de lar- c .c . du redresseur est reliée à l'entrée c .c . de l'onduleur
par un circuit intermédiaire . On utilise deux types de
geur d'impulsion (MLI) . Nous débutons l'étude avec
circuits : la liaison à source de courant (Fig . 44-32a) et
les onduleurs à ondes rectangulaires
la liaison à source de tension (Fig . 44-34a) . La source
44 .10 Onduleurs autonomes à ondes en question est le redresseur qui agit comme source de
rectangulaires courant ou comme source de tension selon la nature du
On peut utiliser des thyristors pour construire un signal envoyé à ses gâchettes . L'onduleur est alors ap-
onduleur à commutation forcée mais, pour ce faire, on pelé onduleur de courant ou onduleur de tension . La
doit avoir recours à des artifices . On doit ainsi ajouter à construction d'un onduleur de courant diffère de celle
chaque thyristor un ensemble de condensateurs, indue- d'un onduleur de tension .
tances, diodes et thyristors auxiliaires . Le but de ces Lorsqu'il fonctionne comme source de courant (Fig .
composants est de forcer les thyristors de puissance à 44-32a), le redresseur fournit un courant constant à
conduire à des instants où normalement ils ne condui- l'onduleur ; celui-ci distribue le courant successivement
raient pas, et de forcer leur blocage avant les instants aux trois phases alimentant le moteur . Dans le circuit
«naturels» d'extinction . intermédiaire, une inductance de lissage aide à mainte-
La construction d'un onduleur de grande puissance est nir le courant Id constant, tout en réduisant son ondula-
rendue plus facile avec les thyristors GTO. Toutefois, tion . Par contre, lorsqu'il fonctionne en source de ten-
ce type d'onduleur peut fonctionner à des fréquences sion (Fig . 44-34a), le redresseur fournit une tension
de seulement quelques centaines de hertz . constante à l'onduleur ; celui-ci applique la tension à
tour de rôle aux trois phases du moteur . Dans ce cas un
Les onduleurs à onde rectangulaire simples et extrê-
condensateur à l'entrée de l'onduleur aide à maintenir
mement rapides sont construits avec des transistors tels
une tension constante .
convertisseur 2
convertisseur 1
moteur à cage
courant
approprié - vitesse désirée
unité de commande
et d'allumage vitesse, glissement,
courant, tension, etc ., réels
Figure 44-32a
Diagramme schématique d'un redresseur et d'un onduleur de courant alimentant un moteur à cage d'écureuil .
Figure 44-33
Système d'entraînement à vitesse variable utilisant un redresseur et un onduleur de courant à commmutation
forcée . Le système est conçu pour alimenter un moteur asynchrone triphasé conventionnel de 500 hp, 460 V,
1780 r/min, 60Hz . La fréquence est variable de zéro à 72 Hz . À pleine charge, le rendement du système est de
95 % . Le moteur peut fonctionner dans les 4 quadrants (gracieuseté de Robicon Corporation) .
convertisseur 2
onduleur
réseau autonome
triphasé El c E2 de
tension
moteur à cage
vitesse désirée
nité de commande
seuils ` et d'allumage vitesse, glissement,
limites i courant, tension, etc ., réels
Figure 44-34a
Diagramme schématique d'un redresseur et d'un onduleur de tension alimentant un moteur à cage d'écureuil .
932 ÉLECTROTECHNIQUE
C EAB
T2
E
Figure 44-35
a . Trois commutateurs mécaniques peuvent produire aux
bornes du moteur la même tension que l'onduleur de tension .
b . Tableau montrant l'action des commutateurs .
c . Formes d'ondes des tensions triphasées aux bornes du
moteur .
d . Formes d'ondes des tensions entre les lignes et le neutre
du moteur. (d)
durant cette période le convertisseur 1 est bloqué . Cet ce dernier cas, on peut maintenir le synchronisme d'un
équipement supplémentaire implique que les systèmes groupe de moteurs tout en faisant varier leur vitesse .
d'entraînement à source de tension sont plus coûteux En pratique, la vitesse est variable dans un rapport de 1
que ceux à source de courant . Dans plusieurs applica- à 10 . Les moteurs ont une capacité typique comprise
tions, on utilise simplement une résistance entre les entre 1 kW et 600 kW.
bornes 4 et 5 pour freiner le moteur . Étant donné que l'on doit diminuer la tension E t du
L'action de l'onduleur peut être simulée par les trois convertisseur 1 lorsque la vitesse diminue (Fig . 44-34a),
commutateurs de la Fig . 44-35a. Ce schéma illustre l'appel de puissance réactive tirée du réseau triphasé
encore que les valves à l'intérieur de l'onduleur fonc- peut être considérable . Pour cette raison, on utilise par-
tionnent essentiellement comme des interrupteurs à fois un redresseur mixte avec diode de roue libre . On
haute vitesse . La séquence d'ouverture et de fermeture se souviendra (section 43 .9) que l'emploi de ce genre
des contacts est donnée dans le tableau : un x indique de redresseur diminue l'appel de puissance réactive
un contact fermé ; une case vide, un contact ouvert . lorsque la tension à c .c . est faible .
Chaque interrupteur reste donc dans la même position
Une autre solution consiste à interposer un hacheur c .c .-
pendant une période de 180° . Le tableau montre que la
c .c . entre le redresseur et l'onduleur (Fig . 44-36) . Dans
commutation se fait en 6 étapes, après quoi le cycle
ce cas, on utilise un redresseur tout diodes, ce qui as-
recommence. Les tensions alternatives ligne à ligne qui
sure un facteur de puissance du réseau presque uni-
en résultent sont montrées à la Fig . 44-35c .
taire . C'est le hacheur qui fournit alors la tension va-
La Fig. 44-35d montre aussi la forme d'onde des ten- riable à l'onduleur. Cet arrangement est particulière-
sions entre les lignes et le neutre flottant du moteur . ment utile lorsque plusieurs onduleurs autonomes sont
Les valeurs crêtes des tensions fondamentales sont in- alimentés par un bus commun .
diquées en fonction de la tension continue Ed qui ali-
mente le convertisseur . Par exemple, dans la Fig . 44- 44 .13 Variateur de vitesse pour moteur à
35d, la valeur crête de la tension fondamentale est égale cage de 5 hp
à (2/it)Ed. Afin de consolider nos connaissances, considérons un
Les formes d'ondes sont distorsionnées ; par consé- variateur de vitesse alimentant un moteur à cage d'écu-
quent, elles contiennent des harmoniques . Dans le cas reuil (Fig . 44-37) . Dans l'exemple qui suit nous analy-
des Fig . 44-35e et 44-35d, l'amplitude des harmoni- serons son comportement .
ques décroît en fonction de leur ordre . Ainsi, les am- Rappelons que les flèches associées aux valves Q1 à
plitudes du 5e et du 7e harmonique sont respectivement Q6 indiquent le sens de la conduction permise lorsque
1/5 et 1/7 de celle de la fondamentale . les valves respectives sont fermées (voir section 42 .45) .
Ce système d'entraînement permet de faire varier la Les valves, même fermées, possèdent une directivité
vitesse de plusieurs moteurs simultanément . Il peut ali- qui ne permet pas de conduire un courant dans le sens
menter des moteurs asynchrones ou synchrones . Dans inverse de la flèche .
onduleur
réseau - redresseur liaison hacheur liaison autonome
triphasé - tout diodes à c .c . T à c .c .
T de tension
Figure 44-36
Un hacheur interposé entre un redresseur tout diodes et l'onduleur permet de
faire varier la tension c .c . aux bornes de l'onduleur . Cette technique assure un
bon facteur de puissance du côté du réseau .
934 ÉLECTROTECHNIQUE
Solution
Nous raisonnons alors comme suit :
Composante fondamentale
1) En ce qui concerne les composantes fondamentales
des tensions et courants à 60 Hz, le circuit de la Fig .
44-38 s'applique .
EAN = 254 V
3) Tension Ed de la source à c .c . :
2/7t Ed = 359
d'où Ed = 564 V
Z,
'p(5) - 1(5) - / r, x \
1,77A 1,65A 1,50 3052
Q1
Q2
54
Q3
Q4 N
Figure 44-41
Circuit équivalent du moteur pour le 5e harmonique . Voir
Q5
exemple 44-5 .
Figure 44-39
En ce qui concerne le 5e harmonique, le moteur agit
Séquence d'ouverture et de fermeture des valves . Une barre comme frein (glissement > 1) . La résistance rotorique
noire indique une valve fermée . de 1,2 52/s (Fig . 44-40) a donc une valeur de
1,2 S2/s = 1,2 Q/1,19 = 1,0 S2
10) La fréquence dans le rotor est :
f
,, Ed = 564 V ,, ,,
f2 = sf éq . 33-3
r
0 --- , = 1,19 x 300 = 357 Hz
360° '
r
Cette fréquence élevée fait augmenter la résistance
\ À \
rotorique r2 de 5 ou 6 fois, à cause de l'effet pellicu-
laire . Supposons qu'elle augmente de 5 fois, ce qui
donne à l'élément r 2/s une valeur de (5 x 1,2)/1,19 =
0
5 S2 . En inscrivant cette valeur dans le circuit équiva-
lent de la Fig. 44-41, on obtient, après calculs, les cou-
rants de 5e harmonique suivants :
1 1(5) = 1,65 A Ip(5) = 1,77 A
Figure 44-40
Tensions ligne à ligne et ligne à neutre . Voir exemple 44-5 . 11) Puissance totale fournie au rotor par le 5e harmoni-
que :
17) 88° à 240° : Ia est (+), EAN est (+) et Q1 est fermé . tude constante, suivies par une série d'impulsions sem-
Q1 conduit et la source fournit de l'énergie à l'enrou- blables mais de signe contraire (Fig . 44-44a) . La lar-
lement . geur de ces impulsions et les intervalles qui les sépa-
18) 240° à 268° : la est (+), EAN est (-) et Q2 est fermé . rent sont ajustés de sorte que la composante fondamen-
Cependant, à cause de sa directivité, Q2 ne peut pas tale se rapproche d'une sinusoïde* .
conduire un courant Ia positif, donc ce dernier doit pas- En augmentant le nombre d'impulsions par alternance,
ser par D2 . La source reçoit de l'énergie. on peut produire des fréquences aussi basses que dé-
19) 268° à 420° : Ia est (-), EAN est (-) et Q2 est fermé . siré . Ainsi, pour réduire de moitié la fréquence fonda-
Le courant passe par Q2 et la source fournit de l'éner- mentale de l'onde montrée à la Fig . 44-44a, on aug-
gie à l'enroulement. mente le nombre d'impulsions par alternance de 5 à 10
(Fig . 44-44b) . Cependant, pour maintenir un flux cons-
VARIATEURS DE VITESSE À MLI tant dans le moteur, il faut réduire de moitié la largeur
des impulsions . Le nombre de volts-secondes par al-
44 .14 Principe du variateur de vitesse à ternance demeure alors le même . On peut ainsi com-
MLI mander la valeur et la fréquence de la tension alterna-
Revenons brièvement sur le principe de la modulation tive à partir d'une source de tension à c .c . constante .
de largeur d'impulsion (MLI), déjà exposé au chapitre Parfois, la largeur des impulsions et l'intervalle qui les
42 . Pour ce faire, considérons l'onduleur de tension de sépare sont conçus pour éliminer les harmoniques de
la Fig . 44-43 . Un redresseur en pont (1) produit une basse fréquence, tels que les 3e, 5e et 7e harmoniques .
tension constante E l dont la valeur filtrée E2 apparaît à Les harmoniques supérieurs, tels que les 17e, 19e, etc .,
l'entrée de l'onduleur. Grâce aux signaux émis par ont moins d'importance car ils sont amortis électrique-
l'unité de commande et d'allumage, l'onduleur génère ment et mécaniquement . L' onduleur MLI produit donc
une série d'impulsions de tension positives d'ampli- des courants à faible distorsion .
Id convertisseur (2)
redresseur (1) onduleur (3)
onduleur
autonome
B
C -_ 2 modulation
de largeur
d'impulsions
C
moteur à cage
zzizz
À
tension appropriée fréquence appropriée
IL IL
freinage
< vitesse désirée
unité de commande
seuils ` et d'allumage vitesse, glissement,
limites courant, tension, etc ., réels
Figure 44-43
Diagramme schématique d'un redresseur et d'un onduleur à
modulation par largeur d'impulsion alimentant un moteur à Dans la Fig . 44-44, les impulsions ont toutes la même lar-
cage . geur. En pratique, on a vu au chapitre 42 que celles situées
au milieu de chaque alternance de l'onde sinusoïdale sont
plus larges que celles situées aux deux extrémités .
938 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 44-46
Onduleur autonome à source de tension fournissant une
tension alternative à MLI .
Un examen de la Fig . 44-47 révèle que l'amplitude Em posante alternative apparaît entre les lignes . Comme
ne peut pas dépasser Ed/2 sans écrêter l'onde sinusoï- dans tout système triphasé, la tension crête ligne à li-
dale. Nous nous bornerons à l'étude des tensions MLI gne est égale à Em 3, soit 3 f ois la tension crête de la
non écrêtées . composante alternative entre une ligne et le point Y.
Exemple 44-6
Le convertisseur triphasé de la Fig . 44-46 est ali-
menté par une source de tension continue Ed = 700 V.
On désire générer une tension E Ay dont la compo-
sante alternative a une valeur crête de 280 V. Calcu-
ler la valeur du rapport cyclique D lorsque :
a) la tension E,,y est à sa valeur maximale
b) la tension E,vy est à sa valeur minimale
c) la composante alternative a une valeur momen-
tanée de - 40 V
La Fig . 44-50 montre une porteuse triangulaire super- c) les harmoniques de tension d'ordre 9 et moins
posée sur les trois tensions désirées EAY , EBY et Ecy . générés par le variateur
L'onde coupe les tensions à différents points et, en sui-
vant la règle décrite à la section 42 .58, on obtient une
Solution
a) Tension continue Ed
Ed = 2 x 300 V = 600 V
Pour laisser une marge de manoeuvre, choisissons une
Figure 44-50
Découpage des tensions par une onde triangulaire . tension Ed de 750 V.
942 ÉLECTROTECHNIQUE
b) Formes d'ondes des impulsions MLI analyse harmonique démontre que la distorsion de la
4) Utilisons une fréquence de découpage synchronisée tension fondamentale est appréciable lorsque la fré-
de 250 Hz . Habituellement, la fréquence serait beau- quence de découpage est un faible multiple de la fon-
coup plus élevée ; nous employons 250 Hz afin de mieux damentale désirée . En pratique, pour éliminer les har-
illustrer la tension produite par la MLI . moniques inférieurs au 1 le, on utilise des programmes
de découpage plus sophistiqués que ceux basés sur de
Le découpage synchronisé nécessite la porteuse trian-
simples triangles .
gulaire montrée à la Fig . 44-51 . On remarque que les
composantes sinusoïdales de 300 V crête fluctuent au- Dès que le rapport f/f est supérieur à 10 les harmoni-
dessus et en dessous de la tension médiane de 375 V . ques proches de la fondamentale disparaissent et on
On constate que les tensions EAY, EBY et EAY sont cou- n'a plus besoin de synchroniser la fréquence de dé-
pées par l'onde triangulaire, mais pas aux mêmes ins- coupage . L'exemple qui suit en fait la preuve .
tants .
5) La Fig . 44-52a montre le découpage de la tension
EAY par la porteuse . Il en résulte 5 impulsions par cy- c
cle de fondamentale . La largeur des impulsions varie
300
mais leur amplitude est fixe à 750 V. Comme les ten-
sions EBY et EAY sont découpées de la même façon mais
pas aux mêmes instants, il s'ensuit que les impulsions
générées pour les trois phases seront déphasées, mais
elles ne seront pas identiques . La Fig . 44-52b montre
le découpage de la tension EBY .
6) La Fig . 44-53 montre les impulsions de la tension
ligne à ligne EAB = EAY - EBY . On constate que le nom- Figure 44-51
Voir exemple 44-8 .
bre d'impulsions par cycle a doublé à 10 . Les impul-
sions contiennent la tension fondamentale dont la va-
leur crête est de 300 3 = 520 V . 800
7) La Fig . 44-54 montre la forme d'onde de la tension c
o 600
EBc = EBY -Ecy . Elle diffère légèrement de celle de
EAB . 400
800
TABLEAU 44-1 HARMONIQUES LIGNE À LIGNE
ordre de
l'harmonique
tension crête
[V]
fréquence
[Hz]
o 600
N
C mi À
. 400
C EBC
La tension de 117 V correspond à la tension crête En ,
200
I, II générée par le variateur de vitesse (Fig . 44-50) .
II,
90 ,' 360 450
0
-200
l', 540 5) Le rapport f,/f = 250/19,57 = 12,77 . Le variateur de
180degr2s01 61 vitesse fonctionne donc dans le mode non synchronisé .
-400
-600 b) Forme d'onde des impulsions
Figure 44-57
Ce moteur de 3 hp, 460 V incorpore un variateur de vitesse . À couple constant, la vitesse est variable de
180 r/min à 1800 r/min . Entre 1800 r/min et 3600 r/min le moteur fonctionne à puissance constante . La
fréquence de découpage est variable de 1125 Hz à 18 kHz (gracieuseté de Baldor Electric Company) .
doit être exempt d'harmoniques afin d'éviter l'interfé- laire au lieu d'une tension MLI, comme on l'a déjà
rence avec les lignes téléphoniques avoisinantes . expliqué à la section 44 .12 . L'avantage de cette mé-
Nous verrons que le convertisseur MLI monophasé offre thode est que, pour une tension continue Ed donnée, la
un moyen élégant de satisfaire ces exigences sans né- composante fondamentale est environ 27 % plus éle-
cessiter des filtres encombrants ni des condensateurs vée que celle d'une onde MLL Bien que les 5e et 7e
harmoniques de tension soient alors relativement im-
pour relever le facteur de puissance .
portants, les harmoniques de courant sont amortis par
Les moteurs de traction sont relativement gros ; par l'inductance des enroulements du moteur. Par contre,
conséquent, on utilise souvent des valves GTO dans en dessous de 60 Hz, les harmoniques de courant de-
les convertisseurs associés . La fréquence de découpage viennent excessifs et on doit utiliser le mode MLI .
des GTO est habituellement limitée à une valeur maxi-
male de l'ordre de 300 Hz* . Cette fréquence relative- La MLI peut être synchronisée ou non. Nous avons vu
ment basse exige une attention particulière lorsqu'on que la synchronisation est recommandée lorsque la fré-
quence de découpage est inférieure à 10 fois la fré-
utilise le mode MLI . Au-dessus de 60 Hz, le convertis-
seur est programmé pour fournir une tension rectangu- quence désirée . Par exemple, si la fréquence de décou-
page maximale est limitée à 300 Hz, elle doit être syn-
chronisée avec la fréquence désirée dès que celle-ci dé-
Certains GTO peuvent fonctionner à une fréquence de passe 300 Hz/10 = 30 Hz . Une fréquence désirée f de
800 Hz .
946 ÉLECTROTECHNIQUE
43,67 Hz exige donc une fréquence de découpage f, = tive triphasée pour alimenter le moteur de traction (8) .
43,67 x 5 = 218,35 Hz exactement . (À 43,67 Hz, le Le condensateur (6) maintient une tension stable à l'en-
multiple 5 est le plus grand multiple impair qui ne dé- trée de l'onduleur.
passe pas la limite admissible de 300 Hz du GTO .)
Pour des raisons de sécurité on ajoute aussi une résis-
Lorsque la fréquence désirée est inférieure à 30 Hz, on tance de freinage (4) commandée par un IGBT .
utilise le mode MLI non synchronisé . Dans ces circons- En plus du courant continu Id, le convertisseur mono-
tances, la fréquence de découpage est maintenue à la phasé (3) injecte dans le circuit intermédiaire un cou-
fréquence maximale du GTO, soit 300 Hz . Les princi- rant à 120 Hz, soit deux fois la fréquence de la caté-
paux harmoniques générés sont alors groupés autour naire. Un filtre (5) composé d'une inductance L 2 en
des multiples de 300 Hz . Nous décrivons ces divers série avec un condensateur C 2 et syntonisé à 120 Hz
modes de fonctionnement dans les sections suivantes . court-circuite cet harmonique . Par conséquent, l'ondu-
lation de la tension Ed est réduite de beaucoup .
44.19 Composants principaux d'un
système de traction Au moment du branchement du système sur le réseau,
La Fig . 44 .58 montre de façon très simplifiée les com- un disjoncteur (11) et une résistance (12) limitent l'ap-
posants principaux d'un système de traction à bord d'un pel de courant dû à la présence des condensateurs C i et
autocar. La caténaire (9) à 15 kV, 60 Hz fournit la puis- C2 . Le disjoncteur (13) se ferme dès que les condensa-
sance monophasée à un transformateur (1) qui réduit teurs sont chargés .
la tension à 424 V. Cette tension alimente un convertis- La réactance inductive (2) agit comme filtre pour la
seur MLI monophasé (3) à IGBT qui produit dans le fréquence de découpage f c et les harmoniques générés
circuit intermédiaire une tension continue Ed de 750 V par le convertisseur (3) . Le filtre sert en même temps
Ce convertisseur, comme nous le verrons plus loin, per- comme liaison réactive entre, d'une part, la tension EAB
met de plus de renvoyer la puissance vers le réseau à 60 Hz induite aux bornes du transformateur et, d'autre
pendant les périodes de freinage. L' onduleur (7) à GTO part, la tension sinusoïdale fondamentale ECD générée
transforme la puissance continue en puissance alterna- par le convertisseur. En réglant l'amplitude et la phase
Figure 44-58
Diagramme schématique du système d'entraînement d'un autocar .
40-
fréquence nominale 60 Hz
vitesse de base 1800 r/min
20 30 40 60 800 100
plage de vitesse 0 à 3000 r/min fréquence f Hz
température classe H Figure 44-59
ventilation à air 12 m3/min Méthodes de génération des fréquences fondamentales
comprises entre 1 Hz et 100 Hz en utilisant une fréquence
masse 520 kg de découpage variable de 200 Hz à 300 Hz .
(b) fondamentale : 47 Hz, 458 V rms, 1410 r/min 44 .21 Fonctionnement du convertisseur
monophasé
fc = 235 Hz
Dans le chapitre 42, section 42 .52, nous avons vu qu'un
+ 750 V convertisseur MLI pouvait générer une onde sinusoï-
dale de n'importe quelle fréquence, amplitude et phase .
Cela permet de commander le flux des puissances ac-
tive et réactive entre le secondaire du transformateur et
le convertisseur (3) de la Fig . 44-58 . Le circuit du con-
EAB vertisseur, du circuit intermédiaire et du transforma-
- 750 V teur est repris à la Fig . 44-61 . La réactance x repré-
sente la réactance de fuite du transformateur rapportée
(c) fondamentale : 35 Hz, 341 V rms, 1050 r/min
au secondaire .
fc = 245 Hz
Examinons les tensions de la Fig . 44-61 . Du côté se-
+750 V
condaire du transformateur, la tension EAB est cons-
11
tante car sa fréquence et son amplitude sont imposées
142 V
par la caténaire . Par contre, l'amplitude et la phase de
la tension ECD aux bornes du convertisseur sont régla-
-
bles .
EAB
750 V
Figure 44-60
Formes d'ondes des tensions ligne à ligne pour quatre modes
d'opération de la Fig . 44-59 .
a . Mode à onde rectangulaire : 100 Hz, 3000 r/min . Figure 44-61
b . MLI synchronisée : 47 Hz ; mf = 5 ; 1410 r/min . La valeur et la direction de la puissance P sont commandées
c . MLI synchronisée : 35 Hz ; mf = 7 ; 1050 r/min . en ajustant l'amplitude et le déphasage de la tension EC D
d . MLI non synchronisée : 11 Hz ; mf = 27,27 ; 330 r/min . générée par le convertisseur .
EAB
Supposons que la puissance active circule du transfor- teur ECD . Par conséquent, le facteur de puissance du
mateur vers le convertisseur et que l'on désire imposer convertisseur est encore de 100 % .
un facteur de puissance au convertisseur de 100 % . Cela La fréquence de découpage du convertisseur IGBT (3)
veut dire que la tension EAB doit être en avance sur la peut être de plusieurs kilohertz . Par conséquent, les
tension ECD et que, de plus, le courant I doit être en composantes harmoniques du courant I sont effective-
phase avec ECD (Fig . 44-62a) . La puissance active est ment bloquées par la réactance x . Son impédance har-
alors donnée par l'expression : monique est environ 2f c/f fois plus grande que celle
de la fondamentale .
EAB ECD
p _ sin 01 éq.16-8 La Fig . 44-63a montre les formes d'ondes des tensions
X
et du courant du convertisseur monophasé lorsqu'il ab-
On constate qu'en réglant la tension E CD et l'angle 01 sorbe de l'énergie de la caténaire . Le convertisseur gé-
on peut imposer la valeur et le sens de la puissance . nère une tension ECD (MLI) dont la composante fonda-
mentale ECD a une valeur efficace de 424 V à 60 Hz .
Lorsque le véhicule descend une côte, le freinage est
La fréquence de découpage est de 660 Hz . Le courant I
obtenu en faisant fonctionner le moteur en génératrice
est sinusoïdal et sa valeur efficace est de 212 A . Il est
asynchrone . La puissance renvoyée au circuit intermé-
en phase avec la tension ECD de sorte que le convertis-
diaire est alors transportée au transformateur par l'en-
seur absorbe de la puissance active à un facteur de puis-
tremise du convertisseur (3) . Pour inverser la puissance,
sance de 100 % .
on règle l'angle 02 de sorte que ECD soit en avance sur
EAB (Fig . 44-62b) . De plus, l'angle et la valeur de ECD On observe que la tension ECD (MLI) est composée
sont ajustés pour que le courant I s'aligne avec le vec- d'impulsions dont l'amplitude est de 750 V, ce qui cor-
o
N
c
m
!i
Figure 44-63a
vo
Formes d'ondes de la tension hachée aux bornes C et D du convertisseur, de la composante fondamentale
de cette tension et du courant I .
950 ÉLECTROTECHNIQUE
V, A
800 ECD (MLI)
e c 600 Id (MLI)
400
o 300 A
200 /
1
o h a,~
0 90 180 i 360 450
-200 w degrés
-400 <
1/120s
-600
-800
Figure 44-63b
Formes d'ondes de la tension hachée aux bornes C et D du convertisseur, et du courant haché et
redressé Id (MLI) fourni au circuit intermédiaire .
La Fig . 44-64 montre un train électrique qui utilise un Dans toutes ces applications, il faut commander les
système de conversion semblable mais beaucoup plus tensions et les courants de façon spéciale afin de main-
puissant que celui que nous venons de décrire. tenir une vitesse constante ou produire le couple dé-
COMMANDE ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT ALTERNATIF 951
Figure 44-64
Ce train électrique est alimenté par une caténaire Le train a une longueur de 140 m, une masse de 343 t et
monophasée de 11 kV, 25 Hz . La tension alternative est peut atteindre une vitesse de 277 km/h .
abaissée par un transformateur et redressée par un Lorsque le train prend un virage les wagons s'inclinent
convertisseur MLI pour donner une tension continue de par rapport à la verticale, ce qui diminue le temps de
2400 V au circuit intermédiaire . Les thyristors GTO transit tout en assurant le confort des passagers . Des
produisent une tension triphasée (0 à 1870 V) à une essais effectués dans le corridor nord-est des Etats-Unis
fréquence comprise entre 0 et 120 Hz . Ils alimentent ont été parrainés par Amtrack, par SJ (Swedish State
quatre moteurs triphasés de 815 kW . Railways), par ABB, et appuyé par la Federal Railroad
Administration (gracieuseté dABB Traction Inc .) .
siré . Les simples ondes sinusoïdales et la règle des volts/ les formes d'ondes changent d'un instant à l'autre . Tou-
Hz constants ne suffisent plus lorsque l'on désire une tefois, durant ces moments de transition, le flux doit
réponse rapide aux conditions imposées . conserver sa valeur nominale .
Le comportement du moteur ne peut alors être décrit C'est la commutation rapide des IGBT fonctionnant à
que par des équations spéciales . Ces équations sont des fréquences de plusieurs kilohertz, de pair avec un
beaucoup plus complexes que celles du circuit équiva- ordinateur à haute vitesse, qui rend possible ce con-
lent conventionnel . Pendant ces périodes transitoires, trôle dynamique rapide . Pour des raisons qui devien-
les tensions et les courants ne sont plus sinusoïdaux et dront évidentes plus loin, on appelle ce type de con-
952 ÉLECTROTECHNIQUE
trôle «contrôle vectoriel» mais d'autres termes, sou- 1) l'ensemble des courants instantanés circulant dans
vent des noms de commerce, sont aussi utilisés . les trois enroulements du stator produit une seule force
Le mot «vectoriel» réfère à des vecteurs dont la posi- magnétomotrice Fs
tion change dans l'espace . Il ne faut pas les confondre 2) l'amplitude et l'orientation de Fs dépend des cou-
avec les vecteurs ou phaseurs traditionnels utilisés pour rants instantanés
résoudre les circuits électriques . 3) le taux de changement de Fs dépend du taux de chan-
Le contrôle vectoriel peut prendre plusieurs formes, gement des courants instantanés
mais certains principes de base sont communs à tout 4) l'amplitude et l'orientation de la FMM du stator sont
contrôle vectoriel ; nous les décrivons dans les sections représentées par le vecteur spatial Fs
qui suivent . Les courants instantanés circulant dans les 12 barres
44.23 Principe du contrôle vectoriel du rotor possèdent aussi diverses valeurs et leur sens
est indiqué par des croix et des points . L'ensemble de
Lorsqu'un moteur asynchrone triphasé fonctionne en
ces courants produit une force magnétomotrice FR qui
régime normal, on peut utiliser un modèle équilibré
est orientée dans l'espace comme indiqué sur la Fig .
représentant n'importe laquelle des trois phases . De
44-65 . Remarquons que les directions de FR et Fs sont
cette manière on arrive à un circuit équivalent et quel-
pratiquement opposées, de sorte qu'elles tendent à s'an-
ques équations simples qui décrivent bien le compor-
nuler. Cependant, le diagramme vectoriel spatial de la
tement du moteur. Les tensions et courants triphasés
Fig . 44-66 montre que la somme vectorielle de ces
ont des formes d'ondes sinusoïdales, décalées de 120°,
FMM donne une force magnétomotrice résultante FF .
et la fréquence est constante .
C'est cette FMM qui produit le très important flux
Ce modèle simple ne tient plus lorsque le moteur doit mutuel 0 dans l'entrefer.
développer des couples et des vitesses qui changent
L' orientation spatiale de F1 est aussi montrée sur la Fig .
rapidement . On doit alors traiter les courants et ten-
44-65 . Le flux 0 dans l'entrefer est indiqué par les pe-
sions du rotor et du stator sur une base instantanée .
tites flèches .
Pour bien comprendre le contrôle vectoriel, examinons
d'abord les forces magnétomotrices et le flux dans un On constate que les courants du rotor se trouvent dans
moteur triphasé qui fonctionne à pleine charge sans le flux 0 ; par conséquent, les barres du rotor sont sou-
perturbations . mises à une force . Celle-ci produit un couple anti-ho-
raire qui est donné par l'expression :
44.24 Forces magnétomotrices spatiales
La Fig . 44-65 montre le stator et le rotor d'un moteur T = kFR 0 sin yf (44-4)
triphasé bipolaire à cage d'écureuil lorsqu'il fonctionne
sous charge . Le moteur tourne dans le sens anti-ho- où
raire . Le stator contient 12 encoches dans lesquelles T = couple développé par le rotor [N •m]
sont répartis les trois enroulements des trois phases . FR = force magnétomotrice du rotor [A]
Chaque encoche contient le même nombre de spires, 0 = flux mutuel dans l'entrefer [Wb]
mais comme les courants instantanés dans les trois [°]
tli = angle entre FR et le flux 0
phases ne sont pas égaux, le courant net ou courant k = constante qui dépend de la construction du
effectif par encoche varie d'une encoche à l'autre . Le moteur
sens de ces courants est indiqué par des points et des
L' équation 44-4 révèle que pour une FMM FR donnée,
croix. On constate que les courants dans les encoches
le couple est maximal lorsque (1) l'angle tVest proche
8 à 12 sortent de la page alors qu'ils entrent dans la
de 90° et que (2) le flux 0 possède sa valeur nominale .
page dans les encoches 2 à 6 . Le courant effectif dans
Le système de contrôle vectoriel est conçu pour attein-
les encoches 1 et 7 est nul .
dre ces deux objectifs à tout instant et aussi vite que
L' ensemble des courants statoriques produit une force possible .
magnétomotrice Fs qui est orientée dans l'axe des en-
Quelle est la position des vecteurs spatiaux un quart de
coches 1-7 . On note quatre faits importants :
cycle plus tard? Si la fréquence est de 20 Hz, cela cor-
respond à un intervalle de 1/80 s ou 12,5 ms . Les cou- 1) la somme vectorielle de Fs et FR doit donner une
rants instantanés dans les trois phases du stator auront FMM résultante F, produisant le flux nominal dans
changé, y compris ceux dans le rotor. Cependant, l'entrefer
comme le couple est constant, ils produiront les mê- 2) l'angle tji entre FR et F~ doit être proche de 90°
mes FMM, sauf que celles-ci seront décalées de 90°
par rapport à leur position précédente (comparer les 3) le couple T ne doit pas excéder le couple de décro-
Fig . 44-65 et 44-67) . chage nominal du moteur
4) pendant de brèves périodes, la grandeur de Fs peut
44 .25 Principe et mode d'opération du excéder la FMM correspondant au courant nominal du
contrôle vectoriel
stator. Cela permet au moteur de développer un couple
En se référant de nouveau à la Fig . 44-65, si l'on désire supérieur au couple nominal . Par contre, à long terme,
changer le mode de fonctionnement du moteur en fai- la valeur de Fs doit correspondre au courant nominal
sant varier soit le couple soit la vitesse, il faut respecter du stator, ou moins .
les exigences suivantes :
Figure 44-65
Courants instantanés dans le stator et le rotor du moteur
bipolaire .
0
(b)
Figure 44-67
Figure 44-66 a . Orientation spatiale des vecteurs lorsque t = 12,5 ms .
Vecteurs spatiaux et orientation du flux dans l'entrefer . b . Courants instantanés circulant dans le stator et le rotor .
954 ÉLECTROTECHNIQUE
44.26 Orientation des FMM en régime Le diagramme vectoriel révèle que l'angle entre I m et
permanent 12 est de 87,6° (Fig . 44-69b) . Cet angle temporel cor-
Avant de présenter le comportement du moteur en ré- respond précisément à l'angle spatial 1V entre Fo et FR
gime transitoire, nous illustrerons d'abord les forces que nous avons introduit dans la Fig . 44-65 . Cet angle
magnétomotrices Fs , FR et FF, lorsqu'il fonctionne à est donné par l'expression :
pleine charge et qu'il est alimenté par des tensions si-
nusoïdales . Pour ce faire, considérons le circuit équi- t~ = 90° - arctan xr2
2 (44-5)
valent du moteur asynchrone de la Fig . 44-68 . Le cou-
rant Ii du stator comprend deux composantes, I n, et 12 . On peut donc écrire :
Le courant Im produit la FMM Fo qui crée le flux mu-
tuel 0 dans l'entrefer . C'est le même flux que celui de
la Fig . 44-65 .
ty = 90° - arctan s 2
r2
x éq .44-5
18,1° I52A F
(b)
FR
(b)
(c)
265 V
60 Hz
Figure 44-69
a . Circuit équivalent d'un moteur triphasé de 5 hp, 460 V,
60 Hz, 3510 r/min, à pleine charge . Figure 44-70
b . Diagramme vectoriel temporel montrant les phaseurs FR a . Circuit équivalent du moteur de 5 hp lorsque le rotor est
et Fq . bloqué et que la pleine tension est appliquée à ses bornes .
c . Diagramme vectoriel spatial montrant l'orientation de FR b . Diagramme vectoriel temporel de F R et FF .
et F~ . c . Diagramme vectoriel spatial montrant l'orientation de FR
d . Vecteurs spatiaux à pleine charge . et F, .
d . Vecteurs spatiaux au démarrage .
956 ÉLECTROTECHNIQUE
tout en l'augmentant à un taux de 10 A/ms, les cou- l'orientation de Fs , FR et FF sont les mêmes que celles
rants instantanés seront les mêmes, mais leur direction produites par les courants sinusoïdaux de la Fig . 44-
sera l'inverse de celle indiquée à la Fig . 44-71 . 69 . Le flux 0 possède sa valeur nominale et le couple
On constate que l'on peut induire dans le rotor des cou- du rotor (10,3 N.m) agit dans le sens anti-horaire .
rants dans une direction ou dans l'autre en faisant va- Au moment où le rotor occupe la position montrée à la
rier les courants dans le stator. Fig . 44-72, et où il tourne dans le sens anti-horaire,
Étant donné que le stator comporte trois phases dans supposons que l'on désire inverser le couple en quel-
lesquelles on peut faire varier à volonté les amplitudes ques millisecondes .
et les taux de croissance des trois courants, il s'ensuit En premier lieu, considérons le flux ¢. Celui-ci ne peut
que l'on peut induire à volonté les courants désirés dans pas changer rapidement car le rotor est en court-cir-
le rotor. Comme nous le verrons bientôt, c'est sur ce cuit. En effet, en vertu de la loi de Lenz, tout change-
principe que repose la réponse rapide du contrôle vec- ment de 0 sera opposé par des courants qui se mettront
toriel . à circuler dans les barres . Le flux est, pour ainsi dire,
Figure 44-73
Pendant la période transitoire d'inversion du couple, le flux 0
Figure 44-72 reste constant (comparer avec la Fig . 44-72) . Le courant IR2
Cette figure simplifiée est une réplique de la Fig . 44-69 . Le engendre un couple horaire . Le courant IR3 ne produit aucun
couple du rotor agit dans le sens anti-horaire . couple car sa FMM est alignée avec le flux 0 .
«emprisonné» par les barres du rotor . La constante de représentée par la Fig . 44-73, le flux reste sensiblement
temps rotorique associée à la décroissance du flux est égal à la valeur qu'il avait avant d'appliquer le courant
généralement de quelques centaines de millisecondes . 42- Si l'on compare les Fig . 44-72 et 44-73 montrant
les forces produites sur le rotor, respectivement avant
Pour produire le couple désiré on doit induire dans le
et après le changement des courants statoriques, on
rotor un courant IR2 produisant une FMM FR2 orientée
constate qu'on a réussi à inverser le couple . Cette in-
(idéalement) à 90° par rapport au flux 0 (Fig . 44-73) .
version, qui requiert une période de 2 à 10 ms assure
De cette manière, pour un IR2 donné, on s'assure que le
un temps de réponse aussi bon que celui obtenu avec
couple sera maximal . Pour induire IR2 , il faut que le
les meilleurs systèmes utilisant des moteurs à c .c .
courant 4Ï2 dans le stator augmente à un taux approprié
pour que IR2 produise le couple désiré . La valeur ins- Durant les millisecondes qui suivent, la position du rotor
tantanée de IS2 représente l'effet combiné des trois cou- change, et si on désire maintenir le couple inverse, les
rants instantanés du stator imposés par l'unité de com- courants statoriques appropriés seront imposés par
mande . l'unité de commande . Le rotor ralentira et si le couple
On constate que durant le bref intervalle de temps de la inverse est toujours maintenu, le rotor s'arrêtera pour
Fig . 44-73, les FMM F S2 et FR2 sont en opposition et ensuite commencer à tourner dans le sens inverse . Au
sont orientées selon la verticale . Comme expliqué à la cours de cette période transitoire le courant IR3 décroît
et les forces magnétomotrices FS et FR seront progres-
section 44 .27 et indiqué sur la Fig . 44-71, la compo-
sivement réorientées par l'unité de commande de fa-
sante FF semble donc nulle . Toutefois, le flux 0 origi-
nal subsiste en grande partie car sa diminution engen- çon à créer la FMM FF requise .
dre immédiatement dans le rotor un courant IR3 qui s'op- Noter que nous aurions pu augmenter le couple dans le
pose à cette décroissance (Fig . 44-73) . C'est justement sens anti-horaire en faisant circuler un courant I S2 dans
la FMM produite par ce courant IR3 qui, pendant la pé- le sens inverse de celui de la Fig . 44-73 . En somme, en
riode transitoire d'inversion du couple, continue de imposant le taux de variation du courant IS2 on peut en
maintenir un flux 0 constant et orienté horizontalement quelques millisecondes faire changer le couple dans
vers la droite . Sur la Fig . 44-73, le flux 0 est donc créé un sens ou l'autre. En pratique, les variateurs de vi-
essentiellement par IR3 car les FMM créées par IS2 et tesse à commande vectorielle peuvent répondre en 2 ms
IR2 s'annulent. à 10 ms . Ils sont aussi performants que les variateurs
Donc, pendant la courte période transitoire de 2 à 10 ms utilisant un moteur à courant continu .
958 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 44-74
Vue de l'intérieur d'un boîtier contenant un
variateur de vitesse à contrôle vectoriel pour un
moteur triphasé de 15 hp à 600 V.
1) inductance triphasée de ligne de 18 A ;
2) variateur de vitesse ;
3) transformateur de contrôle 600 V/120 V ;
4) sectionneur à fusibles de 30 A ;
5) modules de communication pour automate
programmable ; 6) relais de contrôle
(gracieuseté de Rockwell Automation et Lumen) .
Fig . 44-76
Des scies à ruban de trois étages de haut coupent les billes
1 de bois en longueur . En même temps, les chûtes de bois
sont déchiquetées en petits morceaux . Il s'agit d'une
Figure 44-75 application spéciale de la commande vectorielle de moteurs .
Variateurs de vitesse triphasé à 600 V de type à contrôle En effet, si le couple et la vitesse n'étaient pas commandés
vectoriel : avec grande précision, les morceaux déchiquetés ne seraient
(1) à (5) : 1 hp, 10 hp, 50 hp, 75 hp, 200 hp (gracieuseté de pas acceptables pour les moulins des usines papetières
Rockwell Automation et Lumen) . (gracieuseté de Rockwell Automation et Lumen) .
Les Fig. 44-74 et 44-75 montrent des variateurs de vi- Lorsque le moteur est en marche normale, les capteurs
tesse à contrôle vectoriel et la Fig . 44-76 en montre mesurent les valeurs instantanées des courants et des
une application . tensions aux bornes du stator . Ces informations sont
transmises à l'ordinateur à l'intérieur du variateur. Ce-
Le lecteur a sans doute noté que l'on a placé l'accent
lui-ci calcule les valeurs de la vitesse*, du couple, de
sur la commande du courant dans les enroulements du
Fs , FR, F~ etc ., et les compare avec les valeurs dési-
stator. Les tensions générées par le convertisseur MLI
rées . L' écart entre les valeurs mesurées et désirées sert
doivent avoir les formes d'ondes appropriées pour pro-
à corriger le couple ou la vitesse .
duire les courants statoriques désirés . En particulier, il
ne faut pas que ces tensions soient écrêtées par une Puisqu'un ordinateur est déjà installé dans le variateur
tension continue insuffisante du circuit intermédiaire . de vitesse, on y incorpore d'autres options de contrôle .
Celles-ci permettent de contrôler l'accélération, la mise
44 .29 Commande vectorielle de n et T des sous tension sans perturbation d'un moteur qui tourne
moteurs asynchrones
déjà, d'éviter les résonances critiques, etc . Le varia-
Le contrôle vectoriel d'un moteur à cage d'écureuil teur de vitesse sert aussi comme démarreur program-
présente un défi technologique d'envergure . Première- mable par l'usager.
ment, il est impossible de mesurer la force magné-
Les concepteurs du contrôle vectoriel ont conçu un
tomotrice FR du rotor. Deuxièment, pour mesurer l'am-
système très sophistiqué et performant . Sachant que les
plitude et l'orientation de FF produisant le flux il fau-
vecteurs spatiaux peuvent changer d'un instant à l'autre,
drait placer des capteurs dans l'entrefer, ce qui n'est
on réalise que c'est la commutation rapide des IGBT,
pas pratique . Finalement, la seule FMM facile à mesu-
de pair avec un ordinateur capable d'effectuer des cal-
rer est celle produite par le stator. On peut calculer F s
culs rapides en temps réel, qui a permis de mettre au
en observant les valeurs instantanées des courants dans
point les variateurs de vitesse à commande vectorielle
les trois phases .
(voir Fig . 44-77 et 44-78) .
La détection de la vitesse crée un autre problème car
Le contrôle vectoriel est donc rendu possible grâce à
elle nécessite l'ajout d'un encodeur sur l'arbre . Cela
plusieurs dispositifs sophistiqués : capteurs, ordinateurs,
n'est pas facile pour des moteurs qui sont déjà installés
comparateurs, microprocesseurs, en plus du convertis-
ou dont les arbres ne sont pas accessibles .
seur.
Afin de contourner ces difficultés, on procède comme
suit . Lorsque le variateur de vitesse est installé, on dé-
termine d'abord les paramètres du moteur en le faisant
marcher pendant une ou deux minutes . Durant cette
période d'essai, l'ordinateur installé à l'intérieur du
variateur évalue les paramètres, soit la résistance r l du
stator, la résistance r 2 du rotor, les réactances de fuite
x i et x2 du stator et du rotor, et la réactance magnétisante
X m (voir Fig . 44-68) . L'essai comprend aussi une pé-
riode d'accélération durant laquelle l'inertie des par-
ties tournantes est évaluée .
Habituellement, la lecture des paramètres se fait une
seule fois, mais dans certains cas les paramètres sont
réévalués automatiquement lorsque le moteur est en
Figure 44-77
marche . Cela permet un meilleur contrôle car les résis- Ce moteur à contrôle vectoriel MLI contient un encodeur
tances du rotor et du stator varient avec la température . optique qui permet de mesurer la position exacte du rotor
à tout instant . Les encodeurs standards génèrent 1024
impulsions par tour . Moteur à ventilation forcée : puissance
nominale : 10 hp, 230 V, 3 phases, 60 Hz, vitesse de
base 1800 r/min . La vitesse est variable de zéro jusqu'à
" Lorsque le moteur doit tourner avec grande précision à seu- 4500 r/min . La fréquence de découpage peut être ajustée à
lement quelques tours par minute, ou s'il faut commander 2,5 kHz ou 8 kHz (gracieuseté de Baldor Electric Company) .
sa position, un encodeur est essentiel .
960 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 44-78
Vue intérieure d'une unité de commande vectorielle montrant vitesse et le couple du moteur . Ainsi, le couple peut être
la complexité du circuit . Il comprend des IGBT, amplificateurs, programmé en fonction de la vitesse et de la position du rotor .
filtres, comparateurs, et une foule d'autres composants sous La régulation de la vitesse est ajustable à 0,01 % et le sens
le contrôle d'un microprocesseur . Linformation provenant de du couple peut être inversé en 1 ms. Le moteur tourne sans
l'encodeur est traitée par les instructions du module de vibration jusqu'à une vitesse nulle (gracieuseté de Baldor
commande qui permet de faire varier à volonté la position, la Electric Company) .
9,55 P r
TM = x 3 éq .33-9
ns
Figure 44-79
La puissance Pr absorbée entre les points 4 et N est a . Circuit équivalent d'une phase d'un moteur asynchrone
donnée par Pr = E4NI2. Cette puissance active corres- triphasé .
b . Diagramme vectoriel des grandeurs au stator.
pond aussi à la puissance traversant le stator entre les
points 2 et N car les éléments x 1 , xm, x2 n'absorbent
aucune puissance active . On peut donc écrire :
de découpage n'est pas constante, mais dépend des La valeur nominale de O s correspond à la valeur
valeurs instantanées du couple T M développé par le moyenne de OA et OB . Cependant, lorsque le moteur
moteur et du flux Os du stator. fonctionne à faible charge on n'a pas besoin de main-
Le flux désiré Os peut avoir toute valeur comprise en- tenir le flux à son niveau nominal . On diminue donc le
tre une valeur supérieure OA et une valeur inférieure flux afin de réduire les pertes fer . Pour ce faire, on
O B . Plus la bande de tolérance est étroite, plus le flux
baisse les seuils de OA et OB, sans changer la largeur de
sera contrôlé avec précision. la bande de tolérance .
10 spires
offl X
ox EY
TM
t Ix
o Y2
au lieu d'un moteur triphasé* . De plus, nous utilise- x 2 , le flux Ox commence à changer. Le taux de varia-
rons des valeurs numériques afin de rendre le modèle tion est donné par la loi de Faraday :
plus concret. On peut donc représenter les enroule-
ments statoriques par deux phases X et Y disposées en A¢x =
Ex éq . 18-2
quadrature (Fig . 44-81) . Chaque pôle contient 10 spi- At N
res ; le nombre de spires entre les bornes x t et x2 est
donc de 20 . Il en est de même pour les spires entre les Dans notre cas, E x = Ed = 200 V et N = 20 spires . Il
bornes y l et y2 . Les enroulements produisent respecti- s'ensuit que A ox IAt = 200 V/20 spires = 10 Wb/s, ce
vement des flux Ox et Oy . Supposons que le flux nomi- qui équivaut à 10 mWb/ms .
nal soit de 25 mWb . Lorsque la tension Ex est nulle (bornes en court-cir-
Les enroulements X et Y sont raccordés à une source à cuit), le flux ox ne varie pas ; il demeure à la valeur
c .c . de 200 V par l'entremise d'un convertisseur com- qu'il avait au moment du court-circuit.
prenant 4 interrupteurs (Fig . 44-82) . En ce qui concerne Les mêmes remarques s'appliquent à l'enroulement Y .
la phase X, il existe 4 façons de faire les connexions Lorsque Ey = + 200 V, la borne y i est positive par rap-
aux bornes + et - de la source . On obtient alors 4 com- port à y 2 . Cela signifie que le flux $v change à un taux
binaisons pour les polarités des bornes x t et x2: (+ -), de + 10 mWb/ms et tend à se diriger vers le haut . Par
(- +), (+ et (- ) . Lorsque les polarités sont identi-
+) contre, lorsque Ey = - 200 V, le flux $v varie à un taux
ques, les bornes sont en court-circuit ; la tension Ex est de - 10 mWb/ms . Donc il tend à se diriger vers le bas .
alors zéro . Il existe donc en fait 3 façons distinctes de
faire les connexions . Noter que le circuit de l'enroule- Exemple 44-10
ment X n'est jamais ouvert . Par conséquent, si l'en- À un instant donné le flux (ax est de + 15 mWb. Le
roulement porte un courant Ix , celui-ci ne sera jamais signe + indique qu'il est orienté vers la droite . Le
interrompu lors d'une commutation . flux 0y = - 8 mWh . Le signe - indique qu'il est
orienté vers le bas . Subitement, les enroulements
Les mêmes remarques s'appliquent à l'enroulement Y.
X etY sont raccordés selon la Fig . 44-83 . Détermi-
Il existe donc 3 x 3 = 9 combinaisons distinctes pour
ner :
raccorder les deux enroulements aux bornes (+) et (-)
de la source Ed . Ces combinaisons permettent de faire a) la valeur initiale du flux résultant et son orien-
varier à volonté la valeur et le sens des flux Ox et y O~ .
tation dans l'espace
Par exemple, supposons que le flux Ox dans la Fig . 44- b) la valeur du flux Os et son orientation 2 .2 ms plus
81 se dirige vers la droite et qu'il soit en train d'aug- tard
menter. D'après la loi de Lenz (section 18 .7, chapitre
18), la borne x t sera positive par rapport à x 2 . Par con- Solution
séquent, Ex sera positive . Réciproquement, lorsque Ex a) Comme les enroulements X et Y sont disposés à 90°
est positive, le flux tend à augmenter vers la droite . En dans l'espace, l'orientation initiale des flux est telle que
effet, dès qu'une tension existe entre les bornes x t et le montre la Fig . 44-84a . Il s'ensuit que le flux résul-
tant Os est donné par :
= -8 mWb
Ox =+15 mWb
2 Y
E y
Ey
Figure 44-82
Quatre interrupteurs offrent 9 combinaisons de raccordement
des enroulements X et Y à la source à c .c . À tout instant au
moins un des deux enroulements est en court-circuit . Figure 44-83
Voir exemple 44-10 .
La production du champ tournant dans un moteur triphasé
est présentée à la section 44 .40 .
964 ÉLECTROTECHNIQUE
Flux Os résultant:
os =~ox+OY
17 mWb
0s = V ox+o
_ 15' + (- 8)2 =
10 ms 5 ms
2,5 ms
22,5 ms
-8 mWb
`YY
0s = 10,6 mWb
15 ms 20 ms
(b)
Figure 44-85
Figure 44-84 Ce diagramme carré montre la valeur et l'orientation du flux
o
a . Position initiale du flux s . Os à différents moments . Il permet aussi d'observer les
o
b . Position finale de x (voir exemple 44-10) . composantes Ox et O .
COMMANDE ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT ALTERNATIF 965
Étape 1 (0<t<2,5 ms) : Ex = + 200 V; Ey = 0 Le flux Oy se dirige vers le haut à raison de 10 mWb/
Supposons que le flux initial dans le moteur soit nul, ms . Comme sa valeur initiale est de - 25 mWb, il at-
de sorte que Ox = 0,y = 0 . On ferme alors les interrup- teint 0 mWb après un intervalle de 2,5 ms . On cons-
teurs afin que Ex = + 200 V et Ey = 0 . Le flux Ox tate que le flux Os a exécuté un tour complet .
commence à augmenter vers la droite à raison de Les valeurs instantanées de Ex , Ey , Ox et $v sont tra-
10 mWb/ms . Il atteindra sa valeur nominale de cées à la Fig . 44-86 . Cette figure montre que les for-
25 mWb après un intervalle de 2,5 ms . Comme on ne mes d'onde des flux sont trapézoïdales alors que cel-
veut pas que Ox augmente davantage, on court-circuite les des tensions sont rectangulaires .
les bornes x l et x 2 à la fin de cette étape .
Le graphique de la Fig . 44-85 est particulièrement utile
Étape 2 (2,5 <t<5 ms) : Ex = 0 ; Ey = + 200 V car il permet de suivre la valeur et la position spatiale
Les bornes x l et x 2 étant en court-circuit, on ferme les du flux résultant Os . Par exemple, à l'instant t = 6 ms
interrupteurs de sorte que Ey = + 200 V. Le flux ~, où Ox = + 15 mWb et oy = + 25 mWb, le flux résultant
On constate que le flux tourne dans le sens ami-ho- Supposons que le flux initial soit Os = 25 mWb et qu'il
raire et qu'il fait un tour en 20 ms . Cela correspond à soit orienté vers la droite . À partir de ce point 1 on
une vitesse de rotation de 1/20 ms = 50 tours par se- maintient Ox constant et on applique une tension EY =
conde ou 3000 r/min . + 200 V à l'enroulement Y. Comme on l'a déjà expli-
qué, cela fait augmenter le flux y vers le haut . Dès
Il reste une situation troublante : le flux nominal est de
que le flux résultant Os est égal à 28 mWb (point 2 sur
25 mWb mais on constate que dans les quatre coins
le cercle extérieur), on réduit EY à zéro .
du carré de la Fig . 44-85 le flux résultant Os atteint
une valeur de 25 2 = 35 mWb . Cela dépasse le flux Ensuite, on applique Ex = - 200 V, ce qui diminue la
nominal de 40 % et on doit y remédier . C'est précisé- composante Ox sans affecter y . Arrivé au point 3 sur
ment un des buts de la commande par hystérésis . le cercle intérieur où Os = 25 mWb, on réduit Ex à
zéro . Alors, on applique E y = + 200 V ce qui fait mon-
44.36 Commande du champ tournant par ter le flux au point 4, après quoi on fait Ey = 0 . De
hystérésis nouveau on applique Ex = - 200 V, ce qui déplace le
On peut obtenir un flux tournant plus uniforme en lui flux vers la gauche . Rendu au point 5, où Os = 25 mWb,
imposant des limites supérieure et inférieure . Cela né- on met Ex =0 .
cessite un changement dans la programmation des in-
En procédant ainsi entre les limites imposées par les
terrupteurs . Supposons, par exemple, que l'on désire
deux cercles, on obtient un flux Os rotatif qui passe
limiter le flux Os à des valeurs comprises entre 1 p .u .
par les points 1, 2, 3 . . . . 6, 7, 8, etc. Le point 7 frôle le
et 1,12 p .u ., soit entre 25 mWb et 28 mWb . On trace
cercle intérieur donc on n'a pas besoin de changer l'état
alors deux cercles ayant respectivement des rayons cor-
respondant à 25 mWb et 28 mWb (Fig . 44-87) .
mWb
+25 ' ' ----
7x 0
-25
+25 ----
YY 0
-25
--------- - ----------
+200
-------EX
Ex o
EY0
-200 -
0 5 10 15 20
Figure 44-87 temps ms
Le contrôle par hystérésis contraint le flux Os à demeurer
entre les limites de 25 mWb et 28 mWb . Les lignes Figure 44-88
horizontales et verticales indiquent le trajet suivi par le flux Forme d'onde des flux Ox et Ov accrochés par les enrou-
lors d'un tour . La valeur et l'orientation du flux sont données lements X et Y. Les tensions E x et E Y sont à l'origine de ces
à tout instant par la position et l'amplitude du vecteur o s . flux .
des interrupteurs à ce moment. Il en résulte 20 com- augmentera de 3000 r/min à 4500 r/min . Cependant,
mutations par tour comparativement à 4 dans la Fig . en pratique, la tension Ed est maintenue à une valeur
44-86 . L'amplitude du flux se maintient à 26,5 mWb constante .
± 6 %. Une autre manière d'augmenter la vitesse est de dimi-
Sachant que le rayon du cercle intérieur correspond à nuer le flux Os . Cela équivaut à réduire le diamètre des
25 mWb, et que le flux Os se déplace à raison de cercles limiteurs, tout en gardant la tension à 200 V .
10 mWb/ms, il est facile de calculer la valeur et l'orien- Par exemple, en réduisant les diamètres de moitié, cela
tation du flux à n'importe quel instant sur son parcours . diminue de moitié la hauteur et la profondeur de cha-
que «marche» . Par conséquent, les volts-secondes re-
La Fig . 44-88 montre les formes d'ondes des flux Ox
et $v ainsi que celles de Ex et Ey . Le lecteur devra les quis pour exécuter un tour diminuent de moitié . Dans
le cas de la Fig . 44-87, la vitesse de rotation double-
comparer avec celles de la Fig . 44-86 .
rait de 3000 r/min à 6000 r/min .
On peut réduire l'écart entre les flux supérieur et infé-
Il existe une troisième méthode pour commander la
rieur en réduisant davantage la bande de tolérance . Par
vitesse de rotation du flux . Elle consiste à introduire
exemple, en choisissant les limites de Os entre 1 p .u .
des intervalles «zéros» durant lesquels les tensions Ex
et 1,06 p.u ., on obtient une précision de ± 3 % . Cepen-
et E y sont simultanément nulles (enroulements en
dant, cela nécessitera 44 commutations par tour, soit
court-circuit) . Pendant ces intervalles, le flux Os reste
44/20 ms = 2200 commutations par seconde .
figé dans l'espace . Cela augmente le temps requis pour
44 .37 Commande de la vitesse de rotation exécuter un tour. Par exemple, en se référant à la Fig .
Noter que le nombre accru de commutations ne change 44-87, si l'on introduit durant un tour 40 zéros de 2
pas le temps requis pour exécuter un tour complet . Pour millisecondes, le temps requis pour faire un tour com-
autant que le flux minimal reste à 25 mWb, la durée plet sera de 20 ms + 40 x 2 ms = 100 ms . Cela corres-
d'un tour demeure toujours égale à 20 ms . Par consé- pond a une vitesse de rotation moyenne de 10 tours
quent, la vitesse moyenne de rotation du flux est tou- par seconde ou 600 r/min .
jours de 3000 r/min . De façon générale, la vitesse de Noter que lorsque les tensions Ex et Ey sont simulta-
rotation n R est donnée par l'expression : nément nulles, le flux O est momentanément station-
naire dans l'espace . Cependant, dès que le court-cir-
k Ed cuit est enlevé, le flux se déplace à nouveau à une vi-
nR = (44-7) tesse de 3000 r/min . Donc, le flux avance et arrête par
Os à-coups, la vitesse fluctuant subitement et continuel-
ou lement entre 3000 r/min et zéro .
n R = vitesse de rotation du flux Os [r/min] Comme nous l'expliquerons dans la section suivante,
Ed = tension continue de la source [V] les enroulements sont court-circuités aux instants où
os = flux par pôle [Wb] le couple TM est supérieur au couple TA. Cela veut dire
k = constante qui dépend de la construction du que les zéros sont créés par le processus même de
moteur l'hystérésis .
D'après cette expression, il existe deux façons de chan- 44 .38 Logique de programmation des
ger la vitesse : changer la tension continue Ed ou chan- interrupteurs
ger la valeur du flux Os . Sachant que l'on doit maintenir le flux et le couple à
l'intérieur de leurs limites respectives, comment doit-
Pour augmenter la vitesse, on peut augmenter la ten-
on programmer les commutations afin de réaliser cet
sion Ed au-delà de 200 V . Puisque le flux est gardé à
objectif?
l'intérieur des cercles de la Fig . 44-87, chaque étape
prendra moins de temps . En effet, la hauteur et la pro- Supposons que le flux Os ait momentanément la va-
fondeur des «marches» correspond à un nombre pré- leur et la position indiquées par le flux Os, et qu'il
cis de volts-secondes . Donc, si l'on augmente la ten- tourne dans le sens anti-horaire à 3000 r/min (Fig . 44-
sion, disons, de 200 V à 300 V, la vitesse de rotation 89) . De plus, supposons que le rotor tourne dans le
968 ÉLECTROTECHNIQUE
rieur et le flux inférieur est alors donné par la géomé- Comme dans le cas du moteur biphasé, le nombre de
trie de l'hexagone, soit 2/ 3 = 1,155 . Six comm uta- points d'arrêt dépend des signaux provenant du con-
tions correspondent donc à une bande de tolérance de trôle du couple . Chaque arrêt correspond à l'instant
0,155 p .u . où le couple TM dépasse le seuil TA . Il est clair que le
nombre de zéros augmentera partout lorsque le moteur
Comme dans le cas du moteur biphasé, le contrôle par
tourne à basse vitesse .
hystérésis permet de reserrer la bande de tolérance, ce
qui augmente le nombre de commutations par tour . Par Afin de comprendre le processus de commutation d'un
exemple, en réduisant la bande à 0,1 p .u ., cela équi- moteur triphasé, considérons le cas où le rotor et le
vaut à un écart de ± 5 % par rapport au flux Os moyen . flux Os tournent dans le sens anti-horaire (Fig . 44-94) .
Cependant, le nombre de commutations augmente à Les enroulements sont alimentés par un convertisseur
18 (Fig . 44-93) . Si le temps requis pour faire un tour pouvant occuper 7 positions distinctes (Fig . 44-80) .
est, disons, de 15 ms, cela équivaut à une fréquence de Six combinaisons correspondent aux enroulements ali-
découpage moyenne de 18 /0,015 = 1200 Hz . Comme mentés plus une combinaison avec tous les enroule-
la fréquence de découpage n'est pas fixe, le bruit acous- ments en court-circuit .
tique est moins perceptible . Supposons que le flux momentané Os , (Fig. 44-74) soit
Le trajet de la Fig . 44-93 est parsemé de points d'ar- inférieur au flux minimal OB . Pour rectifier la situa-
rêt ; ces points correspondent aux intervalles zéros où tion, on peut donc brancher les enroulements à la
les trois enroulements sont mis en court-circuit . Cha- source à c .c . de sept façons différentes . Ainsi, l'option
que point représente un intervalle qui varie d'une frac- A(+) produit un flux qui se déplace vers la droite alors
tion de milliseconde à quelques millisecondes . Ainsi, que l'option C(+) produit un flux qui se déplace à un
les nombreux points entre 60° et 180° indiquent que angle de 120° par rapport à l'horizontale . L'option 0
la vitesse moyenne du flux est assez lente durant cet produit un flux qui demeure figé dans l'espace car les
intervalle . Par contre, entre 180° et 300°, le flux tourne trois enroulements sont alors en court-circuit .
plus vite et sa vitesse moyenne est maximale entre 300°
En se rappelant des remarques faites dans le cas du
et + 420° où les «zéros» sont absents .
moteur biphasé, les options A(-), B(+) et 0 sont reje-
972 ÉLECTROTECHNIQUE
rotation tées, mais les options A(+), B(-), C(+), et C(-) sont
plausibles . Le choix dépend de l'état momentané du
couple T M . Si TM < TB , on choisira l'option C(+) car
elle produit un déplacement marqué du flux dans le
sens de rotation, donc un couple fort . Par contre, si
TM > TA , on choisira l'option C(-) . Enfin si TM est à
l'intérieur de T A et TB , on choisira l'option B(-) plutôt
que l'option A(+) car, tout en augmentant le flux, elle
donne un léger couple dans le sens de rotation du mo-
teur.
réseau
A B C
I I I
couple désiré
redresseur
contrôle
du couple
Hcouple
p requis
couple sélecteur
>
actuel état du couple
vitesse vitesse TM sélection
actuelle désirée de la convertisseur moteur
n commutation (onduleur) réel
optimale
flux état du flux
désire
état des Ed
flux I, YI
interrupteurs
actuel
i i
os
contrôle
du flux
os flux actuel
TM couple actuel moteur
n vitesse actuelle virtuel
I
_j 1
Figure 44-95
Système de commande du couple par hystérésis d'un moteur asynchrone . Ce schéma simplifié illustre les
principes fondamentaux du système .
COMMANDE ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT ALTERNATIF 973
974 ÉLECTROTECHNIQUE
platine de
composants
IGBT
micro-
console
amovible
processeur
au traitement
numérique
(DSP)
fibres optiques
connexions pour une meil-
à fibres leure immu-
optiques nité au bruit
Figure 44w-97
Dans cette enrouleuse, le couple moteur est maîtrisé avec grande précision sans
retour codeur et avec moteur asynchrone standard . Une application de la commande
directe du couple (gracieuseté d'ABB) .
Niveau intermédiaire
a) la fréquence générée par le cycloconvertisseur couple en fonction de la vitesse sont montrées à la Fig .
b) la tension efficace minimale de la source à 60 Hz 44-25b . Le moteur étant couplé au ventilateur, calculer
les pertes Joule dans le rotor lorsque :
44-11 Lorsque le moteur du problème 44-10 fonc-
a) le moteur fonctionne à la tension nominale
tionne à pleine charge (la fréquence demeurant la
même) son facteur de puissance est de 80 % . Calculer : b) la tension aux bornes du stator est réduite à 230 V
c) Le rotor est-il plus chaud en (a) ou en (b)?
a) le temps durant lequel le convertisseur 1 fonctionne
en redresseur (ms) 44-18 Dans le problème 44-17 calculer la tension que
b) le temps durant lequel il fonctionne en onduleur l'on doit appliquer au stator afin d'obtenir une vitesse
de 810 r/min .
44-12 Le moteur et le ventilateur montrés à la Fig .
44-25a ont les propriétés indiquées à la Fig . 44-25b. 44-19 Un moteur triphasé à rotor bobiné de 30 hp,
La vitesse synchrone est 1200 r/min, la tension nomi- 208 V, 3500 r/min, 60 Hz donne une tension de 250 V
nale est 240 V et le couple nominal est 8 N •m . Calcu- entre les bagues du rotor, à circuit ouvert lorsqu'il est
ler : alimenté à tension nominale . On désire limiter le cou-
ple de démarrage à 40 N •m afin que le courant de dé-
a) le couple, la vitesse et la puissance en horsepower
marrage ne soit pas excessif . Un redresseur triphasé en
lorsque la tension est de 240 V
pont composé de 6 diodes est branché aux bagues . Un
b) le couple, la vitesse et la puissance lorsque la ten-
rhéostat monophasé est connecté aux bornes de sortie
sion baisse à 120 V
du redresseur . Calculer :
44-13 En se référant à la Fig . 44-32a, la tension et le a) la vitesse synchrone du moteur
courant dans le circuit de liaison sont respectivement
b) la puissance dissipée dans le circuit du rotor lors-
de 250 V et 60 A . La tension du réseau est 240 V, 60 Hz .
que ce dernier est bloqué
Sachant que le moteur a un rendement de 82 %, calcu-
ler: c) la tension continue approximative aux bornes du
rhéostat
a) la puissance mécanique approximative développée
d) la résistance approximative du rhéostat et la puis-
par le moteur [kW]
sance qu'il doit pouvoir dissiper
b) l'angle d'amorçage du convertisseur
c) la puissance réactive tirée par le convertisseur 1 44-20 Dans le problème 44-19, on remplace le rhéos-
tat par un hacheur dévolteur alimentant une résistance
44-14 Pourquoi est-il plus facile de récupérer l'éner- fixe de 0,2 S2 . Sachant que la fréquence du hacheur est
gie cinétique avec un système d'entraînement à cou- de 500 Hz, calculer la durée Ta de conduction pour
rant constant qu'avec un entraînement à tension cons- obtenir le même couple .
tante?
Niveau avancé
44-15 En se référant à la Fig . 44-24, calculer :
44-21 Le moteur à cage d'écureuil montré à la Fig .
a) le courant moyen dans chaque diode
44-17 a les caractéristiques nominales suivantes : 50 hp,
b) le courant crête dans chaque diode 460 V, 1100 r/min, 60 Hz . La tension du réseau tri-
c) la tension inverse aux bornes des diodes phasé est de 208 V. Le moteur doit tourner à une vi-
d) la fréquence du courant rotorique Ir tesse de 200 r/min, tout en développant son couple de
pleine charge.
44-16 Dans la Fig . 44-43, la tension E2 demeure cons-
tante, mais dans la Fig . 44-34a elle varie proportion- a) Calculer les valeurs approximatives de la tension et
nellement à la fréquence générée par le convertisseur de la fréquence que l'on doit appliquer au stator
2 . Expliquer. b) Sachant que le courant I a a une valeur efficace de
60 A, calculer la valeur crête du courant circulant
44-17 Le moteur/ventilateur de la Fig . 44-25a a
dans les thyristors
les caractéristiques nominales suivantes : 1/4 hp,
1620 r/min, 460 V, 3 phases . Les caractéristiques du
COMMANDE ÉLECTRONIQUE DES MOTEURS À COURANT ALTERNATIF 977
Figure 44-98
La formation du personnel technique représente un pas Un ordinateur effectue les calculs en temps réel, ce qui
important dans la création d'emplois . Comme ailleurs, la permet d'observer le couple en fonction de la vitesse et
présence des ordinateurs s'étend dans le secteur des d'autres caractéristiques du système d'entraînement .
machines électriques et des forts courants . Les résultats de l'essai peuvent être tracés et imprimés .
a . Photo en haut à gauche: Cette console modulaire utilise c . Photo en bas, à droite : La simulation est devenue
des moteurs synchrone, asynchrone et à c .c . de 200 W une façon populaire de faire des expériences sans avoir
pour l'enseignement des entraînements électroniques . Les recours à des appareils réels . Le programme de
raccordements entre les composants sont faits au moyen simulation démontré ici permet de sortir les «modules»
de fils et les mesures se font en utilisant des instruments de «l'inventaire», de les «pousser» dans la «console»,
conventionnels . Létudiant peut observer le comportement de les raccorder avec des «fils» et d'effectuer le
réel de la machine lorsque le couple, l'inertie, une «couplage mécanique» . Les modules virtuels sont des
surcharge momentanée, etc ., sont imposés . répliques exactes des modules réels montrés dans la
b . Photo en haut à droite : Dans un programme d'ensei- photo de gauche . Les caractéristiques statiques et
gnement plus avancé, un module d'acquisition de données dynamiques des machines sont stockées dans
sert à mesurer les tensions, courants, puissances active l'ordinateur. Létudiant peut ainsi observer le fonc-
et réactive, et les harmoniques . Une fois accessibles et tionnement statique et dynamique d'un système
visibles, les harmoniques perdent leur aspect mystérieux d'entraînement comme s'il travaillait sur des machines
et deviennent une source d'intérêt . et convertisseurs réels (gracieuseté de Lab-Volt Ltée) .
978 ÉLECTROTECHNIQUE
44-22 L'onduleur autonome de la Fig . 44-32a four- b) la tension continue entre les balais
nit un courant alternatif ayant une valeur efficace de c) la fréquence de la tension induite dans chaque bo-
26 A . Calculer la valeur du courant continu dans le cir- bine
cuit intermédiaire. d) la fréquence du courant dans chaque bobine
44-23 Un moteur triphasé à cage de 50 hp, e) la puissance développée par le moteur
1750 r/min, 200 V, 60 Hz est alimenté par un onduleur f) le couple exercé par le moteur
autonome à courant constant (Fig . 44-32a) . Calculer
les valeurs approximatives de la tension et de la fré- 44-26 En se référant à la Fig . 44-35, la tension Ed est
de 900 V et l'onduleur génère une fréquence de 105 Hz .
quence afin que le moteur développe son couple nomi-
nal à une vitesse de 400 r/min . On suppose que le flux Calculer:
dans le moteur demeure à sa valeur nominale . a) la tension crête entre les lignes A et B
b) la tension crête de la composante fondamentale en-
44-24 Un moteur à courant continu de 50 hp fait tour-
tre les lignes A et B
ner une pompe centrifuge à une vitesse variant entre
18 000 et 30 000 r/min . Pour éviter les problèmes de c) la tension efficace de la composante fondamentale
commutation à haute vitesse des moteurs à collecteur entre une ligne et le neutre à l'intérieur du moteur
conventionnel, on décide d'employer un moteur sans d) la durée en millisecondes des impulsions positives
collecteur . Celui-ci est alimenté par deux convertisseurs de ECA
en utilisant le montage de la Fig . 44-8 . On choisit
44-27 Un démarreur à semi-conducteurs est utilisé
un moteur synchrone triphasé bipolaire de 50 hp,
avec un moteur triphasé de 250 hp, 1160 r/min, 460 V,
30 000 r/min, 460 V, ayant un rendement de 92 % .
60 Hz . Le courant de pleine charge est de 280 A .
Lorsque le moteur développe sa puissance nominale,
a) Combien de thyristors y a-t-il dans le boîtier?
l'angle de retard du convertisseur 2 est de 155° . La
tension du réseau triphasé étant de 575 V, calculer : b) Calculer les pertes approximatives occasionnées par
les thyristors .
a) la fréquence d'opération du convertisseur 2
c) Sachant que le moteur fonctionne jour et nuit et que
b) la tension du circuit de liaison à c .c .
le coût de l'énergie électrique est de 6e/kW .h, cal-
c) l'angle d'allumage du convertisseur 1
culez le coût des pertes durant une année si les thy-
d) le courant dans le circuit de liaison à c .c . ristors ne sont pas mis en court-circuit par un con-
e) la fréquence fondamentale de la tension E l tacteur.
f) la fréquence fondamentale de la tension E 2
44-28 On donne les informations suivantes sur le con-
g) le facteur de puissance vu par le réseau à 60 Hz vertisseur MLI de la Fig . 44-61 :
h) la valeur efficace de Is ECU = 120 VL 20° ; 1 = 400 AL 20° ; EH = 200 V. En
i) Montrer la direction des puissances active et réac- négligeant les pertes dans le convertisseur, calculer :
tive dans les convertisseurs
a) la valeur moyenne de Id
44-25 On donne les informations suivantes concer- b) la valeur crête de Id
nant le moteur spécial montré à la Fig . 43-28, chapitre
43 :
44-29 Dans la Fig . 44-58, l'interrupteur 13 étant
fermé, on donne les informations suivantes :
diamètre de l'induit : 100 mm
EAB = 440 V Z 0° ; ECD = 450 V Z - 10° ; réactance de
longueur de l'induit: 50 mm
fuite du transformateur x = 0,65 S2 ; Ed = 800 V. Calcu-
nombre de spires par bobine : 200 ler:
vitesse de rotation : 840 r/min
a) la valeur de I i et son angle de phase
densité de flux dans l'entrefer : 0,5 T b) la puissance active débitée par le transformateur
courant d'induit : 5 A
c) la valeur de Id
Calculer :
a) la tension induite dans chaque bobine
Figure 44-99
La fabrication du papier journal exige un contrôle extrêmement précis de la vitesse et du couple exercé par les dizaines de
moteurs électriques qui entraînent les machines à papier . Les moteurs triphasés installés dans cette machine de la firme
Haindl, à Schongau, Allemagne, sont commandés par un système entièrement numérique . (gracieuseté de ABB)
PARTIE N
RÉSEAUX ÉLECTRIQUES
45
Production de
l'énergie électrique
Maintenant que nous connaissons les principaux ap- 45 .1 Appel de puissance d'un réseau
pareils et machines électriques, nous sommes en me- La puissance demandée par l'ensemble des clients d'un
sure d'étudier leur agencement sur un grand réseau . réseau subit de grandes fluctuations selon l'heure de la
Un réseau est constitué par l'ensemble des appareils journée et selon les saisons . Le graphique de la Fig.
destinés à la production, au transport, à la distribution 45-1 montre des variations quotidiennes et saisonniè-
et à l'utilisation de l'électricité depuis la centrale de res typiques pour un réseau . On constate sur ce graphi-
génération jusqu'aux maisons de campagne les plus que que l'appel de puissance maximal pendant l'hiver
éloignées . Dans les trois chapitres qui suivent, nous (15 GW) peut être plus du double de l'appel minimal
étudierons donc : pendant l'été (6 GW) .
- la production de l'énergie électrique (chapitre 45) La Fig . 45-2 montre, pour le même réseau, la variation
- le transport de l'énergie électrique (chapitre 46) horaire de l'appel de puissance pour une journée d'hi-
- la distribution de l'énergie électrique (chapitre 47) ver et pour une journée d'été . On remarque dans cet
GW
15-
+ 1 jours
H-1 jour-1
ÉTÉ HIVER PRINTEMPS
3-
0
temps mois
Figure 45-1
Fluctuations typiques de l'appel de puissance durant une année .
983
984 ÉLECTROTECHNIQUE
exemple que la pointe de 15 GW en hiver se produit teurs diesel, des turbines à gaz, des moteurs à air com-
vers 17 h, car c'est à ce moment que les lumières sont primé ou des turbines hydrauliques à réserve pompée .
allumées dans toutes les maisons et que plusieurs usi- Remarquons que la période de mise en route est de
nes sont encore en marche . Par contre, le creux de la quatre à huit heures pour les centrales thermiques et de
demande arrive aux petites heures du matin . quelques jours pour les centrales nucléaires . Il n'est
donc pas économique d'utiliser ces centrales pour four-
Si l'on ramène les appels de puissance journaliers à
une base annuelle, on obtient le graphique de la Fig . nir la puissance de pointe .
Quant aux considérations énergétiques, la Fig . 45-3
révèle que les centrales de base de 6 GW fournissent
58 % de l'énergie annuelle du réseau . Par contre, les
La Fig . 45-4 montre quelques-unes des contraintes qui succesivement dans ce chapitre la production hydrau-
empêchent de construire les lignes en utilisant le che- lique, thermique, nucléaire, et éolienne . La fin du cha-
min le plus court . À cause de ces obstacles, les lignes pitre est consacrée aux diverses sources de petite puis-
de transport doivent se faufiler à travers le paysage pour sance situées près des centres de consommation et re-
relier les centrales à l'usager. groupées sous le nom de "production décentralisée" .
raffinerie
Figure 45-4
Extraction, transport et transformation de l'énergie primaire en énergie électrique . Les lignes de transport, reliant les centrales
de production G aux usagers, doivent contourner divers obstacles . Dans cette figure, les symboles G H , G N , G T signifient
respectivement centrale hydraulique, centrale nucléaire et centrale thermique .
986 ÉLECTROTECHNIQUE
barrage
Ces régulateurs de vitesse sont extrêmement sensibles ;
chaudière ils peuvent déceler des variations de vitesse de seule-
ment 0,02 % . Par exemple, lorsque la vitesse passe de
1800 r/min à 1799,64 r/min, ces régulateurs commen-
cent à agir sur le mécanisme des vannes . Lorsque la
vanne
charge augmente subitement, la vitesse diminue mo-
mentanément, mais le régulateur ramène aussitôt la
vitesse à sa valeur originale . Il en est de même lorsque
PT turbine
hydraulique
l'appel de puissance diminue subitement ; la vitesse
V
augmente brièvement, pour revenir à sa valeur normale .
Évidemment, toute variation de la vitesse de rotation
alternateur provoque la même variation de la fréquence du réseau .
La variation de fréquence, tout comme la variation de
PC
v ligne
vitesse, est donc un excellent indicateur de la stabilité
d'un réseau . Le réseau est stable lorsque sa fréquence
demeure constante .
Les régulateurs de vitesse des centrales thermiques et
nucléaires (Fig . 45-5) fonctionnent de la même ma-
Figure 45-5 nière sauf que l'ouverture et la fermeture des soupapes
Deux réseaux indépendants .
à vapeur doivent être accompagnées par une variation
correspondante du taux de combustion. Ainsi, dans une
Cette puissance est transmise intégralement au rotor chaudière à charbon, on doit réduire le feu lorsque l'on
de l'alternateur . ferme les vannes, autrement on risque de faire éclater
D'autre part, la puissance P C débitée par l'alternateur les chaudières .
dépend exclusivement de l'appel de puissance imposé
45 .5 Commande de la puissance et de la
par la charge . Lorsque la puissance mécanique PT four-
fréquence - cas de plusieurs centrales
nie au rotor est égale à la puissance électrique P C débi- reliées
tée par le stator, l'alternateur est en équilibre et sa vi-
Considérons les deux centrales de la Fig . 45-5 . Elles
tesse demeure constante . On dit alors que le réseau est
peuvent évidemment alimenter leurs réseaux respec-
stable .
tifs R I et R2 . Les fréquences peuvent alors être diffé-
Cependant, on a vu que l'appel de puissance varie con- rentes et une perturbation sur un réseau n'affecte pas
tinuellement, de sorte que PC est tantôt plus grande, les autres . Cependant, on a avantage à relier les réseaux
tantôt plus petite que P T . Si PC est plus grande que PT , par des lignes d'interconnexion (Fig. 45-6) et ceci pour
la vitesse du groupe électrogène (turbine et alternateur) répondre à trois exigences : 1) la stabilité du réseau ; 2)
commence à diminuer. Par contre, si P C est inférieure la continuité du service ; 3) l'économie .
à PT , la vitesse commence à augmenter et, si l'écart
1 . Stabilité . Les réseaux interconnectés forment un
entre les deux puissances est grand, le groupe électro-
ensemble qui est plus puissant que les réseaux indivi-
gène risque même de s'emballer.
duels . Il s'ensuit que ce grand réseau peut mieux sup-
Le changement de la vitesse du groupe électrogène est porter les perturbations qu'une centrale seule ; donc, il
donc un excellent indicateur de l'équilibre entre P T et est plus stable . Par exemple, si la charge augmente su-
PC et, dès lors, de la stabilité du réseau . Lorsque la bitement sur le réseau R i , un transfert d'énergie se pro-
vitesse diminue, on doit ouvrir les vannes davantage et duit immédiatement sur les lignes d'interconnexion de
lorsque la vitesse augmente, on doit réduire l'ouver- sorte que la charge accrue est supportée par les trois
ture, toujours afin de maintenir l'équilibre entre P T et centrales au lieu d'une seule .
al
0
Figure 45-6
Trois réseaux reliés par des lignes d'interconnexion .
2 . Continuité de service . De la même manière, si une d'électricité desservant les États du Connecticut, du
centrale tombe en panne, ou si l'on doit la débrancher Rhode Island, du Maine et du New Hampshire ; il com-
pour y faire de l'entretien, sa clientèle peut être ali- mande en même temps les échanges d'énergie entre
mentée temporairement par les deux autres centrales . cet énorme réseau et ceux de New York et de l'est du
L'énergie ainsi transportée sur les lignes d'intercon- Canada .
nexion est facturée, s'il y a lieu, à la région qui en bé-
Bien que les réseaux ainsi reliés doivent nécessairement
néficie .
fonctionner à la même fréquence, on peut quand même
3 . Économie . Lorsque les réseaux sont reliés, on peut répartir la charge entre les centrales selon un pro-
répartir la charge entre les trois centrales afin que le gramme déterminé . Par exemple, si une centrale doit
coût de fonctionnement global soit minimal . Par exem- porter une charge accrue, il suffit d'agir sur son régu-
ple, durant la nuit, au lieu de faire fonctionner toutes lateur de vitesse afin que les vannes s'ouvrent davan-
les centrales à 30 % de leur capacité, on peut arrêter tage . Le surplus ainsi fourni par une centrale diminue
une centrale complètement et permettre aux autres de d'autant la puissance totale débitée par les autres cen-
porter toute la charge . De cette manière, on réduit à trales .
«zéro» le coût de fonctionnement d'une des centrales
et on augmente le rendement des deux autres, car elles 45 .6 Conditions lors d'une panne
débitent alors une puissance voisine de leur puissance Une panne majeure sur un réseau crée un état d'ur-
nominale . gence et on doit réagir aussitôt afin que la perturbation
Les compagnies d'électricité ont donc tout avantage à n'atteigne pas d'autres réseaux . La perte d'une grosse
grouper leurs ressources à l'aide de lignes d'intercon- charge, la perte d'une grosse génératrice et l'ouverture
nexion . Le centre de conduite du réseau répartit la inattendue d'une ligne d'interconnexion constituent des
charge totale entre les diverses centrales et compagnies, pannes majeures .
souvent à l'aide d'un ordinateur . Ce bureau est égale- Lorsque l'on perd une charge importante, la vitesse
ment chargé de prévoir les variations de la demande des turbines augmente et la fréquence croît partout sur
quotidienne et saisonnière et de veiller continuellement le réseau . De la même façon, lorsque l'on perd une
à la bonne marche et à la stabilité de l'ensemble du génératrice, la vitesse des turbines et la fréquence du
réseau (Fig . 45-7) . réseau diminuent très vite, parfois à un rythme de 5 Hz
par seconde . Dans ces circonstances, il n'y a pas de
Le New England Power Exchange (NEPEX), par exem-
temps à perdre et si les moyens conventionnels ne suf-
ple, coordonne les ressources de treize compagnies
988 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 45-7
Le centre de conduite de la firme Preussenelektra, en Allemagne, suit le comportement du réseau constitué de plus de
20 centrales de génération d'électricité . (gracieuseté de ABB)
fisent pas à ramener la fréquence à 60 Hz, on doit im- simplement en ouvrant et en refermant un circuit rapi-
médiatement délester le réseau d'une ou de plusieurs dement .
grosses charges . Ainsi, des relais sensibles à la fré-
quence ouvrent des lignes prédéterminées à mesure que 45 .7 La fréquence et les horloges
la fréquence diminue . Par exemple, on peut débran- À mesure que la charge d'un réseau varie, la fréquence
cher 15 % de la charge du réseau lorsque la fréquence subit des fluctuations momentanées, mais les régula-
baisse à 59,3 Hz, en débrancher encore 15 % lorsque teurs de vitesse la ramènent toujours à 60 Hz . À cause
la fréquence atteint 58,9 Hz et, enfin, couper une der- des fluctuations, il arrive que l'on perde ou que l'on
nière tranche de 30 % lorsque la fréquence tombe à gagne quelques cycles au cours de la journée . Lorsque
58 Hz . Ce délestage doit se faire en moins d'une se- la perte (ou le gain) accumulé atteint environ 180 cy-
conde pour permettre de «sauver» les charges jugées cles (3 secondes sur un réseau à 60 Hz), on corrige
les plus importantes . Quant aux clients débranchés, le l'écart résultant en faisant tourner tous les alternateurs
problème est grave, car une remise en service prend du soit un peu plus lentement, soit un peu plus vite . Cette
temps et crée des problèmes sérieux dans tous les sec- correction se fait de manière concertée, généralement
teurs : ascenseurs arrêtés à mi-chemin, fours à arc qui selon les instructions du centre de conduite du réseau .
se refroidissent, papier en production qui se déchire, En agissant ainsi, on est sûr que le réseau à 60 Hz four-
feux de signalisation qui s'éteignent, etc . Pour ces rai- nit exactement 5 184 000 cycles pendant une période
sons, on a tout intérêt à maintenir un service ininter- de vingt-quatre heures . Les horloges électriques bran-
rompu . chées sur le réseau donnent donc une indication très
fiable .
On s'est aperçu que la majorité des défauts sont dûs à
des courts-circuits de courte durée . Ils sont souvent
causés par la foudre, la pluie ou les surtensions aléa- CENTRALES HYDRAULIQUES
toires créées par l'ouverture et la fermeture des dis-
joncteurs . Ces phénomènes produisent la plupart du La province de Québec est admirablement bien pour-
temps un court-circuit entre deux phases ou entre une vue en ressources hydrauliques . La plus grande partie
phase et la terre . Les courts-circuits triphasés sont ra- de son énergie électrique provient des centrales hydro-
res . Or, lorsqu'on ouvre une ligne en court-circuit, l'arc électriques par l'exploitation des chutes d'eau .
s'éteint aussitôt, si bien qu'on peut la refermer immé- Les centrales hydro-électriques convertissent l'énergie
diatement sans que l'arc reprenne . On peut donc sou- de l'eau en mouvement en énergie électrique . L'éner-
vent éviter qu'une région tombe en panne permanente, gie provenant de la chute d'une masse d'eau est tout
6
d'abord transformée dans une turbine hydraulique en t _ 6400 x 10
énergie mécanique . Cette turbine entraîne un alterna- = 4,67 x 106 s
1370
teur dans lequel l'énergie mécanique est transformée
en énergie électrique . = 1298 h = 54 jours
Remarquer que ce débit (1370 m3/s) représente envi-
45.8 Puissance disponible ron 100 fois la consommation en eau de la ville de
D'une façon générale, la puissance que l'on peut tirer Montréal .
d'une chute dépend non seulement de la hauteur de la
45 .9 Types de centrales hydrauliques
chute, mais aussi du débit du cours d'eau . Le choix de
Suivant la hauteur de chute, on distingue :
l'emplacement d'une centrale hydro-électrique dépend
donc de ces deux facteurs . 1) les centrales de haute chute
La puissance disponible est donnée par l'équation : 2) les centrales de moyenne chute
3) les centrales de basse chute
P = 9,8 qh (45-1)
Les centrales de haute chute ont des hauteurs de chute
• = puissance hydraulique, en kilowatts [kW] supérieures à 300 m; elles utilisent des turbines Pelton .
• = débit en mètres cubes par seconde [m 3/s] Ces centrales se trouvent dans les Alpes et dans d'autres
h = hauteur de la chute, en mètres [m] régions très montagneuses (Fig . 45-8) . La capacité du
9,8 = coefficient tenant compte des unités réservoir est relativement faible .
À cause des pertes, la puissance mécanique que l'on
peut recueillir sur l'arbre de la turbine est inférieure à
la puissance fournie par l'eau . Cependant, le rende-
ment des turbines hydrauliques est élevé : de l'ordre de
80 à 94 % pour les grosses unités . Dans les alterna-
teurs, la transformation de la puissance se fait à un ren-
dement de 97 à 98,5 % .
Exemple 45-1
À Churchill Falls_ les chutes ont une hauteur de
324 ni et un débit moyen de 1370 m'/s . Le réservoir
comprend une série de lacs avant une superficie de
6400 km' . C :dculer :
a) la puissance hydraulique disponible
b) le temps (en jour ;) pendant lequel cette puissance
sera disponible an ant que le niveau du réservoir
baisse d'un mètre
Solution
a) La puissance hydraulique est :
P = 9,8 qh
• 9,8 x 1370 x 324
• 4 350 000 kW
• 4350 MW
b) Une baisse de niveau de 1 m correspond à un écou- Figure 45-8
lement de 6400 x 106 m3 d'eau . Comme le débit est de La centrale de Pragnères (France), située dans les Pyrénées,
1370 m3/s, le temps requis pour écouler ce volume est alimentée par un chute de 1294 m . Elle comprend 2
alternateurs de 80 MW (gracieuseté de Michel Brigaud,
d'eau vaut :
E . D. F) .
990 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 45-11
La centrale de Beauharnois (hauteur de chute 24 m) utilise
Figure 45-9 l'énergie du fleuve Saint-Laurent pour faire tourner 26
Turbine hydraulique de type Francis, 620 MW, en cours alternateurs triphasés de 50 MVA, 13,2 kV, 75 r/min, 60 Hz,
d'installation à la centrale de Grand Coulée, sur la rivière F.P. 80 % . Dix autres alternateurs de 65 MVA 94,7 r/min
Columbia, dans l'État de Washington, E .-U . Cette turbine est complètent l'installation dont la puissance varie entre
semblable à celles installées à Churchill Falls (gracieuseté 1575 MW et 1000 MW selon le débit d'eau (gracieuseté
de Les Ateliers d'ingénierie Dominion) . d'Hydro-Québec) .
Figure 45-12
Vue en coupe d'une centrale hydro-électrique de moyenne chute .
992 ÉLECTROTECHNIQUE
MW
160
100
0
temps
Figure 45-16
Centrale de base et centrale de pointe conventionnelle
alimentant une charge maximale de 160 MW.
Figure 45-18
La centrale à réserve pompée de Raccoon Mountain,
Tennessee, pompe l'eau du lac Nickajack et la renvoie dans
un réservoir de 214 hectares situé au sommet de la montagne,
300 m plus haut. Les quatre alternateurs/pompes peuvent
débiter chacun une puissance maximale de 425 MVA durant
temps les heures de pointe . On peut renverser le rôle pompe/
alternateur de ces machines en quelques minutes
(gracieuseté de Tennessee Valley Authority) .
Figure 45-17
Centrale de base et centrale à réserve pompée alimentant
une charge maximale de 160 MW .
tation et l'on utilise parfois des méthodes spéciales pour substances se combinent pour former une nouvelle
éviter une surcharge excessive . substance . Ainsi, la combinaison d'un atome de sodium
Les centrales à réserve pompée complètent bien les (Na) et d'un atome de chlore (Cl) donne une molécule
centrales nucléaires qui atteignent leur rendement maxi- de sel de table (NaC1) . Certaines réactions chimiques,
mal lorsqu'elles fonctionnent à débit constant . notamment celles impliquant des atomes d'oxygène,
produisent non seulement une nouvelle substance, mais
dégagent, en même temps, de l'énergie sous forme de
CENTRALES THERMIQUES
chaleur. Dans certaines réactions, la chaleur dégagée
Les centrales thermiques produisent l'électricité à par- est tellement grande que l'augmentation de tempéra-
tir de la chaleur qui se dégage de la combustion du ture qui en résulte porte les éléments à l'incandescence
charbon, du mazout ou du gaz naturel. La plupart ont et produit ce qu'on appelle un feu . Ce type de réaction
une capacité comprise entre 200 MW et 2000 MW afin est une réaction de combustion .
de réaliser les économies d'une grosse installation . Il L'oxygène de l'air réagit vivement avec les atomes de
suffit de visiter une telle centrale pour se rendre compte carbone (C), d'hydrogène (H), de soufre (S) et toutes
de sa complexité et de ses dimensions imposantes . On les substances contenant ces atomes, ce qui explique
la trouve souvent près d'une rivière ou d'un lac, car la combustion du charbon, du bois, du mazout et du
d'énormes quantités d'eau sont requises pour refroidir gaz naturel .
et condenser la vapeur sortant des turbines . Comme
45.13 Les éléments combustibles
dans la plupart des pays modernes les ressources hy-
drauliques sont déjà exploitées, on doit se fier sur les L'union des atomes d'oxygène avec les atomes de car-
centrales thermiques pour produire l'énergie électri- bone, d'hydrogène, de soufre, etc ., se fait dans des
que supplémentaire requise, parallèlement à la crois- proportions précises et connues . La chaleur dégagée
sance des centrales nucléaires . et les nouvelles substances créées peuvent donc être
déterminées d'avance lorsque l'on connaît la nature
45 .12 La combustion du combustible . Le tableau 45-1 en donne les détails .
Lors d'une réaction chimique, les molécules de deux Ainsi, la combustion complète de 1 kg de carbone
Énergie disponible après avoir soustrait la chaleur latente de vaporisation de l'eau, laquelle
n'est pas récupérable dans la chaudière .
" À une température de 20 °C et une pression atmosphérique normale de 101 kPa .
PRODUCTION DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 995
Figure 45-20
Éléments d'une centrale thermique .
4 . Turbine moyenne pression (MP) semblable à la tur- 8 . Pompe d'alimentation P 3 qui refoule l'eau d'ali-
bine HP sauf qu'elle est plus grosse pour permettre mentation contre la forte pression régnant à l'inté-
à la vapeur de se détendre davantage . rieur du ballon (2) et complète ainsi le cycle ther-
5 Turbine basse pression (BP) à double carter qui en-
. mique .
lève le reste de l'énergie thermique disponible dans 9 . Brûleurs provoquant la combustion du gaz, du ma-
la vapeur, permettant à cette dernière de se détendre zout ou du charbon pulvérisé projeté à l'intérieur
dans un vide presque complet à l'intérieur du de la chaudière .
condenseur. Avant d'être projeté dans la chaudière, le charbon
6 . Condenseur qui provoque la condensation de la va- est réduit en poudre . De la même façon, l'huile
peur, grâce à la circulation d'eau froide venant de lourde est préchauffée et soufflée en jet vaporisé
l'extérieur et circulant dans des tubes S4. Une pompe afin d'augmenter sa surface de contact avec l'air
d'extraction P2 enlève l'eau tiède condensée et la environnant .
pousse à travers le réchauffeur (7) vers la pompe P 3
10 . Ventilateur soufflant l'air requis pour la combustion
alimentant la chaudière .
(Fig . 45-21) .
7 . Réchauffeur . Dans cet échangeur de chaleur, une par-
11 . Ventilateur aspirant les gaz brûlés qui s'échappent
tie de la vapeur qui est passée par la turbine HP ré-
par la cheminée .
chauffe l'eau d'alimentation, après quoi, la vapeur
se condense aussi dans le condenseur . Les analyses En pratique, une centrale contient bien d'autres appa-
thermodynamiques prouvent que le rendement ainsi reils et accessoires essentiels pour assurer un bon ren-
obtenu est meilleur que si la vapeur dérivée dans le dement et des conditions sécuritaires . Ainsi, des van-
réchauffeur allait aux turbines MP et BP en passant nes de réglage permettent de contrôler l'admission de
par le réchauffeur S 3 . la vapeur dans les turbines, un système d'épuration
PRODUCTION DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 997
45.16 Turbines
Les turbines HP, MP et BP contiennent une série
d'aubes disposées autour d'une roue solidaire de l'ar-
bre (Fig. 45-23) . La vapeur déviée par ces aubes crée
ainsi un couple mécanique puissant . Les aubes sont
faites d'un acier particulièrement dur pour résister à la
haute température et aux forces centrifuges intenses .
Bien que les turbines soient généralement couplées
ensemble pour entraîner un seul alternateur, dans cer-
taines centrales de grande puissance la turbine HP en-
traîne un alternateur tandis que les turbines MP et BP
sont couplées pour entraîner un deuxième alternateur
de même puissance .
45 .17 Condenseur
Environ la moitié de la chaleur dégagée dans la
chaudière doit être extraite de la vapeur qui arrive au
condenseur (Fig . 45-24) . Il faut donc d'énormes quan-
Figure 45-21
Ce ventilateur alimente en air une chaudière de la centrale tités d'eau pour refroidir celui-ci . L'eau venant d'une
thermique de Martin's Creek, Pennsylvanie . Débit : source extérieure circule à travers les tubes du
455 m 3/s ; différence de pression : 5,8 kPA . Il est entraîné par condenseur qui agit effectivement comme échangeur
un moteur d'induction triphasé de 4290 kW, 890 r/min de chaleur. La température de l'eau de refroidissement
(gracieuseté de Novenco Inc .) .
augmente de 5 °C à 10 °C lors de son passage à travers
Figure 45-22
La centrale thermique de Tracy, Québec, comprend 4 turbo-alternateurs de 150 MW, tournant à 3600 r/min .
Hauteur de chaque chaudière : 55 m ; consommation en mazout des 16 brûleurs ; 41 m 3 /min . Leau de
refroidissement utilisée pour les condenseurs provient du fleuve Saint-Laurent ; débit total : 1700 m 3/min
(gracieuseté d'Hydro-Québec) .
998 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 45-25
Tour de refroidissement de la centrale nucléaire Trojan de
Portland, Oregon, dont la puissance est de 1280 MVA, F.P.
88 % . Autres caractéristiques :
hauteur : 152 m
diamètre à la base : 117 m
diamètre au sommet: 76 m
débit d'eau : 27 m 3/s
perte d'eau par évaporation : 0,7 m 3/s
La température de l'eau diminue lors de son passage à travers
la tour (gracieuseté de Portland General Electric Company) .
Wsi fuite
n
3 MW vapeur : 550'C ; 16,5 MPa (absolue)
puissance
8 kg/s électrique
turbine alternateur
chaudière
30 MW 12 MW
27 MW
15 MW
OMW 360 kg/s eau de refroidissement
brûleurs
M 1u'1 I
8 kg/s
2
t2 - t, , 10 ° C
chaleur
perdue
charbon air eau condensée : 30 °C ; 15 MW
1 kg/sti 10 kg/s, 8 m 3/s 0,005 MPa (absolue)
Figure 45-26
Modèle réduit d'une centrale thermique de 12 MW .
1000 ÉLECTROTECHNIQUE
CENTRALES NUCLÉAIRES
TABLEAU 45-4 COMPOSITION ATOMIQUE
Les centrales nucléaires produisent l'électricité à par- DE QUELQUES ÉLÉMENTS
tir de la chaleur libérée par une réaction nucléaire . Ce
phénomène est provoqué par la division du noyau d'un ÉLÉMENT symbole protons électrons neutrons
atome, procédé qu'on appelle fission nucléaire . Remar-
quons qu'une réaction chimique telle que la combus- hydrogène H 1 1 0
tion du charbon produit un simple regroupement des deutérium 2H 1 1 1
atomes sans que leurs noyaux soient affectés . tritium 3H 1 1 2
Une centrale nucléaire est identique à une centrale ther- eau légère H 2O 10 10 8
mique, sauf que la chaudière brûlant le combustible eau lourde 2 H 20 10 10 10
fossile est remplacée par un réacteur contenant le com-
uranium 235 235U 92 92 143
bustible nucléaire en fission . Une telle centrale com-
uranium 238 238 U 92 92 146
prend donc une turbine à vapeur, un alternateur, un
condenseur, etc ., comme dans une centrale thermique carbone c 6 6 6
conventionnelle . Le rendement global est semblable
(entre 30 % et 40 %) et l'on doit encore prévoir un
système de refroidissement important, ce qui néces- électrons), mais un nombre différent de neutrons . L'ura-
site un emplacement près d'un cours d'eau ou la cons- nium 238 est très répandu alors que l'uranium 235 est
truction d'une tour de refroidissement . À cause de ces
rare . En effet, les gisement naturels d'uranium (U 3 08)
similitudes, nous nous limiterons à l'étude du principe
contiennent 99,3 % d'atomes 238 U comparativement à
de fonctionnement et des caractéristiques du réacteur
0,7 % de l'isotope 235U.
lui-même .
L'uranium 235 et l'eau lourde méritent notre attention,
45.21 Composition du noyau atomique car ils sont tous deux essentiels au fonctionnement de
Au chapitre 2, section 2 .11, nous avons vu que le noyau certains réacteurs que nous décrirons plus loin .
d'un atome est composé de protons et de neutrons . Il
45.22 Énergie libérée par la fission
existe des éléments qui, à tout point de vue, sont iden-
atomique
tiques, sauf qu'ils contiennent un ou quelques neutrons
Lorsque le noyau d'un atome subit la fission, il se sé-
en surplus, par rapport au nombre habituel . Le tableau
45-4 donne la composition atomique de quelques-uns pare en deux . La masse totale des deux atomes ainsi
formés est habituellement différente de celle de l'atome
de ces éléments, appelés isotopes.
original. S'il y a une diminution de la masse, une quan-
On s'aperçoit qu'il existe trois sortes d'atomes d'hy- tité d'énergie est libérée. Sa valeur est donnée par la
drogène qui se distinguent par la composition de leurs formule d'Einstein :
noyaux . Il y a d'abord l'hydrogène ordinaire dont le
noyau contient 1 proton et 0 neutron . Ensuite, il y a 2
E = mc (45-2)
deux isotopes rares : le deutérium et le tritium dont les
noyaux contiennent respectivement 1 et 2 neutrons, en où
plus du proton habituel . E = énergie libérée, en joules [J]
m = diminution de masse, en kilogrammes [kg]
Lorsque deux atomes d'hydrogène s'unissent à un
c = vitesse de la lumière [3 x 10 8 m/s]
atome d'oxygène, on obtient de l'eau ordinaire (H 2 O),
appelée eau légère . D'autre part, lorsque deux atomes La quantité d'énergie libérée est énorme, car une di-
de deutérium s'unissent à un atome d'oxygène, on ob- minution de 1 g seulement donne une énergie de
tient une molécule d'eau lourde (2 H2O) . L'eau de mer 9 x 10 13 joules, soit l'équivalent énergétique d'environ
contient de l'eau lourde dans une proportion de 1 kg trois mille tonnes de charbon .
d'eau lourde pour 7000 kg d'eau légère . Lors de la fission de l'atome d'uranium 235 U, il se pro-
De la même façon, il existe deux sortes d'atomes d'ura- duit précisément une légère diminution de masse . Par
nium, 238U et 235U, contenant chacun 92 protons (et 92 ailleurs, comme l'uranium 235 est fissile alors que
r' r 5592
rrr r parties
procédé enrichissement 238U02
chimique
r
Figure 45-27
Étapes dans la fabrication du combustible nucléaire pour usage dans les réacteurs à eau
légère et à eau lourde . Ce schéma très simplifié montre que le processus d'enrichissement du
dioxyde d'uranium crée comme produit secondaire de grandes quantités de 238 U02 .
1002 ÉLECTROTECHNIQUE
Dans un réacteur nucléaire, on doit ralentir les neu- 1 . Réacteur à eau pressurisée . («Pressure Water
trons afin d'augmenter leurs chances de frapper les Reactor») . Dans ces réacteurs, le caloporteur est de
noyaux d'uranium . À cette fin, on répartit les masses l'eau gardée à haute pression afin de l'empêcher de
d'oxyde d'uranium à l'intérieur d'un modérateur . Le bouillir . On peut utiliser soit de l'eau ordinaire, comme
modérateur peut être de l'eau ordinaire, de l'eau lourde, dans les réacteurs à eau légère, soit de l'eau lourde
du graphite, ou toute autre substance ayant la propriété comme dans les réacteurs CANDU* .
de ralentir les neutrons sans pour autant les absorber . 2 . Réacteur à eau bouillante . («Boiling Water
En choisissant une distribution et une géométrie ap- Reactor») . Dans ces réacteurs, le caloporteur est de
propriées, on réussit à freiner ces neutrons de façon à l'eau ordinaire en ébullition . On élimine ainsi l'échan-
ce qu'ils aient la vitesse requise pour produire d'autres geur de chaleur : la vapeur créée fait tourner directe-
fissions . C'est alors que la réaction en chaîne s'amorce : ment les turbines . Cependant, comme dans tout réac-
on dit que le réacteur a atteint le seuil critique . teur à eau légère, on doit utiliser de l'oxyde d'uranium
Dès que la réaction en chaîne est amorcée, la tempéra- enrichi ayant une concentration d'environ 3 % en 235U .
ture de l'uranium monte en flèche et, afin de la main- 3 . Réacteur à gaz à haute température . («High
tenir à une valeur acceptable, on doit faire circuler un Temperature Gas Reactor») . Dans ces réacteurs, on uti-
liquide ou un gaz à travers le réacteur pour en extraire lise un gaz inerte, tel que l'hélium, comme caloporteur .
la chaleur. Ce caloporteur peut être de l'eau lourde, de Comme la température est très élevée (750 °C), on uti-
l'eau ordinaire, du sodium liquide (Na) ou un gaz lise le graphite comme modérateur . La vapeur créée
comme l'hélium ou le gaz carbonique . La chaleur est dans l'échangeur de chaleur est aussi chaude que celle
alors transportée à un échangeur de chaleur qui trans- provenant d'une centrale thermique conventionnelle de
fère l'énergie thermique à une chaudière à vapeur ali- sorte qu'on atteint, avec ces réacteurs, des rendements
mentant les turbines . globaux de l'ordre de 40 % .
La Fig . 45-28 montre les parties principales d'une cen- 4 . Réacteur surrégénérateur . («Fast Breeder
trale nucléaire . Reactor») . Dans ces réacteurs, on élimine le modéra-
45 .25 Types de réacteurs teur, ce qui permet aux neutrons de bombarder à haute
Il existe plusieurs types de réacteurs ; en voici les prin- CANDU : Canada Deutérium Uranium, développé par la
cipaux : Commission d'énergie atomique du Canada . Ce type de
réacteur est décrit à la section 45 .26 .
caloporteur
Figure 45-28
Parties principales d'une centrale nucléaire .
vitesse un combustible tel que le dioxyde d'uranium un diamètre de 8 m et une longueur de 8,25 m traver-
238 U02 . Il se produit alors un dégagement de chaleur sée par 390 canaux (Fig . 45-31, 45-32) . Chaque canal
et, de plus, une transformation de l'uranium . renferme douze éléments combustibles cylindriques
L' uranium transformé peut à son tour agir comme com- contenant 22,2 kg de U0 2 . Un élément dégage en
bustible . Le principe de fonctionnement de ce type réac- moyenne une chaleur de 372,5 kW et, comme il y a
teur est expliqué à la section 45 .28 . Ce genre de réac- 4680 éléments en tout, le réacteur libère une puissance
teur présente un certain intérêt car les réacteurs tradi- thermique totale de 1740 MW .
tionnels ne récupèrent que 2 % de l'énergie disponible Douze pompes de 1100 kW font circuler l'eau lourde
dans le dioxyde d'uranium . qui extrait la chaleur du réacteur . Les échangeurs de
chaleur créent la vapeur nécessaire pour entraîner les
45 .26 Exemple de réacteur à eau lourde : turbines . À la sortie des turbines, le condenseur est re-
réacteur CANDU froidi par de l'eau venant du lac Ontario .
Les réacteurs CANDU utilisent l'eau lourde comme Les éléments combustibles insérés à une extrémité de
modérateur et comme caloporteur. Ils se distinguent la cuve sont retirés par l'autre extrémité après un sé-
de tous les autres réacteurs du fait qu'ils utilisent le jour de 19 mois dans les canaux . Comme l'alimenta-
dioxyde d'uranium naturel . Une des plus grosses ins- tion se fait de façon continue, on retire en moyenne
tallations de ce genre se trouve à Pickering, à quelques neuf éléments par jour . On prend évidemment toutes
kilomètres à l'est de Toronto (Fig . 45-29, 45-30) . La les précautions contre la radioactivité et la possibilité
centrale comprend quatre réacteurs alimentant 48 chau- d'une panne, si improbable soit-elle . Ainsi, on peut
dières à vapeur qui font tourner quatre turbines . Cha- manipuler les éléments combustibles sans danger avant
que turbine est accouplée à un alternateur triphasé de de les insérer dans les canaux, mais ils sont très ra-
540 MW, 24 kV, 60 Hz, 1800 r/min . dioactifs lorsqu'on les retire ; on prévoit alors des
moyens spéciaux pour les transporter et les entreposer
Chaque réacteur comprend une cuve horizontale ayant
en lieu sûr.
Figure 45-29
Centrale nucléaire de Pickering, Ontario (gracieuseté de Ontario Hydro/Société d'énergie atomique du Canada) .
1004 ÉLECTROTECHNIQUE
soupape
vapeur d'eau
de sécurité
814 kg/s 252 ° C 4,1 MPa 540 MW
24 kV
60 Hz
T
6 échangeurs 6 échangeurs
de chaleur de chaleur 12 °C
0 22 °C
eau de refroidissement
171 ° C eau ordinaire F du lac Ontario
16 pompes de 1100 kW 2,4 t/s
dont 4 en réserve M
Figure 45-30
Diagramme schématique simplifié illustrant les composants d'une unité de génération de la centrale
nucléaire CANDU à Pickering (gracieuseté de Société d'énergie atomique du Canada) .
Figure 45-31
Vue en coupe d'une cuve d'un réacteur CANDU contenant
de l'eau lourde et traversée par 390 canaux (gracieuseté de
Ontario Hydro/Société d'énergie atomique du Canada) .
Figure 45-32
Élément combustible contenant 22,2 kg de U0 2 , réparti dans
28 tubes, prêt à être inséré dans un canal (gracieuseté
d'Ontario Hydro/Société d'énergie atomique du Canada) .
45 .27 Exemple de réacteur à eau légère réacteur alimentant une chaudière à vapeur qui fait tour-
Les réacteurs utilisant de l'eau ordinaire comme mo- ner une turbine . Cette turbine est accouplée à une
dérateur sont semblables à ceux utilisant de l'eau génératrice triphasée de 600 MW, 19 kV, 60 Hz,
lourde, sauf que le combustible utilisé est le dioxyde 1800 r/min .
d'uranium enrichi contenant entre 3 % et 4 % d'ura- Le réacteur comprend une cuve verticale ayant un dia-
nium 235, le reste étant le dioxyde d'uranium 238 . Cela mètre extérieur de 4,5 m et une hauteur de 12,5 m . Les
permet de construire des cuves de plus petites dimen- murs en acier (d'une épaisseur de 27 cm) sont traver-
sions pour une quantité d'énergie donnée . Par contre, sés par 157 canaux pouvant recevoir autant d'éléments
on doit arrêter le réacteur une fois par an afin de rem- combustibles . Ces derniers ont une longueur de 3 m et
placer les éléments épuisés . La chaleur, créée surtout contiennent chacun 477 kg de U0 2 (Fig. 45-34) . La
par la fission de l'uranium 235, est transportée à une réaction nucléaire est contrôlée par l'insertion de 45
chaudière à vapeur par un caloporteur tel que l'eau or- barres composées d'argent (80 %), d'indium (15 %) et
dinaire, le sodium liquide ou un gaz comme le C0 2 . de cadmium (5 %) . Ces barres plongées dans le modé-
La centrale atomique de la Connecticut Yankee Atomic rateur ont la propriété d'absorber les neutrons : plus elles
Power Company à Haddam possède un réacteur à eau sont enfoncées profondément dans le réacteur, plus el-
légère (Fig . 45-33) . Cette centrale comprend un les ralentissent la réaction .
1006 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 45-33
Centrale nucléaire à eau légère (gracieuseté de Connecticut
Yankee Atomic Power Company) .
sède une masse d'environ 1,2 kg, l'énergie cinétique duit aucune pollution . Cependant, pour exploiter cette
emmagasinée est énergie, on doit prendre en compte les contraintes sui-
vantes
Ek = 1 /2 niv 2 éq.1-6
1) La vitesse du vent peut fluctuer de ± 25 % sur
102
= 1/2 x 1,2 x = 60 J une période de quelques minutes .
Si l'on réussit à ralentir cette masse d'air à l'aide d'un 2) La direction du vent n'est pas constante ; par con-
dispositif quelconque et à l'amener à l'arrêt complet, séquent, on doit continuellement réorienter la
on pourra récupérer cette énergie cinétique . C'est jus- turbine pour qu'elle reste face au vent, de façon
tement le rôle d'une turbine éolienne de capter cette à optimiser la puissance disponible .
énergie mécanique . Cette énergie est transformée en 3) La régularité du vent en direction et en vitesse
énergie électrique par la génératrice couplée à l'arbre dépend du site . Pour déterminer les meilleurs
de la turbine . gisements éoliens, on doit procéder à des rele-
vés de vitesse et de direction des vents sur une
Considérons maintenant une surface verticale de 1 m 2 ,
traversée par un vent soufflant à 10 m/s . Cette surface période d'au moins un an .
est traversée par un volume d'air de 10 m 3 à chaque 4) Lorsque la puissance du vent excède la puis-
seconde . Par conséquent, la puissance disponible par sance de l'éolienne, on doit agir pour limiter la
mètre carré de surface, perpendiculaire au vent est : puissance mécanique de la turbine et la puis-
sance électrique de la génératrice .
P = 60 J/m3 x 10 m3/s = 600 Es = 600 W
5) Lors de vents violents, on doit réduire le pas
Si l'on généralise ce raisonnement on arrive à la for- des hélices de la turbine ou même arrêter com-
mule suivante qui donne la puissance approximative plètement l'éolienne afin d'éviter d'endomma-
du vent en fonction de sa vitesse ger la turbine et la tour qui la supporte .
P = 0,6 v3 (45-3) 6) En raison de leur grande hauteur, les pales de la
OU . turbine constituent une cible naturelle pour la
foudre.
P = puissance par mètre carré faisant
face au vent [W/m 2] 7) Pendant l'hiver, on doit surveiller l'accumula-
tion de neige et de verglas .
v = vitesse du vent [m/s]
8) Pour exploiter la puissance générée par un parc
L'équation 45-3 suppose que le dispositif utilisé pour d'éoliennes, celui-ci doit être raccordé à un ré-
exploiter cette énergie éolienne réussit à stopper conti- seau électrique existant suffisamment « fort »
nuellement le vent. En pratique, une turbine éolienne pour maintenir une tension et une fréquence
ne peut pas arrêter complètement le vent, si bien que la constantes .
puissance maximale que l'on peut extraire du vent est Dans les paragraphes qui suivent nous limiterons no-
d'environ 30 % à 40 % de la puissance donnée par tre propos aux éoliennes à axe horizontal dont l'hélice
l'équation 45-3 . est composée de trois pales et dont la puissance nomi-
Afin de donner une idée de la vitesse et de la puissance nale est comprise entre 100 kW et 1,5 MW . Cepen-
de différents types de vents, on peut établir la classifi- dant, la puissance de certaines éoliennes peut atteindre
cation grossière suivante 5 MW. Les éoliennes sont généralement regroupées sur
vent léger, brise 3 m/s 16 W/m2 un même site pour constituer ce que l'on appelle un
parc d'éoliennes pouvant comprendre jusqu'à une cen-
vent modéré 7 m/s 0,2 kW/m 2
vent fort 12 m/s 1,0 kW/m 2 taine d'unités .
tempête 18 m/s 3,5 kW/m 2 Pour extraire le maximum d'énergie du vent, la vitesse
ouragan >32 m/s >20 kW/m 2 de rotation de la turbine doit être dans un rapport spé-
Les vitesses de vent utilisables par les éoliennes sont cifique avec la vitesse du vent . Comme règle de base,
comprises entre 5 m/s et 15 m/s . mentionnons que la vitesse de l'extrémité des pales doit
être comprise entre 4 et 8 fois la vitesse du vent . Comme
L' énergie éolienne ne coûte absolument rien et ne pro- le vent utilisable peut varier dans une large gamme
f, ES EG
O T
PT PT
0 ® TTT moins
les O
pertes
Fig . 45-36
Turbine éolienne entraînant une génératrice asynchrone à vent . Cette technologie ne peut pas extraire la puissance
travers une boîte de vitesses . La vitesse de la génératrice maximale disponible pour toutes les vitesses du vent .
reste pratiquement constante, quelle que soit la vitesse du
EL Ec
1
(-)
PT convertisseur convertisseur PT
J 1 2 moins
les pertes
Fig . 45-37
Turbine éolienne couplée à une génératrice asynchrone à vers un convertisseur à fréquence variable, ce qui permet
vitesse variable . La génératrice est reliée au réseau à tra- d'extraire en tout temps la puissance maximale du vent .
gie du vent . La génération à fréquence variable permet Quant au rotor, il est raccordé au réseau à travers deux
en effet de faire fonctionner la turbine à la vitesse opti- convertisseurs (5) et (6) . Le convertisseur (6) transforme
male permettant de développer la plus grande puissance la tension Es en une tension c .c . Ed . Dans ce convertis-
mécanique pour une vitesse de vent donnée . seur, la puissance peut circuler dans les deux direc-
tions, du lien c.c. vers le réseau et vice-versa . Le con-
Le convertisseur (5) transforme en c .c . la puissance P T
vertisseur (5) branché au rotor transforme la tension
à fréquence variable qu'il reçoit de la génératrice . En
Ed en une tension c .a . dont l'amplitude, la fréquence,
même temps, il fournit la puissance réactive Q absor-
la phase et la séquence des phases sont ajustables . La
bée par la génératrice . Le lien à c .c . entre les convertis-
puissance dans ce convertisseur (5) peut aussi circuler
seurs (5) et (6) transporte la puissance active P T qui est
dans les deux directions . Les convertisseurs (5) et (6)
alors convertie en puissance triphasée par le convertis-
utilisent tous deux la technique de la MLI pour pro-
seur (6) avant d'être envoyée dans le réseau . On re-
duire une tension c.a . sinusoïdale à partir de la tension
marquera que chaque convertisseur doit transporter la
c .c . E d .
totalité de la puissance produite par la génératrice . Les
deux convertisseurs utilisent la technique de la modu- La machine est donc alimentée par deux sources de
lation de la largeur d'impulsion (MLI) pour produire tension ES et ER . Le principe de fonctionnement de la
une tension c .a . sinusoïdale, tout en minimisant les génératrice asynchrone à double alimentation a été dé-
courants harmoniques injectés dans le réseau . crit au chapitre 34 . On encourage le lecteur à revoir les
sections 34-19 à 34-22 afin de bien comprendre le prin-
45.35 Turbine éolienne entraînant une cipe de fonctionnement de cette machine . Rappelons
génératrice asynchrone à double
brièvement que pour une tension statorique f imposée,
alimentation
la fréquence f2 et la séquence des phases de la tension
La Fig . 45-38 montre une turbine éolienne entraînant ER appliquée au rotor détermine la vitesse de fonction-
une génératrice asynchrone à rotor bobiné (4) à tra- nement de la machine . Comme la fréquence statorique
vers une boîte de vitesses (3) . Ce type de machine, est fixe, la fréquence f2 impose la vitesse de rotation du
dont le stator et le rotor sont tous deux raccordés au rotor. Cela permet, en faisant varier f2 de faire tourner
réseau, est appelé aussi machine asynchrone à double la turbine à une vitesse optimale et ainsi d'extraire le
alimentation . Un transformateur (7) abaisse la tension maximum de puissance du vent . Les valeurs optimales
du réseau à un niveau compatible avec la machine . de la fréquence f2 et de la tension ER produites par le
Le stator de la machine à rotor bobiné est raccordé di- convertisseur (5) sont déterminées par le système de
rectement au réseau dont la tension Es a une fréquence commande . Ce dernier utilise comme variable d'entrée
de 50 Hz ou 60 Hz . la vitesse du vent mesurée par un anémomètre .
1012 ÉLECTROTECHNIQUE
1
> P
e
O
EG
T
Es
I (-)
PR convertisseur convertisseur fi PT
1 2 moins
les
pertes
Fig . 45-38
Turbine éolienne couplée à une génératrice asynchrone à seulement une partie de la puissance totale générée par l'éo-
double alimentation . Les convertisseurs 1 et 2 transforment lienne .
Par vent modéré, le rotor tourne à une vitesse inférieure Lorsque le rotor tourne à vitesse sous-synchrone, le
à la vitesse synchrone (vitesse sous-synchrone) . Par stator fournit toujours de la puissance au réseau . Par
contre, lorsque la vitesse du vent augmente, le rotor contre, le rotor absorbe de la puissance du réseau
accélère, pour tourner à une vitesse qui peut excéder la comme l'indique la Fig . 34-26 (section 34 .22) . Dans
vitesse synchrone (vitesse hyper-synchrone) . La valeur ce cas, la puissance nette fournie au réseau est la diffé-
des vitesses sous-synchrone et hyper-synchrone est rence de ces deux puissances .
donnée par les équations 34-3a et 34-3b . Le montage de la Fig . 45-38 possède un avantage par
Vitesse sous-synchrone : rapport à celui de la Fig . 45-37 : seule une partie de la
n = 120 (f _ puissance totale PT transite par les deux convertisseurs .
f2)
éq . 34-3a
Par exemple, on peut démontrer que, pour une vitesse
p
de rotation hyper-synchrone n excédant de 50 % la vi-
(tension ER en séquence directe) tesse synchrone n s (n = 1,5 ns ; f2 = 0,5j), la puissance
Vitesse hyper-synchrone P R transitant par le rotor et les deux convertisseurs est
n = 120 seulement 67 % de la puissance totale P T fournie au
+ 2)
(f
éq . 34-3b
réseau. Les convertisseurs sont donc moins coûteux.
f
p
Par contre, la construction d'une machine à rotor bo-
(tension ER est en séquence inverse)
biné est plus complexe que celle d'une machine à cage
où
d'écureuil et les bagues et balais exigent une certaine
n = vitesse du rotor [r/min]
maintenance .
f = fréquence appliquée au stator [Hz]
f2 = fréquence appliquée au rotor [Hz] 45 .36 Turbine éolienne et génératrice à
p = nombre de pôles du stator et du rotor aimants permanents à couplage
direct
La puissance mécanique développée par la turbine est
convertie en puissance électrique par la génératrice . La Fig. 45-39 montre une turbine éolienne couplée di-
Lorsque la génératrice tourne à vitesse hyper-syn- rectement à une génératrice synchrone à aimants per-
chrone, le stator et le rotor fournissent tous deux de la manents (3) . Les convertisseurs (4) et (5), ainsi que le
puissance au réseau comme l'indique la Fig . 34-27 (sec- transformateur (6), sont raccordés de la même façon
tion 34 .22) . La puissance fournie au réseau est donc la que dans la Fig . 45-37 .
somme de ces deux puissances .
0
EL
(+)
.fi Es EG
(-) i
PT convertisseur convertisseur PT
1 2 moins
les
pertes
Fig . 45-39
Turbine éolienne couplée à une génératrice synchrone à tesses, permet d'éviter les dégâts éventuels au système d'en-
aimants permanents . Le couplage direct, sans boîte de vi- grenages à la suite des coups de vent brusques .
La vitesse de rotation optimale de la turbine détermine trice à aimants permanents ne requiert pas de bagues
la fréquence d'alimentation f i de la génératrice syn- ni de balais et les pertes Joules dans le rotor sont nul-
chrone . Cette fréquence est produite par le convertis- les . Globalement, même si la machine est plus grosse,
seur (4) . On remarque que les deux convertisseurs doi- les avantages de ce montage en font la technologie éo-
vent transformer toute la puissance produite par la tur- lienne préférée pour générer les plus grandes puissan-
bine . Par conséquent, ces convertisseurs sont plus gros ces (2 MW à 5 MW) .
que ceux utilisés avec une génératrice asynchrone à
double alimentation . 45 .37 Exemples de parcs éoliens
Les exemples qui suivent illustrent différentes tech-
L'entraînement direct permet d'éviter la boîte de vi-
nologies d'éoliennes .
tesses . Cependant, comme la vitesse de rotation est très
basse, de l'ordre de 50 r/min, l'alternateur doit être 1 . Parc Le Nordais
beaucoup plus gros que s'il était conçu pour fonction- La Fig . 45-40a montre onze des 57 éoliennes instal-
ner, par exemple, à 1200 rlmin . Par ailleurs, la généra- lées en Gaspésie, près de Matane, au Québec . Chaque
Figure 45-40a
Une partie du parc Le Nordais situé à Matane, Québec . Il fonctionne aussi bien durant les grands
froids d'hiver qu'en été .
1014 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 45-41
Ce parc impressionnant du Stateline Wind Energy Center technologie Optislip°, la vitesse peut monter jusqu'à 1980
comprend 399 éoliennes . Les génératrices asynchrones de r/min lors des bourrasques de vent . On arrête les turbines
660 kW, 690 V, 60 Hz fonctionnent habituellement à des vi- lorsque la vitesse du vent excède 25 m/s . (gracieuseté de
tesses comprises entre 1800 r/min et 1818 r/min . Grâce à la Vestas Wind Systems AIS)
1016 ÉLECTROTECHNIQUE
du vent. Une fois le pas ajusté à la valeur désirée, les 3 . Éoliennes de Nakskov
résistances en série avec le rotor retombent à zéro, ce Trois éoliennes Vestas de modèle V90-3 .0 ayant cha-
qui assure à nouveau un bon rendement . Les résistan- cune une puissance nominale de 3 MW sont installées
ces rotoriques provoquent donc des pertes minimes car dans la ville de Nakskov au Danemark . La turbine en-
celles-ci ne dissipent de la puissance que pendant les traîne une génératrice asynchrone à double alimenta-
coups de vent . tion de 3 MW, 1500 r/min, 50 Hz (Fig . 45-42) . La tour
Figure 45-42
Cette turbine éolienne de 3 MW entraîne une génératrice à 4 pôles, à double alimentation, munie de bagues et de balais . La
vitesse synchrone est de 1500 r/min . Le convertisseur branché au rotor permet de faire fonctionner la génératrice asynchrone
à des vitesses sous-sychrones ou hyper-synchrones . La nacelle pèse 65 t et le rotor à 3 pales pèse 38 t . (gracieuseté de
Vestas Wind Systems AIS) .
Figure 45-44
Puissance électrique en fonction de la vitesse du vent pour la turbine de 3 MW montrée à la Fig . 45-42 la puissance s'écrête
automatiquement lorsque la vitesse du vent dépasse 15 m/s afin déviter le surchargement de la génératrice (gracieuseté de
Vesta wind systems AIS) .
a une hauteur de 75 m et les pales ont une longueur de assurer la protection de l'équipement, la puissance est
44 m . La vitesse de rotation, comprise entre 9 r/min et limitée à 3 MW lorsque la vitesse du vent excède
19 r/min, est optimisée en fonction de la vitesse du 17,5 m/s .
vent . La puissance nominale est obtenue à 16,1 r/min, 4. Éoliennes installées en mer
ce qui correspond à une vitesse de vent de 15 m/s . Les
Les installations d'éoliennes en mer, éloignées de la
éoliennes sont mises en marche lorsque le vent souffle
côte (installations « offshore »), trouvent leur applica-
à 4 m/s et les pales arrêtent de tourner lorsque le vent
tion lorsque les conditions du vent sont favorables, sur-
excède 25 m/s .
tout dans les régions à forte population où il est diffi-
La Fig . 45-43 montre la puissance débitée en fonction cile de trouver des sites terrestres . Le complexe éolien
de la vitesse du vent . Noter que lorsque la vitesse aug- de Middelgrunden situé à 2 km de Copenhague au
mente de 5 m/s à 12,5 m/s (facteur de 2,5) la puis- Danemark en est un exemple . Il comprend vingt éo-
sance augmente de 250 kW à 2500 kW (facteur 10) . liennes de 2 MW chacune, fabriquées par la firme Bo-
La puissance augmente donc très rapidement avec la nus Energy (Fig . 45-44) .
vitesse du vent . Pour des raisons de sécurité et pour
1018 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 45-44
Une installation d'éoliennes en mer de 40 MW près de Copenhague au Danemark (photo BONUS Energy A/s) .
vent, une source d'énergie gratuite et renouvelable . être utilisées comme génératrices d'urgence en cas de
Dans le cas des technologies brûlant un combustible, panne sur le réseau .
le rendement est évidemment une caractéristique pri-
mordiale qui détermine la rentabilité de l'installation . 45 .39 Cogénération
Par contre, dans le cas des éoliennes, on s'intéresse Pour les technologies qui utilisent un combustible fos-
plutôt au facteur d'utilisation car la puissance dispo- sile (moteur à pistons, turbine à gaz, microturbine), le
nible varie beaucoup selon la vitesse du vent . Rappe- rendement électrique indiqué dans le tableau 45-7 re-
lons que le facteur d'utilisation représente le rapport présente la portion de l'énergie contenue dans le com-
entre l'énergie totale produite au cours d'une année et bustible qui peut être convertie en énergie électrique .
l'énergie que l'on pourrait théoriquement obtenir si Ces rendements sont plus faibles que celui qu'on ob-
l'installation fonctionnait continuellement à sa puis- tient d'une grosse centrale de plusieurs centaines de
sance nominale . Finalement, mentionnons deux autres mégawatts (rendement d'environ 40 % dans le cas
technologies qui sont actuellement en plein dévelop- d'une centrale thermique conventionnelle) . Cependant,
pement : 1) les piles à combustibles qui consomment si l'on installe un échangeur de chaleur à la sortie des
de l'hydrogène produit par traitement d'un combusti- gaz d'échappement, on peut récupérer une bonne par-
ble fossile et 2) et les cellules photovoltaïques qui trans- tie de la chaleur qui, autrement, serait gaspillée . Cette
forment l'énergie solaire en énergie électrique . chaleur peut être utilisée pour chauffer de l'eau ou pro-
duire de la vapeur. La vapeur peut servir pour le chauf-
Les groupes électrogènes à moteurs à pistons ou à tur- fage de locaux ou pour faire fonctionner certains pro-
bines à gaz sont deux technologies assez répandues et cédés industriels . Cette technique de production simul-
utilisant des génératrices synchrones conventionnelles . tanée d'électricité et de récupération de la chaleur à
Les autres technologies sont largement tributaires des partir d'une seule source d'énergie porte le nom de
progrès réalisés par l'électronique de puissance . cogénération .
La production décentralisée en est encore à ses débuts, Lorsqu'on fait brûler un combustible afin de produire
mais elle pourrait influencer la conception des réseaux de la chaleur, le rendement est près de 90 % . En effet,
de distribution d'énergie . En effet, une industrie ou un l'énergie calorifique contenue dans le combustible est
commerce peut maintenant produire de l'électricité transmise avec de faibles pertes à l'eau chaude ou à la
pour ses propres besoins et, si les tarifs sont avanta- vapeur que l'on désire produire . Par conséquent, la
geux, peut vendre l'excédent à la compagnie d'électri- cogénération permet d'augmenter le rendement global
cité . De plus, les technologies à combustion peuvent à des valeurs aussi élevées que 75 % . La production
1020 ÉLECTROTECHNIQUE
gaz
d'échappement
0 kW 40 kW 60 °C
I
eau tiède
122 kW
56 °C 1
gaz chauds n
162 kW 275-310 °C
----------------
air -~
222 kW LC
gaz
naturel 0 650 kPa , 60 kW
17 kg/h
2
240 kPa
Figure 45-46
Schéma de la microturbine et de son système de cogénération . Lensemble fournit une puissance électrique de 60 kW et une
puissance thermique de 122 kW.
À cause de leur grande vitesse, la turbine et l'alterna- d'heures en continu, sans entretien . Les microturbines
teur développent un couple relativement petit pour une peuvent aussi être utilisées comme génératrices d'ur-
puissance donnée . Par conséquent, la turbine et l'alter- gence en cas de panne sur le réseau. Nous décrivons
nateur d'une microturbine ont des dimensions beau- plus en détail à la section 45 .41 une application typi-
coup plus faibles qu'une machine conventionnelle de que d'une microturbine de 60 kW faisant partie d'un
même puissance (voir section 29 .13) . Par exemple, un système de cogénération .
alternateur de 100 kW tournant à 70 000 r/min pos- 4) Éoliennes
sède un stator dont le diamètre extérieur est seulement
La technologie des éoliennes est décrite dans ce chapi-
de 135 mm et dont la longueur axiale est de 160 mm* .
tre, dans les sections 45 .30 à 45 .37 . On a vu que les
Cela correspond sensiblement aux dimensions d'un
éoliennes peuvent être utilisées à grande échelle pour
moteur triphasé de 2 kW tournant à 1800 r/min . En
constituer des parcs de plusieurs centaines de mé-
raison de ses dimensions réduites, le groupe turbine/
gawatts . Utilisées de façon isolée d'un grand réseau,
alternateur d'une microturbine coûte moins cher et
elles pourraient constituer dans l'avenir un apport à la
prend moins de place qu'un groupe électrogène con-
production décentralisée .
ventionnel utilisant un moteur diesel .
Les microturbines peuvent brûler une grande variété 45 .41 Exemple de microturbine avec
de combustibles : gaz naturel, propane, gas-oil, kéro- cogénération
sène, ainsi que les gaz résiduels à la sortie des puits de L'exemple qui suit décrit une installation de
pétrole . Les hautes températures de combustion mini- microturbine avec cogénération dans un complexe com-
misent les émissions de gaz polluants tels que les oxy- prenant des salles de spectacles et un musée . Cette
des d'azote et le monoxyde de carbone . Elles ont la microturbine de 60 kW, fonctionnant au gaz naturel, a
capacité de pouvoir fonctionner plusieurs milliers été installée pour fournir une partie des besoins en éner-
gie électrique et thermique de la Place des Arts et du
musée d'art contemporain à Montréal . Le schéma de
Loss calculation and thermal analysis of a high speed
generator par O . Aglén, KTH The Royal Institute of la Fig . 45-46 illustre les principaux composants du sys-
Technology, Dept . of Electrical Engineering, SE 100 44, tème .
Stockholm .
1022 ÉLECTROTECHNIQUE
Entrée d'eau
Système
d'acquisition
Compresseur
Copeland
Pompe à eau
Compteur à gaz
naturel
Figure 45-47
Installation de la microturbine et de son équipement de cogénération à Place des Arts à Montréal . La microturbine de marque
Capstone alimentée au gaz naturel peut fournir 60 kW de puissance électrique . Elle est couplée à un échangeur de chaleur
Mariah de type "120/60" qui récupère une puissance thermique de 122 kW. (gracieuseté de Place des Arts, Hydro-Québec et
Gaz Métropolitain)
La pression maximale de distribution du gaz naturel à La tension à haute fréquence est redressée par un con-
l'intérieur du bâtiment est de 240 kPa (pression abso- vertisseur à IGBT à quatre quadrants (4) qui produit
lue) . Un compresseur (1) est utilisé pour augmenter une tension c .c et maintient un facteur de puissance
celle-ci à 650 kPa avant l'injection du combustible dans unitaire à l'alternateur . La tension c .c . est filtrée par le
la chambre de combustion de la microturbine . La tur- condensateur du lien à courant continu et régulée à
bine à gaz (2) brûlant le gaz naturel entraîne un alter- 760 V. Cette tension c.c alimente à son tour un onduleur
nateur (3) à très haute vitesse (96 000 r/min à la puis- à IGBT (5) qui produit une tension de 480 V à 60 Hz
sance nominale) . L'alternateur et la turbine sont mon- synchronisée avec la tension du réseau . L'onduleur est
tés sur le même arbre . L'ensemble est supporté par des un convertisseur à six IGBT, utilisant la MLI avec une
roulements à coussins d'air assurant ainsi un minimum fréquence de découpage de 15 kHz . La tension de sor-
de frottement . Selon la température et la pression de tie contient donc, en plus de la fondamentale à 480 V,
l'air ambiant, le système de commande ajuste la vi- des harmoniques au voisinage des multiples de 15 kHz .
tesse de rotation entre 45000 r/min et 96 000 r/min lors- Ceux-ci sont filtrés par des filtres LC (6) .
que la puissance électrique de sortie varie de 0 à 60 kW .
La puissance disponible à la sortie (maximum 60 kW)
L' alternateur est du type à aimants permanents et pos-
est injectée dans le réseau à 600 V (8) à travers un trans-
sède deux pôles . Selon la puissance générée, la fré-
formateur de couplage de 75 kVA, 480/600V (7) . La
quence générée varie donc entre 750 Hz et 1600 Hz .
commande de l'onduleur de sortie permet de contrôler
le facteur de puissance qui est normalement ajusté à On a vu que pour assurer la stabilité, garantir une bonne
une valeur unitaire . En cas de panne sur le réseau, la continuité de service et exploiter les centrales de façon
microturbine pourrait fonctionner en mode autonome économique on a avantage à interconnecter les diver-
pour alimenter une charge de 60 kW et maintenir la ses centrales d'un réseau à travers les lignes de trans-
tension de sortie à 600 V . port. Lorsque la puissance consommée par les charges
Les gaz d'échappement sont envoyés dans un échan- est égale à la puissance fournie par les centrales, la vi-
geur de chaleur air-eau (9) . L'eau chaude produite sert tesse des machines, et par conséquent la fréquence, de-
à la déshumidification de l'air du musée dont les be- meurent constantes . On dit alors que le réseau est sta-
ble . La stabilité du réseau est assurée par plusieurs auto-
soins en chaleur sont importants même en été . La
microturbine peut fournir, en plus de 60 kW d'électri- matismes : les régulateurs de vitesse qui contrôlent auto-
cité, une puissance thermique de 122 kW . À la puis- matiquement l'ouverture des vannes de turbines, les
relais de protection qui éliminent les défauts en quel-
sance nominale, le rendement électrique est de 27 % et
le rendement thermique est de 55%, ce qui donne un ques cycles en commandant l'ouverture et la
rendement global de 82 % . refermeture des disjoncteurs de ligne, et les relais sen-
sibles à la fréquence qui commandent le délestage de
La photo de la Fig . 45-47 illustre les principaux com- certaines charges lorsque le réseau devient instable .
posants de l'installation .
Les centrales hydrauliques comprennent un barrage
45 .42 Résumé qui crée la hauteur de chute et emmagasine l'eau, une
Dans ce chapitre consacré à la production de l'énergie conduite forcée amenant l'eau aux turbines qui entraî-
électrique, nous avons présenté les différents types de nent les alternateurs et une conduite d'échappement
centrales utilisées pour générer l'électricité dans les qui retourne l'eau à la rivière . Selon la hauteur de chute,
grands réseaux . Selon le type d'énergie primaire utili- les centrales hydrauliques utilisent différents types de
sée, on distingue les centrales hydrauliques utilisant turbines .
la force motrice de l'eau, les centrales thermiques qui Les centrales thermiques comprennent essentiellement
brûlent des combustibles fossiles comme le charbon, une chaudière où la réaction de combustion libère
le pétrole ou le gaz naturel, les centrales nucléaires l'énergie thermique du combustible, un ballon où l'eau
qui tirent leur énergie de la fission de l'uranium, et les est chauffée et transformée en vapeur à haute pression,
parcs éoliens qui exploitent l'énergie du vent . une série de trois turbines (haute, moyenne et basse
La puissance consommée dans un réseau suit des cy- pression) qui entraînent l'alternateur, et un condenseur
cles journaliers et saisonniers . C'est ainsi que l'appel où la vapeur est refroidie par une alimentation d'eau
de puissance fluctue au-dessus d'une puissance cons- froide (lac ou rivière) ou une tour de refroidissement .
tante appelée puissance de base qui représente la plus L'eau condensée est réacheminée au ballon par des
grande partie de l'énergie annuelle consommée . La pompes en passant par le réchauffeur . Le cycle thermi-
puissance requise pour combler la plus grande partie que ainsi subi par l'eau permet d'atteindre un rende-
de l'énergie en excès de la puissance de base constitue ment de l'ordre de 40 % .
la puissance intermédiaire . Enfin, la puissance requise Les centrales nucléaires comprennent la plupart des
pendant de très courtes périodes de temps et contri- éléments d'une centrale thermique . La chaudière
buant à seulement quelques pour cent de l'énergie an- est remplacée par le réacteur où la fission des atomes
nuelle constitue la puissance de pointe . Les grosses cen- d'uranium 235 libère l'énergie nucléaire . La chaleur
trales thermiques et nucléaires dont le temps de mise est extraite du réacteur et transportée par un caloporteur
en marche est de quelques heures à quelques jours sont (eau lourde, eau légère, sodium liquide ou gaz) vers un
utilisées comme centrales de base . Par contre, les peti- échangeur de chaleur qui produit la vapeur alimentant
tes centrales dont la mise en service est rapide comme la turbine . À l'intérieur du réacteur, le modérateur con-
les turbines à gaz ou les centrales hydrauliques à ré- trôle la réaction en chaîne en ralentissant les neutrons .
serve pompée sont utilisées comme centrales de pointe . Il existe différents types de réacteurs, dépendant du mo-
Au Québec, les centrales hydrauliques sont utilisées à dérateur et du caloporteur utilisés . Nous avons présenté
la fois comme centrales de base et centrales intermé- les principales caractéristiques d'un réacteur à eau
diaires . lourde utilisant de l'uranium naturel (réacteur CANDU)
1024 ÉLECTROTECHNIQUE
45-13 L'appel de puissance d'une municipalité varie 45-21 Quelle est la quantité d'énergie thermique (en
entre 60 MW et 110 MW au cours d'une journée . La mégajoules) que l'on peut extraire de l'élément com-
puissance moyenne journalière est de 80 MW . Pour bustible illustré à la Fig . 45-32? Quelle est la masse de
produire cette énergie, on envisage deux possibilités : charbon requise pour libérer la même quantité d'éner-
gie? (Utiliser 30 MJ/kg comme valeur calorifique du
a) installer une centrale de base et une centrale de charbon proposé .)
pointe à réserve pompée, ou
Niveau avancé
b) installer une centrale de base et une centrale à mo-
teur diesel 45-22 On brûle 5 kg de carbone . Déterminer :
Donner les capacités des centrales de base et de pointe a) la masse d'air requise
requises dans chaque cas . b) la chaleur libérée
45-14 Quel est le débit d'eau requis pour alimenter 45-23 Un échantillon de charbon est composé des
les alternateurs de la centrale de Pragnères (Fig . 45- substances suivantes :
8)? carbone : 70 % soufre : 2 %
45-15 Expliquer le principe des tours de refroidisse- hydrogène : 3 % autres : 25 %
ment. Calculer :
45-16 Une centrale thermique fonctionnant au char- a) la quantité de chaleur libérée lorsqu'on brûle une
bon débite une puissance électrique de 720 MW . Cal- tonne de ce charbon, en supposant une combustion
culer à l'aide de la figure 45-26 : complète
a) la masse de charbon requise, en tonnes par jour b) la masse d'air minimale requise
b) la masse des gaz s'échappant des cheminées, en ton- c) la quantité approximative d'énergie électrique que
nes par jour l'on peut produire par tonne
c) la quantité d'eau de refroidissement requise, en 45-24 En se référant à la Fig . 45-30, on observe que
m3/s, si l'on permet un échauffement de 10 °C l'eau lourde subit une diminution de température de
294 °C à 249 °C lors de son passage dans les douze
45-17 Dans le problème 45-16, si l'on opte pour une échangeurs de chaleur. Sachant que les pompes font
tour de refroidissement, quelle est la quantité d'eau circuler 7,7 t/s d'eau lourde provenant de chaque réac-
requise, en m3/s? Cette eau est-elle récupérable? teur, calculer la puissance fournie aux échangeurs .
45-18 Expliquer la signification des mots suivants : (Chaleur spécifique de l'eau lourde = 4560 J/kg .)
modérateur, neutron, fission, fusion, CANDU, 45-25 Un alternateur/pompe de 400 MVA est amené
caloporteur. à sa vitesse synchrone de 200 r/min à l'aide d'un mo-
45-19 Nommer les quatre principaux types de réac- teur à rotor bobiné ayant une puissance nominale de
teurs nucléaires utilisés dans la production de l'électri- 10 MW, 212 r/min . Pendant la période d'accélération,
cité . le moteur développe son couple nominal .
45-20 Quelles sont les valeurs approximatives de la a) Calculer le couple nominal du moteur à rotor bo-
température et de la pression de la vapeur alimentant biné .
les turbines des centrales thermiques? Sachant que le b) Sachant que le moment d'inertie total de l'alterna-
rendement d'une centrale augmente avec la tempéra- teur et de la turbine est de 6000 t •m z, calculer
ture, pourquoi n'utilise-t-on pas des températures en- le temps requis pour accélérer l'ensemble de 0 à
core plus élevées? 200 r/min .
46
Transport de l'énergie
électrique
Habituellement, le transport de l'énergie électrique ne 3 . Fournir une fréquence stable dont les variations n'ex-
suscite pas le même intérêt que sa production et son cèdent pas ± 0,1 Hz .
utilisation, de sorte qu'on a souvent tendance à négli- 4 . Fournir l'énergie à un prix acceptable .
ger l'étude de ce sujet important . Pourtant, les inves-
5 . Maintenir des normes de sécurité rigoureuses .
tissements humains et matériels affectés au transport
6 . Veiller à la protection de l'environnement .
dépassent largement les investissements consacrés au
secteur de la production . Nous avons tracé à la Fig . 46-1, le schéma élémentaire
On sait que le transport de l'énergie électrique se fait d'un réseau électrique servant à transporter l'énergie .
sur des conducteurs tels que les lignes aériennes, les Il est composé de deux centrales de production G1 et
câbles souterrains ou le simple fil de raccordement G2, de quelques postes de transformation, d'un poste
sortant d'un téléviseur . Malgré leur simplicité appa- d'interconnexion et, enfin, de charges commerciales,
rente, ces conducteurs cachent des propriétés impor- résidentielles et industrielles . L'énergie est transportée
tantes qui influent grandement sur le transport de l'éner- sur des lignes à très haute tension (THT), à haute ten-
gie électrique . Dans ce chapitre, nous étudierons ces sion (HT), à moyenne tension (MT) et à basse tension
divers facteurs pour tous les types de lignes : haute ten- (BT) selon une échelle de tensions recommandées par
sion, basse tension, grande puissance, faible puissance, divers organismes de normalisation et dont les valeurs
aériennes et souterraines . sont données dans le tableau 46-1 .
46 .1 Organisation d'un réseau de transport Les compagnies d'électricité divisent leur réseaux en
d'énergie trois grandes catégories : 1) le réseau de transport ; 2)
le réseau de répartition ; et 3) le réseau de distribution .
Pour que l'énergie électrique soit utilisable, le réseau
de transport et de distribution doit satisfaire les exi- Le réseau de transport (115 kV à 765 kV) comprend
gences suivantes : les centrales, ainsi que les lignes et les postes de trans-
formation issus de celles-ci .
1 . Assurer au client la puissance dont il a besoin .
2 . Fournir une tension stable dont les variations n'ex- Le réseau de répartition (115 kV à 315 kV) comprend
cèdent pas ± 10 % de la tension nominale . les lignes de transport et les postes de transformation
1026
PRODUCTION
1< Y[< TRANSPORT c DISTRIBUTION ri
moyenne
I I très haute tension haute tension moyenne tension basse tension I
tension
I I
1
I
l' ~I
I I I I I
5 kV IM
0
monophase
a à
345 kV 230 kV 69 kV
600 V C
R1r1
Figure 46-1
Organisation d'un réseau électrique .
intermédiaires entre le réseau de transport et le réseau haute tension (HT) ; 4) lignes de transport à très haute
de distribution . tension (THT) .
Le réseau de distribution comprend les lignes et les 1 . Lignes de distribution BT : ce sont les lignes et la
postes de transformation servant à alimenter les clients . filerie installées à l'intérieur des édifices, usines et
Ce réseau est composé de deux parties : le réseau de maisons pour alimenter les moteurs, cuisinières, lam-
distribution à moyenne tension (2,4 kV à 69 kV) et le pes, etc . Le tableau électrique d'entrée constitue la
réseau de distribution à basse tension (120 V à 600 V) . source, et les lignes sont habituellement des câbles ou
des barres omnibus fonctionnant à des tensions infé-
Les postes de transformation servent à augmenter ou à
rieures à 600 V.
abaisser la tension et à régulariser celle-ci au moyen
de compensateurs statiques, de réactances capacitives Dans certaines régions métropolitaines, on utilise un
ou inductives et de transformateurs à prises variables . réseau maillé comprenant une grille de câbles souter-
Ils contiennent aussi les disjoncteurs, fusibles et para- rains fonctionnant à 600 V ou moins . Ce réseau maillé
foudres destinés à protéger les appareils et le réseau . assure un service impeccable, car le bris d'un ou même
de plusieurs câbles n'interrompt pas la distribution de
Les postes d'interconnexion servent à relier le réseau
courant aux clients . Cependant, aujourd'hui, on pré-
avec d'autres réseaux afin d'augmenter la stabilité de
fère employer un réseau de distribution radial à
l'ensemble et de permettre des échanges d'énergie .
moyenne tension dans les grandes villes .
46 .2 Types de lignes 2 . Lignes de distribution MT : ce sont des lignes qui
Le genre de ligne utilisée est imposé par les facteurs relient les clients aux postes de transformation princi-
suivants : paux de la compagnie d'électricité . Leur tension est
comprise entre 2,4 kV et 69 kV.
1. puissance active à transporter
3 . Lignes de transport HT : ce sont les lignes reliant
2. distance de transport
les postes de transformation principaux aux centrales
3. coût
de génération . Elles sont constituées de fils aériens ou
4. esthétique, encombrement et facilité d'installation de câbles souterrains fonctionnant à des tensions gé-
Nous distinguons quatre types de lignes : 1) lignes de néralement inférieures à 230 kV Dans cette catégorie,
distribution à basse tension (BT) ; 2) lignes de distribu- on trouve aussi les lignes servant à échanger de l'éner-
tion à moyenne tension (MT) ; 3) lignes de transport à gie entre deux grands réseaux et à augmenter la stabi-
lité de l'ensemble .
1028 ÉLECTROTECHNIQUE
(a)
(b)
Figure 46-3a,b
a . Vue en coupe d'un isolateur rigide à 69 kV . Tension de Figure 46-3c
tenue aux ondes de choc: 270 kV; tension de rupture à 60 Hz Monteur de ligne travaillant sur une ligne vivante à 735 kV . Il
par temps humide : 125 kV (gracieuseté de Canadian Ohio porte une tenue conductrice spéciale afin que son corps ne
Brass Company Ltd) . soit pas soumis à des différences de potentiel trop
b . Vue en coupe d'un élément d'isolateur à chaîne . Diamètre : importantes . Dans cette position, son potentiel par rapport à
254 mm ; tension de tenue aux ondes de choc : 125 kV ; tension la terre est de l'ordre de 200 kV (gracieuseté d'Hydro-
de rupture à 60 Hz par temps humide : 50 kV. Québec) .
ces métalliques . Le nombre d'éléments varie avec la créosote ou de certains sels métalliques pour le préser-
tension : pour une tension de 110 kV, on en admet de ver contre la pourriture . Pour les lignes à très haute
4 à 7, pour une tension de 230 kV, de 13 à 16 . La Fig . tension, on emploie toujours des pylônes métalliques .
46-3c montre les isolateurs composés de quatre chaî- Ils sont constitués de fers cornière boulonnés (Fig .
nes de 35 éléments, utilisés sur une ligne à 735 kV . 46-6) .
3 . Supports . Les supports maintiennent les conduc- La distance entre les fils conducteurs doit être suffi-
teurs à une hauteur convenable au-dessus du sol par sante pour empêcher leur contact, même sous l'action
l'intermédiaire de traverses ou bras . d'un vent violent . L'écartement entre les fils doit être
Pour les lignes de moins de 70 kV, on peut employer d'autant plus grand que la distance entre les pylônes
comme supports de simples poteaux en bois ; pour des est plus grande et que la tension de la ligne est plus
tensions supérieures, le bois n'est utilisé que sous forme élevée . Par exemple, l'écartement entre les phases est
de portiques (Fig . 46-4) . Le bois est souvent injecté de habituellement de 12 m sur les lignes à 735 kV
1030 ÉLECTROTECHNIQUE
3 fils 4 fils
portée
-- flèche
Figure 46-6
Pendant l'hiver, les pylônes doivent supporter le poids des
Figure 46-5 conducteurs et la glace qui s'y accumule (gracieuseté
Flèche et portée d'une ligne . d'Hydro-Québec) .
Figure 46-7
Surtension créée par un courant de foudre circulant dans la résistance de terre .
Comme cette tension est supérieure au BIL de 350 kV, de transport doit posséder les caractéristiques de base
elle provoquerait immédiatement un arc de suivantes :
contournement aux bornes des isolateurs . Cela met- a) la tension doit demeurer assez constante sur toute la
trait les trois lignes en court-circuit entre elles et à la longueur de la ligne et pour toutes les charges com-
terre . Le courant de court-circuit résultant entraînerait prises entre zéro et la charge nominale
l'ouverture du disjoncteur de protection et la mise hors
b) les pertes doivent être faibles afin que la ligne pos-
service de la ligne . Vu le grand nombre d'abonnés af-
sède un bon rendement
fectés par les interruptions sur une ligne de transport,
c) les pertes Joule ne doivent pas faire surchauffer les
on assure une meilleure continuité de service en dimi-
conducteurs
nuant la résistance de la prise de terre . Dans l'exemple
précédent, si la résistance de la prise de terre des pylô- Si la ligne ne peut d'elle-même répondre à ces exigen-
nes avait été limitée à 3 S2 seulement, l'augmentation ces, on doit alors ajouter de l'équipement supplémen-
de tension aux bornes de l'isolateur n'aurait pas dé- taire afin de réaliser toutes ces conditions .
passé :
46 .11 Circuit équivalent d'une ligne
E=20000Ax3S2=60000V Malgré leur grande diversité, les lignes possèdent des
et elle n'aurait pas provoqué d'arc à travers les isola- propriétés électriques communes . En effet, toute ligne
teurs . possède une résistance, une réactance inductive et une
réactance capacitive. Ces impédances sont réparties
Remarquer que des courants de foudre d'une intensité uniformément sur toute la longueur de la ligne si bien
de 20 kA sont relativement fréquents, même s'ils ne qu'on peut représenter la ligne par une série de sec-
durent que quelques microsecondes . tions R, L, C identiques (Fig . 46-8) . Chaque section
représente un tronçon de ligne d'une longueur donnée
PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES (1 km, par exemple) et les éléments r, xL , x c représen-
DES LIGNES DE TRANSPORT tent les impédances correspondantes pour cette lon-
Le rôlefondamental d'une ligne est de transporter une gueur.
puissance active . Si elle doit également transporter une On peut simplifier le circuit de la Fig . 46-8 en addi-
puissance réactive, celle-ci doit être faible par rapport tionnant les résistances individuelles pour former une
à la puissance active, à moins que la distance de trans- résistance totale R . De la même façon, on obtient une
port ne soit courte . En plus de ces exigences, une ligne réactance inductive totale XL et une réactance capacitive
4 5 7
c
o O
N N
Figure 46-8
Limpédance d'une ligne de transport est composée d'une série de sections identiques .
totale Xc (en dérivation) . On partage Xc en deux élé- Si l'une de ces puissances est négligeable par rapport à
ments de valeurs 2 Xc localisés aux deux extrémités de la puissance active P transportée, on peut négliger l'élé-
la ligne . Le circuit équivalent de la Fig . 46-9 donne ment de circuit correspondant . Par exemple, les lignes
une bonne représentation d'une ligne à 60 Hz lorsque à 600 V sont toujours courtes de sorte que X c est très
la longueur est inférieure à 250 km . Noter que R et XL élevée . Par conséquent, E 21Xc devient négligeable, ce
augmentent avec la longueur de la ligne, tandis que X c qui permet de représenter ces lignes par le circuit de la
diminue avec celle-ci . Fig . 46-11 .
Dans le cas des lignes triphasées, le circuit équivalent Par contre, une ligne à 735 kV, comme celle qui relie
ne représente qu'une seule phase . Le courant I est ce- Churchill Falls à Sept-Îles, peut être représentée par le
lui circulant dans un fil de ligne et la tension E est celle circuit de la Fig . 46-12, car les pertes par effet Joule
existant entre une ligne et le neutre (terre) . sont relativement faibles alors que les puissances Q L
et Qc ne le sont pas .
Figure 46-9
Circuit équivalent d'une ligne à 60 Hz dont la longueur ne
dépasse pas 250 km .
1034 ÉLECTROTECHNIQUE
TABLEAU 46-2 RÉACTANCES DES LIGNES À MOYENNE TABLEAU 46-3 RÉSISTANCE ETAMPACITÉ DE QUELQUES
TENSION, 60 Hz (ordre de grandeur) CONDUCTEURS AÉRIEN NUS
1036 ÉLECTROTECHNIQUE
Solution
a) La puissance maximale transportable à la charge est :
(a)
P = Es - 10000 2 = 2,5 MW
4R 4x10
k ligne 'd
b) lorsque ER = 9,5 kV, la chute dans la ligne est :
Es - ER = 10 kV - 9,5 kV
= 0,5 kV = 500 V
Le courant dans la ligne est donc :
(b) I = Es - ER = 500 V
= 50A
R 10 £2
La puissance fournie à la charge est alors :
P = ER I = 9,5 kV x 50 A
= 475 kW = 0,475 MW
Figure 46-15 Remarquer que cette puissance représente bien 19 %
a . Charge résistive alimentée par une ligne résistive .
b . Courbe caractéristique d'une ligne résistive . de la puissance maximale prédite par la courbe .
(a) (a)
1 •E ligne -'i
Es
1
Note : pour chaque
valeur de PC on doit
ER
ajuster XC
en conséquence
(b) (b)
T
Pmax = ES 2 / X L
60 100 50 100%
PC PC
T
I
Es = E R = E Pmax = E 2/XL
I
00 100%
_ P
Figure 46-19
Caractéristiques d'une ligne reliant deux grands réseaux .
La Fig . 46-19 montre la courbe de la puissance active pas des valeurs relatives des tension Es et ER (elles
en fonction de l'angle de déphasage. On constate que sont égales), mais seulement du déphasage entre
la puissance transportée augmente progressivement elles . On a déjà prévu ce phénomène à la section 25 .11,
pour atteindre une valeur maximale Ez/XL lorsque le chapitre 25 .
déphasage 0 entre les deux réseaux est de 90° .
46 .19 Récapitulation de la puissance
En effet, tout comme pour les autres lignes que nous transportée
venons d'étudier, une ligne reliant deux réseaux im-
En résumé, il existe toujours une limite à la puissance
pose aussi une limite à la puissance maximale que l'on
qu'une ligne peut transporter . Cette puissance maxi-
peut transporter. Cette limite est la même que celle
male est proportionnelle au carré de la tension et in-
d'une ligne inductive compensée . Bien que l'on puisse
versement proportionnelle à l'impédance de la ligne .
théoriquement transporter une puissance lorsque l'an-
gle 0 est supérieur à 90°, on évite cette condition, car
elle correspond à un point d'opération instable . Lors-
que l'angle 0 est voisin de 90° ou plus, les deux ré-
gions sont sur le point de décrocher et les disjoncteurs
de ligne s'apprêtent à ouvrir le circuit .
Remarquer que la chute de tension Ex dans la ligne
peut être considérable, même si les tensions Es et ER
aux deux extrémités sont égales . En se référant à la
Fig . 46-18a, il est évident que la chute de tension Ex
est d'autant plus grande que le déphasage entre Es et
ER est plus grand .
1040 ÉLECTROTECHNIQUE
enk
qI, on
puissance transportable
kV
P- pour une régulation
10
10 S2 de 5
E 2,5 MW 0,475 MW
0 ,
10 kV
7,5
ER
5,0
1 P 10 MW 10 MW
0 P 8MW 8MW
0 2,5 5,0 7,5 10
_ P MW
Figure 46-21
Comparaison des courbes de régulation en fonction de la puissance active transportée à la charge .
tensions pour les quatre types de lignes que l'on vient EL = tension de ligne à ligne [kV]
d'étudier. Chaque ligne possède une impédance de P = puissance à transporter sur les 3 phases [MW]
10 S2 et la source fournit une tension Es de 10 kV. Si l = distance de transport [km]
l'on tolère une régulation maximale de 5 %, les puis- k = facteur approximatif qui dépend de la régu-
sances que l'on peut transporter sont limitées aux va- lation permise et du type de ligne
leurs indiquées dans la figure . Pour une régulation de 5 %, on a
De plus, comme les lignes possèdent toujours une cer- k = 3 pour une ligne sans compensation
taine résistance, nous avons tracé, à titre d'intérêt, la k = 2 pour une ligne avec compensation
courbe correspondant à une ligne compensée ayant une
La formule 46-6 fournit seulement un ordre de gran-
réactance de 9,8 S2 et une résistance de 2 S2 . La courbe
deur de la tension E L , car la valeur finalement choisie
(5), tracée en pointillé, indique alors que la puissance
dépend de facteurs économiques et d'autres considé-
maximale tombe à 8 MW, comparativement à 10 MW
rations . En général, la tension adoptée est comprise
pour une ligne ne possédant aucune résistance .
entre 0,5 EL et 1,5 EL .
46 .20 Choix de la tension de ligne
Exemple 46-4
On a vu que la puissance P qu'une ligne peut transpor-
On doit transporter une puissance de 10 MW sur
ter pour une régulation donnée est proportionnelle au
une distance de 20 km . La ligne n'étant pas com-
rapport EL /Z où EL est la tension de ligne à ligne et Z, pensée, déterminer :
son impédance. Puisque cette impédance est propor-
a) la tension de la ligne et une grosseur de fil ap-
tionnelle à la distance à franchir, on en déduit que la
propriée, sachant que l'on permet une régulation
tension d'utilisation E est donnée par une expression
de 5 5%(
de la forme :
b) la régulation de la ligne lorsque le facteur de puis-
EL = k 1f Pl (46-6) sance de la charge est de 1,0
C) les pertes dans la ligne
Solution
a) D'après la formule (46-6) :
EL =3IPl
= 310x20
= 42,4 kV
Toute tension comprise entre :
1042 ÉLECTROTECHNIQUE
EL2 ZnO
Pmax - (46-7)
(XL - XCS )
éclateur 7,552 16,9 kV
La compensation série est aussi employée pour régu-
Figure 46-24
lariser la tension sur les lignes à moyenne tension lors-
Circuit simplifié de la compensation série installée au poste
que la charge subit des variations brusques . Montagnais . Le varistor à oxyde de zinc (ZnO) limite la tension
Lors d'un court-circuit sur la ligne, la tension aux bor- à 250 kV. Il est composé de 60 colonnes en parallèle .
nes du condensateur peut dépasser le seuil admissible .
Afin de limiter la surtension, on installe un varistor en
parallèle avec le condensateur . Par mesure de sécurité tué 230 km plus loin . La compensation série de cette
supplémentaire, on ajoute un éclateur en parallèle avec
ligne est installée au poste Montagnais . La Fig . 46-24
l'ensemble . Lorsque l'éclateur est amorçé, il court- montre que la compensation série est composée d'un
circuite le condensateur et le varistor . Ensuite, le cou-
banc de condensateurs de 88,4 µF (X, de 30 S2), d'un
rant important est détecté par les relais de protection
varistor ZnO à 250 kV, d'un éclateur et d'un disjonc-
qui font ouvrir les disjoncteurs à chaque extrémité de
teur de contournement D . Une inductance de 1,7 mH
la ligne .
limite le taux de croissance du courant provenant du
Sur le réseau d'Hydro-Québec la plupart des lignes à condensateur lorsque le disjoncteur se ferme . Le cou-
735 kV sont dotées d'une compensation série . L'impé- rant de décharge est amorti par une résistance de 7,5 S2
dance réduite de ces lignes augmente la stabilité du en série avec un varistor de 16,9 kV.
réseau . Le disjoncteur D permet de contourner le tout et de
Le schéma de la Fig . 46-23 montre le diagramme mettre la compensation hors service . L' ouverture de ce
unifilaire d'une des trois lignes triphasées à 735 kV disjoncteur permet aussi de remettre la compensation
reliant la centrale à Churchill au poste Montagnais si- en service lorsque la ligne est en charge.
L'impédance de la ligne Churchill-Montagnais est de rant trop élevé ou s'il absorbe trop d'énergie, il risque
76,8 £2, il en résulte que sa réactance effective est de d'être détruit . Pour cette raison on a recours à une
76,8 £2 - 30 £2 = 46,8 S2 . deuxième protection sous la forme de l'éclateur . Ce-
Le courant nominal par phase à pleine charge est de lui-ci est amorçé dès que le courant dans le varistor
2300 A ; par conséquent, la tension efficace aux bornes atteint 15 kA, ou lorsqu'il a absorbé une énergie de
du condensateur est de 2300 A x 30 L2 = 69 kV, soit 21 MJ . Parallèlement, au moment où on amorce
une valeur crête de 69 I2 = 98 kV. l'éclateur, on donne un ordre de fermeture au disjonc-
teur D qui vient ainsi éteindre l'arc dans l'éclateur .
Lors d'un court-circuit phase-terre sur la ligne, la ten-
sion crête aux bornes du condensateur peut excéder La Fig . 46-25 montre l'installation physique d'un banc
500 kV, soit 5 fois la tension crête normale . Le varistor de compensation série . Comme le tout fonctionne à une
ZnO écrête la tension à environ 250 kV . Cependant, lui tension de 424 kV par rapport à la terre, la plate-forme
aussi a des limites . En effet, si le varistor porte un cou- est supportée à 15 m du sol par des isolateurs .
Figure 46-25
Vue de la compensation série montée sur sa plate-forme . l'éclateur ; (5) boîtier contenant les circuits de détection et
On distingue : (1) colonnes de varistors ; (2) condensateurs ; logiciels de commande . Les autres composants ne sont pas
(3) inductance de 1,7 mH ; (4) compartiment entourant visibles (gracieuseté d'Hydro-Québec) .
1044 ÉLECTROTECHNIQUE
1
424 kV 1667 0 667 0 I
l'installation d'énormes appareils de compensation I I
I I i
pour maintenir une tension constante et pour garantir
la stabilité. Parmi ces appareils, citons les compensa- -ligne 600 km-H
teurs statiques, les compensateurs synchrones, les réac- Figure 46-26
tances inductives shunt, et les réactances capacitives Une surtension excessive apparaît à l'extrémité ouverte d'une
shunt et série . Leur capacité se mesure toujours en ligne à THT.
mégavars et elle est généralement variable afin que la
puissance réactive absorbée par les inductances, ou
192 4
débitée par les capacitances, puisse suivre les exigen-
ces du réseau .
Afin d'apprécier l'ordre de grandeur des puissances Es =
requises et pour mieux comprendre la raison d'être de 424 kV
La Fig . 46-29 montre une portion du réseau de trans- Lorsqu'une ligne transporte une puissance correspon-
port entre la centrale Churchill Falls au Labrador et le dant à sa charge caractéristique, la puissance réactive
poste Arnaud, près de Sept-Îles . La puissance de générée par la capacitance de la ligne est égale à celle
5400 MW est transitée sur trois lignes triphasées à absorbée par son inductance . La ligne se compense
735 kV . Les réactances inductives de 165 Mvar sont alors d'elle-même .
branchées et débranchées selon le besoin pour mainte-
nir une tension constante sur les lignes . Les postes Mon-
vers d'autres
r centrales et
postes en
.,, direction de
Montréal
Figure 46-30
Figure 46-29 Impédance caractéristique d'une ligne .
Portion du réseau de transport d'Hydro-Québec partant de
la centrale à Churchill Falls . Chacune des réactances
montrées sur la figure représente un banc de 165 Mvar,
composé de trois réactances shunts monophasées de Désignée aussi par l'abréviation SIL («surge impedance
55 Mvar. loading») .
1046 ÉLECTROTECHNIQUE
Si l'on charge la ligne davantage, on peut maintenir la ces circonstances, on doit utiliser des méthodes spé-
tension ER à 424 kV en ajoutant des capacitances à ciales pour que la ligne ajoutée transporte la charge
l'extrémité de la ligne . Cependant, pour notre ligne de voulue .
600 km, la puissance maximale est toujours limitée à : Considérons, par exemple, deux régions A et B de
2 2
grande puissance qui sont déjà interconnectées par une
(424 kV) grille de lignes quelconques (Fig . 46-32) . Les tensions
P = 3 x Es = 3 x = 2809 MW
XL 192 respectives Ea et Eb sont égales, soit E a = Eb = E s où Es
est la tension efficace du réseau. Cependant, suppo-
Inversement, lorsque la charge est inférieure à la charge sons que Ea soit déphasée d'un angle 0 en avance sur
caractéristique, on doit ajouter une réactance induc- Eb .
tive au bout de la ligne afin de maintenir une tension Si l'on décide de relier les deux régions par une ligne
constante . supplémentaire de réactance X L, la puissance active P
Comme la charge varie au cours d'une journée, on doit se dirigera automatiquement de A vers B, car la ten-
brancher et débrancher des inductances et des
capacitances selon le besoin. On peut effectuer cette
compensation par des inductances et des capacitances
variables .
Un des appareils adaptés à cette fonction est le com-
pensateur synchrone . Celui-ci agit en effet comme con-
densateur ou comme inductance selon qu'il est surex-
cité ou sous-excité (sections 37 .9 et 37 .10) . Cependant,
les thyristors et GTO de grande puissance ont permis
le développement des compensateurs statiques . Ces
compensateurs statiques sont composés essentiellement
d'une inductance variable en parallèle avec une
capacitance . Comme les compensateurs synchrones, les
compensateurs statiques produisent ou absorbent de la
puissance réactive, mais ils donnent une réponse beau- Figure 46-31
coup plus rapide. Par conséquent, ils sont mieux adap- Compensateur statique pour une ligne à haute tension
(gracieuseté de General Electric) .
tés lorsqu'on doit maintenir une tension constante du-
rant une perturbation subite . On fait varier la puissance
réactive inductive en changeant l'angle de retard à
l'amorçage des thyristors connectés en série avec des
inductances . Dans certains types de compensateurs sta-
tiques, ces inductances sont constituées par les réac-
tances de fuite d'un transformateur, comme l'indique
la Fig . 31-23 . La Fig. 46-31 montre un compensateur
statique de grande taille .
Les compensateurs statiques utilisant des thyristors grille d'interconnexions
ainsi que les compensateurs à GTO (STATCOM) sont • •'
décrits dans le chapitre 50 .
Ea
46 .23 Échanges de puissance a Eb
Sur les réseaux interconnectés, on installe parfois une
ligne de transport additionnelle afin de satisfaire les Figure 46-32
Les régions A et B sont reliées par une grille d'intercon-
besoins d'énergie d'une région en croissance . Dans
nexions, et la tension E a est en avance sur Eb . En ajoutant
d'autres cas, on a recours à une ligne supplémentaire une ligne supplémentaire, la puissance transportée par celle-
pour améliorer la stabilité générale du réseau . Dans ci circulera obligatoirement de A vers B .
autotransformateur
grille d'interconnexions ,
~~
grille d'interconnexions
ion
s
Ed
Eb g0 Eb
11° 11' JE a
Ea
Figure 46-33 Figure 46-34
La puissance circule naturellement de B vers A (voir exemple Un autotransformateur déphaseur oblige la puissance à
46-5) . circuler de A vers B (voir exemple 46-5) .
1048 ÉLECTROTECHNIQUE
Cet exemple montre que la capacitance d'une ligne de Nous avons aussi étudié les propriétés électriques des
transport formée de câbles dépasse de beaucoup l'im- lignes de transport . Chaque phase d'une ligne peut
portance de sa résistance et de son inductance . Une être représentée par un circuit équivalent comprenant
telle ligne agit comme une énorme capacitance, con- une résistance et une inductance série et par deux
trairement à une ligne aérienne qui agit surtout comme capacitances shunt . Les réactances inductive et
une inductance . C'est précisément la grande capa- capacitive par kilomètre sont assez constantes, quel
citance des câbles qui limite leur utilisation pour le que soit le niveau de tension . La puissance active trans-
transport de l'énergie sur de grandes distances . Cepen- portée sur une ligne est donnée par une formule sim-
dant, cet inconvénient disparaît lorsque les câbles trans- ple . Elle dépend de la tension d'exploitation de la li-
portent l'énergie en courant continu, car, dans ce cas, gne, de sa réactance inductive et du déphasage angu-
la capacitance n'intervient plus . laire des tensions aux deux extrémités . La puissance
Le transport de l'énergie à courant continu est traité au réactive nette générée ou absorbée par une ligne dé-
chapitre 49 . pend de la puissance active transportée . À vide, la li-
gne est capacitive . Par contre, lorsque la charge atteint
46 .25 Résumé une valeur égale à l'impédance caractéristique de la
Dans ce chapitre consacré au transport de l'énergie ligne, la puissance réactive nette est nulle car toute la
électrique, nous avons vu qu'un réseau utilise, en plus puissance réactive générée par les capacitances shunt
des lignes de transport, différents équipements regrou- est absorbée par l'inductance série .
pés dans les postes de transformation et d'intercon- Pour augmenter la puissance transportable sur une li-
nexion. Ces équipements comprennent les transforma- gne et pour améliorer la stabilité du réseau, on utilise
teurs, disjoncteurs, sectionneurs, inductances shunt, des équipements de compensation qui contrôlent la
condensateurs série, appareils de compensation, para- puissance réactive de la ligne . Les inductances shunt,
foudres, appareils de mesure, systèmes de protection, les compensateurs synchrones et les compensateurs sta-
etc . tiques augmentent la puissance transportable en régu-
Les tensions nominales de ces appareils sont normali- larisant la tension. Les condensateurs série diminuent
sées . Pour le transport et la distribution depuis les cen- la réactance inductive de la ligne et, de ce fait, aug-
trales jusqu'aux clients, la tension est abaissée en pa- mentent la puissance transportable . On utilise aussi des
liers successifs : la très haute tension (THT), de 765 kV transformateurs déphaseurs qui augmentent ou dimi-
à 345 kV, la haute tension (HT), de 230 kV à 115 kV, la nuent le déphasage angulaire des tensions aux deux ex-
moyenne tension (MT), de 69 kV à 2,4 kV, et finale- trémités de la ligne et permettent ainsi de contrôler les
ment, la basse tension (BT), de 600V à 120 V Selon le échanges de puissance entre deux régions .
rôle et la tension d'exploitation des lignes et des équi- Enfin, les câbles souterrains ou sous-marins ont une
pements de postes, on distingue alors trois types de ré- grande capacitance shunt, ce qui implique que, en cou-
seau : le réseau de transport (HT ou THT), le réseau rant alternatif, la puissance réactive qu'ils génèrent est
de répartition (FÎT) et le réseau de distribution (MT et plusieurs dizaines de fois supérieure à celle d'une li-
BT) . gne aérienne . C'est la difficulté de compenser cette puis-
Les lignes de transport aériennes sont constituées de sance réactive qui limite leur utilisation en courant al-
conducteurs en aluminium (ACSR), d'isolateurs et de ternatif sur de grandes distances .
supports (pylônes en acier ou portiques de bois) . Sur
les lignes THT on utilise généralement, pour chaque
phase, des conducteurs en faisceaux afin de diminuer PROBLÈMES - CHAPITRE 46
les pertes d'énergie et les interférences radiophoniques
Niveau pratique
dues à l'effet couronne . Des fils de garde en acier pro-
tègent la ligne contre la foudre . De plus, afin d'éviter 46-1 Les tensions normalisées sont groupées en qua-
les surtensions résultant des courants de décharge de tre grandes classes . Nommer ces classes et indiquer
foudre, chaque pylône est solidement mis à la terre . les tensions limites de chacune .
1 05 0 ÉLECTROTECHNIQUE
46-2 Expliquer ce qu'on entend par : 46-11 Une ligne de transport monophasée ayant une
- isolateur à chaîne longueur de 10 km, possède une résistance R de 5 £2
(Fig . 46-15a) . Elle est alimentée par une source Es de
- fil de garde
600 V et la charge résistive varie entre 100 S2 et 1 S2 .
- effet couronne Quelles sont la tension ER aux bornes de la charge et
- flèche d'une ligne la puissance PC fournie à celle-ci lorsque la résistance
- ligne galopante est de 100 S2? 50 S2? 25 Q? 10 S2? 5 £2? 2 Q? 1 S2?
- réactance d'une ligne Tracer la courbe de ER en fonction de Pc.
46-3 Pourquoi les pylônes d'une ligne de transport 46-12 Une ligne de transport monophasée ayant une
doivent-ils être solidement mis à la terre? longueur de 10 km, possède une réactance inductive
de 5 S2 (Fig . 46-16a) . Elle est alimentée par une source
46-4 Les lignes à 735 kV entre Churchill Falls et
Es de 600 V et la charge résistive varie entre 100 S2 et
Montréal possèdent une longueur de 1200 km . La dif-
1 S2 . Quelles sont la tension ER aux bornes de la charge
férence de tension entre les deux extrémités de chaque
et la puissance P C fournie à celle-ci lorsque la résis-
ligne est-elle appréciable?
tance est de 100 S2? 50 Q? 25 S2? 10 £2? 5 S2? 2 Q?
46-5 Dans certaines régions, on remarque parfois 1 S2? Tracer la courbe de ER en fonction de PC.
deux lignes triphasées identiques installées côte à côte
et supportées par des pylônes distincts . Pourrait-on rem- 46-13 Dans le problème 46-11, quel est le déphasage
placer ces deux lignes par une seule en doublant la gros- entre les tensions ER et Es ?
seur des conducteurs? Expliquer. 46-14 Dans le problème 46-12, quel est le déphasage
46-6 Comment se fait-il qu'on n'utilise pas plus sou- entre les tensions ER et Es lorsque R = 10 £2 ?
vent des câbles souterrains au lieu des lignes aériennes 46-15 Une ligne de transport monophasée ayant une
entre les centrales de production et les centres d'utili- longueur de 10 km et possédant une réactance induc-
sation? tive de 5 S2 est alimentée par une source Es de 600 V.
46-7 Dans le problème 46-4, la portée des lignes est a) Quelle est la tension ER à l'autre extrémité de la
de 480 m . Combien de pylônes a-t-il fallu installer sur ligne lorsqu'on y branche une réactance capacitive
chaque ligne entre Churchill Falls et Montréal? de 100 S2? 50 S2? 24 Q? 10 52?
b) Calculer, pour chaque cas, le déphasage entre les
46-8 On vient de mettre hors tension une ligne à
13,2 kV ayant une longueur de 20 km . Un monteur de tensions ER et Es .
ligne pourrait subir un choc électrique fatal s'il ne re- 46-16 La ligne du problème 46-15 possède une ré-
liait pas la ligne à la terre avant d'y toucher . Expliquer sistance de 5 S2 (au lieu d'une réactance de 5 S2) .
pourquoi . a) Quelle est la tension ER à l'extrémité de la ligne
lorsqu'on y branche une réactance capacitive de
Niveau intermédiaire
100 Q? 50 S2? 25 S2? 10 Q?
46-9 Chaque phase des lignes à 735 kV montrées à b) Calculer le déphasage entre les tensions ER et Es
la Fig . 46-20 porte un courant de 2000 A . Sachant que lorsque Xc = 25 S2 .
la résistance d'un seul des 4 conducteurs du faisceau
c) Avec une ligne purement résistive, peut-on augmen-
est de 0,046 S2/km, calculer :
ter la tension aux bornes de la charge en utilisant un
a) la puissance transportée par chaque ligne condensateur?
b) la perte de puissance par effet Joule entre Churchill 46-17 Pour la Fig . 46-17a, on donne l'information
Falls et Montréal (distance 1200 km) suivante :
c) le pourcentage des pertes par effet Joule
- tension ER aux bornes de la charge : 600 V
46-10 Quel est le courant admissible dans un con- -résistance de la charge : 10 f2
ducteur ACSR de 600 MCM à l'air libre? Pourquoi un - réactance inductive X L de la ligne : 5 S2
conducteur en cuivre ayant la même section peut-il
- réactance capacitive de compensation X c: 10 S2
porter un courant 25 % plus grand?
La réactance Xc représentée en pointillé étant hors cir- au bout de la ligne triphasée est nulle (ligne ouverte) .
cuit, calculer : En se référant au schéma de la Fig . 46-37, représentant
a) le courant I dans la ligne l'une des trois branches du circuit triphasé, calculer :
b) la puissance réactive fournie par le condensateur a) les valeurs de Es , R, X L et Xc , par phase
c) la puissance réactive absorbée par la ligne b) la tension entre les conducteurs à la source
d) la puissance réactive fournie par la source c) la tension entre les conducteurs à la «charge» (ex-
e) la puissance apparente fournie par la source trémité ouverte)
f) la tension Es de la source d) la puissance réactive totale reçue par la source
g) le déphasage entre Es et ER e) le courant Is tiré de la source, par phase
h) la tension ER et la puissance P C si la tension Es était f) les pertes Joule totales dans la ligne
de 600 V
46-18 Répéter les calculs du problème 46-17 avec
une réactance capacitive de 40 £2 . La compensation est-
elle meilleure que dans le problème 46-17?
46-19 En se référant à la Fig . 46-8, chaque section
du circuit représente une longueur de 1 km, dont les
impédances sont :
xL = 0,5 £2 r = 0,25 £2 x, = 300 kS2
Figure 46-37 .
Calculer les valeurs de XL, R et XX si l'on réduit ce
circuit à celui montré à la Fig . 46-9 .
46-20 Dans la Fig . 46-36, sachant que le courant de
630 A est en phase avec la tension E12 de 80 kV, calcu- 46-23 a) Si, dans le problème 46-22, on néglige la
ler la valeur de E34 . résistance et la capacitance de la ligne, quelle puis-
sance active maximale peut-elle transporter? Quelle est
Niveau avancé alors la tension ligne à ligne aux bornes de la charge?
46-21 Une ligne triphasée de 230 kV ayant une réac- b) Est-ce que la capacitance de la ligne tend à aug-
tance de 40 S2 par phase relie deux régions éloignées menter ou à diminuer la puissance calculée en (a)?
de 80 km . Le déphasage entre les tensions aux deux c) Est-ce que la résistance de la ligne tend à augmen-
extrémités de la ligne est de 20° . Calculer : ter ou à diminuer la puissance calculée en (a)?
a) la puissance active transportée 46-24 Dans le problème 46-22, on branche au bout
b) le courant dans les fils de ligne de la ligne une charge composée de trois éléments
c) la puissance réactive absorbée par la ligne résistifs de 300 S2 raccordés en étoile . En négligeant la
résistance et la capacitance de la ligne, calculer :
d) la puissance réactive fournie à la ligne par chaque
région a) le courant de la source, par phase
46-22 Une ligne triphasée aérienne à 115 kV ayant b) la tension ligne à ligne aux bornes de la charge
une longueur de 200 km est composée de trois con- c) l'angle de déphasage entre les tensions aux deux ex-
ducteurs de 600 kcmil, type ACSR . La charge placée trémités de la ligne
47
Distribution de
l'énergie électrique
Nous avons mentionné au chapitre 46 qu'un réseau la génération à la haute tension nécessaire pour assu-
comporte, en plus des lignes de transport à haute ten- rer un transport économique de l'énergie .
sion, des postes d'interconnexion et des postes de trans- La tension élevée utilisée pour le transport doit être de
formation qui alimentent des lignes à moyenne tension . nouveau abaissée dans d'autres postes de transforma-
En Amérique du Nord, la tension de ces lignes est gé- tion situés près des grands centres de consommation .
néralement comprise entre 2,4 kV et 69 kV . Celles-ci L'appareillage électrique utilisé dans ces postes est
alimentent à leur tour des circuits de distribution à basse semblable à celui qui est utilisé dans les postes de trans-
tension de 120 V à 600 V . formation à la sortie des centrales .
Dans ce chapitre, nous étudierons donc successive- 47 .1 Appareillage d'un poste de
ment : transformation
- les postes de transformation et d'interconnexion à La plupart des postes de transformation, y compris ceux
haute tension (HT) et à moyenne tension (MT) affectés au réseau de transport, comprennent les appa-
- les lignes de distribution à moyenne tension reils principaux suivants :
- les systèmes de distribution à basse tension (BT) - disjoncteurs - sectionneurs de mise à
- l'installation électrique à l'intérieur des bâtiments - sectionneurs terre
- interrupteurs à cornes - transformateurs
Notre étude est nécessairement limitée car tout un li- - parafoudres - transformateurs de
vre ne suffirait pas à décrire tous les points importants - réactances d'artère tension et de courant
touchant un réseau de distribution . Toutefois, nous
Dans les descriptions qui suivent, on traitera des prin-
présenterons une vue d'ensemble des caractéristiques
cipes de base de ces appareils et, pour les situer con-
et des problèmes rencontrés dans ce type de réseau .
crètement, on indiquera leur position dans un poste
typique (section 47 .8) .
POSTES DE TRANSFORMATION ET
D'INTERCONNEXION HT ET MT 47 .2 Disjoncteurs
Le disjoncteur est un appareil qui peut interrompre des
À la sortie des centrales génératrices, des postes de courants importants, qu'il s'agisse du courant normal
transformation élèvent la moyenne tension utilisée pour ou des courants de défaut . Il peut donc être utilisé
1053
1054 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 47-3
Disjoncteur à l'huile triphasé ayant une capacité de 1200 A
Figure 47-2
sous une tension de 115 kV. Il peut interrompre un courant
Vue en coupe d'un disjoncteur à l'huile . Le schéma montre
de défaut de 50 kA en 3 cycles sur un réseau à 60 Hz . Autres
4 des 6 bornes ; l'élément chauffant maintient la température
caractéristiques : tension de tenue aux ondes de choc : 550 kV;
de l'huile à une valeur appropriée durant les périodes froides
hauteur : 3660 mm ; diamètre : 3050 mm ; masse : 21 t
(gracieuseté de la Cie Générale Électrique) .
(gracieuseté de la Cie Générale Électrique) .
Figure 47-4
Disjoncteur à faible volume d'huile installé dans un poste à
420 kV, 50 Hz . Courant nominal : 2000 A ; courant de coupure
nominal : 25 kA ; nombre de modules en série : 4 ; hauteur
(support non compris) : 5400 mm ; longueur : 6200 mm .
(gracieuseté de ABB)
1056 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 47-6
Vue en coupe d'un module de disjoncteur à air comprimé .
Lorsque le disjoncteur se déclenche, la tige est poussée vers
le haut, ce qui sépare les contacts fixes et les contacts
mobiles . Larc intense est immédiatement entraîné et éteint
par un jet d'air sortant par l'orifice . La résistance sert à amortir
les surtensions lors de l'ouverture du disjoncteur (gracieuseté
de la Cie Générale Électrique) .
Figure 47-5
Disjoncteur à air comprimé installé dans le poste de
transformation d'une usine à Montréal . Sa capacité nominale
est de 2000 A sous une tension de 362 kV . Il peut interrompre
un courant de défaut de 40 kA en 3 cycles sur un réseau à
60 Hz . Le disjoncteur comprend 3 modules identiques montés 3 . Les disjoncteurs au gaz SF 6 sont utilisés lorsqu'il
en série, chaque module ayant une tension nominale de
121 kV. Le réservoir d'air comprimé est visible à gauche . faut réduire les dimensions du disjoncteur comme, par
Autres caractéristiques : tension de tenue aux ondes de choc : exemple, dans les postes intérieurs des centres-villes .
1300 kV ; hauteur : 5640 mm ; longueur hors tout : 9150 mm Ces disjoncteurs blindés (Fig . 47-7) permettent une
(gracieuseté de la Cie Générale Électrique) . grande économie d'espace tout en étant plus silencieux
que les disjoncteurs à air comprimé .
4 . Les disjoncteurs à vide (Fig . 47-8) fonctionnent
sur un principe différent de celui des autres disjonc-
2 . Les disjoncteurs à air comprimé provoquent l'ex- teurs car l'absence d'un gaz évite le problème d'ioni-
tinction de l'arc en soufflant de l'air à vitesse superso- sation lors de l'ouverture des contacts . Ces disjonc-
nique entre les contacts qui se séparent . L'air est con- teurs sont scellés hermétiquement de sorte qu'ils n'oc-
servé dans des réservoirs à une pression de l'ordre de casionnent aucun problème de contamination ni de
3 MPa, grâce à un compresseur situé dans le poste de bruit . Leur tension de rupture est limitée à une valeur
transformation . L'ouverture de ces disjoncteurs peut de 30 kV environ . Pour des tensions plus élevées, on
se faire dans un délai compris entre 3 et 6 cycles sous monte plusieurs modules en série .
une tension de 362 kV et un courant de court-circuit
47 .3 Interrupteurs à cornes
de 40 kA . Le bruit produit lors de l'ouverture néces-
site parfois des mesures d'insonorisation dans les ré- Les interrupteurs à cornes (Fig . 47-9, 47-10, 47-11)
gions résidentielles . La Fig . 47-5 montre un disjonc- sont des appareils qui peuvent couper les faibles cou-
teur triphasé à air comprimé. Chaque phase est com- rants capacitifs des lignes de transport ou les courants
posée de 3 modules de contacts raccordés en série . La d'excitation des transformateurs, mais qui ne peuvent
Fig . 47-6 montre une vue en coupe d'un module . pas interrompre les courants de charge normaux .
Figure 47-7
Groupe de 15 disjoncteurs monophasés blindés, au SF6,
installés dans un poste souterrain à Zurich, Suisse .
courant nominal : 1600 A ;
courant de coupure : 34 kA ;
pression en fonctionnement normal : 265 kPa ;
pression lors de l'extinction de l'arc : 1250 kPa.
La construction blindée évite tout danger de contact avec les
parties sous tension et l'isolation au SF 6 permet d'obtenir un
volume d'installation 16 fois plus faible qu'avec des dis-
joncteurs conventionnels . Le gaz SF 6 est filtré en circuit fermé
après chaque ouverture du disjoncteur (gracieuseté de ABB) .
Figure 47-8
Disjoncteur à vide triphasé ayant une capacité nominale de
1200 A sous une tension de 25,8 kV . Il peut interrompre un
courant de défaut de 25 kA en 3 cycles sur un rése ià60lHz
Autres caractéristiques : tension deterweamc
125 kV; hauteur : 2515 met - MàB
la Cie Générale É c*4m
1058 ÉLECTROTECHNIQUE
(a) (b)
Figure 47-9
Un pôle d'un interrupteur à cornes triphasé (a) dans la position ouverte ; (b) dans la position fermée .
Capacité : 27 kV, 600 A (gracieuseté de Dominion Cutout Ltée) .
Figure 47-10
Un pôle d'un interrupteur à cornes triphasé de 735 kV, 3000 A tenue aux ondes de choc : 2200 kV; courant admissible
(a) dans la position ouverte ; (b) dans la position fermée . pendant 10 cycles : 120 kA ; hauteur (en position fermée) :
On peut actionner l'interrupteur manuellement en tournant 12 400 mm ; largeur: 7560 mm ; masse : 3 t (gracieuseté de
une roue ou par l'intermédiaire du coffret motorisé situé juste Les Appareillages Électriques Kearney) .
en dessous de la roue . Autres caractéristiques : tension de
Figure 47-12
Sectionneur à perche ayant une capacité de 2000 A, 15 kV
et une tension de tenue aux ondes de choc de 95 kV
(gracieuseté de Dominion Cutout Ltée) .
Figure 47-11
L'arc qui s'allonge entre les cornes d'un interrupteur
coupant le courant d'excitation d'un transformateur THT
produit suffisamment de lumière pour permettre la prise de
cette photo de nuit au poste de Lévis (gracieuseté
d'Hydro-Québec) .
47 .4 Sectionneurs
Contrairement aux interrupteurs à cornes, les section- 47 .5 Sectionneurs de mise à la terre
neurs (Fig . 47-12 à 47-17) ne sont doués d'aucun pou-
Les sectionneurs de mise à la terre (Fig . 47-17) sont
voir de coupure . Ils ne permettent d'ouvrir un circuit
des interrupteurs de sécurité qui isolent un circuit et
qu'en l'absence de tout courant. Ils servent à réparer et
qui, grâce à leur mise à la terre, empêchent l'appari-
à isoler, par exemple, les lignes et les disjoncteurs des
tion de toute tension sur une ligne pendant les répara-
autres parties du réseau .
tions .
La Fig . 47-12 montre un sectionneur de 2000 A à 15 kV
Ce sectionneur est commandé par une perche ; il est 47 .6 Parafoudres
muni d'un dispositif de verrouillage qui l'empêche de Les parafoudres sont des appareils destinés à limiter
s'ouvrir sous l'action des forces électromagnétiques les surtensions imposées aux transformateurs, instru-
intenses produites par les courants de court-circuit. ments et machines électriques par la foudre et par les
1060 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 47-14
Sectionneur de 46 kV, 600 A à ouverture latérale (gracieuseté
de Kearney) .
Figure 47-16
Comme tout appareil électrique, les sectionneurs nécessitent
un entretien périodique . Pendant ce temps il faut dériver le
courant dans des lignes d'interconnexion auxiliaires à
l'intérieur du poste . On voit ici un pôle d'un sectionneur
triphasé de 345 kV, 2000 A en cours de vérification
(gracieuseté dHydro-Québec) .
Figure 47-15
La lame d'un sectionneur à ouverture verticale est serrée
entre deux contacts fixes par deux ressorts puissants . Lors Figure 47-17
de l'ouverture, la lame se dégage des contacts fixes dans un Sectionneur triphasé de mise à la terre installé dans un poste
mouvement de rotation ; lors de la fermeture, le mouvement à 115 kV en Colombie-Britannique . La ligne est sous tension
inverse produit un frottement qui nettoie les surfaces, assurant et les trois lames de mise à la terre sont en position horizontale
ainsi un excellent contact (gracieuseté de Kearney) . ouverte (gracieuseté de Kearney) .
conducteur HT
manoeuvres de commutation . La partie supérieure du
parafoudre est reliée à un des fils de la ligne à protéger
et la partie inférieure est connectée au sol par une mise
à la terre de faible résistance, généralement de moins
d'un ohm .
La Fig . 47-18 montre une vue en coupe d'un parafou-
dre au carbure de silicium .
Celui-ci est constitué d'un tube en porcelaine isolante
dans lequel sont montés en série des éclateurs et un
empilage de disques . Un ressort maintient l'ensemble
sous pression . Les éclateurs sont constitués de deux
électrodes séparées par une mince couche d'air . Les
disques sont formés d'un mélange de matières cérami-
ques et de carbure de silicium (ils sont connus sous
diverses marques de commerce : thyrite, autovalve, etc .) .
Cette substance a la propriété d'offrir une résistance
qui varie inversement avec la tension qui lui est appli-
quée : sa résistance est d'autant plus faible que la ten-
mise à la terre -
sion est plus élevée (voir section 10 .33) . Lorsque la
tension entre le fil de ligne et le sol est normale, la Figure 47-18
couche d'air entre les électrodes des éclateurs s'op- Vue en coupe d'un parafoudre au carbure de silicium utilisé
sur les lignes à moyenne tension .
pose à tout passage du courant . Lorsque la tension sur
la ligne dépasse une certaine valeur, un arc s'amorce
dans les éclateurs et relie effectivement la ligne à la 100
terre à travers la série de disques qui ne présentent alors 80 -
qu'une faible résistance . La charge électrique accumu- c
lée sur la ligne s'écoule dans le sol . Dès que la dé- o
U
60
40 - eau@
charge est terminée, les disques présentent à nouveau 20 -
une résistance élevée, l'arc s'éteint et la tension rede- 0
vient normale. 0 16 20 28 36 40 ps
temps
La Fig . 47-19 montre la courbe caractéristique d'un
parafoudre destiné à protéger une ligne à 34,5 kV (li- kV
gne à ligne) . 100
----------------------------
Maintenant, on utilise surtout les parafoudres à oxyde
80 ---------------
de zinc, parfois nommés parafoudres à oxyde de métal
(Fig . 47-20) . Ils sont composés d'une série de pastilles
60
à résistance non linéaire empilées dans un tube en por-
celaine . L'absence d'éclateurs et d'autres dispositifs
40-
auxiliaires, ainsi que leur caractéristique E-I beaucoup
plus plate que celle des éléments au carbure de sili-
20-
cium donnent un avantage marqué à ce genre de para-
foudre sur ceux décrits précédemment . Toutefois, il est
0
important que la température, de même que la tension 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 kA
en régime permanent, ne dépassent pas le seuil admis- -courant crête
sible du parafoudre . Figure 47-19
Caractéristique d'un parafoudre au carbure de silicium ayant
une tension nominale de 30 kV efficace (42,4 kV crête) utilisé
sur une ligne MT à 34,5 kV.
1062 ÉLECTROTECHNIQUE
(a)
(b)
défaut
Figure 47-21
a . Transformateur triphasé alimentant 8 artères dans un poste
de transformation .
b . En l'absence de réactance d'artère, un court-circuit sur
une artère risque de détruire le disjoncteur et d'endommager
l'artère .
Figure 47-20
Vue montrant deux des trois parafoudres protégeant un
transformateur THT de 765 kV (gracieuseté de General
Electric) .
Analysons ce montage :
1 . Le courant nominal au secondaire du transforma-
47 .7 Réactances
teur est :
1 . Réactances d'artères . Dans un poste de transfor-
6
mation, il arrive souvent qu'un groupe de transforma- S 69 x 10
i = = = 1600 A
teurs branchés sur une ligne à haute tension alimentent
EV 24900x)
des barres omnibus à moyenne tension . À leur tour, les
barres omnibus alimentent plusieurs artères (lignes 2 . Comme il y a 8 artères, chacune peut fournir à sa
d'alimentation ou «feeders») qui desservent la région charge un courant nominal de
environnante . La Fig . 47-21 montre un transformateur
1600A=8=200A
triphasé de 69 MVA, 220 kV/24,9 kV, ayant une impé-
dance de 9,5 %, qui alimente une barre omnibus tri- 3 . Il s'ensuit que chaque artère doit être protégée par
phasée à 24,9 kV . Cette dernière sert de source pour un disjoncteur de 200 A, ayant habituellement un pou-
alimenter 8 artères triphasées identiques . voir de coupure de 4000 A .
'nominal 1600
'court-circuit =
Z (p .u .) 0,095
= 16 842 A
5 . Il se pose alors un problème, car si un court-circuit
se produit près du poste - par exemple, sur l'artère no 2
(Fig. 47-21b) - celui-ci et son disjoncteur doivent subi-
tement porter 16,8 kA, soit un courant 80 fois plus grand
que le courant normal . Comme son courant de rupture
est seulement 4000 A, le disjoncteur sera détruit en es-
sayant d'ouvrir le circuit . De plus, l'artère risque de
brûler sur toute sa longueur et il se produira une vérita-
ble explosion au point de défaut.
6 . Afin d'éviter ce danger, on place une réactance en
série avec chaque phase de l'artère . Cette réactance d'ar-
tère doit limiter le courant de défaut à une valeur infé-
rieure au courant de rupture du disjoncteur . Toutefois,
son impédance doit être assez faible pour éviter une
chute de tension excessive en charge normale .
Dans cet exemple, pour limiter le courant de court-cir-
Figure 47-22
cuit à 4000 A, la valeur de la réactance par phase doit
Trois réactances de 2,2 52, 500 A montées en série avec une
être : ligne triphasée de 120 kV, 60 Hz, au poste Notre-Dame, à
Montréal . Elles sont isolées de la terre et un parafoudre est
XL = ELN = 24 900/3 branché en parallèle avec chacune (gracieuseté d'Hydro-
= 3,6 S2
Québec) .
I 4000
Étant donné que la fréquence est de 60 Hz, l'induc-
tance de chacune des trois réactances est :
L = XL = 3,6
= 0,0095 H
27c f 2n x 60
= 9,5 mH
2 . Transformateur de mise à la terre . Sur un réseau
triphasé à trois fils il est parfois nécessaire d'ajouter un
fil neutre ce qui le convertit en réseau triphasé à 4 fils .
Dans ce cas, on utilise un transformateur triphasé de
mise à la terre . C'est essentiellement un autotransfor-
mateur triphasé dont les enroulements sont raccordés
en zigzag selon le schéma de la Fig . 47-23 .
Si l'on branche une charge monophasée entre une li-
gne et la terre (neutre), le courant I se divise en trois
courants égaux I/3 dans les enroulements . Comme ces mise à la terre
courants restent égaux, le point neutre N ne se déplace
pas et les tensions ligne à neutre sur chaque phase res-
Figure 47-23
tent équilibrées, comme dans le cas d'un réseau à 4 fils . Transformateur de mise à la terre, appelé aussi transfor-
En pratique, on répartit les charges monophasées aussi mateur zigzag, servant à créer un réseau triphasé à 4 fils .
1064 ÉLECTROTECHNIQUE
également que possible entre les trois lignes et la terre, Le poste est alimenté par trois lignes différentes à
si bien que le courant I circulant dans le neutre n'est 220 kV (Fig . 47-25) . Il comprend six transformateurs
généralement qu'un courant monophasé résiduel as- triphasés de 36/48/60 MVA, 220 kV/24,9 kV raccor-
sez faible . dés en étoile-triangle . Les primaires des transforma-
teurs sont munis de commutateurs de prises allant jus-
47 .8 Exemple de poste de transformation - qu'à ± 15 % et dont le réglage se fait automatiquement
le poste La Suète*
en charge .
La Fig . 47-24 montre les éléments principaux d'un
Du côté MT, le neutre est obtenu au moyen d'un trans-
poste de transformation desservant une ville importante
formateur zigzag de mise à la terre, ce qui permet d'ali-
de la banlieue de Québec . Ce poste transforme une
menter des charges monophasées à une tension de
haute tension (HT) de 220 kV à une moyenne tension
24,9 kV/J3 = 14,4 kV.
(MT) de 24,9 kV pour alimenter le réseau de distribu-
tion MT de la ville de Sainte-Foy . Ce poste et son ré- Du côté HT, on utilise des disjoncteurs à faible volume
seau contiennent la plupart des éléments présents dans d'huile dont le pouvoir de coupure est de 32 kA. Du
un système de distribution urbaine . Ils peuvent donc côté MT, les disjoncteurs sont à bain d'huile et leur
nous servir d'exemple . pouvoir de coupure est de 25 kA.
Figure 47-24
Vue aérienne du poste de transformation La Suète . Les lignes (6), les disjoncteurs MT (7), les réactances d'artères (8), pour
HT à 220 kV (1) entrent du côté droit et passent à travers aboutir à 36 artères aériennes et souterraines qui transportent
des sectionneurs (2) et des disjoncteurs HT (3) pour alimenter l'énergie vers la ville de Sainte-Foy (9) . Seulement 4 des 6
les primaires des transformateurs (4) . Les secondaires des transformateurs prévus étaient installés lorsque la photo a
transformateurs alimentent un ensemble (5) de lignes MT à été prise (gracieuseté d'Hydro-Québec) .
24,9 kV qui traversent les transformateurs de mise à la terre
CHARLESBOURG
parafoudre
ai--.
220 kV
QUÉBEC 2
220 kV
CHAUDIÈRE
220 kV
2 transformateur de courant
sectionneur HT ~5 /30
( p
disjoncteur HT lignes d'interconnexion
6
32 kA auxiliaire HT
sectionneur HT 7
sectionneur HTI (l
motorisé 8 34\..
parafoudre 10 1 sectionneur
de mise à
la terre
TRANSFORMATEURSÎ4
36/48/60 MVA, 60 HzA 012
220 kV/24 ,9 kV
transformateur de mise à la terre st 3.. .p . 'IF- u
parafoudre
disjoncteur MT 25 kA p 14
sectionneur MT 15
f ligne
d'interconnexion
auxiliaire MT
y U~ •~oAd
~ 2~2
~o $
PQ
23 29
ARTÈRES 24,9 KV VERS LA VILLE DE SAINTE-FOY
Figure 47-25
Diagramme schématique du poste La Suète .
1066 ÉLECTROTECHNIQUE
3 7 11
4 8 12
La Fig . 47-26 (photos 1 à 12) montre les divers équi- sont entièrement souterraines, les autres sont aérien-
pements à l'intérieur du poste . nes ou aéro-souterraines .
Ce poste occupe une superficie de 235 m x 170 m et il Les artères souterraines sont des assemblages de trois
est complètement automatique . Certaines manoeuvres câbles monophasés à conducteur d'aluminium isolé au
peuvent se faire par télécommande à partir d'un centre polyéthylène réticulé . Chaque câble est partiellement
de conduite du réseau . Ainsi, avant d'envoyer les dé- recouvert par de petits fils de cuivre étamé formant le
panneurs sur les lieux, on peut essayer de refermer un neutre concentrique . Ces câbles sont presque toujours
disjoncteur de ligne qui s'est verrouillé après plusieurs installés en conduits bétonnés ; ils sont parfois simple-
tentatives de réenclenchement automatique . Le poste ment enfouis le long des lignes de propriété pour ali-
alimente un territoire d'environ 5 km de rayon où l'on menter des groupes de résidences . Les câbles souter-
trouve en grand nombre des maisons unifamiliales et rains défectueux peuvent être relevés en tout temps par
des immeubles d'habitation, ainsi que des centres com- des câbles de secours .
merciaux, des édifices à bureaux, un campus universi- Les artères aériennes à 24,9 kV sont supportées par
taire et de petites industries . des poteaux de bois qui soutiennent également les cir-
47 .9 La Suète - Distribution MT cuits BT et les câbles téléphoniques . Ces artères sont
généralement constituées d'un tronc principal et d'un
L' arrangement MT du poste La Suète prévoit 36 artè-
grand nombre de dérivations triphasées et monopha-
res triphasées à 24,9 kV (30 actives, 6 de secours) ayant
sées (Fig . 47-27) .
une capacité nominale de 17,3 MVA chacune, ce qui
correspond à un courant de 400 A . Chaque artère est En zone urbaine, la valeur de la tension 24,9 kV est
munie de trois réactances qui limitent à 12 kA les cou- maintenue dans des limites acceptables par la com-
rants de défaut à la terre . Quelques-unes de ces artères mande automatique des prises des transformateurs au
Figure 47-26
Cette séquence de photos illustrant les composants
essentiels du poste La Suète permet de suivre le
cheminement de l'énergie électrique depuis l'arrivée des
lignes aériennes HT à 220 kV jusqu'au départ des artères
souterrainnes à 24,9 kV .
1 - Lignes triphasées à 220 kV alimentant le poste .
2 - La ligne traverse 3 transformateurs de courant (à
gauche) et elle est protégée par trois parafoudres (à
droite) .
3 - Trois sectionneurs de 220 kV placés en amont des
disjoncteurs .
4 - Disjoncteur à faible volume d'huile, 220 kV, composé
de trois modules en série permettant d'ouvrir la ligne
sous charge .
5 - Groupe de transformateurs triphasés dévolteurs de
220 kV/24,9 kV, 60 MVA .
6 - Ligne triphasée à 24,9 kV sortant d'un des transfor-
mateurs et arrivant à la section MT du poste .
7 -Transformateur de mise à la terre avec son disjoncteur
à bain d'huile ayant un pouvoir de coupure de 25 kA .
8 - Réactances d'artère .
9 - Disjoncteur triphasé à bain d'huile ayant un pouvoir de
coupure de 12 kA .
10- 11 - Départ d'une artère souterraine triphasée,
14,4/24,9 kV, 400 A, vers la ville de Sainte-Foy .
12- Chacun des supports d'acier est solidement mis à la
terre par des conducteurs nus en cuivre, afin de limiter
les surtensions produites sur l'appareillage lors des Figure 47-27
orages et autres perturbations . Artère aérienne MT à 24,9 kV/14,4 kV à Sainte-Foy .
1068 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 47-29
Artères souterraines MT de 12,47 kV (ligne à ligne) posées
dans des conduits en béton et débouchant dans un poste
souterrain . Celui-ci contient deux transformateurs
monophasés de 250 kVA, 7200 V/120-240 V et un
transformateur triphasé de 112,5 kVA, 12 470 V/600 V.
47 .10 Réseau souterrain de centre-ville 1 . 120/240 V monophasé avec point neutre à la terre ;
Au centre des grandes villes, il existe un vaste réseau 2 . 600/347 V triphasé étoile avec point neutre à la terre .
souterrain MT, fonctionnant à des tensions allant de La première convient avant tout aux installations do-
4 kV à 25 kV. Ce réseau nécessite un grand nombre de miciliaires et pour des puissances monophasées allant
puits d'accès, principalement pour effectuer des joints jusqu'à 150 kVA . La seconde est destinée aux indus-
et des points de branchement . La longueur d'un câble tries, grands immeubles, centres commerciaux, etc .,
souterrain est d'environ 400 m et l'on ne peut pas le dont la puissance est généralement inférieure à
tirer, sans risquer de l'endommager, sur une distance 2000 kVA, bien qu'elle dépasse parfois ce niveau et
excédant 100 m . Il faut donc prévoir une multitude de puisse même atteindre 5000 kVA .
Pour le service monophasé, on utilise des transforma- protection reposent sur ces statistiques et sur le fait que
teurs de 14 400/120-240 V. Pour l'alimentation tripha- l'on doit assurer aux clients une continuité de service
sée, on emploie généralement 3 transformateurs mo- acceptable .
nophasés de 14 400/347 V . Les transformateurs desti-
47 .12 Coordination de la protection
nés au service monophasé ont une puissance comprise
entre 10 kVA et 167 kVA et on les accroche habituelle- Lors d'un court-circuit, le courant monte en flèche non
ment aux poteaux . Ils ont une seule borne haute ten- seulement près du point avarié, mais sur toutes les li-
sion raccordée à un côté de l'enroulement primaire ; gnes qui mènent, directement ou indirectement, au
l'autre extrémité de l'enroulement est raccordée inté- court-circuit . Afin d'éviter que ce courant ne provoque
rieurement à la cuve et cette dernière est raccordée au l'ouverture simultanée de tous les dispositifs de pro-
fil neutre qui est lui-même raccordé à une électrode de tection associés, on doit coordonner la protection. Une
terre . bonne coordination doit faire ouvrir seulement les dis-
positifs situés le plus près du court-circuit et laisser
Les transformateurs de distribution normalisés n'ont intact le reste du réseau . À cette fin, on ajuste le cou-
pas de prises et les branchements BT aériens ne com- rant de déclenchement et le temps d'ouverture de cha-
prennent aucun dispositif de protection . Ils sont proté- cun de ces dispositifs afin de protéger la ligne et l'ap-
gés au primaire par un coupe-circuit et un parafoudre pareillage associé, tout en restreignant au strict mini-
(voir Fig. 47-32) . Cela termitle notre survol du réseau mum le nombre de clients affectés par la panne .
La Suète/Sainte-Foy.
Considérons, par exemple, le réseau de la Fig . 47-30
LIGNES DE DISTRIBUTION MT composé d'une ligne principale (sortant d'un poste)
qui alimente plusieurs lignes dérivées . On installe un
Toute ligne aérienne est sujette à des courts-circuits dispositif de protection P en amont de chaque ligne de
causés par divers facteurs : branches cassées, glace, sorte que, si une panne survient sur une ligne, celle-ci,
équipement défectueux, fils conducteurs qui se tou- et celle-ci seulement, puisse être débranchée du réseau .
chent, etc . Les études statistiques démontrent qu'au Ainsi, un court-circuit au point 1 doit provoquer
moins 85 % de ces courts-circuits sont temporaires et l'ouverture de P t , mais non pas de P2 . De la même
ne durent qu'une fraction de seconde . Les mêmes étu- façon, un court-circuit au point 2 doit faire ouvrir P 3 ,
des révèlent que 70 % des courts-circuits se font entre mais non pas P4 , et ainsi de suite . Comme l'ouverture
un fil de ligne et la terre et que les courts-circuits im- d'un circuit avarié se fait en quelques cycles seulement,
pliquant les trois phases sont rares . Les méthodes de la coordination entre les divers dispositifs de protée-
poste de transformation
Figure 47-30
Sur un réseau MT, l'ouverture des dispositifs de protection
doit être coordonnée afin de restreindre au minimum le
nombre de clients affectés lors d'une panne de court-circuit .
1070 ÉLECTROTECHNIQUE
tion nécessite des délais différentiels qui se mesurent tensités (Fig . 47-32) . Leur construction est telle que,
en millisecondes . On doit donc connaître avec une lorsque le fusible a brûlé, le porte-fusible bascule vers
bonne précision l'intensité des courants de défaut pos- le bas, indiquant ainsi la présence d'un défaut en aval .
sibles, de même que les caractéristiques des fusibles et Dans certains types de coupe-circuit à haut pouvoir de
des disjoncteurs afin de coordonner leur action par rap- coupure, le fil fusible est tendu par un ressort et placé
port au temps . dans un tube de porcelaine ou de verre rempli d'acide
Les principaux dispositifs de protection pour les lignes borique, d'huile ou de tétrachlorure de carbone .
MT sont : L'élément fusible doit évidemment être remplacé après
1) les coupe-circuits à expulsion dirigée chaque interruption, ce qui entraîne souvent un arrêt
prolongé .
2) les disjoncteurs à réenclenchement automatique
3) les autosectionneurs Afin d'assurer une bonne coordination, les caractéris-
tiques de rupture courant/temps sont soigneusement
47.13 Coupe-circuit à expulsion dirigée
choisies pour chaque coupe-circuit et l'on ne doit ja-
Un coupe-circuit à expulsion dirigée est un fusible mais remplacer un élément brûlé par un autre de cali-
monté sur un poteau et que l'on peut débrancher avec bre différent .
une perche de ligne . Il est isolé du sol par un isolateur
double (Fig . 47-31) . Ces fusibles sont peu coûteux et La Fig . 10-27, chapitre 10, montre la caractéristique
typique d'un fusible de coupe-circuit dont le courant
on les utilise surtout pour protéger les transformateurs
et les embranchements monophasés contre les surin- nominal est de 100 A .
Figure 47-32
Coupe-circuit et parafoudre protégeant le primaire d'un
Figure 47-31 transformateur monophasé de 25 kVA, 14,4 kV/120-240 V .
Monteur de ligne en train de remplacer le fusible d'un coupe- Le fil sous tension de 14,4 kV est au sommet du poteau et la
circuit protégeant un transformateur de distribution . Le portion du conducteur située au coin droit de la figure est le
parafoudre à oxyde de zinc est raccordé en parallèle avec le neutre de retour . Les conducteurs torsadés amènent la
primaire (gracieuseté d'Hydro-Québec) . tension 120 V/240 V à une résidence .
0
disjoncteur i recloser autosectionneur
F
0 O O
poste de
transformation J
Figure 47-34
Protection par autosectionneur . Dans plusieurs cas, le recloser est installé au poste de transformation,
en remplacement du disjoncteur de ligne .
1072 ÉLECTROTECHNIQUE
t
47 .16 Résumé de la protection MT Dans cette section, nous étudierons donc l'organisa-
Les schémas de protection pour les circuits MT aé- tion de la distribution BT.
riens sont caractérisés par la multiplicité des points de
47 .17 Systèmes de distribution BT
sectionnement automatique et par l'emploi, sur les li-
Les systèmes de distribution BT les plus couramment
gnes, d'appareils autonomes de sectionnement et de
employés au Canada sont :
réenclenchement . Au poste de transformation, les dis-
joncteurs de ligne sont munis de relais de réenclen- a) les systèmes monophasés à 120 V à deux fils ou à
chement et leur action peut être coordonnée avec celle 120/240 V à trois fils ;
de reclosers et d'autosectionneurs de ligne . b) les systèmes triphasés à 600 V à trois fils, à
La gamme des appareils disponibles permet de résou- 600/347 V à quatre fils ou à 208/120 V à quatre fils .
dre de façon satisfaisante tous les problèmes de pro- Aux États-Unis, on utilise les mêmes tensions et, en
tection qu'on rencontre sur les réseaux aériens, grâce plus, les réseaux triphasés à 480 V à trois fils et à
à des arrangements coordonnés tels que : 480/277 V à quatre fils .
1) disjoncteur - fusible En Europe et dans d'autres pays du monde, les réseaux
triphasés à 380/220 V (50 Hz) sont très répandus . Mal-
2) disjoncteur - fusible - fusible
gré ces différences entre les choix de tensions norma-
3) disjoncteur - recloser - fusible
lisées, les principes de base expliqués plus loin s'ap-
4) disjoncteur - recloser - autosectionneur pliquent à tous les systèmes BT.
5) disjoncteur - autosectionneur - recloser -
Système monophasé 120 V à deux fils
autosectionneur - fusible, etc .
Ce système présente l'avantage de la simplicité . On
Dans les centres de grande densité de charge, les li- l'emploie seulement pour de faibles charges d'éclai-
gnes sont relativement courtes, donc sujettes à une pro- rage et d'autres petits appareils à basse consommation .
babilité d'avaries relativement faible. On se contente
Système monophasé 120/240 V à trois fils
alors de les diviser en trois ou quatre tronçons au moyen
de coupe-circuit unipolaires manoeuvrés par perche . Pour des puissances plus importantes, le système 120 V
L'usage de reclosers ou d'autosectionneurs n'est alors à deux fils exige l'emploi de conducteurs de grande
pas nécessaire . section . De plus, son rayon d'action est limité par la
chute de tension . Pour diminuer l'intensité du courant
Par contre, en périphérie des zones urbaines, une ligne
et, par suite, la section des conducteurs, on a été amené
à 24,9 kV peut atteindre, avec ses embranchements
à augmenter la tension à 240 V. On a donc imaginé le
principaux, une longueur considérable : elle est expo-
système 120/240 V à trois fils (Fig . 47-35) .
sée à une plus grande probabilité de défaut . Afin d'as-
surer une continuité de service acceptable, on sectionne Ce système est très répandu . Le réseau à basse tension
le circuit au moyen de reclosers et d'autosectionneurs est alimenté par un transformateur à secondaire dou-
selon l'un ou l'autre des arrangements énumérés ci- ble . Le fil commun, appelé fil neutre, est toujours mis
dessus . solidement à la terre . Lorsque les fils sous tension A et
B sont chargés également, le courant dans le fil neutre
SYSTÈMES DE DISTRIBUTION BT est nul . Lorsque les fils A et B sont chargés inégale-
ment, le fil neutre est parcouru par un courant égal à la
On a vu que l'énergie électrique est livrée au client à
différence des courants dans les fils sous tension. On
partir des postes de transformation en passant par les s'arrange, autant que possible, pour que les deux fils
circuits MT, les transformateurs de distribution et, en- sous tension soient chargés également.
fin, les circuits BT .
L'avantage d'un tel système est:
Les transformateurs de distribution sont situés dans le
voisinage de groupes d'abonnés et ils abaissent la ten- 1) de limiter la tension entre une ligne sous tension et
sion à une valeur appropriée aux appareils domesti- la terre à une valeur qui n'est pas trop dangereuse ;
ques et industriels . De chacun de ces transformateurs 2) de permettre simultanément l'alimentation de char-
partent des conducteurs BT (appelés branchements du ges d'éclairage en 120 V et de charges de force mo-
distributeur) qui amènent finalement l'énergie électri- trice ou de chauffage en 240 V. Les lampes à incan-
que chez les abonnés . descence, les petits moteurs de puissance fraction-
Figure 47-35
Distribution monophasée à trois fils, 240 V/120 V.
W.M~
transformateur
de distribution
secondaire à 120 V
a
_n ∎
2 8V
2
208 V
120 V
120 V
*zozo
Figure 47-36
Système de distribution triphasé à 4 fils, 208 V/120 V. charges triphasées
Système triphasé 600 V à trois fils tricité . Il ne nous est pas possible d'étudier ici tous les
Certaines installations de force motrice sont branchées systèmes de mise à la terre ; nous nous limiterons à quel-
sur un réseau secondaire indépendant de celui desser- ques cas importants .
vant les installations d'éclairage. On se rappellera que La plupart des installations BT sont mises à la terre,
les démarrages fréquents de moteurs donnent lieu à des généralement en raccordant un conducteur à un tuyau
variations de tension répétées qui seraient gênantes pour de distribution d'eau . Lorsqu'un système d'aqueduc
les circuits d'éclairage . La distribution triphasée de n'est pas disponible, une ou plusieurs tiges métalliques
600 V à trois fils est très courante pour l'alimentation enfoncées dans le sol peuvent servir de mise à la terre .
des installations de force motrice (Fig . 47-37) . La résistance de la mise à la terre doit être inférieure à
Système triphasé 600/347 V à quatre fils 25 ~ 2 . Cette exigence du Code canadien de l'électricité
Dans les grands immeubles et les centres industriels et est relativement facile à satisfaire avec la présence d'un
commerciaux au Canada, on utilise une distribution système d'aqueduc ; dans une région rurale sa réalisa-
600/347 V à quatre fils, car elle permet l'alimentation tion est plus difficile . La mise à la terre offre divers
de la force motrice à 600 V et des lampes fluorescentes avantages, mais sur les réseaux BT, son but principal
à 347 V. Pour les prises de courant à 120 V, on installe est de réduire le danger du choc électrique .
les transformateurs monophasés requis . L'agencement 47 .19 Choc électrique
est semblable à celui de la Fig . 47-36 .
La présence d'une tension entraîne toujours la possibi-
47 .18 Mise à la terre (MALT) des lité de prendre un choc électrique . Il est assez difficile
installations électriques de préciser la limite des tensions dangereuses, car le
La mise à la terre des installations électriques est l'une danger dépend surtout de l'intensité et de la durée du
des questions les moins bien comprises des techniques courant traversant le corps humain . Or, son intensité
de l'électricité ; pourtant, elle constitue un moyen très est déterminée par la résistance de contact et la résis-
efficace de prévenir certains accidents causés par l'élec- tance du corps .
transformateur
de distribution
600 V
600 V
Figure 47-37
Système de distribution triphasé à 3 fils, 600 V.
DISTRIBUTION DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 1075
On admet généralement que toute intensité de courant 47.20 Mise à la terre des systèmes de
inférieure à 10 mA n'est pas à craindre ; entre 10 mA et distribution à 120 V et à 120/240 V
20 mA, l'intensité est dangereuse, car la personne ne Les circuits individuels de distribution secondaire sont
peut plus lâcher prise ; enfin, elle peut être mortelle au- alimentés par des transformateurs de distribution bran-
dessus de 50 mA . chés à une ligne de moyenne tension dont l'un des con-
La résistance du corps humain (prise entre les deux ducteurs, le neutre, est mis à la terre (Fig . 47-38) . Sup-
mains ou une main et une jambe) est de l'ordre de 500 S2 posons que la tension primaire soit de 14,4 kV .
à 1000 S2 . La résistance de contact est beaucoup plus Si aucun des conducteurs du circuit secondaire n'est
élevée et joue un très grand rôle . En effet, la résistance mis à la terre, il semble, à première vue, qu'une per-
de contact de la peau d'une main sèche peut être supé- sonne puisse toucher l'un de ces deux conducteurs sans
rieure à 50 000 S2 de sorte que le contact momentané subir de choc, car le circuit de retour par la terre est
avec des fils sous une tension aussi grande que 500 V ouvert (Fig . 47-38a) . Cependant, tel n'est pas le cas .
(500 V = 50 000 S2 = 10 mA) peut ne pas entraîner la
D'abord, il existe un couplage capacitif entre le pri-
mort. Par contre, la résistance de contact d'une main
maire et le secondaire du transformateur qui peut don-
humide peut avoir une valeur à peu près nulle, de sorte
ner une tension très élevée entre chaque ligne secon-
que toute tension alternative plus grande que 25 V
daire et le sol . Cette tension peut atteindre 20 % ou
(25 V - 500 £2 = 50 mA) peut être mortelle quand une
40 % de la tension primaire. Si une personne touche
personne se trouve en bon contact avec des conduc-
l'une des bornes secondaires, le courant capacitif 1 c
teurs sous cette tension (pieds ou mains humides) .
Le courant alternatif provoque des contractions mus-
culaires qui empêchent le sujet de lâcher prise . Le cou- 14 400 V
rant est plus dangereux lorsque son trajet à travers le source
corps passe dans la région du coeur . Son passage pro- neutre
fusible
voque la paralysie et, s'il est prolongé, la fibrillation et
0 1
l'arrêt du cceur. Dans ce dernier cas, l' électrocuté a des 120 V
chances d'être ranimé par la respiration artificielle .
ON
{ 120 V
Les études statistiques
ont prouvé que le courant I pou- 02
C2
vant entraîner la mort dépend du courant et du temps -+
d'application, selon l'équation empirique* suivante : boîtier 5000 V
métallique
(a) sol
(47-1)
14 400 V
ou source
I = courant traversant le corps, en milliampères neutre1
t = durée du choc, en secondes (t compris entre
8 ms et 5 s)
116 = constante empirique, fonction de la proba-
bilité de mort
Un courant de 116 mA circulant pendant 1 seconde a- C2
source
source
fusible
r
1
I fusible
- -----------
1 120 V
Figure 47-38c
c . Un défaut produit une très haute tension sur le réseau à Figure 47-39
120 V. Un défaut reliant la ligne sous tension de 14,4 kV avec le
réseau de 120 V provoque la circulation d'un courant de court-
circuit, pour autant que le fil neutre N soit mis à la terre .
qui traverse alors son corps (Fig . 47-38b) peut être dan-
gereux* .
Allons plus loin et supposons qu'un fil à haute tension Quand la prise de terre a une très faible résistance Rtene,
vienne accidentellement en contact avec l'un des con- la tension alternative entre les conducteurs et le sol se
ducteurs à 120 V (Fig . 47-38c) . Cette condition peut maintient momentanément à une valeur un peu supé-
survenir lors d'un défaut d'isolement entre les enrou- rieure à 120 V Par contre, si la résistance de la prise de
lements du transformateur ou si une branche ou un autre terre est élevée, la chute de tension produite par le pas-
objet relie momentanément les fils à haute tension et à sage du courant de court-circuit devient importante ; la
basse tension . Dans ces conditions, il se produit une tension du fil de terre N lui-même, par rapport au sol,
surtension de 14 400 V entre les conducteurs secon- peut atteindre une valeur dangereuse . Par exemple, si
daires et la terre, provoquant la rupture immédiate de la résistance de la mise à la terre est de 10 £2, un cou-
l'isolement BT . La rupture se ferait aléatoirement au rant de défaut de 300 A produira une tension de l'ordre
point d'isolement le plus faible, soit à l'intérieur même de 3000 V sur les conducteurs 1, 2 et N par rapport au
d'une maison ou d'une usine . Le courant de court-cir- sol . Cette surtension ne durera qu'une fraction de se-
cuit intense qui s'ensuit constituerait un grave danger conde, soit le temps requis pour ouvrir le dispositif de
d'incendie . On constate donc qu'un tel circuit de dis- protection en amont du court-circuit .
tribution secondaire sans mise à la terre serait extrê-
mement dangereux dans certaines conditions anorma- 47 .21 Mise à la terre de l'équipement
les . électrique
Le consommateur d'électricité est constamment en
Si, au contraire, le conducteur N du circuit secondaire
contact avec de l'équipement électrique de toute sorte,
est mis à la terre, le contact accidentel des conducteurs
depuis les appareils électroménagers et les outils por-
à haute et à basse tension produit un court-circuit franc
tatifs, jusqu'aux moteurs électriques et aux armoires
à un endroit bien défini ; le chemin du courant de dé-
de commande . Or, on vient de constater que les ten-
faut est indiqué en pointillé sur la Fig . 47-39 . Ce cou-
sions et courants associés à ces équipements dépas-
rant intense provoquera la fusion du coupe-circuit au
sent de beaucoup ce que peut tolérer le corps humain.
primaire du transformateur, mettant ainsi le circuit hors
Par conséquent, on doit prendre des précautions spé-
tension .
ciales pour que l'on puisse les toucher sans danger .
Afin de comprendre les principales caractéristiques de
Dans certains transformateurs, on interpose entre le pri-
la mise à la terre d'un système de distribution moderne,
maire et le secondaire une feuille métallique que l'on rac-
corde à la terre . Cette feuille agit comme un écran, élimi-
commençons avec un simple circuit monophasé, coin-
nant le couplage capacitif entre les deux enroulements .
L IL
r - -
I 1120 V ligne
fusible I sous tension 2" M bâti
I I interrupteur
I ouvert Re
1120 V
I L N L
(
I ligne neutre I I F
L_-- RJ
coffret de connexion
connexion
branchement enveloppe métallique coffret de
branchement enveloppe
métallique
posé d'une source de 120 V raccordée à un moteur M même potentiel que le fil neutre, le danger de choc est
(Fig . 47-40) . Le neutre est mis à la terre au coffret de enrayé .
branchement, soit à l'entrée électrique de l'immeuble . Toutefois, cette solution présente encore un danger dans
Supposons que le moteur fasse partie d'un appareil élec- l'éventualité où le fil neutre deviendrait ouvert, soit
troménager, comme un lave-vaisselle, et que le bâti du par accident, soit à cause d'une installation fautive . Par
moteur soit connecté à l'enveloppe métallique, ce der- exemple, supposons que l'interrupteur du lave-vaisselle
nier n'étant pas mis à la terre . Dans ces conditions, soit branché en série avec le fil neutre, plutôt qu'en
une personne peut toucher l'enveloppe métallique sans série avec le fil sous tension . On pourrait toujours faire
recevoir de choc électrique, sous réserve que l'appa- partir et arrêter l'appareil, mais une personne en con-
reil ne soit pas défectueux . Comme l'enveloppe n'est tact avec l'enveloppe métallique risque de prendre un
pas raccordée au circuit électrique, elle «flotte» sim- choc lorsque l'interrupteur est ouvert (Fig . 47-42) . En
plement et son potentiel par rapport au sol est nul . effet, lorsque l'isolation entre les enroulements et le
bâti devient défectueuse, le potentiel du bâti du mo-
Supposons, maintenant, que l'isolation entre un enrou-
teur et de l'enveloppe métallique monte à celui du fil
lement et le bâti du moteur devienne défectueuse de
sous tension .
sorte que la résistance Re chute de plusieurs mégohms
à quelques centaines d'ohms seulement . Le potentiel interrupteur
de l'enveloppe pourrait alors monter à 120 V. Par con- IL = IF ouvert
séquent, lorsqu'une personne touche l'enveloppe mé- I
I fusible
tallique, la résistance du corps Rb offre un chemin qui I
mène à la terre, comme le montre la Fig . 47-40 . I
Le courant de fuite IF traversant le corps de la personne 1 120V
1
risque d'être dangereusement élevé . Par conséquent, I I ligne neutre
ce montage n'est pas sécuritaire . L _ _ J
2 1
1 120 V ligne
I sous tension M bâti 9 9
I interrupteur
Re
I fermé
I ligne neutre N Q-i
G
1 'FI
mise à la terre G
connexion
coffret de
enveloppe
branchement
mise à métallique =
la terre
Figure 47-43
Un fil de mise à la terre connecté à l'enveloppe métallique
donne un système plus sécuritaire .
Figure 47-46
Composition d'une prise de courant incorporant un disjoncteur différentiel . Celui-ci ouvre le
circuit lorsque le courant de fuite I F dépasse 5 mA .
1080 ÉLECTROTECHNIQUE
INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES À
L'INTÉRIEUR DES BÂTIMENTS
panneau artère panneau
L'installation électrique à l'intérieur des bâtiments secondaire I
constitue la dernière étape permettant de livrer l'éner-
L -J
gie électrique aux consommateurs . Toute installation,
I
grande ou petite, doit se conformer à certaines exigen- 6 circuits de dérivation
ces de base . Ces exigences concernent :
appareillage utilitaire
1 . La sécurité :
(avec ses organes de commande
a) protection contre le choc électrique ; et de protection)
b) protection contre le bris mécanique des conduc-
teurs ;
c) protection contre les surcharges ; Figure 47-47
Éléments principaux d'une installation électrique .
d) protection contre les dangers présentés par cer-
tains emplacements .
2 . La chute de tension dans les conducteurs : elle ne
doit pas dépasser 1 ou 2 % de la tension ligne à neu-
tre .
3 . La durée de vie des conducteurs : elle doit être de
et les explications qui suivent aideront à comprendre
l'ordre de 50 ans ou plus .
le rôle de chacune .
4 . L'économie : on cherche à réduire le coût de l'appa-
1 . Branchement du distributeur . Le branchement du
reillage de distribution tout en se conformant aux
distributeur est l'ensemble des conducteurs (aériens ou
exigences précédentes .
souterrains) posés par le distributeur d'électricité en-
Les normes d'installation et de sécurité sont régies par tre ses fils principaux et le branchement du consom-
le Code de l'électricité* et toute installation doit être mateur.
approuvée par un inspecteur autorisé avant d'être mise
sous tension . 2 . Branchement du consommateur . Le branchement
du consommateur est toute la partie de l'installation
47 .23 Éléments principaux d'une du consommateur comprise entre le coffret de bran-
installation électrique chement et les conducteurs du distributeur d'électri-
On distingue sept parties principales dans une installa- cité . Il inclut donc isolateurs, supports, canalisations,
tion électrique . Le schéma synoptique de la Fig . 47-47 etc .
3 . Coffret de branchement . Le coffret de branche- souvent des câbles recouverts d'une gaine métallique
ment est une boîte ou une armoire en métal, construite que l'on peut installer sans protection supplémentaire .
de façon à pouvoir être mise sous clef ou scellée, con- Pour les circuits de dérivation à courant élevé (600 A à
tenant les fusibles et l'interrupteur de branchement ou 6000 A), on utilise des barres omnibus qui sont enfer-
un disjoncteur. Sa construction permet de manipuler mées dans une canalisation métallique . Comme on a
l'interrupteur ou le disjoncteur de l'extérieur de la boîte . accès aux barres sur toute leur longueur, cette méthode
4 . Appareillage de mesure . L'appareillage de mesure de distribution «à fiches» est particulièrement utile lors-
comprend les transformateurs de courant et de poten- que l'on prévoit des sorties à divers points du parcours .
tiel et les instruments de mesure utilisés conjointement Tous les circuits de dérivation contiennent un conduc-
avec ceux-ci, tels que voltmètres, ampèremètres, teur servant de mise à la terre . C'est ainsi que les câ-
kilowattheuremètres, etc. bles sous gaine non métallique utilisés dans les mai-
5 . Panneau . Le panneau comprend un groupement de sons renferment un conducteur nu en plus de ceux ser-
barres de connexions, de dispositifs de protection con- vant à transporter l'énergie . Ce conducteur nu est rac-
tre les surcharges et d'appareils de coupure, installés cordé au panneau de distribution et à chaque boîte
dans un coffret pour former un tout . On peut y installer métallique de sortie . Le panneau de distribution est lui-
d'autres appareillages, tels que transformateurs, con- même raccordé à une électrode de terre .
densateurs, etc . Le panneau contient des disjoncteurs Dans les installations commerciales et industrielles, la
ou des fusibles permettant d'alimenter et de protéger gaine métallique recouvrant le câble (ou la canalisa-
les conducteurs des circuits de dérivation . Le calibre tion métallique qui protège les conducteurs) sert de
des disjoncteurs ou des fusibles dépend donc de la gros- conducteur de mise à la terre . À cause du rôle sécuritaire
seur du conducteur du circuit de dérivation selon les de ces conducteurs de mise à la masse, on doit leur
normes du Code . accorder une attention prioritaire .
Certains centres de distribution alimentés à 600 V pos- À ce propos, un conducteur de mise à la terre est direc-
sèdent une section (ou panneau) contenant un trans- tement raccordé à la terre . Un conducteur de mise à la
formateur de 600 V/120-240 V pour l'éclairage et l'ali- masse relie les enveloppes métalliques, bâtis métalli-
mentation des prises de courant. ques, les uns aux autres . Tout conducteur de mise à la
Dans les grandes installations, on utilise des panneaux masse est ultimement relié à au moins un conducteur
de distribution secondaires, disséminés dans le bâti- de mise à la terre .
ment et alimentés par une artère provenant du panneau Tous les circuits de dérivation aboutissent à une ou plu-
principal. Ils permettent une économie de fil et facili- sieurs boîtes de sortie . Ces boîtes contiennent des dis-
tent le débranchement en cas de panne locale . Certains positifs tels qu'interrupteurs, prises de courant, douilles
panneaux secondaires alimentés à 600 V contiennent de lampes, démarreurs magnétiques, thermostats, etc .,
des transformateurs pour fournir une tension locale de servant à alimenter l'appareillage d'utilisation .
120/240 V . Cette méthode permet de réduire la gros-
7 . Appareillage utilitaire . Selon la définition du Code,
seur du fil d'alimentation tout en améliorant la régula-
l'appareillage utilitaire est celui qui utilise de l'électri-
tion - avantages importants lorsque le panneau secon-
cité à des fins mécaniques, chimiques ou pour le chauf-
daire est loin du panneau principal .
fage, l'éclairage et autres usages semblables .
6 . Circuits de dérivation . Un circuit de dérivation est
un circuit situé au-delà des derniers dispositifs de pro- L' appareillage de commande associé à cet équipement
tection à maximum d'intensité . Lorsque les circuits sont contient des fusibles ou d'autres dispositifs pour le pro-
cachés derrière les murs, comme dans les maisons, on téger. On doit, de plus, installer des interrupteurs en
peut utiliser des conducteurs sous gaine non métalli- avant de chaque appareil de commande .
que . Par contre, lorsque les conducteurs sont fixés en Enfin, dans une installation électrique, on ne doit ja-
surface, on doit les protéger par une canalisation ap- mais oublier l'importance des joints . L'enchaînement
propriée : conduit métallique, moulure, etc . On emploie des conducteurs partant d'un panneau principal jus-
1082 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 47-50
Panneau de distribution et l'un de ses disjoncteurs (gracieuseté de Square D) .
Figure 47-51
Exemples de boîtes de sortie métalliques (gracieuseté de Temco) .
1084 ÉLECTROTECHNIQUE
noir
oi I~ I I •
vers le panneau L \J(
de distribution terrer a conducteur de mise à la masse I o I
blanc,_ conducteur neutre (blanc)
commutateur A commutateur B
câble à 4 conducteurs 3 conducteurs
~ 111 o llll o 111
panneau
Figure 47-52
Commande d'une lampe à partir de 2 endroits (montage va-et-vient) .
lampe
1
vers le panneau
o ; L I1 . ... .., o : L i o.. IL1
.
L ô, I¢{I o • .I
I L __;
de distribution terrëL
A C D E B
3 conducteurs
o o --01, 00-- Il ///
panneau câble à _
U
commutateur 4 conducteurs
Figure 47-53
Commande d'une lampe à partir de plusieurs endroits (montage cage d'escalier) .
47 .26 Installations commerciales et teur. Les Fig . 47-54 et 47-55 donnent une idée de la
industrielles variété des agencements de telles installations .
Les installations commerciales et industrielles sont très
47 .27 Alimentation d'un moteur
variées, mais les principes généraux mentionnés à la
section 47 .20 s'appliquent toujours . Le coffret de bran- Afin d'illustrer la méthode de branchement des mo-
chement et le panneau de distribution montés sur un teurs, considérons un panneau secondaire alimentant
mur de maison sont remplacés par des structures en quatre moteurs triphasés de 15 kW, 575 V (Fig . 47-
acier fixées debout sur le plancher de l'usine . Le pan- 56) . Le panneau contient cinq sectionneurs manuels
neau de distribution principal comprend souvent plu- (ou interrupteurs d'isolement) . Le sectionneur princi-
sieurs sections, chacune étant protégée par un disjonc- pal S 1 permet de couper l'alimentation des autres sec-
DISTRIBUTION DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 1085
=artère du panneau
3C#1 sectionneur de 60 A
principal
S6 fusible 40 A
A 0 3 C #8
I
fusible 100 A
moteur No 2
0 3 f2
fusible
e
démarreur
départ
arrêt
50 A
moteur No 3
E e e5
Figure 47-56
Installation pour alimenter et protéger un groupe de 4 moteurs de 15 kW, 575 V .
tionneurs du panneau et de protéger l'artère par des Enfin, le sectionneur S 7 permet d'isoler le moteur sans
fusibles lorsque le courant dans celle-ci devient exces- déranger le reste du circuit . Les sectionneurs S 6 , S 7. le
sif . De la même façon, le sectionneur S 2 permet de pro- démarreur et le poste de boutons-poussoirs départ-ar-
téger et d'isoler le circuit de dérivation allant au sec- rêt doivent être situés assez près du moteur pour que
tionneur S 6 . Ce dernier permet d'isoler le démarreur l'opérateur puisse en observer le comportement las
du moteur lors des réparations ; il est souvent intégré du démarrage et de l'arrêt . Le schéma met en évidence
dans la boîte de démarrage . En outre, le démarreur doit personnel
la grande attention que l'on porte à la sécurité du
contenir les dispositifs de protection décrits au chapi- et à la protection des conducteurs et de la ma-
tre 40 . chinerie .
1086 ÉLECTROTECHNIQUE
Enfin, nous avons présenté les équipements utilisés dans a) la tension efficace entre la ligne et la terre
les installations électriques à l'intérieur des bâtiments . b) la tension crête entre la ligne et la terre
Ces équipements comprennent, à partir du réseau : le c) le courant I circulant dans le parafoudre dans ces
branchement du distributeur le branchement du con- circonstances
sommateur, le coffret de branchement, l'appareillage 47-9 Dans le problème 47-8, une onde de choc de
de mesure et le panneau de distribution . Ce panneau 80 kV arrive au parafoudre branché entre une ligne et
contient une série de disjoncteurs ou de fusibles qui la terre . Calculer :
protègent les différents circuits qui alimentent finale-
a) le courant dans le parafoudre
ment les appareils . Les installations électriques sont
soumises à plusieurs exigences régies par le Code de b) la puissance et l'énergie dissipées dans le parafou-
dre si le choc dure 5 gs
DISTRIBUTION DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 1087
47-10 Identifier les composants montrés à la Fig . 47- 47-13 La ligne à H .T. de Charlesbourg alimentant le
26 sur le diagramme schématique de la Fig . 47-25 . poste La Suète possède une longueur de 12 km .
47-11 On doit faire des réparations sur le disjonc- a) Quelle est l'impédance approximative de cette li-
teur 6 de la Fig . 47-25, tout en gardant les trois lignes gne, par phase?
à 220 kV en service . Quels sectionneurs doit-on gar- b) Si un court-circuit entre une ligne et la terre se pro-
der ouverts? duit à l'intérieur du poste La Suète, quel courant
maximal le disjoncteur 6 doit-il interrompre? Le dis-
47-12 On désire changer l'huile du transformateur
joncteur possède-t-il la capacité de rupture requise?
de puissance situé à l'extrême gauche de la Fig . 47-25
sans ouvrir les disjoncteurs à 220 kV . Quels section- 47-14 Les réactances d'artère (8) montrées à la Fig .
neurs et quels disjoncteurs doit-on ouvrir et dans quel 47-26 limitent le courant de défaut à une valeur maxi-
ordre? male de 12 kA dans les artères à 24,9 kV . Calculer la
réactance et l'inductance de chaque bobine .
1088 ÉLECTROTECHNIQUE
47-15 Dans la Fig. 47-35, trois charges résistives 1, a) Tracer le circuit équivalent d'une artère ayant une
2, 3 absorbent des puissances respectives de 1200 W, longueur de 5 km .
2400 W et 3600 W. Calculer les courants dans les con- b) En l'absence des réactances d'artère, quel serait le
ducteurs A et B, dans le neutre et dans la ligne 14,4 kV . courant de défaut, par phase, si un court-circuit tri-
47-16 Dans la Fig . 47-37, les deux moteurs absor- phasé se produisait en bout de ligne? Le disjonc-
bent une puissance apparente de 420 kVA . Calculer le teur possède-t-il la capacité de rupture requise pour
courant circulant dans la ligne à 24,9 kV . interrompre ce courant de défaut?
47-17 Dans la Fig . 47-37, un voltmètre sensible in- c) La réactance d'artère est-elle nécessaire?
dique une tension approximative de 300 V entre les 47-22 Dans la Fig. 47-35, les charges ont les carac-
lignes à 600 V et la terre, même si le secondaire n'est téristiques suivantes :
pas mis à la terre . Comment expliquer ce phénomène?
charge 1 : 6 kW, FP = 100 %
47-18 Une personne prend un choc électrique entre
charge 2 : 4,8 kW, FP = 80 % arrière
les deux mains sur une ligne à 120 V et elle ne réussit
pas à lâcher prise . Sa résistance entre les deux mains charge 3 : 18 kVA, FP = 70 % arrière
étant de 5 kQ2, dans quel délai faut-il venir à son se- calculer :
%.
cours pour éviter le risque de mort?
a) les courants dans les conducteurs A, B, le neutre et
47-19 Présenter l'équation (47-1) sous forme de dans la ligne à 14,4 kV
courbe (I vs t) pour des courants compris entre 2 A et
b) Quel est le FP du côté MT?
10 mA et hachurer la «région mortelle» . Dès lors, in-
diquer si les conditions suivantes sont à craindre : 47-23 Dans la Fig . 47-36, les charges ont les carac-
a) 500 mA pendant 10 ms téristiques suivantes :
b) 50 mA pendant 1 s charges monophasées : 30 kW chacune
moteur ML 50 kVA, FP = 85 % arrière
c) 75 mA pendant 5 s
moteur M2 : 160 kVA, FP = 80 % arrière
47-20 Faire un schéma de l'entrée électrique d'une
maison . Calculer :
a) les courants dans les enroulements secondaires du
Niveau avancé
transformateur
47-21 Les trois conducteurs en aluminium (11) for- b) les courants dans les lignes 1, 2 et 3 ainsi que le FP
mant l'artère à 24,9 kV montrée à la Fig . 47-26 ont du côté primaire
chacun une section de 500 kcmil. Le câble possède les
impédances suivantes par phase :
résistance - 0,13 S2/km
réactance inductive - 0,1 S2/km
réactance capacitive - 3000 S2 •km
48
Coût de l'électricité tarification
Ces statistiques pour l'année 1997 ont été extrapolées à partir des données du Edison Electric Institute . On
estime que la croissance annuelle de la consommation est de l'ordre de 2 % .
un rôle important sur la tarification, car il est directe- 48 .3 Indicateur d'appel de puissance
ment rattaché au coût de l'équipement installé (postes Pour mesurer l'appel de puissance, le distributeur
de transformation lignes de distribution, etc .,) du dis- d'électricité installe un indicateur d'appel de puissance
tributeur d'électricité . (ou compteur à demande) dans la plupart des indus-
Considérons, par exemple, deux usines A et B alimen- tries et commerces (Fig . 48-2) .
tées respectivement par des lignes à moyenne tension Afin d'enregistrer l'appel maximum de puissance, le
et des transformateurs T A et TB , (Fig . 48-1) . L'usine A compteur à demande porte deux aiguilles : une première
fonctionnant à pleine charge, jour et nuit, samedi et aiguille, dont la déviation est proportionnelle à la va-
dimanche, absorbe une puissance active constante de leur moyenne de la puissance pendant une quinzaine
1000 kW. À la fin du mois (720 h), elle aura consommé de minutes, pousse une seconde aiguille indicatrice du
maximum . Quand la puissance baisse, la première
1000 kW x 720 h = 720 000 kW .h d'énergie
aiguille descend vers zéro alors que la seconde reste
L'usine B consomme la même quantité d'énergie, mais dans la position correspondant à l'appel maximum de
selon un régime différent . D'abord, elle ne fonctionne puissance . À la fin du mois, la personne qui relève les
pas en fin de semaine et, pendant les jours ouvrables, compteurs note la valeur indiquée par la seconde
son appel de puissance subit des fluctuations compri- aiguille avant de la ramener à zéro .
ses entre zéro et 3000 kW, atteignant parfois une crête
Un tel compteur installé dans l'usine A indiquerait un
de 4000 kW lors du démarrage de gros moteurs .
appel maximum de 1000 kW, tandis que celui installé
La capacité en kVA du transformateur et de la ligne de dans l'usine B indiquerait 3000 kW . Remarquons que
distribution qui alimentent l'usine B doit donc être très la durée de la puissance crête de 4000 kW est telle-
supérieure à celle de l'usine A . Le distributeur d'élec- ment courte que la puissance moyenne pendant la pé-
tricité est alors appelé à investir un capital plus élevé riode d'échantillonnage de quinze minutes demeure in-
pour l'alimentation de l'usine B ; il est donc raisonna- férieure à 3000 kW . Pour cette raison, la puissance
ble que cette dernière paie son énergie plus cher . moindre de 3000 kW l'emporte sur l'appel momen-
Il est avantageux, aussi bien pour le consommateur que tané de 4000 kW.
pour le producteur, d'exploiter l'énergie à un taux aussi L'échantillonnage de l'appel de puissance peut se faire
constant que possible . Plus la puissance est régulière, durant un intervalle de 15 ou de 30 minutes . Dans le
plus le coût de l'énergie est bas . cas d'un gros consommateur d'énergie, comme une
municipalité, la durée de l'intervalle peut être aussi lon-
COÛT DE L'ÉLECTRICITÉ -TARIFICATION 1091
Figure 48-1
Comparaison entre deux usines dont l'appel de puissance est différent .
gue que 60 minutes . La Fig . 48-3 montre un indicateur gie plus cher. Le client a donc intérêt à ce que sa charge
d'appel de puissance qui imprime les valeurs prélevées . ne dépasse pas cette valeur . On utilise parfois un sys-
Le fichier sert aux fins de diagnostic, d'analyse et de tème d'alarme qui fonctionne dès que la charge s'ap-
facturation . proche de la puissance souscrite . Dans cette dernière
Pour une usine, l'appel maximum de puissance est gé- condition, on peut débrancher les appareils qui ne sont
néralement fixé d'avance par contrat avec le distribu- pas absolument essentiels . Cette manoeuvre peut être
teur d'électricité . Si cette puissance souscrite est dé- effectuée automatiquement par un stabilisateur de
passée au cours du mois, le client doit payer son éner- charge qui branche et débranche les charges afin de
Figure 48-3
Figure 48-2 Compteur à demande qui imprime durant chaque intervalle
Compteur servant à enregistrer la consommation en kW . h et l'appel de puissance enregistré chez un gros consommateur
l'appel de puissance maximal (gracieuseté de Sangamo) . d'électricité (gracieuseté de General Electric) .
1092 ÉLECTROTECHNIQUE
Exemple 48-1
Le graphique de la Fig . 48-6 représente la puissance
active absorbée par une usine entre 7 :00 et 9 :00 . Le
compteur à demande enregistre l'appel de puissance
durant un intervalle de 30 minutes . À 7 :00 la pre-
mière aiguille indique 2 MW tandis que l'aiguille
indicatrice de maximum indique 3 MW . Calculer la
lecture du compteur- aux heures suivantes :
a) 7 :30 e) 8 :30
b) 8 :00 d) 9 :00
Pd = (7 MW x 5 min + 2 MW x 5 min + 4 MW
x 20 min)/30 min = 4,17 MW
Durant cet intervalle de 30 minutes, l'aiguille 1 monte
graduellement de 2 MW (à 7 :30) à 4,17 MW (à 8 :00)
poussant l'aiguille 2 à 4,17 MW. Donc, à 8 :00 les deux
aiguilles indiquent 4,17 MW. Noter que l'appel de puis-
sance est bien inférieur à la puissance de crête de 7 MW
qui a eu lieu durant cet intervalle .
c) L'appel de puissance entre 8 :00 et 8 :30 est :
Pd=(7x5+8x5+4x5+3x5+5x5
+ 1 x 5)/30 = 4,67 MW
Figure 48-5
Donc, à 8 :30 les deux aiguilles indiquent 4,67 MW . Ces deux édifices situés dans la ville de Québec n'utilisent
que de l'électricité comme source d'énergie . Superficie de
d) L'appel de puissance entre 8 :30 et 9 :00 est:
chaque édifice : 15 220 m 2 ; volume : 53 200 m 3 . Les diverses
charges sont commandées par un stabilisateur de charge
Pd=(l x 5 + 12 x 5 + 1 x 20)/30 = 2,83 MW
qui débranche l'eau chaude, les éléments chauffants, etc .,
Durant cette période, l'aiguille 1 descend de 4,67 MW pendant les heures de pointe . La charge totale raccordée
par bâtisse est de 2400 kW, dont 1480 kW sont affectés au
à 2,83 MW, mais l'aiguille 2 reste à 4,67 MW, donnant
chauffage . Le stabilisateur limite l'appel de puissance
ainsi l'appel de puissance maximal enregistré depuis maximale à 980 kW en hiver et à 700 kW en été (gracieuseté
le début du mois . de GenTec) .
MW
son énergie électrique plus cher quand le facteur de
puissance de sa charge est trop bas .
10 Soient deux usines X et Y consommant la même quan-
8 tité d'énergie par mois et ayant le même appel maxi-
J
6
mum de puissance active . Le FP de l'usine X est 100 %,
celui de l'usine Y, 50 % (Fig . 48-7) .
4
La quantité d'énergie (kW .h) et l'appel de puissance
2
1
(kW) sont les mêmes dans les deux cas ; les indications
0 105 120 min des wattheuremètres et des compteurs à demande se-
0 15 30 45 60 75 90
7 :00 8:00 9 :00 ront donc identiques à la f n du mois . À première vue,
temps il semble que les deux consommateurs devront payer
Figure 48-6 le même prix pour leur énergie ; mais il faut tenir compte
Graphique de la puissance active absorbée par une usine de la puissance apparente de chacune des usines .
(voir exemple 48-1) .
La puissance apparente fournie à l'usine X est :
FP 0,5
qu'ils absorbent, ces appareils tirent une certaine puis-
sance réactive de la source . Le facteur de puissance est Comme le courant de ligne est proportionnel à la puis-
d'autant plus bas qué la puissance réactive est plus sance apparente, l'usine Y tire un courant qui est le
grande par rapport à la puissance active . double de celui requis par l'usine X .
Nous avons vu qu'un client doit payer un supplément La section des conducteurs alimentant l'usine Y devra
si sa charge dépasse la puissance active souscrite . Nous donc être deux fois plus grande que celle des conduc-
allons illustrer par un exemple pourquoi il doit payer teurs alimentant l'usine X . De plus, la capacité en kVA
PS kW,kVA
T P's
1000 kW 1000 kVA
∎uuIu∎ 1000 10el
01
usine X 0 14 21 28 30 jour
temps
2000 kVA
1000 kW
kW, kVA
S 2000 kVA
ÀÀIÀAà P ,S 2000
p 1000 kW
1 1000
0
usine Y 0 14 21 28 30 jour
temps
Figure 48-7
Un bas facteur de puissance nécessite de la part du distributeur d'électricité un appareillage plus gros .
1094 ÉLECTROTECHNIQUE
du réseau fournissant l'énergie à l'usineY doit être deux Les condensateurs industriels destinés à la correction
fois plus grande que celle de la première . du FP sont fabriqués en unités monophasées et tripha-
La compagnie d'électricité doit donc investir un capi- sées ; leur capacité est exprimée en kvar (la capacitance
tal plus important pour alimenter l'usine Y Il est donc n'est ordinairement pas indiquée) .
logique que l'usine Y paie son énergie plus cher que 48 .5 Tarification basée sur la catégorie de
l'usine X, même si sa consommation en kW .h est la client
même. Ceci explique pourquoi la compagnie d'électri-
Les modes de tarification des compagnies d'électricité
cité impose un tarif spécial quand le facteur de puis-
sont très souples et variés de sorte qu'on peut seule-
sance est bas .
ment donner un aperçu du sujet . La plupart d'entre el-
Afin d'établir le facteur de puissance, le distributeur les séparent leur clientèle en catégories, selon leur ap-
d'électricité installe un indicateur de puissance appa- pel de puissance . En général, on distingue les quatre
rente maximal . Celui-ci fonctionne sur le même prin- catégories suivantes :
cipe que l'indicateur de puissance active, excepté qu'il
1 . Puissance domestique - correspondant aux besoins
enregistre la puissance apparente maximale durant des
des maisons et logements privés .
intervalles de 15 secondes . Le rapport des indications
affichées par les deux instruments donne le facteur de 2. Petite puissance - puissance à facturer minimale in-
puissance moyen au cours de la période de factura- férieure à 100 kW .
tion . 3. Moyennepuissance - puissance à facturer minimale
Les compagnies d'électricité exigent, en général, que d'au moins 100 kW mais inférieure à 5000 kW .
le facteur de puissance des clients commerciaux et in- 4 . Grande puissance - puissance à facturer minimale
dustriels soit d'au moins 90 %, sans quoi ils doivent de 5000 kW ou plus .
payer un supplément. Quand le FP est bas, il est ordi-
Le tableau 48-2 donne un aperçu sommaire du tarif qui
nairement plus avantageux pour le client de l'amélio-
s'applique à chacune de ces catégories . Les exemples
rer que de payer les frais supplémentaires . Bien sou-
qui suivent montrent comment on calcule le montant
vent, il n'est pas pratique de relever le FP individuel
de chacune des machines qui constituent la charge de la facture .
d'une usine . On peut alors améliorer le FP global en 48 .6 Facture d'un abonné régulier
installant des condensateurs à l'entrée de l'usine . Ces
condensateurs fournissent la puissance réactive absor- Exemple 48-2
bée par la charge . Un abonné d'une maison privée consomme 950 kW-Il
pendant le mois de juin . Calculer le montant total de
la facture en se basant sur le mode de tarification
indiqué au tableau 48-2 .
Solution
1) Redevance d'abonnement : 30 jours à 39e = 11,70 $
2) Les 30 premiers kW-h par jour représentent :
30 kW-h x 30 jours = 900 kWh à 4,74¢ = 42,66 $
3) Le reste de l'énergie consommée est:
(950 - 900) = 50 kWh à 5,97e = 2,99 $
Montant de la facture 57,35 $
Noter que ceci représente un coût moyen de 5735/950
Figure 48-8 = 6,04e/kW .h . On n'installe pas de compteurs à de-
Maison tout à l'électricité de 15 pièces située dans la ville de mande dans les domiciles ; les frais fixes du distribu-
Québec . Consommation maximale en hiver (janvier) :
teur d'électricité sont compris dans la tarification
9400 kW .h ; consommation minimale en été (juillet) :
2100 kW .h . d'énergie.
Les tarifs donnés dans ce tableau servent seulement à illustrer la méthode de facturation utilisée par les distri-
buteurs d'électricité . Informations tirées du Règlement tarifaire d'Hydro-Québec, 1998.
1096 ÉLECTROTECHNIQUE
Pour fins de renseignements, on donne au tableau 48-3 Noter que la puissance à facturer relativement élevée
la consommation mensuelle moyenne des appareils impose à ce client un coût moyen du kW-h deux fois
types trouvés dans une maison . plus élevé que celui du premier client . Il pourra réduire
sa facture en débranchant certaines charges non essen-
48 .7 Facture d'un abonné de moyenne
tielles aux heures de pointe.
puissance
48 .8 Détermination de la puissance à
Exemple 48-3 facturer
Une usine classée dans la catégorie de moyenne La puissance à facturer est la plus élevée des puissan-
puissance fonctionne 7 jours par semaine, jour et ces suivantes :
nuit, et consomme 260 000 kW .h . Sachant que la
a) la puissance souscrite
puissance à facturer est de 400 kW, calculer le mon-
tant de la facture . b) l'appel maximal de puissance active
c) l'appel maximal de puissance apparente multiplié
Solution par le facteur de puissance exigé
1) 400 kW x 11,97 $/kW = 4 788 $ Pour les clients classés dans la catégorie petite et
2) 210 000 kW-h à 3,72¢ =7812$ moyenne puissance, le facteur de puissance exigé est
3) reste de l'énergie = de 90 % ; pour les clients classés dans la catégorie grande
(260 000 - 210 000) puissance, il est de 95 % . La section suivante montre
= 50 000 kWh à 2,42e =1210$ l'application de ces contraintes dans le calcul de la fac-
ture .
Total 13 810 $
Coût moyen = 13 810/260 000 = 5,31e/kW-h 48.9 Facture d'un abonné de grande
puissance
À titre de comparaison, considérons l'usine suivante
qui consomme également 260 000 kWh, mais dont la Exemple 48-4
puissance à facturer est de 2000 kW.
Une usine à papier consomme pendant un mois
1) 2000 kW x 11,97 $/kW = 23 940 $ un total de 1 1 628 000 kW •h . Un premier compteur
2) 210 000 kW-h à 3,720 = 7812$ à demande enregistre un appel maximal de puis-
3) 260 000 - 210 000 = 50 000 kW-h sance active de 16 (100 kW . Un deuxième compteur
50 000 kW-h à 2,42e =1210$ à demande indique un appel maximal de puissance
apparente de 20 000 kVA . La puissance souscrite
Total 32 762 $
est de 18 000 kW. Calculer le montant (le la fac-
Coût moyen = 32 762/260 000 = 12,6e/kW .h ture .
Solution
a) Puissance apparente absorbée par l'usine :
Solution S = 300 kVA
Comme la puissance souscrite est supérieure à Puissance active absorbée par l'usine :
5 000 kW, le client est classé dans la catégorie grande
P = S x FP = 300 x 65 % = 195 kW éq. 25-6
puissance .
Puissance réactive absorbée par l'usine :
95 % du plus grand appel de puissance apparente donne
une puissance de : Q = VS 2 - P Z = ~ 3002 - 195 2 éq . 25-5
0,95 x 20 000 19 000 kW = 228 kvar
Cette puissance est plus élevée que l'appel maximal Si l'on désire ramener le FP à 100 %, il faut compen-
de puissance active (16 000 kW) et que la puissance ser toute la puissance réactive absorbée par la charge .
souscrite (18 000 kW) ; elle constitue donc la puissance La capacité des condensateurs sera donc de 228 kvar.
à facturer. On a donc : La Fig . 48-10a montre les puissances circulant dans le
1) 19 000 kW à 10,95 $ 208050$
2) puissance consommée : 0 kvar P ~ 195 kW s
= 11 628 000 kWh e 300 kVA
P 195 kW Q 228 kvar
1T
11 628 000 à 2,42e 281396$
Total 489 446 $ 228 kvar
Une facture mensuelle de près d'un demi-million de Q
dollars peut paraître élevée, mais mentionnons que Q
1098 ÉLECTROTECHNIQUE
600 kW 4 kV
creuset
Figure 48-11
Linstallation d'un groupe de condensateurs de 500 kvar diminue le courant de ligne de 250 A à 168 A .
Figure 48-12
En 1998, l'île de Montréal, avec 908 343 abonnements, Abonnements domestiques : 834 935 ; général et institutionnel :
consommait 26 335 GW h d'énergie électrique. Appel de 67 234 ; industriel : 6174 (gracieuseté d'Hydro-Québec et du
puissance maximal en hiver : 6695 MW ; en été : 3591 MW. service des relations publiques, Ville de Montréal) .
Puissance réactive fournie par les condensateurs : se traduit par une réduction du courant de ligne de
250 A à 167 A, soit une baisse de 33 % . Il s'ensuit que
Qc = 500 kvar les pertes de puissance et la chute de tension sur la
Puissance réactive fournie par la ligne : ligne d'alimentation sont grandement réduites . De plus,
le facteur de puissance passe de 60 % à 89 %, d'où une
QL = Qfour- QC = 800 - 500 diminution du coût de l'électricité .
= 300 kvar
48.12 Compteur d'énergie ou
La puissance active fournie par la ligne demeure in- wattheuremètre
changée à 600 kW.
Nous avons déjà mentionné que l'unité SI d'énergie
La puissance apparente fournie par la ligne est donc : électrique est le joule . Cependant, on utilise depuis
2 nombre d'années une autre unité pour mesurer la quan-
Stagne = ~P' + QL = ~ 600 2 + 300
tité d'énergie consommée dans les industries et les
= 671 kVA maisons . Il s'agit du kilowattheure (kW .h) valant exac-
Nouveau courant dans la ligne : tement 3600 J .
Les compteurs qui mesurent l'énergie électrique in-
I _ S _ 671 000
= 168 A dustrielle et résidentielle sont les wattheuremètres ; ils
E 4 000 sont conçus pour multiplier la puissance consommée
Nouveau FP de la ligne : par le temps . Le compte mensuel des abonnés d'élec-
tricité est basé sur le nombre de kilowattheures con-
FP = P = 600 = 0,89 = 89 % sommés durant le mois ; les appareils qui enregistrent
S 671 cette consommation sont donc très précis . Les
On peut constater que l'installation des condensateurs wattheuremètres à induction (Fig . 48-13) sont prati-
i 00 ÉLECTROTECHNIQUE
bobine de
potentiel B p
partie arrière
du disque D
f+i
Figure 48-14
Vue explosée des composants d'un wattheuremètre (gracieuseté de General Electric) .
COÛT DE L'ÉLECTRICITÉ -TARIFICATION 1101
E~
2
10 .11_~ O
IP
charge
4
O
Figure 48-15
Fonctionnement d'un wattheuremètre à induction .
Le couple moyen agissant sur le disque est nul lorsque un compteur en faisant le produit du nombre de tours
la tension E et le courant I sont déphasés de 90° . C'est du disque par la constante Kh .
dire que si on remplace la charge résistive par une
charge inductive ou capacitive, le disque ne tournera Exemple 48-7
pas . Le wattheuremètre enregistre donc seulement Un wattheuremètre a une constante Kh de 3,0 . Le
l'énergie active, c'est-à-dire les watts multipliés par disque fait 17 tours en 2 minutes . Calculer :
les heures . a) l'énergie consommée par la charge pendant cette
48.14 Interprétation de la plaque période
signalétique, lecture du compteur b) la puissance fournie a la charge
En plus du nom du fabricant, la plaque signalétique
Solution
d'un wattheuremètre indique la tension nominale de
service, le courant nominal, la fréquence nominale et a) Chaque tour du disque correspond à une énergie de
la valeur de la constante Kh du compteur . 3,0 Wh . L'énergie consommée durant les 2 minutes
est donc :
On appelle constante Kh, la quantité d'énergie en watt-
heures qui traverse le compteur à chaque tour du dis- énergie = Kh x nombre de tours
que. On peut calculer la quantité d'énergie traversant = 3,0 x 17 = 51 Wh
b) Puisque cette énergie est absorbée en 2 min ou
1/30 h, la puissance de la charge est :
B c
I, = énergi e _ 51 Wh
= 1530 W
temps 1/30 h
Cet exemple illustre comment un wattheuremètre peut
servir de wattmètre pour déterminer la valeur moyenne
de la puissance dans un circuit.
Le wattheuremètre est pourvu de quatre cadrans munis
de chiffres et d'un cinquième cadran («test dial») ser-
Figure 48-16 vant à la vérification du compteur . Le wattheure étant
Cadran d'un wattheuremètre : lecture 1-5-9-0 . une très petite unité, les cadrans sont gradués en
1102 ÉLECTROTECHNIQUE
kilowattheures . D'après le sens de progression des chif- La Fig . 48-18 montre un wattheuremètre électronique
fres (Fig . 48-16), on voit que les aiguilles A et C tour- dont la précision est supérieure à celle d'un watt-
nent dans le sens anti-horaire tandis que les aiguilles heuremètre conventionnel .
des cadrans B et D tournent dans le sens horaire . Pour
relever l'indication d'un compteur, on lit de gauche à 48 .16 Résumé
droite les chiffres indiqués par les aiguilles, en prenant Dans ce chapitre, nous avons appris quels sont les fac-
toujours le plus petit des deux chiffres entre lesquels teurs influençant le coût de l'électricité et quelles sont
chaque aiguille se trouve . Comme exemple, nous li- les règles utilisées par les compagnies d'électricité pour
sons sur la Fig . 48-16, 1-5-9-0, soit 1590 kW .h . facturer leurs clients .
Certains compteurs modernes donnent l'indication di- Nous avons vu que le coût de l'électricité dépend de
rectement en chiffres, comme l'indicateur de kilomé- trois facteurs : 1) l'énergie consommée en kilowatt-
heures, 2) l'appel de puissance active en kilowatts et
trage d'une automobile .
3) l'appel de puissance apparente en kVA . L'énergie
48.15 Mesure de l'énergie triphasée consommée est mesurée par un compteur d'énergie
La mesure de l'énergie consommée par une charge tri- ou wattheuremètre . Nous avons exposé le principe de
phasée (système à 3 fils) peut se faire au moyen de
deux wattheuremètres monophasés, tout comme la
puissance en triphasé peut se mesurer au moyen de deux
wattmètres . Les deux wattheuremètres sont générale-
ment combinés en un seul instrument ayant deux dis-
ques solidaires d'un même arbre, mais ayant un seul
mécanisme enregistreur (Fig . 48-17) . Les bobines de
courant et de potentiel sont montées de la même façon
que celles des deux wattmètres de la Fig . 26-20 .
Figure 48-18
Wattheuremètre électronique de haute précision . Cet appareil,
à affichage numérique, indique la quantité d'énergie livrée
dans les deux directions sur une ligne de transport . Sa
précision de 0,2 % se compare favorablement avec la
précision maximale de 0,5 % des wattheuremètres à disques .
Figure 48-17 On l'utilise sur les réseaux de très grande puissance où la
Wattheuremètre pour réseau triphasé à 3 fils (gracieuseté consommation mensuelle est de 10 GW h et plus (gracieuseté
de la Cie Générale Électrique) . de Siemens) .
fonctionnement du compteur le plus utilisé : le 48-3 a) Pourquoi une pénalité est-elle imposée à une
wattheuremètre à induction . usine dont le facteur de puissance est inférieur à 90 %?
L'appel de puissance active est mesuré par un comp- b) Comment peut-on améliorer le FP?
teur à demande . C'est un wattmètre qui mémorise la
Niveau intermédiaire
valeur moyenne de la puissance active durant un inter-
valle donné . La valeur maximale de cette puissance 48-4 En utilisant le tarif petite puissance du tableau
pendant la période de facturation, généralement un 48-2, calculer le coût de l'électricité pour le mois de
mois, constitue la demande, ou l'appel maximum de janvier consommée par l'usine de la Fig . 48-9 sachant
puissance active . L'appel maximum de puissance ap- que la puissance à facturer est de 92 kW et que l'éner-
parente est enregistré de la même façon . gie consommée est de 55 600 kW .h .
Selon l'importance de la charge, le distributeur d'élec- 48-5 Si dans le problème 48-4 on enlevait le stabili-
tricité applique généralement un des quatre tarifs sui- sateur de charge, la puissance à facturer augmenterait
vants : domestique, petite puissance, moyenne puis- à 160 kW, sans que la consommation d'énergie soit
sance ou grande puissance . Pour les clients domesti- affectée . Calculer le nouveau coût de l'électricité en
ques le tarif ne tient compte que de l'énergie consom- utilisant le tarif de moyenne puissance (plus de
mée et d'une redevance d'abonnement . Pour les com- 100 kW) .
merces et les industries, le tarif tient compte de l'éner-
48-6 En se basant sur les données de la Fig . 48-12 et
gie consommée et de l'appel maximum de puissance .
sachant que le territoire comprend 1,73 million d'habi-
Cette puissance maximale est la plus élevée de la puis-
tants, estimer la quantité d'énergie électrique consom-
sance active appelée et de 90 % ou 95 % de la puis-
mée annuellement par une ville de 300 000 habitants
sance apparente appelée .
en Amérique du Nord?
Les tarifs pour les petites, moyennes et grandes puis-
sances indiquent donc que, pour réduire sa facture 48-7 Un moteur absorbe d'une ligne triphasée une
d'électricité, un client a tout avantage à augmenter le puissance de 75 kW à un FP de 72 % arrière .
facteur de puissance de sa charge à une valeur aussi a) Calculer les puissances apparente et réactive absor-
proche que possible de 100 % . Nous avons vu com- bées par le moteur .
ment calculer les bancs de condensateurs à brancher à b) À quoi sert la puissance réactive?
l'entrée d'une usine pour fournir la puissance réactive
absorbée par la charge et ainsi relever le facteur de 48-8 Un condensateur de 20 kvar est raccordé en
puissance . Il est également avantageux, lorsque cela parallèle avec le moteur du problème 48-7 . Calculer :
est possible, de réduire l'appel de puissance active en a) les nouvelles puissances active et réactive fournies
débranchant les charges non prioritaires lors des pé- par la ligne
riodes de pointe . Ces manceuvres peuvent être effec- b) le FP de l'ensemble
tuées automatiquement par un stabilisateur de charge .
48-9 Une usine absorbe une puissance active de
160 kW à un FP moyen de 55 % arrière . Calculer la
capacité en kvar des condensateurs nécessaires pour
PROBLÈMES - CHAPITRE 48 porter le FP à 100 % .
Niveau pratique 48-10 Dans le problème 48-9, on veut porter le FP à
48-1 Que signifient les termes : appel de puissance, 90 % arrière . Calculer la nouvelle capacité requise des
appel maximal de puissance, facteur de puissance, ren- condensateurs .
dement, puissance apparente, puissance active, puis- 48-11 Une usine tire un courant de 120 A d'une li-
sance réactive, énergie? gne triphasée à 2300 V .
48-2 En utilisant le tarif domestique du tableau 48- a) Calculer le FP sachant que la puissance active ab-
2, évaluer le coût de l'électricité consommée au mois sorbée est de 300 kW (supposer une charge résistive-
de janvier par la maison de la Fig . 48-8 . inductive) .
1104 ÉLECTROTECHNIQUE
a) la capacitance totale du groupe de condensateurs, 48-22 Une usine absorbe une puissance active va-
en microfarads riant selon la courbe montrée à la Fig . 48-6 . L'indica-
b) le volume approximatif occupé par les condensateurs teur d'appel de puissance est conçu pour enregistrer la
(réf: Fig . 21-10) puissance moyenne consommée pendant un intervalle
c) la puissance du transformateur, en kVA de 15 minutes . Calculer l'appel de puissance active
enregistré par le compteur pendant les intervalles sui-
48-18 Dans l'exemple de la section 48 .11, on se pro- vants :
pose d'installer une batterie de condensateurs de
a) 0 à 15 min
500 kvar au secondaire du transformateur . Calculer :
b) 15 à 30 min
a) la capacitance du groupe, en microfarads
c) 30 à 45 min
b) le courant au primaire et au secondaire du transfor-
d) 60 à 75 min
mateur
Figure 48-19
Composants d'un wattheuremètre électronique de grande en présence d'harmoniques . Lintervalle de mesure de la
précision . Il est piloté .par un micro-ordinateur lisant et demande est réglable à 15, 20, 30, ou 60 minutes . Il offre de
convertissant les signaux triphasés de tension et de courant plus un intervalle exponentiel ayant une constante de temps
plusieurs centaines de fois par seconde . Il mesure l'énergie de 6,5 min (gracieuseté Générale Électrique du Canada lnc.) .
(kWh) et les demandes réelles (kW) et réactives (kvar), même
49
Transport de l'énergie
à courant continu
Le développement des puissants convertisseurs à haute 2. On peut transporter le courant continu sur de gran-
tension a rendu possible le transport de l'énergie élec- des distances en utilisant des câbles souterrains . Nous
trique à courant continu. Dans ce chapitre, nous expo- avons vu que la capacitance des câbles limite le trans-
sons les principes de base et les applications de ce mode port à c .a . à des distances de quelques dizaines de kilo-
de transport utilisé en Amérique du Nord et dans le mètres (section 46 .24) . Au-delà de cette limite, la puis-
reste du monde . Cependant, avant d'entreprendre ce sance réactive générée par le câble excède même sa
chapitre, nous conseillons au lecteur de réviser les prin- propre capacité ampérique . Comme la capacitance n'in-
cipes de l'électronique de puissance exposés au chapi- tervient pas lorsque la tension est continue, il n'existe,
tre 42. en théorie, aucune limite à la longueur des lignes et
des câbles transportant l'énergie en c .c . En particulier,
49.1 Particularités du transport à c .c. on peut utiliser un câble souterrain pour transporter
Quels sont donc les avantages du transport à c .c . par l'énergie à l'intérieur des grandes villes . Contrairement
rapport au transport à c .a .? Ils sont exposés dans les six aux lignes aériennes, les câbles souterrains sont invisi-
paragraphes qui suivent : bles et à l'abri de la pollution ; de plus, ils permettent
d'éviter le problème des droits de passage .
1 . La commande de la puissance à c .c . peut se faire
beaucoup plus rapidement . Par exemple, on peut, en 3 . Nous avons vu que dans un système à c .a ., on ne
moins d'une seconde, inverser des puissances de plu- peut relier deux réseaux que s'ils fonctionnent à la
sieurs centaines de mégawatts . La rapidité des systè- même fréquence . De plus, l'échange de puissance est
mes de commande permet aussi de limiter les courants imposé par la réactance de la ligne et le déphasage des
de court-circuit à des valeurs bien inférieures à celles tensions entre les deux extrémités (section 45 .23) . Par
rencontrées sur un réseau à c .a . Enfin, cette réponse contre, la fréquence, la réactance et le déphasage n'in-
rapide permet d'utiliser une ligne à c .c . pour alimenter terviennent pas dans le transport à c .c . Seules la résis-
et stabiliser un réseau à courant alternatif . Lorsque le tance de la ligne et la différence des tensions entre les
réseau à c .a . est sur le point de devenir instable (à la deux extrémités déterminent la puissance transitée .
suite d'une perturbation), on peut moduler la puissance 4 . Les lignes aériennes à c .c . peuvent concurrencer les
à c .c . de façon à amortir les oscillations . lignes à c .a . lorsque la distance de transport est supé-
1107
1108 ÉLECTROTECHNIQUE
convertisseur 1 convertisseur 2
.. . . .. .. .. .. .. .. .. . . .. . . .. . . .. . . .. . . .. . . .. . . . . . .. . . .. . . .. .. .. .. .. . Li L2
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .
réseau 1 o
o
I1
o 0
tension
ligne à
ligne
. . . .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. . . .. . . . . . .. . . .. . . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. ... . ... . ... . .. .. ... . ... . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... . ... . ... .
angle d'amorçage a i (ou a) angle d'amorçage a2 (ou /3)
Figure 49-1
Diagramme schématique d'une ligne de transport à courant continu reliant deux réseaux triphasés . Les inductances
de lissage L1 , L2 et les filtres Foc servent à réduire les ondulations de la tension Ed et du courant Id .
rieure à quelques centaines de kilomètres . Pour une Pond en Nouvelle-Angleterre, comporte un poste de
puissance donnée, la largeur requise pour le corridor dérivation au Québec (voir section 49-20) .
est moindre, et l'expérience a démontré que le nom-
49 .2 Principe fondamental d'un système de
bre de pannes dues à la foudre est réduit . Par consé- transport à c .c .
quent, on utilise aujourd'hui des lignes à c .c . pour trans-
Un système de transport à c .c. utilise une ligne à c .c .
porter jusqu'aux centres d'utilisation la puissance gé-
pour relier deux réseaux à c .a . La Fig . 49-1 montre les
nérée par une centrale lointaine, située, par exemple,
parties essentielles du système . Le convertisseur 1 est
près d'une chute d'eau ou d'une mine de charbon .
un redresseur en pont triphasé, convertissant la puis-
5. En revanche, il existe des convertisseurs «dos à dos» sance alternative du réseau 1 en puissance continue .
qui relient deux réseaux à c .a. par une ligne dont la Celle-ci est transportée sur une ligne composée de deux
longueur n'excède guère une dizaine de mètres . Ces conducteurs et reconvertie en puissance alternative par
convertisseurs permettent un échange de puissance le convertisseur 2, fonctionnant en onduleur . L'onduleur
entre les deux réseaux, tout en permettant à chacun de est du type à commutation naturelle . Les propriétés du
fonctionner à sa propre fréquence et à sa propre ten- redresseur et de l'onduleur ont déjà été étudiées au
sion. Les perturbations apparaissant sur un réseau ne chapitre 42 . Les deux réseaux peuvent fonctionner à
viennent donc pas déstabiliser l'autre . De plus, la va- des fréquences différentes, sans affecter le transfert de
leur et la direction de la puissance peuvent être chan- puissance .
gées en quelques millisecondes . Des inductances de lissage L I , L2 et des filtres F cc sont
6. Contrairement à une ligne à c .a ., il est difficile de ajoutés, afin de réduire l'ondulation des tensions de
dériver des embranchements permettant de soutirer ou ligne Ed i et Ed 2 . Sans ces filtres et ces inductances de
injecter de l'énergie le long d'une ligne à c .c . En géné- lissage, les tensions saccadées E1 G et E2G produiraient
ral, les lignes à c .c . relient un centre de production à dans la ligne des courants harmoniques excessifs .
un seul centre d'utilisation . Les convertisseurs Afin de supporter la haute tension imposée par la li-
sont installés aux deux extrémités, mais il n'existe gne de transport et le réseau à c.a., chaque thyristor
aucun autre convertisseur entre les deux . Cependant, montré sur la figure est en réalité composé de plu-
les progrès réalisés dans les systèmes de commande sieurs thyristors connectés en série . Cet ensemble de
utilisant les communications entre les postes éloignés thyristors est appelé valve . Par exemple, une valve à
permettent maintenant de construire des liaisons 50 kV peut être composée de 50 thyristors raccordés
«multiterminales» . Par exemple, la ligne à c .c. reliant en série . Les thyristors formant une branche du con-
le poste Radisson, situé à la Baie James, au poste Sandy vertisseur sont allumés simultanément par fibre opti-
Q1 Q2 Q3 Q4 Q5 Q6 Q1
allume allume allume allume allume allume allume
a = 15° 00 ti-Q6, Q1 t t t t t t
1
Q1 ,,,
Q2 M Q2 Q3---i-Q3 , Q4-ils-Q4 G5-1-05 , Q6-1
Q5, 06
~f
444444444
Figure 49-2
Forme d'onde de la tension E lG du redresseur pour un angle de retard à l'amorçage a= 15° .
ea
~i I I i'i ~i
P
30° E2G
rÀ &~e*,z M
MeÀ ,,, -
'Lez
Li 36 MiL
w e ,Ir4 ,À
V(60V2
4,81F54
4& 4 L*,
bil M,1+
19r ,1*,,
6.À ,L*,
~16Wri
W M I9M
À ri,L#,À
I9M
W ÀIr
W 1M, bwÀ bw
I9
ï
conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent conduisent
Q5, Q6 a = 150° Q6, Q1 Q1, Q2 02,03 Q3, Q4 Q4 Q5 Q5,06
60 Q1 02 03 Q4 Q5 06 Q1
allume allume allume allume allume allume allume
Figure 49-3
Forme d'onde de la tension E 2G de l'onduleur pour un angle d'avance à l'amorçage /3 = 30° .
que, de sorte que la valve se comporte comme un «su- sorte que le convertisseur 1 fonctionne en onduleur et
per-thyristor» . le convertisseur 2 en redresseur. Le changement des
Les tensions Ed 1 et Ed2 apparaissant aux deux extré- angles d'amorçage inverse la polarité des conducteurs,
mités de la ligne diffèrent seulement par la faible chute mais la direction du courant demeure la même . On se
de tension RI dans les conducteurs de ligne. souviendra en effet que le sens des courants est imposé
par les thyristors qui bloquent tout courant en sens in-
On peut inverser la direction de la puissance en faisant
verse .
varier les angles de retard à l'amorçage a 1 et a2 de
1110 ÉLECTROTECHNIQUE
49.3 Relations entre tension, courant et Afin de minimiser l'appel de puissance réactive, on
puissance cherche à réduire au minimum les valeurs de a et de /3 .
Cependant, à pleine charge, en tenant compte de l'an-
La forme d'onde de la tension E 1G (côté redresseur) est
montrée à la Fig . 49-2 . De même, la forme d'onde de gle de commutation et d'autres facteurs, la valeur mi-
E2G (côté onduleur) est montrée à la Fig . 49-3 . Nous nimale effective de a est d'environ 25° alors que celle
avons supposé pour le redresseur et l'onduleur des an- de /3 est d'environ 35°* .
gles de retard à l'amorçage de a r = 15° et a2 = 150 0 ,
Exemple 49-1
respectivement .
Une ligne de transport à c .c . fonctionnant a une ten-
Lors de l'étude des systèmes de transport à c .c ., on sion nominale de 150 kV porte un courant de 400 A .
désigne l'angle a r simplement par le symbole a . De On fournit les valeurs suivantes pour les réseaux à
plus, par convention, l'angle de retard a2 est plutôt c .a . et pour la ligne de transport :
considéré comme un angle d'avance /3 par rapport au
point de croisement 9 o de deux ondes de tension suc- 125 kV E- = kV
cessives . Ainsi, au lieu de spécifier a2 = 150° (comme = 60,3 Hz 59,8 Hz
nous l'avons toujours fait pour les onduleurs) on le résistance de la ligne a c .c . : R = 5 i2
désigne plutôt par l'angle d'avance /3 = 30° (Fig . 49- angle effectif d'amorçage du redresseur : a= 25 ° .
3) . La relation entre a2 et /3 a déjà été signalée à la
Calculer :
section 42-34, soit :
la tension hE, du redresseur
/3 = 180 - a2 éq . 42-16
b) la tension Ed , de I'On(-Iuleur
Les relations entre la tension, le courant et la puissance c) l'angle d'amorçage 3
d'un système de transport à c .c . sont les mêmes que
(1) la puissance débitée par le redresseur
celles de tout circuit comportant des convertisseurs . En
e) la puissance réactive absorbée par l'onduleur
se référant à la Fig . 49-1, on peut écrire les expressions
suivantes : f) les courants / 1 , I, circulant dans les réseaux 1
et 2
Ed , = 1,35 E, cos a (49-1)
Ed2 = 1,35 E2 cos /3 (49-2) Solution
a) La tension générée par le redresseur est :
Pt = Edl Id (49-3)
Ed , = 1,35 E l cos a
P2 = Ed2 Id (49-4)
= 1,35 x 125 X cos 25
Il = 12 = 0,816 Id (49-5)
= 152,9 kV
QI = Pl tan a (49-6)
b) La tension aux bornes de l'onduleur est égale à Ed ,
Q2 = P2 tan /3 (49-7) moins la chute de tension RI dans la ligne . Donc :
où
Ed2 = Ed, - RI
Pr puissance débitée par le redresseur [W]
P2 • puissance fournie à l'onduleur [W] = 152,9 kV - 5 x 400
Ed , tension continue du redresseur [V] = 150,9 kV
Ed2 tension continue de l'onduleur [V]
Id courant continu circulant dans la ligne [A]
Il, 12 valeurs efficaces des courants dans les lignes
1 et 2, respectivement [A] Les angles effectifs a* et /3*` dépendent :
E 1 , E2 valeurs efficaces des tensions ligne à ligne 1 . des angles d'allumage réel a et /3
des réseaux 1 et 2 [V] 2 . de l'angle de commutation u
3 . de l'angle d'extinction y
Q1,Q2 puissances réactives absorbées par les con-
La relation approximative entre ces grandeurs est donnée par :
vertisseurs 1 et 2 [var] cos a` = 1 /2 (cos a + cos (a +,u»
a • angle de retard du redresseur [°] cos /3* = 1 /2 (cos /3 + cos (/3 - µ))
• angle d'avance de l'onduleur [°] e=y+u
Figure 49-4
Tensions, courants et puissances dans un système de transport à c .c . (voir exemple 49-1) .
Q2 = P2 tan /3
• 60,4 tan 32,1
• 37,9 Mvar
f) Valeur efficace des courants :
Il = 12 = 0,816 II
• 0,816 x 400
• 326 A
La Fig . 49-4 illustre ces résultats .
49 .4 Fluctuations de la puissance Figure 49-A
Les gâchettes sont commandées par un signal lumineux qui
Afin de stabiliser le transport de la puissance, le re- est acheminé par un tube de fibres optiques jusqu'aux circuits
dresseur et l'onduleur doivent être dotés de caractéris- à haute tension de l'onduleur (gracieuseté de Manitoba
tiques E-I spéciales . Ces caractéristiques sont réalisées Hydro) .
1112 ÉLECTROTECHNIQUE
convertisseur 1 convertisseur 2
redresseur Id
onduleur
réseau 1 réseau 2
~
El Edi Ed2 E2
Figure 49-5
Un faible changement de Edt ou Ed2 provoque un changement important du courant Id .
par la commande automatique, effectuée le plus sou- automatiquement les angles a et /3 de façon à empê-
vent par ordinateur, des impulsions fournies aux gâ- cher les fluctuations de puissance .
chettes . On réalise mieux l'importance des systèmes
de contrôle de la tension et du courant en étudiant le Exemple 49-2
comportement naturel de la ligne lorsque ces systèmes Dans l'exemple 49-1, la tension du réseau 2 monte
de régulation sont absents . subitement de 132 kV à 134 kV . Calculer la nou-
velle valeur de la puissance transportée, en suppo-
La Fig . 49-5 montre une ligne à c .c . ayant une résis-
sant que tous les autres paramètres demeurent in-
tance R . Les convertisseurs produisent respectivement
changés .
des tensions Ed t et Ed2 , de sorte que le courant Id est
donné par: Solution
La tension continue générée par l'onduleur est :
Id = (Ed' -Ed2) (49-8)
R Ed2 = 1,35 E 2 cos 03
49 .6 Contrôle de la puissance
Pour faire varier la puissance transportée, on doit agir
sur le courant Id imposé par le redresseur . Cela revient
à modifier simultanément les caractéristiques E-I du
redresseur et de l'onduleur . Les tensions Ed l et Ed 2 sont
maintenues constantes, mais les courants de consigne
IR et Io sont changés simultanément de telle sorte que
Figure 49-7
la marge de courant demeure la même . Par exemple, la Point d'opération de la ligne de transport en régime normal .
1114 ÉLECTROTECHNIQUE
49 .9 Ligne bipolaire
La plupart des lignes à c .c . sont du type bipolaire . Elles
sont composées d'une ligne positive ou «pôle positif» mode redresseur
et d'une ligne négative ou «pôle négatif» avec une mise
à la terre commune (Fig . 49-12) . Un convertisseur est
installé à l'extrémité de chacune des lignes, et les cou-
Io
rants respectifs Id l , Id 2 circulent comme le montre la
figure . Les convertisseurs 1 et 3 sont des redresseurs,
alors que les convertisseurs 2 et 4 sont des onduleurs .
La puissance transportée par chaque ligne circule du
A
réseau 1 au réseau 2 . Le courant IdT dans la terre est
mode redresseur mode onduleur
égal à la différence des courants circulant dans les deux ---------------------
convertisseur 2
pôles, soit:
IdT = Idl - Id2 Figure 49-11
Un léger déplacement de la caractéristique du convertisseur
Habituellement, ce courant de terre est de quelques 1 inverse le sens de la puissance .
ampères seulement car le système de commande main-
+Ed
Id2
t
a3 = 25° - Ed pôle négatif /34 = 35°
Figure 49-12
Diagramme synoptique d'une ligne de transport bipolaire reliant les réseaux 1 et 2 .
1116 ÉLECTROTECHNIQUE
O
03
Figure 49-13
Diagramme schématiqe montrant les composants importants d'un système de transport à c .c .
tient les courants de ligne à peu près égaux . La ligne 49.11 Inductances et filtres du côté c .c .
bipolaire offre trois avantages : Des harmoniques de tension sont créés du côté c .c . des
1 . En régime normal, le courant dans le sol est faible . convertisseurs (section 42 .29) . Ils donnent lieu à des
Par conséquent, la corrosion des tuyaux et des structu- harmoniques de courant d'ordre 6 et 12 qui, en l'ab-
res métalliques souterrains est minimisée ; sence de filtrage, pourraient produire de l'interférence
2 . les pylônes portent deux conducteurs au lieu d'un téléphonique . Les filtres sont composés de deux induc-
seul ; cela permet de doubler la puissance transportée, tances de lissage L et de filtres shunt F eC . Les filtres
pour un coût supplémentaire relativement peu élevé ; shunts sont composés de deux circuits LC série, res-
3 . si l'on doit mettre une des lignes hors service, l'autre pectivement accordés au 6e et au 12e harmonique afin
peut continuer à transiter sa pleine puissance, et four- de court-circuiter ces tensions à la terre .
nir à la charge la moitié de la puissance habituelle . Les inductances de lissage L servent aussi à empêcher
une montée trop rapide du courant en cas de court-cir-
49.10 Composants d'une ligne de transport
cuit sur la ligne . Cela permet aux convertisseurs de pren-
à c .c .
dre le contrôle du courant avant que celui-ci ne devienne
Un système de transport à courant continu comprend trop grand .
plusieurs composants additionnels qui assurent son bon
fonctionnement . En se référant à la Fig . 49-13, on re- 49.12 Transformateurs de convertisseur
marque les composants principaux, soit : Le rôle du transformateur T, du côté redresseur est
1. les inductances de lissage L d'abaisser ou élever la tension EL , du réseau à la ten-
2. les filtres harmoniques du côté c .c . (Fc .c .) sion E l requise par le redresseur . Ces transformateurs
triphasés sont raccordés en étoile-étoile ou en étoile
3. les filtres harmoniques du côté c .a . (Fc.a .)
triangle . Un enroulement tertiaire est parfois ajouté pour
4. les transformateurs (T) raccorder la source de puissance réactive (Q I ) .
5. les sources de puissances réactives (Q)
Nous avons vu que la tension à c .c . Eat demeure prati-
6. les électrodes de mise à la terre (MALT) . quement constante, à partir de zéro jusqu'à la pleine
7. une liaison par micro-ondes ou fibre optique entre charge . De plus, afin de réduire l'appel de puissance
les postes de conversion réactive, on cherche à réduire au minimum l'angle d'al-
Le rôle de ces divers composants est expliqué dans les lumage a et à le garder assez constant . Il s'ensuit que
sections qui suivent . la tension El doit demeurer essentiellement constante .
Figure 49-15
Circuit simplifié d'un onduleur à 150 kV, 1800 A, 60 Hz alimenté par une ligne monopolaire .
Les composants sont illustrés aux Fig . 49-15 à 49-19 .
Figure 49-17
Le poste Dorsey à Winnipeg transforme le courant continu Chaque filtre est branché entre une ligne et la terre, la
en courant alternatif au moyen d'onduleurs électroniques . différence de potentiel étant de 132,8 kV, 60 Hz .
Cette transformation produit une fréquence fondamentale de Le filtre que l'on voit au premier plan est constitué d'un
60 Hz, mais elle génère aussi des harmoniques que l'on doit groupement R,L,C série comprenant une résistance (1) de
empêcher de se répandre sur le réseau . On bloque ces 2 Sà en série avec 7 groupes de condensateurs (2) ayant une
harmoniques en les court-circuitant à la terre à travers des capacitance totale de 0,938 uF et une inductance (3) de
circuits résonnants série . 44,4 mH . Linductance possède une grosse borne en
Les douze circuits résonnants (filtres) montrés ci-dessus porcelaine et un réservoir d'huile (4) . Lautre borne de la
remplissent un champ complet au poste de transformation . bobine est raccordée à la terre . Ce filtre résonne à une
Arrangés symétriquement en groupes de 3, les filtres fréquence de 780 Hz (gracieuseté de GEC Switchgear
résonnent respectivement au 5e, 7e, 1 le et 13e harmonique . Limited, England) .
T1
180
3
filtres
Fca
T2
180
3p
230 kV
source
triphasée
Figure 49-20
Diagramme schématique d'un pôle d'un poste convertisseur harmonique de tension . Les filtres Fca court-circuitent les 11 e
à 400 kV. Il comprend deux convertisseurs de 200 kV et 13e harmoniques de courant générés du côté c .a . et
connectés en série du côté c .c . Les convertisseurs en pont fournissent une partie de la puissance réactive absorbée par
sont alimentés par des tensions triphasées qui sont le convertisseur. Le compensateur statique fournit le reste
déphasées de 30° . Le filtre F cc court-circuite le 12e de la puissance réactive .
pôle 1
onduleur TD
500 MW
Om D -fi
10,3 km 20 km
©m
954 MCM 954 MCM 345 kV
Gdl = Gd2 = _ D y réseau
0,029 S2 0,11 S2
500 MW
230 kV
réseau
pôle 2 292/321
onduleur MVA
Figure 49-23
Diagramme schématique du système de transport à c .c . 1 pF, empêchent le 12e harmonique de tension de se propager
reliant le poste de Coal Creek, au North Dakota, au poste sur les lignes à c .c .
Dickinson au Minnesota . La ligne bipolaire de ±400 kV Chaque ligne est composée de 2 conducteurs de 1590 kcmil .
transporte 1000 MW sur un distance de 702 km . La tension Les électrodes de mise à la terre sont situées à 10,3 km et à
des deux alternateurs de 500 MW est transformée à 230 kV 20 km de leur poste respectif . En régime normal, le courant
et convertie en c .c . par l'entremise de transformateurs circulant dans la terre est maintenu en deçà de 20 A .
convertisseurs à prises variables TCC . Les deux salles de Cependant, lorsqu'une ligne est temporairement mise hors
conversion contiennent chacune des redresseurs à 12 service, ce courant peut atteindre 1375 A . Le poste onduleur
pulsations . transporte la puissance jusqu'à un réseau de 345 kV, 60 Hz
Les inductances de lissage de 0,4 H sont en série avec les et les transformateurs convertisseurs TD régularisent la
conducteurs de mise à la terre, ce qui diminue le problème tension aux bornes de l'onduleur . Les deux postes
d'isolation . Les filtres F., composés chacun d'une inductance fonctionnent automatiquement, les signaux de commande
de 49,8 mH en série avec une batterie de condensateurs de venant d'un centre de conduite situé au Minnesota .
7 . ProjetCU . La puissance générée par une centrale prolongée . La Fig . 49-25 donne une vue aérienne du
thermique située à côté d'une mine de charbon, près de poste redresseur.
Underwood, au North Nebraska, est convertie en cou- 8 . Interconnexion de Châteauguay . Ce poste de type
rant continu et transportée vers l'est sur une distance dos à dos situé près de Montréal peut transporter
de 700 km . Elle est reconvertie en puissance alterna- 1000 MW entre le réseau Hydro-Québec et celui de
tive dans un poste situé près de Minneapolis, au Min- New York Power Authority (Fig . 49-26) . La liaison à
nesota (Fig. 49-23) . courant continu permet d'éviter que les variations de
La ligne bipolaire fonctionne à ± 400 kV et transporte fréquence et de déphasage d'un réseau ne viennent per-
1000 MW à 1250 A . Un conducteur métallique de re- turber l'autre . Les thyristors sont refroidis avec de l'eau
tour, connecté à la terre, permet d'utiliser une seule déionisée qui, à son tour, est refroidie par un échan-
ligne si l'autre est mise hors service durant une période geur de chaleur eau/glycol/air .
Figure 49-26
Vue de deux convertisseurs à 12 pulsations de 500 MW, Chaque valve quadruple comprend 420 thyristors ; hauteur :
140 kV, 3600 A du poste de Châteauguay . Celui de droite 12 m ; longueur: 6,9 m ; largeur : 2,7 m . La salle a 18 m de
fonctionne en redresseur ; celui de gauche, en onduleur . haut et 17,5 m de large (gracieuseté d'Hydro-Québec) .
1124 ÉLECTROTECHNIQUE
49 .20 Ligne multiterminale de la Baie électriques LG2 et LG2A est transformée en puissance
James à la Nouvelle-Angleterre continue par deux convertisseurs-redresseurs situés au
La ligne c .c . multiterminale d'Hydro-Québec, relie le poste Radisson . Les deux autres convertisseurs de
Nicolet et Sandy Pond peuvent fonctionner comme
poste de Radisson, situé dans le complexe de la Baie
James, au poste de Sandy Pond, près de Boston . Elle onduleurs ou comme redresseurs, selon les exigences
du réseau . Le système de télécommande reliant les trois
représente une première mondiale en matière de trans-
postes joue donc un rôle crucial dans la conduite ins-
port d'énergie . C'est, en effet, la première fois que l'on
relie plus de deux postes sur une ligne de transport à tantanée de l'échange des puissances .
courant continu aussi importante d'où l'appellation de Le principe de fonctionnement de la ligne multi-termi-
"ligne multiterminale" (Fig . 49-27) . Cette ligne bipo- nale est semblable à celui des autres systèmes à c .c .
laire fonctionnant à ± 450 kV transporte une puissance que nous venons d'étudier . Elle possède, toutefois, plu-
de 2000 MW sur une distance de 1513 km . Le courant sieurs particularités qui méritent notre attention . Nous
par ligne est donc : fournissons donc des renseignements sur les postes
Radisson et Sandy Pond et les caractéristiques de la
2000 x 106 = 2220 A ligne qui les relie .
Id _ -
2 x 450 000 Le poste Radisson est immense . En plus du vaste es-
La Fig . 49-28 montre l'emplacement des postes inter- pace requis pour les deux convertisseurs, les filtres, les
transformateurs et disjoncteurs associés, le poste sert
médiaires de Nicolet, des Cantons et Comerford, et la
de centre de manoeuvre et de transformation pour quel-
Fig . 49-29 donne le diagramme synoptique du système.
ques 10 000 MW générés par les centrales de la région
La puissance à c .a. générée par les centrales hydro- de la Baie James .
Figure 49-29
Diagramme synoptique du système à c .c . montrant le raccordement des cinq postes sur la ligne .
La Fig . 49-30 montre les éléments principaux du poste harmonique mais ils servent à filtrer les harmoniques
de conversion . Un réseau à 315 kV alimente deux grou- d'ordre 23 et 25 . De même, les filtres 36e/48e H, ac-
pes de 3 transformateurs monophasés raccordés en cordés à la fois aux 36e et 48e harmoniques, offrent
étoile-étoile-triangle qui fournissent la puissance à une basse impédance aux 35e, 37e, 47e et 49e harmoni-
deux convertisseurs à 12 pulsations . Chaque transfor- ques . La configuration de ces filtres et leurs valeurs R,
mateur a une puissance nominale de 404 MVA . L'en- L, C sont données à la Fig . 49-32 .
roulement primaire de 182 kV est branché entre la li-
Les filtres ont en même temps un rôle de générateurs
gne et le neutre du réseau de 315 kV . Les enroulements
de puissance réactive pour le réseau à 60 Hz . Ainsi,
A et Y ont respectivement une tension nominale de
chacun des filtres branchés entre une ligne et la terre
190 kV et 110 kV (voir aussi la Fig . 49-35) .
génère une puissance de 16,33 Mvar par phase à 60 Hz
Les convertisseurs alimentent respectivement les pôles (Fig . 49-30) . Les filtres sont regroupés comme c'est
positif et négatif de la ligne bipolaire . La Fig . 49-31 indiqué sur la figure. Ainsi, le groupe F1 est composé
montre deux des trois valves quadruples suspendues de 9 filtres monophasés . Chaque groupe représente
dans la salle des valves du pôle positif. donc une puissance réactive de 9 x 16,33 = 147 Mvar
que l'on peut brancher ou débrancher au moyen d'un
Bien que le rendement des convertisseurs soit supé-
disjoncteur.
rieur à 99 %, la chaleur dégagée par les 2160 thyristors
est impressionnante . Comme la chute de tension à l'état Les 4 disjoncteurs associés aux 4 groupes de filtres FI
passant est de 1,56 V, chaque thyristor dissipe une puis- permettent d'augmenter la puissance réactive par éta-
sance de 1,56 V X 2220 A/3 = 1,15 kW. De l'eau dis- pes de 147 Mvar jusqu'à un total de 588 Mvar. Des
tillée et déionisée circulant dans les thyristors agit remarques semblables s'appliquent aux filtres F2 . L'en-
comme caloporteur . semble des filtres c .a., y compris les deux groupes de
condensateurs de 176 Mvar, peut donc générer un to-
Les filtres du côté c .a . offrent un chemin de faible im-
tal de 6 x 147 + 2 x 176 = 1234 Mvar. En faisant varier
pédance pour les harmoniques impairs de courant,
le nombre de groupes en service, on réussit donc à
notamment ceux d'ordre 3, 11, 13, 23, 25, 35, 37, 47,
fournir la puissance réactive absorbée par les conver-
et 49. Les filtres désignés 24e H sont accordés au 24e
tisseurs .
1126 ÉLECTROTECHNIQUE
T T T T T
TT TT TTT
TTT x2
T
réseau triphasé d b
315 kV 60 Hz
1 y
404 MVA
182/190/110 kV
monophasé
3 valves quadruples
300 mH 300 mH
47 mH 47 mH
filtre 6/12 H filtre 6/12 H
O O
• o 4 conducteurs 4 conducteurs o o
• o de 1355 kcmil de 1355 kcmil o o
Figure 49-30
Diagramme schématique du poste Radisson montrant les principaux composants .
Le schéma du poste Sandy Pond est similaire .
TRANSPORT DE L'ÉNERGIE À COURANT CONTINU 1 127
Du côté courant continu, les filtres court-circuitent les La mise à la terre est située à 42 km du poste Radis son .
6e, 12e et 24e harmoniques de tension. Noter que les Elle a une résistance de 0,56 S2 et la ligne de mise à la
composants du filtre 6e/12e H offrent simultanément terre y ajoute une résistance supplémentaire de 1,55 £2 .
une basse impédance pour les 6e et 12e harmoniques .
Le courant continu de 2220 A circulant dans chaque
En plus de filtrer les harmoniques pairs, les inductan-
pôle est porté par un faisceau de 4 conducteurs, iden-
ces de lissage de 300 mH limitent le taux de croissance
tique à celui montré à la Fig . 20-14b, chapitre 20 . À
des courants de court-circuit .
Figure 49-31
Vue de la salle des valves du pôle positif au poste Radisson, versent le mur de droite sont les bornes secondaires des
montrant deux des trois valves quadruples suspendues transformateurs de conversion (gracieuseté d'Hydro-
au plafond . Les 6 grosses bornes en porcelaine qui tra- Québec) .
1128 ÉLECTROTECHNIQUE
1,31 µF
37,25 mH 3,08 mH
10,48µF
1
7552 47,22µF 811 4 9,1 mH 3052 15,68µF
671 mH
TI
Figure 49-32
Configuration des filtres utilisés du côté c .a . au poste Radisson .
Figure 49-35
Transformateur monophasé de 404 MVA, 182 kV/190 kV/ verticale, située en arrière-plan, est la borne d'entrée du
110 kV, 60 Hz, servant à alimenter deux phases du primaire à 182 kV ; la deuxième borne de mise à la terre n'est
convertisseur de +450 kV au poste Radisson . Les quatre pas visible dans cette photo .
traversées horizontales sont les sorties des deux Des transformateurs monophasés de construction semblable
enroulements secondaires de 190 kV et 110 kV . La traversée sont installés au poste Sandy Pond (gracieuseté de ABB) .
section 42 .59, que les convertisseurs MLI fonctionnent Pour bien comprendre cette nouvelle façon de trans-
effectivement comme des génératrices statiques à cou- porter l'énergie à c.c., nous recommandons au lecteur
rant alternatif. Ils peuvent fournir ou absorber de la de revoir les sections 42 .50 à 42 .59, traitant des con-
puissance réactive et leur tension est contrôlable . De vertisseurs . La section 42 .50 explique la commutation
plus, la puissance active peut circuler dans les deux MLI et son application dans les convertisseurs mono-
sens, du côté c .a . au côté c .c . du convertisseur et vice phasés . La section 42 .59 explique le principe du con-
versa . Enfin, la fréquence et la phase de ces «généra- vertisseur MLI triphasé . Nous utiliserons ce convertis-
trices» statiques sont ajustables, et la capacité de court- seur pour expliquer cette nouvelle méthode de trans-
circuit est limitée électronique ment . port de l'énergie.
1 132 ÉLECTROTECHNIQUE
49.22 Composition d'une génératrice IGBT/diode représente en fait des dizaines de semi-
statique à MLI conducteurs semblables raccordés en série . Les tensions
La Fig . 49-36 montre les éléments principaux d'une triphasées apparaissent entre les bornes d, e et f.
génératrice statique triphasée . Cette génératrice com- La tension apparaissant entre les bornes a et N est une
prend (1) un convertisseur autonome à six IGBT et six onde MLI dont l'amplitude fluctue rapidement entre
diodes ; (2) deux condensateurs C 1 connectés en série ; + Ed et - Ed à la fréquence de découpage fc . L'onde
(3) trois inductances L 1 et (4) trois circuits résonants contient deux composantes : (1) la tension fondamen-
L2 , C2 , R 2 . Il est important de remarquer que cette gé- tale ligne à neutre EaN de fréquence f et (2) des harmo-
nératrice statique peut non seulement convertir la puis- niques . En pratique, nous nous intéressons seulement
sance continue en puissance alternative triphasée mais aux tensions ligne à ligne . Lorsque le rapport fc/f est
elle peut aussi faire la transformation inverse . Lorsque impaire et multiple de 3, les harmoniques principaux
le convertisseur fonctionne en redresseur, la «machine» des tensions ligne à ligne possèdent les fréquences fHl
agit donc comme génératrice à courant continu à partir =fc + 2f etfH2 =fc - 2f
d'un réseau triphasé . Alternativement, lorsque le con-
Comme dans un hacheur, les inductances L1 absorbent
vertisseur fonctionne en onduleur, il agit comme géné-
et débitent de l'énergie, ce qui permet de transformer
ratrice à courant alternatif à partir d'une source de ten-
la puissance continue en puissance alternative et vice
sion continue .
versa (voir section 42 .44) . Ces inductances servent aussi
Les bornes x et y du convertisseur sont branchées à à réduire les courants harmoniques circulant dans les
une source de tension continue E H . Les condensateurs lignes triphasées . À la fréquence fondamentale, elles
C 1 entre les lignes à c .c . et le neutre N diminuent les présentent une réactance x donnée par x = 2rtfL1 .
fluctuations de la tension continue . En même temps,
Les filtres L 2, C2 court-circuitent les tensions harmo-
ils portent les courants alternatifs associés à la puis-
niques entre les lignes d, e, f et le neutre N . La résis-
sance réactive absorbée ou débitée par le côté triphasé
tance R2 établit la largeur de bande du filtre, ainsi que
du convertisseur.
le niveau de distorsion de la tension entre les bornes d,
On peut considérer que la tension EH est formée de e et f.
deux tensions Ed en série, où Ed = EH/2 . Lorsque la
tension Ed est de plusieurs kilovolts, chaque groupe 49.23 Vue d'ensemble du système de
transport
La Fig . 49-37a donne une vue d'ensemble du système
de transport à c .c . Il comprend un réseau triphasé, un
câble à c .c . qui relie le convertisseur 1 au convertisseur
2 du site éloigné, et la charge .
Le convertisseur 1 est branché sur le réseau triphasé
par l'entremise de trois réactances x qui correspondent
aux inductances L 1 mentionnées précédemment . Les
bornes 7 et 8 sont raccordées au câble à c .c . L'autre
extrémité du câble est connectée aux bornes 9 et 10 du
convertisseur 2 . Celui-ci alimente la charge par l'en-
tremise de trois réactances x qui sont de même nature
que celles associées au convertisseur 1 . Afin de sim-
plifier le circuit, les filtres harmoniques L2 , C 2 , R2 ne
sont pas montrés . Ils sont branchés entre les bornes 1,
2, 3 et le neutre et entre les bornes d, e, f et le neutre .
Le convertisseur 2 génère une tension fondamentale
Figure 49-36
Composition d'une génératrice statique triphasée alimentée
triphasée entre les bornes a, b et c . Cependant, il est
par une source à c.c . plus facile de suivre son fonctionnement en observant
TRANSPORT DE L'ÉNERGIE À COURANT CONTINU 1133
réseau
triphasé
1 2 3
(a)
E4
El N E4N Sin B1
P1 =
X
(c) (b)
Figure 49-37
a . Vue d'ensemble d'un système de transport à c.c . utilisant des convertisseurs MLI .
b . Diagramme vectoriel au site .
c . Diagramme vectoriel côté réseau .
le courant et la tension d'une seule phase . Choisissons active de la puissance absorbée par la charge . La puis-
donc la phase A, et supposons que le courant Ia soit de sance totale transportée est donc 3 x P . Comme la ten-
ea degrés en retard sur la tension EdN . Comme la chute sion continue est EH, le courant continu Id circulant
de tension dans la réactance x est jxIa, la tension géné- dans le câble est :
rée par le convertisseur est donnée par le vecteur EaN =
Id = 3PIEH
EdN + jxIa (Fig . 49-37b) . On note que EaN est en avance
sur EdN de 9b degrés . La puissance active P circule donc Quel est le rapport entre la tension alternative ligne à
du convertisseur vers la charge et sa valeur est donnée ligne Eab et la tension continue EH? Pour assurer une
par l'expression bien connue : forme d'onde sinusoïdale, la valeur crête de la tension
ligne à neutre EaN ne doit jamais dépasser EH/2 . Sup-
E`N sin 0b
P = EaN éq . 25-13 posons que EaN crête 80 % de EH/2 . Dans ces cir-
X constances, on peut facilement démontrer que la ten-
La puissance active, par phase, est aussi donnée par sion EH est environ deux fois la tension efficace ligne à
l'expression : ligne du convertisseur . On peut donc écrire :
P = EdN 'a cos ea
EH = 2 ELL (49-9)
Le câble à c .c . transporte seulement la composante
1134 ÉLECTROTECHNIQUE
de 6,8 S2. La tension alternative aux deux extrémités 2 . Courant I a tiré par la charge :
est de 34,5 kV, 60 Hz, 3 phases .
= S = 24 x 10 6
Au site, la charge tire une puissance totale de 24 MVA la = 401,6 A
à un facteur de puissance de 75 % . La puissance active E ~_
3 34 500
totale (3P) est donc de 0,75 x 24 = 18 MW. La puis- 3 . Déphasage entre Ia et la tension ligne à neutre EdN
sance réactive totale est : Ba = arccos 0,75 = 41,4 °
Q = I(242 - 18 2) = 15,9 Mvar 4 . Réactance à 60 Hz des inductances L i de 20 mH :
Les valeurs des divers composants sont indiquées sur x=2ifL 1 =2 rx60x20x10-3 =7,5452
la Fig . 49-38a . On indique aussi les tensions et les cou- 5 . Tension ligne à neutre du convertisseur 2 :
rants lorsque le site tire sa charge maximale . Pour arri-
E,, = 19 920 + j x 7,54 x 401,6L-41,4°
ver aux valeurs indiquées sur le schéma, on a fait le
raisonnement suivant : = 21 923 + j 2271 = 22 040L5,9°
la. Tension ligne à ligne aux bornes de la charge : (voir le diagramme vectoriel Fig . 49-38b)
Ede = 34 500 V 6 . Tension triphasée ligne à ligne aux bornes du con-
vertisseur 2 :
lb. Tension ligne à neutre aux bornes de la charge :
Eab = 22 040 \13 = 38 175 V
EdN = 34 500/ 3 = 19 920 V
7 . Puissance continue absorbée par le convertisseur 2 :
réseau 3P=18x10 6 W
34,5 kV
60 Hz
6,65°
E4N
(c) (b)
Figure 49-38
a . Exemple de système de transport à c .c . utilisant des convertisseurs MLI .
b . Diagramme vectoriel au site .
c . Diagramme vectoriel côté réseau .
1136 ÉLECTROTECHNIQUE
EH =70000V 60000 -
mégawatts) sur une grande distance . On utilise la même court-circuit, l'onduleur passe momentanément en com-
méthodologie lorsqu'il faut interconnecter deux réseaux mande de courant et impose un courant dont la valeur
à c .a . fonctionnant à des fréquences différentes ou deux est inférieure à la consigne de courant du redresseur .
réseaux de même fréquence mais non synchrones . La différence entre ces deux courants est le courant de
marge .
En plus de la ligne c .c . et des deux convertisseurs (un
redresseur et un onduleur), un système de transport à Mentionnons enfin l'introduction récente du transport
courant continu comprend essentiellement les transfor- à courant continu utilisant des convertisseurs à IGBT
mateurs de convertisseurs avec changeurs de prise qui et la commutation MLI . Contrairement aux systèmes
alimentent les convertisseurs à 6 ou 12 impulsions, les conventionnels à thyristors, ce système c .c . ne requiert
sources de puissance réactive, les filtres et les systè- pas l'installation de filtres coûteux, de transformateurs,
mes de commande qui s'échangent de l'information à ni de sources de puissance réactive . De plus, en se ser-
travers un lien de communication . Les changeurs de vant de câbles enfouis dans le sol on évite les problè-
prises permettent de compenser les fluctuations de ten- mes de droits de passage et les intempéries .
sion des réseaux c .a . et de limiter la consommation de
puissance réactive en limitant les angles d'allumage a.
La puissance réactive consommée par les deux conver- PROBLÈMES - CHAPITRE 49
tisseurs peut être fournie par des compensateurs syn-
Niveau pratique
chrones ou statiques, ou par des bancs de condensa-
teurs et de filtres manoeuvrables . Du côté c.a., les fil- 49-1 Donner trois avantages du transport d'énergie
tres shunt empêchent les harmoniques impairs de se à courant continu .
répandre sur le réseau . De même, du côté c.c., les in- 49-2 Nommer les composants principaux d'un sys-
ductances de lissage et les filtres shunt bloquent les tème de transport à courant continu .
harmoniques pairs .
49-3 Nommer les principaux harmoniques qui ap-
Généralement le système de transport à c .c . est bipo- paraissent
laire (pôle + et pôle -), ce qui évite la circulation de
a) du côté c .a . d'un convertisseur à 6 pulsations
courant dans la terre . En cas de panne de l'un des deux
b) du côté c .c .
pôles, le système est conçu pour fonctionner temporai-
rement en mode monopolaire . Le courant de retour re- 49-4 Quelle est l'utilité des inductances de lissage
vient alors par les électrodes de mise à la terre et cir- dans une ligne de transport à c .c.?
cule dans la terre ou dans un conducteur de neutre . Nous 49-5 Une ligne monopolaire à 50 kV porte un cou-
avons illustré les interconnexions à c .c . à l'aide de plu- rant de 600 A . Le poste comporte un convertisseur en
sieurs exemples pratiques . La plupart des systèmes pont triphasé qui fonctionne en redresseur avec un an-
transportent l'énergie entre deux postes . Cependant, il gle d'amorçage de 25° . Calculer :
existe maintenant des systèmes multiterminaux qui per-
a) la valeur approximative de la tension ligne à ligne
mettent de soutirer ou d'injecter de l'énergie le long de
au secondaire du transformateur convertisseur
la ligne à c .c . La ligne à trois terminaux reliant le com-
b) la valeur efficace du courant au secondaire
plexe La Grande du réseau d' Hydro-Québec et la Nou-
velle-Angleterre en est un exemple . 49-6 La ligne bipolaire de la Fig . 49-12 fonctionne à
une tension de 150 kV . Les courants continus dans les
La puissance transportée sur la ligne à c .c . dépend de
la résistance de la ligne et des tensions c .c . générées deux lignes sont de 600 et 400 A . Calculer :
par le redresseur et l'onduleur . L'angle d'allumage des a) la puissance transitée entre les réseaux à c .a .
thyristors est commandé de façon à produire pour les b) le courant circulant dans la terre
deux convertisseurs des caractéristiques tension-cou-
rant qui garantissent un point de fonctionnement sta- 49-7 La ligne de transport montrée à la Fig . 49-5 a
ble, indépendant des fluctuations de tension sur les ré- une résistance de 10 S2 . Le redresseur génère une ten-
seaux c .a . Normalement, le redresseur contrôle le cou- sion de 102 kV, tandis que l'onduleur développe une
rant alors que l'onduleur contrôle la tension . Cepen- f .c .é .m . de 96 kV.
dant, lorsque la tension c .a . au redresseur diminue de a) Calculer le courant continu circulant dans la ligne
façon importante, comme, par exemple, pendant un et la puissance transmise au réseau 2 .
1 1 3 8 ÉLECTROTECHNIQUE
b) Si les gâchettes de l'onduleur sont amorcées plus b) la résistance de la ligne à une température de 20 °C
tôt dans le cycle, est-ce que le courant augmente ou c) les pertes Joule dans la ligne
diminue? Expliquer . d) la tension continue aux bornes du poste onduleur
c) Les gâchettes sont amorcées de telle sorte que la e) le rendement de la ligne (négliger les pertes dues à
tension de l'onduleur augmente à 110 kV . Que de- l'effet couronne et aux courants de fuite)
vient le courant Id?
Niveau avancé
49-8 Un système de télécommunication fait partie
de tout réseau de transport à c .c . Expliquer pourquoi . 49-15 En se référant à la Fig . 49-15, calculer :
a) la fréquence de résonance des deux filtres à c .c .
49-9 Pourquoi installe-t-on des compensateurs syn-
chrones (ou statiques) à chaque extrémité d'un sys- b) la valeur de l'impédance série des deux filtres agit
tème de transport à c .c .? à la fréquence de résonance
c) la tension continue aux bornes des condensateurs
Niveau intermédiaire
49-16 Dans le problème 49-15, le 6e harmonique a
49-10 Les convertisseurs en pont montrés sur la Fig .
une valeur efficace de 20 kV. Calculer :
49-1 produisent une tension de 50 kV et le courant il
est de 1200 A. Pour un angle d'amorçage de 20°, cal- a) la valeur approximative du courant de 6e har-
culer : monique
a) le courant moyen porté par une valve b) la tension de 6e harmonique aux bornes de l'induc-
tance de 0,5 H
b) la tension de crête inverse aux bornes des valves
c) la tension de 6e harmonique à l'entrée du deuxième
49-11 En se référant à la section 49 .19, partie 4, cal- filtre de 0,5 H
culer le courant Id approximatif par pôle du Pacifie
49-17 Sachant que la tension de la ligne bipolaire
Intertie et estimer la puissance réactive totale absor-
de la Fig . 49-34 est de ± 450 kV, et que le courant
bée par le poste redresseur. Prendre a = 25° .
circulant dans les lignes est de 2250 A, calculer l'éner-
49-12 L'électrode de mise à la terre se trouve à 15 km gie emmagasinée :
d'un poste bipolaire . Sa résistance est de 0,5 £2 et les a) dans le champ magnétique de la ligne
courants dans les pôles positif et négatif sont respecti- b) dans le champ électrique entre les lignes et le sol
vement de 1700 A et 1400 A . Calculer la puissance
c) dans le champ électrique entre les lignes
dissipée dans l'électrode .
d) dans les condensateurs situés aux deux extrémités
49-13 En se référant à la Fig . 49-13, on sait que de la ligne
Ed = 450 kV et Id = 1800 A . Les inductances L ont
49-18 En se référant à la Fig . 49-32, calculer l'im-
chacune une inductance de 0,5 H . Un court-circuit se
pédance du filtre 11/13 à une fréquence :
produit sur la ligne à c .c . près du poste redresseur . Cal-
culer la valeur du courant de court-circuit après 5 ms, a) de 660 Hz
en supposant que l'angle de retard à l'amorçage de- b) de 780 Hz
meure inchangé . 49-19 En se référant au tableau 49-1 et à l'équation
49-14 La ligne de transport à c .c . montrée à la Fig . 42-15 calculer la période de commutation du conver-
49-20 est composée d'un faisceau de deux conduc- tisseur, lorsque l'angle de retard à l'amorçage est de
teurs du type ACSR . Chaque conducteur est formé de 21°, et le courant de la charge de 2250 A .
72 brins d'aluminium (diamètre 4,064 mm) et d'une 49-20 En se référant au tableau 49-2 et à l'équation
âme d'acier de 7 brins (diamètre 2,71 mm) . Les deux 42-15 calculer la valeur de 03, si l'on désire maintenir
conducteurs portent un courant de 1800 A sur une dis- un angle y de 23° lorsque le courant circulant dans
tance de 885 km. La tension au poste redresseur est de l'onduleur est de 2000 A .
450 kV. Calculer :
a) l'aire effective du faisceau de deux conducteurs (né-
gliger l'âme d'acier)
50
Contrôleurs
statiques de réseaux
L'évolution de l'électronique de puissance a commencé peut déstabiliser un grand réseau en moins d'une se-
à engendrer des changements majeurs sur les réseaux conde . Par conséquent, des disjoncteurs doivent
de transport et de distribution . s'ouvrir rapidement afin de limiter les dégâts .
À l'exception de quelques appareils utilisant l'électro- Aujourd'hui, on envisage l'emploi de lignes «actives»,
nique de puissance (disjoncteurs, transformateurs à pri- en ce sens qu'elles peuvent réagir presque instantané-
ses variables et compensateurs statiques à thyristors), ment à une contingence, et contrecarrer une situation
les réseaux de transport et de distribution comportaient potentiellement dangereuse . Cette réaction rapide
jusqu'à récemment des appareillages passifs . Par est rendue possible grâce aux thyristors et GTO qui
ailleurs, le maillage des lignes exige de plus en plus le peuvent contrôler des courants de quelques milliers
contrôle des puissances transitées . La complexité des d'ampères sous des tensions de quelques milliers de
réseaux exige aussi des marges de sécurité accrues afin volts . Nous avons vu au chapitre 49 que ces interrup-
que les perturbations locales ne provoquent pas des teurs électroniques sont déjà utilisés dans les réseaux
instabilités qui pourraient se répandre sur tout le ré- à courant continu fonctionnant à des centaines de kilo-
seau . volts .
Alors que l'appel de puissance continue à croître, il Dans ce chapitre, nous étudierons les contrôleurs à
devient de plus en plus difficile d'obtenir des droits de semi-conducteurs qui ont été développés spécialement
passage pour construire de nouvelles lignes de trans- pour les réseaux à courant alternatif .
port et de distribution . Pour ces raisons, les compa- Nous débutons avec les contrôleurs pour lignes de
gnies d'électricité cherchent à augmenter la puissance transport, souvent regroupés sous la rubrique FACTS
que peuvent transporter les lignes existantes, sans pour («Flexible AC Transmission Systems») . Le programme
autant compromettre leur fiabilité et leur stabilité . Idéa- FACTS a été lancé par l'Electric Power Research
lement, on aimerait les charger à la limite de la capa- Institute (EPRI) de Palo Alto, Californie, en collabo-
cité thermique des conducteurs, et utiliser toutes les ration avec des fabricants d'équipements et des com-
lignes pour porter la charge électrique . pagnies d'électricité .
Un des problèmes majeurs est qu'une contingence Ensuite, nous couvrirons les contrôleurs statiques uti-
(court-circuit, ouverture intempestive d'une artère, etc .) lisés sur les réseaux de distribution .
1139
1140 ÉLECTROTECHNIQUE
CONTRÔLEURS POUR RÉSEAUX primaires sont raccordés en étoile alors que les secon-
DE TRANSPORT daires à 16 kV sont en triangle . Les enroulements du
transformateur sont représentés par des rectangles noirs .
Nous examinerons successivement les appareillages
suivants utilisés sur les réseaux de transport : La Fig . 50-2 montre en détail la branche AB de la charge
réactive triphasée branchée au secondaire du transfor-
a) Compensateur statique à thyristors (SVC, «static var mateur de couplage . Cette branche est composée d'une
compensator»)
inductance et de deux condensateurs . L'inductance L
b) Capacitance série commandée par thyristors (TCSC, de 18,3 mH est connectée en série avec deux thyristors
«thyristor controlled series capacitor») en anti-parallèle . En faisant varier l'angle de retard à
c) Compensateur statique synchrone à commutation l'amorçage a de 90° à 180°, on peut faire varier le cou-
forcée (STATCOM, «static synchronous compensa- rant inductif de 2319 A à zéro . Nous expliquerons plus
tor») loin le fonctionnement de ce montage .
d) Contrôleur de puissance universel (UPFC, «unified Le condensateur CI de 312 µF est connecté en série
power flow controller») avec deux thyristors et un circuit d'amortissement com-
e) Convertisseur de fréquence statique posé d'une inductance de 1,2 mH en parallèle avec
une résistance de 20 S2 . Contrairement à la branche
50-1 Le compensateur statique (SVC)
inductive où le courant peut être ajusté de façon conti-
Nous avons vu que l'on peut augmenter ou diminuer la nue entre zéro et sa valeur nominale, les branches
tension d'une ligne de transport en y branchant un con- capacitives sont commandées en «tout ou rien» . Selon
densateur ou une inductance shunt pour générer ou que les thyristors conduisent ou non, le courant
absorber de la puissance réactive (voir section 46 .22) . capacitif est de 1882 A ou zéro . Un circuit identique
Cette manoeuvre peut se faire automatiquement en uti- contenant un condensateur C 2 permet de doubler la
lisant un compensateur statique . Pour expliquer son puissance capacitive.
fonctionnement, nous utiliserons des valeurs numéri-
ques représentatives de compensateurs statiques ins- Exemple 50-1
tallés sur les réseaux de grande puissance . Sachant que l'inductance L de la Fig . 50-2 est de
Le compensateur statique est constitué d'un transfor- 18,3 mH et que la tension est de 16 kV . 60 Hz, cal-
mateur abaisseur de tension connecté à une inductance culer la valeur du courant efficace maximal et de la
variable L et un condensateur C (Fig . 50-1) . Ces char- puissance réactive totale .
ges réactives sont respectivement branchées et débran-
Solution
chées par des «contacteurs» SL et Sc composés de thy-
ristors tête-bêche . Sur ce réseau à 735 kV, 60 Hz, les Réactance inductive de L :
X L = 2lcfL=21rx 60x 18,3x 10-3 =6,952
ligne à 735 kV
ci
A1
B1
16 kV C
Figure 50-1
Circuit d'un compensateur statique comportant des inductances variables et des condensateurs manœuvrables .
CONTRÔLEURS STATIQUES DE RÉSEAUX 1 14 1
20 20
Q Q
il il
16 kV
À& TH1
Oà I
L 312µF 312µF
2319 A
18,3 mH
1882 A ~ 1882 A
le -3764 A 0 + 2319 A
o courant
50 .3 Fonctionnement de l'inductance
commandée par thyristors
On peut faire varier le courant dans l'inductance L en
ajustant l'angle de retard a entre 90° et 180° . La Fig .
50-5 montre la forme d'onde du courant pulsé lorsque
a = 150° . La valeur du courant instantané est donnée
par la formule :
IL(t) =A/L éq . 19-10
où A est le nombre de volts-secondes appliqués aux
bornes de l'inductance L depuis le début de la con- Figure 50-5
Formes d'ondes de la tension et du courant circulant dans
duction. Le nombre de volts-secondes atteint un maxi- l'inductance lorsque la conduction est amorcée à 150° .
mum à 180° car, passé cet angle, la tension EAB appli-
quée devient négative .
Durée de l'intervalle de 150° à 180° :
Exemple 50-3
En se référant à la Fig . 50-5, l'angle (le retard a = At = 300 x s = 1,39 ms
150°, l'inductance L = 18,3 mH et la tension effi- 360° 60
cace est de 16 kV, 60 Hz . Calculer la valets- crête Comme la surface A est un triangle presque parfait, le
approximative du courant . nombre de volts-secondes est donné par :
Solution
A= 11314Vx1,39x10 3 = 7,86 Vs
Valeur crête de la tension : 2
Em =16 000 2 = 22 627 V Courant crête Ip dans l'inductance :
Tension à 150° : 7,86 = 430 A
Ip = A =
E150° = El, sin 150° = 22 627 x 0,5 = 11 314 V L 18,3 x 10-'
Ip (1 + cos a) (50-1)
= 2 L 27cfL
xle~ (50-2b)
2 _ a + sin 2a)
où 90 tt I
IP
= courant crête dans l'inductance [A]
• = tension efficace appliquée à l'inductance [V] où les symboles ont la même signification que précé-
a = angle d'amorçage [°] demment .
f = fréquence du réseau [Hz]
• = valeur de l'inductance [H] Exemple 50-4
En se référant à la Fig . 50-5, l'angle de retard (f =
Si l'on applique cette expression à l'exemple 50-3, on
150° . l'inductance L = 18 .3 rnH et la tension effi-
obtient :
cace est de 16 kV. 60 Hz . Calculer :
L
Ip = E (1 + cos a) éq . 50-1 a) la valeur du courant fondamental dans l'indue-
tance
xe xa
A IX 1 JXe-xa 2 -axe B
o
Qi Q2
fermé ouvert
Figure 50-6b
Impédance lorsque la ligne est compensée partiellement .
110 km S = 4° à 17° 1000 kcmil
ACSR limite thermique 1050 A
Exemple 50-5 Figure 50-7
Ligne de transport entre deux régions A et B (voir exemple
Une ligne de transport triphasée à 230 kV . 60 Hz .
50-5) .
relie deux régions puissantes A et B . La ligne a une
longueur de 110 km et son impédance est de 54 S2
par phase (Fig . 50-7) . La section des conducteurs
est de 1000 kemil et pour des considérations ther-
miques, leur ampacité est limitée à 1050 A .
Les tensions des deux régions varient au hasard
entre 215 kV et 246 kV . De plus, le déphasage S
entre les deux régions varie au hasard entre 4° et
l7' . Cependant, la tension de la région A est tou- Figure 50-8
jours en avance sur celle de la région B . Par consé- Ligne de transport avec TCSC à quatre modules de conden-
quent, la puissance active se dirige toujours de la sateurs/inductances commandés par thyristors .
région A vers la région B (voir section 25 .11) .
La ligne sert principalement à exporter de la puis- Solution
sance de la région A vers la région B et constitue a) Réactance inductive xp lorsque xe est en parallèle
une source importante de revenus . Elle devrait donc avec Xa (Fig . 50-8) :
en tout temps transporter sa puissance maximale,
xexa = 12 x 1,71
sans toutefois dépasser la limite thermique . xP = = 2 S2
xe -xa 12-1,71
Afin d'atteindre ces objectifs, un TCSC composé
de quatre condensateurs de 12 S2 est raccordé en b) La puissance maximale que la ligne peut transpor-
série avec la ligne . Chaque condensateur peut être ter dépend de sa tension nominale (230 kV) et du cou-
branché en parallèle avec une réactance inductive rant maximal (1050 A) .
de 1,71 12 au moyen d'une valve Q (Fig . 50-8) .
En pratique, des varistors à oxyde de zinc et un dis- Pnominal = EI
joncteur font partie du montage afin de protéger les = 230 000 x 1050 x 13
condensateurs contre des surtensions . Ces disposi- = 418 MW
tifs ne sont pas montrés sur la figure . c) Dans la mesure du possible, la ligne doit transpor-
Calculer : ter la puissance nominale lorsque EA = 218 kV, EB =
a) l'impédance offerte par un des modules conden- 237 kV et S = 15° . À partir de ces données on peut
sateur/inductance lorsque sa valve conduit calculer la valeur de Xeg :
h) la puissance maximale que la ligne peut trans-
porter P = EA EB sin ô éq . 50-3
c) Sachant que l'on désire transporter la plus grande Xeff
X xe xe xp xp
a compris entre 90° et 180°, comme dans le cas de
A 54 52 1212 1252 252 252 B l'inductance contrôlée d'un compensateur statique . Ce
237 kV mode de contrôle continu («vernier control»), permet
218 kV - I = 1058 A
~0° 1 >P=393MW -15° de faire varier la réactance effective entre sa valeur in-
trinsèque x a (conduction amorcée à 90°), et une valeur
(a) beaucoup plus élevée lorsque la conduction est amor-
cée, disons, à 150° .
i
1058 A Ce contrôleur TCSC continu permet donc de faire va-
10° EA rier l'impédance effective de la ligne graduellement et
218/J
15° sur une gamme très large .
En se référant à la Fig . 50-8, supposons que l'angle
d'amorçage soit retardé de sorte que la réactance ef-
237/ fective de x(e fO soit de 4 S2 au lieu de 1,71 £2 . La com-
(b) EB
binaison LC donne alors une réactance inductive xp de
Figure 50-9 6 S2 . En effet :
Configuration du circuit et diagramme vectoriel pour une
x C
condition particulière (voir exemple 50-5) . (eff)
C
xp
xe - x(eff)
12 x
Par tâtonnement, on trouve que la configuration opti- 4 = + 6 S2 (inductive)
male pour obtenir une impédance d'environ 32 S2 cor- 12-4
respond à celle de la Fig . 50-9a . On s'aperçoit que
Par contre, si la conduction est retardée davantage, la
deux valves Q3 et Q4 conduisent alors que les deux
réactance effective de xa peut monter jusqu' à 36 S2 . Dans
autres sont ouvertes . La réactance de la ligne est alors :
ces circonstances, la combinaison LC donne une réac-
Xeff=5 452-24 S2 + 4 S2 = 34 S2 tance capacitive xp de 18 S2, comme suit :
La puissance transportée est donc :
xj(eff)
xp
éq . 50-1 xe -x(eff)
P = EA EB sin ô
Xeff - 12 x 36 - _ 18 S2 (capacitive)
218 x 237 12-36
= sin 15° = 393 MW
34
Le contrôleur TCSC continu offre donc un avantage
Cette puissance est assez proche de la puissance maxi- marqué sur la compensation série TCSC «convention-
male de 418 MW. Le diagramme vectoriel correspon- nelle», où les thyristors conduisent en tout ou rien .
dant à cette condition est montré à la Fig . 50-9b .
Toutefois, au fur et à mesure que la conduction est re-
Cet exemple montre qu'en amorçant un nombre appro- tardée, la réactance effective x( eJ s'approche de celle
prié de valves, la ligne peut transporter en tout temps du condensateur (12 S2) . Cette condition de résonance
une puissance voisine de sa puissance nominale . parallèle est à craindre car elle crée une impédance x p
En effet, la valeur de Xeff peut passer, par étapes de qui est «infinie» . La tension aux bornes du condensa-
14 £2, de teur et de l'inductance devient alors excessive . En aug-
mentant l'angle d'amorçage, on doit sauter par-dessus
Xeff=5452 -4 x 1252=6 S2
cette plage critique, proche de la résonance . Une fois
a
cette plage franchie, l'impédance x p devient capacitive .
Xeff=5452+4x252=6252
La commande TCSC continue est très avantageuse lors-
50 .7 TCSC à contrôle continu qu'une des régions devient instable . Dans ces circons-
Au lieu de faire conduire les valves Q de la Fig . 50-8 tances, les oscillations de puissance engendrées sur la
en mode discret, soit en tout ou rien, supposons que ligne peuvent être amorties en modulant la conduction
celles-ci soient déclenchées à des angles d'amorçage des thyristors . La commande quasi instantanée des thy-
CONTRÔLEURS STATIQUES DE RÉSEAUX 1147
ristors, effectuée par ordinateur, permet de stabiliser diale . Elle est branchée en série avec une ligne triphasé
très rapidement le réseau. à 500 kV, 60 Hz de la Bonneville Power Administra-
La Fig . 50-10a montre un compensateur TCSC installé tion. Chaque phase comprend six modules TCSC iden-
au poste C .J . Slatt dans l'État de l'Oregon, aux États- tiques, protégés individuellement par des varistors à
Unis . Cette installation constitue une première mon- oxyde de métal (Fig . 50-1Ob) . Le compensateur pos-
sède les caractéristiques suivantes :
Figure 50-10a
Vue d'ensemble de la compensation série TCSC au poste thyristors sont dans les cabinets situés à gauche .
C .J . Slatt au nord de l'Oregon, aux États-Unis . Les La compensation série TCSC fait partie du programme
sectionneurs sont à droite et les disjoncteurs de contour- «Flexible AC Transmission System» (FACTS) . Ce projet a
nement sont à gauche . Les condensateurs, les réactances été développé par l'Electric Power Research Institute (EPRI),
et les valves à thyristors sont montés sur des plates-formes en collaboration avec la Bonneville Power Administration, et
isolées de la terre . Sur chaque plate-forme, les condensateurs la General Electric Company (gracieuseté de EPRI) .
se trouvent à droite, les réactances sont au milieu, et les
sectionneur de
contournement I
vers Buckley vers Slatt
disjoncteur de contournement
Figure 50-1 Ob
Diagramme schématique d'une phase du système TCSC, installé en série avec la ligne à 500 kV (gracieuseté de la
General Electric Company) .
1148 ÉLECTROTECHNIQUE
1) Tension nominale du système (ligne à ligne) : 500 kV utilisent plutôt des GTO qui ont des courants et ten-
sions de fonctionnement plus élevés que les IGBT (en-
2) Courant nominal de la ligne : 2900 A
viron 6 kV, 5 kA) . Toutefois, la fréquence de fonction-
3) Compensation triphasée nominale : 202 Mvar nement des GTO est limitée à quelques centaines de
4) Réactance capacitive, par phase (valves ouvertes) : hertz . Par conséquent, on préfère générer une onde rec-
8 b2 tangulaire, comme celle utilisée pour entraîner les gros
5) Réactance capacitive effective maximale, par phase moteurs à c .a .
(conduction des valves retardée) : 24 £2 Le convertisseur STATCOM dans sa forme la plus sim-
6) Réactance inductive effective, par phase (conduction ple est représenté à la Fig . 50-11 a . Il s'agit essentielle-
totale des valves) : 1,22 S2 ment d'un convertisseur à six pas, décrit dans la sec-
7) La TCSC est conçue pour résister aux surcharges tion 44 .12 . Il produit les ondes rectangulaires montrées
suivantes : à la Fig . 50-1 lb .
courant de surcharge durant 30 min : 4350 A
courant de surcharge durant 10 s : 20,3 kA
courant de défaut crête dans une valve : 60 kA
Les tensions rectangulaires entre les lignes A, B et C Pour saisir le fonctionnement du circuit, considérons
contiennent une composante fondamentale dont la va- la phase A du convertisseur (Fig . 50-12) . Comme ce-
leur crête est égale à (2'3/zt)EH = 1,10 E H , où EH est la lui-ci doit seulement générer ou absorber de la puis-
tension à c .c . à l'entrée du convertisseur. Il s'ensuit sance réactive, le courant IA doit être en avance ou en
que la tension efficace ligne à ligne est 1,1OEH/I2 = retard de 90° sur la tension E An . Pour ce faire, il faut
0,78 EH . La tension efficace ligne à neutre est donc ajuster l'angle de EAn afin qu'elle soit en phase avec
0,78 EH/'3 = 0,45 EH. On a donc : EUn. Examinons maintenant trois cas spécifiques .
ELN = 0,45 EH (50-5) 1) Si EAn = Eu, (Fig . 50-13a), le courant IA est nul,
Comme les tensions ligne à ligne sont rectangulaires, donc la compensation est nulle .
elles contiennent les 5e et 7e harmoniques, et d'autres 2) Si EAn est inférieure à Eu , un courant IA circulera
harmoniques impairs, multiples de la fréquence fonda- dans la réactance x. Ce courant sera 90° en retard sur
mentale de 60 Hz . Les harmoniques multiples de 3 sont EUn (Fig . 50-13b) . Sa valeur est donnée par :
absents .
Eun - EAn
La Fig . 50-12 montre le diagramme schématique d'un IA = (50-6)
STATCOM . L'installation comprend une ligne tripha- x
sée à haute tension X, Y, Z, un transformateur triphasé Le compensateur absorbe alors de la puissance réac-
idéal T, trois réactances x, un convertisseur triphasé, tive de la ligne de transport . La puissance réactive de la
un condensateur C et une source de tension à c .c . EH . phase A équivaut à IAEAf var et les deux autres phases
L'amplitude de la tension à c .a . entre les bornes A, B, en absorbent autant . Le compensateur se comporte donc
et C est commandée en faisant varier E H , tandis que comme une immense inductance, même si aucune bo-
l'angle est commandé par le déclenchement approprié bine n'est présente et aucun champ magnétique n'est
des impulsions g 1, g2, g3 appliquées aux gâchettes des produit .
GTO . 3) Si EAn est supérieure à Eu,, le courant IA sera 90°
L'angle de la tension fondamentale entre les bornes A, en avance sur EUn (Fig . 50-13c) . Sa valeur est encore
B et C est ajustable à n'importe quelle valeur comprise donnée par l'équation 50-6, sauf que IA est maintenant
entre zéro et 360° . Par contre, les tensions entre les négatif. Par conséquent, le convertisseur fournit de la
bornes U, V et W au secondaire du transformateur de- puissance réactive à la ligne de transport . Le convertis-
meurent essentiellement constantes . Elles reflètent les seur se comporte comme un immense condensateur,
tensions entre les lignes X, Y et Z de la ligne de trans-
port . Eun
IA =O
(a) EAn
XYZ
EAn Eun
(b)
Eun EAn
f, E32 (c)
Figure 50-12 Figure 50-13
Principe de fonctionnement d'un compensateur statique Le déphasage entre Eu „ et I (+ 90° ou - 90°) dépend de la
synchrone . valeur de EAn .
1150 ÉLECTROTECHNIQUE
même s'il n'y a pas de plaques électrostatiques et aucun valeur EH supérieure à la valeur EHO correspondant au
champ électrique . courant IA nul .
Le transformateur T possède toujours une certaine réac- Puis le système de commande ramène la tension géné-
tance de fuite . En pratique, la réactance x de la Fig . 50- rée par l'onduleur en phase avec la tension réseau .
12 est la réactance de fuite du transformateur . Le trans- Comme la tension de l'onduleur est maintenant plus
formateur joue donc un double rôle : il transforme la grande que la tension du réseau, le STATCOM génère
tension et offre la réactance requise par la compensa- de la puissance réactive . Inversement, pour absorber
tion . de la puissance réactive, le système de commande dé-
chargera le condensateur à un tension inférieure à EHO
Examinons maintenant la source EH à c .c . et la capa-
en faisant circuler temporairement une puissance ac-
citance C associée . Nous avons déjà appris que ce genre
tive de l'onduleur vers le réseau .
de convertisseur peut transporter de la puissance active
dans les deux sens - soit du côté c.c. au côté c .a. et vice Exemple 50-6
versa. Dans le cas du compensateur STATCOM, cette
On donne les informations suivantes sur le compen-
propriété est d'une grande utilité .
sateur STATCOM de la Fig . 50-12 . Il génère une
Supposons que l'angle du convertisseur soit retardé, tension fondamentale entre les lignes A, B et C qui
de sorte que la tension EA„ soient légèrement en retard varie de 4 kV à 6 kV . Le courant nominal par phase
sur la tension EU„ - disons de 1° . Cela provoquera la est de 2000 A . La tension de 230 kV entre les 1 ignes
circulation d'une puissance active de la ligne de trans- X, Y et Z est réduite à 4 .8 kV par un transformateur
port vers le compensateur. Une partie de cette puis- T. La réactance de fuite du transformateur rappor-
sance sera absorbée par les pertes dans le compensa- tée au secondaire est de 0,2 S2 . Le banc de conden-
teur mais le reste sera fourni au bloc d'alimentation à sateurs C possède une capacitance de 500 pF . Cal-
C .C . culer :
Par contre, si l'angle est ajusté de sorte que EA„ soit a) la tension ligne à ligne que le compensateur doit
légèrement en avance sur Eu,,, une puissance active générer afin qu'il débite un total de 6 .4 Mvar à la
circulera du convertisseur vers la ligne de transport . ligne de transport
Cette puissance active peut seulement provenir du bloc
b) la tension à c .e . aux bornes du condensateur dans
d'alimentation EH, qui doit maintenant fournir de la
ces circonstances
puissance au convertisseur .
Il est clair qu'en ajustant la phase de la tension générée Solution
par le convertisseur à une valeur appropriée, le courant a) Considérons la phase A du convertisseur. Comme le
tiré du bloc d'alimentation EH peut être rendu nul . Il système est équilibré, les deux autres phases agiront
suffit d'ajuster les angles des phases A, B, et C afin de la même façon .
qu'ils soient légèrement en retard sur les tensions cor-
La tension ligne à ligne au secondaire du transforma-
respondantes U, V et W -juste assez pour fournir les
teur est imposée : 4800 V. Il s'ensuit que le courant I A
pertes dans le convertisseur .
requis pour obtenir 6,4 Mvar est :
On peut donc éliminer le bloc d'alimentation en poin-
tillé (Fig . 50-12), laissant au condensateur le soin de IA = Q = 6 400 000 = 770 A
maintenir la tension EH requise . Avec un système de Eue, F 480O F3
commande approprié, cette tension augmentera ou bais-
Chute de tension aux bornes de la réactance de fuite x :
sera de sorte que la tension entre les bornes A, B, et C
ait précisément la valeur requise pour générer la puis- Ex = Ix = 770 x 0,2 = 154V
sance réactive désirée . Par exemple, si l'on désire pro- Tension ligne à neutre Eue :
duire de la puissance réactive, le système de commande
déphasera temporairement la tension générée par Eu „ = 4800/i3 = 2771 V
l'onduleur de quelques degrés en arrière de la tension Pour que le compensateur débite une puissance réac-
de réseau, de façon à faire circuler une puissance ac- tive, il faut que EA„ soit supérieure à EU „ de 154 V:
tive dans l'onduleur et charger le condensateur à une
EA „ = 2771 + 154 = 2925 V mais les tensions respectives sont décalées . Ces ten-
Tension ligne à ligne du convertisseur: sions sont appliquées à des enroulements basse ten-
sion d'un groupe de transformateurs . Du côté haute
EAB = 2925'3 = 5066 V
tension, les enroulements sont raccordés en série de
b) Tension à c .c . requise aux bornes du condensateur :
façon à annuler des harmoniques, tout en additionnant
EH = ELN/0,45 = 2925 V/0,45 = 6500 V éq . 50-5 les composantes fondamentales (50 Hz ou 60 Hz) . Il
en résulte une tension presque sinusoïdale et contenant
50 .9 Élimination des harmoniques
seulement de faibles harmoniques à haute fréquence .
Les ondes rectangulaires générées par le convertisseur
La haute impédance offerte à ces harmoniques par la
simple de la Fig . 50-11 produiraient des courants har-
réactance de fuite des transformateurs assure que les
moniques considérables dans la ligne de transport, ce
courants harmoniques correspondants seront faibles* .
qui ne serait pas tolérable . Pour cette raison, lorsque la
Les Fig . 50-14a et 50-14b montrent une installation
puissance enjeu est de plusieurs dizaines ou centaines
composée d'un compensateur STATCOM de
de mégavars, on utilise plusieurs convertisseurs tripha-
± 100 Mvar, raccordé à une ligne de transport tripha-
sés au lieu d'un seul .
sée à 161 kV. Il contient huit convertisseurs, dont les
Chaque convertisseur génère une tension rectangulaire,
-r -r -rr
(5,029)
16,50
(27,7) 91
Figure 50-14a
Disposition physique des composants du compensateur statique synchrone (STATCOM) installé dans le poste Sullivan de la
Tennessee Valley Authority (TVA) près de Johnson City au Tennessee . Ce projet est le résultat d'une collaboration entre
l'Electric Power Research Institute (EPRI), la TVA et le Westinghouse Science and Technology Center (gracieuseté de la
Westinghouse Electric Corporation) .
" Nous décrivons ici le principe utilisé pour éliminer les har-
moniques dans les compensateurs de grande puissance .
En pratique, on fait des raccordements spéciaux entre les
enroulements des transformateurs, et les formes d'onde
des tensions générées peuvent différer des simples ondes
rectangulaires .
1 152 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 50-14b
Cette photo montre un des huit convertisseurs utilisés dans le tension de 4,5 kV et ayant un courant de coupure de 4000 A
poste Sullivan pour contrôler la puissance réactive d'une ligne sont connectés en série pour former chaque branche du
à 161 kV. Le convertisseur a une puissance nominale de convertisseur. Le poste de conversion couvre une superficie
12,5 Mvar et il est alimenté par une source à c .c . de 7600 V de 16 m par 30 m (gracieuseté de la Westing-house Electric
maintenue par un condensateur. La tension triphasée générée Corporation) .
a une valeur de 5,1 kV, 60 Hz . Cinq GTO, fonctionnant à une
(a)
Figure 50-18
Schéma d'un contrôleur de puissance universel (UPFC),
(b)
link») (Fig . 50-18) . Le convertisseur 1 redresse la puis-
Figure 50-17 sance à c .a . provenant du transformateur T, et l'envoie
Relations vectorielles lorsque EA et E B sont en phase mais
inégales .
au circuit de liaison à c .c . De là le convertisseur 2 la
retransforme en puissance à c .a. et l'injecte dans la li-
gne de transport sous la tension Ec . L'ensemble des
I se trouve à 90° en arrière de celle-ci . Par conséquent, deux convertisseurs porte le nom d'UPFC («unified
dans le cas de la Fig . 50-17b, I sera en avance sur EA et power flow controller») .
EB de 0 degrés . On peut écrire les équations suivantes :
L'UPFC peut imposer la valeur et la direction de la
Puissance active débitée par la région A : puissance active transportée sur la ligne . Par exemple,
dans la Fig . 50-18, lorsque la puissance PC du conver-
PA = EA I cos9 (50-8a)
tisseur 2 change de sens, la puissance du convertisseur
Puissance active reçue par la région B : 1 change aussi de sens . Selon le besoin, et à l'intérieur
de leurs limites, les convertisseurs 1 et 2 peuvent donc
PB = EB I cos9 (50-8b)
imposer la circulation de n'importe quelle puissance,
La puissance active P C débitée par le convertisseur est active ou réactive, entre les deux régions . Pour ce faire,
la différence entre P A et PB , soit: il suffit de contrôler l'amplitude et l'angle de la ten-
sion Ec.
Po = EcI cos (0 - 0) (50-8c)
Mais ce n'est pas tout . En plus de pouvoir fournir ou
Donc, la région A fournit une puissance P A , le conver-
absorber de la puissance active de la ligne de transport,
tisseur débite une puissance active P C , et la somme
le convertisseur 1 peut simultanément absorber ou dé-
des deux est égale à la puissance P B absorbée par la
biter de la puissance réactive selon les besoins de la
région B .
région A. Le convertisseur 1 peut donc aussi agir comme
Comme le convertisseur fournit de la puissance active un compensateur STATCOM .
au système, il doit en absorber autant de l'accumula-
On constate que l'UPFC de la Fig . 50-18 est un con-
teur. À moins d'être très gros, celui-ci se déchargera
trôleur de puissance extrêmement flexible . Étant donné
rapidement . Donc, au lieu d'utiliser un accumulateur,
qu'il peut commander le flux de puissance sur la ligne,
on pourrait le remplacer par un redresseur qui tire son
il produit le même effet qu'un transformateur à dé-
énergie de la région A .
phasage variable (voir section 32 .11) . Cependant, lors
Cette solution élégante demande l'installation de deux d'un changement sur les réseaux, l'UPFC peut réagir
convertisseurs connectés par une liaison à c .c . («dc en quelques millisecondes, alors que le transformateur
Exemple 50-7
Un 1PFC est installé sur une li`anc triphasé à ?30 kV,
60 H/ . selon le schéma de la I i . 50-18 . ()n donne
l'inl~)rnlation suivante :
Figure 50-19
Tension E A ligne à neutre : 138 kV/ 0° Voir exemple 50-7.
Tension E B ligne à neutre: 131 kVZ 10°
Réactance X de . la ligne : 63 S2
La tension E c de l' UPFC est réglable de zéro à36 kV, Exemple 50-8
et de /,éro à 360° . En se référant aux données de l'exemple 50-7, on
Calculer la valeur et l'angle de pour que la puis- désire fournir au réseau B une puissance réactive
sance active transportée de B vers A soit de 81 MW, maximale et aucune puissance active . Calculer la
par phase . Le /acteur de puissance au poste A doit valeur et l'angle de la tension Ee requis . ainsi que l a
être maintenu à 100 puissance Q totale transmise .
Solution Solution
En se référant à la Fig . 50-19, on constate que le vec- Afin que la région B reçoive une puissance réactive et
teur E B est en avance sur EA de 10° . Le vecteur Ec peut aucune puissance active, il faut que les tensions ET et
avoir toute valeur et toute orientation à l'intérieur du EB soient en phase et que le courant I soit 90° en retard
cercle en pointillé dont le rayon est de 36 kV. Par con- sur la tension E B (Fig . 50-20) . En parcourant la boucle
séquent, on peut obtenir tout vecteur E T (ET = EA + Ec ) de la Fig . 50-18 dans le sens horaire, on obtient :
dont l'extrémité tombe à l'intérieur du cercle . -EA -E c +jXI+EB = 0
Comme le facteur de puissance au poste A est de 100 % Cependant, on constate que le vecteur jXI est mainte-
et que la puissance circule de B vers A, le courant I est nant en phase avec la tension EB . Comme la somme
donné par : vectorielle ET = EB +jXI ne peut pas dépasser le cercle
I = PIEA = - 81 x 106 /138 000 = - 587 A en pointillé, on peut écrire selon la loi des sinus pour le
triangle de la Fig . 50-20 :
Le courant est donc déphasé de 180° par rapport à la
tension EA . En suivant la boucle de la Fig . 50-18 dans 36 _ 138
le sens horaire, on obtient: sin 10 sin 0
-EA -Ec +jXI+EB = 0
A = 180 - 51,7 = 128,3° (3) Les filtres, syntonisés en résonance série, offrent
un chemin à basse impédance aux courants harmoni-
La valeur de ET est donnée par : ques générés par les convertisseurs . Les fréquences
harmoniques principales sont le l le (550 Hz) et le 13e
ET _ 36
(650 Hz), suivis par des harmoniques impairs supé-
sin 128,3 sin 10 rieurs . Les mêmes filtres servent à fournir la puissance
réactive absorbée par les convertisseurs .
d'où ET = 163 kV
(4) Artères triphasées alimentant les convertisseurs à 6
La valeur de IX est donnée par : pulsations .
IX = ET - EB = 163 - 131 = 32 kV (5) Deux convertisseurs triphasés à thyristors en pont
Le courant I = 32 000 V/63 f = 508 A et à 6 pulsations, raccordés en série, avec mise à la terre
au point milieu . Les deux convertisseurs produisent
La puissance réactive transportée à la région B est donc : ensemble une tension à 12 pulsations . Ces convertis-
Q = 3 EBI = 3 x 131 000 X 508 = 200 Mvar seurs sont conçus pour permettre une circulation de
puissance active dans les deux sens ; c'est pourquoi ils
50.11 Convertisseur statique de fréquence contiennent des thyristors connectés tête-bêche . Cela
Les convertisseurs de fréquence existent depuis long- permet de retourner de l'énergie au réseau à 150 kV
temps, principalement pour alimenter à basse fréquence lorsque l'ensemble des trains génère de la puissance
les systèmes ferroviaires électriques . À l'époque, il a active lors du freinage . La commutation des convertis-
fallu employer une basse fréquence afin de réduire la seurs est naturelle et la puissance à c .c . est transportée
réactance inductive et, par conséquent, la chute de ten- à l'artère de liaison, entre les barres omnibus 1 et 2 .
sion le long des caténaires . Une autre raison était d'as- Caractéristiques des thyristors : tension crête répétitive :
surer la commutation satisfaisante des moteurs série à 4400 V; courant moyen : 1650 A .
c .a . utilisés pour la traction des locomotives . (6) Inductance de lissage pour diminuer l'ondulation
Ces convertisseurs de fréquence étaient composés de du courant continu . La tension entre les barres 1 et 2
machines rotatives . Nous en avons montré un exemple est de 2650 V.
au chapitre 37, Fig . 37-2 . Aujourd'hui, la disponibilité (7) Disjoncteur à c .c. qui s'ouvre lors d'un raté de com-
de thyristors de grande puissance permet une conver- mutation sur l'un des convertisseurs (5) . Cela peut ar-
sion de fréquence complètement statique . La Fig . 50- river lorsque les convertisseurs fonctionnent en
21 montre le diagramme schématique d'un convertis- onduleurs (puissance active renvoyée au réseau à
seur de fréquence statique de 20 MW qui transforme 150 kV) .
une tension triphasée à 150 kV, 50 Hz en tension mo-
(8) Filtre harmonique de 33 1/3 Hz, soit le double de la
nophasée à 66 kV, 16 2/3 Hz . Le convertisseur est ins-
fréquence de 16 2/3 Hz . Le filtre offre un chemin de
tallé au poste de conversion de Giubiasco, au sud des
court-circuit pour le deuxième harmonique de courant,
Alpes, en Suisse . Il comprend les composants suivants :
ce qui diminue l'ondulation de la tension entre les bar-
(1) Ligne de transport triphasée à 150 kV, 50 Hz, qui res 1 et 2 . Le filtre est beaucoup plus efficace que ne le
fournit la puissance au poste de conversion . Un dis- serait un condensateur (voir section 44 .21, chapitre 44) .
joncteur permet de débrancher la ligne .
(9) Condensateur à l'entrée de chaque module de con-
(2) Un transformateur spécial possédant quatre enrou- version c .c ./c .a . Il assure que l'onduleur (10) fonctionne
lements triphasés . Le primaire, raccordé en étoile, est en source de tension .
Figure 50-21
Schéma unifilaire d'un poste de conversion statique de la
fréquence, de 50 Hz à 16 2/3 Hz (diagramme adapté d'un
circuit publié dans la Revue ABB, en mai 1995) .
1158 ÉLECTROTECHNIQUE
-3000-
-10000
-4000-
-15000
(a) (d)
Figure 50-23
Perturbations observées sur les lignes de transport et de distribution .
1160 ÉLECTROTECHNIQUE
disjoncteur
statique de
contournement
cher comprendrait peut-être les services d'une tierce
7t
partie. Celle-ci s'occuperait des problèmes de pollu-
tion sur le réseau, soit pour le compte du fournisseur,
soit pour celui des clients industriels et commerciaux . redresseur onduleur
entrée sortie
n
Les changements institutionnels qui sont en train de se
fournisseur disjoncteur charge
I
faire affecteront à la fois la solution envisagée et le choix d'électricité - batterie critique
des produits utilisés pour améliorer la qualité de l'éner-
gie électrique .
T
Figure 50-24a
À cette fin, les manufacturiers, les instituts de recherche Ce schéma unifilaire très simplifié montre les éléments de
et les universités, en collaboration avec les fournisseurs base d'un UPS «on line» . La tension de la compagnie d'élec-
tricité est redressée et la sortie du redresseur est branchée
d'électricité, développent actuellement des convertis-
aux bornes d'un accumulateur . Ce dernier sert de source
seurs MLI dont la puissance varie de quelques kilo- d'énergie de réserve et fournit une tension à c .c . parfaite à
watts à plusieurs mégawatts . Ces convertisseurs MLI l'onduleur à IGBT.
fonctionnent de la même façon que ceux étudiés au cha- Londuleur génère une tension sinusoïdale à 60 Hz . Cette
tension est régularisée pour alimenter une charge critique,
pitres 43 et 44, traitant des systèmes d'entraînement
tel un ordinateur . Si une perturbation se produit sur le réseau,
des moteurs électriques . Nous suggérons au lecteur de l'onduleur continue à fonctionner, généralement durant
se reporter à ces chapitres pour revoir les propriétés de plusieurs minutes, en tirant son énergie de l'accumulateur .
ces convertisseurs . S'il fallait qu'un des composants du UPS devienne défec-
tueux, l'interrupteur statique branchera la charge aussitôt à
la ligne du fournisseur d'électricité .
CONTRÔLEURS STATIQUES DE RÉSEAUX
T convertisseur - +
EH
effet, qu'ils peuvent générer une tension de n'importe
T onde porteuse
quelle forme, de n'importe quelle fréquence, et de n'im-
porte quelle phase, simplement en appliquant un signal signaux
correcteurs
approprié aux gâchettes d'un groupe d'IGBT . Cette pro- d'allumage
priété est particulièrement utile lorsque le réseau de consignes t_ tension ou courant
distribution contient des harmoniques de tension et de limites -' processeur sinusoïdal désiré
courant . On peut, au moyen d'un convertisseur MLI, autres -~ de signaux
tension ou
réduire ces harmoniques au minimum, ou bien les dé- entrées courant mesuré
vier dans des chemins où ils ne seront pas nuisibles .
Figure 50-25
Une autre raison justifiant l'emploi des convertisseurs Principe utilisé pour générer une tension ou un courant
MLI est qu'ils peuvent générer des tensions sinuso da- triphasé exempt de distorsion .
1 1 62 ÉLECTROTECHNIQUE
50 .14 Réseau de distribution tension MLI qui contient une tension fondamentale e a
Afin d'illustrer les applications générales des compen- à 60 Hz. Nous supposons que les courants et les ten-
sateurs shunt et série, nous présentons à la Fig . 50-26 sions harmoniques sont négligeables . La tension eb à
le schéma unifilaire d'un réseau de distribution triphasé l'entrée du parc industriel est sinusoïdale sauf pour
à 13,2 kV. Le réseau est composé d'une artère radiale quelques harmoniques mineurs que le compensateur
de 16 km et de ses branchements . L' artère provient d'un n'a pas pu éliminer . La forme d'onde de eb demeure
poste de transformation où elle est protégée par un dis- donc excellente, grâce à la présence du compensateur .
joncteur à réenclenchement automatique («recloser»), Un disjoncteur SSB, à semi-conducteurs, permet de
décrit à la section 47 .14 . L' artère et ses branchements brancher ou de débrancher le parc industriel en moins
alimentent un secteur manufacturier, un secteur rési- d'un cycle . Nous examinerons son application plus loin .
dentiel, un centre de machines-outils et un parc indus- Regardons maintenant le centre de machines-outils . Un
triel . De plus, on prévoit l'installation d'une fonderie, compensateur série SC2 est installé à l'entrée de ser-
équipée de fours à arc, dans un avenir rapproché . vice . Le compensateur est raccordé en série avec la li-
Chaque section de l'artère et ses branchements ont une gne, mais isolé de celle-ci par un transformateur T2 .
longueur de quelques kilomètres . Les réactances induc- La réactance de fuite xa du transformateur, la tension
tives sont désignées par les symboles x 1 , x2 , . . . x7 . Nous eb au primaire et la tension e a générée par le convertis-
négligeons la composante résistive des lignes . seur portent les mêmes symboles que dans le cas du
Regardons d'abord le parc industriel . Un compensa- compensateur shunt SC 1 . Cependant, leurs valeurs res-
teur shunt est connecté à l'entrée électrique . Il est com- pectives sont bien différentes .
posé d'un transformateur T1, d'un convertisseur SC1, Examinons enfin l'installation prévue pour la fonde-
d'une source de puissance à c .c . EH , et d'un condensa- rie . Elle crée un problème à cause de la présence des
teur C . Le transformateur possède une réactance de fuite fours à arc . Ces fours produisent des sauts aléatoires
xa , référée au secondaire . Le convertisseur génère une de courants, lesquels engendrent des fluctuations de
secteur
résidentiel
centre
manufacturier
O •_ __( ~'~® - -?> centre de
machines-outils
3 km - eb
6 km T2
x conv
I, _ série
LLJ ~ _+
--- x5 e
neutre SC2 C l' T EH2
poste de transformation
transformateur +
recloser xl 4 km
O
x2 x3
~~O
parc
3km 5km 8km
indus-
SSB triel
xa
fonderie ±1~L
EH1 C SC1 ea T1
eb
conv
neutre shunt neutre
Figure 50-26
Schéma unifilaire d'un réseau de distribution montrant cinq secteurs d'activité : centre manufacturier,
secteur résidentiel, centre de machines-outils, parc industriel et fonderie .
tension à l'entrée de la fonderie . Nous verrons que le compensateur MLI de type shunt . Il porte le nom de
compensateur shunt est en mesure de corriger ce pro- DSTATCOM, ce qui correspond à l'abréviation de «dis-
blème . tribution static compensator» .
Ayant pris connaissance du réseau et de ses clients, étu- 50 .16 Le compensateur shunt : principe de
dions maintenant le rôle joué par les compensateurs fonctionnement
shunt et série . Le circuit de la Fig . 50-28a montre le compensateur
50 .15 Compensateurs et analyse du circuit shunt en amont du parc industriel. Le circuit est équi-
valent au système de la Fig . 50-26, sauf que le réseau
Le convertisseur MLI utilisé dans les compensateurs
situé à gauche du point 6 a été remplacé par une réac-
shunt et série est similaire à celui décrit dans les sec-
tance équivalente xeq et une tension équivalente Eeq .
tions 42 .50 et 42 .59 . Nous supposons un convertisseur
Cette simplification est possible grâce au théorème de
triphasé fonctionnant à une fréquence de découpage f,
Thévenin . La tension équivalente Eeq comprend la com-
de 6 kHz . Afin de simplifier les explications, nous ne
posante fondamentale e e à 60 Hz et une tension ed qui
considérons qu'une seule phase (Fig . 50-27a) . Le sym-
représente toutes les tensions aléatoires et les tensions
bole de la Fig . 50 .27b montre le compensateur sous
harmoniques qui existent en amont du point 6 (Fig . 50-
une forme encore plus simple . Grâce à l'accumulateur
28b) .
et au système de commande, le compensateur devient
une source de tension ea variable, qui peut absorber ou La Fig . 50-28b est donc une réplique de la Fig . 50-28a,
débiter de l'énergie. sauf que le compensateur est remplacé par son sym-
bole et que le parc industriel est représenté par une im-
Afin de comprendre l'impact du compensateur sur un
pédance Z. Le disjoncteur SSB est fermé .
réseau de distribution, simplifions d'abord le circuit de
la Fig . 50-26 . Cela est relativement facile, en dépit de
la multiplicité des branchements du réseau et des per-
SSB
turbations qui s'y produisent. Lorsque le réseau con-
tient des transformateurs, il est préférable d'utiliser le
xeq 1 © > r
parc
système p .u . car cela permet de réduire le système à un
indus-
niveau de tension unique . Les transformateurs «dispa-
triel
raissent» et le circuit résultant se visualise plus facile- Xa
ment, tout en devenant plus facile à résoudre . Nous
supposerons donc que les transformateurs ont tous un SC1 ea
rapport de transformation de 1 :1 et que la tension de
base est égale à la tension nominale du compensateur . shunt
neutre N
Le choix d'une
compensation shunt ou série dépend de
plusieurs facteurs dont nous discuterons dans les sec- (a)
tions qui suivent . Nous commençons l'étude avec le
EH -
ea =
convertisseur
(b)
Figure 50-27
Circuit équivalent et symbole d'un convertisseur statique. La Figure 50-28
réserve d'énergie (optionelle) est représentée par un Circuit équivalent du compensateur shunt associé au parc
accumulateur. industriel .
1164 ÉLECTROTECHNIQUE
xc ra(max) ,
ib
prise entre zéro et ia(max) . Il s'ensuit que le lieu du la plage de contrôle disponible pour la régulation de
vecteur jxcia(max) décrit aussi un cercle, ayant comme eb . Par conséquent, si la tension e c augmente ou dimi-
centre le point M . Pour le courant nominal ia(max), l'ex- nue de façon importante, le compensateur ne sera pas
trémité du vecteur e c suit le cercle, comme le montre capable de maintenir la tension eb constante . Il est donc
la Fig . 50-30a . difficile de régulariser la tension d'une ligne à faible
impédance au moyen d'un compensateur shunt . Nous
Comme i a peut avoir toute valeur comprise entre zéro
verrons plus loin que ce problème se règle en utilisant
et ia(max), il s'ensuit que l'extrémité de ec peut se trou-
un compensateur série .
ver à n'importe quel endroit à l'intérieur du cercle .
Donc, en autant que l'extrémité de ec soit à l'intérieur Exemple 50-9
du cercle, le compensateur shunt est capable de main-
Une usine alimentée par une ligne triphasée à 6930 V
tenir la tension eb constante . En ce qui concerne la
absorbe une puissance de 30 MVA à un FP (le 94, % .
puissance fournie à la charge Z, l'angle entre e c et eb
La ligne possède une réactance de 0,24 £2 . Un com-
n'entre pas en ligne de compte .
pensateur statique MLI ayant une impédance de
Cherchons maintenant les valeurs maximale et mini- 0, I S2 et pouvant débiter un courant de 1 200 A sert
male de e c qui permettront au compensateur de main- à stabiliser la tension .
tenir la tension eb constante . Nous imposons cepen- a) Le compensateur étant absent . calculer la tension
dant une contrainte importante : afin d'éviter de stoc- du réseau requise afin que la tension à l'usine
ker de l'énergie, la régulation devrait se faire sans ti-
soit de 6930 V.
rer une puissance active du compensateur . En se réfé-
rant à la Fig . 50-29a, cela veut dire que ia doit être en h) Lorsque le compensateur est en marche, calculer
quadrature avec e a . Selon l'équation 50-9, il en dé- les limites de tension e admissibles afin que la ten-
coule que la tension ea générée par le compensateur sion à l'usine demeure à 6930V .
doit être en phase avec la tension eb . La Fig . 50-30b
Solution
illustre les relations vectorielles (vecteurs pleins) lors-
a) Pour résoudre ce problème, nous prenons une seule
que ea est supérieure à eb .
phase . Le circuit équivalent est montré à la Fig . 50-31 .
On constate que pour une charge donnée imposant eb, Lorsque le compensateur est hors circuit on obtient
ib et 0, la valeur minimale de e c correspond au vecteur les résultats suivants :
plein OP et la valeur maximale correspond au vecteur
Tension ligne à neutre de la charge :
en pointillé OQ . Ceci donne une plage de contrôle in-
téressante, mais elle dépend de la valeur de la réac- eb = 6930/ 3 = 4000 V = 4 kV
tance xc de la ligne . Si la ligne possède une faible réac- Puissance apparente par phase :
tance, le diamètre du cercle sera petit, ce qui diminue
S = 30 MVA/3 = 10 MVA
1166 ÉLECTROTECHNIQUE
eb e c = eb +ixj c
4 kV
Z
= 4000 + j 0,24 x (ib + ia)
= 4000 + j 0,24 x (2349 - j 855 + j 1200)
= 4000 + j 0,24 x (2349 + j 345)
= 4000 + j 564 - 83
Figure 50-31 = 3917 + j 564 = 3957L8,19°
Voir exemple 50-9 .
Lorsque ia est encore de 1200 A mais de 90° en retard
sur e a, on obtient le diagramme vectoriel de la Fig . 50-
Angle de retard de ib sur eb: 34 . La chute de tension iaxc de 288 V s'ajoute encore à
9 = arccos 0,94 = 20° la chute ibxc mais dans le sens contraire de celle de la
Fig . 50-33 .
Courant par phase :
__ S __ 10 x 106
= 2500 A
b E 4000
d'où ib = 2500L-20° 20°
= 2349 - j 855
e c = e b + ixi b
• 4000 + (205 + j 564)
• 4205 + j 564
• 4243L 7,64°
La tension de la source doit être de 4243 V pour obte-
nir 4000 V à l'usine . Le diagramme vectoriel est mon-
tré à la Fig . 50-32 . Noter la position du vecteur OM Figure 50-33
mentionné précédement. Courant i a en avance sur e a de 90° .
La tension e c maximale de la source est maintenant : bablement eu le temps de disparaître . Donc, lorsque le
recloser se referme, le réseau reprend son état normal .
e c = eb + jxclc Le système de commande du SSB détecte cette condi-
= 4000 + j 0,24 x (ib + Q tion stable, donc le disjoncteur SSB se referme . Le com-
• 4000 + j 0,24 x (2349 -i 855 - j 1200) pensateur reprend son état habituel et l'accumulateur
• 4000 + j 0,24 x (2349 - j 2055) se recharge .
• 4000 + j 564 + 493 Par exemple, supposons que le parc représente une
• 4493 + j 564 = 452827,15 0 charge de 8 MW . Durant l'interruption, le convertis-
seur doit donc fournir une énergie de :
Le compensateur peut donc maintenir la tension de
E=8MWx0,5s=4MW •s =4MJ
l'usine à 4000 V lorsque la tension e c fluctue entre un
minimum de 3957 V et un maximum de 4528 V Cette énergie peut être stockée facilement à l'intérieur
2 . Interruption momentanée d'un compensateur. Dans certaines applications, on peut
Le parc industriel représente une charge de plusieurs même emmagasiner des énergies pouvant atteindre
mégawatts . Le contrat avec le fournisseur d'électricité 100 mi .
pourrait stipuler que la puissance ne sera jamais inter- La Fig . 50-35b montre le diagramme vectoriel des ten-
rompue pour une perturbation de réseau de durée infé- sions et du courant durant la courte période où le com-
rieure à 10 secondes . Cette perturbation pourrait être pensateur alimente le parc . Le compensateur maintient
provoquée par un court-circuit momentané sur une ar- la tension eb à sa valeur nominale ; par conséquent, il
tère, une ouverture momentanée d'une ligne d'alimen- doit générer une tension égale à e a . L'angle 0 corres-
tation ou une oscillation de courte durée . Durant ces pond au facteur de puissance du parc au moment où la
moments critiques, le compensateur shunt, branché en perturbation a eu lieu . Durant cet intervalle, il est évi-
permanence à l'entrée électrique du parc, peut fournir dent que ia = ib .
l'énergie totale pendant la durée de la perturbation .
Cette application du compensateur shunt requiert évi-
demment un stockage d'énergie .
Pour ce faire, afin d'isoler le parc du réseau perturbé,
l'artère alimentant le parc doit être débranchée du ré-
seau par un disjoncteur extrêmement rapide . Le dis-
joncteur à semi-conducteurs SSB, composé de thyris-
tors raccordés tête-bêche, remplit ce rôle (Fig . 50-26 et
50-35) .
Supposons qu'une branche d'arbre produise un court-
circuit momentané sur l'artère principale . Après un délai
de deux ou trois cycles cela provoquera l'ouverture du (a)
recloser au poste de transformation (Fig . 50-26) . Ce-
pendant, pendant les quelques cycles requis pour
l'ouverture, le court-circuit produira une décroissance
rapide de la tension du réseau . Un capteur associé au
disjoncteur SSB détecte cette diminution, provoquant
son ouverture en moins d'un demi-cycle . Dès que le
SSB est ouvert, l'accumulateur commence à fournir de
l'énergie au compensateur, qui la convertit immédiate-
ment en puissance à 60 Hz . Le transfert du réseau au (b)
compensateur se fait en moins d'un cycle .
Figure 50-35
Le recloser demeure ouvert durant un intervalle, disons, Comportement d'un compensateur shunt pendant une inter-
de 30 cycles (0,5 s) durant lequel le court-circuit a pro- ruption momentanée de la puissance .
1 1 68 ÉLECTROTECHNIQUE
(a)
(b)
Figure 50-36
Comportement d'un compensateur shunt lorsque la source Figure 50-37
contient une tension distorsionnée . Correction du facteur de puissance .
L = XL = 11
= 0,029 H
2,rf 211 x 60
La tension instantanée eb(inst) à l'entrée de la fonderie
est donc donnée par l'expression :
Ai b
- ec(inst) + L + eb(inst) = 0
At
Alb
soit eb(inst) = ec(inst) - L (50-15)
Ot
La Fig . 50-38b montre la tension eb et le courant ib à (c)
l'entrée de l'usine avant que des mesures correctives Figure 50-38
ne soient appliquées . Le courant saccadé a une valeur Circuit équivalent de la fonderie . Tensions et courants, avant
efficace d'environ 2300 A, alors que la tension atteint l'installation du compensateur shunt .
des sommets de 12 kV La Fig. 50-38c montre le même a . Circuit équivalent de la source et de la fonderie .
b. Tension eb et courant ib à la fonderie .
courant et la composante fondamentale de la tension
c . Courant ib et composante fondamentale de la tension e c .
e . au point 2 en amont de l'artère . La tension réelle à
ce point commun de connexion sera polluée, à cause
du courant distorsionné . Le degré de pollution dépend Donc, en plus d'améliorer la forme d'onde de la ten-
de l'impédance du réseau en amont du point 2 . Si l'im- sion à l'entrée de la fonderie, il est important d'amé-
pédance est importante (réseau faible), la forme d'onde liorer la forme d'onde du courant circulant dans l'ar-
de ec sera inacceptable pour les clients avoisinants . tère .
1170 ÉLECTROTECHNIQUE
neutre
Figure 50-39
Compensateur shunt installé à l'entrée de la fonderie .
La Fig . 50-39 montre le circuit comprenant la fonde- sateur (environ 800 A efficace) et la puissance instan-
rie, le compensateur shunt SC3, le transformateur T3 tanée . On observe que cette puissance fluctue entre
et l'artère d'alimentation . Un transformateur de cou- des valeur positives et négatives, atteignant parfois des
rant CT détecte le courant instantané i, circulant dans crêtes de 10 MW. Cependant, la puissance moyenne
l'artère ; ce signal est fourni au processeur qui con- durant un intervalle de quelques cycles est faible .
trôle l'allumage des gâchettes du compensateur . Le
Les exemples qui précèdent nous ont montré que le
processeur compare le courant distorsionné i, avec le
compensateur shunt est en mesure de répondre à une
courant instantané désiré et génère les impulsions re-
gamme de perturbations électriques, assurant ainsi au
quises pour corriger la forme d'onde de i, Par consé-
client une excellente qualité de tension et de puissance .
quent, celui-ci devient presque sinusoïdal . La chute
Cependant, le fait d'améliorer la qualité de l'onde à
de tension le long de l'artère est donc sinusoïdale, de
un endroit donné ne veut pas dire que tout le monde
même que la tension à l'entrée de la fonderie . Cepen-
en bénéficie . Par exemple, une perturbation créée dans
dant, le courant fourni à la fonderie est toujours
le secteur manufacturier sera ressentie dans le secteur
distorsionné car la charge est non linéaire . Cela veut
résidentiel, en dépit du fait qu'elle aura été éliminée à
dire que le courant i a fourni par le compensateur shunt
l'entrée du parc industriel . Donc, l'installation d'un
est en réalité la composante distorsionnée du courant
compensateur pour corriger un problème local doit tou-
tiré par l'usine . Le compensateur agit alors comme un
jours tenir compte de son impact ailleurs sur le réseau .
filtre actif.
La Fig . 50-40a montre la tension et, à l'entrée de l'usine 50 .17 Le compensateur série : principe de
ainsi que le courant sinusoïdal i, circulant dans l'ar- fonctionnement
tère pour un intervalle de 5 cycles, soit environ 80 ms . Le compensateur série est semblable au compensateur
La Fig . 50-40b montre la même tension et le courant shunt ; la principale différence est qu'il est connecté
distorsionné ib fourni à la fonderie . Enfin, la Fig . 50- en série avec l'artère au lieu d'être en parallèle . Ainsi,
40c montre le courant saccadé fourni par le compen- dans la Fig . 50-26, en tenant compte du transforma-
V, A
10000-
Figure 50-41
(a)
Circuit simplifié d'une phase avec compensateur série .
déséquilibrées sur les trois phases . Pour cette raison, le vant générer 25 %,50 %,75 %, et parfois jusqu'à 100 %
compensateur utilise trois convertisseurs MLI indépen- de la tension nominale .
dants de façon à maintenir trois tensions équilibrées à Le compensateur série constitue un moyen relativement
l'entrée de l'usine. peu coûteux pour résoudre le problème des surtensions
La puissance du compensateur dépend de l'ampleur et sous-tensions de courte durée . De ce point de vue, le
prévue pour la chute de tension et du courant nominal compensateur série est souvent préférable au système
par phase . L'énergie à stocker dépend de la puissance composé d'un compensateur shunt et d'un disjoncteur
et de la durée prévues pour la perturbation . Considé- SSB .
rons, par exemple, une artère triphasée à 480 V, 60 Hz La Fig. 50-43 montre un compensateur de 2 MVA qui
qui alimente une charge de 600 kVA . Supposons que le peut fonctionner en mode shunt ou série .
pire cas prévu soit une chute de tension de 15 % sur les
La Fig . 50-44 montre un disjoncteur à semi-conduc-
trois phases qui dure pendant 1,5 seconde . Le compen-
teurs de 13,8 kVA .
sateur série doit donc générer une tension efficace de
15 % x 480 V/ 3 = 41,6 V durant la perturbation, tout 2 . Limitation du courant de court-circuit
en portant le courant de pleine charge . Par conséquent, Dans certaines applications, le compensateur série est
la puissance nominale du compensateur triphasé sera : conçu pour limiter le courant de court-circuit dans une
artère dont l'impédance est particulièrement faible . Le
P= 15 %x600kVA=90kVA
temps de réponse du compensateur est tellement ra-
En supposant un facteur de puissance de 100 %, l'éner- pide qu'il peut immédiatement introduire une tension
gie à stocker est: ea en opposition avec celle de la source . Par conséquent,
durant quelques cycles, l'amplitude du courant de dé-
W = 90 kW X1,5s=135kWs=135kJ
faut sera limitée à une valeur inférieure à sa valeur nor-
La puissance du compensateur, de même que l'énergie male . Cela permet au disjoncteur principal, dont la ca-
emmagasinée dans son accumulateur, sont modestes . pacité de court-circuit est limitée, d'ouvrir le circuit
En pratique, on construit des compensateurs série pou- sans risque de s'endommager .
Figure 50-43
Ce convertisseur de ± 2 MVA peut être reconfiguré pour en faire un compensateur shunt ou série
(DSTATCOM OU DVR) (gracieuseté de la Westinghouse Electric Corporation) .
1174 ÉLECTROTECHNIQUE
ligne capacitive est donnée par une expression sembla- phasée de quelques kilomètres . Le RPI est composé
ble à l'équation 25-13, soit : d'un transformateur triphasé et d'un groupe de réac-
tances XL et Xc raccordées comme c'est indiqué sur la
El E2 sin S
P = (50-17) figure .
Xc
Les trois transformateurs dont les enroulements sont
Les symboles ont la même signification que précédem- schématisés par des barres noires ont un rapport de
ment, mais la puissance circule de la région dont la transformation de 1 :1 . Les marques de polarités indi-
tension est en retard vers celle dont la tension est en quent que les tensions ERN, ESN et ETN sont déphasées
avance . de 180° par rapport aux tensions imposées EAN, EBN et
La Figure 50-46 montre une région 1 dont les phases ECN . Le diagramme vectoriel de la Fig . 50-47 montre
A, B et C sont connectées aux phases X, Y et Z d'une ces relations . Les tensions ligne à neutre ont toutes une
région 2 par l'entremise d'un RPI et d'une ligne tri- valeur efficace E l .
Figure 50-46
Deux régions réunies par un RPI et une ligne .
ECN ESN
EZN
EAN = El
L E RN = E, 1-180° EXN = E2 1 -6
Les réactances XL et Xc possèdent la même impédance, change que de ± 3 % par rapport à sa valeur médiane .
que nous désignons par le symbole XRPI . Cette impé- Les mêmes remarques s'appliquent aux lignes Y et Z .
dance est bien supérieure à la réactance de la ligne C'est dire que le RPI de la Fig . 50-46 permet de trans-
reliant les deux réseaux, de sorte qu'on peut négliger porter une puissance active qui demeurera presque
cette dernière . constante sans qu'il soit nécessaire d'effectuer un chan-
Le diagramme vectoriel indique que les trois tensions gement de prises ou d'autres manoeuvres . C'est une
caractéristique remarquable . Qui plus est, cette carac-
EXN , EYN et EZN de la région 2 ont une valeur efficace
téristique est obtenue au moyen de composants pas-
E2 . Elles sont déphasées de 8 degrés en arrière des
sifs et ne fait pas appel à l'électronique de puissance .
tensions EAN, EBN et ECN du réseau 1 . En ne considé-
rant qu'une seule phase, on constate que la ligne X est Le RPI est donc un appareil robuste et relativement
peu coûteux* .
branchée aux lignes S et T . Par conséquent, on doit
tenir compte de la puissance active transitée par les Un autre avantage du RPI est que l'ajout d'une ligne
lignes S et T à la ligne X . On observe que la tension supplémentaire avec RPI n'augmente pas la puissance
ESN est en avance sur EXN d'un angle de (60° + 6) . De de court-circuit des régions . Par conséquent, on n'a
plus, la tension ETN est en retard sur EXN de (60° - &) . pas besoin de remplacer les disjoncteurs existants par
La puissance active PL transportée entre les bornes S des disjoncteurs de plus grande capacité . Pour les mê-
et X est donc : mes raisons, une perturbation sur une des régions n'a
pas d'effet significatif sur l'autre . En fait, peu importe
ESN EXN sin (60° + &) la nature de la perturbation sur une des régions, les
PL =
XL courants portés par une ligne munie d'un RPI ne se-
EI E2 sin (60° + &) ront jamais supérieurs aux courants de pleine charge .
(50-18a)
XRPI Pour changer la direction de la puissance transitée il
suffit d'intervertir les réactances X L et Xc . Cette opé-
De la même façon, la puissance active Pc transportée
ration peut se faire au moyen de sectionneurs . Pour
entre les bornes T et X est :
changer la puissance transportée il faut changer la va-
ETN EXN sin (60° - &) leur de XRPI .
PC =
Xc En résumé, le RPI est un appareil remarquable car sans
= El E2 sin (60° - &) commutation et sans thyristors, il maintient un flux de
(50-18b) puissance essentiellement constant entre deux régions
XRPI même lorsque l'angle de déphasage fluctue de ± 20° .
La puissance totale P T portée par la ligne X est donc : De plus, le courant de court-circuit ne peut excéder le
courant de pleine charge du RPI .
PT = PL + PC
El E2 sin (60° + 3) El E2 sin (60° - 6) Le principe du RPI est exploité dans d'autres applica-
tions où les valeurs et l'agencement des réactances in-
XRPI XRPI
ductives et capacitives sont différents . Ces applications
2E I E2 sin 60° cos &
spéciales, bien que très intéressantes, dépassent le ca-
XRPI dre de ce livre.
d'où 50 .20 Résumé
El E2 cos 8 Nous avons vu que les compensateurs de type série et
PT = ï (50-19) shunt ainsi que les disjoncteurs statiques permettent
XRPI
une commande quasi instantanée de la puissance cir-
culant dans les lignes de transport et les réseaux de
L'équation 50-19 révèle que pour des valeurs données
distribution . Dans chaque cas, cela est rendu possible
de El , E2 et XRPI, la puissance totale transportée par la
ligne X par phase varie selon le cosinus de l'angle 8.
Comme on l'a vu, la valeur de &peut fluctuer, mais sur Le RPI a été développé par le CITEQ (Centre d'innovation
une plage aussi élevée que ± 20°, la puissance ne sur le transport d'énergie du Québec) .
CONTRÔLEURS STATIQUES DE RÉSEAUX 1177
grâce à la réponse rapide des convertisseurs . Quelques- ment de tension («voltage swell»), creux de tension
uns de ces convertisseurs sont aussi en mesure de con- («voltage sag») ; d) UPS .
trôler la forme d'onde des tensions et des courants . Dans
Niveau intermédiaire
ce cas, les convertisseurs agissent comme des filtres
actifs . Des convertisseurs de plusieurs mégawatts sont 50-10 Un câble porte un courant fondamental de
aussi utilisés comme convertisseurs de fréquence . 870 A à 60 Hz et un 5e harmonique de 124 A . Calculer
la valeur efficace du courant qu'indiquerait un ampère-
Ces nouveaux équipements de haute puissance auront
mètre .
un impact majeur sur la gestion de la puissance et sur
la qualité de l'onde livrée aux clients . De plus, ils per- 50-11 Dans le problème 50-10, calculer la plus
mettront d'améliorer la stabilité des réseaux en contrô- grande valeur possible du courant crête .
lant rapidemment les perturbations . Enfin, ils offriront
50-12 En se référant à la Fig . 50-8, calculer la
la possibilité d'utiliser, à leur pleine capacité, les équi-
capacitance des condensateurs et l'inductance des in-
pements et les lignes de transport existants .
ducteurs sachant que la fréquence est de 60 Hz.
50-13 Dans la Fig . 50-11, calculer la valeur crête de
la tension fondamentale ligne à neutre si la tension aux
bornes du condensateur est de 3400 V .
PROBLÈMES - CHAPITRE 50
50-14 En se référant au compensateur série de la Fig .
Niveau pratique
50-17, on sait que EA = 6,9 kV, EB = 7,4 kV, X = 1,2 S2
50-1 Quelle est la différence principale entre un thy- et que les deux tensions sont en phase . Le compensa-
ristor et un GTO? teur peut développer une tension maximale de 1,5 kV,
et son courant nominal est de 800 A . Déterminer :
50-2 Pourquoi ne peut-on pas utiliser un GTO dans
un convertisseur MLI dont la fréquence de découpage a) la puissance active maximale que la région A peut
est de 8 kHz? fournir à la région B, par phase
50-3 Un conducteur portant un courant de 60 Hz con- b) la tension Ec que le compensateur doit alors géné-
tient aussi un 23e harmonique . Quelle est la fréquence rer
de l'harmonique ?
50-15 Expliquer le principe de fonctionnement d'un
50-4 Un interrupteur à semi-conducteurs composé de UPFC .
deux thyristors tête-bêche porte un courant efficace de
50-16 Dans la Fig. 50-21, calculer le courant qui cir-
684 A, 60 Hz . Calculer la valeur crête du courant cir-
cule dans la ligne de transport à 150 kV lorsque le con-
culant dans un des thyristors .
vertisseur débite sa puissance nominale monophasée
50-5 Nommer quatre types de perturbations qui peu- de 20 MW à 66 kV. Le rendement global du convertis-
vent affecter un réseau . seur est de 97 % et le facteur de puissance de la ligne à
150 kV est de 0,96 .
50-6 Un convertisseur triphasé à 6 pulsations est ali-
menté par une source à c .c . de 2400 V. Calculer la va- 50-17 Une charge de 6700 kW est raccordée à un
leur efficace (approx .) de la tension ligne à ligne . compensateur shunt qui est alimenté par un accu-
mulateur fonctionnant à 240 V . Si l'énergie stockée est
50-7 Dans le problème 50-4, calculer le temps maxi-
de 40 MJ, calculer la capacité minimale en ampères-
mal requis pour interrompre le courant .
heure de l'accumulateur .
50-8 Expliquer le principe de fonctionnement d'un
50-18 Dans le problème 50-17, lors d'une interrup-
TCSC à contrôle continu .
tion momentanée, pendant combien de secondes l'ac-
50-9 Expliquer ce que veulent dire les termes sui- cumulateur peut-il fournir la puissance requise à la
vants : a) surtension de manoeuvre («switching surge») ; charge, avant que sa tension commence à baisser rapi-
b) soustension temporaire («brown-out») ; c) gonfle- dement?
1178 ÉLECTROTECHNIQUE
1179
1 180 ÉLECTROTECHNIQUE
Lorsqu'on circule dans le sens de la flèche, on mul- 7 kW-h = 7 x 3,6 x 1000 x 1000 J
tiplie par le chiffre associé ; = 25,2 x 10 6 J = 25,2 MJ
lorsqu'on circule dans le sens contraire, on divise .
Exemple 1-17
DENSITÉ DE FLUX
CHAMP MAGNÉTIQUE
oersted De I tesl a
TI
f 2,02 10
ampère-tour par pouce I 79,6 kilogauss I
; 3 9,37 1000
I ampère par mètre A/m
I 106 `gauss
I
6,45
ligne par pouce carré
15,5
CHARGE
microtesla MT I
I
I ampère-heure A •h I
3600
Icoulomb C
ÉCOULEMENT
1018
mètre cube par second e 3/s I
Iattacoulomb BC I 35,3
6,24 pied cube par seconde I
I charge sur un électron I 1000 + 6,23
(gallon (CAN) par seconde
I
4,55
CONDUCTANCE décimètre cube par seconde d 3/s i
Isiemens S I 1
+1 I litre par seconde i
I mho I
Chartes de conversion reproduites avec permission ; copyright© 1972, 1988, 2000, LES ENTREPRISES SPÉRIKA LTÉE
LONGUEUR I kgf/mm 2 I
Inewton-mètre I I 9,81
j1 I mille
mégapascal MPa I
1,609
Iwatt-seconde I Ikilomètre km I
10
I 1000
bar I
6,24 xI 10 t8 , 1,02
mètre m I
1000 kgf/cm2 I
3,28
Iélectronvolt eV
I Ipied I 2 (psi) I
lbf/po
12
I pouce I 6,89
kPa
I kilopascal I
2,54
ÉNERGIE MASSIQUE f 7,5
IBtu par livre I I centimètre crn 1
1000 I millimètre de mercure (0°C) I
10+
j 2,326 I
kJ/kg I
I millimètre MM
Pa
Ikilojoule par kilogramme 39,37 I pascal I
Inanomètre nm I
FORCE 10
I I angstrom
Ikilogramme-force kgf PUISSANCE
1
mégawatt MW
livre-force Ibf 9,806 I I
4,448
10100 I Btu par seconde I
(newton NI
1,055
I kilowatt kW I
1,34
horsepower HP I
FLUX MAGNÉTIQUE MASSE
1000
Iweber Wb I Imégagramme mg I calorie par seconde I
1
j
4,184
10 6 tonne tI
1 1000 + 1,102
I watt
1
W I
Chartes de conversion reproduites avec permission ; copyright© 1972, 1988, 2000, LES ENTREPRISES SPÉRIKA LTÉE
1182 ÉLECTROTECHNIQUE
j 100 j 1,467
I ohm-mètre S2-m hectare ( I 100 Ipied par seconde I
100 1 2,47
8 '
ohm-centimètre acre kilomètre par heure
I I
4047 27,8
109 Imicrohm-centimètre I I centimètre par seconde cm/s I
1 metre carré
6,015 10,76 1,97
ohm-circular mil par pied I pied carré I Ipied par minute
I
1,662 10 4 ; 144
I nanohm-mètre nt2 .m I pouce carre I
6,4516
centimètre carré cm 2 1
VOLUME
100
I millimètre carré m2 1
I mètre cube m3 1
1,97 1,308
MCM kcmil 1 verge cube I
TEMPÉRATURE
27
litre
Idegrés Fahrenheit - Fi
1000 61,02
pouce cube I
Exemple
16,4
1
100 °C = 100 +273 = 373 kelvins I centimètre cube cm3 1
68 °F = (68 - 32) - 1,8 = 20 °C
I millilitre 1
Chartes de conversion reproduites avec permission ; copyright© 1972, 1988, 2000, LES ENTREPRISES SPÉRIKA LTÉE
APPENDICE A-2 1183
1 184 ÉLECTROTECHNIQUE
cuivre [Cu] 15,88 17,24 4,27 8890 35 220 380 394 1083
fer [Fe] 88,1 101 7,34 7900 131 290 420 79,4 1535
250 MCM 12,7 500 126,6 250 000 0,138 0,181 1126
4/0 11 .7 460 107,4 212 000 0,164 0,214 953
2/0 9,27 365 67,4 133 000 0,261 0,341 600
1/0 8,26 325 53,5 105 600 0,328 0,429 475
7,35 289 42 .4 87 700 0,415 0,542 377
6,54 258 33,6 66 400 0,522 0,683 300
5,83 229 26,6 52 600 0,659 0,862 237
5,18 204 21,1 41 600 0,833 1,09 187
4,62 182 16,8 33 120 5 1,37 149
4,11 162 13,30 26 240 1,32 1,73 118
3,66 144 10,5 20 740 7 2,19 93,4
3,25 128 8,30 16 380 2,12 2 .90 73,8
2,89 114 6,59 13 000 2,67 3,48 58,6
2,59 102 5,27 10 400 3,35 4,36 46,9
2,30 90,7 4,17 8 230 4,23 5,54 37,1
12 2,05 80,8 3,31 6 530 5,31 6,95 29,5
1,83 72,0 2,63 5 180 6,69 8,76 25,4
1,63 64 .1 2,08 4110 8,43 11,0 1 5
1,45 57,1 1,65 3 260 1 ,6 13,9 14,7
1,29 50,8 1,31 2 580 1 4 17,6 11,6
1,15 45,3 1,04 2060 ,9 22,1 9,24
18 1,02 40,3 0,821 1 620 21,4 27,9 7,31
0,91 35,9 0 .654 1 290 26,9 35,1 5,80
0,81 32,0 0,517 1 020 33,8 443 4,61
21 0,72 2 ,5 0,411 8 2 42,6 5 8 3,66
0,64 25,3 0,324 6 0 54,1 70,9 2,89
0,57 22,6 0,259 5 1 67,9 88,9 2,31
0 1 20,1 0,205 404 8 0 1 2 8
0,45 17,9 0,162 320 108 142 1,44
0,40 15 .9 0,128 253 137 179 1 14
27 0,36 14,2 0,102 202 172 225 0,908
0 .32 12 .6 0,080 159 218 286 0,716
0,29 11,3 0 .065 128 272 354 0,576
30 0,25 1 0 0,0507 100 348 456 0,451
0,23 8,9 0,0401 79,2 440 574 0,357
0,20 8,0 0,0324 64,0 541 709 0,289
33 0,18 7,1 0,0255 50,4 689 902 0,228
0,16 6,3 0,0201 39,7 873 1140 0,179
0,14 5,6 0,0159 31,4 1110 1450 0,141
36 0,13 5,0 0,0127 25,0 1390 1810 0,113
37 0 .11 4,5 0,0103 20,3 1710 2230 0,091
0,10 4,0 0,0081 16,0 2170 2840 0,072
39 0,09 3,5 0 .0062 12,3 2820 3690 0,055
40 0,08 31 0,0049 9,6 3610 4720 0,043
A5
La machine asynchrone :
relations fondamentales
Cet appendice constitue un complément au chapitre 35 le flux de fuite of, . La chute de tension x 1lp est tou-
sur le moteur asynchrone . Nous y développons les for- jours faible par rapport à la tension E l ; par conséquent,
mules de base qui décrivent le comportement de la Ev est presque égale à Et . Cela nous permet de dépla-
machine lorsqu'on fait varier la tension et la fréquence . cer la branche d'excitation en amont de la réactance x 1 ,
La Fig . A5-1 montre le circuit équivalent d'une phase soit entre les bornes 2 et N (Fig. A5-2) . De plus, on
d'un moteur asynchrone . Elle correspond à la Fig . 35- élimine la résistance Rf car son effet est négligeable
sur la performance du moteur .
5, chapitre 35 . Les réactances de fuite x l et x2 sont
associées aux flux de fuite off, et 0f2 . La réactance mu- Ces modifications influencent légèrement le compor-
tuelle Xm est associée au flux mutuel 0m, lequel est tement du moteur, mais elles mettent en évidence ses
créé par le courant magnétisant Im . caractéristiques principales . Ainsi, on peut combiner
les réactances x 1 et x 2 en une seule réactance de fuite x .
La tension Ev entre les points 2 et N est égale à la
Celle-ci correspond essentiellement à la réactance de
somme des tensions induites par le flux mutuel Om et
fuite du moteur, rapportée au stator .
Au lieu de résoudre le circuit à partir de la source Es ,
nous étudierons plutôt le circuit situé à droite de la ten-
Off 0f2 sion Ev . L' amplitude de la tension Ev sera contrôlée en
ajustant la tension E s de la source pour compenser la
faible chute de tension r1 lp .
Le glissement traditionnel s est égal à (n s - n)/n s =
ng/ns , où ng est la vitesse de glissement . On peut donc
remplacer la «résistance de puissance» r 2/s par
r2 r2 r2ns
s ng/ns ng
L'équation A5-4 révèle que pour une machine asyn- on trouve que l'impédance Zd de la branche 2-3-N est :
chrone donnée, la vitesse de glissement n g d est une
constante . Elle dépend uniquement de la résistance r2 Zd=Vx 2 +x 2 =x ~2
du rotor, de l'inductance de fuite L et du nombre de
Le courant I, lors du décrochage a donc une valeur Id
pôles p . Notamment, n g d est indépendante de la ten-
donnée par
sion et de la fréquence appliquées au stator . C'est un
résultat assez remarquable . La constance de ngd nous Id = Ev /Zd
incite à la choisir comme vitesse de référence .
Ev
La vitesse nd lors du décrochage est donnée par soit Id = (A5-5)
x~_
2
nd = n s - ngd
Si l'on exprime Id en fonction des paramètres du mo-
où ns est la vitesse synchrone alors en vigueur . teur on obtient :
Exemple A5-1
Un moteLlr asy nchrone de 4 piles possède une réac- Id = Ev éq . A5-5
xF
tance de fuite de 6,4 S2 lorsqu'il est alimenté à une
fréquence de 50 Hz . Sachant que la résistance . du Ev
rotor rapportée ati stator est de 1,2 t2 . calculer : 2tcfL 1 _
2
a) la vitesse de glissement lors du décrochage soit
b) la vitesse de rotation lors du décruch ire lorsque
le moteur est alimenté par une source de 217 V à (A5-6)
34 Hz
Vitesse de rotation lors du décrochage sous une ten- Donc, pour une phase, le couple Td lors du décrochage
sion de 217 V, 34 Hz : est donné par :
nd = ns - ngd
9,55P r
T = éq . 33-9
= 1020 - 281 = 739 r/min lis
A5 .3 Décrochage : valeur du courant donc
rotorique Id
En se référant à la Fig . A5-3, où la résistance de puis- 9,55 Ià x
Td =
sance possède toujours une valeur résistive de x ohms, ns
Il
éq . A5-13b
Id
il 2(0,391) 2
359 1 + (0 .391) 2
Figure A5-4 d'où Il = 185 A
Circuit équivalent lorsque le facteur de glissement g (au lieu
du glissements) est utilisé comme paramètre variable .
APPENDICE A-5 1 19 1
1,400
.)
.U
(P
Ago
1,200
1,000
Il
Id
0,800
et
T
Td
0,600
0,400
0,200
0,000
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
S = ng/ngd .)
.U
(P
Figure A5-5
Courbes normalisées montrant la relation entre le couple relatif T/Td et le courant relatif Il/Id, en fonction
du facteur de glissement n g/n gd .
décrochage Id et la vitesse de glissement n gd, on peut sont respectivement la tension nominale ligne à neutre
déterminer le couple T, le courant I l et la vitesse de et la fréquence nominale du moteur . Cela assurera que
glissement n g, pour n'importe quelle condition de fonc- le flux mutuel ne dépassera pas la limite admissible .
tionnement du moteur. 3) En utilisant les données du problème et en appli-
quant les équations (A5-9), (A5-13b) et (A5-15b), dé-
A5 .8 Relation linéaire entre T et n 9
terminer les valeurs du facteur de glissement g, du cou-
En regardant la Fig . A5-5, on observe que le graphique rant I, du couple T et de la vitesse de glissement n g .
T/Td vs g est presque une droite entre l'origine et le
point donné par T/Td = 0,6 et g = 1/3 . Il s'ensuit que 4) Pour une vitesse donnée, soit pour un facteur de glis-
dans cette région linéaire, T/Td = 1,8 g . Dans un sys- sement ng, les valeurs du courant I et du couple T peu-
tème à vitesse variable, la région comprise entre g = 0 vent aussi être obtenues graphiquement à partir des
et g = 1/3 correspond sensiblement à la plage de fonc- courbes de la Fig . A5-5 . Inversement, on peut détermi-
tionnement normal . Par conséquent, la relation entre le ner g et donc la vitesse pour un couple T donné .
couple T et la vitesse de glissement ng peut être expri- A5.10 Liste des symboles
mée par la formule approximative :
Aux fins de référence rapide, nous donnons ici la liste
des symboles utilisés dans cet appendice .
T = 1,8 gT d
T = couple développé par le moteur triphasé, par
( 4,77 E, phase [N m]
= 1,8 1 n9
n gd ns x Td couple de décrochage, par phase [N m]
~ 1
p = nombre de pôles sur le moteur
2
L inductance de fuite du stator plus celle du
n E rotor, rapportée au stator [H]
( g
= 8,59
rznslx ns x f fréquence appliquée au stator [Hz]
fN fréquence nominale du moteur [Hz]
Le couple s'exprime donc comme suit en fonction des X réactance de fuite du moteur, rapportée au
paramètres du moteur : stator [S2] (x = 2itfL)
r, résistance du stator [f1]
z 2 r2 résistance du rotor rapportée au stator [S2]
(Ev p ng courant tiré de la source [A]
T= 596 x 106 (A5-16) IP
f I x r2 Il courant tiré par le rotor, rapporté au stator [A]
1m courant magnétisant [A]
La formule A5-16 est valable pour tout moteur asyn- Id courant de décrochage [A]
chrone pour autant que le glissement n g <_ 1/3 ngd, ou ES tension ligne à neutre aux bornes du stator
encore que T 5 0,6 Td . ESN tension nominale du moteur ligne à neutre
De plus, il n'y a aucune restriction sur les valeurs de Ev tension ligne à neutre, en aval de r, [V]
Ev , r2 , n s ou ng , sauf que le flux mutuel ne doit pas El tension ligne à neutre, induite dans le stator
dépasser sa valeur nominale pour éviter la saturation . par le flux mutuel On, [ V]
N = nombre de spires effectives sur le stator, par
A5 .9 Résumé phase
Dans cet appendice, nous avons développé plusieurs Om flux mutuel par pôle [Wb]
équations qui sont représentées par les deux graphi- n s - vitesse synchrone [r/min]
ques de la Fig . A5-5 . Afin de consolider le tout et pour n vitesse de rotation du moteur [r/min]
résoudre un problème quelconque, nous suggérons la nd vitesse de décrochage [r/min]
procédure suivante : n g = vitesse de glissement [r/min]
1) À partir des données du problème, déterminer les ng d = vitesse de glissement lors du décrochage
Chapitre 1 Chapitre 8
2) 3,0 x 103; 4,3 x 106; 3,0 x 10- 4; 7,52 x 10-7 ; 5) 392 N la) -E1+RI=0; 1b) El +RI=0 ; le) El +RI=0;
6) 2,94 kJ ; 7) 7840 W; 10,5 hp; 8) 90,9%; 5 kW; 9) 60 N •m ; ld)-E1+E2+RI=0 ; 2)+8A; 5a)-5A; 5b)-13A;
10) 25,2 kW; 12) 2374 hp ; 15) 62,1 % ; 16) 2238 W ; 1,81 kg; 5c) + 9 A ; 6a) + 5 A; 6b) + 4 A ; 6c) + 0,897 A ; 6d) + 9,17 A;
45,4 L; 1 .21 ha; 186,8 N ; 15,14 L ; 1,52 m; 7,62 cm ; 17) 94,2 GJ; 7a)I1=+14,6A ;12=+2,3A;13=-16,9 A;
18) 10,5 t; 19) 48 TJ; 20) oui; plus élevée; 21) 2,7 kW; 7b) I1= -2 A; 12=-8A;13=+10 A; 8a)11=+14,6A ;13=-16,9 A ;
22) 53 kW; 23) 11,1 kW; 24) 117 m3/min ; 25) 0,05°C ; 8b) I1=-2A;13=+10 A;
26) 13,9°C ; 27) 66°C ; 28) 52 070 Btu ; 7,6 h; 29) 1,067 ; 0,8; 0,73; 9) R1 = 73,2 4 ; R2 = 68,2 4; R3 = 37,2 52 ; R4 = 21,452 ;
30) 7,5 m ; 31a) 25 m 2; 31b) 4 p.u. x 9 p .u . ; 31c) 36 p .u . 10) 10 n; 11) 0,574 A; 12a) 10 mû ; 12b) 15 625 W; 13) 1 A; 4 A, 28 V;
32a) 4047 m2; 32b) 63,6 m ; 32c) 1,0 acre ; 33a) 62,5 A; 14) 2,375 A; 15) 8 0 ; 16) 6 A; mêmes valeurs; 17) 1 A ; 18) 42 V;
33b) 3,84 U ; 34a) 2 p .u . ; 34b) 2 p .u . ; 35a) 3,5 p.u.; 35b) 3,13 kW 20) 2880 W ; 400 Q
Chapitre 2 Chapitre 9
10a) 82 protons; 10b) 82 électrons ; 10c) 125 neutrons 11) 1 an ; 12) 64 ans ; 13) 560 V 14a) 300 kV; 14b) 75 kV;
14c) 5 kV; 15) 14,3 mm
Chapitre 3
13) 4 kV; 14) 200 mA; 15) 2 Q ; 16) 8 n; 17) 24 A ; 18) 2,4 A ; Chapitre 10
19) 28 V; 20) 120 V; 21) 2,4 kV; 22) 13,1 A; 23) 254 V; 24) 10 kit 13) 10 400 cmil ; 1020 cmil; 14) # 9 ; 15) # 10 ; 16) 1,77 Q;
17) 253,2 mm 2; 18) oui ; - 25% plus grand ; 19) #6 ;
Chapitre 4 24) 200 kW ; 125 MW; 25b) 750 000 A2-s; 27) 295,8 cmil ;
6) 0,5 A; 7) 7,5 A; 9) 90 W; 1 Oa) 4 A; 30 52; 28) 7,39 km; 21,3 kg ; 29) 4,8 cmil; 1,6 cmil ; 30) 35,7 Q;
1Ob) 3,5 A; 367,5 W; 1,32 MJ ; 11 a) 10 W; 11b) 1000 W ; 12) 5 V; 31) 1,33 û; 19,2 kW 32) 3,42 0 ; 33) 0,172 N ; 1,08 N ;
13) 6,6 kW; 10 hp ; 14) 141,4 V 34) 2,22 MW; 13,2 MW; 10,3 MW ; 35a) 2259 W; 35b) 20 W;
35c) 2239 W; 36) 123 A; 37) 199,6 S2 ;
Chapitre 5
38) 37,4 kN ; 8405 Ibf; 39)86°C; 40) 100 4 ; 41 a) 2,81 mm ;
1) 107 Q; 2) 20 Q; 4) 0 V, 40 V; 7) 8 ; 8) 11,25 W ; 9) 0,476 A; 5,67 W;
41 b) 51,5 kW; 42) 424 A; 43) 8,47 m/h ; 44) 78,9 kW ; 45) 22,1 Umin ;
10) 90 V; 450 W; 11) 12 0 ; 12,5 A; 12) 40 V; 10 A ; 8 A; 13) 13,04 4;
47) 731'C- 48) 32 ; 49) 2400°C ; 0,75 A ; 50a) 334 MJ; 50b) 30,4 MJ ;
14) 81,25 V; 39,06 W; 15) 17,5 Q; 16) 8,25 kV; 17) 9 V; 72 V; 27 V;
51) 428 A ; 52) 12,7 kA ; 53) 10,3 kA ; 54) 340°C ; 55) 5,4 mV
36 A; 27 A; 9 A; 8 A ; 1 A; 18) 24 V; 96 V; 72 V; 192 V
Chapitre 6 Chapitre 11
6) 37,5 A ; 30 h; 300 A; 7) 12,88 V; 8) plomb : 70; NiCd : 120;
8) 10 mA; 9a) 2,5 Q ; 9b) 2 mit ; 10) 7490 Q ;
11) 2,85 Mit; 2,85 W; 12) 20 W; 4 mW; 13) 500 NA ; 14a) 120 V; 9) oui ; 1,28; 10) 1,5 û ; 11) 4 piles en série; 12) 12 piles
(3 groupes de 4 en série) ; 13) 1200 L; 14a) 510 kJ ;
14b) 40 V; 90 V; 15) 119,9 V; 16) 40 V et 80 V; 18) ± 0,3 V; ± 3,2% ;
19) non, erreur = ± 8% ;
14b) 23,6 A •h 14c) 23,6 h; 15) 1,67 an ;
16) 420 kJ/kg ; 1940 kJ/dm3; 18) de 180 kg à 310 kg ;
Chapitre 7 ; ;
19a) 156 A•h 1,3 A•h 19b) 0,32 mû; 20) 5670 kg ; 70 piles; 175 A;
2a) E13 = + 60 V; 2b) E23 = -140 V; 3a) E16 = + 80 V; 21a) 72 m3; 21b) 83 groupements en parallèle de 141 piles en
3b) E25 = - 80 V; 3c) E25 = 0 V; 3d) E24 = 0 V; 3e) E14 = + 200 V; série; 22a) 36% ; - 320 V; - 700 A
4)+20V;0V;-30V;+30V; 5)+10A;O A ; -10A;O A;
6) + 2 V/s ; 0 V/s; -5 V/s; + 6 V/s ; - 1 V/s ;
Chapitre 12 Aucune réponse
7) + 1 A/s; 0 A/s ; -2 A/s; 0 A/s, + 1 A/s; 8a) - 9,14 V/s ; Chapitre 13
8b) -4,57 V/s; 8c) - 2,28 V/s ; 9a) +0,57 V/s; 9b) + 1,7 V/s ; 4) sud; 5) 1250 A; 6) 1 est positif; 7) répulsion ; attraction si
9c) + 1,7 V/s ; 1 Oa) + 5 V/s; 1 Ob) - 30 V/s ; 1 Oc) + 10 V/s; on inverse les bornes; 8a) A : 1000 A; _B : 400 A;
11 a) 0 V/s ; 11 b) - 314 V/s; 11 c) + 272 V/s 8b) A : 12,5 W; 8 : 17,5 W ; 8c) B; 8d) répulsion;
10) 250 spires fil # 9 ; oui; 11 a) 9,1 mT; 11b) 3,2 mT,• 13) 17,5 m ;
14) 12,69 Us ; 15a) 50,4 kA; 15b) 327 V; 15c) 785 kW
1193
1194 ÉLECTROTECHNIQUE
Chapitre 14 Chapitre 21
9) 0,2 m2 ; 10) 1,2 T; 11) 3000; 12) 2000 A; 13a) 1 kA/m; 5) 25 s ; 6) 40 V; 8a) 88,5 nF; 8b) 248 nF; 9a) 4 µF ;
13b) 2 kA/m ; 13c) 1120 kA/m ; 14a) 1120; 512 ; 14b) 1120; 560 ; 9b) 800 V; 200 V; 10) 2,4 A; oui; l l a) 5µF ; l l b) 79µF ;
14c) 320 ; 160; 15) 2400 A; 16) 1,6 T; 160 µWb ; 17) 70 µWb ; 11 c) série : 840 V; parallèle : 600 V; 12) 56,9 kJ/m 3; 13)144000;
18) 0,625 µWb; 19) 250 000; 2500 ; 25 ; 19b) 0,61 T; 20) 18 A; 15a) 600 s ; 15b) 420 s ; 15c) 90 J ; 16)64 ; 17a) 6,57µF;
21) 42 A ; 22) 70 A ; 23a) 4800 ; 23b) 1,0 ; 24) 3360 A ; 25) 9,3 A ; 17b) 80 kV; 24,5 kJ; 18) 0,825 x 2,525 m ; 19a) 16,7 MS2;
26a) 170,8 kA; 26b) 2512 A; 0,7 T; 26c) 11 kA; 26d) 184,3 kA; 19b) 25 W ; 20) 30 gC; 21a) 80 kV; 21b) 0,24 J ; 22) 52,5 nF ;
26e) 70,9 A; 27a) 525,5 kA total; 202 A ; 27b) oui ; 1,6 T; 23)-1,8µF
27c) 50,6 kW; 28a) 10 A; 28b) 0,628 m ; 28c) 15,92 A/m ;
28d) 19,9 µT; 28e) 20 µT; 29) 0,47 T Chapitre 22
10)84,9 V; 11) 14,1 A; 12) 417 S2 ; 14) 5 4 ; 2,5 4; 15) 3183 4 ;
Chapitre 15 16a) 53 4 ; 16b) 1,19 A; 16c) 0 W; 16d) 74,8 var; 17) 0,146 A;
2) 0 kA/m; 100 kA/m ; 200 kA/m ; 5) 600 A; 7) 7,2 J ; 16 var; 18a) 150 kvar ; 18b) 10,42 A ; 18c) 1382 S2; 18d) 1,92µF ;
8) 52 000 T •A /m ; 3,1 J; 11) 216 W; 12) 0,1 mJ/mm3 ; 18e) 398 J ; 18f) 150 kW ; 19) 3,18 mH ; 20a) 259 A;
13a) 1,1 T; 2,75 mWb ; 13b) 6000 A ; 14a) 200 cm2 ; 14b) 1280 A; 20b) 4,33 H ; 291 kJ ; 21) + 433 W; + 500 W; + 433 W; 0 W; - 500 W;
14c) 640 cm3 ; 15a) 57,6 N; 115,2 N ; 15b) sud 0 W; + 500 W; (+) indique que le condensateur absorbe de
l'énergie ; 22a) 0,25 Hz ; 22b) 1000 W; 22c) 2000 J ; 22d) 500 W;
Chapitre 16
22e) 70,7 V; 22f) 70,7 V; 23) 0,125 Hz ; 1000 W ; 4000 J ; 500 W ;
5) vers le haut; 6) nord à gauche ; 7) vers le lecteur;
70,7 V; 70,7 V; 24) 83,3 Hz ; 1000 W; 9 J ; 750 W; 86,6 V; 86,6 V;
8) vers le bas; vers le haut; 9) horaire; horaire ; 10) 1000 N ;
25) 37 700 A/s à t = 0 s ; 27a) 0,269 µF; 7,0 A; 27b) 483 kvar;
11) 12 N ; 90 N •m; 12) 1,08 N ; 4800 N; 13) 150 N ; 14) même sens ;
27c) 97,6 kV; 28) 1281 J lorsque la tension est max.; 29a) 58 Q;
16) 9,42 N ; 17a) 4,87 x 10-
4 mm 2 (#50); 17b) 705 A ; 17c) 0,284 T;
29b) 2,9 kV ; 29c) 385 J; 30a) 1257 4 ; 30b) 3771 S2; 31) 44,8 4 ;
17d) 4,1 iN•m
32a) 84,3 pH ; 32b) 31,8 mQ; 32c) 44,5 V; 33a) 5,84 mH ;
Chapitre 17 33b) 70 spires; 33c) 250 mm2 ; 33d) 17,8 mm ; 33e) 22,7 mS2
1) 1 Wb ; 9) 30 V; non ; 11) 20 V; 13) 20 Hz ; 50 ms;
Chapitre 23
14) 3600 r/min; 15a) 480 V; 15b) 120 V; 15c) 480 V ; 16) négative;
1a) 100 mm; 1b) 60 r/s; 1c) 16,67 ms ; 2a) 40 mm ; 2b) 4 r/s ;
17) négative; 18) 419 V
2c) 250 ms ; 3a) 30 mm ; 3b) 5000 r/s ; 3c) 0,2 ms;
Chapitre 18 4) antihoraire ; 5a) quelconque ; 5b) 20 ms ; 5c) 5 ms ; 1,67 ms;
4) 1,8 V; 5a) 1590 V; 5b) 9750 V; 6a) 0,68 T; 6b) 0,8 V,- 111 µs; 150 ms ; 6a) 5 mm = 1 mA ; 6b) 90° ; 1,8° ; 36 000° ;
9) négative; 10) négative; 11) négative; 12) positive 7a) Ea: 90° ; 72°; Eb : 3510°; 2808°; 7b) Ea 18° en avant de Eb ; Ea
18° en arrière de Eb ; 9a) 17 A à + 28°; 9b) 17 A à + 152° ;
Chapitre 19 9c) 17 A à - 28°; 9d) 17A à - 152° ; 1 Oa) 17,3 A à - 30° ;
5) 4 H ; 6) 0 A; 10 A ; 7) -15 V; 9) 100 V; 1 Oa) 540 V; 10b) 26,5 A à + 19° ; 10c) 26,5 A à - 161 ° ; 10d) 17,3 A à + 150° ;
1 Ob) 54 J; 11 a) 324 kJ ; 11 b) 24 V; 11 c) 4,5 s; l l a) 5,66 V à+ 45°; l l b) 16,5 V à+ 76° ; l l c) 46,8 V à+ 160° ;
12a) 1 V; 5 V; 10 V; 12b) 11 V; 7 V; 2 V; 12c) 1 W; 25 W; 100 W; l l d) 16 V à- 90° ; 12) 15 A à 0° ; 8 A à+ 90° ; 13) 10,9 A à 106° en
12d) 11 W; 35 W; 20 W; 13a) 200 V; 13b) 240 V; 14) 300 52 ; arrière de I5 ; 14b) + 8 A; 0 A; - 4 A; 15b) 0 A; + 15 A; - 15 A ;
15) 52,8 mH ; 16) 30 V; 17) 0,6 A; 48 A; 361 A ; 21,6 kA; 16b) - 9,33 A ; 8,66 A ; 5 A; 16c) - 8,66 A ; - 5A ; + 8,66 A;
18) 0,594 A ; 25,83 A ; 34,29 A; 34,29 A; 19) 10 H, 20 H; 17a) 90° en arrière ; 17b) 60 ° en avant ; 17c) 150° en arrière ;
20) 72,9 mH; 21) 80,8 mH ; 22) 69,8 mH ; 23b) - 4 V; 2 V; 18a) 120° en arrière ; 18b) 120° en avant ; 18c) 120° en avant;
24a) - 1,15 A ; - 0,7 A; 24b) - 9,4 A; 25b) 36 A; 0 A ; 23,6 A; 19b) à 6 ms: E12 = + 654 V ; E23 = + 141 V; E31 = - 795 V;
27a) 800 V; 27b) 1600 V; 27c) 0,4 H ; 27d) 0,8 H ; 28a) 114 µs ; à 100 ms : E12 = 0; E23 = - 735 V; E31 = + 735 V;
28b) 75,4 A ; 50,9 kV; 28c) 17,7 kV; 29) 50 V; 30) 10 V; à 27 min : E12 = 0 ; E23 = - 735 V; E31 = + 735 V; 20) 50 Hz;
31 a) 3,16 H ; 31 b) 12,6 H; 63 s ; 32a) 119 H; 32b) 118 H ; 382 s; 21 a) 15 à 210' ; 21 b) - 13 - j 7,5; 22a) 17 Z -61,9° ; 22b) 8 + j 15 ;
34) 80,4 pH 23a) 50 Hz ; 23b) 601 V; 24a) 106 V; 24b) 75 V; 25a) 180 à 120° ;
25b) - 90 + j 155,9; 26a) 845 à 261,6° ; 26b) 5 à 126,8°
Chapitre 20
6a) 25 mJ ; 6b) 25 kW; 6c) 25 mJ ; 7) 8 µJ ; 8a) 80 mJ ; 120 mJ ; Chapitre 24
8b) 40 mJ ; 9a) 286 V; 9b) non ; 10a) 1 MV/m; 1 Ob) 3 µN ; vers A; 3) Figure 24-26: 5 A ; 2A; 5,38 A à - 21,8°; Figure 24-27 : 6 A; 4 A ;
11) 30 kV; charge trop faible; 12a) 0,32 pN ; 12b) 0,08 pN ; 7,21 A à + 33,7° ; Figure 24-28 : 6 A ; 4 A ; 2 A à - 90°; Figure 24-29:
13a) voir Fig. 20-17; 13b) 1300 kV; 650 kV; 14) 556 kWh ; 6 A ; 2 A; 4 A; 6,32 A à + 18,4° ; 4) 10 4 ; 5) 18,6 4 ; 16,6 S2; 60 S2 ; 1912 ;
15a) 360 m ; 15b) 14,64 km; 15c) 225 A; 16) 8 x 10-13 kg; 7,9 pN; 6a) 25 4 ; 5 £2 ; 37 S2 ; 6b) 4 A ; 2 A; 4 A; 6c) Figure 24-30 : 28 V, 96 V;
17a) 310 pN ; 17b) 39,5 fois; 18a) 1,2 MV/m; 18b) 1,48 MV/m; Figure 24-31 : 80 V; 90 V; Ficiure 24-32 : 140V; 48 V;
18c) 0,987 MV/m ; 18d) non; 18e) 4865 V 7a) voir 24-5 ; 7b) voir 24-3 ; 8a) 60 A ; 8b) 0,8 A ; 9a) Fiqure 24-33 :
Chapitre 38 32c) 57,1 kvar; 33a) 20 A; 33b) 20 A ; 33c) > 40 A; 33d) 180° ;
1) 1200 r/min ; 8a) série; 8b) démarrage par condensateur ; 34a) 25,5 carreaux ; 34b) 177 mV •s; 34c) 53,6 A;
8c) série; 8d) à bagues de court-circuit ; 8e) à phase auxiliaire 34d) 220° ; 35a) 0,391 V •s ; 35b) 0,78 A ; 35c) 0,78 A;
résistive; 8f) à condensateur permanent ; 8g) synchrone ; 36a) 0,176 V •s; 36b) 8,8 A ; 36c) 200° ; 37a) 140° ; 37b) 25° ;
9a) 33,8°; 9b) 26,8 A ; 9c) 70,7% ; 12a) 0,58 A; 38a) 4,7° ; 38b) 31,3° ; 38c) 19,7° ; 39a) 60 A; 39b) 20 ms ;
12b) 86,6% ; 12c) oui ; 13a) 28,6% ; 13b) 55,3%; 13c) 79% ; 39c) 72 J ; 39d) 720 W ; 40a) 24,5 A ; 40b) 20,25 A ; 40c) 10,1 A ;
14a) 6 N •m ; 14b) 0 ; 14c) 1,35 N •m ; 14d) diminuent à 75,6% de 40d) 68% ; 41a) 4 ms; 41b) 0,14; 41c) 300 V; 41d) 0,72 A ;
leurs valeurs originales; 15a) 157,5 V ; 15b) 93,2° ; 41e) 14 A; 41f) 1,96 A ; 42a) 0,375 ; 42b) 1,125 ms; 42c) 7 mH;
16a) 1,1 x 10-3 kg-m2 ; 16b) 4,1 ms ; 2,3 ms; - 30 ms ; 17) - 11 s; 42d) 14 A ; 42e) 5,25 A ; 42f) 5,25 A; 42g) 130,5 V ; 43) 2458 V/s;
18a) 8,5 kJ; 18b) non ; 19) 8 s 44a) 10 V; 44b) - 1,5 V; 44c) - 1,5 V; 44d) 13,5 V;
45a) E14 positive ; 45b) absorbe de l'énergie ; 45c) 01 fermé ;
Chapitre 39 46a) I croît; 46b) E14 est négative; 47a) + 2,5 A ; 47b) 37,5 W;
4) 1152; 6) 30° ; 8) vrai; 9) 240 ms ; 10) 0,00175 cm; 47c) 12,5 W ; 47d) 125 W; 47e) 150 W ; 48a) - 480 V; 48b) 20 A;
lia) 144 W; 11b) 78,5 W ; 12a) 30 mN •m ; 12b) 0,79 mhp; 48c) 33,3 A durant 40 µs; 48d) 33,3 A durant 160 µs ;
12c) 1,77 J ; 13) 437,5 r/min ; 14a) 1,5 ms ; 14b) 4,5 ms ; 48e) 26,7 kW ; 49a) 0 A ; 49b) 20 A ; 49c) 9600 W; 49d) 9600 W
14c) 0,23 A; 15a)7,2' ; 15b)3,6' ; 15c)1,8' ; 16) Le moteur tourne
essentiellement à vitesse constante, donc l'effet de l'inertie Chapitre 43
n'intervient pas ; 17a) 3000 r/min ; 0,93 hp ; 17b) 13 ms; 2) horaire; 3) 91 Hz; 4a) 626 V; 4b) 169 kW ; 4c) 90 A ; 4d) 220 hp ;
17c) 154µs 8a) 200 V; 8b) 283 V; 8d) 2 A ; 9a) 31,3° ; 9b) 5,1 kvar ; 9c) 28,6A;
9d) 113 V; 10a)85,1'; 10b) 16,8 kvar; 10c) non ; lia) 343 A ;
Chapitre 40 ; 12)295V-,310V,- 13a) 150 A ; 13b) 73,8 V; 13c) 58,8 V;
11b)146'
7) le fusible; 8) le relais thermique ; 13a) 2 min ; 13b) 5 s; 13d) puissance renvoyée au réseau triphasé ; 14a) 0 V; 14b) 150 A ;
15) 208 jours ; 18a) 1,5 kN •m ; 675 N •m ; 18b) 270 N •m ; 20a) 40 s ; 14c) 15 V; 15a)100,5' ; 15b)87,3% 16a) 25,7 A ; 180 A; 16b) 700 V;
20b) 28 s; 21) 123 A; 22) 2 seulement; 23) 1260 A 17a) 192 V; 17b) 250 A; 18a) 120 A; 18b) 48 kJ ; 18c) 4 kW;
19a) 120 A; 19b) 80 A; 19c) 200 A; 19d) 160 A; 20a) convertisseur
Chapitre 41
1 agit en onduleur, convertisseur 2 en redresseur ;
1a) 36,0 A ; 1b) 60 Hz; 1c) 300 Hz; 2) 62,2 V; 3) 12,9 % ;
20b) même réponse que (20a) ; 21a) 32,4 µs ; 21b) 5,6 A;
4a) 1000 A ; 4b) 29,4 % ; 5a) 1843 kW; 5b) 48,7 kW; 5c) 110 kW;
21 c) 194,4 A; 22a) 24 V; 22b) 97,8° ; 22c) 7340 var; 23a) 44,6 A;
6a) 84,8 % ; 6b) 30,1 kW; 6c) 73,8 % ; 7) 141 A; 8a) 4163 V;
23b) 108,5 A ; 23c) 98,9 A ; 23d) 44,1 A ; 24) 160 Q ;
8b) 1082 V; 9a) 71,7 A; 9b) 7,86 A; 9c) 72,1 A ; 9d) 721 A;
25a) 384 µs ; 58,6 Hz ; 25b) ± 3,5 A ; 822 Hz
9e) 154,1 V; 10) 21 W ; 11) 1244 V; 12)58,6 ; 13a) 95,42 A;
13b) - 0 A; 13c) 18,73 A; 14a) 110 A; 14b) 0 A; 14c) 21,55 A ; Chapitre 44
15a) 70,7 A; 15b) 67,5 A ; 15c) 21,1 A ; 15d) 31,4 % ; 16a) 9,6 Q ; 3) 230 V; 30 Hz; 4a) 1620 r/min ; 4b) 8,78 N •m ; 5) 600 r/min;
16b) 1443 A; 17a) 85,6 A; 17b) 15 = 0 ; 1 3 = 24,7 A ; 10a) 8 Hz ; 10b) 42 V; lia) 49,7 ms ; iib) 12,8 ms ; 12a) 8 N •m ;
18a) 50 Hz ; 350 Hz ; 18b) 601 V; 240 V; 18c) 647 V; 18d) 601 V; 1080 r/min; 1,2 hp ; 12b) 3,5 N•m; 720 r/min; 0,35 hp; 13a) 16,5 hp;
19a) E5 = 46,8 V; E 7 = 15,3 V; E11 = 107 V; E13 = 323 V; 19b) 344 V; 13b) 39,5°; 13c) 12,4 kvar; 15a) 141 A; 15b) 422 A ; 15c) 566 V; 15d)
19c) 55,1 A; 20) 83,5 A crête; - 32,4° ; 21 a) 35,36 V; 0° ; 13,3 Hz ; 17a) 20,7 W; 17b) 36,3 W ; 18) 195 V; 19a) 3600 r/min;
21b) 31,8 V; 21c) 50 V; 21d) 15,4 V 19b) 15 kW; 19c) 337 V; 19d) 7,6 S2; 15 kW; 20) 325 µs ; 21 a) 115 V;
15 Hz ; 21 b) 85 A; 22) 31,8 A; 23) 50 V; 15 Hz ; 24a) 500 Hz ;
Chapitre 42
24b) - 563 V; 24c) 43,5° ; 24d) 77 A ; 24e) 360 Hz ;
7a) 1620 V; 7b) 200 A ; 7c) 600 A; 8a) 3240 V; 8b) 200 A ;
24f) 3000 Hz; 24g) 72,5% ; 24h) 56,1 A ; 25a) 44 V; 25b) 44 V;
9a) 540 V; 9b) 540 V; 9c) 18 A; 9d) 9 A; 9e) 9720 W ;
25c) 14 Hz; 25d) 14 Hz ; 25e) 220 W; 25f) 2,5 N •m ; 26a) 900 V;
10a) 150 V; 1Ob) 3,75 A ; 11) 45 kW ; 12) 36 W; 13a) 424 V;
26b) 992 V; 26c) 405 V; 26d) 3,17 ms ; 27a) 6; 27b) 980 W;
13b) 96,4° ; 14) non; 15) 10,8 A ; 170 V; 16a) 19,5 J ; 16b) 0,33 H ;
27c) 515 $; 28a) 240 A; 28b) 566 A; 29a) 120,3 L+ 2,3° ;
17a) 280 V; 17b) 588 V; 17c) 140 A; 17d) 46,7 A; 17e) 1 N3295;
29b) 52,9 kW; 29c) 66,1 A 30a) 120,3 z 177,7° ; 30b) - 52,9 kW
1 suffit; 18a) 560 V; 18b) 587 V; 18c) 280 A; 18d) 93 A ;
30c) - 66,1 A; 31 a) 212 V ; 31 b) 360 V; 31 c) 150 V; 31 d) 25,2 A;
18e) 1 N3295; 1 suffit ; 19) 125 ms pour créer les alternances ;
32a) 185 µF; 32b) 59,7 V; 32c) 1260 V; 32d) 2532 V
20a) 1944 kW; 20b) 0,72 kW; 20c) 99,96%
21 a) E 34 est négative ; 21 b) le courant croit ; 22a) 28 A ; Chapitre 45
22b) 170 V; 22c) 43,1 J ; 22d) 170 V; 23a) 324 V; 23b) 243 kW; 7) 1176 MW; 8) 40 400 MW; 3 fois; 11) 90,6 TWh; 12) 15,6 h ;
23c) 750A ; 23d) 5,55 ms; 23e) 612 A; 23f) 0 var ; 23g) 45,4 V; 13a) 80 MW de base et 30 MW à réserve pompée ;
24a) 24 kW; 24b) 24 kW ; 24c) 12 A ; 24d) 400 A; 24e) 300 Hz; 13b) 60 MW de base et 50 MW de pointe ; 14) 12,6 m 3/s ;
24f) 166,7 Q ; 24g) 2000 V; 25a) 0 V; 25b) 77,7° ; 26a) 40 A; 16a) 5180 t ; 16b) 57 000 t/d; 16c) 21,6 m 3/s ; 17) 0,43 m 3/s ; non;
26b) 24 kW ; 26c) aucun harmonique ; 26d) 100 % ; 26e) 0 var; 20) 550 °C ; 16,5 MPa; les matériaux ne résisteraient pas ;
28) 6,25 mH ; 29a) 339 V; 29b) 147° ; 29c) 30,4 A; 21) 18,6 x 106 MJ (ou 18,6 TJ); 620 t ; 22a) 57,5 kg; 22b) 169 MJ;
30) 2 impulsions de 150° et 5 impulsions de 120° par demi-cycle ; 23a) - 27 GJ ; 23b) - 9 t ; 23c) - 11 GJ ; 24) 1580 MW;
31a) 0,147 V •s; 31b) 21 mH; 32a) 135,2° ; 32b) 57,5 kW; 25a) 450 kN-m ; 25b) 4,7 min
1198 ÉLECTROTECHNIQUE
Chapitre 46 Chapitre 48
6) puissance réactive capacitive trop grande ; 7) - 2500; 2) 561,77 $; 4) 3227,18 $; 5) 3983,52 $ ; 6) - 4,5 TWh Plusieurs
9a) 2546 MW; 9b) 166 MW ; 9c) 6,4% ; 10) 750 A; villes de cette taille ne consommeront que 2 TWh en raison
11) lorsque R = 25 Qon a E R = 500 V; PC = 10 kW; du climat ou du niveau d'industrialisation ;
12) lorsque R = 25 Q on a E R = 588 V; PC = 13,8 kW; 7a) 104 kVA; 72 kvar; 8a) 75 kW; 52 kvar; 8b) 82% ; 9) 243 kvar;
13) aucun déphasage ; 14) ES est en avance sur ER de 26,5° ; 10) 166 kvar; lia) 62,7% arrière ; llb) 84,2% arrière ;
15a) lorsque Xc = 25 Q, E R = 750 V; 12)40,7 kvar ; 13) 1800 W; 8,3 A; 14) 5,6 kWh; 15) - 3911 TWh ;
15b) ER est toujours en phase avec E S ; 16) 40,3 kVA; 91,8% arrière ; l7a) 82,9 NF; 17b) - 0,1 m 3;
l 6a) lorsque R = 25 Q on a E R = 588 V déphasé 11,3° 17c) 1 MVA ; 18a) 2072 µF; 18b) 168 A ; 838 A ; 18c) 671 kVA;
en arrière de E S ; 16c) non ; 17a) 85 A ; 17b) 36 kvar; 17c) 36 kvar; 18d) à peu près pareil; 19a) 12,6 kWh; 19b) 756 kW; 80,4% ;
17d) 0 ; 17e) 36 kVA; 17f) 424 V; 17g) 45°; 17h) 850 V; 72 kW; 20) 10 r/min ; 21a) la vitesse augmente de 0,5% ; les indications
18a) 61,8 A; 18b) 9 kvar; 18c) 19 kvar; 18d) 10 kvar; 18e) 37,4 kVA; seront 0,5% trop hautes ; 21b) non; 22a) 2 MW; 22b) 2 MW;
18f) 605 V; 18g) 30° ; 18h) 595 V ; 35,4 kW; 19) X L = 4 Q; R = 2 Q ; 22c) 4,33 MW; 22d) 6,33 MW ; 22e) 4,66 MW; 22f) 12 MW;
2 XC = 75 kQ ; 20) 79,18 kV; 21 a) 452 M W; 21 b) 1153 A; 22g) 6,33 MW; 22h) 6567 kWh ; 22j) 7,5 MW
21 c) 160 Mvar; 21 d) 80 Mvar; 22a) ES = 66,4 kV; 22 Q ; 100 Q ;
3000 Q ; 22b) 115 kV; 22c) 119 kV; 22d) 9 Mvar; 22e) 45 A;
Chapitre 49
5a) - 41 kV; 5b) - 490 A; 6a) 150 MW; 6b) 200 A;
22f) 34,6 kW; 23a) 66 MW; 81,3 kV; 23b) augmenter ;
7a) 600 A; 57,6 MW; 7b) le courant augmente car Ed2 diminue ;
23c) diminuer; 4a) 210 A; 24b) 109 kV; 24c) 18,4°
7c) le courant devient nul ; l0a) 400 A ; 10b) - 56 kV;
Chapitre 47 11) 1800 A ; 671 Mvar; 12) 45 kW; 13) 4050 A ; 14a) 1868 mm 2;
3) 2 µQ ; 6) 17,5 kV; 8a) 19,9 kV ; 8b) 28,2 kV; 8c) nul ; 9a) 12 kA; 14b) 13,4 Q ; 14c) 43,4 MW ; 14d) 426 kV; 14e) 94,6% ;
9b) 960 MW; 4800 J ; 11) 5 et 7 ; 12 (1) ouvrir disjoncteur No 14 15a) 360 Hz ; 720 Hz; 15b) 9 Q; 12 Q; 15c) 150 kV; i6a) 17,7 A ;
(2) ouvrir sectionneurs No 15 et No 8 ; (3) fermer sectionneur 16b) 20 kV; 16c) 159 V; 17a) 4,1 MJ ; 17b) 2,0 MJ ; 17c) 0,96 MJ ;
No 11 ; 13a) 6 Q ; 13b) 21 kA; oui; leur capacité est de 32 kA; 17d) 0,66 MJ; 18a) 8,3 - j 6,0; 18b) 10 + j 1,2;
14) 1,2 Q; 3,2 mH ; 15) 25 A ; 35 A; 10 A; 0,5 A; 16) 9,7 A ; 19) 14,5° ; 20) 36,5°
17) couplage capacitif entre les conducteurs vivants et la terre ;
18) 23 s ; 19a) non ; 19b) non ; 19c) oui ; 21 b) 17,5 kA; non (12 kA) ;
Chapitre 50
2) Les pertes GTO seraient excessives; 3) 1380 Hz; 4) 967 A;
21c) oui ; 22a) 115,6 A; 124,6 A, 31,6 A; 2 A; 22b) 81,8% arrière ;
6) 1867 V; 7) 8,3 ms ; 10) 879 A ; 11) 1406 A ; 12) 221 µF ; 4,54 mH ;
23a) 799 A; 23b) 69,2 A; 90,5%
13) 2159 V; 14a) 5,52 MW; 14b) 1082 V; 16) 82,7 A ; 17) 46,3 A •h ;
18) 6 s ; 19a) 173 A; 4909 V; 19b) 2,55 Mvar; 19c) 24 kV
INDEX 1199
INDEX
1199
1200 ÉLECTROTECHNIQUE
Bobine (forces sur une), 204 génération d'harmoniques, 757, 759 Compensateur statique, 488, 1046,
Boussole, 150 génération de puissance réactive, 760 1140-1144
Bouton-poussoir, 708, 713, 717 Cheval-vapeur, 5 pour réseaux de distribution, 1161-1170
Branchement Choc électrique, 1074 Compensateur statique synchrone (voir
du distributeur, 1080 Chute d'eau (puissance d'une), 989 STATCOM)
d'un moteur, 1085 Chute de tension, 46 Compensation série, 1042-1043
British thermal unit (Btu), 21 Circuit électrique à c .a ., 280, 316 commandée par thyristors, 1144-1147
Browne & Sharpe (jauge B & S), 107 capacitif, 285 Compteur à demande, 1090
Btu (voir British thermal unit) de dérivation, 1081 Condensateur(s), 264, 266
inductif, 288 capacitance d'un, 264, 276, 277
mixte, 319 charge et décharge d'un, 239, 270, 274
- C- en parallèle, 299, 317, 321 construction d'un, 268
résistif, 281 court-circuit d'un, 276
Câble, 113, 115-118, 161, 1034, 1048 résonnant, 322-324 dimensions d'un, 266, 270
Cage d'écureuil, 525, 527 en série, 318, 319 électrolytique, 269
Caloporteur, 1002 solution par calcul vectoriel, 325-330, énergie dans un, 268
Calorie, 21 350-353 à l'huile, 268
CANDU, 1003 solution par la méthode des puissances, loi fondamentale de, 273
Capacitance, 264 342-345, 366-367, 724 normes de, 275
d'une ligne, 276, 1034, 1044 Circuit électrique à c .c ., 51 à papier, 268
formules de, 265, 276, 277 composé, 57 en parallèle, 267
unité de, 264 parallèle, 53, 56 à plastique métallisé, 268
Capacité (voir capacitance) en série, 267
série, 51
Carbure de silicium, 1061 Circuit magnétique, 170 Condenseur, 996-997
Cathode, 785, 800 composé, 181 Conductance, 57
Celsius (degrés), 2, 16 parallèle, 180 Conducteur(s), 29, 96, 107-109, 112, 119,
Cellule photo-volta que, 37 1028
propriétés d'un, 171
CEMA (Canadian Electrical Manufacturer's capacité thermique d'un), 114
série, 179
Association), 556 coefficient de température des, 111
solution d'un, 178-182
Centrales, 985 Circuit triphasé, courant admissible dans un, 114
emplacement de, 986 force sur un, 199-202
en étoile, 359, 361
hydraulique, 988 en triangle, 362 formes des, 106, 107
nucléaire, 1000 isolement d'un, 114
équilibré, 361
à réserve pompée, 991 puissance dans un, 363 jauge des, 107, 108
thermique, 992, 999 propriétés des, 108, 112, 131
Circular mil, 107
CGS (système d'unités), 183 Claquage, 100, 266 propriétés mécaniques, 112
Chaleur, 15-20 Cobalt, 156, 177 résistance d'un, 109
Champ coercitif, 188 Code canadien de l'électricité, 114, 1080 résistivité des, 110
Champ électrique, 223, 255, 260 tableau des, 108, 131
Coefficient de couplage, 493
Champ magnétique, 150, 158, 175, 223 Coefficient de surcharge, 564 tension induite dans un, 208-211
d'une bobine, 162 Coefficient de température des conducteurs, Conduction thermique, 19, 104
d'un conducteur, 160 111,131 Conductivité thermique, 19, 103, 104
sens du, 151, 159, 163 Conduite d'amenée, 992
Coffret de branchement, 1081
terrestre, 153 Cogénération, 1019 Conduite d'échappement, 992
Champ tournant, 527-530 Conjugué (d'un vecteur), 309, 350
Collecteur, 216, 379, 423
production d'un, 964 Combustion, 8, 994 Console de programmation (voir automates
commande par hystérésis, 966 Commande directe du couple, 960 programmables)
Charge, définition d'une, 48 orientation du flux, 970-971 Consommation d'énergie électrique, 1090,
Charge commande par hystérésis, 972 1096, 1099
d'un accumulateur, 140, 787, 788 variateur de vitesse, 973 Constantan, 131
d'un condensateur, 250, 271 Constante diélectrique, 265, 266
vitesse de rotation, 967
distribution électrique d'une, 254 Commande électronique Constante de temps, 235, 271, 411
électrique, 35, 48 Constante magnétique, 175
des moteurs à c .a ., 906
équilibrée, 361 des moteurs à c .c ., 873 Contact
industriel, 365 Commutateur, 166, 707, 875 normalement fermé, 711
négative, 28, 29 à cames, 707, 727 normalement ouvert, 711
passive, 806 à trois et à quatre directions, 1082 résistance de, 126
positive, 28, 29 Commutation, 382, 391 Contacteur magnétique, 709
sur un électron, 28 Commutation naturelle, 807, 823 bobine de maintien, 711
transfert de, 252, 253 Commutation (période de) 792, 822 courant d'excitation, 711
Charge non linéaire, 757 Commutation (pertes dues à la), 839-841 Contacteur électronique, 809
absorption de puissance réactive, 759, Compensateur synchrone, 652 Contrainte de rupture, 113
760
INDEX 1201
Contrôle vectoriel de moteurs asynchrones, sens conventionnel d'un, 31 des connexions, 713
952 vitesse d'un, 30 schématique, 713, 715
Contrôleur de puissance universel (voir Courant d'excitation, 377, 452, 463 synoptique, 712
UPFC) Courants de Foucault, 424, 425 unifilaire, 713
Contrôleurs statiques Courant magnétisant, 436, 492, 534 Diagramme vectoriel, 302, 306
FACTS,