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L’innovation pédagogique
Transport
Logistique
Nadine VENTURELLI
et
Patrick MIANI
- II
Fiche 44 - Le contrat du transport aérien de marchandises..130 Fiche 46 - La sécurité et la sûreté aérienne ......................... 135
Définition..........................................................................130 Sécurité et sûreté.............................................................. 135
L’exécution du contrat......................................................130 La sûreté du fret en transport aérien : présentation générale.. 135
La preuve du contrat.........................................................130 La sûreté du fret en transport aérien, aujourd’hui ........... 135
La responsabilité du transporteur .....................................130 La sûreté du fret en transport aérien : les différents cas.. 136
Droit d’action et prescription ...........................................130
Fiche 45 - Les documents du transport aérien .....................133
La LTA (Lettre de Transport Aérien) .............................133
La LTA de groupage ........................................................134
LA LOGISTIQUE
- III
Le commerce international ........................................ fiche 62.. à ....fiche 65
Fiche 62 - Les incoterms 2000 .............................................176 Fiche 64 - La gestion des litiges : risques, responsabilité
Les Incoterms 2000 : le concept.......................................176 et assurance.......................................................................... 188
Les frais ............................................................................176 Le risque supporté par la marchandise ............................ 188
Les risques........................................................................177 La couverture du risque : l’assurance de la marchandise 188
Le transfert des frais et des risques du vendeur à l’acheteur ..177 Fiche 65 - Les modes de paiement en commerce
Conclusion : les 4 familles et le transport principal.........179 international ......................................................................... 191
Fiche 63 - Les intermédiaires du transport et de la logistique ...181 Les instruments de paiement ........................................... 191
Le cadre juridique.............................................................181 Les techniques de paiement............................................. 192
Le cadre professionnel......................................................182
L’ACTION COMMERCIALE
L’action commerciale ............................................................ fiche 76.. à ....fiche 78
Fiche 76 - L’étude de marché...............................................221 Fiche 78 - La négociation commerciale .............................. 226
La description du marché .................................................221 La préparation de la négociation :
Les outils d’investigation .................................................221 l’argumentaire de vente ................................................... 226
Fiche 77 - La fixation du prix...............................................224 Les étapes de la négociation ............................................ 226
Le cadre de la fixation du prix .........................................224
Les techniques de fixation du prix ...................................224
- IV
Introduction aux transports
Transport et logistique
La logistique
À l’origine c’est un terme militaire qui signifie : « Ensemble des activités menées en soutien des
armées permettant de vivre, de se déplacer, de combattre et d’assurer les évacuations et le
traitement médical des combattants. »
Par extension, c’est un terme économique qui signifie « Ensemble des activités permettant de
gérer les flux physiques et d’information aux moindres coûts et en respectant des conditions de
délais et de qualité ; la logistique comprend les manutentions, la gestion des stocks,
l’entreposage, les transports, les conditionnements, les approvisionnements, les techniques du
commerce international…. »
L’ASLOG1 définit la logistique comme étant « l’art et la manière de mettre à disposition un
produit donné au bon moment, au bon endroit, au moindre coût et avec la meilleure qualité. »
La chaîne logistique globale (Le Supply Chain Management – SCM)
Elle se définit comme la gestion globale de la chaîne logistique allant du fournisseur du fournisseur au
client du client. Gestion qui cherche donc à anticiper l’ensemble des flux physiques de l’entreprise en
partant de la demande (élaboration de la meilleure prévision possible de ventes), en essayant
d’envisager tout ce qui va se produire pour satisfaire cette demande.
Le transport de marchandises
Les principaux modes de transport de marchandises
Modes
Caractéristiques Terrestres « Oversea »
Routier Ferroviaire Fluvial Maritime Aérien
petits colis oui oui oui
non non
(-de 50 kg) (messagerie) (messagerie) (messagerie)
non
colis
(sauf transports oui oui oui oui
volumineux
exceptionnels)
produit
non oui oui oui non
pondéreux
domestique + domestique +
Europe Europe Europe du
types de flux intercontinental intercontinental
continentale + continentale + Nord
Moyen-Orient Moyen-Orient
possibilités de +
+ +
transport + route ou mer
fer (ferroutage) route (ferroutage) -
combiné autre mer (barges) (Ro-Ro) ou
ou mer (Ro-Ro) ou mer (Ro-Ro)
que conteneurs fluvial (barges)
possibilités de
oui non (sauf ITE*) non ** non ** non **
porte à porte
rapide mais peu rapide (priorité peu rapide
encombrement aux voyageurs, (encombrement
rapidité peu rapide très rapide
des grands axes disparité du réseau des grands ports
et des frontières de l’UE) internationaux)
coûts moyens faibles faibles faibles Importants
contraintes fortes (coûts
- - - chasse au poids
d’emballage importants)
* ITE = installation terminale embranchée
** sauf installations sur site portuaire (sidérurgie, hydrocarbures, usines de traitement des déchets…).
1
ASLOG : Association française pour la logistique
-1-
Les différentes chaînes de transport de marchandises
;
tous les représentants légaux la personne physique qui répond à la
de l’entreprise condition de capacité professionnelle.
d’une condamnation des personnes précitées de deux condamnations ou plus des person-
mentionnée au bulletin n° 2 du casier judi- nes précitées mentionnées au bulletin n° 2 du
ciaire entraînant une interdiction d’exercer casier judiciaire pour l’un des délits graves
une profession commerciale ou industrielle. énumérés dans la loi.
-3-
Les titres administratifs
Ces titres appelés « licences » prouvent la régularité de la situation de l’entreprise de transport public
routier de marchandises ou de location de véhicules industriels avec conducteur destinés au transport
de marchandises.
licence communautaire licence de transport intérieur
Entreprises concernées Elle permet d’effectuer tous trafics Elle concerne les entreprises qui ne sont
en France et dans l’Union pas tenues de posséder la licence
européenne. communautaire.
Condition d’attribution L’entreprise doit être inscrite au registre des transporteurs et des loueurs ; une
seule licence est délivrée par entreprise.
Copie conforme de la Une par véhicule d’un poids Une par véhicule n’excédant pas six
licence maximum autorisé supérieur à six tonnes et de charge utile autorisée ne
tonnes en propriété ou en location et dépassant pas 3,5 tonnes (y compris pour
l’original doit ce trouver à de charge utile supérieure à 3,5 t ; les véhicules de moins de quatre roues) ;
bord du véhicule Elle est délivrée en fonction de la Elle est délivrée en fonction de la capacité
capacité financière de l’entreprise. financière de l’entreprise.
Durée de validité cinq ans, renouvellement à demander avant l’expiration de ce délai
-4-
L’offre en transport routier
Groupage Dégroupage
Le vocabulaire de la sous-traitance
• Sous-traitance : fait pour un transporteur ou un commissionnaire de confier à un transporteur tiers la
réalisation d’une prestation de transport.
• Affrètement : fait pour un commissionnaire de transport (affréteur) de remettre du fret à un transporteur.
• Traction : fait pour un groupeur de transporter ou faire transporter des lots entre un lieu de groupage
et un lieu de dégroupage.
• Tractionnaire :
o transporteur qui assure les tractions pour le compte d’un groupeur,
o artisan transporteur, sous-traitant d’une entreprise de transport, on parle également de louageur, de
locatier ou même de pilote.
-5-
La segmentation de l’offre de transport routier de marchandises : schéma récapitulatif
Express
(plis ou colis normalisés)
( c o u r r i e r )
Le petit colis
(plis ou colis normalisés)
Normalement non
garantis Messagerie rapide ou économique
p o s t a l
Le déménagement
Définition
Le déménagement se définit comme le transport de meubles ou autres objets d’un lieu vers un autre.
Cependant un déménagement n’est pas seulement une simple opération de transport : en plus du
transport, le déménageur doit enlever les meubles dans l’appartement de son client, les démonter s’il y
a lieu, les emballer et les remettre en place dans le nouvel appartement, toutes choses qui dépassent le
cadre d’un contrat de transport.
-6-
La segmentation de l’offre de déménagement
trois critères
-7-
Le contrat de transport
(transport routier de marchandises)
Généralités
Définition
« Le contrat de transport est une convention par laquelle un transporteur professionnel (appelé
voiturier) s’engage à déplacer une certaine quantité de marchandises d’autrui (appelées envoi) d’un
point à un autre, contre rémunération, selon un mode de transport déterminé, dans un délai fixé par un
texte légal ou réglementaire, par la convention des parties ou par l’usage. »
Chargement
par Déplacement Déchargement
l’expéditeur
-8-
La formation du contrat
Les parties au contrat
L’expéditeur est celui qui conclut en son nom le contrat de transport, qui traite avec le
voiturier, soit personnellement, soit par l’intermédiaire d’un mandataire qualifié. Ce n’est
donc pas nécessairement la personne chez qui on enlève la marchandise.
Le destinataire est celui qui figure comme tel sur le document de transport, récépissé ou lettre
de voiture ; il est associé au contrat de transport dès l’origine.
Le transporteur est celui qui figure comme tel sur le document de transport.
L’objet du contrat
Le contenu de la prestation : le donneur d’ordre doit fournir au transporteur l’ensemble des
informations préalables, nécessaires à la bonne exécution du contrat de transport. Ces
informations concernent les prestations de base et les prestations annexes :
- Les prestations de base : ce sont la conduite du véhicule, sa préparation aux opérations de
chargement et de déchargement et la mise en œuvre de ses matériels spécialisés,
- Les prestations annexes : ce sont les prestations autres que celles énoncées ci-dessus ;
La durée de la prestation (durée du transport et durée du chargement et déchargement) ;
Le prix : il doit couvrir l’ensemble des prestations effectivement accomplies par le
transporteur et ses préposés ; par « prestations effectivement accomplies », on entend la prise
en compte des prestations annexes telles que les opérations de manutention au chargement ou
au déchargement (lorsque celles-ci n’incombent pas à l’origine au transporteur).
Le consentement des parties
Consensuel, le contrat de transport se forme par le seul échange des consentements. Cependant, la
loi « sécurité et modernisation des transports » prévoit que les informations relatives à la
prestation doivent être récapitulées dans un « document de cadrage » établi par le donneur d’ordre ; un
bon de commande/devis accepté par le chargeur sert de document de cadrage.
Contenu du document de cadrage
L’identité des parties Donneur d’ordre/transporteur et destinataire
La description de la marchandise :
• poids, volume, composition, emballage et conditionnement, type de support de charge,
• nature et caractéristiques (matières dangereuses, température dirigée, autres),
• déclaration de valeur ou souhait d’une assurance spécifique (intérêt spécial à la
Les informations relatives
livraison),
à la marchandise, sa prise
en charge et sa livraison • contre-remboursement (prestation annexe).
Le lieu de prise en charge et de destination et les conditions de réalisation : date, heure,
conditions particulières (accessibilité des lieux, prescriptions de sécurité, etc.).
Les durées prévues : attente au chargement et au déchargement, prestations annexes.
Le type de matériel et les équipements particuliers souhaités.
Les informations relatives
Port dû ou port payé.
au mode de port
Caractéristiques du
véhicule
La liste des prestations Il s’agit des prestations autres que la conduite, la préparation du véhicule aux opérations de
annexes chargement et de déchargement, la mise en œuvre des matériels spécialisés attachés au véhicule.
Son acceptation des Délai de parcours dans des conditions normales de sécurité,
différentes durées prévues temps liés à l’attente et à la réalisation des prestations annexes,
par le transporteur conditions de rémunération des différentes opérations
Prix et les conditions de
paiement
La matérialisation du contrat
Pour que la responsabilité du transporteur puisse être engagée, il faut prouver l’existence d’un
contrat de transport et en déterminer les règles particulières. Dans le cas du transport routier de
marchandises, la preuve est facilitée par l’existence de trois documents :
le document de suivi vérifie l’exécution des conditions prévues dans le cadre du devis
accepté par le client ;
la lettre de voiture et (si besoin) un état récapitulatif définit les conditions d’accompagnement
de la marchandise ;
l’ordre de mission définit la réalisation de la mission donnée au conducteur de transporter une
marchandise (ce document n’est plus obligatoire).
-9-
L’exécution du contrat
La prise en charge de la marchandise
Par prise en charge, on entend la remise physique de la marchandise au transporteur qui l’accepte.
L’identification du véhicule
Immobilisation du véhicule
Calculs des délais
Respect de
heure du rendez-vous ou délai raisonnable
l’heure d’arrivée
- 10 -
Les réserves à la prise en charge
Effets des réserves Effets de l’absence de réserves
Les réserves pour avarie ou manquant sont en En l’absence de réserves au départ, le transporteur est
principe incontestables et prouvent l’état de la présumé avoir reçu les marchandises en bon état ; il
marchandise lors de la prise en charge ; devra donc les livrer dans l’état décrit par la lettre de
Les réserves pour défaut d’emballage : La marchan- voiture.
dise présentée au chargement étant complète et
intacte, le dommage est donc seulement éventuel
et présumé ; le transporteur devra prouver que le
dommage constaté à l’arrivée provient bien du
défaut d’emballage qu’il a signalé au départ sous
la forme de réserves.
La livraison
Accessibilité du lieu de livraison
Le transporteur met la marchandise à la disposition du destinataire au point accessible (en fonction du
véhicule utilisé) le plus proche du lieu prévu pour la livraison.
Établissements industriels
B À l’intérieur des enceintes au pied du véhicule
Établissements commerciaux
B À l’intérieur des enceintes au pied du véhicule
Chantiers
B A l’intérieur des enceintes, au pied du véhicule
Déchargement Commerces sur rue
B Au seuil du magasin
Envois de moins
B de trois tonnes
Particuliers
B Au seuil de l’habitation
Immeuble collectif
Au seuil de l’habitation (si l’immeuble du destinataire
B présente des particularités de configuration, le
transporteur doit en être informé)
À l’intérieur d’un établissement industriel ou
B commercial
Au pied du véhicule
- 11 -
Qui est destinataire de la marchandise ?
La marchandise doit être livrée à la personne désignée comme destinataire sur le document de transport.
La livraison faite à un tiers non mandaté équivaut à une perte totale pour le véritable destinataire.
La responsabilité du transporteur sera engagée, et même quelquefois pour faute lourde.
Le destinataire réel ;
Le bon
Le mari ou la femme ;
destinataire
Un mandataire dûment accrédité.
Le tiers chez qui est domicilié le destinataire ;
Le destinataire
Le ou la concierge ;
douteux
Le voisin.
1. L’erreur du transporteur n’est pas décelable et le tiers prend alors livraison et utilise les
marchandises de bonne foi. Toutes les conséquences dommageables seront supportées
par le transporteur
2. L’erreur était décelable, mais le tiers prend livraison sans s’en apercevoir ; s’il constate
cette erreur avant d’utiliser la marchandise, sa bonne fois sera établie et il supportera, avec le
Le destinataire transporteur, les conséquences du préjudice éventuel subi par le véritable destinataire ;
indélicat 3. L’erreur était décelable, mais le tiers prend livraison sans s’en apercevoir et utilise la mar-
chandise sans intention frauduleuse, le préjudice subi par le véritable destinataire est
certain et le tiers supportera avec le transporteur, les conséquences de l’erreur de livraison ;
4. Le tiers s’aperçoit de l’erreur dès la mise à disposition de la marchandise, mais il en prend
livraison et l’utilise, espérant tirer profit aux dépens du transporteur ; il s’agit alors d’un délit
d’escroquerie pénalement qualifiable, mais qui n’exonère pas le transporteur de sa faute.
La fin du contrat
Les formalités à la livraison
⌦ Droits et obligations du destinataire :
conservation du recours contre le transporteur en vérifiant la marchandise, en émettant
des réserves si nécessaires et en émargeant les documents ;
en cas d’avaries ou de manquants, mise en jeu de la responsabilité du transporteur
(réserves, expertise…) ;
éventuellement mise en jeu de la responsabilité de l’expéditeur (expertise…) ;
déchargement du véhicule pour les envois supérieurs à 3 tonnes.
⌦ Obligations du transporteur :
remise de la marchandise à la disposition du destinataire sur ou dans le véhicule ;
présentation des documents ;
déchargement du véhicule pour les envois inférieurs à 3 tonnes.
Les incidents de livraison
⌦ Les empêchements à la livraison :
X Il y a empêchement à la livraison chaque fois que la marchandise, parvenue au lieu de
livraison prévu, ne peut être remise au destinataire désigné. Lorsque le transporteur n’a pu
accéder au destinataire, il doit l’informer qu’il détient la marchandise qui lui est destinée et
qu’il est disposé à la lui livrer.
En cas d’empêchement à livraison, le transporteur doit informer le destinataire :
• au moment de son passage par un avis de passage
• à l’issue d’un certain délai par un avis de souffrance
X Une marchandise qui n’a pu être livrée est dite en souffrance :
le transporteur peut alors décharger la marchandise ;
mais il en reste responsable que la marchandise soit entreposée dans ses locaux, dans
un entrepôt public ou chez un tiers ;
la souffrance prend fin :
- à l’initiative de l’ayant droit de la marchandise (renvoi de la marchandise à
l’expéditeur ou livraison au destinataire),
- à l’initiative du transporteur (vente de la marchandise ou remise aux Domaines).
X On appelle laissé pour compte l’envoi dont le destinataire a refusé de prendre livraison
pour quelque motif que ce soit et qui est laissé à la disposition du transporteur par le donneur
d’ordre, lequel l’analyse en perte totale.
- 12 -
⌦ Les avaries et manquants :
Ils sont prouvés par les réserves prises au moment de la livraison.
X Les réserves portent sur :
- L’état de la marchandise (casse, partielle ou totale d’un ou plusieurs objets, mouille,
modification de la qualité de la marchandise, état de l’emballage…),
- le poids de la marchandise,
- le nombre des objets et/ou des colis ;
X Les réserves doivent être significatives et complètes (précises et motivées) ;
X Le destinataire qui n’a pas formulé de réserves à la livraison (ou qui a formulé des réserves
incomplètes) peut encore exercer un recours contre le transporteur en formulant ces réserves
par lettre recommandée dans les trois jours (articles L. 133-3 du Codes de commerce) ;
X L’acceptation des réserves vaut reconnaissance de sa responsabilité par le transporteur (le
silence du conducteur vaut acceptation des réserves) ;
X En cas de contestations des réserves, le transporteur peut recourir à une expertise judiciaire
à demander au Président du tribunal de commerce qui désigne alors un expert ;
X L’article L. 133-3 du Code de Commerce prévoit une fin de non-recevoir (forclusion) pour
les réserves non-confirmées par lettre recommandée dans les trois jours, non compris les
jours fériés ; cependant les tribunaux n’exigent plus cette formalité lorsque les réserves ont
été acceptées par le transporteur (mais attention, un revirement de jurisprudence peut toujours
se produire) ;
⌦ Le retard
X Quand un délai de livraison est fixé par voie réglementaire ou conventionnelle, l’ayant
droit de la marchandise peut exiger des dommages-intérêts à partir du jour où le transporteur
a été mis en demeure de livrer ;
X Cette mise en demeure de livrer est obligatoire, doit être notifiée au transporteur dès que le
délai de livraison est expiré, permet à l’ayant droit de la marchandise de réclamer la réparation
intégrale du préjudice subi, doit être adressée par lettre recommandée ou par télécopie ;
X Il y a présomption de perte de la marchandise au-delà d’un certain seuil de retard.
⌦ Le privilège du transporteur :
X Le transporteur dispose légalement d’un « privilège », gagé sur la marchandise
transportée, pour s’assurer du paiement de ses services. Le transporteur peut conserver la
marchandise en sa possession pour servir de gage à sa créance.
X Les créances de transport couvertes par le privilège sont :
- les prix de transport proprement dits ;
- les compléments de rémunération : prestations annexes et d’immobilisation du
véhicule au chargement ou au déchargement ;
- les frais engagés dans l’intérêt de la marchandise ;
- les débours de douane (droits, taxes, frais et amendes) liés à une opération de transport
et les intérêts.
Le contrat de transport de marchandises ne prend fin que par la livraison
effective des marchandises au destinataire (marchandises complètement
déchargées et décharge donnée par le destinataire sur le document de transport).
Le paiement du prix de transport, des opérations annexes et complémentaires
Il peut être exigible à l’enlèvement (auprès de l’expéditeur, si port payé) ou à la livraison (auprès
du destinataire, si port dû) et au plus tard au trentième jour suivant la date de réception des
marchandises ou d’exécution de la prestation demandée.
Le contre remboursement
Lorsqu’il y a stipulation contre remboursement, le transporteur reçoit entre ses mains non
seulement le prix du transport, mais également le prix de la marchandise facturée par le vendeur
expéditeur à l’acheteur destinataire.
Le transporteur doit livrer la marchandise contre paiement de la somme correspondante fixée
par l’expéditeur ;
Il doit faire parvenir cette somme à l’expéditeur dans un délai de huit jours ouvrables
(contrats types).
Le contre remboursement constitue une prestation annexe qui doit être rémunérée comme telle.
- 13 -
Le contentieux du contrat de transport
Le transporteur est soumis à une obligation de résultat
Obligation de résultat
L’indemnisation du préjudice
Le principe
Le transporteur est tenu à la réparation intégrale de tous les éléments de préjudice justifiés,
prévisibles et directs. Il ne peut lui être réclamé que des dommages-intérêts, c’est-à-dire une
somme d’argent. L’indemnité sera calculée de manière à rétablir la valeur du bien sans
appauvrissement, mais également sans enrichissement du propriétaire.
La limitation de la responsabilité du transporteur
Indépendamment des cas exceptionnels où le transporteur peut se dégager entièrement de ses
obligations à l’égard de son client, sa responsabilité ne peut être engagée que jusqu’à une certaine
limite. Cette limitation de responsabilité résulte soit de l’application de règles générales sur les
contrats (Code civil), soit de clauses propres à certains contrats de transport (conventions passées
entre les parties), soit de dispositions réglementaires (contrats types).
Les clauses limitatives de sa responsabilité contractuelles ne sont valables que sous
les deux conditions suivantes :
elles doivent être connues du contractant (donneur d’ordre) et acceptées ;
les montants d’indemnisation ne doivent pas être dérisoires, ce qui reviendrait de fait à
une exonération.
Déclaration de valeur et déclaration d’intérêt spécial à livraison
X Pour échapper aux limitations de l’indemnité pour perte ou avarie, l’expéditeur a tout intérêt à
souscrire contractuellement une déclaration de valeur et/ou à assurer sa marchandise (quand un
envoi fait l’objet d’une déclaration de valeur, l’ayant droit est indemnisé à la valeur déclarée si et
seulement si la responsabilité du transporteur est reconnue) ;
X Pour échapper aux limitations de l’indemnité pour retard le transporteur a la faculté de faire
une déclaration d’intérêt spécial à la livraison qui a pour effet de substituer le montant de cette
déclaration au plafond de l’indemnité pour retard.
En cas de dol ou de faute inexcusable, le transporteur est tenu de réparer
intégralement le préjudice qui en résulte.
La prescription
Un délai de « prescription » d’un an limite la possibilité des poursuites judiciaires pour les trois parties
au contrat de transport (expéditeur, destinataire, transporteur) ; ce qui signifie qu’au bout d’un an toute
action judiciaire est impossible.
En cas de fraude ou d’infidélité, la prescription annale est remplacée par la
prescription de droit commun de cinq ans, cependant en cas de faute
inexcusable, la prescription annale est maintenue.
Ce délai est interrompu par une citation en justice ou une reconnaissance écrite du droit du réclamant
par le débiteur.
- 15 -