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Intitulé : SEMIOLOGIE DES DELIRES

Plan :

1. Introduction/définition
2. Intérêt
3. Historique
4. Etude clinique :
a) Diagnostic positif

b) Diagnostic étiologique

5. Prise en charge :
a) Biologique

b) Psychologique

c) Sociale

6. Conclusion.

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1. INTRODUCTION/DEFINITION :
Le Délire est une altération du contenu de la pensée caractérisée par la permanence d’idées délirantes entrainant une
perte de contact avec la réalité. Elles font l’objet d’une conviction généralement inébranlable, inaccessible au
raisonnement ou à la contestation par les faits. C’est une « évidence interne » pouvant être plausible ou
invraisemblable, mais généralement non partagée par le groupe socio-culturel du sujet.
2. INTERET :
- Fréquents en pathologie psychiatrique.
- Importance déterminante dans le diagnostic des troubles psychotiques.
- Source d’handicape socio-professionnel.
3. HISTORIQUE :
 1814 : ESQUIROL « Une personne est délirante lorsque ses sensations ne sont point en rapport avec les objets
extérieurs, ses idées ne sont point en rapport avec ses sensations, ses jugements et ses déterminations ne sont point
en rapport avec ses idées, le tout indépendants de sa volonté ».
 1913 : KARL JASPERS a défini les 03 principaux critères de délires : Conviction absolue + Inchangée + Fausse.
 1969 : POROT l’a défini comme « Construction intellectuelle non conforme à la réalité et à laquelle le sujet apporte
une croyance inébranlable »
4. ETUDE CLINIQUE :
A. Présentation sémiologique du délire :
1. Début 4. Systématisation 7. Participation affective
2. Thème 5. Extension
3. Mécanisme 6. Adhésion
1.Début :
 Aigu : « Comme un coup de tonnerre dans un ciel serein – MAGNAN » - d’emblée, parfois prodromes non spécifiques
(bizarreries du comportement, anxiété, insomnie, cauchemars ou terreurs nocturnes, tristesse, euphorie).
 Progressif : en qlq jours voir qlq semaines, bizarreries, changement des habitudes, anxiété, perplexité, méfiance,
irritabilité, repli sur soi, accentuation de la personnalité (paranoïaque+++), psychorigidité, fausseté du
jugement, méfiance et persécution.
2.Thème : Unique ou multiples, précis ou flou.
 Persécution Se sent victime d’une conspiration, d’un complot
 Grandeur/mégalomane Surélévation du soi : pouvoir, richesse, puissance
 Mystique/ ésotérique Centré sur la religion
 Somatique/ Hypochondriaque Centré sur le fonctionnement du corps : Maladie incurable, perte d’organe, corps étranger.
 De référence Certains éléments de l’environnement s’adressent particulièrement à lui, dans laquelle il
est lui-même la référence (le présentateur de télé m’a annoncé…)
 Filiation Remplace ses parents réels par des personnes illustre ou autre.
 Fantastique Création mythologiques, féériques, cosmiques, surnaturelles.
 Influence Est sous l’emprise d’une force extérieure qui commande ses pensées et ses actes.

3.Mécanisme
 Interprétatif Attribution d’un sens erroné a un fait réel
 Hallucinatoire Construction d’une idée délirante à partir d’une hallucination (les 5 sens, j’entendais, je voyais, je sentais…)
 Intuitif Idée fausse admise sans vérification, ni raisonnement logique en dehors de toute donnée objectif ou
sensorielle. (je le sais, c’est ainsi)
 Imaginatif Invention ou fabulation où l’imagination est au 1er plan et le sujet y joue un rôle central

4.Systématisation ou organisation délirante :


 Systématisé : Cohérent, plausible, ordonné, bien construit et compréhensible Adhésion d’autrui.
Monothématique, Interprétatif. (Paranoïaque)
 Moyennement systématisé.
 Non systématisé : Mal organisé, flou, incohérent, incompréhensible. Polythématique, Polymécanismes (Paranoïde)

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 Non systématisé, mal organisé et flou, polymorphisme des thèmes et des
Délire paranoïde
mécanismes.
Délire  Peu systématisé, thème fantastique, Polymécanismes.
fantastiques/paraphréniques Richesse imaginative, le malade est bien adapté, absence d’évolution déficitaire.
 Systématisé, en réseau ou en secteur.
 Délires passionnels et de revendication :
- Exaltation + conviction inébranlable + se développent en secteur
a) Délire de revendication : 03 types de revendications délirantes :
1. Quérulent processif (dépose des plaintes, procès)
2. Inventeur méconnu (revendique l’antériorité de ses découvertes)
3. Idéaliste passionné
b) Délires passionnels : ce qui les différencient des passions normales est le cortège de
troubles thymiques, hallucinatoire, dépersonnalisation, impulsivité qui les accompagnent)
1. Délire de jalousie : conviction que le partenaire le trompe.
2. Délire érotomaniaque : conviction délirante d’être aimé, le délirant passe par 03
Délire paranoïaque phases : espoir -> déception -> rancune (peut tuer)
 Délire de relation des sensitifs (Kretschmer) : Conviction d’être l’objet d’une
malveillance particulière vécu comme intériorisé et dépressif (délire de persécution des vielles
filles ou paranoïa des gouvernantes (personnalité sensitives)
 Délire d’interprétation de Sérieux et Capgras : interpréter des évènements de sa vie
comme étant une machination à son encontre.
 Délires de reconnaissance faciale :
1. Sd de Capgras : Illusion des sosies.
2. Sd de Fregoli : reconnait quelqu’un en un inconnu, accuse son persécuteur de se
déguiser pour changer régulièrement son apparence.
 Délire à deux : Ils partagent le même thème délirant, chez l’un il est fixé c’est le dominant,
chez l’autre il est induit c’est le suggestible.

5.Extension :
 En secteur : Ne délire que dans 1 seul domaine de la vie. Exemple : délire de jalousie.
 En réseau : Intègre de nouvelles interprétations en n’excluant aucun domaine de sa vie.
6.Adhésion :
 Inébranlable : Conviction absolue non accessible au raisonnement ni aux critiques.
 Partielle : Le sujet critiques ses idées délirantes.
7.Participation affective :
 Plus elle est augmentée plus le risque du passage à l’acte est fort.
B. Etude diagnostique :
 DIAGNOSTIC POSITIF :
Le diagnostic + est clinique : un sujet manifestant des idées en opposition avec la réalité, auxquelles il attribue une
conviction absolue avec trouble du comportement.
1) Anamnèse : ANTCDTS - Habitudes toxiques et traitements en cours - Allergies.
2) Examen somatique complet appareil/ appareil + état d’hydratation.
3) Examen psychiatrique :
 Analyse du délire : Date de début, mode d’installation, circonstances du déclanchement, caractéristiques.
 Rechercher des signes associés : Tr de la perception, du comportement, déréalisation, Tr de l’humeur, des
conduites alimentaires, du sommeil.
 DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
 Toxique :  Organique :
- Pharmacopsychose (Cannabis, LSD, Amphétamines…) - Confusion mentale
- Psychose post-opératoire
- Encéphalopathies, TC, Encéphalites
- Carence en B12

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 Psychiatriques :
a. Trouble psychotique bref :
- Délire à début brutal, polythématique et Polymécanismes
- Dépersonnalisation et automatisme mentale au 1er plan
- Sujet jeune
- Personnalité antisociale/histrionique
b. Psychose post-partum : Note confusionnelle avec trouble de l’humeur au 1er plan
c. Psychose chronique :
Schizophrénie : Délire paranoïde
Psychose maniaco-dépressive : Manie (thème de grandeur) – Dépression (Culpabilité, ruine)
Psychose hallucinatoire chronique : > 40ans, bien inséré, Hallucination psychosensorielle, délire de persécution +/-
systématisé.
Trouble délirant : Délire paranoïaque, bien inséré, adhésion totale.

5. CONCLUSION :
Plusieurs tableaux cliniques organiques ou mentaux peuvent s’accompagner d’un délire. Le diagnostic est avant tout
clinique et la PEC doit être précoce après avoir déterminé l’étiologie, sa qualité et son efficacité décidera de l’évolution
et du pronostic du délire.

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