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Analyse et recommandations
Septembre 2006
Nous tenons à remercier chaleureusement Brigitte Denis, pour sa disponibilité, mais
également pour ses conseils, ses encouragements, ses corrections et remarques aux étapes
clés de la réalisation de ce mémoire.
Notre gratitude va également à Daniel Lemahieu, ainsi qu’à tous les formateurs
ayant pris de leur temps précieux pour répondre à notre questionnaire et nous
communiquer leurs avis. Nous leur sommes vivement reconnaissante et espérons de tout
cœur que les pages qui suivent pourront les aider à leur tour. Nous encourageons chacun
d’eux à continuer sa réflexion et ses efforts pour que, ensemble, nous puissions former
toujours plus adéquatement les futurs enseignants dans le domaine des TIC et des médias.
Amis, familles et tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont apporté aide et soutien
tout au long de la rédaction de ce mémoire, méritent aussi d’être remerciés.
Notre gratitude va tout particulièrement à Isabelle De Bauw qui n’a pas compté son
temps pour nous apporter conseils et corrections, ainsi qu’à ceux qui nous ont aidé pour la
relecture orthographique.
En cette fin de cycle universitaire qui marque le point final de nos études, nous
tenons en outre à remercier, nos parents et tous les professeurs qui, tout au long de notre
scolarité ont cru en nous et nous ont soutenue dans les débuts laborieux et les moments
plus difficiles de celle-ci. Par leur présence et leurs encouragements, ils nous ont insufflé la
volonté et la force de dépasser les difficultés et permis de découvrir à quel point le soutien
positif apporté à un élève en difficulté peut l’amener à donner le meilleur de lui-même et à
se découvrir des compétences insoupçonnées.
C. Feyens 1
Formation des futurs enseignants aux TIC et aux médias
5. Constats généraux__________________________________________________61
5.1. Concernant le profil des formateurs_________________________________61
5.2. Concernant les cours______________________________________________62
5.2.1. Concernant les difficultés_______________________________________________63
5.2.2. Concernant les échanges avec les collègues________________________________63
Partie III : Recommandations et prolongements________________________________64
1. Programme de cours________________________________________________64
1.1. Inconvénients de l’absence de programme dans le domaine des TIC et des
médias__________________________________________________________64
1.1.1. De manière générale___________________________________________________64
1.1.2. Sur le terrain_________________________________________________________65
1.1.3. Questionnement______________________________________________________66
1.2. Avantages et inconvénients d’un programme plus précis________________66
1.3. Balises existantes_________________________________________________67
1.3.1. Intitulé du cours______________________________________________________67
1.3.2. Les médias et les TIC : une même matière ou deux domaines distincts ?__________68
2. Contenu de formation et compétences à développer chez les enseignants______70
2.1. Délimitation du travail entrepris____________________________________70
2.2. Des compétences multiples_________________________________________71
2.2.1. Compétences disciplinaires_____________________________________________72
2.2.2. Compétences transversales_____________________________________________81
2.3. Précisions_______________________________________________________81
3. Différences de rôles entre les instituteurs et les régents_____________________82
3.1. Contexte________________________________________________________82
3.2. Similitudes______________________________________________________82
3.3. Différences______________________________________________________82
3.4. Sur le terrain____________________________________________________83
4. Méthodes à préconiser_______________________________________________84
4.1. Les différents paradigmes d’enseignement/apprentissage_______________84
4.1.1. Imprégnation (/ Modélisation)___________________________________________85
4.1.2. Réception (/ Transmission)_____________________________________________86
4.1.3. Entraînement ou exercisation (/ Guidage)__________________________________86
4.1.4. Exploration (/ Approvisionnement)_______________________________________87
4.1.5. Expérimentation (/ Réactivité)___________________________________________87
4.1.6. Création (/ Confrontation)______________________________________________88
4.2. Autres processus méthodologiques__________________________________88
4.2.1. Activités fonctionnelles et de structuration_________________________________88
4.2.2. Gestion des interactions entre étudiants____________________________________89
4.3. Gestion des différences de niveau___________________________________90
4.3.1. Préalable____________________________________________________________90
4.3.2. Pistes______________________________________________________________91
4.3.3. Écueils_____________________________________________________________91
4.4. Dispositifs particuliers de formation_________________________________92
4.5. Rôle du formateur________________________________________________92
5. Évaluation________________________________________________________92
Introduction générale
Actuellement nous ne pouvons plus ignorer la place importante qu’ont pris les
médias et les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans notre
société.
La plupart d’entre nous en font un usage quotidien. Posséder des compétences
minimales dans l’utilisation d’un ordinateur, d’un traitement de texte, d’Internet, d’un
logiciel de gestion de courrier sont devenus quelques prérequis non négligeables pour
accéder à un emploi et s’insérer dans le monde du travail. L’usage des TIC et des médias
est devenu une clé d’accès à la société et la maîtrise de ces outils peut faciliter une série de
tâches de notre quotidien.
L’école a pour mission de socialiser, d’éduquer et de qualifier : permettre à tous les
enfants (et ce dès le plus jeune âge) de se familiariser et d’utiliser les TIC et les médias
semble être une nécessité pour leur (future) intégration sociale et professionnelle dans le
monde actuel.
Par ailleurs, les TIC et les médias peuvent être considérés comme des outils
précieux pour favoriser l'utilisation de moyens d'apprentissage et d'évaluation diversifiés et
permettre aux élèves une plus grande autonomie dans la construction de leurs savoirs. De
même l’expansion du Web peut devenir un excellent moyen d'ouverture sur le monde et
d'accès à d'autres objets de culture ou de savoir.
Toutefois, on ne peut arriver à intégrer les TIC et les médias dans les pratiques
quotidiennes des classes sans se préoccuper avant tout des enseignants. Si eux-mêmes ne
sont pas convaincus de l’importance de les utiliser avec leurs élèves, aucune action,
campagne, démarche… ne pourra porter de fruit car le professeur est la première personne
à pouvoir agir dans sa classe et auprès de ses élèves.
Cependant, l’utilisation des TIC et des médias (pour lui-même ou pour ses élèves,
et au bénéfice de l’apprentissage) sollicite de nouvelles attitudes et compétences chez
l’enseignant.
Par conséquent, on ne peut imaginer que les technologies puissent pénétrer l’école
sans que les enseignants y soient préparés. « La formation des enseignants se présente donc
à la fois comme une condition impérieuse et, vu l’immensité de la tâche, comme l’obstacle
le plus sérieux pour l’usage des technologies dans l’éducation » (Poutus-Lajus et Riche-
Magnier, 1998, p. 67). Former les enseignants est effectivement une nécessité, mais la
question principale reste : à quoi et comment ? C’est notamment à ces questions que
s’attaque ce mémoire.
Tout au long de ce travail, nous nous pencherons donc sur la formation initiale des
futurs enseignants dans le domaine des TIC et des médias.
Dans un premier temps, nous situerons le cadre et le contexte dans lequel s’inscrit
notre sujet. Pour ce faire, nous décrirons successivement les initiatives et réflexions
récemment menées en Europe et en Belgique concernant, d’une part l’enseignement et
l’intégration au sein des écoles fondamentales et secondaires des TIC et des médias et,
d’autre part la formation des enseignants dans ce domaine.
Dans un deuxième temps, le contexte institutionnel étant posé, nous centrerons
notre attention sur le cours « utilisation de l'ordinateur et apport des médias et des TIC en
enseignement » suivi par tous les futurs enseignants dans les Hautes Écoles. Nous avons
interrogé les formateurs dispensant ce cours par la voie d’un questionnaire. Après quelques
précisions sur notre problématique de recherche et la méthodologie utilisée, nous décrirons
et commenterons les résultats de cette enquête afin d’établir un état des lieux le plus
complet possible de la formation actuellement dispensée dans ce domaine.
Dans la troisième et dernière partie de ce mémoire, nous reviendrons sur certains
points qui nous sont apparus particulièrement importants et/ou discutables suite à l’analyse
de notre enquête de terrain. Nous établirons alors quelques recommandations quant à la
formation initiale des enseignants et nous citerons les nombreux prolongements possibles
de ce mémoire.
Dans cette partie, nous dresserons les conditions actuelles (contexte social, contraintes
légales, directives et initiatives) dans lesquelles se donne la formation initiale des enseignants
dans le domaine des médias et des TIC. Pour ce faire, nous ferons le point sur la situation
actuelle de l’intégration des TIC et des médias au sein de la formation des maîtres, mais
également au sein des écoles fondamentales et secondaires dans lesquelles ils seront amenés à
enseigner.
1. Contexte Européen
Nous passerons rapidement en revue les rapports, ainsi que les directives et objectifs
fixés ou rapportés par les différents organismes de l’Union Européenne pendant ces six
dernières années dans le domaine des TIC et des médias pour l’enseignement.
1.1. Initiatives
Le Conseil européen de Lisbonne en 2000 « a fixé comme objectif que les États
membres fassent en sorte que toutes les écoles de l'Union disposent d'un accès à l'Internet et
de ressources multimédias d'ici à la fin de 2001 ». Selon le rapport du Conseil « Éducation »
de 2001, cet objectif était sur le point d'être atteint grâce aux efforts consentis au niveau
national (et parfois avec l'aide de fonds structurels de l'Union européenne). Pour continuer
dans cette direction, « il s'agit désormais de faire en sorte qu'à l'avenir, les écoles et les centres
d'éducation et de formation disposent en suffisance d'équipements, de ressources multimédias
et de logiciels de haute qualité pour l'éducation et la formation, ainsi que de connexions à
grande vitesse pour permettre aux apprenants de tirer un réel avantage des ressources
disponibles et des possibilités d'interactivité qu'offre l'Internet » (Rapport du conseil
« Éducation » de l’Union européenne du 14 février 2001, p. 9).
Au niveau secondaire, dans la majorité des pays de l’Union européenne, les TIC sont
reprises dans le programme d’études à la fois en tant qu’outil et en tant que matière à part
entière. En Belgique par contre, actuellement, elles sont principalement intégrées en tant
qu’outil.
Enseignement primaire
1.2.2. Enseignants
Dès mars 2000 à Lisbonne, le Conseil européen a décidé de faire en sorte qu'un
nombre suffisant d'enseignants soient à même d'utiliser l'Internet et les ressources
multimédias à la fin de 2002.
Par ailleurs, la résolution de Stockholm invite également d’entrée de jeu, les États
Membres à poursuivre leurs efforts visant à l'intégration effective des TIC dans les systèmes
d'éducation et de formation ainsi qu'à la formation initiale et continuée des enseignants et des
formateurs (Résolution du Conseil de l’Union européenne sur l’e-Learning du 13 juillet
2001).
Le rapport Eurydice, lui, s’est intéressé à un échantillon plus large de pays et on peut y
lire que la formation en TIC ne fait partie du programme obligatoire de la formation des
enseignants que dans la moitié des pays européens. Or, rappelons que les TIC sont incluses
dans le programme d’études minimum obligatoire pour les élèves de la plupart des pays
européens. Au moment de l’enquête, il existait encore, dans ce domaine, un décalage entre le
programme de formation des enfants et la formation des enseignants.
En Communauté française de Belgique, cette matière fait actuellement partie de la
formation obligatoire des enseignants.
Toutefois, le caractère obligatoire d’une formation ne renseigne pas sur les savoirs et
compétences que les futurs enseignants doivent acquérir pour utiliser les TIC à des fins
éducatives. Pour essayer d’en savoir plus à ce sujet, le rapport 2004 d’Eurydice a analysé les
recommandations officielles qui sont données aux établissements de formation initiale par les
autorités éducatives de chaque pays. La situation est assez diversifiée.
Le rapport d’Eurydice 2004 révèle également que « dans la plupart des pays où les
domaines à enseigner sont définis, la même importance est accordée aux dispositions
pratiques des TIC pour un usage personnel et à la maîtrise des TIC dans le but de les
enseigner. Dans certains pays, un accent particulier est mis sur le développement de la
capacité au travail en équipe ainsi qu’à l’apprentissage coopératif. » (Eurydice, 2004, p. 47)
B. Enseignants spécialisés
Contrairement à ce qui se passe en Belgique, « la plupart des pays emploient des
enseignants spécialisés en TIC [dans les écoles] » (Eurydice, 2004, p. 42). Et ceci, même
lorsque ces technologies ne constituent pas une matière à part entière, mais sont au service
d’autres matières. Les enseignants spécialisés en TIC assistent alors les enseignants des autres
matières et/ou participent à des projets interdisciplinaires. Dans la quasi-totalité des pays où
ces enseignants spécialisés sont présents, ceux-ci travaillent dans l’enseignement secondaire.
La Grèce, la Pologne et la Roumanie sont les seuls pays où les enseignants spécialisés en TIC
travaillent également au niveau primaire. Il n’y a que trois pays (sur 23) dont la Belgique
(Communauté française et germanophone), qui ne forment pas d’enseignants spécialisés en
TIC et ce, quel que soit le niveau d’enseignement.
2. Situation belge
Dans un premier temps, nous reviendrons rapidement sur l’intégration des TIC et des
médias au sein de la population belge afin d’avoir une vue d’ensemble de la place qu’ils ont
pris dans notre quotidien.
Ensuite, nous détaillerons la place donnée aux TIC aux médias dans l’enseignement
belge obligatoire, ainsi que dans la formation initiale des enseignants.
Cette enquête révèle que 68% de la population active de Wallonie a utilisé l’ordinateur
au cours de l'année 2005 à des fins professionnelles. Durant la même année, 48% de la
population active a également utilisé Internet sur son lieu de travail.
À la différence d’autres médias (télévision, presse), l’ordinateur est devenu un outil de
prédilection dans le cadre professionnel : il est en effet utilisé par plus de deux tiers de la
population dans ce contexte. L’école ayant notamment pour mission « d’amener tous les
élèves à s'approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à
apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et
culturelle » (Décret de la Communauté française du 24 juillet 1997, Article 6 §2), il apparaît
indispensable qu’elle enseigne à ses élèves à utiliser adéquatement les TIC.
1
Établissement public wallon chargé de la promotion et de la diffusion des TIC en Région wallonne
Cette enquête a également montré que 97% des étudiants (de 15 ans et plus) utilisent
l'ordinateur pour leurs études et ce, aussi bien les garçons que les filles. On peut relever au
passage (même si cela ne fera pas l’objet de ce mémoire) que cela suscite différentes
questions : les TIC sont-elles devenues indispensables à la réussite des études ou cet état de
fait est-il le résultat d’un apprentissage et de nouvelles compétences développées notamment
à l’école ?
Les résultats de cette enquête confirment non seulement l’importance prise par les
médias et les TIC au sein de notre société, mais également l’accroissement constant de
l’intégration de ces outils dans notre quotidien.
La région de Bruxelles-Capitale a, elle aussi, investi dans ce domaine dès 1999 par le
« plan multimédia ». Elle a d’abord installé dans les écoles secondaires une salle avec huit
PC, un serveur, une connexion Internet haut débit et trois imprimantes. En 2001, elle a
aménagé dans ses écoles fondamentales une salle avec quatre PC, un serveur, une connexion
Internet haut débit et une imprimante. Dès fin 2004, à la demande de Monsieur Vanhengel,
Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale notamment chargé de
l'Informatique, a débuté le processus de renouvellement du matériel installé dans les écoles
secondaires. Pour les écoles primaires, il a fallu attendre la fin de l'année scolaire 2005.
Socles de compétences
Les « Socles de compétences » ont été définis en 1999 par le gouvernement de la
Communauté française. Ce document reprend les compétences à développer pendant les 8
premières années de l’enseignement obligatoire2 chez tous les élèves et ce, quels que soient
l’école et le réseau d’enseignement auquel ils appartiennent.
française du 24 juillet 1997, Article 16 §3) cite ce domaine comme faisant partie de la
formation commune obligatoire.
On ne retrouve donc pas l’éducation aux TIC et aux médias comme une discipline
spécifique dans les Socles de compétences. Il est encore plus curieux de constater qu’on ne la
retrouve pas non plus définie en tant que compétence transversale.
Cette problématique n’est cependant pas totalement ignorée. Une analyse approfondie
de ce document montre qu’on retrouve malgré tout –au moins de manière implicite- dans
diverses disciplines, certaines compétences qui relèvent d'une éducation aux multimédias.
Nous avons été surprise de constater que les « Socles de compétences », fassent si peu
allusion aux TIC et aux médias. Il nous semble qu’ils gagneraient à être redéfinis dans ce
domaine. En effet, comme le dit R. Guir (2002, p. 262) : « Pour que les enseignants en poste
utilisent couramment les TICE, il apparaît nécessaire que les programmes y fassent référence,
non seulement comme des moyens susceptibles d’être utilisés dans le cadre de tel ou tel
enseignement et pour favoriser l’acquisition de telle ou telle notion, mais que des
compétences attendues chez les élèves soient clairement spécifiées. »
De même, on trouve également une section distincte pour l’éducation aux médias au
sein du programme de la Communauté française et celui-ci précise d’emblée que
« l’éducation aux médias est un outil de communication au service des apprentissages, tous
domaines confondus » (Ministère de la Communauté française, 2001, p. 470). Ensuite, le
document décrit pendant une petite dizaine de pages une série d’activités pouvant être menées
dans ce domaine avec les enfants.
Par ailleurs, l’opération « Ouvrir mon quotidien »5, qui est maintenant proposée à
toutes les classes de 6e année primaire depuis quatre ans, se veut un outil favorisant cette
3
Par noyau conceptuel en éducation aux médias, « nous entendons un ensemble de notions fondamentales
relevant des 6 facettes et permettant de décrire valablement un phénomène » (FédEFoC, 2001, p. 10 MM).
4
Pour plus d’informations, cf. leur site Web : <http://www.cfwb.be/cem>
5
Pour plus d’informations, cf. le site Web : <http://www.ouvrirmonquotidien.be/tempo/site/index.php>
éducation aux médias. Elle s’est notamment donné comme objectif de mettre les élèves en
contact avec l'actualité, de leur permettre de relever la diversité des titres et le pluralisme de la
presse quotidienne, de leur faire découvrir les différentes formes d'informations, le contenu
des quotidiens et les multiples fonctions du journal, de leur permettre de développer leur
capacité d'analyse, leur esprit critique et de leur apprendre à se forger leur propre opinion...
Pour ce faire, chaque classe reçoit quotidiennement et pendant toute l’année un ou deux
exemplaires de deux quotidiens de son choix. « La quinzaine de la presse », elle, était une
opération similaire au niveau des objectifs, mais destinée à l’ensemble de l’enseignement
secondaire.
Ces initiatives sont extrêmement intéressantes et constructives. Elles procurent aux
enseignants le matériel de base pour travailler avec leurs élèves sur les médias. Cependant, il
faut garder en mémoire que ce n’est pas parce que qu’on fournit l’équipement de base que les
professeurs savent comme l’exploiter et le font de manière adéquate.
En ce qui concerne les TIC et Internet, différents projets sont aussi apparus. À titre
d’exemple, citons « Éducaunet », « Kit’Net » et le « Passeport TIC ».
« Éducaunet »6 vise à apprendre aux enfants et aux adolescents à naviguer de manière
responsable et en toute sécurité sur Internet. Ce projet a été mené à l'initiative du Ministre de
l’Enfance de la Communauté française.
« Kit’Net »7 est une recherche de l’Université de Liège (ULg) sur l'utilisation
pédagogique d'Internet dans l’enseignement secondaire qui a permis la création d'un site Web
de ressources pédagogiques.
Le « Passeport TIC »8 est une initiative pilote de la Communauté française lancée il y
a trois ans. Ce brevet vise à certifier la maîtrise de base des compétences en nouvelle
technologie des élèves du premier cycle du secondaire. Toutefois, ce projet a bien du mal à
s’implanter. En effet, les écoles doivent recourir aux bonnes volontés pour organiser les cours
du Passeport TIC : aucune heure de cours spécifique n’y est consacrée, et les professeurs qui
l’enseignent le font bénévolement, ou dans le cadre de leurs cours principaux. De plus, ce
passeport se concentre uniquement sur la maîtrise technique de l’outil et certifie celle-ci suite
à un test évaluant le résultat obtenu, mais ne tenant nullement compte de la manière de
procéder pour y parvenir. Or, le but de l’éducation aux TIC n’est pas uniquement d’amener
les élèves à une réalisation finale, mais également de leur enseigner l’utilisation de procédés
efficients et cohérents pour y arriver. Tout l’enjeu est de développer une utilisation
« efficace » de l’outil par les élèves : conscience des invariants et des risques, capacité de
transférer les principes générateurs d’un programme à l’autre…
exploitant les TIC en Belgique francophone. Ce dernier site est ouvert à tous les enseignants
exploitant les TIC avec leurs élèves, utilisant l’outil informatique pour préparer leurs leçons
ou directement impliqués dans la gestion d’une Cyberécole ou d’un centre Cybermédia.
Les enseignants n’ont pas toujours attendu qu’on leur vienne en aide et de nombreuses
initiatives sont nées et ont été directement menées par des enseignants motivés au sein de
leurs classes. Citons par exemple (parmi les plus exploitées) : la rédaction d’un site ou d’un
journal d’école, la production d’émissions de radio au sein de l’école, l’exploitation de vidéos,
les discussions sur l’actualité, la production de documents multimédias, l’utilisation de
Logo…
Toutes les initiatives entreprises ces dernières années ont été menées avec plus ou
moins de succès, de façon ponctuelle ou sur du long terme, encadrées par des volontaires ou
des spécialistes, associant différents partenaires… et les résultats obtenus sont eux aussi
contrastés.
A. Contexte général
En 2001 a été promulgué un décret définissant la formation initiale des instituteurs et
des régents en Communauté française.
Suite au décret, deux arrêtés ministériels ont été publiés. Ils fixent le volume des
activités d’enseignement mentionnées dans le décret ainsi que la grille de référence de la
formation disciplinaire et interdisciplinaire prévue dans ce même décret. Le Gouvernement de
la Communauté française a donc défini une grille horaire spécifique permettant d’harmoniser
les formations proposées par les différentes Hautes Écoles. Les différents intitulés de cours et
de stages, ainsi que leur répartition sur les trois années et le nombre d’heures qui leur sont
accordées ont donc été fixés. Le pouvoir organisateur garde toutefois une petite marge de
liberté concernant une centaine d’heures de la formation totale.
En dehors de la grille horaire, aucun programme n’a été conçu. Les formateurs 11
d’enseignants gardent donc une liberté totale vis-à-vis des contenus qu’ils choisissent
d’enseigner et des méthodes qu’ils utilisent.
Année 1re 2e 3e
Décret de 2001
Intitulé Initiation à l'utilisation Apport des médias et des TIC en
de l'ordinateur enseignement
Nombre 15h 30h 30h
d’heures
Amendements 2005
Intitulé Cours supprimé Utilisation de l'ordinateur et apport des
médias et des TIC en enseignement
Nombre / 30h 30h
d’heures
Le cours « apport des médias et des TIC en enseignement » nouvellement intitulé (par
ce même arrêté) « utilisation de l’ordinateur et apport des médias et des TIC en
enseignement » se donne comme prévu dans toutes les Hautes Écoles en 2 e et 3e année à
raison de 30h par année (équivalent à 2 ECTS par an). Toutefois, il n’y a aucune imposition
de programme et le contenu et les objectifs de ce cours sont laissés à l’appréciation des
pouvoirs organisateurs et / ou des formateurs dispensant ces cours.
Le projet « Cybercentres »
Cette mesure visait à fournir en matériel informatique les 23 départements
pédagogiques des Hautes Écoles et ce, tous réseaux d’enseignement confondus. La Direction
générale de l’enseignement non obligatoire et de la recherche a coordonné le projet avec
l’aide des Facultés Universitaires Notre Dame de la paix de Namur et l’Université de Liège.
Dans le courant de l’année scolaire 2000-2001, 21 des 23 12 Hautes Écoles ont reçu du
matériel multimédia. Elles ont obtenu entre 4 et 18 ordinateurs (le nombre de postes variant
en fonction de la taille de la population de l’école). La plupart des établissements reçurent à la
fois des PC et des i-Mac. Bien que cela puisse apparaître comme une difficulté
supplémentaire, c’est pourtant une nécessité car les différents plans d’équipement des écoles
primaires et secondaires ont opté pour des matériels divers. Les futurs enseignants doivent
donc être capables d’utiliser tous les types de matériel qu’ils seront susceptibles de rencontrer
dans leur vie professionnelle. Les Hautes Écoles ont également reçu du mobilier adéquat, une
armoire forte contenant un serveur, un UPS13, un routeur et un HUB14. Elles ont aussi obtenu
différents périphériques : projecteur vidéo (avec écran de projection), ampli, scanner, graveur
de CD-ROM, WebCam et caméra digitale.
Par conséquent, la plupart des établissements disposent aujourd’hui d’une salle
multimédia. Toutefois, lorsque les écoles possèdent plusieurs implantations, seule l’une
d’entre-elles a pu être équipée.
Deux ans plus tard, les écoles ont reçu, sur leur demande, du matériel complémentaire
(ordinateurs, caméra, ordinateur portable, logiciels…). Cela leur a permis de compléter leur
équipement en fonction des besoins réels du terrain et de leurs objectifs pédagogiques. Selon
le rapport EvalHETICE (Denis et al., 2003, p. 38) : « Toutes les personnes ressources et
directions sont très satisfaites de cette liberté de choix qui leur a été offerte » lors de la
deuxième vague d’équipement.
Bien que plusieurs Hautes Écoles se soient débrouillées pour trouver du matériel avant
la mise en place de cette mesure, cette action a permis une reconnaissance officielle du bien-
fondé et de l’importance de tels investissements dans ce domaine.
Le projet « Form@HETICE »
Après la réalisation d’une étude des besoins sur la formation continuée des formateurs
d'enseignants à un usage critique des TICE15, le projet « Form@HETICE » voit le jour en
2000. Progressivement ont été mis en place : formations, installation des Cybercentres,
échanges entre Hautes Écoles, accompagnements de projets, chantiers collaboratifs, mise en
ligne de ressources, actions de formation pour les collègues… Le projet actuellement géré par
le Service de Technologie de l’Éducation de l’ULg bénéficie du soutien du Fonds Social
Européen jusqu’en décembre 2006. L’objectif final du réseau Form@HETICE est la
pérennisation de ses actions.
12
Deux écoles, ayant un nombre trop réduit d’élèves, n’ont rien reçu.
13
Uninterruptible Protection System : Equipement d’alimentation électrique (appelé onduleur), destiné à pallier
une panne de secteur, évitant aux ordinateurs d’être interrompus.
14
Il s'agit d'un dispositif électronique (appelé concentrateur) permettant de créer un réseau informatique local.
15
Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Éducation
Ce projet de grande envergure au niveau des TIC dans les Hautes Écoles a, entre
autres, permis :
- d’améliorer la quantité de matériel disponible et la formation (technique et
pédagogique) des formateurs dans ce domaine
- de soutenir les formateurs désireux d’intégrer les TIC dans leur enseignement
- de développer un sentiment d’appartenance à un groupe de personnes concernées
par les mêmes problèmes et les mêmes difficultés, d’échanger des idées et des
pistes d’utilisations pédagogiques des TICE entre personnes directement
concernées par la problématique (et ce, au-delà des appartenances à des réseaux
d’enseignement différents)
- de mettre en place un véritable réseau de communication, de collaboration et de
partage entre les acteurs directement impliqués dans la formation des futurs
enseignants dans le domaine des TICE.
Les médias
Jusqu’ici nous avons principalement mis l’accent sur les TICE. Or, le décret de 2001 a
réuni sous un même intitulé de cours les TICE et les médias. Jusque là, beaucoup de Hautes
Écoles avaient deux cours distincts : l’un concernant les médias et l’autre l’informatique.
Elles ont dû les réunir, mais cela a parfois été fait uniquement de manière administrative. Cela
se manifeste encore actuellement dans l’organisation des cours de certains départements
pédagogiques. En effet, le cours « d’utilisation de l'ordinateur et apport des médias et des TIC
en enseignement » est, par endroit, donné en deux parties par deux enseignants différents :
l’un s’occupant de la partie médias, l’autre de la partie TIC, chacun gardant en charge le
domaine dont il était anciennement titulaire.
« L’éducation aux médias » est devenue une des priorités de la Communauté française.
Comme nous l’avons vu ci-dessus de nombreuses initiatives ont donc vu le jour pour soutenir
les enseignants dans ce domaine.
Néanmoins, faisons rapidement le point sur la formation suivie dans le domaine des
TIC et des médias par les acteurs amenés à enseigner à d’autres niveaux de l’enseignement.
Rappelons tout d’abord qu’en principe, ils ne sont pas destinés à enseigner cette matière, mais
plutôt à l’intégrer au sein des cours qu’ils prendront en charge (tout comme les régents).
Qu’en est-il de la formation des agrégés, c’est-à-dire les personnes ayant suivi une
formation de type universitaire et souhaitant enseigner dans le secondaire supérieur ? Le
décret de la Communauté française du 8 février 2001 définissant la formation initiale des
agrégés de l'enseignement secondaire supérieur précise à l’article 7 que « les connaissances
pédagogiques assorties d'une démarche scientifique et d'attitudes de recherche [au moins 60
heures] comportent deux parties (…) [dont l’une des deux comprend notamment] la
connaissance et l'exploitation pédagogique des médias et des technologies de l'information et
de la communication ». Ces futurs enseignants auront donc au moins été sensibilisés à la
problématique durant leur formation.
Par ailleurs, les colloques et séminaires sur le sujet se sont aussi multipliés ces
dernières années et permettent non seulement de s’informer, mais également d’échanger avec
d’autres collègues intéressés par le sujet.
de formation d’heures dévolues uniquement à l’apprentissage dans le domaine des TIC et des
médias.
Les autorités flamandes ont fait d’autres choix que celles de la Communauté
française : chez eux, ce sont des enseignants spécialisés en TIC qui se chargent de former les
élèves de l’enseignement secondaire dans ce domaine. Ces personnes ont, soit une formation
initiale spécialisée en informatique, soit une autre formation initiale pédagogique en plus d’un
certificat de compétences en TIC obtenu à la suite d’une formation continuée. Les
établissements sont libres de choisir l’enseignant qu’ils désirent employer.
1. Délimitation de la recherche
La question de l’utilisation de l’informatique dans l’enseignement n’est pas nouvelle.
Depuis les années 1980 et l’apparition des micro-ordinateurs, responsables de l’éducation,
chercheurs et praticiens se sont penchés sur l’utilisation de l’ordinateur à des fins
pédagogiques.
Les décisions prises au niveau politique couplées à la bonne volonté et l’esprit
d’initiative de certains enseignants sont autant d’éléments qui petit à petit ont permis
l’intégration des TIC à l’école primaire et secondaire. Pourtant, beaucoup de questions se
posent encore car le résultat des plans successifs de développement de l’informatique n’est
pas à la mesure des ambitions affichées.
Comme nous l’avons vu, la Région wallonne et celle de Bruxelles-capitale ont fourni
un équipement minimum et la plupart des écoles disposent maintenant d’un « laboratoire
informatique ». Toutefois, on constate que beaucoup d’enseignants s’estiment encore
incompétents pour tirer tout le bénéfice du nouvel outil mis à leur disposition. Selon le rapport
du projet Cyberécoles réalisé en 2002, l’utilisation de l’équipement varie très fort d’une école
à l’autre (Hubert et al., 2002). Dans chaque établissement scolaire, certains enseignants
utilisent l’équipement « Cyberécoles » avec leurs élèves, mais de nombreux enseignants
jamais. Pour ceux qui travaillent avec cet équipement, le temps d’utilisation le plus courant
est d’environ une heure par semaine. Les activités réalisées avec les élèves autour de
l’équipement « Cyberécoles », restent très classiques et concernent le plus souvent la
découverte de l’ordinateur, la réalisation d’exercices et l’utilisation de logiciels bureautiques.
Dans ce mémoire, nous sommes partie du présupposé selon lequel, pour améliorer la
situation, il fallait avant tout se préoccuper de la formation initiale des enseignants dans ce
domaine, condition indispensable et même prioritaire pour une bonne utilisation des TIC et
des médias par l’enseignant au sein de sa pratique.
o Quels sont les besoins actuels en terme de formation initiale et continuée dans
le domaine des TIC et des médias ?
o À quoi et comment faut-il former les enseignants aujourd’hui dans ce
domaine ? Quelles sont les compétences nécessaires aux enseignants pour
qu’ils puissent utiliser les TIC et les médias au sein de leur pratique ?
- Point de vue des étudiants :
o Quelles sont les représentations, la motivation des futurs enseignants face à
l’intégration pédagogique des TIC et des médias en contexte scolaire ? Quelle
est la valeur accordée aux TIC et aux médias par les futurs enseignants et
quelles sont leurs attentes de succès face à l’intégration de ceux-ci ?
o Quels sont les facteurs de résistance et les leviers d’action à l’intégration
pédagogique des TIC et des médias chez les étudiants en formation ?
o Quel est le degré ou le niveau actuel d’alphabétisation informatique des futurs
enseignants ?
- …
Toutefois, il a fallu faire un choix car chacune de ces questions aurait pu faire l’objet
d’un mémoire à part entière.
2. Problématique de la recherche
Nous avons choisi de nous intéresser plus spécifiquement à la formation délivrée aux
futurs instituteurs maternels, primaires et régents. Ces futurs professeurs étant destinés à
enseigner dans les douze premières années de l’enseignement sont donc directement
susceptibles d’améliorer la situation de l’intégration des TIC et des médias dans leurs classes
futures et d’ainsi faire évoluer la situation actuelle. C’est pourquoi nous avons voulu en savoir
plus sur la formation qui leur était donnée dans le domaine.
Au cours de nos lectures et recherches, un certain vide a été mis à jour : il est apparu
qu’il n’existe pas de programme officiel au sein des Hautes Écoles à ce sujet. De plus, on
trouve très peu d’informations sur la formation initiale dans le domaine des TICE et des
médias en Communauté française.
Or, pour entamer une étude dans ce champ, il nous a paru indispensable d’analyser
comment, sur ces bases, ou plutôt cette absence de bases, se présente la formation actuelle des
enseignants dans le domaine des TICE et des médias.
Nous avons donc choisi de faire un état des lieux de la situation actuelle en
Communauté française. Cet état des lieux nous permettra par la suite de cibler les questions
essentielles qui demanderaient une analyse plus approfondie et qui pourraient faire l’objet de
recherches ultérieures.
L’objet de cette étude ayant été délimité, il restait néanmoins un large éventail de
possibilités quant au choix du point de vue à adopter : celui des étudiants en formation, des
enseignants de terrain, des experts du domaine, des formateurs, des directeurs ou
coordinateurs pédagogiques des Hautes Écoles ?
Ce premier état des lieux se centre sur l’avis et les pratiques des formateurs donnant
les cours TICE17 dans les départements pédagogiques des Hautes Écoles. En effet, ceux-ci
17
À l’heure actuelle, dans tous les départements pédagogiques des Hautes Écoles en communauté française, les
futurs enseignants (préscolaires, primaires et régents) suivent au moins un cours (de deux fois 30 heures) intitulé
« utilisation de l’ordinateur et apports des médias et des TIC en enseignement ».
semblent être les premiers acteurs pouvant œuvrer concrètement pour former les futurs
enseignants dans ce domaine.
N’étant soumis à aucun programme officiel, les contenus et objectifs sont laissés à
l’appréciation de chaque formateur : la formation peut donc potentiellement varier
énormément d’un établissement à l’autre et même d’un formateur à l’autre. En conséquence,
cette recherche tente de réaliser un état des pratiques de terrain et d’en savoir plus sur le profil
des formateurs qui prennent ces cours en charge.
Cette question de recherche a pour but de cibler le profil des formateurs et de faire un
état des lieux descriptif et approfondi du cours « d’utilisation de l’ordinateur et d’apport des
médias et des TIC en enseignement » et d’analyser les dispositifs de cours mis en place
actuellement.
Les domaines suivants ont été abordés :
- Profil des formateurs :
o Comment sont-ils désignés pour ces cours ?
o Quelles sont leurs formations ?
o Quelles sont leurs compétences ?
o Se sentent-ils à l’aise dans ces cours ?
- État des lieux des cours liés aux TIC et aux médias :
o Quels sont les objectifs / compétences choisis et développés dans ces
cours actuellement ?
o Quelles sont les principales méthodes utilisées ?
o Quels sont les moyens d’évaluation utilisés aujourd’hui dans ces cours ?
o Quelles sont les difficultés qu’éprouvent les formateurs actuels ?
o Relevé de quelques expériences positives à partager.
- Comment les formateurs construisent-ils leur dispositif de formation ?
o Sur quelles bases les dispositifs de formation sont-ils élaborés ? Quelles sont
les éventuels documents ou ressources utilisés ? Y a-t-il apport de collègues,
exploitation de la formation initiale ou continuée, de documentation
personnelle ?
o Sur quels fondements ? Quelles sont les valeurs, les concepts pédagogiques qui
sous-tendent le système de formation ? Quelles sont l’importance et la place
accordées à l’apprenant dans l’élaboration du curriculum du cours ? Quelle est
leur conception de l’apprentissage, de l’enseignement d’une pratique
professionnelle ? Quelles sont les méthodes qui sont pour eux les plus
efficaces ?
o Y a-t-il régulation du dispositif ? Les formateurs sont-ils curieux de connaître
les effets de leur enseignement ? Quelles sont les découvertes (positives ou
négatives mais toujours instructives) faites par les formateurs sur l’efficacité
des méthodes utilisées au cours de leur carrière dans ces cours ?
18
Dans la suite de ce travail, nous utiliserons régulièrement cette expression pour désigner le cours d’« utilisation
de l'ordinateur et apport des médias et des TIC en enseignement » ainsi que celui d’« initiation à l'utilisation de
l'ordinateur » (quand celui-ci a été gardé).
formateurs concernés : nous n’en avons toutefois pas toujours eu confirmation, et, force est de
constater que les réponses issues de ces écoles sont peu nombreuses.
Dans certaines Hautes Écoles, ce sont plusieurs formateurs qui se partagent des heures
regroupées sous un même intitulé de cours. Or, dans ce cas, le secrétariat ne communiquait
souvent que les coordonnées d’une seule personne et nous découvrions, parfois, par la suite,
que cette personne travaillait avec d’autres non mentionnées au départ.
Pour affiner les données, nous avons heureusement été aidés par le réseau et les
contacts de Form@HETICE. En effet, les personnes ressources ont souvent été d’un grand
soutien pour arriver à récolter les coordonnées nécessaires.
HEPCUT Charleroi X 2 2
HE Francisco Ferrer Bruxelles X X X 0 0
CEPES Bruxelles X 1 0
Jodoigne X 0 0
HEPMBC Mons X X X 5 3
HEPHO Irchonwelz X 2 1
HEL Jonfosse X X X 3 1
HE André Vésale Liège X 1 1
HE Blaise Pascal Arlon X X X 2 2
HENAC Malonne X X X 2 1
Champion X X 1 1
IESN Namur X 1 0
HELHO Leuze-en-Hainaut X X X 2 0
HE Galilée Bruxelles X X X 2 1
HE Léonard de Vinci Nivelles X 1 0
Louvain-la-Neuve X X 3 3
HE Roi Beaudouin Mons X X X 0 0
HE catholique Loverval X 1 1
Charleroi-Europe Gosselies X X
Mons X
ISELL Liège (Ste Croix) X X X 2 1
Theux (St Roch) X 1 0
HEMES Loncin X 1 1
Huy X
Total 23 Hautes Écoles 34 Implantations 49 Personnes 27 Réponses
contactées
19
Nombre de formateurs dont nous avons obtenus les coordonnées (hors ceux qui nous ont répondu ne pas être
professeur de TIC et/ou médias).
20
Nombre de questionnaires renvoyés complétés.
3.2. Instrument
3.2.1. Choix de l’instrument
C’est après mûre réflexion quant aux avantages et aux inconvénients de cette formule
que nous avons opté pour l’envoi d’un questionnaire à tous les formateurs.
Par contre, il est certain qu’il est difficile par un questionnaire écrit d’éviter tout effet
de désirabilité : la personne répond-elle en référence à ce qu’elle fait dans son cours ou à ce
qu’elle aimerait y faire ou encore à ce qu’elle croit qu’elle devrait y faire ? Il faut être
conscient qu’un instrument de la sorte ne reflète que partiellement la réalité. Toutefois, nous
avons essayé d’éviter au maximum ce type de biais en nuançant les réponses.
Exemple
Question 6
Pour chacune des compétences proposées, cochez la case qui vous correspond :
? Je ne comprends pas la compétence citée.
1. Je ne n’en sens pas capable, je ne le fais pas, mais cela ne me pose pas de problème car
je ne trouve pas ça indispensable.
2. Je ne n’en sens pas capable, mais j’y pense et j’aimerais savoir le faire.
3. J'agis, j’en suis personnellement capable.
4. Je maîtrise cette compétence au point de "former à" ou d’être capable de l'appliquer dans
différents contextes.
A. Présentation générale
Au moment de réaliser ce questionnaire, il est apparu lors de la consultation de la
littérature de recherche, que ce terrain était encore peu investigué au niveau des formateurs. Il
nous a donc fallu créer notre propre outil. Toutefois, nous nous sommes référée chaque fois
que c’était possible à des modèles existants et l’analyse de la littérature nous a permis d’être
le plus exhaustif possible.
Pour ce faire, nous nous sommes inspirée du document « Mon POT à moi » rédigé
par l’équipe de coordination du réseau Form@HETICE. Ce document est destiné aux
personnes ressources des Hautes Écoles afin de leur permettre de faire le point sur leurs
compétences pédagogiques, organisationnelles, techniques et technologiques.
21
Cf. Annexe 1.
22
Cf. Annexe 1, question 6.
spécifiant deux axes distincts : « axe pédagogique lié à l’exploitation des médias et des TIC »
et « axe d’enseignement ». Ce dernier axe faisait surtout référence aux compétences
pédagogiques des formateurs directement liés à leur profession d’enseignant. Ce qui explique
également que nous n’avons pas repris les compétences organisationnelles, puisque celles-ci
ne sont pas spécifiques à tous les enseignants interrogés.
Par ailleurs, quand cela nous est apparu nécessaire, nous avons complété chaque
catégorie par quelques compétences provenant de l’analyse de la littérature de recherche.
Méthodes
L’une des questions (la 13e) portait sur les méthodes pédagogiques utilisées dans les
classes. Afin de pouvoir catégoriser les méthodes, nous nous sommes basée sur les six
paradigmes d’enseignement/apprentissage de Leclercq et Denis (1998, pp. 81-105).
En effet, ceux-ci nous sont apparus comme un modèle suffisamment simple pour être
compris par tous et suffisamment complexe pour pouvoir représenter les diverses méthodes
d’enseignement utilisées par les formateurs. Ces paradigmes sont également intéressants car
ils présentent à la fois l’activité de l’enseignant et celle de l’élève. De plus, le modèle n’établit
aucune hiérarchie entre les différents paradigmes cités.
Voici comment nous avons utilisé ce modèle et comment nous l’avons présenté aux
formateurs :
Si nous avions voulu pousser l’analyse plus loin, nous aurions également pu demander
comment les enseignants géraient les interactions sociales des élèves (apprentissage
individuel ou collectif : collaboration, coopération, mise en commun, débat…), ou encore
l’importance qu’ils accordaient à la métacognition, mais pour cette question nous nous en
sommes tenue à une vision générale (afin de ne pas multiplier les paramètres). Précisons
cependant que dans la suite du questionnaire, les formateurs avaient l’occasion pour chacun
de leurs cours de préciser les méthodes qu’ils utilisent de façon plus nuancée.
C. Procédure
Nous étions bien consciente que le questionnaire réalisé était relativement long.
Toutefois nous avions déjà limité les items et si nous voulions pouvoir faire un état des lieux
général, il nous fallait pouvoir toucher tous les domaines cités ci-dessus.
Pour diminuer le temps de réponse, nous avons alors essayé de construire un
maximum de réponses fermées (ne nécessitant que de cocher un choix parmi plusieurs
propositions). Par ailleurs, pour faciliter le travail des personnes interrogées, nous avons
envoyé le questionnaire sous la version d’un formulaire électronique.
Le questionnaire une fois rédigé à été soumis à plusieurs personnes travaillant dans le
Service de Technologie de l’Éducation à l’ULg. Cette révision a permis de faire un tri et
d’affiner certaines questions.
Ensuite, le questionnaire a été pré-testé par un ancien formateur récemment retraité.
Celui-ci n’a éprouvé aucune difficulté à le compléter et n’a relevé comme seul inconvénient
que sa longueur. Toutefois, en en discutant avec lui, il a estimé que tous les items étaient
pertinents et méritaient de se trouver dans le questionnaire. Aucun changement n’a donc été
apporté.
En résumé, tous les moyens possibles ont été mis en œuvre afin d’atteindre un
maximum de la population visée. On peut souligner que cela a nécessité un travail
considérable, qui s’est étalé sur plusieurs mois.
4. Résultats
4.1. Échantillon23
Toutes les démarches exposées ci-dessus nous ont finalement permis d’obtenir 27
réponses sur un total de 49 personnes contactées à bon escient. Nous avons ainsi acquis des
23
Nous utiliserons le terme « échantillon » pour désigner l’ensemble des personnes ayant répondu à notre
questionnaire.
réponses d’un peu plus de la moitié de la population concernée. L’analyse des résultats
portera donc sur cet échantillon de 27 questionnaires.
Cet échantillon ne peut pas être considéré comme pleinement représentatif, au sens
statistique du terme, puisqu’il n’a pas été construit a priori en contrôlant les caractéristiques
de la population.
Ceci dit, même si toutes les informations récoltées peuvent être intéressantes et
méritent d’être analysées, les résultats ne pourront donc pas être inférés à l’ensemble de la
population. Même s’ils donnent des indications de tendances générales, ils ne reflètent que la
réalité des enseignants ayant participé.
Les formateurs n’ont pas toujours pu répondre à toutes les questions. C’est pourquoi
nous préciserons pour chaque item le nombre de personnes ayant répondu (N) et sur lequel,
par conséquence, portera l’analyse.
Vu le nombre assez restreint de sujets, nous nous sommes principalement basée sur les
fréquences de réponses pour établir nos analyses. Nous avons régulièrement agrémenté nos
propos de tableaux ou de graphiques pour donner une vision synthétique de nos résultats.
Par ailleurs, lorsque cela nous semblait intéressant, nous avons repris, entre guillemets,
les propos des formateurs pour illustrer et préciser leurs réponses.
A. Formation initiale
Un « diplôme du niveau supérieur du troisième degré » est le titre requis pour être
membre du personnel enseignant dans les Hautes Écoles organisées ou subventionnées par la
Communauté française. Par là, il faut entendre les diplômes d'agrégé de l'enseignement
secondaire supérieur, de docteur, de maître, de licencié… délivrés conformément à la
législation sur les grades académiques.
Il est heureux de constater que la plupart des formateurs de l’échantillon (92%) ont
suivi au moins une formation de type pédagogique, quelle qu’elle soit.
Par contre, seuls quatre d’entre eux ont une formation initiale qui touche le domaine
des TIC et / ou des médias. Parmi ceux-ci nous avons comptabilisé les gens ayant suivi une
licence en « journalisme et communication » (médias) ainsi qu’en « informatique » (TIC).
B. Formation continuée
Près de trois-quarts des formateurs de notre échantillon ont suivi une ou plusieurs
formations complémentaires. Celles-ci sont assez variées, mais comparativement aux
formations initiales, elles concernent davantage les domaines de l’enseignement, des TIC et
des médias. Vu le peu de formations initiales concernant directement la matière du cours
enseigné, cela s’explique aisément.
24
AESS : Agrégation de l’Enseignement Secondaire Supérieur ; CAP : Certificat d’Aptitude Pédagogique ;
CAPAES : Certificat d’Aptitude Pédagogique Adapté à l’Enseignement Supérieur.
C. Situation professionnelle
Expérience
Le nombre d’années d’expérience professionnelle des formateurs de l’échantillon
varie fortement : de 1 à 26 ans. La moyenne est de 13 ans d’ancienneté.
Mode de désignation
25
Formateurs ayant participé au moins une fois à ce type de formation.
26
DES-TEF : Diplôme d’Études Spécialisées en Technologie de l’Éducation et de la Formation.
Nous avons demandé aux formateurs comment ils avaient été désignés pour donner ce
cours. Ils avaient le choix entre sept réponses différentes et pouvaient éventuellement en
cocher plusieurs.
Comme on pouvait s’y attendre, puisque c’est elle qui en fin de compte délivre les
postes, 19 des 27 formateurs ont répondu que c’était « la direction qui avait estimé que cela
correspondait bien à leur profil de formation ».
Ci-dessous nous reprendrons les résultats principaux, mais sans tenir compte de la
« direction » quand un autre critère a été donné en même temps. En effet, l’accord de la
direction étant toujours nécessaire, nous avons considéré que si une autre proposition avait
aussi été cochée celle-ci pouvait être jugée comme prioritaire.
Parmi les réponses proposées, deux d’entre elles (2 et 3) reflètent tout particulièrement
l’envie et la motivation personnelle du formateur pour donner ce cours. Près de 60% des
formateurs interrogés sont dans ce cas : soit ce cours les intéressait, soit ils estiment avoir les
compétences nécessaire pour le donner, soit ils combinent les deux réponses précédentes.
Dans les 40% restant, certains se sont plutôt retrouvés dans ce cours par « dépit » : soit
on le leur a attribué pour compléter leur horaire, soit la direction a estimé que cela
correspondait bien à leur profil, mais cela ne semble pas à priori être un choix personnel.
27
Nombre de formateurs ayant coché au moins cette réponse.
Bien que pour 40% des formateurs, ces cours ne semblent pas être un choix personnel
au départ, la plupart des formateurs ayant répondu (93%) aiment donner ces cours et s’y
sentent à l’aise. Seize d’entre eux apprécient même « beaucoup » donner cette matière. Voici
les raisons très diverses données par les enseignants pour expliquer leur plaisir à donner cours.
- Ce cours « me permet de joindre ma passion à mon travail… difficile de rêver
mieux », c’est une « passion ».
- « J'ai 15 ans d'expérience professionnelle en informatique et je me tiens régulièrement
informé des nouveautés », « je m’y sens à l’aise », « la pratique maintient les
compétences à jour et renforce la motivation ».
- « Je veux faire partager mes connaissances. »
- « Ce cours évolue au rythme de l'évolution de la société », « il s'agit d'une matière (…)
toujours en évolution et riche de beaucoup de possibilités », « il y a toujours des
nouveautés, du changement et l'aspect technique m'intéresse beaucoup».
- « Les étudiants sont en général très demandeurs et motivés », ils « sont preneurs et
évoluent fortement », « les étudiants sont enthousiastes dans le travail de compétences
transversales dont l'utilité n'est pas à prouver ».
- « C’est un cours basé sur la pratique des futurs enseignants dont j'ai la charge », « c'est
un enjeu important pour la formation personnelle et didactique des étudiants »,
« l’utilité professionnelle future pour étudiants est évidente », « je participe ainsi à la
formation de futurs enseignants »
- « Possibilité de lien avec d’autres cours ».
- « C’est un challenge permanent contre l’immobilisme des collègues. »
Il ressort de ces commentaires un bel enthousiasme et une forte motivation de la part
des formateurs.
Les deux enseignants ayant répondu « non, pas tellement » donnent tous deux le
cours pour la première fois cette année. On peut donc aisément comprendre qu’ils ne s’y
sentent pas (encore ?) à l’aise.
L’un des deux estime d’ailleurs ne pas avoir les compétences technologiques
nécessaires et ce cours lui a été donné pour compléter son horaire. Ces différentes raisons
E. Profil de compétences
Perception
Nous avions proposé aux formateurs de se positionner par rapport à une série de
compétences classées selon 4 axes distincts :
- axe pédagogique lié à l’exploitation des médias et des TICE
- axe d’enseignement
- axe médiatique
- axe technologique.
1. Je ne n’en sens pas capable, je ne le fais pas, mais cela ne me pose pas de problème car
je ne trouve pas ça indispensable.
2. Je ne n’en sens pas capable, mais j’y pense et j’aimerais savoir le faire.
3. J'agis, j’en suis personnellement capable.
4. Je maîtrise cette compétence au point de "former à" ou d’être capable de l'appliquer dans
différents contextes.
Les résultats obtenus ci-dessous sont à lire avec prudence car ils reflètent la perception
de leurs compétences par les formateurs ayant répondu. Toutefois, nous n’avons pas vérifié la
véracité de ces propos en soumettant les enseignants à un test de compétences. Nous ne
pouvons donc exclure un certain effet de désirabilité sociale, des différences de jugement
entre formateurs, ainsi que certaines erreurs de perception. Cependant les résultats ci-dessous
permettent d’avoir un aperçu des compétences jugées maîtrisées ou non par les professeurs.
Pour chacune des compétences, nous avons calculé le mode ainsi que la réponse
moyenne. Nous avons complété ces résultats par des graphiques reprenant la fréquence de
chacune des réponses fournies.
En plus des réponses « 1 » à « 4 », la possibilité avait été donnée aux formateurs
d’indiquer qu’ils ne comprenaient pas la compétence citée. Les personnes ayant utilisé cette
opportunité étant très peu nombreuses, nous n’avons pas tenu compte de leurs réponses.
Celles-ci ont donc été ignorées dans l’analyse des résultats et dans les graphiques présentés ci-
dessous, le total des personnes ayant répondu est donc parfois inférieur au nombre attendu.
Axe pédagogique
Voici le profil de compétences des 26 formateurs ayant répondu pour l’axe
pédagogique lié à l’exploitation des médias et des TICE. Nous présenterons les résultats, aussi
bien dans les tableaux que dans les graphiques, en les classant dans l’ordre décroissant : de la
compétence la mieux maîtrisée à celle qui l’est le moins.
Les six compétences proposées ci-dessus sont en général bien maîtrisées par la plupart
des formateurs. Tous se sentent capables « d’analyser, concevoir et évaluer un dispositif de
formation intégrant les médias et/ou les TIC » (d) et « de sélectionner les médias et/ou les TIC
appropriés aux objectifs d’apprentissage poursuivis et au contexte » (c).
Axe pédagogique lié à l’exploitation des médias et des TICE
100%
4) Je la maîtrise très bien
90% 7
8 9 8
80% 10
14
70% 3) Je la maîtrise plus ou
Pourcentages
moins bien
60%
50% 2) Je ne m'en sens pas
40% 13 16 18 capable, mais j'aimerais
18 14 savoir le faire
30%
12 1) Je ne la maîtrise pas,mais
20% elle ne me semble pas
10% 3
nécessaire
1 2
0% 0 0 1
d) c) f) e) a) b) Compétences
Axe d’enseignement
Voici les résultats en ce qui concerne l’axe d’enseignement :
Je me sens capable… Moyenne Mode
i) D’aider les étudiants à s’approprier eux-mêmes les médias et les TICE 3,4 3
et à les utiliser adéquatement
k) De m’auto-former ou d’aller chercher l’information pour me tenir à 3,4 3
jour et actualiser mes connaissances dans le domaine des médias et des
TICE tout en faisant preuve d’esprit critique Axe d'enseignement
h) De motiver les étudiants pour la matière enseignée et leur faire 3,2 3
100%
percevoir les enjeux des apprentissages à effectuer dans le domaine des
médias et des TICE 90% 7
5 4) Je la maîtrise très bien
8
10
j) De réfléchir, d’évaluer et 80%
de réguler ma propre
11 pratique d’enseignement 3,2 3
g) D’anticiper les besoins, de 70%faire émerger et traiter les demandes de mes 2,9 3 ou
3) Je la maîtrise plus
Pourcentages
50% 16
2) Je ne m'en sens pas
40% 15 17 capable, mais j'aimerais
30% 16 14 savoir le faire
Cet axe de compétence est, en moyenne, assez bien maîtrisé par les formateurs.
Il est heu-reux de constater que tous les for-mateurs se sentent capables « d’aider les
étudiants à s’approprier eux-mêmes les médias et les TICE et à les utiliser adé-quatement »
puisque c’est un des buts prioritaires du cours qu’ils ont en charge.
Par contre quelques-uns éprouvent plus de difficultés pour motiver les étudiants et
leurs faire percevoir les enjeux de la matière enseignée (h) ainsi que pour anticiper les
besoins, faire émerger et traiter les demandes des étudiants (g). L’un d’entre eux pense
d’ailleurs que cette dernière compétence n’est pas indispensable. Bien qu’on puisse
éventuellement le regretter, c’est le point de vue méthodologique de ce formateur.
Axe médiatique
Voici les résultats concernant l’axe médiatique :
situation et ne donnent
qu’une partie du cours : soit la partie TICE, soit la partie médias.
Les deux formateurs ayant répondu que certaines compétences ne leur semblaient pas
nécessaires (réponse 1) se chargent uniquement de la partie TIC du cours, on peut donc
aisément comprendre pourquoi celles-ci ne leur semblent pas indispensables pour donner
cours. Cela étant dit, l’ensemble des autres formateurs se sentent capables « de choisir,
d’utiliser et de manier les outils appropriés pour créer un document médiatique adapté aux
objectifs de communication poursuivis » (m), même si pour 19 d’entre eux cette compétence
pourrait encore être améliorée.
75% 2 75%
3) Je la maîtrise plus ou
Pourcentages
3 moins bien 2
50% 50% 3 3
2) Je ne m'en sens pas
capable, mais j'aimerais 0
3
savoir le faire
25% 2 1) Je ne la maîtrise pas,mais 25%
2 0 0
elle ne me semble pas
1 nécessaire 1 1
0% 0 0 0%
l) m) n) Compétences l) m) n)
Si on analyse séparément les réponses des quatre enseignants donnant la partie médias
et celles des cinq enseignants donnant la partie TIC, on repère aisément que la réponse 1
(compétence non indispensable) n’a été donnée que par des formateurs n’ayant pas en charge
cette matière.
« Analyser un média du point de vue des codes et symboles utilisés, de son adéquation
au public, de sa structure et de sa lisibilité » (l) est, en moyenne, la compétence la moins bien
maîtrisée par l’ensemble des formateurs, mais c’est par contre celle qui est la mieux maîtrisée
par les professeurs ayant spécifiquement en charge la partie médias du cours. « Respecter les
règles déontologiques liées à la publication et l’utilisation d’informations » (n) est une
compétence qui n’est pas encore acquise chez la moitié des enseignants ayant répondu et
donnant la partie médias.
Rappelons toutefois que ces analyses ont été faites à partir d’un très petit nombre de
sujets, elles sont donc à prendre avec prudence et ne sont nullement généralisables.
Axe technologique
Axe technologique
100%
90% 6 6 4) Je la maîtrise très bien
9 9 9 8
80% 11
14 13
70% 17
Pourcentages
3) Je la maîtrise plus ou
60% 9 moins bien
7
50% 8 7 13
2) Je ne m'en sens pas
40% 11
12
capable, mais j'aimerais
7
30% 10 savoir le faire
8 9
20% 7 6 8 2 1) Je ne la maîtrise
2 4 pas,mais elle ne me
10% 0 3 4 semble pas nécessaire
2 2 2 1 1 2 1 2 1
0% 0
p) o) w) s) r) t) x) q) u) v) Compétences
C’est concernant l’axe technologique que les résultats sont les plus contrastés.
Utiliser le vocabulaire adéquat (p) semble être une compétence tout à fait acquise pour
la plupart des formateurs. Ces derniers sont également capables de paramétrer leur ordinateur
selon leurs besoins (o). En effet, les deux enseignants répondant pour cette question que cette
compétence ne leur est pas nécessaire s’occupent uniquement de la partie médias du cours.
Près d’un tiers des formateurs souhaiteraient développer leurs compétences en ce qui
concerne les plates-formes d’enseignement à distance (u) et l’exploitation et la gestion d’un
réseau (x) (q). Plusieurs aimeraient également pouvoir « analyser les enjeux du
développement des logiciels libres » (t).
moins bien
60% 2 4
3 3 3
2) Je ne m'en sens pas
40% 2 2 2 capable, mais j'aimerais
savoir le faire
3 3
1) Je ne la maîtrise pas,mais
20% 0 2 0
elle ne me semble pas
1 1 1 1 1 1 1 nécessaire
0% 0 0 0 0 0 0 0
o) p) w) r) s) x) q) v) u) t) Compétences
3 moins bien
50% 0 2 1 1 1 1
2) Je ne m'en sens pas
capable, mais j'aimerais
0 savoir le faire
25% 2 0 1) Je ne la maîtrise pas,mais
1 1 1 1 1 1 1 elle ne me semble pas
1 1
nécessaire
0% 0
o) p) w) r) s) x) q) v) u) t) Compétences
Il est heureux de constater que les compétences technologiques sont en général mieux
maîtrisées par les formateurs s’occupant uniquement des TIC avec leurs élèves. Utiliser les
plates-formes d’enseignement (u) reste tout de même plus difficile même pour ceux-ci.
En ce qui concerne les enseignants s’occupant des médias, l’un d’entre eux a répondu
pour la plupart des questions (si ce n’est la (p)) qu’il ne maîtrisait pas les compétences
technologiques, mais qu’il n’en avait pas besoin. Quand il n’y a que trois réponses, c’est que
le quatrième formateur a répondu qu’il ne comprenait pas la compétence énoncée, on peut
donc supposer que s’il ne la comprend pas, c’est qu’il ne la maîtrise sans doute pas non plus.
Aucun des professeurs donnant la partie médias ne maîtrise la gestion des plates-formes
d’enseignement à distance et la gestion des réseaux, mais deux d’entre eux aimeraient y
parvenir.
Les formateurs avaient le choix entre cinq réponses et pouvaient cocher plusieurs
possibilités. Voici le tableau de fréquence en résultant :
Ces résultats correspondent tout à fait aux conclusions que nous avions pu tirer ci-
dessus au niveau de l’analyse des formations (initiales et continuées) suivies par les
formateurs. Cependant, ce chapitre précis a permis de mettre en évidence l’importance de la
formation autodidacte dans le domaine des TIC et des médias.
Le domaine des TIC est celui où les formateurs se sentent le plus à jour. Près de trois
quarts d’entre eux arrivent à maintenir leurs compétences à jour dans ce domaine.
En ce qui concerne les médias, 63% des formateurs estiment arriver à se maintenir à
jour, mais ils sont quand même 29% à vouloir y parvenir sans y arriver pour le moment.
Voici les différents moyens qui leur permettent de se maintenir en éveil au niveau des
TIC et des médias :
Au sujet des compétences pédagogiques, on peut relever que seuls 61% d’entre eux
arrivent à se maintenir à jour. Ils sont 35% à avoir envie de se tenir à jour, mais sans y
parvenir par manque de temps ou de ressources. Selon les résultats de ce questionnaire, c’est
le domaine dans lequel les formateurs ayant répondu ont le plus de difficultés à se maintenir à
jour dans leurs compétences. Certains relèvent qu’actuellement et par manque de temps, ils se
documentent moins au niveau pédagogique et ce au profit du développement de leurs
compétences technologiques. Les principales ressources citées pour s’informer et maintenir
leurs compétences pédagogiques à jour sont les lectures, les formations continuées ainsi que
les échanges avec leurs collègues.
Rappelons également que la formation pédagogique est celle qui au départ est la plus
poussée chez la majorité des formateurs.
4.2.2. Cours
La deuxième partie de notre questionnaire visait à en savoir plus sur les cours
« d’utilisation de l'ordinateur et apport des médias et des TIC en enseignement », ainsi que sur
le cours « d’initiation à l'utilisation de l'ordinateur » dans les Hautes Écoles où celui-ci a été
maintenu.
A. Échantillon
Huit des 27 formateurs ayant répondu donnent le cours « d’initiation à l'utilisation de
l'ordinateur » en première année. Ils sont 22 à donner le cours « d’utilisation de l'ordinateur et
apport des médias et des TIC en enseignement » en deuxième et 20 à l’enseigner en troisième
année.
Les trois sections (maternel, primaire, régendat) sont représentées dans l’échantillon et
ce, pour chacun des cours et chacune des années.
Ceci n’est pas un relevé exhaustif car tous les formateurs n’ont pas précisé la (ou les)
section(s) dans la(les)quelle(s) ils travaillent.
La répartition la plus courante, comme nous en avons déjà parlé, fait suite à l’ancienne
organisation des cours. Deux professeurs se répartissent les heures du cours « d’utilisation de
l'ordinateur et apport des médias et des TIC en enseignement » : l’un s’occupant de la partie
médias, l’autre des TIC. Plusieurs départements pédagogiques fonctionnent encore sur cet
ancien modèle. Sur la base des informations recueillies dans notre enquête, nous pouvons
affirmer qu’au moins six des départements pédagogiques ont gardé cette organisation28.
Dans notre échantillon, un tiers des formateurs, soit 9 sur 27, travaillent dans une
organisation de ce type : cinq prennent en charge la partie TIC et les quatre autres donnent la
partie médias.
C. Sources de préparation
Quels sont les supports utilisés par les formateurs pour préparer leurs cours ? Voici la
question que nous avions posée et de laquelle nous avons tiré les résultats suivants. Nous
avions laissé la possibilité aux formateurs de sélectionner plusieurs sources, c’est pourquoi les
nombres mentionnés indiquent le nombre de formateurs utilisant au moins le type de support
cité. Par ailleurs, certains formateurs ont eu l’amabilité de préciser les sources qu’ils utilisent.
C’est pourquoi, lorsque c’était possible, nous avons indiqué ces précisions. Toutefois, celles-
ci ne peuvent être considérées comme exhaustives puisque tous n’ont pas donné de
spécifications.
28
Précisions :
- que notre enquête ne nous a pas permis de répertorier de manière exhaustive le nombre de Hautes Écoles
gardant une organisation séparée pour les cours de TIC et de médias (nous n’avons en effet pas obtenus de
réponse de certaines écoles)
- que sur les douze formateurs des six Hautes Écoles clairement concernées par cette organisation, seuls neuf ont
répondu à notre enquête.
Viennent ensuite les « sites Internet » qui sont eux aussi une source importante
d’information, d’inspiration et d’échange. Ils sont 78% à les mentionner pour la préparation
de leurs cours.
Voici les sites qui ont été cités par les formateurs ayant précisés leurs propos :
- <http://www.restode.cfwb.be> (le serveur pédagogique de l'enseignement organisé par
la Communauté française),
- <http://www.thot.cursus.edu> (service de nouvelles hebdomadaires sur la formation à
distance dans le domaine de l’éducation),
- <http://www.algora.org> (« ALGORA formation ouverte et réseau » est une
association soutenue par le ministère du travail, des affaires sociales et de la solidarité
en France dont l'objet est de promouvoir le développement de la formation ouverte et à
distance et l'usage des technologies multimédias dans les systèmes de formation
professionnelle),
- <http://www.profetic.org> (espace de diffusion et de partage qui vise à soutenir le
renouveau pédagogique et l’intégration des TIC dans les universités à l’initiative
d’universitaires québécois),
- <http://www.clemi.org> (Centre de Liaison de l'Enseignement et des Médias
d'Information : centre chargé de concevoir et de développer des programmes
d'éducation aux médias au sein du Ministère de l’éducation française),
- certains tutoriels…
On peut constater que les enseignants ne s’en tiennent pas uniquement aux sites belges
et qu’ils profitent adéquatement du réseau pour puiser leurs informations et leurs idées en
France, au Québec ou sur des sites internationaux…
On peut également relever que les enseignants ne s’occupant que de la partie
« médias » du cours utilisent tout autant les sites Internet que les autres professeurs pour
préparer leurs cours.
Pour les autres sources, se suivent de près « livres », « cours suivis par les
formateurs » et « apports des collègues ».
Aucune précision n’a été donnée sur les livres, mêmes si ceux-ci sont utilisés par deux
tiers des formateurs.
Par contre, les formateurs ont relevé qu’ils sont souvent aidés dans leurs préparations
par des cours qu’ils ont eux-mêmes suivis lors de leurs formations continuées. Citons entre
autres (parce que mentionnées par les formateurs) :
- formations du service de « Technologie éducative » de l’Université de Mons-Hainaut
(UMH),
- le projet interuniversitaire (Université de Liège – Université Libre de Bruxelles)
« Formadis » qui prévoit un accompagnement pour viser une modification en
profondeur des dispositifs de formation par le passage à un environnement de
formation flexible, utilisant l’Internet et permettant à chacun de se former au gré de
ses besoins,
- le DES-TEF (Diplôme d’Études Spécialisées en Technologie de l’Éducation et de la
Formation) organisé conjointement par les Facultés Universitaires de Namur et
l’Université de Liège,
- les formations de Média Animation A.S.B.L. (centre de ressources en éducation aux
médias et multimédias de l'enseignement libre et service d'éducation permanente),
- un graduat en informatique.
En ce qui concerne les apports des collègues, ceux-ci sont également assez variés :
certains se renseignent auprès de leur prédécesseur donnant ce cours, d’autres discutent et
échangent des ressources avec un instituteur primaire exploitant énormément les TIC avec ses
élèves. Plusieurs mentionnent également des échanges entre collègues parfois au sein d’une
même Haute École entre enseignants donnant le même cours, parfois en inter-réseaux grâce à
des dispositifs tels que Form@HETICE. Les colloques et séminaires sont également
l’occasion de rencontres, de partages d'expériences et d'activités de cours.
Au sujet des documents officiels utilisés, seul est cité (mais à plusieurs reprises) le
Programme Intégré Aux Socles de Compétences. Celui-ci a été réalisé par la Fédération de
l’Enseignement Fondamental Catholique au nom des Pouvoirs Organisateurs du réseau libre
catholique et, comme nous l’avons déjà mentionné au début de ce mémoire, celui-ci
comprend toute une section réservée à l’éducation aux médias et aux multimédias.
D. Modalités de cours
Compétences
Nous avons demandé à chaque formateur de préciser les cinq compétences qu’il
jugeait indispensables à développer chez les futurs enseignants dans le domaine des médias et
des TIC : le choix et la formulation des compétences effectués par les formateurs traduisent en
effet la vision qu’ils ont de leur rôle et de la formation des enseignants dans leur domaine de
cours.
Degré de précision
Précisons d’emblée que la plupart du temps, les compétences demeurent très
« vagues » :
Savoirs ou connaissances :
Savoir-faire :
Savoir-être ou attitudes :
Compétences transversales
Parmi les compétences citées par les formateurs, beaucoup sont de caractère
transversal et ne sont donc pas spécifiques au domaine des TIC et des médias. Cependant, ces
compétences transversales semblent prendre une importance particulière dans cette branche
au point d’être citées fréquemment au sein même des compétences à développer chez les
enseignants dans le domaine spécifique qui nous occupe. Pour confirmer cette hypothèse, il
faudrait pouvoir analyser et comparer les réponses que nous avons obtenues avec celles de
formateurs dans d’autres disciplines. Bien que nous n’ayons pu pousser l’analyse jusque là,
voici à titre d’information quelques exemples de compétences transversales citées par les
formateurs :
- « Apprendre à apprendre »,
- « Mener à bien des projets »
- « Développer la créativité, la logique, la réflexion et l’innovation »,
- « Travailler en équipe pluridisciplinaire en partageant la responsabilité collective
de la formation »
- « Réfléchir sur sa pratique »
Les compétences transversales les plus représentées ont trait à l’autonomie et à l’auto-
formation :
- « Être capable de s'autoformer pour s'adapter aux rapides évolutions des outils
TICE »
- « Être autonome vis à vis de l'apprentissage : l'idéal serait de faire en sorte que
les étudiants soient capables de trouver aide et modes d'emploi par eux-mêmes »
- « Prendre conscience de l'autoformation »
- « Développer l'autonomie des étudiants »
Les contenus
Si on analyse les compétences définies du point de vue de leur contenu, on peut
relever certains « thèmes » récurrents : « l’esprit et l’analyse critique », « la maîtrise d’outils,
de l’utilisation des TIC et des médias », « l’utilisation et l’intégration des TIC et des médias
dans des situations d’enseignement / apprentissage », « l’autonomie et l’auto-formation ».
Parfois ces domaines sont plus ou moins combinés au sein d’une même compétence, c’est
pourquoi les exemples donnés ci-dessous pourraient être classés différemment.
Regard ou analyse critique des médias et des TIC (sans référence à leur utilisation
pédagogique) :
Maîtrise d’outils, utilisation des TIC et des médias (sans référence à leur utilisation
pédagogique) :
Utilisation et intégration des TIC et des médias dans des situations d’enseignement /
apprentissage :
Méthodes
Nous nous sommes également intéressée aux méthodes d’enseignement /
apprentissage que les formateurs utilisent généralement dans leurs cours. Pour ce faire, et
comme nous l’avons développé ci-dessus, nous nous sommes basée sur les 6 paradigmes
d’enseignement / apprentissage définis en 1998 par D. Leclercq et B. Denis.
1 Réception 2 Imprégnation
100%
80%
60%
40%
20%
0%
5 26 8 10 19 24 7 22 25 20 12 16 23 15 1 13 2 6 21 3 14 17 4 27 18 11 9
Formateurs
Si l’on prend le temps d’analyser le profil de chaque formateur par rapport aux
méthodes qu’il utilise, on remarque qu’il n’y a pas d’allure type. Tous les formateurs
combinent plusieurs méthodes différentes (de 3 à 6), mais chaque formateur exploite sa
propre combinaison : les profils sont donc très variés.
Méthodes utilisées
100%
3 2
4
6 2
80% 12 5 3
15
6 0 : pas du tout
60%
1 : un peu
40% 23 2 : beaucoup
9 3 20
19
15
20% 9
6
0%
n n n n t n
atio tio t io t io en t io
n p r a t a m éa
ég ce pl
o en ne Cr
pr Ré x i m tr ai 6
E r
2
Im 1 4 pé En
Ex 3
5
Ils ne sont que 6 sur 27 à dire « beaucoup utiliser l’imprégnation - modélisation », un
tiers dit l’employer « un peu » et 12 « pas du tout ».
Cette méthode est sans doute moins connue car elle joue sur un processus
d’apprentissage en partie inconscient pour les élèves. Les enseignants eux-mêmes n’ont pas
toujours conscience qu’ils participent à ce phénomène. En effet, les futurs enseignants sont
imprégnés des différents modèles que leur ont fournis les instituteurs et professeurs qu’ils ont,
ou ont eu, jusque là. Or, il a été démontré que les enseignants ont tendance à reproduire ce
qu’ils ont connu. D’où l’importance accrue, en tant que formateur, de faire attention à la
manière d’enseigner, aux méthodes et outils utilisés avec les futurs enseignants puisque tout
cela peut, plus ou moins explicitement, être reproduit par ces derniers dans leurs pratiques
professionnelles.
manipuler par eux-mêmes, mais l’enseignant garde encore un contrôle important sur leur
travail.
Seuls six d’entre eux, un tiers, adaptent leur cours d’une manière ou d’une autre.
L’un d’entre eux, donnant cours aux futurs enseignants du primaire et au régendat en
éducation physique, adapte ses cours pour ces derniers car le volet « application didactique »
lui semble peu pertinent dans ce contexte : « en 2e, le cours est surtout orienté vers la maîtrise
des outils en lien avec les projets intégrés et en 3e vers la maîtrise "appliquée" des outils
multimédias et à celle des outils statistiques de base ». Un autre enseignant étant dans la
même situation relève qu’il est obligé de s’adapter car « les futurs professeurs d’éducation
physique ne s'intéressent pas aux cours "intellectuels" contrairement aux instituteurs qui sont
beaucoup plus intéressés ». Toutefois, celui-ci n’a pas donné d’explications sur sa manière de
s’adapter.
À la Haute École NAmuroise Catholique (HENAC), les cours sont les mêmes pour
toutes les sections d’enseignement, sauf en régendat mathématique. En effet, ces régents ont
une formation plus poussée car ils ont plus de chances de donner le cours d'informatique en
secondaire.
L’un des formateurs dit adapter le contenu, mais surtout les exemples et les
recherches, de son cours de deuxième à chacune des sections, mais sans donner plus de
précisions. Le dernier formateur cite les objectifs spécifiques qu’il a formulés pour chaque
section en fonction de leurs besoins.
Les douze autres formateurs ne donnent aucun signe d’une éventuelle différenciation
selon les sections d’enseignement.
Voici les différentes manières, citées par les formateurs, dont ces derniers ont intégré
les TICE et les médias dans les autres cours qu’ils donnent :
- cours en ligne, utilisation d'une plate-forme à distance (pour y déposer des ressources
pédagogiques, animer des forums, rendre la Formation Accessible en Permanence),
- utilisation de recherches sur Internet,
- utilisations et applications via Excel en physique et en mathématique, utilisation
d’outils de présentation (PowerPoint : notamment pour la réalisation de PARM29),
- réalisation de clips par les étudiants pour les cours de philosophie ou de religion,
- exploitation régulière d'extraits audio et/ou vidéo,
- utilisation de certains logiciels éducatifs
- exploitation de logiciels permettant l’entraînement ou l’évaluation des étudiants (HOT
Potatoes),
- contacts par courriels,
- …
4.2.3. Contexte
A. Difficultés rencontrées
Nous avions fourni une liste de 21 difficultés susceptibles d’être rencontrées par les
formateurs, ainsi que la possibilité d’en ajouter.
Deux professeurs s’occupant de la partie médias ont répondu n’avoir aucune difficulté.
Les difficultés cochées par les 25 autres formateurs de l’échantillon varient énormément d’un
enseignant à l’autre : celles-ci vont de une à onze difficultés relevées par un même professeur.
Assez logiquement, l’enseignant éprouvant le plus de difficultés donne cours pour la première
année et les cours « médias et TIC » lui ont été confiés pour compléter son horaire. Toutefois,
la plupart des formateurs mentionnent en général de une à trois difficultés.
Difficultés Fréquences
Différences de niveau entre étudiants 15
Absence de programme 11
Locaux inadaptés 7
Manque d’heures 7
Matériel en mauvais état (ce compris problème de connexion) ou inadapté 6
Pas de reconnaissance de la part des collègues 6
Manque d’ordinateurs 5
Manque de logiciels 4
Manque de formation technologique 4
Manque de formation pédagogique 4
Manque d’échanges avec des collègues donnant le même cours 4
Niveau maîtrise insuffisante des étudiants 4
Manque de ressources pédagogiques pour la préparation des cours 3
Manque de périphériques 2
Pas de reconnaissance de la part de la direction 2
Cours sans lien avec le reste de la formation 1
Pas de reconnaissance de la part des étudiants 1
29
PARM : Projet d'Animations Réciproques Multimédias.
Ci-dessous, nous reprendrons, avec quelques précisions, les difficultés rencontrées par
les formateurs quand ceux-ci ont précisé leur propos.
Un peu plus de la moitié des formateurs relève qu’il est difficile de gérer les
différences importantes de niveaux de maîtrise technologique qui existent actuellement
entre les étudiants.
Quelques enseignants ont spécifié leur propos :
- Ce problème est surtout rencontré en première année car les étudiants ont tous des
compétences et des connaissances très différentes en fonction de leur vécu préalable.
- L’un des formateurs exprime que, pour lui, ces différences sont devenues d’autant plus
difficiles à gérer, maintenant qu’il n’y a plus de cours en première. En effet, celui-ci
servait en quelque sorte de remise à niveau.
- Certains étudiants maîtrisent bien l'outil informatique, d'autres pas du tout et ces
derniers travaillent peu dans les travaux de groupe.
- L’un des formateurs révèle que ces différences sont de plus en plus marquées au fil
des années entre les mordus et ceux qui osent à peine y toucher.
- La question se pose également de savoir ce que l’on fait des étudiants qui n’ont pas
d’ordinateur chez eux.
Bien que les différences de niveaux puissent effectivement complexifier le travail du
formateur, ces difficultés ne paraissent toutefois pas insurmontables. Il existe en effet de
nombreuses possibilités pour adapter et différencier son enseignement. Certains formateurs
ont mis en place dans leur cours une série de modules différents que les étudiants peuvent
choisir de suivre en fonction de leurs compétences préalables dans ces différents domaines.
D’autres profitent justement de ces différences pour créer des partenariats ou mettre en œuvre
un principe de tutorat au sein de leurs classes.
On peut également espérer qu’avec le temps ces différences seront de moins en moins
importantes. Effectivement, étant donné tous les projets menés dans l’enseignement
fondamental et secondaire, on peut espérer que les étudiants seront de plus en plus compétents
dans ce domaine.
Ensuite, un quart des formateurs évoque une difficulté liée aux locaux de cours.
Les laboratoires informatiques ont été installés dans des salles existantes mais souvent
inadaptées : celles-ci sont donc trop petites, peu conviviales et mal éclairées. Toutefois,
certains formateurs évoquent eux-mêmes que « les murs ne sont pas déplaçables à souhait et
qu’il faut bien s’en satisfaire ». Pour néanmoins améliorer la situation, un autre évoque l’idée
d’installer des portemanteaux pour que les élèves puissent laisser en dehors de la salle leurs
sacs et manteaux. En effet, « le local étant petit, il est difficile de se déplacer. Or, j’aime
circuler dans la classe pour superviser le travail des étudiants et leur venir en aide si besoin ».
L’un des enseignants explique qu’il n’y a toujours pas de laboratoire dans
l’implantation où il travaille, il donne donc cours dans les couloirs.
Un des formateurs s’occupant uniquement de la partie médias exprime le souhait
d’avoir un local spécialisé avec notamment télévision, lecteur vidéo et DVD, ainsi qu’un
rétroprojecteur. En effet, tout ce matériel est disponible, mais de façon mobile. Chaque fois
qu’il donne cours, il doit donc réserver, puis déplacer tout ce dont il a besoin.
Quelques problèmes de matériel sont cités : machines avec des versions de systèmes
d’exploitations et de logiciels différentes, connexion parfois fort lente car les ordinateur n’ont
pas assez de mémoire ram, réseau non sécurisé et instable, parc informatique constamment en
cours de renouvellement.
Au niveau du nombre d’ordinateurs, la plupart des formateurs semblent satisfaits.
Cinq enseignants aimeraient toutefois voir la situation s’améliorer. Pourtant, parmi ceux-ci,
deux d’entre eux disposent déjà d’un ordinateur pour deux élèves.
Quatre enseignants sont demandeurs de logiciels supplémentaires : logiciels
spécialisés en mathématique, physique, logiciels pédagogiques, nouvelles versions d’anciens
logiciels, antivirus et utilitaires performants…
En ce qui concerne les périphériques, l’un aimerait une imprimante, un scanner et un
rétroprojecteur supplémentaire, l’autre souligne qu’il est difficile de travailler à 60 avec un
seul appareil photo numérique et une seule caméra.
Par ailleurs, trois des formateurs disent manquer de ressources pédagogiques pour
préparer leurs cours. L’un ajoute que « si l'on cherche originalité et efficacité, tous les
scénarios méthodologiques sont à inventer ». Les deux autres, eux, précisent que « c’est plutôt
un problème de temps car visiblement l'information en elle-même ne manque pas »,
« c’est surtout un manque de temps pour explorer les ressources existantes et j’aurais besoin
de mieux visualiser ce qui se fait sur le terrain dans l’enseignement fondamental au niveau des
médias ».
Parmi les autres difficultés exprimées par les formateurs, les suivantes ont également
été citées : les « horaires mal agencés », le « manque de temps au niveau des étudiants
(programme surchargé, difficile d'exiger plus d'eux, malgré leur bonne volonté) », la difficulté
à « capter l'attention des étudiants pour les consignes et les mises en commun », « la
différenciation et le travail en interdisciplinarité ».
Par contre, 24 formateurs ont au moins un collègue donnant également les cours « TIC
et médias » :
Échanges entre collègues de l’institution donnant les Nombre de
cours « TIC et médias » formateurs (N=24)
Pas d’échange, mais n’en éprouve ni l’envie, ni le besoin 1
Pas d’échange et cela manque 2
Échanges 21
Parmi ceux-ci, trois n’ont pas d’échange avec leurs pairs. Pour l’un, cela ne pose
aucun problème car il n’en éprouve ni l’envie, ni le besoin. Les deux autres ne sont pas
satisfaits de cette situation et l’un des deux ajoute « cela me manque car je suis peu informé
du contenu de cours de mon collègue ».
Toutefois, plus de 85% des formateurs ont l’occasion de discuter de leurs cours avec
leurs collègues et cela selon des modalités variées. Parmi ceux-ci, un peu plus d’un tiers le fait
« régulièrement ».
Ces échanges peuvent être très divers quant à leur objet, c’est pourquoi les enseignants
pouvaient cocher plusieurs réponses.
Les deux causes principales des échanges sont « l’aide et le soutien technique » ainsi
que « les discussions d’ordre pédagogique ».
La moitié des formateurs discutent au moins une fois par mois de leurs cours avec
leurs collègues et ce dans des buts très variés.
Ce sont les discussions d’ordre pédagogique qui sont majoritaires avec les collègues,
mais les enseignants ne précisent pas sur quoi portent leurs discussions (si ce n’est l’un
d’entre eux qui dit « surtout discuter autour de la plate-forme et de ses usages »).
Le soutien technique est également fort présent et celui-ci se fait « tout azimut » selon
l’expression de l’un des formateurs. Quelques-uns ont précisé être principalement sollicités
pour l’utilisation du mailing et des périphériques (caméra, projecteur,…), ainsi que pour
l’installation et les formations sur la plate-forme Acolad.
Douze des 21 formateurs ayant mentionné le but de leurs échanges, mettent en place et
vivent des projets communs avec leurs collègues. Pour ceux qui le précisent ces projets
tournent autour de plates-formes (mise en place, gestion, apports, améliorations…) ou
d’activités interdisciplinaires menées entre le professeur du cours « TIC et médias » et un
autre didacticien.
Un des formateurs relève avoir de nombreuses discussions avec ses collègues pour
mettre en place des projets communs, « mais pour le moment rien ne se concrétise. »
De la même manière, même si près de la moitié des formateurs, disent mettre en place
et faire vivre des projets communs avec leurs collègues, rappelons que six des formateurs
ayant répondu au questionnaire ont le sentiment que leurs collègues sous-estiment leurs cours.
De plus, ils éprouvent beaucoup de difficultés pour dialoguer avec leurs collègues ou pour les
intéresser à des projets interdisciplinaires :
- « Le cours de multimédia (TIC et médias) est isolé, il est très difficile de l'intégrer
dans une autre matière enseignée lorsqu'on n'est pas titulaire de ce cours. Malgré des
demandes aux collègues, il y a peu d'interactivité avec les enseignants d'autres
matières. »
- « Les TIC et les médias sont sous-utilisés par certains collègues. Ils ne sont donc que
peu intégrés au sein des cours de la formation. Difficile dans ce contexte de demander
aux étudiants de l’intégrer dans leurs stages. »
- « Il est difficile au sein de la Haute École de mettre en place des discussions avec les
autres collègues pour des projets pédagogiques ou pour les aider à intégrer les TIC
dans leurs cours. »
- « Je souhaiterais savoir ce que font mes collègues dans l'établissement et apporter plus
de transversalité au contenu de mon cours. J'aimerais faire un lien entre mon cours et
celui de mes collègues, mais c'est très difficile. Je remarque que les échanges entre
collègues de l'institution ne sont pas aisés. Il y a beaucoup d'individualisme
probablement lié au contexte (horaires très différents). »
- « Travailler en interdisciplinarité est difficile. »
Traditionnellement, les enseignants ont souvent travaillé seuls derrière les portes
closes de leur classe. De ce fait, les enseignants ont plutôt tendance à garder pour eux leurs
Manifestement quatre des formateurs de notre échantillon n’en ont jamais entendu
parler et ne connaissent pas le projet. Notons que l’un d’entre eux s’occupe uniquement de la
partie médias, cela peut expliquer le fait qu’il n’en ait pas connaissance. Pour les trois autres,
c’est plus étonnant, surtout qu’ils travaillent tous dans le domaine depuis quatre ou cinq ans.
Quatre autres ont déjà entendu parler de Form@HETICE, mais ils n’y ont jamais participé.
Les 70% restants ont déjà participé d’une manière où d’une autre à ce projet. Nous
leurs avons demandé ce que cela leur a apporté dans le cadre de leurs cours « médias et TIC ».
Les réponses ont été très diverses :
- « Ouverture et diversité. »
- « Ressources intéressantes. »
- « La découverte d'expériences réalisées ailleurs et qui sont une bonne source
d'inspiration. »
- « À peu près tout ce que j’utilise vient des ressources mises en ligne et des discussions
avec les collègues de Form@HETICE. »
- « Pas grand-chose de neuf dans le cadre de mes cours, mais les contacts humains sont
par contre très enrichissants ! »
- « Cela m'a permis de mettre sur pied une formation pour 10 collègues de la Haute
École sur l’utilisation de la plate-forme Ganesha », « mise en route de formations
concernant la plate-forme ».
5. Constats généraux
Suite à l’analyse complète du questionnaire, voici les quelques résultats qui nous
semblent particulièrement importants à retenir.
Près de trois-quarts des formateurs ayant répondu ont suivi une ou plusieurs
formations complémentaires. Ces dernières ont porté sur des sujets assez variés, mais
concernent principalement les domaines de l’enseignement, des TIC et des médias. Cela
semble assez logique vu que ces formations concernent directement leurs fonctions actuelles
et qu’elles visent sans doute à combler le « déficit » de leur formation initiale dans le domaine
des cours qu’ils ont actuellement en charge.
De plus, nous avons également pu constater que les formateurs ont principalement
acquis leurs compétences dans le domaine des médias et des TIC grâce aux formations
continues, mais également en grande partie de façon autodidacte.
Concernant la mise à jour de leurs compétences, le domaine des TIC est celui où les
formateurs se sentent le plus à jour. Par contre, seuls 63% des formateurs estiment arriver à se
maintenir à jour dans le domaine des médias. Ils sont 29% à vouloir y parvenir sans y arriver
pour le moment. Au sujet des compétences pédagogiques, seuls 61% d’entre eux y arrivent :
c’est le domaine dans lequel les formateurs éprouvent le plus de difficultés à se maintenir à
jour. Rappelons cependant que la formation pédagogique est celle qui au départ est la plus
poussée chez la majorité des formateurs.
Au sujet de la perception de leurs compétences par les formateurs, nous pouvons entre
autres relever que :
- Les compétences pédagogiques liées à l’intégration des TIC et des médias sont en
général bien maîtrisées par la plupart des formateurs.
- Les compétences de l’axe d’enseignement sont celles qui, en moyenne, sont les mieux
maîtrisées par les formateurs. C’est aussi celles qui ont fait l’objet du plus de
formations initiales et continues suivies par les formateurs.
- En moyenne, ce sont les compétences médiatiques qui sont les moins bien maîtrisées
par les formateurs, sauf pour les formateurs s’occupant uniquement de la partie
« média » du cours qui sont en général plus compétents que leurs collègues.
Néanmoins, certaines des compétences de ce domaine ne sont pas encore maîtrisées
par l’ensemble des formateurs (toutes parties confondues), mais ceux-ci éprouvent
tous le désir de les acquérir.
- C’est concernant l’axe technologique que les résultats sont les plus contrastés :
certaines compétences sont presque maîtrisées par tous, d’autres le sont nettement
moins. De la même manière que pour les compétences médiatiques, il est heureux de
constater que les compétences technologiques sont en général mieux maîtrisées par les
formateurs s’occupant uniquement de la partie « TIC ».
En ce qui concerne les modalités de désignation, près de 60% des formateurs semblent
avoir été choisis pour donner les cours « TIC et médias » suite à leur motivation personnelle
et leurs compétences pour ces cours-là précisément. Contrairement aux 40% restants dont
certains se sont plutôt retrouvés dans ce cours par « dépit ». Pour ces derniers, cela ne semble
pas être un choix personnel, à priori.
Malgré cela, la plupart des formateurs ayant répondu (93%) aiment donner ces cours et
s’y sentent à l’aise. Les raisons données par les enseignants pour expliquer leur plaisir à
donner cours sont très diverses, mais il ressort de leurs commentaires une forte motivation et
une réelle envie d’enseigner ces matières.
Au sujet des ressources exploitées pour préparer les cours, ce sont évidemment « les
recherches et réflexions personnelles » qui sont les plus utilisées.
Viennent ensuite les « sites Internet » qui sont eux aussi une source importante
d’information, d’inspiration et d’échange. On a pu constater que les enseignants ne s’en
tiennent d’ailleurs pas uniquement aux sites belges et qu’ils profitent adéquatement du réseau
pour puiser leurs informations et leurs idées en France, au Québec ou sur des sites
internationaux…
Par après, se suivent de près « livres », « cours suivis par les formateurs » et « apports
des collègues ». À ce propos, les formateurs ont relevé qu’ils sont souvent aidés dans leurs
préparations par des cours qu’ils ont eux-mêmes suivis lors de leurs formations continuées.
Au niveau des compétences, nous avons pu observer que la plupart des formateurs de
l’échantillon se concentrent sur les savoir-faire et les savoir-être et que les compétences
transversales sont très présentes. Par ailleurs, certains contenus sont fréquemment cités.
Rappelons entre autres : « l’esprit et l’analyse critique », « la maîtrise d’outils, de l’utilisation
des TIC et des médias », « l’utilisation et l’intégration des TIC et des médias dans des
situations d’enseignement / apprentissage » et « l’autonomie et l’auto-formation ».
Concernant les méthodes utilisées par les formateurs, celles-ci varient énormément
d’un formateur à l’autre. Tous les formateurs combinent plusieurs méthodes différentes mais
chaque formateur exploite sa propre combinaison : les profils sont donc très variés. On peut
toutefois relever que la « création », « l’expérimentation » et « l’entraînement » sont les
méthodes les plus utilisées par les formateurs de l’échantillon. « L’imprégnation » et « la
réception » sont nettement moins utilisées.
Seuls un tiers des formateurs donnant leurs cours dans plusieurs sections
d’enseignement différentes les adaptent d’une manière ou d’une autre. Les douze autres
formateurs ne donnent aucun signe d’une éventuelle différenciation selon les sections
d’enseignement.
Parmi les formateurs donnant également d’autres cours (que ceux sur lesquels nous
nous sommes penchée) dans le département pédagogique de la Haute École, 80% intègrent les
« TIC et les médias » également dans leurs autres cours, mais cela sous des formes très
diverses.
La plupart des formateurs ont des échanges et des discussions plus ou moins réguliers
avec les autres enseignants de la Haute École. Ce sont alors « les discussions d’ordre
pédagogique » qui sont majoritaires avec leurs collègues. Viennent ensuite « le
soutien technique » et « les projets communs ». Mais, même si près de la moitié des
formateurs disent mettre en place et faire vivre des projets communs avec leurs collègues,
d’autres, à leur grand regret, éprouvent beaucoup de difficultés pour dialoguer avec leurs
collègues ou pour les intéresser à des projets interdisciplinaires.
Dans la section précédente, nous avons récolté et analysé les pratiques et les avis des
formateurs pour dresser un état des lieux de la formation actuelle des enseignants dans le
domaine des TIC et des médias. Ce travail de fond nous permet maintenant de réfléchir de
manière plus prospective à cette formation.
Dans cette troisième partie, nous ne nous contenterons plus de décrire, mais nous
aborderons l’analyse et la réflexion : tenants et aboutissants des difficultés mises en évidence
par les formateurs (principalement l’absence de programme et la difficulté de gérer les
différences de niveaux entre étudiants), avis et recommandations concernant la formation des
formateurs, discussion sur l’organisation actuelle du cours et l’intégration des TIC et des
médias à l’ensemble de la formation…
Ces questions étant nombreuses et complexes (chacune pouvant faire l’objet d’une
étude spécifique), nous ne pourrons, dans le cadre de ce mémoire, les creuser aussi loin que
nous l’aurions souhaité. Toutefois, il nous a semblé important de les relever et d’esquisser
pour chacune d’elles une structure de réflexion qui pourra être approfondie par d’autres.
Pour cibler et concrétiser d’avantage notre réflexion dans cette troisième partie, nous
nous centrerons uniquement sur le cours « utilisation de l'ordinateur et apport des médias et
des TIC en enseignement », commun à toutes les Hautes Écoles.
Chaque fois que c’était possible, nous avons essayé de donner quelques exemples ou
pistes concrètes d’exploitation afin de permettre aux formateurs désireux de se plonger dans
ce travail d’y trouver non seulement un approfondissement théorique des enjeux du cours
« médias et TIC », mais également un soutien à la conception et à l’élaboration de leurs cours.
1. Programme de cours
Nous avons vu que l’absence de programme est perçue comme une difficulté par 11
des 25 formateurs de notre échantillon. Les formateurs n’ont pas précisé leurs propos, mais
nous essayerons ci-dessous d’expliciter les difficultés que cela peut entraîner, de manière
générale ou plus concrète. Nous passerons ensuite en revue les quelques « balises »
auxquelles les formateurs pourraient cependant se référer, même s’ils ne sont pas tous
conscients de leur existence.
programme de cours. Cette difficulté est d’autant plus forte chez les formateurs débutants ou
n’ayant pas fait le choix personnel de donner ce cours. Mais, tous profiteraient nettement d’un
programme ou en tous cas d’un document de référence présentant les compétences à
développer et les méthodes à privilégier. En effet, même s’ils ne le suivaient pas totalement,
ils pourraient au moins se positionner par rapport à celui-ci et construire leurs cours en
connaissance de cause.
Pour le moment, comme rien n’est défini si ce n’est l’intitulé des cours, chaque
formateur fait ce qu’il veut dans sa classe avec ses élèves. Comme nous l’avons relevé, les
programmes peuvent donc énormément varier d'un formateur à l'autre et d'une année à l'autre.
Cela peut poser problème au niveau de l’harmonisation de la formation, tant au sein d’une
même Haute École, qu’entre celles-ci. Si plusieurs formateurs donnent cours au sein de la
Haute École, il est important qu’ils se mettent d’accord entre eux sur les contenus enseignés
afin d’assurer une certaine cohérence (souci d’éviter les répétitions ou l’absence de certains
points, établissement d’une progression). Certains formateurs de notre échantillon ont
d’ailleurs relevé que les discussions avec leurs collègues donnant le même cours étaient
notamment centrées sur ce sujet. En outre, une harmonisation entre Hautes Écoles permettrait
d’éviter ces mêmes difficultés pour les étudiants changeant d’institution en cours de
formation.
Toutefois, notons que le département pédagogique des Hautes Écoles est plutôt bien
loti dans ce domaine. Effectivement, contrairement à d’autres formations, des intitulés de
cours précis sont au moins définis pour chacune des années. Ceci permet déjà d’harmoniser en
partie la formation, même si, on le voit, cela ne résout pas encore tous les problèmes.
Quand on observe les compétences que les formateurs veulent développer chez leurs
élèves et le contenu de leurs cours, une certaine diversité apparaît clairement.
Certains, pourtant responsables de l’entièreté du cours, ne parlent que des TIC : la
partie médias semble totalement absente.
La répartition faite entre les apprentissages techniques et pédagogiques est également
variée: certains formateurs n’enseignent que du « technique », pendant que d’autres ne font
que du « pédagogique », la plupart alliant tout de même les deux dans des proportions
diverses. De façon générale, sur l’ensemble des cours analysés 30, en deuxième année, la
dimension technique (65%) a tendance à être plus importante que le coté pédagogique (35%).
Par contre, cela s’équilibre nettement dans le cours de troisième année (50% - 50%). Au final,
sur les deux (ou trois) années de cours, les élèves paraissent tout de même être plus formés au
niveau technique que pédagogique.
1.1.3. Questionnement
Suite à ce constat des questions surgissent.
Toutefois, les programmes de cours peuvent présenter des inconvénients : ils sont
considérés par certains formateurs comme une contrainte, une restriction de leur liberté. Il leur
est moins facile de s’adapter à leur contexte de formation dans ces conditions.
En outre, les TIC et les médias évoluent tellement rapidement qu’il nous paraît
d’autant plus difficile de définir un programme précis que certains contenus risquent d’être
rapidement dépassés.
Pour le moment, la Communauté française, ayant une histoire largement fondée sur la
liberté pédagogique, s’est limitée à définir les intitulés des cours devant obligatoirement être
suivis par les futurs enseignants.
Dans d’autres pays ou régions, il en est tout autrement. Prenons, à titre d’exemple, le
cas de la province du Québec. En 2001, le Ministère de l’Éducation a publié un programme
définissant les orientations et les compétences professionnelles pour la formation des
enseignants. Celui-ci défini clairement les orientations, mais aussi les compétences devant
être maîtrisées par les étudiants au terme de leur formation. Sur les 12 compétences citées,
l’une d’entre-elle concerne directement l’intégration des TIC, la compétence 8 : « Intégrer les
technologies de l'information et des communications aux fins de préparation et de pilotage
30
Nombre de cours sur lequel porte l’analyse : 26 en deuxième année, 23 en troisième année.
De plus, cet intitulé de cours regroupe deux domaines parfois abordés de façons
distinctes : les TIC et les médias. Nous reviendrons sur ce point par la suite, mais précisons
déjà qu’ils ont été associés consciemment.
Cet intitulé de cours, qui reflète les prises de position de ses concepteurs, définit donc
déjà quelques pistes, et privilégie certains aspects du cours qu’ils estiment devoir être
développés.
1.3.2. Les médias et les TIC : une même matière ou deux domaines
distincts ?
Actuellement le cours qui nous intéresse rassemble volontairement deux matières (TIC
et médias) qui étaient jusque là souvent abordées de façon distincte dans la formation.
Réfléchir aux raisons et aux conséquences de cette association peut également aider
les formateurs à préciser le contenu de leur cours.
A. Définitions
Médias et TIC
On peut s’interroger tout d’abord sur la distinction qui existe entre médias et TIC :
qu’entend-on par chacun de ces concepts, et surtout, que visaient exactement les concepteurs
de l’intitulé de cours ?
Le débat est complexe et nous ne rentrerons pas dans ses détails. Toutefois, pour
clarifier notre propos, voici les définitions que nous adopterons :
- Le terme « média » vient de l'abréviation du terme anglo-américain « mass media ».
En française, nous parlerons des médias dits « de masse » : presse écrite, radio et
télévision. C’est la définition la plus couramment utilisée et celle que nous choisirons
car c’est celle qui nous semble le mieux correspondre à son utilisation actuelle dans le
milieu scolaire (notamment lorsque l’on parle de l’éducation aux médias).
- L’abréviation Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) désigne
l’ensemble des technologies utilisées par l'individu pour transmettre des données,
communiquer, informer et s’informer. Actuellement l’expression TIC est intimement
liée à Internet et ses applications.
Dans ce mémoire, tout comme dans l’intitulé du cours, nous pourrions dire que ces
deux termes « médias et TIC » sont utilisés pour insister sur les deux domaines à aborder au
sein du cours : d’une part les langages, supports, canaux, traitements, enjeux… des médias de
masse et, d’autre part les enjeux, l’utilisation… des nombreuses technologies actuelles telles
les logiciels, le Web… qui permettent de communiquer de l’information.
La distinction entre TIC et médias n’est pourtant pas si évidente. D’une part, les
médias de masse ne représentent qu’une partie des médias et d’autre part, peut également être
considéré comme « média » tout support de diffusion massive de l'information. On perçoit
immédiatement que la frontière entre ces deux domaines devient alors moins claire : Internet
fonctionne grâce à la technologie, mais n’est-il pas, à certains moments, le support qui permet
la diffusion massive d’une information ? On peut également se demander quelle place donner
à un journal télévisé diffusé par le Web, à la radio que l’on écoute via Internet.
Même si ces premières définitions pourraient donc largement être précisées, nous nous
baserons sur celles-ci car elles sont suffisamment accessibles et surtout elles semblent traduire
la vision de ces notions qu’en avait ceux qui ont choisi l’intitulé de cours.
Une autre précision nous paraît également importante à propos de quelques termes
souvent confondus : « éducation aux médias », « éducation par les médias »,
« enseignement/apprentissage des technologies » et « enseignement/apprentissage par les
technologies ».
« On parle d’éducation par les médias quand ces derniers apparaissent en classe afin
de servir la discipline de l’enseignant. Ils vont alors lui permettre d’aborder sa matière tout en
utilisant (mais parfois inconsciemment) les caractéristiques informatives du média » (La
médiathèque de la Communauté française section « éducation », 2003). De la même manière,
l’enseignant peut utiliser les TIC pour soutenir l’apprentissage des élèves, ce qui revient à
faire de l’enseignement par les technologies.
B. Équilibre
Après ces quelques précisions terminologiques, d’autres questions surgissent :
- Les TIC et les médias gagnent-ils à être envisagés au sein d’un même cours ?
- Quelle articulation prôner entre ces deux domaines ?
Ces questions sont d’autant plus cruciales que nous avons pu constater que plusieurs
Hautes Écoles ont préféré garder une organisation séparée, au point de confier les deux parties
du cours à des formateurs différents.
Pour nous, la séparation est surtout d’ordre historique et n’a plus de véritable raison
d’être. Mais sur le terrain, la question est plus difficile à trancher car quand les contenus sont
abordés de façon séparée, c’est que deux enseignants différents se chargent du cours. On ne
peut donc « rationaliser » l’organisation de ce cours sans éviter les enjeux personnels et
humains de chacun : il ne suffit pas de dire que les deux domaines doivent être vus
conjointement pour que cela se fasse. L’un des deux formateurs sera-t-il d’accord
d’abandonner sa fonction, de s’investir dans d’autres cours ? L’autre se sentira-t-il compétent
pour reprendre les deux parties jusque là distinctes du cours ?
Bien que dans une moindre mesure, la question de la place à accorder à ces différents
domaines peut également se poser pour les formateurs ayant en charge l’entièreté du cours.
On voit d’ailleurs que les formateurs répondent différemment aux questions posées à ce sujet.
Chez ces formateurs, la tendance est souvent d’accorder plus de place aux TIC qu’aux médias
(en tous les cas dans les compétences et les contenus qu’ils citent).
Pour nous, il faudrait en tous les cas veiller à ce que chacune des approches citées dans
le chapitre précédent soit abordée lors du cours.
Nous commencerons par aborder les compétences que nous voudrions voir développer
chez les futurs enseignants. Ensuite, nous définirons les méthodes pédagogiques qui nous
semblent les plus adéquates pour atteindre ces objectifs. Nous terminerons en donnant
quelques pistes pour en assurer l’évaluation auprès des étudiants. Tout au long de cet exposé,
nous serons particulièrement attentifs à coordonner ces trois aspects : cette démarche de
coordination est appelée « triple concordance » (Leclercq, 2003 p. 8).
Nous nous attaquons à une tâche complexe et notre souhait est surtout de lancer le
débat en identifiant quelques pistes de réflexion.
Sur quoi se baser pour établir la liste des compétences nécessaires aux futurs
enseignants, définir les priorités et faire une sélection parmi celles-ci ? Plusieurs possibilités
s’offrent à nous.
Comme nous venons de le voir, la conception et l’étude des besoins ainsi que la
formulation et le choix des compétences est un travail extrêmement intéressant, mais long et
complexe. De plus, il devrait être suivi d’un travail d’opérationnalisation des compétences
définies, ce qui ouvre encore de nouveaux champs de recherche passionnants. Ces
problématiques préoccupent de nombreux formateurs et pourraient faire l’objet d’études
ultérieures.
Note propre contribution dans ce domaine a constitué à baliser le champ de recherche.
Nous avons ainsi tenté d’identifier et d’analyser brièvement les différents types de
compétences qui, tenant compte de tout ce que nous avons lu et de ce que nous avons mis en
évidence jusqu’ici, nous semblent particulièrement importants à développer.
enseignants, même si un nombre d’heures équivalent ne leur sera pas nécessairement attribué.
Inévitablement, selon leur complexité et les pré-acquis des élèves, un temps différent devra
leur être consacré pour qu’elles puissent être développées et maîtrisées.
Après réflexion, nous avons opéré une première distinction entre compétences
disciplinaires et transversales. Certaines compétences sont tout à fait propres à la formation
initiale des enseignants dans le champ des TIC et de médias et ont été réunies sous les
compétences dites « disciplinaires ». D’autres, par contre, ne sont pas spécifiques à cette
discipline, mais seront utiles au futur enseignant dans toutes les matières qu’il aura à
enseigner. Certaines de ces compétences « transversales » nous semblent particulièrement
importantes lorsqu’on aborde les TIC et les médias. Nous y reviendrons donc par la suite.
Les types de compétences développés ci-dessous ont trait, d’une part à l’usage des TIC
et des médias et d’autre part à la réflexion sur l’impact de ces derniers dans la société.
31
Technologiques et médiatiques doivent ici être entendus dans leur sens général et non spécifique à un domaine
particulier.
A. Compétences technologiques
Cadre de la réflexion
Nous parlerons de compétences « technologiques », plutôt que « techniques » pour
insister non seulement sur les procédés utilisés (techniques), mais également sur la réflexion à
propos de ceux-ci (technologie).
Rappelons également que le terme « technologique » n’est pas à prendre au sens strict
des « Technologies » de l’Information et de la Communication, mais bien dans son sens
général, tel qu’il a été rappelé ci-dessus, et donc incluant aussi bien les TIC que les médias.
Notons que les compétences visant l’utilisation des outils multimédias seront plus
axées sur les TIC que sur les médias en raison de l’importance actuelle de l’emploi des TIC
dans la vie quotidienne et professionnelle.
Utilisation
L’une des tâches du formateur consistera à former les étudiants à utiliser ces différents
outils. Mais qu’est-ce que « utiliser » : est-ce savoir s’en servir comme les étudiants les
utilisent souvent déjà dans leur vie courante ? Est-ce non seulement pouvoir les utiliser, mais
aussi comprendre leur fonctionnement ? Est-ce pouvoir les manier pour obtenir un résultat
demandé ou est-ce pouvoir les utiliser en employant les procédés les plus efficaces ?
Il est très clair que nous privilégierons cette dernière approche. En effet, les
automatismes ou les procédés utilisés par les étudiants, souvent acquis de manière autonome,
ne sont pas forcément les plus efficaces. Or, pour pouvoir les utiliser dans leur métier et les
enseigner à d’autres par la suite, les futurs enseignants ont le devoir d’apprendre à utiliser
intelligemment ces outils, notamment en apprenant à choisir les procédés les plus efficaces, en
ayant conscience des invariants qui sont présents dans une suite de logiciels… mais aussi en
apprenant à distinguer et à spécifier dans quel but est utilisé chaque outil. Effectivement,
l’apprentissage technique, même s’il a tout intérêt à être explicite, a encore plus de chance
d’être efficace si les étudiants en perçoivent le sens.
Cependant, cet apprentissage formel peut sembler aller à l’encontre des méthodes
prônées actuellement et du développement de compétences transversales telles que
l’autonomie et la résolution de problèmes. En fin de compte, tout dépendra des méthodes
utilisées par le formateur et de la manière dont celles-ci seront dosées entre-elles. En outre, le
but est surtout de donner aux étudiants une représentation correcte des technologies et de les
sensibiliser pour qu’ils se rendent compte qu’il y a souvent plusieurs façons de faire et que
certaines se révèlent plus efficaces que d’autres. Une fois que cette idée sera acquise et que les
étudiants auront développé une utilisation efficace de quelques logiciels, ils seront alors
mieux armés pour continuer leur apprentissage de façon autonome.
But
Il faudra également réfléchir à quelle fin, dans quel but, pour quelle utilisation nous
formons les futurs enseignants ?
Dans un premier temps, nous veillerons à développer ces compétences pour un usage
personnel et pour la gestion de ses propres activités professionnelles. Nous visons alors à
rendre l’enseignant compétent dans l’appropriation des outils afin de l’aider, lui-même, dans
ses tâches de gestion de l’enseignement (et cela avant même de penser à les intégrer au sein
de son enseignement avec les élèves). En effet, les TIC et les médias peuvent être très utiles à
l’enseignant pour écrire, archiver et transmettre ses préparations et documents de leçon, pour
gérer les points et bulletins des élèves, pour interagir ou développer des partenariats avec ses
collègues ou d’autres professionnels, pour communiquer ou rechercher de l’information…
De plus, l’utilisation personnelle de ces outils est un facteur déterminant dans
l’intégration des TIC en enseignement.
Concrètement
Comme nous l’avons dit, la réflexion devra être largement poursuivie pour pouvoir
déboucher sur une série de compétences spécifiques. Au niveau des connaissances et des
savoirs, citons, par exemple, l’utilisation d’un vocabulaire correct, des principes de base du
fonctionnement des technologies : il semble indispensable d’avoir un minimum de
connaissances sur le mode de fonctionnement interne d’un ordinateur et de certains
programmes afin que les utilisateurs puissent accéder à l’autonomie voulue dans l’exploitation
des technologies. Pour les savoir-faire, il s’agira notamment de pouvoir choisir l’outil adéquat
en fonction de la situation et du but à atteindre, de comprendre, expliquer et utiliser les
principes organisateurs d’un logiciel : traitement de texte, tableur, logiciel de présentation, de
navigation et de gestion de courrier. On peut également pousser un peu plus loin en ajoutant
les procédés de numérisation de l’image et les différences de format…
Pour des idées concrètes de mise en œuvre d’une telle démarche d’appropriation des
TIC et de certains logiciels, nous conseillons les documents produits par E. Vandeput 32 au
sujet notamment de l’outil informatique, du système d’exploitation, du tableur, de la
navigation sur le Web…
32
Disponibles sur le site Web : <http://www.det.fundp.ac.be/cefis/publications/doconline.html>
B. Compétences médiatiques
Au-delà de l’appropriation « technologique », les compétences et connaissances que
nous avons nommées « médiatiques » nous semblent tout aussi indispensables pour le futur
enseignant s’il veut pouvoir intégrer et enseigner les TIC et l’éducation aux médias.
Il nous semble important, non seulement de pouvoir utiliser les TIC et les médias,
mais également de pouvoir identifier, décrire, comprendre et évaluer les messages quotidiens
de notre univers médiatique qui cherchent à nous informer, nous distraire, nous émouvoir ou
nous vendre quelque chose et ce, que ce soit à propos des messages transmis par les médias de
masse ou par un site Web, le courrier électronique, un forum de discussion… C’est ce que
nous avons définis ci-dessus comme étant l’éducation aux médias.
Plusieurs cadres d’analyse peuvent être utilisés afin d’appréhender et d’étudier les TIC
et les médias. Nous citerons, à titre d’exemple 33, celui développé par le Conseil de l’Éducation
aux Médias dans son dossier de synthèse sur l’éducation à l’audio-visuel (CEM, 1996, pp. 31-
41). Celui-ci définit six facettes d’analyse : les producteurs, les langages, les technologies, les
représentations, les publics et les catégories.
Par ailleurs, les médias et les technologies modifient petit à petit notre quotidien, notre
façon de communiquer, de travailler, mais aussi de penser. À défaut de pouvoir recenser tous
les changements, citons quelques exemples relativement récents :
- Avec l’arrivée d’Internet, l’accès à de multiples informations s’est généralisé en
quelques « clics » et nous pouvons partager en quelques secondes un document précis
avec une potentialité infinie d’utilisateurs.
Mais, par ailleurs, se fait également ressentir l’importance d’apprendre d’une part les
règles de la propriété intellectuelle (droit d’auteur, de l’image…) et d’autre part un
usage sécuritaire et responsable du Web.
- Les forums, chats, listes de diffusion et autres possibilités permettent également une
communication, des contacts et des échanges plus rapides et plus simples avec
d’autres cultures, même très éloignées géographiquement de la nôtre.
Mais ils incitent également chacun à apprendre de nouveaux codes de conduite (ne pas
divulguer sur la toile des données personnelles, utiliser un pseudonyme pour se
protéger…).
- Ces dispositifs et les plates-formes réseau nous permettent également de travailler à
distance et de collaborer avec une série de personnes par delà les kilomètres qui nous
séparent. Les TIC sont donc un bon moyen de relier des partenaires éloignés et de
partager l’information rapidement.
- La personne qui adhère à une « culture réseau » ne travaille pas seule : elle utilise des
ressources collectives, partage ses savoirs et ses ressources, construit avec les autres.
- …
Toutes ces technologies et leur utilisation comportent de nombreux intérêts, mais
également certains risques. Pour préparer leurs futurs élèves au monde de demain, les
enseignants actuellement en formation doivent maîtriser ces outils et ces nouvelles façons de
penser et de travailler, mais aussi et surtout être conscients des changements, risques et enjeux
de ces supports et technologies. Ils doivent donc apprendre à analyser ceux-ci de façon
critique quant à leurs effets (sont-ils tous positifs et bénéfiques ?) pour ensuite se positionner
vis-à-vis de ceux-ci et de la place à leur accorder, notamment dans l’apprentissage.
33
Exemple choisi parce que dans l’enseignement en Communauté française c’est la référence actuelle dans le
domaine.
C. Compétences pédagogiques
Si nous avons insisté sur les compétences précédentes à développer chez les futurs
enseignants, c’est bien sûr pour qu’ils puissent les utiliser au sein de leur profession, non
seulement pour leur usage personnel mais également avec les enfants. La maîtrise seule des
outils technologiques ne peut garantir leur intégration au sein de la classe, de même que
l’analyse et la réflexion sur les médias n’en assurent pas leur utilisation pédagogique. Bien
que l’acquisition de compétences dans ces domaines et la formation technique soient la clé de
la réduction du stress et du renforcement de l’assurance, il est évident que la technologie n’est
pas en soi la formule magique de la réforme pédagogique. C’est pourquoi les futurs
enseignants ont également besoin de développer leurs compétences pédagogiques et
didactiques dans ce domaine particulier.
Dans ce troisième volet, nous allons donc parler des compétences qui visent
directement l’utilisation, l’intégration et l’enseignement des TIC et des médias au sein de la
classe et de l’apprentissage.
Parmi ces compétences, certaines se rapportent plus à l’intégration des TIC et des
médias dans l’enseignement, alors que d’autres sont plus orientées vers l’apprentissage et la
formation des élèves dans ce domaine. Nous allons successivement nous intéresser aux unes
et aux autres.
Intégration pédagogique
Les futurs enseignants ont bien sûr l’occasion, par ailleurs, de développer leurs
connaissances et compétences pédagogiques générales (théories de l’apprentissage, processus
cognitifs, triple concordance, différenciation…) et celles-ci peuvent leur être très utiles dans
la mise en place de leçons intégrant les TIC, mais il existe également des questions
pédagogiques spécifiques aux médias et aux TICE.
Les enseignants se trouvent souvent très dépourvus dans ce domaine : comment mettre
en place des scénarios utilisant les TIC ? Vaut-il mieux privilégier l’utilisation d’un ordinateur
propre à la classe ou le laboratoire informatique ? Comment organiser la classe et gérer le
temps, quelle méthodologie privilégier quand on utilise les TIC et les médias ? Comment se
positionner en tant qu’enseignant quand les élèves sont plus doués que le maître dans ce
domaine ?…
L’utilisation pédagogique des TIC peut prendre de multiples formes. C’est pourquoi, il
est intéressant de découvrir et d’analyser avec les étudiants les nombreuses classifications des
UPO34 et des UPI35 existantes. Celles-ci prennent en compte l’un ou plusieurs des paramètres
suivants pour établir leur classement : les types d’applications disponibles, les utilisateurs
impliqués, les objectifs poursuivis et compétences développées, les scénarios pédagogiques
d’apprentissage / enseignement, l’activité de l’apprenant face à la tâche à accomplir à
l’ordinateur, les disciplines travaillées, les supports et outils utilisés. Ces divers classements
permettront aux futurs enseignants de se rendre compte de la variété des usages possibles et
leur permettra ainsi de diversifier l’emploi qu’ils feront des TIC et des médias dans leurs
futures classes.
Toutefois, ces nouveaux outils peuvent nous inciter à concevoir de nouvelles façons
d’envisager l’apprentissage :
- Grâce aux produits multimédias, mais aussi aux logiciels qui permettent à tous d’en
créer, le rôle de l’image et du son peuvent se trouver renforcés dans l’enseignement.
- La masse d’informations disponibles sur Internet ou sur d’autres supports (cd-rom,
DVD…) ainsi que l’apparition des liens hypertextes ont également modifié les
modalités de recherche de documentation.
- Les sites Internet permettent à chacun d’insérer ce qu’il veut sur la toile. Cela donne
accès à un ensemble presque infini d’informations, mais redonne une importance
capitale à l’apprentissage de l’esprit critique.
- Internet et les outils de communication, eux aussi, favorisent le partage et la
mutualisation des connaissances.
- Les possibilités actuelles du travail en réseau incitent à favoriser et exploiter
l’apprentissage collaboratif et l’apprentissage à distance dans le cadre même de la
formation.
- Internet favorise une ouverture et de nouvelles connaissances du monde beaucoup plus
larges et sans frontière.
- Les TIC offrent de nouveaux modes et espaces d’apprentissage (potentiellement
capable de favoriser l’interactivité). Les TIC facilitent ainsi le développement les
compétences d’apprentissage tout au long de la vie.
- …
34
Utilisation Pédagogique de l’Ordinateur.
35
Utilisation Pédagogique d’Internet.
De plus, dans ce domaine où souvent les élèves manient plus facilement les outils que
leur enseignant, cela modifie également le rapport entre l’enseignant et ses élèves car le savoir
n’est plus détenu uniquement par le professeur. Pour les mêmes raisons, les interactions entre
élèves peuvent également se diversifier et se voir renforcées.
Esprit critique
Parallèlement, il faut développer l’esprit critique et d’analyse des étudiants pour qu’ils
puissent évaluer le potentiel didactique de ces différentes utilisations pédagogiques possibles
et voir à quelles fins et comment les utiliser.
Il est très tentant d’utiliser toutes ces ressources en enseignement, mais sont-elles
toutes équivalentes et bénéfiques pour l’apprentissage ? Comment juger de leur valeur, faire
un choix et les utiliser ? Autant de questions qui nous semblent primordiales de traiter avec
les futurs enseignants si l’on veut espérer que l’intégration des TIC et des médias soit un jour
effective et bénéfique.
Il peut donc être intéressant de former les futurs étudiants à évaluer en contexte les
effets des TIC et des médias (qu’ils auront finalement choisi d’utiliser) sur leurs élèves et sur
leur propre travail.
De façon concrète, il faut donc également entraîner les étudiants à concevoir eux-
mêmes des scénarios pédagogiques incluant les TIC et les médias et leur demander, si
possible, de les mettre en œuvre dans une de leurs classes de stage. Par la suite, il peut être
intéressant de faire un retour collectif et réflexif sur ces leçons. Voici quelques questions qui
pourraient guider l’analyse : quelle utilisation ai-je faite des médias et des TIC (support,
apprentissage…), quelles sont les difficultés rencontrées, comment peut-on les dépasser,
qu’est-ce qui a particulièrement fonctionné au cours de ma leçon et pourquoi, les TIC et les
médias ont-ils réellement apporté une plus-value à mon apprentissage, si oui laquelle, si non
pourquoi ?
Ces projets peuvent intervenir à différents moments de l’enseignement : soit c’est une
application concrète des compétences technologiques et médiatiques développées par ailleurs,
soit c’est l’occasion de découvrir et de travailler en situation ces différentes compétences à
acquérir. Lors de telles activités, on pourra également sensibiliser les étudiants aux facteurs
affectant l’impact des médias, à la « lisibilité » et la compréhension des images…
On pourra ensuite appliquer les critères d’analyse et formuler une réflexion critique
sur les différents documents produits.
36
Plusieurs sont disponibles sur le Web.
C’est notamment ici que les deux premiers types de compétences (technologiques et
médiatiques) s’avéreront être des prérequis indispensables. Non seulement pour que
l’enseignant se sente suffisamment à l’aise et compétent dans ce domaine pour l’aborder avec
ses élèves. Mais également car on ne peut espérer développer ce genre de compétences chez
les élèves si les enseignants n’utilisent pas eux-mêmes quotidiennement et de façon efficace
ces nouveaux outils et s’ils n’exercent pas déjà en partie leur attitude critique vis-à-vis des
médias et des TIC devant leurs élèves.
Les questions que nous avons évoquées ci-dessus à propos des compétences
technologiques chez les futurs enseignants se posent également au niveau des élèves : quel
apprentissage et quelle utilisation des TIC développer chez les élèves ? L’utilisation
« consciente et efficace » telle que nous l’avons définie ci-dessus nous semble intéressante à
développer au plus vite afin d’éviter l’installation de mauvais automatismes. Toutefois, il
faudra s’adapter au public et l’on veillera à établir une progression au sein des compétences à
développer chez les élèves. L’enseignant doit également prendre conscience de l’importance
de combiner avec ses élèves les moments de structuration indispensables à de tels
apprentissages et les situations fonctionnelles où les enfants pourront directement voir le sens
de leurs apprentissages et les mettre en pratique.
Les différents points que nous venons de traiter rapidement montrent combien que la
question méthodologique est centrale et mérite d’être approfondie avec les étudiants. Le but
étant que tout enseignant soit capable d’analyser, de concevoir et d’évaluer un dispositif de
formation intégrant les TIC et les médias et favorisant l’utilisation de ceux-ci par les élèves.
Il est primordial, lors de leur formation, de pouvoir aborder toutes ces questions avec
les futurs enseignants pour qu’ils puissent faire des choix pédagogiques raisonnés et critiques,
en accord avec les évolutions techniques dans lesquelles nous vivons.
professionnel pour développer des projets cohérents dans ce domaine et pour intégrer ces
outils dans son enseignement.
Même si ces compétences transversales ne seront peut-être pas l’objectif prioritaire des
cours « médias et TIC », il est important d’être conscient, en tant que formateur, qu’elles sont
indispensables et que les situations d’apprentissage mises en place doivent également
permettre de les mettre en œuvre.
2.3. Précisions
Cette classification n’est certainement pas parfaite et est loin d’être exhaustive.
Toutefois, elle nous semble pertinente et surtout aisément exploitable. En effet, l’ensemble
des compétences qui ont été citées dans notre enquête par les formateurs peuvent être classées
ci-dessus. Cela nous semble être un premier gage d’efficacité et de cohérence.
Précisons également que nous sommes bien consciente qu’il est difficile, au sein des
60h qui y sont dévolues, de développer chez les étudiants tous les contenus que nous avons
mis en évidence. Toutefois, dans le cadre de ce mémoire, il nous semblait important de
pouvoir décrire un maximum de compétences utiles aux enseignants dans ce domaine, plutôt
que de déjà faire un choix par nous-mêmes. Auquel cas, les formateurs n’auraient pas
conscience de ce que nous, et donc peut-être eux aussi, avons « laissé tomber » comme
compétences dans leurs cours. Ainsi, les formateurs pourront maintenant effectuer des choix
en ayant conscience des possibilités et des enjeux de ceux-ci.
Il nous semble intéressant de pouvoir laisser à chaque formateur le soin d’affiner les
domaines de compétences cités en compétences spécifiques selon les années et les sections
Par conséquent, dans la Communauté française, tous les enseignants reçoivent une
formation de base dans le domaine des TICE et des médias. En effet, la formation des
instituteurs aussi bien que celle des régents contiennent un cours de 60h « d’utilisation de
l'ordinateur et apport des médias et des TIC en enseignement ».
Toutefois ces futurs professeurs vont enseigner à des niveaux et dans des contextes
très différents, et ils n’utiliseront donc pas les TIC et les médias de la même manière.
3.2. Similitudes
Pour l’ensemble des enseignants, les TIC et les médias sont des outils qu’ils peuvent
utiliser « à leur profit » pour faciliter la gestion de leur enseignement et de leur classe (grille
de préparations de cours et documents types, recherche d’informations sur Internet, gestion
des points et bulletins par un tableur…). Tous devraient donc pouvoir développer leurs
compétences technologiques.
3.3. Différences
Bien que de nombreuses compétences communes doivent être développées chez tous
les enseignants, celles-ci prendront plus ou moins d’importance en fonction du rôle futur
qu’ils auront à jouer et du contexte d’enseignement spécifique à chaque section. La formation
donnée devrait tenir compte de ces différences et être adaptée à chaque public. Les
adaptations principales se marqueront surtout au niveau des contenus et de la pondération
accordée à chaque type de compétence à développer chez les étudiants.
basé sur la conception d’activités permettant d’aider les élèves à s’approprier eux-mêmes les
TIC et les médias.
Par contre, les régents (enseignant dans le premier cycle du secondaire) choisissent
chacun des branches spécifiques d’enseignement. Et, même si la politique actuelle de la
Communauté française dans le domaine prône l’intégration des TIC et des médias dans
l’ensemble des cours, la plupart des régents ne donneront pas de cours spécifiquement liées à
cette matière. Ils auront donc moins besoin d’être formés quant aux aspects didactiques, mais
devront développer au maximum les compétences pédagogiques (notamment d’intégration
des TIC et des médias) citées ci-dessus, ainsi que leur capacité à collaborer et à créer des
projets favorisants l’interdisciplinarité notamment au niveau des TIC et des médias.
Les équipements des écoles fondamentales et secondaires étant différents, on sera tout
particulièrement attentif à développer chez les futurs instituteurs maternels et primaires leurs
capacités d’adaptation à différentes situations : exploitation de la « salle informatique » et des
ordinateurs éventuellement disponibles au sein de la classe, utilisation des PC et des i-Mac.
Les régents, eux, seront d’avantage sensibilisés à l’utilisation des centres Cybermédia avec
leurs élèves.
Les instituteurs, eux, pourront avoir une vision plus interdisciplinaire. Ils devront
également approfondir leurs compétences pédagogiques pour amener leurs élèves à découvrir
et utiliser ces outils de façon pertinente et adéquate.
On veillera à adapter les exemples et les contenus pour les futurs enseignants
maternels. En effet, il faut que ces derniers soient capables de choisir des ressources
adéquates et de les mettre en situation pour les rendre accessibles au public spécifique auquel
ils vont s’adresser et qui ne sait ni lire, ni écrire.
4. Méthodes à préconiser
Dans le chapitre précédent, nous avons déjà évoqué certaines pistes méthodologiques
en lien avec chacune des compétences que nous visions à développer. Essayons à présent de
faire le point de manière plus systématique sur les différentes méthodes qui peuvent être
utilisées et qui peuvent se révéler particulièrement efficaces dans le cadre de la formation
initiale des enseignants.
Précisons tout de suite que l’idéal est de combiner plusieurs méthodes pédagogiques.
Effectivement, toutes les méthodes peuvent être plus ou moins pertinentes. Elles devront donc
être alternativement choisies en fonction du contexte, des compétences du formateur, du but
visé, de la compétence à développer, du matériel disponible …
Toujours dans le souci de ne pas vouloir enfermer les formateurs dans un carcan, nous
ne rentrerons pas, ici, dans le débat sur les théories de l’apprentissage et le choix d’une de
celles-ci, mais nous essayerons de décliner au mieux les différentes méthodes et possibilités
offertes aux formateurs pour construire leurs dispositifs de formation.
Parmi les six paradigmes examinés, relevons déjà que les trois premières méthodes
(imprégnation, réception et entraînement) restent principalement sous contrôle de
l’enseignant. Ces méthodes peuvent notamment permettre d’instaurer les connaissances et
mécanismes de base… Les trois suivantes (exploration, expérimentation, création), elles,
laissent d’avantage la part belle à l’initiative de l’élève et permettent le développement de
compétences transversales telles que l’autonomie, la résolution de problèmes, l’auto-
formation…
Si les formateurs veulent adopter un enseignement efficace dans le domaine des TIC et
des médias, ils ont donc intérêt à privilégier ou à combiner une ou plusieurs méthodes en
fonction des objectifs à atteindre. Chacune permet de développer particulièrement certaines
compétences importantes, c’est pourquoi nous privilégierons une approche combinée.
Rappelons que l’ensemble des formateurs de notre échantillon a très bien perçu cette
nécessité. En effet, tous combinent de trois à six méthodes dans leurs cours.
C’est souvent sans le vouloir que les enseignants servent de modèles. Il a été démontré
que les enseignants ont tendance à reproduire ce qu’ils ont connu dans leur propre processus
d’apprentissage (Leclercq et Denis, 1998, p. 90). Cette imprégnation peut se réaliser à
différents niveaux. Certains étudiants auront tendance à reproduire les méthodes
d’enseignement utilisées, d’autres se réapproprieront principalement les outils choisis par le
37
Cf. chapitre « Méthode », p. 30.
formateur, d’autres encore auront tendance à reproduire devant leurs propres élèves les
démarches technologiques entreprises par l’enseignant …
Les formateurs seront donc particulièrement attentifs aux méthodes qu’ils choisiront
de mettre en place au niveau de l’apprentissage des compétences médiatiques et
technologiques. En effet, ces compétences que les étudiants vont eux-mêmes (re-)découvrir,
développer et acquérir, ils devront ensuite les enseigner à leurs propres élèves. Bien sûr la
méthodologie utilisée va devoir être adaptée à l’âge et aux compétences du nouveau public,
mais une certaine reproduction est tout à fait envisageable. C’est pourquoi, il nous semble
particulièrement important que le formateur réfléchisse à sa pratique sous cet angle. De plus,
il peut être intéressant que le formateur justifie devant ses étudiants ses propres choix
méthodologiques.
D’autre part, le nombre d’heures étant limité, l’imprégnation peut être une manière de
sensibiliser les étudiants à certaines méthodes ou outils même si le formateur n’a pas
l’occasion d’y revenir explicitement.
Par ailleurs, si nous voulons envisager les choses de manière plus large, les principes
de l’imprégnation pourraient également être utilisés pour améliorer l’intégration des TIC et
des médias au sein de l’ensemble des cours. En effet, voir leurs propres formateurs (autres que
ceux donnant le cours « TIC et médias ») intégrer également les TIC et les médias dans leurs
leçons est un moyen efficace d’inciter les futurs enseignants à faire de même.
Cette méthode, bien que très intéressante, est délicate à mettre en œuvre à ce niveau
car elle élargit la problématique à l’ensemble de la formation et elle demande l’implication de
tous les formateurs. Nous reviendrons plus longuement sur ce problème dans un chapitre
suivant.
élèves surtout quand ceux-ci sont devant les machines. En effet, la plupart du temps, la
disposition des locaux de cours se prête difficilement à ce type de travail : le formateur ne voit
pas ses élèves qui sont cachés derrière les ordinateurs, les étudiants n’ont pas toujours de
place sur les tables pour écrire, il n’y a pas de place suffisante pour circuler…
Nous pensons que cette méthode est particulièrement adaptée au développement des
savoir-faire de base des compétences technologiques, afin de mettre en place des premières
habitudes fiables et efficaces. En effet, « certains domaines, et tout spécialement ceux où il
importe de procéduraliser, d’automatiser, bref de déboucher sur des routines, sont d’autant
plus vite maîtrisés qu’une exercisation systématique est assurée » (Leclercq et Denis, 1998,
p. 92). Il ne faut donc pas trop longtemps laisser les étudiants chercher par eux-mêmes et
prendre le risque qu’ils acquièrent de mauvais réflexes, qui seront très difficiles à changer par
la suite. Il vaut mieux, par un enseignement structuré, les amener à découvrir et acquérir les
« bons procédés ».
Cette méthode comporte toutefois un inconvénient majeur : l’initiative reste entre les
mains du formateur. C’est lui qui guide, explique, choisit les exercices, montre comment
faire, corrige les erreurs… Dans un premier temps, cela ne permet donc pas beaucoup à
l’élève de développer son autonomie, la découverte et la résolution de problèmes. Ceci
démontre une fois de plus la nécessité de varier les méthodes utilisées.
un relevé des scénarios pédagogiques existants dans leur domaine d’étude et pour leur niveau
d’enseignement, chercher, découvrir et lire des documents, projets intégrant les TIC et les
médias, explorer les ressources disponibles pour y découvrir les bienfaits et les dangers des
TIC et des médias en éducation… Tout cela peut être intéressant pour l’étudiant pour autant
qu’il puisse adopter un regard critique vis-à-vis de ses trouvailles et des informations
récoltées.
Cette méthode ne semble pas être la plus pertinente dans le cadre de la formation qui
nous occupe. C’est pourquoi nous ne nous appesantirons pas sur l’exploration.
Rappelons que dans le domaine des technologies constamment en mutation, il est très
important d’apprendre à apprendre, d’utiliser des méthodes qui vont permettre de développer
l’autonomie et la découverte personnelle afin que les étudiants puissent eux-mêmes se tenir à
jour et poursuivre leur formation. L’expérimentation et la création semblent les méthodes les
plus appropriées pour développer ce genre de compétences.
L’expérimentation et la création, les méthodes où l’apprenant est actif, prennent
encore plus d’importance dans les domaines, comme le nôtre, où les savoir-faire prennent une
place considérable.
Par ailleurs, l’expérimentation se révèle également très utile pour aider les étudiants à
affiner et consolider leurs compétences pédagogiques. En effet, il est très formateur pour eux
de pouvoir développer leurs compétences avec leurs propres élèves au cours des stages.
Toutefois, cela ne s’avère pas évident, nous reviendrons donc plus tard sur ce sujet précis.
Cependant, si l’on veut que l’expérimentation porte des fruits à long terme, il est
intéressant de faire analyser leurs expériences, quelles qu’elles soient, par les étudiants :
qu’ai-je découvert, qu’est-ce qui me paraît intéressant de retenir, que vais-je devoir
approfondir, qu’est-ce qui me semble le plus efficace...
Rappelons que les formateurs semblent avoir perçu les attraits d’une telle méthode,
puisque l’expérimentation est déjà beaucoup employée par les formateurs de l’échantillon.
limites et c’est ainsi que nous consolidons nos savoirs dans des situations concrètes de
conception et de réalisation.
Toutefois, si on veut que « l’œuvre » finale soit vraiment efficace et exploitable, il faut
favoriser l’analyse critique des étudiants de leur propre création ou la confrontation entre pairs
tout au long du processus. Le formateur joue alors un rôle important pour favoriser cette
confrontation.
Il nous semble important que les formateurs veillent à articuler ces deux types
d’activités pour assurer un apprentissage efficace qui aura toutes ses chances d’être exploité et
réinvesti.
A. Travail collectif
Il en existe de nombreuses modalités qui impliquent différentes façons de gérer les
interactions.
Relevons d’ailleurs que la plupart du temps, dès que le formateur veut utiliser les
technologies avec ses étudiants, le matériel étant limité, les étudiants se retrouvent à plusieurs
devant un ordinateur. C’est une contrainte évidente, mais dont on peut tirer de nombreux
bénéfices.
On peut par exemple établir les groupes, en associant un élève maîtrisant bien l’outil
et un autre qui éprouve plus de difficultés : il faudra alors veiller particulièrement à ce que ce
ne soit pas toujours le plus fort qui manie l’outil. Quand chaque élève a déjà des compétences
de base, l’un et l’autre pourront souvent s’enrichir mutuellement : en effet, en voyant
travailler l’un, l’autre peut découvrir de nouveaux raccourcis ou une fonction qu’il ne
connaissait pas… Dans certaines circonstances, on pourra former les groupes en appareillant
les élèves ayant plus ou moins les mêmes compétences pour que chaque groupe puisse
avancer à son rythme et que l’un des deux élèves ne se sente pas complètement dépassé.
Il nous paraît d’autant plus pertinent de faire travailler les futurs enseignants à
plusieurs qu’ils devront gérer le même problème avec leurs propres élèves. De plus, travailler
à plusieurs permet de développer chez les étudiants des compétences transversales telles que
la collaboration.
Hautes Écoles ou avec des étudiants d’autres pays. On pourrait alors faire travailler les
étudiants à distance sur des projets communs. 38
B. Travail individuel
À certains moments de l’apprentissage, il est plus profitable pour l’élève de travailler
seul. Cela pourra par exemple lui permettre de prendre conscience de ses acquis, mais
également de ses lacunes et d’y remédier.
Cela lui permettra également d’avancer à son propre rythme et de développer son
autonomie.
Il faut donc pouvoir articuler et varier ces différentes façons de travailler toujours en
tenant compte des compétences que l’on vise à développer, mais également des contraintes
matérielles.
Toutefois, il est heureux de constater que, s’il en a le désir, le formateur peut agir pour
aplanir cet obstacle, loin d’être insurmontable. Quelques idées et conseils peuvent être
dispensés pour aider les formateurs : c’est ce que nous nous efforcerons de faire ci-dessous. Il
existe en effet de nombreuses possibilités pour adapter et différencier son enseignement.
4.3.1. Préalable
Le plus important au départ est de définir le niveau de maîtrise minimal des
compétences auquel le formateur veut faire parvenir TOUS ses élèves 40. Lors de l’évaluation
certificative, ce sont ces seules compétences qui seront évaluées, mais cela n’empêchera pas
le formateur de soutenir ses étudiants pour les faire progresser dans leur maîtrise au-delà du
seuil minimum (parfois déjà atteint avant le commencement du cours).
Ensuite, en début d’année, il peut être intéressant pour le formateur d’établir le profil
de base de ses différentes classes en matière de compétences technologiques : en fonction du
profil établi, l’enseignant pourra choisir les meilleures méthodes de travail. En effet, la
technique choisie sera différente si la répartition entre « forts » et « faibles » est équivalente,
ou si les proportions de ces catégories sont différentes.
4.3.2. Pistes
Passons à présent en revue quelques propositions visant à permettre à tous les élèves
d’atteindre la maîtrise minimum des compétences technologiques, sans perdre l’attention et
l’intérêt des élèves a priori plus compétents.
Ceux-ci peuvent être considérés comme personnes-ressources, mais pour les utiliser en
tant que telles, l’enseignant veillera à vérifier au préalable que les procédés technologiques et
pédagogiques utilisés par ces étudiants sont efficaces, avant de les « dispenser » de
38
A titre d’exemple, citons un projet de ce type mis en place dans différentes universités : « Learn-nett ».
39
Pour plus de précisions cf. chapitre « Difficultés rencontrées », p. 54.
40
Cette précaution est importante si l’on veut éviter tout dérapage. En effet, différencier son enseignement peut
mener au pire comme au meilleur : il ne s’agit nullement de ne se préoccuper que des « bons élèves ».
l’apprentissage et de leur donner le rôle de tuteur. Selon le nombre d’élèves ayant déjà acquis
les compétences techniques minimales, on pourra établir des groupes (de deux à six élèves) où
les étudiants les plus « doués » endosseront le rôle de tuteurs afin d’aider leurs pairs à acquérir
également les compétences de base.
Dans certaines classes, il peut être intéressant de faire quelques cours de remises à
niveau pour ceux qui en ont besoin. On peut alors proposer aux autres élèves de déjà
s’informer et se renseigner sur un thème ou l’autre relatif au cours et d’ensuite présenter le
résultat de leurs recherches au reste de la classe.
Une autre solution consiste à laisser les étudiants avancer de façon autonome, en
fonction de leurs besoins, dans différents modules concernant les logiciels de bureautique de
base. Chaque module peut être suivi grâce à un guide (comprenant une série d’exercices avec
correctif) et un mode d’emploi. Chaque module se termine par un test formatif qui permet à
l’étudiant de se situer et de passer au module suivant. L’étudiant choisit lui-même quand il se
sent prêt et veut passer le test, ce qui permet de s’adapter aux préacquis et au rythme de
chacun. Toutefois, l’enseignant a intérêt à établir dès le départ la liste des modules qui doivent
être acquis pour l’évaluation. Si l’étudiant n’est pas arrivé à mettre toutes ses compétences à
jour dans le temps imparti, il pourra encore progresser chez lui (ou pendant les heures
d’ouverture de la salle informatique) tout en demandant, si nécessaire, de l’aide à son
professeur ou à ses camarades qui ont déjà accompli les modules nécessaires.
Ces fameuses différences de niveau, quand elles sont bien gérées, peuvent alors
devenir une force, plutôt qu’un obstacle.
4.3.3. Écueils
Mettons toutefois les formateurs en garde contre une pratique qui peut parfois se
révéler inadéquate quand les différences de niveaux sont très importantes entre les étudiants.
Certains formateurs, se défendant de séparer les apprentissages technologiques et
pédagogiques, vont inviter leurs élèves à réaliser des projets de groupe dans lequel les TIC
prendront une part importante. Ils veilleront à établir des groupes de travail mixtes en
s’assurant que les élèves « plus » et « moins » compétents se mélangent. Or, la plupart du
temps, quand on forme de tels groupes, ce sont uniquement les élèves qui sont déjà les plus
avancés qui prennent en charge la partie technologique.
Cette pratique n’est pour autant pas à bannir. Pour éviter cet écueil, plusieurs pistes
existent. Soit on veillera à faire une première mise à niveau technologique des étudiants afin
que tous aient au moins des bases de travail. Soit, on sensibilisera les étudiants à l’importance
que chacun puisse progresser, avec l’aide du groupe, dans l’ensemble des compétences et plus
particulièrement dans celles qui lui font défaut. On peut également impliquer dans les critères
collectifs d’évaluation du projet un point concernant les compétences technologiques de tous
les étudiants. Ainsi, tous les élèves du groupe sont responsables du fait que chacun puisse
acquérir les compétences requises. Cela devient alors en défi collectif.
Son rôle variera également en fonction de la place qu’il accordera dans son
enseignement aux étudiants.
Dans ce domaine où certains étudiants sont parfois beaucoup plus compétents que leur
professeur, comment le formateur « accueille-t-il » les étudiants qui sont plus compétents que
lui dans le domaine technologique : les voit-il comme des rivaux potentiels ou comme des
partenaires intéressants ?
Ce problème particulier se pose tout spécialement du point de vue des compétences
technologiques, mais l’enseignant garde très clairement l’expertise dans les domaines
pédagogiques concernant les TIC et les médias.
Gardons également à l’esprit que le formateur, quelle que soit la manière dont il
enseigne, reste également évaluateur de l’apprentissage.
5. Évaluation
L’évaluation dans le cadre des cours « TIC et médias » amène également un certain
nombre des questions. Celles-ci ne se posent cependant pas de manière spécifique pour ce
cours et nous ne traiterons pas longuement de ce point dans le cadre de ce mémoire et nous
nous contenterons d’aborder l’évaluation certificative.
D’une part, il faudra évaluer les connaissances des étudiants en terme de savoirs (par
exemple sur les principes de perception d’un message, l’efficacité des procédés
audiovisuels…). Les savoirs sont relativement aisés à évaluer, mais il est intéressant de
réfléchir à la formulation des questions afin de vérifier si l’étudiant fait de la simple restitution
ou s’il comprend et peut expliquer par ses propres mots ce qu’il reproduit. On veillera
également à examiner s’il est capable d’utiliser ses connaissances pour résoudre un problème,
donner un avis précis et nuancé sur un thème donné…
Précisons enfin que les modalités d’évaluation, pour être les plus adéquates possibles,
doivent être pensés au moment de l’élaboration du cours et être communiquées aux étudiants
dès le départ.
Pourquoi ?
Plusieurs des formateurs de notre échantillon ont, d’ailleurs, lors de l’enquête, relevé
« l’intégration des TIC au sein de l’ensemble de la formation » comme un facteur important
pouvant améliorer la formation des enseignants dans ce domaine et leur permettre de se
rendre compte que les TIC et les médias ne sont pas des matières isolées, mais que ce sont de
véritables outils pouvant être utilisés dans toutes les branches. Cependant, ces formateurs ont
exprimé leurs inquiétudes et difficultés vis-à-vis de cette intégration.
Enfin, une telle intégration pourrait grandement inciter les étudiants à faire de même
dans leur future pratique professionnelle (et ce de façon explicite et implicite 41). C’est
d’ailleurs ce que soulignent Karsenti, et al. (2001, p.4) : « en ce qui a trait à la motivation des
futurs enseignants à intégrer les TIC dans leur pratique pédagogique, une étude récente a
démontré que la présence de formateurs-modèles ou encore que le fait d’avoir participé à un
cours où l’utilisation des TIC était optimisée pouvait avoir un impact positif sur la motivation
des futurs enseignants à intégrer les TIC dans leur pratique pédagogique ».
Tout d’abord, il est évident qu’on devrait demander à tous les formateurs des Hautes
Écoles d’utiliser, au moins à certains moments, les technologies au sein de leur propre
discipline, ce qui peut se faire de bien des façons différentes et avec une utilisation plus ou
moins accentuée des TIC et des médias42.
Si l’on veut faire travailler tous les enseignants des Hautes Écoles dans ce sens, il faut
qu’ils y soient préparés, formés : c’est ce que se sont employés à faire Form@HETICE et les
personnes ressources désignées pour cette tâche.
Par ailleurs, on peut également viser à établir ou renforcer les partenariats entre les
formateurs s’occupant du cours « médias et TIC » et les professeurs des autres cours. Ce type
de collaboration, qui existe déjà de manière plus ou moins formelle dans certaines Hautes
Écoles, pourrait être facilement développée dans le cadre des Ateliers de Formation
Professionnelle (AFP) qui sont censés se donner avec la participation de différents acteurs
(psychopédagogue, professeurs de disciplines en charge de la didactique et maîtres de
formation pratique43) : on peut donc profiter de l’occasion pour établir des liens entre le
professeur donnant les cours « TIC et médias » et les autres acteurs.
Ce type de travail en commun est particulièrement intéressant car il permet à des
professeurs d’autres branches qui ne se sentent pas compétents d’approcher les TIC et les
médias sans avoir à les gérer seuls dans un premier temps.
41
Cf. chapitre « Imprégnation », p. 85.
42
Pour quelques exemples, cf. chapitre « Insertion des TIC et des médias dans les autres cours » p 53.
43
Enseignants donnant cours dans le primaire ou le secondaire inférieur.
Toutefois, nous avons vu lors de notre enquête 44 que pour certains formateurs et dans
certaines équipes, il était parfois difficile de créer et de mener des projets communs qui
prennent du temps et nécessitent l’implication des enseignants. Une des manières d’alléger
cette difficulté et de valoriser l’organisation de tels projets serait d’y consacrer une partie des
réunions de concertation ou conseils de section ou d’école : cela permettrait de donner un
cadre et une reconnaissance institutionnelle favorisant l’aboutissement des projets.
Ces stages constituent une occasion privilégiée d’amener les futurs enseignants à
utiliser les TIC et les médias au sein de leur enseignement et d’apprendre à aider leurs propres
élèves à s’approprier ces outils.
44
Cf. chapitre « Interactions avec les autres collègues », p. 58-59.
Rappelons que très peu des formateurs qui nous ont répondu ont une formation initiale
dans le domaine des TIC et des médias et aucun dans le domaine des TIC et des médias pour
l’enseignement45 : en effet, il n’existe pas de formation initiale spécifique qui serait
entièrement consacrée à ce domaine.
De plus, ces quelques formations ou réseaux centrés sur le public particulier des
formateurs du département pédagogique des Hautes Écoles nous semblent d’autant plus
importants qu’ils permettent de cibler la formation sur des thèmes spécifiques pour ce public
précis. Voici quelques thèmes qu’il nous semblerait nécessaire d’aborder et de traiter avec les
formateurs des Hautes Écoles :
- Quelles sont les compétences à développer chez les étudiants futurs enseignants (étude
des besoins, définition des priorités, formulation des compétences, opérationnalisation
et planification) ? Quelles activités de formation mettre en place pour atteindre ces
objectifs (outils, possibilités, exemples concrets…) ? Quelles méthodes d’évaluation
mettre en place pour attester de l’acquisition (ou non) des compétences définies en
étant en adéquation avec les méthodes d’apprentissage utilisées ?
- Quelles consignes pour l’exploitation des TIC et des médias avec les élèves lors des
stages ?
- Quelles sont les différenciations et adaptations à opérer en fonction des différentes
sections (maternel, primaire, régendat) au niveau des compétences, des méthodes, de
l’évaluation… ?
- Comment gérer les différences de niveaux parfois importantes entre élèves : quelles
solutions envisager ?
- Comment aider les collègues pour intégrer les TIC et les médias dans l’ensemble de la
formation ?
45
Cf chapitre « formation initiale », p. 32.
46
Ou apparentés.
Conclusion générale
Les deux premières parties de ce travail ont contribué à donner une vue d’ensemble la
plus juste possible de la situation actuelle dans ce domaine, ce qui nous a notamment permis
de mettre en lumière les points suivants.
Il n’existe pas de programme de formation. Chaque formateur garde donc une grande
liberté dans ses pratiques, mais cela génère également des difficultés. Rappelons entre autres :
le manque de coordination entre les cours de deuxième et troisième années au sein d’une
Haute École et surtout entre Hautes Écoles, sans parler de la difficulté pour certains
formateurs de devoir définir eux-mêmes le programme de cours sans documents de référence
propres à la Belgique.
L’enquête effectuée nous a permis d’en savoir plus sur le profil des formateurs
donnant les cours dans le domaine qui nous occupe. Nous avons notamment découvert que la
plupart des professeurs ont du construire leur propre formation, leurs acquis de base ne les
préparant pas du tout à donner ces cours.
Par ailleurs, grâce aux données récoltées, nous en savons maintenant un peu plus sur
l’organisation et les modalités effectives (structure de cours, compétences, méthodes,
activités, outils,…) de ce cours dans les Hautes Écoles.
Toujours grâce à l’analyse des questionnaires, nous avons également pu faire le point
sur les difficultés rencontrées par les formateurs dans leur tâche.
B. Recommandations et prolongements
Les bases étant établies, nous avons pu nous risquer à discuter certains résultats et à
établir des recommandations qui tentent de respecter et de tenir compte des contraintes et
difficultés actuelles.
Voici les quelques pistes que nous avons pu dégager, mais nous n’avons fait
qu’entamer la réflexion. En effet, en nous attaquant à cette problématique, il était bien évident
que nous ne pourrions répondre à toutes les questions qu’elle susciterait. De plus, au fil de ce
travail, nous n’avons cessé d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche et d’investigation.
Nous terminerons en citant les quelques prolongements et champs d’étude qui nous
paraissent particulièrement cruciaux.
Tout d’abord, il nous paraît primordial de poursuivre et concrétiser la réflexion sur le
programme et tout particulièrement la question des compétences et de leur
opérationnalisation.
Il serait également intéressant de poursuivre la recherche et d’analyser les
représentations des formateurs quant au rôle futur que vont jouer leurs élèves dans le domaine
des TIC et des médias en fonction de la section dans laquelle leurs étudiants sont engagés.
Ensuite, il serait pertinent d’approfondir la problématique du réinvestissement et des
effets de la formation aux TIC et aux médias sur la pratique professionnelle future des
étudiants. On pourrait notamment interroger les jeunes professionnels pour connaître leur avis
sur les cours qu’ils ont suivis dans ce domaine et savoir quels sont pour eux les éventuels
manquements à leur formation.
Par ailleurs, il nous semblerait également enrichissant d’approfondir la réflexion sur
les orientations actuelles prises par la Communauté française : est-il suffisant d’inciter tous les
enseignants à intégrer les TIC et les médias dans leurs cours et à les exploiter avec leurs
élèves ou devrait-on engager des personnes spécialement formées dans le domaine ?
Cette troisième partie déborde déjà quelque peu du cadre de ce mémoire, c’est
pourquoi les questions dégagées n’ont pu être traitées en profondeur, ce qui amène une
certaine frustration. Cependant, nous n’avons pu nous empêcher de lancer quelques pistes, qui
nous l’espérons, seront rapidement approfondies.
C. Ouverture
Plutôt qu’un point final, cette conclusion est un point de départ…
Nous espérons que ce mémoire pourra servir de base aux personnes désireuses de
poursuivre la recherche dans ce domaine, ainsi qu’aux formateurs avides de creuser et
d’affiner leurs dispositifs de cours.
Bibliographie
Ouvrages et articles
Denis, B., Duchateau C., & al. (2003). EvalHETICE : Analyse et évaluation d’un
curriculum de formation continuée des formateurs d’enseignants dans les Hautes Ecoles à un
usage critique des TIC pour l’Éducation. FUNDP, DET & ULg, STE. p. 38.
Eurydice le réseau d’information sur l’éducation en Europe. (2004). Chiffres clés des
technologies de l’information et de la communication à l’école en Europe (D/2004/4008/7).
Bruxelles : Commission européenne, Eurydice. pp. 20-21, 42-44, 47.
Hubert, S., Massart, V., & Gérard, J. (2002). Analyse du programme Cyberécoles.
Liège : ULg, CRIFA.
INRP. (1998). L’intégration des TIC dans le système éducatif : instruments, acteurs,
systèmes rapport de synthèse (code 40 121). France : INRP. p. 6-7.
Karsenti, Savoie-Zajc et Larose, 2001 sité in Karsenti, T., Brodeur, M., Deaudelin, C,
Larose, F., & Tardif, M. (2002). Intégration des TIC dans la form@tion des enseignants : le
défi du juste équilibre. Québec p. 4-5
Larose, F., & Karsenti, T. (2002). La place des TIC en formation initiale et continue.
Canada: CRP, Faculté d’éducation Université de Sherbrooke.
Guir, R. (2002). Pratiquer les TICE : Former les enseignants et les formateurs à de
nouveaux usages. Belgique : De Boeck. p. 262.
West, A., Stokes, E., Bäcklund, A., Freudendal, M., Meusy, M., Poux, E., &
Schöpper-Grabe, S. (2005). Apprentissage et formation aux TIC : données, politiques et
applications dans des pays de l’UE sélectionnés. London : LSE. p. 8-10.
Législation
Sites Internet
Agence Wallonne des Télécommunications. 2005. Usages TIC 2005 des citoyens
wallons. Issu le 20/06/2006, de AWT. Site Web :
< http://www.awt.be/web/dem/index.aspx?page=dem,fr,010,000,000>
Conseil européen "Éducation". 14 février 2001. Rapport au Conseil européen sur les
objectifs concrets futurs des systèmes d'éducation et de formation (N°. 5680/01 EDUC 18).
Issu le 21/05/2006, du Conseil européen Éducation. Site Web :
<http://europa.eu/scadplus/leg/fr/cha/c11049.htm>
C. Feyens Annexes I
Questionnaire de recherche sur les programmes et les pratiques de
formation des futurs enseignants aux TICE dans les Hautes Écoles 47
Si vous ne donnez qu’une partie du cours (juste la partie médias, la partie TICE ou autres) :
- Spécifiez le nombre d’heures que vous prenez en charge : /30h
- Le nom du collègue qui s’occupe du reste des heures :
- La façon dont la répartition est opérée entre-vous et la partie dont vous vous occupez personnellement :
3. Comment avez-vous été désigné pour donner ce(s) cours de médias et des TICE ?
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
Vous vous êtes proposé(e) pour compléter votre horaire
car ce cours vous intéresse
car vous vous sentiez suffisamment compétent pour donner ce cours
Vous avez été désigné(e) pour compléter votre horaire
car aucun professeur n’était volontaire
car la direction a estimé que cela correspondait bien à votre profil de formation
47
Technologie de l’Information et de la Communication pour l’Education
48
= dans le département pédagogique d’une Haute École
Autre Précisez :
4. Si vous donnez d’autres cours aux futurs enseignants, y intégrez-vous les TIC ?
Ne répondez que si vous donnez effectivement d’autres cours à l’école normale.
Non Oui Précisez brièvement comment :
5. Depuis combien de temps donnez-vous des cours dans le domaine des TIC et des médias à
l’École Normale ?
Notez le nombre d’années (y compris celle en cours) : an(s)
et les intitulés des cours que vous avez donnés précédemment dans ce domaine :
6. Quelles sont vos compétences technologiques et pédagogiques liées à l’usage des médias
et des TIC ?
Pour chacune des compétences proposées, cochez la case qui vous correspond :
? Je ne comprends pas la compétence citée.
1. Je ne n’en sens pas capable, je ne le fais pas, mais cela ne me pose pas de problème car je ne trouve pas
ça indispensable.
2. Je ne n’en sens pas capable, mais j’y pense et j’aimerais savoir le faire.
3. J'agis, j’en suis personnellement capable.
4. Je maîtrise cette compétence au point de "former à" ou d’être capable de l'appliquer dans différents
contextes.
Dans quelle mesure suis-je capable… ? 1 2 3 4
Axe pédagogique lié à l’exploitation des médias et des TICE
a) De donner une vue d’ensemble générale des exploitations pédagogiques
possibles des médias49 et des TIC
b) D'analyser un produit éducatif et adapter son usage en l’intégrant dans un
scénario pédagogique précis
c) D’analyser, concevoir et évaluer un dispositif de formation intégrant les médias
et/ou les TIC
d) De sélectionner les médias et/ou les TIC appropriés aux objectifs d’apprentissage
poursuivis et au contexte
e) D'objectiver la plus-value de l’utilisation des TIC et des médias dans mes activités
d’enseignement
f) De comprendre les changements survenus avec l’introduction des médias et des
TIC dans la société et d’expliciter, poser un regard critique sur les implications de
ces changements dans l’enseignement
Axe d’enseignement ? 1 2 3 4
g) D’anticiper les besoins, de faire émerger et traiter les demandes de mes étudiants
dans ce domaine
h) De motiver les étudiants pour la matière enseignée et leurs faire percevoir les
enjeux des apprentissages à effectuer dans le domaine des médias et des TICE
i) D’aider les étudiants à s’approprier eux-mêmes les médias et les TICE et à les
utiliser adéquatement
j) De réfléchir, d’évaluer et de réguler ma propre pratique d’enseignement
k) De m’auto-former ou d’aller chercher l’information pour me tenir à jour et actualiser
mes connaissances dans le domaine des médias et des TICE tout en faisant
preuve d’esprit critique
Axe médiatique ? 1 2 3 4
l) D’analyser un média du point de vue des codes et symboles utilisés, de son
adéquation au public, de sa structure et de sa lisibilité
m) De choisir, d’utiliser et de manier les outils appropriés pour créer un document
médiatique adapté aux objectifs de communication poursuivis
n) De respecter les règles déontologiques liées à la publication et l’utilisation
d’informations (droit d’auteur, respect de la vie privée…)
Axe technologique ? 1 2 3 4
o) De paramétrer mon ordinateur pour l’adapter à mes besoins spécifiques
49
Télévision, hypermédias, présentations multimédias, …
Dans quelle mesure suis-je capable… ? 1 2 3 4
p) De comprendre et utiliser le vocabulaire spécifique aux TIC et aux médias
q) De réfléchir aux fonctionnalités et principes organisateurs d'un système
d'exploitation, en ce compris les réseaux
r) D’utiliser et de réfléchir aux fonctionnalités et principes organisateurs des
progiciels50
s) De réfléchir à l'impact du formatage des données en relation avec leur portabilité
(par exemple l’intérêt des formats pdf, gif, png, rtf,…)
t) D’analyser les enjeux du développement des logiciels libres
u) De maîtriser les aspects technologiques concernant les plates-formes
d'enseignement à distance (FAP-FAD)
v) De cerner les composantes techniques d’un problème
w) De formuler des demandes qui tiennent compte des possibilités techniques à une
personne "ressource technique" ou à un expert
x) De comprendre les implications d'une gestion de la sécurité d'un ordinateur
connecté à un réseau local ou distant et pouvoir mettre en place ou paramétrer
différents systèmes de protection de mon ordinateur
Médias
Précisez comment52 :
TIC
Précisez comment :
Pédagogie
Précisez comment :
10. Selon les réseaux d’enseignement, il existe ou non, des programmes de référence pour le
cours « d’utilisation de l'ordinateur et apport des médias et des TIC en enseignement », utilisez-
vous ces documents officiels de références ?
Je n’ai pas connaissance de ce programme.
Non, je ne l’utilise pas car . Précisez le nom de ce(s) document(s) :
50
Par exemple, un logiciel de traitement de texte, de publication assistée par ordinateur, de communication, de navigation, de présentation assistée par
ordinateur, un tableur, un logiciel de traitement d'images fixes ou animées, de gestion du son…
51
Ou accompagnement en situation professionnelle
52
Décrivez brièvement comment vous faites pour les tenir à jour.
53
« Initiation à l'utilisation de l'ordinateur» et « Utilisation de l'ordinateur et apports des médias et des TIC en enseignement»
Oui, je l’utilise.
11. Pour élaborer et préparer ce(s) cours, vous êtes-vous principalement basé sur :
Vous pouvez cocher plusieurs réponses. Précisez entre parenthèses le titre des documents utilisés.
Documents officiels ( ) Cours que vous avez vous-mêmes suivis ( )
Livres ( ) Réflexions et recherches personnelles ( )
Recherches scientifiques ( ) Apports d’autres collègues ( )
Sites Internet ( ) Autres Précisez :
Programmes ou expériences d’autres pays ( )
12. Citez les 5 compétences que vous jugez prioritaires à développer chez les futurs enseignants
dans le domaine des médias et des TIC : (1 = la plus importante)
1)
2)
3)
4)
5)
13. En général, les enseignants combinent différentes méthodes54 pour donner leurs cours.
Pouvez-vous indiquer ici les méthodes que vous utilisez principalement dans vos classes ?
- Si vous n’utilisez pas l’une ou l’autre de ces méthodes, cochez la case « pas du tout ».
- Parmi celles qui restent, veuillez cocher la colonne «beaucoup » pour celle(s) que vous utilisez le plus
régulièrement dans vos cours.
Méthodes utilisées Pas Beau-
du tout coup
Réception : Vous réalisez un enseignement transmissif fait d’exposés et d’explications structurés
donnés par vos soins. Les élèves découvrent la matière en vous écoutant et en lisant les supports
que vous leur avez fournis.
Imprégnation : Vous effectuez certaines manipulations, vous tenez certains discours devant vos
élèves mais sans les expliciter. Les étudiants apprennent (parfois inconsciemment) en s’imprégnant
de vos conduites et les imitent par la suite.
Entraînement – Exercisation : Les élèves s’exercent par eux-mêmes. Vous guidez vos élèves dans
leur pratique en leur montrant pas à pas comment faire et vous corrigez directement leurs erreurs.
Exploration : Vous laissez les élèves explorer, découvrir par eux-mêmes et vous leur fournissez des
outils pour les aider à trouver des solutions quand ils sont en difficulté.
Expérimentation : Les élèves sont mis en situation de résolution de problèmes ou de simulation.
Vous-même ou un logiciel êtes présents pour leur donner ces situations de départ et pour leur fournir
des feedbacks au cours de leurs expérimentations.
Création : Vous demandez aux élèves de créer eux-mêmes des productions, quelque chose de
nouveau. Vous êtes là pour les soutenir dans les difficultés qu’ils peuvent alors rencontrer.
54
Inspirées des 6 évènements d’apprentissage de B. Denis et D. Leclercq
14. Précisions sur le(s) cours (ou la partie du cours) que vous donnez :
Bien que vous ayez déjà donné les objectifs principaux que vous poursuivez dans vos cours et répondu de façon générale à une question
sur les méthodes que vous utilisez, voici un tableau où il vous est demandé certaines précisions.
- Remplissez uniquement les colonnes qui vous concernent.
- Si vous donnez les mêmes cours dans plusieurs sections, mais que vos objectifs, contenus ou méthodologies diffèrent en fonction des sections, veuillez
indiquer les différences.
Intitulé du cours Initiation à l'utilisation de (Utilisation de l’ordinateur et) Apport des médias et des TIC en
l'ordinateur enseignement
Année 1re 2e 3e
55
Classez par ordre d’importance (1= l’objectif prioritaire).
Intitulé du cours Initiation à l'utilisation de (Utilisation de l’ordinateur et) Apport des médias et des TIC en
l'ordinateur enseignement
Année 1re 2e 3e
14.6.Précisez les autres outils utilisés Internet Mails Internet Mails Internet Mails
avec vos élèves : Vidéoconférence Forum Vidéoconférence Forum Vidéoconférence Forum
Plateforme intégrée de FAD Plateforme intégrée de FAD Plateforme intégrée de FAD
Cochez les cases adéquates. Autres : Autres : Autres :
56
Précisez l’adresse si vous acceptez que je m’y rende.
57
Idem.
58
Idem.
15. Expérience positive :
Racontez brièvement une expérience que vous avez menée dans le cadre de ce(s) cours et
qui vous a procuré satisfaction, que vous auriez envie de partager à d’autres :
16. Difficultés et obstacles que vous rencontrez pour donner ce(s) cours :
Cochez les propositions lorsque vous rencontrez de telles difficultés.
Lorsque c’est possible précisez dans la partie grisée quels sont vos souhaits pour améliorer la
situation.
Problèmes de matériel :
Manque d’ordinateurs Précisez combien vous en avez actuellement en moyenne par élève : et
ce que vous désireriez :
Manque de logiciels Précisez lesquels :
Manque de périphériques Précisez lesquels :
Matériel pas en état de fonctionner, trop souvent en panne
Connexion pas assez performante ou matériel inadapté Précisez :
Locaux inadaptés Précisez ce que vous avez actuellement et ce que vous désireriez :
Heures de cours pas assez nombreuses Nombre d’heures souhaitées : et pour quoi ?
Lacunes ou absence de formation spécifique à l’enseignement des TIC et des médias :
Manque de formation technique (médias et/ou TIC) Formation(s) souhaitée(s) :
Manque de formation pédagogique Formation(s) souhaitée(s) :
Niveau de maîtrise des étudiants :
Niveau de maîtrise technologique insuffisant de la part des étudiants
Différences de niveaux trop marquées entre les étudiants
Difficultés liées au programme de cours :
Absence de programme
Pas assez précis
Trop ambitieux
Sans lien avec le reste de la formation des futurs enseignants
Autre Précisez :
Manque de reconnaissance de l’importance du cours par :
Les collègues La direction Les étudiants
Manque d’échanges avec des collègues donnant le même cours
Sur quels sujets voudriez-vous échanger :
Manque de ressources pédagogiques pour la préparation des cours
Autres difficultés Précisez : Autres souhaits, suggestions Précisez :
17. Y a-t-il au sein de la Haute École quelqu’un qui peut vous aider, si vous éprouvez des
problèmes techniques pour utiliser le matériel multimédia ?
C’est moi qui ai ce rôle dans la Haute École.
Oui.
Non et cela me manque car j’aimerais être aidé pour :
Non, mais cela ne me manque pas car je n’ai que rarement des difficultés dans ce domaine.
Non, mais cela ne me gène pas trop car je peux trouver de l’aide hors de l’école.
C. Questions générales
20. Notez les propositions que vous auriez encore pour améliorer la formation des futurs
enseignants dans le domaine des médias et des TICE :