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Réf.

: M4588 V2

Aciers à outils –
Date de publication :
10 septembre 2013 Classification et évolution

Cet article est issu de : Matériaux | Étude et propriétés des métaux

par Robert LÉVÊQUE

Mots-clés Résumé Cet article définit l'ensemble des propriétés et les principaux domaines
propriétés | classification | d'utilisation des aciers à outils. Le travail à froid, le travail à chaud et l'usinage constituent
evolution | usinage | travail à
froid | travail à chaud des secteurs bien spécifiques qui possèdent chacun leur groupe d'aciers. La métallurgie
des poudres a permis toutefois d'assurer une continuité, voire une certaine
interpénétration, d'une part entre les aciers de travail à froid et les aciers rapides, d'autre
part entre les aciers d'outillage à chaud et les alliages base nickel utilisés dans l'industrie
aéronautique. Parmi les nouvelles métallurgies, on peut citer les aciers à bas carbone
durcis par phases intermétalliques dans le domaine de la plasturgie et les aciers fortement
alliés au cobalt nickel chrome très proches de ceux utilisés dans l'industrie aéronautique.

Keywords Abstract This article defines the properties and the main domains in which tool steels
properties | classification | are used. Cold working, hot working and machining are very specific areas with their own
evolution | machining | cold
working | hot working group of steels. However, powder metallurgy has allowed for the continuity and even
interpenetration of, on the one hand, cold work steels and high speed steels and, on the
other, hot work tool steels and nickel-base alloys used in the aeronautic industry. New
metallurgies include low carbon steels hardened by intermetallic phases used in plasturgy
and cobalt/nickel/chromium alloyed steels that closely resemble those used in the
aeronautic industry.

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Aciers à outils – Classification


et évolution
par Robert LÉVÊQUE
Ingénieur Civil des Mines
Président d’honneur du Cercle d’Études des Métaux École Nationale Supérieure des
Mines de Saint-Étienne

Note de l’éditeur
Cet article est la réédition de l’article [M 4 588] paru en 2004 du même titre et même
auteur.

1. Classification des aciers à outils................................................. M 4 588v2 –2


1.1 Aciers à outils non alliés pour travail à froid .................................... — 2
1.1.1 Définition ................................................................................. — 2
1.1.2 Propriétés ................................................................................. — 2
1.1.3 Domaine d’emploi ................................................................... — 3
1.2 Aciers à outils alliés pour travail à froid ........................................... — 3
1.2.1 Aciers résistant à l’usure ......................................................... — 3
1.2.2 Aciers à très haute résistance à l’usure .................................. — 4
1.2.3 Aciers résistant aux chocs ....................................................... — 5
1.2.4 Aciers résistant à certaines corrosions ................................... — 6
1.3 Aciers à outils alliés pour travail à chaud ......................................... — 6
1.3.1 Aciers résistant aux chocs mécaniques .................................. — 7
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1.3.2 Aciers résistant aux chocs thermiques ................................... — 7


1.3.3 Aciers résistant à l’usure aux températures élevées .............. — 8
1.3.4 Choix des aciers à outils pour travail à chaud ....................... — 8
1.4 Aciers à coupe rapide ........................................................................ — 8
1.4.1 Aciers d’emploi courant (aciers de base) ............................... — 10
1.4.2 Aciers à forte résistance à l’abrasion (aciers surcarburés) .... — 11
1.4.3 Aciers ayant une grande dureté à chaud (aciers au cobalt) ... — 11
1.4.4 Aciers pour travaux difficiles (surcarburés au cobalt) ........... — 11
2. Évolution des aciers à outils......................................................... — 11
2.1 Aciers à outils alliés pour travail à froid ........................................... — 11
2.1.1 Amélioration du compromis ténacité/résistance à l’usure .... — 11
2.1.2 Amélioration de la tenue à la corrosion ................................. — 12
2.2 Aciers à outils alliés pour travail à chaud ......................................... — 12
2.2.1 Amélioration des caractéristiques de ténacité ....................... — 12
2.2.2 Obtention de nouvelles métallurgies ...................................... — 13
2.3 Aciers à coupe rapide ........................................................................ — 13
3. Conclusion........................................................................................ — 15
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. M 4 588v2

A fin de permettre à l’outil auquel il est destiné de répondre au cahier des


charges qui lui est imposé (mise en forme avec ou sans enlèvement de
copeaux), l’acier retenu doit assurer le maintien de la dureté, de la ténacité et
de l’état de surface à la température atteinte par la partie active de l’outil en
fonctionnement. Cette température de travail constitue donc le critère détermi-
nant sur lequel s’appuie la classification des aciers à outils :
 aciers à outils pour le travail à froid, pour une température d’usage inférieure
à 200  C ;
 aciers à outils alliés pour le travail à chaud, pour une température d’usage
supérieure à 250  C ;

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ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

 aciers rapides, pour tout acier qui conserve jusqu’à 600  C des niveaux de
dureté tout à fait acceptables.
L’amélioration des propriétés des aciers de ces différentes classes fait encore
l’objet de travaux de recherche et développement explorant diverses voies :
 modification de la composition chimique des aciers et développement de
nouvelles métallurgies ;
 mode d’élaboration (métallurgie des poudres, revêtements…).
Ce document s’insère dans une série consacrée aux aciers à outils :
– Aciers à outils – Composition chimique et structure [M 4 585] ;
– Aciers à outils – Élaboration et transformation [M 4 586] ;
– Aciers à outils – Mise en œuvre [M 4 587] ;
– Aciers à outils – Données numériques normalisées [M 4 590] ;
– Aciers à outils – Données numériques non normalisées [M 4 591].

1. Classification des aciers 1.1 Aciers à outils non alliés pour travail
à froid
à outils
1.1.1 Définition
Les aciers à outils non alliés pour travail à froid furent les pre-
Dans le domaine de la mise en forme avec ou sans enlèvement miers, et pendant de longues années, les seuls aciers à outils. Ce
de copeaux, le critère déterminant pour l’outil est le maintien de la sont les plus simples puisqu’ils ne contiennent que du fer et du car-
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dureté, de la ténacité et de l’état de surface à la température bone, les autres éléments y sont présents en teneurs résiduelles
atteinte de sa partie active. Si cette température est relativement variables selon les matières premières et le mode d’élaboration
basse, par exemple inférieure ou égale à 200  C, on aura affaire à utilisés.
des aciers de travail à froid ; en revanche, si elle est supérieure à Leur désignation selon la norme ISO 4957 est CxxxU :
250  C, ce sera des aciers de travail à chaud ou des aciers à coupe – Cxxx donne la teneur en carbone multipliée par 100 ;
rapide. – U désigne l’acier d’outillage.
La classification des aciers à outils entre le travail à froid et le tra- Ces aciers ont des teneurs en carbone comprises entre 0,45 et
vail à chaud se fait donc essentiellement sur le critère de la dureté à 1,20 % (en masse). Toutes ces nuances, à l’exception de l’acier
chaud. C45U, ont de basses teneurs en résiduels, manganèse et silicium ;
elles peuvent être considérées comme des nuances de trempe
& Les aciers pour travail à froid sont caractérisés par une très superficielle.
grande dureté à la température ambiante, supérieure ou égale à
D’une manière générale, les aciers à outils non alliés pour travail
55 HRC, mais par une faible dureté à chaud. Ils sont divisés, selon
à froid sont forgés entre 800  C et 1 000  C ; le traitement de recuit
leur teneur en éléments d’alliage, en deux groupes :
peut être fait, soit aux environs de 750 à 800  C avec un refroidisse-
– aciers à outils non alliés pour travail à froid ; ment lent (four ou vermiculite), soit entre 600 et 700  C, avec un
– aciers alliés pour travail à froid. refroidissement à l’air. Suivant le traitement effectué, la structure
est constituée :
& Les aciers à outils alliés pour travail à chaud sont caractérisés – soit par de la perlite lamellaire fine, favorable pour l’usinabilité ;
par une dureté à la température ambiante relativement élevée, – soit par une perlite plus globulaire favorable pour le traitement
comprise entre 40 et 56 HRC, et par une bonne dureté à chaud. thermique.
& Les aciers rapides sont caractérisés par une très grande dureté à Il faut éviter, au cours de ce traitement, la formation d’un réseau
la température ambiante, supérieure à 60 HRC, et par une très de cémentite intergranulaire et grossier.
bonne dureté à chaud.
1.1.2 Propriétés
Les nuances d’aciers à outils sont définies par la norme
NF EN 10027-2 (désignation numérique) et par la norme ISO 4957 & Dureté
qui remplace la norme NF A 35590 de 1992. Cette norme définit La dureté des aciers à outils non alliés pour travail à froid est
les nuances d’aciers les plus couramment utilisées en fonction de relativement élevée puisqu’elle est donnée par la teneur en car-
leur composition chimique suivant leur mode de travail et bone. Lorsque cette teneur est supérieure à 0,6 %, la dureté est
s’applique aux produits laminés ou forgés tels que barres à section supérieure à 60 HRC. En revanche, la pénétration de trempe de
ronde ou carrée, tôles, plats et larges plats, fil machine… Il existe ces aciers est très faible car cette propriété est donnée par les élé-
des correspondances entre les désignations numériques de la ments d’alliage présents en très petite quantité. Pour un outillage
norme EN 10027 et les désignations de la norme ISO 4957, données donné, il y aura donc simplement une pellicule superficielle de
selon les instructions du comité technique ISO/TC 17 (aciers pour quelques millimètres d’épaisseur de structure martensitique sur
traitement thermique et aciers alliés) [M 4 590] [M 4 591]. un cœur non transformé par manque de trempabilité.

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& Ténacité général utilisé pour les outils à main, la martellerie, la taillanderie
Les aciers au carbone, après trempe à l’eau, ont une profondeur et les outillages agricoles (pics, pioches, socs…).
de trempe faible et un cœur non dur. La ténacité est donc en partie
fonction de l’importance du volume non trempé de la pièce qui lui
permet de supporter certaines sollicitations aux chocs.
1.2 Aciers à outils alliés pour travail
Le caractère tenace d’un acier au carbone est également fonction
à froid
de la grosseur de grain obtenue après trempe. Plus ce grain sera Les aciers non alliés se révèlent insuffisants pour beaucoup
fin, meilleure sera la ténacité. L’évolution de la grosseur de grain d’emplois en raison, soit d’une faible capacité de trempe, soit
et de la profondeur de trempe en fonction de la température d’aus- d’une trop grande fragilité, soit encore d’un manque de résistance
ténitisation est plus dispersée dans l’acier C45U, en raison des tolé- à l’usure. Les additions d’éléments d’alliage auront pour but de
rances plus larges en éléments résiduels (manganèse notamment). remédier à ces insuffisances. Selon la teneur en ces éléments, il
Par ailleurs, la marge de température dont on dispose pour la sera possible d’établir une classification de cette catégorie d’aciers
trempe des aciers de ce groupe est relativement étroite en raison en quatre groupes distincts :
de leur sensibilité au phénomène de surchauffe. – aciers résistant à l’usure (105V, 50WCrV8, 60WCrV8, 102Cr6,
& Résistance à l’usure 70MnMoCr8) ;
– aciers à très haute résistance à l’usure (90MnCrV8, 95MnWCr5,
La résistance à l’usure est faible, mais peut être améliorée par X100CrMoV5, X153CrMoV12, X210Cr12, X210CrW12) ;
une augmentation de la teneur en carbone (teneur minimale égale – aciers résistant aux chocs (40CrMnNiMo8-6-4, 45NiCrMo16,
à 1 %). C’est un des caractères les plus déficients des aciers non 35CrMo7) ;
alliés pour travail à froid, qui ne peut être valablement amélioré – aciers résistant à certaines corrosions (X40Cr14, X38CrMo16,
que par l’addition d’éléments carburigènes. X100CrMo17).
& Résistance au revenu
1.2.1 Aciers résistant à l’usure
La dureté de 60 HRC, obtenue après trempe à l’eau depuis 790  C
et revenu à 200  C, baisse très rapidement dès que l’on dépasse La résistance à l’usure nécessite la présence, dans une matrice
des températures de revenu de 300  C (50 HRC après un revenu martensitique, de carbures non dissous contenant du chrome, du
de 2 h à 350  C). Cet abaissement est sensible quelle que soit la tungstène et du vanadium, beaucoup plus durs que les carbures
teneur en carbone de l’acier [M 4 590] [M 4 591]. de fer que l’on peut trouver dans les aciers au carbone faiblement
alliés. Par conséquent, les nuances que nous rencontrons dans
& Déformations au traitement thermique cette catégorie d’aciers à outils dérivent directement des aciers au
Les déformations dues à la variation du volume spécifique de la carbone par des additions d’éléments carburigènes tels que le
couche trempée d’un acier au carbone varient proportionnellement chrome et le tungstène, éventuellement le vanadium, ou d’élé-
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à ce volume trempé et correspondent à une expansion. Ces défor- ments modifiant l’activité du carbone tels que le silicium.
mations seront donc d’autant plus faibles que la profondeur de & Aciers au chrome
trempe sera plus réduite. Lors du traitement thermique, les défor-
mations les plus à craindre sont celles qui concernent non pas le L’addition de chrome aux aciers non alliés les plus carburés est à
changement de volume, mais le changement de forme ; ces chan- l’origine de la famille d’aciers alliés résistant à l’usure la plus
gements de forme sont souvent importants et conduisent par répandue. Les teneurs en chrome extrêmes sont comprises entre
exemple à des flèches ou des voilages, et cela d’autant plus que 1 % (70MnMoCr8) et 1,5 % (102Cr6).
les caractéristiques mécaniques à chaud de ces aciers sont faibles. Tous ces aciers se forgent entre 800 et 1 100  C, avec refroidisse-
C’est ce qui donne aux aciers à outils non alliés pour travail à froid ment lent des barres ; le recuit est effectué à 750  C ou à 800  C,
la réputation de se déformer facilement aux traitements. Ces défor- toujours avec refroidissement lent (de l’ordre de 25  C/h), la trempe
mations peuvent être évaluées par suivi de la trempe sous gaz (He, peut se faire à l’eau ou à l’huile à partir de 800 ou 850  C. On peut
5 bar) d’éprouvettes axisymétriques tubulaires de section variable également utiliser comme fluide de trempe le mélange eau + poly-
au moyen de cameras CCD après chauffage en four sous vide. mère, moins sensible au phénomène de caléfaction que l’eau aux
environs de 700  C et plus doux que la trempe à l’eau lors du pas-
1.1.3 Domaine d’emploi sage du point de transformation martensitique.
Les aciers à outils non alliés pour travail à froid, simples par leur Pour augmenter la trempabilité, la stabilité des carbures et la
composition chimique, sont difficiles à traiter pour obtenir une résistance à l’usure, on peut être amené à faire des additions de
dureté correcte en surface tout en conservant un cœur tenace sans molybdène (70MnMoCr8) ou de vanadium (105V). La figure 1
déformations exagérées. Ils sont utilisés essentiellement pour des donne quelques courbes de dureté en fonction de la température
emplois dans lesquels l’outil ne risque pas de s’échauffer. de revenu d’aciers à 1 ou 1,4 % (en masse) de carbone, à teneur
variable en chrome, avec ou sans addition de molybdène et vana-
& Les aciers C80U à C120U sont utilisés comme outils de coupe dium. Les températures de revenu les plus couramment utilisées se
(lames, forets, alésoirs, ciseaux, couteaux, tarauds, limes, burins, situent aux environs de 200  C.
outils agricoles…) et l’acier C70U comme outils résistant aux L’acier le plus connu de cette catégorie est le 102Cr6 utilisé pour
chocs (marteaux, bouterolles, outils de forge, poinçons, matrices les roulements ou certains cylindres de laminoirs. La figure 2 est
de frappe…). Ces aciers se trempent à l’eau, mais il est possible une courbe TRC de cet acier après trempe à 850  C. Le domaine
d’envisager dans certains cas des milieux de trempe moins sévères bainitique est très important et la dureté chute rapidement lorsque
tels que les bains de sels par exemple. la vitesse de refroidissement diminue. La trempabilité de l’acier
& Les aciers d’usage général comme l’acier C45U sont recherchés augmente sensiblement lorsque l’on élève la température d’austé-
nitisation, mais il peut y avoir dans la structure des quantités
lorsque les conditions d’utilisation n’exigent pas une trop grande
importantes d’austénite résiduelle dont la transformation en mar-
finesse de grain. En outre, la fabrication de certains outils est sou-
tensite sous l’influence des sollicitations mécaniques peut contri-
vent effectuée en grande série et doit être réalisée en tenant
buer à accentuer l’endommagement en service.
compte des facteurs économiques. Cette fabrication doit être facile,
donc l’opération de trempe ne doit pas donner lieu à difficultés. Exemple : citons quelques utilisations : tarauds, fraises, outils
Cela conduit à admettre une profondeur de trempe plus impor- pour le travail du bois, lames de cisailles, galets, cylindres de lami-
tante. En présence de chocs, il faut chercher à accroı̂tre la ténacité noirs, outils de découpage ou d’emboutissage, calibres, etc.
de ces aciers au détriment de la dureté. Ce type d’acier est en

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ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

900
70

Température (°C)
Dureté Rockwell C

800
I
Ac 1

700
60
A+C
600
A+F+C
45
50 500
A+F+C
IV
400
I II III IV

40 300
Ms

200 M 50 10
35
A+M III
II
M 90 66HRC 65HRC 44HRC 300HB
30 100

15 min
30 min
0 100 200 300 400 500 600 700

1 min

10h

24h
Température de revenu (°C)

1h
0
Analyse (% en masse)
0 10 10 2 10 3 10 4 10 5
Trempe
Temps (s)
Nuance Température Milieu
C Si Mn Cr Mo V (°C)
I 1,02 0,15 0,20 0,05 780 Eau Analyse (% en masse)
II 0,94 0,20 0,28 0,78 780 Eau Nuance C Si Mn Cr Mo
III 1,01 0,23 0,25 1,62 850 Huile
IV 1,40 0,30 0,30 1,30 0,30 0,15 850 Huile 102Cr6 1,00 0,30 0,27 0,21 1,71
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Figure 1 – Dureté, après trempe et revenu, d’aciers à outils alliés Acier austénisé à 850°C pendant 1/2 h
pour travail à froid résistant à l’usure, à teneur en chrome variable, Grosseur de grain : 7 à8
avec ou sans addition de molybdène et vanadium
I refroidissement à l’eau d’un diamètre de 40 mm
II refroidissement à l’huile d’un diamètre de 10 mm
& Aciers au tungstène
III refroidissement à l’huile d’un diamètre de 40 mm à cœur
Le tungstène, élément formateur de carbures stables à chaud, IV refroidissement à l’air d’un diamètre de 40 mm à cœur
favorise, tout comme le vanadium, le maintien d’une grande
finesse de grain dans une fourchette de températures de trempe M50, M90 pourcentage d’austénite transformé en martensite
élargie vers le haut [M 4 190] [M 4 191]. Fixant une partie du car-
bone aux faibles températures d’austénitisation, il agit peu sur la Figure 2 – Courbe TRC d’un acier 102Cr6
trempabilité et permet, par contre, un accroissement de ténacité
appréciable, ainsi qu’une amélioration sensible de la résistance à & Aciers au manganèse
l’usure. Les aciers de ce groupe se distinguent des aciers non alliés pour
La teneur en tungstène centrée sur 2 %, est accompagnée d’addi- travail à froid par une substitution de la trempe à l’huile à la
tions de chrome (1 %), ce qui permet d’augmenter suffisamment la trempe à l’eau. L’augmentation de trempabilité est obtenue par
trempabilité pour faire des traitements à l’huile ou en bain de sels, une addition de manganèse et les deux nuances de ce groupe
éventuellement en mélange eau + polymère. Les caractéristiques sont le 90MnCrV8 et le 95MnWCr5. Comme les aciers au carbone,
de ductilité sont bonnes après trempe entre 900 et 925 0 C, et ils se trempent à 780  C et subissent un revenu aux environs de
revenu aux environs de 200  C. Les opérations de recuit après 200  C. Les recuits sont effectués :
transformation à chaud sont effectuées soit entre 825 et 850  C, – soit au-dessus de A c1 entre 750 et 775  C, avec un refroidisse-
soit entre 720 et 750  C. ment lent (par exemple 20  C/h) ;
– soit au-dessous de A c1, vers 700  C, avec un refroidissement
Exemple : citons quelques utilisations des aciers les plus connus
(50WCrV8 et 60WCrV8) : outils pneumatiques, matrices et poinçons plus rapide (par exemple à l’air) ; la structure obtenue est alors
de découpage, lames de scie, tarauds, alésoirs. soit perlitique lamellaire, soit perlitique globulaire.
L’addition de vanadium aux aciers de ce groupe limite leur sensi-
1.2.2 Aciers à très haute résistance à l’usure bilité au grossissement du grain, ce qui permet d’effectuer des
trempes aux environs de 800  C, avec une bonne trempabilité.
Il s’agit là du groupe le plus important des aciers à outils alliés D’une manière générale, ces aciers donnent peu de déformations
de travail à froid. La résistance à l’usure est obtenue par de fortes aux traitements thermiques ; on les utilise pour tous les outillages
additions de chrome qui, simultanément, augmentent la capacité de forme compliquée qui peuvent poser des problèmes à la trempe
de trempe au point que certains de ces aciers peuvent subir la (tapures, déformations) : calibres, jauges, poinçons et matrices
trempe par simple refroidissement à l’air, ce qui permet de les clas- pour le travail des métaux en feuilles (moyennes séries d’aciers
ser parmi les aciers dits indéformables. doux, d’alliages de cuivre et d’aluminium).

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& Acier à 5 % de chrome vitesse inférieure à 20  C/h) ; le recuit peut se faire soit entre 850 et
Il s’agit d’un prolongement vers les teneurs en chrome plus éle- 900  C, soit à 800  C avec, dans les deux cas, un refroidissement
vées de l’acier 102Cr6. Étant plus chargé en chrome et comportant lent (à une vitesse de 25  C/h). La trempe est faite à l’huile pour
des additions importantes de molybdène (0,9 à 1,3 %) et de vana- une température d’austénitisation comprise entre 950 et 1 030  C,
dium (0,15 à 0,35 %), cet acier X100CrMoV5 est caractérisé par une à l’air pour une température d’austénitisation comprise entre 970 et
très grande résistance à l’usure et une bonne trempabilité qui rend 1 050  C. Avant la trempe, il est nécessaire d’effectuer un simple ou
possibles des refroidissements à l’huile, sous pression de gaz après double préchauffage entre 750 et 800  C. L’austénite résiduelle
maintien en four sous vide, ou à l’air. Les additions importantes de pourra être déstabilisée par une réfrigération à – 80  C immédiate-
molybdène et de vanadium augmentent nettement la résistance au ment après la trempe. Le traitement de revenu sera effectué tout de
revenu de cet acier (cf. figure 14 de l’article [M 4 587]). On note suite après la trempe à une température de 180 à 200  C ou plus
même un durcissement secondaire pour les températures de selon l’emploi de l’acier.
trempe les plus élevées. La combinaison molybdène-vanadium est celle qui présente le
Cet acier est forgé entre 1 150 et 900  C avec préchauffage et plus d’intérêt au niveau de la dureté ; l’acier X153CrMoV12, trempé
refroidissement lent, le recuit est effectué : à partir de 1 050  C, conserve des duretés supérieures à 58 HRC jus-
qu’à 550  C, ce qui peut être très intéressant pour l’aptitude aux
– soit entre 850 et 900  C, avec un refroidissement très lent traitements de surface, tels que la nitruration par exemple.
(vitesse de refroidissement inférieure à 20  C/h) ;
– soit entre 650 et 700  C, avec un refroidissement lent (par Parmi les principaux domaines d’utilisation, nous citerons les
exemple, refroidissement au four). filières d’étirage, les guides de laminoirs, les outils de travail des
métaux en feuilles pour grandes séries (aciers doux, aciers inoxy-
La trempe se fait entre 925 et 1 000  C avec préchauffage. dables, alliages de cuivre et d’aluminium), les lames de cisailles
Cet acier est utilisé dans le cas de pièces devant résister à pour matériaux durs et les petits cylindres de laminoirs à froid,
l’usure, aux chocs, et à l’échauffement en service : matrices pour pour équipements multicylindres destinés en particulier au lami-
le travail des produits en feuilles de moyenne série (aciers doux, nage des aciers inoxydables.
aciers inoxydables, alliages cuivreux et alliages d’aluminium), cali- Il est à signaler toutefois que de tels aciers peuvent être aussi
bres, jauges, etc. Une nuance dérivée du type X80CrMoV5 est utili- livrés à l’état moulé par centrifugation pour réaliser des cylindres
sée couramment comme cylindre de laminoir à froid à l’état forgé de laminoirs à froid de grandes dimensions (dans les équipements
(dans les équipements Tandem) en raison de ses bonnes propriétés Tandem) destinés au laminage à froid des aciers doux.
de résistance à l’échauffement, au frottement et à l’usure.
& Aciers à 8 % de chrome 1.2.3 Aciers résistant aux chocs
Il s’agit de nuances plus récentes intermédiaires entre l’acier à Ces aciers devant résister aux chocs mécaniques, une moindre
5 % Cr et la famille des aciers à 12 % Cr. Cette famille d’acier, cor- fragilité est obtenue en diminuant la teneur en carbone (0,30 à
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respondant à la norme X110CrMoV8, est élaborée en général par 0,50 %), ce qui entraı̂ne une diminution de la dureté à 52 HRC.
refusion sous laitier pour obtenir une macrostructure très homo- Nous distinguons deux types de nuances selon les éléments essen-
gène, avec un minimum de carbures lédeburitiques. Elle est forgée tiels d’addition :
entre 1 100 et 900  C, avec préchauffage et refroidissement lent. Le – aciers au chrome ;
recuit complet est effectué entre 850 et 900  C avec un refroidisse- – aciers au nickel.
ment très lent (inférieur à 20  C/h), le recuit de détente est effectué
aux environs de 650  C avec un maintien effectif minimum de 2 h, & Aciers au chrome
suivi par un refroidissement lent dans le four. La trempe se fait Ces aciers à teneur en carbone relativement basse (0,30 à 0,45 %)
entre 1 040 et 1 060  C, avec différents modes de refroidissement :
contiennent de 1,5 à 2 % Cr (en masse), avec des additions de
huile, bain de sel, gaz sous pression après maintien en four sous
molybdène (0,15 à 0,55 %) et de nickel (1 %) pour l’un d’entre eux
vide, ou air comprimé. Il est réalisé trois revenus successifs pour
(40CrMnNiMo8-6-4). Avec plus de 1 % de chrome, la trempabilité
atteindre une structure très stable et apte à subir des traitements
croı̂t rapidement et permet de pratiquer des trempes plus douces
superficiels comme la nitruration ou un revêtement PVD. Le niveau
à l’huile ou en bain de sels qui ne présentent aucun danger. La
de dureté requis après revenu est compris entre 59 et 62 HRC.
figure 3 présente la courbe TRC de l’acier 42CrMo4.
Cet acier est utilisé comme outil de découpage et d’estampage
Une plus forte teneur en chrome et une addition de molybdène
(matrices et poinçons), comme outil de façonnage à froid (outil à
permettent d’augmenter dans cet acier la trempabilité, la résistance
étirer, emboutir, filer et frapper), comme outil de roulage de filets,
à l’usure et la résistance à l’adoucissement par revenu (nuance
comme couteaux industriels, constituants de machines (rails de
35CrMo7). Citons quelques utilisations : outils à bois, poinçons,
guidage), cylindres de laminoirs et outils de cambrage.
matrices de serrage, outils à main, etc.
& Aciers à 12 % de chrome
& Aciers au nickel
Ce sont les plus alliés et, par conséquent, les plus résistants à
l’usure des aciers d’outillage à froid. La composition de base est Nous nous trouvons dans ce cas à la limite des aciers pour travail
(en masse) 2 % C, 12 % Cr (X210Cr12). De nombreuses variantes à froid et des aciers pour travail à chaud. Le nickel, associé à des
sont nées autour de cette composition dans le but d’améliorer cer- éléments tels que le chrome et le molybdène, parfois le vanadium,
taines propriétés particulières avec des additions plus ou moins donne à l’acier une bonne capacité de trempe et une bonne ducti-
importantes d’éléments tels que le molybdène, le vanadium et le lité. L’opération de trempe est en plus facilitée par l’influence du
tungstène : nickel sur l’abaissement des points de transformation de l’acier ;
la température de trempe maximale est 870  C et les risques de
– le molybdène (à une teneur en masse de 0,70 à 1,0 %) aug- décarburation sont faibles, d’autant plus que le nickel joue en plus
mente la trempabilité, stabilise les carbures et augmente la résis- un rôle inhibiteur d’oxydation favorable. Sur l’acier 45NiCrMo16,
tance à l’échauffement ; par exemple, on obtient avec facilité, même sur de grosses matri-
– le vanadium (de 0,7 à 1 %) stabilise les carbures et augmente la ces, des structures martensitiques en surface et à cœur.
résistance à l’usure ;
– le tungstène (0,6 à 0,8 %) augmente la trempabilité, la résis- Pour avoir une bonne usinabilité, il faut effectuer un double
tance au grossissement du grain et à l’usure. recuit au-dessus et au-dessous de Ac1 (750 + 675  C) avec, dans
chaque cas, un refroidissement lent (à une vitesse d’environ
La transformation à chaud de ces aciers est effectuée entre 1 100 25  C/h). Les principales utilisations de ce type d’aciers sont les
et 900  C, avec chauffage lent et refroidissement très lent (à une outils pour travail à main, les matrices de calibrage, les lames de

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ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

900
Température (°C)

Résistance à la corrosion
Ac3
800
Ac1

700
A 55 X40CrMoVN16-2
45 A+F+C X38CrMo16
A+F 45
600 15 35
12
10 X40Cr14
500

A+F+C
400 X105CrMo17

2
300 10 65 15
70 Résistance à l’abrasion
A+M 75
200 Figure 4 – Diagramme résistance à l’usure/tenue à la corrosion
des nuances d’aciers pour moules utilisées en milieu agressif
(d’après Aubert et Duval)
100
HRC 56 54,5 53 41 35 30 22 226 187 HV La figure 4 permet de situer ces différentes nuances dans un dia-
0 gramme résistance à l’usure/tenue à la corrosion.
0 10 102 103 104 105 Tous ces aciers peuvent se polir très facilement, ils sont utilisés
1min 2min 15min 1h 2h 4h 8h 24h pour les moules de matières plastiques chimiquement corrosives
Temps (s) comme le chlorure de polyvinyle, les aminoplastes et les additifs
ignifuges halogénés, ou les outillages d’extrusion en agroalimen-
Analyse (% en masse) taire, pour les outils tranchants (coutellerie, outils de chirurgie,
C Mn Si S P Ni Cr Mo lame de cisailles) ou pour les roulements destinés à des utilisations
jusqu’à des températures voisines de 200  C (cas particulier de
0,42 0,77 0,28 0,010 0,019 0,16 0,96 0,28
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l’acier X105CrMo17).

Acier austénisé à 850°C pendant 30 min


Grosseur de grain : 9 1.3 Aciers à outils alliés pour travail
à chaud
Figure 3 – Courbe TRC d’un acier 42CrMo4
D’une manière générale, les aciers pour travail à chaud doivent
cisailles, etc. On peut également signaler comme utilisation cou- avoir une résistance à la déformation convenable, donc des carac-
rante, les matrices de forge à froid et les pièces destinées à conte- téristiques mécaniques à chaud et une résistance à l’usure élevées
sans que la ténacité, indispensable pour limiter les risques de fissu-
nir des outils très résistants à l’usure, mais plus fragiles, dans le
ration rapide, soit trop sacrifiée, ainsi qu’une bonne tenue aux dif-
domaine de la mise en forme à froid.
férences de température en cours de travail, causes de chocs ther-
miques. Ces aciers doivent avoir également une résistance à la
1.2.4 Aciers résistant à certaines corrosions déformation suffisante lors des traitements thermiques, d’autant
plus que les outils ont souvent des formes compliquées. La plupart
Il est des cas où le milieu de travail de l’outil risque d’être agres- des aciers de cette catégorie étant assez alliés, avec du chrome en
sif et d’entraı̂ner des phénomènes de corrosion. L’élément principal particulier, ont une trempabilité élevée et répondent bien à cette
de protection est alors le chrome (avec une teneur massique supé- exigence. Une bonne usinabilité est également recherchée ; elle
rieure ou égale à 12 %), élément favorable pour la constitution d’un est obtenue par un traitement de recuit donnant la structure la
acier à outil. Mais l’inoxydabilité recherchée ne peut être obtenue plus favorable.
que par l’abaissement de la teneur en carbone, ce qui entraı̂ne Les propriétés essentielles que doivent avoir les aciers à outils
automatiquement une diminution des niveaux de dureté et de pour travail à chaud sont de bonnes caractéristiques de traction à
résistance à l’usure. La teneur en chrome est adaptée à la teneur chaud compatibles avec une ténacité suffisante, ce qui limite leur
en carbone, passant de 13 à 17 % lorsque les teneurs en carbone teneur en carbone à une valeur inférieure à 0,6 %. Ces aciers peu-
passent de 0,3 à 1 %. Dans certains cas, des additions de molyb- vent être classés en trois catégories différentes :
dène peuvent être bénéfiques pour l’amélioration des propriétés – aciers résistant aux chocs mécaniques (55NiCrMoV7,
de résistance à l’usure et à l’échauffement. 45CrMoV6) ;
Les aciers les plus typiques de cette catégorie sont le X40Cr14, le – aciers résistant aux chocs thermiques (32CrMoV12-28,
X38CrMo16 et le X40CrMoVN16-2, ainsi que l’acier plus carburé X37CrMoV5-1, X38CrMoV5-3, X40CrMoV5-1, X35CrWMoV5,
X105CrMo17 (AISI 440C) qui a été retiré de la norme ISO 4957. On 50CrMoV13-15) ;
peut obtenir dans tous les cas, avec une bonne trempabilité, des – aciers résistant à l’usure aux températures élevées (X30WCrV9-3,
niveaux de dureté compris entre 52 et 58 HRC après trempe et 38CrCoWV18-17-17).
revenu. Les températures de trempe sont comprises selon le type Le lecteur trouvera dans les articles consacrés aux données
d’acier entre 1 000 et 1 050  C et les températures de revenu au voisi- numériques sur les aciers à outils [M 4 590] [M 4 591] des valeurs
nage de 200  C pour le niveau de dureté maximum et de 500  C pour de caractéristiques mécaniques entre la température ambiante et
le niveau de dureté minimum. Le revenu aux environs de 200  C sera 600  C, pour la plupart des aciers des trois premiers groupes avec
privilégié si l’acier est dans un environnement relativement agressif. une structure initiale martensitique.

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1.3.1 Aciers résistant aux chocs mécaniques 1.3.2 Aciers résistant aux chocs thermiques
Ces aciers, du type nickel-chrome-molybdène, sont essentielle- Ce groupe comprend les aciers à 5 % de chrome avec additions
ment conçus pour résister aux chocs (matrice de forge par exem- de molybdène, tungstène, vanadium, ainsi que l’acier à 3 % de
ple). Ils sont très analogues aux aciers de construction, avec une chrome avec 3 % de molybdène.
teneur en carbone plus élevée et une addition de vanadium pour
& Aciers à 5 % de chrome
augmenter la résistance au revenu.
L’acier à 5 % de chrome, 1,30 % de molybdène, 0,5 % de vana-
& L’acier au chrome-molybdène-vanadium (45CrMoV6), qui a été dium et 0,37 % de carbone (X37CrMoV5-1, correspondant à la
retiré de la norme ISO 4957, est toujours employé en raison de sa norme américaine AISI H11), est le plus important de la série. Il
bonne résistance au revenu (sa teneur massique en molybdène possède à la fois une bonne capacité de trempe et une dureté à
étant de 1 %) ; il peut s’utiliser jusqu’à 550  C s’il est traité pour chaud élevée avec une ductilité suffisante. Les opérations de for-
un niveau de résistance compris entre 1 250 et 1 400 MPa, et jus- geage et de recuit doivent être conduites avec précautions et com-
qu’à 450  C lorsque son niveau de résistance est de 1 600 MPa. Il porter des préchauffages vers 650 à 700  C suivis de refroidisse-
est couramment trempé à l’huile ou en mélange eau + polymère à ments lents (à une vitesse voisine de 25  C/h) au moins jusqu’à
partir de 1 000 et 1 050  C et sa capacité de trempe est bonne. Les 700  C. La température d’austénitisation est voisine de 1 000  C et
revenus sont effectués, selon les conditions d’emploi, entre 500 et la trempe se fait essentiellement par étape à 520  C pour éviter les
650  C. risques de tapures. La figure 15 de l’article [M 4 587] montre la
bonne résistance au revenu de cet acier ; les traitements sont effec-
& L’acier au nickel-chrome-molybdène (55NiCrMoV7) a une bonne tués en pratique entre 550 et 650  C selon le niveau de dureté
trempabilité, ce qui nécessite des précautions particulières pour le désiré.
refroidissement après forgeage et l’opération de recuit (double trai-
tement à 780  C et 650  C avec refroidissement lent, à une vitesse Cet acier, quoique fragile à la température ambiante, conserve
d’environ 25  C/h, pour adoucir le plus possible le métal). Les tem- une ductilité acceptable à chaud ; il est utilisé pour les matrices
pératures de trempe normales sont comprises entre 850 et 880  C, d’estampage de pièces de grande série, pour les moules de coulée
sous pression des alliages d’aluminium et de zinc ou pour les filiè-
avec un refroidissement correspondant à une trempe gaz sous
res. Cette nuance est recommandée pour les moules de grandes
pression (four sous vide) ou une trempe huile. Les revenus sont
dimensions.
effectués à des températures comprises entre 500 et 600  C.
Des additions complémentaires de vanadium allant jusqu’à
Les caractéristiques de ductilité de ce type d’acier sont excellen-
1,15 % ou éventuellement de tungstène (1,5 %) (X35CrWMoV5)
tes mais, comme le montrent les courbes de la figure 5, sa résis-
améliorent d’une manière assez sensible la dureté à chaud de cet
tance à l’adoucissement est faible, comparativement à celle de
acier (figure 6). Ces nuances sont recommandées pour l’injection
l’acier au chrome-molybdène-vanadium, ce qui limite ses condi-
d’alliages d’aluminium sous pression.
tions d’emploi aux températures inférieures à 500  C.
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Parmi les nuances d’aciers à 5 % de chrome, il faut signaler la


Exemple : citons quelques utilisations de ce premier groupe nuance à 3 % de molybdène dont les caractéristiques essentielles
d’aciers d’outillage à chaud : sont :
– pour les aciers sans nickel : âmes de conteneurs des pièces à – une bonne trempabilité ;
filer les alliages d’aluminium, matrices d’estampage ; – une résistance à l’usure élevée ;
– pour les aciers au nickel : matrices d’estampage avec gravures – une excellente aptitude aux traitements de surface (nitruration).
profondes dont l’échauffement est limité. Selon les dimensions des
Cette nuance d’acier, trempée avec les moyens actuels que per-
matrices, le niveau de résistance visé varie entre 1 100 et 1 300 MPa.
mettent les lits fluidisés et les équipements de fours sous vide avec
trempe sous gaz, est utilisée principalement pour les matrices de
presse à forger jusqu’à 140 mm d’épaisseur, pour les moules de cou-
Dureté Rockwell C

lée sous pression des alliages non ferreux (notamment des cui-
vreux), à condition que les dimensions de ces moules ne soient pas
60
trop importantes, pour les broches, les douilles d’injection, les âmes
de conteneurs, afin d’éviter les problèmes de filage des alliages fer-
reux et non ferreux. Par ailleurs, cet acier est également utilisé
comme outillage de forge sur presse. Il existe par ailleurs une
50

400
Dureté Brinell à chaud

40

300
30

1,5%V
1,0%V
200
20 0,5%V
0 200 400 600 800
0%V
Température de revenu (°C)
45CrMoV6 après trempe à 1 000 °C 100
40NiCrMo16 après trempe à 850 °C 450 500 550 600 650
Durée de revenu : 1h Température d’essai (°C)

Figure 5 – Courbes de revenu d’aciers à outils alliés pour travail Figure 6 – Influence du vanadium sur la dureté à chaud d’aciers
à chaud résistant aux chocs à outils alliés du type X37CrMoV5-1 (AISI H11)

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nuance du même type, mais avec en plus 3 %Co (X38CrMoCoV5-3-3) problèmes de fragilité. L’acier X20CoCrWMo10-9 est plus particuliè-
plus résistante aux hautes températures que la précédente et qui rement utilisé pour les filières d’extrusion de l’acier, des alliages
constitue un excellent compromis entre les propriétés de résistance cuivreux et des alliages de titane, pour la coulée sous pression du
à l’usure, de ténacité et de résistance à la fatigue thermique. Cette laiton, pour le moulage sous pression des alliages d’aluminium et
dernière nuance est particulièrement adaptée aux inserts d’estam- de magnésium, ainsi que pour les poinçons et matrices de filage
page et matrices de forgeage. par choc à chaud de l’acier.
& Acier à 3 % de chrome Pour des utilisations à des températures supérieures ou égales à
700  C, il est nécessaire d’envisager des nuances plus résistantes à
Cet acier, 32CrMoV12-28, se distingue des précédents par une chaud que les aciers de structure martensitique, et il faut alors se
teneur en chrome plus faible et une addition de 3 % de molybdène. tourner vers les alliages super réfractaires de structure austénitique
Le molybdène lui donne une résistance au revenu et une trempabi- utilisés en aéronautique, alliages employés, soit à l’état forgé, soit
lité intéressantes. Par ailleurs, les caractéristiques mécaniques à à l’état moulé, soit avec une préparation par métallurgie des
chaud sont améliorées d’une manière sensible. Les conditions de poudres.
transformation à chaud et de traitements thermiques de cet acier
sont à peu près les mêmes que celles des aciers à 5 % de chrome Dans cette catégorie d’alliages, un des plus répandus est
classiques. l’INCO 718 forgé fortement utilisé dans l’industrie aéronautique (dis-
ques de turbines) et pour le filage du cuivre (NiCr19Fe19Nb5Mo3).
Les emplois sont analogues à ceux des aciers précédents, avec Cet alliage se traite par mise en solution à 950  C, maintien 1 h et
des températures d’utilisation un peu plus élevées et des condi- refroidissement air, avec un revenu de 8 h à 720  C, refroidissement
tions de travail où les chocs doivent être évités comme sur l’acier 50  C/h jusqu’à 620  C, maintien 8 h et refroidissement air. Il n’est
X38CrMoV5-3. Cet acier convient très bien pour le moulage sous toutefois pas donné pour des températures d’utilisation supérieures
pression des alliages cuivreux ou pour les machines à forger, ainsi à 700  C et il n’existe d’ailleurs pas de données de fluage au-delà de
que pour l’estampage des alliages de cuivre. 700  C. Une solution intéressante peut être apportée par l’alliage
N18 (NiCr11Co16Mo6Ti4Al4) élaboré par métallurgie des poudres
1.3.3 Aciers résistant à l’usure aux températures et dont les caractéristiques mécaniques (résistance, tenue à la fati-
élevées gue, tenue au fluage) sont intéressantes au moins jusqu’à 750  C.
Ce groupe comporte essentiellement des aciers avec addition de Le traitement thermique qui offre les propriétés optimales corres-
tungstène pour augmenter la résistance à l’usure, de chrome pour pond à une mise en solution entre 1 150 et 1 190  C, une trempe en
augmenter la capacité de trempe, de cobalt pour améliorer les bain de sel à 600  C, et 2 revenus successifs de 24 h à 700  C et de
caractéristiques mécaniques à chaud et de vanadium pour renfor- 4 h à 800  C, avec refroidissement à l’air.
cer la résistance à l’usure.
1.3.4 Choix des aciers à outils pour travail à chaud
Ces aciers au tungstène (3,8 à 9,5 %) nécessitent, pour les opéra-
tions de transformation à chaud et de recuit, les mêmes précau- Les conditions d’emploi des aciers d’outillage à chaud ont été
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tions que les aciers de la série précédente (cf. § 1.3.2), c’est-à-dire synthétisées sous la forme d’un tableau (tableau 1) à double
préchauffage à 650  C puis 850  C, refroidissement très lent (vitesse entrée, qui donne, en fonction de la température de travail et de la
inférieure à 20  C/h) entre 850 et 500  C. Le forgeage se fait entre résistance à température ambiante, la nuance la plus appropriée.
1 150 et 900  C, le recuit vers 850 à 875  C ou vers 750 à 780  C s’il Pour chaque cas d’utilisation, sont énumérés les principaux aciers
s’agit d’un simple adoucissement. par ordre de ductilité décroissante et de résistance à l’usure crois-
sante. Ce tableau n’a été fait qu’à titre indicatif car il est le résultat
& Pour l’acier à 4 % de tungstène (38CrCoWV18-17-17), la trempe
d’essais de laboratoire qui, bien que proches des conditions d’utili-
peut se faire à une température comprise entre 1 100  C et sation, ne peuvent pas simuler dans leur globalité les sollicitations
1 120  C à l’huile ou par étape à 520  C. Après revenu, le niveau en service.
de dureté de cet acier est pratiquement constant jusqu’à des tem-
pératures de revenu atteignant 600  C.
& L’acier à 9 % de tungstène (X30WCrV9) se trempe à une tempé- 1.4 Aciers à coupe rapide
rature comprise entre 1 140  C et 1 160  C avec des refroidissements
Les aciers rapides étaient retenus jusqu’au début de la décennie
à l’huile ou par gaz sous pression, éventuellement par étape aux
1980 essentiellement comme outils de coupe. De nos jours, il faut
environs de 520  C lorsque les dimensions des pièces le permet-
signaler une part grandissante de ces aciers utilisée comme outils
tent. La figure 15 de l’article [M 4 587] montre que cet acier pré-
de découpage, d’emboutissage ou de frappe en remplacement des
sente les plus hauts niveaux de dureté jusqu’à des températures
aciers d’outillage à froid ou à chaud, tels que les aciers lédeburiti-
de revenu supérieures à 600  C. Le niveau de durcissement secon-
ques au chrome ou les aciers de la famille X37CrMoV5-1. Cette part
daire s’élève jusqu’à 56 HRC lorsque la température de trempe
peut être évaluée à plus de la moitié du marché des aciers rapides
atteint 1 200  C. Cet acier a une excellente dureté à chaud et il
avec une évolution sensible, provoquée par le développement
peut être utilisé au moins jusqu’à 650  C avec des niveaux de résis-
récent des structures brut de coulée obtenues par centrifugation
tance voisins de 1 200 MPa.
ou refusion sous laitier, dans le domaine des cylindres de laminoir.
& L’acier à 10 % de cobalt, 9,5 % de chrome, avec 6 % de tungstène Dans le domaine de l’usinage, les principales opérations réalisées
et 2 % de molybdène (X20CoCrWMo10-9) a été développé pour une avec des aciers rapides sont le fraisage, le perçage et le taraudage.
résistance aux plus hautes températures supportables par un acier Les caractéristiques requises pour la mise en forme avec ou sans
de structure martensitique revenue, c’est-à-dire entre 650 et 700  C. enlèvement de copeaux sont essentiellement la dureté (à froid et
Austénitisé à une température comprise entre 1 100 et 1 150  C, il surtout à chaud), la résistance à l’usure et la ténacité. Ces caracté-
est trempé soit en bain de sel, soit à l’huile ou au mélange ristiques ont été obtenues au moyen d’additions importantes d’élé-
eau + polymère avec un arrêt entre 200 et 30  C, soit par gaz neutre ments carburigènes tels que le tungstène, le molybdène et le vana-
sous pression après maintien en four sous vide. Il est alors réalisé dium, combinés à des éléments tels que le chrome et le cobalt
3 revenus successifs à des températures comprises entre 650 et donnant, l’un la trempabilité, l’autre la dureté à chaud.
750  C pour obtenir un niveau de résistance compris entre 44 et
48 HRC (1 400 à 1 600 MPa). L’augmentation de la teneur en vanadium de ces aciers, ainsi que
celle de la teneur en carbone, ont conduit à la mise au point de
& Les aciers de cette catégorie sont utilisés en général pour les nuances d’aciers rapides dites surcarburées, dont la résistance à
moules de fonderie sous pression, les filières d’extrusion ; les piè- l’usure et la dureté à chaud sont nettement supérieures à celles
ces seront frettées s’il y a des risques de chocs en raison des des aciers rapides classiques.

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION

Tableau 1 – Choix des aciers à outils pour travail à chaud


Niveau de Température de travail
résistance
pour
l’emploi à
température 400  C 450  C 500  C 550  C 600  C 650  C 700  C
ambiante
(MPa)

55NiCrMoV7 X37CrMoV5-1
X30WCrV9-3
1 100 à 1 250 45CrMoV6 32CrMoV12-28
X20CoCrWMo10-9
40NiCrMo16 X30WCrMV9-3

X37CrMoV5-1
X37CrMoV5-1
55NiCrMoV7 X35CrWMoV5 X30WCrV9-3
55NiCrMoV7 X35CrWMoV5
1 250 à 1 400 45CrMoV6 32CrMoV12-28 38CrCoWV18-17-17 NiCr19Fe19Nb5Mo3
45CrMoV6 32CrMoV12-28
X37CrMoV5-1 X38CrMoV5-3 X20CoCrWMo10-9
X38CrMoV5-3
X32WCrV5

X37CrMoV5-1
X37CrMoV5-1
X35CrWMoV5 X35CrWMoV5 X30WCrV9-3
55NiCrMoV7 45CrMoV6 X35CrWMoV5 NiCr11Co16Mo6
1 400 à 1 600 X32WCrV5 X38CrMoV5-3 38CrCoWV18-17-17
45CrMoV6 X37CrMoV5-1 32CrMoV12-28 Ti4Al4 M.P. (1)
32CrMoV12-28 X30WCrV9-3 X20CoCrWMo10-9
X38CrMoV5-3
X38CrMoV5-3

X37CrMoV5-1 32CrMoV12-28
X35CrWMoV5 32CrMoV12-28
X35CrWMoV5 X38CrMoV5-3 X20CoCrWMo10-9 NiCr11Co16Mo6
1 600 à 1 750 32CrMoV12-28 X38CrMoV5-3
32CrMoV12-28 X30WCrV9-3 NiCr19Fe19 Nb5Mo3 Ti4Al4 M.P. (1)
X38CrMoV5-3 X30WCrV9-3
X38CrMoV5-3 X20CoCrWMo10-9

X37CrMoV5-1
X32WCrV5 X30WCrV9-3
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X32WCrV5
1 750 à 1 900 X30WCrV9-3 38CrCoWV18-17-17
X30WCrV9-3
38CrCoWV18-17-17 X20CoCrWMo10-9
38CrCoWV18-17-17

Pour chaque gamme d’utilisations, les principaux aciers sont énumérés par ordre de ductilité décroissante, de résistance à l’usure et de
dureté à chaud croissantes.
(1) Nuance élaborée par métallurgie des poudres et développée dans l’industrie aéronautique pour les aubes de réacteurs

Tous ces aciers ont été classés suivant le mode d’emploi en Les aciers à coupe rapide, dans l’ensemble très alliés, assez peu
quatre catégories : conducteurs et sensibles à la décarburation, surtout en présence de
molybdène, se manipulent avec beaucoup de précautions.
– aciers rapides de base (HS0-4-1, HS1-4-2, HS18-0-1, HS2-9-2,
HS1-8-1, HS3-3-2, HS6-5-2, HS6-5-2C, HS6-6-2) ; Le forgeage s’effectue, pour les nuances classiques, entre 1 150
– aciers rapides surcarburés à forte résistance à l’abrasion et 950  C ; pour les nuances surcarburées, cette fourchette de tem-
(HS6-5-3, HS6-5-3C, HS6-5-4) ; pérature est nettement diminuée (de 1 100 à 1 000  C). Il est néces-
– aciers rapides au cobalt ayant une grande dureté à chaud saire de prolonger de 50 % la durée du maintien vers 800  C à
(HS6-5-2-5) ; 850  C, pour que l’équilibre thermique soit bien atteint, et de
réduire le maintien à haute température au minimum nécessaire
– aciers rapides surcarburés au cobalt destinés aux travaux diffi-
pour avoir une bonne homogénéisation du produit et pour éviter
ciles (HS6-5-3-8, HS10-4-3-10, HS2-9-1-8). le plus possible la décarburation. Le refroidissement après for-
Malgré la diversité de leur composition chimique, la structure de geage doit être toujours très lent (vitesse inférieure à 20  C/h).
ces aciers est la même quel que soit leur traitement thermique. Il Les températures de recuit sont assez voisines pour tous ces
s’agit d’une dispersion de carbures spéciaux dans une matrice fer- aciers :
ritique ou martensitique.  de 850 à 900  C avec une vitesse de refroidissement inférieure
Les éléments à carbures se comportent sensiblement de la à 20  C/h au moins jusqu’à 500  C ;
même manière au cours des différents traitements ; on admet  ou 800  C avec une vitesse de refroidissement de l’ordre de
même qu’il y a une certaine équivalence entre eux, ce qui permet 25  C/h.
de calculer le tungstène équivalent par la formule :
Le traitement thermique de trempe et revenu doit obligatoire-
Weq = % W + 2 % Mo + 4 % V + 0,5 % Cr ment regrouper les opérations suivantes :
– un préchauffage pour éliminer les contraintes liées à la transfor-
avec : Weq tungstène équivalent, mation a Æ g et en raison de la faible conductivité thermique de ce
type d’acier ; il est souvent recommandé 2 préchauffages, l’un entre
%M teneur massique en élément M, 540 et 560  C, l’autre entre 850 et 870  C ;
– une austénitisation à une température la plus élevée possible
et de faire un classement rapide des différentes nuances. compte tenu des conditions d’emploi de l’acier et une trempe, soit

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ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

à l’air (ou par gaz sous pression en four sous vide), soit à l’huile, – les aciers à rendement supérieur se divisant également en
soit de préférence en bain de sels entre 500 et 550  C ; 2 groupes :
– un ou plusieurs revenus aux environs de 550  C, domaine de  aciers ayant une grande dureté à chaud,
température qui correspond à peu près au maximum de durcisse-
 aciers destinés aux travaux particulièrement difficiles.
ment secondaire de l’acier. Il est souvent nécessaire, notamment
dans les aciers surcarburés au cobalt, de faire plus de 3 revenus
successifs pour éliminer complètement l’austénite résiduelle. 1.4.1 Aciers d’emploi courant (aciers de base)
La solution la plus pratique, pour le traitement des aciers rapi- Parmi les aciers d’emploi courant, nous trouvons les nuances clas-
des, est évidemment le bain de sels en raison de la faible décarbu- siques au tungstène, au molybdène, ou au tungstène-molybdène.
ration et de la rapidité de chauffage. Ces aciers ont une bonne tenue à la coupe, adaptable à beaucoup
de conditions de travail et une assez bonne ductilité. Leur résistance
Nous indiquons sur la figure 7 les duretés maximales atteintes à à l’usure et leur dureté à chaud sont moindres que celles d’autres
20  C par les aciers rapides les plus caractéristiques, sur la figure 8 aciers, mais sont cependant suffisantes dans un grand nombre de
les duretés à chaud correspondantes lorsque l’acier a été traité cas. Les aciers au tungstène-molybdène du type HS6-5-2 sont actuel-
pour le maximum de dureté à la température ambiante, et sur la lement préférés aux aciers au tungstène du type HS18-0-1, en raison
figure 9 l’évolution de la ténacité de ces aciers en fonction du de leurs meilleures caractéristiques de ductilité.
niveau de dureté atteint après traitement thermique. Ces courbes
montrent les différences de comportement entre les aciers rapides
et illustrent le classement en deux catégories (tableau 2) : Tableau 2 – Classement des aciers rapides suivant
– les aciers à rendement normal se divisant eux-mêmes en les conditions d’emploi
2 groupes :
 aciers pour emploi courant, Catégorie I : Aciers à Catégorie II : Aciers à rendement
rendement normal supérieur
 aciers à forte résistance à l’abrasion ;
Groupe A Groupe B Groupe C Groupe D
75
Dureté Rockwell C

Aciers destinés
Aciers pour Aciers à forte Aciers ayant une
aux travaux
emploi résistance à grande dureté à
70 particulièrement
courant l’abrasion chaud
difficiles

65 HS18-0-1 HS12-1-5-5
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HS18-1-1-5
HS6-5-2 HS10-4-3-10
60
HS6-5-3 HS18-0-2-10
55
HS6-5-2C HS7-4-2-5
0 100 200 300 400 500 600 700 HS6-5-4 HS6-5-2-5
Température de revenu (°C)
HS1-8-1 HS7-6-3-12
HS2-9-1-8 (trempe 1190 °C) HS6-5-2-5C
HS18-0-1 (trempe 1260 °C) HS2-9-2 HS2-9-1-8
HS6-5-2 (trempe 1200 °C)
HS12-1-5-5 (trempe 1200 °C)
Trempe suivie de 3 revenus de 1h

8 000
Charge de rupture par flexion (N)

Figure 7 – Duretés maximales atteintes, en fonction


de la température de revenu, des principaux aciers à coupe rapide

6 000
70
Dureté Rockwell C

4 000
60

2 000
50

0
62 63 64 65 66 67 68 69 70
40 Dureté Rockwell C
100 200 300 400 500 600 700
HS6-5-2
Température de revenu (°C) HS6-5-4
HS12-1-5-5 (trempe 1240 °C) HS12-1-5-5
HS6-5-2 (trempe 1220 °C) HS2-9-1-8
HS2-9-1-8 (trempe 1190 °C)
Figure 9 – Ténacités comparées, en fonction du niveau de dureté
Figure 8 – Duretés à chaud comparées des aciers à coupe rapide obtenu après traitement thermique, des aciers à coupe rapide
les plus caractéristiques les plus caractéristiques

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Il faut signaler dans cette catégorie d’aciers les nuances HS0-4-1 tous les aciers au molybdène, il est très sensible à la décarburation
et HS1-4-2 dont les températures de trempe sont plus basses que et sa fourchette de température de trempe est extrêmement étroite
celles des autres aciers de ce groupe (1 120  C pour l’acier HS0-4-1 (1 180 à 1 200  C).
et 1 180  C pour l’acier HS1-4-2), mais qui subissent les mêmes
Les aciers de ce dernier groupe sont destinés à usiner les aciers à
types de revenus pour des utilisations en fonderie d’alliages métal-
haute résistance (Rm > 1 300 MPa), les alliages réfractaires, à base
liques (coulée sous pression d’alliages d’aluminium, de cuivre, de
de nickel ou de cobalt, les alliages de titane et les bois très durs.
zinc et de magnésium) ou en extrusion d’alliages ferreux. Les outil-
Par ailleurs, certaines compositions à haute teneur en cobalt sont
lages réalisés dans ces nuances d’aciers sont en général frettées s’il
très proches des nuances utilisées, soit à l’état moulé par centrifu-
y a des risques de chocs en raison des problèmes de fragilité.
gation, soit à l’état forgé après compaction isostatique à chaud en
À part ces deux aciers utilisés dans le domaine de l’outillage à partant de poudres préalliées pour la réalisation de cylindres de
chaud, tous les aciers de ce premier groupe sont utilisés pour les laminage à chaud de produits longs et de produits plats. La grande
outils de grande série, destinés à usiner des aciers d’un niveau de ténacité des calamines liée à la présence du cobalt et la très grande
résistance inférieur ou égal à 900 MPa, de la fonte et des alliages résistance à l’usure liée à la microstructure des matériaux permet-
non ferreux. Ils sont également utilisés comme outils de mise en tent d’obtenir des produits avec une très bonne fiabilité dimension-
forme ou de travail des métaux en feuilles pour de très grandes nelle et un excellent état de surface.
séries, notamment les aciers inoxydables, ou comme cylindres de
laminoir dans les équipements tandem (il s’agit dans ce cas d’éla-
boration par centrifugation sur des pièces axisymétriques).

1.4.2 Aciers à forte résistance à l’abrasion (aciers


2. Évolution des aciers
surcarburés) à outils
Les aciers de ce groupe se différencient de ceux du groupe pré-
cédent (cf. § 1.4.1) par des teneurs en carbone et vanadium nette-
ment plus élevées : teneurs en carbone et vanadium respective- Les aciers à outils constituent une classe de produits actuelle-
ment supérieures à 1,15 % et 2,7 % (en masse). ment en pleine évolution, grâce aux progrès réalisés dans les tech-
Ces nuances, qui sont en quelque sorte des aciers surcarburés niques d’élaboration, de refusion sous vide ou sous laitier et de
sans cobalt, ont une meilleure dureté à la température ambiante transformation à chaud, ainsi que dans les moyens d’usinage, de
que les précédents (cf. § 1.4.1), mais leur dureté à chaud est sensi- traitement thermique et de traitement de surface. Cette évolution
blement la même. Ces aciers sont fragiles et leur aptitude au meu- se fait sentir dans les trois grandes familles d’aciers à outils :
lage est rendue délicate par suite d’une grande quantité de carbu- – aciers de travail à froid ;
res de vanadium dans la microstructure. – aciers de travail à chaud ;
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Ils sont utilisés pour usiner des alliages durs et surtout très abra- – aciers à coupe rapide.
sifs, ou pour le découpage à froid. On les utilise également de plus
en plus comme cylindres forgés dans les équipements multicylin-
dres pour le laminage des aciers demandant un très bon état de 2.1 Aciers à outils alliés pour travail
surface comme les aciers inoxydables. On les trouve également à froid
dans les outils de travail des métaux en feuilles (aciers doux et
aciers inoxydables) pour de très grandes séries (de 106 à Les avancées ont été réalisées, d’une part en direction du com-
107 pièces). promis ténacité/résistance à l’usure, d’autre part en direction de
l’amélioration de la tenue à la corrosion.
1.4.3 Aciers ayant une grande dureté à chaud
(aciers au cobalt) 2.1.1 Amélioration du compromis ténacité/
Les aciers de ce groupe peuvent atteindre des duretés élevées à résistance à l’usure
la température ambiante et surtout à chaud [M 4 590] [M 4 591], & Pour aboutir à une amélioration du compromis ténacité/résis-
grâce à l’addition de 5 % de cobalt.
tance à l’usure, les recherches ont porté sur les éléments d’alliage
Ils sont utilisés pour des travaux de coupe à grande vitesse et à comme le tungstène et le vanadium, en plus du chrome. De bons
grande profondeur de passe, c’est-à-dire dans des conditions de résultats ont été obtenus avec des aciers du type X110CrMoV8
travail où il y a un fort échauffement de l’outil. avec une teneur en vanadium comprise entre 2 et 3 % et une teneur
Ces aciers sont retenus pour l’usinage des aciers ayant un niveau en tungstène comprise entre 1 et 1,5 %, ainsi qu’une addition de
de résistance supérieur à 900 MPa, des fontes trempées, des aciers titane pour affiner la microstructure. Ces aciers ont une résistance
moulés, et pour les travaux d’ébauchage en tous genres. à l’usure supérieure ou au moins égale à celle des aciers du type
X153CrMoV12 en raison d’une substitution importante de carbures
1.4.4 Aciers pour travaux difficiles (surcarburés de tungstène et de vanadium aux carbures de chrome, ce qui
entraı̂ne une suppression des alignements de carbures et une résis-
au cobalt)
tance aux chocs supérieure. Ils sont utilisés avec succès dans le tra-
Toutes les nuances de ce groupe sont des aciers surcarburés, à vail des métaux en feuilles pour de très grandes séries (découpage
l’exception du type HS2-9-1-8 mis au point dans les années 1960. et emboutissage de tôles en aciers de construction et inoxydables,
Ils présentent tous une dureté très élevée, même à chaud, et une en alliages d’aluminium, de titane et de cuivre).
très grande résistance à l’usure. Mais ces aciers sont très fragiles D’excellents résultats ont été obtenus avec ce type d’acier dans la
et leur aptitude au meulage est médiocre si bien qu’il faut des meu- découpe d’aciers à très haute résistance (Dual Phase 1 100 MPa)
les spéciales pour les rectifier. jusqu’à 4 mm d’épaisseur dans l’industrie automobile. Le compor-
Les niveaux de dureté que l’on peut obtenir sur les aciers de ce tement des outils en acier X110CrMoV8 est voisin de celui d’outils
groupe sont voisins de 68 HRC. Bien que nettement plus fragiles en acier à coupe rapide HS3-3-4 obtenu par métallurgie des pou-
que les aciers sans cobalt, les aciers HS2-9-1-8 et HS6-5-3-8 consti- dres. Les aciers à 8 % Cr sont également utilisés en substitution
tuent de loin les nuances les plus ductiles de ce dernier groupe. En aux aciers à coupe rapide ou aux aciers de la famille
raison de sa faible teneur en vanadium (inférieure à 1,3 % en X153CrMoV12 comme cylindres de travail dans le laminage à froid
masse), l’acier HS2-9-1-8 s’usine assez facilement mais, comme des aciers inoxydables (équipements Sendzimir).

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& Une autre voie d’amélioration du compromis résistance à l’usure


ténacité a été la métallurgie des poudres. L’addition de particules Tableau 3 – Nuances de travail à froid développées
de carbures de vanadium à des poudres d’aciers à outils de base par métallurgie des poudres
correspondant, soit à l’acier X37CrMoV5-1, soit à l’acier
X105CrMo17, a permis de développer deux catégories de nuances : C Cr W Mo V Co Nb
Nuance
– une catégorie caractérisée par de très hauts niveaux de résis- (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%)
tance à l’usure avec 10 et 15 % V d’une part, 2,45 et 3,5 % C
d’autre part, sur la base de l’acier à 5 % Cr et 1,3 % Mo ; TSP1 0,8 6,2 – 3,0 1,1 3,0 1,0
– une autre catégorie caractérisée par un bon compromis résis-
tance à l’usure/tenue à la corrosion sur des aciers du type TSP3W 1,1 7,8 1,1 1,6 2,4 – –
X170CrVMo17-3 PM et X190CrVMo17-6 PM.
TSP4 1,35 4,3 5,4 4,8 4,1 – –
Le tableau 3 donne quelques exemples de compositions chimi-
ques actuellement développées avec ajouts de carbures de vana- TSP5 1,6 4,8 10,0 2,3 5,1 7,9 –
dium, et pour certaines, de carbures de vanadium et de niobium.
Ces nuances ont pour la plupart une ténacité supérieure à celle TSP8 2,4 6,2 – 3,0 8,0 – 1,8
des aciers conventionnels AISI A2 (X100CrMoV5) et D2
(X153CrMoV12), voire pour certains l’acier AISI S1 (60WCrV8). Nuances développées par Thyssen-Krupp
Leur structure homogène permet d’obtenir après polissage un
excellent état de surface avec une rugosité totale inférieure à 3 mm.
2.2 Aciers à outils alliés pour travail
De tels alliages sont utilisés comme outils de travail des métaux à chaud
en feuilles et notamment des aciers inoxydables réputés sensibles
au phénomène d’usure adhésive, pour de très grandes séries, ainsi Des avancées ont été réalisées pour cette catégorie d’aciers,
que dans la mise en œuvre de résines neutres, voire agressives, d’une part en direction d’une amélioration des caractéristiques
très chargées (30 à 60 % de fibres de verre) pour de petites cavités, de ténacité et de résistance à la fissuration d’origine thermo-
et enfin comme matériau d’extrusion de pâtes alimentaires très mécanique, d’autre part en direction de nouvelles métallurgies
abrasives. livrées pour la plupart à l’état prétraité, plus facilement usinables,
de meilleure conductivité thermique et moins sensibles aux ségré-
gations d’éléments d’alliages.
2.1.2 Amélioration de la tenue à la corrosion
Pour obtenir l’amélioration de la résistance à la corrosion, les 2.2.1 Amélioration des caractéristiques
de ténacité
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recherches ont été conduites en direction de l’incorporation


d’azote dans les aciers à 17 % de chrome par le procédé PESR (refu- Les progrès en termes d’élaboration et de transformation à chaud
sion sous laitier et sous pression). De nouveaux aciers ont été mis ont rendu possible l’obtention d’aciers à très bas taux de résiduels
au point sur la base X55CrMo17 contenant 0,2 % d’azote. Ces aciers (soufre et phosphore notamment) avec des teneurs en manganèse
permettent d’obtenir des niveaux de dureté comparables à ceux et en silicium réduites, pour améliorer la résistance aux chocs et à
obtenus sur l’acier X105CrMo17, avec des tenues à la corrosion net- la propagation des fissures de fatigue thermo-mécanique, dans un
tement supérieures dans les milieux nitriques, sulfuriques, phos- domaine de température compris entre 20 et 600  C.
phoriques et acétiques, sous réserve, bien entendu, que leur
revenu soit réalisé à basse température (200  C maximum), pour C’est ainsi que se sont développés des aciers du type
éviter la précipitation de carbures et de nitrures, ainsi qu’un appau- X37CrMoV5-1 et 32CrMoV12-28 dans les moules de coulée sous
pression d’alliages d’aluminium et d’alliages cuivreux avec des
vrissement en chrome de la matrice.
améliorations de longévité de 30 à 50 % par rapport à la référence
Des nuances ont été élaborées récemment sur la base d’une utilisée dans ce domaine de l’industrie (acier X40CrMoV5-1 ou
teneur en chrome comprise entre 15 et 16 %, d’une teneur en AISI H13). Ces améliorations de longévité sont liées à la bonne
molybdène comprise entre 1,6 et 2 %, d’une teneur en vanadium tenue des aciers précités à la fatigue et aux chocs thermiques,
comprise entre 0,3 et 0,5 %, avec une teneur en carbone voisine ainsi qu’à une très bonne résistance à la propagation des fissures
de 0,5 %. L’azote, à un niveau voisin de 0,2 %, est introduit naturel- de fatigue amorcées en surface.
lement par le chrome et le vanadium, avec une élaboration en four Dans le domaine de la forge, des améliorations de tenue d’outil-
à arc et une refusion sous laitier. Cette nuance est susceptible, lage de 100 à 200 % ont été également observées par rapport à la
après une trempe à des températures comprises entre 1 050 et même référence et le mode de dégradation a évolué d’une fissura-
1 100  C, de donner des niveaux de dureté de 58 HRC après revenu tion profonde par fatigue (pour l’acier référence AISI H13) à une
vers 520  C, avec une tenue à la corrosion en brouillard salin com- déformation par fluage des parties de l’outil les plus sollicitées sur
parable à celle de l’acier X35CrMoN15 élaboré par le procédé PESR. le plan thermique.
Sa tenue en fatigue de surface est comparable à celle de l’acier
Dans le domaine des aciers du type X37CrMoV5-1, des études
102Cr6, et nettement supérieure à celle de l’acier X100CrMo17 qui
récentes ont permis de corréler étroitement l’état de précipitation
renferme une quantité importante de carbures primaires. des carbures et le comportement du matériau sous sollicitations
La piste des aciers à l’azote est intéressante dans l’optique de thermomécaniques. Il a été ainsi possible d’identifier le rôle de
l’amélioration combinée des caractéristiques mécaniques et de la chaque élément d’alliage et d’optimiser la composition chimique
tenue à la corrosion localisée. Ces aciers à 0,2 % d’azote offrent de l’acier pour satisfaire conjointement aux contraintes de pénétra-
des perspectives d’application très importantes dans le domaine tion de trempe sur des pièces de dimensions importantes et de
de la plasturgie, des éléments de construction devant résister à la tenue aux sollicitations thermomécaniques. Ce travail a abouti à la
corrosion et à l’usure (pompes, soupapes, injecteurs, roulements), proposition d’une nuance d’acier du type 5 % Cr, avec 1,5 % Ni,
des outils tranchants pour l’industrie alimentaire et des scalpels. Il 1,7 % Mo et 0,65 % Va particulièrement adaptée au moulage des
est nécessaire toutefois de prendre un certain nombre de précau- alliages d’aluminium.
tions au niveau de l’usinage par électroérosion et du rechargement. Parmi les évolutions des nuances d’aciers vers plus de ténacité,
En effet, le risque d’apparition de porosités s’accroı̂t avec l’aug- on peut signaler celle de l’acier de base 55NiCrMoV7 utilisé classi-
mentation de la teneur en azote. quement comme matrice de forge sur pilon ou presse mécanique,

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION

et sa substitution par une nuance plus tenace et plus soudable du X37CrMoV5-1 (AISI H11) ou X40CrMoV5-1 (AISI H13) peuvent être
type 20CrNiMoV8 avec ajout de bore pour améliorer sa trempabi- obtenues sur des aciers du type X45MoCrV5-3-1 (équivalence améri-
lité. Cet acier présente en plus une meilleure résistance à chaud et caine AISI H42). Cette amélioration de conductibilité thermique est la
une plus grande homogénéité des propriétés pour des outillages conséquence de l’augmentation de la teneur en carbone de 0,37 à
de grandes dimensions. 0,45 %, ce qui se traduit par une plus grande quantité de précipités
de carbures après revenu, en liaison avec l’augmentation de la teneur
2.2.2 Obtention de nouvelles métallurgies en molybdène de 1,5 à 5 %, à la teneur en vanadium de 1 % et à la
diminution de la teneur en chrome de 5 à 3 %. C’est en effet la quan-
& Les progrès en terme d’élaboration et notamment l’utilisation de tité d’éléments d’alliage en solution solide qui est la plus responsable
la refusion sous vide ont permis d’incorporer des quantités impor- de l’abaissement de la conductibilité thermique des aciers à outils.
tantes d’aluminium (plus de 1 % en masse) et de cuivre (1 %) dans
Par ailleurs, la teneur élevée en molybdène donne à l’acier de
les aciers d’outillage à 3 % de nickel à basse teneur en carbone et
très bonnes caractéristiques mécaniques à chaud (dureté Vickers
ainsi de substituer un durcissement par phases intermétalliques
de 270 HV à 600  C au lieu de 160 HV pour l’acier X40CrMoV5-1),
Ni-Al-Cu au mode de durcissement classique par précipitation de
après une trempe réalisée entre 1 050 et 1 080  C et un revenu
carbures secondaires.
pour obtenir un niveau de dureté Rockwell C de 50 HRC, avec des
Par rapport aux aciers de la famille chrome-molybdène classique- valeurs de résistance aux chocs comparables à celles de l’acier
ment utilisés dans le domaine de la plasturgie (40CrMnMo8), ces X40CrMoV5-1 (AISI H13). Ce type d’acier est utilisé comme outil-
aciers présentent l’avantage d’une meilleure aptitude à l’usinage, lage sur machine Hatebur, ou plus généralement comme insert de
au grainage et au soudage, en raison de leur très basse teneur en matrice de forge, ainsi que comme moule dans la coulée sous pres-
carbone et de leur structure bainitique homogène après refroidisse- sion d’alliages d’aluminium et d’alliages cuivreux, en substitution
ment. Leurs caractéristiques mécaniques sont comparables, voire aux aciers à 5 % Cr du type X40CrMoV5-1 (AISI H13). Le tableau 4
supérieures à celles des aciers prétraités (400 au lieu de 330 HB). donne quelques indications sur des résultats comparés de tenue
Ils peuvent donc potentiellement remplacer les aciers utilisés d’outillage par rapport aux nuances classiques dans les domaines
actuellement en plasturgie, cela commence à être le cas en Asie de l’extrusion et du forgeage des alliages cuivreux, de l’extrusion
du Sud-Est et au Japon. Ils sont utilisés notamment dans l’industrie et du forgeage d’aciers.
du moule mécanique et pour la réalisation de pièces structurales de
grandes dimensions à haut niveau de caractéristiques mécaniques. & Un nouveau concept métallurgique a été établi sur la base de
l’étude des différentes séquences de précipitation des carbures
& Une deuxième voie en termes de nouvelles métallurgies est la dans les aciers à 5 % Cr. Il a été montré notamment que c’est la
limitation de la teneur en chrome et en carbone des nuances pour maı̂trise de la taille, de la structure cristallographique et de la répar-
améliorer l’usinabilité, l’aptitude au polissage et à la gravure chi- tition des précipités qui permet d’optimiser les propriétés mécani-
mique, éléments très importants dans le domaine de la plasturgie, ques. Ce concept a conduit à une nouvelle famille d’aciers durcis
et de compenser cet abaissement au niveau des caractéristiques par le carbure M2C, allant du grade X20CoNiCrMo14-11-3-1 au
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mécaniques et de la trempabilité par l’ajout d’éléments comme le grade X30CoNiCrMo15-12-3-2 dans lesquels le cobalt accélère la
bore dont les aciéristes maı̂trisent maintenant parfaitement l’addi- précipitation des carbures alliés, avec très peu de cémentite, per-
tion (protection de cette addition par l’aluminium ou le titane). mettant ainsi une répartition homogène dans la matrice. Cela
C’est ainsi qu’ont été mises au point des nuances prétraitées pré- entraı̂ne un très haut niveau de caractéristiques mécaniques
sentant une dureté HB de 300 du type 25CrMnMo6-6 avec ajout de (Rm 1 900 à 2 300 MPa) avec une ténacité très correcte (K1C 110 à
bore dont la conductivité thermique est améliorée de 20 % par rap- 44 MPa ⋅ m ). Ces aciers ont pour l’instant une application très limi-
port à la nuance traditionnelle 40CrMnMo8, avec en plus une aug- tée dans le domaine de l’outillage en raison du coût du cobalt, mais
mentation sensible de l’aptitude à l’usinage et au polissage chimique. cette teneur peut être substantiellement réduite par ajout d’alumi-
Ces nuances correspondent tout à fait aux besoins de l’industrie de la nium qui favorise la précipitation d’intermétalliques FeNiAl en
plasturgie, et offrent une plus grande fiabilité et une plus grande fle- début de revenu. Le grade X20NiCoCrAlMo13-6-3-1,7-1,5 fait actuel-
xibilité à tous les stades de la fabrication, ainsi qu’une augmentation lement l’objet d’investigations en vue de son application dans le
des performances en termes de pièces injectées. domaine de l’outillage. Les niveaux de caractéristiques mécaniques
obtenues après traitement thermique sont très élevés : Rm égal à
Il est apparu plus récemment des nuances à bas carbone
18CrMnMo8 avec addition de dispersoı̈des comme le niobium, qui 2 300 MPa, K1C égal à 45 MPa ⋅ m . On se rapproche ainsi d’un
ont après traitement thermique une structure martensitique douce concept qui conduit au développement des nuances pour l’indus-
renforcée par des carbures de taille nanométrique et dont le niveau trie aéronautique.
de dureté est compris entre 320 et 350 HB avec une excellente apti-
tude au soudage. D’autres nuances à très bas carbone (0,08 à
0,13 %) et des additions de nickel, manganèse, cuivre et aluminium,
2.3 Aciers à coupe rapide
également à durcissement structural, ont permis d’atteindre des Ces aciers sont encore utilisés dans l’usinage, principalement en
niveaux de dureté homogènes sur de fortes épaisseurs, et compris fraisage, taraudage et perçage car les revêtements leur ont donné
entre 320 et 400 HB, avec une bonne aptitude à l’usinage et au polis- de nouvelles possibilités en termes de résistance à l’usure ou à
sage. Un tel niveau de caractéristiques mécaniques est bien maı̂- l’échauffement avec l’augmentation de la vitesse de coupe. Ils
trisé grâce à un très bas taux inclusionnaire et les techniques de sont également retenus de plus en plus en substitution des aciers
refusion sous vide et sous laitier. Des applications récentes de ces d’outillage à froid à forte teneur en chrome, en particulier dans le
nuances à bas et très bas carbone ont été trouvées dans le domaine travail des métaux en feuilles et notamment des métaux réputés
du moule mécanique et pour la réalisation de pièces structurales de sensibles à l’usure adhésive comme les aciers inoxydables et les
grandes dimensions. Des exemples peuvent être cités pour la mise alliages de titane.
en forme des matières plastiques et caoutchouc, par injection, com-
pression, extrusion, pour des pièces de bancs d’essais, des outilla- En dehors des nuances classiques à plus ou moins forte teneur
ges aéronautiques, des empreintes de matriçage à froid. en cobalt selon les propriétés mécaniques à chaud requises, se
sont développées des nuances très alliées en carbone, en vana-
& Une troisième voie est la recherche d’une meilleure productivité dium et en cobalt, qui ne sont obtenues que par métallurgie des
dans le domaine des aciers devant résister à de fortes contraintes poudres. Ces nuances, qui peuvent être traitées pour des niveaux
d’ordre thermo-mécanique, comme les outillages de forge et de cou- de dureté voisins de 70 HRC, offrent l’avantage d’une très forte
lée sous pression d’alliages métalliques. De meilleures propriétés de résistance à l’abrasion et de très bonnes propriétés mécaniques à
résistance à chaud, jointes à des améliorations de conductibilité ther- chaud, tout en ayant une aptitude à la rectification tout à fait cor-
mique de l’ordre de 30 % par rapport aux aciers classiques du type recte en raison de la taille extrêmement fine des carbures.

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ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Tableau 4 – Apport de l’acier X45MoCrV5-3-1 dans différentes opérations de mise en forme à chaud
comparativement aux nuances utilisées classiquement pour ces opérations

Process Outil Dimensions Dureté Comparaison à Résultats Remarques

Durée de vie augmentée Conséquence de la bonne


Fabrication de Mandrins de Diamètre
38 HRC X37CrMoV5-1 Plus faible profondeur de conductibilité thermique de
tubes perçage 180 mm
fissures l’acier

Durée de vie augmentée


Extrusion du Matrices de Diamètre
46 HRC X50NiCrWV13-13 Moins d’usure et moins de
cuivre filage 165 mm
reprises

Extrusion
Matrices de Diamètre Meilleure stabilité Conséquence de la haute
d’alliages 49 HRC 32CrMoCoV12-28-30
filage 110 mm dimensionnelle limite d’élasticité à chaud
cuivreux (laiton)

Tendance à avoir moins


Conséquence des hautes
X45CrMoV5-1, d’usure sur la surface des
Matrices de propriétés de résistance à
Opération de Dimensions 45 à 32CrMoV12-28, matrices
forge (industrie l’usure à chaud en liaison
forgeage moyennes 49 HRC X37CrMoV5-1, Complément
automobile) avec la haute teneur en
32CrMoCo12-28-30 d’expérimentation
molybdène
nécessaire

X37CrMoV5-1, Durée de vie d’outil Relativement peu de fissu-


Opération de Dimensions 48 à X40CrMoV5-1, augmentée res de fatigue thermoméca-
Inserts
forgeage moyennes 50 HRC X38CrMoV5-3, Meilleure stabilité nique jusqu’à la fin de vie de
32CrMoCoV12-28-30 dimensionnelle l’outil

Tableau 5 – Compositions chimiques et caractéristiques mécaniques des aciers rapides des séries
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ASP et TSP obtenus par métallurgie des poudres avec de bas taux de résiduels

Composition chimique
(% en masse)
Nuance d’acier Dureté (1) Ténacité (1) Résistance à l’usure (1)
C Cr Mo W V Co Nb

ASP 2017 0,80 4,2 3,0 3,0 1,0 8,0 1,0 1 3 1

ASP 2023 1,28 4,2 5,0 6,4 3,1 – – 1 à 2 2 1 à 2

ASP 2030 1,28 4,2 5,0 6,4 3,1 8,5 – 2 à 3 1 à 2 2

TSP 5 1,6 4,8 2,3 10,0 5,1 7,9 – 2 à 3 2 2 à 3

TSP 6 1,85 4,8 4,8 18,5 6,3 5,8 – 3 1 3+

ASP 2053 2,45 4,2 3,1 4,2 8,0 – – 1 à 2 1 3

ASP 2060 2,30 4,0 7,0 6,5 6,5 10,5 – 3 1 3


(1) Les propriétés d’usage sont classées qualitativement de 1 à 3 selon leur importance croissante (1 minimum, 3 maximum).

& Ces nuances d’aciers, développées sous la dénomination Le tableau 5 et la figure 10 donnent les compositions chimiques
ASP 2000, avec une élaboration soignée (refusion sous laitier) et des indications sur les propriétés de dureté, de résistance à
pour avoir un très bas taux de résiduels, ont dans l’ensemble une l’usure et de ténacité des aciers à coupe rapide de la série
très bonne résistance à l’égrènement des arêtes de coupe. L’addi- ASP 2000 et de la famille TSP. Le diagramme de la figure 10 permet
tion de 8 % Co, 0,2 % C et 1 % Nb à la matrice d’un acier à coupe de situer les principales nuances ASP et TSP élaborées par métal-
rapide HS6-5-2 a permis de développer une nuance dénommée lurgie des poudres par rapport aux nuances d’aciers à outils de tra-
ASP2017 dont les propriétés d’ensemble, et notamment de résis- vail à froid et d’aciers rapides. L’utilisation de l’acier ASP 2017 de
tance aux chocs, sont extrêmement intéressantes par rapport aux très bonne ténacité est envisagée dans toutes les opérations d’usi-
autres nuances de la série ASP 2023, 2030 et 2060. D’autres nuan- nage qui sollicitent fortement le matériau aux chocs : taraudage,
ces ont été développées plus récemment sous la dénomination fraisage d’ébauches, sciage des métaux… Les aciers ASP 2023 et
TSP. Ces nuances sont utilisées à la fois dans le domaine du travail 2030 sont utilisés classiquement comme outils pour réaliser des
à froid et dans le domaine de la coupe. Les nuances utilisées dans broches, des alésoirs, des fraises mères, les aciers ASP 2060, TSP5
le travail à froid (TSP1, TSP3W, TSP4, TSP8) ont été présentées et TSP6 comme outils de coupe pour le chariotage et le perçage
dans le tableau 3. dans des conditions relativement sévères.

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION

Ténacité

ASP
2017 Tarauds, lames de
scie

TSP3
W
Outils de coupe
alésoirs, forets

S1 Outillage à froid TSP4

ASP
2023 TSP5

A2 M2C
ASP
2030 ASP
2060
TSP6

D2 Outils de coupe

Résistance à l’usure

Figure 10 – Caractéristiques mécaniques des aciers rapides sous les dénominations ASP et TSP, avec de bas taux de résiduels. Comparaison
avec les nuances d’aciers rapides classiques et d’aciers d’outillage à froid (d’après Thyssen Krupp)

& Dans le domaine de l’usinage et plus particulièrement du per- l’industrie aéronautique pour des conditions de travail très sévères,
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çage, il faut signaler les progrès substantiels apportés par la métal- où les températures de service atteignent ou dépassent 700  C. Les
lurgie des poudres, associée à de très bas taux de résiduels, avec progrès apportés par la métallurgie des poudres ont permis égale-
les revêtements obtenus par technique PVD-PACVD (par exemple ment d’assurer une autre continuité entre les aciers rapides et les
multicouches WC-C). Le perçage d’aciers de niveaux de dureté carbures frittés pour l’usinage dans des conditions sévères.
compris entre 400 et 500 HB (1 400 à 1 800 MPa) avec des nuances
du type ASP 2060 revêtues peut se faire avec une productivité lar- L’évolution des aciers de travail à froid se fait actuellement en
gement équivalente à celle que l’on peut obtenir avec des carbures, direction des aciers à forte résistance à l’usure contenant de 8 à
en jouant sur l’avance (nettement supérieure) et la vitesse de coupe 12 % Cr (avec incorporation d’azote pour certains d’entre eux)
(plus réduite). Il n’y a donc pratiquement plus de discontinuité devant résister à la corrosion, et vers les aciers rapides à forte
entre le domaine des aciers rapides et celui des carbures dans les teneur en carbone et vanadium obtenus par métallurgie des pou-
opérations d’usinage. dres pour des conditions d’usure très sévères. L’évolution des
aciers de travail à chaud se fait pour la plasturgie en direction de
nouvelles métallurgies à bas carbone durcies par phases intermé-
talliques Ni-Al-Cu, avec une excellente aptitude au soudage et au
3. Conclusion polissage. Elle se fait également vers des nuances à plus bas car-
bone et au bore pour le domaine de l’estampage, et vers des aciers
à 0 5 % Cr à très bas taux de résiduels et addition de nickel pour les
Cet article consacré à la classification et à l’évolution des aciers à moules de coulée sous pression des alliages d’aluminium. Elle se
outils a permis de définir l‘ensemble des propriétés et les princi- fait enfin en direction des nuances hautement alliées au cobalt, nic-
paux domaines d’utilisation des différentes catégories d’aciers à kel, chrome et molybdène à hautes caractéristiques mécaniques
outils. Le travail à froid, le travail à chaud et l’usinage constituent avec des critères de choix proches de ceux utilisés en industrie
des secteurs bien spécifiques qui ont chacun leur groupe d’aciers, aéronautique. Grâce à la métallurgie des poudres, l’évolution des
avec une certaine continuité, voire une certaine interpénétration aciers rapides se fait vers des nuances très carburées hautement
entre les secteurs des aciers de travail à froid et des aciers rapides. alliées en tungstène, molybdène, vanadium et cobalt, dont les pro-
Par ailleurs, on peut noter également une continuité entre les aciers priétés de résistance à l’usure sont proches de celles des cermets et
de travail à chaud et les super alliages base nickel utilisés dans carbures frittés.

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P
O
U
Aciers à outils – Classification R
et évolution
par Robert LÉVÊQUE
E
Ingénieur Civil des Mines
Président d’honneur du Cercle d’Études des Métaux École Nationale Supérieure des
N
Mines de Saint-Étienne

Note de l’éditeur
Cet article est la réédition de l’article [M 4 588] paru en 2004 du même titre et même
auteur.
S
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À lire également dans nos bases


LÉVÊQUE (R.). – Aciers à outils – Composi- LÉVÊQUE (R.). – Aciers à outils – Mise en œu- LÉVÊQUE (R.). – Aciers à outils – Données
tion chimique et structure. [M 4 585] (2013). vre. [M 4 587] (2013). numériques non normalisées. [M 4 591]
(2013).
LÉVÊQUE (R.). – Aciers à outils – Élaboration LÉVÊQUE (R.). – Aciers à outils – Données
et transformation. [M 4 586] (2013). numériques normalisées. [M 4 590] (2013).

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P ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

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NF E 66-500 12-95 Outils coupants – Désignation des
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nation de la grosseur du grain fer-

V NF EN 10027-2 (novembre 1992) : Système de désignation des


aciers, partie 2 : désignation A 35-610 05-93
ritique ou austénitique des aciers.
Produits sidérurgiques – Les équi-
valences des nuances d’aciers
O NF EN ISO 6506 :
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étrangères avec les nuances
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I dureté Brinell : – partie 1 (avril


2006) : Méthode d’essai ; indice
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NF A 45-105 12-87 Produits sidérurgiques – Barres et
produits laminés en aciers à outils
– Tolérances dimensionnelles.

R (mars 2006) : Vérification et éta-


lonnage des machines d’essai ;
indice de classement A03-112-2,
NF A 45-104 12-87 Produits sidérurgiques – Barres et
plats forgés en aciers à outils –
Tolérances dimensionnelles.
– partie 3 (mars 2006) Étalonnage
ISO 1154 12-93 Outils coupants – Désignation des
des blocs de référence ; indice de
groupes d’aciers rapides.
classement A03-112-3.
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P NF EN ISO 6508 : Matériaux métalliques, essai de


dureté Rockwell : – partie 1 (mars
ISO 5949 12-83 Aciers à outils et aciers de roule-
ment. Méthode micrographique
d’évaluation de la répartition des
2006) : Méthode d’essai ; indice
L de classement A03-153-1, – partie 2
(mars 2006) : Vérification et éta- ISO 1035-1 01-80
carbures à l’aide d’images-types.
Barres en acier laminées à chaud
lonnage des machines d’essai ; – Partie 1 : dimensions des barres
U indice de classement A03-153-2,
– partie 3 : (mars 2006) : Étalon-
ISO 1035-2 10-80
rondes.
Barres en acier laminées à chaud
nage des blocs de référence ;
S NF EN ISO 14284 (décembre 2002)
indice de classement A03-153-3.
Fontes et aciers : Prélèvement et
– Partie 2 : dimensions des barres
carrées.
ISO 1035-3 11-80 Barres en acier laminées à chaud
préparation des échantillons pour
– Partie 3 : dimensions des barres
la détermination de la composi-
plates.
tion chimique, indice de classe-
ment A06-375. ISO 1035-4 08-82 Barres en acier laminées à chaud
– Partie 4 : tolérances.
NF A 04-302 09-84 Produits sidérurgiques – Détermi-
nation par cassure de la tendance ASTM E 112-96 e2 Standard Test Methods for Deter-
au grossissement du grain mining Average Grain Size.

Annuaire
Organismes – Fédérations – Associations (liste non Fournisseurs (liste non exhaustive)
exhaustive)
& Le lecteur pourra trouver des listes de fournisseurs auprès des Syndicats
Construire acier (ex Office Technique pour l’Utilisation de l’Acier), 20, rue professionnels suivants (listes non exhaustives)
Jean Jaurès, 92800 Puteaux Chambre syndicale des producteurs d’aciers fins et spéciaux (SPAS)
http://www.construireacier.fr http://www.spas-ffa.org/
Centre technique des industries mécaniques (CETIM), BP 67, 60304 Senlis Fédération française de l’acier (FFA)
Cedex
http://www.acier.org
http://www.cetim.fr/ Union des négociants en aciers spéciaux (UNAS)
http://www.unas.org

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ACIERS À OUTILS – CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION


P
O
& Producteurs d’aciers à outils (tableau 1) U
Tableau 1 – Sociétés productrices d’aciers à outils (liste non exhaustive)
R
Produits
Sociétés Sites Internet
Lingots
Demi-
produits
Produits
forgés
Barres Fil machine
Produits
plats
Produits longs
à froid
E
Aciers non alliés et alliés d’outillage N
Aciéries de Bonpertuis http://www.acieries.bonpertuis.fr ▪ ▪ ▪

Aciéries et laminoirs de
Rives
http://www.arl-rives.com ▪
S
Aciers du Tarn SA http://www.aciersdutarn.com ▪

Akers France http://www.akersrolls.com ▪ ▪


A
Ascometal-Lucchini http://www.ascometal.fr ▪ ▪ ▪ V
Böhler Uddeholm AG

DEW Stahl
http://www.bohler-uddeholm.fr

http://www.dew.stahl.com



▪ ▪


O
Eramet – Aubert & Duval http://www.eramet-aubertduval.com ▪ ▪ ▪
I
Industeel France http://www.arcelormittal.com ▪ R
Thysen-Krupp AG http://www.thyssenkrupp.com ▪ ▪ ▪ ▪ ▪

Aciers à coupe rapide


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DEW Stahl http://www.dew.stahl.com ▪ ▪ ▪ P


Eramet – Aubert & Duval http://www.eramet-aubertduval.com ▪
L
Erasteel http://www.erasteel.com ▪ ▪ ▪ ▪ ▪
U
S

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