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La méthode Six Sigma repose à la fois sur des enquêtes (la voix du client) et sur
des données mesurables et fiables (les indicateurs). Elle est utilisée pour réduire
la variabilité dans les processus de production et les produits de façon à
améliorer la qualité globale des produits et des services.
Sommaire
1 Histoire
2 Origine de l'appellation
3 Concept
4 Exemple
5 Méthode Six Sigma
5.1 Principes
5.2 Six Sigma et la conduite du changement
5.3 Acteurs du Six Sigma
5.4 Nouvelles tendances
5.4.1 Lean Six sigma (LSS)
5.4.2 Design for Six Sigma (DFSS)
5.5 Formations et certifications
5.6 Outils analytiques
6 Notes et références
7 Voir aussi
7.1 Bibliographie
7.2 Articles connexes
Histoire
L’histoire de Six Sigma débute en 1986 chez Motorola, qui cherche à mettre en place
une méthode pour améliorer ses processus de fabrication et la qualité de ses
produits de façon à mieux satisfaire ses clients. La méthode devient célèbre dans
les années 1990 après que General Electric a décidé de l’appliquer et de
l’améliorer. Sa vogue viendra de l'annonce des économies réalisées par cette
société1.
Origine de l'appellation
En statistiques, la lettre grecque sigma σ désigne l'écart type ; « Six Sigma »
signifie donc « six fois l'écart type ». L'écart type pouvant être assimilé à la
dispersion d'un processus, on parle aussi d'étendue comme paramètre de dispersion :
l'étendue R (range en anglais) est la différence entre la valeur maxi et la valeur
mini d'un échantillon. Au sens mathématique, l'écart type est la racine carrée de
la variance.
La méthode consiste à faire en sorte que tous les éléments issus d'un processus
soient compris dans un intervalle s'éloignant au maximum de six sigma par rapport à
la moyenne générale des éléments issus de ce processus. En réduisant la variabilité
des produits du processus, on réduit le risque de voir le produit (ou service)
rejeté par son destinataire car en dehors de ses attentes ou spécifications. Le
principe vise donc à travailler sur le processus afin que seuls des produits
conformes aux exigences soient livrés : produire juste dès la première fois en
éliminant les coûts liés aux retouches, recyclage, mise au rebut et risque de vente
d'un produit non conforme1.
Concept
Un processus industriel ou un service comprend un certain nombre de tâches
répétitives, l'exemple le plus simple étant la production d'une pièce en grande
série. Une pièce ou une prestation est conforme si elle respecte un certain nombre
de critères, mais les pièces ou les services ne sauraient être strictement
identiques. L’esprit Six Sigma consiste à améliorer le processus pour que ces
produits soient tous bons, il ne s’agit pas de contrôler les produits, mais bien
d’être sûr que le processus soit fiable2.
Exemple
Prenons le cas d'une pièce mécanique dont la longueur nominale est L. La pièce est
utilisable si la longueur est comprise entre L-ΔL et L+ΔL (2ΔL = IT est
l'intervalle de tolérance). Le processus de production, lui, produit des pièces
dont la longueur varie, la longueur moyenne est L, et avec un écart type σ (on
suppose que cette longueur suit une loi normale).
En général, le processus est réglé afin que l'on ait σ = ΔL/3 (σ = IT/6) ; on écrit
en général plutôt ΔL = 3×σ (IT = 6σ), mais c'est bien ΔL qui est une contrainte (la
pièce est utilisable ou non) et σ qui est ajusté (les machines sont plus ou moins
bien réglées). Ceci conduit à un taux de rebut de 0,27 %, soit 2 700 pièces au
rebut pour une production de 1 million de pièces.
On se situe donc avec 12σ bien au-delà du taux de rebut de 3,4 pièces défectueuses
pour un million de pièces produites, qui est la valeur couramment admise pour une
approche « Six Sigma ». En fait, l'approche « Six SIGMA » tient compte d'une
déviation de la moyenne de 1,5 σ. Pour un processus qui suivrait parfaitement une
loi normale, il « suffirait » de rester dans un intervalle de + ou - 4,5 fois
l'écart type. Pour retrouver l'objectif d'un taux de rebut de 3,4 pour un million
maximum, il suffit d'appliquer les formules à 4,5 σ (6 σ - 1,5 σ) sur un seul côté
de la gaussienne. Il faudrait en fait rajouter la valeur à 7,5 σ (6 σ + 1,5 σ) pour
tenir compte de l'autre côté de la gaussienne, mais ces valeurs très faibles sont
négligeables.
Chaque étape possède des outils différents qui sont regroupés dans une démarche
cohérente. Typiquement, la gamme d'outils utilisés dans chacune des phases est
(cette liste n'est pas exhaustive) :
Lorsqu'un processus ne peut être amélioré alors qu'il ne répond plus aux attentes
du client, Six Sigma se décline aussi en méthodes de création de nouveaux processus
ou de nouveaux produits sous le nom de DFSS (Design For Six Sigma). Cette autre
méthode se décompose aussi en 5 étapes qui se contractent en DMADV pour « définir,
mesurer, analyser, développer (design en anglais) et vérifier ».
Nouvelles tendances
Lean Six sigma (LSS)
Une autre méthode est de plus en plus associée au Six Sigma, le Lean (de l'anglais
lean signifiant maigre , sans gras) (outils comme Value Stream Mapping, Takt time).
Le Lean 6 Sigma prend de plus en plus le pas sur le « pur » Six Sigma[réf.
nécessaire].
Concrètement, le Lean Six Sigma est la rencontre entre deux méthodes d'amélioration
en continu destinées à accroître la performance de l'entreprise.
Alors que le Six Sigma va venir réduire les variations observées sur le produit, le
Lean va se concentrer sur le processus de production et sur l'élimination de tout
ce qui est superflu. En réduisant les temps de travail et les temps d'attente, le
processus va gagner en efficacité. Dans certaines industries, le temps d'attente
est un facteur important pour le client (CTQ)4.
L'association des deux termes est, dans certains cas, considérée comme du
marketing, car issue de deux méthodes éprouvées dans le temps et intrinsèquement
suffisantes. D'autre part, on associe un outil (Six sigma) à un système (ensemble
d'éléments dont des outils).
Formations et certifications
Les formations disponibles sur le marché ont pour objectif de permettre aux
différents acteurs (cf plus haut) d'accroître leurs connaissances et d'obtenir des
compétences. Il y a des formations courtes (2 à 3 jours) pour les Champions (ou
Deployment Leaders) et des programmes plus longs (plusieurs sessions sur 3 à 6
mois) pour les Green Belts et les Black Belts. Les programmes de formation-action
sont le meilleur moyen de lancer des projets Six Sigma dans les organisations. Les
programmes de formation doivent répondre aux exigences de "savoir", "savoir faire"
et "savoir être" définis dans la norme AFNOR NFX 06 091 « Démarches Lean, Six
Sigma, Lean Six Sigma - Exigences des compétences des chefs de projets
d'amélioration et des animateurs d'ateliers ». Ce qui conduit à des formations de
durée entre 6 et 8 jours pour des Green Belt, entre 12 et 16 jours pour des Black
Belt et ceci en plusieurs sessions espacées de quelques semaines pour application.
La masse de connaissances à acquérir et leur applicabilité nécessitent la
réalisation d'un projet concret issu de son entreprise5.