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The Shiga toxin-producing Escherichia coli in food toxiinfections

Article  in  Annales de Médecine Vétérinaire · January 2007

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3 authors:

Amina Chahed Bernard China


Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire d’Alger Sciensano
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Georges Daube
University of Liège
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Manuscrit déposé le 09/11/2006 Ann. Méd. Vét., 2007, 151, 215-246

Formation continue - Articles de synthèse

Les Escherichia coli producteurs de Shigatoxines dans les toxi-infections


d’origine alimentaire

CHAHED A., CHINA B., DAUBE G.

Université de Liège, Faculté de Médecine vétérinaire, Département des Sciences des Denrées alimentaires, Laboratoire de
Microbiologie, Boulevard de Colonster, 20, bâtiment B43B, 4000 Liège, Belgique

Correspondance : Prof. Georges DAUBE Tél : +32(0)4/366 40 15- - Fax : +32(0)4/366 40 44 Email : georges.daube@ulg.ac.be

RESUME : Certains Escherichia coli producteurs de Shigatoxines (STEC) sont responsables


de toxi-infections d’origine alimentaire qui se traduisent par des diarrhées mais aussi par des
syndromes plus graves pour l’homme comme le syndrome hémolytique urémique pouvant
provoquer la mort. Il s’agit d’agents zoonotiques dont le réservoir principal est le bovin et les
autres ruminants. Les principaux modes de transmission des infections à STEC à l’homme
sont la consommation d’aliments contaminés (viande de boeuf peu cuite, produits laitiers
non pasteurisés), la transmission de personne à personne, l’ingestion d’eau contaminée et le
contact avec des animaux (notamment les bovins) et leur environnement.
Les facteurs de virulence des Escherichia coli producteurs de Shigatoxines sont principale-
ment les protéines codées par un îlot de pathogénicité, « Locus of Enterocyte Effacement »,
impliquées dans la formation de la lésion d’attachement et d’effacement et de la diarrhée et
les toxines de Shiga codées par des bactériophages et impliquées dans les syndromes extra-
intestinaux. La souche de STEC du sérotype O157:H7 est responsable d’épidémies dans le
monde causant des milliers de malades et des dizaines de morts. De nombreuses méthodes
de diagnostic ont été développées pour identifier ce pathogène à partir des aliments. Elles
regroupent des méthodes de bactériologie classique, des méthodes immunologiques et des
méthodes moléculaires. Des mesures d’hygiène sont particulièrement importantes pour éviter
la contamination des animaux à la ferme et celle de la viande à l’abattoir. Enfin, des modèles
d’évaluation du risque ont été développés notamment afin de modéliser le comportement des
STEC dans l’aliment.

1. PREAMBULE ET EXPOSE phénomène est d’autant plus remar- 2. DEFINITIONS ET


DES MOTIFS quable qu’il touche principalement les NOMENCLATURE
jeunes enfants. C’est pourquoi, un
Depuis les années’80, les intérêt tout particulier a été porté à Pour commencer, il est important de
Escherichia coli (E. coli) du séro- ce germe pathogène. Cette synthèse pouvoir bien se situer par rapport à la
type O157:H7 ont été responsables de vise à expliquer les origines, les pro-
nombreuses épidémies de toxi-infec- nomenclature quelque peu rébarbative
priétés et les dangers liés aux souches
tions d’origine alimentaire dans le pathogènes d’E. coli O157:H7 entéro- qui concerne les E. coli responsables
monde entier causant des milliers de hémorragiques ainsi qu’aux souches de toxi-infections d’origine alimen-
malades et des dizaines de morts. Ce virulentes apparentées. taire (Mainil et Daube, 2005).

215
Parmi les E. coli pathogènes, on distin- Figure 1 : La lésion d’attachement et d’effacement (microscopie électronique)
gue notamment les E. coli attachantes (China, 2000)
et effaçantes (AEEC pour « Attaching
and effacing E. coli ») se caractéri-
sant par un attachement intime des
bactéries aux entérocytes suivi d’un
effacement des microvillosités (Moon
et al., 1983) (figure 1). Il s’agit d’une
définition liée à la lésion anatomo-
pathologique produite.
Les AEEC regroupent les E. coli enté-
ropathogènes (EPEC), responsables
de diarrhées chez l’homme et les ani-
maux, et les E. coli entérohémorragi-
ques (EHEC), responsables de diar-
rhées, de dysenteries et de pathologies
extra-intestinales comme le syndrome
hémolytique urémique (SHU) ou le
purpura thrombotique thrombocyto-
pénique (PTT) chez l’homme. Les
souches similaires trouvées chez
les animaux où seuls les symptô-
mes entériques peuvent exister sont
appelées EHEC-like. Les souches
EHEC en plus de produire la lésion
d’attachement et d’effacement (AE)
produisent des toxines dont l’arché-
type est la toxine Stx (Shigatoxin) de
Shigella dysenteriae qui comprend
aussi des souches non AEEC. Les
EHEC font donc partie aussi de la
famille des STEC ou Shigatoxin-pro-
ducing E. coli. L’acronyme EHEC Les E. coli attachantes et effaçantes (AEEC) s’attachent intimement à l’entérocyte et effacent les
microvillosités (MV) conduisant à l’accumulation d’actine et à la formation du piédestal (flèche)
est basé sur une caractéristique clini-
(China, 2000).
que alors que STEC est une défini-
tion phénotypique, voire génotypique,
selon la méthode de caractérisation
utilisée. Par conséquent, si la souche Il faut cependant indiquer que d’autres Chez l’homme, après ingestion d’une
est isolée d’un aliment, on parlera de sérotypes d’EHEC sont aussi impli- dose infectieuse faible (inférieure à
STEC alors que si elle est isolée d’un qués dans des pathologies sembla- 100 unités formant colonies) (Caprioli,
patient, on parlera plutôt d’EHEC. bles à celles qui sont provoquées par 2005) et après une incubation de 3 à 4
Les STEC sont aussi appelés VTEC, les EHEC O157:H7. Citons notam- jours pouvant aller jusqu’à 10 jours
pour « verotoxin-producing E. coli », ment les sérotypes : O26, O91, O103, (Karmali, 1989), les infections à STEC
car les toxines Stx sont toxiques pour O111, O118, O128 et O145 (Mainil peuvent revêtir des tableaux cliniques
les cellules Vero en culture. Pour rap- et Daube, 2005). Mais la plupart de variés allant de la diarrhée bénigne à
pel, le terme VTEC (Verotoxigenic des colites hémorragiques (Caprioli,
ces souches sont associées à des cas
Escherichia coli) est utilisé par les 2005). Ces dernières se compliquent
sporadiques plutôt qu’à de réelles épi-
autorités européennes (European parfois au bout de quelques jours
démies. d’un syndrome hémolytique urémique
Food Safety Authority, EFSA) alors
que le terme STEC (autrefois SLTEC (SHU) chez l’enfant et le sujet âgé et
pour Shiga-like toxin producing plus rarement de purpura thrombo-
E. coli (Karmali, 1989)) est utilisé tique et thrombocytopénique (PTT)
3. PATHOLOGIES HUMAINES
par les autorités américaines (Center chez l’adulte (Griffin et Tauxe, 1991).
ET ANIMALES LIEES
for Disease Control and Prevention, AUX Escherichia coli SHU et PTT ont en commun des lésions
CDC) (Mainil et Daube, 2005). producteurs de des cellules endothéliales de la micro-
Shigatoxines (STEC) circulation suivies d’un gonflement
Pour être complet, il faut aussi signaler
cellulaire, d’agrégation plaquettaire
que les toxines Stx, autrefois Slt pour
E. coli est un hôte normal de la flore et de thrombose. Les manifestations
« Shiga-like toxins », sont aussi appe-
intestinale des mammifères et des sont déterminées par le lit vasculaire
lées VT pour « Verotoxins ». Notons
oiseaux. Les STEC sont portés prin- le plus atteint : celui des reins pour le
enfin que les E. coli O157:H7 res-
cipalement par les bovins mais aussi SHU, celui du système nerveux pour
ponsables d’épidémies font partie des
par les ovins, les oiseaux et dans une les PTT. Ces deux affections sont
EHEC produisant les lésions d’atta-
caractérisées par une microangiopathie
chement et d’effacement (Moon et al., moindre mesure les porcs (Caprioli et
sévère et une réduction marquée du
1983) et des toxines de type Stx. al., 2005).

216
taux de plaquettes et du taux d’hémo- Figure 2 : Schéma des principaux éléments génétiques responsables de la viru-
globine (Agence française de Sécurité lence des E. coli producteurs de Shigatoxines.
sanitaire des Aliments, 2003).
Chez les animaux, les STEC sont res-
ponsables de diarrhées et de dysen-
terie chez le jeune veau (China et
al., 1998). L’absence de récepteurs
pour les toxines Stx expliquerait que
les ruminants ne développent pas de
toxémie ou de dommage vasculaire
systémique (Pruimboom-Brees et al.,
2000).
Des STEC non AEEC sont égale-
ment responsables de la maladie de
l’œdème chez le porc. Les animaux
atteints présentent des signes ner-
veux, ont des œdèmes en particu-
lier des paupières, du larynx et du
front. Ils titubent, semblent aveugles
et, dans les cas les plus avancés, sont
couchés sur le côté et présentent des
mouvements de pédalage. La mort
peut survenir dans les 24 heures après Sur le chromosome, on trouve principalement, l’îlot de pathogénicité LEE comprend 40 grilles ouver-
le début des signes cliniques (Agence tes de lectures (flèches) et 5 unités de transcription (LEE1 à LEE 5). Les gènes du LEE codent pour
française de Sécurité sanitaire des l’intimine (gène eae), des protéines sécrétées par le TTSS ou des chaperonines. Le LEE est impliqué
Aliments, 2003). La toxine Stx2e, dans la formation de la lésion d’attachement et d’effacement. Des bactériophages intégrés dans le
un variant porcin des toxines Stx, est chromosome bactérien portent les opérons stxAB qui codent pour les Shigatoxines. A côté du chromo-
responsable des dommages vasculai- some on trouve un plasmide de haut poids moléculaire qui porte des gènes codant pour des facteurs
res, des œdèmes ainsi que des foyers potentiellement impliqués dans la virulence comme les gènes ehxA codant pour l’entérohémolysine,
le gène toxB codant une adhésine et le gène katP codant pour une catalase-peroxydase.
de dégénérescence dans le tronc céré-
bral (angiopathie cérébrospinale)
des porcs atteints. Les sérotypes les
plus fréquemment impliqués sont 4. FACTEURS DE Ultérieurement, plusieurs études per-
les sérotypes O138, O139 et O141 VIRULENCE DES SOUCHES mirent de distinguer deux types anti-
(Heuvelink et al., 1999). Escherichia coli géniques de toxines. Les deux types
Malgré la sensibilité à de nombreu- ENTEROHEMORRAGIQUES de toxines ont été initialement dénom-
ses classes d’antibiotiques de la majo- (EHEC) més Slt-I et Slt-II et ultérieurement
rité des souches de E. coli O157:H7, Stx1 et Stx2. Des variants de ces
l’utilisation d’antibiotiques comme La virulence d’une bactérie est une toxines ont été très vite identifiés de
traitement chez l’homme, est encore mesure quantitative de son pouvoir telle manière que les toxines Stx1 et
controversée. L’utilisation des anti- pathogène. Les gènes de virulence Stx2 constituent des familles de toxi-
biotiques comme traitement pourrait codent pour des propriétés qui sont nes (Mainil, 1999).
conduire à l’aggravation de l’infection impliquées dans le processus de patho-
par destruction de la bactérie, indui- génie.
sant des concentrations en toxines 4.1.1. Génétique et structure des
Les gènes qui codent pour les princi- Shigatoxines
libres plus élevées et, de ce fait, plus paux facteurs de virulence des STEC
disponibles à l’absorption systémique sont portés par des éléments mobi- Ces toxines sont des holoprotéines de
augmentant le risque de survenue du les du génome, éléments acquis lors 70 kDa constituées d’une sous-unité A
SHU (Agence française de Sécurité d’échanges génétiques par transfert (possédant l’activité enzymatique) de
sanitaire des Aliments, 2003). horizontal : îlots de pathogénicité, bac- 33 kDa et de 5 sous-unités B (pour
Des essais de traitement ciblant les tériophages et plasmides (figure 2). binding ou liaison au récepteur) de
toxines ont été réalisés grâce à un 7,7 kDa chacune (Donohue-Rolfe et
composant du récepteur pour bloquer Keusch, 1983).
les toxines Stx1 et Stx2 libres dans 4.1. Les Shigatoxines
D’un point de vue génétique, la sous-
l’intestin, ce qui réduirait leur absorp- Certaines souches d’E. coli produisent unité A est codée par le gène stxA et
tion. une cytotoxine qui est létale pour les la sous-unité B par le gène stxB. Ces
Le traitement serait alors administré cellules Vero ou HeLa en culture, enté- deux gènes forment un opéron porté
très tôt dés l’apparition de la maladie. rotoxique au niveau de l’anse intesti- par des phages lysogènes spécifiques
D’autres voies thérapeutiques comme nale de lapins et létale pour la souris. de type lambda (Scotland et al., 1983)
l’utilisation d’anticorps monoclonaux Cette toxine proche de la toxine Shiga à l’exception de la production de la
anti-Stx ont également été testées de Shigella dysenteriae a été désignée toxine Stx2e. Ainsi, l’opéron stx1
(Agence française de Sécurité sani- Shiga like toxin (Slt) et rebaptisée par code pour la toxine Stx1 et l’opéron
taire des Aliments, 2003). la suite, Shigatoxine (Stx). stx2 code pour la toxine Stx2.

217
4.1.2. Mécanismes d’action des ovine et nommé stx1OX3 (Paton et al., rences sont majoritairement dues à des
Shigatoxines 1995), a été retrouvé plus tardivement, mutations au niveau de la séquence
chez des souches humaines et fut nucléotidique des gènes stx modifiant
Au niveau de la cellule eucaryote, les rebaptisé stx1c (Zhang et al., 2002a). donc légèrement la structure primaire
sous-unités B de la toxine Stx, assem- Chez l’homme, il est associé à des de la toxine (Piérard et al., 1998).
blées en anneau, se lient à un récepteur cas de diarrhées sans complication,
glycolipidique, le globotriosyl céra- Les régions les plus conservées des
ou bien n’entraîne aucun symptôme.
mide (Gb3) (galactose-α(1-4), galac- toxines correspondent aux acides
Les pourcentages d’identité avec le
tose-(1-4) glucosyl-céramide) (Mainil, aminés impliqués dans le site enzy-
gène stx1 sont respectivement de 97
1999). Une fois la toxine internalisée matique de la sous-unité A ou dans
et 95 % pour les séquences des gènes
par un mécanisme classique d’endocy- la liaison au récepteur Gb3 de la
stxA et stxB. Les protéines, quant à
tose, elle subit un transport rétrograde sous-unité B (Jackson et al., 1990).
elles, ne diffèrent que de 9 et 3 acides
à travers l’appareil de Golgi, puis le aminés correspondant à 97,1 et 96,6 % Les caractéristiques phénotypiques
réticulum endoplasmique. La sous- d’homologie entre les sous-unités A et des souches possédant des variants
unité A est alors scindée en deux par- B respectivement. Koch et collabora- expliquent pourquoi certaines sou-
ties A1 et A2 par réduction d’un pont teurs (2001) ont montré que l’opéron ches sont associées à des hôtes spéci-
di-sulfure. La partie A1 ainsi activée stx1c est fréquemment détecté dans fiques. Le caractère dangereux pour
est transloquée dans le cytoplasme où les sérotypes O146:H21 et O128:H2 l’homme n’en est pas pour autant
elle exerce son activité N-glycosidase isolés chez les ovins et chez l’homme. toujours absent, puisque par exemple
sur l’ARN ribosomique 28S bloquant Les ovins seraient probablement à des cas de diarrhées dus à une souche
la sous unité 60S du ribosome et l’arrêt l’origine de la transmission de ces ger- possédant le variant stx2e, ont été
de la synthèse protéique et la mort cel- mes à l’homme chez qui ils seraient décrits (Piérard et al., 1991).
lulaire (effet apoptotique). En outre, la responsables d’une forme bénigne de Le premier variant décrit fut celui
toxine (la sous-unité B, en particulier) maladie (Burk et al., 2003). des STEC impliqués dans la mala-
induirait la production de cytokines die de l’œdème du porc. La toxine
Le variant stx1d (Burk et al., 2003) a
par les cellules intestinales. Elles acti- Stx2e diffère de Stx2 au niveau de la
été mis en évidence chez une souche
vent la réponse inflammatoire et le d’origine bovine. Un séquençage des sous-unité A par un acide aminé en
développement des lésions au niveau gènes a montré que les régions codant plus que Stx2 (94 % d’homologie) et
de la barrière intestinale favorisant les sous-unités A et B possédait 93 et deux acides aminés en moins pour
ainsi la dissémination systémique des 92 % d’identité respectivement avec la la sous-unité B (79 % d’homologie)
toxines au niveau de l’organisme. séquence de référence stx1. Ce résul- (Weinstein et al., 1988).
Les différents aspects de la pathologie tat correspond à une différence de 20 La protéine codée par le variant stx2e
liée à la production des toxines Stx acides aminés pour la sous-unité A et possède globalement la même struc-
par les STEC peuvent être reproduits de 7 acides aminés pour la sous-unité ture que toutes les autres Shigatoxines,
chez de nombreuses espèces animales. B. Les sites d’actions des deux sous- mais elle diffère de celles-ci par sa
Les différentes études ont confirmé le unités sont fortement conservés. Très fixation préférentielle au récepteur
rôle des toxines Stx dans la pathologie peu d’informations sur la toxicité de Gb4 au lieu de Gb3 (Gannon et al,
des STEC et ont permis de développer ce variant sont disponibles. 1990 ; Ito et al., 1990). Les souches
le concept que les lésions tissulaires possédant ce variant sont donc peu
observées étaient liées au niveau d’ex- Les toxines Stx2
pathogènes pour l’homme (qui pos-
pression des récepteurs glycolipidiques Elles constituent un groupe hétéro- sède le récepteur Gb3 sur ses cellules)
des toxines au niveau de ces tissus. gène, bien distinct de Stx1 et ne pré- et sont impliquées dans la maladie de
sentent que 56 % d’homologie avec l’œdème du porc (espèce possédant à
4.1 3. Les variants des toxines Stx la toxine Stx de S. dysenteriae type 1 la surface de ses cellules le récepteur
(Strockbine et al., 1986). Les souches Gb4).
Les toxines Stx1 productrices de Stx2 sont plus viru-
lentes et ont été très souvent associées
Elles représentent un groupe homo- aux formes graves d’infections (SHU Un deuxième variant (Stx2c) est de
gène et sont neutralisées par les anti- et TTP) (Ostroff et al., 1989). Le plus grande importance clinique et
corps dirigés contre la toxine de variant stx2 est l’opéron « sauvage » biologique chez l’homme. La toxine
S. dysenteriae avec laquelle elles correspondant aux gènes de la souche Stx2c diffère de la toxine Stx2 au
présentent 99 % d’homologie (figure de référence EDL 933 qui porte le niveau de la sous-unité B. Le groupe
3). Récemment, quelques variants du phage 933W (Strockbine et al., 1986). de variants Stx2c comporte deux sous-
gène stx1 ont été décrits : stx1, stx1c Les variants stx2 sont nombreux. Au variants : Stx2vh-a et Stx2vh-b. Ils ont
et stx1d. moins 7 variants ont été identifiés été mis en évidence dans une même
à ce jour : stx2, stx2c, stx2d, stx2e, souche d’EHEC O91:H21 isolée d’un
Le variant stx1 correspond à la patient atteint d’un SHU (Ito et al.,
stx2f, stx2g, et stx2NV206 (Friedrich
séquence nucléotidique du gène stx1 1990). Le gène stx2vh-a présente res-
et al., 2002 ; Leung et al., 2003). Les
porté par le phage 933J de la souche pectivement 98,6 % et 95,5 % d’iden-
variants ont tout d’abord été mis en
de référence EDL 933 (Strockbine et évidence sur la base de différences tité avec les régions de stx2 codant les
al., 1986) et représente le variant de de leur activité biologique, de réacti- sous-unités A et B. L’opéron stx2vh-b
référence ou variant « sauvage ». vité sérologique, ou de spécificité de présente 99 % d’identité avec stx2vh-a
Le variant stx1c, tout d’abord mis en liaison aux récepteurs des toxines Stx sur la totalité de la séquence d’ADN
évidence chez des souches d’origine (Calderwood et al., 1996). Ces diffé- (figure 3).

218
Figure 3 : les variants des toxines Stx

Les séquences protéiques des sous-unités A et B des toxines Stx1 et Stx2 ont été alignées. Les nombres entre parenthèses correspondent au numéro d’accès
des séquences dans la banque de séquences Genbank (http://www.ncbi.nlm.nih.gov).
A. Sous-unités A de la toxine Stx1. Stx1AO157 (AAD04656), Stx1A de Shigella dysenteriae (CAC05622), stx1c A(CAA85370), stx1dA (AA019475)
B. Sous-unités B de la toxine Stx1. StxB de Shigella dysenteriae (1410186), stx1B (CAA8537), stx1cB (BAC78640), stx1dB (AA019476)
C. Sous-unités A de la toxine Stx2. Stx2AO1rè (CAA71747), stx2cA (AAS07596), stx2NV206A (AAK66972), stx2d-ountA (AAG23694), stx2gA (AAS07612), stx2eA
(CAD99416), stx2fA (CAC05560), stx2A (CAC05622), stx2dOX3A (AA46767)
D. Sous-unités B de la toxine Stx2. stx2cB (AAS07581), stx2NV206B (AS07609), stx2B (AAS07607), stx2dB (AAG23695), stx2dOX3B (CAA46768), stx2eB
(CAA57178), stx2fB (CAC05571), stxB S. dysenteriae (1410186B). Les acides aminés différents sont surlignés en noir.

219
Le groupe de variant stx2d est consti- ches produisant la toxine Stx2g un des variants stx présentent un grand
tué des sous-groupes stx2d-Ount, caractère potentiellement pathogène intérêt dans le sens où leur caracté-
stx2d-OX3a et stx2d-O111. Ils ont pour l’homme (Leung et al., 2003). risation apporte des renseignements
été mis en évidence dans des souches D’autres études doivent être menées sur l’évolution, le degré de sévérité
humaines ou animales (Koch et al., afin d’apprécier plus finement la viru- de l’infection, sur la source de conta-
2001). lence associée à ce variant. mination et permet d’évaluer le risque
Les toxines Stx2d semblent moins La séquence nucléotidique de l’opéron d’apparition du SHU lié à STEC.
pathogènes chez l’homme puisqu’el- du variant stx2NV206, mis en évidence
les sont le plus souvent associées à dans une souche d’origine bovine, a été 4.2. La lésion d’attachement–
des souches isolées d’humains n’ayant comparée à celles des opérons connus effacement
pas développé de pathologies graves et montre 94,5 à 99 % d’identité au
(Friedrich et al., 2002). Le gène codant niveau du gène stx2A et 81,5 à 96 % 4.2.1. Génétique
pour la sous-unité A de ces variants d’identité avec stx2B. Les séquences
protéiques présentent, quant à elles, La lésion d’attachement et d’efface-
présente environ 95 % d’identité avec
respectivement 94 à 99 % et 87 à 98 % ment a été décrite pour la première fois
stx2 contre 88 % seulement pour le
gène stx2B. Les opérons stx2d-Ount, d’homologie pour les sous-unités A et en 1983 (Moon et al., 1983). Elle se
stx2d-OX3a et stx2d-O111 présentent B (Bertin et al., 2001) (figure 3). À caractérise par un attachement intime
entre 96,6 et 99,9 % d’identité entre ce jour, aucune étude concernant la de la bactérie à l’entérocyte suivi
eux (Piérard et al., 1998) (figure 3). fréquence d’identification ou le pou- d’un effacement des microvillosités
voir pathogène de ce variant n’a été et d’une accumulation d’actine dans
menée. l’entérocyte au point d’attachement
Le variant stx2f présente 70,6 % et de la bactérie. Il en résulte une image
98 % d’identité respectivement avec Tous les variants ont les mêmes par- caractéristique en piédestal (figure 1).
les parties codant les sous-unités A et ticularités génétiques que les gènes
de référence, stx1 et stx2. Il n’est Le criblage d’une banque de mutants a
B du gène stx2e (figure 3). Cependant, permis de mettre en évidence in vitro
de récentes études ont montré que les donc pas rare, suite à l’insertion de
plusieurs phages dans le chromosome les gènes impliqués dans ce phéno-
souches possédant l’opéron stx2f ne mène (Donnenberg et al., 1989). Le
sont retrouvées que dans des fèces bactérien, d’observer des souches pos-
sédant plusieurs variants. Les sou- premier gène identifié fut le gène eae
de pigeons (Morabito et al., 2001). pour « E. coli attaching effacing ». Il
Ces animaux représenteraient donc ches STEC peuvent produire une seule
toxine (Stx1 ou Stx2), ou les deux code pour une protéine de membrane
le réservoir naturel de ces souches, externe de 94 à 97 kDa (selon les
mais il est encore difficile d’évaluer Stx1 et Stx2 (souche EDL 933) ou
encore deux toxines Stx2 différentes souches) appelée l’intimine pour son
le danger lié à celles-ci pour l’homme. implication dans l’attachement intime
Une étude regroupant une importante (Karmali, 1989).
de la bactérie aux cellules épithéliales
collection de STEC a montré que le (Jerse et al., 1990). Les mutants dans
variant stx2f n’avait été retrouvé dans 4.1.4. Association à la symptomato- ce gène ne montrent pas de lésion
aucune des 626 souches étudiées, sug- logie d’attachement et d’effacement que
gérant que les souches possédant stx2f ce soit in vitro ou in vivo (Jerse et al.,
ne sont que faiblement pathogènes Les toxines Stx et leurs variants n’ont 1990). Des études de mutagenèse par
pour l’homme (Friedrich et al., 2002). pas la même importance au niveau transposition ont permis de décrire
Des études plus approfondies seraient clinique. Les souches STEC produc- d’autres gènes impliqués dans ce phé-
donc nécessaires pour évaluer claire- trices de la toxine Stx2 et Stx2c sont nomène.
ment ce risque. responsables des formes graves (diar-
rhée hémorragique, syndrome hémoly- Tous ces gènes sont regroupés au
tique urémique, PTT) des infections à sein d’un îlot de pathogénicité appelé
Le variant stx2g, mis en évidence STEC chez l’homme et appartiennent LEE pour « Locus of Enterocyte
dans une souche d’origine bovine, le plus souvent au sérogroupe O157. Effacement » (McDaniel et al., 1995).
présente des pourcentages d’identité La toxine Stx2 est mille fois plus puis- Un îlot de pathogénicité est un ensem-
compris entre 63 et 94,9 % avec les sante que Stx1. De même, parmi les ble de gènes regroupés en un endroit
gènes précédemment décrits (figure variants stx2, stx2 est plus virulent que précis du génome et qui sont impliqués
3). La comparaison des séquences stx2 et stx2c ou stx2c seul. dans la pathogénicité de la bactérie.
des opérons stx2g et stx2 montre que
Le variant stx2d (stx2d encode les Le LEE est long de 35 à 43 kb selon
la région la plus conservée correspond
toxines Stx2d-Ount et Stx2d-OX3) a les souches, il est présent chez tou-
à celle codant la partie centrale de la
été impliqué dans des formes béni- tes les souches AEEC regroupant
sous-unité A (Leung et al., 2003). La
gnes (diarrhée sans complication) aussi bien des EPEC que des EHEC
faible prévalence des souches possé-
dant ce variant suggère qu’il s’agit ou asymptomatiques (Friedrich (McDaniel et al., 1995 ; Goffaux et
certainement de souches émergentes et al., 2002). Enfin, les souches al., 1999) mais aussi chez Citrobacter
encore peu répandues dans les éleva- STEC O157:H7 présentant le profil rodentium (Deng et al., 2001). Même
ges. Cependant, une forte homologie O157:H7:PT2:stx2:stx2c:eae:ehly si des différences sont présentes selon
de séquence en acides aminés avec sont considérées comme étant les plus les souches, les caractéristiques prin-
les toxines produites par des souches virulentes (Eklund et al., 2002). cipales sont conservées.
associées à des maladies humaines Le développement et la mise au point Le LEE comprend 3 régions (figure
et une conservation des sites actifs des méthodes de détection des gènes 2) : (i) une région proximale qui com-
de la protéine confèrent aux sou- de virulence des STEC et du typage prend les gènes codant pour un sys-

220
tème de sécrétion de type III (TTSS) Figure 4 : Schéma des mécanismes de l’interaction entre un E. coli porteur du
(pour revue, Ghosh, 2004 ; He et al., LEE et un entérocyte.
2004 ; Tampakaki et al., 2004) ; (ii)
une région centrale comprenant le
gènes tir codant pour le récepteur à
l’intimine et le gène eae codant pour la
protéine intimine ; (iii) une région dis-
tale comprenant les gènes espA, espB
et espD (pour E. coli secreted protein)
codant pour des protéines sécrétées
par le système de sécretion de type III
et constituant le « translocon » per-
mettant d’injecter les protéines effec-
trices dans le cytoplasme de la cellule
hôte. Au niveau transcriptionnel, le
LEE comprend 5 unités de transcrip-
tion LEE 1 à LEE 5 (figure 2).
s4.2.2. Mécanisme de la lésion
La clé du mécanisme réside dans le
TTSS porté par le LEE. En bref, la
bactérie doit entrer en contact avec
la cellule cible ce qui va déclencher
la transcription des génes qui codent
pour le système de sécrétion. Le La bactérie est intimement liée à l’entérocyte (A), il en résulte une activation du système de sécrétion
TTSS est aussi appelé « mécanisme de type III qui conduit à la formation du translocon (B) constitué des protéines EscC, EspA, EscF et
EspB et EspD. Ce translocon agit comme une aiguille moléculaire permettant l’injection des pro-
de sécrétion par contact ». Il agit à la
téines effectrices que sont essentiellement Tir, EspF, espG, EspH, EspI, EspZ et Map. Ces protéines
manière d’une seringue moléculaire. entraînent un réarrangement du cytosquelette conduisant à la formation du piédestal mais aussi à la
Il consiste en une aiguille moléculaire destruction des jonctions serrées.
(le translocon) qui va permettre d’ef-
fectuer la jonction entre la paroi de la
bactérie et la cellule hôte. Ensuite, via
cette aiguille, les protéines effectri- récepteur à l’intimine. Il en résulte un cléaires et de la diarrhée (Savkovic et
ces sont injectées du cytoplasme de la attachement plus intime de la bactérie al., 2001).
bactérie vers celui de la cellule hôte où à la cellule épithéliale. L’attachement
elles vont exercer leur activité biochi- de la bactérie entraîne une cascade
biochimique complexe dans le cyto- 4.2.3. Les protéines impliquées
mique en perturbant le métabolisme
de la cellule (figure 4). plasme de la cellule eucaryotique se
traduisant notamment par une action L’intimine
La première étape consiste donc en un sur le cytosquelette (actine, micro-
attachement de la bactérie à la cellule L’analyse des séquences des protéi-
tubules, filaments intermédiaires)
épithéliale. Il faut donc rechercher les nes intimine de différentes souches
entraînant la destruction de l’actine
adhésines qui pourraient remplir cette pathogènes montre que les régions
des microvillosités et leur effacement.
fonction. N terminales sont fortement conser-
Parmi les modifications enregistrées,
vées mais que les régions C terminales
Pour les STEC, plusieurs candidats on note aussi une série de phospho-
varient considérablement. Les trois
ont été proposés : les « long polar fim- rylations suite à l’activation de protéi-
premiers quarts de l’intimine (704 aci-
briae » (Torres et al., 2002), nes kinase. Une accumulation d’ac- des aminés en partant de l’extrémité
la protéine IhA (Tarr et al., 2000) tine au niveau du site de fixation de la N terminale) montrent 94 % d’iden-
et le facteur Efa1 (EHEC factor for bactérie (figure 1) donnant lieu à une tité, tandis que l’extrémité C terminale
adherence) chez les STEC non-O157 image en piédestal est observée. Au présente seulement 49 % d’identité
(Nicholls et al., 2000). En ce qui niveau de la barrière intestinale cela se (China, 2000).
concerne les STECO157:H7, l’inti- traduit par (i) la destruction de la fonc-
tion de la barrière intestinale incluant Au moins 17 variants de l’intimine
mine reste l’adhésine la plus étudiée et sont décrits à ce jour (a, b, g, e, h, i, k,
son rôle dans l’adhésion semble essen- une augmentation de la perméabilité
des jonctions serrées (Muza-moons l, m, n, o, p, ρ, σ, τ, ξ, ζ) comprenant
tiel à la fois in vivo et in vitro. Quoi également des sous-types (Adu-Bobie
qu’il en soit, via un ou plusieurs méca- et al., 2003) et une diminution de la
résistance transépithéliale ; (ii) une et al., 1998 ; Oswald et al., 2000 ;
nismes, la bactérie entre en contact Tarr et Whittam., 2002 ; Zhang et
avec la cellule cible. Il en résulte action sur les mitochondries avec perte
du potentiel de membrane (Kenny and al., 2002b ; Jores et al., 2003). Elle
l’activation du système de sécrétion possède deux types de récepteurs,
de type III qui injecte dans le cyto- Jepson, 2000) ; (iii) l’inhibition du
cycle cellulaire ; (iv) l’induction de un récepteur cellulaire eucaryotique
plasme de la cellule épithéliale diffé- comme la nucléoline pour les cellules
rentes protéine effectrices. Parmi cel- l’apoptose (Marches et al., 2003).
Hep-2 (Sinclair et O’Brien, 2002) et
les-ci, notons la protéine Tir qui vient Au niveau physiologique, cela se tra- un récepteur d’origine bactérienne Tir
se localiser au niveau de la membrane duit par une production d’IL-8, une (Translocated Intimin Receptor).
plasmique de la cellule pour servir de transmigration des polymorphonu-

221
Les protéines du système de sécrétion (Kodama et al., 2002). Il en résulte la TccP, EspI, EspJ, NleB, NleC, NleD,
de type III formation de fibres de stress. NleD, NleE, NleF, et NleH. (Deng et
Esp F est une protéine riche en pro- al., 2004). La protéine EspI (appelée
L’archétype des systèmes TTSS est aussi NleA pour Npn LEE Encoded
le sytème ysc (Yersinia secretion) de line de 21 kDa codée par un gène
situé à l’extrémité 3’ du LEE. Elle protein A) est codée par un prophage
Yersinia enterocolitica. Par homo- et interagit avec l’appareil de Golgi de
logie, les gènes codant pour le TTSS joue un rôle dans la destruction de la
fonction de barrière de l’intestin via la cellule cible. La protéine EspJ est
d’E. coli ont été appelés esc (E. coli codée par le prophage CP-933U, elle
secretion). une action sur les jonctions serrées
(McNamara et al., 2001). EspF est n’est pas impliquée dans la formation
Ainsi, le TTSS des souches STEC de la lésion d’attachement et d’effa-
aussi impliquée dans la perméabili-
comprend au moins 12 gènes. À côté cement mais plutôt dans la survie du
sation de la membrane des mitochon-
des gènes du TTSS proprement dit on STEC chez l’hôte et dans la transmis-
dries. EspF semble aussi jouer un rôle
trouve les gènes codant pour les cha- sion du pathogène. La protéine TccP
dans l’apoptose de la cellule cible.
peronines (ces AB, ces D, cesD2, ces (Tir cytoskeleton coupling protein)
Enfin, EspF joue un rôle direct dans le
F, cesT) et les gènes codant pour les codée par le prophage cp-933 est une
remodelage des microvillosités. Chez
protéines effectrices. protéine riche en proline homologue
les EHEC, d’autres gènes espF appe-
à EspF. Elle sert de lien entre Tir et
Les protéines formant le translocon lés U et M-espF sont présents sur le
le cytosquelette en interagissant avec
chromosome en dehors du locus de
la protéine N-WASP qui stimule la
L’aiguille moléculaire encore appelé l’enterocyte-effacement ce qui com-
polymérisation de l’actine. Le rôle
« translocon » est la structure qui fait plique l’étude de la fonction de la pro-
des autres protéines n’est pas encore
la jonction entre la bactérie et la cel- téine car un simple mutant espF ne
clairement élucidé (Garmendia et al.,
lule eucaryote et qui permet l’injection suffit pas (Viswanathan et al., 2004).
2005).
des protéines effectrices dans la cel- EspG est une protéine de 44 kDa
lule cible. Il est composé de protéines Un nouvel effecteur appelé Cif (Cycle
(Elliott et al., 2001) qui joue un rôle inhibitory factor) a été identifié, effec-
EspA (25 kDa) qui s’associent à la dans la formation des fibres de stress
manière de la flagelline d’un flagelle tivement injecté par le systéme codé
et la destruction des microtubules des par le LEE. Cette protéine est respon-
pour constituer une structure filamen- microvillosités en interagissant avec
teuse de 12 nm de diamètre et de 6 nm sable du blocage du cycle cellulaire
la tubuline (Matsuzawa et al., 2004). en phase G2/M induit par les EPEC et
de long (Crepin et al., 2005). Cette EspG présente une certaine homologie
structure est ancrée dans la membrane les EHEC. Elle est codée par un bac-
avec la protéine VirA impliquée dans tériophage dont le génome est inséré
externe de la bactérie par les protéines l’invasion des cellules épithéliales par
EscF et EscJ et à la membrane plasmi- dans le chromosome de la bactérie
S. dysenteriae (Elliott et al., 2001). (Charpentier et Oswald, 2004).
que de la cellule cible par les protéi-
nes EspB (38 kDa) et EspD (40 kDa) EspH est une protéine de 19 kDa qui
(figure 4). Les gènes espA, espD et se localise dans la membrane de la
4.3. Les autres facteurs poten-
espB forment un opéron situé en aval cellule cible et joue un rôle dans la
modulation de la structure du réseau
tiels de virulence
du gène eae sur le LEE (figure2).
d’actine affectant la formation du pié- 4.3.1. Les autres ilôts de pathogéni-
Les protéines effectrices codées par destal. cité
le Locus of Enterocyte Effacement EspZ est une protéine sécrétée, décrite
Un îlot de pathogénicité appelé PAI
(LEE) récemment qui s’accumule sous le site
O122 est présent chez la plupart des
d’attachement de la bactérie dans la
La protéine Tir est une protéine de 90 EHEC. Pour la plupart des souches
région du piédestal (Kanack et al., le LEE et le PAI O122 sont liés physi-
kDa sécrétée par le TSS des STEC et 2005).
qui vient s’insérer dans la membrane quement mais ils sont éloignés chez les
plasmique de la cellule cible pour y La protéine Map pour « Mitochondrie- STEC O157 (Morabito et al., 2003).
servir de récepteur à l’intimine (Deibel associated-protein » est une protéine Le PAI O122 code pour l’adhésine
et al., 1998). Tir agit comme récepteur qui interagit avec la membrane de la Efa1 mais le gène efa1 est tronqué
sous forme d’un dimère (Luo et al., mitochondrie. Map a trois fonctions dans le PAI O122 des souches STEC
2000). La liaison de l’intimine à Tir principales (i) perturbation du poten- O157 (Caprioli et al., 2005).
génère un phénomène de réticulation tiel de membrane de la mitochondrie, Un autre îlot de pathogénicité appelé
qui lie les protéines Tir sous la bactérie (ii) formation de filopodes au site HPI (High-Pathogenicity-Island) a été
adhérente (Garmendia et al., 2005). d’attachement de la bactérie, (iii) alté- reporté dans les STEC O26 mais pas
La partie intracellulaire de la protéine ration des jonctions serrées et de la chez les STEC O157, O103 et O111.
Tir interagit alors avec des protéines perméabilité intestinale. On voit donc Il est homologue à un PAI trouvé chez
d’adhésion focale et des protéines du que les actions de EspF et de Map sont Yersinia qui code pour des sidéropho-
cytosquelette conduisant à la forma- synergiques (Garmendia et al., 2005). res (Caprioli et al., 2005).
tion d’un piédestal riche en actine sous
la bactérie adhérente (Garmendia et Les protéines effectrices non-codées
al., 2005). par le Locus of Enterocyte Effacement 4.3.2. L'adhésine SAA
(LEE)
Esp B, en plus de jouer un rôle dans la Certains STEC ne possèdent pas le
translocation des protéines sécrétées Le TTSS permet aussi la sécrétion LEE quoiqu’elles produisent des
agit aussi comme effecteur en agissant de protéines qui ne sont pas codées pathologies comme le SHU. Ces sou-
sur le cytosquelette via l'α-caténine par le LEE. Parmi celles-ci, citons ches possèdent une adhésine appelée

222
SAA (pour STEC Autoagglutinating Différentes méthodes de détection ont une température d’incubation proche
Adhesin) qui est une protéine de sur- été développées pour la détection de de 42°C pour la recherche des STEC
face de 516 acides aminés qui pos- STEC O157 et autres STEC. Elles ont O157.
sède une certaine homologie avec la recours à des méthodes immunologi-
protéine YadA de Y. enterocolitica et ques (méthodes de séparation-concen-
qui est présente chez des STEC des tration comme l’immuno-séparation 5.1.2. Tests immunodiagnostiques
sérotypes O113:H21, O48:H21, O9: magnétique ou des systèmes rapides utilisant des anticorps dirigés contre
H21 isolées de cas de SHU (Paton et de détection immunologiques comme l’antigène O157
al., 2001). les méthodes ELISAs (enzyme-linked
immunosorbent assays)) (Vimont, Des tests immunologiques très spé-
2006) et des méthodes génétiques. cifiques et sensibles utilisés utilisant
4.3.3. Les plasmides des anticorps dirigés contre l’antigène
O157 sont utilisés pour la détection
Les STEC O157 possèdent un plas- 5.1. Isolement et détection de des E. coli O157 dans les aliments.
mide de 90 kDa appelé pO157. Il E. coli O157 Ils nécessitent une étape préliminaire
code pour 35 protéines dont certai- d’enrichissement dans un milieu
nes pourraient être impliquées dans 5.1.1. Utilisation des caractéristiques
approprié. Les tests existants sur le
la virulence (Burland et al., 1998). biochimiques pour l’isolement de marché sont nombreux. Ils compren-
C’est le cas de l’opéron ehxA qui code E. coli O157 nent des tests conventionnels ELISA
pour l’entérohémolysine, le gène katP en microplaques, des systèmes immu-
qui code pour une catalase-peroxydase La plupart des réactions biochimiques
des STEC sont typiques des E. coli nologiques en une étape et des sys-
et le gène espP qui code pour une tèmes complètement automatisés.
sérine protéase, le gène toxB qui code et répondent au test IMVIC (Indole-
Rouge Methyl-Voges-Proskauer, Les méthodes immunologiques don-
pour une adhésine proche de Eaf1. De nent un résultat en 15 minutes (tests
grands plasmides sont aussi présents Citrate) qui permet de les différencier
des autres entérobactéries. Environ immunochromatographiques) ou en 2
chez les STEC non-O157, ils portent heures (système ELISA en micropla-
aussi les gènes codant pour l’entérohé- 93 % des souches d’E. coli d’origine
humaine fermentent le sorbitol en 24 ques) après une phase d’enrichisse-
molysine mais plus rarement les gènes ment d’une durée de 24 heures. Par
katP et esp (Caprioli et al., 2005). heures et sont β-glucuronidase positi-
ves, à l’inverse, la grande majorité des conséquent, la durée de l’analyse est
STEC O157 ne fermente généralement réduite à un jour au lieu de trois jours
4.3.4. L’entérotoxine entéroaggréga- pas le sorbitol (SOR-) et ne produit nécessaires pour la méthode conven-
tive thermostable pas de β-glucuronidase active. Ainsi, tionnelle.
L’absence de fermentation du sorbi- Les méthodes immunologiques en
La toxine entéroaggrégative thermos- tol a justifié l’utilisation de la gélose une étape sont très utilisées par les
table (EAST1) est présente chez la Mac-conkey au sorbitol (SMAC) industriels car rapides et simples. Le
plupart des E. coli responsables de (Agence française de Sécurité sani- kit consiste en un support plastique
diarrhée (Nataro et Kaper, 1998). Le taire des Aliments, 2003). contenant une membrane imprégnée
gène east1 a été mis en évidence chez de particules d’or ou de latex recou-
des EHEC responsables d’épidémies Cependant, certaines des souches
STEC O157 fermentant le sorbitol en verte d’anticorps spécifiques d’E. coli
au Japon et appartenant aux sérotypes O157:H7, un puit pour l’échantillon
O157:H7, O26, O111 et O145. 24 heures (SOR+) et possédant une
activité β-glucuronidase (GUD+) ont et une fenêtre de test et de contrôle.
été impliquées dans des cas d’infec- Les bactéries sont déposées au fond
4.3.5. La toxine cytolétale disten- tions, de SHU (Gunzer et al., 1992 ; du puit destiné à l’échantillon alimen-
dante Karch et al., 2001) et d’épidémies pro- taire, puis diffusent le long de la mem-
bablement d’origine alimentaire à par- brane jusqu’à la zone test contenant
Un opéron codant pour une toxine tir de saucisses contaminées (Ammon, l’anticorps anti-O157. L’apparition
cytolétale distendante (CDT) a été 1999). Ces derniers STEC O157 d’une ligne colorée dans la fenêtre
identifié chez les STEC O157:H- et (SOR+ et GUD+) ainsi que les autres test après 10 à 20 minutes indique un
les STEC O157:H7. La toxine CDT sérotypes de STEC ne peuvent pas être résultat positif signant la présence pro-
a d’abord été décrite chez les E. coli mis en évidence par les méthodes offi- bable de E. coli O157 dans l’aliment.
nécrotoxinogènes et entéropathogènes cielles de contrôle des aliments. Leur La limite de détection de ces tests
où elle exerce une activité cytotoxique détection fait généralement appel aux est en moyenne de 105 E. coli O157
en agissant sur le cytosquelette (Clark méthodes d’immunodiagnostiques et par ml de bouillon de pré-enrichisse-
et al., 2002). méthodes génétiques. ment. Quand elle est comparée à la
STEC O157 croît difficilement aux tem- méthode ISO16654, l’immunochro-
pératures d’incubation (44°C - 45°C) matographie se montre plus sensible
utilisées pour le dénombrement des (Van Amerongen et Koets, 2005).
5. METHODES D’ISOLEMENT
ET D’IDENTIFICATION E. coli. Il se développe rapidement à Le système VIDAS ECO (Biomérieux,
DES Escherichia coli des températures comprises entre 30°C France) permet la détection entièrement
producteurs de et 42°C avec un temps de génération automatisée de E. coli O157 après une
Shigatoxines (STEC) DANS de 0,49 heure à 37°C et 0,64 heure à phase d’enrichissement de 24 heures.
LES ALIMENTS 42°C (Vernozy-Rozand, 1999). Ces Le principe de ce kit est celui d’un
différentes caractéristiques justifient système ELISA. L’enrichissement très
l’utilisation de milieux appropriés et sélectif basé sur un bouillon CT-MAC

223
permet de réduire le nombre de faux sélectionner la bactérie recherchée, des STEC O157 dans les viandes,
positifs. Les kits décrits ne recher- (iii) un étalement sur milieu sélectif le bouillon (mTSB) incubé à 42°C
chent que l’antigène somatique O157 et une confirmation biochimique ou pendant 6 heures comme milieu d’en-
(parfois associé à l’antigène H7). Un immunologique des colonies caracté- richissement suivi d’une étape d’en-
résultat positif signe la présence de ristiques (figure 5). richissement immunomagnétique et
l’antigène cible et n’apporte qu’une d’un isolement sur milieu CT-SMAC
information qui doit être confirmée Etape d’enrichissement incubé à 42°C. Ce dernier milieu a
en passant nécessairement par l’iso- l’avantage d’inhiber la multiplication
Comme la dose infectieuse est basse,
lement et l’identification de la souche des autres bactéries sorbitol négatives
de nombreux milieux d’enrichissse-
bactérienne à l’origine du message comme Hafnia alvei. C’est cette der-
ment ont été étudiés pour permettre
immunologique positif. Des réactions nière méthode qui a été reprise dans
aux cellules bactériennes de se multi-
immunologiques croisées se produi- la norme ISO16654 (International
plier jusqu’à des niveaux détectables
sent avec d’autres espèces bactérien- Organization for Standardization,
et souvent de supprimer la croissance
nes telles : Brucella abortus, B. meli- 2001) (figure 5).
des bactéries Gram positives et en
tensis, Yersinia enterocolitica O9,
grande partie des Gram négatives tel-
Salmonella groupe N et Stenotro- Etape de séparation/concentration
les que Proteus spp et Aeromonas spp.
phomonas maltophilia 555) (Agence
Parmi ceux utilisés pour la détection Dans le but de réduire la durée des
française de Sécurité sanitaire des
des STECO157, le bouillon trypti- analyses microbiologiques, des techni-
Aliments, 2003). Lors d’une réponse
case soja (TSB) additionné de novo- ques de type séparation/concentration
positive pour le système VIDAS
biocine (mTSB utilisé dans la norme ont été développées. Ces techniques
ECO une immunoconcentration est
ISO16654) ou d’acriflavine pour sont représentées par la centrifuga-
réalisée avec le système VIDAS ICE
réduire le nombre de microorganis- tion, la filtration, des systèmes bio-
(BioMérieux) qui permet de capturer
mes à Gram positif. Un autre milieu absorbants à base de lectine augmen-
les bactéries ciblées pour les isoler sur
décrit est constitué d’eau peptonnée tant la sensibilité de la détection. La
des géloses spécifiques.
tamponnée additionnée de vancomy- technique la plus efficace serait celle
cine, de cefsulodine et de cefixime de la séparation immuno-magnétique
5.1.3. Protocole de recherche de pour supprimer la croissance des bac- qui est techniquement simple à réali-
E. coli O157 dans l’aliment téries à Gram positif et à Gram néga- ser et spécifique pour l’isolement de
tif comme Aeromonas spp. et Proteus STEC O157 (Vernozy-Rozand, 1999).
Comme toute méthode classique spp. (Weagant et Round, 2001). Après enrichissement, les billes sont
d’isolement de bactéries pathogénes à Beaucoup d’études entreprises généralement mises en culture sur des
partir d’un aliment, le protocole inclut recommandent d’incuber le milieu milieux sélectifs.
(i) une étape d’enrichissement en d’enrichissement à une température
bouillon pour revivifier et multiplier Bennet et collaborateurs (1996) ont
proche de 42°C (Ogden et al., 2001) prouvé que les systèmes de sépara-
les bactéries stressées de l’aliment, (ii) pendant une courte durée (6 heu-
une étape d’enrichissement spécifi- tion concentration immuno-magné-
res). Bolton et collaborateurs (1996) tique (Dynabeads anti E. coli O157,
que ou d’immuno-concentration pour ont recommandé pour la détection Dynal Ltd, UK) repris dans la norme
ISO16654 (International Organization
for Standardization, 2001) ou les sys-
Figure 5 : Mode opératoire d’isolement des E. coli O157 à partir d’un aliment tèmes d’immuno-concentration type
suivant la norme ISO16654 (International Organization of Standardization, VIDAS ICE (Biomérieux, France)
2001) actuellement commercialisés permet-
tent la détection de quelques cellules
d’E. coli O157 dans 25 g de viande
hachée de bœuf un jour plus tôt que
les analyses classiques.

Isolement de E. coli O157 sur


milieux sélectifs
Après enrichissement, les billes
magnétiques ou les bactéries du
bouillon d’enrichissement sont étalées
et mises en culture sur des milieux
sélectifs. Comme les STEC O157 ne
fermentent pas le sorbitol à l’opposé
des autres E. coli, le milieu de base
utilisé est le milieu de Mac Conkey au
sorbitol (SMAC). Des modifications
de la gélose SMAC (ajout de cefixime
et de tellurite : milieu CT-SMAC) ont
été mises au point pour augmenter le
caractère sélectif vis-à-vis des STEC
O157 (Zadik et al., 1993).

224
D’autres milieux d’isolement sélectif pas détectées sur gélose au sang. De pathogène des Shigatoxines sur les
et sensible comme le « Rainbow agar ce fait, leur recherche nécessite souvent lignées cellulaires Véro (Richardson et
O157 » ont été testés en combinaison d’utiliser directement la méthode PCR al., 1988). Ainsi peuvent être testés des
avec des méthodes génétiques (PCR) (Polymerase Chain Reaction) avec échantillons fécaux, des cultures bacté-
pour détecter les souches de STEC l’utilisation d’amorces spécifiques riennes et des aliments.
O157 dans les échantillons de vian- des gènes stx codant les Shigatoxines Les colonies se développent en bouillon;
des (Radu et al., 2000). pour confirmer leur appartenance à ce les surnageants de cultures sont ajoutés
groupe de pathogènes. Il est à noter à la lignée cellulaire Vero. Ces der-
De nombreux milieux chromogè-
que des billes magnétiques recouver-
nes ont été mis au point, deux sont nières prennent une forme ronde et se
tes d’anticorps dirigés contre d’autres
spécif iques du sérotype O157: détachent du support en présence de
sérotypes de STEC (O26, O111,
H7 (CHROMagar E. coli O157:H7 shigatoxines. La croissance des STEC
O118, O91, O145) ont été développées
et O157:H7 ID) (Agence française dans des milieux dépourvus de fer per-
(Dynabeads, Invitrogen) et permettent
de Sécurité sanitaire des Aliments, met la production augmentée des toxi-
un enrichissement sélectif.
2003). L’utilisation de ces milieux nes Stx1 mais pas des Stx2. (O’Brien
pour la détection des E. coli O157 fer- Dans certains cas, il est possible de et al., 1982)
mentant le sorbitol est recommandé résoudre le probléme du milieu sélec-
(De Boer et Heuvelink, 2000). tif. En effet, la plupart des EHEC O26
ne fermentent pas le rhamnose et le 5.3.2. Tests immunodiagnostiques
Tests de confirmation et d’identifica- dulcitol et produisent l’entérohémo-
Pour confirmer que l’effet cytopatho-
tion des E. coli O157 lysine ce qui permet de les détecter
gène exercé sur les cellules Vero est
spécifiquement (Léomil et al., 2005).
Après isolement, les colonies carac- Des milieux d’enrichissement et d’iso- effectivement dû aux Shigatoxines, on
téristiques de E. coli O157 sont lement pour les STECO26 et STEC peut réaliser des tests de neutralisation
confirmées par des tests biochimi- O111 ont aussi été développés. Pour ce en utilisant des anticorps dirigés contre
ques (test IMVIC ou utilisation de faire, deux procédures de détection de les différents types de Shigatoxines
galeries API20E) et une agglutination E. coli O26 et de E. coli O111 dans les (Scotland et al., 1988). Quelques tech-
par des billes de latex sensibilisées viandes hachées de bœuf ont été décri- niques ELISA permettant la détection
par des anticorps anti O157 (Vernozy tes (Catarame et al., 2003). des Shigatoxines ont été décrites. Les
Rozand, 1999). Le contrôle de la systèmes permettant la fixation des
La recherche de E. coli O26, consiste en Shigatoxines utilisent des glycolipi-
présence du flagelle H7 exige l’ense- une étape d’enrichissement de l’échan-
mencement de la souche étudiée sur des mimant le récepteur Gb3. Dans
tillon incubé à 41,5°C dans un bouillon d’autres études des anticorps mono-
une gélose mobilitée, de manière à tryptone soja additionné de cefixime
favoriser la synthèse du flagelle avant clonaux anti-Shigatoxines ont été utili-
(50 microgrammes -1), de vancomycine sés. Des kits ELISA (RIDASCREEN
son sérotypage à l’aide d’anticorps (40 mg-1) et de tellurite de potassium
anti H7. Ces étapes de confirmation Verotoxin ELISA, Verotoxin Cypress
(2,5 ml-1) suivie d’une étape de sépa- Diagnostics) permettant la détection des
sont simples et faciles mais longues ration/concentration (IMS) et d’un iso-
(Agence francaise de Sécurité sani- Shigatoxines dans les matières fécales
lement sur milieu Mac Conkey auquel sont commercialisés et peuvent être uti-
taire des Aliments, 2003). on a ajouté du rhamnose (20 g-1), de lisés dans les laboratoires de diagnostic
la cefixime (50 microgrammes-1) et classique. De même, les tests d’immu-
5.2. Détection des E. coli produc- du tellurite de potassium (2,5 mg-1) nochromatographie permettent la détec-
teurs de Shigatoxines (STEC) (CT-RMAC). tion des toxines Stx1 et Stx2 (système
non-O157 La recherche de E. coli O111 consiste Singlepath®, Merck).
en une étape d’enrichissement dans le
Les STEC non-O157 n’ont pas de bouillon tryptone soja additionné de
caractéristiques biochimiques commu- 5.4. Méthodes génétiques pour
cefixime (50 microgrammes -1), de van-
nes permettant leur isolement sur un comycine (40 mg-1) mais sans adjonc- la détection des STEC dans les
milieu particulier. Une solution alter- tion de tellurite de potassium suivie aliments
native pour l’isolement de ces souches d’une étape de séparation/concentration
est l’utilisation de la gélose « entérohé- La détection des gènes codant les fac-
(Immunomagnetic separation, IMS) et teurs de virulence s’effectue soit direc-
molysine ». La méthode est fondée sur d’un isolement sur une gélose chromo-
le fait qu’une proportion importante tement sur le génome total de la bactérie
géne (chromocult agar) additionnée de isolée par hybridation avec des sondes
des STEC a la propriété de produire cefixime (50 microgrammes ml-1), de
une entérohémolysine décelable sur ADN spécifiques marquées (Mainil et
cefsulodine (5mg-1) et de vancomycine al., 1993) soit après amplification d’une
gélose contenant des érythrocytes de (8mg-1) (Catarame, 2003).
mouton lavés, additionnés d’ions Ca2+ partie des gènes recherchés par PCR
(Beutin et al., 1988). Les colonies pré- (Polymerase Chain Reaction) (Saiki et
sentant une hémolyse caractéristique 5.3. Détection de la production de al.,1988), par PCR ELISA ou PCR en
doivent toutes être confirmées comme Shigatoxines temps réel (China et al., 2002).
STEC par mise en évidence du gène 5.3.1. Effet cytopathogène des
codant les Shigatoxines (Beutin et al., Shigatoxines 5.4.1. Les systèmes basés sur la
1996). D’autre part, une proportion de "Polymerase Chain Reaction"
STEC non-O157 et STEC O157 fer- La détection de la production de
mentant le sorbitol, peuvent ne pas pro- Shigatoxines se fait essentiellement par La PCR peut être réalisée à partir de
duire l’entérohémolysine et ne seront la mise en évidence du pouvoir cyto- l’ADN d’une culture pure, de matri-

225
ces alimentaires ou de matiéres féca- produit amplifié sont enregistrées mique dénaturé de la colonie à étu-
les. L’application peut être effectuée « en temps réel ». dier sur une membrane et d’utiliser
directement après enrichissement Pour la détection de l’amplicon, on en solution des sondes marquées spé-
ou après isolement des souches sur peut utiliser un marquage non spéci- cifiques des gènes recherchés (eae,
milieu spécifique (méthodes conven- fique ou spécifique. stx1, stx2…).
tionnelles). La PCR est très sensible Cette technique, très populaire dans
et spécifique. Grâce à cette techni- Le marquage non spécifique utilise
comme fluorochrome le SybrGreen® les années’80, a eu tendance à être
que, l’ADN est amplifié à un niveau supplantée dans les années’90,
suffisant même lorsque le nombre de qui se lie à l’ADN bicaténaire. Son
manque de spécificité lui permet de par les techniques rapides de PCR.
bactéries dans l’échantillon est très Cependant, récemment, l’hybridation
faible (Bouvet et Vernozy-Rozand, se lier indifféremment aux produits
de PCR spécifique et non spécifique. a de nouveau connu un essor certain
2000). grâce à la miniaturisation du procédé
Pour vérifier la spécificité du signal
D’autres techniques ont été dévelop- obtenu, on réalise une courbe de dis- sous forme de puces à ADN. Dans
pées ces dernières années comme la sociation permettant de déterminer la cette configuration, des sondes oligo-
PCR ELISA ou PCR en temps réel température de fusion de l’amplicon. nucléotidiques sont fixées sur un sup-
(China et al., 2002). La PCR ELISA port solide, le plus souvent, une lame
permet une détection du produit PCR Le marquage spécifique est utilisé à de verre de type lame de microscopie.
en utilisant un lecteur de micropla- l’aide d’une sonde spécifique. Dans Ces sondes correspondent à des gènes
ques utilisé pour les tests ELISA. le cas d’une sonde Taqman™, la de virulence et forment un damier sur
Une des amorces est biotinylée. Le sonde est marquée deux fois : un fluo- la surface solide. L’avantage de la
produit PCR est immobilisé dans les rochrome « quencher » et un fluoro- robotisation du procédé est la capacité
plaques multi-puits recouvertes de chrome « reporter ». La fluorescence à pouvoir multiplier presque à l’infini
streptavidine qui a une affinité pour émise par le reporter est absorbée par (plusieurs milliers de sondes par cm
le quencher situé dans son voisinage carré) le nombre de sondes fixées. Il
la biotine.
et aucune fluorescence n’est détectée. sera donc possible de détecter pour
Le produit PCR est détecté par une Au cours de la polymérisation, la Taq une même souche la présence de nom-
sonde marquée avec une molécule polymérase dégrade la sonde située breux gènes d’intérêt. Il peut s’agir de
cible (fluorescéine, digoxigénine). sur son chemin et libère le reporter gènes de virulence ou de gènes codant
L’hybridation de la sonde est mise du quencher. pour une résistance à un antibiotique.
en évidence en utilisant un anticorps D’un autre côté, soit l’ADN des gènes
Les fluorophores sont plus éloignés
couplé à une enzyme (peroxydase ou d’intérêt est amplifié par PCR à l’aide
entre eux et l’émission du repor-
phosphatase alcaline) et dirigé contre d’amorces dont l’une est marquée
ter est augmentée. L’augmentation
la molécule cible. (biotine, fluorochrome) soit l’ADN
du signal correspondant à la com-
La fixation de l’anticorps est alors posante du fluorophore reporter est génomique est directement marqué
révélée par la réaction enzymatique. proportionnelle au nombre de copies (Bekal et al., 2003). Ensuite on effec-
Cette étape permet de tester de nom- polymérisées à chaque cycle de la tue l’hybridation « sonde-cible » afin
breux échantillons dans un format de PCR. Signalons que d’autres types de détecter la présence des gènes d’in-
microplaques et en utilisant le maté- de sondes peuvent être utilisées tels térêt. Il est à remarquer que dans
riel type ELISA (Fach et al., 2001). les « molecular beacons » ou les l’hybridation sur filtre classique, c’est
Cette technique implique cependant sondes d’hybridation mais elles sont l’ADN cible qui est fixé et la sonde
de nombreuses opérations postérieu- d’un usage plus restreint (China et marquée qui est en solution alors que
res à la PCR. al., 2002). dans la technologie des puces à ADN,
Toutes les techniques décrites sont Les principaux systèmes PCR déve- ce sont les sondes qui sont fixées sur
des méthodes en point final, on ana- loppés pour détecter ou caracté- le support solide et l’ADN cible mar-
lyse les résultats en fin de PCR. De riser les STEC sont présentés dans qué qui se trouve en solution.
nouveaux développements technolo- le tableau I. Les cibles génétiques
giques permettent de réaliser la PCR principales sont les gènes stx1 et 5.5. Le typage moléculaire
en temps réel en suivant l’amplifica- stx2, le gène eae ainsi que le gène des E. coli producteurs de
tion au cours des cycles. ehxA. Certains systèmes sont spé- Shigatoxines (STEC)
cifiques des E. coli O157:H7. Les
La « PCR en temps réel » permet de
gènes ciblés sont le gène rfbE codant Il est possible de comparer entre-elles
mesurer l’accumulation du produit
pour l’antigène O157, le gène fliCH7 les souches isolées afin de déterminer
de PCR à chaque cycle au cours de la
codant pour l’antigène H7 ou le gène leur degré de parenté. Il s’agit d’iden-
réaction d’amplification. Le principe
uidA codant pour la β-glucuronidase tifier la source d’une contamination
est d’utiliser un marquage fluorescent
dont la séquence (mutation du géne ou de comparer des souches isolées
du produit de la PCR. Le fluoro-
à +93) est spécifique de ces souches d’endroits différents. Ces méthodes
chrome est ajouté à la réaction de
(Yoshitomi, 2006). de typage sont principalement phéno-
PCR. La réaction de PCR et la détec- typiques et génotypiques. Le typage
tion du produit de PCR sont donc 5.4.2. L’hybridation
phénotypique est basé, entre autres,
simultanées. La détermination du pathotype de la sur des différences dans la produc-
L’appareil de PCR en temps réel souche peut aussi d’effectuer par la tion de certaines protéines comme
mesure l’intensité de la fluorescence technique d’hybridation sur colonies des enzymes (« multi locus enzyme
en fonction du nombre de cycles. Les (Mainil et al., 1993). Cette technique electrophoresis typing » ou MLEE)
données concernant la quantité du consiste à immobiliser l’ADN géno- ou des récepteurs pour les bactério-

226
Tableau I : Exemples de sytèmes PCR utilisés pour la détection des STEC
Pathogène Gènes ciblés Technique Référence
stx1, sx2 PCR-M-C-EG-H Brian et al., 1992
ehxA PCR-S-C-EG Schmidt et al., 1995
eae, stx1-2, ehxA PCR-M-C-EG Fratamico et al., 1995
eae, sx1, stx2 PCR-M-C-EG China et al., 1996
cesT PCR-S-C-EG Meng et al., 1996
katP PCR-S-C-EG Brunder et al., 1996
stx1, stx2, stx2e, stx2d, stx2c PCR-S-C-EG-RFLP Piérard et al., 1998
eae, stx1, stx2, ehxA PCR-M-C-EG Fagan et al., 1999
eae, stx1, stx2 PCR-M-RTST Sharma et al., 1999
eae, stx1, stx2 PCR-S-RTSG Bischoff et al., 2005
STEC stx1, stx2 PCR-S-C-EG-H Karch et Meyer, 1989
stx2, stx2c PCR-S-C-EG Tyler et al., 1991
stx1, stx2 PCR-M-C-EG-H Begum et al., 1993
stx1-2 PCR-S-C-EG Lin et al., 1993
stx1, stx2, eae, saa, ehxA PCR-S-C-EG Kumar et al., 2004
toxB, stx1, stx2, eae, ihA, PCR-S-C-EG Tarr et al., 2002
stx1, stx2, srx2f PCR-M-C-EG Wang et al., 2002
stx2c, stx2e, eae PCR-M-C-EG Wang et al., 2002
PCR-M-C-EG
stx1, stx2 Sharma, 2002
PCR-M-RT-ST
uidA, stx1, stx2 PCR-M-RTSG Yoshitomi et al., 2006
stx1, stx2, eaeO157, fliCH7 PCR-M-C-EG Ganon et al., 1997
eae __________ PCR-S-C-EG Adu-Bobie et al., 1998
eae________espA ______ espB___________ PCR-M-C-EG Goffaux et al., 2001
eae_ PCR-S-RTST Oberst et al., 1998
chuA PCR-C-EG-RFLP Kimura et al., 2000
rfbEO157, RfbBO157, fliCH7, SilO157 PCR-ELISA Fach et al., 2003
uidA, stx1, stx2 PCR-M-C-EG Cebula et al., 1995
STEC fliCH7, stx1, stx2, eae PCR-M-C-EG Fratamico et al., 2000
O157 (H7) uidA, stx1, stx2, eae, ehxA PCR-M-C-EG Feng et al., 2001
toxB PCR-S-C-EG Tarr et al., 2002
ureA, B, C, D, E , F ? G PCR-S-C-EG Friedrich et al., 2005
stx1, stx2, eaeO157 PCR-M-RT-ST Sharma et al., 2003
stx2d, ehxA, rfbEO157, fliCH7 PCR-M-C-EG Wang et al.., 2002
PCR-M-C-EG
eaeO26 , eaeO111, eaeO157 Sharma, 2002
PCR-M-RT-ST
rfbEO157, fliCH7 PCR-S-RTST Perelle et al., 2004
rfbEO157 PCR-S-RT-MB Fortin et al., 2001
STECO157 SF sfpA, sfpDG, sfpG PCR-S-C-EG Brunder et al., 2001
STECO103 glnd , wzx PCR-S-RTST Perelle et al., 2005
STECO111 bdI PCR-S-RT-ST Perelle et al., 2004
STECO26 wzx PCR-S-RT-ST Perelle et al., 2004
STECO113 wzy PCR-S-RT-ST Perelle et al., 2004
STECO91 wzy PCR-S-RT-ST Perelle et al., 2004
STECO55 wbgN PCR-S-RT-ST Perelle et al., 2004
STECO145 ihpI PCR-S-RT-ST Perelle et al., 2004
PCR-M-C-EG-H= PCR multiplex classique-électrophorèse en gel d’agarose et hybridation
PCR-S-C-GE = PCR simplex classique-électrophorèse en gel d’agarose, PCR-M-C-GE = PCR multiplex classique-électrophorèse en
gel d’agarose. PCR-S-C-EG-RFLP= PCR simplex-classique-électrophorèse en gel d’agarose- restriction fragment length polymophism.
PCR-M-RTST= PCR mulitplex en temps réel avec sonde Taqman. PCR-M-RTSG= PCR muliplex en temps réel avec sybrgreen. PCR-S-
RTSP= PCR simplex en temps réel avec sonde Taqman

phages (lysotypage) (Wentworth, et al., 2005) ou sur les deux techniques Ainsi, Grif et collaborateurs (1998) ont
1963). Le typage génotypique ou (Amplification of random polymorphic comparé 47 souches de STEC O157
génotypage est basé sur la conserva- DNA ou AFLP (Jones et al., 2005)). (d’origine humaine, alimentaire ou
tion de la séquence d’ADN. Puisque Enfin, dans le multi loci sequencing animale) par différentes méthodes : le
le séquençage du génome reste long typing (MLST) (Urwin et Maiden, ribotypage, la RAPD, l’électrophorèse
et fastidieux, des méthodes indirectes 2003), la séquence de différents gènes en champs pulsé (PFGE) et le lysoty-
sont utilisées. Elles sont basées soit est comparée entre les souches et les page. Le ribotypage s’est montré peu
sur la conservation de sites de restric- mutations ponctuelles sont repérées. discriminant, le lysotypage a montré
tion (Ribotypage, Electrophorèse en Le pouvoir de discrimination d’une un pouvoir discriminant de 21 % (10
champs pulsé), sur la PCR (Random méthode peut être défini comme le patrons différents pour 47 souches).
Amplification of polymorphic DNA ou nombre de patrons différents obte- La PFGE a montré 16 patrons majeurs
RAPD (De Wolf et al., 2004) ; repeti- nus sur le nombre de souches testées (soit un pouvoir de discrimination de
tive element-PCR ou Rep-PCR (Jones (China, 2002). 34 %). La RAPD, quant à elle, a per-

227
Figure 6 : Modèles théoriques de l’apparition de la souche EHEC O157:H7 mieux détecter ce type de pathogènes.
(voir texte). Le développement des moyens de dia-
gnostic a permis de mieux connaître
différents aspects de l’épidémiologie
de ces souches.

6.1. Emergence des E. coli pro-


ducteurs de Shigatoxines
Les STEC montrent une pathogénicité
variable pour l’homme. La virulence
d’une souche varie en fonction du
nombre et du type de facteurs de viru-
lence qu’elle héberge et exprime, mais
aussi en fonction du statut immunolo-
gique de l’hôte. On a montré que l’im-
plication de bactériophages dans le
transfert de gènes de virulence alliée
aux mutations, permet une évolution
rapide des bactéries, et peuvent être
à l’origine d’émergences. Les STEC
tels qu’ils sont définis auraient proba-
blement acquis récemment la plupart
de leurs gènes de virulence par trans-
fert horizontal de matériel génétique.
C’est ce que semble montrer l’analyse
moléculaire et la comparaison de la
distribution des gènes spécifiques de
virulence de cette famille (Caprioli et
al., 2005).
mis de discriminer toutes les souches collaborateurs (2005) ont analysé 54 L’explication logique de l’émergence
entre elles, excepté pour les souches STEC O103 par PFGE et MLST. La des STEC comme agents pathogè-
isolées du même échantillon de lait. MLST a montré 7 profils différents nes serait la présence de ces gènes
Le problème majeur de la RAPD est et la PFGE, 6 patrons différents. La sur des éléments mobiles, comme les
son faible degré de reproductibilité MLST fait aussi l’objet de banques de gènes stx1 et stx2 situés sur des pro-
(China, 2002). Dans une autre étude, données qui permettent de comparer phages, le gène eae (intimine) sur un
Izumiya et collaborateurs (1997) ont une nouvelle souche avec les souches ilôt de patogénicité et le gène ehxA
comparé 825 souches de STEC O157: de la banque (www.mlst.net ; www. et katP sur un plasmide qui auraient
H7 isolées de cas humains au Japon shigatox.net). La MLST et la PFGE été transmis horizontalement en plu-
par PFGE. Six patrons électropho- semblent être les méthodes les plus sieurs étapes. Les variations situées
rétiques (pulsotypes) ont été mis en prometteuses en termes de reproducti- au niveau de ces éléments génétiques
évidence. Les souches isolées d’une bilité et de pouvoir discriminant. seraient à l’origine de l’évolution du
même épidémie montraient le même génome des STEC (Caprioli et al.,
pulsotype. Smith et collaborateurs 2005). Différentes hypothèses ont été
6. DONNEES développées quant à leur émergence.
(2000) ont comparé 71 souches de EPIDEMIOLOGIQUES SUR
STEC O157 par PFGE et AFLP. Ces Les relations clonales entre les EPEC
LES E. coli producteurs et les EHEC sont très complexes et
deux méthodes ont montré le même de Shigatoxines (STEC)
pouvoir de discrimination avec 27 de nombreuses souches appartiennent
patrons différents. En raison de son Les STEC sont des agents zoonoti- à des sérotypes communs aux deux
pouvoir discriminant important et sa ques. Les ruminants et essentiellement pathovars.
bonne reproductibilité, la PFGE tend les bovins sont considérés comme le Les EHEC seraient un groupe de clo-
à s’établir comme la méthode de réfé- réservoir majeur de ces pathogènes nes dérivant des E. coli entéropathogè-
rence en matière de typage moléculaire responsables de maladies humaines. nes hébergeant le gène d’attachement
bactérien. Des réseaux de banques de Les infections à STEC sont souvent effacement (eae). L’acquisition des
données sont constitués tant au Etats- sporadiques, mais elles peuvent aussi gènes stx par deux types de clones
Unis qu’en Europe via les réseaux donner naissance à des épidémies de EPEC aurait conduit à l’émergence
PulseNet (Gerner-Smidt et Scheutz, grande ampleur. Le sérotype O157 de deux lignées majeures d’EHEC :
2006) (http://www.fsis-pfge.org/pul- a été le premier et le plus fréquem- (i) la lignée EHEC-1, constituée de
senet.html). La technique de MLST ment impliqué dans les formes graves souches O157:H7 et O145:H-, consi-
pratiquée sur 9 gènes de STEC O157 des infections à STEC sur plusieurs dérée comme hautement pathogène
s’est montrée incapable de distinguer continents. L’apparition de nombreux pour l’homme où le LEE aurait été
des souches qui, par ailleurs, mon- foyers d’infections liés à d’autres acquis et intégré au niveau du site selC
traient un pulsotype différent (Noller sérotypes de STEC a permis d’appré- et (ii) la lignée EHEC-2, constituée de
et al., 2003). Par contre, Beutin et hender de nouvelles approches pour souches O26:H11 et O111:H8, où le

228
LEE aurait été acquis au niveau du site lisé au niveau de différents sites dans tantes existeraient entre les souches
pheU (Agence française de Sécurité le chromosome bactérien. de sérotypes différents. Les STEC
sanitaire des Aliments, 2003). L’étape suivante a été l’acquisition du O26, O103:H2, O111:H-, O157:H7
gène stx2 qui code pour la toxine Stx2, appartiennent à des lignées différentes
probablement par transduction avec qui auraient émergé indépendamment
6.1.1. Origine du clone O157 ou les unes des autres. Certaines de ces
un bactériophage, il en résulte l’émer-
preuve moléculaire de l’émergence lignées pourraient être particulière-
gence du clone O55:H7 stx2.
de E. coli O157:H7 ment aptes à subir des évènements de
Deux changements sont ensuite appa- transferts horizontaux, comme cela
L’acquisition d’ADN étranger par une rus, l’acquisition du plasmide EHEC a été montré pour O91:H21 (Pradel,
bactérie est un mode d’évolution bien codant les hémolysines et l’acquisition 2002 ; Agence française de Sécurié
connu. Elle peut se faire entre deux de la région rfb nécessaire à la syn- sanitaire des Aliments, 2003).
bactéries de la même famille (E. coli, thèse de l’antigène O157 modifiant
Salmonella, Shigella, Yersinia, l’antigène O55 en O157. Cette région
Erwinia) ou même entre bactéries de code pour l’antigène somatique O157 6.2. Epidémiologie chez
familles différentes. Les mécanismes ainsi que pour un système de sécrétion l’homme
qui sont intervenus lors de l’émer- de type III (Levine et al., 1987 ; Tarr
gence et l’évolution des clones EHEC Toute personne est potentiellement
et al., 2000).
ne sont pas complètement élucidés. sujette au risque et peut développer
C’est à cette étape que la souche une diarrhée si elle ingère des STEC.
Cependant les différences généti-
acquiert une mutation silencieuse en Cependant, les jeunes enfants de moins
ques observées dans le génome de
position +93 du gène uidA. On a donc de 5 ans, les personnes âgées de plus
ces pathogènes et E. coli K-12 révè-
à ce stade, une souche EHEC O157 de 65 ans ou les personnes ayant pris
lent l’existence de nombreux échan-
productrice de Stx2, mais SOR+, un traitement antibiotique récemment
ges génétiques et la présence d’îlots
GUD+. sont plus susceptibles de développer la
de gène supplémentaires appelés les
îlots O (Caprioli et al., 2005). Les À partir de cette souche, deux lignées maladie (Griffin et al., 1990).
EHEC O157 se distinguent des autres d’évolution existent. L’une va perdre
E. coli, notamment, par le fait qu’ils sa mobilité, mais garder son activité 6.2.1. Sérogroupes incriminés
produisent plusieurs toxines Stx, SOR+ et GUD+ (souche O157:H- res-
qu’ils ne fermentent pas le sorbitol ponsable de SHU, isolée en Allemagne Les sérotypes le plus incriminés lors
et qu’ils n’expriment pas d’activité (Karch et al., 1993)), alors que l’autre d’infections sporadiques ou d’épidé-
β–glucuronidase. Le gène qui code perd sa capacité à fermenter le sorbitol mies sont les sérotypes O157:H7 et
pour cette dernière activité, uidA, est et acquiert le gène de stx1 grâce à O157 non mobiles ou H-. En 1984,
susceptible de subir des mutations. un bactériophage. L’étape finale sera le sérotype O145:H- a été impliqué
la perte de l’activité β-glucuronidase lors d’une épidémie affectant plus de
Grâce à des techniques moléculaires,
(par mutation de uidA) (Monday et 100 enfants au Japon. Il a été ensuite
on a comparé ces différentes carac-
al., 2001) et engendrera le prototype isolé chez les bovins aux Etats-Unis,
téristiques génotypiques et phénoty-
EHEC O157 producteur de Stx1 et/ou Canada puis en Europe (Johnson et
piques chez plusieurs souches EHEC
Stx2, SOR- et GUD-. al., 1996). Plus de 200 autres séro-
O157 et d’autres souches apparentées.
groupes sont aussi mis en cause dans
En se basant sur ces propriétés, on a pu
la survenue d’infections à EHEC et
reconstituer le puzzle jusqu’à un ancê- 6.1.2. Relations clonales entre les leur fréquence ne cesse d’augmen-
tre commun et déduire les différentes souches O157:H7 ter. Parmi les plus fréquemment isolés
étapes ayant conduit à l’EHEC O157
chez les patients citons les sérogrou-
et aux autres souches apparentées. Les études de clonalité réalisées sur les pes : O26, O103, O111 et O145. De
Un modèle concernant l’émergence du souches de sérotype O157:H7 suggè- nouveaux clones dont O118:H16 et
clone O157:H7 a été proposé par Feng rent la répartition mondiale d’un seul O121:H19 ont récemment été isolés
et collaborateurs (1998) sur base des clone, très conservé (Allison, 2000). dans des cas d’infections humaines
évènements qui seraient intervenus Cependant, Baker et collaborateurs (Beutin et al., 2004).
à partir d’un ancêtre génétiquement (1997) suggèrent qu’aux Etats-unis,
deux clones existeraient : un associé Notons que la recherche des STEC
le plus proche des O157:H7, l’EPEC est souvent limitée au seul sérotype
O55:H7 β-glucuronidase et sorbitol au réservoir bovin moins transmis et
moins pathogène pour l’homme et un E. coli O157:H7 (SOR-; GUD-) dont
positifs (GUD+, SOR+) (figure 6). le biotype est particulier et pour lequel
deuxième retrouvé fréquemment en
Le modèle commence avec une sou- situation pathogène chez l’homme. il existe des méthodes de détection
che EPEC-like, capable de fermen- validées à l’échelon international.
ter le sorbitol (SOR+) et d’exprimer Néanmoins, des cas de SHU ont été
une activité β-glucuronidase (GUD+), 6.1.3. Relations clonales entre les également associés à des souches
comme la plupart des E. coli actuels. STEC non O157 STEC O157:H- (SOR+ GUD+). Les
À partir de là, cette souche a acquis STEC O157:H- fermentant le sorbitol
les gènes codant l’antigène somatique Les souches pathogènes de même ont été impliqués pour la première fois
O55 et pour l’antigène flagellaire H7. sérotype isolées dans différents pays en 1988 lors d’une épidémie de SHU
L’îlot de pathogénicité LEE contenant, à plusieurs années d’intervalle sont affectant des enfants d’Allemagne. Ce
entre autres, les gènes codant pour l’in- génétiquement proches et appartien- nouveau phénotype est à l’origine de
timine apparaît à ce stade (McDaniel draient à un même clone. la majorité des cas de SHU en pédia-
et al., 1995). Le LEE peut être loca- Par contre, des différences impor- trie dans cette région d’Allemagne

229
(Gunzer et al., 1992). Ce pathotype à STEC non O157), en 2002 (638 cas personnes sont décédées. La consom-
possède en commun avec les STEC à STEC O157 et 35 cas de STEC non mation de viande contaminée prove-
O157 sorbitol négatifs le plasmide de O157) et en 2003 (444 cas à STEC nant d’une même boucherie a été la
90 kb, les phages de conversion pour O157 et 4 à STEC non O157) (Center cause de l’épidémie (Cowden et al.,
stx2 et le gène eae. for Disease Control, 2004) 1997). En 2000, l’Ecosse a enregistré
Aux Etats-Unis, la fréquence estimée 5 épidémies (deux d’origine alimen-
des infections liées aux EHEC non- taire) affectant plus de 31 personnes
6.2.2 Incidence des infections en 2000, 10 épidémies en 2001 et plus
humaines aux STEC O157 est aussi importante que celles
dues au sérogroupe O157. Les STEC de 44 personnes atteintes.
L’incidence des cas d’infections non-O157 causent environ 37.000 cas L’Angleterre et le Pays de Galles ont
humaines à STEC varie considérable- d’infections annuellement. Les séro- aussi enregistré un plus grand nombre
ment d’un continent à un autre et d’une types O26, O111 et O103 sont pré- de cas d’infections à STEC pendant
région à une autre. Dans les pays dominants. STEC O111 est considéré les années 1999 et 2000 (17 cas d’in-
les plus touchés (Etats-Unis, Canada, comme le deuxième agent responsable fections à STEC par million d’habi-
Ecosse, Angleterre, Allemagne, des cas de SHU après STEC O157:H7 tants en Angleterre, 751 cas cliniques
Suède, Argentine et Japon), l’inci- (Brooks et al., 2005). confirmés de SHU et 16 épidémies en
dence annuelle de ces infections peut Une forte prévalence d’infections à 2001). Quatre des épidémies enregis-
être supérieure à 8 pour 100.000 habi- STEC O157 (5 fois plus élevée qu’en trées en 2001 ont impliqué, comme
tants (Mead et Griffin, 1998). Amérique du Nord) est enregistrée source de contamination, les matières
En 2004, 2771, 795 et 702 cas d’infec- dans les régions de l’Amérique du Sud fécales de lapins sauvages. L’année
tions à STEC ont été respectivement et spécialement en Argentine où le suivante (2002), la présence de
enregistrés au Japon, en Allemagne SHU est endémique (Mead et Griffin, STECO157 dans les matières fécales
et en Angleterre et Pays de Galles 1998). En moyenne, 300 nouveaux cas d’oiseaux ont été à l’origine d’une épi-
(European Food Safety Authority, et une incidence de 9,2 pour 100.000 démie en Grande-Bretagne (European
2004). habitants (enfants de moins de cinq Commission – Health and Consumer
ans) sont reportés annuellement en Protection Directorate, 2002).
Le tableau II présente une liste non
exhaustive des principales épidémies Argentine. En Suède, le nombre de cas d’infec-
humaines dues à STEC. Dans les deux hémisphères, les infec- tions à STEC a varié entre 69 et 96 cas
tions surviennent plus fréquemment entre 1998 et 2001. La Suède a enre-
Aux USA, de 1982 à 2002, 350 épidé- gistré trois épidémies à STEC O157,
mies responsables de 8.598 cas dont en été qu’en hiver.
une en 2000 affectant trois person-
1.493 hospitalisations (17 %), 354 Deux mille trois cent vingt neuf cas nes qui ont été exposées aux animaux
cas de SHU (syndrome hémolytique d’infections à STEC ont été enregis- dans une ferme, deux autres en 2002
urémique) (4 %) et 40 décès (0,5 %) trés dans 18 pays d’Europe en 2004 impliquant pour l’une l’eau de mer
furent rapportés dans 49 états. Les ali- au lieu de 2.026 en 2000, soit une aug- et pour l’autre des saucisses fumées
ments ont été impliqués dans 52 % des mentation d’environ 15 % de cas enre- de fabrication artisanale (European
épidémies, l’eau dans 9 %, la conta- gistrés. Une prédominance du séro- Commission – Health and Consumer
mination interhumaine dans 14 %. groupe O157 a été particulièrement
Protection Directorate, 2002).
Le contact avec un animal contaminé constatée dans la majorité des pays
dans 3 % et 0,3 % ont eu pour cause d’Europe non continentale (Irlande, En Allemagne, l’incidence des cas
une contamination de laboratoire. La Royaume-Uni) tandis que dans certains d’infections à STEC est importante :
viande hachée de bœuf a été responsa- pays d’Europe continentale comme le 795 cas STEC ont été enregistrés en
ble de la majorité des épidémies (41 % Danemark, l’Italie, l’Allemagne, le 2004. L’Allemagne a connu deux épi-
des épidémies d’origine alimentaire) Grand-Duché du Luxembourg et la démies en 2002 impliquant particu-
(Rangel et al., 2005) Slovénie, les STEC non O157 sont lièrement des STEC O157 non mobi-
plus importants. Les systèmes de sur- les, fermentant le sorbitol (European
Les plus importantes épidémies
veillance n’étant pas les mêmes dans Commission – Health and Consumer
remontent à la fin de l’année 1992 et
tous les pays, il est difficile de compa- Protection Directorate, 2002).
en début de 1993 lorsque quatre états
de l’Ouest firent l’expérience d’une rer les différentes données néanmoins En France, aucune épidémie à STEC
sévère épidémie liée à des hamburgers le nombre de cas d’infections enregis- n’a été identifiée jusqu’en 1992, date
mal cuits contaminés provenant d’une trés en 2004 est élevé en Ecosse (214), à laquelle des cas de SHU ont été
même chaîne de restauration rapide. en Suède (200), en Angleterre (702) et décrits chez quatre personnes ayant
Plus de 700 personnes dans quatre au Danemark (168) (European Food consommé du lait cru de vache et de
états différents (Washington, Idaho, Safety Authority, 2004). chèvre. L’agent causal n’a pas été
Californie, Nevada) furent infectées. L’Ecosse est le pays européen qui a identifié. Depuis, plusieurs épidé-
Il y eut 51 cas de SHU et quatre morts. connu les deux plus grandes épidémies mies à STEC ont été rapportées dont
Depuis cette vague épidémique, l’inci- à STEC O157 : plus de 100 personnes une à STEC O148 en 2001 à partir
dence des infections à EHEC O157 n’a dont 69 cas confirmés par le labo- de couscous avec merguez (10 cas,
pas cessé d’augmenter jusqu’en 2000 ratoire et un décès ont été rapportés 1 SHU et 0 décès), une en 2002 à
(626 cas d’infections à STEC O157 et suite à une contamination à partir de STEC O148:H8 à partir de viande
57 cas à STEC non O157). À partir de lait cru en 1994. Lors de la deuxième de mouton (11cas; deux SHU et 0
cette année là, une légére diminution épidémie, survenue en 1996, 500 per- décès) (Agence francaise de Sécurité
du nombre de cas a pu être observée : sonnes ont été malades, 272 cas ont sanitaire des Aliments, 2003) et une
en 2001 (560 cas à STEC O157 et 61 été confirmés par le laboratoire et 20 épidémie en 2004 à partir de fromage

230
Tableau II. Prévalence et distribution du portage des STEC O157 par les bovins à travers le monde.
(Modifié de Hussein et Bollinger, 2005). Les prévalences sont indiquées par ordre croissant.

Prévalence en %
Pays Année Période
(nombre de +/nombre testé)
Australie 2002 Non précisé 0,2 (3/1692)
Norvège 1998 -1999 Décembre-Janvier 0,2 (3/1541)
Kansas 2000 Décembre-janvier O3 (44/17050)
Washington 1994 Décembre-Janvier 0,3 (2/600)
Canada 1994 Décembre-janvier 0,4 (4/1000)
Washington 1994 Décembre-Janvier 0,7 (10/1412)
Pologne 1999 Décembre-Janvier 0,7 (4/551)
USA (Kansas et Nebraska) 1999-2000 Septembre-Octobre 0,9 (82/9122)
Royaume Uni 1987 non précisé 1 (2/227)
USA (Nevada) 1999 Décembre-Avril 1,2(1/86)
USA (Nevada) 1999-2000 Janvier-Septembre 1,2 (1/82)
Royaume Uni 1994 -1995 Juin-Juin 1,2 (5/423)
Canada et MidwesternUS 1997 Avril-Mars 1,2 (1/85)
Brésil 1996 -1997 Septembre-Avril 1,3 (1/76)
Finlande 1997 Décembre-Juin 1,3 (19/1448)
Dakota 2003 Novembre-Octobre 1,4 (2/144)
Canada et MidwesternUS 1996 Avril-Mars 1,5 (1/67)
Suisse 2002 -2003 Juin-Janvier 1,6 (47/222930)
Corée 2000-2002 Juillet-Avril 1,7 (15/864
Japon 1992-1994 Non précisé 1,8 (7/387)
Ireland 1998-1999 Mai-Juin 2,4 (6/250)
Italie 1995 Juillet-Fevrier 3,6 (15/419)
Idaho,Washington,Oregon 1997 Novembre-Juillet 3,6 (38/1046)
Japon 1998-1999 Juillet-Novembre 4 (5/125)
Turquie 2000-2001 Avril-Janvier 4,2 (14/330)
Norvège 1991-1995 Non précisé 4,6 (23/504)
Royaume Uni 1999-2000 Janvier - Janvier 4,7 ( 186/3939)
Midwestern US 2001-2002 Fevrier-Avril 5,9 (70/1189)
Canada et MWUS 1996 Avril-Mars 6 (4/67)
Hollande 1995-1996 Novembre-Juin 6,3 (59/937)
Belgique 1998-1999 Juillet-Juin 6,3 (81/1281)
Argentine 2000 Octobre-Avril 6,8 (4/59)
Nord du Dakota 2003 Novembre-Octobre 6,9 (10/144)
Kansas 1997 Octobre-Novembre 6,9 (61/878)
Ecosse 2002 Mai-Juillet 7,5 (44/589)
Royaume Uni 1997-1998 Mars-Avril 12,9 (620/4800)
Canada Mid 1996 Avril-Mars 13,2 (5/3)
USA 2000 Avril-Mai 13,3 (636/4790)
Canada Mid 1997 Mars-Avril 14,1 (12/85)
Canada Mid 1996 Mars-Avril 15,8 (6/38)
UK,Ireland 1998-1999 Janvier-Avril 17 (17/100)
CanadaMid 1997 Avril-Mars 18,7 (9/48)
Tchéquie 1997-1998 Septembre-Octobre 19,7 (72/365)
Japon 1997-1998 non précisé 27,3 (6/22)
Canada,MD 1997 Avril-Mars 27,3 (13/48)
MidwesternStates 1999 Juillet-Aout 27,8 (91/327)

de chèvre contaminé (European Food démie a impliqué un fromage « type infections gastro-intestinales à STEC
Safety Autorithy, 2006). Deux impor- camembert » au lait cru contaminé intégrant ou non des colites hémor-
tantes épidémies ont été signalées en par STEC de sérotype O26. L’Institut ragiques, la répartition des sérogrou-
France en 2005. Au cours de la pre- de Veille sanitaire a fait état de cas de pes n’est connue que dans le cadre de
mière, 69 personnes dont 57 enfants SHU chez 6 enfants dans le nord de la SHU d’enfants de moins de 15 ans. Il
ont été victimes d’une contamination France. Les fromages furent très vite apparaît une forte proportion (45 %)
à STECO157 à partir de steak haché retirés du commerce (Institut de Veille du sérogroupe O157 sur la période
surgelé. Seize enfants ont présenté un sanitaire, 2006). 1996-2003 (Espié et al., 2004).
SHU, 7 ont été dialysés, aucun décès En France, du fait de l’absence de Les autres sérogroupes impliqués dans
n’a été enregistré. La deuxième épi- surveillance épidémiologique des des cas de SHU depuis 2002 sont les

231
sérotypes O145, O91, O17, O26, O103, dans l’eau et dans la viande de bœuf 6.3.2. Transmission inter-humaine
O128, O111 (Espié et al., 2004). (probablement à l’origine de la conta-
mination) (Effler et al., 2001). La transmission inter-humaine dans
En Belgique, deux petites épidémies la famille ou dans la collectivité est
à STEC O157 ont été signalées. La Entre novembre 1997 et le 20 avril considérée comme un facteur de ris-
première en 2001 due à l’ingestion de 1998, 298 personnes ont été atteintes que de survenue des infections à STEC
filet américain provenant du même de diarrhées sanglantes au Cameroun. notamment chez les enfants de moins
boucher et impliquant au moins 5 per- Les analyses de laboratoire réalisés de 15 ans. Des cas de transmission
sonnes (Ducoffre, 2003). La seconde pendant l’épidémie (taux de létalité de personne à personne, par contact
en 2004, dans une institution psychia- de 16,4 %) ont montré une amibiase rapproché avec une ou des person-
trique, a donné lieu à 4 cas de SHU et chez un patient sur trois et trois types nes ayant eu de la diarrhée, ont été
à l’identification d’un porteur au sein de bactéries pathogènes : Shigella observés en milieu familial (Vaillant
du personnel de cuisine (Ducoffre, dysenteriae multirésistante de type 1, et Espié, 2003). Cette transmission
2005). S. boydii et Escherichia coli entéro- est d’autant plus importante que l’hy-
Le Danemark a enregistré les premiè- hémorragique (Cunin et al., 1999). giène générale et plus particulièrement
res épidémies en 2004. Le sérotype celle des mains est insuffisante et que
STEC O157 a été impliqué dans la 6.3 Modes de transmission les contacts sont étroits. De ce fait,
plus importante, affectant plus de 25 la contamination féco-orale est une
personnes contaminées à partir de pro- Les trois voies principales d’infec- réelle préoccupation dans les crèches
duits laitiers. Le contact d’enfants tion sont (i) l’ingestion d’aliments ou les divers centres de soins (hôpi-
avec des animaux de ferme excréteurs ou d’eau contaminés, (ii) la transmis- taux, maisons de retraites) (Belongia
a été également une des causes des sion de personne à personne et (iii) le et al., 1993).
épidémies (European Food Safety contact direct avec les animaux et/ou
Autorithy, 2006). l’environnement des fermes.
6.3.3. Transmission par contact
En Italie, le nombre de cas d’infec- direct avec les animaux
tions à STEC a été de 24 cas en 2004. 6.3.1. Transmission alimentaire
Les STEC non O157 et particulière- La transmission d’infections à E. coli
ment le sérogroupe O26 a été respon- La majorité des infections est due O157 à l’homme, par contact direct ou
sable de la majorité des cas (40 %) des à l’ingestion d’aliments contami- indirect avec des animaux de ferme ou
infections. nés. La viande de bœuf constitue la leur déjections a été décrite lors d’in-
principale source de contamination vestigations de cas isolés (Heuvelink et
En 2004, une épidémie a été enregis- suite à une cuisson insuffisante qui al., 2002) et lors d’épidémies (Crump
trée suite à la consommation de sau- ne permet pas d’atteindre à cœur une et al., 2002).
cisse fabriquée à partir de viande de température suffisante pour éliminer
porc (European Food Safety Autorithy, Durant l’été 2000, 56 personnes mala-
les bactéries pathogènes (Roberts et
2006). des et 19 hospitalisées ont été conta-
al., 1995). Les résultats de plusieurs
minées après contact avec des ani-
En Australie, la première épidémie enquêtes ont montré que les vian-
maux porteurs lors de sorties dans les
date de 1995 suite à la contamination des de bœuf crues ou insuffisamment
fermes pédagogiques en Pensylvanie
de saucisses sèches fermentées par des cuites, les viandes hachées (Paton et
et à Washington. Les fermes péda-
STEC O111:H-. Vingt-trois cas de al., 1996), le lait non pasteurisé et les
gogiques, les parcs zoologiques et
SHU et un décès ont été signalés lors produits laitiers (fromage au lait cru,
aires d’attraction abritant des animaux
de cette épidémie (Center for Disease fromage frais), les produits fermentés
porteurs de STEC sont des facteurs
Control, 1995). (saucisse sèche fermentée), le cidre,
de risque importants pour les infec-
Au Japon, une importante épidémie est l’eau de boisson, la consommation
tions à STEC. Ils ont été à l’origine de
survenue en juillet 1996 dans la ville d’eau contaminée (eaux de puit, eaux nombreuses épidémies en Angleterre,
de Sakai où 5.727 personnes furent de source privée, eaux de distribution au Canada, et aux Etats-unis dans
contaminées par des germes de radis non traitées) (Jones and Roworth, les années 1999 à 2000. À cet effet,
blancs dans une cantine scolaire. 1996), les légumes crus comme les des guides et des recommandations
germes de luzerne aux Etats-Unis sont préconisés pour prévenir les cas
Dans ce pays, le nombre de cas a varié (Breuer et al., 2001) et les pousses
de 100 à 1250 puis s’est élevé à 2771 d’infections dans ces pays (Center for
de radis ont été impliqués dans des Disease Control, 2001). Cependant,
cas entre 1994, 2000 et 2004 (Michino cas d’infections à STEC (Michino et
et al., 1999 ; European Food Safety des cas de portage sain ont été décrits
al., 1999). chez des personnes en contact avec un
Authority, 2004).
L’hypothèse d’une contamination réservoir animal excréteur de STEC.
En Irak, une étude rapporte une pré- croisée avec des aliments contaminés Une étude, portant sur des familles
valence de 11,5 % d’EHEC O157:H7 ou lors de l’utilisation d’ustensiles vivant dans des fermes produisant du
dans les selles de 200 enfants atteints souillés a été avancée. C’est le cas lait, a montré que 6,3 % des membres
de diarrhées hémorragiques (Shehib et d’ouvriers au Royaume-Uni qui se des différentes familles excrétaient
al., 2003) seraient infectés lors de la manipu- des STEC dans leurs matières féca-
En Afrique, très peu de données sont lation de légumes crus contaminés. les (Wilson et al., 1996) et 12 % des
disponibles. La première épidémie de Toutefois, ces légumes n’ont pas membres avaient des anticorps dirigés
diarrhée hémorragique est survenue transmis directement la maladie aux contre le LPS de E coli O157. Aucune
en Afrique du Sud en novembre 1992. personnes qui les avaient consommés maladie ne s’est déclarée chez les rési-
STEC O157 non mobile a été retrouvé (Morgan et al., 1988). dents des différentes fermes, ce qui

232
pourrait témoigner d’une protection STEC. La prévalence des STEC chez un facteur de risque important pour la
induite par une immunité digestive. les bovins varie en général de 0,1 à santé publique puisque la viande de
63 % et de 0,3 à 87 % au niveau des ces animaux est souvent orientée vers
troupeaux (Mainil et Daube, 2005). la transformation en viande hachée.
6.3.4. Autres modes de transmission
Chez les bovins de boucherie, la préva- La prévalence des STEC non O157
Des cas de contaminations de labora- lence semble être plus élevée chez les varie chez les bovins laitiers entre
toire ont été décrits dans la littérature animaux qui vivent en pâturage. Ces 0,4 % à 52,0 % chez les vaches, de 1,7
(Burnens et al., 1993). Actuellement, derniers contaminés par les matières à 74,0 % chez les génisses et de 1,3
il est recommandé de manipuler les fécales favorisent la transmission des à 68,7 % chez les veaux (Hussein et
STEC O157 en laboratoire d’un niveau STEC à d’autres animaux et propagent Bollinger, 2005). Pour les STEC non
de sécurité suffisant (P3) afin d’éviter les STEC au niveau de l’environne- O157, la prévalence semble être plus
toute contamination du personnel ou ment. La prévalence est également élevée chez les adultes que chez les
de l’environnement (Agence française élevée chez les animaux nourris à base plus jeunes animaux (Garber et al.,
de Sécurité sanitaire des Aliments, de céréales et chez ceux qui sont sou- 1999).
2003). mis à l’engraissement. Ces derniers Le portage des STEC O157 par les
hébergent une large variété de séro- bovins est le plus important durant
6.4. Epidémiologie environne- types avec une prédominance pour le
les mois chauds (juin à octobre) et
mentale sérotype O157.
inversement, le moins élevé en hiver
La prévalence varie de 0,3 à 19,7 % (novembre et décembre). Les données
6.4.1. Portage par les animaux chez les bovins de boucherie à l’en- concernant les STEC responsables de
d’élevage graissement de 0,7 à 27,3 % chez les diarrhée chez le veau sont rares. Ils
Le tractus digestif des ruminants et animaux mis en pâturage et de 0,3 appartiennent aux sérotypes O8:H8 ;
spécialement des bovins est un impor- à 6,9 % pour les autres bovins à la O20:H19 ; O113:H21. Ce dernier
tant réservoir des E. coli O157. Ils ont ferme. O113:H21 a été impliqué dans des
été également isolés chez les ovins, Les tests effectués au niveau des abat- cas de SHU chez l’homme (Mainil et
les caprins, les zébus, les daims, les toirs chez les bovins ont montré un Daube, 2005)
porcins, les animaux de compagnie, taux de prévalence des STEC O157
les mouettes et les pigeons. D’autres variant de 0,2 % à 27,8 % (Hussein et Conditions de survie des STEC dans
sérotypes pathogènes pour l’homme Bollinger, 2005). les matières fécales de bovins
tels : O26:H11; O103:H2; O11:NM; L’excrétion des STEC par les bovins
La prévalence des STEC non O157
O113:H21 ont été isolés des matières est intermittente et fluctue en fonc-
varie en général de 2,1 % à 70,1 %.
fécales d’ovins, de veaux et de bovins tion de la durée de l’engraissement
Elle varie de 4,6 % à 55,9 % chez les
(Caprioli et al., 2005).
animaux mis à l’engraissement et de et en fonction des saisons (Hussein et
Portage par les bovins 4,7 % à 44,8 % chez les bovins au Bollinger, 2005) (tableau II).
pâturage. Le nombre de STEC O157 est de l’or-
Depuis l’apparition des séries d’épi- La prévalence des STEC non O157 dre de 102 à 105 ufc (unités formant
démies à STEC O157 impliquant le chez les bovins de boucherie est élevée colonies) par gramme de matières
plus souvent l’espèce bovine et ses à tous les stades et dans tous les systè- fécales (Caprioli et al., 2005). Dans
sous-produits, de nombreuses enquê- mes de production. Environ 250 séro- une étude au Japon, il a été de l’or-
tes ont été menées afin de définir si le types ont été isolés dont 42 sont poten- dre de 104 ufc/g et a persisté chez un
portage par ces animaux pouvait être tiellement pathogènes pour l’homme animal pendant 10 semaines pour
une source de contamination des ali- (Hussein et Bollinger, 2005). les STEC O157 et de 102 ufc/g pen-
ments. L’éventail des aliments incri-
D’importantes variations (tableau II) dant trois semaines pour le sérotype
minés dans des cas d’épidémies est
sont enregistrées au niveau des pré- O26. Les souches isolées des fèces de
large, mais il semblerait que la princi-
valences. Elles varient en fonction de bovins après plusieurs jours de stoc-
pale origine soit la contamination par
l’âge, du sexe de l’animal, du stade de kage peuvent conserver leur capacité
les matières fécales des bovins. C’est
production, des saisons (plus élevées de virulence et produire leurs toxines
pourquoi la grande majorité des étu-
durant les mois chauds), de l’alimen- Stx1 et Stx2 après 49 jours à 37°C, 56
des effectuées concerne les ruminants,
tation, de l’environnement et des dif- jours à 22°C et 70 jours à +5°C (Wang
et notamment les bovins, considérés
comme le réservoir principal de STEC férentes pratiques au niveau des sys- et al., 1996).
(Whipp et al., 1994). tèmes de management des élevages
Influence des conditions d’élevage
(densité des animaux, type d’élevage).
Chez le bovin adulte en bonne santé, sur la survie et la résistance des
plus de 200 sérotypes STEC en com- Chez les vaches laitières, les préva- STEC
binaison avec différents sérogroupes lences des STEC O157 présentent
H ont été isolés. Plus d’une centaine aussi des variations importantes. Elles Des E. coli présents à une dose
ont été retrouvés chez l’homme. Un ou varient de 0,4 % à 48,8 % (Hussein de l’ordre de 9 10 8 ufc/g dans un
plusieurs types peuvent être retrouvés et Bollinger, 2005). Elles sont de mélange « sédiments et féces » ont
chez un même animal. Les STEC 0,5 % au Canada (Clarke et al., 1994) survécu pendant au moins 245 jours
peuvent persister pendant plusieurs à 16,1 % au Royaume-Uni (Chapman dans un réservoir d’eau pour animaux
années dans le même troupeau ce qui et al., 1997). Elle est de 1 à 2 % chez (Hancock et al., 2001 ; Lejeune et al.,
prouve encore une fois le rôle impor- les jeunes vaches laitières (Chapman 2001). Ces auteurs ont montré que
tant des bovins comme réservoirs des et al., 1993). Ces dernières présentent les souches d’E. coli ayant pu survi-

233
vre pendant ces mois étaient toujours et al., 2001). Parmi les souches iso- dans le fumier. En 1992, dans le Maine,
infectieuses pour des veaux âgés de lées, 47,5 % des STEC possédaient les aux Etats-Unis, une infection par STEC
10 semaines qui, par la suite, excré- gènes stx1, stx2 et ehxA. O157:H7 a été décrite chez un patient
taient eux-mêmes des E. coli O157. Les ovins australiens semblent être qui avait consommé les produits de
Les souches qui ont été isolées et porteurs de souches STEC possédant son jardin fertilisé avec du fumier de
caractérisées chez ces animaux pen- le variant stx2d (Ramachandran et al., bovins présentant une sérologie posi-
dant au moins 8 mois sont identiques 2001). tive pour E. coli O157. D’autres cas
à la souche initiale. similaires d’infections ont été décrits
Les buffles, les ruminants sauvages, à partir de pommes de terre fertilisées
L’eau des abreuvoirs contaminée par les daims et autres gibiers sont éga-
un animal excréteur représente elle avec du fumier de bovins (Chapman et
lement de potentiels réservoirs pour al., 1997).
aussi une source de contamination et ce groupe de pathogènes. Le portage
de transmission de ces germes d’un des STEC par ces animaux sauvages Au niveau du sol, des facteurs tels que
animal à un autre. favorise la propagation et la dissémi- la température, le degré d’humidité,
nation de ces germes dans l’environ- la flore de compétition ou le ratio sol/
Le type de régime alimentaire auquel
nement. fumure semblent jouer un rôle dans la
sont soumis les animaux peut influen-
survie d’E. coli O157:H7. La popula-
cer la survie et la persistance des
tion STEC O157 a persisté pendant 231
STEC. On note une plus grande
6.4.3. Le portage des STEC par des jours à 21°C à humidité constante après
résistance chez les animaux nourris
une contamination artificielle du sol.
aux céréales par opposition à ceux animaux domestiques
Les STEC persistent plus longtemps
qui ont une alimentation fourragère.
Les STEC O157 ont été isolés chez des lorsque le ratio fumure/sol est de 1/25 à
En Suède, d’autres études ont montré
animaux domestiques comme les che- 1/100 que lorsqu’il est de 1/10. La pré-
que les animaux qui étaient gardés
vaux, les chiens, les lapins domestiques, sence d’une flore compétitive réduirait
à l’étable pendant l’été, consommant
les lièvres. Il n’est pas encore bien établi le nombre de ces pathogènes présents
un aliment concentré à base de céréa-
si ces animaux sont des hôtes réels ou sur le sol.
les, continuaient à excréter la bacté-
de simples vecteurs (contaminés après La nature ou le type de sol aurait une
rie contrairement à ceux qui avaient
contact) pour ces microorganismes. influence sur la survie de ces pathogè-
été mis au pré et qui consommaient
de l’herbe. L’alimentation à base de Les porcs ne sont pas considérés comme nes. Elle est beaucoup plus longue pour
céréales, entraînant une acidification des réservoirs potentiels des STEC les sols argileux et de terreau que pour
du contenu digestif, pourrait favoriser pathogènes pour l’homme. Le portage les sols sablonneux. La bactérie peut
l’excrétion d’E. coli O157:H7. Au fécal des porcs testés au niveau des abat- encore être isolée après 25 et 41 jours
contraire, d’autres auteurs ne montrent toirs varie de 0,2 % à 2 % en Europe, après son dépôt sur un sol en jachère,
pas dans leurs résultats des différences Japon et aux Etats-Unis et de 8 à 10 % mais jusqu’à 92 et 96 jours après son
d’excrétion entre les bovins nourris en Amérique du Sud (Caprioli et al., dépôt sur un sol après fauchage d’une
avec du foin ou avec des céréales. La 2005). récolte de luzerne ou de seigle.
contamination de l’herbe par des fèces 6.4.4. Le portage chez les oiseaux E. coli O157:H7 est très résistant dans
d’animaux couplée à de mauvaises l’environnement. Un délai de 3 semai-
conditions d’ensilage peut favoriser Enfin, il existe très peu d’études per- nes entre la présence d’animaux d’éle-
la persistance et le développement mettant de préciser la prévalence des vage sur un terrain et son usage pour
des STEC O157 chez les ruminants STEC dans les élevages de volailles. diverses activités de loisir semble insuf-
(Agence française de Sécurité sani- Le portage est probablement fécal, le fisant pour éviter le risque de contami-
taire des Aliments, 2003) taux de contamination des fèces varie de nation des humains par des souches de
0 % en Allemagne (Beutin et al., 1993) E. coli O157:H7 (Brown et al., 2002).
6.4.2. Portage par d’autres espèces
à 9,6 % en Slovaquie (Pilipcinec et al., L’eau de ruissellement, le niveau de pré-
de ruminants 1999). Cette dernière étude a révélé la cipitations des pluies et les eaux usées
Le portage fécal de STEC chez les présence d’E. coli O157:H7 producteurs contaminées augmentent le risque de
moutons et les chèvres a fait l’objet de de toxines Stx1 et Stx2. Ces pathogènes pollution de l’eau au niveau des sols et
nombreux travaux. Des chiffres éle- ont été isolés dans les sous-produits de de l’environnement. Les boues de sta-
vés de contamination ont été rapportés volailles et dans le contenu intestinal de tions d’épuration d’eaux usées urbaines
par différents auteurs, entre 63 % et dindes. ayant subi des traitements (chaulage,
66,6 % chez les moutons et entre 45 % D’autres études expérimentales ont séchage en lit ou en silo, compostage)
et 56,1 % chez les chèvres (Beutin montré que les STEC colonisent parfai- réduiraient l’introduction de STEC dans
et al., 1993 ; Randall et al., 1997). tement le cæcum de poussins pendant l’environnement (Vernozy-Rozand et
D’une manière générale, le sérotype de longues périodes (Beery et al., 1985 ; al., 2002).
O157:H7 a rarement été détecté lors Caprioli et al., 2005). Le pigeon semble
de ces études, les sérotypes les plus être un réservoir de souches STEC pos-
fréquemment isolés sont les séroty- sédant le variant stx2f (Morabito, 2001).
pes : O9:NM, O128:H2 et O146:H21 7. L’EVALUATION DU RISQUE
(Zhang et al., 2002 a). LIE AUX Escherichia coli
6.4.5. L’environnement producteurs de
En 2001, une étude portant ainsi sur Shigatoxines (STEC) O157
1.623 fèces d’ovins a révélé la pré- L’environnement peut devenir une véri-
sence de STEC chez 85 % des agneaux table niche écologique pour les STEC. En plus de l’application des nouveaux
et 95 % des moutons testés (Djordjevic Les STEC ont la capacité de résister standards en matière de méthodes

234
d’analyses et de critères microbio- niveau des denrées alimentaires consi- les informations à un niveau donné
logiques pour STEC O157:H7 dans dérées à risque sont mis en place dans sont manquantes ou insuffisantes, des
la viande hachée, les services d’ins- le monde. modèles de microbiologie prédictive
pection de l’USDA (United States La viande hachée, l’eau de boisson, ont été utilisés pour simuler la crois-
Department of Agriculture) et de la les produits laitiers et autres aliments sance ou la survie de STEC O157:H7
FSIS (Food Safety Inspection Service) contaminés sont les principales sour- dans des conditions les plus proches
ont annoncé en 1998, la mise en place ces de contamination pour l’homme. de la réalité. Ces modèles simulent
de plans d’évaluation des risques La transmission inter-humaine notam- la croissance et le déclin d’E. coli en
microbiologiques sur toute la chaîne ment dans les nurseries et les collecti- fonction des différents paramètres
alimentaire de l’étable à la table. vités aggrave l’étendue, la propagation environementaux (température, pH,
La méthodologie d’évaluation quan- et la gravité des cas. La population activité hydrique). La simulation de
titative du risque microbiologique composée d’enfants de moins de 5 ans Monte Carlo a permis de générer la
comme outil d’évaluation des risques et de personnes âgées est sensible aux distribution la plus représentative du
liés aux denrées alimentaires est à formes graves des infections à EHEC risque. Des informations sur les habi-
l’heure actuelle en plein développe- O157. tudes alimentaires, la nature et le type
ment. L’évaluation du risque est une de population sont nécessaires pour
STEC O157 possède la faculté de per- caractériser l’exposition.
technique qui est utilisée pour estimer sister et de résister à différents para-
la probabilité d’occurrence d’un dan- mètres physico-chimiques (Aw, pH,
ger et la sévérité de l’effet adverse. température) ce qui lui permet de sur- 7.3. La caractérisation du danger
L’ensemble est fondé sur une base de vivre et de s’exprimer dans différents
données scientifiques collectées à tous La caractérisation du danger est une
écosystèmes (aliment, environnement,
les niveaux du processus de la produc- évaluation qualitative et ou quantita-
animal, sol) lorsque les conditions lui
tion à la consommation du produit. À sont optimales. tive de la nature de l’effet adverse en
partir d’une modélisation mathémati- relation avec l’agent pathogène pré-
que, elle définit le(s) paramètre(s) et sent dans l’aliment. Cette étape carac-
le(s) niveau(x) d’intervention que l’on 7.2. Evaluation de l’exposition térise la nature, la sévérité et la durée
pourra moduler pour minimiser ou du danger. Elle doit être détaillée et
L’évaluation de l’exposition est une
réduire le risque auquel est soumis le toutes les variables bien documentées.
évaluation qualitative et/ou quantita-
consommateur. La sévérité de la maladie est liée à
tive d’agents biologiques, chimiques et
L’architecture de base pour mener une l’interaction de trois facteurs : l’hôte,
physiques dans un aliment qui corres-
analyse du risque microbiologique lié l’aliment et l’agent pathogène.
pond à l’exposition du consommateur.
à STEC O157 correspond à celle défi- Cette étape doit décrire les différentes Lorsque toutes les données sont dis-
nie par le Codex Alimentarius (Food possibilités par lesquelles un agent ponibles, une évaluation dose-réponse
and Agriculture Organization of the pathogène entre dans la chaîne ali- peut être menée.
United Nations, 1999). Elle comprend mentaire au niveau de la production, L’objectif du modèle dose-réponse
quatre étapes, à savoir : (i) l’identifi- de la distribution jusqu’à la consom- est de déterminer la relation entre la
cation des dangers ; (ii) l’évaluation mation. En ce qui concerne STEC magnitude de l’exposition (dose) au
de l’exposition ; (iii) la caractérisation O157, plusieurs modèles d’évaluation pathogène et la sévérité de la réponse.
du danger et (iv) la caractérisation du quantitative du risque ont été dévelop- Quatre réponses possibles sont à
risque. pés notamment en ce qui concerne la considérer : la probabilité de l’infec-
production de viande hachée de bœuf tion (après ingestion), la probabilité de
7.1. Identification du danger considérée comme un des plus impor- la maladie (morbidité), la probabilité
tants facteurs de risque pour STEC des séquelles et la probabilité de la
L’identification du danger consiste O157 (Duffy et al., 2006). Les modèles mortalité.
en l’identification d’un agent biolo- décrivent le comportement de l’agent
gique (micro-organismes ou toxines), pathogène à travers toute la chaîne La réponse est le résultat de l’inte-
chimique ou physique présent dans un de la production jusqu’à la consom- raction de différents paramètres : le
aliment ou dans un groupe d’aliments mation pour estimer le niveau d’ex- microorganisme, la voie de contamina-
causant un effet adverse sur la santé position. Les effets de chaque étape tion, la dose ingérée, le type de popula-
humaine. STEC O157 est définitive- sur la croissance du microorganisme tion exposée, sa sensibilité, la réponse
ment considéré comme un agent res- sont prises en compte pour quantifier de l’hôte, la durée et la multiplicité de
ponsable d’infections gastro-intestina- deux paramètres importants : la pré- l’exposition. L’ensemble des données
les parfois fatales chez les personnes valence des troupeaux et des animaux épidémiologiques, expérimentales et
sensibles. L’incidence croissante du infectés ainsi que la concentration du leurs effets respectifs sont introduits
nombre de cas et d’épidémies enre- pathogène sur toute la chaîne alimen- dans des modèles mathématiques pour
gistrées et déclarées depuis 1982 ainsi taire jusqu’au consommateur. Tous estimer la probabilité de l’apparition
que la sévérité des formes compli- les facteurs augmentant ou réduisant de l’infection ou de la maladie suite
quées de la maladie justifient pleine- le nombre de microorganismes sont à l’ingestion d’une dose d’un agent
ment l’intérêt accordé à ce pathogène. analysés (type d’animaux, influence pathogène. Dans ce contexte, les
La maladie est devenue à déclaration des saisons, contamination des ani- modèles mathématiques utilisés sont
obligatoire dans de nombreux pays : maux par le cuir au cours du trans- nombreux. Le modèle dose-réponse
aux Etats-Unis depuis 1994, en Suède, port, facteurs de contamination des peut être une simple relation exponen-
en Allemagne et au Danemark depuis carcasses, du conditionnement et de tielle de type beta-Poisson. Cette rela-
1998. Des plans de surveillance au la température de stockage). Lorsque tion considère qu’en dessous d’une

235
certaine dose (seuil), aucune réponse En Belgique, dans le cadre d’une est utilisé. Ainsi, les auteurs s’accor-
ne sera observée et que la probabilité étude d’évaluation du risque STEC dent pour conclure à ce sujet qu’il est
de survie et de croissance d’un seul O157 dans la viande hachée de bœuf nécessaire de développer et valider les
microorganisme est la même, quelque de type « filet américain » produite modèles mathématiques à partir de
soit la dose et l’agent pathogène et en Belgique, Daube et collaborateurs données épidémiologiques complètes
les caractéristiques de l’hôte. Cette (1998) ont identifié les points faibles et clairement documentées (Duffy et
relation définit un risque moyen pour de l’étude pour lesquels certaines al., 2006).
la population. informations étaient manquantes et
D’autres études ont introduit dans des points sensibles de contrôle au
leurs modèles dose-réponse, toutes les niveau des étapes de production pour
variables liées aux interactions entre le réduire le risque à son minimum. 8. Conclusions et
pathogène et l’hôte. Le modèle décrit L’étude a montré une insuffisance de perspectives
par Cassin et collaborateurs (1998) données concernant la prévalence de
De cette synthèse, il ressort que les
considère que la probabilité d’être STEC O157 au niveau des troupeaux,
STEC sont particulièrement dange-
malade varie avec la dose ingérée et des animaux, la concentration au
reuses pour la santé humaine causant
propose un modèle β-binomial modi- niveau des matières fécales des ani-
des diarrhées et des syndromes extra-
fié. Powell et collaborateurs (2000) maux et le niveau de contamination
intestinaux pouvant causer la mort et
proposent une démarche différente. au niveau des carcasses à l’abattoir.
que la source de contamination prin-
Ils décrivent la loi dose-réponse pour De même, l’influence des processus
cipale est la viande bovine mal cuite.
STEC O157:H7 non par une courbe de refroidissement, de préparation et
Les bovins en bon état de santé consti-
unique mais par une série de cour- de stockage sur la survie ou la multi-
tuent le plus important réservoir de ces
bes. Cette série est définie d’un côté plication de l’agent pathogène dans le
pathogènes ce qui favorise la propaga-
par un modèle beta-Poisson ajusté sur filet américain n’avait pas été déter-
tion dans leur environnement direct.
des données humaines associées à des minée. En 1998, sur une population
Leur présence chez d’autres animaux
Shigella et de l’autre côté avec un belge de plus de 10.000 individus,
est moins bien documentée mais non
modèle beta-Poisson ajusté sur des 250 à 500 cas d’infections intesti-
négligeable. D’un point de vue des
données humaines avec des EPEC. nales (diarrhées) chez les enfants
facteurs de virulence, il est clair que
La relation dose réponse de STEC de moins de 5 ans ainsi que 42 cas
la production de Shigatoxines est le
O157:H7 doit se situer entre les deux de SHU dont 25 chez les enfants de
facteur le plus important dans le méca-
relations dose-réponse. Ces auteurs moins de 5 ans et 2 cas ches les per-
considèrent qu’étant donné le manque nisme de pathogénicité car il est à
sonnes âgées de plus de 65 ans ont été
de données relatives à STEC O157, la base de la sévérité de la maladie.
prédits. Le pourcentage de mortalité
il est plus raisonnable de considérer À côté de ces toxines, d’autres élé-
par an observé était d’un cas pour
cette série de courbes que de considé- ments comme l’îlot de pathogénicité
chacune des populations alors qu’en
rer une courbe dose-réponse unique LEE jouent un rôle important dans
théorie, la mortalité est de 5 % des le développement de la diarrhée. Un
grossièrement validée par des données cas de SHU chez les enfants de moins
épidémiologiques insuffisantes. élément reste encore un peu obscur,
de 5 ans et 12 % chez les plus de 65 il s’agit des adhésines spécifiques qui
ans (Daube et al., 1998). permettent la colonisation de l’hôte.
7.4. La caractérisation du risque D’autres études d’évaluation du ris- Bien que plusieurs candidats aient
que lié à STEC O157 dans les vian- été identifiés, la relation entre la pré-
La caractérisation du risque est le
des hachées de bœuf ont été réali- sence de ces adhésines et la spécificité
résultat des trois premières étapes.
sées Ces études ont montré pour la d’hôte reste encore à démontrer. D’un
C’est l’étape finale de l’évaluation du
majorité d’entre-elles que certaines point de vue évolutif, si les souches du
risque. Toutes les variables auront été
variables comme la concentration de sérotype O157:H7 semblent former
analysées pour estimer la sévérité de
STECO157 dans les matières fécales un groupe homogène, il n’en va pas
l’infection pour une population don-
née. La réponse peut être qualitative des animaux destinés à l’abattoir et sur de même pour les souches des autres
(faible, moyenne, élevée) ou quanti- les carcasses suite à l’abattage ainsi sérotypes. Il semble que l’acquisition
tative permettant une estimation du que les températures de stockage et de gènes de virulence soit un pro-
nombre de personnes atteintes. de cuisson sont les points essentiels cessus en constante évolution et que
sur lesquels des actions devraient être des transferts de gènes peuvent à tout
Au niveau quantitatif, les modèles menées pour diminuer le risque. De moment créer des souches potentielle-
intègrent deux notions celle de l’in- même, les données qui sont introduites ment virulentes pour l’homme. D’un
certitude lorsque les données sont dans le modèle dose-réponse jouent point de vue théorique, pour les syn-
manquantes et celle de la variabi- un rôle important dans le résultat final dromes comme le SHU ou le PTT, il
lité quand les données ne sont pas et la probabilité d’être malade. Le semble qu’une souche possédant une
constantes. modèle β-binomial basé sur les don- adhésine spécifique de l’homme et
Toutes les valeurs sont intégrées et nées de Shigella développé par Cassin des gènes permettant de produire les
analysées grâce à des simulations de et collaborateurs (1998) ainsi que le toxines Stx1 et/ou stx2 soit suffisante.
Monte Carlo. Cette méthode per- modèle exponentiel décrit par Nauta et Pour la diarrhée, l’acquisition du LEE
met d’obtenir à différents points une collaborateurs (1999) semblent sures- semble suffisante (souche EPEC) tant
estimation complète des différentes timer la probabilité du risque. Les chez l’homme que chez le bovin. La
possibilités du risque. Le moindre estimations sont plus faibles lorsque combinaison de ces pathotypes don-
changement à un niveau donné néces- le modèle beta-Poisson développé nant des souches d’un dégré de viru-
sitera une réévaluation du risque. par Powel et collaborateurs (2000) lence plus important. À côté de cela,

236
on note que des facteurs de virulence soin particulier doit être apporté tout including diarrhoea but also
accessoires comme ceux portés par au long de la chaîne de production, more severe syndromes invol-
le plasmide de haut poids molécu- au niveau de la ferme pour éviter les ving death in humans. They are
laire pourraient venir encore aggra- contaminations croisées entre les ani- zoonotic agents with bovine
ver le tableau clinique. Ceci a des maux et améliorer les conditions géné-
conséquences importantes au niveau and other ruminants as the
rales d’hygiène de l’exploitation. Au
du diagnostic. En effet, la plupart des niveau de l’abattoir, un soin particulier major reservoir. The major rou-
techniques développées le sont pour doit être apporté aux étapes critiques tes of transmission are usually
les souches du sérotype O157:H7 en comme l’éviscération qui est la source ingestion of contaminated food
raison d’une part de son caractère épi- majeure de contamination fécale de (under-cooked beef products
démique au niveau mondial et aussi en la carcasse. L’hygiène générale doit or inpasteurised milk), contami-
raison de ses caractéristiques biochi- aussi permettre de réduire les possi- nated water, person-to-person
miques (SOR- GUD -) qui facilite leur bilités de contamination croisée entre
identification. Mais, il semble clair contact and contact with ani-
les carcasses. Au niveau des ateliers mals (especially cattle) and leur
que ce sont toutes les souches pro- de découpe et des étapes de tranforma-
ductrices de toxines Stx qui devraient tion, des mesures de type HACCP sont
environment.
être recherchées. Si un criblage des de rigueur et les modèles d’évalua- The major virulence factors of
échantillons par PCR est possible, tion du risque devraient permettre de Shigatoxins-producing E. coli
l’isolement de la souche reste encore mieux identifier les points critiques et
problématique même si des systèmes are encoded by a pathogene-
les paramètres influençant de manière sis island, the locus of entero-
d’immunocapture pour d’autres séro- significative le développement de ces
types que O157 aient été développés. cyte effacement involved in the
germes dans l’aliment.
Un effort particulier doit être entre- attaching and effacing lesion
pris pour permettre l’isolement sur Dans une dernière étape, sensibiliser formation and in diarrhoea and
des milieux sélectifs de la plupart des la population à travers des recomman-
the Shigatoxins encoded by
STEC dont l’incidence est probable- dations d’hygiène générale à tous les
niveaux et de bonnes pratiques de pré- bacteriophages and involved in
ment sous-estimée faute de méthodes
de diagnostic performantes. paration des aliments à risque serait un extra-intestinal syndromes. The
moyen supplémentaire de prévention. O157:H7 serotype STEC strain is
Les résultats des études de prévalence,
responsible for outbreaks world-
aussi bien au niveau du portage chez
les animaux qu’au niveau carcasses, wide causing thousands of ills
varient d’une région à une autre mais and tens of deaths. Numerous
9. Remerciements
dans certains cas d’une étude à une diagnosis methods were deve-
autre. Les causes seraient probable- Madame Chahed a été finançée par loped to identify this pathogen
ment liées aux méthodes de détection des bourses du Ministère de l’Ensei- from food. They include classical
utilisées mais aussi au mode d’éle- gnement et de la Recherche scientifi- bacteriological, immunological
vage et conditions de production des que de la République démocratique et and molecular methods.
animaux ce qui expliquerait en partie populaire d’Algérie.
l’émergence de ces pathogènes dans Hygiene control is particularly
certaines régions du globe, notam- important to avoid animal conta-
ment en Amérique, Canada où les mination in farms and meat
épidémies sont fréquentes. Si tous contamination in slaughterhouse.
ces paramètres ne sont pas totalement SUMMARY
maîtrisés, il est clair qu’au niveau de la Finally, risk assessment models
prophylaxie, le meilleur moyen d’évi- Some Shigatoxin-producing have been developed in order to
ter les problèmes au niveau humain Escherichia coli (STEC) are res- study the behaviour of STEC in
est de bien cuire sa viande. Mais un ponsible for foodborne diseases the food chain.

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