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V.M et vous tous Mes TCF,

Il y quelques instants encore nous étions sur le parvis du temple
dans le brouhaha et le tumulte de la vie profane, épars mais réunis
à la fois… en phase de l’être tout du moins, sur ce parvis frontière
du bruit au silence, du corps à l’esprit.
Il y a si peu de temps encore nous étions… nous étions encore dans
ce monde d’obscurité, dans cette pénombre au seuil de la lumière,
dans ce liminaire… dans le profane prêt à franchir le pas,
attendant l’ordre intimement suggéré de nous mettre en marche
vers la lumière…sommes nous prêt à entrer en nous, à donner et
recevoir…c’est un éternel recommencement, le cœur et l’amour
sont là pour nous guider.
Mais notre frère expert est déjà là…il est à la tâche prêt pour cette
aventure hors du temps … il aura au préalable donné leur place
aux symboles…physiquement…accompagné du frère maître des
cérémonies qui va nous introduire dans l’espace afin que la
construction symboliquement humaine de l’atelier prenne forme.
Les symboles sont installés…nous allons nous aussi nous placer
physiquement afin que cette conjugaison parfaite et parfaitement
exotérique prise dans une valse d’énergie génère ce subliminal que
l’on nomme l’Egrégore et qui va nous transcender dans cet espace
sacré… il a sa place il prendra sa place…
Encore hésitants…les bras, les jambes, la tête … la mémoire
même …la conscience…tous et toutes, symboles vivants, sont là,
tous épars…dans le brouhaha…brouhaha du profane qui envahit
le parvis mais bientôt ce tumulte cessera…il cédera sa place au
silence, passage du temporel à l’intemporel.
L’introducteur se manifeste enfin…à son annonce chacun se
positionne déjà dans sa tête de ce que sera sa place au sein du
temple, de ce qu’il va dire ou ne pas dire, faire ou ne pas faire,
entendre puis comprendre… Le rituel défile dans les têtes à en
devenir « rituellique ». Tout ceci se pense et se construit dans nos
têtes mais nous sommes encore dans le profane, nous nous
positionnons physiquement, nous ne sommes pas encore dans le
sacré, la rupture n’est pas « consommée » nous sommes toujours
dans le temporel, dans le matériel et le réel…Il est temps de
laisser nos métaux à l’entrée du temple car…et bien …ils n’ont pas
leur place.
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Nous pénétrons enfin dans le temple, les colonnes sont franchies,

nous ne sommes plus dans le monde d’Abel et Caïn…monde
fratricide…où diviser pour mieux régner devient emblématique…où
prendre le pas sur l’autre est une nécessité…une essence de vie…
les grenades nous observent…elles nous accueillent…elles sont là
pour nous rappeler que nous sommes tous égaux seul mais unis à
la fois…complémentaire.
Nous entrons dans l’espace sacré, nous empruntons le Daleth Waw
Daleth, le Daoud, le chemin, la voie… prenant conscience de notre
état microcosmique mais nous allons bientôt nous fondre dans le
macrocosme, cet univers…immense… les officiers se mettent en
place, les points cardinaux sont synthétisés, le rituel a tout prévu,
rien n’est acté, tout est encore incertain…tout est à faire… Sommes
nous à l’abri des regards …sommes nous à couvert….sommes
nous couvert…ces quelques mots prononcés sont là pour nous
mettre en scène…Afin que la part d’ésotérisme qui est en nous se
révèle dans le travail… le vénérable devra s’en assurer…enfin
nous pourrons commencer cette ascension placé sous la voûte
étoilée, sous l’immensité des connaissances, telles le sont…les
étoiles…par multitude… qui habillent le ciel et qui s’offrent à celui
qui cherche avec la difficulté d’y parvenir.
Je voudrais donc vous entretenir d’une chose qui m’a souvent
interpellé car simple au demeurant mais complexe peut être de par
sa simplicité apparente, une phrase…futiles…quelques mots…
simples peut être…énigmatiques…certainement… prononcés d’un
ton solennel… accentué par un bruit détonnant, non… le mot est si
fort, un signal plutôt… un signal sonore, ayant figé dans le temps
le passage du profane au sacré… le maillet… qui frappe et le
vénérable qui nous dit pour la 1ère fois :
« Prenez place mes frères »…

« Prenez place »….c’est tellement insignifiant, habituel à la fois et

bien loin de retenir notre attention… nous en avons presque
l’habitude…et pourtant essentiel …sans quoi… que ferions nous ?
Ce coup de maillet puissant …doux à la fois car annonciateur,
fédérateur…est-ce un commandement, est-ce un ordre, devons
nous nous habiller de cette complaisance profane qui nous
suggère… 
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« Asseyez vous, Installez vous…

Prenez place… physiquement… dans le temple »…

ou bien est-ce un signal, oui…mais alors quel signal, s’installer

dans le temple qui s’est refermé derrière nous afin de pouvoir
ouvrir le temple qui est en nous, de se mettre en condition pour
s’approprier l’espace temps dans lequel nous devons nous
retrouver afin d’y travailler…afin de créer cet espace sacré à
l’intérieur de soi , afin de créer ce VITRIOL, de rejoindre la terre afin
de renaître…

Ce monde profane et si ordinaire que nous laissons derrière nous

s’efface laissant la place à cet espace sacré qui va s’ouvrir devant
nous et si propice au cheminement que nous allons entreprendre…
seul mais ensemble aussi , notre esprit était dans l’obscurité, là
nous y faisons une place pour y laisser entrer la lumière …
Alors cette place nous voulons bien la prendre…mais…
laquelle… ?

Nous sommes enfin assis mais notre place n’est toujours que
physique, la magie doit s’opérer, nous devons trouver notre place...
Nous devons nous ouvrir, ouvrir notre temple pour prendre cette
place…
Ce « Prenez place… » est une invitation que nous lance le
Vénérable maître, invitation à la rigueur, invitation à prendre part
au renouveau, à prendre place dans cet espace sacré qui unifie et
rassemble les frères que nous sommes… nous allons devenir
acteurs pour nous même… acteur avec les autres…mais acteurs
aussi pour les autres…de cette aventure spirituelle…guidés par la
magie des symboles du rituel d’ouverture. , ouverture de nos
esprits et de nos cœurs afin d’y laisser entrer la lumière, notre
corps…matériel …nous l’avons laissé à l’entrée du temple…notre
esprit …  immatériel est bien présent…
Mais à cet instant…quel âge avons-nous…40, 50…60
ans ?...l’âge du profane et toutes ses vicissitudes, et notre place
qu’en est-il ?... ne nous dis t on pas parfois que nous ne sommes
pas à notre place, ne nous est il pas arrivé parfois de céder notre
place…de la trouver ou de la perdre même…mais bientôt tout va
basculer nous aurons…et bien nous aurons l’âge que nous
confèrent nos degrés respectifs et… plus… nous allons prendre la
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place…du nord au midi… du nadir au zénith… de l’orient à

l’occident…le rituel ne se déroule pas sous nos yeux…nous allons
devenir le rituel …nous devenons le symbole…le rituel s’exprime
par le symbole…le rituel nous indique le chemin…nous allons
atteindre d’autres dimensions… nous allons cheminer ensemble…
nous allons prendre une place dans l’univers…
Ici tout n’est que symbole.
« Qu’avez-vous aperçu en entrant en Loge…rien que l’esprit
humain puisse comprendre »
…le rite…son langage … et bien c’est le rituel …c’est par le rituel
que le rite nous donne le travail à effectuer afin de progresser…
nous sommes aux portes du rite, celui-ci veut nous parler, il veut
nous rejoindre mais il nous faut lui donner la parole, celle-ci doit se
manifester….se manifester en nous…et prendre sa place, prendre
sa place en nous …en chacun de nous…
« Prenez place mes frères »…

Le vénérable nous demande de nous installer afin que le rite puisse

s’exprimer enfin, pour que le travail qu’il nous suggère prenne sa
place… il ne va pas tarder à se révéler à nous, en nous. Ce
message s’adresse à tous, sans distinction de titre, grade ou
qualité car nous sommes tous égaux ayant pris conscience de cette
égalité qui nous unis.

L’appel du vénérable nous amène à corriger cette posture livrée aux

quatre vents que nous adoptons dans le monde profane, nos
membres sont dispersés sur le banc de Loge comme le sont nos
pensées…ici nous devons nous concentrer afin d’être dans cet axe,
dans la transcendance, dans cette verticalité afin d’être un
récepteur mais un vecteur aussi de ce qui va nous mener à
l’intérieur de nous même …celui qui rompt l’attitude rompt son
serment et s’éloigne de ses frères, de son travail spirituel,
du chemin initiatique qui s’ouvre devant lui, il s’écarte de
lui-même, il rejoint la caverne de Platon… rappelons nous…ce
moment essentiel et primordial… lors de notre initiation… droit
nous étions sous le fil à plomb, droit nous devons l’être sur nos
colonnes…. afin que la magie s’opère sinon comment la rupture du
profane au sacré peut elle prendre place, comment pourrions nous
prendre place en nous même, dissipés que nous serions, comment
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pourrions nous prendre place parmi nos frères pour ce long

voyage comme au sein de nous même pour notre voyage…
Nous allons pouvoir …enfin…dans ce paradoxe…nous mettre en
mouvement…au travail, prendre place. Nous allons procéder à
l’ouverture…à notre ouverture, notre temple va s’ouvrir, nous
allons prendre place, nous allons y travailler.
Nous allons pouvoir communier ensemble quand bien même nos
chemins sont différents mais si complémentaires, nous allons
cheminer à l’intérieur de nous même mais en relation avec l’autre,
la transformation va s’opérer métamorphosant ce que nous
sommes et de la vision du monde que nous en avons.

« L’homme ne sera plus un loup pour l’homme » mais un

frère pour un frère, une partie de lui, une partie de nous…

La valse enivrante de la magie prendra possession de nous…nous

rappelant notre serment au pied de l’hôtel, notre engagement
envers nous et nos frères, nos voyages et ceux à venir, notre
respect envers la morale et ses valeurs, la conscience collégiale de
l’effort dans le travail….pour nous, avec l’autre et pour l’autre dans
un élan de fraternité qui nous fait nous reconnaître au travers de
ses valeurs fondamentales de Tolérance, d’Humilité et d’Egotisme
« timide ».

«Frères 1er et second surveillant, prévenez sur vos colonnes,

comme je le fais à l’Orient, que je vais ouvrir les travaux ».
Une porte s’est refermée… d’autres vont s’ouvrir…
Je terminerai par ces quelques mots…
St marc disait
« Le temple de pierre n’est que symbole, le véritable temple
c’est l’homme »