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Gestion Des Risques Bancaires
Gestion Des Risques Bancaires
Préparé par :
Zakaria Hninti
Demandée par :
Mr. Aziz Moutahaddib
Conclusion ........................................................................................................... 29
Références bibliographiques : ............................................................................. 30
Introduction :
Ces dernières années ont été marquées par des bouleversements et des changements, qui
menacent le bien être du système bancaire et financier dans des différents pays du mondes. En
effet divers vagues des faillites et des crises bancaires et financières, qui déstabilisent l'activité
bancaire en multipliant le volume des risques supportés par cette dernière qui représente la
principale cause de sa défaillance.
Ainsi du point de vue de l'importance des établissements bancaires dans le tissu économique
comme le principal moyen de financement d'investissement, tout problème bancaire ou
financier freine l'économie dans son ensemble. L'environnement bancaire est devenu très
instable et très vulnérable face aux différentes fluctuations de la sphère monétaire, face à ces
différentes perturbations les banques sont de plus en plus menacées par une diversité de risques
nuisant à son activité et à sa position sur le marché financier.
Le risque désigne un danger bien identifié, associé à l'occurrence à un événement ou une série
d'événements, parfaitement descriptibles, dont on ne sait pas s'ils se produiront mais dont on
sait qu'ils sont susceptibles de se produire dans une situation exposante.
Il existe une pluralité de risque auquel les banques font face, et qui doivent être gérer d’une
manière adéquate. La gestion des risques, ou management des risques est la discipline qui
s'attache à identifier, évaluer et prioriser les risques relatifs aux activités d'une organisation,
quelles que soient la nature ou l'origine de ces risques, pour les traiter méthodiquement de
manière coordonnée et économique, de manière à réduire et contrôler la probabilité des
événements redoutés, et réduire l'impact éventuel de ces événements.
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Chapitre1 : Risque de crédit
Toute opération de crédit donne naissance à un risque : la probabilité qu’un débiteur n’honore
pas ses engagements. L’évaluation de ce risque est primordiale pour les créanciers, dans un
contexte où les difficultés des entreprises (défauts de crédit, faillites) sont fréquentes et parce
que leurs conséquences perturbent sévèrement l’économie. Pour les créanciers, l’existence de
ce risque affecte la rentabilité qu’il espère de ses opérations de crédit et l’expose potentiellement
à de graves difficultés si la contrepartie s’avérait incapable de rembourser le prêt.
Son évaluation a longtemps été sommaire. Face à la montée des risques, des modèles d’analyse
du risque de crédit ont été conçus pour le mesurer. Pour comprendre ces systèmes, il importe,
préalablement, de définir avec précision le risque de crédit et les contingences de sa mesure.
Une opération de crédit consiste pour un créancier à consentir un prêt à un débiteur. Le prêt
peut être financier (prêt générant un plan de remboursement), lié à une opération commerciale
ou encore correspondre à un simple délai pour effectuer un règlement. Dans tous ces cas,
l’emprunteur s’engage à payer une somme convenue à une échéance déterminée (la maturité).
Le montant à régler peut correspondre au simple capital (crédit brut) ou être, dans le cas des
prêts financiers, majoré d’intérêts. A priori, en termes de gravité, le risque de crédit renvoie à
deux situations différentes. Dans le cas où le débiteur ne peut tenir son engagement, il peut
s’agir soit d’une incapacité définitive liée à des problèmes structurels pouvant amener la
disparition de l’emprunteur.
Généralement, ce risque peut être considéré comme l’incertitude affectant les montants et les
dates auxquels les paiements du débiteur seront effectués. Il est lié aux aléas qui pèsent sur
l’évolution de la situation économique et financière de la contrepartie. On appréhende, alors le
risque de crédit comme la possibilité de pertes consécutives à cette évolution du débiteur, ce
qui renvoie à deux états de la nature :
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• La dégradation de la situation de l’emprunteur : le gain original espéré ne
rémunère pas l’incertitude grandissante à laquelle le créancier est exposé, c’est
une forme de perte d’opportunité,
• La cessation des paiements du débiteur : s’il ne peut pas payer, son créancier
constate un défaut de paiement dont les conséquences seront plus ou moins graves
selon qu’il y a, ou non, faillite de la contrepartie.
Le tableau suivant montre que tous les agents économiques peuvent être impliqués dans des
opérations de crédit, volontairement ou non.
Trois relations principales de crédit se distinguent du fait de leur fréquence et importance dans
l’économie.
➢ La dette publique : les états empruntent de l’argent pour financer leur déficit budgétaire
ou pour lancer des programmes spécifiques (grands emprunts pour des investissements
collectifs par exemple). Le risque de crédit correspond à la capacité de l’état à
rembourser ses dettes. Longtemps, en dépit de quelques contre-exemples historiques
(Russie, Argentine), on a considéré que les états seraient toujours en mesure de
rembourser leurs dettes. Les caractéristiques du contrat de dette publique « bons du
Trésor » font qu’elle est considérée sans risque ou risk free. Ceci n’est plus le cas de
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nos jours car devant l’importance de la dette publique par rapport à la richesse nationale,
il est devenu imaginable que des états ne puissent faire face à leurs engagements.
➢ Le crédit interentreprises
Il s’agit du crédit associé aux opérations commerciales entre les firmes. Celles-ci se consentent
des délais de paiement pour régler leurs achats. Plusieurs raisons l’expliquent : motif de
transaction (le délai permet le regroupement des achats et limite les interventions sur le marché,
donc les coûts de transaction), motif commercial (consentir un délai de paiement est un moyen
d’action marketing pour accroitre les ventes) et un motif financier (le délai permet à l’acheteur
de générer lui-même des flux commerciaux et donc de disposer de la trésorerie). Dans certains
pays (souvent latins), ce crédit interentreprises atteint des niveaux importants, parfois largement
supérieurs à celui des crédits bancaires aux entreprises de court terme. En effet, pour un client,
le crédit obtenu de son fournisseur constitue une ressource financière apparemment peu
coûteuse, très largement disponible et très flexible. Un large recours au crédit fournisseur, qu’il
soit entre les parties ou que, par diverses techniques, le client ne réussisse à l’imposer
unilatéralement contribue à accroitre le free cash-flow et à réduire le working capital, deux
facteurs qui agissent positivement sur la performance financière en termes de création de valeur.
➢ Le crédit bancaire
Il s’agit de la forme à la fois la plus innée et la plus fréquente de crédit. Un agent économique
(entreprise, ménage) sollicite un prêt auprès d’une banque ou, de manière plus globale, d’une
institution financière. Le prêt est un contrat formel dont le fonctionnement est strictement
encadré par la loi. Le créancier financier consent un crédit sur un montant déterminé, e, fixant
la maturité et le taux d’intérêt ainsi que les modalités de remboursement. Le risque de crédit
renvoie à la probabilité que l’emprunteur ne puisse respecter l’échéancier déterminé. Mais, en
réalité, comme indiqué supra, il est double. Le risque de crédit porte d’abord sur le risque
d’insolvabilité, c'est-à-dire l’incapacité de l’emprunteur à respecter ses engagements. Il porte
ensuite sur la possible dégradation de la situation du débiteur. Si celle-ci devient plus risquée,
le taux d’intérêt défini au contrat ne rémunérera pas le risque réellement supporté par le
créancier financier.
Pour une banque, le non remboursement d’un crédit a plusieurs effets. D’abord, constatant
une perte, sa marge et se rentabilité sont effectués négativement, tout comme sa valeur. Ensuite,
le bilan étant « touché », la solidité globale de l’institution. C’est aussi, par ricochet, et la
banque peut éprouver des difficultés à accorder de nouveaux crédits. Enfin, elle peut-elle-même
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se trouver en situation de crise de liquidité voire de défaut ; dans ce cas, d’autres agents
(créanciers et déposants) vont subir des conséquences négatives, le risque de crédit est par
nature systémique.
Dans, ces trois cas, les créanciers expriment le besoin légitime d’analyser et de mesurer le
risque de crédit afin de se forger une opinion sur la probabilité que l’emprunteur ne puisse
honorer sa signature. L’examen du risque de crédit leur permet donc de décider :
La conception d’un modèle de scoring suit une procédure relativement standard. Elle se fonde
sur l’observation ex post du devenir des entreprise (à partir de données historiques généralement
comptables et financières) dont on sait avec certitude si elles ont été défaillantes ou non. Le but
est de sélectionner les variables les plus discriminantes individuellement, puis de construire un
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modèle statistique établissent une relation dichotomique entre ces variables et le fait d’avoir
connu la faillite ou non.
En analyse du risque de crédit, cet événement peut être de deux natures. Il peut s’agir de la
faillite, c'est-à-dire le prononcé d’un premier jugement, dans le cadre de l’une des procédures
légales de faillite, par le tribunal compétent. Cet événement est objectif. Il peut aussi s’agir du
défaut, c'est-à-dire du non-respect d’un engagement de crédit.
Selon cet horizon, les données traités remonteront à une période historique antérieure à la faillite
plus ou moins longue. Le choix de l’horizon est un compromis entre la fonction assignée au
modèle élaboré et la disponibilité des données traités.
La sélection des variables est délicate, elle dépend d’abord des données que le modèle pourra
traiter (quantitatives et/ou qualitatives) et impose parfois une hardisation (pour les données
soft) ou une discrétisation (pour les variables continues). Elle est également contraire par les
données disponibles pour l’utilisateur du modèle.
Il est dicté par la recherche de la meilleure performance (limitation des erreurs de classement)
mais aussi par le type, la qualité et les caractéristiques statistiques des variables retenus, chaque
méthode repose sur des hypothèses statistiques strictes quant aux distributions des variables
traitées par le modèle. Selon celle-ci, tel ou tel modèle pourra être retenu.
C’est la phase de constitution effective du modèle et son application en test. Il s’agit de valider
le modèle par les méthodes classiques de l’inférence statistique. Généralement, et logiquement,
l’efficacité est appréciée par le critère du taux de bons de classements. Il est nécessaire de
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construire un échantillon de contrôle composé d’entreprises (défaillantes et non défaillantes)
différentes de celles des échantillons traités.
Si le modèle ne fournit pas directement une probabilité de défaut, il peut être nécessaire de
transformer le score (qui exprime le risque de défaillance ou de défaut) formellement en
probabilité d’occurrence. La probabilité de défaut fournit une mesure de l’intensité du risque.
Tout modèle de scoring est sensible à l’évolution des conditions économiques générales et de
la situation des entreprises.
Deux contrôles classiques sont opérés. On veille d’abord à ce que le score soit d’autant plus
significatif de risque que l’on s’approche de l’événement prévu. D’autre part, le score doit être
discriminant quelle que soit la taille de l’entreprise.
Dès qu’il est mis en œuvre, le score fait l’objet d’une maintenance. Il s’agit de suivre en
permanence sa performance par son pouvoir discriminant et, le cas échéant, de procéder à des
corrections en déroulant la même procédure que lors de son élaboration sur un nouvel
échantillon. On peut en effet s’entendre à une obsolescence naturelle des modèles.
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elles. C’est également le cas de firmes qui souhaitent, par exemple, suivre le risque
de leur portefeuille client.
Le but est de classer les entreprises dans deux groupes distincts (risque et absence de risque) et,
éventuellement, de leur affecter une note, un score mesurant leur risque, pouvant ensuite être
traduite en une probabilité de défaillance. Certaines méthodes fournissent directement cette
dernière, d’autres supposent la détermination d’une probabilité de défaillance ou défaut.
De manière générale, en statistique, l’analyse discriminante est une méthodologie qui permet
de déterminer, sur la base de caractéristiques individuelles :
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modèles paramétriques ne peuvent s’appliquer. La solution consiste alors à utiliser les méthodes
non paramétriques. Elles se singularisent par le fait qu’elles ne se fondent pas sur des
hypothèses paramétriques pour les distributions des variables.
RAROC est un indicateur synthétique permettant de mettre en regard la rentabilité réelle d'une
opération avec le risque qui lui est associé : c'est le ratio entre la marge nette prévisionnelle
après déduction des pertes moyennes anticipées (Expectedloss) et une mesure de la perte
inattendue (UnexpectedLoss). 1 En termes de gestion des fonds propres, le RAROC peut être
défini comme étant un ratio qui exprime le taux de rendement des fonds propres économiques
: C'est donc le rapport entre le résultat ajusté des provisions correspondant à la perte attendue,
et les fonds propres destinés à couvrir les pertes inattendues. Comme il s'agit d'une mesure
objective, et non réglementaire, les provisions et les fonds propres sont tous les deux
économiques. Autrement dit, Le RAROC peut également être défini comme le rapport entre le
revenu ajusté pour le risque sur un actif financier au cours d’une période donnée (un an, par
exemple), au numérateur, et la valeur des pertes non anticipées ou du capital économique, au
dénominateur, soit :
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Les différents types de RAROC qui existent se différencient principalement par la date et le
périmètre des calculs, nous pouvons distinguer entre quatre types de RAROC à savoir :
➢ Le RAROC à l’origine :
Il est calculé à l'octroi du crédit sur la période allant de la date d'octroi du concours jusqu'à sa
date d'échéance, il est souvent utilisé comme outil d'aide à la décision ainsi qu'une méthode de
tarification des crédits.
➢ Le RAROC résiduel :
Son calcul se fait pendant la période d'utilisation du crédit, sur un horizon qui va de la date
d'observation jusqu'à la date d'échéance. Le calcul prend immédiatement les changements des
caractéristiques des clients (notes), des crédits (provisions) et des garanties. Cependant, la
volatilité de ce type ainsi que sa forte dépendance des différents évènements de vie du crédit
(commissions, frais de gestion, etc.) ne permettent pas l'adoption d'une stratégie par client.
➢ Le RAROC annuel :
Solution intermédiaire aux deux précédentes, elle peut correspondre à l'exercice budgétaire et
donner la possibilité d'adopter une stratégie, de fixer des objectifs et de pouvoir mesurer les
résultats à la fin de la période.
➢ RAROC complet :
Le calcul prend en compte, à une date donnée, tous les éléments des engagements en cours, de
la date d'origine à la date d'échéance de chaque concours. Sa stabilité etson exhaustivité lui
rendent le plus adéquat pour l'adoption d'une stratégie que ça soit au niveau individuel (pour
chaque client), pour un portefeuille ou encore une activité. Le choix parmi ces différents types
de RAROC se fait principalement en fonction de l'utilisation finale et des attentes de
l'utilisateur.
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Chapitre2 : Risque de taux
Toute entreprise se caractérise par des besoins de financement à plus ou moins long terme,
que ce soit pour financer des projets d'investissement ou simplement pour assurer son
développement. Elle a ainsi recours à l'endettement soit auprès d'une banque, soit directement
sur les marchés financiers à court terme ou obligataire, et se trouve alors exposée au risque de
taux d'intérêt. Les fluctuations des taux d'intérêt exposent le détenteur de titres financiers au
risque de moins-value en capital. C'est paradoxalement un risque de taux dans la mesure où il
se traduit pour l'investisseur par un coût effectif ou un manque à gagner en dépit du respect
scrupuleux des engagements par l'émetteur.
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conforme aux exigences de la banque en gérant les risques et en leur affectant suffisamment de
fonds propres, tout en préservant la rentabilité tant des actifs que des fonds propres.
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Etape1 : identification et mesure des risques
La mesure de l’exposition de la banque aux différents risques s’effectue à partir des expositions
de liquidité, de taux et de change. Cette mesure s’applique à un horizon temporel qui couvre au
minimum trois mois et qui peut atteindre jusqu'à un an.
Plusieurs hypothèses surviennent sur les évolutions futures des taux d’intérêt et de change.
Elles prennent en compte les opinions les plus répandues des conjoncturistes et économistes de
la banque. Elles peuvent reposer sur des hypothèses d’évolution très défavorables dans le but
de tester la fragilité de la banque (stress testing).
Les positions et les prix étant déterminés, la marge d’intérêt prévisionnelle est calculée selon
les différentes hypothèses envisagées. Dans le cas du scénario opposé, le montant estimé des
pertes est comparé aux fonds propres de la banque. Ainsi, l’organe délibérant peut juger si le
montant des risques assumés est acceptable compte tenu des préférences manifestées par les
actionnaires.
Il s’agit de choisir parmi les différentes simulations la plus réaliste mais aussi celle qui
engendrera une rentabilité maximale pour un niveau de risque donné. Ce, au regard des options
stratégiques de la banque pour que les décisions puissent être suivies d’effets. La gestion actif-
passif est un outil d’orientation des décisions. Elle permet d’optimiser la rentabilité des fonds
propres sans mettre l’existence de la banque ou l’équilibre général des systèmes financiers en
danger.
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Chapitre 3 : Risque de marché
Traditionnellement, ce sont les risques de contrepartie et de liquidité qui ont été au centre de
la problématique bancaire. C’est à la faveur du développement des opérations de finance de
marché que les risques de marché sont désormais suivis avec plus d’attention.
Au cours de ces vingt dernières années, la Value at Risk (VaR) est devenue une mesure de
risque de référence. Elle est très souvent utilisée par les compagnies d’assurance, les grandes
banques et les sociétés de gestion d’actifs dans le cadre des nouvelles normes Solvabilité II et
Bâle II. En particulier, la VaR est une mesure indispensable pour les services de risque de
marché dont la vocation est de suivre quotidiennement le risque des portefeuilles des sociétés
de gestion d’actifs.
Au cours de ces vingt dernières années, la Value at Risk (VaR) est devenue une mesure de
risque de référence. Elle est très souvent utilisée par les compagnies d’assurance, les grandes
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banques et les sociétés de gestion d’actifs dans le cadre des nouvelles normes Solvabilité II et
Bâle II. En particulier, la VaR est une mesure indispensable pour les services de risque de
marché dont la vocation est de suivre quotidiennement le risque des portefeuilles des sociétés
de gestion d’actifs. L’investisseur en portefeuille qu’il soit banque, entreprise ou particulier
dispose d’une valeur quantifiée qui lui permet de prendre des décisions. Si la VaR est trop
élevée par rapport à son goût pour le risque, il peut réduire sa position (vente d’une partie des
titres) et donc réduire la VaR par la même occasion, ou encore prendre des couvertures
(hedging) tendant à réduire le risque global de son portefeuille. La VaR constitue donc un outil
d’aide à la gestion du risque et permet de quantifier les différentes expositions sur les marchés
la Value-at-Risk dépend de trois éléments : (i) la distribution des pertes et profits du portefeuille
valable pour la période de détention (ii) le niveau de confiance (ou de façon équivalente le taux
de couverture égal à un moins le niveau de confiance) et (iii) la période de détention de l’actif.
« Nous sommes certains à X% que nous ne perdrons pas plus que V dans les T prochains jours
» X% → seuil de confiance V → Value at Risk T → horizon temporel dialectique réglementaire
qui a conduit à l’adoption des modèles internes de contrôle des risques de marché. Dans les
modèles utilisés, le concept de la valeur en risque (Value-at-Risk) occupe une place
prépondérante.
A la fin des années quatre-vingt-dix, le dispositif prudentiel bancaire a évolué dans une
dialectique réglementaire qui a conduit à l’adoption des modèles internes de contrôle des
risques de marché.
Dans les modèles utilisés, le concept de la valeur en risque (Value-at-Risk) occupe une place
prépondérante.
L’évolution de la réglementation des risques de marché, notamment vers la fin des années 1990
avec l’admission de l’autocontrôle, marque dans ses modalités une véritable rupture avec
l’approche réglementaire uniforme prévalant jusqu’alors.
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Trois méthodes de calcul sont généralement utilisées pour estimer la distribution de pertes. Elles
ont en commun d’estimer les variations potentielles de la valeur du portefeuille à partir des
données du passé, mais diffèrent cependant sur les points suivants :
Le comité de Bâle impose aux institutions financières d’utiliser des stress tests lors d’un calcul
de Value at Risk. Ces stress tests répondent en partie aux problèmes liés aux chutes brutales de
marchés. Le but est de simuler une situation de crise et ensuite nous calculons la VaR sur cette
simulation. Ainsi nous prenons en compte des événements extrêmes ayant peu de chance de se
produire et que la VaR ne prend pas en compte dans ses distributions de rendements. Il existe
plusieurs méthodes afin simuler du stress testing.
Une multitude de méthodes de stress testing ont vues le jour, c’est à chaque institution de
trouver quelle méthode lui convient le mieux. Une autre solution qui s’offre aux banques est
d’utiliser des crises financières comme références pour ses tests.
Nous prenons comme référence pour les tests, un événement défavorable, par exemple, la chute
des « Twin Towers » de New-York. Les marchés boursiers se sont effondrés à la suite de ce
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drame. Ainsi nous pouvons modéliser une volatilité afin d’effectuer un stress test sur la position
ou le portefeuille qui nous intéresse. Cependant ces méthodes sont relativement complexes à
mettre en place et ne présentent pas forcément le risque de manière réaliste.
Ainsi un gestionnaire ou un client aura une seconde indication quant au risque et pourra
modifier ou non sa stratégie en fonction. Toutefois, les stress tests sont encore à leurs
balbutiements. Il est très compliqué de vérifier empiriquement l’exactitude des résultats. Cela
nous indique, que cette méthode n’est pas encore la réponse parfaite pour pallier aux
événements extrêmes.
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Chapitre 4 : Risque opérationnel
Au-delà de la vision financière traditionnelle évoquant les risques de marché ou le risque de
crédit comme facteur de défaillance principal des banques. Les événements observés depuis le
début des années 2000 sont venus rappeler qu’une autre source de pertes financières
significatives pouvait provenir du fonctionnement opérationnel : fraudes, détournements,
condamnations, dysfonctionnements. De ce fait, et dans le cadre de l’accord de Bâle II, les
régulateurs du secteur bancaire ont exigé la mise en place d’une allocation en fonds propres
pour le risque opérationnel.
Ainsi, après avoir définit le risque opérationnel, il est important de souligner que les pertes
opérationnelles ou générées par la réalisation d’un risque opérationnel proviennent d’un grand
nombre de causes différentes. Les typologies de risque opérationnel selon les accords de Bâle
sont :
• Fraude et vol commis par des employés (fraude interne) ou des personnes externes
(fraude externe) ;
• Dysfonctionnement des processus ou des systèmes de traitement ;
• Erreur de transaction ;
• Insuffisance des pratiques internes concernant les ressources humaines et la sécurité du
lieu de travail ;
• Dommage aux actifs corporels ;
• Catastrophes naturelles ;
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• Trading délictueux.
Les catégories de risques suscitées constituent l’ensemble des risques pouvant exister au cours
de la vie d’une institution bancaire.
Généralement, et au regard de ce qui précède, on peut dire que le risque opérationnel se présente
comme le risque résultant du dysfonctionnement interne ou externe de la banque elle-même.
𝑲𝑩𝑰𝑨 = α × PNB
𝛼 : Coefficient fixé par les autorités de régulation, qui varie entre 15% et 20%
PNB : produit net bancaire moyen sur les trois dernières années.
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Toutefois, il faut noter que l’approche de l’indicateur basique présente quelques limites comme
par exemple le fait que la charge de capital n’est pas afférente au risque opérationnel mais aux
résultats de la banque ou encore le fait qu’elle n’est soumise à aucun critère d’éligibilité.
➢ L’approche standardisée
Cette approche permet de calculer séparément pour chaque segment d’activité le capital économique
associé en s’appuyant essentiellement sur la taille de l’activité bancaire. Elle constitue un prolongement
plus fin de l’approche indicateur de base, on n’utilise pas un coefficient uniforme à l’ensemble du revenu
de la banque, mais plusieurs coefficients affectés par type d’activité. L’exigence de fonds propres est
calculée en multipliant le produit brut par un facteur (bêta) spécifique à chaque catégorie.
Les banques utilisant l’approche standard doivent détenir des fonds propres correspondant
pour chacune de leurs huit lignes de métiers à un pourcentage fixe (bêta) de leur produit net
bancaire moyen sur les trois dernières années :
K = ∑𝟖𝒊=𝟏 𝜷𝒊𝑮𝑰
La moyenne sur trois ans est calculée sur la base des trois dernières observations de douze mois
effectués à la fin de chaque exercice social. Lorsque les chiffres audités ne sont pas encore
disponibles, des estimations peuvent être utilisées.
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techniques d’assurance dans le but de réduire le risque opérationnel, ce qui aura pour effet de
réduire également le capital économique requis.
Pour utiliser l’approche standard une banque doit satisfaire les conditions suivantes :
• La banque doit disposer d’une fonction de gestion du risque opérationnel, responsable de
l’identification, de l’évaluation et du contrôle de ce risque.
• La banque doit maintenir un historique des pertes par ligne de métier et créer des incitations
à l’amélioration de la gestion du risque opérationnel.
• Des rapports réguliers sur les pertes liées au risque opérationnel doivent être effectués.
• Le système de gestion du risque opérationnel doit être bien documenté.
C’est la méthode la plus sophistiquée et la plus exigeante techniquement. Dans le cadre de cette
méthode, le superviseur peut autoriser la banque à utiliser son propre mécanisme d’évaluation
du capital économique lié au risque opérationnel (modèles + données), sous réserve de valider
certains critères communs. Toutes les approches avancées du risque opérationnel sont fondées
sur des données internes de perte de la banque, éventuellement complétées avec des données
externes.
Toutefois, trois méthodes sont proposées dans le cadre de l’approche avancée :
• Méthodes quantitatives de mesure interne : La méthode interne de mesure
(Internal Measurement Approach, IMA) et la méthode des distributions des
pertes ou l’approche « Loss Distribution Approach » LDA qui s’intéresse aux
données historiques de pertes internes et externes.
• La méthode par carte de pointage ou « scorecard » qui consiste à accorder des
scores numériques au niveau de gestion du risque opérationnel. Le score ainsi
déterminé influence directement la consommation de fonds propres en
couverture du risque opérationnel.
En somme, il était question d’évoquer le risque opérationnel. En effet, il en ressort ainsi que
le risque opérationnel tel que défini par le comité de Bâle comme le risque de pertes dues à une
inadéquation ou à une défaillance des procédures, personnels, systèmes internes ou à des
événements extérieurs. Il faut aussi noter qu’il existe plusieurs types de risque opérationnel,
dont nous avons vu la classification en fonction des huit lignes de métiers de la banque. Il est
également important de souligner qu’il y a trois approches et méthodes de calcul pour évaluer
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le risque opérationnel. Ces méthodes sont classées par ordre de complexité croissante, allant de
l’approche de l’indicateur basique, l’approche standardisée jusqu’à l’approche avancée.
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Chapitre 5 : Risque de liquidité
Le risque de liquidité est intimement lié à l’activité des banques dans la mesure où elles
jouent un rôle de transformation des échéances par la mobilisation de ressources à court terme
pour le financement d’emploi à moyen et long terme. Il est nécessaire de présenter les activités
bancaires et les sources de la liquidité pour une banque. Ce détour permettrait de mieux
interpréter les indicateurs de mesure, de suivi et de contrôle du risque de liquidité.
La liquidité correspond à la capacité, pour une banque, de financer des augmentations d’actifs
et de faire face à ses engagements lorsqu’ils arrivent à échéance, sans subir de pertes
inacceptables.
On peut ainsi définir le risque de liquidité, soit à travers une approche bilancielle, soit à travers
une approche de marché. Ainsi, on peut définir le risque de liquidité comme l’insuffisance
d’acheteurs ou de vendeurs sur le marché pour que la banque puisse exécuter ses ordres comme
elle le souhaite, selon l’approche de marché. Également le risque de liquidité se rapporte au
manque de liquidité disponible pour faire face aux créances. Au regard de la définition du risque
de liquidité, on peut dire qu’une mauvaise gestion du risque de liquidité peut entrainer la faillite
d’une banque.
Au regard de ce qui précède, on peut dire que le risque de liquidité intervient en cas
d’insuffisance de liquidités pour les besoins des opérations courantes réduisant ainsi la capacité
des banques à satisfaire la demande de sa clientèle. Ce risque peut résulter soit de difficultés à
se refinancer à coût raisonnable par le recours à l’emprunt, soit des difficultés à vendre ses
produits.
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Un besoin non anticipé de liquidité peut être d’origine individuelle ou systémique. Un choc de
liquidité individuelle peut par exemple être causé par une méfiance des déposants (vis-à-vis
d’un établissement) qui décident alors de retirer massivement et rapidement leurs dépôts. Ainsi,
la banque pourrait ne pas avoir suffisamment de cash disponible pour faire face à tous ses
engagements. Alors qu’un choc de liquidité systémique peut émerger d’un dysfonctionnement
des marchés sur lesquels une banque avait l’habitude de convertir ses actifs en cash ou auprès
desquels elle se refinançait. A cela on peut rajouter également la transformation des échéances
et aussi l’insolvabilité de l’emprunteur parmi les sources du risque de liquidité.
Après avoir défini le risque de liquidité et donné les différentes sources possibles d’un tel choc pour un
établissement financier, en particulier pour le cas de la banque, nous allons au niveau de la partie
suivante voir les différentes mesures d’un tel risque.
La gestion du risque de liquidité consiste à trouver un équilibre entre le respect des engagements
réglementaires ainsi que vis-à-vis de la clientèle et l’objectif de maximisation de la marge
d’intérêts. Donc un travail d’évaluation et de mesure quotidienne est nécessaire dans un premier
temps avant de passer à la gestion active de ce type de risque. À cet effet, cette partie
est dédiée à présenter une méthode standard qui est proposée par le comité de Bâle et qui
présente l’avantage qu’elle est basée sur des calculs comptables faciles à mettre en place.
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2.1-Méthode des impasses
Il existe plusieurs méthodes pour une meilleure mesure du risque de liquidité, la plus utilisé parmi les
différentes méthodes est celle des impasses, aussi appelée GAP de liquidité.
Pour Joël Bessis (1995-1996) « les impasses en liquidité mesurent les décalages prévisibles aux
différentes dates futures entre l’ensemble des emplois et des ressources. Les projections d’impasses
représentent les besoins de liquidités et constituent un outil de gestion de base ». Elle consiste à prévoir
quotidiennement (par le trésorier) et pour toutes les dates futures, en fonction des « tombées » à venir
d’actifs et de passifs l’ensemble des « entrées » et des « sorties » de fonds à la banque centrale, découlant
des soldes de compensation, des mouvements de billets, des achats et ventes de devises, etc. et calculer
leur solde prévisionnel, créditeur ou débiteur.
En fonction de ce résultat, appelé impasse en liquidité, il procède aux ajustements nécessaires en prêtant
aux meilleures conditions les excédents correspondant à l’impasse positive ou en empruntant les besoins
prévisibles découlant de l’impasse négative de trésorerie.
Alors, pour une maturité donnée l’impasse de liquidité, appelée également position de liquidité,
est égale à la différence entre les passifs et les actifs. On peut distinguer entre deux positions de
liquidité à savoir :
➢ Une position de surliquidité : il s’agit d’une impasse positive, dont l’ajustement se fait
par prêter aux meilleures conditions ces excèdent de liquidité ;
➢ Une position d’i liquidité : il s’agit d’une impasse négative, dont l’ajustement peut se
faire par un emprunt par la banque puisqu’elle en besoin de financement.
Dans un premier temps, il convient de consacrer un traitement spécial aux actifs et passifs qui
ne contiennent pas d’échéance définies dépôts à vue (DAV), ceux-ci et par opposition aux
dépôts à terme peuvent être retirés à n’importe quel moment chose qui expose une institution
financière à d’énormes pertes qui sont souvent assimilées au risque de liquidité.
Dans un second temps, il faut définir les classes d’échéances relatives au degré de maturité de
chaque classe d’actif et de passif. Celles-ci sont de plus en plus fines à chaque fois qu’on a des
maturités proches ou risque de liquidité immédiat est celui qui est mesuré.
Finalement, les profits d’échéances doivent toujours faire l’objet d’une mise à jour.
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En effet, il est nécessaire d’estimer les flux relatifs à ces opérations vu qu’elles ont une relation
étroite avec la survenance d’évènements qui pourront affecter la situation financière dans le
futur.
On peut également, calculer l’indice de liquidité, qui consiste à pondérer les actifs et les
passifs par la durée moyenne de chaque classe puis à calculer l’indice qui est égal à :
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Période D Passifs Actifs Pondération Passifs Actifs pondérés
(en durée Pondérés
annuelle)
1 semaine 4 800 4 200 0.01 48 42
8 jours ⩽ D⩽ 1 mois 6 400 5 000 0.05 320 250
1 mois ⩽ D ⩽ 3 mois 8 600 5 400 0.16 1 376 864
3 mois ⩽ D ⩽ 6 mois 5 800 4 200 0.37 2 146 1 554
6 mois ⩽ D ⩽ 1 an 2 000 2 400 0.75 1 500 1 800
1 an ⩽ D ⩽ 2 ans 1 000 3 400 1.5 1 500 5 100
2 ans ⩽ D⩽ 5 ans 1 400 5 400 3.5 4 900 18 900
Plus de 5 ans 1 500 4 000 7.5 11 250 30 000
TOTAL 31 500 31 500 23 040 58 510
Source : Sylvie De Coussergues, Gestion de la banque du diagnostic à la stratégie, Dunod, 2005.
Un indice supérieur à 1 signifie que la banque emprunte plus long qu’elle ne prête et plus
l’indice est faible, plus la banque transforme des passifs courts en actifs longs.
➢ Par liquidité stockée : on entend cession d’actifs pour obtenir des liquidités, décisions
qui concernent l’actif du bilan. Le portefeuille titres de la banque constitue la première
source de liquidité stockée, et plus précisément les titres de transaction qui peuvent être
cédés rapidement et sans encourir par trop de moins-value s’il s’agit de titres courts de
la catégorie des titres de créance négociables. La titrisation d’actifs à plus long terme
non cotés sur des marchés, outre le transfert du risque de contrepartie, permet non
seulement de reconstituer les liquidités de la banque mais aussi de modifier les impasses
de liquidité sur les maturités éloignées.
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4. Le risque de liquidité et Bâle 3.
La réglementation prudentielle introduit dans les accords de Bâle 3 deux ratios de liquidité
(LCR et NSFR). Les régulateurs veulent d’une part s’assurer que les banques disposent de
ressources facilement mobilisables pour faire face à leurs échéances et, d’autre part, rassurer
suffisamment les déposants en cas de crise majeure afin d’éviter une perte de confiance
économiquement dangereuse.
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Conclusion
Pour conclure, on peut dire que l'environnement bancaire est devenu très instable et très
vulnérable face aux différentes fluctuations de la sphère monétaire, face à ces différentes
perturbations les banques sont de plus en plus menacées par une diversité de risques nuisant à
son activité et à sa position sur le marché financier. Le risque est une exposition à un danger
potentiel, inhérent à une situation ou une activité. Mais réduire le danger et réduire le risque
sont deux choses distinctes. La réduction des risques est une démarche archaïque par rapport à
celle de la réduction des dangers. L’évaluation des risques est le facteur déterminant de toute
prise de décision. Elle est bien trop souvent intuitive dans nos actions de tous les jours, mais
gagne à être formalisée dans le cadre d'un projet industriel qui comporte une dimension
financière. Donc le risque apparaît comme l'un des défis actuels des dirigeants pour le définir,
le mesurer et le gérer pour améliorer la performance.
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Références bibliographiques :
Bibliographie
Auteur Titre Editeur Année
Jacquillat, Bertrand, Marchés financiers : Gestion de Dunod 2014
Solnik, Bruno, portefeuille et des risques
Pérignon, Christophe
Siliadin, Jonas Comprendre la banque et son RB édition 2019
environnement en zone euro
Kharoubi, Cécile, Analyse du risque de crédit : Banques RB édition 2016
Thomas, Philippe et marchés
De sarvigny, Arnaud, Le risque de crédit : face à la crise Dunod 2010
zelenko, ivan
Dominique chabert Manuel d’économie bancaire RB édition 2014
appliquée
Webographie
www.scholarvox.com
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