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UNIVERSITE TECHNOLOGIQUE KATUMBA MWANKE

Faculté des Sciences Agronomiques


Département d’Agronomie Générale

Valorisation par compostage (guano, fientes de poules et crottes de


chèvres) locales utilisables comme fumures dans le maraichage à
Kasenga : cas de l’amarante (Amaranthus hybridus L.)

Par KISHIMBA KINZANZA Patrice

Travail de fin de cycle présenté


et défendu en vue de l’obtention du grade de gradué en
Sciences Agronomiques

Décembre 2021
UNIVERSITE TECHNOLOGIQUE KATUMBA MWANKE
Faculté des Sciences Agronomiques
Département d’Agronomie Générale

Valorisation par compostage (guano, fientes de poules et crottes de


chèvres) locales utilisables comme fumures dans le maraichage à
Kasenga : cas de l’amarante (Amaranthus hybridus)

Par KISHIMBA KINZANZA Patrice

Travail de fin de cycle présenté


et défendu en vue de l’obtention du grade de gradué en
Sciences Agronomiques

Directeur : CT. Ckeface KAMENGWA KISSI


Encadreur : Ass. KIPILI MWENYA Ildéphonse

Année académique 2020-2021


I

Dédicace

In memorium : mon grand-père KITILA KINZANZA Calince,


A papa Patrice KISHIMBA MUMBA KINZANZA,
A maman Marie-Françoise NGOY WA KULUBEMBE.
II

Remerciements

Ce travail est le fruit de la combinaison d’efforts de plusieurs personnes. Je remercie


d’abord le suprême tout puissant qui par grâce m’a permis d’arriver au bout de mes efforts
en me donnant la santé, la force, le courage et en me faisant entourer des merveilleuses
personnes dont je tiens à remercier. Nos remerciements les plus sincères s’adressent Chef de
travaux Ckeface KAMENGWA KISSI qui, malgré ces multiples occupations, a accepté la
direction de ce travail.
Nous sincères remerciements vont également à l’endroit de l’Assistant Ildephonse KIPILI
MWENYA qui a consacré son temps à nous suivre sur terrain pour l’encadrement scientifique
dont nous avons bénéficié. Ses conseils avisés et remarques pertinentes nous ont poussés à
exprimer notre profonde gratitude à son égard.
Ma gratitude vat à tout le corps administratif de l’UTKAM ainsi qu’à tous les Professeurs et
Assistants pour la formation de qualité que vous avez mise à notre disposition et la
connaissance que vous nous avez transmise tout au long de notre cursus académique.
Nos sincères remerciements s’adressent à Monsieur MULUBWA MANDA Cedrick et Ir Pota
KASONGO Olivier qui m’ont aidé scientifiquement.
Nous remercions nos compagnons de lutte pour leur soutien, esprit de collaboration et
encouragement : Fiston CHENGA, Michel YAV, Romeo MONGA, Chris KALUNGA.
Nous remercions toutes notre la famille : très cher père Patrice KISHIMBA KINZANZA et
toute sa famille maternelle ainsi que paternelle, notre chère maman Marie-Françoise NGOY
WA KULUBEMBE et toute sa famille maternelle ainsi que paternelle, nos frères et sśurs :
Jean-Bosco KINZANZA, Effrasie KABAYO, Edouard NDOBA, Marie-Françoise MWIKA,
David BILONGA qui, n’ont pas cessé d’intercéder en notre faveur. Nous nous n’oublions pas
tous les membres de la famille qui nous aidés moralement et financièrement : Tente Thérèse
ILUNGA, Tente Esther KIPEKWE, Oncle KALENBWE, Papa Ruphin KINZANZA et
autres.
Nos sincères remerciements s’adressent à tous mes amis et nos connaissances qui ont aussi
contribué par leurs conseils et encouragements. C’est notamment : Pierre KUNDA, François
MUNUNGA, Grace BILONGA, Astrid KILOLO, Toussaint KALEMBWE, Espoir
SAMBWE, Enock BELANDO, Nestor KYANDO, Sylvie MUJINGA, Patient LUPINDA,
Yasmine.
Nous ne terminerons pas sans remercier nos chers chefs scouts de Kasenga, notamment le
chef Escargot souteneur, Autriche modéré, Mouffette patient, Mante poli, Rat souriant,
III

Crotale motivé, Engoulevent éveillée, gibbon persévérant, Butor raisonnable, Sarcelle secrète,
cerf ordonnée, Ablette sérieux, Tisserin dévoué, Thon, Mouton, Moineau et tous les
totémisés, troupards et louveteaux. Ainsi que toutes personnes de la tribu de Zela ressortissant
de Kyona-Zini.
Que tous ceux qui nous sont chers, mais dont leurs noms ne sont pas repris dans ces lignes, ne
se sentent pas oubliés mais qu’ils trouvent plutôt l’expression de notre gratitude et solide
attachement.
IV

Résumé
Cultiver le légume est une activité d’une grande importance dans la consommation
alimentaire à Kasenga, où le problème de la dégradation des sols se pose suite aux mauvaise
pratiques culturales. La présente étude a consisté à évaluer les effets des constituants du
compost sur les performances l’amarante. L’essai a été installé suivant un dispositif
complètement randomisé comprenant 6 traitements et repris quatre fois. Un traitement non
fertilisé (T0), un traitement de l’engrais minéral (NPK + urée) (T1), un traitement de compost
de guano et fiente des poules (T2), un traitement de compost de guano et crottes des chèvres
(T3), un traitement de compost de fientes des poules et crottes des chèvres (T4), et un
traitement de compost de guano-fientes de poules-crottes des chèvres (T5). Les observations
ont porté sur les paramètres végétatifs et ceux de production. (Poids total à la récolte par pot,
Poids de la partie comestible par pot et le rendement).
Les résultats majeurs obtenus ont montré que l’action de différents fertilisants n’a pas eu
d’influence significative sur la levée, la survie et la taille au 10 ième jour, quand aux autres ont
été influencés. Les rendements le plus élevés ont a été obtenus sur les parcelles ayant reçu le
traitement 2 (T2), suivi du traitement 5 (T5) respectivement (18,6 t/ha et 17,5 t/ha) ; les
rendements les plus faible ont été observés sur les parcelles qui ont reçues le traitement
témoin (T0).
Le compost de guano combiné aux fientes de poules est à recommander car il a permis
l’obtention d’un meilleur rendement de la partie comestible chez l’amarante à Kasenga. Il est
donc important de sélectionner rationnellement les ressources organiques devant participer à
la constitution de son compost.
L’utilisation du compost de Guano +Fientes de poule qui permet d’augmenter le rendement
de l’amarante est plus recommandable aux maraîchers de Kasenga.
Mots-clés : Dégradation des sols, Fertilisation organique, Compostage, Amarante, Kasenga.
V

Abstract

Growing vegetables is an activity of great importance in food consumption in Kasenga, where


the problem of soil degradation arises as a result of poor cultivation practices. The present
study consisted of evaluating the effects of the constituents of the compost on the
performance of amaranth. The trial was set up in a completely randomized set-up comprising
6 treatments and repeated four times. An unfertilized treatment (T0), a mineral fertilizer
treatment (NPK urea) (T1), a treatment of guano compost and chicken droppings (T2), a
treatment of guano compost and goat droppings (T3) , a treatment of compost of chicken
droppings and goat droppings (T4), and a treatment of guano-droppings of chickens-
droppings of goats (T5). Observations focused on vegetative and production parameters.
(Total harvest weight per pot, Weight of the edible part per pot and yield). The major results
obtained showed that the action of different fertilizers did not have a significant influence on
emergence, survival and size on the 10th day, while the others were influenced. The highest
yields were obtained on plots having received treatment 2 (T2), followed by treatment 5 (T5)
respectively (18.6 t / ha and 17.5 t / ha); the lowest yields were observed on plots which
received the control treatment (T0). Guano compost combined with chicken droppings is to be
recommended because it allowed to obtain a better yield of the edible part in amaranth in
Kasenga. It is therefore important to rationally select the organic resources that should
participate in the constitution of your compost. The use of Guano hen droppings compost
which increases the yield of amaranth is more advisable for market gardeners in Kasenga.
Keywords: Soil degradation, Organic fertilization, Composting, Amaranth, Kasenga.
VI

Sommaire
Dédicace....................................................................................................................................................................I
Remerciements.........................................................................................................................................................II
Résumé....................................................................................................................................................................IV
Abstract....................................................................................................................................................................V
Introduction..............................................................................................................................................................1
Chapitre 1. Revue de littérature............................................................................................................................3
1.1. Les légumes et leur importance dans l’alimentation rurale...................................................................3
1.1.1. Composition nutritionnelle de légumes...............................................................................................4
1.2. La dégradation de sols tropicaux..............................................................................................................5
1.3. La fertilisation chimique : principales limites à l’utilisation et conséquences.....................................6
1.4. La fertilisation organique, substitut de la fertilisation chimique..........................................................7
1.4.1. Le compostage........................................................................................................................................7
1.4.2. Le fumier................................................................................................................................................8
1.4.3. Autres ressources organique................................................................................................................9
1.5. Plante-test : amarante (Amaranthus hybridus)........................................................................................9
1.5.1. Origine....................................................................................................................................................9
1.5.2. Systématique et botanique..................................................................................................................10
1.5.3. Exigences écologiques..........................................................................................................................11
Chapitre 2. Milieu, Matériels et Méthodes.........................................................................................................12
2.1. Milieu........................................................................................................................................................12
2.1.1. Localisation..........................................................................................................................................12
2.1.3. Cadre biophysique...............................................................................................................................12
2.2. Matériels...................................................................................................................................................13
VII

2.2.1. Matériel biologique..............................................................................................................................13


2.2.2. Sol..........................................................................................................................................................14
2.2.3. Fertilisants............................................................................................................................................14
2.2.3.1. Fertilisants organiques........................................................................................................................14
2.2.3.2. Fertilisants inorganiques.....................................................................................................................14
2.3. Méthodes...................................................................................................................................................14
2.3.1. Choix et préparation du terrain.........................................................................................................14
2.3.2. Dispositif expérimental et traitements...............................................................................................14
2.3.3. Conduite culturale...............................................................................................................................16
2.3.4. Paramètres observés............................................................................................................................16
2.3.5. Analyse statistique...............................................................................................................................17
Chapitre 3. Résultats.............................................................................................................................................18
3.1. Croissance de l’amarante en fonction de différents composts.............................................................18
3.2. Production de l’amarante en fonction de différents composts appliqués.............................................22
Chapitre 4. Discussions des résultats...................................................................................................................25
Conclusion et perspectives....................................................................................................................................27
Références bibliographiques................................................................................................................................28
VIII

Liste des figures et tableaux


Figure 2.2. Schéma du dispositif expérimental………………………………………… 15
Figure 2.3. Illustration du dispositif expérimental sur terrain...…………………………16
Figure 3.1 : Taux de levée en fonction des traitements……………………………….....18
Figure 3.2 : Taux de survie en fonction des traitements.............................................…...19
Figure 3.3 : Nombre des feuilles en fonction des traitements…………………………..20
Figure 3.4 : Taux de levée en fonction des traitements…….…………………………...21
Figure 3.5 : La taille des plantes en fonction des traitements…………………………..22
Figure 3.6 : Le poids total à la récolte et le poids de la partie comestible (g) en fonction
des traitements...........................................................................................................................23
Figure 3.7 : Rendement total à la récolte et rendement pour la partie comestible en
fonction des traitements……………………………………………………………................24
Tableau 1.1. Composition nutritionnelle de légumes…………………………………….5
Tableau 1.2. Classification de l’espèce………………………………………………….10
1

Introduction
Le phénomène de dégradation des sols est devenu depuis ces dernières décennies, commence
à devenir un problème à l’échelle mondiale significatif (Mekuriaw et al., 2017 ; Pham et al.
2018). Étant donné que le sol est une ressource limitée et finie pour laquelle il faudrait
attendre sa reconstitution pendant des années (200 à 1000 ans) pour qu’il y ait la formation
d’une couche de plus ou moins 2,5 cm d’épaisseur, son exploitation à des fins agricoles est
fragilisée par l’augmentation de la population contribue-t-elle à l’épuisement des sols, associé
aussi au dynamisme climatique (Ciampalini et al., 2011 ; Pimentel et al., 1995 et Taye, 2017)
Celle-ci est causée en moitié par les mauvaises pratiques agricoles, ce qui conduit à la chute
de leur fertilité et engendre de nombreux effets environnementaux négatifs (Prasannakumar
et al., 2011). Cette situation montre d’autant plus problématique dans les pays tropicaux, les
régions semi-arides et plus particulièrement en zones montagneuses (Hishe et al.,
2017).Cependant, le sol dégradé est marqué par une carence importante en éléments nutritifs
et une baisse de la disponibilité en eau pour les plantes (Ganasri et Ramesh, 2015 ; Terranova
et al., 2009). Mais aussi la réduction du temps la plupart des pays d’Afrique subsaharienne
provoque un épuisement rapide du stock d’éléments nutritifs du sol ; ce qui se justifie par des
faibles rendements des principales cultures entre autre, des cultures vivrières (Mulaji, 2010).
Dans un tel cadre, la fertilisation organique devrait constituer une fertilisation efficace
appropriée pour la restauration de la fertilité des sols, de nombreux travaux ont relevé que les
amendements jouent un rôle crucial sur multiples propriétés du sol, ce qui permet de justifier
leur utilisation (Piéri, 1989 ; Lompo et al., 1995). Néanmoins Ayanlaja et al., (1991) ont
montré que la décomposition des débris végétaux permet d’améliorer considérablement le
niveau des nutriments et de la matière organique dans les sols. Pour pallier à cette pauvreté
des sols, Baudouin et al., (2001) ont recommandé l’apport en éléments minéraux à travers
l’usage des engrais chimiques. Cependant ces intrants chimiques posent de sérieux
problèmes à cause de leurs coûts élevés et leur inaccessibilité aux paysans agriculteurs, ils
contribuent par ailleurs à la dégradation des écosystèmes et peuvent pourtant présenter des
risques pour la santé humaine en cas d’une mauvaise manipulation (Danso et Eskew, 1985).
C’est pourquoi la cité de Kasenga connaît des modifications importantes de création de ferme
par les habitants de la cité. Ce pour cela que la population locale s’oriente vers l’agriculture,
ce qui explique que les sols sont fortement sollicités par les activités agricoles.
2

L’agriculture qui est itinérante sur brûlis de champs, favorise une dégradation des sols que les
agriculteurs locaux sont contraints d’abandonner temporairement, pendant que la ressource «
espace géographique » est non renouvelable (Bogaert et al., 2015). Pour résoudre ce genre de
problème, particulièrement, on peut recourir à l’usage ressources organiques, à appliquer
sous forme des composts ceux-ci étant suffisamment enrichis en en éléments nutritifs, leur
utilisation pourrait constituer une aubaine chez les maraichers de Kasenga.
Le présent travail vise à tester l’effet des constituants du compost sur les performances
(croissance et production) de l’amarante (Amaranthus spp) dans la zone de Kasenga, et de
manière spécifique, il s’agira de : (1) évaluer l’influence de la nature du compost sur la
croissance ; (2) évaluer l’influence de la nature du compost sur la production de l’amarante.
Pour appuyer notre recherche, nous testons l’hypothèse selon laquelle les potentiels
fertiliseurs d’un compost dépendraient de la nature et la diversité de ressources organiques qui
le constituent.
Hormis l’introduction et la conclusion, cette présente étude sera développée en quatre
chapitres entre autre : Le premier chapitre va porter sur la revue de littérature, le deuxième
parlera sur le Milieu, matériels et méthode, le troisième chapitre va traiter les résultats qui
seront obtenus au cours de cette recherche et en fin le dernier chapitre conclura nos résultats
présentés.
3

Chapitre 1. Revue de littérature


1.1. Les légumes et leur importance dans l’alimentation rurale
Les légumes trouvent une place de choix dans l’habitude alimentaire. Ils sont cultivés comme
plantes maraîchères et vendus sur les marchés. La consommation de ces légumes-feuilles est
liée aux différentes régions. Ainsi, sont consommés la corète potagère au Centre; l’amarante,
l’oseille de Guinée, la morelle noire et les feuilles de patate au Nord ; la célosie, l’épinard et
Caya blanc à l’Ouest. Ces légumes feuilles renferment des micronutriments (vitamines,
minéraux) qui contribuent au bien-être de l’organisme (FAO, 1988 ; Rubaihayo, 1996). Bien
que ces légumes feuilles présentent de bonnes valeurs nutritionnelles (Tchiegang et al., 2004),
ils sont souvent mal conservés avant d’être disponible sur les marchés. Etant qui ne dure pas
par leur teneur élevée en eau, ils sont perceptibles aux actions des agents biologiques et
physicochimiques de dégradation. Il s’en suit des pertes.
Le post-récolte au point de vue quantitatif et qualitatif (Kahane et al., 2005). Cela cause des
inquiétudes pour ce qui concerne la qualité nutritionnelle de ces légumes feuilles vendus,
surtout qu’ils ont une survie de 24h (Diouf et al., 1999). En effet au niveau des marchés, il
arrive que ces légumes feuilles ne soient pas vendus en une journée. Pour subvenir à
l’exigence du consommateur, les vendeuses ont tendance à asperger ces légumes feuilles avec
de l’eau, pour but de garder leur fraîcheur. En effet, les légumes feuilles jouent un rôle
important dans les régimes alimentaires de toutes les populations du monde, particulièrement
en Afrique, en Asie et en Océanie, où ils assurent la partie essentielle des besoins nutritionnels
et médicinaux (Batawila et al., 2005). De même, à l'instar des légumes feuilles qui n’est pas
naturel au pays, les légumes feuilles traditionnels ou locaux africains sont de plus en plus
connus pour leur utilité dans la contribution à la sécurité alimentaire de millions d'africains
dans les régions rurales, péri-urbaines et urbaines (Rubaihayo, 2002). Ce sont des aliments à
valeur nutritive élevée, car ils contiennent des carotènes (provitamine A), diverses vitamines
B (thiamine, riboflavine, niacine), de l'acide folique et des folates, de la vitamine C, des
minéraux et des protéines (Stevels, 1990 ; Maundu, 2005 ; Soro et al., 2012). Ils peuvent
apporter de nombreux minéraux important au bon fonctionnement de l'organisme. Les
minéraux les plus importants qu'on y retrouve sont le calcium, le fer et le phosphore (Kahane
et al., 2005). Les légumes feuilles apparaissent aujourd'hui comme des alliés dans la lutte
contre la «faim cachée », c'est-à-dire les carences en micronutriments comme la vitamine A et
les minéraux dont le fer, qui prévient l'anémie (Dansi et al., 2008). Ils contiennent aussi en
quantité suffisante de l'amidon et des polymères de glucose constituant de bonnes sources
énergétiques. Ils sont spécifiquement riches en carbohydrates et fibres qui ont un impact
4

laxatif doux (Davidson et Passmore, 1972). Les légumes feuilles renferment aussi très peu de
lipides. Toutefois, l'alimentation végétale à base de légumes feuilles fourni à l'organisme une
quantité indispensable de lipides. Par ailleurs, les légumes feuilles locaux interviennent dans
la protection contre le cancer, la baisse du mauvais cholestérol sanguin et la réduction de la
glycémie chez les diabétiques (Seck, 2008).

En Tunisie, la production de légumes s’est développée rapidement depuis l’indépendance en


raison des orientations de la politique agricole liée à l’augmentation des périmètres irrigués, à
l’accroissement des cultures sous serres et aux efforts de la recherche et de la vulgarisation
grâce à l’adoption de la part des agriculteurs de nouvelles variétés et à la maitrise de
techniques culturales adaptées. Les étendues cultivées sont ainsi passées de 91700 ha en 1980
à 149000 ha en 2005 permettant d’atteindre une production de 2,6 MT en 2005 contre 1,1 MT
en 1980 (Marh, 2006).
La demande en légumes frais étant plus régulière et diversifiée a subi une augmentation
estimé à 0,7% faisant passer la consommation de 66,2 kg en 2000 (INS, 2000). Toutefois, de
grandes disparités de consommation existent entre les espèces et les milieux d’habitats. Elles
liées à plusieurs facteurs dont en particulier les prix, le phénomène d’urbanisation dont le taux
atteint 60% de la population en 2000 contre 52,2% en 1980 (INS, 2000) et l’amélioration de
conditions de vie de la population et de son pouvoir d’achat, eu égard à la diminution de
l’indice de la pauvreté de 5,3% de 1980 à 2000 et à l’amélioration de l’indice de PIB de 77%
durant du même période.

1.1.1. Composition nutritionnelle de légumes


Les bases de calcul de la valeur calorique pour 1 gramme (1 cal = 4,18 J) :
 glucide: 4 kcal ou 17 kJ ;
 protéines: 4 kcal ou 17 kJ ;
 lipides : 9 kcal ou 38 kJ ;
 alcool éthylique : 7 kcals ou 29 kJ (non métabolisables).
5

Tableau 1.1.Composition nutritionnelle de légumes

P énergie eau fibres glucides protides lipides


o kcal g g g g g
u
r

1
0
0
 
g

d
e

p
r
o
d
u
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A 135 64 3 27,5 6 0,1
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A 40 85 2 7,6 2,1 0,1
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B 21 92,4 1 2,7 2,1 0,2
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B 40 86,2 2,5 8,4 1,5 0,1
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B 25 90,6 3 2,4 3 0,4
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C 33 89 3 6,7 0,8 0,3
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C 18 88 5 2,4 1,5 0,3
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C 15 91,8 2 0,6 2,7 0,2
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C 22 88 3,4 2,8 2,8 0
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C 24 91 2,5 3,5 2,4 0
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C 10 96,3 0,9 1,8 0,6 0,1
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C 13 94 1 2,2 0,7 0,1
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C 15 95,4 1,1 3 0,6 0,1
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F 25 88 3,3 2,8 2,7 0,3
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L 13 94,5 1,5 1,3 1,2 0,3


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P 80 74 6 12,3 6 0,7
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P 18 93,2 0,9 3 1,4 0,2
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Topinambour 31 79 7,6 4,5 2,4 0,4

1.2. La dégradation de sols tropicaux


La dégradation des terres est l'un des plus graves problèmes environnementaux
contemporains. Elle est définie comme la perte de productivité biologique des terres
(Reynolds & Stafford Smith, 2002; FAO, 2008). Les savanes d’Afrique connaissent des
processus rapides de transformation des paysages ruraux et une dégradation des ressources
naturelles (Ariori & Ozer, 2005; Larwamou et al., 2005; Mama et al., 2013). Cependant la
dégradation des sols est principalement liée à deux grandes catégories de processus, l'une
associée par un changement climatique et l'autre dépend aux activités humaines, avant tout le
changement d'utilisation des terres (croissance des cultures, fait de devenir plus intense de
l'agriculture, surpâturage et surexploitation des plantations de bois) (Rasmussen et al., 2014 ;
Pimentel et al., 2004).Au Niger, une grande partie du système productif est occupée par des
terres dégradées ou dominées par des glacis et des curasses latéritiques (Ichaou, 2005). En
effet, la forte pression sur les terres cultivables et les aléas climatiques ont depuis quelques
périodes de dix ans contribuées à affaiblir la capacité productive des terres les rendant de plus
en plus pauvres (Gray et al., 2016, Saïdou et al, 2009). Ceci constitue une menace pour la
conservation des ressources naturelles et pour la sécurité alimentaire des populations (Abdou,
2015). Cette dégradation affecte les écosystèmes avec pour conséquences des baisses de
rendement de surfaces cultivables et des formations forestières en produits forestiers ligneux
et non ligneux (Ichaou, 2005). Face à cette situation, la restauration des terres, la préservation
de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles ont été alors retenues
comme priorités nationales de développement au Niger (FAO, 2003). C’est ainsi que, ces
programmes de restauration des écosystèmes dégradés ont été mis en śuvre à travers des
techniques de récupération des terres. Ces techniques permettent de restaurer la fertilité des
sols dégradés (Larwanou et al., 2006).
12

En Afrique, l’enjeu de la préservation des sols est d’autant plus important que l’agriculture est
un pilier de l’économie africaine. Essentiellement familiale, elle occupe une majorité de la
main d’śuvre et constitue la principale source de revenus des populations rurales.
1.3. La fertilisation chimique : principales limites à l’utilisation et
conséquences
Certaines cultures ont essentiellement besoin d’une quantité optimale en éléments nutritifs
majeurs (d’azote, phosphore et potassium. Or, la quantité disponible provenant de sources
naturelles (processus pédologiques, matière organique, irrigation etc.) ne comblé pas souvent
à répondre à leurs besoins, Il est donc impérieux d’apporter une proposition des engrais pour
répondre à leurs besoins selon (Nicolas et al., 2001).
En raison des différences que présentent les engrais au niveau de leur composition
(ammonium, nitrate, urée), de leur concentration, de leur taux de libération, de leur méthode
de verser abondamment (à la volée ou en bandes latérales), de leur prix ainsi que de la
présence et de la disponibilité d’autres éléments nutritifs ou contaminants, le choix de
l’engrais dépend des besoins : Besoins des végétaux Les besoins quantitatifs en azote des
cultures légumières sont de deux ordres : 1) la quantité d’azote que la plante absorbera
réellement et ajoutera à sa biomasse, et 2) une quantité d’azote qui doit malgré tout être
présente dans le sol afin de permettre à la culture d’atteindre son rendement maximal
potentiel. Pour déterminer les besoins généraux en azote, il faut additionner ces deux valeurs,
plusieurs facteurs influents sur le taux d’absorption de l’azote par les cultures et sur la
quantité assimilée. Un temps ensoleillé et chaud améliore l’absorption de l’azote puisque la
vitesse de la photosynthèse est plus élevée dans de telles conditions (Nicolas et al., 2001).
Par conséquent, assimilent l’azote du sol plus rapidement ou en plus grandes quantités. Les
besoins en azote d’une plante diffèrent aussi selon le stade de croissance. Même si les besoins
en azote de la plante au commencement de croissance sont faibles, l’apport d'azote à cette
période est d’une importance capital. Chez de nombreuses cultures, un retard de croissance
attribuable à une carence en azote entraîne une diminution irréversible du rendement. D’autres
cultures peuvent s’en remettre, mais peuvent prendre plus de temps à atteindre la maturité,
une situation qui peut être problématique lorsque la période de la récolte est cruciale.
1.4. La fertilisation organique, substitut de la fertilisation chimique
L’application ou l’incorporation de résidus de culture, d’engrais verts, de compost, de fumier
complet et d’engrais organiques fournit de l’azote aux cultures, à mesure que ces matières
organiques se minéralisent. Exception faite des engrais chimiques, les résidus de culture et les
13

engrais verts constituent la plus importante source potentielle d’azote minéral pour les
cultures légumières.
1.4.1. Le compostage
Selon Mustin (1987), le compost est un produit stable riche en humus provenant du processus
de dégradation de toutes les matières organiques et contenant des organismes vivants et des
éléments nutritifs pour les plantes. Ce produit provient du procédé appelé le compostage qui
est un processus naturel de dégradation ou de décomposition de la matière organique fraiche
par les micro-organismes (FAO, 2005). Ce procédé est non seulement utilisé pour traiter les
matières biodégradables qui polluent les centres urbains des pays en développement mais
aussi pour ces valeurs agronomiques.
L’utilisation du compost dans l’agriculture est considérée comme étant une pratique durable
garantissant la conservation et l’équilibre environnemental, la sécurité sanitaire des fermiers,
des opérateurs et des consommateurs, et est économiquement viable pour les agriculteurs.
Toutefois, l’évaluation de la qualité agronomique du compost est difficile à réaliser à cause de
sa propriété à libérer lentement les éléments nutritifs responsables de l’augmentation du
rendement des cultures. Ainsi, une bonne évaluation doit se faire au cours de plusieurs années
successives. Comme pour les indicateurs de qualité de sol, l’évaluation du compost tient
compte des propriétés chimiques, physiques et biologiques du produit (Tittarelli et al., 2007).
Le compost fournit proportionnellement moins d’azote minéral que les résidus de culture et
les engrais verts. Lors du compostage, la matière fraîche facilement dégradable se décompose.
Une partie de l’azote se volatilise, et la matière organique restante est relativement résistante à
la minéralisation. Toutefois, le compost contient une faible quantité d’azote minéral
immédiatement assimilable par les végétaux.
L’application de compost, bien qu’elle soit théoriquement une bonne pratique agricole,
apporte peu d’azote minéral et peut même entraîner l’immobilisation de l’azote du sol au
détriment de la culture. Cependant, des applications annuelles de compost améliorent
indirectement la quantité disponible d’azote organique, car elle accroît la teneur en humus du
sol, y créant des conditions physiques propices à l’activité microbienne (Nicolas et al., 2001).
1.4.2. Le fumier
Le fumier est un excellent amendement organique des productions végétales. Il contient de
l’azote sous forme minérale et organique ainsi que de nombreux autres éléments nutritifs. La
gestion des fumiers est une science très complexe; le fumier a une composition différente
selon son origine, et des facteurs comme la méthode et la durée d’entreposage ainsi que la
méthode d’épandage influent tous sur sa composition. . Il contient quantité d’éléments
14

nutritifs, mais est pourtant souvent considéré comme un sous-produit de l’élevage, des
déchets dont il faut simplement se débarrasser. Lorsque le fumier est épandu incorrectement,
ses bienfaits comme matière fertilisante ne sont souvent pas pris en compte, et les éléments
nutritifs qu’il contient aboutissent souvent dans les fossés, les cours d’eau et les eaux
souterraines.
Des règlements comme le Règlement sur la réduction de la pollution d’origine agricole
(RRPOA) exige que le fumier soit manipulé de manière à réduire le plus possible la pollution,
notamment la pollution par les nitrates et le phosphore des eaux souterraines. À cette fin, le
RRPOA établit des limites sur la quantité de fumier qui peut être épandue sur les terres
cultivées en se basant sur la teneur en azote du fumier. Le vaste domaine de la gestion des
fumiers dépasse le cadre du présent guide, mais il faut tenir compte de certains points
(Nicolas et al., 2001).
15

1.4.3. Autres ressources organique

D’autres types d’engrais organiques, comme les plumes, la viande, les carapaces de crabe, les
résidus de poisson, le tourteau de coton et le lactosérum en poudre, sont surtout utilisés par les
agriculteurs « biologiques ». Ces matières ont entraîné des augmentations de 57 à 83 % du
poids sec des végétaux ainsi traités en comparaison de plants non fertilisés. Toutefois, puisque
la composition de ces matières est complexe et variable, il est difficile d’en comparer
l’efficacité relative ainsi que l’efficacité par rapport à des engrais minéraux. Les effets sur la
croissance de ces matières fertilisantes sont-ils dus à la disponibilité de l’azote. La présence
d’autres minéraux pourraient bien en être à l’origine. La vitesse de minéralisation de l’azote
de ces matières est généralement plus lente que celle des engrais de synthèse, mais elle peut
varier sensiblement selon les caractéristiques du produit. Ainsi, selon les résultats d’une étude
utilisant des plumes comme matière fertilisante, des plumes réduites en particules de 0,5 mm,
plutôt que de 1,0 mm, ont libéré près du double de la quantité d’azote en moitié moins de
temps. Ces mêmes particules de plumes se sont transformées en un engrais à libération lente
sous l’effet de l’hydrolyse microbienne (Nicolas et al., 2001).

1.5. Plante-test : amarante (Amaranthus hybridus)

1.5.1. Origine

Amarante vient du mot grec « Amaranthus hybridus » qui signifie : qui ne se fane pas. Elle est
un symbole d’immortalité dans certains pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, d'où elle
est d'ailleurs originaire. Certaines civilisations amérindiennes, comme les Incas, les Mayas ou
encore les Aztèques, considéraient même cette plante comme sacrée. Durant certaines fêtes
religieuses, des figurines de divinités étaient préparées à base de pâte d’amarante afin d'être
mises en offrande aux dieux du panthéon aztèque. L'amarante jouait ainsi un rôle alimentaire
et religieux central.
Après la conquête espagnole du Mexique entre 1519 et 1521, la culture de l'amarante fût
interdite par Cortez et ses hommes. De part cette interdiction, des répressions ont sévi durant
plusieurs siècles à l'encontre des autochtones qui continuaient à cultiver cette plante,
l'amarante a, depuis le XXe siècle, presque totalement disparue de l'alimentation des
populations d'Amérique du Sud, alors qu'elle entrait dans la constitution de très nombreux
plats locaux.
16

Les graines de la plante étaient consommés grillées (comme du pop-corn) ou sous forme de
farine tandis que les feuilles étaient cuisinées de la même façon que les feuilles d’épinard,
c’est-à-dire bouillies. Des bonbons et des pâtisseries aux extraits d'amarante étaient aussi
relativement communs à l'époque.
Comme l’explique Dominique Guillet de l’association Kokopelli dans son livre Les semences
de Kokopelli : « La culture de l’amarante fut à son apogée durant l’Empire Aztèque. Pour le
peuple Aztèque, l’amarante possédait une valeur nutritionnelle, thérapeutique et rituelle. ».
1.5.2. Systématique et botanique
Les amarantes ou amaranthes (Amaranthus) sont des plantes annuelles de la famille des
Amarantacées appartenant au genre Amaranthus, dont certaines espèces sont cultivées comme
plantes potagères, pour leurs feuilles comestibles à la manière des épinards ou pour leurs
graines, et parfois comme plantes ornementales pour leur floraison en épis spectaculaires.
L’amarante appartient à l’ordre des Caryophyllales, à la famille des Amaranthaceae et au
genre Amaranthus d’un point de vue phylogénétique. Elle fait également partie du règne des
Plantae, de la division des Magnoliophyta et de la classe des Magnoliopsida. Amaranthus
caudatus, Amaranthus cruentus et Amaranthus hypochondriacus sont les trois espèces les
plus connues.

Tableau 1.2. Classification de l’espèce

Règne Plantea
Division Magnoliophyta
classe Magnoliopsida
Ordre Caryophyllales
Famille Amaranthaceae
Genre Amaranthus

Le genre Amaranthus comprend une soixantaine d'espèces, originaires principalement des


régions tropicales et tempérées d'Amérique et d'Asie, dont :

• A. albus, amarante blanche


• A. blitoides, amarante fausse-blette
• A. blitum, amarante blette
• A. bouchonii, amarante de bouchon
• A. caudatus, amarante caudée, amarante queue de renard
• A. cruentus, amarante rouge
• A. hypochondriacus,
17

• A. gangeticus, brède de Malabar (fleur comestible)


• A. graecizans, amarante africaine
• A. hybridus, amarante hybride
• A. oleraceus, amarante potagère
• A. palmeri
• A. paniculatus, amarante gigantesque
• A. retroflexus, amarante réfléchie
• A. salicifolius, amarante à feuille de saule
• A. spinosus, épinard piquant, épinard cochon
• A. tricolor, amarante tricolore
• A. viridis, amarante verte.

1.5.3. Exigences écologiques

Les amarantes-légumes poussent bien lorsque les températures dures un jour dépassent 25°C
est que les températures nocturnes de 15°C, mais A. cruentus est cultivé jusqu’à 2000 m
d’altitude en Indonésie. L’ombrage n’est pas avantageux sauf dans le cas de stress dû à la
sécheresse. L’amarante est une plante quantitativement à jours cours, ce qui présente un
avantage dans les régions subtropicales où le stade reproductif est retardé pendant l’été. Les
amarantes aiment les sols fertiles, bien drainés avec une structure lâche. L’absorption de
minéraux est très élevée. Même si A. cruentus tolère relativement bien les conditions
difficiles de climat est sol, les plantes échappées des cultures disparaissent peu à peu car elles
ne peuvent lutter avec de vraies adventices telles A. spinosus ou A. hybridus
(Grubben ,1975).
18

Chapitre 2. Milieu, Matériels et Méthodes


2.1. Milieu
2.1.1. Localisation
La cité de Kasenga qui est se trouve dans le territoire de Kasenga, est située au Sud-est de la
RD Congo dans la province du Haut-Katanga 10° 21’ 17’’ et 10° 26’ 28’’ de latitude sud et
entre 28° 35’ 11’’ et 28° 37’ 25’’ de longitude Est avec une latitude variant entre 925m et
960m. Au sein de la cité, l’étude a été menée précisément à Mwalimu, au sein de la cellule
Mbuyu (10° 22’ 29’’ S et 28° 36’ 39’’ E). La carte géographique de Kasenga et la localisation
du site expérimental sont représentées sur la figure 2.1.

Figure 2.1 : Localisation de la cité de Kasenga dans la province du Haut-Katanga, en RD.


Congo.
2.1.3. Cadre biophysique
Le climat tropical sec avec alternance de deux saisons caractérise ce territoire, la saison sèche
va de Mai à septembre, alors que la saison de pluie de novembre à mars. Les deux saisons
sont séparées par deux mois de transition (avril et octobre).
19

Une pluviométrie moyenne est de 1260mm avec de précipitations particulièrement


importantes en février et en mars. Contrairement aux années précédentes, la fréquence et le
volume des précipitations sont actuellement perturbées. La saison sèche se prolonge au
détriment de la saison de pluie.
La température la plus basse s’observe entre mi-mai et juillet soit 16°C, et atteint un
maximum entre octobre et novembre, soit 33°C.
Le territoire compte un nombre important de rivières, lacs, et étangs. La rivière Luapula est le
plus important cours d’eau. Il longe l’Est du territoire et afflue au lac Moero à l’extrême
Nord-Est du territoire de Kasenga.
Un foret clair du type Miombo domine le territoire, une forêt est caractérisée par la présence
des espèces endémiques. Elle est composée des espèces à l’instar du Pterocarpus
Angolensis (Mulambwa), Pterocarpus Tinctorus (Mukula), D’Isoberlinia Angolensis
(Mutobo), de Brachystegia spiciformis (Muputu), et d’Afzelia quanzens (Mupapa).
Le territoire est caractérisé par les sols polygéniques, c’est-à-dire développés aux dépends
des matériaux originels. Les sols sont classés en sol argilo-sablonneux, sol latéritiques, sol de
zones de vallées, sol marécageux, sol de termitières(CAID.CD).

2.1.3. Cadre humain et économique


L’économie de Kasenga est basée sur l’agriculture et le petit commerce. En lieu et place de la
production minière, au territoire de Kasenga on produit le sable de construction et sel que le
territoire titre à Mwasha.
L’agriculture, l’élevage résidentiel, l'exploitation forestière et la commerce sont les
principales activités d’une population qui a approché 509173 habitants, la plupart des activités
économiques que la population de Kasenga s’intéresse sont la commerce, l’agriculture, la
pèche et les services publiques (CAID, 2017).

2.2. Matériels
2.2.1. Matériel biologique
Une variété améliorée d’amarante a été utilisée comme matériel biologique au cours de notre
essai. Il s’agissait d’une variété améliorée payée en Zambie (Mwense district) à la firme
semencière dénommée ZAMSEED, et dont le pouvoir germinatif a été estimé à 79%.
20

2.2.2. Sol
Un échantillon des sols a été utilisé dans la présente expérimentation (le sol argileux) du bas-
fond de la Lubi, de la couleur noir et, ayant précédemment porté les cultures ((patate douce
(Ipomea batatas) et le riz (Oriza sativum).

2.2.3. Fertilisants
2.2.3.1. Fertilisants organiques
Les composts appliqués dans cet essai ont été produits à partir de différentes ressources
organiques notamment : les crottes de chèvres obtenues chez différents éleveurs, les fientes de
poules obtenues en Zambie et les guanos obtenus à l’Institut Technique du Cinquantenaire
Kasenga.

2.2.3.2. Fertilisants inorganiques


L’engrais chimique NPK et l’urée ont été utilisés comme fertilisant minéral afin de comparer
ses effets à ceux des fertilisants organiques compostés.

2.3. Méthodes
2.3.1. Choix et préparation du terrain
La préparation du terrain avait consisté au nettoyage du terrain du site expérimental,
l’installation d’un enclot, le nettoyage du terrain et le remplissage du sol dans de pots (unités
expérimentales). Ces opérations ont été effectuées en date du 24 septembre 2021 au 26
septembre 2021.
2.3.2. Dispositif expérimental et traitements
L’assai a été installé suivant un dispositif complètement randomisé, avec 6 traitements repris
trois fois. Un traitement non fertilisé, un traitement de l’engrais minéral (NPK + urée), un
traitement de compost de guano et fiente des poules, un traitement de compost de guano et
crottes des chèvres, un traitement de compost de fientes de poule et crottes des chèvres et un
traitement de compost de guano ,fientes des poules et crottes des chèvres. Le schéma du
dispositif expérimental est représenté sur la figure 2.2.
21

Figure 2.2. Schéma du dispositif expérimental.


Légende : T0 : (Non fertilisé), T1 : (Engrais minéral), T2 : (Compost de Guano + Fientes de
poules), T3 : (Compost de Guano + crottes de chèvres), T4 : (Compost de Fientes de poules +
crotte de chèvres), T5 : (Compost de Guano + Fientes de poules + crottes de chèvres).
22

Figure 2.3. Illustration du dispositif expérimental sur terrain.


Légende : T0  (Non fertilisé), T1 (NPK+ urée), T2 (Compost de Guano + Fientes de poules),
T3 (Compost de Guano + crottes de chèvres), T4 (Compost de Fientes de poules + crotte des
chèvres), T5  (Compost de Guano + Fientes de poules + crottes de chèvres).

2.3.3. Conduite culturale


Les différentes ressources organiques ont été préalablement compostées selon les traitements
prédéfinis par l’étude. En date du 29 septembre 2021(soit un mois après compostage), chaque
type de compost a été appliqué sur un sol de bas fond (Lubi) à la dose de 30 t/ha soit 276
grammes (sur une surface de 0,92m2). Par ailleurs, les traitements à fertilisation minérale avait
reçu une dose 300Kg/ha de NPK et un supplément de 100Kg pour l’urée, équivalent
respectivement à 2,76 gramme et 0,92 gramme (Sur la surface de 0,92m 2). Le semis de
l’amarante a été effectué à la même date (29 septembre 2021) à la densité de 200 graines
semées à la volée dans des pots de bidon dont la superficie a été évaluée à 0,92m 2.
Cependant, l’engrais minéral NPK a été enfoui à la date du semis, tandis que l’urée a été
complémentairement appliquée 20 jours après semis, soit 5 jours avant récolte. Les travaux
d’entretien avaient consisté à l’arrosage et le sarclage dans l’objectif d’éliminer toutes les
mauvaises herbes qui pourraient être des refuges pour les ravageurs de la culture.
2.3.4. Paramètres observés
Dans notre étude, les observations ont été réalisées sur les paramètres végétatifs notamment :
 Taux de levée : au 10ième jour, le taux de levée a été obtenu en comptant le nombre
de plantes ayant levé par rapport au nombre de graines semées, ramené en
pourcentage.
 Le taux de survie au 10ième, 20ième jour et à la récolte, en faisant le rapport entre le
nombre des plantes ayant survécu sur le nombre des plantes levée.
 La taille de plante : au 10ieme, 20ieme jour et à la récolte, la mesure considérée pour la
taille des plantes allait du collet jusqu’au bourgeon apical, à l’aide d’un mètre ruban
en (cm).
 Nombre des feuilles au 10ieme ,20ieme jour et à la récolte, après semis il a été déterminé
par comptage des feuilles.
 La surface foliaire au 25ième jour, le jour de la récolte a été calculé par la formule ci-
après:
Surface foliaire égale la longueur de la feuille multipliée par sa largeur et par le
coefficient :
23

Logueur×largeur×0,75
 Poids total à la récolte par pot : il a été pesé à l’aide d’une balance de précision
 Poids de la partie comestible par pot : il a été pesé à l’aide d’une balance de précision
en gramme.
 Le rendement : après avoir obtenus le poids des plantes par pot, le rendement a été
calculé par hectare.

2.3.5. Analyse statistique


Le test d’ANOVA à un facteur a été appliqué au seuil de 5 % de probabilité, pour déceler
l’influence de la nature du compost sur le comportement de l’amarante.
 Lorsque la probabilité < 0,05, nous considérons que le test révèle des différences
significatives et qu’il existe par conséquent l’effet des traitements sur les performances de
l’amarante;
 Dans le cas contraire (p>0,05), le test ne détecte pas de différences significations et confirme
que tous les traitements ont des effets similaires.
24

Chapitre 3. Résultats

3.1. Croissance de l’amarante en fonction de différents composts


Les résultats obtenus de la figure3.1 montrent que le taux de levée n’a pas été influencé par le
facteur considéré car l’analyse statistique révèle qu’il n’existe pas de différence significative
entre les différents composts sur la levée de l’amarante (P> 0,05).

Figure 3.1 : Taux de levée en fonction des traitements. T0 : non fertilisé; T1 : NPK+ urée ;
T2 : compost de guano + fientes de poule, T3 : compost de guano + crottes de chèvres, T4 :
compost de crottes de chèvres + fientes de poule, T5 : compost de guano + crotte de chèvres +
fientes de poules.
Il ressort des résultats (figure 3.2) que la survie de plantes au 20 et au 25 ième jour n’a pas été
influencée par les traitements appliqués, car l’analyse statistique montre qu’il n’existe pas des
différences significative entre les différents composts sur la survie des plantes au 20 ième et
25ième jour (P> 0,05).
25

Figure 3.2 : Taux de survie en fonction des traitements. T0 : non fertilisé ; T1 : NPK+ urée ;
T2 : compost de guano + fientes de poule, T3 : compost de guano + crottes de chèvres, T4 :
compost de crottes de chèvres + fientes de poules, T5 : compost de guano + crottes de chèvres
+ fientes de poule. Les bâtons verts indiquent la survie au 20ième jour, tandis que les bâtons
noirs indiquent la survie au 25ième jour.

En outre, il ressort de la figure 3.3 que le nombre de feuilles au 10ième, au 20ième et au 25ième
jour a été influencé par les différents composts appliqués, car l’analyse statistique révèle qu’il
existe de différence significative entre les traitements considérés et le nombre de feuilles de
plantes de l’amarante aux trois dates précitées (P<0,05).
En effet, au 10ième jour, le nombre de feuilles élevée (3,8) étant observée sur T5 (compost de
guano+ crottes de chèvres + fientes de poules), suivi de quatre autres traitements (T2, T3, T4
et T1) avec une valeur de 3,4. En revanche, le nombre de feuille inférieur a été observé sur le
traitement n’ayant reçu aucun fertilisant (T0). Cependant, au 20ième jour, la valeur élevée (9,6)
étant observée sur T1 (Engrais + urée), suivi de (T5, T3, T4, T2) avec une valeur de 8,7,
tandis que le nombre de feuille inférieur a été également observé sur le traitement n’ayant
reçu aucun fertilisant T0. Par ailleurs, au 25ième jour, la valeur élevée (12,2) a été observée sur
T2 (compost de guano + fientes de poules) suivi de deux traitements T2 (compost de guano +
fientes de poules) et T5 (compost de guano + crottes de chèvres + fientes de poules) qui ont
affiché la valeur de 10,5. Notons par ailleurs que le nombre de feuille inférieur a été toujours
observé sur le traitement n’ayant reçu aucun fertilisant (T0) avec une valeur de 7,3. 
26

Figure 3.3 : Nombre des feuilles en fonction des traitements. T0 : non fertilisé ; T1 : NPK+
urée ; T2 : compost de guano + fientes de poule, T3 : compost de guano + crottes de chèvres,
T4 : compost de crottes de chèvres + fientes de poules, T5 : compost de guano + crottes de
chèvres + fientes de poules. Les bâtons bleus, verts et noirs réfèrent respectivement au
nombre des feuilles au 10ième, 20ième et 25ième jour. Les lettres au-dessus des bâtons indiquent la

similarité des moyennes.

Par ailleurs, il ressort de la figure 3.4 que la surface foliaire a été influencée par différents
composts appliqués, car l’analyse statistique révèle qu’il existe de différence significative
entre les traitements appliqués sur la surface foliaire au 25 ième jour (P<0,05). En effet, T2 a
permis d’accroitre sensiblement la surface foliaire de l’amarante (28,40 cm²), suivi de T5 et
T1 avec des valeurs respectivement 21,9 cm² et 19,6 cm². Cependant, les feuilles de surface
réduite ont été observées chez le traitement n’ayant pas reçu de fertilisant (T1).
27

Figure 3.4 : Surface foliaire en fonction des traitements. T0 : non fertilisé ; T1 : NPK+ urée ;
T2 : compost de guano + fientes de poules, T3 : compost de guano + crottes de chèvres, T4 :
compost de crotte de chèvre + fientes de poules, T5 : compost de guano + crottes de chèvres +

fientes de poules. Les lettres au-dessus des bâtons indiquent la similarité des moyennes.

Il ressort de nos résultats (Figure 3.5) que la taille de plantes au 10 ième jour, n’a pas été
influencée par l’apport de différente composts car l’analyse statistique révèle qu’il n’existe
pas de différence significative (P>0,05). Néanmoins, l’analyse révèle de différence
significatives pour la taille au 20ième et au 25ième jour (P<0,05). . Au 20ième jour, les plantes de
taille élevée (14,9 cm) ont été observées sur T5, comparativement à T0 qui a affiché une taille
moyenne de 5,6 cm. Tandis qu’au 25ième jour, la valeur élevée (26,5 cm) a été observée chez
T2 comparativement à T0 qui a affiché une valeur de 7,3 cm.
28

Figure 3.5 : La taille des plantes en fonction des traitements. T0 : non fertilisé ; T1 : NPK+
urée ; T2 : compost de guano + fientes de poules, T3 : compost de guano + crottes de chèvres,
T4 : compost de crottes de chèvres + fientes de poules, T5 : compost de guano + crottes de
chèvres + fientes de poule. Les bâtons bleus, verts et noirs indiquent respectivement la taille
des plantes au 10ième, 20ième et 25ième jour. Les lettres au-dessus des bâtons indiquent la
similarité des moyennes.

3.2. Production de l’amarante en fonction de différents composts


appliqués
Le poids à la récolte et le poids de la partie comestible ont été influencés par l’application
différents fertilisants car l’analyse statistique révèle qu’il existe de différence significative
entre les traitements appliqués sur le poids à la récolte et le poids de la partie comestible
(P<0,05). Le meilleur traitement étant T2 avec un poids de 171 g pour la partie comestible,
tandis que T0 n’a permis d’obtenir qu’un poids largement inférieur (18 g). Quant au poids
total, T5 s’est montré meilleur avec un poids total de 282,3 g comparativement à T0 qui a
affiché le poids le plus faible (31,3 g).
29

Figure 3.6 : Le poids total à la récolte et le poids de la partie comestible (g) en fonction des
traitements. T0 : non fertilisé ; T1 : NPK+ urée ; T2 : compost de guano + fientes de poules,
T3 : compost de guano + crottes de chèvres, T4 : compost de crotte de chèvres + fientes de
poules, T5 : compost de guano + crottes de chèvres + fientes de poules. Les bâtons bleus et
verts indiquent respectivement le poids total et le poids de la partie comestible. Les lettres au-
dessus des bâtons indiquent la similarité des moyennes.

Il ressort de nos résultats obtenus (figure 3.7) que le rendement (total et de la partie
comestible) de l’amarante ont été influencés par les différents composts car l’analyse
statistique montre de différence significative entre différents compost sur la productivité de
l’amarante (P<0,05). Il a été observé ainsi que les meilleurs traitements pour la partie
comestible sont T2 et T5 qui ont respectivement affiché les valeurs de 18,6 t/ha et 17,5 t/ha.
Par contre il a été faible sur T0 (non fertilisé) avec une valeur de 2 t/ha.

En outre, il a été noté pour le rendement total à la récolte que T5 et T2 avaient enregistré un
meilleur rendement à la récolte comparativement à T0 (Non fertilisé) qui a affiché un
rendement de 3,4 t/ha.
30

Figure 3.7 : Rendement total à la récolte et rendement pour la partie comestible en fonction
des traitements. T0 : non fertilisé ; T1 : NPK+ urée ; T2 : compost de guano + fientes de
poules, T3 : compost de guano + crottes de chèvres, T4 : compost de crottes de chèvres +
fientes de poules, T5 : compost de guano + crottes de chèvres + fientes de poules. Les bâtons
bleus réfèrent au rendement total tandis que les bâtons verts réfèrent au rendement en partie
comestible. Les lettres au-dessus des bâtons indiquent la similarité des moyennes.
31
32

Chapitre 4. Discussion des résultats

Les résultats obtenus sur les paramètres végétatifs de l’amarante ont montré qu’ils ont été
significativement influencés selon les différents types de composts appliqués, excepté la
levée, la survie et la taille au dixième jour. Ainsi, les restes des paramètres de croissance (la
taille, le nombre de feuilles ainsi que la surface foliaire) ont affiché des différences
significatives. En effet, la levée n’a pas été influencée par les différents composts car au-delà
des conditions internes, il y a les conditions externes qui sont liées au climat (précipitation,
température, l’insolation et l'humidité) (Nyembo et al., 2012 ; Useni et al., 2012). Par ailleurs,
durant la germination, la graine vit au dépend des réserves nutritives contenues dans ses
cotylédons et non celles disponibles dans le sol, jusqu’à l’apparition de premières feuilles
(Nyembo et al., 2012 ; Useni et al., 2012). On constate par ailleurs que la survie n’a pas
présenté de différence significative, car les conditions de croissance des plantes (la lumière,
la température, l’eau, l’air) seraient optimales au moment de l’essai, étant donné que facteurs
favorisent la croissance des plantes et les préviennent contre toute perturbation physiologique,
et assure par conséquent un bon état sanitaire des plantes dans notre essai.
L’application de différents composts a significativement influencé le nombre de feuilles au
10ième jour, au 20ième jour et au 25ième jour car le potentiel nutritif d’un compost est intimement
lié aux ressources nutritives qu’il contient, sans faire abstraction de leur hétérogénéité. Ainsi,
au 10ième et au 25 jour, les traitements T5, T2 se sont montrés meilleurs car la quantité
d’éléments nutritifs qu’ils contiennent suffit pour accroitre le nombre des feuilles chez
l’amarante. Comparativement au traitement non fertilisé, la tendance est restée la même au
20ieme jour, car le nombre des feuilles y enregistré est largement inférieur aux autres
traitements. On note aussi que la surface foliaire, a été influencée par l’application différente
de fertilisants organiques et minéraux au 25 ième jour le meilleur traitement est T2 avec une
valeur de 28,40 suivi de T5 avec une valeur de 21,94 et T1 avec une valeur de et le plus faible
traitement est T0 qui a obtenu 3,01.
Tandis qu’à la taille, au 10ième jour n’a pas été influencée par l’application différente de
fertilisants organiques et minéraux. Au 20ième et 25ième jour la taille été influencée par
l’application différente de fertilisants organiques et minéraux, les paramètres végétatifs
observée sur l’amarante démontre que les pots témoins ont présenté les plants avec une faible
vigueur de croissance en taille, une bonne croissance aux plantes cultivées, ce qui renseigne
sur son aptitude à fournir les éléments nutritifs à la plante et détermine par conséquent son
33

niveau de fertilité (Bünemann et al. 2018). Ces résultats sont similaires à ceux de Lawani
(2017).

Par ailleurs, la faible production des sols témoins peut être attribuée aux facteurs
caractéristiques des sols acides : pH acide, toxicité Al et Mg, déficiences en nutriments (Ca,
Mg, P, K, B et Zn) (Mulaji, 2010). En plus, sur les parcelles témoins, l’absence d’apports
organiques s’accompagne d’une perte en matières organiques et en nutriments, d’une
acidification des sols, d’une réduction de la biomasse et de l’activité microbienne, d’une
insolubilisation du phosphore qui ensemble contribuent à la baisse sensible des rendements
des cultures (Deblay, 2006). Quant à la forte production peut attribuée à l’apport des
fertilisants car les engrais chimiques comme la matière organique sont reconnus comme
source importante des nutriments pour les plantes. En outre, la fumure organique améliore la
fertilité du sol en agissant sur les propriétés physico-chimiques et biologiques du sol
(N'Dayegamiye & Côté, 1996).
34

Conclusion et perspectives

Le présent travail a été initié pour tester l’effet des constituants du compost sur les
performances de la croissance et production de l’amarante (Amaranthus spp) cultivées dans la
zone de Kasenga. L’essai a été installé suivant un dispositif complètement randomisé
comprenant 6 traitements et repris trois fois. Un traitement non fertilisé (T0), un traitement de
l’engrais minéral (NPK + urée) (T1), un traitement de compost de guano et fiente des poules
(T2), un traitement de compost de guano et crottes des chèvres (T3), un traitement de compost
de fientes des poules et crottes des chèvres (T4), et un traitement de compost de guano-fientes
de poules-crottes des chèvres (T5).
Les résultats obtenus ont montré que l’action de fertilisants produits à partir de différents
composts n’a pas eu d’influence significative sur la levée, la survie et la taille au 10 ième jour.
Tandis que d’autres paramètres observés (la taille au 20 ième et 25ième jour, le nombre des
feuilles, la surface foliaire, le poids à la récolte, le poids de la partie comestible et le
rendement) ont été significativement influencés. Le meilleur rendement a été obtenu sur le
traitement ayant reçu le compost (Guano + Fientes de poules) suivi du traitement à base de
guano, crottes de chèvres et fientes de poules.
Au regard des résultats obtenus dans cette étude, il est de grand intérêt d’appliquer une
sélectivité sur les ressources organiques qui doivent constituer son compost. Ainsi, le compost
de guano combiné aux fientes de poules est à recommander car il a permis l’obtention d’un
meilleur rendement de la partie comestible chez l’amarante à Kasenga.
 
35

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