Vous êtes sur la page 1sur 6

Revue du rhumatisme monographies 84 (2017) 337–342

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Les nouveaux critères de classification ACR/EULAR 2010 pour un


diagnostic plus précoce de la polyarthrite rhumatoïde
The new ACR/EULAR 2010 classification criteria for an earlier rheumatoid arthritis
diagnosis
Charlotte Hua ∗ , Bernard Combe
Département de rhumatologie, hôpital Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : Avec les nouveaux examens diagnostiques tels que le dosage des anticorps anti-protéines citrullinées
Accepté le 18 juillet 2017 et l’apparition de nouveaux concepts tels que la fenêtre d’opportunité thérapeutique, il a semblé il y a
Disponible sur Internet le 28 juillet 2017 quelques années qu’il était temps de réviser les critères de classification de la polyarthrite rhumatoïde
(PR) de 1987. Cette révision a été un processus de consensus international de plusieurs années qui s’est
Mots clés : conclu en 2010. Les nouveaux critères ACR/EULAR 2010 ont initialement été conçus en tant que critères
Polyarthrite rhumatoïde de classification de la PR afin d’homogénéiser les populations de patients inclus dans les essais cliniques.
Critères ACR/EULAR 2010
Cependant, ils sont aussi couramment utilisés en pratique en tant que critères de diagnostic de la PR
Diagnostic
Classification
afin d’améliorer le diagnostic et le traitement précoces. Par rapport aux anciens critères de 1987, la
Sensibilité sensibilité est meilleure mais la spécificité plus faible. L’inconvénient principal des nouveaux critères est
Spécificité donc la probabilité de diagnostic et de traitement par excès. Probabilité qui risque d’être augmentée si
l’on cherche à améliorer la sensibilité des critères en s’aidant par exemple des techniques d’imagerie pour
détecter les synovites.
© 2017 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

a b s t r a c t

Keywords: In the era of new diagnostic tools as anti-citrullinated proteins antibodies and new concepts as window
Rheumatoid arthritis of opportunity, it seemed a few years ago that it was time to revise 1987 rheumatoid arthritis (RA)
ACR/EULAR 2010 criteria classification criteria. It was a process of international consensus that took several years and was conclude
Diagnosis in 2010. The new 2010 ACR/EULAR criteria were at first conceived as RA classification criteria in order to
Classification
homogenize the populations of patients included in clinical trials. However, they are currently frequently
Sensitivity
used as RA diagnostic criteria in order to optimize early diagnosis and treatment. In comparison to the
Specificity
old 1987 criteria, the sensitivity is higher but the specificity is lower. Consequently, the main limitation
of the new criteria is the risk of over-diagnosis and over-treatment. Trying to improve the sensitivity of
the criteria, for example by using imaging exams to detect synovitis, might increase this risk.
© 2017 Société Française de Rhumatologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction [1]. En 2010 de nouveaux critères permettant d’harmoniser au


niveau international la définition précise d’une PR ont été publiés
L’un des défis actuels dans la prise en charge de la polyarthrite conjointement par l’American College of Rheumatology (ACR) et
rhumatoïde (PR) est de poser le plus tôt possible le diagnostic l’EUropean League Against Rheumatism (EULAR) [2].
afin d’initier un traitement rapidement pour en ralentir l’évolution Avant la publication de 2010, les critères de classification
de la PR dataient de 1987 [Annexe A, Tableau S1 ; voir le
matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet
∗ Auteur correspondant. article] [3]. Ces critères comprenaient notamment la présence de
Adresse e-mail : c-hua@chu-montpellier.fr (C. Hua). nodules rhumatoïdes et la présence de modifications radiologiques

http://dx.doi.org/10.1016/j.monrhu.2017.07.001
1878-6227/© 2017 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
338 C. Hua, B. Combe / Revue du rhumatisme monographies 84 (2017) 337–342

typiques, signes évocateurs de PR établie. Ils n’étaient donc pas


adaptés au diagnostic de PR débutante. Or, de nombreux travaux
insistaient sur l’importance de diagnostiquer et de traiter le plus tôt
possible les patients à risque de développer une arthrite persistante
et/ou érosive, ce qui était devenu la définition de la PR [4]. Il était
donc nécessaire d’élaborer de nouveaux critères de classification
de la PR.

2. Analyse critique des critères de classification utilisés


comme critères de diagnostic

2.1. Élaboration des critères ACR/EULAR 2010

En l’absence de définition consensuelle (« gold standard ») de


la PR, les critères de classification ACR/EULAR 2010 ont été établis,
pour les patients atteints d’arthrite débutante, sur la probabilité
d’instauration du méthotrexate (MTX) à 1 an et sur le risque de
développer une arthrite persistante et/ou érosive [2]. Les critères
ont été élaborés en 3 phases [2]. Dans la première phase, les don-
nées de 9 cohortes internationales de rhumatismes inflammatoires
(RI) débutants (3115 patients au total) ont été utilisées pour analy- Fig. 1. Conditions d’application des critères ACR/EULAR 2010 de classification de la
PR. ACR : American College of Rheumatology ; EULAR : European League Against
ser les facteurs prédictifs de recours au MTX à 1 an [5]. La 2e phase
Rheumatism ; PR : polyarthrite rhumatoïde.
a fait appel à un panel de 24 experts internationaux qui ont fourni
des cas cliniques de patients atteints de RI débutant vus dans leur
consultation avec un suivi de 1 an [6]. Pour chaque cas clinique, des critères à une population présentant une symptomatologie arti-
l’ensemble des experts donnait sa conviction quant au diagnostic culaire non spécifique diminue leur performance avec des valeurs
de PR. Ces experts ont ensuite évalué de multiples cas-scénarios., de sensibilité et spécificité moins bonnes [7]. Selon la publica-
les réponses étant analysées par un logiciel spécifique. Au final, les tion initiale, les techniques d’imagerie ne sont pas censées être
domaines d’intérêt des critères ACR/EULAR 2010 et leur pondéra- employées pour détecter une synovite à cette étape [2].
tion ont été sélectionnés (Tableau 1). Une valeur seuil de 6/10 pour
le diagnostic de PR a été déterminée [2]. Les critères ACR/EULAR 2.2.2. Deuxième condition : absence d’autre diagnostic pouvant
2010 doivent être utilisés selon un algorithme guidant leur appli- expliquer les symptômes
cation (Fig. 1). Chez les patients atteints d’arthrites débutantes, la PR est le
diagnostic le plus fréquemment porté (entre 20 et 45 % selon
2.2. Analyse des différents items les cohortes) mais ce n’est pas le seul [8]. Les autres diag-
nostics potentiels sont variés (rhumatisme psoriasique, arthrites
2.2.1. Première condition : présence d’au moins une synovite microcristallines. . .). Peu d’informations sont cependant dispo-
clinique nibles dans la littérature quant à la valeur diagnostique des
L’application des critères ACR/EULAR 2010 ne peut s’envisager examens complémentaires prescrits pour rechercher ces diagnos-
que si le patient présente une synovite objectivable cliniquement tics différentiels et il n’y a donc pas de consensus quant aux
d’au moins une articulation (exclusion des interphalangiennes examens à prescrire pour les exclure. De plus, au stade pré-
distales [IPD], premières métacarpophalangiennes [MCP] et méta- coce d’une maladie, certains marqueurs diagnostiques spécifiques
tarsophalangiennes [MTP]) (Annexe A, Tableau S2). L’application peuvent être absents.

2.2.3. Troisième condition : remplir les critères sur un score de 0 à


Tableau 1
10 comportant 4 types de variables
Critères ACR/EULAR 2010 de classification de la PR.
2.2.3.1. Durée d’évolution. Une durée d’évolution supérieure ou
Domaines Items Score égale à 6 semaines est cotée un point. La durée de l’évolution est
A- Articulations 1 grosse articulation 0 basée sur les dires du malade. Elle définit la durée d’évolution des
atteintes symptômes portant sur les articulations symptomatiques le jour de
2–10 grosses articulations 1
l’examen. Les études de cohortes de RI débutants fournissent peu
1–3 petites articulations 2
4–10 petites articulations 3
de données sur sa valeur diagnostique. Dans la cohorte de Leiden,
> 10 articulations dont au moins 1 petite 5 le risque de développer un rhumatisme persistant à 2 ans était plus
B- Sérologie FR et ACPA négatifs 0 élevé si la durée d’évolution lors de l’inclusion était supérieure à
FR et/ou ACPA positifs à taux faiblesa 2 6 semaines [9].
FR et/ou ACPA positifs à forts tauxa 3
C- Marqueurs VS et CRP normales 0
d’inflammation 2.2.3.2. Articulations atteintes. Ce critère tient compte essentiel-
VS et/ou CRP anormales 1 lement du nombre et du type d’articulations (petites ou grosses)
D- Durée d’évolution < 6 semaines 0 atteintes. L’atteinte de deux à 10 grosses articulations est cotée un
≥ 6 semaines 1
point. L’atteinte des petites articulations est cotée deux points pour
ACR : American College of Rheumatology ; EULAR : EUropean League Against Rheu- une à trois articulations atteintes et trois points pour 4 à 10 articula-
matism ; PR : polyarthrite rhumatoïde ; FR : facteur rhumatoïde ; ACPA : anticorps tions atteintes. L’atteinte de plus de 10 articulations (dont au moins
anti-protéines citrullinées ; CRP : c-réactive protéine ; VS : vitesse de sédimentation.
Critères de classification de la PR : calculer les scores des domaines A à D : un
une petite) est cotée 5 points. Le compte du nombre d’articulations
score ≥ 6/10 est nécessaire pour classer le patient comme atteint de PR. atteintes comprend les articulations douloureuses et/ou gonflées
a
Faibles taux : taux inférieurs ou égaux à trois fois la limite supérieure de la le jour de l’évaluation. L’atteinte articulaire peut être définie clini-
normale ; forts taux : taux supérieurs à trois fois la limite supérieure de la normale. quement ou par technique d’imagerie (échographie, IRM). La prise
C. Hua, B. Combe / Revue du rhumatisme monographies 84 (2017) 337–342 339

en compte à la fois des articulations gonflées et douloureuses a été dans les études cliniques. Ils sont en principe réservés aux patients
critiquée puisque cela permettrait en théorie qu’un patient avec chez lesquels un diagnostic a déjà été porté et doivent avoir une
une monoarthrite et une autre pathologie rhumatologique associée spécificité élevée afin que les sujets non malades ne soient pas
puisse remplir les critères. Cependant, la prise en compte uni- inclus. Les critères diagnostiques ont pour but d’aider le clinicien à
quement des articulations gonflées diminuerait la sensibilité des porter un diagnostic au niveau individuel, chez un patient. La préva-
critères. Le nombre d’articulations devant être évaluées a aussi été lence de la maladie a alors une importance puisqu’elle influencera
discuté : dans les critères, toutes les articulations périphériques les valeurs prédictives de ces critères. La valeur prédictive posi-
doivent être prises en compte. Des études ont comparé, sans mettre tive (VPP) des critères diagnostiques doit être élevée pour garantir
de différence en évidence, la performance des critères avec diffé- que les patients remplissant les critères aient une forte probabilité
rents comptes articulaires : 28, 44, 68 [10,11]. d’avoir la maladie. Il a déjà été montré que les ensembles de critères
de classification ne sont pas performants au niveau individuel pour
2.2.3.3. Marqueurs de l’inflammation. La présence d’un taux élevé porter un diagnostic dans une population où la prévalence de la
de c-réactive protéine (CRP) ou l’augmentation de la vitesse de maladie est faible. En effet, bien que la sensibilité reste alors compa-
sédimentation (VS) est cotée 1 point. L’étude des cohortes de RI rable, la VPP diminue du fait d’une augmentation des faux-positifs.
débutants montre des résultats discordants sur leur valeur diag- Dans cette situation, l’utilisation des critères de classification en
nostique. tant que critères diagnostiques expose au risque d’erreur diagnos-
tique.
2.2.3.4. Sérologie. La positivité du facteur rhumatoïde (FR) ou des
anticorps anti-protéines citrullinées (ACPA) est prise en compte de 2.4. Les critères ACR/EULAR 2010 en tant que critères de
la même manière. La spécificité des ACPA est supérieure à celle classification
du FR, mais la différence n’est pas apparue suffisante pour que le
logiciel fasse une différence de pondération entre les deux auto- L’objectif principal des critères ACR/EULAR 2010 était de per-
anticorps [8]. Les données des études évaluant l’intérêt du dosage mettre une classification précoce des patients atteints de PR. Des
des 2 anticorps par rapport au dosage de seulement l’un ou l’autre études évaluant des patients atteints d’arthrite récente ne remplis-
mettent en évidence seulement une très légère augmentation de la sant pas les critères ACR 1987 au début mais les remplissant durant
spécificité [8]. Les critères ACR/EULAR 2010 n’accordent d’ailleurs le suivi ont montré que la majorité de ces patients remplissaient
pas plus de points si les 2 auto-anticorps sont positifs. La prise effectivement les critères ACR/EULAR 2010 [11,15,16]. De nom-
en compte du titre des auto-anticorps est une nouveauté par rap- breuses études de validation des critères ACR/EULAR 2010 en tant
port aux critères ACR 1987 : la positivité du FR ou des ACPA est que critères de classification ont été publiées [8]. Les populations
cotée deux points pour un titre faible et trois points pour un titre de ces études ainsi que les paramètres de référence évalués pour
élevé (supérieur à trois fois la normale). Dans le peu d’études sur le valider les critères sont variables et il est donc difficile de regrou-
sujet, les titres élevés d’anticorps sont effectivement associés à un per les résultats. En effet, étant donné qu’il n’existe pas de « gold
diagnostic plus fréquent de PR [8]. standard » pour porter le diagnostic de PR, il n’y a pas de paramètre
Les critères ainsi établis ont ensuite été appliqués aux patients de référence unique qui permettrait de valider les critères. Initiale-
de trois des 9 cohortes internationales de RI débutants ayant servi ment, l’instauration d’un traitement par MTX a été choisie en tant
à leur élaboration [2]. Un seuil optimal de 6/10 a été déterminé que paramètre de référence, en tant que substitut du diagnostic
suite à l’analyse de la performance des critères dans ces cohortes à de PR. Ce paramètre est pertinent en pratique courante mais n’est
l’aide de courbes ROC [2]. Ce score permettait d’obtenir le meilleur pas parfait puisque certains patients atteints d’arthrite indifféren-
rapport entre les valeurs de sensibilité et de spécificité des critères ciée requièrent tout de même un traitement par MTX et que tous
pour la classification de PR [2]. les patients atteints de PR ne sont pas traités par MTX. La plupart
des études ayant étudié la validité des critères par la suite ont quoi
2.2.4. Atteinte structurale qu’il en soit utilisé ce même paramètre de référence mais certaines
Les données radiographiques n’ont pas été prises en compte études ont fait le choix d’autres paramètres tels que l’instauration
dans ces critères car il a été considéré qu’elles ne concernaient de tout traitement de fond ou l’apparition d’érosions [17]. Dans
que relativement peu de patients atteints d’arthrite débutante. Il une méta-analyse parue en 2013, la sensibilité des critères pour
a été admis que si un patient avait des lésions érosives typiques sur l’introduction du MTX était évaluée à 85 % et la spécificité à 52 %
les radiographies standard, il pouvait d’emblée être classé comme [10]. Les études ayant évalué l’introduction de tout traitement de
ayant une PR. La valeur diagnostique de la présence d’une éro- fond ont retrouvé globalement les mêmes valeurs de sensibilité et
sion sur les radiographies standard initiales retrouve une sensibilité de spécificité [10]. Lorsque la survenue d’érosions radiographiques
basse (autour de 20 %) mais une très bonne spécificité (supérieure était employée comme critère de référence, la sensibilité était très
à 90 %) [12]. Néanmoins, les érosions typiques de PR n’étaient pas bonne (entre 87 et 100 %) indiquant que les critères identifient
clairement définies lors de la publication initiale des critères. Le effectivement les patients qui vont évoluer vers une PR érosive [8].
concept d’érosion typique de PR a par la suite été défini par l’EULAR La spécificité était en revanche médiocre (entre 21 et 44 %), peut-
comme au moins trois articulations érosives parmi les MCP, les IPP, être du fait de la méthodologie des critères, établis pour introduire
les poignets et les MTP [13]. un traitement et prévenir ainsi l’apparition d’érosions.

2.3. Critères de classification versus critères diagnostiques 2.5. Les critères ACR/EULAR 2010 en tant que critères
diagnostiques
Les critères ACR/EULAR 2010 ont été développés comme des
critères de classification (Annexe A, Tableau S3). En pratique, ces La validité des critères en tant que critères diagnostiques
critères sont aussi couramment utilisés actuellement en tant que prête encore à débat. Il est important pour le clinicien de
critères diagnostiques. connaître la performance diagnostique des critères et de prendre en
Bien que les ensembles de critères diagnostiques et de clas- compte notamment leur faible spécificité pour évaluer le rapport
sification puissent être composés des mêmes domaines, ils n’ont bénéfice–risque lors de l’introduction d’un traitement. Il est diffi-
pas le même but [14]. En effet, l’objectif des critères de classifi- cile d’élaborer des critères diagnostiques optimaux car la démarche
cation est d’homogénéiser les caractéristiques des patients inclus diagnostique est spécifique à chaque patient et se fait au cas par cas.
340 C. Hua, B. Combe / Revue du rhumatisme monographies 84 (2017) 337–342

Les études ayant évalué les critères ACR/EULAR 2010 retrouvent 10 articulations [21]. Il est donc licite de penser que certains de ces
globalement de bonnes VPPs, aux environs de 80 % [8]. Ceci indique patients « faux-positifs » mais présentant des facteurs de risque de
qu’un patient remplissant les critères a une forte probabilité d’avoir chronicité justifieraient d’un traitement de fond de toute façon, et
effectivement une PR. Il faut cependant signaler que toutes les VPPs ne seraient donc pas traités par excès, même si le clinicien ne porte
présentées dans ces études proviennent de cohortes de patients pas le diagnostic de PR. À l’inverse, les patients sans FR ni ACPA sont
atteints d’arthrites récentes au sein desquelles la prévalence de PR le plus à risque de sous-classification, et de sous-diagnostic, à cause
est donc élevée. Dans des situations avec une prévalence plus faible du poids important des auto-anticorps dans les critères. Kaneko
de PR, par exemple dans des cabinets de médecins généralistes, et al. ont ainsi estimé une sensibilité de seulement 16 % des critères
les VPPs des critères seraient plus faibles. En conséquence, dans ACR/EULAR 2010 pour prédire l’introduction d’un traitement de
ces situations, l’utilisation des critères ACR/EULAR 2010 condui- fond chez les patients sans FR ni ACPA [7]. Cependant, l’évolution
rait à des erreurs diagnostiques. Dans les différentes études, les étant en général moins péjorative pour les patients sans FR ni
valeurs prédictives négatives étaient plus faibles que les VPPs [8], ACPA, retarder l’introduction des traitements dans cette catégorie
aux alentours de 60 %. Ceci indique que le diagnostic de PR n’est pas pourrait être moins problématique.
éliminé si le patient ne remplit pas les critères ACR/EULAR 2010.
Cette remarque est confirmée par le fait que certains patients ne 3. Danger à augmenter la sensibilité
remplissant pas les critères ACR/EULAR 2010 remplissaient les cri-
tères ACR 1987 au début [11,18,19] ou au cours du suivi [15,20]. Selon les études, la sensibilité des critères ACR/EULAR 2010 pour
Les patients atteints de RI mais ne remplissant pas les critères identifier les patients atteints d’arthrite récente chez lesquels un
ACR/EULAR 2010 doivent donc être suivis de près car le diagnostic traitement par MTX devra être introduit est donc de l’ordre de 60 à
pourra être réévalué au cours de l’évolution. Les critères ACR/EULAR 85 % [8].
2010 sont une aide précieuse au diagnostic précoce de PR mais ne Le danger auquel on s’expose en augmentant la sensibilité des
doivent pas remplacer, lors des décisions thérapeutiques, d’autres critères est la diminution de leur spécificité, soit l’augmentation des
facteurs tels que les facteurs pronostiques et le jugement du clini- « faux-positifs ». La sensibilité d’un test de dépistage d’une mala-
cien. die grave doit nécessairement être très élevée car la conséquence
des faux-négatifs est importante. La baisse de la spécificité d’un
2.6. Critères ACR/EULAR 2010 versus critères ACR 1987 test est moins grave s’il s’agit d’un test de dépistage qui sera suivi
d’un autre test pour confirmer le diagnostic que s’il s’agit d’un test
La plupart des études comparant la valeur diagnostique des diagnostique unique. Or, les critères ACR/EULAR 2020 sont actuel-
critères ACR/EULAR 2010 à celles des critères ACR 1987 observe lement utilisés fréquemment en pratique comme test diagnostique
une meilleure sensibilité des nouveaux critères mais au prix d’une de la polyarthrite rhumatoïde et, lorsqu’ils sont positifs, il n’y a pas
moins bonne spécificité. Le groupe de patients identifiés comme d’autre test à effectuer ensuite pour confirmer le diagnostic et pour
atteints de PR par les critères ACR/EULAR 2010 est donc moins introduire le traitement de fond. En augmentant la sensibilité, on
homogène que le groupe identifié comme tel par les critères risque donc de traiter des patients qui n’en auraient pas besoin. En
ACR 1987. Les populations de patients sélectionnées par les deux contrepartie, avec une sensibilité qui n’est pas de 100 %, il y a forcé-
ensembles de critères ne sont pas strictement identiques. de Hair ment un certain nombre de faux-négatifs et donc de patients chez
et al. ont montré que les patients ACR/EULAR 2010+ étaient plus lesquels il n’y a pas eu d’introduction de traitement de fond alors
fréquemment séronégatifs que les patients ACR 1987+, avaient qu’ils le nécessiteraient. En conséquence, ces patients risquent de
un compte d’articulations atteintes moins important et évoluaient devenir érosifs et leur maladie pourra être difficile à contrôler car
moins fréquemment vers des maladies érosives [16]. L’inclusion de la fenêtre d’opportunité thérapeutique sera dépassée.
patients atteints d’une maladie moins sévère dans les essais thé- Plusieurs possibilités existent pour augmenter la sensibilité des
rapeutiques pourrait être à l’origine de différences dans la réponse critères mais leur utilisation doit donc se faire après évaluation de la
aux traitements mais la plupart des essais exigent cependant des balance bénéfice/risque entre le bénéfice à attendre d’un traitement
critères d’activité élevée et ou de gravité. plus précoce et les effets secondaires des traitements prescrits en
La moins bonne spécificité des critères ACR/EULAR excès.
2010 implique que certains patients remplissant les critères
au début pourront évoluer secondairement vers d’autres diagnos- 3.1. Diminution du seuil diagnostique
tics. On comprend ainsi que l’exclusion des diagnostics différentiels
avant application des critères est une condition capitale pour limi- En diminuant le seuil diagnostique actuel des critères (6 points
ter au maximum les « faux-positifs ». L’inconvénient principal d’une sur 10), plus de patients rempliraient les critères et la sensibilité
plus faible spécificité est de traiter par excès ces « faux-positifs ». En augmenterait. Une étude récente a évalué l’abaissement du seuil de
revanche, du fait de la meilleure sensibilité, la plupart des patients positivité des critères à 5/10 au lieu de 6/10 [22]. Dans cette étude
nécessitant effectivement un traitement seront traités et on peut portant sur des patients atteints d’arthrite récente de moins de 1 an,
probablement considérer qu’avoir quelques patients sur-traités la sensibilité et la spécificité des critères ACR/EULAR 2010 étaient de
est moins grave qu’avoir des patients atteints de PR non traités car 61 % et 76 % pour un seuil ≥ 6/10. Avec un seuil à 5/10, la sensibilité
ne remplissant pas les critères de classification et donc risquant des critères augmentait à 76 % mais la spécificité diminuait à 68 %.
la progression structurale. Bien entendu, ce sur-traitement est Après un an de suivi, 37 % (n = 22) des patients identifiés avec ce
moins problématique lorsqu’il s’agit des traitements de fond que nouveau seuil n’étaient en fait pas des PR et auraient donc été traités
lorsqu’il s’agit des biomédicaments et il convient donc de toujours par excès mais l’abaissement du seuil aurait permis d’identifier en
réévaluer l’indication de traitement même chez un patient ayant plus 37 patients qui ont effectivement évolué vers une PR à 1 an.
rempli les critères de classification.
Dans l’étude internationale « Save-Arthritis-Very-Early (SAVE) » 3.2. Utilisation des techniques d’imagerie
publiée en 2012, Biliavska et al. ont observé que les patients
considérés comme « faux-positifs » (car remplissant les critères Actuellement, les critères ACR/EULAR 2010 ne peuvent
ACR/EULAR 2010 mais non diagnostiqués PR par le clinicien) s’appliquer que si le patient présente au moins une synovite cli-
étaient en général ceux atteints d’un RI depuis plus de 6 semaines nique [2]. L’utilisation de l’imagerie pour identifier les patients
ou présentant une pathologie poly-articulaire touchant plus de présentant des synovites infracliniques chez lesquels les critères
C. Hua, B. Combe / Revue du rhumatisme monographies 84 (2017) 337–342 341

pourraient s’appliquer même en l’absence de synovite clinique L’échographie était réservée aux patients adressés pour suspicion
augmenterait la sensibilité. En effet, plusieurs études ont montré de PR mais ne remplissant pas les critères ACR/EULAR 2010. Ces
que l’échographie et l’IRM sont très sensibles pour détecter des patients étaient reclassés comme ayant une PR si sur l’échographie
synovites infracliniques [23–27]. En revanche, la spécificité pour le il était mis en évidence au moins une synovite avec un score dop-
diagnostic de PR n’est pas bonne et donc la prise en compte de toute pler à 2 ou 3. Cette démarche diagnostique permettait d’augmenter
synovite infraclinique détectée à l’imagerie pour appliquer les cri- la sensibilité des critères ACR/EULAR 2010 pour le diagnostic de
tères réduirait drastiquement leur spécificité et leur intérêt en tant PR de 59,5 % à 97,3 % sans faire diminuer la spécificité qui res-
que critères de classification. Ainsi, dans une étude ayant porté sur tait à 87,5 % [32]. Ces résultats restent cependant à confirmer dans
28 patients ayant des arthralgies sans synovite clinique mais avec d’autres populations avec un plus grand nombre de patients.
ACPA, 26 patients (93 %) présentaient une synovite à l’IRM mais
seulement 12 patients ont rempli les critères ACR/EULAR 2010 sur
4. Conclusion
3 ans [26]. De nombreuses études actuelles portent donc sur la
définition de paramètres d’imagerie plus spécifiques (hyperhémie
Les critères ACR/EULAR 2010 sont donc performants pour la
doppler en échographie, œdème osseux en IRM) que la détection
classification précoce des patients atteints de PR, ce qui était leur
d’une synovite.
objectif principal. Le danger principal de leur utilisation en tant que
Si la présence d’une synovite clinique est donc obligatoire pour
critères diagnostiques est le risque de diagnostic, et donc de traite-
que le patient soit éligible à l’application des critères ACR/EULAR
ment, par excès. En conséquence, les critères ACR/EULAR 2010 sont
2010, la publication initiale prévoit en revanche que les tech-
effectivement un outil utile en pratique courante mais ne doivent
niques d’imagerie puissent être ensuite utilisées pour apprécier
pas remplacer au final le jugement et la conviction du rhumato-
le nombre d’articulations atteintes. Plusieurs études ont évalué si
logue.
l’ajout des techniques d’imagerie telles que l’IRM ou l’échographie
permettrait d’augmenter les performances diagnostiques des cri-
tères ACR/EULAR 2010. En ce qui concerne l’IRM, deux études Déclaration de liens d’intérêts
ont évalué les performances diagnostiques des critères ACR/EULAR
2010 avec et sans utilisation de l’IRM. Ainsi, dans l’étude de Nieu- Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
wenhuis et al. portant sur des patients de la cohorte de Leiden, la
sensibilité des critères ACR/EULAR 2010 était de 53 % et la spéci-
ficité de 84 % ; la prise en compte d’un œdème osseux sur l’IRM Annexe A. Matériel complémentaire
faisait augmenter la sensibilité à 83 % mais diminuait nettement
la spécificité à 36 % [28]. Des résultats identiques étaient observés Le matériel complémentaire (Tableaux S1–S3) accompa-
dans l’étude de Tamai et al. [29]. gnant la version en ligne de cet article est disponible sur
Une étude publiée en 2013 a évalué l’intérêt d’utiliser http://www.sciencedirect.com et http://dx.doi.org/10.1016/j.
l’échographie dans l’application des critères ACR/EULAR 2010 [30]. monrhu.2017.07.001.
Dans cette étude, sur 109 patients présentant des arthralgies
suspectes de PR, 48 (44 %) ne présentaient pas de synovites Références
cliniques. L’utilisation de l’échographie pour déterminer si ces
patients étaient éligibles à l’application des critères puis pour le [1] Combe B, Landewe R, Daien CI, et al. 2016 update of the EULAR recommenda-
tions for the management of early arthritis. Ann Rheum Dis 2017;76:948-959.
compte d’articulations atteintes a permis de remplir les critères
[2] Aletaha D, Neogi T, Silman AJ, et al. 2010 Rheumatoid arthritis classification
chez 13 de ces patients (en utilisant un score de synovite échogra- criteria: an American College of Rheumatology/European League Against Rheu-
phique uniquement en mode B, sans tenir compte du signal doppler, matism collaborative initiative. Arthritis Rheum 2010;62:2569–81.
avec un faible score de synovite ≥ 1 sur 3). Étonnamment dans [3] Arnett FC, Edworthy SM, Bloch DA, et al. The American Rheumatism Associa-
tion 1987 revised criteria for the classification of rheumatoid arthritis. Arthritis
cette étude, l’utilisation de l’échographie a aussi permis à l’inverse Rheum 1988;31:315–24.
d’infirmer la classification clinique de PR. En effet, même avec [4] Combe B, Landewe R, Lukas C, et al. EULAR recommendations for the mana-
une définition large de la synovite échographique (mode B ≥ 1), gement of early arthritis: report of a task force of the European Standing
Committee for International Clinical Studies Including Therapeutics (ESCISIT).
7 patients (6,4 %) remplissant initialement les critères ACR/EULAR Ann Rheum Dis 2007;66:34–45.
2010 avec la clinique ne remplissaient pas finalement les cri- [5] Funovits J, Aletaha D, Bykerk V, et al. The 2010 American College of
tères en se basant uniquement sur l’échographie. Cette différence Rheumatology/European League Against Rheumatism classification criteria
for rheumatoid arthritis: methodological report phase I. Ann Rheum Dis
était principalement due à l’évaluation des IPP pour lesquelles des 2010;69:1589–95.
synovites cliniques étaient plus fréquemment retrouvées que des [6] Neogi T, Aletaha D, Silman AJ, et al. The 2010 American College of
synovites échographiques. De ce fait, la sensibilité et la spécificité Rheumatology/European League Against Rheumatism classification criteria
for rheumatoid arthritis: phase 2 methodological report. Arthritis Rheum
pour l’introduction du MTX à 1 an des critères ACR/EULAR 2010 en
2010;62:2582–91.
employant uniquement la clinique dans cette population était de [7] Kaneko Y, Kuwana M, Kameda H, et al. Sensitivity and specificity of 2010 rheu-
58,5 % et 79,4 % tandis qu’en utilisant l’échographie, ces valeurs matoid arthritis classification criteria. Rheumatol Oxf Engl 2011;50:1268–74.
[8] Hua C, Daien CI, Combe B, et al. Diagnosis, prognosis and classification of early
étaient de 78 % et 79,4 %. Au final, dans cette étude, l’utilisation de
arthritis: results of a systematic review informing the 2016 update of the
l’échographie à la place de la clinique augmentait la sensibilité sans EULAR recommendations for the management of early arthritis. RMD Open
faire diminuer la spécificité. Les valeurs n’ont pas été calculées dans 2017;3:e000406.
l’article mais il est probable que l’utilisation de l’échographie asso- [9] Visser H, le Cessie S, Vos K, et al. How to diagnose rheumatoid arthritis
early: a prediction model for persistent (erosive) arthritis. Arthritis Rheum
ciée à la clinique, ce qui correspondrait plus à la pratique courante, 2002;46:357–65.
aurait effectivement augmenté la sensibilité mais fait diminuer la [10] Radner H, Neogi T, Smolen JS, et al. Performance of the 2010 ACR/EULAR clas-
spécificité. Ainsi, dans un autre article, mené chez des patients sification criteria for rheumatoid arthritis: a systematic literature review. Ann
Rheum Dis 2014;73:114–23.
présentant des arthrites de moins de 3 mois, l’utilisation des cri- [11] van der Linden MP, Knevel R, Huizinga TW, et al. Classification of rheumatoid
tères ACR/EULAR 2010 selon l’échographie (synovite présente si arthritis: comparison of the 1987 American College of Rheumatology crite-
mode B ≥ 1) augmentait la sensibilité (de 82 % à 93 %) mais dimi- ria and the 2010 American College of Rheumatology/European League Against
Rheumatism criteria. Arthritis Rheum 2011;63:37–42.
nuait considérablement la spécificité (de 93 % à 76 %) [31]. Une [12] van der Helm-van Mil AHM, le Cessie S, van Dongen H, et al. A prediction rule for
étude japonaise publiée en 2013 a évalué un nouvel algorithme disease outcome in patients with recent-onset undifferentiated arthritis: how
d’utilisation des critères ACR/EULAR 2010 associés à l’échographie. to guide individual treatment decisions. Arthritis Rheum 2007;56:433–40.
342 C. Hua, B. Combe / Revue du rhumatisme monographies 84 (2017) 337–342

[13] van der Heijde D, van der Helm-van Mil AHM, Aletaha D, et al. EULAR defi- [24] Wakefield RJ, Green MJ, Marzo-Ortega H, et al. Should oligoarthritis be reclas-
nition of erosive disease in light of the 2010 ACR/EULAR rheumatoid arthritis sified? Ultrasound reveals a high prevalence of subclinical disease. Ann Rheum
classification criteria. Ann Rheum Dis 2013;72:479–81. Dis 2004;63:382–5.
[14] van der Helm-van Mil AHM, Huizinga TWJ. The 2010 ACR/EULAR criteria for [25] Brown AK, Quinn MA, Karim Z, et al. Presence of significant synovitis in rheu-
rheumatoid arthritis: do they affect the classification or diagnosis of rheuma- matoid arthritis patients with disease-modifying antirheumatic drug-induced
toid arthritis? Ann Rheum Dis 2012;71:1596–8. clinical remission: evidence from an imaging study may explain structural
[15] Cader MZ, Filer A, Hazlehurst J, et al. Performance of the 2010 ACR/EULAR crite- progression. Arthritis Rheum 2006;54:3761–73.
ria for rheumatoid arthritis: comparison with 1987 ACR criteria in a very early [26] Gent YYJ, Ter Wee MM, Ahmadi N, et al. Three-year clinical outcome fol-
synovitis cohort. Ann Rheum Dis 2011;70:949–55. lowing baseline magnetic resonance imaging in anti-citrullinated protein
[16] de Hair MJ, Lehmann KA, van de Sande MG, et al. The clinical picture of antibody-positive arthralgia patients: an exploratory study. Arthritis Rheuma-
rheumatoid arthritis according to the 2010 American College of Rheuma- tol Hoboken NJ 2014;66:2909–10.
tology/European League Against Rheumatism criteria: is this still the same [27] van Steenbergen HW, van Nies JAB, Huizinga TWJ, et al. Characterising arthral-
disease? Arthritis Rheum 2012;64:389–93. gia in the preclinical phase of rheumatoid arthritis using MRI. Ann Rheum Dis
[17] Mjaavatten MD, Bykerk VP. Early rheumatoid arthritis: the performance of 2015;74:1225–32, http://dx.doi.org/10.1136/annrheumdis-2014-205522.
the 2010 ACR/EULAR criteria for diagnosing RA. Best Pract Res Clin Rheumatol [28] Nieuwenhuis WP, Reijnierse M, van der Helm-van Mil AH. Does adding the
2013;27:451–66. presence of MRI-detected bone marrow oedema improve the accuracy of
[18] Fautrel B, Combe B, Rincheval N, et al. Level of agreement of the 1987 ACR and the 2010 EULAR/ACR criteria for rheumatoid arthritis? Ann Rheum Dis 2015;
2010 ACR/EULAR rheumatoid arthritis classification criteria: an analysis based 74:e29.
on ESPOIR cohort data. Ann Rheum Dis 2012;71:386–9. [29] Tamai M, Kita J, Nakashima Y, et al. Combination of MRI-detected bone mar-
[19] Jung SJ, Lee S-W, Ha YJ, et al. Patients with early arthritis who fulfill the 1987 row oedema with 2010 rheumatoid arthritis classification criteria improves
ACR classification criteria for rheumatoid arthritis but not the 2010 ACR/EULAR the diagnostic probability of early rheumatoid arthritis. Ann Rheum Dis
criteria. Ann Rheum Dis 2012;71:1097–8. 2014;73:2219–20.
[20] Krabben A, Abhishek A, Britsemmer K, et al. Risk of rheumatoid arthri- [30] Nakagomi D, Ikeda K, Okubo A, et al. Ultrasound can improve the accuracy of the
tis development in patients with unclassified arthritis according to the 2010 American College of Rheumatology/European League against rheumatism
2010 ACR/EULAR criteria for rheumatoid arthritis. Rheumatol Oxf Engl classification criteria for rheumatoid arthritis to predict the requirement for
2013;52:1265–70. methotrexate treatment. Arthritis Rheum 2013;65:890–8.
[21] Biliavska I, Stamm TA, Martinez-Avila J, et al. Application of the 2010 [31] Filer A, de Pablo P, Allen G, et al. Utility of ultrasound joint counts in the predic-
ACR/EULAR classification criteria in patients with very early inflammatory tion of rheumatoid arthritis in patients with very early synovitis. Ann Rheum
arthritis: analysis of sensitivity, specificity and predictive values in the SAVE Dis 2011;70:500–7.
study cohort. Ann Rheum Dis 2013;72:1335–41. [32] Kawashiri SY, Suzuki T, Okada A, et al. Musculoskeletal ultrasonography assists
[22] van der Ven M, Alves C, Luime JJ, et al. Do we need to lower the cut point of the diagnostic performance of the 2010 classification criteria for rheumatoid
the 2010 ACR/EULAR classification criteria for diagnosing rheumatoid arthritis? arthritis. Mod Rheumatol 2013;23:36–43.
Rheumatol Oxf Engl 2016;55:636–9.
[23] Naredo E, Bonilla G, Gamero F, et al. Assessment of inflammatory activity in
rheumatoid arthritis: a comparative study of clinical evaluation with grey scale
and power Doppler ultrasonography. Ann Rheum Dis 2005;64:375–81.

Vous aimerez peut-être aussi