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MINISTERE DE LENSEIGNEMENT

SUPEREIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE

PROJET DE MEMOIRE DROIT OHADA

THEME : L’ENTREPRISE FAMILIALE EN DROIT OHADA

ETUDIANT : DIRECTEUR DE MEMOIRE 


DEDO LILIANE Dr Kounvolo
I- CONTEXTE DU SUJET

Une entreprise familiale désigne une entre- prise dans laquelle la famille de contrôle,
notamment le(s) fondateur(s) qui prévoi(en)t de léguer l’entreprise à ses (leurs) descendants,
détient la majorité de vote. Les termes « entreprise familiale », « société́ familiale », «
entreprise détenue par une famille » et « entreprise contrôlée par une famille » seront utilisés
de façon inter- changeable tout au long de ce Manuel pour désigner les entreprises familiales.

Plusieurs études ont montré́ que les entreprises détenues par des familles sont plus
performantes que leurs équivalents non détenues par des familles en ter- mes de ventes, de
bénéfices et des autres indices de croissance1

La famille, en tant que propriétaire de l’entreprise, manifeste la plus grande motivation à voir
son entreprise grandir, prospérer et être transmise aux générations futures. Par conséquent,
plusieurs membres de la famille s’identifient à l’entreprise et sont généralement enclins à
travailler avec plus d’acharnement et à réinvestir une partie de leurs bénéfices dans
l’entreprise afin de lui permettre de grandir à long terme. La transmission des connaissances,
expériences et compétences accumulées aux générations futures constitue une priorité́ pour les
familles détenant des entreprises. De nombreux membres de la famille sont ainsi immergés
dans l’entreprise de leur famille à partir d’un très jeune âge. Leur degré́ d’engagement est
alors renforcé et ils disposent ainsi des outils nécessaires pour diriger leur entreprise familiale.

Parce que le nom et la réputation des entreprises familiales sont associés à leurs produits et /
ou à leurs services, elles s’efforcent d’améliorer la qualité́ de leur production et de maintenir
de bonnes relations avec leurs partenaires (clients, fournisseurs, employés, communauté́ , etc.).

Cependant, les entreprises familiales présentent également certaines faiblesses qui sont
particulièrement liées à leur nature. Certaines de ces faiblesses sont les suivantes :

Les entreprises familiales sont généralement plus complexes en matière de gouvernance que
leurs équivalents, en raison de la présence d’une variable qui vient s’y greffer : la famille.
L’addition des émotions et des problèmes familiaux à l’entreprise augmente la complexité́ des
défis auxquels ces entreprises doivent faire face.

1
Denis Leach et John Leahy, “Ownership Structurer, Control and the Performance of Large British Companies” ,
Economic Journal, 1991.
Contrairement aux autres types d’entreprises, les membres de la famille jouent des rôles
différents au sein de leur entreprise, ce qui peut parfois conduire à un manque d’alignement
des motivations parmi l’ensemble des membres de la famille.

Parce que la plupart des familles dirigent leurs entre- prises elles-mêmes (du moins au cours
des première et deuxième générations), elles manifestent généralement très peu d’intérêt dans
l’établissement de pratiques et de procédures commerciales clairement articulées. Au fur et à
mesure que la famille et son entreprise se développent, cette situation peut conduire à de
nombreuses inefficacités et à des conflits internes qui pourraient menacer la continuité́ de
l’activité́ . De nombreuses entreprises familiales ne prêtent pas suffisamment attention aux
domaines stratégiques essentiels, tels que : le plan de succession du directeur général et des
autres postes clés de la direction, l’emploi des membres de la famille dans l’entreprise et
l’attrait et la conservation des dirigeants qualifiés venant de l’extérieur. Le fait de retarder ou
de négliger de telles décisions stratégiques importantes pourrait conduire à l’échec de
n’importe quelle entreprise familiale et préjudicier aux intérêts des créanciers

II- INTERET DU SUJET

L’étude de ce thème revêt un intérêt tant théorique que pratique.

Sur le plan, l’étude de ce thème permettra de savoir si les règles juridiques relatives aux
sociétés commerciales sont adaptées aux entreprises familiales.

Au niveau pratique, l’étude permettra de déterminer les droits et obligations des différents
membre de la famille ainsi que les droits des créanciers dans une entreprise familiale.

III- PROBLEME 

Le droit OHADA prévoit-il un régime juridique efficace en matière d’entreprise familiale ?

Autrement dit, le droit OHADA prévoit -il des règles juridiques en matière d’entreprise
adaptée à la sphère familiale
PLAN PROVISOIRE

PREMIERE PARTIE : UN REGIME JURIDIQUE ACCEPTABLE DE


L’ENTREPRISE FAMILIALE

Chapitre I : Une naissance et un fonctionnement tenant compte de la sphère familiale

Section 1 : Un encadrement de l’accès de la famille à la vie des affaires par la famille

Paragraphe 1 : La prohibition de la création de certaines sociétés commerciales

A- L’interdiction de la création de certaines sociétés

- L’interdiction de la création des sociétés à l’instar des sociétés à responsabilité


illimitée

B- La nécessité de l’existence d’un commerce séparé

Paragraphe 2 : L’exclusion des mineurs de la vie des entreprises

A- L’incapacité de principe des mineurs


B- L’aménagement de l’incapacité

Section 2 : L’encadrement de la gestion et de la transmission de l’entreprise familiale

Paragraphe 1 : Les règles relatives à la gestion de l’entreprise familiale

A- Une gestion fondée règlementée par les statuts


B- L’intervention circonstanciée de la loi dans la gestion de l’entreprise familiale

Paragraphe 2 : Une transmission encadrée

A- Une transmission fonction des règles du statut de l’entreprise


B- Le recours aux règles légales du droit des successions

Chapitre 2 : Une influence minime de la famille sur la disparition de l’entreprise

Section 1 : La soumission de la disparation aux causes de dissolution propres au droit des
sociétés

Paragraphe 1 : Les causes communes ou générales

A- Les causes statutaires


B- Les causes légales

Paragraphe 2 : Les causes de dissolution spécifiques aux sociétés commerciales


A-  Les causes spécifiques aux sociétés à risques limités

La SA, selon les articles 736 et 737 AUSCGIE, peut-être, en plus des causes communes,
dissoute du fait de la perte partielle d’actifs. La SARL quant à elle sera dissoute, en plus des
causes communes, par la réduction du capital au-dessous du minimum légales

B-  Les causes spécifiques à la société́ en commandite simple

Lorsque c’est un commanditaire qui décède, le principe est celui de la continuation de la


société en commandite simple. Par contre, si c’est un associé commandité qui décède, la
société pourra être dissoute. Toutefois, il peut être stipulé que la société pourra continuer,
malgré le décès d’un associé commandité. Ceci à condition que d’autre personnes puissent le
remplacer. Il s’agira en premier lieu de ses héritiers. Ces derniers deviendront associés
commanditaires s’ils sont mineurs. L’article 308 AUSCGIE, précise en son alinéa 2, que si
l’associé décédé était seul associé commandité et que ses héritiers sont mineurs non
émancipés, il devra être procédé à son remplacement par un nouvel associé commandité. Au
cas où cette dernière condition ne serait pas remplie, les associés devront procéder à la
transformation de la société dans un délai d’un an à compter du décès. Passé ce délai, la
société sera dissoute de plein droit.

Section 2 : L’absence d’un impact direct des conséquences du divorce sur la société́

Paragraphe 1 : L’impact personnel du divorce

A- La perte des droits liés au mariage

- Chaque époux peut reprendre l’usage de son nom


- Fin du devoir d’assistance de l’autre époux

B- La cessation des obligations du mariage

- La fin de l’obligation de fidélité


- La fin de l’obligation de cohabitation

Paragraphe 2 : Les conséquences patrimoniales limitées

A- L’engagement du patrimoine personnel de l’époux fautif

- En cas de divorce, l’époux fautif peut être condamné au paiement d’une pension
alimentaire ou au versement de dommages et intérêts
- Ce paiement doit être versé par l’époux fautif grâce à son patrimoine propre
- Le patrimoine de l’entreprise étant donc protégé

B- L’impossibilité d’étendre les actions patrimoniales du divorce au patrimoine de la


société
- La création d’une société établit en droit la création d’une nouvelle personne
juridique titulaire de la personnalité juridique
- Cette personnalité a pour conséquence l’acquisition d’un patrimoine propre et
qui ne peut être engagé qu’a l’égard des dettes contractées par cette personne
morale en l’occurrence l’entreprise.

DEUXIEME PARTIE : UN REGIME JURIDIQUE PERFECTIBLE DE


L’ENTREPRISE FAMILIALE

Chapitre 1 : La dissolution possible de l’entreprise familiale pour mésentente

Voir art.200 al.5 Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales « La société
prend fin… Par la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la
demande d’un associé pour justes motifs, notamment en cas d’inexécution de ses obligations
par un associé ou de mésentente entre associés empêchant le fonctionnement normal de la
société » Le divorce à lui seul suffit à démontrer qu’entre époux associés il y a mésentente.
Le divorce en lui-même et ses causes peuvent être à l’origine de la mésentente en société́ .

Section 1 : Les causes de la mésentente familiale

Paragraphe 1 : Les causes émanant des rapports matrimoniaux

De manière générale, on peut retenir deux groupes de causes de divorce, eu égard au


pluralisme juridique maintenu dans certains pays membres de l’OHADA. On a les causes
retenues par le droit traditionnel et celles relevant du droit écrit.

A- Les causes au regard du droit traditionnel

- Le défaut d’entretien de la femme par le mari


- L’absence prolongée
- Le manque d’égard vis- à-vis des beaux parents
- La stérilité de la femme etc.

Voir à ce propos KÉBA M’BAYE (sous dir), Le droit de la famille en Afrique noire et Madagascar,
études préparées à la requête de l’UNESCO, Association Internationale des Sciences Juridiques, Paris, éd., G.-
P. Maisonneuve et La Rose, 1968, p. 26.

B- Les hypothèses au regard du droit écrit

- L’adultère
- Le mauvais traitement
- Injures graves etc.

Paragraphe 2 : Les causes dans le cadre de l’activité professionnelle


A- Le désaccord entre cogérants = Voir Cass., com., 20 février 1957.
B- La mésentente grave entre associés = Voir Cass., com., 16 février 1970

Section 2 : Conditions de dissolution de la société́ pour mésentente

Paragraphe 1 : Les conditions de fond

A- Une mésentente entre les membres de la famille (Voir art.200 al 5)


B- Une mésentente empêchant le fonctionnement normal de la société (Voir art 200 al 5
AUDSCGIE) Voir dans ce sens Cass., com., 31 janvier 1989 « la dissolution de la
société́ ne pouvait être prononcée lorsque la société́ continuait à fonctionner
normalement  »

Paragraphe 2 : Les conditions de forme

A- La compétence du juge
B- Une compétence discrétionnaire dans la caractérisation de la mésentente

Chapitre 2 : Une disparition consécutive à la disparition de l’affectio societatis

Section 1 :  La notion d’affectio societatis

Paragraphe 1 : L’orgine et le contenu de la notion

A- L’origine de la notion 

Tirant son origine du droit romain, l’expression l’affectio societatis est dépourvue d’une
définition légale. C’est dans un texte Ulpien rapporté au Digeste (XVII, 2, 31) de Justinien,
que paraît pour la première fois, cette expression.

B- Le contenu

Selon le professeur Gérard CORNU, l’affectio societatis est « une expression latine
évoquant un lien psychologique entre associés qui désigne un élément constitutif de la société́
dont les composants sont l’absence de subordination entre associés, la volonté́ de collaborer
à la conduite des affaires sociales (en y participant activement ou en contrôlant la gestion) et
l’acceptation d’aléas communs, mais dont l’intensité́ varie suivant les formes de société́ et les
catégories d’associés »

L'affectio societatis est l'expression de la volonté de tous les associés de travailler ensemble
sur un pied d'égalité au succès de l'entreprise commune. La doctrine retient l'affectio societatis
comme un élément spécifique de la société commerciale. Il s'agit là d'un critère de
qualification du contrat de société. Dans chaque contrat, on doit rechercher si ce lien affectif
qui fait de la société un contrat à intérêts communs, existe. Sinon, on n'est pas en présence
d'une société même s'il y a partage de bénéfices.
Paragraphe 2 : L’importance de l’affectio societatis

A- L’importance capitale dans les sociétés de personnes


B- L’importance relâchée dans les sociétés de capitaux

Section 2 :  La dégradation de l’affectio societatis du fait des crises conjugales

Paragraphe 1 : Les manifestations de la dégradation

A- Le refus de collaborer entre époux associés


B- Le changement de mode de gestion et l’utilisation abusive du droit de veto

Paragraphe 2 : Les conséquences de la dégradation

A- Le risque de dissolution de la société


B- Une diversité de préjudices encourus par la société dans ses rapports avec les tiers

BIBLIOGRAPHIE

I- OUVRAGES

- Le CANNU. Cf. Y. GUYON, Droit des affaires, droit commercial général et sociétés, t.1,
Economica,8ème éd 1994, p. 126.
- HAMEL, G. LAGARDE et JAUFFRET, Droit commercial, 2ème éd., t. I, vol. 2, n° 409. Cité par Y.
GUYON, Droit des affaires, droit commercial général et sociétés, t.1, Economica, 8ème éd 1994
- KÉBA M’BAYE (sous dir), Le droit de la famille en Afrique noire et Madagascar, études préparées à
la requête de l’UNESCO, Association Internationale des Sciences Juridiques, Paris

II- LOIS ET NORMES INTERNATIONALES

-Acte Uniforme relatif au Droit commercial général


- Acte Uniforme portant droit des sociétés commerciales
-Acte Uniforme portant voies d’exécution
- Loi de 2019 sur le mariage
-Loi ivoirienne de 2019 sur les successions
- Code civil ivoirien

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