L’étude de la théorie des organisations peut se faire pour différentes raisons 

: par curiosité
(découverte et signification des processus organisationnels), pour des besoins de découverte
d’une nouvelle manière de penser, ou encore pour l’amélioration de l’efficacité ou de la
performance en entreprise. Quelques soient les raisons qui amènent à se pencher sur ce
domaine d’activité, l’étude de la théorie des organisations passe par trois points principaux à
savoir : les théories et la théorisation des organisations, les concepts et le processus
d’abstraction dans le développement d’une théorie et enfin les perspectives multiples.
1) Les théories et la théorisation des organisations
La théorisation désigne le fait de créer sa propre signification ou d’emprunter celle des autres
afin d’ériger des choses, des impressions, des expériences, des valeurs et des attentes en
idées ou en concepts. Il s’agit donc de la capacité à construire et à utiliser des théories. La
théorisation scientifique renvoi ainsi à un processus de construction systématique de la
connaissance.
En fait, Les théories sont construites au travers des concepts. Pour ce faire, on choisit un
premier concept appelé « phénomène d’intérêt » et considéré comme point d’entrée. Par
la suite, on choisit d’autres concepts liés au premier et qui servent à l’expliquer. Dès lors,
on peut donc définir une théorie comme un « un ensemble de concepts et de relations qui les
relient les uns aux autres pour expliquer un phénomène d'intérêt  ». La théorisation ainsi faite
peut donc passer par des formules mathématiques mais pas que, elle peut également passer
par la mobilisation des métaphores ou des analogies pour expliquer des phénomènes plus
humains.
Pour parler de théorie des organisations il est à noter qu’il n’existe pas une seule théorie des
organisations mais plusieurs théories des organisations. Pour l’auteur, la théorie des
organisations est multiple car elle s'inspire d'une variété d'autres champs d'études, et parce que
les organisations demeurent trop complexes et changeantes pour être expliquées par une seule
théorie. Pour lui, cette multiplicité offre une perspective plus large sur la vie organisationnelle
reposant à la fois sur des explications scientifiques, une compréhension de l'humain, une
analyse appropriée. Elle permet également de créer plus de possibilités pour gérer et organiser
effectivement les organisations.
2) Les concepts et le processus d’abstraction dans le développement d’une théorie
Les concepts sont des idées construites par le processus d’abstraction. L’abstraction « est
définie comme la séparation mentale d'un élément afin de le considérer à part ». Il s’agit
en fait de la construction des concepts sur base de ce qui est familier, ce qu’on
nous a dit, notre expérience, vécu. Les concepts sont donc des paniers vides à
remplir par l’expérience et ce continuellement de manière à les enrichir de plus en
plus.
Afin de développer votre connaissance des organisations et de leur
fonctionnement, vos capacités de théorisation, d’abstraction, de raisonnement et de
transposition de la réalité, il est important de faire un aller-retour entre la
compréhension théorique et l’expérience personnelle. Il est donc question
d’utiliser votre expérience pour développer des concepts avec lesquels vous
pouvez comprendre ou construire des théories pour ensuite utiliser vos concepts
pour mieux comprendre vos expériences.
Pour former ou construire un concept il faut ôter les éléments spécifiques à chaque
exemple auquel est relié pour ne conserver uniquement que les traits communs. Le
processus d’abstraction consiste alors à enlever tous les détails spécifiques à des
cas particuliers pour arriver à ce que seules les dimensions communes subsistent.
L’abstraction se réalise ainsi en plusieurs fois via des mouvements d’aller-retours
entre les exemples au gré d’un apprentissage d’essais et d’erreurs.
Le processus d’abstraction possède plusieurs avantages  : il favorise l’acquisition
des capacités accrues de traitement de l’information. De plus les concepts
permettent l’échange des connaissances, ils confèrent une immense capacité de
pensée (à un grand nombre d’exemples) et par là donc favorisent le processus
psychologique de « découpage mental ». Le découpage mental illustre le pouvoir
d’abstraction car l’utilisation des concepts permet de considérer de larges pans de
connaissances à la fois. Il contribue également à la théorisation car il permet de
relier ces pans importants de la connaissance.
Les inconvénients de l’abstraction sont la perte de la richesse des détails qui se
trouvent dans chaque cas individuel ainsi que la perte de profondeur du détail de
chacun de ces cas.
En tant que théoricien et praticien de la théorie des organisations, il faut retenir
qu’appliquer une théorie basée sur des raisonnements abstraits ou généraux
demande de pouvoir réinsérer des détails cruciaux dans la reformulation de la
théorie après analyse et compréhension de la situation concernée.
3) Les perspectives multiples