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Module : Management des organisations

Cible : Etudiants de BTS 1 tronc commun STT

Transposition didactique de : M. Darcy Fred NDONG EYA, Master Recherche en Sciences


de Gestion, Enseignant vacataire à l’ENSET

Chapitre 1 : La notion d’organisation et les théories des organisations

Objectif général : à la fin de ce chapitre les étudiants de BTS 1 tronc commun STT doivent
être capables de définir une organisation et présenter les grandes théories des organisations

Introduction

Les économistes considèrent l'entreprise, ou plutôt l'entrepreneur, comme un agent économique


simple prenant des décisions d'optimisation rationnelle compte tenu d'une vision simplifiée
(simpliste) du marché qui ne comprend que les quantités, les prix, le taux d'intérêt, et le coût
des facteurs de production (capital et travail). Devant le caractère par trop irréaliste d'une telle
vision, nombre de praticiens et de théoriciens de l'Entreprise se sont efforcés d'étudier cette
dernière dans sa complexité : humaine, technique, commerciale, managériale.

De fait, le chef d'entreprise a été reconnu comme quelqu'un capable d'organiser et de mettre en
œuvre une combinaison efficace de facteurs de production. De " la main invisible " des
économistes qui prétendent que le marché est le seul élément régulateur, on passe à " la main
visible des entrepreneurs " pour paraphraser le célèbre ouvrage de Chandler (the visible hand :
the managerial revolution in american business.)

1. Définition de la notion d’organisation

Le mot organisation « désigne tout groupement autonome réalisé de façon volontaire pour
coordonner le plus efficacement possible des moyens en vue d’atteindre des objectifs
déterminées. Une organisation peut se définir comme la réponse au problème de l’action
collective. »
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On peut noter un double sens du concept d’organisation. Le premiers sens est que l’on entend
par organisation un groupement humain qui va coordonner ses activités pour atteindre au moins
un but qu’il s’est fixé. Sans but il n’y a pas lieu de s’organiser ou même se regrouper. Il peut
exister plusieurs formes d’organisations.

Le second sens que l’on peut attribuer à cette notion d’organisation c’est les différentes façons
dont elles vont structurer les ressources dont elles disposent pour atteindre leurs objectifs. On
va parler de mode organisationnel. Les modes organisationnels sont des instruments qui vont
permettre d’utiliser les ressources de façon optimal, de divise les taches aux seins de cet
organisation, et les règles de pouvoir.

En résumer le terme d’organisation va désigner à la fois le processus par lequel les individus
agissent collectivement et enfin le cadre dans lequel ils vont agir.

1.1.Les caractéristiques de cette notion

Elles sont bien précises car il effectivement possible mettre en évidence des caractéristiques
essentielles. Elles permettent d’écrite l’organisation. Quel que soit le degré de la structure d’une
organisation il y a tout de même une idée centrale qui persiste.

L’idée centrale qui persiste est que les individus qui sont engagés dans une action collective
vont devoir à la fois se distinguer par leurs intérêts différents, ne pas occuper la même fonction
dans l’organisation, et devoir composer avec cette différence. Mais en même temps ils devront
collaborer pour atteindre un but qu’ils se sont fixé.
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L’organisation va naitre à partir du moment où ce double mouvement se réalise.

La première caractéristiques que l’on reconnait et qui permet de décrire une organisation est
qu’il faut qu’elle ait un ou plusieurs but. Elle a toujours une raison d’être qui peut être partagé
par l’intégralité des membres ou juste une partie d’entre eux. C’est donc une entité finalisé qui
va poursuivre un objectif.

La deuxième caractéristique est l’existence de membre, elle rassemble des personnes, que ses
personnes soit à l’origine de la création e cette organisation ou que ses personnes aient rejoint
cette organisation par la suite pour pouvoir en assurer le fonctionnement. On parlera alors de
participant.

Cela va impliquer deux types d’objectifs qui vont devoir être satisfait : les objectifs des
fondateurs de l’organisation et les objectifs des participants. Il est possible que les participants
partages les objectifs des participants.

La troisième caractéristique que l’on reconnait à toutes organisations est l’existence de division
des taches. Pour qu’une organisation puisse fonctionner il faut que les rôles soit reparties entre
les différents membres de l’organisation.

La quatrième caractéristique est l’existence d’une coordination des tâches. En effet pour que
l’action collective puisse se réaliser, il faut que les efforts de chacun des membres de
l’organisation permettent avec cohérence d’atteindre les objectifs. Pour cela des procédures
formelles vont permettre d’ordonner les contributions respectives de chacun des membres. Tout
d’abord un système d’autorité qui veille à l’adéquation du fonctionnement, un système de
communication va permettre de mettre en relation les membres de l’organisation, et un système
de contribution rétribution qui précise la participation de chacun et en fonction la récompense
à attendre de cette participation.

Enfin la dernière caractéristique est la stabilité. L’organisation que l’on considère doit avoir une
permanence, c’est-à-dire une volonté de perdurer dans le temps. Tout mettre en œuvre pour
appliquer les caractéristiques cité au-dessus et surtout la première pour pouvoir atteindre ses
objectifs.

1.2.L’évolution de la notion d’organisation

Cette notion est une notion très ancienne, elle va progressivement se préciser avec l’évolution
de son environnement, qu’il s’agisse d’environnement économique, social, juridique, etc. Au
début du 20ème siècle que l’on s’est penché sur le fonctionnement des organisations. Leurs
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modes d’évolution vont alors se transformer, on va passer d’un mode de direction patron
propriétaire à un mode d’évolution administrative. Les 1ere théorie d’organisation vont
apparaitre. D’une manière plus générale on va prendre conscience que les organisations ont un
rôle plus déterminent dans la vie des individus et surtout dans les sociétés industrialisés.

C’est cette importance qui va permettre une grande diversité des approches, ou l’intérêt
important de cette notion.

L’organisation perçue comme un mécanisme : lieu de transformation de matière première en


un produit fini. Elle évoque l’image d’une machine. A travers cette approche les problèmes de
fonctionnement vont être traités comme de simple problème de réglage à effectuer.

L’organisation va être perçue cette fois-ci comme un groupement humain : approche


psychologique et sociologique. L’accent va être mis sur l’importance des relations humaines
comme facteur de réussite de l’organisation.

L’organisation va être perçue comme un ensemble d’interactions internes et externes : on


va s’intéresser pas seulement à l’intérieur de l’organisation mais aussi à l’extérieur. On va
progressivement ouvrir la boite interne et s’intéresser à ce qu’il se passe autour de
l’organisation. On va voir que toute organisation donne lieu à des interactions entre individus
et entre groupe d’individus.
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D’autre approche vont également percevoir l’organisation comme un lieu de contrats et


de conventions : les organisations donnent lieu à de nombreuses relations de coopérations. Des
relations de coopérations qui peuvent être formelle ou informelle. Des relations qui peuvent
être à l’intérieur de l’organisation comme à l’extérieur. A travers ses différentes approches
l’organisation va être perçue comme un ensemble de conventions qui vont venir encadrer les
comportements des individus.

Dernier thèmes dans lequel on peut regrouper différentes approches que l’on abordera
l’organisation comme un centre de décision : le fonctionnement de l’organisation va
dépendre de la répartition et des modalités d’exercice du pouvoir. A travers ses différentes
approches l’analyse des structures va permette de comprendre le fonctionnement réel des
organisations. La structure va définir à la fois la façon dont les décisions vont être prises et le
cadre dans lequel elles vont être mises en œuvre.

2. Historique des grandes écoles en théorie des organisations

La réflexion sur le management des organisations est féconde et transdisciplinaire; néanmoins,


il est possible de dégager de cette production intellectuelle quelques visions du management.

2.1.L’école classique

Elle concerne les 1ers auteurs qui, au début du siècle, ont posé les bases de la science des
organisations. Ceci correspond en fait aux exigences nouvelles engendrées par l'émergence de
la société industrielle. En effet la gestion d'une entreprise de production requiert une
qualification très différente de la conduite d'un simple atelier.

Les seules organisations véritablement hiérarchisées étaient, au XIXème siècle, l'armée et


l'église. Bien qu'inspirée de ces modèles, la conduite des organisations productives doit trouver
une voie qui lui soit propre et adaptée aux exigences d'une entreprise dans un contexte tout à
fait nouveau :

 Succession des innovations et de leur application industrielle qui induit une


mécanisation de plus en plus grande du travail.
 Augmentation de la taille des entreprises, donc des capitaux, des équipements et des
effectifs à gérer.
 Urbanisation de plus en plus répandue de la société, demande de produits standardisés
de première nécessité. L'exode rural pousse vers les villes une main d'œuvre peu ou pas
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qualifiée mais prête à accepter des conditions de travail difficiles en échange d'un salaire
de subsistance et de l'espoir de grimper à l'échelle sociale.
 le contexte intellectuel est favorable au développement des sciences exactes (elles vont
sauver le monde) et à la croyance dans l'efficacité absolue des modèles rationalistes et
du progrès technique.

2.1.1. Les fondements de la pensée classique

Les fondements de la pensée classique sont basés sur les 3 notions suivantes :

1. Une approche empirique et normative


2. Des hypothèses implicites
3. Des principes d'organisation

NB : L'approche empirique est issue de pratiques professionnelles et d'expériences de Direction.

Ces pratiques sont présentées sous forme de règles à suivre :

 Recommandations,
 Principes,
 Commandements

2.1.2. Les hypothèses implicites de la pensée classique

 Le postulat mécaniste : l'entreprise est une gigantesque machine composée de milliers


de pièces. Les ouvriers ne sont que des rouages du mécanisme global.
 Le postulat rationaliste : l'entreprise est composée d'éléments humains et matériels qui
peuvent être dominés par l'esprit de l'organisateur : le matériel est régi par des lois
physiques que l'on connaît et dont on maîtrise les processus industriels, les individus
réagissent, eux aussi, selon des lois psychologiques que l'on croit connaître
parfaitement, l'individu recherche la sécurité et répugne aux responsabilités, il est
naturellement paresseux et fraudeur, il n'est motivé que par le salaire.
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2.1.3. Les principes de la pensée classique

Les quatre grands principes qui président à la pensée classique sont :

 L'organisation hiérarchique : l'entreprise doit être hiérarchisée, l'autorité est


pyramidale. Elle peut, cependant, être parcellisée et déléguée aux échelons inférieurs,
sauf au dernier (les ouvriers) qui ne doivent être que des exécutants.
 Le principe d'exception : les subordonnés s'occupent des tâches routinières. Seuls les
problèmes exceptionnels doivent remonter la hiérarchie et être solutionnés par elle.
 L'unicité de commandement : on doit ne dépendre que d'un seul chef.
 Le principe de spécialisation : le travail est découpé en gestes et opérations très
simples facilement assimilables par une main-d'œuvre peu qualifiée. On diminue ainsi
le temps d'apprentissage et l'exécution répétée des mêmes gestes permet une cadence
très rapide.

NB : Ces techniques présentent les avantages suivants :

 Mesure facile de la productivité d'un ouvrier


 Rémunération de l'ouvrier en fonction de son travail (rendement)
 Quelles sont les limites du modèle de l’école classique ?
 Les limites de l'école classique se trouvent dans ses principes mêmes :
 La déshumanisation du travail provoque une contestation de plus en plus vive :
absentéisme, turnover important.

Le taylorisme devient également de symbole de l'exploitation capitaliste de l'homme par


l'homme.

Il devient alors indispensable de trouver un sens plus humain au travail. De nouvelles approches
fondées sur la sociologie et la psychologie vont alors voir le jour.

2.2.L'école des relations humaines : le courant psychosociologique

Ce mouvement va se développer principalement à la fin des années 30. Partant d'une critique
radicale du système Taylorien qui réduit l'homme au niveau de la machine, l'idée émerge que,
bien au contraire, c'est en privilégiant l'homme que la productivité du travail sera augmentée.

L'initiateur de ce mouvement est Elton Mayo 4 (1880-1949) qui a travaillé essentiellement sur
des thèmes tels que les relations entre la productivité et le moral des employés, les rapports
humains à l'intérieur de groupes, et entre les groupes eux-mêmes.
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A chaque changement la productivité du travail augmenta, y compris quand l'on revint à


l'organisation initiale. Ces changements ne peuvent donc expliquer ces augmentations de
productivité. C’est donc plutôt l'attention et la considération dont ces ouvrières ont bénéficié
pendant cette expérience qui les a conduits à mieux travailler.

Parti d'une hypothèse taylorienne sur le lien entre les conditions matérielles du travail et la
productivité, Mayo a, découvert l'importance du climat psychologique et des modalités du
commandement sur le comportement au travail.

Il a mis l'accent sur les relations de groupes qui se constituent entre les travailleurs. Après avoir
observé qu'entre différents groupes se forment des clivages qui ne sont imposés ni par la
direction ni par les contraintes du travail, mais qui sont dus aux agents de l'entreprise eux-
mêmes, il a compris qu'il existe des normes propres aux groupes, normes qui sont relatives au
niveau de production et aux relations avec les supérieurs.

Les enquêteurs se sont aperçus qu'une fois située dans l'organisation sociale de l'ensemble de
l'usine, le groupe apparaît comme le moyen spontanément élaboré par les ouvriers pour résister
aux ingérences de l'extérieur, celles des techniciens ou des supérieurs. Mayo en a conclu qu'il
faut comprendre l'organisation comme étant un « système social » ; les sentiments des
travailleurs, leurs motivations ne peuvent se comprendre qu'à partir de l'ensemble des relations
qu'ils entretiennent avec les divers groupes, et notamment les techniciens et les chefs.

Les ouvriers, redoutent les changements fondés sur des logiques spécialisées (coût, efficacité)
que directeurs ou spécialistes en organisation du travail peuvent introduire. Pour y échapper,
les ouvriers créent des groupes informels afin d’élaborer des normes et faire établir des codes
particuliers ; ce qui explique certains freins mis à la production.

Mayo terminait son enquête sur la nécessité de tenir compte, à l'avenir, de l'existence de ces
groupes informels. Il lui semblait urgent de prendre en considération le désir des travailleurs,
qui n'est pas seulement d'améliorer leurs conditions matérielles d'existence, mais d'être
socialement reconnus, d'exercer un travail valorisé, d'avoir de bonnes relations avec leurs
supérieurs hiérarchiques. C'est sur tous ces points que théoriciens et praticiens des relations
humaines se sont penchés.

2.2.1. Les principales contributions de l'école des relations humaines

La somme de travail accompli par un ouvrier n'est pas déterminée par sa capacité physique mais
par sa capacité sociale :
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 Les rémunérations non financières jouent un rôle important dans la motivation


des ouvriers.
 La parcellisation des tâches n'est pas la forme la plus efficace de la division du
travail.
 Les travailleurs se sentent membres d'un groupe et c'est en fonction du groupe
qu'ils réagissent aux directives de la hiérarchie.

Malgré cela l'école des 'relations humaines ne remet pas fondamentalement en cause la
prééminence de la Direction Générale (donc la division verticale du travail) et n'est pas, en ce
sens, une véritable contradiction du système taylorien.

2.3.L'école néo-classique

Cette école s'est développée grâce à l'apport de grands praticiens (Chef d'entreprises et grands
cabinets de conseil type Mac kinsey, Boston Consulting Group). C'est un courant orienté vers
le pragmatisme, dont la base théorique demeure très largement inspirée de l'école classique
(d'où son nom), mais qui a su incorporer ce qui parait bénéfique dans les courants postérieurs.

Les principes généraux, sous-jacents à cette école, sont ainsi les suivants :

 Le but premier (mais non unique) de l'entreprise est la maximisation du profit.


C'est lui qui mesure l'efficience de l'organisation et tous les autres objectifs
(sociaux, sociétaux) restent subordonnés à l'accomplissement prioritaire du
profit.
 L'entreprise est le moteur principal de la richesse économique : " Le
management est, en fait, la fonction essentielle et capitale de notre société "
affirme P.Drucker. Par contre, son rôle quant à la répartition équitable de cette
même richesse, est largement passé sous silence.
 Le management requiert des compétences particulières, des outils propres et des
techniques distinctes (toujours cet aspect normatif et pragmatique). Par exemple
la décentralisation et la fameuse DPO (Direction Par Objectifs).
 Même si ce courant a fait siens certains aspects de l'école psychosociologique
(l'enrichissement des tâches, et les travaux sur la motivation notamment).
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Synthèse

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