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S’agissant de la balistique, l’unité est composée de quatre

membres, indéniablement attachés à leur fonction puisque


leur ancienneté moyenne est de cinq ans. Le chef d’unité
est un scientifique accompli, diplômé d’un master 1 en
physique. Lui-même est affecté à la section balistique depuis
2013. L’activité quotidienne de l’unité balistique consiste
à recevoir et à examiner des armes et des éléments de
munitions saisis sur les scènes de crime ou en possession de
criminels, de toutes les régions du Niger. D’ailleurs, même si
le LPTS est l’unique service chargé des analyses balistiques
au plan national, il est manifeste que ce n’est qu’une partie
des armes saisies au Niger qui y sont analysées. Les éléments
placés sous scellé et étudiés au LPTS correspondent autant
à des éléments découverts dans le cadre de crimes que de
délits. En ce qui concerne les armes interceptées dans les
trafics transfrontaliers, elles sont adressées au LPTS sous
réserve que l’enquête demeure entre les mains de la direction
de la police judiciaire ou du Service central de lutte contre le
terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée.
Lorsque l’actualité criminelle le réclame, les équipes du
LPTS se rendent sur les lieux, en tout point du Niger, pour
y procéder aux constatations techniques.
L’unité balistique dispose d’un équipement de premier
plan, dont un macrocomparateur UCM Projectina, livré en
2014, couplé à une base de traitement numérique PIA7000.
Pour la restauration des numéros matricules effacés, les
techniques chimiques conventionnelles tendent à laisser
progressivement la place à un système électromagnétique.
Le parc informatique est raccordé à l’internet à haut débit.
Les bidons remplis d’eau utilisés pour arrêter les balles de
comparaison ont laissé la place à un caisson garni de feuilles
de plastique.
A l’égard de la politique d’assurance qualité du LPTS,
les procédures opérationnelles sont cours de rédaction
et permettront à terme de conduire le service en phase
d’accréditation, conformément à la norme ISO/IEC
17025:2017. Bien que le laboratoire ne dispose pas encore
d’un système de recherche balistique automatisé, l’unité
balistique a défini un protocole encadrant la collection
des douilles retrouvées sur les scènes de crime rattachées à
des affaires non résolues, laquelle livre ponctuellement la
possibilité de rapprochements entre des affaires. En parallèle,
toutes les munitions saisies dont est informé le LPTS sont
enregistrées dans un fichier, offrant ainsi aux autorités
nigériennes les éléments favorisant le profilage des munitions.
En définitive, les travaux de l’unité balistique sont appréciés
et reconnus à l’intérieur des frontières du pays (Desmarais,
2018, p. 10) et au-delà. En effet, dans les cas d’attaques
visant des ressortissants étrangers, il est fréquent que des
représentants de ces États viennent procéder dans les locaux
du LPTS à une contre-expertise. Encore récemment, à
la suite d’un attentat majeur, les conclusions de l’équipe
dépêchée sur les lieux ont confirmé les résultats de la
première expertise.
Conclusion
Quelles perspectives ?
Le 25 septembre 2015, l’Assemblée générale des Nations
unies a adopté la Résolution 70/1 en vue de parvenir à
un développement durable à l’horizon 2030. L’objectif
16 « Paix, justice et institutions efficaces » comprend
notamment la cible 16.4 qui vise à « réduire nettement [...]
le trafic d’armes [...] et lutter contre toutes les formes de
criminalité organisée » (AGNU, 2015).
Il est indéniable que les autorités du Niger s’attachent
à l’application d’une politique efficace en matière de
lutte contre les trafics d’armes et de munitions, en dépit
d’un contexte géopolitique tourmenté et d'une porosité
des frontières. D’ailleurs, la cheffe de la délégation de
l’Union européenne au Niger reconnaissait récemment
que le « Niger est un partenaire exemplaire pour l’Union
européenne » (Nkoussa, 2019). Dans le cadre du 11 e fonds
européen du développement (2014-2020), la part du
budget européen consacré à la sécurité, la gouvernance et la
consolidation de la paix se montait à 100 millions d’euros
(UE, 2016). Ce partenariat est prorogé, le mandat de la
Mission civile de l’Union européenne au Niger (EUCAP
Sahel Niger) ayant été prolongé jusqu’au 30 septembre
2022 (Powelton, 2020). C’est dans ce contexte qu’Eucap
Sahel Niger a doté l’an dernier le LPTS d’un spectromètre
infrarouge, couplé à une bibliothèque de référence dédiée à
l’analyse des prélèvements effectués dans des contextes de
trafics de drogues, d’explosions et d’incendies, ce qui fait
du Niger le seul pays du G5 à être doté d’un tel équipement.
Pour autant, des équipements et des formations seraient
encore nécessaires dans ces domaines de la balistique
judiciaire, pour pérenniser les savoirs autant que pour
étendre le champ des analyses :
- microscopie à balayage dédiée à l’analyse des résidus d

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