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D’après Mucchielli, (ibidem, p. 21) et Charaudeau (2005)32, la question Qui suis-je ?33
pour soi ou pour l’autre, est fondatrice de l’identité. Ainsi, la définition de l’identité d’un
individu (ou acteur social), à un moment donné, correspondra toujours à la réponse que l’on
donne à cette question. Si la réponse vient de l’individu lui-même, l’identité sera dite auto-
énoncée. En revanche si elle émane d’un autre individu, il s’agira d’identité énoncée par
autrui. En d’autres termes plus courants par ailleurs, il s’agira d’auto-identité pour le premier
cas et d’hétéro-identité pour le second. Cependant, puisque l’identité est plurielle, co-
construite dans un contexte et parce que les individus ont toujours tendance à se conformer à
la situation sociale ou au groupe, les réponses à cette question peuvent être diverses.
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Version html et en ligne : http://www.patrick-charaudeau.com/Reflexions-sur-l-identite,119.html , consulté le
17/06/2018.
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Selon Lipiansky (1992), cette question a donné lieu à un test connu sous ce nom, introduit par Kuhn et
McPartland (1954) et développé par Zavalloni (1984).
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comporte comme il veut qu’il se comporte) ; identité attribuée (lorsqu’il énonce ce que
normalement, suivant quelques caractéristiques banales d’identification, cet autre acteur doit
être) ; enfin l‟identité légale (s’agissant, quant à elle, de l’ensemble des caractéristiques
suffisantes pour définir un sujet par rapport aux lois et règles d’une société).
L’identité peut aussi être individuelle (dite personnelle ou intime) ou sociale. Selon
Lipiansky, (1992, p. 20), « l‟identité individuelle constitue une sorte de réponse sociale aux
stimuli qu‟apportent les interactions avec les autres dans un souci de se définir et de délimiter
ses frontières au sein de chaque relation ». Elle renvoie, toujours selon lui (ibidem, p. 115),
« à la conscience de soi comme individualité singulière, douée d‟une certaine constance et
d‟une certaine unicité ». Toutefois, selon le même auteur (ibidem, p. 121) :
Avant Lipiansky (1992), Tajifel (1972, pp. 292-293) avait déjà décrit l’identité sociale
d’un individu comme étant « liée à la connaissance de son appartenance à certains groupes
sociaux et à la signification émotionnelle et évaluative qui résulte de cette appartenance ».
Cette définition a ensuite été citée et reprise par de nombreux auteurs. Tajfel (idem) faisait
remarquer que, en lien à l’appartenance de l’individu à divers groupes sociaux, ces
appartenances n’avaient pas la même importance dans la mesure où, certaines seraient plus
importantes que d’autres, c’est-à-dire qu’il arrive qu’un individu donne plus d’importance à
son appartenance à un groupe au détriment d’un autre.
Nous les mettons sous le même intitulé parce que nous considérons que culture et
ethnie renvoient à une même catégorisation. Toutefois, afin de permettre une meilleure lecture
de leur valeur adjectivale attribuée à l’identité, il est nécessaire d’établir la différence entre les
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