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Chapitre IX :
N’Gâdî et le Tafilalt de 1919 à 1929 :
l’histoire d’un foyer de résistance en sursis.
1 - En fait l’expression «défilé militaire» est trop forte puisqu’il ne s’agissait que d’une troupe
d’environ 2000 hommes, armés en majorité de bâtons, de gourdins et de haches, as-Sûsî :
al-Ma`sûl, op. cit. p. 295.
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1 - A.M.G. 3H441 : Note sur les événements qui se sont déroulés en pays Aït Morghad de
janvier 1919 à janvier 1920, Rabat le 1er juillet 1927.
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1 - A.M.G. 3H441 : Note sur les événements qui se sont déroulés au pays Aït Morghad de
janvier 1919 à janvier 1920, Rabat, le 1er juillet 1927.
2 - As-Sûsî : al-Ma`sûl, op.cit. p. 295.
Il apposa à son programme son sceau royal englobant l’inscription suivante : « Muhammad b.
Balqâsam, Allah son protecteur et son seigneur», Idem.
Dans le même cadre, il nomma à la tête de son gouvernement le faqîh `Umar al-Hadiddiwî,
ZAKI (M’Barek) : Le Maroc : De la résistance pacifique au Mouvement de Libération
Nationale, op. cit. p. 206.
3 - As-Sûsî : al-Ma`sûl, op. cit. p. 295.
4 - As-Sûsî : al-Ma`sûl, op. cit. p. 296.
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1 - As-Sûsî : al-Ma`sûl, op. cit. p. 302. Cf. en annexe n°20, le Makhzen de N’Gâdî.
2 - A.M.G. 3H127 : CHARPENTIER (lieutenant) ; Sur Mohamed ben Hamed ben Belqacem
au Tafilalt, Bureau des A.I. d’Erfoud, N˚61/C.E.C, le 15 juin 1930.
3 - A.A.E 473 : Lyautey à A.E., Rabat le 22 - 12- 1919 , télégramme sans numéro.
4 - As-Sûsî : al-Ma`sûl, op. cit. p. 298.
5 - Idem.
6 - Ibid, pp. 298 -299.
Avant d’entamer ces opérations, Bâ `Ali mit à mort plus de quarante Ayt Marghâd que
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suite (mars 1920) Tinghir, Asaflû et Afnûr, les principaux alliés du Glaoui.
Mais l’arrivée d’une lettre du seigneur de l’Atlas, annonçant sa très
prochaine harka, encouragea les assiégés à préserver dans leur lutte en
dépit des problèmes d’approvisionnement auxquels ils furent confrontés1.
En outre, l’annonce de la harka du Glaoui engendra de nouvelles
défections chez les fidèles de Balqâsam N’Gâdî dont en premier lieu les
Ayt Khabbâsh. N’Gâdî se trouva dans l’impuissance de fournir d’autres
renforts à son chef de guerre Bâ `Ali2.
Le 2 juillet, la harka du Glaoui quitta Marrakech et traversa
d’abords le territoire d’Ayt Muttad puis celui des Ayt Bûyaknîfan à qui
elle infligea une lourde correction avant de s’attaquer à plusieurs qsûr
`attawî tels que Tilwân, Aglîm, Agaddar, ainsi que le qsâr Tawrîrt où
se trouvait la maison de Bâ `Ali dont les biens furent réquisitionnés3.
Le 31 juillet 1920, les troupes de Glaoui débloquèrent Tinghir et
pourchassèrent les forces de Bâ `Ali fortement disloqués avant de
rebrousser chemin vers Marrakech4. Bâ `Ali se blessa et se réfugia
presque seul dans le Djorf. Ces événements constituent le début de ses
rivalités avec N’Gâdî à qui il rapprocha son inertie devant ses appels
au secours. En effet, N’Gâdî ne soutient plus les efforts de son chef de
guerre. Il procéda même à la libération de quelques otages Ayt Marghâd
incarcérés au Tafilalt5.
Dans un complet dénuement, Bâ `Ali tenta, à la tête d’un
groupuscule d’hommes, de petits coups de main contre les qsûr fidèles
à N’Gâdî. Il répandit son intention de le chasser et de le supplanter à
regroupait son armée. Un geste qui peut, partiellement, expliquer le profond ressentiment
qu’avait cette tribu à l’encontre de ce personnage et dont le souvenir est toujours présent.
1 - Ibid, p. 299.
Selon le manuscrit reproduit par As-Sûsî, le prix d’un mud (boisseau) de blé avait atteint 10
rials (environ 50 anciens francs), celui de l’orge 7 rials (35 anciens francs). Quant au sel, il
est devenu quasi introuvable, Idem.
2 - A.M.G. 3H441 : Tafilalt et région limitrophes, événement de janvier 1920 à avril 1927.
3 - As-Sûsî : al-Ma`sûl, op. cit. pp. 299 -300 .
4 - A.A.E. 473 : Délégué du Résident Général à A.E., télégramme N˚49, Rabat le 28 août 1920.
5 - A.M.G. 3H441 : Note sur les événements qui se sont déroulés au pays Aït Morghad de
janvier 1919 à janvier 1920, Rabat le 28 juillet 1927.
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1 - Commentant la lutte pour le leadership entre N’Gâdî et Bâ `Ali, Lyautey fit observer que
« sur le front du Tafilalt, nous sommes tranquilles parce que nos adversaires se battent
entre eux », A.A.E. 474 : Bulletin périodique N˚47 du 25 janvier 1921.
2 - As-Sûsî : al-Ma`sûl, op.cit. p. 301. A.M.G. 3H156 : Rapport mensuel du Protectorat,
Résidence Générale, Division des A.I. et du Service de Renseignements, janvier 1921.
3 - Op. cit., p. 301.
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1 - A.M.G. 3H441 : Tafilalt et régions limitrophes, événements de janvier 1920 à avril 1927.
2 - A.A.E. 476 : Urbain BLANC à Ministère des A.E., Télégramme N˚492, Rabat le 17 sep-
tembre 1921.
3 - Idem.
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1 - A.A.E. 476 : Le Ministre des A.E. à Délégué de la Résidence Générale, Télégramme N˚ 41,
Paris le 21 septembre 1921.
Le sultan Mulây Yûsuf répondit au télégramme du ministre en soulignant que si les résultats «
ont pu être obtenus par ce qu’entrepris sous l’égide de l’Imamat, Notre Majesté sait qu’ils
sont dus surtout à vos éminentes qualités de chef militaire et d’administrateur éclairé qui
s’occupe, sans trêve, des intérêts matériels et moraux de nos sujets », A.A.E. 476, URBAIN
BLANC à Maréchal Lyautey, Télégramme N˚ 510, Rabat le 24 septembre 1921.
2 - A.M.G. 3H 441 : Tafilalt et régions limitrophes, évènements de janvier 1920 à avril 1927.
3 - A.M.G. 3H441 : Tafilalt et régions limitrophes, évènements de janvier 1920 à avril 1927.
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1 - A.M.G 3H441 : Note sur les événements de la région du Tafilalt et régions voisines de mai
1925 à mai 1927.
2 - Idem.
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1 - Lyautey à Guerre, le 25 avril 1916, Télégramme N˚ 58 C.M.C. cité par RIVET (D.) : Lyau-
tey et l’institution du Protectorat..., op. cit. Tome 2, p. 59.
2 - Fonds Lyautey, volume 352 : Lyautey à Victor BERTI, Casablanca le 27 février 1919.
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1 - Télégramme N˚ 291 C.M.C. du 16 août 1918, Lyautey à Lamothe cité par RIVET (D.) :
Lyautey et l’institution du Protectorat..., op. cit. Tome 2, p. 177.
2 - Les opérations Glaoua en pays Aït Atta d’après un rapport du Général de Lamothe, R.C.
N˚1112-, novembre-décembre 1919, p. 187.
3 - RIVET (D.) : Lyautey et l’institution du Protectorat..., op. cit. Tome 2, pp. 178-179.
Dans son rapport sur « une participation éventuelle de la région de Marrakech aux opéra-
tions contre le Tafilalt », le Général HURE observe que les charges qu’imposait l’approvi-
sionnement de la harka du Glaoui représentaient un lourd fardeau « pour les populations
misérables du Dadès et du Tadgha » pour lesquelles se pose continuellement le problème
angoissant de la « kesra de chaque jour » nécessaire pour « la subsistance d’une pareille
ruée de sauterelles ». A.M.G. : Rapport N˚187, Marrakech le 19 août 1927, Carton Meknès
2, dossier Tafilalt.
4 - A.A.E. 483 : Chambre des députés, séance du 6 août 1927.
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1 - C’est à cette date, que le problème rifain passe au premier plan lorsque Lyautey écrivit
à POINCARE qu’il « se crée donc sur notre front nord une situation sérieuse et surtout
très compliquée », télégramme du 18 février 1924, cité par D. RIVET: Le commandement
français et ses réactions vis-à-vis du mouvement rifain (1924-1926), in Abd el-Krim et la
République du Rif, Actes du colloque international d’études historiques et sociologiques,
18-20 janvier 1973, Maspero, Paris 1976, p. 104.
2 - BERNARD (Lieutenant-- colonel) : Les étapes de la pacification marocaine, R.C., N˚ 8,
septembre 1936, pp.115-128, p. 123.
3 - RIVET (D.) : Le commandement français..., op. cit., p. 102.
4 - Cité par D. RIVET, Ibid, p. 117.
5 - Ibid, p. 116.
6 - Pour une ample étude à ce propos Cf. par exemple : AYACHE (Germain) : Les origines de
la guerre du Rif, S.M.E.R, 1981; KHARCHICH (Mohamed) : La France et la guerre du Rif
1921/1926, thèse de doctorat en histoire, université Lumière (Lyon II), 1989; Abd el-Krim
et la guerre du Rif, actes du colloque...,op.cit.
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1 - A.M.G. 3H118 : Note N˚98/S/E adressée à Commissaire R.G., Rabat le 27 juin 1927. Le
député PAGNON précise, dans une note sur la situation politique générale au Maroc, que
«la misère qui sévit dans la zone insoumise et notamment au Tafilalt suffit à expliquer cette
activité de brigandage », A.A.E 483 : Note du 15 octobre 1927, sans date.
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1 - COLLIEZ (André) : Notre Protectorat marocain 1912- 1913, p. 158. « Au total de juin à
septembre 1928, nous avons pour l’ensemble du front sud 88 tués, des forces régulières et
supplétives. Pour les 5 premiers mois de 1929, nous avons 26 tués, 32 blessés sans compter
41 tués et 27 blessés pour les partisans », A.M.G. 3H119 : Note sur l’occupation militaire
du sud marocain et les événements du juin 1929.
2 - A.M.G. 3H118 : Note sur la situation dans les régions de contrôle militaire, Rabat le 19
juillet 1928.
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1 - A.M.G. 3H118 : P. PAINLEVE à R.G., Paris le 17 juin 1927, télégramme N˚ 1672 9/11.
2 - A.M.G. 3H118 : Note sur la région Gourrama, Bou-Denib et Tafilalt, Rabat le 2 septembre
1927, N˚ 111 3/3.
3 - A.M.G. 3H118 : Commandant des Troupes du Maroc à BOUILLOUX-LAFONT, Note au
sujet des opérations militaires et résultats obtenus après 1926, sans numéro.
4 - A.M.G. 3H119 : Note sur l’occupation militaire du sud marocain et les événements de juin 1929.
5 - A.M.G. 3H118 : Arrêté résidentiel du 21/04/1927 portant sur la réorganisation administra-
tive de la Région de Meknès par T. STEEG, Rabat le 21/04/1927.
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1 - Ce chiffre représente le sixième de la confédération des Ayt `Atta selon C. LEFEBURE : Ayt
Khebbach, impasse sud-est. L’involution d’une tribu marocaine exclue du Sahara, in Désert
et montagne au Maghreb (Hommage à J.Dresch), Edisud, avril 1987, p.138.
2 - Ibid, p.143.
3 - LEFEBURE (C) : Ayt Khabbach, impasse sud-est..., op.cit., p.144.
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1 - A.M.G. 3H118 : Colonel GIRAUD ; Le problème Aït Hammou, rapport déjà cité.
2 - Idem.
3 - A.A.E. 517 : Renseignements fournis par El Haj Himi après la soumission d’Abdelkrim.
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seignements du poste de Talsint sur les Faits qui ont amené la révolte de la fraction des Aït
Hadou Belahcen, N˚ 494/3 sans date.
1 - A.M.G. 3H621 : Le Lieutenant Colonel Commandant le Cercle du Sud : Affaire de Talsint,
Bou-Denib le 20 janvier 1926.
2 - Dans le sud marocain, récit d’un témoin, La revue Universelle, N˚8, Paris le 15 juillet 1929,
pp.201-207, p.203.
3 - A.M.G. 3H621 : Le Lieutenant Colonel Commandant le Cercle du Sud : Affaire de Talsint,
Bou-Denib, le 20 janvier 1926.
4 - A.M.G. 3H621 : Rapport du Lieutenant BOGAERT, Chef provisoire du Bureau des Ren-
seignements du poste de Talsint sur les Faits qui ont amené la révolte de la fraction des Aït
Hadou Belahcen, N˚ 494/3 sans date.
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1 - Cela marque la fin de la confiance établi entre DESPAX et les Ayt Saghrushshan et qui a
permit au premier de devenir leur conseiller et l’arbitre de leurs querelles. Cette ascendance
s’est concrétisée par le mariage de DESPAX avec une certaine La`ziza, une femme de la
dite tribu. Renseignements fournis par Haddû Ben Muhammad (88 ans), Béni-Tajjit, le
31/08/ 1986.
2 - A.M.G. 3H621 : Rapport du Lieutenant BOGAERT, Chef provisoire du Bureau des Ren-
seignements du poste de Talsint sur les Faits qui ont amené la révolte de la fraction des Aït
Hadou Belahcen, N˚ 494/3 sans date.
3 - Les organisateurs de cet assassinat sont : Muhammad Uhammû, son frère Hammû Uhammû
et Ahmad Agharfî, tous membres de la jmâ`a des Ayt Haddû Uballahsan. Renseignements
fournis par Haddû ben Muhammad, interview déjà citée.
4 - A.M.G. 3H621 : Le Lieutenant Colonel Commandant du Cercle du Sud : Affaire de Talsint,
Bou-Denib, le 20 janvier 1926.
5 - Idem.
6 - A.M.G. 3H621 : BOGAERT au Lieutenant Colonel Commandant du Cercle du Sud, Talsint
le 20 décembre 1925.
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1 - A.M.G. 3H119 : Note sur l’occupation militaire du sud marocain et les événements de juin 1929.
2 - Ibid.
3 - Ibid.
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est... Ils sentent que l’étreinte se resserra sur eux »1. Des groupements
s’esquissèrent dès le 30 du même mois. Le 10 mai, un jaysh de 300 fusils
aux ordres de Si Tayyab fils de Muhand Ulhâj, chef de la zâwiya de
Sidi Muhammad Uyûsaf dans le Haut Gheris, tenta une attaque contre le
poste d’El Borj2. C’est le prélude d’un soulèvement grandissant.
Malgré les bombardements aériens, des rassemblements se
multiplièrent à travers le pays des Ayt Hadiddû. Le 8 juin 1929, une
reconnaissance composée de deux compagnies de tirailleurs marocains,
d’une section de légion et une section de mitrailleuses (en tout 500
hommes) quitta Aït Yakoub pour réparer une ligne téléphonique coupée
la veille. Elle tomba dans une embuscade à Tahiant où elle fût encerclée
et disloquée. Elle perdit le sixième de son effectif3.
À la suite de ce succès, les résistants renforcèrent le blocus du
poste d’Aït Yakoub qui parvint à les repousser grâce notamment à
ses deux pièces de canon et surtout à la contribution de l’aviation qui
lança plus de 600 bombes4. Le 19 juin, les résistants prirent d’assaut
le village qui leur ouvrit ses portes5. L’arrivée d’une colonne forte de
6 bataillons permit de contrôler la situation et repoussa les résistants
qui laissèrent 450 cadavres aux alentours d’Aït Yakoub6. Toutefois, le
soulèvement des Ayt Hadiddû n’avait, selon un rapport militaire, pas les
moyens de sortir de son caractère local car « on a vu poindre plusieurs
personnalités religieuses mais aucun chef de guerre »7.
Quoique rapidement circonscrit, l’affaire Aït Yakoub a engendré
une résonance politique particulière si on prend en considération le
débat parlementaire qu’elle a suscité. En réalité, elle a mis fin à la reprise
discrète des opérations militaires au Maroc esquissée depuis 1927. Cet
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1 - A.M.G. 3H119 : Note sur l’occupation militaire du sud marocain et les évènements de juin
1929.
2 - Séance du 14 juin 1929, Le Temps du 16 juin 1929.
3 - Idem.
4 - Séance du 14 juin 1929, Le Temps du 16 juin 1929.
5 - La Dépêche Coloniale, mardi 8 juillet 1929, n° 9459.
6 - A.M.G. 3H121 : Lettre N˚ 78/C.M.C., Rabat, le 5 février 1931.
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Troisième sous-partie :
L’achévement de la conquête
et la reddition du bloc Ayt `Atta 1930-1934
Chapitre X :
La conquête de la vallée duGheris
et fin du règne de N’Gâdî au Tafilalt
1 - A.M.G. 3H128 : Lieutenant-colonel ARBALOSSE ; étude sur les opérations dans les confins
algéro-marocains de 1930 à 1932, Bou-Denib, le 15 mars 1932.
2 - Idem.
3 - BERNARD (A.) : Le Maroc, FELIX ALCAN, 7e éd., 1931, 481 p., p. 392.
4 - Cité par L’écho du Maroc du 23 octobre 1929.
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fut confiée à une section du 4e Etranger qui avait sous ses ordres
une importante main-d’œuvre marocaine. Quant à la supervision
des travaux, elle fut attribuée au Lieutenant PAULIN, du service des
Renseignements du Bureau Régional de Marrakech1.
On ne peut également passer sous silence la carte de la politique
berbère couronnée par le dahir du 16 mai 1930. Certes les visées et
les réactions qu’avait suscitées ce fameux dahir dépassent, de loin, le
seul cadre du sud-est2, mais on ne peut négliger, selon les stratèges du
Protectorat, les défections que pouvait produire pareille mesure au sein
du bloc berbère encore en « dissidence ».
En effet, comme le rappelle Ch. R. AGERON, le « principe
de division est un réflexe de conquérant »3. Le même principe allait
orienter les efforts des officiers des A.I. dans leurs tentatives d’attraction
de la population. On le retrouve partout dans les projets d’opérations
militaires dans la région sud-est.
Nous avons cité précédemment les conseils du capitaine
HATERNE axés, en gros, sur la nécessité d’exploiter « les rivalités
de race ... d’entretenir les divisions qui réduiront notre effort et
nous permettront à bon compte de tenir le pays »4. Le général
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1 - A.M.G. 3H128 : Lieutenant-colonel ARBALOSSE ; étude sur les opérations dans les confins
algéro-marocains de 1930 à 1932, op. cit.
2 - A.M.G. 3H128 : Lieutenant-colonel ARBALOSSE; étude sur les opérations dans les confins
algéro-marocains de 1930 à 1932, op. cit.
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1 - A.M.G. 3H128 : Lieutenant-colonel ARBALOSSE; étude sur les opérations dans les confins
algéro-marocains de 1930 à 1932, op. cit.
2 - A.M.G. 3H128 : GIRAUD, rapport sur l’occupation du Gheris, Guefifat, le 15 /12 /1931,
sans référence.
3 - A.M.G. 3H121 : Note N˚78/C.M.C., Rabat le 5 février 1931.
4 - SPILLMANN (G.) : Les Aït Atta du Sahara et la pacification du Haut-Dra, Rabat, Moncho,
1936, p. 106.
5 - A.A.E. 561bis : Le Ministre des A.E. à Ambassadeur de France à Madrid, Paris, le 11 mai 1931.
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1 - A.M.G. 3H127 : HURE, note au sujet de la situation politique et militaire dans le sud-est
marocain à la suite des dernières opérations, N˚03/, Rabat, novembre 1931.
2 - Idem.
3 - A.M.G. 3H127 : Lettre à Ministre des A.E., N˚752 C.M.C, Rabat le 5 décembre 1931.
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1 - BOURNAZEL (Henri de) : L’épopée marocaine, librairie Plon, Paris 1935, p. 269.
2 - HURE : La pacification du Maroc, dernière étape, op. cit., p. 37.
3 - A.M.G. 3H128 : op.cit.
4 - A.M.G. 3H127 : Commandant Supérieur des Troupes du Maroc à Ministre de la Guerre,
N˚28 SC/, Rabat, le 16 janvier 1932.
5 - A.M.G. 3H127 : Commandant Supérieur des Troupes du Maroc à Guerre, télégramme
N˚17SC/3, Rabat, le 15 janvier 1932.
6 - Idem.
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1 - A.M.G. 3H128 : GIRAUD, rapport sur les opérations de Ferkla et de l’Ougnat, N˚ 290
/O.P.C.3., Erfoud, le 23 février 1932.
2 - HURE : La pacification du Maroc, dernière étape, op. cit., p. 41.
3 - A.M.G. 3H128, Ibid.
4 - Ibid.
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1 - A.M.G. 3H128 : Lieutenant-colonel ARBALOSSE; étude sur les opérations dans les confins
algéro-marocains de 1930 à 1932, op. cit.
2 - Idem. Quant aux résistants, les pertes pour les deux journées des 11 et 13 février dépassent
les 70 tués et de nombreux blessés, Idem.
3 - Idem.
4 - HURE : La pacification du Maroc, dernière étape, op. cit., p. 41.
5 - A.M.G. 3H128, Ibid.
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Chapitre XI :
La conquête du Saghro
et la reddition des Ayt `Atta
1 - A.M.G 3H128 : HURE, instructions générales pour les opérations de 1932, N˚150 SC/3,
Rabat, le 11 avril 1932.
2 - A.M.G 3H128 : GIRAUD, rapport sur l’opération du Semgat, N˚ 401/O.P.C., Amellago, le
5 juin 1932.
3 - Idem. Cette compagne mobilisa un effectif militaire de 5000 hommes et 2500 animaux,
idem.
4 - A.M.G. 3H128 : GIRAUD, rapport sur les opérations du groupe mobile des confins dans la
haute vallée du Ziz, N˚ 254/O.P.C.7, le 5 août 1932.
5 - Idem.
317
Mohamed LMOUBARIKI
318
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - SPILLMANN (Georges) : Les Aït Atta du Sahara et la pacification du Haut Dra, op.cit., p. 131.
2 - SPILLMANN (G.) : Villes et tribus du Maroc, Paris 1931, p. 80.
319
Mohamed LMOUBARIKI
1 - SPILLMANN (Georges) : Les Aït Atta du Sahara et la pacification du Haut Dra, op.cit., p.135.
2 - A.M.G. 3H128 : GIRAUD, rapport d’opération de l’oued Tazarine, N˚ O.P.6, 23 juin - 8
juillet 1932.
3 - Idem.
4 - Idem.
5 - Idem. Quant aux résistants, ils abandonnèrent une quinzaine de tués sur le terrain, Idem.
320
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - A.M.G. 3H128 : GIRAUD, rapport sur les opérations du Reg, Bou-Denib, le 7 décembre
1932, sans numéro.
2 - Idem.
3 - Idem.
4 - Idem.
321
Mohamed LMOUBARIKI
1 - HART (David M.) : Assû û-Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, Les
Africains, volume V, Ed. Jeune Afrique, 19771978-, pp. 75105-, p. 89.
2 - Districts et tribus du Drâa, Bulletin de la Société de Géographie de Maroc, 1928, N˚2, p. 62.
3 - HART (David M.) : Assû û-Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, op. cit.,
p. 80.
322
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - SPILLMANN (Georges) : Les Aït Atta du Sahara et la pacification du Haut Dra, op. cit., p. 141.
2 - BOURRAS (Abdelkader) : A propos de la guerre du Saghro, 193- 1933, Lamalif, N˚138,
août-septembre 1982, p.45. Selon HART, le clan des Ayt `Alwân n’avait pas participé à la
guerre du Saghro car il était considéré par les autres clans comme inférieur, Assû û-Bâ Slâm
de la résistance à la «pacification» au Maroc, op.cit. , p. 88.
3 - Plusieurs combattants Ayt Marghâd ont demandé asile auprès des Ayt `Atta qui acceptèrent
mettant, ainsi, fin à une longue période d’animosité, KHETTOUCHE (Moha) : La guerre
du Saghro et la bataille de Ouine Iwalioune, op. cit., p. 47
4 - HART (David M.) : Assû û-Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, op.cit., p. 87.
323
Mohamed LMOUBARIKI
1 - HART (David M.) : Assû û-Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, op.cit., p. 84.
2 - Ibid., pp. 8486-.
3 - Ibid. p. 86.
324
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
qui ont rédigé cette lettre viennent chercher la réponse ici »1. De
même, le commandement des confins essaya de diviser les tribus Ayt
`Atta en usant des influences des notables soumis et en interrogeant
les prisonniers `attâwî2. Mais toutes ces tentatives n’apportèrent aucun
résultat significatif. Le recours à la force militaire devint inéluctable.
3 - Première phase de la guerre du Saghro :
Devant l’échec des tentatives politiques et en raison de
l’intensification sans précédent des attaques menées par les Ayt `Atta
engendrant une « insécurité ... plus complète que jamais » selon les
termes de HURE. Celui-ci demanda, le 5 janvier 1933, au Général
CATROUX, commandant la Région de Marrakech, d’élaborer un plan
d’opération pour réduire la tâche de Saghro3. De même, il informa le
Résident Général qu’« il était nécessaire pour que la situation ne tourna
pas au tragique d’y porter remède plus tôt » et sollicita l’autorisation
de procéder à l’opération en cause4. Celle-ci fut accordée le 28 janvier,
la date où le Général CATROUX rendit son rapport sur le dispositif à
suivre pour les opérations en vue.
Dans son rapport, CATROUX souligne la complexité du terrain
peu favorable à l’emploi des unités motorisées5. Il précise également
que « le nettoyage » du Saghro devrait se faire uniquement avec
« des forces partisanes appuyés par quelques goums »6. Ce choix fut
dicté d’une part par la connaissance de la topographie de la région
par les partisans et d’autre part par le souhait de minimiser les pertes
des métropolitains7. Cependant, un informateur, le shaykh Muhdâsh
1 - Cité par BOURRAS (A) : A propos de la guerre du Saghro, op. cit., p. 44.
2 - Ibid., pp. 4445-.
3 - A.M.G. 3H123 : Rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro, N˚402 SC/3,
le 8 avril 1933.
4 - Idem.
5 - A.M.G. 3H123 : CATROUX, à R.G. et Commandant Supérieur des Troupes du Maroc,
étude sur les opérations à adopter pour occuper le Saghro, N˚26 C.S/3, Marrakech, le 28
janvier 1933.
6 - Idem.
7 - SPILLMANN (G.) : Villes et tribus du Maroc, op. cit., p.205.
325
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1 - A.M.G. 3H123 : CATROUX, à R.G. et Commandant Supérieur des Troupes des Maroc,
étude sur les opérations à adopter pour occuper le Saghro, N˚26 C.S/3, Marrakech, le 28
janvier 1933.
2 - Idem.
3 - BOURRAS (A) : A propos de la guerre du Saghro, op. cit., p.45.
4 - A.M.G. 3H123 : HURE, rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro, N˚402
SC/3, le 8 avril 1933.
5 - Elghazi (Hammadi) : La bataille de Bou Gafer (en arabe), journal Al-`alam, 27 février 1984.
6 - BOURRAS (A) : A propos de la guerre du Saghro, op.cit., p. 45.
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La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - A.M.G. 3H123 : HURE, rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro, N˚402
SC/3, le 8 avril 1933.
2 - Idem.
3 - Idem.
4 - Idem.
5 - HART (David M.) : Assû û-Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, op. cit.,
p. 89.
329
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1 - A.M.G. 3H123 : HURE, rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro, N˚402
SC/3, le 8 avril 1933.
2 - Idem.
3 - Idem. A préciser toutefois que ces chiffres concernent les journées du 26, du 27 et du 28
février.
4 - Ce terme berbère donne au singulier izlî qui signifie un chant de quelques hémistiches
répondant l’une à l’autre.
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La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - BOURNAZEL (Henri de) : L’épopée marocaine, librairie Plon, Paris, 1935, p. 325.
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1 - Le mot plomb utilisé ici implique à la fois les munitions et aussi du khôl qu’on fabrique à
partir de même minerais pour maquiller les yeux.
2 - A.M.G. 3H123 : HURE, rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro,
N˚402 SC/3, le 8 avril 1933.
3 - Assû û-Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, op. cit., p. 92.
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La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - Idem. Toutefois, le journal Le Matin du 29 mars 1933 affirme le contraire en disant qu’« une
trêve ... fut accordés [à `Assû Ubaslâm] dans l’espoir que la soumission totale des insoumis
se produirait. Il en profita pour ravitailler ses troupes aux points d’eau et l’on fut contraint
de bombarder ceux-ci ».
2 - Assû û-Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, op. cit., p. 93; SPILLMANN
(G.) : Souvenirs d’un colonialiste, Presse de la Cité, Paris, 1968, p. 118.
3 - Souvenirs d’un colonialiste, op. cit. p. 118.
4 - HERLLE (S.) : La pacification du Saghro, A.F., 1933, pp. 220-225, p. 225.
5 - A.M.G. 3H123 : HURE, rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro, N˚402
SC/3, le 8 avril 1933.
6 - Idem.
7 - A.M.G. 3H123 : Ministre des A.E à Ministre de la Guerre, télégramme N˚19, Paris le 28
mars 1933.
335
Mohamed LMOUBARIKI
- Le recensement des armes possédées par les Ayt `Atta qui les
conservent en leur possession.
- Une totale amnistie pour toute action passée.
- Pas de confiscations des biens possédés en tribus par les
résistants.
- Pas de corvées en dehors des impôts normaux1.
- La garantie que l’autorité du Glaoui ne s’étendra jamais au
territoire Ayt `Atta et en particulier au Saghro.
- L’assurance que le droit coutumier des Ayt `Atta serait
intégralement garanti, observé et respecté.
- Que les femmes Ayt `Atta ne dansent ni ne chantent hormis pour
des cérémonies comme le mariage. Une condition exigée par `Assû
Ubaslâm, selon HART, en raison de son affiliation à l’ordre des Darqâwa
« le plus strict du Maroc » et le « moins enclin aux compromis»2.
- La désignation de `Assû Ubaslâm comme Amghâr supérieur des
Ayt `Atta du Saghro3.
- Ne pas fournir des partisans aux Français pour une année4.
C’est après l’entérinement de ces conditions, qualifiées de «
généreuses » par HURE, que les Ayt `Atta firent leur soumission après
une lutte de 40 jours durant lesquels ils avaient eu à affronter une armée
puissante aguerrie par une longue expérience coloniale et à subir un
blocus qui implique faire la guerre non seulement aux résistants mais
aussi à leurs femmes leurs enfants et leurs troupeaux.
La guerre de Bou Gafer marqua à jamais la mémoire collective
des Ayt `Atta qui en gardèrent toujours un souvenir à la fois héroïque et
lugubre. De nombreux izlân font écho de cette épopée dont celui-ci en
1 - A.M.G. 3H123 : HURE, rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro, N˚402
SC/3, le 8 avril 1933.
2 - Assû û-Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, op. cit., p. 95.
3 - BOURRAS (A) : A propos de la guerre du Saghro, op. cit., p. 45; HURE : La pacification
du Maroc, dernière étape, op. cit., p. 119.
4 - HURE : La pacification du Maroc, dernière étape, op. cit., p. 117.
336
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
guise d’exemple :
Bû Gâfr ibbî diguî aksûm izîlan
Kîkh tamâra, kîkh Bû Gâfr ûrd nâghûl
awâ khlânt ullî dwarrâw iwân idiwân
ayâk talghamt ayâk tîli tmân d`ârî
amâd i`arrîman yâk taghzutâsn ashâl
Ce qui signifie :
* Bou Gafer m’a anéanti la bonne chair.
* J’ai vécu des malheurs mais celui de Bou Gafer est unique.
* La chamelle et la brebis sont échappées vers la montagne.
* Quant aux enfants, on les a couverts de terre.
Toutefois, malgré les lourdes pertes humaines (1300 morts)1, les
difficultés d’approvisionnement, notamment en eau et l’épidémie de
typhus qui se déclencha au sein des résistants à Bou Gafer2, un grand
nombre de ceux-ci refusa de se rendre et reprocha à `Assû Ubaslâm,
à son frère Bâssû et à S`îd Nâyt Khûyâ, un membre du conseil de
la résistance d’avoir vendu le Saghro aux Ayt Bulâ (les hommes du
Capitaine PAULIN), autrement dit les Français. Le chant suivant
témoigne de ce reproche :
S`îd Nâyt Khûyâ d`Assû Hâd Bâssû
Khrâd annâgh itfan saghrû sugunûn
alligt izzanzan i Imaghrân d’ayt Bulâ
Ce qui veut dire :
* S`îd Nâyt Khûyâ, `Assû et Bâssû
* tous les trois tenaient Saghro en main
337
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1 - A.M.G. 3H123 : HURE, rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro,
N˚402 SC/3, le 8 avril 1933; BOURRAS avance dans son article que les pertes sont du
nombre de 3500 hommes de troupes tués dont 600 marocains plus 10 officiers, A propos de
la guerre du Saghro, op. cit. p. 45.
2 - A.M.G. 3H123 : HURE, rapport d’ensemble au sujet des opérations du djebel Saghro,
N˚402 SC/3, le 8 avril 1933.
3 - Idem.
4 - Cité par HERLLE (S.) : La pacification du Saghro, A.F., op. cit ; p. 225.
5 - A.M.G. 3H123 : Télégramme N˚ 18 adressé à Ministre de la Guerre, Paris le 27 mars 1933.
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La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
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TROISIEME PARTIE
345
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
Chapitre XII :
La résistance du sud-est et les autres mouvements de
résistance marocaine: essai de comparaison.
347
Cependant, peut-on tracer une parallèle avec l’action du leader rifain et
celle d’at-Tûzûnûnî et N’Gâdî ?
En dépit de la tentative des deux chefs de résistance du Tafilalt
d’orchestrer une action de dimension politique puisqu’ils furent
respectivement promus sultans de jihâd, ceux-ci n’avait pu sortir de
leur cadre régional. L’un comme l’autre n’a fait que gérer la réaction
locale de la population et essayer de se maintenir au sommet de la vague
de résistance.
Contrairement à ces deux chefs de résistance, `Abdelkrim, quant
à lui, fut l’instigateur d’un mouvement de bien plus grande amplitude
que les forces coloniales espagnoles et françaises ne parvinrent à mater
qu’après de sérieux efforts militaires. En sus, son influence sur les
mouvements de libération est incontestable.
Nous n’allons pas nous étendre ni sur les épisodes de la guerre du
Rif , ni sur l’organisation politico-militaire de la résistance rifaine2,ni
1
non plus sur les réformes religieuses introduites par le chef rifain pour
contrecarrer la qa`ida (le `urf) des tribus.
Cela dit, la résistance rifaine a bénéficié de plusieurs atouts :
Certes la position géographique du Rif a favorisé l’ouverture
vers l’extérieur et par conséquent l’achat des armes et des munitions
ce qui faisait énormément défaut à la résistance dans le sud-est, mais
cet avantage n’aurait pu être exploité sans la capacité guerrière de
la population et surtout sans la désignation de Muhammad B. `Abd-
Alkrîm à la tête du mouvement de résistance.
En effet, en cernant les grands traits de la personnalité
d’`Abdelkrim, on peut facilement saisir la différence entre le leadership
de l’Emir du Rif et celui d’at-Tûzûnûnî puis N’Gâdî.
Né à Ajdir aux environs de 1883, `Abdelkrim est issu d’une famille
de notables de la fraction Ayt Khattâb de la tribu Banî Waryâghal. Son
père, comme son grand père, occupa la fonction de qâdî de sa tribu suite
à sa nomination par le sultan Mulây Hasan en 1880.
Après avoir achevé ses études coraniques, le futur chef rifain
séjourna 3 ans à Fès pour poursuivre ses études à l’université al-
Qarawiyyîn1 où il fut imprégné par les idées de la salafiyya qui ne
recommandait pas seulement le retour aux sources de l’Islam, mais qui
représentait aussi et de façon indubitable une des plus vives réactions
de l’Islam du XIX siècle contre la domination et la colonisation de
l’Empire chérifien2.
Dès son retour dans le Rif en 1915, il fut désigné nâ’ib (adjoint)
du qâdî al-qudât du préside espagnol de Melilla3. Cette désignation est
due aux connaissances qu’il avait acquises et aussi aux relations que
son père avait établies avec les autorités espagnoles qui lui versèrent
une importante pension mensuelle4.
Faut-il ajouter aussi dans ce cadre que la maîtrise des deux langues
arabe et espagnole a permis à `Abdelkrim d’accéder à l’administration
espagnole. On lui attribua un poste au bureau des A.I. de Melilla où « il
se fit remarquer par son aptitude au travail et sa fidélité à l’Espagne»5.
Grâce à cette distinction, il fut nommé successivement secrétaire
adjoint de Bureau puis chef du tribunal judiciaire d’appel. Il assumait
simultanément la fonction de maître de l’école indigène d’instruction
primaire, celle de professeur de langue berbère à l’Académie d’arabe et
enfin celle de rédacteur du journal « Telegrama del Rif » dans lequel il
s’occupait de la rubrique «Monde Arabe»6.
Mais cette période d’entente voire de collaboration avec
l’administration espagnole fut de courte durée. En 1915, `Abdelkrim fut
349
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350
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - GAUDIO (Attilio) : Sahara Espagnol, Fin d’un mythe colonial, éd. Arrissala, Rabat 1975, p. 155.
2 - Ibid.
351
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1 - Nous avons souligné les reproches que faisait le shaykh Muhammad b. al-`Arbî au Makhzen
à cause de sa passivité devant les menaces françaises sur les frontières.
2 - ZAKI (M’barek) : Le Maroc : De la résistance pacifique au Mouvement de Libération Natio-
nale, op.cit., tome 1, p. 89.
3 - VERGNIOT (Olivier) : Société et pouvoir au Sahara Occidental, le cas de MA EL AININ,
Table ronde sur le Sahara Occidental, C.R.E.S.M., Aix-en-Provence, 19-20-21 novembre
1981, p. 3.
4 - GAUDIO (Attilio) : Sahara Espagnol, Fin d’un mythe colonial, op.cit., p. 155.
352
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - Parmi ces visées européennes, on peut citer le voyage de l’espagnol, Joaquin GATELL,
en 1865, les efforts de l’ingénieur anglais, Donald MACKENIZIE, qui créa une société
commerciale et fonda, en 1880, un comptoir au cap Juby. Sur ces aventures et plusieurs
d’autres, Cf. MIEGE (J.L.) : Le Maroc et l’Europe, P.U.F., 1962, 1ère édition, tome III. A
ne pas oublier, aussi, la marée montante de la conquête française qui, après avoir envahi
l’Algérie, esquissa la domination du Sahara en s’emparant des oasis de Touat, Tidkelt,
Tombouctou… dès 1894.
2 - « Sachez, écrivit-il, que les Chrétiens ne cessent de me contacter par leurs émissaires qui me
proposent de conclure avec eux des traités. Je leur ai toujours opposé un refus catégorique
», HARAKAT (Ibrahim) : al-Maghrib `abra at-târîkh (Le Maroc à travers l’histoire), en
arabe, tome III, Dâr Rashâd, Casablanca ,1984, p. 311.
3 - Archives Marocaines, tome II, p. 150.
353
Mohamed LMOUBARIKI
1 - GAUDIO (Attilio) : Sahara Espagnol, Fin d’un mythe colonial, op. cit., p. 160. Le repré-
sentant du sultan a remis une lettre à Mâ‘al-‘Aynayn dont le texte est reporté par la Revue
des Deux Mondes, 1916-1918, p. 161.
354
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - GAUDIO (A.) rapporte que « les troupes de Ma al Andin avaient libéré presque tout le
Sahara Sud-Occidental compris dans la limite de la future Mauritanie ... dans un élan
d’unité rarement réalisé avant et après cette guerre sainte » Sahara Espagnol, Fin d’un
mythe colonial, op. cit., p. 165.
2 - VERGNIOT (Olivier) : Société et pouvoir au Sahara Occidental, le cas de MA EL AININ,
op. cit., p. 10.
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La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
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1 - Al-Hîba, quatrième fils de Mâ’ al-`Aynayn est né en septembre 1878 (ramadan 1293). Il reçut
une éducation religieuse auprès de son père qui s’occupa personnellement de sa formation
et le prépara pour assumer, le cas échéant, la direction de la confrérie Fâdiliya. Mais la pres-
sion étrangère sur le pays et l’inertie dont a fait preuve le Makhzen lui fournirent l’occasion
d’orchestrer un des grands soulèvement du début de XXe siècle au Maroc. Sa proclamation
comme sultan et sa marche sur Marrakech représentent le point culminant de l’histoire de la
confrérie Fâdilya et l’aboutissement d’une relation somme toute d’entente avec la dynastie
`alawite.
2 - Tarjamat Mulây Ahmad al-Hîba (biographie de Mulây Ahmad al-Hîba)), manuscrit N˚12455,
auteur anonyme, Bibliothèque Royale, Rabat.
3 - Al-Ma‘sûl, tome IV, p. 109.
4 - Tarjamat Mulây Ahmad al-Hîba, manuscrit déjà cité.
5 - Tarjamat Mulây Ahmad al-Hîba, manuscrit déjà cité.
358
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - Idem. Le même manuscrit affirme que al-Hîba désignait les troupes venues avec lui du Sous
par le terme Muhâjirîn (les émigrés, les pionniers) et celles qui se rejoignirent à lui sur son
chemin vers Marrakech Ansâr (les partisans) ce qui fait directement référence à la même
distinction faite par le Prophète Muhammad lors de sa hijra (l’hégire) à Médine.
2 - GASTON (Deverdun) : Marrakech, des origines à 1912, éd. Techniques nord-africaines,
Rabat 1959, tome I, P. 549.
3 - SEGONZAC (R. De) : ELHIBA, fils de Ma EL AINAIN, R.C., mars - avril 1917, pp. 62 - 69
et pp. 90 -94 , p. 66.
4 - VIAL (J.) décrit cette tactique suicidaire dans ces termes : « ... Il accepte le combat, puisque
ses guerriers avancent à la rencontre des nôtres sur un front de 4 km. A 1 500 mètres, notre
artillerie ouvre le feu. Alors, en poussant des cris de clameurs sauvages, les Marocains se
ruent sur nos flanc-gardes ... ils se font tuer sans succès », Le Maroc héroïque, Librairie
Hachette, Paris, 1938, p. 90.
359
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1 - « Plusieurs d’entre eux, et en particulier les Glaoua, nous firent des avances très précises
et leurs émissaires dirent à nos officiers que, si nous approchions, ils attaqueraient eux-
mêmes El Hiba et l’empêcheraient de massacrer les prisonniers », MAUROIS (André) :
Lyautey, Plon, Paris, 1931, p. 162.
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La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
1 - BERGER (François) : Moha Ou Hammou, le Zaïani, Ed. L’Atlas, Marrakech, 1929, p. 24. Le
même auteur trace le portrait de ce personnage en le qualifiant de « ... vigoureux, intrépide,
cavalier sans rival, tireur infaillible et joignant à ces qualités un physique agréable...»,
Idem.
2 - HART (David M.) : Assû û Bâ Slâm de la résistance à la «pacification» au Maroc, op. cit., p. 87.
361
Mohamed LMOUBARIKI
1 - Idem.
2 - BERGER (François) : Moha Ou Hammou, le Zaïani, op. cit., p. 32.
3 - MICHAUX-BELLAIRE (Ed.) : Itinéraire de Moulay Abd-el-Hafid de Marrakech à Fès en
1907-1908, op. cit., p. 273. Ce soutien, concrètement manifesté, lui valut la désignation de
son fils, Hûsâ, au poste de Pacha de Fès pour quelque temps.
362
La résistance du sud-est marocain à la pénétration française 1908-1934
363
Mohamed LMOUBARIKI
selon LYAUTEY une zone « ... d’appui à tous les dissidents du centre
marocain. La persistance de ce groupement important au cœur de notre
occupation, ses relations constantes avec les tribus soumises à notre
action en font non un péril inerte, mais un péril actif. »1.
Par conséquent, les autorités militaires du Protectorat décidèrent
de s’attaquer à cette « tâche » devenue très menaçante. Après l’échec des
tentatives de la Résidence d’obtenir la soumission de Mûhâ Uhammû en
lui proposant le poste de caïd de Zayân, le Général LYAUTEY demanda
au Colonel HENRYS d’occuper la capitale de cette tribu, Khénifra.
Le 10 juin 1914, la colonne constituée pour la circonstance et
dont l’effectif s’élevait à 13360 hommes de troupes et 358 officiers2,
marcha sur la localité désertée par ses habitants et par Mûhâ Uhammû
et ses combattants.
Les exigences de la Guerre en Europe et les directives de la
métropole acculèrent LYAUTEY à ajourner toute sorte d’opération
au Maroc, ce qui permit à Mûhâ Uhammû de réorganiser ses forces
avant de modifier sa stratégie militaire en Novembre 1914 en installant
son camp à 15 km environ de Khénifra. L’ensemble de ses troupes
comprenait alors 400 familles et 500 guerriers3.
Le Colonel LAVERDURE, commandant du poste de Khénifra,
décida alors d’aller outre les consignes de la Résidence en essayant
d’attaquer par surprise les Zayân. Cette décision résulte, selon J.
PICHON, du fait qu’il était « hanté par l’obsédante tentation de
s’emparer du Zaïani »4.
L’aventure du Colonel LAVERDURE tourna court. Malgré
l’effectif mobilisé, 1230 hommes de troupes et 43 officiers, il ne parvint
pas à son objectif principal, la capture de Mûhâ Uhammû. L’expérience
guerrière de ce chef berbère et sa connaissance parfaite du terrain, lui
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1 - La montagne berbère, Ed. Omnia, Rabat, 1933, 327p., p. 58. Les pertes françaises dans cette
bataille s’élèvent, selon A. GUILLAUME, à 628 tués dont 38 officiers et 176 blessés parmi
eux 5 officiers ; Les Berbères marocains et la pacification de l’Atlas Central, op. cit., p.
161. Le même auteur commente cette hécatombe en affirmant que « jamais un échec aussi
désastreux n’avait été infligé à nos troupes en Afrique du Nord ... », Ibid., p. 166.
2 - Le Maroc héroïque, op. cit., p. 123.
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Chapitre XIII
Les causes de l’échec du mouvement de résistance
dans le sud-est marocain
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1 - A.M.G. 3H127 : Lieutenant CHARPENTIER du Bureau des A.I., rapport sur le Tafilalt,
N˚61/C.E.C, Erfoud, le 15 juin 1930.
2 - Idem.
3 - Idem.
4 - SPILLMANNN (G.) : Les Aït Atta du Sahara ... , op. cit. pp. 121 - 122.
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1 - A.M.G. 3H127 : Le Colonel GIRAUD aux R.G., rapport sur la situation générale dans les
confins marocains, N˚1/O.P., Bou-Denib le 18 mars 1930.
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tangible. Au contraire, il prit part dans les conflits qui les opposaient
pour s’emparer du Tafilalt, ce qui a fait de lui un chef de parti sans une
véritable influence1.
Le second facteur expliquant la faiblesse du pouvoir des sultans
du Tafilalt dépend de leur politique fiscale, notamment celle d’at-
Tûzûnûnî.
Pour assurer la mûna (l’approvisionnement) de son Makhzen, il
avait procédé à de nombreuses réquisitions et imposé aux qsûrien le
versement régulier d’une certaine quantité de pain et de dates. Cette
pratique exacerba la population et fit passer son auteur pour un « fattân
» (fauteur de troubles) ce qui est compréhensible lorsqu’on prend en
considération les ressources très limitées de la région.
On ne peut négliger aussi le fait que la proclamation d’at-
Tûzûnûnî puis, après lui, N’Gâdî a provoqué une consternation au
sein de la population du Tafilalt, en particulier l’élément sharîf.
L’attachement des shurfa du Tafilalt au pouvoir central et aux sultans
`Alawites s’expliquent, non seulement par leur respect du contrat de
la bay`a qui, selon la loi coranique, qui établit un lien de soumission
obligatoire au chef de l’umma2, mais aussi de leur sentiment de liaison
effectif voire de parenté avec la dynastie régnante. Cet attachement de
la population sharîfa aux souverains `Alawites a attiré l’attention du
Docteur F. LINARES qui, remarquant l’exaltation de cette population
par la venue au Tafilalt du sultan Mulây Hasan en 1894, écrivit : « Elle
semble croire que le sang qui coule dans ses veines est le sang du maître
présent devant elle »3.
1 - Malgré son soutien aux Ayt `Atta, plusieurs tribus de cette confédération ne lui présentèrent
à aucun moment leur soutien. C’est le cas, par exemple des Ayt Isfûl qui persistaient à le
considérer comme un étranger ne méritant pas de les diriger, SPILLMANNN (G.) : Les Aït
Atta du Sahara ... , op. cit. p. 123.
2 - Le verset coranique suivant ordonne aux croyants de respecter la bay`a : « Ceux qui font
serment d’allégeance ne le font que vis-à-vis de Dieu. La main de Dieu coiffe les leurs.
Celui qui trahit son serment ne fait que se trahir lui-même et celui qui tient ses engagements
envers Dieu, Dieu lui donnera un salaire immense », Le Coran, sûrat (chapitre) al-Fath (Le
succès), verset N˚ 10.
3 - Voyage au Tafilalet avec sa majesté Moulay Hassan, op. Cit., p. 50.
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1 - Extrait de la lettre des chefs de la harka de septembre 1908 au chef du poste de Bou-Denib,
Cf. Texte intégral en annexe N˚ 13.
2 - A.M.G. 3H119 : Coupure de presse marocaine datée du 13 juin 1929.
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1 - A.A.E. 239 : G.G.A. au Président du Conseil, lettre N˚ 30076 - 200, Alger le 21 février 1908.
2 - SPILLMANNN (Georges) : Les Aït Atta du Sahara et la pacification du Haut Dra, op. cit. p. 131.
3 - A.M.G. 3H20 : Lyautey au G.G.A., lettre N˚ 477 K/743, Oran le 24 juillet 1908.
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1 - A.A.E. 240 : G.G.A. au Président du conseil, télégramme N˚ 83143 - 450, Alger le 12 mai 1908.
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1 - Cf. dans ce sens une copie d’un accord conclu entre les Ayt `Isâ et les Ayt Bû Mrîm, annexe
N˚27.
2 - LEVEAU (R.) : Le Fellah marocain défenseur du trône, p. 12.
3 - Idem.
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1 - Pour plus de détail sur cette révolte et pour une amplitude sur les élites locales cf. l’ouvrage
de Rémi LEVEAU, Le Fellah marocain défenseur du trône.
2 - Les mouvements migratoires en pays Scoura, B.E.M., 1936, p. 45.
3 - Cf. en annexe n° 28 une copie de cette autorisation.
4 - Pour plus de détail cf. par exemple Enquête de la Résidence Générale du Protectorat sur la
crise de la main-d’œuvre au début de 1927, R.C., mai 1931, p. 294 - 308.
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en aucun cas être considérée comme telle. Saisir un sujet pareil exige un
fonds documentaire riche et diversifié. Par conséquent, il est possible
que des inexactitudes émaillent les quelques constatations énumérées
ci-dessus ce qui s’explique surtout par la nature du thème de notre
recherche et ses limites chronologiques.
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des années trente reste sans conteste une des plus éclatantes phases de la
résistance autochtone contre l’occupation française durant laquelle elle
a pris un aspect tribal dégagé de toute organisation politique.
Mais cela n’implique nullement un affaiblissement, au contraire,
les Ayt `Atta menèrent avec acharnement la résistance au cours de
cette période. Leur capacité guerrière, leur attachement à un territoire
conquis et élargi constamment aux dépens des tribus voisines et surtout
la formidable organisation qui permettait aux divers khums constituant
la « supertribu » d’oublier leurs querelles intestines pour se consacrer,
le cas échéant, à l’ennemi principal, tous ces éléments réunis ont permis
aux Ayt `Atta d’inscrire une page glorieuse de l’histoire de la résistance
marocaine à la mainmise coloniale au XXe siècle.
Toutefois, on ne peut exclure la part du mystique dans la cohésion
des Ayt `Atta. L’attachement à un ancêtre commun et à un territoire
sacré, le hurm du Saghro, a certainement contribué au regroupement
des `Attâwî autour de `Assû Ubaslâm.
Le long et rude combat qu’ils menèrent et qui atteignit son
paroxysme lors de l’épopée du Saghro au début de 1933 ne peut être
étudié également sans faire allusion à la perte énorme que constituait,
pour eux, la prise du Tafilalt puis des vallées du Gheris, du Dadès et du
Tazarine, en d’autres termes tous les territoires qui occupaient une place
prépondérante dans la vie économique des Ayt `Atta.
- En dépit des diverses formes d’organisation du mouvement de
résistance dans le sud-est, celui-ci n’a pu, à aucun moment, sortir de son
cadre purement régional pour tenter de faire tâche d’huile et déborder
sur d’autres parties du pays. Plusieurs facteurs rentrent en considération
dans ce cadre : L’excentricité géographique du Tafilalt, l’inexistence
d’une `açabiyya large et solide pouvant soutenir les sultans successifs,
le blocus de la région par les multiples postes militaires et enfin le
charisme très limité dont jouissait at-Tûzûnûnî puis N’Gâdî. Tous ces
éléments réunis ont imprimé à la résistance de la région du sud-est,
même dans ses moments les plus forts, un caractère strictement local
loin des buts convoités par at-Tûzûnûnî (la libération de dâr al-Islâm
jusqu’à Tunis) et de N’Gâdî (la marche sur Fès).
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